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mardi, 20 septembre 2016

Elections régionales de Berlin: la chute de la maison CDU

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Elections régionales de Berlin: la chute de la maison CDU

par Thomas Ferrier

Ex: http://thomasferrier.hautetfort.com

Selon les données de 19h46 (en France), les élections régionales de Berlin confirment les craintes de la chancelière Angela Merkel même si l’AFD n’a pas obtenu le résultat espéré.

Avec 23,2% des voix, la SPD recule de près de cinq points et paie ainsi le prix de sa grande coalition nationale avec la CDU. Même si elle reste le premier parti du Land, elle est sévèrement remise à sa place. La CDU avec 17,9% des voix perd aussi plus de cinq points (-5.4) et n’est pas en meilleure situation. Les deux partis fondamentaux du système allemand à Berlin sont donc seulement aux alentours de 40%. La sanction est dure.

Avec 16,7% des voix, les Verts (Grünen) sont troisième avec 16,7% des voix. Ils ne perdent qu’un point environ. Ce n’est pas un grand succès pour eux, même s’ils évitent de perdre des voix, dans un contexte migratoire où leur laxisme légendaire aurait pu leur jouer des tours. Die Linke avec 16,2% progresse de 4,5 points ce qui est considérable. Les voix perdues par la SPD se sont massivement reportés en faveur du mouvement issu de l’ancien SED d’Allemagne de l’Est.

Les libéraux (FDP) avec 6,5% des voix auront également des élus, progressant de 4,7 points au détriment de la CDU. Ils remontent péniblement la pente.

L’AFD de Frauke Petry, avec 11,8% des voix, réussit une belle performance et s’impose au moins comme la 5ème force de la capitale. Quand on compare le vote AFD à Berlin avec le vote FN à Paris intra muros, on peut considérer le résultat de l’AFD, qui avait été victime ces dernières semaines d’une campagne diabolisatrice très dure, comme un succès majeur. Les autres formations politiques sont réduites aux Pirates (1,7% , -7,2) qui s’effondrent littéralement, notamment en faveur de l’AFD, et aux autres listes autour de 6% des voix.

Thomas FERRIER (Le Parti des Européens)

PS: à 20:57, les résultats provisoires sont un peu différents. 21,5% pour la SPD, 17,6% pour la CDU, 15,7% pour Die Linke, 15,2% pour les Verts, 14,1% pour l'AFD (ce qui est un bien meilleur score), 6,7% pour le FDP et sans doute 0,8% pour la NPD (non confirmé).

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Western Media Credibility In Free Fall Collapse

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Western Media Credibility In Free Fall Collapse

Paul Craig Roberts

Ex: http://www.paulcraigroberts.org

The latest from the Gallup Poll is that only 32% of Amerians trust the print and TV media to tell the truth. http://www.gallup.com/poll/195542/americans-trust-mass-media-sinks-new-low.aspx
Republicans, 18 to 49 year old Americans, and independents trust the media even less, with trust rates of 14%, 26%, and 30%.

The only group that can produce a majority that still trusts the media are Democrats with a 51% trust rate in print and TV reporting. The next highest trust rate is Americans over 50 years of age with a trust rate of 38 percent.

The conclusion is that old people who are Democrats are the only remaining group that barely trusts the media. This mistaken trust is due to their enculturation. For older Democrats belief in government takes the place of Republican belief in evangelical Christianity. Older Democrats are firm believers that it was government under the leadership of President Franklin D. Roosevelt that saved America from the Great Depression. As the print and TV media in the 21st century are firmly aligned with the government, the trust in government spills over into trust of the media that is serving the government. As the generation of Democrats enculturated with this mythology die off, Democratic trust rates will plummet toward Republican levels.

It is not difficult to see why trust in the media has collapsed. The corrupt Clinton regime, which we might be on the verge of repeating, allowed a somewhat diverse and independent media to be 90% acquired by six mega-corporations. The result was the disappearance of independence in reporting and opinion.

The constraints that corporate ownership and drive for profits put on journalistic freedom and resources reduced reporting to regurgitations of government and corporate press releases, always the cheapest and uncontroversial way to report.

With journalistic families driven out of journalism by estate taxes, the few remaining newspapers become acquisitions like a trophy wife or a collector Ferrari. Jeff Bezos, CEO and founder of amazon.com, handed over $250 million in cash for the Washington Post. Jeff might be a whiz in e-commerce, but when it comes to journalism he could just as well be named Jeff Bozo.

On September 12, Washington Post reporter Cindy Boren dropped the Washington Post below the level of the supermarket tabloid, National Enquirer. One must wonder where her editor was. Drunk perhaps? The Washington Post actually reported that a Nigerian MD, Bennet Omalu, “whose credentials and tenacity are well known,” has concluded that Hillary Clinton’s obvious medical problems could be due to her being poisoned by a Putin-Trump conspiracy.
https://www.washingtonpost.com/news/early-lead/wp/2016/09/12/the-man-who-discovered-cte-thinks-hillary-clinton-may-have-been-poisoned/

One could possibly conclude that Cindy Boren and her Washington Post editor were having fun with Omalu, except that the article repeated the unfounded allegation that circumstantial evidence according to a UK inquiry associates Putin with the poisoning death of Litvinenko.

In other words, first Litvinenko, now Hillary.

If circumstantial evidence is to be the Washington Post’s guide, then clearly that evidence suggests that the neoconservatives, well-ensconced in high government positions and desperate for a New Pearl Harbor in order to launch their wars of hegemony in the Middle East, are responsible for 9/11.

Yet the Washington Post has a full-time reporter whose job is to disparage conspiracy theories while the Washington Post itself launches the conspiracy theory of the century: Putin And Trump Conspiracy Poisons US Democratic Candidate for President. http://www.strategic-culture.org/news/2016/09/15/washington-post-grasps-crazy-conspiracy-theory-support-hillary-clinton.html

If intelligence, or perhaps simply sufficient time in Americans’ lives to investigate the news, were not in such short supply, possibly Americans would reflect on what the benefit is of being driven by Washington into conflict with Russia and China.

It most certainly will not be victory in war, as we all will be dead.

Dr. Paul Craig Roberts 
was Assistant Secretary of the Treasury for Economic Policy and associate editor of the Wall Street Journal. He was columnist for Business Week, Scripps Howard News Service, and Creators Syndicate. He has had many university appointments. His internet columns have attracted a worldwide following. Roberts' latest books are The Failure of Laissez Faire Capitalism and Economic Dissolution of the West, How America Was Lost, and The Neoconservative Threat to World Order.

lundi, 19 septembre 2016

Michel Onfray : «Les médias de masse ont intérêt à cultiver l'imbécillité»

onfray-611x330.jpgMichel Onfray : «Les médias de masse ont intérêt à cultiver l'imbécillité»

Par Alexandre Devecchio

Ex: http://www.lefigaro.fr

FIGAROVOX/GRAND ENTRETIEN - Alors qu'il lance sa propre Web TV en lien avec l'Université populaire de Caen, le philosophe Michel Onfray dresse un réquisitoire sans concession contre des médias devenus symboles de la défaite de la pensée.


Michel Onfray est philosophe. Après le 21 avril 2002, il fonde l'Université Populaire de Caen. En 2016, il publie Penser l'Islam(éd. Grasset) et Le Miroir aux alouettes. Principes d'athéisme social(éd. Plon).


FIGAROVOX. - Vous venez de lancer votre web TV. Pourquoi avoir créé ce nouveau média? À qui s'adresse-t-il?

Michel ONFRAY. - Pour disposer de temps afin de développer des argumentations et des démonstrations, ce qui est impossible dans un média dans lequel le temps c'est de l'argent. Et souvent: beaucoup d'argent… Dès lors, dans un média classique, ce qui est visé est moins l'information, vraie ou fausse d'ailleurs, que le spectacle susceptible de créer le buzz. Autrement dit, il faut obtenir le maximum de consommateurs devant leur écran à l'heure où le clystère publicitaire se trouve infligé. Or on n'obtient pas un public massif avec de l'argumentation ou de la démonstration, mais avec de la grossièreté ou du dérapage, de l'insulte ou de la haine, du mépris ou de la boxe. Quand jadis Paul Amar apportait sur un plateau une paire de gants de boxe, il montrait ce qu'étaient vraiment les choses. On l'a d'ailleurs congédié pour avoir dénudé le roi. Il faut désormais cogner, en dessous de la ceinture si l'on veut, pour obtenir le vacillement ou le k.-o. de l'adversaire. Ce média que j'initie avec mes amis s'adresse à tous ceux qui veulent prendre le temps d'entendre des arguments sur les questions d'actualité afin de se faire un avis par eux-mêmes, mais aussi sur mille autres sujets qui constituent les séminaires de l'UP.

Quels seront les principaux programmes? L'esprit de cette télé sera-t-il proche de celui de l'université populaire de Caen?

MO-1.jpgC'est d'abord le média de l'université populaire. J'ai souhaité reporter le lancement de ce média de juin à septembre parce que les interventions de mes amis de l'UP n'étaient pas prêtes à être mises en ligne. J'ai préféré commencer plus tard, avec ma trentaine d'amis, plutôt que très vite, avec moi seul. Je souhaite par la suite créer des rubriques autonomes pour mes amis qui souhaiteraient s'exprimer aussi. Nous commençons de façon expérimentale. Il n'existe aucune WebTV de ce type à cette heure me dit-on.

Ce projet s'inscrit-il en réaction au système médiatique actuel? Celui-ci est-il trop uniforme?

Oui, bien sûr. Le système médiatique est aujourd'hui digne des systèmes les plus idéologiquement intolérants. Tout le monde peut-être invité (encore que: Patrick Cohen a franchement parlé un jour d'une liste noire de gens à ne pas inviter sur le service public…), mais il y aura au moins deux traitements: le premier qui est celui du tapis rouge réservé aux tenants de l'idéologie dominante ( en un mot, les partisans du libéralisme d'État et de l'Europe transnationale) le second est celui du punching-ball réservé à ceux qui ne communient pas dans cette religion étatique et dont le temps de parole sera entièrement consacré à se justifier de ne pas faire le jeu du FN, de ne pas rouler pour Marine Le Pen, de ne pas penser comme Éric Zemmour ou Robert Ménard, de ne pas être antisémite ou islamophobe… Ainsi, on a annoncé sur France Culture que «Michel Onfray lançait son web média… comme Soral et Dieudonné». Ce qui renseigne sur le degré de perfidie … du service public!

Vous avez déclaré souhaiter «reprendre en main de façon libertaire et non libérale l'information». Qu'entendez-vous par là? Les médias véhiculent-ils une idéologie dominante?

MO-2.jpgOui, bien sûr. Du moins les médias de masse et la totalité du service public qui est franchement à la botte du pouvoir d'État. Depuis que Mitterrand a abandonné le socialisme au profit du libéralisme en 1983 puis le pacifisme au profit du bellicisme en 1991, l'idéologie dominante ne sépare plus la droite de la gauche, mais les libéraux d'État de droite et de gauche (Sarkozy, Juppé, Le Maire, NKM et Hollande, Valls, Macron) et les antilibéraux de droite et de gauche ( Le Pen, Guaino, Dupont-Aignan et Mélenchon, Besancenot, Arthaud). Les médias dominants roulent pour le libéralisme d'État de droite et de gauche, et je risque peu à prophétiser que le prochain chef de l'État sera issu de ce bloc-là. On changera de figure, mais pas de politique.

Aucun espace médiatique ne trouve grâce à vos yeux?

Si, tel ou tel support, le vôtre par exemple, dans lequel je sais que, si l'on n'est pas d'accord avec moi, on ne me salira pas personnellement et qu'on n'utilisera pas d'attaques ad hominem, de sous-entendus tordus…

Vous voulez échapper «au culte de la petite phrase, du sniper prêt à tout pour créer le buzz». Lorsque vous participez à une émission comme «On n'est pas couché» ou plus récemment «C l'hebdo» avec Aymeric Caron, n'avez-vous pas tendance à y céder parfois vous aussi?

La production m'avait assuré que l'émission serait courtoise. J'ai eu la faiblesse de le croire quand j'ai accepté de m'y rendre. Quant aux petites phrases, si elles existent, elles ne sont pas de mon fait: je ne suis pas comme ces politiques ou ces journalistes incapables d'improviser et qui ne travaillent qu'avec des communicants qui leur écrivent les phrases qui feront les fameuses petites phrases. Nombre de journalistes lisent leurs textes et les blagues de tel ou tel sont écrites et défilent sur les prompteurs. La petite phrase est la production idéologique destinée à créer le buzz qui induit les parts de marché qui décident de la reconduction des émissions, de la place dans les grilles de diffusion et, bien sûr, des émoluments des animateurs. On comprend qu'avec pareils enjeux, les médias de masse aient intérêt à cultiver le superficiel, l'anecdotique, le bref, le ricanant, sinon l'imbécile.

 

Alain Finkielkraut explique qu'il lui semble nécessaire d'aller dans la gueule du loup dire son fait à la bien-pensance et au «politiquement ricanant». Partagez-vous son point de vue?

MO-3.jpgIl a absolument raison. Sauf qu'il y a des lieux où on ne peut pas faire passer son message, il s'agit de savoir lesquels. Comme ça n'est pas une science exacte, on peut se tromper. On ne le sait qu'après… Il arrive qu'on perde son temps dans une émission littéraire où les écrivains n'écrivent pas leurs livres alors qu'on le gagnera en allant sur un plateau a priori moins intellectuel mais sur lequel on aura pu dire deux ou trois choses.

Est-il possible de réagir à l'actualité chaude en conservant le recul de la philosophie?

Oui, absolument. Pourquoi le philosophe n'aurait-il pas les qualités de l'urgentiste, du chirurgien de guerre, du secouriste sur les lieux d'un accident? Et puis il est drôle qu'on se demande si un philosophe peut penser à chaud quand le moindre quidam commente la moindre actualité en ne s'autorisant que de lui! Ou qu'on permet au journaliste de réagir à chaud. Si le philosophe a derrière lui un travail de réflexion sur les sujets sur lesquels il s'exprime, il est habilité à parler.

La rentrée télé est dominée par le face-à-face entre Yann Barthès et Cyril Hanouna. Que cela vous inspire-t-il?

Les médias parlent des médias, c'est leur affaire. Il y a plus important à penser, me semble-t-il.

Dans les colonnes du Figaro, vous déclariez: «Vouloir ressembler à Serge Reggiani ou à Yves Montand, c'est tout de même moins déshonorant que vouloir ressembler à Cyril Hanouna! Il est donc logique que de nos jours, la kalachnikov devienne le rêve ultime…»

MO-4.jpgCette phrase se trouvait dans un contexte qui me faisait dire une chose, puis donner un exemple pour l'illustrer. On a préféré s'exciter sur l'exemple plutôt que de disserter sur la thèse qui était: dans un pays où l'idéal est perdu, il n'est pas étonnant que des jeunes optent pour une idéologie clé en main - l'islam intégriste en l'occurrence. Vous connaissez ce proverbe chinois: «Quand le sage montre la lune, l'imbécile regarde le doigt». Sur les réseaux sociaux, on regarde beaucoup le doigt… Et les journalistes qui pensent désormais dans les formats épidermiques imposés par les réseaux sociaux emboîtent le pas. Ils disposent ainsi du buzz, premier bénéfice, puis, second bénéfice, le plus important, ils évitent le débat sur la thèse. De sorte qu'il était plus facile de faire de moi une personne qui salissait Hanouna que de s'interroger sur Hanouna comme symptôme. C'est la maladie qui est le problème, pas le symptôme. Hanouna a saisi l'occasion pour montrer du doigt le doigt qui montrait tout en ignorant même s'il y avait aussi la lune. Je lui ai fait un texto explicatif, il ne m'a pas répondu, tout à l'admiration de son doigt.

Vous avez déclaré «le Burkini est une petite chose» et fustigé une nouvelle fois notre politique étrangère. On peut dénoncer fortement l'ingérence occidentale au Moyen-Orient tout en s'inquiétant de la désintégration culturelle d'une partie de la population française…

Oui, en effet, mais là encore, regarder le burkini, c'est regarder le doigt… Pendant ce temps-là, on ne s'interroge pas sur les seules questions qui importent: la généalogie. D'où cela vient-il? Que des hommes puissent croire qu'en écrasant des enfants et leurs parents avec un camion, qu'en égorgeant un prêtre qui dit la messe, qu'en massacrant des gens qui boivent un verre à une terrasse de café ou que des femmes puissent imaginer que Dieu a le souci de leur maillot de bain sur la plage ou de ce qui se trouve dans le verre qu'elles sirotent, cela renseigne sur l'état de la raison et des Lumières, de l'intelligence et de la réflexion en France. Car cette génération de personnes chez qui la défaite de la pensée est à ce point majeure est les produits de politiques «éducatives» françaises menées depuis pas mal d'années.

Pour les gens qui vivent dans ou à proximité de quartiers salafisés, le «Burkini» mais aussi la Burqa, le voile ou la pression des barbus, ne sont pas de «petites choses», mais l'affirmation d'une identité, voire d'une idéologie conquérante… Comprenez-vous qu'une partie de la population s'inquiète sincèrement de la progression et de la banalisation des codes islamistes dans certains territoires?

Bien sûr que je le comprends. Mais si l'intelligence a disparu là où l'on se prosterne désormais devant des articles de foi, il faut ajouter que la disparition du débat sur ce sujet à cause de médias qui se battent à coup d'imprécations sur le principe du «pour ou contre le burkini» a laissé désormais la place au viscéral, à l'instinctif, au tripal. Les médias s'honoreraient à faire sur ces sujets de véritables émissions dans lesquelles on ne visera pas le sensationnel mais l'éducation populaire. Que certains quartiers soient perdus pour la république est une chose qui se dit depuis longtemps: qu'ont fait la droite et la gauche qui se remplacent au pouvoir depuis un demi-siècle? Rien.

Revenons à la désintégration culturelle. L'été 2016 a été celui du massacre islamiste de la promenade des Anglais et des «grands adultes en trottinette» chassant les Pokémon….

Là aussi, là encore, la trottinette est le doigt… J'ai donné cet exemple pour une thèse qu'on a soigneusement évité de discuter: notre société ne se féminise pas, contrairement à ce que dit Éric Zemmour, elle s'infantilise. J'ai pris l'exemple de la trottinette, du tatouage, du baladeur, j'aurais pu ajouter, pour les adultes, car c'est d'eux dont je parlais, le vapotage qui est le suçotage des grands, le bermuda qui est la culotte courte des adultes, les baskets qui sont les chaussures des adolescents, le Pokémon bien sûr qui est le cache-cache des quadras, mais ça n'est pas le sujet, la question ou le problème. La vraie question est: quand on refuse tant de devenir ou d'être un adulte, pourquoi penserait-on autrement que comme un enfant? Mais je subodore que le buzz va se faire plus sur «Onfray dézingue le vapotage» que sur cette thèse que nous vivons dans une société infantile où tout est fait pour infantiliser. C'est tellement plus facile de séduire l'électeur quand il est un enfant!

Une Europe de la Défense indépendante des Etats-Unis, rêve ou possible réalité?

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Une Europe de la Défense indépendante des Etats-Unis, rêve ou possible réalité?

par Jean-Paul Baquiast
Ex: http://www.europesolidaire.eu
 
Dans une déclaration commune, faite en perspective du Sommet européen de Bratislava le 16 septembre, Jean Marc Ayrault, Ministre des Affaires étrangères et du Développement international et Frank-Walter Steinmeier, Ministre des Affaires étrangères de la République fédérale d'Allemagne ont appelé à différentes actions destinées à garantir le sécurité intérieure et extérieure des Etats-européens 1). Parmi celles-ci se trouve un appel à la reprise de la Coopération Structurée Permanente, autrement à la mise en place d'une Europe de la défense, disposition prévue à l'article 42-6 du Traité de Lisbonne et jusqu'à présent non mise en oeuvre.
 
