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jeudi, 29 août 2024

L'Occident en quête d'icônes

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L'Occident en quête d'icônes

Juan José Borrell

Source: https://euro-sinergias.blogspot.com/2024/08/occidente-en-busca-de-iconos.html

L'historien des religions Mircea Eliade expliquait que pour la mentalité collective, l'icône remplit la fonction symbolique de rappeler la création du cosmos, la création de l'ordre à partir du chaos primordial. Ainsi, la figure iconique qui apparaît à une époque régénère cette fonction mythique et héroïque qui sous-tend le fond de la mémoire collective.

Dans notre société (prétendument) moderne, les médias et l'industrie du divertissement présentent massivement des figures iconiques. Des personnalités « exemplaires » qui répondent à un modèle mythique qui sous-tend encore la collectivité. Plus l'icône est proche du modèle des valeurs traditionnelles, plus sa réception est grande, plus elle suscite l'adhésion.

Ainsi, après l'horreur de la Seconde Guerre mondiale, des régimes totalitaires et des villes bombardées, des familles dispersées, des millions de morts, de la faim et des privations extrêmes, la société de masse occidentale a appris par le cinéma, les magazines et plus tard la télévision omniprésente que « maintenant oui », elle serait libre.

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Le chaos était derrière nous et l'émergence emblématique des jeunes de l'Olympe d'avant-guerre apportait la bonne nouvelle du plaisir, de la consommation matérielle et du gaspillage, du temps libre loin du bureau et de la routine grise, de la séduction sans compromis et du flâneur, des airs de caramel et de la beauté dionysiaque.

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C'était le temps de la fête, de l'expansion des forces vitales, de l'autorisation et de l'abandon de soi. Les figures du star-system des années dites «dorées»: James Dean, Marilyn Monroe, Alain Delon, Romy Schneider, Claudia Cardinale ou Brigitte Bardot, entre autres, ont été contemporaines de l'éveil d'une génération, des mouvements étudiants et contre-culturels, du rejet du colonialisme et de toutes les formes d'oppression, du mur de Berlin et du Printemps de Prague.

Les icônes médiatiques de l'époque ont fait rêver des millions de personnes qui aspiraient à une autre vie « libre ». La jeunesse apollinienne a surgi des décombres d'une Europe détruite et occupée pour montrer que l'aventure, la rébellion et le romantisme étaient possibles. Des milliers de personnes se sont enrôlées pour les icônes de leur adolescence, dans un camp ou dans l'autre, prêtes à « défendre la société » ou à « rendre la justice » - ou ce qu'elles entendaient par là - selon les idéaux incarnés par ces figures. Si les héros le font dans l'espace réel de l'imagination, pourquoi pas aussi dans leur « ennuyeuse vie fictive ».

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Et chaque fois que la personne qui incarne une icône meurt, cela a plus d'impact sur la fin de l'icône que sur la personne réelle. Pour les personnes âgées, c'est la nostalgie de « ces temps » révolus, à laquelle s'ajoute l'indifférence de ceux qui n'ont pas vécu cette époque, et dont la figure de référence est aujourd'hui un sportif, une personnalité médiatique ou une personne d'opinion. L'icône médiatisée se révèle alors comme un objet de consommation comme un autre, qui s'inscrit dans l'idéologie du moment, même si elle apporte de l'air frais, de la luminosité, et que dans l'imaginaire elle est descendue pour apporter aux simples mortels le flambeau d'une prétendue libération.

La question est : et après la mort d'un autre personnage-icône, quoi d'autre: y aura-t-il une nouvelle icône pour évoquer héroïquement la tyrannie anesthésiée? Les icônes de l'après-guerre étaient apolliniennes, incorrectes, espiègles, prolifiques, comme Zeus, elles arrosaient la terre de fils virils et de belles femmes, elles affrontaient des monstres. Aujourd'hui, au contraire, l'Occident est orphelin de figures. Ce qui est présenté est méconnaissable, ce sont des figures amorphes, étrangères, fausses, conformistes, rusées, sournoises, hédonistes, stériles, sans patrie ni communauté, elles incarnent le CHAOS lui-même.

Juan José Borrell.

Docteur en sciences humaines. Diplômé en histoire. Chercheur à l'université nationale de Rosario, Argentine. Professeur de géopolitique à l'École supérieure de guerre de Buenos Aires.

 

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Entretien de World Geostrategic Insights avec Hei SingTso (Président de Guiguzi Stratagem Learning)

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Entretien de World Geostrategic Insights avec Hei Sing Tso (Président de Guiguzi Stratagem Learning)

Source: https://www.cese-m.eu/cesem/2024/08/intervista-di-world-geostrategic-insights-con-hei-singtso-presidente-di-guiguzi-stratagem-learning/

Au cours du mois d'août, le Centre d'études eurasiennes et méditerranéennes a noué un partenariat important avec Guiguzi Stratagem Learning, une société de formation spécialisée dans l'enseignement des techniques de stratagème chinoises pour les agences gouvernementales et les entreprises. Nous vous proposons donc une interview récente de son président, le professeur Hei Sing Tso.

Comment les pensées et les stratagèmes de la Chine ancienne influencent la diplomatie et la stratégie militaire chinoises actuelles, et quel est le rôle des stratagèmes dans l'initiative « Belt and Road », l'approche stratégique et les actions de la Chine pour réunifier Taïwan et gérer la confrontation avec les États-Unis.

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Hei SingTso est un commentateur politique sur Hong Kong, Taiwan, la Chine et les affaires internationales ; chercheur indépendant ; écrivain de fiction ; avocat chez Tso & Associates ; expert et consultant en stratagèmes et connexions ; auteur du livre « I Ching & 36 Tricks - Your Personal Wisdom Manual » (Le Yi Jing et 36 astuces - Votre manuel de sagesse personnelle).

Les pensées et la philosophie de Sun Tzu, le célèbre général chinois du 5ème siècle avant J.-C., ainsi que celles de l'ancien recueil chinois de stratagèmes et de stratégies pour gérer les conflits militaires, connu sous le nom des « 36 stratagèmes », ont imprégné la culture chinoise dans les domaines de la politique, des négociations et du comportement des entreprises depuis des temps immémoriaux. Dans l'histoire de la Chine, les vainqueurs sur les champs de bataille militaires, politiques et commerciaux ont été considérés comme ceux qui avaient habilement utilisé ces stratagèmes. Aujourd'hui encore, la pratique du stratagème est étroitement liée au comportement et aux relations quotidiennes du peuple chinois. Les stratagèmes peuvent avoir des connotations de tromperie militaire, diplomatique, politique et commerciale, d'utilisation de moyens psychologiques et de conception de plans ingénieux pour confondre l'adversaire et gagner sans combattre. Vous êtes l'auteur du livre « The Ching and 36 Tricks - Your Personal Wisdom Manual ». Comment définissez-vous une ruse ? La tromperie et la ruse sont-elles nécessaires pour gagner ?

Si vous voulez comprendre la stratégie et la sagesse stratégique de la Chine, vous devez connaître le Livre des changements (I Ching ou Yi King). Le I Ching est la source originale de toutes les pensées traditionnelles chinoises, y compris la philosophie, la médecine, les arts martiaux, le fengshui, etc. Selon le Yi King, le macro- et le micro-univers sont tous deux composés de Yang et de Yin, des forces ou des énergies polaires et opposées. Cependant, le Yin et le Yang forment une totalité dialectique. Le Yin inclut le Yang et vice versa. La pensée stratégique chinoise ne se limite pas à Sun Tzu. La plupart des universitaires étrangers connaissent rarement le stratège chinois (Mou Lue « 謀略 »).

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À mon avis, le fondateur de la stratégie chinoise est Guiguzi, qui est également le fondateur de l'École chinoise des alliances verticales et horizontales (également connue sous le nom d'École de la diplomatie). Guiguzi était un érudit qui possédait des connaissances dans plusieurs disciplines. Un stratagème peut être défini comme une tactique, une méthode ou un esprit très abstrait qui peut être appliqué à différents niveaux du champ de bataille, qu'il s'agisse de politique personnelle, organisationnelle, étatique ou même internationale. Un stratagème est utilisé pour vaincre l'ennemi, mais aussi pour résoudre des problèmes, car le « problème » est aussi un « ennemi ». Selon le Yi King/I Ching, Yang signifie évident et dur, tandis que Yin signifie caché et doux.

La tradition du Mou Lue (celle du stratagème) influencée par Guiguzi met l'accent sur la partie Yin de l'univers, à l'instar de la philosophie taoïste. Cela se reflète également dans la stratégie de la victoire sans guerre prônée par Sun Tzu. Les penseurs chinois estiment que les connaissances cachées, paisibles et invisibles sont supérieures aux armes physiques évidentes, qui sont relativement dures sur le champ de bataille. En outre, si le Yang est commun, conventionnel, le Yin est la surprise et la créativité. La stratégie formelle et la ruse doivent être utilisées de manière complémentaire. Troisièmement, le Yin et le Yang forment une relation dialectique. La stratégie formelle peut devenir une tromperie et la tromperie peut devenir une stratégie formelle. Tout dépend de la situation et du moment.

La tromperie était principalement un outil de guerre et de diplomatie. Au cours de la dernière décennie, la politique étrangère de la Chine a tenté d'utiliser le concept de « puissance douce », en promouvant ses intérêts sans recourir à la force militaire, en appliquant l'enseignement de Sun Tzu dans l'Art de la guerre : « Subjuguer l'armée ennemie sans combattre est le summum de l'excellence ». Quelles sont les principales caractéristiques de la pensée stratégique militaire chinoise actuelle ? Quel rôle jouent les stratagèmes dans la diplomatie chinoise ?

En ce qui concerne la pensée militaire actuelle, nous devons connaître la tradition de la grande stratégie dans l'histoire de la Chine. Dans le passé, le souci de sécurité de la Chine était de préserver l'intégrité de ses frontières et de sa périphérie. Une défense forte pour dissuader les invasions de l'extérieur est une option parfaite. La construction de la Grande Muraille en est un exemple. Par conséquent, la projection de la puissance militaire sur de longues distances à travers le monde, comme l'ont fait les États-Unis et le Royaume-Uni dans le passé, ne sera pas une option retenue dans la pensée militaire contemporaine de la Chine. La défense des frontières, des zones côtières et des zones économiques exclusives sont les principales préoccupations militaires. Un autre concept militaire est celui de la guerre sans restriction.

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Pour les Chinois, la guerre n'est pas seulement une question d'armes lourdes. La guerre peut être menée dans différents domaines, tels que la diplomatie, l'économie, le renseignement et même les simples litiges. Bien que ce terme soit nouveau, il est tout à fait conforme à la pensée holistique et intégrée des Chinois. Le stratagème est toujours présent dans la politique et la diplomatie chinoises. Le stratagème est différent de la stratégie. Le stratagème n'a pas besoin d'être exprimé. Il s'agit d'un mode de pensée tacite dans la prise de décision. Le stratagème a été utilisé dans le passé, dans le présent et continuera à l'être dans le futur.

Partant du principe qu'il faut gagner sans combattre, les décideurs chinois semblent appliquer des stratagèmes et des diversions pour atteindre leurs objectifs, poursuivant la réalisation d'objectifs stratégiques également par l'application du « qi » ou de ce qui n'est pas orthodoxe dans la bataille ou le conflit, comme l'affirme Sun Tzu : « En général, dans la bataille, on engage l'orthodoxe et on obtient la victoire avec ce qui n'est pas orthodoxe ». En 2013, le gouvernement chinois a élaboré un nouveau plan stratégique, connu sous le nom de « ceinture économique de la route de la soie et route de la soie maritime du 21ème siècle », ou plus simplement « une ceinture, une route ». Ce plan peut-il être considéré comme une approche stratégique du développement économique et de l'expansion de l'influence économique de la Chine dans le monde ?

D'un point de vue stratégique, « Une ceinture, une route » est un grand stratagème pour la Chine. L'ancien maître chinois des stratagèmes, Guiguzi, a transmis oralement une série d'astuces connues sous le nom de 72 astuces pour tout changement d'héritage. L'astuce n°22 est connue sous le nom de « Voler et saisir pour vaincre l'ennemi ». Voler et saisir signifie créer une situation de puissance pour gérer la situation de puissance de l'ennemi. Il s'agit essentiellement d'utiliser différents types de méthodes et d'approches pour créer une nouvelle « situation de pouvoir ».

Cette nouvelle situation deviendra une cage invisible qui bloquera l'ennemi. Si l'ennemi se déplace vers la droite, nous attaquons la gauche, soumettant ainsi l'ennemi à notre manipulation et à notre contrôle. Dans le cas présent, la Chine a l'intention de créer une nouvelle situation de pouvoir en utilisant l'initiative « Une ceinture, une route ». Il s'agit de contrer tout défi économique et stratégique de la part des États-Unis et de leurs alliés. La dédollarisation n'est qu'un exemple de contre-action.

Quelle est votre opinion sur la politique actuelle de la Chine à l'égard de Taïwan ? Voyez-vous l'influence des trente-six stratagèmes sur l'approche stratégique et les actions de la Chine pour réunifier l'île et gérer la confrontation avec les États-Unis ?

Pour l'essentiel, la Chine ne lancera pas une invasion totale de Taïwan à deux conditions seulement : (1) Taïwan cherche à obtenir l'indépendance ou (2) Taïwan est occupée par des étrangers. La Chine veut un environnement harmonieux pour faciliter sa stratégie économique OBOR ("One Belt, One Road"). Il est certain que l'unification reste un objectif ultime pour la Chine. Il est impossible d'examiner tous les stratagèmes qui ont influencé la politique chinoise, car la question est complexe et changeante. Différents stratagèmes peuvent être utilisés à différentes occasions. De manière générale, la Chine adopte aujourd'hui une des astuces parmi les 36 stratagèmes: « Soyez à l'aise, attendez la fatigue ». Lorsque la prospérité économique de la Chine s'accroîtra, les échanges commerciaux entre la Chine et Taïwan s'intensifieront, la différence entre les deux institutions politiques se réduira, la population de Taïwan se rapprochera de la Chine et les négociations en vue d'une unification pacifique entre les deux parties deviendront possibles. La Chine se sent à l'aise, elle attend la fatigue de Taïwan.

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La confrontation avec les États-Unis est sans aucun doute la clé de la gestion de la politique chinoise à l'égard de Taïwan. Je pense que la Chine peut adopter l'un des 36 stratagèmes, « Passer du statut d'hôte à celui d'invité », dans ses relations avec les États-Unis. Actuellement, les États-Unis restent le principal soutien (y compris le fournisseur d'armes militaires) de Taïwan. Ils occupent désormais une position dominante par rapport à la Chine dans cette relation litigieuse. Grâce à ce stratagème, la Chine doit combler tout écart et, étape par étape, inverser sa position relative par rapport aux États-Unis. La Chine veut passer du statut d'hôte à celui d'invité. Il s'agit d'un long processus visant à affaiblir tous les liens entre les États-Unis et Taïwan. De plus, cette lutte se déroulera sur plusieurs fronts militaires, économiques, politiques et diplomatiques.

Kamala sans autre choix

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Kamala sans autre choix

Andrea Marcigliano

Source: https://electomagazine.it/kamala-senza-scelta/

Élections américaines. Les démocrates ont enfin choisi. En évitant toutefois cette nuisance (désormais) inutile que représentent les primaires. Elles étaient peut-être discutables - et nous avons été les premiers à les remettre en question - mais elles garantissaient au moins un semblant de démocratie dans les élections.

Alors qu'aujourd'hui, ce rituel résiduel du passé semble devenu anachronique. Et le masque est tombé.

L'affrontement - et c'est d'un véritable affrontement, dur et extrême, qu'il s'agit - n'est pas entre deux positions politiques dans un cadre électoral, positions différentes mais cependant ubiquitaires et bien représentées dans la réalité du pays.

Aujourd'hui, tous les voiles sont tombés et l'on voit la réalité telle qu'elle est. Sauf si l'on a les yeux handicapés par de classiques oeillères. C'est le cas de nos médias. Ou du moins, c'est ce qu'ils prétendent. Ce qui n'est pas très différent.

Quoi qu'il en soit, Kamala Harris a été couronnée candidate du parti démocrate pour la course à la Maison Blanche. Avec un grand, voire un énorme, battage médiatique. Mais sans, observons-nous avec un détachement objectif, s'être jamais distinguée lors d'une quelconque élection.

Elle a été choisie, certes. Mais certainement pas par la base du parti démocrate. Dont la seule fonction a été, et est, d'applaudir sur commande.

Elle a été choisie par les élites, si vous voulez les appeler ainsi, du parti démocrate. Officiellement, les Obama. Ensuite, et avec beaucoup moins de visibilité, les Clinton. Derrière tous les autres... sauf les Kennedy, bien sûr. Qui ont, avec Bob Kennedy jr, pris un autre chemin.

En coulisses, bien sûr, les vrais sponsors de Harris. Et les véritables marionnettistes de la politique américaine de ces dernières années. Moins visibles... mais pas inconnus. Leurs noms ?

Soros, Black Rock, la haute finance spéculative... et j'en passe.

Mais des messieurs gris, vieux, ternes. Peu visibles et, encore moins, enclins à jouer des rôles officiels. Pour eux, ce qui compte, comme toujours, c'est la substance des choses. Et la substance, à ce stade, ne peut être représentée que par la candidature, sans confrontation ni discussion, de Harris.

Un choix inévitable. Et forcé. Avoir, trop longtemps, soutenu le pâle fantôme qu'est rapidement devenu Biden, s'est révélé être une énorme erreur. À laquelle il fallait rapidement remédier.

Mais il était trop tard. Probablement trop tard. D'autant que d'autres candidats, éventuels et crédibles, ont fait défection.

C'est le cas du gouverneur de Pennsylvanie, Josh Shapiro, ou de celui, campant sur des positions plus « radicales », de Californie, Gavin Newsom. Tous deux sont toutefois assez jeunes pour attendre leur tour. Et la sortie de Trump.

Qui est, et reste, le Stone Convitee de la convention démocrate. Un ennemi, plutôt qu'un rival. Et un représentant anormal des Républicains. Parti qu'il a transformé en quelque chose de nettement différent du GOP traditionnel. Il a effectivement donné une voix et une substance à la troisième culture politique américaine. À sa manière, bien sûr, mais il est indéniable que The Donald représente le populisme américain. Qui, contrairement au populisme européen (sous-estimé et méprisé), est une culture complexe et répandue aux States. Avec des figures comme le grand sociologue Christopher Lasch, et un think tank comme la rédaction du magazine Telos, dirigé par feu Paul Piccone (1940-2004). Mais jamais, et j'insiste sur ce point, cette mouvance populiste n'a été capable d'amener un de ses candidats à se présenter, avec un espoir de victoire, à la Maison Blanche. Jusqu'à Trump, précisément. Qui a marginalisé les vieux dirigeants républicains - en particulier les Bush furieux d'être ainsi marginalisés - et a impulsé au parti une rupture nette avec ses routines. À sa manière, certes. Mais, tout aussi certainement, il abondait dans le sens du populisme.

D'où l'embarras des dirigeants démocrates. Et surtout de ses sponsors plus ou moins cachés. Qui ont été contraints de changer de cheval dans la dernière ligne droite. En misant, inévitablement, sur Kamala Harris, malgré ses nombreuses limites. Et en jetant le masque des faux-semblants démocratiques. Parce qu'il n'y avait pas le temps de construire une candidature populaire, certes tout aussi artificielle, mais nettement plus convaincante.

C'était donc le tour de Harris. Qui est considérée comme sûre en termes de dépendance à l'égard des pouvoirs forts. Mais elle est, il va sans dire, difficile à digérer pour le vaste électorat américain.

Elle est antipathique, toujours agitée de tics nerveux et affligée de complexes. Fondamentalement inapte, et de manière flagrante, à jouer le rôle pour lequel elle a été nommée.

Il est difficile de dire comment elle s'en sortira. Mais une chose est sûre. Malgré toute la visibilité médiatique donnée à la convention démocrate, il est désormais clair pour tout le monde que le candidat à la Maison Blanche n'est pas le choix du peuple. Juste une ombre, cooptée suite à quelques réunions entre quelques-uns. Un fantôme pâle, en quelque sorte.

Qui nous est cependant présenté comme populaire... et potentiellement gagnante.

Par ceux qui, bien sûr, en Italie et à l'étranger, contrôlent les médias. Et qui comptent sur la stupidité des lecteurs et auditeurs.

mercredi, 28 août 2024

Les sanctions affaiblissent le pouvoir du dollar

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Les sanctions affaiblissent le pouvoir du dollar

par Andrea Puccio

occhisulmondo.info

Source: https://www.cese-m.eu/cesem/2024/08/le-sanzioni-indeboliscono-il-potere-del-dollaro/

La tendance à la dédollarisation des économies est une tendance qui semble irréversible au point que même des membres éminents de l'administration de Joe Biden en parlent ouvertement.

«Plus nous recourons aux sanctions, plus les pays cherchent à effectuer des transactions financières qui n'impliquent pas le dollar», a déclaré Janet Yellen, secrétaire au Trésor américain, avertissant que les pays du monde entier se détournent du dollar américain.

Cette déclaration a été faite la semaine dernière devant la commission des services financiers de la Chambre des représentants des États-Unis, au cours de laquelle Mme Yellen a dit craindre que les sanctions financières américaines ne réduisent le rôle du dollar dans le monde.

« Plus nous recourons aux sanctions, plus les pays cherchent à effectuer des transactions financières sans passer par le dollar », a-t-elle déclaré. Selon le haut fonctionnaire, la protection du dollar est l'une de ses préoccupations les plus « importantes ».

Dans ce contexte, l'expert financier Zhao Qingming a déclaré au Global Times que les sanctions occidentales « auront un certain impact sur le statut international du dollar ». « À court terme, la position du dollar américain devrait rester stable, mais avec le temps, elle pourrait s'affaiblir », a-t-il souligné.

Entre-temps, la plupart des pays BRICS soutiennent l'initiative de dé-sécurisation au sein de l'organisation, a déclaré le vice-ministre russe des finances , Ivan Chebeskov. Initialement composé du Brésil, de la Russie, de l'Inde, de la Chine et de l'Afrique du Sud, le bloc a vu le nombre de ses membres augmenter le 1er janvier lorsque l'Égypte, l'Éthiopie, l'Iran, l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis l'ont rejoint.

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Philip Gordon, le « chuchoteur » de Harris en matière de politique étrangère

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Philip Gordon, le « chuchoteur » de Harris en matière de politique étrangère

Andrea Muratore

Source: https://it.insideover.com/politica/philip-gordon-chi-e-il-sussurratore-di-harris-in-politica-estera.html

La candidature de Kamala Harris aux élections présidentielles américaines de novembre, après le retrait de Joe Biden, actuel locataire de la Maison Blanche, a mis en lumière le rôle de Philip Gordon, conseiller à la sécurité nationale de l'actuel vice-présidente. Diplomate à la longue carrière, Gordon, 62 ans, est appelé à diriger l'approche des grandes affaires mondiales d'une vice-présidente dont les affaires étrangères ont toujours été le talon d'Achille.

Vétéran des administrations démocrates, Gordon, diplômé de l'université de l'Ohio et titulaire d'un doctorat de l'école des hautes études internationales de l'université Johns Hopkins, a une longue expérience de conférencier et de conseiller stratégique auprès d'institutions en matière de politique mondiale.

