Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

mercredi, 09 juin 2010

Le terrorisme, l'Etat et la mafia

Le terrorisme, l’État et la mafia

Article placé par Frédéric Courvoisier (Genève)

Ex: http://www.mecanopolis.org/

Alors que, sur de nombreux sites et forums « spécialisés », les indices et rumeurs d’une « attaque terroriste » de grande ampleur s’intensifient depuis quelques semaines, il nous apparait utile, sinon même urgent, de replacer ce texte qui fut à l’origine de l’élaboration de notre site.

anton

« La société qui s’annonce démocratique semble être admise partout comme étant la réalisation d’une perfection fragile. De sorte qu’elle ne doit plus être exposée à des attaques, puisqu’elle est fragile ; et du reste n’est plus attaquable, puisque parfaite comme jamais société ne fut.
Cette démocratie si parfaite fabrique elle-même son inconcevable ennemi : le terrorisme. L’histoire du terrorisme est écrite par l’État, elle est donc éducative. Les populations ne peuvent certes pas savoir qui se cache derrière le terrorisme, mais elles peuvent toujours en savoir assez pour être persuadées que, par rapport à ce terrorisme, tout le reste devra leur sembler plutôt acceptable, en tout cas plus rationnel et plus démocratique. »
Guy Debord, Commentaires sur la société du spectacle, 1988


L’exaltation idéologique peut conduire à toutes sortes de crimes, et l’héroïsme individuel comme les assassinats en série appartiennent à toutes les sociétés humaines. Ces sortes de passions ont contribué depuis toujours à construire l’histoire de l’humanité à travers ses guerres, ses révolutions, ses contre-révolutions. On ne peut donc être surpris qu’un mitrailleur, un kamikaze ou un martyre commettent des actes dont les résultats politiques seront exactement opposés à ceux qu’ils prétendent rechercher, car ces individus ne sont pas ceux qui négocient sur le marché des armes, organisent des complots, effectuent minutieusement des opérations secrètes sans se faire connaître ni appréhendés avant l’heure du crime.

Quoiqu’elle veuille s’en donner l’allure, l’action terroriste ne choisit pas au hasard ses périodes d’activités, ni selon son bon plaisir ses victimes. On constate inévitablement une strate périphérique de petits terroristes islamistes, dont il est toujours aisé de manipuler la foi ou le désir de vengeance, et qui est, momentanément, tolérée comme un vivier dans lequel on peut toujours pécher à la commande quelques coupables à montrer sur un plateau : mais la « force de frappe » déterminante des interventions centrales ne peut-être composée que de professionnels ; ce que confirme chaque détails de leur style.

L’incompétence proclamée de la police et des services de renseignements, leurs mea-culpa récurrent, les raisons invoquées de leurs échecs, fondées sur l’insuffisance dramatique de crédits ou de coordination, ne devraient convaincre personne : la tâche la première et la plus évidente d’un service de renseignements est de faire savoir qu’il n’existe pas ou, du moins, qu’il est très incompétent, et qu’il n’y a pas lieu de tenir compte de son existence tout à fait secondaire. Pourtant, ces services sont mieux équipés techniquement aujourd’hui qu’ils ne l’ont jamais été.

Tout individu notoirement ennemi de l’organisation sociale ou politique de son pays, et, d’avantage encore, tout groupe d’individus contraint de se déclarer dans cette catégorie est connu de plusieurs services de renseignements. De tels groupes sont constamment sous surveillance. Leurs communications internes et externes sont connues. Ils sont rapidement infiltrés par un ou plusieurs agents, parfois au plus haut niveau de décision, et dans ce cas aisément manipulable. Cette sorte de surveillance implique que n’importe quel attentat terroriste ait été pour le moins permis par les services chargés de la surveillance du groupe qui le revendique, parfois encore facilité ou aidé techniquement lorsque son exécution exige des moyens hors d’atteinte des terroristes, ou même franchement décidé et organisé par ces services eux-mêmes. Une telle complaisance est ici tout à fait logique, eu égard aux effets politiques et aux réactions prévisibles de ces attentats criminels.

Le siècle dernier, l’histoire du terrorisme a démontré qu’il s’agit toujours, pour une faction politique, de manipuler des groupes terroristes en vue de provoquer un revirement avantageux de l’opinion publique dont le but peut être de renforcer des dispositifs policiers pour contrer une agitation sociale, présente ou prévisible, ou de déclancher une opération militaire offensive, et son cortège d’intérêts économiques, à laquelle s’oppose la majorité de la nation.

Etat et Mafia

On se trompe chaque fois que l’on veut expliquer quelque chose en opposant la Mafia à l’Etat : ils ne sont jamais en rivalité. La théorie vérifie avec efficacité ce que toutes les rumeurs de la vie pratique avaient trop facilement montré. La Mafia n’est pas étrangère dans ce monde ; elle y est parfaitement chez elle, elle règne en fait comme le parfait modèle de toutes les entreprises commerciales avancées.

La Mafia est apparue en Sicile au début du XIXe siècle, avec l’essor du capitalisme moderne. Pour imposer son pouvoir, elle a du convaincre brutalement les populations d’accepter sa protection et son gouvernement occulte en échange de leur soumission, c’est-à-dire un système d’imposition directe et indirecte (sur toutes les transactions commerciales) lui permettant de financer son fonctionnement et son expansion. Pour cela, elle a organisé et exécuté systématiquement des attentats terroristes contre les individus et les entreprises qui refusaient sa tutelle et sa justice. C’était donc la même officine qui organisait la protection contre les attentats et les attentats pour organiser sa protection. Le recours à une autre justice que la sienne était sévèrement réprimé, de même que toute révélation intempestive sur son fonctionnement et ses opérations.

Malgré ce que l’on pourrait croire, ce n’est pas la Mafia qui a subvertit l’Etat moderne, mais ce sont les Etats qui ont concocté et utilisé les méthodes de la Mafia. Tout Etat moderne contraint de défendre son existence contre des populations qui mettent en doute sa légitimité est amené à utiliser à leur encontre les méthodes les plus éprouvées de la Mafia, et à leur imposer ce choix : terrorisme ou protection de l’Etat.

Mais il n’y a rien de nouveau à tout cela. Thucydide écrivait déjà, 400 ans avant Jésus-Christ, dans « La guerre du Péloponnèse » : « Qui plus est, ceux qui y prenaient la parole étaient du complot et les discours qu’ils prononçaient avaient été soumis au préalable à l’examen de leurs amis. Aucune opposition ne se manifestait parmi le reste des citoyens, qu’effrayait le nombre des conjurés. Lorsque que quelqu’un essayait malgré tout des les contredire, on trouvait aussitôt un moyen commode des les faire mourir. Les meurtriers n’étaient pas recherchés et aucune poursuite n’était engagée contre ceux qu’on soupçonnait. Le peuple ne réagissait pas et les gens étaient tellement terrorisés qu’ils s’estimaient heureux, même en restant muet, d’échapper aux violences. Croyant les conjurés bien plus nombreux qu’ils n’étaient, ils avaient le sentiment d’une impuissance complète. La ville était trop grande et ils ne se connaissaient pas assez les uns les autres, pour qu’il leur fût possible de découvrir ce qu’il en était vraiment. Dans ces conditions, si indigné qu’on fût, on ne pouvait confier ses griefs à personne. On devait donc renoncer à engager une action contre les coupables, car il eût fallut pour cela s’adresser soit à un inconnu, soit à une personne de connaissance en qui on n’avait pas confiance. Dans le parti démocratique, les relations personnelles étaient partout empreintes de méfiance, et l’on se demandait toujours si celui auquel on avait à faire n’était pas de connivence avec les conjurés ».

Aujourd’hui, les manipulations générales en faveur de l’ordre établi sont devenues si denses qu’elles s’étalent presque au grand jour. Pourtant, les véritables influences restent cachée, et les intentions ultimes ne peuvent qu’être assez difficilement soupçonnée, presque jamais comprises.

Notre monde démocratique qui, jusqu’il y a peu, allait de succès en succès, et s’était persuadé qu’il était aimé, a du renoncer depuis lors à ces rêves ; il n’est aujourd’hui plus que l’arme idéologique du projet mondialiste.

Mecanopolis

Giovanni Gentile: Fascism's Ideological Mastermind

Mussolini’s ‘Significant Other’

Giovanni Gentile: Fascism’s Ideological Mastermind

 

Ex: http://magnagrece.blogspot.com/


Professore Giovanni Gentile: the “Philosopher of Fascism.”


“Philosophy triumphs easily over past, and over future evils, but present evils triumph over philosophy.” – François de La Rochefoucauld: Maxims, 1665


In writing the history of a country or of an ethnos, all too often even the most well-meaning people are tempted out of patriotism to embellish the truth by either building up the good or omitting certain ‘unsavory’ facts about the past. On an emotional level this is understandable. After all, in a certain sense an ethnic group is a vastly extended family. The country, on the other hand, can be considered a sizable prolongation of the borders of one’s home. Who but the crassest enjoys speaking ill of home and family?


Nevertheless, if one wishes to strive for accuracy and objectivity in their writings, one must inevitably confront the specter of those who, during the course of their lives, engaged in actions that today go against the grain of established social mores. Otherwise, one risks being exposed to the charge of chauvinism (or worse).


It has been the stated purpose of this writer to show the reader how his people, the DueSiciliani, have carved out a place for themselves in this world in spite of the loss of their homeland, the Kingdom of the Two Sicilies, to the forces of the Piedmontese and their allies in 1861. Thus far, I and other like-minded folk posting on this blog have written of the commendable members of our people who have significantly added to Western Civilization through their contributions to the arts, sciences, philosophy (and even sports).


Men like Ettore Majorana, Salvator Rosa, Vincenzo Bellini and “the Nolan”, Giordano Bruno have unquestionably made this world better by being in it.


Similarly, we have written of those whose legacies provoke more ambivalent feelings. Men like Paolo di Avitabile and Michele Pezza, the legendary “Fra Diavolo”, led lives that to this day are considered controversial.


It now falls to this writer the hapless task of telling the tale of one of our own who went down “the road less traveled” to a decidedly darker place in the chapters of history – among the creators of 20th century totalitarian movements. As the reader will soon see, this journey cost him friends, a loftier place in the history books, and eventually his life!


Giovanni Gentile was born in the town of Castelvetrano, Sicily on May 30th, 1875 to Theresa (née Curti) and Giovanni Gentile. Growing up, his grades were so good he earned a scholarship to the University of Pisa in 1893. Originally interested in literature, his soon turned to philosophy, thanks to the influence of Donato Jaja. Jaja in turn had been a student of the Abruzzi neo-Hegelian idealist Bertrando Spaventa (1817-1883). Jaja would “channel” the teachings of Spaventa to Gentile, upon whom they would find a fertile breeding ground.


During his studies he found himself inspired by notable pro-Risorgimento Italian intellectuals such as Giuseppe Mazzini, Antonio Rosmini-Serbati and Vincenzo Gioberti. However, he also found himself drawn to the works of German idealist and materialist philosophers like Johann Gottlieb Fichte, Karl Marx, Friedrich Nietzsche and especially Georg Hegel. He graduated from the University of Pisa with a degree in philosophy in 1897.


He completed his advanced studies at the University of Florence, eventually beginning his teaching career in the lyceum at Campobasso and Naples (1898-1906).


Benedetto Croce

Beginning in 1903, Gentile began an intellectual friendship with another noted philosopher from il sud: Benedetto Croce. The two men would edit the famed Italian literary magazine La critica from 1903-22. In 1906 Gentile was invited to take up the chair in the history of philosophy at the University of Palermo. During his time there he would write two important works: The Theory of Mind as Pure Act (1916) and Logic as Theory of Knowledge (1917). These works formed the basis for his own philosophy which he dubbed “Actual Idealism.”


Giovanni Gentile’s philosophy of Actual Idealism, like Marxism, recognized man as a social animal. Unlike the Marxists, however, who viewed community as a function of class identity, Gentile considered community a function of the culture and history in a nation. Actual Idealism (or Actualism) saw thought as all-embracing, and that no one could actually leave their sphere of thinking or exceed their own thought. This contrasted with the Transcendental Idealism of Kant and the Absolute Idealism of Hegel.


He would remain at the University of Palermo until 1914, when he was invited to the University of Pisa to fill the chair vacated by the death of his dear friend and mentor, Donato Jaja. In 1917, he wound up at the University of Rome, where in 1925 he founded the School of Philosophy. He would remain at the University until shortly before his murder.


After Italy’s humiliating defeat at the disastrous Battle of Caporetto in November, 1917, Gentile took a greater interest in politics. A devoted Nationalist and Liberal; he gathered a group of like-minded friends together and founded a review, National Liberal Politics, to push for political and educational reform.


Gentile’s writings and activism attracted the attention of future Fascist dictator Benito Mussolini. Immediately after his famous “March on Rome” at the end of October, 1922, Mussolini invited Gentile to serve in his cabinet as Minister of Public Instruction. He would hold this position until July, 1924. Surviving records show that on May 31st, 1923 Giovanni Gentile formally applied for membership in the partito nazionale fascista, the National Fascist Party of Italy.


With his new cabinet position Gentile was given full authority by Mussolini to reform the Italian educational system. On November 5th, 1923 he was appointed senator of the realm, a representative in the Upper House of the Italian Parliament. Gentile was now at the pinnacle of his political influence. With the power and prestige granted him by his new office, he began the first serious overhaul of public education in Italy since the Casati Law was passed in 1859.


Gentile saw in Mussolini’s authoritarianism and nationalism a fulfillment of his dream to rejuvenate Italian culture, which he felt was stagnating. Through this he hoped to rejuvenate the Italian “nation” as well. As Minister of Public Instruction Gentile worked laboriously for 20 months to reform what was most certainly an antiquated and backward system. Though successful in his endeavor, ironically, it was the enactment of his plan that caused his political influence to wane.


In spite of this, Mussolini continued to grant honors on him. In 1924, after resigning his post as Minister, “Il Duce” invited him to join the “Commission of Fifteen” and later the “Commission of Eighteen” basically in order to figure out how to make Fascism fit into the Albertine Constitution, the legal document that governed the state of Italy since its formation after the infamous Risorgimento in 1861.


On March 29th, 1925 the Conference of Fascist Culture was held at Bologna, in northern Italy. The précis of this conference was the document: the Manifesto of the Fascist Intellectuals. It was an affirmation of support for the government of Benito Mussolini, throwing a gauntlet down to critics who questioned Mussolini’s commitment to Italian culture. Among its signatories were Giovanni Gentile (who drew up the document), Luigi Pirandello (who wasn’t actually at the conference but publicly supported the document with a letter) and the Neapolitan poet, songwriter and playwright Salvatore Di Giacomo.


It was that last name that provoked a bitter dispute between Gentile and his erstwhile friend and mentor, Benedetto Croce. Responding with a document of his own on May 1st, 1925, the Manifesto of the Anti-Fascist Intellectuals, Croce made public for all to see his irreconcilable split (which had been brewing for some time) with the Fascist Party of Italy…and Giovanni Gentile. In his document he dismissed Gentile’s work as “…a haphazard piece of elementary schoolwork, where doctrinal confusion and poor reasoning abound.” The two men would never collaborate again.


From 1925 till 1944 Gentile served as the scientific director of the Enciclopedia Italiana. In June of 1932 in Volume XIV he published, with Mussolini’s approval (and signature) and over the Roman Catholic Church’s objections, the Dottrina del fascismo (The Doctrine of Fascism). The first part of the Dottrina, written by Gentile, was his reconciling Fascism with his own philosophy of Actual Idealism, thereby forever equating the two.


Giovanni Gentile approved of Italy’s invasion of Ethiopia in 1935. Though he found aspects of Hitler’s Nazism admirable, he disapproved of Mussolini allying Italy with Germany, believing Hitler’s intentions could not be trusted and that Italy would wind up becoming a vassal state. His views on this were shared by General Italo Balbo and Count Galeazzo Ciano, Mussolini’s son-in-law and Foreign Minister. Nevertheless, Gentile continued to support Mussolini. Since he recognized that Italy was a polity but not a nation in the true sense of the word, he believed “Il Duce’s” iron-fisted rule to be the only thing sparing the Italian pseudo-state from civil war.


With the collapse of Italy’s Fascist regime in September, 1943 and Mussolini’s rescue by Hitler’s forces, Gentile joined his emasculated master in exile at the so-called Italian Social Republic; an ad hoc puppet state created by Hitler in an ultimately futile attempt to shore up his rapidly crumbing 1,000-year Reich. Even then, he served as one of the principal intellectual defenders of what was obviously a failed political experiment.


On April 15, 1944 Professore Giovanni Gentile was murdered by Communist partisans led by one Bruno Fanciullacci. Ironically, he was gunned down leaving a meeting where he had argued for the release of a group of anti-Fascist intellectuals whose loyalty was suspect. He was buried in the Church of Santa Croce in Florence where his remains lie, perhaps fittingly, next to those of Florentine philosopher and writer Niccolò Machiavelli.


As one might imagine, after his death Gentile’s name was scorned if not forgotten entirely by historians. In recent years, however, scholars have begun to re-examine his legacy. Political theorist A. James Gregor (née Anthony Gimigliano), a recognized expert on Fascist and Marxist thought and himself an American of Southern Italian descent, believes that Gentile actually exerted a tempering influence on Italian Fascism’s proclivities towards violence as a political tool. This, he argues, is one (of several) of the reasons why Mussolini’s Italy never indulged in the more draconian excesses of Hitler’s regime.


Even his former friend and colleague Benedetto Croce later recognized the superior quality of Gentile’s scholarship and the quantity of his publications in the history of philosophy. Yet he differed sharply from him in political ideology and temperament. While both men forsook any loyalty to i Due Sicilie in favor of the pan-Italian illusion of the Risorgimento, they disagreed mightily as to the nature of the Italian state and to what course it should pursue.


For Gentile the actual idealist, the state was the supreme ethical entity; the individual existing merely to submit and merge his will and reason for being to it. Rebellion against the state in the name of ideals was therefore unjustifiable on any level. To Gentile, Fascism was the natural outgrowth of Actual Idealism.


Croce the neo-Kantian, on the other hand, argued forcefully the state was merely the sum of particular voluntary acts expressed by individuals (who were the center of society) and recorded in its laws. To Croce, Gentile’s metaphysical concepts regarding the state approached mysticism.


Thus, while both men have sadly been largely forgotten, even in the intellectual circles they once traversed, Croce’s legacy survives in a much better light than the man he once called friend.


Niccolò Graffio


Further reading:

  • A. James Gregor: Giovanni Gentile: Philosopher of Fascism; Transaction Publishers, 2001.
  • Giovanni Gentile and A. James Gregor (transl): Origins and Doctrine of Fascism: With Selections from Other Works; Transaction Publishers, 2002.
  • M.E. Moss: Mussolini’s Fascist Philosopher: Giovanni Gentile Reconsidered; Peter Lang Publishing, Inc., 2004.

L'internationale secrète qui ébranle les dictatures de l'Est

otpor.jpgSYNERGIES EUROPEENNES – BRUXELLES / GENEVE - Décembre 2004


Chers amis,
Voici l’excellent dossier que consacre le quotidien de Suisse romande, “Le Temps”, aux événements qui ébranlent l’Ukraine aujourd’hui et qui sont en fait la répétition des événements antérieurs qui ont agité la Serbie, la Géorgie et la Biélorussie (où la tentative de subversion générale avait échoué). L’article interroge les acteurs de ces “putschs” déguisés et en apparence pacifiques et dévoile utilement certaines de leurs tactiques. Ces tactiques sont déployées pour le bénéfice de l’impérialisme américain, qui applique tout simplement la stratégie Brzezinski, qui consiste à fractionner les franges de la puissance qui détient la “Terre du Milieu” et d’éloigner cette dernière des littoraux des mers chaudes. L’objectif est aussi de rendre inopérant tout Axe Paris-Berlin-Moscou, en introduisant entre l’Allemagne et la Russie une sorte de nouveau  “cordon sanitaire”, comme le voulait, après la révolution bolchevique, Lord Curzon. Les atlantistes, les trotskistes, les fondamentalistes islamistes et les néo-conservateurs (de l’entourage de Bush, qui sont, dans la plupart des cas, d’anciens trotskistes) orchestrent, à gauche et à droite de  l’échiquier politique, l’application de la doctrine Brzezinski. Pour le plus grand malheur de l’Europe et de ses enfants, qui vivront dans un monde infernal et dans un espace politique n’autorisant aucun développement ni épanouissement. La prise de conscience de cette situation doit nous conduire à combattre sans relâche ni pitié les canailles atlantistes, alliées objectives de la crapule gaucho-trotskiste, qui souillent encore, de leur présence et de leur indécrottable bêtise, le milieu identitaire. L’atlantiste, le trotskiste, le fondamentaliste islamiste et le néo-conservateur sont des ennemis mortels de notre civilisation, de la Vieille Europe, de tout ce qui nous est cher. Ils ne méritent que la haine et le mépris : une créature qui ose, en Europe aujourd’hui, se dire pro-américaine, ne mérite plus l’honneur d’être un citoyen d’Europe, ne mérite plus d’être considérée comme héritière et partie intégrante de notre civilisation, car elle nie la valeur de tous nos héritages et prépare un  monde de mort et de misère pour nos enfants. Le quotidien suisse “Le Temps”  —sans nul doute grâce à la neutralité helvétique, où l’atlantisme n’est pas aussi puissant que dans les pays de l’OTAN—  nous donne des armes pour résister et pour comprendre comment fonctionnent les mécanismes qui conduisent à notre asservissement.   
L’internationale secrète qui ébranle les dictatures de l’Est


La Serbie en 2000, la Géorgie en 2003, l’Ukraine en 2004: trois pays, trois révolutions populaires. Mais derrière les foules de manifestants s’active une nébuleuse d’activistes internationaux, de théoriciens de la non-violence et de financiers proches du gouvernement américain. Enquête.

Les manifestants installés depuis dix-huit jours dans le centre de Kiev imposeront-ils le réformateur Viktor Iouchtchenko à la tête de l’Ukraine? Ou leur mouvement sera-t-il finalement étouffé par les manœuvres du président sortant Leonid Koutchma? A des centaines de kilomètres de là, dans le centre de Belgrade, une poignée de jeunes Serbes se posent et se reposent cette question avec fébrilité. Membres de l’ancien mouvement étudiant Otpor («Résistance»), fer de lance du mouvement qui a chassé du pouvoir en 2000 le président yougoslave Slobodan Milosevic, ils ne se reconnaissent pas seulement dans les protestataires aujourd’hui à l’œuvre, ils les connaissent très bien pour leur avoir porté assistance ces derniers mois.

C’est que tous les anciens d’Otpor n’ont pas quitté la scène politique après la chute de «leur» dictateur. Bien conscients que d’autres peuples d’Europe orientale continuaient à vivre sous d’autres régimes autoritaires, un certain nombre d’entre eux ont décidé d’exporter leur combat et de se reconvertir en militants internationalistes de la révolution non violente. Certains sont allés en Géorgie l’an dernier pour prodiguer leurs conseils aux jeunes militants du mouvement étudiant de désobéissance civile Kmara («Assez!»), qui a contribué à renverser l’ancien président Edouard Chevardnadze et à porter au pouvoir le réformateur démocrate Mikhaïl Saakachvili. D’autres se sont rendus plus récemment en Ukraine dans l’espoir d’y rééditer leur exploit. «Nous y avons été 26 fois entre les printemps 2003 et 2004», se souvient Aleksandar.

Sur ce dernier terrain, les militants du Centre Otpor de résistance non violente sont à l’origine de deux organisations subversives. La première, Pora («C’est l’heure»), a été chargée de conduire une campagne de communication «négative», en dénonçant les inégalités: «Il s’agissait de pointer du doigt des problèmes sociaux, explique l’un d’eux. Des attaques contre les dysfonctionnements politiques n’auraient mobilisé qu’une minorité d’Ukrainiens.» L’autre organisation, Znayu («Je sais»), a reçu pour mission de mener une campagne «positive», en expliquant comment éviter les détournements de voix, vérifier les listes électorales, s’inscrire pour la première fois, etc.

Les activistes serbes sont d’autant plus habiles et efficaces qu’ils sont solidement encadrés. Ils ont ainsi bénéficié en Ukraine du soutien financier d’une organisation basée à Washington et très proche du gouvernement américain, Freedom House, qui se trouvait déjà à leur côté en Serbie à l’automne 2000 et qui les a aidés à former, mais sans succès pour le moment, des jeunes biélorusses du mouvement Zubr («Le Taureau»). En Géorgie l’an dernier, l’Open Society Institute (OSI) du financier George Soros a pareillement pris en charge la formation des militants de Kmara.

Et ce n’est pas tout. L’aide étrangère apportée aux activistes démocrates d’Europe orientale s’étend également à la formation. Ainsi, des séminaires de «formation des formateurs» ont été organisés outre-Atlantique – l’un d’eux a eu lieu le 9 mars dernier à Washington. Ces réunions, qui permettent des échanges d’expérience, réunissent de jeunes militants de terrain, tels ceux d’Otpor, ainsi que des anciens, tel Mukhuseli Jack, un acteur de la lutte anti-apartheid en Afrique du Sud. Ils attirent aussi des théoriciens de la lutte non violente, dont Jack DuVall, producteur d’un documentaire, Comment renverser un dictateur, qui a circulé sous le manteau dans de nombreux pays du monde, de la Géorgie à l’Iran, en passant par Cuba… Sans oublier certains proches du principal théoricien du mouvement, Gene Sharp, auteur d’un manuel traduit dans près de vingt langues, De la dictature à la démocratie.

Les organisations de base comme Otpor ne sont bien sûr pas capables d’imposer seules des révolutions. Pour provoquer un changement de régime, elles doivent cohabiter avec une opposition politique classique déterminée et s’appuyer sur un fort désir de changement au sein de la société. Il est parallèlement nécessaire que les régimes qu’elles affrontent leur laissent une liberté de mouvement minimale. A ces conditions cependant, fortes de leur courage juvénile et de leur art consommé de la subversion, elles sont devenues aujourd’hui le cauchemar de nombreux dictateurs.