Certains milieux de défense en France militent depuis des années pour que ce dispositif voit enfin le jour. D'une part il permettrait de relayer les opérations de défense à finalité européenne dont seule la France assume jusqu'à présent la charge. D'autre part il pourrait intéresser à ce thème européen majeur les grands Etats européens qui jusqu'ici s'en désintéressaient complètement, le premier d'entre eux étant l'Allemagne. Le Royaume Uni était jusqu'au Brexit, seul sensible avec la France à la nécessité d'une défense commune. Mais il avait tardé à passer des déclarations aux actes. Avec son départ de l'Union, on peut craindre que sa participation à une éventuelle défense européenne ne disparaisse complètement.

Pour beaucoup d'Européens, il n'est nul besoin d'une défense commune, s'ajoutant aux coopérations qui se sont établies depuis des années au sein de l'Otan. Mais qui dit Otan dit Etats-Unis et Pentagone. Il suffit d'examiner les évènements récents, en Ukraine et au Moyen-Orient, pour se rendre compte que les contributions européennes à l'Otan ne sont conçues par le département d'Etat et de Département de la Défense américains que comme des compléments aux objectifs militaires des Etats-Unis. Or ceux-ci engagent de plus en plus les membres de l'Otan dans une confrontation militaire avec la Russie. Certains de ceux-ci, comme la France et l'Allemagne, ont dit avec il est vrai une certaine mollesse, qu'ils ne la souhaitaient pas.

En principe, une Europe de la défense devrait reposer sur les seules contributions des Etats européens, servir les finalités de sécurité et de défense propres de ceux-ci, et se rendre indépendante des objectifs diplomatiques et militaires des Etats-Unis.

Il est donc intéressant de voir enfin l'Allemagne et la France s'entendre sur la nécessité de mettre en place une Coopération Structurée Permanente concernant en priorité l'élaboration d'une future Europe de la Défense indépendante des Etats-Unis et servant les intérêts stratégiques européens, non seulement à l'Est, mais dans le monde entier.

Concrètement, le document signé par les deux ministres de la défense Ursula Van der Leyen et Jean-Yves Le Drian propose la mise en place d'un Quartier général permanent européen et d'un commandement médical conjoint, le partage d'un centre logistique pour les équipements stratégiques, de même que le partage du renseignement et de la surveillance satellitaires.

L'Eurocorps, à Strasbourg, pourrait contribuer à la planification d'opérations. La capacité de déploiement des «groupements tactiques» (jusqu'ici jamais utilisés) serait facilitée. Et un budget européen unique serait consacré à la recherche militaire commune, ainsi qu'au développement de matériels communs (satellites, drones, cyberdéfense...).

Ceci dit, ces intentions ont-elles la moindre chance de se concrétiser?

Les dépenses communes qu'il faudra consentir, non seulement en termes d'effectifs mais pour la mise au point, notamment au sein de l'Agence européenne de défense, de systèmes d'armes nouveaux indépendants de ceux que veut imposer l'Amérique, nécessiteront d'importants crédits supplémentaires. L'austérité actuelle, imposée par l'Union européenne, rendra la chose difficile.2)

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Mais il y a plus grave. Il s'avère que le projet franco-allemand a été mis au point en marge du sommet de l'Otan tenu à Varsovie en juillet 2016. A propos de ce projet, Mme Van der Leyen a indiqué à Reuters : «c'est ce que les Américains attendent de nous». Quant à la volonté éventuelle du gouvernement allemand actuel de se dégager de l'emprise américaine, on peut en douter. La vingtaine de bases militaires américaines existant en Allemagne ne disparaitront pas pour autant. La chancelière Merkel a toujours pris le parti des Etats-Unis dans les domaines diplomatiques et de défense. On ne voit pas pourquoi elle changerait, ni pourquoi d'éventuels successeurs adopteraient des points de vue différents.

Seule la France, à supposer que de nouvelles majorités ne décident pas de faire complètement le jeu de l'Amérique, pourrait conserver la volonté d'établir une Europe de la Défense relativement indépendante de Washington. Mais lorsque l'on est seul on peut difficilement prétendre à la coopération fut-elle structurée et permanente.

1) Voir « Une Europe forte dans un monde incertain »

http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/dossiers-pays/royaume-un...


2) Voyez cer article dont les auteurs demandent avec raison l'augmentation du budget français de la défense jusqu'à 3% du PIB. Mais il y a suffisamment de raisons justifiant cette augmentation sans mentionner une menace russe qui, vis-à-vis de la France, est totalement inventée par les Etats-Unis.

https://theconversation.com/defense-nationale-3-du-pib-un...

Washington va-t-il renoncer à faire tomber Bashar al Assad?

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Washington va-t-il renoncer à faire tomber Bashar al Assad?

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

La trève négociée entre rebelles « modérés » et forces du régime, sous la tutelle de John Kerry et Serguei Lavrov, va-t-elle tenir? Officiellement, celle-ci à pour objectif de venir au secours des habitants d'Alep mais surtout d'unir toutes les parties dans un objectif commun: combattre et éradiquer Daesh dans la région. Mais il été stipulé aussi qu'elle devrait permettre d'entreprendre des négociations pour obtenir de Bashar el Assad d'accepter la mise en place d'un « gouvernement de transition ».
 
Ceci pourrait entrainer le maintien de Bashar al Assad pendant un certain temps et l'impossibilité de le voir remplacer par un gouvernement syrien aux ordres de Washington (puppet). Il en résulterait aussi une légitimité russe renforcée à se maintenir dans la région.

Or il faut rappeler que la chute de Bashar el Assad, allié des Russes, a toujours été la volonté des Etats-Unis, relayés par leurs amis de l'axe oléo-sunnite, Arabie saoudite et Qatar notamment. Il ne date pas d'hier. Pour le lobby militaro-pétrolier américain, qui définit la politique des Etats-Unis, la mise en place à Damas d'un gouvernement servile a été depuis 2009 un objectif constant.

Pour ce lobby militaro-pétrolier, l'objectif était d'installer à Damas des couloirs sécurisés à travers lesquels pourraient circuler les produits pétroliers du Qatar, à destination de l'Europe. Il fallait surtout que ceci se fasse en pétro-dollars recyclés en bons du trésor américains au service des politiques expansionniste et militaires des Etats-Unis.

Les 1.500 km de tuyaux, au coût de $10.000 milliards, devait joindre directement le Qatar au marché énergétique européen à travers l'Arabie saoudite, la Jordanie, la Syrie et la Turquie. L'Arabie saoudite en aurait profité pour assurer sa domination sur les Etats sunnites du Golfe, conjointement avec le Qatar, principal alliée des Etats-Unis dans la région.

Ceci venait directement en contradiction avec l'objectif de Bashar al Assad visant à mettre en place un « pipeline islamique », approuvé par les Russes, qui aurait relié les champs de pétrole iraniens à travers la Syrie jusqu'aux ports du Liban. L'influence de l'Iran chiite en aurait été considérablement augmentée.

Il n'y avait pas de moyens légaux pour contrer ce projet. La seule perspective était de provoquer la chute de Bashar, fut-ce au prix de la destruction d'une civilisation syrienne qui avait plus de 5000 ans d'ancienneté.

Aussi bien, comme le révèle Robert Kennedy Jr dans son article de  Politico Why the Arabs don't want us in Syria, dès 2009, des agents de la CIA sont entrés en action pour le renverser. L'objectif était, en suscitant et armant une opposition intérieure, de provoquer un des nombreux « regime change » par lesquels l'Amérique avait affirmé son pouvoir dans une grande partie du monde et, récemment, en Irak et en Libye.

Ce n'était pas la première fois que les Etats-Unis intervenaient ainsi en Syrie. En 1949, ils avait provoqué le chute du gouvernement démocratique d'un certain président Shukri-al-Kuwaiti qui hésitait à approuver un projet américain de pipeline dit Trans Arabian Pipeline, destiné à relier les champs pétroliers de l'Arabie saoudite aux ports du Liban via la Syrie.

Malheureusement, en Syrie aujourd'hui, les choses ne se sont pas passées aussi facilement. En entrainant et finançant les extrémistes islamistes, les Américains et leurs alliés saoudiens ont provoqué des guerres qui ont tué 500.000 personnes et provoqué la fuite de 7 millions d'autres.

Sachant tout ceci, les Russes et les Iraniens ne peuvent espérer que les Etats-Unis renonceront à leurs projets traditionnels. Le départ de Bashar etl Assad en demeure la condition indispensable. Ils le poursuivront par tous les moyens à leur disposition, par la diplomatie, les services secrets et l'aide au terrorisme, à travers une opposition « modérée » armée et financée par eux.

Même si la trêve tient et réussit à soulager les populations d'Alep, la guerre civile en Syrie ne cessera pas pour autant, visant à renverser voire tuer Bashar al Assad. Le soutien militaire et diplomatique de la Russie et de l'Iran à ce dernier ne cessera donc pas non plus. Il faut le savoir.

 

Bonne Oktoberfest 2016 !

Bonne Oktoberfest 2016 !

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dimanche, 18 septembre 2016

Obama voert voorstel Donald Trump uit en geeft Syrië over aan Rusland en Turkije

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Obama voert voorstel Donald Trump uit en geeft Syrië over aan Rusland en Turkije

Geen verrassing: Amerikaanse regering laat voorheen gesteunde moslimrebellen in de steek, en levert de Koerden uit aan Erdogan

Turken mogen van Rusland 4000 km2 stuk Syrië bezetten


De Russische minister Sergei Lavrov en zijn Amerikaanse collega John Kerry. Op aandringen van de Amerikanen werden de details van de Syriëdeal niet bekend gemaakt. Dat is met duidelijke reden, want dan zou blijken dat de VS een feitelijke nederlaag heeft moeten slikken.

De media berichten met grote koppen dat Rusland en de VS akkoord zijn over een wapenstilstand in Syrië. Lezen we de artikelen, dan blijken die verbijsterend weinig details te bevatten en blijft het bij algemene termen zoals het mogelijk maken van het geven van humanitaire hulp in de belegerde gebieden, waaronder Aleppo. Dat president Obama niets loslaat over de inhoud van de deal is begrijpelijk als bedacht wordt dat hij met zijn 180 graden ommekeer niet de lijn van zijn gedroomde opvolger Hillary Clinton volgt, maar exact de voorstellen van de door hem zo gehate Republikeinse kandidaat Donald Trump heeft overgenomen.

Trump zei maanden geleden al dat het de Russische president Vladimir Putin zou moeten worden mogelijk gemaakt de oorlog in Syrië te beëindigen. Hij wees terecht op de harde feiten dat de Russen in veel kortere tijd vele malen effectiever bleken te zijn in hun strijd tegen ISIS dan de Amerikanen, die in werkelijkheid niet de jihadisten, maar de Syrische president Assad probeerden te verslaan.

Obama laat rebellen in de steek

De doorgaans goed ingelichte inlichtingen- en defensiespecialisten van het Israëlische DEBKAfile schrijven dat het geen wonder is dat de details van de Syriëdeal niet naar buiten worden gebracht, omdat daaruit zou blijken dat de moslimrebellen in het gebied rond Aleppo en misschien zelfs wel in heel Syrië, door Obama in de steek zijn gelaten. ‘De Syrische rebellen zitten nu in de val tussen zowel de Russisch-Turkse overeenkomst als de Russisch-Amerikaanse overeenkomst, waarbij de strop om hun nek schijnbaar wordt aangetrokken.’

Turken mogen van Russen groot stuk van Syrië bezetten

De eerstgenoemde Russische deal met de Turken werd beklonken in de gangen van de G20 top in het Chinese Hangzhou, waar Putin en zijn Turkse collega Erdogan besloten om gezamenlijk de Amerikanen feitelijk uit Syrië te stoten. Putin gaf Erdogan het groene licht om een circa 4000 vierkante kilometer groot stuk van het noorden van Syrië te bezetten, zogenaamd als een ‘veiligheidszone’ die onder totale controle van het Turkse leger zal komen te staan. Putin beloofde Erdogan dat de Russen daar niet langer militair zullen optreden.

In ruil daarvoor beloofde Erdogan zijn steun aan de pro-Amerikaanse en pro-Saudische rebellengroepen, die tegen het leger van Assad en diens bondgenoten vechten, op te geven. Met deze Turkse concessie in de hand kon Putin de deal aan zijn bondgenoot Assad verkopen, die zelf moest beloven om in het afgesproken gebied geen bombardementen meer uit te voeren (2). Erdogan hield het immer naïeve Europa vervolgens voor het lapje door te beweren dat de bezette zone bedoeld is als veilige haven voor Syrische vluchtelingen, waardoor de migrantenstroom naar Europa zou kunnen verminderen.

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Koerden overgegeven aan Erdogan

Misschien wel de grootste slachtoffers naast de Syrische bevolking zijn de Koerden, want die worden nu ook officieel aan hun lot overgelaten door Obama, en uitgeleverd aan de Turkse dictator. De seinen stonden al op rood voor de Koerden nadat vicepresident Joe Biden de Koerden vorige maand beval om zich ten oosten van de Eufraat terug te trekken. De Koerden zijn de afgelopen jaren juist één van de meest effectieve krachten in de strijd tegen ISIS geweest. Nu worden deze bondgenoten ook door de Amerikanen plotseling ‘terroristen’ genoemd, precies waar Erdogan op uit was.

Putin behaalt successen op Obama

Dat de Russen geen Amerikaanse bemoeienis meer dulden bleek uit een niet gerapporteerd incident boven de Zwarte Zee, waar een Russisch SU-25 gevechtsvliegtuig een Amerikaanse P8, ontwikkeld voor elektronische oorlogsvoering tegen grond- en zeedoelen, dwong om zijn koers te wijzigen.

Putin behaalde nog een succes op Obama, namelijk door de Israëlische premier Netanyahu en Palestijnse leider Abbas zover te krijgen om onder Russische supervisie opnieuw te gaan praten over een eventueel vredesverdrag.

‘Zolang ze het met elkaar uithouden’

De conclusie van de Israëlische specialisten is overigens veelzeggend: ‘Alle spelers in de regio zullen zonder twijfel nauwlettend volgen hoe het ‘Russische pad’ van Turkije zich zal ontvouwen, en hoe lang de verstokte opportunisten het met elkaar uithouden.’ (1)

Dat brengt ons bij een herhaling van wat we al vaker schreven, namelijk dat de samenwerking tussen Rusland en Turkije –al eeuwen gezworen vijanden- er hoogstwaarschijnlijk enkel is gekomen omdat beide partijen zoveel mogelijk gebruik van elkaar willen maken om de eigen doelstellingen te verwezenlijken. Vooral Erdogan is in vrijwel al zijn internationale afspraken een uitermate onbetrouwbare partner gebleken. Hij zal de deal met Putin dan ook net zo makkelijk weer lozen als dat hij deze nu gesloten heeft.

Staakt-het-vuren maakt weinig kans

De overeenkomst moet op maandag ingaan. Dit weekend blijkt door de strijdende partijen in Aleppo te worden gebruikt om er nog eens een schepje bovenop te doen, en te proberen om een zo goed mogelijke positie te behalen zodra het staakt-het-vuren in werking treedt. Omdat diverse groepen al hebben laten weten geen enkel vertrouwen in de afspraken te hebben, vermoeden we dat er al vanaf maandag continu schendingen zullen zijn, en de burgeroorlog feitelijk gewoon doorgaat.

Xander

(1) DEBKA
(2) Zero Hedge

Zie ook o.a.:

29-08: Invasie Syrië: Turkije voert met Amerikaanse steun totale oorlog tegen de Koerden (/ Koerdische Peshmerga en YPG slaan na Amerikaans verraad handen ineen tegen Turken – Stilzwijgende instemming Europa met Turkse invasie doet denken aan Hitlers onbestrafte verovering van Sudetenland, de militaire aanloop naar WO-2)
25-08: Exact 500 jaar na eerste Turkse veroveringsoorlog is nu de tweede begonnen
09-08: Onrust in Israël over toenadering Turkije, Rusland en Iran

Le cri d’alarme des soufis contre le wahhabisme

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Le cri d’alarme des soufis contre le wahhabisme

Par Yves Montenay

Ex: http://www.contrepoints.org

Les musulmans soufis sont très nombreux mais mal connus. Ils n’ont pas les moyens financiers des missionnaires wahhabites qui inondent les chaînes de télévision et les mosquées. Leur « islam de tolérance et d’amour laissant sa liberté à l’individu. » est raillée par les ignorants.

Pour les soufis, le wahhabisme est une dégénérescence de l’islam

Le soufisme est une variante individualiste de l’islam, répandue à ma connaissance au moins en Afrique du nord et de l’ouest ainsi qu’en Turquie, mais probablement aussi dans l’ensemble du monde musulman. Elle n’est pas recensée, étant souvent discrète s’agissant d’une opinion personnelle et non d’un culte public. Ses confréries sont toutefois visibles là où elles sont très majoritaires, par exemple au Sénégal.

Laissons les soufis se présenter via l’un d’entre eux, Zaïm Khenchelaoui (EHESS, Paris), membre du comité de rédaction de plusieurs publications scientifiques relatives au soufisme et membre fondateur de l’Union mondiale du soufisme qui vient d’être créé en Algérie. Il résume le soufisme par les fameux vers d’Ibn Arabi, dont on fête le 850e anniversaire :

« Mon cœur devient capable de toute image / Il est prairie pour les gazelles / Couvent pour les moines / Temple pour les idoles / Mecque pour les pèlerins / Tablettes de la Torah et livre du Coran / Je suis la religion de l’amour / Partout où se dirigent ses montures / L’amour est ma religion et ma foi.».

souf.jpgCette citation explique l’existence de l’affirmation, souvent entendue avec scepticisme : « l’islam est une religion de tolérance et d’amour ». Elle est surtout répandue dans le monde soufi ou son environnement dans certaines populations maghrébines ou turques.

Zaïm Khenchelaoui précise que le soufisme prône l’acceptation de l’autre dans sa différence et le devoir de miséricorde, « rahma ». La prière de tous les musulmans se fait d’ailleurs au nom d’Allah le miséricordieux. Il estime que le soufisme serait le véritable islam originel. Privilégiant la recherche en soi-même, il n’est pas un mouvement prosélyte, contrairement au wahhabisme qui appuie sa diffusion par les importants moyens financiers des pays de la péninsule arabique. Ce qui fait que la destruction militaire de l’État Islamique, bien sûr utile, ne résoudra pas le problème.

Pour Zaïm Khenchelaoui, le wahhabisme est la matrice idéologique commune à toutes les sectes exterminatrices soi-disant musulmanes. Il estime urgent de s’attaquer au discours takfiriste (« les autres musulmans sont des apostats qu’il est légitime de tuer ») diffusé par les wahhabites. Ce discours est répercuté à travers les mosquées, les chaînes de télévision et internet, « et jusqu’à nos salles de sport (en Algérie) » ; c’est la secte la plus dangereuse qu’ait connue l’histoire de l’humanité. Elle devrait être prohibée en France, comme la secte de scientologie ou celle du Temple solaire. Elle est d’ailleurs interdite en Russie.

