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lundi, 26 janvier 2015

Alstom: racket américain et démission d’Etat

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L’EMPIRE DU NÉANT EN ACTION
 
Le cas Alstom: racket américain et démission d’Etat

Auran Derien
Ex: http://metamag.fr
 
Le rapport de recherche publié par le CF2R (Centre Français de Recherche sur le Renseignement) en décembre 2014 explique comment la canaille occidentale répand le néant. Consacré au dessous des cartes du rachat d’ALSTOM par Général Electric, les deux auteurs Leslie Varenne et Eric Denécé ont intitulé leur travail : “racket américain et démission d’Etat”. En 35 pages se déroule la mort d’une civilisation, d’une culture d’entreprise, de multiples talents, achevés par les méthodes de la finance mondialiste.
 
Les assassins pieux

La société ALSTOM a été victime en premier lieu d’attaques permanentes venant de financiers mondialistes. Ces types font gober aux Européens que le droit américain vaut pour l’humanité, et que leurs méthodes sont légales alors que celles des autres ne le sont pas. Ils ont donc déposé des plaintes contre Alstom pour corruption dans de multiples pays : USA, G.B., Slovénie, Lituanie, Brésil. Et Alstom a été déjà condamné au Mexique (2004), en Italie (2008), en Suisse (2011), en Zambie (2012).
 
 
Face à cela, aucune réaction. Les voyous ont pu emprisonner des cadres d’Alstom sans que jamais il y eût la moindre réaction de la part de l’Etat. Terrorisés par ces attaques et condamnations, la direction d’Alstom a décidé de tout bazarder en échange d’une immunité pour le clan dirigeant, situation officialisée le 16 décembre 2014, trois jours avant la vente. On observe ici un terrorisme systématique organisé par l’oligarchie étatsunienne qui utilise la loi comme arme de guerre et dont les guerriers sont les membres du système judiciaire. Bien entendu, ils veulent étendre cela à toute l’humanité à travers les diktats trans-atlantiques et trans-pacifiques. Pour échapper à ces lois, il faudrait pratiquer les mêmes méthodes de corruption, inspirées par les pratiques de blanchiment d’argent mises au point dans le trafic de drogue par les éléments de l’oligarchie qui ont ce secteur en charge (Leslie VARENNE - Eric DENÉCÉ : Racket Américain et démission d’Etat. Le dessous des cartes du rachat d’Alstom par Général Electric. Rapport de Recherche nº13 - Décembre 2014).
 
La facilité avec laquelle les cadres d’Alstom ont été attaqués et, pour certains, mis en prison est liée évidemment au système d’espionnage que la NSA a mis au service du business. Dans ce monde de brutes, l’argent et la divinité ne sont qu’une seule et même chose, de sorte que l’espionnage de tous et de tout est justifié par la nécessité de ne pas laisser s’écouler des flux de revenus vers les impurs.
 
Des hommes sans qualité

Côté Alstom et côté France, la médiocrité et la mentalité de petit trafiquant sont aux commandes. Les cours de l’action, clairement atypiques, ne soulèveront jamais d’enquêtes, car on ne doit pas sanctionner. Emmanuel Macron, qui traînassait à la Présidence de la République comme secrétaire général adjoint a toujours œuvré en faveur de Général Electric car il incarne parfaitement le syndrome de Stockolm : les voyous sont divins. Emmanuel Macron a travaillé pour Rothschild, banque conseil d’Alstom. Aujourd’hui, en tant que ministre chargé du dossier, il apparaît clairement qu’il est un sordide complice des éradicateurs d’Alstom.
 
La liste des vilenies, tout au long du dossier, n’oublie pas de citer les membres du conseil d’administration. Ils se sont gobergés, obtenant une augmentation des jetons de présence, élément favorable à un assouplissement de l’échine. Le président d’Alstom a lui même reçu un bonus de plusieurs millions d’euros, car il convenait de huiler les rouages de la machine à liquider le patrimoine. Pour finir, le rapport du CF2R cite Clara Gaymard, présidente de GE France et vice-présidente de GE International, au grand cœur yankee. Flaubert disait, en d’autres temps il est vrai, “j’appelle bourgeois quiconque pense bas”. Penser bas aujourd’hui c’est ne pas décoller de l’obsession de l’argent pour consommer des choses inutiles alors que la grandeur de l’homme provient de sa qualité et en particulier de ses manières. Or, celles de Clara Gaymard sont crasseuses. En tant que femme d’un ministre n’avait-elle pas choisi un duplex de 600 m2 dans le quartier le plus cher de Paris, aux frais de la collectivité bien évidemment ? 

 
L’étude de Varenne et Denécé se limite au cas Alstom, un parmi ceux qui encadrent la route de la servitude. Les auteurs signalent que les banques islamiques jouent un rôle non négligeable dans le blanchiment qui permet à l’oligarchie yankee de renaître pure de toute corruption. La relation maître/esclave, fondement de l’activité économique, est vivement encouragée chez les responsables que l’empire du néant recrute et place à la direction des affaires du monde. La ruine du monde civilisé européen est liée à l’étouffement de ses élites remplacées par de « petites choses » pour lesquelles il conviendrait de relancer la science du coup de pied dans le fondement.

Thomas Cromwell was the Islamic State of his day


         
       

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Hans Holbein’s portrait of Thomas Cromwell Photo: Alamy

On July 24, 2014, worshippers in Mosul were asked to leave one of the city’s most historic and famous buildings — an ancient Nestorian-Assyrian church that had long ago been converted into the Mosque of the Prophet Younis (biblical Jonah). The Islamic State then rigged the entire building with explosives, and blew it into oblivion. Tragically, it was a Shia mosque - one of many that have suffered the same fate.

The UK's current primetime TV fantasy blockbuster du jour is Wolf Hall. Everyone loves a costume drama, but there is a world of difference between fictional history and historical fiction. One dramatizes real people and events. The other is an entirely made-up story set in the past. The current tendency is to blur the two, which Wolf Hall does spectacularly.

Thomas Cromwell, whose life it chronicles, comes across as a plucky, self-made Englishman, whose quiet reserve suggests inner strength and personal nobility. Back in the real world, Cromwell was a “ruffian” (in his own words) turned sectarian extremist, whose religious vandalism bears striking comparison with the iconoclasm of Islamic State or the Afghani Taliban.

Thanks to Wolf Hall, more people have now heard of Thomas Cromwell, and this is a good thing. But underneath its fictionalized portrayal of Henry VIII’s chief enforcer, there is a historical man, and he is one whose record for murder, looting, and destruction ought to have us apoplectic with rage, not reaching for the popcorn.

Historians rarely agree on details, so a lot about Cromwell’s inner life is still up for debate. But it is a truly tough job finding anything heroic in the man’s legacy of brutality and naked ambition.

Against a backdrop of Henry VIII’s marital strife, the pathologically ambitious Cromwell single-handedly masterminded the break with Rome in order to hand Henry the Church, with its all-important control of divorce and marriage. There were, to be sure, small pockets of Protestantism in England at the time, but any attempt to cast Cromwell’s despotic actions as sincere theological reform are hopeless. Cromwell himself had minimal truck with religious belief. He loved politics, money, and power, and the reformers could give them to him.

Flushed with the success of engineering Henry’s divorce from Catherine of Aragon and his marriage to Anne Boleyn, Cromwell moved on to confiscating the Church’s money. Before long, he was dissolving monasteries as fast as he could, which meant seizing anything that was not nailed down and keeping it for himself, for Henry, and for their circle of friends. It was the biggest land-grab and asset-strip in English history, and Cromwell sat at the centre of the operation, at the heart of a widely-loathed, absolutist, and tyrannical regime. When Anne Boleyn pointed out that the money should be going to charity or good works, he fitted her up on charges of adultery, and watched as she was beheaded.

As an adviser to Henry, Cromwell could have attempted to guide the hot-headed king, to tame his wilder ambitions, counsel him in patience, uphold the many freedoms enjoyed by his subjects. But Cromwell had no interest in moderation. He made all Henry’s dreams come true, riding roughshod over the law of the land and whoever got in his way. For instance, we are hearing a lot about Magna Carta this year, but Cromwell had no time for tedious trials and judgement by peers. With lazy strokes of his pen, he condemned royalty, nobles, peasants, nuns, and monks to horrific summary executions. We are not talking half a dozen. He dispatched hundreds under his highly politicised “treason” laws. (When his own time came and the tables had turned, he pleaded to Henry: “Most gracyous prynce I crye for mercye mercye mercye.” But he was given all the mercy he had shown others.)

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And then there is his impact on this country’s artistic and intellectual heritage. No one can be sure of the exact figure, but it is estimated that the destruction started and legalised by Cromwell amounted to 97% of the English art then in existence. Statues were hacked down. Frescoes were smashed to bits. Mosaics were pulverized. Illuminated manuscripts were shredded. Wooden carvings were burned. Precious metalwork was melted down. Shrines were reduced to rubble. This vandalism went way beyond a religious reform. It was a frenzy, obliterating the artistic patrimony of centuries of indigenous craftsmanship with an intensity of hatred for imagery and depicting the divine that has strong and resonant parallels today.

It can only be a good thing that people are again thinking about Cromwell. Because as we look to the east, to the fanaticism that is sacking the cultural and artistic heritage of other ancient societies, we can all draw the same, inevitable conclusions about religious extremism in any age, whether Christian, Muslim, Jewish, Hindu, or Buddhist. None of it is pretty. All of it is real. And we, in England, are not in some way removed from it. We only have to survey the smashed up medieval buildings the length and breadth of the country, or contemplate Cromwell’s record of public beheadings and other barbarous executions.

It is plain that extremists come in all shapes and sizes.

DÉMOGRAPHIE ET CIVILISATION

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DÉMOGRAPHIE ET CIVILISATION
Gérard DUSSOUY *
Ex: http://metamag.fr

De temps à autre, il faut aller au fond des choses, il faut réfléchir et aller au-delà du vernis médiatique quotidien, boursoufflé par l’émotionnel et l’ethnocentrique. Et les événements peuvent, paradoxalement, y obliger quand ils mettent en exergue un enjeu civilisationnel (en l’occurrence la liberté d’expression, aussi vulgairement instrumentalisée et dévoyée soit-elle, et la tolérance) et que l’on sait que celui-ci a un rapport direct avec la démographie, c'est-à-dire avec le substrat humain qui l’a toujours porté et fait vivre. Or, ce rapport est en cause parce que les populations française et européenne ont changé, déjà et cela va continuer, et parce que leur environnement démographique mondial est bouleversé. Rien n’est jamais acquis et tout est contextuel, faut-il le rappeler ?


Les civilisations, comme l’a expliqué, en long et en large, Fernand Braudel, sont, justement, des contextes, à la fois, matériels (états d’avancement de la technique et des conditions de vie) et historico-culturels (systèmes de valeurs et de croyances) qui conditionnent tous ceux qui, individuellement ou collectivement, en sont issus. Réciproquement, il va de soi que chaque civilisation dépend, pour sa vitalité et sa durabilité, des hommes qui la portent, et de leur attachement à leurs valeurs et à leurs styles de vie. Or, les sociétés européennes sont vieillissantes, dramatiquement pour certaines d’entre elles, et on assiste au remplacement progressif des générations par des populations jeunes issues d’autres civilisations. Sachant que « la religion est le trait le plus fort, au cœur des civilisations, à la fois leur passé et leur présent » (F. Braudel), il est logique que les nouveaux arrivants, quand ils sont devenus les plus nombreux, imposent leur culte, leur manière d’être au monde et leur conception de la liberté. La journée du Dimanche 11 Janvier 2015, dans son « unanimisme » apparent, aura-t-elle été celle du « chant du cygne » de la pensée moderne ? Il faut souhaiter que non, mais cette dernière a commis l’erreur fatale, après avoir séparé la nature de la culture, d’avoir surévalué le rôle de l’idéologie.


Dans la dialectique entre le matériel et l’idéel, le premier l’emporte plus souvent que ne veulent le croire les idéologues français. De même, la démographie conditionne souvent la puissance d’une culture ou d’une civilisation. Allez donc dire aux Indiens d’Amérique que le « grand remplacement » n’existe pas, et que l’arrivée massive des Européens dans le second quart du XIX° siècle n’a pas totalement « transformé » leur civilisation ! Quant à la Chine, elle s’homogénéise de mieux en mieux, grâce à sa réserve considérable d’individus appartenant à l’ethnie des Hans. Leurs déplacements d’Est en Ouest, et du Nord au Sud, aux dépens des Ouïgours et des Tibétains, aujourd’hui, après que cela fut le cas, autrefois, des Mandchous et des Mongols (de la Mongolie Intérieure), les rend de plus en plus largement majoritaires dans les provinces périphériques de la Chine.


Parallèlement à la montée des inquiétudes face à l’installation et au durcissement récent des communautarismes, l’opinion publique en Europe prend conscience des nouveaux rapports de forces démo-économiques irrésistibles (comme la montée en puissance de la Chine le lui démontre) qui ont été engendrés par la mondialisation. Ils sont la conséquence de la modernisation des « masses amorphes » de l’ancien Tiers-monde, comme pouvait les dénommer Gaston Bouthoul au beau milieu du XX° siècle. Et qui sont devenues, du même coup, de redoutables concurrents. Comme l’a développé à maintes reprises Pierre Chaunu, l’histoire démographique, mise en relation avec le progrès technique, prime sur tout. Selon cet historien français, l’union et la pérennité du couple (démographie/technologie), à l’intérieur d’un espace-temps donné, permettent de dégager une « succession des systèmes de civilisation » dans l’espace-temps mondial. Il avait donc tendance à croire que sur l’axe Méditerranée (Europe)-Inde-Chine, « sur lequel tout se joue » d’après ses propres termes, après le basculement en faveur de l’Occident (Grandes Découvertes du XVI° siècle, puis la révolution scientifique des XVIII° et XIX° siècles) on assisterait maintenant au retour du balancier vers l’Asie. Sauf, peut-on le penser, si l’Occident et l’Europe, pour ce qui nous concerne, réaffirmaient leurs avancées technologiques (la technologie étant le seul facteur qui pourrait encore leur octroyer une suprématie relative). Aujourd’hui, de toute évidence, la mutation de la croissance des hommes et des moyens est fondatrice d’une mondialité de plus en plus centrée sur le continent asiatique (3 milliards d’individus entre la Chine et l’Inde, susceptibles d’être « technologisés », contre 300 millions pour l’Amérique du Nord).

 

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Le devenir de la civilisation européenne est donc lié, à la fois à la réorganisation du monde, elle-même en grande partie commandée par les masses humaines les mieux étatiquement structurées et les plus culturellement enracinées, et à la capacité des Européens à vouloir demeurer ce qu’ils sont. Des romans ou des pamphlets, plutôt que des travaux scientifiques sur ces sujets qui font gravement défaut, révèlent par leurs succès le début d’une prise de conscience générale. Les menaces démographiques, culturelles et économiques (on ne va pas tarder à reparler de la question des retraites) commencent à cumuler leurs effets. En attestent les grandes manifestations organisées en Allemagne par le mouvement Pegida, dont il faut apprécier, au passage, la référence patriote européenne qui devrait en inspirer beaucoup d’autres en Europe, notamment en France, où l’on préfère envisager le plus souvent le recroquevillement xénophobe. Si c’était le cas, s’il essaimait sur le continent, il y aurait alors tout intérêt à ce que ce mouvement élargisse sa plateforme politique et revendicative au-delà de la seule résistance à l’islamisation de l’Europe.


Dans l’Histoire, la démographie occupe une place primordiale qui ne se dément pas. Cela se vérifie dans la restructuration en cours du système international, et cela crée des enjeux existentiels et civilisationnels réels.


* auteur de : Les théories de la mondialité. Traité de relations internationales, Paris, L’Harmattan, 2009 et Contre l’Europe de Bruxelles, fonder un Etat européen, Blois, Tatamis, 2013.

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dimanche, 25 janvier 2015

Six thèses sur l’angélisme qui nous gouverne

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Six thèses sur l’angélisme qui nous gouverne: être Charlie ne suffira pas...

par Vincent Coussedière

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

Nous reproduisons ci-dessous un excellent point de vue de Vincent Coussedière, publié sur Figaro Vox et signalé par Polémia. Dans ce texte, l'auteur d’Éloge du populisme (Elya, 2012),  revient sur les attentats des 7, 8 et 9 janvier et leurs suites politiques.

1) Etre fidèle à Charlie aujourd’hui, c’est rompre l’unanimité et la bien-pensance de façade, c’est rompre l’identification du «Je suis Charlie». Ce slogan est déficient dans chacun de ses termes. Il ne s’agit pas de dire «je» mais de dire «nous», pour marquer la différence entre une identification individuelle de «spectateur» et une réaction politique par définition collective. Il ne s’agit pas non plus d’«être», c’est-à-dire de se substituer à la victime par identification imaginaire. Il s’agit de «faire», c’est-à-dire d’agir contre ceux qui se déclarent nos ennemis. Enfin il ne s’agit pas seulement de Charlie, mais de policiers, de juifs, c’est-à-dire de personnes libres et reconnues comme telles en tant que citoyennes de l’Etat français. Ce sont les Français et la France qui sont attaqués. Et la réponse doit se faire à ce niveau. «Nous sommes français», et c’est parce que nous sommes français que nous défendons Charlie comme tous les autres qui ont été attaqués dans leur liberté de vivre en France.

2) Nous sommes français et nous avons des ennemis qu’il faut nommer. Il ne s’agit pas de lutter contre le terrorisme qui est une abstraction qui permet de noyer le poisson. Le terrorisme est un moyen utilisé par notre ennemi. Il ne suffit pas encore à définir notre ennemi. Notre ennemi est l’islamisme et cela encore est trop général, car il y a concurrence et émulation entre différents groupes islamistes appuyés par différents Etats. Ces ennemis ne frappent pas aujourd’hui parce que jusqu’à présent ils auraient échoué, mais parce qu’ils l’ont décidé. Et il faut expliquer pourquoi ils l’ont décidé. Ils l’ont décidé parce que nous sommes aussi entrés en guerre contre eux, et il aurait fallu expliquer clairement aux Français le risque que nous prenions et pourquoi. Cela n’a pas été fait. Le terrorisme n’est pas un phénomène météorologique qu’on pourrait conjurer avec des alertes oranges. Il faut cesser de prendre les Français pour des imbéciles.

3) Une fois nommé l’ennemi : l’islamisme, il ne suffira pas de combattre sa variante terroriste pour l’endiguer. Car le terrorisme n’est qu’un des moyens utilisés par l’islamisme pour mener à bien son projet, projet qu’il s’agit aussi d’identifier et qui est bien un projet d’islamisation de notre société. Il faudra cesser de taxer d’«islamophobe» (terme lancé sur le marché des «idées» par Khomeiny, pour interdire toute critique de l’islam et de l’islamisme, et repris aujourd’hui bêtement par la vulgate médiatico-politique) tous ceux qui agissent pour améliorer la connaissance et la dénonciation de ce projet de domination, car c’en est un. La terreur n’est que le versant complémentaire d’un projet d’islamisation «par le bas» qui instrumentalise l’échec de l’assimilation républicaine et se substitue à elle. Quelle crédit accorder désormais aux politiques qui prétendent combattre le terrorisme sans affronter le terreau de l’islamisation?

4) Il ne suffira pas de brandir le tabou de l’«amalgame» pour désamorcer le risque bien réel et en partie déjà effectif de guerre civile dans notre pays. La première chose qu’auraient dû faire nos élites politiques, au contraire de ce qu’elles ont toutes cru nécessaire de faire, ce n’était pas de brandir le risque de l’«amalgame», mais c’était de féliciter le peuple français de sa patience et de sa générosité, de n’avoir justement, jusqu’à présent, jamais cédé à l’amalgame. Car l’amalgame entre islam et islamisme, c’est d’abord aux musulmans français qu’il s’agit de faire la preuve qu’il n’est pas pertinent. Demander aux Français non musulmans de ne pas faire d’«amalgame», dès la première réaction aux événements, comme l’ont fait aussi bien F. Hollande que N. Sarkozy et M. Le Pen, c’était renverser la responsabilité et la charge de la preuve. Pourquoi les Français devraient-ils être savants en matière d’islam et être rendus responsables de la difficile articulation entre islam et islamisme? C’est aux musulmans, par définition «savants» en islam, qu’il appartient de ne pas s’amalgamer à l’islamisme et de montrer à leurs concitoyens, par leurs paroles et par leurs actes, qu’il n’y a pas lieu d’avoir peur et que cet amalgame est effectivement infondé. Ce discours empressé et unanime à dénoncer le risque d’amalgame pose deux problèmes : il est le symptôme d’une forme de lâcheté à l’égard des musulmans français, qu’on ne met pas au pied du mur en les forçant à affronter le lien problématique entre islam et islamisme, comme si, en décrétant d’emblée qu’il n’y avait aucun rapport, on voulait leur éviter le travail de la réforme ; il est le symptôme d’un mépris du peuple français, dont on méconnaît l’intelligence et qu’on soupçonne par avance de faire cet amalgame avant qu’il ait eu lieu.

 

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5) Charlie est peut-être devenu le symbole de la liberté française. Pour ma part je ne suis pas sûr qu’il ait toujours été le parangon de cette liberté. La liberté n’est pas la licence et l’irresponsabilité à l’abri d’un Etat maternel et protecteur, fût-il gaullien. Il y a quelque chose de tragique et d’hégélien dans cette histoire. Si Charlie est devenu le symbole d’une liberté véritable et admirable, s’il est devenu admiré et a gagné de nouveaux lecteurs, c’est depuis cette affaire des caricatures de 2006. C’est parce qu’il a rencontré le maître islamiste et qu’il a relevé le défi que Charlie est devenu libre. Ici, l’ironie de l’Histoire est tragique, car Charlie, pour continuer à être lui-même, a dû renouer avec des valeurs bien éloignées de son anarchisme soixante-huitard. Il a dû prouver sa liberté devant le risque de mort, et reconnaître la liberté de ceux qui l’ont longtemps protégé, pas assez longtemps malheureusement: les policiers. Ceux qu’on brocardait autrefois dans la stupidité du slogan CRS-SS… Aujourd’hui, tous ceux qui croient qu’«être Charlie» peut s’afficher comme un slogan publicitaire du type «Touche pas à mon pote» ou «Agriculture biologiquement certifiée» restent incapables de mesurer ce changement dans les conditions de l’exercice de la liberté. Ils n’ont pas compris la leçon qu’il faut tirer de cet événement tragique qui clôt une page de notre histoire, la page de l’irresponsabilité gauchiste.

6) Comment peut-on prendre au sérieux l’appel à l’unité nationale de la part de ceux qui, à droite comme à gauche, n’ont cessé de la détricoter depuis 40 ans? L’unité nationale ne sera pas le produit de l’indignation morale et des masses rassemblées pour l’exprimer. Le peuple n’est ni la foule ni la masse, mais une certaine forme de sociabilité en laquelle on «communie» chaque jour dans les paroles et les gestes banals de la vie quotidienne, une «décence commune», comme dirait Michéa reprenant Orwell, que se sont acharnées à détruire nos élites par l’étau de l’immigration incontrôlée et de l’individualisme consommateur déchaîné. Le peuple n’est ni la foule ni la masse, mais l’exercice d’une souveraineté collective à travers un Etat digne de ce nom, c’est-à-dire capable de maintenir son indépendance, dont les ressorts ont également été détruits par les européistes béats qui découvrent tout aussi béatement aujourd’hui qu’ils «sont Charlie» alors qu’ils n’ont rien fait depuis si longtemps pour le prouver en étant tout simplement des défenseurs de la liberté française qui inclut la liberté pour Charlie d’être Charlie.

Vincent Coussedière (Figaro Vox, 15 janvier 2015)

Geopolitische Überlegungen am Jahresbeginn

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Geopolitische Überlegungen am Jahresbeginn

von Bruno Bandulet

Ex: http://www.zeit-fragen.ch

Wer nach Erklärungen für die russische Aussen- und Geo­politik in der Ära Putin sucht, stösst unweigerlich auf zwei unterschiedliche Versionen. Die eine sieht in Russland eine aggressive Macht, die die europäische Ordnung, wie sie nach dem Fall der Berliner Mauer entstanden ist, aufrollen und sich zurückholen will, was mit dem Kollaps der Sowjetunion verlorengegangen ist. Die andere Version besagt, dass sich Russland unter Putin nicht anders verhält als andere Grossmächte einschliesslich gelegentlicher Verletzungen des Völkerrechts, dass sich die Führung in Moskau nicht zu Unrecht von den USA und der Nato eingekreist fühlt und dass sie im wesentlichen die nationalen Interessen eines souveränen Staates vertritt. Um das Ergebnis meiner Analyse vorwegzunehmen: Ich bin davon überzeugt, dass die strategische Offensive im neuen Ost-West-Konflikt von den USA ausgeht, dass er von Washington bewusst provoziert wurde und dass Russ­land aus der strategischen Defensive heraus operiert.