*******
Les hommes forts de la région s’organisent

Une anecdote raconte qu’en décembre 2003, lors des funérailles du président azerbaïdjanais Heydar Aliev auxquelles assistaient tous les dirigeants de la CEI, Vladimir Poutine aurait commenté la Révolution des Roses en déclarant de façon très crue à sa nouvelle homologue géorgienne par intérim Nino Burdzhanadze que «tous les dirigeants font dans leur pantalon» à l’idée qu’un mouvement similaire puisse survenir chez eux.

De fait, nombreux sont les régimes autoritaires de la région à prendre des mesures contre la contagion du modèle non violent. La coopération avec les services secrets russes a permis la rédaction d’une liste noire d’activistes que détiennent le KGB Biélorusse et le FBU ukrainien, et qui a servi à expulser de ces pays au moins trois membres d’Otpor entre juillet et octobre. Autre exemple, plus médiatique, celui du chef d’Etat Kirghiz, Askar Akaev, qui s’est fendu d’un article dans le journal russe Rossiiskaya Gazeta, le 8 juin dernier, pour dénoncer «les nouvelles technologies internationales (pour organiser) des révolutions de velours».

Vladimir Poutine a envoyé de son côté des conseillers politiques russes pour soutenir la campagne de son protégé ukrainien Viktor Ianoukovitch contre ce qu’il a lui-même appelé une intervention «coloniale» de l’Occident. Mais son geste s’est révélé parfaitement inefficace.

*******
Gene Sharp: «L’essentiel est de diviser le camp adverse»

Le principal théoricien du mouvement, Gene Sharp, a quelques dizaines d’années d’expérience derrière lui. Et une volonté farouche de peser sur le cours des événements.

A 86 ans, Gene Sharp apparaît comme le principal théoricien du réseau international de révolution non violente à l’œuvre dans les pays d’Europe orientale. Pacifiste de la première heure durant la Seconde Guerre mondiale, il a approfondi sa réflexion en correspondant notamment avec Albert Einstein, avant de mettre ses théories à l’épreuve des faits sur des terrains aussi durs que la Birmanie. Interview.

Le Temps: Ainsi, la non-violence peut résoudre des conflits…

Gene Sharp: Soyons clairs: nous ne parlons pas de résolution de conflit mais de conflit tout court, de combat qu’il s’agit de gagner. Notre rhétorique s’apparente plus à celle de la guerre qu’à celle de la négociation. La méthode convaincra si elle est efficace. Mon travail a consisté à chercher dans le passé des exemples de soulèvement pacifistes susceptibles d’améliorer nos méthodes dans l’avenir. La chute du mur de Berlin a apporté une multitude de cas d’étude. Les Tchèques, les Polonais, les Allemands de l’Est, les Baltes ont beaucoup improvisé, mais avec succès. Le Printemps de Pékin a échoué de peu. La société parallèle albanaise du Kosovo des années 90, ainsi que les protestations serbes de 91 et 96 se sont en revanche avérées trop symboliques: jolies, mais pas efficaces. Otpor, en 2000, a eu une approche beaucoup plus technique. Ils ont compris qu’il ne servait pas à grand-chose de clamer le bien ou de critiquer le mal. L’essentiel est de diviser le camp adverse, pour affaiblir sa police, son armée, ses différents piliers, pour le saper jusqu’à l’effondrement.

– Comment avez-vous commencé votre recherche sur la lutte non violente?

– L’Holocauste venait, en 1945, de se produire. Nous assistions impuissants à la pérennisation de la tyrannie stalinienne et à l’explosion de la première bombe atomique. Le monde faisait face à une immense violence. Comme beaucoup de jeunes de ma génération, je me suis engagé à l’époque dans des mouvements pacifistes mais j’ai vite dû déchanter. Aucun n’avait de réponse à la violence extrême ou aux dictatures. Bien souvent, ils n’étaient même pas intéressés par la question. J’ai alors découvert le pacifisme actif dans l’histoire. La non-violence n’est pas nouvelle. Le concept existait déjà dans la Chine antique! Gandhi est un exemple incontournable mais il y en a d’autres, des gens qui ignoraient souvent ce qu’ils faisaient, qui se voyaient perdus d’avance mais qui, parfois, gagnaient. J’étais alors journaliste à Londres, mais mes recherches me passionnaient. Je suis passé à l’université de philosophie d’Oslo, puis à Oxford, où j’ai trouvé un livre de Karl Deutcher, un philosophe allemand qui analysait les faiblesses des dictatures. J’ai pensé qu’on pourrait se concentrer sur ces faiblesses. J’ai aussi découvert les «sources de pouvoir»: Hitler, Staline et leurs semblables n’étaient que des pauvres types, mais ils s’appuyaient sur des structures. Si on peut étouffer ces dernières, alors les dictatures s’effondrent d’elles-mêmes.

– Quels sont vos projets?

– J’ai écrit une vingtaine de livres sur la non-violence. Certains sont traduits en 30 langues et disponibles sur Internet. Le Centre Albert-Einstein pour la non-violence, que j’ai créé à Boston, collabore avec Freedom House, le Centre des conflits non violents, l’Open Society Institute… Nous avons des contacts avec les Nations unies. Aujourd’hui, je ne suis plus tout jeune. Je verrais bien Otpor assurer la relève…

*******
Milos, militant de l’ombre

Personne ne contestera à ce grand blond aux yeux bleus ses origines slaves. Milos Milenkovic a été membre fondateur d’Otpor en 1998, à l’âge de 19 ans. Depuis, il a participé à toutes les révolutions non violentes qu’a connues, de Belgrade à Kiev, sa région. Et s’il dirige aujourd’hui une ONG culturelle à Belgrade, il se tient prêt à aider d’autres oppositions si le besoin se fait sentir.

«L’Ukraine? J’y suis interdit de séjour jusqu’au premier janvier de l’an 3000, assure-t-il. Le pouvoir a fini par repérer nos ateliers de formation, trop tard pour lui. J’y suis allé une vingtaine de fois à partir d’avril 2001. Nous avons eu nos premiers contacts avec les Ukrainiens à Minsk, quand nous avons entrepris de former les ONG biélorusses, dont Zubr. Ils avaient été invités en tant qu’observateurs à notre séminaire.»

Lors de ses premiers voyages en Ukraine, Milos n’a que 23 ans mais il possède déjà une grande expérience de la révolution. L’an 2000, il l’a passé à former les nouvelles recrues d’Otpor, avant de diriger les 35 000 étudiants qui ont donné l’assaut à la dictature de Milosevic, le 5 octobre. Ses débuts de «consultant en révolutions non violentes» n’ont pas été faciles. Beaucoup de ses interlocuteurs doutaient de son utilité et prenaient plus au sérieux les instructeurs occidentaux. «Nous, les Serbes, avons l’avantage de présenter un point de vue différent, commente le militant. Nous avons plus l’habitude de travailler dans des conditions difficiles, avec des budgets limités et sous une surveillance constante. D’ailleurs, avant de nous attaquer à notre propre dictature, nous avions nous-mêmes rencontré des Polonais de Solidarnosc et des Slovaques d’OK Campaign, qui nous ont bien aidés.»

L’engagement de Milos est total. Les budgets de ces premiers séminaires – expérimentaux – sont réduits, et comme les autres formateurs serbes de l’époque, le militant est bénévole. Mais il ne regrette rien. «J’ai eu beaucoup de problèmes, j’ai perdu mes jobs d’étudiant, les services secrets serbes m’ont passé à tabac plusieurs fois. Mais on a gagné.»

*******
Quelques règles de base pour réussir sa révolution

Un harcèlement continuel vaut mieux qu’une attaque frontale, le rire que la force.

Cocktail nouveau composé d’ingrédients anciens, les révolutions qui ébranlent depuis quatre ans l’Europe de l’Est mêlent intimement une base théorique inspirée des travaux de l’Institut Einstein et des trouvailles d’une bande de camarades de faculté qui ont cru, dans le Belgrade des années 90, que la dérision était l’arme la mieux adaptée à la quête d’une vie meilleure.

D’abord comprendre

Mais avant d’attaquer un régime autoritaire, il convient de comprendre comment il fonctionne. «La dictature de grand papa, où un tyran règne sans partage sur un pays asservi n’existe presque plus, explique Slobodan, la trentaine, ancien d’Otpor et de la Géorgie. A la place, nous avons aujourd’hui des fausses démocraties où des élections sont organisées, où une opposition vivote mais où, au final, la même tête se retrouve toujours au sommet, sous un titre ou un autre.» La description convient au Serbe Slobodan Milosevic, qui a alterné les postes de président serbe et yougoslave, comme à l’Ukrainien Leonid Koutchma qui multiplie les manœuvres pour trahir la vox populi.

Or, ces dictatures s’appuient sur un certain nombre de piliers: police, armée, médias serviles, justice aux ordres, population obéissante… L’idée fondamentale de nos révolutionnaires est qu’un renversement du pouvoir passe par l’affaiblissement préalable de ces soutiens. Dans cette lutte, les coups les plus divers peuvent servir. En Serbie, dans les petites villes où tout le monde se connaît, les mères de militants arrêtés harcelaient la police locale de coups de téléphone implorant le pardon pour leurs adolescents de fils. A Kiev, de jolies jeunes filles ont fleuri les boucliers du cordon de sécurité du palais présidentiel, en demandant aux jeunes policiers s’ils allaient «vraiment les frapper». Le rire est une autre arme redoutable. Otpor a fait la quête pour «payer Milosevic afin qu’il quitte le pouvoir»; l’opposition Orange pour financer l’enterrement de Koutchma. Mais attention! La communication doit aller crescendo. Et puis il y a une multitude de petits trucs à connaître. «Un autocollant s’arrache en un instant, note Slobodan. Mais si vous le lacérez à coup de rasoir, il s’effritera sous les doigts de ceux qui voudront le décoller et il en restera toujours un morceau…»

Plus largement, les révolutions de Kiev, Tbilissi et Belgrade se sont articulées sur deux campagnes de communication. L’une, négative, critique les travers du pouvoir: corruption, pauvreté, manque de libertés… L’autre, positive, incite l’électorat à se mobiliser. Elle se base sur un calcul simple: «Les partisans du pouvoir votent de toute façon, explique un employé du Cesid, une ONG serbe spécialisée dans la surveillance des élections. Le tout est donc d’amener les autres aux urnes.»

*******
Succès et échecs

La Révolution d’octobre en Serbie

En janvier 2000, les organisations non gouvernementales serbes imposent leur réunification à une opposition politique divisée, qui entame une reconquête du pouvoir en s’appuyant sur un mouvement étudiant très populaire, Otpor. En juillet, le président Milosevic décide par surprise de remettre en jeu son poste de président de Yougoslavie. Après le scrutin truqué du 24 septembre, une grève générale s’organise et paralyse le pays. Le 5 octobre, la «Marche sur Belgrade» de 700 000 personnes (10% de la population) aboutit, en 5 heures d’insurrection populaire, à la prise du parlement et à l’effondrement du régime.

La révolution des Roses en Géorgie

En novembre 2002, des ONG géorgiennes contactent Otpor pour s’inspirer de l’expérience serbe. Des rencontres sont organisées par l’Open Society Institute (OSI) du milliardaire américain d’origine hongroise George Soros. Un réseau d’activistes et le mouvement étudiant Kmara se construisent, avec l’aide de l’OSI et du National Democratic Institute, une fondation politique américaine liée au Parti démocrate. Ces militants et l’opposition politique réunie derrière Mikhail Saakachvili contestent pendant 3 semaines le résultat des élections du 2 novembre et, le 22 décembre, la rose à la main, une foule envahit le parlement. Le président Edouard Chevardnadze prend la fuite.

Tentatives ratées en Biélorussie

Tentée en 2001 et 2004, la contestation en Biélorussie, qui s’appuie notamment sur le mouvement étudiant Zubr («Le Taureau») a échoué pour le moment. L’opposition politique harcelée par le pouvoir ne réussit pas à se renforcer. Le pouvoir entretient un sentiment de peur du changement dans les campagnes, s’assurant ainsi un réservoir de voix appréciable. Le 17 octobre au soir, jour d’élection, une manifestation d’environ 2000 personnes s’est formée dans le centre de Minsk, avant d’être violemment dispersée par les forces de sécurité, qui ont procédé à des arrestations. Le président Alexandre Loukachenko est accusé de graves violations des droits de l’Homme.

La révolution orange d’Ukraine

Préparée depuis le printemps 2003, la Révolution Orange aurait dû avoir lieu aux élections législatives de 2006, car ni l’opposition ni les ONG d’activistes n’étaient unies face au président sortant. Il a fallu le résultat contesté du premier tour pour que les socialistes se joignent à Iouchtchenko et que les organisations concurrentes «Pora jaune» et «Pora noir» s’unissent. Le mouvement a failli triompher lors d’une prise du parlement par Youlia Timochenko, numéro 2 de la liste «Notre Ukraine», le 30 novembre. Organisé par une population peu habituée à la contestation, le soulèvement a fortement ébranlé le pouvoir mais ne l’a pas (encore?) abattu.

source: letemps.ch

mardi, 08 juin 2010

Un général américain annonce de nouvelles guerres

Un général américain annonce de nouvelles guerres pour les « dix années qui viennent »

Lors de la visite du président fantoche de l’Afghanistan, Hamid Karzaï, qui s’est déroulée du 10 au 14 mai dernier à Washington, des attachés militaires français ont rapporté une surprenante déclaration du général James Cartwright, l’adjoint du patron des armées US :  les forces armées américaines vont s’engager dans de nouvelles guerres.

cartwright

Depuis plusieurs semaines, en prévision de l’accueil réservé à Karzaï au Département d’État, au Pentagone et à la Maison-Blanche, Obama avait interdit à ses ministres, à ses chefs militaires et à ses diplomates de se livrer à la moindre critique de son hôte. Oubliées, les incartades de Karzaï, qui avait accusé l’ambassadeur américain à Kaboul d’avoir voulu le faire battre à l’élection présidentielle. Passées par pertes et profits, les déclarations publique du chef afghan, qui récemment encore menaçait de « rejoindre les talibans» si les Américains continuaient à se comportent en « occupant ». Et surtout, plus question de voir, dans la presse, un commentaire sur la corruption du clan Karzaï et ses relations avec les trafiquants d’opium.

Cela n’aura néanmoins pas suffit à réduire au silence certains membres du Pentagone. Passionnés de statistiques, ces bavards ont sélectionnés, pour leurs chefs, plusieurs chiffres déprimants sur cette guerre lointaine.

Recrudescence des opérations de la résistance afghane

Selon le dernier numéro du Canard Enchainé, dont les sources seraient des attachés militaires français, en mars dernier les services américains ont recensé 40 attaques de la résistance par jour, et , mieux encore, il faudra s’attendre à enregistrer, au total, 21′000 agressions de ce genre à la fin 2010.

Autre information révélée par l’hebdomadaire : l’offensive dirigée par le général McChrystal dans le Helmand serait loin d’être un « franc succès » : les talibans continuent de contrôler cette zone proche du Pakistan. Voilà qui n’augure rien de bon à quelques semaines de la « grande offensive » dans la région de Kandahar, ou des commandos américains ont déjà détecté la présence de jeunes insurgés, qui ont rasé leur barbe et sont porteur d’armes modernes.

Des guerres pour les dix prochaines années

Le Canard Enchainé, rapporte surtout une surprenante déclaration du général James Cartwright, l’adjoint du patron des armées US. Le 13 mai, au Centre des études stratégiques, il s’est autorisé à prédire l’avenir devant un auditoire médusé : « Pendant les dix années qui viennent, les forces armés américaines resteront engagées dans le même genre de conflit qu’elles ont connu en Irak et en Afghanistan »

Faudra-t-il que Sarkozy, ou son successeur, accepte d’envoyer des Français participer à de nouvelles guerres américaines ? Les nombreux candidats à la future élection présidentielle de 2012 devraient y réfléchir. Les électeurs aussi.

Agata Kovacs, pour Mecanopolis

Krisen-Vernebelung

Claus M. Wolfschlag / http://www.sezession.de/ :

Krisen-Vernebelung

krise.jpgDie heraufziehende Wirtschaftskrise, die auch eine Systemkrise werden wird, bringt Bewegung in die politische Szenerie. Leute im eigenen Bekanntenkreis, denen bis vor kurzem keine noch so gewichtig vorgetragene Warnung das Wässerchen ihrer Gewißheit vom ewigen Wohlstand und sicheren Fortbestand unserer Gesellschaftsform, vom „unumkehrbaren“ Prozeß der EU-Einigung trüben konnte, fangen auf einmal an, nachdenklich zu werden.

Von drohenden Aufständen und Bürgerkrieg ist auf einmal die Rede, und daß alles noch so unheimlich ruhig sei hier und erst recht in Griechenland. Ein anderes Zeichen für die beginnende Unruhe sind die hektischen Reformversuche und wirr wirkenden Ideen aus dem Bereich der alten Nomenklatura, mit denen man die überkommenen Zustände zu retten versucht.

In den Niederlanden sind nun Vertreter der linksliberalen Führungseliten mit dem Vorschlag vorgeprescht, sämtliche Drogen zu legalisieren, also nicht nur Cannabis, sondern auch den Verkauf von Kokain und Heroin zu erlauben. Dies ist eine ohnehin alte Position in der kontroversen Diskussion vom Umgang mit den harten Drogen. So vertreten Linksliberale eher die Auffassung, diese Drogen zu legalisieren, um dadurch der Mafia den Boden zu entziehen, zugleich sauberen Stoff unter die Konsumenten zu bringen, der weniger Krankheitsrisiken birgt, und durch eine den Herstellungskosten angemessene Preispolitik die Beschaffungskriminalität und soziale Verelendung Süchtiger zu verhindern.

Konservative hingegen befürchten tendenziell mit einer Legalisierung ein Anwachsen der Sucht nach harten Drogen, gerade unter Jugendlichen, die nun weitaus leichter angefixt werden, also den Weg in den Einstieg finden können – mit allen Folgen auch für das Sozialgefüge und die Wirtschaftsleistung des Landes. Von der seelischen Verfassung der Menschen ganz abgesehen.

In den Niederlanden hat der Vorstoß allerdings einen aktuellen Aufhänger. Die Linksliberalen erklären, daß sie sich von einer Legalisierung mit einhergehender Besteuerung der Drogen ein sattes Mehr an staatlichen Einnahmen versprechen. Statt 15 Milliarden Euro jährlich durch die Schäden der Beschaffungskriminalität und die aufwendige Drogenfahndung zu verlieren, würde der Staat nun ein finanzielles Plus aus dem Konsum von Kokain und Heroin ziehen.

Das ist natürlich eine moralisch heikle Position. Der Staat verdient an der Sucht seiner Bürger. Doch steht diese nicht in der Tradition staatlicher Doppelmoral, auch hierzulande? Einerseits verbietet der Staat das Rauchen innerhalb von Gaststättenräumlichkeiten (ein Verbot, das zumindest für kleinere Eckbars, die existentiell bedroht waren, wieder gelockert wurde), andererseits fährt er satte Gewinne aus der Tabaksteuer ein. Ähnliches gilt für die Steuer auf alkoholische Getränke, während es im Gegenzug immer mal wieder politische Vorstöße gibt, deren Werbung weitgehend zu verbieten. Man könnte auch die Mineralölsteuer anführen, die keinesfalls vorrangig für ökologische Ausgleichsprojekte verwendet wird.

Fazit: Der Staat verdient kräftig mit an den Sünden, die von der Politik offiziell und oft so gerne – und manchmal ausgesprochen penetrant – angemahnt werden. Insofern wäre eine – natürlich „kritisch“ und „aufklärerisch“ begleitete – Drogenfreigabe bei gleichzeitiger Besteuerung eine logische Konsequenz.

Doch der niederländische Vorstoß könnte noch einen dritten Grund neben der Suche nach Finanzquellen und der Hoffnung auf Verwirklichung alter linksliberaler Positionen haben. Drogen lenken ab. Sie beeinträchtigen das Denken, das klare Erkennen der Wirklichkeit und das Reagieren darauf. Wer im Heroinrausch den Abend auf der Couch vergammelt, stellt keine unbequemen Fragen mehr, er sorgt sich nicht um seine Zukunft, er entwickelt keine politische Aktivität, die den herrschenden Eliten bedrohlich werden könnte. Ein Schuß nur, und die Verhältnisse bekommen eine rosarote Farbe. Was kann den Linksliberalen lieber sein? Schließlich mühen sich ihre Vertreter in den Interviews und Talkshows der TV-Kanäle fast täglich damit ab, gerade diesen Eindruck bei den glotzenden Zuschauern zu hinterlassen: „Es wird schon, lehnt Euch zurück, Schmetterlinge werden Eure Nasenspitzen kitzeln, wenn der nächste Aufschwung kommt…“ Doch die Droge Fernsehen könnte langsam ihre Wirkung verlieren. Warum dann nicht härtere Bandagen zulassen?

Das erinnert ein wenig an ein Motiv in Joss Whedons Science-Fiction-Action-Film „Serenity – Flucht in neue Welten“ (2005). Eine Regierung hat darin an der Bevölkerung eine drogenähnliche Substanz namens Pax (lat. Friede) getestet, mit der die Planetenbewohner beruhigt und soziale Aggressionen unterdrückt werden sollten. Bei den meisten Leuten funktierte das Experiment offenbar. Sie hörten mit allen Aktivitäten des täglichen Lebens auf, vergaßen sogar die Nahrungsaufnahme, und verhungerten einfach. Bei einer Minderheit allerdings führte das Ganze zum Gegenteil. Sie wurden so etwas wie U-Bahn-Messerstecher im Dauerrausch.

Der Rausch, die Vernebelung trifft auch auf ein weit verbreitetes Bedürfnis in unserer hiesigen Bevölkerung. Die Ablenkung, die Verdrängung scheint seit jeher ein allgemeingültiges Verhaltensmuster. Das Absacken beim Feierabendbier auf der Couch, die Fußballübertragungen und Fernsehserien, die ewig gleichen täglichen Spaziergänge mit dem Hund, dem wir Fürsorge entgegenbringen wollen und mit dem wir Liebe simulieren, die unendliche Musikkulisse in den Bekleidungsläden, die „Promi“-Geschwätzigkeit in den Boulevardmedien, das Handy-Display, der zur Routine gewordene Smalltalk mit den immer gleichen Denkschablonen. All diese unbewußt vollzogenen Handlungen können doch so hervorragend der Ablenkung von uns dienen, unseren Seelen, unseren Lebensumständen. Nur nicht nachdenken, nur nicht weiterentwickeln, scheint die Devise. Und all dies dient dadurch auch denjenigen, die daran verdienen. Die harten Drogen wären demnach nur noch die Spitze des Eisbergs jener riesigen abstumpfenden Entertainmentbeschallung, die in unsere Leben hineinwirkt und der wir uns auch gar nicht vollends entziehen können oder wollen.

El acuerdo Iràn-Brasil-Turquia: un desafio a la prepotencia de EE.UU e Israel

El acuerdo Irán-Brasil-Turquía: Un desafío a la prepotencia de EE.UU. e Israel

Consortium News/ICH
BRASIL DICE QUE EL ACUERDO CIERRA EL CAMINO A NUEVAS SANCIONES PARA IRÁN
Puede que los tiempos estén cambiando –por lo menos un poco– y que EE.UU. e Israel ya no puedan dictar al resto del mundo cómo hay que manejar las crisis en Oriente Próximo, aunque la secretaria de Estado Hillary Clinton y sus amigos neoconservadores en el Congreso y en los medios estadounidenses han tardado en darse cuenta. Tal vez piensan que siguen controlando la situación, que siguen siendo los listos que menosprecian a advenedizos como los dirigentes de Turquía y Brasil que tuvieron la audacia de ignorar las advertencias de EE.UU. y siguieron recurriendo a la diplomacia para prevenir una posible nueva guerra, ésta respecto a Irán.

 

El lunes, el primer ministro turco Recep Tayyip Erdogan y el presidente brasileño Luiz Inacio Lula da Silva anunciaron su éxito al persuadir a Irán para que envíe aproximadamente un 50% de su uranio poco enriquecido a Turquía a cambio de uranio más enriquecido para su utilización en aplicaciones médicas pacíficas.

El acuerdo tripartito es análogo a otro planteado a Irán por países occidentales el 1 de octubre de 2009, que obtuvo la aprobación iraní en principio pero que luego fracasó.

El que el anuncio conjunto del lunes haya sorprendido a los funcionarios estadounidenses denota una actitud pretenciosa propia de una torre de marfil frente a un mundo que cambia rápidamente a su alrededor, como los antiguos imperialistas británicos desconcertados por una oleada de anticolonialismo en el Raj [administración colonial de India, N. del T.] o algún otro dominio del Imperio.

Significativamente, los funcionarios de EE.UU. y sus acólitos en los Medios Corporativos Aduladores (o MCA) no pudieron creer que Brasil y Turquía se atreverían a impulsar un acuerdo con Irán al que se opusieran Clinton y el presidente Barack Obama.

Sin embargo existían señales de que esos poderes regionales ascendentes ya no estaban dispuestos a comportarse como niños obedientes mientras EE.UU. e Israel tratan de tomarle el pelo al mundo para conducirlo a una nueva confrontación en Oriente Próximo.

Hacer frente a Israel

En marzo, el primer ministro israelí Benjamin Netanyahu se sintió tan molesto con la defensa del diálogo con Irán por parte del presidente Lula da Silva que dio un severo sermón al recién llegado de Sudamérica. Pero el presidente brasileño no cedió.

Lula da Silva se mostró crecientemente preocupado de que, a falta de una diplomacia rápida y ágil, Israel probablemente seguiría la escalada de sanciones con un ataque contra Irán. Sin andarse con rodeos, Lula da Silva dijo:

“No podemos permitir que suceda en Irán lo que pasó en Iraq. Antes de cualquier sanción, debemos realizar todos los esfuerzos posibles para tratar de lograr la paz en Oriente Próximo.”

Erdogan de Turquía tuvo su propia confrontación con un dirigente israelí poco después del ataque contra Gaza desde el 17 de diciembre de 2008 hasta el 18 de enero de 2009, en el que murieron unos 1.400 habitantes de Gaza y 14 israelíes.