Le géopolitologue français Jean-Michel Vernochet, auteur de Les égarés : le wahhabisme est-il un contre-islam ?, confirme cette analyse :

« Nous sommes face à une Internationale wahhabite qui échappe désormais à tout contrôle. Avec le temps, cette mouvance est devenue une forme de religion autocéphale disposant de son livre sacré qui a supplanté même le Coran : le Tawhid d’Al Wahhâb, fondateur du wahhabisme. »

Wahhabites contre Frères musulmans dans les pays du Golfe

Les émirats sont wahhabites, et à ce titre opposés aux Frères musulmans, car ces derniers sont des sunnites plus classiques, souvent nationalistes et opposés aux régimes des monarchies du Golfe. Cette vieille opposition vient de se réveiller : les officiels de ces pays estiment que leur chef, Qaradhawi, est « le mufti des attentats-suicides » et devrait être traduit en justice. Bien sûr, ces officiels pensent aux attentats qui ont eu lieu en Arabie, et non ailleurs dans le monde. Je laisse les théologiens apprécier si ceux de l’État Islamique sont d’inspiration wahhabite ou non.

Quelle liberté de conscience au Maroc ?

Le Maroc est un cas à part dans le monde musulman, le roi étant commandeur des croyants et l’influence soufie présente, bien que difficile à évaluer. Sa constitution garantit les libertés de pensée, d’opinion et d’expression. Il a signé la résolution sur la liberté de conscience et de religion du Conseil des droits de l’homme. Mais son Code pénal condamne le prosélytisme des autres religions, et la pratique policière n’est pas toujours indulgente envers certains comportements « immoraux » qui nous paraissent totalement anodins. Voir par exemple l’article de Figaro Madame sur l’immoralité du bikini largement repris sur l’Internet marocain.

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C’est dans ce contexte que l’association Bayt Al Hikma, qui reprend l’appellation des « maisons de la sagesse » de l’âge d’or de l’islam, a remis en février dernier au ministre de la Justice du gouvernement (modérément) islamiste un mémorandum en faveur de la liberté de conscience, à l’initiative de son président Fettah Bennani.

Les écoles coraniques maintenant sur Internet

Les écoles coraniques sont les lieux où l’on apprend à lire et réciter le Coran.

D’après un reportage au Pakistan de The Economist du 20 août 2016, elles multiplient les cours à distance, surtout à destination des croyants européens, mieux équipés et plus riches que les populations locales (environ 15 $ la demi-heure). Mais la concurrence s’est intensifiée et il y a des prix d’appel.

À mon avis, s’agissant de Pakistanais, l’islam enseigné est celui de la variante déobandie, que l’on peut grossièrement qualifier de « wahhabisme local », bien qu’elle se soit développée indépendamment. Il faut toutefois préciser que l’arabe coranique est nettement différent de l’arabe standard d’aujourd’hui, ce qui ne permet pas aux non-arabophones d’acquérir une pratique de la langue et exclut d’autres matières, scientifiques par exemple. Ce ne sont donc pas des écoles au sens occidental du terme, ce qui entraîne des malentendus dans les statistiques de scolarisation de certains pays à certaines époques.

Fethullah Gülen, rétrospectivement

Le supposé commanditaire du coup d’État manqué en juillet dernier en Turquie écrivait en décembre 2015 dans Le Monde :

« Je suis triste et révolté face au carnage perpétré par les groupes terroristes du soi-disant État islamique. Je partage la frustration du milliard et demi de musulmans (qui les voient) draper de religion leurs idéologies perverties. Nous, musulmans, avons une responsabilité particulière ; il nous incombe non seulement de joindre nos mains à celles des autres humains pour sauver notre monde du fléau du terrorisme et de la violence extrémiste, mais encore de restaurer l’image ternie de notre foi… le véritable test pour la croyance, ce ne sont ni les slogans, ni le fait de s’habiller de telle manière… c’est de vivre en conformité avec les principes fondamentaux communs à toutes les grandes religions du monde, tels que la préservation du caractère sacré de la vie humaine et le respect de la dignité de tous les êtres humains. »


Aux Turcs de commenter…

Le nomade attalien par Jean-Claude Michéa

 

Le nomade attalien

par Jean-Claude Michéa

Finnlands »Sonderkrieg« im Weltkrieg

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Finnlands »Sonderkrieg« im Weltkrieg

Vor 75 Jahren versuchten die Skandinavier, im Schatten der Deutschen die Ergebnisse des Winterkrieges zu revidieren

Wolf Oschlies
Ex: http://www.preussische-allgemeine.de
 

Drei Tage, nachdem der deutsche Angriff auf die Sowjetunion begonnen hatte, erklärte Finnland der UdSSR den Krieg. Das Ziel war die Rückgewinnung der im Winterkrieg von 1939/40 verlorenen Gebiete. Obwohl Finnland mit Deutschland ein gemeinsamer Feind verband, verzichtete es auf ein offizielles Bündnis mit dem  Reich und versuchte vielmehr, einen „Sonderkrieg“ zu führen mit der Hoffnung auf einen „Sonderfrieden“.

Gemäß dem deutsch-sowjetischen Nichtangriffsabkommen vom 23. August 1939 gehörte Finnland zur sowjetischen Interessensphäre. Drei Monate später überfiel Josef Stalin mit 800000 Soldaten Finnland ohne formelle Kriegserklärung und unter Bruch des Nichtangriffspakts von 1932, weswegen die Sowjetunion Ende 1939 als „Aggressor“ vom Völkerbund geächtet wurde. Ihre Rote Armee war an Soldaten dreifach, an Waffen zehnfach überlegen, erlitt aber enorme Verluste: 150000 Gefallene und 325000 Verwundete gegenüber 21000 beziehungsweise 44000 bei Finnland. Nur 30 Panzer besaßen die Finnen, vernichteten aber knapp 2000 sowjetische, vorwiegend mit 550000 todbringenden Brandflaschen, die sie in boshafter Anspielung auf Stalins Regierungschef und Außenminister „Molotovin cocktail“ nannten: Molotowcocktail.

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Vor allem dieser „Cocktail“ befähigte die Finnen zu 105 Tagen heroischem Widerstand, wogegen die Sowjets am 12. März 1940 nur einen glanzlosen „Frieden“ erreichten. Finnland büßte zwölf Prozent seines Territoriums ein.


Die Möglichkeit, die Ergebnisse des sowjetischen Überfalls zu revidieren, schien der deutsche Angriff auf die Sowjetunion zu bieten. Diesem Versuch einer militärischen Grenzrevision gaben die Finnen die Bezeichnung „Fortsetzungskrieg“.


Trotz des gemeinsamen Kriegsgegners versuchte Finnland, in den Augen der Westalliierten, auf Distanz zu Deutschland zu bleiben. Das Land schloss kein offizielles Bündnis mit dem Deutschen Reich. Auch behandelte es seine rund 2000 Juden, Nachfahren sogenannter Kantonisten, russischer Soldaten, die sich nach Dienstende in Finnland niedergelassen hatten, beispielhaft. Im Sommer 1942 war SS-Führer Heinrich Himmler in Finnland, um die Auslieferung von Juden zu fordern. Diese Forderung wies Finnlands Ministerpräsident Jukka Rangell zurück: „Finnlands Juden sind Staatsbürger wie alle anderen. In Finnland gibt es keine Judenfrage.“ Das bestätigte Leutnant Max Jakobson, nach dem Krieg Vizeaußenminister und UN-Vertreter Finnlands: „In der jüdischen Gemeinde Finnlands wurde kein offizieller Beschluss zur Kriegsbeteiligung gefasst. Die Juden reagierten auf die Ereignisse exakt so wie die Finnen.“ Alle seien Patrioten gewesen, schrieb der Historiker Seppo Hentilä: „Vielleicht dachten die Sowjets, die Finnen würden sie mit Blumen begrüßen. Der gemeinsame Hass schweißte die Finnen zusammen.“ Deren Erfahrungen mit Sowjets hätten sie, so Juho Paasikivi, 1940/41 Finnlands Botschafter in Moskau und ab 1946 dessen Staatspräsident, gelehrt, dass das Sowjetsystem „tausend Mal schlimmer“ als Adolf Hitlers Regime gewesen sei.


Bis Ende September hatten die Finnen fast alle 1940 verlorenen Gebiete zurückerobert, wozu der US-Außenminister Cordell Hull Finnland augenblicklich gratulierte. Hingegen argwöhnte England hier eine Tarnung deutscher Angriffspläne auf nordrussische Häfen und Verkehrslinien und erklärte Finnland am 5. Dezember den Krieg. Kurz darauf riet Premier Winston Churchill vertraulich dem finnischen Oberbefehlshaber Gustaf Mannerheim, aus dem Krieg mit den Deutschen auszuscheren. Das hätte Finnland gern getan, aber nicht unter Preisgabe rückeroberter Gebiete, was man noch im Sommer 1943 als „politischen Selbstmord“ ansah. Die Deutschen behielten, ungeachtet herber Rückschläge in der „Schlacht um Moskau“, die Initiative an der Ostfront. Wozu sie fähig waren, sah man am benachbarten Norwegen, das seit April 1940 deutsches Besatzungsgebiet war. Finnland nahm an der Blockade Leningrads teil. Sich selber sah man gut gerüstet, hatte Ende Sommer 1941 etwa 650000 Soldaten aufgestellt, knapp 18 Prozent der 3,7 Millionen Einwohner, ein Rekord in der internationalen Kriegsgeschichte. Darunter litten allerdings Wirtschaft und Beschäftigung, sodass bereits ab Herbst 1941 Soldaten demobilisiert wurden. 1943 hatte Finnland nur noch 320000.

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Das Land glaubte sich, so Ende 1941 sein Militärattaché in Wa­shington, mit seinem „Sonderkrieg“ auf gutem Wege zu einem „Sonderfrieden“. Mannerheim hatte Hitler die Niederlage prophezeit, als dieser im Juni 1942 zu seinem 75. Geburtstag angereist war. Ein offizielles deutsches Bündnisabkommen wurde zu­rück­gewiesen, worauf Deutschland seine Hilfslieferungen stoppte. Ein US-Angebot, bei der Kriegsbeendigung zu helfen, wurde allerdings ebenso am 20. März 1943 als „verfrüht“ abgelehnt. Man glaubte, warten zu können. Die Lage an der Front hatte sich stabilisiert, 1942/43 gab es kaum Kampfhandlungen. Erst im Sommer 1944 griff die Rote Armee in Karelien wieder an, im August übergab der zum Staatspräsident gewählte Mannerheim über die Sowjetbotschaft in Stockholm ein Friedensangebot ab. Schäbiger Bittsteller war man nicht, hatte vielmehr der Roten Armee in der Schlacht von Tali-Ihantala (25. Juni bis 9. Juli 1944) die schwerste Niederlage des Fortsetzungskriegs zugefügt, rund 18000 Rotarmisten waren gefallen, 300 Panzer und 280 Flugzeuge abgeschossen.


Die sowjetischen Bedingungen für die Feuereinstellung waren mit dem Vereinigten Königreich und den Vereinigten Staaten abgestimmt: sofortiger Bruch mit Deutschland, Rückzug der deutschen Truppen bis zum 15. September. Am 4. September stellten die Finnen die Kampfhandlungen ein, die Sowjets erst am Tag danach wegen „bürokratischer Hemmnisse“. Am 19. September signierten in Moskau Finnland, die Sowjetunion und Großbritannien ein Waffenstillstandsabkommen, das für Sowjet-Usancen relativ milde ausfiel: Rückgabe der im Fortsetzungskrieg zurückgewonnenen Ge­biete, Abtretung weiterer Gebiete, ungehinderter Transit der Roten Armee durch Finnland, 300 Millionen US-Dollar Reparationen. Schwierigkeiten ergaben sich beim Rückzug der 200000 Deutschen, wofür die vorgesehene Zeit nicht ausreichte. Um den Sowjets keinen Vorwand zu liefern, den Waffenstillstand nicht einzuhalten, starteten die Finnen ihren „Lapplandkrieg“ gegen Deutsche, der sich dann noch bis Ende April 1945 hinzog.


Der endgültige Friedensvertrag Finnlands mit den „Alliierten und Assoziierten Mächten“ wurde am 10. Februar 1947 in Paris unterzeichnet. Offenkundig waren die Sowjets unzufrieden, nutzten den 1948 geschlossenen Vertrag über Freundschaft, Zusammenarbeit und gegenseitigen Beistand zu einer Knebelung des Landes, für die 1966 der Politologe Richard Löwenthal den Begriff „Finnlandisierung“ prägte.

Wolf Oschlies

samedi, 17 septembre 2016

Keynes y la irracionalidad de los mercados

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Keynes y la irracionalidad de los mercados

Ex: http://www.katehon.com

Por caos (Khaos o "vacío que ocupa un hueco en la nada") entendemos algo impredecible y que se escapa a la miope visión que únicamente pueden esbozar nuestros ojos ante hechos que se escapan de los parámetros conocidos pues nuestra mente es capaz de secuenciar únicamente fragmentos de la secuencia total del inmenso genoma del caos, con lo que inevitablemente recurrimos al término “efecto mariposa” para intentar explicar la vertiginosa conjunción de fuerzas centrípetas y centrífugas que terminarán por configurar el puzzle inconexo del caos ordenado que se está gestando y que tendría su plasmación en la famosa frase del iconoclasta John Kenneth Galbraiht.”Hay dos clases de economistas: los que no tenemos ni idea y los que no saben ni eso”.

El citado” efecto mariposa” trasladado a sistemas complejos como la Bolsa de Valores, tendría como efecto colateral la imposibilidad de detectar con antelación un futuro mediato pues los modelos cuánticos que utilizan serían tan sólo simulaciones basadas en modelos precedentes (Teoría de la Inestabilidad financiera de Minsky), con lo que la inclusión de tan sólo una variable incorrecta o la repentina aparición de una variable imprevista, provoca que el margen de error de dichos modelos se amplifique en cada unidad de tiempo simulada hasta exceder incluso el límite estratosférico del cien por cien, de lo que sería paradigma el próximo estallido de la actual burbuja bursátil, cumpliéndose una vez más la máxima de Keynes: “Los mercados pueden permanecer irracionales más tiempo del que tú puedes permanecer solvente”.

Génesis de la actual burbuja bursátil

La burbuja actual sería hija de la euforia de Wall Strett (y por extrapolación del resto de bolsas mundiales) tras las políticas monetarias de los grandes bancos centrales mundiales que han inundado los mercados con centenares de miles de millones de dólares y euros con la esperanza de relanzar la economía, más aún cuando las colocaciones sin riesgo ( deuda de EEUU o de Alemania) no retribuían nada a los inversionistas y estaría alimentada por los siguientes factores:

Racionalidad limitada

keynes-1.jpgLa desconexión con la realidad por parte de los inversores les llevaría a justificar la exuberancia irracional de los mercados, creándose un mundo virtual de especulación financiera que nada tendría que ver con la economía real (windhandel o negocio del aire) y que les lleva a extrapolar las rentabilidades actuales como un derecho vitalicio lo que unido a la pérdida de credibilidad de las agencias de calificación como Moody's al no haber predicho la crisis del 2002 y a la ausencia de control por parte de los reguladores, habría coadyuvado a que el mercado permaneciera insensible al recorte de rating de las compañías que cotizan en la bolsa y a los avisos de la Fed que por boca de su Presidenta Yanet Ellen habría advertido que “las valoraciones de las bolsas y los mercados de bonos son muy altas y que existen riesgos potenciales en ambos mercados”, Así, la certeza racional de la total retirada por la Fed de sus medidas de estímulo a la economía estadounidense y de la próxima subida de tipos de interés del dólar en el 2016 debería hacer que los inversionistas se vayan distanciado progresivamente de los activos de renta variable y que los bajistas se alzaran con el timón de la nave bursátil mundial.

Euforia especulativa

Sin embargo, el proceso especulativo impulsa a comprar con la esperanza de sustanciosas ganancias en el futuro, lo que provoca una espiral alcista alejada de toda base factual y el precio del activo llega a alcanzar niveles estratosféricos hasta que la burbuja acaba estallando (crash) debido a la venta masiva de activos y la ausencia de compradores, lo que provoca una caída repentina y brusca de los precios hasta límites inferiores a su nivel natural (crack).

Incertidumbre sobre nivel suelo de los mercados bursátiles

Un inversor está dispuesto a pagar un precio por una acción si le reporta dinero en el futuro, por lo que el valor de dicha acción es el total de flujos esperados pero el nivel suelo de las Bolsas mundiales, (nivel en el que confluyen beneficios y multiplicadores mínimos), se situaría en la horquilla de los 14.000-15.000 puntos en Mercados Bursátiles como el Dow Jones, debido al riesgo de estancamiento económico secular que presentan las principales economías mundiales.

keynes-2.jpgEstallido de la burbuja bursátil china

Los inversores han empezado a sentir el vértigo de la altura y a cuestionarse el estado de solvencia de las compañías y se espera que bajará el porcentaje de los resultados empresariales que se destinarán a dividendos así como el número de empresas que repartirán el mismo y la volatilidad es la nota dominante pues desde el pasado 21 de junio, el principal índice bursátil chino, el Shanghai Composite ha perdido un 50%, descenso que ha puesto fin a una capitalización de mercado valorada en 1,25 billones de dólares ante los temores de la comunidad inversora de que el Gobierno intente enfriar un repunte alimentado por la deuda que dura ya un año. Shanghai había ganado un 60% con respecto a principios de año porque los inversores creyeron que Pekín respaldaría el repunte para contribuir a luchar contra la ralentización de la economía que se ha contraído con respecto al crecimiento de dos dígitos de hace unos años y rozaría el 5%, por lo que es previsible una severa corrección de los índices bursátiles chinos hasta alcanzar el nivel suelo real.

Efecto contagio y psicosis vendedora

Ello aunado con la nueva guerra de divisas que se avecina, el riesgo latente de la crisis de Deuda Soberana de Grecia, los coqueteos con la recesión de Rusia y varios países de la UE, las dudas sobre la capacidad de endeudamiento de EEUU (rondando los 20 Billones $) y la existencia de factores geopolíticos desestabilizadores (Turquía, Libia, Siria, Venezuela, Irak, Ucrania e Irán) podría producir una psicosis vendedora y originar un nuevo crack bursátil. Así, los grandes inversores habrían ya sentido el vértigo de la altura y empezado a reducir su exposición al riesgo con el consecuente efecto bajista en las cotizaciones de las acciones, derivando en una psicosis vendedora que provocará que el Dow Jones de Industriales salte por los aires y termine por desencadenar el temido crack bursátil que conllevará la ruina de millones de pequeños y medianos inversores todavía deslumbrados por las luces de la estratosfera (Teoría del más tonto), estallido que debería tener como efectos benéficos el obligar a las compañías a redefinir estrategias, ajustar estructuras, restaurar sus finanzas y restablecer su crédito ante el mercado y como daños colaterales la inanición financiera de las empresas y el consecuente efecto dominó en la declaración de quiebras e incremento de las tasas de desempleo mundiales.

Join Erkenbrand This September!

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Join Erkenbrand This September!

The West is crumbling, our lands are being invaded and the best politics can offer us in the Netherlands is a civic nationalist funded by foreign money. It is long past time we got together and started getting organized. Online activism is great, but we have to take the next step and make connections in the real world. The Alternative Right, while born in the English-speaking world, must ultimately be dedicated to saving all the European peoples.

Erkenbrand-09.jpgWe have set up Erkenbrand for exactly this purpose, to bring people together. We are organized as a study society where we can have intellectual discussions each month about subjects related to our current situation, and more importantly socialize and make new friends. We started off small, but we are growing rapidly. We aim to bring together like-minded people who work together to further our cause: not only politically, but also to build a tight-knit group of men who can count on each other.

