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samedi, 06 décembre 2014

"Ne pas livrer les Mistral aux Russes ravit les paléo-atlantistes"...

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"Ne pas livrer les Mistral aux Russes ravit les paléo-atlantistes"...

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

Nous reproduisons ci-dessous un entretien donné par Olivier Zajec à l'hebdomadaire Marianne et consacré à l'affaire de la vente des deux bâtiments de projection et de commandement de type Mistral à la Russie. Olivier Zajec est maître de conférences en science politique à l'université de Lyon 3 et a notamment publié La nouvelle impuissance américaine - Essai sur dix années d'autodissolution stratégique (Editions de l’œuvre, 2011).

Marianne : La France a suspendu sine die la livraison du Mistral « Vladivostok » à la Russie. Que vous inspire cette décision et quelles seraient selon vous les conséquences stratégiques et économiques d’une non-livraison de ces bateaux ?
Olivier Zajec* : Je suis en faveur de la livraison de ce bâtiment, et j’ai peur que le report décidé le 25 novembre ne soit à la fois impolitique, masochiste et décrédibilisant. Impolitique, car nous avons intérêt, sur le long terme, à une relation plus adulte avec la Russie, et ce n’est pas en reniant notre parole que nous y parviendrons.  Masochiste, car nous fragilisons notre industrie de défense, l’un de nos atouts les plus solides sur le plan industriel. Décrédibilisant, car la valeur ajoutée de l’offre française d’armement sur le marché export réside justement dans une alternative à la vassalisation technologique et normative américaine. C’est ce que recherche un client comme l’Inde. Avec cette décision qui ravit les paléo-atlantistes, nous manifestons notre soumission à des postures stratégiques qui ne servent pas nos intérêts (et je ne parle pas seulement de la France, mais de l’Europe). Livrer le Mistral n’empêcherait nullement la France de jouer son rôle dans la crise en cours en Ukraine, qui doit absolument être dénouée. Tout au contraire, en réalité, car cette manifestation d’indépendance lui conférerait le rôle de tiers, ce qui lui permettrait d’arbitrer le pugilat grotesque qui oppose les nostalgiques de l’URSS que l’on rencontre parfois au Kremlin, et les hystériques russophobes qui semblent avoir pris l’ascendant à l’OTAN. Notons tout de même que beaucoup de ceux qui s’élèvent contre cette vente sont les mêmes qui dansaient de joie lors de l’entrée des Américains dans Bagdad en 2003. À défaut d’autres qualités, il faut leur reconnaître une certaine constance dans l’aveuglement. 

Comment évaluez-vous les conséquences d’une brouille avec Moscou notamment en ce qui concerne les négociations avec l’Iran ou sur la Syrie ?
 Moscou est un acteur incontournable du jeu moyen-oriental, qu’on s’en réjouisse ou qu’on le regrette. M. François Hollande, étant donné la complexité du puzzle régional et suivant l’impulsion américaine, est en passe, bon gré mal gré, de se convertir au réalisme sur le dossier iranien, ce qui était hors de question il y a encore peu de temps. Puisque cette lucidité bienvenue s’applique désormais vis-à-vis de Téhéran, qui redevient un interlocuteur, pourquoi ne pas l’appliquer – même provisoirement – à Damas, étant donné la nature de l’adversaire commun ? Bachar el-Assad n’est pas la menace immédiate. La fourniture d’armes aux islamistes syriens fut une faute majeure de notre diplomatie. Agir stratégiquement, c’est aussi hiérarchiser les priorités et coordonner les fronts : que se passerait-il si le régime syrien s’effondrait aujourd’hui ? Il suffit d’observer la Libye post-kadhafiste pour le comprendre. L’intervention militaire peut être une solution, il ne faut jamais l’exclure a priori. Mais à condition qu’elle ne perde jamais de vue le contexte de l’engagement. « Frapper » n’est pas une fin en soi, mais seulement le préalable ponctuel et maîtrisé d’un nouvel équilibre instable des forces politiques. L’État islamique n’est pas sorti tout armé des enfers du soi-disant « terrorisme global ». Ce n’est pas un phénomène de génération spontanée. Il est comptable d’une histoire longue qui plonge ses racines dans l’échec du nationalisme laïc arabe. Cet échec a des causes internes, à commencer par la haine qui sépare Sunnites et Chiites, et les réflexes claniques des élites arabes. Mais aussi des causes externes, en particulier l’incroyable légèreté avec laquelle certaines puissances (et d’abord les États-Unis) ont, depuis des décennies, détruit les fragiles équilibres de la région en jouant l’obscurantisme pétro-rentier contre l’autoritarisme laïc, et le wahhabisme contre la puissance iranienne. Les Occidentaux, de ce point de vue, ont aussi besoin de Moscou pour parvenir à une solution sur place, qui prenne en compte l’intérêt de tous les acteurs.

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Pourtant lors du récent G20 de Brisbane, Poutine a été à l’unanimité, par les médias comme les politiques, présenté comme « isolé » sur la scène internationale...
« Si tout le monde pense la même chose, c’est que quelqu’un ne pense pas ». Cet unanimisme, sur un sujet aussi complexe, n’est certainement pas un très bon signe pour la pensée stratégique et politique française. Vladimir Poutine est moins isolé sur la scène mondiale que François Hollande sur la scène européenne. Tout est question de focale, d’échelles d’analyse, et en l’occurrence, c’est une myopie persistante qui caractérise le commentaire journalistique occidental.

Lors du dernier sommet de l’APEC (un forum de coopération économique dans la région Asie-Pacifique, ndlr), Moscou et Pékin ont eu, de leur côté,  plaisir à mettre en scène leur rapprochement entre « isolés » de la scène internationale. Ce rapprochement est-il viable et peut-il marquer un changement majeur dans les équilibres internationaux ?

 Très certainement. Mais il ne faut surtout pas surestimer ce rapprochement. Pékin et Moscou se méfient l’un de l’autre. Cependant, sur ce sujet comme sur d’autres (politique spatiale, énergie, défense du principe de non-ingérence dans les relations internationales), Russes et Chinois semblent poussés les uns vers les autres par un certain unilatéralisme moraliste occidental. 

Beaucoup de commentateurs considèrent que l’objectif de Poutine est de reconstituer un empire soviétique. On retrouve également tout un discours sur les supposés « réflexes de guerre froide de la Russie ». Comment percevez-vous l’agitation de ce spectre d’une nouvelle guerre froide  ? 
J’y discerne le signe que le logiciel de certains experts est resté bloqué en 1984, et que leur appréhension diplomatique est celle qui prévalait sous Ronald Reagan. Les saillies de M. John McCain sont typiques de ce blocage générationnel : « Nous devons nous réarmer moralement et intellectuellement, dit-il, pour empêcher que les ténèbres du monde de M. Poutine ne s’abattent davantage sur l’humanité. » Sans nier la vigueur des réactions russes en Ukraine, il faut remettre les choses dans leur contexte, car cette crise procède d’éléments de nature différente : la profonde corruption des élites ukrainiennes, pro et antirusses confondus ; l’extension ininterrompue de l’OTAN aux marges de la Russie, depuis plus de vingt ans, alors que la main tendue s’imposait ; la méfiance atavique des Baltes et des Polonais vis-à-vis de Moscou, qui ne cesserait que si les Russes rentraient dans l’OTAN (et encore n’est-ce pas sûr) ; enfin, la propension américaine à jouer sur les divisions européennes. La France et l’Allemagne, qui ont tout à gagner à une relation apaisée avec la Russie, sont les premiers perdants du mauvais remake de John le Carré auquel nous assistons. 

Que pensez-vous justement de l’absence totale d’identité stratégique de l’Europe, sinon l’alignement aveugle sur Washington ?
Je crois sincèrement que les mots ont un sens. Il n’y a pas, en l’état, d’identité « stratégique » de l’Europe. Nous apportons simplement un appui tactique ponctuel à des opérations relevant d’une stratégie américaine, qui a intérêt à ce que l’Europe demeure un objet et non un sujet des relations internationales. Cette tutelle prolongée sur des alliés tétanisés permet à Washington de masquer sa propre perte d’auctoritas au niveau mondial. Plus généralement, les démocraties « occidentales » semblent s’ingénier à se placer dans le temps court du spasme moral, et non dans le temps long de la stratégie. S’il en était autrement, nos décisions sur les dossiers ukrainien, irakien, syrien, libyen et iranien auraient pris une autre tournure, moins tonitruante et plus réaliste. Pour avoir une stratégie, il faut avoir une conscience politique. L’Europe prise dans son ensemble n’en a pas, malheureusement. La France, elle, qui a la chance de disposer d’une armée extrêmement professionnelle malgré des budgets en baisse constante, a prouvé au Mali en 2013 et en Côte-d’Ivoire en 2002 qu’elle pouvait agir avec efficacité. Et qu’elle pouvait donc encore avoir une stratégie. Ce sont ces modèles, mesurés et dépourvus d’hubris, qu’il faut considérer en priorité.

Olivier Zajec, propos recueillis par Régis Soubrouillard (Marianne, 1er décembre 2014)

vendredi, 05 décembre 2014

Les fonds vautours sont l’avant-garde de la politique étrangère des États-Unis

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Les fonds vautours sont l’avant-garde de la politique étrangère des États-Unis

Entretien avec Eric Toussaint

Ex: http://fortune.fdesouche.com

 

 

Il a également été conseiller du président Rafael Correa au sein de la Commission d’Audit Intégral de la Dette de l’Équateur. Eric Toussaint est l’auteur de nombreux ouvrages sur le système financier international, tels que Les Tsunamis de la dette (2005), Banque mondiale : le Coup d’État permanent. L’Agenda caché du Consensus de Washington (2006), La Dette ou la vie (2011) et Bancocratie, paru récemment.

En outre, la Chambre des députés d’Argentine l’a invité mercredi 15 octobre 2014 à participer à une conférence sur la dette extérieure aux côtés des députés du Front pour la Victoire (Frente para la Victoria) Héctor Recalde et Carlos Raimundi, et de l’économiste Fernanda Vallejos. Interrogé par le quotidien Tiempo Argentino, Éric Toussaint expose son analyse du conflit avec les fonds vautours.

Considérez-vous que le verdict du juge Griesa en faveur des fonds vautours soit un jugement juste ?

 

Ce sont incontestablement des fonds qui ont fait l’acquisition de titres argentins dans le seul but de poursuivre en justice l’Argentine pour tirer le plus de profit possible via une opération purement spéculative. Pour moi, c’est tout à fait inacceptable et, au regard de la législation américaine, illégal. En effet, aux États-Unis, la loi interdit d’acheter des titres de la dette si le but n’est pas de recevoir des coupons d’intérêt mais de spéculer et d’intenter une action en justice contre l’émetteur. C’est une pratique jugée illégale là-bas.

Toutefois la Cour Suprême des États-Unis a validé le jugement de Griesa lorsqu’elle a évité d’analyser le recours de l’Argentine…

Bien sûr, il ne s’agit pas d’un conflit entre l’Argentine et le juge Griesa mais avec la justice des États‑Unis puisque la Cour a donné raison au juge.

C’est une tentative manifeste de faire revenir l’Argentine et l’Amérique latine à la situation de la fin du XIXe et du début XXe, à l’époque où les grandes puissances dictaient directement aux nations débitrices le comportement à adopter, bafouant ainsi la souveraineté de ces pays.

Dès lors, pensez-vous que la décision de la justice américaine renferme un dessein politique?

Oui, ou du moins, elle a une conséquence politique : donner une interprétation totalement biaisée de la loi car cette interprétation contredit le contenu-même de la législation américaine sur les fonds vautours.

Peut-on extrapoler cela aux fonds vautours?

Les fonds vautours cherchent le profit maximal. Ce qui me paraît fondamental ce ne sont pas les vautours mais la décision d’une juridiction étrangère qui avalise leurs agissements. C’est là un enseignement très important à tirer : il ne faut plus transférer la compétence juridictionnelle – i.e. le pouvoir de trancher en cas de litige– à une juridiction étrangère.

Les fonds vautours ont-ils une influence sur la politique internationale?

Bien évidemment. Il ne fait aucun doute que le fonds NML de Paul Singer fournit une aide financière au Parti républicain, lequel a beaucoup de pouvoir aux États-Unis et, partant, exerce une influence sur la politique américaine.

Je dirais que les fonds vautours représentent l’avant-garde de la politique étrangère des États-Unis dans le secteur financier, suivis des bataillons qui ont pour nom Goldman Sachs, Bank of America, Citibank et ainsi de suite.

Exercent-ils également une influence en Europe?

Ces fonds portent désormais leur regard sur la Grèce et l’Espagne. Le fond de Paul Singer, NML Capital, a fait l’acquisition de crédits de la dette de la banque espagnole Bankia pour ensuite reproduire le même schéma qu’en Argentine. Aujourd’hui, en Europe, il existe une véritable prise de conscience sur le degré de dangerosité de ces fonds.

Quelle est votre opinion eu égard au comportement d’institutions telles que le FMI ou la Banque mondiale dans les pays en développement?

Elles sont coresponsables de l’endettement frauduleux. Cela apparaît très nettement dans le jugement Ballesteros |1| de l’affaire Olmos en 2000, dans lequel ressort la complicité du FMI, qui a donné son aval à la Junte militaire pour contracter la dette et ensuite dans tout le programme de privatisation de Carlos Menem et la destruction du service public. Ces institutions font partie du problème et non de la solution.

Les concessions réclamées par le FMI ont-elles un caractère politique?

Le FMI et la Banque Mondiale sont des instruments du pouvoir des États-Unis et ce sont les bras institutionnels de la politique étrangère américaine. Ces politiques ont pour but de maintenir les pays du Sud dans un état de soumission face aux pays centraux.

Que pensez-vous de la proposition émise par l’Argentine à l’ONU concernant une convention de restructuration de la dette ?

Pour moi, le fait de procéder à une annulation de la dette est un élément positif. Mais j’estime qu’il faudrait mettre au centre du débat des Nations-Unies le thème de l’illégitimité de la dette.

Le mécanisme de restructuration en soi ne suffit pas. On ne peut restructurer une dette illégitime, il faut l’annuler.

Mais, dans ce cas-ci, le FMI a appuyé le recours contre les fonds vautours.

Je pense que c’est un épiphénomène. En fin de compte, les fonds vautours agissent d’une manière qui ne plaît pas au FMI. Mais cette organisation a mené des actions de dérégulation financière dans les pays en développement, actions qui ont favorisé les agissements des fonds vautours.

Le FMI est complice des fonds vautours. Le fait est que le FMI est en faveur d’un mécanisme de restructuration de la dette en accord avec la majorité des créanciers alors que les fonds vautours ne veulent pas le respecter.

Vous semble-t-il acceptable que le CIRDI soit compétent pour résoudre les différends relatifs à la dette souveraine, comme l’ont proposé certains fonds vautours ?

Les détenteurs des titres souhaitent certainement que leurs bons soient considérés comme des investissements, mais à mes yeux il s’agit là d’une interprétation totalement erronée et biaisée. Par ailleurs, le CIRDI appartient à la Banque mondiale, c’est un instrument des États-Unis au service des grandes entreprises multinationales privées, qui obtiennent arbitrairement la plupart des jugements qui leur sont favorables. Je recommande à l’Argentine de se retirer du CIRDI comme l’ont fait la Bolivie, l’Équateur et le Venezuela. Le Brésil n’a d’ailleurs jamais souhaité en faire partie.

Craignez-vous que la convention de restructuration qui doit être mise en place par l’ONU ne devienne un CIRDI ?

Oui, cette convention pourrait se transformer en un tribunal en faveur des créanciers. Par conséquent, en ayant à l’esprit le monde dans lequel nous vivons, il est fondamental de comprendre que la résolution d’un conflit avec les créanciers passe par un acte souverain unilatéral de l’État débiteur. On ne peut attendre de jugement favorable de la part d’un tribunal international.

Est-ce donc une bonne chose que l’Argentine saisisse la Cour internationale de justice de La Haye ?

Bien évidemment. Ce peut être un des instruments mais il faut rester bien clair : les États-Unis ne reconnaissent plus la compétence de la Cour de La Haye depuis que cette dernière les a condamnés en 1985 pour avoir miné les ports lors du différend avec le Nicaragua sandiniste. En cas de jugement en leur défaveur, les États-Unis ne la reconnaissent pas et ne respectent pas les arrêts. Donc, même si le recours est légitime, il n’est pas sûr qu’il soit assorti d’effets.

Que devrait faire l’Argentine ?

Il convient d’aller au-delà de la simple opposition aux fonds vautours. Il est crucial de revenir à la question de la légitimité de la dette. J’exhorte les pouvoirs publics argentins à mener un audit de la dette. Il faut prendre en compte la très lourde histoire de la dette argentine.

Je parle ici de la dette contractée par la Junte militaire et de la socialisation des pertes des entreprises privées à la fin de la dictature.

Il est également essentiel de rappeler la dette contractée dans les années 1990 par Carlos Menem et son système de privatisation ainsi que le Megacange (« méga-échange ») de Domingo Cavallo en 2001. Il n’est pas juste que l’Argentine doive payer les créanciers qui ont participé à la fraude ou qui ont soutenu la dictature argentine. D’où l’importance d’un audit citoyen de la dette.

La loi de paiement souverain appelle à mener un audit de la dette. Qu’en pensez-vous ?

Ce qui m’inquiète c’est que dans les propositions du nouvel échange on offre la possibilité aux détenteurs de titres de saisir une juridiction française en cas de litige. En fin de compte, on continue avec la même faiblesse, en transférant la compétence à une autre juridiction au lieu de la juridiction nationale.

Il faut respecter la constitution argentine qui stipule clairement qu’on ne peut déléguer la compétence relative au règlement des différends avec des entités étrangères à une autre juridiction.

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Notes :

|1| Il s’agit du juge qui a rendu le jugement dit Sentencia Olmos du nom du journaliste argentin qui a porté plainte contre l’accroissement considérable de la dette pendant la période de la dernière dictature militaire (1976-1983). Ce jugement du 13 juillet 2000 démontre clairement le caractère illégal de la dette argentine.

CADTM

Roland Dumas : "Nous n'avons plus de politique étrangère"

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Roland Dumas: "Nous n'avons plus de politique étrangère"

Propos recueillis par Sihem Souid
Ex: http://zejournal.mobi

L'ancien ministre de François Mitterrand et ex-président du Conseil constitutionnel livre à Sihem Souid sa vision de la France. Entretien:

Sihem Souid : Que pensez-vous de la politique étrangère menée par François Hollande depuis son élection ?