El 29 de enero de 2009, el presidente turco participó con el presidente israelí Shimon Peres en un pequeño panel moderado por David Ignatius del Washington Post en el Foro Económico Mundial en Davos, Suiza.

Erdogan no pudo tolerar la resonante y apasionada defensa de la ofensiva de Gaza de Peres. Erdogan describió Gaza como “prisión al aire libre” y acusó a Peres de hablar fuerte para ocultar su “culpa”. Después de que Ignatius otorgó a Peres el doble del tiempo que a Erdogan, este último se enfureció, e insistió en responder al discurso de Peres.

El minuto y medio final, capturado por la cámara de la BBC, muestra a Erdogan apartando el brazo estirado de Ignatius, mientras éste trata de interrumpirlo con ruegos como: “Realmente tenemos que llevar a la gente a la cena”. Erdogan continúa, se refiere al “Sexto Mandamiento –no matarás-”, y agrega: “Estamos hablando de asesinatos” en Gaza. Luego alude a una barbarie “que va mucho más allá de lo aceptable,” y abandona la sala anunciando que no volverá a ir a Davos.

El gobierno brasileño también condenó el bombardeo de Gaza por Israel como “una reacción desproporcionada”. Expresó su preocupación de que la violencia en la región había afectado sobre todo a la población civil.

La declaración de Brasil se hizo el 24 de enero de 2009, sólo cinco días antes de la enérgica crítica de Erdogan ante el intento del presidente israelí de defender el ataque. Tal vez fue el momento en el que se plantó la semilla que germinó y creció en un esfuerzo decidido de actuar enérgicamente para impedir otro sangriento estallido de hostilidades.

Es lo que Erdogan hizo, con la colaboración de Lula da Silva. Los dos dirigentes regionales insistieron en un nuevo enfoque multilateral para impedir una potencial crisis en Oriente Próximo, en lugar de simplemente aceptar la toma de decisiones en Washington, guiado por los intereses de Israel.

Así que pónganse al día, muchachos y muchachas en la Casa Blanca y en Foggy Bottom [Barrio de Washington en el que se encuentra la sede del Departamento de Estado, N. del T.]. El mundo ha cambiado; ya no tenéis la última palabra.

En última instancia podríais incluso agradecer que hayan aparecido algunos adultos prescientes, que se colocaron a la altura de las circunstancias, y desactivaron una situación muy volátil de la que nadie –repito, nadie– habría sacado provecho.

Argumentos falaces para un cambio de régimen

Incluso se podría haber pensado que la idea de que Irán entregue cerca de la mitad de su uranio poco enriquecido se vería como algo bueno para Israel, disminuyendo posiblemente los temores israelíes de que Irán podría obtener la bomba en un futuro previsible.

Desde todo punto de vista, la entrega de la mitad del uranio de Irán debería reducir esas preocupaciones, pero NO parece que la bomba sea la preocupación primordial de Israel. Evidentemente, a pesar de la retórica, Israel y sus partidarios en Washington no ven la actual disputa por el programa nuclear de Irán como una “amenaza existencial”.

Más bien la ven como otra excelente oportunidad para imponer un “cambio de régimen” a un país considerado uno de los adversarios de Israel, como Iraq bajo Sadam Hussein. Como en el caso de Iraq, el argumento para la intervención es la acusación de que Irán quiere un arma nuclear, un arma de destrucción masiva que podría compartir con terroristas.

El hecho de que Irán, como Iraq, ha desmentido que esté construyendo una bomba nuclear –o que no haya información verosímil que pruebe que Irán esté mintiendo (un Cálculo Nacional de Inteligencia de EE.UU. expresó en 2007 su confianza en que Irán había detenido tales empeños cuatro años antes)– es normalmente descartado por EE.UU. y sus MCA.

En su lugar se vuelve a utilizar la aterradora noción de que Irán con armas nucleares podría de alguna manera compartirlas con al-Qaida o algún otro grupo terrorista para volver a atemorizar al público estadounidense. (Se hace caso omiso del hecho de que Irán no tiene vínculos con al-Qaida, que es suní mientras Irán es chií, tal como el secular Sadam Hussein desdeñaba al grupo terrorista.)

No obstante, antes en este año, la secretaria de Estado Clinton, al responder a una pregunta después de un discurso en Doha, Qatar, dejó escapar una parte de esa realidad: que Irán “no amenaza directamente a EE.UU., pero amenaza directamente a muchos de nuestros amigos, aliados, y socios” –léase Israel, como el primero y principal de los amigos.

A Clinton también le gustaría que usáramos la gimnasia mental requerida para aceptar el argumento israelí de que si Irán construyera de alguna manera una sola bomba con el resto de su uranio (presumiblemente después de refinarlo al nivel de 90% requerido para un arma nuclear cuando Irán ha tenido problemas tecnológicos a niveles mucho más bajos), se plantearía una amenaza inaceptable para Israel, que posee entre 200 y 300 armas nucleares junto con los misiles y bombarderos necesarios para lanzarlas.

Pero si no se trata realmente de la remota posibilidad de que Irán construya una bomba nuclear y quiera cometer un suicidio nacional al utilizarla, ¿qué está verdaderamente en juego? La conclusión obvia es que el intento de infundir miedo respecto a armas nucleares iraníes es la última justificación para imponer un “cambio de régimen” en Irán.

Los orígenes de ese objetivo se remontan por lo menos al discurso del “eje del mal” del presidente George W. Bush en 2002, pero tiene un precedente anterior. En 1996, destacados neoconservadores estadounidenses, incluyendo a Richard Perle y Douglas Feith, prepararon un documento radical de estrategia para Netanyahu que planteaba un nuevo enfoque para garantizar la seguridad de Israel, mediante la eliminación o neutralización de regímenes musulmanes hostiles en la región.

Llamado “Cortar por lo sano: Una nueva estrategia para asegurar el país [Israel]”, el plan preveía abandonar las negociaciones de “tierra por paz” y en su lugar “restablecer el principio de la acción preventiva”, comenzando por el derrocamiento de Sadam Hussein y enfrentando a continuación a otros enemigos regionales en Siria, el Líbano e Irán.

Sin embargo, para lograr un objetivo tan ambicioso –con la ayuda necesaria del dinero y el poderío militar estadounidenses– había que presentar como insensatas o imposibles las negociaciones tradicionales de paz y exacerbar las tensiones.

Obviamente, con el presidente Bush en la Casa Blanca y con el público en EE.UU. indignado por los ataques del 11-S, se abrieron nuevas posibilidades –y Sadam Hussein, el primer objetivo para “asegurar el área”, fue eliminado por la invasión de Iraq dirigida por EE.UU-

Pero la Guerra de Iraq no se desarrolló con la facilidad esperada, y las intenciones del presidente Obama de revivir el proceso de paz de Oriente Próximo y de entablar negociaciones con Irán emergieron como nuevos obstáculos para el plan. Se hizo importante mostrar lo ingenuo que era el joven presidente ante la imposibilidad de negociar con Irán.

Saboteando un acuerdo

Muchas personas influyentes en Washington se espantaron el 1 de octubre pasado cuando Teherán aceptó enviar al extranjero 1.200 kilos (entonces cerca de un 75% del total en Irán) de uranio poco enriquecido para convertirlos en combustible para un pequeño reactor que realiza investigación médica.

El negociador nuclear jefe de Irán, Saeed Jalili, presentó el acuerdo “en principio” de Teherán en una reunión en Ginebra de miembros del Consejo de Seguridad de la ONU, más Alemania, presidida por Javier Solana de la Unión Europea.

Incluso el New York Times reconoció que esto, “si sucede, representaría un logro importante para Occidente, reduciendo la capacidad de Irán de producir rápidamente un arma nuclear, y logrando más tiempo para que fructifiquen las negociaciones”.

La sabiduría convencional presentada actualmente en los MCA pretende que Teherán echó marcha atrás respecto al acuerdo. Es verdad; pero es sólo la mitad de la historia, un caso que destaca cómo, en el conjunto de prioridades de Israel, lo más importante es el cambio de régimen en Irán.

El intercambio de uranio tuvo el apoyo inicial del presidente de Irán Mahmud Ahmadineyad. Y una reunión de seguimiento se programó para el 19 de octubre en el Organismo Internacional de Energía Atómica (OIEA) en Viena.

Sin embargo el acuerdo fue rápidamente criticado por grupos de la oposición de Irán, incluido el “Movimiento Verde” dirigido por el candidato presidencial derrotado Mir Hossein Mousavi, quien ha tenido vínculos con los neoconservadores estadounidenses y con Israel desde los días de Irán-Contra en los años ochenta, cuando era el primer ministro y colaboró en los acuerdos secretos de armas.

Sorprendentemente fue la oposición política de Mousavi, favorecida por EE.UU., la que dirigió el ataque contra el acuerdo nuclear, calificándolo de afrenta a la soberanía de Irán y sugiriendo que Ahmadineyad no era suficientemente duro.

Luego, el 18 de octubre, un grupo terrorista llamado Jundallah, actuando con información extraordinariamente exacta, detonó un coche bomba en una reunión de altos comandantes de los Guardias Revolucionarios iraquíes y de dirigentes tribales en la provincia de Sistan-Baluchistán en el sudeste de Irán. Un coche repleto de Guardias también fue atacado.

Un brigadier general que era comandante adjunto de las fuerzas terrestres de los Guardias Revolucionarios, el brigadier que comandaba el área fronteriza de Sistan-Baluchistán y otros tres comandantes de brigada resultaron muertos en el ataque; docenas de oficiales militares y civiles resultaron muertos o heridos.

Jundallah reivindicó los atentados, que tuvieron lugar después de años de ataques contra Guardias Revolucionarios y policías iraníes, incluyendo un intento de emboscada de la caravana de automóviles del presidente Ahmadineyad en 2005.

Teherán afirma que Jundallah está apoyado por EE.UU., Gran Bretaña e Israel, y el agente en retiro de operaciones de la CIA en Oriente Próximo, Robert Baer, ha identificado a Jundallah como uno de los grupos “terroristas buenos” que gozan de ayuda de EE.UU.

Creo que no es coincidencia que el ataque del 18 de octubre –el más sangriento en Irán desde la guerra de 1980 hasta 1988 con Iraq– haya tenido lugar un día antes de que las conversaciones nucleares debían reanudarse en la OIEA en Viena para dar seguimiento al logro del 1 de octubre. Era seguro que los asesinatos aumentarían las sospechas de Irán sobre la sinceridad de EE.UU.

Era de esperar que los Guardias Revolucionarios fueran directamente a su jefe, el Supremo Líder Ali Jamenei y argumentaran que el atentado y el ataque en la ruta demostraban que no se podía confiar en Occidente.

Jamenei publicó una declaración el 19 de octubre condenando a los terroristas, a los que acusó de estar “apoyados por las agencias de espionaje de ciertas potencias arrogantes.”

El comandante de las fuerzas terrestres de los Guardias, quien perdió a su adjunto en el ataque, dijo que los terroristas fueron “entrenados por EE.UU. y Gran Bretaña en algunos países vecinos”, y el comandante en jefe de los Guardias Revolucionarios amenazó con represalias.

El ataque fue una noticia importante en Irán, pero no en EE.UU., donde los MCA relegaron rápidamente el incidente al gran agujero negro de la memoria estadounidense. Los MCA también comenzaron a tratar la cólera resultante de Irán por lo que consideraba como actos de terrorismo, y su creciente sensibilidad ante el cruce de sus fronteras por extranjeros, como un esfuerzo por intimidar a grupos “pro democracia” apoyados por Occidente.

A pesar de todo, Irán envía una delegación

A pesar del ataque de Jundallah y de las críticas de los grupos opositores, una delegación técnica iraní de bajo nivel fue a Viena a la reunión del 19 de octubre, pero el principal negociador nuclear de Irán, Saeed Jalili, no participó.

Los iraníes cuestionaron la fiabilidad de las potencias occidentales y presentaron objeciones a algunos detalles, como dónde tendría lugar la transferencia. Los iraníes plantearon propuestas alternativas que parecían dignas de consideración, como que se hiciera la transferencia del uranio en territorio iraní o en algún otro sitio neutral.

El gobierno de Obama, bajo creciente presión interior sobre la necesidad de mostrarse más duro con Irán, descartó directamente las contrapropuestas de Irán, al parecer por instigación del jefe de gabinete de la Casa Blanca, Rahm Emanuel, y del emisario regional neoconservador Dennis Ross.

Ambos funcionarios parecieron opuestos a emprender cualquier paso que pudiera disminuir entre los estadounidenses la impresión de que Ahmadineyad fuera otra cosa que un perro rabioso que debía sacrificarse, el nuevo sujeto más detestado (reemplazando al difunto Sadam Hussein, ahorcado por el gobierno instalado por EE.UU. en Iraq).

Ante todo eso, Lula da Silva y Erdogan vieron la semejanza entre el afán de Washington de una escalada de la confrontación con Irán y el modo en que EE.UU. había conducido al mundo, paso a paso, hacia la invasión de Iraq (completada con la misma cobertura ampliamente sesgada de los principales medios noticiosos estadounidenses.)

Con la esperanza de impedir un resultado semejante, los dos dirigentes recuperaron la iniciativa de transferencia de uranio del 1 de octubre y lograron que Teherán aceptara condiciones similares el lunes pasado. Especificaban el envío de 1.200 kilos de uranio poco enriquecido de Irán al extranjero a cambio de barras nucleares que no servirían para producir un arma.

Sin embargo, en lugar de apoyar la concesión iraní al menos como un paso en la dirección adecuada, los responsables de EE.UU. trataron de sabotearla, presionando en su lugar por más sanciones. Los MCA hicieron su parte al insistir en que el acuerdo no era más que otro truco iraní que dejaría a Irán con suficiente uranio para crear en teoría una bomba nuclear.

Un editorial en el Washington Post del martes, con el título “Mal acuerdo,” concluyó triste e ilusionadamente: “Es posible que Teherán eche marcha atrás incluso respecto a los términos que ofreció a Brasil y Turquía –caso en el cual esos países se verían obligados a apoyar sanciones de la ONU.”

El miércoles, un editorial del New York Times dio retóricamente unas palmaditas en la cabeza a los dirigentes de Brasil y Turquía, como si fueran campesinos perdidos en el mundo urbano de la diplomacia dura. El Times escribió: “Brasil y Turquía… están ansiosos de tener mayores roles internacionales. Y están ansiosos de evitar un conflicto con Irán. Respetamos esos deseos. Pero como tantos otros, fueron engañados por Teherán”.

En lugar de seguir adelante con el acuerdo de transferencia de uranio, Brasil y Turquía deberían “sumarse a los otros protagonistas importantes y votar por la resolución del Consejo de Seguridad”, dijo el Times. “Incluso, antes de eso, debieran volver a Teherán y presionar a los mulás para que lleguen a un compromiso creíble y comiencen negociaciones serias.”

Centro en sanciones

Tanto el Times como el Post han aplaudido la actual búsqueda por el gobierno de Obama de sanciones económicas más duras contra Irán –y el martes, consiguieron algo que provocó su entusiasmo.

“Hemos llegado a acuerdo sobre un borrador contundente [resolución de sanciones] con la cooperación tanto de Rusia como de China,” dijo la secretaria Clinton al Comité de Relaciones Exteriores del Senado, dejando claro que veía la oportunidad de las sanciones como una respuesta al acuerdo Irán-Brasil-Turquía.

“Este anuncio es una respuesta tan convincente a los esfuerzos emprendidos en Teherán durante los últimos días como cualquier otra que pudiésemos suministrar,” declaró.

A su portavoz, Philip J. Crowley, le quedó la tarea de explicar la implicación obvia de que Washington estaba utilizando las nuevas sanciones para sabotear el plan de transferir fuera del país la mitad del uranio enriquecido de Irán.

Pregunta: “¿Pero usted dice que apoya y aprecia [el acuerdo Irán-Brasil-Turquía], pero no piensa que lo obstaculiza de alguna manera? Quiero decir que, ahora, al introducir la resolución el día después del acuerdo, usted prácticamente asegura una reacción negativa de Irán.”

Otra pregunta: “¿Por qué, en realidad, si usted piensa que este acuerdo Brasil-Turquía-Irán no es serio y no tiene mucho optimismo en que vaya a progresar y que Irán seguirá mostrando que no es serio en cuanto a sus ambiciones nucleares, por qué no espera simplemente que sea así y entonces obtendría una resolución más dura e incluso Brasil y Turquía votarían por ella porque Irán los habría humillado y avergonzado? ¿Por qué no espera simplemente para ver cómo resulta?”

Una pregunta más: “La impresión que queda, sin embargo, es que el mensaje –seguro que es un mensaje para Irán, pero hay también un mensaje para Turquía y Brasil, y es básicamente: salgan de la arena, hay muchachos y muchachas grandes en el juego y no necesitamos que se metan. ¿No aceptan eso?”

Casi me da pena el pobre P.J. Crowley, que hizo todo lo posible por hacer la cuadratura de éste y otros círculos. Sus respuestas carecían de candor, pero reflejaban una extraña capacidad de adherirse a un punto clave; es decir, que la “verdadera clave”, el “tema primordial” es el continuo enriquecimiento de uranio por Irán. Lo dijo, en palabras idénticas o similares al menos 17 veces.

Es algo curioso, en el mejor de los casos, que en este momento el Departamento de Estado haya decidido citar ese único punto como algo espectacular. El acuerdo ofrecido a Teherán el 1 de octubre pasado tampoco requería que renunciara al enriquecimiento.

Y el énfasis actual en la no observación de resoluciones del Consejo de Seguridad –que habían sido exigidas por EE.UU. y sus aliados– recuerda misteriosamente la estrategia para llevar al mundo hacia la invasión de Iraq en 2003.

Crowley dijo que el gobierno no piensa en “un itinerario en particular” para someter a votación una resolución, y dijo que “tardará lo que sea”. Agregó que el presidente Obama “presentó un objetivo de que esto se termine a finales de esta primavera” –aproximadamente dentro de un mes.

Contrainiciativa

A pesar de los esfuerzos de los círculos oficiales de Washington y los formadores de opinión neoconservadores para desbaratar el plan Irán-Brasil-Turquía, todavía parece mantenerse vivo, por lo menos de momento.

Funcionarios iraníes han dicho que enviarán una carta confirmando el acuerdo a la OIEA dentro de una semana. Dentro de un mes, Irán podría embarcar 1.200 kilos de su uranio poco enriquecido a Turquía.

Dentro de un año, Rusia y Francia producirían 120 kilos de uranio enriquecido a 20% para utilizarlo en la reposición de combustible para un reactor de investigación en Teherán que produce isótopos con el fin de tratar a pacientes de cáncer.

En cuanto a la afirmación de Clinton de que China, así como Rusia, forma parte de un consenso sobre el borrador de resolución del Consejo de Seguridad, el tiempo lo dirá.

Se duda en particular de la firmeza de la participación china. El lunes, responsables chinos saludaron la propuesta Irán-Brasil-Turquía y dijeron que debe explorarse a fondo. Funcionarios rusos también sugirieron que se debería dar una oportunidad al nuevo plan de transferencia.

Las propuestas de nuevas sanciones tampoco van tan lejos como deseaban algunos partidarios de la línea dura en EE.UU. e Israel. Por ejemplo, no incluyen un embargo de gasolina y otros productos refinados del petróleo, un paso duro que algunos neoconservadores esperaban que llevara a Irán al caos económico y político como preludio para un “cambio de régimen”.

En su lugar, la propuesta de nuevas sanciones especifica inspecciones de barcos iraníes sospechosos de entrar a puertos internacionales con tecnología o armas relacionadas con el tema nuclear. Algunos analistas dudan de que esta provisión tenga mucho efecto práctico sobre Irán.

Israel consultará con Washington antes de emitir una respuesta oficial, pero funcionarios israelíes han dicho a la prensa que el acuerdo de transferencia es un “truco” y que Irán ha “manipulado” a Turquía y Brasil.

Existen todos los motivos del mundo para creer que Israel buscará exhaustivamente una manera de sabotear el acuerdo, pero no está claro que los instrumentos diplomáticos usuales funcionen en esta etapa. Queda, claro está, la posibilidad de que Israel se juegue el todo por el todo y lance un ataque militar preventivo contra las instalaciones nucleares de Irán.

Mientras tanto es seguro que el primer ministro israelí Netanyahu aplicará toda la presión que pueda sobre Obama.

Como antiguo analista de la CIA, espero que Obama tenga la sangre fría necesaria para ordenar un Cálculo Nacional de Inteligencia especial por la vía rápida sobre las implicaciones del acuerdo Irán-Brasil-Turquía para los intereses nacionales de EE.UU. y los de los países de Oriente Próximo.

Obama necesita una evaluación sin adornos de las posibles ventajas del acuerdo (y sus potenciales aspectos negativos) como contrapeso para el cabildeo favorable a Israel que inevitablemente influye en la Casa Blanca y el Departamento de Estado.

* * *

Ray McGovern trabaja con Tell the Word, el brazo editor de la ecuménica Iglesia del Salvador en Washington, DC. Fue analista de la CIA durante 27 años y ahora sirve en el Grupo de Dirección de Profesionales Veteranos de la Inteligencia por la Cordura (VIPS).

Este artículo fue publicado primero en ConsortiumNews.com

Fuente: http://www.informationclearinghouse.info/article25492.htm

La persistenza di Yukio Mishima

La persistenza di Yukio Mishima

di Valerio Zecchini

Fonte: Arianna Editrice [scheda fonte]

http://danliterature.files.wordpress.com/2009/02/yukio-mishima.jpg

A quasi quarant'anni dalla morte, la persistenza della fortuna di Yukio Mishima non dà segni di cedimento, nemmeno in Italia: Madame De Sade (1965), uno dei drammi con cui riportò a nuova vita la tecnica tradizionale del teatro No, in questa stagione è stato rappresentato al teatro Dehon di Bologna con grande successo per due settimane; il brillante adattamento di Piero Ferrarini ne aggiorna l’ambientazione dalla rivoluzione francese al Maggio ’68. Intanto, la pubblicazione di testi ancora inediti nel nostro paese (che sembrano non finire mai), e la ristampa di libri ormai classici prosegue incessante. Mentre Mondatori ha fatto uscire il prezioso inedito “Abito da sera”,  la casa editrice SE ha di recente pubblicato, oltre al carteggio durato decenni col premio Nobel Yasunari Kawabata (“Kawabata – Mishima: Lettere), la novella La spada del 1963, della quale l'anno successivo uscì una versione cinematografica. In questo lungo racconto ambientato nel contesto di quella che è forse la più Giapponese delle arti marziali, il kendò, l'adesione ai valori tradizionali di lealtà, rigore morale, dedizione alla causa prende corpo con un'assolutezza che esclude ogni umano compromesso, fino all'inevitabile immolazione finale.

 Così come la novella Patriottismo del 1961 (dallo stesso Mishima trasformata in film quattro anni dopo), La spada ha tutte le caratteristiche del testamento spirituale in forma narrativa. E' per questo che il volume include anche il testamento spirituale “ufficiale” (il Proclama, manifesto che lo scrittore volle lasciare a giustificazione del suo gesto e che lesse a squarciagola alle truppe della caserma dove si suicidò), e una serie di testi sul martirio volontario di Mishima: “Riflessioni sulla morte di Mishima” di Henry Miller (1972), “L'ideologia della morte folle” (Hashikawa Bunzò, 1970), “Dietro tanta vivacità un senso di vuoto” (Donald Keene, 1970), e un estratto del magistrale saggio di Marguerite Yourcenar  “Mishima” del 1982. il libro si chiude con una sequenza di bellissime foto in bianco e nero che immortalano l'artista nel suo sublime narcisismo. In questi quarant'anni, scrivere sul suicidio valoriale e simbolico di Mishima sembra essere diventato un genere letterario a sé stante: oltre ai succitati autori e ai vari biografi, lo fece il maestro e sodale Yasunari Kawabata, il grande regista Paul Schrader nel 1984 ne fece un film memorabile, in Italia intervennero Alberto Moravia (ma lui non poteva capirci granchè) e Piero Buscaroli, che ne colse solo il movente politico.

Ma perchè il seppuku di Mishima, in cui un'etica eroica da antico samurai convive singolarmente con un estetismo pienamente dandy, continua ad affascinarci tanto? Probabilmente perchè più si esaspera il processo di modernizzazione e di decadenza (sia in Giappone, sia in Europa), più ci sentiamo attratti da quel mondo antico permeato di bellezza, onore, eroismo che lo scrittore giapponese ha costantemente evocato con le sue opere, la sua vita e soprattutto la sua morte. Una morte sconvolgente, ossessivamente annunciata, preparata con implacabile meticolosità e infine celebrata dinanzi al mondo come un rituale spettacolare e tragico. La sua uscita di scena ha rappresentato al tempo stesso l'apoteosi del personaggio, condannato da un demone inquieto a una vita perennemente sopra le righe, e la parola conclusiva dello scrittore, la sigla di un'opera totale in cui culto della gioventù, amore per la bellezza e morte eroica appaiono intrecciate in un destino ineluttabile. Il vero tradizionalista è un ribelle e un iconoclasta, come ben puntualizza Henry Miller nel suo scritto: “I veri pionieri nono iconoclasti; sono loro che salvaguardano la tradizione, non quelli che lottano per conservarla e così facendo ci soffocano. La tradizione può realmente esprimersi solo attraverso lo spirito dell'ardimento e della sfida, non con conformismi esteriori e col  mantenimento di usanze. Credo che fosse in questo senso che Mishima intendeva far rivivere i costumi dei suoi avi. Egli voleva ristabilire la dignità, il rispetto e la fiducia in se stessi. L'autentico cameratismo, l'amore per la natura e non l'efficienza, l'amore di patria e non lo sciovinismo, l'imperatore quale simbolo di capacità di comando in opposizione a un gregge senza volto e senza anima obbediente a ideologie mutevoli, i cui valori sono stabiliti dai teorici della politica.”

