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jeudi, 23 octobre 2014

L’Europe plutôt que l’Etat islamique ?

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LA FORET PLUTÔT QUE LE DÉSERT
 
L’Europe plutôt que l’Etat islamique ?

Laurent Mercoire
Ex: http://metamag.fr

Ernest Renan, opposait le désert à la forêt, l’envie d’absolu résultant des cultures monothéistes à la nature plus ouverte des cultures polythéistes. Or, ce sont deux religions éprises d’absolu qui s’affrontent cet automne 2014 en Orient, où les droits de l’homme défendus par l’Occident prétendent s’opposer à un intégrisme prôné par l’Etat islamique [EI]. Oui, deux religions, car la curieuse alliance construite par les Etats-Unis [USA] avec certains Etats arabes n’est que de circonstance. Si les USA ont des intérêts dans une région où ils ont introduit un certain désordre depuis la Seconde guerre mondiale, l’Europe en a peut-être moins. Les USA n’ont guère de population musulmane, n’appartiennent pas au même hémisphère que l’Europe (Western Hemisphere est le terme désignant le continent américain), et ils se tournent vers le Pacifique. L’impact de leur action en Orient se fera d’abord sentir en Europe, raison pour laquelle l’Union européenne [UE], ainsi que son Haut-Représentant pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, devraient avoir une attitude autre qu’un simple suivisme basé sur l’émotion et la vassalité.


Guerre préventive ou intervention  punitive ?

La guerre menée par les USA (Operation Inherent Resolve) a été déclenchée pour deux raisons : préserver une unité irakienne en état de réanimation avancée (objectif politique) et protéger des minorités menacées par le nouvel EI (Responsability to Protect ou R2P). Quelques décapitations ont émotionnellement renforcé la caution morale d’une intervention dirigée contre des ennemis qualifiés de Barbares. Notons au passage la différence de perception existant aux USA, si on compare l’exécution de citoyens américains, mais appartenant à un pays devenu l’ennemi de l’EI après les premiers bombardements en Irak, aux centaines de victimes civiles, provoquées par Israël lors de la destruction d’objectifs dans la bande de Gaza. Utiliser la modernité de l’arme aérienne, sans risque pour l’attaquant, contre un ennemi qui en est dépourvu, renforce l’archaïsme de ce dernier, ne lui laissant que l’arme du terrorisme basée sur le sacrifice, aspect particulièrement étudié dans un ouvrage récent à lire absolument.


Le premier motif, défendre l’unité de l’Etat irakien est du ressort des USA, qui portent la responsabilité exclusive de son organisation actuelle et du désordre qui y règne. Même si l’Etat islamique ne peut prendre Bagdad, croire en la survie de l’Etat irakien dans sa forme actuelle est faire preuve de beaucoup d’optimisme. En 2003, certains Etats de l’Union européenne n’étaient guère favorables à l’intervention américaine ; aujourd’hui, des unités militaires missionnés par des pays de l’UE sont associées aux combats. Le second motif, défendre les membres persécutés des religions minoritaires est sans doute un devoir, mais sa nature est mal définie : intervient-on au profit de civils menacés, ou de pratiquants d’une religion chère à l’Europe ? Dans le second cas, l’image même du Croisé occidental légitime la guerre menée par l’EI, et encourage le recrutement de combattants fondamentalistes. Si l’UE a désigné l’EI comme un ennemi, elle peut en retour être légitimement perçue comme tel par les Musulmans, dont beaucoup appuient la création d’un Etat islamique sur le fond, même si la majorité n’en partage pas certains excès quant à la forme.

L’Europe réclame aujourd’hui l’universalité des droits de l’homme, tels qu’ils ont été définis par elle-même, et veut les diffuser si nécessaire par la force, exactement comme elle a autrefois diffusé le christianisme. Mais au final, quel est le droit, quelle est la légitimité dont dispose l’Europe pour définir ce qui est bien, ou ce qui est mal ? La réponse à cette question détermine la nature de la guerre menée, par la force contre le droit, ou par le droit contre le mal, alternative très éloignée des conceptions de Clausewitz ou de Bismarck ; pas de Realpolitik ici…


Un double-jeu de la plupart des acteurs régionaux

La Turquie (77 millions d’habitants) préférerait restaurer un califat à Istanbul plutôt qu’à Mossoul. Son président Erdoğan est doté du même profil, et de la même compétence, que le président russe Poutine, cimentant son peuple autour d’une vision politico-religieuse. Non seulement Ankara est en conflit avec son importante minorité kurde, mais toutes les confessions ne sont pas officiellement reconnues en Turquie, particulièrement celle pratiquée par les Alevis. En clair, la Turquie préfèrerait à sa frontière Sud un Etat islamiste mais sunnite, et en aucun cas un régime affilié au chiisme comme l’est celui des Alaouites de Syrie, ou pire, un Etat kurde contrôlé par le Parti syrien de l’union démocratique [PYD]. Au total, la Turquie se satisfait de voir le PYD décimé par l’EI, et n’interviendra en Syrie que pour créer une zone servant de base à des opposants combattant le régime alaouite. Jeu de dupes vraiment, car l’Occident qui semblait hésiter après avoir dénoncé la répression féroce d’Assad, devra peut-être céder aux pressions des ennemis du régime, s’il veut maintenir son alliance contre l’EI.


Les Etats sunnites du Golfe persique (30 millions d’habitants dans la seule Arabie saoudite) veulent assurer leur sécurité intérieure, contre les Frères musulmans qui n’y sont guère aimés, et extérieure, contre l’Iran chiite, honni tout comme le Hezbollah ; ils financent avec l’argent du pétrole les mouvements islamistes. Certes, depuis que l’EI revendique une expansion territoriale sur la péninsule arabique, leurs gouvernants hésitent, car il existe une différence entre wahhabisme et salafisme. Pour simplifier le premier autorise plusieurs Etats conformes à la charia, comme la royauté saoudienne, alors que le second ne se reconnait que dans un califat, donc un seul Etat islamique. Vouloir former dans ces pays intégristes des forces militaires de l’armée syrienne libre [ASL] conformes aux canons de l’Europe est un non-sens.

L’Iran (77 millions d’habitants) se veut une puissance régionale dotée d’alliés dans le Croissant fertile (Hezbollah au Liban, Alaouites en Syrie, Chiites en Irak). Le maintien de cet arc chiite est pour l’Iran l’enjeu majeur des combats en Irak, en Syrie et au Liban, c’est là que se décidera l’affrontement avec les Etats sunnites. Une sécurité garantie par l’arme nucléaire lui est refusée; or, dans la décennie 1980, l’Iran a résisté seul contre l’Irak appuyé par l’Occident et les autres pays sunnites. L’emploi de missiles balistiques contre les villes iraniennes, et l’utilisation d’armes chimiques sur le terrain ont alors marqué l’actuel Guide suprême Khamenei.

Israël (8 millions d’habitants) ne souhaite que des acteurs faibles autour de lui, voire une certaine anarchie, à défaut d’Etats l’ayant reconnu par traité, à l’exemple de l’Egypte (1979) et de la Jordanie (1994). Ses inquiétudes face à l’Irak, autrefois comparé à la Prusse du Moyen-Orient, ont disparu. La situation en Syrie est davantage incertaine, car le régime affaibli d’Assad est sans doute préférable à un Etat islamiste unifié. Tel-Aviv veut rester la seule puissance régionale disposant du feu nucléaire, afin que le pouvoir égalisateur de l’atome compense son différentiel territorial et démographique. On peut comprendre les Israéliens, si on se souvient que l’implantation franque en Terre sainte a duré moins de deux siècles (1099-1291), alors qu’Israël n’a guère plus de soixante années d’âge. Au final, Israël fait réaliser le travail par son allié américain, et sourit sous cape en voyant l’UE qui finance d’un côté la reconstruction de Gaza, tout en jetant quelques bombes en Irak…


Reconsidérer les intérêts vitaux de l’Union européenne


Est-il vraiment de l’intérêt de l’UE de combattre l’EI, malgré le battage fait autour d’une menace qualifiée de djihadiste au sein de ses populations allogènes ? L’Union européenne ne se veut pas d’ennemis ; certes, mais cela ne suffit pas à n’avoir que des amis.


Aujourd’hui les citoyens européens, s’ils ne sont menacés ni par Israël, ni par le peuple palestinien, subissent cependant les conséquences de leur mésentente. L’Iran et la Syrie ont pu froisser la France voici quelques années, mais l’UE n’a que peu à craindre d’eux. Par contre, deux Etats ont une position plus ambigüe. Le premier est la Turquie, seul état proclamé islamiste de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord [OTAN]. Cet Etat ne pourra à la fois rester dans l’OTAN (qui est en lutte contre le terrorisme islamique), avoir une attitude pour le moins mitigée envers Israël (soutenu par la seule puissance militaire réelle de l’OTAN), et préférer l’EI aux Kurdes ou au régime alaouite syrien. Le second est la Russie, le plus grand pays du monde (mais peuplé de seulement 146 millions d’habitants), qui devrait être le complément naturel de l’Union européenne (premier PIB mondial avec un demi-milliard de citoyens) face à des menaces qui leur sont communes. Malheureusement, ne comprenant pas plus l’UE que l’UE ne la comprend, la Russie est perçue comme une menace - malgré le différentiel de puissance cité ci-dessus - sa récente attitude en Ukraine offrant une nouvelle légitimité à l’OTAN. Enfin, les Etats sunnites du Golfe Persique, notamment l’Arabie saoudite et le Qatar ne sont pas des alliés, et encore moins des amis. Ils exportent leur doctrine religieuse fondamentaliste et achètent des acquis européens. Cet équivalent de soft power est une réelle menace pour les intérêts de l’UE, où une importante communauté musulmane souffre parfois d’une triple incertitude économique, sociale et religieuse. Quel Etat musulman doté d’une minorité chrétienne tolèrerait que l’UE exerce une action idéologique au sein de celle-ci ? A l’inverse, l’UE n’a rien osé entreprendre à l’encontre de ces régimes qui ne partagent pas ses valeurs, particulièrement envers les femmes ;comment défendre leur émancipation tout en autorisant une forme de religion qui les brime ? L’UE est assez optimiste pour accepter ce soft power tout en criant au loup devant la présence de djihadistes dans ses banlieues. Pour paraphraser Lénine, l’argent du pétrole est la corde avec laquelle les Européens se pendent.

Gouverner, c’est prévoir toujours, et parfois seulement faire pleuvoir des bombes. A l’extérieur, l’Union européenne doit considérer l’Orient comme une poudrière à éviter. Il faut cesser de participer à des guerres idéologiques opposant laïcité généreuse et islamisme étroit, pour revenir, quitte à renverser quelques alliances, à la politique consistant à soutenir des Etats ou des acteurs compatibles avec les intérêts européens.L’Europe peut laisser l’Etat islamique s’installer là où il le pourra, mais doit soutenir diplomatiquement tous les éléments chiites ou apparentés du Croissant fertile, sans oublier le fait que les langues kurdes et iraniennes appartiennent à la famille indo-européenne. Le chiisme, par sa nature même et par l’existence d’un clergé hiérarchisé, offre des possibilités d’évolution théologique, et donc un espace de négociation politique. A l’inverse, la rigidité des Etats prônant le wahhabisme ou le salafisme, ainsi que la mise à l’écart des femmes,font qu’aucune puissance moderne ne sera capable de s’y développer ; quand l’Irak était fort, c’était sous un régime plutôt laïc. Par contre, pour sécuriser son espace intérieur, l’UE doit fidéliser ses populations allogènes en supprimant tout communautarisme incompatible avec ses valeurs, mais en échange d’une intégration sociale offrant dignité et fierté.
Pour conclure, le discours évoquant une protection de l’Europe grâce à une guerre en Orient est au mieux un non-sens, au pire un mensonge. Il suffit de regarder le bilan de plus de dix ans de guerre contre le terrorisme islamiste sous commandement américain.

Que l’UE laisse régner la guerre en Orient, un magnifique abcès de fixation pour quelques décennies où disparaîtront les apprentis terroristes. Et si Etat islamique il doit y avoir, il deviendra comme tous les Etats : soit un interlocuteur du concert des nations (on en a connu des pires), soit un ennemi vulnérable car alors identifié par un territoire. Certes, la région est riche en pétrole, mais puisque l’Europe l’achète à des monarchies arabes qui ne partagent pas ses valeurs, elle devrait pouvoir le faire avec tout Etat désireux de le vendre, fusse-t-il islamique.

L’UE doit abandonner aux seuls USA la gestion de la crise qu’ils ont créée en Orient depuis plus d’un demi-siècle, en se rappelant d’abord qu’ils n’ont guère soutenu le Royaume-Uni et la France lors de leur intervention à Suez en 1956, ensuite que leur soutien à Israël interdit de résoudre la question palestinienne, laquelle est la source d’une profonde hostilité au sein du monde arabe. Si les USA profitent de la situation en Ukraine pour renforcer leur suzeraineté sur l’Europe, l’Europe doit rétorquer en laissant les USA s’arranger de l’Orient. Que l’UE regarde de loin les USA se confronter à la Chine dans le Pacifique, ce qui tranquillisera davantage la Russie, exactement comme elle l’avait été en décembre 1941 quand le Japon avait choisi les Indes néerlandaises plutôt que la Sibérie.

Au final, dans cette logique, l’UE devrait développer ses liens avec la Russie, là où sont ses intérêts vitaux pour le siècle à venir, ainsi qu’en Arctique (son exploitation posera moins de problèmes que l’Orient, puisque les ours blancs, s’ils survivent, ne deviendront sans doute pas des Islamistes). Cette Europe, allant bien au-delà de l’Oural, disposant d’une masse critique en ressources et en territoire, passerait du statut de nain politique à celui de géant mondial. Le ministre russe des affaires étrangères a d’ailleurs proposé le 14 octobre dernier « la construction d’un espace économique et humanitaire commun de Lisbonne à Vladivostok, sur la base d’une sécurité égale et indivisible ». L’idéal serait même de construire une alliance, un nouvel OTAN plus équilibré sur ses deux piliers européen et nord-américain, regroupant autour de l’Arctique les Etats partageant la même histoire et la même culture, face aux deux puissances émergentes que sont la Chine et l’Inde. Ceci fait, il sera toujours temps de se soucier de quelques arpents désertiques au Sud…


Les termes désignant les entités politiques ne sont pas neutres. Puisque le terme Daech a été choisi en France pour éviter de reconnaître l’Etat islamique, que le terme Europe remplace celui d’Occident afin de faire la preuve d’une nouvelle orientation, cette fois vers le Nord !

Absous sur la tombe de Jean Parvulesco

Absous sur la tombe de Jean Parvulesco

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mercredi, 22 octobre 2014

Rusland en Servië, 'brothers in arms'

 

Door: Dirk Rochtus

Rusland en Servië, 'brothers in arms'

Maandag is het precies 70 jaar geleden dat Belgrado, de hoofdstad van Servië, bevrijd werd door het Rode Leger. De Russische president Vladimir Poetin verscheen er al vier dagen op voorhand om die verjaardag te vieren.

Servië en Rusland zijn als twee handen op één buik. Dat was honderd jaar geleden zo, bij het uitbreken van de Eerste Wereldoorlog, en dat is nog altijd zo vandaag de dag, te midden van een crisis die de relaties tussen Rusland en de Europese Unie (EU) vertroebelt. Servië mag dan wel sinds januari toetredingsonderhandelingen voeren met de EU, maar de liefde voor de grote Slavische broeder is er niet minder om.

Jubel

Op doorreis naar de EU-Aziëtop in Milaan liet Poetin zich op donderdag 16 oktober in Belgrado bejubelen door een uitbundige massa. 'Vladimir, red de Serviërs!' viel er zelfs te lezen op borden die inwoners van de stad met zich meedroegen. De Serviërs voelen zich miskend in hun overlevingsstrijd als natie – getuige de oorlog in Joegoslavië in de jaren 90 van vorige eeuw en de uitroeping van de provincie Kosovo tot onafhankelijke republiek door de Albanese meerderheid in 2008. De steun van Moskou zowel moreel als economisch is dan ook erg welkom voor de Serviërs. Voor hun hoge bezoeker uit Rusland organiseerden ze wat graag een grootse militaire parade zoals ze sinds het einde van het communistische bewind niet meer had plaatsgevonden.

Sleutelpartner

In een interview met het Servische tijdschrift Politika zei Poetin letterlijk: 'Servië was en blijft een van de sleutelpartners van Rusland in Zuidoost-Europa'. Een voorbeeld van die goede samenwerking is het project South Stream, de aanleg van een pijpleiding waarmee Russisch gas vanaf 2017 via de Zwarte Zee, Bulgarije, Servië en Hongarije naar Oostenrijk als poort tot de EU zou moeten vloeien. Dat is ook een van de redenen waarom Wenen fervent de toetreding van Servië tot de EU verdedigt (naast het feit dat er 250 000 Serviërs in Oostenrijk wonen). Oekraïne is in het hele gasverhaal de gebeten hond. South Stream zou Oekraïne links laten liggen waardoor dit land heel wat inkomsten moet derven. Mocht Oekraïne bovendien gas aftappen van het bestaande pijpleidingensysteem, dreigde Poetin met een vermindering van de gaslevering aan de EU.

Armoede

Servië heeft het economisch erg moeilijk. De regering moet er onpopulaire maatregelen doordrukken om het staatsbankroet af te wenden. Hogere gasprijzen zouden heel wat gewone Serviërs in armoede dompelen. Servië is dan ook alleen al om economische redenen aangewezen op goede banden met Rusland. Er zijn maar twee kandidaat-lidstaten van de EU, Servië en Macedonië, die niet meedoen met de sancties tegen Rusland (omwille van de Oekraïne-crisis). Zo voert Servië bijvoorbeeld Duitse goederen zonder etikettering uit naar Rusland waarmee het een vrijhandelsakkoord heeft. De Duitse minister van Landbouw Christian Schmidt riep de Servische premier Aleksandar Vučić daarom op om de sancties van de EU tegen Rusland ernstig te nemen. De vraag is of dit van Servië kan worden verwacht, van een land dat zich vaak onbegrepen heeft gevoeld en nog voelt door Europa, van de grote Slavische broeder daarentegen met loftuitingen en met interessante akkoorden, zeven in totaal, over ondermeer energie, infrastructuur en wapenindustrie, overstelpt wordt.

¿Una nueva geopolítica mundial del desendeudamiento?

 

Por Federico Bernal

Ex: http://www.elespiadigital.com

El Dr. George Georgescu es investigador en el Instituto de Economía Nacional de Rumania. Cuenta con 30 años de experiencia en el campo de la investigación macroeconómica; su experiencia profesional incluye diversos cargos como asesor de la Presidencia rumana, ex director del Ministerio de Desarrollo y Previsión. La primera parte de esta entrevista fue publicada en nuestro artículo "El 'granero del mundo' cada vez más aislado del mundo" (Tiempo Argentino - 1/10/14). Visto que los medios del atraso y la exclusión jamás entrevistarán al especialista europeo –muy a pesar de haber participado en las consultas con el FMI bajo el marco macroeconómico del Artículo IV– aquí insistimos con la segunda parte.

 

LA REGULACIÓN DEL ENDEUDAMIENTO.

Preguntamos al Dr. Georgescu si existe algún país en el mundo que limite o restrinja los préstamos o su endeudamiento externo basándose en parámetros específicos relacionados con el bienestar y el crecimiento endógeno. "Hasta donde sé, no hay ningún estudio analítico acerca de cómo los países ponen límites a su deuda soberana a nivel global. En el contexto económico global y dada la interconexión de los mercados financieros, se torna evidente que el problema del pago de la deuda de un país podría desencadenar dificultades financieras en otros países a través de diversos canales de transmisión. En 2013, el FMI relanzó las discusiones sobre el mecanismo de reestructuración de deudas soberanas, pero el debate y las controversias en torno a esta propuesta se han detenido."