Roland Dumas : Le général de Gaulle tenait à ce que la France soit indépendante. Pompidou, Valéry Giscard d'Estaing (VGE) et Mitterrand ont été dans cette ligne de conduite qui donnait satisfaction à tout le monde, dire oui avec des réserves mais ne pas entrer dans le commandement intégré de l'Otan. Avec Chirac, des discussions ont eu lieu pour une réintégration, mais les contreparties qu'il voulait n'ont pas été acceptées (le commandement de la zone sud - la Méditerranée). Sarkozy a annoncé que la France réintégrait le commandement intégré de l'Otan. Avec l'arrivée de François Hollande au pouvoir, la politique étrangère a entériné ce changement de cap avec peu de débats internes et pas de débat public en réintégrant définitivement le commandement intégré de l'Otan, et cela, sans vraie contrepartie. En réalité, aujourd'hui, ceux qui commandent sont les États-Unis et Israël. Aujourd'hui, nous sommes dans une alliance où la France n'a plus rien à dire. Nous n'avons plus de politique étrangère indépendante.

Quel oeil portez-vous sur le travail mené par Laurent Fabius au Quai d'Orsay ?

Il a été mon Premier ministre, donc je ne peux pas en dire du mal (sourires). Vous connaissez le proverbe anglais "right or wrong, my country is my country". Il a été un très bon Premier ministre, mais il est un moins bon ministre des Affaires étrangères car il ne pousse pas les idées que je viens de vous exposer qui sont les idées traditionnelles de la France. La France a perdu son indépendance en matière de politique étrangère !

Croyez-vous en l'avenir du Parti socialiste ?

Je suis très frappé de voir avec quelle dextérité les partis de droite changent de label, contrairement au Parti socialiste qui n'a changé qu'une seule fois d'étiquette (SFIO). Il est le seul à incarner le socialisme et c'est une grande idée, ce n'est pas quelque chose que l'on change en lisant Marie Claire. C'est une philosophie politique. Le Parti socialiste a deux tendances et elles subsisteront. Une tendance conservatrice et une tendance progressiste. Manuel Valls représente tout ce qu'il y a de plus conservateur dans le Parti socialiste. Manuel Valls est un bon gestionnaire, mais ce n'est pas ma tasse de thé. François Hollande comme Manuel Valls représentent la tendance droitière. Je n'oublie pas qu'il y a 20 ans François Hollande était le précurseur de la droite du Parti socialiste. Il appelait ça l'intercourant. C'est la droite du Parti socialiste qui gouverne et qui trouve son aise et ses habitudes dans son alliance avec l'Amérique.

Selon vous, François Mitterrand a été le président de la République le plus à gauche ?

Le plus à gauche de tous les hommes politiques qui ont gouverné est le général de Gaulle. Sur le plan de la politique étrangère, il a créé avec la Russie l'escadrille de chasse Normandie-Niemen, il fallait du culot tout de même de sa part ! C'est quand même lui qui a fait la paix pour la guerre d'Algérie. On peut raconter ce que l'on veut, mais à l'époque, c'est lui qui a fait la paix et les socialistes qui ont fait la guerre. Il y a des moments où je me sens mal à l'aise !

Nous sommes à la mi-mandat de François Hollande. Quelle différence voyez-vous entre les deux premières années de François Mitterrand et celles de François Hollande ?

Elle est très grande ! François Mitterrand avait créé l'Union de la gauche, c'est moi-même qui avais négocié avec le Parti communiste. Le Front de gauche est un adversaire du gouvernement. Hollande ne sait pas rassembler les gauches et je considère qu'il a du courage, mais pour une mauvaise politique.

Que feriez-vous aujourd'hui si vous étiez encore ministre des Affaires étrangères ?

Je serais déjà toujours resté fidèle à la pensée socialiste. J'aurais rétabli une vraie politique française avec la Russie ! La France doit rétablir une relation privilégiée avec la Russie. Nous traitons mal les Russes, contrairement à ce qui peut se dire dans le monde ! Nous ne tenons compte d'aucun des engagements qui ont été pris, notamment avec Gorbatchev concernant la conférence de Moscou. L'alliance outre-Atlantique n'a pas tenu ses engagements envers Moscou. Je suis contre l'injustice même en politique internationale.

Pensez-vous que la montée des extrêmes est plutôt due à une crise du politique ou de la démocratie?

Les hommes politiques ont moins d'influence que l'on croit sur la politique, mais ils incarnent à un moment une situation. Le Front national surfe sur la crise économique concernant la politique intérieure et surfe sur la politique étrangère en prenant le relais du nationalisme.

Pourquoi faut-il reconnaître l'État palestinien ? Selon vous, la reconnaissance de l'État palestinien est-elle suffisante pour relancer un processus de paix ayant des chances d'aboutir?

C'est une question qui n'est pas neuve. La question se pose déjà depuis la fin de la guerre. Ce qui me navre, c'est qu'elle se pose avec répétition et un peu de naïveté, car tous les jours on entend dire où en est le processus de paix, mais tout le monde sait que le processus de paix est mort. Il ne faut pas demander des nouvelles d'un mort, mais ça amuse la communauté internationale. En réalité, les protagonistes de ce conflit ne souhaitent pas la paix, ils veulent le processus de paix, ce qui est différent. La reconnaissance de l'État palestinien n'est pas négligeable, mais tout cela finira dans le ridicule. La France vient de se prononcer avec courage sur cette question, mais un courage qui tape dans un édredon de plumes. Les jeux sont faits de telle façon que ça ne bouge pas, on voit bien que, dès qu'il y a une décision de prise qui condamne Israël, il y a le veto américain ou un autre veto. Les grandes puissances ne veulent pas que ça avance. Aujourd'hui, la Russie est quand même un peu affaiblie et n'a pas le pouvoir qu'elle pouvait avoir autrefois pour peser dans le conflit israélo-palestinien. On se dirige vers une situation qui n'est pas très originale.


- Source : Sihem Souid

mardi, 02 décembre 2014

Authoritarianism, "Hate Speech" Legislation & Universalism

Authoritarianism, "Hate Speech" Legislation & Universalism: An Interview With Dr. Tomislav Sunic

Journalist Joshua Blakeney interviewed Dr. Tomislav Sunic, a former Croatian diplomat, professor and translator. They discussed comparisons between the authoritarianism of Communist Yugoslavia and the creeping authoritarianism in countries such as the US, France, Canada and Germany. Dr. Sunic compared the "hostile propaganda" laws which were invoked to prosecute his family members in Communist Yugoslavia with the Orwellian "Hate Speech" laws which exist in various Western jurisdictions.

They also discussed the interface between universalism and particularism in the formation of the philosophy and ideology of the New Right. The interview was conducted on June 12, 1014. Links of relevance include:

Website of Dr. Tomislav Sunic:

http://www.tomsunic.com

Articles by Tomislav Sunic

http://www.theoccidentalobserver.net/...

Website of Joshua Blakeney

http://www.joshuablakeney.info

Joshua Blakeney Interviews Kevin MacDonald:

https://www.youtube.com/watch?v=rdNus...

Book - Homo Americanus:

http://www.amazon.ca/Homo-Americanus-...

Book - Against Democracy and Equality:

http://www.amazon.ca/Against-Democrac...

dimanche, 30 novembre 2014

Vídeo: programa Disenso sobre “La nueva derecha francesa”

Alberto Buela conductor del programa entrevista a Tristán Mordel, periodista, escritor y director del Canal online TV Liberté en París, Francia. Desarrolla lo que es la nueva derecha francesa en la actualidad.

samedi, 29 novembre 2014

Gérard Dussouy: "Il faut fonder un Etat européen"

Gérard Dussouy:

"Il faut fonder un Etat européen"

sur

http://www.tvlibertes.com

vendredi, 28 novembre 2014

Udo Ulfkotte im Interview

Gekaufte Journalisten

Udo Ulfkotte im Interview

17 Jahre lang war Udo Ulfkotte selbst Journalist bei der Frankfurter Allgemeinen Zeitung, eines der großen deutschen Leitmedien. Heute bezeichnet sich Udo Ulfkotte als Täter. Die Kritik an den Machenschaften vieler Journalisten, welche in seinem Buch "Gekaufte Journalisten" zu Tage kommen, richtet er aber auch auf sich selbst. Jahrelang ließ sich Udo Ulfkotte durch seine "Auftraggeber" aus der Politik korrumpieren.

Welchen teils offenen aber auch subtilen Mechanismen sich hierbei bedient wird, kommt im Interview mit Compact Redakteur Martin Müller Mertens klar zur Sprache. Doch nicht nur das, Udo Ulfkotte nennt auch Journalisten, Auftraggeber und geflossene Summen beim Namen. Er enthüllt, warum Meinungsführer tendenziös berichten und wie der verlängerte Arm der NATO-Pressestelle Kriege medial vorbereitet.

Wie selbstverständlich wurde auch Udo Ulfkotte in die Netzwerke amerikanischer Eliteorganisationen aufgenommen, erhielt im Gegenzug für positive Berichterstattung in den USA sogar eine Ehrenbürgerurkunde. Als er schließlich jedoch aufgefordert wurde, politische Gegner auszuspionieren, reichte es ihm. Er packte aus und wurde zur Persona non grata deklariert und mit einer Diffamierungslawine überrollt.

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mercredi, 26 novembre 2014

1914: l’Allemagne n’était pas coupable

« Non, l’Allemagne n’était pas coupable » de Philippe Simonnot

Ex: http://www.polemia.com

philippe simonnot.jpg« Contrairement aux idées courantes, la crise de 1929 n’est pas une crise du laisser-faire, mais déjà une crise étatique, due notamment à l’incapacité des Etats de rétablir l’étalon-or détruit par la Première Guerre mondiale. »

♦ Vient de sortir en librairie, en français et en allemand, un très intéressant essai de Philippe Simonnot, économiste ancien journaliste au Monde, à propos de la Première Guerre mondiale, ses causes et ses origines.
Cet ouvrage inédit contrarie les thèses historiques habituelles développées sur les responsabilités du déclenchement de ce terrible conflit. En marge des théories conventionnelles du Centenaire, l’auteur fait porter à la Russie et, surtout, à la France, sinon l’initiative de la guerre, du moins l’incitation aux déclarations de guerre en chaîne, remettant en question la thèse de la culpabilité allemande…
Une grande première : cet ouvrage est publié en Allemagne dans une édition bilingue. Sur un tel sujet, c’est une nouveauté complète.
Polémia reprend ci-après un entretien donné par Philippe Simonnot au site Atlantico.fr, suivi de l’enregistrement d’une émission de Radio Courtoisie, « Chroniques de la Vieille Europe » (*), diffusée le 27/05/2014 et consacrée, en présence de l’auteur, à son livre.
Polémia

 

Face à l’accroissement des tensions entre la Russie et l’Ukraine et, indirectement, l’Europe, le spectre d’un conflit armé généralisé gagne les esprits. Une « manière forte » pour faire repartir l’économie mondiale ? Le scénario apparaît bancal et la situation actuelle est bien différente de celle de 1914 ou 1939.

Atlantico : Première Guerre mondiale, crise de 1929, Seconde Guerre mondiale : les grands traumatismes de l’histoire ont souvent été suivis d’importantes réformes économiques et sociales. Partagez-vous ce constat ? Un lien de cause à effet existe-t-il ?

Philippe Simonnot : A l’occasion du centenaire de la guerre de 1914, on est en train de réinventer ou de redécouvrir le dieu Mars – une divinité qui impose la guerre aux hommes comme s’ils n’y étaient pour rien.

En effet, la tendance actuelle de l’historiographie de la Grande Guerre est que tout le monde est coupable, ou encore que c’est le « système » qui a fait défaut, ce qui revient à dire que personne n’est responsable. Dans mon essai Non, l’Allemagne n’était pas coupable, je m’insurge contre cet état d’esprit. A mon sens, des hommes d’Etat, russes et français, nommément Poincaré et Nicolas II, ont réellement décidé d’ouvrir les portes de la guerre en 1914 parce qu’ils pensaient qu’ils seraient rapidement victorieux. Cela n’a rien à voir avec une quelconque crise économique sous-jacente, comme l’avait prétendu Lénine (« Le capitalisme porte en lui la guerre comme la nuée porte l’orage. »).

Malheureusement, les destructions physiques et morales de cet immense massacre ont été les causes des tragédies non moins cruelles qui ont suivi, d’autant que l’on a voulu faire porter la responsabilité de la Première Guerre mondiale à la seule Allemagne, d’une part pour lui faire payer, à elle seule, la note de la guerre, d’autre part pour masquer la culpabilité franco-russe et les erreurs de calcul grossières de nos généraux matamores, politiciens bellicistes en chambre et autres grands massacreurs de Poilus.

Aujourd’hui, on peut difficilement souhaiter une guerre ou une crise gravissime pour déclencher un mouvement de réformes. Existe-t-il une « manière douce » pour faire repartir notre économie et notre modèle social sur de meilleures bases ?

Bien sûr, il existe une manière, sinon douce, du moins non guerrière, pour remettre un pays dans le droit chemin. Charles De Gaulle en 1958, Margaret Thatcher en 1979, Ingvar Carlsson en 1998, Gerhardt Schröder en 2002, en sont des exemples convaincants. Mais pour cela il faut de la poigne, du courage, des convictions, des connaissances économiques et un langage de vérité – ce qui n’est pas la caractéristique première des hommes politiques français de maintenant. La presse de gauche et l’intelligentsia qui lui est liée prennent enfin conscience aujourd’hui que François Hollande nous a baladés pendant deux ans, alors que sa mauvaise foi, sa lâcheté et son incompétence étaient évidentes dès les premières semaines de son quinquennat. Il lui reste trois ans pour se racheter. On peut douter qu’il y parvienne et craindre en effet une France de plus en plus divisée et violente, une France qui se vide par le haut et se remplit par le bas, une France prise au piège d’un Etat-Providence qui s’est mis lui-même en faillite. Mais heureusement, la France n’est plus la France de « Poincaré-la-Guerre », sobriquet dont L’Humanité des années 1920 affublait le président français, elle n’a plus les moyens de déclencher une guerre mondiale comme en 1914. Quant aux jeunes générations, décomplexées, elles commencent à découvrir les vertus des lois du marché et tournent le dos au marxo-keynésianisme de leurs aînés de droite comme de gauche. C’est un motif d’espoir.

La faillite de Lehman Brothers a marqué les esprits, mais le sauvetage des banques a enrayé tout effet domino. Tant que les « mauvaises habitudes » de notre société moderne continueront d’être simplement rattrapées, et non corrigées en profondeur, celles-ci continueront-elles d’exister ? Dans quelle mesure peut-on dire que notre système s’empêche lui-même de progresser ?

On continuera à être dominé par des banques de plus en plus grosses et donc de plus en plus too big to fail (trop grosses pour faire faillite) tant que l’on n’aura pas réformé le système monétaire de manière radicale. Les banques prospèrent parce qu’elles sont branchées sur des banques centrales qui fabriquent de la fausse monnaie à la demande. Ce n’est pas autre chose que la Pompe à Phynances du Père Ubu. Pour la mettre hors d’état de nuire, il faut libérer la monnaie de l’emprise étatique, organiser la concurrence des monnaies. Le bitcoin est un premier pas dans cette direction. En fait, on cherche confusément à réinstaurer la monnaie-or sans l’avouer, tant pèse sur nos esprits la formule de Keynes, condamnant la « vieille relique barbare ». Le bitcoin, c’est comme si l’on voulait réinventer la roue sans connaître le cercle ! Non pas Mars, mais Jupiter rend fous ceux qu’il veut perdre.

A l’inverse, si les faillites s’étaient enchaînées, serait-on arrivé à une situation pire que 1929 ? A partir de là, pourrait-on imaginer qu’une toute nouvelle société émerge ? L’électrochoc, aussi désagréable soit-il, aurait-il eu au moins cette vertu ?

Contrairement aux idées courantes, la crise de 1929 n’est pas une crise du laisser-faire, mais déjà une crise étatique (Hoover, président des Etats-Unis avant Roosevelt, était un interventionniste convaincu), due notamment à l’incapacité des Etats de rétablir l’étalon-or détruit par la Première Guerre mondiale. Et contrairement encore aux idées reçues, Roosevelt n’a rien résolu puisque, une fois épuisés les effets de la dévaluation massive du dollar qu’il a opérée, l’économie américaine a replongé dans la récession.

Entretien avec Philippe Simonnot
Atlantico.fr

4/05/2014

Philippe Simonnot, Non, l’Allemagne n’était pas coupable, Editions Europolis, 2014. (distribué par la librairie Lavocat, 101 avenue Mozart, 75016 Paris, tel. 0142881106)

(*) Note de la rédaction : Philippe Simonnot a été interrogé pendant 1 heure par Radio Courtoisie à propos de son livre Non, l’Allemagne n’était pas coupable dans l’émission « Chroniques de la Vieille Europe » diffusée le 27/05/2014.
Le site fortune.FdeSouche.com a mis en ligne cet entretien (cliquer).

Correspondance Polémia – 5/06/2014

lundi, 24 novembre 2014

Au coeur du nationalisme ukrainien

Jean-Luc Schaffhauser :

Au cœur du conflit ukrainien

sur

http://www.tvlibertes.com

Le devoir d’insurrection

Le devoir d’insurrection
 
Ex: http://metamag.fr

Entretien avec Bernard Plouvier, auteur du "Devoir d’insurrection ou la réponse géopolitique à la tentation cosmopolite"

Propos recueillis par Fabrice Dutilleul


devoir-d-insurrection.jpgFabrice Dutilleul : Pourquoi considérez-vous l’insurrection comme un devoir ?

Bernard Plouvier : Mai 2013 : la France est riche de 4,4 millions de chômeurs. Elle est envahie par 11 millions d’immigrés extra-européens et leurs descendants, citoyens français par « droit du sol », dont 10 millions de musulmans, formant une très puissante 5e colonne en cas de guerre civile déclenchée par les islamistes, en relais de la guérilla qui hante nos villes depuis plus de quarante ans, où l’on comptabilise un millier de « zones de non-droit ». Mai 2013, des émeutiers noirs et maghrébins saccagent en état de quasi impunité le centre de Paris et celui de Stockholm ; deux islamistes surarmés tuent un soldat britannique désarmé en plein cœur de Londres et, à Perpignan, 16 islamistes forcent deux autochtones à hurler « Allah Akbar » pour éviter l’émasculation. Pendant ce temps, le Parlement français vote, toutes affaires cessantes, une loi autorisant le mariage des homosexuels, brisant une valeur plurimillénaire, celle de la Famille… et les CRS du ministre de l’Intérieur, qui n’osent guère frapper les émeutiers d’origine extra-européenne, par peur de l’accusation rituelle de « racisme », cognent avec ardeur sur des citoyens et des citoyennes dont le double tort est d’être attachés aux valeurs saines, mais jugées « réactionnaires » et d’être blancs.Tout comme, en ce joli mois de mai 2013, un ministre « socialiste » juge inutile de plafonner les énormes rémunérations des grands patrons, mais le Parlement légifère pour supprimer le mot « race » ! 