Il saggio di Marguerite Yourcenar rimane comunque a mio avviso il migliore sull'argomento Morte di Mishima: il più acuto e penetrante, l'unico che consideri l'importanza anzi la centralità dell'”omosessualità guerriera” in questa vicenda; vi si potrebbe addirittura individuare il disvelamento di quella “funzione sacra dell'omosessualità” di cui parlava Pasolini negli ultimi anni della sua vita. Dice la Yourcenar: “Circa due anni prima della fine, si produce per Mishima uno di quegli eventi insperati che sembrano manifestarsi puntualmente non appena la vita acquista una certa precipitazione e un certo ritmo. Un personaggio nuovo fa il suo ingresso, Morita, ventun anni, provinciale educato in un collegio cattolico, bello, un po' tarchiato, infiammato della stessa passione lealista che arde in colui che egli bel presto chiamerà maestro (Sensei), termine onorifico dato dagli studenti ai loro istruttori. Si è detto che, in Mishima, l'inclinazione verso l'avventura politica è cresciuta in proporzione alla foga del giovane”.

Morita fu l'ultimo a iscriversi all'Associazione degli Scudi (l'associazione paramilitare messa in piedi da Mishima) e in lui forse trovò il compagno e forse il fanatico che aveva sempre cercato, o almeno il risoluto spartano col quale condividere lo splendore della melanconia. Infatti, dopo che lo scrittore si fosse squarciato il ventre, avrebbe dovuto essere Morita a tagliargli la testa – ma non andò così, ci fu un terzo che dovette finirli entrambi. In Colori proibiti (1951) e successivamente nel racconto Onnagata Mishima aveva preso in esame il mondo dell'omosessualità moderna, mettendone in evidenza l'inconsistente vacuità, il frivolo estetismo. Nel suo rapporto con Morita sembrano invece rivivere le storie d'amore tra samurai descritte nel XVII secolo dal grande monaco/scrittore Ihara Saikaku, o l'amore folle dell'imperatore Adriano per il suo amante narrato dalla stessa Yourcenar nelle “Memorie di Adriano”, o ancora Alessandro Magno col fedele Efistione come ce lo ha fatto vedere qualche anno fa Oliver Stone in “Alexander” – o, per spingersi ancor più in là nella mitologia antica, il legame eroico tra Achille e Patroclo?

Come è reso evidente in vari scritti teorici, secondo Mishima il vincolo cameratistico dev'essere alla base anche del rapporto con la donna, essere quindi il fondamento del matrimonio. Ma, come aveva affermato nel corso del dibattito all'università con gli studenti comunisti (1968), era arrivato a pensare che l'amore stesso fosse diventato impossibile in un mondo privo di fede. Egli paragonava gli amanti ai due angoli di base di un triangolo, e l'imperatore, che essi venerano, al vertice: è la concezione di un sostrato di trascendenza necessario all'amore. Col suo lealismo incondizionato, Morita rispondeva a quell'esigenza.

Einaudi ha da poco ripubblicato “Una virtù vacillante”, romanzo uscito a puntate nel 1957, il quale ebbe un tale successo che nello stesso anno se ne realizzò un adattamento cinematografico. Qui Mishima, dal suo punto di vista privilegiato di bisessuale, analizza l'animo femminile con la precisione di un entomologo. Protagonista del romanzo è la sensuale Setsuko, una giovane signora dell'alta borghesia di Tokyo la quale, intrappolata in un matrimonio di convenienza, si ribella a ogni forma di moralità e si abbandona tra le braccia di un affascinante conoscente. L'autore descrive con maestria il conflitto che tormenta la giovane e bella Setsuko tra istinto ed etica, tra sentimento e razionalità, il misterioso e indomabile anelito a un amore travolgente, totale, eterno fino alla scoperta dell'ineluttabile verità: l'amante è  simile al marito e alla gran parte degli uomini, strutturalmente incapaci di corrispondere all'assolutezza dell'amore femminile. Questa consapevolezza la porterà alla catarsi finale della rinuncia ascetica. Setsuko a un certo punto spiega anche perchè non può esistere un dandy o un esteta donna: “Com'è profonda, a volte, la solitudine maschile! Quella femminile è diversa. Persino la solitudine di una vecchia è più carnale e avida. Per quanto sia sola, una donna non può vivere in un mondo ideale, perchè le è impossibile rinunciare alla propria femminilità. Se invece un uomo assurge all'alto dominio dello spirito, smette di esser una creatura terrestre”.

Questa avvincente storia d'amore è comunque pervasa da un'atmosfera di fatua decadenza, gli eleganti personaggi sono sempre mossi da biechi e meschini calcoli e spiegano benissimo cosa intendesse Mishima quando parlava dell'amore diventato impossibile in un mondo privo di fede.

Agli amori borghesi di “una virtù vacillante” si contrappone il profondo amore tra marito e moglie narrato nel racconto “Patriottismo”, offerto al pubblico come esemplare da Mishima: profondo perchè radicato nel sacrificio comune e nel cameratismo, sulla superiore devozione verso l'imperatore, nel sacro ruolo della donna come custode della tradizione. Tutto ciò che non poteva più esistere, se non come sopravvivenza, nel Giappone del 1970, e tanto meno nel Giappone di oggi.

 

Yukio Mishima

UNA VIRTU' VACILLANTE
Einaudi

Euro 10,00

 

Yukio Mishima
LA SPADA

SE

Euro 19,00

 

 


Tante altre notizie su www.ariannaeditrice.it


Iberoamerica y Europa

Archives de SYNERGIES EUROPEENNES

Amerique-Latine_Ar.jpgIberoamérica y Europa: Tensiones y acuerdos

 

Alberto Buela

           

 

         La metapolítica como saber pluridisciplinario, nos permite tanto, una aproximación adecuada a las grandes categorías que condicionan la acción política de los gobiernos del orbe, como el acceso al conocimiento de las razones profundas que explican esas acciones.

         El asunto que vamos a tratar, aun sabiendo que Europa et Occidente convertuntur, cuál sea la relación entre Iberoamérica y Europa, mucho tiene que ver con nuestra posición filosófica ante el hombre, el mundo y sus problemas. En una palabra, según sea la concepción del ser del ente - nominalista, idealista, realista -así será, en definitiva, la explicación de esta relación.

         Si nosotros sostuviéramos junto con Ludwig Wittgenstein que "el significado de una palabra(concepto) está dado por su uso" no tendría razón de ser nuestro esfuerzo intelectual porque el problema no existe.

         Por el contrario, si pensamos con Heidegger, Zubiri o nuestro Wagner de Reyna que " el significado de una palabra (concepto) está dado por su sentido prístino u originario" la relación entre Iberoamérica y Europa es un asunto a resolver.

         Existen al menos dos visiones de Europa: La actual y la histórico-onto-teológica.

         a) La actual nace con la modernidad, donde  se destacan tres marcadas etapas. La primera que va desde el final del siglo XV hasta finales del siglo XVIII. Para señalarla con hitos significativos podríamos hacerlo diciendo que va desde el descubrimiento de América(1492) hasta la revolución francesa(1789).

La segunda etapa abarca desde finales del siglo XVIII hasta la primera década del siglo XX. O sea, desde la mencionada revolución francesa hasta la Primera Guerra Mundial(1914). Finalmente la tercera etapa se inicia con la Primera Guerra y llega hasta nuestros días.

         En la primera etapa el hombre aun no se da cuenta que se ha producido un cambio sustancial en las relaciones interpersonales. Ya no es más la Iglesia católica, la monarquía y la cristiandad su marco de referencia sino que comienza a referenciarse en otras pautas. La Reforma protestante(1516) no sólo cuestionó el poder de la Iglesia sino que quebró la relación armónica entre revelación, conocimiento y tradición, para exaltar la validez del conocimiento racional en sí mismo y dejar, el dato revelado, a la libre interpretación de cada uno, desligándolo de toda tradición interpretativa anterior. En cuanto a la Cristiandad quedó partida en los múltiples  Estados-Nación que conforman la Europa moderna.

         La monarquía, revolución francesa mediante, va a ser cuestionada en la segunda etapa de la modernidad, aquella que puede caracterizarse como la etapa revolucionaria. Se producen las revoluciones políticas y las revoluciones técnico-industriales. Aparecen las repúblicas junto con las máquinas a vapor, y los movimientos de masas junto con las zonas industriales.

         Finalmente en la tercera etapa se produce la universalización de la modernidad. La técnica en su simbiosis con la ciencia se transforma en tecnología, la que a su vez deviene la ideología incuestionada de nuestros días. Los pueblos son transformados, sobretodo a través de la tecnología massmediática, en público consumidor. Los estados nacionales son superados en poder por algunas megaempresas transnacionales. Hoy asistimos a la homogeneización del mundo, donde el dinero electrónico, el dinero casino, es cincuenta veces mayor que el dinero comercial. Donde los grandes relatos de la modernidad como a) la idea de progreso, b)la democracia como forma de vida, c)la subjetivización de los valores d)el espíritu de lucro y e) y la manipulación de la naturaleza por la técnica, quebraron, perdieron validez, no tanto por la mayor o menor crítica aguda que se les hiciera, sino por las consecuencias contradictorias a que llegaron sus principios cuando se plasmaron en los hechos. Hoy Europa está mal, no por "no proseguir el proyecto de la modernidad" como sostiene Habermas y la Escuela de Frankfurt sino porque los principios sustentados por la modernidad (Reforma, Ilustración y Revolución),llevados hasta sus últimas consecuencias, son contradictorios con la naturaleza humana y el orden entitativo de las cosas. 

 

b) En cuanto a la visión histórico-onto-teológica de Europa algunos de sus rasgos más significtivos son:

1)el indo-europeo como substrato lingüístico fundamental irrecusable.

2) la noción de ser aportada por la filosofía griega, que como se ha podido afirmar con justeza "el problema del ser, en el sentido ¿ Qué es el ser? es el menos natural de todos los problemas...  aquel que las tradiciones no occidentales jamás presintieron ni barruntaron "(Cfr.Le probleme de l`etre, Pierre Aubenque, Paris, 1977,p.13).

3) la concepción del ser humano como persona vinculada a la propiedad privada como espacio de expresión de la voluntad libre son el núcleo de una antropología que nos ha llegado directamente del Imperio Romano a través de su concepción jurídica.

4) El Dios trascendente, uno y trino, personal y redentor en donde la fe sin obras nada vale, como el aporte más propio del cristianismo católico.

5) La instrumentación de la razón humana como poder científico y tecnológico sobre el mundo y la naturaleza que ha dado hasta el presente la primacía a Occidente sobre Oriente.

         Vemos pues, como una concepción lingüística, una de ser, una de Dios, una del hombre, de las cosas que lo rodean y de su poder para transformarlas es lo que conformó la base común histórico-onto-teológica de Europa.

        

c) Conclusión

        

          Viene entonces la pregunta ¿y Nuestra América qué tiene de común y qué de diferente respecto de estas dos Europas?. Con la Europa premoderna, (visión histórico-onto. teológica) de común, casi todo, con la moderna casi nada.

         Nuestra conciencia, nuestro mundo de valores, nuestro genius loci (suelo y paisaje), nuestra representación comunitaria, todo ello es premoderno. Pero nuestra representación política en una veintena de republiquetas bananeras es moderna. Es mala copia de la democracia parlamentaria franco-norteamericana que hicieron nuestros Ilustrados. Y esta es la gran contradicción que venimos soportando desde hace casi doscientos años. Somos entitativamente una cosa pero la representamos falsamente. Somos sustancialmente premodernos, nos relacionamos con el medio y nos organizamos familiar y comunitariamente como premodernos, pero nos representamos políticamente como modernos. Vivimos así, una contradicción no resuelta. Nuestros contratos los cumplimos de "otra manera", para desazón y perplejidad de europeos y norteamericanos, porque tenemos otro tiempo. No es el time is money sino "sólo tardanza de lo que está por venir" como dice Martín Fierro. Nuestro tiempo es un madurar con las cosas. Eso, que tanto ellos como nuestra intelligentsia local han caracterizado como indolencia nativa o gaucha.

         Claro está hoy ya no existen los arquetipos que han definido a nuestros pueblos, ya no está el gaucho, ni el llanero, ni el huaso, ni el charro ni el jíbaro, ni el borinqueño, ni el montubio, etc. etc.

         Hoy también nosotros tendemos, casi todos, al homo consumans, al hombre light, el hombre homogeneizado del supermercado, el hombre desarraigado, el hombre urbano para quien el campo es aquel lugar horrible donde los pollos caminan crudos. Pero si bien es indubitable la desaparición del criollo bajo la forma del gaucho, el llanero, el charro, el huaso, el jíbaro, el montubio o el borinqueño, ello no nos permite afirmar la desaparición de los valores que alentaron a este tipo de hombre. En una palabra, que desaparezca la forma, en tanto que apariencia, no nos autoriza a colegir que murió su contenido, esto es, "el alma gaucha". Muy por el contrario, lo que se tiene que intentar es plasmar bajo nuevas apariencias o empaques los valores que sustentaron a este arquetipo de hombre, como son: a) el sentido de la libertad. b)el valor de la palabra empeñada. c)el sentido de jerarquía y d) la preferencia de sí mismo. Estos son los principios fundamentales del "alma hispanoamericana". Renunciar a cualquiera de ellos es renunciar a nosotros mismos. Es suicidarnos.

         Se ha dicho con acierto que Nuestra América es una cultura en busca de una política y esa política la tenemos que inventar pues si no inventamos morimos como Simón Rodríguez le enseñara a Bolivar.

         Tenemos que crear una nueva representatividad política y un nuevo espacio político bioceánico, autocentrado y confederado en el cono sur de América. Las cifras son terribles, tenemos en Iberoamérica 290 millones de hombres debajo de la línea de pobreza y el ALCA se nos viene encima en el 2005 para imponernos el dios monoteísta del libre mercado de Alaska a Tierra del Fuego. Los datos son escalofriantes si el Mercosur se asociara al ALCA, según el Instituto Brasileño de Economía, crecería apenas 0,68%, mientras que si la asociación fuera con la Unión Europea el producto bruto de nuestro mercado crecería en un 67%. Pues nuestras economías son complementarias con las europeas y competimos con la norteamericana. Desde siempre se ha dicho que para la acción eficaz se necesitan tres cosas: hombres, medios y acontecimientos. Los acontecimientos nos son favorables según las cifras que vimos, los medios los tenemos, todo estriba entonces en la voluntad política de nuestros hombres públicos en llevar a cabo este puente beneficioso con la Europa para establecer, al menos un impedimento, un katejón en común, que mejor resista la embestida de la potencia talasocrática mundial.

 

 

Prognosis sobre Europa

 

Hablar de Europa sin ser europeo es un raro privilegio pues en general sobre el tema solo escriben ellos.

Sucede en este dominio como en la filosofía, el monopolio es casi exclusivamente europeo con alguna excepción norteamericana, el resto sólo llegamos a la categoría menor de pensadores o ensayistas.

 

La cuestión es saber que significa el Viejo Continente para nosotros los suramericanos hoy, para terminar con una breve prognosis acerca de Europa.

 

En primer lugar Europa se nos presenta como una cierta unidad, la Comunidad europea, la moneda común, nos están indicando la idea de un cierto bloque o conjunto de países que han decidido hacer cosas en conjunto.

 

En este sentido en Suramérica somos siempre arkagueutas (eternos comenzantes, como decía Platón de sí mismo) no hemos podido crear ninguna institución que nos unifique que durara más de una generación, aun cuando desde nuestras guerras por la independencia (circa 1800) nuestros próceres- Bolivar, San Martín- las propusieran por todos los medios a su alcance.

 

Europa representa hoy la culminación del Estado de bienestar. Así el confort, la seguridad, cierta justicia y el goce de la vida forman parte de lo que los massmedia se encargan de mostrar a diario. Claro, que la contrapartida de ellos son los miles de inmigrantes ilegales que desde Africa, Asia y América  la asaltan por los cuatro costados.

 

Vemos también la americanización de Europa, de que nos hablo el pensador Guillaume Faye pero al mismo tiempo tenemos una cierta esperanza que el Viejo Continente colabore en la desnorteamericanización  de Suramérica. Para nosotros el peso de yanquilandia es abrumador, y ello nos viene justificado por la Doctrina Monroe de 1823, un año antes de la batalla de Ayacucho la última de nuestra aparente independencia.

 

Europa para nosotros, a pesar de quinientos años de tira y afloje, tiene algo de común, es algo de lo que formamos parte. Ni  tan español ni tan indio afirmaba Bolivar para definirse a sí mismo y con ello a todos los iberoamericanos. Y en el español involucraba a todos los europeos.

Qué interesante relación existe entre Europa y Nuestra América. Ni una ni la otra fueron las mismas luego del descubrimiento-encuentro de 1492. Así ante la nueva idea de orbe Europa comenzó a verse  como parte del mundo y no ya como “todo el mundo”, en tanto que América pudo mostrarse a la totalidad del mundo. Sin embargo Europa no perdió su centralidad y siguió por cuatrocientos años llevando la batuta del mundo hasta que luego de la Primera Guerra Mundial lo cedió a la parte norte de América. Y así desde hace casi cien años son los Estados Unidos los que se reservan y ejercen el derecho a la conducción del mundo.

 

Pero los Estados Unidos no son otra cosa que la Europa limitada a la razón calculadora y a la técnica. Ellos son un producto exclusivo de la modernidad, nosotros, en todo caso, de la tardomodernidad. No son otra cosa que europeos transterrados cuya expresión es el gigantismo. Salvo raras excepciones su gente está  desprovista de vida interior y se parecen a la criaturas de los juegos de video que ellos fabrican. Lo grave es que intentan exportar la vaciedad de su estilo de vida al mundo entero. Un gran pensador de ellos como Allan Bloom  dice:“La religión en USA es como un gran naranjal público en donde cada uno pasa y se sirve el fruto que más le agrada”

Ante esto, la vieja Europa calla y acepta, en tanto que Suramérica padece el más profundo de los extrañamientos por obra y gracia del dios monoteísta del libre mercado. Sobre 346 millones de habitantes hay 290 millones de pobres, producto de la política y la economía practicada por el Gran Hermano del Norte.

 

Qué podemos esperar de Europa, sería la tercera y última de las cuestiones.

 

Es sabido que la prognosis, que no la esperanza, es aquello que quedó encerrado en la Caja de Pandora , la mujer de Epimeteo,  cuando éste pudo al fin cerrarla. Y eso es lo que no nos está permitido a los mortales. No podemos conocer el futuro. Y es mejor que así sea. Pero de todas maneras siempre es bueno hacer algún ejercicio como para pergeñarlo.

 

Europa si sigue así, no sólo se va a extrañar en orden al tipo humano que rápidamente va a ser reemplazado- la inmigración africano-oriental es envolvente-  sino también en el orden cultural, se va a producir su alienación, a causa de la colonización de Europa por parte del mundo musulmán.Se va a transformar en otra cosa. Las consecuencias de este cambio sustancial son imprevisibles, sobretodo cuando no aparecen en el horizonte ninguno de los mecanismo de defensa bio-cultural que le permitan permanecer en su ser íntimo. La estulticia de los eurodirigentes ha llegado a colmo de plantearse, si Turquía debe formar parte de la Comunidad Europea.  Pareciera que su índole estuviera atacada mortalmente. En ese sentido conviene recordar a Martín Heidegger, último gran filósofo europeo, cuando afirmó: Sólo un Dios puede salvarnos.  

 

Pero Europa puede cambiar y retornar a aquella vieja idea de Charles de Gaulle quien en una conferencia de prensa el 29 de marzo de 1949 afirmó: “Sostengo que hay que hacer la Europa a partir de un acuerdo entre franceses y alemanes. Una vez la Europa hecha sobre estas bases incorporar a Rusia”. La misma idea pero a través de una metáfora fue expuesta, cuarenta años después,  por Juan Pablo II cuando al recibir al presidente ruso Gorbachov, sostuvo: “No olvide Ud. que Europa para vivir en plenitud necesita de los dos pulmones”(la Europa oriental y la occidental).

 

El pensamiento de estos dos grandes hombres públicos europeos, que vienen a representar la quintaesencia del pensamiento europeo en la materia, no solo por quienes lo expresan- el Papa y el Gral.de Gaulle, sino por la perdurabilidad e invariación del mismo por más de medio siglo, nos está indicando sin ambages que Europa para constituirse en un polo de poder alternativo al Anglo-Americano debe constituir un gran espacio europeo, que incluya indubitablemente a Rusia. Ese triángulo estaría dado por la unión de París- Moscú –Berlín. Ello  se puede completar con un irregular cuadrilátero suplementario cuyos vértices serían Berlín, Teherán, Nueva Delhi, Moscú y construir así un verdadero espacio euroasiático, idea sostenida en nuestro días por el pensador ruso Alexander Dougin.

 

 

Europa en este momento está en tensión, por un lado ya constituyó el eje París-Berlín que se opuso a la guerra de Iraq y el presidente Putin de Rusia habla de integrarse a “la casa Europa”, pero por otro lado tenemos, a Inglaterra, que ni siquiera se sumó al uso de la moneda común, a la que siguen como alumnos aplicados España, Italia, Holanda y Polonia sumándose a la estrategia de la potencia mundial talasocrática y entrando en una guerra que no les pertenece.

 

En cuanto al debate político-cultural también Europa está tensionada. Por un lado aquellos que como el ex presidente de Francia Giscard d´Estaing pretenden imponer una constitución no-cristiana a la Comunidad Europea de Naciones y así poder incorporar a Turquía sin objeciones y por otro, aquellos que pretenden una definición onto-histórico-teológica del Viejo Continente.

 

El despeje de estas tensiones y sus diferentes  modos de resolución afectaran la vida de Iberoamérica en el siglo que comienza.

 

Para terminar vayan dos ideas circunscriptas exclusivamente a Suramérica. Somos un espacio bioceánico de 18 millones de kilómetros cuadrados- el doble que los Estados Unidos- y  poblado por 326 millones de habitantes, que poseemos el 30 % de las reservas de agua dulce del planeta(Amazonia-Hielos continentales). Nosotros limitamos estratégicamente al naciente no con el océano Atlántico, como se nos enseña,  sino con Africa y al poniente con Asia. Como el Pacífico va a ser el “océano político” del siglo XXI, que los espumadores de mares, al decir de Carl Schmitt, van a controlar con uñas y dientes, porque por ahí va a pasar el cúmulo de sus transacciones. Nuestro espacio de maniobra allí va a ser nulo, por lo tanto debemos volcarnos al Atlántico, en donde podemos establecer una alianza con naciones emergentes de Africa como Nigeria o Sudáfrica y naciones culturalmente afines como Angola, Mozambique, Guinea Ecuatorial o Camerún, entre otras. Y tender un puente a Europa, que nos permita navegar y experimentar el Atlántico como un Mare Nostrum suramericano. Ello nos daría además una proyección sobre la Antártida de gran peso propio.

lundi, 07 juin 2010

Il terrorisme sud asiatico, sotto l'ombra della CIA

Il terrorismo sud asiatico, sotto l'ombra della Cia

di Alessandro Cisilin

Fonte: il Fatto Quotidiano

Talebani, movimenti tribali, narcotrafficanti, immigrati caucasici e sauditi affiliati di Al Qa’ida, indipendentisti del Kashmir, fondamentalisti indù, naxaliti, Tigri tamil. La mappa del terrorismo nell’Asia del Sud descrive un’inquietante continuità nell’intero asse tra le colline afgane dello Waziristan fino al Bangladesh, passando per le valli dell’Indo e del Gange a ridosso dell’Himalaia, e poi giù a Sud nelle foreste del Deccan, e ancor più giù col separatismo induista nello Shri Lanka.

Il territorio che è forse la culla più antica della civiltà globale è oggi l’epicentro di movimenti di guerriglia di vario orientamento religioso e politico, non senza significativi legami con attori occidentali. Situazioni apparentemente non paragonabili tra loro se non nell’ampiezza delle fondamenta storiche e delle persone coinvolte. Sono decine di migliaia i militanti in ciascuna delle entità citate, formati in centinaia di centri di addestramento. E, a prescindere dall’ideologia che ne istituisce i diversi collanti, sono quasi sempre mobilitati da obiettivi materiali.

terror_deesIl nodo irrisolto delle rivendicazioni di frontiera tra India e Pakistan. Il controllo del territorio e dei traffici di droga e armi nelle colline tra Afganistan e Pakistan. Il cosiddetto “corridoio rosso” delle foreste tra il Bengala e il Sudest dell’India, rivendicato dai maoisti alleati dalle tribù locali, contro le mire del governo e delle multinazionali del ferro. Che si tratti di Maometto o Krishna, Shiva o Mao, l’oggetto della ribellione trova sempre riscontro in tensioni politico-territoriali decennali, se non addirittura secolari.

Le responsabuilità del divisivo retaggio coloniale britannico rappresentano un dato scontato presso gli storici.

Meno evidente è il riprodursi di ambigue presenze europee e americane dietro ai sempre più frequenti fatti di sangue, a cominciare dai servizi d’intelligence. L’esempio recente più clamoroso è quello del 49nne David Coleman Headley, statunitense che all’anagrafe di Islamabad risulta Daood Gilani.

Si trova in una prigione degli Stati Uniti con l’accusa di aver architettato l’assalto a Mumbai nel 2008 e l’attentato a Pune tre mesi fa, costati la vita complessivamente a oltre duecento persone, in circostanze a tutt’oggi largamente misteriose, a cominciare dal movente - se non nell’esito di aver rallentato la ripresa del dialogo di pace indo-pakistano.

La matrice degli attacchi era islamica, si è detto e documentato, ma la vittima più illustre è stato il capo dell’antiterrorismo di Delhi Hemant Karkare, che stava indagando sui servizi deviati e il fondamentalismo indù.

E le stranezze continuano con la stessa storia personale di Headley, che non è quella dell’invasato islamico, bensì di un ex collaboratore della Drug Enforcement Agency per l’Asia del Sud, nonché, si sospetta, della Cia. Un doppiogiochista come troppi nell’area, del quale l’India ha chiesto invano l’estradizione. E che non ha potuto finora neppure interrogare.


Tante altre notizie su www.ariannaeditrice.it


Les non-dits de la crise économique et financière

Les non-dits de la crise économique et financière

La critique des banquiers et des spéculateurs est juste. Mais elle ne suffit pas à expliquer l’ampleur de la crise économique et financière.

Ex: http://fortune.fdesouche.com/

La réalité est la suivante :

Les consommateurs et les rentiers contre les producteurs

Nous assistons à l’agonie d’un système qui s’est imposé depuis trente ans. Un système favorable aux consommateurs, aux assistés et aux rentiers, mais profondément pénalisant pour les producteurs et les forces vives des pays développés.