Dans les années 1990, il a travaillé pour la Brookings Institution et l'Institut international d'études stratégiques à Washington et à Londres. En 1998-1999, il a été directeur des affaires européennes au Conseil national de sécurité sous l'administration Clinton, pendant la phase décisive de la détérioration de la crise yougoslave et la précipitation de l'intervention de l'OTAN. Sous l'administration Obama, il a été placé par le président, dont il avait contribué à façonner la campagne sur les affaires mondiales, à un poste de haut fonctionnaire: il a été assistant de la secrétaire d'État Hillary Clinton de 2009 à 2013.

Au cours de ces expériences, Gordon s'est profilé comme un représentant classique du courant du Parti démocrate enclin à l'interventionnisme systématique dans les scénarios internationaux, même si, comparé à d'autres hauts fonctionnaires actifs à l'époque (principalement Susan Rice et Samanta Power), il était moins partisan d'une confrontation dure avec les régimes non démocratiques rivaux des États-Unis et ouvert à des formes de coopération avec la Russie avant l'Euromaïdan.

« Gordon faisait partie de ces experts en politique étrangère qui avaient espéré une meilleure relation avec le Kremlin dans les années 2010 et avant, mais qui avaient conclu à contrecœur que, face aux actes d'agression répétés de la Russie, les États-Unis devaient l'affronter avec plus de force », écrit le Centre d'analyse des politiques européennes (Cepa) à Washington sur la vision de celui qui, en cas de victoire présidentielle de Harris sur Donald Trump, semble pressenti pour remplacer Jake Sullivan au Conseil de sécurité nationale. En 2012, rappelle le Financial Times, Gordon faisait partie des responsables qui se sont opposés à l'idée d'une démarche américaine visant à renverser ouvertement le régime pro-russe de Bachar el-Assad en Syrie, poussant Clinton vers l'idée d'ouvrir des négociations à Genève pour mettre fin à la guerre civile syrienne. L'histoire a alors pris une tournure différente.

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The Financial Time rappelle que « dans Losing the Long Game, publié en 2020, Gordon a écrit qu'il en était venu à considérer les efforts américains inefficaces de changement de régime au Moyen-Orient comme des échecs souvent alimentés par un optimisme naïf et des hypothèses erronées. Il préconise plutôt des objectifs et des mesures plus modestes tels que la dissuasion, les sanctions ciblées et la pression diplomatique ». Ce qui, en substance, était considéré comme la ligne de conduite de Biden à l'égard des adversaires des États-Unis avant que n'éclate la tempête ukrainienne. Il est donc certain que Gordon doit être considéré comme un démocrate pur et dur en ce qui concerne la confiance dans le leadership américain, le soutien aux instruments de projection américains et l'opposition aux rivaux stratégiques de Washington, en particulier sur ce front où se mélangent la confrontation diplomatico-militaire et la pression « des valeurs » . Mais de là à l'interventionnisme musclé de personnalités comme Victoria Nuland, récemment éclipsée, il y a une large marge. Une marge qui pourrait s'avérer décisive dans la navigation au sein d'une éventuelle administration Harris.

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Les paradis liquides de la dystopie numérique

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Les paradis liquides de la dystopie numérique

Santiago Mondejar Flores

Source: https://posmodernia.com/los-paraisos-liquidos-de-la-distopia-digital/

Mais un autre type de mal, un autre type d'esclavage,

que l'esprit du monde invente maintenant

qui, par la technique et l'habitude,

nous vole notre âme jour après jour.

Hölderlin (Adieu).

Jorge Santayana [1] disait que le principe transcendantal du progrès était le panthéisme, en ce sens qu'il ne s'attend pas à ce que personne ne puisse être à l'aise à sa place, mais qu'il pousse à trouver la véritable liberté et le bonheur dans l'incertitude et le déracinement, en entreprenant un voyage forcé vers une destination inhospitalière, semblable à l'errance des émigrants. Selon cette vision du monde, le monde a émergé d'une nébuleuse et finira dans une autre. En attendant, le bonheur ne consiste pas à rester une étoile fixe, rayonnante et pure, même de manière éphémère, mais à couler et à se dissoudre en harmonie avec le destin suprême de chaque individu.

Comme l'affirme également Zygmunt Bauman [2], l'idée de progrès est donc intimement liée à la notion d'évolution universelle, et découle de la notion de changement continu comme libération ; une contrainte vers la mutation pérenne, le flux perpétuel, la diversité ontologique: stagner équivaut à une sorte d'anéantissement existentiel.

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Le paradoxe est que ce flux, en tant que courant continu d'action, devient une influence paralysante, si on lui laisse libre cours. Comme nous le savons depuis Ortega [3], à la naissance, l'être humain est immergé dans le cadre des croyances dominantes de son époque, s'imprégnant de leur essence. Cependant, le désir de connaissance conduit à examiner les croyances pour les transformer en idées, dans un processus dialectique qui se révèle être la manifestation de la réalité fondamentale de l'être humain.

Selon Ortega [4], à chaque moment de l'histoire, trois générations distinctes convergent, chacune représentant un cycle de vie particulier: la génération montante, la génération dans la force de l'âge et la génération en déclin. Bien que les idées et les croyances de ces générations coexistent dans le même présent, elles sont divergentes, ce qui implique que les individus d'une même époque sont contemporains mais non coéternels, appartenant à des générations différentes. Cette coexistence des générations est le moteur de l'avancée ou du recul de l'histoire.

Ainsi, à certaines époques historiques, les sociétés connaissent une atténuation ou un rejet des valeurs, des institutions et des modes de vie antérieurs. Ces moments sont caractérisés par une crise dans laquelle les structures sociales, politiques et culturelles traditionnelles se dissolvent dans un flux de changements, soumettant l'individu à un état de confusion et de désorientation dans lequel la seule certitude réside dans l'absence de convictions.

La profondeur de cette crise peut être pleinement appréciée si l'on se réfère au concept d'habitus [5] chez Bourdieu, qui permet de comprendre comment les structures sociales influencent le comportement des individus, sans pour autant le déterminer entièrement : l'habitus est l'ensemble des dispositions internes qui reflètent les structures sociales externes et façonnent la manière dont nous percevons le monde et dont nous y agissons, prédisposant les individus à agir de certaines manières en fonction des structures sociales qui les entourent.

L'habitus est à la fois un produit, un producteur et un reproducteur des structures sociales, générant des pratiques qui coïncident avec les conditions sociales qui l'ont produit, reproduisant ainsi ces mêmes structures avec une cardinalité plus ou moins grande, en fonction du degré de dissolution des croyances dans le flux du changement, comme nous avons vu qu'Ortega l'a soutenu: face à l'incertitude systémique, nous répondons soit par un retour à un passé mythique, à la recherche de fondements, soit, comme le soulignent Santayana et Bauman, par un retour à la barbarie, en nous livrant à une action frénétique pour échapper à l'insécurité du présent.

Mais ces deux réactions conduisent à l'atrophie sociale, car en s'enfermant dans l'échec du présent, au lieu de chercher à créer un avenir meilleur, on finit par transformer le présent en l'idée négative du passé d'un avenir positif que l'on est incapable de définir.

Une illustration claire de la dissolution sociale dans les flux de changement est la fragmentation culturelle dérivée d'objectivations telles que l'intersectionnalité, qui découle d'abstractions telles que les perspectives individuelles et les discours intersubjectifs. Dans ses termes les plus simples, elle préconise de compartimenter la lutte contre l'exploitation, de sorte qu'elle soit menée (du grec πρῶτος (protos = premier) et ἀγωνιστής (agonistís = combattant) par ceux qui souffrent directement d'une forme spécifique d'oppression : les femmes devraient mener la lutte contre l'hétéropatriarcat, les minorités ethniques devraient mener la lutte contre le racisme ; et ainsi de suite. En termes de discours politique, cela équivaut à diviser un texte en fragments de sens et à coder chacun d'entre eux comme des lettres uniques, comme dans un jeu de mots.

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Loin de renforcer la religiosité sociale, l'intersubjectivisme construit une échelle de privilèges foncièrement conformiste. En établissant une rivalité de tous contre tous, un agonisme de travailleur contre travailleur, d'opprimé contre opprimé, qui donne une valeur essentielle et immuable à l'identité, la fausse conscience émerge, et l'annulation du principe d'action unitaire dans les affaires générales.

En effet, dans l'intersectionnalité et les discours intersubjectifs réside une contradiction fondamentale, qui consiste en la complexité inhérente à la réalisation de la « construction de la chaîne équivalente », c'est-à-dire la désarticulation des institutions préexistantes par la promulgation de lois générales et uniformes capables de réconcilier le particulier et l'hétérogène, afin d'éviter que la subjectivité radicale n'ossifie l'iniquité sociale. Les deux termes [6] qui résument cette incongruité sont l'isothymie, qui renvoie à la revendication d'être traité de manière égale, et la mégalothymie, qui désigne la revendication d'être reconnu comme inégal.

En réalité, ce dilemme est un cas d'étude de la théorie des champs de Bourdieu [7], selon laquelle la société est organisée en espaces structurés où les acteurs sont en compétition pour différents types de capitaux, qu'ils soient économiques, culturels, sociaux ou symboliques. Ces champs présentent des positions dominantes et subordonnées, et l'accumulation de capital définit la position de classe des individus, de sorte que loin d'être des victimes du système, ceux qui accumulent du capital social et culturel grâce à l'intersectionnalité et à l'intersubjectivité sont en fait les architectes d'un système qui, avec Althusser [8], comprend la dynamique de classe comme un phénomène théorique qui émerge de la structure même de la société, contrairement à E. P. Thompson [9], qui comprend la dynamique de classe comme un phénomène théorique qui émerge de la structure même de la société. E. P. Thompson a mis l'accent sur la fonction de la praxis, stimulée par la conscience de classe, en tant que moteur du changement.

En ce sens, il est intéressant de rappeler comment Thompson a soutenu avec véhémence que le mouvement luddite du 19ème siècle n'était pas simplement composé de victimes passives du progrès technologique et des forces économiques, mais qu'il s'agissait d'acteurs conscients réagissant aux conditions changeantes de la révolution industrielle, résistant à l'introduction des machines non pas par réaction, mais parce qu'ils avaient compris que ces nouveaux systèmes n'étaient que la réification de nouvelles structures socio-productives qui abolissaient la dignité humaine en faisant d'eux des extensions des machines, et non l'inverse.

La révolte luddite a marqué un tournant dans la confluence des classes dirigeantes avec l'appareil d'État, dont l'alliance a été consacrée en mettant le monopole de la coercition étatique au service des détenteurs de capitaux, afin de sauvegarder leurs prérogatives et leur profit effréné. Cette conjoncture historique a défini une relation sans précédent entre les pouvoirs étatiques et les élites économiques, incarnant un paradigme émergent où les intérêts des capitalistes, détenteurs de la technologie, déterminaient les décisions et les actions de l'État.

Deux siècles plus tard, alors que nous sommes plongés dans l'apogée de la numérisation totalisante, les aspects anthropologiques du déterminisme technique restent, comme à l'époque, la question centrale. En effet, la véritable menace de l'intelligence artificielle générative ne réside pas dans la possibilité qu'elle acquière une conscience et surpasse l'intelligence humaine.

Le véritable danger réside dans le fait d'être pris au piège dans une cage numérique transparente : une structure sociale technicisée, prétendument neutre, dans laquelle la valeur se réduit uniquement à l'efficacité et à la productivité. Dans cette cage invisible, toutes les dimensions de la vie humaine sont marchandisées et réduites à une seule dimension [10], subordonnée éthiquement et socialement à la maximisation du profit économique. Les personnes sont désormais considérées comme du capital humain, et notre activité de travail, en tant que marchandise, est devenue un facteur de production comme un autre, soumis à la concurrence des machines en termes de rentabilité.

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Dans ce contexte, les salaires reflètent de moins en moins la valeur du travail lui-même en tant que récompense matérielle de la force de travail, laissant la plus-value générée sans rémunération adéquate. Les salaires deviennent ainsi du travail objectivé [11], qui non seulement rémunère la force de travail de manière testimoniale, mais idolâtre également la valeur du travail humain sous forme d'argent, transformant les salaires en un symbole artificiel qui dissimule la véritable source de valeur sociale et le fardeau éthique du travail humain.

En outre, la valeur du travail objectivé est de plus en plus symbolique en elle-même, fonctionnant non seulement comme un moyen d'échange, mais aussi comme un signe sans valeur intrinsèque qui renvoie à la valeur d'autres choses. Cette valeur est construite et soutenue par les structures socio-économiques, de sorte que l'argent devient un simulacre [12], une représentation artificielle de la valeur qui peut être de plus en plus séparée de la réalité tangible du travail humain et de la production matérielle, sans que nous, emportés par la frénésie des paradis liquides, soyons conscients de notre dépendance docile.

Notes:

[1] Santayana, G. (1922). "L'ironie du libéralisme", in Soliloquies in England.

[2] Bauman, Z. (2007). La consommation mondiale. Fondo de Cultura Económica.

[3] Ortega y Gasset, J. (1951) En torno a Galileo, Obras completas. Revista de Occidente Vol V

[4] "La réalité de la vie ne consiste donc pas en ce qu'elle est pour ceux qui la voient de l'extérieur, mais en ce qu'elle est pour ceux qui la vivent de l'intérieur, pour ceux qui la vivent pendant qu'ils la vivent et comme ils la vivent. Ainsi, connaître une autre vie que la nôtre nous oblige à essayer de la voir non pas à partir de nous-mêmes, mais à partir d'elle, à partir du sujet qui la vit"  (Ortega y Gasset 1951:30).

[5] Bourdieu, P. (1991). El sentido práctico, Taurus, Madrid.

[6] Fukuyama, F. (2019). Identité : la demande de dignité et la politique du ressentiment. Deusto, Madrid.

[7] Bourdieu, P. (1999a). Le nouveau capital. In P. Bourdieu, Raisons pratiques sur la théorie de l'action. Anagrama, Barcelone.

[8] Althusser, L. (1971). Idéologie et appareils idéologiques de l'État. In La filosofía como arma de la revolución y otros escritos (pp. 137-184). Siglo XXI Editores, Madrid.

[9] Thompson, E.P. (2024). La misère de la théorie. Verso, Barcelone.

[10] Marcuse, H. (1991). L'homme unidimensionnel. Beacon Press, Londres.

[11] Dussel, E. (2007). 16 thèses d'économie politique : Interprétation philosophique. Siglo XXI Editores, Mexique.

[12] Baudrillard, J. (1991). Simulacre et simulation. Editorial Kairós, Barcelone.

Démocratie, égalité, oligarchies. Un débat toujours ouvert

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Démocratie, égalité, oligarchies. Un débat toujours ouvert

par Emiliano Calemma

Source: https://www.destra.it/home/democrazia-uguaglianza-oligarchie-un-dibattito-sempre-aperto/

Il y a deux éléments perturbateurs dans notre conception de la vie et de la société : une fausse notion de l'égalité humaine et une foi mal placée dans la doctrine de la démocratie. Que tous les hommes soient égaux est une affirmation à laquelle, à toutes les époques de notre histoire sauf aujourd'hui, aucun être humain sain d'esprit n'a jamais souscrit. Dans cette affirmation forte mais chargée de sens, je me trouve en parfait accord avec le célèbre écrivain Aldous Huxley.

Partout sur notre planète, les gens sont différents: compétences, intérêts, intelligence, caractère, apparence physique. Tout le monde le reconnaît, mais de même, ces derniers temps, dans l'histoire de l'humanité, le pouvoir en place insiste sur l'égalité essentielle et inhérente des êtres humains. En citant à nouveau Huxley, les hommes politiques et les philosophes ont souvent parlé de l'égalité humaine comme s'il s'agissait d'une idée nécessaire et inéluctable, une idée à laquelle les êtres humains doivent croire, tout comme ils doivent, de par la nature même de leur constitution physique et mentale, croire à des notions telles que le poids, la chaleur et la lumière. L'homme est par nature libre, égal et indépendant, affirme le dirigeant d'aujourd'hui, avec l'assurance tranquille de celui qui sait qu'il ne peut être contredit. Et il en est ainsi. Il n'y a plus de contradiction.

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Si l'on analyse la question d'un point de vue chrétien, le concept de fraternité n'implique pas un concept d'égalité, pas plus que le fait que nous soyons tous égaux devant Dieu n'implique que les hommes soient égaux les uns aux autres. La science, l'anthropologie, la philosophie, la religion et le bon sens aboutissent tous à la même conclusion : l'égalité des hommes est une erreur et toute idéologie politique fondée sur ce concept est vouée à l'échec.

Regardons les choses en face: le concept d'égalité est en fin de compte destructeur parce qu'il déclare, non seulement que personne n'est pire que personne, mais surtout que personne n'est meilleur que personne. Personne ne peut donc être meilleur. L'amélioration et le dépassement de soi deviennent impossibles si nous sommes tous égaux. Quoi que vous fassiez, vous serez toujours et uniquement l'égal du pire des hommes. Cette doctrine n'est pas seulement fausse, elle est tout à fait méprisable et destructrice. Elle empêche d'atteindre des objectifs plus élevés. Elle signifie la mort de l'humanité. Là où l'on ne s'élève pas, on descend irrémédiablement. Et c'est la société dans laquelle nous vivons aujourd'hui.

Le soutien à la démocratie moderne est en fait plus un système de croyance, voire une foi, qu'une chose fondée sur l'histoire, la raison et la philosophie. La démocratie nous est inculquée comme une vertu incontestable, à défendre à tout prix et à répandre dans le monde entier, même par les armes (comprenez-vous à quel point vous êtes à côté de la plaque?). Il s'agit d'une erreur politique fondamentale, basée sur une conception erronée et néfaste de l'égalité humaine, qui doit être surmontée si nous voulons survivre à long terme.

Platon affirmait que la vie de l'homme démocratique n'a ni loi ni ordre; mais l'homme démocratique appelle cette existence distraite: joie, félicité et liberté; et ainsi de suite... et tout n'est qu'égalité... Sa précieuse liberté, compte tenu de la licence débridée et du manque de discipline, se transforme en une quête insensée et confuse du plaisir.

La démocratie est glamour, désordonnée et scintillante. En fin de compte, ce sont toujours les plus riches qui gouvernent. La grande majorité de la population mondiale se berce d'un bien-être sans valeur réelle ou cherche à ressembler à son voisin le plus riche, celui qui mène une vie de fête, jamais le plus intelligent ni le plus vertueux.

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Et c'est précisément le mythe de l'égalité à tout prix qui continuera à niveler ce système par le bas. Au lieu d'être des frères et de s'entraider pour le bien de la collectivité, de choisir les plus valeureux d'entre nous pour diriger les sociétés, nous optons pour la solution de facilité: toi aussi tu ne seras jamais personne, parce que moi je ne vaux rien. Comprenez-vous quelle profonde et triste inhumanité sous-tend notre raisonnement ?

Aristote lui-même qualifiait la démocratie de pire système possible. Mais Platon, Aristote et même Huxley ne seront jamais des témoins pour une multinationale.

Les quatre paliers de l’Apocalypse

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Les quatre paliers de l’Apocalypse

par Pierre-Emile Blairon

Partie I : Mise en place et accélération des étapes du déclin

Cet article sera édité en deux parties ; la première expose les quatre paliers historiques qui nous conduisent à l’Apocalypse, une « fin des temps » dans la religion chrétienne. Je passerai rapidement sur les trois premières phases, sujets largement développés dans mes articles précédents, publiés sur ce même site et, pour la plupart réunis en recueil dans mes derniers livres, et je m’attarderai sur celle qui est actuellement en cours, le quatrième palier donc, riche en péripéties jusqu’alors inédites dans l’Histoire du monde.

La deuxième partie de l’article, nous donne quelques pistes, pour le moins dérangeantes, je dirais plutôt : ahurissantes, établies par de très anciennes civilisations traditionnelles, en l’occurrence indienne, qui a su décrire, avec une précision qui laisse pantois, les terribles moments que nous sommes en train de vivre et, selon toute logique, qui vont voir arriver le cataclysme final. Et son retournement salvateur.

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Première phase : 1789, anéantissement des valeurs traditionnelles

Dans le processus involutif rythmé par les divers paliers de putréfaction qui nous entraînent vers la fin apocalyptique de ce cycle, dans la période historique contemporaine, nous avons d’abord assisté à la destruction par les sectes mondialistes de toutes les valeurs traditionnelles et naturelles qui fondaient le socle des civilisation, première phase qui s’est déroulée en accéléré (après quelques siècles de préparation), dès la date symbolique et tragique de la sanglante et barbare Révolution française (1), avec un succès universel que n’espéraient pas aussi transposable (comme la Révolution bolchevique en premier lieu) les promoteurs de ce saccage.

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Deuxième phase : 2020, tests de soumission et de réduction des populations, lobotomisation

La deuxième phase, placée sous le signe de la peur qui doit être inculquée aux masses pour les rendre malléables à souhait, a démarré en 2020 avec la mise en place des divers tests de soumission et de réduction des populations qui ont été initiés dans le cadre de la pseudo-pandémie et de l’inoculation des pseudo-vaccins ; cette phase n’a pas été couronnée par la même réussite que la première tout au moins en ce qui concerne la tentative de réduction des populations telle qu’elle figure dans les projets de la secte mondialiste, à peine déguisée : les dégâts provoqués par la mini-grippe ayant été minimes et ceux causés par les pseudo-vaccins se faisant encore attendre, bien que nous puissions quand même déjà enregistrer un nombre important de décès de personnes dont l’âge et la maladie ne correspondent à aucune norme scientifique.

Mais la grande réussite de cette phase a été la mise en place de l’ingénierie sociale, une manipulation psychologique des foules destinée à les soumettre à la première injonction, autrement dit la parfaite lobotomisation (ablation virtuelle du cerveau) des individus et donc leur soumission. Les Français ont été presque instantanément transformés en toutous : au café : prenez-le debout, non, assis, non, couché ; portez le masque, ne le portez plus, portez-le à nouveau ; à la plage : ne bronzez pas en position statique, donc couché, au contraire, marchez sans vous arrêter ; le soir, aboyez à 20 heures pour soutenir les soignants, ne les soutenez plus, n’aboyez plus, au contraire, mordez-les et jetez-les à la rue sans ressource, ce sont de mauvais citoyens ; pour vous soigner, prenez du Doliprane ou du Rivotril si vous pensez être sur le point de mourir…

Troisième phase : 2024, satanisation, Terreur

Dans l’agenda de nos fausses élites, agenda qu’elles ne cherchent même plus à dissimuler et qui se place sous le signe d’une accélération du processus involutif en 2024, une troisième phase a été révélée en pleine lumière, si l’on peut parler ainsi puisqu’il s’agit d’un culte rendant hommage à un personnage ambigu comportant deux faces d’apparence antagoniste d’une même médaille, Satan et Lucifer (le nom de ce dernier signifiant porteur de lumière) alors que Satan est le personnage sombre et maléfique que l’imagerie populaire nous transmet : il s’agit de la « satanisation » de toutes les manifestations rassemblant un public par définition déjà captif et faible puisqu’il s’adonne à l’idolâtrie ; deux événements mondiaux ont, cette année, été consacrés à la glorification du démon : l’Eurovision (qui, comme son nom ne l’indique pas, rassemble d’autres pays que les seuls européens) et les Jeux Olympiques. Cette satanisation concerne également la plupart des chanteurs et chanteuses connus mondialement qui auraient signé un « pacte avec le diable », selon les dires mêmes de certains de ces saltimbanques ; on sait les foules immenses que drainent chacune de leurs apparitions publiques qui s’apparentent à de grandes messes diaboliques ; il est ici judicieux de rappeler que l’Eurovision est entièrement dédié à leur promotion et que les J.O. ont permis à ces « idoles » de subjuguer (c’est le mot qui convient : de placer sous le joug) le public en les laissant pratiquer leur « art » pendant la majeure partie des cérémonies d’ouverture et de fermeture de ces J.O.

