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lundi, 14 septembre 2015

Commémorations : mais l’histoire existe-t-elle encore ?

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Commémorations: mais l’histoire existe-t-elle encore?

Ex: http://www.dedefensa.org

Nous avions envisagé comme titre initial “Commémorations : à qui l’histoire appartient-elle?”, puis nous avons préféré le titre que vous lisez, qui est en fait une réponse, elle-même en forme de question, à ce premier projet de titre... “A qui l’histoire appartient-telle ?” Réponse : “Mais l’histoire existe-t-elle encore ?” La réponse est évidemment négative.

Ce (très-vaste) sujet est abordé à l’occasion de la commémoration de la fin de la Deuxième Guerre mondiale qui a eu lieu hier en Chine, un jour après le 70ème anniversaire de la signature de l’armistice entre le Japon et les puissances alliées le 2 septembre 1945. (Voir aussi une contribution de dedefensa.org le 2 septembre 2015.) Cette commémoration en Chine suit la commémoration à Moscou, le 9 mai dernier, de la signature de l’armistice de 1945, entre l’Allemagne et les puissances alliées. Ces deux évènements sont singuliers et marquent, ou plutôt confirment une sorte de bouleversement de la fonction mémorielle de l’histoire, et de l’histoire elle-même.

Pour ce qui est de la fonction mémorielle, il est devenu évident que l’acte de la commémoration représente désormais un acte politique, où le symbolique est utilisé directement comme un acte de la politique. C’est la première fois, cette année, que les commémorations de 1945 sont interprétées directement de cette façon, dans une atmosphère d’antagonisme exacerbé. C’est cet aspect que présente le texte présenté ci-dessous, de Mikhail Gamandiy-Egorov pour Sputnik-français, le 3 septembre 2015. Gamandiy-Egorov présente la célébration du 3 septembre, après celle du 9 mai, respectivement dans les deux capitales du nouvel axe Moscou-Pékin, comme une affirmation de la nouvelle multipolarité du monde contre la vision unipolaire des USA, ou plutôt du bloc BAO selon notre terminologie. Nous présentons également un extrait d’un texte de MK Bhadrakumar, en date du 27 août 2015, qui donne une appréciation des effets de la Seconde Guerre mondiale sur la situation actuelle en Asie, en mettant l’accent sur certains points intéressants, – le plus intéressant étant certainement celui de la présence à Pékin de la présidente sud-coréenne Park Geun-hye, montrant que l’antagonisme avec le Japon qui unit la Corée du Sud et la Chine (souvenirs de la guerre) est extrêmement fort aujourd'hui face au Japon qui voudrait affirmer sa puissance militaire, et plus fort dans le cas sud-coréen que les consignes des USA.

On retrouve donc les mêmes caractères que lors de la commémoration de Moscou, avec le même boycott de la part des mêmes pays du bloc BAO, à peu près selon les mêmes lignes de conduites, parfois avec des arguments exotiques qui montrent une complète absence d’attention diplomatique pour de tels actes, c’est-à-dire le degré étonnant de crudité et de primitivisme auquel est réduite aujourd’hui la politique, surtout lorsqu’il s’agit de prendre en compte des facteurs historiques et culturels. Lorsque Spuntik-français écrit, le 1er septembre 2015 que le porte-parole de la Maison-Blanche «a déclaré lundi lors d'une conférence de presse qu'il ne connaissait rien du projet du président chinois de commémorer cette date et notamment du défilé donné à l’occasion de l’anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale», on se dit que le réseau russe pousse un peu du point de vue de la traduction... A peine, à peine, puisque lorsqu’on consulte le texte officiel (le 31 août 2015), on tombe sur cet échange où, effectivement, le porte-parole Josh Earnest n’a pas l’air au courant de grand’chose, y compris, peut-être, le fait lui-même de la Deuxième Guerre mondiale après tout ... (On notera, en passant, que la question elle-même est truffée d’inexactitudes diverses, situant le climat culturel des connaissances à cet égard, et de l’intérêt pour tout ce qui n’est pas Washington D.C.)

Question : «President Xi this week is hosting a sort of military parade to commemorate the 70th anniversary of World War II, and a lot of U.S. allies... Prime Minister Modi, Prime Minister Abe... have declined their invitations to go to that ceremony. I'm wondering if you think that it's appropriate, considering some of the regional tensions, for him to be hosting this, and if this is something that came up with Susan Rice.»

Josh Earnets : «Justin, I don't know if this came up in the context of the National Security Advisor’s trip to China. I can check on that for you. Actually, I will acknowledge I was actually not aware of the Chinese President’s plans to mark the end of the second world war, but you might check with the State Department to see if they have an official response to this. And I'll see if I can get my colleagues at the NSC to respond to your question in terms of whether or not this came up in Dr. Rice’s visit to China this week.»

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Au reste, si l’on s’en tient à cette réponse assez étrange du porte-parole de la Maison-Blanche, qui aurait aussi bien pu la raccourcir en disant simplement qu’il est actually not aware of the end of the second world war et qu’il peut éventuellement check on that for you auprès de ses collègues du NSC, on en vient au constat que tout cela n’a plus rien à voir avec l’histoire elle-même que la commémoration est censée célébrer. Il y a là un phénomène en pleine accélération, né avec les évènements d’Ukraine, les diverses narrative, les diverses récritures de l’histoire (des évènements de la Seconde Guerre mondiale) développées pour pouvoir répondre à la logique de fer du déterminisme-narrativiste, etc. L’histoire, dont la commémoration est devenue un enjeu presque exclusif pour les évènements en cours selon l’interprétation de communication qu’on veut leur donner, est en train de se transformer en un magmas incompréhensible et insaisissable qui n’a plus pour fonction que de correspondre à l’événement de communication “du jour”. Bien entendu, cette évolution est toute entière et absolument de la responsabilité du Système mais elle entraîne nécessairement des réactions antiSystème qui sont nécessairement déployées dans le même sens, – car comment faire autrement ? Que la Chine commémore comme elle le fait la la victoire alliée sur le Japon est une façon de réparer une grande injustice, parce que le rôle de la Chine dans cette victoire a souvent été minorée, sinon complètement ignorée dans les diverses commémorations faites depuis 1945. Pour autant, commémorer cette victoire alliée quasiment in absentia des États-Unis, du Royaume-Uni, etc., n’a pas tellement plus de sens.

Ainsi l’action du Système tend-elle à étouffer, non plus telle ou telle version de l’histoire, mais l’histoire elle-même, en tant que récit fondamental de notre passé commun. D’une certaine façon, on observera que cela n’a rien pour étonner dans la mesure où se développe à très grande vitesse une perception du monde qui se résume dans la formule dite du big Now, bannissant toute existence du passé et réduisant l’avenir à une formule postmoderne qui proclame une sorte de “présent éternel” contenant à la fois le “présent“ et le “futur inéluctable de ce présent”. Cela permet effectivement de faire passer à peu près tout, de proclamer un jour Pravy Sektor mouvement patriotique de libération d’Ukraine, sans s’interdire une seule seconde de le condamner le lendemain comme mouvement “fasciste” téléguidé par Moscou, ou d’affirmer que l’armée ukrainienne a libéré Auschwitz, ce qui permet de fêter le 70ème anniversaire de la libération d’Auschwitz en se passant d’inviter Poutine, représentant actuel de l’Armée Rouge qui libéra le camp.

Le constat de cette expulsion de l’histoire de notre champ de perception, correspondant à la dissolution de la “réalité” au profit de narrative éventuellement diverses, n’est pas un phénomène absolument nouveau et certainement pas inattendu si l’on observe l’évolution du Système. Mais il est extrêmement rapide (évident depuis l’Ukraine) et il n’est jamais apparu aussi évident qu’aujourd’hui. Bien entendu, la disparition de l’histoire telle qu’on l’observe ici ouvre toutes grandes les portes à l'interprétation de la métahistoire, tout comme la disparition de la “réalité” ouvre l’intuition à des constats de “vérités de situation” dont la richesse et la puissance sont incontestables. Bien entendu, nous persistons plus que jamais à considérer que le grand perdant dans cette opération est le Système parce qu’il perd ainsi toute sa légitimité globale qu’il tenait d’un récit de l’histoire jusqu’alors arrangé à son avantage (ce que nous avions notamment traduit par l’idée de métaphysique de l’Holocauste).

Cela ne signifie pas nécessairement que cette légitimité passe à l’antiSystème qu’on pourrait identifier notamment dans l’axe Moscou-Pékin, parce qu’on sait, justement, comme on l’a souvent rappelé, que cette fonction d’antiSystème se développe au sein même du Système (des pays comme la Russie et comme la Chine sont, selon notre formule, “un pied en-dedans, un pied en-dehors” par rapport au Système). L’antiSystème n’est pas une alternative au Système, ce n’est pas une entité d’une essence nouvelle mais une simple fonction, dont la dynamique est de facto d’attaquer le Système, même si cela revient à attaquer le cadre dans lequel on est soi-même installé. (Bien entendu, il faut apporter des nuances à cette règle, mais on les connaît, et certaines auront peut-être, voire certainement un rôle à jouer lors de l’arrivée à maturation extrême de la Grande Crise d’effondrement du Système actuellement en cours ; l’une des nuances les plus connues, d’une grande importance, est la résilience de la nation russe et sa force spirituelle qui, à côté de la fonction antiSystème de la Russie, font de ce pays un acteur central des bouleversements à venir.)

Le résultat général de l’évolution qu’on décrit ici est simplement la disparition de la légitimité comme principe, comme d’ailleurs la disparition de la structure principielle en général, et par conséquent l’affaiblissement du Système qui avait depuis longtemps repris à son avantage l’exploitation subversive de cette structure. Le résultat opérationnel est visible de plus en plus chaque jour, comme le constatait très récemment un orfèvre en la matière, Tony Blair, dont l’article du 31 août 2015 a été l’objet d’une analyse dans notre F&C du 1er septembre 2015. (L’on notera que cet article il a été traduit pour Le Monde, il a été très remarqué dans les milieux européens, – les moutons vont toujours par troupeaux, – avec des commentaires alarmistes devant cette description du surgissement de phénomènes antiSystème jugés “incohérents” et donc insensibles à quelque riposte que ce soit. L’article de Blair, lui-même apprécié comme extrêmement avisé sinon admirable du point de vue de la vision politique, est partout cité dans les milieux-Système, surtout européens, comme un signal d’alarme, et essentiellement dans ce cas parce que le “magicien-Blair” avoue qu’il ne sait pas comment on peut riposter devant de telles inconvenances. Que tout ce remue-ménage puisse encore être produit par un Blair, même un Blair-s’avouant-impuissant, donne une mesure des capacités du Système et de sa hauteur de pensée.)

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... Mais nous devons en revenir à des préoccupations plus terre-à-terre, qui ont salué cette commémoration chinoise du 70èmre anniversaire de la capitulation du Japon. Dire “plus terre-à-terre” ne signifie de notre part nul dédain ni condescendance, mais simplement une description opérationnelle. Pour le reste, la bataille Système versus antiSystème a lieu à tous les échelons, partout, de toutes les façons. Il n’y a rien qui ne mérite d’être salué pour sa participation à la bataille contre le Système... Voici donc les deux textes complet/partiel que nous avons annoncés plus haut.

dedefensa.org

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Après Moscou, la grande marche multipolaire se poursuit à Pékin

La grande alliance multipolaire une nouvelle fois en marche ! Après le défilé de la Victoire du 9 mai dernier à Moscou, célébrant le 70ème anniversaire de la victoire sur le nazisme, cette fois c'est l’allié chinois qui célèbre depuis sa capitale Pékin la fin de la Seconde guerre mondiale.

Pour rappel, l'URSS et la Chine ont perdu respectivement 27 millions et 20 millions de morts (militaires et civils) durant ce conflit, faisant des deux pays ceux qui ont sacrifié le plus pour anéantir la peste brune.

A noter la participation en plus des forces armées de la République populaire de Chine et à l'instar du défilé de la Victoire de Moscou, des forces armées d'autres pays. Et comme pour remercier les amis chinois d'avoir été la plus grande délégation étrangère lors du 9 mai à Moscou, à Pékin ce sont les forces russes qui étaient deuxièmes en termes d'effectifs, après bien évidemment les forces armées chinoises. A noter aussi l'absence à Pékin de tous les dirigeants occidentaux. Seul le courageux président tchèque a fait le déplacement comme il l'avait déjà fait à Moscou, étant ainsi le seul chef d'Etat représentant un pays de l'UE. Pour le reste que des ambassadeurs des pays dits du monde "civilisé". A l'opposé donc des dirigeants russe, kazakh, biélorusse, kirghize, sud-africain, vénézuélien, serbe et d'autres, qui ont bien été présents à Pékin, et pour qui l'histoire ne se réécrit pas.

Pour revenir au défilé, qui a été grandiose, en plus donc des représentants de l'Armée populaire de libération (nom officiel de l'armée chinoise), y ont pris part aussi les militaires de la Russie, de la Biélorussie, du Kirghizistan, du Venezuela, de Cuba, de Mongolie, du Mexique, du Kazakhstan, d'Egypte, du Tadjikistan, du Pakistan, de Serbie, de Cambodge, du Laos, des Fidji et du Vanuatu.

On pouvait aussi observer, comme ce fut le cas à Moscou, les présidents chinois et russe, côte à côte, tout au long du défilé. Et malgré toute la puissance affichée de la Chine, le leader chinois n'a pas manqué de noter dans son allocution que son pays est déterminée à défendre la paix: "La Chine ne recherchera jamais d'hégémonie, pas plus qu'elle ne cherchera à s'étendre. Elle n'imposera jamais des souffrances tragiques à d'autres nations", a affirmé ainsi le président Xi Jinping. Un message clair, précis et plein de sens. Un sens d'ailleurs qui devrait faire méditer une fois de plus le leadership d'un certain nombre de pays, dont un en particulier.

Ce qui est certain, c'est que par cette vision commune de l'histoire des leaders et des peuples de Russie et de Chine, mais également par une vision très proche sur l'avenir du monde, qui ne peut être que multipolaire, l'humanité attend avec espoir la suite des événements. Et compte tenu des événements que l'on observe en ce moment, il ne peut y avoir que deux suites logiques: soit le monde multipolaire s'impose une bonne fois pour toute et les partisans de l'unipolarité dépassée l'acceptent. Soit les habitués du monde unipolaire continuent à prétendre de garder leur hégémonie sur toute la planète, avec tout le chaos qui en découle.

Reste grandement à espérer que c'est la première option qui l'emportera, même si vraisemblablement du temps supplémentaire sera nécessaire, ainsi que des efforts communs de tous les partisans de la multipolarité, peu importe que nous soyons citoyens de grands ou de petits pays.

Mikhail Gamandiy-Egorov

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China’s WW2 parade guest list has meanings

[...] The western countries have a misconception that if they do not grace an international event, it loses importance. It’s a hangover from the colonial era. But then, the vanity has limits, too – provided, there is serious money involved. How the western countries fell over each other to join the China-led Asian Infrastructure Investment Bank [AIIB] as ‘founding members’ is legion. They instinctively saw AIIB as a free ride on Chinese money and no amount of American persuasion could keep them away from the honey pot. Britain and Germany hold very little equity in the AIIB in comparison with India, but are keen on the commercial spin off from the investment projects.

Alas, there is no money in China’s celebrations over the 70th anniversary of World War II. And there is no David Cameron at the ceremony in Beijing on September 3. The western media insists it’s a ‘snub’. Whereas, China says it didn’t press the invite but left to the invitees to suit themselves. At any rate, why should any country ‘snub’ China for celebrating a magnificent victory over fascism? There wasn’t any Holocaust in the Asian theatre, but the marauding Japanese army was no less horrific in war crimes than Nazi Germany.

China wasn’t the aggressor in World War II. It didn’t spill Anglo-Saxon blood. China’s participation took the form of its liberation struggle against Japanese imperialism. No doubt, the impact of World War II on the Asian region was historical. Fundamentally, the war galvanized the national movements across the region. Asia could shake off the colonial yoke, finally.

But in geopolitical terms, the single biggest beneficiary turned out to be the United States. The war on Japan – and the deliberate use of atomic weapons – enabled the US to eventually get embedded in the Asian region. Today, it claims to be an ‘Asian power’. On the other hand, the biggest loser was Imperial Britain, since its decline as a second rate power really began when it found that clinging on to the Indian colony was no longer sustainable. Of course, India’s independence in 1947 is attributable to World War II.

All the same, if the expected line-up in Beijing next week is interesting, it is for three reasons. First, Russian President Vladimir Putin’s presence in Beijing on September 2-4 affirms beyond doubt that the quasi-alliance between the two big powers is only getting stronger by the day and world politics and the international system will be profoundly affected by the Sino-Russian strategic partnership.

Second, the absence of the western countries at the celebrations underscores that they are a long way from accepting China as a strategic partner – and, furthermore, that if push comes to shove, blood will prove thicker than water and the Europeans will dutifully line up behind the US in any confrontation with China. Germany or Britain cannot do without the Chinese market to ensure that their economies remain resilient, but they see China inherently as an adversarial power in the world order. Their disquiet over China’s rise is compounded by the acute awareness of the West’s decline after a long history of global dominance since the Industrial Revolution.

Third, the presence of South Korean President Park Geun-hye as well as the absence of Japanese Prime Minister Shinzo Abe and North Korean leader Kim Jong UN will make a significant template of the emergent realignments in the politics of the Far East. China and South Korea have drawn together as strong economic partners, while Park’s presence in Beijing will underscore the two countries’ shared concerns over the rise of militarism in Japan under Abe. Significantly, setting aside speculations, Park decided to attend the military parade as well...

M.K. Bhadrakumar

S.P.Q.R

S.P.Q.R

Inno Impero Romano

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dimanche, 13 septembre 2015

Un ancien patron de la CIA veut s’allier avec Al-Qaïda…

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Un ancien patron de la CIA veut s’allier avec Al-Qaïda…

 
Richard Labévière
Journaliste, Rédacteur en chef  du magazine en ligne : prochetmoyen-orient.ch
Ex: http://www.lesobservateurs.ch

S’allier aux terroristes de Jabhat al-Nosra, c'est-à-dire Al-Qaïda en Syrie et en Irak, pour lutter contre d’autres terroristes, ceux de Dae’ch, l’organisation « Etat islamique », est la dernière trouvaille du général David Petraeus. Cet ancien chef de la CIA vient d’expliquer ce qu’il pense être « une impérieuse nécessité » au site américain d’information The Daily Beast[1]. Comme plusieurs experts américains, ce général en retraite qui fût en charge de la lutte anti-terroriste en Irak avec le succès que l’on sait, qualifie les terroristes de Nosra de « combattants modérés ». Evidemment par rapport aux fêlés de Dae’ch, c’est une question d’appréciation… Commandant en chef des forces américaines en Afghanistan, ce bon Petraeus était déjà l’inventeur du concept très discutable de « Taliban modéré » dont on peut, aujourd’hui encore, vérifier toute la pertinence alors qu’il ne se passe pas un jour sans qu’un ou plusieurs attentats meurtriers n’ensanglantent Kaboul et ses faubourgs…

Cette conception de la « modération » est l’une des vieilles marottes des « experts » du Pentagone, spécialistes dans le déclenchement de guerres désastreuses - en Afghanistan, dans les zones tribales pakistanaises, au Yémen, en Irak et ailleurs - et de solutions post-conflits toutes aussi foireuses. La méthode est simple, brutale autant que répétitive : on casse tout et ensuite on réfléchit afin de bricoler des alternatives politico-militaires supplétives et susceptibles de garantir les intérêts stratégiques, économiques et politiques de l’invincible Amérique. Chacun se souvient comment fut lancée la troisième guerre du Golfe au printemps 2003, enchaînant les mensonges d’Etat avec la complicité de la grande presse occidentale, en contournant l’aval du Conseil de sécurité des Nations unies. L’allié britannique de l’époque - Tony Blair (voir notre dernier Editorient) - osait affirmer que les armes de destruction massives irakiennes (de la troisième armée du monde !) restées pourtant introuvables, pouvaient menacer la planète entière en moins de 45 minutes… Fichtre ! On se souvient aussi comment, dès la chute de Bagdad, le pro-consul américain Paul Bremer congédiât l’ensemble des cadres de l’armée irakienne et du parti baath, les institutions les plus structurantes du pays, hormis les grandes confédérations de tribus.

Dans un tel contexte, nul n’était besoin d’être ni devin, ni grand expert militaire pour anticiper une suite qui verrait immanquablement la fragmentation communautaire et territoriale de ce grand pays, désormais livré aux factions jihadistes et mafieuses où il s’agissait donc de repérer les « modérés » pour essayer d’endiguer une implosion pourtant programmée ! Encore bravo ! Ainsi, en 2007, le même général Petraeus a dépensé beaucoup d’énergie et d’argent afin de convaincre des milices sunnites de s’allier avec les troupes américaines plutôt que de combattre aux côtés… d’Al-Qaïda. En effet, avec beaucoup de dollars, cette tactique a vaguement fonctionné quelque temps, repoussant les partisans d’Oussama Ben Laden aux confins du désert syro-irakien. De cette brillante stratégie devait naître Dae’ch, quelques années plus tard.

Ces tentatives d’instrumentalisation de l’islam radical sunnite ne datent pas d’aujourd’hui. Bien avant Lawrence d’Arabie, les services britanniques de New Delhi et du Caire en avaient fait l’un de leurs principaux leviers de domination impériale : diviser pour régner, jouer les minorités les unes contre les autres et tribaliser les Etats-nations en devenir tout le long de la route des Indes, en Asie, en Afrique et ailleurs. Dès la fin de la Seconde guerre mondiale, lorsqu’ils ont pris le relais aux Proche et Moyen-Orient, les Américains ont bien intégré la leçon et l’ont mise en pratique partout où ils se sont installés durablement. Ce fût notamment la signature du Pacte du Quincy entre le président Roosevelt et le roi d’Arabie Ibn Séoud - premier accord de protection de la ploutocratie saoudienne contre l’exploitation monopolistique des plus grandes réserves mondiales d’hydrocarbures -, pour 60 ans. Renouvelé en 2005 par l’administration Bush pour une nouvelle période de soixante années, cet accord n’a pas fait l’objet d’une grande attention de la part de nos grands experts de la région.

Tout aussi logiquement, et après avoir poussé Nasser dans les bras de l’Union soviétique, les administrations américaines successives (républicaines et démocrates) n’ont cessé de cirer les pantoufles des Frères musulmans, à l’époque déjà largement financés par le roi Fayçal d’Arabie. Dès le milieu des années 50 et jusqu’à aujourd’hui, les Américains se sont littéralement amourachés des Frères et plus largement du sunnisme radical. Pour quelques raisons très simples : là où sont les Frères, il n’y a pas se syndicats, pas de communistes ni de nationalistes arabes ; la jeunesse se contente de faire des allers et retours entre la mosquée et McDo ou Pizza-Hut. C’est bon pour les affaires et contenir les Rouges… Il faut ressortir la belle photo d’une délégation de Frères musulmans emmenée par Saïd Ramadan (le père du télé-coraniste actuel, Tarek, sorte de BHL de l’Islam contemporain) dans le bureau ovale de la Maison Blanche, bras-dessus-bras-dessous avec le président Eisenhower durant les plus belles années de la Guerre froide pour mieux comprendre pourquoi et comment les services américains, saoudiens et pakistanais fabriqueront plus tard Oussama Ben Laden !

Dans un petit livre définitif - Ben Laden, secret de famille de l’Amérique -, l’écrivaine indienne Roy Arundhati décrit par le menu cette logique américaine implacable de la « modération » islamiste. Dans un autre registre, travaillant sur les filières de financement - Les Dollars de la terreur[2] -, nous nous rappelons à quel point nous retombions fatalement, presque toujours, sur un mixte très dosé de services américains, de financements saoudiens et de logistiques fréristes, dans le montage de la plupart des attentats terroristes qui vont de février 1991 (fin de la deuxième guerre du Golfe) jusqu’à ceux du 11 septembre 2001. Ensuite, la nébuleuse Ben Laden s’est décentralisée entre l’Asie, le Moyen-Orient, l’Afrique et l’Europe, mais en suivant toujours les mêmes logiques américaines de la « modération » de l’islam radical sunnite, avec les mêmes bailleurs de fonds des pays du Golfe et les mêmes télé-coranistes…  

L’ayant interviewé à plusieurs reprises, j’ai toujours été chaque fois sidéré par l’ancien conseillé à la sécurité du président Carter - Zbigniew Brzezinski - qui se vantait d’avoir personnellement attiré l’ours soviétique dans le guêpier afghan. Aux lendemains des attentats du 11 septembre 2001, il affirmait le plus tranquillement du monde que les 3000 victimes du World Trade Center n’étaient rien, historiquement absolument rien au regard de la victoire américaine contre le bloc de l’Est ! Par contre, il était plus discret sur la suite, sur la façon dont les jihadistes fabriqués par les services américains se retourneront contre leurs maîtres. L’histoire complète de l’alliance des Etats-Unis avec l’islam radical sunnite reste à faire pour bien évaluer comment les dérives meurtrières actuelles d’Al-Qaïda, de Dae’ch, d’AQMI, de Boko-Haram ou des Shebab somaliens tiennent principalement aux erreurs d’appréciation, de gestion et d’anticipation des prédécesseurs, des contemporains et des successeurs du bon général Petraeus…

Le plus navrant de cette histoire est de voir comment la « politique arabe » de la France du général de Gaulle et de François Mitterrand s’est abîmée dans le précipice de la « politique sunnite » de Laurent Fabius qui, en août 2012, se félicitait du « bon travail accompli par les petits gars de Nosra… » La France éternelle a-t-elle à ce point perdu toute son expertise de l’Orient compliqué pour s’aligner inconditionnellement sur les désastres répétitifs orchestrés par Washington ? La dernière idée du général Petraeus est malheureusement du Fabius dans le texte. Celui-ci est tellement irrespectueux des analyses produites par sa propre administration qu’il est bien capable de revendiquer, un de ces jours prochains, la paternité de cette nouvelle pirouette américaine. A terme, l’obsession partagée par Laurent Fabius et François Hollande de vouloir « punir » et « neutraliser » Bachar al-Assad pour vendre encore plus d’armes aux pays du Golfe coûtera très cher à la France. Pour l’heure, elle coûte déjà très cher à notre cher Liban, sans président de la République depuis plus d’une année, parce que Paris cherche à imposer un candidat qui soit adoubé par Riyad et Washington…      

Richard Labévière, 9 septembre 2015  

[1] The Daily Beast est un site Web créé en 2008 et appartenant au groupe IAC. Ce site a été fondé par la journaliste Tina Brown, ancienne journaliste du New-Yorker et de Vanity Fair, qui en est aujourd'hui la rédactrice en chef. The Daily Beast publie ses propres articles, mais agrège également le contenu d'autres sites d'information.

[2] Editions Grasset, avril 1998.

Les Balkans menacés aussi par le GREXIT

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Les Balkans menacés aussi par le GREXIT

Michel Lhomme
Ex: http://metamag.fr

Tournons un court instant le projecteur vers les Balkans et regardons ce qu'on y craint aujourd'hui plus que tout.