Consommateurs assistés et rentiers y bénéficient de la pression à la baisse sur les salaires et sur les coûts, que permet la mondialisation. Mais les producteurs eux en souffrent, chaque travailleur français se trouve ainsi en concurrence avec un travailleur du reste du monde.

Pour les produits importables, les biens manufacturés et les services informatiques, l’ouvrier français se trouve en concurrence avec l’ouvrier polonais, roumain ou chinois. Quant à l’informaticien ou à l’ingénieur, il peut voir son travail délocalisé au Maroc, en Inde ou en Chine.

Cette dévalorisation des salaires est vraie aussi pour le bâtiment, la restauration et les services mais, cette fois, c’est l’immigration qui amène sur place une main-d’œuvre – certes coûteuse pour la société, mais – bon marché pour les employeurs.

Les forces vives – les actifs et les ménages de 25 à 50 ans – sont les plus pénalisées par le phénomène, qui conduit à la déflation de leurs salaires et l’impression (justifiée) de déclassement par rapport à la situation de leurs parents.

A contrario, les bénéficiaires de ce phénomène sont aux deux bouts de chaîne : les assistés et les rentiers. La part des revenus de capital n’a pas cessé de croître depuis trente ans. Et il ne s’agit pas là seulement des primes des banquiers et des courtiers, mais aussi des revenus des épargnants. C’est aussi l’ancien cadre d’entreprise qui bénéficie d’un fonds de pension (« la retraite par capitalisation »), ou « la veuve de Carpentras » qui a souscrit une assurance-vie rémunératrice.

Seuls les gagnants du système financier mondial se sont fait entendre jusqu’ici

Le système financier mondialisé a donc ses gagnants et ses perdants. Mais seuls les « gagnants » se sont fait entendre. Car la superclasse mondiale (SCM), qui veut l’extension indéfinie de la sphère du marché et le libre échange économique généralisé, contrôle les grands médias ; un seul exemple suffit à illustrer ce fait : cinq banques, dont la sulfureuse Goldman Sachs, siègent au conseil d’administration de Bouygues, propriétaire de TF1 !

Quant aux autres gagnants du système, les assistés et les rentiers, ils représentent des masses électorales importantes. Ainsi les classes âgées, bénéficiaires des rentes, représentent souvent plus de la moitié des votants, dans les pays européens de l’Ouest.

C’est pour cela que, quelle que soit leur étiquette superficielle (socialiste, social-démocrate, libéraux, chrétiens démocrates, conservateurs), les dirigeants politiques ont servi le système mondialisé : il leur garantissait l’accès aux médias et faisait suffisamment de bénéficiaires parmi leurs électeurs pour paraître durable.

Les limites de la destruction du travail autochtone

Mais nous arrivons au bout du processus, parce que la destruction du travail autochtone crée des déficits de plus en plus graves :

  • Déficits publics faramineux (jusqu’au 1/3 des budgets des Etats) ;
  • Endettement public difficilement comblable : près d’un an, voire davantage, du produit intérieur brut (PIB) ;
  • Déficits commerciaux considérables, conduisant à vendre le patrimoine des entreprises ou des Etats à des acteurs étrangers ;
  • Et, dans le même temps, colonisation de fait d’une partie du territoire national, par une immigration qui s’assimile de moins en moins.

Depuis trente ans, avec la complaisance des électeurs, il est vrai soumis à une propagande d’une puissance sans précédent dans l’Histoire (ni Hitler ni Staline n’ont bénéficié de la télévision), la France et les pays européens bradent leur patrimoine et s’endettent. Mais cette fois, la fin de partie approche.

Polémia

(Les liens insérés dans l’article, l’ont été par la rédaction de Fortune)

Le Bulletin célinien / juin 2010

Le Bulletin célinien n°320 - Juin 2010

Au sommaire:

Marc Laudelout : Bloc-notes
Les ballets lus par Robert Poulet (1959)
Henri Godard : Céline et la danse
M. L. : Céline, auteur de ballets
M. L. : Le petit monde des céliniens
M. L. : « Voyage au bout de la nuit » brûlé par le IIIe Reich ?
Courrier des lecteurs
Céline vu par Giovanni Raboni (2000)
M. L. : Céline chez les fascistes canadiens


Le Bulletin célinien
B. P. 70
B 1000 Bruxelles 22
Belgique

juin 2010

Il y a trois mois, j’ai assisté à un intéressant dialogue entre François Gibault, biographe de Céline, et le psychanalyste Patrick Declerck (1). La divergence de vues portait sur l’humanisme de Céline — attesté pour le premier, réfuté par le second. Coïncidence : durant ce même mois de mars, Pierre Lainé – qui voit, lui aussi, en Céline un humaniste (2) – se voyait contesté par le critique Robert Le Blanc « car un humaniste, ce n’est pas quelqu’un qui fait preuve ici et là de sentiments d’humanité, de fraternité, c’est quelqu’un qui prétend “croire en l’homme” (3) ».
Céline croyait-il en l’homme ? Lui qui écrivait, dans Voyage au bout de la nuit, que « faire confiance aux hommes c’est déjà se faire tuer un peu » ? Henri Godard a raison de voir en Mea culpa « une virulente dénonciation de l’humanisme (4) » à partir de la réalité soviétique. Les propos les plus pessimistes visant l’espèce humaine, c’est bien dans ce libelle qu’on peut les lire. « L’Homme il est humain à peu près autant que la poule vole. » Le paradoxe étant qu’avec tout ce qu’il pense de l’homme, en général, et de ses compatriotes, en particulier, Céline ait tenu à leur sauver la mise par de terribles brûlots ayant essentiellement pour but de prévenir un (nouveau) conflit européen. Or, n’est-ce pas lui qui écrivait : « Il ne faut pas, voyez-vous, s’occuper de l’Homme, jamais. Il n’est rien (5). » ? Dans Les Beaux draps, qui constitue, en dépit des circonstances, son livre le plus roboratif, il propose une complète et profonde rééducation de l’homme passant par une conception nouvelle de la famille et de l’école. Alors même qu’étant donné ce qu’il avait écrit auparavant, il eût pu faire sienne cette conviction nietzschéenne selon laquelle la vie est mauvaise et qu’il ne nous appartient pas de la rendre meilleure.
Au moins, à ce moment précis, Céline appelle-t-il de ses vœux une forme d’épanouissement de l’homme basé sur des réformes radicales. Ce souhait fera long feu. Après les épreuves et l’exil, il n’aura de cesse de se présenter en esthète, fuyant les idées comme la peste et récusant, plus que jamais, le souci de s’intéresser à l’homme plutôt qu’à la chose en soi. Mais, s’il apparaît alors nihiliste, il ne le fut pas toujours.
Alors, était-il un humaniste déçu ? Un anti-humaniste ? Sa passion pour le biologique en fait-il même, comme l’affirment certains, un post-humaniste ? (6) Humaniste ou pas, Céline n’a pas fini de susciter la controverse. Dès lors qu’on aborde son cas, il me semble que sa vocation médicale, sa détestation de la guerre, sa passion pour la création (« Je suis du parti de la vie ») mais aussi, il est vrai, sa défiance farouche envers l’Homme sont autant d’éléments à prendre en compte.

Marc LAUDELOUT


Notes

1. Soirée littéraire consacrée, le 23 mars au Voyage au bout de la nuit à « Passa Porta » (Maison internationale des littératures, Bruxelles). Cette soirée était animée par Laurent Moosen.
2. « L’œuvre célinienne est une œuvre humaniste. Parce qu’elle dénonce les misères et les crimes de tous bords, les cruautés et les exploitations, parce qu’elle s’insurge, dénonce et tonitrue pour les malentendants, condamne les résignations, invite à une prise de conscience, ou plutôt impose cette prise de conscience jusqu’à l’angoisse et la nausée. Céline humaniste, oui, profondément humaniste.» (Pierre Lainé,
Céline, Pardès, 2005). À noter qu’à Dinard, une conseillère municipale de l’opposition s’opposant à la tenue du prochain colloque de la SEC dans cette ville indique qu’« on cherche vainement des bouffées humanistes [sic] » chez Céline. Nous reviendrons sur cette polémique.
3. Robert Le Blanc, « Autour de la correspondance », Le Bulletin célinien, n° 317, mars 2010, p. 9.
4. Henri Godard, « Notice de Guignol’s band » in Romans III, Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », 1988.
5. Lettre à Pierre Boujut, 7 janvier 1936 in Lettres, Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », 2009, p. 476.
6. Philippe Destruel, « Céline entre Ariel et Caliban. Les pamphlets : de l’humanisme déçu à l’anti-humanisme amer » in
Médecine (Actes du quinzième Colloque international Louis-Ferdinand Céline), Société d’études céliniennes, 2005.

Clint Eastwood und der Abtritt des weissen Mannes

clint_eastwood_gran_torino1.jpgClint Eastwood und der Abtritt des weißen Mannes

Ex: http://www.sezession.de/

Martin LICHTMESZ

Zum heutigen 80. Geburtstag von Clint Eastwood ist in der aktuellen Jungen Freiheit eine von mir verfaßte Würdigung mit dem Titel „Das Ende des weißen Mannes“ erschienen. Dieser bezieht sich vor allem auf Eastwoods Film „Gran Torino“ aus dem Jahr 2008, den man auch als eine Art Schwanengesang des Regisseurs und Schauspielers lesen kann. Der ist indessen ungebrochen agil und hat rechtzeitig zur Fußball-Weltmeisterschaft den Nelson-Mandela-Film „Invictus“ gedreht, der 1995 während der (hierzulande wohl wenig bekannten) „Rugby-Union-Weltmeisterschaft“ spielt.

Es ist bezeichnend, daß Hollywood einen Film über Südafrika nicht in der mehr als problematischen Gegenwart, sondern in der frühen Präsidentschaftsperiode Mandelas ansiedelt, als im Westen der Eindruck erweckt wurde, daß mit dem Ende der Apartheid das Gute nun für immer gesiegt habe – „and they lived happily ever after.“ (Daß es natürlich ganz anders kam, kann man in der neuen IfS-Studie „Südafrika. Vom Scheitern eines multiethnischen Experiments“ nachlesen.) Das Image Mandelas im Westen wurde schon in den Achtzigern vorwiegend von der US-Unterhaltungsindustrie geprägt, die ihn mit starbesetzten Benefizkonzerten und Anti-Apartheids-Filmen als eine Art zweiten Gandhi (und zwar einen Gandhi frei nach Richard Attenborough und Ben Kingsley) präsentierte.  Und passend zur Fußball-WM wird in „Invictus“ mal wieder das alte sentimentale Liedchen angestimmt, daß Sportsgeist die Rassenspannungen nachhaltig kurieren und aus „Feinden Freunde“ machen könne, wie es in der literarischen Vorlage heißt.

Es ist traurig, Eastwood an einem solch verlogen-politisch korrekten Projekt beteiligt zu sehen.  Dabei denke ich nicht nur an den Mann, der noch im hohen Alter ein Meisterwerk wie „Letters from Iwo Jima“ (2007) gedreht hat, das die Schlacht um die Pazifikinsel ausschließlich aus der Sicht der Japaner zeigt (ein ähnlich fairer Film über die deutsche Seite der Normandie-Invasion steht noch aus.)  Ich denke dabei auch an Eastwood als Symbolfigur, zumindest was seine Leinwand-Persona betrifft.

Während Hollywood heute beinah geschlossen auf der Seite der Demokraten steht (das war nicht immer so), sind Republikaner wie Schwarzenegger oder eben Eastwood eher die Ausnahme. In den Siebzigern wurde er wegen Filmen wie „Dirty Harry“, die liberale Gemüter entsetzten, als „Faschist“ und reaktionärer Macho geschmäht, heute gilt er als klassische Ikone traditioneller Männlichkeit. Dazu paßt auch, daß er als einer der wenigen US-Filmemacher dem oft totgesagten ur-amerikanischen Genre schlechthin, dem Western, über Jahrzehnte hinweg die Treue gehalten hat – freilich vor allem in seiner düsteren, „revisionistischen“ Form, die sich spätestens seit dem Vietnam-Krieg durchgesetzt hat.

Wo der Klassikerstatus erreicht ist, sind auch das Klischee und die (Selbst-)Parodie nicht mehr fern. In „Gran Torino“ hat Eastwood nicht nur den eigenen Kinomythos einer halb-ironischen Revision unterzogen, der Film reflektiert auch die in Obamas Amerika stetig an Einfluß gewinnende Vorstellung, daß die Herrschaft des weißen Mannes allmählich auch dort an ihr Ende gekommen ist. Dabei vermischt der Film auf eigentümliche Weise emphatisch hervorgehobene konservative Wertvorstellungen mit einer liberalen message, die durchaus mit dem Zeitgeist von Obamas (vermeintlich) „post-rassischem Amerika“ kompatibel ist.

Eastwood spielt darin den knorrigen Witwer Walt Kowalski, der auf seiner Veranda ein großes Sternenbanner wehen läßt, eigenbrötlerisch vor sich hin grantelnd den Lebensabend verbringt und bei fremdem Übertritt auf seinen Rasen auch mal das Gewehr zückt. Der polnischstämmige Koreakrieg-Veteran ist verbittert darüber, daß das Amerika seiner Jugend und seine Werte längst verschwunden sind. Sein Wohnort ist fast völlig überfremdet durch den Zuzug von Ostasiaten. Die Großmutter der benachbarten Hmong-Familie beschimpft ihn genauso rassistisch, wie er sie. Für seine eigene Familie hingegen ist er nur mehr ein misanthropischer Dinosaurier.

Der Film stellt sich zunächst ganz auf Kowalskis Seite, indem er ihn zwar als rauhbeiniges Ekel zeichnet, aber die Gründe seiner Verstimmung nachvollziehbar macht. Die eigene Familie ist oberflächlich und abweisend, die Fremdartigkeit der Nachbarn enervierend. Sein Hausarzt wurde durch eine Asiatin ersetzt, während die kopftuchtragende Sprechstundenhilfe seinen Namen nicht aussprechen kann und er im Warteraum der einzige Weiße in einem bunten Gemisch von Menschen unterschiedlichster Herkunft ist.

Vor allem aber sind die Straßen beherrscht von multikultureller Gewalt: Gangs von Latinos, Asiaten und Schwarzen machen sich die Vorherrschaft streitig. Die Weißen sind entweder wie Walts Familie fortgezogen oder aber unfähig, sich zu wehren. In einer Schlüsselszene wird das in Kowalskis Nachbarschaft lebende Hmong-Mädchen in Begleitung eines jungen Weißen von einer schwarzen Gang bedroht. Der Weiße trägt ein Hip-Hopper-Outfit, das den Habitus der Schwarzen zu imitieren sucht. Seine plumpen Versuche, sich beim Anführer der Gang im Ghettoslang anzubiedern („Alles cool, Bruder!“) gehen nach hinten los.

Ehe die Situation – vor allem für das Mädchen – richtig ungemütlich wird, schreitet Eastwood ein und demonstriert wie schon in „Dirty Harry“ mit gezücktem Revolver, daß Gewalt nur mit Gegengewalt bekämpft werden kann. Zu dem verängstigten weißen Jungen sagt er voller Verachtung: „Schnauze, du Schwuchtel! Willst du hier den Oberbimbo geben? Die wollen nicht deine Brüder sein, und das kann man ihnen nicht verübeln.“ Hier denkt man als deutscher Zuschauer unweigerlich an den von einem türkischen Dealer gemobbten Jungen aus dem berüchtigten Fernsehfilm „Wut“.  Die schwarze Gang indessen guckt dem pistolenschwingenden Alten mit einer Mischung aus Angst und aufrichtigem Respekt nach – Respekt, den sie ihm, nicht aber dem feigen „Wigger“ entgegenbringen können.

Im Laufe der Handlung wird Kowalski schließlich eher widerwillig zum Schutzpatron der benachbarten Hmong-Familie, insbesondere des schüchternen jungen Thao, der sich der Gang seines Cousins nicht anschließen will, und dem es an einem starken männlichen Vorbild fehlt. Dem bringt Kowalski schließlich bei, wie man Waffen und Werkzeuge benutzt, Mädchen anspricht und rassistische Witze erzählt.

Im Gegensatz zu Walts Familie werden bei den Hmong von nebenan der Zusammenhalt und die konservative Tradition großgeschrieben, so daß er irgendwann irritiert erkennen muß: „Ich habe mit diesen Schlitzaugen mehr gemeinsam als mit meiner eigenen verdammten verwöhnten Familie.“ Dabei profitieren die Hmong wiederum von der Lockerung allzu enger Traditionen durch den amerikanischen Einfluß. „Ich wünschte, mein Vater wäre mehr so gewesen wie Sie. Er war immer so streng zu uns, so traditionell, voll von der alten Schule“, sagt Thaos Schwester zu Kowalski. „Ich bin auch von der alten Schule!“ – „Ja… aber Sie sind Amerikaner.“

Wie so oft tritt Eastwood am Ende des Films gegen eine Überzahl von Schurken in Form der Gang des bösen Cousins an, doch diesmal um sich selbst zu opfern, anstelle zu töten. Sein Hab und Gut erbt die katholische Kirche, seinen symbolbeladenen „Gran Torino“ Baujahr 1972 der junge Hmong, während die eigene Familie leer ausgeht.  Die Söhne des patriarchalen weißen Mannes haben sich freiwillig von ihm losgesagt, womit sie sich allerdings auch selbst entwaffnet und dem Untergang preisgegeben haben. Denn beerbt werden sie nun von verdienten Adoptivsöhnen aus anderen Völkern.

So scheint „Gran Torino“ die Idee zu propagieren, daß mit dem Aussterben der weißen Männer, die Amerika aufgebaut haben, nicht auch unbedingt der amerikanische Traum am Ende ist – er muß nur in die richtigen Hände gelegt werden, und Rasse und Herkunft spielen dabei eine untergeordnete Rolle; dazu muß der Film freilich einen scharfen Gegensatz zwischen „anständig“- konservativen und kriminell-entwurzelten Einwanderern konstruieren.  Dies funktioniert im – freilich trügerischen! – Rahmen des Films auch recht gut, und vermag sogar die nicht ausgesparten negativen Seiten der „multikulturellen Gesellschaft“ zu übertönen.

Diese ins Positive gewendete Resignation läßt jedoch überhaupt keinen Platz mehr für den Gedanken, die Weißen könnten sich eventuell nun doch noch wieder aufrichten, die desertierenden Söhne also wieder zu den wehrhaften Vätern und Großvätern zurückfinden, wie der weiße Junge, der meint, er könnte die feindseligen Andersrassigen durch Anbiederung und Angleichung beschwichtigen. Im Gegenteil scheint „Gran Torino“ ihren Abgang für gegeben und unvermeidlich anzunehmen, ihn jedoch zu akzeptieren, solange „die Richtigen“ das Erbe antreten. Um so mehr fällt ins Gewicht, daß gerade Clint Eastwood als ikonische Figur des weißen, männlichen Amerika es ist, der in diesem Film den Stab weitergibt.

Was das Schicksal der weißen Amerikaner betrifft, so ist der Subtext von „Gran Torino“ keineswegs übertrieben. Der weiße Bevölkerungsanteil in den USA ist seit den frühen Sechzigern um etwa ein Drittel auf 65 Prozent gesunken, bei anhaltender Tendenz. Im Süden sind bereits weite Teile des Landes hispanisiert, während Multikulturalismus, „Diversity“-Propaganda und Rassendebatten rund um die Uhr die Medien beherrschen. Routinemäßig wird den diffusen Protesten der Tea Party-Bewegung, die fast ausschließlich von Weißen getragen werden, impliziter „Rassismus“ vorgeworfen. Tatsächlich mag hier eine dumpfe Ahnung der kommenden Entmachtung der eigenen, bisher dominanten ethnischen Gruppe hineinspielen,  während gleichzeitig jeder Ansatz zum Selbsterhalt tabuisiert und diffamiert wird.

Ein Kommentator der generell eher obamafreundlichen, linksliberalen New York Times schrieb in einem Artikel im März 2010 im Grunde nichts anderes:

Die Verbindung eines schwarzen Präsidenten und einer Frau als Sprecherin des Weißen Hauses – noch überboten durch eine „weise Latina“ im Obersten Gerichtshof und einen mächtigen schwulen Vorsitzenden des Kongreßausschusses – mußte die Angst vor der Entmachtung innerhalb einer schwindenden und bedrohten Minderheit (sic) im Lande hervorrufen, egal was für eine Politik betrieben würde.  (…) Wenn die Demonstranten den Slogan  „Holt unser Land zurück“ skandieren, dann sind das genau die Leute, aus deren Händen sie ihr Land wiederhaben wollen.

Aber das können sie nicht. Demographische Statistiken sind Avatare des Wechsels (change), die bedeutender sind als irgendeine Gesetzesverfügung, die von Obama oder dem Kongreß geplant wird. In der Woche vor der Abstimmung über die Gesundheitsreform berichtete die Times, daß die Geburtenraten von asiatischen, schwarzen und hispanischen Frauen inzwischen 48 Prozent der Gesamtgeburtenrate in Amerika betragen (…). Im Jahr 2012, wenn die nächsten Präsidentschaftswahlen anstehen, werden nicht-hispanische weiße Geburten in der Minderzahl sein. Die Tea Party-Bewegung ist praktisch ausschließlich weiß. Die Republikaner hatten keinen einzigen Afroamerikaner im Senat oder im Weißen Haus seit 2003 und insgesamt nur drei seit 1935. Ihre Ängste über ein sich rasch wandelndes Amerika sind wohlbegründet.

Hommage au Prof. B. Willms: entre Hobbes et Hegel

 

leviathan.jpg

 

Archives de SYNERGIES EUROPEENNES - 1991

 

Hommage au Professeur Bernard Willms

 

(7.7.1931 - 27.2.1991)

Entre Hobbes et Hegel

 

par le Dr. Thor von WALDSTEIN

 

A Bochum vient de mourir le Fichte de notre époque, le Professeur Bernard Willms.

 

«C'est parce que vous mentez sur ce qui est, qu'en vous ne naît pas la soif de connaître ce qui adviendra» (Friedrich NIETZSCHE).

 

Lorsqu'une Nation dominée par des puis­san­ces étrangères n'a pas encore définiti­vement renoncé à s'auto-déterminer, elle doit impérativement travailler à une chose en priorité: reconnaître son propre état des lieux. Dans l'Allemagne vaincue d'après 1945, c'est surtout un tel bilan, clair, net, précis, qui a manqué. Privés de souverai­neté, privés de la possibilité de décider pour eux-mêmes, les Allemands ont honoré des valeurs, certes importantes, comme la «dé­mo­cratie», les «droits de l'Homme», la «paix», la «stabilité». Valeurs qui, sans ré­fé­rence à la Nation et sans souveraineté, de­meuraient de tristes coquilles linguis­tiques vides, exportées d'Outre-Atlantique et n'a­yant plus qu'une seule fonction: jeter un voi­le pudique sur l'impuissance impolitique des Allemands. Mais, comme lors de la Guerre des Paysans du XVIième siècle, lors des com­bats pour la libération du territoire en 1813-1814, lors du Vormärz de 1848, à la fin de l'ère wilhelminienne et sous Weimar, l'Al­lemagne a eu des penseurs brillants et courageux; pendant l'éclipse de Bonn aussi: des hommes qui ont su désigner les profi­teurs de notre misère nationale. Plus la dé­mission de la politique allemande s'insti­tu­tio­nalisait, plus la domination étrangère, don­née factuelle éminemment concrète, se dissimulait derrière le rideau de fumée des «valeurs occidentales», plus les régisseurs de la dogmatique politique am­biante, solide­ment installée, réagissaient avec fiel et ai­greur contre les hommes cou­rageux et civi­ques qui dégageaient la réalité de la cangue médiatique, où on l'avait enser­rée, et mon­traient clairement aux Alle­mands dans quel­le situation ils vivaient.

 

Parmi ces hommes: Bernard Willms.

 

En écrivant cette phrase, «L'homme existe po­litiquement ou n'existe pas», dans son re­marquable article intitulé «Antaios oder die Lage der Philosophie ist die Lage der Na­tion» (= Antaios ou la situation de la philoso­phie est la situation de la Nation), Willms, en 1982, réveillait brusquement la philoso­phie universitaire fonctionnarisée de son som­meil théorique et réclamait un ancrage (Ver­ortung)  de la philosophie dans le con­cept de Nation. Willms relançait ainsi dans le débat une thématique que les déten­teurs de chaires universitaires, en Alle­magne de l'Ouest, avaient enfouie pendant quarante ans sous un tas de scories dogma­tiques occi­dentales, prétextant que toute philosophie allemande après Auschwitz avait cessé d'exis­ter. Au cours du renouveau national des années 80, Bernard Willms est devenue une figure-clef de la nouvelle re­naissance allemande, un homme qui «éloigne de soi ce qui est vermoulu, lâche et tiède» (Stefan Geor­ge) et mange le «pain dur de la vérité philosophique» (Willms).

 

Celui qui étudie la biographie de ce philo­so­phe allemand constatera que son évolu­tion, qui le conduira à devenir un nouveau Fichte dans un pays divisé, n'a pas été dictée par les nécessités.

