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dimanche, 15 novembre 2015

Vendredi 13 novembre 2015: C'est enfin la guerre et ce sera demain la dictature!

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Vendredi 13 novembre 2015:

C'est enfin la guerre et ce sera demain la dictature!

Michel Lhomme
Ex: http://metamag.fr
 
Oui, ''enfin'' car ce gouvernement le savait mais il s'est évertué toute l'année à cacher la guerre aux Français. Il a même fait pire, il a armé, formé et soutenu des terroristes en Syrie. Pourtant, alors que pendant tout le mois de septembre et d'octobre 2015, des « déséquilibrés » jetaient au sol comme à Joueuf, comme à Pont-de-L'arche dans l'Eure, des enfants de sept ans et plus en s’acharnant sur eux au couteau, ce n'était officiellement et pour la presse que des jeux de fous. Les « déséquilibrés » n'ont d'ailleurs même pas été jugés mais enfermés en hôpitaux psychiatriques alors qu'ils ne faisaient qu'obéir à l'ordre d'attaquer aux couteaux les enfants de France. Combien de marches blanches en septembre et octobre en réalité pour rien?
 
Il faut le dire et l'écrire : la France a connu à la rentrée une vague de « faits divers » qu’on s'est bien gardé de lier avec les méthodes du terrorisme islamique. C'est la politique du « pas d'amalgame », l'arabophilie à tout crin jusqu'aux Prix littéraires, l’hypothèse de l’insécurité ordinaire, une épidémie de « déséquilibre mental » avait depuis Charlie contaminé et envenimé la France. Par exemple, un Soudanais avait récemment été déclaré « irresponsable » de l’égorgement d’une employée d’insertion à Angers. Le 10 octobre, à Pont-de-L'arche, un enfant de trois ans avait été poignardé devant sa maison « sans raison apparente », par un « individu visiblement déséquilibré ». Le 15 octobre, un adolescent était « entre la vie et à la mort » à Créteil, après une « altercation » au couteau. À Falaise, un homme avait été gravement blessé d’un coup de couteau dans le dos. À Rennes, un individu avait menacé plusieurs passants et était ressorti libre du commissariat, comme cet individu menaçant d’un couteau le gérant d’un bureau de tabac, à Metz. Dans une mosquée de Paris, un homme avait été blessé par un « déséquilibré ». Un lycéen avait été grièvement blessé d’un coup de couteau à l’abdomen, en pleine classe, à La Trinité. Le 16 octobre, à la sortie du RER à Champs-sur-Marne, une femme a été agressée au couteau. Un homme a été blessé d’un coup de couteau à Grenoble. Le 17 octobre, alors qu’avait lieu une marche blanche pour un adolescent de 16 ans tué à l’arme blanche à Pantin, un homme était tué au couteau à Saint-Brieuc. À Meyzieu, un mineur en a poignardé un autre. 

Continuons. Vous vous souvenez des attaques à la voiture bélier à Nantes et à Dijon durant la période de Noël 2014 ? Contrairement à ce qu’ont raconté juges et journalistes, Europol a bien confirmé qu’il s’agissait d’attaques terroristes (page 2.1 du rapport) mais pour la Place Beauvau, ce n'était encore que des «déséquilibrés ». Remontons plus loin car toutes ces affaires remontent loin et il nous faut préparer les procès : Mohamed Merah, l'affaire Nemmouche ou encore la terrible explosion de Toulouse du 21 septembre 2001 qui ne devait à aucun prix être attribué à un terroriste islamiste, malgré les éléments recueillis par les enquêteurs sur cet ouvrier décédé dans un accoutrement de djihadiste. Il ne fallait non plus pas dire que les prisons françaises n'étaient que des pépinières d'islamistes et en réalité peuplées d'arabes fanatisés par des aumôniers payés par la République et l'Arabie Saoudite. Mais ce n'était pas la guerre.

Ce n'était pas la guerre ni pour les gouvernements, ni pour les médias qui systématiquement ont tu ces informations, occulté les patronymes, évité tout recoupement afin de soutenir l'accueil des réfugiés en France c'est-à-dire la progression de la cinquième colonne. Libération ou L'Express en "Je suis partout" de la barbarie verte. Il n'y a pas, il ne saurait y avoir en effet de guerre religieuse en France. Pourquoi parce que les penseurs de gauche, les cathos du Concile, les socialos de la finance ont aboli toutes ces momeries : tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil. Même pour Alain Juppé, le Coran qu'il n'a jamais lu est une religion d'amour, de tolérance et de paix. On construira une grande mosquée, une mosquée monumentale à Bordeaux.
 
Étions-nous en guerre ?

Simplement en avril et depuis le mois de janvier et l'attentat contre Charlie Hebdo, l'État major français avait déjà recensé 371 incidents contre la troupe. Dans la liste des incidents contre nos militaires, sept ont été déclarés comme « majeurs ». Rappelons que le 12 janvier 2015, le gouvernement lançait l’opération Sentinelle qui encadre le déploiement de 10 500 hommes sur tout le territoire national afin de sécuriser des sites dits « sensibles ». Plus de 300 sites sont ainsi sécurisés 24h sur 24 en France. Il a presque fallu faire évacuer l'arsenal de Toulon.

Il y a parfois quelques éclairs de lucidité. Ainsi, le samedi 24 octobre à Marseille, le Procureur de la République a ordonné la mise en détention provisoire de Farid, 33 ans, originaire d'Afrique du Nord qui avait attaqué trois hommes qu'il avait identifiés comme juifs.
 
Ce samedi matin, un gouvernement au pied du mur

Il va maintenant devoir faire face à deux enjeux de sécurité majeurs: la protection des 195 délégations officielles de la COP21, le maintien de l'ordre lors d'importantes manifestations en marge de cette conférence mais aussi la tenue de la campagne électorale des élections régionales. Où annulerait-on aussi ce rendez-vous électoral décisif des Français ? Est-ce le plan prévu ? Cazeneuve insistait encore jeudi 12 novembre dans le laxisme : « Il ne s'agit pas de fermer les frontières, mais de prévenir l'intrusion sur le territoire national d'individus qui pourraient représenter un risque ». Les individus, qu'il visait, ne vous détrompez pas, c'était les gauchistes alter de la COP 21, pas les réfugiés djihadistes. Pourquoi ? Parce que tout simplement et on vient de s'en rendre compte en direct, ces individus là n'ont pas besoin de passer la frontière, ils sont déjà chez eux chez nous.

Ce vendredi 13 peut aussi marquer pour ce gouvernement le début de graves difficultés. Plus de 140 morts et d'innombrables blessés, ce n'est pas rien. Or, rien n'arrive par hasard en politique. Les citoyens finiront bien par penser et se poser quelques questions car cette tragédie illustre dans le sang l'entêtement déraisonnable du gouvernement à nier la réalité de la guerre qui frappe le pays depuis plusieurs mois. Il ne s'agissait pas en fait d'une guerre larvée mais on nous demandait tout simplement de la taire comme si en parler risquait de la déclencher. A Métamag, nous avons dit dés le début que nous étions en guerre. Les cartes sont maintenant jetées. Dans la guerre, c'est comme le vrai et le faux du raisonnement hypothético-déductif, il n'y a plus que deux camps les collabos et les résistants.
 
Posons les questions qui fâchent  

Qui a radicalisé les Musulmans en Syrie et en France ? Qui a tout fait pour transformer le conflit politique du Moyen-Orient en conflit religieux ? Le Coran est un livre sacré, qui en a fait un manuel de combat, un code de conduite guerrier ? Qui dans ce pays a proposé récemment de substituer à l'apprentissage de l'allemand (langue par excellence de la puissance européenne) l'arabe littéraire, la langue des décapitateurs (projet de réforme de Collège ) ? Qui a fait du prosélytisme arabe culturel en banlieue par peur ou corruption tout en leur tapant dessus en Afrique ou en Syrie avec les applaudissements de Tel-Aviv ?

C'est enfin la guerre et les choses s'éclairent et s'éclaireront de plus en plus. Il y a eu dans ce pays des serviteurs de l'islamisme sans complaisance. Pour le reste sachez aussi que ces collabos nous ont désarmé moralement depuis des lustres et dans les réveils plus sanglants qui nous attendent, la police aura des difficultés à faire face. Il faut d'ailleurs réécouter une fois de plus la déclaration de l'état d'urgence : pas une seule fois, le mot « islamiste », le mot « islam » n'a été prononcé.

La classe politique, droite et gauche confondues, porte l’entière responsabilité morale et politique du drame survenu à Paris. Hier encore, les médias français continuaient le déni de guerre en parlant sur les antennes de « fusillades isolées ». La politique de la France et de Monsieur Hollande est transparente : elle soutient le terrorisme en Syrie or on ne nourrit pas le terrorisme d'une main en feignant de la combattre et elle favorise une immigration de masse par définition incontrôlable sur le territoire français, immigration qu'en plus elle politise pour des raisons électorales.

C'est donc enfin la guerre parce que ce sera demain la dictature. Les Français doivent maintenant se préparer à reprendre en main leur destin au prix de grands sacrifices et de grandes souffrances. L'immigration et l'anti-racisme comme valeur, la politique de soumission à Washington et à Israël aboutissent aux résultats que nous avons sous les yeux.
 
Et pendant ce temps là - curieux hasard ? - la jungle de Calais prend feu...

Un terrorisme d’un genre nouveau

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Un terrorisme d’un genre nouveau
 
Ces terroristes sont peut-être aussi le produit de nos sociétés décadentes, ayant laissé proliférer une immigration et une déculturation de masse, vivier naturel de ces néo-terroristes.
 
Journaliste, écrivain
Ex: http://www.bvoltaire.fr

Le terrorisme, autre manière de mener la guerre en dehors des lois codifiant les conflits, n’a malheureusement rien de neuf. Traditionnellement, il est le fait des États ou d’organisations séparatistes le plus souvent appuyées par d’autres États ; lesquels assurent logistique, faux papiers, planques, armes et financement.

La nouveauté, avec Daech, c’est que cet “État islamique”, contrairement à ce que sa dénomination pourrait laisser entendre, n’est pas véritablement un État, même si localement, il tente de s’en donner les prérogatives. Certes, il est, ou a pu être, appuyé par l’Arabie Saoudite, dans le cadre de la guerre civile inter-religieuse que se livrent actuellement chiites et sunnites au Proche-Orient ; mais ce soutien plus officieux qu’officiel, concerne avant tout certaines factions du régime de Ryad que le régime lui-même.

L’autre nouveauté, c’est que les terroristes ayant ensanglanté Paris ne font pas précisément partie d’un mouvement terroriste identifié (même si revendiqué par Daech) – comme autrefois Action directe, IRA, OLP, RAF ou ETA –, pas plus qu’ils ne sont téléguidés par un État tiers : ils viennent d’une nébuleuse aux contours flous. À l’heure où ces lignes sont couchées, le peu que l’on sache se résume à ceci : ils sont Français, probablement enfants de l’immigration – “enfants” car manifestement très jeunes, l’un d’eux n’aurait que quinze ans – et pratiquant un néo-salafisme de combat.

Tous les salafistes ne sont pas des terroristes; il n’empêche que tous ces terroristes sont issus de la mouvance salafiste.

Dans un remarquable entretien mis en ligne sur ce site, Pierre Conesa explique que ces gens n’estiment pas avoir déclaré la guerre à la France, mais répondre à la guerre que la France a déclaré au monde musulman. En ce sens, il s’agit de terroristes d’un genre nouveau, issus de la mondialisation et des réseaux sociaux, se sentant en empathie avec des peuples qui, fondamentalement, n’ont que peu à voir avec eux : quoi de commun avec ces terroristes, souvent déclassés sociaux cherchant à donner sens à leur non-vie ? L’islam, dira-t-on. D’un strict point de vue factuel, c’est vrai, mais pourquoi l’un d’eux s’est-il fait sauter dans un Mc Do de la Plaine Saint-Denis, qui n’est pas exactement l’endroit où les enfants de Croisés sont majoritaires ?

Pour trouver un tel précédent dans l’histoire, combinant violence aveugle et aberration politique, il faut remonter aux temps des anarchistes nihilistes russes, eux aussi fascinés par la mort et qui la donnaient au petit malheur la chance. Ils rêvaient d’une anarchie universelle. Leurs descendants fantasment une pureté islamique n’ayant existé que dans quelques cœurs enfiévrés et autres cerveaux malades.

Mais ces terroristes sont peut-être aussi le produit de nos sociétés décadentes, ayant laissé proliférer une immigration et une déculturation de masse, vivier naturel de ces néo-terroristes. Dans cette France qui ne nous dit plus rien, pour laquelle au nom des droits de l’homme, tous les hommes sont devenus achetables, interchangeables, anonymes. Une société en voie de déshumanisation. Cette tentative de réponse au drame de cette nuit passée nous pose décidément bien des questions.

VAINCRE LE TERRORISME au nom de notre civilisation!

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VAINCRE LE TERRORISME au nom de notre civilisation!

José Castano
Ex: http://metamag.fr
 
« L’expérience des dernières générations me convainc pleinement que, seule l’inflexibilité de l’esprit humain, fermement dressé sur le front mouvant des violences qui le menacent, et prêt au sacrifice et à la mort en proclamant : « Pas un pas de plus ! » Seule, cette inflexibilité de l’esprit assure la véritable défense de la paix de l’individu, la paix de tous et de toute l’humanité. » (Alexandre Soljenitsyne)

Qu’ils soient intégristes, fanatiques religieux ou anarchistes, les terroristes prêchent le viol de la société, et, par conséquent, ils ne sauraient être traités comme des adversaires réguliers. Car « vouloir donner aux choses le sens de ses désirs est la pire forme de dérèglements de l’esprit ». Ainsi s’est exprimé Bossuet dans une de ses prédictions au souffle lyrique de ses visions grandioses.

Le caractère d’extrême gravité que revêt le terrorisme international a fait de la France l’une de ses plaques tournantes et nous met dans l’obligation de réagir avec fermeté contre tous ceux qui tentent de faire de notre pays un « champ de tir » du terrorisme, son refuge ou son « laboratoire d’expériences » révolutionnaires… d’autant plus que ces actions terroristes impliquent nécessairement une chaîne de connivence et d’appui logistique sur notre sol et une préparation minutieuse.

Cependant, notre juridiction actuelle est mal adaptée à l’action répressive que la société doit exercer contre les criminels qui mettent en cause sa légitimité. Devant pareil danger, la réaction doit non seulement s’adapter à l’adversaire en retournant contre les terroristes le conseil de Lénine : « Ne laissez jamais se constituer de Vendées », mais conduire aussi à une prise de conscience populaire. A la stratégie de déstabilisation des terroristes, la Nation doit répondre par une « stratégie de répulsion ». Cette stratégie implique en premier lieu le contrôle étroit des communautés étrangères dans le pays, afin de prévenir le prolongement sur notre territoire de luttes extérieures, partant : se protéger d’un terrorisme par « vases communicants » ou par osmose.

La mise en œuvre du plan « Sentinelle » qui mobilise actuellement 10 000 hommes sur le territoire national (et cela pour « aussi longtemps que la situation l’exigera (sic) » a précisé le ministre de la Défense -ce qui peut se traduire, comme ce fut déjà le cas pour le plan Vigipirate, par le maintien définitif du dispositif- ne saurait être la solution idéale car envisager la mobilisation de nos soldats (hébergés de surcroît dans des conditions précaires alors que les « sans papiers » bénéficient de chambres d’hôtels) dans la durée n’est pas la mission des armées. Un soldat est préparé à faire la guerre ; il n’a aucune formation de police et ce n’est pas sa vocation. On ne pourra donc, indéfiniment, le maintenir dans des missions statiques en limitant sa tâche à un rôle de vigile ou de « supplétif des forces de police » sous peine de l’« user », de le démotiver et d’éroder son potentiel de combat.

A la guerre révolutionnaire ou « guerre sainte » prônée par les islamistes, nous devons opposer la guerre populaire totale ou guerre de libération nationale. Face à une menace terroriste, il faut faire le choix majeur qui s’impose et en tirer toutes les conséquences ; agir sans oublier la foi formulée par Engels : « Ne jamais jouer avec l’insurrection armée et, quand on la commence, la mener jusqu’au bout ». La France est aux yeux de l’islam une aire de guerre, « dâr al-harb », et elle se doit de traiter ce dernier de la même manière qu’il la traite.

Nous n’arriverons probablement jamais -en dépit de toute fermeté- à réduire totalement les actions criminelles mais il serait possible d’en limiter le nombre par l’instauration d’une juridiction et de tribunaux d’exception identiques à ceux créés par le régime gaulliste durant la guerre d’Algérie afin d’éradiquer l’OAS… et qui menèrent sans le moindre état d’âme au poteau d’exécution quatre soldats français dont deux officiers.

Puisque cela fut accompli contre des patriotes dont le seul crime fut de vouloir conserver l’Algérie française, pourquoi cette juridiction ne serait-elle pas reconduite contre les ennemis de la France reconnus coupables d’avoir sacrifié des victimes innocentes ? Dès lors, le rétablissement et la mise en application immédiate de la peine de mort seraient prononcés à leur endroit. Qui a tué doit être tué ! L’horreur du mal est le principe même de la justice. Elle doit s’imposer comme une règle impérative, car elle est notre propre raison. « La loi, en général, est la raison humaine –disait Montesquieu- en tant qu’elle gouverne tous les peuples de la terre »…

Les demi-mesures, comme c’est le cas actuellement, ne mènent à rien car les vices impunis s’accroissent à l’infini. Mais châtier les coupables, les condamner à mort ou leur infliger une sanction à la hauteur de leurs crimes, ne ferait -dans notre société émolliente, indifférente, conservatrice- que révolter les consciences de la « bien-pensance », des associations « humanistes » et provoquer la colère des islamo-compatibles issus de la gauche bobo-caviar et de la droite capitularde et louvoyante toujours prompts à brandir le carton rouge au nom de leur angélisme républicain.

Dostoïevski écrivait déjà, dans la « légende du Grand Inquisiteur » : « Qui aime trop l’humanité en général est en grande partie incapable d’aimer l’homme en particulier. Qui plaint trop le malfaiteur est fort souvent incapable de plaindre la victime ». Et le drame actuel c’est que nos sociétés vieillottes s’interdisent tout moyen coercitif. Elles ont lentement accumulé pendant une longue procession de siècles, les règles, les précautions et les interdits destinés à protéger l’idée qu’elles se faisaient de la civilisation. Elles ont imaginé couler la sagesse dans des lois… codifier l’indulgence et la mesure, pour défendre l’homme contre lui-même. Préoccupées d’exorciser la violence qui bouillonne toujours confusément dans des instincts mal maîtrisés, elles ont naturellement été conduites à interdire la seule forme de violence sur laquelle elles pouvaient peser : la cruelle mais indispensable gamme des châtiments qui prétendent moins punir le crime, que décourager le criminel.

Négligeant cette suprême mise en garde d’Aristote « Tolérance et apathie sont les dernières vertus d'une société mourante », elles ont inventé un arsenal de répression humain conçu à l’exacte mesure de coupables considérés comme des « égarés » ou des « déséquilibrés ». Or, on ne combat pas des terroristes avec de simples lois. On doit adopter une riposte appropriée afin de les arrêter dans leur élan velléitaire et agressif. « Plus l’Etat est corrompu, plus les lois se multiplient » clamait Tacite, cet historien et sénateur de l’antique Rome.

La France vit sous des menaces de plus en plus récurrentes que l’on ne peut contenir par la seule force de la loi. « Les Français vont devoir s’habituer non à la menace des attentats, mais à la réalité des attentats qui vont, à mes yeux, immanquablement survenir. Nous sommes désormais dans l’œil du cyclone, le pire et devant nous » a déclaré dans « Ouest France », le 14 novembre 2015, le juge Marc Trévidic.

En effet, la France est confrontée à l’un des plus graves périls de son histoire et ne doit pas s’embarrasser de préjugés pour prendre les mesures appropriées afin d’assurer sa propre survie. « Celui qui s’incline devant des règles établies par l’ennemi ne vaincra jamais » soutenait Léon Trotski.

Quand la liberté est frêle, en péril, alors on ne transige pas et Saint-Just d’annoncer en ces termes la répression sanglante des mouvements contre-révolutionnaires et royalistes pendant la Révolution : « Pas de liberté pour les ennemis de la liberté ! ». C’était, certes, La Terreur mais cette célèbre citation revient en pleine actualité.

Aujourd’hui, empêtrée dans ses règles, ses décrets et ses scrupules, voilà la civilisation paralysée par les dogmes qui la fondent et les lois qui la défendent, qui ne peut transgresser sans se renier. Et voici les barbares –forts de cette assurance- qui répandent leur terreur en voulant tout détruire, tout raser pour tout recommencer sur les décombres d’un passé qu’ils haïssent parce qu’ils ne le comprennent pas. Et ils tentent d’imposer leur loi par l’assassinat et la terreur à des sociétés qui ont su dissiper ces cauchemars depuis si longtemps qu’elles n’en imaginent plus l’éventuel retour. Voici qu’enchaînées par les règles qu’elles ont accumulées pour se prémunir contres les excès de leur propre colère, les sociétés stupéfaites s’abandonnent aux coups que leur portent des colères inconnues… Et voici que s’écroule la civilisation parce que les barbares puisent dans son raffinement, ses complications et son indulgence, la seule force qui rend leurs débordements irrésistibles. Ils retrouvent naturellement le plaisir d’égorger sachant combien timide sera la répression. Jamais les passions déchaînées n’ont fait autant de ravages… semé autant de morts… Jamais on n’a assassiné autant d’hommes au nom du bonheur de l’humanité… Jamais le mot de Malaparte n’a été plus juste : « Jamais on n’a couché autant de Christs dans les charniers du monde ».

Et nous, pauvres occidentaux, sommes en passe de perdre cette ultime guerre qui nous est imposée parce qu’irrémédiablement condamnés à capituler… au nom de la défense de la civilisation qui n’est autre qu’un suicide devant un assaut qui en nie l’essentiel.

Soljenitsyne a écrit : « Toute notre vie là-bas nous a appris qu’il existe un seul moyen de résister à la violence : c’est la fermeté ! »

Dans la lutte contre la subversion et le terrorisme, rien n’est plus important que l’application d’une politique de défense préventive ferme et impitoyable à l’égard des adversaires de la Nation. Celui qui sème le vent doit récolter la tempête.

Flagless Germany

By

Ex: http://www.lewrockwell.com

October 3rd was the Anniversary of the Reunification of Germany. Having arrived in Leipzig just days earlier, I decided to take a long walk with my friend Olliver Wichmann. Though we covered nearly 20 miles that day, we saw no national flag on display, only an East German one in Grünau, a neighborhood of huge, Communist-eraapartment blocks.

“This is remarkable, Olliver. In the US, you can’t walk a mile on any day without seeing flags.”

“Generally, the only Germans who display flags are far-right ones. During big soccer matches involving the national team, it’s also OK to display flags.”

Nationalism has become a dirty word for many Germans. Along the Karl-Heine-Kanal, I spotted a sticker that said in English, “FIGHT NATIONALISM AND NAZIS,” then beneath that, “BY ALL MEANS NECESSARY.”

The huge influx of Middle Eastern and North African refugees has triggered a backlash among German nationalists, however. Each Monday, there is a large rally in Dresden and Leipzig. The lead marchers in Leipzig carry a banner that proclaims:

“FOR HOMELAND, PEACE AND GERMAN CORE CULTURE.

AGAINST RELIGIOUS FANATICISM.

AGAINST ISLAMIFICATION AND MULTICULTURALISM.”

These flag waving folks, LEGIDA, have also declared that they are neither left nor right, and certainly not Neo-Nazis. At each Leipzig rally, they are met by an equally large contingent of counter demonstrators who whistle, shout, shake tambourines or bang on drums to drown out their opponents’ speeches. Hundreds of cops are on the streets to keep the two camps apart.

Twenty-five years after the fall of the Berlin Wall, Germany is in danger of being split in two by this refugee crisis. At the University of Leipzig, there’s, “ONLY A COSMOPOLILTAN LEIPZIG IS A BEAUTIFUL LEIPZIG. NO TO LEGIDA,” and at Moritzbastei, a downtown arts center, there’s a banner, “FOR TOLERANCE, OPEN-MINDEDNESS, GOOD MUSIC & AGAINST RACISM.” By St. Peter Church, I saw a sticker, “Better Living—No Nazis!” and another in English, “HATE NAZIS.” In contemporary Germany, to oppose refugees or immigrants is to risk being called a Neo-Nazi.

What you have, then, is a battle between those who seek to defend a national culture based on at least a shared heritage and language, if not ethnicity, and those who subscribe to a more universalist concept. To these multiculturalists, a nation is just a collection of whoever happen to be in it, no matter their differences in core beliefs, since we’re just one big human family, after all, and all resultant frictions are more than compensated for by the varied benefits.

It’s notable that this argument is taking place almost exclusively in the West, in countries that are still mostly white and nominally Christian. Of course, Germany, France, Holland, Belgium, Spain, Portugal, Italy, England and the United States were also Colonialists that used Christianity as a pretext to conquer the world. Even as they slaughtered or enslaved, they saved, and a spin on that narrative is still extant today. As led by the US, the West is still meddling all over, thus generating the millions of refugees now swarming into Europe.

As is, Leipzig is a very cosmopolitan city that’s filled with international eateries. Within two blocks of my apartment, there are Thai, Indian and Turkish restaurants, plus a Doner Kebab stand that’s run by a friendly but mirthless Palestinian who came here from Jordan 20 years ago. There’s a Thai non-erotic massage parlor and a small Vietnamese-owned grocery. Another Vietnamese business, Mr. Quan’s Bar and Restaurant, has gone under. To round out the eating options, there’s a Subway, a German bakery and World of Pizza, a German chain.

WOP, as it is known, is basically a purveyor of American fast food. Besides pizzas, they sell spare ribs, buffalo wings, chicken nuggets, burgers and fries, and their pizzas have names like Montana, Philadelphia, Hawaii, California, Georgia, Kansas, Texas, Western and Spring Rod [?]. There is an Italiano, but no Napoli, interestingly enough. There is one called Zingaro, however, the Italian word for “Gypsy.” English is all over WOP’s menu.

At a strip mall in Grünau, I counted a Croatian, a Turkish and a Vietnameserestaurant. As Olliver and I sat eating outside the Turkish joint, we could see Russians, Turks and Arabs walk by along the wide, tree lined promenade.

“See those three little girls?” Olliver pointed out. “The one on the left is German, the one in the middle, on the bike, is Arabic, and the one on the right is Russian. They don’t see any difference. They don’t care.”

After a Muslim couple passed, Olliver observed, “They’re Turks.”

“How can you tell?”

“By her conservative dress. The typical uniform of a godfearing Turkish wife is a headscarf with an overcoat down to the knuckles, even on summer days in the nineties. Many of the Turks came here from the more backward parts of Turkey, like Anatolia. The Syrians and Iraqis, on the other hand, are more Westernized. They don’t dress that much differently than Germans.”

“And they just got here!”

Olliver is an autodidactic encyclopedia. Of working class background, he’s underemployed, like many people in this region. Abstaining from both meat and alcohol, Olliver is going bald, has a five o’clock shadow, takes photos during endless walks, plays chess against himself in his mind and composes electronic music whenever he starts to hear things. In his youth, Olliver gravitated towards Sartre, then freebased Joyce, Dostoyevsky, Camus, Strindberg, Hemingway, Marquez and Kafka. “In hindsight, I don’t quite like his convoluted style.” Among contemporary political commentators, Olliver pays attention to Noam Chomsky, Andre Vltchek, Michael Parenti, Bill Mitchell, Michael Hudson, John Pilger, Andrew Korybko, Pepe Escobar, Paul Craig Roberts and The Saker. He hates political correctness. Although Olliver’s English is deft and fluent, he becomes exasperated and even apologizes whenever a word or phrase doesn’t come to his mind immediately. Born in Hamburg, Olliver has been in Leipzig for more than 15 years.

Moving with the help of a walker, a German pensioner asked if he could share our table. He had a large bottle of Ur-Krostitzer, the cheap yet excellent local beer. Among the pleasures of being in Germany is the freedom to drink alcohol in just about any setting, a public garden, outside an eatery, strolling down the street or relaxing in a square. Germans don’t have the American hang-up with getting buzzed within sight of kids and other immature beings. The legal drinking age here is 16.

Prodded by us, the affable and serene old man revealed that he had worked for 47 years as a locomotive mechanic. A widower, he lives alone and has one daughter. Born in Leipzig, he lived through the Communist years without problems by not paying any attention to politics. He just put his head down and worked.

Leipzig’s Nicholas Church was where weekly demonstrations in 1989 eroded the Communist government’s legitimacy and helped to tear down the Berlin Wall. LEGIDA and PEDIGA (in Dresden) see themselves as a part of this tradition of peaceful protests. Scuffles have broken out between them and counter-demonstrators, however, with each blaming the other for the violence.

Americans can learn from the persistence of German protests, for they don’t just march for an hour once or twice a decade, give each other high fives then drive home in their SUVs to watch sports on TV. Contemporary German protests are also allowed a stage and microphones, so there’s no need to relay each sentence quite robotically, creepily and time consumingly as happened during our Occupy Wall Street demonstrations.

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Germans, on the other hand, don’t need to be encouraged to follow our example in anything, for they already ape America aplenty. Olliver, “We are not just an occupied nation physically, but mentally. People know about the 40,000 American soldiers here, but who’s talking about the occupation of the German mind?”

At the Cineplex in Grünau, we saw five movies advertised, Straight Out of Compton, Ladies First, Er ist wieder da, Fack yu Göhte 2 and Maze Runner, so three out of five are American, with the two German films featuring Germany mocking itself. There is a war between those who aim to restore German swagger and those who mock such an effort. An anti-Neo-Nazis group calls itself, in English, No Tears for Krauts.

Fack yu Göhte is a moronic or post-literate, millennial spelling of Fuck you Goethe, and on its billboard, there is also the misspelling of “klassenfahrt,” class trip, as “klassnfart.” Get it? Fart! The image is of a Rambo parody, with the muscular man holding a cross bow made from a slide ruler. Instead of going to Vietnam to rescue POW, the cast is romping to Thailand to fack each other.

Based on a best selling novel by Timur Vermes, Er is wieder da [He’s back] has Hitlerwaking up in 2011 Berlin. The ensuing confusion results in a series of comic scenes, with Hitler reduced to a harmless buffoon. To promote the film, Hitler lookalikes were placed on the streets of German cities. Whatever the professed intentions of the writer or director, the popularity of this Hitler resurrection belies a nostalgia for a more muscular and assertive Germany, I think. Though the Führer is mocked, his face is huge on the screen, and Adolf is presented as human and even likeable, not a caricature of evil. At another movie theater, I saw an Er is weider da poster with a plastic rose stem, almost tribute like, next to it.

Joining in the merriment, PEGIDA leader Lutz Bachmann snapped a photo of himself as Hitler and posted it on FaceBook in late 2014. The resultant furor has forced him out of PEGIDA, but more gravely, Bachmann is being prosecuted for calling asylum seekers Viehzeug, Gelumpe and Dreckspack [cattle, garbage and filthy rabble]. Bachmann may be jailed for up to five years. Free speech in Germany is limited, and one must not, above all, publicly criticize Israel or Jews, or raise questions about the Holocaust. France has the same prohibitions.

As for the American films, Olliver told me that German distributors used to translate their titles, but now leave them as is, so folks here must decipher, for example, “Straight Outta Compton” themselves. In my early 20’s, I thought of my goofy self as au courant for knowing N.W.A. and Ice-T, etc., but now Niggers With Attitude has become part of the universal education. Before settling in to your mesmerization, you can even buy a Coors, I kid you not, from the “American-Diner-Stil” concession stand.

American culture shows up everywhere here. English is routinely inserted into advertisements and many stores have English names only. On each police vehicle, there’s “VERDÄCHTIG GUTE JOBS” [“SUSPICIOUSLY GOOD JOBS”]. In tourist infested Markplatz, I saw a big band playing Jazz standards. Swinging along rather ploddingly, all songs were belted out in English. Not too far away, there was a middle-aged German dressed like a country music singer, though in a straw cowboy hat. Twanging or growling in English, he channeled Glenn Campbell, Bruce Springsteen or Bob Dylan, sometimes all within the same song. Well, at least he sounded like an American.

Strolling by, a teenaged girl chirped “hello baby” into her cell phone. Olliver, “It’s how they talk now. It’s cool to insert English words into a conversation. They would say something like, ‘Alles easy. Ich bin voll happy. Das ist nice. See you!’” Years ago in Iceland, I heard a woman complain that English syntax was creeping into Icelandic conversations. English was rearranging their minds’ furniture, in short. The internet has accelerated this linguistic hegemony. Hör auf bitching! Alles groovy!

Downtown, there are bars with names like Texas, Big Easy and Papa Hemingway. One night in Staubsauger [Vacuum Cleaner] Bar on trendy Karl-Liebknecht-Straße, I caught the young bartender reading Mumia Abu-Jamal’s We Want Freedom: Ein Leben in der Black Panther Party. Franziska studied media in college. I also chanced upon a Mumia sticker along the Karl-Heine-Kanal. He’s bigger here than in his native Philly, apparently. Mumia was also made an honorary citizen of Paris in 2001.