J’ai indiqué dans nombre de mes articles précédents (2) la probable genèse de ce culte à Satan qui trouverait, paradoxalement, ses origines dans les trois religions du Livre et qui a fait florès, par dévoiement ou réaction, au sein de la société américaine et de ses élites depuis l’arrivée des premiers pionniers anglo-saxons, les « pilgrims », rejetés d’Angleterre justement à cause de leur fanatisme biblique.

Il est difficile de comprendre comment et pourquoi des personnes qu’on suppose intelligentes (puisqu’elles sont « l’élite mondiale ») peuvent invoquer et magnifier le « diable », notion que les esprits rationnels considèrent comme une superstition de foules crédules ; il n’y a pas de réponse à cette question à moins de faire appel à des éléments de connaissance d’ordre surnaturel, ou de considérer plus prosaïquement que ces élites mettent en avant ce concept pour maintenir d’une manière constante, encore une fois, une peur irraisonnée au sein de ces masses ; à l’appui de cette dernière thèse, il suffit de songer que le premier palier de ce processus nocif a commencé avec la Révolution et que la période la plus représentative de cet événement qui a bouleversé la société française a été appelée la Terreur.

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La Terreur : cette sauvage péripétie de notre Histoire, dont les Français auraient à rougir plutôt qu’à perpétuer la mémoire, a été rappelée avec une délectation malsaine et une mise en scène sanglante par les concepteurs de la cérémonie d’ouverture de ces J.O. 2024 avec la décapitation de la reine Marie-Antoinette sous les yeux d’un public apathique, si ce n’est ravi (3) ; cette foule ne se demandant jamais ce que venait faire la représentation de ces horreurs lors de la célébration d’un événement mondial propre à rassembler sereinement les peuples : la compétition pacifique et saine d’athlètes réunis dans le même amour du sport.

Quatrième phase : 2024- 20… ? Confusion, imposture, transgenrisme, la bête de l’événement

Un autre aspect, tout aussi étrange et saugrenu que cette satanisation, est apparu d’une manière récurrente dans ces manifestations mondiales, comme couplé avec la célébration du Malin.

Je veux parler du transgenrisme.

Il s’agit d’abord de créer une confusion générale dans l’esprit des masses, déjà considérablement perturbé et déficient, par la banalisation de l’imposture dans ce qu’elle a de plus extrême, dans le fait qu’elle porte atteinte à ce qu’il y a de plus naturel et habituel  : l’identité sexuelle (4). En fait, l’imposture et Satan vont de pair : Satan est la représentation du mensonge (5) et l’imposture le paroxysme du mensonge puisque l’imposture ne se contente pas de mentir : elle met en place une pseudo-réalité de substitution procédant de la classique inversion des valeurs qui se produit à la fin d’un cycle.

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Depuis plusieurs années, on assiste à une mise en scène théâtrale mettant en avant des personnes dites « transgenres » ; il s’agit d’hommes qui se travestissent en femmes, ou le contraire ; un rapport de la FRA (organisme de l’Union européenne pour les droits fondamentaux) du 9 décembre 2014 indique que « le terme « transgenre » est utilisé pour désigner les personnes dont l’identité de genre et/ou l’expression de genre diffère du sexe qui leur a été assigné à la naissance. Ce terme peut couvrir de nombreuses identités de genre. L’enquête a énuméré plusieurs sous-catégories : personnes transsexuelles, transgenres, travesties, ayant une variance de genre, homosexuelles ou ayant une identité de genre différente. »

On notera avec intérêt cette partie du texte : « qui leur a été assigné à la naissance » pour se demander logiquement « par qui » ce sexe leur a été assigné ? Réponse : d’abord par ses parents, ce qui serait un bon début d’explication, et, plus formellement, la plupart du temps par le personnel médical qui assiste à la naissance et qui arrive encore à distinguer un sexe masculin d’un sexe féminin sans demander une analyse ADN.

J’ai tenté d’en savoir plus, mais j’ai renoncé à entrer dans les méandres des divers statuts et appellations des personnes trans+, leurs problèmes, psychologiques, psychiatriques et sexuels, leurs opérations esthétiques diverses et nombreuses, l’absorption de multitude d’hormones remboursées par la Sécurité sociale, cette recherche pouvant m’entraîner à déployer un temps et une énergie qui me sont précieux pour un résultat somme toute inintéressant.

Même si cette étrange communauté constitue un pourcentage infime de la population (entre 1 et 3% en France), elle est hyper-représentée médiatiquement et s’insère dans cette quatrième phase comme un élément indispensable qui permet d’ajouter à la déstabilisation que la secte mondialiste s’efforce d’instaurer en permanence dans la société, d’autant plus que cette communauté LGBTQQIP2SAA (mais oui, ça vient de sortir, on n’arrête pas le progrès)  est autorisée à faire du prosélytisme auprès d’enfants souvent très jeunes dans les écoles. Qui est qui ? Est-ce un homme ? Une femme ? Autre chose ? Questions cruciales que des enfants ne devraient jamais avoir à se poser. Et c’est pourtant là le but recherché par ce militantisme malsain.

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Le monde entier, lors de ces deux grands événements médiatiques qu’ont été l’Eurovision et les Jeux Olympiques, a bien noté, en même temps que l’évocation insistante du démon et de ses symboles et attributs, la présence massive, sans jeu de mots, de ladite communauté précitée.

Cette phase 4 consiste à préparer l’apparition quasi-miraculeuse d’un mouvement de résistance, ou d’un personnage providentiel, qui, dans ses discours, promettra de faire cesser le chaos et d’organiser la restauration des valeurs traditionnelles ; ce sera encore un faux espoir car cette organisation, ou ce personnage, seront créés et manipulés par cette même caste mondialo-sataniste (6). Cette organisation, ou ce personnage, auront pour unique rôle d’attirer vers eux la sympathie, l’adhésion, voire l’adulation des foules toujours prêtes à s’enflammer pour ceux qui leur promettent monts et merveilles : puissance du verbe et de l’apparence ! Cet avènement, la bête de l’événement, comme disait Macron qui pouvait prophétiser sans se donner trop de mal, sera le coup de grâce donné à toute autre tentative de résurgence d’un ordre souverain.

Ce sera une nouvelle épreuve pour ceux, peu nombreux, qui avaient réussi à garder un esprit lucide, une colonne vertébrale et un minimum de bon sens et qui verront avec tristesse leurs congénères tomber (à nouveau) dans le piège grossier qui leur sera tendu.

* * *

Les quatre paliers de l’Apocalypse

Partie II : Fin de cycle ? Fin du monde ? Apocalypse ?

Fin de cycle ? Fin du monde ? Apocalypse ? Antéchrist ?

En ce qui concerne l’apparition hypothétique de ce « Sauveur », que les traditions religieuses appellent aussi faux Messie ou Antichrist, ou Antéchrist, qui reste, quelle que soit sa dénomination, un imposteur, il s’agit d’une éventualité qui n’est évidemment pas une invention de mon cerveau exalté ; je ne vais pas jouer au prophète inspiré, comme Macron, qui connaît, semble-t-il, tous les détails du plan élaboré par l’Organisation qui l’a mis à la place qu’il occupe.

L’apparition de ce personnage faussement providentiel est attestée dans les livres sacrés des religions monothéistes lorsque viendra la fin des temps, ou l’Apocalypse, chez les chrétiens, mais aussi dans la plupart des traditions anciennes, mais aussi dans les témoignages et les prédictions de nombre de visionnaires.

Nous allons faire un rapide survol des éléments dont nous avons connaissance.

L’apparition du monothéisme juif, suivi du christianisme et de l’islam, a entraîné une conception du temps différente de celle des antiques civilisations; pour entrer dans la logique d’un dieu révélé qui aurait élu le peuple juif, il fallait qu’il y ait un début et une fin (de préférence heureuse) à cette élection réciproquement partagée, il fallait donc adopter le concept d’un temps linéaire, concept artificiel qui amènerait celui d’évolution et de progrès (du pire au meilleur).

Pour les traditions anciennes qui se référaient à la nature et à son fonctionnement, le temps était logiquement cyclique (les astres, les saisons, les jours, les arbres et leurs feuilles, toutes les manifestations naturelles naissent, meurent et reviennent en permanence) et son déroulement était involutif (du meilleur au pire), les choses de la vie naturelle sur Terre allant toujours en se dégradant jusqu’à la mort et non pas en s’améliorant (on ne naît pas vieux décrépi pour finir jeune et beau en parfaite forme).

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C’est ainsi que les Indo-Européens (Grecs, Italiques, Iraniens, Indiens, Celtes, Nordiques, Slaves, Arméniens) ont établi des mesures de ce cycle divisé en quatre périodes appelées âges, donc du meilleur au pire : Âge d’or, d’argent, de bronze, de fer ; le cycle auquel nous appartenons aurait duré 64800 ans et nous nous situons à la fin de la fin du dernier âge, l’Âge de fer, connu également sous sa dénomination indienne: Kali-yuga, ou nordique: Ragnarök.

Comment savons-nous que nous sommes exactement à la fin de notre cycle?

Tout simplement parce que les livres sacrés des anciennes civilisations ont décrit la façon dont se terminent tous les cycles et cette façon est peu ou prou identique à chaque fin de cycle. D’autre part, les religions du Livre ont repris certains éléments de ces anciennes traditions.

Un exemple ? La fin des Assours

L’indianiste Alain Daniélou (7) nous rapporte un extrait des Puranas, livres sacrés indous où il est question d’une guerre entre les dieux Vishnu et Shiva; Vishnu, pour détruire le peuple des Assours, a l’idée de créer un personnage pervers appelé Arihat qui sera un imposteur : «  Le faux sage s’approcha du dieu et lui demanda : quel est mon nom ? Que dois-je faire ? Vishnu dit : ton nom sera Arihat (destructeur de gens pieux). Tu dois composer un pseudo-livre saint de 1600 versets en langage populaire condamnant les castes et les devoirs des divers âges de la vie. Tu seras doué du pouvoir de faire quelques miracles. La base de ton enseignement sera: le ciel et l’enfer n’existent que dans cette vie et tu enseigneras cette doctrine aux Assours de façon qu’ils puissent être détruits. »

On ne peut s’empêcher de penser à une approximative figure du Christ, ou du Bouddha, représentée par cet Arihat l’imposteur. Arihat, prônant l’égalitarisme et la non-violence, parvint à ses fins: le déclin des Assours.

Ce déclin se manifeste de différentes façons ; c’est dans le détail de ce curieux inventaire que l’on va retrouver quelques aspects de notre vie de tous les jours:

    - Le nombre des princes et des agriculteurs décline graduellement.

    - Les classes ouvrières veulent s’attribuer le pouvoir royal et partager le savoir, les repas et les lits des anciens princes.

    - La plupart des nouveaux chefs est d’origine ouvrière. Ils pourchassent les prêtres et les tenants du savoir.

    - On tuera les fœtus dans le ventre de leur mère et on assassinera les héros.

    - Des voleurs deviendront des rois, les rois seront des voleurs.

    - Les dirigeants confisqueront la propriété et en feront un mauvais usage.

    - Ils cesseront de protéger le peuple.

    - De la nourriture déjà cuite sera mise en vente.

    - Le nombre des vaches diminuera.

    - Des groupes de bandits s’organiseront dans les villes et les campagnes.

    - Les commerçants feront des opérations malhonnêtes.

    - Ils seront entourés de faux philosophes prétentieux.

    - Tout le monde emploiera des mots durs et grossiers

    - On ne pourra se fier à personne.

    - Les gens du Kali-Yuga prétendront ignorer les différences de race et le caractère sacré du mariage, la relation de maître à élève, l’importance des rites.

    - Les agriculteurs abandonneront leurs travaux de labours et de moisson pour devenir des ouvriers non-spécialisés et prendront les mœurs des hors-castes.

    - L’eau manquera et les fruits seront peu abondants.

    - Beaucoup seront vêtus de haillons, sans travail, dormant par terre, vivant comme des miséreux.

    - Les gens croiront en des théories illusoires.

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Le Dieu Shiva, voyant cette décadence, « lança contre elle son arme la plus terrible, une arme de feu qui, en un instant, brûlait tout, détruisait toute vie […] Seuls furent sauvés quelques fidèles de Shiva qui s’étaient échappés dans la région où vivent les Gana (les compagnons de Shiva), c’est-à-dire le monde Mahar ou monde extra-planétaire. Ce sont ces rescapés qui ont préservé en secret certains éléments du savoir des Assours pour les humanités futures ».

Où l’on voit, avec ces dernières lignes, que les cycles se terminent tous de la même façon.

Une minorité lucide et volontaire subsiste après le cataclysme; elle a pris soin de rassembler les éléments positifs qui constituent le meilleur de leur Humanité et traverse, avec son bagage sur le dos, le gué qui la mène vers l’inconnu.

C’est grâce à eux, à ces hommes et ces femmes de savoir, ces êtres éveillés, que le nouveau cycle peut démarrer sur les bases de l’ancien. Les racines étant préservées, un nouvel arbre peut dès lors s’épanouir et fleurir. Nous remarquerons que ces survivants sont amenés à se réfugier sur une autre planète, chez les Gana.

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L’un de ces textes sacrés, le Lingä Purânä, comporte des prédictions qui se rapportent non plus à l’Humanité dans laquelle vivaient les Assours il y a plus de soixante mille ans, mais à la nôtre ; nous allons alors retrouver la thèse développée par Nostradamus, celle d’un Grand Justicier, le Grand Monarque, qui vient faire une guerre totale aux « méchants » ; dans ce cas, la catastrophe finale n’est plus seulement d’ordre cataclysmique mais se rapporte directement à l’attitude des hommes qui provoquent cette catastrophe. Il s’y ajoute alors une raison d’ordre moral qui fait que la catastrophe devient une opération de purification. « Durant la période de crépuscule qui termine le Yugä, le justicier viendra et tuera les méchants. Il sera né de la dynastie de la Lune. Son nom est Guerre (Samiti). Il errera sur toute la terre avec une vaste armée. Il détruira les Mlécchä (les Barbares de l’Occident) par milliers. Il détruira les gens de basse caste qui se sont saisis du pouvoir royal et exterminera les faux philosophes, les criminels et les gens de sang mêlé. Il commencera sa campagne dans sa trente-deuxième année et continuera pendant vingt ans. »

Il y a dans ce texte, que j’ai fait paraître dans mon premier livre il y a 18 ans (8), l’intégralité de ce qui se passe actuellement et de ce qui pourrait arriver :

- Arihat est le faux messie, l’antéchrist ou l’antichrist de la Bible ; celui-là même que la secte mondialiste a l’intention de nous proposer comme « guide suprême ».

- Le détail de toutes les avanies que cette même secte nous fait subir ; si vous transposez le langage ancien décrivant l’Inde de cette période lointaine dans notre période actuelle, vous constaterez que nous sommes en train de vivre presque toutes ces mésaventures, avec – petit retour en arrière - plusieurs références à ce qui s’est passé pendant la Révolution qui est à l’origine de ce désastre.

- Une guerre atomique éclate ensuite qui détruit la presque totalité de l’espèce humaine ne laissant en vie que quelques personnes, ces « êtres différenciés » debout au milieu des ruines chers à Julius Evola, qui vont pouvoir redémarrer le nouveau cycle.

Donc, voilà, tout y est ; il n’y a rien de nouveau sous le soleil, le monde est en perpétuel recommencement.

Nous pouvons remarquer que nous sommes un peu plus concernés par ce qui s’est passé à la fin du cycle précédent, il y a 64.800 ans, que par les prédictions concernant celui que nous vivons, à savoir l’apparition d’un justicier (la parousie, le retour du Christ, le Grand Monarque ?) qui anéantira les satanistes, pour simplifier.

41tbTpdqXUL._AC_SY780_.jpgJean Phaure, primordialiste (9) chrétien, (1928-2002) annonçait en 1974 la fin des temps pour... 2030 !

Jean Phaure écrivait ces mots bouleversants en 1973: « Douloureux honneur que d’appartenir à une Humanité finissante qui ne sait pas sa fin prochaine, qui ne veut pas le savoir, - et de le dire pourtant, car il faut qu’en cette époque certaines choses soient dites, aussi inconfortables soient-elles. Dans le demi-siècle à venir, les événements les plus brutaux, les plus inconcevables , à la fois maléfiques et bénéfiques, vont éclater – et ce n’est qu’alors que la plupart s’apercevront que certains les avaient prévus. Car cette Humanité est sourde et aveugle, et son réveil sera sanglant (10)... »

Selon la tradition shivaïte, notre grand cycle d’Humanité, que les Hindous appellent Manvantara est le septième sur Terre; la première Humanité est née il y a plus de 400.000 ans.

Notre Manvantara, dont nous pourrions voir la fin rapidement, s’est étendu sur 64.800 ans, nombre qui correspond à: 2,5 cycles précessionnels de 25.920 ans, 5 « grandes années » de 12.960 ans, 30 « Ères » zodiacales de 2160 ans (11).

Avant d’entrer dans l’Ère du Verseau, nous sortons de l’Ère des Poissons, caractérisée par la prédominance du christianisme suite à la descente de l’avatar Christ. Dans la tradition hindouiste, un avatar est la descente d’un dieu ou d’un représentant de Dieu qui s’incarne pour rétablir l’ordre et sauver le monde à chaque ère zodiacale.

Notre Humanité a donc connu au moins 30 avatars, mais sûrement plus, car il peut y avoir apparition de plusieurs avatars pour chaque début d’ère zodiacale, qui ont à peu près tous le même profil: fils de Dieu, ou d’un dieu, et d’une mortelle vierge, venus combattre le démon, ou les démons, guérisseurs et initiateurs, périssant en sacrifice avant de remonter vers le Père (voir, par exemple, la figure d’Héraklès ou celle de Mithra). Pour Jean Phaure, le Christ a ceci de différent, et de spirituellement supérieur, d’avec ses prédécesseurs, c’est qu’il arrive à la fin du grand cycle, du Manvantara, pour le clôturer dans l’Apocalypse, la gloire de la Révélation et la parousie qui est le second avènement du Christ (p. 248).

Cette fin apocalyptique pourrait survenir dans un délai très court à l’heure où nous écrivons car Jean Phaure, reprenant un texte sacré hindou, précise qu’elle pourrait se situer en... 2030.

« C’est donc la grande Tribulation de l’Antéchrist qui représente le terme de la cyclologie adamique, le renversement total de l’âge d’Or primordial, et la fin du Cycle proprement dit. Une tradition hindoue situe cette « fin » (fin du Kali-Yuga) en 2030. Nicolas de Cuse (1401-1464) « tombe » sur la même date! […] Quelle que soit l’importance des traditions que nous venons d’évoquer, ce n’est évidemment qu’à titre d’hypothèse de travail que nous faisons état de cette datation (2030), qui nous semble cependant prêter à l’échelonnement des événements de la Fin un cadre chronologique de grande vraisemblance».

Comment être du bon côté du manche

Je voudrais terminer sur une note optimiste (si c’est possible dans ce contexte), à savoir que je lis ce matin même, 20 août 2024, sur le site canadien nouveaumonde.ca (12), que « Selon un décret signé par le président Vladimir Poutine, Moscou fournira une assistance à tous les étrangers qui souhaitent échapper aux idéaux néolibéraux mis en avant dans leur pays et s’installer en Russie, où les valeurs traditionnelles règnent en maître.

En vertu de ce document, ces ressortissants étrangers auront le droit de demander une résidence temporaire en Russie « en dehors du quota approuvé par le gouvernement russe et sans fournir de documents confirmant leur connaissance de la langue russe, de l’histoire russe et des lois fondamentales ».

Les demandes peuvent être fondées sur le rejet des politiques de leurs pays « visant à imposer aux gens des idéaux néolibéraux destructeurs, qui vont à l’encontre des valeurs spirituelles et morales traditionnelles de la Russie ».

Cela peut toujours servir, à défaut de pouvoir vous réfugier sur une autre planète comme l’ont fait les derniers survivants des Assours…

Pierre-Emile Blairon

  1. (1) Victor Hugo avait déjà perçu en son temps la Révolution française comme une étape constitutive de ce singulier satanisme qui resurgirait à la fin de notre cycle, dans son œuvre inachevé : La Fin de Satan.
  2. (2) Notamment dans La France, laboratoire de la secte mondialiste, octobre 2023.
  3. (3) Preuve, s’il en fallait, que l’opération d’ingénierie sociale évoquée dans la deuxième phase a parfaitement fonctionné.
  4. (4) Système XY de détermination sexuelle : « Il est fondé sur la présence de chromosomes sexuels différents entre les différents individus de l'espèce. Ainsi, les mâles possèdent un chromosome X et un chromosome Y, alors que les femelles possèdent deux chromosomes X. Le sexe hétérogamétique (possédant donc deux chromosomes sexuels différents) est donc le sexe mâle » (Wikipedia). La polémique qui a été créée aux J.O. 2024 à propos d’une personne de nationalité algérienne qui a gagné la finale de boxe féminine n’avait pas lieu d’être ; cette polémique est née du fait que le C.I.O a avancé pour toute justification que cette personne possédait un passeport indiquant son sexe féminin comme critère de son statut, alors que les fédérations de boxe le contestent. Il est évident qu’une mention sur un passeport n’est pas une preuve suffisante. Il faut recourir à une analyse du génotype contenu dans une cellule d’ADN qui indiquera sans le moindre doute le genre de l’individu.
  5. (5) C’est encore Victor Hugo qui écrivait dans Les Misérables: « Mentir, c’est la face même du démon ; Satan a deux noms : il s’appelle Satan et il s’appelle Mensonge. »
  6. (6) Il y a une constante : la secte mondialo-sataniste procède toujours par test, c’est dans son ADN, puisque ce « sauveur » qu’elle semble vouloir mettre en place n’est rien d’autre que la répétition préalable à l’avènement de la vraie Bête chère à leur cœurs (façon de parler, ces gens n’ont pas de cœur) ; a priori, l’apparition récente du RN en force dans l’Assemblée nationale et de son jeune représentant ne semblent pas devoir être assimilés à ce projet, le RN se cantonnant pour l’instant dans un silence prudent.
  7. (7) Le Destin du monde selon la tradition shivaïte, première partie : la théorie des cycles, p. 21 à 40. Albin Michel, 1985
  8. (8) La Dame en signe blanc, 2006.
  9. (9) Primordialiste, ou traditioniste : qui se réclame de la Tradition primordiale, laquelle peut se définir par quelques caractéristiques fondamentales, à savoir : la cyclologie : le temps se déroule par cycles (il n’est pas linéaire), en involution (il n’est pas évolutionniste, ou progressiste), la fin d’un cycle est marqué par l’inversion des vraies valeurs qui fondent les civilisations, la Tradition primordiale implique que toutes les religions, civilisations ou spiritualités proviennent d’une source unique, une civilisation primordiale de caractère à la fois solaire (Apollon) et polaire (Hyperborée), qui a ensuite répandu sa connaissance à travers le monde ; pour l’ésotérisme chrétien, le Christ est d’essence apollinienne.
  10. (10) Le Cycle de l’Humanité adamique, introduction à l’étude de la cyclologie traditionnelle et de la fin des temps, p. 503, Dervy, 1973.
  11. (11) Ibid. p. 240 et 509.
  12. (12) https://nouveau-monde.ca/la-russie-offre-un-refuge-aux-pe...