«Die USA sind eine typische Seemacht»

Gegen die These vom gefährlichen Aggressor Russland sprechen zunächst die realen Machtverhältnisse. Russland ist zwar mit 17 Millionen km2 das grösste Land der Erde und zudem mit den weltgrössten Erdgasreserven ein Rohstoffgigant, mit Tausenden von nuklearen Sprengkörpern eine Atommacht vom Format der USA und auch konventionell die stärkste Militärmacht in Eu­ropa. Einen Krieg mit den USA zu riskieren, wäre dennoch selbstmörderisch. Militärische Potenz ist immer auch abhängig von der wirtschaftlichen Stärke. Einfache Rechnung: Das Bruttoinlandsprodukt der Vereinigten Staaten betrug 2013 16 800 Milliarden Dollar, das russische 2100 Milliarden. Da der Anteil der Verteidigungsausgaben beider Länder am BIP mit rund 4,4 Prozent mehr oder weniger gleich ist, leisten sich die USA demnach einen achtmal grösseren Verteidigungshaushalt. Die USA sind eine typische Seemacht mit Hunderten von Militärstützpunkten auf der ganzen Welt, mit einer uneinholbar starken Marine und mit der Fähigkeit, an jedem beliebigen Punkt militärisch eingreifen zu können. Russland ist eine typische Landmacht, die mit der Niederlage im Kalten Krieg ihren Einfluss verloren hat und auf das eigene Territorium zurückweichen musste. Russland ist allein schon aus geographischen Gründen unbesiegbar, die USA sind nicht einmal angreifbar.

«Ein so grosses Imperium so schnell und so friedlich selbst aufgelöst»

Aber haben wenigstens die Europäer Grund, sich vor den Russen zu fürchten? Von den Fakten wird die Hysterie, die besonders penetrant von der «Bild»-Zeitung geschürt wird, nicht gedeckt. Mit 13 000 Milliarden Euro übersteigt die jährliche Wirtschaftsleistung der 28 EU-Staaten die Russlands um ein Vielfaches. Selbst für das Militär geben die Europäer erheblich mehr aus als die Russen: über 200 Milliarden Dollar im Jahr gegen 85 Milliarden. Da stellt sich die Frage, warum sich 505 Millionen EU-Europäer von 316 Millionen Amerikanern vor 143 Millionen Russen schützen lassen müssen und welchem Zweck die amerikanischen Militärstützpunkte in West- und Osteuropa überhaupt dienen.


Die Version vom ewigen Aggressor Russ­land ist keineswegs neu, sie war besonders in der Ära Adenauer auch in Deutschland unumstritten. Damals erschien ein Buch mit dem Titel «Das Perpetuum mobile», das die gesamte russische Geschichte als eine nur von gelegentlichen Schwächephasen unterbrochene Geschichte der gewaltsamen Expansion darstellte. Adenauer selbst hielt grosse Stücke auf das Buch. Offenbar widerlegt wurde diese These, als die Sowjet­union 1990 im vorletzten Jahr ihrer Existenz den Weg frei machte für die Wiedervereinigung Deutschlands – und als sie dann nicht nur die Ostblockstaaten, sondern auch grosse Teile ihres eigenen Territoriums einschliess­lich des Baltikums in die Unabhängigkeit entliess. Nie zuvor hatte sich ein so grosses Imperium so schnell und so friedlich selbst aufgelöst. Realistisch gesehen hätte die Rote Armee ihre Stellung in Mitteldeutschland und im Ostblock noch ein paar Jahre erhalten können.

«Oligarchen plündern den Staat»

Im Gegenzug versicherte US-Aussenminister Baker den Russen, dass die Nato nicht nach Osten vorrücken würde. Gorbatschow und nach ihm Jelzin, der zum Jahreswechsel 1991/92 die Sowjetunion auflöste und das Amt des russischen Präsidenten übernahm, avancierten zu Lieblingen der westlichen Medien. Dies wohl auch, weil insbesondere Jelzin ein militärisch impotentes, wirtschaftlich ruiniertes und weltpolitisch einflussloses Land repräsentierte – ein gänzlich ungefährliches Russland, das sich in den Westen zu integrieren schien. Für die Russen selbst gerieten die Amtszeit Jelzins und damit die gesamten neunziger Jahre zum Alptraum. Die von westlichen Beratern empfohlenen Privatisierungen ermöglichten einer kleinen Schicht von Oligarchen, wie sie später genannt wurden, den Staat zu plündern und Milliardenvermögen anzuhäufen. Das Volk verarmte und verelendete, die Inflation galoppierte, die Geburtenrate brach zusammen, die Lebenserwartung der Russen sank rapide, und am 17. August 1998 war Russland zahlungsunfähig. Es war allerdings nicht so, dass die Führung in Moskau in dieser Phase des Niedergangs ihre geopolitischen Traditionen und Interessen vergessen und entsorgt hätte. Dass Polen, die Tschechische Republik und Ungarn in einer ersten Erweiterungsrunde noch 1999 in die Nato aufgenommen wurden, stiess im Kreml durchaus auf Unwillen. Nur war Jelzin zu schwach, um Widerstand zu leisten.

«Das phänomenale Comeback Russlands»

Das Blatt wendete sich, als Jelzin am 31. Dezember 1999 seinen Rücktritt erklärte und die Amtsgeschäfte verfassungsgemäss dem seit August 1999 amtierenden Ministerpräsidenten Wladimir Putin übergab. Im März 2000 wurde Putin mit 52,9 Prozent der Stimmen zum Präsidenten der Russischen Föderation gewählt. Das phänomenale Comeback Russlands wäre sicherlich ohne die Hausse der Rohölpreise so nicht möglich gewesen. Ende 1998 war der Preis der Sorte WTI auf 10,65 Dollar eingebrochen, bis 2008 kletterte er bis auf 147 Dollar, spülte viel Geld in die Staatskassen und ermöglichte die russische Renaissance. Im selben Zeitraum explodierte der russische Aktienindex RTS von 38 auf 2498.


«Der Gegner heisst Moskau», titelte die konsequent proamerikanische «Neue Zürcher Zeitung» im Aufmacher vom 6. September 2014, aber dieses Russland war kein hoffnungsloser Fall mehr auf dem Weg in ein zweites Bangladesch, sondern wieder eine mittlere Grossmacht mit einer generalüberholten, einsatzfähigen Armee, einem ausgeglichenen Haushalt, einer Staatsschuldenquote von lediglich zwölf Prozent, Devisen- und Goldreserven in der Höhe von 470 Milliarden Dollar und mit einer trotz aller westlichen Sanktionen beherrschbaren Auslandsschuld. Und es war ein Russland, das selbstbewusst und zunehmend skrupellos seine Interessen definierte und durchzusetzen versuchte.


Damit soll keineswegs unterstellt werden, dass Moskau die westlichen Sanktionen auf die leichte Schulter nehmen kann. Die USA haben einen Finanz- und Wirtschaftskrieg gegen Russland eröffnet, an dem sich die Europäer nolens volens beteiligen. Washington verfolgt vielleicht sogar das naive Endziel, Putin zu stürzen und durch eine amerikahörige Regierung zu ersetzen. Zuständig für diesen Krieg ist in Washington das «Office of Terrorism and Financial Intelligence», einer von 16 amerikanischen Geheimdiensten, für die die USA insgesamt mehr Geld ausgeben als Deutschland für die ganze Bundeswehr. Die Leitung liegt bei David S. Cohen, einem Under Secretary der Treasury, das heisst des Finanzministeriums.
Eine der Untergliederungen dieser Behörde ist das «Office of Foreign Assets Control». Dort kann die Liste der sanktionierten russischen Individuen, Banken, Öl- und Gasfirmen abgerufen werden. Die Wirkung der Liste beruht darauf, dass sich zuwiderhandelnde amerikanische Staatsbürger strafbar machen, dass diese Sanktionen entweder von der EU übernommen werden oder, falls zunächst nicht, dass sich auch nicht-amerikanische Firmen in vorauseilendem Gehorsam daran halten, weil sie die Rache von Uncle Sam fürchten. So läuft das seit langem beispielsweise mit den Sanktionen gegen Kuba und Iran. Der Fall BNP Paribas ist das jüngste Beispiel für diese Art von Machtmissbrauch.

«Die Saudis treiben den Ölpreis nach unten»

Besonders übel für die Russen wäre es, würden sie von Swift, der Verrechnungsstelle für internationale Banküberweisungen in Brüssel, ausgeschlossen wie seit Jahren Iran. Damit wären wesentliche Teile des internationalen Finanzsystems nicht mehr zugänglich. Ob die Europäer da mitmachen würden? Bisher zielen die Sanktionen auf die russische Öl- und Gasindustrie und die Banken. Die Finanzierung der Konzerne auf den ausländischen Kapitalmärkten wurde je nach Einzelfall behindert und beschnitten, und ausserdem wurde westlichen Ölkonzernen wie Exxon und Royal Dutch die vertraglich vereinbarte Zusammenarbeit mit russischen Firmen bei der Exploration vor allem in Sibirien und der Arktis untersagt.


Gleichzeitig treiben die Saudis, die Verbündeten Amerikas, den Ölpreis nach unten. Vermutlich wurde das besprochen, als Aussenminister Kerry im September den Saudis seine Aufwartung machte. Die fundamentalistische Monarchie hat ihre eigene Agenda. Sie schädigt den Erzrivalen Iran, der einen Ölpreis von weit über 100 Dollar je Fass benötigt. Sie schädigt den schiitisch regierten Irak, aber auch Russland, das durch seine diplomatische Intervention den syrischen Herrscher Assad vor einem amerikanischen Militärschlag bewahrt hat – und möglicherweise auch Iran.


Russland benötigt für einen ausgeglichenen Staatshaushalt schätzungsweise einen Ölpreis von 100 Dollar. In diesem Herbst rutschte er, bezogen auf die amerikanische Sorte WTI, unter 80 Dollar, weil Saudi-Arabien und Kuwait den Hahn aufgedreht haben. Es stimmt zwar, dass auch die Ölförderung in den USA selbst, besonders die von Schieferöl, relativ hohe Preise benötigt, um rentabel zu bleiben – vielleicht Preise von 80 Dollar im Schnitt. Jedenfalls ist auch in den USA die Schmerzgrenze fast erreicht. Das wird offenbar bis auf weiteres in Kauf genommen, weil tiefe Ölpreise eine sehr schlagkräftige Waffe im Konflikt mit Russland sind und weil tiefe Ölpreise wie ein Konjunkturprogramm auf die US-Wirtschaft wirken. Die Frage ist nur, wer länger durchhält. Verliert der Ölpreis im kommenden Jahr noch einmal ein Drittel oder gar die Hälfte, wird es sehr eng für die russischen Staatsfinanzen, aber auch die Amerikaner müssen mit Firmenpleiten und – mittelfristig – einer wieder sinkenden Ölproduktion rechnen.

«Umfangreiche und gleichberechtigte gesamt­europäische Zusammenarbeit»

Man kann Putin nicht vorwerfen, dass er seine Ambitionen verschleiert hätte. Sein geopolitischer «Grand Design» ist ziemlich transparent. Am 25. September 2001 sprach er vor dem Deutschen Bundestag und warb in deutscher Sprache um Europa und besonders eindringlich um die Bundesrepublik, den «wichtigsten Wirtschaftspartner Russ­lands» und seinen «massgeblichen aussenpolitischen Gesprächspartner», wie er sagte. «Heute müssen wir mit Bestimmtheit und endgültig erklären», proklamierte er vor den Abgeordneten, «der Kalte Krieg ist vorbei!» Putin plädierte vor dem Bundestag für eine «umfangreiche und gleichberechtigte gesamt­europäische Zusammenarbeit». Im Jahr darauf ging er einen Schritt weiter und beschwor in Weimar den Geist von Rapallo.


Putin hatte unterschätzt, wie eng Deutschland in das Bündnis mit Amerika eingebunden und wie beschränkt der aussenpolitische Spielraum Deutschlands ist. Trotz verschiedener Ansätze liess sich die Idee einer deutsch-russischen Partnerschaft oder sogar Achse nicht realisieren. Die bevorstehende Konfrontation mit den USA zeichnete sich erstmals unmissverständlich ab, als Wladimir Putin am 10. Februar 2007 auf der Münchener Sicherheitskonferenz sprach – eine Rede, deren Tragweite von den deutschen Medien nicht einmal begriffen wurde.
Putin warf den USA vor, sie hätten ihre «nationalen Grenzen in jeder Hinsicht überschritten». Er bezeichnete das «unipolare Modell», womit er die amerikanische Vorherrschaft meinte, als «nicht nur inakzeptabel, sondern in der heutigen Welt auch unmöglich». Er sprach über die amerikanischen Pläne für ein Raketenabwehrsystem in Eu­ropa, die Russland «zwangsläufig» beunruhigen müssten, über Stützpunkte der USA in Bulgarien und Rumänien, über das mangelnde Interesse des Westens an weiterer Abrüstung und über die Expansion der Nato in Osteuropa, die eine «ernste Provokation» darstelle: «Wir haben das Recht zu fragen, gegen wen sich diese Expansion richtet.» Und der russische Präsident erinnerte an die Zusage von Nato-Generalsekretär Wörner am 17. Mai 1990 in Brüssel, dass das Bündnis keine Truppen ausserhalb des Territoriums der Bundesrepublik stationieren werde.


Aus Putins Münchner Rede liess sich der Schluss ziehen, dass sich der Kreml auch mit der zweiten Erweiterungsrunde der Nato, das heisst, mit dem Beitritt der drei baltischen Staaten 2004, mehr oder weniger abgefunden hatte, jedoch gegen ein weiteres Vordringen des Westens Widerstand leisten würde. Bei anderer Gelegenheit sagte Putin, dass eine Aufnahme der Ukraine und Georgiens in die Nato eine «direkte Bedrohung» Russ­lands darstellen würde.

«Von den Amerikanern favorisierter Ministerpräsident installiert»

In München legte Putin seine Bedingungen für eine Entente mit dem Westen auf den Tisch. Die Amerikaner gingen nicht darauf ein. Mit dem formellen oder inoffiziellen Anschluss der Ukraine würde die Nato an strategischer Tiefe gewinnen, was Russland an diese verlor. Weil Berlin und Paris bremsten, verzichtete der Nato-Gipfel in Bukarest im April 2008 darauf, den förmlichen Beitrittsprozess der Ukraine und Georgiens einzuleiten, beschloss aber grundsätzlich: «Diese Länder werden Mitglied der Nato werden.»


Vier Monate später, im August 2008, griff Georgien mit amerikanischer Unterstützung das abtrünnige Südossetien an. Russland intervenierte und gewann den Krieg – ein Vorspiel zum weitaus gefährlicheren Konflikt um die Ukraine, der jahrelang schwelte und offen ausbrach, als der ukrainische Präsident Janukowitsch im November 2013 der EU eine Absage erteilte und die von Russland angebotenen Gasrabatte sowie einen 15 Milliarden-Dollar-Kredit akzeptierte.


Der weitere Ablauf ist bekannt. Nach wochenlangen blutigen Demonstrationen in Kiew einigten sich die Opposition und Janukowitsch am 21. Februar 2014 auf einen Kompromiss und auf Neuwahlen. Schon einen Tag später wurde in Kiew mit westlicher Rückendeckung eine Art Putsch inszeniert, Janukowitsch floh nach Russland, und in Kiew wurde ein von den Amerikanern favorisierter Ministerpräsident installiert. Im März annektierte Moskau die Krim, im Juli wurde ein malaysisches Passagierflugzeug über der östlichen Ukraine abgeschossen, es folgte die dritte Runde westlicher Sanktionen gegen Russland, und ebenfalls im Sommer unterzeichneten die EU und die Ukraine den Wirtschaftsvertrag, der im November 2013 geplatzt war.


Zwischenergebnis: ein Patt. Der Kreml hat die Krim und damit das Schwarze Meer dem Zugriff der Nato entzogen; die verkleinerte, finanziell bankrotte Ukraine hängt nun am Tropf der EU und des IWF; die Nato-Mitgliedschaft bleibt trotz enger, auch militärischer Zusammenarbeit vorerst in der Schwebe; und Moskau hat sich mit dem abtrünnigen Teil der Ostukraine ein Faustpfand gesichert, um mitreden zu können, wenn es um den endgültigen Status des Landes und die Rechte der russischen Minderheit geht.

«Diskriminierung der russischen Minderheit»

Bevor die Amerikaner, die Deutschen und nicht zuletzt die Polen massiv in die ukrainische Innenpolitik eingriffen, um einen Regimewechsel zu erzwingen, gab es keine Anzeichen dafür, dass die Krim gefährdet war. Nicht nur das, Moskau hatte sogar die ungute Behandlung der russischen Minderheit in den baltischen Staaten hingenommen. In Lettland und Estland erhielten Russen, die nach 1940 eingewandert waren, im Jahr der Unabhängigkeit 1990 nicht automatisch die Staatsbürgerschaft. Noch heute besitzen 13 Prozent der lettischen Bevölkerung weder die Staatsbürgerschaft noch das aktive oder passive Wahlrecht. Und sie sind vom Öffentlichen Dienst ausgeschlossen. Zuletzt kritisierte der UN-Menschenrechtsrat im März 2014 Lettland wegen Diskriminierung der russischen Minderheit. Auch in Estland leben Russen, die als sogenannte Nichtbürger eingestuft und insofern rechtlos gestellt werden.
Dass Russland auch nur erwägen könnte, die Ukraine anzugreifen und zu erobern, wie manche Zeitungen spekulieren, ist blanker Unsinn. Die politischen Konsequenzen und die finanziellen Kosten wären enorm, ganz abgesehen von einem langwierigen, von den Amerikanern unterstützten Partisanenkrieg, auf den sich die Invasionsarmee einstellen müsste. In Wirklichkeit geht es Putin darum, in einem Deal mit dem Westen und mit Kiew möglichst viel herauszuholen – im Idealfall einen neutralen Status des Landes nach dem Vorbild Finnlands, wobei sich Moskau auch an den finanziellen Lasten beteiligen würde. Dabei stehen die prorussischen Gebiete Lugansk und Donezk zur Disposition, nicht aber die Krim, die schon 1992 und 1995 in der Ära Jelzin vergeblich versucht hatte, die Ukraine zu verlassen und sich für unabhängig zu erklären.


Schwer zu sagen, ob sich die Amerikaner auf einen Deal einlassen werden. Ein Spannungszustand in Permanenz verbunden mit andauernden Sanktionen hätte aus deren Sicht auch seine Vorteile: die Existenzberechtigung der Nato wäre gesichert, Westeu­ropa und Deutschland blieben unter Kontrolle, jeder Versuchung einer gesamteuropäischen Kooperation wäre ein Riegel vorgeschoben. Nichts zementiert ein Bündnis besser als die Definition eines Gegners.

«Es gibt in Europa keine Stabilität ohne Russ­land»

Andererseits wird Russland so immer mehr in die Arme Chinas getrieben, und ein russisch-chinesischer Block, der sich jetzt nur in Umrissen andeutet, wäre weder wirtschaftlich noch finanziell angreifbar. Die Amerikaner könnten letzten Endes zu der Überzeugung kommen, dass es auf der Welt wichtigere Probleme gibt als die Nato-Zugehörigkeit der Ukraine und dass Russland als Partner zum Beispiel im Kampf gegen die Terror-Internationale nützlicher sein könnte denn als Gegner. Die Ukraine liegt sehr weit entfernt von Amerika und sehr nahe an Russ­land – ein geographischer Faktor, der nicht unterschätzt werden darf. Besonders den Polen, die einen scharf antirussischen Kurs fahren und die in Kiew hinter den Kulissen sehr aktiv waren, ist anzuraten, öfters einmal auf die Landkarte zu schauen.


Das tut offenbar auch der frühere deutsche Aussenminister Genscher, wenn er sagt: «Es gibt in Europa keine Stabilität ohne Russ­land und erst recht nicht gegen Russ­land.» In einem Interview mit dem TV-Sender Phoenix am 19. September 2014 kritisierte er die westlichen Sanktionen, stellte sich hinter den alten Vorschlag Putins, Russland in eine europäische Freihandelszone einzubeziehen, und mahnte an, der Westen solle erst einmal in seiner Sprache «abrüsten». Putin sei ein Mann mit klarer Zielsetzung, und die habe nichts mehr zu tun mit der «Schwächeposition» eines Jelzin. Genscher hatte übrigens selbst dem damaligen Aussenminister Schewardnadse zugesagt, die Nato werde nicht nach Osten expandieren. Es gibt zu denken, dass nicht nur Genscher, sondern gleich drei ehemalige Bundeskanzler – nämlich Schröder, Schmidt und Kohl – den amerikanischen Kurs gegen Russ­land für falsch halten. Warum, liegt auf der Hand: Die deutschen Interessen in dieser Frage sind nicht identisch mit den amerikanischen.


Aber auch in den USA wächst die Kritik. So hat Professor Jeffrey Sachs, ein Russ­land-Ratgeber in den neunziger Jahren, den amerikanischen Hardlinern in der «Neuen Zürcher Zeitung» vom 12. Mai 2014 vorgeworfen, ihre Strategie habe zu anhaltenden Konflikten in Afghanistan, dem Irak, Libyen und Syrien mit vielen Toten geführt, nicht jedoch zu sinnvollen Lösungen. Die einzige Hoffnung liege darin, dass alle Seiten – der Westen und Russ­land – zu den Grundsätzen des Völkerrechts zurückkehren.

«Der Westen hat Putin provoziert»

Und, das ist ganz erstaunlich, neuerdings konzediert auch Richard N. Haass, der Präsident des Council on Foreign Relations, dass Washington im Umgang mit Russland Fehler gemacht hat. Viele Russen hätten in der Nato-Erweiterung «eine Demütigung, einen Verrat oder beides» gesehen. Die USA hätten Churchills Rat, wie man einen geschlagenen Feind behandelt, missachtet. Jetzt solle Russland ein diplomatischer Ausweg angeboten werden – mit der Zusicherung, dass die Ukraine auf absehbare Zeit kein Nato-Mitglied wird und keine «exklusiven Bindungen» mit der EU eingeht.


Ein besonders scharfer Kritiker der amerikanischen Russland-Politik ist Professor John J. Mearsheimer, der wohl prominenteste Vertreter der sogenannten Realistischen Schule in den USA. In der September/Oktober-Ausgabe von Foreign Affairs schildert er, wie der Westen Putin provoziert hat und wie dieser reagierte. Er zitiert Victoria Nuland, [siehe auch Zeit-Fragen Nr. 22 vom 9. September 2014], die im US-Aussenministerium für Europa und Eurasien zuständig ist, mit der Enthüllung, dass die USA seit 1991 über fünf Milliarden Dollar investiert hätten, damit die Ukraine die Zukunft bekomme, «die sie verdient». Ein grosser Teil dieser Gelder floss an Nichtregierungsorganisationen wie «National Endowment for Democracy», die in Kiew systematisch die antirussische Opposition aufgebaut hat.
Und da ist nicht zuletzt George F. Kennan, der Grandseigneur der amerikanischen Geopolitik, dessen berühmte Analyse aus dem Jahr 1947 massgeblich war für die Umkehr der Kriegsallianzen und für den Bruch mit Stalin. Kennan war sozusagen der Erfinder des Kalten Krieges. Schon 1998, als der US-Senat gerade die erste Runde der Nato-Ost­Erweiterung gebilligt hatte, warnte Kennan in einem Interview: «Ich denke, dass die Russen nach und nach ziemlich feindselig reagieren werden und dass dies ihre Politik beeinflussen wird. Ich denke, dass das [die Ost-Erweiterung der Nato, BB] ein tragischer Fehler ist. Es gab dafür keinerlei Grund. Niemand hat irgend jemanden bedroht.»

«Umwandlung der Nato zu Dienstleistungsbetrieb amerikanischer Grossmachtpolitik»

Eine treffende Einschätzung und eine brillante Prognose, wenn man bedenkt, dass Russland 1998 am Boden lag, dass der Alkoholiker Jelzin im Kreml sass und wirklich niemand mit Putin rechnen konnte. Welcher Kontrast zu der dummen Bemerkung Angela Merkels, Putin sei irrational und lebe «in einer anderen Welt». Das ist genauso daneben wie der in deutschen Zeitungen zu lesende Vorwurf an Putin, er wolle sich nicht in den Westen «integrieren».