Liebknecht, by the way, was a founder of the German Communist Party. After Reunification, most of the street names in Leipzig were left alone. It is curious that Kathe Kollwitz, a very minor artist, is given a busy thoroughfare, while Max Beckmann, among the greatest painters of the 20th century and a Leipzig native to boot, is relegated to a short, serpentining lane. Like other European countries, at least Germany does name its streets after painters, writers and musicians, even foreign ones. When you name a street after a cultural figure, you also educate the people, but in the States, we waste too many street names on trees, stones, animals or real estate promotional monikers.

On October 5th, I tried to observe a LEGIDA rally. Following a handful of Polish house painters walking home, I managed to pass through two police barricades, but still couldn’t get close enough to see anything but the cops. Seeing me photographing, a group of giant men in black uniform approached my sorry ass. Maybe they were not Polizisten but the German basketball Mannschaft. I did as Dirk Nowitzki commanded and deleted his and his buddies’ likeness from my camera.

With so many streets blocked and cops everywhere, Monday in Leipzig these days means slower or practically no business for many stores in the vicinity. As tension ratchets up, who knows if we will see street battles? America’s accelerating collapse ensures that there will be more US-instigated wars, which will send even more refugees into Germany to exacerbate the already rancorous division within its society.

In small, depressed Saxony towns like Riesa, Trebsen and Bautzen, the National Democratic Party of Germany has made serious inroad. Its main slogan, “THE BOAT IS FULL—STOP THE ASYLUM SEEKER FLOOD.” An extremely xenophobic area is also known a National befreite Zone [National Liberated Zone]. Since such a realm is not marked by fixed boundaries but by the mindset of its people, you won’t know if you have strayed into one until you’re suddenly greeted, say, by a highly unpleasant welcome.

There are those who say that these nativists, xenophobes and Neo-Nazis altogether are such a tiny minority, they’re more noise than substance. A Leipziger in his 30’s assessed, “I’d say 90 to 95% of the people here have no problems with immigrants. We need them since they will contribute to our economy. Many of them are highly educated. The LEGIDA and PEGIDA rallies are getting smaller and smaller, and they’re not all local people. Many of these far right fanatics travel around to attend these rallies. Outsiders may think these rallies are a big deal, but they’re really not. We’re doing fine.”

Sharply disagreeing with the above, a friend emailed me from Frankfurt, “Tensions are rising in Germany—while hundreds of thousands flee to us, Germans are beginning to understand that it will cause massive problems in the future […]

Germany still is a rich country—but that doesn’t mean, that all Germans are rich.

On the contrary, the number of poor Germans has been rising for the last 20 years—and the number of homeless people has doubled in the last five years (still only 400,000—but way too high in my view).

Now the little German worker with his shitty job or the poor pensioner, who can buy less and less with his money each year, because pensions are frozen and prices are rising, is seeing these thousands and thousands of mostly young men coming in—and they see them getting health care for free, having doctors treat them for free, that they all have these trendy smartphones, that they do not need to buy a ticket for the bus or the train, because they are refugees, while HE, the German, has to pay some extra money for the doctor and has to pay for the bus etc.

It is mostly well meant, what German officials and actors and ordinary people do, to help the refugees—but since nothing is done in the same way for German homeless people and since some Germans have to leave their apartments for refugees (there were some cases where people in social housing had to leave, because the landlord or the government wanted to put in refugees—in Munich, where my brother lives, they wanted to use a facility for coma patients, but backed off when the parents of these patients complained)—in short, it is a social disaster rising.

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There are no jobs for these people. Most of them are not qualified for the labor market here. There are no houses for them. In fact, the German housing market for people with little money is down—so the poor will compete with the refugees.

At the moment most of them are in former military areas or even tents. When winter comes, the mood will get worse on both sides.

[…]

At the moment, anyone saying something against the refugees is considered to be either a bad man or even a Nazi—and because of this, a critical view is seldom expressed in the media.

And this also contributes to the anger of many people, because in their view, the refugees keep coming, THEY have to pay for it (rising taxes will come—

it is only a matter of time)—and so it is the perfect storm, which is brewing here.

Unfortunately most Germans are so ill-informed about politics etc. that they will not get the bigger picture—that it is a great chess game we are in—and we are an expendable pawn.

Germany has done its part in US plans—now (meaning the next years) the chaos shall rise so that we will accept anything and everything our masters present to us as a solution, when the real riots come.

Martial law? Yes please! No civil rights anymore? Please!

Alright—we will protect you. Just give us all your money and your freedom—There! Have it! Please protect us!

It’s kinda odd to watch that, Linh—I just hope, that my parents will peacefully pass away, before the real chaos starts.

We shall see.”

So it’s not alles easy, baby. A long, bitter winter is swooping down. I’ve said all along that the only way to solve the refugee problem is to stop bombing one country after another, so to save its own Arsch, Europe must say fick dich to Uncle Sam and regain its autonomy. If you help America bomb, you’ll also reap the chaos that comes with it. Let’s close with Rammstein, a Neue Deutsch Härte band named after the US Airforce base in Germany where most of the drone strikes worldwide are coordinated. Deutschland, you have blood on your hands again, but it’s not from your own choosing. Sense!

“We’re all living in America,

America ist wunderbar.

We’re all living in America,

Amerika, Amerika.

We’re all living in America,

Coca-Cola, Wonderbra,

We’re all living in America,

Amerika, Amerika.

This is not a love song,

this is not a love song.

I don’t sing my mother tongue,

No, this is not a love song.

We’re all living in America,

Amerika ist wunderbar.

We’re all living in America,

Amerika, Amerika.

We’re all living in America,

Coca-Cola, sometimes WAR,

We’re all living in America,

Amerika, Amerika.”

Prendre la moitié de l’Arabie saoudite pour résoudre le problème des réfugiés

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Prendre la moitié de l’Arabie saoudite pour résoudre le problème des réfugiés

Par Sami Aldeeb

Sami Aldeeb, Professeur des universités
Directeur du Centre de droit arabe et musulman

Traducteur du Coran en français et auteur de nombreux ouvrages
Ex: http://www.lesobservateurs.ch
 
L'écrasante majorité des réfugiés qui arrivent en Europe sont des musulmans, appartenant à une nation qui prétend être "la meilleure nation suscitée pour les humains", selon le Coran 3:110. 
 
Les pays européens dans lesquels ces réfugiés viennent pour demander l'asile sont considérés aux yeux des musulmans comme pays de mécréants, contre lesquels ils ne cessent d'invoquer Dieu, nuit et jour, et à la longueur de l'année, pour "qu'il rende orphelins leurs enfants, et veuves leurs femmes". Selon le droit musulman, ces pays forment ce qu'on appelle Dar al-kufr (pays de mécréance) et Dar al-harb (pays de guerre), donc à conquérir par le jihad avec ce que cela implique comme butins de guerre et enlèvement des femmes pour en faire des esclaves.

Le cheikh égyptien Abu Ishaq Al-Huwayni le dit sans détour: "La pauvreté dans laquelle nous sommes n'est-ce pas parce que nous avons abandonné le jihad? Si nous faisions chaque année une, deux ou trois razzias, beaucoup de gens deviendraient musulmans. Et ceux qui refusent de se convertir et empêchent d'appeler les gens à l'islam seront combattus et nous les prendrons comme esclaves, mettons la main sur leurs biens, leurs enfants et leurs femmes. Et cela est de l'argent. Chaque combattant reviendrait du jihad avc les poches pleines, ramenant chez lui deux ou trois filles, trois ou quatre femmes, trois ou quatre enfants. Faites le calcul: chaque tête au prix de 900 ou de 600 dirhams. Ainsi il revient avec une bonne somme d'argent. S'il allait faire une affaire dans un pays occidental, jamais dans sa vie il n'aurait autant d'argent. Chaque fois qu'il se trouve en difficulté financière, il en vend une tête pour s'en sortir".  Ces propos ne sont pas une invention de la part du cheikh en question. C'est ce qui est enseigné par l'Université de l'Azhar. Voir à cet effet cette vidéo en arabe: https://www.youtube.com/watch?v=snjomuNtX_w 

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Le cheikh saoudien Saleh Fawzan, membre du Comité permanent des avis religieux (ifta') et membre du Conseil des Oulémas en Arabie Saoudite, dit: L'islam n'interdit pas de prendre les femmes comme captives, et celui qui appelle à interdire l'enlèvement des femmes est un ignorant et un athée. Il a ajouté dans un court Tweet de son compte Twitter: Cette norme découle du Coran, et on ne peut l'abroger tant que dure le jihad pour Allah. Il poursuit: "Voilà le jugement de Dieu, qui ne fait de faveur à personne et ne ménage personne. Si l'esclavage était interdit, l'Islam l'aurait clairement énoncé comme il l'a fait avec l'usure et l'adultère. L'Islam est fort et ne ménage personne" (Http://goo.gl/Mye1qK) 


L'imam chiite Ahmed Hassani Al-Baghdadi n'est pas moins catégorique dans ce domaine que ses collègues sunnites. Je vous invite à regarder cette interview en arabe à la chaîne de Bagdad https://www.youtube.com/watch?v=UIXlaawzcoY 


Toutes ces positions sont pleinement en ligne avec ce qui se trouve dans les ouvrages reconnus de droit musulman, y compris l’ouvrage du philosophe et juriste Averroès (Ibn Rushd): "Bidayat al-mujtahid wa-nihayat al-muqtasid", et que les occidentaux adulent  sans en connaître l’enseignement juridique. Ces positions sont encore enseignées dans les écoles, les instituts et les universités des pays arabes et islamiques, y compris Al-Azhar et les Hawzah chiites.

Il y a beaucoup d'articles et d'informations qu'il faudrait compiler et analyser pour voir les éléments cachés, les motifs et le financement de l'immigration actuelle vers les pays européens. Certaines de ces informations indiquent que cette immigration vise à déstabiliser l'Europe. Et certains considèrent les immigrés une cinquième colonne en préparation de l'invasion de l'Europe. La Turquie, autrefois le centre du Califat ottoman, est l'un des pays qui soutiennent cette immigration. Notez que l'Empire ottoman a occupé un certain nombre de pays occidentaux dans lesquels viennent ces immigrés ... y compris la Grèce et les pays des Balkans. Il a assiégé Vienne en 1529, et en 1532 il a lancé une campagne militaire contre les Allemands. La Turquie rêve-t-elle de la réoccupation des pays qui étaient sous la domination ottomane; rêve-t-elle du Jihad, des razzias et du rapt des femmes par le biais des réfugiés? Les semaines et les mois prochains vont révéler beaucoup de secrets.

Quel que soit le cas, les pays européens ont commencé à prendre des mesures pour limiter cette immigration et déporter ceux qui ne remplissent pas les conditions prévues par la Convention relative au statut des réfugiés. La mesure la plus récente est  la réunion euro-africaine à Malte pour discuter de la crise de la migration. Le problème est qu'il est presque impossible de renvoyer les réfugiés dans leur pays. Il y a des centaines de milliers d'immigrants qui ne possèdent pas de papiers d'identité pour une raison ou une autre, et dont on ne peut pas vérifier la nationalité. Et par conséquence, ils ne peuvent pas être renvoyés dans leurs pays d'origine. Et il est devenu impossible de limiter l'entrée de nouveaux immigrants dans les pays occidentaux ... à moins que ces pays n'érigent des barrières pour empêcher leur infiltration. Et cela est impossible pour les pays ayant accès à la mer comme la Grèce et l'Italie. Vous ne pouvez non plus laisser les immigrés se noyer sans les secourir.

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Ainsi, les pays européens se retrouvent devant un véritable dilemme qui peut conduire à une guerre civile à l'intérieur de ces pays eux-mêmes, guerre qui détruira tout et les transformera en champ de ruine comme en Syrie, en Irak et ailleurs. Certes, vous ne pouvez pas blâmer les réfugiés fuyant les guerres afin de préserver leur vie. Mais vous ne pouvez non plus blâmer les pays occidentaux qui prennent des mesures afin d'empêcher des guerres sur leurs territoires. Ce qui n'est dans l'intérêt ni des pays européens, ni dans l'intérêt des réfugiés eux-mêmes.
Alors, quelle est la solution? J'ai mentionné dans un article précédent http://www.ahewar.org/debat/show.art.asp?aid=485147 deux propositions: 
  • L’aménagement d’une île ou de plusieurs îles grecques vers lesquelles les réfugiés musulmans seraient dirigés. On y ferait construire des logements par les réfugiés eux-mêmes, et on y ouvrirait des hôpitaux, des écoles, des universités et des usines.
  • Prendre la moitié de l’immense territoire saoudien et la placer sous la protection des Nations Unies, d’autant que 60% des Saoudiens, selon certaines sources, soutiennent l’Etat islamique (Daesh), et les Saoudiens sont ceux qui financent le terrorisme dans la région. Ce sera une sorte de compensation pour les crimes de l’Arabie saoudite.
Le problème avec les îles grecques est que le nombre des réfugiés ne cesse d'augmenter, pouvant atteindre plusieurs millions dans un avenir proche. D'autre part, la Grèce a été sous la domination turco-ottomane pendant des siècles, et elle a lancé une guerre de libération entre 1821 et 1832 pour se débarrasser de cette domination. Prendre des îles grecques pour y placer des immigrants de pays musulmans provenant de l'ennemi historique Turquie ne ferait que raviver des plaies ouvertes des Grecs.

Par conséquent, la seconde solution est préférable, à savoir prendre la moitié de l'Arabie Saoudite, pour les raisons suivantes:
- La Péninsule arabique est le berceau de l'Islam, et l'écrasante majorité des réfugiés sont des musulmans.
- La superficie de l'Arabie saoudite est de deux millions de kilomètres carrés, équivalente à quatre fois la superficie de la France. Et ce territoire peut accueillir plus de 100 millions de migrants, qui ont envie de quitter leurs pays à cause de la faim et de la guerre.
- L'énorme richesse pétrolifère en Arabie Saoudite peut être exploitée au profit des réfugiés musulmans. Selon la loi islamique, les musulmans appartiennent à une seule nation, et ils ont le droit aux richesses des pays islamiques.
- La richesse de l'Arabie saoudite ne profite aujourd'hui qu'à un petit nombre de princes, tandis que des millions de musulmans en Arabie Saoudite et à l'étranger sont en train de mourir de faim et de la pauvreté.
- L'Arabie saoudite est le principal bailleur de fonds du terrorisme dans le monde. Pour rappel, les attaques terroristes aux États-Unis le 11 Septembre 2001, qui ont tué plus de 3.000 personnes, ont été menées par 19 personnes liées à Al-Qaïda, dont quinze ont la nationalité saoudienne.

Bien sûr, certains objecteront que les immigrants vers les pays occidentaux ne veulent pas vivre sous un système saoudien violant les droits de l'homme. Pour cette raison, vous devez prendre la moitié du territoire de l'Arabie saoudite et la moitié de sa richesse pétrolière et les mettre sous protection internationale. On pourra l'appeler, par exemple: l'État des réfugiés. Il doit être un Etat démilitarisé, protégé par une force supervisée par le Conseil de sécurité, et il doit respecter les droits humains. Cet État ​​peut devenir un modèle pour d'autres pays musulmans.

Dans la pratique, on doit amener tous les réfugiés musulmans venant dans les pays occidentaux à ce territoire protégé et assurer leur sécurité, en leur permettant de retourner dans leur pays d'origine quand ils le veulent.
 
Sami Aldeeb, Professeur des universités
Directeur du Centre de droit arabe et musulman
Traducteur du Coran en français et auteur de nombreux ouvrages
www.sami-aldeeb.com
www.blog.sami-aldeeb.com

André Glucksman: du maoïsme à l’humanitaire

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André Glucksman: du maoïsme à l’humanitaire

Jan Marejko
Philosophe, écrivain, journaliste
Ex: http://www.lesobservateurs.ch

Les hommages à cet ex-nouveau philosophe mort mercredi affluent de toutes parts. Comme presque tous les hommages, ils sont vides et creux avec cette différence qu’ils ont une étrange résonance lorsqu’on connaît l’histoire des intellectuels parisiens issus de mai 68. Étrange, en effet, parce que l’itinéraire d’André Glucksman interpelle et que, dans les commentaires que j’ai lus ou entendus, je n’ai constaté aucune interrogation, aucun étonnement.

Il est vrai que la mort, aujourd’hui est devenue une grande blanchisseuse qui lisse tout ce qui a été dit et fait par un homme. Il suffit de mourir pour être sanctifié. On en vient à regretter les procès en canonisation avec longue récolte d’informations puis analyses et débats. Au moins, dans l’Église catholique, ce n’est pas parce que quelqu’un meurt qu’il est un saint. Aujourd’hui, dans notre bienheureuse laïcité avec Vincent Peillon comme saint patron, il suffit de mourir pour connaître une assomption jusqu’au plus haut des cieux et recevoir post-mortem les hommages de François Hollande ou d’Angela Merkel.

J’ai une fois demandé à des admirateurs d’un écrivain mort s’ils avaient quelque critique à lui adresser. On m’a jeté un regard noir. Pour eux je crachais dans la soupe ou tirais sur l’ambulance. Soit on porte un homme aux nues soit on le pousse dans les enfers. Quand un homme meurt, comme Glucksman, il est tout de suite béatifié sans procès, à moins que, comme cela est arrivé à tant d’intellectuels de valeur, il ne soit rejeté dans des ténèbres extérieures, sans procès non plus.

Un être qui a vécu, pris position, s’est défendu dans livres et article, comme l’a fait André Glucksman, mérite mieux que cela. Il mérite qu’on s’interroge sur son parcours, et qu’on tente de répondre aux questions qu’il soulève. C’est la meilleure manière de lui rendre hommage. Or le parcours de Glucksman soulève une grave question : du maoïsme, il a passé à l’humanitaire, mais pas seulement. Il est devenu atlantiste, a soutenu l’intervention américaine en Irak et même Nicolas Sarkozy en 2007. Cela aurait dû faire obstacle à sa béatification par les intellectuels parisiens, mais non ! Il est mort, on le lisse !

gluck1,204,203,200_.jpgGlucksman a été l’assistant de Raymond Aron et après est devenu maoïste. Pour moi qui ai été élève d’Aron, il y a là quelque chose d’incompréhensible, parce que j’appelle Aron  aujourd’hui, avec tendresse et admiration, mon caisson de décontamination. Il m’a permis de sortir des délires révolutionnaires ou messianiques dans lesquels je m’étais égaré. Eh bien, il semble que sur Glucksman, Aron a eu l’effet inverse puisque c’est après avoir été son assistant qu’il est entré dans le plus fanatique des mouvements du vingtième siècle, le maoïsme. Il n’est pas possible qu’Aron, modèle de douceur et d’intelligence critique, ait fait de lui le « disciple » d’un monstre comme Mao devant qui Gengis Khan et Attila sont des enfants de cœur. Comment Glucksman (si sensible à la misère humaine après sa période maoïste) a-t-il pu s’associer à un mouvement qui glorifiait l’un des plus grands tueurs de l’histoire ? Il ne s’agit pas de l’accabler mais de s’interroger sur cette métamorphose. Ce qui me frappe est que ni lui, ni ses amis, dont plusieurs ont été  impliqués dans le maoïsme, ne s’interrogent là-dessus. Ils se contentent de dire que Soljenitsyne leur a ouvert les yeux sur le totalitarisme. Tant mieux, mais c’est court.

Comment passe-t-on, comme Glucksman, de l’adoration d’un régime totalitaire, comme l’a été le maoïsme, à l’humanitaire ? Cette question reste sans réponse chez les intellectuels parisiens qui tournent en rond dans leurs concepts. Pour comprendre le totalitarisme, il faut sortir des concepts et voir que le totalitarisme n’est pas une dictature. Il ne tombe pas du ciel comme un météore. L’oppression totalitaire ne vient pas de l’extérieur mais sait rendre les hommes complices ou collabos de ce qui les opprime.

De ce régime abominable, Alain Besançon dit qu’il est une « bête nouvelle ». Pour lui, l’Église n’a pas su voir cette bête. Les intellectuels parisiens non plus. Pourquoi cette bête est-elle nouvelle ?

Au corps politique, elle inocule un virus aussi inattendu que le sida. Les lignes entre bourreaux et victimes deviennent floues, les premiers se retrouvant à la place des seconds ou inversement, comme sur une bande de Moebius où le recto devient verso sans qu’on s’en rende compte. Quel est le ressort secret de ce mécanisme satanique ?

Il est que le totalitarisme sait tourner à son profit  notre plus profonde aspiration, celle qui nous fait nous élancer vers ce que les chrétiens appellent le « royaume ». Il explique aux futurs bourreaux et victimes qu’il va, avec leur concours, les amener au paradis. Tous les hommes aspirent au paradis (rebaptisé société sans classe sur les fonts baptismaux de la révolution). Cette aspiration est si forte qu’elle peut conduire au sacrifice, à l’immolation de soi. Pour comprendre ces choses, il faut quitter le paradigme libéral dans lequel on ne peut pas imaginer d’autre moteur aux actions humaines que le désir d’améliorer son bien-être,  sa qualité de vie. Le totalitarisme ne s’appuie pas là-dessus mais sur l’aspiration à un autre monde. En d’autres termes, il s’appuie sur ce qu’il y a de plus sacré en l’homme pour progresser. Par-là, il est infiniment pervers.

Voilà ce que Glucksman n’a pas compris et que n’a pas non plus compris la grande majorité des intellectuels aujourd’hui. Pas étonnant puisque, pour comprendre, il faut entrer dans le domaine du religieux ou du sacré, domaine dans lequel les esprits éclairés, laïques, émancipés, ne veulent pas entrer ou ont peur d’entrer.

Dans ce domaine, André Glucksman n’est pas non plus entré. Significativement il a glissé brutalement du rêve d’une révolution mondiale à l’humanitaire. C’est par là qu’il est retombé dans le paradigme de la modernité pour lequel seuls comptent les besoins, terrestres. Peut-être pas, pour lui, la qualité de la vie, mais en tout cas la survie à tout prix. Quand on a perdu ses rêves révolutionnaires, seule reste la misère du monde et l’engagement pour la faire diminuer. On passe du rêve d’un homme nouveau à la guérison du malheur des hommes par le biais des droits de l’homme ou l’aide au développement. Rony Braumann, ancien maoïste et ancien président de Médecins sans frontières a  connu le même parcours. Ce désir de sauver les hommes paraît noble, mais on peut se demander, avec Benoît XVI, s’il n’a pas des effets désastreux. Pour ce pape, en effet, les droits de l’homme et l’aide au développement, en voulant changer en pain les pierres de la misère ou de l’injustice, ont finalement donné des pierres à la place du pain.

Il doit y avoir un lien entre le maoïsme (le fanatisme révolutionnaire) et l’humanitaire, mais lequel ?  Tout ce que je trouve est que l’un et l’autre proviennent du désir de changer ou sauver le monde. C’est peut-être à ce désir qu’il faut renoncer pour faire un peu de bien, comme Mère Theresa. André Glucksman, lui, n’y a pas renoncé.

Jan Marejko, 12 novembre 2015

samedi, 14 novembre 2015

Les assassins sont parmi nous…

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Les assassins sont parmi nous…
 
Paris a connu sa nuit la plus sanglante, la plus meurtrière depuis la Deuxième Guerre mondiale. Une nuit de massacre, de sang et de mort.
 
Journaliste et écrivain
Co-fondateur de Boulevard Voltaire et Directeur de la Publication
Ex: http://www.bvoltaire.fr

Lorsque les quatre tueurs ont fait irruption dans la salle de concert du Bataclan, un témoin, un survivant, rapporte qu’ils ont crié « Allahou akbar ! ». L’un d’entre eux a prononcé quelques phrases où il était question de la Syrie. Puis ils ont ouvert le feu. Ils ont tiré aveuglément sur la foule des spectateurs. Ils ont tiré dans le tas. Au nom de Dieu. De leur Dieu. Le Dieu du carnage.

Ça devait arriver. On le savait. On ne savait ni où ni quand ni comment. On ne connaissait ni le lieu ni le jour ni l’heure, mais on le savait. C’est arrivé. Paris a connu sa nuit la plus sanglante, la plus meurtrière depuis la Deuxième Guerre mondiale. Une nuit de massacre, de sang et de mort.

Les précautions prises, les mesures adoptées en vertu du plan Vigipirate, poussé à l’écarlate, n’ont servi de rien, et pas plus les malheureux soldats qui patrouillaient trois par trois au pied de la tour Eiffel ou dans les halls d’Orly et de Roissy que les vigiles qui priaient courtoisement les dames d’ouvrir leur sac à l’entrée des grands magasins. La veille encore, le ministre de l’Intérieur se félicitait de la vigilance qui avait permis à la police de déjouer un vague projet d’attentat contre la base navale de Toulon. Pendant ce temps, dans le secret le plus absolu, quelques dizaines de fanatiques armés jusqu’aux dents dont l’enquête nous dira s’ils étaient fichés comme « radicalisés », dangereux, déjà partis ou revenus de Syrie, mettaient la dernière touche à la préparation de leur raid sauvage.

La France avait pris le parti, avec les moyens dont elle dispose, de participer aux opérations de bombardement menées depuis des mois dans le ciel de l’Irak et de la Syrie par l’étrange coalition qui poursuit dans le désordre et l’inefficacité des buts compliqués et des ennemis variables au Moyen-Orient. On annonçait à son de trompe au début de cette semaine le départ pour la région de notre unique porte-avions flanqué d’une frégate britannique et d’un bâtiment belge. Pouvions-nous imaginer que nos actions qui, pour limitées qu’elles soient, frappent à quatre heures d’avion de Paris les positions djihadistes et leurs alentours, resteraient indéfiniment sans réplique ? Pouvions-nous imaginer que Daech ou Al Qaida, qui disposent en Europe d’une cinquième colonne infiltrée dans la population n’exerceraient aucune représaille contre notre pays ? Ce n’est ni dans leur caractère ni dans leurs habitudes.

Nous nous sommes impliqués dans un conflit qui ne connaît ni trêve ni frontières, où l’adversaire ne fait aucune distinction entre le front et l’arrière, entre militaires et civils, entre innocents et coupables. Nous nous retrouvons, hébétés, en première ligne. Nous avons vécu la nuit dernière, pour la première fois, une situation qui est depuis des années le quotidien de Bagdad, de Kaboul, de Beyrouth, de Damas ou de Mogadiscio dont nous suivons distraitement le martyre à travers les quelques lignes et les quelques secondes que veulent bien leur accorder nos médias dès lors que le nombre des victimes d’un attentat y dépasse les dizaines.

La guerre que nous nous flattions de tenir à distance nous a rattrapés. Elle est sur nous, nous sentons son haleine brûlante sur nos villes, nos aéroports, nos gares, nos stades, nos théâtres, nos cinémas, nos cafés, nos restaurants, nos écoles, nos collèges, nos lycées, nos facultés, nos stades, nos métros, nos commissariats, nos avenues, nos rues. Les cibles sont partout, nous sommes tous des cibles et les assassins sont parmi nous, prêts à frapper où ils veulent, quand ils veulent. Il faut nous rendre à l’évidence : nous ne pouvons faire la guerre au loin et avoir la paix chez nous.

Le gouvernement, dans l’urgence, a décrété l’état d’urgence. Il a décidé, face au terrorisme, de reprendre le contrôle de nos frontières que la grande invasion pacifique des migrants ne lui avait pas paru justifier. Face à la réalité de la menace terroriste, il a dans les faits, en cas de flagrant délit, rétabli la peine de mort rayée de notre droit, et il ne se trouvera personne, espérons-le, pour le lui reprocher. Peut-être va-t-il se décider à mettre hors d’état de nuire les quelques milliers d’individus repérés et fichés comme dangereux, peut-être va-t-il se décider à donner le coup de pied qui s’impose dans la fourmilière salafiste, à incarcérer ou à expulser les prêcheurs de haine, les propagandistes de la soumission, les adeptes de la violence et d’une manière plus générale tous ceux qui, vivant en France ou titulaires de papiers français, sont dans leur tête et se conduisent dans leurs actes comme de fidèles ressortissants du califat des Barbares. Peut-être comprendra-t-il enfin que les islamistes ne nous offrent le choix qu’entre la soumission et la guerre et que, tout compte fait, s’il faut faire la guerre, il vaut mieux, comme disait le vieux Louis XIV, la faire à nos ennemis qu’à nos enfants.

Passé le moment de la stupeur, le temps du deuil et l’appel à l’unité nationale, que nos dirigeants prennent et assument leurs responsabilités, et qu’ils sachent qu’ils seront jugés aux actes.

Is Charlie Hebdo a Western Hate-Machine?

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Is Charlie Hebdo a Western Hate-Machine?

By Ahmed RAJEEV (Bangladesh)

Ex: http://orientalreview.org

On Thursday French satirical weekly magazine Charlie Hebdo published another insulting cartoon on the tragic incident of Russian plane crash in Sinai, Egypt. Charlie Hebdo ridiculed the plane crash by two cartoons. The first cartoon shows parts of the aircraft and a passenger falling toward the ground, while an Islamic State militant, armed with a gun, ducks for cover to avoid the falling debris. Underneath the caricature is the caption: “Daesh: Russia’s aviation intensifies its bombardments.” And the second cartoon showed a skull and a destroyed plane on the ground, with the caption: “The dangers of low-cost Russia. I should have taken Air Cocaine.””

From the very beginning, Charlie Hebdo has been intentionally injecting inhumane hatred in traditional societies worldwide. It published cartoons of Prophet Mohammad (PUBH) who has a follower of more than 1.5 billion, to pump up religious hatred worldwide.  It published a cartoon after the discovery of plane wreckage confirmed to belong to missing Malaysian Airline flight MH370. The cover of the edition showed a pair of hands groping what appeared to be at first glance coconuts, but was actually a pair of breasts. And the caption says, “We’ve found a bit of the pilot and the air hostess,” as two onlookers celebrate in the background.  Another publication mocked the drowning of Syrian toddler Aylan Kurdi who died during a perilous journey across the Mediterranean to try and reach Europe along with his family. The poster showed Jesus walking on water with the dead Muslim boy next to him. And the caption said, “Welcome migrants, you are so close to the goal.” There was another cartoon with captioned “Christians walk on water… Muslims kids sink,” They kept their unacceptable offensive satirical reporting despite the global wave of empathy after their office suffered a deadly terrorist attack in January 2015.

Charlie Hebdo never criticizes liberalism or liberal ideologies. It works irresponsibly as a fascist’s tool for the liberals. It attacks recklessly any kind of anti-liberal, anti-western establishments. On the other hand, on the disguise of liberalism or freedom or freedom of expression they are being used as a tool of social-psycho oppression for the West. The Western geopolitical aims to destroy the organic social harmony and install puppet governments in resilient states, are very aligned to the Charlie Hebdo’s editorial policy. So Charlie Hebdo is a direct threat to traditional cultures and lifestyles. It is a hate-machine! It is a Western tool to promote psychopathic hatred among different racial and cultural groups in the name of “freedom of expression” to serve geopolitical purposes of their masters.

Ahmed Rajeev is the Executive Editor of Bangla Hunters News web-site.

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Régions et provinces de l’Europe unie de demain

Régions et provinces de l’Europe unie de demain

par Thomas Ferrier

Ex: http://thomasferrier.hautetfort.com

provinces-france.jpgJ’évoque souvent sur les réseaux sociaux cette Europe unie, l’Europe-Nation à bâtir, en expliquant qu’elle sera fondée sur le principe de la « subsidiarité identitaire » selon une formule classique de partage des tâches, à savoir « à l’Europe la souveraineté, aux régions l’identité ». Cette vision de la « région » et/ou « province » et/ou « nation »,  qui peut correspondre au cadre national classique ou à des subdivisions nouvelles du dit cadre, mérite d’être explicitée.

Deux régions aujourd’hui se battent pour leur indépendance par rapport à un cadre étatique traditionnel. Il s’agit de l’Ecosse et de la Catalogne. Il convient de souligner que de nombreuses barrières leur sont opposées. A ceux qui affirment que le mondialisme veut le démantèlement des nations par le régionalisme, ces évènements apportent un démenti catégorique. En effet, ni l’ONU ni l’Union Européenne n’encouragent leurs revendications, bien au contraire. Et même si ces régionalismes sont de centre-gauche, qu’ils ne remettent malheureusement pas en question le « multiculturalisme » qui est plus mortifère pour eux qu’un cadre national qui n’a jamais eu depuis les années 70 en tout cas comme volonté de briser leurs identités, ils sont combattus. Il suffit de songer à la mise en examen d’Artur Mas ou au refus de tenir compte de l’appel à l’indépendance d’une majorité de parlementaires catalans. Il faut aussi songer aux nombreuses pressions que le Royaume-Uni et l’Union Européenne ont fait peser sur les électeurs écossais, l’indépendance étant refusée par une majorité légère, appuyée par le vote des électeurs issus des minorités d’importation.