En effet, tout l'été, plusieurs pays des Balkans, ceux qui ont de forts liens financiers et commerciaux avec la Grèce sont en état d'alerte devant une contagion possible de la crise grecque, la sortie toujours possible d'Athènes de l'euro zone, sur leurs territoires. En mai dernier, la banque américaine Morgan Stanley avait ainsi anticipé de possibles problèmes de paiement pour la Bulgarie, la Roumanie et la Serbie du fait que de nombreuses banques grecques possèdent une participation en actions importante dans ces trois pays. Les banques centrales de Bulgarie et de Roumanie ont officiellement écarté depuis avoir un quelconque problème sur leurs avoirs, insistant même pour souligner que dans tous les cas, il s'agissait ou s'agira de banques nationales à participation grecque et non de banques purement grecques. Pourtant, 25 % du système financier bulgare est, par exemple, aux mains de quatre banques grecques : Alpha Bank, UBB, Pireaus Bank et Postbank et ces quatre banques grecques sont présentes dans tous les Balkans.  La crise bancaire internationale qui se dessine n'annonce donc rien de bon pour la région. Certains experts craignent que la panique n'ait des effets largement négatifs dans tous les Balkans, l'une des régions toujours les plus fragiles de l'Europe. Les relations économiques entre la Bulgarie et la Grèce sont étroites et ce, pas seulement dans le secteur financier mais aussi en ce qui concerne les infrastructures, l'industrie et le commerce bilatéral. 7 % des exportations bulgares vont vers la Grèce. Le Grexit affectera aussi forcément la Bulgarie à travers les 300 000 Bulgares qui travaillent en Grèce et qui comme tout immigré, enverront moins d'argent au pays ou alors des fonds totalement dévalués en drachmes.


Par rapport à la Grèce, la Roumanie n'est guère mieux lotie. 


Moins exposée que la Bulgarie, les autorités roumaines craignent aussi les effets collatéraux de la crise grecque comme une dévaluation de leur monnaie, le leu. Dans tous les cas, la Banque nationale roumaine avoue redouter, à court terme, de sérieuses difficultés monétaires et budgétaires. De plus, à Bucarest, la sortie de la Grèce de l'euro aura nécessairement un effet négatif sur l'entrée de la Roumanie dans l'euro zone. La Roumanie qui a reporté plusieurs fois cette entrée dans la monnaie unique européenne, la souhaite pourtant pour 2019 ou 2020.


Situation Serbe 


La Banque Centrale a assuré que l'exercice dans le pays des quatre banques grecques citées plus haut n'est pas en danger ni menacée. Entre 2005 et 2011, la Grèce fut d'ailleurs le troisième investisseur en Serbie avec un total de 1 300 millions d'euros qui généra 25 000 emplois. Mais depuis 2011, l'investissement grec s'est bien évidemment tari en raison de la faillite de l'Etat hellénique même si l'échange commercial entre les deux pays demeure toujours élevé avec le chiffre en 2014 de 427,12 millions d'euros.


La Hongrie mobilise son armée


La Hongrie a déjà entamé la construction d'une barrière, d'un mur le long de ses 175 km de frontière avec la Serbie afin de contenir l'afflux de migrants, principalement des réfugiés originaires de Syrie, qui tentent de rejoindre l'espace Schengen . Hier, la Bulgarie annonçait l'envoi de blindés et de militaires le long de sa frontière avec la Macédoine. L'Autriche s'est aussi résolu à mobiliser des militaires afin de soutenir l'action de l'État autrichien dans les camps de réfugiés et les centres d'accueil. 


Lundi, près de 2.000 migrants sont entrés dans l'Union européenne par la frontière serbo-hongroise. Un record pour une seule journée mais l'Europe est prospère et en paix, nous avait-on promis. Vous en souvenez-vous ?

Quels scénarios d’avenir pour la Syrie?

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Quels scénarios d’avenir pour la Syrie?

par Romain Dewaele et Antoine Valentin

Ex: http://globalediplomatie.com

Afflux de réfugiés, nettoyage ethnique, guerre civile, démodernisation des combats, violence extrême,  brutalisation (G.Mosse) des sociétés, guerre chiites/sunnites, guerre par procuration des puissances régionales, un régime autoritaire toujours là, les horreurs de l’État Islamique, une opposition hétéroclite et sans agenda, un pays en ruines, bref la Syrie est de facto morte.

Une fois ce constat  fait, quels peuvent être les scénarios d’avenir à moyen terme pour la Syrie ?  Son emplacement stratégique dans la région, ainsi que l’implication des grandes puissances et des acteurs régionaux ne peuvent laisser la Syrie devenir une Somalie bis.

Première hypothèse : un scénario à la libyenne.

Progressivement l’armée régulière exsangue ne peut tenir ses positions dans la Syrie « utile ». Ravagée par la guerre des services qu’impose El Assad pour garder son leadership, l’armée du régime qui subit de plus en plus de défections se montre incapable de garder « l’alaouitistan ». En manque de soutien russe et iranien, et du Hezbollah, l’armée n’arrive pas à contenir les assauts de l’Armée de la Conquête (Al Nosra, Ahrar Al Sham…). D’ailleurs de plus en plus financée par la Turquie, des monarchies du Golfe (et peut-être armée par la France). Bachar El Assad tombe, les Alaouites fuient, tout comme les Chrétiens pour éviter les massacres, Israël créer un couloir aérien pour que les Druzes se réfugient chez leurs « frères » Israéliens. La Turquie bombarde le PYD (branche syrienne du PKK) pour obtenir une zone tampon peuplée de Turkmène entre la Turquie et le Kurdistan syrien. La Syrie est donc partagée entre le Kurdistan et le glacis turkmène au nord, l’Armée de la Conquête qui contrôle la moitié ouest du pays, et l’État Islamique à l’est, ce dernier contenu par la coalition internationale. L’Armée de la Conquête installe dans sa zone un régime sunnite, mais les factions de l’Armée de la Conquête sont divisées, elles ne sont pas désarmées, aucun chef ne s’impose, les structures de l’État syrien sont en lambeaux, et l’arsenal militaire du régime est récupéré de multiples factions. Au niveau régional, le Liban, déjà en proie à un blocage institutionnel et à l’afflux de réfugiés est en danger, tout comme Israël, et la Jordanie.

Seconde hypothèse le statut quo.

Le Hezbollah avec des volontaires, l’Iran et la Russie avec des armes et des financements parviennent à faire tenir le régime, qui depuis  entame un repli stratégique en concentrant ses forces sur « l’Alaouitistan » et cesse d’être un État « checkpoint » en privilégiant la continuité territoriale à la dispersion. Les combats font toujours rage entre le régime, l’Armée de la Conquête, l’Armée Syrienne Libre et l’État Islamique. Les réfugiés continuent à affluer en Europe et surtout dans les pays de la région. Les frappes de la coalition internationale permettent de contenir Daesh mais pas de l’endiguer. Comme dans toute guerre civile, les puissances étrangères jouent leur cartes, dans cette hypothèse l’intransigeance des puissances domine, aucunes ne lâchent des concessions pour une éventuelle sortie de crise.

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Troisième hypothèse : le départ négocié de Bachar El Assad.

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Dans le cadre d’une médiation, avec d’une part les Russes et les Iraniens, et de l’autre les États-Unis et l’Arabie Saoudite (les Européens excluent du jeu en raison de leur échec en Libye) ; le départ de Bachar El Assad est organisé.  En effet, El Assad est impossible à recycler en raison des 200 000 victimes civiles du conflits, la fracture est désormais trop grande. L’ex leader et sa famille proche trouvent exil en Iran ou en Algérie.  Ce départ négocié veut éviter la création d’un territoire de non-droit dans une zone déjà tendue. Les Russes et les Iraniens font rapidement constituer un gouvernement provisoire entre des anciens du régime et des opposants modérés (Armée Syrienne Libre). L’initiative russo-iranienne veille à préserver l’armée, les services de renseignement, l’administration, bref toutes les sphères de l’État syrien. Le gouvernement provisoire d’union national s’engage à organiser des élections démocratiques sous la surveillance d’observateurs de l’ONU, afin de former une assemblée constituante représentative et équitable démographiquement de toutes les confessions du pays. La Syrie est donc partagée entre le Kurdistan et le glacis turkmène imposé par la Turquie au nord, dans la Syrie « utile » le nouveau régime syrien zone d’influence russo-iranienne est reconnu par la communauté internationale, et à l’ouest, les zones contrôlées par Al Nosra et Ahrar Al Sham sont stabilisés territorialement et deviennent une zone d’influence des Saoudiens, enfin à l’extrême est l’État Islamique. Ce dernier sera rapidement en difficulté : « quand un empire ne progresse pas il s’effondre ». En outre, il sera difficile à Daesh de diriger des zones ni sunnites ni arabes, de même une expansion trop forte de Daesh peut conduire à ce que Paul Kennedy appelait la « sur-extension impériale », où les coûts de la conquête ne compensent pas les gains. Au final, les puissances sunnites ont leurs appuis, l’Iran empêche la création d’une Syrie entièrement sunnite, la Russie garde son accès à la méditerranée, les Alaouites et les Chrétiens partagent le pouvoir avec les sunnites jusque-là marginalisés. Enfin, le but de cette hypothèse est d’éviter un scénario à la libyenne et à l’irakienne pour restaurer un État syrien viable. La nouvelle Syrie ne doit pas de débaasifier, les cadres de l’État doivent perdurer, et toutes les communautés doivent retrouver un rôle politique.

Voilà trois hypothèses d’avenir pour la Syrie, toutes à compléter en fonction des avancées militaires et diplomatiques. Tout en sachant, que depuis l’accord entre les grandes puissances et l’Iran en juillet dernier, on constate un intense ballet diplomatique entre la Russie, l’Iran, la Syrie, l’Arabie Saoudite et des opposants Syriens…À suivre.

 Romain Dewaele et Antoine Valentin

Heiliges Römisches Reich deutscher Nation

Heiliges Römisches Reich deutscher Nation

Ich stand auf hohem Berge:


Ich stand auf hohem Berge
sah runter ins tiefe Tal
Ein Schifflein sah ich schweben
darin drei Grafen warn.

Der jüngste von den Grafen
der in dem Schifflein saß
gab mir einmal zu trinken
aus einem venedischen Glas

"Ach Mädchen, du wärst schön genug,
wärst Du nur ein wenig reich;
fürwahr, ich wollt Dich nehmen,
wär´n wir einander gleich."

Er zog von seinem Finger
ein goldenes Ringelein.
"Nimm hin, Du Hübsche, Feine,
das soll dein Denkmal sein."

Was soll ich mit dem Ringe,
den ich nicht tragen kann?
Ich bin ein armes Mädchen,
das stehet mir nicht an.

Und weil ich ja nicht reich bin,
daß es dem Herren frommt,
will ich die Zeit abwarten,
bis meinesgleichen kommt."

"Wenn deinesgleichen nun nicht kommt,
was willst du fangen an?"
"Dann geh ich in ein Kloster,
will werden eine Nonn´."

Es stand wohl an ein Vierteljahr,
dem Grafen träumte es schwer,
daß sein herzallerliebster Schatz,
ins Kloster gegangen wär.

"Steh auf, mein Knecht und tummle Dich,
sattle mir und dir ein Pferd;
Wir wollen reiten Tag und Nacht,
der Weg ist des Reitens wert!"

Und als der Graf geritten kam,
wohl vor des Klosters Tür,
fragt er nach seiner Liebsten,
ob sie wohl darinnen wär.

Sie kam heraus geschritten,
in einem schneeweißen Kleid.
Ihr Haar war abgeschnitten,
zur Nonn´ war sie bereit.

Sie kam mit einem Becher,
den sie dem Ritter bot;
er trank und ein paar Stunden
danach war er schon tot.

Ihr Mädchen laßt Euch raten,
schaut nicht nach Geld und Gut.
Sucht Euch einen braven Burschen,
der euch gefallen tut.

samedi, 12 septembre 2015

Monde multipolaire: Chine, Russie, quelles stratégies?

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VERS UN MONDE MULTIPOLAIRE

« Chine-Russie : quelles stratégies ? »

Alexandre ORLOV*
Ex: http://metamag.fr
 
Parler de la Russie et de la Chine, c'est parler,  non seulement du présent, mais aussi de l'avenir , de l'ordre mondial de demain.

Nous comprenons tous que la portée des relations russo-chinoises dépasse largement le cadre bilatéral. Elles constituent un facteur puissant de formation d'un monde multipolaire.

Oui, notre monde est en passe de devenir multipolaire. C'est un processus objectif et irréversible. On peut toujours essayer de le ralentir, mais personne n'est désormais en mesure de l'arrêter.

De fait, dans l'ambition d'assurer leur hégémonie, de maintenir la domination unipolaire, les Etats-Unis suivent le cap de l'endiguement de nouveaux pôles d'influence – avant tout la Russie et la Chine.

A l'égard de la Russie, cette politique d'endiguement prend une forme ouvertement agressive. On inflige à mon pays des sanctions chaque fois nouvelles – et ce, sans plus aucun lien avec la situation en Ukraine. Des bases militaires américaines et de l’OTAN poussent sur ses frontières tels des champignons, on y construit le bouclier antimissile américain. On lui livre une guerre médiatique, psychologique et économique.

Pour la Chine, cette même politique d'endiguement revêt un caractère latent, voilé. C’était d'ailleurs pareil pour la Russie, jusqu'à ce que la crise en Ukraine ne fasse tomber les masques.

La tactique utilisée est pourtant la même. 

Pour justifier cette politique d'endiguement, on impose à l'opinion publique toutes sortes de mythes – sur la "menace" russe ou chinoise ou sur "l'antagonisme idéologique" entre l'est et l'ouest.

Mais en réalité, ni ces menaces imaginaires, ni l'antagonisme idéologique, propres à l'époque de la guerre froide, n'existent. Il n'y a que l'ambition américaine de domination universelle. De la géopolitique à l’état pur.

Il faut bien comprendre que, malgré toute la diversité des systèmes politiques ou des valeurs, la multipolarité moderne n'est pas de nature idéologique. Au contraire, elle résulte en grande mesure du fait que le modèle du développement capitaliste né en Europe Occidentale et aux Etats-Unis s'est enraciné dans d'autres régions du monde. Tout espoir de bloquer l'émergence d’un monde multipolaire est illusoire. Toute tentative d'empêcher ce processus porte un grave préjudice au système de  sécurité universelle et sape le développement économique global. 

On a beau s'y accrocher, le modèle unipolaire restera immanquablement dans le passé. Il ne correspond plus au monde moderne, qui est bien trop varié et bien trop complexe. Aucun pays, aucun groupe, aussi puissant soit-il, n'est capable aujourd'hui de résoudre les problèmes universels à lui-seul.

Les États-Unis ont échoué dans le rôle de leader universel 

Ils se sont comportés tel un éléphant dans un magasin de porcelaine. Ils ont piétiné le droit international – en Yougoslavie, en Irak, en Libye ou au Yémen. Ils ont poussé le Moyen Orient dans le bourbier du chaos et des guerres civiles, ils ont libéré de sa bouteille l’esprit de l’islamisme radical. Ils ont trahi la confiance de leurs alliés les plus proches, car eux-mêmes ne faisaient confiance à personne, les considérant comme des Etats satellites ou des vassaux, d’où l'espionnage et l'ingérence dans les affaires intérieures, y compris par l'application extraterritoriale des décisions de justice américaine.
 
Pour beaucoup d'Occidentaux l'émergence d'un nouveau monde multipolaire apparaît comme chaotique, mais c'est parce que les vielles méthodes unipolaires de prise de décisions et de règlement des conflits ne fonctionnent plus. Nos partenaires occidentaux n'ont toujours pas appris, ou ne veulent tous simplement pas apprendre à travailler d'une façon nouvelle – par le compromis. Ainsi ils associent la fin de l'ordre unipolaire à la fin de l'ordre tout court, à l'arrivée du chaos universel.
 
Je tiens à souligner que la Russie, aussi bien que la Chine, j'en suis certain, sont sincèrement intéressés à développer avec les Etats-Unis, qui étaient et restent une grande puissance mondiale, des relations étroites et mutuellement avantageuses. Pourtant, le vrai partenariat ne serait possible que lorsque Washington et les milieux atlantistes d'Europe abandonneront l'idée de leur exclusivité et leur droit à la domination globale.

Le monde multipolaire – c'est une lourde responsabilité
 
Il peut devenir un monde de confrontation de blocs, de lutte pour les sphères d'influence, d’hostilité. Mais il peut aussi bien être un monde de coopération et d’intégration. Telle est la philosophie des nouveaux formats universels initiés par la Russie et la Chine. Je parle des BRICS et de l'OCS (Organisation de coopération de Shanghai). L'égalité des membres, la culture du compromis, toute décision comme dénominateur commun des intérêts nationaux de chacun, voici ce qui distingue ces forums du fonctionnement d'alliances économiques ou politico-militaires traditionnels avec leur subordination et leur discipline de bloc.

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Les états des BRICS ou de l'OCS se rassemblent non pas "contre" quelqu'un, mais pour un ordre mondial plus juste et plus démocratique, qui serait fondé sur le droit international et le rôle central de l'ONU. Nos pays mettent au centre de leurs préoccupations le principe de sécurité égale et indivisible à tous les niveaux – aussi bien global que régional. Cela signifie que la sécurité des uns ne doit pas être assurée en dépit de celle des autres. Cette vision du monde est aux antipodes de la mentalité des blocs propre à l'OTAN.

En juillet dernier la ville d’Oufa a accueilli les Sommets des BRICS et de l'OCS sous la présidence de la Fédération de Russie. Ces rencontres, qui ont réuni les représentants de plus d'une moitié de la population globale, n'ont pas seulement détrôné le mythe de "l'isolement de la Russie", n'ont pas seulement confirmé la similitude des approches des pays-membres aux grands problèmes politiques et économiques du monde. Elles ont avant tout démontré, une fois de plus, la viabilité du modèle de prise de décisions collectives qui, j'en suis fermement persuadé, sera la base du monde multipolaire.
 
Les relations russo-chinoises se présentent aujourd'hui comme "un partenariat tous azimuts et une coopération stratégique". C'est bien cette définition qui figure dans la déclaration commune des deux chefs d'états adoptée en mai 2014, lors de la visite du Président Poutine à Pékin.
Nous évitons sciemment le terme "allié" ou "alliance" car ils reflètent la logique des blocs, incluent l'idée d'identification "friend-or-foe" – ami/ennemi. Encore une fois: les relations Moscou-Pékin ne sont pas "contre" qui que ce soit. Car ni la Russie, ni la Chine (du moins, pour autant que je sache) ne revendiquent la domination globale. Notre coopération se développe sur une base pragmatique, tenant compte des intérêts des deux peuples et des réalités du monde multipolaire en gestation. 

Il faut reconnaître pourtant que les intérêts russes et chinois ne coïncident pas forcement. Nous pouvons avoir une vision différente sur certains problèmes internationaux. Il existe entre nous une concurrence rude en ce qui concerne les marchés régionaux. Les Chinois, il faut le reconnaître franchement, sont des partenaires difficiles et des négociateurs redoutables lorsqu'ils défendent leurs priorités. Mais les principes de base de nos relations – l'égalité et le respect de chacun, permettent toujours de trouver des solutions mutuellement acceptables. 
Entre la Russie et la Chine il n'y a pas, et j'espère qu'il n'y aura jamais, de lutte pour les sphères d'influences – comme celui que les Etats-Unis et l'Union Européenne nous ont imposé ces dernières années, notamment sous la forme du "Partenariat oriental".

C'est l'Union Européenne qui a placé l'Ukraine devant le choix – "être avec nous ou avec la Russie". Ce choix artificiel qui a fracturé le pays et l'a poussé dans une guerre civile qui dure toujours. Ni la Russie ni la Chine n'ont jamais imposé à leurs voisins ce choix – être "avec" ou "contre" nous.

Au contraire, en dépit de leur concurrence économique (qui est naturelle), nos deux pays voient le continent eurasien comme un espace de coopération prometteuse, capable d'assurer la synergie des ressources humaines et en matières premières, des potentiels économiques, industriels et scientifiques de différents pays.
 
L'Union économique eurasienne et l'initiative chinoise de la "Ceinture économique de la Route de la Soie" nous paraissent parfaitement complémentaires et ouvrent d'excellentes opportunités pour la Chine comme pour la Russie. En tant qu'espace économique commun, donc – sans frontières douanières, l'Union économique Eurasienne offre de façon objective le meilleur tracé possible pour cette nouvelle "Route de la soie".

La concurrence russo-chinoise pour les marchés de l'Asie Centrale ne change rien sur la donne principale: nos deux pays ont un intérêt commun – la prospérité de cette région. Le "Grand Jeu" pour l'Asie Centrale, que menaient au XIX-ème siècle la Russie et la Grande Bretagne, n'a pas sa place dans les relations entre Moscou et Pékin. Au contraire, nous cherchons à joindre nos efforts et nos capacités dans la réalisation de grands projets économiques et industriels, et aussi pour contrer la menace de l’islamisme radical qui vient du Sud. Autrement dit – plus nos pays-voisins seront (..) riches et stables, mieux ce sera pour la Russie et pour la Chine. 

En même temps, la Russie a des raisons de croire que l'idée de déstabiliser l'Asie Centrale selon le scénario moyen-oriental – c'est-à-dire sur le fond de discours sur les ''transformations démocratiques" et sous les drapeaux de l'islamisme radical, – peut être envisagée aux Etats-Unis comme une des "options" en vue d'affaiblir la Russie et la Chine, de créer sur leurs frontières des foyers permanents de tension, de semer la discorde entre eux. Nous devrons, ensemble, contrecarrer ces tentatives.

Aujourd'hui, l'économie russe traverse une période difficile, due à la baisse du prix du pétrole et aux sanctions occidentales, et l'économie chinoise tourne elle-aussi au ralenti. Apparemment, la tâche de renforcer les liens commerciaux et d'investissements entre nos pays revêt dans ces conditions une importance particulière. 

La multipolarité possède des dimensions différentes – politique, économico- financière et culturelle.

La Russie et la Chine attachent une attention particulière à la réforme du système monétaire global. Il nous parait évident que le monopole du dollar constitue désormais une source de risques de plus en plus importants, qui sont de nature non seulement financière, mais aussi politique. L'affaire de "BNP-Paribas" – est un exemple par excellence de où peut mener un tel monopole, qui va de pair avec l'application extraterritoriale de la justice américaine. Cela vaut la peine de rappeler que la France avait proclamé la réforme du système monétaire global comme une des priorités de sa présidence au G-20 en 2011. Pourtant, rien n'a bougé depuis. 

Moscou et Pékin comptent élargir progressivement l'utilisation de leurs monnaies nationales dans les échanges commerciaux bilatérales ainsi que dans le commerce régional. A cet égard, les décisions des BRICS sur la création d'un pool de réserves monétaires propres et de la Nouvelle banque de développement, constituent un pas important vers une nouvelle architecture monétaire internationale. Il est important qu'une grande partie des projets de la Nouvelle banque de développement soit financée en monnaies nationales. La Russie a rejoins également La Banque asiatique d'investissement pour les infrastructures (Asian Infrastructure Investment Bank) créée sur l'initiative de la Chine.

Ces nouvelles institutions ne représentent pas une alternative au FMI ou à la Banque mondiale, mais un complément nécessaire et attendu aux institutions de Bretton Woods, qui ne répondent plus aux besoins de l'économie mondiale. Nous estimons que le FMI et la BM ont besoin d'être réformés – ils ne doivent plus rester les outils politiques de Washington. 

Autre domaine prioritaire de coopération entre la Russie et la Chine qui contribue à un ordre mondial plus juste et plus sûr : les technologies informatiques. Les Etats-Unis abusent de leur monopole dans ce secteur, ce qui engendre des risques pour la sécurité et la souveraineté de nos pays. Ce n'est pas par hasard que la déclaration finale du sommet d’Oufa évoque la nécessité de créer un mécanisme de gestion d'Internet "basé sur un processus transparent, qui ne serait pas soumis à l'effet des décisions unilatérales".

D'une manière générale, les sanctions occidentales à l'encontre de la Russie – sont un signal lancé à tous les pays, qui devraient réfléchir sur leur indépendance financière, technologique et informatique face aux Etats-Unis qui usent sans scrupules de leur supériorité pour exercer la pression politique et le chantage.

Ces derniers temps, on entend souvent que la Russie s'est détournée de l'Europe pour se tourner vers la Chine. C’est faux. La Russie ne se détourne de personne, encore moins de l'Europe. De Saint-Pétersbourg à Vladivostok, la Russie était, reste et restera une partie inaliénable et importante de la civilisation et de la culture européennes. On ne peut pas se détourner de soi-même. En même temps la Russie est une puissance Eurasienne. Il est donc logique et important qu'elle ait de bonnes relations avec ses voisins à l'Est comme à l'Ouest. Regardez nos armoiries – L'aigle bicéphale qui y est représenté regarde bien des deux cotés.
  
Il faut reconnaître pourtant que le grand potentiel de nos relations avec la Chine est longtemps resté inexploité. Quoique le besoin de se tourner vers l'Asie-Pacifique était évident bien avant la crise actuelle dans nos relations avec l'Occident, jusqu'à ces derniers temps une partie majeure de nos liens économiques, commerciales et en matière d'investissements était orientée vers l'Union Européenne. Apparemment, avions nous trop confiance en nos partenaires européens, et espérions naïvement avancer vers un espace économique et humain communs. Les sanctions se sont révélées être une douche froide, confirmant une fois de plus la vielle sagesse populaire – il ne faut pas mettre tous ses œufs dans un même panier.
 
La Russie a pris le cap de diversification de ses liens économiques, mais elle ne se détourne néanmoins pas de l'Union Européenne. Au contraire, c'est l'Europe, docile à une volonté étrangère, qui cherche en dépit de ses propres intérêts à se démarquer de la Russie. Ce qui pousse naturellement notre pays à chercher des partenaires et des débouchées dans d'autres régions du monde.

Ceux qui veulent "l'isolement" de la Russie paraissent avoir oublié que nous ne sommes plus au XIX-ème siècle, et que depuis longtemps, la "communauté mondiale" ne se limite plus à l'Europe et à l'Amérique du Nord. La nature a horreur du vide. D'autres pays, dont la Chine, n'attendaient que cela pour élargir leur présence sur le marché russe et prendre la place occupée jadis per nos partenaires occidentaux, au détriment de ces derniers.

En tout cas, la coopération avec la Chine ne contredit pas mais complète nos liens traditionnels avec l'Union Européenne. C'est un complément nécessaire, attendu, et riche en perspectives en matière d'échanges commerciaux et technologiques, d'investissement et de développement des territoires. 

La question de savoir si la Russie doit choisir dans ses relations l'axe européen ou asiatique est purement artificielle. La France – doit-elle choisir entre l'Espagne et l'Allemagne? Autre idée préconçue – se retournant vers la Chine, la Russie est condamnée au rôle auxiliaire de son fournisseur de matières premières. Jusque là nous avons vécu une expérience de rapprochement avec l'Union Européenne qui effectivement réduisait la Russie au rôle de fournisseur de l'Occident. Apparemment c'était la seule place qu'on nous réservait.
 
Certes, nous allons utiliser toutes les opportunités qu'offre le marché chinois pour le commerce de matières premières et d'hydrocarbures. Un accord a été signé sur la construction du gazoduc "la Force de la Sibérie" (ainsi est nommé le tracé oriental), et des négociations sont en cour pour le gazoduc "Altaï" (ainsi est nommé le tracé occidental). Il s'agit de dizaines de milliard de mètres cubes de gaz.

Ces projets d'envergures permettent à la Russie de diversifier les débouchées de ses hydrocarbures, ce qui n'est pas sans importance, surtout sur fond d'appels politisés à renoncer à notre gaz, qui résonnent de plus en plus fort en Union Européenne. En limitant la coopération énergétique avec notre pays, l'UE se tire une balle dans le pied et scie la branche sur laquelle elle est assise. Elle réduit ainsi elle-même sa compétitivité. 