 

¿LÍMITES AL ENDEUDAMIENTO?

Consultamos al especialista al respecto. "La mayoría de los países no tiene límites para su endeudamiento y los pocos que los tienen, los aumentan cuando es necesario. Estados Unidos y Dinamarca tienen mecanismos legislativos similares para fijar límites de endeudamiento estatal pero, al menos en el caso de EE UU, la crisis del techo de la deuda y las disputas de los legisladores son bien conocidos: la suspensión de dicho techo en 2014, que terminó con el reajuste automático a 17.200 millones de USD –512 mil millones de USD más alto que el anterior y el quinto aumento del techo de la deuda desde agosto de 2011–. Finalmente, cabe señalar que algunos países que integran organizaciones regionales, como la Unión Europea, tienen el objetivo de mantener la deuda pública por debajo del 60% del PIB, pero este límite no es vinculante, sino que se aplica, junto con otros criterios, para la adhesión a la membresía. Tras la crisis de la deuda soberana europea se estableció un mecanismo de estabilidad en 2012, con el respaldo de los instrumentos financieros que proporcionan préstamos (programas de rescate soberano) a los países de la UE en problemas financieros."

 

"LÍMITES" MERCADISTAS AL ENDEUDAMIENTO.

Después tenemos los límites impuestos por el FMI... "Claro. Algunos otros países han establecido objetivos que limitan la deuda pública sobre la base de limitar los gastos a los ingresos previstos ajustados según el estado del ciclo comercial (Suiza) o de limitar el déficit estructural (a 0,35% del PIB en Alemania; Austria tiene un objetivo similar) o de alcanzar un superávit neto durante el ciclo económico (1% en Suecia, Chile también utilizan este tipo de objetivo). En varios países (Suecia, Canadá), el gobierno está autorizado por el Poder Legislativo a pedir prestada una cantidad fija de dinero para el año fiscal. Rumania, bajo el acuerdo de derechos de giro (Stand-by) con el FMI, ha establecido un límite de 6000 millones de lei (1700 millones de USD) para la nueva emisión de garantías del gobierno en 2014."

 

RUMANIA, DEUDA PÚBLICA Y FMI.

¿Podría describirnos el caso de su país? "El actual nivel de endeudamiento público en el caso de Rumanía (42,5%) se volvió excesivo aun cuando se sitúe por debajo del valor de referencia del ratio deuda pública-PIB del 60% establecido como criterio de convergencia de Maastricht para los países miembros de la UE. La creciente brecha entre el endeudamiento público y el crecimiento económico ha debilitado significativamente la capacidad de Rumania para amortizar la deuda soberana. El mayor impacto sobre el aumento de la deuda pública durante el período posterior a la crisis fue causado por el paquete de financiamiento externo del FMI, la EU y otras instituciones financieras (Banco Mundial, BEI [Banco Europeo de Inversiones], BERD [Banco Europeo de Reestructuración y Desarrollo]), que asciende a unos 20 mil millones EUR, acordado, a petición de las autoridades rumanas, en condiciones de emergencia, en abril de 2009, bajo la presión de las filiales de los bancos extranjeros de Rumania y bajo la amenaza de desapalancamiento financiero, incluido el riesgo de fuga masiva de capitales. Las condicionalidades impuestas (o autoimpuestas) a través de medidas de austeridad fiscal (principalmente recortes de salarios de un 25% en el sector presupuestario y el aumento del IVA del 19% al 24%) inducidas por el descontento social y el deterioro del clima de negocios, tuvieron un efecto más bien contraproducente y profundizaron la decadencia económica de Rumania en 2009 y 2010."

 

EL MODELO ARGENTINO DE DESENDEUDAMIENTO.

"El tema de la deuda soberana ha adquirido una importancia crucial para el mantenimiento de la estabilidad financiera mundial. La resolución reciente de la Asamblea General de la ONU sobre la reestructuración de la deuda soberana a fin de establecer un marco jurídico multilateral, que fuera presentada por el grupo de los 77 países en desarrollo más China, por iniciativa de la Argentina, ha sido aprobada por más de dos tercios de los países, lo cual señala la importancia de la cuestión, que incluye el mantenimiento de la seguridad económica internacional y muestra su dimensión a nivel mundial. En mi opinión, el motivo sobre el que se basa esta resolución de la ONU es la determinación de la capacidad de pago real a fin de evaluar la sostenibilidad de la deuda y la de su reestructuración, es decir, exactamente lo que ha sido obviado por las agencias de calificación que degradaron a la Argentina al default en julio, tras el peligroso fallo de una corte estadounidense. Una de las principales razones que explican la necesidad de crear un marco legal que facilite una reestructuración ordenada de la deuda soberana es impedir que los fondos buitre obtengan beneficios especulativos a través de litigios contra los países endeudados, como ha ocurrido en el caso reciente de la Argentina, porque va en contra del espíritu de cooperación con que deben llevarse a cabo las negociaciones para alcanzar un acuerdo consensuado y de buena fe. Por último, teniendo en cuenta el principio del derecho soberano de todo Estado a reestructurar su deuda soberana sin ninguna interferencia procedente de otro Estado, encuentro que la reciente ley aprobada por el Congreso argentino que permite que el país realice pagos localmente o en jurisdicciones fuera del alcance de los tribunales estadounidenses está justificada y, en consonancia con la reciente resolución de la ONU, debería obtener reconocimiento internacional."

 

UNA NUEVA GEOPOLÍTICA DEL DESENDEUDAMIENTO.

Como se aprecia de las opiniones del especialista rumano, el modelo argentino de desendeudamiento (reestructuraciones + desplazamiento del FMI + triunfo en la ONU + Ley de Pago Soberano) podría interpretarse como uno que viene a quebrar, por primera vez en la historia contemporánea y más que exitosamente, la utilización del endeudamiento como herramienta de sometimiento de las naciones históricamente oprimidas. La Argentina enseña al mundo que es posible desarrollar un proceso de desendeudamiento de forma exitosa y en función del interés nacional, de la seguridad jurídica del propio pueblo y de un modelo de desarrollo soberano y moderno. Y más importante aún, revela a los enemigos de dicho proceso y cómo defenderse de ellos. Está en juego una nueva geopolítica del desendeudamiento acorde a un mundo más justo. La Argentina movió estratégicamente su reina.

 

Decoding Erdogan’s shift on IS

Decoding Erdogan’s shift on IS

 

by M. K. Bhadrakumar

Ex: http://blogs.rediff.com

politique internationale, géopolitique, turquie, erdogan, levant, eiil, levant, syrie, irak, kurdistan, histoire, proche orient, moyen orient, The Turkish Parliament vote on Thursday authorizing the government to send troops across the border into Iraq and Syria is a historical reversal of the legacy of Kemal Ataturk that the country would never again get entangled with the Muslim Middle East. 

Ankara has trotted out various reasons to justify its U-turn over Turkey’s role in the fight against the Islamic State [IS]. The thrust of the reasoning is that Turkey is hell bent on fighting terrorism. But Turkish motives are highly suspect. 
 
The US Vice-President Joe Biden said in a speech at Harvard University on Thursday that Turkish Prime Minister Recep Erdogan is genuinely repentant about Turkey’s covert support for the IS in the recent years. Biden was inclined to forgive Erdogan for past sins and was delighted that Turkey would now allow the US to use its military bases for launching air strikes in Iraq and Syria, which indeed is a ‘game changer’ of sorts for the American military operations. Biden gave the impression that born-again Erdogan is raring to go against the IS. 
 
But Erdogan himself says his real reason is that his pious heart bleeds at the sight of the carnage and human suffering in Iraq and Syria and he cannot stand by idly. 
 
Both Biden and Erdogan are hundred-pound gorillas in the world of politics. What could be Erdogan’s calculus like? 
 
One thing can be said at the outset, namely, Erdogan has been expounding ‘neo-Ottomanism’, harking back to Istanbul’s destiny as the capital of the Muslim Middle East and north Africa. The ruins of Ottoman citadels as far away as Kenya in east Africa testify to that glorious past. 
 
Baghdad, Cairo and Damascus have been systematically ravaged and weakened in the past decade, thanks to a combination of covert US regional regional strategies and the folly of the Gulf countries (especially Saudi Arabia) to serve in their self-interests as America’s poodles in regional politics. Suffice to say, there is no Arab power today that can pretend to be capable of playing a leadership role in its region. 
 
The Arabs are down on their knees. At any rate, Turks have always considered the Gulf Arabs as a lower form of life. Thus, Erdogan could be sensing that Turkey’s hour of reckoning has come as by far the most powerful Sunni Muslim country.
 
Tactically, of course, Turkey stands to gain by occupying the Kurdish homelands in northern Iraq and Syria from where the PKK separatists operated and bled Turkey. Turkey is also dead against the formation of any Kurdish entities in Iraq and Syria. 
 
But beyond all that comes another question — Turkey’s expansionist dreams. Turkey is an ‘unsatiated’ regional power. Its present borders were thrust upon it by Imperial Britain and France. But it has no scope to expand toward the Balkans or Greece. 
 
But Erdogan would have heard the tantalizing remark by President Barack Obama in a recent interview with Tom Friedman that the Sykes-Picot agreement of 1916 is unraveling. Turkey has never reconciled with the loss of territory in Iraq and Syria following the Anglo-French settlement. 
 
Particularly galling has been the loss of territory under the Treaty of Sevres (1920) and the developments that immediately followed — Britain denying the oil-rich regions of present-day northern Iraq from beyond Mosul (which is now under IS control) to be part of the Turkish state. Britain insisted that those regions (where oil was stuck in the early 1920s) should be part of the newly-created state of Iraq (so that they remained under British control, of course). 
 
If anyone is interested in reading up on the breathtaking historical background to the momentous developments unfolding in the Middle East today on the pretext of the fight against the Islamic State, I would recommend the brilliant book (which I just finished reading a second time) by David Fromkin titled “A Peace to End All Peace.” 
 
Indeed, the pitiless vultures have begun circling in the skies above the Levant and Mesopotamia to pick on the carcasses that will be littered on those bleached lands as the US-led fight against the IS runs its course. 
 
But how much share will the US and Britain concede to Turkey? In the 1920s, the US was a bystander while Britain dictated the terms to Turkey. Today what is unfolding is an Anglo-American enterprise and they also have an agenda of their own. Then, there are the Kurds who are close to Israel. 
And unlike in the early 1920s, when the Bolsheviks were preoccupied at home — it was the Soviets who disclosed the very existence of the top secret Sykes-Picot pact (1916) — Russia has returned to the Middle East. 
 
Besides, will the Arabs countries countenance the Turkish surge into Sunni Arab territories — on whatever pretext? The humiliating memory of the despotic Ottoman rule still rankles, especially in Saudi Arabia. Baghdad has already voiced protest. So has Syria. How long will Cairo and Riyadh keep silent? Again, how can Turkey’s historical rival, Iran, stand back and watch Erdogan ordering troops to occupy territoriee in its neighborhood? 
 
The interplay of these factors becomes hugely relevant. For the present, though, it pleases Washington to no end that Turkey has followed the laudable example of Australia and is joining the fight against the IS. No doubt, militarily, Turkey will be a strategic asset for the US operations, but politically it can become a liability tomorrow. 
 
Erdogan has given shelter to the Muslim Brotherhood leadership that was evicted recently by Qatar (under Saudi pressure.) Erdogan still probably hopes that if there is a political transition in Syria, Brothers have a fighting chance to capture power. 
 
But then, the Brothers are the sworn enemies of the Egyptian regime. They happen to pose an existential threat to the autocratic Gulf monarchies — and Jordan. It is unclear how far Obama can travel with Erdogan once the latter begins pushing the envelope on the democratic transformation of the Muslim Middle East (Arab Spring), starting with Syria. All in all, Turkey’s entry into the US-led war against the islamic State introduces yet another contradiction.

Iran and the Proxy War in Kurdistan

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Author: Eric Draitser

Iran and the Proxy War in Kurdistan

In the midst of the war against ISIS (Islamic State) now taking place in both Iraq and Syria, a possible shifting of alliances that could fundamentally alter the balance of power in the region is taking place, and no one seems to have noticed. Specifically, the burgeoning relationship between the Islamic Republic of Iran and the semi-autonomous Kurdistan region of Northern Iraq has the potential to remake the political landscape of the Middle East. Naturally, such a development is part of a broader geopolitical gambit by Iran, and it will have significant ramifications for all regional actors. However, it is Turkey, the gulf monarchies, and Israel that potentially have the most to lose from such a development.

While Iran has long-standing disputes with elements of its own Kurdish minority, it has demonstrably taken the lead in aiding Iraqi Kurds in their war against extremist fighters loyal to ISIS. As Kurdish President Massud Barzani explained in late August, “The Islamic Republic of Iran was the first state to help us…and it provided us with weapons and equipment.” This fact alone, coupled with the plausible, though unconfirmed, allegations of Iranian military involvement on the ground in Kurdish Iraq, demonstrates clearly the high priority Tehran has placed on cooperation with Barzani’s government and the Kurdish people in the fight against the Saudi and Qatari-backed militants of ISIS. The question is, why? What is it that Iran hopes to gain from its involvement in this fight? Who stands to lose? And how could this change the region?

The Iran Equation

While many eyebrows have been raised at Iranian involvement on the side of the Kurds in the fight against ISIS, perhaps it should not come as a much of a surprise. Tehran has steadily been shoring up its relations with Erbil, both out of a genuine desire to form an alliance, and as a counter-measure against the ouster of their close ally and partner, former Iraqi Prime Minister Nouri al-Maliki.

Since the US war on Iraq began in 2003, and especially after US troops left in 2011, Iran had positioned itself as a key, and in some ways dominant, actor in Iraq. Not only did it have significant influence with Maliki and his government, it also saw in Iraq an opportunity to break out of the isolation imposed upon it by the US, EU and Israel over its disputed nuclear program. For Iran, Iraq under Maliki was a bridge both physically (linking Iran with its allies in Syria and Southern Lebanon) and politically (serving as an intermediary with the West in negotiations). In addition, Maliki’s Iraq was to be the linchpin of a new economic strategy which included the proposed Iran-Iraq-Syria pipeline, a project which would have provided Iran overland access to the European energy market, thereby allowing the Islamic Republic to overtake Qatar as the region’s dominant gas exporter to Europe.

Additionally, Iraq was in many ways the front line in Iran’s continued struggle against western-backed terror groups, the most infamous of which is the Mujahideen-e-Khalq (MEK). It was Maliki’s government which closed down Camp Ashraf, the notorious base from which the MEK operated, conducting their continued terror war against Iran. It is of course no secret that MEK is the darling of the neocon establishment, lauded by nearly every architect, supporter, and enabler of Bush’s Iraq War.

Seen in this way, Iraq was both an economic and political necessity for Iran, one that could not simply be allowed to slip back into the orbit of Washington. And so, with the emergence of ISIS, and the subsequent toppling of the Maliki government through behind-the-scenes pressure and a comprehensive propaganda campaign that portrayed him as a brutal dictator on par with Saddam Hussein, Iran clearly needed to recalculate its strategy. Knowing that it could not trust the new government in Baghdad, which was more or less handpicked by the US, Tehran clearly saw a new opportunity in Kurdistan.

Why Kurdistan?

While the imperatives for Iran to engage in Iraq are clear, the question remains as to what specifically Kurdistan offers Tehran both in terms of strategic necessity and geopolitical power projection. To understand the Iranian motive, one must examine how Kurds and Kurdistan fit into Iran’s national and international relations.

First and foremost is the fact that Iran, like Iraq, Syria and Turkey, is home to a considerable Kurdish minority, one that has consistently been manipulated by the US and Israel, and used as a pawn in the geopolitical chess match with the Islamic Republic. With the chaos in Iraq and Syria, and the continued oppression and marginalization of the Kurdish minority in Turkey, it seems that an independent Kurdistan, one that could fundamentally alter the map of the region, is becoming an ever more viable possibility. So, in order to prevent any possible destabilization of Iran and its government from the Kurds, Tehran seems to have begun the process of allying with, as opposed to aligning against, Kurdish interests in Iraq. Likely, Iran sees in such an alliance a tacit, if not overt, agreement that any Kurdish independence will not be used as a weapon against Tehran.

Secondly, by siding with Barzani’s government and providing material and tactical support, Iran is clearly jockeying for position against its regional rivals. On the one hand, Iran recognizes the threat posed by NATO member Turkey whose government, led by Erdogan and Davutoglu, has been intimately involved in the war on Syria and the arming and financing of ISIS and the other terror groups inside the country. While Ankara has publicly proclaimed its refusal to participate in military action in Syria, its actions have shown otherwise. From hosting terrorists to providing space to CIA and other intelligence agencies involved in fomenting civil war in Syria, Turkey has shown itself to be integral to the US-NATO-GCC attempt to effect regime change.

It is, of course, not lost on the Kurds precisely what Turkey has done, and continues to do. Not only has Turkey waged a decades-long war against the Kurdish Workers Party (PKK), it has steadfastly refused to treat its Kurdish minority as anything other than second class citizens. And now, given the central role that Erdogan, Davutoglu & Co. have played in fomenting the war in Syria, they allow their terrorist proxies of ISIS to massacre still more Kurds. It should therefore come as no surprise that many Kurds view Turkey, not Syria or Iran, as the great threat and enemy of their people. And so, Iran steps into the vacuum, offering the Kurds not only material, but political and diplomatic support.

From Tehran’s perspective, Turkey continues to be the representative of the US-NATO-GCC agenda; Ankara has played a key role in blocking Iranian economic development, particularly in regard to energy exports. It should be remembered that Turkey is one of the principal players in the Caspian energy race, providing the requisite pipeline routes for both the TANAP (Trans-Anatolian Pipeline) and Nabucco West pipeline project, among a basket of others. These projects are supported by the US as competition to both Russia’s South Stream (a pipeline which would bring Russian gas to Southern Europe) and the proposed Iran-Iraq-Syria pipeline. Essentially then, Turkey should be understood as a powerful chess piece used to block Iranian moves toward economic independence and regional hegemony.

Iranian overtures toward the Kurds, and involvement in the fight against ISIS generally, must also be interpreted as a check against Iran’s other regional rivals in Saudi Arabia and Qatar. Both countries have been implicated in organizing and financing many of the terror groups and networks that now operate under the “ISIS” banner, using them as proxies to break the “Resistance Axis” that includes Hezbollah, Syria’s Baath Party, and Iran.

The economic and political interests of Saudi Arabia and Qatar, more specifically the families ruling those countries, are self-evident; maintaining their grip on power is only possible by maintaining dominance over the energy trade. In Iran, the gulf monarchies see a powerful, resource-rich nation that, given the opportunity to develop economically, would likely displace them as the regional leader. And so, naturally, they must activate their jihadi networks to deprive Iran of its two strategic allies in Iraq and Syria, thereby severing the link with Hezbollah and breaking the arc of Shia dominance. It is basic power politics, only it is now Kurds paying with their lives for the petty aspirations of gulf monarchs.