 

Un voyage à travers la parole

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Un voyage à travers la parole

Frédéric Andreu

Louis-Ferdinand Céline fustigeait les écrivains sans style, ces "cafouilleux" qui "choisissent une bonne histoire" et "rampent dans les phrases". Philippe Barthelet et Éric Heitz, son compère alsacien, en sont le contraire même. En effet, Le voyage d'Allemagne, leur ouvrage commun, est premièrement un style - c'est à dire un voyage à travers la Parole - et secondairement un voyage vers et dans un pays, l'Allemagne.

Ce double voyage fait à la fois preuve d'abandon à la poésie et de grande rigueur rhétorique. Les étymologies, nombreuses, qui émaillent ce textus, jouent le rôle de panneaux indicateurs le long de la route. Nous voyageons à travers le Luxembourg, Bâle, Fribourg et la Souabe ; quand c'est un "faune" qui indique le chemin, on a même l'impression que le voyage emprunte au rêve ou à la légende !

Mais où nous mène ce double voyage ? Devant la demeure d'un autre grand écrivain, Ernst Jünger, à Wilflingen. Philippe Barthelet, qui a rencontré le « Waldgänger » plusieurs fois au cours des dix dernières années de sa vie dans ce village « sans gare, ni poste », lui rend hommage à la mode du « Weggänger », celui qui a recourt aux chemins. Avec ce grammairien de haute volée pour qui « les mots savent mieux que nous ce qu'ils veulent dire », chaque virgule compte. Il n'a donc pas choisi d'intituler son livre Le voyage d'Allemagne - et non Un voyage en ou vers Allemagne - par hasard. Ici la préposition "de" est celle des formules héraldiques comme dans "De Gueule" ou "D'Azur" dans la description des blasons. L'auteur décrit « les oriflammes qui enjolivent l'héraldique de la plus neutre des réalités ». Les anecdotes de voyage rayonnent dans ce texte comme autant de blasons. Sous la plume d'aigle de l'auteur, les villages redeviennent des miniatures, des « objets » mythologiques. Robert Brasillach voyait dans les villages de Bavière, des jouets. 

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La maison de Wilflingen, où Helmut Kohl et François Mitterrand se rendaient en pèlerinage, est elle aussi un cabinet de curiosités ouvert sinon pour tous, du moins pour chacun.

Elle abrite en effet des souvenirs des deux guerres mondiales, des objets de voyages, et une fascinante collection d'insectes, toutes les cicindèles d'Europe notamment, que Jünger considérait lui aussi comme autant d'héraldiques à déchiffrer. Grâce à ce livre-voyage, Philippe Barthelet et Éric Heitz se révèlent être de véritables disciples - c'est à dire des « jünger » - sans pour autant être de « sérieux »   disciples, des « ernst » jünger.

Le premier, ancien producteur et chroniqueur à France Culture de 1985 à 2006, s'est fait connaître par sa plume érudite et son goût pour les grands auteurs ; quant au second, Eric Heitz, il reste plus mystérieux. Il paraît même qu'« il ne veut plus voir personne ». Serait-il parvenu au stade ultime du renonçant lucide au monde moderne que Ernst Jünger désigne sous le nom d'« Anarque » ?

En tout cas, cet ouvrage d'amitié tire un coin de voile sur le secret des Allemagnes situées des deux côtés du Rhin. Pour ce faire, la littérature y est présente. "La littérature est un mystère d'évidence qui a besoin de couverture, d'ombre, de faune mousse, de jardins aux douze portes et de librairie toujours ensoleillée". Comment mieux poser les jalons pour nous conduire, sans jamais nous contraindre, à cet obscur secret qui pourtant nous éclaire de toutes parts et de toute éternité ?

* * *

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Philippe Barthelet et Éric Heitz, Le voyage d'Allemagne, Paris, Gallimard, coll. « le sentiment géographique », 240 p. 

Ernst Jünger Stiftung : Stauffenbergstrasse 11, 88515 Wilflingen - juenger-haus.de / +4973761333

Entretien avec Pierre Le Vigan

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Entretien avec Pierre Le Vigan

Le 24 août 2024

Questions de Jean-Marie Soustrade

- Vous avez publié plus de vingt livres. L’histoire des idées vous est familière, et l’histoire contemporaine aussi. Vous avez aussi présenté les principaux philosophes qui ont marqué l’histoire des idées. Vous avez travaillé en outre sur un domaine moins grand public, à savoir la psychopathologie et les maladies mentales, ainsi que sur la notion d’acédie. Comment vous situez-vous par rapport à ces centres d’intérêts variés ?

- Effectivement, on ne s’interesse pas gratuitement à des sujets ni à des auteurs. Nous sommes les héritiers de penseurs que l’on a choisi. Il est effectivement important de savoir et de dire quel sont ceux qui nous ont marqué. Tout d’abord j’ai été marqué par les non conformistes des années trente : Arnaud Dandieu, Robert Aron, Alexandre Marc, Denis de Rougemont,  Pierre Andreu, Jean de Fabrègues, Jean-Pierre Maxence, Thierry Maulnier – dont la fécondité ne se limite pas aux Années Trente. Citons encore Emmanuel Mounier et la revue Esprit. Ce furent des « révoltes de l’esprit » selon l’expression de Pierre Andreu, mais pas seulement : ce furent des laboratoires d’idées. Dans les années quarante, les thèses de la « révolution communautaire » se situent dans cette lignée. Elles se prolongent bien au-delà de ces années, y compris dans le thème gaullien de la Participation.

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A côté de ce courant des Non-conformistes des années Trente, d’autres auteurs ont été pour moi essentiels : Drieu La Rochelle, l’homme couvert de contradictions, qui fut « fasciste » par refus du simplisme antifasciste en ayant eu bien d’autres tentations et dont la préoccupation essentielle fut l’endiguement du déclin de la France et de l’Europe. D’autres influences ont été, et sont toujours, Nietzsche, inépuisable, Heidegger, immense, mais aussi Konrad Lorenz et le courant de l’éthologie humaine.  

- Et vos influences, autour de la notion d’acédie et de la psychopathologie dont vous parlez dans Le malaise est dans l’homme et dans Face à l’addiction, un essai sur les dépendances, aussi bien les drogues que les dépendances comportementales ?

- Dans ce domaine, j’ai appris – nous ne sommes pas si loin de l’éthologie humaine – d’un courant d’anthropologie philosophique parfois appelé analyse existentielle (Daseinsanalyse)  ou encore psychiatrie phénoménologique. Il faut ici citer au moins Ludwig Binswanger et son travail sur « les trois formes manquées de la présence humaine », Arthur Tatossian, Hubertus Tellenbach, Medard Boss. Ce courant a été nourri par les écrits de Husserl, plus encore par ceux de Heidegger, mais aussi par Schelling, Franz Brentano, Eugen Bleuler.  Connaitre la situation de l’homme dans le monde à partir de ses échecs reste sans doute une bonne méthode, de même que pour comprendre la santé, il faut commencer par comprendre la maladie, et que, pour sauver la civilsation européenne, il faut comprendre de quoi elle est malade.

- D’autres influences intellectuelles plus contemporaines ?

- Aux noms déjà cités d’auteurs dont la carrière commence dans les années trente voire les années vingt pour Drieu La Rochelle, il faut ajouter ceux d’intellectuels généralistes de l’époque actuelle. Je pense à Jean-François Lyotard, Michel Maffesoli, Jean Baudrillard et bien sûr à Alain de Benosit, le moraliste d’au « au-delà de la moraline », mais aussi le généalogiste des idées, et le penseur du politique et du social.

Il me faut aussi dire deux mots de la littérature « pure » qui, justement, n’est jamais pure d’idées même si elle n’est pas directement politique ou métapolitique. Quelques noms me viennent à l’esprit : Balzac, très tôt important pour moi, Maupassant, Alberto Moravia, Dominique de Roux, Zola, Tourgueniev, Tchekhov, Céline, Roger Vailland, Jean Prévost.

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- Faut-il ne parler que des influences intellectuelles ? Et omettre les influences esthétiques ? Qu’en pensez-vous, Pierre Le Vigan ?

-  Les influences non directement intellectuelles mais éthiques et esthétiques sont importantes, du moins en ce qui me concerne, et vous avez raison de le souligner. C’est du reste l’objet de mes carnets (Le front du cachalot, La tyrannie de la transparence, Chronique des temps modernes, Soudain la postmodernité). C’est pourquoi je vous dirais quelques mots de mes goûts en matière de  peinture en citant quelques noms qui me sont chers : Camille Corot, Camille Pissarro, Paul Sérusier, Félix Vallotton, Albert Marquet, Maurice Denis, Edouard Vuillard avec notamment ses peintures à la colle. Et aussi les courants picturaux allemands du XXe siècle : le Pont, le Cavalier bleu, la Nouvelle Objectivité.

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- Quelques mots sur le cinéma dont vous avez parlé dans Le front du cachalot et les autres volumes de vos carnets ?

- Dans ce domaine du cinéma, je mets au-dessus de beaucoup d’autres Akira Kurosawa, les frêres Taviani (sauf à la fin), Roberto Rossellini, Ettore Scola, Wim Wenders, le premier Bertolucci, Godard pour « Pierrot le fou » (surtout), « A bout de souffle » et « Les Carabiniers », Alain Tanner pour presque tous ses films (Les Années Lumière est un sommet), Bruno Dumont (L’Humanité, Flandres).

- Et la musique ?

- D’abord le jazz et le tango argentin.

***

Derniers livres de Pierre Le Vigan :

- Nietzsche, un Européen face au nihilisme, éditions La Barque d’Or (diffusion amazon).

- Les démons de la déconstruction (Derrida, Lévinas, Sartre. Au-delà de la déconstruction : Heidegger), éditions La Barque d’Or (diffusion amazon).

- Le coma français, éditions Perspectives libres.

Clausewitz, père de la théorie de la guerre moderne, éditions Perspectives libres.

Idiocratie et tyrannie digitale: le point par La Boétie

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Idiocratie et tyrannie digitale: le point par La Boétie

Nicolas Bonnal

Deux thèmes négligés ressortent de La Boétie : un, il est facile de contrôler les gens ; deux, il est nécessaire pour ce faire de les abrutir. La détérioration du matériel humain est essentielle. Le mot « abruti » ressort quatre fois du bref texte, il est insultant, et je me vois très satisfait de l’indiquer à ceux qui m’accusent d’abuser du terme « froncé » ou autre. En réalité pour jouer au tyran il faut être deux et il faut que la masse obtempère et même participe, voir « le conglomérat de solitudes sans illusions » (Guy Debord) qui existe déjà dans l’Antiquité dépeinte par Platon. Le livre VIII de la République est un des textes politiques les plus importants du monde - voyez mon texte sur Platon et celui sur Bloom, qui me le fit redécouvrir. Debord recourt au terme d’imbécile aussi et Günther Anders à celui de serf. Dans la civilisation de la télé, le téléspectateur-auditeur devient un serf (le mot est le même en allemand, rappelle le traducteur de Günther Anders), un type qui écoute les ordres. Qu’il s’agisse de guerre, de vaccin, de climat, de reset, d’écologie, de chasse au Trump ou au Musk ou au Kennedy ou au Poutine ou au complotiste ou au climato-négationniste (mazette…), le serf d’aujourd’hui, fanatisé et dangereux, écoute toute ouïe et adopte la position de « l’imbécillité qui croit que tout est clair » (Commentaires sur la Société du Spectacle).  Il est prêt pour toutes les croisades.

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La détérioration du matériel humain est évidente. Rufin a parlé des trois kilos par an que prend un député, c’est dire. On a l’obésité, la baisse du QI, l’effondrement des codes vestimentaires ou autres, l’effondrement des attitudes (Platon parle déjà des enfants et des animaux qui ont pris le pouvoir), on a l’inaptitude militaire occidentale, qui ne peut même plus recruter de soldats. Tout cela est lié évidemment à l’abrutissement télé-smartphone et je rappelle que cet abrutissement existe déjà dans les « forums » et « agoras » de notre bonne vieille cité antique (livre de Fustel à relire pour se glacer) : voyez mon texte sur Platon et Cnn, qui remarque que les chasseurs de news existent déjà : ils sont dénoncés par Théophraste (les bons vieux Caractères), les Actes des apôtres (l’arrivée à Athènes), Juvénal ou Sénèque. Si seulement on avait voulu les lire… Fichte ensuite dénoncera la drogue du journal, Thoreau celle du télégraphe (mon texte, toujours), et Villiers la crétinisation par la presse et l’électricité, productrice de fanfares, de nationalisme festif et donc de guerre génocidaire. Zweig souligne le rôle affolant du bruit et de la propagande dans son Monde d’hier, et il rappelle qu’on ne peut plus y échapper. Le développement antéchristique est ubiquitaire, avait dit Mgr Gaume. Tout cela je l’ai dûment référencé.

Citons trois maîtres :

Or Sénèque écrit déjà : « De la curiosité provient un vice affreux : celui d'écouter tout ce qui se raconte, de s'enquérir indiscrètement des petites nouvelles (auscultatio et publicorum secretorumque inquisitio), tant intimes que publiques, et d'être toujours plein d'histoires. »

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Dans sa Satire VI, Juvénal se moque des commères : « Celle-ci saura dire de qui telle veuve est enceinte et de quel mois, les mots et les positions de telle autre quand elle fait l'amour...  Elle guette aux portes de la ville les nouvelles, les rumeurs toutes fraîches ; au besoin elle en fabrique : le Niphates vient de submerger les populations, un déluge couvre les campagnes, les villes chancellent, le sol s'affaisse. Voilà ce qu'aux carrefours, pour le premier venu, elle débite ! »

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On lit dans les Caractères de Théophraste, écrits quatre siècles auparavant, que le bavardage démocratique a déjà épuisé la vérité avec les sophismes : « Il s’échauffe ensuite dans la conversation, déclame contre le temps présent, et soutient que les hommes qui vivent présentement ne valent point leurs pères. De là il se jette sur ce qui se débite au marché, sur la cherté du blé, sur le grand nombre d’étrangers qui sont dans la ville ; il dit que le siècle est dur, et qu’on a bien de la peine à vivre. »

Mais revoyons La Boétie. Lui aussi parle de cette mémoire de poisson rouge qui fascine tant aujourd’hui :

« On ne saurait s’imaginer jusqu’à quel point un peuple ainsi assujetti par la fourberie d’une traître, tombe dans l’avilissement, et même dans un tel profond oubli de tous ses droits, qu’il est presque impossible de le réveiller de sa torpeur pour les reconquérir, servant si bien et si volontiers qu’on dirait, à la voir, qu’il n’a pas perdu seulement sa liberté, mais encore sa propre servitude, pour s’engourdir dans le plus abrutissant esclavage… »

Mais bon, citons le premier point : le contrôle d’une populace est facile, plus facile qu’on ne croit pas, et il repose sur un «ensorcèlement» (manipulation ?) :

« Pour le moment, je désirerais seulement qu’on me fit comprendre comment il se peut que tant d’hommes, tant de villes, tant de nations supportent quelquefois tout d’un Tyran seul, qui n’a de puissance que celle qu’on lui donne, qui n’a de pouvoir de leur nuire, qu’autant qu’ils veulent bien l’endurer, et qui ne pourrait leur faire aucun mal, s’ils n’aimaient mieux tout souffrir de lui, que de le contredire. Chose vraiment surprenante (et pourtant si commune, qu’il faut plutôt en gémir que s’en étonner) ! c’est de voir des millions de millions d’hommes, misérablement asservis, et soumis tête baissée, à un joug déplorable, non qu’ils y soient contraints par une force majeure, mais parce qu’ils sont fascinés et, pour ainsi dire, ensorcelés par le seul nom d’un qu’ils ne devraient redouter, puisqu’il est seul, ni chérir puisqu’il est, envers eux tous, inhumain et cruel. »

Il y a en effet une magie. Un mot qui revient chez Tocqueville, Guénon (qui parle d’hallucination et de suggestion) ou Baudrillard, c’est celui d’hébétude. Joly parlera de prostration, Drumont d’anesthésie. L’opinion est soit fanatisée soit anesthésiée. Chasse au virus, au non vacciné, au Russe, puis grand silence quand on passe au fascisme rose en Angleterre (même Boris Johnson s’en plaint !) ou à une tyrannie médiatique-affairiste définitive en France sur fond d’arrestations des rares gêneurs.

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Il est important, rappelle le jeune maître, de souligner le rôle des réseaux (sic) de contrôle ; et depuis qu’internet existe on a pu constater un effondrement physique et intellectuel de la résistance. Elle a été liquidée (ou contrôlée et récupérée, voyez les enquêtes sur Trump ou Musk) par le système, au sens de Bauman. Le réseau marche sur une base de six (voir le 666 et bien sûr mon titre : le WWW signifie le six en hébreu) :

« Ce ne sont pas les bandes de gens à cheval, les compagnies de gens à pied, en un mot ce ne sont pas les armes qui défendent un tyran, mais bien toujours (on aura quelque peine à le croire d’abord, quoique ce soit exactement vrai) quatre ou cinq hommes qui le soutiennent et qui lui assujettissent tout le pays. Il en a toujours été ainsi que cinq à six ont eu l’oreille du tyran et s’y sont approchés d’eux-mêmes ou bien y ont été appelés par lui pour être les complices de ses cruautés, les compagnons de ses plaisirs, les complaisants de ses sales voluptés et les co-partageants de ses rapines. Ces six dressent si bien leur chef, qu’il devient, envers la société, méchant, non seulement de ses propres méchancetés mais, encore des leurs. Ces six, en tiennent sous leur dépendance six mille qu’ils élèvent en dignité, auxquels ils font donner, ou le gouvernement des provinces, ou le maniement des deniers publics, afin qu’ils favorisent leur avarice ou leur cruauté… »

On pensera avec profit à l’arrestation de Pavel… Quant à Twitter, Kit Knightley (Off Guardian) a souligné son rôle de contrôle et de censure des oppositions (il vaut mieux les contrôler). J’ajouterais aussi que X a fait baisser le niveau de tout le monde ou presque dans l’opposition. On clique, on se marre ou on râle, on reclique.

La rage de La Boétie se fait sentir ; car la populace est contente qu’on lui laisse quelque chose (elle va perdre son cash et sa maison après sa santé et sa liberté comme on sait) :

« Pauvres gens et misérables, peuples insensés, nations opiniâtres en votre mal et aveugles en votre bien, vous vous laissez enlever, sous vos propres yeux, le plus beau et le plus clair de votre revenu, piller vos champs, dévaster vos maisons et les dépouiller des vieux meubles de vos ancêtres ! vous vivez de telle sorte que rien n’est plus à vous. Il semble que vous regarderiez désormais comme un grand bonheur qu’on vous laissât seulement la moitié de vos biens, de vos familles, de vos vies. »

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Et toute la puissance du tyran vient de la masse :

« Et tout ce dégât, ces malheurs, cette ruine enfin, vus viennent, non pas des ennemis, mais bien certes de l’ennemi et de celui-là même que vous avez fait ce qu’il est, pour qui vous allez si courageusement  à la guerre et pour la vanité duquel vos personnes y bravent à chaque instant la mort. Ce maître n’a pourtant que deux yeux, deux mains, un corps et rien de plus que n’a le dernier des habitants du nombre infini de nos villes. Ce qu’il a de plus que vous, ce sont les moyens que vous lui fournissez pour vous détruire. »

Deux citations de Bloy pour rire en plein marasme républicain vers 1900 :

« C’est tout de même ahurissant de penser à l’inexplicable survie du régime républicain…Atrophie universelle des intelligences, avachissement inouï des caractères, exécration endémique de la Beauté et de la Grandeur, obsèques nationales de toute autorité humaine ou divine, boulimie furieuse de jouissances, destruction de la famille et vivisection de la patrie, mœurs de cochons enragés, empoisonnement systématique de l’enfance, élection et sélection de chenapans ou de goitreux dans les cavernes de la politique ou sur le trottoir des candidatures, tels sont les fruits de l’arbre de la Liberté…Le curé nous dit que ses paroissiens sont à un tel degré d’abrutissement qu’ils crèvent comme des bestiaux, sans agonie, ayant détruit en eux tout ce qui pourrait être l’occasion d’un litige d’Ame, à leur dernière heure. »

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Et cette pépite :

« Et ce cortège est contemplé par un peuple immense, mais si prodigieusement imbécile qu’on peut lui casser les dents à coups de maillet et l’émasculer avec des tenailles de forgeur de fer, avant qu’il s’aperçoive seulement qu’il a des maîtres, — les épouvantables maîtres qu’il tolère et qu’il s’est choisis. »

Rappelons que chez les cathos tout le monde se fout de Bergoglio et du pauvre Vigano qui sera sans doute liquidé : le complexe médiatique-mondial saluera la mort méritée d’un énième complotiste…

La Boétie parle de perte de mémoire  (le poisson rouge toujours) et de torpeur (pensez à nos consommations d’anxiolytiques, d’antidépresseurs, de somnifères…) :

« Ainsi donc, puisque tout être, qui a le sentiment de son existence, sent le malheur de la sujétion et recherche la liberté : puisque les bêtes, celles-là même créées pour le service de l’homme, ne peuvent s’y soumettre qu’après avoir protesté d’un désir contraire; quel malheureux vice a donc pu tellement dénaturer l’homme, seul vraiment né pour vivre libre, jusqu’à lui faire perdre la souvenance de son premier état et le désir même de le reprendre ? »

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Il en résulte cette détérioration quantitative et qualitative :

« On ne saurait s’imaginer jusqu’à quel point un peuple ainsi assujetti par la fourberie d’une traître, tombe dans l’avilissement, et même dans un tel profond oubli de tous ses droits, qu’il est presque impossible de le réveiller de sa torpeur pour les reconquérir, servant si bien et si volontiers qu’on dirait, à la voir, qu’il n’a pas perdu seulement sa liberté, mais encore sa propre servitude, pour s’engourdir dans le plus abrutissant esclavage… »

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Après c’est la génération zéro. Debord :

« Le changement qui a le plus d’importance, dans tout ce qui s’est passé depuis vingt ans, réside dans la continuité même du spectacle. Cette importance ne tient pas au perfectionnement de son instrumentation médiatique, qui avait déjà auparavant atteint un stade de développement très avancé : c’est tout simplement que la domination spectaculaire ait pu élever une génération pliée à ses lois. »

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La Boétie constate nûment que tout devient facile ensuite :

« Ainsi les hommes qui naissent sous le joug ; nourris et élevés dans le servage sans regarder plus avant, se contentent de vivre comme ils sont nés, et ne pensant point avoir d’autres droits, ni d’autres biens que ceux qu’ils ont trouvés à leur entrée dans la vie, ils prennent pour leur état de nature, l’état même de leur naissance. »

C’est que la nature humaine est  fragile et vite abâtardie :

« Les semences de bien que la nature met en nous sont si frêles et si minces, qu’elles ne peuvent résister au moindre choc des passions ni à l’influence d’une éducation qui les contrarie. Elles ne se conservent pas mieux, s’abâtardissent aussi facilement et même dégénèrent ; comme il arrive à ces arbres fruitiers qui ayant tous leur propre, la conservent tant qu’on les laisse venir naturellement ; mais la perdent, pour porter des fruits tout à fait différents, dès qu’on les a greffés. »

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Je rappelle pour être clair (autant être « complotiste » jusqu’au bout) que pour Machiavel (le Prince, III), le meilleur moyen pour un prince de contrôler une sienne population est de la… faire coloniser :

« Le meilleur moyen qui se présente ensuite est d’établir des colonies dans un ou deux endroits qui soient comme les clefs du pays : sans cela, on est obligé d’y entretenir un grand nombre de gens d’armes et d’infanterie. L’établissement des colonies est peu dispendieux pour le prince; il peut, sans frais ou du moins presque sans dépense, les envoyer et les entretenir ; il ne blesse que ceux auxquels il enlève leurs champs et leurs maisons pour les donner aux nouveaux habitants. »

Rassurons nos élites, ça résiste toujours très peu. En effet, rassure Machiavel :

« …ainsi offensés n’étant qu’une très faible partie de la population, et demeurant dispersés et pauvres, ne peuvent jamais devenir nuisibles ; tandis que tous ceux que sa rigueur n’a pas atteints demeurent tranquilles par cette seule raison; ils n’osent d’ailleurs se mal conduire, dans la crainte qu’il ne leur arrive aussi d’être dépouillés. »

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Point essentiel  et politiquement très incorrect : il faut efféminer les populations, car elles seront soumises comme ces femmes qu’on n’avait pas libérées. La Boétie explique :

« Mais revenant à mon sujet que j’avais quasi perdu de vue ; la première raison pour laquelle les hommes servent volontairement, c’est qu’ils naissent serfs et qu’ils sont élevés dans la servitude. De celle-là découle naturellement cette autre : que, sous les tyrans, les hommes deviennent nécessairement lâches et efféminés, ainsi que l’a fort judicieusement, à mon avis, fait remarquer le grand Hippocrate, le père de la médecine… »

On ne va pas rappeler ce qui se passe en ce moment. Le mâle blanc et bourgeois tancé par Sartre dans son immonde Plaidoyer pour les intellectuels n’existe plus ! Le monde féminin, féministe, LGBTQ, gay, festif a pris le pouvoir en occident et il lui faudra peur de temps pour en finir (à mon avis c’est déjà fait, mais bon…).