At our last meeting, attended by around 40 people, we discussed the future of the European peoples and how to deal with SJWs, on the basis of Vox Day’s book SJWs Always Lie. We more generally want to create a new culture which promotes a healthy lifestyle and strong communities for our people. We ended our formal talks with an inspirational speech in which we also called for action. Action to contribute to the new culture by producing articles, videos, memes, etc.

We regularly publish articles on our site on various subjects related to the Alt Right and Dutch history and culture.

On September 27 in Rotterdam, we are organizing a conference with well-known American speakers such as Greg Johnson and F. Roger Devlin. It is time to get away from the keyboard and bring the struggle to real life. Help us build a foundation for the future by joining Erkenbrand!

For more information about the event, email us at: erkenbrand@protonmail.com

Robert Stark interviews Keith Preston about Thinkers Against Modernity

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Robert Stark interviews Keith Preston about Thinkers Against Modernity

Robert Stark and co-host Alex von Goldstein interview Keith Preston about his book Thinkers Against Modernity

Topics include:

KP-th-1.jpgHow the book is an examination of thinkers critical of modernity from a value neutral perspective

How Keith is influenced by the intellectual tradition of the enlightenment, yet finds value in traditionalist critiques of modernity

Julius Evola as the purest critique of modernity

How the Right tends to have a pessimistic view of the present and idealizes a particular era of the past(ex. Julius Evola the 8th Century BC, Nietzsche the Sophist era in Ancient Greece, Traditional Catholics the Middle Ages, and mainstream conservatives the 1950’s or Reagan Era)

Defining characteristic of the Right include rejection of social change, egalitarianism, and universalism, and a fixed view of human nature

Nietzsche’s point that ideologies become new religions, and how the modern politically correct left is a new moralistic religion rather than genuine liberalism or Marxism

Aleister Crowley’s aristocratic individualism, and his view that capitalism and mass democracy degraded a genuine cultural elitism

The Distributist G.K. Chesterton and Hilaire Belloc, their views on the distribution of capital, and their critic of capitalism as degrading traditional values

Carl Schmitt’s view that democracy was incompatible with liberal individualism

How Carl Schmitt subscribed to the realist school of though and viewed the

United States as having an ideologically driven foreign policy

The United States as a nation founded on Classical Liberalism and the Enlightenment

The European New Right, how it was founded in the late 1960’s as a counter to the New Left, fusing aspects of the New Left with the conservative revolution of the interwar period

How the New Right tried to appeal to the left on issues such as anti-globalization, anti-consumerism, anti-imperialism, and environmentalism

The New Right’s critique of political correctness, feminism, and mass immigration as being products of capitalism

Noam Chomsky on capitalism and anti-racism

The American Alternative Right, how it is influenced by the European New Right, and how it is different

Guillaume Faye’s Archeo-Futurism and futurist thought on the right

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Check out Robert Stark’s Artwork

Le Vicomte de Bonald et la Tradition bafouée

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Le Vicomte de Bonald et la Tradition bafouée

par Nicolas Bonnal

Ex: http://www.dedefensa.org

Le vicomte de Bonald est certainement plus que Maurras le fondateur de la révolution conservatrice en France, le théoricien de la restauration intelligente. Point compromis par les excès verbaux du journalisme, il n’a pas non plus le fondamentalisme un peu vain de Joseph de Maistre, beaucoup plus à la mode. Il lui a manqué sans doute un vulgarisateur reconnu pour déplier les recoins de sa vaste et encyclopédique pensée, et en dérouler les fils de la subtile simplicité., archive.org m’a permis de lire ou de relire les dix-sept volumes de ses œuvres complètes. Je me contente de donner à mes lecteurs un avant-goût de son style et de son esprit car ce théoricien présumé obscur et peu frondeur est un régal pour les sens et la sensibilité. J’en laisse juges mes lecteurs en les invitant à partager les réflexions de ce grand esprit toujours ignoré et jamais oublié.

Et pour écrire comme Céline, je lui trouve un succulent génie libertarien pour le coup moi au vicomte. Mécanisation, bureaucratie, fiscalité, sans oublier les beaux esprits. Futur et Fin de ce monde.

Voyez cette première phrase qui résume en deux lignes de concision efficiente toute l’entropie de ce monde dit moderne :

« En France, on a substitué moralité à morale, en Allemagne, religiosité à religion; partout, honnêteté à vertu. C’est à peu près la même chose que le crédit substitué à la propriété. »

LB-1.jpg« ... Ceci nous ramène à la constitution de l’Angleterre, où il n’y a pas de corps de noblesse destinée à servir le pouvoir, mais un patriciat destiné à l’exercer. »

« Que s’est-il donc passé dans la société, qu’on ne puisse plus faire aller qu’à force de bras une machine démontée qui allait autrefois toute seule, sans bruit et sans effort ? »

« Ils deviennent crédules en cessant d’être croyants, comme ils deviennent esclaves dès qu’ils cessent d’être sujets. »

« Il y a des hommes qui, par leurs sentiments, appartiennent au temps passé, et par leurs pensées à l’avenir. Ceux-là trouvent difficilement leur place dans le présent. »

« J’aime, dans un Etat, une constitution qui se soutienne toute seule, et qu’il ne faille pas toujours défendre et toujours conserver. »

« La société finit, elle n’a plus d’avenir à attendre, parce qu’elle n’a plus de passé à rappeler, et que l’avenir ne doit être que la combinaison du passé et du présent. »

« Rome : quand la démocratie eut pris le dessus, cette société chercha un chef, comme elles le cherchent toutes, et ne rencontra que des tyrans. Ce peuple, admirable dans ses premiers temps, fait pitié sous ses tribuns, horreur sous ses triumvirs, et, soumis à ses empereurs, n’excite plus que mépris et dégoût. »

« Le tutoiement s’est retranché dans la famille ; et après avoir tutoyé tout le monde, on ne tutoie plus que ses père et mère. Cet usage met toute la maison à l’aise : il dispense les parents d’autorité et les enfants de respect. »

« L’Etat qui prend trop sur les hommes et les propriétés de la famille, est un dissipateur qui dévore ses capitaux. »

« Je crois qu’il ne faudrait pas aujourd’hui d’impôt foncier chez un peuple agricole, mais seulement des impôts indirects. L’Etat qui impose la terre, prend sur son capital ; quand il impose les consommations, il vit de son revenu. »

« Partout où il y a beaucoup de machines pour remplacer les hommes, il y aura beaucoup d’hommes qui ne seront que des machines. »

« La disposition à inventer des machines qui exécutent le plus de travail possible avec le moins de dépense d’intelligence de la part de l’ouvrier, s’est étendue aux choses morales. »

« Le juge lui-même, au criminel, est une machine qui ouvre un livre, et marque du doigt la même peine pour des crimes souvent fort inégaux ; et les bureaux ne sont aussi que des machines d’administration. »

« L’école de Bonaparte a pu former quelques administrateurs, mais elle ne pouvait pas faire des hommes d’Etat. »

« Bonaparte avait été obligé d’employer une force excessive dans son administration, parce qu’il n’y en avait aucune dans sa constitution. »

« Les sauvages ne détruiront que la récolte d’une année, les beaux esprits m’enlèvent la propriété même du fonds. Les uns insultent mon cadavre, les autres poursuivent ma mémoire ; je ne vois de progrès que dans les moyens de nuire, et le plus sauvage est celui qui fait le plus de mal. »

« Toute la science de la politique se réduit aujourd’hui à la statistique : c’est le triomphe et le chef-d’oeuvre du petit esprit. On sait au juste (et j’en ai vu faire la question officielle) combien dans un pays les poules font d’oeufs, et l’on connaît à fonds la matière imposable. Ce qu’on connaît le moins sont les hommes ; et ce qu’on a tout à fait perdu de vue, sont les principes qui fondent et maintiennent les sociétés. »

« L’art de l’administration a tué la science du gouvernement. »

LB-2.png« Les philosophes qui se sont élevés avec tant d’amertume contre ce qu’ils ont appelé des préjugés, auraient dû commencer par se défaire de la langue elle-même dans laquelle ils écrivaient ; car elle est le premier de nos préjugés, et il renferme tous les autres. »

« Ce n’est pas le peuple occupé qui réclame la souveraineté, c’est le peuple oisif qui veut faire le peuple occupé souverain malgré lui, pour gouverner sous son nom et vivre à ses dépens. »

« Dans le dernier âge, où les intérêts sont plus compliqués, les passions plus artificieuses et les esprits plus raffinés, le crime est un art et presque une profession, et la fonction de le découvrir et de le juger doit être une étude. »

« Toute passion qui n’est pas celle de l’argent des honneurs ou des plaisirs, s’appelle aujourd’hui fanatisme et exagération. »

« L’excès des impôts transporte chez les peuples chrétiens l’esclavage tel qu’il existait chez les anciens ; car l’esclavage n’est, à le bien prendre, que le travail fait tout entier au profit d’un autre. »

« Les petits talents comme les petites tailles se haussent pour paraître grands ; ils sont taquins et susceptibles, et craignent toujours de n’être pas aperçus. »

Nicolas Bonnal

vendredi, 16 septembre 2016

USA, l'hyperdésordre du pouvoir à ciel ouvert

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USA, l'hyperdésordre du pouvoir à ciel ouvert

Ex: http://www.dedefensa.org

Le rapport de Bill Van Auken de WSWS.org du 16 septembre (15 septembre en version originale anglaise) (*) sur les tensions entre le Pentagone et le département d’État pour ce qui concerne l’accord de cessez-le-feu en Syrie, élaboré par les USA (Kerry) et la Russie (Lavrov), est particulièrement intéressant en ce qu’il rassemble d’une façon significative les signes publics de cette tension. Il s’agit essentiellement de ce qu’on pourrait qualifier de “révolte ouverte” (publique, donc) du Pentagone contre l’accord élaboré par Kerry-Lavrov et accepté par Obama du côté US ; “révolte ouverte”, de communication essentiellement, avec l’attente d’un effet important. Le texte de WSWS.org rassemble toutes les déclarations de chefs militaires et civils du Pentagone, avec notamment une part très importante prise par les militaires dont il s’avère de plus en plus évident que le terne Ashton Carter (le secrétaire à la défense) n’est que le porte-parole extrêmement obéissant.

Il est incontestable que les déclarations des chefs militaires sont extrêmement tranchantes et remarquables par leurs conséquences politiques. Littéralement, ces chefs, qui ont la charge opérationnelle de la région, parlent comme s’ils se réservaient le droit de décider s’ils collaboreront ou non avec les Russes ; c’est-à-dire qu’ils se réserveraient le droit de décider d’appliquer ou non un des points essentiels d’un accord négocié et signé avec les Russes par le Secrétaire d’État, et approuvé par le président lui-même. Kerry a réagi avec modération et le grand sens du compromis qu’on lui connaît à ce raidissement public des chefs militaires qui a un aspect sensationnel malgré le faible écho rencontré (mais notre attention est tant sollicitée par ailleurs...) ; qui a fort peu de précédent, sinon aucun, dans l’expression publique de ce qui ne peut être considéré dans sa logique extrême que comme un refus pur et simple d’obéissance. Vipérin, Bill Van Auken note que « [l]es remarques de Kerry expriment les relations réelles au sein de l’appareil d’État américain, l’influence prépondérante de l’immense appareil militaire et de renseignement et sa capacité à exercer de fait un droit de veto sur les responsables civils élus du pays ».

Effectivement, nous serions conduits à considérer de façon beaucoup plus dramatique l’attitude des militaires US, surtout en raison de leur expression publique dans des cadres hors du circuit militaire. Il s’agit d’une véritable volonté de s’affirmer sur la scène publique washingtonienne comme pouvoir et puissance autonomes, se jugeant eux-mêmes plus aptes que le secrétaire d’État et même que le président lui-même à déterminer ce qui représente la meilleure défense des intérêts stratégiques des USA. Le Pentagone considère depuis un certain temps, avec une irritation croissante, que Kerry manœuvre pour obtenir un accord à tout prix avec les Russes ; que le président est totalement engagé dans la politique partisane d’une campagne présidentielle en pleine crise d’une part, qu’il est surtout préoccupé d’autre part de laisser l’image d’un “président de paix” et qu’il est ainsi favorable à un accord également “à tout prix” avec les Russes sans réellement s’intéresser à son contenu. Ce point de vue du Pentagone implique également que les militaires jugent, dans la situation présente et le contexte qu’on connaît, à la fois Kerry et Obama en position de faiblesse.

En fonction de cette situation, les militaires font une sorte d’OPA publique sur le pouvoir de décision en matière stratégique, et ils le disent sans la moindre vergogne, s’adressant directement au “parti de la guerre” pour obtenir son soutien. Ils l’auront ou l’auraient sans aucun doute si besoin est/était, avec des personnages tels que McCain et Lindsay Graham au Sénat, qui exercent une influence énorme en cette matière et qui sont évidemment des maximalistes en toutes les matières possibles, y compris la psalmodie habituelle du “Assad Must Go” lorsqu’il s’agit de la Syrie, avec haine antirusse comme refrain. De ce point de vue, l’“absence de vergogne” des militaires pour intervenir de façon voyante et en publique n’est ni un défi gratuit, ni une maladresse, etc., mais bien une manœuvre tactique inhabituelle mais rendue nécessaire et assez peu risquée dans la situation actuelle pour affirmer leur position, l’expliciter, et obtenir le soutien public (du “parti de la guerre”) qu’ils recherchent.

Par conséquent et comme le montre cette analyse, nous aurions une vision assez nettement différente de celle de WSWS.org, qui tend à classer cette réaction des militaires comme une sorte d’attitude “normale”, “réglementaire” si l’on veut, en raison de la répartition des pouvoirs (l’idée d’un “droit de veto” des militaires sur la politique de sécurité nationale du pays) à l’intérieur de la machinerie du “pouvoir impérialiste” de Washington. Cela implique un rangement et un classement extrêmement précis et sérieux des différents pouvoirs, les uns par rapport aux autres, avec bien entendu une prédominance indiscutable du “pouvoir militaire”. (Cette façon de juger est très caractéristique des trotskistes, et donc de WSWS.org qui s’affirme si complètement dépositaire de la pensée et des méthodes originales et originelles du courant en question conservé dans sa vertu fondamentale. Nul doute que si les trotskistes venaient au pouvoir, nous aurions droit à un rangement également on ne peut plus sérieux et tiré à quatre épingles, avec réglementation intraitable, notamment de la liberté en première place.)

Au contraire, nous pensons que le pouvoir, d’habitude en grand désordre à Washington avec effectivement ces différents centres de pouvoir exerçant leur influence à différents degrés et avec un succès variable selon les circonstances mais toujours avec une discrétion de bon aloi, “entre copains et coquins”, est désormais plongé dans un hyperdésordre, de la sorte qui se voit sur la place publique, et même qui s’y montre sinon qui s’y pavane. La période se prête évidemment à cette sorte de démarche avec une fin de mandat extraordinairement agitée, une campagne présidentielle d’une intensité et également d’un désordre sans précédent, où le président lui-même est partie prenante simplement parce qu’il entend que “la suite” aille aux démocrates, pour poursuivre sa politique si couronnée de succès juge-t-il, et ainsi assurer son héritage aux yeux de l’histoire. La conséquence est évidemment une position présidentielle extrêmement affaiblie (le président, officier suprême, ou “juge” suprême des politiques à suivre, devenu complètement “partisan” est perçu comme ayant cédé au niveau de la fonction car l’on ne peut être “juge et partie”). Le Pentagone et les militaires jouent donc leur jeu, sans la moindre hésitation, en affichant publiquement une position qui n’est pas loin du simple refus d’obéissance sans trop de risque.

De son côté, Kerry a suffisamment montré de signes de faiblesse à diverses occasions, d’absence complet de caractère, vis-à-vis d’autres départements aussi bien que de certains de ses services (notamment les extrémistes type-Nuland), pour qu’on ne s’étonne pas de le voir lâcher du lest face aux militaires. Reste à voir jusqu’où il est prêt à reculer, soutenu par une planche pourrie nommée Obama qui n’hésiterait pas à le désavouer au profit des militaires si tel était son intérêt. Le point d’interrogation sur cette évolution en-écrevisse concerne le fait que les deux hommes (Kerry comme Obama) ont tout de même certains intérêts, ne serait-ce qu’au niveau de la satisfaction de certains traits de caractère comme la vanité ou l’autoglorification, alors que le revers de leur faiblesse (pour les militaires) est que cette faiblesse, conditionnée par un calendrier de fin de règne, signifie également qu’ils n’ont plus grand’chose à perdre dans cette aventure du strict point de vue de la politique elle-même.

Bref, le spectacle est évidemment pitoyable, exactement dans cette mesure où l’on sait, dans l ‘état des choses et la situation courante, qu’il ne peut être que pitoyable après tout. Les militaires sont très durs et presqu’anticonstitutionnels parce qu’ils ont en face d’eux une mollesse et une dissolution en pleine activité. Les Kerry-Obama reculent parce que c’est dans leurs habitudes et qu’ils n’ont plus rien à gagner du fait que le temps leur est compté ; ils seront prêts à reculer sans doute jusqu’à ce qu’ils réalisent que le “ils n’ont plus rien à gagner” peut également se décliner comme “ils n’ont plus rien à perdre”... Pour notre compte, nous estimons qu’il n’y a pas grand’chose à attendre de cette bataille d’aveugles dans un tunnel, ce qui est une façon comme une autre de décrire le pouvoir aujourd’hui à Washington. Le désordre est total, jusqu’à l’hyperdésordre, donc partout règnent l’impuissance et la paralysie.

Quant aux supputations de WSWS.org sur les réticences des militaires US à partager leurs innombrables petits secrets de procédure avec les Russes, il s’agit là d’une évidence qui ne prouve pas nécessairement la préparation d’une attaque imminente. Les militaires US procèdent de même avec leurs plus fidèles alliés, y compris les Britanniques dans les campagnes militaires, qui en sont réduits au rang d’exécutants aveugles. (Nous rappellerons l’anecdote plaisante venue d’une haute autorité militaire française à propos d’une rencontre des trois chefs du renseignement militaire d’Allemagne, de France et de UK lors de la guerre du Kosovo de 1999, avec le Britannique paradant avantageusement en affirmant qu’il en savait beaucoup grâce à ses liens “privilégiés” avec les USA, mais qu’il ne pouvait rien dire ; jusqu’à ce que les Français, qui jouait alors en indépendant, – temps heureux où la France existait encore, – s’aperçoive dans la discussion, selon ce qu’il en savait grâce à ses propres moyens nationaux, que le Britannique, bien au contraire, n’était au courant de rien au nom de ses liens “privilégiés” avec les USA et que lui, le Français, en savait beaucoup plus, notamment sur les activités des forces US, et particulièrement les vols ultrasecrets des B-2 dont les Britanniques ignoraient tout.)