Finally, Iranian moves in Kurdistan represent a new phase of the long-standing proxy war between Iran and Israel. It is no secret that, as mentioned above, certain Kurdish factions and organizations have long been quite close with Tel Aviv. In fact, the decades-long relationship between the two is one of the primary reasons for Kurdish acquiescence to western designs against both Iraq and Iran. As pro-Israeli blogger and self-proclaimed “prodigious savant” Daniel Bart wrote:

There was very close cooperation between Israel and the KDP in the years 1965-75. During most of that time there were usually some 20 military specialists stationed in a secret location in southern Kurdistan. Rehavam Zeevi and Moshe Dayan were among Israeli generals who served in Kurdistan…The Israelis trained the large Kurdish army of Mustafa Barzani and even led Kurdish troops in battle…The “secret” cooperation between Kurdistan and Israel is mainly in two fields. The first is in intelligence cooperation and this is hardly remarkable as half the world including many Muslim states have such relationships with Israel. The second is influence in Washington. 

Bart, relying on the work of noted Israeli author and researcher Shlomo Nakdimon, is quite correct to point out that Israeli intelligence, including some of the most celebrated (or infamous, depending on one’s perspective) Israeli leaders, have had intimate ties with the Kurdish leadership for more than half a century. Though the documented evidence is scanty, those who follow the relationship closely generally believe that the level of cooperation between Tel Aviv and Erbil has increased dramatically, particularly since the US invasion of Iraq in 2003. Indeed, Israel likely has covert operatives and intelligence officers on the ground in Kurdistan, and has for some time. This is certainly no secret to the Iranians who are convinced (and are likely correct) that many of the assassinations, bombings, and other terrorist acts perpetrated by Israel have been planned and organized from Kurdish territory.

Such thinking is backed up by the investigative reporting of Pulitzer Prize-winning journalist Seymour Hersh who noted in 2004:

“The Israelis have had long standing ties to the Talibani and Barzani clans [in] Kurdistan and there are many Kurdish Jews that emigrated to Israel and there are still a lot of connection. But at some time before the end of the year [2004], and I’m not clear exactly when, certainly I would say a good six, eight months ago, Israel began to work with some trained Kurdish commandoes, ostensibly the idea was the Israelis — some of the Israeli elite commander units, counter-terror or terror units, depending on your point of view, began training — getting the Kurds up to speed.”

Iran’s leaders have been keenly aware of the presence of Israeli Special Forces and intelligence on the ground in Kurdistan, knowing that ultimately it is Tehran in the crosshairs. And so, Iran has clearly taken this brief window as an opportunity to assert its own influence in Kurdistan, inserting itself into what had been, until now, the domain of the Israelis. It remains to be seen how Tel Aviv will respond.

While the world watches with horror the continued advance of ISIS in both Iraq and Syria, there is another story unfolding. It is the story of how Iran, long since demonized as the regional pariah, has turned the chaos meant to destroy it and its allies into a possible springboard for future cooperation. It is the story of how terrorism and proxy war has brought former enemies closer together, while exposing before the world the treachery of governments once seen as Iranian allies. It is the story of alliances shifting like desert sands. But in this story, the next chapter has yet to be written.

Eric Draitser is an independent geopolitical analyst based in New York City, he is the founder of StopImperialism.org and OP-ed columnist for RT, exclusively for the online magazine “New Eastern Outlook”.


First appeared: http://journal-neo.org/2014/10/16/iran-and-the-proxy-war-in-kurdistan/

Le livre-hexagramme de Jean Parvulesco

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Le livre-hexagramme

 

de Jean Parvulesco

 

par Alain Santacreu

Ex: http://www.contrelitterature.com

Deux livres de Jean Parvulesco (1929-2010), La Spirale prophétique et Le Retour des Grands Temps, constituent une figure d’ensemble qui, l’un et l’autre s’entrelaçant à travers le chasse-croisé d’une lecture appropriée, suggère l’image d’un hexagramme, symbole de leur structure tantrique cachée, mandala dissimulé de l’action de la lecture.

Est-ce à dire qu’il faille se livrer à une lecture parallèle de la Spirale et du Retour ? Il semble évident qu’il y a une voie de lecture qui aimanterait tout lecteur prédisposé, une sorte de marche rituélique salomonienne.

D’un livre à l’autre, on retrouve les mêmes thèmes, en des endroits souvent inversés. Par exemple, dans La Spirale prophétique, dès les premiers chapitres, en référence à l’œuvre de Denys Roman, la Franc-maçonnerie se voyait octroyer une mission de sauvegarde des héritages traditionnels à la fin du cycle. Dans Le Retour des Grands Temps, ce rôle conservateur d’Arche vivante des symboles se verra dévolu au « roman occidental de la Fin ». En effet, s’interroge Jean Parvulesco, « depuis l’heure des plus atroces, des plus obscènes déchéances spirituelles de la Franc-Maçonnerie, qui fut, pour nous, longtemps et si heureusement l’Ordre des Refuges, le grand occultisme n’est-il pas réduit, lui aussi, à son tour, à chercher asile, à se dissimuler, provisoirement, et désormais comme faute de mieux, derrière les œuvres finales, crépusculaires, d’une certaine littérature occidentale ?  » (p. 107).

Mais, ce rôle exchatologique promis à la Franc-Maçonnerie, conservatrice des héritages, ressurgira dans les derniers chapitres du Retour des Grands Temps, dans la même perspective intégralement traditionnelle, impériale, qui s’était découverte sous l’impulsion de Denys Roman.

C’est ainsi que dans le chapitre intitulé « La mission occulte de Julius Evola », il est fait allusion à une réémergence de la Roma Principia, archétype occidental de l’idée impériale : « À cette enseigne, dira Jean Parvulesco, l’Église, la Franc-Maçonnerie et le Judaïsme s’y trouvaient directement concernés dans leur double éidétique, intact, persistant virginalement dans l’invisible, et c’est la convergence, l’intégration et les épousailles abyssales de ces Trois Instances qui constitueront alors l’immaculée concepion du Nouvel Un, de l’Un final demandant à émerger une nouvelle foi à travers l’identité suprahistorique de la "Roma Ultima". » (p. 383).

C’est par le roman que s’établit la jonction entre La Spirale et Le Retour. Durant la dizaine d’années qui les séparent, l’auteur aura écrit ses quatre premiers romans  – qui sont autant de départs clandestins vers l’Inde[1]. Le roman est le liant des deux livres et, par les recensions, en constitue la matière première.

Le Retour des Grands temps, lu en miroir avec La Spirale prophétique, donne lieu à un livre-hexagramme, étrange essai d’alchimie spirituelle.

Dès le deuxième chapitre, l’analyse d’un livre de Graham Masterton, Walkers, nous révèle la métaphore récurrente du Retour. Un long passage est consacré aux voyages souterrains pratiqués sur les lignes dites "ley" par les anciens grands initiés celtes. Cette magie de la terre supposait, dans les temps pré-chrétiens, des lieux magiques reliés entre eux par un réseau de lignes situées à l’intérieur de la terre et que l’on pouvait suivre en marchant.

Métaphoriquement, le lecteur devra lui aussi parcourir ces lignes tracées par Jean Parvulesco sur les pistes du roman occidental de la fin. Romans ardents et passes mystérieuses, romans en tant que récits et récits en tant que romans, glissements ontologiques de l’être dans sa remontée sur la spirale prophétique, les romans sont des chemins initiatiques.

Très vite, il s’établit une sorte d’identité entre le lecteur de Parvulesco et Parvulesco en tant que lecteur d’une autre instance narratrice. La lecture devient ainsi acte transmutatoire donnant lieu au mystère d’une  identité agrégative.

Si le roman est l’expérience des limites, les romanciers de la grande littérature, telle que l’entend Parvulesco, appartiennent à cette confrérie des marcheurs du ciel dont le tracé transmigratoire est une via ignis de la romance. Les compagnons de route de Jean Parvulesco, dans Le Retour des Grands Temps, s’appellent Graham Masterton, John Dickson-Carr, Erle Cox, Bram Stoker, Guy Dupré, Patrick Ferré, Maurice Leblanc, Jean Robin, Raoul de Warren, Zacharias Werner, Olivier Germain-Thomas, Talbot Mundy, John Buchan, Donna Tartt. Tous d’une seule confrérie agissant à l’intérieur d’un seul Ordre – ainsi que le montre Herman Hesse dans son Voyage en Orient.

Ces pressentis de l’outre-monde forment une confrérie héroïque, agrégat d’existences engagées vers les chemins brûlants de l’Inde intérieure ; et, les translations romanesques auxquelles ils s’adonnent, annoncent uniment le Retour des Grands Temps.

Jean Parvulesco insiste sur la correspondance du roman de la fin avec l’ Œuvre au jaune des anciens alchimistes – la Xantosis grecque, le Citredo latin –, « manière de rêve éveillé, de réalisation passagère de ce qu’un jour, plus tard, nous en viendra éternellement » (p. 389).

Cet état de supraconscience onirique, de rêve abyssal, dans un chapitre de La Spirale, « G.I. Gurdjieff et la Fraternité des Polaires », Jean Parvulesco l’avait nommé « le quatrième rêve ».

Cette assimilation du roman de la fin à l’« Œuvre au jaune » induit le regard du lecteur vers une vision chromatique. Dans Le Retour, à partir du chapitre « En réentrouvant les portes de l’Inde », il semble que le livre se teinte en bleu, d’un bleu toujours plus intense, jusqu’à atteindre l’indigo le plus marial dans les derniers chapitres.

C'est à partir de la lecture de Talbot Mundy que le livre bleuit. De ce roman, Il était une porte, Parvulesco nous dit qu'il est un mandala, « une porte induite entre ce monde-ci et l'autre monde : c'est l'"écriture même de ce roman d'aventures qui nous conduit jusqu'aux pieds de la Captive aux Cheveux bleus, qui est, elle, en elle-même, le passage vers l'autre monde, et qui, dans un certain sens, n'est faite, elle-même, que de la seule écriture qui n'en finit plus, en ce roman, d'aller vers elle et de la rejoindre en la constituant. Un mandala qu'il s'agit de savoir réactiver par une lecture appropriée »(pp. 306-307).

Nous pouvons alors prévoir, qu'entre le jaune et le bleu, le vert doit surgir. Ce lieu du passage au vert devra être recherché dans la structure d'ensemble de l'hexagramme constitué par Le Retour et La Spirale ; c'est au milieu exact de cette figure cachée que pointe le vert.

Quelle orientation donner à l'hexagramme ? Quelle lecture appropriée adopter afin d'activer ce mandala ? Le triangle pointé vers le haut, est-ce celui du Retour ? et celui pointé vers le bas, est-ce celui de La Spirale ?  Heureusement, le centre commun aux deux triangles qui s'interpénètrent, leur cœur orientant, est explicitement désigné par Jean Parvulesco dans le chapitre du Retour intitulé « La mission occulte de Julius Evola » : « Ainsi ai-je eu à susciter, au cœur même – comme on vient de le voir – du présent écrit, l'inquiétant problème d'un livre de "témoignages et de révélations" abordant "tout ce qui sans trahir peut être dit" sur Julius Evola » (p. 395).

Il suffira par conséquent de retrouver le chapitre correspondant « au cœur même » de La Spirale pour découvrir la juste orientation de l'hexagramme.

Le lecteur zélé aura déjà compris que ce lieu ne peut être que le chapitre intitulé « La réapparition du Visage Vert » – car, entre le jaune et le bleu, verte est la teinture des marcheurs du ciel, verte est la faille du centre qui les aimante. Cette faille intérieure, stigmate du cœur incendié, passage secret de la structure d'ensemble, transforme le phénomène de la lecture qui devient acte alchimique. Lire, ainsi conçu, est une prise d'arme pour l'ultime combat.


Alain Santacreu

[1] La Servante portugaise, Les Mystères de la Villa Atlantis, L'Étoile de l'Empire invisible, Le gué des Louves.

(Une première version de ce texte est parue, en 1998, dans le n°3 de la revue "Avec Regard", pp. 100-101).

Kemi Seba/Laurent James : "Le pérénialisme global ou l'union ésotérique des dissidences"

Kemi Seba/Laurent James :

"Le pérénialisme global ou l'union ésotérique des dissidences"

mardi, 21 octobre 2014

Singulier Maulnier!

 

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Singulier Maulnier !

par Bastien VALORGUES

 

Notre rédacteur en chef adulé, Georges Feltin-Tracol, est décidément très prolifique ces derniers temps. Plus de trois semaines après la sortie aux éditions Les Bouquins de Synthèse nationale, d’un essai très remarqué, En liberté surveillée, le voici qui récidive en publiant aux éditions Auda Isarn Thierry Maulnier. Un itinéraire singulier.

 

Dense et concis, cet ouvrage évite le superflu. Il raconte le parcours de l’académicien, dramaturge, journaliste, moraliste et homme d’idées Thierry Maulnier. La concision est voulue. Il importe de donner à découvrir au jeune public, victime des programmes de « délecture » de la « rééducation non-nationale », de grandes figures intellectuelles. Il On compte même un cahier photographique.

 

Depuis sa disparition en 1988, Thierry Maulnier se trouve au purgatoire des idées. Guère réédités, ses ouvrages sont maintenant difficiles à dénicher hors des bouquinistes. Grand connaisseur de l’histoire des idées politiques contemporaines, Georges Feltin-Tracol n’évoque que brièvement l’œuvre théâtrale de ce membre de l’Académie française élu en 1964. Le préfacier Philippe d’Hugues le regrette. Le livre aborde surtout des thèmes occultés ou ignorés par le journaliste Étienne de Montety, dont le premier titre fut en 1994 un Thierry Maulnier récemment réédité.

 

 

848628.jpgNé en 1909, Thierry Maulnier est le pseudonyme de Jacques Talagrand. Issu d’une famille de professeurs, piliers de la IIIe République, il reçoit paradoxalement une instruction d’autodidacte de la part d’un père méfiant envers le système scolaire. Le jeune Jacques ne découvre donc le lycée qu’à seize ans à Nice. Il y fait preuve d’une incroyable nonchalance, qui frôle la plus grande paresse, et d’une érudition stupéfiante. Séjournant très vite chez ses grands-parents maternels en région parisienne, le lycéen à la haute taille acquiert une réputation assumée de dilettante. Bachelier, il se plie néanmoins à l’injonction conjointe de ses parents divorcés et s’inscrit en classe préparatoire : il doit intégrer l’École nationale supérieure et décrocher une agrégation, passage obligé pour une carrière d’enseignant prometteuse.

 

Là, il y côtoie des condisciples appelés Maurice Bardèche ou Robert Brasillach, et s’y fait des amitiés durables. Espiègle et facétieux, le futur Maulnier s’enthousiasme pour le théâtre, la vie nocturne parisienne et la bibliothèque de la rue d’Ulm. Lecteur de la presse militante royaliste, il se lie à l’Action française et s’approche de Charles Maurras. Il commence bientôt à rédiger dans cette presse. Afin d’éviter les foudres administratives et parentales, Jacques Talagrand collabore à des périodiques engagés et adopte un pseudonyme.

 

Lecteur avide et grand adepte de l’effort physique sportif, Thierry Maulnier apparaît dans les années 1930 comme l’un des principaux meneurs de la Jeune Droite, cette tendance post-maurrassienne des non-conformistes de la décennie 30. Sans jamais rompre avec Maurras, Maulnier s’en émancipe et développe ses propres réflexions politiques et intellectuelles, quitte à encourir parfois les vives critiques du « Vieux Maître ». Il s’implique dans des revues plus ou moins éphémères (Rempart, La Revue du XXe siècle, Combat, L’Insurgé). Cet activisme éditorial, amplifié par la parution d’ouvrages majeurs tels que La Crise est dans l’homme (1932),  Mythes socialistes (1936) ou Au-delà du nationalisme (1937), se complète par un engagement furtif dans l’Action française et dans quelques ligues. Parallèlement, il collabore au Courrier royal du comte de Paris et commence une œuvre philosophique, littéraire et poétique avec Nietzsche (1933) et Racine (1935).

 

Thierry Maulnier. Un itinéraire singulier s’attarde sur sa vie privée. Avant d’épouser l’actrice Marcelle Tassencourt en 1944, il éprouve dans la seconde moitié des années 30 une puissante passion avec Dominique Aury alias Anne Desclos, future Pauline Réage de la fameuse Histoire d’O (1954). Jacques Talagrand paraît tirailler entre ces deux femmes quand bien sûr leurs liaisons sont consécutives. Dominique Aury et Marcelle Tassencourt forment une polarité féminine stimulante pour Thierry Maulnier. En effet, Dominique Aury attise les feux de la radicalité : tous deux se passionnent pour la poésie, la polémique et le roman. Vers 1939, Thierry Maulnier commence un roman qui restera inachevé. Marcelle Tassencourt recherche pour son futur époux la renommée : ils aiment le théâtre, en dirigent un à Versailles et s’éloignent des controverses. Même après sa rupture avec Dominique Aury, Thierry Maulnier balancera toujours entre le repli théâtral et l’investissement politique.

 

Ses tergiversations sont paroxystiques au cours de la Seconde Guerre mondiale. Réfugié dès 1940 à Lyon, Thierry Maulnier écrit dans L’Action française et, sous la signature de Jacques Darcy pour Le Figaro, des contributions militaires attentivement lues par les occupants, Londres, les résistants et les responsables de Vichy. S’il approuve l’orientation générale de la Révolution nationale, il conserve néanmoins des contacts avec certains résistants et se ménage plusieurs sorties. Cet attentisme ainsi que ce double (voire triple ou quadruple) jeu sont dénoncés par ses anciens amis de Je suis partout. Cette réserve lui permet à la Libération d’échapper aux affres de l’Épuration ! Mieux, de nouveau dans Le Figaro refondé, il prend la défense publique des « réprouvés » parmi lesquels Maurice Bardèche et Lucien Rebatet.

 

Certes, l’après-guerre le détache de l’action (méta)politique. Il se lance dans la mise en scène de pièces classiques ou de ses propres pièces. Thierry Maulnier tient l’éditorial au Figaro, accepte de nombreuses préfaces et peut s’engager plus politiquement.

 

Georges Feltin-Tracol s’appesantit sur la participation de Thierry Maulnier à l’Institut d’études occidentales cofondée avec Dominique Venner au lendemain de Mai 1968. Si l’I.E.O. s’arrête trois ans plus tard avec de maigres résultats, il ne s’en formalise pas et soutient bientôt bientôt la « Nouvelle Droite ». Il assistera au XIIe colloque du G.R.E.C.E. en 1977 et acceptera de siéger dans le comité de patronage de Nouvelle École. Conservateur euro-occidental favorable à l’Europe libre et fédérale, il fustige le communisme, le gauchisme culturel et la menace soviétique sans se faire d’illusions sur la protection américaine, ni sur une véritable révolution des rapports sociaux au sein des entreprises en promouvant une véritable cogestion des travailleurs dans leurs entreprises.

 

Le soir de sa vie le fait moraliste avec sa tétralogie, Les Vaches sacrées. Dommage que l’auteur ne s’y arrête pas assez ! Mais c’est peut-être une partie remise grâce à un travail à venir d’une biographie intellectuelle complète. Beaucoup de ses détracteurs se sont gaussés d’un trajet qui, commencé aux confins du maurrassisme et du non-conformisme, s’acheva au Figaro et à l’Académie française. Et pourtant, on se surprend d’y relever plus de cohérence dans cette vie qu’on ne le croît. Georges Feltin-Tracol le démontre avec brio !

 

Bastien Valorgues

 

• Georges Feltin-Tracol, Thierry Maulnier. Un itinéraire singulier, préface de Philippe d’Hugues, Auda Isarn, 112 p., 18 €, à commander à Auda Isarn, B.P. 90825, 31008 Toulouse C.E.D.E.X. 6, chèque à l’ordre de Auda Isarn, port gratuit !

 


 

Article printed from Europe Maxima: http://www.europemaxima.com

 

URL to article: http://www.europemaxima.com/?p=3990

Terrorism and Turmoil: US Containment of China

Terrorism and Turmoil: US Containment of China
 
Global Research

With Hong Kong’s “Occupy Central” fully exposed as US-backed protest movement, readers should be aware that this latest turmoil is but one part of a greater ongoing campaign by the United States to contain and co-opt the nation of China.

