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jeudi, 05 septembre 2013

Le Midi

Le Midi...

La Nouvelle Revue d'Histoire est en kiosque (n° 68, septembre - octobre 2013).

Le dossier central est consacré au Midi des troubadours et des cathares. On peut y lire, notamment,  des articles de Sophie Cassar ("Le comté de Toulouse"), de Rémi Soulié ("La civilisation de Midi languedocien au XIIe siècle" ; "De Frédéric Mistral au Larzac"), de Bernard Fontaine ("L'implantation de l'hérésie en Languedoc" ; "Le siège de Montségur"), de Martin Aurell ("1213 : Muret, la bataille décisive"), de Pierre de Meuse ("L'inquisition, mythe et réalité" ; "Le catharisme au risque de l'histoire"), de François Fresnay ("Simon de Montfort ") et de Philippe Conrad ("L'hérésie cathare revisitée" ; "Le Midi languedocien, des origines au XXe siècle").

Hors dossier, on pourra lire, en particulier, un entretien avec le général Maurice Faivre ("Du Renseignement à l'Histoire") ainsi que des articles d'Emma Demeester ("Le Tsar Alexandre II ou la réforme impossible"), de Michel Lentigny ("La résurrection des Etrusques"), de Michel Ostenc ("Verdi et le Risorgimento") et de Philippe d'Hugues ("L'Europe médiatrice") et la chronique de Péroncel-Hugoz.

 

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Enki Bilal - Exposition

La fin des Anglo-Saxons ?

USA-GB : La fin des Anglo-Saxons ?

La Syrie a rompu une alliance historique


Jean Bonnevey
Ex: http://metamag.fr
Les USA, après s’être crées en révolte contre la Grande-Bretagne ont pris la succession de l’empire britannique dans une volonté de dominer le monde par le contrôle des mers. Une vision commune du monde partagée avec un fond ethnique et religieux a créé depuis la première guerre mondiale au moins ce qu’on appelle les Anglo-saxons. Ce sont ces derniers qui imposent une vision très atlantiste à l’Europe continentale et qui, en fait, orientent les choix de la « communauté internationale ».

                  Syrie : la fin du monde anglo-saxon ?

L’idée que la Grande-Bretagne  conserve un rôle mondial grâce aux Usa est une évidence. En fait, c’est Churchill qui a mis fin à l’empire et au rôle mondial de Londres malgré sa victoire sur l’Allemagne.  Depuis la Grande-Bretagne est à la remorque des Usa et plus près d’ailleurs de Washington que de Bruxelles.

Il y eut cependant une révolte de la fierté impériale : ce fut l’opération de Suez en 1956 avec les Français. Cela s’est soldé par la fin de la puissance des empires coloniaux et la confirmation de la domination des  américains et des soviétiques. Depuis la Grande-Bretagne est le plus fidèle allié et le plus inféodé du nouvel « empire ». On ironisait sur le bulldog britannique devenu caniche américain.

Est-ce aujourd’hui un nouveau tournant historique avec la fin de l’axe anglo-saxon ? Assurément  par rapport à l’Afghanistan, l’Irak et même la Libye, il y a rupture. Le caniche a rompu la laisse. Une rupture imposée au gouvernement par les élus et l’opinion publique. C'est le camouflet politique le plus cinglant de l’époque actuelle ! La dernière fois que la Chambre des Communes a dit "non" à une intervention militaire proposée par un Premier ministre, cela remonte à 1782. A l'époque, le Parlement britannique avait refusé d'envoyer des troupes supplémentaires en Amérique pour la guerre d'indépendance, contre la volonté du chef du gouvernement, Lord North. Il a été contraint de démissionner un mois plus tard. Dans les deux cas, un Premier ministre conservateur va-t’en-guerre a été répudié par ses propres fidèles.


L’opinion publique britannique ne soutient plus ce genre d'interventions depuis l'échec libyen : nos attaques aériennes n'ont pas servi à grand-chose. La torture, l'instabilité politique et les actes terroristes sont toujours le lot quotidien du pays. La Grande-Bretagne n'est pas une nation neutre ou pacifique. Mais ces ingérences dans les pays musulmans produisent des effets néfastes et contradictoires estime un politologue.

La Pologne, habituellement l’allié le plus loyal des Etats-Unis en Europe, a rejeté toute participation à un assaut militaire en Syrie. L’Allemagne se languit de l’époque où elle n’avait aucune décision à prendre sur l’utilisation ou non de ses soldats. Angela Merkel et son adversaire social-démocrate Peer Steinbrück seront ravis que la démocratie parlementaire britannique ait décidé de s’opposer à une attaque militaire en Syrie, ce qui retire la question du débat électoral allemand.

Aujourd’hui, la France est la seule à sembler vouloir récupérer et mettre le badge d’adjoint du shérif que la Chambre des communes a arraché de la poitrine de David Cameron. En mars 2003, c’était le président Jacques Chirac qui déclarait que la France allait former un axe Paris-Moscou-Pékin pour opposer un veto à la résolution des Nations unies qui aurait forcé le dictateur irakien à se soumettre aux volontés de l’Onu ou risquer une action militaire.

« Our oldest ally, France »... « Notre plus vieille alliée, la France », a souligné John Kerry, le secrétaire d’Etat américain. La formule n’est certes pas nouvelle : elle fait partie des classiques amabilités franco-américaines. Mais depuis quand ne l’avait-on pas prononcée à Washington avec insistance et conviction ? Sa sortie de la routine diplomatique marque un sacré retournement de situation. Cela  fait grincer les dents des Anglais. Quant aux Français n'en déplaise à François Hollande ils n’en demandaient certes pas tant.

L’étrange chemin de Damas de François Hollande n’est certes pas une promenade de santé politique, diplomatique et militaire. La France a toujours eu des problèmes avec le levant et la Syrie face notamment aux Anglo-Saxons… quand il y avait des Anglo-Saxons. Ironie de l’histoire certes, mais dont on aurait sans douter tort de se réjouir.

Intellectuels sous l'occupation

INTELLECTUELS SOUS L’OCCUPATION

 
Une réalité complexe

Pierre Le Vigan
Ex: http://metamag.fr
 
riding22.gifLe premier mérite de l’auteur, journaliste américain installé de longue date en France, c’est qu’il évite d’aborder une période compliquée avec des idées simples. Peu de périodes furent aussi compliquées que celle de l’Occupation. Alan Riding pose les bonnes questions : « Est-ce que le fait d’avoir travaillé sous l’Occupation était systématiquement une forme de collaboration ? » Des questions cruciales pour les intellectuels et artistes. 

Il y avait, montre-t-il, une infinité de nuances ente la résistance franche et la collaboration assumée, nuances passant notamment par la résistance passive – le fait de publier le minimum – le retrait de la vie littéraire, ou un mélange de collaboration et de services rendus à la Résistance. « Les Parisiens auraient été surpris d’apprendre que certains écrivains célèbres, des musiciens, des cinéastes, qui travaillaient avec l’accord des Allemands, étaient en même temps engagés dans la Résistance. » Si l’attitude des intellectuels et artistes français fut rien moins que monolithique, l’attitude des Allemands fut elle-même souvent complexe, entre répression, intimidation et tentative de séduction des intellectuels. C’est pourquoi la résistance littéraire fut bien souvent plutôt une dissidence de l’intérieur qui n’inquiétait pas outre mesure l’occupant allemand. « A partir de 1942, aucun de ceux qui étaient impliqués dans le Comité national des écrivains ou dans les groupes plus petits du cinéma, des arts, de la musique ou du théâtre ne fut arrêté. Une explication plausible est que, tout en étant décidé à lutter contre la résistance armée, les Allemands accordaient peu d’importance à ces groupes. » 

Une réalité complexe difficilement conciliable avec  les stéréotypes trompeurs d’une France toute entière résistante mais aussi avec la nouvelle vulgate dévalorisante présentant les Français comme massivement compromis dans la collaboration. Un écart entre le réel et le discours qui explique le persistant malaise français quant à l’histoire de la période 1940-1944. Comme le disait Jean-Galtier Boissière : veni, vidi, Vichy. Nous ne nous en sommes pas encore tout à fait remis.

Alan Riding, Intellectuels et artistes sous l’Occupation. Et la fête continue, Flammarion-Champs-histoire, 442 pages, 12 E.

Identitäre Meditationen über Triest

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Identitäre Meditationen über Triest

Martin Lichtmesz

Ex: http://www.sezession.de

Bei der Recherche für einen Beitrag zum geplanten „Ortslexikon“ des Instituts für Staatspolitik [2] fiel mir eine sehr schöne, zu Unrecht verschollen gegangene Anthologie über Triest in die Hände, der ich die Informationen für diesen Artikel entnehme. An dem Band „Triest Trst Trieste“ (Mödling/Wien 1992) hat unter anderem mein ehemaliger grüner Geschichtslehrer aus Gymnasialzeiten mitgearbeitet, an den ich recht gute Erinnerungen habe.

Er gehörte zum durchaus sympathischen Typus eines Grünen, den man heute leider nur mehr selten findet. Sein biographisch-familiärer Hintergrund war recht abenteuerlich, und er hatte ein Flair von Globetrottertum um sich, das er freilich auch bewußt kultivierte. Besonders gern erzählte er von seinen kulinarischen Entdeckungsreisen in seiner zweiten Heimat Italien, wo er stets auf der Suche nach seltenen und exquisiten Perlen abseits der touristischen Trampelpfade war.

Im Gegensatz zu den heutigen „Diversity“- [3]Narren hatte er eine echte Liebe zur Vielfalt (man kann dieses geschändete Wort leider kaum mehr benutzen) insbesondere europäischer und mediterraner Kulturen. Er war Mitglied in einer kleinen Folklore-Band, die traditionelle Volkslieder aus ganz Europa sammelte und deren Stilelemente in ihren eigenen Songs zu recht ansprechenden Potpourris vermischte.  Dabei liebte er auch alpine und österreichische Volksmusik, mit einem gewichtigen Vorbehalt allerdings: sie mußte „authentisch“ sein und nicht verseucht durch die Kommerzentartungen des „Musikantenstadl“ und ähnlicher Frevel.

So war seine „multikulturelle“ Leidenschaft eng verwandt mit seiner kulinarischen: sie hatte etwas zu tun mit einer Sehnsucht nach dem „Echten“, Anderen, Bodenständigen, Unverwässerten, Vitalen, Urwüchsigen, Noch-nicht-Genormten, noch nicht durch die Konsumgesellschaft platt- und banal- und schalgemachten.

Ich mußte viele Jahre später an meinen Geschichtelehrer denken, als mir ein listiger Aphorismus von Gómez Dávila unterkam:

Die nationalistische Xenophobie bewahrt die Unversehrtheit köstlicher Speisen für die, die weder Nationalisten noch xenophob sind.

Das ist ein tragisches Dilemma, das leider kaum aufzulösen ist: wenn eine Kultur oder Volksgruppe ihre Eigenart bewahren will, muß sie sich bis zu einem gewissen Grad nach außen hin abgrenzen. Wenn sie aber nicht mehr imstande ist, bis zu einem gewissen Grad „durchlässig“ zu sein und fremde Einflüsse aufzunehmen, dann stagniert und versteinert sie. Kleinere Indianervölker, die keine Möglichkeit des Anschlusses an eine größere, stützende Kultur oder Nation haben, sitzen hier besonders in der Zwickmühle.

Ein „Muß“ für die Grünen der Neunziger Jahre (ob das heute auch noch so ist, weiß ich nicht), war die Leidenschaft für die Rechte diverser Minderheiten in Österreich: Zigeuner, Kroaten im Burgenland, Slowenen in Kärnten – besonders letztere ließen sich trefflich gegen das traditionell „blaue Gau“ der FPÖ ausspielen. Hier spielten natürlich oft eher sinistre nationalpsychologische Motive eine Rolle, ein nachgeholter Surrogat-Antifaschismus und eine Buße für die NS-Verbrechen.

Man konnte sich für den „Volkstumskampf“ (denn um etwas anderes ging es schließlich nicht) der Slowenen begeistern, zeigte aber keinerlei Interesse etwa am Schicksal der deutschen Minderheit in Slowenien, oder überhaupt der Vertriebenen des Weltkrieges aus Böhmen und Mähren, Schlesien und Pommern, Siebenbürgen und Ostpreußen. Denn deutsches Volkstum war eben „böse“, alles andere aber gut und unterstützenswert. Immerhin dachte mein grüner Geschichtslehrer nicht so.

Seine Faszination für Triest hing eng mit seinen multikulturellen Neigungen zusammen. Als typische Grenz- und Knotenpunktstadt war und ist Triest eine einzigartige Mischung aus romanischen, slawischen und germanischen Einflüssen. Sie stand rund fünfeinhalb Jahrhunderte unter der Herrschaft der Habsburger, die dort unverkennbare Spuren hinterlassen haben. Ganze Stadtviertel sind von theresianischen und josefinischen Bauten geprägt, Doppeladler prangen noch auf vielen Gebäuden und zuweilen wähnt man sich auf der Ringstraße oder in Znaim und Budapest. Nur ein paar Kilometer auswärts findet sich das eigenartige, märchenhafte Schloß Miramare, das für den späteren unglückseligen „Kaiser von Mexiko“ Maximilian erbaut wurde.

Auf dem nicht minder romantischen Schloß Duino schrieb Rainer Maria Rilke seine berühmten „Duineser Elegien“.  Sowohl Italo Svevo [4], der eigentlich Aron Hector Schmitz hieß, Autor des Jahrhundertromans „Zenos Gewissen“, als auch der Jugendbewegung-Jupiter Theodor Däubler [5] wurden in Triest geboren und nachhaltig von der Stadt geprägt. Egon Schiele malte hier Fischerboote und Hafenszenerien, Adalbert Stifter erblickte hier zum ersten Mal das Meer.

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Däublers Freund Hans Blüher [6] schrieb in seiner Autobiographie „Werke und Tage“ (1920) über seine einsamen Jugendwanderungen von Deutschland nach Italien, die ihn nach Triest, Venedig und Neapel führten. Er gedachte darin der „großen Züge der deutschen Könige und Kaiser über die Alpen“, in denen er einen tieferen Drang als nach bloßer profaner Beutelust am Werke sah:

Wer es je gespürt hat, wie scharf die Grenze zwischen der germanischen und der italienischen Landschaft gezogen ist, wer je den Gratzauber in sich aufgenommen hat, der einem ankommt, wenn man wieder beginnt, bergab zu steigen, wer auch gewohnt ist, auf die Dinge zu achten, die Vegetation, veränderter Sternenhimmel, Bodenduft und solches mehr bei einem Menschen erwirkten, dem wird das lediglich Hinzugekommene der ökonomischen Motivierungen, besonders jener Zugrichtung Deutschland-Italien ohne weiteres klar.

Ich fühlte mich jedenfalls durchaus als Deutscher und spürte den Zug der Geschichte meines Volkes in mir, als es mich mit völlig unwiderstehlicher, geradezu fanatischer Gewalt nach dem Süden zog, nach jenem Süden, der mir immer unerträglich war, dessen Waldlosigkeit eine Beleidigung meiner ganzen Natur enthielt, dessen Menschen so durchaus anders waren als ich: dieser Süden, den ich jedesmal mit einem schluchzenden Gefühlvon Heimweh nach den deutschen Landen verließ, den ich jedes Jahr abschwor mit den Worten: „Es war das letztemal!“ – und der mich fünf Jahre mit unausweichbarer Beständigkeit in seinen Bann zog. Es muß wohl das Schicksal des deutschen Menschen sein.

Unterwegs nach Triest war Blüher auch bei den Slowenen eingekehrt, die ihm als arm, „gütig“ und gottesgläubig erschienen. Nur eines ging ihm gegen den Strich:

Aber was mir an diesem Volke unterträglich war, das war die Entvokalisierung der Sprache. Wer in der Lautwelt der Antike groß wurde, dem klingen konsonantenreiche Sprachen barbarisch, und so bekam ich eine immer mehr unbezwingbar werdende Sehnsucht nach Italien, dessen Sprache mir vertraut war und meinen lateinischen Ohren wohltat.

James Joyce verbrachte in Triest seine Jugendjahre, zur genau gleichen Zeit, als Blüher seine Wanderungen unternahm. Joyce war zeitlebens ein freiwilliger irischer Exilant, und er war um so mehr Ire, umso mehr Exilant er war – dazu paßt eine Stadt, die auf ihre Weise eine seltsame Lage im „Exil“ hat, als überwiegend italienische Stadt,die fast gänzlich von slowenischem Hinterland ummantelt ist.

Hilde Spiel schrieb in 1980 in der Novelle „Mirko und Franca“ über die „vielgesichtige Stadt“:

Es gibt Tage und Orte, an denen Triest nur eine seiner Facetten hervorkehrt, nur venezianisch oder nur slawisch erscheint, nur österreichisch oder nur ungarisch, aber auch, unter gewissen Umständen, nur jüdisch, nur griechisch, levantinisch, oder sogar französisch (…).

Im Jahr 1910 zählte Triest etwa 225.000 Einwohner, darunter 120.000 Italiener, 60.000 Slowenen, 12.000 Deutsch-Österreicher, 2.500 Kroaten sowie 30.000 Ausländer aus aller Welt: Levantiner aller Art, Griechen, Armenier, Juden, Türken, Engländer oder Franzosen.

Die unwiderstehliche Anziehungskraft, die eine Stadt wie Triest auf meinen Lehrer hatte, liegt also auf der Hand. Der erwähnte Sammelband „Trieste Trst Triest“ zeichnet allerdings nicht das Bild eines Idylls. Immer wieder wird deutlich, daß die Reize und Spannungen „multikultureller“ Gebilde nicht voneinander zu trennen sind, daß vor allem immer wieder die Frage auftaucht, was solche Gebilde überdachen und zu einer friedlichen und funktionierenden Einheit fügen kann.

Historisch gesehen ist es nun leider so, daß Demokratien für diesen Zweck die denkbar ungünstigsten Staatsformen [7] sind. In der Tat sind sie häufig Zerfallsprodukte größerer Imperien, Antithesen „multikultureller“ Staatsformen. Demokratie und Nationalismus sind in der Neuzeit eng verwoben gewesen.

Unbestritten ist, daß die wirtschaftliche und kulturelle Glanzzeit der Stadt in die Zeit der Habsburger-Herrschaft fällt, insbesondere in die drei Jahrzehnte vor dem 1. Weltkrieg, als Triest der leistungsstärkste Hafen des Mittelmeers war und seine Bahnlinien bis nach Bombay gingen. In den Beiträgen des Bandes erscheint die k.uk.-Monarchie daher auch in einem überwiegend positiven Licht.

Bis heute ist das „Image“ der Österreicher in Triest relativ positiv besetzt. Die Identität der Stadt ist ohne diese Prägung eben nicht denkbar. Als ich sie mit zwölf Jahren zum ersten Mal besuchte, bot mir ein gleichaltriger italienischer Junge Verbrüderung an, als er erfuhr, woher ich komme. Das hat einen großen Eindruck auf mich gemacht, und mir ein erhabenes und freudiges „paneuropäisches“ Gefühl gegeben.

Historisch gesehen war die Beziehung der Italiener zu den Österreichern aber alles andere als harmonisch. Österreich-Ungarn war der große Gegner in den heroischen Freiheitskämpfen der Epoche von Garibaldi und Cavour. Seit den 1840er Jahren war auch in Triest der „Irredentismus“ gewachsen und seit 1866 geradezu explodiert. Wobei sich die italienischen Nationalisten in einer paradoxen Lage befanden, denn die Blüte der Stadt verdankte sich nunmal der verhaßten Habsburger Fremdherrschaft.

Der Triester Schriftsteller Scipio Slapater [8] beschrieb das Dilemma so: „Alles, was dem Handel dient, bedeutet Vergewaltigung der Italianità – und was diese wirklich fördert, schadet jenem.“ Dazu paßt auch die ironische Wendung, daß der große Märtyrer der Nationalbewegung, Guglielmo Oberdan, als Wilhelm Oberdank und Sohn einer deutschstämmigen Slowenin und eines Österreichers geboren wurde. Oberdan hatte 1882 versucht, Kaiser Franz Joseph zu ermorden. Seinen Henkern soll er noch heroisch entgegengeschrien haben: „Es lebe Italien! Es lebe das befreite Triest!“

Slataper selbst war ein glühender Bewunderer Oberdans und zunächst Anhänger der irredentistischen Bewegung, obwohl er halber Slowene war, und sich, wie er in einem Brief an seine Frau bekannte, als „Slawe, Deutscher und Italiener“ zugleich sah. Vom Slawen habe er die „seltsame Sehnsucht“, den „Wunsch nach Neuem, nach verlassenen Wäldern“, die „Sentimentalität“, und „ein endloses Träumen ohne Grenzen“. Vom „deutschen Blut“ habe er die „eselköpfige Sturheit“ und den „dikatorischen Willen und Ton“, ein „Verlangen nach Herrschaft und Kraft“: „Diese Elemente sind im italienischen Blut verschmolzen.“

Zuweilen erschien ihm sein slawisches Erbe noch mächtiger als seine „Italianità“. In seinem Buch „Mein Karst“ [9](1912) schrieb er:

Ich möchte euch sagen: ich bin im Karst geboren… ich möchte euch sagen: ich bin in Kroatien geboren… ich möchte euch sagen: ich bin im mährischen Tiefland geboren…

Dementsprechend kritisierte Slataper die anti-slawische Stoßrichtung der Irredentisten, wandte sich schließlich überhaupt vom Nationalismus ab und sozialistischen Ideen zu.  Er fiel 1915 in der 4. Isonzoschlacht als Freiwilliger auf italienischer Seite. Er war erst 27 Jahre alt.

Robert Musil beschrieb im „Mann ohne Eigenschaften“ das illoyale Verhalten der „Reichsitaliener“, der Figur des Grafen Leinsdorf in den Mund gelegt: an Kaisers Geburtstag habe er keine einzige Fahne in ganz Triest gesehen, aber am Tag des Geburtstags des Königs von Italien laufe alle Welt mit Blumen im Knopfloch herum. Und was die Slowenen betrifft, so lägen sie sich zwar dauernd mit den Italienern in den Haaren, aber solidarisieren sich sofort mit ihnen, „sobald es heißt, daß wir germanisieren.“

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Die Spannungen zwischen den italienischen Triestinern und den Österreichern schilderte auch Hermann Bahr 1909 in seiner „Dalmatinischen Reise“. Man mag darin auch das Muster heutiger „Integrationsprobleme“ wiedererkennen. Bahr glaubte, das Problem sei durch eine Art „Willkommenskultur“ zu lösen:

Die Italiener wollen eine italienische Universität, um ihre Söhne auszubilden, und sie wollen sie in Triest, weil sie Triest nahe haben und weil ihre Söhne in fremden Städten unglücklich sind. Nein, sagt die Regierung: sie wollen sie, um Irredentisten zu züchten! Worauf zu antworten wäre: Irredentisten züchtet ihr, ihr, weil jeder österreichische Italiener ein Irredentist sein wird, solange er sich in Österreich fremd fühlt, weil jeder sich in Österreich fremd fühlen muß. Solange man ihm mißtraut! Die Heimat des Menschen ist dort, wo er sich bei sich zu Hause fühlt. Sorgt dafür!

Und ferner: eine bessere Zucht von Irredentisten als in Wien gibt es gar nicht. In Wien fühlt sich der italienische Student fremd, er versteht die Sprache nicht, er ist von Feindschaft umgeben, niemand nimmt sich seiner an, Heimweh quält ihn, so sitzt er den ganzen Tag mit den anderen im Café beisammen, um nun doch seine Sprache zu hören, und wenn er unter diesen nun ein einziger ist, den die Not oder die Sehnsucht zum Irredentisten macht, so sind es nach einem Monat alle; seelische Kontagion nennt man das.

Und endlich: Ihr treibt jeden Italiener aus Österreich heraus, dem ihr die Wahl stellt, ein Italiener oder Österreicher zu sein! Es muß ihm möglich werden, als Italiener ein Österreicher zu sein. Wie denn unser ganzes österreichisches Problem dies ist, daß es uns möglich werden muß, Österreicher deutscher oder slawischer oder italienischer Nation zu sein.

Ähnliche Probleme und Gedankengänge finden wir heute wieder, mit einem gravierenden Unterschied: der heutige Nationalstaat Österreich ist eben, auch wenn man es schon vergessen hat, „Deutsch-Österreich“, der klägliche Rest auf ethnischer Basis, der übriggeblieben ist, nachdem das Kaiserreich Österreich an den von Bahr benannten Problemen gescheitert ist. Schon allein darum ist Bahrs Rhetorik der „Willkommenskultur“ nicht auf heutige Verhältnisse übertragbar. Wo er von „Österreichern“ spricht, meint er nicht allein die  ethnischen Deutsch-Österreicher. Was der Bogen der k.u.k.-Monarchie nicht geschafft hat, soll heute eben ein Reisepaß und ein Bekenntnis zu „freiheitlich-demokratischen Grundwerten“ und „Menschenrechten“ ähnlichem bewerkstelligen. Es ist zu erwarten, daß das erst recht nicht funktionieren kann.

Wir sind hier auch mitten in der Atmosphäre von Joseph Roths „Radetzkymarsch“. Leser des Romans werden sich noch an den „reaktionären“, trinkfesten polnischen Grafen Chojnicki aus Galizien erinnern, der gegen Nationalisten, Sozialisten, progressive Juden und sonstige Demokraten wettert, die die Monarchie in Stücke reißen wollen. Zugleich weiß er, daß die Seele des Reiches bereits gestorben ist und keine Integrationskraft mehr besitzt.

Joseph Roth, wie viele galizische Juden glühend kaisertreu, hatte diese Welt des habsburgischen Reiches geliebt. An ihrem Verlust ist er schließlich zugrunde gegangen, als Heimatloser und Exilant. In der Tat ist wohl nie das Ideal einer zugleich vielgestaltigen und zugleich einheitlich gebündelten Zivilisation so greifbar nahe gewesen. So zumindest schien es manchem Sproß der „Welt von Gestern“ (wie Stefan Zweig formulierte) im nostalgischen Rückblick.

Mir liegt etwa ein 1967 im katholischen Wiener Herold-Verlag erschienenes  Bändchen vor, „Abgesang auf eine große Zeit“, das von einem Mann mit dem unwahrscheinlichen Namen Otto Forst de Battaglia (1889-1965) verfaßt wurde. Es handelt sich um einen Seelenverwandten des Grafen Chojnicki: ein altösterreichischer Pole, aus Galizien stammend, in Wien geboren, der den Namen einer italienischen Adelsfamilie trug. In dem Aufsatz „Österreich, ein Reich der Mitte“, schreibt er:

Ostische, alpine, mittelmeerische, dinarische, nordische und sogar ein nicht übersehbarer Einschlag vorderasiatischer, westischer und mongoloider Rasse, sodann – nicht mehr aufspürbarer Vorbewohner zu vergessen – Illyrer, Thraker, Italiker, Kelten, Römer samt dem Kaleidoskop der unter deren Adlern in Vor-Österreich garnisonierenden Legionäre, hernach Germanen und Slawen und wieder Germanen: das alles hat sich zu einem Ganzen vermengt.

Und jeder Bestandteil des Amalgams steuerte etwas zu dessen Eigenart bei. Daran änderte auch die sprachliche und kulturelle Überdachung durch das Deutschtum nichts. Und dem sich auch starke, von hoher Kultur gesättigte Elemente einfügten, die später ins Land einströmten: Italiener, Spanier, französische Emigranten, assimilierte Juden und andere sporadische Einwanderer aus allen Zonen, von Portugal und Irland bis Armenien und Hellas.

Und in einem Aufsatz über Joseph Roth schreibt Forst de Battaglia über dessen Heimatstadt Brody in Galizien an der russisch-österreichischen Grenze:

Es war weniger das deutsche Wesen, am dem die sich Weltleute Dünkenden hier zu genesen suchten, denn das österreichische, schwarzgelbe, kaiserliche, habsburgische, für das die deutsche Sprache ein verbindendes Glied zwischen einem Dutzend Nationen bedeutete und dem die deutsche Kultur ein Kleid sein mochte, in das gehüllt man Einlaß in den vornehmen Kreis der europäischen Völkerfamilie fand.