... Bref et pour couper court, nous dirions que l'on n'attend plus, à Washington, que la venue d'un Trump président, lui qui entend faire valser les généraux.

dedefensa.org

Note

(*) Il est à noter que le texte de WSWS.org, que nous reprenons ci-dessous dans sa version française, a été repris intégralement par Russia Insider le 15 septembre, naturellement dans sa version anglaise. Nous signalons la chose parce que WSWS.org a une attitude bien connue, austère et extrêmement caparaçonnée dans son idéologie trotskiste, et donc ce site plus que méfiant, sinon hostile à établir des liens même de simple manipulation courante dans le monde des réseaux, avec d’autres sites, notamment ceux qui sont à haute visibilité et en anglais bien entendu, qui sont nettement de tendances politiques très différentes même s’ils sont objectivement antiSystème, – cas de Russia Insider, bien entendu. Il s’agit donc d’une entorse à une tradition bien établie qui est peut-être un signe du renforcement ponctuel des collaborations antiSystème, – à moins que RI ait agi sans aucune consultation de WSWS.org, ce qui laisse alors ouvertes toutes les possibilités de réactions et d’interprétations. Quant à dedefensa.org, qui a déjà repris des textes de WSWS.org, évoluant en français avec au cœur un penchant pour une vision suprahumaine des choses, il a jusqu’ici échappé à la vindicte possible de WSWS.org, si WSWS.org s’est aperçu de quelque chose...

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Le Pentagone défie ouvertement le cessez-le-feu USA-Russie en Syrie

Pendant que Washington et Moscou convenaient mercredi de prolonger un accord de cessez-le-feu durant encore 48 heures, les déclarations des [dirigeants] civiles et [militaires] du Pentagone ont soulevé des [réserves] sérieuses quant à savoir si les haut-gradés de l’armée américaine sont prêts à se conformer à l’accord. Derrière ces divisions il y a non seulement des préférences tactiques divergentes pour la poursuite des intérêts impérialistes américains en Syrie, mais aussi des [préoccupations] beaucoup plus graves au sujet des tensions militaires croissantes entre les États-Unis et la Russie elle-même.

L’accord de trêve, qui est entré en vigueur lundi, fut négocié entre le ministre américain des affaires étrangères John Kerry et le russe Sergueï Lavrov lors de pourparlers prolongés à Genève à la fin de la semaine dernière. Il appelle à un cessez-le-feu de sept jours, à être renouvelé toutes les 48 heures dans la mesure où il y a une cessation des violences. Après cela, les forces américaines et russes commenceraient à coordonner leurs opérations en Syrie, mettant en place un “centre conjoint de mise en œuvre” et le partage des renseignements de ciblage pour les frappes contre à la fois l’État islamique (ÉI) et le Front al-Nusra, affilié d’Al-Qaïda en Syrie, qui s’est récemment rebaptisé Jabhat Fatah al-Sham, ou Front pour la Conquête de la Syrie.

L’accord a ravivé les vives tensions au sein du gouvernement Obama au sujet de la guerre par procuration de l’impérialisme américain pour le changement de régime en Syrie. Ces divisions [avaient] violemment fait surface précédemment [lorsque] le président Barack Obama n’a[vait] pas utilisé une plus grande puissance militaire pour faire respecter sa demande que le président Bachar al-Assad quitte le pouvoir et, en particulier, en septembre 2013, après que les États-Unis avaient reculé après leur menace de mener un assaut Shock-and-Awe” (choc et effroi) sur Damas avec comme prétexte la fausse accusation selon laquelle le gouvernement Assad aurait utilisé des armes chimiques contre des civils. Washington préféra accepter un accord négocié par la Russie pour le désarmement chimique de la Syrie.

Plus récemment, quelque 50 fonctionnaires du ministère des affaires étrangères ont [diffusé] une note de dissidence interne en juin, demandant que les États-Unis lancent des frappes aériennes contre le gouvernement syrien, prétendument comme moyen de mettre un terme à l’effusion de sang des cinq ans de guerre que Washington lui-même a provoqués pour obtenir un changement de régime. Les désaccords actuels sont beaucoup plus inquiétants, cependant, [parce qu’ils] opposent les commandants militaires d’active américains à la politique du gouvernement, ce qui pose implicitement un défi au principe constitutionnel du contrôle civil de l’armée.

Selon un rapport publié mercredi dans le New York Times, le secrétaire américain à la Défense Ashton Carter a été le premier à exprimer l’opposition de l’armée la semaine dernière lors d’une conférence téléphonique dans laquelle Kerry préconisait l’acceptation de l’accord avec la Russie. Kerry « s’est [senti] de plus en plus frustré » au fur et mesure que le débat se prolongeait pendant des heures avant qu’Obama n’approuve finalement l’accord, a rapporté le Times. Même après que l’administration ait décidé de cette politique, les commandants supérieurs en uniforme ont ouvertement exprimé des réserves, sinon une opposition catégorique.

Interrogé dans une téléconférence de presse [sur le fait de savoir] si les militaires se conformeraient aux termes de l’accord et partageraient des renseignements avec les Russes après la fin de la trêve de sept jours, le lieutenant général Jeffrey Harrigian, le commandant du Commandement central des forces aériennes des États-Unis, qui dirige la campagne de bombardements en Irak et en Syrie, a répondu : « Je pense que… il serait prématuré de dire que nous allons sauter en plein dedans. Et je ne dis pas oui ou non. La décision de l’armée va dépendre de ce que le plan sera finalement », a-t-il indiqué. Harrigian a dit des Russes, « Je ne vais pas dire que je leur fais confiance ».

Cette position a été soutenue par le général Philip Breedlove, qui a quitté le poste de Commandant suprême des forces alliées de l’OTAN en mars dernier seulement. « Je reste sceptique sur quoi que ce soit à voir avec les Russes », a-t-il déclaré au Times dans un entretien. « Il y a beaucoup de préoccupations au sujet de ce que nous ferons là où nos gens se trouvent ».

Par “nos gens”, Breedlove faisait apparemment référence aux diverses milices islamistes que Washington, en collaboration avec ses alliés régionaux, l’Arabie Saoudite, la Turquie et le Qatar, a payées et armées. L’une des principales pierres d’achoppement de l’accord de cessez-le-feu est que les États-Unis sont censés faire en sorte que leurs forces par procuration se séparent des forces d’Al-Qaïda avec lesquelles elles sont alliées et desquelles, dans de nombreux cas, elles sont indiscernables.

Le ministère russe des Affaires étrangères a rapporté que dans une conversation téléphonique avec Kerry mercredi, Lavrov « a souligné que Washington devrait tenir sa promesse d’écarter les groupes de ‘l’opposition modérés’ des groupes de l’ancien Front al Nosra et d’autres qui ont littéralement fusionné avec celui-ci ». Ces forces par procuration ont exprimé leur opposition à une telle séparation et il est loin d’être [assuré] qu’[elles] puissent survivre sans être intégrées aux milices d’al-Qaïda, qui constituent l’épine dorsale des soi-disant “rebelles”.

Ces déclarations ont été suivies mercredi d’un discours prononcé à l’Institut pour l’étude de la guerre à Washington par un général de l’US Army, Joseph Votel, le commandant du Commandement central des États-Unis, qui a exprimé des réserves similaires au sujet de l’accord de cessez-le-feu syrien. « Nous devons voir comment cela va se présenter d’abord […] voir la direction que ça va prendre […] si oui ou non cela se matérialisera effectivement, je ne sais pas », a-t-il déclaré. Votel a ajouté : « Il y a un déficit de confiance avec les Russes. Leurs objectifs ne sont pas clairs pour nous. Ils disent une chose et puis ils ne s’y conforment pas forcément. »

Des sentiments similaires ont été exprimés la veille dans un discours prononcé devant le Conseil de l’Atlantique par le sous-secrétaire de la Défense pour le renseignement Marcel Lettre, qui a [pastiché] la traduction anglaise du proverbe russe répété sans cesse par Ronald Reagan au cours des négociations avec l’Union soviétique dans les années 1980 sur les traités d’armes nucléaires. « Méfiance mais vérification, a déclaré Lettre, cela peut s’appliquer un petit peu dans ce cas ». Il a convenu que les « services de renseignement et le ministère de la Défense soutiennent fortement le nouvel accord » tant que « les étapes se déroulent selon notre façon de voir les choses ».

En réponse à ce roulement des tambours d’opposition militaire, Kerry a prononcé une modeste défense de l’accord qu’il a négocié dans un entretien avec la National Public Radio mercredi insistant pour dire qu’Obama soutient l’accord et est prêt à le mettre en œuvre. « Eh bien, le président des États-Unis est prêt et je pense que l’armée sera donc prête », a-t-il dit. « Personne ne demande aux gens [de transgresser] nos principes, mais il est important pour nous de respecter notre engagement dans l’accord ». Le [secrétaire d’État] « pense » que le Pentagone est prêt à se conformer à un accord approuvé par le président américain, tout en soulignant qu’il ne demande pas aux [chefs] militaires d’« abandonner leurs normes ». Les remarques de Kerry expriment les relations réelles au sein de l’appareil d’État américain, l’influence prépondérante de l’immense appareil militaire et de renseignement et sa capacité à exercer de fait un droit de veto sur les responsables civils élus du pays.

[L’opposition] entre Kerry et les militaires est lié[e] aux priorités contradictoires dans la poursuite par les États-Unis de leur politique impérialiste à l’échelle mondiale. Le soutien de Kerry et d’autres pour le cessez-le-feu n’est motivé par aucun souci humanitaire pour l’effusion de sang en Syrie, mais par leur désir d’utiliser la collaboration avec la Russie comme un moyen de sauver au moins une partie des forces par procuration qu’ils ont soutenues, lesquelles sont au bord d’une déroute complète [face] aux forces gouvernementales soutenues par la Russie. [Kerry & Cie] espèrent pouvoir employer une combinaison de diplomatie et de menaces militaires pour faire pression sur Moscou de sorte qu[e la Russie] se résigne à quelque chose qui ressemblerait au changement de régime que Washington a recherché avec son intervention sanglante en Syrie au cours des cinq dernières années.

Pour leur part, les [orientations centrales] du commandement militaire américain se concentrent de plus en plus sur les préparatifs d’un conflit militaire direct avec la Russie. Des réserves concrètes ont été soulevées quant aux partage des informations permettant de viser des cibles de l’État islamique et du Front al Nosra – en dehors du fait que ce sont les principaux combattants soutenus par les États-Unis pour renverser le régime – car cela pourrait fournir à la Russie des renseignements sur les protocoles militaires des États-Unis que Moscou pourrait utiliser pour se défendre contre des frappes aériennes en Russie ou dans son voisinage proche.

Dans des conditions où les États-Unis renforcent leurs forces depuis l’Europe orientale et les anciens États baltes jusqu’à la mer Noire dans un encerclement de la Russie de plus en plus agressif, [cette tendance] est devenue une préoccupation majeure. L’hystérie antirusse générée par les médias capitalistes américains – avec en tête le New York Times – au sujet d’une implication supposée du Kremlin dans le piratage du Parti démocrate et d’allégations que Donald Trump serait manipulé par Poutine est entièrement liée à ces préparatifs de guerre.

L’émergence de divisions entre l’armée et le gouvernement Obama sur l’accord convenu avec Moscou sur la Syrie constitue un avertissement urgent que le risque de guerres encore plus sanglantes, et même d’une conflagration nucléaire, ne cesse de croître.

Bill Van Auken, WSWS.org

Féminines, pas féministes!

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jeudi, 15 septembre 2016

Geschiedenis en identiteitsvorming - Tim Bosman en Sid Lukkassen

Geschiedenis en identiteitsvorming

Tim Bosman en Sid Lukkassen


"Vrijheid van meningsuiting moet absoluut zijn," stelt Tim Bosman, "want goed burgerschap vereist onbeperkte meningsvorming." Het alternatief is volgens hem een vorm van tolerantie die in wezen onverdraagzaam is. Daarbij wordt tegelijk de vrijheid van onderwijzers beperkt.

Bosman werd tweede in de wedstrijd 'beste geschiedenisleraar in Nederland'. Maar hij is niet mild over het onderwijsklimaat in ditzelfde land: het denken in toetsen en examendoelen staat haaks op begeestering en identiteitsverkenning die het vak geschiedenis moet bieden. De Holocaust en het Israël-Palestina conflict krijgen steeds minder aandacht wegens oplopende spanningen in de klas. Bosman onthult dat het geschiedeniscurriculum de PvdA verheerlijkt als de 'naoorlogse opbouwers van Nederland', terwijl de PVV wordt gekenschetst als een groep nationalistische afbrekers.

Geconfronteerd met de globalisering helpt geschiedenisonderwijs Nederlanders en Europeanen bij het te zoeken naar een identiteit. De mondialisering brengt global history het klaslokaal binnen. Echter, global history bevat ook implicaties voor de 'universele' verspreiding van mensenrechten en democratie waar progressieve onderwijsbaasjes niet blij mee zijn.

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Du temps fléché au retour du temps cyclique?

Du temps fléché au retour du temps cyclique?

Par Chantal Delsol

Chantal Delsol se penche dans une première partie sur le lien entre temps et progrès, à comment le passage de la civilisation occidental au temps fléché a développé l’idée de progrès, c’est-à-dire une idée d’amélioration du monde humain. Comment est-on passé d’une idée de progrès spirituel et de volonté d’améliorer la condition humaine à une notion qui aujourd’hui s’efface ?
Ensuite il s'agit d'explorer dans une deuxième partie la théorie des catastrophes. Puisque le progrès s’efface, l’Histoire redevient une succession d’ordre et de chaos. La vision du temps fléché s’efface et un retour au temps cyclique s’enclenche.

Invité : Chantal Delsol, professeur à l'université de Paris-Est, membre de l'Institut.

Enregistré au Collège des Bernardins le 7 avril et le 5 mai 2010.

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mercredi, 14 septembre 2016

Ce régionalisme peu connu

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Ce régionalisme peu connu

par Georges FELTIN-TRACOL

Au cours des quarante dernières années, la République française fut souvent confrontée aux revendications, parfois violentes, de mouvements régionalistes, autonomistes, voire indépendantistes, en Corse, au Pays Basque, en Bretagne sans oublier des contrées d’Outre-mer. La Catalogne du Nord, l’Occitanie, le Pays Nissart, la Savoie, l’Alsace connurent, eux aussi à un degré moindre, des réclamations similaires. On ignore en revanche qu’il existe en Normandie un mouvement régionaliste.

C’est l’histoire de ce régionalisme peu connu qu’étudie Franck Buleux. Son travail sort au moment où les régions basse- et haute-normandes s’unissent pour former une seule entité régionale : la Normandie. Cette unification constituait la raison d’être majeure du Mouvement Normand (MN). Fondé le 29 septembre 1969 à Lisieux par le député gaulliste Pierre Godefroy, l’universitaire Didier Patte et l’écrivain Jean Mabire, il se nomme avant 1971, Mouvement de la Jeunesse de Normandie (MJN) et rassemble, d’une part, les militants anti-communistes de la Fédération des étudiants rouennais (FER), et, d’autre part, les notables pro-gouvernementaux de l’URN (Union pour la région normande). « Le MJN se veut, non pas l’interlocuteur des masses, mais celui des élus. Il ne se fixe pas des objectifs électoraux, mais son rôle est de convaincre les élus normands de la nécessité, historique comme économique, d’unifier la Normandie (p. 103). »

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La Normandie une et diverse

Son dynamisme en fait vite le promoteur d’une identité normande enchâssée dans plusieurs cercles d’appartenance culturelle et politique spécifiques. « La Normandie, observe Franck Buleux, composée de fortes distinctions géographiques naturelles (notamment par la différence des sols) estimées au nombre de vingt-sept pays (le pays d’Ouche, le pays de Caux, le pays d’Auge, le pays de Bray, la Hague, le Val de Saire, le Cotentin, l’Avranchin, le Mortanais, le Passais, le Bessin, le Bocage, le Houlme, la campagne ou plaine de Caen, la campagne ou plaine d’Alençon, le Lieuvin, le Hiémois, le Thimerais, le Roumois, la Campagne du Neufbourg, la plaine de Saint-André, la Madrie, le Vexin, le Talou, l’Aliermont, le Petit Caux et le Perche) connaît aussi une distinction linguistique (p. 10). » S’ouvrant sur la Manche, la Normandie entre en résonance certaine avec le monde anglo-saxon (qu’il serait plus juste de dire « anglo-normand » !) et la Scandinavie.

buleux.jpgFranck Buleux s’intéresse longuement à la revue d’inspiration nordiciste Viking de Jean Mabire. « Fondée en mars 1949 et diffusée à partir de cette même date, y compris en kiosques dans l’ensemble des départements normands et dans la Capitale, [elle] se qualifia comme “ la revue des Pays Normands ” ou les “ Cahiers de la jeunesse des pays normands ”. Elle va illustrer, tout au long de sa pagination et de son existence, cette identification de la terre normande à son passé scandinave. Cette revue […] produisit un ensemble de 27 numéros entre mars 1949 et le printemps 1958 (p. 44). »

Contrairement à quelques groupuscules indépendantistes loufoques brièvement mentionnés, le Mouvement Normand « rejettera, dès son origine, toute volonté séparatiste vis-à-vis de la France qui entraînerait l’indépendance normande (p. 117) ». Il préfère se définir régionaliste et français. Il réclame par conséquent une véritable et profonde décentralisation. En effet, « au-delà de la réunification, l’objectif concomitant du MN est la reconnaissance d’un réel “ pouvoir régional ”, ce qui le distingue d’autres mouvements de droite, souvent considérés comme proches. Ainsi, Didier Patte reprochera généralement à la droite, ainsi qu’à l’extrême droite nationale, d’être certes, toutes deux, favorables à la réunification, mais d’être beaucoup plus réticentes à la mise en place d’un pouvoir régional, avec la dévolution de certaines prérogatives au profit d’une assemblée normande (p. 116) ».

Des actions plus culturelles que politiques

N’hésitant pas, le cas échéant, à présenter des candidats aux élections, le Mouvement Normand investit en priorité la métapolitique et l’influence auprès des élus locaux. Sa défense acharnée des intérêts normands du Cotentin à la vallée de la Seine, du littoral de la Manche à la Suisse normande, contrarie régulièrement les initiatives strictement localistes et presque égoïstes des maires, des conseils généraux et des conseils régionaux.

Afin de faire avancer ses idées qui ne se limitent pas à la seule unification normande puisqu’il aborde en permanence les questions économiques et d’aménagement du territoire, le Mouvement Normand dispose de deux périodiques : L’Unité Normande à tonalité politique et Culture Normande consacrée aux problèmes culturels. Franck Buleux n’évoque en revanche pas le médiat sur Internet, TVNormanChannel (TVNC), lancé en 2010. Son étude démontre finalement qu’en dépit du centralisme parisien multiséculaire et malgré l’unicité uniformisatrice propre à l’idéologie égalitariste républicaine, un régionalisme enraciné et conséquent aide au maintien du caractère pluraliste des nombreux terroirs qui façonnent cette « Europe en miniature », la France.

Georges Feltin-Tracol

• Franck Buleux, L’unité normande. Réalité historique et incertitude politique, Paris, L’Harmattan, coll. « Connaissance des Régions », 2015, 261 p., 26,50 €.

• D’abord mis en ligne sur Euro-Libertés, le 19 juillet 2016.

Article printed from Europe Maxima: http://www.europemaxima.com

URL to article: http://www.europemaxima.com/ce-regionalisme-peu-connu-par-georges-feltin-tracol/

Globalism: The Religion of Empire

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Globalism: The Religion of Empire

By Fay Voshell

Ex: Russia Insider

“To become a unit with nothing to believe in, not even one’s own humanity; to have nothing to be loyal or faithful to; to be a nonentity without family, nation or faith is to become a slave.

The new globalist world order would make slaves of us all as surely as communism sought to make all enslaved laborers for the almighty state, fit only to serve a cabal of superiors.”

A now disillusioned Russia has experienced the results of a secular globalist vision first hand. Those who lived through some or most of the years from 1918 to 1989 know that the ideals of the universal communist brotherhood of mankind looked and felt like in reality.