As early as the Vietnam War, with the so-called “Pentagon Papers” released in 1969, it was revealed that the conflict was simply one part of a greater strategy aimed at containing and controlling China.

Three important quotes from these papers reveal this strategy. It states first that:

“…the February decision to bomb North Vietnam and the July approval of Phase I deployments make sense only if they are in support of a long-run United States policy to contain China.”

It also claims:

“China—like Germany in 1917, like Germany in the West and Japan in the East in the late 30′s, and like the USSR in 1947—looms as a major power threatening to undercut our importance and effectiveness in the world and, more remotely but more menacingly, to organize all of Asia against us.”

Finally, it outlines the immense regional theater the US was engaged in against China at the time by stating:

“there are three fronts to a long-run effort to contain China (realizing that the USSR “contains” China on the north and northwest): (a) the Japan-Korea front; (b) the India-Pakistan front; and (c) the Southeast Asia front.”

While the US would ultimately lose the Vietnam War and any chance of using the Vietnamese as a proxy force against Beijing, the long war against Beijing would continue elsewhere.

This containment strategy would be updated and detailed in the 2006 Strategic Studies Institute report “String of Pearls: Meeting the Challenge of China’s Rising Power across the Asian Littoral” where it outlines China’s efforts to secure its oil lifeline from the Middle East to its shores in the South China Sea as well as means by which the US can maintain American hegemony throughout the Indian and Pacific Ocean.

The premise is that, should Western foreign policy fail to entice China into participating in Wall Street and London’s “international system” as responsible stakeholders, an increasingly confrontational posture must be taken to contain the rising nation.

This proxy war has manifested itself in the form of the so-called “Arab Spring” where Chinese interests have suffered in nations like Libya that have been reduced to chaos by US-backed subversion and even direct military intervention. Sudan also serves as a proxy battleground where the West is using chaos to push Chinese interests off the continent of Africa.

More recently, political turmoil has hit Southeast Asia. Thailand has only just recently ousted a US-proxy regime headed by dictator Thaksin Shinawatra, while neighboring Myanmar attempts to stave off sedition headed by US-British political fronts led by Aung San Suu Kyi.

Within China itself, the US wields terrorism as a means to destabilize and divide Chinese society in an attempt to make the vast territory of China ungovernable. In the nation’s western province of Xianjiang,the United States fully backs violent separatists.

Indeed, first and foremost in backing the Xinjiang Uyghur separatists is the United States through the US State Department’s National Endowment for Democracy (NED). For China, the Western region referred to as “Xinjiang/East Turkistan” has its own webpage on NED’s site covering the various fronts funded by the US which include:

International Uyghur Human Rights and Democracy Foundation $187,918
To advance the human rights of ethnic Uyghur women and children. The Foundation will maintain an English- and Uyghur-language website and advocate on the human rights situation of Uyghur women and children.

International Uyghur PEN Club $45,000
To promote freedom of expression for Uyghurs. The International Uyghur PEN Club will maintain a website providing information about banned writings and the work and status of persecuted poets, historians, journalists, and others. Uyghur PEN will also conduct international advocacy campaigns on behalf of imprisoned writers.

Uyghur American Association $280,000
To raise awareness of Uyghur human rights issues. UAA’s Uyghur Human Rights Project will research, document, and bring to international attention, independent and accurate information about human rights violations affecting the Turkic populations of the Xinjiang Uyghur Autonomous Region.

World Uyghur Congress $185,000
To enhance the ability of Uyghur prodemocracy groups and leaders to implement effective human rights and democracy campaigns. The World Uyghur Congress will organize a conference for pro-democracy Uyghur groups and leaders on interethnic issues and conduct advocacy work on Uyghur human rights.

It should be noted that the above list was taken from NED’s website in March 2014 – since then, NED has deleted several organizations from the list, as it has done previously regarding its support in other nations ahead of intensified campaigns of destabilization it wished to cover up its role in.

All of these NED-funded organizations openly advocate separatism from China, not even recognizing China’s authority over the region to begin with – referring to it instead as “Chinese occupation.”

Of the March 2014 terror attack in Kunming, the US-funded World Uyghur Congress would even attempt to justify it by claiming Chinese authorities have left the separatists with little other choice. The US State Department’s “Radio Free Asia” report titled, “China’s Kunming Train Station Violence Leaves 33 Dead,” reported:

World Uyghur Congress spokesman Dilxat Raxit said in an emailed statement that there was “no justification for attacks on civilians” but added that discriminatory and repressive policies provoked “extreme measures” in response.

From full-blown proxy wars in the 1960′s spanning Southeast Asia, to the US-engineered “Arab Spring” in 2011, to terrorism in Xinjiang and turmoil in Hong Kong today – what is taking place is not a battle for “democracy” or “freedom of expression,” but an existential battle for China’s sovereignty. For whatever problems the Chinese people have with their government, it is their problem and theirs alone to solve in their own way. Using the promotion of “democracy” as cover, the US would continue its attempts to infect China with US-backed institutions and policies, subvert, co-opt, or overthrow the political order in Beijing, and establish upon its ashes its own neo-colonial order serving solely Wall Street and Washington’s interests – not those of the Chinese people.

 

Image: Protest leader Benny Tai - fully entwined with the US State Department’s National Democratic Institute - sitting as a director for years of the Centre for Comparative and Public Law (CCPL) which collaborates with and receives funding from the US government – calls for the “occupation” of Hong Kong.

Hong Kong was already occupied – by Britain from 1841 to 1997. For the mobs of “Occupy Central,” many have good intentions, but the leadership is knowingly in league with foreign interests seeking to subvert, divide, and destroy the Chinese people – not unlike what China had suffered at the hands of European powers in the 1800′s to early 1900′s.

Ukraine, EIIL (Daesh), Parapluies de Hong Kong, ...

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Ukraine, EIIL (Daesh), Parapluies de Hong Kong, ...

Geopolitica delle religioni

LA GEOPOLITICA DELLE RELIGIONI

LA GEOPOLITICA DELLE RELIGIONI

Ecco di seguito l’elenco degli articoli presenti in questo numero, con un breve riassunto di ciascuno di essi

EDITORIALE
Claudio Mutti, La geopolitica delle religioni

LA TRADIZIONE CONFUCIANA NELLA CINA SOCIALISTA
di Marco Costa

Nella storia della Cina moderna, nata dalla lotta rivoluzionaria culminata con la fondazione della Repubblica Popolare Cinese del 1949, confucianesimo e socialismo hanno vissuto, un rapporto tanto controverso quanto originale. Se in epoca maoista – ed in particolare nella fase della Rivoluzione Culturale alla metà degli anni Sessanta – le due filosofie parevano porsi su orizzonti culturali ed ideologici antitetici, con l’affermarsi della linea riformatrice in seno al PCC si è assistito ad un recupero parziale e corretto di alcuni elementi del confucianesimo. Basti pensare a concetti quali “sobrietà”, “armonia”, “unità”, ai quali la quinta generazione di dirigenti del PCC sembra affidarsi per governare la complessità sociale di una Cina sempre più proiettata verso un ruolo da protagonista sullo scenario globale.

NARENDRA MODI E IL RISORGIMENTO INDUISTA
di Parama Karuna Devi

La salita al potere di Narendra Modi, oggi a capo del governo indiano come Primo Ministro, è il risultato di un’evoluzione culturale e politica della maggioranza indù della popolazione che è iniziata negli anni Ottanta. Dopo aver ottenuto l’indipendenza dal regime coloniale britannico, l’India ha iniziato un lungo percorso di recupero e integrazione della propria identità nazionale, ma solo in tempi relativamente recenti si è arrivati alla consapevolezza della necessità di una radicale decolonizzazione della mentalità popolare. Il Risorgimento induista ha dovuto e dovrà ancora superare grandi difficoltà interne ed esterne, nonché momenti di violenza e di tensione, anche a causa della mancanza di informazione adeguata e addirittura della propaganda ostile degli schieramenti politici convenzionali e del negazionismo storico e religioso delle istituzioni accademiche. Ma se l’esperimento riuscisse, come sembra probabile, sarebbe una svolta epocale, non solo per l’India ma anche per il resto del mondo.

RELIGIONI IN ASIA CENTRALE
di Ermanno Visintainer

Parlando di religione in Asia centrale è importante evitare il fraintendimento che, quasi automaticamente, scaturisce dall’apparente sinonimia di Islam e islamismo. Il primo termine si riferisce alle modalità in cui questa religione si è manifestata nella storia, il secondo alla sua reificazione in feticcio da parte delle moderne categorie di pensiero. Col passaggio di consegne dalle antiche credenze dei Turchi preislamici alla sintesi rappresentata dal sufismo di Ahmed Yassawi, l’Islam ha assunto una sua forma specifica e caratteristica della regione centroasiatica. L’odierno Kazakhstan, con le iniziative fautrici del dialogo interreligioso e interculturale volute dal presidente Nursultan Nazarbayev, intende essere un modello per l’intera regione.

GEOPOLITICA DELL’ISLAM SCIITA
di Ali Reza Jalali

Dopo alcuni secoli di oblio politico, preceduti però dallo splendore dell’epoca safavide e non solo, l’Islam sciita è tornato alla ribalta, prima grazie alla rivoluzione iraniana del 1979, poi per via di una rete di alleanze regionali con movimenti e paesi guidati dalla componente sciita. La diffusa presenza sciita è quindi la principale risorsa cui può ricorrere, per esercitare la propria influenza, una nazione come quella iraniana, volenterosa di riprendere il suo storico ruolo imperiale. Il principale concorrente geopolitico dell’Iran nel mondo musulmano è il governo neoottomano di Ankara, determinato anch’esso a svolgere di nuovo, come in passato, un ruolo centrale nella regione che fu culla della religione islamica.

L’ISLAM RUSSO: IL TATARSTAN
di Giuseppe Cappelluti

“Gratta un Russo e troverai un Tataro”, dice un proverbio russo. Sovente descritto come un luogo di convivenza pacifica tra Cristiani e Musulmani, il Tatarstan sembra smentire i paradigmi sullo “scontro di civiltà” e sull’indigeribilità dei Musulmani. Va però detto che il clima di tolleranza che caratterizza il Tatarstan odierno è il frutto di secoli di convivenza e talora di contrasti fra Russi e Tatari.

LE CONFRATERNITE SUFICHE IN SENEGAL
di Vittoria Squillacioti

Gli ordini sufici Tijaniyya e Muridiyya hanno svolto in Senegal un ruolo molto importante, non solo nell’ambito propriamente religioso, ma anche come mediatrici nei rapporti con il potere politico, prima con quello coloniale e poi con quello instaurato dopo l’indipendenza (1960). I discepoli di queste confraternite dedicano la loro vita alla comunità religiosa prendendo come punto di riferimento spirituale il capo religioso, chiamato serign, shaykh o marabut. I discepoli credono che solo attraverso il rispetto delle regole della confraternita impartite dal Serign sarà possibile ottenere il perdono di Dio e di conseguenza il Paradiso. L’influenza della Muridiyya, in particolare, è vasta e si estende ad ogni campo della vita di chi ne fa parte e in alcuni casi la parola del Marabut arriva ad essere legge indiscutibile.

IL PILASTRO ORTODOSSO DELLO STATO RUSSO
di Ivelina Dimitrova

La plurisecolare storia russa, che trae origine dalla trasformazione dei principati russi nel grande impero zarista, evidenzia l’importanza dell’Ortodossia come pilastro dell’identità nazionale e culturale. Pur tuttavia, da sole la crescita economica russa e la dirigenza politica russa non sono sufficienti per riaffermare una comune identità per le popolazioni slave ed ex comuniste, un tempo riconducibili all’ideologia sovietica ed oggi attratte dalle sirene del capitalismo occidentale e dalla globalizzazione atlantica. Il recupero della centralità dell’Ortodossia assume quindi fondamentale importanza per la rinascita russa, oggetto di continui attacchi identitari e socioculturali fin dal disfacimento dell’Unione Sovietica.

CHIESA ORTODOSSA RUSSA, STATO E SOCIETÁ
di Leonid Savin

In Russia la salvaguardia dei fondamenti delle religioni tradizionali e il sostegno governativo alle istituzioni ecclesiastiche hanno una stretta relazione con la stabilità politica e sociale. Studiosi di dottrina dello Stato, teologi ed esperti di relazioni internazionali negli ultimi tempi dibattono sul tema del rapporto fra le autorità dello Stato russo e la Chiesa Ortodossa Russa. Il presente articolo prende in esame l’interazione tra le istituzioni della Chiesa Ortodossa, il governo dello Stato e la società russa.

L’INFLUENZA DELL’ORTODOSSIA SULLA GEOPOLITICA SERBA
di Stefano Vernole

Che l’Ortodossia rimanga oggi un fattore geopolitico di primaria importanza lo si constata facilmente nell’ambito geopolitico della Serbia. Nella stessa ultima Costituzione di quella nazione, promulgata il 15 giugno 2008, si afferma che il Kosovo e Metohija è parte integrante della Serbia e non se ne riconosce l’indipendenza. Le ragioni di questa “ostinazione” si spiegano con la storia secolare di quel popolo, per il quale le radici cristiano-ortodosse e i relativi riferimenti simbolici rimangono un fattore identitario ineludibile.

DOCETE OMNES GENTES. LA GEOPOLITICA DEL VATICANO
di Andrea Turi

Il ritorno del fattore religioso sulla scena internazionale ha portato al ripensamento delle relazioni tra Stati sulla base dell’inserimento dell’azione – morale e politica – esercitata dalle istituzioni religiose quale variabile primaria. Per il Cattolicesimo, l’elezione di Papa Francesco ha rinnovato l’interesse per gli affari vaticani e spinto a interrogarsi sul ruolo (geo)politico della Chiesa di Roma, che in questo scritto (breve e senza presunzione di essere esaustivo) viene trattato in una prospettiva storica: partendo dalle origini sino ad arrivare ai recenti sviluppi, analizziamo i ripetuti spostamenti spaziali, geografici e politici che hanno caratterizzato l’evoluzione della Chiesa Cattolica.

LA PERSECUZIONE DEI CRISTIANI IN SIRIA E IN IRAQ
di Mahdi Darius Nazemroaya

Le linee di confine di quelle che vengono percepite e presentate come aree di diverse civiltà sono spesso artificiali. La persecuzione dei cristiani della Siria e dell’Iraq è finalizzata ad eliminare la funzione dell’Asia sudoccidentale quale ponte fra diverse civiltà e a tracciare una invalicabile linea di frontiera tra il mondo islamico e quello cristiano, nel quadro della strategia statunitense dello “scontro delle civiltà”.

PROTESTANTESIMO E OCCIDENTE
di Aldo Braccio

La rappresentazione dell’Occidente imposta dall’egemonia statunitense e supinamente accettata dall’Europa prevede generalmente l’adozione di una mentalità laica e secolarizzata, alla cui formazione hanno però contribuito l’etica protestante e particolarmente la dottrina delle chiese riformate di impronta calvinista e puritana. Si tratta di una contraddizione solo apparente, perché tali disposizioni di carattere religioso hanno determinato l’adozione di comportamenti e di stili di vita contraddistinti dall’affermazione del primato dell’economia e dalla ricerca del successo mondano, nonché da quella “autonomizzazione dell’individuo” che è alla base dell’individualismo moderno. Indipendentemente dal giudizio che si voglia dare complessivamente sulla Riforma luterana e singolarmente sulle diverse declinazioni del protestantesimo, l’importanza degli apporti considerati ci sembra costituisca un tratto caratteristico di quella entità geopolitica strumentale e ambigua denominata Occidente.

DEUS VULT. SETTE PROTESTANTI E IMPERIALISMO STATUNITENSE
di Alessandra Colla

La particolare aggressività dell’imperialismo statunitense è sempre stata una caratteristica della “Nazione sotto Dio”, a partire da quando i primi emigranti inglesi sbarcarono sulla costa atlantica dell’America settentrionale per impiantarvi quelle che sarebbero poi divenute le Tredici Colonie. Motivato da solidi agganci nella tradizione veterotestamentaria, riportata in auge dalle sette protestanti e in particolare dal Puritanesimo, l’espansionismo americano ha assunto ben presto caratteri messianici che nel corso del tempo l’hanno reso, più che una minaccia, un pericolo concreto per il mondo libero.

L’ISLAM COME CONTROCULTURA AMERICANA
di Kevin Barrett

Mentre la maggior parte dei musulmani americani è costituita di immigrati di prima, seconda o terza generazione, in America c’è una comunità islamica vecchia di secoli, quella afroamericana, che si ritiene rappresenti un terzo o anche una metà della popolazione musulmana d’America. Di solito questa comunità viene trascurata da chi si occupa dell’Islam americano: o per motivi d’ordine razziale o per la volontà di presentare l’Islam come un fenomeno straniero e non americano. Eppure nell’Islam statunitense i musulmani afroamericani costituiscono il gruppo di gran lunga più numeroso.

I FONDAMENTI TEOLOGICI DELL’IMPERIALISMO SIONISTA
di Gian Pio Mattogno

Il Sionismo non è solo “nazionalismo ebraico”. Ridurre l’ideologia sionista ad una mera questione di politica territoriale è un errore politico, storico e storiografico. Anche se il Sionismo è un fenomeno moderno, le sue radici più autentiche vanno rinvenute nella Bibbia ebraica, nel Talmud e nella letteratura rabbinica. L’imperialismo sionista è una conseguenza dei principi fondamentali della religione giudaica e delle aspirazioni messianico-imperialistiche di Israele. Il suo obbiettivo specifico immediato è la pulizia etnica della Palestina (imperialismo regionale), ma esso mira soprattutto a spianare la strada all’avvento del “Messia” e all’impero universale di Israele.

UNA SETTA SIONISTA IN UNGHERIA
di Ábel Stamler

A partire dagli anni Duemila, la setta neoprotestante “Chiesa della Fede” (Hit Gyülekezete) esercita sulla vita politica ungherese una tale influenza che, senza una conoscenza dei suoi orientamenti fondamentali, la politica interna ed estera dell’Ungheria sarebbe alquanto incomprensibile. La setta, dichiaratamente sionista, esercita sui governi ungheresi una pressione univoca a favore di una sempre più stretta dipendenza da Israele e dagli Stati Uniti. La Chiesa della Fede, che agisce dal 1979, in seguito all’approvazione della nuova legge sulle comunità religiose (2011), si è venuta a trovare sullo stesso piano della Chiesa Cattolica Ungherese, della Chiesa Riformata d’Ungheria e della Chiesa Evangelica d’Ungheria, delle quali è indiscutibile l’importanza storica nel Paese danubiano. Ciò è dovuto ad un parlamento in cui è largamente maggioritario il Fidesz, un partito conosciuto come conservatore e di destra.

INTERVISTA A GUGLIELMO DUCCOLI
a cura di Aldo Braccio

Esperto in materie storiche, Guglielmo Duccoli ha legato il suo nome alla direzione editoriale di riviste quali “Civiltà” e “L’Illustrazione Italiana”, di cui ha anche curato la ricerca e la digitalizzazione della collezione storica completa. Attualmente collabora al “Progetto Sinapsi” del Ministero dei beni e delle attività culturali e del turismo per la gestione e la valorizzazione del patrimonio culturale digitale delle biblioteche e degli archivi italiani.