Néanmoins, – et c'est capital, – la coopération russo-chinoise ne se limite pas au commerce des matières premières. Elle s'étend aussi sur les secteurs et les industries de pointe. La Russie garde et renforce ses positions sur le marché chinois notamment en ce qui concerne la coopération militaire et le commerce d'armes modernes, mais aussi dans le secteur nucléaire, dans l'industrie aérienne (avions et hélicoptères), la pétrochimie, les transports… Autre volet important – la coopération spatiale. Ainsi, nous travaillons sur l'inter-connectivité de nos systèmes de navigation par satellite GLONASS et "Beidou".

Mais le principal – est que notre partenariat avec la Chine s'appuie sur le respect mutuel des intérêts de chacun, tandis que l'Union Européenne cherchait toujours à nous imposer des conditions unilatérales, en dépit des intérêts de la Russie mais "en application du règlement européen". La troisième directive énergétique en est un exemple par excellence. 
Notre colloque porte dans son nom la question "quelles stratégies?". Et bien, les stratégies, on pourrait en inventer de toutes sortes, mais le critère de leur efficacité restera toujours le même – le réalisme.

Certains préfèrent vivre dans un monde imaginaire – se croire exceptionnels; inventer des mythes sur les "menaces" russes et chinoises; alimenter en armes et en argent l'inexistante "opposition modérée" en Syrie; croire que des tribus moyenâgeuses peuvent en un jour se transformer en démocraties de type occidental; se persuader que les Criméens ont voté leur réunification avec la Russie sous la menace des armes… Mais le monde réel revient toujours et le dégrisement peut être amer. Le carrosse de Cendrillon se change en citrouille, les "opposants modérés" en djihadistes, les "démocrates ukrainiens" en nationalistes agressifs…

Sauf qu'en se battant contre des moulins à vent, on risque de laisser passer les vraies menaces. Je suis persuadé que la stratégie de la communauté internationale doit consister à se mobiliser pour résoudre les vrais problèmes et faire face aux réelles menaces, dont la plus dangereuse est aujourd'hui l'islamisme radical.

* Intervention d'Alexandre ORLOV, ambassadeur de la Fédération de Russie à Paris, lors du Colloque du 28 août 2015

 

Global Gladio: NATO Terror Network Reaches into Asia

Global Gladio: NATO Terror Network Reaches into Asia

Ex: http://landdestroyer.blogspot.com

 
NATO terror network implicated in Bangkok blasts, appears to have been running Uyghur terrorists through Asia, into Turkey and onward to fight NATO's proxy war in Syria. 

September 4, 2015 (Tony Cartalucci - LD) - An unprecedented blast in Bangkok, Thailand last month left 20 dead and over 100 injured. The blast was the latest in a string of violence carried out by US-backed proxy Thaksin Shinawatra, who himself was ousted from power in 2006 and finally had his political party removed from power completely in 2014 after massive street demonstrations and a military coup toppled the regime headed by his own sister, Yingluck Shinawatra.

 

Image: NATO created and funded the Grey Wolves terrorist network during the Cold War as part of its stay behind networks. Instead of fighting non-existent Soviet invaders, they were used instead to kill NATO's political enemies by the thousands. Today, the Grey Wolves are represented by the Nationalist Movement Party (MHP), the third largest in Turkey's parliament. They are reported to operate globally, including terrorist training camps in Xinjiang, China. 


 
While the blast represented an escalation in violence, it should be remembered that terrorist networks operating in support of Shinawatra have carried out egregious acts of violence in the past, including fielding up to 300 armed militants in Bangkok's streets in 2010 leading to weeks of gunbattles between Thai troops and Shinawatra's armed supporters, leaving almost 100 dead and culminating in city-wide arson.

As for bombings themselves, while generally these networks have used grenades to attack institutions and individuals perceived as enemies of Shinawatra and his foreign sponsored agenda, precisely the same pipe bombs used in the August blast have been implicated in explosions in 2010 and 2014 where bomb makers accidentally killed themselves while assembling devices. In February 2015, a double pipe bombing would be carried out just down the street from where the most recent blast occurred. The devices used were linked to the 2010-2014 incidents
 
And while it is clear the bombing was used as a form of violent coercion against a Thai government increasingly drifting away from accommodating both Shinawatra and the foreign interests he represents and closer toward regional partners including China, what was not certain was which networks specifically these interests used to carry out the attack.

Recent evidence has emerged as several suspects have been identified and arrested, suggesting this network includes NATO's "Grey Wolves" and several other Uyghur groups long backed, funded, and directed by the US as a means of eliminating its enemies across Eurasia and up to and including China. In addition to carrying out attacks in Thailand, they appear to have also been moving militants from across Asia and feeding them into NATO's proxy war in Syria. 
 

Global Gladio, Target Thailand  

In the immediate aftermath of the bombing in Bangkok, the BBC would be the first to float the idea the blasts were in retaliation for Thailand's deportation of Uyghurs to China - Uyghurs apparently on their way to fight in NATO's proxy war in Syria - according to Reuters' report, "Uighurs 'on way to jihad' returned to China in hoods."

 

 

Images: The US State Department's NED refers to China's Xinjiang region as "East Turkistan," a fictional realm that does not exist. The US seeks to either destabilize or carve off a vast sum of Chinese territory through supporting terrorism in western China.  

On the very same day when the deportations occurred, Thursday July 9th, protests broke out in Turkey, both in Ankara the capital, and in Istanbul at the Thai consulate. Leading the protests in Ankara was the World Uyghur Congress (WUC), a US-funded, Washington D.C. and Munich based political front that specializes in supporting terrorism under the guise of defending "human rights." 
 

 

Image: Thailand's consulate in Istanbul Turkey was destroyed on the same day Thailand deported Uyghur terror suspects back to China. One may find it difficult to speculate who on Earth currently possesses the operational capacity to organized a same-day retaliation anywhere in the world besides a handful of actors - NATO among them. 

 

WUC admits that violence broke out among the mobs it was leading in Ankara but denied any affiliations with the protesters in Istanbul who attacked the consulate and destroyed it on the same day, in the same country, over the same alleged grievances. WUC itself suggested it was the work of the "Grey Wolves," an organization they admit was "clandestinely funded by the US government."

The Grey Wolves are comprised of Turks and Uyghurs, and throughout the Cold War served as part of NATO's "stay behind networks" referred to as Gladios. They were used to purge NATO's enemies from Turkey in bloody violence that would leave over 6,000 dead. Since the Cold War, the Grey Wolves have set up operations internationally, including terrorist training camps in Xinjiang, China - all indicating that NATO's Gladio has gone global.  
 

 

Image: The US-based and funded World Uyghur Congress admits it led mobs on the same day the Thai consulate was attacked. Their mobs in Ankara also turned violent, however Turkish police were able to maintain control. While WUC claims they have no ties to the Grey Wolves they claim were likely behind the consulate attack, they admit they, like WUC itself, have been funded by the US government. 

  

During the days following the Bangkok blast, the Foreign Correspondents Club of Thailand (FCCT) would give a presentation implicating the Uyghur-linked Turkish "Grey Wolves" terrorist network.

The FCCT is a group of foreign journalists from several of the most prominent Western news networks including the BBC, CNN, Reuters, the New York Times, Associated Press, and Agence France-Presse. They have systematically manipulated events in Thailand in efforts to support the regime of Thaksin Shinawatra. The goal of the FCCT's recent presentation was to help deflect as much blame as possible from Thaksin Shinawatra over the bombings and to suggest Thailand faces "international terrorism."

Despite the detailed presentation the FCCT provided and the immediate headlines across the Western media attempting to sell the theory to the public, no mention ever was made of the Grey Wolves' NATO or US funding. Similarly, no mention has been made by the Western media regarding US funding and support behind many, if not all Uyghur opposition groups both in Xinjiang and beyond.

What is clear is that Thailand has inadvertently stumbled upon a highly organized, well-funded, international criminal and terrorist network operating from Xinjiang, China, across Southeast Asia, and as far as Turkey and Syria. This terrorist pipeline appears to have been "tapped" by those seeking to undermine the Thai government, causing its toxic contents to spill over into the ongoing crisis already racking Thailand.

That the Grey Wolves, Uyghur opposition front, and Thaksin Shinawatra are all backed by the US and instruments of US global hegemony, indicates that such instruments often share resources when necessary and are even used interchangeably. NGOs created and maintained in Thailand to support the regime of Shinawatra now cover for Uyghur terrorism, and Uyghur terrorism used against China and Syria is now used to strike hard at Shinawatra's political foes.

America's One-Size-Fits All Global Terror Racket 

NGOs the United States funds and directs in Thailand, and primarily used to undermine the current government and defend the remnants of Shinawatra's political front, were quick to not only condemn the Thai government for deporting terror suspects back to China, but have since then attempted to justify the bombing as Thailand's deserved return for doing business with China. One Bangkok Post op-ed penned by a former Reuters employee titled, "Should Regime Not Deported Uighurs?" attempted to argue that:
In retrospect, should Thailand not have expelled the Uighurs to China? Or to be more precise, should the ruling junta, which is not fully recognised by the democratic world, have been less responsive to Chinese demands?

National interest always comes first in a country's diplomacy. But being so accommodating to a superpower's demands, making Thailand the target of an international outcry and what is looking increasingly like an international terror attack, does not bode well for the country in the long term.  
The ransacking of the Thai consulate in Istanbul failed to alert the Thai security services that the anger was real and long-lasting, and could possibly turn into a calamity 
It should be noted that the author uses the term "international" to describe what is exclusively the US and Europe's "recognition" and "outcry." 
 
This op-ed and many like it pervading the Western media are sending a message to the Thai government that failure to comply to the demands of the "international community" will result in terrorism - whether it is a mob destroying your consulates abroad, or bombs exploding in the heart of your nation's capital. And while this "international community" has many terrorist proxies to use against Thailand, it appears they have selected their "Uyghurs" to stand in the front ranks. 
 
Ousted-exiled dictator Thaksin Shinawatra most likely still possesses the terrorist networks and paramilitary organizations he created and eagerly used during his time in power. However, by using them, he would only further justify the current government's moves to permanently uproot Shinawatra from Thailand's political landscape. Just as NGOs assigned by the West to support Thaksin Shinawatra have now become instrumental in justifying and manipulating the recent Bangkok bombing, the West's terrorist networks used to destabilize nations elsewhere from China to Syria have had terrorism in Thailand apparently outsourced to them.

So far, the investigation suggests this network has been in Thailand for years, long before the deportation of Uyghurs in July. Evidence also suggests a link between the uncovered terror network and previous terror networks uncovered at the height of Shinawatra's violence in 2010 and 2014. A large amount of forged Turkish passports and ties to Uyghur trafficking networks appear to implicate the terror network in what Syrian and Chinese authorities have attempted to expose for years now - a terror pipeline feeding militants from all over the globe first into Turkey where they are armed, trained, and staged, then into Syria to fight NATO's proxy war against the government in Damascus.

Do Business With China and Die 

It should be stated that the vast majority of China's Uyghurs do not support the aspirations of the terrorists and US-funded fronts which claim to represent them. Forty-five percent of Xinjiang's population - some 10 million people - are Uyghurs. It is likely that if even half of them supported violent separatism, they would have already gained their "independence."

In reality, Uyhgurs are perhaps the first and foremost victims of US-backed terrorism in Xinjiang and beyond. Those who seek to live in peace and stability with their Chinese compatriots, and who condemn the means and methods of US-backed groups are themselves attacked. The most prominent example of this is that of Imam Jume Tahir, 74 years old, hacked to death in front of China's largest mosque by terrorists.

The imam had openly condemned US-backed violence and in particular called for street clashes with Chinese police to end.

 

Image: Uyghurs in China who attempt to lead normal lives often find themselves the primary target of US-backed terrorism. The mosque pictured above, the 600 year old Kah Mosque, saw the murder of its imam, Jume Tahir, by US-backed terrorists for the "crime" of condemning violent protests. 


In the wake of his brutal murder, the Western press would write him off as a "state-appointed leader," while the US-funded World Uyghur Congress would repeatedly justify the murder throughout the Western media. In the New York Times article, "Chinese Court Sentences Teenagers to Death in Killing of Jume Tahir, Islamic Cleric," it was reported that:
Dilxat Raxit, a spokesman for the World Uyghur Congress, an exile group based in Germany, condemned the harsh sentences for the defendants in the imam’s murder, saying they would do little to stem the rising tide of Uighur discontent. 
“The Chinese government should examine the roots of the problems, which are caused by coercive policies that Uighurs find unbearable,” he wrote. “It should respect the Uighur religion and traditional way of life, and stop provocations to avoid triggering new turmoil.” 
In another report titled, "The Day Imam Tahir Died," the World Uyghur Congress again justify the murder:
Dilxat Raxit, spokesman for the exiled political organization World Uyghur Congress, told Reuters that local Uighurs, “suspected that he had a special relationship with China’s Ministry of Public Security” and that he helped the authorities monitor Uighur religious activity. His support for Beijing most likely bred resentment among Kashgar’s Uighurs, many of whom disdain the central government.
No where can it be found in WUC's many US-funded press releases, congressional assemblies, or publications anything even closely resembling condemnation for the murder of an unarmed elderly man who advocated non-violence. WUC's message, like that of the Western media in the wake of the Bangkok blast is simple - do business with China and you will die.
 
America's Grand Strategy in Asia in One Word - Primacy 
 
In this it is clear that "Uyghur terrorism" is simply another attempt to conceal what is essentially yet another tool devised to achieve and maintain American global hegemony. Looking at a map of China, it is clear why this otherwise minuscule, obscure ethnic group has been propelled to center stage by American interests.

 
Image: The US has much to gain by backing separatists in western China. 
The Xinjiang region along with Tibet, if successfully destabilized or carved off from China, would sever Beijing's long-laid plans to construct a modern-day Silk Road. It would deprive China of both its territory, its resources, and drive tens of millions of its people eastward from their homes in a refugee crisis that would strain the very stability of Chinese society.
 
And because the US-Uyghur cause is not genuine nor enjoys popular support even in Xinjiang, it is no surprise that those willing to participate can be persuaded to fight overseas in other projects of American hegemony - essentially as mercenaries.

The use of minority groups to divide and destroy a targeted nation is a tactic as old as empire itself. And while the Western media works ceaselessly to explain how various organizations, advocacy groups, and militant fronts all operate in an apparent vacuum, only "coincidentally" propelling US foreign policy forward, it is clear through both a study of history and current US policy papers that global hegemony is still at the very heart of Western ambitions globally and includes all forms of coercion, from propaganda to paramilitary groups.

In one of the  most recent US policy papers on the subject, published this year by the influential Council on Foreign Relations - a corporate-funded think tank that represents the collective interests of some of the most powerful Western corporate-financier interests on Earth - the goal of maintaining "primacy in Asia" is literally spelled out.

Their report, "Revising U.S. Grand Strategy Toward China," states in no uncertain terms:
Because the American effort to 'integrate' China into the liberal international order has now generated new threats to U.S. primacy in Asia—and could result in a consequential challenge to American power globally—Washington needs a new grand strategy toward China that centers on balancing the rise of Chinese power rather than continuing to assist its ascendancy. 
The report was written by US political administrator and political lobbyist Robert Blackwill who has throughout his career played a role in grooming prospective client regimes in Asia through which the US planned to maintain its regional primacy. Among these client regimes was Thaksin Shinawatra himself. The use of violence and terrorism by Shinawatra to take and maintain control over Thailand is well documented. To think that the US would simply abandon its aspirations to control Thailand, or other nations throughout Southeast Asia vis-a-vis China would be misguided. What would be predictable would be instead an increase in terrorism and political destabilization.

Thailand is now being coerced through a concerted campaign of propaganda and organized violence, seized on by Shinawatra's supporters who are eagerly exploiting the socioeconomic and political damage the recent bombing has incurred, while so-called "rights" advocates invent creative defenses for otherwise indefensible violence directed at entirely innocent people.

Dismantle the Pipeline

Gladio was successful throughout the Cold War because those among NATO who employed such tactics did so within their borders. "Global Gladio" has networks stretching around the world, vulnerable to police and military operations carried out by host countries.

While the bombing in Bangkok appears to have been aimed at the government for its continued attempts to remove Shinawatra from power and divest from American interests by moving closer to China, the bombing itself stands as the single greatest example of just why Thailand has chosen to change tack in the first place. Accelerated military and counter-terrorism cooperation with China will  now be necessary to ensure the peace and security of both nations. As long as one serves as a base of operations for terrorism aimed at the other, neither will be safe.

For Thailand specifically, it is clear that Shinawatra's political existence was meant to infiltrate and overwrite Thailand's current political order. While threats and terrorism are being used to coerce Thailand into accommodating Shinawatra, it should be noted that by doing so, violence, division and destruction are all that await Thailand as a guarantee. The slow, patient dismantling of his political networks, along with a measured pivot toward Beijing appears to be Thailand's best bet.

For the rest of the world - NATO's "Gladio" networks are vast and varied. From Ukraine to Syria to Thailand, the most violent and criminal elements in any given society have been organized by the West in a bid to divide, destroy, and dominate the planet. From the original Gladio program in Western Europe, the means of expertly manipulating these criminal gangs has been perfected. Increasing awareness of how Gladio works will not only better arm society to take action against it, but perhaps even dissuade eager criminal elements from joining organizations that are essentially cannon fodder for NATO. 
 
 

Qui a gagné de la crise des réfugiés dans l’UE ?

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Qui a gagné de la crise des réfugiés dans l’UE ?

Auteur : Valentin Vasilescu
Ex: http://zejournal.mobi

L’UE est en concurrence avec les économies de certains pays comme la Chine ou l’Inde qui ont une population beaucoup plus importante que l’Europe et un taux annuel de croissance hors de portée. Pour être compétitif, l’UE aurait besoin d’un marché commun  plus vaste. Les anciens États communistes au sein de l’EU ont fourni à l’Allemagne, la France, l’Angleterre, un plus grand espace où elles ont pu facilement intensifier leur marché, l’Union Européenne devenant ainsi un concurrent plus fort pour non seulement la Chine et l’Inde mais aussi pour les Etats-Unis, le Japon et la Russie.

Cette année a commencé avec un grand défi pour l’UE, en particulier pour l’Allemagne (moteur et contributeur majeur de l’UE) grâce à de coûteuses solutions financières pour maintenir la Grèce dans l’UE. Si la Russie ou la Chine avaient eu une implication quelconque dans cette affaire, il était très facile pour eux d’accorder un prêt à la Grèce pour sortir de l’UE. Mais ils ne l’ont pas fait.

Immédiatement après ce choc, il est apparu la crise migratoire qui n’a aucun lien avec la Grèce, mais trouve son origine dans la même tendance de vouloir saper l’économie de l’UE. Cette fois-ci, non plus, ni la Russie, ni l’Inde, ni la Chine n’apparaissent dans l’équation. La Commission Européenne a imposé des quotas obligatoires pour la redistribution d’un premier lot de 160 000 réfugiés. Etonnamment, l’Angleterre, fidèle allié des États-Unis, a été exemptée de la répartition des réfugiés sur son territoire. Et comme cette mesure encourage d’autres plus grandes vagues de migrants, il est prévu que l’ensemble des dépenses de l’UE serait supportées par les économies de la plupart des États membres.

Les avions multi rôles des sultanats du Golfe (Qatar et Émirats Arabes Unis) ont été extrêmement utiles pour les Etats-Unis et l’Europe (France, Angleterre, Belgique, Pays-Bas, Canada, Danemark, Italie, Norvège, Espagne, Suède) lors de l’opération de bombardement de la Libye. L’opération a conduit au remplacement de Kadhafi par les hordes islamistes qui sont arrivées pour se battre entre eux depuis les quatre dernières années. Le phénomène de djihadistes de l’Isis qui détruit les fondations de la Syrie, a été créé avec l’aide de l’Arabie Saoudite, le Qatar et la Turquie, et le soutien des Etats-Unis et ses alliés dont les principaux pays de l’UE.

http://reseauinternational.net/des-choses-que-lon-sait-beaucoup-moins-a-propos-de-lenorme-vague-migratoire-en-europe/

Pour le complexe militaro-industriel européen, armer les riches califats du Golfe constitue une manne céleste. Cependant, ni eux ni leurs clients ne contribuent en rien à la résolution de la crise des réfugiés. Le Qatar est équipé de chars modernes Leopard 2A7 et d’obusiers automoteurs PzH 2000 fournis par l’Allemagne, de systèmes de missiles antichar HOT et MILAN et d’avions multi rôles Mirage 2000 fournis par la France.

L’Arabie Saoudite a été armée par l’Allemagne avec des véhicules de transport amphibis TPz Fuchs , par la Grande Bretagne avec des avions multi rôles Eurofighter Typhoon, Panavia Tornado et des pièces d’artillerie FH-70, par la France avec des chars AMX-30, des véhicules de combat pour l’infanterie AMX-10P, des frégates de classe La Fayette, Al Madinah et des hélicoptères anti sous-marins AS565 SA Dauphin.

Les Émirats Arabes Unis ont été armés par la France avec des chars AMX Leclerc, des véhicules de combat AMX-10P, des corvettes lanceurs de missiles de classe Baynunah, des avions multi rôles Mirage 2000-9, des avions de ravitaillement en vol Airbus A330 MRTT, des hélicoptères anti sous-marins Eurocopter AS 565 Panther ; par la Grande Bretagne avec des chars légers FV101 Scorpion, des pièces d’artillerie L118, des systèmes de missiles AA Rapier ; par l’Italie avec des corvettes lanceur de missiles de classe Abu-Dhabi.

La morale et la politique multiculturelle dépendent en grande partie de la situation économique de l’UE. Par conséquent, l’introduction délibérée dans une économie en chute libre de millions d’immigrants, orchestrée par une main invisible, pourrait amener l’Union Européenne à y voir une solution pour mettre un terme à la dégradation de la qualité de vie des Syriens, des Yéménites, des Libyens, etc. L’UE pourrait traiter avec plus d’intransigeance des déclarations telles que celles de l’émir du Qatar, Tamim ben Hamad Al-Thani, qui a dit que son pays ne reçoit pas de réfugiés Syriens, semblant motiver son refus par la crainte que les syriens puissent attaquer la population chiite locale. Cet argument ne tient évidemment pas puisque la Jordanie, beaucoup plus pauvre, a dans son territoire au moins 2 millions de réfugiés palestiniens sunnites (et chrétiens) à la suite des guerres israélo-arabes, 300 000 Irakiens et deux autres millions de réfugiés Syriens. Et personne n’a jamais entendu parler d’incidents entre chiites et sunnites en Jordanie.

Une Union Européenne affaiblie signera sans aucune opposition le partenariat transatlantique pour le commerce et l’investissement (TTIP), un accord commercial entre l’UE et les États-Unis, qui repousse les barrières du commerce (droits de douane, règlements et restrictions sur les investissements). L’essence du TTIP consiste à supprimer tous les obstacles tendant à limiter les bénéfices des sociétés transnationales.

En même temps, avec le TTIP, sont éliminés par les règlements qui protègent les citoyens européens, des abus des grandes corporations tels que le droit du travail, les règles de sécurité alimentaire, l’utilisation de produits chimiques toxiques et les lois relatives à la protection des données personnelles. Un mécanisme du TTIP appelé « résolution différends entre investisseurs et l’État » (ISDS), permet aux entreprises transnationales de poursuivre des gouvernements qui appliquent une législation nationale dont les décisions peuvent réduire leurs bénéfices. Une autre disposition de l’accord va permettre l’élimination des normes concernant les heures de travail et le minimum garanti des salaires, considérés comme des obstacles au commerce. Ainsi, les contrats collectifs de travail, sont considérés, dans le cadre du TTIP, comme des restrictions qui, du point de vue des entreprises transnationale, devront être éliminées.

Le but du TTIP est de créer de nouveaux marchés par l’ouverture, aux sociétés transnationales, des services publics et des marchés publics. Les cibles des privatisations massives sont les secteurs clés des États de l’UE, tels que la santé, l’éducation, l’ordre public, l’armée et les ressources naturelles.

- Source : Valentin Vasilescu

Poland Slams Second Russia-Germany Pipeline

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Poland Slams Second Russia-Germany Pipeline

Ex: http://www.therussophile.org

Did we say pipeline avoids Polish territory?

September 8 (AFP) – Poland’s conservative president on Tuesday slammed a deal between Russia’s Gazprom energy giant and several leading Western firms to build a second gas pipeline under the Baltic Sea, saying it ignores Polish interests.

“Considering that an agreement was concluded on building Nord Stream-2, which completely ignores Polish interests, one must seriously question unity” in the 28-member European Union, President Andrzej Duda told delegates to an economic forum in the southern Polish mountain resort of Krynica, dubbed Central Europe’s “Davos”.

In June, Gazprom agreed with Anglo-Dutch Shell, Germany’s E.ON and Austria’s OMV to build the new gas pipeline – dubbed Nord Stream-2 – to Germany, bypassing conflict-torn Ukraine but also EU neighbour Poland.

The route under the Baltic Sea from Russia would have a capacity of 55 billion cubic metres per year and would double the flow of the existing Nord Stream pipeline currently linking the two countries.

No timeframe was given for the deal that will boost Germany as a distribution hub for Russian gas in Western Europe but undermines Poland’s role as a transit state.

Polish politicians from across the political spectrum have long opposed Nord Stream, claiming it undermines Poland’s energy security stemming from its role as a transit country for Russian gas via the Yamal-Europe pipeline.

The Nord Stream-2 announcement comes as Moscow seeks more gas delivery routes to the EU that bypass Ukraine, despite the EU’s insistence that it wants to cut its dependence on Russia.

Russia and the West are locked in a bitter standoff over the Kremlin’s role in Ukraine and a gas dispute between Kiev and Moscow has threatened energy supplies to the EU.

vendredi, 11 septembre 2015

Hommage public à Emmanuel Ratier

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L’Allemagne, épicentre de la névrose européenne

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L’Allemagne, épicentre de la névrose européenne
 
L'Europe des Européens ne doit pas accepter de voir sa conduite dictée par un pays névrosé qui est également occupé militairement et piloté stratégiquement depuis Washington.
 
Fonctionnaire international
Ex: http://www.bvoltaire.fr
 

Devrons-nous payer un jour de la vie de nos enfants les névroses de petits-bourgeois teutoniques complexés par leur histoire ? Alors que le conflit syrien semble entrer dans un Endspiel apocalyptique, la chancelière Merkel qui traite à la schlague les peuples d’Europe (cf. la Grèce pour un début) entreprend d’organiser dans la bonne humeur la submersion démographique de notre continent par des populations extra-européennes.

Elle vient ainsi d’adopter une série de mesures – 10 milliards d’euros supplémentaires pour l’année 2015 selon le magazine Challenges – accordant aux armées de clandestins d’Afrique et du Proche-Orient un droit d’installation assorti d’avantages en nature qui sont refusés aux nationaux ainsi qu’aux migrants européens – balkaniques, notamment.

Le porte-serviette de l’Élysée glapit à sa suite pour exiger un « mécanisme permanent et obligatoire ». Les pays européens récalcitrants seront à l’amende avant de se voir imposer leur quota de migrants par la force.

Les ex-clandestins seront, quant à eux, assignés à résidence dans leur pays d’affectation pendant un minimum de cinq ans : nous sommes en présence d’un plan orwellien de remplacement de la population européenne imposé par la technostructure européenne. L’idéologie bourgeoise des droits de l’homme justifie l’entreprise et, relayée par la bouillie multiculturelle télévisée, elle dénature le sentiment populaire pour évincer les mystiques prolétariennes (lutte des classes, abolition du salariat).