Pour moi, le cadre politique est moins important que le cadre identitaire, et il est plus important que la Catalogne préserve son identité au sein d’une Espagne unie que par une indépendance théorique. Mais il est vrai qu’aujourd’hui, peu importe ce cadre, nos identités sont menacées comme jamais elles ne l’ont été. Et une Ecosse indépendante ou une Catalogne indépendante demain ne feront pas mieux que le Royaume-Uni et l’Espagne et j’ai peur même qu’elles fassent pire.

Mais en revanche il existe aussi des aspirations naturelles pour chaque peuple, pour chaque identité d’Europe, d’être respecté. Et si la séparation du cadre national, mais en se maintenant en revanche pleinement dans la construction européenne, peut apaiser les tensions générées par une histoire complexe, alors il faut la faire. Que l’Europe unie demain soit divisée en 46 ou en 150 subdivisions internes n’est en rien problématique s’il y a bien unité et un Etat européen à la tête du continent, respectueux bien sûr de toutes les identités qui le composent.

Dans le cadre de l’Europe de demain à laquelle j’aspire, et qui irait donc des fjords d’Islande aux steppes de Russie, toutes les identités devront être préservées et des pouvoirs spécifiques au niveau le plus près de ces réalités devront exister pour le permettre.

Voici donc le schéma que je défends concernant les pouvoirs dévolus à chaque niveau administratif et/ou identitaire.

Le premier cadre est la cité. Il faut revoir complètement son fonctionnement afin que les citoyens soient pleinement associés à sa vie et à son évolution. Elire un maire et son conseil municipal pour plusieurs années n’est pas suffisant. Une fois le mandat en poche, l’édile fait ce qu’il veut, et bien souvent l’édile de droite appliquera la politique promue par son adversaire de gauche. Ou il sera enchaîné par des règles juridiques l’empêchant de tenir ses promesses. C’est donc aux citoyens de trancher. Le référendum municipal doit être inscrit dans le droit, chaque cité divisée en quartiers ou dèmes élisant chacun ses représentants et instituant un système de rotation. Pas de maire donc, mais un édile choisi par les comités de quartier et représentant leurs intérêts. Et selon un principe de répartition des pouvoirs, les habitants de la cité, pour peu qu’ils y soient installés un temps suffisamment long à définir, décideront de l’avenir de leur ville. Par exemple, ce ne sera pas au maire, ni au préfet, ni au conseil d’état, et encore moins au gouvernement, de décider si une mosquée, ou n’importe quel autre temple d’ailleurs, doit être construite dans les frontières de la collectivité territoriale.

Le second cadre est celui de la région qui peut correspondre aux anciennes nations (région « Portugal » par exemple) ou à un nouveau cadre décidé par les habitants (région « Catalogne »). Dans tous les cas, ce redécoupage éventuel ne sera pas décidé d’en haut pas devra provenir de l’expression libre du peuple. Bretons, Corses… et autres choisiront librement s’ils voudront faire partie d’une « région » France ou être leur propre région. Ces décisions ne remettront en revanche jamais en cause l’appartenance à l’Europe. Il n’y aura jamais « d’article 50 » dans la (vraie) constitution européenne que j’imagine. La région aura des pouvoirs spécifiques, des sénateurs pour la représenter au Sénat européen, une sorte de Bundesrat européen, une assemblée régionale dotée de réels pouvoirs, mais toujours par subsidiarité, et notamment celui de protéger la langue de la région (par exemple le breton en Bretagne), de déterminer les règles d’urbanisme pour respecter l’environnement et les traditions locales, et même éventuellement de décider de l’installation d’Européens issus d’autres régions. La région pourra favoriser le localisme économique, privilégier ainsi la ruralité, et aura en charge des missions nombreuses en matière d’écologie. Ce n’est pas à une commission à Bruxelles ou ailleurs de décider de la façon de fabriquer les produits artisanaux. La limite sera la non-utilisation d’OGM et tout ce qui peut avoir un impact sur les autres régions. La défense du terroir au niveau du terroir.

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Ainsi, certains Européens sont attachés à leurs figures souveraines. Même si je suis personnellement très républicain, je n’ai pas à juger de cet attachement sincère à ces têtes couronnées. Hors de question de les abolir par décision européenne. Ce seront aux gens concernés de maintenir ou pas ce lien s’ils le souhaitent. Il y a là une indéniable démarche identitaire que je ne saurais vouloir balayer d’un revers de main. On peut penser que les Anglais voudront conserver leur lien avec la dynastie des Windsor par exemple et ils doivent pouvoir le faire. On peut imaginer en revanche que les Gallois voudront rompre et ils auront aussi ce droit. Aux régions concernées d’imaginer librement le statut qu’ils leur conféreront.

La subsidiarité identitaire comme fondement de l’Europe doit être un principe intangible. Nous aurons tous la même nationalité en commun mais pas nécessairement les mêmes attachements charnels. Il est hors de question de vouloir bâtir une Europe jacobine et encore moins de tenir en suspicion les liens historiques profonds de chaque peuple composant ce grand peuple que sont les Européens.

Un régionaliste sincère et un patriote attaché à sa patrie historique doivent pouvoir exister pleinement dans l’Europe unie, se reconnaître en elle et s’y épanouir. Les identités ne s’opposent pas mais se renforcent. On doit pouvoir se sentir nancéen, lorrain, français et européen dans l’Europe de demain, mais tout autant si on le souhaite ne se sentir qu’ « européen » ou « corse et européen » ou « nantais et européen » ou » français et européen ». En revanche on aura à cœur de conserver toutes les strates qui composent notre européanité, et qui fait la véritable richesse de notre continent.

En revanche, ce principe exclut le cadre politique « traditionnel », le droit en vigueur dans un pays européen n’étant pas une « tradition identitaire ». Hors de question de considérer un laxisme « local » comme une règle à préserver. Tout ce qui relèvera du souverain au sens fort sera du domaine de l’Etat européen.

Une euro-région pourra décider de créer une police régionale et même une armée régionale citoyenne, mais l’armée européenne, même divisée en légions « linguistiques », dépendra de l’Etat européen, de même que la diplomatie, la politique de l’énergie, la justice (dans les domaines où la subsidiarité n’aurait pas de sens) et tout ce qui relève des fonctions dévolues à un Etat. Là sera le vrai partage des tâches.

Thomas FERRIER (PSUNE/LBTF)

L’Europe, une maison sans sonnerie, avec ses portes et ses fenêtres jamais fermées

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L’Europe, une maison sans sonnerie, avec ses portes et ses fenêtres jamais fermées

Quelques réflexions pessimistes concernant le proche avenir de l’Europe

Par Stefan Racovitza

Ex: http://www.lesobservateurs.ch

Depuis peu de temps, la situation de l’Europe depuis longtemps dans une grave et multiple crise, économique, politique, identitaire et civilisationnelle, s’est fortement aggravée. Elle entre dans une étape qui précède et prépare la destruction de l’identité et de la civilisation des nations européennes. Ce qui accélère l’islamisation de l’Europe c’est l’actuelle vague d’immigrants d’Afrique et du Proche-Orient, que les états européens, pour diverses raisons, ne veulent plus ou ne peuvent plus contrôler. Et encore moins de faire correspondre le nombre des envahisseurs avec les possibilités réelles, économiques et sociales de chaque pays.

Ce tsunami a été déclenché, surtout par les déclarations irresponsables et suicidaires de Mme Angela Merkel, Premier ministre allemand de droite, concernant le nombre d’immigrants, reçus et attendus par L’Allemagne. La plupart sont de religion musulmane. Après les 800.000 de 2015, selon certaines sources, il y aura plus d’un million à la fin de l’année, l’Allemagne, est prête à accueillir encore 500.000 par année, jusqu’en 2020. A cela s’ajoutent les 230.000, sinon plus, d’immigrants que la France, qui malgré son chômage et sa crise économique, accepte chaque année, sans oublier ceux arrivés dans les autres pays européens, dont l’Angleterre, la Suède et la Belgique sont profondément atteintes par l’islamisation. Un exemple, en Grande-Bretagne il y a presque cent tribunaux islamiques qui n’ont rien avoir avec la justice du pays. Selon des sources européennes, l’année 2016 verra l’arrivée de trois millions de migrants dans les pays de l’UE.

Ces déclarations et ces réalités ont poussé les envahisseurs à comprendre que l’Allemagne et l’Europe ouvrent largement leurs bras, à tous ceux qui désirent y entrer. Ce qu’oublient la plupart de nos dirigeants c’est que la religion de ces immigrants est fortement antichrétienne, antisémite, antidémocratique. En plus elle condamne l’égalité entre les sexes et la liberté des citoyens, un totalitarisme inspiré par le Coran.

Ce que subit maintenant l’Europe est une vraie invasion. Des centaines de milliers d’immigrants traversent la Méditerranée, mais pas seulement. Par exemple, la Croatie, une nouvelle porte d’entrée vers l’Europe, a été envahie, en octobre, par 35.000 clandestins en moins d’une semaine, pour ne pas parler d’autres pays de l’Est de l'Europe. Les frontières intérieures de l’Espace Schengen n’existent plus. Malheureusement les frontières extérieures sont devenues aussi incontrôlables. Les traversent qui veut.

La grande majorité de cette vague d’immigrants est composée de jeunes. Les femmes, les enfants et les vieux sont peu nombreux. Ils sont entrés illégalement dans des pays étrangers. Beaucoup de ces individus sont violents, agressifs, brutaux et pleins de prétentions. Voici un fragment d’un texte de Witold Gadowski, un journaliste polonais, spécialisé dans les problèmes de sécurité et de réforme de la police, et dans la problématique des activités des services secrets. Son article a été publié sur Internet par la revue polonezefronda.pl.

« Ceux qui maintenant envahissent l’Europe sont surtout des jeunes hommes, dont on ne connaît pas le lieu d’origine. Ils ne respectent aucune règle de conduite, mais sont tout de suite présentés comme réfugiés. On nous dit que l’Europe leur doit de l’assistance humanitaire. Pourquoi l’Europe n’aide pas les vraies victimes de la guerre ? (Il s’agit des chiites, des yazizis et des chrétiens). Ils sont depuis longtemps dans des camps de réfugiés en Turquie, Jordanie et Liban. Ils essayent sans succès d’obtenir un visa pour des pays de l’Union européenne. Ces demandes sont refusées, par contre des centaines de milliers d’immigrants qui forcent les frontières sont reçus avec les bras ouverts. Il s’agit d’une grande injustice. (…) Ces infracteurs qui envahissent l’Europe prennent la place des vraies victimes de la guerre. Parmi eux il y a très peu de chrétiens, de yazizis et de Kurdes, qui sont les victimes de l’État islamique. Ce sont des débrouillards, pas très honnêtes, qui ont pu dépenser jusqu’à dix mille euros pour se faire transporter sur le Vieux Continent. 90% d’entre eux ont bénéficié d’un transport illégal et infractionnel, organisé par des mafias turques, albanaises et russes. »

La presse européenne, majoritairement de gauche, donc d’une correctitude politique sans failles, essaye de maquiller l’invasion subie par l’Allemagne et les autres pays de l’Union européenne en parlant plus de réfugiés que d’immigrants économiques. Selon plusieurs sources, il parait que la célèbre photo de l’enfant syrien noyé en Turquie n’est qu’un photomontage. Les comportements scandaleux des immigrants, et Dieu sait qu’il y en a, sont souvent ignorés. Voici quelques exemples concernant des immigrants d’Allemagne, publiés sur le site Internet de Gatestone Institute, une société des États-Unis apolitique et sans but lucratif.

Les mufleries, dont parle le site sont nombreuses. Des hommes passent devant des femmes aux caisses des supermarchés et leur disent avec arrogance : « I man. You woman. I go first. » (Je suis un homme, vous une femme, j’y passe le premier). D’autres refusent de discuter avec des femmes directrices ou responsables de services publics. Furieux d’avoir été hébergés dans un dépôt de marchandises, ils demandent des appartements. D’autres actions dépassent la muflerie. Des groupes de migrants ont organisé une grève de la faim, demandant plus d’argent, des lits plus confortables, plus d’eau chaude, de la nourriture ethnique (probablement viande halal), plus de facilités récréatives et des maisons personnelles. Il y a aussi des actions que la loi interdit. A Hambourg, 400 immigrants ayant refusé de vivre dans des tentes, ont occupé une école abandonnée et ont versé de l’essence dans l’école et promis de l’incendier, de se faire bruler ou de sauter du toit.  Etc. Les manifs anti bunker, que la Suisse a connu il n’y a pas longtemps, sans être punissables, montrent parfaitement la mentalité de ces individus.

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Le plus grand danger qui menace aujourd’hui l’Occident, et premièrement l’Europe, c’est moins le danger économique que l’islamisation, un processus en plein développement. Les musulmans ont une croissance démographique de huit enfants par femme, alors que les Français ne dépassent pas les 2,02. Ce chiffre, supérieur à la moyenne européenne, est dû aux musulmans vivant en France, entre six et huit millions. Sans eux, la France serait en dessous de la moyenne européenne. Aujourd’hui, les musulmans constituent, encore, une minorité, mais nombreuse, active, et avec de grandes prétentions sociales, politiques et religieuses et en pleine expansion.

Des musulmans ont demandé par écrit aux autorités bavaroises de finir avec Oktober Fest, la fête de la bière, « qui est un évènement intolérant et anti-islamique. (…) Nous avons essayé d’ignorer cette fête, mais trop de lois islamiques y sont bafouées : alcool, nudité, etc. ». Pour les musulmans, le fait qu’ils n’ont pas été invités, mais accueillis avec une grande générosité, dans des pays démocratiques et chrétiens, n’a aucune signification. Les fêtes de Noel et de Pâques seront-elles à l’abri des leurs prétentions ? Tout ce qui compte pour eux c’est leur religion et leurs traditions et pas du tout celles des autochtones des pays qui les ont accueillis.

Voici quelques déclarations, qui, parmi d’autres, très nombreuses, appartenant à des personnalités musulmanes, y compris de France, devraient ouvrir les yeux des politiciens de l’UE : Houari Boumédienne, Président de l’Algérie, a déclaré en 1974 que " Le jour viendra ou des millions d’êtres humains quitteront l’hémisphère sud pour envahir l’hémisphère nordique. On sait qu’ils ne viendront pas comme amis, parce qu’ils voudront la conquérir. Ils vont le faire en la peuplant avec leurs fils. C’est le ventre de nos femmes qui nous offrira cette victoire".

Mohamed Sabaoui, jeune sociologue et socialiste, de l'Université Catholique de Lille, d'origine algérienne, naturalisé français, prétendait y il y a quelques années que  « Notre invasion pacifique au niveau européen n'est pas encore parvenue à son terme. Nous entendons agir dans tous les pays simultanément. Comme vous nous faites de plus en plus de place, il serait stupide de notre part de ne pas en profiter. Nous serons votre Cheval de Troie. » Ce sociologue « français » a déclaré, entre autres, dans une interview en 2012 que : " Les lois de votre République ne sont pas conformes à celles du Coran et ne doivent pas être imposées aux musulmans, qui ne peuvent être gouvernés que par la Charia. Nous allons donc œuvrer pour prendre ce pouvoir qui nous est dû. Nous allons commencer par Roubaix, qui est actuellement une ville musulmane à plus de 65%. (…) Lors des futures élections municipales, nous mobiliserons nos effectifs, et le prochain maire sera musulman. Après négociation avec l'État et la Région, nous déclarerons Roubaix enclave musulmane indépendante comme le Kosovo et nous imposerons la Charia (loi de Dieu) à l'ensemble des habitants, ainsi que le voile obligatoire. La minorité chrétienne aura le statut de dhimmis. Ce sera une catégorie à part qui pourra racheter ses libertés et droits par un impôt spécial. En outre, nous ferons ce qu'il faut pour les amener par la persuasion dans notre religion. Des dizaines de milliers de Français ont déjà embrassé l'Islam de plein gré comme Frank Ribery, Roger Garaudy et d'autres, pourquoi pas les chrétiens de Roubaix ? (…) Si nous sommes les plus forts, c'est que Dieu l'a voulu. Nous n'avons pas les contraintes de l'obligation chrétienne de porter assistance, à l'orphelin, aux faibles et handicapés. Voir votre Sœur Emmanuelle. Nous pouvons et devons, au contraire, les écraser s'ils constituent un obstacle, surtout si ce sont des infidèles ".

Il n’y a pas longtemps, dans une mosquée de Lyon, un imam affirmait que « Personne ne peut interdire aux musulmans de France de vouloir transformer ce pays en état islamique ». Malheureusement ce genre d’attaques contre l’indépendance et l’identité de la France sont loin d’être des cas isolés, mais la presse, à l’exception de quelques publications politiquement incorrectes, préfère ne pas en parler.

Comme disait Mohamed Sabaoui, les infidèles, chrétiens, Juifs et autre, "seront des dhimmis", autrement dit des citoyens impurs, méprisés et haïs par l’Islam, qui est loin d’être seulement une religion. Ceci est l’aspect « pacifique » de la dhimmitude. Ce que font aujourd’hui certains pays islamiques, le DAESH et les autres bandes terroristes, inspirés par l’Islam, comme Al Qaïda, Boko Haram, et de nombreuses autres, avec les chrétiens, les Kurdes et les chiites, doivent nous faire réfléchir à la dhimmitude dans la future Europe avec une population majoritairement musulmane. Les chrétiens redescendront dans les catacombes, y compris avec leur langue et leurs traditions.

En Allemagne se passent des choses incompatibles avec un régime démocratique. Dans certaines régions, les personnes qui habitent dans des grands appartements sont obligées de trouver un autre logement, plus petit, pour laisser la place aux immigrés. Dans d’autres endroits, les régies immobilières sont obligées à ne pas louer plus de la moitié de leurs appartements à des citoyens allemands, pour pouvoir  offrir l’autre moitié aux nouveaux venus. Mme Merkel et son gouvernement oublient que des Allemands sont au chômage, qu’il y a des sans-abris, des pauvres et des mal-logés qui devraient être aidés. Ainsi, l’État allemand dépense trop de milliards pour un humanisme unilatéral, issu de l’idéologie de gauche.

Peut-on vraiment croire que ces centaines de milliers de musulmans, plus d’un million en Allemagne seulement cette année, ainsi que ceux qui les suivront, vont s’intégrer vite dans le mode de vie allemand ? Ils ne peuvent pas s’intégrer, le Coran le leur interdit. Ces migrants, en grande majorité des musulmans, vont apporter leur religion, leurs traditions, leurs mœurs, leur mode de vie. Ils vont contribuer à affaiblir la paix sociale. Les services secrets de plusieurs pays européens ont découvert, parmi les immigrants, des djihadistes venus ou revenus en Europe pour pratiquer le terrorisme, déjà démarré en  Europe. Même si on n’en parle pas beaucoup, tous les effets secondaires de cette horrible accélération migratoire sont connus. Ce dont on parle moins, ou pas vraiment, c’est l’effet final de cette politique. Il s’agit de la disparition de l’identité des nations européennes et, bien sûr, de notre civilisation. Des études démographiques disent que dans trente-quarante ans, la population de la France et pas seulement sera majoritairement musulmane, donc soumise à une autorité islamique.

Il n’y a pas longtemps, les réfugiés et les migrants économiques qui arrivaient en Europe devaient s’intégrer dans les sociétés qui les avaient reçus. On parlait même d’assimilation. Aujourd’hui l’intégration et l’assimilation sont en marche. L’Islam les attend, mais en sens inverse. Ce sont les autochtones qui devront s’intégrer à l’Islam. En tête de la liste se trouvent des politiciens, de gauche, de droite et de centre. Parmi eux Angela Merkel, David Cameron, François Hollande, Bernard Caseneuve, Alain Juppé, Nicolas Sarkozy, pour ne citer que quelques personnalités connues. Il y en a beaucoup d’autres. C’est le début de la  dhimmisation.

Les attaques subies par Mme Nadine Morano en disent beaucoup sur l’avenir de l’identité française et européenne. Comment peut-on critiquer avec tant de haine une personne qui affirme que la France est un pays de race blanche ? C’est une vérité, une banalité, une tautologie, qui ne devrait choquer personne. C’est un raccourci de l’histoire de la France. Attaquer une vérité si banale montre le peu d’intérêt pour l’avenir de l’identité française. Mme Morano n’a pas insulté d’autres races humaines, n’a pas parlé du renvoi des musulmans, n’a rien dit de la supériorité des blancs, etc. Elle n’a fait que rappeler une vérité historique. Ce qui a, probablement, dérangé c’est sa phrase: „"J’ai envie que la France reste la France et je n’ai pas envie que la France devienne musulmane". Tout Français de souche, terme condamné et haï par la correctitude politique, a le droit d’être d’accord avec Mme Morano.

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Elle s’est inspiré des déclarations du Général de Gaulle. Il y a 55 ans, il critiquait les excès de l’immigration acceptés par la classe politique française. Il trouvait que c’était fort bien qu’il existe en France des Français jaunes, noir et bruns (arabes). Ils montrent que la France, ouverte à toutes les races, a une vocation universelle. Mais à condition qu’ils restent une petite minorité. Autrement, la France ne sera plus la France et Colombey-les-Deux-Églises, le village du Général, ne s’appellera plus ainsi, mais Colombey-les-Deux-Mosquées. (Texte publié par Alain Peyrefitte). Il y a eu dans la presse des articles qui, pour combattre Mme Morano, niaient que l’auteur de ces phrases était le Général de Gaulle.

André Malraux, une autre grande personnalité française, avait écrit en 1956 un texte, pas loin du précédent. En voici un fragment : « La nature d’une civilisation est celle qui se forme autour d’une religion. Notre civilisation est incapable de concevoir un temple ou une tombe. Elle est contrainte de retrouver sa valeur fondamentale. Sinon, elle se décomposera. Sous-estimé par la majorité de nos contemporains, ce développement de l’Islam est comparable avec le début du communisme du temps de Lénine. »

Même Michel Rocard, ex-Premier ministre socialiste sous François Mitterrand, disait que la France ne peut pas accueillir toute la misère du monde.

On ne peut pas nier qu’une bonne partie des musulmans qui vivent aujourd’hui en Europe sont relativement ou même bien intégrés. Ils respectent les lois et les règles de vie et ils vivent comme la majorité des citoyens français. Mais il est difficile de croire que lorsque les pays dans lesquels ils vivent deviendront des états islamiques, cette catégorie de musulmans s’opposera à la Charia, la loi coranique, imposée par les nouvelles autorités. La peur leur interdira toute insoumission.

L’Europe ne peut pas refuser l’asile aux réfugiés. Mais ce qu’il ne faut pas ignorer c’est de faire attention au nombre des immigrants, y compris réfugiés, pour ne pas mettre en péril le niveau de vie, la civilisation et l’identité des populations européennes.

Quelles sont les raisons qui ont mené les politiciens européens à ouvrir largement les portes de leurs pays pour laisser entrer cette monstrueuse invasion ? Il y en a plusieurs, tous issus de la correctitude politique : l’humanisme (pourtant idéologique et unilatéral parce qu’il néglige l’avenir des autochtones), la volonté démagogique de « réparer » les erreurs et les crimes des générations précédentes – colonialisme, nazisme, mais beaucoup moins le communisme (comme si on étaient responsables de ce qu’ont fait nos ancêtres), le multiculturalisme, la globalisation, la correction des effets de la démographie moribonde, l’importation de la main d’œuvre, l’opportunisme, le manque de lucidité, etc.

Peut-on espérer un arrêt de cette politique suicidaire ? Peut-être, mais le temps presse et, pour l’instant, il n’y a pas, ou très peu, de politiciens qui puissent trouver les bonnes solutions. Elles existent, mais il sera difficile de les mettre en œuvre. Espérons qu’elles apparaîtront à temps.

 

Dorian Astor: «Du point de vue de Nietzsche, nous n’en avons pas fini d’être modernes»

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Dorian Astor: «Du point de vue de Nietzsche, nous n’en avons pas fini d’être modernes»

Dorian Astor est philosophe, ancien élève de l’École normale supérieure et agrégé d’allemand, il a publié chez Gallimard une biographie sur Nietzsche (2011). Dans Nietzsche, la détresse du présent (2014), il interroge le rapport qu’entretient l’auteur de Par-delà bien et mal avec la modernité politique et philosophique.

PHILITT : Vous considérez que la philosophie naît en temps de détresse. Quelle est cette détresse qui a fait naître la philosophie (si l’on date son apparition au Ve av. J.-C. avec Socrate) ?

Dorian Astor : Je ne dis pas exactement que la philosophie naît en temps de détresse, dans le sens où une époque historique particulièrement dramatique expliquerait son apparition. Je dis qu’il y a toujours, à l’origine d’une philosophie ou d’un problème philosophique, un motif qui peut être reconnu comme un motif de détresse. Deleuze disait qu’un concept est de l’ordre du cri, qu’il y a toujours un cri fondamental au fond d’un concept (Aristote : « Il faut bien s’arrêter ! » ; Leibniz : « Il faut bien que tout ait une raison ! », etc.). Dans le cas de Socrate, on sent bien que son motif de détresse, c’est une sorte de propension de ses concitoyens à dire tout et son contraire et à vouloir toujours avoir raison. Son cri serait quelque chose comme : « On ne peut pas dire n’importe quoi ! » C’est alors le règne des sophistes, mais aussi du caractère procédurier des Athéniens. C’est ce qui explique que Platon articule si fondamentalement la justice à la vérité. Or l’absence de justice et la toute-puissance de la seule persuasion ou de la simple image dans l’établissement de la vérité, voilà un vrai motif de détresse, que l’on retrouvera par exemple dans le jugement sévère que porte Platon sur la démocratie.

Je crois que chaque philosophe est mû par une détresse propre, qu’il s’agit de déceler pour comprendre le problème qu’il pose. Il est vrai que dans de nombreux cas, en effet, la détresse d’un philosophe rejoint celle d’une époque, c’est souvent une détresse de nature politique : Leibniz, par exemple, est obsédé par l’ordre : les luttes confessionnelles et le manque d’unité politique le rendent fou, c’est pourquoi il passe son temps à chercher des solutions à tout ce désordre, à réintroduire de l’harmonie. Pour Sartre, ce sera la question, à cause de la guerre et de la collaboration, de l’engagement et de la trahison. Il y aurait mille autres exemples.

Dans mon livre sur Nietzsche, j’essaie de montrer que l’un de ses motifs fondamentaux de détresse est le présent (un autre motif serait le non-sens de la souffrance, cri par excellence, mais c’est une autre affaire). Le présent, non seulement au sens de l’époque qui lui est contemporaine, mais en un sens absolu : le pur présent, coincé entre le poids du passé et l’incertitude de l’avenir, jusqu’à l’asphyxie. Des notions comme celles d’ « inactualité », de « philosophie de l’avenir » ou même d’« éternel retour » et de « grande politique », etc., sont autant de tentatives pour répondre à et de cette détresse du présent. L’un des grands cris de Nietzsche sera héraclitéen : « Il n’y a que du devenir ! » Heidegger a parfaitement senti cette dimension du cri dans la philosophie de Nietzsche. Or, c’est un cri parce que cette « vérité » est mortelle, on peut périr de cette « vérité ». Nietzsche s’efforce d’inventer des conditions nouvelles de pensée qui permettraient au contraire de vivre de cette « vérité » : ce sont les figures de l’« esprit libre », du « philosophe-médecin » et même du « surhumain ». Tous ces guillemets appartiennent de plein droit aux concepts de Nietzsche : c’est le moyen le plus simple qu’il ait trouvé pour continuer à écrire alors qu’il se méfiait radicalement du langage, de son irréductible tendance à l’hypostase, c’est-à-dire de son incapacité à saisir le devenir.

Selon vous, Nietzsche a quelque chose à nous dire aujourd’hui. Est-ce parce que nous traversons une crise généralisée ou bien parce que nous sommes les lecteurs de l’an 2000 qu’il espérait tant ?

Il y a eu un léger malentendu sur la démarche que j’adopte dans mon livre — et que l’on retrouve jusque sur sa quatrième de couverture, dans une petite phrase que je n’ai pu faire supprimer : « ses vrais lecteurs, c’est nous désormais ». Non, nous ne sommes pas aujourd’hui les lecteurs privilégiés de Nietzsche. Si c’était le cas, il n’y aurait d’ailleurs pas besoin de continuer à publier des livres sur lui pour essayer d’« encaisser » ce qu’il nous lance à la face. Lorsqu’on voit le portrait que dresse Nietzsche de son lecteur parfait, par exemple dans Ecce Homo[1], on se dit qu’on est vraiment loin du compte… Je fais simplement l’hypothèse que, sous certaines conditions, le diagnostic qu’établit Nietzsche à propos de la modernité, de l’homme moderne et des « idées modernes », comme il dit, nous concerne encore directement : je crois, pour paraphraser Habermas dans un autre contexte, que la modernité est un projet inachevé[2]. Nous sommes très loin d’en avoir fini avec les sollicitations de Nietzsche à exercer une critique profonde de nos manières de vivre et de penser. En ce sens, nous sommes toujours des « modernes » et la notion fourre-tout de « postmodernité » ne règle pas le problème. Sans doute est-on d’ailleurs autorisé à formuler cette hypothèse par la temporalité propre à la critique généalogique nietzschéenne, qui est celle du temps long. « Que sont donc quelques milliers d’années[3] ! » s’exclamait-il. Que sont 150 ans, après tout ? Bien évidemment, il ne s’agit pas de dire que rien n’a changé depuis l’époque de Nietzsche, ou même que rien ne change jamais, ce qui serait parfaitement ridicule ; mais de sentir que, du point de vue de Nietzsche, nous n’en avons pas fini d’être modernes : dans notre rapport à la science, à la morale, à la politique, etc. De toute façon, Nietzsche a un usage très extensif de la notion de moderne : on le voit, dans sa critique, remonter l’air de rien de siècles en siècles jusqu’à Socrate, voire jusqu’à l’apparition du langage ! — comme si le problème était en fait l’« homme » en tant que tel, ce qu’il répète d’ailleurs souvent.

Mais revenons à cette notion de « crise généralisée » de l’époque actuelle. Que la situation ne soit pas bonne, c’est évident. Mais je crois avec Nietzsche que nous n’avons pas non plus le privilège de la détresse. Permettez-moi de citer un peu longuement un fragment de 1880 : « Une époque de transition c’est ainsi que tout le monde appelle notre époque, et tout le monde a raison. Mais non dans le sens où ce terme conviendrait mieux à notre époque qu’à n’importe quelle autre. Où que nous prenions pied dans l’histoire, partout nous rencontrons la fermentation, les concepts anciens en lutte avec les nouveaux, et des hommes doués d’une intuition subtile que l’on appelait autrefois prophètes mais qui se contentaient de ressentir et de voir ce qui se passait en eux, le savaient et s’en effrayaient d’ordinaire beaucoup. Si cela continue ainsi, tout va tomber en morceaux, et le monde devra périr. Mais il n’a pas péri, dans la forêt les vieux fûts se sont brisés mais une nouvelle forêt a toujours repoussé : à chaque époque il y eut un monde en décomposition et un monde en devenir.[4] »

Ce seul texte, parmi beaucoup d’autres, permet d’affirmer que Nietzsche n’est pas un décadentiste, alors même qu’à partir de 1883, il fait un usage abondant du terme de « décadence » (en français, de surcroît). Par le simple fait que sa pensée est étrangère à toute téléologie historique, il ne peut souscrire au décadentisme ou à ce qu’on appelle plus volontiers aujourd’hui le « déclinisme ». C’est qu’en réalité, on voit ressurgir de manière récurrente les mêmes dangers à diverses époques : la « décadence » est avant tout, pour Nietzsche, un phénomène d’affaiblissement psychophysiologique, dont la détresse est l’un des signes ou symptômes. Or cela peut arriver n’importe quand et arrive à toutes les époques. Les variations de puissance, les alternances de santé et de morbidité, suivent des cycles, ou plus précisément des « mouvements inverses simultanés », plutôt qu’un vecteur unidirectionnel.

Alors on peut critiquer ou rejeter chez Nietzsche les couples de notions tels que santé et maladie, force et faiblesse, vie ascendante et vie déclinante ; mais si l’on décide par méthode de les appliquer à la situation actuelle, nous risquons d’en arriver à un diagnostic aussi édifiant qu’effrayant… En tout cas, il est fort probable que nous soyons en pleine détresse ou, pour le dire en termes nietzschéens, victimes de chaos pulsionnels que nous sommes incapables de hiérarchiser — autre définition de la « maladie ».

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Pour Antoine Compagnon, les antimodernes sont les plus modernes des modernes. Nietzsche est-il, en ce sens, un antimoderne ?