Heute ist davon wenig bis gar nichts mehr übrig. In ganz Tschechien kommt man heute allenfalls mit Englisch durch, dafür lebt das Land touristisch hauptsächlich vom Glanz der böhmisch-mährisch-habsburgischen Zeit, unter wohlfeiler Verleugnung und Vertuschung des vorwiegend deutschen Charakters dieser Kultur von Gestern, wovon ich mich neulich anläßlich eines Besuches in Brünn wieder überzeugen konnte. Das ist ein Gedanke, den ich auf Reisen durch Tschechien nie ganz abwehren kann: Da haben sie nun also endlich ihren popeligen, ethnisch homogenen Nationalgurkenstaat, für den soviel Blut, vor allem der Sudetendeutschen, geflossen ist. Und für was?

Das Konzept des demokratischen Nationalstaats im Sinne der „Selbstbestimmung der Völker“ galt nach 1918 als die große Lösung der von Bahr bezeichneten Probleme. Sie waren in manchen Ländern allerdings erst dann so richtig „gelöst“, als mit ethnischen Säuberungen nachgeholfen wurde – die traurige Geschichte der Tschechoslowakei und Jugoslawiens sind Beispiele für eine solche Zuspitzung.

Auf dem Spielberg in Brünn, wo sich einst einer der größten Kerker der Monarchie befand, stehen übrigens heute noch Denkmäler, die von Mussolinis Regime in den Zwanziger Jahren gestiftet wurden: Erinnerungen an all die Märtyrer des italienischen Freiheitskampfes, die in der Festung inhaftiert waren. Zur gleichen Zeit unterdrückten und italianisierten die Italienern die Südtiroler, während die Tschechen unter Masaryk und später Benesch eine analoge Politik wider die deutsche Bevölkerungsgruppe in der Tschecho-Slowakei betrieben, die immerhin 3 Millionen Menschen umfaßte, nicht weniger als ein Viertel der Gesamtbevölkerung.

Eine ähnliche Politik wie die Südtiroler bekamen die Triestiner Slowenen ab 1919 zu spüren. Nun hatten die Irredentisten endlich bekommen, was sie sich gewünscht hatten: ein italienisches Triest, das freilich seine Geltung als Weltstadt verloren hatte. Aber die „Italianità“ war in ihren Augen immer noch nicht umfassend genug. Bereits 1920, zwei Jahre vor dem Marsch nach Rom, setzte nationalistisch-faschistischer Terror gegen slowenische Einrichtungen ein; so wurde im Sommer des Jahres das Kulturzentrum „Narodni dom“ abgebrannt. Unter Mussolini wurde eine zum Teil äußerst brutale Italianisierungspolitik betrieben.

Der Triester Schrifsteller Giani Stuparich, ein Freund Scipio Slatapers und dessen Kampfgefährte an der Front (auch er, wie der Name verrät, von slawischer Herkunft), protestierte:

Ist es rechtens, die Felder, die Kirchen dieser Slawen heimzusuchen und ihnen mit dem Revolver in der Hand zu befehlen, nicht mehr auf slawisch zu lieben, zu denken und zu beten?

Das Drama eskalierte im Laufe der folgenden Jahrzehnte und füllte am Ende des zweiten Weltkriegs auch die Karsthöhlen bei Triest mit Massengräbern von Italienern, Deutschen und Kroaten. Man kann alles in allem nicht sagen, daß der Nationalismus seinen schlechten Ruf unverdient erhalten habe.

Dennoch will ich mit einem Plädoyer von Nicolás Gómez Dávila schließen:

Reden wir nicht schlecht über den Nationalismus.
Ohne die nationalistische Virulenz würde über Europa und die Welt schon ein technisches, rationales, uniformes Imperium herrschen.
Rechnen wir dem Nationalismus mindestens zwei Jahrhunderte geistiger Spontanität, freien Ausdrucks der Volksseele, reicher historischer Mannigfaltigkeit zum Verdienst an.
Der Nationalismus war die letzte Verkrampfung des Individuums angesichts des grauen Todes, der seiner harrt.

mercredi, 04 septembre 2013

Elementos no. 49-50-51-52-53-54

ELEMENTOS Nº 54. LA FALSA IDEOLOGÍA DE LOS DERECHOS HUMANOS
 
 
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Sumario.-


Más allá de los Derechos Humanos. Defender las Libertades, por Alain de Benoist


Reflexiones en torno a los Derechos Humanos, por Charles Champetier


El Derecho de los Hombres, por Guillaume Faye


Derechos Humanos: una ideología para la mundialización, por Rodrigo Agulló


En torno a la Doctrina de los Derechos Humanos, por Erwin Robertson


¿Derechos del hombre?, por Adriano Scianca


¿Son universales los Derechos Humanos?, por François Julien


Los Derechos Humanos  como derechos de propiedad, por Murray Rothbard


La religión de los Derechos Humanos, por Guillaume Faye


Derechos comunes y Derechos personales en Ortega y Gasset, por Alejandro de Haro Honrubia



Derechos Humanos: disyuntiva de nuestro tiempo, por Alberto Buela
 

ELEMENTOS Nº 53.

MISCELÁNEA DE AUTORES DE LA KONSERVATIVE REVOLUTION (Vol. II)

 
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Sumario.-



Gottfried Benn. El doloroso calvario de un inconformista descreído, por Alain de Benoist

“Consideraciones de un apolítico” de Thomas Mann, por Nicolás González Varela

Friedrich Reck, el solitario elitista, por Christine Zeile

Edgar J. Jung, la ambigüedad de la Revolución Conservadora, por Jean-Pierre Faye

Hugo von Hofmannsthal, la voz del simbolismo vienés, por Francisco Arias Solis

El vitalismo e historicismo de Ludwig Klages, por César Águila Cázarez

Edwin Erich Dwinger: dar sentido al sufrimiento, por Ulli Baumgarten

Homenaje a Ernst von Salomón, por Ernesto Milá

Apuntes sin sombra de Hugo von Hofmannsthal, por Otto Cázares

Thomas Mann y el desencantamiento de las tradiciones alemanas, por Fernando Bayón

Friedrich Reck: el hombre que pudo matar a Hitler, por Peio H. Riaño

Otto Strasser y el Frente Negro, por Erik Norling

Ernst Forsthoff y el Estado Total, por Jean-Pierre Faye

Carl Schmitt, ¿teórico del Reich?, por Alejandro Vergara Blanco

 
Oswald Spengler ¿precursor del nacionalsocialismo?, por Javier R. Abella Romero
 

ELEMENTOS Nº 52. LA UTOPÍA IGUALITARIA. CONTRA EL IGUALITARISMO

 
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SUMARIO.-



El totalitarismo igualitario, por Alain de Benoist

Tradición e Igualitarismo, por Laureano Luna

Las falacias del igualitarismo, por Carlos Alberto Montaner

La naturaleza subversiva del igualitarismo, por El Emboscado

Igualitarismo y las élites, por Murray N. Rothbard

La dogmática del igualitarismo, por José María Benavente Barreda

Acerca de la democracia: el igualitarismo, por Eduard Alcántara

Ciencia y desigualdad, por Denes Martos

El igualitarismo democrático como triunfo de la moral cristiano-nihilista en Nietzsche, por Verónica Rosillo Pelayo

Igualitarismo, democracia y plebeyismo en Ortega y Gasset, por Alejandro de Haro Honrubia

Las paradojas vinculadas al igualitarismo y la utopía, por H.C.F. Mansilla

Igualitarismo e Imperio, por William Marina

El igualitarismo es una revuelta contra la Naturaleza, por Murray N. Rothbard

El mito del igualitarismo, por Eugenio Vegas Latapie

El igualitarismo de las masas, según Sloterdijk, por Juan Malpartida
 

ELEMENTOS Nº 51. BICENTENARIO DE SU NACIMIENTO II. WAGNER vs. NIETZSCHE y viceversa

 
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SUMARIO.-


Nietzsche contra Wagner, por Andrés Gómez


Wagner contra Nietzsche. Meditaciones sobre dos mundos enfrentados, por Ramón Bau


Nietzsche y Wagner, por Rüdiger Safranski


Wagner según Nietzsche, por Sergio Méndez Ramos


Nietzsche-Wagner, por Heinrich Köselitz y Ferdinand Avenarius

El desvío nietzscheano de Wagner, por Joseph Victor Widmann


Nietzsche contra Wagner, Wagner contra Offenbach. Una contribución estética al “Caso Wagner”, por Gerardo Argüelles Fernández


Wagner y Nietzsche: la trascendencia nacional o filosófica, por Daniel Alejandro Gómez


Nietzsche-Wagner: Preeminencia de la poesía en la obra de arte total, por Gonzalo Portales

 

ELEMENTOS Nº 49. EMILE CIORAN: LIRISMO FILOSÓFICO

 
 

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SUMARIO


Un hombre asombrado...   y asombroso, por Fernando Savater
 
La revelación de Emile Cioran, por Abel Posse
 
Cioran y la ética de la introspección, por Luis Ochoa Bilbao
 
Cioran: apasionado por la existencia, por Sergio Rivas Salgado
 
Cioran: el alarido lúcido, por Luis Fraga
 
Emile Cioran, el ateo creyente, por Gianfranco Ravasi
 
Sobre E. M. Cioran, por Fernando Savater
 
¿Es Cioran un filósofo?, por Luis Roca Jusmet
 
El inconveniente de ser Cioran, por Augusto Isla
 
Cioran y Eminescu. La plegaria de un dacio, por Vasilica Cotofleac
 
Homenaje a Nicole Parfait, lectora de Cioran, por Rosemary Rizo-Patrón
 
Nicole Porfait y Émile Cioran: el desafío del ser, por Nelson Vallejo-Gómez
 
Emil Cioran y la Revolución Conservadora en Rumanía, por Claudio Mutti
 
Cioran y el fascismo, por José Ignacio Nájera
 
Cioran y la España del desengaño, por Manuel Arranz
 
El concepto de la historia  en Cioran, por Rafael Rattia
 
Entrevista a Simone Boué, esposa de Cioran, sobre Cioran, por Maite Grau
 
Emil Cioran: un escéptico apasionado por la lucidez, por Mijail Malishev
 


Cioran, del rumano al francés, por Edgardo Cozarinsky

Presseschau September 2013

vigJournaux.jpg

Presseschau

September 2013

 

Wieder mal einige Links. Bei Interesse einfach anklicken...

AUßENPOLITISCHES
Fed hält erstmals US-Staatsschulden von mehr als 2 Billionen Dollar

Globale Inflation hat begonnen: Die Eliten zittern vor dem Zorn der Betrogenen

Euroraum am Rande des Abgrunds
Star-Ökonom James Galbraith: „Europa ist seinem Zusammenbruch näher als der Lösung“

Die 27 größten Risiken unserer Zeit

Der Rückversicherer Swiss Re hat in einem umfassenden Report die 27 größten Risiken für die Menschheit aufgezeigt. Sechs davon sind schwerwiegend und durchaus realistisch – so z.B. galoppierende Inflation.

http://www.format.at/articles/1335/931/364947/die-27-risiken-zeit

Gier – Wirtschaftskrise mit System

Arbeitslosigkeit in Österreich steigt deutlich
Trotz strahlenden Sonnenscheins und Urlaubs-Hauptsaison ist die Zahl der Arbeitslosen auch im Juli weiter gestiegen.

Schweiz plant Bankenrettung durch Raub von 600 Mrd. Franken bei den Bankkunden

(Die Diskussion wird in Deutschland auch noch kommen)

Die Schweizer suchen eine Hymne mit Pepp

Ihre alte Nationalhymne gefällt den Schweizern nicht mehr. Zu altbacken. Musikerin Stucky sagt, bei einer Hymne müsse man "Heimweh bis in die Knochen" bekommen. Mit Psalmen funktioniert das aber nicht.

http://www.welt.de/vermischtes/article118651306/Die-Schweizer-suchen-eine-Hymne-mit-Pepp.html

Bürgerrechte

Snowdens unbeugsame Filmemacherin

http://blog.campact.de/2013/08/die-unbeugsame/

(Wollen die den zwangskastrieren, oder worum geht es da???)

Bradley Manning will als Frau leben

Bradley Manning will künftig als Frau leben. Das ließ der verurteilte Wikileaks-Informant über seinen Anwalt im US-Fernsehen ausrichten. Er wolle fortan den Namen Chelsea Manning tragen.

http://www.gmx.net/themen/nachrichten/ausland/60akqdg-bradley-manning-wikileaks-chelsea#.A1000024

(Compact)

Big Brother hält Deutschland besetzt - Snowden, Merkel und die NSA

http://www.youtube.com/watch?v=ETJmQBbQ2Og (Aperçu)

Moskau

Jobangebote für Snowden in Russland

http://www.abendzeitung-muenchen.de/inhalt.moskau-jobangebote-fuer-snowden-in-russland.b80537d7-1cb3-4111-8120-5750a17b10a9.html

Eklat um Snowden-Asyl: Obama sagt Treffen mit Putin ab

http://www.spiegel.de/politik/ausland/eklat-um-snowden-asyl-obama-sagt-treffen-mit-putin-ab-a-915345.html

(Er scheint keine anderen Probleme zu haben. War da nicht mal ein Flughafen?...)

Umstrittenes Gesetz

Schwulen-Hass: Wowereit schreibt Moskauer OB

http://www.op-online.de/nachrichten/politik/schwulen-hass-wowereit-schreibt-moskau-zr-3084610.html

(na dann)"Unterdrückung wird auf Revolution treffen"
Lady Gaga nennt Putins Regierung "kriminell"

(dazu Michael Klonovsky)
Russland: Glühbirnen und Mentholzigaretten

USA

Bewaffnete Lehrer sollen vor Amokläufern schützen

http://www.handelsblatt.com/politik/international/usa-bewaffnete-lehrer-sollen-vor-amoklaeufern-schuetzen/8577772.html

(zur US-Kriegstreiberei)

Vorwände und Tatsachen: Gleiwitz, Rugova, Damaskus

http://www.sezession.de/40571/vorwaende-und-tatsachen-gleiwitz-rugova-damaskus.html

(PI zum roten Dany…)Kinderschänder Cohn-Bendit will Bomben auf Syrien

Baschar al-Assad im Interview für "Izvestia"

http://apxwn.blogspot.de/2013/08/baschar-al-assad-im-interview-fur.html#.Uh4RQz-BaNa

 

 

Französischer Ex-Minister: Syrien-Krieg seit 2009 geplant

 

 

 

Syrien: Bosnische Muslime kämpfen auf Seiten der Rebellen

 

 

 

Ein Veteran klagt an

 

Mein letzter Brief

 

Thomas Young wurde im Irakkrieg schwer verwundet. Jetzt liegt der Friedensaktivist im Sterben und schreibt einen letzten Brief an George W. Bush – eine schonungslose Abrechnung.

 

 

 

Afghanistan: Bundeswehr lässt millionenschweres Kriegsgerät zurück

 

 

 

TV-Serie „Burka Avenger“

 

Burka-Superheldin spaltet Pakistan

 

 

 

Iran verurteilt Christen wegen Bibel-Verteilung zu langjähriger Haft

 

 

 

3 Meldungen zur Bandenkriminalität in Marseille – ein gefährliches Pflaster…

 

 

 

 

 

(Antikommunistische Aktion)

 

Bulgarien

 

Rosafarbene Entschuldigung für Invasion

 

 

 

Nordkoreaner flieht übers Meer nach Süden

 

 

 

 

INNENPOLITISCHES / GESELLSCHAFT / VERGANGENHEITSPOLITIK

 

 

 

Merkel über die deutsche Souveränität am 21.08.13 in Stuttgart

 

 

 

Deutsche Arbeitsagentur gibt Hartz-IV-Empfängern Armutstipps

 

 

 

Das Zinstief frisst die Ersparnisse der Deutschen

 

 

 

Expertenstudie

 

Gebäudesanierung wird Armut nach sich ziehen

 

 

 

Viele deutsche Kommunen stehen vor dem Nichts

 

Die Bertelsmann-Stiftung schlägt Alarm: Die Finanzlage vieler Kommunen und Kreise hat sich dramatisch zugespitzt. Zehn Millionen Deutsche leben in Städten, die kaum noch handlungsfähig sind.

 

 

 

Eupoly – Ein europäischer Alptraum

 

 

 

Angst vor Armut

 

Deutsche fürchten Lügen in der Euro-Krise

 

 

 

Euro-Experiment war von Anfang an zum Scheitern verurteilt

 

20 Jahre Maastricht: Die Mutter aller Euro-Lügen

 

 

 

Schäuble: Griechenland braucht weitere Hilfen

 

 

 

 

AfD-Funktionärin preist Bereicherung durch Vielfalt

 

 

 

Die AfD – Resonanzboden, Energiepumpe, Partei

 

 

 

Deutsche Bank warnt vor Euro-Kritikern

 

 

 

Erzbischof Zollitsch gegen Euro-Kritiker im Bundestag

 

 

 

Forsa-Chef besorgt über möglichen AfD-Erfolg

 

 

 

(AfD)

 

Wahlkampf in Berlin

 

Polizeischutz für Plakatierer

 

 

 

 

Gewaltandrohungen

 

AfD braucht im Wahlkampf Polizeischutz

 

In Göttingen gehen Autonome und die Grüne Jugend massiv gegen die Alternative für Deutschland vor. Die Partei mache "nationalistische Propaganda". Aus Angst erwägt die AfD nun einen Wahlkampfabbruch.

 

 

 

Aktionen gegen AfD-Wahlkampf: Plakate in Duderstadt zerstört

 

 

 

Gewalt gegen die AfD ist Gewalt gegen die Demokratie

 

Linksextreme Attacken mit grünem Beistand

 

 

 

Linker Terror gegen den Wahlkampf der AfD in Göttingen

 

 

 

Mitglied des AfD-Landesvorstandes bei Angriff auf Infostand der Afd in Schwerin verletzt

 

 

 

Dokumentation gewalttätiger Übergriffe gegen die Alternative für Deutschland

 

 

 

 

Angriff auf Bernd Lucke / AfD-Wahlkampfveranstaltung von Autonomen gestürmt

 

 

 

Attentat auf Bernd Lucke am 24 08 2013 Waldbühne Bremen

 

 

 

Wird Bernd Lucke den Wahltag noch erleben?

 

Die Botschaft aus Bremen signalisiert Vernichtungswillen

 

 

 

AfD-Chef Lucke fordert Kampf gegen Linksextremismus

 

 

 

Grüne rufen zur Sabotage von AFD-Wahlkampf auf

 

 

 

 

Grüne Sprachpanscher

 

 

 

("Grüner" Wahlkampf)

 

„Claudia ist hier. Und Du?“

 

Über eine Begegnung der unheimlichen Art

 

 

 

Hermann Gröhe: „Typisch grün!“

 

CDU verspottet die Grünen wegen Wahlprogramm-Panne

 

 

 

(Piraten)

 

PiratenTalk Tiefgang Nr. 2 vom 4.8.2013 (V2) mit Rainer Langhans

 

 

 

(neuer "grüner" Vorschlag)

 

1. Klasse – der Luxus, den wir selber gerne hätten

 

 

 

Nur Ärger mit SPD-Plakaten

 

 

 

(Zu den Ausfällen im Bahnverkehr)

 

Mainz ist bald überall

 

Der deutsche Niedergang kommt schleichend

 

 

 

NSA-Spähaffäre

 

Thomas Oppermann: Vom Verteidiger zum Chefankläger

 

 

 

Gysi gegen Besatzungsstatut!

 

 

 

DDR-AufarbeitungGauck hält Umgang mit SED-Mitgliedern für milde

 

Die SED-Mitglieder hätten einen „relativ leichten Übergang“ in die Demokratie erlebt, sagte der Bundespräsident in einem Interview. Nur wenige hätten „tatsächlich Karriereabbrüche“ hinnehmen müssen.

 

 

 

Das deutsche Jahrhundert (II)

 

 

 

Das deutsche Jahrhundert (III)

 

 

 

(Ausgegrenzte Vertriebene)

 

Pommerland ist abgebrannt

 

 

 

(Dazu ein Kommentar von Thorsten Hinz)

 

Für immer abgebrannt?

 

 

 

Grüne plädieren für 8. Mai als Feiertag

 

 

 

"Besonderer Moment"

 

Merkel besucht KZ-Gedenkstätte in Dachau

 

 

 

Streit um Merkel-Besuch im Ex-KZ Dachau

 

 

 

 

LINKE / KAMPF GEGEN RECHTS / ANTIFASCHISMUS / RECHTE

 

 

 

Geduld! – Lage und Möglichkeiten der intellektuellen Rechten

 

 

 

SPD kündigt „Masterplan“ gegen Rechtsextremismus an

 

 

 

(Die Ernte)

 

Linksextremisten rufen zu Störung von SPD-Veranstaltung auf

 

 

 

(Die Ernte 2)

 

Berliner Jusos kritisieren „Deutschlandfest“ der SPD

 

 

 

Neue NSU-Prozess-Farce: Gehörte das gesprengte Haus in Zwickau dem Geheimdienst?

 

 

 

„Terror-Anwälte“ und geistiger Mief

 

 

 

(Tochter von NSU-Opfer…)

 

Olympe-de-Gouges-Preis / Thorsten Schäfer-Gümbel würdigt Semiya Simsek

 

 

 

Vom Extremismus aus der Mitte der Gesellschaft - Zweiter Teil

 

 

 

(Siegfried Jäger und sein DISS wieder mal… gähn)

 

Duisburg: Linkes Forschungsinstitut wirft Bürgern Rassismus vor

 

 

 

Sarrazin setzt sich gegen „taz“ durch

 

 

 

Wahr-Sager: Hetze von links – Das “Netz gegen Nazis” unter die Lupe genommen

 

 

 

(Schule gegen Rassismus)

 

Kritik an linker Anti-Rassismus-Broschüre

 

 

 

(Wenn das keine anderen stoppen… 90 Jahre… rolleye)

 

CDU: Linkstrend-Kritiker Siebeke gestorben

 

 

 

Akte Wallraff wird geschlossen

 

Ermittlungen sollen gegen Geldauflage eingestellt werden. Schriftsteller überlegt, ob er akzeptiert

 

 

 

Nazi-Symbolik

 

Tchibo kapituliert vor "18"-Shitstorm

 

Der Kaffeeröster Tchibo verkauft in seiner Kollektion Turnschuhe mit der Aufschrift "18". Die Zahl gilt als Code für die Initialen Adolf Hitlers. Jetzt hat die Firma die Schuhe vom Markt genommen.

 

 

 

(dazu ein Kommentar…)

 

Danke für Ihre Aufmerksamkeit!

 

 

 

(Bauer-Verlag)

 

Verlag wehrt sich gegen Vorwurf der NS-Propaganda

 

 

 

(und die Sittenwächter von der Amadeu-Antonio-Stiftung machen neuerdings auch Kampagnen gegen "Sexismus")

 

Sexistische Werbung: Das Dekolleté von Nordhausen

 

 

 

(Blaue Narzisse verklagt die taz; betr. Antifa-Autor Andreas Speit)

 

Verleumdung durch die taz

 

 

 

Bad Nenndorf: Polizei bringt Blockierern Getränke

 

 

 

Großrazzia gegen Linksextremisten in Berlin

 

 

 

Rechtsextremismus im Landkreis Gießen

 

Die Antifa irrt sich in der Adresse

 

 

 

(Autonome)

 

„Du kriegst gleich ’n paar aufs Maul!“

 

Attacke auf Umweltminister Altmaier in Kreuzberg

 

 

 

25 Demonstranten festgenommen

 

Proteste vor Berliner Flüchtlingsheim

 

 

 

(ebd.)

 

Angriff von Linksextremist: Polizist droht zu erblinden

 

 

 

Berlin: “Kurier”-Reporterin wollte Stecker ziehen

 

 

 

(Dieter Graumann gibt auch noch seine Meinung dazu ab)

 

Interview mit Dieter Graumann

 

„Bei den Bildern aus Berlin-Hellersdorf empfinde ich Ekel!“

 

 

 

Endsieg über Nazis in Berlin-Hellersdorf?

 

 

 

(Ebenfalls Linksradikale als Demonstranten pro Einwanderer)

 

Zwangsräumung von Protesten begleitet

 

Begleitet vom Protest des „Hanauer Sozialforums“ wurden gestern an der Daimlerstraße zwei Wohnungen in den so genannten „Rumänenhäusern“ an der Daimlerstraße zwangsgeräumt. Die Aktion verlief friedlich

 

 

 

(Hanau - „Brüllt sie nieder!“, forderte der SPD-Bundestagsabgeordnete Dr. Sascha Raabe in einem leidenschaftliche Appell die Gegendemonstranten vor Beginn der Kundgebung der rechtsextremistischen NPD auf. Die Neonazis dürften „keine zehn Minuten in der Stadt sein“.)

 

Wütender Protest gegen Neonazis / Gerangel mit der Polizei / Anzeige gegen NPD-Chef

 

Der Lärm der Demokraten

 

 

 

(Nach ausländerfeindlichen Parolen war Schluss: Die Stadt Hanau hat die umstrittene NPD-Kundgebung, an der eine Handvoll Anhänger teilnahm, aufgelöst. Die Zahl der Gegendemonstranten war deutlich größer.)

 

Fremdenfeindliche Äußerungen

 

Stadt Hanau löst NPD-Kundgebung auf

 

 

 

Hanau wehrt sich gegen Neonazis

 

Kommentar: „Rote Linie“ gezogen

 

 

 

 

EINWANDERUNG / MULTIKULTURELLE GESELLSCHAFT

 

 

 

Kohl wollte jeden zweiten Türken abschieben

 

 

 

Wowereit verurteilt Kritik an Asylbewerberheimen

 

 

 

(Christian Pfeiffer)

 

Kriminologe beklagt mangelnde „Willkommenskultur“

 

 

 

CDU-Bundestagsabgeordnete: “Zuwanderung ist unsere einzige Überlebenschance”

 

 

 

Diskussion über Syrien im Nordend-Café

 

„Europa muss Flüchtlingen mehr helfen“

 

 

 

Armutsmigration als volkspädagogische Maßnahme?

 

 

 

NSU: SPD wirft Polizei rassistische Denkmuster vor

 

 

 Vielfalt in Uniformität

 

 

 

Identitäre Basisarbeit (9): Aktion an den Resten der Willehadi-Kirche in Garbsen

 

 

 

(Rücksicht auf islamische Moral?)

 

Britische Supermarktkette: Sittsamkeitstüten für Männermagazine

 

 

 

(Der Anwalt klingt eher nach Türke, nicht nach Zigeuner…)

 

Diskriminierung? Verein will das Wort Zigeunersoße verbieten

 

 

 

Ausländischstämmige Schüler klagen über Diskriminierung

 

 

 

Hannover

 

Disco-Besucher für Diskriminierung entschädigt

 

Weil er wegen seiner türkischen Herkunft nicht in die Disco kam, erhält ein Mann 1000 Euro Schadensersatz. Passiert das noch einmal, müssen die Betreiber des Clubs eine Strafe von 250.000 Euro zahlen.

 

 

 

("Positive Diskriminierung")

 

Laut Bericht saudische Diplomaten in Berlin größte Verkehrssünder

 

 

 

(Urteil im Johnny K.-Prozess)

 

Vier Jahre für ein Menschenleben

 

Von Henning Hoffgaard

 

 

 

Rodgau

 

Auftraggeber in U-Haft

 

Islamkritiker sollte ermordet werden

 

 

 

“Testosteronüberschwemmte Jungmänner” randalieren im Sommerbad Berlin-Pankow

 

 

 

 

Streit nach Krawallen in Freibad

 

 

 

Essen: Ärger im Grugabad mit “Jugendlichen”

 

 

 

Islamistische "Sittenwächter" verprügeln Ehepaar

 

 

 

Kirche in Garbsen niedergebrannt

 

 

 

(Identitäre Aktion bei der abgebrannten Kirche in Garbsen)

 

Brandursache: Vielfalt?