 

Né en 1931 à Mönchengladbach dans un mi­lieu catholique, Willms a étudié la philoso­phie à Cologne et à Münster, après avoir été pendant quelque temps libraire. Il rédige un mémoire à Münster en 1964, dont Joachim Ritter est le promoteur. Titre de ce travail: Die totale Freiheit. Fichtes politische Philo­sophie (= La liberté totale. Philosophie poli­tique de Fichte). Pendant la seconde moitié des années 60, lorsque l'Ecole de Francfort transformait l'Université allemande en un se­cond-mind-shop, Willms était l'assistant du célèbre sociologue conservateur Helmut Schelsky. A cette époque-là, Willms visite éga­lement, de temps en temps, les Sémi­nai­res d'Ebrach, où Ernst Forsthoff attire les esprits indépendants et les soutient. En 1970, Willms est appelé à l'Université de la Ruhr à Bochum, où il acquiert une chaire de profes­seur de sciences politiques avec comme thé­ma­tiques centrales, la théorie politique et l'histoire des idées. Marqué profondément par Hegel  —Willms s'est un jour décrit com­me «hégélien jusqu'à la moëlle»—  il avait abordé et approfondit, depuis son pas­sage chez Schelsky, la philosophie de l'An­glais Thomas Hobbes. En 1970, Willms fait paraître Die Antwort des Leviathans. Tho­mas Hobbes' politische Theorie  (= La ré­pon­se du Léviathan. La théorie politique de Tho­mas Hobbes). En 1980, il complète ses études sur Hobbes en publiant Der Weg des Levia­than. Die Hobbes-Forschung von 1968 bis 1978  (= La voie du Léviathan. Les re­cherches sur Hobbes de 1968 à 1978). En 1987, enfin, il résume ses vingt années de ré­flexions sur le vieux penseur de Malmesbury dans Das Reich des Leviathan  (= Le Règne du Lévia­than). Pendant ces deux dernières décen­nies, Willms est devenu l'un des meil­leurs connaisseurs de la pensée de Hobbes; il était devenu membre du Conseil Honoraire de la International Hobbes Association  à New York et ne cessait de prononcer sur Hobbes quantité de conférences dans les cercles aca­démiques en Allemagne et ail­leurs.

 

Tout en assurant ses positions, en devenant profond connaisseur d'une matière spéciale, Willms n'a jamais perdu le sens de la globa­lité des faits politiques: son souci majeur était de penser conjointement et la philoso­phie et la politique et de placer ce souci au centre de tous ses travaux. De nombreux livres en témoignent: Die politischen Ideen von Hobbes bis Ho Tschi Minh  (= Les idées politiques de Hobbes à Ho Chi Minh, 1971); Entspannung und friedliche Koexistenz  (= Détente et coexistence pacifique, 1974); Selbst­be­hauptung und Anerkennung  (= Au­to-affirmation et reconnaissance, 1977), Ein­führung in die Staatslehre  (= Introduc­tion à la doctrine de l'Etat, 1979) et Politische Ko­existenz  (= Coexistence politique, 1982).

 

Au cours des années 80, Bernard Willms fonde une école de pensée néo-idéaliste, en opérant un recours à la nation. Cette école désigne l'ennemi principal: le libéralisme qui discute et n'agit pas. En 1982, paraît son ouvrage principal, Die Deutsche Nation. Theorie. Lage. Zukunft  (= La nation alle­man­de. Théorie. Situation. Avenir) ainsi qu'un autre petit ouvrage important, Identi­tät und Widerstand  (= Identité et résis­tance). Entre 1986 et 1988, Willms édite en trois vo­lumes un Handbuch zur deutschen Nation  (= Manuel pour la nation allemande), trois recueils contenant les textes scientifiques de base pour amorcer un renouveau national. En 1988, avec Paul Kleinewefers, il publie Erneuerung aus der Mitte. Prag. Wien. Ber­lin. Diesseits von Ost und West  (= Renou­veau au départ du centre. Prague. Vienne. Berlin. De ce côté-ci de l'Est et de l'Ouest), ouvrage qui esquisse une nouvelle approche géopolitique du fait centre-européen (la Mit­teleuropa),  qui a prévu, en quelque sorte, les événements de 1989. Dans son dernier ar­ticle, intitulé Postmoderne und Politik  (= Postmodernité et politique, 1989), Willms re­lie ses références puisées chez Carl Schmitt et chez Arnold Gehlen à la critique française contemporaine de la modernité (Foucault, Lyotard, Derrida, Baudrillard, etc.). Sa dé­monstration suit la trajectoire suivante: la négation de la modernité doit se muer en principe cardinal des nations libres.

 

Si Bernard Willms a bien haï quelque chose dans sa vie, c'est le libéralisme, qu'il conce­vait comme l'idéologie qui fait disparaître le politique: «Le libéralisme par essence est hostile aux institutions; sur le plan politique, il n'a jamais existé qu'à l'état parasitaire. Il se déploie à l'intérieur même des ordres po­litiques que d'autres forces ont forgés. Le li­bé­ralisme est une attitude qui vit par la ma­xi­misation constante de ces exigences et qui ne veut de la liberté que ce qui est agréable». La phrase qu'a prononcée Willms avant la réunification à propos du libéra­lisme réel ouest-allemand n'a rien perdu de sa perti­nen­ce, après l'effondrement du mur. Ju­geons-en: «La République Fédérale n'a des amis qu'à une condition: qu'elle reste ce qu'elle est».

 

Ceux qui, comme Willms, s'attaquent aux «penseurs débiles du libéralisme» et stigma­tisent la «misère de notre classe politique», ne se font pas que des amis. Déjà au début des années 70, quelques énergumènes avaient accroché des banderoles sur les murs de l'Université de Bochum, avec ces mots: «Willms dehors!». Quand, pendant les années 80, les débats inter-universitaires ont tourné au vinaigre, d'autres drôles ont sur­nommé Willms «le Sanglant», démontrant, en commettant cette ahurissante et ridicule sottise, combien ils étaient libéraux, eux, les défenseurs du libéralisme, face à un homme qui, somme toute, ne faisait que sortir des sentiers battus de l'idéologie imposée par les médias et appelait les choses par leur nom. La remarque d'Arno Klönne, qui disait que Willms était le principal philosophe du néo-nationalisme, et le mot du Spiegel,  qui le dé­signait comme «le fasciste le plus intelligent d'Allemagne», sont, face à l'ineptie de ses contradicteurs les plus hystériques, de véri­tables compliments et prouvent ex negativo que ses travaux de Post-Hegelien serviront de fil d'Ariane pour une nouvelle génération d'Allemands qui pourront enfin penser l'Al­lemagne dans des catégories philoso­phiques allemandes, sans rêver aux pompes et aux œuvres d'Adolf Hitler.

 

Bernard Willms était un philosophe qui pre­nait au sérieux le mot de Cicéron, vivere est cogitare,  vivre, c'est penser. Avec sa mort, la nation perd la meilleure de ses têtes philo­sophiques des années d'avant le 9 novembre 1989, jour de la chute du Mur. Ernst Jünger nous a enseigné que la tâche de tout auteur est de fonder une patrie spirituelle. Chose rare, Bernard Willms est l'un de ceux qui ont réussi une telle œuvre d'art. Dans un in­terview, en 1985, il avait répondu: «On écrit des livres dans l'espoir qu'ils seront lus et compris par les hommes qui doivent les lire et les comprendre». Une jeune génération, formée par son école néo-idéaliste, a donc désormais la mission de témoigner de l'idéal national de Willms, d'utiliser ses livres et ses idées comme des armes pour construire, à Berlin et non plus à Bonn, une Allemagne nouvelle, au-delà des gesticulations stériles des bonzes qui la gouvernent aujourd'hui.

 

A Münster en Westphalie, ses disciples l'ont porté en terre sous les premiers rayons d'un pâle soleil de mars. Sur son cercueil, ils avaient fixé une plaque en cuivre, reprodui­sant la page de titre qui figurait sur la pre­mière édition du Léviathan, écrit par le Sage de Malmesbury. Bernard Willms avait l'ha­bitude, au cours des années 80, de pro­noncer une phrase, imitée de Caton, à la suite de chacune de ses nombreuses confé­rences: ceterum censeo Germaniam esse restituen­dam (je crois que l'Allemagne doit être resti­tuée). C'est le message et la mission qu'il nous laisse. Soyons-en digne.

 

Dr. Thor von WALDSTEIN,

14 mars 1991.

 

dimanche, 06 juin 2010

Dynamique d'implosion

Dynamique d'implosion

Par François Leclerc

L’équation de la crise européenne va rester insoluble, et on peut anticiper que celle de la crise mondiale le sera tout autant.

Tôt ou tard – mais nous n’en sommes pas encore là – il faudra l’admettre, afin de chercher à poser le problème autrement pour parvenir à le résoudre. Car, pour la seconde fois après l’épisode de la chute libre initiée par la faillite de Lehman Brothers, les gouvernements et les autorités financières tentent de régler un problème d’insolvabilité par le déversement de liquidités, renflouant les dettes en créant de nouvelles dettes.

Le remède prescrit n’est qu’un pis-aller, tout comme l’est l’ersatz de régulation financière qui va nous être vendu. La nouveauté est qu’il apparaît illusoire aux yeux des marchés eux-mêmes, permettant de tirer sans plus tarder cette leçon sans appel de la crise européenne : il va falloir trouver autre chose.

Tout se passe comme si ces liquidités étaient vidées dans des seaux percés – des facilités de caisse jamais vues délivrées aux banques et désormais également aux États – avec comme seul destin de ne jamais parvenir à la remplir. Car cette solution est aussi inadéquate ici que lorsqu’elle fut utilisée précédemment, condamnant à terme à l’échec, cette fois-ci, le plan de sauvetage (intitulé plan de stabilité) de la zone euro.

Loin d’être singulière, cette dernière ne fait qu’ouvrir la voie à celle qui mûrit aux États-Unis, retardée là-bas par l’énormité des moyens mis en oeuvre pour l’éviter, qui ne peuvent cependant remédier à un délitement financier, économique et social dont le spectacle s’offre à qui veut le regarder.

En Europe, la grande nouvelle a été la publication du rapport trimestriel de la BCE, dont il a d’abord été retenu le montant prévisionnel des dépréciations que les banques de la zone euro allaient devoir opérer d’ici à la fin 2011 : 195 milliards d’euros. Une somme supérieure à la précédente estimation, même si le total des dépréciations depuis 2007 est légèrement inférieur au précédent, confirmation s’il en était besoin que les banques se dépêchent avec lenteur. Cela représente encore 90 milliards d’euros de dépréciations en 2009 et 105 milliards en 2011, si les estimations de la BCE se confirment.

Cette dernière affecte de ne pas s’alarmer de l’effort qui va devoir être réalisé par le système bancaire, énumérant trois conséquences de la situation européenne à ses yeux plus alarmantes, les deux dernières n’ayant jamais été ainsi évoquées par ses soins.

En premier lieu, que les banques pourraient se révéler intoxiquées par un remède dont elles ne peuvent plus se passer. Il s’agit de l’argent facile que la BCE leur procure, en se substituant à un marché interbancaire toujours défaillant, dont elle voudrait bien commencer à fermer le robinet, sans y parvenir. En second, que des « boucles rétroactives » entre finance publique et privée sont entrées en action, porteuses de « dangereuses contagions ». En troisième, enfin, que la concurrence est en train de s’accroître sur le marché obligataire, les États se servant au détriment des entreprises (dont les banques, ce que la BCE ne souligne pas explicitement), aboutissant en raison de leur forte demande à une hausse générale des taux, non sans conséquences négatives pour ces dernières.

Les statistiques du chômage divulguées mardi par Eurostat auraient pu élargir ce panorama, bien que la BCE, contrairement à la Fed, n’ait pas pour mission de veiller à la préservation de l’emploi. Selon cet organisme européen, le chômage continuerait à progresser, la moyenne dépassant le cap des 10% pour la zone euro. Notons tout de même que ce taux recouvre de fortes disparités, entre l’Allemagne et l’Italie par exemple.

Conséquences probables de ces mauvaises nouvelles l’euro continuait de chuter par rapport au dollar en début de semaine, atteignant même un moment son point le plus bas depuis 4 ans ; les Bourses, tirées vers le bas par les valeurs financières, étaient à nouveau touchées. La BCE distribuait aux banques, à l’occasion de son allocation hebdomadaire, 117,7 milliards d’euros de liquidités.

Tout était sujet d’incertitude sur les marchés, les analystes étant de plus en plus critiques vis-à-vis d’une politique européenne désormais mise en cause car ralentissant la croissance de l’économie. La crise de la dette publique était brutalement passée au second plan des préoccupations dans les analyses, les traders étant tout aussi versatiles que les marchés qu’ils suivent sans recul tout en prétendant les anticiper. Les banques en prenaient pour leur grade, à leur tour.

L’une des remarques que la crise européenne appelle est que si dette privée et dette publique semblent être régies par le principe des vases communicants, la circulation entre les deux est à sens unique, ou tout du moins parcimonieusement comptée. Lorsque les États cherchent à financer leur dette, dont il est établi qu’une partie importante résulte de la crise financière, les marchés font alors des manières. Ils y mettent des conditions et prétendent en faire payer le prix deux fois : d’abord en imposant à ceux qui sont en état de faiblesse des taux plus élevés pour leurs emprunts obligataires ; ensuite en faisant néanmoins dépendre leur accès de la promesse d’une réduction drastique des déficits publics.

Le maintien du Welfare State, cet État Providence, dont l’Europe était, quoique relativement, le meilleur représentant, est en cause. Ce calcul, qui vise à soulager la pression sur le marché obligataire pour que les marchés y accèdent ensuite dans de meilleures conditions – expliquant qu’ils soient pressés du résultat à en oublier tout réalisme – n’est pas sans embûches, en raison de la crise sociale et politique qu’il pourrait déclencher s’il est mené à son terme.

La deuxième remarque n’est pas plus à l’avantage de ces mêmes marchés. Si l’on additionne les besoins en financement et refinancement des États, des banques et des grandes entreprises (non financières), on aboutit à des montants faramineux. D’autant que les banques ne vont pas uniquement devoir augmenter leurs fonds propres afin de faire face aux dépréciations à venir, mais qu’elles vont devoir également répondre aux contraintes réglementaires de Bâle III, quand leurs modalités et calendriers seront finalement fixés. Et que les États risquent de crever les projections actuelles du plafonnement de leur dette.

Si l’on se tourne du côté des banques centrales, prêteuses en dernier ressort, leurs bilans sont alourdis par les actifs toxiques qu’elles ont pris en pension et dont elles ne savent plus comment se débarrasser. À force d’engagements, le moment risque de venir où elles devront être recapitalisées par les États, créant une de ces « boucles rétroactives » officiellement identifiées par la BCE, une de plus.

Circonstance aggravante aux États-Unis, d’énormes paquets de dette hypothécaire sont garantis par Fannie Mae et Freddie Mac, les deux agences gouvernementales, dont la valeur future dépend d’un redressement du marché immobilier, très hypothétique sans vouloir faire de mauvais jeu de mots. Soit le Trésor public continuera à les renflouer à fonds perdus, au détriment du budget de l’État, soit les garanties seront levées et les organismes prêteurs privés en subiront les conséquences. Un montage intermédiaire est recherché, et aux dernières nouvelles, un appel à idées pourrait être lancé…

Ce rapide survol effectué, une question peut être valablement posée : comment dégonfler les deux gigantesques bulles de dette que sont les dettes privées et publiques, qui communiquent entre elles d’une manière telle que le dégonflement de la première fait accroître la seconde de façon plus que proportionnelle, en raison de son mode de financement même, et de son coût grandissant ?

La dette privée grossit à nouveau, fruit d’une fréquentation assidue des salles d’un casino qui n’a jamais fermé ses portes, et n’est pas prêt d’ailleurs d’être enjoint de le faire. Enfin, en raison des conditions sur le marché obligataire, il est à prévoir que les banques vont obtenir du Comité de Bâle des aménagements favorables des règles prudentielles auxquelles elles vont être assujetties, dans la lignée des accommodements obtenus auprès du Congrès américain. Avec pour conséquence, un accroissement du risque qu’un nouveau dérapage incontrôlé se produise, en raison de la minceur et de la fragilité du bouclier financier dont elles devront se doter. Les États se trouveraient cette fois-ci forts démunis pour organiser un nouveau sauvetage.

Résorber ces deux bulles, afin qu’elle redeviennent de taille acceptable, est-il à portée et par quels moyens ? Ceux qui sont actuellement déployés, et dont nous observons les effets, permettront-ils d’y parvenir ? Rien n’est moins sûr, si l’on considère la dynamique d’une crise déjà prématurément déclarée sur son déclin et qui est en train de rebondir. Là où elle n’était pas attendue, bien entendu.

Que la stratégie suivie soit annonciatrice d’un échec prévisible ne va pas l’empêcher d’être porteuse d’importants dégâts. La rémunération du travail est à nouveau présentée comme la variable privilégiée d’ajustement, tant afin de réduire les budgets des États que de favoriser les exportations en améliorant la productivité et la flexibilité.

Mais les conditions ont changé, il n’est plus concevable d’appliquer la même recette, qui pendant tout un temps a rempli ses fonctions avant d’exploser en plein vol. Il n’est plus envisageable de remettre en marche avec le même rendement qu’avant la machine à fabriquer de la dette, afin de partiellement compenser la répartition inégale de la richesse, qui est par conséquent encore appelée à se développer. Une problématique qui fait se rapprocher, dans leur structure si ce n’est dans leur histoire, les sociétés des pays développés et émergents, suivant des mouvements inverses mais confluents.

Cette histoire est-elle toute tracée, devant désormais s’accomplir sans sursauts ? Le capitalisme financier va-t-il trouver en lui les ressources de son aggiornamento ? Au contraire, rien ne permet à ce jour de le penser. Il poursuit son implosion, du fait de ses propres contradictions, ne parvenant pas à maîtriser la chaîne des événements qui se succèdent de manière imprévisible, sans être en mesure de retrouver une assise pérenne.

Entre eux, les atomistes parlent d’excursion pour qualifier ces réactions qui parfois les dépassent. La balade n’est pas sympathique.

Paul Jorion

"Propaganda: Comment manipuler l'opinion en démocratie"

neo_propagande_(67).jpg« Propaganda : Comment manipuler l'opinion en démocratie »

par Edward Bernays

Ex: http://www.polemia.com/

Qui a dit : « L’ingénierie du consentement est l’essence même de la démocratie, la liberté de persuader et de suggérer » ?

Non, la propagande politique au XXe siècle n’est pas née dans les régimes totalitaires, mais au cœur même de la démocratie libérale américaine ; elle est née d’Edward Bernays, l’auteur de cette phrase.

Le père de la propagande

Edward Bernays (1891-1995), neveu de Sigmund Freud émigré aux Etats-Unis, est considéré comme le père de la propagande politique institutionnelle et de l’industrie des relations publiques, dont il met au point les méthodes pour des firmes comme Lucky Strike. Son œuvre aborde des thèmes communs à celle de Walter Lippmann, notamment celui de la manipulation de l’opinion publique. Il fit à ce titre partie du Committee on Public Information créé par Woodrow Wilson [président des Etats-Unis NDLR] pour gagner l’opinion publique américaine à l’entrée en guerre des États-Unis en 1917.

Conseiller pour de grandes compagnies américaines, Bernays a mis au point les techniques publicitaires modernes. Au début des années 1950, il orchestra des campagnes de déstabilisation politique en Amérique latine, qui accompagnèrent notamment le renversement du gouvernement du Guatemala, main dans la main avec la CIA.

Il a inventé cette technique moderne qui consiste à plier nos esprits aux projets de certains, technique que l’on nomme communément « propagande ».

Pour Bernays, la démocratie doit être pilotée par la minorité intelligente, c’est-à-dire, par l’élite...

Les méthodes de Bernays : de la théorie à la pratique.

En combinant les idées de Gustave Le Bon et Wilfred Trotter sur la psychologie des foules avec les idées sur la psychanalyse de son oncle maternel, Sigmund Freud, Eddy Bernays a été un des premiers à vendre des méthodes pour utiliser la psychologie du subconscient dans le but de manipuler l’opinion publique.

Pour lui, une foule ne peut pas être considérée comme pensante, seul le ça s’y exprime, les pulsions inconscientes. Il s’y adresse pour vendre de l’image dans des publicités, pour le tabac par exemple, où il utilise le symbole phallique. À la demande de l’industrie cigarettière, qui cherchait à faire tomber le tabou de la consommation du tabac par les femmes, il a notamment organisé des défilés très médiatisés de « fumeuses » jeunes et jolies qui affirmaient leur indépendance et leur modernité par l’acte de fumer en public (« Les torches de la liberté »...).

En politique, il « vend » l’image des personnalités publiques, en créant par exemple le petit-déjeuner du président, où celui-ci rencontre des personnalités du show-biz. Il considère qu’une minorité intelligente doit avoir le pouvoir « démocratique » et que la masse populaire doit être modelée pour l’accepter.

L’exemple de la première guerre mondiale

Des techniques de propagande ont été codifiées et appliquées la première fois d’une façon scientifique par le journaliste Walter Lippmann et le psychologue Edward Bernays au début du XXe siècle.

Pendant la Première Guerre mondiale, Lippman et Bernays furent engagés par le président des États-Unis Woodrow Wilson pour faire basculer une opinion américaine traditionnellement isolationniste vers l’interventionnisme. Pour cela, il fit appel aux Comités pour l’information du public (Comitee for Public Information) dirigés par le journaliste George Creel, « privatisant » ainsi la propagande de guerre.

La campagne de propagande de Creel, Lippman et Bernays effectuée pendant six mois fut si intense que l’hystérie anti-allemande générée a impressionné l’industrie américaine, qui découvrait tout à coup les immenses ressources que l’on pouvait déployer pour influencer l’opinion publique d’un pays entier. Bernays a inventé les termes d’esprit de groupe et d’ingénierie du consentement, des concepts importants en propagande appliquée.

Lord Ponsonby, un aristocrate anglais, socialiste et pacifiste, résuma ainsi les méthodes utilisées pendant le conflit (y compris par son propre pays) : Il faut faire croire :

  1. que notre camp ne veut pas la guerre
  2.  que l’adversaire en est responsable
  3.  qu’il est moralement condamnable
  4.  que la guerre a de nobles buts
  5.  que l’ennemi commet des atrocités délibérées (pas nous)
  6. .qu’il subit bien plus de pertes que nous
  7.  que Dieu est avec nous
  8.  que le monde de l’art et de la culture approuve notre combat
  9.  que l’ennemi utilise des armes illicites (pas nous)
  10.  que ceux qui doutent des neuf premiers points sont soit des traitres, soit des victimes des mensonges adverses (car l’ennemi, contrairement à nous qui informons, fait de la propagande).

L’historienne Anne Morelli a montré que cette grille pouvait s’appliquer encore aux conflits de la fin du XXe siècle. Certains soulignent aussi leur adéquations avec des conflits très actuels.

Les relations publiques, dont usent les États et les entreprises, s’inspirent directement des travaux de Lippman et Bernays.

En 1928, Bernays publie Propaganda

L’analyse de Chomsky :

« Le manuel classique de l’industrie des relations publiques », selon Noam Chomsky. Véritable petite guide pratique écrit en 1928 par le neveu américain de Sigmund Freud. Ce livre expose cyniquement et sans détour les grands principes de la manipulation mentale de masse ou de ce que Bernays appelait la « fabrique du consentement ».

Comment imposer une nouvelle marque de lessive ? Comment faire élire un président ? Dans la logique des « démocraties de marché », ces questions se confondent.

Bernays assume pleinement ce constat : les choix des masses étant déterminants, ceux qui viendront à les influencer détiendront réellement le pouvoir. La démocratie moderne implique une nouvelle forme de gouvernement, invisible : la propagande. Loin d’en faire la critique, l’auteur se propose d’en perfectionner et d’en systématiser les techniques à partir des acquis de la psychanalyse.

L’analyse de Blandine Josselin :

Car l’homme fait partie de ce « gouvernement de l’ombre », aujourd’hui « spin doctors » et autres conseillers en relation publique, qui régit toutes les activités humaines, du choix de nos lessives aux décisions de nos chefs d’Etat. A travers ses multiples exemples aux allures de complot, son oeuvre, Propaganda, est tout à la fois une théorie des relations publiques et le guide pratique de cette « ingénierie du consentement ».

Explicitant avec une clarté étonnante les multiples techniques et ressorts psychologiques de la propagande (le cher oncle n’est jamais bien loin !), cette oeuvre écrite en 1928 apparaît aujourd’hui comme un témoignage édifiant et profondément actuel qui aurait toute sa place dans un cours de self-défense civique. Précieux, ce « manuel » l’est par son absence totale de langue de bois. A la manière d’un Patrick Le Lay des grands jours, Bernays revendique sans même rosir son mépris pour le « troupeau » et son goût pour l’autorité. Si l’auteur choque aujourd’hui, il désarçonne aussi par tant de candeur et de ferveur pour ce qu’il chérit comme un progrès pour l’humanité. Il pousse surtout à réfléchir sur la réalisation de l’idéal démocratique tant la transparence et la consternante « bonne foi » de son argumentaire en trois temps paraît infaillible. Selon lui, la propagande n’est pas un vilain mot car l’action de dominer et manipuler les foules est inévitable, nécessaire pour « organiser le chaos » et même profitable pour « guider » la masse « égarée », ainsi soulagée de l’éreintante tâche de penser par soi-même. Bernays fonde tout son argument sur l’évacuation de l’individu et la fatalité du consentement populaire.

Anonymus

24/05/2010

Edward Bernays, Propaganda : Comment manipuler l'opinion en démocratie, Editeur Zones, octobre 2007, traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Oristelle Bonis et préfacé par Normand Baillargeon, philosophe, professeur à l'université du Québec à Montréal, et auteur d'un Petit cours d'autodéfense intellectuelle paru chez Lux en 2007.