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Il faut aussi devenir festif. Ici La Boétie annonce Philippe Muray, à qui j’en avais parlé :

« Mais cette ruse des tyrans d’abêtir leurs sujets, n’a jamais été plus évidente que dans la conduite de Cyrus envers les Lydiens, après qu’il se fut emparé de Sardes, capitale de Lydie et qu’il eût pris et emmené captif Crésus, ce tant riche roi, qui s’était rendu et remis à sa discrétion. On lui apporta la nouvelle que les habitants de Sardes s’étaient révoltés. Il les eût bientôt réduits à l’obéissance. Mais en voulant pas saccager une aussi belle ville, ni être toujours obligé d’y tenir une armée pour la maîtriser, il s’avisa d’un expédient extraordinaire pour s’en assurer la possession : il établit des maisons de débauches et de prostitution, des tavernes et des jeux publics et rendit une ordonnance qui engageait les citoyens à se livrer à tous ces vices. Il se trouva si bien de cette espèce de garnison, que, par la suite, il ne fût plus dans le cas de tirer l’épée contre les Lydiens. Ces misérables gens s’amusèrent à inventer toutes sortes de jeux, si bien, que de leur nom même les latins formèrent le mot par lequel ils désignaient ce que nous appelons passe-temps, qu’ils nommaient, eux, Lundi, par corruption de Lydie. »

D’après Michael Snyder (le collapse n’est pas qu’économique, Michael, il est surtout spirituel…) le porno représente 40% du web. Quant à la bourse et aux casinos en ligne…

La Boétie revient (le facho) sur l’effémination :

« Tous les tyrans n’ont pas déclaré aussi expressément qu’ils voulussent efféminer leurs sujets ; mais de fait ce que celui-là ordonna si formellement, la plupart d’entre eux l’ont fait occultement. A vrai dire, c’est assez le penchant naturel de la portion ignorante du peuple qui d’ordinaire, est plus nombreuse dans les villes. Elle est soupçonneuse envers celui qui l’aime et se dévoue pour elle, tandis qu’elle est confiante envers celui qui la trompe et la trahit. »

Rappelons le rôle traditionnel des eunuques dans la tyrannie chinoise (voyez mon texte sur Etienne Balasz à ce sujet)… Zweig souligne aussi le rôle des homosexuels dans l’avènement de la tyrannie nazie (Zweig, facho aussi). On lira le livre incroyable le Rose et le brun de Philippe Simonnot à ce sujet. Et on ne dira rien de Davos, des Young Leaders et du reste.

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Philippe Muray avait bien vu que la société festive se développe avec un « besoin de pénal ». La Boétie aussi, qui use encore (facho, La Boétie) du terme d’abruti :

« C’est vraiment chose merveilleuse qu’ils se laissent aller si promptement, pour peu qu’on les chatouille. Les théâtres, les jeux, les farces, les spectacles, les gladiateurs, les bêtes curieuses, les médailles, les tableaux et autres drogues de cette espèces étaient pour les peuples anciens les appâts de la servitude, la compensation de leur liberté ravie, les instruments de la tyrannie. Ce système, cette pratique, ces allèchements étaient les moyens qu’employaient les anciens tyrans pour endormir leurs sujets dans la servitude. Ainsi, les peuples abrutis, trouvant beau tous ces passe-temps, amusés d’un vain plaisir qui les éblouissait, s’habituaient à servir aussi niaisement mais plus mal encore que les petits enfants n’apprennent à lire avec des images enluminées. Les tyrans romains renchérirent encore sur ces moyens, en festoyant souvent et en gorgeant ces gens abrutis et les flattant par où ils étaient plus faciles à prendre, le plaisir de la bouche. Les tyrans romains renchérirent encore sur ces moyens, en festoyant souvent les hommes des décuries… »

Ici on se rapproche de Marx. Dix-huit Brumaire (le livre le plus important, avec ceux de Joly, pour comprendre leur France moderne) :

« Ce n’est que sous le second Bonaparte que l’État semble être devenu complètement indépendant. La machine d’État s’est si bien renforcée en face de la société bourgeoise qu’il lui suffit d’avoir à sa tête le chef de la société du 10 Décembre, chevalier de fortune venu de l’étranger, élevé sur le pavois par une soldatesque ivre, achetée avec de l’eau-de-vie et du saucisson, et à laquelle il lui faut constamment en jeter à nouveau. C’est ce qui explique le morne désespoir, l’effroyable sentiment de découragement et d’humiliation qui oppresse la poitrine de la France et entrave sa respiration. Elle se sent comme déshonorée. »

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Ce découragement ne concernait qu’une minorité républicaine qui vite aussi pourrit le pays quand elle arrive au pouvoir. Car le régime militariste, boutefeu, festif, décadent (lisez la Curée de Zola, c’est sur l’obsession sexuelle et l’immobilier), socialiste (déclara justement Guizot, cité par Marx) et cocardier devint vite populaire. Le 8 mais 1870 il triomphe encore dans les sondages-urnes et 7.5 millions de votants plébiscitent le régime aussi bâti sur le putsch et le sang du 2 décembre. Le tout sur rumeur d’attentats. Il faudra Sedan pour le faire tomber, et pour le remplacer par la république opportuniste : Victor Hugo annonçait dans Napoléon-le-Petit qu’on se réveillerait. On ne s’est jamais réveillé. La tourbe canaille et imbécile de Flaubert avait pris le relais...

La Boétie ajoute attristé :

« Le peuple ignorant et abruti a toujours été le même. Il est, au plaisir qu’il ne peut honnêtement recevoir, tout dispos et dissolu ; au tort et à la douleur qu’il ne peut raisonnablement supporter, tout à fait insensible. »

Et enfin, comme il est connu pour son amitié avec Montaigne, cette envolée sur l’amitié perdue et remplacée par les complicités :

« Certainement le tyran n’aime jamais et jamais n’est aimé. L’amitié, c’est un nom sacré, c’est une chose sainte : elle ne peut exister qu’entre gens de bien, elle naît d’une mutuelle estime, et s’entretient non tant par les bienfaits que par bonne vie et mœurs. Ce qui rend un ami assuré de l’autre, c’est la connaissance de son intégrité. Il a, pour garants, son bon naturel, sa foi, sa constance ; il ne peut y avoir d’amitié où se trouvent la cruauté, la déloyauté, l’injustice. Entre méchants, lorsqu’ils s’assemblent, c’est un complot et non une société. Ils ne s’entretiennent pas, mais s’entre-craignent. Ils ne sont pas amis, mais complices. »

Juste un bref rappel : dans mon livre titré ironiquement Internet nouvelle voie initiatique, j’avais décrit dans la quatrième partie tout ce qui est traité ci-dessus : les réseaux, le contrôle, la surveillance, le festif, les jeux, le sexe, la léthargie, le confinement (mais oui !), la prostration, l’anesthésie, tout ce qui allait rendre la vie au pouvoir totalitaire des globalistes de plus en plus facile, sauf peut-être en Amérique. Le fond libertarien local (cf. Tocqueville, qui était beaucoup moins pessimiste finalement pour l’Amérique que pour l’Europe), la culture paranoïaque (Richard Hofstader toujours) antigouvernementale, la meilleure utilisation de la technologie (le froncé ne sait que regarder sa télé), tout en fait prédestinait les USA à une timide résistance au globalisme impérial. Mais bon, on a passé l’âge des grandes espérances. La servitude volontaire s’épanouit pleinement au sein de la dictature digitale et du capitalisme de surveillance.

Nicolas Bonnal sur Amazon.fr

Quelques sources :

https://www.dedefensa.org/article/platon-nous-decrivait-i...

https://www.dedefensa.org/article/de-platon-a-cnn-lenchai...

https://www.dedefensa.org/article/de-la-terre-comme-camp-...

https://www.dedefensa.org/article/la-route-de-la-servitud...

https://www.dedefensa.org/article/george-orwell-et-le-fem...

https://www.dedefensa.org/article/nos-oligarchies-expliqu...

https://www.dedefensa.org/article/allan-bloom-et-la-decon...

https://www.dedefensa.org/article/karl-marx-et-notre-etat...

https://www.dedefensa.org/article/machiavel-marx-et-les-a...

https://lecourrierdesstrateges.fr/2022/11/11/comment-le-t...

 

lundi, 26 août 2024

Le jeu présidentiel dans le monde des clowns

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Le jeu présidentiel dans le monde des clowns

Markku Siira

Source: https://markkusiira.com/2024/08/24/pellemaailman-presidenttipeli/

Il est facile d'exciter les gens encore et encore, en croyant qu'une figure rédemptrice émergera du triste royaume qu'est la politique des superpuissances pour résoudre les problèmes et rendre la vie quotidienne des gens plus agréable. Une fois de plus, nous nous tournons vers le leader imaginaire du « monde libre », les États-Unis, à l'approche des élections présidentielles de novembre.

En Finlande, les médias glorifient, comme on pouvait s'y attendre, la candidate démocrate, Kamala Harris, parce qu'elle promet de poursuivre des politiques familières et qu'elle serait la première femme de couleur à diriger les États-Unis. De nombreux « Occidentaux » de notre pays espèrent également que Mme Harris l'emportera, afin que la prochaine administration américaine s'engage une fois de plus en faveur de l'OTAN et que l'Occident continue à soutenir l'Ukraine.

Le candidat indépendant, avocat et activiste Robert F. Kennedy Jr, qui s'est retiré de la course à la présidence, a annoncé son soutien à Trump. Trump, pour sa part, a promis à Kennedy un poste dans son cabinet, inspirant certains Américains (et pourquoi pas certains Finlandais) à imaginer que l'avenir sera radieux une fois que le duo unira ses forces pour mettre au pas le maléfique « État profond ».

« Rendre l'Amérique abordable à nouveau » (affordable), c'est ce que Trump a promis dans un discours de campagne, dans le but de vaincre l'inflation et de rendre l'Amérique « abordable » à nouveau pour ses citoyens. Cela semble populiste, mais c'est certainement un slogan plus terre-à-terre que de souligner la « grandeur » de l'Amérique face à la récession économique et à de nombreux problèmes de politique intérieure.

Harris a déclaré lors de la convention démocrate qu'elle voulait « unir les Américains », mais comment réaliser cette unification de la nation alors que les démocrates élitistes méprisent ouvertement les partisans de Trump en les traitant de racistes stupides et n'essaient même pas de comprendre d'où vient son soutien ?

Trump, pour sa part, a stupidement qualifié Harris de « cinglée radicale de gauche », alors que les démocrates et les républicains sont tous deux des libéraux de droite avec des accents politiques légèrement différents. Le prochain débat électoral entre les candidats risque d'être un divertissement tragicomique plutôt qu'un débat politique sérieux.

Le fait qu'un certain nombre d'avocats de la Maison Blanche ayant servi dans les administrations de Ronald Reagan, George H. W. Bush et George W. Bush aient exprimé leur soutien à Harris, la candidate de leur propre parti pour le poste de Trump, est également révélateur de la situation politique intérieure aux États-Unis.

Apparemment, la crainte est que Trump ne continue pas sur la même ligne de politique étrangère que les démocrates, même si Trump a béni le génocide sioniste à Gaza et s'est vanté d'avoir « sauvé l'OTAN » en demandant plus d'argent aux pays européens pour la défense (c'est-à-dire en agissant comme un agent commercial pour l'industrie américaine de l'armement, comme le firent par ailleurs d'autres présidents).

Les deux candidats continuent de faire campagne et d'inciter les électeurs à voter pour eux en promettant toutes sortes de choses qu'ils ne peuvent pas concrètement réaliser. Comme souvent, de nombreux électeurs seront déçus par la suite, mais c'est ainsi que se déroule le jeu présidentiel américain basé sur l'argent, le marketing et les images émotionnelles.

Daniel Estulin: En mémoire de Daria Douguina

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En mémoire de Daria Douguina

Daniel Estulin

Source: https://www.geopolitika.ru/es/article/en-recuerdo-de-daria-duguina-por-daniel-estulin

C'est à cela qu'elle ressemblait la dernière fois que nous l'avons vue vivante, une femme rayonnante de taille moyenne avec un micro, nous regardant depuis la tribune, nous regardant dans les yeux mais incapable de nous voir, incapable de percevoir notre désir de l'aider et de sympathiser avec elle, parce qu'elle n'était qu'une figure photographiée et qu'elle ne pouvait pas voir au-delà du monde unidimensionnel qui l'enveloppait. Elle était vivante parce qu'elle bougeait et parlait, parce qu'elle était vivante lorsque l'image a été enregistrée ; mais en même temps, elle n'est pas parmi nous parce que l'image photographiée... est déjà un souvenir.

Alors que je m'efforce de retenir mes larmes, je me répète que ces pages sont une revendication de la décence face à la cruauté et au hasard. Le thème principal n'est pas politique, ni une critique furieuse du fascisme, mais le battement du cœur généreux d'une femme, et c'est pour cette raison que j'écris ces lignes, et c'est ainsi qu'elles doivent être lues.

Daria Douguina est morte le 20 août 2022 : ce devait être son dernier jour en tant qu'elle-même, comme l'a dit Auden le jour de la mort de Yeats : « elle est devenue ses admirateurs ». Elle est devenue mémoire, une mémoire se fondant dans son nom. L'un des mystères de la mort est le peu d'importance qu'elle semble revêtir pour tous, sauf pour les proches de la personne concernée.

Qu'est-ce qui a changé ? Il n'y aura plus de reportages, d'interviews, de livres. Mais si la vie et le souvenir que nous avons perdus sont déjà suffisamment profonds et enrichissants pour notre vie, que pouvons-nous demander de plus ? De tels décès nous touchent profondément, parce qu'elle était l'une des nôtres. Dasha n'était pas une simple personne pour les Russes, pour ceux d'entre nous qui l'admirent, ni une simple réputation. Son nom signifiait une certaine décence, une manière de voir et de penser qui influençait le regard de ceux qui la voyaient et l'entendaient. Cette vie qui était la sienne ne peut être altérée par la mort. Dans ce contexte, le temps n'est pas une question d'horloge, mais de hasard et de température.

Je commence ce rappel parce que je vais parler de ce qui deviendra un peu plus tard une mort métaphorique et fictive, parce que je veux aussi donner à la mort physique l'importance qu'elle mérite, en signe de respect pour l'irremplaçable et l'intransmissible de ceux qui nous ont quittés.

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Comme cela arrive à chacun d'entre nous, les gens meurent au moins deux fois. Une fois de manière physique, une fois de manière fictive ; quand le cœur s'arrête et quand l'oubli commence. Les chanceux, les grands, sont ceux dont la seconde mort est repoussée dignement et peut-être pour toujours. J'aimerais cependant protéger Dasha Douguina de cette mort prématurée et terrible que ses bourreaux lui ont infligée momentanément. Sa présence dans cet essai servira à démasquer sa mort comme une fiction, un fragment de foi. La mort nous fait prendre conscience que la vie n'a pas été telle, mais seulement le rêve de la vie.

Il est possible de considérer les personnes ni vivantes ni mortes, ni avec une seconde identité ni avec une performance textuelle, mais simplement comme du papier. Souvent, c'est ce que nous comprenons de la personne - des feuilles de papier - ou du moins la seule chose que nous puissions comprendre. Je doute que les tyrans aient compris la plaisanterie et que, par conséquent, Dasha... ait vécu. La plaisanterie fait référence à la vie respectable et digne des grands, à leur brillante carrière dans le monde, à leur capacité à nous faire comprendre et voir le monde si différemment.

Nous nous souvenons toujours de ces moments, mais mon intention est de les construire d'un coup d'œil, de me battre avec l'histoire : que cet essai-hommage serve de réponse à ce que la famille de Dasha Douguina ne pouvait pas supporter d'imaginer.

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Écrire, ce n'est pas s'absenter mais devenir absent ; c'est être quelqu'un et puis partir, laisser des traces derrière soi. Le texte, tout texte, est un testament ; nous assistons à sa lecture. C'est dans le testament que les morts sont les plus vivants ; une autobiographie fonctionnelle, une immortalité assurée dans les disputes des autres.

Si nous pensons à des personnes désirées et reconstruites, nous nous souvenons de leur histoire humaine et de leur style personnel. Dans de nombreux cas, le style consiste en une performance, une performance publique observée. Le sujet d'un hommage serait donc la personne que nous créons à partir de ce que nous l'avons entendue dire, une analyse critique. L'idée même du masque implique le visage. La métaphore de la seconde identité est une tentative d'échapper à tout cela, d'enterrer la personne dans le mystère et de laisser les méchants avec leurs seuls mots à la bouche.

Certaines morts ne sont que des pierres d'achoppement ou des mirages : avons-nous besoin d'une preuve irréfutable que Dasha Douguina a existé ? Avons-nous besoin d'une preuve irréfutable qu'elle était ce qu'elle était ? Nous ne doutons pas de notre propre constance à exister, mais je crois sincèrement que nous avons besoin de vérifier notre passé auprès des autres, car pour eux, notre ancienne vie doit sembler irréelle, bizarre, un conte de fées. La preuve que cette réalité du passé existe est l'agrément et la précision du texte lui-même: sa force. Pourtant, la mort imminente de Dasha Dugina dans le monde parallèle, son salut grâce à la mémoire et à la patience, est un contact alarmant avec la violence brutale de l'histoire, un avertissement de la terrible diversité dans laquelle des vies réelles peuvent être perdues.

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Aussi solide et indéniable qu'elle soit, une vraie vie n'est peut-être pas une existence, mais le meilleur ou le plus mémorable d'une existence, des moments d'exaltation ou de compréhension mesurés lorsque le moi est le plus authentique : une vie authentique plutôt qu'une simple vie.

Peut-être pouvons-nous maintenant aborder l'une des suggestions les plus subtiles de l'auteur : la vie authentique est celle que nous menons lorsque nous nous perdons, lorsque nous abandonnons ou sommes éjectés de la fiction rationalisée de notre identité ; lorsque nous tombons amoureux ; et surtout, lorsque nous tombons profondément, désespérément, brutalement, stupidement amoureux.

Il existe une autre possibilité : que la vraie vie de Dasha, comme celle de toute autre personne ayant succombé à ce que j'appelle « l'habitude particulière de la mort humaine », soit simplement la vie que nous ne verrons plus, la vie qui était autrefois secrète et qui est maintenant perdue. Dans ce contexte, le souvenir n'est pas la recherche de la vérité, mais le rejet de la mort. Le rejet est futile au sens propre, car rien ne nous ramènera cette personne, au-delà du spiritualisme de pacotille, les morts parlent, ils nous conseillent à travers la mémoire, à travers notre compréhension tardive mais parfois lumineuse de ce qu'ils nous auraient dit.

Pour que Dasha vive, il faut que le réel soit réfracté. Cette réfraction inéluctable est une déception pour notre rêve d'une vérité directe et claire, d'une vie réelle facilement accessible, mais réfraction et réalité ne sont pas des positions opposées.

Bien sûr, Dasha, la fille du grand philosophe russe Alexandre Douguine, est une métaphore de la peur, une image de la raison. Dans une telle abstinence, il y a de la superstition, mais il y a aussi la constance que le langage, comme l'amour et la mort, nous modifie et nous affirme, nous colle et nous examine ; qu'il a quelque chose à voir avec l'irrévocable et qu'il fait de nous ce que nous sommes.

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Mes images réfractaires, elles-mêmes un petit monument à la fragilité de l'espoir et de la loyauté, étaient un exploit d'imagination généreuse, une volonté d'apprendre tout ce que l'amour enseigne, comme un rappel de l'imprécision sombre et souvent grotesque des oracles. Les oracles ne parlent pas, comme l'a dit Héraclite, mais donnent des signes. Ce que l'enfant apprend par la magie du retour en arrière, c'est que l'âme n'est qu'une manière d'être - pas un état constant - et que n'importe quelle âme peut être la vôtre si vous trouvez et suivez ses ondulations.

Ces motifs thématiques devraient être le véritable objectif de l'autobiographie. Mon motif thématique est composé d'une conception de la rédemption pour la perte, peut-être la seule rédemption pour la perte qui existe. La perte est irrémédiable et le restera, un visage éternellement en décomposition dans le miroir.

Nous, le peuple russe, ne voulions surtout pas perdre Dasha Douguina. Mais nous l'aimons profondément dans notre perte. On pourrait penser qu'il y a une implication dans le fait que la perte peut être recherchée, mais pas de manière perverse, pas pour son propre plaisir. Une perte est une réalité déplacée ; la réalité est une répétition du rêve. Le deuil est davantage une prise de conscience qu'un accident.

À ce niveau, le bonheur et le malheur ne sont que des histoires, de l'ordre de la divination et des vœux pieux, et tous deux sont remis en question par l'actualité d'un moment donné. Par ailleurs, la fatalité et le mal sont des moyens de rendre les choses éthiquement saines ou de les faire coïncider avec notre évaluation supposée raisonnable.

La biographie... nos souvenirs... sont un sauvetage de la réalité des usages que l'imagination pourrait mettre en œuvre. Si nous devions nous interroger sur la raison d'être d'une biographie, nous pourrions également nous interroger sur son public. Il y a une intimité, mais c'est l'intimité du texte, de la lecture ; vous pouvez partager mes sentiments tant que vous ne les envahissez pas.