L’état des lieux de l’Europe occidentale que vous dressez est assez peu réjouissant…

On peut abonder dans mon sens ou combattre mes opinions, mais il est nécessaire de s’informer avant d’argumenter. J’étudie le rôle théorique de l’État et la notion, concrète et un peu trop oubliée de nos jours, de « pacte social », et présente la préhistoire de la mondialisation de la vie politique, sociale et culturelle, et celle de la globalisation de l’économie. Cette évocation historique éclaire indéniablement nombre d’aspects de notre époque, qui en devient plus compréhensible. Il en va de même avec l’étude de la manipulation des mouvements islamistes par les USA, envisagée comme une nouvelle arme anti-européenne.


Les apports et coûts de l’immigration extra-européenne sont exposés à la façon d’un bilan…

Oui, ce qui permet au lecteur d’alimenter sa réflexion. De même, sont analysés les tics de langage et les attitudes des politiciens et des agents des media… et là encore, il y a de quoi nourrir les méditations du lecteur. La démission des Européens, dans leur rôle de civilisateurs, est analysée par l’abord des changements d’attitudes (ou d’habitudes) sociales qui font du XXIe siècle, débuté entre 1985 et 1990, une époque radicalement différente du XXe siècle. Il en résulte une incompréhension totale (qui diffère beaucoup du simple et classique « conflit de générations »), entre adolescents ou adultes de moins de quarante ans d’une part et ceux qui ont connu « autre chose », en se souvenant que l’histoire n’enseigne que peu de vérités, mais essentielles : ce qui a été sera de nouveau et aucun changement n’est jamais irréversible.C’est d’une révolution (un terme sur la définition duquel il convient de s’entendre) qu’il s’agit d’envisager… quand s’effritera l’édifice économique, fondé sur le surendettement collectif, l’obsolescence dirigée et la désindustrialisation de l’Europe. 

Le devoir d’insurrection ou la réponse géopolitique à la tentation cosmopolite du Dr Bernard Plouvier, collection « Vérités pour l’Histoire », dirigée par Philippe Randa, 346 pages, 33 euros

Sinterklaas en Zwarte Piet verschillend, maar vullen elkaar perfect aan

'Sinterklaas en Zwarte Piet verschillend, maar vullen elkaar perfect aan'

Een gesprek met literatuurwetenschapper Rita Ghesquiere

door Harry De Paepe
Ex: http://www.doorbraak.be

sintpiet.jpgIn 1989 verscheen bij het Davidsfonds het boek 'Van Nicolaas van Myra tot Sinterklaas. De kracht van een verhaal.' Het was een uitgebreide studie naar de oorsprong van het kinderfeest. Doorbraak vond het tijd - gezien het heersende debat over Zwarte Piet - om even met de auteur, professor Rita Ghesquiere, te praten.

Doorbraak: Sinds kort laait het in Nederland al oudere debat over het vermeende racistische karakter van Zwarte Piet ook in Vlaanderen op. Houdt het argument dat Zwarte Piet een veruiterlijking is van een koloniaal denken volgens u steek?

Rita Ghesquiere: 'Sinterklaas en Zwarte Piet zijn complexe figuren. Hun ontstaansgeschiedenis reikt veel verder dan de periode van de kolonisatie. Er zijn bovendien verschillende interpretaties en duidingen.  Allebei de figuren hebben een ambigu karakter waarin positieve en negatieve elementen verwerkt zijn. Reeds in de oudste legende 'Het verhaal van de drie veldheren' spreekt een toornige Nicolaas dreigende taal tegen de keizer. In de legende van Crux gebruikt Nicolaas de roede. Verschillende oude legenden voeren Nicolaas ook op als 'duivelbezweerder'.  Die gedachte wordt nog versterkt in het inculturatieproces waarbij het christendom oude bestaande mythen en rituelen opneemt. Nicolaas als winterheilige krijgt dan aspecten van de Germaanse god Wodan die zowel beschermend als bedreigend is. Guido Gezelle spreekt van 'Klaai den duvele' en verwijst naar de Engelse uitdrukking Old Nick een synoniem voor de duivel. Zwarte Piet is vanuit dat oogpunt de verslagen en bekeerde 'demon' die op zijn beurt positieve en negatieve elementen in zich draagt. De roede of gard is oorspronkelijk een positief symbool. Wie er door aangeraakt wordt, krijgt levenskracht en geluk. Die invulling van Sinterklaas als winterheilige en gever met schaduwfiguur of knecht vinden we alleen in Noord-Europa.

In de Nederlandse kinderliteratuur vanaf de negentiende eeuw worden beide figuren meer als tegenpolen voorgesteld, al vraagt ook dat nuancering. In het bekende boek van Schenkman Sint Nicolaas en zijn knecht zien we dat Sint Nicolaas zelf de zak in zijn hand houdt en de kinderen streng vermanend aankijkt. De tekst luidt:

Ei, ei die Sint Niklaas is lang toch niet mak!

Daar stopt hij twee knaapjes pardoes in zijn zak.

't is loon vast naar werken en rijklijk verdiend.

Hij straft niet graag kinderen, maar is hun vriend.

O bisschop, vergeef hun deez' enkele keer.

Schenk, schenk hun genade, zij doen het nooit meer!

In de uitgave van Bom van hetzelfde boek, rijden zowel de Sint als Piet op een paard over het dak. Ook toen al was er dus een vorm van gelijkwaardigheid. Beide figuren evolueren mee met de tijdgeest. Pedagogische bezwaren zorgden ervoor dat het bestraffende aspect verdween. De secularisatie ontnam Nicolaas zijn heiligheid, de knecht zijn duister verleden. De laatste decennia is de Sint eerder een lieve oude opa. 'Er zijn geen stoute kinderen' wordt jaar na jaar herhaald. Dat geldt evenzeer voor Zwarte Piet. Hij is niet langer de dreigende helper, maar de medeorganisator van het feest. Vaak krijgt hij zelfs de leidende rol, omdat de Sint als oud, ziek en moe voorgesteld wordt.

Zwarte Piet reduceren tot een veruiterlijking van het koloniale denken is dus een sterke vereenvoudiging, die ook na analyse niet helemaal klopt. De religieuze duiding biedt meer en beter houvast. maar er duiken nog andere denkpistes op. Arno Langeler verbindt in zijn boek Zwarte Piet uit 1994 de figuur van Zwarte Piet met Cristoforo Moro, een historische figuur uit een illustere familie die een dubbelzinnige rol speelde tijdens de strijd om Cyprus  in 1570-'71. Helemaal geen slaaf dus maar een machtige man met Afrikaanse roots van wie de stamboom teruggaat tot de Romeinse tijd.

Opvallend is ook dat dit duo Sinterklaas en Piet niet bekend is in de Zuiderse Europese landen zoals Spanje en Portugal, twee van oorsprong katholieke landen met een sterk koloniaal verleden. We vinden ze wel terug in ondermeer Nederland, Duitsland, Luxemburg, het Noorden van Frankrijk, Oostenrijk, Zwitserland en Tsjechië. Dat wijst erop dat elementen uit de Germaanse cultuur in de beeldvorming een belangrijke rol gespeeld hebben.'

Is Zwarte Piet dan niet ‘racistisch’?

'Racistisch staat voor de opvatting dat het ene ras superieur is aan het andere en uit de discriminatie die daarvan het gevolg is. Sinterklaas en Zwarte Piet zijn verschillend, maar vullen elkaar perfect aan.

Bovendien horen Sinterklaas en Zwarte Piet op de eerste plaats thuis in een mythisch denken, niet in het rationele zintuiglijke denken. Het rationele denken maakt immers een einde aan het geloof in sinterklaas. Het mythisch denken confronteert ons met een andere onzichtbare, transcendente werkelijkheid. Het onzichtbare, de nacht en het andere spelen daarin een rol omdat juist de Unheimlichkeit de grens tussen de werkelijkheid en de onwerkelijkheid opheft. Natuurlijk hebben verhalen ook een maatschappelijke relevantie omdat ze bijvoorbeeld morele waarden en pedagogische opvattingen bevatten.

Op zoek naar de wortels van beide figuren zien we hoe er op een bepaald moment een zekere polarisatie ontstaat, maar nauwkeurige analyse van teksten en prenten toont meer dubbelzinnigheid.

Tot in de jaren zestig werd Piet als de ondergeschikte van de Sint voorgesteld soms met negatieve trekken of dreigend. Analyse van de recente kinderliteratuur laat zeer duidelijk zien dat Zwarte Piet is geëvolueerd tot een uitgesproken positief personage, een spilfiguur die het feest mee draagt. Een grootschalig onderzoek in Nederland van Gábor Kozijn in 2014 toont aan dat meer dan 90 procent van de volwassenen en de kinderen Zwarte Piet niet als racistisch ervaart, maar de figuur inderdaad een positief imago toekent 'leuk', grappig' en 'slim'. Het oordeel van Amsterdammers verschilt in die zin dat daar een grote minderheid de figuur als discriminerend ervaart. Bij de tegenstanders zetten vooral Surinamers en Ghanezen  de toon. Opvallend is dat zij Zwarte Piet niet discriminerend vinden voor zichzelf maar voor andere. Het gaat dus veeleer om een principiële houding die niet steunt op kennis van de verhalen. Maar de confrontatie met de perceptie en/of de gevoelens is geen gemakkelijke zaak.

Geregeld duikt er ook kritiek op vanuit feministische hoek. Feministen vinden het discriminerend dat de wereld van Sinterklaas vooral een mannenzaak is. Dat soort ongenoegen wekt doorgaans weinig sympathie. Positiever is het pleidooi om alert te zijn bijvoorbeeld voor de stereotiepen in het speelgoed; Dat geldt ook voor racisme. Racistische voorstellingen van Zwarte Piet, zoals lui of dom, moeten terecht geweerd worden uit de kinderliteratuur en andere cultuurproducten.'

Staat de ‘roetveegpiet’ dichter bij het origineel dan onze huidige Zwarte Piet met de rode lippen en de zwarte krullen?

'De roetveegpiet die alleen maar zwart wordt door zijn werk in de schoorsteen sluit inderdaad nauwer aan bij wat we terugvinden in de Germaanse cultuur waar de schoorsteen als verbinding met de godenwereld een belangrijke rol speelt. In de haard laat men de gaven achter - de laatste schoof, de laatste vruchten van het veld - om de goden goed te stemmen.

In Nederland duikt de Zwarte Piet in pagekledij met zwarte krullen, rode lippen en soms oorbellen en witte kraag veel vroeger op dan in Vlaanderen. Felix Timmermans tekent Zwarte Piet bijvoorbeeld als een arme zwerver. Uitwisseling van kinderboeken en televisieprogramma's zorgden er echter voor dat de Nederlandse invulling van de knecht steeds dominanter werd ook in Vlaanderen. 'De kleren maken de man', geldt voor sinterklaas  - mijter, staf, rode mantel enz. -  en dat geldt ook steeds vaker voor Piet. Hier past evenwel een belangrijke kanttekening. In de recente kinderliteratuur is het beeld van Piet of de pieten overwegend positief, welk pak hij ook draagt.'

Heeft u weet van hoe men in Franstalig België omgaat met de knecht van de Sint?

'Niet echt; Ik merk op internet dat père fouettard zoals hij in Franstalig België genoemd wordt, veel minder prominent aanwezig is. Er is ook geen spoor van discussie of debat, met uitzondering van een krantenartikel over de rellen in Gouda. Sinterklaas woont volgens het postadres dat via internet verspreid wordt - Rue du Paradis, 0612 Ciel - nog steeds in de hemel en hij rijdt ook op een ezel. Vlaanderen leunt dus onder invloed van sinterklaasliedjes, -boeken en -films dichter aan bij Nederland.   

Wel herinner ik mij wel hoe de Franstalige studenten aan het einde van de jaren zestig in Leuven uitbundig het sinterklaasfeest vierden. Ze waren verkleed als Sint met lange witte labojassen, nepbaarden en papieren mijters, terwijl ze rondgereden werden op carnavalwagens en zich bezondigden aan overmatig drankgebruik. Een weinig verheffend beeld van de 'goedheiligman' vooral voor de kinderen die dit schouwspel moesten gadeslaan. Die vorm van Sinterklaasfeest is totaal onbekend in Vlaanderen. Later ontdekte ik dat deze invulling eveneens diepe wortels heeft. Vanaf de middeleeuwen was Nicolaas immers de patroon van de studenten en dat patroonsfeest werd en wordt nog steeds luidruchtig en op studentikoze wijze gevierd.'

Sommige gemeenten in Nederland schaffen hun intochten af uit schrik voor geweld. Heeft het sinterklaasfeest zoals we dat nu kennen nog een toekomst?

'Het grootschalig onderzoek in Nederland van Gábor Kozijn in 2014 laat zien dat er wel degelijk een toekomst is voor het feest. Toch vind ik persoonlijk dat een zekere soberheid het sinterklaasgebeuren ten goede zou komen. Als de geschenken wat bescheidener worden, dan kan de Sint misschien ook met minder helpers aan de slag, met minder grote sinthuizen, met minder op- en intochten... Een bescheidener feest zal minder aanstoot geven aan wie niet wil meevieren.'

U schreef uw boek in 1989, voor het televisieprogramma ‘Dag Sinterklaas’, dat toch wel betekenend is geweest voor het sinterklaasfeest in Vlaanderen. Merkt u vandaag een andere manier van Sinterklaas vieren op dan dertig jaar geleden?

'Mijn eerste indruk is dat er inderdaad wat meer luister en vertoon is in de publieke ruimte met bijvoorbeeld in verschillende steden intochten of een 'huis van de Sint'. In de gezinnen en de scholen is er niet zo veel veranderd. Het geloof is eerder toegenomen. Bij mijn kinderen, vooral jaren 1980, hield het slechts stand tot de eerste of tweede klas. In de volgende generatie zie ik oprecht en soms hardnekkig geloof ook bij oudere kinderen. De televisieserie Dag Sinterklaas enfilms als Het paard van Sinterklaas of hyperrealistische prentenboeken geven voeding aan dat geloof. De gezinnen vieren het sinterklaasfeest met dezelfde rituelen, bijvoorbeeld schoenzetten, samen de trap af, zingen.'

Klopt de stelling dat de Vlaamse Sint ‘katholieker’ is dan zijn Nederlandse versie?

'Dat was zeker zo tot in de jaren zestig en wellicht kleurt het ook nu nog onbewust de voorstelling. In Franstalig België is de Sint nog duidelijk 'katholieker'. Het protestantisme en de secularisatie hebben in Nederland veel eerder de religieuze aspecten van de sinterklaasfiguur uitgegomd. In Engeland verdween het sinterklaasfeest volledig.'

Is de tijd nu rijp voor een herwerkte versie van uw boek? Het lijkt actueler dan ooit.

'Misschien wel. Ik blijf de studies en de kinderliteratuur over Sint-Nicolaas aandachtig volgen. Een nieuwe uitgave is echter vooral een zaak van de uitgever en daar zie ik voorlopig geen belangstelling.'

Ten slotte: staat uw schoen al klaar?

'Mijn schoen staat niet klaar, maar ik verwacht de Sint en Piet wel voor een bezoek aan huis waar we samen met onze kinderen en kleinkinderen naar uitkijken.'

Mevrouw Ghesquiere gaf nog volgende bronnen mee:

Gábor Kozijn, Verkennend Onderzoek naar een toekomstbestendig Sinterklaasfeest. Den Haag, 2014.

Pieter van der Ree, Sinterklaas en het geheim van de nacht. Zeist, 2012.

Louis Janssen, Nicolaas, de duivel en de doden. Utrecht, 1993.

Arno Langeler, Zwarte Piet. Amsterdam, 1994.

Rita Ghesquiere, Van Nicolaas van Myra tot Sinterklaas. Leuven, 1989

vendredi, 21 novembre 2014

L. Ozon: Rémigration et volonté politique

 

"Remigration et volonté politique"

Entretien non-aligné avec Laurent Ozon

Dans cet entretien Laurent Ozon condense pour nous le projet remigratoire et ses contours possibles. Bien au-delà, il dessine les voies possibles et "futuribles" d'une politique réellement à la mesure des bouleversements systémiques qui s'annoncent.


Une vision à faire connaitre et partager afin de sortir des impasses cent fois empruntées face à cette urgente problématique de l'heure: le remplacement de population de la France et de l'Europe. Une vision et une pensée qui renouvelle considérablement ce qui a été dit et fait en la matière depuis quatre décennies.

Rien n'est encore joué de notre avenir, optimistes de l'Histoire ...

les-non-alignes.fr

lundi, 17 novembre 2014

The Ukraine, As We Know It, Is Gone Forever

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An Interview with "The Saker"

The Ukraine, As We Know It, Is Gone Forever

by MIKE WHITNEY
Ex: http://www.counterpunch.org

The Saker is an ex-military analyst who was born in Europe to a family of Russian refugees. He now lives in Florida where he writes the Vineyard of the Saker blog and is a regular contributor to Russia Insider. The international community of Saker Blogs includes, besides the original Saker blog, French, German, Russian, Oceania and Serbian members and will soon include a Latin American member. – Mike Whitney

Mike Whitney: Is the United States responsible for the troubles in Ukraine?

The SAKER: Yes, absolutely, there’s no doubt about it. While it’s true that the Ukrainian people were unhappy with the corrupt Yanukovich regime, the coup itself was definitely CIA orchestrated. The EU was also involved, especially Germany, but they didn’t play nearly as big a role as the U.S. The taped phone messages of (US Undersecretary of State) Victoria Nuland show who was really calling the shots behind the scenes.

Mike Whitney: What role did the Obama administration play in Kiev’s decision to launch a war on its own people in the east of Ukraine?

The Saker: A central role. You have to understand that there is no “Ukrainian” power in Kiev. Poroshenko is 100% US-run as are the people around him. The head of the notorious Ukrainian secret police (the SBU), Valentin Nalivaichenko, is a known CIA agent. It’s also true that the US refers to Poroshenko “our Ukraine insider”. All of his so called “decisions” are actually made by U.S. officials in Kiev. As for Poroshenko’s speech to Congress a few weeks ago, that was obviously written by an American.