Nietzsche écrit souvent « Nous autres, modernes », il sait parfaitement qu’il est un moderne, fût-ce sous la forme de l’antimodernisme, qui, en effet, comme dit Compagnon, a quelque chose de plus-que-moderne ; on pourrait jouer à dire « moderne, trop moderne », sur le modèle d’Humain, trop humain. Nietzsche est moderne en ce sens qu’il a le sentiment d’arriver à un moment décisif où il faudra préparer un autre avenir que celui auquel semblent nous condamner le poids du passé et la détresse du présent. Comme je le soulignais à l’instant, le présent est pour Nietzsche un problème très inquiétant, et chaque fois que cette inquiétude s’exprime, c’est une inquiétude de moderne. Je pense à la définition minimale que Martuccelli donne de la modernité : « L’interrogation sur le temps actuel et la société contemporaine est le plus petit dénominateur commun de la modernité. Elle est toujours un mode de relation, empli d’inquiétude, face à l’actualité ; c’est dire à quel point elle est indissociable d’un questionnement de nature historique[5] ». Ce qui est antimoderne, dans l’inquiétude moderne de Nietzsche, c’est sa lutte acharnée contre l’optimisme, le progressisme, l’eudémonisme, la Révolution, la démocratie, etc. Mais attention : sa position « anti-Lumières » – pour reprendre le titre de l’ouvrage de Sternhell[6], à mon sens plus important que celui de Compagnon – est très ambiguë. On ne comprend pas, par exemple, sa haine de Rousseau si on ne l’articule pas à sa critique impitoyable du romantisme, qui fut précisément un vaste mouvement anti-Lumières. Sa proximité avec les Lumières, certes très conflictuelle, quasiment sous la forme d’un double bind, ne se limite pas, comme on le répète souvent, à la période dite intermédiaire, celle d’Humain, trop humain. L’anti-romantisme de Nietzsche est un élément essentiel si l’on veut discuter équitablement de la dimension « réactionnaire » de son œuvre.

Vous consacrez de nombreuses pages au rapport que les antimodernes entretiennent avec la modernité. Cependant, vous ne faites pas la distinction entre antimoderne et inactuel. Doit-on faire la différence ?

Si je ne la fais pas dans mon livre, alors c’est qu’elle y manque ! Parce que ce n’est effectivement pas la même chose. En réalité, je crois avoir essayé de faire cette distinction, sans doute pas assez explicitement. Mais je ne peux y avoir échappé pour la simple raison que Nietzsche est tiraillé entre ces deux positions, c’est ce que j’appelle la « bâtardise de l’inactuel ». D’un côté, la lutte (anti)moderne contre le temps présent : « agir contre le temps, donc sur le temps, et, espérons-le, au bénéfice d’un temps à venir[7] », écrit Nietzsche ; de l’autre une lutte contre le temps au sens absolu, c’est-à-dire au bénéfice d’une certaine forme d’éternité. Bien avant l’hypothèse de l’Éternel Retour, Nietzsche cherche à inscrire ou réinscrire de l’éternité dans le temps qui passe. En d’autres termes : s’arracher à l’Histoire pour s’élever au Devenir, ou y plonger. Parce que c’est le Devenir qui est éternel. L’Histoire ressortit au régime de la production et du développement, le Devenir à celui de la création et du hasard. C’est sans doute la part deleuzienne de ma lecture de Nietzsche : la distinction profonde entre l’Histoire et le Devenir, entre le fait et l’événement, entre le progrès et le nouveau…  Je crois que c’est l’antimodernité qui le fait polémiquer avec son époque, mais que c’est son inactualité qui l’élève à une intuition de l’éternité. Toutefois, ces deux démarches sont coextensives, c’est pourquoi il n’emploie qu’un seul terme : « unzeitgemäss » signifiant « qui n’est pas conforme à l’époque », mais aussi, en quelque sorte, « qui est incommensurable avec le temps ».

Peut-on dire, à l’inverse de l’impératif rimbaldien qui invite à être « résolument moderne », que la pensée de Nietzsche coïncide plutôt avec la phrase de Roland Barthes : « Tout d’un coup, il m’est devenu indifférent de ne pas être moderne » ?

L’alternative que vous formulez est une autre manière d’exprimer la différence entre l’antimodernité et l’inactualité dont nous venons de parler, et donc d’exprimer la tension prodigieuse, chez Nietzsche, entre la « résolution » et l’« indifférence ». On pourrait la formuler encore autrement : c’est la tension qu’il y a entre la vita activa et la vita contemplativa, entre la préparation de l’avenir et le désir d’éternité. Puisqu’on parlait d’inactualité, il faut dire que, si Nietzsche a beaucoup changé entre les Considérations inactuelles (1873-1876) et la partie de Crépuscule des idoles intitulée « Incursions d’un inactuel » (1888), la tension demeure toutefois entre la descente du lutteur dans l’arène de l’époque et le retrait du contemplatif dans la montagne. Zarathoustra lui aussi monte et descend plusieurs fois. Il y a un fragment posthume fascinant de l’époque du Gai Savoir où Nietzsche se propose de pratiquer, à titre expérimental, une « philosophie de l’indifférence[8] » (qui d’ailleurs doit préparer psychologiquement à la contemplation de l’Éternel Retour). Cette indifférence du sage, c’est ce qu’il admire chez les stoïciens et les épicuriens ; et lorsqu’il les accable au contraire, c’est en vertu de la nécessité de l’action et de la responsabilité du philosophe de l’avenir. Alors oui, il y a quelque chose de rimbaldien chez Nietzsche, surtout dans sa volonté de « se rendre voyant », d’« arriver à l’inconnu par le dérèglement de tous les sens » : c’est au fond un peu ce que prescrit le § 48 du Gai Savoir qui a inspiré le titre de mon ouvrage : le remède contre la détresse, c’est la détresse. Et sans doute y a-t-il aussi chez lui quelque chose de… barthésien : une aversion pour ce qui vous récupère et vous englue, pour le définitif et l’excès de sérieux ; un plaisir du provisoire, de l’aléatoire, de la nuance. En ce sens, Nietzsche comme Barthes sont baudelairiens — et modernes : ils ont bel et bien l’intuition qu’il y a de l’éternel dans l’éphémère.

astorhhhh.jpgEnfin, qu’est-ce qui différencie un « nietzschéen de gauche » et un « nietzschéen de droite » dans leur vision du monde moderne ?

Ah ! La question est un piège, et ce pour plusieurs raisons. D’abord, permettez-moi de m’arrêter un instant sur le terme de « nietzschéen », qui est en lui-même problématique. Si l’on veut seulement dire : spécialiste de Nietzsche, ça a le mérite du raccourci, mais ça ne va pas très loin, et on sent bien que l’adjectif est toujours surdéterminé. Être adepte, disciple, héritier de Nietzsche ? Vivre selon une éthique nietzschéenne ? Bien malin qui peut y prétendre – mais ceux qui font les malins ne manquent pas… Ce qui peut être nietzschéen, c’est, dans nos meilleurs moments, une certaine manière de poser certaines questions, une certaine affinité avec certains types de problèmes ; c’est emprunter une voie sur laquelle on pourra peut-être dire beaucoup de choses nouvelles, mais une voie qui reste ouverte par Nietzsche. C’est évidemment la même chose pour les platoniciens, les spinozistes, les hégéliens, etc. Je crois par ailleurs que le plus intéressant, c’est de savoir avec quelle famille de philosophes on a senti une parenté ou conclu des alliances. Mais ce sont certains aspects, certains réflexes ou instincts qui peuvent être nietzschéens en nous, non pas l’individu tout entier — et heureusement !  Pour mon propre compte, j’ai été assez clair sur ce que j’entends par mon affinité nietzschéenne : c’est simplement le fait que, malgré tout ce qui reste difficile, opaque, voire inaudible ou inacceptable à la lecture de Nietzsche, je continue inlassablement à le lire et à travailler patiemment, parce que j’en ai besoin — en deux sens : je m’en sers et j’aurais du mal à vivre sans. Ce besoin, qui est au fond une affaire strictement personnelle ou, disons, idiosyncrasique, n’est pas une conclusion de mon travail, c’est une prémisse que vient confirmer ou relancer chaque acquis de ce travail. Mais le but de mon travail en revanche, c’est de franchir (et de faire franchir) des seuils ; d’essayer de montrer qu’en un certain point de blocage ou d’intolérabilité, on peut trouver dans l’œuvre même de Nietzsche de quoi débloquer le passage et augmenter le seuil de tolérance ; expliquer et comprendre, pour le dire vite.

Une fois dit ce que j’entends par nietzschéen, il faudrait définir ce qu’on entend en général par la gauche ou la droite, dont les définitions elles-mêmes sont « en crise » aujourd’hui : vous imaginez bien que je ne me lancerai pas dans cet exercice redoutable ! Mais là encore, je ne crois pas qu’un individu tout entier soit de gauche ou de droite, mais que certains aspects, certains réflexes ou instincts peuvent l’être, et qu’ils s’expriment alternativement ou simultanément. Ce serait trop simple ! En tout cas, je crois que, plus on travaille sur Nietzsche, moins les expressions « nietzschéen de droite » et « nietzschéen de gauche » ont de sens. Toutefois, il y a une histoire de la réception de Nietzsche où elles deviennent historiquement pertinentes, bien qu’ambiguës. Je ne peux pas développer ici cette vaste question, qui obligerait à balayer trop grossièrement un siècle et demi de réception. Je n’indiquerai brièvement que deux pôles extrêmes : d’un côté la récupération bien connue et très rapide de Nietzsche par l’extrême-droite puis le fascisme ; de l’autre, l’émergence d’un Nietzsche « post-structuraliste », dans les années soixante-dix, marqué par ce qu’on appelle aujourd’hui, souvent avec un mépris odieux, la « pensée 68 ». Ce nietzschéisme « de gauche » est lui-même ambigu, lorsqu’on voit les critiques adressées à de prodigieux penseurs profondément influencés par Nietzsche, comme Deleuze et Foucault dont certains se demandent s’ils n’ont pas finalement ouvert la voie à un relativisme néo-conservateur – c’est par exemple la position d’Habermas –, à un ultralibéralisme débridé ou tout simplement à une dangereuse dépolitisation de la philosophie — et si vous me demandiez à présent de parler d’Onfray, je ne vous répondrais pas, cela me fatigue d’avance.

Mais revenons à mon idée que droite et gauche ne permettent pas d’aborder Nietzsche avec pertinence. Avant toute chose, il faut être honnête : il y a évidemment un noyau dur qui interdira toujours de rallier Nietzsche à une pensée de gauche — c’est son inégalitarisme profond et son concept fondamental de « hiérarchie ». Le problème n’en demeure pas moins que, si l’on décide de rallier Nietzsche à la droite ou à la gauche, on trouvera toujours de quoi prélever dans ses textes ce dont on a besoin, mais on sera tout aussi sûrement confronté à des éléments absolument inconciliables avec nos convictions ou inappropriables par elles. Ou, à un plus haut niveau d’exigence, on trouvera chez Nietzsche des éléments fondamentaux propres à critiquer très sérieusement certains présupposés idéologiques de la droite comme de la gauche.

Pourquoi nous heurtons-nous toujours à l’impossibilité de fixer Nietzsche d’un côté ou de l’autre ? Ce constat dépasse largement le seul domaine des idéologies politiques. J’essaie de montrer dans mon livre la manière dont Nietzsche ne cesse de renvoyer dos-à-dos, ou de faire jouer l’un contre l’autre, les pôles de systèmes binaires ou les termes de relations biunivoques — pratique très consciente et très maîtrisée que l’on appelle communément les « contradictions » de Nietzsche, et que je nommerais plutôt l’usage du paradoxe, en référence à la définition qu’en donne Deleuze[9]: un ébranlement multidirectionnel initié par un élément rebelle dans un ensemble pré-stabilisé d’identifications univoques — en d’autres termes, des attaques de l’intérieur contre l’alliance du bon sens et du sens commun. Ce caractère multidirectionnel signifie notamment la mobilité des points de vue, leur multiplication autour du phénomène considéré, la nécessité de saisir la multiplicité de ses faces et volte-face pour déjouer le « bon sens » à sens unique du jugement commun (doxa) et l’hypostasie congénitale du langage — C’est ce qu’on entend généralement par le perspectivisme de Nietzsche.

Prenons l’exemple de son rapport très complexe au libéralisme, en son sens classique, qui fait l’objet d’une assez longue analyse dans mon livre. Nietzsche écrit, que « les institutions libérales cessent d’être libérales dès qu’elles sont acquises […] Ces mêmes institutions produisent de tout autres effets aussi longtemps que l’on se bat pour les imposer; alors, elles font puissamment progresser la liberté[10]. » Vous avez là une proposition qui, à la limite, pourrait inspirer aussi bien la gauche révolutionnaire que la droite ultralibérale ! C’est que tout se joue dans la reconfiguration profonde des concepts de puissance et de liberté, de leur exercice et de leur articulation alors même qu’ils sont des processus en devenir et jamais une quantité stable ou une qualité inconditionnée. Alors, pour répondre à votre question : peut-être un « nietzschéen de gauche » insistera-t-il sur les puissances d’émancipation, c’est-à-dire sur la résistance ; et un « nietzschéen de droite », sur l’émancipation des puissances, c’est-à-dire sur l’affirmation. Cela sous-entendrait que l’affect fondamental de la gauche soit un refus des situations intolérables, et l’affect fondamental de la droite, un acquiescement aux choses comme elles vont. Je n’en sais rien, ce que je dis est peut-être idiot. De toute façon, cela ne nous mène pas très loin, car résistance et affirmation sont chez Nietzsche des processus indissociables, comme le sont la destruction des idoles et l’amor fati, ou même le surhumain comme idéal d’affranchissement et l’éternel retour comme loi d’airain. Voilà des injonctions paradoxales ! Mais les meilleurs lecteurs ne séparent jamais les deux, et travaillent au cœur du paradoxe. On parle beaucoup du grand acquiescement nietzschéen à l’existence, et avec raison. Mais il ne faut jamais oublier que le oui n’a aucun sens sans le non, toute une économie des oui et des non, des tenir-à-distance et des laisser-venir-à-soi, comme dit Nietzsche. Toute une micropolitique qui déjoue nos grandes convictions et oblige à des pratiques expérimentales de l’existence, y compris politiques. C’est que Nietzsche, comme tout grand philosophe, se méfie des opinions, et encore davantage des convictions, dans lesquelles il reconnaît toujours un fond de fanatisme. Lui-même rappelle quelque part qu’il n’est pas assez borné pour un système — pas même pour le sien.

[1]  « Pourquoi j’écris de si bons livres », § 3
[2]  Cf. Jürgen Habermas, « La Modernité : un projet inachevé », in Critique, 1981, t. XXXVII, n° 413, p. 958

[3]  Deuxième Considération inactuelle, § 8
[4]  FP 4 [212], été 1880
[5]  Sociologies de la modernité, Gallimard, 1999, p.9-10
[6] Zeev Sternhell, Les Anti-Lumières : Une tradition du XVIIIe siècle à la Guerre froide, Fayard, 2006 ; Gallimard (édition revue et augmentée), 2010.
[7] Deuxième Considération inactuelle, Préface
[8] FP 11 [141], printemps-automne 1881
[9] Différence et répétition, PUF, 1968, p.289 sq., et Logique du sens, Éditions de Minuit, 1969, p.92 sq.
[10] Crépuscule des idoles, « Incursions d’un inactuel », § 38

Korbo: Curriculum Vitae of a Politically Incorrect Comic Artist from Flanders in the artificial State of Belgium.

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Korbo: Curriculum Vitae of a Politically Incorrect Comic Artist from Flanders in the artificial State of Belgium.

Korbo, one of the many pen-names he used, was born into a large Flemish family of three generations of painting-artists in Etterbeek, a municipality of “Gross Brüssel” in the Blitzkrieg-year of 1940 (the family originated from the little town of Lier near Antwerp). At the age of 13 he was inspired by Hergé, the famous spiritual father of Tintin, and realized he had the talent to become a comic artist. When he was 14 he went to work as a “printer’s devil” in a lithographic print shop (looked like in the Stone Age!) in Brussels and later in a big newspaper and comics printing business also in Brussels. In 1962 he was employed as a decoration designer in a textile screen printing firm. In 1969 he worked as a cartographer in the Geographic Institute of the University of Leuven, after which he went to Antwerp as an illustration, advertisement and logo designer in a publicity agency. In spring 1971 he joined the crew of a new comic-studio in Antwerp producing comics (scenarios as well as drawings) for the German children’s magazine Fix und Foxi, which defined his interests for the rest of his career! From mid 1973 until 1991 he became poster artist, graphic designer and publicity and editorial illustrator for the promotion service of the biggest magazine publishing and distributing firm in Belgium. Meanwhile he worked freelance as comic artist, cartoonist, illustrator and graphic designer for lots of publishing firms, manufacturers as well as individuals. As well as his official career he also had a parallel political one.

ko26.jpgHe collaborated with an impressive number of nationalist and national-conservative periodicals. EG: Europa Een (1965), Europapost (1966-1970), De Anderen (1967-1968), Alarm (1974-1977), Le Nouvel Europe Magazine (1975-1977), Haro (1977-1978), Austrian  Aktuell/Sieg (1978), Vlaams Blok/Inzet (1980-1986 and occasionally), West Magazine (1981-1983), Revolte (1984 and 2010), De Jonge Geus (1985), Forces Nouvelles (1990-1991), Ket (1996-1999), Nation (2000-2001), Polémique (2002-2003), ‘t Pallieterke (2005 and 2006-2009). Since 1998 he collaborated on Belhamel and in 2001 ‘t Scheldt, on the Internet. For all these publications he produced headings, front-pages, comics, cartoons, illustrations, and in some cases he was simultaneously layout man and editor. With Korbo’s agreement a number of his comics was republished in some periodicals abroad such as Italian La Voce della Fogna (1980), German Gäck (1980-1984), Swiss Le rat noir (1980-1984), Austrian Sieg (1978-1988), French Pas de Panique à Bord (1993). His works were arbitrary republished and plagiarized on a massive scale all over Europe and also the USA and South Africa (and this before internet was in common use!).

From 1980 until 1990 Korbo was also the propaganda campaign-designer of  the Vlaams Blok political party. Later on more occasionally for instance in the 1999 election campaign of Brussels. Motivated by the sensational case of the police Chief Johan Demol, Korbo made a comic booklet. In 1978 he produced his first comic album, a Haro special of 52 pages named Kraaiepoten. It contains a compilation of former comics and of new ones, and comics of two companion authors Jack Marchal and Julius. In 1981 he was commissioned to write a study about extreme right wing comics. It was published under the title Politieke strips: de rechts-radikalen in Opmarsj? in the Stripgids Collectie nr. 26 with 56 pages. In 1984 a second Kraaiepoten album of 50 pages named De Schizofreaken was edited by Korbo as an assembly of his comics already published in West Magazine and completed with some new ones.

ko27.jpgIn 1990 the Glasnost album of 43 pages was published in French, consisting partly of translated comics of West Magazine and partly of new ones, edited by the enigmatic Editions Mystère et Boule de Gomme. In 1995-1996 he collaborated on the French fanzine Bédésup of Marseille where he was making a study about hidden masonic aspects in the collected works of Hergé during the war. It was to become a book, Hèrgé decodé, but the series of articles was interrupted by the death of the publisher of Bédésup, Jean Claude Faur. Meanwhile the material already published about the subject has been copied and plagiarized in a book edited in France in 2010.

 

http://belhamel.artexanis.be/cartoons/cartoons.htm
http://belhamel.artexanis.be/verkeersborden/verkb.htm
http://belhamel.artexanis.be/strips/strips.htm
http://belhamel.artexanis.be/strips/ANIMATIESTRIP.html

 

Vanguardism: Hope for the Future

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Vanguardism:
Hope for the Future

Editor’s Note:

The following text is the transcript by V. S. of Jonathan Bowden’s London Forum lecture in London on December 3, 2011. I want to thank Michèle Renouf and Jez Turner for making the recording available.   

This is a very difficult topic to speak about because it appears to be a depressing and pessimistic era where most of the storm and stress and most of the Zeitgeist, or spirit of the age, seems to be against us. There’s also a preponderance for people on the Right politically to have metaphysically conservative views, which means they’re often pessimistic; they’re often loyal to Spengler’s idea in the 1920s and 1930s that “optimism is a form of cowardice” and in relation to that sort of idea the notion that one should be optimistic about the future is difficult to sustain. But given that the past speech was rather sort of statistical and slightly morbid in tone, my job is not to put a reverse spin on it, but at least to attempt to generate some optimistic energy.

There are more of us than ever before, but it’s always a question of quality as against quantity in this life, because what I am going to propose is that instead of looking at demographic and quantity-based analyses, quantitative ways of looking at things, let’s look at qualitative ways of looking at things. Let’s look at quality. Let’s look at elitism. Let’s look at the fact that all groups need a vanguard.

I remember once a Times journalist asked me a very long time ago in relation to an event called the Le Pen Dinner, which is now 20 years old and more, he said, “What’s your view of all this stuff about revisionism?” This was in the hotel in Knightsbridge/Kensington where Le Pen and his guests were situated. He said, “What’s your view of all that?” He said, “Is it all true or, contrariwise, is it all false?” And I said, thinking of some famous murder trial of the time, I used the example of the Wests, Frederick and Rosemary now, but of course this particular discussion predated that. I said, “Well, that trial . . . Is everything that occurred in that court case all true or all false?” He said, “Well, hold on a minute! Some of it is bound to be true and some of it is bound to be false.” And I said, “Well, absolutely. That will go for revisionism as much as anything else.”

All that revisionism is, is the ultimate defense of a particular vanguard at a particular time who believe that they are fighting for Western civilization. All elites and vanguard minorities are is the radical consciousness of their own group. Just as people like Louis Farrakhan were mentioned earlier on, who is the leader of a sect called the Black Muslims, and just as they are in some respects totally unrepresentative of a lot of African-American opinion, they nevertheless represent an ultimate redoubt, an ultimate salient, or a bridgehead from which their population can go forth and from which it can gain energy and succor and that’s the way you have to look at these things.

People need ultimate resources. They need absolutists, and they need semi-fundamentalists who will stand up for them at least in a conceptual way. Even if they can’t stand up for themselves, don’t want to, or wouldn’t even know how to. The point of radicals, particularly radicals who deal with the politics of identity in any shape or form, is to provide that elite, is to provide that vanguard.

You all know the technology of a bullet. A bullet is very significant in the impact it can have on a wall or a piece of wood or per force the human body, but if a bullet is perforated in the top or has mercury injected into the top and is sealed in again it becomes a far more devastating weapon. It becomes what is known as a dum-dum bullet.

Now, if a vanguard is to have the effect of such retreated bullets so that conceptually and actually the energy and vigor of debate is transformed by the use of such a vanguard and its terminology, it has to be aware of where it’s coming from, what its tradition is, where it’s going to, and what it represents at a particular time. Just because most of the politics of this era seems to running well and truly against us does not mean that the situation is hopeless, because situations are never hopeless. Groups that have been done down or perceive that they’ve been done down by history have undergone worse traumas than we are undergoing at the present time.

The danger of the ideology of the victim, which I don’t really subscribe to except as a tactic on occasion, is that you begin to think like a victim, and you begin to act like a victim. Many of our people now are almost asking for a whipping, asking for a collective beating, asking to be forgiven for the past, asking to be forgiven for sins and crimes of the past which they never committed, which they’re hardly aware of, which can be reconstrued as episodes of heroic cruelty or glorious vanguardism that don’t even need to be apologized for in the past or in the present.

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There’s a degree to which I personally think that the doctrine of vanguardism is the way out of the dilemma that we face. All Communist movements believe that the proletariat needed to be saved from itself. They believe that the masses were degraded by feudalism and by capitalism. They believe that only an elite or a vanguard party could raise the masses up to socialism as the inverse of the capitalism they wish to replace. All Communist movements that flourished in Western and other societies throughout most of the late 19th and 20th centuries based themselves upon the vanguard principle. These movements were tiny. Smaller than the number of people gathered in this room in central West London tonight by a long way.

I’ve got a book about literature on my desk at the moment. In order to tabulate historical reliefs for literary points, they give the listing of events for particular years and in one particular year – I’m not sure, it might be 1912 – it talks about the Bolshevik and Menshevik split. It might have been in that year; it might have been in another year. That split happened in London. It happened in a pub in London, and all Bolsheviki and Mensheviki means is “majority” and “minority.” There was a split between the two of them, and you can imagine them all with their beards and so on haranguing each other and debating about whether there should be an instantaneous rising in Russia or whether they should wait for the historical process to take its course, because Russia was not yet a capitalist society with a bourgeois class that could be overthrown and so on. The majority of Londoners even from the ethnic groups that a significant proportion of those Communists were drawn from would regard all that as idiocy and lunacy just as the bulk of White people today regard a significant amount of what we say as lunacy.

All people who have a vanguard, an elitist mentality, are regarded as partly mad by their own groups, because the majority of people do not want to know. The majority of people wish to live their own life in their own way, and they only look at these broader questions when life impinges upon them and comes upon them, and the hand of life grasps them by the collar and they really cannot do any other thing but notice what is in front of them.

Many of the reasons our people do not seem to have a sense of solidarity amongst themselves in relation to the degree that some other groups could be said to have is because a significant number of them have never been kicked, have never felt what it is as a group to be disprivileged in a society. Unfortunately, in certain areas of British and continental life now and North American life that process for some, and certainly not at the top or middle of the society, is beginning. They’re beginning to realize what it is like to be a minority or what it is like to be culturally disprivileged or what it is like to be dispossessed in a way.

That spirit will grow, but it will only feed into consciousness in a number of select minds, because the bulk of people are not drawn to be in a vanguard formulation. People will only listen to a vanguard when they are desperate. They will only listen to a vanguard when they think there is no other hope. They would love for many of the problems of contemporary Britain, many of which revolve around the processes of immigration, to be solved, but they would love to have nothing to do with it themselves and they would love if somebody came forward magically without trouble and without fuss to deal with it on their behalf. They want no unpleasantness and they want no nastiness, particularly in their own name. But at the same time if anybody does things of any sort that could be ascribed to that they would run away and hide initially, be privately pleased, condemn the people who did it, support the people who are against them, and yet at the same time have a secret smirk and smile on their face about the whole thing. And they would do all of that simultaneously and that’s what people are like and that’s what our own people are like up to a point and that’s the funk and the state of internal confusion and bemusement that our people are in because every time they turn on the box in the corner it says that everything is marvelous and it’s all for the best and that there’s no need to worry and that we’re all sleep-walking towards victory.

I read Nineteen Eighty-Four again recently. It’s been a good quarter of a century since I read that book, and it’s a remarkably prescient work in every sense. Of course, it’s a social democratic criticism of Stalinist authoritarianism, but in actual fact Orwell’s idea that everyone polices their thoughts before they speak, they even police the idea of their thoughts before they speak, is very germane to the present hour.

I was with a relative of mine many years ago and we were in a wood near Liverpool on our own and he looked behind him before he made a politically incorrect remark. Because he was worried! He was worried to be alone in a wood with someone else.

And if you remember, in the second section of Nineteen Eighty-Four, Julia and Winston have their rather tawdry affair, it has to be said in a way, against the party. Sex is rebellion against the puritanism of newspeak and all that. They go into the middle of a wood and they go into a middle of a clearing of saplings in order to get down to it and the reason that they do that is firstly, of course, it’s not in an urban area and therefore there are no telescreens. These televisions that can look both ways with the secret police and thought police behind them. And on the other hand, there are no microphones, because wherever there isn’t a telescreen you can never vouchsafe that there isn’t a microphone in that particular novel listening to you.

People are policed now by political correctness, which they adhere to and which they go along with and which they profess to love whilst at the same time hating and despising looking over their shoulder as they refute it and rebut it in the context of their own life. Because that is what the majority is always like. The majority is confused and inane and believes in the last thing that’s ever said to them. Of course, in all societies you have a hierarchy of knowledge and understanding. Probably about 40% of people are quite politically proficient, know what’s what, know to a certain degree, have a cynical regard for the system as it is, at least a compos mentis about the sort of culture and society we are living in. But a good 60% are not.

There’s a famous story about a Labour member of Parliament who went to a constituent’s door. He was Dennis Potter, the playwright that later emerged on the BBC, and he was a Labour candidate in his earlier vintage. He knocked on the door, and the woman and husband would come to the door, and the woman would say, “What are you going to do about immigration? As a Labour candidate, as our candidate, as the candidate who will speak the truth to us unlike the Tories . . .” Not understanding, of course, that Labour is a center Left party that believes in mass migration as a doctrine of law and morality and whose Nationality Act of 1948 began the modern day process of complete societal transformation because, as Attlee said at the time, “If the races of this world were mixed together there will be no more war,” and that is an ideology which many of the old Labourites believed in body and soul from the anti-colonial movement from which they came. But the bulk of Labour voters thought Labour stood for something very different from that. They thought Labour stood for them and for their family and for their extended family, and people who were like the people who lived on the posher estate down the way voted for another party. That’s what they thought.

But Potter had to answer this woman and her husband because they stood before him. He said, “Well, what do you mean? Labour is in favor of fairness for all.” A politician’s answer, of course, even on the doorstep. She said, “Oh, there’s too many, and they’re taking over the center of town, and I don’t feel safe anymore, and things have changed out of all recognition, and some of what that chap Enoch Powell says – I don’t like him, because he’s a Tory – but at the same time it’s got some truth to it.” All the time Potter was wanting to reply . . . He was wanting to reply that “you’re a bigot,” “I don’t want your vote,” “Even if you are prepared to give it to me under other circumstances where you said you repudiated what you’ve just said.” And all the time his agent was kicking him, was kicking the back of his heels saying, “Come on. There’s plenty of other doors. There’s plenty more to do, Dennis. There’s plenty to get the sort of red ribbon vote out. Let’s leave them to themselves. They’ll probably vote Labour anyway.” As indeed they will.

He kept kicking him and so on, and in the end Potter said, “Labour is for fairness for all, but of course we will listen to your concerns, Madame.” As he was turning away, the agent said, “And what will it be then?” to the husband, who had obviously not really gotten a word in beforehand. And the husband said, “Oh yeah, we’ll vote Labour as normal, because you listen to what we say.” And they’re not alone, because there are millions like that. Millions and millions like that. “Politicians will sort it out.” “Politicians left to themselves will do something to make sure that things won’t get as bad as they could be.”

The other thing you often hear about is death. People say, “It’s not going to happen while I’m around therefore I don’t need to bother about it.” I’ve had lots of people say to me, “Oh, it’s 40 to 50 years off. Who knows what will happen? I can’t do anything. You can’t do anything. So, what’s the point? In any case, I’ll be dead by then anyway or gaga or very elderly.” And so on. You hear that again and again, because of course what you have in modern Western societies is the extreme powerlessness of the individual. Apart from maybe in consumption and expenditure of cash, the average individual feels totally cut off from the external society. It’s what I call deep privatization.

Privatization in the 1980s and the 1990s meant the dispersal of public utilities and was a sort of Thatcherite and neo-liberal ideology, but privatization has actually gone much deeper than that. It’s the view that each is out for himself and society hardly exists beyond the confines of one’s own family, one’s own extended family, and people one happens to know. People feel not just sort of deracinated, but de-popularized and de-democratized, if there are such terms. People are, in an extraordinary sense, alone. Alone with the television, alone with the telescreen, which when they flip from channel to channel tells them all the time that everything is perfect and there are only nasty-minded people who will stir things up as vanguards and various forms of extremism.

Extremism, of course, is something always to be rejected, but I think extremism is necessary. I think it’s socially and mathematically necessary, because there has to be a logic to the logic of logic. There has to be something which takes the argument out to the furthest point on the circle. In maths, if you have a curve, you have a line that penetrates it at the furthest extent, and I believe that there has to be a logic that in the realms of sanity and in the realms of what’s possible bisects the line at the most radical point, and that’s what the people in this room are. That’s what vanguard forms of identity amount to. They are the most radical manifestation of the implicit sense of becoming and belonging and identitarian man and womanhood of the ordinary people in one’s own group, and you have to manifest that, and you have to represent it, and only by doing so can you have a certain effect, because you do have an effect by virtue of existing.

There are many other groups on this planet who always ask the question when anything happens, “Is it good for us?” “Is it good for us, or is it bad for the others?” But most people think actually, “Is it good for us?” Far more people, even of a vanguard or elitist temperament, are prone to say, “Is it good for us?” rather than “Is it bad for the others?” because, contrary to liberals who always think that positions of identity are based on the idea of doing others down, principles of identity are usually based on boosting or, to use an ugly contemporary phrase, bigging up one’s own group. People actually think more positively about themselves before they get into negativity about others, contrary to the view that politics of identity is all about negativity towards others and as long as you can suppress that through political correctness everyone can live happily in a multi-cult, multi-identity firmament or melting pot.

I think the point to make about vanguardism is whenever anything happens, people in other groups and people in other vanguards and liberal humanists in our own group, because as the previous speaker said quite truthfully, it is indigenous liberals who are our real enemy . . . Indigenous liberals are always the enemy. Liberalism within ourselves is always the enemy. It exists even in people who regard themselves as radical, to a certain extent.

We’ve had liberalism in an uninterrupted way for centuries. Russia has never known a liberal regime, and whether one likes it or not the politics of contemporary Russia have a lot to do with the fact that they’ve never known a period of liberalism. You could argue that since the restoration of the monarchy in the 1600s, we’ve known nothing but various forms of liberalism, most of which linked to various elements of the Protestant religion during that time. But until about the 1950s or 1960s most forms of Protestantism retained residual illiberal and patriotic ideas, as for a period they did in a very sectarian way in Northern Ireland.

So, all views have their liberal side. Even hardliners have their liberal side which they have to guard against by chipping away at them. Liberalism also feeds on indifference. Indifference to the future and indifference to the generations that are coming in the future.