RECENSIONE di Eurasia, Vladimir Putin e la grande politica, di Aleksandr Dugin e Alain de Benoist
a cura di Giacomo Gabellini

Eurasia, Vladimir Putin e la grande politica è un saggio di grande spessore sia sotto il profilo filosofico-culturale che sotto quello geopolitico-strategico, perché spiega in maniera piuttosto esauriente i presupposti, i contenuti e le finalità che l’eurasiatismo si propone di ottenere, smontando un pezzo alla volta le teorie statunitensi riguardo alla cosiddetta “fine della storia”, che secondo i suoi promotori avrebbe inesorabilmente fatto scivolare il pianeta verso un ordine mondiale democratico e liberale.

Trois initiatives cruciales pour la Suisse en novembre

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Trois initiatives cruciales pour la Suisse en novembre

Entretien avec Dominique Baettig

Ex: http://www.egaliteetreconciliation.fr

Le 30 novembre prochain, les électeurs suisses pourront se prononcer sur trois initiatives aux enjeux cruciaux. La première souhaite restreindre l’immigration de telle manière que la population vivant en Suisse n’augmente pas au-delà de 0,2 % par an [1], la deuxième propose d’abolir les forfaits fiscaux offerts aux étrangers [2] et la dernière permettrait à la Suisse de sauvegarder ses réserves d’or [3]. Le politicien suisse Dominique Baettig, qui ne suit pas la ligne officielle de son parti (UDC) sur Ecopop, nous livre son avis sur ces questions qui touchent à des thèmes aussi importants que l’immigration, la fiscalité et la souveraineté nationale.

Propos recueillis pour E&R par Alimuddin Usmani.

Alimuddin Usmani : Le 30 novembre prochain le peuple suisse se prononcera sur l’initiative Ecopop, qui souhaite ramener le solde migratoire annuel en Suisse à 0,2 % de la population permanente. Que pensez-vous de cette initiative ?

Dominique Baettig : L’initiative Ecopop est très importante pour l’avenir de notre pays. Elle transcende les clivages gauche/droite et cristallise les inquiétudes de la population autochtone qui voit se dessiner l’avenir radieux migratoire concocté par la droite économique et la gauche moraliste. Un cauchemar de 12 millions d’habitants, une surdensité urbaine, du béton partout, l’explosion des prix de l’immobilier, l’installation d’entreprises étrangères ou multinationales qui amènent avec elles cadres et employés. Le modèle suisse est privé progressivement de sa substance par substitution de population, accroissement de sa dépendance avec l’Union européenne, disparation de sa culture démocratique de proximité. La sous-enchère culturelle, économique (on ne forme plus assez en Suisse, on va chercher des employés ailleurs, meilleur marché) s’accélère et la population s’effraie aussi de voir ses décisions politiques (loi Weber, initiative sur l’immigration de masse, expulsion des criminels étrangers, acceptées par le peuple) systématiquement contournées ou disqualifiées par les milieux de l’économie et la gauche moraliste, soi-disant antiraciste. L’initiative Ecopop pose les vraies questions de l’avenir de ce pays et envisage une croissance différente, écologique, soucieuse de la qualité de vie, de souveraineté nationale et locale, de maîtrise des flux migratoires. Elle fixe des limites claires au solde migratoire (0,2 % du solde migratoire) et apparaît plus crédible que l’initiative de l’UDC qui laisse une marge de manœuvre trop floue (les besoins de l’économie).

L’initiative souhaite également allouer 10 % de l’aide au développement à la promotion de la planification familiale volontaire. Cette forme d’ingérence est-elle selon vous nécessaire ?

L’aide au développement, qui devrait d’ailleurs être plafonnée et plus incitative pour la responsabilité individuelle, peut très bien être une forme de promotion de la planification familiale volontaire. C’est une évidence, du bon sens qui diminuera aussi la paupérisation.

Concernant la problématique de l’immigration, le cas de l’Érythrée est éloquent. Ce petit pays de 6 millions d’habitants est considéré comme une fabrique de réfugiés. Une grande partie des réfugiés érythréens choisit la Suisse comme destination finale. L’année dernière près de 6 000 Érythréens ont demandé l’asile en Suisse, soit 1 habitant de l’Érythrée sur 1 000. Si l’on appliquait la même proportion à la Chine et à l’Inde, on aurait affaire à pas moins de 2,6 millions de Chinois et d’Indiens qui demanderaient l’asile en Suisse chaque année. Que vous inspire ce cas précis ?

Le droit d’asile, le statut de réfugié a subi une dérive dramatique. Il s’agit d’une forme détournée du droit à l’immigration, immigration qui s’impose, sans consulter la population locale et avec la bénédiction de certains milieux économiques qui y trouvent une main-d’œuvre bon marché et une arme de stratégie du chaos pour démonter les acquis sociaux et le droit de propriété. Au droit d’asile il faudra dorénavant opposer le droit de vivre dans sa culture, le droit à la propriété privée et collective nationale, le droit de bien vivre dans sa souveraineté nationale et l’autosuffisance économique la plus large possible, le droit à la démocratie de proximité. Les Érythréens ont bénéficié d’un statut particulier puisqu’ils ont pu invoquer pour obtenir le droit d’asile, qu’ils refusaient de faire leur long service militaire ou qu’ils étaient déserteurs. Cette exception doit cesser, surtout que cette communauté ne s’intègre guère (l’asile sera, au terme de la longue procédure, refusé) et que le séjour permet des rentrées financières qui repartent au pays via des canaux contrôlés par l’État érythréen. La gauche moralisatrice est responsable de cette exception scandaleuse puisqu’un déserteur (et ils disent qu’ils le sont presque tous !) pourrait, selon elle, être maltraité s’il n’est pas accueilli en Suisse.

Les Suisses vont également avoir la possibilité d’adopter l’initiative « Halte aux privilèges fiscaux des millionnaires (abolition des forfaits fiscaux) ». Les étrangers fortunés peuvent effectivement bénéficier d’une fiscalité avantageuse. Pensez-vous que cela serait une erreur de l’accepter ?

L’abolition des forfaits fiscaux est cohérente par rapport aux autres thèmes visant à contrôler les flux migratoires et la croissance démesurée. Même si l’on ne sait pas vraiment si les autorités en tirent bénéfice ou pas, l’idée de favoriser les riches étrangers alors qu’on refuserait les pauvres n’est pas éthiquement défendable.

Enfin le pays votera sur l’initiative « Sauvez l’or de la Suisse » qui possède 3 exigences : 
- stopper les ventes d’or ;
- rapatrier en Suisse tout l’or de la Banque nationale stocké à l’étranger ;
- la Banque nationale suisse doit détenir au moins 20 % de ses actifs sous forme d’or.
Que recommandez-vous ?

L’initiative « Sauvez l’or de la suisse » est aussi très importante et déclenche déjà, comme Ecopop, les cris d’orfraie de la classe politique. Les milieux financiers internationaux cherchent à disqualifier le rôle des monnaies argent/or depuis des années pour les remplacer par des valeurs papiers, reconnaissances de dettes. Les ventes d’or doivent être stoppées pour conserver assez de réserves garantissant souveraineté et prospérité (alors que le papier ne vaut presque plus rien). 20 % des réserves de la Banque nationale doivent être composées d’or, ce qui n’est pas trop contraignant. Et les réserves doivent être rapatriées pour être sous contrôle national souverain. Grâce à l’initiative, nous savons que 70 % des 1 040 tonnes d’or suisse sont conservées sur le territoire, ce qui est une très bonne nouvelle. L’Allemagne et l’Autriche ont engagé des procédures similaires de rapatriement de leur or.

La classe politique fait du chantage en faisant croire que cette initiative empêchera la distribution des bénéfices aux cantons. Est-ce bien le rôle de la BNS que de redistribuer le produit de la vente, à bas prix, des bijoux de famille appartenant à la prospérité de l’économie suisse et au succès de son modèle qui suscite des envies et de la jalousie ?

Ministère de la sédition

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"Fondements et perspectives du royaume Eurasien" par Laurent James

 

"Fondements et perspectives du royaume Eurasien"

par Laurent James 

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lundi, 20 octobre 2014

Ankara et la hantise kurde

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Ankara et la hantise kurde

 
par Marie Bethanie
 
Ex: http://aucoeurdunationalisme.blogspot.com
 
Un point de vue intéressant sur les mobiles de la Turquie :
(Erratum: sur la carte ci-dessus, le territoire marqué "Israël" n'est pas l'Etat d'Israël mais le Liban)
"Pour certains et il n’y a pas si longtemps, la Turquie était une sorte de pays européen comme les autres. Surtout pour ceux, pour qui l’Europe sans frontières ni civilisation identifiée, n’était pas plus chrétienne et gréco-romaine qu’autre chose… il fallait simplement partager son  idéal mercantile et ses valeurs idéologiques du moment. Alors pourquoi pas la Turquie avant le Zimbabwe? Eh oui, ce serait formidable, l’Europe aurait maintenant une frontière commune avec l’Etat islamique du Levant.  
Comment réagiraient les démocrates impeccables qui, pour sauver des populations civiles à Benghazi, ont détruit un pays et assassiné son chef d'Etat? Jugeraient-ils les populations civiles de Kobané aussi dignes d’intérêts et méritant une vraie guerre plutôt que quelques bombardements de bonne conscience?
Le moins qu’on puisse dire tout de même, c’est que leur sort indiffère les islamistes présentés comme conservateurs et démocrates au pouvoir à Ankara. Des islamistes qui ont financés ceux de l’EIIL par haine du régime laïc de Bagdad et qui laissent massacrer des Kurdes qui représentent tout de même 25 % de leur propre population. Plutôt que de bombarder les islamistes arabes, les Turcs bombardent les Kurdes turcs qui veulent porter secours à leurs frères de sang.
Cela se comprend. Les Turcs ne craignent pas les djihadistes mais redoutent la création d’un Kurdistan indépendant. Ils veulent bien maintenant voir frapper des islamistes qui égorgent un peu trop mais pas au profit des Kurdes, surtout pas au profit des Kurdes.
Ce positionnement racial (les kurdes sont des indo-européens) et religieux- les mouvements kurdes ne sont pas islamistes- serait-il jugé compatible avec les merveilleuses valeurs de l’Europe de Bruxelles et de son maître américain ? On en arriverait à regretter que les Turcs ne soient pas membres de l'Union européenne pour en juger sur pièce.
Voilà tout de même qui devrait faire réfléchir les idiots utiles du mondialisme qui pensent que l’Europe peut être un espace sans épine dorsale, sans identité et sans références à l'histoire, aux ethnies et aux religions.
Ce qui se passe aux frontières de la Turquie qui seraient celles de l’Europe si on avait écouté les belles âmes en apporte la preuve. Les Turcs sont dans une logique d’un autre monde, fidèle eux à leur peuple et leur vision d’une histoire nationale et de mémoire ottomane. Ils ne crachent pas sur leurs racines musulmanes et leurs origines asiatiques. Ils savent que les Européens peuvent prendre les Turcs pour des européens mais les Turcs ne considéreront jamais les Kurdes comme un peuple à part entière ayant le droit à un territoire sur le sol de cette Anatolie qui ne fut pas toujours turque, loin s'en faut,et qui fut de civilisation européenne. Mais qui s'en souvient ou plutôt qui veut s’en souvenir ?"

Jean Parvulesco, les aventuriers de l'Esprit

Jean Parvulesco, les aventuriers de l'Esprit

En souvenir de Jean Mabire

Robert Steuckers:

En souvenir de Jean Mabire

jm2.jpgPour autant que je m’en souvienne, j’ai dû lire Jean Mabire pour la première fois en 1972, dans un numéro spécial d’“Historia”, sans trop bien me souvenir si l’article était signé Henri Landemer ou de son nom propre. C’était la belle époque de nos adolescences, que je narre très superficiellement dans mon hommage à Yves Debay, camarade d’école, futur directeur des revues “Raids” et “L’Assaut” et bien entendu, fervent lecteur précoce, lui aussi, de Jean Mabire. Finalement, par le biais des premiers numéros d’“Eléments”, au début des années 70, l’image de Jean Mabire, écrivain, se précise pour moi: non seulement, il est celui qui narre, avec simplicité et puissance, la geste des soldats de tous horizons mais il est aussi celui qui s’intéresse aux réalités charnelles et vernaculaires, au vécu des gens, disciple qu’il est, à ce niveau-là, d’Olier Mordrel, l’ancien directeur de la revue nationaliste bretonne “Stur”, pour qui l’engagement devait être dicté par les lois du vécu et non par des abstractions et des élucubrations intellectuelles. Mordrel et Mabire sont en ce sens nos “Péguy” païens, ceux qui nous demandent d’honorer les petites et honnêtes gens de chez nous, nos proches, nos prochains, et d’honorer aussi le brave soldat qui, avec l’humilité de sa condition, accomplit son devoir sans récriminer.

C’est en 1981 d’ailleurs que je rencontre pour la première fois Jean Mabire, en chair et en os, lors de la présentation du livre d’Olier Mordrel, “Le Mythe de l’Hexagone”, à Paris, dans une salle au pied de la Tour Montparnasse. Quand Jean Mabire est entré et s’est tout de go dirigé vers la table où Mordrel signait ses livres, c’est un véritable bulldozer de joie de vivre, de ferveur, d’énergie qui a fait irruption dans cette salle surchauffée et enfumée. Nous nous sommes simplement salué sans entamer la moindre conversation. Il faudra attendre quelques années, je crois, pour que nous nous retrouvions face à face, au “Dauphin”, à Paris, avec Pierre Vial et pour que nous entamions une conversation plus approfondie sur des sujets divers, tournant tous bien sûr autour des deux thèmes de fond qui nous sont chers: l’enracinement et l’aventure. J’y reviens. Depuis ce déjeuner au “Dauphin”, Mabire m’adressera chacun de ses livres, assortis d’une gentille dédicace. Nous nous reverrons dans le Beaujolais, milieu des années 80, où le G.R.E.C.E. avait organisé une “Fête de la Communauté” et où Jean Mabire, ainsi que Robert Dun, tenaient des stands pour vendre et dédicacer leurs ouvrages. Guibert de Villenfagne de Sorinnes m’avait accompagné, avec son épouse et sa fille, et y a acheté le livre de Jean Mabire sur les “Chasseurs alpins” pour l’offrir à son père Jacques, un des organisateurs du régiment des Chasseurs ardennais, dès les années 20 avec le Colonel Chardome, puis combattant du front de la Lys pendant les “Dix-Huit” jours de mai 1940 et animateur du maquis de la Semois pendant la deuxième guerre mondiale.

Quand Jean Mabire débarque à Bruxelles, fin des années 80, pour venir présenter ses ouvrages sur les “Bourguignons”, il me demande de lui servir de guide pour trouver la salle à Sterrebeek, qui doit le recevoir. Nous y apprenons la mort, sur l’autoroute Liège-Bruxelles, d’un ancien (très jeune) officier, venu chercher son exemplaire et sa dédicace particulière, lui, le défenseur des quais de Stettin à l’âge de dix-huit ans... J’avais connu son fils en 1983, qui lui ressemblait comme deux gouttes d’eau, à l’Hôpital militaire de Neder-over-Hembeek, affligé qu’il était d’une maladie infectieuse, émacié sur son lit mais gardant, héritage paternel, un regard de feu et la fibre énergique que nous aimons voir vibrer chez nos interlocuteurs. La transmission avait été faite, aussi par l’apport d’Alexis Curvers et de Marcel Decorte, mais la Parque, méchante, avait tranché le fil qui reliait le Lieutenant Régibeau, valeureux Liégeois, à la vie.

jm3.gifJean Mabire m’invite ensuite, près de dix ans plus tard, à l’Université d’été des “Oiseaux Migrateurs”, un mouvement de jeunesse qui lui tenait fort à coeur. Au programme de la journée que j’ai animée avec d’autres: le long processus d’unification de l’Hexagone à partir du bassin de la Seine et de l’axe Paris-Orléans, soit la distance la plus courte entre la Seine et la Loire. Belle leçon de géopolitique, sur le modèle d’un cours prodigué à l’Ecole de guerre et évoqué, sous Weimar, par deux éminents géopolitologues allemands, aujourd’hui oubliés et pillés, Henning et Körholz! Personnellement, je devais parler de l’époque de la christianisation de l’Europe, entre l’effondrement mérovingien, le renouveau pippinide et la renaissance carolingienne. Mais une fois de plus, ce furent nos longues conversations vespérales puis à la terrasse d’une taverne de village qui furent les plus passionnantes: sur la Normandie, sur la métapolitique, sur l’histoire en général et surtout, ces jours-là, sur l’oeuvre de Marc. Eemans, qui venait tout juste de décéder à Bruxelles. Mabire était fort ému: il avait appris le décès du peintre surréaliste, poète et historien de l’art quelques jours auparavant. Deux jours après l’annonce de cette triste nouvelle, Mabire avait reçu une dernière lettre du peintre, prouvant que celui-ci avait bien l’intention de demeurer actif, au-delà de ses 91 ans. Mabire avait déjà été victime de la maladie qui devait l’emporter un peu moins de huit ans plus tard: il avait gagné la première bataille. Il était heureux. Actif. Nous partagions le même dortoir, sur un matelas, à même le sol, comme en bivouac. Mabire était septuagénaire et ne craignait pas les nuits à la spartiate, sur une paillasse à même le carrelage. Je me suis promis de faire pareil, au moins jusqu’à 75 ans. Jusqu’ici, j’ai tenu ma promesse.