Sources :

evene.fr et agoravox.fr

Rebelle

Rebelle


« Deux qualités sont indispensables au Rebelle.
Il refuse de se laisser prescrire sa loi par les pouvoirs, qu'ils usent de la propagande ou de la violence.
Et il est décidé à se défendre. »
 
Traité du Rebelle, Ernst Jünger

Hommage à Bernard Willms

DerStaat.jpgArchives de SYNERGIES EUROPEENNES - 1991

Hommage à Bernard Willms

prononcé par Robert Steuckers à l'occasion du XXIVième Colloque du GRECE (Paris,

24 mars 1991)

 

Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs, Chers amis et camarades,

 

Si notre ami Alexandre Dou­gui­ne n'a­vait pu parler à cette tri­bune, j'avais été chargé de le remplacer et de pro­noncer une conférence sur les no­tions de «na­tion» et d'«empire», telles que les con­ce­vait l'idéalisme de tradi­tion fich­téenne. Et pour parfaire cette tâche, j'a­vais très peu de temps devant moi. J'ai préparé une allocution au départ de tex­tes é­pars, que j'avais déjà écrits pour di­vers édi­teurs. Parmi ces textes, il y a un hom­mage à un ami qui, comme Pier­re Gri­pari ou Marc Augier dit «Saint-Loup», vient de mourir, le Pro­fesseur Bernard Willms de l'Université de Bo­chum. Ber­nard Willms avait été pres­sen­ti pour participer à notre dernier collo­que mais n'avait pu y venir parce qu'il pré­parait une étude sur la post-mo­der­nité et le po­litique. Cette étude est pa­rue à Berlin, dans la plus grande revue de politologie en Europe, Der Staat, dont il était le co-rédac­teur, no­tamment avec Helmut Qua­ritsch, grand spé­cialiste de Carl Schmitt et l'un des pre­miers Allemands diplômé de l'ENA. Pro­fesseur de philo­sophie po­litique,  Ber­nard Willms était, lui, l'un des plus grand spécia­liste au monde de la pensée de Thomas Hobbes et de cel­le de Fichte. Bon nombre de définitions que j'aurais dû vous administrer aujour­d'hui sont is­sues de son œuvre, encore totalement inconnue du public franco­phone. Ber­nard Willms est mort le 27 février der­nier, à l'âge de 59 ans, lais­sant derrière lui une œuvre impression­nante en quan­tité et en densité. Les thé­matiques de l'idéalisme philosophique, de la na­tion, du politique, de la notion de plan, de post-modernité poli­tique, du nomina­lis­me, du grand espace confédé­ral, ont été, chez lui, approfondies pour plu­sieurs gé­nérations. Je saisis l'occa­sion de ce col­loque pour lui rendre un pre­mier hom­mage public dans l'espace lin­guistique francophone et pour vous dire que son décès prématuré nous in­cite à pour­suivre son œuvre en en fai­sant l'exé­gèse, en l'explicitant, en la tra­dui­sant, en témoi­gnant d'elle. Merci.

 

samedi, 05 juin 2010

Bismarck et l'Afghanistan

Bismarck et l’Afghanistan

 

BismarckArbeitszimmer1886.jpgDans un article pour le “Berliner Morgenpost”, intitulé “Was hätte Bismarck zum Bundeswehr-Einsatz gesagt?” (= “Qu’aurait dit Bismarck sur l’engagement de la Bundeswehr?”), l’écrivain et journaliste israélite Rafael Seligmann apporte une réponse claire et précise à cette question et explique comment l’Allemagne devra dans l’avenir moduler son engagement en Afghanistan. En répondant à cette question cruciale de l’actuelle politique étrangère et de la sécurité de la RFA, Seligmann rappelle l’utilité de se référer à Otto von Bismarck, une utilité que les politiciens allemands actuels n’oseraient jamais évoquer, même s’il en reconnaissent in petto le bien fondé.

 

Le Chancelier impérial, homme plein d’expérience, écrit Seligmann, aurait dit que les Balkans, à son époque, ne valaient pas le sacrifice du moindre mousquetaire poméranien. On peut comparer les Balkans de la fin du 19ème siècle au Moyen Orient actuel. Bismarck aurait ainsi deviné qu’un incendie planétaire pouvait éclater dans le Sud-Est européen déchiré par de multiples conflictualités. C’est pour cette raison qu’il entendait éviter toute intervention militaire allemande.

 

Pendant la campagne électorale qui l’a mené à la Présidence aux Etats-Unis, Barack Obama avait déclaré que l’intervention américaine en Afghanistan était une “guerre juste” qu’il entendait mener jusqu’à son terme et jusqu’à la victoire. Parce qu’il a prononcé ces paroles, Obama, c’est une certitude, n’a jamais médité les tenants et aboutissants de l’histoire afghane, sinon il aurait su que les Russes et les Britanniques y ont toujours connu l’échec. La tentative américaine de conquérir le pays échouera, elle aussi, tôt ou tard. Le pouvoir réel du Président afghan Karzai ne va pas au-delà de la portée des pièces d’artillerie des soldats de l’ISAF. Les aides qu’apporte l’Occident, à coups de milliards, disparaissent dans les poches des membres du gouvernement afghan fantoche et dans celles de leurs alliés et comparses.

 

L’analyse et les conclusions de Seligmann font mouche: il écrit en effet que l’Allemagne ne doit pas se contenter de pleurer ses morts, tombés là-bas dans le lointain Afghanistan; la politique de Berlin, selon lui, devrait surtout viser à imposer à Washington et à l’OTAN un plan de retrait hors d’Afghanistan, rapide et bien coordonné. Seligmann préconise en outre une politique unitaire des puissances occidentales au Pakistan, qui s’avère nécessaire car ce pays est une puissance atomique et constitue dès lors la clef de la stabilité au Moyen Orient.

 

(article anonyme paru dans “DNZ”, Munich, n°21 – 21 mai 2010).

Emotionnel contre émotionnel en Méditerranée

palestine.jpg

 

Émotionnel contre émotionnel en Méditerranée

par Jean-Gilles MALLIARAKIS

Ex: http://www.insolent.fr/

Le monde entier, depuis 3 jours, vit au rythme d'un événement émotionnel bien significatif. En effet, depuis l'opération israélienne Plomb durci contre Gaza de janvier 2009, le schéma interprétatif a complètement achevé une évolution commencée au début des années 1990 avec la couverture des "intifadas". Tout ce que peut désormais entreprendre l'État hébreu voit se retourner contre lui le dispositif médiatique du "village mondial" dont il avait su extraordinairement tirer parti pendant un demi-siècle. D'une innocence systématique, d'une louange obligatoire, d'une impunité assurée, couvertes par la mauvaise conscience occidentale consécutive à la seconde guerre mondiale, il semble être passé à l'excès inverse.

L'arraisonnement d'une flottille turque par la marine israélienne a certes fait 9 morts. Que cela soit intervenu dans des conditions mal déterminées ne peut même pas faire partie du débat.

Ce 2 juin à 2 h 16 on apprenait ainsi qu'Israël, après divers petits contingents de détenus issus de différents pays de la communauté européenne, expulsait 50 Turcs sur les 300 capturés sur le transbordeur "Mavi Marmara" battant pavillon de la république kémaliste.

Le gouvernement d'Ankara parle haut et fort : "personne ne devrait mettre à l'épreuve la patience turque" déclare ainsi son Premier ministre Erdogan. Parallèlement on découvre les commentaires des chroniqueurs de Zaman Today, habituellement consacrés aux sujets les plus divers et marqués par une grande liberté de ton, au moins apparente. Ce 2 juin, tous évoquent la même affaire et ils le font sur le mode où la presse parisienne parlait de la Prusse entre 1914 et 1918 : "l'État voyou", "aider Gaza", "les actes barbares des soldats israéliens", "la Turquie vue du Moyen orient", "pourrons-nous oublier ?", "quel avenir pour les relations turco-israéliennes ?", "pourquoi Israël a fait ça", etc. On trouve même dans cette édition une évocation de la "similitude entre l'attaque israélienne et le PKK". Les rebelles kurdes marxistes-léninistes "agents du sionisme et de l'impérialisme" ? Voyons, mais c'est… bien sûr… élémentaire mon cher Watson.

Certes un œil un peu exercé décèle sans trop de difficulté des nuances, et surtout la perspective du retournement prévisible de l'intelligente diplomatie turque, dès lors qu'elle se trouvera placée, par la grâce du président mondial Obama, en position d'arbitre.

La fameuse flottille humanitaire était préparée depuis des mois en liaison entre le gouvernement d'Ankara et le mouvement gauchiste international "Free Gaza", proche de "Die Linke" en Allemagne. Celui-ci est évidemment soutenu par diverses personnalités de façade. On cite ainsi 70 noms allant de Desmond Tutu à Noam Chomsky. Il opère depuis août 2008 diverses livraisons tendant à rompre le blocus israélo-égyptien contre le territoire de Gaza contrôlé par le Hamas, lui-même en opposition à l'Autorité palestinienne de Ramallah.

Elle est partie, font semblant de préciser les commentateurs agréés, de Chypre. Or cette information contient quand même quelque ambiguïté. Les 15 ou 20 personnalités écran ont-elles transité par la République de Chypre membre de l'Union européenne ? Par les bases britanniques ? Ou, bien clairement, par la zone nord de l'île d'Aphrodite que la Turquie occupe au mépris du droit international depuis 1974 ? Elles sont passées en fait le 30 mai par le port de Famagouste sous contrôle de l'armée d'Ankara dont les ressortissants représentent la moitié des effectifs des militants arraisonnés.

Certes, il y a bien longtemps que 200 000 réfugiés chrétiens, expulsés, spoliés, c'est-à-dire environ 80 % de la population du nord, accueillis au sud de l'île, où ils forment un bon tiers du peuple chypriote, ni les églises pillées ou détruites ne bouleversent plus les professionnels de l'émotionnel.

La grande affaire des politiciens du sud de l'Europe, celle de la finance pétrolière, se porte sur la très irréaliste "union pour la Méditerranée", à 44 États-Membres. Pas question de s'intéresser à des questions qui fâchent et qui pourtant touchent des terres ou des eaux européennes, la mer Égée, Chypre, les pressions d'Ankara sur la Bulgarie, sur la Grèce, etc. La souveraineté et la sécurité de l'Europe ne préoccupent personne à Bruxelles où l'ectoplasme de Lady Ashton veille à l'inexistence d'une politique extérieure commune. La SDN se porte de mieux en mieux.
JG Malliarakis

Algo sobre el poder y el poderoso

Algo sobre el poder y el poderoso

Alberto Buela (*)

A Germán Spano, que me lo obsequió

 

Se reeditó recientemente el pequeño Diálogo sobre el poder y acceso al poderoso del iusfilósofo alemán Carl Schmitt, que fuera publicado tanto en Alemania como en España en 1954[1], y que naciera como un diálogo radiofónico, que en un principio tendría el autor y el politólogo francés Raymond Arón o el sociólogo Helmut Schelsky o el filósofo Arnold Gehlen, pero los tres se rehusaron. Claro está la demonización mediática que pesaba sobre Schmitt era tal que cuando en el semanario Die Zeit, su jefe de redacción escribe a propósito del Diálogo: “En la República Federal de Alemania, el gran jurísta Carl Schmitt es una figura controvertida. Sin embargo, incluso sus enemigos deberían prestar atención cuando hace observaciones originales y sagaces…Nadie que se proponga escribir sobre el poder debería abordar el tema sin haber leído el texto de Carl Schmitt”(N° 9 del 2/7/54), al jefe de redacción lo echaron del trabajo y le prohibieron la entrada al edificio.

 

La naturaleza del poder

 

Se trata de hablar específicamente del poder que ejercen los hombres sobre otros hombres, pues el poder no procede ni de la naturaleza ni de Dios, al menos para la sociedad desacralizada de nuestro tiempo.

El poder establece una relación de mando-obediencia entre los hombres que cuando desaparece la obediencia, desparece el poder. Se puede obedecer por confianza, por temor, por esperanza, por desesperación que se busca junto al poder, pero “la relación entre protección y obediencia sigue siendo la única explicación para el poder”.

 

El acceso al poderoso

 

Como todo poder directo está sujeto a influencias indirectas, quien presenta un proyecto al poderoso, quien lo informa, quien lo ayuda o asesora ya participa del poder. Esto ha desvelado a los hombres que en el mundo han ejercido poder directo. Existen cientos de anécdotas al respecto, de cómo los poderosos han tratado de romper el círculo de influencias indirectas que los rodeaban. “Delante de cada espacio de poder directo se forma una antesala de influencias y poderes indirectos, un acceso al oído, un pasaje a la psique del poderoso”. Y cuanto más concentrado está ese poder en una cima, más se agudiza la cuestión del acceso a la cima. Más violenta y sorda se vuelve la lucha de aquellos que están en la antesala y controlan el pasaje al poder directo.

Quienes tienen  acceso al poder ya participan del poder y como consecuencia no permiten u obstruyen el acceso de otros al poder. En una palabra, el poder no se comparte, solo se ejerce.

 

Maldad o bondad del poder

 

Si el poder que ejercen los hombres entre sí no procede de la naturaleza ni de Dios sino es una cuestión de relación entre los hombres ¿es bueno, es malo, o qué es?, se pregunta.

Para la mayoría de los hombres el poder es bueno cuando lo ejerce uno y malo cuando lo ejerce su enemigo. El poder no hace a los hombres buenos o malos sino que cuando se ejerce muestra en sus acciones si el poderoso es bueno o malo, que es otra cosa distinta.

Para San Pablo todo poder viene de Dios, y para San Gregorio Magno la voluntad de poder es mala, pero el poder en sí mismo siempre es bueno.

Pero actualmente la mayoría de las personas siguen el criterio expresado por Jacobo Burckhardt que “el poder en sí mismo es malo”. Lo paradójico que esto fue escrito a partir de los gobiernos de Luís XIV, Napoleón y los gobiernos populares revolucionarios surgidos a partir de la Revolución Francesa. Es decir, que en plena época del humanismo laico, de los derechos humanos del hombre y el ciudadano se difunde la universal convicción de que el poder es malo.

 

A que se debe este cambio de ciento ochenta grados en la concepción del poder que pasó de bueno hasta finales del siglo XVIII, a malo hasta nuestros días.

El avance exponencial de la técnica, transformada luego en tecnología y finalmente en tecnocracia ha hecho que sus productos se desprendan del control del hombre y por lo tanto el poderoso no puede asegurar la protección que supone el tener poder sobre aquellos que le obedecen. Se supera así la relación protección obediencia que caracteriza la naturaleza del poder.

El poder es se ha transformado en algo objetivo más fuerte que el hombre que lo emplea.

El concepto de hombre ha cambiado y es vivido como más peligroso que cualquier otro animal, es el homo homini lupus de Hobbes, autor reverenciado por Schmitt.

 

Nota bene:

Sin cuestionar la excelencia de este brevísimo diálogo, quisiéramos observar que aun cuando Schmitt quiere hablar sobre el poder en general, se limita sin quererlo al poder político pues no tiene en cuenta el poder que nace de la autoridad, esto es el poder que nace del saber o conocer algo en profundidad y que pueda ser enseñado. No es por obediencia, al menos primariamente, que un discípulo se acerca a un verdadero maestro, ni por protección que un maestro ejerce su profesión, sino en busca de la transmisión genuina del saber.

Es que la obediencia a la autoridad se funda en el saber de dicha autoridad, y no en la mayor o menor protección que pueda brindar dicha autoridad.

 

(*) arkegueta- UTN(Universidad Tecnológica Nacional)

alberto.buela@gmail.com

 



[1] Revista de estudios políticos N° 78, Madrid, 1954

Sur les mythes de la Guerre d'Espagne

espagne4.jpg

 

 

Archives de SYNERGIES EUROPEENNES - 1989

 

Sur les mythes de la Guerre d'Espagne

Thomas KLEINSPEHN & Gottfried MER­GNER (Hrsg.), Mythen des Spani­schen Bürgerkriegs, Trotzdem Verlag, Grafenau-Döffingen, 1989, DM 22, 170 S., ISBN 3-922209-24-6.

 

La guerre civile espagnole a généré beaucoup de mythes tenaces. Dès 1936, aussitôt que claquè­rent les premiers coups de feu et que les premiers Junker 52 débarquèrent les troupes hispano-ma­rocaines de Franco en Andalousie, l'imagi­na­tion populaire et les officines de pro­pagande se mirent à produire du mythe à qui-mieux-mieux. Depuis la Commune de Paris de 1871, aucun évé­nement politique n'avait autant excité l'i­ma­gination de la classe ouvrière euro­péenne. Dès la fin des hostilités sur le terrain, la presse, les historiens et l'opinion publique ont repris ces discours mythifiants et élaboré quan­tité de va­riations à leur sujet. Le livre de Kleins­pehn et Mergner reprend les actes d'un colloque orga­nisé en 1987 à l'Université d'Oldenburg sur la Guerre d'Espagne. Succes­sivement, une émi­nente brochette de spécialistes aborde les mythes relatifs aux brigades et aux milices, à l'anar­cho-syndicalisme, au parti communiste qui a eu tant de «rénégats»... Dans un second volet, deux historiennes féminisantes mettent en évidence les difficultés des femmes dans la «révolution sociale» en œuvre sous la République et dans l'espace révolutionnaire de l'extrême-gauche es­pagnole. Enfin, troisième volet, les questions régionales de la péninsule ibérique, avec une analyse des mouvements basque et catalan. En conclusion, une critique serrée mais positive de l'obsession hispanique entretenue depuis cinq décennies par la gauche allemande quant à la Guerre d'Espagne. Ecrit par des personnalités de la gauche anarchisante allemande, cet ou­vrage constitue une brillante critique pro domo. Le livre, de surcroît est illus­tré de nombreux fac-similés d'affiches éditées à l'époque de la Guer­re Civile par des mouvements de l'extrême-gauche combattantes espagnoles. Elles témoi­gnent toutes d'un style futurisant, très épuré et très poignant.

 

 

vendredi, 04 juin 2010

Pourquoi Israël a-t-il attaqué des civils en Méditerranée?

Pourquoi Israël a t-il attaqué des civils en Méditerranée ?

Israël a pesé à l’avance les conséquences de l’attaque qu’il a lancé contre un convoi humanitaire maritime. Quels sont ses objectifs en déclenchant une crise diplomatique mondiale, pourquoi a t-il défié son allié turc et son protecteur états-unien ?

mavi_marmara_reuters_466.jpgL’attaque conduite par trois patrouilleurs lance-missiles israéliens de classe Saar, le 31 mai 2010, contre la flottille de la liberté, dans les eaux internationales de Méditerranée illustre la fuite en avant de Tel-Aviv.

La flottille de la liberté est une initiative de militants des droits de l’homme (1) (2), soutenue par le gouvernement turc. Son objectif est à la fois de véhiculer de l’aide humanitaire jusqu’à Gaza et, ce faisant, de briser le blocus mis en place illégalement par l’armée israélienne à l’encontre d’1,5 million de Gazaouites.

La décision d’aborder des navires civils dans les eaux internationales constitue un « acte de guerre » au regard du droit international. Juridiquement parlant, il y a eu vol des navires et de leurs cargaison, enlèvement et séquestration de leurs passagers, meurtres ; voire assassinats, si l’on admet les informations de la télévision turque selon laquelle les commandos avaient une liste des personnalités à liquider au cours de l’assaut.

Cet acte de guerre, à l’encontre des pavillons grecs et turcs de ces navires, a été perpétré afin de consolider le blocus, lequel constitue en lui-même une violation du droit international.

En choisissant l’argument de la « légitime défense », les autorités israéliennes ont explicitement revendiqué leur souveraineté sur les eaux internationales à 69 miles nautiques au large de la Palestine ; cette annexion —temporaire ou durable— étant nécessaire à la poursuite du blocus, lequel serait nécessaire à la sécurité de l’Etat d’Israël.

En abordant un navire turc et en en tuant des passagers, Tel-Aviv a d’abord choisi de répondre militairement à la crise diplomatique qui l’oppose depuis janvier 2009 à Ankara. Cette initiative est censée provoquer une crise au sein de l’état-major turc et entre celui-ci et le gouvernement turc. Cependant, elle pourrait aboutir à une rupture complète des relations militaires entre les deux pays, alors même que la Turquie aura été pendant un demi-siècle le meilleur allié d’Israël dans la région. D’ores et déjà, les manœuvres conjointes turco-israéliennes ont été annulées sine die. En outre, cette crise pourrait aussi avoir des conséquences sur les relations commerciales entre les deux pays, alors même que la Turquie est un partenaire vital pour l’économie israélienne.

Cependant, Tel-Aviv se devait de casser la crédibilité de la Turquie au moment où elle se rapproche de la Syrie et de l’Iran, et ambitionne d’exercer avec ses nouveaux partenaires une autorité régionale (3). Dans l’immédiat, Israël devait sanctionner le rôle d’Ankara dans la négociation du Protocole de Téhéran sur l’industrie nucléaire iranienne.

Côté turc, où l’on s’attendait à une intervention israélienne musclée mais pas létale, le moment est venu de se poser en protecteur des populations palestiniennes, selon la doctrine néo-ottomane théorisée par le ministre des Affaires étrangères, le professeur Ahmet Davutoğlu. Sans attendre le retour du Premier ministre Recep Erdoğan, en voyage en Amérique latine, l’ambassadeur Turc à Tel-Aviv a été rappelé à Ankara et une cellule de crise a été mise en place autour du vice-Premier ministre, Bülent Arınç. Elle est immédiatement entrée en contact avec les 32 gouvernements des Etats dont les passagers du convoi sont ressortissants. Tout le personnel diplomatique turc a été mobilisé pour saisir du problème le maximum d’Etats et d’organisations internationales. Dans une conférence de presse, M. Arınç a exigé la restitution immédiate des trois bateaux turcs volés et de leur cargaison, ainsi et surtout que la libération des centaines de citoyens turcs enlevés et séquestrés. Il a choisi de qualifier l’attaque d’acte de « piraterie » (et non de guerre), de manière à offrir au gouvernement Netanyahu la possibilité de présenter l’affaire comme une « bavure » et non comme une politique. Dans cette logique, le président Abdullah Gül, quant à lui, a exigé que les tribunaux israéliens jugent les responsables de cette tuerie.

Depuis le Chili, M. Erdoğan a déclaré : « Cette action est totalement contraire aux principes du droit international, c’est le terrorisme d’un Etat inhumain. Je m’adresse à ceux qui ont appuyé cette opération, vous appuyez le sang, nous soutenons le droit humanitaire et la paix ».

Dans l’après-midi, Ankara a saisi la Conseil atlantique. La Turquie est membre de l’OTAN. Si elle ne trouve pas la réponse qu’elle attend du gouvernement israélien, elle pourrait qualifier l’attaque d’acte de guerre et requérir l’aide militaire des Etats membres de l’Alliance en vertu de l’article 5 du Traité de l’Atlantique Nord.

Le gouvernement Netanyahu a invité ses ressortissants à quitter la Turquie, tandis que des manifestations spontanées se multiplient devant les consulats israéliens où la foule réclame vengeance.

Côté états-unien, cette affaire rappelle celle de l’USS Liberty (8 juin 1967). Durant la guerre des Six jours, les Israéliens attaquèrent un bâtiment de surveillance électronique de l’US Navy, faisant 34 morts et 171 blessés. Tel-Aviv présenta ses excuses pour cette méprise sur le champ de bataille tandis que, tout en les acceptant officiellement, Washington y vu un outrage délibéré. Les Israéliens auraient voulu à l’époque sanctionner les critiques états-uniennes.

Cette fois, l’attaque de la flottille de la liberté pourrait être une sanction après le vote par Washington d’une résolution des Etats signataires du Traité de non-prolifération enjoignant Israël à déclarer ses armes nucléaires et à accepter les contrôles de l’Agence internationale de l’énergie atomique.

La décision israélienne d’attaquer des navires civils dans les eaux internationales intervient après l’assassinat aux Emirats d’un dirigeant palestinien par une unité du Mossad ; la découverte d’un vaste système de copie falsifiées de passeports au détriment d’Etats occidentaux ; et le refus d’assister à la conférence internationale de suivi du Traité de non-prolifération. Cet ensemble de faits peut être interprété comme une succession de coups perpétrés par un Etat sûr de son impunité —et dans ce cas, il pourrait s’agir cette fois d’un coup de plus ou de trop—, ou comme une escalade après une courte friction publique avec l’administration US —il s’agirait alors de revendiquer le leadership du mouvement sioniste en montrant que Tel-Aviv décide et Washington entérine—.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu, en voyage en Amérique du Nord, a décidé de terminer sa visite canadienne et d’annuler son rendez-vous à la Maison-Blanche. Il a été joint par téléphone par le président Obama qui lui a demandé des explications.

La Haut commissaire des Nations Unies pour les droits de l’homme, Navi Pillay, a déclaré que l’opération israélienne ne pouvait avoir aucune justification juridique. Le Rapporteur spécial sur les Droits de l’homme dans les territoires occupés palestiniens, Richard Falk, a tenu à souligner qu’au delà de l’atteinte à la liberté de circulation sur les mers, le problème central reste le blocus. « À moins que des actions promptes et décisives soient prises pour mettre au défi l’approche israélienne sur Gaza, nous serons tous complices d’une politique criminelle qui menace la survie d’une communauté assiégée », a t-il affirmé. Le Conseil de sécurité a été convoqué en urgence, ce jour, à 18h TU. Le ministre turc des Affaires étrangères est parti à New York.

(1) « Dr. Arafat Shoukri : "Les conditions sont réunies pour faire de cette flottille un point de rupture" », entretien avec Silvia Cattori, silviacattori.net, 23 avril 2010.

(2) Les principaux organisateurs de la flottille de la liberté sont : Mouvement Free Gaza, Campagne Européenne pour Arrêter le Siège de Gaza (ECESG), Fondation turque d’Aide Humanitaire (IHH), Fondation malaisienne Perdana et Comité International pour Lever le Siège de Gaza.

(3) « Basculement stratégique au Proche-Orient », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 15 mai 2010.

Thierry Meyssan

 

Le pentecôtisme, bras armé de l'impérialisme américain en Afrique subsaharienne?

pentecotisme.jpg

 

Le pentecôtisme, bras armé de l'impérialisme américain en Afrique subsaharienne ?

Le pentecôtisme, courant de l’évangélisme issu des États-Unis et connu pour ses manifestations liturgiques de masse très démonstratives, mais également ses méthodes fortement matérialistes, connaît un fort développement en Afrique Noire, comme dans le reste du monde.

Associé à l’image de Simone Gbagbo ou à une certaine extrême droite américaine (proche de l’ancien président George W. Bush), il est souvent vu comme un instrument de l’impérialisme US, chargé de propager à coup de prosélytisme leurs valeurs et leur vision du monde. Cependant, sur le terrain, le pentecôtisme africain obéit à des dynamiques un peu plus complexes que cette vue manichéenne ne pourrait le laisser penser.

Une implantation centenaire

Le pentecôtisme naît au début du XXe siècle aux États-Unis (en 1901 dans une église blanche du Kansas et en 1906 dans une église noire de Los Angeles) et au Royaume-Uni, d’une dissidence au sein d’églises réformées. Son dogme est fondé sur une interprétation littérale de la Bible, mais ce qui le différencie des autres mouvements protestants est l’importance accordée au « baptême par le Saint-Esprit », manifesté par les charismes (ou dons de Dieu aux croyants) et le lien direct et intime entre Dieu et le croyant.