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But vanguardism is something different, because it lives for the virility of what might be in the future. Make no bones about it, what vanguard Caucasians think about their future is watched and is listened to by liberals and by all the other groups. So, the idea that what we do and what we say and what we think has no relevance or no purport is not true. What is true is the competition between groups is part of the stuff of life. Contemporary society is based upon the formulation that that is not the case, and because it is the case, nature will trump all of the liberal arguments. The problem is that if it doesn’t take a political form nature’s trumping of liberalism will be a very painful process to live through, a very painful process for ourselves, for everybody, and for all other persons in other groups. That is why we have to continue with putting forward percussively the politics of identity from our own standpoint.

Let’s take something in the news at the moment. There’s a large cranking up and there’s a building up of energy for an attack on Iran. At the moment, it appears to be small. It appears to be a cloud smaller than a man’s hand. The United Nations has reported that Iran is building a nuclear weapon. The United Nations has reported that their nuclear technology is of dual use, but all nuclear technology is of dual use. When we developed a nuclear weapon the Americans were staunchly opposed to us possessing it, because they wished to live in a unipolar world where only one power had that particular device. Of course, all other major nations were working on these devices. I believe 34 other countries are developing some sort of nuclear program at the present time, including Saudi Arabia, because they fear that Iran is doing so because they’re nearby.

But let’s look at it in another way. Is it in our interest that Iran is attacked? Is it in our interest that Iran is attacked? And the answer has to be that it is not in our interest, and it is not in our interest because they are not natural friends of ours, not natural enemies of ours. They exist in a different part of the world, though we exist in a post-imperial situation now. We do not wish to be dragged willy-nilly into yet further wars after Iraq and Afghanistan at America and Israel’s behest. As soon as one factors into the question vanguardism and group identity it becomes quite clear that The Times and The Economist and all of these neo-liberal and neo-conservative journals pushing for an attack upon Iran that is not in our interest, and other groups can figure what goes on in the world directly as whether it’s in their interests or not. In a confused way, our people aren’t bothered whether Iran’s attacked or not. Our people sit there watching the TV and think, “If the Israelis do it, well . . . I don’t know what I think really. Somebody down at the pub said it was a good idea. I’ve got no idea myself. Can they refuel their jets without American help? They’ll need American help. If the Americans asked us to help, will that drag us into it?” Most of our people would probably consider, “Is there a danger of backwash of Islamist radicalism against us because we’ve aligned against Muslim nations elsewhere on Earth?” which is not a stupid thing to think actually and is probably one of the more credible middle-ranging opinions that people as they sit in front of the television would come out with.

But if our people began to think more in terms of an identitarian prospect they would nevertheless come to the conclusion that it’s not in our interest to attack Iran, and that’s just one issue out of an enormous number that could be preconfigured. Is it in our interest to help bail out the Euro? Is it in our interest to engage in yet more wars with the United States of America? Is it in our interest to have American bases on our own soil? Is it in our own interest to endlessly have a cultural of Marxian deconstruction over all of our media in comparison to what pre-existed the relatively social conservatism of the 1950s?

If you slot in all of these ideas, which the mass of people are completely unconcerned about, and yet asked an identity-related question you come up with the answer that it is not in our interests.

Then you have to switch the questions around. Are there certain things which are in our interests rather than against our interests at a particular moment in time? Is it in our interest for a significant proportion of our media to be owned by foreigners? Probably not. Is it in our interest for a considerable part of our media to be owned by pornographers? Probably not. Is it in our interest for much of our banking and for much of our media to be totally international and to have no national specificity at all? Probably not. Is it in our interests that so many of our politicians are part of a jet-set international and humanist class that sees Britain as a puddle to their own self and corporate advancement? No, it’s not. As soon as you factor into all of these questions vanguard and elitist propositions on behalf of a group you come up with an interconnected series of answers about what’s in your interests and what’s not.

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When Tony Blair went to war over Iraq, he said it was in our interest to hug America close and he was part of an ideology called “Hug Them Close.” This is the idea that you never allow, particularly if you’re a social democrat in a British context on the right of the Labour Party, any space at all between what you and what American foreign policy wants at any particular time even if privately you don’t agree with a lot of it. You still, in a gangster-like way, go along with it.

But is it in our interest to behave in that manner? When we tried to act independently in what may well have been a folly-laden enterprise which was the Suez operation in 1956, America slapped us down! Smacked us in the face and square in the chops! And we had no particular answer either. When a run on the pound was engineered by the United States in order to humiliate this country and show it the error of its ways in going for some unilateral action with the French and the Israelis but not at the behest of American power as it manifested at that particular moment, we were shown what was what. It’s interesting to note that amongst the extraordinary moralism that is part of contemporary culture where obscure Olympics are remembered and Manchester United’s victories in the ‘60s are remembered and various other events are churned over by the media, Suez is never dwelt on. Suez is never mentioned. Fifty years on from Suez receives this much attention, and the reason it does receive no attention is because it was a rank humiliation for the then ruling class in this country who learned some very salient post-war lessons, and that was that you heel to the United States like an aggressive bulldog and basically never venture to do anything without their recognizance.

Part of the multi-ethnic reconfiguration of these islands is American by proxy, because everything that happens there happens here with a slight time lapse because we have modeled ourselves upon their model of near-open borders and fiscal and capitalist movement of money all over the world whereby Communist China now controls large sections of the debt mountain that holds up the United States and where two systems that could be said to be at war with each other ideologically – ultra-capitalist America and post-Communist China – actually have each other in a handshake as well as around the throat because they now rely on each other to prop each other up in the chaotic world system that has now evolved.

The Euro is in desperate trouble, and the Chinese were asked last month to help bail the Euro out, and they refused. And quite rightly they refused, because it’s not in China’s interest to bail out the European economies unless they are reduced to an African level where they can buy country by country! As you know, China is buying up Africa. They basically say to the Black Africans in the sub-Sahara, “Unlike the Whites and unlike the Arabs, we have never oppressed you. Let us buy your country!” And they’re swarming Africa. Eventually there will be, and there are partly, Chinese cities in Africa. It’s not a stupid idea. They will begin running the bureaucracies, they will end up with their own demographic change, and with a smile on their face as they do it they will take that continent. There’s a new scramble for Africa, and it is not Europeans who are doing it. Our time over there, when South Africa went, is gone. The problem is not the dispossession of our colonial elites of the past, but the dispossession of our communities at home in the future and in the present.

But my view is that as long as there is a vanguard to put forward the proposition of an exclusiveness for ourselves, there will always be hope, and that is independent of political parties. Political parties come and go. I believe a new one will be reconfigured in the next 18 months to 2 years on the basis of all the splitting which has gone on at the present time. I believe that a new political party is the way forward, but our own people won’t vote for it. Not in sufficient numbers, because they’re afraid, and because they’re in a funk, and because they would like something to happen but are frightened of the consequences and think that even to mention these things isn’t nice. Only a vanguard can mention these sorts of issues, because only a vanguard is unafraid to deal with the thought of not being nice. These ideas afflict and paralyze our people to a degree which is quite extraordinary.

Probably, viewed systematically, more pressure has to be put for there to be more of a radical response. Such pressure is always possible. Economic collapse is always possible. New wars and disturbances are always possible. But one thing we may have to get used to is the idea that as a group and as an ethnicity we exist in Europe and North America and Australasia and also all over the world. There are plenty of other groups who see themselves as transnational groups, who see their destiny all over the world. They see their destiny in vanguard terms. They see their destiny as having a core group within their own selves that can come back from anything genetically and in other ways. Not only do they ask the question when it is asked of them, “Is it good for me or is it bad for me or my group?” They also are prepared to cleave to their own group in times of trouble.

Certain groups have preserved themselves 60-70% and more genetically since the ancient world and they have done so by a culture of coherence and identity which crosses national borders and which understands that if a group is to survive it may need to adopt some radical measures which involve rolling with the blows.

English and British people exist all over the world. We exist all over the world. All over Europe, all over North America, all over Australasia, in quite a few of the countries of Latin America, in most of the ex-colonies. English is the language of the world. It’s the lingua franca of modernity or post-modernity. We have given the world a great lot, and this is just to refract our own identity through the national consciousness of one particular people who are actually a part of it. So, I think that the worst thing that can be uttered at this time is despair, because there are more than enough of us to provide the vanguard which is necessary. The trick is to link the vanguard to the popular will and to find a way to link the vanguard to the popular will.

So far, organizationally, in the post-Second World War world there has been a failure to link the vanguard to the popular will and that has occurred in all the societies of Western and Central Europe and has occurred even in the post-Communist Eastern European societies where it did appear that such a thing was on the cards immediately after Communism collapsed. It’s also true to say that Communism inoculated these populations against the worst and the most noxious forms of liberalism.

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The New Right writer, Tomislav Sunić, who lived under Communism and was imprisoned by it in Croatia with other members of his family, once said that “Communism rots the body, but liberalism rots the soul,” and there is a strong degree of truth to that remark, because liberalism attacks on the internal front, on the front of values and identity. It’s why the majority of our people refute their vanguardistic yearnings and callings.

Most people, particularly teenage boys, have a sort of yearning for vanguardism when they’re early in life, and then they forget it as they get older, and it becomes smeared and smudged over by various forms of liberal orthodoxy. They start either not voting or they vote for one of the prescribed parties: Conservative and Unionist, Liberal Democrat, and Labour. As long as you remain in that area you’re pretty safe in this country job-wise, career-wise, patrimonially-wise, in terms of reputation, in terms of bourgeois reputation in particular. If you step outside of those boundaries, and it’s quite a wide boundary . . . Liberals would say, “Look, we’ve given you as wide a space as almost anywhere in the world where you can cavort and make hay and make political pronouncements. Why do you need to go outside that? Why do you need to go out into these extremist and unheralded furrows and sort of support things which are counter-cultural and anti-system?” And the reason that one would choose to do so is because they are not in the interests of the group from which one originates. That’s the only reason that one would choose to do so.

The only reason for vanguardism is for the elite to protect the mass and seek to bring it forward in history, because the mass can never act for itself.

In Orwell’s novel, Nineteen Eighty-Four, which I mentioned at the end, Winston and Julia fail in their rebellion, feeble though it was, against the all-powerful party, and Orwell wants them to be seen to fail at the end of the novel. But hope lies in the proles, if you remember. Hope lies in the thick-set woman with the laundry basket who’s singing a song, “It was only a hopeless fancy.” Do you remember that? “It was only a hopeless fancy,” as she puts the diapers on the line she’s singing “it was only a hopeless fancy,” which is a prolefeed song given to them by the Ministry of Propaganda in that particular society.

My view is that the future always allies with the elite not with the mass. The future allies with those that will mold the mass and that will prepare for its energization when a moment comes. That’s why my message is one not of despair but of hope for the future, because as long as indigenous, nationally-conscious, ethnically aware, racially aware, inegalitarian, elitist, and other values and views are put forth in a coherent way, in a sane way, and in an educated way — because people expect views to be put forward in such a way — as long as that happens there is always hope for the future, because people will align in extremis with their own defense mechanism, and they will align with the people who have put forward the defensive barrister’s case, which can become offensive as well as defensive in a particular political and social moment.

My view is that as long as there is a continuous effort to put forward the elitist agenda of our own group in the sense that a proportion of people are prepared to place upon their own shoulders the burden of the moral leadership of their own group . . . That’s what the Black Muslims do. What the Black Muslims in the United States do is they put themselves forward in the most radical way possible. The bulk of American Blacks have no interest in Islam at all and are Christian and often deeply so and will only vote for Christian politicians. Yet their most radical vanguard group has adopted Islam, and they have done so because in their own way of looking at things they consider it to be a less White, a less Western formulation which is more in keeping with their own sense of their own self, their own strength, their own determinancy.

A similar phenomenon can be found among so-called White extremists where many evince pagan and other views, because they basically want a viewpoint which to their point of view is totally cardinal and it relates to themselves and to no one else. But that’s fine, because all those views do is sustain the strength of the vanguard. That’s why people adopt radical metaphysical views about which many people in this room would argue among themselves. But that’s not the point. They’re the fuel. They’re the food. They’re the element that keeps people staunch, because it’s difficult amongst the withering condescension of a liberal society to maintain an elitist identity politics. It’s not straightforward, it’s not easy, and therefore you need to draw upon certain strengths which are theoretical and which are metaphysical and which are emotional as much as anything else because one’s tie to one’s own group has an emotional pull just as one’s tie to a regiment if one’s a soldier has an emotional pull.

That emotional pull is extremely important. The theories are there for the upper part of consciousness and the upper part of the mind. They’re also to keep people subtle and to keep people clever and to keep people alert, because if there is such a crisis that our people feel they cannot survive they will turn to not us, but to people like us. They always have and they always will.

The crisis in our own hearts and minds is the addiction of our people to liberal answers whilst they remain in zones of economic comfort. That is the problem. Of course, there are all sorts of our people who are not in zones of economic comfort at all, but the problem is that many of them are so degraded by the consequences of life and exist day-to-day they have no concern with more general and with more theoretical and with sociological changes. They’re concerned with this luncheon voucher, this meal tomorrow, this is it to the NHS. They’re concerned with what is fundamentally before them at any particular time.

The people you always want in a society are the ones who have something to lose and the ones who are feeling that they are losing it. This enormous middle which extends from the middle of the middle class to the middle of the working class essentially, the heart of the society. Those are the people who have enough of a stake and they are frightened to lose it and at the moment they cleave to liberalism, because they feel that things are not irretrievably and atrociously so bad that they need to call upon elites or vanguards or forms of identity politics to save them. It’s our job to keep pushing the message that they need to turn to their more radical proponents in order to be saved. All that can really be done at this time is to continue to push that message. Organizations will come and go, but ideas remain if not eternal then semi-eternal, and all that we have to do is keep pushing the message of our own self-belief, of our own form of identity, of our own unique position in history, of our own unique cultural achievements, of the barriers that exist to our own advancement which are in ourselves. Although individuals could be harmed by other groups, the real cause of harm to ourselves is ourselves, our own queasiness, our own moderation, our own love of reasonableness, our own love of seeing the other man’s point of view.

All that political correctness is in some respects is a growing out of Protestant/liberal apologetics that we want to hear the other man’s point of view, that we don’t wish to be rude, that we don’t wish to be unfair, that we don’t wish to be insulting. And these things have been erected into a big engine, into a big destructive virus that can be used against us to such a degree now that people fear. People fear opening their own mouths. Everything can be said. Everything can be said. But it can only be said in an abstract and intellectual level, because if you say things at a more guttural or a more primal or a more unindividuated level, you will be arrested immediately under all of the acts which have been passed. If you put things at a high enough level, if you put things at the level of a university Right-wing seminar basically, no one can touch you. No one can touch you on Earth irrespective of all the laws that have been passed. The only exception would be some of the revisionist legislation in Europe in relation to particular statements and that applies just to certain European nation-states and not others. But broadly speaking, you cannot be touched. But this means you are speaking at an abstract level which only alienates you further from the masses, which is done deliberately for that effect.

But also remember everyone knows what you’re saying. Everyone knows what is being said, because things are digested at different levels and people absorb things sensually, intellectually, emotionally, psychologically, through the hands, through the heart, through the eye, through the fist. They sense it and hear it at different levels and everybody understands what is being said even if it’s implicit.

Ours is an implicit group. The English are, in part, shy and restrained and even slightly socially awkward. That’s why theater is so important in our history, because it gives an alternative space to be others and to be exuberant and to be passionate and to be bombastic and virile, things which are not seemingly part of the national characteristic as is. But everyone understands what is being said. Everyone understands what is happening in this society. Everyone understands the transformation that is being wrought, and everyone understands, or almost everyone understands, the choices that may have to be made in the future.

It’s quite clear that at the present time people are not going to vote for a vanguard party, and there isn’t one. But that doesn’t mean that a vanguard party shouldn’t exist. My view is that a vanguard party should exist and will have to be rebuilt for the moment when such a thing may occur, but the real point is the fact that such a vanguard exists.

Menachem Begin once said that all you needed was 200 men. For Zionism to be established in Palestine, all you needed was 200 men who are prepared to act selflessly in the national and ethnic cause and in a religious cause, although his movement was not an explicitly religious one. You don’t need many people. When the politics of mass and individual identity come up, you don’t need an enormous army of people. What you need is those who have the courage and the will to speak at a particular time and those who keep the mental continuity of that tradition going over time. Because everyone notices what we say even if it’s kept from the masses. Everyone notices what the politics of identity amounts to.

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Periodically there’s always a program on the BBC about the far Right of some salacious sort. It’s always there. It needs to be there! It’s a compulsive need. Why does it need to be there? Because liberals need to scratch. They need to find their opposite half, they need to find their other side, their shadow, their darkness. They need to stare into the pit of darkness. That’s what they need! Their love with this sinister, other side that they project onto.

In Freudian psychoanalysis, there is the idea of projection. Now, let’s not get into whether that’s a true theory or not, but it’s an interesting idea that people who don’t like something about themselves project their own nastiness and their own fear and fervor onto others, and that is in some ways what liberals do with people who have, let’s call it, nationalistic opinions in Western societies. They are the product of a sort of secular demonization, aren’t they, really? Because the elite that speaks for their own group is treated as the secular equivalent of Satanism virtually, certainly by many forms of popular media. That’s not an untruthful or particularly biased statement. I think it’s just a factual one. Certainly at the level of propaganda it’s a factual one. At the level of academic reportage, it’s not and a more realistic view is taken. But at the level of tabloid media and general media, the demonization is very strong and the demonization has worked, which is why people will not vote in enormous numbers for parties of extraordinary reasonableness. All of the populist parties have fallen over themselves to be as moderate and as acclimatizing as possible in this era. They’ve given away almost 70% of the core ultra views that manifest in these particular views and yet still people will not vote for them in a majority way and that is because the demonization, along with the apathy and the intent of liberalism have all worked.

But demonization has a point of crescendo. The demonization builds and builds and builds until it gets so out of kilter with reality that people shrug it aside as if it’s of no importance and then it can be a form of virility and it can become a form of power and it can become a form of importance.

In Northern Ireland at the moment, the Catholic group is proud to vote for Sinn Féin. Almost everybody. The moderate nationalist party now — nationalist in the context of that society, don’t forget — is dying. The SDLP is an elderly party of trade union activists which is dying.

There is a degree to which we have to understand that in our politics all is open, and anything can happen, and the future is ours if we want it to be and that the point of the elitist view that I’m putting forward is that the absence of despair is always necessary for our way of thinking and our way of looking at things. I ask you not to despair. I ask you to look to the future and to the present and to the past. I ask you to remain in faith with vanguardistic and elitist views. I ask you to remain faithful to unpopular views at the present time because they will become majority views instantaneously at a particular moment if the society should ever break and turn our way. All that can be done is to sustain ideas. One man alone in a room with a computer, a typewriter as it was, can change the world. A few people alone in a room, if they cleave to an idea whose time has come, can still change the world.

There are more of us than ever before. Our people are probably dumbed down to an incredible degree, but more are capable of being better educated than ever before. We’re stronger and fitter than ever before.

In the Boer War, when the slums of England were opened two-thirds of those that came forward were rattled and riddled with rickets and disease and couldn’t fight and wouldn’t fight because they physically couldn’t fight. Churchill once said, “What’s the use of having an empire if you can’t flush your own toilet?” One of his rare radical social statements, and there’s a degree of truth in all of that.

So, I would ask the people in this room to understand they are part of a tradition of non-surrender, a tradition of ultimate resource, a tradition that says “never say die,” a tradition that is the epitome of military life but in another area theoretically and politically and actuarily. One can never take one’s identity from one. One exists for a purpose. Liberals believe life has no purpose, but life has a purpose, and life’s purpose is to go forward and confront that which is before you. What is before us is cultural dispossession unless we are prepared to do something about it. What we can do about it will depend on the circumstances, but what we can do is to remain loyal to our own sense of identity, to our own sense of becoming, to our own sense of what we may be in the future.

Most people are truly afraid. They’re afraid to open their own mouths in relation to any of these issues. We must not fear. We must understand that that degree of fear needs to be conquered in ourselves as it will be conquered in others.

Only when the time comes will we be looked to if we remain loyal to our vision of ourselves. We know who we are, we don’t know yet where we are going, but we will always exist and we must always maximize the maximum potential of our existence.

There’s a book on the side of this room called March of the Titans, which in its way hopes to adumbrate all that we have achieved. Our quadrant of mankind has achieved an enormous amount through elite individuals who replicate back onto the majority the success of their own group in architecture, in law, in art, in scholasticism, in morals, in economics, in military affairs, in technology elsewhere but also in political leadership, also in military courage, also in vanguardism and elitism.

The present political class has betrayed us, but that doesn’t mean that political classes can be done away with. It just means they need to be replaced with people who are better and stronger and more willful and more in tune with the internal vibrations and sense of solemnity of their own group.

I ask you to put your hands together for Britain, for Europe, for Indo-European civilization, for our nation of ourselves, and for an undying and unquenchable fire that can never be put out because it never knows what it is to be extinguished.

Article printed from Counter-Currents Publishing: http://www.counter-currents.com

URL to article: http://www.counter-currents.com/2015/11/vanguardism-hope-for-the-future/

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vendredi, 13 novembre 2015

Zo dreigt de NAVO binnen enkele jaren oorlog met Rusland te veroorzaken

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Zo dreigt de NAVO binnen enkele jaren oorlog met Rusland te veroorzaken
 
Ex: http://xandernieuws.punt.nl

Bevolking Europa en Amerika heeft niet veel tijd meer om WO-3 te voorkomen

Het is 2018. President Hillary Clinton (God verhoede het!) beschuldigt de Russen ervan haar ‘no fly zone’ boven Syrië te hebben geschonden. Damascus staat op het punt te vallen. Islamitische terreurgroepen die deels bewapend en gesteund worden door de VS bereiden een sloffensief voor om de hoofdstad in te nemen. Een Russisch gevechtsvliegtuig komt bijna in botsing met een Amerikaans toestel, dat de opdracht heeft de ‘gematigde’ moslimrebellen te beschermen. Ondertussen bereidt het door de CIA geïnstalleerde ultranationalistische regime in Kiev een aanval op de Krim voor met de bedoeling het schiereiland te ‘heroveren’. De aan de grenzen verzamelde troepen van Oost en West worden in hoogste staat van paraatheid gebracht...

Het Oekraïense leger heeft de afgelopen jaren grote hoeveelheden nieuwe wapens van de VS en Europa gekregen, en staat klaar voor een invasie van de Krim. Aan het front staat de neonazistische Azov Brigade, die het bevel heeft om de controle te nemen over Mariupol, dat in een door het Westen ‘illegaal’ verklaard volksreferendum voor aansluiting bij Rusland heeft gekozen.

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In Kaliningrad, de geïsoleerde Russische enclave tussen Polen, Litouwen en de Baltische Zee in, worden door de EU georganiseerde en gefinancierde demonstraties gehouden waarin de hereniging met Duitsland wordt geëist. Rusland, dat zich bedreigd voelt door de almaar groter wordende NAVO troepenmacht in de Baltische staten, stuurt een sterke legermacht naar zijn grenzen.

Terwijl president Clinton de nucleaire strijdkrachten in Duitsland, die zojuist zijn gemoderniseerd, in alarmfase brengt, kondigt president Vladimir Putin aan dat Rusland zich uit het INF verdrag, dat destijds door president Reagan werd ondertekend om de kernwapens voor de middellange afstand te beperken, terugtrekt. Door de hoog opgelopen spanningen wisselden Amerika en Rusland sinds 2016 al geen informatie meer over deze wapens met elkaar uit, waardoor beide partijen geen zicht meer op elkaars activiteiten hadden.

Dan pikt een NAVO radarstation in het oosten van Duitsland signalen op van wat mogelijk een squadron Russische gevechtsvliegtuigen is dat richting Kaliningrad vliegt. Het sinds vorig jaar actief geworden raketafweersysteem in Polen wordt geactiveerd. Terwijl in Europa een nieuwe wereldoorlog dreigt los te barsten, gaat bij Hillary Clinton midden in de nacht de rode telefoon rinkelen...

NAVO heeft Koude Oorlog tegen Rusland hervat

Gezien de hervatting van de Koude Oorlog in de afgelopen jaren is het bovenstaande scenario –of een variant daarvan- niet alleen heel goed mogelijk, maar zelfs bijna onvermijdelijk. Het INF verdrag dreigt inderdaad uit elkaar te vallen nu de NAVO steeds meer troepen en materieel naar de Russische grenzen transporteert, en het Kremlin weinig anders kan doen dan daar op reageren.

De Amerikaans-Europese staatsgreep in Oekraïne, Georgiës aanstaande toetreding tot de NAVO, het moderniseren van de Amerikaanse kernwapens in Duitsland, en de steeds extremer wordende anti-Russische propaganda in de Westerse media hebben in korte tijd het gevaar van een kernoorlog, waarvan we na de val van de Muur en het communisme dachten voorgoed te zijn verlost, doen oplaaien.

Beschuldigingen dat Rusland het INF verdrag reeds geschonden heeft zijn vooralsnog niet bewezen. Wèl bewezen is het verplaatsen van zware wapens door de NAVO naar de oostelijke grenzen, en het verdubbelen van de ‘snelle reactiemacht’ in Europa. Rusland kondigde vervolgens een modernisering van zijn kernwapens aan, maar loopt in dat opzicht nog altijd ver achter op de VS, omdat het weliswaar veel raketten heeft, maar veel minder lanceerplatforms om deze af te schieten.

Niet Rusland, maar Amerika brak met verdragen

Het was Amerika dat in 2002 eenzijdig het ABM (anti-ballistische raket) verdrag opzegde en deze verboden wapensystemen in twee Oost Europese landen stationeerde. Tegelijkertijd werd de NAVO -tegen alle eerdere beloften aan Moskou in- uitgebreid naar het Oosten, bijna tot aan ‘de poorten’ van de Russische hoofdstad. Het verdrag over de beperking van de gewapende strijdkrachten in Europa, dat in 1990 door de presidenten Bush sr. en Gorbachev werd ondertekend, werd eveneens door de VS gebroken toen er militaire bases in Roemenië en Bulgarije werden gebouwd.

Vijf jaar later trokken ook de Russen zich uit het ABM verdrag terug, daartoe gedwongen door de anti-raketsystemen die Amerika in Oost Europa opzette. Het Kremlin zag met argusogen hoe de Amerikanen stap voor stap Rusland omsingelden, niet alleen in Europa, maar ook in Centraal Azië. Zo werd ook in Oezbekistan een militaire basis gebouwd, en wordt een luchtmachtbasis in Kirgizië gebruikt voor de bevoorrading van Amerikaanse troepen in Afghanistan.

Mensenrechten – alleen als het uitkomt

Vragen over de slechte mensenrechtensituatie in Oezbekistan worden niet op prijs gesteld. Immers, Washington –en in zijn slaafse kielzog Brussel- brengt alleen mensenrechten ter sprake als Putin daarmee (valselijk) beschuldigd kan worden. Van de arrestatie en gevangenneming van talloze journalisten in bijvoorbeeld ‘bondgenoten’ Oekraïne en Turkije wordt zelden of nooit enige melding gemaakt, laat staan dat er tegen wordt geprotesteerd.

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Oorlogszuchtige presidentskandidaten

Deze Westerse politieke- en media hetze tegen Putin en Rusland wordt almaar heftiger. Hillary Clinton noemt de Russen een ‘bedreiging’ en is inderdaad voor het instellen van een Amerikaanse no-flyzone boven Syrië, wat onmiddellijk een confrontatie met Rusland –dat daar in tegenstelling tot de VS wèl op uitnodiging van de wettig gekozen Syrische regering opereert- zal veroorzaken.

De Republikeinse presidentskandidaat Marco Rubio vindt zelfs dat Russische vliegtuigen gewoon uit de lucht moeten worden geschoten, dat er nog meer ABM-systemen in Europa moeten worden opgezet, en dat Oekraïne lid moet worden van de NAVO. Gelukkig is er niet zoveel kans dat Rubio de Republikeinse genomineerde wordt en daarna tot president wordt gekozen, want hij zou met deze acties zonder twijfel een ‘hete’ oorlog met Rusland ontketenen.

Maar ook de andere kandidaten uiten zich in vergelijkbare oorlogszuchtige taal, met uitzondering van Rand Paul –die al helemaal geen kans maakt- en Donald Trump, die nog steeds mateloos populair is onder het volk, maar vanwege zijn anti-establishment houding en dito opvattingen gehaat wordt door bijna de hele Republikeinse top.

‘War on terror’ werd ‘war on Russia’

De spanningen tussen het Westen en Rusland zijn hoe dan ook tot een gevaarlijke hoogte opgelopen, die enkel te vergelijken is met het toppunt van de Koude Oorlog. Washington heeft de ‘war on terror’ ingeruild voor een politiek die duidelijk aanstuurt op een militaire confrontatie met Rusland. Daarbij hebben de Westerse plannenmakers de islam en tal van islamistische terreurgroepen tot hun bondgenoten gemaakt.

Bevolking moet in opstand komen

Helaas gaat het demoniseren van Putin door ‘onze’ politici en media nog altijd onverminderd door. Toch hopen we dat de gewone Europeanen en Amerikanen de eerlijke informatie die ze in de alternatieve media kunnen lezen aannemen en in opstand komen, voordat ‘onze’ leiders ons in al hun ‘wijsheid’ in weer een verwoestende oorlog storten, die tevens onze aandacht moet afleiden van andere gigantische problemen, zoals de onoplosbare Europese schuldencrisis en natuurlijk de massale immigratie van miljoenen moslims, die de stabiliteit, vrede en welvaart van onze samenleving in hoog tempo ondermijnt.

Niet veel tijd meer om WO-3 te voorkomen

De Derde Wereldoorlog is nog te voorkomen, maar er is niet veel tijd meer. De Amerikanen en Europeanen moeten massaal in opstand komen tegen de huidige gevestigde orde, en leiders aanstellen die een totaal ander beleid gaan volgen, zoals het onmiddellijk afsluiten van de grenzen, het herstellen van de soevereiniteit van de nationale parlementen door het opheffen van de EU en een terugkeer naar de EG, en het weghalen van alle extra troepen en wapensystemen bij de grenzen met Rusland, zodat er weer een ontspanning en toenadering tot het Kremlin mogelijk wordt, er gezamenlijk een oplossing voor Oekraïne en Syrië worden gevonden, en er wellicht zelfs een nieuwe tijd van samenwerking, voorspoed en welvaart voor alle volken in zowel Oost als West aanbreekt.

Eén ding is zeker: alles blijft niet ‘bij het oude’, alles wordt nooit meer zoals het was, zolang we totalitaire verraders zoals Obama, Merkel en Juncker aan het roer richting een inmiddels bijna niet meer te vermijden nieuwe wereldbrand laten staan.

Xander

(1) Zero Hedge

Le Nouvel Ordre Mondial passe par Damas

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Le Nouvel Ordre Mondial passe par Damas

par Laid Seraghni

Ex: http://sans-langue-de-bois.eklablog.fr

Si la Syrie tombait, la Russie serait, en plus d’une humiliation diplomatique, menacée dans son intégrité territoriale, ce qui pourrait induire un éclatement de la Fédération de Russie. Les événements qui se déroulent actuellement en Syrie ne sont en aucun cas liés à la question de démocratisation de la société ni pour plus de liberté pour les Syriens. 

Il s’agit d’un ordre mondial que cherchent à imposer les États-Unis avec leurs vassaux occidentaux prédateurs à un autre monde qui, la Russie en tête, réclame plus de participation dans la gestion des affaires internationales desquelles ils ont été exclus depuis des décennies.

Le point de départ pour la nouvelle configuration géopolitique du monde passe aujourd’hui par Damas. L’avenir de la Russie s’y joue actuellement. Poutine sur la ligne de Catherine II (1) qui considérait que « Damas détient la clé de maison Russie » comprend bien que « Damas est la clé d’une nouvelle ère ». Depuis le début des contestations en Syrie, la Russie, appuyée notamment par la Chine et l’Iran, a décidé de faire échouer toutes les tentatives d’un changement de régime car elle était persuadée que si le plan des Occidentaux réussissait, elle serait confinée dans un rôle de second plan et serait menacée dans son intégrité territoriale.

C’est pourquoi, dès le début de la crise, la Russie s’était montrée très ferme et s’est opposée à toute intervention militaire, et ce malgré les pressions du Conseil de sécurité, de l’assemblée générale de l’ONU et de la Ligue arabe. A chaque tentative visant la reproduction du scénario libyen ou yéménite, elle opposa un refus catégorique. Hypocritement, les Occidentaux semblent ne pas comprendre les raisons de la position russe en avançant que Moscou avait, en Syrie, des intérêts économiques et de soutiens logistiques pour sa flotte militaire.

Ce ne sont nullement les contrats d’armement passés avec ce pays, ni le port de Tartous qui sont les enjeux stratégiques russes dans la région au point de mener une lutte atroce pour éviter que l’État syrien ne tombe. Cela est confirmé en partie par le directeur du Centre d’analyse sur les stratégies et les technologies-Moscou Rousslan Poukhov, qui a déclaré : « penser que la Russie soutient Damas en raison des ventes d’armes est une aberration !