Mike Whitney: The separatists in the East have been very successful in repelling the Ukrainian army and their Neo Nazi counterparts in the security services. What role has Russia played in assisting the Novorussia militias?

The Saker: Russia’s role was critical. While Russian troops were not deployed across the border, Moscow did allow volunteers and weapons to flow in. And while the assistance was not provided directly by the FSB (Russia’s Federal Security Service) or the military, it was provided by various private groups. Clearly, the Kremlin has the power to help-out when it choses to do so. In one instance, there appears to have been direct artillery support from across the Russian border (in the so-called “southern cauldron”), but most of the aid has been covert. Besides the covert assistance, Russia has also provided intelligence, logistical and political support for the Novorussians. Without Russia’s support, the Novorussians never would have been able to turn the tide in the war.

Mike Whitney: Did Putin send Russian troops to Crimea and illegally seize the area or is that a fiction that’s been propagated in the western media?

The Saker: It’s actually a technicality. Yes, Putin did send Russian troops to Crimea, but no, they never exceeded the limits allowed under current agreements between Russia and the Ukraine. Remember that the Black Sea Fleet was already headquartered in Sevastopol, so there were plenty of troops available locally. Also, there was a large group of local volunteers who perform essential operations. Some of these volunteers were so convincing that they were mistaken for Russian Special Forces. But, yes, at the critical moment, Putin did send additional special forces to Crimea.

Was the operation legal? Well, technically it didn’t violate treaty agreements in terms of numbers, but did it violate Ukraine’s sovereignty. The reason Moscow did this was because there was solid evidence that Kiev was planning to move against Crimea. (possibly involving Turkey and Crimean Tatars) If Putin had not taken the initiative, the bloodbath in Crimea could have been worse than it’s been in Novorussia. Also, by the time Putin made the decision to protect Crimea, the democratically-elected President (Yanukovich) had already been removed from office, which created a legal vacuum in Kiev. So the question is: Should Putin have abided by the laws of a country that had been taken over by a gang of armed thugs or should he have tried to keep the peace by doing what he did?

What Putin chose to do was allow the people of Crimea to decide their own future by voting freely in a referendum. Yes, the AngloZionist propaganda says that they were forced to “vote at the barrel of a gun”, but that’s nonsense. Nobody disputes the fact that an overwhelming majority of Crimeans (95%) wanted to leave Ukraine and join Russia. All the “polite armed men in green” did was make it possible for the people to exercise their right of self-determination, something that the junta in Kiev never would have permitted.

Mike Whitney: What influence does Obama have on Ukrainian President Petro Poroshenko’s decision-making? Is Washington actually running the show?

The Saker: Yes, totally. Obama gives the orders and Poroshenko obeys.

Just as they do everywhere, the US uses local oligarchs to colonize a country. Take for example Russia between 1991 and 1999. It was run by oligarchs behind a drunken figurehead. (Boris Yeltsin) Everyone knew that Russia had become a American colony and that the US could do whatever it wanted. It’s the same today.

Yanukovich was no more pro-Russian than any other Ukrainian President. He’s just an oligarch who’s been replaced by another oligarch, Poroshenko. The latter is a very intelligent man who knows that his survival depends on his complete obedience to Uncle Sam.

 

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I wouldn’t put it past the US to dump Poroshenko and install someone else if it suits their purposes. (Especially if the Right Sector takes power in Kiev.) For now, Poroshenko is Washington’s man, but that could change in the blink of an eye.

Mike Whitney: How close is the Obama administration to achieving its goal of establishing NATO bases (and, perhaps, missile sites) in Ukraine? What danger does this pose for Moscow?

The Saker: The only place where NATO bases really make sense is in Crimea, and that option is no longer available. But there’s more to this issue than meets the eye, that is, if the US continues to pursue this provocative policy of establishing NATO bases on the Russian border, then Russia will withdraw from the INF Treaty (Intermediate-Range Nuclear Forces Treaty) and deploy advanced versions of the SS-20 (Soviet Nuclear Ballistic Missile) closer to Europe. The point is, US meddling could lead to a confrontation between nuclear-armed adversaries.

Mike Whitney: The European Commission has created a number of obstacles to prevent Russia from building the Southstream pipeline which will diversify export routes for natural gas from Russia to central and southern Europe. Critics have said that the Obama administration is behind the move, and that powerful US energy giants want to either block or control the flow of energy from Russia to Europe. Is this the broader context of the troubles in Ukraine, that is, are we really seeing an energy war unfold in real time?

The Saker: This is an important part of the equation, but not the central one. The central one is the mistaken belief (put forward by Zbigniew Brzezinski) that without the Ukraine Russia cannot be a superpower, and the equally mistaken belief (put forward by Hillary Clinton) that Putin wants to re-create the Soviet Union. For the AngloZionists, the Ukraine is a zero-sum game in which the US must either control the Ukraine or destroy it, but not allow Russia to have it. The problem with this theory is that Russia doesn’t really want or need the Ukraine. What Russia wants is a stable, dependable and neutral partner with which it can do business. Even now, while the Novorussians are demanding full independence, Russia has been pushing a different plan altogether. Moscow wants a unitary Ukraine in which each region would have de-facto autonomy but still be part of the same state.

Powerbrokers in the West are so maniacally obsessed with controlling the Ukraine, they can’t imagine that Russia doesn’t want the same thing. But Russia doesn’t want the Ukraine. It has no need for a broken, dysfunctional, failed state with massive social problems, that will require billions upon billions of dollars to rebuild.

Sure, there are cultural, historical, religious and even family ties between Russia and the Ukraine, but that does not mean they want to run the place. Russia already got what it wanted, Crimea. As for the rest, Moscow’s attitude is, “You broke it, you own it.”

Mike Whitney: What’s the endgame here? Will Poroshnko succeed in keeping Ukraine together and further isolate Russia from Europe or will Ukraine splinter along political lines? Or is there another scenario that you see as more likely?

The Saker: Crimea is gone forever. So is Novorussia. But in the case of the latter, there might be a transitional phase in which Kiev retains some degree of sovereignty over areas in the east.

In the near term, there could be more fighting, but eventually there will be a deal in which Novorussia will be given something close to independence. One thing is certain, that before reaching an agreement on final status, two issues will have to be settled:

1– There must be regime change in Kiev followed by de-Nazification.

Neither Russia nor Novorussia will ever be safe as long as the Nazis are in power in Kiev. That means that these russophobic, nationalist freaks will have to be removed before final status issues can be resolved. The Russians and the Novorussians are somewhat divided on this issue. While the Novorussians want their independence and say “To hell with the Nazis in Kiev”, the Kremlin wants regime change and sees it crucial for their national security. We’ll have to wait and see how this plays out in the future.

2– There will have to be a conference of donors.

The Ukraine is basically dead, it’s been reduced to rubble. It will take years to rebuild, and immense sums of money. The US, EU and Russia will all have to contribute. If the AngloZionists persist in their maximalist position and continue to support the Nazi junta in Kiev, the Russians will not pay a single kopeck. Russian aid will go exclusively to Novorussia.

Sooner or later the US and EU will realize that they need Russia’s help. And when they finally figure that out, they’ll work together to reach a comprehensive political agreement. Right now, they’re more preoccupied with punishing Putin (through economic sanctions and political isolation) to prove that no one can defy the Empire. But that kind of bullying behavior won’t change the reality on the ground. The West needs Russia’s cooperation, but Russia isn’t going to cooperate without strings attached. The US will have to meet certain conditions before Moscow agrees to a deal.

UKRAINE: “Gone forever”

Though it’s too early to tell, I think the Ukraine as we know it, is gone forever. Crimea will remain part of Russia, while Novorussia will become independent and probably end up in some kind of association status with Russia. As for the rest of the Ukraine, there’s bound to be a confrontation between the various oligarchs and Nazis, after which the pragmatists will appear and lead the way to a settlement. Eventually, there will be some kind of accommodation and a new state will emerge, but I can’t imagine how long it will take for that to happen.

If you want a more systematic analysis of the points above, please see my analysis (here: http://vineyardsaker.blogspot.com/2014/09/the-russian-response-to-double.html)

MIKE WHITNEY lives in Washington state. He is a contributor to Hopeless: Barack Obama and the Politics of Illusion (AK Press). Hopeless is also available in a Kindle edition. He can be reached at fergiewhitney@msn.com.

dimanche, 16 novembre 2014

Oui à l’initiative populaire «Sauvez l’or de la Suisse!»

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«Les réserves d’or ne sont pas matière à spéculation pour politiciens et responsables de la banque centrale, c’est notre fortune nationale»

Oui à l’initiative populaire «Sauvez l’or de la Suisse!»

Interview de Lukas Reimann, conseiller national UDC, SG

Ex: http://www.horizons-et-debats.ch

thk. Le 30 novembre, le peuple suisse décidera sur un projet d’une extrême importance, à savoir le pourcentage d’or de nos réserves monétaires. Depuis 1999, la Banque nationale suisse (BNS) a liquidé plus de la moitié de notre fortune nationale, économisée pendant des décennies, en jetant des tonnes d’or sur le marché. Lors de la crise financière et économique, la BNS commença à soutenir l’euro en liant le franc suisse à l’euro. Suite à ces achats de soutien massifs, la Suisse détient actuellement presque un demi-billion de devises étrangères, majoritairement en euros. En raison de ces ventes massives et de l’utilisation accrue de la planche à billets, la part d’or s’est réduite à moins de 10%. Ainsi la Suisse dépend de l’euro pour le meilleur et pour le pire et devra, en cas d’une nouvelle faiblesse de cette monnaie unique, continuer à créer de l’argent pour la soutenir. Le total du bilan continue à augmenter, sans aucune garantie matérielle. Puisque ces questions ne relèvent pas seulement du domaine de la finance, mais avant tout de celui de la politique d’Etat, le conseiller national Lukas Reimann plaide clairement en faveur de l’initiative populaire fédérale «Sauvez l’or de la Suisse». Au cours de l’interview ci-dessous, il en explique les tenants et les aboutissants.

Horizons et débats: Quelle est l’importance des réserves d’or pour notre pays? Pourquoi faut-il en augmenter la quantité actuelle?

Lukas Reimann: Les réserves d’or et la votation populaire de ce mois sont d’importance existentielle pour notre pays. En fin de compte, il en va de la liberté et de l’indépendance de la Suisse. Il s’agit de se décider si nous voulons être apte à définir nous-mêmes de manière autonome et indépendante le fondement de notre système et de notre politique monétaires ou si nous voulons dépendre, pour le meilleur et pour le pire, du dollar ou de l’euro, c’est-à-dire des évolutions dans les pays respectifs. Actuellement, nous sommes totalement soumis à ces blocs économiques. Cela peut avoir de graves conséquences: au temps de l’étalon-or, la stabilité monétaire s’est maintenue aux Etats-Unis pendant 136 ans. Depuis 1913, la puissance d’achat a baissé de 95%, ce qui est énorme, car les institutions étatiques font frénétiquement tourner la planche à billets. Voilà des perspectives qui ne conviennent pas à la Suisse. Stabilité et prospérité sont autre chose.

Quels sont les avantages de la couverture-or?

La monnaie-papier se prête à toutes sortes de manipulations et de reproductions, ce que l’or ne permet pas. La monnaie-papier est soumise à la politique monétaire inflationniste pratiquée actuellement par les banques centrales dans le monde entier. L’or, par contre, ne l’est pas. C’est pourquoi il a une importance cruciale pour notre pays. Nous ne pouvons être indépendants que si nous disposons à nouveau d’une propre part de réserve. Cela a bien fonctionné pendant de longues années. La couverture-or garantit autant notre indépendance que notre stabilité. Si nous ne formons pas de réserves, nous serons perdus lors de la prochaine crise monétaire et financière. Elle viendra certainement.

Ne s’agit-il pas d’entraves superflues pour la BNS?

Jusqu’en 1999, l’année de la mise en vigueur de la nouvelle Constitution fédérale, la Suisse connaissait la couverture-or. Nous avions placé 40% de nos réserves monétaires en or ce qui nous a permis de parfaitement maîtriser toutes les crises. Il ne faut jamais jeter par-dessus bord un système qui a fait ses preuves au cours de temps difficiles en ménageant le pays et ses habitants de maintes calamités. Le franc suisse était sûr et stable grâce à notre couverture-or. Même aujourd’hui, le franc continue de jouir de sa bonne renommée grâce à sa couverture-or d’antan. Malheureusement, le clivage entre la réalité et la bonne renommée s’élargit constamment. Nous voulons de nouveau normaliser cette situation. En réalité, l’or a renforcé la Banque nationale dans sa capacité d’agir et dans son indépendance de manière décisive.

Pourquoi les différents pays ont-ils constamment réduit leurs réserves d’or bien que fondamentalement l’or continue à passer pour un placement sûr dans le monde financier?

Cela montre à quel point le débat est malhonnête. Si l’on sait combien il est important, pour le particulier, qu’il place sa fortune également dans des valeurs réelles pour avoir dans un cas d’extrême urgence, une réserve, il est d’autant plus important que l’Etat, en tant que tel, soit préparé au cas d’urgence en disposant d’une part suffisante en or.

Quelles sont les conséquences pour l’Etat s’il ne dispose pas de réserves d’or?

Cela paraît évident. La monnaie-papier se prête à n’importe quelle manipulation et à la reproduction illimitée, tout en racontant aux citoyens que tout cela n’occasionne pas de coûts. C’est faux. Plus on imprime d’argent, moins il vaut. Si l’on imprime de la monnaie à volonté, on provoque ou un effondrement monétaire ou une dévalorisation massive de chaque pièce de monnaie. Voilà une politique monétaire désastreuse favorisant ceux qui dépensent de l’argent et font des dettes et punissant ceux qui vont travailler régulièrement en mettant continuellement un peu d’argent de côté. On punit aussi le retraité recevant de l’Etat toujours la même rente avec toujours moins de puissance d’achat. On punit également le salarié qui se rend quotidiennement au travail parce que son augmentation de salaire ne compense plus la perte de valeur à laquelle est soumis son argent. Voilà donc, finalement, un impôt dissimulé, une expropriation dissimulée, que pratiquent les Etats. L’or est capable d’y remédier!

Quand a-t-on annulé la couverture-or?

C’est historiquement très intéressant, cela a commencé avec la Première Guerre mondiale. Pour la financer, il fallut se séparer de l’argent couvert par l’or. Ensuite, on pouvait faire tourner la planche à billets à volonté. Cela c’est poursuivi lors de la Seconde Guerre mondiale, lors de la guerre du Viêt-Nam etc. Avec chaque guerre, on a réduit davantage la couverture-or pour que les Etats puissent imprimer tout l’argent qu’ils désiraient. Les monnaies soumises à ce procédé sont aujourd’hui en train de se désintégrer. Il est incroyable de voir quelle était la valeur de ces monnaies autrefois et ce qui en reste actuellement.

Je pense que quand au dollar, cela saute aux yeux …

Le dollar a connu une stabilité constante pendant plusieurs décennies, tant qu’il avait une couverture-or. Depuis que celle-ci n’existe plus, nous constatons une dévalorisation du dollar de 95%. Une menace identique pèse sur le franc suisse, si nous continuons de la sorte. Il faut être claire à ce sujet. Ce qui était possible avec la couverture-or est en danger avec la politique actuelle. Il se passera avec le franc suisse exactement la même chose qu’avec toutes les autres monnaies si l’on fait tourner la planche à billets sans limite.

On peut dire que l’économie basée sur les dettes, comme actuellement, et l’endettement exorbitant des Etats n’ont été possibles que parce que leurs monnaies n’ont plus de couverture-or. Qu’en est-il en Suisse?

Il y a deux aspects pour lesquels la Suisse a fait cela, bien qu’il n’y ait pas eu de nécessité ni d’urgence. En outre, c’est totalement incompréhensible et insensé. Une raison pour laquelle cela a été fait est qu’on voulait que la Suisse puisse elle-même décider à quel point elle veut s’endetter et imprimer de l’argent. Personne ne peut s’y opposer, personne ne s’en aperçoit, cela ne dérange personne. Voilà une chose bien agréable pour les politiciens. On peut faire des promesses avant les élections et financer certains petits projets pour s’acheter la faveur des électeurs. Cependant, personne ne parle des conséquences néfastes et désastreuses d’un tel comportement à longue échéance. Le deuxième aspect c’est l’internationalisation. On a commencé à exercer de fortes pressions sur la Suisse. D’abord, on a reproché à la Suisse que son or était de l’or volé par les nazis, puis on a inventé une quantité d’autres bêtises afin de forcer le pays à vendre son or. On voulait à tout prix éviter qu’il existe au monde des pays qui misent encore sur les valeurs réelles, sur une monnaie sûre. Cela n’a pas réussi dans tous les pays. Celui qui ne suit pas sa propre voie ne peut, en matière de politique monétaire, être indépendant ni des Etats-Unis ni de l’UE ni de quelque autre pays. Moins notre Etat dispose d’or, plus nous dérivons vers la dépendance. On a beau dire qu’on n’est pas pays membre de l’UE – si, de fait, on se lie à l’euro, on en sortira tout aussi dépendant que les pays membres de la zone euro.

 

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On peut donc dire que la politique monétaire de la BNS est également expansive?

Oui, en comparaison, nous sommes même plus expansifs que la BCE ou la FED. Ces dernières années, le bilan de la BNS s’est énormément élargi et nous avons vendu des quantités d’or incroyables. En pourcents, notre élargissement du bilan et plus grand que celui des Etats-Unis ou de l’UE.

Pour acheter des euros, nous avons donc produit d’avantage d’argent?

Oui, nous avons acheté des euros et des dollars à hauteur de centaines de milliards ce qui n’empêche pas les adhérents de cette politique de dire que l’initiative sur l’or constitue un risque à cause du prix de l’or. Mais si l’euro ne baisse que de 20%, ce qui n’est malheureusement pas irréaliste – même la BCE confirme qu’il y aura une dévalorisation – cela coûtera cent milliards de francs et plus à la Suisse. Dans une telle situation, l’or est beaucoup plus sûr. Il n’a pas cessé, depuis plus de 3000 ans, de fonctionner comme moyen de paiement, ayant survécu jusqu’à présent à toutes les crises. En vérité, face à des crises sérieuses, l’or est de plus en plus recherché tout en se stabilisant encore davantage. Aujourd’hui, on assure tout face à n’importe quel risque. Eh bien, l’or est une assurance pour la fortune de tout un pays. Les réserves d’or ne sont pas matière à spéculation pour politiciens et responsables de la banque nationale. Elles sont la fortune nationale, le résultat du travail assidu de plusieurs générations. D’où prenons-nous le droit de détruire en quelques années ce que les citoyennes et citoyens suisses ont créé dans notre pays. Je trouve cela révoltant.