Warum sollte er? Wir dürfen nicht den eigenen Unwillen zur Souveränität anderen unterstellen. Es handelt sich hier um einen sehr langen Prozess, aber die Welt wird zunehmend multipolarer, die USA haben längst nicht mehr alle Fäden in der Hand. Auch die Hegemonie der Weltwährung Dollar wird schwinden und mit ihr der erdrückende Einfluss der «einzigen Weltmacht». Die Umwandlung der Nato von einem Nordatlantischen Verteidigungsbündnis zu einem Dienstleistungsbetrieb amerikanischer Grossmachtpolitik war aus deutscher und europäischer Sicht ein Fehler. Wir haben uns einen Gegner geschaffen, der gar keiner sein wollte. Anstatt Abstand zu wahren, sind Nato und EU dem russischen Bären auf den Pelz gerückt. Sie haben ihn provoziert. Dass die EU sich ihre Aussenpolitik von Washington borgt, weil sie selbst keine hat, ist unrühmlich. Eine zukunftsweisende Strategie muss so aussehen, dass die legitimen Interessen Europas, Russlands und auch Amerikas respektiert und miteinander abgeglichen werden und dass ein Modus vivendi gefunden wird, bevor dieser Konflikt ausufert. Konkret heisst das, dass sowohl die Nato als auch die EU als auch Russland darauf verzichten, sich die Ukraine einverleiben zu wollen. Die Initiative müsste von Berlin ausgehen. Sie kann nur von dort ausgehen. Ob die deutsche Regierung in Ermangelung eines Bismarck dem gewachsen ist, muss sich erst noch herausstellen. Ich befürchte, eher nicht.     •

Mit seinem Buch «Tatort Brüssel» (1999, ISBN 3-7833-7399-7) hat Bruno Bandulet vor 15 Jahren einen damals aktuellen Korruptionsskandal innerhalb der Europäischen Kommission analysiert und eine schon damals skeptische Bilanz von 40 Jahren sogenannter europäischer Integration gezogen. Seitdem hat er zahlreiche weitere EU- und Euro-kritische Publikationen vorgelegt, unter anderem «Das geheime Wissen der Goldanleger» (2014 in vierter Auflage), «Die letzten Jahre des Euro» (2011 in dritter Auflage) und neu im vergangenen Jahr «Vom Goldstandard zum Euro. Eine deutsche Geldgeschichte am Vorabend der dritten Währungsreform». Schon vor 1999 hatte er mit seinem Buch «Was wird aus unserem Geld» (1997) vor den Folgen der Euro-Einführung gewarnt. Bruno Bandulet hat zum Thema «Die Bundesrepublik Deutschland zwischen den USA, der Sowjetunion und Frankreich – Alternativen der deutschen Aussenpolitik von 1952 bis 1963» promoviert. Er war unter anderem Referent für Deutschland- und Ostpolitik in der CSU-Landesleitung in München und Chef vom Dienst bei der Tageszeitung «Die Welt». Heute ist er Herausgeber von «Gold&Money» und des «Deutschlandbrief».

 

Les fruits et les légumes jusqu’à 100 fois plus pauvres qu’il y a 50 ans…

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Les fruits et les légumes jusqu’à 100 fois plus pauvres qu’il y a 50 ans…

Auteur : Terra-eco
Ex: http://zejournal.mobi

Avec l'augmentation des rendements agricoles, nos aliments sont devenus des coquilles vides… de nutriments. Combien de pêches, d'oranges, de brocolis faut-il ingurgiter pour retrouver les bienfaits d'il y a un demi-siècle ?

Mordre à pleines dents dans une pêche et avaler… de l’eau sucrée. Manger toujours plus, pour se nourrir de moins en moins. Tandis que, dans les pays développés, nos apports en calories augmentent, la plupart des aliments non transformés que nous consommons – fruits, légumes et céréales – deviennent des coquilles vides sur le plan nutritionnel. Une dizaine d’études d’universités canadiennes, américaines et britanniques, publiées entre 1997 et aujourd’hui, font état d’une dégringolade de la concentration en nutriments dans nos aliments. Ces travaux résumés dans l’étude « Still no free lunch » de Brian Halweil, chercheur au Worldwatch Institute confirment l’essor de la « calorie vide » : grasse, sucrée, mais inutile pour la santé. Même dans les aliments réputés sains, vitamines A et C, protéines, phosphore, calcium, fer et autres minéraux ou oligo-éléments ont été divisés par deux, par vingt-cinq, voire par cent, en un demi-siècle. Pour retrouver les qualités nutritionnelles d’un fruit ou d’un légume des années 1950, il faudrait aujourd’hui en manger une demi-cagette !

Vitamine C : une pomme hier = 100 pommes aujourd’hui

Hier, quand nos grand-parents croquaient dans une transparente de Croncel, ils avalaient 400 mg de vitamine C, indispensable à la fabrication et à la réparation de la peau et des os. Aujourd’hui, les supermarchés nous proposent des bacs de Golden standardisées, qui ne nous apportent que 4 mg de vitamine C chacune. Soit cent fois moins. « Après des décennies de croisements, l’industrie agroalimentaire a sélectionné les légumes les plus beaux et les plus résistants, mais rarement les plus riches sur le plan nutritif », déplore Philippe Desbrosses, docteur en sciences de l’environnement à l’université Paris-VII et militant pour la préservation des semences anciennes.

Vitamine A : une orange hier = 21 oranges aujourd’hui

Précieuse pour notre vue et nos défenses immunitaires, la vitamine A est en chute libre dans 17 des 25 fruits et légumes scrutés par des chercheurs canadiens dans une étude synthétisée pour CTV News. Le déclin est total pour la pomme de terre et l’oignon qui, aujourd’hui, n’en contiennent plus le moindre gramme. Il y a un demi-siècle, une seule orange couvrait la quasi-totalité de nos besoins quotidiens – les fameux AJR (apports journaliers recommandés) – en vitamine A. Aujourd’hui, il faudrait en manger 21 pour ingurgiter la même quantité de la précieuse vitamine. De même, une pêche des années 1950 équivaut à 26 pêches aujourd’hui.

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Fer : la viande en contient deux fois moins

Au début de la chaîne, il y a la céréale. Blé, maïs et soja sont aujourd’hui plus pauvres en zinc, en cuivre et en fer qu’il y a cinquante ans. Appauvries par des décennies d’agriculture intensive et de sélections variétales, ces céréales réapparaissent dans l’auge de nos bêtes, qui, par répercussion, se trouvent moins bien nourries que leurs ancêtres. En bout de chaîne, l’animal devenu steak apportera moins de micronutriments dans nos assiettes. Tel est l’effet domino identifié par le chercheur américain David Thomas. Dans son étude publiée dans la revue Nutrition et Health, il constate qu’à poids égal un même morceau de viande apporte deux fois moins de fer qu’un demi-siècle auparavant. Or, celui-ci sert à l’élaboration. Autre dommage collatéral : le lait « a perdu ces acides gras essentiels », déplore Philippe Desbrosses. Des acides essentiels à nos membranes cellulaires, notre système nerveux et notre cerveau. Naturellement présents dans l’organisme en très petite quantité, ils doivent nous être apportés par l’alimentation.

Calcium : quatre fois moins dans le brocoli

Mauvaise nouvelle. Si le brocoli figure sur la liste de ces légumes que vous ne consentez à avaler qu’en pensant à votre santé, vous n’avez pas fini de grimacer. Alors que ce chou venu du sud de l’Italie contenait 12,9 mg de calcium – allié de la construction osseuse et de la coagulation du sang – par gramme en 1950, ils n’en renfermait plus que 4,4 en 2003, selon une étude de l’université du Texas, soit quatre fois moins. Si vous comptiez sur lui pour compenser la carence en fer de votre steak, c’est également loupé. Il vous faudrait en mettre six fois plus dans la soupe pour obtenir les mêmes bienfaits que par le passé. Sur les 25 légumes étudiés par l’équipe de recherche canadienne, 80% ont vu leur teneur en calcium et en fer décliner.

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Le bio est-il une solution ?

Les facteurs de ce déclin sont multiples. Des sols plus pauvres, des végétaux cueillis trop tôt, des traitements de conservation plus fréquents, des croissances plus rapides dopées par les engrais et une réduction du nombre de variétés, sélectionnées pour leur résistance aux parasites et leur rapidité de croissance… Autant d’éléments imputables à une quête de meilleurs rendements. Résultat, « pour le maïs, le blé et le soja, plus le rendement est important, plus le contenu en protéines est faible », note Brian Halweil, dans son étude. Même schéma pour les concentrations de vitamine C, d’antioxydants et de bêtacarotène dans la tomate : plus les rendements augmentent, plus la concentration de nutriments diminue.

A contrario, « l’agriculture biologique peut contribuer à inverser la tendance », indique Brian Halweil dans son étude. De fait, à conditions climatiques équivalentes « les aliments bios contiennent significativement plus de vitamine C, de fer, de magnésium et de phosphore que les autres ». Le chercheur met pourtant en garde : « Si les agriculteurs bios développent un système riche en intrants avec des rendements comparables aux exploitations conventionnelles, le bio verra son avantage nutritionnel s’éroder. » De même, si les produits bios sont cueillis avant maturité, ils sont finalement moins riches en nutriments que des produits mûrs de l’agriculture traditionnelle. Seule stratégie pour remettre de la vie dans son assiette : choisir des aliments mûrs, produits de manière non intensive et partir à la chasse aux variétés oubliées. Une épopée.


- Source : Terra-eco

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The Epochal Consequences Of Woodrow Wilson’s War

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The Epochal Consequences Of Woodrow Wilson’s War

By

David Stockman's Corner

Committee for the Republic & http://www.lewrockwell.com

Washington DC January 20, 2015

My humble thesis tonight is that the entire 20th Century was a giant mistake.

And that you can put the blame for this monumental error squarely on Thomas Woodrow Wilson——-a megalomaniacal madman who was the very worst President in American history……..well, except for the last two.

His unforgiveable error was to put the United States into the Great War for utterly no good reason of national interest. The European war posed not an iota of threat to the safety and security of the citizens of Lincoln NE, or Worcester MA or Sacramento CA. In that respect, Wilson’s putative defense of “freedom of the seas” and the rights of neutrals was an empty shibboleth; his call to make the world safe for democracy, a preposterous pipe dream.

Actually, his thinly veiled reason for plunging the US into the cauldron of the Great War was to obtain a seat at the peace conference table——so that he could remake the world in response to god’s calling.

But this was a world about which he was blatantly ignorant; a task for which he was temperamentally unsuited; and an utter chimera based on 14 points that were so abstractly devoid of substance as to constitute mental play dough.

Or, as his alter-ego and sycophant, Colonel House, put it:  Intervention positioned Wilson to play “The noblest part that has ever come to the son of man”.  America thus plunged into Europe’s carnage, and forevermore shed its century-long Republican tradition of anti-militarism and non-intervention in the quarrels of the Old World.

Needless to say, there was absolutely nothing noble that came of Wilson’s intervention. It led to a peace of vengeful victors, triumphant nationalists and avaricious imperialists—-when the war would have otherwise ended in a bedraggled peace of mutually exhausted bankrupts and discredited war parties on both sides.

m-1918-11-30 Soldier leading Turkey - J C Leyendecker.jpgBy so altering the course of history, Wilson’s war bankrupted Europe and midwifed 20th century totalitarianism in Russia and Germany.

These developments, in turn, eventually led to the Great Depression, the Welfare State and Keynesian economics, World War II, the holocaust, the Cold War, the permanent Warfare State and its military-industrial complex.

They also spawned Nixon’s 1971 destruction of sound money, Reagan’s failure to tame Big Government and Greenspan’s destructive cult of monetary central planning.

So, too, flowed the Bush’s wars of intervention and occupation,  their fatal blow to the failed states in the lands of Islam foolishly created by the imperialist map-makers at Versailles and the resulting endless waves of blowback and terrorism now afflicting the world.

And not the least of the ills begotten in Wilson’s war is the modern rogue regime of central bank money printing, and the Bernanke-Yellen plague of bubble economics which never stops showering the 1% with the monumental windfalls from central bank enabled speculation.

Consider the building blocks of that lamentable edifice.

First, had the war ended in 1917 by a mutual withdrawal from the utterly stalemated trenches of the Western Front, as it was destined to, there would have been no disastrous summer offensive by the Kerensky government, or subsequent massive mutiny in Petrograd that enabled Lenin’s flukish seizure of power in November. That is, the 20th century would not have been saddled with a Stalinist nightmare or with a Soviet state that poisoned the peace of nations for 75 years, while the nuclear sword of Damocles hung over the planet.

Likewise, there would have been no abomination known as the Versailles peace treaty; no “stab in the back” legends owing to the Weimar government’s forced signing of the “war guilt” clause; no continuance of England’s brutal post-armistice blockade that delivered Germany’s women and children into starvation and death and left a demobilized 3-million man army destitute, bitter and on a permanent political rampage of vengeance.

So too, there would have been no acquiescence in the dismemberment of Germany and the spreading of its parts and pieces to Poland, Czechoslovakia, Denmark, France, Austria and Italy—–with the consequent revanchist agitation that nourished the Nazi’s with patriotic public support in the rump of the fatherland.

Nor would there have materialized the French occupation of the Ruhr and the war reparations crisis that led to the destruction of the German middle class in the 1923 hyperinflation; and, finally, the history books would have never recorded the Hitlerian ascent to power and all the evils that flowed thereupon.

In short, on the approximate 100th anniversary of Sarajevo, the world has been turned upside down.

The war of victors made possible by Woodrow Wilson destroyed the liberal international economic order—that is, honest money, relatively free trade, rising international capital flows and rapidly growing global economic integration—-which had blossomed during the 40-year span between 1870 and 1914.

That golden age had brought rising living standards, stable prices, massive capital investment, prolific technological progress and pacific relations among the major nations——a condition that was never equaled, either before or since.

m-28877-guy-arnoux-.jpgNow, owing to Wilson’s fetid patrimony, we have the opposite: A world of the Warfare State, the Welfare State, Central Bank omnipotence and a crushing burden of private and public debts. That is, a thoroughgoing statist regime that is fundamentally inimical to capitalist prosperity, free market governance of economic life and the flourishing of private liberty and constitutional safeguards against the encroachments of the state.

So Wilson has a lot to answer for—-and my allotted 30 minutes can hardly accommodate the full extent of the indictment. But let me try to summarize his own “war guilt” in eight major propositions——a couple of which my give rise to a disagreement or two.

Proposition #1:  Starting with the generic context——the Great War was about nothing worth dying for and engaged no recognizable principle of human betterment. There were many blackish hats, but no white ones.

Instead, it was an avoidable calamity issuing from a cacophony of political incompetence, cowardice, avarice and tomfoolery.

Blame the bombastic and impetuous Kaiser Wilhelm for setting the stage with his foolish dismissal of Bismarck in 1890, failure to renew the Russian reinsurance treaty shortly thereafter and his quixotic build-up of the German Navy after the turn of the century.

Blame the French for lashing themselves to a war declaration that could be triggered by the intrigues of a decadent court in St. Petersburg where the Czar still claimed divine rights and the Czarina ruled behind the scenes on the hideous advice of Rasputin.

Likewise, censure Russia’s foreign minister Sazonov for his delusions of greater Slavic grandeur that had encouraged Serbia’s provocations after Sarajevo; and castigate the doddering emperor Franz Joseph for hanging onto power into his 67th year on the throne and thereby leaving his crumbling empire vulnerable to the suicidal impulses of General Conrad’s war party.

So too, indict the duplicitous German Chancellor, Bethmann-Hollweg, for allowing the Austrians to believe that the Kaiser endorsed their declaration of war on Serbia; and pillory Winston Churchill and London’s war party for failing to recognize that the Schlieffen Plan’s invasion through Belgium was no threat to England, but a unavoidable German defense against a two-front war.

But after all that—- most especially don’t talk about the defense of democracy, the vindication of liberalism or the thwarting of Prussian autocracy and militarism.

The British War party led by the likes of Churchill and Kitchener was all about the glory of empire, not the vindication of democracy; France’ principal war aim was the revanchist drive to recover Alsace-Lorrain—–mainly a German speaking territory for 600 years until it was conquered by Louis XIV.

In any event, German autocracy was already on its last leg as betokened by the arrival of universal social insurance and the election of a socialist-liberal majority in the Reichstag on the eve of the war; and the Austro-Hungarian, Balkan and Ottoman goulash of nationalities, respectively, would have erupted in interminable regional conflicts, regardless of who won the Great War.

In short, nothing of principle or higher morality was at stake in the outcome.

Proposition # 2:  The war posed no national security threat whatsoever to the US.  Presumably, of course, the danger was not the Entente powers—but Germany and its allies.

But how so?  After the Schlieffen Plan offensive failed on September 11, 1914, the German Army became incarcerated in a bloody, bankrupting, two-front land war that ensured its inexorable demise. Likewise, after the battle of Jutland in May 1916, the great German surface fleet was bottled up in its homeports—-an inert flotilla of steel that posed no threat to the American coast 4,000 miles away.

As for the rest of the central powers, the Ottoman and Hapsburg empires already had an appointment with the dustbin of history. Need we even bother with the fourth member—-that is, Bulgaria?

Proposition #3:  Wilson’s pretexts for war on Germany—–submarine warfare and the Zimmerman telegram—-are not half what they are cracked-up to be by Warfare State historians.

As to the so-called freedom of the seas and neutral shipping rights, the story is blatantly simple. In November 1914, England declared the North Sea to be a “war zone”; threatened neutral shipping with deadly sea mines; declared that anything which could conceivably be of use to the German army—directly or indirectly—-to be contraband that would be seized or destroyed; and announced that the resulting blockade of German ports was designed to starve it into submission.

A few months later, Germany announced its submarine warfare policy designed to the stem the flow of food, raw materials and armaments to England in retaliation.  It was the desperate antidote of a land power to England’s crushing sea-borne blockade.

Accordingly, there existed a state of total warfare in the northern European waters—-and the traditional “rights” of neutrals were irrelevant and disregarded by both sides. In arming merchantmen and stowing munitions on passenger liners, England was hypocritical and utterly cavalier about the resulting mortal danger to innocent civilians—–as exemplified by the 4.3 million rifle cartridges and hundreds of tons of other munitions carried in the hull of the Lusitania.

Likewise, German resort to so-called “unrestricted submarine warfare” in February 1917 was brutal and stupid, but came in response to massive domestic political pressure during what was known as the “turnip winter” in Germany.  By then, the country was starving from the English blockade—literally.

Before he resigned on principle in June 1915, Secretary William Jennings Bryan got it right. Had he been less diplomatic he would have said never should American boys be crucified on the cross of Cunard liner state room so that a few thousand wealthy plutocrat could exercise a putative “right” to wallow in luxury while knowingly cruising into in harm’s way.

As to the Zimmerman telegram, it was never delivered to Mexico, but was sent from Berlin as an internal diplomatic communique to the German ambassador in Washington, who had labored mightily to keep his country out of war with the US, and was intercepted by British intelligence, which sat on it for more than a month waiting for an opportune moment to incite America into war hysteria.

In fact, this so-called bombshell was actually just an internal foreign ministry rumination about a possible plan to approach the Mexican president regarding an alliance in the event that the US first went to war with Germany.

Why is this surprising or a casus belli?  Did not the entente bribe Italy into the war with promises of large chunks of Austria? Did not the hapless Rumanians finally join the entente when they were promised Transylvania?  Did not the Greeks bargain endlessly over the Turkish territories they were to be awarded for joining the allies?  Did  not Lawrence of Arabia bribe the Sherif of Mecca with the promise of vast Arabian lands to be extracted from the Turks?

Why, then, would the German’s—-if at war with the USA—- not promise the return of Texas?

Proposition #4:  Europe had expected a short war, and actually got one when the Schlieffen plan offensive bogged down 30 miles outside of Paris on the Marne River in mid-September 1914.  Within three months, the Western Front had formed and coagulated into blood and mud——a ghastly 400 mile corridor of senseless carnage, unspeakable slaughter and incessant military stupidity that stretched from the Flanders coast across Belgium and northern France to the Swiss frontier.

m-450437.jpgThe next four years witnessed an undulating line of trenches,  barbed wire entanglements, tunnels, artillery emplacements and shell-pocked scorched earth that rarely moved more than a few miles in either direction, and which ultimately claimed more than 4 million casualties on the Allied side and 3.5 million on the German side.

If there was any doubt that Wilson’s catastrophic intervention converted a war of attrition, stalemate and eventual mutual exhaustion into Pyrrhic victory for the allies, it was memorialized in four developments during 1916.

In the first, the Germans wagered everything on a massive offensive designed to overrun the fortresses of Verdun——the historic defensive battlements on France’s northeast border that had stood since Roman times, and which had been massively reinforced after the France’s humiliating defeat in Franco-Prussian War of 1870.

But notwithstanding the mobilization of 100 divisions, the greatest artillery bombardment campaign every recorded until then, and repeated infantry offensives from February through November that resulted in upwards of 400,000 German casualties, the Verdun offensive failed.

The second event was its mirror image—-the massive British and French offensive known as the battle of the Somme, which commenced with equally destructive artillery barrages on July 1, 1916 and then for three month sent waves of infantry into the maws of German machine guns and artillery. It too ended in colossal failure, but only after more than 600,000 English and French casualties including a quarter million dead.

In between these bloodbaths, the stalemate was reinforced by the naval showdown at Jutland that cost the British far more sunken ships and drowned sailors than the Germans, but also caused the Germans to retire their surface fleet to port and never again challenge the Royal Navy in open water combat.

Finally, by year-end 1916 the German generals who had destroyed the Russian armies in the East with only a tiny one-ninth fraction of the German army—Generals Hindenburg and Ludendorff —were given command of the Western Front. Presently, they radically changed Germany’s war strategy by recognizing that the growing allied superiority in manpower, owing to the British homeland draft of 1916 and mobilization of forces from throughout the empire, made a German offensive breakthrough will nigh impossible.

The result was the Hindenburg Line—a military marvel based on a checkerboard array of hardened pillbox machine gunners and maneuver forces rather than mass infantry on the front lines, and an intricate labyrinth of highly engineered tunnels, deep earth shelters, rail connections, heavy artillery and flexible reserves in the rear. It was also augmented by the transfer of Germany’s eastern armies to the western front—-giving it 200 divisions and 4 million men on the Hindenburg Line.

This precluded any hope of Entente victory. By 1917 there were not enough able-bodied draft age men left in France and England to overcome the Hindenburg Line, which, in turn,  was designed to bleed white the entente armies led by butchers like Generals Haig and Joffre until their governments sued for peace.

Thus, with the Russian army’s disintegration in the east and the stalemate frozen indefinitely in the west by early 1917, it was only a matter of months before mutinies among the French lines, demoralization in London, mass starvation and privation in Germany and bankruptcy all around would have led to a peace of exhaustion and a European-wide political revolt against the war makers.

Wilson’s intervention thus did not remake the world. But it did radically re-channel the contours of 20th century history. And, as they say, not in a good way.

Proposition #5:  Wilson’s epochal error not only produced the abomination of Versailles and all its progeny, but also the transformation of the Federal Reserve from a passive “banker’s bank” to an interventionist central bank knee-deep in Wall Street, government finance and macroeconomic management.

m-cur03_bly_001z.jpgThis, too, was a crucial historical hinge point because Carter Glass’ 1913 act forbid the new Reserve banks to even own government bonds; empowered them only to passively discount for cash good commercial credits and receivables brought to the rediscount window by member banks; and contemplated no open market interventions in debt markets or any remit with respect to GDP growth, jobs, inflation, housing or all the rest of modern day monetary central planning targets.

In fact, Carter Glass’ “banker’s bank” didn’t care whether the growth rate was positive 4%, negative 4% or anything in-between; its modest job was to channel liquidity into the banking system in response to the ebb and flow of commerce and production.

Jobs, growth and prosperity were to remain the unplanned outcome of millions of producers, consumers, investors, savers, entrepreneurs and speculators operating on the free market, not the business of the state.

But Wilson’s war took the national debt from about $1 billion or $11 per capita—–a level which had been maintained since the Battle of Gettysburg—-to $27 billion, including upwards of $10 billion re-loaned to the allies to enable them to continue the war. There is not a chance that this massive eruption of Federal borrowing could have been financed out of domestic savings in the private market.

So the Fed charter was changed owing to the exigencies of war to permit it to own government debt and to discount private loans collateralized by Treasury paper.

In due course, the famous and massive Liberty Bond drives became a glorified Ponzi scheme. Patriotic Americans borrowed money from their banks and pledged their war bonds; the banks borrowed money from the Fed, and re-pledged their customer’s collateral.  The Reserve banks, in turn, created the billions they loaned to the commercial banks out of thin air, thereby pegging interest rates low for the duration of the war.

When Wilson was done saving the world, America had an interventionist central bank schooled in the art of interest rate pegging and rampant expansion of fiat credit not anchored in the real bills of commerce and trade; and its incipient Warfare and Welfare states had an agency of public debt monetization that could permit massive government spending without the inconvenience of high taxes on the people or the crowding out of business investment by high interest rates on the private market for savings.

Proposition # 6:   By prolonging the war and massively increasing the level of debt and money printing on all sides, Wilson’s folly prevented a proper post-war resumption of the classical gold standard at the pre-war parities.

This failure of resumption, in turn, paved the way for the breakdown of monetary order and world trade in 1931—–a break which turned a standard post-war economic cleansing into the Great Depression, and a decade of protectionism, beggar-thy-neighbor currency manipulation and ultimately rearmament and statist dirigisme.

In essence, the English and French governments had raised billions from their citizens on the solemn promise that it would be repaid at the pre-war parities; that the war bonds were money good in gold.