C’est totalement hors sujet ». (2)Loin de l’instauration de la démocratie ou des libertés, c’est le rôle résistant de la Syrie qui est visé. En soutenant les mouvements des résistances palestiniennes et libanaises, la Syrie a fait avorter tous les plans américains pour la mise en place du Grand Moyen-Orient dans lequel les États arabes seront atomisés et soumis au diktat israélien. Par ailleurs, son alliance stratégique avait l’Iran a fait que l’axe hostile aux plans étatsuniens se consolide dans la région.Pourquoi la Russie n’admettra-elle pas une victoire des prédateurs de la Syrie ?

Si la Syrie venait à tomber, de sérieuses menaces pèseraient sur elle, et les plus manifestes sont :A- AU PLAN ECONOMIQUEPoutine sait parfaitement que pour que son pays puisse prétendre au statut de grande puissance il faut qu’au travers de son économie il renforce sa force militaire et rende sa politique étrangère plus agressive en vue d’une influence réelle au niveau mondial. Il affiche ses prétentions en disant « en d’autres termes, nous ne devrions tenter personne en nous autorisant d’être faibles. » (3).

Dans cette notion de puissance, le facteur économique est déterminant. Si l’opposition syrienne l’emportait, cela signifierait que la bataille féroce pour le contrôle des sources d’énergie tournerait en faveur des États-Unis et de leurs alliés, permettant à ceux-ci d’étendre leur influence de la Syrie jusqu’en Australie. Les implications qui en découleraient seraient : l’avortement du programme ambitieux de développement économique basé sur la réduction de la dépendance de l’économie vis-à-vis des matières premières et sur l’innovation articulée autour des hautes technologies pour devenir une grande économie mondiale.

Dans une interview à la BBC, Douglas MC Williams, Chef du Centre de Recherches Britannique (CBER), déclarait : « La Russie arrivera en quatrième position dans le classement des plus grandes économies mondiales d’ici l’horizon 2020 » (4)Les ressources du financement de ce projet provenant essentiellement des exportations gazières seraient compromises.

Les recettes de Gazprom 2011 qui contrôle plus de 80% de la production de gaz s’élèvent à 118 M $. En vue d’empêcher que ces recettes atteignent le niveau escompté,, il devient impératif, de torpiller l’exportation du gaz russe vers l »Europe à travers les gazoducs paneuropéens en projet ; le South Stream et le Nord Stream. Les pays européens devraient être approvisionnés par le gaz iranien par le Nabucco (5), gazoduc reliant l’Iran à l’Europe centrale via la Turquie.

Le Qatar pourrait faire transiter son gaz pour l’Europe également par la nouvelle Syrie amie, écartant définitivement l’alimentation de ce continent par le gaz russe. Dans cette hypothèse, la Russie ne peut qu’enterrer son programme de développement, notamment son ambitieux programme militaire d’armement 2011/2020 d’armement pour l’équipement de ses forces armées pour lequel elle prévoit une enveloppe financière de 650 milliards de dollars » (6) au titre d’un programme et « 114 milliards de dollars au titre de la modernisation des équipements ». (7)

Les USA contrôleraient le Liban, la Syrie et l’Iran et, par conséquent, maitriseraient les sources d’approvisionnement énergétique situant dans un espace géographique et stratégique énergétique Liban Syrie, Irak et Iran. D’où cette lutte acharnée pour faire tomber la Syrie.B – AU PLAN SECURITAIRE :La chute de B. Al-Assad, ouvre la politique d’endiguement mis en place en 1946 par Georges. F. Kennan (8). Les actions d’encerclement de la Russie seront relancées. Cette stratégie, en matière de géopolitique, est fondée sur la ligne Brezinski (9) qui prévoyait la domination de l’Union Soviétique en deux étapes, l’encerclement de la Russie en premier lieu, pour ensuite passer à sa déstabilisation, pour mieux contrôler son espace périphérique. Cette stratégie est aussi valable pour la Russie d’aujourd’hui.

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La politique de Gorbatchev que Poutine qualifiait de « La plus grande catastrophe du XXème siècle » (10) serait de retour pour démanteler définitivement la Fédération de Russie. Ce démantèlement induirait probablement un transfert, au nord du Caucase, des Djihadistes qui opèrent actuellement en Syrie en vue d’instaurer une république islamique. Il est rappelé que le nord du Caucase (Daghestan et Tchétchénie) est à prédominance musulmane.

Doku Umarov (11) n’avait-il pas proclamé « l’Emirat caucasien. » en 2007. (12)Un des pivots américains dans la région montrera ses crocs pour la restauration de l’Empire Ottoman. Il s’agit de la Turquie qui, base avancée des intérêts américains en Eurasie, rêve toujours d’un empire qui s’étendrait jusqu’à l’Asie centrale, ex territoires soviétiques. Une aubaine pour qu’elle étende son hégémonie jusqu’aux confins de Moscou sur les républiques turcophones qui sont l’Azerbaïdjan, le Kazakhstan, le Turkménistan, le Tadjikistan et le Kirghizistan.

L’éventualité de leur intégration dans une alliance avec l’ancien occupant pourrait être envisagée. Elle est encouragée par les États-Unis pour faire désintégrer la Communauté des États Indépendants, composée de 11 sur 15 anciennes républiques soviétiques, créée le 8 décembre 1991 par le Traité de Minsk. Il est clairement établi que cette puissance soutient discrètement les mouvements séparatistes et ethno-religieux dans l’optique de briser définitivement la Communauté des États Indépendants (CEI).C – AU PLAN STRATEGIQUE.

Dans le prolongement de la ligne de Catherine II, Poutine considère Damas comme étant le point de départ du nouvel ordre mondial. Si cette capitale tombait, la Russie perdrait définitivement son rêve de retrouver son statut de grande puissance dans le monde du temps de la guerre froide. L’inflexion des rapports serait à son désavantage, avec en plus une humiliation diplomatique.En effet, une fois la Syrie soumise, l’Iran à son tour sera attaqué. L’axe chiite Syrie-Irak-Iran brisé sera sous la botte de l’Arabie Saoudite qui imposera la normalisation des relations avec Israël aux autres pays arabes.Ainsi, le proche orient sera modelé géographiquement au profit exclusivement des États-Unis et d’Israël, et de leurs vassaux occidentaux et arabes.

L’espace sunnite » modéré » dominera l’espace géographique qui s’étend du Maghreb, au Pakistan et l’Afghanistan en passant par la Turquie et la corne Africaine. La barrière séparant la Turquie des autres pays de confession musulmane sunnite n’existera plus. La Turquie, membre de l’Otan, qui constitue pour la Russie le chemin le plus court pour rejoindre les eaux chaudes, deviendrait une menace stratégique pour ce pays tant que celle-ci peut bloquer et assiéger sa flotte militaire de la mer Noire.Ainsi, la Russie aura devant elle un espace hostile qui s’étendra alors de la France à l’ouest jusqu’à la Chine à l’est. Elle sera chassée définitivement de la région du Grand Moyen-Orient où elle était naguère fortement présente.

A la lumière de ce qui précède, nous estimons que le soutien de Moscou à Damas est indéfectible car dicté par des impératifs liés à l’existence même de la fédération de Russie en l’état actuel. Pour contrer toutes les manoeuvres de l’Occident pour la déstabiliser et la fragiliser sur la scène internationale, elle fera tout ce qu’elle peut pour que l’ordre géopolitique du Moyen-Orient ne subisse aucun changement.Grâce au levier énergétique, elle cherche à renverser les alliances en se rapprochant de l’Europe, de la Chine, de l’Iran et de l’Inde.

Elle compte créer un espace eurasien pour contrer l’hyperpuissante Américaine.

Laid SERAGHNI

Références :

1- Catherine II, impératrice de Russie (1762-1796), surnommée Catherine la grande. Elle disait « je laisse à la prospérité de juger impartialement ce que je fais pour la Russie. ». Durant le plus long règne de l’histoire de la Russie, outre le développement et la modernisation de la société russe, elle tint tête à tous les envahisseurs voisins ou lointains.

2- Le Figaro du 31 mai 2012.

3- Atlantico du 21 février 2012.

4- RIA Novosil du 27 décembre 2012.

5- Nabucco dont le titre initial est Nabuchodonosor est un opéra de Verdi. Il évoque l’épisode de l’esclavage des juifs à Babylone. Cela dénote que tout l’enjeu en Syrie est centré autour de la sécurité d’Israël.

6- Voix de la Russie 14 décembre 2012.

7- Géostratégique.net du 6 mars 2012.

8- Diplomate, politologue et historien américain dont les thèses eurent une grande influence sur la politique américaine envers l’Union Soviétique au sortie de la deuxième guerre mondiale.

9- Z Brezinski : politologue américain, il a été entre autres, conseiller à la sécurité nationale du Président des Etats-Unis Jimmy Carter, de 1979 à 1981.

10- La dépêche.fr du 20 février 2012

11- Né en 1964 en Tchétchénie, Doku Umarov fut en 2005 le cinquième président de la république d’Ichkérie (Tchétchénie). Il abolit cette dernière pour en 2007 pour la remplacer par un « Émirat Tchétchénie » dont il s’autoproclame émir.

12- affaires géostratégiques.Info du 22 octobre 2012

Jonathan Bowden: Gabriele d'Annunzio

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Gabriele D’Annunzio

Editor’s Note:

The following text is the transcript by V. S. of Jonathan Bowden’s New Right lecture in London on January 21, 2012. I want to thank Michèle Renouf for making the recording available.   

Gabriele D’Annunzio had basically two careers, one of which was as a writer and literati and the other was as a politician and a national figure. If you look him up on Wikipedia there’s a strange incident which occurred in 1922 when D’Annunzio was pushed out of a window several floors up in a particular dwelling and was badly injured and semi-crippled for a while. Of course, this was during a crucial period in Italian politics because Mussolini emerged as leader of the country and was made prime minister after the March on Rome under a still monarchical system and absorbed and swallowed up all other Italian parties to form the Fascist state in Italy that lasted right until the end of the Second World War.

D’Annunzio as a figure was involved in the Romantic and Decadent movement in Italian literature. He wrote a large number of plays, quite a large number of operas, a large number of novels, and some short story collections. He was too controversial to ever be awarded something like the Nobel Prize, but at the beginning of Italy’s 20th century period he was one of the most popular people in Italy. Almost everyone had an opinion about him and almost everyone had heard of him.

His work combines various pagan, vitalist, and Nietzschean forces, and he was heavily influenced by Friedrich Nietzsche and his philosophy. Some of his works were banned on grounds of public morals both in translation abroad and in Italy per se. The Flame of Life was one of his more ecstatic and Byronic celebrations of life. The Triumph of Death was another of his works, and The Maidens of the Rocks was another one, and a poem called Halcyon which was part of an interconnected series of poems five in number. He was going to write a larger collection than this, but those were the ones that got done. Also, he celebrates the Renaissance period and the period of Italian greatness when Italian civilization became synonymous with Western civilization and indeed looked to put its stamp upon world civilization.

So, D’Annunzio brought together a wide number of strands which supervened in Italian politics and culture since the unification of Italy under Garibaldi in the 19th century. Like Germany, Italy was unified as a modern European nation-state quite late in the day, and a triumphant sense of national vanguardism, identity, and pressure and force was always part of D’Annunzio’s ideology.

Superficially, it seems strange that you have artists of extreme individuality like Maurice Barrès in France in the 1890s who wrote a book called The Cult of the Self (Le Culte du Moi) along Nietzschean and Stirnerite lines and professed a very extreme individuality who were also ardent nationalists. This is because this cult of the heroic individual and this cult of the masculinist and this cult of the superman and the cult of the pagan individual that D. H. Lawrence’s novels in English literature could be said to be part and parcel of at least at one degree went hand in glove with the belief in national renaissance and national glory. The great individual was seen as the prototype of the great man of the nation and was seen as a national leader in embryo whether or not the work took on any political coloration at all. So, what appears to be a collective doctrine and what appears to be an individualistic doctrine marry up and come together and cohere in various creative ways and this was part of the creative tension of the late 19th century.

D’Annunzio is a 19th-century figure who explodes into the 20th century by virtue of mechanized politics. Debts and the pursuit of various people to whom he owed money because of his extraordinarily lavish and aristocratic lifestyle led D’Annunzio to live in France at the time of the outbreak of the Great War, but he soon hurried back to Italy in order to demand his entry into the Great War on the Allied or Western or Tripartite side. Of course, in the Great War, Italy fought with the Western allies, with France, with Russia and Britain against Germany, the Austro-Hungarian Empire, and the Ottoman or Turkish Empire in the convulsive conflict which people who lived through it thought would be the war to end all wars.

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D’Annunzio had an extraordinary war. He joined up when he was around 50 years of age and gravitated towards the more aristocratic arm of the three that were then available. It’s noticeable that the war in the air attracted a debonair, an individualistic, and an aristocratic penchant. Figures as diverse as Goering in the German air force and Moseley in the British air force and D’Annunzio in the Italian air force all fought a war that in its way had little to do with the extraordinarily mechanized armies that were fighting on the ground.

You had this strange differentiation between massive armies and fortifications of steel with tunnels turning the surface of the Earth like the surface of the moon down on the ground until tanks were developed that could cut through the sterile nature of the attrition of the front – a very static form of warfare from 1915 until the war’s end in 1918 – and yet above it you had this freedom of combat, this freedom in the air with biplanes which were stretched together from canvas and wood and wire and were extraordinarily flimsy by modern standards, without parachutes for the most part, and where the men used to often fire guns and pistols at each other before machine guns were actually fixed to the wings so they can actually fly on each other in flight.

There was a cult of chivalry on all sides in the air which really didn’t superintend on the massive forces that were arrayed against each other on the ground, and this enabled a spiritual dimension to the war in the air that was commented upon by many of the men who fought at that level. This in turn reflected the sort of joie de vivre and the belief in danger and force that aligned D’Annunzio with the futurist movement of Marinetti and with many anti-bourgeois currents in cultural and aesthetic life at the time.

As the 19th century drew to a close there came a large range of thinkers and writers such as Maurice Barrès in France, such as D’Annunzio and Marinetti in Italy who were appalled by the sterility of late 19th-century life and yearned for the conflicts which would engulf Europe and the world in the next century. You have a situation where each era – such as the one we’re in in the moment – precedes what is coming with all sorts of conflicted and heterogeneous ideologies which only become clear once you’ve actually lived through the subsequent period. Between about 1880 and 1910 an enormous ferment of opinion with men as voluble as Stalin and Hitler being in café society parts of Europe planning what was to come or what they might be alleged to be part of at certain distant times. Men often dismissed as cranks and dreamers and wayfaring utopians on the margins of things who were destined later on to leap to the center of European culture and expectancy.

There’s a great story that the French writer Jean Cocteau says about Lenin. He met the man at a party in a house in France in 1910, and the man was sitting in the house. In other words, he was looking after it while someone was away. And Cocteau said to his friends, “And who are you?” and the man said, rather portentously, “Men call me Vladimir Ilyich Ulyanov. I am known as Lenin. I am plotting the destruction of the Russian Czarist regime, and I am going to wipe out the entire ruling class in Russia and install a proletarian dictatorship.” Straight out without any intermission! And they all said, “Well, that’s very interesting! One applauds you, monsieur!” He said, “What are you doing at the moment?” And he said, “I edit a small journal called Iskra, The Spark, which is the beginning of the ferment of the revolutionary energies which are coming to Russia and eventually the world!” And they thought, “Well, this is interesting!” You know. How many subscribers had Iskra had at that moment? 400? 40? 4? And yet, of course, Vladimir Ilyich Ulyanov would emerge from the chaos of post-revolutionary Russia, as Russia struggled from its defeat by the Germans in the First World War, to become the leader of the world’s first and most toxic revolutionary state. Nothing is predictable in this life.

When the German high command sealed the Bolshevik leadership, including Vladimir Ilyich, in a train and sent it through their occupied territories into Greater Russia in the hope that it would just create more chaos and foment more distress, they had no idea that this tiny, little faction would seize maybe 11-12% of parliamentary votes and would then take over a weakened state with a small paramilitary force. Because the Bolshevik Revolution was in no sense a social revolution as its proselytizers claimed for upwards of half a century afterwards. It was an armed coup by the armed wing of a tiny political party.

There’s a famous story that Lenin, Trotsky, and Stalin all slept in one room with newspaper on the floor the day after the revolution, and Lenin said, “Comrades! A very important thing has happened! We have been in power for one day!” And the amount of Russia that they controlled, of course, was extraordinarily small.

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So, one has to realize that this ferment of ideas, Right, Left, and center, religious, aesthetic, and otherwise, occurred between 1880 and the beginning of the period that led up to the Great War and out of which most of the modern ideologies of the first half to first three quarters of the 20th century emerged.

D’Annunzio largely created Italian Fascism. Nearly everything that came out of the movement led by Mussolini at a later date originated with him and his ideas. The idea of the man alone, set above the people who is yet one of them, the idea of a squad of Arditi, people who are passionate and fanatical and frenzied with a stiff-arm Roman salute who are dressed in black and who are an audience for the leader, as well as security for the leader, as well as a prop to make sure particularly the masses and crowd when they are listening to the leader go along with what the leader is saying, as well as a sort of nationalist chorus . . . All of these ideas come from D’Annunzio and his period of forced occupation and Italianization of the port of Fiume.

So, there’s a degree to which this possible assassination attempt against D’Annunzio in 1922 which puts him out of commission for a certain period was in its way emblematic of the fact that he was a key player in Italian politics. He was the only rival for the leadership of what became known as the extreme Right with Mussolini. Certain Fascists at times looked to D’Annunzio when the fortunes of their own movement dipped.

It’s noticeable that during the occupation of Fiume, which we’ll come onto a bit later in this talk, D’Annunzio thought that there should be a march on Rome and rushed to align himself with the Fascists and other forces of renewal and nationalistic frenzy in Italian life after Italy’s victory as part of the winning side during the Great War. That march never happened, but of course was to happen later when Mussolini and other leaders had engaged in deals with the existing Italian establishment. The Mussolinian march on power was a coup with the favor of the state it was taking over rather than a coup against the nature of the state which was hostile to what was coming. So, in a way, the Italian march was leaning on a door that was already open and only forces like Italian Communism and so on, which are outside the circle of the state and its reference to political resources, opposed what the Mussolinians then did.

There is this view that Mussolini and the Fascist movement regularized and slightly de-romanticized the heroic conspectus of what D’Annunzio stood for. D’Annunzio was an artist and when Fiume, which is part of Croatia, was taken over by his militia between 1,000 and 3,000 strong in the early 1920s, because it had an Italian majority and he wished to secure it for Italy in relation to the post-Great War dispensation, he made music the foundation-stone of the City-State of Fiume. There’s a degree to which this is part of the extreme rhetoricism and aestheticism that D’Annunzio was into. This is not practical politics to make music your cardinal state virtue and to create idealized state assemblies with a minimum of chatter, because D’Annunzio believed not in parliamentary democracy but in a form of civics whereby each participant of the nation was represented. That’s why in Fiume he begins the prospect of a corporate state, and he begins an assembly or a vouchsafe body for farmers, for workers, for employers, for the clergy, for industrialists, and so on in a manner that Mussolini would later take over because most of what the Mussolinians did was actually pre-ordained for them by D’Annunzio’s moral and aesthetic coup d’état.

D’Annunzio believed that life should be brief and hectic and as heroic as possible and that the Italians should be based upon the principles of the ancient Roman Empire and of the Renaissance. In other words, he quested through the Italian period of phases of thousands of years of culture for the highest possible spots upon which to base Italy in the 20th century. At his funeral which occurred in 1938, Mussolini declared that Italy will indeed rise to the heights of which he wished and D’Annunzio always wanted Italy to be on the winning side and to be a major player in international and European events.

The truth of the matter, of course, is that Italy for most of its 20th-century existence has not been a minor player, but has not been amongst the major players, has been amongst the second-tier powers of Europe in all reality, and there’s a degree to which many Italian military adventures which were initiated by Mussolini fell back on German tutelage and support when they run into difficulties, although those imperial adventures in Ethiopia and elsewhere were supported by D’Annunzio, who became very close to the regime when he realized that they wished to set up a neo-Italian empire along Romanist lines.

D’Annunzio also supported Mussolini leaving the League of Nations, and he believed oppressed Italians who lived outside of Italy proper should be included, in an irredentist way, in Italy proper. Irredentism is the idea that if you have people of your own nationality who live outside the area of the nation-state you should incorporate them in one way or another, by conquering intermediate territory or by agglomerating them back into a larger federation. This is the idea of having a greater country: Britain and the Greater Britain, Italy and the Greater Italy, Russia and the Greater Russia, and so forth.

There’s a degree to which D’Annunzio aligned himself with the forces of conceptual modernism without being a modernist himself. In a literary and linguist way, he was very much a Romantic of the 19th-century vogue, but his sensibility was extraordinarily modern.

In contemporary Italian literature, there is no easy and defined position about D’Annunzio. One would have thought that a man who died in 1938 and his political career was over by 1922 to all effects would be historical now. D’Annunzio is still a live topic in Italy and is still controversial not least because of the sort of Byronic “sexism” of his novels, poetry, and plays, a screen play in one case and librettos for various operas. Also the fact that he’s such a precursor of Italian Fascism to the degree that he is regarded as the first Duce, the first leader, the first fascistic leader of any prominence that Italy had before Mussolini that his reputation is still extremely divisive in Italian letters. Most of the center and Left when D’Annunzio’s name is mentioned in Italy today still go, “Ahhhh nooo!” If you can imagine a sort of fascistic D. H. Lawrence who later had Moseley’s career up to a point, that’s the nearest you get to a British example of a man like D’Annunzio. Lawrence, of course, would have a completely different reputation had he endorsed the politics of Nazi Germany in the way that he sort of endorsed, slightly, the politics of fascistic Italy. In some ways, Lawrence, who was sort of made into a cult by the Cambridge literary criticism of F. R. Leavis in Britain and I. A. Richards in the United States post-Second World War, would never have preceded to those heights had he endorsed certain political causes of the ’30s and ’40s. So, in a sense, his early death was fortuitous in terms of his post-war reputation.

Robinson Jeffers, the American poet and fellow pagan with whom Lawrence communicated during his life quite manfully, fell into desuetude after the Second World War for, not advocating pro-Axis sympathy as a neutralist America, but by advocating isolationism. Isolationism is, of course, an ultra-nationalist position in American life. The belief that America should not involve itself in the teeming wars of the 20th century, what Harry Elmer Barnes calls perpetual war for perpetual peace, but that America should retreat to its own borders and not concern itself with events outside America, occasionally looking outside to the Caribbean and Latin America. But Lawrence would have gone the same way as Jeffers had he had a career like D’Annunzio and had he endorsed some of the positions that D’Annunzio did.

D’Annunzio’s position on Fascism outside of Italy was more contradictory because he was a nationalist first and last and ultimately it was Italy’s destiny that concerned him not that of other countries. He was in favor of leaving the United Nations, but rather like Charles Maurras in France he was a nationalist in some ways more than a Fascist and his nationalism was proto-fascistic even though he provided much of the aesthetic coloring for what later came in the Italian political dictatorship.

dannarticle_inset_galassi-1.jpgD’Annunzio was a man of great individual courage — it has to be said — and combined the ferocity of the warrior and the sensibility of the artist. One of his most famous individual coups was this 700-mile round trip in an airplane to drop pamphlets of a sort of pro-Western/pro-Italian type on Vienna, which is still remembered to this day. Another of his feats was attacking various German boats with small little motor-powered launchers, something that prefigures a lot of modern warfare where great, large hulking liners and aircraft carriers can be disabled by small boats that speed around them. The principle of guerrilla type or asymmetric warfare whereby much larger entities can be hamstrung by their smaller, Lilliputian equivalents or rivals. Again, this sort of special forces warfare in a way, whether in the air or on the sea, was part and parcel of D’Annunzio’s aesthetic and ethic of life.

It’s noticeable that in modern warfare the notion of individualistic courage never goes away, but war is so much reduced to the big battalions, so much reduced to raw firepower, and so much reduced to the expenditure of force between massive units that are industrially arranged against each other that individual combat often becomes slightly meaningless. But it gravitates to certain areas: the sniper, the elite boatman or frogman, the elite warrior in the air becomes the equivalent of the lone warrior loyal to sort of ideologies of warriorship in previous civilizations and you can see this in the way that these men think about themselves and think about their own missions.

In a previous talk to a gathering such as this, I spoke about Yukio Mishima and the ideology of the samurai based upon the cult of bushidō in Japan. This is the idea of almost an aesthetic martial elitism who sees itself both in artistic and religious terms and yet is also a morality for killing. All of these things are provided for in one package. A man like D’Annunzio did incarnate many of these values in a purely Western and Southern European sense.

D’Annunzio’s war record was such that he won most of the medals, including the gold medal, the equivalent to the Victoria Cross, and he won silver crosses which are a slightly lesser medal and a bronze cross. He was also awarded other medals including a British military cross, because of course he was fighting on the British and Allied side in the First World War.

One of his points that was made by Mussolini and other Italian nationalists was that Italy did not get from the First World War the post-war dispensation which they expected. This is true of almost everybody essentially, but it’s certainly true that Italy was thrust back into the pack of secondary powers by the major victors in the First World War: Britain, the United States, and France. Their role in the post-war peace, which of course was a highly torturous and afflictive peace upon the defeated Germany, was to have major repercussions on the decades that followed. That peace had little to do with what Italy wanted. One of the reasons for the occupation of what later became part of Yugoslavia by paramilitary Italian arms led by D’Annunzio was his dissatisfaction with Italy’s role at the table after the Great War.

His belief in “One Italy” and “Italy Forever” and “where an Italian felt injustice, Italy must be there to protect them,” this belief that caused thousands of men to rise up and come to D’Annunzio’s banner . . . When he began this assault on Fiume he had about 300 men with him. By the time it was over he had about 3,000.

On the internet you can see in 1921 enormous crowds within the city, almost everyone in the city is there cheering on D’Annunzio, who engaged in this increasing rhetoric from the balcony. Indeed, the Mussolinian stage scene whereby the dictator figure, or dictator manqué in this case, addresses the masses who look up to a balcony is all constructed and lit up by stage lights and that sort of thing is all part and parcel of D’Annunzionian theater. D’Annunzio would always ask the crowd rhetorical questions: “Do you love Italy?” And there’s this response, “Yes!” And then there will be another response from D’Annunzio and then another response. If somebody gives a contrary sort of response in the crowd, because these are enormous mass meetings which are difficult to control, he has squads of men dressed in black positioned in the crowd who can sort various malefactors out. This combination of support with a degree of psychological bullying is all part of the festival of nationalistic spirit that somebody like D’Annunzio believes in building almost as a theatrical event where you let the crowd down over time by stoking them up into more and more responses and you allow moments where the crowd just bellows and howls in response until they are replete and exhausted and the man strides back to the edge of the balcony to begin a speech. All of these are things that Mussolini would later develop. So, D’Annunzio in a sense provides a theatrical package for what becomes Italian and Southern European radical nationalism at a later time.

He didn’t live to see the full extent of Italian Fascism, but he had to be kept sweet by the Mussolinian government. Mussolini was once asked by a fellow Fascist leader in Italy what he thought of D’Annunzio and why he behaved in relation to him in the way that he did and he said, “When you have a rotten tooth there are two solutions. You either pull it out violently or you pack it with gold, and I have decided on the secondary option with D’Annunzio.” So, D’Annunzio was given a large amount of money by the Italian state to swear off political involvement after 1922, something that makes the possible assassination of him, attempted assassination, in 1922 rather interesting and mysterious. No one knows whether that was an attempted assassination or not. It’s quite obscure in the historical literature, but it certainly put D’Annunzio back and it put him out of commission for the entire period that the Mussolinians marched to power quite literally.

Later on, he would awarded the leadership of the equivalent of the Society of Arts; he would be awarded a state bursary which paid for a collected edition of his works that was printed and published by the Italian state itself and was available in all libraries and schools and universities; he was awarded numerous medals and forms of honor; his house was turned into a museum which still exists and is one of the major tourist sites in contemporary Italy where planes that he flew in the Great War are restored and can be looked at, boats which he used in the Great War are restored and can be looked at, as well as a library, a military research institute, and all sorts of photographs from the period. There is a large mausoleum to him, which is a contemporary Italian monument of significance. He’s compared in some ways to Garibaldi, the figure in the 19th century with his Redshirt movement that helped unite Italy as a warring, patchwork quilt of a nationality into one overall nation-state along modern lines.

D’Annunzio is one of these synthetic and syncretic figures who combine in themselves several different lives: lover, soldier, aesthete, political warrior, writer, artist. He combined four or five lives in one particular lifespan and brought together all sorts of confluences in the Italian politics of his day.

When he was elected to the senate as an independently-minded conservative at the end of the 19th century, he had no real sectarian politics at all except a belief in conservatism and revolution as he described it. He later moved across the parliament floor to join the Left in a particular vote that broke a deadlock in Italian politics of the time and was regarded as the creation of a new synthesis where part of the Right joined the Left and then split off again to form a different part of the Right or could at least be said to be a precursor of those same developments.

Mussolini, of course, was sat with the socialists and was a socialist deputy and was part of the bloc that favored nationalists rather than international solutions as part of Italian socialism. This is why during the First World War or the run-up to it the Axis within Italy which favored Italy’s involvement in the war against strong pacifists and internationalist currents that wanted to keep Italy out of the European conflagration lost out and one of the key proponents were the Futurists, D’Annunzians, and proto-Fascists from the bosom of the Italian Socialist Party, who combined a degree of nationalism with quite straight-forward Italian social democracy of the period.

D’Annunzio married and had, I think, three children, but was well known for a very torrid love life consisting of a great string of mistresses. He had dalliances with two extraordinarily notorious Italian actresses, both of whom he wrote plays for and operettas. He was well regarded as a sort of bon viveur and a figure about whom myths constellate. Even to this day D’Annunzio is regarded as a cad and egotist and a scoundrel in many circles because that is how he presented himself and the male ego in his literary works.

How original D’Annunzio was is difficult to quantify. His philosophical debt is to Nietzsche, his literary debt is to the Italian literary tradition which essentially goes back to the Renaissance. His great use of style – he was one of the greatest stylists of the modern Italian language – has made sure that his books are in print to this day, but he still remains a controversial figure because of the politics with which he was associated.

How far and aesthetically motivated his desire for dictatorship could work in practice and would not implode because of impracticality is a moot point, but D’Annunzio certainly gave a brio to early Italian experimental and Right-wing politics. He gave a poetic license to authoritarianism which helped make Southern European Fascism extraordinarily culturally interesting long into the Mussolinian regime. It is interesting to notice how many intellectuals and artists aligned with the movement in Italy and made peace with its government.

Also, the use of oppression, which is very light-handed in Italy was part and parcel of this doctrine of brio and of ubiquitousness and the use of style. In some ways it was a very style-conscious regime, an exercise in theater. Many of the post-war historians of Fascist Italy talk about it as being a sort of theatrical society with Mussolini as almost a political actor in some respects. This is very much in the D’Annunzionian tradition which he laid down at Fiume.

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Fiume. They conquered this city which is part of Croatia but had an Italian majority at that time. The Italian governor refused to fire on D’Annunzio and his paramilitaries when they entered the city. They took it over and created a sort of corporate state within the state, heralding its creation as a city-state. They said it left the League of Nations, which they refused to recognize because Italians were being exploited by the remit of the League of Nations, the forerunner of the United Nations. They created this sort of aesthetic, fascistic junta that was part theater, part hyper-reality, and part just a governing civic administration with a military arm. Gradually, the forces of reaction, as D’Annunzio would have called them, attempted to call Fiume to account. The Allies chafed against its continued existence as an independent military satellite and city-state. Italian nationalists and others may have flocked to it, including Leftists like anarchists and syndicalists who admired D’Annunzio’s brio and sort of cult of machismo and Italian irregular adventurism which has a medieval tradition, certainly an antique Italian tradition with many admirers from across the spectrum. Yet in the end the Italian state was forced to take action and fired on Fiume, and Italian naval vessels shelled the city. There was a declaration of war, somewhat absurdly, against Italy by D’Annunzio where 3,000 men took on a nation-state that could put tens of thousands of men in boats and planes into play.

Eventually, of course, when the shelling became too bad he said that he could not allow the aesthetic construction of the city to be damaged and so he handed it over to prior Italian power and an international settlement, which involved Yugoslav control eventually coming in.

But Fiume represented a direct incursion of fantasy into political life because there is a degree to which D’Annunzio combined elements of performance art in his political vocabulary. There’s no doubt that he thought of politics as a form of theater, particularly for the masses, and this is because he was an elitist, because as an elitist he partly despised the masses except as the voluntarist agents of national consciousness. He theatricalized politics in order to give them entertainment without allowing them any particular say in what should be done. This idea of politics as performance art with the masses onstage but as an audience, an audience that responded and yet was not in charge, because there’s nothing democratic about D’Annunzio from his individualistic egotism as an artist all the way through to his sort of quasi-dictatorship of Fiume. He represented a particularly pure synthesis and the violence that was used and so on was largely rhetorical, largely staged, largely a performance, partly a sort of theater piece.

