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lundi, 02 février 2009

Buy American-clausule Obama verontrust Europa

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Buy American'-clausule Obama verontrust Europa

De Europese Commissie maakt zich zorgen over een clausule in het economische herstelplan van de Amerikaanse president Barack Obama die stelt dat enkel Amerikaans staal en ijzer aangewend mag worden bij de op til staande infrastructuurwerken.

'Indien er een wet wordt goedgekeurd die de verkoop van Europese producten in de Verenigde Staten verbiedt, zullen we niet zomaar toekijken', zei de woordvoerder van eurocommissaris voor Handel Catherine Ashton donderdag.

Het Huis van Afgevaardigden in Washington schaarde zich woensdag achter Obama's plan, dat onder meer grootschalige investeringen in wegen, bruggen, scholen, overheidsgebouwen en andere infrastructuur behelst.

Het plan van de president bevat een aanzienlijke uitbreiding van de 'Buy American'-clausule, die het gebruik van ingevoerd ijzer en staal voor de meeste overheidsopdrachten zou verbieden. De projecten zijn samen tientallen miljarden dollars waard.

Andere producten

De Europese Commissie wacht met haar definitieve oordeel tot de goedkeuring van het plan in de Senaat. Daar zou men zich volgende week over de tekst buigen. Volgens Amerikaanse media gaan er zelfs stemmen op om het 'Buy American'-principe nog uit te breiden naar andere producten.

Grote Amerikaanse bedrijven als Boeing, General Electric en Caterpillar hebben zich tegen de clausule gekant. Ze vrezen Europese vergeldingsmaatregelen. Eurofer, de koepel van Europese ijzer- en staalproducenten, trok reeds aan de alarmbel.

Protectionisme

Ook secretaris-generaal John Monks van de Europese vakbondskoepel ETUC verwees donderdag naar het Amerikaanse plan. In een interventie voor het World Economic Forum in Davos waarschuwde de syndicale topman voor een nieuwe golf van protectionisme in Europa en in de wereld. Hij drong bij de Europese Commissie aan om stappen te ondernemen.


Amerikanen dringen eerst aan op het vrijmaken van de wereldmarkt, ze koloniseren de wereld, veroorzaken vervolgens een economische crisis en wanneer zij nadelen beginnen te ondervinden van de vrije markt sluiten ze hun markt af.

samedi, 31 janvier 2009

Nouvelle contestation de la version officielle du 11 septembre 2001

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Nouvelle contestation de la version officielle du 11 septembre 2001: professeur Aymeric Chauprade

Ex: http://www.toutsaufsarkozy.com/


Du côté de nos élites, un nouvel allié est venu rejoindre la part majoritaire, interloquée et indignée de l’humanité : le professeur de géopolitique au Collège Interarmées de Défense – sis à l’Ecole Militaire – Aymeric Chauprade, souverainiste opposé à tous les impérialismes, et auteur de Chronique du choc des civilisations (imprimé en décembre 2008 et sorti il y a trois jours) un ouvrage abondamment illustré avec 10 pages qui traitent de « la version officielle contestée » du 11 septembre 2001 (pp.14-24).

Il était déjà l’invité d’ Eric Laurent et de Thierry Garcin en 2007 pour un précédent maître ouvrage :
http://forum.reopen911.info/viewtopic.php?id=4277

Je recopie donc quelques passages de ce résumé aux termes soigneusement pesés (l’auteur est en effet chargé d’instruire notre élite militaire, et l’éditeur est réputé pour son sérieux). Parmi les références citées, quelques titres de journaux et de documentaires et quelques noms d’enquêteurs dans le corps du texte, et, à la fin, une courte liste de sites comprenant Complete911timeline (« donne une chronologie critique du 11 septembre et propose des milliers d’articles et de reportages « enterrés» par les grands médias » ), 911Truth.org, Scholarsfor9/11Truth (« rassemble plus de 200 experts et scientifiques »), Reopen911.info (« présente de nombreux articles et répertorie des vidéos, essentiellement américaines » ), et les récents ouvrages de Meyssan (L’effroyable imposture + Le Pentagate, 2007), Griffin (Le nouveau Pearl Harbor, 2006) et Tarpley (La Terreur fabriquée, 2006).

Encarts sur Ben Laden :

« (…) En 1996, Ben Laden déclare ouvertement la guerre aux Etats-Unis. Le Soudan, qui essaie de redorer son blason auprès de l’Occident, après avoir livré le terroriste Carlos aux Français, propose aux Américains de leur livrer Ben Laden. Etrangement, et probablement sous l’influence de la CIA, dont les connexions avec l’islamisme radical restent ambiguës et qui n’entend sans doute pas voir la justice américaine s’y intéresser de trop près, Washington décline deux fois de suite l’offre soudanaise ».

« La puissance financière de Ben Laden, des liens secrets probablement conservés avec quelques membres de sa nombreuse et riche famille et les liens importants de cette dernière avec le complexe pétrolier texan (dont la famille Bush ), ont contribué à alimenter la thèse d’une conjuration islamo-américaine, voire islamo-américano-sioniste après le 11 septembre 2001, thèse fondée sur l’idée de la convergence d’intérêts entre des djihadistes soucieux d’accélérer le réveil du monde islamique, des Américains intéressés par le pétrole irakien, et des Israéliens décidés à bouleverser les frontières du Moyen-Orient »

Sur le 11-9, plus précisément.

« Pourquoi les attaques du 11 septembre 2001 ont-elles constitué une accélération foudroyante du choc des civilisations ? Parce que le monde s’est divisé entre ceux qui pensent qu’un formidable attentat islamiste a déclenché une guerre contre l’Occident libéral et démocratique, et ceux qui pensent qu’un machiavélique complot américano-israélien a été le point de départ d’une guerre américaine contre le reste du monde. Une hypothèse qui ne manque pas d’arguments, à défaut de forcément convaincre »

« D’abord, les associations des familles de victime qualifient le texte officiel [rapport final de la commission nationale] de « rapport final de l’omission » ».

« Les théories qui remettent en cause la version officielle s’articulent autour de trois sujets distincts : les attentats contre le World Trade Center, l’attentat contre le Pentagone, l’ambiguïté du renseignement israélien ».

WTC : des tours minées ?

« L’incendie (…) ne peut être responsable de l’effondrement de bâtiments aux structures d’acier. Alors que le Meridian Plazza de Philadelphie, en 1991, a brûlé dix-neuf heures sans s’effondrer, les tours Sud et Nord se seraient respectivement écroulées au bout d’une heure et deux heures d’incendie, ceci quand le Scientific American (octobre 2001) affirme que rien n’a jamais été construit d’aussi solide que le WTC. L’incendie n’a pas été si violent que le prétend la Commission d’enquête, puisque, selon la FEMA (…) le kérosène s’est volatilisé dans l’explosion (…) Le test dit de Cardington atteste qu’un immeuble d’acier résiste à des températures très supérieures à celle de la combustion du kérosène. Le Fire Engineering Magazine, référence dans la science du feu, soutient qu’aucun bâtiment d’acier n’a jamais été détruit par le feu et que l’enquête sur le WTC ne fut qu’une « farce grossière » ».

« Plus troublant encore est le mystère du bâtiment 7 (…) brutalement désintégré à 17h30. Le « FEMA’s Report on the collapse » reconnaît prudemment que « les détails sur les incendies du bâtiment 7 et la façon dont ils ont provoqué l’effondrement sont inconnus ». Mystère qui débouche sur l’étrange M. Larry Silverstein, propriétaire du WTC seulement depuis le 24 juillet 2001 et qui s’était employé à remplacer le personnel d’entretien et de sécurité (…) il avait demandé aux pompiers de « tirer » le bâtiment 7 (terme qui désigne une démolition contrôlée) Or, comment les pompiers de New York, lesquels ne disposaient pas des personnels qualifiés dans le domaine de la démolition contrôlée, auraient-ils pu placer en moins de sept heures les explosifs aux bons endroits dans un bâtiment qui, selon la version officielle, brûlait, quand on sait qu’une implosion préparée demande au minimum deux semaines. Le bâtiment 7 n’était-il pas le centre de contrôle qui aurait servi à la démolition de l’ensemble ? Quelques mois plus tôt, le 23e étage avait été rénové dans le but d’en faire un centre de commande des situations d’urgence pour la mairie de New York. Cet étage (…) pouvait résister à des situations exceptionnelles (…) (et) offrait une vue idéale sur l’ensemble des bâtiments du WTC. Dans Painful Questions, Eric Hufschmid note que la trajectoire des deux avions semblait viser le bâtiment 7, comme si celui-ci émettait un signal d’autoguidage ».

« La thèse des explosifs est illustrée par un autre fait : une carte thermique des gravats du WTC fournie par la NASA montre que, cinq jours après les attentats, la température à l’intérieur des sous-sols du bâtiment 7 et de la tour Sud (où la chaleur est restée piégée) était encore supérieure à la température de fusion de l’acier. Seuls des explosifs comme le C4, qui porte la température à plus de 1600 °C peuvent expliquer la fusion des structures des sous-sols des tours ».

« Quant à l’école de pilotage de Venice (Floride), elle est pointée du doigt pour ses liens historiques avec la CIA ».

« Le matin du 11 septembre, plusieurs simulations militaires pouvant servir de couverture aux attaques eurent lieu (sous le contrôle du NORAD, de l’US Air Force et de la CIA) : il s’agissait de Northern Vigilance, exercice annuel de l’Air Force simulant une attaque russe, qui amena à déplacer les chasseurs patrouillant habituellement dans le Nord-Est vers le Canada et l’Alaska, les exercices Vigilant Warrior et Vigilant Guardian, simulant des détournements d’avions et l’injection de faux signaux d’avions sur les radars, et l’opération Northern Guardian, qui aurait affaibli la capacité de réponse de la base aérienne de Langley ».

LE PENTAGONE

« Les terroristes, qui provoquèrent la mort de plus de 2500 personnes dans le WTC, auraient-ils été assez stupides pour frapper la seule partie vide d’un bâtiment, le Pentagone, où travaillent habituellement 20 000 personnes ? L’aile touchée était en rénovation ; elle devait voir ses murs et fenêtres renforcés face à une attaque d’un missile de croisière ou d’un drone… Pour frapper cette aile en venant de la direction opposée, l’avion (si c’est le vol 11 77) a dû opérer un virage de 270° »

« Lorsque la navette Columbia a explosé à 65 km au-dessus du Texas en 2003, à la vitesse de 19 000 km/h, avec ses sept astronautes, on a retrouvé des lambeaux humains et des débris de l’appareil sur des centaines de kilomètres. Comment expliquer l’absence de débris significatifs et de morceaux de corps dans le cas du vol AA 77 ? (…) Où sont les 60 tonnes des moteurs, du fuselage, des sièges, des bagages et bien sûr des passagers ?. Le drone Global Hawk ressemble à un petit Boeing. Il est silencieux, vole à 18 000 m. d’altitude sans se faire repérer par les radars (les aiguilleurs ne le verraient donc pas venir ; or ils n’ont justement pas vu venir le vol AA 77) et son explosion laisserait, du fait qu’il est composé pour moitié de fibres de carbone et de résine, seulement 2 tonnes de débris. Avec lui, la pelouse du Pentagone ne serait jonchée que de quelques morceaux d’aluminium peu épais, et de fragments de moteur, à l’image de celui que l’on retrouve sur une photo et qui est bien trop petit pour appartenir à un 757.Officiellement, en décembre 2002, l’armée américaine déplorait la perte de deux Global Hawk en opérations, sans que l’on en connaisse la cause (source : Christopher Bolen, reporter)».

LE RENSEIGNEMENT ISRAELIEN

Le troisième volet de la « théorie du complot s’articule autour des arrestations de citoyens israéliens par le FBI juste après le 11 septembre. Le très officiel mémorandum de la Commission nationale sur les attaques terroristes du 11 septembre (rapport de la Commission du renseignement du Sénat américain), intitulé « La Surveillance israélienne des futurs pirates de l’air et des suspects du FBI dans les attaques du 11 septembre et son échec à donner aux Etats-Unis les avertissements nécessaires : le besoin d’une enquête publique » (publié le 15 septembre 2004), rapporte de nombreux faits qui ne peuvent qu’alimenter la polémique.

Que dit ce rapport du Sénat ? Des groupes israéliens (plus de 125 personnes), sous couvert d’espionnage dans le cadre de la DEA américaine (Drug Enforcement Agency), suivaient sur le sol américain les activités des islamistes. Ces « Israeli DEA Groups » se divisaient en cellules (New Jersey, Hollywood en Floride, etc.), toutes basées à proximité des cellules islamistes. Leurs moyens lourds d’écoute (notamment des communications de mobiles) font croire aux auteurs du rapport qu’ils disposaient très certainement des détails précis de l’opération terroriste en préparation. Le principal groupe israélien jouxtait à Hollywood le centre de commande des opérations terroristes (…) Le matin du 11 septembre, juste après le premier impact sur les tours jumelles, plusieurs membres de la cellule israélienne du New Jersey, écoutés par le FBI, se seraient réjouis au téléphone du succès de l’opération.

Le rapport souligne le décalage entre les avertissements vagues donnés par les Israéliens aux Américains dans la deuxième moitié d’août 2001 et la précision des informations dont disposaient certainement les groupes qui évoluaient sur le territoire américain et « tenaient à la culotte » les groupes islamistes ; il s’interroge sur le rôle de la CIA qui semblait protéger ces groupes israéliens et sur l’ambiguïté de la coopération du « renseignement extérieur » avec le FBI, lequel n’hésita pas à placer plusieurs de ces citoyens israéliens incriminés sur la liste des suspects du 11 septembre, au même titre que les islamistes. Mais ces Israéliens ne resteront pas longtemps aux Etats-Unis. Sans doute du fait des pressions de la CIA et de ses relations avec le Mossad, ils seront expulsés libres, vers Israël et l’on ne parlera plus de l’affaire des espions israéliens du 11 septembre, encore moins en France d’ailleurs qu’aux Etats-Unis (…) A cela s’ajoute l’ensemble des spéculations financières étranges, remarquées par la Commission des opérations de Bourse de New York (…) ».

OPERATION SOUS FAUX DRAPEAU ?

« Si l’on fait la synthèse de ces trois volets, chacun ébranlant fortement la thèse officielle, on voit alors s’esquisser une sorte de complot – pas nécessairement à un niveau gouvernemental ou présidentiel, mais associant obligatoirement des composantes du renseignement américain et (ou) israélien – se superposer au complot islamiste. Une conspiration chargée de réussir un attentat sous « faux drapeau » de façon à justifier des choix politiques américains forts. Al-Qaïda, dont la responsabilité dans le 11 septembre proprement dit n’a jamais vraiment été établie, ne serait dès lors que le réseau exécutant et le responsable visible de cette conspiration. Des avions pilotés à distance auraient été téléguidés sur des tours qui devaient s’effondrer sous l’effet de destructions contrôlées à l’explosif, orchestrées à partir du centre de contrôle du bâtiment 7. Le vol AA 77 aurait atterri sur une base militaire de l’Ohio où il aurait disparu avec ses passagers et il aurait été remplacé par un drone Global Hawk envoyé sur l’aile en réfection du Pentagone (…) »

« Les événements tragiques du 11 septembre auraient alors constitué le premier acte d’une sorte de coup d’Etat invisible limitant les libertés civiles (Patriot Act), et donnant des marges de manœuvre géopolitiques considérables tant à l’Amérique (Asie centrale, Irak, Iran, etc.) qu’à Israël (libéré des contraintes internationales sur la Palestine grâce au spectre du terrorisme international), ainsi que des perspectives économiques nouvelles au complexe militaro-industriel et à l’industrie pétrolière des Etats-Unis ».

« Dans une Amérique hantée par le souvenir de l’assassinat de Kennedy et par les ambiguïtés de l’attaque japonaise de Pearl Harbor, profondément marquée par la culture du complot (ses thrillers multiplient les scénarios de coup d’Etat invisible contre les vieilles libertés américaines), et où la CIA a de lourds antécédents en matière d’opérations sous « faux drapeau », la thèse du complot intérieur est-elle vraiment plus étonnante que la thèse officielle selon laquelle des gens peu expérimentés et non rompus aux techniques du renseignement auraient réussi une opération aussi extraordinaire ? Reste toutefois, pour les tenants de la thèse officielle, l’argument le plus fort : comment une telle conspiration n’a-t-elle pas pu être démasquée dans un pays où tant de contre-pouvoirs peuvent jouer et où tant d’hommes farouchement attachés à leurs libertés sont prêts à se dresser pour « tuer Liberty Valance », pour paraphraser le titre de l’un des plus célèbres westerns de John Ford ? ».
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*Aymeric Chauprade, né le 13-01-1969, est un politologue renommé, mais de formation de base en Mathématiques. Il est docteur en Sciences politiques, Professeur au Collège Interarmées de Défense et Chercheur à l'Université René Descartes (Paris V). Il est directeur de collections aux Éditions Ellipses et auteur de plusieurs articles spécialisés et livres, dont "Introduction à l'analyse géopolitiques", "Dictionnaire de géopolitique" (en collaboration avec François Thural), etc.

Thèse soutenue en 2001 à la Faculté de droit de Paris V : La géopolitique : genèse d’une science politique , déterminants et modèles explicatifs . Dir. M. Jouve.

 

vendredi, 30 janvier 2009

Les Etats-Unis victimes de leur ignorance

LES ETATS-UNIS VICTIMES DE LEUR IGNORANCE


Medvedev et Poutine « Il n'y a pas aux Etats-Unis le moindre débat pertinent sur l'une des puissances régionales les plus importantes du monde. Même une simple reconnaissance du fait que la Russie est effectivement une puissance régionale avec des intérêts nationaux légitimes serait déjà un exploit considérable. Admettre cette situation – qui existe indépendamment de la capacité des Etats-Unis à la reconnaître – ne signifie pas soutenir les politiques de la Russie ou, d'ailleurs, d'aimer les Russes. En fait, ces deux obstacles à un débat sérieux sur la Russie se renforcent mutuellement. Les meilleures universités des Etats-Unis et les think tanks de Washington se disputent les plus brillants esprits disponibles, américains et étrangers, en études régionales chinoises et arabes. C'est tout à fait approprié dans un pays aussi vaste et puissant que les Etats-Unis. La plupart des Américains doués de raison se refuseraient à réduire l'ensemble du monde arabe à une scène peuplée de chameaux et de harems, ou à limiter leur connaissance de la Chine aux baguettes et aux pandas. Mais s'agissant de la Russie, les Américains semblent savourer leur ignorance. La Guerre froide est terminée et la perspective d'un conflit avec l'URSS ne menace plus l'existence du genre humain. L'Amérique jubile carrément de ne pas songer un seul instant à la Russie.


Le résultat est une uniformité d'opinions mal informées parmi les penseurs de la politique étrangère au sein des partis démocrate et républicain. Si l'on examine les récentes déclarations des candidats à la présidence sur n'importe quel sujet ayant trait à la Russie, on constate qu'elles sont fondamentalement semblables. Trouver des nuances entre McCain et Obama sur la Russie est une quête aussi ésotérique que celle des revirements soviétiques à l'égard de l'Ouest dans les années 1970. Les démocrates ont une mauvaise opinion de la Russie à cause de leurs idées préconçues, tandis que l'hostilité des républicains résulte d'une fossilisation idéologique remontant à la Guerre froide. Chez les démocrates, les diplomates et les spécialistes de la Russie ont souvent des origines est-européennes et les a priori qui vont avec. Ni les racines polonaises catholiques de Zbigniew Brzezinski, ni l'origine tchèque juive de Madeleine Albright ne font d'eux des juges impartiaux de la Russie. Apparemment, la majorité des républicains qui accordaient parfois une pensée à la Russie ont été déçus que Mikhaïl Gorbatchev accepte le défi du président Reagan de laisser tomber le Mur de Berlin. Une génération plus tard, Oussama ben Laden et Al-Qaida servent d'exutoire à cette haine idéologique, mais cela ne paraît pas aussi amusant.


La situation qui en résulte est la preuve éclatante du principe selon lequel un débat éclairé produit une excellente politique. Etrangement pourtant, toute action russe, forcément considérée avec suspicion, ou inaction russe, perçue comme la confirmation que la Russie est un empire déchu, sera examinée à la loupe de l'ignorance volontaire. Quel que soit le vainqueur de l'élection présidentielle, les relations américano-russes oscilleront entre l'assoupissement et la dégradation permanente. »



Vladimir Berezansky, avocat américain spécialiste de la Russie, Le Temps, 13 octobre 2008

00:48 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : etats-unis, russie, politique internationale, politique | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

mercredi, 28 janvier 2009

Analyse van het Amerikaanse Paleoconservatisme

Analyse van het Amerikaanse Paleoconservatisme

From the desk of Koenraad Elst on Thu, 2006-01-26 12:48

De Amerikaanse rechterzijde komt in onze media praktisch uitsluitend als karikatuur in beeld. Hun echte standpunten verneem je zelden, maar iedereen meent vagelijk te weten dat het gaat om schietgrage cowboys, racisten die negerkerken in brand steken, en bijbelvaste huichelaars die hun maîtresse tot abortus dwingen terwijl ze zelf abortusdokters vermoorden. Zo schamper stelt de linkse pers hen voor, en een bepaalde nieuwrechtse pers doet daar niet voor onder. In werkelijkheid bestaat er rechts in de VS een intellectuele bedrijvigheid van hoog niveau.

De bezinning op fundamentele beginselen en het debat onderling en met de linkerzijde zijn bij de Amerikaanse conservatieven alleszins levendiger en dieper dan gebruikelijk is bij links, dat door zijn langdurige machtspositie moreel zelfgenoegzaam en mentaal vadsig geworden is, althans wat grondvragen betreft. Inzake taktieken om de eigen macht te versterken en de vijand uit te schakelen is links wel zeer vindingrijk; daarin is rechts dan weer verbeeldingloos, inert of gewoon te ontmoedigd. In dit artikel behandelen we de veruit interessantste behoudsgezinde stroming, die tegelijk erg pessimistisch is over de kans om wat dan ook te behouden in de concrete omstandigheden waarin het Amerikaanse volk zich bevindt: het paleoconservatisme.

Verzamelpunt anticommunisme

Na de Tweede Wereldoorlog vormde het anticommunisme het natuurlijke verzamelpunt voor allerlei conservatieve stromingen. Brandpunt was het weekblad National Review van William Buckley. Deze gaf het eerste nummer de ronkende opdrachtsverklaring mee: “To stand athwart history and yell ‘stop!’” Het blad steunde de koude-oorlogshaviken inzake Taiwan, Cuba en Vietnam. Tegelijk gaf het veel ruimte voor reflectie op grondvragen en historische kwesties die als illustratie van de conservatieve inzichten dienden. Het besteedde dus ook aandacht aan het christendom als bron van duurzame overtuigingen inzake de menselijke natuur en de daaruit voortvloeiende wetmatigheden van de samenleving.

In de jaren ’60 werd het conservatisme sterk in het defensief gedrukt, zowel door het beleid van de linkse presidenten John Kennedy (1961-63) en Lyndon Johnson (1963-68), met de zware verkiezingsnederlaag van de libertair-conservatieve Republikein Barry Goldwater in 1964 als teken des tijds; alsook door de opkomende culturele stromingen die men in Europa “mei ’68” pleegt te noemen. Maar ook de nominaal conservatieve presidenten Dwight Eisenhower (1953-60) en Richard Nixon (1969-74) stelden hen diep teleur. Zelfs op het punt van het anticommunisme bleken deze presidenten onbetrouwbaar: zo kon Fidel Castro maar aan de macht komen doordat Eisenhower de Cubaanse president Batista in de steek liet. Onder de door links verguisde president Nixon werd in feite een linkse revolutie doorgevoerd, met een forse uitbreiding van het federale overheidsapparaat en zijn greep op de samenleving.

Blikvangers van de linkse triomf waren de politiek van het “busing” (geforceerde rassenintegratie van scholen door het verplichte vervoer van blanke leerlingen naar zwarte scholen en vice versa) en de opheffing van het abortusverbod in de meeste deelstaten door het Hooggerechtshof in het vonnis Roe vs. Wade. Sindsdien is de opmars van links ook onder Republikeinse presidenten en meerderheden doorgegaan. De linkse pers heeft moord en brand geschreeuwd over de rechtse president Ronald Reagan (1981-88) en de Congresmeerderheid van Newt Gingrich (1994-96), maar behalve op financieel-economisch gebied hebben die periodes geen enkele echte “zwenking naar rechts” te zien gegeven.

Het neoconservatisme

In de loop van de jaren ’70, toen links wereldwijd zijn grootste expansie bereikte, verscheen uit onverwachte hoek een belangrijke tegenstroom. Zoals in Frankrijk een handvol gauchisten zich als nouveaux philosophes tegen het communisme gingen keren, zo bekeerden een aantal trotskistische intellectuelen in de VS zich tot een strijdbaar anticommunisme. Omdat de tenoren van deze beweging joden als Norman Podhoretz en Irving Kristol waren, en zij zich de jongste jaren zo ingezet hebben voor een havikpolitiek ten gunste van Israël (bommen op en embargo tegen Irak), zegt men vandaag soms dat het enkel een intern-joodse koerswijziging betrof: omdat de Sovjet-Unie onder Stalin en zijn opvolgers anti-joods geworden was, keerden de volgelingen van de stichter van het Rode Leger (Trotski) zich af van diens Oktoberrevolutie, met als concreet doel ondermeer het breken van de Sovjet-steun aan de Arabische zaak en het afdwingen van het recht van Sovjet-joden op emigratie naar Israël.

Die voorstelling van zaken is echter veel te eenzijdig. Het is gewoon een feit dat de neoconservatieven het onder de linkse hegemonie toch gedurfde engagement aangingen om allerlei toen als rechts verguisde thema’s tot de hunne te maken: de markteconomie, de steun aan anticommunistische frontlijnstaten, het inhouden van subsidies aan moderne nepcultuur en sociaal ondermijningswerk, de afwijzing van de neo-racistische “positieve discriminatie”, en de verdediging van het gezin. Zij hebben ook bij uitstek goed geïnformeerde kritieken geschreven op de linkerzijde, bv. Podhoretz rekent in zijn boek Ex-Friends (1999) af met het New Yorkse milieu van linkse intellectuelen.

Anders dan de linkse joden respecteren neoconservatieve joden als Mona Charen bovendien het christendom als dominante cultuurfactor, ondermeer als drager van gezinswaarden, gemeenschapszin en plichtsbesef, en ook als historisch het eerste mikpunt van het verfoeide communisme. De sympathie voor het christendom wordt natuurlijk wel vergemakkelijkt door het religieuze pro-zionisme van het Amerikaanse protestantisme; neo-conservatieve joden zijn immers feller pro-zionistisch dan hun linkse volksgenoten, die veelal seculier en niet zelden pro-Palestijns zijn. Bij hun oversteek naar het conservatieve kamp brachten de ex-trotskisten wel hun internationalistisch perspectief mee: Amerikaans patriotisme was voor hen geen waarde op zich, wel een instrument in dienst van republikeinse “waarden”, vergelijkbaar met het Verfassungspatriotismus dat Jürgen Habermas de Duitsers wil aanpraten.

Uiteraard is het neoconservatisme geen exclusief joodse beweging. De meeste klassiek rechtse prominenten in Washington, bv. de bekende commentator George Will, en Republikeinse partijtenoren als William Bennett, Jack Kemp en de Bush-dynastie behoren tot deze stroming. Vandaag bezetten de neoconservatieven in de publieke arena het grootste deel van het niet-linkse veld. Hun standpunten worden in de media vertolkt door de aloude doch meegeëvolueerde National Review, het eigen neoconservatieve blad Weekly Standard, en verder ondermeer de American Spectator, de Wall Street Journal, de Washington Times en de New York Post (uiteraard niet te verwarren met de linksliberale kanonnen New York Times en Washington Post). Overigens mogen in Europa ook de Britse bladen Daily Telegraph en Spectator tot de neoconservatieve stroming gerekend worden, samen met pro-Amerikaanse figuren als Frits Bolkestein of de nouveau philosophe André Glucksmann.