But the combatant governments had printed too much fiat currency and inflation during the war, and through domestic regimentation, heavy taxation and unfathomable combat destruction of economic life in northern France had drastically impaired their private economies.

Accordingly, under Churchill’s foolish leadership England re-pegged to gold at the old parity in 1925, but had no political will or capacity to reduce bloated war-time wages, costs and prices in a commensurate manner, or to live with the austerity and shrunken living standards that honest liquidation of its war debts required.

At the same time, France ended up betraying its war time lenders, and re-pegged the Franc two years later at a drastically depreciated level. This resulted in a spurt of beggar-thy-neighbor prosperity and the accumulation of pound sterling claims that would eventually blow-up the London money market and the sterling based “gold exchange standard” that the Bank of England and British Treasury had peddled as a poor man’s way back on gold.

m-US-Marines.jpgYet under this “gold lite” contraption, France, Holland, Sweden and other surplus countries accumulated huge amounts of sterling liabilities in lieu of settling their accounts in bullion—–that is, they loaned billions to the British. They did this on the promise and the confidence that the pound sterling would remain at $4.87 per dollar come hell or high water—-just as it had for 200 years of peacetime before.

But British politicians betrayed their promises and their central bank creditors September 1931 by suspending redemption and floating the pound——-shattering the parity and causing the decade-long struggle for resumption of an honest gold standard to fail.  Depressionary contraction of world trade, capital flows and capitalist enterprise inherently followed.

Proposition # 7:  By turning America overnight into the granary, arsenal and banker of the Entente, the US economy was distorted, bloated and deformed into a giant, but unstable and unsustainable global exporter and creditor.

During the war years, for example, US exports increased by 4X and GDP soared from $40 billion to $90 billion.  Incomes and land prices soared in the farm belt, and steel, chemical, machinery, munitions and ship construction boomed like never before—–in substantial part because Uncle Sam essentially provided vendor finance to the bankrupt allies in desperate need of both military and civilian goods.

Under classic rules, there should have been a nasty correction after the war—-as the world got back to honest money and sound finance.  But it didn’t happen because the newly unleashed Fed fueled an incredible boom on Wall Street and a massive junk bond market in foreign loans.

In today economic scale, the latter amounted to upwards of $2 trillion and, in effect, kept the war boom in exports and capital spending going right up until 1929. Accordingly, the great collapse of 1929-1932 was not a mysterious failure of capitalism; it was the delayed liquidation of Wilson’s war boom.

After the crash, exports and capital spending plunged by 80% when the foreign junk bond binge ended in the face of massive defaults abroad; and that, in turn, led to a traumatic liquidation of industrial inventories and a collapse of credit fueled purchases of consumer durables like refrigerators and autos. The latter, for example, dropped from 5 million to 1.5 million units per year after 1929.

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Proposition # 8:  In short, the Great Depression was a unique historical event owing to the vast financial deformations of the Great War——deformations which were drastically exaggerated by its prolongation from Wilson’s intervention and the massive credit expansion unleashed by the Fed and Bank of England during and after the war.

Stated differently, the trauma of the 1930s was not the result of the inherent flaws or purported cyclical instabilities of free market capitalism; it was, instead, the delayed legacy of the financial carnage of the Great War and the failed 1920s efforts to restore the liberal order of sound money, open trade and unimpeded money and capital flows.

But this trauma was thoroughly misunderstood, and therefore did give rise to the curse of Keynesian economics and did unleash the politicians to meddle in virtually every aspect of economic life, culminating in the statist and crony capitalist dystopia that has emerged in this century.

Needless to say, that is Thomas Woodrow Wilson’s worst sin of all.

Reprinted with permission from David Stockman’s Corner.

Wiederkehr der Kriegsstrategien

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Wiederkehr der Kriegsstrategien

von Helmut Roewer

Ex: http://www.blauenarzisse.de

Was verbindet den Ersten Weltkrieg und die heutige weltpolitische Situation? Helmut Roewer, selbst Autor zum Ersten Weltkrieg, versucht in dieser Rezension, die Frage zu beantworten.

Zwischen diesen Buchdeckeln befinden sich gleich zwei Bücher. Sie könnten kaum unterschiedlicher gedacht werden. Ihre Verbindungsklammer ist das Nachdenken über die USA, über den Ersten Weltkrieg und den daraus folgenden, heutigen Standpunkt Deutschlands.

Am Anfang steht das Buch von Wolfgang Effenberger. Es ist eine mit langem Atem erzählte Vor– und dann zusammengeraffte Ereignis– und Nachgeschichte des Ersten Weltkriegs. Das Dargebotene ragt wie ein Fels aus dem Flachland deutscher Historiker-​Ängstlichkeiten heraus.

Aggression von allen Seiten – mehr oder weniger

Kriegsgeschichte, das ist für den ehemaligen Offizier Effenberger klar, ist eine Geschichte von Freund und Feind. Ein Krieg, zumal einer von solchen Ausmaßen, ist kein Ergebnis irgendeiner Krise, sondern eine Angelegenheit mit langem Vorlauf. Rüstung, Planung und In-​Position-​Bringen heißt dieses Geschäft. Zu dessen Verständnis gehört, dass Kriegführung zu Beginn des 20. Jahrhunderts noch als eine ganz normale Fortsetzung der Politik mit unfriedlichen Mitteln angesehen wurde.

Die Staaten in dieser Zeit waren mehr oder minder alle aggressiv. An der Spitze standen wohl die USA, Großbritannien und Russland. Diese Feststellungen hängen keineswegs im Raum, sondern werden durch eine Unzahl von Fakten untermauert. Daneben wirkt Deutschland fast wie ein Waisenknabe. Doch gemach ‒ das hier ist keine Weißwaschanlage. Effenberger zieht mit guten Gründen gegen die wichtigsten Gerüchtelieferanten und –denunzianten zu Felde. Der Möchtegern-​NS-​Widerstandskämpfer und spätere Historiker Fritz Fischer wird als das beschrieben, was er war. Denn er stellte nicht mehr als eine mehr oder minder kleine Nazi-​Nummer dar, die pünktlich zu Kriegsende entdeckte, dass sie immer schon dagegen war, gar Widerstand geleistet habe. Sein Schüler Klaus Rainer Röhl, der Jahrzehnte lang seinen Deutschenhass ausgelebt hat, wird ebenfalls auf Normalmaß zurückgeschnitten. Dessen absurden Behauptungen über Wilhelm II. werden von Effenberger gewogen und als zu leicht befunden.

Faktensatt und breitgefächert

Breiten Raum nimmt das heuchlerische Tun der US-​amerikanischen Ostküstenelite ein. Für diese war der Krieg von Anfang an beschlossene Sache. Das Sponsoring der Alliierten blieb – im wahrsten Sinne des Wortes – ein Bombengeschäft. Schrecklich waren auch die Lügen, die gebraucht wurden, um das kriegsunwillige amerikanische Volk in den Krieg zu zwingen. Doch der erschien den USA schließlich als notwendig, weil Ende 1916 England und seine Verbündeten den Krieg zu verlieren drohten. Eine Mega-​Pleite stand ins Haus. Das wird faktensatt erzählt. Gut, dass es mal einer tut.

Das kann aber bei solch einem umfangreichen Buch nur eine kleine Auswahl sein. Hinzu kommen das aggressive Serbien, britische Weltbeherrschungs-​Phantasien, Flottenbau, die Rolle der Banken und vieles andere. Und immer wieder die USA: Der innenpolitische Kampf zwischen den demokratischen Imperialisten und den wohl eher bodenständigen Republikanern. Natürlich ist es nicht so, dass für die USA im Ersten Weltkrieg die Weltmission erst begann. Das aggressive Vorrücken, das Anzetteln von Kriegen und das Vorschieben von Friedensmissionen ist älteren Datums. Der Erste Weltkrieg brachte schließlich den Ausbruch aus dem amerikanischen Doppelkontinent. Diese konsequente Geschichte der US-​amerikanischen weltumspannenden Kriegführung reicht bei Effenberger bis ins Jahr 2014.

Die Obama-​USA als neuer Kriegstreiber

Hier spielt auch das zweite, wesentlich kürzere Buch des ehemaligen CDU-​Bundestagsabgeordneten Willy Wimmer. Zur Überraschung macher präsentiert sich hier ein weißer Rabe. Dieser Mann ist offensichtlich auf der Suche nach dem heutigen Standort von Deutschland. Dass dieses Deutschland heute nicht viel anderes als eine Vasallenrolle innehat, spricht er gleich mehrfach aus. Zugleich lässt er uns an seinen Erfahrungen als Außen– und Sicherheitspolitiker teilhaben. Denn Wimmer hat als verteidigungspolitischer Sprecher der CDU /​CSU, in Zusammenarbeit mit der „Organisation für Sicherheit und Zusammenarbeit in Europa“ (OSZE) und als deutscher Repräsentant einiges von der Welt gesehen. Am eindrucksvollsten bleiben seine Beobachtungen in China und seine Schlussfolgerungen hinsichtlich der erfolgten Interessenabgrenzungen zwischen Russland und China.

Wenn sie denn stimmen, erklärt das am plausibelsten, warum die US-​amerikanischen Kriegsherren mit Blick auf Russland so aggressiv reagieren. In diesem Zusammenhang mag sich der eine oder andere daran erinnern, wie der Mainstream uns vor wenigen Jahren den Messias Obama in die Wohnzimmer transportierte. Wimmer sieht dies anders. Sein Text enthält eine Vielzahl von Zitaten dieses angeblichen Hoffnungsträgers, die nur eine Folgerung erlauben: Dieser Mann ist ein Kriegshetzer.

Aufruhr, Krise, Konflikt, Krieg

Nein, das Buch von Wimmer kann nicht freundlich genannt werden. Es benennt die einschlägigen, durchaus schriftlich fixierten Strategien. Denn für jeden Offensivschritt gibt es vier Eskalationsstufen: Aufruhr, Krise, Konflikt, Krieg. Wimmer tippt mit dem Finger auf den Globus und fragt sich: „Was ist im Moment wo?“ Wir haben uns so an dieses Prozedere gewöhnt, dass kaum noch einer fragt, ob das in meinem oder in unserem Interesse ist.

Die Besetzung des Mainstreams mit US-​hörigen Imperialisten ist erschreckend weit fortgeschritten. Wer versucht, öffentlich gegenzuhalten, wird ausgegrenzt oder totgeschwiegen. Neuster Fall, wie aus dem Propaganda-​Anleitungsbuch, ist Helmut Schmidt (SPD), der ehemalige Kanzler. Ihm wurde seine Vergangenheit als Hitlerjunge und Soldat vorgeworfen. Er sei „von Nazi-​Ideologie kontaminiert“ gewesen, beschuldigte ihn seine Biographin Sabine Pamperrien. So leben wir unter dem US-​amerikanischen Atomschirm. Nicht jeder findet das beruhigend.

Wolfgang Effenberger, Willy Wimmer: Wiederkehr der Hasardeure: Schattenstrategen, Kriegstreiber, stille Profiteure 1914 und heute. Höhr-​Grenzhausen: Verlag zeitgeist Print & Online 2014. 640 Seiten. 29,90 Euro.

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L’hégémonie américaine et la stratégie du bélier

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L’hégémonie américaine et la stratégie du bélier
 
Les Anciens, pour détruire les murailles des fortifications de leurs adversaires, avaient inventé et perfectionné, au cours des siècles, le bélier...
 
Géopolitologue
Ex: http://www.bvoltaire.fr
 

Le président de la République a choisi de présenter ses vœux aux armées depuis le porte-avions nucléaire Charles-de-Gaulle. Ce navire est emblématique de la multiplicité des talents et des capacités français.

Mettre en avant la réussite conceptuelle, technologique et opérationnelle de la France dans le domaine de la défense, en l’occurrence du Rafale, du Mistral ou de nos sous-marins nucléaires, c’est inciter les États-Unis à nous neutraliser et surtout à nous interdire d’entraîner nos partenaires européens dans ce qu’ils considèrent comme une forme de dissidence stratégique.

Les Anciens, pour détruire les murailles des fortifications de leurs adversaires, avaient inventé et perfectionné, au cours des siècles, le bélier. Les Américains ont repris le concept, pour détruire systématiquement ce qui subsiste encore des faibles protections de la vieille Europe dans des domaines pourtant stratégiques. Les exemples sont multiples. On ne retiendra que les plus récents.

Dans l’affaire Alstom, non seulement General Electric a pris le contrôle de la branche énergie de l’entreprise, en particulier la fabrication des turbines (éléments essentiels des systèmes de propulsion de nos navires), mais aussi de manière plus subreptice, comme l’a souligné sur ce site Nicolas Gauthier, un véritable joyau technologique, une filiale spécialisée dans la surveillance des satellites.

Dans le domaine aéronautique, la stratégie du bélier a pour nom F-35. Ce programme, le plus coûteux de l’histoire de l’aéronautique et sans doute le plus incontrôlable, avait initialement pour objectif de doter la défense américaine d’un avion de cinquième génération multi-mission adapté aux besoins des quatre armes. Mais le programme avait aussi une autre mission, moins connue mais tout aussi essentielle : détruire les capacités industrielles et financières européennes en le substituant progressivement aux développements européens, en asséchant ainsi les ressources disponibles pour de nouveaux projets. De nombreux pays de l’Union européenne ont accepté d’entrer dans ce jeu, ce qui en dit long sur la fiabilité de nos partenaires en matière de défense commune.

Il y a quelques mois, l’affaire Snowden, dévoilant le programme d’espionnage informatique de la NSA, avait fait grand bruit. La chancelière allemande s’était émue des écoutes dont elle avait fait l’objet. La France, pour diverses raisons, était restée très discrète. Le président Obama avait promis que l’on ne l’y reprendrait plus. Depuis, plus rien. De nombreux rapports parlementaires français, du Sénat en particulier, décrivent pourtant en détail la mise en œuvre d’une stratégie américaine de « colonialisme numérique » et l’organisation systématique du pillage de nos données, ou les failles des systèmes de sécurité informatiques de nos entreprises et de nos administrations. Personne ne semble s’en émouvoir. Le récent Chaos Communication Congress, le bien nommé, vient de mettre en évidence la focalisation des moyens de la NSA sur les techniques lui permettant de neutraliser les protections érigées par les États ou les entreprises sur Internet. Le bélier numérique fonctionne à plein rendement et dans l’impunité. On pourrait multiplier les exemples.

Le grand marché transatlantique négocié dans l’opacité et le secret viendra, si l’on n’y prend garde, parachever ce travail de démolition. Comme le récent rapport de la délégation parlementaire au renseignement le souligne de belle manière : « L’espionnage pourra se parer des vertus de la légalité. » Ainsi que l’a indiqué, non sans une feinte candeur, Barack Obama, il s’agit, grâce à ce traité, « d’otaniser » l’économie européenne. Vaste programme dont l’ultime phase sera la création d’une communauté euro-atlantique arrimant technologiquement, économiquement, financièrement et, au bout du compte, politiquement l’Europe aux États-Unis.

Le bélier aura achevé son œuvre : il pourra se tourner vers d’autres cibles. Les Européens auront perdu non seulement leur souveraineté mais aussi leur identité. Nous regretterons alors, non pas « l’Europe-forteresse » bête noire des serviteurs zélés de la « concurrence libre et non faussée » chère à Bruxelles, mais plus sombrement « l’Europe aux anciens parapets » que chantait jadis Rimbaud dans Le Bateau ivre, image prémonitoire de notre Europe à la dérive.

Ernst Jünger: vivre par les armes et les mots

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Ernst Jünger: vivre par les armes et les mots

La guerre est synonyme de souffrance et de désolation et les hommes de 14 sont les victimes de la barbarie moderne. Cent ans ont passé depuis le début de la Grande Guerre et cette opinion est aujourd’hui largement partagée ; elle anime l’esprit des discours et les cérémonies de commémoration. En Allemagne comme en France, Ernst Jünger incarne tout ce que notre Europe moderne et pacifiée ne souhaite plus voir et rejette, tout ce qu’elle a en horreur : un soldat, incarnation de cette culture martiale européenne aujourd’hui disparue, un guerrier devenu écrivain dont une grande partie de l’œuvre puise son inspiration dans les quatre années passées dans la boue et la fureur des tranchées du nord de la France.

L’œuvre de Jünger est vaste ; elle parcourt le XXème siècle, ses tourments et ses drames. Elle interroge sur les forces nihilistes à l’œuvre chez l’homme et dont l’écrivain ressentit le caractère destructeur au plus profond de sa chair, lui le guerrier blessé quatorze fois au front. Après quatre années de guerre, il est l’officier le plus décoré de l’armée allemande. Dans son premier livre, Orages d’acier, écrit dès son retour à la vie civile, il relate cette expérience inouïe de l’homme plongé au cœur de masses destructrices. À sa lecture, on s’immerge dans ce quotidien des tranchées, où alternent morne routine et actes de guerre effarants. La description des combats est précise, sans état d’âme, dépassionnée et parfois, presque esthétisante. Loin du pacifisme d’Erich Maria Remarque dans À l’ouest, rien de nouveau, l’auteur semble vivre cette guerre comme une opportunité unique de vivre ses rêves de gloire et d’aventure, forgé par une enfance bercée de héros mythologiques grecs et germaniques. Face à la fureur du feu, Jünger pour ne pas subir son destin, livré aux hasards de la guerre moderne, décide d’en devenir le maître. Par instinct de survie, pour ne pas être tué, il décide de devenir, lui même, un tueur, mais cette mort, il la veut sans haine, dans le respect de l’adversaire.

À l’heure du pacifisme béat contemporain, les soldats de la Grande Guerre sont aujourd’hui considérés comme les tristes victimes de l’histoire et du nationalisme ; des pantins craintifs envoyés à l’abattoir par des généraux ivres de sang et par des nations avides de guerre. L’expérience militaire de Jünger nous offre une vision en miroir contraire. Il y apparaît maître de son destin, attaché à la noblesse du soldat, fier du combat qu’il mène avec un cœur irrigué par un patriotisme ardent. Malgré ses horreurs, la guerre devient à ses yeux l’aventure épique au sein de laquelle l’homme peut découvrir une voie vers l’élévation, et non pas seulement une mort abjecte dénuée de sens. La guerre devient alors une expérience intérieure presque mystique, et ce, malgré l’effondrement de la conscience qu’elle engendre au cœur des combats : « La grande bataille marqua aussi un tournant dans ma vie intérieure, et non pas seulement parce que désormais je tins notre défaite pour possible. La formidable concentration des forces, à l’heure du destin où s’engageait la lutte pour un lointain avenir, et le déchaînement qui la suivait de façon si surprenante, si écrasante, m’avaient conduit pour la première fois jusqu’aux abîmes de forces étrangères, supérieures à l’individu. C’était autre chose que mes expériences précédentes ; c’était une initiation, qui n’ouvrait pas seulement les repaires brûlants de l’épouvante. »

Jünger est à la fois horrifié et fasciné par cette guerre sans nulle autre pareille alors, mais son abjection lui apparaît comme un des reflets de l’âme humaine. Il prend conscience d’être à la charnière de deux mondes, de vivre un point de non-retour. « On ressentait (…) l’inéluctable engloutissement d’une civilisation, et l’on prenait conscience en frissonnant d’être entraîné dans le maelstrom. » Le monde bourgeois qu’il a connu jusqu’alors vole en éclats et son tempérament l’amène à vouloir œuvrer à l’élaboration du nouveau monde qui va le remplacer. Cette guerre devient la matrice de ce siècle encore neuf où, malgré le chaos ambiant, l’avenir est à conquérir et une nouvelle société à construire.

D’une guerre à l’autre

Il sort de cette guerre en héros, couvert de gloire dans une Allemagne affligée par la honte d’une défaite incomprise. Le jeune officier, qu’il est alors, devient alors une des nombreuses figures de la révolution conservatrice ; ce mouvement intellectuel né dans le foisonnement culturel de la République de Weimar axé sur une critique de la modernité, un rejet du système démocratique assorti d’une franche hostilité à la société capitaliste et à certaines de ses manifestations comme l’urbanisation, l’industrialisation, le matérialisme et la perte de spiritualité. On peut voir dans ce mouvement un terreau intellectuel au fascisme, qui en partage certaines valeurs, même si la plupart de ses figures éminentes se démarqueront du mouvement nazi.

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 Ainsi, la submersion hitlérienne ne suscite pas l’adhésion de ce patriote réfractaire à toutes formes d’idéologie. Il exècre en effet l’amoralité, la vulgarité et l’antisémitisme du régime nazi et entre alors dans une opposition passive : cette émigration intérieure théorisée par Franck Thiess. Hitler développe pourtant quant à lui une fascination pour Jünger, incarnation superbe du guerrier germanique fantasmé par la plupart des hiérarques du nouveau régime.

Fort de cette admiration qui le protège face à la Gestapo et la censure, il se permet l’audace de publier en 1939 Sur les falaises de marbre, un roman allégorique mettant en scène un monde imaginaire paisible et raffiné, submergé par le Grand Forestier, incarnation du mal brisant un monde d’harmonie. On y perçoit alors une condamnation du totalitarisme hitlérien. L’ouvrage devient alors un pamphlet antinazi pour de nombreux Européens même si ce livre présente une dimension intemporelle comme le souligne Julien Gracq : « Livre de tous les temps de catastrophe possible et passée. »

La guerre n’en a cependant pas fini avec lui. L’Europe s’embrase à nouveau et le contraint à revêtir l’uniforme pour une nouvelle guerre et pour un homme auquel il ne croit pas. Il est incorporé au sein des troupes d’occupation basées à Paris où il fréquente l’élite intellectuelle française. Le héros des tranchées exècre ce nouveau conflit et pense même à la désertion ou au suicide. Cette guerre ne lui apparaît plus comme source de gloire mais comme une tache qui ternit l’uniforme allemand d’une teinte de honte. Entre le jeune soldat avide de gloire de la Grande Guerre et l’officier mûr et assagi, stationné à Paris en 1940, le temps a modifié le regard. Il écrit alors : « le même uniforme, le même grade, mais un homme différent. »

La guerre comme élément naturel

Après 1945, son œuvre devient sinueuse et prolifique. Il théorise alors des concepts développés déjà avant-guerre. Il devient ainsi le théoricien d’une forme d’anarchisme propre à sa vision du monde. Jünger se passionne également pour l’entomologie et développe une pensée écologiste d’avant-garde mais loin d’entrer en contradiction avec sa pensée belliciste, celle-ci au contraire l’y conforte. Pour lui, la guerre s’inscrit entièrement dans l’ordre naturel, elle est gravée dans les gènes de l’humanité. C’est une utopie de s’y opposer car elle s’inscrit dans l’équilibre du monde : « La guerre n’est pas instituée par l’homme, pas plus que l’instinct sexuel ; elle est la loi de la nature. C’est pourquoi nous ne pourrons jamais nous soustraire à son empire. Nous ne saurions la nier sous peine d’être englouti par elle. »

Jünger traverse ce XXème siècle et atteint l’âge canonique de 102 ans pour s’éteindre après la réunification des deux Allemagne en 1998. Peu avant sa mort, l’homme suscite la polémique dans cette Allemagne entièrement pacifiste vouée à expier ce militarisme germanique, source pour de nombreux Européens de toutes les catastrophes du siècle. Pour ces raisons, il subit tout au long de ses ultimes années, l’attaque de la gauche et des verts allemands qui ne lui pardonnent pas son œuvre conservatrice et belliciste. En effet, dans une Europe en paix et démocratique, dont le poids sur les affaires internationales et la place dans l’histoire du monde s’atténuent toujours un peu plus, Jünger et son œuvre apparaissent comme vestiges d’un temps disparu et oublié, un temps où la guerre était acceptée comme inhérente aux affaires humaines et à la vie des nations.

samedi, 24 janvier 2015

Islam, immigration, intégration: Marine et Valls, même utopie

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Islam, immigration, intégration: Marine et Valls, même utopie

Manuel Valls a accusé l’”apartheid” la ”ghettoïsation” et l’”exclusion” des immigrés d’être indirectement responsables des récents attentats djihadistes. Il en a appelé à une politique de force pour imposer aux Français un ”peuplement” par les immigrés, par répartition territoriale. De son côté, Marine Le Pen a censuré Aymeric Chauprade pour ses propos sur une ”guerre de civilisation”, jugés extrémistes. Ces deux positions relèvent d’une même idéologie utopique et du déni de réalité.  