In post-modernism, there’s this idea that artists crash cars, burn buildings, and exhibit what they’ve done in gallery spaces and that sort of thing as an attempt at an incursion of reality into the artistic space. D’Annunzio did it the other way around. There was an incursion not of reality into the artistic space, but of artistry into the political space and he went seamlessly from writing these novels of male chauvinism and excess and erotic predatoriness and Italianate brio to running a city-state almost without running any sort of marked gap between the two moments. In the chaotic situation of post-Great War Italy and its environs, he found a template upon which his dreams – his critics would say his bombastic dreams – could be lived out and there is a sort of dreamer of the day to D’Annunzio, but he was also quite hard-headed and practical and most of his political exercises in chauvinism came off unlike many dreams that remain in the scrap-heap of political alternative.

So, in a sense, D’Annunzio’s greatest novel was the creation of what became the Italian Fascist state, which until it was defeated externally and internally was one of the most stable societies modern Europe has seen.

This belief in a nation’s ability to renew itself by bringing various tendencies that are abroad within it together and synthesizing them through the will of one man who must be a visionary of one sort or another is part and parcel of D’Annunzio’s legacy. It’s why he can’t just settle down and be an artist. It’s why, indeed, his post-war Italian reputation is so mixed, because he can’t be divorced from the politician and the statesman that he indeed was.

It’s interesting to think how the world would have developed if European nationalities would have increasingly fallen under the sway of these cross-bred artistic, hybridized figures. Nearly all far Right, and some far Left, leaders have these sorts of characteristics: extreme individuality, colorful backgrounds in the past, a sort of anti-bourgeois sentiment, a refusal to live a conventional life completely, the belief in new forms, and the construction of new forms of modernity almost in a haphazard and experimental way. These people only get their chance during war, economic breakdown, chaos, and revolutionary change when everything comes up for grabs and there is a new dispensation abroad. But it is noticeable that these people do get their chance when these events occur.

It’s also noticeable that the post-war period, very much in Western Europe at any rate, is dominated by two factors. One is the Cold War, which congeals the continent into two rival blocs under partial American domination in the Western sector and direct Soviet domination, of course, of the Eastern bloc, but the second is a fear of contamination through change which is underpinned by the desire to keep market economies functioning at a tolerable level of sufficiency. It’s quite obvious that there is a terror abroad in the Western liberal landscape about what would occur if there is an economic collapse. Not just a slow-down, not just a depression or recession or series of recessions that ends in a Japanese-like depression which can go on for 20 years where you don’t grow at all, zero growth, but something much more devastating than that. An actual crack and crash in the system itself. Because with mass democracy there is no knowing what sorts of demagogues and what sorts of visionaries people might start voting for in small or larger numbers when such a crash occurs and when they literally can’t pay their bills and so D’Annunzio came out of an era of chronic instability and fashioned that instability to his own liking and making, because Fiume was the prototype for a state.

Indeed, in ancient Southern Europe, the city-state was the forerunner of the nation-state. He was attempting to do with an Athens or a Sparta of his own imagination and will and intellect what later became Mussolinian Italy on a nation-wide scale and if Italy had succeeded in carving out an empire for itself in North Africa and further afield in modernity it would have been the basis for an Italian empire because the nature of these things is to expand. That kind of power always chafes against the possibility of restriction and unless it comes up against a greater external force it will always chafe against it in an attempt to push it back and gain greater suzerainty thereby. That’s inevitable. Even under mercantilist pressure, the British Empire adopted that sort of course for many centuries until, if you like, the stabilization of the 20th century and the loss of empire in mid-century.

So, what we’ll see if there are enormous economic crashes in the near to distant future the sort of politics that D’Annunzio represented come back. No one knows what form it will take because things never repeat themselves. They only seem to, because the syntheses that are created are always new and always original. But this crossover between theater, literature, lived demagoguery, the martial and martinet spirit and the spirit of the lone adventurer, the spirit of the marauder, the spirit of the armed troubadour is very much a part and parcel of what D’Annunzio stood for. His present notoriety in contemporary Italy is because he is a man of so many parts and such a threatening overall presence – threatening in the sense that Italian Fascism, although much more integrated into the historical story than fascisms elsewhere, is still very much a devilish shadow cast over the post-Italian polity that all are aware of and yet few dare to speak of with any courage or glory.

D’Annunzio believed that courage and glory and heroic belief in national affirmation were the very principles of life. His example, so out of kilter with contemporary reality, is interesting and refreshing. D’Annunzio is like a sort of Julius Caesar crossed with Jack London. There’s a strange amalgam of tendencies living out of one man and it is remarkable that he could bring that union or fusion with such panache and charisma. Probably it was the military career that he had during the Great War that enabled him to step out of the literary study and into the statesman’s counting house, onto the statesman’s balcony. Without that experience in the Great War I doubt he would have had the following to achieve that. But D’Annunzio represents this strange amalgam in European man of the restless adventurer and the poet, of the dreamer and the activist, of the stoic and the fanatic.

The city-state that he created at Fiume provided for religious toleration and atheism, because of course as a Nietzschean D’Annunzio was an atheist and was not religiously motivated even though the paganism of his literature harks back to the neo-pagans of the Renaissance and to the Roman Empire of antiquity.

The real source of origin for D’Annunzio’s moral equipment has to be ancient Rome and as I look about me in this society there are an enormous number of novels, aren’t there, devoted to ancient Rome? Quite populist, mainstream fare. And it’s quite clear that there is a fascination with Europe’s past and with its authoritarian, bellicose, adventurist, and escapist past and possibly through the mirror image of intermediaries like D’Annunzio there may be a link to a new and more invigorating Europe of adventure and of skill and of destiny and of the will of the desperado and of the man who will never take no for an answer and of the man who would chant these slogans that Achilles uses in Homeric epics to the crowd and hear the Arditi chant them back again and that these are echoes which you can still hear and are still not entirely dormant in Europe at the present time as the Balkan Wars of the 1990s proved in their bloody way. There’s a degree to which these prior giants of Europe are sleeping but are not at rest and there is always the fear in contemporary liberal establishments that these figures and the forces that they represented will be catalyzed yet again in the future by new visionaries and by new leaders and by new literati and by new sources of inspiration who combine the individual and the collective, combine the national and the quietude of the man alone and combine the Renaissance and the ancient world in a new pedigree of what it means to be a man, what it means to be an European and what it means to have a destiny in the modern world.

D’Annunzio preconfigured much of European history until at least the late 1940s, which bearing in mind that he was born towards the middle of the 19th century was quite an achievement. It is not to say that figures who are alive now are not in themselves creating the synthesis for forces that will emerge in the next 50 years.

Thank you very much!

Article printed from Counter-Currents Publishing: http://www.counter-currents.com

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Basculement à droite ou changement de paradigme?

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Basculement à droite ou changement de paradigme?

Jan Marejko
Philosophe, écrivain, journaliste

Ex: http://www.lesobservateurs.ch

Les récentes votations qui ont vu l’UDC remporter une victoire ont conduit pratiquement tous les journalistes à parler d’un basculement à droite. Il s’agit de bien plus que cela.

En 1572 Tycho Brahé était le meilleur astronome de son temps. Il connaissait parfaitement la position des étoiles et planètes. Sortant dans la rue après un dîner bien arrosé, il lève le nez vers le ciel étoilé et voit un point lumineux là où il ne devrait pas y en avoir. Il se dit qu’il est saoul. Il demande à des passants si, eux aussi, voient ce point lumineux. Ils répondent oui. Il se dit qu’eux aussi sont saouls. Pour lui, Aristote avait dit une fois pour toutes qu’il ne pouvait y avoir mort ou naissance dans les cieux. Il ne pouvait donc y avoir une nouvelle planète ou étoile. Tycho Brahé comprendra plus tard qu’il a effectivement vu un nouveau corps céleste (une nova) mais des dizaines d’années s’écouleront avant que l’Europe savante accepte que quelque chose puisse naître et mourir dans le ciel  (la nova s’éteindra après 18 mois). L’image aristotélicienne du cosmos fera place à une nouvelle image dans laquelle naissance et mort des corps célestes étaient concevables. Un nouveau paradigme était né.

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Cette histoire nous enseigne qu’il est très difficile de voir ce que nous voyons. Tycho Brahé a failli ne pas voir la nova qu’il avait vue. De même en politique, il est très difficile de voir du nouveau. Nous sommes habités par un paradigme qui nous empêche de voir ce que nous voyons et de ce paradigme, nous n’avons guère conscience. Nous croyons voir ce qui est, mais en réalité notre perception du monde naturel ou politique est déterminée par le paradigme qui nous habite.

Je soutiens que la victoire de l’UDC n’est pas un basculement de gauche à droite, tout comme la montée de partis de droite, populistes, ou conservateurs partout en Europe. La « victoire » de la « droite » annonce un changement de paradigme qui est en train de rendre obsolète la distinction entre gauche et droite.

Mon sentiment que la distinction entre gauche et droite est obsolète me semble assez largement partagé. Je constate aussi une lassitude croissante devant le discours de la presse et des médias, entièrement fondé sur cette distinction. Il y a plus encore : le paradigme désuet qui gouverne les esprits  n’est pas seulement la division droite/gauche mais aussi et plus profondément celui de l’émancipation. Selon ce paradigme, tout mouvement visant à nous « libérer » des liens qui nous rattachent à la terre ou à une communauté est quelque chose de positif. On veut entrer dans un nuage situé au-dessus de la terre et de l’histoire.

Eh bien ce dogme est aujourd’hui mis en question ! Les gens ne veulent plus vivre dans un nuage, hors sol. Ils sentent que la communauté qui les entoure, ça compte ! L’arrivée en masse de migrants met cela en évidence. Hier encore, l’ouverture tous azimuts était une norme contraignante. Aujourd’hui, les hommes regardent leurs voisins, leur ville ou leur village. Pour eux, il ne s’agit plus de s’élancer vers l’avenir radieux d’une communauté universelle,  mais de prendre soin de leur lopin de terre et de leur culture propre. Ce n’est pas une fermeture, comme la gauche nous le répète chaque jour, mais juste le contraire, une attention à ce qui nous entoure. Pendant des décennies, cette attention a été considérée comme un péché par les très hautes instances politico-médiatiques qui nous gouvernent avec leur discours sirupeux sur l’ouverture à l’autre et, cerise sur le gâteau, la libération du désir. C’est à ce point que nous avons quelque chance de découvrir du nouveau.

Les psychanalystes ont toujours souligné, à raison de mon point de vue, que notre désir ne peut être satisfait comme nos besoins. Un steak apaise ma faim, mais le corps d’un amant ou d’une amante  ne peut me satisfaire comme un steak. Pour parler comme Buñuel, l’objet du désir reste obscur. Il nous pousse sans cesse vers de nouveaux horizons. Souvent les amants s’utilisent l’un l’autre pour toucher à l’infini que leur amour leur a fait goûter. Comme disait Lacan, le désir court après un objet qu’il n’atteindra jamais. Pour faire simple, disons que je vise l’infini lorsque je désire. Par conséquent, dans un monde fini, mon désir est frustré. Mais comme je reste un être désirant, je ne peux renoncer à cet obscur infini qui me hante. Que faire ?

Cette question est terrible dans un monde complètement laïcisé. L’athéisme me dit que le monde est fini – mon désir veut l’infini, quelque chose qui n’est pas ici-bas. Encore une fois, que faire ? La réponse de la modernité a été de construire un avenir où quelque chose arrivera qui satisfera mon désir. On l’aura deviné, ce quelque chose, c’est la Révolution, c’est-à-dire un événement qui me libérera de toutes mes attaches terrestres et permettra à mon désir de ne plus se sentir étranger sur la terre. Le paradigme de la modernité,  c’est ça, une culture faisant croire que l’infini du désir sera satisfait dans un avenir radieux, dans le temps de l’histoire. La modernité a construit un futur qui nous fait croire qu’un jour nous découvrirons, sous les pavés d’un quotidien qui étouffe notre désir, une plage. La puissance de cette construction idéologique est énorme car pour elle il n’y a pas que la Révolution. Pour mesurer cette puissance, il suffit de regarder ces plages du Sud où barbotent des millions de touristes. On dira qu’entre une plage et la Révolution, il n’y a pas photo ! Si ! Courir ou marcher sur la plage est un rituel qui permet de goûter par anticipation aux futurs délices de la Révolution. L’infini de l’horizon et le bercement rythmé des vagues nous font croire qu’un jour le cosmos nous bercera. Et c’est le progrès, ce miroir aux alouettes, qui nous fait croire que ce jour est proche.

L’attente de lendemains qui chante est au fondement du paradigme de la modernité. Cette attente est partout, à gauche, à droite. Elle est nourrie par une énorme infrastructure idéologique et économique : industrie du tourisme, industrie pharmaceutique et médicale qui corrige les défaillances dans cette attente, matraquage publicitaire qui fait quotidiennement miroiter des barbotages sur les plages qui n’ont duré que quelques jours.

L’énergie des êtres humains, dans le paradigme de la modernité, est tout entière tendue vers un futur où nous serons « libérés ». Cette tension a pour effet de nous faire négliger la chair de notre quotidien et de notre environnement. La montée de la droite, en Europe et aux États-Unis, signale que cette tension vers une assomption du désir dans l’espace fantasmé d’une grande libération est en train de se relâcher. Au lieu de regarder hystériquement vers l’avenir nous commençons à accueillir notre passé, nos traditions. Nous prêtons davantage d’attention à ce qui nous entoure, à la beauté du monde telle qu’elle se donne à nous et non comme le résultat de divers processus, darwiniens ou non.

Le paradigme de la modernité est donc en train de se fissurer. Pour le meilleur ou pour le pire ! Pour le meilleur si la sortie de ce paradigme se fait en douceur, démocratiquement. Pour le pire si se dégager de toutes les infrastructures qui nous enserrent pour nous conduire à un avenir radieux provoque la violence de guerres civiles ou internationales. Prier pour que ce ne soit pas cette dernière alternative qui se réalise n’est pas interdit.

Jan Marejko, 10 novembre 2015

Chantal Delsol: l'âge du renoncement

L’âge du renoncement

Chantal Delsol aux éditions du Cerf

Ex: http://metamag.fr
Lage-du-renoncement.gifLe renoncement, on le comprend vite, concerne en fait un ensemble de paradigmes, dont l’auteur constate que, dans nos sociétés, ils ne sont plus opérants (constate, et non souhaite) et ont fait place à d’autres. A l’âge de la foi succéderait ainsi celui de la sagesse, mais il s’agit en fait d’un retour à ce qui a précédé l’ère judéo chrétienne.

Cette sagesse est portée par une conception du temps circulaire, et non plus fléchée, et par un ensemble de mythes aux contours flous, qui ont la force opérante de la vérité qu’ils ont remplacée. La quête de la vérité, constate l’auteur, n’est d’ailleurs absolument plus l’affaire de nos contemporains, dont le moteur du bien-vivre est l’utile.
 
Le temps de la chrétienté n’est plus, nous dit Chantal Delsol d’entrée de jeu et «quand un monde culturel se dérobe, toujours ses fils et ses adeptes ont l’impression qu’il ne pourra être remplacé que par le chaos» (p. 7). A ceux de ses lecteurs qui se sentent ainsi cernés par des menaces nihilistes et relativistes, l’auteur explique que le nihilisme n’aura été qu’une brève adolescence, entre l’âge de la vérité et celui de la sagesse.
 
Elle nous montre que la recherche de la vérité qui caractérise la civilisation chrétienne, et même, sous une forme différente, les Lumières, et les totalitarismes du XXe siècle, n’est en réalité qu’une parenthèse dans l’histoire des civilisations. « Le fanatisme de la raison a profané non pas seulement la Raison comme vérité mais l’idée même de vérité » (p. 70), et les Occidentaux d’aujourd’hui, comme les sages des civilisations antiques préchrétiennes ou comme ceux des cultures asiatiques de tout temps, n’aspireraient plus qu’à vivre en fonction de quelques mythes jugés fondateurs.

Ces mythes sont intouchables, mais néanmoins variables, et l’on ne cherche pas à savoir s’ils sont vrais mais s’ils permettent de vivre bien. De nombreux exemples viennent étayer cette thèse et l’on est saisi par la pertinence de l’analyse que nous offre l’auteur et par l’extrême rigueur de sa démonstration.

Tant de choses qui nous révoltent par leur incohérence acquièrent soudain une logique et l’on comprend pourquoi l’enseignement de l’histoire est aujourd’hui scandaleusement partisan et sélectif, pourquoi l’on condamne les massacres du nazisme en refusant résolument d’évoquer ceux du communisme, pourquoi les droits de l’homme sont et restent sacrés alors qu’ils ont radicalement changé en cinquante ans.

On prend définitivement la mesure du fait que  «la pensée post métaphysique, dotée d’une morale flottante, conserve peu ou prou les formes fanatiques de l’ancienne pensée, sans en avancer pour autant les atouts de certitude» (p. 97).

Le chapitre intitulé  «Consensus, l’autre de la démocratie », est tout bonnement éblouissant, notamment du fait de la description de la «gouvernance» de la communauté européenne, qui sous le «manteau débonnaire et consensuel» de l’analyse technique agit en véritable «despote éclairé» (p. 215) imposant à tous son idéologie dissimulée.

L’immense qualité de cet essai est de mettre de mettre des mots sur ce que l’on ressent confusément, et de nous offrir à la fois une description limpide de ce que vit aujourd’hui notre société mais aussi la vision lucide de ce vers quoi elle tend. Le ton de l’ouvrage semble étrangement serein mais il vrai qu’il n’est pas besoin de pousser des cris hystériques pour prendre la mesure des bouleversements radicaux que connaissent nos modes de vie et de pensée.

chantal_delsol_petite_s_d_seances21.03.11_01.jpgChantal Delsol ne cherche pas à nous indiquer quel est son positionnement sur l’échelle qui va du pessimisme à l’optimisme ; son propos est de décrire et constater, et non de se réjouir ou de déplorer. Et l’on sait combien cette lucidité est importante pour ne pas s’indigner stérilement, ni se lancer dans des combats désordonnés.

De son catholicisme l’auteur n’a jamais fait mystère, mais il n’en est pas question dans cet ouvrage. Elle précise bien d’ailleurs que, dans son livre, elle ne s’interroge pas sur le devenir des chrétiens, mais sur celui des sociétés. Il est important de bien garder à l’esprit que l’auteur ici ne se veut pas théologienne, notamment lorsque l’on s’interroge sur la vision de la nature humaine qu’elle nous offre, qui apparaît parfois bien loin de l’homme image de Dieu créé pour chercher la vérité.

On peut bien sûr se demander si Chantal Delsol a «renoncé», si elle se résigne sereinement à vivre dans l’âge de la sagesse. Il nous semble plus important de chercher à connaître quels sont nos propres renoncements et de nous demander ce que nous pouvons faire des lumières qu’elle nous offre, en commençant par laisser longtemps résonner en nous les dernières phrases de son ouvrage. «On a envie de comprendre avec indulgence les sociétés fatiguées par les excès de la vérité. Pourtant, les fous de la vérité sont peut-être les dépositaires d’une autre âme du monde, dont ils veillent la lueur captive» (p. 295).

Chantal Delsol, L'Âge du renoncement, Ed. du Cerf, Collection La Nuit surveillée, 304 pages, 22€

 

jeudi, 12 novembre 2015

Les seigneurs de l'anneau

Les seigneurs de l'anneau

Ex: http://www.chroniquesdugrandjeu.com 

Les seigneurs de l'anneau

En attendant l'Inde, qui mettra encore quelques années pour participer pleinement aux dynamiques du continent-monde (ce qui fera d'ailleurs l'objet d'un prochain article), un spectaculaire triangle eurasien se met en place, qui donne vertiges et sueurs froides aux stratèges américains. Les amoureux de la géométrie insisteront certes sur la forme circulaire du nouveau colosse qui émerge et ils n'auront pas tout à fait tort (nous y reviendrons en fin d'article).

Nous avons déjà montré à plusieurs reprises à quel point le rapprochement entre Moscou, Pékin et Téhéran s'est accéléré ces dernières années. Nous écrivions le 20 octobre :

"Tout ceci n'est cependant rien en comparaison de ce qui se prépare avec l'Iran, grande puissance régionale si l'en est, case cruciale de l'échiquier eurasiatique. Si Obama pensait amadouer les ayatollahs avec l'accord sur le nucléaire, il s'est planté en 3D. La marche de Téhéran vers l'alliance sino-russe est inarrêtable. Coopération militaire renforcée avec Pékin, navires iraniens invités en Russie, et bien sûr une position commune sur les grands dossiers internationaux dont la Syrie. L'entrée de l'Iran dans l'OCS n'est qu'une question de temps.

Les liens énergétiques entre Téhéran et Pékin sont déjà anciens mais se consolident chaque jour. Ceci en attendant l'oléoduc irano-pakistanais qui verra prochainement le jour, reliant la base chinoise de Gwadar avant, un jour, de remonter tout le Pakistan et rejoindre la Karakoram Highway dans les somptueux décors himalayens."

Et le 25 octobre :

"Quant à l'Iran, qui ne sert désormais plus de prétexte fallacieux au bouclier anti-missile, sa lune de miel avec Moscou est à la hauteur de la désillusion de l'administration Obama qui espérait sans doute, avec l'accord sur le nucléaire, intégrer Téhéran dans son giron et l'écarter du grand mouvement de rapprochement eurasien. Et bah c'est raté, et drôlement raté...

En l'espace de quelques jours : accords sur des projets d'infrastructure (dont une ligne ferroviaire. Eurasie, Eurasie) d'une valeur de 40 milliards, établissement d'une banque commune pour favoriser les échanges (qui se feront évidemment en monnaies locales. Dédollarisation, dédollarisation). Cerise sur le gâteau, l'Iran va participer la banque des BRICS.

Leur future victoire en Syrie rapprochera encore Moscou et Téhéran, qui entrera bientôt, sous les auspices chinoises, dans l'Organisation de Coopération de Shanghai."

En ce moment, ô temps géopolitiquement excitants, pas une semaine ne passe sans qu'un jalon supplémentaire ne soit posé. Il y a quatre jours, l'Iran a proposé à la Chine d'organiser des exercices militaires communs. Pékin devrait évidemment accepter. Avant-hier, le fameux contrat pour la livraison des S-300 russes à Téhéran a enfin été signé, qui mettra à peu près définitivement l'Iran à l'abri de toute intervention aérienne étrangère.

Résumons :

  • dans le domaine militaire : manoeuvres/coopération sino-russes + sino-iraniennes + russo-iraniennes.
  • sur le plan énergétique : contrats gaziers du siècle sino-russes en 2014 + achats massifs de pétrole iranien par Pékin + entente russo-iranienne vis-à-vis de l'Europe (blocage des pipelines qataris et saoudiens en Syrie, accord sur le statut de la Caspienne...)
  • dans le domaine politique, géopolitique et géo-économique : entente totale des trois sur le dossier syrien, opposition commune aux tentatives unilatérales américaines, marche à la dédollarisation. Future entrée de l'Iran dans l'OCS sino-russe et participation à la banque des BRICS.

Il paraît que Brzezinski en a renversé son bol de café...

En 2013 paraissait un intéressant essai géopolitique intitulé Chine, Iran, Russie : un nouvel empire mongol ? La présentation de l'éditeur mérite qu'on s'y attarde :

"Le 20 mars 2013, le Homeland Security Policy Institute désignait des hackers chinois, russes et iraniens comme auteurs des attaques déstabilisant les systèmes de sécurité américains. Non contents de multiplier les cyber-intrusions, la Chine, la Russie et l'Iran collaborent aujourd'hui de façon croissante dans le domaine des nouvelles technologies. Dans un contexte marqué par l'effacement des frontières, ces trois pays sont-ils en train de fonder un nouvel empire mongol ou à l'inverse tentent-ils désespérément de préserver leurs influences régionales respectives ? Contrairement à la construction politique de Gengis Khan, ayant unifié l'Eurasie à partir d'un centre turco mongol, ces alliés encerclent une aire de civilisation turque dont ils se sont détournés. Cette alliance pragmatique, fondée sur l'axe sino-iranien, se matérialise par des appuis géopolitiques réciproques, une coopération étroite avec l'arrière-pays énergétique russe et la diffusion d'une vision du monde allant à rebours de nos propres stéréotypes. Étrangers à la chimère du dépassement des cultures par l'abolition des frontières, la Chine, la Russie et l'Iran peuvent puiser dans leurs histoires respectives des raisons d'exister sous une autre forme que celle d'une citadelle continentale résistant à la mondialisation océanique. Au delà de ses carences maritimes, le nouvel empire souffre toutefois de nombreuses fragilités telles que son affaiblissement démographique ou les intérêts parfois divergents des pays qui le composent. Aussi pourrait-il bouleverser soudainement nos repères géopolitiques avant de connaître une recomposition."

Si certaines bases de la coopération Moscou-Pékin-Téhéran étaient déjà là, que de chemin parcouru en deux petites années... Les "intérêts parfois divergents" ont presque totalement disparu, balayés par la dangereuse hystérie états-unienne en Ukraine et en Syrie. C'est désormais un triangle, pardon, un anneau extrêmement solide qui émerge, uni par des liens énergétiques, militaires et géopolitiques irréversibles.

A noter l'intéressante référence historique au coeur turco-mongol, centre de l'empire de Gengis Khan mais naine blanche de la nébuleuse annulaire russo-sino-iranienne, tournée vers les extrémités de l'échiquier eurasien. Les pays turcophones d'Asie centrale, qui appartiennent déjà à l'OCS et/ou à l'Union eurasienne, ne feront que suivre le mouvement, se coupant sans doute encore un peu plus d'une Turquie d'ailleurs elle-même embarquée dans un voyage bien turbulent...

Les seigneurs de l'anneau

Les raisons d'écrire de Jacques Perret

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1915-2015, LE CENTENAIRE DE 14-18

Les raisons d'écrire de Jacques Perret

Michel Lhomme
Ex: http://metamag.fr
raisons-de-famille-vr.jpgLes Editions Via Romana viennent de publier "Raisons de famille" , le deuxième livre de souvenirs de Jacques Perret tandis que l'excellente revue littéraire Livr'arbitres y consacre son numéro 18 de l'automne 2015. Le choix de Raisons de famille est judicieux car on y célèbre avec un an d'avance le centième anniversaire de la disparition en 1916 de Louis Perret, le grand frère du Caporal épinglé. Le récit raconte à la première personne le premier août 1914, veille de la mobilisation générale avec l'apposition des affiches dans tous les villages de France. Tout se passe dans la maison familiale des Perret, la maison de Galluis en Seine-et-Oise (aujourd'hui département des Yvelines) et l'on y décrit une famille unie que vient secouer le devoir patriotique et l'histoire mondiale. Jacques Perret qui a douze ans voit cette année-là partir son père mais aussi son grand frère à la guerre. Ce dernier ne reviendra jamais, tombant au champ d'honneur sur la Somme, à Bouchavesnes, le 25 septembre 1916. Le papa qui s'était engagé puisqu'ayant passé l'âge de la conscription, fut, lui, grièvement blessé dans les Flandres puis fait prisonnier mais il revint sauf de la première guerre mondiale.
 
Les souvenirs de Jacques Perret rappellent que les années 1912 et 1913 furent particulièrement heureuses, ce furent de beaux étés normands et de belles moissons gauloises comme le fut d'ailleurs l'été 14, du moins en province et à la campagne. Pourtant, comme aujourd'hui, la France ne sentait-elle pas déjà le rance ? Sans doute puisque la France était profondément marquée par la défaite de 1870, la guerre des Balkans, le scandale de Panama, les ralliements ratés au Général Boulanger, l'affaire Dreyfus, la corruption des politicards, le pacifisme démobilisateur de Jaurès, la germanophobie de Maurras, la trahison des socialistes. 14-18 sera la première guerre du mondialisme mais dans les tranchées, dans les discussions de bivouac, on ne le saura pas et on s'étripera pour en chercher des causes diverses dans le nationalisme revanchard ou dans une guerre du capitalisme et de la finance avec en toile de fond, la révolution bolchévique et ses trains suisses remplis de lingots d'or. Pourtant, c'est souvent en regardant passer les vaches comme aujourd'hui que les grandes catastrophes surgissent. La France de 2015 sait-elle vraiment ce qui lui arrive ? N'a-t-elle pas été aussi volontairement démilitarisée par des hommes politiques pleutres et lâches depuis plus de trois décennies pour les ''préparer'' à une autre boucherie, à les asservir à la finance et les adapter au grand remplacement, les monter contre l'eurasisme. 

L'intérêt du livre de Jacques Perret est là, nous narrer l'avant-guerre, « la paix des familles, l'état d'innocence, l'harmonie universelle » ou « la cueillette des prunes », les devoirs de classe, les jeux en plein air, au Jardin du Luxembourg des distractions enfantines, les cabanes et les courses à vélo, agrémentées de pénibles leçons de piano. Dès lors, en lisant le livre, on ne peut pas commémorer la grande guerre sans faire des parallèles avec le repli familial des années 90 qui anticipe ce que sera le choc historique des années 2015-2025. Certes en 1912 pas de grand remplacement ni de théorie du genre obligatoire, de totalitarisme de l'édredon, rien de tout cela dans le portrait d'une famille plutôt traditionnelle d'avant-guerre avec le camembert et le pinard à la sortie de la Messe, ou les enfants montés de force à l'étage quand les grands finissaient d'arroser la soirée au calvados dans le salon : « De fumants éclats montaient jusqu'aux chambres des enfants et nous comprenions alors vaguement dans le demi-sommeil, quelle institution difficile et miraculeuse était la famille où sans être d'accord sur tout on peut s'embrasser à propos de rien ». En réalité, aujourd'hui, les enfants ne dorment plus très tôt, ne montent dans leurs chambres que pour les jeux vidéos tandis que leurs parents pianotent sur leurs portables sans même se parler ou se poser des questions. Mais n'est-ce pas aussi un climat d'avant-guerre, le climat insouciant d'une guerre mondiale qui sera hybride et civile mais dont on veut dénie la probable réalité barbaresque ou nucléaire ? En fait, ce paradis familial que narre Jacques Perret avant la grande catastrophe de 14 existe encore même s'il n'y a plus d'éden républicain capable de fomenter la fierté grandiloquente de l'humble devoir patriotique. Il n'y a plus de nation mais des rapatriements d'exilés ou d'immigrés dans des drapeaux brûlés, déchirés ou remplacés sur les places publiques par les bannières ennemies de républiques islamiques.
 
La mort du grand frère Louis a de toute évidence marqué le petit Jacquot, le futur écrivain rebelle. Nous pensons que l'écrivain français ne s'est jamais remis de la mort de son grand frère et que c'est même pour cela qu'il écrira toute sa vie d'autant que Louis était un brillant élève de l'Ecole des Chartres appelé à une grande carrière. Nous soupçonnons que Jacques Perret après le décès de son aîné ne croira plus jamais à la carrière et aux grands discours des donneurs de leçon républicains. « Je suis pour le Trône et l'Autel » lâche-t-il âgé en une position suicidaire en 1975 sur le plateau d'Apostrophes devant un Bernard Pivot médusé.

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Comme le remarque Jean-Baptiste Chaumeil, le passeur moderne de Perret, dans un article du numéro de Livr'arbitres à propos de la réédition opportune des Raisons de famille : « C'est aussi le grand intérêt de ce livre : tout est là qui permet de comprendre Jacques Perret. Comprendre son engagement au Maroc en 1922, son incorporation dans les corps-francs en 1940, ses évasions, son départ au Maquis, sa détermination dans la défense de l'Algérie française, et tant d'autres combats. ». La mort d'un grand frère aux combats de 14-18, devoir de famille de toute une époque, obligations patriotiques, traumatisme crânien, douleur des gueules cassées et solitude pour ceux qui restent. Nous pensons instinctivement à ces femmes comme la mère du poète britannique Rupert Brooke qui perdit toute sa progéniture à la guerre , ou à ces pères de 14-18 comme celui de Jacques Perret qui survécurent malades aux combats des tranchées mais qui pleurèrent leurs fils qu'ils avaient abandonnés sur ces champs de bataille où ils avaient paternellement guerroyés à leurs côtés en connaissant toute la merde des tranchées. 

La guerre rend fou mais la guerre rend aussi irrécupérable. Jacques Perret est un irrécupérable. Cela nous change de la crasse des Modiano, Echenoz ou Enard qui nous font miroiter avec des guerres reconstruites des tableaux de douceur avant la tempête pour en réalité mieux nous anesthésier pour l'avenir troublé qui nous attend. 


Jacques Perret, "Raisons de famille" , Septembre 2015, 328 pages, Éditions Via Romana, 25€

Livr'Arbitres, n°18, automne 2015, 7€
 

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Ludwig Klages and the Biocentric View of Life

Ludwig Klages and the Biocentric View of Life

Joakim Andersen

Ex: http://www.righton.net

Klages2.jpgKlages puts Life in the centre, but he also identifies an anti-Life force that gradually infiltrated the world and took it over.