Onder Ronald Reagan deelden de neoconservatieven voor het eerst in de macht. Zij heroriënteerden het buitenlandse beleid naar een pro-actief engagement ten gunste van democratie en vrije markt overal ter wereld. Zij deden Reagan doorbijten in de Koude Oorlog tot de eindzege. Op binnenlands vlak was de periode-Reagan nogmaals een teleurstelling voor de klassieke conservatieven: de overheid bleef maar groeien ten nadele van het initiatief van het individu en de deelstaten, terwijl de discriminatie van de Euro-Amerikanen en de cultuur van de political correctness steeds verder om zich heen grepen.

De paleoconservatieve oppositie

De tegenstelling tussen nieuw en oud conservatisme kwam ook in alle scherpte aan het licht: de neoconservatieven zijn voor het ongebreidelde vrije verkeer van kapitaal en arbeid, daar waar de oude rechterzijde een selectief protectionisme en immigratiebeheersing voorstond. In belangrijke opzichten hadden de neoconservatieven, en met hen de Republikeinse partij, gebroken met alles waar de term “conservatief” tot dan toe voor stond. De reactie tegen deze koerswijziging, de terugkeer naar de conservatieve wortels, noemt men het oer- of paleo-conservatisme.

Onder politici is Patrick Buchanan allicht de bekendste vertegenwoordiger van deze stroming. Hij maakte naam als journalist en als persmedewerker van de presidenten Nixon en Reagan. In 1996 deed hij een opmerkelijke gooi naar de Republikeinse presidentskandidatuur, maar hij werd nipt verslagen door de beginselloze Bob Dole (die bv. meteen verklaarde dat hij zich niet gebonden achtte door het sterk christelijk gekleurde programma dat op de partijconventie goedgekeurd was). Hij verliet de partij uit onvrede met haar uitverkoop van alle conservatieve beginselen, vooral op gebeid van buitenlands beleid. In 2000 was hij kansloos presidentskandidaat voor de marginale Reform Party, overigens met een zwarte vrouw als running mate.

Vlaggenschip van het oerconservatisme in de media is sedert 1977 het maandblad Chronicles: a Magazine of American Culture, uitgegeven te Rockford, Illinois. Hoofdredacteur is dr. Thomas Fleming, classicus. Het blad besteedt veel aandacht aan thema’s als volkssoevereiniteit en de populistische traditie in de VS; vrije wapendracht zoals gegarandeerd door het Tweede Amendement bij de Grondwet; allerlei gevallen van machtsmisbruik door de federale regering; de eindeloze cataloog gevallen van verraad door de Republikeinse partij jegens haar kiezers en haar principes; de dwaze buitenlandse avonturen van de VS in Somalië en vooral Joegoslavië; het gerechtelijk activisme waarbij rechters door formeel de wet te herinterpreteren in feite de wet wijzigen en dus de wetgevende macht usurperen, steevast in progressistische zin; het culturele analfabetisme, ook bij conservatieven die hun eigen klassieken en beginselen amper kennen; de kritische doorlichting van linkse iconen zoals Martin Luther King; de verloedering van het onderwijs en de veelvormige strijd voor de ziel van het kind.

Belangrijk strijdpunt tegen de neoconservatieven is de buitenlandse politiek, waar de paleo’s een terugkeer bepleiten naar het non-interventionisme, de positie van rechts in de beide wereldoorlogen. Chronicles geeft ook veel ruimte aan debatten over kwesties waarover in eigen kring geen eensgezindheid bestaat, bijvoorbeeld tussen vrijhandel en protectionisme. Het eerste is een rechts standpunt uit de Koude Oorlog, toen elke staatsinterventie naar communisme rook, het tweede een rechts standpunt in het immigratie- en globaliseringsdebat.

Immigratie

Het blad zoekt geen aansluiting bij het blanke (of “Euro-Amerikaanse”) activisme. Fleming drijft er af en toe de spot mee en doet “blank” zijn af als een triestig soort vervang-identiteit. Dat zwarten na het verlies van hun talen en tradities door de slavernij alleen hun ras als identiteit behielden, kan men begrijpen, maar Euro-Amerikanen moeten zich volgens hem in de eerste plaats Kelt of Duitser of Italiaan voelen, katholiek of baptist of orthodox. Wel kant de redactie zich tegen de galopperende en grotendeels illegale inwijking uit de Derde Wereld, die de Amerikaanse samenleving onherkenbaar aan het veranderen zou zijn.

Een van de belangrijkste paleoconservatieve denkers over dit onderwerp was de vorig jaar overleden Chronicles-medewerker dr. Samuel Francis, destijds ontslagen bij de neoconservatieve Washington Times wegens zijn kritiek op de immigratie. Hij kaderde de pro-immigratie-politiek van de heersende klasse in zijn analyse van de machtsevolutie in de VS. Sedert het interbellum is de macht verschoven van de oude, voornamelijk Angelsaksische elites, die de grote bedrijven, banken, universiteiten en politieke partijen in handen hadden, naar een nieuwe klasse van technocraten die al deze instellingen zijn gaan beheren. Deze machtsverschuiving noemt men de managerial revolution. In ondermeer zijn boek Beautiful Losers analyseerde Francis de decennialange terugtocht van de conservatieven en van de Amerikaanse samenleving tout court onder druk van de opmars van de linksliberale nieuwe machthebbers. Deze toenemend transnationale overclass voert een strijd tegen de oude upper class en de bredere middle class, dragers van de nationale cultuur en de oude republiek, en steunt daarin ondermeer op de eveneens toenemend transnationale underclass.

Het oude linkse argument dat immigratie een wapen van het grootkapitaal is om de lonen en de macht van de arbeidersklasse te drukken, wordt hier verrijkt met analoge argumenten op cultureel en institutioneel gebeid. Inwijkelingen zijn niet vertrouwd met noch gehecht aan de cultuur en de instellingen van de Founding Fathers, en bemoeilijken dus hun verdediging tegen de mokerslagen van de post-religieuze, post-democratische, post-republikeinse, post-Amerikaanse overclass. Als antwoord moet de Amerikaanse rechterzijde “Middle America” mobiliseren: de “echte” Amerikanen, arbeiders en zelfstandigen evengoed als academici en werkgevers.

Paleoconservatieve auteurs beseffen dat zij zich vooral tot een blank publiek richten, maar betogen dat Amerikaanse blanken en zwarten een gemeenschappelijk belang hebben inzake immigratie. De sterkste groei in carrièrekansen en inkomen van de zwarten werd genoteerd in de jaren 1925-65, toen de immigratie minimaal gehouden werd. Net als de blanke midden- en arbeidersklasse zien de zwarten vandaag hun reëel inkomen dalen als gevolg van de hoge immigratie. In de zuidwestelijke staten zijn het vooral zwarten wier plaatsen op de arbeidsmarkt en in de goedkopere woonwijken door inwijkelingen ingenomen worden. Hier blijkt echter dat politieke massabewegingen zich minder op nuchtere inschatting van concrete belangen baseren dan op basalere tendenzen: het sterke (overigens door de overclass gestimuleerde) antiblanke racisme, dat soms nog “antiracisme” genoemd wordt, verhindert de zwarten om met de blanken gemene zaak te maken voor immigratiebeperkingen.

Francis en zijn medestanders beseffen echter dat de tijd dringt en zijn erg pessimistisch over de kansen van de Amerikanen om te verhinderen dat zij verpletterd zullen worden tussen de oppermachtige overclass en een snel groeiend proletariaat uit de Derde Wereld. Het demografische aspect van dat toekomstscenario is nader uitgewerkt door Pat Buchanan in zijn boek The Death of the West (2001).

Tegenover de doordachte maar ook enigszins voorspelbare analyse van andere immigratiecritici zorgt Thomas Fleming regelmatig voor verrassende standpunten inzake etnische kwesties. Toen zwarten in Los Angeles Koreaanse winkels aanvielen en enkelen door Koreaanse eigenaars neergeschoten werden, was Flemings commentaar: vele rechtsen juichen die flinke Koreaanse ondernemers toe die zich tegen zwart schorremorrie verdedigen, maar “wat ik daar zie zijn immigranten die geboren Amerikanen neerschieten”. Enerzijds plaatst hij artikels tegen de galopperende immigratie, anderzijds wijst hij tevreden op de versterking van het door de blanken verwaarloosde christendom dankzij Latino’s en Oost-Aziatische bekeerlingen.

Lincoln-revisionisme

De duidelijke afstand tot het eigenlijke racisme (dat in de VS een vitale gedachtenstroming is met vranke spreekbuizen als American Renaissance) kan Fleming en vrienden echter niet voor de classificatie als “racist” behoeden. Zijn onvergeeflijke zonde is dat hij regelmatig een forum geeft aan de League of the South en andere pleitbezorgers van de zuidelijke Confederatie (1861-65). Deze afscheuring van zuidelijke staten uit de (grondwettig als vrijwillig en opzegbaar opgevatte) Unie werd in de Amerikaanse Burgeroorlog door president Abraham Lincoln in het bloed gesmoord. Nu de vlag van de Confederatie onder Afrikaans-Amerikaanse druk overal uit openbare gebouwen en officiële emblemen verwijderd wordt, is haar herwaardering erg “fout”. De geschiedenis van de “Oorlog tussen de Staten” is door de overwinnaars geschreven, wordt in die versie langs alle (ook neoconservatieve) kanalen gepropageerd, en is dringend toe aan een vrijmoedige herziening.

Een belangrijk Lincoln-revisionist is Joseph Sobran, germanist en van 1972 tot 1993 redacteur bij de National Review, sindsdien zelfstandig syndicated columnist. Zijn columns in diverse papieren en elektronische media worden gebundeld in een eenmansmaandblad, Sobran’s, en op zijn webstek. Bij de presidentsverkiezingen van 2000 aanvaardde hij om de kandidaat-vice-president te worden voor Howard Phillips’ marginale Constitution Party, maar hij trok zich terug toen dit onverenigbaar bleek met zijn werk als onafhankelijk commentator.

Sobran behandelt vaak historische strijdpunten. Hij geniet bekendheid als pleitbezorger van de theorie dat de werken van William Shakespeare niet door de regisseur uit Stratford geschreven zijn, wel door Edward de Vere, graaf van Oxford (zie zijn boek Alias Shakespeare, 1997, voor een verleidelijke summa van de Oxfordiaanse argumentatie tegen de Stratfordianen). Hij neemt het regelmatig op tegen de wijdverbreide “zwarte legende” van de uitmoording van de indianen door de Spanjaarden (niet van grond ontbloot, wel nog steeds fel overdreven), en voor verguisde pausen als Pius IX, die de pauselijke staten verdedigde tegen het Italiaanse nationalisme. Tijdens de recente ophef rond paus Pius XII pleitte Sobran deze vrij van de nu populaire verdenking van nazi-collaboratie, ondermeer via uitvoerige citaten ten gunste van de oorlogspaus vanwege tal van joodse tijdgenoten.

Abraham Lincoln, de president die de burgeroorlog wilde en kreeg, is één van Sobran’s favoriete mikpunten. Sobran wijst erop dat de afschaffing van de slavernij niet (zoals de Lincoln-mythe het wil) de inzet van de oorlog was, en dat dit doel net als in Engeland en de noordelijke staten met andere middelen bereikt had kunnen worden. Met minutieus bronnenonderzoek sabelt hij de moderne beeldvorming over Lincoln als verlicht antiracist neer: de president was een fel voorstander van rassenscheiding en bepleitte kolonisering van West-Afrika en Midden-Amerika om er de negers naartoe te kunnen sturen. Men kan het zich vandaag nauwelijks voorstellen, maar velen waren toen uit racisme tegen de negerslavernij, die immers een vorm van interraciaal samen-leven was. Dat alles is echter niet de kern van Sobran’s kritiek op Lincoln.

Voor hem was de grote misdaad van Lincoln veeleer dat deze, zonder daartoe gemandateerd te zijn, het karakter van de republiek totaal veranderde. De Unie der Staten was in 1776 gecreëerd als een confederatie van soevereine staten, zoals de tekst van de Grondwet en alle documenten uit die periode bevestigen. Bv, in het verdrag van Parijs (1783) legden de Britten zich neer bij de onafhankelijkheid van de staten Massachusetts, Virginia, Pennsylvania enz, niet van enige Unie. Lincoln was echter een nationalist: hij geloofde dat de onafhankelijkheid de geboorte geweest was van “een nieuwe natie”, die natuurlijk in één staat behoorde te leven, net zoals men in die tijd in de Duitse staten naar een eengemaakt Duitsland streefde.

Het is hierom dat hij de afgescheiden zuidelijke staten tot een oorlog provoceerde, zodat hij tegen hun wil de eenheid van de Unie kon herstellen. Daarbij miskende hij het recht op afscheiding, dat in de stichtende unieverdragen erkend was. Verder stelde hij als feitelijk dictator allerlei ongrondwettige daden, zoals de willekeurige arrestatie van duizenden noordelijke oorlogstegenstanders, de ontbinding van het parlement van Maryland, en de vorming van de staat West-Virginia uit de uniegezinde districten van de afscheidende staat Virginia.

Waarom is dat stuk geschiedenis nu zo belangrijk voor een commentator bij de hedendaagse politiek? Lincoln bracht een beweging van machtsoverdracht richting Washington teweeg, en deze heeft zich sindsdien steeds verder doorgezet. Een vonnis als Roe vs. Wade was in Lincolns tijd ondenkbaar, zowel inhoudelijk (niemand las in de Grondwet ooit enig verbod op een abortusverbod) als formeel (niemand betwistte het recht van de staten om over abortus wetten te maken), maar het was wel een logische uitloper van Lincoln’s politiek van machtsconcentratie in Washington ten nadele van de staten.

Abortus

Twee verschillende lijnen van conservatief engagement vinden elkaar in het verzet tegen, of althans de machteloze verontwaardiging over, Roe vs. Wade. Enerzijds was er de morele afwijzing van abortus zelf, anderzijds de juridische afwijzing van de “usurpatie” van de soevereiniteit der deelstaten door het federale bestuursniveau. De Grondwet beschouwt immers de staten als soevereine eenheden en de federale unie slechts als een afgeleid bestuursniveau. De Unie (Presidentschap, Congres en Hooggerechtshof) heeft slechts enkele welomschreven bevoegdheden die de staten uitdrukkelijk overgedragen hebben; alle restbevoegdheden, inbegrepen het verbieden danwel toelaten van abortus, blijven automatisch bij de staten.

Europese VS-waarnemers maken dat onderscheid tussen religieus en grondwetloyalistisch argument vaak niet, maar de twee zijn radicaal verschillend. Sommige religieuze ijveraars vinden dat de federale overheid in alle deelstaten abortus zou moeten verbieden, want het ongeboren leven is hun wel een schending van de grondwettige bevoegdheidsverdeling tussen staten en federaal niveau waard. Sommige libertariërs zijn daarentegen pro vrije abortus maar willen de macht van Washington minimaal houden en dulden niet dat de soevereiniteit van de staten op dit punt door het federale niveau geüsurpeerd wordt.

De paleoconservatieven combineren de beide motieven als volgt. In ieder geval was Roe vs. Wade een schending van de soevereiniteit van de staten door Washington. Het komt aan de staten toe om abortus te verbieden dan wel toe te laten. En het is dus op het niveau van de staten, de dag dat hun soevereiniteit opnieuw erkend wordt, dat christenen zouden moeten ijveren voor het herstel van het abortusverbod. Dus: trouw aan christelijke principes doen de burgers er goed aan in hun staat abortus te verbieden, maar trouw aan de grondwet moeten zij niet verlangen dat Washington dit in hun plaats doet. Zelfredzaamheid is een aloud principe van de Amerikaanse rechterzijde.

Buitenlands beleid

De historische rol van links en rechts in de Amerikaanse buitenlandse politiek wordt zelden correct weergegeven. Zo heeft bij het publiek het idee post gevat dat het militair-industrieel complex vooral op rechtse politici steunt om de VS op het oorlogspad te krijgen of te houden. Dit is in flagrante tegenspraak met het feitelijke initiatief van linkse presidenten (Lincoln, Woodrow Wilson, Franklin Roosevelt, John Kennedy) in de bloedigste militaire avonturen van de VS. Het is juist ter rechterzijde dat het wantrouwen tegen buitenlandse interventies het sterkst is. Het linkse streven om de wereld beter te maken heeft vaak tot bloedige militaire avonturen geleid, bv. toen in de 19de eeuw de Britse linkerzijde militair-koloniale interventies in Afrika eiste en verkreeg om de slavenhandel de kop in te drukken. Terwijl in Somalië en de Balkan geen enkel Amerikaans belang op het spel stond, stuurde de linkse president Clinton er troepen naartoe. De (betrekkelijk) conservatieve president Bush senior daarentegen beperkte zijn campagne tegen Irak tot de bevrijding van Koeweit, hoewel er moreel wel iets te zeggen was voor het omverwerpen van Saddam Hoessein.

Soms waren die “morele” interventies ook wel wenselijk: de negerslaven zullen de Britten zeker dankbaar geweest zijn voor hun bevrijding, zoals de Britten op hun beurt Franklin Roosevelt dankbaar waren voor zijn pogingen om de VS in de oorlog tegen Hitler te krijgen, en zoals de Koerden de gebeurlijke uitschakeling van Saddam zouden toegejuicht hebben. Maar feit blijft dat deze idealistische bemoeizucht het militair-industrieel complex betere zaakjes bezorgde dan de bedaardere realpolitik die, grof veralgemenend, meer typisch is voor conservatieve regeringen.

Na de aanslagen op het World Trade Center en het Pentagon kregen we als Amerikaanse proteststem tegen de oorlogsplannen van president Bush jr. vooral de linkse intellectueel Noam Chomsky te horen. Nochtans is het vooral een bepaalde rechterzijde die sinds decennia het interventionisme en de imperiale allures van de VS-buitenlandpolitiek bekritiseert. De founding father George Washington waarschuwde reeds tegen verstrikking in buitenlandse conflicten. Deze terughoudendheid is gereactualiseerd door Pat Buchanan in het boek A Republic, not an Empire (1999).

In Chronicles wijst dr. Srdja Trifkovic, nochtans een criticus van de islam, op de oorlogszuchtige waanzin die zich na de moslimaanslagen op 11 september meester maakte van de politieke leiders. Bush’ defensie-adviseur Richard Perle bepleitte de “totale oorlog”, defensieminister Donald Rumsfeld was bereid “het ondenkbare te denken”, vice-president Dick Cheney zei dat de oorlog “50 jaar kan duren en 50 landen kan treffen”, en volgens president George Bush jr. is Amerika “door de geschiedenis geroepen” om “het kwaad” te bestrijden in een oorlog zonder voorzienbaar einde. Als echte conservatief bepleit Trifkovic nuchterheid en bescheidenheid. Hij vergelijkt Bush’ titanische hoogmoed en eigengerechtigheid met de toestand in Athene na de Griekse overwinning op het Perzische wereldrijk. Athene evolueerde toen van de leider in een coalitie van soevereine stadsstaten tot de dictator van een onwillig imperium en beschadigde daarmee de vrijheidsliefde die de basis van de Griekse strijdbaarheid gevormd had: “Het resultaat was dat Griekenland voorgoed als machtsfactor vernietigd werd. Amerika zal even zeker vernietigd worden indien zijn leiders verder de wereldhegemonie blijven nastreven.”

De geestdrift voor de oorlog tegen het terrorisme leidde bovendien tot een brede bereidheid om burgerlijke vrijheden in te leveren ten gunste van de “veiligheid”, dus de macht van het veiligheidsapparaat. Samuel Francis schetst het gevaar: “Vrijheid vergaat langzaam. Zij die ze hebben worden eraan gewend ze bij beetjes te verliezen. Zij krijgen meer of minder plausibele redenen gevoederd waarom ze de vrijheid eigenlijk niet nodig hebben totdat ze, net als de mensen in George Orwell’s ‘1984’, totaal vergeten zijn dat ze ze ooit hadden of zelfs vergeten wat vrijheid is.”

De paleoconservatieven sluiten dus aan bij het aloude “isolationisme” van de Amerikaanse rechterzijde. In de conservatieve geest van bescheidenheid en voorzichtigheid verwerpen zij de rol van de VS als wereldpolitieman, en wijzen zij op het roekeloze van de havikpolitiek. Het vooruitzicht van een nederlaag nog daargelaten, herinneren zij aan de ellende die zelfs een overwinning brengen kan. In 1917 waren Frankrijk en Groot-Brittannië rijp om op de Duits-Oostenrijkse vredesvoorstellen in te gaan, maar de Amerikaanse interventie sterkte hun oorlogswil en deed de oorlog verder duren, hetgeen leidde tot verdere verwoestingen, de Oktoberrevolutie en het Verdrag van Versailles, dat later de opkomst van het nazisme zou veroorzaken. De overwinning in de Tweede Wereldoorlog maakte van het communisme een wereldmacht die het VS-kamp tot een nucleaire wapenwedloop en talloze locale gewapende confrontaties dwong. Oorlog is de wieg van revoluties, zoals Lenin goed begreep, en dat is een goede reden voor conservatieven om er niet te lichtzinnig aan te beginnen.

Israël

Anders dan de racistische stroming houdt het paleoconservatisme zich niet bezig met polemiek tegen Israël. In ieder geval zijn joodse intellectuelen hier ruim vertegenwoordigd. In Chronicles heeft de Judaica-geleerde prof. Jacob Neusner regelmatig tegen de secularisering van de maatschappij en met name van de joodse gemeenschap gepleit, tegen de vervanging van God door zionisme en holocaust als fundamenten van het jodendom. Politoloog prof. Paul Gottfried levert belangrijke analyses van de recente en hedendaagse politieke stromingen, doorgaans wars van enige fixatie op specifiek joodse belangen, al mocht hij in Chronicles voor steun aan de harde lijn van Ariël Sjaron pleiten. Commentator Don Feder schreef na het overlijden van Enoch Powell een ware lofrede op deze Britse politicus die waarschuwde dat ongebreidelde immigratie tot een bloedbad zou leiden: “Powell zal de realisatie van zijn voorspelling niet meer beleven. Uw kinderen zullen dat geluk niet hebben.”

De paleoconservatieven bepleiten niet de afstemming van de VS-politiek op die van Israël, en dat is wel een radicaal verschil met de neoconservatieven. Zo heeft Norman Podhoretz in zijn blad Commentary zeer weinig geduld met kritiek op Israël en op de pro-Israëlische politiek van Washington, ook uit het conservatieve kamp. Critici van Israël heten er onmiddellijk antisemieten, een categorie waartoe zelfs George Orwell en Aleksandr Solzjenitsyn gerekend zijn, evenals joden die onvoldoende ijver voor het zionisme aan de dag leggen, zoals Bob Novak en Noam Chomsky.

In 1986 kwam Podhoretz openlijk in botsing met Joe Sobran, toen bij de National Review, wegens diens behandeling van de zaak-Pollard. De opgepakte Israëlische spion Jonathan Pollard vormde voor vele Amerikanen, en zeker voor de veiligheidsdiensten, het bewijs dat Israël toch niet die betrouwbare vriend van de VS was. Sobran had geconcludeerd dat de nationale belangen zelfs van bondgenoten in conflict kunnen komen, en dat de VS geval per geval moesten herbekijken waar en wanneer Israël steun verdiende, eerder dan deze cliëntstaat een blanco cheque te geven. De redactie van National Review bond in, liet Sobran geen columns over het Midden-Oosten meer schrijven, en dwong hem later tot ontslag. Sindsdien is Sobran in deze kringen de felste criticus van Israël en de VS-politiek ten gunste van dat land.

De aanslagen op 11 september bevestigden hem in zijn kritiek op het verregaand Amerikaans engagement voor de Israëlische belangen. Het kan immers moeilijk ontkend worden dat de VS juist omwille van hun steun aan Israël geviseerd worden. Anderzijds is deze steun slechts een uitloper van de sinds Lincoln uitdijende Amerikaanse verstrikking in internationale conflicten.

Sobran gaf dit als zijn eerste reactie op de aanslagen: “Amerikanen zien buitenlanders niet als echt, en beseffen niet hoe diep hun regering een deel van het mensenras tegen hen in het harnas jaagt. Wij zijn best aardige mensen die er meestal geen idee van hebben hoe bullebakkerig wij op vreemden overkomen. Tot nu hadden we geen ervaring opgedaan met wat de VS-regering anderen zo vaak aangedaan heeft. (…) Een juist begrip zou ons kunnen leren hoe we kunnen vermijden, vijanden te maken. Dit vermijden is de beste landsverdediging, beter dan één die met een budget van 300 miljard dollar het WTC niet kon verdedigen. De VS is nu een wereldrijk dat zichzelf als een universele weldoener beschouwt en verbaasd is wanneer buitenlanders dat anders zien. Vroegere rijken hadden niet deze begoocheling, tegelijk te kunnen heersen en geliefd te zijn.”

Religie

Van oudsher wil links via de politiek de wereld veranderen, terwijl rechts de rol van de politiek wil beperken. Bovendien beschouwt rechts de politiek als de bovenbouw van diepere culturele feiten, daar waar links de politiek als veruitwendiging van economische machtsverhoudingen ziet. De paleoconservatieve pers besteedt daarom veel aandacht aan bredere cultuurvraagstukken, ondermeer aan de verdediging van de religie tegen het secularisme en van de geloofsleer tegen allerlei slappe modetrends in de hedendaagse kerken.

De katholieke en orthodoxe tradities blijken de voorkeur te krijgen boven het protestantisme. Chronicles gaat regelmatig in op de fouten van de Evangelische herlevingsbewegingen met hun sentimenteel élan wars van alle ernstige doctrine. Bijvoorbeeld, de Evangelische frontorganisatie Promise Keepers wil de huwelijkstrouw bevorderen en verweeft daarbij nogal wat moderne pop-psychologie met de christelijke moraal. Zo moedigt zij mannen aan om veel met elkaar te praten over hun huwelijksleven, zelfs over hun bedgeheimen. Welnu, merkt Fleming op, het is evident onridderlijk om de oeh’s en aah’s van je geliefde vrouw te grabbel te gooien.

Traditionele religie heeft vooral dit voor op het simplistisch en geëxalteerd “Jesus loves you”-gedoe: zij kent een centrale plaats toe aan een leerstuk dat in de Bijbel niet ontwikkeld en daarom door bijbelvaste protestanten niet erkend wordt, namelijk de natuurwet. Deze notie, vooral ontwikkeld door Thomas van Aquino, verklaart waarom in de VS het katholicisme als conservatiever geldt dan het protestantisme. Zo getuigt Sobran: “Katholiek worden appelleerde aan mijn reactionaire instincten. De katholieke doctrine die mij het meest aantrok was de Natuurwet – een permanente morele wet, kenbaar los van de openbaring doch daarmee in overeenstemming, oud en eeuwig en weerstandig tegen elke moderne gril.” De natuurwet, kern van het blijvende, onberoerd door de “vooruitgang”, is de natuurlijke basis van het conservatisme.

Christelijke politiek, dat betekent voor de conservatieven, zowel neo’s als paleo’s, niet het vaag-linkse conformisme van de softies die zich alleen de Bergrede en het voorbeeld van de “eerste christenen” willen herinneren, met lichtzinnige besluiten van het type: “Christus was de eerste communist”. Wel het rijpere politieke inzicht van een Augustinus of een Thomas van Aquino, en de encyclieken van de pausen uit de moderne periode. Nu de meeste kerken met de dominante ideologische wind meedraaien, wijzen de conservatieven erop dat Christus dat niet deed, en dat hij in het vigerende linksliberale systeem evenzeer een teken van tegenspraak zou zijn als destijds.

De geloofsleer is echter één zaak, het beleid van de reëel bestaande kerken een heel andere. Niemand kan ernaast kijken dat praktisch alle kerken in de VS met de linkse opiniewind meegedraaid zijn. Sommigen engageren zich daarom binnen hun kerk voor de terugkeer naar de oude waarden, de Latijnse mis en dergelijke. Wijlen Sam Francis was in paleoconservatieve kringen een van de weinigen die de keuze voor het christendom zelf in vraag durfde stellen. Als politiek commentator hield hij zich buiten ideologische speculaties over de vraag of het evangelie in essentie links of rechts is. Hij stelde alleen vast dat het christendom eeuwenlang de westerse samenleving geschraagd heeft, maar dat het in de twintigste eeuw een factor van ontbinding en afbraak geworden is. Dat bracht hem dichter bij de racistische stroming, die religie vooral instrumenteel ziet: het christendom van de arbeidsethos, de grote gezinnen en de koloniale expansie was goed, maar het christendom dat bij Europeanen alle zelfrespect en zelfverdediging afkeurt, is gewoon schadelijk.