 

 

 

(Ein Selbstdarsteller kann sich im "Spiegel" präsentieren…)

 

Kirchweyhes Bürgermeister und der Spiegel

 

 

 

Bremen: 35 Mitglieder des Miri-Clans prügeln auf Bauarbeiter ein

 

 

 

 

Offenbach: Paketzusteller wurden ausgeraubt

 

 

 

Fürth: Türken schlagen 26-Jährigen nach Zivilcourage bewußtlos

 

 

 

(Ali N.)

 

Frankfurt

 

Das ist der Messer-Killer vom Börneplatz

 

Sein Opfer wollte nur einen Streit schlichten

 

 

 

Mohamed trifft Ali und verliert sein Leben

 

Frankfurts Vielfalt kann auch tödlich sein

 

 

 

Solingen

 

Salafist kommt mit Bewährungsstrafe davon

 

 

 

(Migranten?)

 

Polizisten in Neukölln verprügelt

 

 

 

 

(Yaldin K.)

 

Justiz

 

Goldankäufer hinterzieht 7,8 Millionen Euro Steuern

 

 

 

 

KULTUR / UMWELT / ZEITGEIST / SONSTIGES

 

 

 

Dieser Dom wird abgerissen

 

Wie Nordrhein-Westfalens Braunkohletagebau eine Kulturlandschaft vernichtet

 

 

 

Die Bagger werden St. Lambertus fressen

 

 

 

Immerath

 

Ein Dorf muss dem Bergbau weichen

 

 

 

(Problem Zerstörungswut)

 

Heusenstamm

 

Mutwillige Zerstörung

 

Vandalen im Schlossgarten

 

 

 

Garnisonkirche Potsdam

 

Bund fördert den Aufbau mit 12 Millionen Euro

 

Nachdem die Bundesregierung den umstrittenen Wiederaufbau der Potsdamer Garnisonkirche als Projekt von nationaler Bedeutung eingestuft hatte, fördert sie nun den Wiederaufbau der Kirche mit zwölf Millionen Euro.

 

 

 

Historisches Gebäude-Trauerspiel in Zehlendorf

 

Vorsicht, Busen!

 

Die Villa Calé ist eines der schönsten Gebäude in Zehlendorf - und zerfällt langsam. Das Land Katar hat das historische Haus samt Gartengrundstück 1997 gekauft, aber wohl aus Pietätsgründen bisher nicht genutzt - wegen der barbusigen Figuren am Dach.

 

 

 

Farbbilder aus Berlin zur NS-Zeit

 

 

 

 

Vergessener Farbfilm

 

Hamburgs Aufbruch nach dem Bombenkrieg

 

Kinder fahren Rollschuh zwischen Trümmern, Familien haben sich in den Kellern zerstörter Gebäude eingerichtet: Im Sommer 1948 war Hamburg noch immer vom Feuersturm gezeichnet, doch es herrschte Aufbruchstimmung. Ein seltener Farbfilm dokumentiert eine geradezu gelöste Atmosphäre.

 

 

 

Zerstörung als Chance

 

Stadtplanung in Zeiten des Bombenkriegs

 

Erst zerstört, dann neu aufgebaut: Die Vernichtung der Städte im Zweiten Weltkrieg hat bei vielen Architekten und Stadtplanern eine regelrechte Euphorie ausgelöst. Das ist die pikante These einer Ausstellung, die heute in Hamburg eröffnet wird. Ein Gespräch mit dem Kurator Jörn Düwel.

 

 

 

Neues Buch zeigt die schlimmsten Beispiele

 

Bausünden, wohin man schaut

 

 

 

 

Stuttgart 21 – eine Zwischenbilanz

 

 

 

Mecklenburg – alles Bio?

 

 

 

(Quote)

 

Frauenbewegung von oben

 

 

 

Evangelische Kirche traut erstmals schwules Paar

 

 

 

Trauung Homosexueller in Seligenstadt: Die Eheleute Christoph und Rüdiger

 

 

 

(Zur "grünen" Pädophilie-Debatte)

 

Grüne Logik

 

 

 

Sieben Stunden, vierzehn Minuten – Manfred Spitzer zur digitalen Demenz

 

 

 

Wie man aus Nichts Geld machen kann: die wundersame Welt der Suchmaschinenoptimierung

 

 

 

(Internetüberwachung)

 

10 Thesen zum Neuen Spiel

 

 

 

Junge Social-Media-Nutzer

 

"Liege nackt auf dem Balkon und esse Kekse"

 

Die Geheimdienste lesen alles mit - Skandal! Das sieht nicht jeder so. Es gibt junge Menschen, die freiwillig auf Facebook und Twitter Intimes öffentlich machen. Fehlt denen Internetkompetenz? Nein.

 

 

 

US-Kolumne

 

Wir leben in der besten aller Zeiten

 

Kolumnist Eric T. Hansen provoziert gern mit zynischen Thesen. Woran er wirklich glaubt, ist der Fortschritt: Vieles ist so gut wie nie zuvor – und wird noch besser.

 

 

 

(eine Antwort)

 

Die beste aller Zeiten

 

 

 

Die Einstellung der Eliten zu sozialen Fragen

 

Michael Hartmann: "Soziale Ungleichheit - Kein Thema für die Eliten?", Campus Verlag

 

Von Detlef Grumbach

 

"Das gesellschaftliche Sein bestimmt das Bewusstsein". Der Soziologe Michael Hartmann ist der Frage nachgegangen, inwieweit dieser berühmte Satz von Karl Marx auf die deutschen Eliten zutrifft. Dazu hat er knapp 1000 Männer und Frauen in Spitzenpositionen befragt.

 

 

 

Urbaner Penner

 

 

 

Armut als Lebensstil - Das prekäre Leben

 

 

 

Das Elend des Regietheaters

 

 

 

Künstler Jonathan Meese

 

Freispruch für Hitlergruß

 

 

 

Mit dem Parka fing es an

 

 

 

Häßlichkeit kennt keine Grenzen

 

 

 

Das Leben, der Tod – und der ganze Rest

 

Die Zwillinge Jutta Winkelmann und Gisela Getty waren die Ikonen der Hippie-Zeit, teilten Männer, Drogen und Freiheitsdrang. Jetzt ist Jutta Winkelmann an Krebs erkrankt. In einem Comic dokumentiert sie die Suche nach sich selbst, Gott und der Liebe zum Leben. Ein Gespräch

 

 

 

Das Blumenkind und der Präsident

 

Mathias Bröckers: "JFK - Staatsstreich in Amerika"

 

 

 

"Feuchtgebiete" im Kino: Schamloses Zauberwesen

 

La destruction du monde arabe

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La destruction du monde arabe et notre élite hostile

 
Ex: http://www.les4verites.com

A quoi sert la destruction du monde arabe ?

Le vrai visage du printemps arabe – expression que l’on devait à Benoist-Méchin – m’est apparu ici assez vite : des foules marginales, manipulées et bien filmées par les télévisions du Qatar ont été parées de toutes les vertus ; le départ décrété nécessaire sur Facebook de leurs tyrans, auxquels on substituait les mandataires des oligarchies pro-anglo-saxonnes (on n’a pas beaucoup évolué depuis Lawrence d’Arabie, et peut-être qu’après tout les bédouins de Ryad, La Mecque et Doha sont des MI5 et CIA maquillés et grimés), nommés Frères musulmans ou autres. Ces illusionnistes, bien qu’ayant promis la privatisation du canal de Suez (quel grand clin d’œil !), n’ont pas été capables, par exemple, en Egypte, de faire que le citoyen chahuteur de la rue s’en sorte mieux qu’avant avec ses soixante dollars par mois : pourquoi la Fed n’imprime-t-elle pas plus de billets ? Le chahut a chassé le touriste et les comptes de la nation ont plongé un peu plus – sauf ceux de l’armée, toujours payée et équipée par l’étranger et donc toujours soucieuse de bien faire. Un peu auparavant, un pauvre ambassadeur américain avait d’ailleurs aussi mal terminé que l’ancien dictateur local. Cet ambassadeur, on l’aura compris, ne faisait pas partie des réseaux, des agences et des élites hostiles qui dirigent notre monde : il pouvait donc être étranglé après avoir été sodomisé au nom d’Allah par les hommes de main de qui de droit. Et la presse a pu s’en prendre aux chrétiens intégristes qui aux Etats-Unis auraient suscité l’ire des frères musulmans en mettant sur le réseau de damnables images islamophobes. Quand on accepte d’être informé comme cela, on peut montrer tout de suite sa gorge au bourreau.

Tout est allé bien sûr en empirant, et je crois comme prévu. On a détruit des pays en finançant et en armant des commandos de tueurs itinérants ; on a en fait surtout chassé des dictatures laïques et stables pour les remplacer par des dictatures anarcho-islamistes susceptibles d’exterminer les minorités chrétiennes, notamment les coptes d’Egypte, notamment les maronites, orthodoxes et catholiques syriens. Nos médias goguenards révélèrent après coup que les chrétiens favorisaient les dictateurs et que par conséquent ils devaient s’attendre à être massacrés par des rebelles entretemps devenus les coqueluches de Park Avenue et des salons germanopratins. La Tunisie que j’ai connue laïque et tolérante est devenue un bastion de l’islamisme, c’est-à-dire du bras armé de l’intégrisme démocratique occidental, pour reprendre l’expression de Baudrillard ; car l’islamisme est le bras armé de l’occident et de personne d’autre : voyez le colonel Lawrence.

Le chaos et la misère qui accompagnent la social-démocratie bien appliquée (dette, plans sociaux, baisse du niveau de vie…) et l’islamisme aux commandes vont susciter une vague de plus en plus énorme d’immigration en Europe. Nous l’avons déjà vu en action après le départ de Ben Ali, à Marseille, sur la côte d’Azur et ailleurs. Comme on ne veut surtout pas s’entendre sur la notion de réfugié, ni sur celle d’immigré, on peut s’attendre – je le dis sans hésiter – à quelques dizaines de millions de nouveaux venus à court terme, qu’il va falloir épouiller, nourrir, soigner, loger, équiper, conseiller, protéger juridiquement et défendre médiatiquement (ce ne sera pas difficile, les candidats abondent) contre une opinion populaire trop résistante et intolérante, pas encore assez flexible, pour rendre l’abominable vocable économique. Il est temps de remplacer ce qui reste de notre peuple inflexible par les robots de la banque HSBC, digne héritière hongkongaise des échoppes opiomanes.

Et c’est ici que cela devient intéressant : prenons l’exemple de l’Allemagne, devenue trop pacifiste à cause de son toujours présent passé prussien ou bien nazi. Eh bien, certains allemands, peut-être bien sur ordre, se sont opposés à ce lâcher de réfugiés venus de Syrie : ils se sont aussitôt fait traiter de néo-nazis. Et la presse allemande a naturellement plaint les malheureux réfugiés pris entre le feu des troupes d’Assad et des chrétiens d’orient (là-bas) et les méchants racistes d’ici, néo-nazis y compris.

Il faut bien comprendre que lorsque l’on est informé et dirigé par des politiciens et des journalistes comme cela, on a du souci à se faire.

Détruire le monde arabe tel qu’il nous été légué par l’indépendance, l’islam de village, le pétrole, les dattiers, le socialisme local, pour le remplacer par le chaos ambiant des monarchies golfeuses est une chose ; mais imposer ce chaos ambiant chez nous au motif qu’il faut être tolérant, amant de l’humanité, généreux et humanitaire en est une autre. Ici on est vraiment face à une des frasques folles de notre élite hostile occidentale en grande méforme. Le  temps n’est pas loin où il faudra quitter ce continent prétendu blanc et cette communauté prétendument chrétienne pour gagner des cieux plus cléments ; ceux de l’Amérique encore latine et de la Bolivie par exemple, pays chrétien et social, indigène et nationaliste (notre rêve en somme !), dont le président a été traité comme un voyou dans un aéroport par nos gouvernements d’opérette sur ordre des agences qui dirigent maintenant l’Amérique en rêvant de la guerre antirusse qui justifiera leur mirobolant budget. Le planton du socialisme français aurait aimé personnellement crucifier le rebelle américain des sévices secrets au nom bien sûr de la démocratie et de la liberté.

La destruction du monde arabe ira donc se prolonger en Europe. C’était écrit.

Car je crois que nos élites hostiles utilisent le monde musulman pour liquider ce qui peut rester de chrétienté dans ce monde et créer le souk social universel et transhumain dont elles rêvent. Dans l’état où nous sommes, nous en rendrons-nous compte ? Vous en rendrez-vous compte, ô vous qui méritez la mort sans le savoir parce que vous êtes des intégristes chrétiens sans le savoir et des molosses du racisme sans le savoir ?

Verso l’Eurasia da Dostoevskij a Limonov passando per i Cccp

Verso l’Eurasia da Dostoevskij a Limonov passando per i Cccp

di Luca Negri - Alfonso Piscitelli

Fonte: Barbadillo

limonov.jpgNell’ambito del progetto Eu-Rus vogliamo incontrare intellettuali italiani che si pongono il problema di un nuovo modello di civiltà europea, al di là del vecchio steccato tra Est ed Ovest. Il primo dialogo è con Luca Negri, firma della pagina culturale de Il Giornale, che nel suo ultimo libro (“Il ritorno del Guerin Meschino. Appunti per comprendere il nuovo Medio Evo”, Lindau) si impegna nella ricerca di quel modello. Come se fosse una post-moderna e cosciente “ricerca del Graal”.

Luca, in passato  hai scritto un libro sulla curiosa vicenda di un gruppo musicale filo-sovietico. Cosa ti ha portato a interessarti alla band CCCP?

Ho scritto un libro su Giovanni Lindo Ferretti, cantante, scrittore, leader del  gruppo punk chiamato  CCCP – Fedeli alla linea.

Anche comico “comunista” della banda di Arbore …

No quello era Ferrini.

Ah!

Sono cresciuto con le canzoni di Ferretti ed ho affrontato un percorso simile al suo: dall’estrema sinistra al cristianesimo. La sua parabola ben illustra le interazioni tra le due grandi chiese italiane: quella cattolica e quella comunista.

In effetti anche i Brigatisti Rossi nascevano come chierichetti.

I CCCP erano interessanti perché nei primi anni ’80, quando  tutti si ispiravano agli anglosassoni,  preferirono guardare ad Est: un gruppo di “punk filosovietico”  anche al di là del riferimento alla ideologia. Sentivano molto il fascino dell’Islam, della Cina, della Mongolia.

Cioè erano eurasiatisti  ante litteram?

 Sì. Il retro copertina del loro secondo album mostrava una carta geografica con al centro la Russia, a destra l’Asia e a sinistra l’appendice europea. Aggiungerei che erano affascinati dal mondo sovietico perché vedevano nella monumentalità del realismo socialista una residua traccia del Sacro ormai perso in Occidente.

Di lì a poco il sistema sovietico sarebbe crollato e sarebbe rinata la Russia delle sacre icone ortodosse.

 Quella Russia non era mai morta, perché  i semi gettati dai grandi pensatori russi come Dostoevskij continuavano a mettere radici  sotto la terra e a influenzare la grande cultura europea.

Tu approfondisci questi autori nel tuo libro “Il ritorno del Guerin Meschino. Appunti per comprendere il nuovo medio evo”.  Proprio Dostoevsky è un pensatore che affronta il problema tipicamente europeo del nichilismo. Quali le analogie e le differenze con Nietzsche?

Della questione si  occupò ampiamente Julius Evola.

Certo, in Cavalcare la Tigre.

In effetti, alcuni eroi “negativi” del romanziere russo sembrano anticipare il nichilismo di Nietzsche. I “demoni” o gli  “ossessi” di Dostoevskij  sono, in fondo, individualità con una grossa tensione spirituale, che però si muovono in un mondo in cui Dio è morto, in un’epoca in cui l’antica concezione del Dio posto al di fuori degli uomini e non nell’interiorità, sta tramontando. Ecco perché cercano disperatamente risposte che non arrivano  né dalla storia,  né dalla politica. Sono martiri inconsapevoli di un nuovo cristianesimo a venire. Finiscono tragicamente, come lo stesso pensatore tedesco, perché la loro carica spirituale non riesce a risolvere le contraddizioni. Uniche soluzioni sembrano il suicidio, l’idiozia,il terrorismo, la follia.

Le tendenze più tragiche della modernità sarebbero dunque episodi di un “interregno” tra la vecchia concezione religiosa e una nuova manifestazione del Sacro?

Il nichilismo è appunto come una notte oscura dell’anima, o come un’opera al nero alchemica. Bisogna guardarlo in faccia. Non può essere eluso, come pretendono le anime belle con appelli  sentimentali. Ma appunto, deve essere una, un passaggio, una verifica.

L’altro grande russo Tolstoj sembra più appartenere al mondo  delle ideologie sociali ed è stato considerato per certi aspetti un precursore del comunismo.

Tolstoj ha delle responsabilità nella riduzione del cristianesimo  a mera  etica umanitaria. Tolstoj comprese che il Vangelo di Cristo non può essere  ingabbiato dentro l’istituzione ecclesiastica (nel suo caso ortodossa) e deve diventare qualcosa di ancor più universale. Però non riuscì ad immaginare altro che una declinazione umanitaria, una vocazione  sociale a stare dalla parte degli ultimi. Cosa giusta di per sé, ma c’è tutto l’aspetto mistico, oserei dire magico, che rischia di perdersi in questo discorso . Quello che servirebbe è un punto d’equilibrio fra la tensione metafisica di Dostoevskij e quella  terrestre, di Tolstoj.

Un equilibrio tra vocazione celeste e terrestre. Mi viene in mente Florensky, che fu un grande mistico russo e uno dei principali scienziati del Novecento.

Pavel Florensky … anche detto il “Leonardo da Vinci” russo!  La  sua opera fu una sintesi di  teologia, filosofia, critica d’arte, matematica, scienza applicata. È come se fosse riuscito  a vedere tutto da una prospettiva superiore e unitaria. Fu sacerdote ortodosso e  martire del comunismo. Avrebbe potuto scappare in Francia, come molti altri, ma preferì sopportare le stesse sofferenze del suo popolo. I comunisti si servirono di lui e gli concessero un poco di libertà proprio perché non potevano fare a meno delle sue conoscenze ed abilità tecniche. Ma alla fine lo spedirono in un Gulag e lo fucilarono.

Un pensatore europeo che intravede un grande compito per lo Spirito Russo è Rudolf Steiner, il fondatore dell’antroposofia.

Steiner vedeva ad Est, in Russia il futuro della civiltà europea  e del cristianesimo. Dopo il cristianesimo romano nato con Pietro, quello luterano ispirato da Paolo, secondo Steiner arriverà il turno di quello slavo: il Cristianesimo di Giovanni …

 … di Giovanni che vede in Cristo il Logos che illumina il Cosmo.

Un cristianesimo  non troppo legato alle chiese, neppure a  quelle ortodosse, ma vivo nelle individualità. Ecco che i nomi fatti precedentemente, Dostoevskij, Tolstoj, Florenskij  ed altri come Soloviev Berdjaev, Merezkovski  ci appaiono veramente come precursori di questo cristianesimo futuro.

Nel tuo libro parli anche di Drieu La Rochelle, che alla fine della seconda guerra mondiale guardava alla Russia come il  polo di aggregazione di tutta l’Europa.

 Drieu La Rochelle, come Berdjaev e Florenskij, auspicava un nuovo Medioevo in alternativa all’individualismo dell’Occidente illuminista. Affidò prima le sue speranze all’ideologia fascista, poi assistendo alla disfatta militare, guardò, nei suoi ultimi giorni di vita, alla Russia di Stalin.

Vi è  però una grande differenza con i pensatori russi, che peraltro avevano sperimentato sulla loro pelle il bolscevismo: per loro la rinascita spirituale si sarebbe realizzata con il risveglio delle facoltà mistiche nell’umanità, a partire dai popoli slavi; Drieu invece era affascinato da  un potere autoritario  che imponesse dall’alto una nuova società. In questo senso, Berdjaev e Florenskij appaiono molto più moderni, maggiormente proiettati verso il futuro rispetto a Drieu  che rimane legate alle soluzioni di tipo giacobino. E fa riflettere il fatto che il francese abbia alla fine scelto la strada del suicidio, come un disperato personaggio di Dostoevskij …

Per finire, mi dai un parere su Limonov?

 Personaggio interessante con un trascorso a suo modo “punk” (e qui chiudiamo il cerchio aperto con Ferretti)  e con una  tensione metafisica che si sviluppa col passare degli anni. Può sembrare l’altra faccia di Putin: opposto e complementare. Se Putin incarna l’orgoglio nazionale, la  realpolitik e il sentimento di rispetto per la tradizione religiosa, Limonov mi sembra un uomo nuovo. O quantomeno un buon punto di partenza!

 


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Au royaume de Kipling

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Au royaume de Kipling

Par

Mickaël Fonton

 

 

Ex: http://www.valeursactuelles.com

 

1894. Publiée cette année-là, la Légion perdue évoque dans un même mouvement la frontière afghane, le souvenir d'une colonie britannique massacrée en se retirant de Kaboul et la récolte des Cipayes. L'écrivain reporter conserve de l'afghanistan l'image d'un pays fascinant et redouté. 

Kipling nous avait prévenus : cette guerre ne pas être gagnée! De même que l’échec – re - latif – de l’invasion soviétique des années 1980, les difficultés rencontrées par les Britanniques en Afghanistan un siècle plus tôt servent de caution historique à ceux qui, aujourd’hui, jugent perdu d’avance le conflit mené par la coalition occidentale contre les talibans. Il est in contestable que Kipling a connu l’Afghanistan de la fin du XIXe siècle, expérience qui a influencé et nourri son oeuvre littéraire ; il est tout aussi vrai de dire que celle-ci n’a constitué qu’un épisode parmi d’autres d’une vie passée à parcourir de long en large l’Empire britannique, de l’Inde au Canada en passant par l’Afrique australe et l’Australie. Une biographie fouillée de Charles Zorgbibe, déjà auteur de travaux sur Herzl, Mirabeau ou Metternich, permet de mieux cerner le regard que l’auteur du Livre de la jungle portait sur le “pays rebelle”.

jung.jpgJoseph Rudyard Kipling est né le 30 décembre 1865, à Bombay, où ses parents sont arrivés huit mois plus tôt. Enfant, Kipling parle l’hindoustani aussi bien que l’anglais et, s’échappant du bungalow familial en compagnie de sa nounou (ayah), il découvre les foules indiennes aux turbans multicolores, les illusionnistes montreurs de serpents, les sons et les odeurs du bazar de Borah.

Toute sa vie Kipling gardera la trace de cette dualité de culture, ce « scandale intime » qu’on retrouvera aussi chez un autre écrivain, français cette fois, Albert Camus. À 6 ans, il est envoyé en Angleterre pour y suivre sa scolarité. Si ses premières années en famille d’accueil à Southsea sont douloureuses (il parlera plus tard de la « maison de la désolation »), ses années de collège à Westward Ho ! constituèrent en revanche une époque plus heureuse, à laquelle l’écrivain devra une part certaine de ses ressources littéraires – notamment l’humour et une imagination débridée.

Au sortir du collège, la vie de Kipling prend un tournant décisif : grâce aux relations de son père et du principal de Westward Ho !, il est engagé par la Civil and Military Gazette, le grand quotidien de Lahore, où il arrive le 18 décembre 1882, à l’âge de 17 ans. Après deux années d’apprentissage de son métier, durant lesquelles il découvre le microcosme de la société angloindienne, le jeune Kipling accompagne le nouveau vice-roi des Indes, lord Dufferin, sur la frontière afghane. Quarante ans plus tôt, à l’hiver 1842, seize mille soldats britanniques ont été massacrés dans la retraite de Kaboul et, si les Anglais ont pu ensuite y acheter un semblant de paix, la situation devait à nouveau se détériorer. À Rawalpindi, tout près de la frontière afghane, Kipling observe, prend des notes, recueille les confidences d’un proche d’Abdur Rahman, l’émir de Kaboul, alors en visite officielle. Il s’agit, pour lui, non seulement d’exercer son métier de journaliste mais aussi et surtout de nourrir des réflexions personnelles qu’il exprimera plus tard dans ses nouvelles. En particulier dans l’Homélie de l’émir, dont Charles Zorgbibe dit qu’elle constitue un « portrait extraordinairement percutant de l’émir et de son royaume ».

On y lit notamment que, pour Kipling, les Afghans constituent tout simplement « la race la plus turbulente qui existe ici-bas » ; il les voit comme des guerriers indépendants, éternels insoumis, rétifs à toute autorité interne ou étrangère. «Pour l’Afghan, écrit-il, ni la vie, ni la propriété, ni la loi, ni la royauté ne sont sacrées lorsque ses appétits le poussent à la révolte. L’instinct l’érige en voleur, l’hérédité et l’éducation le transforment en meurtrier, les trois réunis le rendent bestialement immoral. Il a, certes, une certaine conception de l’honneur, tortueuse et très personnelle, et son caractère est passionnant à observer. »

Ces réflexions – dont on comprend qu’elles aient pu contribuer à forger le mythe d’un Kipling “raciste” – traduisent chez le journaliste de 20 ans une vision qui porte davantage sur les hommes qui font un pays que sur des considérations militaires. D’ailleurs, si, à l’occasion de son séjour à Simla, la résidence d’été du vice-roi, Kipling est longuement interrogé par le général Roberts, commandant en chef des armées, c’est parce que celui-ci souhaite recueillir des impressions de journaliste sur l’état d’esprit des officiers ou le moral des troupes. Immergé dans le milieu militaire, Kipling met à profit son « extraordinaire faculté d’assimilation des moeurs et de la couleur locales » selon l’avis de son rédacteur en chef Kay Robinson ; il double son activité journalistique d’une production littéraire qui lui offre d’être plus offensif, plus critique, d’adopter un regard plus perçant sur le monde qui l’entoure. Sa nouvelle réputation de journaliste et le succès croissant de ses nouvelles (notamment les Simples Contes des collines) le conduisent bientôt à quitter Lahore pour Allahabad et la rédaction du Pioneer, puis à rejoindre l’Angleterre via la Chine, le Japon et les États-Unis. Il rencontre Mark Twain, Henry James ou Jerome K. Jerome, l’auteur de Trois hommes dans un bateau, avec qui il partage le goût d’un humour très britannique. Tout ce qu’il voit constitue pour lui une matière à écrire, qu’il s’agisse d’articles ou de nouvelles.

Il n’en demeure pas moins attaché à l’Inde, qui continue d’occuper son imaginaire ou nourrir ses réflexions politiques. Naturellement prisonnier d’une vision très “anglo-indienne”, il accueille avec beaucoup de scepticisme la naissance du Parti du Congrès et estime que, « sans les Britanniques, l’Inde s’effondrerait dans le chaos ». En Afghanistan, un accord entre les Afghans et les Anglais a donné naissance en 1893 à la ligne Mortimer-Durand (actuelle frontière avec le Pakistan, dans les monts Sulayman, au coeur du pays pachtoun). S’il ne s’exprime pas directement sur la politique menée par les Anglais, Kipling va donner à voir ses sentiments à travers plusieurs nouvelles aux genres très différents.

La Légion perdue, publiée en 1894, évoque dans un même mouvement la frontière afghane, le souvenir de la colonne massacrée lors de la retraite de Kaboul, plaie toujours à vif dans l’imaginaire britannique, et la révolte des Cipayes, qui secoua l’Inde huit ans avant la naissance de Kipling. Il brouille ici les cartes de la loyauté et de la rébellion entre les Britanniques, les Hindoustanis et les Afghans, dans le cadre d’une expédition visant à capturer « l’éternel trublion, le dissident islamique immuablement dressé contre la présence étrangère, le mollah Gulla Kutta ».

Dans Chéri des dames, publié un an plus tôt, une nouvelle sur le thème de l’amour fou, le régiment du héros rentre décimé d’une campagne en Afghanistan, preuve que, pour Kipling, comme pour ses lecteurs, la région conserve une résonance tragique.