L'espace et le temps - les ruses d'un monde plein de dégâts, le tas de décombres que nous appelons l'Histoire ; mais ils représentent aussi ses réussites. Ils sont ses réussites. Comme le temps, ils détiennent la magie qui le fait disparaître.

    

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L'alliance des trois mers contre Moscou: le mouvement anti-russe de l'Europe de l'Est

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L'alliance des trois mers contre Moscou: le mouvement anti-russe de l'Europe de l'Est

Giuseppe Gagliano

Source: https://it.insideover.com/politica/lalleanza-dei-tre-mari-contro-mosca-la-mossa-antirussa-delleuropa-dellest.html

Le 17 janvier 2024, lors du Forum économique mondial de Davos, le président lituanien Gitanas Nauseda a fièrement annoncé que "l'initiative des trois mers (IMT) est en train de changer l'axe du mouvement en Europe". Cette déclaration soulignait l'importance croissante d'un projet qui redéfinit la géographie politique et économique du continent européen, dans un contexte de tensions croissantes entre l'Occident et la Russie.

Origines et ambitions de l'initiative

L'IMT a été lancé en 2016 par la Croatie, la Roumanie et la Pologne, trois pays bordant respectivement la mer Adriatique, la mer Noire et la mer Baltique. Ces pays, ainsi que neuf autres États d'Europe centrale et orientale, se sont réunis à Dubrovnik dans le but de créer une coopération économique et infrastructurelle entre ces trois régions maritimes. Bien que l'initiative ait été initialement peu connue et qu'elle ait adopté une approche prudente, évitant de désigner ouvertement la Russie comme une menace, elle a rapidement pris de l'ampleur.

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Historiquement, l'idée d'une coopération entre les pays d'Europe centrale et orientale n'est pas nouvelle. Le Maréchal Józef Piłsudski, premier chef d'État de la Pologne moderne, rêvait dès le début du 20ème siècle de créer une « Fédération entre les mers » (Miedzymorze) qui contiendrait l'expansion de l'Empire russe. Ce projet, qui s'inspirait de l'ancienne Confédération polono-lituanienne (1569-1795), a cependant été interrompu par la double invasion nazie et soviétique en 1939. Aujourd'hui, sous les auspices de l'IMT, cette vision fait son retour, adaptée au contexte géopolitique contemporain.

Évolution et développements récents

Au fil des années, l'IMT a pris un tournant résolument plus politique et stratégique. Bien qu'initialement axé sur des projets économiques, tels que le corridor gazier Nord-Sud (CGNS) visant à réduire la dépendance énergétique de l'Europe de l'Est à l'égard du gaz russe, l'invasion de l'Ukraine en 2022 a accéléré la transformation du MTI en une coalition ayant des objectifs clairs en matière de sécurité régionale. L'adhésion de l'Ukraine et de la Moldavie en tant que membres partenaires en 2022 et 2023 a encore renforcé cette orientation.

L'adhésion récente de la Grèce en 2023 a élargi l'initiative vers le sud, intégrant la mer Égée et faisant du MTI un point de connexion vital entre l'Europe et la Méditerranée orientale. Toutefois, cette expansion a engendré des défis géopolitiques, notamment la collaboration croissante entre la Russie et la Turquie, qui s'inquiètent toutes deux de l'isolement croissant des routes commerciales eurasiennes.

Impact sur la sécurité et relations avec l'Occident

Du point de vue de la sécurité, l'IMT a renforcé sa collaboration avec l 'OTAN. Les infrastructures développées au sein de l'IMT, telles que la Voie des Carpates et la Voie baltique, ont été intégrées dans les plans de défense de l'OTAN, facilitant le déploiement rapide de troupes le long de la frontière orientale de l'Europe. L'importance de ces connexions a été soulignée par la présidente lituanienne à Davos, qui a insisté sur le fait que le corridor terrestre de Suwalki, un passage étroit reliant la Pologne et les États baltes, est crucial pour la sécurité régionale.

Par ailleurs, l'IMT a reçu le soutien discret de la Commission européenne, qui voit dans ce projet un moyen de promouvoir l'intégration régionale et de surmonter les divisions nationales traditionnelles. La Commission a accordé à l'IMT le titre de projet d'intérêt commun (PIC), ce qui facilite l'accès au financement européen des infrastructures.

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Les États-Unis, pour leur part, ont toujours vu l'IMT d'un bon œil, le considérant comme la continuation du vieux plan de Donald Rumsfeld visant à soutenir une « nouvelle Europe » centrale et orientale comme rempart contre la Russie. Pour Washington, le MTI n'est pas seulement un moyen de contenir l'influence russe , mais aussi d'exercer une plus grande influence sur les affaires européennes, en contournant l'Europe occidentale, parfois considérée comme trop complaisante à l'égard de Moscou.

Les défis à venir

Malgré ses succès, l'IMT reste confronté à des défis de taille. Des pays comme l'Autriche et la Hongrie conservent une attitude prudente à l'égard de la Russie et hésitent à s'engager pleinement dans l'IMT. En outre, la concurrence croissante avec la Turquie et la Russie pourrait compliquer davantage la réalisation de certains projets clés, tels que les nouvelles routes de l'énergie à travers la mer Noire.

Le MTI est donc un projet ambitieux qui cherche à redéfinir l'équilibre des pouvoirs en Europe en intégrant des considérations économiques et de sécurité. Son évolution future dépendra de la capacité de ses membres à surmonter leurs divisions internes et à gérer la dynamique géopolitique complexe de la région.

En résumé, l'initiative des trois mers est un exemple emblématique de la manière dont la coopération régionale peut devenir un puissant levier géopolitique, avec des implications potentielles non seulement pour l'Europe de l'Est, mais aussi pour l'ensemble du continent et au-delà.

Une société invertébrée et un peuple d'éternels adolescents

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Une société invertébrée et un peuple d'éternels adolescents

par Emiliano Calemma

Source: https://www.destra.it/home/tempi-moderni-una-societa-invertebrata-e-un-popolo-di-eterni-adolescenti/

Si nous analysons objectivement la société dans laquelle nous vivons, nous nous rendons compte que tout est vraiment grotesque. Nous avons des divertissements médiatiques de type adolescent pour chaque tranche d'âge, nous avons un système éducatif qui a remplacé le véritable apprentissage académique par des images et des slogans avec des résultats dévastateurs (j'enseigne l'économie et le droit dans un lycée, nda), nous achetons des produits pharmaceutiques qui soulagent mais ne guérissent jamais, nous avons des services sociaux destinés à tous mais pris en charge exclusivement par des profiteurs sans scrupules, nous déléguons la gestion du temps libre de nos enfants à Internet (jeux, pornographie, arnaques, etc.). C'est inacceptable.

Chaque aspect décrit ci-dessus infecte les autres et vice-versa, permettant à la corruption et aux perversions de proliférer de plus en plus facilement. Dans une telle situation, en l'absence d'une morale qui inspire l'amélioration, les fondations mêmes de notre nation sont destinées à se fissurer et donc à s'effondrer à brève échéance.

Nous sommes conscients de tout cela, mais nous ne faisons rien pour l'inverser. Pourquoi ? Parce que, fondamentalement, c'est une éthique de la paresse et un désir de ne pas paraître mauvais qui ont prévalu. En fait, se poser en champion d'une nouvelle morale contre toute la pourriture qui nous entoure pousse le reste de la société à vous taxer de réactionnaire rétrograde, pour ne pas dire de « fasciste ». C'est alors que le jeu commence. Lequel d'entre vous veut vraiment être marqué par des affiliations dangereuses ? Regardons les choses en face: même à droite, il y a une compétition pour savoir qui est le plus antifasciste.

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Remettre ce pays sur la bonne voie est un travail difficile et dangereux qui, s'il est bien fait, implique des sacrifices personnels que personne ne veut faire. En effet, dans un pays imprégné d'une bonne idéologie à la limite du paradoxe, la tâche semble vraiment impossible à réaliser. Ce n'est même pas le fait que cette société puisse paraître « la plus libre de tous les temps » qui nous incite à l'action.

En réalité, le concept de liberté se réduit aujourd'hui à une notion superficielle et nihiliste qui traduit une absence totale de prise de responsabilité, dans une société imprégnée de perversions contre-nature de toutes sortes, qui ne recherche que le profit maximum et la gratification immédiate. Accepter cela, c'est renoncer au devoir de la lutte politique.

Mais nous sommes nombreux à penser qu'il ne doit pas en être ainsi. Il faut nécessairement s'habituer aux difficultés et se rendre compte que nous vivons dans une société hostile, il faut se résigner au confort que cette vie nous offre sournoisement chaque jour, il faut être fier d'affronter les problèmes et de savoir les résoudre, il faut redécouvrir la volonté et la discipline qui font la différence entre la victoire et la défaite. C'est ainsi que nous imposerons la morale à laquelle nous croyons.

Nous devons travailler à retrouver un sens collectif du bien commun qui remplace ce grotesque, ce clownesque, que nous vivons tous les jours. Nous devons retrouver confiance et fierté, car toute vie est un combat. Se battre politiquement pour reconquérir des positions qui semblent perdues à jamais nous aidera à prendre conscience de l'importance que nous avons pour l'avenir de tous. Cette prise de conscience, réalisée individuellement, est peut-être la seule forme de survie de cette nation.

dimanche, 25 août 2024

Poutine se rend à Bakou et l'Azerbaïdjan demande à rejoindre les BRICS

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Poutine se rend à Bakou et l'Azerbaïdjan demande à rejoindre les BRICS

Enrico Toselli

Source: https://electomagazine.it/putin-vola-a-baku-e-lazerbaijan-chiede-di-aderire-ai-brics/

Le Poutine est isolé, le Poutine est proscrit, le Poutine est vaincu (il suffit de lire les journaux italiens, du Busiarda au Menzognero, pour trouver des analyses de ce genre) et le voilà qui s'envole pour l'Azerbaïdjan; et non seulement il n'est pas arrêté pour plaire au tribunal international à la solde de l'Occident collectif, mais il est reçu avec tous les honneurs par le président Ilham Aliyev.

Sur la base des rapports rédigés par les journalistes italiens, on aurait pu imaginer que le chef du Kremlin demanderait l'asile politique en Azerbaïdjan, étant donné la conquête désormais imminente de la Russie par l'Ukraine. Au lieu de cela, rien. Poutine est tranquillement rentré à Moscou, où il n'a pas encore été remplacé par Zelensky, tandis que l'Azerbaïdjan a officiellement demandé à rejoindre les BRICS. L'Azerbaïdjan a donc officiellement demandé à rejoindre les BRICS, renforçant ainsi l'alliance en cours d'expansion dans le sud de la planète.

Mais l'adhésion de Bakou représente un signal particulier. En effet, l'Azerbaïdjan est étroitement lié à la Turquie, pays membre de l'OTAN et acteur de plus en plus important en politique méditerranéenne. Ankara est une plaque tournante entre l'Europe, l'Asie et l'Afrique. En fait, un seul et immense continent où les prétendants au rôle de protagoniste ou, du moins, de co-vedette se multiplient.

Erdogan envoie donc Aliyev en avant, sans exclure de le suivre dans un délai très court. Et la position de la Turquie ne peut qu'affecter celle de l'ensemble de la zone. Il est vrai que les BRICS ne sont pas une alliance politique, encore moins une alliance militaire avec une obsession d'exporter la guerre dans toutes les parties du monde, contrairement à l'OTAN.

Mais les rencontres périodiques, les intérêts économiques et commerciaux, favorisent la réduction des tensions. Que ce soit entre l'Inde et la Chine ou entre l'Iran et les Émirats.

En se rendant à Bakou, Poutine a montré qu'il avait pris acte de l'ingérence continue de l'Occident collectif en Arménie, l'ancien allié historique de Moscou. Et il a renforcé le nouvel axe avec Erdogan. Tandis que d'autres, qui aspiraient au rôle de protagonistes en Méditerranée, préfèrent profiter des fermes et gîtes dans les Pouilles...

 

La modernité a abandonné Aristote: c'est là que le bât blesse!

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La modernité a abandonné Aristote: c'est là que le bât blesse!

Alexander Douguine

Source: https://www.geopolitika.ru/en/article/aristotle-abandoned-dugin

La pseudo-science de l'ère moderne a commencé par l'élimination de trois des quatre causes d'Aristote. Une seule, la causa efficiens, la cause du mouvement, a été retenue. En conséquence, l'objet a perdu ses trois dimensions : l'eidétique, l'hylistique et, surtout, l'entéléchique. L'objet a cessé d'être déterminé par sa signification spirituelle, son lien malléable avec les éléments, et a perdu le but du mouvement, qui synthétisait les trois causes précédentes. L'objet est devenu un objet en mouvement non pertinent (inconnu). Cela signifie qu'il n'existe qu'en mouvement - déconnecté de l'identité éternelle (causa formalis), de la malléabilité/élasticité chaotique (causa materialis) et, surtout, sans but (causa finalis). Un tel mouvement n'a pas de point final ; il est fondamentalement sans but. « Ce sont les atomes et les tourbillons de Démocrite et le fondement de l'enseignement d'Épicure », dira quiconque connaît la philosophie grecque. Et il aura raison.

En supprimant la cause finale, on supprime l'axe autour duquel tourne le monde et on prive le temps de son orientation. Au fond, la physique de la Renaissance (Galilée, Newton) a posé dès le départ les bases du postmodernisme: recyclage, post-histoire, citation, dissolution du sens, ironie nihiliste.

L'aspect le plus faux de la culture de l'ère moderne n'est pas sa philosophie, mais sa science. C'est la source du déclin de la civilisation. Le lauréat du prix Nobel Werner Karl Heisenberg, un physicien vraiment brillant qui a travaillé sur la théorie quantique, a déclaré un jour: la science ancienne assemblait le monde, le rendait entier, alors que nous, les scientifiques de la modernité, le désassemblons en fragments dépourvus de sens ; en nous efforçant de le conquérir, nous le détruisons. La science moderne est destructrice. C'est l'idéologie destructrice la plus dangereuse. Elle prive tout de sens, cherchant à soumettre l'ontologie subtile du monde à ses calculs illusoires.

Si nous supprimons la causa finalis, alors la réalité devient isomorphe - rien ni personne n'a la bonne voie. Une voie n'est pas meilleure qu'une autre. En même temps, l'insignifiance globale est soumise notamment à un fatalisme mécanique irréversible. Il s'agit d'un univers totalitaire, où toutes les chaînes de cause à effet sont plus solides que l'acier. Une véritable tyrannie. C'est exactement comme cela que Newton a construit ses commentaires sur l'Apocalypse : connaissant les causes, on en déduit fermement les effets. C'est le calvinisme appliqué à la science. Mais quelles sont les causes au juste ? Causa efficiens.

Cette logique sous-tend les deux idéologies occidentales les plus totalitaires: le libéralisme (qui est sans doute le champion de la dégénérescence mentale) et le communisme. Elles conduisent, par la force des choses, à un cauchemar planétaire absolu. Mais le nazisme n'est pas mieux. Juste moins dogmatique et « scientifique ». Mais il suit la même logique, seulement appliquée non pas à l'individu et à la classe (deux faux méga-concepts des libéraux et des communistes) mais à la race.

Nous devons commencer par réévaluer le concept de causalité et revenir à une interprétation véritable et authentique des idées d'Aristote.

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De la crise capitaliste au génocide?

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De la crise capitaliste au génocide?

Markku Siira

Source: https://markkusiira.com/2024/08/21/kapitalismin-kriisista-kansanmurhaan/

Le capitalisme mondial est en stagnation, ce qui accroît la pression sur les acteurs politiques et militaires du capital transnational pour qu'ils trouvent de nouveaux moyens de faire du profit. William I. Robinson, professeur à l'université de Californie, a écrit sur le sujet des textes d'une grande pertinence.

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Les guerres en Ukraine et à Gaza et la nouvelle guerre froide entre les États-Unis et la Chine « accélèrent l'effondrement violent de l'ordre international de l'après-Seconde Guerre mondiale et augmentent le risque de guerre mondiale ». La civilisation telle que nous la connaissons « se désintègre sous l'impact de l'accumulation effrénée du capital mondial », déclare Robinson en introduction de sa thèse.

Au cœur de la crise de cette époque se trouve « le conflit fondamental au sein du capitalisme, la surproduction de capital ». Au cours des dernières décennies, la surproduction a atteint des niveaux exceptionnellement élevés. Les grandes entreprises internationales et les conglomérats financiers ont réalisé des bénéfices records, alors que les taux de profit ont chuté et que les investissements des entreprises ont diminué.

« C'est précisément cette baisse des taux de profit en même temps que la hausse de la cagnotte qui est le signe de l'effondrement du capitalisme. Depuis 1980, les réserves de trésorerie des entreprises n'ont fait qu'augmenter, mais l'argent oisif n'est pas du capital car sa valeur n'augmente pas. Le capitalisme stagnant est en état de crise », affirme l'universitaire.

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La classe capitaliste internationale a « accumulé plus de richesses qu'elle ne peut en consommer ou en réinvestir ». Les inégalités mondiales n'ont cessé d'augmenter.

« En 2018, 1% de l'humanité contrôlait 52% de la richesse mondiale, et 20% de l'humanité en contrôlait 95%, tandis que les 80% restants devaient se contenter d'à peine 5% de cette richesse », indique M. Robinson (photo) en citant des données de recherche, dont certaines sont obsolètes.

« La spéculation financière, la croissance par l'endettement et le pillage de l'argent des contribuables » ont atteint la fin de leur vie utile en tant que solutions temporaires à la stagnation chronique. La classe capitaliste cherche de plus en plus désespérément de nouveaux moyens de se débarrasser du capital qu'elle a accumulé. Le résultat est que « le système devient plus violent, plus prédateur et plus imprudent ».

Après le boom de la mondialisation capitaliste de la fin du 20ème siècle et du début du 21ème siècle, l'élite a dû admettre que la crise était devenue incontrôlable. Dans son rapport sur les risques 2023, le Forum économique de Davos a averti que le monde était confronté à une « multi-crise » aux « conséquences économiques, politiques, sociales et climatiques croissantes » et à « une décennie unique, incertaine et turbulente ».

Le désir avide de prolonger indéfiniment l'accumulation du capital empêche la classe dirigeante de trouver des solutions viables à cette crise. Ainsi, des expériences sont en cours pour transformer le chaos politique et l'instabilité économique actuels en une nouvelle phase plus meurtrière du capitalisme mondial : les groupes dirigeants se tournent, selon Robinson, « vers l'autoritarisme, la dictature et le fascisme ».

Dans les années à venir, les nouvelles technologies basées sur l'automatisation, l'apprentissage automatique et l'intelligence artificielle, combinées à la marginalisation causée par les conflits, l'effondrement économique et le changement climatique, augmenteront de manière exponentielle le nombre de « personnes excédentaires » vivant dans une misère prolétarienne, rongée par le chômage et la pauvreté.

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Les classes dirigeantes sont confrontées à un problème insoluble : comment réprimer le soulèvement potentiel de cette énorme masse de personnes à travers le monde ? Les « fous » doivent être tenus en échec par une société technocratique de contrôle, un État policier mondial, dont les instruments sont les pandémies, les guerres et les génocides, dans le but ultime de détruire l'humanité.

Selon M. Robinson, c'est aussi le contexte plus large des événements de Gaza. « Le prolétariat palestinien de Gaza a cessé de fournir une main-d'œuvre bon marché à l'économie israélienne lorsque les rebelles de Gaza ont été encerclés en 2007 et que toute la région a été transformée en camp de concentration. Inutiles pour Israël et le capital international, les Gazaouis sont un obstacle à l'expansion capitaliste au Moyen-Orient et sont totalement jetables. »

Le génocide en cours apporte des contributions majeures à la dynamique de la crise capitaliste. « Gaza est un microcosme et la manifestation ultime du sort qui attend la classe ouvrière et le reste de l'humanité à mesure que les formes de domination de l'ordre mondial deviennent de plus en plus brutales et violentes », prévient Robinson.

La corporatocratie transnationale se prépare à une nouvelle phase radicale de son contrôle de la population humaine et de la planète. Ce n'est pas une coïncidence si de nouvelles méga-prisons sont construites dans le monde entier, ainsi que des « villes-blocs » destinées à restreindre la circulation des citoyens . La montée des systèmes politiques autoritaires s'inscrit également « dans un mouvement plus large vers un État policier mondial », ajoute M. Robinson.

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« Gaza, le Congo et d'autres pays de l'enfer tirent en temps réel la sonnette d'alarme : le génocide pourrait devenir un moyen puissant de résoudre le conflit entre le capital excédentaire et l'humanité excédentaire dans les décennies à venir.

Le chaos politique et l'instabilité chronique peuvent créer des conditions extrêmement favorables au capital. Dans le passé, les guerres ont constitué un stimulant économique majeur et ont sorti le système capitaliste de sa crise d'accumulation tout en détournant l'attention des tensions politiques et des problèmes de légitimité.

Chaque nouveau conflit dans le monde ouvre de nouvelles opportunités de victoire dans la lutte contre la stagnation. Les destructions sans fin qui suivent la reconstruction ont des effets d'entraînement. Elles alimentent non seulement les profits de l'industrie de l'armement, mais revitalisent également l'urbanisme, la construction, les hautes technologies, l'énergie et bien d'autres secteurs.

La compétition géopolitique, voire le génocide, constituent ainsi une bouée de sauvetage perverse pour le capitalisme en crise, offrant des opportunités de nouvelles richesses par la violence. De ce point de vue, l'opération militaire russe en Ukraine et la guerre génocidaire d'Israël à Gaza « ont ouvert la voie à une militarisation accrue d'une économie de guerre déjà mondiale ».

Il a fallu une deuxième guerre mondiale pour que le capitalisme sorte enfin de la Grande Dépression. La guerre froide a justifié un demi-siècle d'augmentation des budgets militaires, suivie par la soi-disant guerre contre le terrorisme, qui a également contribué à empêcher l'économie d'imploser en raison d'une stagnation chronique.

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Si la militarisation de l'économie mondiale contribuera à atténuer la crise de la surpopulation à l'avenir, elle est également risquée car elle accroît les tensions et pousse dangereusement le monde vers une conflagration majeure.

« Nous sommes au milieu d'une guerre civile mondiale », affirme Robinson. Au lieu de deux armées, les citoyens du monde entier sont confrontés à des groupes dirigeants ayant de sinistres desseins. La résistance populaire peut-elle s'intensifier au point que l'élite transnationale doive accepter des réformes structurelles majeures au profit du peuple ?

« L'avenir est incertain parce que le résultat dépendra de la lutte entre des forces sociales opposées, des politiques qui émergeront de cette lutte et de facteurs qui sont souvent difficiles à prévoir. Mais il est clair que des bouleversements majeurs sont à venir », affirme le sociologue américain.

Trois questions pour les amis "libéraux" après l'arrestation du fondateur de Telegram à Paris

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Trois questions pour les amis "libéraux" après l'arrestation du fondateur de Telegram à Paris

par Andrea Zhok

Source : https://www.lantidiplomatico.it/dettnews-andrea_zhok__3_domande_per_gli_amici_liberali_dopo_larresto_del_fondatore_di_telegram_a_parigi/39602_56354/

Pavel Durov, inventeur et patron du site de réseau social Telegram, aurait été arrêté lors d'une escale à l'aéroport du Bourget (Paris).

Selon les premières rumeurs d'un fonctionnaire, Pavel Durov serait placé en détention provisoire par crainte d'une fuite.