Het einde?

Toen Pat Buchanan in 1996 tijdens de Republikeinse voorverkiezingen goed scoorde, leek het uur van het paleoconservatisme aangebroken. Het partij-apparaat was echter niet verontrust. Toen hij de partij verliet en in de presidentsverkiezingen van 2000 amper 1% van de stemmen haalde, leek dit het failliet van het paleoconservatisme te bevestigen.

In bredere conservatieve kring bestaat inderdaad een sterk pessimisme over de mogelijkheid om “het land terug te nemen”. Randgroepen spreken al van separatisme als oplossing, redden wat er te redden valt in aparte staatjes. Sam Francis waarschuwde daartegen: het is energieverspilling en zal tot niets leiden behalve dan tot het fragmenteren en verspillen van energie en uiteindelijk tot demoralisering van teleurgestelde activisten. Wat wel nut heeft is een maatschappelijk separatisme, zelforganisatie buiten de structuren van het establishment. Voorbeeld bij uitstek is het snel aan populariteit winnende homeschooling: de opvoeding van je kinderen onttrekken aan de overheid, en het gezin (of een samenwerkende groep gezinnen) herstellen in de rol van opvoedingseenheid.

In november 2001 richtte Thomas Fleming zich in een bijzonder voorwoord aldus tot de Chronicles-lezer: “Er bestaat volstrekt geen kans dat de gewone Amerikanen ooit de macht zullen heroveren voor een voldoende lange tijd om het tij te keren tegen het multiculturalisme, positieve rassendiscriminatie of (…) de roep om verontschuldigingen en herstelbetalingen. De anti-Amerikanen in beide partijen hebben bovendien de Amerikaanse soevereiniteit vernietigd door hun verliefdheid op de economische en politieke globalisering. (…) Het feest is voorbij, het is tijd om het einde vast te stellen. De strijd voor de Amerikaanse toekomst daarentegen is pas begonnen. (…) De Amerikanen hebben nog vele opties, al is geen enkele daarvan een politieke. Sommigen zullen bij hun biertje zitten wenen, anderen zullen hun leven vergooien aan haat zoals de White Power-bewegingen. Maar enkelen zullen dapper genoeg zijn om de toekomst onder ogen te zien en te beseffen dat de Westerse mens dit allemaal al eens eerder meegemaakt heeft en erin geslaagd is om enkele kostbare dingen uit de ruïnes te redden.”

Vier conservatieve programmapunten
(geformuleerd door Joe Sobran in Sobran’s, 5/1999, p.12)

“Hoe zou een echte conservatieve agenda eruit zien? Zijn eerste doel op lange termijn zou zijn, de centrale regering in te perken tot haar grondwettelijke bevoegdheden – dus een heel aantal wetten afschaffen eerder dan er nieuwe op te stapelen. (…)

“Een tweede doel moet zijn, de individuele inkomensbelasting af te schaffen, die de enorme groei van de federale macht bekostigd heeft. Zulke belasting komt immers neer op ‘onvrijwillige dienstbaarheid’, verboden door het Dertiende Amendement – en even fout wanneer we onvrijwillig de staat dienen in plaats van een privé-meester.

“Ten derde moeten conservatieven ernaar streven om de regeringscontrole over het onderwijs af te schaffen. (…) Laïcistisch staatsonderwijs ontzegt kinderen godsdienstonderricht en religieuze moraal, en is het hoofdwapen van de moderne staat tegen de christelijke beschaving.

“Ten vierde moeten conservatieven het militarisme verwerpen. Uitgaven voor ‘landsverdediging’ overtreffen verre elke nood aan verdediging en zijn de hoofdreden waarom Amerikanen vandaag teveel belastingen betalen. Oorlog is ongrondwettig tenzij voor ‘de gemeenschappelijke verdediging van de Verenigde Staten’. Steun aan oorlog moet niet verward worden met patriottisme. Conservatieven moeten er niet voor terugschrikken om ‘isolationisten’ genoemd te worden – de linkse term voor de vaderlandslievende wereldbeschouwing van Washington en Jefferson, die buitenlandse avonturen genre de Joegoslavische oorlog verwierpen. Vriendschap met andere landen, ja. Militaire allianties, nee.

“Als dit alles verwezenlijkt kan worden, dan zullen de Amerikanen opnieuw de vrijheid genieten die voor hun voorouders een vanzelfsprekend geboorterecht was Alleen al het nastreven van zulke agenda zal gewone Amerikanen helpen om te denken zoals hun voorouders en zich te verzetten tegen inbreuken op hun vrijheid.”

mardi, 27 janvier 2009

Amerika, Irak en Afghanistan

Amerika, Irak en Afghanistan

Geplaatst door yvespernet op 24 januari 2009

Obama heeft steeds gezegd dat hij een grotere prioriteit aan Afghanistan zou geven, wat hij nu ook lijkt te doen. Zeker als we de laatste berichten lezen:

http://www.breitbart.com/article.php?id=CNG.f0535773d1a3f8152cda2b8c05239f06.571&show_article=1

Six more bodies were recovered from the rubble of an Al-Qaeda den hit by a suspected US missile, pushing the death toll in two separate strikes to 21, security officials said Saturday.

“Six bodies of local tribesmen were found in the rubble of the house which was destroyed in a US missile strike on Friday just outside the town of Mir Ali in North Waziristan district,” the official said. On Friday officials said eight people including five foreigners — Pakistani officials use the term “foreigners” to describe Al-Qaeda militants — died in the missile strike at the house of a pro-Taliban tribesman near Mir Ali.

http://www.breitbart.com/article.php?id=CNG.218ce0f638cd0dae6e3387b8ce74033a.4a1&show_article=1

Up to 20,000 US Marines could be deployed to Afghanistan after an expected Marine withdrawal from Iraq within six to eight months, Marine Commandant James Conway said Friday. “The time is right for Marines to leave Iraq,” the top Marine officer said, reflecting on the improved security situation there.

Niet dat de Amerikanen een duurzaam stabiel Irak achterlaten. Zij laten vooral een regering achter die erin geslaagd is om met geld en door het afstaan van haar macht aan lokale milities haar basis te verbreden. Vaak loop dit machtsverdeling ook totaal op een manier die allesbehalve degelijk is. Bv de beslissing van Iraaks premier Maliki om stammenraden op te richten die aan bagdad verantwoording afleggen, maar niet aan de lokale overheden. Tot zover de pogingen tot een federaal 

Irak. Of die basis houdbaar is op lange termijn is nog maar de vraag. Het Leger van de Madhi van Muqtada al-Sadr bestaat nog steeds.

Maar de echte puinhoop is Afghanistan. Daar is de ondergang van de Taliban al meerdere keren voorspeld: “Afghan insurgents ‘on brink of defeat’ Missions by special forces and air strikes byunmanned drones have “decapitated” the Taliban and brought the war in Afghanistan to a “tipping point”, the commander of British forces has said. (http://www.telegraph.co.uk/news/newstopics/onthefrontline/2062440/Afghanistan’s-Taliban-insurgents-’on-brink-of-defeat’.html) ” Andere feiten spreken dat dan weer tegen: “KABUL: Taliban insurgents have mounted their most serious attacks in six years of fighting, an ambush on French troops Tuesday that killed 10 soldiers and wounded 21, according to military officials, and a complex attack Monday night on a U.S. military base with several suicide bombers. (http://www.iht.com/articles/2008/08/19/asia/afghan.php)

President Karzai is de facto ook niet meer dan de burgemeester van Kabul, over de rest van Afghanistan regeert hij gewoon niet. Het Afghaanse politiesysteem is doordrenkt van corruptie, het leger is gedemoraliseerd en te klein en ook corrupt. Er zijn 70.000 Afghaanse soldaten op een bevolking van 32 miljoen, zeer weinig als je bedenkt dat het land de facto in een burgeroorlog zit. De Taliban opereren weer op ongeveer 75% van het Afghaanse grondgebied. Tenzij de Afghani zelf willen, zal Afghanistan geen vrede kennen. Pashtun, de grootste etnische groep met 42%, hebben reeds de troepen van Alexander bevochten en zijn een volk van krijgers. Noch Alexander, de Sovjets, de Timuriden, de Britten of welk volk dan ook heeft hen onder de knoet gekregen. Amerika zal hier ook niet in slagen.

Benieuwd hoe Obama dit wil gaan oplossen…

lundi, 26 janvier 2009

Obama: dernier président de l'hyperpuissance américaine?

 

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Obama : dernier président de l'hyperpuissance américaine ?

http://www.polemia.com

L’élection d’Obama a été présentée comme un événement mondial majeur. Mais elle annonce sans doute davantage la fin de l’hyperpuissance américaine que son rebond.

Explications :

Une pyramide de dettes

La domination américaine repose sur sa puissance militaire, qui elle-même repose sur sa puissance économique. Or ce qui caractérise l’économie américaine aujourd’hui, c’est une pyramide de dettes et de déficits.

Le déficit budgétaire américain devrait atteindre en 2008/2009 (selon « Le Monde » du 9 janvier 2009) 1200 milliards de dollars, soit 8,2% du produit intérieur brut (PIB). Or le futur plan de relance d’Obama pourrait coûter jusqu’à 775 milliards de dollars supplémentaires, sur deux ans ; ce qui devrait porter le déficit budgétaire américain, en 2009, à 12% du PIB, ce qui est un chiffre exorbitant.

Ce surendettement public viendra créer une nouvelle bulle financière et empêchera le désendettement des Etats-Unis, dont la dette totale (ménages, entreprises, secteur financier, secteur public) atteignait déjà le niveau record de 360% du PIB en juin 2008 (selon « Le Monde » du 13 janvier 2008).

L’autre grand déficit américain est encore plus profond et plus spectaculaire : depuis la chute de l’Union soviétique, c'est-à-dire depuis 1990, la balance commerciale des Etats-Unis est déficitaire. Ce déficit s’est élevé en 2007 à 713 milliards de dollars soit 5,1% du PIB (source : US Bureau of Economic Analysis et US Bureau of Labor & Statistics).

D’un côté, le déclin des revenus financiers, de l’autre la politique gouvernementale de relance par la consommation (1000 dollars de bonus pour 85% des contribuables) risquent de retarder la purge nécessaire et donc de maintenir le besoin de financement de l’Amérique par le reste du monde : jusqu’à quand ? Alors même que la Chine qui finance les déficits américains commence à montrer des signes d’inquiétude.
(http://www.polemia.com/article.php?id=1836)


Un pays en voie de tiers-mondisation

L’identité américaine a été structurée par la culture WASP : White Anglo Saxon Protestant. Or les Américains de cette origine-là sont en passe d’être minoritaires. En 2007, sur 298 millions d’Américains seuls 196 millions sont « blancs non hispaniques » (européens et chrétiens et pas seulement anglo-saxons et protestants). Mais on dénombre aussi 37 millions de Noirs, 13 millions d’Asiatiques et 45 millions d’Hispaniques (catégorie linguistique et pas seulement ethnique).

Ce sont d’ailleurs ces minorités-là qui ont porté Obama au pouvoir. Mais elles éloignent l’Amérique du monde européen pour la rapprocher du tiers-monde, ce que redoutait le penseur conservateur Samuel Huntington, peu avant sa disparition (http://www.polemia.com/article.php?id=1392).

La montée de la pauvreté est un autre phénomène majeur de l’évolution américaine ; elle est liée notamment à la large ouverture des frontières à l’immigration voulue par l’hyperclasse mondiale pour abaisser le coût de la main-d’œuvre, notamment dans les services à la personne.

Le nombre de pauvres (défini selon des critères objectifs par l’administration américaine) qui a constamment baissé de 1945 à 1973 a repris sa progression depuis cette date, passant de 23 millions en 1973 à 38 millions en 2007, soit 12,5% de la population. Et l’ampleur de la récession à venir conduira probablement à faire progresser le nombre de pauvres jusqu’à 15% ou 18% de la population.

Deux phénomènes pèseront lourd : l’augmentation du chômage – plus de 2,6 millions de chômeurs de plus en 2008, chiffre record depuis 1945 (« Les Echos », 9 janvier 2008) ; l’augmentation du nombre des faillites personnelles liées à la crise immobilière.

Là aussi, la situation des Etats-Unis est notablement différente de celle des autres pays : le taux de grande pauvreté relative (personnes qui disposent de moins de 40% du revenu médian) s’élève à 11,4% aux Etats-Unis contre seulement 5,6% dans trente pays de l’OCDE et 2,8% en France.
(http://www.census.gov/prod/2008pubs/p60-235.pdf).


Une société hypercarcérale

Selon le ministère américain de la Justice, au 31 décembre 2007 il y avait 2.293.157 détenus aux Etats-Unis dans les prisons fédérales ou locales.

Les Etats-Unis ont ainsi un taux de détention qui approchait, en 2005, de 737 pour 100.000 habitants : taux supérieur à celui de la Chine, de la Russie (606) ou de l’Afrique du Sud (335).
http://www.statistiques-mondiales.com/taux_de_detention.htm

Ce chiffre s’explique notamment par la surdélinquance et la surdétention des Noirs américains. Le monde a applaudi à l’élection, à la tête des Etats-Unis, d’un « Noir » (en fait un métis se déclarant Noir dans les statistiques officielles). Mais ce phénomène politico-médiatique ne doit pas faire oublier qu’aux Etats-Unis :

– il y a davantage d’Afro-américains en prison qu’à l’université (source : UNESCO, courrier n°1, octobre 2002) ;
http://portal.unesco.org/fr/ev.php-URL_ID=6587&URL_DO...
– il y avait, fin 2007, 3138 hommes noirs purgeant une peine de prison après condamnation pour 100.000 hommes noirs ; en prenant en compte la prison préventive, de l’ordre de 4% des Afro-américains de sexe masculin vivent derrière les barreaux ;
http://www.ojp.usdoj.gov/bjs/prisons.htm#findings#findings
– en conséquence la probabilité pour un homme noir de passer un séjour en prison au cours de sa vie est de 28,5% (Sourcebook of Criminal Justice Statistics:http://www.albany.edu/sourcebook/1995/pdf/t62.pdf).

En fait la société multiraciale américaine, donnée en exemple au monde, est une société hypercarcérale. La prison est l’instrument de régulation de la « diversité ».


Les fragilités d’Obama

Obama hérite donc d’une situation précaire : un pays endetté, économiquement en récession, socialement en crise ; un pays qui ne parvient pas non plus à assurer une sécurité satisfaisante à sa population malgré le déploiement du premier système carcéral mondial.

La situation d’Obama est d’autant plus précaire qu’il dispose de peu de marges de manœuvre : il n’a été élu que sur la base d’importantes promesses :

– économiques, aux groupes de personnes qui ont financé sa campagne (Wall Street, l’immobilier et l’industrie automobile notamment) ;
– géopolitiques, au lobby israélien qui l’a médiatiquement ménagé ;
– sociales, à ses électeurs des catégories populaires.

Les marges de manœuvre d’Obama sont d’autant plus réduites que, issu de la machine démocrate de Chicago, il est vulnérable aux affaires :

 

 

– Richard Daley, le maire de Chicago, héritier de la dynastie Daley, l’a soutenu à ses débuts ;
– le gouverneur démocrate de l’Illinois, Blagojevich, a voulu vendre au plus offrant le siège de sénateur de Barack Obama rendu vacant par son élection à la présidence ;
– le futur secrétaire général de la Maison-Blanche, Rahm Emmanuel, a été mis en cause dans cette affaire par des écoutes du FBI ;
– « Tony » Rezko, ancien patron des logements sociaux de Chicago, aujourd’hui en prison pour malversations financières, a réalisé des transactions immobilières avec Obama ;
– Richardson, le gouverneur (hispanique) du Nouveau Mexique, qui avait été désigné par Obama comme secrétaire d’Etat au commerce, a dû renoncer à son poste en raison des accusations de corruption qui le frappent.

Rarement une administration américaine a débuté son mandat dans un tel climat d’affaires.

La question qui se pose est la suivante : Obama a-t-il bénéficié des puissants soutiens financiers et médiatiques qui lui ont permis d’être élu malgré ou à cause des faiblesses de son entourage ? En clair : n’a-t-il pas été choisi justement parce qu’il serait facile à « tenir » ? Obama ne court-il pas le risque, s’il s’éloignait trop des préoccupations de ses grands soutiens, de s’exposer à la procédure d’« impeachment » utilisée deux fois au cours des quarante dernières années ? Avec succès contre Nixon (Watergate), sans aboutir contre Clinton (Monicagate).

Obama, la fin d’un monde ?

Les médias français ont voulu voir dans l’élection d’Obama le début d’un monde nouveau.

Il se pourrait que ce soit plutôt la fin d’un monde ancien. Celui de l’exubérance irrationnelle. Exubérance irrationnelle de l’hyperpuissance américaine. Exubérance irrationnelle de la dette et de la finance de marché. Exubérance irrationnelle de l’idéologie antiraciste faisant d’un obscur politicien de Chicago une icône mondiale. Pour le meilleur ou pour le pire ?

Polémia a publié une vingtaine d’articles concernant le nouveau président des Etats-Unis Obama. Des lecteurs peuvent les consulter à partir de notre moteur de recherche en frappant « Obama ».

 

Polémia

 

 

dimanche, 25 janvier 2009

L'Amérique latine en rébellion


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L'AMÉRIQUE LATINE EN RÉBELLION
Mouvements antisystémiques et mort de la politique moderne
Carlos Antonio Aguirre Rojas

Quelle est aujourd'hui la situation de l'Amérique latine harcelée par le maccarthysme des Etats-Unis, en contexte de crise économique, sociale, politique et culturelle que traverse le monde entier ? Quel rôle jouent les nouveaux mouvements : néozapatistes mexicains, Sans Terre du Brésil, piqueteros argentins, communautés indigènes de Bolivie et d'Equateur ?

ISBN : 978-2-296-06818-6 • novembre 2008 • 158 pages
Prix éditeur : 15 € / 98 FF

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samedi, 24 janvier 2009

Les "Millenarians" américains, principal soutien à Israël

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Les “Millenarians” américains, principal soutien à Israël

Entretien avec Richard Melisch

Q.: Monsieur Melisch, les Etats-Unis pourront-ils se détacher bientôt de la tutelle du lobby pro-israélien?

RM: Il n’y a pas que le lobby pro-israélien qui influence depuis longtemps la politique proche-orientale des Etats-Unis. Cette politique est déterminée par des éléments bien plus radicaux, qui se définissent comme “sionistes chrétiens”. Ils résident principalement dans les états du sud-ouest des Etats-Unis; on les appelle également les “Millenarians”, un courant qui compte 55 millions d’âmes. Ce sont des protestants, venus au départ de toutes les factions du protestantisme comme les baptistes, les luthériens, les episcopaliens, etc., mais qui, à la différence de leurs coreligionnaires qui ne sont pas “millénariens”, sont fermement convaincus que Jésus Christ, en chair et en os, descendra des cieux pour atterrir à Jérusalem, non pas dans un futur lointain, mais très bientôt. A partir de Jérusalem, le Christ livrera la bataille d’Armageddon, où les méchants seront annihilés. Alors commencera son “Royaume de mille ans”. Cette croyance au retour charnel du Christ à Jérusalem implique, pour ces “sionistes chrétiens” et ces “millénariens”, que Washington doit soutenir les sionistes juifs de l’Etat d’Israël, afin que la “terre sainte” soit débarrassée de tous les “sombres terroristes”, agents du “Mal”, avant l’arrivée du Christ. George W. Bush est l’un de ces 55 millions de “Millenarians”.

Quoi qu’il en soit, le lobby pro-israélien et les zélotes chrétiens, interprètes fanatisés de l’Ancien Testament, excerceront encore leur influence pendant quelques années sur l’établissement politique américain, dominé depuis 1776 par les WASP (“White Anglo-Saxon Protestant”). Mais, inéluctablement, le “God’s own Country” ne pourra plus être sauvé: le plus grand danger qui le guette n’est pas une “arme de destruction massive”, iranienne ou autre, mais relève des fluctuations démographiques. Vu le développement démographique exponentiel que connaissent les minorités non-WASP, les Américains blancs ne seront plus, vers 2040, qu’un des trois grands groupes ethniques du pays, à égalité avec les “Hispanics” et les Afro-Américains. Rien qu’au cours de ces cinq dernières années, cinq états de l’Union ont subi une mutation ethnique, minorisant les Blancs et hissant un des deux autres grands groupes au statut de composante ethnique majoritaire.

Les rapports majorité/minorité vont donc changer tant dans les villes que dans les campagnes, tant au Sénat qu’au Congrès, où de nouvelles coalitions donneront le ton, en toute légitimité démocratique. Il est très peu probable qu’un “Congrès” américain, dominé par des “Hispanics” ou des Afro-Américains, accepte, dans le futur et indéfiniment, de payer les milliards de dollars annuels que versent les Etats-Unis à Israël. Cette évolution est déjà perceptible dans ses premières manifestations, encore jugées anodines: il y a trois ans, un député du Congrès s’est emparé du microphone et a tenu son discours en langue espagnole. Un grand silence règnait dans la salle. Personne n’a protesté.

(extrait d’un entretien accordé au DNZ, n°4/2009, Munich; trad. franç.: Robert Steuckers).

Les thématiques de l’entretien correspondent à celles développées par l’auteur dans son ouvrage de référence: “Der letzte Akt – Die Kriegserklärung der Globalisierer”, Hohenrain, Tübingen, 413 pages, 19,90 Euro. 

 

Der letzte Akt: Die Kriegserklärung der Globalisierer
[Hohenrain]
 

Der letzte Akt: Die Kriegserklärung der Globalisierer

 

  • Gebundene Ausgabe
  • Verlag: Hohenrain; Auflage: 1 (Juli 2007)
  • Sprache: Deutsch
  • ISBN-10: 3891800800
  • ISBN-13: 978-3891800805

Über das Produkt
In diesem Buch über den Angriffskrieg und die Schlußoffensive der Globalisierer gegen alle Völker der Welt kommt der Verfasser ohne Fragezeichen aus, ohne Herumtasten hinter finsteren Kulissen der Weltpolitik, ohne Verweis auf alle möglichen und unmöglichen Verschwörungstheorien, denn die Kriegserklärung liegt jetzt schriftlich vor. Die Betreiber der Welteroberung durch Globalisierung haben sich selbst enttarnt: Ihre Allianz von Pentagon und Wall Street ist so siegessicher, daß sie ihrem Chefstrategen, dem Clausewitz der Globalisierer erlaubte, sowohl ihre Welteroberungspläne als auch die dazu führenden Strategien zu veröffentlichen. Ihr terroristischer Feind ist ausgemacht: Es sind die Nationalen. Die Forderung der Globalisierer lautet deshalb klar und deutlich: Kill them!, Tötet Sie!

 

Rückentext:

In diesem Buch über den Angriffskrieg und die Schlußoffensive der Globalisierer gegen alle Völker der Welt kommt der Verfasser ohne Fragezeichen aus, ohne Herumtasten hinter finsteren Kulissen der Weltpolitik, ohne Verweis auf alle möglichen und unmöglichen Verschwörungstheorien, denn die Kriegserklärung liegt jetzt schriftlich vor. Die Betreiber der Welteroberung durch Globalisierung haben sich selbst enttarnt: Ihre Allianz von Pentagon und Wall Street ist so siegessicher, daß sie ihrem Chefstrategen, dem ›Clausewitz‹ der Globalisierer erlaubte, sowohl ihre Welteroberungspläne als auch die dazu führenden Strategien zu veröffentlichen. Ihr ›terroristischer‹ Feind ist ausgemacht. Es sind die Nationalen. Die Forderung der Globalisierer lautet deshalb klar und deutlich: »Kill them!« Tötet sie! 

Klappentext

Die Globalisierer sind schon so überheblich und siegessicher, daß sie ihrem Chefstrategen Thomas Barnett erlaubten, ihre Pläne und Strategien zur Eroberung der Welt zu veröffentlichen. In Der Letzte Akt ist nachzulesen, wie die übermächtige Allianz von Wall Street und Pentagon zustande kam, die mit der Umsetzung der Welteroberung durch Globalisierung beauftragt wurde, welche Gebote sie erläßt, welche Endziele sie verfolgt. 

Die Globalisierer scheuen sich nicht, offen einzugestehen, daß ihre Hausmacht USA ihre politische, militärische und wirtschaftliche Übermacht dem praktisch wertlosen US-Dollar verdankt, den sie den Völkern der Erde als Weltwährung aufzwang, daß sie zur Erzwingung neuer Kriege nicht zögern wird, einen neuen ›11. September‹ zu inszenieren und amerikanische Einsatzgruppen zur Liquidierung mißliebiger Politiker zu entsenden. Sie räumen ein, daß der Endsieg der Globalisierung nur dann erreicht werden kann, wenn ausnahmslos alle Völker, Konfessionen, Kulturen gleichgeschaltet, alle nationalen Grenzen niedergerissen, alle sozialpolitisch und volkswirtschaftlich gebotenen Schranken und Einschränkungen beseitigt worden sind. 

Sie fordern die Vermischung aller Völker, da mit die neu entstehenden Massen von Humanressourcen mobil, flexibel und vor allem widerstandslos den Befehlen ihrer globalen Herren folgen mögen. Sie streben nach einem einzigen Ideal, einem einzigen irdischen Lohn, nämlich nach dem Erwirtschaften des maximalen Profites. Sittliche Werte kennen sie nicht. 

Sie rechnen mit dem Widerstand von ›Schurkenstaaten‹ samt ihren unbelehrbaren, ewiggestrigen, nationalen politischen Führern, die noch an Werten und Traditionen hängen, und von glaubensfanatischen ›Terroristen‹, das sind all jene, die weder bereit sind, ihre Natur-, Kultur- und Bodenschätze dem ›freien Spiel des Weltmarktes‹ auszuliefern, noch auf das Überleben ihrer Völker als freie und eigenständige Nationen zu verzichten. Solchen nationalen Widerstand wollen die Globalisierer mit allen Mitteln brechen. 

Melisch beschreibt die Gefahren, die von den politischen und militärischen Krisenherden ausgehen, wo fanatische Weltmachtbesessene am Ruder sind, die unbedingt neue Kriege anzetteln wollen, um die Entscheidungsschlacht Armageddon zu erzwingen und dabei freudig in Kauf nehmen, daß sie sich selbst, ihr Land und unseren Planeten in die Luft jagen könnten.

Die Globalisierer glauben, daß sie knapp vor ihrem Endziel stehen. Doch mit jeder weiteren Drehung der Globalisierungsdaumenschraube wächst der Widerstand vieler Völker und ihrer nationalbewußten Führungspersönlichkeiten. Nicht so in den Mitgliedsstaaten der Europäischen Union, wo zwar die EU-Verdrossenheit der Bürger stark ansteigt, eine Bereitschaft zum Widerstand jedoch praktisch kaum erkennbar ist. Im letzten Kapitel verweist Melisch auf mögliche Lösungen und dringende Kurskorrekturen. 

Über den Autor:

RICHARD MELISCH ist 1934 in Paris geboren, wohin es seinen Vater, einen ehemaligen k.u.k. Offizier, nach dem Ersten Weltkrieg verschlagen und wo dieser eine Pariserin geheiratet hatte. Die Schulbänke hat er in Paris und Graz gedrückt. Einige Jahre verbrachte er in Brasilien, in Hamburg und in Nordamerika. 1963 wird er von einem österreichischen Unternehmen nach Beirut entsendet, wo ihm die Vertretung für die arabischen Länder des Nahen Ostens übertragen wird. Nach 12 Jahren machte er sich selbständig. 19 Jahre lang hat er von Beirut aus die umliegenden arabischen Länder bereist und 11 Jahre von Dubai und Kuwait aus die Golfstaaten.

 

 

Diez a desechar: las normas de Bush que Obama deberia eliminar

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Diez a desechar: las normas de Bush que Obama debería eliminar

 

Emily Bazelon/Chris Wilson
Slate

 

 

Obama ya ha tomado la primera decisión (una de las más esperadas): suspender los juicios en Guantánamo. Aún así, le quedan unas cuantas órdenes ejecutivas de Bush que debería desechar inmediatamente.