Dans ce contexte, je me demande qui achète l’or. Si plus personne ne veut d’or et tout le monde le jette sur le marché, il devrait être à disposition à prix cassé en énorme quantité. Ce n’est cependant pas le cas.


Non, en effet, ce n’est pas le cas. Il y a naturellement des pays qui ont une autre vue des choses. Ils ont reconnu l’importance de l’or dans une époque caractérisée par l’augmentation illimitée de la masse monétaire et des crises monétaires croissantes.
Ces deux dernières années, la Chine a acheté davantage d’or que celui que la Suisse possède encore actuellement. D’autres banques centrales, tournées vers l’avenir, ont également compris que l’or est la chose la plus sûre et la plus stable pour le pays et sa population. Une fois de plus, la Suisse court après les banques centrales américaine et européenne et ainsi, aveuglement, vers la perdition. J’espère vivement que le peuple suisse s’en rende compte à temps et sera capable d’arrêter cette course funeste.

Qu’en est-il des réserves des autres pays?

En Suisse, 85% de nos réserves monétaires sont des monnaies étrangères, majoritairement des euros. Nous ne disposons plus de valeurs réelles, tandis que nos voisins l’Allemagne, l’Italie et la France détiennent des réserves d’or de 70%. Nous n’avons plus même 10%. Voilà ce qui est très risqué et dangereux – mais certes pas l’initiative sur l’or. Celle-ci produit de la sécurité dans une telle situation. Chaque citoyen désireux d’acheter une voiture ou une maison à crédit doit présenter une garantie qui correspond normalement au minimum à 20% du prix d’achat. Ce n’est donc pas trop exiger d’attendre d’un Etat qu’il possède une garantie de 20%, dans un portefeuille hautement risqué.

Quels sont les documents à hauts risques dans ce portefeuille?

Avec ses monnaies étrangères, la BNS a acheté, des actions de jeux de hasard et des participations à de grandes entreprises d’armement aux Etats-Unis, ainsi que des obligations émises par d’autres Etats. Personne ne pourra me faire croire que les responsables de la BNS ont agi de la sorte selon leurs propres convictions. Il est évident que Bruxelles nous a abordé en disant: «C’est le moment de nous aider, achetez des euros!» Il ne faut pas augmenter les montagnes de dettes à l’infini. Un certain moment venu, toute confiance sera perdue. Quand les gens se rendront compte des manipulations, les montagnes de dettes s’écrouleront.
Alors il y aura une perte totale au niveau des monnaies ou une inflation massive. Indépendamment de ces scénarios, il faut avoir une garantie sensée, sinon le tout est hautement risqué. L’initiative représente l’assurance urgente contre ce qui va se passer au cours des années à venir.

On entend souvent le reproche que suite aux achats supplémentaires qui devraient être faits si l’initiative passe, nous aurons trop d’or qu’on ne pourra plus revendre par la suite.

D’abord il faut que nous ayons cet or, l’initiative exige un minimum de 20%. Si l’on dispose de davantage d’or et qu’on est exposé à un cas d’urgence extrême, on pourra en tout temps revendre de l’or par droit d’urgence. Nous disposons de suffisamment de mécanismes pour pouvoir intervenir dans une telle situation. Mais puisque notre monnaie sera beaucoup mieux protégée grâce à la couverture-or, cette situation n’apparaîtra pas.

On entend constamment que les pays asiatiques achètent l’or des Européens. Le fait que la Suisse ait vendu une grande partie de son or, était-ce le résultat des tentatives de pressions mentionnées ou s’agissait-il également de se soumettre de plein gré aux puissants? Selon ce que vous venez d’expliquer, il n’y avait guère de nécessité financière à cela.

Il n’y a effectivement aucune nécessité de vendre de l’or. La BNS avoue elle-même aujourd’hui que les ventes d’or à un prix aussi bas étaient une erreur. Si elle n’avait pas vendu une tonne d’or par jour pendant plusieurs années, la BNS disposerait actuellement d’une réserve de 50 milliards de francs. C’est une somme gigantesque représentant presque le budget annuel de la Suisse. Certes on peut se tromper mais il faudra en tirer les bonnes conclusions. La moitié de notre fortune nationale a disparu, il faut donc tout faire pour préserver l’autre moitié, voilà le but de l’initiative. Après avoir vendu 1300 tonnes, on lança encore 250 tonnes sur le marché pour acquérir des euros. On a échangé une valeur sûre contre une monnaie et des obligations à haut risque. Cela reste totalement incompréhensible. Il y a naturellement des gens qui craquent face aux pressions de l’extérieur, mais il y a malheureusement aussi, à l’intérieur de notre pays, des internationalistes et des forces autodestructrices qui tentent d’affaiblir la Suisse.

Quelles sont les forces principales qui s’opposent à l’Initiative sur l’or?

Tous les partis politiques, le Conseil fédéral, les médias – en réalité, le comité d’initiative se trouve seul contre tous. Certes, dans tous les partis on retrouve des personnes qui nous soutiennent. Parmi eux, il y a aussi des parlementaires cantonaux, également du PLR (Libéraux-Radicaux). Le PBD (Partie bourgeois-démocratique) de Bâle-Ville s’est exprimé en faveur de l’initiative de même que la plupart des partis cantonaux de l’UDC (Union démocratique du centre). Un grand nombre de citoyens soutient l’initiative mais tous les puissants qui veulent manipuler la fortune nationale s’y opposent. J’espère que le peuple se rendra compte du caractère explosif de cette situation et ne se placera pas du côté des puissants qui manipulent le système monétaire et détruisent la propriété des citoyennes et citoyens. Le système de la «monnaie fiduciaire» que nous retrouvons dans de nombreux pays est une fraude envers tous les citoyens qui apportent leur contribution à la société avec leur travail quotidien et, également, envers tout les épargnants.

Selon les premiers sondages, il y aurait actuellement dans la population une majorité en faveur de l’initiative.

C’est tout à fait compréhensible. Selon ce sondage, il y a actuellement 17% d’indécis. Si nous réussissons à en convaincre encore 6%, nous atteindrons 50%. Tout citoyen qui s’intéresse à son porte-monnaie et à l’avenir de son pays et qui refuse de faire confiance aux «banksters» et aux spéculateurs doit voter «oui». Mais pour le moment rien n’est décidé: nous devons nous battre pour chaque voix, car la campagne de dénigrement des adversaires ne fait que commencer!

Monsieur Reimann, je vous remercie de cet entretien.    •

(Interview réalisée par Thomas Kaiser)

mercredi, 05 novembre 2014

EU-Staaten als Vasallen

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„Die Sanktionen gegen Russland dienen ausschließlich den US-Interessen“

Die US-Regierung hat die berechtigten Proteste der ukrainischen Bevölkerung gegen ihre korrupte Regierung verwendet, um einen gewalttätigen Regime-Wechsel in Kiew herbeizuführen. Die CIA operiert weltweit im Interesse der Wall Street, die Regierung in Washington ist offenbar längst nicht mehr Herr der Lage der Machtstrukturen im eigenen Land. Es ist völlig unverständlich, warum sich die EU und die Bundesregierung dem globalen Diktat der USA unterwerfen.

Mathias Bröckers und Paul Schreyer haben ein äußerst lesenswertes Buch geschrieben: „Wir sind die Guten. Ansichten eines Putinverstehers oder wie uns die Medien manipulieren“. In diesem Buch analysieren die beiden die Entwicklung in der Ukraine und erklären die Vorgänge als Teil einer globalen US-Strategie, Zugriff auf wichtige Rohstoffmärkte zu erhalten. Wladimir Putin ist den Amerikanern ein Dorn im Auge, weil er sich dem Einfluss der multinationalen Konzerne in Russland widersetzt. Die Deutschen Wirtschafts Nachrichten haben mit Mathias Bröckers gesprochen.

Deutsche Wirtschafts Nachrichten: In Ihrem Buch schreiben Sie, dass nicht die diskriminierenden homophoben Gesetze den Westen auf den Plan gerufen haben, sondern handfeste wirtschaftliche Interessen. Warum ist Putin dem Westen ein Dorn im Auge?

Mathias Bröckers: Unter Jelzin hatten die anglo-amerikanischen Konzerne Verträge über die Öl- und Gas-Exploration gemacht, die ihnen über Jahrzehnte sämtliche Profite und keinen Cent für die russische Staatskasse einbrachten. Dass Putin diese Ausbeutung stoppte und die russischen Ressourcen wieder unter nationale Kontrolle brachte, ist der eigentliche Grund, warum er im Westen zur Unperson wurde.

Deutsche Wirtschafts Nachrichten: Sie schreiben, dass die USA und die CIA die „orangene Revolution“ vom Zaun gebrochen haben. Wie muss man sich das vorstellen?

Mathias Bröckers: Die USA haben nach Aussage ihrer Chefdiplomatin Nuland fünf Milliarden Dollar in die „Demokratieförderung“ der Ukraine investiert. Damit wurden regierungskritische Institutionen, NGOs und Medien gefördert – doch die absolut berechtigten Proteste der Bevölkerung gegen ihre korrupte Regierung wurden dabei nur als Trittbrett genutzt, um die Eliten auszuwechseln und eher amerikafreundliche Oligarchen ans Ruder zu bringen. Weder der Oligarchenwechsel 2004 noch der zehn Jahre später haben zu irgendeiner „Demokratisierung“ geführt.

Deutsche Wirtschafts Nachrichten: Präsident Janukowitsch wurde, so schreiben Sie, „mit Unterstützung des Westens…weggeputscht“. Die Killer vom Maidan seien nicht von der damaligen ukrainischen Regierung oder von Russland angeheuert worden. Wer steckt hinter der Eskalation auf dem Maidan?

Mathias Bröckers: Dass der Massenmord auf dem Maidan bis heute nicht untersucht und aufgeklärt ist, spricht Bände. Diese Morde waren der Auslöser für die gewaltsame Vertreibung Janukowitschs, dessen Polizei sich wochenlang weitgehend defensiv verhalten und die Regierungsgebäude gegen die Demonstranten geschützt hatte. Weder er, noch die EU-Minister, mit denen er gerade einen Vertrag über seinen Rücktritt und Neuwahlen ausgearbeitet hatte, konnten irgendein Interesse an einer solchen Eskalation haben. Deshalb kann der unbekannte Auftraggeber der Scharfschützen nur aus Kreisen kommen, die keinen friedlichen Übergang, sondern eine Zuspitzung des Konflikts beabsichtigten.

Broeckers_Wir-sind-die-Guten_300CMYK.jpgDeutsche Wirtschafts Nachrichten: Sie schreiben, dass hinter der „Organisation dieses Bürgerkriegs“ auch private Truppen des US-Militärkonzerns Academi, vormals Blackwater, stecken. Welche Belege gibt es für deren Aktivitäten?

Mathias Bröckers: Verschiedene große Medien haben darüber berichtet, die Firma selbst hat es dementiert, was aber nicht weiter überrascht. Berater der CIA und des FBI  sind seit längerem in Kiew aktiv und der Einsatz solcher Söldner für die schmutzigen Jobs, ohne die „Regime Changes“ meist nicht zu bewerkstelligen sind, gehört zum üblichen Modus Operandi. Gäbe es nur den Hauch eines Beweises, dass Russland oder Janukowitsch für diese Morde verantwortlich waren, wäre er uns längst im Breitbandformat vorgeführt worden. Da das nicht geschehen ist, fällt der Verdacht eher auf die CIA, die auch dafür sorgte, dass einige Militante des „rechten Sektors“ in polnischen Lagern ausgebildet wurden.

Deutsche Wirtschafts Nachrichten: Hat der deutsche Außenminister davon nicht das Geringste gewusst? War er ahnungslos, eine Marionette? Wie weit war die deutsche Bundesregierung oder der BND in den „Putsch“ involviert?

Mathias Bröckers: In dem geleakten „Fuck the EU“-Telefonat hatte Frau Nuland die von den USA vorgesehenen Marionetten der Regierung Jazenjuk ja schon benannt. Der von der deutschen Konrad-Adenauer-Stiftung geförderte Boxer Klitschko war da nur zweite Garnitur. Als neuer Bürgermeister von Kiew hat er gerade die letzten echten Demonstranten, die mehr als einen Oligarchenwechsel verlangen, vom Maidan entfernen lassen. Wenn der BND da involviert war, dann allenfalls im Windschatten der US-Geheimdienste. Ob die deutsche Regierung im Hintergrund Politik im Interesse ihrer Bevölkerung treibt, oder nur als Vasall der US-Politik agiert, ist schwer zu sagen. Die schwachsinnige Sanktionspolitik, mit der sich Deutschland und die EU ins eigene Knie schießen, folgt jedenfalls ausschließlich US-Interessen.

Deutsche Wirtschafts Nachrichten: Sie schildern ausführlich, warum Putin ausdrücklich nicht die Wiederherstellung der UdSSR will. Kann man Putin trauen – immerhin ist er ein ausgebildeter KGB-Mann…

Mathias Bröckers: Russland ist das größte Flächenland der Erde und verfügt über ein Drittel aller bekannten Ressourcen (Öl, Gas, Mineralien). Wer so groß und so reich ist, muss keine Kolonien erobern. Weder die marode Ostukraine, noch die wirtschaftlich unbedeutende Krim. Über den strategisch unverzichtbaren Marinestützpunkt dort hatte Putin mit Janukowitsch den Pachtvertrag gerade über 30 Jahre verlängert – bei einem friedlichen Regierungsübergang in Kiew wäre ein Referendum und der Anschluss an Russland völlig unnötig gewesen. Als aber die rechten Milizen nach dem Putsch zum „Marsch auf die Krim“ aufriefen, musste Putin handeln. Dass ein feindliches Militärbündnis den wichtigsten Seehafen unter Kontrolle nimmt, kann keine Regierung der Welt dulden.

Deutsche Wirtschafts Nachrichten: Warum ist Russland eine Weltmacht – und warum fürchten die Amerikaner, den Einfluss zu verlieren?

Mathias Bröckers: Amerika ist die militärische Supermacht und Russland ist der Rohstoffriese der Welt. Wer über ein Drittel aller Rohstoffe verfügt und wie Russland unter Putin in der Lage ist, sie selbst zu fördern und zu vermarkten, ist automatisch ein Player im Great Game. Und wer, wie die USA, die globale „Full Spectrum Dominance“ will, muss einen solchen Player unter Kontrolle bringen.

Deutsche Wirtschafts Nachrichten: Kann es sein, dass die Amerikaner im Grunde wissen, dass mit Russland (Rohstoffe) und China (Wirtschaftsmacht) eine multipolare Welt nicht verhindert werden kann?

Mathias Bröckers: „Nur weil wir den größten Hammer haben verwandelt sich nicht jedes Problem in einen Nagel“ hat Obama neulich gesagt, was eine gewisse Einsicht anzudeuten scheint. Russland ist mit den BRICS-Staaten gerade dabei, sich vom Petrodollar abzukoppeln, sie gründen ihre eigenen Rating-Agenturen und eine Entwicklungsbank als Alternative zum IWF. Diese Entwicklung lässt sich einfach nicht verhindern.

Deutsche Wirtschafts Nachrichten: Welche Rolle spielt die CIA in der Ukraine? Agiert sie im Auftrag der Regierung oder haben sich die Geheimdienstler verselbständigt – eine Argumentation, die wir ja im Zuge der NSA-Debatte auch schon gehört haben?

Mathias Bröckers: Die CIA hat schon immer in erster Linie für die Wall Street agiert und nicht für die Regierung. Das Konzept der „Peacetime Operations“, der verdeckten Operationen für Regimewechsel, das der „Vater“ der CIA, Allen Dulles – ein Wall Street Anwalt – entwickelte, diente stets den Geschäfts- und Konzerninteressen. Und so ist es auch jetzt wieder: Als erste Amtshandlung nach dem Putsch wurde der Sohn von Außenminister Biden als Vorstand der größten ukrainischen Gasgesellschaft installiert.

Deutsche Wirtschafts Nachrichten: Sie schreiben, dass die Amerikaner „ihre imperiale Ambition hinter ökonomischer Effizienz“ verstecken. Haben die USA immer noch den Anspruch einer Weltherrschaft?

Mathias Bröckers: Wenn man den aktuellen Doktrinen des Pentagon folgt, durchaus – nur werden jetzt verstärkt „multilaterale“ Anstrengungen gefordert, weil der Spaß zu teuer wird und die USA maßlos überschuldet sind. Deshalb kommt jetzt zum Beispiel die Forderung auf, dass sich die Bundeswehr am Kampf gegen ISIS im Irak beteiligt. Selbst in ihrer eigenen Kolonie – und nichts anderes ist der Irak nach dem US-Überfall – will die einzige Weltmacht nicht mehr für Ordnung sorgen und andere dafür einspannen.

Deutsche Wirtschafts Nachrichten: Sie legen in Ihrem Buch sehr umfassend dar, dass die Berichterstattung in den deutschen Medien von teilweise krasser Einseitigkeit gegen Russland getragen ist. Wir tun uns schwer mit der Vorstellung, dass dies auf eine direkte Manipulation „von oben“ zurückzuführen ist. Wie viel ist Gedankenlosigkeit, Unkenntnis – und wie viel wird gezielt manipuliert?

Mathias Bröckers: Da muss „von oben“ gar nicht viel kommen, der Herdentrieb funktioniert auch so. Was aus dem Ticker kommt, wird verbraten. Da macht zwei Tage die „russische Invasion“ weltweit Schlagzeilen – und dann meldet die Tagesschau kleinlaut auf ihrem Twitter-Account, dass es sich bei „Invasion“ um einen Übersetzungsfehler der Agentur Reuters gehandelt hätte.

Deutsche Wirtschafts Nachrichten: Warum sind die öffentlich-rechtlichen Sender nicht besser? Gibt es eine Kommunikation zwischen den Eigentümervertretern (Politik) und den Chefredaktionen? Oder ist der Großteil nicht eher „vorauseilender Gehorsam“?

Mathias Bröckers: Eher letzteres. Wobei die Besetzung von Chefredaktionen und Ressortleitungen natürlich parteibuchmäßig läuft und freie Geister wenn überhaupt eher nur in den unteren Etagen zu finden sind.

Deutsche Wirtschafts Nachrichten: Auch Putin setzt gewaltig auf Propaganda, in Russland wie auch im Westen. In Russland gibt es so gut wie keine freie Presse mehr. Viele „Putin-Versteher“ im Westen sind außerdem im Kern Verschwörungstheoretiker und haben zum Teil eine paranoide, selektive Wahrnehmung. Wie kann der Leser heute noch erkennen, wem er glauben kann?