Chroniclers of real history such as Alexandre Solzhenitsyn leave no doubt as to the violence required to enact a Marxist utopian vision alien to the Russian soul. Millions died. But the perfect communist man was never born.

So it is not a surprise that some Russians who lived through the attempts to establish a new world order recognize a variant of the communist ideal of a classless society–and repudiate it. The fact is that the supposedly new “World Order” envisioned by such leaders as Barak Obama and Angela Merkel, among others, is merely a mutant version of the universal brotherhood alluringly promised by the communist leaders of Russia’s past.

Myths, Misunderstandings and Outright lies about owning Gold. Are you at risk?

Once again, there has arisen a beatific vision of a globalist, secular world order that is the antithesis yet imitator of the vision of the Kingdom of God represented by the Church universal; a vision articulated by St. Augustine in his City of God. The apostles and early church fathers articulated the vision of the transcendent Kingdom of God revealed and ruled by Christ.

The beatific vision of the City of God, including the vision of the Russian Orthodox Church, is to be replaced by a “new” universal, but secularist world order; an order in which human beings’ allegiance is to a global City of Men ruled by elite priests who act as gods for the masses. Preachers of the globalist vision present an ersatz kingdom that is the opposite of the City of God.

Like the Christian vision of the universal Kingdom of God, the religion of secular globalism claims universality, but it is actually an earthly minded substitute for the Church universal. The Christian vision sees the Church universal as God’s holy kingdom, a kingdom that transcends and informs all earthly rule. The religion of globalism sees an earthly, utopian world order in which all men pay allegiance to elite priests who rule over a World City without national borders.

Sometimes the substitute beatific vision is expressed in terms of a “global village,” a mystical and conveniently vague entity that takes the place of the family of God. The globalists’ family of humanity is to be without distinction of country, tribe or religious creed. The ideal human being is seen as detached from country and faith. He is exiled from everything that gives his life meaning in order he become an abstraction, a tabula rasa on which a new program might be written by those who are superior.

The universal citizen of the new secularist world order does not know yet what he will be. But rest assured he will be told by those who know better than he, much as the peoples of Stalinist USSR, Mao Tse Tung’s China and Pol Pot’s Cambodia were told what the perfect communist human being would look and act like.

And, as Russians discovered over some seven decades, the world citizen adrift in a sea without horizons would come to know this much: Anything to which he has been or is attached must be and would be demolished. The secularist vision required and requires complete destruction of the old; including nations, institutions, faith and even historical memory itself. Hence, for instance, the constant and relentless attacks on the Christian Church as well as on the reality and concept of nation and the human being. Devotion to faith, family, nation was and is not only suspect, but considered positively injurious to “progress” of the new World Order.

The ideology of globalism involves stripping humanity of its former and unique status as beings created in imago dei and the substitution of the idea of humanity as genderless units.

true-believer-eric-hoffer-books-about-sociology.jpgAs Eric Hoffer, author of the prescient book, The True Believer: Thoughts on the Nature of Mass Movements wrote:

“To ripen a person for self-sacrifice he must be stripped of his individual identity and distinctiveness. He must cease to be George, Hans, Ivan, or Tadao—a human atom with an existence bounded by birth and death. The most drastic way to achieve this end is by assimilation of the individual into a collective body. The fully assimilated individual does not see himself and others as human beings…To a man utterly without a sense of belonging, mere life is all that matters. It is the only reality in an eternity of nothingness, and he clings to it with shameless despair.

“The effacement of individual separateness must be thorough. In every act, however trivial, the individual must by some ritual associate himself with the congregation, the tribe, the party, etcetera. His joys and sorrows, his pride and confidence must spring form the fortunes and capacities of the group rather than from his individual prospects and abilities. Above all, he must never feel alone. (Must always be watched by the group.) The individual is absorbed into the collective.”

Globalists embrace what Hoffer recognized as an “unbounded contempt for history.” The erasure of history inevitably means attacking the past and established institutions possessing history; institutions such as the Russian Orthodox Church. Only the future matters. The present is busy with wreckage of what exists, even if what presently exists has a thousand year or more heritage.

That is because for globalists, the present is a shadow and illusion–merely a “passageway to the glorious future.” It is a meagre “way station on the road to Utopia…The radical and the reactionary loathe the present.”

Therefore, the present is treated ruthlessly, including the present bodily form of the human. Both must be mercilessly scourged in order something new is created; something perfectly fitted for the new vision. Flagellation of the soul almost to the point of extinction is a requirement in order the new man is born.

As Hoffer writes, “The radical has a passionate faith in the infinite perfectibility of human nature. He believes that by changing man’s environment and by perfecting a technique of soul forming, a society can be wrought that is wholly new and unprecedented.”

Ultimately the new beatific vision for humankind means embracing the Hegelian concept of a collective consciousness, a “Geist” that is a single “mind” common to all men. What is that vision? As philosopher R.C. Solomon noted, “The entre sweep of [Hegel’s]‘The Phenomenology of Spirit’ is away from the ‘disharmonious’ conception of men as individuals to the ‘absolute’ conception of all men as one. In the ‘phenomenology’ we are concerned with the inadequacy of the conceptions of one’s self as an individual in opposition to others…and in opposition to God.”

For Hegel, Solomon goes on to say, this opposition is resolved by a conception of one’s self as a member of a family or community. Absolute consciousness (salvation) is recognition of one’s self as universal spirit. “The concept of ‘Geist’ is the hallmark of a theory of self-identity—a theory in which I am something other than a person.” [Italics added.]

The transgender movement, for example, is the spear point of a philosophy in which humanity is something other than people as previously understood for thousands of years. It is a proselytizing movement on behalf of Hegel’s idea of the world geist. As such, it is not a civil rights movement, but a direct attempt to denature humanity; that is, to smash the ancient concept of humanity as made imago dei. It is an attempt to radically transform humanity itself, replace Judeo/Christian concept of the human being with a de-gendered, robotic and malleable unit—a non-person who is merely part of the universal world soul.

But to be a unit detached from nation, faith and even one’s individual humanity is to be nobody. It is to be a drifter in a sea of nothingness.

To become a unit with nothing to believe in, not even one’s own humanity; to have nothing to be loyal or faithful to; to be a nonentity without family, nation or faith is be become a slave. The new globalist world order would make slaves of us all as surely as communism sought to make all enslaved laborers for the almighty state, fit only to serve a cabal of superiors.

As previously mentioned, in the above respects, the new world vision is nothing new. It is merely the revival of the rationales behind all empires, ancient and modern. Whether the vision of Hellenization dreamed of by Alexander the Great; whether the vision of eternal Rome ruled by demi-god Caesars; whether the vision of a Thousand Year Reich ruled by a noble race; whether the vision of a global communist international brotherhood in which the common man was to reign– the actualization of the imperial, earthly vision of man is always the same. Human beings are regarded as units to be ruled by powerful others. Human beings are enslaved.

Against those visions and the present day globalist vision stands the Christian beatific vision of the New Jerusalem, a view in which the entire human race, men and women, are transformed by the realities of the transcendent Kingdom of God, putting the beatific vision of a holy City of God to work here on earth.

Which vision will prevail will depend on the retrieval of the idea of the human being as created imago dei; and along with that, the revival of the unique stories and heritages of nations; particularly, the revival of the idea of nations as under the sovereign rule of a loving God who created all of us.

Reprinted from Russia Insider.

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Les trois hégémonies et l’impuissance dramatique des Européens

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Les trois hégémonies et l’impuissance dramatique des Européens

par Gérard Dussouy, professeur émérite à l’université de Bordeaux

Ex: http://metamag.fr

Le monde postmoderne, celui d’après la modernité occidentale finissante, entérine l’achèvement du cycle de l’État-nation européen (forme politique canonique de la dite modernité) commencé avec les traités de Westphalie (1648). En effet, avec la globalisation, à l’œuvre depuis la fin des années 1980, il apparaît de plus en plus clairement que la planète est entrée dans un nouveau cycle politique, identifié par Robert Gilpin comme étant celui État-continent efficacement structuré, met en présence, aujourd’hui, trois types d’hégémonies (en fonction des facteurs dominants respectifs) : l’hégémonie occidentale/américaine, l’hégémonie chinoise et l’hégémonisme musulman.

Les deux grandes hégémonies concurrentes

Dans la définition de l’hégémonie que retient Gilpin, la puissance étatique qui en est à l’origine est un agrégat cumulatif dans lequel le facteur économique voit sa contribution augmenter irrésistiblement (notamment au travers de ses groupes transnationaux). A partir de lui, elle étend son influence dans le monde entier et elle s’ingénie à créer des institutions internationales grâce auxquelles la force du plus fort, c’est-à-dire la sienne, se transforme en droit (Cf. le FMI, l’OMC, et une kyrielle d’institutions régionales relais).

C’est ainsi que depuis 1945, et plus encore depuis l’effacement de l’Union soviétique, l’État-continent US, sûr de sa suprématie militaire, a imposé ses normes tant en ce qui concerne l’organisation et les règles de l’agir économique, qu’en ce qu’il en va de la vie sociale et des changements sociétaux. Mais depuis quelques décennies, cette hégémonie occidentale, qui recouvre toute l’Europe, jusqu’aux portes de la Russie, doit compter avec la prétention à l’hégémonie d’un autre État-continent, la Chine. De fait, celle-ci inonde le monde de toutes ses productions, jusqu’à saturer tous les marchés, se répand dans tous les continents (et ce n’est pas qu’une image quand on considère la géographie des diasporas chinoises), de l’Asie à l’Europe, et de l’Amérique à l’Afrique (où elle met la main sur tout ce qu’elle peut), joue un rôle de plus en plus important dans les institutions internationales, accumule les devises et entend accueillir bientôt le nouveau marché de l’or ! Dans la mesure où on ne sait pas encore de quel côté la balance va pencher, on est bien dans une phase de « transition hégémonique » qui se joue, de part et d’autre du Pacifique, nouveau centre de l’arène mondiale, entre les États-Unis et la Chine. Les Européens, eux, sont au balcon ! Mais ils sont également les jouets de la compétition en cours. Ils subissent, sans réagir, les offensives commerciales et patrimoniales chinoises, et les étouffantes et très intéressées attentions d’une puissance américaine sur la défensive.

Á ces deux acteurs hégémoniques, tout compte fait classiques parce qu’ils mobilisent en priorité les moyens économiques et les ressources militaires, bien qu’ils soient les premiers dans l’histoire, et la Chine autrement plus que les Etats-Unis, à s’appuyer sur un potentiel démographique considérable, s’agrège maintenant l’aspiration à l’hégémonie de l’Islam.

L’hégémonisme musulman

L’hégémonisme musulman repose sur l’expansionnisme démographique et le prosélytisme religieux avant tout, et sur la puissance financière de manière auxiliaire. Néanmoins, il n’a pas de puissance chef de file, de centre directeur et émetteur de la dimension des deux autres. Il est polycentrique et démotique. La croissance démographique élevée de la plupart des pays musulmans conforte la religion du Livre dans un rôle international inattendu par son ampleur pour un phénomène culturel. Elle alimente des flux migratoires qui ne cessent de renforcer les diasporas installées, assez récemment, à la périphérie des espaces d’origine de l’Islam, comme en Europe où son influence augmente. Tant et si bien que la conjonction de la dynamique démographique et de l’irréductibilité religieuse des nouveaux habitants (démontrée tous les jours dans les actes civils) disloque et transforme les sociétés européennes investies. Et cela avec d’autant plus de résultats que les systèmes juridiques européens en place, et les valeurs qui les sous-tendent, sont dépassés et contre-productifs (puisqu’ils permettent à l’Islam d’imposer ses croyances) dans un contexte nouveau qui est celui d’une quasi guerre culturelle. Cette transformation est de type démotique, parce qu’elle agit par imprégnation à l’occasion d’une substitution progressive des populations immigrées à des populations autochtones qui vieillissent et qui sont frappées par la crise de la dénatalité. Elle est la conséquence du nombre qui stimule la résistance aux valeurs et aux traditions des pays d’accueil.

Enfin, ce processus spontané d’islamisation, au moins partielle, de l’Europe, présente une dimension stratégique parce qu’il est aussi encouragé par plusieurs États musulmans, au potentiel politico-militaire généralement limité, sauf la Turquie, mais qui disposent de ressources financières impressionnantes qui autorisent des acquisitions patrimoniales considérables et des soutiens généreux aux acteurs musulmans en mission.

La voie de salut de l’État européen

Toujours sous l’emprise d’une vision occidentalo-universaliste du monde qui se retourne contre eux, et sous la tutelle politique et stratégique des États-Unis, mais en même temps déstabilisés, au plan économique et donc social, par les offensives multiples et répétées de la Chine, les Européens sont confrontés aux vagues migratoires venues du sud et porteuses d’une croyance religieuse le plus souvent intolérante et parfois totalitaire.

Incapables de répondre à ce triple défi hégémonique tant qu’ils ne seront pas politiquement unis, parce que leurs États respectifs sont devenus trop faibles, ils sont directement affectés dans leurs conditions de vie, dans leurs coutumes et leurs rapports au monde, dans leurs identités. Le drame est que sans être parvenus à se débarrasser de l’hégémonie américaine, les Européens subissent déjà les deux autres, et que leur situation va empirer.


Leur seule réponse appropriée à un tel contexte est celle de l’Etat européen parce qu’il est l’unique outil politique de combat adapté aux immenses épreuves que, tous azimuts, les Européens commencent, tout juste, à entrevoir. En effet, l’Etat supranational est le seul en mesure de réunir les ressources humaines, matérielles et immatérielles, de disposer de budgets conséquents, et de fixer des stratégies à long terme, choses indispensables pour éviter le pire.

Dans ce but, les Européens actifs, et conscients de ce qui vient, doivent s’emparer de l’Union européenne et la transformer dans l’optique qui précède. La dispersion et le repli national seraient mortels. Les Anglais regrettent déjà, sans l’avouer, leur référendum (qui, il faut le souligner, parce que cela est d’importance pour la suite, ne comporte aucune obligation constitutionnelle). On peut parier qu’ils feront tout pour que le Brexit ne soit pas effectif, même s’il devait être officialisé. Les solutions de raccroc ne manquent pas.

En tout état de cause, il est clair qu’il ne faut pas fuir l’Europe, parce qu’elle est la voie de salut. Il faut comprendre que si un État est fondé sur des éléments physiques (territoire, population et organisation bureaucratique), il est aussi, et c’est essentiel, l’idée que l’on s’en fait. C’est donc aux Européens eux-mêmes de faire de l’Union (qui, telle qu’elle est, sert de prétexte à tous ceux qui rejettent l’Europe sous quelque forme que ce soit) l’État qui leur convient, qui les défend, qui porte leurs aspirations.

Les raisons d’y croire

Pour y parvenir, deux types d’acteurs existent et qui sont compatibles parce qu’ils peuvent converger dans leurs actions : les États existant et les mouvements citoyens. En effet, parmi les États, certains peuvent, ou pourraient compter bientôt, des gouvernants qui ont pris acte de toutes les dérives de l’Union européenne, de toutes ses orientations politiques nocives pour les peuples européens, de l’insignifiance ou de l’indifférence à la cause européenne de ceux qui la dirigent, et qui ont décidé de changer le cours des choses.

Ces États, bien qu’ils puissent être de dimension moyenne, pourraient alors se constituer en bloc, au sein de l’Union, pour arrêter les politiques actuelles et en exiger d’autres conformes aux intérêts des Européens (les États du groupe dit de Višegrad se concertent, ces derniers temps, pour essayer de poser les bases d’une armée européenne), aussi bien qu’ils pourraient obtenir des réformes profondes en faveur de la représentation des peuples et de leur participation au processus de décision communautaire. Agissant ainsi, ces États seraient en mesure d’en entraîner d’autres, et des plus puissants, par le biais des opinions publiques.

Cela n’est pas là qu’une hypothèse d’école, quand on pense à ce qui pourrait se passer en Europe centrale et de l’est si des États comme la Hongrie, l’Autriche et quelques autres, conscients de l’impasse que représente le repli national, s’entendaient pour changer, de l’intérieur, l’Union européenne. Il n’est peut-être pas anodin qu’à la suite de son premier échec, le candidat nationaliste à l’élection présidentielle autrichienne, Norbert Hofer, ait déclaré qu’il entendait améliorer et changer l’Union européenne, et surtout ne pas la quitter (« Ich möchte eine bessere EU und keine Austrittswelle »), sauf en cas d’une adhésion imposée de la Turquie. La prise de conscience qu’il existe un intérêt européen susceptible de transcender les égoïsmes nationaux et de trouver des règlements aux vieux différents, territoriaux ou autres, semble se dessiner, et elle devrait se confirmer compte tenu de la montée certaine du stress extérieur (invasions continues à travers les Balkans et l’Italie) et de l’imminence de la crise financière.

L’action de ces États rédempteurs, ceux à l’origine du renouveau européen, s’avèrera d’autant plus efficace qu’elle entrera en phase avec les mouvements citoyens qui commencent à émerger, ici et là, en Europe, et à constituer des fronts communs sur des résistances et des revendications variées. A partir de ceux-ci, pourra se former une opinion publique européenne, avec en son sein, la conviction selon laquelle, plus que jamais, l’Europe est le destin commun de tous ses peuples originaires, et l’État européen l’instrument de leur survie et de leur liberté. Au plan pratique, cela pourrait conduire des forces politiques à s’organiser à l’échelon supranational avec l’objectif, parmi d’autres, de faire en sorte qu’un jour le Parlement européen porte, enfin, et si l’on peut rêver dès 2019, la voix de la souveraineté populaire.

Á ce compte là, tout n’est pas perdu !

Note. Cet article paraîtra prochainement dans la revue EurHope, en langue anglaise.

Gérard Dussouy a publié un Traité des relations internationales, en trois tomes aux Éditions l’Harmattan (2009) et Contre l’Europe de Bruxelles, Fonder un État européen , aux Éditions Tatamis (2013). Une édition italienne, mise à jour et adaptée, est sortie il y a quelques mois aux Éditions Controcorrente.

Roger Devlin - Islamic Spain: A Multicultural Lie

Roger Devlin - Islamic Spain: A Multicultural Lie & Trump Reboots American Politics

F. Roger Devlin, Ph.D. is an independent scholar. He is the author of Alexandre Kojeve and the Outcome of Modern Thought, Sexual Utopia in Power, and many essays and reviews in such publications as The Occidental Quarterly, American Renaissance, Counter-Currents, VDare, Modern Age, The Social Contract, Alternative Right, and The Last Ditch. A bibliography of his work is available online at Devliniana.

In the first hour, Roger discusses his review of The Myth of the Andalusian Paradise: Muslims, Christians, and Jews under Islamic Rule in Medieval Spain by Dario Fernandez-Morera – a book that refutes the glorification and romanticizing of civilizations that have supposedly reached the same pinnacle of success as Western civilizations. Roger outlines Fernandez-Morera’s analysis of the Moorish conquering of Spain that began with the Arab invasion of 711 AD, when towns were brutally massacred under threat of accepting the Koran or the sword. We discuss the Germanic Visigoths who were in control of the Iberian Peninsula during this time frame and had built up a civilization based in the ways of the Roman Empire. We consider how the current Islamic invasion echoes past religious intolerance, as we’re seeing the utopian dream of multiculturalism trampling on the cultural traditions of the West. Roger emphasizes the reality of the Muslim way of thinking in that the religion of Islam has no comprehension of Western values of female self-determination and self-control, and he says their contemptuous view of women is simply a fundamental tenet that cannot be unlearned or assimilated within the West. Roger has long predicted that feminists would be at the forefront of ushering in another Muslim invasion, as their total lack of understanding of the authoritarian nature of the Muslim religion has ironically created a bridge to the destruction and replacement of the liberal values feminists value most.