Los presidentes recién nombrados usan, a menudo, nuevas normas para encauzar su estrenada Administración. En eso sentido está actuando ahora Obama. Pero, si bien estos mandatos pueden dictarse unilateralmente, también pueden ser desechadas con igual facilidad. El pasado otoño, Slate recopiló una lista del las 10 órdenes ejecutivas firmadas por George W. Bush que el nuevo presidente debería desestimar rápidamente. Reproducimos la lista más abajo.

El presidente Barack Obama ha llegado con una pluma con superpoderes para firmar órdenes ejecutivas. Sin negociar con el Congreso para aprobar una ley, o sin siquiera pasar por el período de reflexión y comentarios que precede a una nueva ley federal, el nuevo residente de la Casa Blanca puede cambiar la música con la que bailan las agencias federales. Ahora él es el Ejecutivo y su función también pasa por ahí: por ejecutar decisiones. Se prevé que su mano zurda firme hoy la primera de sus órdenes ejecutivas: el cierre de la prisión en la base naval de Guantánamo.

¿Cuál es, entonces, el mayor daño que ha causado el presidente Bush él solito? Al reunir una lista de las 10 'mejores' (o peores) de entre las 262 órdenes ejecutivas de la Administración de Bush, hemos indagado en algunos objetivos familiares, como su iniciativa basada en la fe de malversación de fondos dedicados a la investigación sobre células madres. También nos damos cuenta de que algunos de los momentos de Bush de los que aquí nos quejamos no llegaron en forma de orden ejecutiva. La reciente tentativa de forzar a las clínicas de planificación familiar a certificar que sus empleados no tendrán que asistir con ningún procedimiento que consideren objetable, por ejemplo, tomó la forma de una ley federal. Lo mismo ocurrió con las decisiones de la Administración de dedicar franjas nuevas de terreno público para la tala de árboles y la minería.

También nos gustaría ver revocadas esas leyes, pero aquí hemos decidido ceñirnos a las órdenes ejecutivas por su reconfortante simplicidad. Si se las puede conjurar con un simple trazo de pluma, también se las puede hacer desaparecer rápidamente (los presidentes no muestran muchas renuencias a la hora de eliminar los dictados de sus predecesores). Aquí está nuestra elección de las nueve órdenes que más merecen la goma de borrar presidencial llegada en enero, más una décima sugerida por los lectores.

Nº 1: Destruir el acta sobre Archivos Presidenciales

Lo que dice la orden: Con la Orden Ejecutiva 13233, la Administración Bush intentó destruir el Acta sobre Archivos Presidenciales celebrada en 1978 para asegurar que los documentos internos de la rama ejecutiva sean públicos y se conviertan, generalmente, en parte del archivo histórico. La propia ley de 1978 era un compromiso a favor de la privacidad en algunos aspectos: los archivos presidenciales no se revelan hasta 12 años después de que la Administración haya abandonado el despacho, y las peticiones de éstos están sujetas a los límites impuestos por el Acta de Libertad de Información, lo que significa que los documentos clasificados permanecen en secreto. La orden de Bush, en esencia, desechaba totalmente este intento de transparencia. Tras meses de obstrucción al acceso a documentos de la era de Reagan, el ex Fiscal General Alberto Gonzales, redactó una orden que da al presidente en curso, o al presidente cuyos archivos se solicitan, el poder de revisar una petición de documentos, sin límite de tiempo. Si el presidente dice que no, hay que ir a juicio para conseguir los archivos.

Por qué debería desaparecer: La Asociación Histórica Americana odia esta orden por una buena razón: pone los intereses de un presidente en secreto (para evitar molestias, revelaciones inconvenientes o lo que sea), por encima del interés público por entender acontecimientos pasados de importancia nacional. En 2007, un juez federal acabó con parte de la Orden Ejecutiva 13233 por entrar en conflicto con el Acta sobre Archivos Presidenciales (que tiene primacía sobre una orden presidencial, ya que es una ley promulgada por el Congreso). Aún así, hay partes de la orden que aún tienen vigencia. El proyecto que había en el Congreso para desecharla entera se ha quedado estancado. Obama no debería esperar al Poder Judicial o a la Asamblea legislativa: debería revocar esta orden él mismo, como prueba de que, una docena de años después de que haya dejado el despacho, no tendrá miedo de una revisión de su paso por Casa Blanca.

Nº 2: Bloquear la investigación sobre Células Madre

Lo que dice la orden: En agosto de 2001, Bush promulgó una ley que limitaba los fondos federales destinados a la investigación sobre células madre de embriones a las colonias ya existentes de tales células. Cinco años después, expidió el primer veto de su presidencia para rechazar la legislación creada por un Congreso Republicano para atenuar esas restricciones. La orden ejecutiva, promulgada el mismo día en que vetó la legislación por segunda vez, fomenta la investigación para encontrar formas alternativas de crear células madre pluripotentes. La orden da directrices al Departamento de Salud y de Servicios Humanos para que den prioridad a las investigaciones que respeten las directivas previas de Bush y dediquen los recursos a encontrar otros medios de crear células madre humanas.

Por qué debería desaparecer: Apoyar medios alternativos de crear células madre es una buena idea, sólo que no a expensas de dejar de apoyar las fuentes de células madre más inmediatamente disponibles, que se encuentran entre las líneas más prometedoras de investigación médica hoy en día. Realmente, hay esperanzas de que el debate sobre la destrucción de embriones humanos para reunir estas valiosas células que sirven para que todo finalmente sea puesto en tela de juicio. Los investigadores han encontrado maneras de retrasar el reloj en células de la piel adultas, reprogramándolas como si fueran células embrionarias. Pero esto es un proceso truculento que implica insertar nuevos genes, y aún no es una alternativa suficientemente válida a las células madre embrionarias. Mientras tanto, la orden de Bush está desviando fondos dedicados a las investigaciones que podrían esquivar finalmente sus preocupaciones éticas; los científicos han cultivado con éxito células madre auténticas sin dañar el embrión naciente. Tanto McCain como Obama apoyaron la legislación que habría debilitado las restricciones a la investigación de Bush cuando fue presentado al Senado en 2006 y en 2007.

Nº 3: Esquivar la Convención de Ginebra

Lo que dice la orden: Después de que el Tribunal Supremo cargase de nuevo contra los esfuerzos de la Administración de Bush para retener a los encarcelados en Guantánamo indefinidamente y sin cargos, surgieron dudas respecto a la legalidad del uso de las técnicas de coacción en interrogatorios por parte de la CIA (o de tortura, si pensáis que los ahogamientos simulados se pueden llamar así). Durante un tiempo, los excesos de la CIA en los interrogatorios se suspendieron. Pero entonces Bush promulgó la Orden Ejecutiva 13440 y los interrogadores volvieron a las andadas. La orden no es explícita respecto a las prácticas que permite (eso permanece clasificado), pero quizá pueda eludir aún la Convención de Ginebra contra los tratos humillantes y degradantes. Según The New York Times, el ahogamiento simulado está fuera de los límites, pero la privación de sueño puede no estarlo y la exposición al calor y frío extremos está permitida.

Por qué debería desaparecer: La Orden Ejecutiva 13440 parece una mejora de directivas previas para la CIA, como los memorandos del Departamento de Justicia escritos por John Yoo, que definían ajustadamente la tortura y las protecciones de Génova. (Según el nuevo libro sobre Cheney de Barton Gellman, la única técnica que Yoo rechazó en el campo legal fue la de enterrar vivo a un preso). Aún así, la orden ejecutiva deja la puerta abierta a técnicas que Estados Unidos no querría que se utilizaran contra sus soldados y esto es parte de los actos de la Administración de Bush que han dañado la autoridad moral de Estados Unidos en el extranjero. El historial de la Administración está tan deslustrado en este punto que el próximo presidente debería declarar que está acabando con esta orden, así podrá empezar de nuevo y aportar su propia política sobre los interrogatorios y la CIA.

Nº 4: Dar las llaves al vicepresidente

Lo que dice la orden: En 1995, el entonces presidente Bill Clinton promulgó una orden que facilitaba la desclasificación de documentos y cientos de millones de páginas de información sobre la Casa Blanca se cayeron de los archivos. En 2003, la Administración Bush también tomó aquí partido, presentando una enmienda a la orden de Clinton para dar capacidad al vicepresidente para clasificar lo que quisiera. La Orden Ejecutiva 13292 otorga al vicepresidente el mismo poder que tiene el presidente para clasificar documentos.

Por qué debería desaparecer: La Orden Ejecutiva 13292 mata dos pájaros de un tiro. Aumenta el alcance del secreto y de los poderes de la vicepresidencia. Como argumenta Byron York en la Nacional Review, "desde el comienzo de la Administración, Dick Cheney ha favorecido medidas que permitían a la rama ejecutiva mantener más cosas en secreto. En marzo de 2003 el presidente le dio la autoridad de hacerlo". Esto recuerda los esfuerzos de Cheney para evitar que los Archivos e Historiales Nacionales respetaran las mismas reglas que la información clasificada del Gobierno ya que pertenecen al vicepresidente. Cheney es conocido por querer que su oficina fuera una caja cerrada. La Orden Ejecutiva 13292 parece haber sido escrita expresamente para él. Esperemos que el próximo vicepresidente no quiera también mantener sus secretos hasta este punto. Pero el jefe debería eliminar esta preocupación revocando esta orden.

Nº 5: Carta blanca en Irak

Lo que dice la orden: Promulgada dos meses después de la invasión de Irak, esta orden ofrece amplia protección legal para las corporaciones de Estados Unidos que comercien con petróleo iraquí. La directiva de Bush, justificada como un medio de proteger los beneficios del oro negro de la zona, anula todo tipo de procedimiento judicial relacionado con el petróleo iraquí o con el recién creado Fondo de Desarrollo para Irak. La orden ejecutiva también declara como emergencia nacional abordar la amenaza a una reconstrucción pacífica de Irak, lo que Bush ha renovado cada año desde entonces, siendo la última en mayo de 2008.

Por qué debería desaparecer: Esta directiva es la base para todas las posteriores órdenes que Bush ha mandado ejecutar sobre Irak (ver Nº 6, debajo), así que es el mejor punto para comenzar a replegar los abusos de autoridad relativos a la guerra. A la vista de las muchas preocupaciones por el 'amiguismo' y el despilfarro de los contratistas en Irak, está justificado quitarles la impunidad legal cuando hay petróleo de por medio. Algunos organismos de control temían en principio que la orden podría usarse para evitar que la gente litigase por responsabilidad civil contra compañías que trabajan en Irak. Eso no ha llegado a ocurrir hasta ahora (Tom Devine, el director legal del Proyecto de Responsabilidad Financiera del Gobierno, dice que no ha visto la orden aplicada en ningún caso legal). Aún así, dado que Estados Unidos estará probablemente en Irak durante, al menos, 16 meses, no es tarde para inyectarle un poco de responsabilidad financiera a la contratación. Como el Proyecto de Responsabilidad Financiera escribió en su día, "el alcance del mandato de la orden ejecutiva con respecto al libre albedrío está limitado sólo por la imaginación". La orden es exagerada también; la resolución de las Naciones Unidas que apareció a la misma vez, y que fue reverenciada entonces como una gran victoria diplomática para Estados Unidos y Reino Unido, contiene una inmunidad legal más limitada para el comercio del petróleo en Irak.

Nº 6: Perseguir a los agitadores en Irak

Lo que dice la orden: Esta orden concede a la Administración el poder de congelar los activos de un grupo de gente abstracto pero ampliamente definido que amenaza la estabilidad de Irak. La lista de gente en el punto de mira incluye a cualquiera que haya propagado (o ayudado a propagar) la violencia en Irak en un esfuerzo de desestabilizar la reconstrucción. Lo más inquietante es que también se aplica a cualquiera que presente un "riesgo significativo de cometer" un futuro acto de violencia con tal fin. La orden, que se aplica a cualquiera en Estados Unidos o en el extranjero bajo el domino de Estados Unidos, declara también que "cualquier conspiración constituida para violar cualquiera de las prohibiciones establecidas en esta orden está prohibida". La orden parece reconocer que podría entrar en conflicto con las protecciones constitucionales, pero entonces afirma que los objetivos de sus disposiciones no necesitan ser notificados con antelación de que sus activos sean congelados.

Por qué debería eliminarse: La Quinta Enmienda tiene unas cuantas cosas interesantes que decir sobre la confiscación de la propiedad sin el debido proceso (concretamente, no puede hacerse). Aunque ésta no es, ni con mucho, la primera vez que la Administración de Bush ha pisoteado los derechos constitucionales en nombre de la seguridad nacional, esta orden, interpretada en líneas generales, podría apuntar a los manifestantes contra la guerra en Estados Unidos. El entonces portavoz de la Casa Blanca Tony Snow dijo en aquel momento que su fin era apuntar a terroristas e insurgentes, pero el lenguaje de la orden es más vago. Esta Orden Ejecutiva atrajo condenas de todas las direcciones ideológicas, desde el defensor de los excombatientes de los Swift Boat Jerome Corsi, a la Unión Americana por las Libertades Civiles (ACLU). Uno no necesita ser un defensor de las libertades civiles para ver el peligro de las difusas definiciones de la orden o preguntarse, en primer lugar, para qué necesitamos esa orden. Extra: al mes siguiente, Bush promulgó una orden similar, centrándose en las personas problemáticas del Líbano y sus partidarios. Ésa también puede desaparecer.

Nº 7: Ojos y oídos puestos en las agencias

Lo que dice la orden: Los presidentes recientes han dado muchas vueltas a cuánto control debería ejercer la Casa Blanca sobre la escritura de regulaciones federales, particularmente en áreas conflictivas como la política de medio ambiente. Como no sorprenderá a nadie, Bush se dejó caer del lado de la fuerte influencia de la Casa Blanca. Esta orden obliga a la designación de una persona en cada agencia federal como 'oficial de política regulatoria', con autoridad para vigilar el proceso de fabricación de leyes. Esto revisa en gran medida la orden ejecutiva de Bill Clinton de 1993 que concedía a las agencias mayor independencia regulativa respecto a la Casa Blanca (lo que anulaba dos de las órdenes ejecutivas de Reagan). Los defensores argumentan que es importante para la Administración el poder equilibrar la política regulatoria con los aspectos económicos y de negocios.

Por qué debería eliminarse: La Administración de Bush no ha mostrado reparos a la hora de interferir con las regulaciones federales, que normalmente eran asunto de los funcionarios, particularmente en el campo del medio ambiente, como los límites del ozono, según han señalado demócratas como el representante Henry Waxman, el presidente del Comité de Control y Reforma del Gobierno. Revocar la orden sería un paso para limpiar las agencias del hedor de las interferencias políticas. El nuevo presidente no debería mezclar desde el principio del proceso regulativo a las personas designadas políticamente con los funcionarios, requiriendo a un representante para supervisar cada agencia.

Nº 8: Dejar que los grupos religiosos decidan sobre la contratación

Lo que dice la orden: Además del par de órdenes ejecutivas de 2001 que animaban a los grupos religiosos a solicitar dinero federal para servicios sociales, la orden de Bush de diciembre de 2002 facilitaba que iglesias y sinagogas cogieran dinero dejándoles esquivar ciertas leyes antidiscriminación. Gracias a esta orden, los grupos basados en la fe pueden tomar fondos federales aunque rechacen contratar a gente que no profesa la misma fe que el grupo.

Por qué debería desaparecer: Como Timothy Noah señaló en Slate entonces, esto parece suficientemente sensible en un principio: "¿Por qué no se debería permitir a las organizaciones benéficas con fondos del gobierno que favorecieran a miembros de su propia religión a la hora de contratar, despedir y promover?" Pero aquí hay un par de problemas. El primero es que los grupos tienden a definir por ellos mismos quién se considera un buen baptista o un buen judío (¿qué pasa si deciden que alguien se queda fuera porque es gay, por ejemplo?). El segundo problema es que no está verdaderamente claro por qué las organizaciones benéficas católicas deberían poder contratar sólo a católicos para servir comida a los indigentes, si ese trabajo está siendo financiado por el Estado. En un debate en 'La Hora de las Noticias' con Jim Lehrer, Christopher Anders, de la Unión Americana por las Libertades Civiles (ACLU), formuló la orden así: "De lo que esto se trata es de crear un Derecho especial para algunas organizaciones que no quieren cumplir con las protección de los derechos civiles". James Towey, el entonces director de la Oficina de Iniciativas Comunitarias y Basadas en la Fe de la Casa Blanca, dijo "la pregunta es, '¿se pierde el derecho a contratar de acuerdo a sus creencias religiosas cuando se coge dinero federal?'" De cualquier forma en que se formule, la orden es una mala idea. Tanto John McCain como Barack Obama prometieron continuar con el financiamiento federal de los programas basados en la fe, pero Obama puntualizó que los grupos sociales que reciban el dinero no podrán contratar servicios sociales en base a la religión.

Nº 9: La panacea del combustible alternativo

Lo que dice la orden: Poco después de su discurso sobre el Estado de la Unión de 2007, en el que dedicó bastante tiempo a propuestas medioambientales, Bush firmó la Orden Ejecutiva 13423. Entre otras cosas, la orden obliga a las agencias federales a reducir en un 2% anual el uso de combustibles derivados del petróleo hasta 2015, mientras que han de incrementar el uso de combustibles alternativos en un 10% cada año. La orden también obliga a las agencias a reducir el consumo general de energía y comprar más vehículos híbridos.

Por qué debería desaparecer: En un primer vistazo, la directiva de Bush parece un paso en la dirección adecuada. Sin embargo, los dirigentes de California cuestionaron rápidamente la base ecológica de esta política. Producir combustibles alternativos, sostenían, puede resultar en un gran pico en las emisiones de gases invernadero, particularmente cuando se recoge petróleo de esquisto bituminoso y carbón. También hay dudas respecto a que la industria de los combustibles alternativos tenga la capacidad de cumplir los requisitos de la orden. Como publicó el Washington Post en un editorial, '¿De dónde pueden venir 20.000 galones de combustible alternativo?' Para complicar las cosas, el Tribunal Supremo promulgó dos meses después que la Agencia de Protección Medioambiental tiene autoridad para regular las emisiones de gases invernadero mediante el Acta de Aire Limpio, instando a Bush a promulgar otra orden ejecutiva que exigiera a varias agencias a definir líneas de acción para reducir las emisiones de los coches y camiones. La política energética responsable y robusta que debería estar en el primer lugar de la lista del próximo presidente (y del Congreso) necesitará metas realistas y una gran visión y entendimiento de los costes y beneficios de los combustibles alternativos.

Actualización del 3 de octubre de 2008

La semana pasada, Slate recopiló las nueve órdenes ejecutivas más odiosas promulgadas por George W. Bush, que la nueva Administración debe rechazar y pidió a los lectores que dieran una décima. De las enviadas, la más popular, con diferencia, ha sido la Directiva Presidencial 51 sobre la Seguridad Nacional, el plan de la administración de Bush para mantener el funcionamiento del Gobierno en caso de una crisis catastrófica. La política no es técnicamente una orden ejecutiva, pero la pasaremos. La directiva presidencial sobre la seguridad nacional es una prima lo suficientemente cercana y muy merecedora de revocación.

Lo que dice la orden: La parte pública de la Directiva Presidencial 51 sobre la Seguridad Nacional concede una amplia autoridad al presidente en caso de emergencia, afirmando explícitamente que "el Presidente dirigirá las actividades del Gobierno Federal para asegurar el Gobierno constitucional". El resto de la orden es más bien burocrático, nombrando a un coordinador de la continuidad nacional y una agencia directiva, como cabezas para desarrollar sus propios planes.

Pero eso no es todo. La Casa Blanca no sólo ha clasificado la mayoría de los anexos de la directiva, sino que ha rechazado mostrarlos a los miembros del Congreso en comités importantes. Como informó el Oregonian, la Casa Blanca puso trabas a los esfuerzos por acceder a las partes clasificadas de la directiva del representante Peter DeFazio, un demócrata de Oregón y miembro del comité de seguridad de la patria

Por qué debería desaparecer: Un plan para emergencias nacionales parcialmente clasificado sólo dispara el sentimiento premonitorio de que la Casa Blanca ha estado reservándose cada vez más poderes con la excusa de la seguridad nacional. Como escribió Ron Rosenbaum en Slate cuando se publicó la directiva, la confidencialidad da lugar a todo tipo de miedos respecto a los planes de sucesión que no sean los que da la Constitución, del estilo de los que Ronald Reagan supuestamente puso en funcionamiento. Por supuesto, las emergencias catastróficas necesitan un liderazgo centralizado y fuerte tras la desgracia. Pero cualquier política responsable para un escenario así debería ser transparente y de corta vida, centrada en la rápida recuperación de los pesos y contrapesos en el Poder Ejecutivo.

(Traducción de SI)

Obama y nosotros

 

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Obama y nosotros


Carta Maior



A partir de ahora ya podemos escribir la expresión que los norteamericanos progresistas mas deseaban escribir "el ex-presidente G.W. Bush". ¿Pero, qué viene ahora? ¿Será revertida la onda derechista que se apropió de los Estados Unidos hace cuatro décadas?

 

Desde la victoria de Richard Nixon en 1968, en plena guerra de Vietnam y de las mayores movilizaciones populares por los derechos civiles y contra la guerra que la historia del país había conocido, movilizando lo que él llamó como "mayoría silenciosa", los EUA vivieron un profundo y prolongado giro a la derecha que dura ya 40 años, una verdadera contrarrevolución conservadora. Sus puntos mas álgidos fueron los 5 mandatos (20 años) de Reagan y Bush, padre e hijo, que no fueron radicalmente cortados por los tres mandatos demócratas de Carter y Clinton sino apenas amainados.

 

Se produjo en la sociedad norteamericana, con esa contrarrevolución conservadora, una profunda transformación desde los consensos en relación a los valores éticos e ideológico-políticos, pasando por la composición de los Tribunales de Justicia hasta la orientación de los grandes medios y los temas prioritarios de investigación, para llegar al privilegio de las escuelas religiosas. La sociedad en su totalidad giró hacia la derecha. El momento esencial fue la campaña reaganiana de criminalización del aborto.

 

Del derecho de la mujer a disponer de su cuerpo y decidir libremente sobre su vida, se pasó a considerar el aborto un supuesto crimen; los conservadores asumían la "defensa de la vida" contra aquellos que estarían promoviendo la muerte de inocentes. De allí en adelante, en prácticamente todos los grandes temas contemporáneos, se desplazó el eje hacia la derecha. Un momento importante fue protagonizado por Clinton, que firmó formalmente el fin del Estado de bienestar social.

 

Los dos mandatos de G.W. Bush representaron el auge de la hegemonía derechista bajo el patrocinio de los llamados neocons y fundado en la doctrina bushiana de guerra permanente. Se reivindicaba, de la forma más sectaria, la idea de la "misión predestinada" de los Estados Unidos de implantar las "democracias" por todo el mundo, pero ahora a punta de bayonetas, y se añadía la promoción de las doctrinas más reaccionarias en los medios, en las escuelas y en las iglesias.

 

Si Obama pretendiera llevar a cabo una ruptura de esta tendencia, uno o dos mandatos no serían suficientes, dado el enraizamiento que el pensamiento conservador ha conseguido en la sociedad norteamericana. Pensemos que a pesar de la multitud de factores a su favor (apoyo de menos de 10% de los votantes a Bush, recesión económica, problemas graves en las guerras de Irak y Afganistán, apoyo de los mayores periódicos, de formadores de opinión importantes como Oprah, de Hollywood, con un desempeño muy bueno en la campaña) aún así, Obama tuvo 52% contra 48% de McCain.

 

Detengámonos aquí, en el cambio que puede suponer para Brasil y América Latina el mandato de Obama. Como se puede ver en las propias declaraciones de Obama y de la sra. Clinton, muchos enfoques conservadores han cristalizado en las posiciones del gobierno nortemericano más allá del gobierno de Bush. Si Obama quisiera llevar a cabo el cambio que prometió y que lo hizo resultar electo en la política internacional, tendría que ir mucho mas lejos de las tímidas medidas que promete.

 

Tener una relación de diálogo con América Latina y el Caribe es, antes que nada, tener una relación de reciprocidad. Para normalizar las relaciones con Cuba no se plantea siquiera la retirada de la base naval de Guantánamo, ni tampoco la libertad de los 5 cubanos que hacían trabajo antiterrorista en los Estados Unidos y están condenados a penas altísimas sin ninguna justificación. Se debe acabar unilateralmente con el bloqueo norte-americano a Cuba, actitud unilateral y que tiene que ser terminada unilateralmente, con los dos países respetando los regímenes políticos escogidos por cada uno de los dos pueblos.

 

Reciprocidad significa también no inmiscuirse en los asuntos internos de ningún país del continente, sea Cuba, Venezuela, Bolivia, Ecuador, Brasil, Colombia, México, Nicaragua, Paraguay y todos los otros – como cuestión de principios. El continente no tolera más la actitud de los tutores, la que los embajadores de los Estados Unidos han tenido en relación a los países de nuestro continente y no estamos más dispuestos a aceptar eso. La expulsión reciente del embajador de los Estados Unidos de Bolivia fue resultado de la interferencia abierta y reiterada en la política boliviana, reuniéndose e incitando a la oposición golpista a seguir en ese camino. El escandaloso intento de golpe contra Hugo Chávez, presidente legítimamente electo y reconfirmado por el voto del pueblo venezolano, tuvo participación directa del gobierno de los Estados Unidos.

 

El tono de las declaraciones agresivas contra Venezuela, acusada de fomentar y financiar a las FARC, sin ninguna prueba concreta, no augura una actitud substancialmente diferente. Siglos de relación de arriba hacia abajo, creyendo que encarnan la libertad en el mundo, que siempre tienen razón – llevan a una postura petulante.

 

En el caso de América Latina, deben intentar construir un bloque ideal de alianzas, que les permita dividir el bloque progresista actual e intentar romper el aislamiento en que se encuentran sus aliados – México, Colombia, Perú. Para eso necesitan desesperadamente tratar de separar a Brasil del bloque de integración latinoamericana y lograr juntarlo a Chile. Una tarea muy difícil, pero de lo cual depende el éxito de los Estados Unidos en la región.

 

La impresión que se tiene es que Obama no tiene la más mínima idea de lo que es América Latina y mucho menos lo que ella es hoy. Repite los estribillos que los informes de sus asesores le dicen. Un viaje bastará para que se de cuenta de que las cosas no son tan simples como el primer encuentro – con el presidente mexicano, Calderón - le puede hacer creer.

 

Bush se va sin haber entendido nada, aislado y derrotado. En esto también la herencia de Obama no es nada leve.

 

Traducción: Insurrectasypunto

Texto en portugués: www.cartamaior.com.br

Texto en español: www.insurrectasypunto.org

 

vendredi, 23 janvier 2009

La ultima mentira del regimen Bush

 

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La última mentira del régimen Bush




En el 1600 de la Avenida Pensilvania, George W. Bush concluye su oprobioso gobierno de dos periodos dejando al país sumido en una profunda crisis social, política, militar y económica.

Diciendo combatir el terrorismo y arrogándose derechos preventivos globales, el Régimen Bush aterrorizó a su propio pueblo, destruyó la confianza, disminuyó la clase media, aumentó la pobreza y el suicidio, arremetió contra los demás poderes, denigró la Constitución, desfalcó las arcas fiscales, acabó con el sistema financiero – como lo conocíamos - debilitó sus fuerzas armadas y sentenció a muerte a miles, quizás millones de personas alrededor del planeta. 

Con amenazas, descalificaciones y ataques personales a sus críticos, el Régimen Bush condujo un gobierno basado en la desinformación, verdades a media y mentiras puras. En Noviembre del 2007, mientras le buscaba un reemplazante a Rumsfeld, Bush continuaba insistiendo en que el Ministro de Defensa se quedaría en su puesto hasta el final de su presidencia. Días más tarde, después de anunciar la partida de Rumsfeld, Bush reconocía haber mentido. Riendo, Bush lo admitió: “La única forma de pasar a otra pregunta fue decirles esa (mentira) respuesta,” dijo.

Llegóß al gobierno anunciado ser un unificador, un conservador compasionado. Pero demostró con hechos reales ser todo lo contrario. Mientras rebajaba los impuestos a los ricos, la inoperancia y negligencia de un gobierno corrupto dejó un déficit fiscal de casi 700 billones de dólares (Al salir, Clinton dejo un saldo fiscal positivo de 100 billones.)
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La dictadura del Ejecutivo

Aprovechándose de debilidades en la ley, Bush arremetió en contra del proceso legislativo al anexar declaraciones firmadas al final de los textos legislativos aprobadas por el Parlamento y que no fueron de su agrado. Son comentarios y agregados extras en donde el Presidente deja constancia de su oposición y su intento de ignorar dicha ley. Según el periódico Boston Globe, Bush “a reclamado su autoridad para sortear mas de 750 estatutos, que son preceptos incluidos en por lo menos 150 leyes o legislaciones.” (B.G. 04-05-06).