Ludwig Klages (1872–1956) was one of the most interesting thinkers of the twentieth century. He was also one of the most complex. Klages was a philosopher, a psychologist, and a leading graphologist. Together with Alfred Schuler and Karl Wolfskehl, he formed the ‘Cosmic Circle’ in Munich. The Circle consisted of the milieu around the poet Stefan George, but it did not fully adhere to George’s patriarchal worldview.

Klages was a productive and original thinker. Among other things, he was the father of the term ‘id’ which was later to be picked up by Sigmund Freud. Klages also coined the term logocentrist, which today is a term used in certain types of feminist theories. He gave his psychological school the name characterology, and wrote several classics on graphology.

Klages was a man of paradox. In his writings he was an anti-Semite, yet he spent several years editing the works of his Jewish-Hungarian colleague, the natural philosopher Melchior Palagyi, after he had passed away. Klages was not very popular in the Third Reich, but neither did he renounce his theories about Judaism even after the Second World War, either. Recently, Jürgen Habermas stated that there is much of value in Klages, given that he was such an original and interesting thinker. But his unique perspective is now largely forgotten. It is therefore of great value that Arktos Media has published two books consisting of excerpts from his writings, translated by Joseph D Pryce (Pryce has also written a valuable introduction to both collections). This present review focuses on the first of them, The Biocentric Worldview.

The Biocentric Worldview

‘Wild boar, ibex, fox, pine marten, weasel, duck and otter — all animals with which the legends dear to our memory are intimately intertwined — are shrinking in numbers, where, that is, they have not already become extinct…’
— Klages, 1913

What I appreciate the most in Klages’ thought is his so-called biocentric worldview. Klages claims that the distinction between ‘idealism’ and ‘materialism’ is rather irrelevant. In its place he describes a deeper, less well-known historical conflict. Klages puts Life in the centre, but he also identifies an anti-Life force that gradually infiltrated the world and took it over. Klages uses the German terms Seele and Geist, usually translated as Spirit and Mind. There is an intimate connection between Life and Spirit, but Mind is connected to abstractions, like ‘sin’, ‘will to power’, and similar concepts. Klages illuminates the difference:

‘Just as the philosopher of spirit considers everything that denies spirit to be a “sin”, the philosopher of life regards that which denies life to be an offense… no one speaks of a sin against a tree, but men have certainly spoken in the past — and even today many still speak — of an offense against a tree.’

Among these expressions of anti-Life he mentions moralism, Judaism, and Christianity, as well as capitalism and militarism. Nietzsche’s ‘will to power’ also risks becoming a part of the anti-Life forces and an unhealthy obsession. Klages develops a useful deep ecological perspective, related to and complementing Naess, Abbey, and Linkola. He also describes how ‘progress’ has hurt the world. In the essay ‘Man and Earth’, Klages describes how animals and plants became extinct, but also how folk cultures and authentic human emotions are pushed aside. Klages was an anti-colonialist, and discusses how both species of animals and human cultures are extinguished. In their place everything, is homogenised, and the vampire that is Geist spreads over the world. Thus Klages connects the threat against biological diversity with the threat against cultural.

‘Modern man´s conscious striving for power far surpasses that of any previous epoch… in the service of human needs, the ever-increasing mechanization has brought about the desecration of the natural world.’
— Klages

These essays are also interesting from the perspective of the history and philosophy of science. Klages analyses both psychoanalysis and Socrates, among many other things. He criticises concepts like ‘progress’ and utopianism as being hostile to Life. His perspective places primary value on Spirit and Life, and on the non-conscious and the qualitative. One does well to compare Klages with Guénon’s The Reign of Quantity and the Signs of the Times, along with Heidegger and Alexander Jacob’s De Naturae Natura.

klagesSX336_BO1,204,203,200_.jpgKlages and Romanticism

‘Man should look upon the harvested fruits of the unconscious as an unexpected windfall bestowed by Heaven above.’
— Goethe

Among Klages’ own sources we find Nietzsche and the pre-Socratic philosophers. We also find the German Romantics and Goethe. Among the Romantics, Klages focuses on the now largely forgotten Carl Gustav Carus. He demonstrates that German Romanticism has permanent value.

In one’s own life, Klages is of value in showing that too much Geist leads to a worse and less authentic life. When the process has gone too far, one loses the ability to perceive the beauty of a forest, and instead only sees it as something merely quantifiable: as a bunch of timber. Likewise, the Romantics and Klages are also of use in politics. They show that the tendency towards hyper-politicisation and ideological thinking are among the enemies of Life. Family, nature, emotions, beauty, folk culture — they are all threatened by too much Geist. When Karlheinz Weissmann identifies the living as the leitmotiv of conservatism, or when Heinrich von Leo described his mission as protecting the ‘God-given, real life, in its development following its inner forces’, they are clearly related to Klages. Conservatism, defined as taking care of the living, not only animals and plants but also such ‘organisms’ as cultures, can also be biocentric.

When it comes to the philosophy of science, Carus, Goethe, and Klages are also of great use, given their focus on the whole rather than on the parts of things, on the sub- or non-conscious, and on reality and life above the prevailing focus on the mechanical and quantifiable. Klages quotes Carus:

‘…the key to an understanding of conscious thought resides in the realm of the unconscious.’

The Biocentric Worldview is thus of great value due to its deep ecological qualities as well as Klages’ original conception of history. Klages’ description of the rise and vampire-like spread of Geist has much in common with Nietzsche’s description of how ressentiment and slave morality takes over the world. (However, some aspects of Nietzsche are also dangerously close to the vampire.)

Klages is not a determinist. He does not rule out that Spirit and Life may be defended against Mind. He also reminds us that the goal of a Spirit-oriented science is to understand, rather than to reduce and manipulate. His role models are thus heroes, poets, and gods. The anthology is highly recommended.

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About The Author

Joakim Andersen is regarded as 'the grand old man' of the Swedish New Right, and was one of the founders of the famous Scandinavian think-tank Motpol. His ideological background is Marxist, but he has since moved on to what he regards as more interesting sources of inspiration such as Julius Evola, Alain de Benoist, and Georges Dumézil. His writing focuses primarily on issues pertaining to intellectual history.

Moscou ou la technique du rhinocéros

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Moscou ou la technique du rhinocéros

Ex: http://leblancetlenoir.com

Faire la guerre pour dicter la paix. Cette maxime très XVIIème siècle est constitutive de la politique que Vladimir Poutine, westphalien dans l'âme, applique à la Syrie. Autant l'âme russe peut connaître de violentes sautes d'humeur quand il s'agit d'art, de révolution ou de fête, autant la pensée russe en matière de stratégie extérieure fait penser au rhinocéros, avançant lentement mais fermement, inexorablement, et finissant par mettre tout le monde d'accord.

La Syrie est un cas d'école. Que disait Moscou avant l'intervention ? Nous allons repousser les terroristes, rétablir le gouvernement légal et sauvegarder l'intégrité de la Syrie tout en favorisant un consensus national. Petit à petit, les pièces se mettent en place et c'est exactement ce à quoi nous commençons à assister, à la virgule près. Quel changement par rapport aux simagrées occidentales où les effets de communication font maintenant office de politique...

Les groupes djihadistes, petits chéris de l'Occident pétromonarchisé, sont clairement sur le reculoir, comme le montre leur nouvelle tactique : enfermer des prisonniers dans des cages comme boucliers humains afin de dissuader les bombardements soutenant l'avancée des forces loyalistes. Ne cherchez évidemment pas l'info dans notre presse démocratique... Tandis que le rythme des frappes russes s'accélère, la bataille d'Alep est engagée où les forces syro-hezbollahi-iraniennes sont en train de diviser les positions rebelles :

On n'insiste pas assez sur le terrible revers que constituerait la perte d'Alep pour les "terroristes modérés" (© CIA). Une fois les grandes villes de la Syrie utile contrôlées par le régime, et ça en prend le chemin, la guerre totale contre l'EI pourra être engagée.

Parallèlement, Moscou saucissonne l'opposition à Assad. L'état-major russe a mené 24 raids sur des sites terroristes indiqués par des groupes anti-régime. Sont-ce les quelques rares bataillons modérés encore présents sur le terrain ou l'opposition en exil ? Peu importe au fond. Ils seront inclus dans le dialogue de réconciliation nationale sous les auspices de Moscou. Laissons la parole au général Kartapolo, de l'état-major : "Malgré leur lutte depuis quatre ans contre le gouvernement, ces groupes patriotiques sont prêts à faire passer leurs ambitions politiques après la nécessité de préserver l'intégrité et l'unité de la Syrie face à l'Etat Islamique et autres organisations terroristes. Nous espérons que cela sera un vecteur pour le règlement du conflit syrien".

De même, des représentants de la Coalition Nationale Syrienne, si chère aux Occidentaux mais à peu près inexistante sur le terrain, ont été invités en Russie pour des discussions, peut-être même avec des envoyés de Damas. Moscou prend peu de risque si Assad "négocie" avec ce mouvement virtuel sans aucun pouvoir, mais cela apporte une caution au consensus national que Poutine prépare pour la Syrie.

Tout comme Moscou ne prend pas de risque en répétant jusqu'à plus soif que le futur d'Assad doit être décidé par et seulement par les Syriens, notamment au moyen d'élections. L'Occident pétromonarchisé a bien été obligé d'accepter l'idée lors des pourparlers de Vienne même si ça le gêne terriblement, la probabilité d'une victoire d'Assad étant relativement élevée. Pendant que Paris, Washington et Londres sont en retard d'une guerre, les Russes concoctent déjà l'après-conflit...

Et en passant, ils en profitent bien entendu pour détacher les pays de la région de Washington ou renforcer leurs alliances. L'Irak est maintenant à peu près dans leur poche, Moscou ayant d'ailleurs insisté pour que les diplomates irakiens soient présent à Vienne. De même pour l'Egypte. La Jordanie a retourné son keffieh à la vitesse du vent. Quant aux relations avec l'Iran, qui prend d'ailleurs de plus en plus d'assurance vis-à-vis de l'Arabie bensaoudite, elles confinent à l'idylle.

Un rhinocéros qui dit ce qu'il fait et fait ce qu'il dit, qui avance inexorablement, sans grandes annonces mais d'un pas sûr. D'accord ou pas, Américains, Saoudiens, Turcs, Français et Qataris vont devoir s'y plier...

http://www.chroniquesdugrandjeu.com/2015/11/moscou-ou-la-...

LOUIS DUMONT, O QUANDO L’INDUISMO INCONTRA L’OCCIDENTE (E VINCE)

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LOUIS DUMONT, O QUANDO L’INDUISMO INCONTRA L’OCCIDENTE (E VINCE)

Quando un indù aggredisce un unno, non vale perché è indù contro unno

Nel pantheon degli autori di riferimento del panorama comunitarista, spicca certamente il sociologo ed antropologo Louis Dumont (1911-1998): studioso al confine tra l’interesse per le scienze sociali e gli studi legati alla Tradizione, in particolare nel contesto induista ed in parte buddhista.

Perché Il Talebano ha deciso di interessarsi a questo intellettuale? Anzitutto perché il pensiero di Dumont mette in discussione l’intero impianto culturale della postmodernità, attaccando in particolare la visione progressista che vorrebbe interpretare la storia come un lungo cammino di affinamento delle possibilità umane: al contrario, la contemporaneità viene vista come solo una fra le diverse possibilità della società e, anzi, per molti versi rappresenta un’eccezione assoluta rispetto alle civiltà tradizionali. In secondo luogo la conoscenza approfondita dello spirito indiano da parte di Dumont ci consente di dare uno sguardo lontano dagli stereotipi occidentali sulla società indù, una realtà ricca di contraddizioni che però rappresenta ancora oggi uno dei pochi esempi rimasti di civiltà in cui ancora vivono le vestigia della tradizione indoeuropea.

Louis-Dumont_7567.jpegDumont, nato a Salonicco nel 1911, si trasfersce successivamente in Francia, dove negli anni giovanili militerà nel Partito Comunista Francese, occupandosi delle varie sollecitazioni innovatrici della vivace realtà politica parigina. Presto si interessa di etnologia al punto di frequentare i corsi di Marcel Mauss al College de France, contro la volontà dei suoi genitori che lo avrebbero voluto ingegnere. Arruolato nell’esercito francese durante il secondo conflitto mondiale e finito prigioniero in un campo di detenzione tedesco, Dumont nel dopoguerra continua ad approfondire i suoi studi. Nel 1949 fa il suo primo viaggio in India, dove tornerà periodicamente per tutto il corso della sua vita. A partire dal confronto con l’India, comincia a sviluppare la dicotomia fondamentale tra l’Homo Aequalis, tipico dell’Occidente moderno, e l’Homo Hierarchicus. Proprio attorno a questa tematica, Dumont struttura alcuni dei suoi saggi più importanti e riconosciuti (si segnalano in particolare “La civiltà indiana e noi” del 1964 e “Homo Hierarchicus, saggio sul sistema delle caste” del 1966). Svincolando la sua analisi dal pregiudizio secondo il quale la società individualistica rappresenterebbe l’apice di un progresso (da leggere in contrapposizione alla barbarie di un sistema arcaico come quello delle caste), Dumont concentra la sua attenzione su uno dei testi più importanti della tradizione induista: il Sanathana Dharma.

Sarebbe veramente impossibile descrivere in un articolo la potenza del concetto di Dharma, ma approssimando in poche righe per darne un’idea al profano, qui basti sapere che con Dharma si intende l’equilibrio cosmico ispirato alle verità contenute nei Veda, un ordine trascendente che, se rispettato, è garante del Bene. La civiltà indiana ha alimentato per secoli la sua spiritualità di questa sacra legge universale, stratificando attorno ad essa una comunità organica fatta di ruoli e responsabilità, dal cui rispetto è sempre dipeso l’equilibrio della società. In questa totalità ognuno trova un posto correlato alla sua natura: il vertice della gerarchia è rappresentato dai Brahamini, una tipologia umana che vuole dedicare la sua esistenza alla ricerca del vero e del divino, viene poi la casta dei guerrieri (a cui apparteneva lo stesso Gautama Buddha) ovvero i guardiani della comunità, infine troviamo i commercianti. All’interno di questa piramide sociale che a noi occidentali ricorda così da vicino – non casualmente – la Repubblica platonica, è importante sottolineare come ad ogni ruolo corrisponda un determinato carico di responsabilità/doveri: se è vero che il brahamino riveste una posizione di grande prestigio e rispetto da parte delle altre caste, è anche vero che egli sottopone la sua intera esistenza al rispetto di una disciplina rigidissima che governa con codici di comportamento ogni aspetto della sua vita. Al contrario alla base della piramide incontriamo ruoli sicuramente più umili, ma – al di là del rispetto dello spirito comunitario – maggiore libertà di azione individuale.

A questo Homo Hierarchicus Dumont contrappone l’Homo Aequalis, punto di arrivo di un percorso le cui radici affondano forse nella rottura del cristianesimo col mondo antico; uno strappo che si rinsaldò almeno parzialmente col medioevo, ma da cui successivamente si sviluppò l’eresia protestante e tutto ciò che ne è derivato. Facendo riferimento agli studi di Karl Polany, Dumont analizza il percorso di progressivo svincolamento della sfera economica da quella comunitaria, fino alla trasformazione in realtà autoreferenziale ed autonoma tipica della modernità. In questo senso il pensiero espresso da Adam Smith nel suo saggio sulla “Ricerca sulla natura e cause della ricchezza delle nazioni” è forse l’esempio più sintetico della visione propria alla nascente scienza economica: questa nuova scienza si traduce nell’esaltazione del comportamento egoistico dell’individuo, un agire cieco nei riguardi del prossimo e senza riguardi per le ripercussioni sociali, ma che – nel sistema di Smith – è garante di un equilibrio provvidenziale in cui i vizi privati diventano sostanzialmente benefici pubblici.

homo70286492FS.gifSi comprende bene come un tale individualismo si ponga agli antipodi con la concezione olistica/tradizionale: questo non vuol banalmente significare che in passato la totalità delle persone fosse altruista, ma che la comunità viveva coesa attorno a dei valori universalmente riconosciuti. Nell’induismo, per esempio, non esiste l’idea che per essere felici bisogna gratificare il proprio ego, ma vige, piuttosto, il pensiero per cui ognuno debba scoprire il ruolo assegnatogli dal destino e vivere in armonia con esso e ciò che si ha intorno: ciò che gratifica veramente l’esistenza della persona è insomma trovare il proprio posto all’interno della comunità, non emanciparsi da essa. L’individuo induista si concepisce infatti come parte del cosmo e non come un atomo portatore di valori naturali, privo di interdipendenza. Lo stesso asceta che si allontana dalla società non lo fa in nome di un ripiegamento individualista: si tratta piuttosto dell’aspirazione ad una realizzazione metafisico-cosmica superiore a quella basata su una vita comunitaria, ma in cui trionfa sempre lo stesso spirito olistico (non si mette in discussione il valore della comunità in quanto tale), distinto sia dall’individualismo extramondano sia da quello mondano.

Louis Dumont è stato un grande studioso, capace di mostrare come l’Occidente contemporaneo non sia il culmine dell’evoluzione umana, quanto, invece, un’anomalia rispetto alle altre società. Per quanto esso voglia porsi come civiltà universale, in realtà, il suo sapere è “provinciale” ed incapace di comprendere altri orizzonti. Nel rapporto con l’India vediamo, per esempio, due tipi di reazione: da un lato c’è chi è vittima di un complesso di superiorità e non perde occasione di far notare quanta strada la barbara società indiana debba ancora fare sulla grande scala del progresso, di cui noi naturalmente rappresentiamo l’apice; dall’altro osserviamo improbabili fascinazioni new age in cui la grande sapienza indiana si svilisce in una serie di letture maldigerite e pallide imitazioni rituali. La tradizione indù invece, seppur sbiadita, rappresenta di fatto ancora oggi un sistema alternativo in cui si possono udire gli echi di un passato che infondo appartiene a tutte le civiltà indoeuropee, compresa la nostra.

Daniele Frisio

mercredi, 11 novembre 2015

Helmut Schmidt : un très grand Allemand nous quitte

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Helmut Schmidt : un très grand Allemand nous quitte

Pascal Décaillet
Journaliste et entrepreneur indépendant
Ex: http://www.lesobservateurs.ch

Sur le vif - 10.11.15 - 16.37h

HS7460z.jpgHambourg, 25 mars 1999 : à quelques heures du début des bombardements de l’OTAN sur la Serbie, l’ancien chancelier Helmut Schmidt (1974-1982), cinquième de la République fédérale à porter ce titre, 80 ans, nous reçoit, mon confrère Pierre-André Stauffer de l’Hebdo, et moi, dans son bureau, au sommet de la tour de « Die Zeit », dont il est l’éditeur. Vue sur le port. Sa ville natale, splendide. Hanséatique. L’une de mes villes allemandes préférées.

Pendant 90 minutes, au milieu d’une incroyable tabagie, alternant les Menthol et les prises de tabac à sniffer (une vielle habitude d’adolescent marin, ici à Hambourg, nous dit-il), cet homme d’exception, successeur de Willy Brandt (dont il a été le ministre) à la Chancellerie, prédécesseur de Kohl, n’ayant rien à envier à ce dernier, nous promène, avec son allemand qui sent la mer du Nord, dans le prodigieux dédale de l’Histoire de son pays au vingtième siècle, celle qu’évoque Günter Grass dans son livre « Mein Jahrhundert ». Mais Grass est peintre, l’un des plus grands, Schmidt est acteur. Ce siècle allemand, il a contribué à le faire.

L’homme qui vient de nous quitter, à presque 97 ans, était né à Hambourg le 23 décembre 1918, un mois et douze jours après l’Armistice, un mois et quatorze jours, surtout, après le début de la Révolution allemande, celle du 9 novembre, celle dont parle Döblin dans son roman « November 1918 ». Il grandit dans la ville hanséatique, fait toute la Seconde Guerre mondiale comme officier de DCA, est décoré de la Croix de Fer, prisonnier des Britanniques en 1945, s’inscrit au SPD (le parti social-démocrate) en 1946, entame une prodigieuse carrière politique, d’abord dans le Land de Hambourg, puis au niveau fédéral (Défense, Finances), avant les huit années de pouvoir suprême.

Helmut Schmidt était un Européen convaincu. Mais pas une Europe du cœur, comme son successeur le Rhénan Helmut Kohl. Non, juste une Europe de la raison, avait-il tenu à nous préciser en ce jour de mars 1999, pour que le continent atteigne une dimension critique suffisante pour affronter les grands blocs. On connaît son amitié légendaire avec Valéry Giscard d’Estaing, ils furent, au même titre que de Gaulle-Adenauer et Kohl-Mitterrand, l’un des grands couples de la construction européenne. En 2001, je les avais revus, MM Schmidt et Giscard, à la Fondation Jean-Monnet de Lausanne, j’avais pu mesurer la proximité qui les liait.

HSdL._SX296_BO1,204,203,200_.jpgCe que les gens, aujourd’hui, connaissent peu en Suisse romande, c’est l’immensité de l’intelligence politique de l’homme qui nous quitte aujourd’hui. Dans la droite ligne de Bismarck, il construit le destin allemand sur le long terme, sans états d’âme, jouant des alliances pour le seul intérêt supérieur de la nation qui lui est confiée. Simplement, ses années de Chancellerie, 1974-1982, sont celles où l’Allemagne, redevenue géant économique, n’a pas encore droit à occuper la même taille en politique. Avec les vainqueurs occidentaux de la Seconde Guerre mondiale, Américains principalement, Schmidt, parfait anglophone, s’entend à merveille. Mais il serait faux de ne voir là qu’une obédience atlantiste : l’homme, patiemment, guette l’heure de son pays. Ce sera son successeur, le Rhénan Helmut Kohl, qui l’entendra sonner, le 9 novembre 1989. Et son prédécesseur, l’immense Willy Brandt, qui aura ce jour-là le mot juste : « Jetzt kann zusammenwachsen, was zusammengehört ».

Je ne puis en dire beaucoup plus pour l’heure, mon émission spéciale sur la grève de la fonction publique genevoise m’attend. Mais je tenais, à chaud, à rendre un premier hommage à cet homme tellement allemand, avec sa discipline de fer, son incroyable liberté de parole (il en a usé jusqu’au bout), sa culture historique, sa virtuosité de piano (il avait hésité à en faire son métier). Helmut Schmidt, comme Willy Brandt, est un chancelier profondément allemand. Je crois que Kohl, et même Adenauer, sont des chanceliers européens, au sens le plus noble de ce mot. Mais Schmidt était, dans toutes les fibres, un chancelier allemand. Connaissant à fond l’Histoire de son pays, en tout cas depuis Frédéric II, son équation (comme Willy Brandt) avec la question de l’Est, son intégration provisoire au système atlantique, sa nécessité d’un dialogue constant avec la France. Pour le reste, un esprit totalement libre, un provocateur. L’un des très grands Allemands du vingtième siècle, oui, lui qui naît en pleine Révolution allemande, et qui meurt au moment où Mme Merkel ne sait pas comment se sortir, mise sous pression par le Ministre-Président de Bavière, de la question des réfugiés.

Le Grand Refuge, Schmidt l’avait connu, à l’âge de 27 ans : alors que, officier de la Wehrmacht, il tombait aux mains des Britanniques, au moins 12 millions d’Allemands des pays de l’Est, fuyant l’Armée Rouge, déboulaient dans une « mère patrie » en ruines. A partir de là, il a fallu reconstruire. Nous perdons aujourd’hui un incomparable constructeur.

Pascal Décaillet

La tragédie des réfugiés et la gauche morale

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La tragédie des réfugiés et la gauche morale

par Jean Bricmont

Ex: https://francais.rt.com

Le physicien et essayiste belge Jean Bricmont analyse la crise des réfugiés et pose des questions à la gauche morale dans son article pour RT France.

«Défiez-vous de ces cosmopolites qui vont chercher loin dans leurs livres des devoirs qu’ils dédaignent de remplir autour d'eux. Tel philosophe aime les Tartares, pour être dispensé d’aimer ses voisins.» Jean-Jacques Rousseau, Émile ou de l’éducation, Livre premier.

Personne ne peut rester insensible à la tragédie des réfugiés, même lorsqu'il s'agit de «faux réfugiés» ou de «réfugies économiques» et même s'ils viennent de Turquie et pas directement de Syrie. Et on ne peut qu'applaudir les gestes de solidarité avec les réfugiés, quand ils sont sincères.

Mais le discours de la gauche morale sur cette affaire est loin d'être aussi noble. Par «gauche morale», j'entends des gens comme BHL, Cohn-Bendit, Attali, les écologistes, des journaux comme Libération et Le Monde, et une bonne partie de la gauche et de l'extrême-gauche, qui nous exhortent à «accueillir les réfugiés», qui fustigent sans arrêt le «peuple » pour son chauvinisme, nationalisme, racisme, ou qui ont «honte de l'Europe» (c'est-à-dire des peuples européens), face au manque d'enthousiasme suscité par la vague de réfugiés dans les populations européennes. Ce manque d'enthousiasme est attesté par les sondages, des manifestations en Allemagne et le soutien populaire en Hongrie et en Angleterre pour l'attitude «ferme» de leurs gouvernements respectifs.

Il y a plusieurs questions qu'on peut poser à la gauche morale :

- Combien de réfugiés voulez-vous accueillir ? On nous dit, et c'est vrai, que le nombre de réfugiés arrivant en Europe est minime par rapport au nombre total de réfugiés fuyant diverses guerres. Mais c'est bien là le genre d'informations qui n'est pas de nature à rassurer ceux que la vague actuelle de réfugiés inquiète. En effet, supposons que l'on mette une limite au nombre de réfugiés qu'un Etat donné est prêt à accepter. Que fait-on si le nombre de réfugiés qui arrive dépasse ce quota ? On les renvoie, en utilisant les méthodes inhumaines que la gauche morale condamne ? On espère que le flux de réfugiés s'arrête spontanément ?

Il est illusoire de croire que l'arrivée de nouveaux travailleurs sur le marché du travail n'exerce pas une pression à la baisse sur les salaires et les conditions de travail

- Une fois arrivés ici, que vont faire les réfugiés ? On nous dit qu'ils cherchent une vie meilleure, ce qui implique de trouver un emploi. Mais où trouve-t-on des emplois ? On n'arrête pas déplorer le chômage de masse et même la gauche morale reconnaît cette réalité. Une réponse possible est qu'il y a en fait des emplois, mais dans l'économie parallèle ou clandestine. Mais dire cela, c'est encourager les gouvernements à «activer» encore plus les chômeurs, c'est-à-dire à les forcer à occuper ce genre d'emplois. Et il est illusoire de croire que l'arrivée de nouveaux travailleurs sur le marché du travail (qui est aussi un marché) n'exerce pas une pression à la baisse sur les salaires et les conditions de travail. Par conséquent, il n'est pas étonnant que ce soient les «couches populaires» qui réagissent, en général négativement, à l'arrivée des réfugiés et les couches privilégiées, dans lesquelles se recrute le gros de la gauche morale, qui sont favorables à cette arrivée[1].

Plus généralement, on assiste à une sorte de lutte des classes un peu nouvelle et qui ne concerne pas seulement les réfugiés, mais tout ce qui nous est vendu comme «ouverture» : les délocalisations, l'importation massive de biens produits dans des pays à bas salaires et l'arrivée de gens venant de tels pays, principalement de l'est de l'Europe. Les classes populaires y sont hostiles et y voient un arme aux mains du patronat contre leurs conditions de travail et leurs salaires, mais les gens qui ont un emploi stable et fermé à la concurrence, les intellectuels, professeurs d'université, professions libérales, applaudissent souvent cette «ouverture» en traitant de chauvins et de racistes ceux qui y sont réticents.

La gauche morale est mal placée pour donner des leçons d'altruisme à une époque où la croissance des inégalités profite aux couches sociales dont elle fait partie

Pourtant, j'ai quelques doutes sur la permanence de cette enthousiasme si les réfugiés comportaient un bon nombre d'intellectuels et si ceux-ci pouvaient entrer en concurrence directe (comme c'est le cas dans les métiers de la construction, de la restauration ou des travaux ménagers) avec nos intellectuels. Je pense au contraire que l'opinion «éclairée» estimerait rapidement que «la situation est intenable» et qu'il «faut faire quelque chose» pour endiguer l'afflux de réfugiés.

On peut reprocher aux travailleurs qui veulent éviter d'être mis en concurrence directe avec plus pauvres qu'eux d'être égoïstes. Mais la gauche morale est mal placée pour donner des leçons d'altruisme à une époque où la croissance des inégalités profite aux couches sociales dont elle fait partie. C'est bien pour cela que l'accusation principale contre le «peuple» est fondée, non sur l'égoïsme, mais sur le racisme, la gauche morale étant évidemment «antiraciste», c'est-à-dire favorable à une ouverture qui la favorise économiquement. Dans le temps, ce genre d'altruisme avait un nom : l'hypocrisie.

Il suffit de quelques individus pour déstabiliser un pays

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- Finalement, il y a la question du terrorisme : bien sûr l'immense majorité des réfugiés sont, pour reprendre un slogan «en danger et pas dangereux». Mais il suffit de quelques individus pour déstabiliser un pays. Après tout, les attentats récents en France et en Belgique n'ont été le fait que de quelques personnes. Et si on pense que la police est si omnisciente qu'elle peut détecter les rares terroristes potentiels parmi les nouveaux arrivants, comment se fait-il qu'elle n'a pas empêché les attentats qui se sont déjà produits ?

Tant qu'on ne répond pas à ces questions (et qui y répond ?), on ne devrait pas s'attribuer le droit d'insulter et de mépriser ceux qui les posent.

La gauche morale a presque toujours soutenu ces politiques au nom du «droit d'ingérence humanitaire» 

On nous répond parfois que «nous» devons accueillir les réfugiés parce que «nous» sommes responsables du chaos provoqué dans les pays d'où ils viennent. Mais qui est le «nous»? La population n'a pratiquement rien à dire en matière de politique internationale, du moins lorsque toute la classe politique et médiatique est unanime sur une question donnée, comme elle l'a été sur les guerres humanitaires (en Libye par exemple) ou le soutien aux «révolutions colorées». Or la gauche morale a presque toujours soutenu ces politiques au nom du «droit d'ingérence humanitaire». Il faut un certain culot de la part de la gauche morale pour exiger des populations ici qu'elles acceptent les conséquences d'une politique catastrophique dont elles ne sont nullement responsables et que cette gauche a elle-même encouragée avec le même terrorisme intellectuel (appel à la religion des droits de l'homme, diabolisation «anti-fasciste» de ses adversaires) que celui utilisé aujourd'hui dans le cas des réfugiés.

On voit mal l'opposition syrienne «modérée» (à supposer que celle-ci existe aujourd'hui ailleurs que dans l'imaginaire de la gauche morale et les comptes de la CIA) renverser à la fois le gouvernement syrien et l'État islamique 

On nous dit aussi qu'il faut résoudre le problème «à la racine». Mais, dans le cas de la Syrie, il n'y a pas trente-six solutions : soit l'État islamique renverse l'État syrien soit ce dernier vainc ou contient l'État islamique. On voit mal l'opposition syrienne «modérée» (à supposer que celle-ci existe aujourd'hui ailleurs que dans l'imaginaire de la gauche morale et les comptes de la CIA) renverser à la fois le gouvernement syrien et l'État islamique. Manifestement, seule la deuxième solution pourrait peut-être aider à résoudre le problème des réfugiés. Or, qui s'emploie à mettre en oeuvre cette solution ? La Russie qui, avec son président, est constamment diabolisée par la gauche morale. Ceux qui prétendent faire de la politique devraient parfois laisser le réel interférer avec leur pensée.

Ultimement, la question des réfugiés repose la question fondamentale de la souveraineté nationale (cette même souveraineté que le droit d'ingérence humanitaire entendait combattre). Il y a une grande différence entre aider librement des gens en détresse et être forcés à le faire. Or, dans le cas des réfugiés et, plus généralement, de l'ouverture des frontières et de la construction européenne, la population n'est jamais consultée. Les politiques d'ouverture sont présentées soit comme une fatalité, soit comme un progrès à accepter sans discussion. De nouveau, la gauche morale applaudit cette perte de souveraineté et elle le fait parce qu'elle se méfie de la «xénophobie» du peuple qui risquerait de rejeter ces politiques si on lui demandait son avis.

Cela a toujours été une folie de croire que la situation des droits de l'homme allait être améliorée par la guerre

Mais cela, à terme, ne fait qu'aggraver la situation, parce que personne n'aime être forcé à être «altruiste», surtout lorsque cela est imposé par des gens qui ne le sont pas.

Cela a toujours été une folie de croire que la situation des droits de l'homme allait être améliorée par la guerre et c'en être une autre de croire que l'amitié entre les peuples va augmenter suite à des déplacements de population accompagnés de cours de morale.

[1]   D'après Le Monde, «Les cadres et professions supérieures, qui vivent une mondialisation heureuse, sont nettement favorables à l’accueil des migrants, alors que les catégories populaires, notamment les ouvriers, y sont hostiles». On peut aussi penser au dessin de Plantu, caricaturiste du Monde, qui représente les migrants, en couleur et souriants, prêts à travailler le dimanche face à des travailleurs français en gris, fâchés et défendant le code du travail contre leurs patrons

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