Mathias Bröckers: „Putinversteher“ sind in meinen Augen eher Leute, die ihre Vernunft noch nicht an der Garderobe abgegeben haben, sondern die die Motive und Absichten des anderen analysieren. Verstehen heißt ja nicht verehren. Paranoide Verschwörungs-Theoretiker sind doch eher diejenigen, die permanent einen neuen Super-Bösen bezichtigen – wie etwa der Nato-Sprecher Rasmussen. Der hatte schon 2003 gesagt: „Saddam Hussein hat Massenvernichtungswaffen. Das glauben wir nicht, das wissen wir.“ Und genauso weiß er auch jetzt wieder alles – wer diesem Herrn glaubt, ist nicht zu retten.

***

Was geht Deutschland die Ukraine an? Und wie kommt es, dass ein  gescheitertes Abkommen mit der EU zu einer der gefährlichsten Krisen geführt hat, die Europa in den vergangenen Jahrzehnten erlebte? Alles Putins Schuld? Oder ist die Wahrheit hinter diesem Konflikt, der nun den Frieden eines ganzen Kontinents bedroht, doch komplexer? Und welche Rolle spielen eigentlich die Medien? Sind sie noch unabhängige Berichterstatter oder längst selbst zur Partei geworden? Mathias Bröckers und Paul Schreyer schauen hinter die Kulissen eines politischen Spiels, das tödlicher Ernst geworden ist.

Der Spiegel-Bestseller „Wir sind die Guten. Ansichten eines Putinverstehers oder wie uns die Medien manipulieren“ ist unter der ISBN 978-3-86489-080-2 im Buchhandel, direkt beim Verlag oder bei Amazon bei Amazon erhältlich (208 Seiten, 16,99 Euro).

Mathias Bröckers ist freier Journalist, der unter anderem für die taz und Telepolis schreibt. Er wurde 1954 in Limburg an der Lahn geboren. Ab 1973 studierte er an der FU Berlin Literaturwissenschaft, Linguistik und Politikwissenschaft (M.A.) Er gehörte zur Gründergeneration der taz und war dort bis 1991 Kultur- und Wissenschaftsredakteur. Danach war er für die Zeit und die Woche als Kolumnist sowie als Rundfunkautor tätig und fungierte als Mitglied der Sachbuch-Jury der Süddeutschen Zeitung. Neben Radiosendungen, Kabarettprogrammen und Beiträgen für Anthologien veröffentlichte Mathias Bröckers zahlreiche Bücher. Seine Werke "Die Wiederentdeckung der Nutzpflanze Hanf" (1993) und "Verschwörungen, Verschwörungstheorien und die Geheimnisse des 11.9." (2002) wurden internationale Bestseller. (Foto: Bröckers)

Mathias Bröckers ist freier Journalist, der unter anderem für die taz und Telepolis schreibt. Er wurde 1954 in Limburg an der Lahn geboren. Ab 1973 studierte er an der FU Berlin Literaturwissenschaft, Linguistik und Politikwissenschaft (M.A.) Er gehörte zur Gründergeneration der taz und war dort bis 1991 Kultur- und Wissenschaftsredakteur. Danach war er für die Zeit und die Woche als Kolumnist sowie als Rundfunkautor tätig und fungierte als Mitglied der Sachbuch-Jury der Süddeutschen Zeitung. Neben Radiosendungen, Kabarettprogrammen und Beiträgen für Anthologien veröffentlichte Mathias Bröckers zahlreiche Bücher. Seine Werke “Die Wiederentdeckung der Nutzpflanze Hanf” (1993) und “Verschwörungen, Verschwörungstheorien und die Geheimnisse des 11.9.” (2002) wurden internationale Bestseller. (Foto: Bröckers)

Clowns violents, McCarthy, télé-réalité : de la société du spectacle à la société du cirque

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De la société du spectacle à la société du cirque...

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

Nous reproduisons ci-dessous un entretien avec Jean-Pierre Le Goff, cueilli sur le site du Figaro  et consacré aux pathologies de notre société...

Jean-Pierre Le Goff est sociologue et a publié de nombreux essais, dont La gauche à l'épreuve 1968 - 2011 (Tempus, 2012) et La fin du village (Gallimard, 2012).

Clowns violents, McCarthy, télé-réalité : de la société du spectacle à la société du cirque

FIGAROVOX: Comment expliquez-vous les agressions menées par des individus déguisés en clown? Ne sont-elles pas une manifestation de la dégradation de l'état des mœurs dans notre société?

Jean-Pierre le Goff: Ces phénomènes s'enracinent dans une culture adolescente et post-adolescente qui se nourrit de séries américaines mettant en scène des clowns maléfiques, de vidéos où des individus déguisés en clown font semblant d'agresser des enfants, mais aussi des films d'horreur avec leurs zombies, leurs démons, leurs vampires, leurs fantômes… Le film «Annabelle», qui met en scène une poupée tueuse et un jeune couple attaqué par les membres d'une secte satanique, a dû être déprogrammé dans certaines salles suite au déchaînement d'adolescents surexcités... Dans le Pas de Calais, certains individus déguisés en clown ont brandi des tronçonneuses devant une école, en écho au film d'horreur à succès des années 1970, «Massacre à la tronçonneuse» qui sort à nouveau dans les salles. Face à ces phénomènes, la société et ses experts cherchent à se rassurer: il s'agit d'une catharsis nécessaire, une sorte de passage obligé pour les adolescents qui se libèrent ainsi de leur angoisse, satisfont un désir de transgression propre à leur âge. Si ces aspects existent bien, nombre d'agressions auxquelles on assiste débordent ce cadre et l'on ne saurait en rester à une fausse évidence répétée à satiété: ces phénomènes ont toujours existé.

Face aux «clowns agresseurs», une partie de la société est déconcertée et hésite sur le type de réponse à donner: où met-on la limite? Ne risque-t-on pas de faire preuve d'intolérance vis-à-vis de la jeunesse? Mais, à vrai dire, le sujet paraît plus délicat: comment remettre en cause une culture adolescente faite de dérision et de provocation qui, depuis des années, s'affiche dans les médias et s'est érigée en une sorte de nouveau modèle de comportement? Le jeunisme et sa cohorte d'adultes qui ont de plus en plus de mal à assumer leur âge et leur position d'autorité vis-à-vis des jeunes, pèsent de tout leur poids. Le gauchisme culturel et ses journalistes bien pensants sont là pour dénier la réalité et développer la mauvaise conscience: «Attention à ne pas retourner à un ordre moral dépassé, à ne pas être ou devenir des conservateurs ou des réactionnaires…» Ces pressions n'empêchent pas une majorité de citoyens de considérer que nous avons affaire à quelque chose de nouveau et d'inquiétant qu'ils relient au développement des incivilités et des passages à l'acte.

Le phénomène des «clowns agresseurs» tend à effacer les frontières entre la farce et l'agression, ce qui permet à des voyous et des voleurs de brouiller leurs forfaits. On est loin des blagues de potaches d'antan, des émissions de télévision comme «La caméra invisible» ou «Surprise surprise» auxquelles ont succédé des «caméras cachées» menées par des animateurs ou de nouveaux «comiques» qui, protégés par leur statut d'intouchable télévisuel, provoquent méchamment leurs victimes jusqu'à la limite de l'exaspération. Filmer des agressions ou des méfaits sur son portable est une pratique qui s'est répandue chez les adolescents. La transgression s'est banalisée dans le monde spectaculaire des médias et des réseaux sociaux. Elle ne se vit plus comme une transgression - qui implique précisément la conscience de la norme, des risques et du prix à payer pour l'individu ; elle est devenue un jeu, une manière d'être et de se distinguer, dans une recherche éperdue de visibilité, comme pour mieux se sentir exister.

Les agressions d'individus déguisés en clown renvoient à une déstructuration anthropologique et sociale de catégories d'adolescents et d'adultes désocialisés, psychiquement fragiles, nourris d'une sous-culture audiovisuelle et de jeux vidéos, en situation d'errance dans les réseaux sociaux, pour qui les frontières entre l'imaginaire, les fantasmes et la réalité tendent à s'estomper. Une telle situation amène à s'interroger sur les conditions psychologiques, sociales et culturelles qui ont rendu possible une telle situation. Dans cette optique, les bouleversements familiaux et éducatifs qui se sont opérés depuis près d'un demi-siècle ont joué un rôle important. Il en va de même du nouveau statut de l'adolescence qui déborde cette période transitoire de la vie pour devenir, sous le double effet du jeunisme et du non-travail, un mode de vie et de comportement qui s'est répandu sans la société . Il est temps d'en prendre conscience, d'assumer l'autorité et d'expliciter clairement les limites et les interdits, si l'on ne veut pas voir se perpétuer des générations d'individus égocentrés, immatures et fragiles, avec leur lot de pathologies et des faits divers en série. 

Quel est le rôle joué notamment par les nouveaux instruments de communications? Internet et les grands médias audiovisuels alimentent-ils ce show perpétuel?

Elles font écho à un individualisme autocentré et en même temps assoiffé de visibilité, mais elles ne le créent pas. Ce type d'individu a constamment besoin de vivre sous le regard des autres pour se sentir exister. Internet et les nouveaux moyens de communication lui offrent des moyens inédits pour ce faire, avec l'illusion que chacun peut désormais accéder à quelques instants de gloire. Ces derniers sont rapidement oubliés dans le flux continu de la communication et des images, mais ils sont recherchés à nouveau dans une course sans fin où l'individu vit à la surface de lui-même et peut finir par perdre le sens du réel et l'estime de soi, pour autant que ces notions aient encore une signification pour les plus «accros». Ces usages n'épuisent pas évidemment les rapports des individus à Internet et aux médias qui demeurent des outils de communication et d'information - sur ce point l'éducation première, l'environnement familial, social et culturel jouent un rôle clé -, mais ils n'en constituent pas moins leur versant pathologique. L'égocentrisme et le voyeurisme se mêlent au militantisme branché quand les Femen montrent leur seins, quand on manifeste dans la rue dans le plus simple accoutrement, quand on se met à nu pour de multiples raisons: pour défendre l'école, l'écologie, les causes caritatives…, ou plus simplement, quand des pompiers ou des commerçants font la même chose pour promouvoir la vente de leur calendrier, en cherchant à avoir le plus d'écho sur Internet et dans les médias.

Sans en arriver là, on pourrait penser que le nombre des «m'as-tu vu» qui «font l'important» s'est accru - ceux qui veulent à tout prix «en être» en s'identifiant tant bien que mal aux «people» de la télévision, ceux qui se mettent à parler la nouvelle langue de bois du «politiquement correct» de certains médias, ceux qui ne veulent pas ou ne tiennent pas à s'opposer aux journalistes militants, ou au contraire ceux qui dénoncent le système médiatique tout en étant fasciné par lui et en y participant… Ceux-là sont nombreux sur les «réseaux sociaux» où ils peuvent s'exposer et «se lâcher» sans grande retenue en se croyant, suprême ruse de la «société du spectacle», d'authentiques rebelles et de vrais anticonformistes. On ne saurait pour autant confondre cette exposition «communicationnelle» et médiatique avec la réalité des rapports sociaux et la vie de la majorité de nos compatriotes qui ont d'autres soucis en tête, qui se trouvent confrontés à l'épreuve du réel dans leur travail et leurs activités. En ce sens, les grands médias audio-visuels, Internet et les nouveaux moyens de communication ont un aspect de «miroir aux alouettes» et de prisme déformant de l'état réel de la société.

Existe-t-il encore des frontières entre spectacle et politique? N'est-on pas amené à en douter quand une émission de télévision met en scène des politiques déguisés pour mieux vivre et connaître la réalité quotidienne des Français?

Cette émission n'a pas encore été diffusée mais elle a déjà produit ses effets d'annonce… J'avoue que j'ai eu du mal à croire à ce nouvel «événement» médiatique: comment des politiques, dont certains ont occupé de hautes fonctions comme celles de Président de l'Assemblée nationale, ou de ministre de l'Intérieur et de la Défense, ont-ils pu accepter de se prêter à un tel spectacle télévisuel au moment même où le désespoir social gagne du terrain et où le Front national ne cesse de dénoncer la classe politique? Peuvent-ils croire sérieusement qu'une telle émission va contribuer à les rapprocher des Français et à mieux connaître la réalité? Quelle idée se font-ils de leur mission? J'entends déjà les commentaires qui diront que cela ne peut pas faire de mal, que cela peut aider à mieux comprendre les problèmes des français, qu'il faut s'adapter à la «modernité» et tenir compte de l'importance des médias, qu'on ne peut pas aller contre son temps…

C'est toujours la même logique de justification, celle de la «bonne intention» ou de la fin noble qui justifie les moyens qui le sont moins, agrémentée d'une adaptation de bon ton à la modernité, sauf que le moyen en question est une formidable machinerie du spectaculaire et que prétendre de la sorte comprendre les préoccupations des citoyens ordinaires est un aveu et une confirmation des plus flagrantes de la coupure existante entre le peuple et une partie de la classe politique. En fonction des informations dont je dispose sur cette nouvelle affaire médiatique, il y a fort à parier qu'elle va donner encore du grain à moudre au Front national et qu'elle risque de creuser un peu plus le divorce avec les Français qui, même s'ils sont nombreux à regarder cette émission, ne confondent pas pour autant le spectacle télévisuel avec la réalité.

Je ne suis pas un puriste dans l'usage des médias, mais il y a un seuil à ne pas dépasser, sous peine de verser dans le pathétique et l'insignifiance. Je ne peux m'empêcher de considérer cette nouvelle affaire médiatique comme déshonorante pour la représentation nationale et la fonction politique. C'est un pas de plus, et non des moindres, dans un processus de désinstitutionnalisation et de dévalorisation de la représentation politique auquel les hommes politiques ont participé en voulant donner à tout prix une image d'eux-mêmes qui soit celle de tout un chacun . J'espère qu'au sein du monde politique, des personnalités se feront entendre pour désavouer de telles expériences télévisuelles au nom d'une certaine idée de la dignité du politique.

Existe-t-il encore des frontières entre spectacle et politique, entre dérision et sérieux, entre le réel et le virtuel?

Oui, fort heureusement, pour la majorité de la population. Mais j'ajouterai que ces frontières sont plus ou moins nettes selon les situations et les activités particulières des individus. Au sein du milieu de l'audiovisuel comme dans certains milieux de la finance, il existe une tendance à se considérer comme les nouveaux maîtres du monde en n'hésitant pas à donner des leçons sur tout et n'importe quoi. L'humilité est sans doute une vertu devenue rare dans les univers de l'image, de la communication et de la finance qui ont acquis une importance démesurée. En l'affaire, tout dépend de l'éthique personnelle et de la déontologie professionnelle de chacun. Mais il n'est pas moins significatif que l'animateur, le journaliste intervieweur, à la fois rebelle, décontracté et redresseur de tort, soit devenu une figure centrale du présent, une sorte de nouveau héros des temps modernes qui s'affiche comme tel dans de grands encarts publicitaires dans les journaux, à la télévision ou sur les panneaux d'affichage.

Le rôle de «médiateur» à tendance à s'effacer derrière le culte de l'ego. Le fossé est là aussi manifeste avec la majorité de la population. Comme le montre de nombreux sondages, les Français font de moins confiance aux médias et les journalistes ont tendance à être considérés comme des gens à qui on ne peut pas faire confiance, quand ils ne sont pas accusés de mensonges et de manipulation. Quant aux traders qui se considéraient omnipotents, ils ont connu quelques déboires. Jérôme Kerviel, après avoir été considéré comme l'exemple type de l'«ennemi» qu'était supposé être la finance, a été promu victime et héros de l'anticapitalisme par Jean-Luc Mélenchon. Tout peut-être dit et son contraire, on peut vite passer de la gloire à la déchéance au royaume de la communication et des médias.

La fracture n'est pas seulement sociale, elle est aussi culturelle. Cette fracture se retrouve avec ceux que j'appelle les «cultureux» qui ont tendance à confondre la création artistique avec l'expression débridée de leur subjectivité. Un des paradigmes de l'art contemporain consiste à ériger l'acte provocateur au statut d'œuvre, devant lequel chacun est sommé de s'extasier sous peine d'être soupçonné d'être un réactionnaire qui souhaite le «retour d'une définition officielle de l'art dégénéré», comme l'a déclaré la ministre de la culture, à propos du «plug anal» gonflable de Paul McCarthy, délicatement posé sur la colonne Vendôme avant d'être dégonflé par un opposant. Tout cela n'a guère d'emprise sur la grande masse des citoyens, mais n'entretient pas moins un monde à part, survalorisé par les grands medias audiovisuels et les animateurs des réseaux sociaux, en complet décalage avec le «sens commun». Les citoyens ordinaires attendent des réponses crédibles et concrètes à leurs préoccupations qui ont trait à l'emploi, au pouvoir d'achat, à l'éducation des jeunes, à l'immigration, à la sécurité…

Les politiques férus de modernisme à tout prix, comme nombre d'intellectuels et de journalistes, ont-ils la volonté de rompre clairement avec ce règne de l'insignifiance, des jeux de rôle et des faux semblants, pour redonner le goût du politique et de l'affrontement avec les défis du présent? En tout cas, le pays est en attente d'une parole forte et de projets clairs qui rompent avec cette période délétère et permettent de renouer le fil de notre histoire, pour retrouver la confiance en nous-mêmes au sein de l'Union européenne et dans le monde.

Jean-Pierre Le Goff (Figarovox, 1er novembre 2014)

dimanche, 02 novembre 2014

Les Etats-Unis ont créé ce Daesh

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«Les Etats-Unis ont créé ce Daesh, s’ils voulaient le détruire, il suffirait d’un mot»

Entretien avec Pierre Merjaneh, député d'Alep

Ex: http://aucoeurdunationalisme.blogspot.com

Excellente interview réalisée par Reinformation.tv qui éclaire un peu plus sur la situation syrienne et le rôle déterminant des USA, d’Israël et des monarchies du Golfe dans ce conflit qui tourne au génocide.

Pierre Merjaneh est chrétien et député de la ville d’Alep, dans le nord de la Syrie, depuis 2012.
Ancien joueur de basket et conseiller municipal, il bénéficie d’une excellente réputation à Alep comme partout en Syrie, et chose plus rare, chez les partisans de Bachar el Assad comme dans l’opposition…
De passage par la France, il répond aux questions de Réinformation.tv au sujet de la guerre qui ravage son pays depuis presque quatre ans.

Quelle place a eu la majorité des Syriens dans cette guerre ?