Entre Lahore et la contrée mystérieuse au nord…

L’Afghanistan servait déjà de décor à la nouvelle l’Homme qui voulut être roi – publiée en décembre 1888, c’est-à- dire toujours dans la période indienne de Kipling. « Deux aventuriers ont conçu le projet fou de se tailler un royaume en Asie centrale, au-delà de la passe de Khyber – au “Kafiristan”, habité par des tribus aryennes. » Sensibles à l’équilibre géo stratégique de la région, ils sont en effet « soucieux d’établir un “glacis” sur la frontière nord de l’Inde, qui s’appuierait sur des populations plus assimilables que les tribus afghanes ». Où l’on voit qu’au-delà de la trame romanesque (doublée ici d’une ré - flexion sur la franc-maçonnerie), l’Afghanistan apparaît déjà aux yeux de Kipling, qui y a passé deux mois, comme une terre indomptable.

Kim.jpgEnfin il y a Kim, cette grande fresque publiée en 1901, roman picaresque, envoûtant, colonialiste et généreux, « l’oeuvre de la vie de Kipling ». Bien que le personnage principal en soit l’Inde, une Inde totale, éternelle, l’Inde de la grande route de liaison, l’un des personnages principaux est afghan. Celui-ci, Mahbub Ali, est marchand de chevaux ; il passe sa vie sur les pistes, entre Lahore et « la contrée mystérieuse au-delà des passes du Nord ». Agent des Britanniques, il surveille depuis Peshawar les principautés des montagnes. Selon Zorgbibe, Mahbub Ali incarne aux yeux de Kipling « à la fois l’Afghanistan hostile, incontrôlable et redouté, et l’espoir d’une alliance avec une fraction des Afghans » – ce qui est probablement le lien le plus pertinent qui puisse être établi avec les enjeux du conflit actuel.

Si Kipling n’est pas l’inventeur de la notion de “Grand Jeu” – cet affrontement entre les empires russe et britannique sur le terrain afghan –, il l’a rendu populaire par l’intermédiaire de ses nombreux récits. On peut y voir la raison pour laquelle l’écrivain est invoqué encore aujourd’hui quand il est question de l’Afghanistan, alors que l’importance réelle de ce pays fut, dans la vie de Kipling, inférieure à celle de l’Inde, de l’Empire britannique dans son ensemble, des États-Unis, de l’Angleterre, voire même de l’Afrique au trale, où Kipling joua un rôle important à l’époque de la guerre des Boers.

Car Rudyard Kipling ne saurait être réduit à ses récits les plus fameux, Kim, le Livre de la jungle ou son poème If («ce texte au souffle de forge volontariste »), encore moins à ses caricatures : écrivain colonialiste, héraut de la « plus-Grande Bretagne », voix officielle de l’Empire britannique.

Ce fut un homme à la pensée nuancée et complexe, célèbre à 20 ans, Prix No bel de littérature, qui influença aussi bien Baden-Powell que George Orwell, ami de Théodore Roosevelt ou de Clemenceau. Un Anglais amoureux de la France. Un homme qui perdit une fille en bas âge puis un fils à la guerre. Un écrivain convaincu que les écoles devaient « forger des hommes afin de créer et de conserver des empires », mais persuadé en même temps que « le fardeau de l’homme blanc » est finalement trop lourd à porter. Un homme d’action enfin, devenu mystique, partagé entre saint Paul et Kismet, le petit dieu malin de la mythologie indienne. 

Mickael Fonton

Kipling, de Charles Zorgbibe, Editions de Fallois, 490 pages, 24€

mardi, 03 septembre 2013

L’idéologie du genre, une dérive du féminisme

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L’idéologie du genre, une dérive du féminisme

Quelle est donc cette idéologie que la Manif pour Tous entend contrer dès la rentrée ? L’idéologie du genre. Comment est-elle parvenue en France ? Quel est son but ? Ses conséquences sur l’éducation des enfants ?

gabard.gifDans son livre, Le féminisme et ses dérives, rendre un père à l’enfant-roi, le professeur d’histoire-géographie et ancien féministe Jean Gabard nous explique comment et pourquoi notre société en est arrivée là. Il ne nous donne pas de recette miracle mais il nous explique que deux idéolog
ies s’affrontent et s’entretiennent mutuellement. L’une, visant à nier toute différence entre l’homme et la femme. L’autre voulant au contraire ramener l’homme à son autorité pour faire tenir à carreaux les enfants qui sont mal élevés. Dans une première partie, nous verrons les rapports entre l’homme et la femme tout au long de l’histoire. Dans une seconde partie, nous verrons les conséquences de l’idéologie du genre dans notre société.

Au cours de l’histoire, les rapports entre l’homme et la femme se sont modifiés. Durant la préhistoire, la femme était sacralisée parce que l’homme s’était rendu compte qu’elle pouvait donner la vie. Dans l’Antiquité, la femme avait un rôle ambigu. Elle avait moins de droits que les hommes mais pouvait prendre des initiatives dans la maisonnée. En outre, certains cultes étaient rendus à des déesses. Certaines fêtes étaient même réservées aux femmes et l’homme qui osait s’y introduire était puni, la sentence allant jusqu’à la mort.

La femme avait un statut entre valorisation et dévalorisation. Il faut bien comprendre que la femme s’occupait du domaine privé et que l’homme s’occupait du domaine public. La seule personne qui est venue mettre le bazar dans ce monde est le Christ. Il est le seul à parler d’égalité entre l’homme et la femme. Petit à petit, au Moyen Âge, les rapports entre l’homme et la femme se sont modifiés. Certes, la femme restait à la maison pendant que l’homme allait travailler à la ferme. Mais dans les seigneuries, elle les accompagnait et pouvait même prendre des initiatives dans le château. Exemple, à partir de 987, les privilèges étaient devenus héréditaires par la volonté d’Hugues Capet.

Aussi, lorsque le seigneur décidait de donner, de louer ou de vendre son bien, la famille était donc conviée à donner son avis sur le sujet. La femme était présente. Toutefois, malgré ce rôle et ce statut,  une contestation intellectuelle se mis en place lors du siècle des Lumières. Pourtant, on peut remarquer que ce n’est pas dans un cadre trop flatteur. La contestation est surtout venue de mai 1968. Cette contestation s’inspire des études sur le genre qui sont publiées pour la première fois aux États-Unis. La polémique arrive en France en 2011, lorsque le ministre de l’éducation national, Luc Châtel demande à faire la distinction entre l’identité sexuelle et l’orientation sexuelle dans les programmes de SVT.

Les conséquences de cette idéologie sont doubles. Soyons clairs : les études sur le genre sont nécessaires pour comprendre les rapports entre l’homme et la femme et démonter certains préjugés. Le problème est la théorisation de ces études par certains chercheurs. Ils sont ensuite passés dans les institutions internationales pour les imposer (ONU, UE). La conséquence est d’abord juridique. Dans la loi, il n’y a plus de distinction entre l’homme et la femme. La seule exception est le sous-marin : la femme n’a pas le droit d’y aller.

Ensuite sur l’éducation des enfants : l’enfant ne connait plus de limite, il a beaucoup de mal avec les règles de disciplines, de grammaire, de calculs, de conjugaison d’orthographes. Pourquoi ? Parce qu’il n’y a plus de père et de mère. Le rôle de la mère est affectif auprès de l’enfant puisque c’est elle qui l’a porté jusqu’à sa naissance. Le rôle du père est de casser cette affection pour mettre des limites aux désirs de l’enfant.

L’exemple de l’interrupteur : vous avez souvent vu un enfant s’amuser avec un interrupteur pour allumer et éteindre la lumière. Normalement, le père doit intervenir pour demander à l’enfant d’arrêter de jouer avec la lumière. Mais si c’est la mère, alors l’enfant le prendra comme un chantage affectif : « j’obéis parce que sinon maman ne m’aimera plus ». Le temps que les parents se mettent d’accord sur le moment de l’intervention, l’enfant ne va pas s’arrêter.

En conclusion, pendant longtemps, on a utilisé les différences pour dire que l’homme domine la femme mais aujourd’hui on affirme que ces différences sont sexistes et discriminatoires. Par ailleurs tous les programmes de lutte contre la discrimination mis en place par les gouvernements ont échoué puisque les différences ressortent plus violemment au moment de la puberté. La question est de savoir si nous serons capables de construire une société à même d’accepter les différences et de se tenir à notre place.

Antoine Billot

 

'Brits NEE tegen ingrijpen Syrië luidt doodsklok voor NAVO'

'Brits NEE tegen ingrijpen Syrië luidt doodsklok voor NAVO'

Obama's halfslachtige en tegenstrijdige beleid brengt massale vernietigingsoorlog tegen Israël dichterbij


'De wereld zal zich in de ogen wrijven van verbazing dat één persoon, president Obama van de VS, het gepresteerd heeft in slechts enkele jaren tijd de Amerikaanse invloed in het Midden Oosten en Europa te verpletteren.' (DEBKAfile)

Het onverwachte NEE van het Britse parlement tegen de deelname aan de geplande Westerse aanval op Syrië is volgens Israëlische inlichtingenexperts grotendeels te wijten aan het tegenstrijdige beleid van president Obama, waardoor de bondgenoten van Amerika en het publiek nauwelijks nog vertrouwen hebben in de VS. Dit leidt er niet alleen toe dat Amerika's invloed in het Midden Oosten snel tanende is, maar ook dat 'de doodsklok voor de NAVO' wordt geluid (1). Tevens zullen de vijanden van Israël zich gesterkt voelen, waardoor een massale vernietigingsoorlog tegen de Joodse staat steeds waarschijnlijker wordt.

Nadat de Syrische president Assad valselijk de schuld kreeg van de chemische aanval in Damascus en Obama van een 'afschuwelijke misdaad' sprak, zette de president deze week plotseling in op een zeer beperkte aanval op Syrische doelen. Hierdoor zouden zowel Assad als zijn bondgenoten in Rusland en Iran als morele overwinnaars uit de strijd naar voren komen. De Iraanse opperleider Ayatollah Khamenei kan dan zeggen gelijk te hebben gekregen met zijn jarenlange uitspraken dat de VS niets anders dan een papieren tijger is.

Coalitie tegen Syrië uiteen gescheurd

De Britse afwijzing van een aanval op Syrië scheurt Obama's multinationale coalitie uit elkaar en betekent een dolksteek in het hart van de NAVO, de historische Westerse alliantie die na de Tweede Wereldoorlog tientallen jaren lang de vrede in Europa wist te bewaren, maar zich sinds de Balkanoorlog in de jaren '90 steeds vaker ontpopt heeft als een agressief werktuig in de handen van de Amerikaanse globalisten.

In 2009 kondigde Obama aan dat de VS voortaan voornamelijk naar het Oosten zou kijken, en minder naar het Westen. Dit leidde tot de militaire exit uit Irak en Afghanistan, landen waar dankzij de Amerikaanse invasie een bloedige sektarische oorlog was losgebarsten, wat honderdduizenden slachtoffers heeft geëist en beide naties in puin heeft achtergelaten.

Forse terugslag door afzetten Morsi

Tegelijkertijd verlegde Obama zijn aandacht naar Noord Afrika, waar hij actief het omverwerpen van de Libische leider Muammar Gadaffi en de Egyptische president Hosni Mubarak steunde. De islamistische Moslim Broederschap werd door het Witte Huis uitverkoren tot nieuwe belangrijkste bondgenoot, maar toen de eerste Broederschap-president Mohamed Morsi al na één jaar werd verdreven, kreeg Obama's Midden-Oostenbeleid een geweldige klap te verwerken.

Wapens en geld voor Al-Qaeda

In Libië kwamen na de door de NAVO mogelijk gemaakte moord op Gadaffi aan Al-Qaeda verbonden islamitische extremisten aan de macht. Obama's beleid in Syrië ging nog verder: daar begon hij actief Al-Nusra (Al Qaeda) met financiën en wapens te steunen, ondanks het talloze malen bewezen feit dat het vooral de Syrische rebellen zijn die de meest afschuwelijke misdaden plegen tegen de burgers in het land, inclusief het door de VN bevestigde gebruik van chemische wapens.

Israël gedwongen grond en veiligheid op te geven

Bizar genoeg hamert Obama er voor de Tv-camera's op dat de VS en het Westen zich zo min mogelijk met de zaken in het Midden Oosten moeten bemoeien. Zijn acties getuigen echter van het absolute tegendeel. Van bondgenoot Israël eist hij zelfs absolute gehoorzaamheid. Tevens is Obama bezig om de Joodse staat een 'vredes'verdrag met de Palestijnen op te leggen, waarin Israël gedwongen zal worden om een groot deel van zijn grondgebied en zijn veiligheid op te geven.

'Doodsklok voor de NAVO'

Door dit tegenstrijdige beleid en de halfslachtige houding ten opzichte van Syrië blijkt nu zelfs Amerika's traditioneel grootste en trouwste bondgenoot, Groot Brittannië, hardop te twijfelen aan Obama's plannen en doelstellingen. 'Dit heeft geresulteerd in het luiden van de doodsklok voor de NAVO', constateren Israëlische inlichtingenexperts. De komende beperkte militaire aanval op Syrië kan, gekoppeld aan de ondoorzichtige doelstellingen, zelfs de genadeklap betekenen voor de Amerikaanse invloed in het Midden Oosten.

'Invloed VS in Europa en Midden Oosten verpletterd'

'De wereld zal zich in de ogen wrijven van verbazing dat één persoon, president Obama van de VS, het gepresteerd heeft in slechts enkele jaren tijd de Amerikaanse invloed in deze gevoelige regio en in Europa te verpletteren,' is de conclusie van de strategische analisten van DEBKAfile.

Terwijl het Witte Huis zegt bereid te zijn om desnoods alleen tegen Syrië op te treden, zou de Britse premier Cameron wel eens het politieke slachtoffer kunnen worden van Obama's wispelturige beleid. Nu 30 leden van zijn eigen Conservatieve partij en 9 van zijn coalitiegenoot de Liberalen met de oppositie hebben meegestemd, lijkt zijn positie te wankelen.

'Netanyahu wacht af en doet niets'

De situatie voor Israël wordt er door deze ontwikkelingen bepaald niet beter op. Premier Benyamin Netanyahu karakteriseert zijn politieke koers doorgaans als 'verantwoordelijk en gebalanceerd'. In de praktijk betekent dit echter hoofdzakelijk afwachten, uitstellen en niets doen. Ondertussen heeft de islamitische terreurbeweging Hezbollah in Libanon een arsenaal van vele tienduizenden raketten opgebouwd, en herhalen hun bazen in Teheran, die op topsnelheid doorwerken aan kernwapens, wekelijks dat Israël moet worden vernietigd.

Massale oorlog tegen Israël dichterbij

Het verdwijnen van Moslim-Broederschap president Morsi en het verlies van de Britse steun voor de aanval op Syrië is een enorme opsteker voor Iran en Hezbollah, die de invloed van de VS in heel het Midden Oosten, inclusief in Israël, snel zien afnemen. Bovendien wordt de bewering van de regering in Jeruzalem dat ze niet betrokken is bij de Syrische burgeroorlog door niemand geloofd. Dit zou er op niet al te lange termijn toe kunnen leiden dat Israëls vele vijanden zich aaneensluiten en hun dreigementen de Joodse staat voor eens en altijd te vernietigen zullen proberen waar te maken.

 

Xander

(1) DEBKA

Nihil Obstat, Nº 20

«Nihil Obstat, Nº 20»

Revista de historia, metapolítica y filosofía.

Barcelona, invierno/primavera 2013

Orientaciones

ENR pone al alcance de sus clientes y amigos, desde 2002, una publicación semestral cuya pretensión primordial es la publicación de textos —tanto de autores españoles como extranjeros— que escapan a la dictadura de lo «políticamente correcto» y, en consecuencia, le confieren una línea que se desmarca abiertamente de los discursos ideológicos dominantes.

NIHIL OBSTAT N 20

SUMARIO

Editorial 5

Mauricio Karl (Mauricio Carlavilla del Barrio) Eduardo Connolly, 7

Guido de Giorgio y la tradición romana Ángel Fernández Fernández, 25

El experimento nacional-anarquista Jordi Garriga, 37

Periplo europeo Alberto Buela, 45

El capitalismo financiero. De la Usurocracia a la Bancalización de Europa. Jesús J. Sebastián, 51

El porvenir de Europa: un punto de vista italiano Vilfredo Pareto, 57

¿Qué es el solidarismo? Serge Ayoub, 65

Cartas de Ezra Pound a Benito Mussolini, 69

Unzaga y la Falange Socialista Boliviana Eduardo Basurto, 79

Una salamandra bajo los acantilados de mármol Gabriel Arnau, 93

Cioran y Cioran Claudio Mutti, 99

Poder constituyente Carlos Martínez-Cava Arenas, 103

DOSSIER ORTEGA Y GASSET

Introducción José Alsina Calves, 107

Europa hora cero: meditación europea de Ortega José Luis Villacañas Berlanga, 117

Ortega y Gasset, España y la modernidad Javier Pinedo, 133

Socialismo nacional en el joven Ortega: vieja y nueva política José Alsina Calves, 145

Ortega y los Estados Unidos de Europa Carlos Javier Blanco Martín, 157

La idea de Europa en Ortega y Gasset. Europeísmo en las ‘generaciones de combate’ Jesús S. Sebastian Lorente, 163

Europa en el pensamiento de Ortega y Gasset José Alsina Calves, 185

Crítica de libros 195

Fuente: ENR

Lage und Möglichkeiten der intellektuellen Rechten

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Geduld! – Lage und Möglichkeiten der intellektuellen Rechten

Karlheinz Weißmann

Ex: http://www.sezession.de

pdf der Druckfassung aus Sezession 55/ August 2013 hier herunterladen [1]

Im Zusammenhang mit der Klärung der Frage, ob die AfD ein für uns nicht nur interessantes, sondern sogar wichtiges Projekt sein könnte, bat Sezession Karlheinz Weißmann um einen grundlegenden Beitrag über die politische Rolle der metapolitisch ausgerichteten intellektuellen Rechten. Dieser Beitrag erschien in der 55. Sezession. Wir bringen ihn nun im Netz-Tagebuch, weil er die Debatte unterfüttert, die Kleine-Hartlage, Kubitschek und Lichtmesz angestoßen haben.

Es gibt verschiedene Gründe, einer weltanschaulichen Minderheit zuzugehören: Erbteil, Phlegma, Geltungsbedürfnis, Überzeugung. Tatsächlich erben manche Menschen Glauben oder Ideologie wie man ein Haus, ein Aktienpaket, ein Klavier oder eine alte Puppe erbt. Das hat damit zu tun, daß sie in einer Umwelt großgeworden sind, in der entsprechende Auffassungen vorherrschen. Sie haben sie angenommen, meistens schon als Kind, und früh als selbstverständlich zu betrachten gelernt. Ihre Überzeugungen sind Gewohnheiten.

Ein entsprechend geprägtes Milieu zu verlassen, ist schwierig, schon wegen des Trägheitsmoments, und erst recht, wenn man auf Grund von Schichtzugehörigkeit oder sektenartigem Einschluß mit Sanktionen für den Fall der Abtrünnigkeit zu rechnen hat. Es wird deshalb an der Mitgliedschaft festgehalten, trotz der unangenehmen Folgen, die das nach sich zieht, etwa der Feindseligkeit der Mehrheit. Minderheiten suchen den dadurch entstehenden Druck aufzufangen, indem sie Paral­lelkarrieren anbieten und (seltener) materielle oder (häufiger) immaterielle Prämien ausloben: das Spektrum solcher Kompensationen reicht vom Auserwähltheitsglauben aller über die Posten weniger bis zur Spitzenfunktion des einzelnen als »Meister«.

Derartige Möglichkeiten erklären bis zu einem gewissen Grad die Anziehungskraft von Minderheiten auf gescheiterte Existenzen, die in der Welt nicht Fuß fassen konnten, die tatsächlichen Ursachen ihres Versagens aber nicht wahrhaben wollen. Zur sozialen Realität von Klein- und Kleinstgruppen gehört außerdem der Mißbrauch herausgehobener Stellungen, deren Inhaber nur das zynische Kalkül treibt und die das Fehlen von Korrektiven nutzen. Es gibt aber selbstverständlich auch das echte Sendungsbewußtsein, das einhergeht mit jenem Einsatz und jener Opferbereitschaft, die die Anhänger begeistern und sie dazu bringen, trotz aller Widrigkeiten an der eigenen Überzeugung festzuhalten.

Eine Führer-Gefolgschaft-Struktur ist an vielen historischen Minoritäten nachzuweisen, aber nicht unabdingbar. Weltanschauliche Minderheiten existieren auch akephal, vor allem dann, wenn es sich um Denkfamilien handelt, also Gruppierungen, die in erster Linie eine Menge gemeinsamer Ideologeme und Konzepte zusammenhält. Bei der intellektuellen Rechten handelt es sich um so eine »kopflose« Minderheit. Aber das ist keineswegs ihre natürliche Verfassung. Der Status als Minderheit erklärt sich vielmehr aus einem Prozeß des Abstiegs, der mit der Niederlage von 1945 begann, die eben auch als Niederlage der Gesamtrechten im Kampf gegen die Gesamtlinke verstanden wurde. Sie schien aufgehalten durch die besonderen Bedingungen des Ost-West-Konflikts, setzte bei der Entspannung zwischen den Supermächten wieder ein und endete schließlich im Siegeszug der großen Emanzipation.

Eine rechte Strukturmehrheit war damit durch eine linke Strukturmehrheit ersetzt, was erklärt, warum sich in der rechten Minderheit nur noch diejenigen finden, die durch Erbteil, Phlegma, Geltungsbedürfnis oder Überzeugung hierher geraten sind. Denn alle Erwartungen eines »Rechtsrucks«, einer »Tendenzwende«, einer »Kulturrevolution von rechts«, eines »Rückrufs in die Geschichte«, einer »Gegenreformation« haben sich als vergeblich erwiesen, während die Substanz immer weiter schwand und mit ihr die Einflußmöglichkeiten, Karrierechancen oder wenigstens komfortablen Nischenexistenzen, die in einer Übergangsphase möglich waren.

Das hat die Zahl der »geborenen« Rechten wie der Phlegmatiker und Geltungsbedürftigen stark reduziert, und für die Intransigenten die Wahlmöglichkeiten drastisch eingeschränkt; es bleiben:

1. Resignation, sprich Aufgabe der bisher verfochtenen Meinung, Anpassung an die der Mehrheit,

2. Dekoration, das heißt Entwicklung eines wahlweise esoterischen oder ästhetischen Modells, das es erlaubt, im Verborgenen oder privatim die bisherigen Auffassungen festzuhalten, ohne daß deren Geltung noch nach außen vertreten würde,

3. Akzeleration, also Beschleunigung der Prozesse in dem Sinn, daß die bisher eingenommene Stellung verschärft und nach radikaleren Lösungswegen gesucht wird,

4. Konzeption, das heißt Aufrechterhaltung der Grundpositionen und deren Fortentwicklung bei dauernder Kritik und Korrektur der getroffenen Vorannahmen in der Erwartung, künftig doch zum Zug zu kommen.

Scheidet man die Varianten 1 und 2 aus, die im Grunde nur individuelle, keine politischen Lösungen bieten, bleiben die Möglichkeiten 3 und 4. Was die Radikalisierung angeht, schimmert bei ihren Protagonisten immer die Auffassung durch, daß die Probleme, die bestehen, nicht als vermeidbare Defekte zu betrachten sind, sondern als Konstruktionsfehler, wahlweise der Massengesellschaft, des Amerikanismus, des Parlamentarismus, der Demokratie. Um die zu beseitigen, müsse das »System« beseitigt werden. Einigkeit darüber, was an seine Stelle treten solle, besteht allerdings nicht, das Spektrum reicht vom Anarchokapitalismus bis zum Staatssozialismus, von der naturgebundenen Volksgemeinschaft bis zu irgend etwas Preußischem.

Nun ist solche Undeutlichkeit bei Alternativentwürfen eher Norm als Ausnahme und prinzipiell kein Einwand gegen sie. Etwas mehr Klarheit muß man aber erwarten bei Beantwortung der Frage, wie ans Ziel gekommen werden soll. Soweit erkennbar, versprechen sich die Befürworter der Akzeleration wenig von der Mitarbeit in einer bestehenden oder Gründung einer neuen Partei, aber auch die Schaffung irgendwelcher »Bünde« oder geheimer »Logen« scheint kaum Anhänger zu haben. Dagegen geistert immer wieder die Idee einer »Bewegung« durch die Köpfe, vor allem einer »Jugendbewegung«. Ist damit nicht gemeint, daß man die Fehlschläge von »Jungenstaat« oder »rotgrauer Aktion« nachspielen möchte, bliebe nur die Bedeutung von Jugendlichen und jungen Erwachsenen in historischen Revolutionen als Bezugspunkt.

Tatsächlich kann man sowohl die Jakobiner wie auch die Bolschewiki und auch die Faschisten oder die Träger der Arabellion als Jugendbewegungen beschreiben, aber es steht auch außer Frage, daß ihre Erfolge sich nicht aus diesem Charakteristikum erklärten. Schon die natürliche Unreife der Trägergruppen spricht dagegen, vor allem aber, daß Bewegungen als solche überhaupt keine Chance auf dauerhafte Wirkung haben. Sie können ein erster Aggregatzustand einer politischen Organisation sein, aber sie müssen in etwas anderes – gemeinhin eine Partei – übergehen. Wenn eine Partei versucht, ihren Bewegungscharakter auch nach der Institutionalisierung aufrechtzuerhalten, bedingt das zwangsläufig ihr Scheitern, oder es kommt zu politischem Mummenschanz. Der Erfolg der Grünen im Gegensatz zu allen möglichen Gruppierungen links der SPD hing ganz wesentlich mit deren Bereitschaft zusammen, den notwendigen Schritt zu machen und sich von allen zu trennen, die Reinheit und Zauber der Anfänge nicht losließen.

Um das Gemeinte noch an einem weiteren Beispiel zu illustrieren: Wer die Entwicklung der Identitären in Frankreich schon etwas länger beobachtet hat, registrierte das Irrlichternde dieser Bewegung, die Abhängigkeit von einzelnen Initiatoren, die ideologische Unklarheit, das Schwanken zwischen Zellen- oder Parteibildung, Kampf um die kulturelle Hegemonie oder Anlehnung an den Front National. Die Aufmerksamkeit, die man Ende vergangenen Jahres nach der Besetzung des Moscheeneubaus in Poitiers fand, erklärt sich denn auch nicht aus dem eigenen Potential der Identitären, sondern aus der Tatsache, daß der Vorfall von Marine Le Pen in einem Fernsehinterview erwähnt wurde. Erst dieses Zusammenwirken von Faktoren – Aktion, Hinweis durch eine Prominente, in einem bedeutenden Medium – zeigte Wirkung.

Allerdings hat auch das keine Initialzündung ausgelöst, was damit zusammenhängt, daß die für einen Durchbruch nötige Disziplin gerade den Bewegungsorientierten regelmäßig fehlt. Hinzugefügt sei noch, daß der FN nach einem kurzen Liebäugeln mit dem Thema »Identität« die Sache wieder fallengelassen hat: zu kopflastig, nichts für die breite Anhängerschaft und die militants, die die Arbeit an der Basis machen, zu uneindeutig, letztlich zu unpolitisch, das heißt zu unklar in bezug auf die Frage »Wer wen?« (Lenin dixit).

Eine Symbolpolitik, die sich, wie die der Identitären, an den Aktionsformen der Achtundsechziger orientiert, hat nur dann einen politischen Gehalt, wenn sie ein geeignetes Publikum – also eines, das mindestens interessiert, besser noch wohlwollend ist – findet. Wenn nicht, dann bleibt eine solche Strategie kontraproduktiv und bindet sinnlos Kräfte. Denn selbst wenn es auf diesem Weg gelingen sollte, den Kreis der Unbedingten zu erweitern, auf die »Mitte« kann man keinen Einfluß ausüben, und auf diesen Einfluß kommt es an. Das zu akzeptieren fällt dem Befürworter der Akzeleration natürlich schwer, weil er von der Notwendigkeit der Tat mit großem »T« überzeugt ist, weil er den Schmerz über die Dekadenz unerträglich findet und seine Verachtung der Unbewegten einen Grad erreicht hat, der ihn deren Haltung moralisch verwerflich erscheinen läßt. Umgekehrt traut er der Einsatzbereitschaft und der Willensanstrengung seiner Minderheit fast alles zu.