Trahie par ses élites, l’Europe n’est plus respectée…

Ainsi que l’écrit Guillaume Faye, « les marines européennes […] sont une aide à l’invasion et non plus une protection. La faiblesse larmoyante des dirigeants européens, leur “droit-de-l’hommisme” délirant, leur “antiracisme” dogmatique et xénophile, excitent l’agressivité des “migrants” qui pénètrent de force. Ils se sont – et on les a – persuadés qu’ils ont un droit imprescriptible à se “réfugier” chez nous, à s’y installer, à s’y faire entretenir. Ils n’oseraient évidemment pas raisonner de même avec Israël, la Russie, l’Australie ni les États-Unis ! »… ni avec l’Arabie saoudite qui, curieusement, n’est pas leur destination privilégiée.

Le Sunday Express révèle, d’ailleurs, que des milliers de combattants de Daech ont été infiltrés en Europe à la faveur du chaos migratoire de ces dernières semaines.

Les Etats-Unis, architectes du chaos qui frappe le monde arabe, se gardent bien, au nom d’impératifs de sécurité nationale, d’accueillir chez eux le moindre migrant syrien. Mieux encore : selon le magazine Info Direkt qui cite des sources du renseignement autrichien, ils organiseraient le passage des « réfugiés » en Europe.

Les peuples européens ne sont, certes, plus maîtres chez eux mais il y a chez les Allemands une manière particulière (Schadenfreude) de s’en réjouir. Culpabilisé, ayant appris à maudire son passé, le peuple allemand a remplacé son allégeance à la nation par une allégeance à la production. Laisser détruire ses représentations collectives l’a conduit à un mal de vivre (taedium vitae) dont témoigne un taux de natalité languissant.

L’Europe des Européens ne doit pas accepter de voir sa conduite dictée par un pays névrosé qui est également occupé militairement et piloté stratégiquement depuis Washington ; quelques voix s’élèvent dans l’Est européen, qui indiquent à qui sait les entendre le chemin de la dignité et de la liberté.

Les rencontres eurasistes à Bordeaux (5 sept. 2015)

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Les rencontres eurasistes à Bordeaux (5 sept. 2015)

Compte-rendu de A. Soleiman Al-Kaabi

Les éditions Nawa ont reçu l’aimable invitation de Laurent James, l’un des chefs de file du courant eurasiste en France, aux « Rencontres eurasistes » organisées ce 5 septembre 2015 dans la région bordelaise, sous le thème du Donbass et de l’actuel conflit ukrainien.

Un des fondateurs des éditions Nawa, ainsi que moi-même (A. Soleiman Al-Kaabi) avons assisté aux conférences. Nous avons grandement apprécié la qualité des différentes interventions et de l’événement en général qui nous a permis d’échanger des idées et des références et peut-être établir à l’avenir des passerelles entre nos différentes approches et alimenter notre propre réflexion géopolitique.

Parmi les sujets abordés, on notera l’intervention du théoricien belge Robert Steuckers[1] qui a évoqué les références bibliographiques incontournables du courant eurasiste, ainsi que des pistes de recherche sur les origines de l’opposition entre la thalassocratie anglo-saxonne et la tellurocratie russe. Il a rappelé que le « grand jeu » (la politique impérialiste anglaise dans les Indes au XIXe siècle) avait pour but initial de contrebalancer le projet russe de transsibérien. Il a à cette occasion esquissé une définition de la vision géopolitique russe à travers les concepts de « cohérence territoriale ». L’alliance des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du sud) constituerait une cohérence impériale face à la domination déterritorialisée des puissances anglo-saxonnes. Pour mieux comprendre la vision impériale russe et son empreinte sur la pensée eurasiste, il a conseillé la lecture des biographies des Tsars de Henri Troyat. Il a aussi vivement conseillé la (re)lecture de l’économiste allemand du XIXe siècle, Friedrich List, dont la pensée économique représente une alternative crédible au capitalisme, comme au socialisme, et qui pourrait inspirer le modèle économique du monde multipolaire souhaité par les partisans de l’eurasisme. L’approche « listéenne » expliquerait, selon lui, le décollage économique de la Chine depuis l’adoption de cette doctrine sous la présidence de Deng Xiaoping.

Cette rencontre a aussi été l’occasion pour Alexandre Douguine, qui est le principal théoricien de l’eurasisme contemporain, de s’exprimer sur l’actuel conflit ukrainien. Il a confié ses craintes de voir éclater une guerre généralisée en Europe, voire dans le monde, dans les mois qui viennent, à la suite d’une possible escalade militaire en Ukraine et en Syrie. Cette « guerre civile européenne » permettrait aux USA d’affaiblir mutuellement l’Europe et la Russie. Il estime d’ailleurs un conflit « inévitable » entre l’OTAN et la fédération de Russie, du fait de l’échec de la tentative de déstabilisation en Ukraine et du succès des républiques séparatistes dans l’est du pays. Il a insisté sur le fait que ce conflit ne doit pas être interprété comme un simple conflit d’intérêt entre l’Occident et la Russie, mais une opposition « géopolitique » profonde entre l’unipolarisme américain et le modèle multipolaire dont la Russie est l’un des promoteurs les plus actifs. L’issue de cette confrontation déterminera de la survie ou non de l’actuelle hégémonie américaine, et de la transition vers un système multipolaire, où les grands Etats et pôles de civilisation assumeront conjointement et équitablement la gouvernance mondiale. Dans cette confrontation, la pensée représente la force principale, comme le prouve l’inquiétude des élites atlantistes envers la montée du courant eurasiste. A ce sujet, Alexandre Douguine a rappelé que la pensée eurasiste est une sensibilité et non une « idéologie », dans la mesure où elle n’impose aucun « dogme » préétabli et tolère les divergences de vue.

Laurent James a conclu la série de conférences avec le thème de l’ « Atlantide et de l’Atlantisme ». Il a commencé par exposer la vision traditionnelle de la vraie « préhistoire », en évoquant les premiers « âges » depuis l’Atlantide, le Déluge jusqu’aux civilisations plus tardives (chaldéenne et égyptienne), sur la base des travaux du philologue allemand Herman Wirth. Cette approche historique très intéressante rejoint certaines de nos propres analyses sur les premières civilisations évoquées dans le Coran (al-qurûn al-ûlâ).

Laurent James a ensuite soutenu l’idée que « le christianisme orthodoxe et l’Islam orthodoxe » représentent les deux principales forces de résistance à l’ordre unipolaire actuel et à l’« Atlantisme ». Il a rappelé à ce sujet que la politique d’expansion maritime anglo-saxonne sous le règne d’Élisabeth Ière d’Angleterre (1558) avait d’abord été dirigée contre le monde musulman, puisque les expéditions outre-mer avaient pour but initial de concurrencer les voies commerciales du monde musulman. Il a ensuite brièvement résumé l’histoire de l’eurasisme dans son rapport avec l’Islam : « L’eurasisme russe était majoritairement pro-occidental (indo-européanisant) et antimusulman jusqu’à l’avènement de la guerre de Crimée de 1853. Mais Konstantin Leontiev, à cette époque, a complètement changé les perspectives en proposant “une alliance anti-moderne” des chrétiens orthodoxes et des musulmans contre le libéralisme et le démocratisme modernes, diffusés par les puissances occidentales. Leontiev suggèrerait à cette époque une alliance entre Russes et Ottomans, qui constituerait un bloc de Tradition contre le modernisme occidental ». Puis, citant une correspondance que nous avions échangée, il a conclu sur la « nécessité d’aider à l’émergence d’un Etat supranational musulman (Califat) capable d’unifier et restructurer le monde islamique ». Cet Etat supranational, qu’Alexandre Douguine nomme « Califat mondial » dans son livre La Quatrième Théorie Politique, serait le prélude à une refonte totale de l’ordre mondial sur un mode multipolaire, qui abolirait l’universalisme occidental au profit du respect des spécificités civilisationnelles.

Cet événement nous a permis aussi de constater certaines divergences à l’intérieur de ce courant sur la question de l’Islam. Certains sont clairement hostiles à l’Islam, d’autres appellent à soutenir les forces arabes laïques, alors que d’autres, comme Alexandre Douguine et Laurent James, soutiennent une alliance objective avec l’Islam « orthodoxe » et combattant pour résister efficacement contre la domination atlantiste. Laurent James a dénoncé à ce propos les tentations de s’allier avec les nationalismes arabes laïcs, puisque l’eurasisme est « anti-national » dans la mesure où il défend l’idée que les identités se forment dans le cadre des civilisations, et non des nations. Au même titre, que les eurasistes revendiquent l’unité de leur civilisation eurasiatique « de Dublin à Vladivostok », il est légitime que les musulmans revendiquent l’unité de leur espace civilisationnel et cherchent à ériger un Etat supranational qui transcenderait les nations arabes sous leur forme actuelle

Pour terminer, Laurent James a rappelé cette distinction très utile entre « extrémisme » et « radicalité ». La volonté de défendre une identité, de soutenir des positions « radicales » et contestatrices, ne doit pas dériver vers l’exclusivisme, le repli sur soi et la haine de l’autre.

C’est un juste milieu que les musulmans dans l’histoire récente ont très difficilement pu atteindre, et que nous essayons quant à nous d’appliquer, que ce soit à l’échelle de la France ou au niveau international. D’un côté, certains musulmans justifient au nom de l’œcuménisme et de l’ouverture sur l’autre, un véritable larbinisme envers les élites politiques françaises de tous bords. Et d’autres (plus minoritaires), par rejet des premiers et du fait d’une interprétation abusive des concepts d’« allégeance et de désaveu » récusent tout échange et relation pacifique avec les non-musulmans. Il faut savoir garder nos spécificités, revendiquer nos valeurs, préserver nos intérêts, sans sombrer dans l’extrémisme, compris ici comme le rejet de l’autre. L’eurasisme est un cadre dans lequel ce type de relations respectueuses et constructives est possible, car justement il ne s’agit pas d’une « idéologie », mais d’une pensée qui accepte les nuances et les divergences, sans sombrer dans le relativisme.

Ces rencontres eurasistes furent donc un événement très enrichissant et stimulant, qui appelle les musulmans à actualiser leur réflexion géopolitique. Au sortir de cette rencontre, plusieurs problématiques émergent :

-Où les musulmans devront-ils se situer dans la confrontation entre le modèle unipolaire occidental et les aspirations multipolaires des puissances émergentes telles la Russie, la Chine ou certains Etats d’Amérique latine ?

-Quel est la vision géopolitique de l’Islam ? Quel « ordre mondial » alternatif les musulmans proposeront-ils ?

-Quel rôle joueront-ils dans les mutations en cours dans l’ordre mondial ?

Peut-être des livres en perspective…

[1] https://fr.wikipedia.org/wiki/Robert_Steuckers

Pour mieux connaitre les analyses de Robert Steuckers, on suggère la lecture de cet article récent sur la décision de François Hollande d’entamer des frappes aériennes en Syrie (http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2015/09/09/la-guerre-comme-extension-du-bordel-francais-par-d-autres-mo-5682169.html).

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Der legendäre Kultroman von Jean Raspail in neuer Übersetzung

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"Das Heerlager der Heiligen":

Der legendäre Kultroman von Jean Raspail in neuer Übersetzung

Ex: http://www.unzensuriert.at

Der legendäre, bitterböse, prophetische Kultroman von Jean Raspail aus dem Jahr 1973, in Frankreich ein bis heute vieldiskutierter Bestseller.

Eine Flotte aus hundert rostigen Schiffen, beladen mit einer Million not- und hungerleidender Inder, darunter viele Frauen, Kinder und Greise, bricht von den Ufern des Ganges Richtung Europa auf, um das wohlstandsverfettete „Paradies im Westen“ zu stürmen. Dessen Medien und Politiker sind unfähig, den Ansturm, der nur die Vorhut unzähliger weiterer Einwanderermassen aus der Dritten Welt bildet, als das zu erkennen, was er ist: eine Invasion, die anders als in früheren Zeiten auf „friedliche“, waffenlose Weise vonstatten geht. Stattdessen werden in salbungsvollen, gebügelten Reden Menschlichkeit und Brüderlichkeit beschworen und die Öffnung der Grenzen im Namen der Menschenrechte gefordert, wobei Heuchelei, Opportunismus, Kalkül und Massenwahn eine nicht unerhebliche Rolle spielen. Die humanitären Illusionen zerplatzen, als die „Armada der letzten Chance“ an der Küste der Côte d'Azur landet, deren Einwohner inzwischen die Flucht ergriffen haben. Die weißen Europäer werden durch einen unblutigen, aber unerbittlichen Rassen- und Klassenkampf beiseite gefegt, die Institutionen brechen zusammen, die Machtverhältnisse verschieben sich, und dies ist der Anfang vom Ende des einst so stolzen wie selbstherrlichen Abendlandes.

Das Heerlager der Heiligen: Ein „gefährliches“ Werk von Raspail

Dies ist in groben Zügen die Handlung des legendären Kultromans „Das Heerlager der Heiligen“ des französischen Schriftstellers Jean Raspail, der 1973 erstmals erschienen ist. Im Sommer 2015, in dem die seit Jahrzehnten anschwellende Einwanderungskrise einen vorläufigen Höhepunkt erreicht hat, ist der lange vergriffene Roman wieder in einer neuen deutschen Übersetzung lieferbar.

Ohne Zweifel eine der wichtigsten Bucherscheinungen des Jahres, hat dieses hochkontroverse, „gefährliche“ Werk – so formulierte es Raspail selbst allerdings nur wenig Chancen, in den etablierten Medien rezensiert, geschweige denn auch nur erwähnt zu werden: Dieses Eisen ist zu heiß, und es hat gerade erst zu glühen begonnen. 

Unzensuriert.at sprach mit dem Übersetzer

Solange „Das Heerlager der Heiligen“ nicht greifbar war, sah die Sache anders aus: Bereits 2005 wies Lorenz Jäger in der FAZ  auf die „visionäre Kraft“ dieses prophetischen Romans hin, der bereits vor über vierzig Jahren die Überschwemmung Europas durch Einwanderermassen aus der Dritten Welt voraussah – wobei die „Inder“ des Buches die Rolle von symbolischen Platzhaltern erfüllen. 2011 würdigte Jürg Altwegg, ebenfalls in der FAZ, Raspails Leistung, allerdings nicht ohne dessen Absichten und seinen Entstehungskontext verzerrt darzustellen und die politische Dimension des Romans zu relativieren. Unzensuriert.at sprach mit dem Übersetzer Martin Lichtmesz.

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Sehr geehrter Herr Lichtmesz, das Heerlager der Heiligen ist vor mittlerweile 42 Jahren erschienen; eine deutsche Ausgabe gibt es seit 1985. Wie kann ein Roman beinahe ein halbes Jahrhundert nach seiner Entstehung aktuell genug für eine Neuauflage sein?


Lichtmesz: Nun, gute Romane sind immer „aktuell“, ob sie nun vierzig oder vierhundert Jahre alt sind. Aber das „Das Heerlager der Heiligen“ ist heute durch seine Hellsichtigkeit eine besonders verblüffende, erschreckende und oft auch beklemmende Lektüre. Im Jahr 2015 bedarf sein vielgepriesener „prophetischer“ Charakter eigentlich keiner Erläuterung mehr. Die Zahl der Einwanderer, die über das Mittelmeer nach Europa strömen, hat in diesem Jahr einen neuen Höhepunkt erreicht, wobei ein Ende nicht abzusehen ist. Anders als bei Raspail sind die Invasoren jedoch in der Mehrzahl junge, kräftige Männer. Der Chor der humanitären Stimmen, der wie im Roman diese Entwicklung und ihre Konsequenzen verklärt, verschleiert und verniedlicht, wird wohl in wenigen Jahren in Heulen und Zähneklappern übergehen. Den stetig wachsenden Menschenreservoirs Afrikas und Asiens steht ein demographisch schrumpfender Kontinent gegenüber, der, wie Raspail betont, seine „Seele“ verloren hat: seine Selbstachtung und seinen Glauben – sei es an Gott, sei es an sich selbst. Diese Dynamik mündet in einen „großen Austausch“ (Renaud Camus) der europäischen Stammvölker, der in Frankreich inzwischen mit dem bloßen Auge wahrnehmbar ist.

Das „Heerlager“ gehört zur Familie der dystopischen Satiren, ist verwandt mit Büchern wie „Der Herr der Welt“ von Robert Hugh Benson, „Schöne neue Welt“ von Aldous Huxley und natürlich „1984“ von George Orwell. Alle diese Autoren wurden erst nach Jahrzehnten richtig verstanden, da sie eindringlich vor Fehlentwicklungen der Moderne gewarnt haben, die erst viel später Wirklichkeit wurden. Die Themen des „Heerlagers“ wurden anno 1973 nur von wenigen Leuten wirklich ernst genommen; man spottete über warnende Stimmen wie jene des britischen Politikers Enoch Powell, der bereits 1968 prophezeite, dass der Multikulturalismus in Blutvergießen, Bürgerkrieg und den Zusammenbruch der europäischen Kultur münden würde. Der inzwischen neunzigjährige Raspail, der wie Powell aus einer Nation stammt, die nach dem 2. Weltkrieg ein ganzes Kolonialreich einbüßte, sah gewissermaßen vier „apokalyptische Reiter“ am Horizont auftauchen: Die demographische Explosion der Dritten Welt; das ungleiche globale Anwachsen von Armut und Reichtum; die innere Schwäche und Dekadenz Europas und des Westens, die zu einem tödlichen Gemisch aus Selbsthass, Hedonismus, Geburtenschwund, Realitätsverlust und damit rapide schwindendem Selbstbehauptungswillen führt; schließlich die flächendeckende Manipulation und Gehirnwäsche der Massen durch die Medien, die sie unfähig macht, ihre eigene Lage zu begreifen. Diese Dinge werden in den nächsten Jahrzehnten über Leben und Tod unseres Kontinents, seiner Völker und seiner Kultur entscheiden.   

Die von Ihnen verantwortete Neuausgabe wird damit beworben, in einer neuen, erstmals vollständigen Übersetzung vorzuliegen. Wie umfangreich sind die Unterschiede zur älteren Übersetzung, und welcher Art sind sie? Können Sie uns ein Beispiel geben?


Lichtmesz: Die Neuausgabe im Verlag Antaios entspricht dem letzten „Director's Cut“ des Autors. Anlässlich der dritten Auflage (1985) hat Raspail den Text aus dem Jahr 1973 teils gekürzt, teils erweitert, sowie an verschiedenen Stellen modifiziert. Gestrichen wurden dabei vor allem Stellen, die sich als allzu zeitgebunden erwiesen hatten, etwa ein Kapitel, das in der Sowjetunion spielt, die von einer „gelben Flut“ aus China bedroht wird. Der Übersetzer der im Hohenrain-Verlag erschienenen Ausgabe hat jedoch die Fassung von 1973 als Vorlage benutzt und dabei eigenmächtige Kürzungen vorgenommen, die vor allem im ersten Viertel des Buches ins Gewicht fallen und so manchen interessanten Aspekt unterschlagen. So fehlt etwa ein langer Dialog zwischen einem belgischen Konsul und einem indischen Minister, in dem Raspail zeigt, dass es aus der Perspektive der Dritten Welt genug Gründe gibt, den Westen zu hassen und anzuklagen. Der wesentliche Unterschied zu der alten deutschen Übersetzung ist allerdings, dass diese sprachlich sehr dürftig ist, und zudem randvoll mit unsinnigen und zum Teil stark sinnentstellenden Passagen und oft skurrilen Fehlern. 

Typische Abwehrreaktionen

Im April dieses Jahres warf Ulrich Ladurner im Blog der ZEIT Raspail vor, ein übles Machwerk geschrieben zu haben. Der Roman bediene sich der Ängste der Europäer auf grobschlächtige Weise, um eine brachiale Untergangsvision zu rechtfertigen. Sind diese Anwürfe gerechtfertigt? Spielt der Autor lediglich auf der Klaviatur des Ressentiments?

heerlager_der_heiligen.jpgLichtmesz: Vielen Dank an Herr Ladurner, dass er an diesen wichtigen Roman erinnert hat, der besonders die Leser der ZEIT erfreuen wird, wobei mir scheint, dass er nicht viel nachgedacht hat, als er dieses den üblichen Stanzen folgende Urteil formulierte. Man muss sich schon sehr blind, taub, dumm und stumm stellen, um Raspails Visionen als bloße subjektive „Ängste“ einschachteln zu können. Dergleichen ist wohl nichts weiter als Pfeifen im dunklen Walde und eine Form von Selbsthypnose. Solche Abwehrreaktionen auf „Das Heerlager der Heiligen“ sind freilich typisch und zeigen, wie sehr dieses Buch so manchen Nerv trifft und dabei die Hunde zum Bellen bringt. Als Erzähler bedient sich Raspail gewiss einer „Klaviatur“ der Gefühle. Er thematisiert Ressentiments, „Ängste“, Xenophobie oder Rassenhass, zeigt dabei aber auf, dass diese Dinge im Menschen nicht auszurotten und keine Einbahnstraßen sind, was von unseren „Gutmenschen“ und „Antirassisten“, befangen in ihrer eigenen negativ-ethnozentrischen Perspektive, immer wieder vergessen wird. Das „Heerlager“ ist in der Tat - nicht anders als die Offenbarung des Johannes, aus der sein Titel stammt - ein „brachiales“ Buch, oft makaber, grotesk, überzeichnet, zugespitzt, stellenweise sogar obszön, und es ist maximalst politisch unkorrekt, sogar gemessen an den Standards seiner Entstehungszeit. Es ist aber auch, wie Raspail immer wieder betont hat, ein grimmig-komisches Buch, voll mit Sarkasmus und schwarzem Humor, viel subtiler und komplexer, als es auf den ersten Blick erscheinen mag. Der eigentliche Horror für Raspail ist dabei allerdings nicht die Rasse, sondern die Masse: als physische Überzahl ebenso wie als totalitäre Gleichschaltung aller Köpfe und als kollektive Regression und Hysterie.

Vor Ihrer Arbeit an der Neuübersetzung des Heerlagers der Heiligen haben Sie das Buch „Kann nur ein Gott uns retten?“ veröffentlicht. Im „Heerlager“ spielen traditionelle christliche Motive eine große Rolle, wobei man bisweilen den Eindruck bekommt, dass Raspail dem Christentum sehr negativ gegenübersteht. Was hat die Religion mit der Einwanderungsfrage zu tun? 


Lichtmesz: Nun, zum Geniestreich wird „Das Heerlager der Heiligen“ vor allem durch den Entschluss des Autors, seine europäische Apokalypse als eine Art böse Persiflage auf die christliche Heilsgeschichte zu erzählen, komplett mit dämonischen, antichristlichen Figuren, während die Einwanderer in den Augen des Westens zu einem vermeintlichen „Messias mit einer Million Köpfen“ mutieren, der just am Ostersonntag an der französischen Küste landet. In der Verblendung des Westens sieht er also eine Art „politische Religion“ frei nach Eric Voegelin am Werk, die zentrale Werte des Christentums pervertiert. Der Autor ist wohlgemerkt gläubiger, traditionalistischer Katholik. Trotzdem (oder gerade deswegen) kommt die zeitgenössische protestantische wie katholische Christenheit in dem Roman äußerst schlecht weg, vor allem die nachkonziliare römisch-katholische Kirche, die er des Verrats am Abendland und ihrer eigenen Prinzipien sowie der Verbreitung einer absurden Hypermoral und eines übersteigerten Mitleidsbegriffs beschuldigt. Und das leider zu Recht: die Kirche tut sich in Westeuropa mächtig dabei hervor, die Schleusen den Einwanderermassen zu öffnen und dabei die autochthonen Europäer mit einem schlechten Gewissen zu erpressen, um jeden Widerstand und Widerspruch zu entmutigen. Ihre Vertreter sind heute kaum mehr von Raspails böse karikierten Romanfiguren zu unterscheiden, allen voran Papst Franziskus, der dem Papst Benedikt XVI. des Buches, einem linkskatholischen Südamerikaner, mehr ähnelt als sein Vorgänger. Der wesentliche Gedanke Raspails ist von enormer Bedeutung: Dass nämlich die Krise und Krankheit des Abendlandes eine metaphysische, eine im weitesten Sinne religiöse ist, und dass hier das im „Heerlager“ refrainartig angesprochene Geheimnis seines Verfalls zu suchen ist.

Raspail hat keine Hoffnung mehr für Europa

Raspails Vision aus der Perspektive des Jahres 1973 ist düster. Nun, 2015, sieht sich Europa in der Tat einer Überschwemmung mit sogenannten "Flüchtlinge" ausgesetzt, die jedoch tröpfchenweise und nicht in Gestalt einer "Armada der letzten Chance" den Kontinent kapern. Hat der französische Bestsellerautor irgendeinen Rat für die Völker Europas parat, wie mit der aktuellen Bedrohung umgegangen werden sollte?


Lichtmesz: Raspail hat in Interviews wiederholt zu erkennen gegeben, dass er im Grunde keine Hoffnung mehr für Frankreich wie Europa sieht; sein althergebrachtes Gesicht wird sich aufgrund der demographischen Entwicklung in wenigen Jahrzehnten radikal geändert haben, wenn nämlich, wie Raspail formulierte die „Stammfranzosen“ nur mehr „die am meisten gealterte Hälfte der Bevölkerung des Landes ausmachen werden, während der Rest aus schwarzen oder maghrebinischen Afrikanern und Asiaten aus allen unerschöpflichen Winkeln der Dritten Welt bestehen wird, unter der Vorherrschaft des Islams in seiner fundamentalistischen und dschihadistischen Ausprägung.“ Den Resten der europäischen Völker werden allenfalls ein paar Enklaven, Reservate und Rückzugsgebiete übrig bleiben, von denen aus vielleicht eines Tages eine „Reconquista“ ausgehen kann. Raspail hat aber auch immer wieder betont, dass er in erster Linie ein Romanautor sei, ein Erzähler, der für Rezepte und Konzepte nicht zuständig ist. Immerhin: sein Buch hat die Macht, viele Schläfer aufzuwecken und ihnen die „rote Pille“ zu verabreichen. Manchen wird es gar wie eine Roßkur vorkommen. Wer dafür reif ist, wird nach der Lektüre endgültig von allen Illusionen und vom Zuckerschleim der gängigen, verlogenen und fahrlässigen „Refugee“-Propaganda geheilt sein. Je mehr Menschen aus diesem fatalen Massenwahn erwachen, umso mehr Hoffnung dürfen wir vielleicht schöpfen, dass das Schlimmste vermieden werden kann. Aber schon jetzt steht fest, dass Europa sich grundlegend und irreversibel verändern wird, und dies, allem Gesäusel und allen Beschönigungen zum Trotz, zum Negativen. Die Samthandschuhe sind schon längst ausgezogen. Jetzt wird Ernst gemacht: die Tore sind offen, und die Länder werden geflutet wie blöd, Staaten, NGOs, Kirchen und zivile Aktivisten machen sich zu Komplizen der Schlepper und zu Invasionshelfern, wodurch der „große Austausch“ der Stammbevölkerung massiv beschleunigt wird. Die Explosivität der Lage verschärft sich, und darum ist es kein Wunder, wenn die üblichen Verdächtigen versuchen werden, ein Buch wie „Das Heerlager der Heiligen“ totzuschweigen.

„Das Heerlager der Heiligen“ kann zum Preis von 22,70 Euro hier bestellt werden.