Le FN, le cul entre deux chaises

L’Eurodéputé  Aymeric Chauprade a évoqué dans une vidéo la théorie du « choc des civilisations », ce qui a déplu à Marine Le Pen qui a annoncé qu’il ne serait plus conseiller spécial aux affaires internationales, lui signifiant en quelque sorte : ”couvrez ce sein que je ne saurai voir”, comme le Tartuffe de Molière. Dans cette vidéo du 15 janvier (« La France est en guerre »), le géopoliticien pointe le développement d’une « 5e colonne » qui menacerait la France : « la France est en guerre avec des musulmans. Elle n’est pas en guerre contre les musulmans […]  L’argument du fait minoritaire ne tient pas. L’idéologie ressassée du ”pas d’amalgame” est non seulement fausse mais elle est dangereuse. […] Une 5e colonne puissante vit chez nous et peut se retourner à tout moment contre nous en cas de confrontation générale. […] On nous dit qu’une majorité de musulmans est pacifique, certes. Mais une majorité d’Allemands l’étaient avant 1933 et le national-socialisme »

Cette position, qui est une observation de simple bon sens, a été rejetée par la présidente du FN qui a déclaré, exactement comme l’auraient fait Cambadélis, Sarkozy ou Bayrou : « la responsabilité d’un mouvement politique, c’est d’éviter précisément l’engrenage d’un choc de civilisation. Il faut l’éviter, il est très facile de se soumettre à cette logique et je la trouve terrible » Le problème est que si l’autruche met sa tête dans le sable pour ne pas voir le réel, le réel, lui, subsiste. Suivant l’idéologie dominante, Marine Le Pen occulte la réalité, elle l’exorcise. Preuve qu’une tension commence à fissurer le FN, sa nièce, la députée Marion Maréchal Le Pen, lui a désobéi et a diffusé la vidéo de Chauprade. Marine Le Pen semble suivre une voie électoraliste et, exactement comme l’”UMPS”,  commettre un déni de réalité et s’aligner plus ou moins sur la vulgate. C’est un mauvais calcul politicien. Elle prend le risque, pour acquérir une bienséance, de décourager une partie de son électorat. Le recentrage du FN le sort d’une logique d’opposition révolutionnaire au système et le remet dans l’ordre d’un parti politicien comme les autres.

Robert Ménard, maire de Béziers affilié au FN, commentant les récentes attaques djihadistes a eu ce mot très juste mais insuffisant : « tout cela est hélas le résultat d’une politique massive d’immigration doublée d’un abandon de la politique d’assimilation ». Mais toute politique d’assimilation est impossible dès lors qu’on pratique l’immigration de masse ! Surtout lorsqu’il s’agit de populations non-européennes musulmanes, par nature inassimilables et inintégrables en Europe ; comme l’avait vu De Gaulle, en parlant de « cervelles de colibri » pour désigner ceux qui croyaient (en Algérie, à l’époque) à une ”intégration” possible, en un temps (1962) où l’islam n’était pas encore radicalisé. Toute cohabitation pacifique est rigoureusement impossible, a fortiori lorsqu’elle implique des millions d’individus, et débouche nécessairement sur l’affrontement. Et non pas sur l’harmonie heureuse,  consensuelle et multiethnique, comme dans les séries télé et les films à grand spectacle produits par l’idéologie des ”élites” culturelles. On remplace, béatement, la réalité par la fiction et l’imagination. 

Le même Robert Ménard a déclaré avec lucidité : « moi, ce qui m’inquiète le plus est la faible mobilisation de la population musulmane. Des imams sont venus manifester avec moi mais pourquoi les musulmans étaient-ils si peu nombreux? Même si les islamistes radicaux sont une minorité, ils ont de l’emprise sur un certain nombre de quartiers. Ils font peur aux gens. Je ne suis pas sûr aujourd’hui que, même si certains musulmans ont envie de manifester, ils osent le faire. Dans certains quartiers, certaines filles se font insulter si elles ne portent pas le voile. Ma police municipale me rapporte que certains individus leur font des doigts d’honneur en criant ”Allah Akbar”. Cette réalité, nous devons la dire telle qu’elle existe. »

Dans le New-York Times, Marine Le Pen déclare que l’ennemi n’est pas l’islam mais « le fondamentalisme islamique » et qu’il faut « éviter l’amalgame », reprenant la langue de bois de l’idéologie dominante. En même temps, elle souhaite « renforcer le contrôle des frontières et des questions migratoires ».  De telles ambigüités sont dignes de l’UMP.     

Réponses aux mensonges du Premier ministre

Dans ses vœux à la presse, Manuel Valls, rappelant les émeutes de 2005 dans les banlieues en majorité immigrées a lancé, après les massacres des djihadistes, comme pour les expliquer en les excusant : « ces derniers  jours ont souligné beaucoup de maux qui rongent notre pays ou des défis que nous avons à relever. À cela il faut ajouter toutes les fractures, les tensions qui couvent depuis trop longtemps, et dont on parle peu, la relégation péri-urbaine, les ghettos, un apartheid territorial, social, ethnique, qui s’est imposé à notre pays. À la misère sociale, s’additionnent les discriminations quotidiennes, parce qu’on n’a pas le bon nom de famille, la bonne couleur de peau, ou bien parce que l’est une femme. » Essayons de rétablir la vérité, après ce discours de type soviétique. Un discours qui est, en fait, destiné à apaiser les députés de la ”majorité”, d’obédience trotskiste.

1) Les populations immigrées et leurs zones d’habitat bénéficient d’aides, d’exemptions, de favoritismes et de ”discriminations positives” massives et très coûteuses. Ce sont les Français de souche des classes moyennes et pauvre, peu aidés,  surtaxés, qui sont relégués dans les zones péri-urbaines.

2) Le racisme quotidien  s’exerce contre les Français de souche et contre les Juifs et non pas contre les populations immigrées. L’actualité fourmille de cas.

3) Les ”ghettos” d’immigrés extra-européens se sont formés parce que les populations autochtones ont fui  ces zones, à cause de conditions de vie insupportables et d’une hostilité à leur égard.

4) Les discriminations, violences et oppressions  contre les femmes proviennent du fait et du seul fait de l’islamisation des zones où elles se produisent .       

Au fond, M. Valls nous explique : ” les Français de souche sont racistes, tout est de leur faute”. Sauf que c’est l’inverse qui est vrai. M. Valls, qui est un grand bourgeois républicain qui vit dans les beaux quartiers méprise le peuple. Il fait penser à un apparatchik soviétique.

Les pompiers pyromanes

Les Français sont pusillanimes, inconstants et naïfs : Hollande et Valls ont rebondi en hausse dans les sondages à la suite de leur gestion des attentats et des paroles pseudo viriles du Premier ministre. Pourtant le pouvoir PS, un cran au dessus de la droite qui l’a précédé, est le premier responsable de la situation : augmentation de l’immigration (musulmane à 90%) et des naturalisations, apathie volontaire face à l’islamisation générale, laxisme judiciaire inscrit dans la loi, démolition et ”défrancisation” de l’Éducation nationale,  désorganisation des services de renseignements, etc.  Ce sont des pompiers pyromanes. Ils ont allumé l’incendie et ils veulent l’éteindre. Quitte à revenir en arrière (un peu) sur leurs utopies et leur déni de réalité, en prenant des mesures d’urgence qui ne serviront à rien.

Les attentats de janvier 2015 (qui ne sont qu’un début) sont la conséquence directe de toute la politique de l’oligarchie depuis quarante ans, droite et gauche confondues. C’est-à-dire un mélange d’angélisme et de cynisme qui a favorisé l’immigration et l’islamisation. Même s’il y avait eu une rigoureuse politique disciplinaire de ”francisation”, à l’école notamment,  cela n’aurait rien changé, vu la quantité et la proportion des populations allogènes.  Toute la sociologie historique, discipline qui a été fondée par Xénophon, Tite-Live et Tacite et qui repose aussi sur les considérations d’Aristote remarque une constante : la cohabitation de populations d’origine différente débouche nécessairement sur la guerre. Ce qui conforte une conception anthropologique anti-cosmopolite : chacun chez soi. 

Le ”choc des civilisations” (reprise du concept de Samuel Huntington) qui choque tant Marine Le Pen et l’UMPS confondus, est un fait et non pas un choix idéologique. Il est imposé par l’ennemi. Vouloir arrêter une guerre qui commence par des appels à l’armistice et à la négociation (esprit munichois de 1938) est d’une insondable stupidité. Ce refus de la guerre est sans issue puisque l’ennemi la veut. D’ailleurs, la situation actuelle en France et en Europe est sans issue – hors affrontement – parce que nous avons dépassé le point de non-retour. La pacification intérieure, le communautarisme harmonieux, l’intégration cool, l’assimilation forcée, sont  des rêves éveillés, tous parents, de Terra Nova à l’actuelle direction du FN. Du délire, de l’alcool idéologique pur, contre l’histoire, contre les faits, contre l’expérience du peuple.

Lorsque Marine Le Pen censure les propos d’Aymeric Chauprade, qui relèvent du simple bon sens, elle est, comme toute la classe politique – ou plutôt politicienne – dans le déni de réalité. Elle défend une certaine ”idéologie française”, exactement la même  que celle de Manuel Valls (s’en rend-elle compte ?) Cette idéologie – qui s’exprime chez Renan – part du principe utopique qu’une Nation n’est pas ethnique mais purement politique. C’est l’héritage de l’extrémisme cosmopolite de la Révolution. À l’époque, cette idée était innocente et gratuite puisque l’immigration n’existait pas. L’islam a été toujours été l’ennemi de la civilisation européenne, depuis le VIIe siècle, mais il n’est pas le danger majeur, s’il est exclu de l’aire européenne. Le danger majeur, c’est l’immigration de masse qui colonise et submerge, c’est si l’islam finit par devenir majoritaire chez nous. Un islam très minoritaire ne pose aucun problème. Mais un islam radicalisé (qui retrouve ses véritables racines) avec une base démographique en constante augmentation débouchera nécessairement sur la guerre civile. C’est cette évidence que le peuple sent et que l’oligarchie refuse de voir. Exactement comme l’aristocratie romaine des IVe et Ve siècle qui fermait les yeux sur les faits, qui allaient aboutir à l’effondrement de leur civilisation.     

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Henri Guaino: «Ceux qui ont armé la main des assassins veulent la guerre civile»

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Henri Guaino: «Ceux qui ont armé la main des assassins veulent la guerre civile» 

Ex: http://www.lefigaro.fr

FIGAROVOX/EXTRAITS - Deux semaines après les attentats parisiens, l'ancien conseiller spécial de Nicolas Sarkozy souligne la vulnérabilité de la société française en proie à une profonde crise d'identité qui pourrait la mener jusqu'à la guerre civile.

Le chef de l'État, après le moment d'unité nationale, dit qu'il faut garder l'esprit du 11 janvier…

Dans ces moments terribles, le gouvernement a fait son travail. L'opposition a fait son devoir. Mais l'unité n'est pas l'unanimisme, c'est-à-dire l'occultation de tous les problèmes gravissimes que les événements nous jettent à la figure.

De quoi ces massacres sont-ils le nom?

Ceux qui ont armé la main des assassins veulent créer le chaos dans tout l'Occident en suscitant une surenchère communautaire, religieuse pour conduire à quelque chose qu'il faut nommer: la guerre civile, la guerre de religion.

Nous touchons du doigt la vulnérabilité de notre société que les commanditaires du crime connaissent parfaitement. Cette fragilité face aux coups que l'on nous porte est le fruit de tous nos reniements, nos renoncements, nos lâchetés oollectives depuis quarante ans.

La cause du mal est-elle sociale?

Il n'y a pas d'excuse sociale aux crimes qui ont été commis. Mais le chômage de masse persistant et la paupérisation des classes moyennes qui forment les maillons essentiels de la promotion sociale fragilisent la société.

Faut-il incriminer une sorte d'apartheid?

La France n'est pas un État raciste! Mais nous ne devons pas nous dissimuler une réalité: des territoires sont en situation de quasi-sécession par rapport à la République. Nous l'avons toléré, parfois encouragé. Au bout, il y a le communautarisme et la balkanisation de la société.

Le mal est-il religieux?

Nous avons connu dans notre histoire des conflits sanglants qui plongeaient leurs racines dans la croyance religieuse ou les divergences théologiques: la croisade des Albigeois au XIe siècle, les déchirements entre protestants et catholiques au XVIe siècle, les persécutions contre les juifs au Moyen Âge, ou encore les massacres de prêtres pendant la Révolution pour éradiquer le catholicisme. Les tensions qui peuvent se manifester aujourd'hui en France ne sont pas de même nature que les conflits théologiques de jadis. Sous l'empire de la liberté de conscience, la religion y est impliquée non comme croyance mais comme fait de civilisation et dans sa pratique sociale.

Retrouvez la suite de l'entretien d'Henri Guaino ici ou dans Le Figaro du 23 janvier.

Neue Ordnung IV/2014

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Neue Ordnung IV/2014

Deserteursdenkmal Seite 2
Von Wolfgang Dvorak-Stocker

Universalismus und Nationalismus Seite 3, 11
Von Dr. Albert Pethö

Kristallisationsjahr 2014 (I, II und III) Seite 4, 5, 8

Zitiert, Knapp & klar Seite 6–7

Wann implodiert  auch die BRD? Seite 9–10
Von Dr. Hans-Dietrich Sander

Am Pranger Seite 11

Die „besseren“ Menschen Seite 12
Ein Porträt
Von Dr. Angelika Willig

Austria infelix Seite 15

Gibt es eine mythenfreie Politik? Seite 16–18
Von Univ.-Prof. Dr. Jost Bauch

Weichenstellungen im Bund der Vertriebenen Seite 19–23
Von Martin Schmidt

Carl Schmitts  „Politische Romantik“  neu gelesen Seite 24–28
Frühwerk mit Schwächen
Von Univ.-Prof. Dr. Paul Gottfried

Deutschland – Absurdistan Seite 28

Im Alten Reich Seite 29–36
Ricarda Huch in der deutschen Literatur
Von Wolfgang Saur

Musik und der Geist der Zeit Seite 37–42
Die Tonkunst als Repräsentantin des klassischen Europäertums
Von Dr. Bernhard Paumgartner

Gedichte Seite 43

Libri legendi Seite 45–47

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Naissance d'un mouvement politique: l'homonationalisme militant

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LE CLASH SEXUEL DES CIVILISATIONS
 
Naissance d'un mouvement politique: l'homonationalisme militant

Michel Lhomme
Ex: http://metamag.fr
 
Manifestement, il manquait une case au champ des études politiques ou des recherches sur le genre  et c'est la case nouvelle de l'homosexualisme populiste.

Le 28 décembre, au terme du concours Têtu «  Mister Gay de l'année », Mathieu Chartraire, élu en mai « Mister Gay du mois » figure parmi les douze finalistes. Or ce jeune homme de 22 ans fait parler de lui. Il a affiché sur sa page Facebook sa sympathie pour le Front National car pour lui, être homo et voter FN ne sont pas incompatibles et irait même de soi. Immédiatement, dans un communiqué , la rédaction de Têtu a rappelé que ce concours « n’a jamais eu vocation à élire des porte-paroles ou des représentants de la communauté gay ». « Les propos tenus par les Mister Gay n’engageraient donc que leurs auteurs ». Sans pour autant le destituer (un peu trop gros tout de même !), le magazine Têtu a «condamné avec force les déclarations racistes ou encourageant le racisme tenues par cette personne » pour informer aussitôt : « Nous réfléchissons à faire évoluer ce concours. Ce sera chose faite dès janvier 2015 avec de nouvelles règles et une charte de déontologie pour l’affirmation de valeurs fondées sur le respect et le refus de toutes les discriminations, quelles qu’elles soient, valeurs défendues par Têtu. ». En somme, tout participant au concours doit dorénavant s'engager à ne pas voter FN ! La censure à la puissance gay ! On en rigole mais n'ayons crainte, Têtu n'est plus qu'un petit torchon éditorial sans lecteurs et devrait tôt ou tard déposer son bilan. Ce qu'on comprend moins, c'est  comment son directeur de rédaction, Yannick Barbe n'ait pas senti le changement de pouls politique de ses lecteurs.

La venue au Front national de Sébastien Chenu, fondateur de Gaylib, mouvement de défense des droits des homosexuels longtemps associé à l’UMP, ainsi que l’« outing » forcé de Florian Philippot par le magazine Closer ont renouvelé la question des rapports entre sexualité et politique déjà chaviré en 2013 et 2014 par le succès inattendu du mouvement hystérique de Frigide Barjot, la Manif pour Tous. Il y eut en réaction des surenchères de part et d'autre un repositionnement politique des homosexuels, certains récusant la politique des droits. Et puis, il y avait ce qu'on appelle aujourd'hui dans les milieux des chercheurs du genre et des militants LGBT, « l'homonationalisme ». Mais qu'est-ce donc que l'homonationalisme ? En quoi l'homonationalisme influencera-t-il demain le vote gay si vote gay il  y a - ce qu' on est de moins en moins sûr ! 
 
Qu'on ne s'y méprenne, l'« homonationalisme » ne désigne pas les vieilles relations plus que confuses et complexes teintées d'esthétiques viriles décadentes ou de fantasmes spartiates imaginaires entre un idéal légionnaire de vie fasciste et une sociabilité nouvelle, wandervogel. Sur un tel homoérotisme de nuit des longs couteaux, il y a là dessus des bibliothèques entières et il vient même de sortir un excellent Eros en chemise brune, deux tomes d'un album remarquable de Michel Angebert chez Camion Noir. Non, l'homonationalisme ne désigne pas le fascisme de grand-père ou l'homophilie de Saint-Loup mais renvoie à quelque chose de plus prosaïque, aux populismes européens. L'homonationalisme désigne une idée qui s'est forgée récemment et qui représente un concept nouveau en politique progressiste à savoir que les droits homosexuels, les revendications LGBT seraient désormais menacés par les Musulmans à travers le monde et qu'à l'intérieur de nos frontières, les immigrés « traditionnels » et les jeunes des cités seraient homophobes par principes.
 
L'homonationalisme comme concept politique nouveau a été théorisé par l'égérie mondiale du mouvement queer, Judith Butler. C'est d'ailleurs elle qui a lancé pour la critiquer, cette nouvelle idée politique en l'air, très exactement à la Gay Pride de Berlin, il y a quelques années et devant des milliers de personnes. La notion a depuis fait florès en Europe. Elle a été reprise par la théoricienne américaine Jasbir K. Puar qui a publié aux Editions Amsterdam, le livre, Homonationalisme, politiques queer après le 11 septembre. En France, on trouvera sur la question un essai de Maxime Cervulle et Nick Rees-Roberts qui s'intitule Homoexoticus, race classe et critique queer paru chez Armand Collin  et puis évidemment, des numéros de revue comme le numéro 49 de Raison Politique, revue des Presses de Sciences-PO, intitulé « Nationalismes sexuels ».

Nonobstant, l'homonationalisme n'est pas seulement un concept, c'est aussi une réalité militante et politique qui traverse toute l'Europe. On pense, en particulier aux tolérants Pays-Bas où le puissant parti populiste PVV (Parti pour la Liberté) de Geert Wilders n'a cessé de brandir les droits des homosexuels comme un acquis positif de l'Occident libéral menacé aujourd'hui par la montée de l'islamiste radical et l'invasion migratoire. On pense aussi au parti suisse de l'UDC qui a d'ailleurs créé sa propre section gay au sein même du parti ou plus surprenant encore aux hooligans de la Ligue de Défense Anglaise qui ont essayé d'organiser une gay pride à l'intérieur même d'un quartier musulman de Londres.

Alors la France conservatrice après avoir défilé pour le Mariage pour Tous deviendrait-elle homonationale ? Ou se réveille-t-elle par rapport aux populismes européens en retard ? Qu'en est-il exactement du cas français ?

L'homonationalisme français en France est  singulier car peu manifeste et surtout en porte à faux avec la réaction néo-catholique contre le mariage gay. Il n'y a donc pas eu en France jusqu'alors d'homonationalisme flamboyant. Les Français sont de fait très policés en politique et les questions de genre y sont coincés dans la bipolarité politique gauche /droite. C'est là qu'on voit bien une fois de plus que les Français ne voient plus la politique, n'envisagent plus le combat politique que sous l'angle du prisme électoral. Ils ont le sens de l'Etat, l'esprit républicain chevillé à leur engagement. Les militants homos nationaux ont donc été plus discrets que leurs voisins européens même si certains prétendent que les homos français sont tous déjà gagnés par la fièvre populiste qui s'empare du pays, une fièvre chauvine et cocardière. C'est par exemple le cas de Didier Lestrade qui avait publié, il y a deux ans, un livre intitulé Pourquoi les gays sont passés à droite aux Editions du Seuil. Après l'affaire du Mister Gay front national,  le directeur de la rédaction de Têtu, Yannick Barbe a précisé au quotidien Libération que la sympathie pour le FN de ''Mister Gay 2015″ « est juste le reflet de ce qui passe en ce moment: la banalisation des idées d’extrême droite ». « Il n’y a aucune raison objective que les gays soient épargnés par ce phénomène », avait-il estimé. D'autres pensent au contraire que cet engagement homonational a été beaucoup plus compliqué pour la France en raison du poids du Front National dans la vie politique depuis plus de trente ans. Contrairement aux Pays-Bas ou aux pays nordiques, l'homonationalisme français était toujours resté par la position historique considérée comme homophobe du Président du Front National une tentation tout à fait marginale. Le « Chef » Jean-Marie Le Pen aurait ainsi immunisé, dissuadé  et préservé les homosexuels français de toute affinité avec ce parti.
 
Reste alors à revenir sur le virage gay friendly de Marine le Pen et le comprendre en d'autres termes qu'une simple lecture électorale. Pour devenir acceptable, le Parti a choisi le républicanisme gaulliste. Il lui faut donc rompre avec le  catholicisme intégriste de ses débuts. Même Jeanne d'Arc peut être une icône homonationale. Elle est sans doute la première héroïne trans de l'Histoire. Du coup, l'engagement homonational peut représenter autre chose qu'un simple mouvement tactique ou qu'une simple rhétorique politicienne. pour ratisser au plus large. Mais alors cela ne pourrait-il pas aussi signifier que la France du Rassemblement Bleu Marine puisse devenir à son tour l'un des mouvements ou l'un des lieux importants d'un nouveau front homonationaliste populiste européen ? 

Dans ce cas,  les militants homophiles traditionnels qui constituent le fer de lance du tissu associatif gay français pourraient très vite se retrouver condamnés à une alternative infernale qui serait dans les clivages présents : soit lutter contre l'homophobie, soit lutter contre le racisme et la stigmatisation des jeunes des cités. Or ces militants ont tous été formés par la dernière idéologie socialiste du pays, l'antiracisme des années 80. Choisir alors son camp entre homophobes et xénophobes pourrait devenir pour eux l'alternative infernale, le clivage bipolaire à laquelle mènerait ce que certains nommeraient déjà un clash sexuel des civilisations à l'intérieur du pays auquel viendrait s'ajouter l'engagement féministe, les luttes pour la mixité, les ABCD de l'égalité.

Dans l'autre camp et pour le Front national, comment éviter la scission si ce n'est justement en permettant en interne une sorte de FN Gay ? Car électoralement, il manque encore au FN quelque chose. Il manque à côté de l'aile sociale incarnée par les fédérations du Nord et de l'Est et l'aile nationale-libérale incarnée par le Sud et Marion Maréchal Le Pen, la jonction avec le Front de l'Ouest, familiariste, traditionnel et peuplé de notables bien pensants. C'est ce front là en puissance d'Angers et de Nantes, de Challans ou de Caen qui a défilé pour le Printemps français ou le Mariage pour Tous et qui néo-bourgeois a toujours eu du mal à faire le pas de voter Le Pen au second tour même s'il se lâchait parfois au premier tour. Plus rural, il est à mille lieues forcément de l'homonationalisme citadin. 

En gros, pour remporter la victoire, le Front national n'a plus qu'à engranger ce dernier bastion électoral sur lequel comme par hasard d'ailleurs vient se concentrer l'UMP avec des mouvements récents comme Le Sens Commun. Si donc la seule finalité du Front national est l'addition des voix, l'engrangement exponentiel des votes quel qu'ils soient, il lui importe de faire taire au plus vite ou d'édulcorer à la fois l'homonationalisme européen populiste comme l'hystérie homophobique des ''cathos''. 

 

France Under the Influence

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The Ambiguity of Charlie Hebdo

France Under the Influence

by DIANA JOHNSTONE
Ex: http://www.counterpunch.org

Paris.

The Charlie Hebdo terrorist assassinations struck France at a moment when it has an unpopular government and a weak President, when factories are closing and jobs are being lost, when French economic policy is determined by Germany via the European Union and its foreign policy is determined by the United States via NATO. Except for the therapeutic moment of togetherness on January 11, the country feels buffeted by winds of conflict it cannot resist.

There is a certain terrible symmetry playing out in France. Israel is deliberately and consistently doing all it can to excite fears among French Jews, in order to lure this desirable population into moving to Israel. Tsahal holds annual support drives in Paris, and a number of French Jews do military service in Israel.

At the same time, the so-called “Islamic State”, as well as “al Qaeda in Yemen” and associated fanatic Islamic groups are working hard to recruit fighters out of the Muslim communities in France and other European countries. Some 1,400 jihadists have traveled to Syria from France to join the Holy War. They are lured by the heroic prospect of helping to “build the Caliphate”, a sort of Israel for Muslims, a holy land restored.