Vor allem dieser Voluntarismus ist dem Konzepter suspekt. Er vermutet dahinter den gleichen utopischen Wunsch, der auch den Gegner beherrscht, nämlich, »daß das Leben keine Bedingungen haben sollte« (Gehlen dixit). Für diese Bedingungen interessiert sich die vierte Gruppe am stärksten, was auch eine Temperamentsfrage sein mag, aber nicht nur. Es sind zuerst einmal in der Sache selbst liegende Ursachen, die es nahelegen, die Arbeit an den Grundlagen fortzusetzen. Dazu gehört vor allem die theoretische Schwäche der intellektuellen Rechten. Gemeint ist nicht, daß man es hier mit Dummköpfen zu tun hat, aber eben mit einer unliebsamen Konsequenz jener »nominalistischen« (Mohler dixit) Lagerung des konservativen Denkens, das lieber das Konkrete-Einzelne angeht als das Große-Ganze.

Faktisch hat es seit den 1960er Jahren keine umfassende Anstrengung von dieser Seite gegeben, so etwas wie einen ideologischen Gesamtentwurf zu schaffen, und selbst wenn man von den Problemen absieht, die es aufwirft, daß Generation für Generation durch die Begrifflichkeit des Gegners in ihren Vorstellungen bestimmt wird und die Faktenkenntnisse in einem dramatischen Tempo schwinden, bleibt es doch dabei, daß das Hauptproblem an diesem Punkt liegt: Wir haben keine »Politik«, kein Manual, auf das man jeden hinweisen, das man dem Interessierten in die Hand drücken kann und das den Schwankenden überzeugen würde.

Immerhin haben wir eine Zeitung, die als aktuelles Nachrichtenorgan unverzichtbar ist und die Geschehnisse aus unserer Sicht kommentiert, und ein Institut, das aus eigener Kraft mehr zustande gebracht hat, als sämtliche Stiftungen, Vorfeldorganisationen und Gesprächszirkel im Umfeld der bürgerlichen Parteien. Aber das sind nur erste Schritte, mühsam genug, dauernd gefährdet, nicht zuletzt durch die Mühsal und den Mangel an eindrücklichen Erfolgen. Es ist verständlich, daß das den einen oder anderen irre werden läßt an dem eingeschlagenen Weg und er nach Abkürzungen sucht, aber Metapolitik – denn darum handelt es sich für die vierte Fraktion – ist nur so und nicht anders zu treiben.

In Abwandlung einer berühmten Formel Max Webers kann man sagen »Metapolitik ist das langsame, geduldige Bohren dicker Bretter«. Selbstverständlich ist das nicht jedermanns Sache, begeistert das nur wenige, möchten die anderen »etwas machen«, wollen es »spannend«, »prickelnd« oder »sexy«, aber die Erfahrung, die große konservative Lehrerin, zeigt doch, daß nur die Verfügung über eine hinreichend gesicherte Faktenbasis und Klarheit der Kernbegriffe etwas bewirken kann. Etwas bewirken kann, nicht muß, das heißt: eine solche Arbeit setzt die Auffassung voraus, daß das, was da getan wird, in jedem Fall getan werden sollte, weil es das Richtige zur Kenntnis bringt und zu verbreiten sucht.

Selbstverständlich wird diese Tätigkeit nicht als Selbstzweck betrachtet, es bleibt das Ziel, mit den eigenen Überzeugungen auf die der anderen zu wirken. Der Linken ist das mehrfach gelungen – 1789 genauso wie 1968 –, aber nicht wegen der Macht ihrer Verschwörungen oder der Güte ihrer Einfälle, sondern weil die Lage günstig war. »Erkenne die Lage« (Schmitt dixit) ist die erste Forderung, die erfüllen muß, wer Einfluß gewinnen will. Und die Lage, die deutsche Lage, spricht jedenfalls dagegen, daß irgendeine schweigende Mehrheit nur auf die Einrede oder Ermutigung der rechten Minderheit wartet, um endlich zu sagen, was sie immer sagen wollte.

Die Stellung einer Partei wie der »Alternative für Deutschland« ist insofern symptomatisch. Dieser Versuch, den gesunden Menschenverstand zu organisieren, setzt auf die Mobilisierung der oben erwähnten Mitte, was angesichts der bestehenden Kräfteverhältnisse die einzig denkbare Option für ein anderes politisches Handeln ist. Was passiert, sobald diese Mobilisierung gelingt, steht auf einem ganz anderen Blatt, hängt wesentlich davon ab, ob sich die Entwicklung zuspitzt oder nicht. Sollte eine Zuspitzung erfolgen, wird das zwangsläufig zu einer Polarisierung führen und das heißt notwendig dazu, daß der Blick auch wieder auf die Rechte fällt und die Frage gestellt werden wird, ob sie etwas anzubieten hat, jenseits von Nostalgie, apokalyptischer Sehnsucht, Wünschbarkeiten und Parolen.

Der Konservative als »Mann der Krise« (Molnar dixit) kann dann Gehör finden, aber den Prozeß, der bis zu diesem Punkt führt, kann er nicht selbst einleiten und nur bedingt vorantreiben, denn es handelt sich um das Ergebnis des Handelns und Unterlassens der Mächtigen, mithin seiner politischen und ideologischen Gegner. Deshalb wird man sich in Geduld fassen müssen. – Daß Geduld eine konservative Tugend ist, liegt auf der Hand, aber man unterschätze nicht ihr Umsturzpotential.

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[3] : http://www.sezession.de/28250/erkenne-die-lage.html

[4] : https://www.destatis.de/DE/ZahlenFakten/GesellschaftStaat/Bevoelkerung/Wanderungen/Aktuell.html

[5] : https://www.destatis.de/DE/ZahlenFakten/Indikatoren/LangeReihen/Bevoelkerung/lrbev07.html

Le concept de goulag électronique

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Vers le goulag électronique ?...

par Jean-Paul Basquiast

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

Nous reproduisons ci-dessous un excellent article de Jean-Paul Baquiast, cueilli sur Europe solidaire et consacré à la mise en place progressive en Occident d'un système de contrôle global...

Le concept de goulag électronique. Analyse critique.

Nous avions signalé précédemment la pertinence de l'analyse d'un représentant de l'Eglise orthodoxe russe, assimilant à un goulag électronique le système global de saisie, d'espionnage et de contrôle que les services de renseignements américains, sous l'égide de la NSA et du gouvernement fédéral, imposent à toutes les formes d'expressions empruntant le support de l'Internet et des réseaux numériques. (1)

 Comment ce personnage définit-il le goulag électronique américain ?

«  Un camp de prisonniers électronique global...D'abord on habitue les gens à utiliser de façon systématique des outils de communication commodes avec les autorités, les entreprises et entre eux. Très rapidement chacun s'habitue de façon addictive à de tels services. Ceci donne à ceux qui possèdent économiquement et politiquement ces outils un pouvoir à la fois considérable et terrifiant. Ils ne peuvent pas repousser la tentation de s'en servir pour contrôler les personnalités. Ce contrôle peut devenir beaucoup plus complet qu'aucun de ceux exercés par les systèmes totalitaires connus au vingtième siècle  » .

Le terme de goulag, rendu célèbre par le romancier Alexandre Solienitzin, désigne classiquement le système pénitentiaire russe. Celui-ci, encore en activité sous une forme à peine "améliorée" , est constitué de camps de travail et de détention répartis aux frontières de la Russie. Ils enferment des centaines de milliers de condamnés, dans des conditions précaires sinon indignes. Il est très difficile de s'en évader. Les peines sont souvent très longue ou à perpétuité. La plupart des prisonniers sont des détenus de droit commun, mais un nombre non négligeable d'entre eux a été et demeure des opposants politiques ou personnes poursuivies pour des délits d'opinion. On peut se demander pourquoi les systèmes pénitentiaires des démocraties occidentales, dont les conditions de fonctionnement n'ont guère à envier au goulag russe, ne souffrent pas de la réputation infamante de ce dernier...sans doute est-ce du au fait que l'arbitraire y est en principe moindre.

Quoiqu'il en soit, le propre d'un goulag est d'être mis en place et organisé par un pouvoir dominant qui s'impose délibérément à des minorités dominées. On ne parlerait pas de goulag, sauf par abus de langage, si les conditions d'enfermement résultaient de circonstances n'ayant rien à voir avec une volonté de répression dictatoriale, patients dans un hôpital psychiatrique ou personnes isolées sur un territoire dépourvu de liaisons avec le reste du monde, par exemple.

Pourquoi parler de goulag numérique ?

Sous sa forme imagé, le terme de goulag désigne un système d'enfermement physique ou moral condamnable au regard des libertés civiques et des droits de l'homme. Le monde des réseaux numériques mérite-t-il d'être ainsi qualifié, alors qu'il est de plus en plus considéré par ses milliards d'utilisateurs comme un moyen d'émancipation hors pair. Rappelons qu'il permet en effet non seulement les échanges par l'internet mais aussi les communications faisant appel au téléphone portable, dont la souplesse est sans égal dans les pays dépourvus d'infrastructures développées. Pour leurs utilisateurs ces deux technologies apparaissent non comme des goulags mais au contraire comme des élément incomparables d'émancipation. Elles leur permettent en effet d'échapper à l'enfermement au sein de modes d'expression traditionnels, dominé par des autorités rigides, religieuses, sociales, médiatiques.

S'imaginer cependant que des solutions technologiques, représentant des coûts considérables, viendraient subitement s'épanouir dans nos sociétés pour le seul bénéfice des citoyens et du jeu démocratique, serait un peu naïf. Nul ne fait de cadeau à personne. Si un service est rendu, il doit être payé. Il en est de même d'ailleurs d'autres services de communication, radiodiffusion et télévision. L'expérience montre que leurs premiers bénéficiaires en sont leurs promoteurs.

Ceux-ci peuvent être regroupés en deux grandes catégories, les entreprises commerciales et les administrations publiques. Elles s'en servent prioritairement pour établir ou renforcer leur influence sur les individus, considérés soit comme des consommateurs soit comme des administrés ou des électeurs. Il n'y a pas de mal à cela, dans la mesure où dans nos sociétés la vie économique et la vie politique reposent en grande partie sur des entreprises commerciales ou des administrations publiques. Les rares citoyens qui voudraient cependant utiliser les ressources des technologies numériques pour de doter de nouveaux espaces de communication et de création devraient se persuader que ceci ne pourra venir que de leurs propres efforts.Il y a plus cependant à prendre en considération.

Les sociétés occidentales, en Amérique mais de plus en plus en Europe, ont découvert ces dernières années ce qui était une réalité depuis les origines de l'informatique, mais qu'elles ne voulaient pas ou ne pouvaient pas voir: les réseaux numériques sont de bout en bout les produits de technologies et d'entreprises développées aux Etats-Unis et restées très largement sous le contrôle du pouvoir scientifique, économique et culturel de ce qu'il faut bien appeler le lobby militaro-industriel américain. Les autres puissances mondiales, peu averties dans des domaines où la Silicon Valley (si l'on peut employer ce terme imagé) s'était donné un monopole historique, s'efforcent actuellement de rattraper leur retard. C'est le cas notamment de la Russie et surtout de la Chine. Mais elles sont encore loin du compte. Quant à l'Europe, elle dépend très largement des Etats-Unis, dont elle est en ce cas comme en d'autres une sorte de satellite.

Or le grand écho qu'ont pris les révélations faites par Edward Snowden, dans l'affaire initialement qualifiée de PRISM/NSA/Snowden tient précisément â la découverte du pouvoir donné à l'Empire américain par l'espionnage tous azimuts découlant de l'utilisation que nous faisons de l'internet, du téléphone et autres technologies numériques. Il s'agit d'un pouvoir si complet et si imparable, du moins à ce jour, que le terme de goulag électronique paraît parfaitement adapté. De plus ce pouvoir, même s'il résulte de grandes évolutions technologiques et géo-stratégiques paraissant dépasser la responsabilité d'individus déterminés, fussent-elles celles des POTUS (Presidents of the Unites States) et de leur entourage, relève cependant dans le cas de la NSA et des autres agences de renseignement, de volontés humaines bien identifées. L'actuel POTUS, précisément, ne s'en cache pas. Au contraire, il s'en félicite.

Si nous admettons ces prémisses, nous pouvons revenir sur les grands traits du goulag électronique en question.

Un goulag attrayant mais d'autant plus enfermant

L'actualité récente nous permet de préciser l'analyse (2). Le 8 aout 2013, le propriétaire du site américain Lavabit annonçait qu'il cessait son activité sous les pressions de l'administration fédérale. Il offrait en effet jusque là des services se voulant sécurisés à des centaines de milliers d'utilisateurs recherchant la possibilité d'échapper à l'inquisition rendue possible par la transparence de l'internet. Or la NSA lui avait imposé de lui livrer des informations confidentielles concernant certains de ses clients, ce qu'il avait refusé de faire. Peu après, il était suivi dans ce refus par le site Silent Circle qui offrait des services analogues. D'autres services en ligne de même nature ont probablement fait le même choix. Le Guardian qui dès le début de la crise NSA/Snowden s'était fait le porte parole de ce dernier donne régulièrement des précisions sur l'évolution des rapports de force entre la NSA et les professionnels du web.

L'intransigeance de la NSA ne devrait pas surprendre en France où la législation interdit depuis longtemps l'usage de systèmes de communications cryptées susceptibles d'échapper aux investigations des services de police ou de contre-espionnage. Ceci ne scandalise que peu de gens dans la mesure où l'on présume généralement que ce seraient les activités criminelles qui feraient principalement appel à de telles facilités.

Il faut cependant tirer quelques conclusions de cet événement concernant la pertinence du concept de goulag électronique appliqué au monde des réseaux numériques actuels. Que peut-on en dire?

1. Il s'agit d'abord d'un univers de plus en plus global et inévitable, auquel celui qui veut s'exprimer et communiquer peut de moins en moins échapper – ceci d'ailleurs tout autant dans les sociétés peu développées que dans les sociétés avancées. Autrement dit l'Internet est inévitable et à travers lui sont inévitables les divers contrôles qu'il permet. Il reste évidemment possible à qui veut rester discret de faire appel à la parole, au geste et à l'écrit sous leurs formes traditionnelles, à condition d'éviter tout support susceptible d'être ensuite numérisé et diffusée. Autant dire que la moindre activité ayant une portée un tant soit peu sociale pourra être ou sera enregistrée, mémorisée et le cas échéant, commentée, manipulée voire déformée par des tiers, bien ou mal intentionnés.

Les contrôles sont d'autant plus inévitables que les technologies utilisées s'automatisent de plus en plus, permettant de traiter des flots de meta-données et de données par milliards à la minute. Les humains seront de moins en moins nécessaires, tant dans la définition des cibles que dans l'application des sanctions.(3)

2. Or cet univers n'est pas innocent. Il est aux mains, plus ou moins complétement, de pouvoirs se voulant totalitaires, c'est-à-dire cherchant à connaître, contrôler et le cas échéant faire disparaître des pouvoirs plus faibles s'efforçant d'échapper à leur emprise. Ceci n'a rien en soi de scandaleux. Il s'agit d'une loi générale s'exerçant depuis l'origine de la vie au sein de la compétition entre systèmes biologiques. Un organisme, une espèce, un ensemble de solutions vitales qui ne peuvent pas s'imposer comme totalitaires sont menacés de disparition, au moins dans leur niche vitale. Leur premier réflexe est donc d'éliminer ou tout au moins de contrôler leurs concurrents.

Les réseaux numériques subissent, comme toutes les constructions sociétales, l'influence des systèmes de pouvoirs plus généraux qui dominent les sociétés dans leur ensemble. Parmi ceux-ci, on distingue classiquement les pouvoirs politiques, les pouvoirs économiques et les pouvoirs médiatiques. Ces systèmes de pouvoirs sont personnifiés par des couches sociales ou des individus relevant de ce que l'on nomme les élites ou les oligarchies. Même si leurs intérêts propres divergent éventuellement selon les lieux et les périodes, ces élites et oligarchies se retrouvent généralement unies au niveau global pour défendre leur domination. On estime très sommairement qu'elles représentent environ 1% de la population mondiale, s'opposant à 99% de personnes ou d'intérêts n'ayant pas pour diverses raisons la capacité de dominer. Les Etats et leurs administrations sont généralement, même dans les sociétés démocratiques, au service des minorités dominantes, sinon leur émanation directe.

3. La description ci-dessus convient parfaitement pour désigner ce qu'il est devenu courant dans le langage politique engagé d'appeler le Système, avec un S majuscule. On dénonce le Système, on s'engage dans des actions anti-Système...Certaines personnes se demandent à quoi correspond exactement ce Système. Elles ne reçoivent pas toujours des réponses précises. Pour nous, les réponses sont sans ambiguïté. Elles correspondent à ce que nous venons d'évoquer, la domination de 1% d'oligarchies et d'activités associées s'imposant au reste des population. On remarquera que le Système, dans cette acception, n'est pas lié seulement au système capitaliste, ou au système de l'américanisme. Il s'agit d'une structure absolument générale, identifiable sous des formes très voisines dans tous les régimes politiques et dans toutes les parties du monde. Plus généralement, nous y avons fait allusion dans d'autres articles, il s'agit de formes de pouvoir émergeant spontanément de la compétition darwinienne entre systèmes biologiques.

Ceci veut-il dire que rien ne pourra jamais modifier cette inégalité fondamentale? Les combats pour l'égalité et une plus grande démocratie sont-ils d'avance voués à l'échec? Disons que des formes souvent différentes de répartition des pouvoirs se rencontrent nécessairement. Certaines d'entre elles peuvent laisser une plus grande place aux responsabilités de la périphérie ou de la base. Ce sont sans doute celles-là qu'il conviendra d'encourager. Mais d'une façon générale, des structures parfaitement égalitaires ne semblent pas envisageables. Elles signifieraient la fin de toute évolution, une sorte de mort cérébrale. Si bien d'ailleurs qu'elles ne sont jamais apparues spontanément.

Ajoutons que les grands systèmes de pouvoirs identifiables aujourd'hui au sein des réseaux numériques correspondent à ceux qui dominent la sphère géopolitique dans son ensemble, tout au moins dans les domaines technologiques et scientifiques. Les Etats-Unis et le cortège des pays qui sont sous leur influence pèsent du poids le plus lourd. La Russie est en train de reprendre une certaine influence. La Chine constitue une force montante. Mais il est encore difficile de mesurer son poids actuel.

4. Les activités qui sont identifiables au sein des réseaux numériques, qu'elles proviennent des agents dominants ou des dominés, se partagent entre activités licites et activités illicites ou criminelles. On retrouve là encore un trait général s'appliquant à l'ensemble des sociétés suffisamment organisées pour se doter d'une règle de droit et des moyens administratifs et judiciaires de la faire appliquer. Qui dit règles de droit ou contraintes d'ordre général dit aussi tentatives réussies ou non pour y échapper. Certes, sauf dans les pays pénétrés en profondeur par des mafias, les activités licites sont les plus nombreuses. Mais il suffit de quelques acteurs se livrant à des activités illicites ou criminelles pour pervertir l'ensemble. D'où le consensus social s'exerçant à l'égard des institutions et personnes visant à identifier et empêcher de s'exercer les activités illicites. L'opinion considère que les contraintes de police et de contrôle sont le prix à payer pour le maintien de l'ordre public. Cette tolérance peut laisser le champ libre à divers abus de la part des autorités de contrôle.

Ceci d'autant plus que l'Internet tolère, sinon encourage l'anonymat. Derrière cet anonymat prolifère ce que l'on nomme de plus en plus une poubelle, c'est-à-dire une abondance de propos malveillants. L'opinion considère que les contraintes de police et de contrôle sont le prix à payer pour le maintien d'un minimum d'ordre public sur le web. Cette tolérance peut laisser le champ libre à divers abus de la part des autorités de contrôle. Mais ces abus restent, tout au moins pour le moment, très peu visibles. La plus grande partie des utilisateurs ne s'estiment donc pas - tout au moins pour le moment - concernés.

5. Il résulte de tout ce qui précède que les entreprises ou individus exerçant leurs activités au sein des réseaux numériques sont de facto obligés de se conformer aux lois et règlements mis en place par les pouvoirs dominants, non seulement pour prévenir et combattre les activités illicites, mais plus généralement pour assurer leur maîtrise sur l'univers numérique. Ceux qui veulent échapper aux contraintes ainsi définies par les pouvoirs dominants, qu'elles prennent une forme légale ou spontanées, risquent en effet d'être considérés comme encourageant le crime et la fraude, sous leurs différentes formes. Au tribunal de l'opinion publique, ils n'échapperont pas à ce reproche. Seuls pourraient s'en affranchir des activistes masqués ou anonymes, dont l'influence restera marginale. Les activistes seront en effet obligés à un jeu de chat et de la souris dont ils ne sortiront pas vainqueurs. Malgré l'anonymat prétendue offert par les réseaux numériques, les moyens de contrainte dont disposent les Etats et leurs administrations s'imposeront toujours. Il faudrait un effondrement social global, y compris au niveau des forces de sécurité et de défense, pour que ces moyens de contrainte perdent de leur influence.

6. Le goulag numérique ainsi décrit serait-il si oppressant qu'il serait progressivement rejeté par les intérêts et individus dominés sur lesquels il s'exerce? Pas du tout, car il s'agit en fait de ce que l'on pourrait nommer un goulag attrayant. S'il enferme étroitement les acteurs, il leur offre aussi des compensations. La constatation a été souvent faite à l'égard de systèmes de contrôle des comportements s'exerçant à travers la publicité commerciale et la télévision. La plupart des citoyens sont près à « vendre sinon leur âme, du moins leur sens critique et leur droit à l'autonomie, à condition de bénéficier d'une promotion publicitaire ou de quelques minutes d'antenne.

Il en est de même en ce qui concerne le rapport des individus avec les réseaux dits sociaux, vivant de la marchandisation des données personnelles. La plupart des gens sont près à confier à ces réseaux des informations confidentielles les concernant, fussent-elles gênantes, pour le plaisir d'être identifiés plus ou moins largement par le public. Ainsi espèrent-ils sortir de l'anonymat, qui est la pire des malédictions dans un monde où tout le monde est censé communiquer avec tout le monde. On objectera que beaucoup de ceux se dévoilant ainsi restent suffisamment prudents pour ne pas livrer de vrais secrets pouvant les mettre en danger. Mais ce n'est pas le cas quand il s'agit de personnalités faibles ou d'enfants., cibles précisément des activités potentiellement criminelles.

7. La description du goulag numérique proposée ici ne peut évidemment être considérée comme décrivant de façon exhaustive la diversité des situations qui se rencontrent au sein des réseaux numériques. Il s'agit seulement d'un schéma très général comportant des exceptions. On trouve dans la réalité quotidienne de nombreux cas montrant que des acteurs particuliers échappent momentanément ou localement à la domination et au contrôle que tentent d'imposer les pouvoirs dominants.

Ceci fut illustré récemment par la suite des évènements survenus lors de la crise NSA/Snowden. D'une part les grands acteurs du web ont fini par s'inquiéter de l'inquiétude et la désaffection d'un nombre grandissant de leurs clients, de plus en pls gênés par les intrusions croissantes non seulement des pouvoirs de police mais des services marketing des entreprises. Concernant le pouvoir fédéral américain, les acteurs du web interviennent actuellement auprès de Barack Obama pour faire alléger les contrôles qu'exercent sur leurs fichiers les différentes agences de renseignement, agissant pour leur compte propre ou à la demande des administrations chargées de l'application des différentes réglementations en vigueur: fiscalité, douanes, environnement, etc.

D'autre part, comme nous l'avons vu, soit aux Etats-Unis mêmes, soit dans de nombreux autres pays, de nouvelles entreprises offrant la possibilité d'échapper non seulement à l'espionnage et au contrôle mais à une publicité devenue oppressante ne cessent de se créer. Leur succès reste limité vu la répression qu'elles suscitent, mais elles exercent cependant un contre-pouvoir non négligeable. L'enfermement imposé par le goulag numérique global reste cependant son caractère dominant.

Une évolution systémique

Nous pouvons évoquer une dernière question, souvent posée par les personnes qui découvrent les problèmes évoqués ici: existe-t-il au sein du goulag numérique des individus ou groupes d'individus clairement identifiables qui organiseraient en dernier ressort les dominations ainsi mises en place. Lorsqu'il s'agissait du goulag soviétique sous ses formes les plus arbitraires, on pouvait dans l'ensemble identifier les « organes », notamment au sein du parti, qui mettaient en œuvre ce goulag, décidaient qui devaient y être enfermé, et ce que serait leur sort. Les conspirationnistes, pour qui tous les éléments négatifs de nos sociétés résultent de complots organisés, répondront que la même situation prévaut concernant ce que nous avons évoqué ici sous le terme de goulag électronique. Il devrait selon eux être possible d'identifier les entreprises et au sein de celles-ci les responsables organisant la domination des grandes forces s'exprimant à travers les réseaux numériques.

Il serait naïf de prétendre que ce n'est pas le cas, mais il serait tout aussi naïf de ne pas admettre que les phénomènes de l'ampleur évoquée ici ne dépendent pas seulement d'initiatives personnelles identifiables. Il s'agit de grands mouvements sociétaux affectant le monde moderne dans son ensemble. Certains individus ou intérêts y sont plus actifs que d'autres, mais ils ne peuvent à eux seuls être tenus responsables de la totalité des phénomènes.

C'est à ce stade du raisonnement qu'il est intéressant d'évoquer à nouveau notre concept de système anthropotechnique, présenté dans notre essai "Le paradoxe du Sapiens". Ce concept s'applique parfaitement à l'analyse qui précède. Les grands acteurs de l'évolution en cours ne sont pas seulement des groupes humains. Mais il ne s'agit pas non plus de systèmes technologiques autonomes. Il s'agit de la conjonction de groupes humains dont l'analyse relève de l'anthropologie ou de la politique, associés en symbioses étroites avec des promoteurs de systèmes technologiques dépendant de contraintes relevant de l'analyse scientifique et industrielle. Le tout prend des formes et configurations très variables, selon les pays, les époques et les domaines. L'évolution darwinienne globale résultant de la compétition des différentes entités anthropotechniques ainsi formées s'impose au monde de la même façon que s'était imposé jusqu'à présent l'évolution biologique et sociétale.

Ajoutons que prendre toute la mesure de phénomènes de cette ampleur est quasiment impossible aux observateurs que nous sommes, puisque nous sommes inclus dans les mécanismes que nous voudrions décrire objectivement, et donc incapables de se donner le recul théoriquement nécessaire.

Jean-Paul Baquiast (Europe solidaire, 13 août 2013)


lundi, 02 septembre 2013

Marche pour la Syrie

Les Etats-Unis et leurs alliés – La «souveraineté limitée» selon la doctrine de Brejnev

Les Etats-Unis et leurs alliés – La «souveraineté limitée» selon la doctrine de Brejnev

par Willy Wimmer*

Ex: http://www.horizons-et-debats.ch

Les révélations de Snowden sont un éclairage sous les feux des projecteurs: notre pays n’est pas, pour les Etats-Unis, un partenaire, mais est considéré comme un repaire de terroristes.

Il faudra se rappeler du visage ouvert et, somme toute, sympathique, d’Edward Snowden. Qui donc a réussi à lancer par la presse, une pareille bombe médiatique, à partir d’un refuge à Hong Kong, obligeant le président américain à chercher des explications concernant la situation réelle des libertés individuelles et des questions de sécurité dans son pays? Si ce n’était pas aussi sérieux, on dirait, bravo, bien joué. Mais de tels mots restent en travers dans la gorge, tant tout cela n’est pas crédible. Il se trouve que quelqu’un veut défendre les libertés individuelles et les droits civiques fondamentaux et se voit obligé de fuir – où? – en Chine.