 

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American False Flags That Started Wars

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American False Flags That Started Wars

In this March 13, 1964 file photo, President Lyndon Johnson, right, talks with Secretary of Defense Robert McNamara, center sitting, after McNamara returned from a fact-finding trip to South Vietnam, at the White House in Washington. Fifty years ago Sunday, Aug. 10, 2014, reacting to reports of a U.S. Navy encounter with enemy warships in the Gulf of Tonkin off Vietnam, reports long since discredited, Johnson signed a resolution passed overwhelmingly by Congress that historians call the crucial catalyst for deep American involvement in the Vietnam War. (AP Photo/File)

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KITCHENER, Ontario — As this is being written, Congress is experiencing extensive and dramatic hand-wringing as it decides between doing what is best for the country and the world or doing what is best for the American Israel Political Affairs Committee. This is no easy task for members of Congress, especially Democrats who, on the one hand, want to assure a “victory” for President Barack Obama, but who are also loathe to displease the Israeli lobby. Whether preventing a war factors into their deliberations is not known.

AIPAC and its countless minions in Congress are painting the recent agreement reached between Iran and the P5+1 (China, France, Russia, the United Kingdom, and the United States, plus Germany), as nothing short of the end of Israel.

If this deal preventing Iran from developing nuclear weapons is approved, they warn darkly, Iran will secretly develop nuclear weapons. This will mean the destruction of Israel, they say. But if it isn’t approved, Iran will develop such weapons. This, they say, will also mean the destruction of Israel. Feel free to re-read those sentences whenever time allows.

From this point of view, the only alternative is war, with the ostensible purpose of destroying Iran’s nuclear capabilities — capabilities that the Islamic Republic has always said are for peaceful energy purposes. Yet the risk of Iran ever having nuclear weapons is too great. If it did obtain them, then Israel would have a hostile nation to counterbalance its power in the Middle East, and, of course, it doesn’t want that competition. And whatever Israel wants, the U.S. wants. Hence the fear-mongering.

This is a tried-and-true method in the U.S. of getting wars started: Tell lies about some situation that can be construed as a threat to U.S. security (or in this case, Israel’s national security, which seems to be threatened by just about everything), get the populace riled up with jingoistic fervor, watch pompous politicians proclaim their great patriotism on the evening news, and then go bomb some country or other.

The U.S. again gets to flex its international muscle, the citizenry is, for some bizarre reason, proud of the destruction the country has caused, the weapons manufacturers spend all their time tallying their astronomical profits, and all is once again right in the twisted world of U.S. governance.

A few examples will suffice to show that this means of starting wars has been used repeatedly. The examples discussed herein do not by any means represent an exhaustive list, but only show that lying to the world to make the citizenry believe that the U.S. or its citizens had been threatened in some way, and that war was the only response, is business as usual in the U.S.

The War of 1812 (June 18, 1812 – Feb. 18, 1815)

Less than 40 years after the American Revolution, the still-new U.S. government felt constrained in areas of international trade, despite tremendous growth in such trade in the years leading up to the war. In 1811, Britain issued an Order-in-Council, excluding American salted fish from the West Indian colonies and imposing heavy duties on other U.S. imports. This, the U.S. could not countenance.

Additionally, although the heady concept of Manifest Destiny would not actually be defined for several more years, territorial expansion was always on the minds of the leaders of the fledgling nation. Canada, with its rich abundance of natural resources and wide expanses of land, was coveted.

The Battle Lake Borgne Hornbrook, War of 1812.

The Battle Lake Borgne Hornbrook, War of 1812.

Yet trade and expansion were not foremost on the minds of the populace, at least not sufficiently for them to support a war. But many nations at this time had a policy of impressment, wherein the ships of another country were boarded, and their sailors kidnapped and forced to work for the kidnapping navy. This was something with which the common man and woman could identify. Although this wasn’t a common occurrence, it was exaggerated and combined with the trade issues to introduce the rallying cry of “Free Trade and Sailor’s Rights,” Carl Benn wrote in his 2003 book “Essential Histories: The War of 1812.” However, this wasn’t a simple, spontaneous cry of justice. It seems to have been promoted by annexationists running the government, and was sufficient for the U.S. to start an unsuccessful war against Canada.

Spanish-American War (April 25, 1898 – Aug 12. 1898)

Fast-forward to the end of the 19th century. On Feb. 15, 1898, the battleship Maine exploded in Havana harbor, killing 266 men. According to Hyman George Rickover, in his 1976 book “How the Battleship Maine was Destroyed”:

“Lieutenant Frank F. Fletcher, on duty at the Bureau of Ordnance, wrote in a personal letter to [Lieutenant Albert] Gleaves: ‘The disaster to the Maine is the one topic here now. Everybody is gradually settling down to the belief that the disaster was due to the position of the magazine next to the coal bunkers in where there must have been spontaneous combustion.’”

Theodore Roosevelt (center front, just left of the flag) and his "Rough Riders," 1898.

Theodore Roosevelt (center front, just left of the flag)
and his “Rough Riders,” 1898.

The official inquiry into the disaster, however, concluded that an underwater mine had been the culprit. With the battle cry “Remember the Maine,” the U.S. quickly declared war on Spain.

But this “inquiry” was more than a bit flawed. Two widely-recognized experts in ordnance volunteered their services for the investigation, but were not invited to participate. One of them, Prof. Philip Alger, had greatly displeased Secretary of the Navy, and future president, Theodore Roosevelt, when he commented on the disaster in an interview for the Washington Evening Star a few days after it happened. He said, in part, the following, as reproduced by Rickover:

“As to the question of the cause of the Maine’s explosion, we know that no torpedo that is known to modern warfare, can of itself cause an explosion of the character of that on board the Maine. We know of no instances where the explosion of a torpedo or mine under a ship’s bottom has exploded the magazine within. It has simply torn a great hole in the side or bottom, through which water entered, and in consequence of which the ship sunk. Magazine explosions, on the contrary, produce effects exactly similar to the effects of the explosion on board the Maine. When it comes to seeking the cause of the explosion of the Maine’s magazine, we should naturally look not for the improbable or unusual causes, but those against which we have had to guard in the past.”

But Roosevelt was anxious to establish the U.S. as a world power, especially in terms of its Navy. By accusing Spain of blowing up the ship, he had the perfect excuse to launch the Spanish-American War.

The Vietnam War (major U.S. involvement: 1964 – 1975)

Off the coast of China and northern Vietnam is the Gulf of Tonkin, which was the staging area for the U.S. Seventh Fleet in the early 1960s. On the evening of Aug. 4, 1964, the U.S. destroyers Maddox and the C. Turner Joy were in the gulf, when the Maddox’s instruments indicated that the ship was under attack or had been attacked. Both ships began firing into the darkness, with support from U.S. warplanes. However, they “later decided they had been shooting at ghost images on their radar. … The preponderance of the available evidence indicates there was no attack.”

U.S. Huey helicopter spraying Agent Orange over Vietnam. (Photo by the U.S. Army Operations in Vietnam R.W. Trewyn, Ph.D.)

U.S. Huey helicopter spraying Agent Orange over Vietnam. (Photo by the U.S. Army Operations in Vietnam R.W. Trewyn, Ph.D.)

Yet something needed to be done about Vietnam, with anti-Communist hysteria still rampant in the U.S., and this gave Congress the perfect ploy to escalate the war. This non-incident was presented to the world as an act of aggression against the U.S. Congress quickly passed the Gulf of Tonkin resolution. By the end of the following year, the number of U.S. soldiers invading Vietnam increased from 23,000 to 184,300. Eleven years later, with over 55,000 U.S. soldiers dead, hundreds of thousands wounded, and, by conservative estimates, 2,000,000 Vietnamese dead, the U.S. fled Vietnam in defeat.

The Gulf War (Aug. 2, 1990 – Feb. 28, 1991)

In order to gain support for the Gulf War of 1990, Congress and President George Bush relied heavily on what is commonly referred to as the Nayirah testimony. In early October 1990, a 15-year-old girl referred to only as “Nayirah,” who claimed to have been a hospital volunteer, testified of seeing babies dumped by Iraqi soldiers from hospital incubators. This, in the eyes of Congress and the president, highlighted the monstrosity of Iraq, and was widely used to gain support for the war.

However, like nearly all of the information the government feeds to the citizenry to start its wars, this testimony was all lies. “Nayirah” was actually the daughter of the Kuwaiti ambassador to the U.S. She later admitted that she had once visited the hospital in question, but only for a few minutes. She did see an infant removed from an incubator, but only very briefly. A group called Citizens for a Free Kuwait had hired one of the world’s foremost public relations firms, Hill and Knowlton, to create the illusion of legitimacy for an invasion. They coached “Nayirah” on what to say and how to say it when she appeared before Congress.

We will do no more than mention the U.S.’s drafting of a letter for Grenada to send to the U.S., requesting military intervention when that small island nation’s government was overthrown in 1983. Nor will we dwell on the weapons of mass destruction that Iraq was said to possess in 2002, which justified in the eyes of U.S. citizens the disastrous 2003 invasion of that nation. But as we look at this ugly record of lies that the U.S. has used to expand its territory, power and/or influence around the world, we must consider that it is once again using the same tactics to march the nation toward war with Iran.

Responding to Iraq's invasion of Kuwait, troops of the U.S. 1st Cavalry Division deploy across the Saudi desert on Nov. 4, 1990 during preparations prior to the Gulf War. (AP Photo/Greg English, File)

Responding to Iraq’s invasion of Kuwait, troops of the U.S. 1st Cavalry Division deploy across the Saudi desert on Nov. 4, 1990 during preparations prior to the Gulf War. (AP Photo)

The U.S. for generations was successful in deceiving its citizens, and a good part of the world, that it was a beacon of freedom and peace, despite the fact that it has been at war for most of its bloody existence. That myth began to crack during the Vietnam War, broke into pieces with the Iraq War, and may have been dealt a fatal blow by the U.S.’s support of Israeli atrocities in 2014.

Robert Fantina 

Regardless of the outcome of the congressional vote on the Iran agreement, the U.S. will find itself less able to lie its way into corporate wars in the future. That capacity diminished during the lead-up to the Iraqi invasion, and while no one ever went broke betting on the gullibility and short-term memory of the U.S. citizenry, people are beginning to wake up. When they finally do, much of the carnage in the world will end. That day cannot come soon enough.

jeudi, 10 septembre 2015

Elites Want More Refugees: Why?

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Elites Want More Refugees: Why?

There is much being written about the refugee crisis in Europe at the moment but none of what I have read explains why the problem is occurring and what will need to be done for the problem to be addressed.

Refugees are just one symptom of a deeper crisis. Moreover, like other symptoms of this deeper crisis, the global elite is happy to use this symptom to keep us utterly preoccupied; after all, the immediacy of the refugee problem is all too demanding of our attention and our compassion.

Thirty years ago, on 9 September 1985, I tried to resuscitate a baby in the Shagarab East 3 Refugee Camp in Eastern Sudan at the height of the Ethiopian war and famine. As a lifesaver, I had been expertly trained in cardio-pulmonary resuscitation. My attempt to resuscitate this child failed: the doctor advised me that the baby was dead and I watched her mother as I handed the dead child back to her. The mother was, understandably, utterly distraught. And, frankly, I was in considerable emotional pain myself.

In the adjacent camp, where I worked as a relief worker, five refugees died every day, mostly from simple illnesses, like diarhoea, associated with malnutrition. In the jargon of the UNHCR, our death rate was 2.5 per 10,000 per day. That meant, in our camp of 20,000, five people died each day. Every day.

My time spent working in that camp and visiting many others during the same period, taught me one thing: ultimately, while support for refugees is necessary for the survival of some of the individuals forced to flee their countries and homes, this will not stop the creation of circumstances which generate refugees in the first place.

At the geopolitical level, Thalif Deen has adequately summarised the major cause of the current 'refugee problem' in Europe:

'The military conflicts and political instability driving hundreds of thousands of refugees into Europe were triggered largely by U.S. and Western military interventions for regime change – specifically in Iraq, Afghanistan, Libya and Syria (a regime change in-the-making).

'The United States was provided with strong military support by countries such as Germany, Britain, France, Italy and Spain, while the no-fly zone to oust Libyan leader Muammar Gaddafi was led by France and the UK in 2011 and aided by Belgium, Denmark, Norway and Canada, among others.' See 'Europe Invaded Mostly by "Regime Change" Refugees'. http://www.ipsnews.net/2015/09/europe-invaded-mostly-by-regime-change-refugees/

Of course, there are other reasons why people become refugees. But war and the destructive environmental consequences of human industrial and other activities (leading to 'climate catastrophe' refugees) are primary drivers of the problem. Or are they?

When I read the news on progressive news websites, I have no problem identifying the multitude of problems we face: war itself, economic exploitation of the people in Africa, Asia and Central/South America, environmental problems too numerous to list and violence against women and children, indigenous peoples, working people, people of color and various other social groups (depending on the society) to mention some of the main ones. And these problems are so advanced that humans stand poised on the brink of precipitating our own extinction.

Except it is not us, as a collective, who is responsible for this catastrophic state of affairs. It is a relatively small number of people, each of whom is quite insane. And it is these people who drive the decisions being made in our world that have, for example, created the current refugee crisis in Europe.

These people seek power, profit and personal privilege at the expense of the rest of us. They decide to destroy countries or regions because, in their insane worldview, it 'benefits' them to do so. The military destruction of a region might give them the power to share in the control of a resource or market. It might make them a profit. It might privilege them in relation to others in their (very limited) social world. The discourse in which these people are engaged is incredibly limited. It is always about control.

And the reason for this is simple: They are utterly terrified. They had all of their control taken from them as children and now seek it endlessly as highly dysfunctionalised adults. Adults who are insane: devoid of the love, compassion, empathy and sympathy that makes those of us who are normal respond with genuine concern to the plight of refugees and others who suffer.

So when you hear people – whether it be politicians, corporate figures, academics, military leaders or media personnel – justify policies and actions, such as military violence, that lead to greater human suffering, remember that you are listening to someone who is seriously psychologically damaged. Conflict is not always easily resolved but it requires listening and understanding, as well as talking. You cannot resolve conflict by killing people.

If you would like to read more about the state of mind of those who act to create circumstances that generate refugees, you can do so in this article: 'The Global Elite is Insane'. http://www.scoop.co.nz/stories/PO1402/S00056/the-global-elite-is-insane.htm And you can read much more detail in 'Why Violence?' http://tinyurl.com/whyviolence and 'Fearless Psychology and Fearful Psychology: Principles and Practice'. http://anitamckone.wordpress.com/articles-2/fearless-and-fearful-psychology/

So what do we do? Well, I am heavily in favour of doing what we can to reduce the suffering of refugees now. But, as I committed myself thirty years ago, I am also working towards creating a world in which no human being ever becomes a refugee again.

A big ask? You bet. But I don't intend to let the insane people who seek total control of this planet do so without making every effort I can to stop them. If you agree with me, here's some key things we need to do.

We need to stop terrorising children so that they don't become like the elite and their paid agents in politics, the business world, academia, the military, the judiciary and the corporate media. See 'My Promise to Children'. http://www.nationofchange.org/my-promise-children-1383835266 People who are not insane have a much better chance of resolving conflicts nonviolently, even if it still isn't easy.

We need to take drastic personal action, not rely on politicians who virtually all function as agents of the global elite, to reverse much of what is wrong with our world. If you like, you can participate in a fifteen-year strategy for doing so by joining those involved in 'The Flame Tree Project to Save Life on Earth'.http://tinyurl.com/flametree

In some circumstances, such as in response to the current attempts to consolidate their control of the global economy via mechanisms such as the Trans-Pacific Partnership (TPP) and the Transatlantic Free Trade Agreement (TAFTA) or to destroy the natural environment by logging rainforests for example, we also need to take collective action to resist the insanity of the global elite. This is done most effectively by using strategically applied campaigns of nonviolent resistance. See 'The Strategy of Nonviolent Defense: A Gandhian Approach'. http://www.sunypress.edu/p-2176-the-strategy-of-nonviolent-defe.aspx

And if you wish to publicly declare your commitment to doing everything you can to end the elite-driven violence and exploitation in our world, you can do so by signing the online pledge of 'The People's Charter to Create a Nonviolent World'. http://thepeoplesnonviolencecharter.wordpress.com

In essence, elites generate one crisis after another as an inevitable outcome of their insane actions to perpetuate, consolidate and expand their control over the rest of us. If we are not sufficiently aware, we can become preoccupied in just dealing with one or more symptoms of their insanity. Elites want more refugees partly because it helps to distract us from analysing and resisting what they are doing overall.

While we must act in solidarity with those they victimize, like the refugees fleeing their war zones at the moment, we also need to expose and strategically resist the global elite itself or, eventually, suffer the same (or an equivalent) fate as today's refugees.

Robert J. Burrowes has a lifetime commitment to understanding and ending human violence. He has done extensive research since 1966 in an effort to understand why human beings are violent and has been a nonviolent activist since 1981. He is the author of 'Why Violence?'http://tinyurl.com/whyviolence His email address is flametree@riseup.net and his website is at http://robertjburrowes.wordpress.com

Conservativism, Inc. and the Ideological Follies of My Youth

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Conservativism, Inc. and the Ideological Follies of My Youth

One of the first essays I ever published was in the left-leaning Canadian Forum, to which I contributed a dissenting article, from the right, in 1968. Those were the days when the Left was far more tolerant than it is at the present time, and also far more tolerant than are the Stalinists and Trotskyites who run Conservatism, Inc. Unfortunately I can’t say much for the essay that I wrote as a young assistant professor at Case Western Reserve, which was full of sound and fury but signifying about as much as the latest NR editorial In fact there wasn’t much difference between what I said in 1968 and what a minicon today, looking back at the 1960s, would likely be saying. I berated the hippies and the “Counter-culture” for being unwilling to recognize the mortal struggle we were engaged in against the bad guys. Combatting the communist beast, I thought, was all-important, and the malodorous hippies who were high on a psychedelic life style, were AWOL in our war for civilization. What I didn’t mention was that I was then a fervent Republican and had just made a donation to the presidential campaign of Richard Nixon. My views in 1968 were reducible to the facile formula: “Hippies are bad; Republicans are good.”

Boy, was I deluded as well as insufferably pompous back then! The hippies were epiphenomenal in terms of what the Left has since become, while the Republican Party seems an insurmountable barrier to any attempt to stop the further progress of the Cultural Marxist epidemic that has grabbed hold of the Western world. The most critical political development of the 1960s, as I argue in After Liberalism, was the explosion of the managerial state in the Western “liberal democracies,” together with the state’s increasing involvement in “social policy.” The flower children had nothing to do with this tendency, although those who later promoted the new politics, like Hillary Clinton, are delighted to pull out old pics of themselves looking like flower-power kids. There were intelligent thinkers in 1968 who did point out the big picture. But since, like my later friends Christopher Lasch and Murray Rothbard, these critics were deemed as weak in fighting the Soviet challenge, they were not regarded in official movement circles as “conservative.” Back then I imagined that arch-conservative political thinker George F. Kennan, who was blistering in his attacks on Western decadence, was a raving leftist. After all, William F. Buckley said so and to prove the case, Kennan was in favor of making agreements with communist countries.

Mind you, I’m not saying the Soviets were not an international danger or that the Right was not justified in calling for resistance against aggressive communist dictatorships. Not everything the Right argued for or against during the 1960s, particularly on the domestic front, was wrong, and in retrospect, I would prefer the Right we had in 1960 to the grotesque caricature of the one we’re stuck with now.

But the onetime preoccupation of the American Right with what its critics described as “apocalyptic anti-Communism” has had unhappy consequences. Among them are saber-rattling and a fixation on foreign enemies that have to be invaded before they overrun the “homeland.” These obsessions have found lasting form in what is now imagined to be conservatism. In most meaningful respects the conservative movement has moved far, far from where it used to be. Today it shamelessly fronts for the GOP and the Israeli Right (sometimes so abjectly that it may embarrass Israeli politicians); at the national level it goes along with increased immigration from the Third World and various plans to “normalize” (read amnesty) illegal residents, and most conservative publicists whom I encounter either acquiesce in or jubilantly affirm the sanctity of gay marriage. But for our self-described patriots and vicarious front-line warriors, these developments are not worth our mental energy. We should be standing up for “American exceptionalism” and against all those who would resist our expanding conception of “human rights.”

Although on every social issue the current conservative establishment is light years to the left of the founders of National Review, on at least crucial two points, past and present merge. Today’s conservatives no less than the militant Cold Warriors of an earlier epoch seek to “roll back” the foreign enemy. What James Burnham once said about America’s fate in the Cold War, has now been extended to all foes of “American democracy.” We are “in a struggle for the world,” with changing Axes of Evil and see it dramatized every day and night on Fox News. Although admittedly a world power like ours faces real enemies, one has to wonder why enemies requiring military preparedness and possibly military intervention keep popping up every night on “conservative” TV and in the Republican press. This issue overshadows all other concerns, exactly as the Communist menace did for the older conservative movement, even after the Commies had ceased to be an international threat.

The other point on which conservatism then and now would agree is that the main, perhaps overshadowing domestic threat is creeping “socialism.” The worst insult that the “conservative” press hurls against Obama, when he is not attacked as an adversary of American military strength, is that he is really a “socialist” and a “Marxist” at heart. Fortunately, we are told, there is an alternative. Apparently, whenever the GOP captures the presidency, the socialist threat recedes, although the same massive welfare state that the Democrats preserve and expand remains in place. Still, we are assured, there is a difference: When the Republicans manage public administration and collect taxes, they claim (counterfactually) to be “getting government off our backs.” Again I am willing to concede that Republican administrations tweak the taxes a bit better to favor certain business interests and don’t unleash the EPA as often on landowners in rural areas. But they certainly don’t change the structure of the administrative state and whatever distinguishes them from the other side, is a difference of degree rather than a large difference of kind.

Even more upsetting is the persistent use of the word “socialist” to divert us from the real threats of overreaching government. Why doesn’t the relentless advance of anti-discrimination laws and government-enforced sensitivity training matter to so-called conservatives as much as does the specter of full-blown socialism? Significantly, Western countries, led by the Labour government of Tony Blair in England in the 1990s, have generally been moving in the direction of denationalizing industries. Economic socialism as it existed in the past has become less, not more, visible, if by this term we mean direct government ownership of productive forces. But at the same time public administration is taking away our economic and other freedoms, without being technically “socialist.” For example, government is steadily tightening control over our behavior, in the name of fighting prejudice. When the Left went after the Confederate Battle Flag and began attacking other symbols and place names associated with Confederate heroes, the protest from Conservatism, Inc. was deafening silence. After all, the Left, we were made to believe, is fighting bigots, even if that means stripping entire regions of the country of the outward signs of their heritage. The Left, for Conservatism, Inc., only becomes a threat when it skimps on military weapons and avoids military confrontations. The Left becomes an even larger threat when it doesn’t favor GOP donors. Then we’re truly playing with “socialism.”

I most definitely am not a friend of a state-controlled economy and, in fact, would like to see our increasingly centralized managerial government and meddlesome courts get out of our lives as much as humanly possible. But this is not likely to happen, given our leftward-trending electorate and disastrous immigration policies, and given our even more radicalized media and educational establishment. But what makes the desired outcome even less possible are the obvious priorities of Conservatism, Inc. Some of its emphases are of relatively recent origin, but others reveal a dangerous continuity with the obsessions of a less leftist conservative movement that arose after the Second World War. Today the conservative movement offers the worst of both past and present. It is unwilling to confront the Left’s social agenda, and usually submissively accepts it, but to make matters worse, it outdoes an older, more conservative Right by screaming incessantly for military intervention and larger military budgets. Finally, it diverts attention from efforts to limit the scope of runaway government by making it appear that the solution to the problem is voting for the Republican Party. I am still waiting to see how such an action could reverse the march now underway into a grimly leftist future.

The eighth annual meeting of the H.L.Mencken Club will take place Nov. 6th and 7th. To find out more about the conference and to register, click on this link: http://hlmenckenclub.org/2015-conference/

Ce qui attend l'UE: guerres, révolutions et migrants

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CE QUI ATTEND L'UNION EUROPÉENNE

«Guerres, révolutions et migrants»

Lucas Navarro
Ex: http://metamag.fr
 
Les États-Unis n'entretiennent que peu d'enthousiasme concernant l'avenir de l'Union Européenne, destination à laquelle ne cessent de parvenir depuis 2011 une multitude de migrants et de réfugiés venus du monde musulman. 

Telle est l'opinion de l'historien et spécialiste russe en relations internationales Sarkis Tsaturián, lequel pronostique que « dans les dix années à venir, le Vieux Monde sera confronté à trois problèmes d'envergure : les guerres, les révolutions et les migrants, tous provoqués par l’instabilité du Proche-Orient. 

« Les contradictions entre les États-Unis et l'Europe ne se limitent pas à la guerre en Irak, écrit le journaliste russe dans son nouvel article publié par l'agence d’informations Régnum. 

Cet expert rappelle les propos tenus en 2009 par l'ancien Secrétaire d’État américain, Henry Kissinger, plus connus sous l’appellation du « dilemme de Kissinger » : « Qui dois-je appeler si je veux parler avec l'Europe ? ».

Six ans plus tard, le « dilemme de Kissinger » n'a toujours pas trouvé de solution, nous dit l'auteur de l'article. 

« Depuis 2011, le Vieux Monde est assailli par une multitude de migrants et de réfugiés venus du monde musulman et se trouve menacé non seulement du fait des tensions économiques et politiques qu'ils engendrent mais aussi de la perte d'identité qu'ils provoquent », selon Tsaturián, qui ajoute que les « États-Unis eux-mêmes ne voient pas de grandes perspectives d'avenir pour l'Union Européenne ». 

L'historien appuie son jugement sur une citation du porte-parole de la Maison Blanche, Joshua Earnest : « L'Europe est confrontée à un flux d'immigrés en provenance de l'Afrique du Nord et de quelques autres pays du Proche-Orient causé par la violence et l'instabilité dans ces régions. Outre que cette situation mine la paix dans ces territoires, elle a un effet déstabilisateur significatif sur le reste du monde, y compris en Europe ».

De son côté, le patron de l'entreprise de renseignement et d'espionnage américaine Stratfor n'a pas hésité à parler de « legs laissé par Hitler » et de « cette poignée de nations européennes » ayant perdu la maîtrise du Monde alors que, de leur côté, les États-Unis sont parvenus, eux et leur culture, à triompher en Occident. 

La Russie, à la différence de l'Union Européenne, parviendra à surmonter la crise mondiale de l'énergie. 

« La différence entre le siècle passé et l'actualité est le suivant : si, au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, la zone d'influence de l'empire économique américain incluait les champs de pétrole et les grandes voies de transport du Proche-Orient, aujourd'hui Washington ne peut se prévaloir de ces prérogatives, » souligne Sarkis Tsaturián.

D'une part, poursuit-il, « pour la première fois depuis la colonisation postérieure à la guerre, le monde musulman est en train de connaître une situation politique qui enterre sous les décombres des frontières d’État les gisements de gaz et ses voies d'acheminement vers l'Union Européenne ». 

Dans ce contexte, la Russie, qui contrôle la route maritime du nord, dispose d'un avantage de positionnement, souligne Tsaturián. 

Cependant, ajoute-t-il, Bruxelles continue penser en des termes qui appartiennent au siècle passé. L'Union Européenne mise sur le Gaz Naturel Liquéfié (GNL) et, pour que l'entreprise russe Gazprom en rabatte, elle est disposée à acheter les hydrocarbures à tout autre qu'à la Russie, « même si c'est à l'autre bout de la planète, indépendamment des coûts de transport ». 

Toutefois, l'effet obtenu est contraire à celui attendu, selon l'historien russe. La Russie contrôle la route maritime du nord et, de ce fait, garde sa prééminence. 