Les charges sont particulièrement importantes. Durov est accusé d'une possible complicité avec une multitude de crimes (terrorisme, drogue, fraude, blanchiment d'argent, recel, contenu pédophile, etc.), en ce que sur sa plateforme il n'aurait pas mis en place de systèmes d'intervention pour modérer les échanges et en ce qu'il a jusqu'à présent refusé de coopérer avec les autorités européennes.

Il s'agit probablement (la base juridique n'a pas encore été révélée) de la première arrestation d'envergure en vertu du Digital Services Act, le règlement européen sur la censure, qui a été adopté en 2022 et est entré en vigueur en février de cette année.

D'ailleurs, il y a quelques jours à peine, le commissaire européen Thierry Breton menaçait Ellon Musk, également coupable dans cette affaire de complicité potentielle dans divers crimes et dans l'exercice de "la violence de la haine et du racisme" pour avoir des mailles trop larges dans la "modération" des contenus sur X.

Bien que Durov soit russe, Telegram (contrairement à l'autre création de Durov, VK) a son siège administratif à Dubaï, précisément pour éviter l'ingérence du gouvernement, ce qui permet une plus grande liberté dans les communications.

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Voilà, et maintenant s'il vous plaît, chers progressistes européens, chers libéraux, chers combattants infatigables pour la démocratie et de la liberté, mettez-nous de bonne humeur une fois de plus, expliquez-nous comment :

(a) il n'y a pas de censure en Europe ;

b) il est nécessaire de défendre les valeurs européennes par les armes contre les horribles autocraties de l'Est ;

c) il est impératif de défendre les droits de l'homme (comme l'article 19 de la DUDH : « Tout individu a droit à la liberté d'opinion et d'expression (....) pour chercher, recevoir et répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d'expression que ce soit »).

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20 août 2022-2024. Daria Douguina : la mémoire du futur

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20 août 2022-2024. Daria Douguina: la mémoire du futur

par Angelo Inglese

Source: https://www.lantidiplomatico.it/dettnews-20_agosto_20222024_darya_dugina_la_memoria_dellavvenire/46096_56323/

À l'occasion de la célébration de Daria, j'ai réalisé, avec quelques amis, une courte vidéo basée sur ma cantate Dasha, composée en deux versions, entre 2023 et 2024.

En tant que compositeur, j'ai toujours considéré la musique comme le meilleur moyen non seulement de divertir et d'amuser, mais aussi d'élever l'âme et de transmettre des messages d'une profonde valeur humaine et philosophique. Quelle meilleure forme qu'une « cantate multipolaire » pour honorer la mémoire d'un penseur organique aussi original, arraché à la vie dans la fleur de l'âge ?

Logos, Tradition et Sophia se fondent dans une étreinte cosmique, unis à jamais dans l'exaltation d'une mémoire immortelle et d'un message existentiel éternel. J'ai voulu traduire tout cela en musique et vous en trouverez un extrait dans la vidéo.

Je laisse aux auditeurs le soin de juger si j'ai réussi ou non à atteindre mon objectif.

Dans le générique figure une critique de la cantate sous la plume d'Ennio Caironi, que je cite ci-dessous en guise de remerciement :

La Cantate Dasha, dédiée à la mémoire de Daria Douguina et composée par le Maestro Angelo Inglese entre 2023 et 2024, est un chef-d'œuvre de beauté musicale et de profondeur philosophique. Il s'agit d'une composition vibrante, d'une valeur incontestable non seulement sur le plan musical, mais aussi, pourrions-nous dire, sur le plan existentiel. Nous ne voulons pas ici résumer ou répéter ce que M. Inglese lui-même a déjà amplement argumenté dans son interview-préface à la partition (à laquelle nous renvoyons pour une lecture méditée), mais plutôt souligner certains éléments strictement musicologiques qui fournissent à l'auditeur des points de référence supplémentaires et des stimuli pour une réflexion personnelle.

En utilisant habilement quelques réflexions philosophiques, tirées de « Ma vision du monde » de Daria Douguina, qui s'intercalent entre les neuf stations qui composent la cantate, M. Inglese réussit à recréer un véritable Gesamtkunstwerk. Partant d'une forme parfaite - un prologue qui se reflète de façon cyclique (et pas seulement sous la forme d'une rétrospective) dans un épilogue qui contient sept autres pièces musicales - l'œuvre réussit à satisfaire les goûts d'un public cultivé, sans renoncer à une agréable mélodicité et à une fraîcheur parfumée qui sont tout à fait italiennes. De ce point de vue, un éloge particulier doit être réservé à l'utilisation habile d'un contrepoint raffiné, même en présence d'un ensemble instrumental réduit ; un contrepoint toujours engagé de manière transparente, avec discrétion et bon goût, sans jamais paraître lourd et surcharger inutilement le développement du discours musical. Il faut également saluer la spontanéité du chant, qui n'est jamais entravée, mais plutôt favorisée, par l'utilisation de rythmes irréguliers. M. Inglese compose une station entière en 5/4 sans jamais recourir à des ruptures rythmiques ou à des artifices mécaniques pour justifier son choix inhabituel, pour le plus grand bénéfice de l'auditeur profane : tout coule spontanément, pour couronner le texte chanté. Nous pourrions considérer cette preuve irréfutable comme la confirmation d'une des convictions les plus inébranlables du génial Gustav Holst.

Les citations savantes, explicites ou non (y compris les méandres du Chant de Znamenny de l'ermitage d'Otpina et quelques réminiscences en hommage à Tchaïkovski), se fondent dans le tissu harmonique et mélodique de l'œuvre, qui - d'un point de vue strictement musical - cesse, au fil des écoutes, d'être un hommage sacré, pour se révéler dans toute sa maîtrise comme un morceau de musique pure et absolue. C'est ce que l'auteur perçoit dans la légèreté et le naturel des mouvements des lignes mélodiques, l'apparition de passages pentatoniques, le choix de privilégier les gammes diatoniques, l'usage limité de chromatismes et de dissonances inutiles, et l'utilisation fréquente d'un piano résonnant, fortement pédalé et richement harmonique. Si le matériau sur lequel travaille M. Inglese est indubitablement de pure matrice russe, les inflexions de nombreuses volutes harmoniques rappellent les meilleures œuvres de Claude Debussy et de Charles Koechlin, preuve supplémentaire des études transalpines entreprises par M. Inglese. De ce point de vue, l'utilisation de la musique modale (et en particulier du mode central D eoil), qui plonge ses racines dans la profonde tradition musicale eurasienne, est l'un des traits d'union les plus solides qui donnent à cette partition un souffle non seulement européen mais aussi international.

Le caractère des textes et les objectifs propres de l'œuvre ont conduit le compositeur à privilégier des tempos soutenus, avec une évolution agogique délibérément retenue, contrebalancée par une remarquable variété dynamique, à tel point que même le prodigue Albéniz aurait été gêné par l'utilisation d'un « pppppp » à la fin de la 8e station intitulée « Le visage de l'éternité ». Le choix de l'agogique témoigne une fois de plus du caractère mystique et sacré de cette œuvre ; voici quelques indications de tempo utilisées : ascétique, berceuse, moderato con mistero, lento sognate-rubato, andante calmo et indugiante.

Le choix audacieux (à valeur symbolique avant tout) de l'ensemble instrumental pour accompagner les vocalises et les textes des deux chanteurs, pose d'abord un défi à l'auditeur rusé, conscient de la difficulté intrinsèque de marier efficacement des timbres aussi hétérogènes que la flûte, la clarinette et le violoncelle avec le piano. M. Inglese gagne également ce bras de fer, grâce à sa profonde et incontestable connaissance des limites et des vertus de ses instruments, qu'il utilise avec naturel et sans exiger d'eux - sauf en de rares passages - des combinaisons rythmico-mélodiques inhabituelles ou un excès de virtuosité superflue. A l'inverse, on pourrait dire que dans cette Cantate tout est essentiel, limé et ramené à la mesure de l'homme. Intimiste serait un adjectif impropre et limité, pour l'effet de transport général que l'œuvre dans son ensemble réussit à susciter chez l'auditeur. Nous avons dit de la qualité humaine de la composition, une caractéristique qui se reflète de façon kaléidoscopique dans toutes ses composantes - selon la réalisation concrète d'une vision artistique multipolaire - pour trouver une pleine résonance dans la pensée philosophique de Dasha évoqué. Les deux composantes, textuelle et musicale, vibrent en sympathie concordante, à tel point qu'aucune dépendance de la musique par rapport au texte n'est impliquée. Toutes deux, avec la même vigueur et la même fierté, amènent l'auditeur au seuil liminal de sa propre conscience supérieure et, en lui montrant l'abîme de l'abjection, exigent un choix clair et net entre l'humanité et le néant. Un choix que Daria, bien que très jeune, avait fait en pleine conscience et dont la présente cantate est une nouvelle preuve à un niveau encore plus élevé, en raison de sa capacité à surmonter toutes les barrières linguistiques, culturelles et spatio-temporelles par le biais de l'art.

Pour conclure, nous voudrions souligner un autre élément formel lié à la structure du discours musical. On peut en déduire que ce qui donne à la cantate un sentiment d'unité et de complétude sur le plan musical réside dans le choix harmonique minutieux effectué entre les neuf stations et l'utilisation répétée, en plus de la chanson de Znamenny mentionnée plus haut, d'un thème original pour Daria, basé sur les lettres de son nom. Cela s'inscrit parfaitement dans la tradition séculaire de l'hommage musical que de nombreux chefs-d'œuvre ont connu par le passé. Nous espérons que le miracle se reproduira pour cette extraordinaire composition et qu'elle continuera non seulement à faire parler d'elle, mais qu'elle trouvera également sa place aux côtés d'autres chefs-d'œuvre musicaux immortels.

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Pavel Durov et la paranoïa de Kafka

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Pavel Durov et la paranoïa de Kafka

Constantin von Hoffmeister

Source: https://www.eurosiberia.net/p/pavel-durov-and-the-kafka-paranoia?publication_id=1305515&post_id=148093235&isFreemail=true&r=jgt70&triedRedirect=true

Kafka a décrit avec une merveilleuse puissance imaginative les futurs camps de concentration, la future instabilité de la loi, le futur absolutisme de l'appareil d'État.

- Bertolt Brecht

Dans une scène tout droit sortie d'un roman de Franz Kafka, Pavel Durov, l'énigmatique fondateur de Telegram, a été arrêté en France lors de son atterrissage à l'aéroport du Bourget, près de Paris. Alors qu'il débarquait de son jet privé, il a été appréhendé par les autorités françaises qui l'attendaient, armées d'un mandat d'arrêt l'accusant d'avoir permis des activités criminelles par l'intermédiaire de sa plateforme de messagerie. Les accusations, aussi surréalistes que graves, portent sur la complicité de trafic de drogue, les délits pédocriminels et le blanchiment d'argent, le tout découlant du manque de modération présumé de Telegram. Son arrestation n'est pas seulement une catastrophe personnelle, mais un rappel brutal de l'absurdité qui attend ceux qui défient la main invisible mais omniprésente du pouvoir dans un monde qui prétend protéger la liberté tout en la démantelant méthodiquement.

Que devient Telegram après l'arrestation de Durov ? La question suscite un malaise qui se métastase rapidement en d'innombrables chuchotements spéculatifs, tous plus incertains les uns que les autres. Une rumeur, qui se faufile déjà dans les couloirs numériques, insiste sur le fait que l'équipe de Durov est préparée à cette éventualité, qu'il existe un protocole clandestin prêt à être mis en œuvre sur le coup de minuit. Mais comme toutes les rumeurs, elle se nourrit de l'absence de sources vérifiables. La vérité, enveloppée d'ambiguïté, est aussi insaisissable que l'homme lui-même. La question de savoir si Telegram persistera, et sous quelle forme déformée, reste une énigme troublante, une question suspendue dans le vide, là où devrait se trouver la certitude.

Dans l'Occident moderne, la liberté d'expression est présentée comme un principe sacré, un emblème brillant de la démocratie qui contraste prétendument avec les « régimes despotiques » de la Russie et de la Chine. Pourtant, sous cette façade polie se cache une réalité aussi étouffante et absurde que n'importe quel cauchemar kafkaïen - un endroit où les dissidents sont poursuivis sans relâche, leurs voix étouffées, leurs libertés éteintes. Les mésaventures de Julian Assange, d'Edward Snowden et maintenant de M. Durov nous rappellent étrangement que la dévotion de l'Occident à la liberté d'expression n'est qu'une prétention creuse, une mascarade masquant une vérité plus sombre.

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Durov est citoyen de quatre pays : la Russie, Saint-Kitts-et-Nevis, la France et les Émirats arabes unis. La multiplicité de ses identités reflète sa tentative désespérée d'échapper à l'emprise toujours plus étroite du pouvoir de l'État, de rester une âme sans attaches dans un monde où la véritable autonomie n'est qu'un rêve éphémère. Pourtant, la révélation que Durov a renoncé à sa citoyenneté russe, associée à sa récente détention en France, souligne la futilité de tels efforts. Peu importe le nombre de frontières que vous traversez, peu importe le nombre de nationalités que vous assumez, la griffe de fer de la censure vous traquera inévitablement si vous refusez de vous plier à l'autorité libérale de l'Occident. Les personnes attachées à une liberté authentique ne devraient pas « fuir » vers l'Occident, mais s'en éloigner.

La notion de presse libre, si souvent célébrée en Occident, se révèle farce amère. On nous sert la fiction réconfortante que les médias fonctionnent sans chaînes, que les journalistes recherchent la vérité sans crainte de représailles. Pourtant, le calvaire de M. Durov, qui fait écho à celui de M. Assange, révèle la fragilité et la tromperie qui se cachent derrière cette fausse « liberté ». Lorsque Durov a quitté la Russie, ce n'était pas à la recherche de plus de libertés, mais parce qu'il a refusé de se soumettre aux exigences de censure de VK, le réseau social russe largement utilisé, en résistant aux pressions exercées pour qu'il remette les données des utilisateurs aux autorités.

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Kafka, le maître du désespoir bureaucratique, trouverait dans le destin de Durov une familiarité troublante. Ce destin rappelle celui de Josef K. dans Le Procès, condamné non pas pour un crime spécifique mais pour le soupçon insidieux et omniprésent qui envahit tous les aspects de l'existence. Dans un monde où le moindre écart déclenche les soupçons les plus graves, comment la liberté peut-elle être autre chose qu'une amère illusion ? Ne sommes-nous pas tous, d'une certaine manière, prisonniers d'une vaste bureaucratie sans visage, où chaque action est scrutée, chaque intention remise en question et chaque individu réduit à une copie conforme de lui-même ?

La terreur qui s'infiltre dans ce monde n'est pas seulement la peur du châtiment. C'est quelque chose de plus profond, de plus envahissant - une terreur qui immobilise l'âme. C'est la crainte de prononcer un mot innommable, de nourrir une pensée impensable, de défier le regard omniscient qui nous observe à chaque coin de rue. Cette terreur, comme l'a compris Kafka, est une anticipation du châtiment ainsi qu'une anxiété profonde et paralysante - une aspiration à quelque chose qui échappe à ceux qui détiennent le pouvoir, mais aussi une peur de tout ce que le pouvoir touche. En Occident, cette crainte est dissimulée sous la rhétorique de la « liberté », enveloppée dans le mensonge réconfortant selon lequel nous sommes libres de parler, libres de penser, libres de résister.

Cependant, l'enchevêtrement de puissants conglomérats médiatiques avec d'autres forces d'élite met à nu ce grotesque spectacle de clowns. Lorsqu'un empire médiatique devient suffisamment important, il cesse de se considérer comme un chien de garde du pouvoir ; au lieu de cela, il s'empêtre dans le réseau d'influence qu'il était censé surveiller. Il n'est plus un adversaire, mais un collaborateur, complice de la perpétuation des structures qu'il prétendait contester. Cette trahison silencieuse, cette collusion tacite, garantit que la dissidence reste soigneusement contrôlée, soigneusement contenue et, en fin de compte, oblitérée.

L'hypocrisie la plus flagrante de l'Occident réside dans sa foi en la mission moralisatrice de multinationales comme Google, dont le credo, « Don't be evil », s'est transformé en une banale rengaine. Les architectes de Google croient sincèrement qu'ils façonnent le monde pour le rendre meilleur, mais leur soi-disant ouverture d'esprit ne s'étend qu'aux points de vue qui s'alignent sur le courant libéral-impérialiste de la politique américaine. Tout point de vue qui remet en question ce récit est rendu invisible, rejeté comme non pertinent ou dangereux. Telle est la terreur sourde de leur mission - l'horreur tranquille d'un monde où les voix dissidentes ne sont pas réduites au silence par la force, mais simplement ignorées jusqu'à l'oubli.

Aucune société ayant mis en place un système de surveillance de masse n'a échappé à ses abus, et l'Occident n'est pas différent. Il est devenu banal de supposer que le gouvernement surveille nos moindres faits et gestes, alors qu'il est considéré comme paranoïaque de croire le contraire. Cette normalisation de la surveillance est le dernier témoignage de l'enracinement de ces mécanismes de contrôle. Nous vivons dans une réalité où la vie privée est un anachronisme, où chaque geste est enregistré, chaque mot catalogué, chaque murmure de désaccord consigné en vue d'un jugement futur. L'État de surveillance n'est plus une dystopie lointaine ; c'est le monde dans lequel nous vivons, le cauchemar dont nous ne pouvons pas nous réveiller.

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Dans ce monde, la transformation de l'individu est inévitable et exceptionnellement kafkaïenne. Alors qu'Oge Noct se réveille de ses rêves agités, il se retrouve inexplicablement transformé en un insecte monstrueux. Cette métamorphose est une aberration physique et un symbole de la déshumanisation infligée par un système qui broie l'âme. Qu'il s'agisse d'Assange, de Snowden ou de Durov, le schéma est le même : ceux qui osent défier le système ne sont pas portés aux nues mais dégradés, leur humanité érodée par l'implacable machine de contrôle qui se déclare championne de la liberté tout en perpétuant une tyrannie inflexible.

Tel est le vrai visage de l'Occident moderne - une spirale descendante kafkaïenne dans laquelle la promesse de liberté n'est guère plus qu'une farce cruelle, et où ceux qui la recherchent sont condamnés à vivre dans une peur perpétuelle.

C'est comme un fleuve, n'est-ce pas ? Un fleuve qui sort de son lit, se répand dans les champs, perd de sa profondeur au fur et à mesure qu'il s'étend, jusqu'à ce qu'il ne reste plus qu'une mare sale et stagnante. C'est ce qui arrive aux révolutions. Elles commencent avec force, avec détermination, mais à mesure qu'elles s'étendent, elles s'amincissent, elles perdent leur substance. Et lorsque la ferveur s'évapore enfin, que reste-t-il ? Rien d'autre que la boue de la bureaucratie, épaisse et étouffante, qui s'insinue dans tous les recoins de la vie. Les anciens carcans qui nous retenaient étaient au moins visibles, tangibles, mais ces nouveaux carcans sont faits de papier, de formulaires, de tampons et de signatures, interminables et étouffants. Et pourtant, nous les portons tout de même, sans même nous rendre compte de l'étroitesse de leur lien.

samedi, 24 août 2024

Les antifa allemands veulent se débarrasser de l'Allemagne de l'Est

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Les antifa allemands veulent se débarrasser de l'Allemagne de l'Est

Enrico Toselli

Source: https://electomagazine.it/gli-antifa-tedeschi-vogliono-la-separazione-dalla-germania-est/

La Tchécoslovaquie a montré la voie. Face aux sondages qui précèdent les élections régionales du mois prochain en Allemagne, la gauche des salles de presse en Allemagne appelle à la sécession. A un retour à la division entre l'Allemagne de l'Ouest - bonne, démocratique, antifa et tolérante mais uniquement lorsque cela les arrange - et l'Allemagne de l'Est, facho-communiste, mauvaise, pro-russe.

Et il ne s'agit pas seulement des scribouillards infaillibles pontifiant dans quelques journaux mineurs. Même Der Spiegel met en garde les méchants: "Les habitants des Länder de Thuringe, de Brandebourg et de Saxe ont une occasion en or de ruiner leur réputation une fois pour toutes lors des élections régionales".

Malheur à vous si vous votez mal, en somme. Le problème, c'est que sans aller jusqu'à voter pour l'AfD, les Allemands ne semblent pas suivre l'exemple de la gauche ancrée dans les rédactions. Car les sondages pour les élections législatives de l'an prochain récompensent la CDU avec 32% tandis que la droite de l'AfD est tombée à 16%. Die Linke, le parti de gauche qui ressemble assez au parti italien de Fratoianni, a pratiquement disparu tandis que le parti de Sahra Wagenknecht, semblable à la formation italienne de Marco Rizzo, atteint 9%. La coalition "feu tricolore" soutenant Olaf Scholz (sociaux-démocrates, verts et libéraux) atteint un total de 32%, comme la seule CDU.

Mais ce qui inquiète la gauche des journalistes, c'est la position que commencent à prendre certains démocrates-chrétiens de premier plan. Michael Kretschmer, leader de la Saxe et vice-président de la CDU, s'oppose au gaspillage des ressources, galvaudées pour soutenir la guerre de Zelensky, et souhaite la réparation du gazoduc Nord Stream détruit par les "Ukrainiens".

C'est pourquoi la gauche graphomane a lancé des attaques non seulement contre les partis de l'opposition, mais aussi contre la population de l'Allemagne de l'Est. Confirmant le commentaire impitoyable de Guia Soncini dans Linkiesta (un site de gauche) à propos des interventions des camarades antifascistes italiens sur les différents réseaux sociaux: « Quel bonheur pour l'antifascisme d'être dans la biographie de chaque imbécile qui se croit éveillé ». Manifestement, les imbéciles abondent à Berlin aussi. A l'Ouest...

Anciennes aspirations - nouveaux concepts - Pour une révolution conservatrice !

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Anciennes aspirations - nouveaux concepts

Pour une révolution conservatrice !

Werner Olles

La lecture de livres qui peuvent paraître « désagréables » au premier abord ouvre parfois la voie à des idées provocatrices et rafraîchissantes. C'est ce qui m'est arrivé après la lecture de la biographie due à la plume de Werner Bräuninger et intitulée « Kühnen. Un destin allemand ». Il s'agit de retracer le bref itinéraire d'un jeune néo-nazi qui, dans les années 1970 et 1980, a fait sensation en menant des actions spectaculaires en faveur de la légalisation du NSDAP en RFA, a passé près de huit ans dans les prisons de la République et est décédé en 1991, à l'âge de 34 ans, des suites d'une infection par le HIV, après que son « mouvement » s'est émietté en raison de son homosexualité, qu'il a d'abord cachée et qu'il n'a avouée que relativement tard.

J'ai fait sa connaissance à la fin des années 1980, alors qu'il emménageait avec quelques fidèles dans une maison individuelle située juste au coin de la rue, chez nous, à la périphérie de Francfort. J'ai fait la connaissance de Michael Kühnen, un homme modeste, plutôt introverti et amical, et nous avons passé des nuits entières à discuter, parfois de manière émotionnelle, sans que le national-révolutionnaire que je suis ne parvienne à convaincre le national-socialiste qu'il était, ni l'inverse. Cependant, à la fin de nos débats, il était capable d'admettre qu'un nouveau national-socialisme n'était concevable que sans exterminations raciales et guerres d'extermination. Bien des décennies plus tard, je pense que la fascination qu'exerçait cet homme n'avait pas grand-chose à voir avec son idéologie politique, mais plutôt avec son esprit de résistance déterminé, aussi tordu qu'il ait pu être. Un compte-rendu détaillé et adapté à l'homme et au sujet du livre de Werner Bräuninger « Kühnen. Un destin allemand. La biographie » est déjà en préparation et sera publié en temps voulu.