Au début, beaucoup de Syriens étaient avec ceux qui réclamaient des réformes, beaucoup ont même manifesté mais petit à petit, ils ont compris que ce n’étaient pas les réformes qui étaient prioritaires dans le combat, mais bien la destruction de l’Etat syrien et de l’armée syrienne. Ceux qui ont compris que ces manifestations allaient finalement conduire au chaos se sont retirés de ce combat qu’ils pensaient juste.
D’ailleurs, lors des dernières élections présidentielles, les Syriens ont été très nombreux à venir voter, mais tous ne sont pas venus voter pour la personne de Bachar el Assad mais pour dire : « l’Etat syrien existe, laissez-nous discuter nous-même notre avenir ».

Y avait-il à Alep des manifestations comme ailleurs en Syrie dès le début ?

Non pas tellement, il y avait quelques vagues manifestations ici où là de temps en temps. Mais la ville d’Alep est plus ou moins encerclée par des zones d’habitats illégaux dans lesquelles se sont déroulées les premières manifestations.
Il semblait alors que quelque chose se passait là-bas, il y a eu des trahisons à plusieurs niveaux de sorte qu’ils ont pu faire entrer des armes et lorsque les « rebelles » ont voulu attaquer la ville d’Alep c’était donc plus facile…
La première manifestation a été provoquée dans le quartier An-Ansari avec un but bien précis… Il y avait des snipers « rebelles » sur les toits de la place par laquelle la manifestation devait passer.
Et lorsque la police est arrivée, sans aucune autre arme que les matraques habituellement prises lors de manifestations, les manifestants se sont soudainement dispersés. Dix-sept policiers ont alors été tués par les hommes postés sur les toits.
Je peux l’assurer, je me suis immédiatement rendu sur les lieux.
Et c’est exactement l’inverse qui a été raconté par Al Jazeera, Al Arabiya et France 24…

Vous dites que les manifestations « ont été créées », pouvez-vous nous préciser, selon vous, le rôle des Etats-Unis ?

C’est exactement la même chose que ce qu’il s’est passé en Tunisie, en Lybie, en Egypte et même au Soudan, en Irak, au Yemen… Dans toute la région.
L’économie joue toujours un rôle essentiel dans de tels conflits et les Etats-Unis s’intéressent au pétrole et au gaz de la région.
Les Etats-Unis sont les plus à mêmes de savoir les quantités et les capacités pétrolières et gazières de la Syrie…
Ils cherchent donc à placer un gouvernement qui travaille à 100 % pour les Etats-Unis.
Sinon, il lui suffirait de dire un seul mot à la Turquie pour que cette dernière ferme les frontières et cesse d’envoyer armes et djihadistes et ce serait fait.

Et Israël ?

Israël entretient désormais des relations amicales avec Al Nosra ! Ses frontières sont désormais ouvertes pour leurs combattants. Israël les protègent, les soignent et le Premier Ministre va même leur rendre visite à l’hôpital…
Al Nosra qui a été se mettre dans la zone du Golan dans laquelle ni l’armée syrienne ni l’armée israélienne ne peuvent pénétrer…
Que voulez-vous que je dise de plus ? La destruction de l’armée syrienne réjouit Israël qui est d’ailleurs le grand profiteur de tout ce qui se passe dans la région et de l’effondrement des Etats…

Quel est donc le but de l’Etat Islamique ? Et celui de la coalition partie le combattre ?

Le but de l’EI est de créer un Califat dans la région et même au delà, jusqu’en Espagne d’ailleurs…
Les Etats-Unis, par l’intermédiaire du Qatar, de l’Arabie Saoudite, des pays du Golfe présents dans cette coalition, ont créé ce Daesh…
S’ils voulaient le détruire, il leur suffirait d’un mot pour fermer le robinet financier, les arrivées d’armes et de djihadistes… Il leur suffirait d’exiger la fermeture des frontières et de donner un an à l’armée syrienne.

mardi, 28 octobre 2014

« On devrait traiter la Silicon Valley avec la même suspicion que Wall Street »

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« On devrait traiter la Silicon Valley avec la même suspicion que Wall Street »

Ex: http://fortune.fdesouche.com

 
Entretien avec Evgeny Morozov
L’universitaire Evgeny Morozov dénonce le discours des entreprises du numérique, qui camoufle « une nouvelle forme de capitalisme ».

 

On ne sait pas si Evgeny Morozov a beaucoup d’amis dans la Silicon Valley. Mais une chose est certaine : dans cette enclave californienne d’où sont issus la plupart des géants du Web (Google, Facebook, Microsoft, Yahoo!, Twitter, etc.), cet intellectuel biélorusse a quelques ennemis.

Il s’est d’abord attaqué au caractère parfois ambigu de la liberté en ligne et des discours qui l’entourent dans son premier ouvrage The Net Delusion (non traduit en français). Il entreprend, dans son dernier livre Pour tout résoudre, cliquez ici (FYP éditions) un démontage au vitriol des discours et de l’idéologie des entrepreneurs et des patrons américains du numérique, dont les entreprises font partie du quotidien de millions d’internautes.

 

Dans votre livre, vous critiquez le discours issu des entreprises de la Silicon Valley, que vous qualifiez de « solutionnisme ». Comment le définiriez-vous en quelques phrases, et quelle menace fait-il peser ?

Le solutionnisme, c’est la tendance qu’ont certains acteurs, spécifiquement les entrepreneurs et les entreprises de la Silicon Valley, à prétendre qu’ils savent comment résoudre de grands problèmes politiques et sociétaux. Il s’agit par exemple de la tendance à compter sur des applications, des appareils de self-tracking [le fait de collecter soi-même des données personnelles sur ses activités], des capteurs divers de plus en plus présents dans notre vie quotidienne pour résoudre des problèmes de société. Le principal danger, c’est que nous dépendions de quelques entreprises pour s’attaquer à des questions qu’on avait jusqu’ici l’habitude de résoudre collectivement, à travers l’Etat ou d’autre actions collectives.

Les technologies ne sont pas des intermédiaires neutres, elles redéfinissent aussi le problème auquel elles s’attaquent. Si vous vous attaquez par exemple au changement climatique en suivant exactement combien d’énergie vous consommez dans votre maison, si vous tentez de mettre fin au problème de l’obésité en prenant pour acquis le fait qu’elle est uniquement issue de mauvaises habitudes de la part de l’individu, vous finissez par mettre de côté des facteurs sociaux et politiques plus importants. L’obésité n’existe pas seulement parce que les gens s’alimentent mal, c’est aussi parce que les entreprises agroalimentaires ont trop de pouvoir, parce qu’on ne régule pas assez la publicité qu’elles adressent aux enfants, parce que, aux Etats-Unis par exemple, les infrastructures ne sont pas conçues pour favoriser la marche à pied. C’est un vaste ensemble de facteurs qui sont oubliés lorsque la technologie seule est l’outil par défaut pour orienter les actions d’un individu.

Dans votre livre, vous dites que les solutionnistes rejettent la politique et la remplacent par des algorithmes. Mais ces entreprises de la Silicon Valley ne font-elles pas également de la politique ?

La vision classique de la politique, où on débat du bien commun et de la manière de l’atteindre, est remplacée par une réponse standard qui est : le problème vient de l’individu. C’est bien sûr une forme de régime politique, qui n’a rien à voir avec la démocratie telle qu’on la définit habituellement.

Comment définiriez-vous ce régime ?

Le libéralisme ! Ce que l’on voit dans la Silicon Valley, c’est un programme qui ne questionne pas du tout l’extension omniprésente du marché, y compris dans les domaines politiques et sociaux.

Vous écrivez dans votre livre que ces entreprises de la Silicon Valley ne comprennent pas la politique et s’en tiennent à l’écart. Mais les hommes politiques ont tendance à se rapprocher de ces entreprises.

Cela leur permet de se présenter comme étant dans l’air du temps, d’être perçus comme pro-innovation. Et, en ce moment, être pro-innovation est toujours bien vu, notamment parce qu’il n’y a plus assez d’argent pour s’attaquer aux grands problèmes de manière ambitieuse. En ces temps de crise politique et économique, les géants de la Silicon Valley ont la vie facile et peuvent se présenter comme nos sauveurs, car les solutions qu’ils apportent semblent fonctionner.

Mais, à l’inverse, n’y a-t-il pas un problème d’hommes politiques qui ne comprennent pas la technologie, qui ne l’utilisent pas ?

Je suis peut-être cynique, mais aujourd’hui les hommes politiques savent ce que les lobbyistes leur disent. S’ils ont besoin de savoir ce que les industries du divertissement savent, ils le sauront. Et si cette industrie est plus forte que l’industrie des nouvelles technologies, eh bien ils n’en sauront pas plus. En ce sens, je ne crois pas en une politique épistémologique ou davantage de connaissances va tout simplement améliorer les choses. Si c’était le cas, il suffirait d’envoyer quelques politiciens en séminaire.

La technologie n’est pas différente d’autres domaines : l’assurance, la banque… Mais aujourd’hui personne ne traite la Silicon Valley avec la même suspicion avec laquelle on traite Wall Street. Je pense qu’on devrait. C’est seulement en considérant ces acteurs comme des acteurs économiques rationnels, qui recherchent un but économique, qu’on pourra saisir se rendre compte de leur pouvoir. Si on les considère uniquement comme des innovateurs qui rendent notre vie meilleure sans rechercher le profit, ils continueront de d’avoir la voie libre.

Vous écrivez que les entreprises de la Silicon Valley s’en remettent totalement à leurs algorithmes, qui sont souvent présentés comme neutres et impartiaux. Mais les algorithmes sont créés par des humains, ils ont un impact sur le monde. Faut-il, comme le suggère en France le Conseil d’Etat, introduire de la bonne vieille politique dans les algorithmes, sur leur transparence par exemple ?

Cela dépend. On peut mettre en place un système d’inspection, d’audit des algorithmes, mais on peut aussi défendre l’idée selon laquelle l’algorithme constitue un secret commercial. D’un autre côté, je ne veux pas qu’on se limite à un seul mode d’action juridique ou législatif. La meilleure façon de résoudre les problèmes qui peuvent se poser, avec Google par exemple, c’est peut-être de réfléchir davantage à la création de moteurs de recherche non commerciaux, ou en tout cas non financé par la seule publicité.

Bien sûr, c’est très compliqué, et il serait naïf de considérer qu’il y a une volonté politique ou de l’argent pour investir dans ce type d’infrastructures. Car ces entreprises et ces algorithmes sont de nouveaux types d’infrastructures, de la même manière que le sont les routes, les chemins de fer, l’eau ou l’électricité. Pourquoi ne pas adopter pour les technologies de l’information l’approche que nous avons eu dans le passé concernant les infrastructures traditionnelles ? Le problème, c’est que toutes les grandes infrastructures non numériques sont passées entre les mains d’acteurs privés, car l’Etat providence est au bord du gouffre. C’est difficile de croire qu’on pourra avoir un investissement public dans ce domaine.

C’est un sujet très compliqué, mais il faudra bientôt s’en saisir, car, au final, tout revient aux questions suivantes : qui détient les infrastructures ? Qui gagne de l’argent avec ? Par exemple : comment les gouvernement vont-il gérer la pression qui va s’exercer pour qu’ils privatisent les données de leurs propres citoyens ?

Selon moi, c’est la prochaine évolution. Les Etats vont accéder aux données des gens comme vous et moi et les vendre en masse aux publicitaires, cela arrive déjà un peu en Grande-Bretagne où le gouvernement vend des données médicales. C’est la nouvelle frontière de la privatisation.

Vous dites que l’imperfection de la société est parfois salutaire, et que la technologie ne devrait pas s’y attaquer. Avez-vous un exemple ?

Je ne veux pas d’un système qui applique des décisions automatiquement. Je ne veux pas d’un système qui vous empêche de pénétrer dans une certaine zone d’une ville si le système pense que vous êtes susceptible de commettre un délit. Ce n’est pas une question de technologie, mais plutôt de la manière dont on met en place une règle. Bien sûr, on peut souscrire à l’idée que l’Etat doit être une bureaucratie qui ne déroge jamais à la règle et considérer qu’y déroger ne peut causer que des problèmes. Mais je viens d’un pays d’Europe de l’Est, et je sais qu’un système comme cela peut être mis en place de manière si injuste que la seule manière de s’en sortir est de contourner le système. Si on a un système très strict, avec des caméras partout, de la biométrie, qui ne laisse aucune marge de manœuvre, alors on va finirdans un système kafkaïen.

A plusieurs reprises vous semblez regretter la disparition d’une certaine forme d’expertise, d’élites traditionnelles. N’est-ce pas une vision oligarchique ?

Non, je ne pense pas. C’est une façon de signaler qu’il y a des autorités et de l’expertise qui fonctionnent différemment de la simple agrégation des opinions des utilisateurs ou des citoyens. C’est une façon de procéder qui doit être défendue. Il est absurde que la Silicon Valley se félicite d’avoir des milliers de critiques pour un livre sur Amazon au lieu d’une seule dans la New York Review of Books. Ce sont deux choses différentes. Ce n’est pas que l’une soit meilleure que l’autre, nous devons les encourager toutes les deux, mais elles fonctionnent différemment.

Sur l’aspect plus politique, les efforts pour réformer la politique entrepris par la Silicon Valley ne sont pas sous-tendus par une vision sophistiquée de la politique. Ces gens n’ont pas compris ce que c’est que représenter. Ils ne savent pas ce que les hommes politiques font depuis des siècles. Ça ne veut pas dire que le système actuel fonctionne, au contraire, mais je ne pense pas que remplacer un système qui ne fonctionne pas par un autre qui ne fonctionne pas non plus soit un succès.

Cela fait désormais un an et demi que les documents soustraits à la NSA par Edward Snowden ont commencé à être publiés. Que pensez-vous de la réaction qui a suivi ?

La réaction à ces fuites a été faiblarde. J’aurais espéré qu’il y ait plus d’indignation, et cela n’a pas abouti à repenser les choses, même en Europe où il y aurait pu y avoir une pression plus forte. Le débat en Europe a été confisqué par les grandes entreprises de télécoms, qui ont l’oreille des gouvernements. Par ailleurs, le débat se concentre sur le terrain juridique alors que, pour moi, la question est économique.

Nous sommes dans une nouvelle forme de capitalisme, où l’on paie des biens et des services avec nos données, qui sont ensuite vendues contre de la publicité. Au lieu de prendre cela en compte et de comprendre les nouvelles structures à mettre en place pour réguler cette nouvelle forme de capitalisme, nous faisons semblant de penser que rien n’a changé depuis cinquante ans, qu’on vit encore dans la société du téléphone et que tout ce qu’il y a à faire est de changer nos lois et peut-être d’avoir plus de supervision. Ça a été la réponse par défaut aux révélations de Snowden. On tourne en rond avec ces questions juridiques.

Que pensez-vous du droit au déréférencement, aussi appelé « droit à l’oubli », reconnu récemment par la justice européenne ?

Je pense que d’un point de vue idéologique, cela va dans la bonne direction. On donne davantage de pouvoirs aux citoyens sur la manière dont leurs informations circulent et apparaissent en ligne. Le contenu précis de la décision peut être critiquée en ce que cela donne à Google le pouvoir de décider quelle information relève de l’intérêt public. C’est une provocation utile, cela va nous amener à penser plus précisément à la manière dont on peut ralentir la fusion de toutes les sphères sociales. Les données vous concernant en tant que citoyen, en tant qu’artiste, en tant que journaliste sont en train d’être agrégées en un seul endroit, accessible en ligne. Je ne suis pas sûr que ce soit une bonne évolution.

Le Monde

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Entretien avec Georges Feltin-Tracol sur son dernier livre "En liberté surveillée"...

Entretien avec Georges Feltin-Tracol sur son dernier livre "En liberté surveillée"...

Propos recueillis par Catherine Robinson

Ex: http://synthesenationale.hautetfort.com

AAA946028896.jpgPrésent : En liberté surveillée est votre cinquième ouvrage. En regardant votre bibliographie, on relève la grande diversité des sujets abordés. Comment êtes-vous venu à écrire ce livre ?

Georges Feltin-Tracol : C’est l’affaire Dieudonné en janvier dernier qui en est l’étincelle. Mon éditeur et ami, Roland Hélie, me demanda une réaction. En y réfléchissant et en utilisant les nombreuses notes extraites de la Grosse Presse, j’en suis arrivé à la conclusion que la censure préventive contre l’artiste s’inscrivait dans un cadre liberticide plus large et plus global. Dès lors, plutôt que de me focaliser sur un seul exemple édifiant, j’élargissais la thématique et en explorait tous les rouages.

Présent : Dans plusieurs chapitres convaincants, vous revenez sur la répression orchestrée par le pouvoir socialiste à l’occasion des « Manifs pour tous ». Mais vous ne cachez pas non plus votre détestation des gouvernements de droite qui l’ont précédé. Pourquoi ?

GF-T : L’histoire des idées politiques françaises montre que ce qu’on appelle la « droite » est souvent d’anciennes gauches poussées à tribord par de nouvelles… Une certaine « droite » intègre déjà en acquis intangibles l’avortement, l’abolition de la peine de mort, etc. Elle se prépare à accepter l’homoconjugalité si bien que dans deux décennies, elle le défendra avec force. En outre, les organisateurs des manifestations anti-loi Taubira ont manqué de courage en ne faisant pas des places de la Concorde ou de la Nation des Maïdan parisiens. Mais il est vrai qu’on ne déclenche pas des révolutions avec des poussettes et des carrées Hermès ! Voir la récupération de ce vaste mouvement populaire par l’UMP, les sarközystes et l’Église de France montre surtout l’ignorance des enjeux par les manifestants. Et puis, sont-ils prêts à manifester contre les ravages du libéralisme, le travail dominical, le contrôle du vivant par les multinationales ou les méfaits de l’immigration ? Je ne le crois pas. Ils veulent conserver cette société. Je souhaite pour ma part la renverser. L’ennemi principal s’appelle par conséquent la droite, le libéralisme, l’Occident.

Présent : À plusieurs reprises, vous employez des néologismes tels que « financialisme », « gendérisme » ou « sociétalisme ». Qu’apportent-ils de pertinent à votre démonstration ?

AAAliberté-surveillée.jpgGF-T : « Financialisme » est un invention sémantique du théoricien russe Alexandre Douguine pour évoquer la toute-puissance du fait marchand et son caractère planétaire. Le « gendérisme » incarne l’idéologie du genre. Quant à « sociétalisme », il repose sur un simple constat : le social, produit du monde du travail, s’efface au profit de préoccupations futiles excessives qui présentent l’avantage de détourner l’attention des peuples du coup d’État bankster. Tous proviennent toutefois de la même matrice délétère.