Utilizando y abusando de los “privilegios del Ejecutivo,” y neutralizando la autoridad del Congreso, Bush estableció un sistema presidencial dictatorial nunca antes visto. El establecimiento de la Presidencia, del Ejecutivo, como poder absoluto no solo ha subvertido la Constitución, también ha demostrado la fragilidad del sistema político de tres poderes – de vigilancia y de balances - establecido por los padres de la patria en 1789.

Los historiadores podrán recordar estos ocho años como la Era Bush, pero sería injusto acreditarle a George todas las acciones y consecuencias de su régimen.

El Presidente, tejano un tanto ingenuo, falto de carácter, inculto y hasta ordinario, que siempre ocultó sus notas universitarias para evitar la vergüenza de ser pésimo estudiante, fue a su vez gobernado por su cartel de Texas - un círculo impenetrable de leales amigos millonarios - por Karl Rove, su cerebro, y Dick Cheney y su secreta vise presidencia.

Hasta los últimos meses de su presidencia Bush trató de evitar aparecer en actividades sociales privadas con Cheney. Cuando los dos aparecían juntos la gente, naturalmente, cortejaba y reverenciaba a Cheney como el personaje más poderoso del Ejecutivo.

Y fue el propio Cheney quien abrió las puertas a un grupo más poderoso que el Judicial, el Legislativo y el mismo Ejecutivo. Cuando estableció la comisión secreta para determinar las políticas energéticas, las gigantes corporaciones se establecieron como un omnipotente Cuarto Poder, con entrada directa a la oficina de Cheney. 

Al elegir al Presidente en el 2000, el Poder Judicial, la Corte Suprema (por un voto de 5 a 4), le despojo estos poderes del Parlamento. El Congreso ha quedado debilitado. Como nunca antes sus poderes han sucumbido al poder presidencial. El Congreso ya no declara guerras. Solo se necesita una orden presidencial o una resolución parlamentaria (no una declaración de guerra formal) para una misión militar y eso es suficiente para invadir países. 

Con el Acta Patriótica del 2001 el Régimen se apropió de los deberes del poder Judicial, impuso el espionaje a los ciudadanos dándoles de pasada inmunidad a las grandes compañías de la comunicación que colaboran con el espionajes, como Verizon y AT&T entre otras.

La designación “combatiente enemigo” es suficiente para secuestrar y encarcelar a cualquiera, en Guantánamo o en las llamadas cárceles negras mantenidas por la CIA alrededor del mundo. Una vez mas el Ejecutivo – sin la intervención del Congreso - se arroga poderes para despojar a cualquiera de los derechos individuales tan básicos como el habeas corpus, el abogado, y el término inocente hasta que se pruebe culpabilidad. El Régimen canceló los acuerdos de la Convención de Ginebra para torturar y apremiar físicamente a sus prisioneros.

El estrepitoso final estremece a la tierra entera

Al país le costará generaciones enteras recuperar la seguridad, la confianza hacia su sistema económico y la autoridad moral, nacional e internacionalmente malograda por la Era de Bush. El Régimen Bush concluye con un estrepitoso final que estremece a la tierra entera. El legado republicano del libre albedrío esta socavando la médula misma del sistema capitalista estadounidense. El embate que casi acabó con Wall Street erosionó la confianza puesta en el llamado sueño americano y amenaza con el mismo fin del imperio. 

Bajo el Régimen Bush la corrupción y libertinaje de las grandes corporaciones y compañías financieras alcanzó su máxima expresión asestando un duro golpe al sistema financiero nacional e internacional.

En septiembre del 2001, terroristas internacionales derribaron dos edificios, imponentes símbolos del capitalismo, 7 años más tarde, también en septiembre, especuladores terroristas nacionales acabaron con el capitalismo financiero como lo conocíamos.

Las grandes corporaciones y hasta el mercado de valores reinaron sin supervisión alguna. Un desembocado capitalismo premió a los ricos con suculentos descuentos impositivos e hizo vista gorda a los delitos, fraudes, errores y excesos de las corporaciones. El mismo capitalismo que suspende la ayuda social a madres solteras pobres pero que pone en dinero el equivalente a la mitad del presupuesto nacional para salvar a las grandes corporaciones.

Del sueño americano a la pesadilla de la incertidumbre.

Amparados en un Presidente que hizo sus primeros millones especulando con el precio del crudo (con el dinero de su papa, claro está), la descontrolada industria del petróleo acusó billones en ganancias, mientras los especuladores mantuvieron secuestrado el valor de la gasolina, aumentando los precios de los alimentos y de todos los artículos de primera necesidad.

El sistema democrático que Bush enarbolaba después de cada invasión, se ha convertido en un sistema oligárquico que llevó al país a la recesión y la incertidumbre ciudadana. Hoy, como nunca antes, los ciudadanos del sueño americano se enfrentan a la pesadilla de la inseguridad, del miedo y la incertidumbre. 

Abarrotada en deudas, la clase media se encuentra a merced de un insaciable mercado y paga las consecuencias de un Régimen que privatiza asuntos que son del interés público, de un Régimen de beneficencia corporativa, que está en contra del control estatal pero que no escatima esfuerzos por socorrer a las grandes corporaciones, nacionalizando Wall Street con astronómicas sumas de dineros públicos. 

El símbolo más importante del sueño americano y el sustento de la economía familiar - la casa propia - fue agraviado por un mercado especulativo y una industria inmobiliaria delirante de ganancias a toda costa, a cualquier consecuencia. El debacle inmobiliario que convirtió el sueño en pesadilla, continúa - con coletazos globales - desposeyendo a millones de sus casas.

Difícil tarea recobrar la confianza del concierto de naciones

La estrategia de seguridad nacional ideada por los neoconservadores (neocons) que llegaron a Washington con Bush, fue la guía ideológica que este siguió para el establecimiento de la superpotencia militar global. Cuando Bush la firmó en el 2002, esta estrategia se convirtió en política gubernamental, en la amenaza oficial al resto del mundo. Los EEUU se atribuyeron el derecho del ataque preventivo a cualquier nación.

Mucho antes de los ataques del once de septiembre de 2001, los neocons - la expresión ultra-derechista que asumió el control de la política exterior de Bush – ya habían previsto la necesidad de un nuevo Pearl Harbor para justificar un ataque (posiblemente Irak) que justificara la nueva posición de los EE.UU. en la dominación y control global. Los planes para invadir Irak fueron trazados bajo la presidencia de Bush padre.

En cinco años de ocupación, el Régimen Bush deja Irak con un sistema de gobierno incoherente, una sociedad dividida y diezmada por la violencia en donde emigrar es la única alternativa. Irak sufre un imparable éxodo que sobrepasa el diez por ciento de su población. 

La democracia estadounidense, impuesta a la fuerza por el Régimen Bush, convirtió a Irak en un antro de corrupción. Las fuerzas militares privadas, los mercenarios, se las jugaron para ganar a cualquier precio los millonarios contratos del régimen.

De acuerdo a las estadísticas de la organización Transparencia Internacional, después de Somalia, Irak es uno de los países mas corrompidos del planeta, en donde los ministros se niegan a hacer públicos sus ingresos anuales y más de treinta funcionarios que investigan casos de corrupción han sido asesinados.

Al igual como espiaron las oficinas del gobierno de Irak, el Régimen Bush instaló aparatos electrónicos de espionajes en las oficinas de las delegaciones de países miembros de las Naciones Unidas. El desprestigiado proceso que llevó a la invasión a Irak le costó al país no solo la perdida de miles de vidas, sino también la pérdida de credibilidad, el aislamiento, el ostracismo del resto del mundo. Difícil tarea le tocará al próximo presidente para recobrar la confianza del concierto de naciones.

La última mentira del Régimen Bush

Bush está dejando la presidencia tal como la comenzó; encerrado en la misma burbuja en la que vivió aislado por los últimos ocho años.

Durantes estos últimos días, muy cerca del esperado final, los últimos tres sobrevivientes y tercos defensores del régimen, Dick Cheney, Condoleezza Rice y el propio Bush, se lanzaron en una ofensiva publicitaria para tratar de cambiar la imagen que el régimen ya tiene en la historia.

Los “tres amigos” destacaron los logros del Régimen en la guerra contra el terrorismo. Gracias al Régimen Bush el país y el mundo están mas seguros de la amenaza terrorista, dijeron.

El periodista investigador Eric Brewer le pregunta al secretario de prensa subrogante Scout Stanzel: el gobierno “se ha estado jactando sobre el éxito de la guerra en contra del terrorismo del Presidente, pero los datos de RAND Corporation, muestran que los índices del terrorismo global, medidos por el número de personas muertas por año, ha aumentado cinco veces durante la presidencia de Bush. Y según las estadísticas sobre terrorismo del mismo gobierno, 2007, con mas de 22 mil personas muertas alrededor del mundo, fue el peor año. ¿Considera el Presidente esos números un éxito? No fue necesario poner el subterfugio respondido por el funcionario. (
www.rawstory.com. 10/01/09)

En entrevistas exclusivas con timoratos reporteros de televisión estos funcionaron trataron a toda costa de ubicarse en los primeros asientos del teatro de la historia. A última hora trataron inútilmente de cambiarle el tono a la historia y de encontrarle algún lugar “honroso” al Régimen. 

Difícil tarea. Incluso con mentiras. Así es, se siguió mintiendo hasta el final. Al referirse a los últimos prisioneros de Guantánamo estos funcionarios aseguraron que los que quedan son los mas malos “lo peor de lo peor,” o como dijo Cheney en una entrevista radial el pasado martes: “…ahora lo que queda, esos son los incondicionales,” (New York Times. NYT. 18/01/09). 

La última gran mentira del régimen fue desenmascarada el sábado pasado cuando silenciosamente el ciudadano de Afganistán Haji Bismullah, comprobado hombre totalmente inocente, fue enviado a su país en libertad después de seis años de cárcel y torturas. 

De apoco se esta comprobando el hecho de que gran parte de los detenidos en Guantánamo son hombre inocentes encarcelados por una política de venganza a toda costa, de resultados inmediatos, del Régimen. Hasta la fecha, 24 casos de detenidos (el 10% de los 245 prisioneros) han sido expuestos como detenciones indebidas.

En su libro acusatorio de Bush y su presidencia, el fiscal y autor Vincent Bugliosi concluye: “…
durante todo este mar de sangre y los alaridos y llantos que se escuchan desde ese pedazo de infierno creado por él en la tierra - increíblemente durante todo este tiempo - el se ríe, hace bromas, y disfruta cada día de su presidencia. Nos ha dicho voy a tener ‘un día perfecto. Laura y yo hemos tenido un año fabuloso, y la estamos pasando como nunca antes en nuestras vidas.’ … además de su trascendental criminalidad, Bush nos ha dado la foto perfecta de la repugnancia extrema, de un osado y vulgar grosero…” Vincent Bugliosi. El Juicio Contra George W. Bush por Asesinato / The Prosecution of George W. Bush for Murder. Vanguard Press (Mayo 26, 2008)

 

jeudi, 22 janvier 2009

Klassische Antike und amerikanische Identitätskonstruktion

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Dennis Hannemann
Klassische Antike und amerikanische Identitätskonstruktion
Untersuchungen zu Festreden der Revolutionszeit und der frühen Republik 1770-1815
2008, 263 Seiten, kart., EUR 34.90 / CHF 49.90
ISBN: 978-3-506-76491-1

Für die Konstitution des amerikanischen Selbstverständnisses im späten 18. und frühen 19. Jahrhundert spielten Griechenland und Rom eine bedeutsame Rolle. Inwieweit sich die junge Nation vor dem Horizont antiker Modelle politisch wie historisch zu verorten versuchte, offenbart gerade das Genre der Festreden (u. a. Fourth of July- und Washington-Gedenkreden), denen aufgrund ihrer Einbettung in eine kollektive Festkultur eine zentrale Funktion für die Identitätsstiftung zufällt. Dieses Genre wird hier erstmals systematisch aus rhetorischer und rezeptionsgeschichtlicher Perspektive untersucht.

 

Dabei treten zwei Verfahren der Vereinnahmung antiker Wissensbestände zutage. Während der exemplarische Antikerekurs genutzt wird, ein republikanisches Wertesystem zu vermitteln, dient der typologische Antikerekurs dazu, Amerika zur Erbin einer von der Antike kommenden Ziviltradition zu stilisieren. Die Festreden reflektieren zugleich zeitgenössische Geschichtsauffassungen, insofern sie das historia magistra vitae-Konzept und die progressive Geschichtsdeutung miteinander verknüpfen.

 

mercredi, 21 janvier 2009

Obama et la politique extérieure des Etats-Unis

OBAMA ET LA POLITIQUE EXTERIEURE AMERICAINE


Obama est-il vraiment différent de son prédécesseur Georges W. Bush ? Quelques citations extraits de différents discours des Etats-Unis sur quelques grandes questions internationales pour se faire une idée :



Obama sur la lutte anti-terroriste :
« Nous avons besoin de plus de soldats pour capturer Ben Laden et écraser Al Qaïda. »


sur la Russie :
« La Russie s’est engagée dans la spirale du mal. Il faut lui expliquer qu’on ne peut pas être une puissance du XXIe siècle et se comporter comme une dictature du XXe siècle. »


sur l’Amérique latine :
« Nous avons délaissé l’Amérique latine. Que l’on ne s’étonne pas de voir des gens comme Hugo Chavez combler le vide, parce que nous avons été négligents. »


sur l’Iran :
« Nous ne pouvons pas permettre à l’Iran de se doter de l’arme nucléaire. »


sur l’Europe de l’Est :
« La Géorgie et l’Ukraine doivent immédiatement être intégrées à l’OTAN. »


sur Israël :
« La sécurité d’Israël est sacro-sainte et non négociable. »


Eh bien, c’est une véritable révolution, cette nouvelle présidence…

 

lundi, 19 janvier 2009

La "Nouvelle Revue d'Histoire" n°40 / USA: la fin du rêve?

En vente en kiosque - à ne pas manquer !

08:21 Publié dans Revue | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : etats-unis, revue, histoire, américanisme, anti-américanisme | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

samedi, 17 janvier 2009

La notion d' "Etat manqué" chez Noam Chomsky

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La notion d’ « Etat manqué » chez Noam Chomsky

 

Aux Etats-Unis nous trouvons d’autres façons de penser que la façon « officielle » de la Maison Blanche, du Pentagone, de Wall Street et des médias amis de l’élite au pouvoir comme Fox et CNN… La figure de proue de cette autre Amérique est un professeur d’université à la retraite, le linguiste Noam Chomsky qui, en 2005, avait été promu par les lecteurs du magazine américain « Foreign Policy » d’ « intellectuel contemporain le plus influent ». Dans ses écrits, nous découvrons une approche critique de la politique générale de la seule superpuissance encore en lice. Cette année est parue la traduction néerlandaise de son ouvrage le plus récent, « Mislukte Staten » (en français : « Les Etats manqués », dans la collection 10-18, n°4163).  Aux Etats-Unis, on parle d’ « Etat manqué » lorsque l’Etat, dont question, constitue un danger potentiel pour les Etats-Unis. Noam Chomsky se demande si les Etats-Unis ne présentent pas eux-mêmes tous les symptômes d’un « Etat manqué ».

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Dans la première partie de son ouvrage, notre auteur analyse comment les Etats-Unis foulent aux pieds le droit international et, dans la seconde partie, il traite des institutions démocratiques du pays. La partie la plus importante du livre concerne effectivement l’analyse de la démocratie, telle qu’elle est pratiquée aujourd’hui aux Etats-Unis, et a pour titre : « Etendre la démocratie aux Etats-Unis ». Chomsky désigne les Etats-Unis comme une « démocratie stato-capitaliste ».

 

John Dewey, le principal des philosophes/sociologues américains du 20ème siècle, définissait la politique comme l’ombre que le « big business » jetait sur la société. Sa conclusion ? Rien ne changera tant que le pouvoir demeurera aux mains des dirigeants du monde des affaires, qui veulent du profit par le truchement d’un contrôle privé sur le système bancaire, sur l’immobilier et sur l’industrie. En plus, le monde des affaires renforce son pouvoir en mettant la main sur la presse, la publicité et la propagande. Selon Chomsky, le système politique actuel aux Etats-Unis est encore plus ou moins comparable à l’esquisse de départ, du moins sur le plan formel, mais les concepteurs initiaux de la démocratie américaine seraient tous atterrés de voir comment cette esquisse a évolué pour aboutir au « Zeitgeist » contemporain.

 

Il y a surtout un fait déroutant: le système juridique adapte le droit des personnes aux besoins des « entités collectives », c’est-à-dire des sociétés. Principe important dans le droit anglo-américain de l’entreprise : celle-ci doit exclusivement viser le profit matériel. Elle peuvent avoir des activités philanthropiques ou caritatives mais uniquement si celles-ci ont une influence positive sur leur image de marque et, donc, sur leurs profits. « Tout pas supplémentaire en cette direction apporte une entorse sérieuse aux principes libéraux classiques, à la démocratie et au fonctionnement du marché », écrit Chomsky.

 

Le penseur le plus significatif en ce domaine est un certain James Madison. Il affirmait que le pouvoir devait être entre les mains de « la richesse de la nation… des hommes les plus compétents ». « Ceux qui n’ont pas de propriété ne peuvent guère comprendre les droits de la propriété et des possédants. C’est pourquoi ils ne peuvent exercer aucun pouvoir sur ceux-ci. Les possédants doivent en conséquence avoir davantage de droits que les simples citoyens ». Le problème que soulève là Madison n’est pas nouveau. Loin s’en faut. Il remonte au premier des classiques de la science politique, à la « Politika » d’Aristote. Ce philosophe grec était un partisan de la démocratie, certes réduite aux hommes libres, exactement comme Madison deux mille ans après lui. Aristote reconnaît que cette forme de gestion de la Cité présente des lacunes. « Si la richesse est trop concentrée, les pauvres utilisent leur puissance, en tant que majorité, pour répartir plus équitablement la richesse. La où quelques-uns possèdent beaucoup et d’autres rien, surgit le danger d’une démocratie extrême . Et celle-ci ne reconnaît pas les droits des riches ». Aristote et Madison parlent du même problème mais tirent des conclusions différentes. Aristote entendait évoquer le développement d’un Etat de bien-être qui devait maintenir les inégalités dans des limites acceptables car, seulement de cette façon, disait-il, les riches conserveront l’estime de tous et leurs privilèges et possessions ne seront pas contestés.

 

« Bien que les luttes populaires à travers les siècles aient enregistré de nombreux succès pour la liberté et la démocratie, cette progression fut un chemin ardu. Et bien que la spirale soit normalement ascendante, le recul est parfois si important que la population est presque mise entièrement hors jeu par le biais de pseudo-élections comme celles, caricaturales, de 2000 et celles, encore pires, de 2004 », écrit Chomsky à la p. 231 de la version néerlandaise de son ouvrage. Aujourd’hui, les réactions négatives face à la politique du président George Bush junior et son équipe signalent que l’inquiétude des Américains et du monde est profonde, une inquiétude qui n’a eu que peu ou pas d’antécédents. Dans les revues scientifiques, on se demande si le système politique américain est encore viable à terme. Certains auteurs comparent le ministère de la justice sous Bush à celui des nazis, d’autres perçoivent un parallélisme entre la gestion par Bush et le Japon « fasciste ».

 

De même, les mesures prises aujourd’hui pour tenir le peuple américain en laisse rappellent de curieux souvenirs. Fritz Stern, un spécialiste de l’histoire allemande, écrivit naguère un livre intitulé : « Le déclin de l’Allemagne : de la civilisation à la barbarie ». Dans ce livre, Stern rappelle à ses lecteurs qu’il a lui-même, avec de nombreux autres, trouvé une terre d’asile aux Etats-Unis dans les années 30 du 20ème siècle. Aujourd’hui, cet ancien réfugié se fait de gros soucis quant à l’avenir des Etats-Unis. Selon Stern, personne ne peut ignorer le parallélisme entre l’époque révolue du nazisme et notre époque.

 

Fritz Stern évoque l’appel diabolique d’Hitler qui qualifiait sa mission de « divine » et se posait comme « le sauveur de l’Allemagne ». Ensuite, il évoque aussi le fait que Hitler a voulu faire de la politique une donnée pseudo-religieuse qui cadrait parfaitement avec la doctrine traditionnelle chrétienne. Stern nous exhorte à ne pas oublier que le déclin rapide de l’Allemagne a eu lieu précisément dans le pays de la science, de la philosophie et de l’art, dans un pays qui faisait la fierté de la civilisation occidentale. Avant que la propagande délirante des années de guerre n’ait fait son effet entre 1915 et 1918, les plus éminents représentants de la science politique aux Etats-Unis considéraient que l’Allemagne était un modèle exemplaire de démocratie. On ne doit pas oublier non plus que les nazis ont appris leurs techniques de propagande auprès des agences anglo-américaines, qui les avait testées et utilisées pour la première fois. Ils ont cherché refuge, en quelque sorte, dans des symboles simplistes et des slogans sommaires, qu’ils répétaient à satiété, parce qu’ils éveillaient des peurs et d’autres émotions de base, exactement comme les slogans publicitaires.

 

Joseph Goebbels insistait pour dire « qu’il utiliserait des méthodes publicitaires américaines pour vendre le national-socialisme ». Noam Chomsky : « Le ‘messianisme diabolique’ est bien l’ingrédient naturel des groupes dominants qui cherchent, bien décidés, à faire valoir leurs intérêts à court terme dans un éventail limité de secteurs-clés de la puissance politique ou pour viser la domination mondiale. Il faut être frappé de cécité pour ne pas comprendre que ce « messianisme diabolique » n’est pas le moteur de l’actuelle politique américaine. Les buts fixés par le gouvernement et les méthodes qu’il utilise se heurtent à la résistance de l’opinion publique. Voilà pourquoi il s’avère nécessaire de manipuler le public, de lui induire une attitude préconçue, par tous les moyens. Et Noam Chomsky conclut : « Les citoyens doivent s’engager au quotidien pour créer les bases d’une culture démocratique qui puisse fonctionner ou pour les réinventer. Une culture démocratique où le public a sa voix dans le concert politique. Non seulement dans l’arène politique elle-même mais aussi dans l’arène économique, si importante, justement là où on l’empêche par définition d’exprimer » (p. 290 de l’édition néerlandaise).

 

Dans ce livre, notre auteur décortique clairement, avec l’appui d’une bonne documentation, avec 34 pages de notes explicatives, l’actuelle politique de l’élite au pouvoir aux Etats-Unis. Sa lecture est un « must » pour tous ceux qui veulent faire connaissance avec « l’autre Amérique », avec ces penseurs et idéologues de la gauche progressiste américaine, actifs outre-Atlantique et influents dans les cercles de gauche du parti démocrate qui, malgré tout, ont contribué à la victoire de Barack Obama.

 

Miel DULLAERT.

(recension parue dans « Meervoud », Bruxelles, n°141, novembre 2008 ; trad.. franc. : Robert Steuckers).

 

Noam Chomsky, « Mislukte Staten – Machtmisbruik en de aanslag op de démocratie », traduction de Wim Van Verre, éd. EPO vzw, 335 pages, 2008.

dimanche, 11 janvier 2009

L'enigmatico silenzio di Obama

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L’ENIGMATICO SILENZIO DI OBAMA

http://www.eurasia-rivista.org/

di Daniel Luban

Il presidente eletto degli Stati Uniti, Barack Obama, lavora duro ad un piano di ripresa economica per il suo paese, ma ancora mantiene il silenzio assoluto sull’offensiva militare israeliana a Gaza. Il mutismo di Obama combinato con l'appoggio passivo a Israele da parte dell’attuale presidente, George W. Bush, ha fatto sì che gli Stati Uniti restassero ai margini della crisi di Gaza, e sono i leader europei quelli che assumono gli sforzi diplomatici per trovare una via d’uscita dalla grave situazione. Ma, nonostante la reticenza di Obama nel parlare di Gaza non è qualcosa che sorprende la maggioranza degli esperti, semina dubbi sulla posizione che prenderà la sua futura amministrazione sul conflitto israelo-palestinese. Da quando Israele ha iniziato a bombardare Gaza, il 27 dicembre, allo scopo di paralizzare Hamás (acronimo arabo di movimento di resistenza islamica), Obama non ha preso posizione. Il suo portavoce ribadisce che "c'è soltanto un presidente alla volta" e che non prenderà alcuna iniziativa prima di assurgere al ruolo di Capo di Stato, il 20 di questo mese.
Tuttavia, Obama si è mostrato disposto a trattare alcuni affari politici. Lunedì ha visitato i leader del congresso legislativo per dare impulso al suo piano destinato alla ripresa economica. Ha anche espresso la sua opinione sulla politica estera: ha divulgato un comunicato sugli attentati nella occidentale città indiana di Mumbai, in dicembre. Mentre i leader europei come il presidente francese Nicolas Sarkozy ed il cancelliere ceco Karl Schwarzenberg sono andati in Medio Oriente per iniziare gli sforzi diplomatici, il governo di Bush ha accusato Hamás per il conflitto, ma ha evitato di assumere un ruolo attivo.

Il segretario di Stato (cancelliere), Condoleezza Rice, ha annullato un viaggio, previsto lunedì, in Cina per trattare la crisi, ma ancora non è nei suoi piani di trasferirsi nella regione. Dinanzi alla mancanza di una posizione chiara del presidente americano eletto, gli analisti iniziano a speculare.

Alcuni hanno ricordato una dichiarazione di Obama nella località Israeliana di Sderot: "Se qualcuno lanciasse razzi sulla mia casa, dove le mie due figlie dormono di notte, farei tutto ciò che posso per fermarlo".

Questo è stato interpretato come un segnale di appoggio alle rappresaglie israeliane contro Hamás. In una conferenza sul Medio-Oriente tenuta lunedì nello Brookings Institution, gli osservatori hanno prestato particolare attenzione alle dichiarazioni fatte da Martin Indyk, ex ambasciatore americano in Israele e collaboratore del dipartimento di Stato per gli affari del Vicino-Oriente durante il governo di Bill Clinton (1993-2001). È considerato un candidato probabile per un alto incarico legato al Medio-Oriente nel gabinetto del designato e prossimo Segretario di Stato Hillary Clinton. Indyk ha evitato di attribuire colpe per la crisi o di dare prescrizioni per risolverla. Si è richiamato ad un "sollecito cessate il fuoco" ; è stato prudente, evitando di offendere una delle parti. Ha anche sostenuto che il ministro della difesa israeliano Ehud Barak concluderà certamente la campagna militare prima dell'assunzione dell’incarico da parte di Obama cosa che faciliterà la politica estera del nuovo presidente americano.

"Questa settimana ci saranno intense operazioni (militari), e la prossima settimana ci sarà una intensa diplomazia” ha affermato. "Credo che Obama si trovi in una situazione in cui potrà approfittare di questa diplomazia e far sì che le due parti decidono per un cessate il fuoco". Nella conferenza, il politologo Shibley Telhami, dell’Università del Maryland, ha elogiato la decisione di Obama non di parlare della situazione a Gaza prima dell’assunzione dell’incarico. "Non avrà una seconda possibilità di dare una prima impressione. Se dici qualcosa su questa crisi in prima battuta, le mani ti restano legate. E ed è un grande errore se egli interviene in questa crisi". Nel frattempo molti analisti sembrano decidere con Telhami che il silenzio è la cosa migliore, la risposta di Obama rivela l'ambiguità della sua amministrazione sui temi legati alla crisi Israelo-palestinese. Forse deliberatamente, è stato circondato da consulenti la cui cronistoria sull'argomento è difficile da leggere. Hillary Clinton si è guadagnata la reputazione, alla fine degli anni ‘90, di essere aperta alle preoccupazioni palestinesi. Si è richiamata nel 1998 alla "soluzione di dei due Stati"(uno israeliano e l’altro palestinese, coesistenti in modo pacifico), molto prima di convertirsi alla visione di maggior consenso.