Netanyahu’s recruitment drive enjoys the support of Western media such as Fox News that spread wild tales suggesting that Jews are not safe in France. This in turn threatens France with boycott by American Jews, a potential economic and public relations disaster which no doubt creates panic in French government circles. French leaders are not only closely attached personally to the Jewish community, they also fear the opprobrium of seeing their country slandered as “anti-Semitic”.

Netanyahu forced his way into the front line of the VIPs who came to Paris for the big January 11 tribute to the victims of Charlie Hebdo. Hollande was furious that Netanyahu used the occasion to play Pied Piper, telling French Jews that their only “home” was Israel. Obama certainly shares this anger when he sees Netanyahu getting standing ovations in Congress. But like Obama, Hollande dared not object openly to the intrusion.

For that matter, he dares not object to obscure interference in France by that great oil supplier and arms purchaser, Saudi Arabia, or by that great investor, Qatar, both of them supporters of Islamic extremism.

Turkish Prime Minister Ahmet Davutoglu came to tell Hollande that he must treat Muslims kindly and protect their mosques. But Turkey also supports the Islamic extremists in Syria that are recruiting Frenchmen to become terrorists, and is scarcely a model of freedom and tolerance. The presence of Petro Poroshenko, who got to be President of Ukraine only because of the disorder created by neo-Nazi snipers in Kiev, was a signal that France must stick to U.S.-imposed anti-Russian sanctions that are contributing to France’s economic meltdown.

Outside pressures are now pushing France into a war in the Middle East that it can neither afford nor win.

The atmosphere of distrust is so thick these days that “false flag” theories are proliferating on the internet, fed by oddities in the official narrative. The report that one of the Kouachi brothers left his ID in the escape car, facilitating rapid identification of the killers, belongs in the “you couldn’t make this up” category, and you would think that any false flagger would have invented something more credible.

On that subject one can observe first, that human incompetence is infinite, and second, that when those in power rush to take advantage of a black swan, that is not proof that they launched it. Those who dictate the narrative have the means to profit from events. As with 9/11, the official story is that the terrorists “want to destroy our freedoms”, as if decades of destruction in the Middle East had nothing to do with it. That is the line that prepares the population to support war.

One of the Kouachi brothers, who shot up Charlie Hebdo, and Amedy Coulibaly, who shot up a Kosher grocery store, gave telephone interviews to BFMTV just hours before being killed by police raids. Kouachi stressed that he was motivated by United States aggression in the Middle East. His conversion to Jihad began watching the U.S. destruction of Iraq and photos of Iraqis being tortured by Americans in Abu Ghraib.

The Kouachi brothers claimed to be acting on behalf of the Islamic State in Iraq and Syria. Coulibaly said he was following orders from al Qaeda in Yemen – site of multiple U.S. drone raids that have killed countless innocent bystanders. Coulibaly said that after serving a term in prison for robbery, he had hung around mosques trying to convert people to Jihad.

It is perfectly conceivable that the basic motive for the attack on Charlie Hebdo was not even to “avenge the Prophet” but to impress, inspire and recruit Muslims to go join the great Jihad to restore the Caliphate in the Middle East. Charlie Hebdo was a soft target with symbolic value. Insofar as the disaster serves to heighten the sense of alienation of young Muslims, the recruitment objective risks being advanced.

France is obliged to take measures to stem the round trip traffic between Holy War in Syria and France. There is much talk of restoring authority and “republican values” to the schoolroom. But French leaders need to take a hard look at their own totally incoherent foreign policy, and there is no sign as yet of that happening. By taking the symbolic lead in the regime change war in Libya, France turned that country into a black hole of Islamic extremists. France collaborated in the murder of Gaddafi, whose “Green Book” philosophy was the laughing stock of the West, but which was an attempt to provide a modernizing and moderate version of Muslim principles to combat the Islamic fanaticism that had always been his main domestic enemy and which profited from his demise. The NATO destruction of Gaddafi’s Libya brought France into war in Mali, in pursuit of an elusive enemy that Gaddafi had managed to control.

France like the United States designates Islamic terrorism as its great enemy, while doing everything possible to favor its growth and extension. Constant support for Israel, even during murderous bombings of helpless Gaza, even when Mossad assassinates scientists in Iraq or Iran, or even when Israeli warplanes deliberately sink a U.S. Navy ship, the USS Liberty, makes the United States appear to be manipulated by Israel, while France appears to be manipulated by both Israel and the United States.

For over half a century, the West has systematically opposed the secular nationalist states in the Middle East, starting with Nasser’s Egypt, vainly demanding a Western-style democracy that lacks the appropriate social roots. Israel was always most afraid of Arab nationalism, as it would potentially embrace Palestine. Religious fanaticism has seemed safer. Arab nationalism was the positive political hope of the region, and once that hope is destroyed, Islamic extremism rushes into the vacuum. This struggle continues in Syria, with France taking the lead in opposing Bachar al Assad, which means, in effect, supporting the Islamists just as it prepares to go to war against them.

The evident madness of this situation is the reflection of a French government which no longer seems able to devise a policy in its own national interest, and is floundering in the crosscurrents of “globalization”.

Blasphemy and Pornography

France is ringing with proclamations that we must continue to publish Charlie Hebdo-style cartoons attacking Muslims, or otherwise we shall have surrendered to Islamic demands. To assert our freedom we must prove that we are not afraid to commit blasphemy.

One needs to have a certain religious spirit to take blasphemy seriously. Frankly, the word means next to nothing to me.

Blasphemy means something if you dare anger your own god, who has warned that this will get you into deep trouble.

But insulting somebody else’s god is not blasphemy. It does not affect your relations with god (which is the meaning of blasphemy) but with other people who believe in the god you have insulted.

The notion that it is very daring to commit “blasphemy” against a god in whom you do not believe makes no sense to me. Especially when this is not a god officially worshiped in the society where you live, but is rather the god of a somewhat unpopular minority. Certainly, in the milieu of Charlie Hebdo, insulting Islamic beliefs was the surest way to amuse one’s friends. It was supposed to help sell papers.

On the other hand, drawing cartoons that will infuriate masses of people to the point of murder amounts to taking a dare, rather than “blasphemy”. You are always free to take a dare. But common sense tells you to ask yourself if it is worth it.

Suppose you dislike aspects of a particular religion, and would like to combat such beliefs. Is drawing cartoons that will unite millions in indignation an effective way to combat those beliefs? If not, this is intellectually no more significant than bungee jumping. Whee, look how daring I am. So what?

There are much more effective ways to argue about religion. Take as a model the enlightenment philosophers of the 18th century. Repeated insults are more likely to unite people in defense of their faith. That is just a practical consideration, regardless of “freedom”.

Or on the other hand, the insult could be a provocation intended precisely to make the believers come out in the open, so that they can be attacked. This may be a secret motive for promoting such caricatures. Provoke Muslims into defending their religion, in a way that strikes the majority of our population as totally absurd, so that you can ridicule them still more and perhaps take measures against them – war in the Middle East (alongside Israel), or even expulsion from our countries (an idea now being raised…).

In the specific case of Charlie Hebdo, the vast majority of supposedly “blasphemic” drawings had nothing to do with Muslim beliefs, but were more or less pornographic, featuring sketches of male sex organs. The presence of the phallus was “the joke”. This mixture tends to confuse the issue. Is the problem “blasphemy” or gratuitous insult? One is free to do both, of course, but is this an argument about religion or a bungee jump?

This was apparently true of the latest issue of Charlie Hebdo, published in seven million copies with a subsidy of a million euros from the French government. To this vast public, the cover drawing by the surviving artist Luz (Renald Luzier) was an image of peaceful reconciliation, showing the head of a man wearing a turban, explicitly intended to represent Mohammed, shedding a tear and holding a “Je suis Charlie” sign under the statement, “All is forgiven”. The tear was genuine. Luz was weeping as he drew. As Luz explained in some detail at the January 17 funeral of Charlie’s editor, Charb (Stéphane Charbonnier), he and Charb were lovers. But Luz also wanted to make his colleagues laugh at his cover, and they reportedly laughed. Why? According to internet comments, the drawing was an inside joke, because it included two hidden outlines of penises – Charlie’s trademark.  This was all good dirty fun for the Charlie kids. “We are like children”, said Luz.

As the funeral was being held for Charb in France, riots broke out in front of French embassies in Muslim countries from Pakistan to Nigeria. Mobs burned French flags and rioted in Algiers. I have been to Algiers a couple of times, seeing enough to realize the deep division that exists in that country between a modern, educated secular class of intellectuals who yearn to free their country from the bonds of irrationality, and masses of poorly educated young men faithful to simplistic interpretations of the Koran. There is a deep and dramatic conflict of ideas in Algeria. There are intellectuals with the courage to go so far as to publicly defend atheism, in the hope of influencing their compatriots.

Muslims saw the latest Charlie cartoon as a repetition of obscene insults aimed against their Prophet – not only blasphemy, but a pornographic “in your face”. Their riots represent a danger to  intellectuals in Algiers who are in a position to promote rationality and secularism in their country. Their safety depends on being protected by the Army. Should Islamist rage against the West influence large numbers of ordinary soldiers, the consequences could be dramatic. The Charlie uproar has given a trump card to the Islamist extremists against the forces of enlightenment.

The Charlie Hebdo humorists were a bit like irresponsible children playing with matches who burned the house down. Or perhaps several houses.

Diana Johnstone is the author of Fools’ Crusade: Yugoslavia, NATO, and Western Delusions. Her new book, Queen of Chaos: the Misadventures of Hillary Clinton, will be published by CounterPunch in 2015. She can be reached at diana.johnstone@wanadoo.fr

L’affaire Charlie, ou l’essor d’une novlangue médiatico-politique

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L’affaire Charlie, ou l’essor d’une novlangue médiatico-politique
 
C’est fatigant de réfléchir. Il vaut mieux abdiquer ; rejeter l’horreur du côté de l’irrationnel, et donc de l’inintelligible ; enfin s’avouer incompétent.
 
Étudiant en droit
Ex: http://www.bvoltaire.fr
 

C’est l’histoire d’une valse à trois temps. Trois stratégies langagières qu’on aura dû subir ad nauseam sur tous les grands médias, et par lesquelles la caste s’efforce encore, jusqu’au-boutiste, de garder bonne contenance dans l’assurance inexpugnable de son infaillibilité pontificale. Les exécutants étaient, il est vrai, surentraînés et le spectacle, millimétré, eut été presque convaincant, si tout ne s’écroulait autour d’eux. Mais pas question pour eux de s’abandonner à une quelconque palinodie ! Eux aussi mourront en loyaux martyrs de leurs idées, dans l’espoir sans doute d’enfouir leur sottise sous les oripeaux d’une abnégation zélée.

Premier temps : hermétiser. La vieille antienne « padamalgam » nous a été servie sous ses formes les plus subtiles. On notera en particulier l’emploi florissant d’une formule éloquente : « islamisme radical ». Non, non, ce n’est plus guère « islam radical » ni « islamisme » qu’il faut dire : les Français pourraient encore s’y tromper… Au diable le pléonasme ! Qu’importe ! Pas d’ambiguïté, pas d’amalgame ! De l’étanchéité, vous dis-je ! Dut-on pour cela leur agresser l’esprit !

Poussant cette logique jusqu’au ridicule, l’imam de Drancy (chouchou des médias s’il en est) a osé lâcher que les trois criminels n’ont « rien à voir avec l’islam ». Voire ! Si cette extranéité est à ce point complète et indubitable, pourquoi donc croit-il bon de nous le rappeler ? Plus que jamais, nous nageons en pleine négation du réel. Est-ce qu’il suffit, pour clore le débat, d’assener cette évidence, que tous les musulmans de France ne sont pas des terroristes ? Quand cessera-t-on de récuser cette autre évidence, que oui, l’islamisme a davantage à voir avec l’islam qu’avec le christianisme ? Que si l’islam n’est certes pas le problème en soi, il en est tout aussi indiscutablement la source ?

Deuxième temps : déconsidérer. Ils auraient pu se borner à dire ce que nous pensons tous : combien cet attentat est odieux. Mais non. Il leur fallait aller plus loin, pour déplorer des hommes « lâchement » assassinés dans un « lâche » attentat. Cette épithète insupportable a été sur toutes les lèvres. Voilà une collocation devenue presque naturelle et dont on n’interroge plus la pertinence : il semble qu’un attentat soit forcément « lâche ».

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À première vue, certes, massacrer des journalistes sans défense ou un policier tombé à terre n’indique pas un grand courage. Mais concevons-nous seulement que ces terroristes, par leurs actes, se condamnaient sciemment à une traque acharnée, puis, in fine, à une alternative peu enviable et absolument inévitable – au pire perpét’, au mieux une mort imminente et certaine ? On peut dire qu’ils sont inhumains ; pas qu’ils sont lâches. Les taxer de lâcheté, c’est encore méjuger du danger en refusant de voir ce qui fait toute la force des islamistes : leur désintéressement absolu, leur piété fanatique en considération de laquelle toute contingence terrestre apparaît dérisoire et insusceptible de les faire aucunement reculer.

Troisième temps : dérationaliser. Ils ne sont pas seulement lâches. Ils sont « fous ». Patrick Pelloux l’a dit – dans l’état où il se trouvait, on eut préféré qu’il s’abstînt de toute analyse. Variante : « leur place est dans un asile », a martelé Amaury de Hauteclocque, ex-patron du RAID. N’a-t-on pas fait le même coup à Breivik, qui a bien failli être déclaré dément et irresponsable ?

On les comprend : c’est fatigant de réfléchir. Il vaut mieux abdiquer ; rejeter l’horreur du côté de l’irrationnel, et donc de l’inintelligible ; enfin s’avouer incompétent. Affaire réglée ; l’on peut de nouveau s’adonner à une pleurniche ostentatoire mais à peu près consensuelle. Le panurgisme populaire prendra le relais : Je suis Charlie… du verbe « suivre » ?

 

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Jacques Vergès, la stratégie de rupture

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Jacques Vergès, la stratégie de rupture

L’avocat Jacques Vergès est le mythe fondateur de la stratégie de rupture.  Née en 1957, lors de la bataille d’Alger, cette stratégie renvoie la technique juridique au second plan et la routine judiciaire au placard. En choisissant la rupture, Maître Vergès n’engage pas seulement sa robe, sa fonction. Il investit sa personne, mise sa réputation, et jusqu’à sa vie, pour défendre une cause. Le dialogue avec le juge étant devenu impossible, il porte le débat devant l’opinion. Il dérange, car il retourne la force de l’accusation contre elle-même.

Plus d’un après sa mort le 15 août 2013, Vergès est toujours le défenseur médiatique le moins défendu. Nombreux sont ceux qui pensent qu’il y a des accusés indéfendables, et qu’il vaut toujours mieux prendre le parti de la veuve et de l’orphelin. Ou plutôt, que la défense d’un bourreau doit se faire dans l’ombre et le silence de la justice. À ceux-là Vergès répond deux fois non : il défendra les présumés coupables quels qu’ils soient. Et que cela se sache ! Tant pis pour le mauvais genre, la mauvaise presse, la mauvaise réputation : Vergès décide d’être radicalement avocat. Pas d’indéfendable, peu d’impardonnables.

La première rupture est celle du juge

verg.jpgNombreux sont ceux qui pensent que la rupture est un artifice marketing licencieux destiné à faire la publicité d’un avocat mondain. C’est méconnaître le fonctionnement de ces procès : la première rupture est toujours celle du juge. Lorsque celui-ci, qui se doit de dire le droit, s’éloigne de sa mission pour dire la version officielle (l’opinion majoritaire) et décide de ce qui est « bien », alors la rupture de l’avocat s’impose. Vergès attrape le juge par le col pour le ramener dans le prétoire. Face à une justice qui dysfonctionne, la rupture choisie par Vergès est d’une grande noblesse : rompre, plutôt que corrompre. S’adresser au peuple au nom de qui la justice est rendue lorsque le juge s’apprête à signer, en son nom, sa version de l’Histoire.

Qu’il s’agisse de corruption des esprits, des États ou des opinions, la rupture naît quand l’avocat se fait procureur, accusation. En Algérie, lorsque l’accusateur et l’accusé n’ont plus rien en commun pour se comprendre et fonder une décision saine. L’un parle de rébellion, l’autre de résistance à l’occupant. Vergès fait tenir les portes qui donnent sur la meute de loups enragés que deviennent parfois les hommes, au moment de juger les hommes. Car à la fin, c’est toujours le juge ou le jury qui rend sa décision, pas Vergès, pas l’avocat.

La défense à visage humain

La rupture ne se provoque ni ne se fabrique. Elle s’impose. Son ambition première consiste à rappeler qu’un procès n’est jamais que le procès d’un homme. Quoi de pire que de faire, à travers le procès d’un individu, celui d’une idéologie et d’une guerre ? La rupture n’est pas une abomination, elle est la défense inconditionnelle et passionnée de tous ceux qui ont fauté. Quel argument moral peut-on opposer à cette louable intention ?

On peut certes nous faire la liste des clients de Jacques Vergès, crier « fasciste ». Mais on ne peut pas honnêtement dire qu’en défendant le FLN ou Barbie, l’avocat défend le terrorisme ou le nazisme. Double peine en réalité pour ce raisonnement sophistique : l’avocat ne se confond jamais avec sa cause, pas même lorsqu’il opte pour la rupture. L’avocat va chercher au fond de l’âme humaine, sans jugement, pour défendre un homme quand tant d’autres voudraient condamner un chien. Vergès, engagé dans la Résistance à l’âge de 17 ans, accepte de défendre Klaus Barbie, ancien dignitaire nazi en charge de la traque des partisans. Car il voit en lui l’homme jeté en pâture. Lorsque l’on a compris cela, la morale larmoyante des objecteurs de conscience ne résiste pas. Ou bien elle n’est pas une morale, mais un dogme.

Une défense pour l’Histoire

La cause de Vergès est toujours la même : le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, le refus de la colonisation et la préservation de la dignité humaine. Vergès met la bien-pensance face à ses contradictions : si l’on veut croire aux Droits de l’Homme – droits absolus, naturels, indépassables – il faut les reconnaître en chaque homme. Ainsi, à l’occasion du procès Barbie, il pointera la contradiction majeure d’un procès de Nuremberg fait au nom de l’humanité quand les peuples d’Afrique, parties et victimes de la seconde guerre mondiale, n’y avaient pas leur place. Or c’est là, que naît la notion de crime contre l’humanité.

Parfois, le prétoire, l’hermine et les robes ne sont pas à la mesure de l’enjeu. Le décorum s’efface, il faut un vrai spectacle, une vraie performance, une catharsis. Quand Vergès défend Klaus Barbie à Lyon en 1987, qu’il se bat contre la qualification qu’il estime « obscène », « abjecte » de crime contre l’humanité, il s’adresse aux citoyens pour leur suggérer de réfléchir sur ce qui est une question éminemment politique : quelles sont nos lois ? Quelles sont les normes qui régissent la vie de la cité ? Quels sont les principes en vertu desquels on condamne ? Il porte le centre de gravité du débat à sa juste place : dans le peuple. La rupture n’est donc pas qu’une stratégie martyre destinée à glorifier les causes perdues, c’est une stratégie gagnante en Algérie sur le plan judiciaire. Souvent gagnante au-delà du procès.

Il y a certes encore de nos jours des procès médiatiques, mais combien nous disent vraiment quelque chose de notre société ? De nos lois ? Combien font l’Histoire ? L’européanisation du droit, la multiplication des recours et le contrôle de plus en plus prégnant de la libre pensée semblent dissoudre un peu le risque d’être confronté à des « emmerdeurs » de la trempe de Vergès.

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vendredi, 23 janvier 2015

Spying in the German Banana Republic

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Author: Vladimir Platov

Spying in the German Banana Republic

A German spy employed by Bundesnachrichtendienst (BND) was arrested in Berlin in early July 2014. He was charged with handing out the top secret documents to foreign secret services, namely the CIA. A few days later it was announced that  German law enforcement agencies began searching for another US spy that had been stealing information from the The Federal Ministry of Defence.

The general secretary of the Social Democratic Party (SPD) Yasmin Fahimi called for the adoption of a list of “effective countermeasures” that would allow Germany to protect its national secrets from being stolen by Washington. Speaking on  national TV Yasmin Fahimi said that: “We are not yet another banana republic.”

The incident involving a CIA spy uncovered within the BND ranks was perceived by most Europeans as total nonsense: a total of 218 top secret documents were stolen from BND by a 31-year-old employee Marcus R. over a period of two years while he was cooperating with the ”friendly” CIA. The White House was paying  “the loyal agent” according to the “banana republic,” rates up to and including 25 thousand euros, omitting glass beads and colored feathers.

However, according to the German newspaper Bild, the investigation found out this January that this double agent had provided the US intelligence with a list of 3,500 of BND employees, all who are currently working across the world. This can hardly be regarded as an expression of Washington’s friendship towards Germany.

Such aggressive US intelligence activities in Germany has become commonplace, but no prominent politician of this vassal state yet has voiced his concerns over this fact. Indeed, within the last few years, according to the German newspaper Suddeutsche Zeitung, BND has been transferring the personal data of German citizens to the US National Security Agency (NSA), via to the world’s largest center-neutral Internet exchange point DE-CIX in Frankfurt. According to the newspaper, the NSA has been intercepting up to 500 million phone calls and Internet messages in Germany per month. And all this was done despite the fact that private information is protected by the German Constitution, yet it seems that the well-being of its “big brother” is by far more important to German politicians that their own Constitution. In addition, the NSA had made a number of attempts to use DE-CIX to obtain a profile on the European Aerospace and Defense group and its French management, a fact  released by Edward Snowden last year.

According to numerous publications in Bild and Sonntag, more than a dozen employees of German ministries and departments are still working as CIA informants.

One should note that a sharp increase in  US intelligence activities against Germany have been observed as early as October 2013, when Edward Snowden announced that the CIA and NSA tapped all of Angela Merkel’s phones. The scandal was followed by a phone conversation on this matter between the German Counsellor and the US President in January 2014. Shortly after, the US declared a policy of “no spying against the leaders of friendly countries.”

In response to the revealed information about the phone tapping at the end of 2013, Merkel established a committee to investigate foreign electronic surveillance, which included  representatives from the ruling parties – the Conservatives and the Social Democrats along with “green” and “left” opposition figures. However, the latter stated that the committee is not interested in a thorough investigation of all the circumstances of US intelligence activities in Germany due to the desire to avoid the deterioration of relations between “fellow states” – Germany and the United States.

England, speaking as the most loyal vassal of Washington, has been trying to justify recent US intelligence activities in Germany on the pages of the online magazine The Daily Beast, by trying to convince the audience that the need for surveillance over Germany is a must “given its intense business and political ties to Russia and Iran, and Moscow’s decades-long cultivation of intelligence assets and collaborators from the first Cold War up through the current one, American intelligence agencies would be crazy not to conduct intensive espionage operations in Germany. 

Last summer, while referring to the scandal surrounding the activities of US intelligence in Germany, the President of the European Commission , Jean-Claude Juncker in an interview with foreign journalists noted that there may be a crisis of trust between the EU and the US and that authorities must try to explain to their American partners that friends are listening to each other, but don’t wiretap each other. According to Juncker this incident could lead to a crisis of confidence – not only in regards to transatlantic relations, but also among EU citizens.

It’s hard not to sympathize with Germany’s hardships and the lack of decency its citizens face, therefore it’s only natural that anti-American sentiments will grow. According to surveys, more than half of Germans believe in these circumstances that it’s dangerous to cooperate with the US ever more closer and they expect their Chancellor to give Washington a response, the one Angela Merkel had promised to give last year, but never dared.

Still, if Washington has been treating Germany like a regular “banana republic”, one can only imagine what it has been doing to smaller countries in Europe, across the Middle East, and in Southeast Asia as well. And maybe none of these countries are actually aware of what is going on if their citizens have been reading the White House propaganda outlets that haven’t touched upon the illegal activities of American intelligence agencies elsewhere around the world?

Vladimir Platov, Middle East expert, exclusively for the online magazine “New Eastern Outlook”
First appeared:
http://journal-neo.org/2015/01/21/rus-bananovaya-respublika-germaniya/

Sanctions made in USA. Qui donc est le dindon de la farce?

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Sanctions made in USA. Qui donc est le dindon de la farce?

Auteur : Françoise Compoint
Ex: http://zejournal.mobi

Le 10 décembre dernier, la Libre Belgique publiait un article reprenant les estimations de Dmitri Medvedev quant aux pertes qu’avait déjà et qu’allait inévitablement essuyer l’UE suite, de un, aux sanctions infligées à la Russie, de deux, à l’embargo qu’elle introduit en réponse.

On se rappellera que lesdites sanctions avaient été présentées comme une réaction immédiate et nécessaire quoique regrettable à l’annexion de la Crimée et au soutien apporté à la rébellion du Donbass. Moins d’un an plus tard, on s’aperçoit que le dindon de cette éblouissante farce n’est pas vraiment celui que l’on croyait.