Par ailleurs, il convient de noter, souligne Tsaturián, que les États-Unis, qui sont l'un des principaux consommateurs de gaz, contribuent avec leur « révolution du gaz de schiste » à l’affaiblissement des rivaux de la Russie dans le secteur du Gaz Naturel Liquéfié, alors que Moscou s'apprête à faire un bond dans ce secteur ». 

La Russie sera capable de surmonter la crise politique et économique dans le secteur mondial de l'énergie, à l'encontre de toute probabilité concernant l'Union Européenne, pour qui « le dilemme de Kissinger » est en train de se transformer en un véritable complexe, nous assure cet analyste. 

Et de conclure : « Au cours de la décennie à venir, le Vieux Monde rencontrera trois grandes préoccupations : les guerres, les révolutions et les migrants. Toutes trois provoquées par l'instabilité du Proche Orient ».

Sources 

Traduit par Lucas Navarro

Métaphysique du dandysme

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Métaphysique du dandysme

 
Le nouveau livre de Luc-Olivier d'Algange
 
Les Éditions Arma Artis, maison dirigée par Jean-Marc Tapié de Céleyran et spécialisée dans les écrits de sagesse (mystique ou philosophique), ont publié en juin 2015 Métaphysique du dandysme par Luc-Olivier d’Algange (ne pas confondre avec une étude savante qui porte le même titre, celle de l’universitaire Daniel Salvatore Schiffer, publiée en 2013). Le livre peut être commandé par chèque pour 18 € port compris (pour la France) à : Éditions Arma Artis, B.P. N°3, 26160 La Bégude de Mazence Cedex, France (pour d’autres pays, voir la page pour les contacter).
 
Qu'entend notre auteur par ce titre ? S'agirait-il de l’apologie d’une révolte esthétique cachant en son sein une crise de l’individualité dans la modernité ? Celle que, dans un ouvrage d’histoire littéraire, Émilien Carassus décrit ainsi : « Le dandysme repose sur une tension interne, un perpétuel effort d’invention. Par sa résonance éthique, il oppose aux défaillances possibles d’une volonté fragile la rigueur d’un constant rappel à l’ordre ; par sa résonance esthétique, il invite à la continuelle surprise, au choc initial de la bizarrerie sans lequel il n’est pas de beauté. Soustrait à la “répugnante utilité”, le dandy s’élève à une originalité faite de spiritualisme et de stoïcisme. (…) Le monde refuse toute unité à l’homme déchiré : le dandy s'efforce d'établir sur le plan esthétique, en se composant une attitude, cette unité autrement impossible. Être de défi et de refus, le dandy cherche sa cohérence dans la création d’un personnage. D’un personnage quasi fantomatique et de pur effet puisque son existence trouve sa seule garantie dans le regard d'autrui ; d’un personnage sans cesse menacé de destruction, puisque ce regard est un miroir vite obscurci. Le dandysme n’est dès lors qu'une “forme dégradée de l'ascèse” ; le dandy “joue sa vie faute de pouvoir la vivre”, en une continuelle provocation. Mais, dans cette attitude sans doute stérile, qui renonce à l’être pour le paraître, le dandy se pose en rival de Dieu et, dans son honneur, dégradé peut-être en point d’honneur, il condamne le Créateur au nom de la créature » (in : Le mythe du dandy, Armand Colin, 1971). L’emploi du terme “métaphysique” n'a ici rien de vain ou de galvaudé : il ne renvoie pas à une quelconque métaphysique des apparences (attribuée à tort à Nietzsche pour lequel l’apparence désigne apparition, pur paraître, et non corrélat d’une réalité idéelle) et sert encore moins à introduire pompeusement son sujet. Il nous convie à une parole méditante, celle qui interroge l'impensé de notre condition historique, celle qui dessine comme une chandelle dans le clair-obscur les formes de l’invisible. Le dandysme revêt une dimension métaphysique par son rapport à la modernité : il ne s’agit pas de savoir être de son temps mais de savoir se détacher d'un temps qui détruit tout participation à l’éternité, qui désagrège toute articulation organique entre immanence et transcendance. La révolte au cœur du dandysme n'est donc pas seulement esthétique mais aussi éthique et spirituelle. À cet égard, la lecture de cette méditation ne pourra que toucher celles et ceux pour qui l’appel à une sagesse vécue reste vital pour traverser une époque chaotique. Le style est certes celui d'un lettré mais chaque mot est pesé, et l’esprit qui y palpite transcende la lettre. En voici donc un extrait qui débute l’ouvrage :   
   

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dandysme,littératureSi l’on considère les possibilités de l’esprit humain au regard de ses exercices les plus généralement répandus, en travaux et distractions, on ne peut se laisser d’être surpris et attristé de l’écart d’intensité et de vastitude entre les mondes offerts et les mondes généralement parcourus. Une instance mystérieuse, et sans doute secourable, persiste en moi, contre l’argumentaire massif de notre temps, à voir dans cette disparité des possibles une anomalie et une défaite. Il semblerait qu’une tyrannie diffuse, mais non moins prégnante, s’évertuât, non sans efficace, contre ces ressources sensibles et intelligibles qui haussent la vie à l’existence, et celle-ci, en certaines circonstances favorables, à l’être, - et celui-ci, enfin, à ces régions subtiles et paradisiaques où, selon les mystiques persans, règne l’Archange Empourpré.
Passant d’un état d’hébétude devant des écrans, la pensée alentie ou rendue confuse par des drogues sans fastes, aux tristes procès affairés d’un activisme modificateur qui ajoute la laideur à la laideur, l’absurde à l’absurde, les hommes de ce temps semblent avoir pour dessein de passer, d’un mouvement unanime, à côté d’eux-mêmes et du monde.
 
À ce mouvement commun, grégaire, - qui est celui de la société elle-même, devenue un amas de subjectivités traquées et plaintives, nous devons la disparition de la civilisation et de la civilité qui ne survivent qu’au secret de quelques cœurs, assez hauts, assez téméraires, assez fous pour croire encore que la destinée des êtres humains ne se réduit pas à être les agents de la Machine qui va les réduire en unités interchangeables, -c’est-à-dire, les hacher menus.
 
***
Il n’est rien de plus facile que de dire le plus grand mal des dandies. Eux-mêmes, non sans constance, offrent, comme s’ils étaient des adeptes de Sacher Masoch non moins que de Brummel, les verges pour se faire battre. Arrogants, insolents, vains, immoraux, ostentatoirement inutiles, agaçants dans leurs mises comme dans leurs propos, égocentriques semble-il par vocation ou par décret, aristocrates sans fief, souvent soupçonnés par surcroît de mœurs incertaines et de sympathies pour des idéologies coupables ou réprouvées, ils se plaisent au plaisir de déplaire et ajoutent à leurs dédains intimes des signes extérieurs de mépris pour les braves gens, les gens moyens, qui sont légion, qui font masse, et dont on devrait savoir, si l’on veut survivre commodément dans ces temps sans nuances, qu’ils sont l’incarnation du Bien, du Progrès et de toutes les vertus démocratiques, - seules vertus. Toutes les autres étant tenues pour criminelles par les philosophes en vogue, les journalistes, et, autorités suprêmes en la matière, les présentateurs de télévision et les chanteurs de variété.
Le dandy, tel un condamné portant beau et marchant droit au moment de monter sur l’échafaud et faisant du spectacle de son impassibilité, un défi, et peut-être un enseignement, - on pourrait croire à le voir ainsi, faisant des bons mots au bord de l’abîme, que de très-anciennes vertus de courage et de bonté l’eussent élu pour intercesseur ultime, ou pour victime, comme les derniers éclats d’un feu mourant, escarbilles qui laissent dans l’œil quelques phosphènes, - images d’une grandeur humaine à jamais perdue.
 
Or Baudelaire, Barbey d’Aurevilly, Oscar Wilde, Mishima (le plus radical d’entre eux) furent aussi de grands artistes, des ascètes du Verbe dissimulant, sous le spectacle qu’ils consentirent à offrir (peut-être non sans bonté comme un signe adressé, malgré tout, à ceux qui ne peuvent ni ne veulent comprendre), et selon la formule de Nietzsche : «  une provocation, un appel  ».
 
Ce monde est aveugle, sourd, insensible que le Médiocre régente et, procustéen, réduit à sa mesure. Il nous voudrait sans pieds pour la promenade et sans tête pour la rêverie ou pour la spéculation. Les écrivains de ce temps, intimidés par tant de suffisance collective destinée à les convaincre de la vanité ridicule de leurs ouvrages, en sont venus à faire profil bas ou à se feindre au service de quelque intérêt général. Ils se mêlent des “causes” du temps, s’improvisent journalistes bénins ou vitupérateurs et font dans l’édifiant avec des pomposités moralisatrices généralement dirigées contre des confrères plus frivoles, libres ou talentueux. Tout dans leurs tristes arguties est machine pour faire croire qu’ils sont la voix d’autres qu’eux-mêmes, - enfin qu’ils représentent ! Leur fausse modestie qui se donne à contempler est de la pire outrecuidance. L’humilité leur manque et la force de reconnaître leur singularité et ce qu’elle doit aux influences diverses et lointaines dont ils sont les hôtes passagers. Une formule revient sans cesse dans leur bouche, comme une excuse d’être, une complaisance, une lâcheté : “un petit peu”. Ils sont “un petit peu écrivain”, ils pensent ceci ou cela “un petit peu”. Mieux vaut préciser, en effet, car celui qui n’est pas dans le “petit peu” est un méchant homme qui s’écarte de la norme commune.
 
Avouons-le, ces mitrailles de “petit peu” excèdent notre patience et nous recevons comme un ressac de fraîcheur et de simplicité de belle augure quiconque, avec une inopportunité soudaine, nous parle de grandeur ; car cette grandeur dite, évoquée, est l’espace où nous sommes reçus. La grandeur grandement reçoit ; elle ignore les jugements et les classements vétilleux ; elle se fie à une intuition qui remonte plus haut que sa cause.
 
Telle est l’humilité du dandy : face à l’arrogance du Médiocre, agent de l’opinion publique, il consent à se revêtir de la fragilité de l’humanité essentielle, de la brièveté de son éclat singulier et oppose visiblement à l’uniforme et l’uniformité des hommes sans visage, la sapience presque perdue d’une civilisation d’essences rares, de gestes exquis, - une langue enfin, à la fois natale et conquérante, qui sera jugée alambiquée ou baroque par les pratiquants de l’idiome schématique, vulgaire et las de la “communication”.
 
De même que le vêtement du dandy ne lui sert pas seulement à se couvrir ou à se parer, sa langue connaît d’autres raisons d’être que la communication ou la publicité ; elle entre en des nuances qui, pour exigeantes qu’elles soient et ordonnées à des disciplines mystérieuses, s’apparentent « aux merveilleux nuages » qu’évoquait Baudelaire, qui se meuvent en une liberté grandiose dans les hauteurs, selon des lois immenses où notre liberté se perd et se réinvente.
 
Asocial civilisé, libertaire cherchant à atteindre l’ordre le plus profond pour, d’une science prompte et sûre, le faire apparaître à la surface, ennemi de l’informe qui est le pire conformisme, le dandy va calmement à sa perte, sachant, selon le mot de Baudelaire, « être un héros et un saint pour soi-même ». Sa cause perdue cependant le fait légataire de la témérité qu’il eut à la défendre,- « force qui va ».
***
Sans doute le moment est-il venu, pour nous autres songeurs d’empires ou de royaumes intérieurs, de cesser de faire profil bas et de renoncer à cette trouble complaisance de nous excuser d’être. La modestie ostensible est un péché de vanité qui interdit à jamais d’atteindre à l’humilité, - dont le premier signe est de reconnaître ce que Dieu nous fit, c’est-à-dire à son image, uniques.
 
Ce n’est point une si petite chose, dans ce grand chaos planifié, que d’être un homme avec ses ressouvenirs et ses pressentiments. Ce n’est pas rien d’avoir des goûts et des dégoûts, un discernement intuitif qui nous guide vers les uns et nous éloigne des autres, qui nous offre la chance de préférer, et d’entrer en relation avec des objets de nos préférences au lieu de les réduire au rôle subalterne d’expériences. Ce n’est pas rien, et c’est même une chose bien grande et bien rare, digne d’éloges, que d’honorer ces préférences, ces civilités, et de raviver ainsi, dans le secret du cœur, le sens de la gratitude.
 
Baudelaire en donnant à son dandysme, ce « plaisir aristocratique de déplaire », ces décisives nuances héroïques et mystiques, témoigne au plus juste des longitudes morales et des latitudes métaphysiques qu’il nous reste à reconquérir si nous voulons être le principe d’un monde où nous cesserions de vivre misérablement, fût-ce au cœur du confort le plus apprêté. Car il est inutile de se leurrer, de feindre de vivre dans une civilisation et dans un monde. Les sarcasmes des dandies, leurs ironies cruelles, eurent au moins le mérite - si peu que nous les comprenions dans leurs sagesses et leurs dédains, - de nous déniaiser à cet égard.
 
Ce monde hargneux, discourtois, où la quantité règne, où l’on convoite des voitures moches, où l’on pousse, habillé d’un survêtement de sport, des “cadies” surchargés de nourritures aussi coûteuses qu’à peine comestibles, ce monde où l’on s’affale devant des écrans, ce monde ni ascétique, ni épicurien, serait à peine remarquable comme défaite insigne de l’humanitas s’il ne coïncidait avec la perte du langage, - qu’autrefois des hommes moins aveulis considéraient comme un don des dieux, voire comme leur émanation la plus certaine.
On s’est récrié devant la supposée “préciosité” des dandies, on s’est permis de médire de leurs façons, parfois, d’user de mots rares comme des gemmes enchâssées dans la syntaxe, livrés à tous les feux de la pensée et de l’imagination. C’était méconnaître l’archaïque, l’originelle beauté de leur fidélité, l’honneur ingénu qu’ils font aux mots d’exister et de resplendir, leur étonnement qui réveille celui des premiers hommes devant la puissance neuve des runes ou des hiéroglyphes.
 
À cet égard, comme à tant d’autres, le dandy (ne parlons pas des singes qui se répandent dans la mode et les mondanités) est bien le contraire d’un homme blasé de tout. S’il paraît quelquefois lassé, c’est de tout ce qui n’est pas tout, - de cette existence piteusement restreinte, tant dans le sensible que dans l’intelligible, qui nous est imposée avec toute la force irrésistible d’une inertie collective tombant, selon les lois de la pesanteur, vers la substance indifférenciée.
 
Une dose exquise de métaphysique ne saurait nuire aux considérations les plus désinvoltes qui soient. Être léger, ce n’est pas être frivole. Quelques « coups d’ailes ivres » sont nécessaires, et l’ivresse, qu’elle soit d’eau fraîche ou de vin, exige précisément la pureté des essences. Le dandy, servant le « démon des minutes heureuses » devra faire ainsi de chaque moment de sa vie une révolte de l’essence contre la substance et rejoindre au cœur de l’acte ou de l’art distingués, l’essence qui le distingue.
 
« Être un héros et un saint pour soi-même » n’est-ce pas, hors de toute représentation, de tout spectacle, éveiller, par quelque rituel, l’essence même de l’héroïsme et de la sainteté ? Il y a chez tout dandy de belle venue et de haute exigence, une révérence à quelque principe impersonnel dont le rite est l’expression et qu’il importera de servir, ainsi que de son courage, dans un combat contre l’informe et l’avilissement. Humble, et dans ce monde ruiné où il eut la disgrâce de naître, le dandy commence par lutter contre son propre avilissement ; mais ce combat pour soi, pour la « sculpture de soi », selon la formule de Plotin, est aussi, par l’exemple, un combat pour les autres, sans le mauvais goût de trop leur faire savoir.
 
Que serait le monde sans ces hommes de finesse, d’ordre secret et de nuances qui semblent ne servir que leurs goûts et n’aller qu’à leur guise ? À quelle vulgarité sans échappatoire le monde et la parole humaine eussent-ils été livrés ? Sans contredit à la marée sombre, nous eussions été engloutis, et nous le sommes presque, et ce n’est, en effet, qu’un « presque rien », un « je ne sais quoi », selon le mot de Fénelon, qui nous sépare du pur et simple anéantissement du Logos dans la “communication”. C’est l’exemple de la liberté conquise qui le rend possible et non les soi-disant “libérateurs” tout empressés de nous délivrer d’un despotisme moindre pour nous subjuguer à une tyrannie plus efficiente.
 
Le dandy, cultivant en lui les vertus stoïciennes et ascétiques d’une impersonnalité active, offre l’exemple de l’éthos le plus distinct et le plus radicalement contraire à l’individualisme moderne qui, de masse, exacerbe une subjectivité, généralement plaintive. La forme qu’il illustre et à laquelle il se dévoue, est une idée. Cette forme-idée, réfractaire à l’informe, est un legs, auquel le dandy, avec désinvolture, se sacrifie. Loin de croire valoir par lui-même, et faisant, selon la formule d’Oscar Wilde, de sa vie une œuvre d’art, il hausse la vie, la vie confuse, informe, plate et cupide à la forme désirée, platonicienne et désintéressée.
 
Détachée de la volonté qui la produit, au plus loin de la substance indistincte, au plus près de l’essence distincte, la vie comme œuvre d’art accomplit une métaphysique. Si le monde sensible est l’empreinte du monde idéal, s’il est écriture divine, n’est-ce point impie de vivre en bête repue ou en bête traquée ? Si le pouvoir nous est donné de nous exhausser hors de la nature, de voir, ou d’entrevoir, le sceau divin, l’Idée, privilège insigne et redoutable dont ne disposent pas les fourmis, les chiens ou les écureuils, ne serait-ce pas un devoir de n’y pas déroger ? Au demeurant, qu’est-ce que le “naturel” de ces gens hostiles aux artifices, sinon le plus commun et le plus vulgaire des artifices ? Si commun et si vulgaire qu’il menace à chaque instant de défaillir dans la plus torve barbarie.
 
Dans une époque bourgeoise, utilitaire et puritaine, le dandy se souvient, comme il peut, de temps empreints de formes sacerdotales et héroïques, non pour les imiter, ou se leurrer sur leur perpétuité, mais pour manifester, comme l’idée impondérable dans la forme visible, qu’elles ont trouvé en lui le plus fragile des refuges - dont la fragilité, œuvre d’un verrier alchimiste, pour cassante qu’elle soit, et parfois tranchante, garde mémoire de la haute flambée et des fusions cruelles d’une civilisation perdue.
 
***
L’extinction de la civilisation dans le carcan de la société, sous l’écorce morte de la société, pour évidente qu’elle soit aux hommes de goût, se laissera évaluer par ceux qui n’en sont pas saisis d’emblée d’horreur comme devant un charnier, par le progrès constant des interdits et la disparition proportionnelle des contraintes. Nous voici dans un monde où les aspirations les plus immémoriales et les mouvements les plus légitimes sont surveillés, bridés et punis mais où rien, vraiment rien, nous contraint à être un peu moins avachis dans la bêtise et l’ignorance la plus crasse. Le genre en est même bien considéré, tant “cool” que “démocratique”, - car il est entendu qu’il faut être “sans prétentions”.
 
On nous jette quelques colifichets technologiques, et vogue la galère des volontaires ! Google pourvoit aux mémoires inexercées ; tout s’oublie dans le meilleur des mondes amnésiques, sauf le ressentiment.
 
Que peuvent bien se dire des hommes et des femmes sans mémoire, ou de la seule mémoire qui leur reste, celle des griefs et des méfaits ? Ceux qui n’ont pas le bonheur d’avoir en mémoire, appris par cœur, quelques vers de Virgile ou d’Hölderlin, par ce cœur qui leur découvre, en ressouvenir de poèmes, les paysages et les visages aimés dans les heures heureuses, - ceux qui n’ont pas l’éloge au cœur de la mémoire, gardé par des Muses exigeantes, tourneront indéfiniment autour de leur Moi, dans un cercle de plus en plus réduit, comme l’âne attaché au piquet.
 
Les historiographes du dandysme ne remontent guère, dans leurs généalogies idéales, au-delà de Brummel ou du Prince de Ligne ; le dandysme serait le contemporain et l’alexipharmaque du poison bourgeois. D’autres, moins sociologues, voient en Alcibiade le parangon des dandies. Entre l’Antique et le Moderne, on pourrait trouver en Laurent de Médicis ou en Casanova des dandies d’instinct ou de fait. Au dandysme délicat de Robert de Montesquiou, on pourrait, en élargissant la notion, ajouter le dandysme sauvage d’Ungern von Sternberg, le dandysme luxueux de Barnabooth ou celui, ascétique, d’André Suarès, qui traverse l’Italie à pied en se nourrissant seulement de lait et de fruits. Certains dandies sont en mouvement, stendhaliens, d’autres sculptés dans quelque minéral rare, irréfragable, tel Stefan George. Certains défaillent à un parfum, ou sont réduits à l’inaction par un songe, d’autres, comme Claus von Stauffenberg, posent des bombes à bon escient. Ernst Jünger, lui, fut à la fois un homme enivré de synesthésies subtiles et un guerrier farouche. Les chemins de traverse sont nombreux et infinies les possibilités d’échapper aux normes vulgaires. Mishima met la même scrupuleuse attention choisir sa cravate que son sabre, à traduire, du vieux français, une pièce de D’Annunzio qu’à se forger un corps idéal par le soleil et l’acier.
La beauté, splendeur du vrai, resplendit en chromatismes divers, en des paysages désertés ou profus, en des âmes contemplatives ou actives, - et lorsque l’étau se resserre, lorsque les plafonds se rapprochent des planchers, lorsque pullule, comme disait Nietzsche, « la race du dernier des hommes  », lorsque les temps, selon le mot de Witkacy, sont au « nivellisme », livrés aux prédateurs mous de la pensée calculante, quelques dandies apparaissent pour signifier leur désaffection des mœurs communes.
 
Ce monde livré aux gestionnaires (par surcroît incompétents) donne supérieurement raison à quiconque veut hausser et faire briller quelques-unes des possibilités offertes de la vie, - qu’elle soit sensible ou mystique, visible ou invisible, solaire ou nocturne, aurorale ou crépusculaire. L’âme du plus morbide des “décadents” est encore d’une vivacité infiniment plus ingénue, plus hespériale que la sinistre planification des hommes à oreillettes qui, vampires sans dents et sans apparat, amoindrissent en eux et autour d’eux l’existence aux dimensions dérisoires de leurs “plans de carrière”. Plutôt crever la bouche pleine de terre que de céder à leur règne. Plutôt la mort dans l’âme, mais avec une âme, que la survie sans âme dans cette planification morte.
 
À ne s’y point tromper, il s’agit bien là d’une combat à mort, où les forces adverses sont à tel point supérieures, en nombre, en quantité et en “technicité”, - si outrancièrement, ubuesquement et pompeusement supérieures, qu’elles en deviennent ridicules. Imaginons face à quelque élégante petite bête sauvage, un renard par exemple, non le concours, déjà un peu grotesque, d’une chasse à courre, mais soixante divisions de chars, avec fanfares, porte-avions, et ogives nucléaires. La planification moderne face aux rares hommes différenciés est de cet acabit. La puissance périt dans son triomphe, sous l’estocade du ridicule et du dégoût.
 
Il faut apprendre à se déprendre, non seulement en vertu de cette sagesse essentielle qui nous fait traverser la vie en nous détachant de ses atours, un à un, et jusqu’à l’ultime battement de cœur, mais aussi dans le pur présent, qui n’est jamais si vaste ni si favorable que lorsque nous refusons de céder à l’emprise que nos semblables, par une compulsion fatale, prétendent à exercer sur nous. La plupart des tracasseries de ce monde administratif, bancaire et technologique n’ont d’autres raisons d’être que de nous forcer à nous intéresser un moment à ceux qui en sont les agents. L’affaire est sérieuse nous disent-ils, imbus de leur importance, elle vous concerne au premier chef. Ils voudraient nous en persuader pour que nous leur prêtions notre oreille et prenions en considération leur “pouvoir”, ou ce qu’ils imaginent être un pouvoir. J’annonce ainsi, sans autres ambages, la raison d’être de cet ouvrage : rien d’autre qu’un éloge de la désinvolture. Tout sérieux est frivole et toute frivolité, affreusement sérieuse. Il n’est plus une seule raison d’être, individuelle ou collective, qui ne soit, par les nouveaux maîtres du monde, reléguée aux marges extrêmes. La désinvolture à leur égard équivaudra au retour à l’essentiel : ce jour de fin d’été aux légers feuillages de brume, cette jeune passante qui éveille en ma mémoire des vers d’Ibn ’Arabî :
«  Son regard ayant tué,
Elle réanime par la parole
Comme si Jésus elle était
Quand elle rappelle à la vie.
Sa Thora, telle une lumière
Est la face brillante de ses jambes
Thora que je lis et que j’étudie
Comme si j’étais Moïse.
Prêtresse sans ornement
Parmi les filles des Grecs,
Sur elle tu contemples
Les lumières du pur bien.
  »
***
Si le monde moderne, sans que nous eussions à proprement parler de point de comparaison, puisque nous lui sommes contemporains depuis notre naissance, nous apparaît dans ses perspectives, ses modes de vie et de pensée, comme un monde étrangement rétréci, - tout y étant planifié par l’utilitarisme le plus vain et le plus abstrait (le travail devenant une distraction de l’essentiel, et la distraction, un travail, et même un bizness), si toute sollicitation supérieure en semble exclue, si les hommes y vivent généralement comme des créatures hébétées, - on ne peut s’empêcher de penser qu’il n’en fut pas toujours ainsi, qu’il ne s’agit là de rien de réel, et que ce « sinistre hypnotisme », pour reprendre le mot de Villiers de L’Isle-Adam, s’apparente moins à une fatalité ou à une nécessité invincible qu’à un mauvais sort que l’esprit humain eût jeté sur lui-même et dont il pourrait, à sa guise, se déprendre à chaque instant.
 
Force est de constater, hélas, que ce mauvais sort a sa durée propre qui excède la brève durée de nos vies individuelles. Il n’en demeure pas moins ce qu’il est : un pouvoir très-vague et très-vain dont les manifestations, aussi titanesques et planétaires que l’on voudra, n’existent et ne s’imposent à notre entendement que par l’immensité des mondes sensibles et intelligibles qu’elles nient.
 
L’œuvre d’Ibn ’Arabî nous entretient de cette immensité-là, qui n'existe pour nous que parce que Dieu voulut qu’elle existât pour Lui, trésor caché soudain révélé par la Création. Le génie individuel, certes, existe, mais il est, ce qu’oublia parfois le Romantisme, à l’exacte mesure de l’oubli de soi. Pour Ibn ’Arabî, comme pour Platon, la connaissance est réminiscence. Ce qui nous revient ainsi, vient par nous mais du monde lui-même, en resplendissements de beautés et de vérités. De cette vérité belle et de cette beauté vraie nous sommes les instruments. Au-delà du Calame est la main qui tient le Calame, et plus secrète encore que la main, est l’encre de la nuit des temps où plonge le Calame.
 
La réminiscence ravive un espace dont, emprisonnés que nous étions dans le ressassement de la subjectivité, nous étions exclus. Libératrice, au sens le plus haut du terme, elle nous restitue au Réel dans ses longitudes et ses latitudes, ses gradations, ses états et ses stations, son mouvement et son immobilité. Or, et c’est à cette élucidation vibrante qu’œuvre Ibn ’Arabî, l’essence de l’amour n’est autre que réminiscence. Dans ses plus beaux resplendissements le monde semble se souvenir de la puissance qui le fit apparaître : il est alors apparition à l’instant de l’apparition, absolue fraîcheur castalienne, recommencement du recommencement, anamnésis. Le temps qui vient sur nous comme une ondée de bénédictions n’est plus le temps profane, le temps linéaire de la durée ou de l’usure, le temps de l’action planificatrice, mais bien le temps de la contemplation, de l’accord, de l’hospitalité intérieure aux instigations ardentes et subtiles de la réminiscence.
 