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La réaction de certaines publications semi-droitières et conservatrices auxquelles j'ai proposé une recension et qui l'ont systématiquement refusée m'a paru d'autant plus douteuse. Il ne s'agissait en effet pas de réhabiliter le nazisme, mais de présenter de manière objective un homme intéressant et son destin tragique. Car une chose est claire: le nazisme est une branche pourrie de l'histoire allemande, sur laquelle personne ne devrait s'asseoir au risque de tomber. Une critique détaillée du livre de Werner Bräuninger « Kühnen. Un destin allemand. La biographie » est donc déjà en préparation.

En effet, des concepts entièrement nouveaux sont aujourd'hui nécessaires comme base, avant que notre actuelle décadence néo-primitiviste ne nous étouffe avec ses pseudo-sciences (études de genre, toutes sortes de kitsch médiatique, social et politique, etc.) enseignées dans nos « universités » délabrées, qui servent désormais de réceptacle à des personnages des deux sexes ne voulant pas grandir, demeurant infantiles et irresponsables, à des sous-doués en masse et à des nouveaux riches à la fois ignorants et arrogants, dont les ambitions sont inversement proportionnelles à leur talent et à leur intelligence.

Pour nous, en tant que "droite authentique", sont en revanche pertinents un traditionalisme positif, un regard lucide sur la triste réalité, la lutte contre l'ethnomasochisme woke qui va désormais jusqu'au suicide ethnique, contre la droite assimilationniste et la gauche cosmopolite arc-en-ciel, toutes deux complices du système et contre la dérive vers le tout intellectuel. La thèse, trop peu pensée et débattue jusqu'à présent, selon laquelle notre « résistance » est entre-temps déjà elle-même plus ou moins volontairement intégrée dans le « système », doit être discutée ouvertement, tout comme l'ancienne/nouvelle aspiration anticapitaliste de toujours, qui doit encore être ancrée dans le réel, une combinaison rationnelle des concepts d'Alexandre Douguine, Diego Fusaro et Guillaume Faye, à la fois archéofuturistes et occidentaux-chrétiens-traditionalistes, afin de combiner au mieux l'Antiquité de la Grèce et de Rome avec un avenir lumineux pour la classe ouvrière, les artisans autarciques, pour l'intelligence technique et les penseurs organiques.

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Nous devons nous rendre à l'évidence, et cela sans illusion, que l'Allemagne et l'Europe sont engagées dans la plus grande lutte existentielle de leur histoire, la détermination des principaux ennemis (les Etats-Unis, l'islamisation, l'antifa, le complexe politico-médiatique et/ou l'immigration/envahissement de masse?) - car j'ai tendance à considérer la tolérance active et passive et la facilitation de l'envahissement par les étrangers, de l'islamisation et de l'accaparement des terres par la clique politico-médiatique au pouvoir comme le principal mal qui a détruit durablement notre patrie -, tandis que les États-Unis - selon Guillaume Faye, qui contredit ou ré-interprète le concept d'« Eurasie » de Douguine, préférant parler d'« Eurorussie, d'État-nation impérial s'étendant de Lisbonne à Vladivostock », sont certes notre adversaire, mais ne sont pas l'ennemi principal en tant qu'« enfant prodigue de l'Europe », ce qui n'est évidemment pas le cas de l'Amérique latine. D'autre part, nous devons reconnaître que l'UE est un projet de l'impérialisme américain et du libéralisme mondial visant à détruire la Russie, c'est pourquoi nous sommes clairement favorables à l'élection de l'anti-mondialiste Trump, qui, comme Poutine, ne prend plus l'UE au sérieux depuis longtemps.

Il faut toutefois veiller à ne pas remplacer un hégémon par un autre, par exemple la dictature chinoise, qui, contrairement à la Russie, est elle-même soumise depuis longtemps à la logique du système mondialiste et matérialiste. Nous plaidons résolument pour l'abandon de l'obsession antisémite stupide et primitive de l'ancienne et de la nouvelle droite, au profit d'un nationalisme culturel qui considère la couleur de peau, l'origine, la religion et la race comme secondaires, et pour lequel il est plus important que ses partisans s'engagent en faveur de la démocratie directe, de la souveraineté et de la tradition de l'Europe et de ses États-nations, et contre le transatlantisme. Cela implique également une critique du concept obsolète d'« apartheid total », évoqué autrefois par Guillaume Faye, et nous devrions plutôt envisager un « apartheid modéré à visage humain ».

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Mais nous devons également rejeter le soi-disant « anarcho-capitalisme » des paléolibéraux, qui réclament l'abolition totale de l'État au profit d'une économie de marché radicalement libre. En fait, nous n'avons pas trop de réglementations aujourd'hui, mais seulement des mauvaises. Les grandes entreprises qui dominent le marché et les puissantes sociétés financières mondiales, qui détiennent déjà plus de pouvoir économique et politique que les gouvernements nationaux, peuvent être transformées en propriétés d'utilité publique et, en cas de doute, être socialisées. En tant qu'étatistes, nous nous prononçons en faveur d'un État fort à tous les niveaux politiques et sociaux, qui garantisse la sécurité à l'intérieur et à l'extérieur et qui, dans l'esprit de la doctrine catholique de la subsidiarité, accorde également son soutien solidaire aux citoyens de la communauté nationale qui sont faibles, malades, âgés, handicapés et qui se trouvent dans le besoin sans qu'on puisse leur en vouloir.

Nous voulons promouvoir une politique familiale productive et une vie économique dans laquelle l'économie sociale de marché mélangée à des éléments coopératifs et corporatistes offre des possibilités de promotion à tous les citoyens, à côté d'un système éducatif qui est perméable et qui donne la priorité à la promotion du talent et du travail, indépendamment de l'origine sociale.

La véritable culture étant toujours l'affaire de l'individu, et non de la masse ou d'une élite, nous nous référons à cet égard à un aphorisme de Karl Kraus: « Je demande à ma ville l'électricité, l'eau et les égouts. Pour ce qui est de la culture, je la possède déjà!». Avec cette mesure, nous mettons également fin aux innombrables projets « culturels » de gauche totalement inutiles, qui coûtent des millions et des millions d'euros au contribuable ordinaire, mais dont le seul but est de fournir des postes à une petite clique de profiteurs gauchistes-verts, de leur procurer de l'argent et de l'influence politique et de pérenniser le lien entre le politique et le culturel avec les milieux criminels et terroristes de la soi-disant mouvance « Antifa », avec les bandes criminelles de passeurs qui empêchent l'expulsion des clans islamistes orientaux, hautement criminels, ainsi que de tous les délinquants non allemands. Parallèlement, il faut mettre fin au plus vite à la dilapidation de la citoyenneté allemande et appliquer des critères stricts pour son attribution. La double nationalité doit rester une exception absolue et justifiée.

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Nous exigeons la reconnaissance systématique des faits patents que sont la « convergence des catastrophes et la colonisation de l'Europe » (Faye), y compris toutes les conséquences qui en découlent. Nous reconnaissons la rupture complète avec le christianisme catholique post-conciliaire issu de Vatican II - le protestantisme étant de toute façon obsolète, à l'exception d'infimes résidus - et le retour au christianisme européen traditionnel et - de manière critique et solidaire - à l'orthodoxie canonique. En fait, selon Guillaume Faye, « un païen pur et dur s'opposera toujours à ce qu'un minaret remplace un clocher. Un dignitaire de l'Église moderniste, en revanche, sera d'accord avec cette substitution ! ».

Il y a donc suffisamment à faire pour une droite authentique et sans œillères, dont font naturellement partie les métapoliticiens qui se considèrent comme des intellectuels organiques. Le mot d'ordre d'Alexandre Soljenitsyne : « Ne vivez pas avec le mensonge ! » devrait être considéré comme le minimum de notre résistance à un système qui n'est plus réformable. Il n'y a rien à ajouter à son hypothèse selon laquelle les systèmes totalitaires s'effondreront si suffisamment de citoyens surmontent leur timidité et leurs peurs et refusent de se soumettre à l'ineptie idéologique woke, à la propagande éhontée et aux mensonges imposés par l'État. Le bavardage pseudo-intellectuel et la prétendue « métapolitique » ne sont que des substituts révolutionnaires et néo-ecclésiastiques pour les jeunes gens et jeunes filles de droite et de gauche qui se montent le col de manière obstinée ou qui insultent leur raison en fuyant béatement la réalité actuelle, certes peu reluisante. Qu'il s'agisse d'homosexualité de droite ou de gauche, tous ces enfantillages doivent être abandonnés.

On pourra alors enfin voir la situation clairement, parler cru, s'épargner le kitsch pontifiant, clore le bec des bavards et réduire en poussière leur "cérébralité". La situation doit être résumée comme suit: la connaissance n'est pas toujours automatiquement synonyme de plaisir. Ne s'est-on pas assez fourvoyé dans la vie, qui est si incroyablement courte? Il faut donc avoir soif de connaissance et sentir les faits, car la vie est trop courte pour les jeux politiques, c'est la réalité qui frappe à la porte qui doit nous intéresser, strictement selon la coutume. Écoutons Hans Albers et son magnifique « La Paloma » ou chantons « Le ciel d'Espagne » - même s'il s'agit d'une chanson de combat communiste de la guerre civile espagnole, pour compenser, on peut ensuite entonner « Cara el Sol » - plutôt que de gâcher la soirée avec les tourments intellos des muses autoproclamées. Nous avons Marx à lire, Adorno, Marcuse, Hans-Jürgen Krahl, Mohler, Günter Maschke et Frank Böckelmann, Carl Schmitt, Diego Fusaro, Guillaume Faye, Julius Evola, Gilbert K. Chesterton, Ivan Ilyine, Vladimir Soloviev, Fiodor Dostoïevski, Alexandr et Darya Douguine, Hilaire Belloc, Tilman Nagel, Spengler, Moeller van den Bruck, Gottfried Benn, Jean Raspail, Georges Sorel, Richard Millet, Robert Brasillach, Armin Mohler, Dávila et Dominique Venner, pour ne citer que quelques-uns des principaux auteurs.

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Les petits malins de la "nouvelle droite" qui prétendent sérieusement que le nom du président des États-Unis n'a aucune importance ne sont même pas provocateurs ou originaux, mais témoignent seulement d'une connaissance nulle des permanences géopolitiques.

Adorno, qui l'avaient déjà perçu avec clairvoyance à la fin des années 1960, écrit à juste titre: « Les mondialistes sont les vrais révolutionnaires, pas nous ! ». C'est une vérité terrible, mais la vérité n'est pas toujours révolutionnaire au sens où nous l'entendons. Lorsque les « nationalistes » et les « droitiers » font de l'islamisme leur allié, simplement parce qu'il est également opposé à la folie LGTB, à la pornographie, aux idées maçonniques de la modernité et aux abominations de la « Pride Parade », ils ne sont rien d'autre que des idiots utiles de l'enfer idéologique de l'Occident bâtard et woke que nous ne défendons pas, mais dont la dépravation et les abominations ne peuvent pas être vaincues par une alliance avec l'islamisme, mais seulement par notre propre force.

Car « l'Occident est l'enfant prodigue et illégitime de l'Europe, aujourd'hui déterminée par le modèle américain qui veut tout uniformiser et accorder la primauté absolue à la société de consommation et à l'individualisme!» (Guillaume Faye). Tout cela, beaucoup - y compris à « droite » - ne l'entendront pas, mais le vieil adage «Qui ne veut point écouter doit sentir!» se vérifiera une fois de plus si nous ne veillons pas à ce que le vœu de Georges Sorel soit enfin exaucé: « Ah, si je pouvais voir humiliées les orgueilleuses démocraties bourgeoises qui triomphent aujourd'hui avec tant de cynisme ! ».

Werner Olles

Tradition et modernité. Au commencement était le sang...

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Tradition et modernité. Au commencement était le sang...

par Emiliano Calemma

Source: https://www.destra.it/home/tradizione-e-modernita-in-principio-era-il-sangue/

Il est étonnant de voir comment la plupart des partisans de l'idéologie dominante parviennent à subvertir la réalité des faits avec une simple déclaration, un court écrit, une vidéo stupide de quelques secondes. Mais il y a une explication : des décennies de propagande, assénée par les vainqueurs, ont enterré des décennies de silence observé par les vaincus. Et les torts sont partagés, à parts égales.

Au commencement était le sang: c'est la grande vérité qui a disparu de tous les livres, de toutes les télévisions, de l'esprit de la soi-disant majorité démocratique. Au commencement était le sang, entendu comme l'union des valeurs fondatrices: la terre, le peuple, la tradition. La principale composante de la nouvelle idéologie est précisément la rupture du lien entre le sang, la terre, le peuple et la tradition.

Avant la fin de la Seconde Guerre mondiale, le sang, la terre, le peuple et la tradition signifiaient l'appartenance, ils représentaient des éléments inséparables qui formaient un concept immuable de patrie. L'homme était prêt à mourir. Et il était prêt à le faire sur la base d'éléments tangibles et millénaires.

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Puis vint l'issue du conflit que nous connaissons si bien et tout se transforma en concepts abstraits. En explications absurdes qui renversent l'ordre naturel des choses et nient même la réalité biologique. « Personne ne peut décider de ce que nous nous sentons être » ou “la diversité est une force”, tels sont les mantras d'aujourd'hui.

Le chef-d'œuvre a été de tout transformer en idées abstraites, détachées de la réalité, qui peuvent être transformées à volonté ou modifiées selon les besoins. Le concept semble compliqué, mais il ne l'est pas : s'il faut changer une montagne, ce sera pratiquement impossible ; mais s'il faut changer une idée, ce sera plus simple. Si tout est totalement déconnecté de la réalité, tout sera toujours modifiable en fonction des besoins.

Pour les politiciens et les influenceurs à la solde de l'idéologie, tout est abstrait : ils prennent la vie des gens et la manipulent pour en faire une culture du mélange basée sur des concepts qui n'ont rien de réel. Ce qui est blanc est blanc, ce qui est noir est noir. Ce qui est homme est homme et ce qui est femme est femme, disait-on, mais ce n'est plus le cas aujourd'hui. Aujourd'hui, tout est nuance, tout est « je suis ce que je veux », tout est dysmorphisme aberrant.

La terre est une idée et les frontières disparaissent. Le peuple devient une idée et efface les cultures et les nationalités. La tradition se transforme en idée et des cultures alternatives basées sur les caprices de quelques-uns voient le jour.

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Et le signe le plus distinctif de cette folie générale, où rien n'a de substance et où toutes les formes sont en constante mutation, est le fait que ceux qui croient encore à la terre, au peuple et à la tradition peuvent, d'une certaine manière, être aidés par les hommes politiques qui sont censés les représenter. C'est un autre aspect de cette lecture sociale complexe.

Dans ce tourbillon constant de politiciens, de partis et de leurs slogans, le gagnant est toujours le système. Un système fluide qui a en son centre l'inamovible dieu argent, et tout autour une pléthore de galaxies formées par des groupes plus ou moins influents qui œuvrent pour que l'idéal métamorphique abstrait l'emporte sur les piliers de la tradition.

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« Tout sera nié. Tout deviendra un credo. C'est une attitude raisonnable que de nier l'existence des pierres sur la route ; ce sera un dogme religieux que de l'affirmer. C'est une thèse rationnelle de penser que nous vivons tous dans un rêve ; ce sera un exemple de sagesse mystique d'affirmer que nous sommes tous éveillés. Nous allumerons des feux pour témoigner que deux et deux font quatre. Nous tirerons l'épée pour prouver que les feuilles sont vertes en été. Nous défendrons non seulement les incroyables vertus et sagesses de la vie humaine, mais aussi quelque chose d'encore plus incroyable : cet univers immense et impossible qui nous regarde droit dans les yeux. Nous nous battrons pour les merveilles visibles comme si elles étaient invisibles. Nous regarderons l'herbe et les cieux impossibles avec un étrange courage. Nous ferons partie de ceux qui ont vu et qui ont cru ». (Gilbert Keith Chesterton).

 

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Apogée du Saint-Empire médiéval ?

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Saint Empire romain germanique

Apogée du Saint-Empire médiéval ?

Conrad II a inauguré le règne des Saliens. Il y a 1000 ans, il a été élevé au rang de roi/empereur romain-germanique

Wolfgang Kaufmann

Source: https://paz.de/artikel/hoehepunkt-der-mittelalterlichen-kaiserherrschaft-a12104.html

Le 13 juillet 1024, l'empereur romain-germanique Henri II meurt. Comme il n'avait pas de descendance, la dynastie des Ottoniens a pris fin avec lui (voir PAZ du 12 juillet).

Son successeur en tant que roi du royaume de Francie orientale fut élu il y a 1000 ans, le 4 septembre 1024, fils unique d'Henri de Spire et de son épouse Adélaïde de Metz, né vers l'an 990. Celui-ci régna ensuite sous le nom de Conrad II.

Conrad l'Ancien, comme on l'appelait également, était issu de la noble famille franque des Saliens, dont l'histoire remonte au 8ème siècle. L'empereur Othon Ier était son arrière-arrière-grand-père et la lignée de son épouse Gisèle de Souabe remontait jusqu'à Charlemagne. Le choix de Conrad ne résulte pas seulement de ses origines. Sa personnalité a également joué un rôle important dans ce choix. Il manquait certes d'éducation formelle, d'où son surnom insultant de « Rex Idiota », mais il compensait largement par son bon sens. De plus, Conrad a convaincu ses contemporains par son efficacité (Virtus) et sa droiture (Probitas).

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Séparation de l'État et du souverain

Dans l'ensemble, le passage de la dynastie ottonienne à la dynastie salique s'est déroulé sans grand bouleversement, d'autant plus que le nouveau roi a d'abord agi de manière très similaire à son prédécesseur. Il commença par parcourir les principales régions du royaume pendant plusieurs mois pour recevoir les hommages de la haute noblesse, puis se rendit en Italie où il fut couronné roi des Lombards en 1026. Le dimanche de Pâques 1027, Conrad et Gisèle furent couronnés empereurs par le pape Jean XIX dans la basilique Saint-Pierre de Rome, une cérémonie qui fut l'une des plus brillantes de tout le Moyen Âge, à laquelle assistèrent notamment le roi d'Angleterre et du Danemark, Knut le Grand, le roi de Bourgogne Rodolphe III et un grand nombre d'archevêques.

Au cours de la période qui suivit, Conrad imposa ses exigences de souveraineté malgré l'opposition des ducs Ernst de Souabe, Adalbero de Carinthie et Udalrich de Bohême, ainsi que du roi de Pologne Mieszko II. En outre, en 1033, il triompha dans la lutte pour la couronne royale de Bourgogne, devenue vacante après la mort de Rodolphe III. C'est ainsi qu'apparut pour la première fois l'idée d'une « triade de royaumes » réunissant les royaumes de Francie orientale et d'Allemagne, d'Italie et de Bourgogne.

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En décembre 1036, Conrad se rendit une seconde fois en Italie pour servir de médiateur dans le conflit qui opposait la petite noblesse locale à l'archevêque de Milan et à d'autres prélats. Ce faisant, il abandonna la ligne de la politique ecclésiastique des Ottoniens qu'il avait d'abord poursuivie. En effet, sa loi de mai 1037, qui garantissait à tous les vassaux l'hérédité de leurs fiefs et la protection contre leur retrait arbitraire, visait clairement les grands seigneurs féodaux, parmi lesquels figuraient aussi et surtout les évêques.

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A son retour d'Italie, Conrad II a célébré le Noël de l'année 1038 à Goslar. Les prochaines étapes de l'empereur furent Nimègue et Utrecht, où il mourut le 4 juin 1039, de manière relativement soudaine et inattendue, à l'âge d'environ 50 ans, probablement de la goutte. Sa dépouille fut suivie d'un cortège funèbre qui dura un mois pour se rendre à Spire, ville qui, sous Conrad, était passée du statut de pauvre « ville des vaches » à celui de métropole et dont la magnifique cathédrale devint finalement le lieu de sépulture de tous les empereurs saliens.

Parmi les legs les plus importants de Conrad II, outre la loi sur l'hérédité des fiefs qui marqua l'ascension de la chevalerie, on trouve l'abstraction de la notion d'État, la transpersonnalisation de l'Empire. Conrad défendait le point de vue selon lequel l'empire était une institution autonome, qui possédait également un caractère juridique autonome, non lié à la personne du souverain concerné. Cela semble incroyablement moderne si l'on considère que des siècles plus tard, à la haute époque de l'absolutisme, un roi français prétendait être l'État.

La relativisation par Conrad de son propre rôle de souverain, qui rappelle presque le célèbre mot de Frédéric le Grand selon lequel il est le premier serviteur de son État, était déjà illustrée par sa légendaire métaphore du bateau de l'été 1025. À cette époque, il rencontra à Constance des nobles de la ville italienne de Pavie qui, après la mort du prédécesseur de Conrad, Henri II, avaient rasé le palais royal et impérial sur place et défendirent cette action en arguant qu'ils n'avaient lésé aucun souverain. Ce à quoi Conrad répondit : « Si le roi est mort, l'empire demeure, tout comme demeure un navire dont le pilote est tombé ». Il ne fait donc aucun doute que les Paviens ont gravement péché.

Concentration du pouvoir chez l'empereur

Moins modeste était la tendance de Conrad à concentrer le pouvoir et à gouverner de bout en bout. Le règne du premier salien se caractérise par une centralisation des droits de souveraineté entre les mains du roi ou de l'empereur. Il contrôla si étroitement l'attribution des duchés que les ducs devinrent quasiment des vice-rois ou des gouverneurs. En même temps, il réussit à faire passer tous les ducs qui s'opposaient à sa politique non seulement pour des adversaires personnels, mais aussi pour des ennemis de l'État.

Conrad a agi de manière tout aussi cohérente vis-à-vis de l'Église impériale. Celle-ci avait le devoir d'assurer le « service royal ». Cela comprenait l'hébergement de la cour royale ainsi que la mise à disposition de troupes militaires. Comme pour le second état, Conrad ne tolérait pas d'opposition au premier. Le Salien n'hésitait pas à réprimander certains clercs récalcitrants, comme l'archevêque Aribert de Milan.

Pour toutes ces raisons, certains historiens considèrent les années de règne de Conrad comme l'apogée du Saint-Empire médiéval. Avec une durée d'un peu plus de cent ans, le règne des Saliens, dynastie fondée par Conrad, est à peu près aussi long que celui des Ottoniens qui l'ont précédé. La mort prématurée par cancer de l'empereur Henri V, qui n'avait pas d'enfant, à l'âge de 40 ans environ, mit fin à cette ère en 1125. Après un épisode d'une douzaine d'années, celui du règne de Lothaire III, de la lignée des Sipplinburger, la dynastie des Stauffer prit le relais, à commencer par Conrad III. Si ce dernier n'était pas un Salien, il descendait tout de même de Conrad II par lignée maternelle.

Cet article est tiré du dernier PAZ. Si vous souhaitez mieux connaître le journal, vous pouvez vous abonner ici pour une période d'essai de 4 semaines: https://paz.de/abo/probe-abo.html .