Initialement, l’hystérie médiatique qui accompagna le retour de la Crimée en Russie n’avait d’autre raison objective que la déception des USA d’avoir perdu un point de pivot stratégique donnant accès aux mers chaudes. Trop occupée à traiter ses problèmes internes, l’UE était plutôt à la traîne avant que Washington ne la convainc, avec une maladresse réservée aux dupes, que le même sort – un référendum démocratique faudrait-il croire ( ?) – serait réservé aux pays plus faibles, intégrés ou non à l’UE (et/ou à l’OTAN) qu’importe. Les pays Baltes avaient notamment été mentionnés comme les « prochaines cibles » de Poutine l’impérialiste. Le temps de réchauffer les élites politiques européennes et l’opinion publique à coups de dénaturations factuelles et de mises en garde hypocrites, de réanimer cet alarmisme paranoïaque hérité de la Guerre Froide, les médias en rajoutèrent une couche suite au crash du MH-17 le 17 juillet qui devait montrer à la communauté internationale le vrai visage de cette insurrection dite « pro-russe ». Aucun observateur présent lors du référendum en Crimée ne put ni même n’eut jamais l’envie de prouver que celui-ci se fit sous la contrainte. L’enquête esquissée autour de la tragédie du Boeing ne conduit à rien. Autant dire qu’elle restera sans suite. Néanmoins, les sanctions non seulement n’ont pas été levées mais ont motivé une troisième vague dite sectorielle dont l’UE pâtit autant que la Russie si ce n’est plus.

En effet, début décembre, les pertes avérées de l’UE s’élevaient à 40 milliards d’euros. Une perte plus importante de 50 milliards d’euros est prévue pour 2015 ce qui nous amène à 90 milliards d’euros de dommage pour cet organisme en crise profonde qu’est l’UE et la zone euro. Les pertes de la Russie sont estimées à quelques dizaines de milliards de dollars, constat qui sans être réjouissant montre toutefois que le sanctionnateur est à peu près dans la même posture fâcheuse que celui qu’il dit sanctionner. Remarquons bien que cela vaut pour l’UE !

Comme à toute chose malheur est bon, le Kremlin a vite fait bien fait saisi l’occasion. Profitant de la dépréciation du rouble – encore une facette des sanctions que l’on préfère passer sous silence car il faudrait alors analyser les véritables raisons de la chute du baril – il a racheté la quasi-totalité de ses actifs gaziers et pétroliers pour une somme dérisoire récupérant de la sorte près de 20 milliards de dollars en l’espace d’à peine quelques jours.

Mais il y a mieux ! Premiers promoteurs des sanctions antirusses, préoccupés par l’unité et la sécurité ô combien fragiles de l’UE, les USA ... ont augmenté de 23% leurs exportations vers la Russie alors donc que les exportations européennes ont chuté d’environ 10%.Quid des sanctions et des facteurs qui les auraient motivé ?

CQFD : l’Amérique a joliment berné le Vieux Continent en le coupant autant que possible de la Russie. Laissant aboyer, passez-moi ce vulgarisme, les élites politiques unionistes, ils n’ont pas arrêté le mouvement de leur caravane en diversifiant leurs échanges au détriment de cette UE dont Mme Nuland avait dit dans un style aussi peu élégant que clair ce qu’il convenait d’en faire. Pour autant, ce fameux traité transatlantique sur le libre-échange, finira-t-il par passer ? C’est certainement l’effet recherché. Entre autres.

En attendant, on s’aperçoit que la chaotisation de l’Ukraine n’est pas sans engendrer un processus similaire au coeur de l’UE. L’impact des sanctions est tel qu’il a contribué à diviser davantage encore eurosceptiques et euroconvaincus si bien que les contradictions déchirant initialement Kiev sont la tragique quintessence de celles qui déchirent à l’heure actuelle les élites politiques et les populations de l’UE.

Il en ressort que l’espace européen n’est rien d’autre dans le cas présent qu’un immense terrain d’affrontement économique entre la Russie et les USA tout comme l’Ukraine est un terrain d’affrontement, dans un sens hélas plus strict, entre l’hégémonie otanienne et le souverainisme westphalien du continent eurasiatique. Il faut arrêter de raisonner en termes de sanctions. Celles-ci ne sont qu’un symptôme très secondaire d’une guerre sans merci dans laquelle l’Europe s’implique avec une maladresse suicidaire sans vraiment pouvoir définir son rôle.

 - Source : Françoise Compoint

Guillaume Faye’s Sex & Deviance

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Guillaume Faye’s Sex & Deviance

By Christopher Pankhurst 

Ex: http://www.counter-currents.com

Guillaume Faye
Sex and Deviance
London: Arktos, 2014

Recent events have underlined once again that Islam is dangerously incompatible with what many refer to as Western values. The murder of several employees of the French magazine Charlie Hebdo is a violent reminder of this fact.

But it is interesting that some commentators (myself included [3]) are starting to notice that the “Western values” represented by the likes of Charlie Hebdo are actually completely at odds with anything that could be considered authentically European. Arktos Media’s new translation of Guillaume Faye’s Sex and Deviance is a welcome and timely contribution to this ongoing discussion. Faye is clear that Islam’s anachronistic attitudes towards sex and sexuality are explosively at odds with Western sexual mores, and furthermore that the West’s current sexual mores are themselves a deviation from traditional Western values. His insistence that the individualism of Christianity is at the root of the West’s present sexual ennui is likely to make this book as controversial with social conservatives as it will be with the Islamophiliac left.

Faye’s central concern is the decline of the family and the consequent reduction in the European birth rate. This is the touchstone to which all of his judgments return. If something is judged to be harmful to the birth rate then it is harmful per se. But this focus leads to some surprising conclusions, particularly his relaxed attitude to homosexuality, a subject of some division on the outer reaches of the right. Faye says that his judgement is guided by the Aristotelian mean and this allows him to seek a balanced and healthy path between, on the one hand sexual moralism, and on the other sexual incontinence.

Faye places the family at the center of his discussion because it is the necessary and best developed means of continuing the lineage. The irresistible trend of recent decades has been to undermine the stability of the family in favor of individualistic pleasure seeking. This has resulted in fewer marriages and fewer births as individuals rotate amongst a series of sterile sexual relationships. The properly conjugal element in sexual relationships has largely disappeared and this is something that fatally disrupts the social primacy that should be accorded to reproduction. For Faye, “The couple is not an isolated romantic duo but the central pillar in the architectural structure of a family” (26).

But in order to strengthen this structure he does not advocate a return to conservative family values as such. Or rather, he does and he doesn’t. What he wants is a candid recognition that there are several different types of love (sexual, familial, romantic, etc.) and that they have become confused and conflated in detrimental ways. He regards the bourgeois family as the model of a balanced and secure framework within which to rear children. But crucially, he is alive to the necessary hypocrisies that exist within that model and that allow it to function. In this sense, he argues for a distinction between conjugal love and sexual love, the latter (in the form of adultery or prostitution) being necessary for the former to function well. Not surprisingly, he thinks that such an outlet for sex outside of marriage is more necessary to men than women, although he allows for the latter case.

To some this will smack of a deft form of doublethink, allowing for conjugal fidelity to be maintained by excluding sexual infidelity from the reckoning. A smart excuse for priapic intellectuals. But it must be admitted that there is a strong element of pragmatic sexual Realpolitik to it. What made it possible in centuries past was the strong taboo against discussing sexual matters openly. This is why (as Faye correctly notes) divorce was always much more scandalous than adultery; it was socially unacceptable, whereas infidelity remained outside the purview of society. In the present context where no one can ever shut up about their own sexual concerns for more than five minutes at a stretch, it is difficult to see how such a form of necessary hypocrisy could endure. What is essential for its operation is a certain discretion concerning sexual matters, so that they do not emerge into explicit discourse. And this is surely why so many taboos are enforced so strictly. Once an explicit argument is made for such a system then its hidden aspects are brought to the fore, destroying the division between private and public. None of which means that adultery is any less prevalent now, simply that its effects are experienced as devastating rather than being kept out of mind.

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In his discussion of homosexuality Faye carefully distinguishes between the practice itself and the promotion of homosexuality as an ideological norm that is being used to undermine the family. Although he sees male (though interestingly, not female) homosexuality as a pathology, it is not in itself a particularly harmful one. By contrast, the ideological exploitation of homosexuality, and issues such as gay marriage, are pernicious dogmas that actively undermine and devalue the importance of the family: “Homosexual unions will always remain a marginal phenomenon with few demographic effects, practically none of which will have any influence on the biological composition of Europeans. Moreover, as is the case with everything that is against nature, the homosexual couple does not last. Gay marriage only poses a problem because it is part of an ideological (not biological) dissolution of the natural order” (60).

 

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As evidence for the pathological nature of homosexuality, Faye notes the narcissism of the various “pride” marches held around the world: “Why be ‘proud’ of being homosexual or bisexual?” he asks, noting that such displays betray a “deep infantilism. One can be proud of what one has become, of what one does, of one’s capacities, but to declare oneself proud of one’s sexual orientation is to set the bar for pride pretty low” (51). Despite this, Faye is entirely tolerant of any sort of homosexual or bisexual practice carried out in private. His concern is only with the ideological use to which such tendencies are being put. Regardless of whatever views one might have on the subject, Faye’s arguments are consistent, honest and balanced. It is telling, and very depressing, that his discussion of homosexuality is prefaced with the following remark: “In saying these things, of course, I am conscious of contravening the laws which limit freedom of expression in France” (46).

When Faye describes homosexuality as “against nature” he does so from a biological, rather than a moral perspective. But Christianity is quite different. It sees homosexuality as morally wrong because the individual is deviating from nature. And here Faye identifies the fundamental problem with Christianity, and the root cause of our present sexual confusion. Faye points out that Christianity condemns individual lapses such as homosexuality but is perfectly content with collective lapses such as racial blending. In fact, Christianity has nothing to say about the racial mixing of different peoples and Faye contrasts this with his own preferred Aristotelian view which tolerates individual predilections such as homosexuality, but forbids collective aberrations such as relations between distinct peoples. The problem with the Christian viewpoint is that it sees man as superior and distinct from the rest of nature. Faye terms this “anthropological irrealism” (263). Rather than existing within a wider contextualizing spectrum of natural evolution, man is seen as a special case. It is an error that, in its secular form, has led to the present obsession with equality. All people are sacred and therefore all people are equal. In that case, then, communal concerns become irrelevant when considering who to marry; instead, one should just follow one’s heart and marry whomever one becomes infatuated with, regardless of any wider considerations.

The other religion that Faye pays close attention to is Islam. For the purpose of his discussion, the important distinction between the two is that Christianity is an insidious corrosive that rots from within, whereas Islam is a wholly alien faith that can only cause explosive conflict. Faye is clear that the reason for Islam’s radically alien character is racial rather than spiritual. Religion emerges from a particular people and embodies their existing characteristics. What shouldn’t be surprising is that the importation of large numbers of Muslims who have very, very different notions of gender relations into post-feminist, sexually-liberationist European countries will be a disaster. That political leaders of all stripes are unable (or unwilling) to see this is to their eternal shame.

No doubt, if Faye had written his book a couple of years later he would have made some reference to the Rotherham scandal. Over a period of 16 years at least 1400 (a conservative estimate) white girls were sexually abused (including being drugged and raped, and trafficked) by Pakistani men whilst the authorities did their best to cover up the crimes. The reason for the cover up essentially boils down to a fear of being called racist. Some social workers insisted that the rapists were actually the girls’ boyfriends (despite the fact that the girls were children and the men were clearly several years older), whilst a Home Office researcher who did make reference to the rapists’ ethnicity was warned never to do so again and was sent on a diversity course as penance. The whole sordid affair illustrates Faye’s assertion that, “the media only emphasize ‘sex monsters’ of Gallic origin. The goal is to provide aid and comfort to the propaganda which says that sex crimes (and other crimes) ‘come from all milieus’” (206). Post-Rotherham we can confidently add that politicians and police will actively assist the media in covering up such crimes. The attested reality of Rotherham suggests that Faye is not overestimating the scale of the problem.

Despite some of Faye’s controversial views it is obvious that his concern is largely for protecting such victims from unnecessary predation. He writes, “we should consider the daily unhappiness of these young girls and adolescent boys . . . who get up every morning to go to school and who have to confront the barbarians, sensing that they are not protected by the authorities of their own country (marshmallows who have abdicated all responsibility) and without the young men of their own nation – unmanly, fearful, unworthy of their ancestors – daring to defend them” (164). He also makes the valuable observation that, “the life of a woman, especially a young woman, counts for more than that of a man . . . simply because she is a mother, in charge of reproduction and the upbringing of offspring” (119).

Such observations reveal Faye to be in total opposition to the prevailing orthodoxy, an orthodoxy that will do nothing to protect our women and children, and that will, in an outrageous inversion, identify you as a hateful extremist if you speak in favor of such protection.

This is a radical book in many respects. Even its insistence on a division between private and public is radically at odds with a social norm that has outsourced domestic life to various media, social networks and other technologies. Above all, Faye has written a book that seeks to redress the imbalance of modern sexual mores and to install the family once more at the heart of such considerations. It also seeks to reinstate the virtue of communal considerations above purely individual ones. These aspirations transcend any ideology, whether of the left or the right, because they are attuned with biology and nature. Such wisdom is surprisingly hard to come by nowadays; Sex and Deviance should be read by anyone who seeks it.

 


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[2] Sex and Deviance: http://www.amazon.com/gp/product/1910524190/ref=as_li_tl?ie=UTF8&camp=1789&creative=390957&creativeASIN=1910524190&linkCode=as2&tag=countecurrenp-20&linkId=U4DBX4LTNESMW3ZA

[3] myself included: http://www.counter-currents.com/2015/01/je-ne-suis-pas-charlie/

Les veaux sont des Français comme les autres...

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Les veaux sont des Français comme les autres...
 
Le système fonctionne à merveille, on vient d’en avoir la démonstration éclatante. Récapitulons.
 
Ecrivain
Fondateur du NON
Ex: http://www.bvoltaire.fr 
 

Saint-Martial-le-Vieux n’est pas seulement le milieu de nulle part, c’est aussi le centre du monde. C’est le laboratoire du futur. « Les Français sont des veaux », disait de Gaulle. À Saint-Martial, on va vous montrer comment les traiter.

Élevage hors-sol, mort halal : c’est exactement le programme remplaciste pour la patrie.

La première partie est à peu près réalisée : si élevage est un trop joli mot pour désigner le sort promis aux veaux de Saint-Martial (confection industrielle de barbaque ou chosification du vivant seraient plus exactes), éducation est pareillement trop flatteur pour désigner ce que prodigue notre système scolaire. Depuis trente ou quarante ans, les pauvres petits Français sont élevés hors-sol eux aussi, ils ne goûtent jamais à l’herbe de l’histoire ni n’aperçoivent le ciel de la littérature. En ce sens, pour les rejetons d’un peuple éminemment historique et par excellence littéraire, la Grande Déculturation à l’œuvre est en même temps, comme pour les veaux de l’usine à veaux, une Grande Dénaturation.

L’usine à veaux scolaire ne se soucie plus de la saveur régionale ou nationale de ses produits, elle ne prétend plus s’occuper de culture et moins encore de nature, notion dangereusement proche de concepts aussi périlleux que l’origine, voire l’essence ou la maudite race. Dans l’effondrement général de la transmission, elle ne met plus son point d’honneur qu’à l’enseignement d’une seule valeur, mais sur celle-là elle se montre intraitable : j’ai nommé l’antiracisme, géniale appellation publicitaire pour couvrir le remplacisme, un terme beaucoup moins vendable et vendeur pour désigner la disposition à être remplaçable, l’impatience d’être remplacé. Chez les veaux, nos infortunés modèles, il s’agit d’un consentement industriellement incorporé à être mangé, de préférence au Maghreb, puisqu’il semble que le marché soit là, pour eux aussi.

Le système fonctionne à merveille, on vient d’en avoir la démonstration éclatante. Récapitulons.

Les caricaturistes d’un affreux journal qui a construit toute son image sur l’idiote transgression et sur la répudiation emphatique de tout toilet training sont effroyablement massacrés en plein Paris, ainsi que quelques autres victimes soigneusement choisies. Les meurtriers revendiquent hautement leur appartenance à une religion et à une civilisation qui sont en train, de moins en moins insidieusement, de façon de plus en plus ouvertement revendiquée, de coloniser la France et l’Europe. Dans un monde logique, dans un monde d’avant la chosification des veaux et la vitellisation des citoyens, on aurait pu s’attendre à un spasme de refus de ce qui survient. Rien de tel : grâce aux merveilleux effets de l’industrie de l’hébétude, de la production remplaciste de masse de remplacés consentants, les Français descendent par millions dans la rue pour bien signifier leur attachement au Grand Remplacement. C’est le vivre ensemble qui les tue, ils marchent pour crier leur goût du vivre ensemble. Leur vrai slogan n’est pas Je suis Charlie mais, en hommage à Bossuet, À bas les effets, vive les causes !

Trois jours plus tard, ils se ruent en plus grand nombre encore pour s’arracher un journal à demi-mort avant les meurtres, ragaillardi par la tragédie, et qui n’a jamais fait que souiller tout ce qu’ils ont pu être d’un peu grand quand ils étaient encore un peuple.

Mais le meilleur est pour la fin et montre à quel point l’usine à veaux est efficace.

Le roi des veaux n’était pas très populaire, avant le drame : certains veaux commençaient même à avoir des doutes sur les fins dernières de ces chaînes de fabrication qu’il vantait en toute occasion. Or, extraordinairement, les premières morts halal s’abattant sur eux ne les convainquent que d’une chose : qu’il faut soutenir l’industrie du veau, témoigner leur attachement à leurs chefs et faire un triomphe au directeur de l’usine. La cote de popularité de François Hollande fait un bond de vingt points.

La France de Voltaire n’est pas celle de l’antiracisme

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CONFORMISME : RELIRE VOLTAIRE N’EST PAS SANS RISQUE
 
La France de Voltaire n’est pas celle de l’antiracisme

Jean Ansar
Ex: http://metamag.fr

La mobilisation pour la France, mère des libertés, au lendemain des tueries de Paris à remis sur le devant de la scène Voltaire. Ces livres étaient chez certains libraires où on peut encore les trouver avant la rupture de stock.


Voltaire est présenté comme la lumière contre l’obscurantisme religieux. Mais le père de Candide n’était pas que cela. Voltaire, à dire vrai, revient de loin. Il y a deux ans l'idéologie dominante était sur le point de le ravaler au rang des infréquentables aux cotés de Tintin au Congo. Ceux qui célèbrent voltaire étaient sur le point de le condamner  comme un vulgaire Zemmour. Il est vrai que le citoyen de Genève avait la plume assassine mais pas seulement pour les curés.


Petit retour sur l'abominable Voltaire redevenu phare de la pensée française


En août 2012 le journal Le Point proposait un portait de Voltaire qui devrait être lu par la gauche unanimiste de 2015. « Apôtre de la tolérance, le prince des Lumières a aussi sa part d'ombre. Il se révèle misogyne, homophobe, antijuif, islamophobe. Quelle faute ! » Ah bon ! Et avec cette formidable lucidité de notre grosse presse, le journal continue opposant Voltaire à Rousseau. « Celui qui s'efface, qu'on lit moins, qui semble presque tomber dans l'oubli, c'est Voltaire. Il a ce qu'il faut pour déplaire : il aime l'argent, la gloire, le progrès, la raison. Il se méfie du peuple, que nous croyons infaillible, et lutte sans relâche contre un clergé qui, à présent, a disparu. Personne ne s'inquiète plus des pouvoirs de l'Église, à part deux ou trois attardés qui se croient encore au XIXe siècle».


On lui reconnait pourtant quelques mérites. « Avant lui, aucun homme d'idées et de plume n'avait jamais fait rapporter une décision de justice contraire à la dignité et à l'humanité. L'affaire Calas, l'affaire Sirven, celle du chevalier de La Barre furent pour le philosophe de grandes batailles, de belles victoires. Voltaire a pris des risques, il a consacré à ces hautes luttes du temps et des forces, sans en attendre aucun profit. Quand il se lance dans ces combats, l'écrivain a passé la soixantaine, il a fait fortune, assis sa notoriété dans toute l'Europe. Il ne se bat pas pour sa gloire, mais pour des principes universels. »


Oui mais ! « Ainsi, dans "Essai sur les mœurs et l'esprit des nations" (1756), il est vraiment très loin d'affirmer l'unité du genre humain : "Il n'est permis qu'à un aveugle, écrit Voltaire, de douter que les Blancs, les nègres, les albinos, les Hottentots, les Chinois, les Américains ne soient des races entièrement différentes." 


Voltaire et les femmes


« En général, elle est bien moins forte que l'homme, moins grande, moins capable de longs travaux ; son sang est aqueux, sa chair moins compacte, ses cheveux plus longs, ses membres plus arrondis, les bras moins musculeux, la bouche plus petite, les fesses plus relevées, les hanches plus écartées, le ventre plus large. Ces caractères distinguent les femmes dans toute la terre, chez toutes les espèces, depuis la Laponie jusqu'à la côte de Guinée, en Amérique comme à la Chine."


Voltaire Homophobe


« L'homosexualité masculine est pour lui un "sujet honteux et dégoûtant", un "attentat infâme contre la nature", une "abomination dégoûtante", une "turpitude" (article "Amour socratique" du "Dictionnaire philosophique"). Il tente même d'en disculper les Grecs et minimise la place des relations sexuelles entre hommes dans l'Antiquité. Pareil acharnement est d'autant plus curieux qu'il est difficile de l'imputer au climat de l'époque : les élites du XVIIIe siècle sont de moins en moins sévères à ce propos, et Frédéric II de Prusse, que Voltaire a conseillé et fréquenté assidûment, revendiquait sans vergogne son homosexualité.


Voltaire antisémite


« Il parle d'eux abondamment, et de manière récurrente, comme du "plus abominable peuple de la terre", et cela tout au long des mêmes années glorieuses où il défend Calas et la tolérance. C'est d'ailleurs à l'article "Tolérance" du "Dictionnaire philosophique" qu'il est sans doute le plus ouvertement ignoble : "C'est à regret que je parle des juifs : cette nation est, à bien des égards, la plus détestable qui ait jamais souillé la terre."


On garde le meilleur pour la fin


« Dans sa pièce "Le fanatisme ou Mahomet", rédigée en 1736, jouée à Lille puis à Paris en 1741 et 1742, Voltaire juge le Prophète en des termes qui sont, eux aussi, d'une extrême violence. Au fil des dialogues, Mahomet est appelé "monstre", "imposteur", "barbare", "Arabe insolent", "brigand", "traître", "fourbe", "cruel"- avec pour finir le verdict sans appel de cet alexandrin : "Et de tous les tyrans c'est le plus criminel." Voilà qui suffit largement pour ranger notre icône des Lumières dans la catégorie des islamophobes. Voila une pièce que l’on  devrait monter au nom de la liberté d’expression non ?


A dire vrai, il louera plus tard une certaine tolérance musulmane … Mais Le Point l’expliquait très bien.  C'était alors inscrit dans une cohérence anti-chrétienne.


« On ne saura oublier que c'est sans doute moins l'islam qui l'intéresse que l'usage qu'il peut en faire contre le catholicisme. Certains expliquent ainsi la plupart des violences voltairiennes ; ne pensant qu'à"écraser "l'infâme" (le fanatisme, incarné par l'Église et le clergé), le philosophe ferait feu de tout bois. S'il attaque tant les juifs, ce serait parce que le christianisme se réclame de la Bible, s'il dénonce la violence de Mahomet, c'est en visant celle des chrétiens, s'il loue la tolérance musulmane, c'est pour mieux dénoncer la religion chrétienne, «la plus ridicule, la plus absurde et la plus sanguinaire qui ait jamais infecté le monde", écrit-il à Frédéric II de Prusse en 1767. »


La récupération  de Voltaire n’est donc jamais sans danger


En février 1942, sort à Paris : " Voltaire antijuif ". Ce volume de 262 pages a été publié par Les Documents contemporains grâce à des fonds allemands, débloqués par Goebbels à la demande de l'auteur de cette anthologie de textes de Voltaire, le professeur Henri Labroue (1880-1964). Cet antisémite virulent, ami de Louis Darquier de Pellepoix et d'Abel Bonnard, inaugura à la Sorbonne, le 15 décembre 1942, un cours  " histoire du judaïsme " qui était de la propagande antisémite. Son objectif, en rassemblant les textes de Voltaire contre les juifs, était d'établir l'ancienneté de l'antisémitisme français. Le point n'a pas été le seul dans cette campagne de diabolisation de Voltaire.