Toutefois ce monde contemplé n’existe pas sans le contemplateur. Le contemplateur déploie par sa contemplation le monde contemplé, et celui-ci reçoit le regard qui le révèle à son essence, à sa divine antériorité. Le contemplateur et monde contemplé, qu’unissent des réminiscences en ressac, sont l’un à l’autre comme l’Amant et l’Aimée. Leurs sucs et leurs sèves se mêlent dans une essence intime, un œcuménisme de parfums.
 
Les plus obtus des agnostiques prennent volontiers argument contre la Théologie, de ce qu’elle nous entretient de l’enfer, du purgatoire et du paradis. Ces esprits schématiques, qui se vantent d’être “rationalistes” passent ainsi à côté de cette haute, vénérable et très-ancienne pragmatique, qui est à l’origine du Discernement, faculté, à la fois intuitive et intellectuelle qui nous permet, selon le langage de la Table d’Émeraude, de séparer le subtil de l’épais, et de nous orienter avec bonheur dans les troubles et les confusions de l’existence. À moins d’être déjà de ces « derniers des hommes » dont Nietzsche prévoyait et redoutait la venue, et s’il reste en nous quelque désir de lointain, de songes et d’étoiles, ou seulement le goût d’être là où nous sommes, en plénitude, si lors le « pareil au même », selon la formule de Renaud Camus, ne s’est pas installé dans nos cœurs comme une sournoise et tyrannique apologie de la médiocrité, il vient une seconde magique où nous reconnaissons qu’ici ou ailleurs, dans l’immobilité comme dans le mouvement, ce monde s’offre à nous dans une triple possibilité infernale, purgatorielle ou paradisiaque ; et que cette science suffit amplement à faire de nous, selon le juste principe du libre-arbitre, le plus malheureux ou le plus heureux des hommes ; à tout le moins à certains moments.
 
Contrairement à une idée commune, il n’est pas nécessaire d’être absolument mort pour savoir ce que sont l’enfer, le purgatoire et le paradis. Si tel était le cas, ces notions si familières nous seraient probablement inconnues, à moins que nous ne les supposions transmises par d’hypothétiques revenants. Or, une science nous est donnée en cette matière, variable, incertaine, comme l’est toute science, qui permet à chacun de s’en faire une image.
Une ambition belle, et, je gage, peu courue, serait avec la désinvolture humble qu’exigent les sujets profonds, d’esquisser la renovatio d’une sapience du Paradis, sinon dans son essence, du moins dans ses attributs. Qu’en est-il, de nos jours, du paradisiaque ? L’ennui est que là où nous sommes, il faut commencer par l’enfer. Passons vite, la description en est presque superflue ; cette contrée est la plus connue et la plus démocratiquement partagée. Chacun y travaille à son propre enfer et à celui des autres  ; chacun travaille dans une infernale solidarité à passer à côté des éclats, des promesses, et à s’incarcérer dans cet individualité collective, dans cet collectivité individualisée, chacun accuse chacun de son malheur. Ce monde semble sans issue car il n’existe pas ; l’existence lui est refusée. On ne s’évade pas de ce qui n’existe pas ; on y fait apparaître ce qui est, et qui fait mal à force d’être beau, d’une beauté terrible, numineuse… L’effroi que nous en ressentons sera notre purgatoire. Ensuite, voyez comme il faut bien se hâter, se présente à nous le seuil du Paradis ; là où les hautes sciences théologiques et poétiques nous serons secourables.
 
Il ne s’agit pas de faire le paradis, de le planifier (ce qui se nomme paver l’enfer), mais de le laisser entrer dans le néant où nous nous sommes réfugiés par effroi des grands bonheurs.
Une conversion du regard est nécessaire, une sapience, voire une morale. Toutes nos volontés seront vaines si nous ne discernons pas ce qui en nous et, accessoirement, autour de nous, marque le fatal coup d’arrêt à la chance pleine de prodiges. Une Machine travaille, disions-nous. Le bruit de fond du monde moderne est son grondement sourd. Machine uniformisatrice, mue par le ressentiment fondamental du médiocre à l’égard du génie ou du talent qui lui échappent. Et ce ne sont pas seulement, et de moins en moins, tant ils deviennent indiscernables, le génie et la talent individuels qui sont l’objet de la vindicte du médiocre, mais aussi le génie des lieux, des peuples et des langues, dont le génie individuel n’est que l’intercession. La Machine travaille, sans relâche, avec son insistance de Machine, à détruire tout ce qui, dans la haute culture européenne fut l’intercession des génies favorables orientés vers l’exercice magnifique de la vie.
 
Le fondamentalisme démocratique n’a pas fait disparaître le pouvoir et l’abus de pouvoir, le népotisme et l’accaparement, il s’est appliqué à les placer dans les mains les plus médiocres, les plus irresponsables et les plus illégitimes, - et cela non seulement à la tête de l’État, mais partout, dans les plus infimes et plus insignifiantes occurrence du monde social. Le moindre guichetier est un despote. Le plus ridicule notable de province, avec quelques accointances politiques et un peu d’argent, peut abuser de tout et de tous, comme le seigneur féodal le moins scrupuleux, à la différence que sa place fut conquise par quelque ruse et non par le sang ; et son nom jamais n’aura à répondre de rien, car il n’est point un maître auquel on peut demander des comptes, mais un “agent”. Un dispositif est ainsi mis en place, dans un consentement général, qui bétonne toute expression ou transmission du génie (terme, on l’aura compris, que nous n’utilisons pas dans son acception néoromantique de subjectivité exacerbée mais, tout au contraire, d’abandon à de plus vastes et calmes desseins, de plus lointaines et profondes fidélités).
 
Il nous reste, à nous qui sommes héritiers de toutes les outrances modernes, à réinventer le moment présent, - à lui redonner cette teneur, ce timbre, cette couleur, ce vibrato. Il nous reste à revenir au cœur du temps, au cœur ardent. Il nous reste à inventer des “feux légers”. Que la vie ne soit pas survie asservie à des finalités quantifiables mais une suite de feux légers, et peu importe, et tant mieux, si nous y disparaissons sans laisser d’autres traces que le ressouvenir d’une flamme blonde, insolente, à peine discernable dans le faste du jour !
Le monde moderne qui ne croit plus au péché originel, ni à Dieu, ni à rien, semble pourtant devoir son existence à la seule volonté farouche de nous faire expier, ici et maintenant, tous les bonheurs vécus ou possibles. Sans doute le Moderne soupçonne-t-il que chaque bonheur est une réponse à une prière, une flamme allumée dans l’oraison. Cette évidence, insupportable à son outrecuidance mécréante, le conduit à nier, non seulement la surnature, mais la nature sensible elle-même qui en est l’empreinte.
 
À l’oraison, le Moderne opposera la volonté, puis la volonté de volonté, crispation maniaque, qui détruit sans anéantir, qui détruit en encombrant. Voyez comme les êtres humains sont devenus encombrés, comme ils respirent mal, comme il se supportent difficilement, comme ils se trouvent toujours offensés, offusqués, victimes, rats traqués les uns par les autres, et comme ils se laissent peu de temps pour être, ou, plus exactement, selon la belle formule d’Heidegger, pour être là, dans «  l’éclaircie de l’être  », dans la clairière paradisiaque.

mercredi, 09 septembre 2015

La mafia politique est au pouvoir

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PASSEURS DE CLANDESTINS

La mafia politique est au pouvoir

Pierre-Emile Blairon*
Ex: http://metamag.fr
 
Le philosophe René Guénon, se référant aux anciennes civilisations qui en avaient éprouvé le processus, savait que Le Règne de la quantité – celui de l’argent – allait caractériser le déclin de l’Occident. Dans les hautes ( ?) sphères du pouvoir, il y a belle lurette qu’on ne se préoccupe plus d’instruction, de culture, et encore moins de spiritualité ; nos gouvernants préparaient le terrain, un désert, à Daech, qui n’avait plus qu’à terminer le travail en décapitant les hommes et les statues (comme l’avaient fait les révolutionnaires de 1789 en France) pour envisager ensuite de réduire l’Europe à un vaste champ de ruines. « Du passé, faisons table rase », c’est l’unique devise des barbares de tous temps et de tous pays. Dans les premiers épisodes de l’invasion migratoire, essentiellement musulmane, qui est en train de nous submerger, quelques personnes qui avaient conservé un certain bon sens commentaient avec incrédulité et stupéfaction l’inertie de nos gouvernants : « ils sont devenus fous, leur naïveté est incommensurable, c’est de l’aveuglement. »

Rien de tout ça ; nos dirigeants sont parfaitement conscients de ce qui se trame, ce sont même eux qui sont aux manettes ; les « théoriciens du complot », comme les appelle ceux qui sont accusés d’en fomenter un à l’échelle mondiale(quand on veut abattre son chien…) relisent Aldous Huxley qui, dans la préface du Meilleur des Mondes, sonnait l’alarme : « Un Etat totalitaire vraiment ˝efficient˝ serait celui dans lequel le tout-puissant comité exécutif des chefs politiques et leur armée de directeurs auraient la haute main sur une population d’esclaves qu’il serait inutile de contraindre, parce qu’ils auraient l’amour de leur servitude. La leur faire aimer – telle est la tâche assignée dans les Etats totalitaires d’aujourd’hui, aux ministères de la propagande, aux rédacteurs en chef de journaux, et aux maîtres d’école. ».

Les pragmatiques, ceux qui ne croient que ce qu’ils voient, ont recours à l’admirable Camp des Saints de Jean Raspail qui qui avait prédit, en 1973, que les clandestins débarqueraient par bateaux par centaines de milliers sur le sol français. Mais il ne sert à rien de jouer aux Cassandre, et de prouver qu’on avait raison, quand le peuple est tellement décérébré qu’il refuse de voir à quelle sauce il va être mangé ; et, même, il aide le cuisinier à sa préparation. C’est le Grand Suicide qui va de pair avec le Grand Remplacement.

Emil Cioran donnait sa version pessimiste, mais lucide, du monde qu’il exécrait déjà en 1960 :« Quelle malédiction a frappé l’Occident pour qu’au terme de son essor, il ne produise que ces hommes d’affaires, ces épiciers, ces combinards, aux regards nuls et aux sourires atrophiés que l’on rencontre partout, en Italie comme en France, en Angleterre de même qu’en Allemagne ? Est-ce à cette vermine que devait aboutir une civilisation aussi délicate, aussi complexe ? » . Les propos de Cioran illustrent bien le fameux dessin de Konk qui représente le monument aux morts d’un village ; dans la traditionnelle dédicace précédant la liste de nos héroïques ancêtres : Morts pour la France, le dessinateur a barré les mots : pour la France pour les remplacer par : pour rien.

Quant à moi, je pense que nos gouvernants européens ont cumulé et cumulent dans leur comportement toutes ces ignominies qu’ont si bien décrites nos écrivains. En France, tous nos Présidents, sans exception, depuis Giscard et son regroupement familial, en passant par Mitterrand, « il padrino » florentin, Chirac, pion inculte et hilare de forces dont il ne comprenait rien de leurs desseins, Sarkozy, le vendeur du temple cynique et gesticulant qui, lui, avait bien saisi son intérêt, jusqu’à Hollande qui, derrière son paravent de benêt, n’a aucun scrupule à détruire sciemment et consciencieusement notre nation, tous ces malfrats ont apporté leur pierre à la lapidation de notre Marianne. 

Mais j’ajouterai que ces manipulateurs, qui tueraient père et mère pour un peu plus de pouvoir et d’argent, sont eux-mêmes manipulés par plus forts et plus abjects qu’eux : les parrains d’une mafia mondiale et mondialiste qui ont rajouté le trafic d’êtres humains à une panoplie qu’ils déploient méthodiquement comme un chirurgien qui ouvre sa trousse de bistouris : drogues, trafic d’organes, meurtres, génocides, guerres fomentées pour quelques dollars de plus, pollutions organisées, destruction des forêts et des terres arables, de la paysannerie, avec l’aide de richissimes spéculateurs qui les financent, grands banquiers qui les blanchissent, marchands d’armes qui les fournissent,services spéciaux et sociétés secrètes qui les couvrent, publicitaires, syndicats, médias,« artistes » et ONG, idiots utiles qui les servent. Ces parrains ont inculqué à « nos » politicards obséquieux et cupides les rudiments d’une morale de voyous : corruption, mensonge, absence de scrupules, brutalité, cynisme, cruauté ; nos politiques ont si finement compris la leçon qu’ils en rajoutent contre leurs propres concitoyens dont ils n’ont rien à faire, si ça peut servir leurs propres intérêts ; les naïfs, ce sont ceux qui croient que ces politiciens ont conservé quelque once d’honnêteté, ou d’intérêt pour la chose publique.

Ces mêmes Français et Européens qui s’apitoient sur le sort des « migrants » ignorent avec quelle minutie et avec quel déploiement de moyens ces clandestins sont amenés et parqués dans ces bateaux (voir les cartes géographiques des trafics de migrants diffusées par le Mouvement pour la remigration) pour servir le grand dessein des puissants –truands, industriels, banquiers, politiciens… - réunis désormais au sein d’une même mafia : détruire les structures traditionnelles de nos nations européennes avec l’aide des monstres qu’ils ont créé pour ce but (Daech – revoyez « Le Seigneur des anneaux) et arracher les moindres racines qui pourraient constituer un repère tangible et rédhibitoire pour préparer l’avènement d’une société d’esclaves corvéable à merci à l’échelle mondiale.

*Pierre-Emile Blairon est l'auteur de «La Roue et le sablier: Bagages pour franchir le gué» , aux éditions Hyperborée. 

 

La guerre comme extension du bordel français par d’autres moyens

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La guerre comme extension du bordel français par d’autres moyens

Auteur : Éric Verhaeghe
Ex: http://zejournal.mobi

Que la France entre en guerre n’est pourtant pas un événement anodin!

Il est stupéfiant que l’annonce de frappes aériennes contre la Syrie se fasse entre une tartine sur le droit du travail et une rondelle de saucisson sur les impôts. Il n’y a plus de respect et plus de tradition, mon bon Monsieur, dans l’art de déclarer la guerre, et François Hollande est un iconoclaste de premier ordre, avec ses frappes sans déploiement au sol glissées dans une conversation comme s’il s’agissait d’une décision de gestion parmi d’autres.

Une fois de plus, les mauvais esprits qui se souviennent de la phrase de Clausewitz: « La guerre est la continuation de la politique par d’autres moyens » se disent: mais quelle politique François Hollande veut-il continuer par la guerre ? Et là, un grand vide s’ouvre sous leurs pieds…

La guerre pour quelle politique?

Je m’efforce de percer les mystères de la stratégie française dans le monde arabe, et singulièrement en Syrie ou dans ce qu’on appelait à une époque le Machrek. Sauf erreur de ma part je n’y vois guère plus d’épaisseur que dans une note d’énarque à l’épreuve de diplomatie, au classement de sortie de l’école. En dehors des banalités qui s’échangent dans les dîners des beaux quartiers et qui tiennent lieu de pensée unique sous les lambris de la République (le cerveau de la technostructure ayant autant horreur du vide que du plein), on n’y voit guère d’ossature reposant sur une quelconque compréhension de la région ni sur une quelconque vision au-delà des trois mois qui arrivent.

Au fond, tout se passe comme si Bernard Henri-Lévy était devenu le penseur officiel de la République. En dehors du leit-motiv: « Bombardons Daesh et tous nos problèmes seront réglés », on peine à trouver un fil conducteur. Mais c’est peut-être cela l’apothéose de la nouvelle philosophie dont BHL fut l’un des hérauts: le recours à des baguettes magiques pour sublimer le réel. En digne pratiquant de cette pensée mystique, François Hollande ne dit pas autre chose. Survolons le territoire du Daesh, en y envoyant des bombinettes « quand nous serons prêts », et les problèmes se résoudront. Le terrorisme va disparaître, les réfugiés vont arrêter de traverser la Méditerranée et la paix va revenir.

On comprend mieux pourquoi François Hollande est allé inaugurer, l’après-midi, l’exposition consacrée à Osiris (Dieu égyptien qui retrouve son unité après avoir été démantelé) à l’Institut du Monde Arabe, le fromage qu’il avait déposé dans le bec de Jack Lang début 2013. Sa pensée diplomatique n’est plus compréhensible par les profanes: elle puise directement dans les profondeurs de la spiritualité orientale, et seuls quelques égyptologues peuvent désormais prétendre comprendre la politique étrangère de la France dans le monde arabe.

La guerre aérienne comme degré zéro de la diplomatie

Que l’intervention aérienne de la France soit totalement inutile ne fait évidemment de doute pour personne, même pour les plus pacifistes ou les moins connaisseurs du fait militaire. Le largage de bombes au-dessus d’un territoire n’a jamais permis de régler la moindre question politique au sol et il faut une culture historique médiocre pour savoir que tous ceux qui ont prétendu le contraire avaient des buts inavouables à cacher.

L’un des pionniers du règlement politique par la guerre aérienne fut, par exemple, Hermann Göring, selon qui l’Angleterre pourrait être mise à genoux grâce à d’intenses bombardements sur Londres. La suite prouva le caractère très aléatoire de cette affirmation. Inversement, les Alliés soutinrent eux-mêmes, au nom de la théorie des bombardements stratégiques, qu’ils pourraient mettre l’Allemagne à genoux en déversant des bombes sur ses villes, à défaut de pouvoir débarquer sur les côtes normandes. Les résultats de cette politique furent très discutables…

S’agissant d’une insurrection contre l’armée régulière de Bachar el-Assad, on voit mal comment la politique de bombardement pourrait porter plus de fruits que les échecs retentissants engrangés depuis des décennies sur le même sujet. Il est évident que si notre politique au Proche-Orient se limite (si l’on ose dire) à l’ambition de se débarrasser de Daesh sans construire aucun régime durable fondé sur un Etat solide, seule une intervention au sol est susceptible d’atteindre le but que nous nous sommes fixés.

C’est ce qu’on appelle couramment le degré zéro de la diplomatie qui, comme son nom l’indique, ne devrait produire aucun résultat tangible.

La guerre comme continuation du bordel français

Mais, bien entendu, la question de la survie ou non de Daesh, nous l’avons bien compris, n’est qu’un élément accidentel de la politique française, un prétexte, une sorte d’emballage tonitruant qui dissimule la sucette acidulée à laquelle il va falloir se coller. On ne bombarde pas dans l’intérêt des migrants, ni même pour combattre le terrorisme, on bombarde pour mettre l’opinion française sous tension et la pousser à aimer un Président de la République à la ramasse, mais candidat à sa propre réélection.

François Hollande compte évidemment sur deux ficelles pour promouvoir sa cause.

Première ficelle, l’image quasi-puérile du héros de guerre que les Français aiment parce que c’est la guerre, parce qu’il la gagne, et parce que cela nous donnera un beau défilé du 14 Juillet. Les Français l’aimeront comme ils ont aimé Bonaparte vainqueur d’Austerlitz. Bon, d’accord, on ne va quand même pas faire une vraie guerre avec des vrais soldats, mais après tout il ne s’agit pas de devenir un dictateur qui soumet son trône au plébiscite. Ses ambitions sont plus modestes: une toute petite guerre pour gagner quelques points au premier tour, histoire de ne pas être annihilé par Marine Le Pen dès les premières longueurs. Une mini-guerre, en quelque sorte, pour un mini-héroïsme et un mini-score.

Deuxième ficelle: pas de zizanie en temps de guerre. Pendant que nos pilotes mettent leur vie en jeu, la France doit rester unie. La méthode fonctionne toujours: on ne critique pas un Président qui conduit les armées en mouvement, etc. La technique est bien connue, et elle garantit sa part de succès. A défaut de susciter l’enthousiasme, elle neutralise les critiques de l’opposition qui ne veut pas apparaître comme « traîtresse ».

Au fond, la guerre en Syrie a exactement la même fonction que la guerre au Mali ou en Centrafrique: une fonction immédiate d’intervention militaire, et une fonction durable de remontée dans les sondages.

Il faudrait commencer à comptabiliser le coût exact de la candidature de Hollande en 2017.

 - Source : Éric Verhaeghe

Le chaos migratoire comme forme supérieure de la crise du spectacle marchand!

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Le chaos migratoire comme forme supérieure de la crise du spectacle marchand!

Par Francis Cousin

Ex: http://www.scriptoblog.com

« Les communautés villageoises d'Orient ont toujours formé une solide fondation du despotisme étatique. Elles enfermaient la conscience de l’homme dans un cadre terriblement étroit et en faisait ainsi un simple instrument de docilité, de superstition et de totale soumission aux normes admises qui se voyait ainsi dépouillé de toute élévation et de toute force historique. »
Marx, New York Daily Tribune, 1850

« La marchandise est l’horizon indépassable du spectacle de l’indistinction et pour que le spectateur continue de tout ignorer en croyant tout savoir, il importe que la critique sociale inhérente à la vieille grammaire mentale des traditions européennes soit engloutie par la mondialisation métissante qui restructure démographiquement et culturellement le vieux continent pour lui injecter des apports massifs d’extra-européanité qui, par leur croyance en une histoire obturée totalement antagoniste à la subversion sociale, gratifieront le système de l’histoire insurpassable de nouveaux et nombreux alliés. »
L’Internationale, Critique de la Société de l’Indistinction

 

Toute la vie présente des sociétés du mensonge démocratique de la liberté commerciale dans lesquelles règnent les conditions modernes de production de la chosification triomphante s'annonce comme une immense accumulation de spectacles où tout ce qui jadis était directement vécu comme forme d’une vérité encore possible s'est métamorphosé en une représentation où seule la célébration du fallacieux doit être appréhendée.

Depuis le début de l’année, près de 400 000 marchandises humaines ont traversé la Méditerranée pour rejoindre les possessions européennes de l’empire israélo-américain du commerce autocratique en évitant très soigneusement les rives des riches pétro-monarchies du Golfe qui ont pourtant largement financé les mercenaires islamistes qui partout propagent la guerre sans fin des faux drapeaux tissés par les services spéciaux yankee. Selon les estimations les moins hautes, il est possible d’envisager que, cette année, ce soit entre un demi-million et un million de migrants que le règne de l’économie marchande jettera sur les côtes Nord de la Méditerranée. Ce flux continu, délibérément organisé par le gouvernement du spectacle mondial appuyé sur les milices islamiques de la CIA qui ont durablement saccagé la Syrie vient ainsi conclure les bombardements de l’OTAN qui ont pulvérisé la Libye après que des décennies de guerre et de blocus aient complètement détruit l’Irak. Ce vaste dérangement programmé représente ainsi la plus importante vague migratoire qu’ait connu le vieux continent depuis la Seconde boucherie mondiale.

Seules les combinaisons et fabrications dont parle le spectacle de la domination existent puisque ce dont ne parle pas la domination du spectacle n’existe pas. Ainsi, la tyrannie de l’argent et de l’extravagance médiatique a bien reproduit à l’infini la photo de la dépouille d'un enfant syrien, retrouvé mort sur une des plages de la station balnéaire de Bodrum en Turquie afin d’émouvoir la décérébration de chaque spectateur pour mieux l’arrimer aux nécessités capitalistes de la présente dislocation de l’Afrique et du Proche-Orient et des vastes bouleversements démographiques qui s’ensuivent. Partout où commande le spectacle du fétichisme de la marchandise, les seules images autorisées à la circulation de masse sont donc celles qui renforcent le marché fétichiste du spectacle. Aucune ne peut donc plus être contradictoire à la libre dictature de ce qui doit être, ni transgresser la censure qui concerne tout et qui d’ailleurs est devenu le Tout. C’est ainsi que jamais le million d’enfants irakiens mort d’exténuation programmée sous l’embargo international voulu par Washington et Tel-Aviv n’a eu droit alors à la plus petite communication photographique puisque ces derniers n’étaient là considérés que comme de la simple charogne excédentaire.

A l’inverse des conquêtes catholico-terriennes qui développèrent un mode de spoliation relativement tempéré qui explique l’importance maintenue du poids des cultures indigènes au Québec et en Amérique hispanique, l’envahissement commercial judéo-protestant qui répandit un mode de dépouillement totalement éradicateur élucide fort bien la disparition quasi absolue des Amérindiens dans le monde anglo-saxon. Le pouvoir du spectacle mondial qui réside sans conteste dans la fusion économico-étatique des cercles concentriques du Pentagone et de Wall Street qui est si essentiellement anglo-saxon, centralisateur et despotique par la force même des choses est donc simultanément parfaitement exterminationniste dans son esprit. C’est pourquoi, la démocratie américaine du progrès de la marchandise et de la mort put ainsi anéantir tout au début du siècle dernier et en quelques mois plus d’un million de civils philippins afin d’imposer son protectorat à l’archipel sans que cela ne laisse la moindre trace d’indignation dans la grande machine officielle de la mystification des repentances obligées.

De la sorte, lorsque le gouvernement du spectacle mondial s’exerce à la sorcellerie humanitariste, l’on peut-être assuré que ce n’est pas pour le bien des hommes mais parce que les hommes sont des biens à rentabiliser. C’est la raison pour laquelle la gigantesque opération médiatico-mondaine menée à propos de l’actuelle grande migration est avant tout liée au fait que le spectacle est le capital à son plus haut degré d'accumulation hallucinatoire et qu'il témoigne à chaque image choisie qu’il met uniquement en valeur la mise en image des choix de sa seule valorisation.

Le spectacle est le discours d’auto-justification sans fin que l'ordre présent tient sur lui-même pour légitimer la domestication de la vie par l’économie… Sa manufacture des cadavres n’est pas égalitaire, on y trouve les bons et les mauvais, les utiles et les superflus… Il y a la falsification de la vie qui doit être montrée et il y a la vie falsifiée qui doit être cachée… Et la fabrique de veulerie journalistique qui organise la pleurnicherie culpabilisante de sidération systémique est bien sûr ce même lieu d’in-connaissance médiatico-étatique où la mémoire de surface doit remplacer l’histoire des profondeurs… C’est d’ailleurs elle qui impulse, encourage et fortifie depuis des années un carnage sanglant en Orient au nom des « droits de l’Homme d’affaires », sans bien sûr vouloir entendre le cri de désarroi des Libyens, des Syriens et des Irakiens chaque jour davantage menacés par les barbouzes islamistes de la Maison Blanche venus des quatre coins du monde avec l’aval actif et méthodique de toutes les grandes colonies occidentales et orientales du billet vert.
 
Ce pauvre enfant syrien, image totémique diffusée en boucles d’interprétations faussées, constitue indéniablement une publicité de la marchandise adéquate aux dividendes de l’irresponsabilité impersonnelle de l’américanisation financière du monde… Mais cet enfant est d’abord l’une des nombreuses victimes d’une guerre alimentée par ceux qui voudraient aujourd’hui culpabiliser le prolétariat européen pour le faire participer directement et au plus vite à sa propre disparition historique et qui d’ailleurs se moquent éperdument des millions d’enfants sacrifiés depuis des décennies sur l’aute de la politique internationale meurtrière de l’axe israélo-américain au Proche-Orient. Les mêmes qui, de surcroît, se taisent lorsque des centaines de milliers de SDF français et européens survivent dans la misère, la faim, la solitude et le froid et que la paysannerie prolétarisée de France est condamnée à trépasser comme des millions d’ouvriers déjà éliminés sur l’autel des tromperies bruxelloises où on les a vendu depuis l’origine au diktat colonial américain dont le Traité transatlantique va constituer la digestion finale.