Nel 1999 suscitò una polemica quando apparve con Suha Arafat, coniuge dello scomparso leader palestinese Yasser Arafat, durante una riunione nella quale quest'ultimo criticò Israele. Hillary Clinton si è anche guadagnata l’appoggio del mondo arabo con gli sforzi del suo coniuge per promuovere la pace tra palestinesi e Israeliani durante gli ultimi anni della sua amministrazione. Ma da quando si è insediata in senato nel 2001, ha adottato una posizione più filo-Israeliana. Gli Analisti si chiedono se ciò ha prodotto un cambiamento nel suo modo di pensare in quanto senatrice del nordorientale Stato di New York, in cui esiste una Comunità ebraica enorme, nella sua maggioranza schiacciante partigiana delle politiche di Israele. Benché si considerasse Obama inizialmente simpatizzante delle preoccupazioni palestinesi ed era visto con sfiducia dai gruppi ebraici bellicisti, le sue nomine in politica estera sembrano mettere un'ombra su questo. Molti sospettano che condividerà gli stessi principi pro-Israeliani dell’amministrazione di Bush.

Traduzione a cura di G.P.

Fonte:
IPS/Diario DigitalRD.Com

samedi, 10 janvier 2009

Regard éclairé d'un Américain sur l'Iran

REGARD ECLAIRE D’UN AMERICAIN SUR L’IRAN


Ahmadinejad « L'important, c'est le pétrole. Nous autres, Américains, sommes beaucoup plus dépendants d'un pétrole bon marché que les Français. Or l'Iran pourrait très bien prendre le contrôle du golfe Persique en fermant le détroit d'Ormuz, et détruire en quelques minutes (grâce à ses batteries de missiles) les installations pétrolières saoudiennes. Il priverait donc très facilement le marché mondial de 17 milliards de barils. Il ne le fera pas, mais cette menace constitue une force de dissuasion qui empêche les Etats-Unis d'envahir ou d'attaquer le pays. De plus, 90% des habitants du Golfe sont chiites, et pour l'heure sont sensibles à l'influence de l'Iran.


Soyons lucides : les Arabes, qu'il s'agisse des Palestiniens, des Egyptiens ou des Jordaniens, ont mené contre Israël un combat complètement inefficace. Seul le Hezbollah chiite, soutenu par l'Iran, a pu faire reculer les Israéliens. Les Arabes sont donc forcés de se tourner vers l'Iran, qui devient ainsi un empire par procuration, et qui excelle dans ce rôle. Le peuple iranien est intelligent, et sa civilisation est millénaire. Il est sans aucun doute beaucoup plus ouvert à la modernité que les Arabes. C'est un pays stratégiquement très patient qui calcule ses coups à long terme face à un ennemi américain incapable de planifier son action plus d'une semaine à l'avance. La situation pourrait se résumer ainsi : l'Iran est le pays le plus stable, le plus influent et le plus puissant du Moyen- Orient, et les Etats-Unis devront, ou bien le combattre pendant les trente années à venir, ou bien parvenir à un accord de coexistence. (...)


C'est un empire hybride, fondé à la fois sur un armement ultramoderne et sur une stratégie de guérilla et de guerre asymétrique. (...) L'Iran est parvenu à convaincre les Arabes qu'il est le seul à combattre le colonialisme. Le secret de l'Iran, c'est d'accorder à ses alliés, Hezbollah compris, du pouvoir et du respect. Ses agents ont formé Hassan Nasrallah à ne pas recevoir d'ordres, mais à compter sur ses propres forces et à s'affirmer comme leader autonome. Et Nasrallah ne reviendra pas là-dessus. (...) Ce système de délégation de pouvoir ne se fonde ni sur l'argent ni sur la contrainte, mais sur une foi partagée. Tel est le message iranien : seul l'Iran est capable de mettre fin à la domination occidentale au Proche-Orient. L'Iran représente donc, ne serait-ce que par défaut, le seul espoir crédible. (...)


Les Américains font preuve d’un aveuglement délibéré, au même titre que celui qui a conduit à la crise des subprimes. Il relève d'un optimisme sans aucun fondement, qui a également présidé à l'invasion de l'Irak, que même le New-York Times soutenait. Cet aveuglement est également le fruit d'une ignorance de toute la civilisation iranienne, qu'on réduit à la seule personne d'Ahmadinejad. A la sortie de mon livre aux Etats-Unis, on m'a pris pour un fou ! Mais je persiste à penser qu'il faut admettre de considérer l'Iran comme un interlocuteur valable, sous peine de devoir lui livrer une guerre de trente ans, ce que les Etats-Unis ne peuvent certainement pas se permettre. Il faudrait mobiliser un million d'hommes et dépenser jusqu'au dernier dollar. Et au nom de quoi, cette guerre ? De la démocratie ? Du sionisme ? Ce serait pure folie. Le golfe Persique s'embraserait, le prix du pétrole atteindrait les 400 dollars le baril, et l'économie américaine serait sous un nouveau choc. (...)


Malgré ses points faibles, l’Iran est un pays capable de mobiliser un million d'hommes : soldats de l'armée régulière (d'une remarquable efficacité), gardiens de la révolution, sans compter les milices chiites à l'extérieur qui lui permettent d'intervenir par procuration. Et beaucoup d'Iraniens, même les étudiants hostiles au régime, approuvent la politique étrangère de leur gouvernement. (...)


A Washington sévit un lobby politico-médiatique qui agite toujours le même discours. On ne fait que brandir la menace de la bombe iranienne, d'un nouvel Holocauste, avec Ahmadinejad comme épouvantail. (...) Je ne crois pas plus à la bombe iranienne que je n'ai cru aux armes de destruction massive de Saddam Hussein ! C'est toujours la même propagande. La guerre d'Irak a au moins eu le mérite de faire comprendre qu'il est impossible, ne serait-ce qu'économiquement, de créer un empire néocolonial. Elle a entraîné une diminution du pouvoir réel et du prestige des Etats-Unis dans le monde. A cet égard, la crise financière peut influer dans le bon sens la politique étrangère de mon pays. Car si les Etats-Unis vivent dans l'illusion de disposer d'un argent et d'un pouvoir illimités, cela conduit toujours à la catastrophe. »



Robert Baer, ex-agent de la CIA, auteur de "Iran : l’Irrésistible Ascension", interviewé par Le Nouvel Observateur, 18 décembre 2008

 

mardi, 06 janvier 2009

America indiolatina ed Eurasia: i pilastri del nuovo sistema multipolare

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America indiolatina ed Eurasia: i pilastri del nuovo sistema multipolare

Tiberio Graziani / http://www.eurasia-rivista.org

L’avventurismo statunitense in Georgia e la profonda crisi economico-finanziaria che investe l’intero sistema occidentale hanno definitivamente evidenziato l’incapacità degli Stati Uniti di gestire l’attuale momento storico. I paradigmi interpretativi basati sulle dicotomie est-ovest, nord-sud, centro-periferia non sembrano più essere validi per delineare i prossimi scenari geopolitici. Una lettura continentale e multipolare delle alleanze e delle tensioni fra gli attori globali ci permette di individuare nell’America indiolatina e nell’Eurasia i pilastri del nuovo sistema internazionale.


L’incapacità statunitense di governare


La recente questione georgiana ha definitivamente posto una pietra tombale sul cosiddetto unipolarismo statunitense e, soprattutto, sembra aver reso effettivo un sistema geopolitico articolato ormai su poli continentali, cioè un sistema multipolare.

Ciò non è stato affatto colto dalla maggior parte degli osservatori ed analisti, i quali, pur consapevoli del tramonto della “nazione indispensabile” (secondo l’ardita definizione dell’ex Segretario di Stato Madeleine Albright), in margine alla crisi agostana tra Mosca e Tiblisi hanno ripetutamente fatto riferimento ad un nuovo bipolarismo e ad una riformulazione della “guerra fredda”. In realtà, siamo ben lontani dalla riedizione del vecchio sistema bipolare, e non soltanto perché le motivazioni ideologiche (tra cui l’antitesi comunismo-capitalismo, totalitarismo-democrazia), che hanno caratterizzato il dopoguerra dal 1945 al 1989, e dunque fornito linfa all’equilibrio bipolare, sono venute meno, ma, soprattutto, perché grandi paesi di dimensione continentale, come la Cina, l’India e il Brasile, in conseguenza del loro sviluppo economico e grazie alla coscienza geopolitica che anima da circa un buon decennio le loro rispettive classi dirigenti, ambiscono, responsabilmente, ad assumere impegni politici, economici e sociali a livello planetario.

Bisogna subito dire, però, che il declino del sistema unipolare a guida statunitense non significa affatto la fine dell’egemonia di Washington, tuttora presente, anche militarmente, in vaste aree del Pianeta. Quella di Washington è per il momento un’egemonia ridotta, con cui le nuove entità geopolitiche dovranno confrontarsi ancora per qualche anno. Un’egemonia, teniamo a sottolineare, forse più pericolosa del passato per la stabilità internazionale, perché appunto traballante e suscettibile, pertanto, di essere gestita da Washington e dal Pentagono con scarso equilibrio, come la crisi georgiana ha ampiamente dimostrato.

La profonda crisi strutturale dell’economia degli USA (1) ha contribuito soltanto ad accelerare un processo di ridimensionamento dell’intero “sistema occidentale” che, iniziato a metà degli anni ’90, veniva tuttavia registrato solo nei primi anni dell’attuale secolo da autori come Chalmer Johnson ed Emmanuel Todd nella rispettive analisi sulle conseguenze cui gli Stati Uniti, quale unica potenza mondiale egemone, sarebbero presto andati incontro (2) e sulla decomposizione del sistema statunitense (3).

Johnson, profondo conoscitore dell’Asia, e del Giappone in particolare, osservava, tra il 1999 e il 2000, che gli USA non sarebbero stati in grado di gestire il loro rapporto con l’Asia, se avessero perseguito i “reiterati tentativi del loro governo di dominare la scena mondiale” (4). Tra i cambiamenti, già visibili, che avrebbero nel prossimo futuro delineato un nuovo quadro geopolitico, Johnson poneva la propria attenzione al crescente tentativo della Cina di emulare le altre economie dell’Asia orientale a crescita intensiva (5). Lo stesso autore, riferendosi all’impietosa analisi illustrata da David Calleo (6) nel lontano 1987 sulla disgregazione del sistema internazionale, riteneva che gli Stati Uniti di fine secolo fossero “un egemone rapace” “dotato di scarso senso d’equilibrio”.

Anche il francese Todd, come l’americano Johnson, riteneva che gli USA, a causa delle guerre in Medio Oriente e in Jugoslavia, fossero diventati, ormai, un elemento di disordine per l’intero sistema internazionale; secondo Todd, inoltre, l’interdipendenza economica era a netto svantaggio dell’economia statunitense, come la crescita del deficit economico dell’ultimo decennio indubbiamente dimostrava.

Alcuni anni dopo, nel gennaio del 2005, un acuto e brillante osservatore come Michael Lind della New America Foundation sosteneva, in un importante articolo pubblicato sul “Financial Times” (7), che alcuni Paesi eurasiatici (principalmente la Cina e la Russia) e dell’America meridionale stavano “silenziosamente” prendendo misure il cui effetto sarebbe stato quello di “ridimensionare” la potenza nordamericana.

Più recentemente (2007), Luca Lauriola (8) ha sostanzialmente ribadito gli stessi concetti, che qui riportiamo nelle parole di Claudio Mutti: “Lauriola intende dimostrare alcune tesi che possono essere schematicamente riassunte nei termini seguenti: 1) gli USA non sono più la maggiore potenza mondiale; 2) la potenza tecnologica russa supera oggi quella statunitense; 3) l'intesa strategica tra Russia, Cina e India configura un'area geopolitica alternativa a quella statunitense; 4) gli USA si trovano in una gravissima crisi finanziaria ed economica che prelude ad un vero e proprio crollo; 5) in tale situazione, la potenza statunitense è "smarrita e impazzita", sicché Mosca, Pechino e Nuova Delhi la trattano cercando di non provocare reazioni che potrebbero causare catastrofi mondiali; 6) l'amministrazione Bush prosegue imperterrita verso il precipizio, inventando continuamente menzogne che giustifichino la funzione mondiale degli USA; 7) le condizioni di vita di gran parte della popolazione statunitense sono simili a quelle di molti paesi sottosviluppati; 8) l'immagine odierna degli USA non è un'eccezione della loro storia, ma riproduce fedelmente quella di sempre (dal genocidio dei Pellirosse al terrorismo praticato in Vietnam); 8) negli USA, un ruolo politico eminente viene svolto da quella medesima lobby messianica che aveva primeggiato nella nomenklatura sovietica” (9).

Ma come mai l’iperpotenza statunitense, nel breve volgere di neanche un ventennio, è sul punto di collassare? Perché un attore globale come gli USA non è stato in grado di governare ed imporre il suo tanto declamato “New Order”, democratico e liberista?

Le risposte a tali quesiti non vanno ricercate soltanto nelle, tutto sommato, facili analisi care agli economisti e/o nelle contraddizioni politiche in seno al sistema occidentale. Vanno, a nostro avviso, cercate proprio nell’analisi delle dottrine geopolitiche della potenza statunitense. Gli Stati Uniti d’America — potenza talassocratica mondiale — hanno sempre perseguito, fin dalla loro espansione nel subcontinente sudamericano, una prassi geopolitica che in altra sede abbiamo definita “del caos” (10), vale a dire la geopolitica della “perturbazione continua” degli spazi territoriali suscettibili di essere posti sotto la propria influenza o il proprio dominio; da qui l’incapacità di realizzare un vero ed articolato ordine internazionale, quale ci si dovrebbe aspettare da chi ambisce alla leadership mondiale.

Due geopolitici italiani, Agostino Degli Espinosa e Carlo Maria Santoro, in epoche diverse e molto lontane tra loro, rispettivamente negli anni ’30 e ’90, hanno constatato una importante caratteristica degli USA, quella di essere inadatti a governare, ad amministrare.

Scriveva nel lontano 1932 Agostino Degli Espinosa: “L'America non vuole governare, vuole semplicemente possedere nel modo più semplice, ossia con il dominio dei suoi dollari”, e proseguiva affermando che governare “non significa unicamente imporre delle leggi e delle volontà: significa dettare una legge a cui lo spirito del popolo o dei popoli aderisca in modo che fra governo e governati si formi un’unità spirituale organizzata” (11).

Ribadiva, a distanza di oltre sessant’anni, Carlo Maria Santoro: “le potenze marittime […] non sanno immaginare, neppure concettualmente, la conquista e l’amministrazione, ovvero la suddivisione gerarchica dei grandi Imperi continentali” (12).

La specificità talassocratica degli USA, individuata da Santoro, e l’incapacità di governare, nel senso sopra magistralmente esposto da Degli Espinosa, spiegano meglio di ogni altra analisi il declino della Potenza nordamericana. A ciò, ovviamente, vanno aggiunti anche gli elementi critici connessi al grado di espansione dell’imperialismo statunitense: dispiegamento militare, spesa pubblica, scarso senso della diplomazia.

Ad affermare l’inettitudine degli USA nel gestire l’attuale momento storico è giunto, recentemente, anche l’economista francese Jacques Sapir. Per il direttore della scuola di Parigi per gli studi delle scienze sociali (EHESS), anzi, già la crisi del 1997-1999 aveva mostrato ”que les Ètats-Unis étaient incapables de maîtriser la libéralisation financière internationale qu’ils avaient suscitée et imposée à nombreux pays” (13). Ovviamente, per Sapir la mondializzazione è un aspetto dell’espansionismo statunitense, essendo in larga misura l’applicazione della politica americana che egli ritiene essere “una politica volontarista di apertura finanziaria e commerciale” (14). All’epoca, quando le ricette liberiste statunitensi, veicolate attraverso i diktat del Fondo monetario internazionale, fallivano in Indonesia e venivano, a ragione, duramente rifiutate da Kuala Lumpur, fu, significativamente, sottolinea Sapir, la responsabile politica economica adottata da Pechino ad assicurare la stabilità dell’Estremo Oriente.

È interessante notare che l’accelerazione del processo di ridimensionamento economico e politico degli USA (2007-2008) è avvenuto proprio quando alla guida del paese permane una gruppo di potere che si rifà alle idee dei think tank neoconservatori. I neocons, è noto, hanno spinto il più possibile Washington ad attuare negli ultimi anni — a partire almeno dal 1998, anno in cui inizia la “rivoluzione negli affari militari” — una politica estera aggressiva ed espansionista; tale politica è stata condotta in stretta coerenza con i principi veterotestamentari (l’impulso messianico come componente del patriottismo statunitense e come costante del carattere nazionale) che li contraddistinguono e con la particolare declinazione, in senso conservatore, della nota tesi trockista della rivoluzione permanente. Questa tesi, oltre a costituire, per alcuni versi, il sostrato teorico della strategia della “permanent war”, definita dal vice presidente Dick Cheney ed attuata con solerzia dall’Amministrazione Bush nel corso degli ultimi due mandati presidenziali (2000-2008), rinverdisce la caratteristica “geopolitica del caos” di Washington.

America indiolatina ed Eurasia


Se gli USA, stretti tra necessità d’ordine geostrategico (controllo della Russia e della Cina in Eurasia, del Brasile, dell’Argentina e dell’area caraibica nel proprio emisfero) e una profonda crisi economico-finanziaria, sembrano essere confusi ed oscillare tra una politica estera persino più aggressiva e muscolare rispetto al recente passato e un ripensamento realistico del proprio ruolo mondiale, i maggiori paesi eurasiatici, Russia e Cina in testa, ed i più importati paesi sudamericani, Argentina e Brasile, appaiono sempre più consapevoli delle proprie potenzialità economiche, politiche e geostrategiche.

Ciò obbliga gli analisti e i decisori politici ad utilizzare nuovi paradigmi per interpretare il presente. Gli schemi interpretativi del passato, basati sulle dicotomie est-ovest, nord-sud, centro-periferia, non sembrano valere più. Sarà bene analizzare il presente, al fine di cogliere gli elementi necessari per delineare i futuri possibili scenari geopolitici, da una prospettiva continentale e multipolare delle alleanze e delle tensioni fra gli attori globali; in particolare, occorrerà concentrare l’attenzione sugli assi intercontinentali tra i due emisferi del Pianeta.

Il BRIC (Brasile, Russia, India e Cina), il nuovo asse geoeconomico tra l’Eurasia e l’America indiolatina, è ormai una realtà ben definita, capace di attrarre, nel prossimo futuro, altri paesi eurasiatici e sudamericani. Se, nel breve-medio periodo, tale asse si consoliderà, il sogno “occidentalista” inglese di una comunità euroatlantica, dalla Turchia alla California (15), e quello mondialista degli USA, incardinato sulla triade Nordmerica, Europa e Giappone, saranno destinati a rimanere tali.

Il recente vertice dei Ministri degli esteri dei paesi del BRIC (maggio 2008, Ekaterinburg, Russia), che ha confermato l’intenzione dei nuovi paesi emergenti ad intessere ulteriormente le relazioni economiche e politiche, è stato percepito dagli USA come un vero e proprio affronto. A ciò occorre anche aggiungere la riunione dei Big Five (Brasile, India, Cina, Messico e Sud Africa), tenutasi a Sapporo nel luglio del 2008 in concomitanza con il vertice di Hokkaido del G8.

È con l’insediamento di Putin a primo ministro della Federazione russa (agosto 1999) che iniziano ad avviarsi consistenti relazioni economiche tra la Russia e i paesi sudamericani, per poi intensificarsi nel corso degli ultimi anni fino ad assumere una decisa dimensione politica.

Mentre risale all’aprile del 2001 l’interesse della Cina verso l’America meridionale, con la storica visita del presidente Jian Zemin a diverse nazione del subcontinente americano. La Cina, alla ricerca di materie prime e di risorse energetiche per il proprio sviluppo industriale, ritiene il Brasile, il Venezuela ed il Cile partner privilegiati e strategici (si contano, ad oggi, tra i 400 e 500 accordi commerciali tra Pechino, i principali paesi sudamericani e il Messico), tanto da investirvi cospicui capitali per la realizzazione di importanti infrastrutture.

Gli interessi russi e cinesi in America meridionale, dunque, aumentano giorno dopo giorno. Il colosso russo Gazprom (insieme all’italiana ENI) sigla contratti con il Venezuela (settembre 2008) per l’esplorazione delle aree Blanquilla Est e Tortuga, nel Mar dei Caraibi, a circa 120 chilometri a nord dalla città di Puerto la Cruz (Venezuela settentrionale), e Mosca vara un piano per la creazione di un consorzio petrolifero in America meridionale. Inoltre, mentre la Lukoil firma un memorandum d´intesa con la compagnia petrolifera venezuelana, la PDVSA, Chávez si reca a Pechino (settembre 2008) per firmare una ventina di accordi commerciali con Hu Jintao, relativi a forniture agricole, tecnologiche e petrolchimiche e si impegna a fornire 500 mila barili/giorno di petrolio entro il 2010 e 1 milione entro il 2012.

Inoltre, Pechino e Caracas, facendo seguito a intese intercorse nel maggio del 2008, a settembre dello stesso anno, prendono accordi per l'installazione di una raffineria di proprietà comune in Venezuela e per la realizzazione congiunta di una flotta di quattro petroliere giganti e per l'aumento delle spedizioni di petrolio in Cina.

L’America caraibica e meridionale non sembra più essere il “cortile di casa” di Washington. Le preoccupazioni aumentano per Washington, quando il Nicaragua riconosce le repubbliche dell’Ossezia del sud e dell’Abkhazia, quando il Venezuela ospita bombardieri strategici russi a lungo raggio e, soprattutto, quando il processo di integrazione dell’America meridionale viene accelerato dalle strettissime intese tra Buenos Aires e Brasilia. Le relazioni tra i due maggiori paesi del subcontinente americano si sono recentemente (settembre 2008) concretizzate nell’adozione del sistema di pagamento in moneta locale (SML) per l’interscambio economico-commerciale. L’adozione del SML al posto del dollaro statunitense rappresenta un vero e proprio primo passo verso l’integrazione monetaria dell’intera area Mercosur e l’embrionale costituzione di un “polo regionale” che, verosimilmente, grazie soprattutto agli ormai consolidati rapporti con la Russia e la Cina in campo economico e commerciale, potrebbe svilupparsi nel breve volgere di un lustro.
Il nervosismo di Washington sale, inoltre, quando Pechino e Russia espandono la loro influenza in Africa e trattengono rapporti di collaborazione con l’Iran e la Siria.

Tuttavia, oltre i pur importanti e necessari accordi economici, commerciali e politici, affinché il nuovo sistema multipolare possa adeguatamente svilupparsi, i suoi due pilastri, l’Eurasia nell’emisfero nordorientale e l’America indiolatina in quello sudoccidentale, dovranno assumere, necessariamente, il controllo dei propri litorali e contenere le tensioni interne (spesso suscitate artificialmente da Washington e Londra), il loro vero tallone d’Achille.

Infatti, per far fronte agli USA — per trovare, cioè, soluzioni ragionevoli ed equilibrate che ne riducano, a livello planetario, senza ulteriori sconvolgimenti, il grado di perturbazione — Cina e Russia devono considerare che, attualmente, l’ex iperpotenza è, sì, sicuramente una nazione “smarrita”, ma pur sempre un’entità geopolitica dalle dimensioni continentali, padrona dei propri litorali e con ancora una potente flotta navale (16), presente su tutti gli scacchieri del Pianeta. Recentemente, ricordiamo, Washington ha riattivato la Quarta Flotta (per ora costituita da 11 navi, un sommergibile nucleare e una portaerei) per dimostrare, minacciosamente, il proprio impegno presso i loro partner centroamericani e sudamericani. La pur sempre temibile potenza statunitense impone all’Eurasia, principalmente alla Russia che ne costituisce il fulcro, ma anche alla Cina, di attivare una politica di integrazione, o maggiore collaborazione, verso l’area peninsulare ed insulare della massa continentale, cioè verso l’Europa ed il Giappone. È in tale contesto che occorre considerare la nuova politica del presidente Medvedev in relazione al potenziamento delle forze armate russe e, in particolare, al riammodernamento della marina militare (17). Pur se ci troviamo nell’era della cosiddetta “geopolitica dello spazio” e della geostrategia dei missili e degli scudi spaziali, l’elemento navale rappresenta, già da oggi, un importante banco di prova sul quale gli attori globali sono chiamati a sperimentare le proprie strategie per almeno il prossimo decennio, sia nei “mari interni” (Mediterraneo, Nero e Caraibico) sia negli oceani.

Al fine di comprendere appieno le future mosse della potenza d’oltreoceano, Pechino e Mosca farebbero bene a tenere a mente quanto scriveva, anni or sono, Henry Kissinger,: “Geopoliticamente l’America è un’isola al largo del grande continente eurasiatico. Il predominio da parte di una sola potenza di una delle due sfere principali dell’Eurasia — Europa o Asia — costituisce una buona definizione di pericolo strategico per gli Stati Uniti, una guerra fredda o meno. Quel pericolo dovrebbe essere sventato anche se quella potenza non mostrasse intenzioni aggressive, poiché, se queste dovessero diventare tali in seguito, l’America si troverebbe con una capacità di resistenza efficace molto diminuita e una incapacità crescente di condizionare gli avvenimenti” (18).

In maniera perfettamente speculare a quello per l’Eurasia, un analogo discorso vale anche per l’America indiolatina. L’America indiolatina — cioè per il momento, il Brasile, l’Argentina ed il Venezuela — è obbligata per evidenti motivi geostrategici, a contenere le tensioni che alimentano l’instabilità di una parte dell’arco andino (19), in particolare quella boliviana, che costituisce il tratto territoriale che collega la costa occidentale a quella orientale del subcontinente americano. Brasilia, Buenos Aires, Santiago e Caracas — se veramente vogliono sottrarsi alla tutela statunitense — dovranno necessariamente incrementare le loro relazioni politiche e militari e porre particolare attenzione al potenziamento delle proprie flotte marine, civili e militari. Le condizioni attuali, grazie all’“amico lontano” rappresentato dalle potenze eurasiatiche, sembrano giocare a loro favore. Le condizioni attuali, è doveroso dirlo, giocano a favore anche dell’Europa e del Giappone.

Per l’equilibrio del Pianeta, tuttavia, c’è solo da sperare che gli USA prendano ragionevolmente atto del loro ridimensionamento, e non perseguano, quindi, insensate strategie di rivincita.