Très vite, des missionnaires pentecôtistes arrivent en Afrique anglophone, par le biais de la colonisation britannique, notamment en Afrique du Sud, au Liberia et au Burkina Faso. Ceci est facilité par la création, dès 1914, des Assemblées de Dieu, fédération de communautés pentecôtistes américaines, disposant d’une puissante branche missionnaire qui fait de l’Afrique de l’Ouest son terrain privilégié d’évangélisation. Des Assemblées équivalentes apparaissent en Europe de l’Ouest et du Nord au milieu du XXe et vont envoyer des missions en Afrique Centrale. Ceci va résulter en la création d’églises nationales africaines autonomes, qui elles mêmes vont évangéliser les pays voisins. En parallèle, vont apparaître des églises totalement indépendantes et de taille très variable, comptant parfois quelques fidèles autour d’un pasteur.

Après une période d’ « institutionnalisation », un renouveau pentecôtiste est perceptible dès les années 1970, suivant celui observé en Amérique du Sud, d’abord marqué au sein des pays anglophones (Nigeria, Ghana) puis francophones (les deux Congo). Enfin, plus récemment, et avec moins de succès, le pentecôtisme tente de pénétrer les pays musulmans comme le Sénégal et le Maghreb.

Aujourd’hui répandu à travers tout le continent, principalement dans les zones urbaines, il n’est cependant majoritaire nulle part, et sa répartition reste très inégale. Malgré la difficulté à obtenir des chiffres, de par la disparité même du mouvement, sa porosité avec les autres croyances évangéliques et protestantes et l’absence d’autorité centrale, certains estiment qu’il y a plus de 100 millions de pentecôtistes en Afrique Noire. Le Nigeria étant, derrière le Brésil, la Corée du Sud et les États-Unis, le pays comptant le plus d’adeptes. Au niveau mondial, il s’agit de la branche de la chrétienté connaissant aujourd’hui la plus forte croissance (prosélytisme oblige), et en serait, derrière le catholicisme, la seconde plus grande dénomination.

Une certaine adéquation au moule anglo-saxon

Dans nombre de ses caractéristiques, le pentecôtisme promeut des valeurs en rupture avec la tradition africaine et compatibles avec la vision anglo-saxonne du monde.

L’image la plus connue est celle de manifestations de masse dans des mega-churches ou des stades remplis de fidèles en transe, galvanisés par un prêcheur « télévangéliste », qui pratique en direct des guérisons miraculeuses, véritables batailles contre le Malin. De vrais «shows à l’américaine » dans lesquels la « machine narrative » tourne à plein. Ces « délivrances », extrêmement spectaculaires et violentes, consistent à extraire du corps du pauvre sujet les forces diaboliques, sources de tous ses problèmes. La puissance de conviction de tels actes fait que de plus en plus d’églises pentecôtistes, même initialement réticentes, l’intègrent à leurs rituels… Il ne s’agit là qu’un des exemples de la forte dimension « marketing » du mouvement, par ailleurs passé maître dans l’utilisation des médias, marqué également par des dérives mercantiles de la part de nombreux pasteurs, plus hommes d’affaires qu’hommes de Dieu, qui confondent le denier du culte et leur compte en banque, qui roulent en 4x4, portent des montres en or et collectionnent les costumes sur mesure.

Plus fondamentalement, le pentecôtisme (ou du moins une grande partie des églises s’en réclamant) promeut la réussite financière et matérielle et l’initiative personnelle. C’est ce que l’on appelle la « théologie de la prospérité » teintée de libéralisme et issue, sans surprise, des États-Unis. La situation favorable d’un individu y est vue comme résultant des grâces divines, ce qui rencontre à la fois un écho favorable auprès des populations pauvres aspirant à une vie meilleure et des plus riches, qui y trouvent là une justification bien pratique de l’ordre social établi, voire de l’augmentation des inégalités. En poussant plus loin, cela justifie également l’enrichissement personnel du pasteur que nous évoquions il y a quelques lignes. Certains en concluent que le pentecôtisme est un « supermarché de la foi ».

Elisabeth Dorie-Aprill et Robert Ziavoula, dans leur article « La diffusion de la culture évangélique en Afrique Centrale », citent ainsi un pasteur aux accents néo-wébériens :

  • Dieu ne parle que de vous enrichir, c’est ce qu’il a dit à Abraham : “enrichissez-vous!” Mais comment on peut s’enrichir en restant comme ça là ? (…) Quand vous lisez la Bible de A à Z ce n’est que l’idée de la construction.[...] D’ailleurs les pays anglo-saxons qui sont protestants, ils ont mis l’accent sur le travail.

Cette promotion des valeurs entrepreneuriales est finalement très en accord avec les messages que des institutions comme la Banque Mondiale ou le FMI peuvent véhiculer. D’ailleurs, les Assemblées de Dieu font directement référence, dans leurs brochures, à la mauvaise santé économique de l’Afrique, dont les causes sont bien connues :

  • guerres fratricides…, mauvaise gestion de certains dirigeants…, aspects négatifs du colonialisme et du marxisme, dette extérieure toujours croissante à cause des importations de produits manufacturés, agriculture souvent rudimentaire.

Au niveau social et sociétal, en promouvant un lien intime entre Dieu et le croyant, le pentecôtisme met en avant l’individualisation et l’individualisme au détriment des traditions locales. Sont introduites de nouvelles logiques de solidarités entre les individus, détachées descontraintes familiales et de la communauté existante. La famille, quant à elle, est resserrée à son acception nucléaire. En ce sens, le pentecôtisme (finalement comme toute religion prosélyte) implique une acculturation du croyant qui rejoint ses rangs, en l’enjoignant de rompre avec le passé pour conjurer les maux qui le rongent.

Une montée en puissance politique

Jusqu’à très récemment, les églises pentecôtistes africaines ne se souciaient pas de politique. Cependant, souvent par intérêt (pour convertir, moraliser ou pour assouvir une ambition personnelle du pasteur), cet état de fait a changé dès les années 1990. Ainsi le pentecôtisme s’est rapproché des cercles du pouvoir. L’exemple de la Côte d’Ivoire est particulièrement parlant. Il a longuement été commenté dans la presse francophone, notamment pour l’impact supposé que les conseillers religieux du couple présidentiel auraient eu dans la relation avec la France.

La conclusion du dernier discours sur l’état de la nation de l’ancien président béninois, Mathieu Kérékou, en décembre 2005, est particulièrement éloquente :

  • En ce moment crucial où la tendance est aux invectives, aux provocations, aux  appels à peinvoilés à la violence, j’exhorte tous nos compatriotes a plus de retenue, car ceux qui pactisent avec le diable ne seront sûrement pas capables d’éteindre le feu de la haine qu’ils auront inconsciemment allumé. Quant à mon Gouvernement, les générations montantes et futures retiendront que la mission est accomplie et bien accomplie. C’est sur ces mots de foi et d’espérance en l’avenir radieux pour notre cher et beau pays, le Bénin, que je termine mon message sur l’état de la Nation devant la Représentation Nationale. Que Dieu bénisse le Peuple béninois et ses Dirigeants !

L’action dans le champ politique se fait, comme l’explique Cédric Mayrargue (Les dynamiques paradoxales du pentecôtisme en Afrique subsaharienne), à la fois :

  • par le haut : conversion des élites (à titre d’exemple, Thomas Yayi Boni, successeur de Kérékou, est un pentecôtiste converti d’origine musulmane), fidèles nommés à des postes clés, postes de conseillers pour les pasteurs, etc;
  •  par le bas : ouverture d’écoles, de cliniques, de centres sociaux, création d’ONG, autant de nouveaux outils de prosélytisme.

Cet investissement, sans surprise, permet de peser sur les politiques publiques. Cédric Mayrargue donne l’exemple de l’abandon de la campagne « Abstain, Be Faithful, Use Condoms » en Ouganda grâce à l’appui de l’épouse « born again » du président, Janet Museveni. On peut également citer la stigmatisation des « non-chrétiens » et des « nordistes » en Côte d’Ivoire. Ou la participation de l’ancien président de Zambie, Frederick Chiluba, à des « croisades » et conventions pentecôtistes.

Des influences extérieures

La diffusion des valeurs pentecôtistes, au-delà de la période initiale décrite plus haut, est accompagnée de l’extérieur. Ainsi les Assemblées de Dieu américaines, ainsi que d’autres, fournissent des moyens financiers à certaines églises locales. De même, elles alimentent les pasteurs en matériel : brochures, vidéos…Les best-sellers des télévangélistes américains sont disponibles dans toutes les « bonnes » librairies, tout comme des programmes TV made in USA tournent en boucle sur certaines chaînes de télévision. Certains prêcheurs américains, tels des stars du rock, effectuent de véritables tournées en Afrique, remplissant les stades et écoulant leurs produits dérivés.

Les Assemblées de Dieu comptent, comme d’autres institutions évangéliques et pentecôtistes, aujourd’hui encore plusieurs centaines de missionnaires qui font en permanence le tour du monde dans le but d’apporter la bonne parole. De même, les églises anglo-saxonnes ont mis sur pied de nombreuses ONG à vocation humanitaire, comme Samaritan’s Purse, qui travaillent sur le terrain africain avec les pentecôtistes locaux.

Origine américaine, promotion de valeurs anglo-saxonnes, intégration du politique, investissement du champ social, soutiens extérieurs, évangélisme offensif, prosélytisme auprès de populations musulmanes (et parfois conflits interconfessionnels ouverts, comme au Nigéria) : il n’en faut pas plus pour que surgisse le spectre d’infiltration à des fins géopolitiques. Et cela va plus loin qu’une simple « américanisation » de la chrétienté africaine.

Il faut dire que les évangélistes américains, associés aux néo-conservateurs, promeuvent un christianisme radical, ultraconservateur et très offensif allant de pair avec une vision simpliste du « bien » et du « mal », et n’ont pas hésité à parler de « croisade » dans le cadre de la guerre d’Irak. Il convient également de rajouter que, notamment en Afrique du Sud, le pentecôtisme a frayé avec l’extrême-droite, qui a alimenté son fond théologique (voir Paul Gifford, The Complex Provenance of Some Elements of African Pentecostal Theology). Et si l’on inclut les Églises sionistes (présentes en Afrique du Sud depuis la fin du XIXème) à l’équation, on a de quoi alimenter le feu conspirationniste pendant des décennies.

D’autant que certaines rumeurs concernant des opérations montées par les services secrets américains vont bon train. Même s’il est avéré que des initiatives de recensement d’églises dans plusieurs pays africains sont lancées et financées depuis les États-Unis, il n’y a cependant pas, comme pour l’Amérique du Sud, de théories très structurées relatives à l’appui direct de sectes évangéliques visant à contrer des influences néfastes, communistes ou autres. On se souvient que, dans les années 1980, Ronald Reagan avait très peur de l’infiltration marxiste et de la théologie de la libération au sein de l’Eglise catholique en Amérique Latine. Et donc, naturellement, Washington voyait d’un bon œil le développement de concurrents moins rouges. Cependant, comme le montrent David Stoll (Is Latin America Turning Protestant? The Politics of Evangelical Growth) et David Martin (Tongues of Fire: The Explosion of Protestantism in Latin America), il n’y a pas eu de soutien direct de la part des États-Unis.

Nous allons le voir, il faut relativiser l’influence nord-américaine dans la propagation du pentecôtisme africain, largement marqué par des dynamiques propres au Continent Noir.

Le pentecôtisme autochtone, entre culture populaire et mondialisation

Nous l’avons déjà évoqué, il y a en Afrique un nombre incalculable d’églises pentecôtistes. Certaines rassemblant des millions de fidèles, d’autres quelques uns à peine. Certaines sont issues des missions occidentales, mais de plus en plus sont celles qui ont éclos de façon locale. Certaines existent depuis près de cent ans, d’autres apparaissent et disparaissent en un clin d’œil. Et dans leur immense majorité, elles sont indépendantes, à la fois les unes des autres, mais également de leurs homologues nord-américaines, brésiliennes ou européennes, même si des liens (surtout moraux et confessionnels) peuvent exister. L’absence d’autorité centrale renforce la mobilité théologique des différents mouvements.

La mobilité concerne également l’allégeance des fidèles. La fragilité de la plupart des églises, l’absence d’exclusivisme (contrairement à d’autres sectes) et la porosité entre les mouvements y sont pour beaucoup. De même que la très forte concurrence qui existe en Afrique subsaharienne : le paysage religieux y est marqué par une extrême complexité, entre le catholicisme, les nombreuses sectes protestantes (évangéliques ou non), l’islam et les cultes locaux toujours actifs, sans oublier les syncrétismes occidentalo-africains, comme le kimbanguisme au Congo, qui compte entre 3 et 4 millions de fidèles. Cette double mobilité est un sérieux frein à toute tentative de mainmise extérieure globale. Le développement actuel du pentecôtisme en Afrique est dû, plus qu’aux influences extérieures, au terreau propice (difficultés économiques, aspiration au développement) et à l’établissement de ce que l’on peut appeler une culture populaire. Où quand l’expérience et la pratique passent avant le fond théologique.

Comme le souligne Cédric Mayrargue, les églises pentecôtistes les plus dynamiques aujourd’hui sont autochtones et sont menées par des pasteurs locaux, comme la Redeemed Christian Church of God (dont le pasteur, Enoch Adejare Adeboye, a été nommé homme le plus puissant d’Afrique par Newsweek) ou la Deeper Life Bible Church nigérianes, le Christian Action Faith Ministries ou l’International Central Gospel Church ghanéens, la Family of God zimbabwéenne. Ces églises ont su traverser les frontières et se doter d’une ambition universelle, drainant chaque semaine des milliers de fidèles lors de « croisades » dans des stades ou sur des places publiques.

Leur présence dépasse aujourd’hui les frontières africaines. La Church of Pentecost ghanéenne est ainsi implantée au Royaume-Uni, en France, aux États-Unis, en Ukraine et en Inde. Les flux ne sont plus simplement dirigés dans le sens Nord-Sud mais s’orientent désormais selon un axe Sud-Sud et même Sud-Nord, notamment grâce aux diasporas. Cela ne concerne pas uniquement les transferts d’argent, mais aussi et surtout le fond théologique : l’Afrique participe activement à la production idéologique et théologique du pentecôtisme. Où le Continent Noir n’est plus seulement importateur mais aussi exportateur d’influence, une marque de plus de son intégration à la mondialisation actuelle.

JGP

Alliance géostratégique

La Tara hispanica

La Tara hispánica

(a propósito del Príncipe de Asturias)

                                                                                               

Alberto Buela (*)

 

Una vez más, el más importante premio a “las humanidades”, el Príncipe de Asturias, ha sido otorgado a afamados ensayistas que no tienen nada que ver con España, la lengua de los hispanos y su particular tradición cultural.

Hace varias décadas atrás un muy buen pensador español, Gonzalo Fernández de la Mora, en un libro memorable, La envidia igualitaria, sostuvo que “la envida es el vicio capital de los hispanos y la causa decisiva de sus caídas históricas. La inferioridad de los españoles no sería intelectual sino emotiva”.

Nosotros, remedando a de la Mora, vamos a sostener que la imitación, el remedo, la mala copia, sobretodo del mundo centro europeo – Alemania, Inglaterra y Francia- es la tara hispánica. Y la frutilla del postre es este Premio Príncipe de Asturias a Alain Touraine y Zygmunt Barman, dos personajes que en el mundo del pensamiento más profundo y serio, no significan absolutamente nada, el primero por oportunista (se ha acomodado toda su vida a las más variadas circunstancias políticas para quedar al calor del poder) y el otro, por sionista y loobista pro hebreo.

 

Cómo será el carácter acomodaticio de Touraine que inmediatamente declaró: “Este premio aumenta aun más mi conciencia de ser un intelectual latino”.  Una vez más la apelación a la latinité, cuando les conviene. Este llamado a “lo latino” nos recuerda a Chevalier, el canciller de Napoleón III, que inventó el concepto de “latinidad” para poder justificar su intervención en Méjico con motivo de la aventura un príncipe europeo, Maximiliano, para Méjico.

Ya lo dijo Jorge Luís Borges: no ve venga a vender eso de la latinidad que yo solo veo argentinos, colombianos, españoles o italianos. Es un invento francés para curarse en salud en tierras americanas. Y Borges sería conservador y antiperonista, pero era un parapeto a la mediocridad.

En cuanto a Bauman respondió con el típico argumento hebreo de que ellos son “maestros de humanidad”, sobre todo cuando son laicos y agnósticos, y así dijo: “el Premio es un reconocimiento a mi modesta contribución a la autoconciencia de la humanidad”.

Pero si la humanidad no tiene manos ni pies, decía Kierkeggard, a lo que agregaba don Miguel de Unamuno: el adjetivo humanus me es tan sospechoso como su sustantivo abstracto humanitas. Ni uno ni otro, sino el sustantivo concreto: el hombre”. Y Proudhon más tajante aún sostenía por doquier: “cada vez que escucho humanidad, sé que quieren engañar”.

 

Habiendo tantos y tan buenos ensayistas, sociólogos, filósofos, historiadores, politólogos de lengua española van a buscar a dos intelectuales más mediáticos que sustanciales, más frívolos que serios, a dos intelectuales que están reñidos con lo mejor de la tradición cultural de los pueblos hispánicos.

 

Es que la tara hispánica es la imitación. La imitación al estilo de un espejo opaco como es este caso, que imita y encima imita mal, en forma desdibujada.

 

Nosotros por nuestra profesión lo vemos en la filosofía y más específicamente en la filosofía antigua donde los estudiosos de lengua castellana se desesperan por citar autores ingleses, franceses y alemanes dejando de lado la citación de nosotros mismos. Todas las traducciones del griego al castellano hecha por, generalmente buenos investigadores de origen hispano, comentan traducen e interpretan al modo los scholars ingleses o franceses o alemanes, y cuando citan algún trabajo en lengua castellana es el de ellos mismos y de nadie más. Esto último no hace más que confirmar la envidia señalada por de la Mora.

Los investigadores de origen hispano han cedido ante “los especialistas de lo mínimo” la interpretación de la filosofía, al menos de la antigua, y han postergado aquello que fue signo de la inteligencia hispana durante siglos: “la visión del todo de lo estudiado”. Esa buena herencia de Grecia y Roma expresada por Platón: “dialéctico es el que ve el todo y el que no, no lo es” (Rep 537 c 14-15).

La diferencia entre el análisis moderno y el clásico es que el primero descompone hasta lo mínimo y allí se queda, mientras que el clásico, descompone hasta lo mínimo para luego sintetizar en “un todo” de sentido.

Esta carrera de ciegos para ver la nada ha que se ha sometido el pensamiento de lengua y raíz hispana en los últimos cincuenta años ha producido en filosofía, además de los especialistas de lo mínimo, lo que podemos llamar “la viaraza gallega”. Esto es, la reacción intempestiva y arbitraria al estilo de del Valle Inclán.

El mejor ejemplo que conozco, obviamente, es la de los traductores al castellano de las obras de filosofía, y ello se nota especialmente en los tecnicismos filosóficos, cuyo mayor productor ha sido Aristóteles.

Así las palabras técnicas de uso universal en filosofía como sustancia, accidente, acto, potencia, ser, ente, felicidad, virtud, etc., que son fundamentales para entenderse entre los filósofos, han sido traducidas de las maneras más arbitrarios y caprichosas que se nos puedan ocurrir, por los investigadores desde hace unos cincuenta años para acá.

Vayan algunos ejemplos: a) García Yebra traduce en su Metafísica el término griego ousia por “esencia”, en lugar de sustancia como se lo tradujo durante dos mil años. b) Hernán Zucchi (argentino) se “le ocurre” traducir ousia por “entidad”, provocando un galimatías ininteligible en su traducción de la Metafìsica de Aristóteles. c) También “se le ocurre” a Pallí Bonet (que debe ser catalán, pero la viaraza gallega lo alcanza) al traducir la Ética Nicomaquea el término técnico héxis que se traduce históricamente por hábito, por la expresión “modo de ser”, con lo cual no se entiende nada. d) Eduardo Sinnott (argentino) realiza la mejor traducción anotada de la Ética Nicomaquea, pero la echa a perder cuando “se le ocurre” dejar de traducir el término eudaimonía  por felicidad, para traducirlo por “dicha”. Esto es, gozo individualista del hombre vulgar o dicharachero. d) Quintín Racionero que “se le ocurre” en su anotada traducción de la Retórica, no traducir un término fundamental como “antístrofa”, y luego cuando tiene que traducir otra palabra fundamental como phornimós, en lugar de hacerlo por “prudente”, por un prejuicio anticristiano, lo traduce por el término burgués “sensato”. f) Dejo para el final el caso de Mengino Rodríguez quien en su reciente traducción del Protréptico (2007) ignoró supinamente la nuestra (1983) y se atribuyó a sí mismo la primera traducción del texto aristotélico.[1]

 

Esta tara “gallega” es la que marca la capitis diminucio con la cual estos se aproximan a los estudios clásicos. Sin ir más lejos el año pasado fue rechazado un proyecto presentado por la muy buena filósofa catalana Margarita Mauri de investigación sobre la filosofía práctica de Aristóteles  porque,”el grupo solicitante no acredita publicaciones en espacios internacionales reconocidos “(léase: revistas inglesas, francesas o alemanas) en torno a los estudios aristotélicos…..los participantes en el proyecto no han optado por los espacios de discusión aristotélica más consolidados (revistas internacionales, etc).” afirmó el Comité de selección del Ministerio de ciencia e innovación de España. Tuvo que aparecer una carta del profesor norteamericano de la insignificante Northwestern University para que “los gallegos” del comité de selección aceptaran el proyecto.

 

Hoy el más encumbrado tribunal en estudios humanísticos del mundo hispano acaba de otorgarle el premio más importante en euros (son 50.000) a dos personajes, que con su obra y su prédica denostan al mundo que los premia. En el fondo, este encumbrado tribunal hispánico se ha portado como un cabrón, ha gastado los dineros de los españoles en premiar a aquellos cuya producción y verba ha ido siempre contra España y aquello que lo hispano representa en el mundo.

 

(*) arkegueta, aprendiz constante, eterno comenzante.

alberto.buela  gmail.com

 

 



[1] Confrontar nuestro artículo A propósito del Protréptico de Aristóteles, en Internet.

G. Maschke: ex-gauchiste, schmittien, pessimiste et amoureux de la vie

Archives de SYNERGIES EUROPEENNES - 1997

Günter Maschke: ex-gauchiste, schmittien, pessimiste et amoureux de la vie

 

maschke.jpgA l'âge de six ans, Günter Maschke, natif d'Erfurt en Thuringe, s'installe dans la ville épiscopale de Trêves, en Rhénanie-Palatinat. En 1960, il adhère à la Deutsche Friedensunion  (l'Union allemande pour la paix) et, plus tard, à la KPD communiste illégale. Deux tentatives pour échapper à l'étroitesse d'esprit de cette ville provinciale. Après des études secondaires et un diplôme de courtier d'assurances, il décide de devenir écrivain. Dans le cercle qui se réunissait autour de Max Bense et de Ludwig Harig, il fait la connaissance de Gudrun Ensslin (future figure de proue de la Bande à Baader) à la Technische Hochschule de Stuttgart. Accompagné de la sœur de Gudrun, Johanna, il va s'installer à Tübingen pour y prendre en charge la rédaction du journal étudiant Notizen, de concert avec le futur terroriste Jörg Lang.

 

En 1964, Maschke met sur pied un “Groupe d'Action Subversive” à Tübingen, une organisation légendaire qui a préfiguré la fameuse SDS gauchiste, à laquelle ont appartenu Rudi Dutschke et Bernd Rabehl. Un an plus tard, Maschke reçoit son ordre de rejoindre la Bundeswehr: il refuse tant le service armé que le service civil. Il prend la fuite et commence un exil qui l'amènera d'abord à Paris puis à Zurich et finalement à Vienne, où il est collaborateur occasionnel de Volksstimme (d'obédience communiste) et du Wiener Tagebuch. Après une manifestation énergique contre la guerre du Vietnam dans la capitale autrichienne, Maschke est arrêté par la police. Il est déclaré “étranger indésirable” et il risque d'être refoulé en Allemagne où l'attend un mandat d'arrêt pour désertion. Après trois semaines de prison, l'ambassade de Cuba lui propose l'asile politique.

 

Il restera à Cuba du début de 1968 à la fin de 1969. Dans le pays de Castro, Maschke est devenu national-révolutionnaire. Les raisons de cette conversion sont sans doute multiples: les conditions déplorables dans lesquelles végétaient ses amis ou les formes spéciales du “stalinisme tropical”... Ami du poète Padilla, un adversaire du régime cubain, il est impliqué dans cette affaire, arrêté par la police de Castro et renvoyé en Allemagne. Il y passera d'abord treize mois dans les prisons de Munich et de Landsberg.

 

C'est là qu'il passera définitivement à “droite”. Mais le camp de la droite a hérité là d'un allié très critique, trop critique aux yeux de bon nombre de conservateurs bon teint. Ses premières avances sont brusquement repoussées. Beaucoup de droitiers et de conservateurs rejettent aveuglément les idées de gauche, un aveuglement que Maschke n'a jamais compris. Avec la gauche radicale, il s'est révolté contre l'américanisme, contre le parlementarisme et a milité en faveur d'une réforme du droit de la propriété. Mais, par ailleurs, il a toujours plaidé, contre une gauche qui ne cesse plus de s'éloigner du marxisme, pour un Etat fort, modérément autoritaire.

 

Dans sa vie privée aujourd'hui, Maschke traduit et édite les textes de l'Espagnol Juan Donoso Cortés et de Carl Schmitt. Sur le plan scientifique, il travaille dur, il est exigeant et méticuleux, mais quand il reçoit ses amis, il est un hôte jovial et généreux, qui aime les bons plats et les bons vins, qui dissimule son pessimisme notoire derrière des blagues hautes en couleurs, derrière un charme exquis, avec une souveraineté bien consciente d'elle-même.

 

Werner OLLES.

(article paru dans Junge Freiheit, n°26/97).