D’un seul coup – comme en 1987, l’aviateur Mathias Rust, en survolant le Kremlin – le jeune Snowden a arraché le masque cachant le visage de sa patrie. On est loin de cette représentation des Etats-Unis, symbole de la démocratie et des valeurs étatiques fondamentales. La Chine n’est pas particulièrement connue comme Preaceptor Libertatis, la Fédération de Russie non plus d’ailleurs. Et pourtant, la Russie se présente, depuis un certain temps, comme courageuse représentante des droits humains. Autrement dit, on reprend aux Etats-Unis et à l’Occident ce droit qu’on croyait inaliénable de représenter ces valeurs. On n’a pas oublié que, déjà, lors de la guerre de 1999, la République fédérale de Yougoslavie, en violation du droit international, fut sacrifiée au nom des intérêts particuliers des Américains. Et maintenant cela! Les dirigeants chinois n’ont pas été hissés au gouvernement selon les règles qui nous sont chères. Mais cela ne signifie pas qu’ils n’évaluent pas soigneusement les intérêts de leur pays. Ils l’ont certainement aussi fait lorsqu’ils ont laissé la voie libre à ce jeune homme de se rendre à Moscou. C’est ainsi qu’ils ont créé des conditions propices pour que le ballon placé devant leurs pieds par le jeune Américain et les Etats-Unis vacillants, reste en l’air.


La rage de tout contrôler, qu’Edward Snowden avait décelée au sein de la National Security Agency (NSA) et chez ses clients, n’aurait pu être découverte à un moment aussi pire. Ce qu’il avait à dire concernait surtout l’Allemagne, ce sont nous, les Allemands qui se trouvent dans la ligne de mire de l’Etat fouineur américain. Il y a de quoi se frotter les yeux, car – indépendamment des guerres menées en violation du droit international – on se sent plutôt comme un allié des Etats-Unis et non pas comme un repaire du terrorisme international. Ce fut un magnifique signal, envoyé juste avant la visite à Berlin du président Obama. Mais la suite fut pire: nous sommes l’objectif officiellement déclaré de la surveillance totale, en commun avec nos amis européens, et pourtant nous nous trouvons dans une situation pour le moins singulière. La clause des Etats ennemis de la Charte des Nations Unies reste d’actualité dans la centrale de la NSA à Fort Meade.


A Berlin, la cloche de la liberté se trouve dans l’Hôtel de Ville de Schöneberg. Il ne s’agit pas seulement d’un cadeau généreux des Etats-Unis à l’Allemagne vaincue. Avec l’inscription «Ce monde doit renaître avec l’aide de Dieu vers une nouvelle liberté», elle représente aujourd’hui encore un leitmotiv démocratique pour notre pays. Ainsi on perd un peu de vue que depuis la réunification, il y a en Allemagne environ 2000 collaborateurs de la CIA pour couvrir tout le pays et analyser quelles prises d’influence on pourrait encore développer. Etant donné qu’à Washington chacun, tant au département d’Etat que dans les offices fiscaux, possède son propre système d’espionnage, Berlin peut facilement évaluer le nombre d’espions d’un pays ami se trouvant dans le pays. Et on ne compte pas les anciens collaborateurs de la Stasi et du service de sécurité de l’Etat qui ont été embauchés dès l’effondrement de la RDA, les recruteurs n’hésitant pas à faire du porte à porte avec leurs listes dans certains quartiers berlinois.


Le président Obama est reparti. Lui, qui est tant apprécié en Allemagne, continue son chemin pour visiter tout autour du globe, outre Guantanamo, encore d’autres pénitenciers. Peut-être que notre président allemand se souvient avec gratitude des larmes versées lorsque retentit l’hymne américain devant le château de Bellevue et de ses paroles conciliantes concernant la surveillance d’un ami par un ami. Néanmoins, il serait utile que quelqu’un s’assure à la mairie de Schöneberg que la fameuse cloche de la liberté ne se soit pas fêlée, car trop c’est trop.


L’énorme secousse causée par Monsieur Snowden, ne doit pas occulter le fait que nous n’avons pas de raisons d’être surpris. Il y a quelques années déjà, nous nous préoccupions de la problématique d’Echelon. Il apparut alors qu’une conséquence directe de la Seconde Guerre mondiale reposait sur le fait que la coalition des vainqueurs anglo-saxons, non seulement, conserva sa coopération SIGINT [Signals Intelligence] – c’est-à-dire la surveillance des signaux électromagnétiques et de toute communication électronique – mais la développa à l’infini. Nos amis londoniens ont repris la tâche d’intercepter à l’aide de stations d’écoute le trafic de courriels de l’Europe entière, y compris dans le but d’exercer un espionnage de transférer ces données immédiatement aux Etats-Unis. De ce fait apparaît, ce que l’on constate depuis des décennies en Europe, mais aussi en Allemagne: les installations étatiques allemandes sont soumises au contrôle parlementaire et doivent respecter les lois du pays. Les amis américains accordent, bien sûr de façon tout à fait désintéressée, une participation aux résultats des écoutes à certains organes de l’Etat allemand, qui eux-mêmes n’obtiendraient jamais de permission pour de telles activités de la part de leur gouvernement ou du Bundestag. Ce n’est pas précisément le procédé pour se créer des amis, c’est plutôt un comportement qui fait exploser l’ordre étatique. Il y a suffisamment d’exemples pour qu’on en vienne à s’interroger sur l’attention excessive accordée par certaines installations étatiques en Allemagne à un gouvernement parallèle sis à Washington …
De toute façon et cela depuis bien avant la dénonciation des aspirateurs de données de la NSA, on peut se demander si, dans la relation entre les Etats-Unis et leurs alliés, on n’a pas plutôt affaire à un système de «souveraineté limitée» selon le modèle de la doctrine de Brejnev. Des prescriptions financières de Bâle-II en passant par le statut de la Cour pénale internationale de La Haye et le pénitencier de Guantanamo, jusqu’au droit, soi-disant tout naturel, des Etats-Unis de mener des «guerres sur demande» [«Wars on Demand»], en violation de la charte des Nations Unies, il y a une longue chaîne d’exemples prouvant que les Etats-Unis se sont arrogés le droit de se placer au dessus du droit international. Alors qu’il est scrupuleusement observable que nous autres Européens respectons les sévères prescriptions de capital propres aux entreprises et aux instituts financiers (Bâle-II et prochainement Bâle-III) – les Etats-Unis, eux, les prennent à la légère. En matière de politique financière on ne découvre aucune de ses cartes et on ridiculise autrui. Quant à la Cour pénale internationale de La Haye, les Etats-Unis ont imposé leur système juridique afin de tenir l’Europe en laisse. Mais pour eux-mêmes, ils s’attribuent le droit d’attaquer d’autres pays si jamais ceux-ci se permettaient de faire comparaître des soldats américains devant les tribunaux pour crimes de guerre. On en aura pris connaissance, et pas seulement aux Pays-Bas.


Selon les révélations de Snowden concernant Prism, c’est la gigantesque industrie américaine active dans le domaine des données électroniques qui sert de véhicule pour imposer cette «souveraineté limitée». La porte d’entrée pour l’érosion du système juridique européen dans le domaine des droits civiques et des libertés individuelles se trouve en Irlande, qui est, à part cela, un pays tout à fait sympathique. L’Irlande laisse agir librement les multinationales spécialisées dans l’électronique – et voilà que nos droits et l’ordre juridique les protégeant, se volatilisent. C’est ainsi que la voie est toute grande ouverte aux immenses entreprises américaines d’avocats et qu’il ne reste aux Européens, de leur ordre juridique, pas même ce que les Indiens, dans l’empire britannique, pouvaient considérer comme leur propre droit [«home rule»]. Voilà les conditions dans lesquelles l’Europe aborde les négociations pour l’Accord de libre-échange transatlantique, qui se sera transformé en un Accord colonial transatlantique avant même que les négociations aient débutées.


A Washington, on avait – déjà du temps du président Clinton, lors de la mise en place des fondements du nouvel ordre mondial américain et du déclenchement de guerres, l’une après l’autre – réfléchi au rôle de l’économie américaine dans le monde. Les secteurs industriels dans lesquels les entreprises américaines devaient être prépondérantes furent définis. On peut en voir les résultats aujourd’hui et tirer son chapeau à ces planificateurs. Ils sont allés loin! L’accord de libre-échange a-t-il pour but de continuer à développer cette position? Les industries européennes doivent-elles subir le même sort que celui imposé par les multinationales de la communication électronique? Ne parlera-t-on plus qu’américain? Comment le gouvernement européen moyen, comment la Commission européenne, conçoivent-ils les négociations avec les Etats-Unis, alors que les positions européennes seront connues à la NSA à Fort Meade dans le Maryland avant même que les textes aient été terminés dans leurs ordinateurs portables? Lorsqu’on connaît le «Situation Room» de Fort Meade, on sait une chose: à Berlin et à Bruxelles on ne traverse pas la route lorsque le feu est au rouge sans que le visage du malfaiteur apparaisse sur les écrans du «Situation Room».    •

Première parution in: Compact 08/2013 (www.compact-magazin.com)

(Traduction Horizons et débats)

* Willy Wimmer, né en 1943, adhéra à la CDU en 1958 et fut député au Bundestag allemand de 1976 à 2009. De 1988 à 1992, il fut en tant que secrétaire d’Etat à la défense membre du gouvernement fédéral.

VILLON & CÉLINE de Pierre de BONNEVILLE

Vient de paraître : VILLON & CÉLINE de Pierre de BONNEVILLE

 
Les éditions Dualpha viennent de publier Villon & Céline de Pierre de Bonneville. Initialement paru aux éditions Improbable, ensuite publié en plusieurs partie par Le Bulletin célinien puis repris sur notre site (ici), ce texte fait un parallèle très intéressant entre les deux illustres écrivains, leurs vies, leurs époques, leurs styles...


Pierre de BONNEVILLE, Villon & Céline, Dualpha, 2013.
98 pages, 15 €
Commande sur www.francephi.com.


Quatrième de couverture 
Villon et Céline : près de cinq siècles les séparent, mais ils ont beaucoup de points communs. Parmi ceux-ci, l’auteur a relevé l’identité, la personnalité, le milieu, le génie, l’invention, le parcours, le destin, la musique, le comique et le tragique. Dans un parallèle rigoureux, il nous trace ces ressemblances, qui sont l’occasion de replonger dans les citations, les textes de ces deux écrivains d’exception.
« Les études comparatistes ne sont plus guère à la mode. Le fait que notre auteur renoue avec cette tradition se justifie tant il est vrai que le parallèle entre l’œuvre et l’itinéraire respectifs de Villon et Céline apparaît ici comme une évidence. Se basant notamment sur la somme du grand médiéviste Pierre Champion, il passe en revue tout ce qui les réunit. Leur destin d’écrivain maudit bien sûr, mais surtout ce lyrisme basé sur l’émotion et les ressources du langage populaire » (Marc Laudelout).

L'antiracisme, prothèse de l'idéologie dominante...

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L'antiracisme, prothèse de l'idéologie dominante...

par Robert Redeker

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

Nous reproduisons ci-dessous un texte incisif de Robert Redeker, cueilli sur le blog de cet auteur et consacré à la mascarade antiraciste...

Professeur de philosophie, essayiste à l'origine classé à gauche, Robert Redeker vit depuis plusieurs années sous protection policière pour avoir publié dans le Figaro un texte hostile à l'slamisme.

L'antiracisme est une prothèse destinée à donner une illusion qui comble le vide politique. Il distille à ses intoxiqués l’illusion de la politique. Ce vide est aussi bien l'effet du temps, de l'usure de l’histoire, que d'une volonté fataliste : en finir avec les idéaux de la gauche et leur substituer une sorte de substitut ludique. L’antiracisme est un opium qui laisse croire qu'il est une réconciliation de la politique et de la morale. Alors qu'il n'est ni l'une ni l'autre, ni bien sûr leur synthèse.

L'antiracisme permet de rejouer la politique. De la simuler. De jouer à la politique. Mais auparavant la politique aura été vidée de tous ses enjeux. D'un certain point de vue le concept marxiste d'idéologie décrit bien à l'antiracisme. D'un autre point de vue, il faut le compléter par celui, issu des écrits de Jean Baudrillard, de simulation. Chez Marx, l’idéologie – le noir barbu de Trêves vise surtout, à travers ce concept, la religion – est le dispositif par lequel la bourgeoisie masque la réalité de ses intérêts derrière les idées abstraites. Mais à la différence de la religion telle que Marx la perçoit, l'antiracisme masque moins des intérêts, qu'il ne conteste pas, qu'une disparition. Au contraire même, aux temps du triomphe de l'antiracisme, les intérêts sont, parallèlement, proclamés haut et fort. L'antiracisme est à la politique ce que le paintball est à la guerre. Il crée dans l'âme des naïfs et des rêveurs l’illusion que continuent d'exister des concepts, des analyses et des projets et des combats politiques, alors que toutes ces choses ont été jetées par-dessus bord.

Qu'est-ce que la simulation ? Jean Baudrillard en propose une bonne définition : « L'ère de la simulation est ainsi partout ouverte par la commutabilité des termes jadis contradictoires ou dialectiquement opposés ». C'est l'époque mitterandienne qui a inauguré ces commutations, mères de l'âge de la simulation : capitalisme/gauche, argent roi/gauche, luxe/gauche, gestion/gauche. Il y a évidemment, tant qu'on s'en tient à la rationalité, à la dialectique,  une opposition entre la super-caste privilégiée de la galaxie du show business et du sport, voire de la mode, d'une part, et la misère des cités de banlieue, d'autre part. Or, l'antiracisme, pour assurer sa propagande, les rend commutables, chanteurs, rappeurs, acteurs et sportifs (à l'image de Lilian Thuram, de Djamel Debouze, de Joey Starr) passant sans gêne d'un rôle à l'autre, se régalant d'être pris pour des jeunes de banlieue. Alors que la politique, la gauche, l'horizon révolutionnaire, étaient engendrés par la théorie, la pensée, l'antiracisme est engendré par l'univers du show-business et les industries du divertissent. Alors que les réformes sociales (par exemple celles de 1936) étaient imposées par la pression politique des masses, des luttes, des grèves, qui électrisaient toute la société, bref par l’Histoire, les mesures antiracistes sont imposées par le monde doré de la variété, du show-business, du cinéma, de la télévision et du sport, par les industries du divertissement, autrement dit par la simulation parodique de l'Histoire.

Dans l'index (qui, sous la forme d'un vocabulaire philosophique occupe une quarantaine de pages) de la classique et monumentale Introduction à la philosophie marxiste due à la plume érudite et militante de Lucien Sève , philosophe communiste français officiel, le mot racisme se signale par son absence. Autrement dit, en 1980, le racisme ne passe pas encore pour un problème majeur du côté des marxistes, sans doute de la gauche en général. Aujourd'hui, il suffit d'écouter un responsable politique d'un parti de gauche, de parcourir les colonnes d'un journal de gauche, Libération ou L'Humanité, pour se rendre à l'évidence: les mot « immigré » a remplacé le mot « prolétariat », le mot « antiracisme » a remplacé le mot « communisme », le mot « racisme » a remplacé le mot « anticommunisme », le mot « islam » a remplacé l'expression « conscience de classe ». A l'insu de tous et de chacun, la gauche s'est dissoute dans l'antiracisme. Les mots « racisme », « antiracisme », « immigré », « sans-papiers » remplissent toutes les pages du quotidien communiste L'Humanité alors qu'il y a trente ans cet honneur était réservé au mot « prolétaire ».

L'antiracisme simule et parodie les luttes sociales, il simule et parodie la gauche. Mais, si l'on sait ce que remplace l'antiracisme, il faut demander auparavant : que remplace ce à quoi dans l'imaginaire dominant l'antiracisme s'oppose, le racisme ? D'abord il se substitue à une réalité métaphysique dont notre temps, à tout le moins en Europe de l'ouest, se refuse à prononcer le nom : le mal. Plus justement : le mal moral. Les sociétés consuméristes et hédonistes, celles dont Herbert Marcuse et Gilles Lipovetsky ont dessiné les traits les plus remarquables, apparues dans le monde occidental à partir des années 60, refoulent l'usage explicite du concept de mal. « Racisme » est le mot qu'elles ont mis en circulation pour dire ce que jadis on appelait le mal moral. Une grande partie des fautes naguère rangées sous la catégorie de mal sont devenues soit anodines soit des qualités. Voici l'envie vantée par la publicité comme une vertu ! La chanson de geste de la luxure inonde les écrans et les gazettes. La trahison, l'infidélité, la perfidie sont, d'écran publicitaire en spot de réclame, de téléfilm en jeu d'avant prime-time, valorisées. La cupidité – gagnez, gagnez... - est élevée au rang de l'exemplarité morale. L'école elle-même enseigne aux élèves des lycées sous couvert de réussir à savoir ce vendre ; autrement dit impose aux jeunes générations un impératif prostitutionnel. Plus : elle laisse entendre que le bien dans la vie collective se résume à une sorte de prostitution généralisée, où tout le monde se vend. Réussir, voilà la seule misérable ambition qu'elle propose aux nouvelles générations ! La dégradation des mœurs – qu'il faut entendre, insistons sur ce point, dans toute sa force inédite : cette dégradation n'est pas le résultat de vices privés, cachés, recouverts par la honte, qui prendraient le dessus en assumant la réprobation qu'elle s'attirerait, non, cette dégradation est voulue, organisée, dirigée parce qu'elle est le moteur de la société de consommation -  a vidé le mot mal de toute sa substance. C'est le souvenir de cette substance, de ce contenu, qui explique qu'un puissant tabou, plus sociétal que social, plane sur le concept de mal, paralysant son réemploi. Jusqu'ici n'existaient dans les sociétés qu'un seul temps durant lequel des conduites tenues pour vicieuses étaient louées comme vertueuses : le temps de la guerre (transformation du crime en vertu à l'origine de la désillusion de Freud devant l'homme). Tuer, violer, torturer, piller, mentir – ces crimes, en époque de suspension de la paix, deviennent dignes de louange. La société de la modernité tardive a inventé de l'inédit : ce n'est plus seulement de loin en loin que le vice devient officiellement vertu, c'est, sous les formes que nous venons d'exposer, en permanence. Sous l'aspect de la morale, la société de consommation est la guerre en temps de paix, elle entretient chez les hommes un état d'esprit de mercenaire sans foi ni loi en période de paix.

L'antiracisme s'est substitué à l'engagement, à ce que les générations des décennies cinquante, soixante, soixante-dix, appelaient dans le sillage de Sartre l'engagement. Ce que les contemporains de Sartre désignaient sous ce vocable brisait le consensus social dominant. S'engager revenait à vivre dangereusement. De grands risques accompagnaient l’engagement, en particulier ceux de la mise-à-l’écart, de la marginalisation, de la censure. Des événements historiques – comme la guerre d'Algérie – faisaient planer sur l'engagement les menaces de la torture et d’exécution. La censure cherchait aussi àbâillonner l'engagement. Au contraire, jamais depuis que l'antiracisme s'est substitué àl'engagement politique aucune proclamation antiraciste n'a été censurée. Plus : ces proclamations ont toujours été mises en valeur à la fois par les services de l'Etat et par les médias. Elles ont toujours été relayées dans les écoles. L'engagement sartrien, parce qu'il n'était pas de nature parodique, n'a jamais bénéficié de pareilles largesses de la part du système social dominant. Pour s'engager, il fallait accepter de devenir un pestiféré. Le militantisme antiraciste ne court pas de pareils dangers. S'affirmer antiraciste revient à rejoindre le consensus dominant, adhérer à l'idéologie dominante ; s'engager revenait, inversement, à rompre, à divorcer d'avec cette idéologie dominante. Quand l’engagement des années quarante, cinquante, soixante, était âpre, le militantisme antiraciste contemporain est gratifiant, en procurant l'assurance de recevoir des approbations, voire d'être couvert de lauriers. Dans certaines professions, tout spécialement celles qui touchent à l’univers du spectacle, l’antiracisme est un passage obligé pour éviter de disparaître de l'affiche. De même, l'instituteur et le professeur verront leur enseignement couvert de louanges par les autorités académiques et les parents d'élèves s'il se moule dans de la propagande antiraciste. Le militantisme antiraciste est une parodie de ce que l'engagement a été.

L'antiracisme est le fantôme décharné de ce que fut l'engagement. L'antiracisme vole aussi la place des luttes sociales. Il en usurpe le souvenir. Dans les années trente du siècle dernier la notion de classe est sortie victorieuse de son affrontement avec la notion de race. Après la seconde guerre mondiale, toute l'attention s'est focalisée sur la lutte des classes, à tel point que le concept de révolution, dans son acception marxiste, régnait sans partage sur les consciences. Les grandes idées de la gauche – transformation de la société à partir de la destruction de l'inégalité liée à la propriété, modification des rapports de production, etc...- ont été portées par des mouvements collectifs, des « masses-en-fusion » aurait dit Sartre, des révolutions (1848, 1917, la Commune de Paris, 1936, Budapest 1956), des partis politiques, des syndicats. L’antiracisme, lui, qui a pris le relais après l’évanouissement du projet révolutionnaire, est porté par le show-business. Avec beaucoup de cynisme, ce dernier s'est installé sans vergogne à la place du peuple. Il aime à parader dans le rôle de moteur du progrès moral, à condition que celui-ci ne risque pas de se muer en revendication de  progrès social. Il lui vole la parole au peuple, il parle à sa place, il donne des leçons à sa place, des leçons de moraline ! Le show-business souffle à l'oreille du peuple ce qu'il faut penser : non que l'inégalité et les privilèges, l'exploitation abusive du travail d'autrui, c'est mal, mais que le racisme est le plus grands de tous les maux. L’antiracisme replace au centre des débats la notion qui avait été, par la gauche, écartée au profit de la notion de classe, la race. C’est pourquoi, viagra politique de la gauche, l'antiracisme occupe, sur un mode aussi parodique que stérile, la place qui fut naguère celle de lutte des classes.


Robert Redeker (Quand Redeker eut les cinquante-neuf ans, 10 août 2013)

D. H. Lawrence on the Meaning of Sex

D. H. Lawrence on the Meaning of Sex

By Derek Hawthorne 

Ex: http://www.counter-currents.com

D. H. Lawrence is best known to the general public as a writer of sexy books. In his own time, his treatment of sex made him notorious and caused him to run afoul of the authorities on a number of occasions. I have no desire to rehearse in detail the well-known history of Lawrence’s troubles with censorship, but for those who do not know anything of it a few details will suffice.

rainbow.JPGIn September 1915 Lawrence’s novel The Rainbow, one of his major works, was published by Methuen. By November it had been banned by court order, largely due to Lawrence’s brief (and, by today’s standards, extremely tame) depiction of a lesbian affair. The following year Lawrence finished what is arguably his greatest novel, Women in Love. However, owing to the notoriety of The Rainbow as well as to Women in Love’s much more frank depiction of sexuality, he could not find a publisher for the novel until 1920. Disgusted by his treatment at the hands of his fellow countrymen, Lawrence moved himself and his wife Frieda to Sicily that year, thereby beginning a long sojourn abroad that would take them to Sardinia, Ceylon, Australia, California, and New Mexico.

Lawrence was deterred neither by censorship nor by the frequent vilification he suffered at the hands of the press. In 1926, on a visit to Italy he wrote the first of three versions of Lady Chatterley’s Lover, his most sexually explicit work and, in fact, one of the most sexually explicit “serious” works of literature ever written. A small edition of the novel was brought out in Florence in 1928, and another in Paris. Various pirated editions were also printed.

Copies of the novel were seized by customs in both the United States and Great Britain, and the reviews that appeared were brutal. One English critic declared that the novel was “the most evil outpouring that has ever besmirched the literature of our country. The sewers of French pornography would be dragged in vain to find a parallel in beastliness . . . Unfortunately for literature as for himself, Mr. Lawrence has a diseased mind.”[1] (The famous court case in Britain occurred thirty years after Lawrence’s death, when Penguin Books brought out an unexpurgated edition of Lady Chatterley.)

In 1926 Lawrence had started to paint. He wrote to his friend Earl Brewster, a Buddhist, “I put a phallus, a lingam you call it, in each one of my pictures somewhere. And I paint no picture that won’t shock people’s castrated social spirituality.”[2] Predictably, when an exhibition of his paintings was held in London in 1929 it was raided by the police, though, as Jeffrey Meyers notes, the officers “politely waited to carry out their orders until the Aga Khan had finished viewing the pictures.”[3]

Why was Lawrence seemingly so preoccupied with sex? The answer is that he saw sex as a means to awaken the true self, and to discover not only our own inner being but the inner being of all things. In Fantasia of the Unconscious he writes, “To the individual, the act of coition is a great psychic experience, a vital experience of tremendous importance.”[4]

Lawrence was unquestionably influenced by Schopenhauer in his views about the metaphysical significance of sex. In his unpublished notebooks—summing up views he expressed more circumspectly in his published writings—Schopenhauer states

If I am asked where the most intimate knowledge of that inner essence of the world, of that thing in itself which I have called the will to live, is to be found, or where that essence enters most clearly into our consciousness, or where it achieves the purest revelation of itself, then I must point to ecstasy in the act of copulation. That is it! That is the true essence and core of all things, the aim and purpose of all existence.[5]

However, Lawrence (unlike Schopenhauer) saw the inner essence of things as having religious significance. He felt that the “life mystery” at the core of all was the only thing that he could honestly call God. Hence, he regarded sex as sacred—indeed as an act of divine worship—since it opens us to the life mystery. In a posthumously published essay Lawrence writes, “In the very darkest continent of the body there is God.”[6] This is the real key to understanding Lawrence’s treatment of sex: it is reverential; he regards sex as sacred, not as profane. The public attacks on Lawrence’s work as “smut” are hugely unjust, for Lawrence had a lifelong hatred of pornography precisely because he saw it as a profanation of sex.

An illustration of Lawrence’s attitude is his reaction to James Joyce’s Ulysses. As Jeffrey Meyers notes, it was, in part, Lawrence’s hostile reaction to Ulysses that spurred him to write Lady Chatterley’s Lover. In a letter Lawrence stated, “The last part of [Ulysses] is the dirtiest, most indecent, obscene thing ever written. . . . This Ulysses muck is more disgusting than Casanova. I must show that it can be done without muck.”[7] This may seem a trifle ironic, given how others had attacked Lawrence’s own work with similar invective. But, in fact, Lawrence’s attitude to Joyce is not hypocritical. He is not attacking the explicitness of Joyce’s treatment of sex, but rather what he regarded as its unforgivable irreverence.

dhl.jpgIn Fantasia of the Unconscious Lawrence writes, “In sex we have our basic, most elemental being.”[8] Further, he declares that the procreative purpose of sex is “just a side-show.”[9] Lawrence rejects the reductive, scientific understanding of sex; part and parcel of the scientific will to nullify beauty and mystery and to make everything mundane and “practical.”

Sex can lead to reproduction, but it is no more correct to say that the “purpose” of sex is reproduction than it is to say that the purpose of eating is to fill our stomachs. More often than not, we eat not because we happen to really need nourishment just then, but because we take pleasure in eating, in the taste of food, and in the company of those we eat with. And frequently the food we enjoy ingesting has little actual nutritional value. If the purpose of eating were simply to acquire nourishment, then we ought not mind the idea of simply ingesting a tasteless paste full of vitamins, minerals, protein, and carbohydrates three times daily.

Sex, Lawrence tells us,

is our deepest form of consciousness. It is utterly non-ideal, non-mental. It is pure blood-consciousness. It is the basic consciousness of the blood, the nearest thing in us to pure material consciousness. It is the consciousness of the night, when the soul is almost asleep. The blood-consciousness is the first and last knowledge of the living soul: the depths.[10]

When we enter into what Schopenhauer calls “ecstasy in the act of copulation,” there is a sloughing off of intellect, of self-consciousness. The act is ecstatic precisely to the extent that this is accomplished. The Greek ekstasis could be translated literally as “standing outside oneself.” In ecstatic acts we have the sense of leaving ourselves, and certainly our consciousness of ourselves (our inner monitor, inner censor, inner doubter) behind. Insofar as we cannot accomplish this, the sexual act will be dissatisfying. The woman may experience little pleasure, and the man may even be unable to perform, should he fail to disengage the intellect.