In the member hour, we get into the current radicalization of US politics and the unraveling of an ideology that can be seen in the common thread of both Trump and Sanders camps demonstrating Americans’ deep dissatisfaction with the status quo. Roger talks about how Trump has managed to coalesce around the Nationalist movement and warns that we will probably see, yet again, just how little power our presidential puppets have over the liberal democrat policymakers. We look at how the Black Lives Matter movement is working in favor of the Trump campaign, along with why the media has decided to turn on the police and blow the issue of violence against blacks completely out of proportion. Roger points to the religion of modern liberalism and the mainstream media’s emotional programming of the uneducated as the root of the demographic decline of America’s founding stock, and we measure up how the doctrine of equality has fooled many into believing that the immigrant collective is interested in adopting the objectivity of White Western liberals. Then, Roger explains how the decay of the bourgeoisie and the rise of the managerial class to power has shaped the ideology of instant gratification and consumerism as manifested in the globalist corporate model and the bureaucratic monstrosity of government. At the end, we turn our thoughts to educating our future generations of leaders on the follies of racial diversity and the importance of preserving the cultural identity.

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mardi, 13 septembre 2016

The Empire of Mediocrity and the End of the World

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Author: Phil Butler
The Empire of Mediocrity and the End of the World
 
Ex: http://journal-neo.org

Vladimir Putin has harmed no American. Russia has not stood in the way of any American’s dream. As for the billionaires though, those American and British money bags, the Russians are posing an insurmountable hurdle for their investments. And we all know nothing can stand in the way of their progress. Unfortunately for the human race, mediocrity cannot rule either. Here is a prophesy as real as any newsreel you will view today, the “end all” conclusion for American “exceptionalism”.

Do you know where Crimea is? Seriously now, a gaff by presidential hopeful Gary Johnson the other day proved once and for all, not even educated Americans have a very big “mental map” of our world. I was a geography student first and teacher second, and I can tell you categorically that very few of America’s leaders know US history and geography, let alone world names and places. If Johnson had known where Aleppo, a city in northwest Syria was, I would have been amazed. 99% of Americans could not point to Syria on a map if their lives depended on it. Not even college students I once polled, would be able to reliably find Moscow, or even St. Louis in Missouri for that matter. Get this, if a geography bee were slated to solve world crises, the United States would end up a third world banana republic. Don’t take my word, read this study published by National Geographic, or this 2014 one from the US Government’s Accountability Office, or this Telegraph report that shows one quarter of Americans do not even know Earth revolves around the sun. Some of you will perceive my path to proving a “Putin point” later on. Others should take heed, the complacent billionaires need chastising:

“Men of age object too much, consult too long, adventure too little, repent too soon, and seldom drive business home to the full period, but content themselves with a mediocrity of success.”  Dale Carnegie

Now, on Crimea and Russian aggression is the American people are totally ignorant participants in a game of worldwide domination. Putin sending “little green men” into Crimea, his rescuing a Russian speaking population from certain denigration and torment by the Obama administration Nazi-Kiev junta, the situation did not, does not even register on my countrymen. What’s worse, even if Americans are informed and if they understand what removing language and ethnic cleansing signify, caring what happens overseas is just not something on US citizens’ “to do” list. We are “Ameri-centric” to the bone, trained, fed, and leashed to a way of thinking that is detrimental to the whole wide world. Even when Americans are “busted” being dumb on important matters, the insanity is hammered home by memes and Twitter trends making comedy of our pitiful society. Take the moment the 2007 Miss Teen USA Pageant contestant, Miss South Carolina Caitlin Upton stumbled and fell off her high heels blaming bad geography on the US having “no maps”. It was just funny, a joke, 300 million Americans guffawed over Ms. Upton’s ignorance…. But the joke was on us all.

Barack Obama is quoted as saying “I’ve now been in 57 states, I believe.” 57. Former Vice President Dick Cheney transplanted Venezuelan leader Hugo Chavez in Peru once. Ukraine civil war incendiary Senator John McCain went on national TV to proclaim Iraq borders Pakistan. Former President Gerald Ford lost an election when he proclaimed the USSR would never dominate Eastern Europe on his watch. Presidential candidate Mitt Romney figured Iran was Syria’s ally only so the former could get to the sea! (Neither nation is land locked) George Bush thought Africa was a country, Obama thinks the Atlantic Ocean is the Gulf of Mexico, and Vladimir Putin is about to invade??? Ignorance, no child left behind, Americans are truly the “sheeple”.

“There is always a heavy demand for fresh mediocrity. In every generation the least cultivated taste has the largest appetite.” Paul Gauguin

mediocrity.jpegAnd America’s appetite can no longer be quenched, enter Hillary Clinton and Donald Trump. Bred mediocrity is notion first called to my attention by my brother Tony Joyce, a self made engineer who worked his way to the top hurdling every obstacle a human can. Bred mediocrity is the natural laziness of a successful society, intersecting with a resentence of intellect. It is also a topic experts like Dr. Joe A. Mann, and others have addressed. The most notable case I found being this Harvard Business Review report characterizes Americans as being overcome by Reality Deficit Disorder. Make no mistake, there are boat loads of proof America has become the land of the incurably stupid and hapless, but the stunning writings of author Umair Haque smack us in the face. “America excels at mediocrity”, this is the undeniable truth we must come to grips with. His reportage snaps the fingers of cool reality in our faces; “What exactly is America still best in the world at?” Don’t guess, don’t wish, take time to discover exactly what we excel at these days – then evaluate the value, consider the long term, understand the pitiful fate or our nation.

But I need to tell you why, rather than pound the reality into your head. Google “mediocre America” and read up yourself – yes READ, be part of the solution. The reason “why” the whole world needs to understand America’s decline is simple.

If we go down, we’re taking a few billion with us

This Town Hall article during Barack Obama’s bout for a second term as president encapsulates all that is horrifically wrong with our system. The reasons we are going to intimately fail are in this, if one reads carefully and considers, that is. Barack Obama is the most mediocre leader in the history of the world, given the United States’ position when he took office – no empire or nation had more potential to effect positive change. But the only changes we have seen boil down to a far left wing takeover of colleges, the media, and Hollywood. The “story” force fed Americans runs so far foul of the truth, it’s inconceivable to the sentient soul. Hard news and truth are no longer appealing, Geography and even history are open to new interpretations – America is drugged into submission – and hardly anyone can escape. Brain candy, the “gravy” that coats the American psyche, it is the most deadly substance the Universe has ever known. Quoting author John Hawkins:

“The New York Times, the Washington Post, ABC, NBC, CBS, CNN, MSNBC, etc., etc., etc. act as press flacks for the Democratic Party. Whatever story the Democrats want out there, they push it. Stories that are bad for the Left are either completely ignored or treated as insignificant. When conservative state legislators help fund public colleges that teach kids to hate them and conservatives watch TV shows, movies, and cable news networks that smear their beliefs over a morning paper that mocks God and looks down its nose at people with traditional values, it’s no surprise the Left has a huge advantage. Vladimir Lenin once said,”The Capitalists will sell us the rope with which we will hang them,” and today, conservatives are funding the very people who are hanging our country by the neck until it dies.”

The aforementioned author stands a staunch right wing opinion scribe, but America needs to come back to the center. Remember what I said; “America will not go down alone?” Well, the humanity cannot afford another total collapse, we cannot survive another “Fall of Rome” – for these Romans will scorch the Earth for good. The state is set. Refugees of color in the shooting gallery, they take the place of the Jewish people for a new holocaust. Islam is the enemy, so are Russia and Vladimir Putin, and the Chinese are a colorful enemy too. American “exceptionalism” is a reality, only not a positive descriptive. We are exceptionally stupid, exceptionally callous, exceptionally selfish and greedy, a nation with one intention – to eat it up, wear it out, and use it all – we might as well go on and admit it.

“The coming years will prove increasingly cynical and cruel. People will definitely not slip into oblivion while hugging each other. The final stages in the life of humanity will be marked by the monstrous war of all against all: the amount of suffering will be maximal.” Pentti LinkolaCan Life Prevail?

When the bubble finally bursts, when these mediocre men and women who lead finally fail us, a nation so dependent on excess and eccentricity will collapse utterly. Take the dollar, for instance. What if our policy toward Russia and China is wrong? What if the Eurasian Economic Union succeeds in replacing the dollar as the medium of exchange? A loaf of bread could be $20. Supplies of 1000 products could be unattainable. A really new Great Depression could hit overnight! Many have warned of this, but few have prophesied what Americans would do. We care not to stop a million children being murdered in far off lands. Crimea is a “buzz” term by CNN to justify a new Cold War. Syria is Iraq or Afghanistan, a place where “rag heads” are slaughtered – who cares? But gas at $100 dollars a gallon, empty grocery store shelves and candle lit dinners are Hollywood sensations for Americans to discuss, over a Budweiser and a corn dog, at a Super Bowl Sunday half time. What happens if it all becomes real though?

Whoever is in charge in the White House at this moment in history will have a caveat. Bring back normal, get our cable TV back no matter the cost, nuke whoever you have to, just give us our lives back! You have to see the end of all this taking shape, I know you do. Putin attacked no one. Muslims are not the problem. Neither Republicanism nor Democratic stoicism will defend us from ourselves. Mediocrity cannot rule, but in the 21st century it can obliterate us all. I leave you with the root of our collective demise, the reason the Obama or Clinton or Trump types enthrall the masses so:

“Most of our pocket wisdom is conceived for the use of mediocre people, to discourage them from ambitious attempts, and generally console them in their mediocrity.” Robert Louis Stevenson

Phil Butler, is a policy investigator and analyst, a political scientist and expert on Eastern Europe, exclusively for the online magazine “New Eastern Outlook”.
http://journal-neo.org/2016/09/12/the-empire-of-mediocrit...

«Défense de la race» et «Solidarité anti-impérialiste», un dilemme pour la de pensée?

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«Défense de la race» et «Solidarité anti-impérialiste», un dilemme pour la de pensée?

par Daniel COLOGNE

Le concept de « tiers-mondisme » est forgé en 1952 par l’économiste et démographe français Alfred Sauvy. Étymologiquement, il évoque la recherche d’une « troisième voie » entre les deux impérialismes (étatsunien et soviétique) sortis vainqueurs de la Seconde Guerre mondiale. Il trouve son expression politique dans la conférence des pays non-alignés réunis en 1955 à Bandoeng en Indonésie. Il finit par désigner le soutien à tous les « damnés de la Terre » et, de Frantz Fanon à Jean Ziegler, revêt une teinte progressiste.

lautre-tiers-monde-1.pngMais il existe aussi un « tiers-mondisme de droite » que son origine antérieure à 1952 autorise à qualifier de « paléo-tiers-mondisme » ou « tiers-mondisme » ante litteram. C’est ce courant de pensée qu’aborde le remarquable ouvrage de Philippe Baillet (1), sur une durée d’environ un siècle, avec un retour en arrière (p. 391) sur l’époque de la Révolution française.

Le livre de Philippe Baillet excelle par l’ampleur documentaire, le courage de l’engagement politique et une grande honnêteté intellectuelle. Hormis certains passages franchement polémiques, Baillet porte des jugements toujours nuancés sur des auteurs importants comme Renaud Camus, Alain de Benoist, Pierre-André Taguieff ou Guillaume Faye. Il conserve constamment une parfaite symétrie entre les points d’accord ou de désaccord qui le rapprochent ou le séparent desdits auteurs. Il manifeste un total respect pour les qualités humaines ou la hauteur de pensée d’un Maurice Bardèche ou d’un René Guénon, tout en développant par ailleurs une sévère critique de leurs idées.

Une remise en cause salutaire ?

L’autre tiers-mondisme interpelle tous ceux qui, comme moi, se sont beaucoup promenés en Guénonie et en ont fait longtemps leur province intellectuelle de prédilection. Après avoir lu le réquisitoire anti-guénonien centré sur les pages 17 – 19 et 233 – 271, on referme le livre de Baillet avec le sentiment que Guénon n’a pas sa place parmi les références de notre famille de pensée, c’est-à-dire la « droite radicale », que j’aurais tendance à nommer plutôt la « droite principielle », en raison même de l’influence de Guénon tout au long de mon parcours.

Baillet est très clair. La droite radicale doit recueillir l’héritage du « fascisme comme phénomène européen », dont le national-socialisme allemand lui semble la forme la plus aboutie. Le fascisme et le national-socialisme sont traversés par des courants alter-tiers-mondistes. Les adeptes de ces courants sont parfois regroupés sous l’expression d’Otto-Ernst Schüddekopf : « Gens de gauche de la droite (Die linke Leute von rechts) (cité p. 12). » C’est pourquoi Baillet opte finalement pour l’appellation « autre tiers-mondisme », de préférence à « tiers-mondisme de droite », qu’il utilise encore dans un article paru en 2013. Il est en effet difficile de classer « à droite » un homme comme mon compatriote (2) Jean Thiriart, qui se présente volontiers « comme un grand admirateur de Lénine (p. 165) ».

Redevenu nietzschéen après être passé par le traditionalisme intégral (Coomaraswamy, Guénon, Evola, dans l’ordre de leur année de naissance), Baillet estime le « sémitisme », dans ses trois déclinaisons judaïque, chrétienne et musulmane, totalement incompatible avec la vision albo-européenne du monde. Par conséquent, l’ouverture de notre famille de pensée à l’« autre tiers-mondisme » peut générer un véritable dilemme. D’un côté, il semble légitime que nous autres identitaires tendions à « reconnaître aux autres peuples ce que nous réclamons pour nous, l’accomplissement de notre particularisme racial (p. 48) », comme l’écrit Gregor Strasser dès 1932. Mais d’un autre côté, les peuples du tiers-monde, en lutte contre l’impérialisme devenu unicéphale (l’Occident américanocentré), donc théoriquement alliés de notre projet de régénération de l’Europe, épousent une trajectoire qui, via l’immigration de peuplement et le terrorisme islamiste, peut in fine mettre en péril, non seulement notre identité culturelle profonde, mais aussi notre substrat anthropologique.

Vers le milieu des années 1970, certains d’entre nous s’inquiètent déjà de la paradoxale solidarité qui lie des mouvements nationalistes-révolutionnaires à des « courants politiques hostiles au monde blanc (p. 220) ». À l’époque, Philippe Baillet est encore « alter-tiers-mondiste », mais aujourd’hui il considère cette position insoutenable. Elle lui semble d’ailleurs vouée à connaître, dans les milieux de la droite radicale européenne, un certain reflux, à cause des craintes légitimes engendrées par l’immigration de peuplement, l’installation durable de l’islam dans le paysage ouest-européen, le développement de l’islamisme radical, les crimes du terrorisme islamiste (p. 424) ».

fiumegda.jpgAux yeux de Baillet, l’immigration non européenne et non blanche et l’islamisation constituent deux périls conjoints. C’est une hydre à deux têtes qu’il faut mettre hors d’état de nuire en tranchant sans équivoque le dilemme susdit : non à la « solidarité anti-impérialiste », oui à la « défense de la race », qui postule le combat contre l’islam et l’immigration. Cette conclusion dénuée de toute ambiguïté est adossée à une pénétrante analyse historique des idées alter-tiers-mondistes déjà présentes, en 1919 – 1922, dans la Ligue de Fiume fondée par le poète-soldat italien Gabriele d’Annunzio.

Fascisme, national-socialisme et monde colonisé

En abordant le fascisme italien, Baillet souligne « les nombreuses rencontres entre Mussolini et Chandra Bose, le leader indépendantiste indien (p. 45) ». Mais il épingle aussi, de la part de l’Italie fasciste, « une politique incohérente envers le monde arabo- musulman (p. 41) ». Avant même la prise du pouvoir par le Duce, l’Italie relance ses prétentions en Afrique du Nord, qui ne sont à vrai dire que es velléités de fin de cycle colonialiste, quelque peu comparables aux rêves mégalomanes de la Belgique (autre pays de fondation récente).

L’Allemagne elle-même avait mené une politique coloniale contre-nature en Afrique. Après la perte de ses possessions africaines et de ses protectorats sur le Togo et le Cameroun, consécutivement à sa défaite de 1918, l’Allemagne revient à la claire conscience de n’avoir « jamais eu réellement la vocation coloniale (3) ». Le « principe de la continuité territoriale, de la continuité du sol (p. 74) » explique ce qui différencie l’Allemagne des puissances congénitalement poussées aux conquêtes d’outre-mer : le Portugal, l’Espagne, la France, la Grande-Bretagne et les Pays-Bas (4). À ce principe géopolitique de la « continuité du sol » correspond la tendance philosophique allemande à exalter la « persévérance dans l’Être (Heidegger) », dont la « volonté de puissance » est l’expression nietzschéenne.

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Revenons à l’immédiat après-guerre 14 – 18 pour constater avec Baillet qu’un des leviers du revanchisme allemand est l’humiliation infligée à l’Allemagne par la France républicaine, « qui n’a pas reculé devant l’intégration de Sénégalais et de Maghrébins à ses armées », amenant ainsi « des Nègres jusque sur les rives du Rhin (p. 83) ». Il est clair que l’enrôlement de colonisés dans les armées des puissances coloniales est une forme d’immigration, mais en remontant plus loin dans le temps, on peut considérer du même point de vue la « traite des Noirs », flux migratoire massif de travail et de peuplement, trafic de chair humaine dont un grand port atlantique français fut un moment la plaque tournante. Des premières ébauches de contre-colonisation et de « remplacisme » sont audibles dès les années 1950 dans les milieux anarchistes (5). D’une manière générale, la colonisation est elle-même un grand flux migratoire dans le cadre d’une « première mondialisation » diagnostiquée, dès le XVIIe siècle, par un historien universitaire bruxellois (6).

En ce centenaire du scandaleux accord Sykes – Picot (1916) conclu par la France et la Grande-Bretagne au détriment des provinces non turques de l’Empire ottoman (Baillet en parle en note p. 157), il est bon de rappeler que « le régime fasciste et le régime national-socialiste affirmèrent très volontiers leur hostilité radicale aux empires coloniaux français et britannique, regardés comme des paravents de la démo-ploutocratie et de la finance internationale (p. 12) ». Mais certaines personnalités proches du NSDAP poussent la solidarité anticolonialiste jusqu’à l’adhésion à l’identité spirituelle des peuples colonisés. Tel est le cas de Johann von Leers, sur lequel je ne m’attarderai pas, car j’ignorais jusqu’à son existence. À l’opposé, et à l’intérieur même de la mouvance nationale-socialiste, Alfred Rosenberg prophétise « le flot montant des peuples de couleur (p. 82) » et la possibilité de voir l’islam devenir la religion fédératrice de ces peuples.

Un des grands mérites du livre de Baillet est de mettre au jour le foisonnement intellectuel d’une Allemagne hitlérienne animée par d’incessantes controverses. Son ouvrage est ainsi totalement non-conformiste. Il se situe à rebours du « bourrage de crânes (p. 448) » qui vise à faire passer depuis sept décennies, le national-socialisme pour une « dictature » matraquant la population allemande avec des slogans haineux et simplistes.