Note
1. L’odierna crisi economico-finanziaria risale, secondo alcuni specialisti, tra cui Jacques Sapir, a quella del triennio 1997-1999. Jacques Sapir, Le nouveau XXI siècle. Du siècle «américaine» au retour des nations, Seuil, Paris 2008, p.11. Ricordiamo che gli USA, dal 1992 al 1997, nella convinzione di essere ormai l’unica potenza mondiale, veicolarono, a sostegno della loro strategia di dominio mondiale, una “campagna ideologica volta ad aprire le economie del mondo al libero commercio e al libero movimento dei capitali su scala globale” (Chalmer Johnson, Gli ultimi giorni dell'impero americano, Garzanti, Milano 2001, p. 290).
2. Chalmer Johnson, Gli ultimi giorni dell'impero americano, Garzanti, Milano 2001, ediz. orig. Blowback, The Costs and Consequences of American Empire, Little Brown and Company, London 2000.
3. Emmanuel Todd, Après l’empire. Essai sur la décomposition du système américain, Gallimard, Paris 2002. Ed. italiana, Dopo l’impero, Tropea, Milano 2003.
4. Chalmer Johnson, op. cit., p. 59.
5. Chalmer Johnson, op. cit., p. 58.
6. “Il sistema internazionale va disgregandosi non solo perché nuove potenze aggressive dotate di scarso senso dell’equilibrio cercano di dominare i paesi confinanti, ma anche perché le potenze in via di declino, anziché regolarsi e adattarsi, cercano di cementare il proprio barcollante predominio trasformandolo in un’egemonia rapace”, David. P. Calleo, Beyond American Hegemony: The future of the Western Alliance, New York 1987, p. 142, citazione tratta da Chalmer Johnson, op. cit., p. 312.
7. Michael Lind, How the U.S. Became the World's Dispensable Nation in “Financial Times”, 26 gennaio 2005.
8. Luca Lauriola, Scacco matto all'America e a Israele. Fine dell’ultimo Impero, Palomar, Bari 2007.
9. Claudio Mutti, Recensione a L. Lauriola, Scacco matto all’America e a Israele, www.eurasia-org, 27 gennaio 2008.
10. Tiberio Graziani, Geopolitica e diritto internazionale nell’epoca dell’occidentalizzazione del pianeta, in “Eurasia. Rivista di studi geopolitici”, 4/2007, p. 7.
11. Agostino Degli Espinosa, Imperialismo USA, Augustea, Roma-Milano 1932-X, p.521.
12. Carlo Maria Santoro, Studi di Geopolitica, G. Giappichelli, Milano 1997, p. 84.
13. Jacques Sapir, op. cit., pp. 11-12.
14. Jacques Sapir, op. cit., pp. 63-64.
15. Sergio Romano, in merito alla politica inglese antieuropea, così rispondeva a due lettori del quotidiano “Corriere della sera”: “L' obiettivo inglese è una grande comunità atlantica, dalla Turchia alla California, di cui Londra, beninteso, sarebbe il perno e la cerniera”, Sergio Romano, Perché è difficile fare l' Europa con la Gran Bretagna, Corriere della sera, 12 giugno 2005, p. 39.
16. Riporta Alessandro Lattazione che “la flotta USA, dieci anni fa, possedeva 14 portaerei e relativi gruppi di battaglia. Oggi ne ha, sulla carta, 10 ma solo 5/6 sono operative”. Alessandro Lattanzio, La guerra è finita?, relazione presentata al FestivalStoria, Torino, 16 ottobre 2008.
17. Alessandro Lattanzio, Il rilancio navale della Russia, www.eurasia-rivista.org, 1 ottobre 2008.
18. Henry Kissinger, L’arte della diplomazia, Sperling & Kupfer Editori, Milano 2006, pp.634-635.
19. Come noto, gli analisti suddividono l’America meridionale in due archi: l’arco andino, costituito da Venezuela, Colombia, Ecuador, Perú, Bolivia, Paraguay e l’arco atlantico, costituito da Brasile, Uruguay, Argentina e Cile.

jeudi, 01 janvier 2009

R.I.P. Samuel Huntington

 

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R.I.P. Samuel Huntington

Gevonden op: http://yvespernet.wordpress.info

Op 24 december 2008 is Samuel Huntington overleden, autheur van o.a. het zeer bekende “Clash of Civilizations”. De man heeft bakken kritiek gekregen van de zogenaamde “hybridisation”-aanhangers (de mensen die geloven dat globalisme zal zorgen voor een beter verstaan van culturen en het opnemen van elementen uit andere culturen, zonder dat daarbij de eigen cultuur schade lijdt, cfr. Jan Nederveen Pieterse), maar na 11 september groeide zijn aanhang enorm.

Persoonlijk heb ik de man zijn visies leren kennen van zijn “Clash of Civilizations”, trouwens ook het eerste politieke werk dat ik kocht. Ik zat toen ergens in het vijfde middelbaar en kan gerust zeggen dat een deel van mijn politiek “bewustzijn” mede door dat boek is ontstaan. Of toch alvast de fascinatie om zoveel mogelijk te weten komen over de processen die ons dagelijks bestaan op een globale schaal bepalen. Niet dat Huntington altijd gelijk heeft gekregen in zijn voorspellingen, maar op vele vlakken had de man wel degelijk een punt.

Samuel Huntington (New York City, 18 april 1927 – Martha’s Vineyard, 24 december 2008); rust in vrede. Hieronder een korte bibliografie (los van Wikipedia geplukt)

  • The Soldier and the State: The Theory and Politics of Civil-Military Relations (1957),
  • The Common Defense: Strategic Programs in National Politics (1961),
  • Political Order in Changing Societies (1968),
  • The Crisis of Democracy: On the Governability of Democracies (1976),
  • American Politics: The Promise of Disharmony (1981),
  • The Third Wave: Democratization in the Late Twentieth Century (1991),
  • The Clash of Civilizations and the Remaking of World Order (1996),
  • Who Are We? The Challenges to America’s National Identity (2004)

 

mardi, 30 décembre 2008

L'Amérique et les droits de l'homme / le triomphe des Pharisiens

 

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L’Amérique et les « Droits de l’homme » / Le triomphe des Pharisiens




Les Pharisiens sont dans les Evangiles une secte juive dont les membres se considèrent comme « les bons et les justes ». Ils jouent un rôle important dans la condamnation à mort du Christ.

L’Amérique est-elle « pharisienne » ? Elle se prétend animée d’une mission exceptionnelle qui est d’apporter les droits de l’homme, la liberté et la démocratie à l’univers humain et faire ainsi son bonheur. Elle tire de cette idéologie d’autojustification une tendance à vouloir toujours criminaliser ses adversaires, tendance propre au totalitarisme : si vous êtes l’ennemi de Staline, vous êtes, pour les communistes, non pas un simple adversaire politique mais un criminel qu’il faut juger. Les Américains font de même. On l’a vu avec Saddam Hussein. On l’a vu avec le procès de Nuremberg des chefs nazis où cela n’a jamais gêné les juges américains de juger avec les juges de Staline : ils partageaient tous (Américains, nazis et communistes) en fait une vision commune de la politique fondée sur la diabolisation de l’opposant. Le procureur américain de Nuremberg Robert Jackson n’est en cela pas différent de Freisler, le juge nazi qui condamne à mort les aristocrates allemands s’opposant à Hitler, et Vichynski, le procureur communiste condamnant les victimes des purges staliniennes.

En réalité, les Etats-Unis partageaient avec les Soviétiques le besoin d’affirmer le caractère criminel du régime nazi pour s’exempter eux-mêmes de leurs propres crimes. L’histoire américaine est jalonnée de bien des crimes, comme celles d’autres nations, mais la propagande des Américains victorieux leur a permis d’organiser l’oubli de ces crimes. Ils sont ainsi apparus à tort comme le pays des droits de l’homme par excellence.

Tout le monde trouve normal que les Etats-Unis aient une capitale qui porte le nom d’un propriétaire d’esclaves, Washington. On tait les causes de la Guerre d’indépendance des USA contre l’Angleterre. Celle-ci, par son Parlement, avait décidé l’abolition de l’esclavage, ce qui fit peur aux propriétaires d’esclaves américains, lesquels ne virent leur salut que dans l’indépendance pour que la loi anglaise ne s’applique pas.


Le « pays de la liberté » était et est resté de longues années le pays esclavagiste par excellence : peu de gens, en raison de la propagande américaine, méditent sur cette contradiction. En réalité, l’Amérique a toujours considéré les hommes comme des matières premières pour l’économie : ils n’ont supprimé l’esclavage que lorsqu’ils ont compris qu’il y avait des façons plus efficaces d’utiliser la main-d’œuvre que l’esclavage. Les Etats-Unis sont le pays de la pensée « fonctionnelle » qui trouve son origine chez les philosophes utilitaristes anglais. Mais cette essence est voilée par le discours de propagande des droits de l’homme. Il faut savoir que sur le papier, les constitutions les plus favorables aux droits de l’homme furent celles de Robespierre en 1793 et de Staline en URSS. D’ailleurs l’URSS a signé avec enthousiasme la Déclaration universelle des droits de l’homme lors de la fondation de l’ONU. Cela relativise l’intérêt de ces déclarations pour la protection de la dignité humaine.

Le régime américain dès sa fondation a donc commis un crime, non marginal mais essentiel puisqu’il était à la base de son économie : l’esclavage des Noirs. Cet esclavage était une conséquence particulière d’une conception plus vaste qui réduit les hommes à des matières premières. C’est cette conception qui fut mise au service du racisme à l’égard des Noirs. Mais c’est cette même conception que nous retrouvons dans l’antiracisme dogmatique du système américain actuel : la race (biologique) comme l’ethnie (culturelle) sont des obstacles au besoin économique de rendre la main-d’œuvre parfaitement interchangeable, comme les blocs de charbon ou de marbre sont interchangeables lorsqu’ils sont stockés à des fins de production. Il faut donc les effacer dans un « melting pot ». Des biologistes américains ont pu montrer que si le mélange intégral des races se faisait aux USA les Noirs disparaîtraient totalement car ils ne sont que 12% et la loi de la régression à la moyenne ferait disparaître leurs traits physiques spécifiques dans la population majoritaire : une forme de solution finale du problème noir par le métissage en quelque sorte ! Les plus lucides des porte- parole de la communauté noire de ce point de vue, comme Farrakhan, l’ont bien vu.

Les Etats-Unis ne sont pas fondés uniquement sur l’esclavage mais aussi sur l’élimination des Indiens. Oh, certes, ce fut au nom des besoins économiques de la nation américaine. Les Indiens s’intégraient mal dans l’économie et occupaient des terres à exploiter pour l’élevage ou les puits de pétrole. La façon dont les Indiens furent traités et leur culture détruite pour les livrer à l’alcoolisme, l’assistance et la dictature du consumérisme est révélatrice des risques que fait courir le système fonctionnaliste américain (le « Gestell » de Heidegger) pour les autres peuples du monde. Il s’agit de détruire partout la fierté nationale et les coutumes particulières pour homogénéiser le marché. Si tout le monde ressemble à des Américains, tout le monde utilisera les biens de consommation américains, à commencer par les films d’Hollywood ou le Coca-Cola.

Le régime américain commence donc son entrée dans l’histoire avec deux atteintes majeures aux droits de l’homme : l’esclavage des Noirs et le massacre des Indiens. Comment oser dans ces conditions donner des « leçons de démocratie » au monde ? Mais ce n’est pas tout. Le caractère criminel de la politique américaine va se montrer dans une façon particulièrement odieuse de faire la guerre : l’inauguration a été la Guerre de sécession, dont on a pu dire qu’elle servit de modèle à la Guerre de 1914-1918. C’est en effet l’apparition d’une forme de « guerre industrielle » avec des massacres de masse : pour beaucoup d’historiens, la Guerre de sécession a été la première guerre totale moderne, avec 600.000 soldats tués mais 400.000 civils massacrés. La guerre « aristocratique » codifiée peu à peu en Europe partait du principe que l’on tuait les militaires, pas les civils. Pendant la Deuxième Guerre mondiale, les bombardements américains, tant sur l’Allemagne que sur le Japon, ont délibérément visé les populations civiles pour casser le moral de l’ennemi. Des millions de femmes et d’enfants en ont été victimes. Cette forme de guerre a été réutilisée à plus petite échelle en Irak.

Il y a bien « crimes de guerre » là où l’on s’attaque prioritairement aux femmes et aux enfants : qui a jugé les criminels de guerre américains ? Les Etats-Unis ont fait d’ailleurs valoir diplomatiquement que si des tribunaux internationaux étaient constitués, en aucun cas ils ne pourraient juger des Américains !

Les Etats-Unis ont joué aussi un rôle peu conforme à l’idéologie des droits de l’homme en confortant le crime et les mafias partout où cela pouvait profiter à leurs intérêts politiques. Chicago, symbole du gangstérisme, est bien une ville des Etats-Unis. Ce pays connaît un taux de criminalité très supérieur aux normes européennes. Ce n’est pas étonnant dans un pays où l’homme est avant tout considéré comme une matière première pour l’économie. Partout dans le monde, la criminalité est d’abord liée à la recherche du gain : une société qui place le gain financier sur un piédestal doit s’attendre à sécréter beaucoup d’activités criminelles et mafieuses.

Le système américain actuel est donc particulièrement dangereux pour la liberté et l’identité des peuples du monde, bien que ses dirigeants prétendent partout être les défenseurs de la liberté et de la démocratie. C’est un système déshumanisant qui donne raison, une fois n’est pas coutume, à Karl Marx : « La grande bourgeoisie a précipité les frissons de l’extase religieuse, l’esprit chevaleresque et la sentimentalité petite bourgeoise dans les eaux glacées du calcul égoïste ! »

D’où vient donc ce régime qui domine les Etats-Unis sous le nom abusif de « démocratie » ? En réalité, le régime politique américain est oligarchique dans son essence et n’est démocratique que dans la forme. C’est une oligarchie marchande qui règne en maître à présent. Le malheur historique de l’Amérique est de n’avoir jamais eu d’aristocratie ni de monarchie. La monarchie en Europe est d’ailleurs un produit de l’aristocratie : le roi comme l’aristocrate est d’abord, à l’origine, un chef de guerre ! Contrairement à ce que l’on peut croire superficiellement, le guerrier professionnel est généralement animé d’une haute déontologie car il met sa vie en jeu, ce qui ne va pas sans une haute moralité. Certes, on a des exemples de guerriers criminels mais la tradition dominante a toujours mis des barrières pour lutter contre cette dérive toujours possible : que ce soit chez le héros homérique, le samouraï japonais ou le soldat des troupes d’élites en Europe. Au Moyen Age, c’est toute une civilisation de la chevalerie qui est née du monde guerrier. Les pires crimes de guerre du XXe siècle sont venus des politiques, parfois élus démocratiquement comme Hitler, mais pas du corps traditionnel des officiers. Ce sont même des officiers qui ont voulu en Allemagne abattre celui qu’ils considéraient comme un tyran ! (complot de Claus von Stauffenberg).

Le monde marchand n’a pas la même relation vis-à-vis de la mort que le monde des officiers. Il n’a donc pas les mêmes exigences éthiques : ceci fut fort bien montré par le sociologue Werner Sombart dans son livre méconnu : « Händler und Helden » (Des marchands et des héros).

Contrairement aux pays d’Europe, l’Amérique n’a pas eu de noblesse pour la diriger. Les valeurs aristocratiques ne sont pas celles qui imprègnent la société américaine. Les valeurs dominantes sont celles de l’affirmation de soi et de l’utilitarisme. Dans la conception utilitariste ou fonctionnaliste du monde, il n’y a guère de place pour des considérations chevaleresques ou esthétiques. Le comportement de l’aviateur français pendant la Guerre de 1914-1918 qui va battre des ailes au-dessus d’un cimetière allemand où est enterré un des as de l’aviation allemande qu’il a abattu, pour exprimer son respect de l’adversaire vaincu, n’est pas un comportement utilitariste. Ce qui est le plus utile, c’est de criminaliser son adversaire : c’est ce que les Etats-Unis pratiquent à grande échelle depuis qu’ils jouent un rôle sur la scène mondiale.

Les Etats-Unis ne sont pas à la source de grandes pensées philosophiques car celles-ci ne rapportent rien dans l’immédiat. Leur apport dans ce domaine est inférieur à celui des Anglais, des Français ou des Allemands. Il faudrait donc que les pays d’Europe reprennent le flambeau de la pensée afin d’aider les Américains à se réformer face à un meilleur modèle que le leur. Sinon le triomphe de l’idéologie fonctionnaliste américaine ne peut apporter que le malheur et le chaos, comme on le perçoit en Irak mais aussi en Amérique même où les dysfonctionnements du système commencent à montrer leur perversité de masse (crise financière, délabrement de la Nouvelle-Orléans après le cyclone, haut degré de criminalité, etc.).

Mais on ne peut se réformer si l’on est persuadé d’incarner la bonté et la justice. C’est pourquoi il importe de démasquer le pharisaïsme de l’idéologie américaine. L’Amérique n’a jamais été un modèle dès ses débuts esclavagistes et de destruction des Indiens. L’Amérique n’est apparue un modèle que parce qu’elle a gagné trois guerres : deux guerres mondiales et la guerre froide contre les Soviétiques. Face aux nazis et aux Soviétiques, l’Amérique fut perçue comme un modèle victorieux et humaniste. Mais c’était une illusion produite par ses faire-valoir de l’Est. Sa réussite économique a longtemps masqué son inhumanité.

Mais l’heure de la vérité approche.

Il n’est pas possible de bâtir une civilisation qui élève l’homme sur des bases purement utilitaristes et fonctionnalistes. L’utilitarisme débouche sur l’autodestruction. Il est donc essentiel pour nous comme pour les Américains de faire la critique de cet utilitarisme et d’abattre la propagande pharisienne qui en masque la nature réelle. L’homme n’est pas qu’un consommateur et un producteur de masse. Il a une dimension sacrée qui ne peut être évacuée. Il faut réévaluer les fonctions militaires et religieuses pour équilibrer la domination des fonctions économiques. Car ces fonctions, en relation avec la nature mortelle de l’homme, portent en elles un idéalisme indispensable pour que la vie soit supportable et pour que l’homme redécouvre sa dignité !

Par Yvan BLOT

 

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Revue: Rébellion n°33

Sortie de Rébellion 33

Le numéro de Novembre/Décembre 2008 est disponible.

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SOMMAIRE

L’ÉDITORIAL

Baroque Obama

ACTUALITÉBARACKOBAMA

Obama, produit de l’année /Barack Obama, l’éffroyable imposture

INTERNATIONALIRAK La guerre en Irak est-elle finie ?

GRÈCE

La jeunesse grecque montre la voie /Communiqué de Rébellion du 11/12/08

ÉCOLOGIEDEVELOPPEMENT DURABLE

L’imposture du développement durable

POLITIQUELE COURAGE INTELLECTUEL

Une éclaircie dans le paysage politique blême

CULTURECHRONIQUES LIVRES

L’invention du peuple de C.Karnoouh /Le crépuscule des élites de L.Dalmas

lundi, 29 décembre 2008

Alfred Thayer Mahan (1840-1914)

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Alfred Thayer Mahan (1840-1914)


Amiral, historien et professeur à l'US Naval Academy, Alfred Thayer Mahan est né le 27 septembre 1840 à West Point, où son père enseignait à l'Académie militaire. Il fréquente l'US Naval Academy d'Annapolis, sert l'Union pendant la Guerre de Sécession et entame une carrière de professeur d'histoire et de stratégie navales. De 1886 à 1889, il préside le Naval War College. De 1893 à 1895, il commande le croiseur Chicago dans les eaux européennes. Il sert à l'état-major de la marine pendant la guerre hispano-américaine de 1898. En 1902, il est nommé Président de l'American Historical Association. Il meurt à Quogue, dans l'Etat de New York, le 1 décembre 1914. L'œuvre de Mahan démontre l'importance stratégique vitale des mers et des océans. Leur domination permet d'accèder à tous les pays de la planète, parce que la mer est res nullius, espace libre ouvert à tous, donc surtout à la flotte la plus puissante et la plus nombreuse. Le Sea Power, tel que le définit Mahan, n'est pas exclusivement le résultat d'une politique et d'une stratégie militaires mais aussi du commerce international qui s'insinue dans tous les pays du monde. Guerre et commerce constituent, aux yeux de Mahan, deux moyens d'obtenir ce que l'on désire: soit la puissance et toutes sortes d'autres avantages. Ses travaux ont eu un impact de premier ordre sur la politique navale de l'empereur allemand Guillaume II, qui affirmait «dévorer ses ouvrages».


The Influence of Sea Power upon History 1660-1783 (L'influence de la puissance maritime sur l'histoire 1660-1783), 1890


Examen général de l'histoire européenne et américaine, dans la perspective de la puissance maritime et de ses influences sur le cours de l'histoire. Pour Mahan, les historiens n'ont jamais approfondi cette perspective maritime car ils n'ont pas les connaissances navales pratiques nécessaires pour l'étayer assez solidement. La maîtrise de la mer décide du sort de la guerre: telle est la thèse principale de l'ouvrage. Les Romains contrôlaient la mer: ils ont battu Hannibal. L'Angleterre contrôlait la mer: elle a vaincu Napoléon. L'examen de Mahan porte sur la période qui va de 1660 à 1783, ère de la marine à voile. Outre son analyse historique extrêmement fouillée, Mahan nous énumère les éléments à garder à l'esprit quand on analyse le rapport entre la puissance politique et la puissance maritime. Ces éléments sont les suivants: 1) la mer est à la fois res nullius et territoire commun à toute l'humanité; 2) le transport par mer est plus rapide et moins onéreux que le transport par terre; 3) les marines protègent le commerce; 4) le commerce dépend de ports maritimes sûrs; 5) les colonies sont des postes avancés qui doivent être protégés par la flotte; 6) la puissance maritime implique une production suffisante pour financer des chantiers navals et pour organiser des colonies; 7) les conditions générales qui déterminent la puissance maritime sont la position géographique du territoire métropolitain, la géographie physique de ce territoire, l'étendue du territoire, le nombre de la population, le caractère national, le caractère du gouvernement et la politique qu'il suit (politiques qui, dans l'histoire, ont été fort différentes en Angleterre, en Hollande et en France). Après avoir passé en revue l'histoire maritimes des pays européens, Mahan constate la faiblesse des Etats-Unis sur mer. Une faiblesse qui est due à la priorité que les gouvernements américains successifs ont accordé au développement intérieur du pays. Les Etats-Unis, faibles sur les océans, risquent de subir un blocus. C'est la raison pour laquelle il faut développer une flotte. Telle a été l'ambition de Mahan quand il militait dans les cercles navals américains.


The Influence of Sea Power upon the French Revolution and Empire, 1793-1812 (L'influence de la puissance maritime sur la Révolution française et l'Empire français, 1793-1812), 2 vol., 1892


Ce livre d'histoire maritime est la succession du précédent. Il montre comment l'Angleterre, en armant sa marine, a fini par triompher de la France. En 1792, l'Angleterre n'est pas du tout prête à faire la guerre ni sur terre ni sur mer. En France, les révolutionnaires souhaitent s'allier à l'Angleterre qu'ils jugent démocratique et éclairée. Mais, explique Mahan, cet engouement des révolutionnaires français ne trouvait pas d'écho auprès des Anglais, car la conception que se faisaient ces derniers de la liberté était radicalement différente. Pour Mahan, conservateur de tradition anglo-saxonne, l'Angleterre respecte ses traditions et pratique la politique avec calme. Les révolutionnaires français, eux, détruisent toutes les traditions et se livrent à tous les excès. La rupture, explique le stratège Mahan, survient quand la République annexe les Pays-Bas autrichiens, s'emparent d'Anvers et réouvrent l'Escaut. La France révolutionnaire a touché aux intérêts de l'Angleterre aux Pays-Bas.

Le blocus continental, décrété plus tard par Napoléon, ne ruine pas le commerce anglais. Car en 1795, la France avait abandonné toute tentative de contrôler les océans. Dans son ouvrage, Mahan analyse minutieusement la politique de Pitt, premier impulseur génial des pratiques et stratégies de la thalassocratie britannique.

(Robert Steuckers).

- Bibliographie: The Gulf and Inland Waters, 1885; The Influence of Sea Power upon History, 1660-1783, 1890; The Influence of Sea Power upon French Revolution and Empire, 1783-1812, 1892; «Blockade in Relation to Naval Strategy», in U.S. Naval Inst. Proc., XXI, novembre 1895, pp. 851-866; The Life of Nelson. The Embodiment of the Sea Power of Great-Britain, 1897; The Life of Admiral Farragut, 1892; The Interest of America in Sea Power, present and future, 1897; «Current Fallacies upon Naval Subjects», in Harper's New Monthly Magazine, XCVII, juin 1898, pp. 44-45; Lessons of the War with Spain and Other Articles, 1899; The Problem of Asia and its Effect upon International Politics, 1900; The Story of War in South Africa, 1900; Types of Naval Officers, 1901; «The Growth of our National Feeling», in World's Work, février 1902, III, pp. 1763-1764; «Considerations Governing the Disposition of Navies», in The National Review, XXXIX, juillet 1902, pp. 701, 709-711; Sea Power and its Relations to the War of 1812, 1905; Some Neglected Aspects of War, 1907; From Sail to Steam: Recollections of Naval Life, 1907; The Harvest Within, 1907 (expression des sentiments religieux de Mahan); The Interest of America to International Conditions, 1910; Naval Strategy, compared and contrasted with the Principles of Military Operations on Land, 1911; The Major Operations of the Navies in the War of American Independance, 1913; «The Panama Canal and Distribution of the Fleet», in North American Review, CC, sept. 1914, pp. 407 suiv.

- Traductions françaises: L'influence de la puissance maritime dans l'histoire, 1660-1783, Paris, Société française d'Edition d'Art, 1900; La guerre hispano-américaine, 1898. La guerre sur mer et ses leçons, Paris, Berger-Levrault, 1900; Stratégie Navale, Paris, Fournier, 1923; Le salut de la race blanche et l'empire des mers, Paris, Flammarion, 1905 (traduction par J. Izoulet de The Interest of America in Sea Power).

- Correspondance: la plupart des lettres de Mahan sont restées propriété de sa famille; cf. «Letters of Alfred Thayer Mahan to Samuel A'Court Ashe (1858-59)» in Duke Univ. Lib. Bulletin, n°4, juillet 1931.

- Sur Mahan: U.S. Naval Institute Proc., Janvier-février 1915; Army and Navy Journal, 5 décembre 1914; New York Times, 2 décembre 1914; Allan Westcott, Mahan on Naval Warfare, 1918 (anthologie de textes avec introduction et notes); C.C. Taylor, The Life of Admiral Mahan, 1920 (avec liste complète des articles rédigés par Mahan); C.S. Alden & Ralph Earle, Makers of Naval Tradition, 1925, pp. 228-246; G.K. Kirkham, The Books and Articles of Rear Admiral A. T. Mahan, U.S.N., 1929; Allan Westcott, «Alfred Thayer Mahan», in Dictionary of American Biography, Dumas Malone (ed.), vol. XII, Humphrey Milford/OUP, London, 1933; Captain W.D. Puleston, The Life and Work of Captain Alfred Thayer Mahan, New Haven, 1939; H. Rosinski, «Mahan and the Present War», Brassey's Naval Annual, 1941, pp. 9-11; Margaret Tuttle Sprout, «Mahan: Evangelist of Sea Power», in Edward Mead Earle, Makers of Modern Strategy. Military Thought from Machiavelli to Hitler, Princeton, 1944 (éd. franç.: E. M. Earle, Les maîtres de la stratégie, Paris, Berger-Levrault, 1980, Flammarion, 1987); W. Livezey, Mahan on Sea Power, 1947; Pierre Naville, Mahan et la maîtrise des mers, Paris, Berger-Levrault, 1981 (avec textes choisis de Mahan).

- Autres références: H. Hallman, Der Weg zum deutschen Schlachtflottenbau, Stuttgart, 1933, p. 128; Martin Wight, Power Politics, Royal Institute of International Affairs, 1978; Hellmut Diwald, Der Kampf um die Weltmeere, Droemer/Knaur, Munich, 1980; Hervé Coutau-Bégarie, La puissance maritime. Castex et la stratégie navale, Paris, Fayard, 1985.

 

jeudi, 25 décembre 2008

"Global Trends 2025" : le rapport des services secrets américains

 

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Günther DESCHNER :

 

« Global Trends 2025 » : le rapport des services secrets américains

Trois ans après la disparition du Rideau de Fer, les présidents américains estimaient encore que le monde était « OK ». George Bush Senior ne doutait pas un instant, à l’époque, qu’avec « l’aide de Dieu », il gagnerait bientôt la Guerre Froide et qu’il récolterait les fruits, à l’échelle globale, de cette épreuve de force qui avait duré quelques décennies. Il disait : « Un monde qui était jadis partagé entre deux camps armés reconnaît désormais une seule grande puissance hégémonique, celle des Etats-Unis d’Amérique. Les peuples du monde sauront apprécier cette situation et ils nous font confiance de toutes leurs forces ».

Depuis ce « Discours à la Nation », seize années se sont écoulées qui ont ébranlé la conscience de soi des Américains jusqu’en ses fondements et, surtout, qui ont changé radicalement le monde. Les plans pour sauver le monde, qu’avait jadis concocté le successeur de Reagan, ont échoué et pas seulement à cause de la démesure de son fils George W. Bush ou à cause des attentats du 11 septembre 2001 ou des guerres en Afghanistan et en Irak. L’effondrement du système financier américain, le déficit toujours constant et croissant du budget de l’Etat américain, les graves problèmes économiques et l’état désastreux de la société américaine elle-même, jettent toujours davantage le doute dans l’esprit des observateurs : ils se demandent si l’Amérique sera en mesure, dans les années à venir, de conserver son rôle d’unique puissance internationale capable de maintenir l’ordre dans le monde.

Des guerres civiles et ensuite l’effondrement du pays ?