Of course, when we are caught in the ecstasy of sex we are not literally unconscious. What happens, in effect, is that a different sort of consciousness takes over: what Lawrence calls “blood-consciousness.” What Lawrence means by this term is the pre-reflective, pre-conceptual, subterranean depth in consciousness: what he sometimes confusingly calls the “unconscious.”

Sometimes this type of consciousness is derisively labeled the “animal” in us. This is misleading, for we have a tendency not to think of ourselves as animals, and labeling the blood-consciousness “animal” becomes a way to disown it. But it is our own, and, of course, we are animals. In the heat of true, ecstatic sexual passion, one loses a sense of individuality. It is common to hear the participants speak (later on) of losing the sense of bodily boundaries, and feeling as if the two bodies merged into one. Strange, animal-like cries are uttered and motions become automatic rather than deliberately willed.

In sex we surrender our intellect and self-consciousness, and open ourselves to the blood-consciousness, to our primal self—so that we become, for the space of the act, that primal self. And this is the reason why modern people are so sex-obsessed.

To live in modern, industrialized society means to live almost constantly from what Lawrence calls the “upper centres,” from intellect. And it means to live surrounded at all times by the products of intellect, cocooned in a synthetic, human world built over top of the natural world, operating according to human ideas and ideals. Almost always, this life requires us to lead an existence that is false in certain fundamental ways; false and inimical to life and to the natural, primal self. Passionate sex, insofar as modern people can even manage it, is the only respite from this that most people know. As such, Lawrence believes that in sex we are fundamentally truer than at most other times in life. And reflection on what the sex act means may help us to recover this trueness in daily life, outside of sexual activity.

All of the above is an attempt to say “what sex is.” But Lawrence holds that ultimately it is ineffable:

We can never say, satisfactorily. But we know so much: we know that it is a dynamic polarity between human beings, and a circuit of force always flowing. . . . We know that in the act of coition the blood of the individual man, acutely surcharged with intense vital electricity—we know no word, so say “electricity,” by analogy—rises to a culmination, in a tremendous magnetic urge towards the blood of the female. The whole of the living blood in the two individuals forms a field of intense, polarized magnetic attraction. So, the two poles must be brought into contact. In the act of coition, the two seas of blood in the two individuals, rocking and surging towards contact, as near as possible, clash into a oneness.[11]

Lawrence’s remark about his use of the term “electricity” tells us that we should not take this description very literally. When he speaks of an “electricity” in the blood of a sexually aroused man or woman, he uses this term, for lack of a better one, to describe the peculiar sense of acute, tingling “aliveness” that one feels in sexual ecstasy. When he speaks of a “magnetic attraction” between the blood of man and woman, he means the uncanny, overpowering, and unchosen sense of attraction that one experiences for the other. It is a sense of attraction that at times makes men and women feel that they must come together or die.

We attempt to deflate the mystery of this attraction by chalking it up to “chemistry.” Indeed it may somehow be chemical, but to describe the physical conditions necessary for a profound experience to take place does not render it less profound, or less mysterious. It might seem a bit ironic, given Lawrence’s criticisms of science, that his own language has a kind of scientific veneer, with its talk of “electricity,” “magnetism,” and “polarity.” But Lawrence’s “science” is, in fact, a throwback to the vitalistic philosophy of nature of the Romantics.

Lawrence attempts to sum things up as follows: “Sex then is a polarization of the individual blood in man towards the individual blood in woman.”[12] At the root of this idea is a basic conviction of Lawrence’s, which cannot be overemphasized: that men and women are fundamentally and radically different—metaphysically different. (See my essay “D. H. Lawrence on Men and Women [2].”) In the same text he writes, “We are all wrong when we say there is no vital difference between the sexes.”

Lawrence wrote this in 1921 intending it to be provocative, but it is surely much more controversial in today’s world, where it has become a dogma in some circles to insist that sex differences (now called “gender differences”) are “socially constructed,” and that the only natural differences between the sexes are purely and simply anatomical. Lawrence continues: “There is every difference. Every bit, every cell in a boy is male, every cell is female in a woman, and must remain so. Women can never feel or know as men do. And in the reverse, men can never feel and know, dynamically, as women do.”[13]

dhl2.jpgInterestingly, I believe that Lawrence derives the idea of “cells” being male or female from Otto Weininger’s Sex and Character, a text he was definitely familiar with. Weininger writes: “every cell of the organism . . . has a sexual character.” And: “In a male every part, even the smallest, is male, however much it may resemble the corresponding part of a female, and in the latter, likewise, even the smallest part is exclusively female.”[14]

Setting Weininger aside, this is Lawence’s way of emphasizing that men and women are different all the way down, and that there are ways in which they can never understand each other, and never see as the other sees. Lawrence is concerned in particular (though this is not obvious) to guard against the claim that there are borderline cases of men and women who are (psychically) androgynous, straddling the divide between male and female:

A child is born sexed. A child is either male or female; in the whole of its psyche and physique is either male or female. Every single living cell is either male or female, and will remain either male or female as long as life lasts. And every single cell in every male child is male, and every cell in every female is female. The talk about a third sex, or about the indeterminate sex, is just to pervert the issue.[15]

The reference in the last sentence is to the ideas of figures like Magnus Hirschfeld and, indeed, Otto Weininger, both of whom argued that homosexuals were sexually “intermediate.” Part of the reason Lawrence is so vehement in this passage is that he had strong homosexual inclinations (as any honest reader of Women in Love, especially its deleted “Prologue,” will admit). Early in life he saw himself as an androgynous being, with a hefty share of femininity in his soul. However, he came to repudiate this idea and to regard it as having hindered his development as a man.

The Phallus

In coition, Lawrence writes, “the two seas of blood in the two individuals, rocking and surging towards contact, as near as possible, clash into a oneness.”[16] The means by which this connection occurs, where the blood of the man and the woman is brought together, is the phallus. One of Lawrence’s most important philosophical essays is “A Propos of ‘Lady Chatterley’s Lover,’” which he wrote partly to answer criticisms of the novel, and partly to make explicit and expound upon the novel’s message. He writes at one point that “The phallus is a column of blood that fills the valley of blood of a woman. The great river of male blood touches to its depths the great river of female blood—yet neither breaks its bounds.” The two blood streams, the male and the female, “encircle the whole of life.”[17] They never literally mingle, but coition is essentially an act in which the blood of the male, enfolded within an extension of his flesh, enters the blood-engorged flesh of the woman—and the two blood streams come as close to mingling as they ever will.

The result is a crisis; an ecstatic moment in which—as in the Zen experience of satori—there is the sudden, non-verbal intuition that this here now is all there is, and there is a loss of the sense of individual separateness and isolation; a sense of becoming absorbed into a greater unity. Lawrence describes the orgasm as follows: “There is a lightning flash which passes through the blood of both individuals, there is a thunder of sensation which rolls in diminishing crashes down the nerves of each—and then the tension passes.”[18]

In his later works, Lawrence writes often and explicitly of the metaphysical, indeed the divine significance of the phallus. For example, in the second of Lawrence’s three versions of Lady Chatterley’s Lover (published posthumously as John Thomas and Lady Jane) there is a scene in which Constance Chatterley lies beside her sleeping lover, contemplating his flaccid penis. “Wasn’t there a weird, grotesque godhead in it?” she asks herself, and what follows is a passage of great significance:

To most men, the penis was merely a member, at the disposal of the personality. Most men merely used their penis as they use their fingers, for some personal purpose of their own. But in a true man, the penis has a life of its own, and is the second man within the man. It is prior to the personality. And the personality must yield before the priority and the mysterious root-knowledge of the penis, or the phallus. For this is the difference between the two: the penis is a mere member of the physiological body. But the phallus, in the old sense, has roots, the deepest roots of all, in the soul and the greater consciousness of man, and it is through the phallic roots that inspiration enters the soul.[19]

Lawrence makes a traditional distinction in this passage (though, as usual, he is slip-shod about it) between the penis and the phallus, which is the erect penis. In cultures that have worshipped the penis, it always the erect penis that is depicted and revered. Why? Because, in a real sense, the phallus does not belong to the individual man. It is—notoriously—not under the control of his personality, his mental self-conscious being. It has a will of its own. It is the “second man within the man,” meaning that it is a direct expression or, if you will, externalization of the deeper, truer, self; of the unconscious, or blood-consciousness.

This self is “prior to the personality,” and indeed it is fundamentally the same in all men. So it transcends the individual—indeed it is an expression of the life mystery which permeates all of nature. The penis, Lawrence tells us, is a “mere member of the physiological body,” but the phallus is something that rises from out of the chthonic depth of nature itself. The phallus is our connection to those depths. When Lawrence says that it is “through the phallic roots that inspiration enters the soul” he means that it is insofar as we are able to surrender our intellect and mental awareness that we are guided by the wisdom of the blood-consciousness.

If a man’s mental self dominates him and grips him, refusing to let go, preoccupying him with thoughts, then he cannot achieve an erection. His mind has “blocked” the primal, unconscious self. This is all that the mind can do to the primal self—it cannot command it. Hence there is no “willing” an erection. But if a man can momentarily surrender his mental self, then the blood-consciousness is awakened, and the phallus comes to life. The virile man is admired because he has a connection to the primal force. The impotent man is pathetic in our eyes, because he has lost that connection. He is literally without power.

Thus, for Lawrence, sexual arousal in the male and the sex act following upon it become emblematic of what must take place if there is to be a general return to the blood-consciousness, and thus an achievement of lasting happiness, lasting satisfaction in the whole of life. There must be a surrender of idealism, and of the tendency to live strictly from the “upper centres.” There is no way to get to the natural self by way of intellect and its ideas, just as there is no willing an erection. All that mind can do is to let go—to do nothing. Then the blood-consciousness takes over and the result is that there rises up from the root of us a new man, a new self. New only in the sense that it is unfamiliar to us, for in truth it is actually the oldest of old selves.

Erection and a full, ecstatic sexual experience symbolize for Lawrence the successful reawakening of the primal self that is needed if we are to again become natural creatures and achieve our “fullness of being.” But they are not merely symbolic. Lawrence also sees coition as the deepest, most profound, and profoundly mysterious way in which we come into contact with our chthonic depth, and the chthonic depth of the natural world itself. Hence, in “A Propos of ‘Lady Chatterley’s Lover’” he says the following

[The] phallus is the connecting link between the two rivers [of male and female blood], that establishes the two streams in a oneness, and gives out of their duality a single circuit, forever. And this, this oneness gradually accomplished throughout a life-time in twoness, is the highest achievement of time or eternity. From it all things human spring, children and beauty and well-made things; all the true creations of humanity. And all we know of the will of God is that He wishes this, this oneness, to take place, fulfilled over a lifetime, this oneness within the great dual blood-stream of humanity.[20]

Here Lawrence makes it quite clear, as he does in innumerable other places, that his reverence for the phallus is a religious one. Indeed, it would not be a distortion to call his own, personal religion a form of “phallic worship.” This is, of course, a provocative choice of words, but not an inaccurate one. There is, in fact, a remarkable similarity between Lawrence’s views and Hindu Shaivism, the oldest surviving phallic cult in the world.

The God Shiva is a personification of what Lawrence means by the life mystery or “pan power,” as well as what Schopenhauer meant by the will in nature.[21] Alain Daniélou, one of the foremost Western interpreters of Shaivism, writes

As Lord of Yoga, Shiva is named Yogendra, Yogeshvara, Mahâyogi, since it is he who taught the world the Yoga method through which man can know himself, realize himself and communicate with subtle beings, beasts, plants and gods. He also teaches the dance and the music which leads to ecstasy, the intoxication which takes man out of himself. . . . His festivals are those of Spring, of the Renewal of Life, and of creative Eroticism. . . . He is naked, libidinous, and preaches rapture, love, detachment, and friendship with nature. God of Sensual Pleasure and of Death, he is present in the forest and the funeral pyre. Shiva is at the same time benevolent (Shambhu) and terrible (Bhîma).[22]

Although these and many other qualities are attributed to Shiva, the sacred Shaivite texts indicate that the true Shiva is beyond all human categories: “Shiva (the supreme divinity) is without sign (without sex), without color, without taste, without odor, beyond the reach of words or touch, without qualities, immutable and immobile.”[23] This being can therefore only be known through some tangible sign that it gives of itself in the physical, perceptible universe, and that sign is the phallus.

The Sanskrit word for phallus, lingam, literally means “sign.” Daniélou writes, “The lingam, or phallus, the source of life, is the form by which the Absolute Being, from whom the world is issued, can be evoked. . . . In the microcosm, which is to say in man, the sexual organ, the source of life, is the form in which the nature of the formless manifests itself.”[24]

Daniélou quotes liberally from ancient texts in order to explain the Shaivite attitude toward the phallus and its relationship to Shiva. One such text states, “Shiva said ‘I am not distinct from the phallus. The phallus is identical with me, and therefore must be worshipped. My well-beloved! Wherever there is an upright male organ, I myself am present, even if there is no other representation of me.”[25] This passage indicates that the phallus is not, in fact, merely a symbol of Shiva, but is a physical “expression” of the god—the most perfect expression of the god, in fact. In a way, Shiva is distinct from the phallus, but in a way the phallus is Shiva.

We find just the same sort of mystical logic in Lawrence: the phallus is an expression of the life mystery, as the blood-consciousness that animates it is an expression of the life mystery; but the phallus, and blood-consciousness just are the life mystery, as it expresses itself in us. The phallus is our link to the life force itself. Daniélou writes, “The penis is therefore the organ through which a link is established between man . . . and the creative force which is the nature of the divine.”[26] Lawrence expresses precisely this Shaivite conception in John Thomas and Lady Jane, when Constance Chatterley has an argument with her very modern and irreligious sister:

“I don’t care!” she said stubbornly to Hilda at bedtime. “I know the penis is the most godly part of a man. . . . I know it is the penis which connects us with the stars and the sea and everything. It is the penis which touches the planets, and makes us feel their special light. I know it. I know it was the penis which really put the evening stars into my inside self. I used to look at the evening star, and think how lovely and wonderful it was. But now it’s in me as well as outside me, and I need hardly look at it. I am it. I don’t care what you say, it was the penis gave it me.”[27]

According to Daniélou, Shaivism regards the procreative purpose of sex as “a side show” – just as Lawrence does. Daniélou writes that the phallus has a dual role: “the inferior one of procreation and the superior one of contacting the divine state by means of the ecstasy caused by pleasure (ànanda). The orgasm is a ‘divine sensation.’ So whereas paternity attaches man to the things of the earth, the ecstasy of pleasure can reveal divine reality to him, leading him to detachment and spiritual realization.”[28]

The orgasm, for Lawrence as well as for Shaivism, is a religious experience in which selfhood is transcended and we become reabsorbed, momentarily, into the life mystery; connected to “the stars and the sea and everything.” Daniélou quotes another Shaivite text: “Every orgasm, every pleasure is a divine experience. The entire universe springs forth from enjoyment. Pleasure is at the origin of all that exists.”[29]

Just as Lawrence’s ideas about the metaphysical significance of the phallus and intercourse can be likened to Shaivism, his views about the use of sex as a means to “awakening” can be likened to Tantra. Tantra refers to the set of practical techniques and methods used to bring the individual to union with the divine source.

In the West, we tend to associate Tantra exclusively with a kind of “sex magic,” and although there are other forms of Tantra this is, in fact, the one that I am drawing on in making comparisons to Lawrence. Tantric sex actually involves a rather overwhelmingly complex collection of ritual preparations, mantras, and physical positions. None of these are truly relevant to our concerns here. Suffice it to say that the theory behind Tantric sex involves the belief that if intercourse is approached properly, with an understanding of the metaphysical significance of the act, it affords the participants the opportunity to achieve a state of transcendence.

They lose their sense of individuality and merge with each other, and through merging with each other—through bringing together the male and female natures—they participate in the creative power represented by Shiva. Again, the parallels to Lawrence are obvious. He too regarded the man and the woman as representing eternal male and female powers, and he saw in intercourse a way in which the two become one (“the highest achievement of time or eternity”) and in so doing, lose themselves in the life mystery.

Notes

[1] Quoted in Jeffrey Meyers, D. H. Lawrence: A Biography (New York: Alfred A. Knopf, 1990), 362.

[2] Quoted in Meyers, 367.

[3] Meyers, 369.

[4] D. H. Lawrence, Fantasia of the Unconscious in Fantasia of the Unconscious and Psychoanalysis and the Unconscious (New York: Penguin, 1971), 106.

[5] Arthur Schopenhauer, Manuscript Remains, trans. E. F. J. Payne (Oxford: Berg, 1988–90), vol. 3, 262.

[6] D. H. Lawrence, Phoenix, ed. Edward McDonald (New York: Viking, 1968), 759 (“The Novel and the Feelings”).

[7] Quoted in Meyers, 362.

[8] Fantasia, 185.

[9] Fantasia, 106.

[10] Fantasia, 173.

[11] Fantasia, 106–07.

[12] Fantasia, 185.

[13] Fantasia, 102.

[14] Otto Weininger, Sex and Character, trans. Ladislaus Löb (Bloomington: Indiana University Press, 2005), 17.

[15] Fantasia, 96.

[16] Fantasia, 106–07.

[17] D. H. Lawrence, Phoenix II, ed. Warren Roberts and Harry T. Moore (New York: Viking, 1971), 505 (“A Propos of “Lady Chatterley’s Lover’”).

[18] Fantasia, 106–07.

[19] D. H. Lawrence, John Thomas and Lady Jane (New York: Penguin Books, 1977), 238.

[20] Phoenix II, 506 (“A Propos of “Lady Chatterley’s Lover’”).

[21] Alain Daniélou argues that the Greek Pan is equivalent to Shiva. See Alain Daniélou, The Phallus, trans. Jon Graham (Rochester, Vermont: Inner Traditions, 1995), 47–48.

[22] Alain Daniélou, Gods of Love and Ecstasy: The Traditions of Shiva and Dionysus, no translator credited (Rochester, Vermont: Inner Traditions, 1992), 51.

[23] Linga Purána, 1.3.2–3. Quoted in Alain Daniélou, The Phallus, 11.

[24] Daniélou, The Phallus, 11–13.

[25] Quoted in Daniélou, Gods of Love and Ecstasy, 56.

[26] Ibid., 56.

[27] John Thomas and Lady Jane, 312.

[28] Daniélou, The Phallus, 18.

[29] Ibid., 18.

 


Article printed from Counter-Currents Publishing: http://www.counter-currents.com

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[2] D. H. Lawrence on Men and Women: http://www.counter-currents.com/tag/hawthorne-lawrence/

dimanche, 01 septembre 2013

Las potencias occidentales… ¡a favor de Al-Qaida!

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Las potencias occidentales…

¡a favor de Al-Qaida y contra Siria!

¡Ya estamos!

 
 


Obama, Cameron, Hollande y sus compinches, que son integristas cristianos, se empecinan en aupar el integrismo musulmán -los rebeldes sirios son, mayormente, partisanos de Al-Qaida-.

FERNANDO SÁNCHEZ DRAGÓ

Ex: http://www.elmanifiesto.com

Otra vez tambores de guerra, y son siempre los mismos quienes los percuten. Decía Roger Garaudy que "Occidente es un accidente mortal para la humanidad".
Llamo Occidente a la totalidad del territorio sometido a las tres religiones monoteístas. La línea divisoria entre el Este y el Oeste es la frontera de Paquistán con la India. Lo que aquí llamamos Oriente Próximo y Oriente Medio es en realidad Extremo Occidente.
Hurguen en las hemerotecas... Todas las guerras mayores de los últimos veinte años han sido desencadenadas por la OTAN, la Unión Europea y el Pentágono con o sin la anuencia de la ONU. A saber: las dos de Iraq, la de la extinta Yugoslavia, la de Afganistán, la de Libia y ahora, si el sentido común no lo impide, la de Siria.
¿Se me olvida alguna?
Las de Chechenia y Georgia fueron escaramuzas de corta duración. La del Líbano, que ya cesó, pero cuyo rescoldo se reaviva ahora, es secuela de la que desde hace casi mil años incendia los campos de Palestina.
Judíos, moros y cristianos... Monoteístas. Siempre va ese sonsonete al trigo.
El belicoso Obama titubea entre dos opciones: la de estar con el oído atento, como los sioux en sus praderas, a lo que le dice la opinión pública de su país, mayoritariamente opuesta a intervenir en Siria, y la de obedecer a quienes manejan las grandes corporaciones mercantiles y saben (o creen saber) que las guerras reactivan la economía, ayudan a superar las crisis económicas y garantizan el suministro de gas e hidrocarburos. Es la última de esas tres razones la que convierte en escenario habitual de casi todas las guerras el Extremo Occidente. "Agua del infierno" llamaban en la Edad Media al petróleo. Razón llevaban.
Hipocresía de las armas químicas... Éstas son, sin duda, un espanto, un horror, pero ¿no son horrores y espantos los misiles, los bombardeos, los obuses, los lanzallamas, las minas antipersona, los disparos de kalasnikof, las ráfagas de ametralladora e incluso, si me apuran, las bayonetas?
Tuvimos ocasión de comprobarlo en la segunda guerra de Iraq: lo de las armas químicas era sólo una coartada aparentemente moral para justificar una agresión que ponía en grave riesgo, a mayor gloria de los intereses de los poderosos, la seguridad del mundo.
¿Hay acaso, en toda la historia de éste, una sola guerra cuyos responsables no hayan sostenido que la desencadenaban en nombre de la paz, de la justicia y de todos esos hermosos conceptos por ellos desposeídos de su significado?
Seguimos en las mismas... Obama, Cameron, Hollande y sus compinches, que son integristas cristianos, se empecinan en aupar el integrismo musulmán -los rebeldes sirios son, mayormente, partisanos de Al-Qaida- y en romper el frágil equilibrio de una zona cuya desestabilización (Rusia, Irán y China no van a comulgar con ruedas de molino) podría llevarnos a la tercera guerra mundial.
Que Yavé, Cristo y Alá, si es que existen, los fulminen. Y si no existen, también.
© Elmundo.es

Robert Stark Interviews Manuel Ochsenreiter About Syrian Civil War

Robert Stark Interviews Manuel Ochsenreiter About Syrian Civil War

Entretien avec Tracy Chamoun

Tracy Chamoun: “L'extrémisme islamiste existe aussi chez vous, dans les pays occidentaux"

Entretien recueilli par

Frédéric Pons


Ex: http://www.valeursactuelles.com

cham.jpegInterview. Héritière d’une grande famille politique maronite brisée par la guerre civile, Tracy Chamoun déplore l’aveuglement euro-américain. Rencontre sur fond de crise syrienne. Son grand-père, Camille Chamoun, fut président de la République libanaise de 1952 à 1958.


Lire aussi:
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> Quand la chimie fait la guerre
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> Syrie: les options du Pentagone


Son père, Dany, fut assassiné, en octobre 1990, avec sa femme et deux de ses jeunes enfants, par d’autres chrétiens. Alors âgée de 30 ans, résidant à l’étranger, Tracy échappa au massacre. Elle en tira un premier livre passionné et déchirant, Au nom du père (JCLattès, 1992). Son nouvel ouvrage, le Sang de la paix, se veut plus serein, porteur de valeurs pour l’avenir du Liban, tout en rappelant les responsabilités libanaises ou étrangères dans le sort de son pays. Elle est particulièrement sévère pour le chrétien Samir Geagea, le chef des Forces libanaises, et pour le clan sunnite Hariri. On peut ne pas partager toutes ses colères, on peut réfuter telle ou telle de ses analyses, mais ses épreuves, son courage et sa force de conviction font de Tracy Chamoun, 53 ans, une voix qui porte. Il faut savoir l’écouter.

Que représente votre engagement ?

J’ai un héritage politique à assumer, pour sauvegarder la démocratie et la liberté au Liban. Mes valeurs sont celles de la tradition libérale de ma famille : le non-confessionnalisme, l’égalité, la diversité, la défense de cette passerelle unique que représente le Liban entre l’Orient et l’Occident.

Que signifie être libéral-démocrate au Liban ?

Aujourd’hui, pas grand-chose. On nous vole nos droits démocratiques en nous privant d’élections législatives sous de faux prétextes. On nous prive d’une loi électorale qui favoriserait la représentation des différentes communautés. Ils amendent la Constitution comme bon leur semble pour proroger les mandats de nos hauts fonctionnaires d’une façon inconstitutionnelle.

Pourquoi le camp chrétien est-il encore si divisé ?

Il a été délibérément divisé. Faire sortir Samir Geagea de prison, en 2005, fut un choix politique. Il avait été arrêté en 1994, condamné à mort puis à la prison à vie pour avoir commis des crimes contre sa propre communauté, ce qui divisa et affaiblit les chrétiens, en vue de contrer le général Aoun.

Pouvez-vous pardonner aux chrétiens qui vous ont fait tant de mal ?

Les chrétiens ne m’ont fait aucun mal. Certains chefs chrétiens, oui, en particulier Samir Geagea, lorsqu’il commandita l’assassinat de ma famille.

Comprenez-vous l’alliance entre le général Aoun et le Hezbollah chiite ?

L’alliance entre chrétiens et chiites date de l’époque de mon grand-père. Il en fut même l’instigateur. Elle devait préserver ces communautés. L’étiquette terroriste est une qualification occidentale qui sert des intérêts politiques régionaux, mais le Hezbollah est un parti politique qui représente un très grand nombre de chiites.

Le Liban peut-il s’apaiser avec ce parti qui conserve sa milice armée ?

La résistance est une composante essentielle de la défense du pays contre les agressions successives d’Israël. Tant que nous n’avons pas une armée forte, on ne pourra pas se passer de la résistance armée du Hezbollah. Son désarmement devra se faire dans un contexte plus large de dialogue national, sous l’autorité de l’État libanais.

Comment évaluez-vous la crise en Syrie ?

Les intérêts de la communauté chrétienne du Liban sont intimement liés à la survie du régime de Bachar al-Assad. Il représente la seule option laïque face à la poussée de l’extrémisme islamiste et djihadiste. Nous avons combattu les Syriens lorsqu’ils occupaient notre pays, mais ils sont partis. Nous savons que la survie de notre communauté dépend de nos alliances avec toutes les minorités dans la région.

Pourquoi dites-vous que l’avenir de l’Occident se joue au Liban ?

Parce que la formule de coexistence au Liban est aussi une référence de base pour la survie des communautés occidentales. L’extrémisme islamiste qui émerge du conflit syrien existe aussi chez vous, dans les pays occidentaux, dont la France, qui alimentent ce conflit en hommes. Le risque est de voir cet extrémisme revenir chez vous, dans vos pays.

Que dire aux amis du Liban qui désespèrent du pays du Cèdre ?

Réveillez-vous !

Le Sang de la paix, de Tracy Chamoun, JCLattès, 200 pages, 19 €.

The Social “Big Bang” of the 21st Century Turkey: from Atlantic to Eurasia

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The Social “Big Bang” of the 21st Century Turkey: from Atlantic to Eurasia

Ex: http://www.geopolitica.ru
 

There are two important aspects of the nation-wide uprising in Turkey centered at the Taksim Square in İstanbul that deserve emphasis. First and foremost, it is an unprecetented social “big bang” of the 21st century Turkey. Secondly, the extreme hostility of the stance of the Erdoğan regime against this protest movement is equally unseen.  

The Taksim Square represents the uprising of the Turkish Nation against the Erdoğan Administration, who arrogantly attempted to trample on the Turkish Nation and the values of the Atatürk Republic. The main symbol that unites millions of people who have been filling the squares all over Turkey for about three weeks now and facing police violence everywhere is the Turkish flag. The nation-wide common slogan  these masses are chanting everywhere is “Tayyip resign! Government resign! Dictator resign!”. If this movement is to be connected to something in the past, its roots clearly lie in the Kemalist Revolution.

                                                               How it began?