Un autre tiers-mondisme désormais politique

thiriart.jpgAprès 1945, l’autre tiers-mondisme « accède à une claire conscience de lui-même qui donne lieu à une formulation théorique cohérente (p. 161) ». Telle est l’œuvre de Jean Thiriart, fondateur de Jeune Europe et partisan d’une « Quadricontinentale », c’est-à-dire d’une coordination des luttes de libération nationale en Asie, en Afrique et en Amérique du Sud (la « Tricontinentale » fondée à La Havane en 1966), mais aussi en Europe. L’histoire des idées est redevable à Thiriart de la désignation de l’« ennemi américain » au sein d’un courant de pensée pour lequel cette prise de position n’était pas évidente. Elle est consolidée, au sein de la « Nouvelle Droite », par Alain de Benoist, Giorgio Locchi et Guillaume Faye, en un temps où les États-Unis partagent encore avec l’Union Soviétique l’hégémonie duopole hérité de Yalta. Baillet montre très bien que la russophilie est un des traits récurrents et distinctifs de l’« autre tiers-mondisme », même avant la décomposition du communisme. Nous verrons d’ailleurs plus loin que lui-même invite aujourd’hui les identitaires albo-européens à se tourner vers la Russie de Poutine comme vers le salutaire « poumon extérieur » souhaité par Thiriart.

Maurice Bardèche est un autre exemple d’alter-tiers-mondisme. « C’est à l’enseigne d’une nébuleuse mystique fasciste, dont on chercherait en vain un commencement de définition, que Bardèche réconcilie régime nassérien et islam, sans jamais songer à distinguer l’islam comme religion et l’Islam comme civilisation, mais en les mélangeant allègrement (p. 149) ». À l’époque, la droite nationaliste cherche des « fascismes imaginaires » dans l’Égypte de Nasser ou la Libye de Kadhafi, un peu comme l’extrême gauche projette son idéal politique sur le Tiers-Monde sud-américain (Allende, Castro). Guevara lui-même a inspiré un des compagnons de route de la « Nouvelle Droite », un « lettré en quête d’une figure héroïque et romanesque (p. 32) » : Baillet veut parler de Jean Cau, auteur d’une « lecture romantique et naïve de la geste du Che (p. 31) ». Rendons cependant justice à l’auteur de La Grande prostituée qui, avant de succomber en 1979 au charme d’Ernesto l’Argentin, avait osé crier White is beautiful et nous avait donné vers 1975 l’un ou l’autre essai roboratif.

Revenant sur la Révolution française « nourrie par la passion de l’égalité, par définition insatisfaite (François Furet cité p. 393) », Baillet lui oppose « les couleurs inimitables du conservatisme anglo-américain (p. 397) ». Son intérêt pour la pensée contre-révolutionnaire d’Edmund Burke, dont un long extrait figure en tête du livre, ne s’insère pas dans son message « racialiste » comme une parenthèse inattendue. C’est notamment à l’idée de « race », totalement décriée de nos jours, que Baillet pense quand il évoque « le rôle socialement protecteur des préjugés (p. 402) ». Le préjugé racial « fondé en raison » ne postule nullement le dressage d’une hiérarchie rigide entre les ethnies. Il revient simplement à admettre le rôle de la race en tant qu’élément moteur de l’histoire et l’incompatibilité réciproque des « tropismes » de certaines populations que la « panmixisme utopique (p. 411) » condamnent le « vivre-ensemble ».

Par ailleurs s’esquisse sous la plume de Baillet un arc géopolitique albo-nordique qui, contournant une Europe de l’Ouest fatiguée et une France démissionnaire, « s’étendrait de Dublin à Vladivostok et qui, par le détroit de Behring, serait tout proche du Pacific Northwest cher aux nationalistes blancs des États-Unis (p. 453) ». Dans cette optique, la Russie est amenée à devenir le foyer d’irradiation d’une race blanche régénérée. Elle est aujourd’hui « le plus grand réservoir au monde d’hommes et de femmes de race blanche qui n’ont pas honte d’être ce qu’ils sont (p. 451) ». Elle est imperméable à l’ethnomasochisme comme l’est sa religion orthodoxe aux aberrantes dérives du christianisme occidental.

Que faire de l’islam (et de Guénon) ?

Mais replongeons-nous vers la fin des années 1970 où se produit un événement capital : la révolution iranienne de 1979. Certes, il s’agit de l’islam chiite, avec lequel Baillet croit une entente possible pour tous ceux qui aspirent à la régénération spirituelle de l’Europe. Cette entente n’est pas envisageable, selon lui, avec les diverses formes du sunnisme. Il semble néanmoins que le bouleversement de Téhéran donne, pour la droite radicale, le coup d’envoi d’un intérêt de plus en plus marqué envers l’islam dans son ensemble.

tot.jpgFondée deux ans plus tôt, la revue Totalité consacre un numéro spécial à la révolution iranienne et, dans les livraisons ultérieures, il est question d’une « croisade » (Antonio Medrano), qui « n’aura donc absolument pas lieu contre l’Islam, mais à ses côtés (p. 212) ». Éric Houllefort écrit que son camp est celui « du fanatisme des martyrs qui combattent et meurent dans la voie de Dieu (p. 210) ». Désormais, l’ennemi à désigner est la modernité. Le nationalisme-révolutionnaire se mue en un traditionalisme-révolutionnaire. Le monde de la Tradition auquel il est fait référence est celui décrit par Julius Evola et René Guénon. Sur la revue Totalité s’exerce l’influence de l’universitaire italien Claudio Mutti. Membre du groupe fondateur de Totalité, Baillet se livre aujourd’hui à une intransigeante critique de Mutti et de Guénon.

Claudio Mutti est un des militants de Jeune Europe de Thiriart dont le Denkweg va évoluer, selon Baillet, d’une manière très problématique. Lorsque Baillet fait sa connaissance en 1975, il a en face de lui quelqu’un qui « parlait déjà de l’islam, mais d’une façon qui n’allait guère au-delà de la volonté, classique chez les nationaux-révolutionnaires européens, de trouver des alliés politiques dans le monde musulman (p. 198) ». Mais dès 1978, Mutti se convertit à l’islam et se met à accumuler des choix que Baillet estime aujourd’hui, par delà la fascination exercée sur le « jeune militant » par l’« intellectuel fanatique et polyglotte », « erronés, aveugles et dangereux (p. 201) ».

Baillet fait à Mutti les griefs de brouiller « la vieille question monothéisme – polythéisme – paganisme (p. 213) », d’épingler quelques dérisoires aphorismes où Nietzsche se montre bienveillant envers l’islam, alors que la Grèce pré-platonicienne est la référence principale du penseur allemand (p. 228), et, last but not least, d’isoler un verset du Coran (XXX, 22) de manière à présenter l’islam comme favorable aux humanités plurielles, alors qu’il est, selon Baillet, universaliste et « a-racial (p. 225) ». L’auteur développe une sévère critique de Guénon et de ses continuateurs Frithjof Schuon, Michel Vâlsan et Charles-André Gilis. Je suis plus indulgent avec Schuon. Castes et races me semble un bon livre. La caste est bien analysée comme « tendance foncière » susceptible de « cristallisation sociale », comme principe de verticalité dans l’édification de la cité (alors que le racialisme relève d’un point de vue horizontal) et comme identité transversale somme toute assez proche de la « race de l’esprit » de Julius Evola. En revanche, là où je rejoins totalement Baillet, c’est quand il affirme la nécessité de soumettre les idées de Guénon à une analyse génétique de type nietzschéen, c’est-à-dire de les envisager au moins partiellement comme les produits d’une psychologie particulière, et notamment d’une « sensibilité exacerbée (p. 247) ». Je vais même plus loin en reliant le départ de Guénon vers l’Égypte en 1930 à la succession de déboires familiaux, sentimentaux et éditoriaux qu’il endure à la fin des années 1920.

Guénon-Planéte.jpgMais il faut fidèlement rendre compte des arguments de Baillet, pour qui Guénon n’est pas un penseur infaillible « missionné » par on ne sait quel Centre Suprême. Il reproche à l’œuvre de Guénon son caractère totalement impolitique (c’est lui qui souligne). À ses yeux, Guénon ne cesse de « penser hors sol ». Son indifférence à la dimension raciale est proportionnelle au « simplisme effarant » avec lequel il définit la notion de peuple qui, comme toutes les catégories intermédiaires entre l’individuel et l’universel, l’intéresse très peu. Il « sort de l’histoire » au point que son testament intellectuel de 1946 (Le Règne de la Quantité et les Signes des Temps) ne contient pas une ligne sur le conflit mondial qui vient de se dénouer. À charge de Guénon, Baillet ajoute « sa méconnaissance presque totale du fait indo-européen », son approche de la mentalité moderne comme un « gigantesque envoûtement général », « son mépris affiché pour la coutume » et son ignorance des « réactions saines » de « régulation vitale » et de « défense immunitaire » garantissant la cohésion sociale.

Cela dit, il me semble abusif d’assimiler le Coran à un « invraisemblable fatras textuel (p. 225) ». Ce n’est pas faire allégeance au « parti islamophile », dangereux parce que « polymorphe », que rappeler la valeur numérique des lettres de l’alphabet arabe et ipso facto l’arithmosophie liée aux langues sacrées (hébreu, sanscrit, grec, latin). Une cohérence supérieure ne peut-elle être tirée d’une lecture coranique, biblique ou védique qui ne soit pas étroitement littérale ? Les récits des mythologies païennes sont-ils limpides ? Ne faut-il pas aussi un fil d’Ariane ésotérique pour cheminer dans leur labyrinthe, comme dans tous les dédales des légendes (legenda, choses devant être lues) ?

Il n’en reste pas moins que nous assistons de plus en plus à un « phénomène de remplacement » des Français de souche, sur leur territoire national ancestral, par des populations allogènes d’origine maghrébine et subsaharienne, pour l’essentiel (p. 372) ». Ce « grand remplacement » auquel Renaud Camus a consacré un livre majeur, s’accompagne d’un péril d’islamisation. Il est aussi observable, échelle réduite, dans quelques quartiers de ma commune natale de Molenbeek, en Belgique, où les premiers travailleurs marocains sont arrivés en 1964. Mais dans les faubourgs du Bruxelles comme dans les banlieues de Paris, le « chaos social » découle d’un discours officiel mensonger autour de notions comme la « multiculturalité » et l’« intégration ».

Le danger laïciste

Le Système prétend édifier une société « multiculturelle ». En réalité, il encourage la construction d’une société pluriraciale fonctionnant selon un seul critère d’intégration : l’adhésion au « modèle consumériste (p. 358) ». L’immigré qui ne s’assimile pas demeure fasciné par ce modèle et veut y « accéder tout de suite, ici et maintenant, sans effort et sans réciprocité sociale (Guillaume Faye cité p. 358) ». Il en résulte la délinquance des banlieues et lorsque le jeune allochtone arrive au point de rupture, il part s’engager pour Daech et peut revenir ensuite chez nous avec un projet d’attentat terroriste.

Mais à qui profite finalement le crime ? L’État islamique est une aubaine pour le Nouvel Ordre mondial américanocentré qui a retrouvé un ennemi à désigner, après la décomposition du communisme. Sa lutte contre l’« islamisme radical » peut de surcroît se présenter avantageusement comme un combat de la « civilisation » contre la « barbarie ». De même, à l’intérieur des sociétés européennes, et notamment de la société française, les « racailles » des périphéries urbaines sont un cadeau pour la nouvelle caste dominante où se côtoient des immigrés occidentalisés, qui renient leur tradition spirituelle, et des membres de « la gauche laïcarde (p. 387) », à laquelle Renaud Camus a tort de se rallier. Point n’est besoin d’employer le suffixe péjoratif -ard pour mesurer la potentialité négative d’une laïcité qui dérive en laïcisme.

moralelaique.jpgLa grande offensive laïciste de ces quarante dernières années est strictement contemporaine de l’immigrationnisme intensif, du relâchement des mœurs, du naufrage de l’enseignement, de la fièvre des questions sociétales et de l’émergence d’un type humain libéral-libertaire-libertin uniquement soucieux de sa « croissance personnelle ». Cette dernière expression est propre au mouvement New Age, que Baillet ne tient pas en grande estime, ce en quoi je suis totalement d’accord avec lui.

Globalement, je trouve d’ailleurs son livre très convaincant. Dans le sillage de Renaud Camus, Philippe Baillet lance un vigoureux appel à la lutte contre « l’éradication monstrueuse du sentiment identitaire, culturel, racial, civilisationnel (p. 450) ». Sans tomber dans le piège du conspirationnisme, il nous convie à nous interroger, non seulement sur les ennemis que nous devons désigner, mais aussi sur la ou les forces qui nous désignent comme ennemis. Pour reprendre l’heureuse formule d’un collaborateur de Réfléchir et Agir (7), il ne s’agit pas seulement de « savoir quelle est la nature du poison qui nous est inoculé 7, mais aussi d’identifier « qui tient la seringue ». pour ma part, je crois que la piqûre est administrée par le laïcisme davantage que par un « parti islamophile » sur lequel Baillet n’a toutefois pas tort d’attirer notre méfiante attention en raison de son caractère « protéiforme ».

Retour sur des années militantes

Puisque Baillet me cite à trois reprises, je ferai état de quelques souvenirs personnels et lorsqu’il s’agira d’auteurs mentionnés dans le copieux index de onze pages et vingt-deux colonnes, j’indiquerai la ou les pages de référence. En Suisse romande, où j’ai vécu et travaillé de 1970 à 1977, un groupuscule de droite radicale publiait la revue Renaissance, bientôt rebaptisé Le Huron. Un des membres défendait des idées relevant de « l’autre tiers-mondisme ». Gaspard Grass écrivait notamment sur la « troisième voie libyenne ». Il connaissait aussi très bien l’histoire des idées nationales-socialistes. Il leur avait consacré son mémoire de fin d’études. Petit-fils d’un militant de l’Union nationale, parti fasciste suisse d’avant-guerre, il m’a fait découvrir le fondateur de ce parti, Georges Oltramare, dont Baillet retrace avec exactitude le parcours tumultueux (pp. 67 et 93).

duprat.jpgAvec François Duprat, je n’ai eu que des relations épistolaires. Je ne puis donc ni confirmer ni infirmer le « dégoût physique (p. 24) » qu’il inspirait à Baillet et à d’autres. Il m’a accueilli dans sa Revue d’histoire du fascisme et m’a encouragé dans mon essai de transformer à Genève, le NOS (Nouvel ordre social) en un GNR (Groupe nationaliste-révolutionnaire). Le Genevois Georges Néri et moi-même avons crée le CCL (Cercle Culture et Liberté), à la tribune duquel ont pris la parole Jean-Gilles Malliarakis (p. 391) et Yves Bataille (pp. 178 – 179). Ma rencontre à Lausanne avec Gaston-Armand Amaudruz (pp. 159 – 160), qui reprochait à Evola de « débiologiser » la race, atteste que j’ai été aussi attentif que possible au discours identitaire de base, bien que ma préférence pour le traditionalisme intégral impliquât la revendication d’une identité tendancielle : la « race de l’esprit » transversale et trans-ethnique, la caste comme « tendance foncière (Schuon) ». Aux côtés de l’excellent germaniste Robert Steuckers (p. 99) militait le regretté Alain Derriks, dont je n’ai pas oublié cette remarque : la lecture d’Evola et de Guénon n’incite-t-elle pas à un alter-universalisme susceptible de détourner les identitaires des priorités de leur combat pour leur particularisme culturel et racial ?

Enfin, il va de soi qu’en même temps que Philippe Baillet (rencontré en 1977), Georges Gondinet est la personnalité qui m’a le plus marqué à l’époque. Notre collaboration comporte deux phases : 1975 – 1978 (Totalité, mais aussi, peu avant, Horizons européens, revue proche des idées de Thiriart, hormis son credo régionaliste) et 1982 – 1983 (fondation des éditions Pardès et de la revue L’Âge d’Or). J’assume l’entière responsabilité des torts dans notre rupture de 1984. En 1974, à la taverne genevoise du « Pied-de-Cochon », notre GNR de Suisse romande se réunit pour fonder sa revue Le Huron. Son rédacteur en chef Georges Néri a dû jeter l’éponge à la suite d’un chantage de son employeur. Mais ce soir-là, en milieu de jeunes collaborateurs (dont le signataire de ces lignes) surtout préoccupés par le terrorisme intellectuel des « Rouges », Néri fait sensation en lâchant : « Le communisme, cela passera, mais quand nous serons tous négrifiés, alors il sera trop tard. »

C’est pourtant un illustre Noir que je vais citer en conclusion. Si nous n’identifions pas clairement les « mécanismes de destruction » qui nous ciblent, nous courons au devant de défaites susceptibles de nous démobiliser. Méditons donc la devise de Nelson Mandela : « Je ne perds jamais. Je gagne ou j’apprends. »

Daniel Cologne

Notes

1 : Philippe Baillet, L’autre tiers-mondisme. Des origines à l’islamisme radical, Akribeia, Saint-Genis-Laval, 2016, 475 p., 25 €. L’intitulé de ma recension s’inspire d’un autre sous-titre qui apparaît, non sur la page de couverture, mais plus discrètement sur la page de garde.

2 : Je ne suis pas « Français d’origine wallonne (p. 199) », mais Belge de souche partiellement flamande par ma grand-mère paternelle.

3 : Remarque d’Adolf Hitler faisant partie des Bormann Vermerke (recueillies par martin Bormann) éditées par Bernard Plouvier sous le titre Derniers libres-propos, Déterna, Paris, 2010. Le propos ici concerné date du 7 février 1945.

4 : Tous ces pays ont une façade atlantique (directe pour quatre d’entre eux, indirecte pour les Pays-Bas, via la Mer du Nord, sous-espace maritime de l’Océan).

5 : Voir la chanson (très belle au demeurant) de Léo Ferré :
« Un jour, je m’en irai très loin en Amérique
Donner des tonnes d’or aux nègres du coton.
Je serai le bateau pensant et prophétique
Et Bordeaux croulera sous mes vastes pontons. »

Le Bateau espagnol

Le navire revient d’Espagne, toujours avec une Madone attachée :
« En poupe, par le col, mais d’une autre couleur. »

6 : Philippe Moureaux a aussi été pendant 20 ans bourgmestre socialiste de Molenbeek, dont les quartiers centraux donnent l’exemple, à échelle réduite, d’un « grand remplacement ». Il déclare ne pas avoir vu venir la radicalisation musulmane, si ce n’est sur le tard, le jour où une femme voilée a refusé de lui serrer la main. Il faut aussi rappeler la désastreuse politique urbanistique qui a frappé tout l’Ouest bruxellois en prévision de l’Expo 58 et lors du creusement du métro (début des années 1970).

7 : Cf. Réfléchir et Agir, n° 53, été 2016, p. 26.

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Réflexions sur Dostoïevski et le renouveau spirituel de la Russie

Réflexions sur Dostoïevski et le renouveau spirituel de la Russie

Avec Yvan Blot

L’âme russe a des traits particuliers qui lui donnent une forte spécificité, et des ressources qui lui permettent aujourd'hui de renaître, après un XXe siècle où le communisme soviétique, matérialiste et athée, a régné en maître. Ayant fini par rejeter le marxisme d’origine occidentale, la Russie connaît aujourd’hui un renouveau religieux conforme à sa longue histoire.
Ce pays de résistants patriotes et de mystiques assume sa destinée historique de créer un pont eurasiatique vers l’Est tout en appartenant pleinement à l’ensemble européen, par sa langue, sa culture et sa religion.

Réflexion sur un renouveau lié à la défense des valeurs traditionnelles, et se déployant dans une aire culturelle qui nous est proche.

Emission "Le florilège des arts", menée par Jean-Bernard Cahours d'Aspry.

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