Je reverrai ensuite Mabire près de Lille, où il était venu prononcer une conférence sur Drieu la Rochelle dans le cadre des activités de “Terre & Peuple”, magistralement gérées par le camarade Pierre Loubry à l’époque. Mais, la plus poignante de nos rencontres fut incontestablement la dernière, début décembre 2005. C’était dans le cadre du “Cercle de Bruxelles” de l’époque, qui se réunissait le plus souvent rue des Renards, près du “Vieux Marché” (cher à Hergé qui l’a croqué dans “Le Secret de la Licorne”). Les membres et animateurs du “Cercle de Bruxelles” —dont le regretté Ivan de Duve, mort en mars 2014—  avaient décidé de dîner avec Jean Mabire dans un restaurant animé par la Comtesse de Broqueville, la “Flûte enchantée”, également situé dans les Marolles. Ce restaurant était un resto du coeur de haute tenue: on y jouait du Mozart, forcément, mais aussi les meilleurs morceaux de jazz, on y avait organisé une bibliothèque et les démunis pouvaient manger chaque jour à leur faim un repas complet, en trois suites, pour 3,50 euro, servi par des garçons en veste blanche, avec boutons argentés et belles épaulettes. Ceux-ci étaient généralement des musiciens ou des chanteurs d’opéra venus d’Europe orientale ou de l’ex-URSS, qui logeaient aux étages supérieurs pour un loyer plus que modeste et, en échange, servaient en semaine les démunis du quartier. Les samedis et les dimanches, le restaurant était ouvert au public: on y servait le même repas qu’aux démunis mais on le facturait 20 euro. Les bénéfices étaient affectés à la cuisine et permettaient, sans déficit, de nourrir les déclassés pendant une semaine. Le “Cercle de Bruxelles” avait décidé de participer avec Jean Mabire, à une conférence organisée à la “Flûte enchantée” par les “Patagons”, les amis de Jean Raspail. Un couple qui avait vécu au fin fond de la Patagonie et y avait rencontré Raspail dans la gargotte au milieu de nulle part, qu’il avait construit de ses mains, nous a évoqué ces voyages de l’auteur du “Camp des Saints” dans un pays dont la nature est pleine de contrastes: où un glacier coule le long d’une forêt tropicale ou d’un désert aride. Les orateurs commentaient un vaste diaporama, illustrant cette luxuriance ou cette aridité, ces paysages si diversifiés. On comprenait dès lors la fascination de Raspail pour cette région du monde.

jm4.pngAprès la conférence et le diaporama, les conversations sont allés bon train. Mabire était certes marqué par le mal sournois qui le rongeait. La présence de la maladie était palpable mais Maît’Jean, superbe, l’ignorait délibérément, faisait comme si elle n’était pas là. Il parlait comme il avait toujours parlé: Ana, Hupin, de Duve, moi-même, nous l’écoutions, muets, car il exprimait sans détours tous les enthousiasmes qui animaient sa carcasse d’enraciné normand, de combattant des Aurès, d’écrivain prolixe. Son érudition, dépourvue de toute sécheresse, relèvait indubitablement de ce “gai savoir” que préconisait Nietzsche. Mabire, effectivement, avait franchi les caps que Nietzsche nous a invités à franchir: il n’était plus —et depuis longtemps!— le chameau de la fable du Zarathoustra de Nietzsche qui traînait un savoir lourd et sans joie ni le lion qui se révoltait contre les pesanteurs des prêtrailles de tous poils et cassait tout autour de lui: il était devenu un compagnon de l’enfant joyeux et insouciant qui joue aux billes, qui ne voit malice nulle part, qui n’est pas affecté par les pesanteurs et les ressentiments des “derniers hommes”. La faconde de Jean Mabire, en ce 9 décembre 2005, a été une formidable leçon de virilité romaine, de stoïcisme joyeux. Le flot ininterrompu des joies et des aventures, des pieds-de-nez aux sots qui nous gouvernent ou, pire, veulent gouverner nos âmes, ne doit pas s’interrompre, même si l’on doit mourir demain. En écrivant ces lignes, je nous revois sur le trottoir, en face de la “Flûte enchantée”, et je revois les yeux perçants de Mabire qui se braquent sur moi et m’intiment l’ordre de continuer le combat auquel il ne pourra bientôt plus participer. Et puis il me serre longuement la pince, la secoue doucement: je sens l’adieu du chef. Je ne pourrai plus jamais me dérober. Je me disais souvent: “J’y suis, j’y reste!”. Après l’ultime poignée de main de Mabire, je dis: “J’y suis et j’y resterai!”.

ete-rouge-de-pekin.jpgTelle fut donc ma dernière rencontre avec Mabire. La plupart de nos conversations passaient toutefois par le téléphone. Comment exprimer l’essentiel de ce qui est passé entre lui et moi, entre l’écrivain et le lecteur, entre l’ancien qui évoque ses idées et ses sentiments et le jeune homme qui écoute? Mabire, c’est avant tout un charisme, sûrement inégalé dans l’espace politico-idéologique qui est le nôtre. Mabire a traité des sujets brûlants, controversés, sans jamais blâmer les hommes dont il décrivait les aventures et les sentiments, fussent-ils totalement contraires aux principes figés de la “rectitude politique”. Mabire était capable de balayer les objections par le simple ton de sa voix, toujours enjouée et chaleureuse. Et de fait, Mabire n’a jamais été vraiment attaqué par les petits organes de presse, chargés par le système et ses polices de traquer les non-conformistes et de leur tailler “un beau costume”, pour qu’ils soient honnis par la postérité, houspillés hors des cercles où l’on cause, hors des médias, couverts d’opprobre. Souverain et parfaitement maître de sa propre parole, Mabire a largement échappé, grâce à son charisme si particulier, aux chasses aux socières, dont il n’aurait, de toutes les façons, pas eu cure.

Le fond philosophique de la vision du monde de Mabire est un existentialisme, le seul vrai. Né dans la seconde moitié des années 20, Mabire vit son adolescence pendant la seconde guerre mondiale et arrive à l’âge adulte en 1945, quand sa Normandie a été totalement ravagée par les bombardements alliés et les combats, quand s’amorcent des années de déchéance et de misère pour la vieille Europe, une ère noire que les historiens ne commencent qu’à décrire aujourd’hui, notamment dans les pays anglo-saxons: je pense à Ian Buruma et à Keith Lowe, auteurs de livres à grand succès sur la déréliction de l’Europe entre 1945 et 1952. L’engouement littéraire de cette époque est l’existentialisme, dont on ne retient que les figures de Sartre et de Camus, avec leur cynisme ou leurs interrogations morales biscornues et alambiquées. Cependant le primat de l’existence sur l’essence —ou plutôt le primat de l’existence sur les fabrications purement intellectuelles ou les morales désincarnées— peut s’interpréter en un tout autre langage: l’aventure, la projection de soi vers un monde souvent dangereux, vers un monde non conforme, sont des formes d’engagement, politique ou non, plus pétulantes, plus enthousiastes, plus fortes que l’immersion facile dans les glauques caves “existentialistes” des quartiers branchés de Paris dans les années 50 où l’on protestait en abandonnant toute tenue, toute forme et surtout toute éthique. L’oeuvre toute entière de Mabire, y compris son oeuvre militaire, est l’affirmation haute et claire du primat des existences fortes, des volontés tranchées mais cette fois trempées dans une beauté, une luminosité, une éthique naturelle et non affichée, que le sinistre sartrisme, ponctué de sa jactance politicienne et communisante, ne possédait évidemment pas.

jm5.gifBernard Garcet, qui avait animé les écoles de cadre du mouvement “Jeune Europe” de Jean Thiriart, au moment où Mabire, avec Venner, côtoyait “Europe-Action”, le MNP et le REL, nous a un jour rappelé un cours qu’il avait donné et où était esquissée l’humanité idéale que devait incarner le militant de “Jeune Europe”: une humanité enracinée et désinstallée. Quant à l’humanité en déchéance qui avait promu la société triviale du “coca-cola et du frigidaire de Tokyo à San Francisco”, elle était, aux yeux des cadres formateurs de “Jeune Europe”, déracinée et installée. Mabire recourait aux racines, —normandes pour lui— et prônait le grand large, l’aventure, le désinstallement. Le bourgeois frileux, fustigé par tous les existentialistes, y compris les sartriens, n’avait plus le souci de ses racines et s’installait dans un confort matériel post bellum que secoueront pendant un bref moment les plus pugnaces des soixante-huitards. Mabire a donc été un homme de son temps. Mais il a clairement dépassé l’existentialisme mainstream de la place de Paris, qui n’est qu’une sinistre caricature, expression de la trivialité d’une époque de déclin, d’endormissement des énergies.

La désinstallation, pour Mabire, était éveil et aventure. La notion d’éveil, chez lui, est un éveil permanent au message subtil des racines, à leur chant intérieur qui doit nous saisir et nous mobiliser entièrement. C’est dans cet esprit que Maît’Jean a voulu entamer une longue enquête sur les “éveilleurs de peuple”, dont, hélas, un seul volume seulement paraîtra chez Fayard, vu le désintérêt du public français pour ces figures d’Irlande, de Hongrie ou de Danemark. La notion d’éveilleur est la marque la plus patente du “Jungkonservativismus” de Mabire. Il entend conserver les valeurs innées du peuple, avec ses éveilleurs, mais les mettre au service d’un bouleversement régénérateur qui va culbuter les notables moisis de l’univers de Mauriac, les modérés d’Abel Bonnard, ceux qui se délectent dans les compromis. Mais l’élément “jung”, l’élément de jeunesse, est précisément ce qui doit redonner en permanence un élan nouveau, un “Schwung”, à une entité politique ou à un groupe ethnique marginalisé et persécuté. Cela amène notre Maît’Jean tout droit dans l’optique de la philosophie sphérique de l’histoire, mise en exergue par Armin Mohler dans son célèbre ouvrage sur la “révolution conservatrice” allemande des années 1918-1932. Pour la “révolution conservatrice”, tributaire de la nietzschéanisation de la pensée allemande, le temps historique n’est ni linéaire ni cyclique, c’est-à-dire ni messianique/déterminé ni répétitif/déterminé mais sphérique, c’est-à-dire qu’il reçoit à intervalle régulier —quand les âmes cessent soudain de subir le processus d’endormissement— l’impulsion d’élites, de peuples vivants, de personnalités énergiques, donc d’éveilleurs, qui le poussent dans le sens voulu par leurs volontés. Il n’y a pas d’existentialisme possible sans ces coeurs rebelles, sans ces cerveaux hardis, sans ces peuples enracinés, sans ces éveilleurs aventureux.

Jean Mabire est aussi notre encyclopédiste. Sa série “Que lire?”, issue d’une chronique dans “National-Hebdo”, nous indique la voie à suivre pour saisir justement, dans les patrimoines littéraires européens, toutes les facettes possibles de cet existentialisme profond et impassable qui fera, un jour encore, bouger les choses, culbutera les institutions vermoulues, impulsera à la sphère du temps une direction nouvelle. Les “Que lire?” sont donc des bréviaires, qui attendent, d’une génération nouvelle, de recevoir suite. Où sont les volontaires pour constituer l’équipe?

Robert Steuckers.

Forest-Flotzenberg, 25 mai 2014.

Sennacherib’s Return

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Sennacherib’s Return

Advance to Barbarism, FJP Veale

The exclusion of non-combatants from the scope of hostilities is the fundamental distinction between civilized and barbarous warfare.

FJP Veale

Sennacherib, the great king,

And their small cities, which were beyond numbering I destroyed, I devastated, and I turned into ruins. The houses of the steppe, (namely) the tents, in which they lived, I set on fire and turned them into flames.

Over the whole of his wide land I swept like a hurricane. The cities Marubishti and Akkuddu, his royal residence-cities, together with small towns of their area, I besieged, I captured, I destroyed, I devastated, I burned with fire.

In the course of my campaign, Beth-Dagon, Joppa, Banaibarka, Asuru, cities of Sidka, who had not speedily bowed in submission at my feet, I besieged, I conquered, I carried off their spoil.

As for Hezekiah the Judahite, who did not submit to my yoke: forty-six of his strong, walled cities, as well as the small towns in their area, which were without number, by levelling with battering-rams and by bringing up seige-engines, and by attacking and storming on foot, by mines, tunnels, and breeches, I besieged and took them.

I captured their cities and carried off their spoil, I destroyed, I devastated, I burned with fire.

Furthermore, 33 cities within the bounds of his province I captured. People, asses, cattle and sheep, I carried away from them as spoil. I destroyed, I devastated, and I burned with fire.

The cities which were in those provinces I destroyed, I devastated, I burned with fire. Into tells and ruins I turned them.

…strong cities, together with the small cities in their areas, which were countless, I besieged, I conquered, I despoiled, I destroyed, I devastated, I burned with fire, with the smoke of their conflagration I covered the wide heavens like a hurricane.

Veale continues his examination of the Advance to Barbarism, focusing first on the World War II bombing of areas outside of the battlefield and culminating in the carpet bombing of German cities.  This bombing marked the complete repudiation of one of the cornerstones of the concept of civilized warfare: warfare should be the concern only of the armed combatants engaged; non-combatants should be left outside of the scope of military operations.  It marked the return, or advance as Veale puts it, to a form of warfare for which Sennacherib the Assyrian was well known.

May 11, 1940

churchill.jpgVeale introduces J. M. Spaight and his book “Bombing Vindicated.” Spaight describes the awesomeness of this day, the “splendid decision” to bomb German targets well outside of the area of military operations.  The next day, newspapers announced that “eighteen Whitley bombers attacked railway installations in Western Germany.”

Looked at from today’s eyes, there is nothing shocking in this statement; however, compared to what came before in European wars, this was news:

Western Germany in May 1940 was, of course, as much outside the area of military operations as Patagonia.

At the time the battle for France was in high gear, yet the pilots flew over these battlefields to reach their objective:

To the crews of these bombers it must have seemed strange to fly over a battlefield where a life and death struggle was taking place and then over a country crowded with columns of enemy troops pouring forward to the attack…Their flight marked the end of an epoch which had lasted for two and one-half centuries.

…against a background of prosaic twentieth railway installations we can imagine the grim forms of Asshurnazirpal and Sennacherib stroking their square-cut, curled and scented beards with dignified approval….

This was only the beginning, with the culmination to come in Dresden some five years later, but this is to get too far ahead in the narrative.

The entire reason for the development of Britain’s bomber command “was to bomb Germany should she be our enemy,” according to Spaight.  Philosophically, this concept was offered as early as 1923, by Air Marshal Sir Hugh Trenchard: “The Army policy is to defeat the enemy army; our policy is to defeat the enemy nation.”  Not very European.

Spaight points out that this was also obvious to Hitler, which is one reason Hitler was anxious to reach an agreement with Britain to confine “the action of aircraft to the battle zones.”  Spaight agrees that Hitler undertook civilian bombing only three months after the RAF began bombing the German civilian population.

Germany did not design its bombers for such use, instead designed to support ground troops:

“For Germany,” Mr. Spaight continues, “the bomber was artillery for stationary troops dug fast into the Maginot Line; for Britain, it was an offensive weapon designed to attack the economic resources of the enemy deep within his country.”

In order to establish the groundwork for this shift, in May, 1940 Churchill and his advisors extended the definition of military objectives to include…

…factories, oil plants, public buildings and any structure which contributed or was of use, if only indirectly, to the war effort of the enemy.

Railway installations, industrial zones, etc.  The British Cabinet argued that these are used to support the military, therefore are fair targets.  Of course, by this reasoning – and by including the word “indirectly” – virtually every resident of a warring nation could be a legitimate target.

However, even via this logic, bombing accuracy must be taken into account.  There is no such thing as “collateral damage” when bombing an actual war zone – there is no collateral to damage.  Even with modern accuracy, collateral damage is a given (and intended) – and with the technology of World War Two, collateral damage was more likely than damage of the purposeful sort.

May 14, 1940

…a date on which Hitler’s triumphal progress which, thanks to the outcome of events on that day he was able to continue for the following two years, came so near to being brought to an abrupt and final halt.

On May 10, the Germans invaded the West, in an offensive that stretched from the North Sea to Switzerland.  On May 12, German General von Kleist occupied Sedan in the Ardennes, and the next day established a beachhead on the other side of the Meuse River – four miles deep and four miles wide.

Meanwhile, British bombers were flying overhead, on their way to targets far from the battlefield.

While this great conflict was raging along the Meuse, another conflict of a different kind was raging between the French and British High Commands.

The breakthrough by the Germans had been so swift that no heavy artillery was moved into place – artillery that might have cut-off the bridgehead established by the Germans. The French, believing that the purpose of heavy bombers was for long-rage artillery (just as the Germans designed)…

…clamoured for an immediate concentration of bombers for a mass attack on the crossings of the Meuse.  They found however the chiefs of the R.A.F were reluctant to cancel the plans which they had made for large scale air attacks on German industrial centres in accordance with Air Marshal Trenchard’s conception of the role of the heavy bomber in warfare.

Whatever the merits of bombing German industrial centers, the French did not believe that the time to begin doing so was during the opening of a great land battle.

 

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On the night of the 13th, German troops frantically repaired the Gaulier Bridge over the Meuse; on the 14th, the heavy tanks of the 1st Panzer Division under General Guderian crossed the river and raced along a route toward the English Channel.

“Upon the destruction of the Gaulier Bridge depends victory or defeat,” declared General d’Astiere de la Vigerie imploring that every available bomber should be assigned this vital task.

About 170 British and French bombers were sent; German anti-aircraft proved quite accurate – about 85 were shot down.  Yet only one bomber needed to be successful; might the likelihood have improved with more thrown into the attack?

We now know that 96 heavy bombers were at this vital moment available to join the attack.  While this supreme effort was being made to cut the communications of the German tank spearhead advancing toward the English Channel, these 96 heavy bombers were waiting passively on nearby airfields in preparation for a mass attack on the factories and oil plants in the Ruhr which had been planned to take place on the evening of the following day.

This attack, far from the front line, took place as planned.  Ninety-six bombers took off, of which 78 were directed at oil plants.  Of these, only 24 crews claim to have found them.

One extra load of bombs on the crossing over the Meuse by Sedan – let alone ninety-six loads – might have made all the difference between victory and defeat as General Billote pointed out at the time.  Had the supplies of Guderian’s Panzers been cut off, he would soon have been brought to a halt from lack of petrol and then forced to surrender when his ammunition was exhausted.

Veale speculates that this might have brought the battle in the West to a rapid end: the German generals, hesitant to invade France in the first place, might have compelled Hitler’s retirement; the National Socialist party would have collapsed; Britain and France could have been in a position to dictate the terms of peace.

I cannot say if any of this would have happened – beyond the understanding that the German generals did not support this invasion.  One thing I suspect is true: if the British were successful in blowing the bridge, the war in the west would have been much different.

From the “Splendid Decision” to Terror Bombing

On December 16, 1940, 134 planes took off for a nighttime raid on the town of Mannheim, with the object of the attack – according to Air Chief Marshal Pierse – “to concentrate the maximum amount of damage in the centre of the town.”  So much for any semblance of military objectives.

From The Bansusan-Butt Report dated August 18, 1941:

The British Cabinet were horrified to learn that aerial photographs taken of the targets described as having been completely demolished disclosed that most of them showed no signs of damage; of all the aircraft credited with having bombed their targets, only one-third had, in fact, bombed within five miles of them.

Within five miles – a rather generous standard.  Only one-third – a rather criminal rate. Even this loose definition of “military objectives” was not enough:

…early in 1942 – the exact date, it now appears, was March 30th, 1942 – Professor Lindemann submitted a Minute to the War Cabinet in which he urged that bombing  henceforth should be directed against German working-class houses in preference to military objectives.

He estimated that 50% of the houses in German towns of 50,000 and more would be destroyed.

The first application of this plan was executed on March 28, 1942 (this presents some conflict in the dates), with the attack of Lilibeck by 234 aircraft.

The focus of the attack was the Altstadt composed of medieval houses with narrow, tortuous streets; some 30,000 people lived in an area of two square kilometres.

The climax, of course, was Dresden.

The climax of the offensive was reached on the night of February 13th, 1945 when a mass raid by several thousand heavy bombers was directed against Dresden.

The Associated Press at the time had no difficulty in calling it, according to Veale, a deliberate terror bombing…as a ruthless expedient to hasten Hitler’s doom.

From The Times, immediately after the bombings:

“Dresden, which had been pounded on Tuesday night by 800 of the 1,400 heavies sent out by the R.A.F. and was the main object of 1,350 Fortresses and Liberators on the following day, yesterday received its third heavy attack in thirty-six hours.  It was the principal target for more than 1,100 United States 8th Army Air Force bombers.”

The focus of the attack was the Altstadt – the beautiful center of the city so well-known to western travelers – palaces, art galleries, museums and churches.  No military objectives nearby.

With fires raging from the first wave, a second wave descended on the city.  No air raid shelters; the public buildings swollen with refugees stood between the falling bombs and the ground.  The city was covered with black smoke – making it difficult, I imagine, for the pilots to see even what they were bombing.  It mattered little, as the point wasn’t military.

The city burned for days.

The city was swollen by hundreds of thousands of women and children, escaping the horrors of Stalin’s armies from the east – escaping the murder, rape and arson.  Western reconnaissance planes certainly saw the dense crowds moving westward.

So enormous were the number of bodies that nothing could be done but to pile them on timber collected from the ruins and there to burn them.  In the Altmarkt one funeral pyre after another disposed of five hundred bodies or parts of bodies at a time.  The gruesome work went on for weeks.

Estimates of the dead range from 100,000 to 250,000.

The war, by now, had already been won.  The only military question left was where the line between east and west would be drawn.  Apparently it was desirous to aid Russia in the placement of the line.

I hope someday, through my work in my Timeline to War, to have a comprehensive picture of events leading up to the Second World War – I imagine this will be a never-ending task.  One of the puzzles to piece together as relates to German and British bombing of the other will be…who started it?  Not that it matters to me greatly, as two immoral wrongs cannot make a moral right.