Les titres des journaux et les interrogations se succèdent : « Est-ce la fin de l’ère américaine ? » ; « Le monde post-américain » ; « Le modèle américain a fait son temps » ; « Que s’est-il passé avec l’Empire américain ? ». Il n’a pas fallu attendre la crise financière pour que les titres de livres ou d’articles de cet acabit se repèrent largement dans les médias, où l’on prévoit ainsi, de manière récurrente, le déclin de « l’hyper-puissance américaine » et où l’on prophétise des constellations de puissance entièrement nouvelles sur l’échiquier géopolitique. L’étude, qui est allé le plus loin dans ce sens, a été commencée il y a une dizaine d’années et a été achevée et présentée en novembre dernier ; elle émane de la « Faculté des Relations Internationales » de l’Académie Diplomatique du ministère russe des affaires étrangères. Son Doyen, le politologue Igor Panarine, pronostique, dans les conclusions de l’enquête, que les dissensions qui déchirent d’ores et déjà la société américaine déboucheront, dans les prochaines décennies, sur des guerres civiles et sur l’effondrement du pays qui se morcellera en plusieurs parties.

Certes, derrière toutes ces thèses et ces slogans sur le déclin éventuel de la superpuissance américaine, se profilent les habituels vœux pieux des Anti-Américains de tous acabits ou une volonté de broyer du noir ; il n’empêche qu’aux Etats-Unis aussi ce genre de spéculations ont cours désormais. Ainsi, le NIC (« National Intelligence Council »), émanation des services secrets et cellule centrale en charge de formuler les prévisions pour le moyen et le long termes, centralise les informations et les analyses de pas moins de dix-huit services de renseignements américains et considère aujourd’hui que la domination globale qu’exercent les Etats-Unis est sur la voie du déclin. Le NIC analyse la situation de la seule superpuissance encore en lice et prévoit qu’au cours des vingt prochaines années elle perdra très nettement de la puissance sur les plans économique et politique. Les prévisions du NIC n’excluent pas l’émergence de guerres nouvelles.

Dans l’étude publiée par le NIC et intitulée « Global Trends 2025 », on trouve cette phrase significative : « En 2025, on ne reconnaîtra presque plus le système international, qui s’est constitué après la seconde guerre mondiale ». La cause de cette mutation globale provient surtout, d’après le NIC, de la montée en puissance d’autres grands acteurs globaux, de la croissance de pays encore émergents aujourd’hui, de la globalisation de l’économie et du transfert historique du développement et de la puissance économique de l’Ouest vers l’Est. Le texte annonce aussi la possible émergence de conflits internationaux pour les matières premières et les ressources. Dans les deux décennies qui s’annoncent, il y aura plus de troubles et de conflits dans le monde. Les denrées alimentaires et l’eau potable se raréfieront et les armes prolifèreront.

Jamais auparavant, ce rapport du NIC, qui est établi tous les quatre ans et qui se base sur une vaste enquête, menée auprès d’experts dans le monde entier et d’estimations dérivées d’analyses posées par des services secrets, n’avait eu un ton aussi pessimiste quant à la position des Etats-Unis dans le monde. Thomas Fingar, chez qui arrivent tous les rapports des analystes et des experts avant la rédaction finale, considère qu’en 2025 les Etats-Unis resteront certes « la plus grande puissance au monde » mais qu’ils seront « moins hégémoniques » qu’avant. Fingar est l’homme qui fut vice-directeur des autorités officielles en charge de collecter de tels renseignements et analyses. Depuis, il est devenu le chef du NIC. Fingar parle allemand et chinois ; il a d’abord enseigné dans diverses universités et hautes écoles, ensuite, il fut, pendant de nombreuses années, le principal analyste des questions militaires, attaché au quartier général de l’armée américaine à Heidelberg en Allemagne ; à ce titre, il dépendait du département des services secrets et de la recherche du ministère américain des affaires étrangères.

L’étude « Global Trends 2025 » cite toute une série de raisons expliquant l’évolution des vicissitudes politiques, telles que les perçoivent les services secrets américains : le processus de globalisation se poursuivra, explique le rapport du NIC, et il apportera, d’une part, un accroissement de l’abondance, et, d’autre part, de plus fortes inégalités. « Le fossé entre riches et pauvres, aux niveaux international, régional et intra-étatique, ne cessera de croître ».

L’hégémonie américaine sera soumise à une forte érosion au sein du système international, sur les plans militaire, politique, économique et culturel ; « et cette érosion ira en s’accélérant, sauf sur le plan militaire ». Même si la dimension militaire des Etats-Unis sera encore longtemps celle d’un géant, c’est sans doute le domaine qui s’avèrera le moins important. « Personne ne nous attaquera avec des forces conventionnelles et massives. Car la dissuasion nucléaire fonctionnera ». Les analystes de Fingar prévoient toutefois une perte d’importance dramatique pour les grandes organisations internationales : elles seront de moins en moins en mesure d’affronter les nouveaux défis d’un monde globalisé. Ce seront surtout l’ONU, l’OMC, le FMI, la Banque Mondiale, et aussi l’OTAN  qui seront frappés par ce désintérêt général et ce déclin. « Nous avons besoin d’autres institutions ou de transformer ou de réanimer celles qui existent, afin qu’elles puissent s’occuper des conséquences de la globalisation ».

Les Etats-Unis sont plus stables sur le plan démographique que l’Europe, la Russie et le Japon

Fingar craint toutefois que le mécontentement dans le monde face à la politique américaine devienne si important que toute idée lancée par l’Amérique, pour qu’elle soit mise à l’ordre du jour, soit d’emblée discréditée, aussi bonne soit elle. Les propositions formulées par la Russie, la Chine, l’Inde ou l’UE seront elles aussi dépourvues de crédibilité chez les puissances tierces et grevées de doutes et de scepticisme. « Personne ne sera en mesure, pendant assez longtemps, de prendre en charge le leadership dans le monde et d’aider à promouvoir les changements nécessaires dans le système international ».

Les modifications climatiques, estime l’étude du NIC, auront des conséquences politiques, bien qu’indirectes, et provoqueront des chutes de gouvernement et des  guerres. Ces modifications climatiques n’auront peut-être pas le poids nécessaire pour faire basculer seules les choses mais elles seront, dans bon nombre de cas, le petit élément de trop, pareil « au brin de paille qui brise l’échine du chameau », c’est-à-dire le complément inattendu, imprévu, qui donnera le coup de grâce à des gouvernements faibles ou à des Etats en voie de décomposition ».

Les migrations augmenteront partout dans le monde et en modifieront les structures politiques : toujours davantage d’hommes voudront quitter leurs pays appauvris et chercher de meilleures conditions de vie dans des Etats prospères et moins frappés par les modifications climatiques.

L’étude laisse une place importante au facteur démographique : l’Europe occidentale, la Russie et le Japon, dans une vingtaine d’années, se retrouveront dans une situation où pour chaque citoyen actif, il faudra compter deux retraités. « C’est là une charge fort lourde pour la croissance économique », conclut le rapport. C’est donc à ce niveau démographique que Fingar estime que les Etats-Unis se trouvent dans une meilleure position : « Parmi les pays hautement développés, nous sommes presque seuls dans ce cas : nous aurons toujours une croissance démographique en hausse ».

L’étude estime ensuite que les questions de sécurité énergétique pèseront d’un poids politique plus considérable que les idéologies : le désir de s’assurer des matières premières énergétiques ne cessera de croître et pas seulement en Occident, surtout chez les puissances émergentes comme la Chine et l’Inde.

Parmi les autres thématiques de ce travail considérable, riche d’idées : les conséquences de la catastrophe financière de 2008, le changement climatique, les technologies du futur, le rôle stratégique de l’Arctique, la raréfaction de l’eau potable, les conflits armés de l’avenir, la fin d’Al Qaeda, le danger des pandémies globales.

Günther DESCHNER.

(article paru dans « Junge Freiheit », Berlin, n°52/2000 – N°1/2009, traduction française : Robert Steuckers).

L’étude du NIC, intitulée « Global Trends 2025 » se lit sur internet : http://www.dni.gov/nic/PDF_2025/2025_Global_Trends_Final_Report.pdf

 

 

 

 

Espace et temps chez Ezra Pound

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Archives de SYNERGIES EUROPÉENNES - VOULOIR (Bruxelles) - Janvier 1986

Vintilia HORIA:

Espace et temps chez Ezra Pound

Pour avoir défendu une position similaire, pour s'être attaqué à l'usure comme procédé hétérodoxe dans le cadre de l'Eglise de son temps, Dante perdit sa patrie, fut condamné à mort et dut passer le reste de ses jours loin des siens. Au XXème siècle, Ezra Pound subit le même sort…

Ce qu'on pourrait appeler "le plan vital" dans la poésie d'Ezra POUND ne peut trouver qu'une seule comparaison, ancienne mais toujours valable: l'œuvre de DANTE. La poésie que ce grand Italien a produite ne se limite pas à La Divine Comédie mais comprend aussi De la Monarchie, œuvre en prose contenant le projet d'une société basée sur l'idée impériale. Cette idée recèle une transcendance que l'homme doit conquérir en subissant les épreuves de l'enfer, épreuves de la connaissance en profondeur; en tant qu'être inférieur, il doit surpasser les purifications du purgatoire afin de trouver, avec l'aide de l'amour, considéré comme possibilité maximale de sagesse, les dernières perfections du Paradis. Dans cette optique, la Vie serait un voyage, comme l'imaginaient les Romantiques ainsi que RILKE et JOYCE. Dans l'œuvre de POUND, ce qui nous rapproche de La Divine Comédie, ce sont les Cantos Pisans. Dans toute la poésie et la prose de POUND, comme dans tous les gestes de son existence, on repérera un souci quasi mondain de la perfection, confinant au métaphysique. L'homme, dans cette perspective, doit se perfectionner, non seulement sur le plan de la transcendance et de l'esprit, mais aussi dans le feu des affrontements momentanés qui composent sa vie de pauvre mortel. La perfection spirituelle dépend de l'héroïcité déployée dans le quotidien. "La lumière plane sur les ténèbres comme le soleil sur l'échine d'une bourrique".

Une révolte contre le monde moderne

Le pire, chez DANTE, l'ennemi qu'il combattit tout au long de sa vie d'exilé, fut la confusion consciente entre pouvoir temporel et pouvoir spirituel. La tâche du Pape, c'était de s'occuper de la santé et du salut des âmes. L'Empereur, lui, devait s'occuper du monde visible, sans jamais perdre de vue le but ultime. Le Souverain Pontife ne devait s'abstenir de lutter contre les maux du quotidien. L'homme est une combinaison d'antagonismes complémentaires. Sa complexe constitution psychosomatique révèle un désir d'harmonie finale, désir qui s'exprime sans cesse conformément à la "coincidentia opposi- torum". L'affrontement politique, qui caractérisa et marqua l'existence de DANTE, constitue finalement le sceau typique d'un être capable de vivre et d'assumer la même essence, tant dans sa trajectoire vitale que dans son œuvre; la marque de l'affrontement politique confèrera une aura tragique à POUND également. Cette similitude dévoile non seulement une certaine unité de destin commune aux deux poètes mais aussi l'immuabilité de la tragédie humaine, (de l'homme en tant que zoon politikon, NdT), à travers les siècles. Le poète nord-américain ne put échapper au XXème siècle à ce sort qui frappa le Florentin six cents ans plus tôt. On constate une relation perverse avec la politique qui affecte l'homme et  lui est dictée par le droit, ou plutôt le devoir, de se scruter sous l'angle du péché originel. La politique est le terrain où l'homme trouvera, avec le maximum de probabilités, une tribune pour se faire comprendre aisément et rendra ses pensers accessibles aux commentateurs.

La révolte de Pound contre le monde moderne est une attitude quasi générique, consubstantielle à sa génération. En effet, c'est cette lost generation nord-américaine qui abandonna sa patrie lorsque le puritanisme céda le pas au pragmatisme, dans un mouvement comparable à la révolte de KAFKA contre la technique considérée comme inhumaine. Mais ce n'est pas la technique qui définit le désastre. HEIDEGGER a consacré un essai entier à ce problème crucial et nous savons désormais combien les machines et leur développement peuvent être nocives et ceci seulement par le fait qu'il y a malignité chez ceux qui les manipulent. Le problème nous apparaît dès lors beaucoup plus profond. Il s'agit de l'homme lui-même et non des œuvres qu'il produit. Il s'agit de la cause, non de l'effet. Déjà les romanciers catholiques français de la fin du XIXème, tout comme le Russe DOSTOIEVSKI, avaient souligné ce fait. C'est le manque de foi, la perte du sens religieux qui octroye à l'homme des pouvoirs terrestres illimités.

Le problème n'est donc pas physique mais métaphysique. POUND n'est certes pas un poète catholique. C'est un homme soulevé par une religiosité profonde qui se situe dans une forme d'ésotérisme compris comme technique de la connaissance. Ce qui lui permet d'utiliser les mêmes sources et de chercher les mêmes fins que BERNANOS ou CLAUDEL. Il n'est donc pas difficile de rencontrer des points communs   -et d'impétueux déchaînements au départ d'une même exégèse-  entre POUND et l'auteur du Journal d'un curé de campagne, qui lança de terribles attaques contre notre monde actuel après la seconde guerre mondiale.

Le Mal, c'est l'usure

En conséquence, nous pouvons affirmer que, de son premier à son dernier bilan, POUND sait où se trouve le mal. Il le définit par le terme usure, tout en se proclamant combattant contre tout système voué à l'utiliser sous les formes de l'exploitation, de l'oppression ou de la dénaturation de l'être humain et contre toute Weltanschauung  ne se basant pas sur le spirituel. C'est là que les attaques de POUND contre l'usure, présentes dans les Cantos, trouvent leurs origines, ainsi que ses critiques d'un capitalisme exclusivement basé sur ce type d'exploitation et son désir de s'allier à une régime politique ressemblant à l'Empire défendu et illustré par DANTE.

Ses émissions de Radio-Rome dirigées contre ROOSEVELT durant les dernières années de la guerre sont, dans ce sens, à mettre en parallèle avec les meilleurs passages des Cantos. Pour avoir défendu une position similaire, pour s'être attaqué à l'usure comme procédé hétérodoxe dans le cadre de l'Eglise de son temps, DANTE perdit sa patrie, fut condamné à mort et dut passer le reste de ses jours loin des siens. Ezra POUND subit le même sort. Lorsque les troupes nord-américaines submergèrent l'Italie, POUND fut arrêté, moisit plusieurs mois en prison et, pour avoir manifesté son désaccord avec un régime d'usure, un tribunal le fit interner dans un asile d'aliénés mentaux. Son anti-conformisme fut taxé d'aliénation mentale. Cette leçon de cynisme brutal, d'autres défenseurs d'un régime d'usure, je veux dire de l'autre face de l'usure, celle de l'exploitation de l'homme en masse, l'apprendront. Cette usure-là engendre les mêmes résultats, en plus spectaculaire peut-être puisque le goulag concentre davantage d'anti-conformistes déclarés tels et condamnés en conséquence.

"L'usure tue l'enfant dans les entrailles de sa mère" déclare un des vers de la célèbre finale du Cantos XV. Cet enfant pourrait bien être le XXIème siècle, celui que POUND prépara avec tant de passion, avec un soin quasi paternel. Ce siècle à venir est déjà menacé de tous les vices prévus par le poète, contrairement à sa volonté et à ses jugements empreints de sagesse.

Vintilia HORIA.

(traduit de l'espagnol par Rogelio PETE, décembre 1985).

 

lundi, 22 décembre 2008

Le Grand Dérangement des Acadiens

Le Grand Dérangement

La Déportation des Acadiens, ou le Grand Dérangement, est une expression utilisée pour désigner l’expropriation massive et la déportation des Acadiens, peuple francophone d’Amérique, lors de la prise de possession, par les Britanniques, des anciennes colonies françaises en Amérique.

Par le Traité d’Utrecht signé en 1713, la partie la plus peuplée de l’Acadie et ses 1 700 habitants sont cédés à la Grande-Bretagne. 400 soldats britanniques restent sur place et un gouvernement militaire évite à la Grande-Bretagne de devoir créer une législature à majorité acadienne.
La partie cédée à la Grande-Bretagne prend le nom de Nouvelle-Écosse. La France conserve l’Île Royale (aujourd’hui Île du Cap Breton). Les Acadiens tentent de demeurer « neutres » dans les conflits entre les deux métropoles et refusent de prêter le serment d’allégeance au roi de Grande-Bretagne qui est exigé par les autorités coloniales. Cependant, la « paix » franco-britannique est toute relative dans cette région de l’Amérique. La guérilla amérindienne, alliée à la France, est constante : 100 navires capturés par les Micmacs et les Malécites entre 1713 et 1760 en témoignent.
La population acadienne passe de 1 700 en 1713 à plus de 15 000 en 1755. Cependant, les colons britanniques qui affluent après la fondation de Halifax convoitent les terres des Acadiens et réclament une Chambre d’Assemblée comme cela est la règle dans les colonies britanniques, ce que la Couronne n’est pas prête à accorder à une population majoritairement francophone et catholique.

En 1754, la crise éclate avec le début de la 4e guerre intercoloniale (French and Indian War en anglais). Le conflit commence avec des victoires françaises dans la vallée de l’Ohio. La panique gagne les colonies britanniques. Charles Lawrence devient gouverneur de la Nouvelle-Écosse. Il discute avec William Shirley, gouverneur du Massachusetts, de la possibilité de remplacer les Acadiens par des colons anglo-américains.
En 1755, 1 800 soldats de la Nouvelle-Angleterre arrivent en Nouvelle-Écosse. Ce débarquement est suivi de la prise des forts français par le général Monckton. Lawrence confisque les armes des Acadiens. En juin, il rencontre des délégués acadiens et exige d’eux un nouveau serment d’allégeance inconditionnelle en échange du retour des armes. Les Acadiens refusent.
Après la victoire dans la bataille de Fort Beauséjour et la prise de Fort Gaspareaux, en juin 1755, Lawrence ordonne aux commandants de Beaubassin, Pisiquid et Annapolis Royal d’attirer les hommes français de leurs districts respectifs, dans les ports, de les y arrêter et de les y détenir. Des navires viennent les chercher pendant que d’autres troupes vont arrêter les femmes et les enfants chez eux. Les déportés sont divisés par groupes d’âge et de sexe, puis embarqués sur les navires. En tout, de 8 000 à 10 000 Acadiens seront déportés à Annapolis Royal. Le commandant John Hansfield qui avait marié une Acadienne ne suit pas l’ordre mais attend en novembre soit trois mois plus tard pour déporter les Acadiens. Il ne sépare pas les familles. On pense que 20% de la population d’Annapolis Royale a pu s’échapper. Dictionnaire biographique du Canada John Handfield
On les éparpille le long de la côte atlantique. Ils y arrivent sans avoir été annoncés aux autorités locales, qui les considèrent comme une possible « 5e colonne ». Les déportés connaîtront des sorts divers. La Virginie et la Caroline du Nord refusent les 1 500 Français qui restent à bord des bateaux ou sur les plages jusqu’en mai 1756, moment où ils sont expulsés vers l’Angleterre. La traversée est difficile : deux vieux bateaux, le Violet et le Duke William coulent en cours de route. Après trois mois de navigation, les survivants arrivent en Angleterre où ils sont très mal reçus.
Les 1 226 Acadiens survivants sont répartis en 4 groupes, 336 à Liverpool, 340 à Southampton, 300 à Bristol, 250 à Penryn (Falmouth). Commence alors pour eux une détention qui durera 7 ans.
On sait peu de choses sur les conditions de vie de ces Français. À Southampton, ils vivent dans des baraquements sur les quais ; à Liverpool, ils logent dans les ruines d’ateliers de potiers ; à Bristol, où personne ne les attend, ils restent trois jours et trois nuits sur les quais avant d’être parqués dans une vieille bâtisse ; à Falmouth, ils sont un peu mieux traités, des jeunes trouvent même du travail. Ils reçoivent, comme prisonniers de guerre, une somme de 6 sols par jour avec l’obligation de subvenir à leurs besoins.
Pendant tout leur séjour, le gouvernement britannique essaie par tous les moyens de les faire devenir citoyens anglais, mais sans résultats. Le 3 novembre 1762, le Traité de Paris est signé, le calvaire des Français va prendre fin.
En janvier 1763, il ne reste, en Angleterre, que 866 personnes sur les 1 226 débarquées, et de plus il y a eu quelques naissances. Louis XV et Choiseul les font libérer, leur promettant des secours, ainsi que leur installation en France et, surtout, remboursent à l’Angleterre leurs dettes et une partie de leur solde.

En Virginie, la colonie refuse platement de recevoir les 1 500 Acadiens qui, en conséquence, sont expédiés en Angleterre.
En Géorgie, colonie pénitentiaire, ils sont d’abord complètement ignorés et livrés à eux-mêmes, puis tous arrêtés en 1756. En 1763, on leur donne 18 mois pour partir. La plupart émigreront à Saint-Domingue.
En Caroline du Sud, une importante communauté de Huguenots est paniquée à l’arrivée des « papistes ». On les force à rester à bord des navires surpeuplés. Une trentaine réussissent à s’évader. En 1756, on organise une levée de fonds pour payer leur expulsion… vers la Nouvelle-Écosse ! Ils rejoindront les partisans de Boishébert qui lutte contre les Britanniques.
Au Maryland et en Pennsylvanie, on les emploie à divers travaux serviles. Aucun logement ni nourriture ne sont fournis. En 1756, la législature du Maryland adopte une loi qui prévoit la prison pour ceux qui n’ont pas d’emploi. À la frontière ouest, les troupes reçoivent l’ordre de tirer à vue sur ceux qui tenteraient de quitter la colonie. Tout Acadien qui désire s’éloigner de plus de 16 km de sa résidence doit avoir un passeport.
En Pennsylvanie également, le gouverneur Morris place les arrivants sous garde armée. Ils sont décimés par les maladies infectieuses et mis en quarantaine. Confiés aux county townships (juridictions locales) sous la direction du warden of the poor (« Gardien des pauvres », magistrat chargé de s’occuper des indigents), ils s’assemblent dans un bidonville de Philadelphie. On leur refuse du travail, mais on force leurs enfants à fréquenter les écoles anglophones. En 1763, les Acadiens du Maryland et de la Pennsylvanie partent pour la Louisiane. Certains s’arrêteront à Saint-Domingue (aujourd’hui Haïti) où le gouverneur comte d’Estaing les met aux travaux forcés pour la construction d’une forteresse.
Le New Jersey refuse de recevoir des Acadiens. À New York, on les parque à Staten Island et à Long Island. Environ un tiers sont employés comme indentured servants (servitude à contrat d’une durée limitée). Plusieurs s’évaderont. Finalement, les prisonniers partiront pour Saint-Domingue après le Traité de Paris.
Au Connecticut, ils sont gardés sous surveillance, puis expédiés vers Saint-Domingue en 1763. En 1767, un certain nombre s’installent au Nouveau-Brunswick.
Au moins 2 000 Acadiens arrivent au Massachusetts où une épidémie de variole les décime. Ils ne reçoivent aucune assistance du gouvernement local. En 1756, on les engage comme indentured servants. On interdit aux navires de les engager comme marins. En 1757, on leur interdit de quitter les villes où ils sont assignés à résidence. En 1763, certains partent pour Saint-Domingue, mais la majorité pour le Canada.
Environ 3 500 Acadiens se réfugient en « Acadie française », le long du fleuve Saint-Jean et de la rivière Miramichi (Nouveau-Brunswick actuel) sous la direction de l’Abbé Le Guerne. Beaucoup d’entre eux meurent de faim et de froid durant l’hiver 1756-1757, vu l’impossibilité de pratiquer les industries traditionnelles (pêche, agriculture) pendant la guerre. De plus, entre 1756 et 1758, les autorités de la Nouvelle-Écosse offrent des primes pour les prisonniers acadiens et, moins officiellement, pour leurs scalps. Tous ces camps de réfugiés sont détruits par l’avance des troupes britanniques dans les années qui suivent.
En 1763, la France cède ses colonies américaines à la Grande-Bretagne et le gouvernement britannique donne 18 mois aux Acadiens pour quitter l’Empire britannique et gagner une colonie française.
En 1766, les Acadiens sont officiellement autorisés à s’installer au Québec, où plusieurs s’étaient réfugiés avant 1759, mais, dans les provinces maritimes (ancienne Acadie), les droits politiques leur seront refusés jusque dans les années 1830.
Vers 1766 aussi, d’autres Acadiens, les Cajuns, commenceront à se regrouper en Louisiane, devenue colonie espagnole.

Un peu à la manière de l’Acadie, Belle-Île-en-Mer était occupée par les Britanniques, mais le traité de Paris (10 février 1763), qui donnait le Canada aux Britanniques, a permis à la France de récupérer Belle-Île le 11 avril 1763. Un mois plus tard les Acadiens prisonniers en Grande-Bretagne sont libérés et viennent grossir le nombre des réfugiés dans les ports français.
Plusieurs projets d’installation des Acadiens sont proposés, dont celui de Belle-Île (8 ans avant le projet poitevin). Dès juillet 1763, trois chefs de famille acadiens, Honoré Le Blanc, Joseph Trahan et Simon Granger, se rendent à Belle-Île, afin de juger de la possibilité d’une implantation sur cette île bretonne. Le Baron de Waren, gouverneur de l’île juge ce premier contact positif, « ils ont paru très contents de ma réception et s’en sont retournés le 27. Comme ils sont gens fort industrieux et habiles cultivateurs, je serais enchanté de les voir arriver : ce serait un bon boulevard contre ceux qui les ont maltraités. »
Mais tout n’est pas si rose : les Acadiens, soutenus par l’abbé Le Loutre, veulent rester groupés sur l’île dans une même paroisse, ce qui n’est pas du goût de Waren qui veut au contraire les disperser sur l’ensemble du territoire « afin que tous les habitants ne fassent qu’un seul esprit et qu’un même peuple ». L’abbé Le Loutre, qui a participé à cette première visite, prend les affaires en main et en janvier, il annonce a Waren qu’il a trouvé 77 familles déterminées à s’installer sur l’île. Mais les affaires traînent en longueur, les habitants de l’île ne sont pas très heureux de voir débarquer ces réfugiés, rien n’est prêt, il manque des maisons, il faut commander des chariots, des charrues, du bois, des bœufs, des vaches… C’est l’abbé Le Loutre qui gère tout cela.
En septembre 1765, Granger et Le Blanc sont chargés de préparer l’hébergement des 77 familles, les premières arrivent le 22 septembre, d’autres le 1er octobre, puis le 18 et enfin le 30 octobre. Elles sont logées provisoirement dans « les grands magasins aux avoines » qui sont une halle. Les Acadiens participent aux travaux de construction des maisons, certains, qui étaient marins, embarquent avec des patrons pêcheurs du pays.
Pour arriver à un partage des terres équitable qui tient compte de la composition des familles, de l’origine, de la parenté, des affinités, Isambert à imaginé un système original avec des « lotties » et des « brigades ». Les lotties sont des lots de terres bien précis et numérotés ; les brigades, au nombre de 13, sont constituées de 6 familles, chacune dotée d’un « chef de brigade » chargé de tirer au sort la lottie attribuée à chacune des brigades.
Les Acadiens apportaient dans leurs bagages des pommes de terre qu’ils ont cultivées à Belle-Ile avant son introduction en France par Parmentier en 1769.

La majorité des populations se qualifiant d’acadiennes se trouvent aujourd’hui au Nouveau-Brunswick, en Nouvelle-Écosse, à l’Île-du-Prince-Édouard, aux îles de la Madeleine et en Gaspésie (Québec), à Terre-Neuve-et-Labrador, dans le Maine (États-Unis), en Louisiane et à Saint-Pierre-et-Miquelon.
Des historiens américains estiment que, sur une population totale évaluée entre 12 000 et 18 000 Acadiens en 1755, de 7 500 à 9 000 périrent entre 1755 et 1763, soit des effets de la déportation, soit en tentant d’y échapper.
Une demande officielle d’un député d’ascendance acadienne du Bloc québécois a été déposée pour qu’il y ait reconnaissance par la Couronne britannique du massacre. Le Gouverneur général du Canada – l’institution représentant aujourd’hui la Couronne canadienne au pays, mais qui, avant le Statut de Westminster de 1931, représentait la Couronne britannique – a pour sa part reconnu la Déportation des Acadiens. En décembre 2003, la gouverneure générale Adrienne Clarkson a reconnu le drame humain de la déportation, mais sans offrir d’excuses formelles. Depuis, le 28 juillet est un jour de commémoration de l’évènement.

 


 

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