Présent : Vous n’hésitez pas à vous affranchir des limites territoriales françaises et à regarder l’étranger. La situation est-elle pareille ailleurs ?

GF-T : À peu de choses près, c’est le cas ! La situation hexagonale n’est pas unique. En Allemagne, la liberté d’expression est de plus en plus restreinte. En Grande-Bretagne, la vidéo-surveillance espionne toute la population et poursuit en justice ceux qui ne jettent pas leurs ordures aux heures prévues. Aux États-Unis, l’endettement des ménages constitue un véritable esclavage ultra-moderne. Bref, l’Occident correspond à un effroyable bagne.

Présent : En liberté surveillée est-il un essai foncièrement pessimiste ?

GF-T : D’un pessimiste actif et héroïque ! En dépit des nombreux exemples de déliquescence des libertés publiques et privées, l’espoir demeure avec les concepts révolutionnaires-identitaires de B.A.D. (bases autonomes durables) et d’autochtonopie. Il faut inciter à la sécession froide, douce, discrète, voire secrète et indolore, de nos territoires afin de bâtir une « contre-société » identitaire, solidariste, illibérale et anti-capitaliste. Un travail de très longue haleine !

Georges Feltin-Tracol, En liberté surveillée. Réquisitoire contre un système liberticide, Les Bouquins de Synthèse nationale, 284 p., 23 € (+ 3 € de port), à commander à Synthèse nationale, 116, rue de Charenton, 75012 Paris, chèque à l’ordre de Synthèse nationale.

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lundi, 27 octobre 2014

Jean Parvulesco, visionnaire d'Empire

Jean Parvulesco, visionnaire d'Empire

L’avenir appartient au monde multipolaire

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L’avenir appartient au monde multipolaire

Entretien avec le Prof. Robert Charvin
Propos recueillis par Ioulia Pavlova
Ex: http://zejournal.mobi

Le colloque international sous le nom « Russie-Occident : une nouvelle guerre froide, pour quoi faire » a eu lieu au Centre de la science et de la culture russes à Paris à l’initiative de l’Association « Rassemblement pour l’Organisation de l’Unité Européenne » et un groupe de scientifiques, de juristes et de politologues sous la direction de Robert Charvin, professeur émérite de droit à l’Université de Nice. Le programme du colloque incluait plusieurs questions d’actualité comme données historiques, désinformation, aspects économiques et juridiques de la crise, ses éléments sociaux et idéologiques et le contexte international.

Le professeur Robert Charvin a bien voulu parler à la Voix de la Russie du déroulement du colloque :

Robert Charvin: On a tout d’abord essayé de s’intéresser à ce sujet Russie - Occident et à l’éclosion éventuelle d’une nouvelle guerre froide, parce que un certain nombre des universitaires, dont je fais partie, ont été stupéfaits de la partialité des médias occidentaux, des médias officiels. On avait le sentiment, que l’antisoviétisme était réapparu contre la Russie, comme si rien avait changé et on ne comprenez pas exactement, pourquoi la Russie était systématiquement présentée comme agressive, comme belliciste, alors qu’on avait le sentiment strictement inverse sur la base non pas seulement des informations prépartielles, que l’on recevait, mais sur la base du raisonnement, que la crise ukrainienne etait au contraire une crise, suscitée par l’Occident, comme il a suscité d’autres crises en d’autres régions, en d’autres ex-républiques soviétiques, y compris aussi dans ce qu’on appelle fruitorévolutions arabes. On a l’impression, que l’Occident développe des politiques aventuristes, et j’étais le premier surpris, lorsque j’ai contacté d’autres collègues universitaires, de leur avis quasi général et de leur accord pour participer à ce colloque, qui a eu lieu le 10 octobre dernier sur Russie-Occident: une nouvelle guerre froide, pour quoi faire.

LVdlR: Vous êtes professeur de droit, et qu’est-ce que vous pouvez dire du droit international, qui est souvent l’objet de manipulation?

Robert Charvin: Absolument. mais je dois vous dire d’abord, que ce colloque a rassemblé des universitaires de toutes disciplines, des historiens, des sociologues, des politistes, des juristes et que tous étaient à peu près sur la même longueur d’ondes, considérant que l’Occident devenait dangereux pour la planète, avec notamment l’axe essentiel, qui sont les avancées successives de l’OTAN, alors que la politique russe est une politique réactive, qui soit défend les principes classiques du droit international, soit reprend les argumentaires des états occidentaux.Par exemple, il est tout à fait clair, que les russes jusqu’à ce jour ont défendu le principe de légale souveraineté des états, ont défendu le principe de la nécessité d’une intervention du Conseil de sécurité pour ce qui est recours à la force. C’est à dire, la position la plus classique qui soit dans le domaine du droit international, ce qui ne peut que satisfaire les juristes, quels qu’ils soient, et lorsqu’ils sortent de ce droit classique, ils ne reprennent pas que les thèses, que les occidentaux ont déjà utilisé dans d’autres occasions, mais qu’ils n’acceptent pas de voir se retourner contre eux. Je pense à l’affaire du Kosovo, qui est une affaire assez symptomatique de l’évolution de politique occidentale et qui dans tous les arguments se retourne contre l’Occident aujourd’hui à propos de l’Ukraine, à propos de la Crimée ou à propos même des provinces de l’Est de l’Ukraine. Je crois, que l’imaginaire occidental juridique, politique, est débordant dans ce moment. Par exemple, sur la notion de devoir de protéger les populations civiles, c’est une invention, qui ne fait en fait, que reprendre la thèse de l’ingérence, qui est une violation du droit international sous la formule de l’humanitaire. Devoir de protéger, ça permet de démolir la Libye, ça faillit de démolir la Syrie et c’aurait pu déclencher une nouvelle guerre à l’intérieur de la relation pour la Russie et l’Occident.

Je crois, que les juristes aujourd’hui ont une responsabilité particulière, les juristes occidentaux en particulier, qui doivent dénoncer systématiquement tout ce que font aujourd’hui les juristes de Cour, ceux, qui sont liés au système occidental et qui argumentent pratiquement n’importe quoi. Pratiquement, les américains sont à la tête de tout cela. En fait, il y a la création d’une nouvelle coutume de droit international, c’est à dire, que la violation du droit fabrique du nouveau droit. Je pense, que c’est un mécanisme de penser extrêmement dangereux pour la paix, pour l’échange économique, pour les échanges culturelles, pour tout le monde, car on a vu, que cette affaire de l’Ukraine coûte cher à tout le monde, à la Russie, aux économies occidentales. J’avoue, que bon nombre de juristes, dont moi-même, apprécions le caractère réaliste et raisonnable de la politique de l’état russe d’aujourd’hui, qui ne semble pas du tout satisfaire les américains, mais les français aussi. Et les français sont en pointe dans cette affaire, on a l’impression, qu’ils sont vraiment devenus des «va-t-en guerre» particulièrement actifs sans constat, sans qu’on sache exactement, quel est l’objectif poursuivi, si ce n’est peut-être de dissimuler les difficultés de politique intérieure.

LVdlR: Tout à fait récemment, au cours de sa conférence ouverte, Sergue? Lavrov le ministre russe des Affaires étrangères a dit, que l’étape actuelle des relations internationales est caractérisée par la concurrence, et ce n’est pas seulement dans le domaine de l’économie et des finances, mais aussi en valeurs fondamentales et modèles du développement.

Robert Charvin: Sur ce sujet, je suis totalement d’accord. Je pense par exemple, que l’Afriqie, que je connais bien, attend la Russie même plus active, pour défendre des valeurs par exemple de souveraineté, qui sont actuellement mises en cause de plus en plus par des ingérences multiples, qu’elles soit françaises, ou américaines, ou anglaises, ou italiennes. Je pense, qu'effectivement il y a une compétition des valeurs, mais le paradoxe est qu’aujourd’hui les valeurs les plus classiques, les plus traditionnelles et les plus respectueuses de la légalité, sont défendues par la Russie et sont mises en cause par le monde occidental. Et l’Occident n’en a plus besoin, il est gêné même par ces règles traditionnelles, parce que je crois, que la mondialisation, les intérêts des firmes transnationales sont embarassés par ces règles de droit, qui limitent leur activité, leur possibilité d’intervention. Je crois, que l'égale souveraineté des états c’est encore un principe fondamental, il est le plus moderne des droits. Les occidentaux veulent imposer une hégémonie, balayant tous les contrefaits, tous les contre pouvoirs.

Alors, je crois que l’avenir de la paix et l’avenir de la coopération, c’est la création de plusieurs pôles de pouvoir des puissances, un pôle européen peut-être, un pôle américain, un pôle euroasiatique, un pôle africain, qui permettent d’équilibrer les rapports et d’empêcher les ingérences multiples et donc les risques des conflits.


- Source : Ioulia Pavlova

Anatomie de l'Occident globalitaire

 

 

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Libre Journal des lycéens du 18 octobre 2014 :

“Anatomie de l'Occident “globalitaire” : de l'imposture sécuritaire à la tyrannie liberticide”

 

Par Pascal Lassalle

 

Pascal Lassalle recevait Georges Feltin-Tracol, essayiste, conférencier, rédacteur en chef du site Europe Maxima. Thème : “Anatomie de l'Occident “globalitaire” : de l'imposture sécuritaire à la tyrannie liberticide”.

Pour écouter:

http://www.radiocourtoisie.fr/22436/libre-journal-des-lyceens-du-18-octobre-2014-anatomie-de-loccident-globalitaire-de-limposture-securitaire-a-la-tyrannie-liberticide/

 

William Engdahl on the Ukraine

 

William Engdahl on the Ukraine

dimanche, 26 octobre 2014

Jean-Michel Vernochet à propos de l’Ukraine : conférence et interview

 

 

C’est avec grand plaisir que le Cercle des Volontaires a pu rencontrer et interviewer Jean-Michel Vernochet, à l’occasion de la conférence « La Russie face à l’OTAN », organisée ce mois-ci par l’association « France – Russie- Convergence », à Saint Gély du Fesc près de Montpellier.

 

Cet ancien grand reporter au Figaro magazine et membre de l’académie de géopolitique retrace dans son dernier livre « Ukraine, l’engrenage » (sorti chez Sigest) l’émergence du conflit ukrainien, déclenché essentiellement par l’expansionnisme américain via l’OTAN, et sa confrontation de plus en plus ouverte aux puissances émergentes que représente la Russie et la Chine en vue d’instaurer son Nouvel Ordre Mondial.

 

Ukraine l'engrenageAutant dire que nous avons ici a faire à un livre d’une grande qualité, puisqu’il parvient à expliquer la réalité géopolitique actuelle,sans entrer dans des simplifications réductrices, et tout en restant facile d’accès grâce a un style clair et agréable .

 

La dislocation des nations européennes, l’abandon du dollar, la guerre des ressources, la résistance de Poutine, le jeu des alliances, et surtout, la cascade d’événements qui ont eu lieu en Ukraine dès novembre 2013, tous les liens de causalité sont décrits, remis dans leur contexte global et expliqué en détail.

 

Un livre à ne pas rater si vous souhaitez parfaire vos connaissances en géopolitique.

 

Théo Canova

 

 

 

Voici notre interview (05’48) :

 

 

Voici la conférence « La Russie face à l’OTAN », et les questions du public (01h21) :

 

 

Les égarés

L’outil indispensable pour qui veut comprendre les crimes commis par les djihadistes d’Irak et du Levant. Ouvrage qui contient des informations inédites sur les alliances secrètes entre le sionisme, le wahhabisme et l’ultracapitalisme et leurs sources messianiques communes.

 

mardi, 21 octobre 2014

Trois initiatives cruciales pour la Suisse en novembre

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Trois initiatives cruciales pour la Suisse en novembre

Entretien avec Dominique Baettig

Ex: http://www.egaliteetreconciliation.fr

Le 30 novembre prochain, les électeurs suisses pourront se prononcer sur trois initiatives aux enjeux cruciaux. La première souhaite restreindre l’immigration de telle manière que la population vivant en Suisse n’augmente pas au-delà de 0,2 % par an [1], la deuxième propose d’abolir les forfaits fiscaux offerts aux étrangers [2] et la dernière permettrait à la Suisse de sauvegarder ses réserves d’or [3]. Le politicien suisse Dominique Baettig, qui ne suit pas la ligne officielle de son parti (UDC) sur Ecopop, nous livre son avis sur ces questions qui touchent à des thèmes aussi importants que l’immigration, la fiscalité et la souveraineté nationale.

Propos recueillis pour E&R par Alimuddin Usmani.

Alimuddin Usmani : Le 30 novembre prochain le peuple suisse se prononcera sur l’initiative Ecopop, qui souhaite ramener le solde migratoire annuel en Suisse à 0,2 % de la population permanente. Que pensez-vous de cette initiative ?

Dominique Baettig : L’initiative Ecopop est très importante pour l’avenir de notre pays. Elle transcende les clivages gauche/droite et cristallise les inquiétudes de la population autochtone qui voit se dessiner l’avenir radieux migratoire concocté par la droite économique et la gauche moraliste. Un cauchemar de 12 millions d’habitants, une surdensité urbaine, du béton partout, l’explosion des prix de l’immobilier, l’installation d’entreprises étrangères ou multinationales qui amènent avec elles cadres et employés. Le modèle suisse est privé progressivement de sa substance par substitution de population, accroissement de sa dépendance avec l’Union européenne, disparation de sa culture démocratique de proximité. La sous-enchère culturelle, économique (on ne forme plus assez en Suisse, on va chercher des employés ailleurs, meilleur marché) s’accélère et la population s’effraie aussi de voir ses décisions politiques (loi Weber, initiative sur l’immigration de masse, expulsion des criminels étrangers, acceptées par le peuple) systématiquement contournées ou disqualifiées par les milieux de l’économie et la gauche moraliste, soi-disant antiraciste. L’initiative Ecopop pose les vraies questions de l’avenir de ce pays et envisage une croissance différente, écologique, soucieuse de la qualité de vie, de souveraineté nationale et locale, de maîtrise des flux migratoires. Elle fixe des limites claires au solde migratoire (0,2 % du solde migratoire) et apparaît plus crédible que l’initiative de l’UDC qui laisse une marge de manœuvre trop floue (les besoins de l’économie).

L’initiative souhaite également allouer 10 % de l’aide au développement à la promotion de la planification familiale volontaire. Cette forme d’ingérence est-elle selon vous nécessaire ?

L’aide au développement, qui devrait d’ailleurs être plafonnée et plus incitative pour la responsabilité individuelle, peut très bien être une forme de promotion de la planification familiale volontaire. C’est une évidence, du bon sens qui diminuera aussi la paupérisation.

Concernant la problématique de l’immigration, le cas de l’Érythrée est éloquent. Ce petit pays de 6 millions d’habitants est considéré comme une fabrique de réfugiés. Une grande partie des réfugiés érythréens choisit la Suisse comme destination finale. L’année dernière près de 6 000 Érythréens ont demandé l’asile en Suisse, soit 1 habitant de l’Érythrée sur 1 000. Si l’on appliquait la même proportion à la Chine et à l’Inde, on aurait affaire à pas moins de 2,6 millions de Chinois et d’Indiens qui demanderaient l’asile en Suisse chaque année. Que vous inspire ce cas précis ?

Le droit d’asile, le statut de réfugié a subi une dérive dramatique. Il s’agit d’une forme détournée du droit à l’immigration, immigration qui s’impose, sans consulter la population locale et avec la bénédiction de certains milieux économiques qui y trouvent une main-d’œuvre bon marché et une arme de stratégie du chaos pour démonter les acquis sociaux et le droit de propriété. Au droit d’asile il faudra dorénavant opposer le droit de vivre dans sa culture, le droit à la propriété privée et collective nationale, le droit de bien vivre dans sa souveraineté nationale et l’autosuffisance économique la plus large possible, le droit à la démocratie de proximité. Les Érythréens ont bénéficié d’un statut particulier puisqu’ils ont pu invoquer pour obtenir le droit d’asile, qu’ils refusaient de faire leur long service militaire ou qu’ils étaient déserteurs. Cette exception doit cesser, surtout que cette communauté ne s’intègre guère (l’asile sera, au terme de la longue procédure, refusé) et que le séjour permet des rentrées financières qui repartent au pays via des canaux contrôlés par l’État érythréen. La gauche moralisatrice est responsable de cette exception scandaleuse puisqu’un déserteur (et ils disent qu’ils le sont presque tous !) pourrait, selon elle, être maltraité s’il n’est pas accueilli en Suisse.

Les Suisses vont également avoir la possibilité d’adopter l’initiative « Halte aux privilèges fiscaux des millionnaires (abolition des forfaits fiscaux) ». Les étrangers fortunés peuvent effectivement bénéficier d’une fiscalité avantageuse. Pensez-vous que cela serait une erreur de l’accepter ?

L’abolition des forfaits fiscaux est cohérente par rapport aux autres thèmes visant à contrôler les flux migratoires et la croissance démesurée. Même si l’on ne sait pas vraiment si les autorités en tirent bénéfice ou pas, l’idée de favoriser les riches étrangers alors qu’on refuserait les pauvres n’est pas éthiquement défendable.

Enfin le pays votera sur l’initiative « Sauvez l’or de la Suisse » qui possède 3 exigences : 
- stopper les ventes d’or ;
- rapatrier en Suisse tout l’or de la Banque nationale stocké à l’étranger ;
- la Banque nationale suisse doit détenir au moins 20 % de ses actifs sous forme d’or.
Que recommandez-vous ?

L’initiative « Sauvez l’or de la suisse » est aussi très importante et déclenche déjà, comme Ecopop, les cris d’orfraie de la classe politique. Les milieux financiers internationaux cherchent à disqualifier le rôle des monnaies argent/or depuis des années pour les remplacer par des valeurs papiers, reconnaissances de dettes. Les ventes d’or doivent être stoppées pour conserver assez de réserves garantissant souveraineté et prospérité (alors que le papier ne vaut presque plus rien). 20 % des réserves de la Banque nationale doivent être composées d’or, ce qui n’est pas trop contraignant. Et les réserves doivent être rapatriées pour être sous contrôle national souverain. Grâce à l’initiative, nous savons que 70 % des 1 040 tonnes d’or suisse sont conservées sur le territoire, ce qui est une très bonne nouvelle. L’Allemagne et l’Autriche ont engagé des procédures similaires de rapatriement de leur or.

La classe politique fait du chantage en faisant croire que cette initiative empêchera la distribution des bénéfices aux cantons. Est-ce bien le rôle de la BNS que de redistribuer le produit de la vente, à bas prix, des bijoux de famille appartenant à la prospérité de l’économie suisse et au succès de son modèle qui suscite des envies et de la jalousie ?