Veale addresses this question:

In passing it may be observed that the question which air offensive was a reprisal for which has now long ceased to be a subject for dispute.

From the book “The Royal Air Force, 1939 – 1945,” Veale finds:

…the destruction of oil plants and factories was only a secondary purpose of the British air attacks on Germany which began in May 1940.  The primary purpose of these raids was to goad the Germans into undertaking reprisal raids of a similar character on Britain.  Such raids would arouse intense indignation in Britain against Germany and so create a war psychosis without which it is impossible to carry on a modern war.

Conclusion

Probably future historians will agree with the learned authors of the official history of the British strategic air offensive that the Second World War was not won by British terror bombing.  On the other hand, terror bombing, officially adopted in March 1942, was the only logical outcome of Churchill’s “Splendid Decision” of May 1940.

Future historians might also conclude that the “Splendid Decision” prolonged the war in the West by five years.

The lesson that could have been drawn from the Battle of Britain was that long range terror bombing offers a low likelihood of military advantage.  In this regard, General JFC Fuller wrote:

“This lesson was lost on the British Air Force which continued to hold that ‘strategic bombing’ was the be all and end all of air power.  This fallacy not only prolonged the war, but went far to render the ‘peace’ which followed it unprofitable to Britain and disastrous to the world in general.”

This lesson remains lost on those who choose air power over a distance of thousands of miles as the weapon of choice.

Reprinted with permission from Bionic Mosquito.

 

 

Copyright © 2014 Bionic Mosquito

Quand Chardonne enjoignait à Morand de répondre à Céline

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Quand Chardonne enjoignait à Morand de répondre à Céline

 

par Marc Laudelout

 

Attendue depuis plusieurs décennies, le premier tome de la correspondance échangée entre Paul Morand et Jacques Chardonne  vient  enfin de paraître. Un pavé d’un millier de pages édité par Gallimard avec le concours du Centre National des Lettres.

 

Autant le dire d’emblée : cette correspondance fait l’unanimité. « Du grand art » (Le Nouvel Observateur), « Le meilleur de la prose française se déploie ici » (Le Point), « Un monument de talent » (L’Express), pour ne citer que ces hebdomadaires ¹. Certes,  les mauvais sentiments des épistoliers n’ont pas manqué d’être tancés. Ils se résument en quatre mots : anticommunisme, antisémitisme, antigaullisme et homophobie, comme on ne disait pas alors. Hormis le premier, ce sont péchés irrémissibles aujourd’hui. Imagine-t-on que dans un entretien radiophonique accordé à Pierre Lhoste (autre rescapé de l’épuration), Morand énumérait placidement les personnalités qui l’avaient le plus marqué : Giraudoux, Armand Charpentier, Philippe Berthelot et… Pierre Laval, « une espèce de gitan prodigieux qui m’a beaucoup influencé » [sic] ². Le croirez-vous ? Ces propos ne furent pas censurés par la radio française. Il est vrai que cela se passait en 1967, autant dire avant le déluge.

 

Chardonne et Morand avaient, comme on le sait, ce point commun d’être tous deux, après la guerre, au ban de la littérature française pour leurs prises de position collaborationnistes. Encore faut-il préciser que Chardonne deviendra, sur certains sujets, plus modéré que son cadet : « Vous parlez des juifs comme jadis Céline ; ils ont l’honneur d’être un mythe. Pour Céline, nous étions tous des juifs, sauf lui. Chez Céline, on excuse tout. Chez un homme aussi intelligent que vous, mystère. ». Et bien plus tard, Chardonne enverra l’un de ses livres, respectueusement dédicacé, au Général de Gaulle, président de la République. La réponse courtoise et flatteuse de ce dernier annihila toutes les réserves de celui qui fit (deux fois) le voyage à Weimar.

 

Heureusement, il y a le style. Celui de Morand surtout. « Rapide, enlevé, percutant, éblouissant » note à juste titre Pierre Assouline ³. Pour ceux qui s’intéressent à l’histoire littéraire des années cinquante, ce recueil est truffé de commentaires sur les talents prometteurs qu’étaient alors Michel  Déon Jacques Laurent, Antoine Blondin, Bernard Frank et bien entendu Roger Nimier dont il est beaucoup question ici tant les liens d’estime et d’amitié entre eux étaient forts. L’hebdomadaire Arts y tient aussi une grande place. Temps hélas révolu où régnait en France une presse littéraire qui ne réduisait pas les critiques à la portion congrue.

 

CHARDONNE_Jac.jpgGrâce à la campagne de presse orchestrée de main de maître par Nimier, c’est aussi, avec D’un château l’autre, le temps de la résurrection littéraire de Céline. Morand est désarçonné par les entretiens que Céline accorde à la presse, notamment à L’Express,  et qui lui valurent la vindicte de ceux qui, quelques années auparavant, le considéraient comme l’un des leurs : « Je comprends mal la position de Céline d’après ses diverses récentes déclarations : “Je suis un pauvre type qui s’est trompé et a perdu la partie” : “J’avais tout prévu”. La logique voudrait qu’il dise : “J’ai souffert pour avoir vu trop loin, mais tout se passe comme je l’ai dit.“ ». C’est que Morand avait une vision partielle des propos que tenait Céline aux journalistes. Ainsi n’avait-il pas connaissance de l’entretien accordé à Radio-Lausanne : « Je ne renie rien du tout… je ne change pas d’opinion du tout… je mets simplement un doute, mais il faudrait qu’on me prouve que je me suis trompé, et pas moi que j’ai raison. »  Problème : Céline lui ayant envoyé son livre dédicacé, Paul Morand s’interroge : « Que dois-je faire avec Céline ?   Si  je le remercie de son livre, j’ai l’air d’en approuver les réserves et déclarations de repentance ; si je n’écris pas, je fais figure de lâcheur.  Répondre sur la forme ? ».  Chardonne le conseille sans barguigner : « Céline n’est pas si renégat. Et puis c’est dans sa ligne d’être un peu renégat (a-t-il jamais pensé quelque chose qui se tienne ?). Il mérite une chaleureuse lettre de vous. Il a souffert. »  Morand se décide alors à écrire à Céline. Et recopie sa lettre à l’intention de Chardonne :

« Je vous ai lu, pendant ce début de vacances, avec une  émotion que vous imaginez mal. J’en étais resté aux Entretiens avec le professeur Y, qui m’avaient déchiré l’âme et l’oreille ; c’était le livre d’un fauve enragé, fou de douleur : bouleversant, illisible pour moi, un cri de mort imprécatoire. Et puis, aujourd’hui, la surprise, la joie de retrouver le talent d’il y a 20 ans, aussi jeune, aussi fort, enrichi de l’appauvrissement de l’homme. Je suis loin de partager vos idées sur Sigmaringen et autres, mais vous me répondriez : “Du haut de votre Sirius helvétique cela se voyait autrement ; comme vous me diriez, en juin 44, vous autres diplomates, vous faites toujours votre plein d’essence à temps, vous en souvient-il ?” Il faudra en reparler. J’ai mille questions, sans réponse jusqu’à présent, à vous poser. Sachez que je ne vous ai pas négligé. Ici, aux heures noires, vous faisiez partie de notre légende ; très près de vous, même pendant l’épreuve danoise. Le sinistre Charbonnière (le renégat de Vichy, ambassadeur à Copenhague),  ce  lapin à grisettes 4 que j’ai pratiqué en 1939 à Londres, et dont la tête Vélasquez (il n’a que cela du XVIIe) m’exaspérait déjà, nous faisait vomir. Jusqu’au jour où Marie Bell me donna enfin de meilleures nouvelles. Votre succès est prodigieux. Les jeunes vous vénèrent. Votre message est attendu, reçu, compris. La génération qui vient est comme les autres : elle déteste ses pères mais elle aime ses grands-pères dont nous sommes. Cela nous aidera à passer le pas. »

 

Cette lettre du 29 juillet 1957 nous était déjà connue par la biographie de François Gibault qui la cite en plusieurs extraits. Y compris la fin (que ne recopie pas Morand à l’intention de Chardonne) :

« Je reviendrai plus souvent en France à la fin de l’année. Un petit coin au haut de l’avenue Floquet (plus bas, que vous connûtes). J’aimerais vous y voir souvent. Yours, ever. »

Quelle fut la réaction de Céline ? « Il en a été très content et m’a longuement répondu », révèle Morand. S’il n’a pas été détruit, cette réponse dort encore dans les archives de feu l’académicien. Chardonne, lui, n’appréciait guère les romans de Céline tout en étant tout de même épaté par sa verve. Lorsque Madeleine Chapsal réunit en volume les entretiens qu’elle réalisa pour L’Express avec divers écrivains  (dont lui-même) 5, il note ceci : « Tout ce que je pense est ramassé là, malheureusement Céline me précède et m’écrase ; écrasant ce bagout sublime. ». « Bagout de génie » écrit-il même dans une autre lettre, même si, à tout prendre, il lui préfère Miller.

 

Comme on le voit, Céline n’est pas absent de cette foisonnante correspondance. Quant aux deux épistoliers, leur destin est bien différent : l’un occupe trois volumes de la Pléiade ; l’autre, pour reprendre la formule du préfacier, connaît un humiliant purgatoire. Céline, lui, n’aura connu ce purgatoire que durant quelques années de son vivant. Tel Morand qui, avec Barbusse et Ramuz, était l’un des rares écrivains contemporains que Céline estimait pour ce qu’ils avaient apporté de neuf.

 

Marc LAUDELOUT

 

Paul MORAND, Jacques CHARDONNE, Correspondance. Tome I : 1949-1960, Gallimard, coll. « Blanche », 2013, 1168 p., édition établie et annotée par Philippe Delpuech ; préface de Michel Déon (46,50 €).

 

Notes

1. Jérôme Garcin, « Les collabos écrivent aux collabos », Le Nouvel Observateur, 15 décembre 2013 ; Jérôme Dupuis, « Paul Morand et Jacques Chardonne, gentlemen flingueurs », L’Express, 1er décembre 2013 ; Sébastien Le Fol, « Chardonne et Morand : affreux, propres et méchants », Le Point, 21 novembre 2013. Le dossier de presse comprend de nombreux autres articles, dont l’article de Jean d’Ormesson, qui a bien connu Paul Morand (Le Figaro, 20 novembre 2013).

Extrait : « Dans une préface brillante et vive, Michel Déon marque bien une certaine opposition entre les deux hommes. L’un, Chardonne, s’installe sans trop bouger dans sa maison de La Frette sur les bords de la Seine ; l’autre, Morand, n’en finit jamais de courir à travers le monde en train, en avion ou au volant de sa Bugatti. (…) Sans doute expurgées de leurs passages les plus raides, le ton de ces pages dont on pouvait craindre le pire est moins agressif et moins provocateur que celles du fameux Journal inutile de Paul Morand, qui avait fait scandale il y a quelques années et qui avait déchaîné les réactions de la presse. (…) Ce qui les unit, c'est une constante intelligence et un vrai sens et un amour de la littérature. Le lecteur d’aujourd’hui n'a pas besoin de partager toutes les aberrations des deux correspondants ni leurs prévisions controuvées – “L’Europe sera cosaque…” – pour prendre plaisir à leurs lectures, à leur agilité intellectuelle et à leur style. On peut aimer des écrivains sans adopter leurs opinions. Ce que j’admire dans la correspondance Morand-Chardonne, ce ne sont pas les idées souvent inacceptables, c'est l’écriture. Assez vite, la supériorité littéraire de l’un des deux complices s’impose. Chardonne écrit bien, mais Morand lance des flammes et règne en majesté. Chardonne s’adresse d’ailleurs à Morand comme à un maître incontesté. Il écrit de lui-même : “Si l'on veut me définir d’un mot, je crois qu’il faut dire : un homme du climat modéré et du temps variable.” Les portraits, les jugements, les raccourcis pressés de Morand tombent comme des rafales de fusil-mitrailleur. Peut-être suis-je injuste envers Chardonne ? Je ne me suis jamais compté parmi ses fanatiques. “Vous aimez Chardonne ? ” me demandait François Mitterrand. “Pas tellement, lui répondais-je. Je préfère Aragon.” “Tiens ! me disait-il d’un ton rêveur, vous préférez Aragon…” François Mitterrand et Chardonne avaient en commun leur Charente natale et un fond de culture de droite – affiché chez Chardonne, camouflé chez Mitterrand. »

Cette correspondance est passée au crible de la critique le 19 janvier dans l’émission « Le Masque et la Plume » (France Inter). Elle a aussi été commentée, le 19 décembre, par François Angelier et Pascal Ory dans l’émission « La Grande Table [“Morand et Chardonne, la correspondance enfin publiée”] » (France Culture) et, le 14 janvier 2014, dans l’émission « Le Libre Journal des Enjeux actuels [“Rebatet, Morand, Chardonne ont-ils mis de l’eau dans leur vin après-guerre ?”] » (Radio Courtoisie). Ces émissions peuvent actuellement être écoutées sur les sites internet respectifs de ces stations.

2. Émission « Une heure avec... » de Pierre Lhoste, France Culture, 18 janvier 1967. Cet entretien est disponible sur les sites internet « youtube » ou « dailymotion ». Lhoste est connu des céliniens pour avoir réalisé en mars 1944 un entretien avec Céline pour le quotidien Paris-Midi (Cahiers Céline 7 [« Céline et l’actualité, 1933-1961 »], pp. 200-202).

3. Pierre Assouline, « Pour aller de Chardonne à Morand, prendre la correspondance », La République des livres, 23 décembre 2013 [http://larepubliquedeslivres.com]

4. François Gibault, qui se base sur la lettre originale de Morand à Céline, lit « lapin à guêtres ».

5. Madeleine Chapsal, Les écrivains en personne, Julliard, 1960.

dimanche, 19 octobre 2014

Justifications for U.S. imperialism

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Justifications for U.S. imperialism

There are numerous arguments offered in support of U.S. imperialistic policy. It is not for nothing that America has about 1000 military bases in some 160 foreign countries.  These justifications, although all of them specious, must have at least some significant power.

Democracy

One case in favor of foreign interventionism is that the North American colossus must “export democracy” to the backward nations of the world. The difficulty with this is that soldiers are stationed in many nations that are fully democratic. Another awkwardness is U.S. policy toward Egypt. The Al Sisi regime overthrew democratically elected Mohamed Morsi. Did the U.S. sever all relations with Egypt; at least stop all foreign aid to it in protest? To ask this is to answer it. Of course not. So, democracy is merely a veneer for U.S. action. And, a good thing too, since Hitler (the real one, not any near eastern pretender) rose to power not through a coup de etat, but via a thoroughly democratic process. Also putting the kibosh on this argument is Hans Hoppe’s magnificent book, Democracy – The God That Failed: The Economics and Politics of Monarchy, Democracy, and Natural Order. Read that and weep, all those of you who support the U.S. military prancing all over the globe to bring democracy to the heathen.

Remember the hanging chads in the Florida? How would people in the U.S. like it if battalions from Albania, Argentina or Australia invaded our country in order to repair our pitifully low level of democracy? Not too well, but the powers that be in this country do not cotton to us placing ourselves in the moccasins of others, particularly those of foreigners.

World’s policeman

Another defense of U.S. imperialism is that this country must be the policeman of the world. If it could be a good cop, then, perhaps, just maybe, there might be some reason to support this (at least for non-libertarians who do not oppose such busy-body behavior on principle). But, a tiny peek at the record would show this country instead taking on the role of Inspector Clouseau.  Consider: the moderate Arab forces, the ones the U.S. is supporting, based on credible claims sold a person to ISIS for beheading for $50,000. ISIS is surging in its war with the pesh merga based on U.S. weapons it stole, bought, commandeered from, these self same “moderates.” The U.S. is the bitter enemy of Iran and Bashar Assad of Syria, and yet, who is fighting ISIS, the “Hitler du jour?” Yes, Iran and Syria. The U.S. drug policy has also undermined countries from Mexico all the way down to South America. There, drug gangs fight government military forces (ok, ok, also gangs) on almost even terms. And then there is the U.S. “protection” of nations such as Afghanistan, Libya and Iraq that have seen tens of thousands of innocents perish. With “protection” like this, the client states of the U.S. would almost be better off with its enmity.

Self-defense

Does anyone remember 9/11? Or the numerous occasions when the Drug Enforcement Agency invaded the wrong home and killed innocent children?  How would people in the U.S. like it if regiments from Brazil, Burundi or Botswana invaded our country in order to protect us from this sort of abuse? Not too well, but the powers that be in this country do not cotton to us placing ourselves in the moccasins of others, particularly those of foreigners.

The U.S. military pokes its snout into hornets’ nests all around the planet. And then our chattering classes are shocked, shocked, when some of those insects come here to bite us. Ron Paul spoke truly to Rudy Giuliani when he called this “blowback.” They are here because we were there, spoke Congressman Paul to a befuddled ex Mayor of New York City. No truer words were ever said.

U.S. interests

Then there is the claim that U.S. must place “boots on the ground” all around the world based on American “interests.” What does this mean? If domestic businessmen locate in foreign countries, and are mistreated, then the government of this country must step in to “protect our vital foreign interests” abroad.

Sometimes, this is couched in terms of oil. We need oil do we not? Of course we do. Therefore, when our oil companies go to foreign lands, U.S. armies must follow them, lest they come to any harm.

BushVObamaEras-small.jpgOne problem with this is that there is no earthly reason to send troops abroad merely to ensure imports. Switzerland also imports oil. It does no such thing. Rather, it depends upon the self-interest of the oil exporters. Even apart from developing domestic oil, or importing it from a country such as Canada there is no case whatsoever to meddle in the affairs of other nations just to ensure oil availability. How many free market economists does it take to change a light-bulb? None, they leave it to market forces. How many soldiers does it take to ensure imports? None. This, too, can safely be left to market forces.

Another difficulty is that this argument in behalf of imperialism is  impossible to generalize. If it is justified for U.S. troops to follow American businessmen to foreign lands lest they be mistreated, why does not the same apply the other way around? That is, suppose an entrepreneur from Cuba, or China or Chad set up a company in one of our 50 states, and armies from those nations entered our country on the ground that our judicial system might be unfair to them.  How would public opinion in this country react to such goings on? Not too well, but the powers that be in this country do not cotton to us placing ourselves in the moccasins of others, particularly those of foreigners.

The problem here is one of overlapping sovereignties. National governments, not to put too fine a point on the matter, are like scorpions. Leave each of them alone on its own patch, and relative peace prevails. But put two of them in a bottle and shake it up, and what do you get? Mayhem, that is what. Similarly, if each scorpion-government tended to its own garden, and contented itself with exploiting its own citizens, then, at least, there would be a vast reduction in international war. But, let one of these scorpion-governments (I’m growing fond of this phrase) claim sovereign power in the territory of the other and the result is pandemonium.

No, the only sane policy is for each nation, up to and including the “home of the free, land of the brave” to tell its nationals something along the following lines: “Lookit, the world is a dangerous place. We, the government of the U.S. have sovereignty only over our own country. If you go elsewhere, say, to Denmark, or Dubai, or Dominican Republic, whether as a tourist or an investor or a businessman, you go at your own risk. We can only protect you on our own soil. Once you go abroad, you throw yourself at the mercy of whatever rules and regulations they have over there, and however they administer their legal system. Similarly, when people from other nations come over here, they place themselves under our rule, for better or worse.

Would be that every country followed such policies. If so, there would certainly be far less strife in the world.

P.S. Memo to the U.S. government: Suppose a tourist from Ecuador, El Salvador or Ethiopia took a vacation in the U.S. or a businessman set up a grocery here. If they were to follow policy blazed by the U.S., the armies from these countries would follow. How would we like them apples? Not too well, but the powers that be in this country do not cotton to us placing ourselves in the moccasins of others, particularly those of foreigners.