Sur le marché de l’angoisse narcissique des mystifications spectaculaires, l’indignation compassionnelle est une force productive majeure de la reproduction aliénatoire générale. Il suffit de trouver la bonne cible pour construire l’embrigadement souhaité. La télévision du spectacle dissimule ainsi la véridicité des choses par l’infini commentaire fallacieux de l’occultation continûment relayée spécieusement par l’image du leurre. Désormais il n’est plus permis de dire quoi que ce soit qui ne serait point conforme aux vérités officielles qui fondent les simulations et tromperies du consensus spectaculaire de la marchandise. On reconnaît immédiatement la trace du faux omniprésent au fait que toute vérification non-spectaculaire y est d’emblée prohibée. La domination réalisée du capitalisme intégral se définit comme le moment où l’abolition achevée de l’homme pensant a enfin permis que l’on puisse appeler débat ce qui n’est que le spectacle collectif de la mise en scène du grand soliloque inéluctable de la marchandise par lequel le réel est soigneusement effacé. Aussi, le spectacle permet tout à condition que cela empêche tout ce qu’il ne permet point

Le spectacle de la chosification a fusionné avec toute réalité en rayonnant sur la totalité du monde devenu de la sorte monde de la totalité chosifiée. Ainsi, le devenir-planétaire de la contre-façon a pu ainsi s’imposer comme devenir-contre-façon de la planète toute entière toujours davantage mutilée et partout truquée. Hormis un héritage communard de radicalité réfractaire intransigeante mais de plus en plus condamné, au fil du temps, aux catacombes de l’interdit, la pensée ne s’active plus que selon les directives et sélections mises en perspective par le crétinisme universitaire et médiatique et selon les convenances du spectacle de la conscience fausse. C’est pourquoi, il n’existe plus rien, nulle part, qui n’ait été transformé, et pollué selon les moyens et les intérêts de la cybernétique la plus moderne de la valeur d’échange omnipotente.

 

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Sur le terrain de l’immense accumulation des manipulations affectives où le spectacle transforme le vrai en faux et vice versa, tout s’éloigne pareillement dans une imagerie d’inversion totale du vécu pour que le spectacle en tant que rapport social entre des personnes réifiés puisse fonctionner comme vision aliénatoire du monde médiatisée par des images qui sans cesse font et refont la réclame des nécessités propres à la liberté despotique du profit.

Tout est évidemment faux dans la manière illusoire avec laquelle le monde du fétichisme de la marchandise nous raconte l’histoire de cette sur-production migratoire, exactement comme dans toute question malicieusement posée dans la société actuelle de la tyrannie médiatique de l’imposture omniprésente. Le spectacle de la marchandise ne tolère et ne favorise que ce qui le renforce. Et comme toujours, la gauche et l’extrême gauche du Capital sont aux avants-postes apologétiques de la politique migratoire qui veut rassembler la Terre toute entière comme marché mondial de la soumission démocratique. Rabatteurs des désirs du CAC 40 pour casser toujours plus le coût du travail, le lyrisme gaucho-libertaire du sans-papiérisme paranoïaque le plus ahuri se retrouve donc au centre de toutes les opérations excitées du capitalisme humanitaire du frisson théâtral de commande

La représentation mythologique de l’industrie organisée des flux migratoires débordants vers l’Europe est désormais devenue à la fois le facteur principal et le résultat central de la falsification générale de la société afin d’empêcher le retour des luttes de classes radicales qui, sur la base spécifique de l’ancestralité communière européenne regardaient jadis vers l’abolition de l’argent et de l’Etat… Il s’agit dorénavant et uniquement de produire une nouvelle classe ouvrière de conformisme consommatoire absolu là où la temporalité passive des migrants d’outre-Europe s’amalgamant à la temporalité irréversible de la marchandise, l’argent pourra se présenter à tous comme l’expression du temps irrévocable du pouvoir irrésistible de l’économie politique des galeries marchandes.

Ce n’est pas par hasard si l’immigré est la marchandise vedette du spectacle mondial de la marchandise. En effet, face à la crise cataclysmique du taux de profit, la science de la domination en a fait la dernière chance du mode de production capitaliste pour à la fois endiguer la dé-valorisation endémique qui le ronge et contrecarrer massivement l’éventuelle réapparition radicale de grandes grèves sauvages généralisées. Cette grande substitution prédite conceptuellement par Marx dans sa dialectique générale de compréhension du mode de production mercantile renvoie bien évidemment au Livre premier du Capital lorsqu’en ce dernier, l’auteur, dans la Septième section portant sur l’accumulation du capital, expose en son fameux Chapitre XXV qui porte sur la loi générale de l’accumulation capitaliste, l’impérieuse nécessité d’une production croissante de surpopulation relative qu’il nomme armée industrielle de réserve.

Le progrès industriel du capitalisme intégral qui suit la marche de l'accumulation vers la domination totalement réalisée du Capital dans les formes que nous connaissons aujourd’hui est ainsi centralement marqué par une dynamique de transfert de populations qui « remplace une force supérieure et plus chère par plusieurs forces inférieures et à bon marché… » et notamment « un Yankee par trois Chinois. Voilà autant de méthodes pour diminuer la demande de travail et en rendre l'offre surabondante, en un mot, pour fabriquer des surnuméraires. »

Mais cela n’est pas tout. Pour Marx et à la suite de Hegel, il existe différents continents historiques qui par leur diversité et leur originalité classent et hiérarchisent nécessairement le temps objectif du devenir humain:

- Les espaces du despotisme oriental qui en Afrique et en Orient, selon des formes particulières, ont vu la communauté originelle êtrepeu à peu absorbée dans une domination étatique ou para-étatique épaisse et lourde qui aout assimilé jusqu’à ne plus faire de l’homme qu’un appendice stationnaire du temps immobile de l’omnipotence coercitive.

- Les espaces de la mobilité européenne qui ont vu émerger un continent insurrectionnaire, fruit explosif comme le montra Engels, de la rencontre entre la décadence civilisationnelle romaine et l’archaïque propriété communiste germanique revitalisée par les invasions barbares qui y propagèrent partout le réveil ancestral des communaux de la terre qui furent ensuite par les ébranlements du déracinement capitaliste transmutés théorico-atiquementpr en insoumission communiste de la vie urbaine dénoncée…

Quant à ce qui a trait à la sphère américaine et plus spécialement le domaine yankee, Marx souligne tant à partir de la Question Juive que du Capital, que c’est un continent statique et servile de nationalité chimérique dont le substrat est devoir justement disparaître toutes les ancestrales potentialités radicales de subversion européenne des premiers migrants pour les dissoudre dans la pure démocratie autocratique du monothéisme de l’argent, enfin devenu plénitude mondiale.

Dés lors, Marx et Engels tant dans les articles du New York Daily Tribune que dans les Lettres d’Alger ou dans la correspondance avec Vera Zassoulitch, firent toujours une différence très nette entre la passivité endémique qui ressort des rapports sociaux de la temporalité orientale et l’activité tumultueuse qui résulte des formes sociales de la temporalité européenne.

Ainsi, tout raisonnement subversif sur l'histoire est, inséparablement lié à la lutte des classes, raisonnement sur le pouvoir de la domination mondiale du Capital et sur les sociétés de conscience figée qui ont ralenti à l’extrême leur part critique dans un pesant conformisme de pratiques sociales totalement opposées à ce qui fit la riche matrice des conflits sociaux communiers du continent européen qui sut seul, tout à la fois sur le plan pratique et théorique, faire jaillir l’in-disciplinable connaissance d'un véritable plan de vie générique pour l'espèce humaine.

Sur la scène de l’agitation médiatique des confusions et embrouillements voulus par le spectacle de l’argent, on ne discute que dans l’idiotisme, l’inculture et l’incohérence. La fausse question dominante du fameux faut-il accueillir ou non les migrants qui est posée selon les dés pipés du moralisme sentimental propre à l’hypocrisie de la raison marchande totalitaire n’a bien évidemment aucun sens. La première intention de la domination spectaculaire est de faire disparaître l’intelligence en général afin de permettre l’expansion absolue des relations qui perpétuent le spectacle de la domination. Ce dont le spectacle ne veut pas, on n’en parle pas et ce qu’il veut on en parle tout le temps jusqu’à ce qu’enfin cela soit la nouvelle réalité manifestement devenue… La marche du Capital est un processus déterministe objectif de dynamiques inexorables et toutes les techniques de la justification mensongère rendront possible ce qui lui est indispensable car comme l’a pertinemment démontré Hegel, tant qu’une formalisation historique a la capacité de pouvoir continuer à se formaliser, l’histoire de son pouvoir continue à formaliser sa capacité. Nous avons eu droit à l’extension du sexe-machine de la PMA et de la GPA, par conséquent, nous aurons droit à l’amplification des déferlements migratoires puisque tant que les hommes n’auront pas fait s’écrouler la logique de l’existence factice, celle de la communauté du vrai vivre ne pourra surgir

Il y a bien longtemps que les États Européens laminés de l’intérieur sont devenus de simples succursales de l’Amérique. Le fonctionnement de la dialectique de la marchandisation cosmopolite a ainsi fait de nous des pré-américains. Il est donc légitime que notre misérable sur-vie sans qualité ressemble de plus en plus au temps si vulgaire et si torpide des USA, de son abêtissement, de ses mangeoires industrielles, de la drogue, de ses mafias, de son urbanisme ghettoïque et de son insipide multi-culture foncièrement multi-conflictuelle. Vive la délinquance, À bas la lutte des classes… C’est là une forte et honorable devise pour les gardiens de la bonne organisation du système de la servitude volontaire… L’État comme forme unitaire et supérieure où copulent l’argent dit propre et l’argent dit sale est ce lieu de régulation générale de toutes les économies illicites et licites qui permet à tous les types d’appropriateurs de s’entendre pour que la loi générale du spectacle de la possession continue sa surveillance.

La venue d’un chaos encore plus fou et encore plus grand… C’est là ce que cherche furieusement le spectacle de la marchandise. C’est l’économie d’une fatalité déjà commencée car pour tenter de faire obstacle au réveil de la lutte des classes, le Capital ne peut miser exclusivement que sur l’hétérogénéisation forcenée des populations dans une stratégie policière de ghettos et d’affrontements ethniques. Une société qui voit se décomposer entièrement toute l’homogénéité culturelle de son ancestralité sociale réfractaire est évidemment beaucoup moins apte à faire surgi des mouvements de sédition amples et durables d’autant que les nouveaux arrivants sont davantage séduits par le culte de la consommation que par la critique de la subordination. Avec la présence d’un nombre croissant d’immigrés dans un malaise global de plus en plus évident, il va de soi que les manipulations terroristes étatiques que l’on a pu connaître ces temps derniers pourront se développer en grandeur élargie… L'idéal pour le spectacle de la marchandise n'est évidemment surtout pas celui de l'assimilation, mais de la simple coexistence formelle entre groupes strictement hétérogènes et séparés les uns des autres, groupes hermétiques que rien n'unit plus que leur collective allégeance aux dirigeants du spectacle de la monnaie.

Pour essayer de neutraliser le risque radicaliste d’un mai 68 qui cette fois irait bien plus loin, la classe capitaliste entretient l’éclatement de toutes les appartenances antérieures par l’individuation narcissique hystérique à tous les niveaux de la reproduction sociale désormais vampirisée par la dictature du modèle consommatoire égocentrique lequel aspire à faire régresser le niveau de conscience de la population au simple niveau infantile du moi primal.
Et c’est parce qu’il il est nécessaire qu’il y ait le plus de séparations possibles dans la Cité du séparer spectaculaire que la dynamique migratoire qui fait sortir les populations européennes indigènes de leur histoire critique a tant besoin d’allogènes à autre histoire ceci afin de rendre de plus en plus impossible la ré-apparition de la guerre de classe contre l’argent et l’Etat.

L’industrie capitaliste de la migration répandue n’est pas seulement le mouvement par lequel l’immigré arrive en grand nombre. Elle est beaucoup plus essentiellement le déplacement schizophrènique par lequel le prolétariat d’Europe est dorénavant placé en situation de devoir se déplacer hors de sa propre histoire indocile de telle façon que le temps historique immobilisé de la marchandise qui se veut horizon indépassable de notre quotidien devienne la synthèse totalement stationnaire d’un monde où le climat mental afro-oriental ainsi accueilli viendrait donc multiplier les forces de la résistance capitaliste contre les dangers de l’insoumission communeuse.

Pour le spectacle capitaliste du travail et de la valeur d’échange, la libre circulation des marchandises est une donnée naturelle et comme les homme sont précisément ces marchandises productives qui possèdent la faculté de pouvoir façonner toutes les autres marchandises, il convient de leur imposer un hors-sol circulatoire planétaire de telle manière que pendant que sont régulièrement pillées les ressources naturelles de l’Afrique et du Proche-Oient, le seul avenir possible pour des millions d’hommes du Sud, ce soit la grande déportation vers le Nord…

La pensée révolutionnaire authentique ne peut être que la critique unitaire du mode de production capitaliste, c'est-à-dire une critique qui ne transige avec aucun des simulacres par lesquels le spectacle du mensonge marchand reproduit la vie sociale aliénée. Lorsque la réalisation toujours plus poussée de la domestication capitaliste à tous les niveaux a fait du mythe de l’immigré la valeur suprême du temps présent où communient compulsivement tous les gangs de la marchandise éternelle, des derniers résidus gauchistes aux spéculateurs fiévreux du MEDEF, il est clair que la théorie communiste du retour à la vie générique réside passionnément ailleurs… Elle se situe ostensiblement comme ennemie de toute l’idéologie immigrationniste et de l’esthétique pathologique des béatitudes de l’exil car elle refuse que l’humain soit un objet commercial condamné aux précipitations du déplacement. Le penser radical de la radicalité pensée sait qu'il l'est parce qu’il énonce que l’existence de la Commune universelle à venir reposera d’abord sur le vivre et le produire anti-mercantiles en tous nos territoires cosmiques, ici et maintenant, pour y satisfaire nos besoins d’épanouissement à l’encontre de tous les gouvernementalismes et dans l’optique d’un monde sans argent ni État.

L’INTERNATIONALE , Septembre 2015

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Démarche latino-américaine face à l’hégémonie des États-Unis

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Démarche latino-américaine face à l’hégémonie des États-Unis

Ex: http://www.infoguerre.fr 

L’histoire du continent latino américain  a été marquée par les interventions militaires des États-Unis au XIXème et XXème siècle, qui ont touché presque tous les pays de l’Amérique Latine, et qui ont unifié une partie des populations dans un sentiment « anti yankee ».
La réintroduction d’expériences socialistes après l’expérience cubaine, déjà ancienne, est une résultante du changement d’image des États-Unis (d’un pays adulé à un empire qu’il faut craindre). L’ouverture des marchés et la crise de 1980 ont  entraîné des reformes financières et l’intervention du Fonds Monétaire International. Ces réformes ont provoqué une hausse de la pauvreté et des inégalités dans un grand nombre de pays.
Il en a résulté un mécontentement des milieux populaires, qui a permis l’avènement de gouvernements socialistes à partir de 1998, avec notamment l’élection d’Hugo Chavez à la présidence du Venezuela.

La remise en cause de l’apport libéral

Nous pouvons donc dire que la vague de gouvernements de gauche de la dernière décennie en Amérique Latine répond à deux questions majeures : une première économique (inégalités, régulation ou non des marchés, etc.) et une socio-culturelle (l’héritage des idées centre-périphérie, de la menace impérialiste, etc.).
Les politiques économiques libérales mises en place dans les pays de la région avant les années 2000 ont eu le double effet d’augmenter les niveaux de croissance économique et d’aggraver les niveaux de pauvreté et d’inégalités des différents pays. De ce fait, nous pouvons considérer que l’expansion des gouvernements de gauche après 1998 en Amérique Latine ne répond pas à une logique d’imposition des intérêts isolés d’un pays. Au contraire, cette propagation était l’évolution concrète d’un idéal présent depuis toujours dans la conscience de la région : celui d’unifier les pouvoirs contre la puissance de l’hégémonie américaine. La prise en compte de la guerre économique par le biais d’une stratégie d’accroissement de puissance sud-sud, basée sur le contrôle étatique et l’influence économique régionale.


Les Etats socialistes de l’Amérique Latine ont attaqué la question de l’accroissement de puissance économique en utilisant le pouvoir politique. En interne, ils ont mis en place des politiques socialistes (distribution de richesse, participation étatique dans les secteurs clés), mais vis-à-vis de l’étranger la stratégie était différente. Ils ont gardé un certain degré de protection sur leurs marchés, et se sont en même temps engagés de manière offensive dans le commerce mondial (toujours comme exportateurs de matières premières). L’enjeu principal de ce mouvement était l’intégration politique et économique au niveau régional, qui n’existait pas auparavant.

Les points déterminants de cette stratégie sont :
•    La création d’entreprises inter régionales, qui rendent les pays plus compétitifs et moins dépendant des puissances mondiales, particulièrement des États-Unis.
•    L’utilisation d’influences culturelles qui permettent aux pays de la région de partager une identité culturelle très proche voire commune.
•    Ils se sont positionnés comme des fournisseurs officiels d’énergies pour les autres pays de la région, qui n’ont pas forcément une tradition de gauche, et qui sont plus proches au modèle économique américain. Des initiatives comme le CELAC ou Petrocaribe, limitent l’influence des États-Unis dans la région.
•    L’accroissement des relations commerciales et politiques avec des nouvelles puissances mondiales, comme la Chine ou la Corée du Sud.

Tentative de pérennisation d’une souveraineté économique

Du côté politique, le mouvement était dirigé par le Venezuela sous la présidence de Hugo Chavez qui, proche de Fidel Castro de Cuba et Nestor Kirshner d’Argentine, avait initié la propagande d’intégration politique régionale. Ce mouvement s’est très vite propagé après l’élection des présidents Lula da Silva au Brésil et Rafael Correa en Equateur, ce dernier qui est devenu le leader politique du mouvement après la mort de Chavez. Le discours dominant de l’union des pays repose sur des idées anti-impérialistes, qui limitent l’influence des États-Unis sur le continent.
Le gouvernement de Lula soutenait l’intégration économique, le Brésil est devenu une puissance émergente et la référence économique et social de la région. Si l’intégration politique dans la région commence par la création de l’Union des Nations Sud-américains (UNASUR) en 2008 ; l’expansion du mouvement socialiste en sud Amérique est en développement depuis 1998, quand Hugo Chavez a été élu comme président du Venezuela. La dynamique est en cours de développement depuis 16 ans. Si le mouvement a été fragilisé par la mort du président Chavez en 2013, il a été amplement réaffirmé par les présidents Evo Morales en Bolivie, Dilma Roussef au Brésil, et Tabaré Vazquez en Uruguay, qui ont été réélues en 2014. L’influence des États-Unis a diminué pour l’instant dans certains de ces pays et les pays de traditions plus libérales ont assumé des positions plus centristes et ont mis en place des politiques économiques propres au modèle socialiste, selon deux axes : la tentative de redistribution de richesse et la recherche de diminution des inégalités.

Bibliographie :
BROILLET, Emmanuel ; « Amérique latine: l’avènement d’une alternative au néo-libéralisme et le socialisme autoritaire » ; Current Concerns ;  No 8, May 2010
GARCÍA, Marco Aurélio ; « Les nouveaux gouvernements en Amérique du Sud: Cible de construire un avenir » ; revue NUEVA SOCIEDAD, No 217, septembre-octobre 2008.
GOLDFRANK, Benjamin et SCHRANK, Andrew ; « Néolibéralisme Municipale et Socialisme Municipale : Politique économique urbain en Amérique Latine » ; International Journal of Urban and Regional Research ; Volume 33.2, June 2009 443–62.
NAZEMROAYA, Mahdi Darius ; « La Pinktide en Amérique latine: une alliance entre le capital local et le socialisme? » ; Strategic Culture Foundation ; 02 avril 2013.
PETRAS, James et VELTMEYER, Henry ; « Néoliberalisme et les dynamiques du développement capitaliste en Amérique latine », Global Research, November 19, 2009.
PETRAS, James ; « Amérique latine et les paradoxes de l’anti-impérialisme et de la lutte de classe », Global Research, September 03, 2014.
SOLO, Toni et CAPELÁN, Jorge ; « Au-delà de la théorie – la pratique de la construction du socialisme en Amérique latine » ; Global Research ; 15 mai 2013.

mardi, 08 septembre 2015

Cultural Vandalism - From Henry VIII to Isis

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By Dynamite or Design

Cultural Vandalism -

From Henry VIII to Isis

Ex: http://takimag.com & http://www.lewrockwell.com

The trouble with vandalism is that it is fun, especially for people of modest accomplishment. The urge to destroy, said Bakunin, Marx’s anarchist contemporary, is also a constructive urge, thus demonstrating remarkable obtuseness about the human heart. Destruction brings a sense of relief, albeit temporary, to the frustrated, to whose ears the sound of smashing objects and tinkling glass is sweet music. When aspiration comes, can resentment, and therefore vandalism, be far behind?

Where vandalism is allied to a deep sense of purpose, however stupid or evil that purpose may be, and also a desire for publicity, it is only natural that it should be directed at the most valuable objects within reach. The destruction of Palmyra against the wishes of the rest of the world must have given the barbarians who did it (some of whom probably came from Britain and France) an intoxicating sense of power. When finally ISIS is defeated, as one day it will be, its militants will look back with pride on its greatest achievement: the destruction of mankind’s heritage.

I noticed that Richard Dawkins, the biologist–turned–Savonarola of atheism, tweeted that the destruction of Palmyra demonstrated the power of religion: the doleful power, of course. It seemed to have escaped his notice that temples are generally built in the first place from a religious impulse, and that Palmyra had survived for two millennia in a region to which religion was by no means entirely unknown.

“To contemplate the stupidity or barbarism of others is always gratifying, of course—so gratifying that it should warn us to turn our gaze inward and consider ourselves.”

 

No one could possibly deny that religious fervor and intolerance have often been destructive, though it may be doubted how far such episodes as Henry VIII’s dissolution of the monasteries, with all its associated physical destruction, was motivated by genuine religiosity. You would not have to be Marxist to suspect other motives.

Moreover, such destructiveness is not confined to the fanatically religious, at least not unless you redefine religion to include fervent secular political beliefs held with absolute assurance of their transcendent truth. The greatest outburst of cultural vandalism in recent history was probably Mao’s Cultural Revolution, which, as the late and great Belgian sinologist Simon Leys pointed out, had nothing cultural or revolutionary about it—nor anything religious, either.

The Islamic destroyers of Palmyra apparently believe, or affect to believe, that all that belongs to the pre-Islamic era is a manifestation of jahiliyya, or ignorance, and therefore worthless—indeed harmful, insofar as respect for it implies a deviation from the path of religious purity. This point of view is hardly worth arguing with; you might as well argue with a madman who believes that he is Napoleon.

To contemplate the stupidity or barbarism of others is always gratifying, of course—so gratifying that it should warn us to turn our gaze inward and consider ourselves. And what we discover when we do is less than reassuring. It is not necessary to dynamite to destroy.

A few months ago, I was walking toward the Tate Modern Gallery in London. I got a little lost, and walked down a street not directly on my path. There I happened upon a little building of the first half of the 18th century, not an architectural masterpiece by any means (as it was never meant to be), but charming and graceful, of human scale but not entirely without grandeur, well-mannered, one might almost say.

 

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Immediately behind it, however, had been built a huge modern office block obviously inspired in style by the Centre Pompidou in Paris, though with bright yellow rather than red as the deliberately garish color. It completely overwhelmed its neighbor, as if setting out deliberately to humiliate it, to demonstrate to every passerby how much progress we have made in our power and structural engineering—to demonstrate that builders in the 18th century lived in the architectural equivalent of jahiliyya. Thought had obviously been given to the question of compatibility of the two buildings, and the decision taken to make the new building as incompatible as possible, to make a virtue of such incompatibility, in fact.

Though this was a fine example of the reverse of Bakunin’s dictum—the constructive urge is also a destructive urge—it is by no means unique. Not long before, I had been to the Regency town of Cheltenham, where is to be seen one of the finest examples of destructive construction anywhere known to me.

Imperial Square is a large, green open space with a fine terrace of elegant early-19th-century houses on one side of it. But towering behind and above it is a single monstrous gray concrete office block, which destroys once and for all the visual harmony of what was once a most graceful townscape. This destruction could only have been deliberate.

Nor is the phenomenon British only. For example, in the Hague, criminal Dutch bureaucrats and architects have ruined the Binnenhof by the construction of two vast glass towers in the near background. Again, it is inconceivable that they did not know what they were doing: They wanted to demonstrate their power and their prowess, and no doubt the powerlessness of the population to prevent it. Of course, the refashioning of cities has always taken place, and has always involved the destruction of what, in retrospect, should not have been lost. But it has fallen to us to make what we build incompatible with anything else, and to pride ourselves on that very incompatibility.

And pride ourselves we now do. Nothing has shaken me more (and, be it remembered, I was professionally involved in talking to burglars, muggers, blackmailers, kidnappers, rapists, and murderers) than the utter indifference or even hostility to the achievements of the past and the need to preserve and pay them honor of many educated young people in Britain and France. Nor is this indifference or hostility spontaneous; rather, it has been programmed into them by indoctrination that the past is nothing but the slave trade and the oppression of women. Moreover, their visual education has been crude, as a visit to any modern toy shop or modern municipal playground will confirm. Aesthetically illiterate and ideologically convinced that the past was nothing but a moral mistake that they will correct, it is little wonder they do not care for the fabric of the past or worry much about its disappearance.

Hence I would not be surprised to discover that there were young British and French citizens among the destroyers of Palmyra.


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Le projet de gazoduc Qatar-Turquie que l'on vous cache

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SYRIE: Le projet de gazoduc Qatar-Turquie que l'on vous cache

Auteur : DAMOCLES International News
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syria-qatar-pipeline.jpgLe gazoduc Qatar-Turquie est un projet allant du champ irano-qatari «South Pars / North Dome» vers la Turquie, où il pourrait se connecter avec le gazoduc Nabucco pour fournir les clients européens ainsi que la Turquie.

Une des voies vers la Turquie passe par l'Arabie saoudite, la Jordanie et la Syrie et l'autre passe par l'Arabie saoudite, le Koweït et l'Irak.

La Syrie rejette ce projet Qatari et le justifie par la protection «des intérêts de son allié Russe», qui est le premier fournisseur de gaz naturel de l'Europe.

En 2012, un analyste cité par « Ansa Méditerranée » a suggéré que la participation du Qatar dans la guerre civile syrienne a été fondée en partie sur sa volonté de construire un pipeline vers la Turquie via la Syrie.

«La découverte en 2009 d'un nouveau gisement de gaz près d'Israël, du Liban, de Chypre, et de la Syrie a ouvert de nouvelles possibilités de contourner la barrière de l'Arabie et de garantir une nouvelle source de revenus. Les pipelines sont déjà en place en Turquie pour recevoir le gaz.

Seulement, il y a Bachar Al-Assad sur cette route.

Le Qatar et la Turquie souhaite supprimer Al -Assad et installer la branche Syrienne des frères musulmans à sa place. C'est le mouvement politique le mieux organisé dans cette société chaotique et qui peut bloquer les efforts de l'Arabie saoudite d'installer un régime encore plus fanatique basé sur le Wahabisme.

Une fois les frères musulmans au pouvoir, les larges connections de l'émir avec les groupes des frères musulmans de la région lui permettront d'avoir à Damas, une oreille plus attentive à ses projets et une main plus amicale.

 - Source : DAMOCLES International News