On peut côter l'article "Voltaire et le racisme des lumières" de contreculture.orgou "Voltaire antisémite" de passion lettres.
Sans oublier l'Express…« Certains passages de Voltaire sont aujourd'hui insoutenables, notamment quand il qualifie les Juifs de "peuple le plus abominable de la terre". Ou quand il raconte que, dans l'Antiquité, c'était un clan de "voleurs vagabonds", qui "égorgeait sans pitié tous les habitants d'un malheureux petit pays sur lequel il n'avait pas plus de droit qu'il n'en a sur Paris et sur Londres". Mais ces accents antijudaïques ne doivent pas être interprétés comme de l'antisémitisme. A travers ces charges outrancières, il vise en fait la religion catholique, dont le judaïsme est la source historique. "Il en veut aux juifs d'être à l'origine de ce tissu de mensonges qu'est selon lui la Bible", explique l'historien Pierre Milza, auteur d'une volumineuse biographie (Voltaire, éditions Perrin). Pour l'écrivain, les miracles de Moïse, comme ceux de Jésus, sont des fables de charlatan.» 


Mais les propos de Voltaire sur les «nègres» sont d’une violence et d’un racisme tel qu'ils ne s’expliquent pas par la cohérence d’un combat. Le racisme de Voltaire est inouï…. Cet esclavagiste va très loin et en fait ne considère pas les noirs comme des hommes même s'il les met au-dessus des albinos.


Tout cela pour dire tout de même qu’il faut se méfier des simplifications  et récupérations. De toute évidence la France de Voltaire peut en cacher une autre.

 

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Les Koriaks et les Itelmènes

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LES COUTUMES DES PEUPLES DE LA RUSSIE

Les Koriaks et les Itelmènes

La voix de la Russie
& http://metamag.fr
 
La péninsule du Kamtchatka est habitée de nos jours par plusieurs populations – Koriaks, Itelmènes, Evènes, Aléoutes, Tchouktches, Aïnous et d’autres encore. Dans le cadre de cet article il sera question des Koriaks et des Itelmènes, qui peuplaient la péninsule bien avant l’arrivée des Russes et continuent de vivre ici.

On ignore la date précise de l’exploration du Kamtchatka par les Russes, mais dans l’un de ses ouvrages Georg Steller mentionne que déjà au 17e siècle certains Russes atteignaient le Kamtchatka et y vivaient dans des communautés locales. Steller a participé à la deuxième expédition de Vitus Béring, organisée sur l’oukase de Pierre 1er en 1737. Depuis nous avons appris l’existence des ethnies peuplant les territoires éloignés de l’actuelle Russie.


Selon un récent recensement, les Koriaks du Kamtchatka représentent 7200 personnes et habitent le Nord et le Centre de la péninsule. Le nom du peuple provient de l’appellation locale du renne. Mais les Koriaks s’appellent autrement. Les Koriaks établis dans des villages le long des côtes sont surnommés les Nemylans (sédentaires). Les Koriaks nomades sont surnommés les Tchavtchouvènes, ce qui signifie « éleveurs de rennes », et vivent dans la toundra. L’élevage des rennes était une occupation principale, mais pas unique des Tchavtchouvènes. Le renne leur fournit tout ce dont ils ont besoin pour vivre : ils consomment sa viande, sa peau est utilisée pour la confection de vêtements, ses os rentrent dans la fabrication d’outils, d’articles ménagers divers et sa graisse sert de source d’éclairage. De plus, le renne, qui leur sert de moyen de locomotion, rentre également comme élément de construction de leur habitation mobile : la yaranga. De nos jours, les Koriaks élèvent toujours des rennes, pêchent, chassent et travaillent toujours la fourrure, pratiquent divers artisanats.


Les Nemylans riverains vivaient principalement de la pêche côtière. Le poisson était attrapé à l’aide de filets tissés avec des tiges d’orties. Leur conception nécessitait un travail laborieux qui pouvait prendre deux années pour un piètre résultat : la solidité n’était pas au rendez-vous et la plupart ne duraient qu’une année. La chasse aux mammifères marins occupait la seconde place dans l’économie des Koriaks sédentaires. Ils sortaient en mer sur des canots faits en peau d’animaux marins et se servaient de harpons propulsés par des arcs, ainsi que de lances. La peau des animaux servait aussi bien pour garnir leurs skis, confectionner des chaussures, sacs, ceintures… Les Nemylans ont également beaucoup développé d’activités domestiques telles que la sculpture sur bois et sur os, le travail des métaux, la conception de vêtements et de tapis. En été, ils sortaient en mer à bord de grand canots dans la baie de la Penjina pour la chasse à la baleine. Les Koriaks sédentaires avaient une habitation pour l’hiver, une pour l’été.

Itelmen.jpgLes Itelmènes (ce qui signifie «habitant du lieu» en langue itelmène) seraient la population la plus ancienne du Kamtchatka. Elle compte actuellement 1500 locuteurs et occupe traditionnellement le Sud-ouest du territoire. Leurs premiers contacts avec les Russes remontent à 1697, ceux-ci les nommaient les Kamtchadals. Les Itelmènes étaient alors au stade de la désintégration des communautés primitives. Les Itelmènes construisaient leurs villages au bord des rivières, la pêche leur apportant leur principal moyen de subsistance. Dès la débâcle (fonte des glaces) toute l’activité des Itelmènes se trouvait concentrée sur et au bord de l’eau. D’avril à décembre, ils naviguaient à bord de bateaux plats entièrement sculptés et creusés dans du bois de peupliers. S’ils possédaient des filets semblables à ceux des Koriaks, ils établissaient également des barrages pour capturer les poissons, essentiellement des salmonidés. Ils les préparaient de diverses manières : ils en séchaient une partie, l’autre stockée dans des fosses spéciales afin d’être fermentée. Ils ne pouvaient pas conserver une grosse quantité de poissons car ne possédaient pas de sel. Hormis, la pêche, ils se livraient à la cueillette de plantes médicinales, affaire de femmes, et la chasse (renard, zibeline, ours, mouflon des neiges, otarie de Steller, phoque, loutre de mer), affaire d’hommes. Et comme remèdes contre le scorbut ils utilisaient les graines de cônes du pin de Sibérie et les œufs de salmonidés, ainsi que la graisse de phoque, dont se nourrissent volontiers tous les peuples du nord. Les vêtements des Itelmènes, s’ils ne différaient guère de ceux des Koriaks ou des Tchouktches par leurs lignes, se démarquaient de part leur élégance. La zibeline, le mouflon des neiges, le renard et même du chien étaient utilisés pour la confection de ces vêtements élaborés principalement par les femmes. Ces dernières avaient coutume de porter des perruques qui, par leur solidité et massivité, leur apportaient respect.

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Les Koriaks et les Itelmènes entament leur conversion au christianisme au milieu du 17e siècle. Avant, leurs croyances traditionnelles étaient liées à l’adoration des esprits, au paganisme. Ils vouaient leur culte aux monts, pierres, mer, étoiles qu’ils dotaient de propriétés d’êtres pensants. Certains personnifiaient le bien, d’autres - le mal, contre lequel il fallait se protéger avec des amulettes. Celles-ci étaient attachées aux vêtements des enfants pour les préserver des maladies, dangers, maléfices, mauvais esprits qui attaquaient, selon les aborigènes, pendant le sommeil. L’idée d’un dieu unique était loin des Itelmènes. Ils vénéraient toutefois le Corbeau (Koukht) comme créateur de l’Univers. Actuellement les figurines du Corbeau sont vendues en tant que souvenirs dans des boutiques locales.


En 2009 tous les territoires du Kamtchatka sont portés par le gouvernement de Russie sur l’inventaire des lieux d’habitation et des activités traditionnelles des populations de souche peu nombreuses du pays. La loi établit la liste des occupations ancestrales, dont l’élevage des rennes par transhumance, la chasse, l’extraction des minerais pour leurs propres besoins. Cela doit permettre aux petits peuples de sauvegarder leur originalité, folklore, coutumes et traditions anciennes.


Des groupes folkloriques du Kamtchatka représentent dignement leur art en Russie et à l’étranger, font des tournées dans les villes d’Extrême-Orient et dans plus de trente pays. Le groupe « Mengo », qui a fêté ses 45 ans en 2010, a dans son répertoire des compositions de danse, ballet, chant guttural. D’autres groupes connaissent un succès non moindre.


Le Kamtchatka est l’un des lieux rares à la nature vierge, un pays des volcans en activité, des geysers, des gens au grand moral. Ici on ne peut survivre qu’ensemble, c’est ce que comprennent les habitants de ce pays aux conditions climatiques rigoureuses qu’ils ne veulent quitter pour rien au monde.
Illustration en tête d'article : jeune fille itelmen

De l’homme-masse à Festivus festivus: deux visages de la médiocrité

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De l’homme-masse à Festivus festivus: deux visages de la médiocrité

« Les hommes du XVIIIe siècle ne connaissaient guère cette espèce de passion du bien-être qui est comme la mère de la servitude, passion molle, et pourtant tenace et inaltérable (…) Dans les hautes classes, on s’occupait bien plus à orner sa vie qu’à la rendre commode, à s’illustrer qu’à s’enrichir. Dans les moyennes mêmes, on ne se laissait jamais absorber tout entier dans la recherche du bien-être ; souvent on en abandonnait la poursuite pour courir après des jouissances plus délicates et plus hautes ; partout on plaçait, en dehors de l’argent, quelque autre bien ». Un doux relent de nostalgie parsème les élégantes pages de L’Ancien Régime et la Révolution. Tocqueville révèle bien plus qu’une simple mutation institutionnelle ou idéologique ; sa plume égraine, ici et là, les contours d’une nouvelle sensibilité. L’identité malheureuse guette souvent l’intellectuel rompu à une lecture affûtée du réel – tout effort critique consistant à s’extraire du ici et maintenant pour lui donner forme, le livrer à une interprétation et ainsi, en quelque sorte, se l’approprier en le sublimant -, d’autant plus lorsque celui-ci sent amèrement la fin d’un monde que le renouveau n’égalera jamais. N’y a-t-il pas mouvement plus salvateur, plus libérateur, que la peinture du hic et nunc sous les couleurs de la médiocrité ? N’y a-t-il pas plus beau geste qu’une plume s’appliquant, à l’instar d’un pinceau, à flétrir l’innocente putréfaction des âmes ? Et d’aucuns seraient peut-être surpris d’apprendre que les couleurs de la médiocrité ne sont pas ternes. Au contraire, il faut bien d’avantage rendre un triste hommage au jaune poussin de mines boursouflées par la suffisance d’une réjouissance joviale et primesautière ; au rouge d’une vie foisonnante mais sans formes portée par un hédonisme de circonstance. Force jaune et force rouge rayonnent d’un enthousiasme cadavérique. Il est vrai qu’ils seront sauvés par l’amour mais, en attendant, décortiquons deux manifestations ou deux figures de notre moderne médiocrité dans laquelle force jaune et force rouge se diluent : l’homme-masse et Festivus festivus.

mur9782213621296.jpgL’homme médiocre, écrivait Ernest Hello, incarne l’entre-deux, le milieu (entre l’imbécile et le génie) sans le savoir et sans le vouloir : « Il l’est (médiocre) par nature, et non par opinion ; par caractère, et non par accident. Qu’il soit violent, emporté, extrême ; qu’il s’éloigne autant que possible des opinions du juste-milieu, il sera médiocre ». Il s’agit bien d’un état d’esprit. Un médiocre peut tout à fait, par exemple, posséder certaines vertus mais il ne verra pas avec acuité en quoi ces vertus pourraient faire de lui un homme de bien. Une fois niché dans une vie confortable plus rien ne l’ébranle ; peu exigeant avec lui même, il ne désire que son bien-être et se repaît d’un contentement paresseux. L’homme-masse que décrit brillamment Ortega Y Gasset s’inscrit dans cette tendance et roule sur le sombre triomphe des masses ou de l’hyper-démocratie. L’homme-masse est celui qui, comme son nom l’indique, appartient à la masse, c’est-à-dire à l’homme moyen, par opposition à l’élite toujours minoritaire. Deux critères permettent de définir un individu solidaire de la masse : il faut non seulement que « la valeur qu’il s’attribue – bonne ou mauvaise – ne repose pas sur une estimation justifiée de qualités spéciales » mais encore qu’il n’éprouve aucune angoisse à se sentir profondément identique aux autres. L’homme qui s’interroge et se demande « si il ne possède pas quelque talent dans tel ou tel domaine et constate, en fin de compte, qu’il ne possède aucune qualité saillante » se sentira peut-être médiocre « mais il ne se sentira pas « Masse » ». L’homme d’élite, quant à lui, n’a rien du misérable prétentieux mais, au contraire, tout d’une nature éminente ; il se veut généralement « plus exigeant pour lui que pour les autres, même lorsqu’il ne parvient pas à réaliser ses aspirations supérieures ». Nous avons donc deux classes d’individus : « ceux qui exigent beaucoup d’eux-même et accumulent volontairement devoirs sur difficultés, et ceux qui, non seulement n’exigent rien de spécial d’eux-même, mais pour lesquels la vie n’étant à chaque instant que ce qu’elle est déjà, ne s’efforcent à aucune perfection et se laissent entraîner comme des bouées à la dérive ».

L’homme-masse ne possède aucun goût pour la culture. En effet, cette noble tâche demande un effort constant, le sens du sacerdoce : la culture dissimule toujours un éloge de la formation. Comment notre homme pourrait-il sérieusement s’élever – autrement dit se rendre inégal à lui-même – alors que résonne de sa bouche complaisante les mots suivants : « tout est bon ce qui est en moi : opinions, appétits, préférences ou goût ». Que peut bien signifier une culture sans recherche de vérité, sans normes de référence, sans autorité ? A dire vrai, elle est tout simplement inconcevable « là où n’existe pas le respect de certaines bases intellectuelles auxquelles on se réfère dans la dispute » ; ou encore « là où les polémiques sur l’esthétique ne reconnaissent pas la nécessité de justifier l’œuvre d’art ». Est-ce que l’homme-masse entend qu’une culture sans dispute fonderait comme neige au soleil ? Assurément non, et il le fait savoir lorsqu’il s’époumone à rappeler benoîtement que de toute façon, eh bien, chacun ses goûts ! Chacun ses opinions ! Mais que recherche-t-il mise à part la légèreté de l’agrément et les fausses joies du plaisir ? Quel cas fait-il de la magnanimité ? A-t-il perdu tout rapport avec cette noblesse d’âme esthétisante promue par un double attachement à la distinction et au devoir – à savoir le sens des honneurs et l’obligation d’une vie vouée à l’effort, « toujours préoccupée à se dépasser elle-même, à hausser ce qu’elle est déjà vers ce qu’elle se propose comme devoir et comme exigence » ? Il est vrai que l’homme d’élite n’a pas oublié l’héritage légué par ses pairs : la vénération constitue peut-être le plus beau témoignage d’une âme fièrement soumise.

A ces questions nous devons répondre par l’affirmative mais sous un angle spécifique. Il est évident que la distinction entre esprit vulgaire et esprit noble n’appartient nullement de manière exclusive à notre époque et qu’il serait idiot de reprocher à l’individu moyen de ne pas intégrer les rangs de la classe supérieure. Précisément, on ne lui reproche pas son caractère médian mais un certain type de médiocrité qui en découle. La particularité de l’homme-masse – et ce qui constitue le grief moteur – réside dans son émancipation. Nous avons, en effet, « une masse plus forte que celle d’aucune autre époque » (la quantité de connaissance dont elle jouit est inédite dans l’histoire) et pourtant, contrairement à une masse traditionnelle, elle semble « hermétiquement fermée sur elle-même, incapable de prendre garde à rien ni à personne, et croyant se suffire à elle-même – en un mot indocile ». Cette indocilité marque une funeste rupture avec l’ordre ancien : la masse actuelle s’évertue à élaguer tout ce qui dépasse sa pauvre tête ; en somme, il n’y a plus d’élite, plus d’aristocratie – en ce sens, notre homme-masse marche sur les décombres des minorités supérieures – puisqu’une « aristocratie dans sa vigueur ne mène pas seulement les affaires ; elle dirige encore les opinions, donne le ton aux écrivains et l’autorité aux idées » (Tocqueville). La vigueur d’une élite aristocratique comme balayée par la révolte intempestive d’une classe moyenne sans pudeur, complaisamment satisfaite d’elle-même et résolue à gouverner. La gloire du vulgaire se conjugue avec la crise ou la reddition des élites et, par ailleurs, ce que Christopher Lasch nomme la révolte des élites n’est pas autre chose que la corruption des anciennes minorités d’exception par l’esprit médiocre des masses mais dans un rapport inversé : la corruption des masses – celles-ci conservant encore une certaine sagesse  par la médiocrité d’une élite décadente (en ce sens Christopher Lasch prend le contre-pied du philosophe espagnol tout en conservant, sur le fond, le même diagnostic). Et comment pourrait gouverner décemment celui qui a fait table rase du passé ? Celui pour qui le mot décadence ne peut plus rien signifier de tangible ? « L’européen est seul, sans mort vivant à son côté ; comme Pierre Schlemihl, il a perdu son ombre. C’est ce qui arrive toujours à midi ». Midi, le temps d’un nouveau départ. Amnésique de sa matinée mais convaincu qu’il fera mieux dans l’après-midi : voici l’édifiante confusion de l’homme-masse indexée sur la mamelle juteuse du progressisme. Ortega y Gasset résume, encore une fois avec brio, la situation : « on peut, nous dit-il, facilement formuler ce que notre époque pense d’elle-même : elle croit valoir plus que toutes les autres tout en se croyant un début et sans être sûre de ne pas être une agonie ».

Ortega_y_Gasset_Jose_La_revolte_des_masses.jpgPhilippe Muray ne s’y est pas trompé dans le portrait qu’il consacre à l’Homo festivus festivus. Vecteur de médiocrité festive ou figure allégorique de la post-histoire, Festivus festivus transfigure l’homme moyen en égérie du ridicule. Festivus festivus incarne le digne descendant de son prédécesseur Festivus ; on le rencontre au détour d’une rue comme dans les locaux de la mairie de Paris. De la même façon que l’Homo sapiens sapiens sait qu’il sait, Festivus festivus « festive qu’il festive ». Certes, Festivus festoyait déjà dans sa lutte contre l’ordre établi – et contre le Mal tout entier – qu’il devait définitivement écarter pour promouvoir son droit à la fête. Le soixante-huitard a accouché de Festivus festivus et lui a légué en héritage les clefs de l’après-histoire (de l’île aux enfants), et les vêtements bigarrés de l’ « après-dernier homme ». Après la fin de l’homme historique il n’y a plus que célébration : célébration de la célébration.

Qu’est-ce exactement que cette (dé)culture-festive ? Ses manifestations sont nombreuses et Muray s’amuse en les épinglant. Disons simplement qu’il s’agit, bien sûr, d’un produit de substitution à la Culture : une culture-festive traduit avant tout un renouvellement de la Culture par la festivité ; un développement de la fête et des spectacles (par exemple la déclaration d’un nommé Christophe Girard, responsable de la Culture (sic) à Paris : « Je me suis donné pour objectif de redonner un caractère festif à la capital » – bravo Christophe !). Comment ne pas en restituer la profonde misère artistique ? Ce que fait notre auteur lorsqu’il relève avec ironie « les plus belles énormités » d’un programme festif organisé par la mairie de Paris : « l’ « irrévérencieuse » Sophie Calle qui reçoit des visiteurs au sommet de la tour Eiffel et leur demande de lui raconter une histoire, est présentée ainsi : « Elle déjoue les interdits, accomplit des fantasmes. Scandaleuse et engagée, elle se perd et s’abîme, prend tous les risques pendant que son défi résonne en sourdine » ». Et Muray d’ajouter entre parenthèses à la fin de sa citation : « qu’est-ce que ça veut dire ? ». Mais que fait cette Sophie Calle ? Quel réel représente-t-elle avec son « art insolent » ? Eh bien, précisément, toute la vacuité de la post-histoire  lieu où les mots flottent dans l’alter-monde d’une subjectivité envahissante ; où le Moi narcissique devient la référence ultime de toute création. L’art n’a de sens chez Muray qu’en réponse à la question « que se passe-t-il ? » d’où son attrait pour la forme littéraire  seule capable d’y répondre consciencieusement – et son mépris affiché pour la néo-littérature contemporaine sujette à la diversion, c’est-à-dire à une manière de raconter des histoires ne contenant plus « une étude critique, ou plus exactement une psychologie de la nouvelle vie quotidienne ». Il est assez clair sur ce point : « j’appelle étrangère à la littérature toute personne qui ne sait pas que l’homme, dans les nouvelles conditions d’existences, est un plagiat pour l’homme ». Festivus festivus ou l’après-dernier homme n’est rien d’autre qu’un vulgaire plagiat. Autrement dit, et c’est un élément crucial, il ne peut plus y avoir d’art sans une réaction radicale, sans un rejet de l’homme sous sa physionomie actuelle. Pourquoi ? Parce que l’art évoque l’homme et non pas son plagiat et qu’il lui faut donc, pour sauver sa peau, désigner l’imposteur, le démasquer et le liquider comme il a liquidé le réel en liquidant l’histoire.

Que veut dire liquider l’histoire ? Que signifie au juste cette « fin de l’histoire » Murayienne ? Elle est une manifestation de l’hyper-démocratie comme, pourrait-on dire, l’hyper-démocratie et une manifestation de la fin de l’histoire ou post-histoire. Son essence réside étrangement dans un fétichisme du Bien, un remplacement du « Bien-et-Mal » par le Bien seul, l’arrêt de la dialectique, l’extermination désespérante du conflit. D’abord Festivus festivus sort de l’histoire par le peu d’intérêt qu’il semble accorder au savoir historique, à l’autorité du passé (on retrouve ici un trait saillant de l’homme-masse). Il a oublié ses racines judéo-chrétiennes et à consommé joyeusement son divorce avec le péché originel (il renonce ainsi à toute compromission avec le mal) et le salut (ce qui signifie la fin du mouvement dialectique ou encore le salut transposé ici bas, ici et maintenant). Dans ce monde sans histoire la figure de l’enfant ressurgit et produit ces « faces hilares, ces regards inhabités, ces cerveaux en forme de tous noirs, ces propos dévastés d’où tout soupçon de pensée critique s’est en allé, cette flexibilité à toute épreuve, et cette odieuse nouvelle innocence qui les entoure comme une aura » : une nouvelle innocence est née, non pas celle de la douce naïveté, « mais bien cette infernale illusion infantile de toute puissance ». Ainsi, « à partir de ce moment, ce qu’il y a encore de plus réel c’est le présent, l’éternel présent, et cet éternel présent, personne ne l’incarnera jamais mieux que l’enfant » ; si il y a encore du conflit ce n’est plus que pour imposer « la fin de tous les conflits ». Les soubresauts de l’égalitarisme forcené  cette recherche maniaque des discriminations à éradiquer  alimentent « un feuilleton à rebondissements infini que les imbéciles prendront pour la preuve que l’Histoire continue alors qu’il ne s’agit jamais que d’un énième épisode de notre grand film transhistorique sur écran mondial : La mort vit une vie humaine ! ». Voilà la raison pour laquelle Philippe Muray attachait autant d’importance à la véritable littérature : « si les livres, et de manière plus particulière les romans, servent à quelque chose, c’est à rendre la possibilité du Mal envisageable ».

« Faire de l’art avec le Mal, c’est le grand art, le seul. »

jeudi, 22 janvier 2015

La réponse d'Aymeric Chauprade à Marine Le Pen

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Exclusif. La réponse d'Aymeric Chauprade à Marine Le Pen

Marine Le Pen désavoue publiquement l'eurodéputé Aymeric Chauprade.

FN. « Pour des raisons juridiques, je vous demande de ne pas relayer la vidéo d’Aymeric Chauprade intitulée la France est en guerre, postée hier sur les réseaux sociaux. » L’ordre, intimé — par courrier — par Marine Le Pen aux cadres locaux du Front national, a surpris plus d’un militant.

Conseiller politique aux affaires étrangères de la présidente du Front national jusqu’à présent, l’eurodéputé Aymeric Chauprade, géopoliticien réputé, vient de subir son premier désaveu public. Soutenu par Jean-Marie Le Pen (« Le Front national n’est pas un parti stalinien où l’on est obligé de dire tout ce que dit Marine Le Pen ou Florian Philippot ») pour cette vidéo dans laquelle il dénonçait une « idéologie ressassée du “pas d’amalgame” » à la fois « fausse » et « dangereuse », Chauprade a malgré tout accusé le coup : « Je n’ai pas très bien compris que les foudres s’abattent sur moi », confie à Valeurs actuelles l’ancien professeur à l’École de guerre, déjà ciblé par Marine Le Pen pour avoir dénoncé fin décembre un « lobby gay » au FN.

« Ma vidéo était équilibrée » (« la France est en guerre avec des musulmans. Pas avec les musulmans, mais avec des musulmans », nuançait-il), poursuit Chauprade, pour qui « il est dommage d’en arriver là ». Selon l’eurodéputé, qui se dit « attaché à [s]a liberté d’expression, comme le sait Marine depuis le début », c’est « l’intérêt du Front national que de faire vivre ses différentes sensibilités ». Et de conclure : « Je suis venu au FN pour ça, pas pour la gamelle… » Un cadre minimise ces crises récurrentes sur la ligne du parti : « Un problème de croissance. »

Valeurs actuelles vous propose de regarder la vidéo d'Aymeric Chauprade, à l'origine de la polémique :