            Protests were started by a small group of activists as a reaction to the demolition of the Gezi Park in Taksim, to rebuild the “historic” Taksim Military Barracks, which was also planned to house a shopping mall. The construction company had started to demolish the wall of Gezi Park and cut down the trees, when the protestors stood up to prevent any further demolition. Then the police intervened with tear gas. More people joined the activists to start a sit-in act and a night watch in the Gezi Park. The police attacked once more and more violently with tear gas and water cannons to drive the protestors out of the Park. The outcome of this sequence of  “more protestors-more police violence” was that the resistance grew very quickly and spread over the whole country covering millions of people in hundreds of protest rallies. All the demonstrations were met with police violence, tear gas, water cannons, plastic bullets. The target of the demonstrators went far beyond stopping the project of the government concerning the Gezi Park. They started to unanimously demand the resignation of Erdogan and the government. By now, there are four people killed, thousands injured, including many who are heavily injured by tear gas shells and plastic bullets.

            Before analyzing the background and reasons that led to the mobilization of masses to such an unseen extent, it might be telling to shortly look into the reasons of  Erdoğan's insistence on the project concerning the Gezi Park. This project is two-legged. One leg is concerned with the history of the Military Barracks that are to be rebuilt. After the 1908 Revolution led to the establishment of the Constitutional Monarchy in the Ottoman State, a reactionary rising was staged on the 31st of March in 1909 in Istanbul demanding to go back to an absolutist regime based on religious principles again. The rising was started in the Taksim Barracks, which was then turned into the  headquarters of this reactionary rebellion. The rising was suppressed by the Movement Army which came from Thessaloniki to İstanbul and whose staff officer was Mustafa Kemal (Atatürk).  It is thus only natural that those who desparately wish to take the revenge of the Kemalist Revolution today insist on rebuilding these Barracks as a symbol of their own stance.

            The second leg of the project is that the rebuilt Barracks are planned to house a shopping mall. I think it will be no exaggeration to regard “shopping malls” as symbols of a lifestyle imposed by the global capitalist system to the entire world. Thus the project itself is nothing but a synthesis of Ottomanism and global capitalism, reflecting the current alliance between the imperialistic system and the medieval forces in Turkey.

                                        The background of the Taksim Resistance     

            If the question is whether the social outburst in Turkey triggered by the resistance against Erdoğan's Gezi Park project was something expected or not, the answer is both yes and no. The first thing to be noted in that regard is that, for the last decade, the political and social tensions in Turkey have been growing since Erdoğan came into power, along with this process being especially accelerated within the last few years. Prior to the Taksim Resistance, the potential energy accumulated within the society had already started to turn into kinetic energy in the form of big mass demonstrations within the last one year.  Large numbers of demonstrators became familiar with tear gas, water cannons and police violence during these struggles. It was this militant rise of the people's movement, which paved the way to the current resistance. That is what underlies the answer “yes”. Due to the stochastic nature of social phenomena, however, it usually is not possible to precisely forecast the time, place and scale of social outbursts, as was also the case with the Taksim Resistance. 

            The bans and limitations introduced by the Erdoğan government last year concerning the celebration of national holidays was met with  big anger among the citizens. The Youth Union of Turkey (Türkiye Gençlik Birliği) made a call for a demonstration in İstanbul on May 19, 2012, in which more than 200 thousand citizens took part. The 19th of May is the date when Mustafa Kemal landed in Samsun in 1919 to start the National Liberation Movement and is celebrated as a national holiday dedicated to the youth in Turkey. 19 May 2012 witnessed the first big mass demonstration in Turkey in the aftermath of the Republic Meetings in 2007, which had been held in Ankara, İstanbul, İzmir and several other cities with the participation of millions of citizens. On 29 October 2012 - the Anniversary of the Foundation of the Turkish Republic – hundreds of thousands of people gathered in Ulus (Ankara) in front of the First Turkish Grand National Assembly Building under the leadership of Workers' Party (Turkey) (İşçi Partisi – Türkiye) and the Youth Union of Turkey. The police tried to prevent the gathering by attacking the crowd with tear gas and water cannons and by setting up barricades between groups that were coming to the square from different directions. Neither the police raids nor the barricades could prevent the people from gathering at the Ulus Square, from where they marched several kilometers to reach Atatürk's Mausoleum. 19 May 2012 acted as the sparkler, and 29 October 2012 was the turning point in the rising wave of the people's movement in Turkey.

            Hatay is one of the Southern provinces of Turkey bordering with Syria, where several “refugee camps” are located. As most of these are acting as “mercenary camps” from where terror is being “exported” to Syria under the patronage of the Erdoğan administration, several big mass demonstrations were held in Hatay starting as of September 2012, demanding the shutdown of these terror camps and calling for solidarity and friendship with the Syrian people. It seems also worthwhile to emphasize that these demands united people of different ethnic origins and religious beliefs in Hatay and neigboring provinces along the border with Syria.

            The trials of the so-called Ergenekon Case are being held in a prison compound near Silivri. The very fact that Silivri is a town about 100 km distant from İstanbul , while the natural location of the court in charge of this case is in Beşiktaş – a central district of İstanbul –, may give everyone some idea about how “open” these trials are to the public. The summary accusation is that the suspects of this trial (including leaders of political parties, former rectors and several academicians, journalists, retired generals and officers) have formed a secret organization called Ergenekon to overthrow the government, although many of them got to know each other well only in prison. Dr. Doğu Perinçek who is still the chairman of Workers' Party (Turkey) is among the suspects and has now been under arrest for more than five years. The common feature that unites almost all the suspects is that they are all patriotic figures who have struggled against the US plans concerning Turkey and the Middle East and have defended the Kemalist Revolution. The “Ergenekon Case” itself is a US plot implemented by the Erdogan Administration not only against the suspects, but against Turkey as a whole. Thus, it comprises along with other similar “cases” one of the most important sources of political and social tension underlying the current social outburst. There have been two big mass demonstrations (along with several other smaller ones) in Silivri in front of the court within the last year, one on December 13, 2012, and the other on April 8, 2013, both including about 100 000 participants, who had to face barricades, tear gas and water cannons. The citizens, however, insisted on staying in front of the court until the trial was over, thereby also defending the principle of the “openness of the trials to the public”.

            These are just some chosen incidences to exemplify the background of the current nation-wide resistance. It should thus be no wonder any more to anyone who sees this picture how come these young people of all ages, these women and men of Turkey have been struggling day and night all over the country for so long.

            Having gone through the source of human energy of the Taksim uprising, let us turn to the architecture of the political and social tensions in Turkey and the factors behind them. This is quite important as the people's movement in Turkey will continue to rise in waves with outcomes that will not stay confined only to Turkey itself, but will have an impact upon the entire region.

                        Erdoğan's foreign policy is tightly bound to the US and NATO

            It might be best to start with the foreign policy that the Erdoğan Administration has been following since it came into power in 2002 with a focus on the Syrian issue.

            Tayyip Erdoğan – the Prime Minister of Turkey- is known to have himself publicly declared more than 30 times that he is acting as one of the Co-Chairs of the Great Middle East Project of the USA. Abdullah Gül – the President of Turkey- is known to have admitted himself that he signed a secret “two-page, nine-item” agreement with Colin Powell in 2003, when he was the Foreign Minister of Turkey. Ahmet Davutoğlu – the present Foreign Minister of Turkey – is known to have written a book entitled “Strategic Depth” whose main message can be summarized as “Align your policies with those of big powers, if you wish to become a regional leader.” This provides a clear picture of the framework that has been shaping the foreign policy of the Erdoğan Administration.

            Erdoğan is known to be the world champion of hostility against Bashar Assad in Syria. He is   supporting the so-called “Syrian Free Army” and other terror groups against Esad logistically by all means, which include the provision of safe bases behind the front to these mercenaries in Turkey under the guise of “refugee camps”. As a consequence of this policy, the control of Turkish security forces on the border with Syria was practically lifted so that the mercenaries could cross the border freely in either direction. The displeasure aroused thereby among the inhabitants in cities and towns near the border was made visible by mass demonstrations in Hatay and other places as mentioned above.

            The terror that was exported to Syria under the patronage of the Erdoğan regime struck back Turkey itself violently. On 11 February 2013, a car bomb exploded at Cilvegözü Bordergate killing 13 people including both Syrians and Turks. The second and more tragic incidence of terror took place on 11 May 2013 in Reyhanlı, a town in Turkey very near to Cilvegözü Bordergate, when two car bombs exploded in the town center killing more than 50 people and injuring hundreds of them. Erdoğan could go to Reyhanlı only one week after the  incidence and made a speech to a crowd supposedly collected together from other regions  because he was afraid of the fury of the people from Reyhanlı. These two tragic events only added to the great fury of the Turkish people who demand peace with the neighbor and peace at neighbor's home.

            The Taksim Resistance in Turkey and the opposition of the Turkish people to Erdoğan's hostile stance against Syria combined with the inevitable tightening of the control on the Syrian border by Turkish security forces after the Reyhanlı bombs seem to have recently contributed to the Syrian Administarion headed by Beshar Esad in combatting terror at home.

            The relationship between Obama's and Erdoğan's stances concerning the Syrian issue might look puzzling at first glance, as Erdoğan seems to be the one who is ready to do everything to overthrow Esad, while Obama looks as if he were dragging his feet in this regard. It is, however, doubtless that the patent of Erdoğan's policy concerning Syria belongs to the US. Initially, he was driven against Beshar Esad by the US in an unbridled way in expectation of an easy and quick victory. When this plan failed, however, Erdoğan found himself in the midst of a mined ground, while Obama still could use the relative maneuvre space he had secured for himself by having let someone else jump to the mined ground on his behalf. It should be noted here that the “good times” between Erdoğan and Assad, the climax of which was reached by holding joint government meetings very shortly before Erdoğan's sharp turn from “extreme friendship” to “extreme hostility”, were not a product of Turkey either.

            After Obama came into office in the US, Davutoğlu became the Foreign Minister in Turkey.

In the first term (2002-2007) of AKP (Adalet ve Kalkınma Partisi - Justice and Development Party), “membership to the European Union” had been the major keyword of Turkish foreign policy.  The rationale behind this policy, whose patent again belongs to the US, was to keep Turkey bound to the door of the EU in order to prevent it from seeking other alternatives and forming closer ties with Eurasia. In AKP's second term (2007-2011), however, the keyword “EU” entirely disappeared from the scene, and Davutoğlu replaced it first by “zero-problem-with-the neighbors” and then by “New Ottomanism”.

            In order to understand the rationale behind this change, let us remember the main components of the Obama doctrine, which can be summarized as (i) making more effective use of diplomatic, political and cultural channels, (ii) letting the “allies” share the burden by getting them do some of the jobs on behalf of the US rather than the US itself directly, and (iii) shifting the center of weight from regular warfare to special warfare in reshaping the world. It is the implementation of the second and third items that we presently witness in Syria.

            As for the first item, the USA was lacking direct diplomatic, political and cultural channels with the Islamic World whose effective use would help the creation of political and social footholds 

that would internalize the US plans and thus be useful in implementing them. So, the need was for a country which owned such channels and was ready to use them on behalf of the US. This country was not only to look socially and culturally Islamic, but also should introduce a reinterpretation of Islam that would get rid of all obstacles in Islam to integration with the global capitalistic market. Finally, for such a country to be influential in the Islamic World, it should not act like a proxy of the US. All this is actually nothing but what is meant by “Moderate Islam”, represented by the AKP Administration in Turkey.

            Davutoğlu's formula of “zero-problem-with-the neighbors” as well as Erdoğan's “one-minute-show” in Davos against Israel followed by his stance in the Mavi Marmara Incidence are to be evaluated within this framework. The “golden times” with Syria were not an indication of a shift of axis of the Erdoğan Administration from the West to the East, but were part of a scenario aiming at softening and weakening Syria from inside. But the difficulty that USA and the West have been facing in producing an effective opposition to Bashar Assad in the Syrian issue now nclearly shows that the task of creating an effective political and social foothold on behalf of the US was not succeeded.

            The firm resistance of Syria under Esad's leadership against the dirty war initiated by the US using the Erdoğan Administration as an instrument gained the sound support of a “Eurasian hinterland”. Assad's resistance, the international support it gained and the strong opposition of the Turkish people to Erdoğan's stance concerning Syria left Erdoğan in a cumbersome position. When the inability of the US and the West due to the big difficulties they are going through because of the global economic crisis was added to that, the claim to regional leadership or equivalently “New Ottomanism” collapsed before it even started. We can hardly deny the importance of the role this collapse played in the rise of the people's movement in Turkey and thus in the Taksim Uprising. Conversely, the strength of the nation's opposition now renders Erdoğan more inable than ever concerning Syria as well as in other major issues.

      The Second Israel = “Free Kurdistan” is an invariant of the Great Middle East Project

            One of the invariants of the US policy concerning the Middle East is to turn Northern Iraq into a permanent base of its own, or equivalently into a second Israel. This target can be reached by founding a “Free Kurdistan”. The territory of the Kurdistan Regional Government is by itself not adequate for the sustainability of such a state. Sustainability requires expansion of the territory to the North into Turkey and an opening to the Mediterranean via a “Kurdish Corridor” in Northern Syria. A possible expansion to the East into Iran is also desirable. The competence and accumulation needed for founding and running such a state is owned by the PKK. This collection of statements depicts the framework within which the USA considers the “Kurdish factor” in the Middle East.

            Turkey is now going through a so-called “peace process” with the PKK, the roadmap of which has been drawn by the US. The US authorities had been advocating for quite some time that the PKK should be taken as a negotiation partner by the Turkish Government. To cope with circumstances under which the acceptance of the PKK as a formal negotiation partner would be politically untenable for a government, the advice was that the parliamentary deputies of the BDP (Barış ve Demokrasi Partisi – Peace and Democracy Party) serve as interlocutor in negotiations. The Erdoğan Administration has followed this advice to such an extent that the current position of Öcalan and the PKK is factually far beyond that of a negotiation partner. A description that would fit the present situation best is to refer to them as “coalition partners” of the Erdoğan Administration. The process was carried out under the pretense that this was the only feasible way of liquidating the PKK. The consequence was, however, the legitimization of the PKK, rendering this separatist force stronger than ever.

            “Peace at home” is naturally the common demand of all Turkish citizens irrespective of their ethnic origins. As now the continuation of “cease fire” is made dependent upon the well-treatment of the PKK so that it continues to comply with cease fire, the social engineering behind the “peace process” is the utilization of this common demand of the people for peace by blackmailing them with the PKK terror. The success of this blackmail naturally requires a strong PKK, rather than one that has entered a liquidation process.

            The next stop of the roadmap is the change of the Constitution accordingly, the essence of which can be summarized as to remove the “Turkish Nation” along with all values of the Atatürk Republic from the Constitution. The estimation that has been rendered vacuous by the uprising of the nation was that the same blackmailing by the PKK would be useful in making these changes acceptable  to the nation and carrying it to the brink of fragmentation.

            Having noted that a “Free Kurdistan” lies at the core of the Great Middle East Project and the PKK is indispensable for the US in that regard, it would be an illusion to even think that the USA would allow the Erdoğan Administration to liquidate the PKK. The US plan is, in fact, to let the PKK and the Turkish Army to fight together in Syria and Iraq against the territorial integrities of these two countries when the time ripens for that

                        Turkey is drowning in the Atlantic System: Back to the route of the Kemalist Revolution in Eurasia

            The conquest of the state apparatus by the counter-revolutionary forces was mainly completed in 2007, when Abdullah Gül became the President. It was then that they started the operation against the members of the Turkish Army and the leaders of the patriotic forces in Turkey, who had been opposing Turkey getting turned into an instrument of the USA, under the guise of legal cases as Ergenekon, Balyoz and several others. In the meantime, they also were able to tighten their control on the judiciary. The next item on their agenda was to start the liquidation of the Kemalist Revolution from within the social life.

            The Kemalist Revolution had replaced “religion” by “nation” as the source of power. What naturally accompanied that process was the substitution of “reason and science” for “dogma”. In an attempt tor reverse this process, the AKP Administration is now trying to replace “nation” by “religion” again and substitute “dogma” for “reason and science”. This revival of the medieval approach is in compliance with the attempt of the imperialistic system to dissolve the national states of the Oppressed and Developing World.

            The reversal attempted by the Erdoğan Regime, however, required  on its part to intervene more and more not only into social life, but also into individual lives. It is precisely this increasing intervention what is now especially being met with fury by broad masses. Thus, it is no wonder that the youth and women formed the overwhelming majority in the Taksim Uprising so far.

            There is another very important process going on in Turkey, in parallel with the rise of the people's movement, one of whose main slogans is “we will win by uniting”. Namely, it is the construction of a united national front with the Workers' Party (Turkey) in its center, with the aim of carrying a national government to power. To indicate how successful this movement is proceeding, it might suffice to quote Erdoğan who said about a month ago that “the Chair of Workers' Party (Dr. Doğu Perinçek) is giving direction from prison to CHP (Cumhuriyet Halk Partisi - Republican People's Party) with his left finger and to MHP (Milliyetçi Hareket Partisi – Nationalist Movement Party) with his right finger”.

            The summary conclusion that from now on everyone has to take into account is that the rising movement of the nation has invalidated all equations concerning Turkey that do not contain the nation itself as the biggest source of power.

            Everything said in this article points at the fact that Turkey is drowning in the Atlantic System. The unique framework that will allow Turkey to live and develop embracing all its people as equal citizens irrespective of their etnic origins or religious beliefs is the Atatürk Republic. The only geography in which Turkey can set itself back to the route of the Kemalist Revolution and complete it in order to go beyond is nothing but Eurasia.

Published in Journal of Eurasian Affairs No.1, Vol. 1, 2013

L’HUMANISME EUROPEEN EST VIDE DE SON SENS

 

L’HUMANISME EUROPEEN EST VIDE DE SON SENS. SA LEGITIMITE EST MENACEE - Une refondation est-elle possible ?

L’HUMANISME EUROPEEN EST VIDE DE SON SENS

SA LEGITIMITE EST MENACEE

Une refondation est-elle possible ?


Pierre Le Vigan
Ex: http://metamag.fr
Nietzsche disait : « Toutes les braves choses se portent volontaires et plongent de joie dans l’existence ». (Zarathoustra). Pour l’homme, cela a toujours été plus compliqué que pour « les braves choses » - et « les braves bêtes » doit-on ajouter. C’est sans doute pour cela que l’homme a créé l’humanisme. Comment le définir ? Par l’affirmation de l’humain. Quelles sont ses formes et ses limites ? C’est la question à laquelle Rémi Brague a tenté de répondre. La Renaissance, puis les Lumières ont été les étapes de l’humanisme européen. On attend en vain un nouveau souffle, un troisième humanisme. John N. Gray note justement : « Dans la période de la modernité tardive dans laquelle nous vivons, on affirme le projet des Lumières surtout par crainte des conséquences de son abandon. (…) Nos cultures sont des cultures des Lumières non par conviction mais par défaut. » 

Comment en est-on arrivé là ? 

L’histoire de l’idée humaniste, c’est-à-dire de l’idée d’un propre de l’homme, comporte plusieurs étapes. La première est l’affirmation de la différence humaine par rapport aux autres vivants : l’homme travaille, et non seulement il meurt comme tous les vivants, mais il sait qu’il va mourir. L’affirmation de la supériorité de l’homme intervient ensuite : l’homme est « le meilleur parmi les êtres vivants » (Aristote). Ce qui ne veut pas (encore) dire qu’il est le meilleur être du monde. Troisième étape : Francis Bacon et René Descartes annoncent le règne de l’homme sur le monde. L’exaltation du travail est au centre de cette conquête du monde par l’homme. L’homme doit travailler « sans peur, avec plaisir, avec joie » (J. G Fichte). La quatrième et dernière étape est l’exclusion de l’être de tout ce qui n’est pas humain. C’est l’humanisme exclusif. L’homme devient l’Etre suprême, et même l’Etre unique.


Rémy Brague
 
Cette logique philosophique de l’humanisme a amené deux types de réponses. L’une est l’antihumanisme. L’autre est l’interrogation sur le sol sur lequel fonder l’humanisme. Abordons d’abord la question de l’antihumanisme. Il a deux aspects. D’un côté, la technique semble rendre l’humain superflu (Heidegger, Günther Anders), d’un autre côté, la généalogie de l’homme aboutit à le soupçonner d’une origine impure. S’engouffrant dans la brèche, certains auteurs critiquent radicalement l’humanisme. Au début du XXe siècle, le russe Alexandre Blok développe une critique totale de l’humanisme, comme menant à un rapetissement athéiste, et met l’antihumanisme du côté de la culture (qu’il valorise) et l’humanisme du côté de la civilisation (qu’il abhorre). Développant ainsi une nouvelle fois l’antagonisme culture/civilisation, Alexandre Blok est résolument contre la « civilisation ». Il s’inscrit en outre en continuité avec les mythes de régénération du « pan-mongolisme », développés notamment par Vladimir Soloviev.
  
Pour d’autres antihumanistes, la seule chose à révérer est le Grand Etre d’Auguste Comte, ou encore Gaïa, sphère parfaite dont le seul défaut serait en somme d’avoir fait une place à l’homme dans la création. Une aporie difficilement tenable. La conséquence ultime des idées des tenants de Gaïa est en effet que l’homme étant essentiellement nuisible, sa disparition est nécessaire afin de réaliser la restauration de l’équilibre primordial. L'humanité disparaitra, bon débarras ! s’écrit Yves Paccalet (Arthaud, 2006 et 2013). C’est ainsi une version athée de l’apocatastase.
 
Une autre contestation forte de l’humanisme est plus connue. Il s’agit de celle de Michel Foucault, de son école et de ses épigones. Rémi Brague note que cette contestation de l’humanisme est fondée sur la légende « des humiliations par décentrements successifs qu’aurait subies l’homme depuis Copernic, qui l’aurait chassé du centre de l’Univers, puis Darwin, qui l’aurait détrôné du sommet des vivants, puis la psychanalyse, qui aurait chassé de sa propre âme la conscience. » Ainsi, la « mort de l’homme » ne désigne en fait rien d’autre que le constat (banal) que la conscience de l’homme ne résume pas le tout de l’homme, que le sujet n’est jamais totalement conscient et transparent à lui-même. On en conviendra bien volontiers.

« L’humanisme, écrivait Michel Foucault, est tout ce par quoi en Occident on a barré le désir du pouvoir – interdit de vouloir le pouvoir, exclu la possibilité de le prendre. » (Dits et écrits I, Gallimard, 2001). Le dispositif d’empêchement de prendre le pouvoir ne serait autre que la « définition de l’individualité comme souveraineté soumise ». Le problème est que Michel Foucault voit fort bien en quoi le sujet borne le réel, mais il ne voit pas ce qu’il fonde. Déplaçons la question en amont : qu’est-ce qui fonde l’homme ? Ceci ramène à l’interrogation essentielle de Léon Bloy : « Il est permis de se demander (…) s’il peut y avoir des hommes dans une société sans Dieu. » 

Avant toute réponse, il faut revenir sur la façon dont l’humanisme s’est constitué. L’une des hypothèses est bien connue : la modernité consisterait en l’entrée (ou la descente !) dans la société même des idées chrétiennes, ce serait « la sécularisation de pensées issues du Moyen Age chrétien ». Donc une descente sur terre d’idées célestes. C’est d’ailleurs là-dessus que sont fondées toutes une série de critiques de la modernité, nietzschéennes, rationalistes et antichrétiennes, voire catholiques-réactionnaires (Chesterton et les « idées chrétiennes devenues folles »).
 
La thèse d’Hans Blumenberg (La légitimité des temps modernes, 1983, Gallimard, 1999) est moins connue que la précédente. Elle est que la modernité est une réponse à l’échec de la tentative d’enrayer la pensée gnostique. « Le Moyen Age prit fin, écrit Hans Blumenberg,  lorsqu’il ne peut plus faire accroire à l’homme, à l’intérieur de son système spirituel, que la création était Providence, et lorsqu’il lui imposa par là même la charge de l’auto-affirmation. » Cette analyse se fonde avant tout sur les débats théologiques et notamment sur la pensée patristique. Le projet moderne serait donc marqué par la résurgence de la pensée gnostique – ce qui est aussi la thèse d’Eric Voegelin, après la tentative de la bloquer au Moyen Age. Ce serait l’annonce d’une nouvelle eschatologie. Celle-ci, nourrie de la technique et du culte de la raison calculante, serait en même temps dans le droit fil de l’intérêt gnostique pour la magie comme moyen de changer le monde. 
 
Rémi Brague ne croit pas à la thèse d’un Moyen Age sans curiosité auquel aurait succédé une modernité inventive et humaniste. Il est vrai que la fin du Moyen Age est marquée par des ouvrages sur l’excellence de l’homme (Giannozzo Manetti, De la dignité et de l’excellence de l’homme, 1453), traité de « valorisation de la vie terrestre par l’engagement civique » (Jean-Claude Polet) qui prend effectivement le contrepied de l’accent mis sur la misère de l’homme. Mais le désir de connaître n’est pas une invention de la modernité. Grégoire de Nysse prônait, bien avant Pascal, le progrès spirituel (épectase), un progrès dans la connaissance de Dieu. Ce progrès, selon Grégoire de Nysse, est l’œuvre commune de la grâce et de la liberté. Le propre de la modernité actuelle, celle héritée des Lumières, n’est donc pas la curiosité ou le goût des découvertes. C’est l’idée que le fondement de l’affirmation de l’homme n’est autre que lui-même.
 
Ce n’est pas la logique qui peut réfuter un tel propos. Il est de l’ordre des hypothèses primordiales. Tout juste peut-on avancer la possibilité d’autres choix de fondation. Rémi Brague, contrairement aux antihumanistes, ne renonce pas à cette affirmation non pas de supériorité mais de spécificité de l’humain. Mais son souci est de faire entendre une autre source possible de l’affirmation du propre de l’homme. Un retour à la première phase de l’humanisme. Le pas en arrière qui permet de reprendre, mais dans une autre direction, une marche en avant. Contrairement aux humanistes « absolutistes », Rémi Brague récuse l’idée que le fondement de l’homme serait l’homme. (ce qui  serait un « raisonnement » du même ordre que celui qui dirait que la seconde guerre mondiale s’explique par l’histoire). « La création de soi par soi, constate-Rémi Brague, tourne à la destruction de soi par soi. » Aussi propose-t-il de forger « un concept de l’homme comme plénipotentiaire. C’est-à-dire comme investi d’une tâche, et donc revêtu des pleins pouvoirs qui lui permettent de la mener à bien, mais en même temps responsable de sa mise en œuvre. » Cette conception n’est pas sans antécédents. Pour les Grecs comme pour les Juifs, l’ordre du monde est un ordre de bataille. C’est-à-dire que l’homme est toujours en responsabilité d’un combat. Nous ne sommes pas loin du « principe responsabilité » d’Hans Jonas.
 
Mais il faut avec Rémi Brague poser la question en amont même : à quoi bon l’homme ? Ce qui peut se dire : à quoi l’homme est-il bon ? A cette question essentielle la réponse ne peut être que l’imitation de Dieu. Mais comment imiter un Dieu invisible et infiniment libre ? « La seule façon d’imiter un Dieu invisible, qui ne se donne dans aucune autre image que celle que produit en nous son imitation, est la liberté » écrit Rémi Brague. En d’autres termes, ce que Dieu attend de nous est que nous soyons libres. Parce que cela fait partie de notre façon d’être humain. « Homme, deviens ce que tu es » disait Pindare (Ode pythique). C’est-à-dire, explique Rémi Brague : « Montre-toi digne des qualités que je te révèle à toi-même. » On peut ne pas croire en Dieu. On peut même penser que les « pleins pouvoirs » accordés à l’homme sont une vision trop ambitieuse pour être réaliste. Mais on ne peut penser le propre de l’homme sans le divin. Il est là, il nous hante, par sa présence ou par son absence. Le divin est déposé dans le monde. Pour toujours. L’homme est le plénipotentiaire du divin. Ajoutons : ni tout puissant ni impuissant. 

Remi Brague, Le propre de l’homme. Sur une légitimité menacée, Ed.Flammarion, 260 pages, 19 €.