 

Le modèle français de laïcité n’existe pas, ou les six laïcités françaises

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Le modèle français de laïcité n’existe pas, ou les six laïcités françaises
 

par Jean Baubérot

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Jean Baubérot est Professeur émérite de la chaire « Histoire et sociologie de la laïcité » à l’Ecole pratique des Hautes Etudes, Paris

Dans le débat actuel au Québec sur le projet d’une « Charte de la laïcité », on se réfère souvent à un « modèle français de laïcité », soit pour le louer, soit pour le critiquer. En décembre dernier, il en a été question lors de la rencontre au sommet entre Pauline Marois et François Hollande. Mais, le propos est resté très vague. Et dans les études qui précisent un peu ce que serait ce fameux « modèle français », seuls certains aspects de la laïcité française sont pris en compte. D’autres aspects fort importants de la réalité historique et actuelle de la laïcité en France sont ignorés. Ma thèse est donc qu’il n’existe pas un modèle français de laïcité, mais plusieurs modèles divergents ou, plus exactement, plusieurs représentations présentes chez les différents acteurs sociaux, individus et groupes. Les conflits et les tractations entre acteurs se nouent en référence à ces représentations politico-idéologiques qui constituent autant de «sociétés idéales» au sens d’Emile Durkheim. Le dispositif idéologique, juridique et politique de la laïcité française est marqué par les rapports de force entre les partisans de ces représentations.

Ces différentes représentations ont émergé dans un processus de laïcisation qui s’est effectué dans un conflit frontal avec le catholicisme, religion d’État sous l’Ancien Régime, et régi au XIXe siècle par un Concordat entre le Saint-Siège et l’État français. Il existe alors un régime semi-officiel de « cultes reconnus » où le catholicisme, mais aussi le protestantisme et le judaïsme, voient leur clergé payé par l’État, et doivent se conformer à un certain contrôle de celui-ci. Ce système pluraliste est, cependant, surdéterminé par un conflit politico-religieux, le conflit des « deux France » qui oppose les tenants de la France nouvelle issue de la Révolution, et fondée sur les « valeurs de 1789 », à ceux de la France traditionnelle, qualifiée de « fille aînée de l’Église (catholique) ». Ce conflit est une source d’instabilité politique de la France de cette époque. Sous le Second Empire (1852-1870), il met aux prises certains catholiques, refusant les idéaux de la modernité, suivant en cela le Syllabus, et les adeptes de la libre-pensée, celle-ci pouvant se définir par le refus de toute religion organisée.

Ce refus a un coût social élevé. Être libre penseur peut, alors, conduire à la perte de son emploi, à une mise en quarantaine si l’on est un commerçant, à des conflits familiaux, à une perturbation des relations sociales. Bref, quand les libres-penseurs combattent pour la liberté de conscience, c’est avant tout une lutte contre les atteintes à leur liberté de conscience. Mais la République devient stable, en France, à partir des années 1880, et prend des mesures « anticléricales » pour combattre la domination politique et sociale du catholicisme. La question de la liberté de conscience des catholiques se pose alors. Diverses représentations s’affrontent lors du processus qui conduit à la « loi de séparation des Églises et de l’État » en 1905. Cette loi ne représente pas la totalité de la laïcité française, mais elle se trouve, encore maintenant, au cœur de cette laïcité.

Il a existé, à l’époque, quatre façons différentes de relier la liberté de conscience, objectif premier de la laïcité, et la séparation de la religion et de l’État, qui en est le moyen principal. Chaque position peut être symbolisée par un parlementaire républicain (qui étaient tous, par ailleurs, des adeptes de la libre-pensée). Aujourd’hui, adaptées à un nouveau contexte, ces quatre représentations ont persisté et se situent dans la filiation de celles qui se sont affrontées en 1905. S’y ajoutent deux autres représentations différentes. Je propose donc de classer en six représentations-type ce que l’on appelle « la laïcité » en France. Pour les quatre premières, j’indiquerai d’abord la position adoptée lors de la discussion de la loi de « séparation des Églises et de l’État » et, ensuite, celle qui prédomine aujourd’hui. Pour les deux dernières, naturellement, je procèderai un peu autrement.

La laïcité antireligieuse

La première représentation type de la laïcité, en 1905, est celle de Maurice Allard. Pour ce socialiste révolutionnaire, la liberté de conscience n’inclut pas la liberté de religion, car la religion serait, par essence, « l’oppression des consciences ». La religion représente un principe d’autorité contraire au libre-examen, élément clef de la liberté de conscience. La séparation doit donc permettre la fin de l’influence « malfaisante » des religions. Allard défend sa position au début des débats parlementaires. Aristide Briand, le Rapporteur de la Commission qui a élaboré la proposition de loi de séparation, lui répond que sa perspective est, en fait, non celle de la séparation, mais celle de la « suppression des Églises par l’État ». La proposition d’Allard est repoussée par les députés, par 494 voix contre 68, avant même l’examen du texte de la loi. Et tous les amendements proposés par Allard seront ensuite refusés avec des scores équivalents, à tel point qu’au bout d’un moment, ce parlementaire, déprimé, retire tous les amendements qu’il comptait encore déposer. Cette perspective s’inscrit dans un type de laïcité que l’on peut qualifier de laïcité antireligieuse.

Cette représentation de la laïcité a donc été nettement battue en 1905 et l’Article I de la loi affirme que « La République assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre exercice des cultes ». Mais ce point de vue n’est pas disparu même s’il a dû s’adapter à la loi votée et, en conséquence, n’est pas exprimé aujourd’hui de façon aussi claire qu’en 1905. Il a d’ailleurs trouvé une nouvelle légitimité socio-politique avec ce que l’on a appelé, de façon très approximative « le retour du religieux » à l’échelle mondiale (droite chrétienne aux USA, islam politique…) et qui est apparu à certains comme une « régression ». En fait, tous les propos actuels, politiques ou médiatiques, qui supposent, au moins implicitement, une opposition entre « laïcité » et « religion » vont dans ce sens. La laïcité est alors comprise comme une complète sécularisation : moins on est « croyant », plus on est laïque.

Cette représentation tend à faire coïncider combat contre les religions et combat pour la laïcité. Vu la législation française, la liberté de conscience ne peut plus être explicitement mise en cause, mais il est clair, dans cette optique, qu’elle s’acquiert par « l’émancipation » à l’égard du religieux. Faute de pouvoir demander la disparition de la religion, cette position considère négativement toute espèce de visibilité religieuse, notamment vestimentaire ou alimentaire, et toute participation des religions au débat public. A l’extrême gauche, cela est réclamé pour toutes les religions (mais l’impact social d’une telle demande s’avère très différent suivant qu’il s’agisse du catholicisme ou de l’islam) et à l’extrême droite seulement pour l’islam. Ainsi Marine Le Pen, leader du Front National, a proposé d’interdire le port du foulard dans l’ensemble de l’espace public. Par ailleurs, l’écart entre la position idéologique (toute expression ou engagement religieux est antilaïque) et ce qui est proposé sur le plan politico-pratique (mettre la religion – ou du moins l’islam – uniquement dans la sphère privée) conduit les partisans de cette première représentation à penser, et à proclamer publiquement, que la laïcité est continuellement « menacée ».

La laïcité gallicane et autoritaire

LAICITE-copie-1.jpgLa seconde représentation est celle d’Emile Combes, du parti radical, chef du gouvernement entre 1902 et le début de 1905, auteur d’un projet de loi de séparation déposé à l’automne 1904. Combes relie la liberté de conscience et le gallicanisme, cette doctrine traditionnelle des rois de France depuis le XIVe siècle qui fait du pouvoir politique le chef « temporel » de l’Église. De plus, depuis Louis XIV et Bossuet, le gallicanisme prétend représenter une manière éclairée d’être catholique. Combes veut contrôler la religion et supprimer les congrégations religieuses qui sont liées directement au pape. Elles représentent, selon lui, une manière particulièrement obscurantiste d’être chrétien qui ne relève pas de la liberté de conscience. Pour lui, l’État rend service à la religion en l’épurant. Dans la tradition gallicane de recherche d’un catholicisme français éclairé, la séparation est avant tout, alors, la séparation du catholicisme en France et de la papauté romaine. Les religions gardent, en effet, des liens de subordination avec l’État. Il s’agit d’une laïcité autoritaire, comportant des éléments de ce que Jean-Jacques Rousseau appelle, dans son livre Le contrat social, la « religion civile », ensemble de valeurs devant organiquement unir les citoyens d’un pays. Combes cite d’ailleurs ce passage concernant la religion civile quand la princesse Jeanne Bibesco, prieure du carmel d’Alger, dont il est amoureux, lui demande quel est le cœur de ses convictions.

Combes doit quitter le pouvoir en janvier 1905 et, progressivement, la proposition de la Commission parlementaire supplante son projet de loi. Pendant la discussion de la loi de 1905, on retrouve sa perspective dans des amendements déposés par des membres de son parti. Par exemple, un amendement visant à interdire aux prêtres le port de leur habit spécifique, la soutane, dans l’espace public, cela avec des arguments très analogues à ceux que l’on retrouve aujourd’hui invoqués contre ce que l’on appelle maintenant « les signes religieux ostensibles », c’est-à-dire le foulard islamique et la kippa juive (de l’atteinte à la dignité à la suspicion de prosélytisme). En 1905, l’amendement contre le port de la soutane a été repoussé par 391 voix contre 184. Briand avait précisé qu’en régime de séparation, l’État laïque ne peut se soucier de la nature religieuse d’un vêtement, sinon il pourra encourir le reproche « d’intolérance ».

Assez largement battue en 1905, cette représentation autoritaire de la laïcité n’est pas disparue pour autant. Pendant la première moitié du XXe siècle, elle a imprégné la vision laïque dominante des rapports femmes-hommes. « La femme » était perçue comme étant un être de « nature religieuse » (contrairement à « l’homme… rationnel »). Le schéma mental dominant était celui de la femme catholique qui se soumet au prêtre. Cette femme n’était pas assez sécularisée, aux yeux de ces laïques, pour pouvoir obtenir des droits égaux à ceux de l’homme. C’est pourquoi l’instauration du suffrage universel n’a eu lieu qu’en 1944-1945. Contrairement à d’autres pays démocratiques, les femmes ont voté, en France, seulement un siècle après les hommes.

Ce second type de laïcité accepte la liberté de conscience, mais tend à la percevoir comme un principe qui ne serait seulement légitime que dans la mesure où la religion serait acculturée à la société moderne. Et pour cela, la religion doit faire partie de « l’intime », la liberté de conscience s’applique donc essentiellement à la « sphère privée ». On peut se demander si cette représentation ne possède pas une certaine filiation avec les théories politiques d’Hobbes.

L’idéal serait d’acculturer la religion dans un grand ensemble organique, tout en la protégeant dans le « privé » (au double sens de choix privé et espace privé), en luttant contre « les intégrismes » (terme non défini, qui peut être interprété de manière très large). Au nom du principe de laïcité, l’État peut limiter la liberté de conscience. Les limitations légitimes, dans la pratique, ne concernent pas l’ensemble de l’espace public (sauf pour des pratiques radicales comme le port de la burqa ou du niqab), mais le « service public » qui, dans cette optique, n’est pas seulement le service délivré par la puissance publique, mais devient tout service d’intérêt général offert au public. D’où la revendication d’une « extension du principe de laïcité », forte pendant le mandat présidentiel de Nicolas Sarkozy, et de l’instauration de la neutralité religieuse dans les entreprises privées, à l’Université, etc. Là encore, il existe un certain écart entre la position idéologique et les propositions pratiques, ce qui crée l’idée récurrente d’une laïcité perpétuellement attaquée et que l’on ne saurait jamais assez « défendre ».

Cette représentation est prônée notamment par certains philosophes dits « républicains », qui opposent République et démocratie, et par le Grand Orient de France, principale obédience des francs-maçons en France. La loi de 2010 interdisant le voile intégral dans l’ensemble de l’espace public se situe aussi dans cette perspective, mais (significativement, d’un point de vue juridique) elle n’invoque pas la laïcité et se présente uniquement comme une loi d’ « ordre public ». Cependant, elle a été qualifiée de « loi de défense de la laïcité » par ses promoteurs – Jean-François Copé, président du parti de droite UMP ou, à gauche, Manuel Vals, actuel ministre de l’Intérieur, qui fut parmi la minorité de députés socialistes à l’avoir votée. La laïcité va de pair, dans cette perspective, avec une sécularisation relative : un laïque peut être croyant, mais il ne manifeste pas sa religion dans la vie de tous les jours.

La laïcité séparatiste stricte

La troisième représentation, présente en 1905, est la laïcité libérale, mais stricte, de Ferdinand Buisson, député radical, président de la Commission parlementaire. Pour Buisson, la séparation doit assurer la liberté de conscience des individus. Ceux-ci peuvent, s’ils se veulent, librement s’associer, sans que cela concerne l’État, qui doit ignorer les organisations religieuses. « Avec la séparation, déclare-t-il lors des débats, l’État ne connait plus l’Église en tant qu’entité ou que hiérarchie officielle […] Mais l’État connaît des citoyens français catholiques ». Ceux-ci peuvent exercer leur liberté « sur la seule base admise en démocratie, celle de l’association libre et volontaire ». L’organisation collective de la religion s’inscrit alors seulement dans le prolongement de la liberté de conscience individuelle. Cette perspective est refusée par 374 voix contre 200 lors du débat capital concernant l’Article IV de la loi, débat dont je parlerai quand j’aborderai la quatrième représentation.

Ce troisième point de vue se situe toujours, aujourd’hui, dans une perspective à dominante individualiste. Il reconnait et défend la liberté de conscience pour tout ce qui ne concerne pas les activités effectuées par la puissance publique, l’État. La puissance publique doit être neutre et séparée des religions, mais pour les individus, la laïcité signifie avant tout la liberté de conscience et la pleine citoyenneté. Cependant, aucun subventionnement ne doit être accordé aux organisations religieuses, par application stricte du début de l’Article II de la loi de 1905 qui affirme que la République « ne reconnait, ne salarie et ne subventionne aucun culte » (adopté en 1905 par 337 voix contre 233). Le début de cet Article est considéré comme donnant la signification principale de la séparation.

C’est la position actuelle de la Fédération nationale de la Libre pensée, qui s’est prononcée contre la loi de 2010 interdisant le voile intégral, et qui récuse l’interdiction de signes religieux dans les entreprises privées, même d’intérêt général. Elle combat depuis toujours tout financement et subventionnement public des religions, même indirect. Parfois elle obtient gain de cause devant les tribunaux, parfois elle se trouve déboutée. Mais, en général, la Fédération nationale de la Libre pensée ne fait pas la confusion entre son combat pour l’athéisme et contre la religion, en tant que groupement convictionnel, et son combat pour la défense de la laïcité en tant que règle générale (cela, contrairement à la première représentation). Cette troisième représentation effectue donc déjà une nette distinction entre la sécularisation (socio-culturelle) et la laïcité (comme régulation socio-politique).

La laïcité séparatiste accommodante

La quatrième représentation est celle du Rapporteur de la Commission parlementaire, le socialiste Aristide Briand, qui prône une laïcité accommodante envers les organisations religieuses. L’enjeu principal est le débat décisif sur l’Article IV de la loi, article qui dévolue les édifices religieux, qui sont une propriété publique depuis 1789, aux associations cultuelles « se conformant aux règles générales du culte dont elles se proposent d’assurer l’exercice » : en clair aux catholiques qui se soumettent à leurs évêques et au pape. Les catholiques qui voudraient faire dissidence devront trouver leurs propres lieux de culte. Briand défend une autre optique que Buisson : les organisations religieuses existent et l’Etat doit tenir compte de leurs structures propres, même si elles n’ont plus de caractère officiel. La liberté de conscience comporte donc aussi une dimension collective, liée au fait que les individus ne sont pas juxtaposés, mais existent toujours en interrelation.

La culture anarcho-syndicaliste de Briand, son option socialiste le conduit à penser autrement le niveau collectif que les radicaux, comme Buisson. La nouveauté de 1905 est l’application de cette conception aux rapports de la religion et de l’État. Elle est exprimée par Briand de façon assez générale, comme un plaidoyer en faveur d’une « loi de liberté ». Le Conseil d’État, aujourd’hui, la situe dans la filiation de John Locke.

En 1905, nous l’avons vu, cette quatrième position l’a emportée sur la troisième, après un débat animé, par 374 voix contre 200. Mais l’Assemblée allait déjà vers une telle perspective avec l’inclusion, votée de justesse (287 voix contre 281), à la fin de l’Article II, d’une phrase donnant à la puissance publique la possibilité de rémunérer des aumôniers, dans les lieux clos (hôpitaux, prison, armée…) afin d’assurer la « liberté des cultes » : la loi de 1905, et son application ultérieure, ont donc fait que, dans certains cas précis, limités, l’exercice de la liberté de conscience comme « liberté des cultes », garantie dès 1905, l’emporte sur le non-subventionnement des cultes. De même, elle élargira la possibilité de « manifestations religieuses sur la voie publique » (votée par 294 voix contre 255) en supprimant les restrictions du régime antérieur des « cultes reconnus », faites au nom de « l’ordre public ». Dans ce type de laïcité, il existe une visibilité légitime de la religion dans l’espace public (vêtement, processions), et donc une disjonction complète entre laïcité et sécularisation. Il n’existe pas, non plus, de « religion civile » laïque.

Avec la victoire de la quatrième représentation, le raisonnement de la jurisprudence inverse le rapport antérieur entre l’ordre public et la liberté de religion. Avant 1905 celle-ci n’existait, même pour le catholicisme, qu’à la condition « de se conformer aux règlements de police » (Article 1 du Concordat) et le Conseil d’État avalisait, en général, les limitations portées à la liberté des cultes. Après la séparation, au contraire, la liberté des cultes, y compris dans ses « manifestations extérieures », constitue une limite au pouvoir de police du maire ou de l’État. Dans l’écrasante majorité des cas, les arrêts litigieux de l’autorité publique seront annulés. Dès la fin des années 1920, les juristes catholiques eux-mêmes, constatant les décisions prises, se félicitent de la jurisprudence établie, suite à la loi de 1905.

Des mesures récentes se situent également dans la filiation de la quatrième représentation. Ainsi la création récente d’une « aumônerie musulmane » s’inscrit dans cette perspective et la construction de mosquées, ces dernières décennies, a représenté un enjeu conflictuel entre la troisième et la quatrième représentation. Cette dernière constitue la position adoptée ces derniers temps par le Conseil d’État (arrêt de 2011). Dans une large mesure, la Ligue des droits de l’homme et la Ligue de l’enseignement, organisation laïques historiques, se situent dans la même optique.

laicité.jpgJuridiquement donc, cette quatrième représentation l’a largement emporté, dans le long terme, et elle fonctionne toujours aujourd’hui constituant, avec la troisième représentation, une laïcité silencieuse, celle qui contribue au calme et donc qui ne fait pas « l’actualité ». Cependant, les quatre types de laïcité continuent d’être en tension et d’exercer un impact politique et social, plus ou moins important suivant les situations et les religions en cause. Et, aujourd’hui, fonctionnent également deux autres modèles qui ne relèvent que peu, ou même pas du tout, de la loi de 1905, et qui font pourtant partie des représentations laïques actuelles existant en France.

La laïcité identitaire

Une cinquième représentation peut être qualifiée de laïcité identitaire. Cette perspective est très présente dans la mise en avant d’une « laïcité positive » par l’ancien président de la République, Nicolas Sarkozy. En décembre 2007, lors d’une visite officielle auprès du pape, il a insisté sur les « racines chrétiennes » de la France et a célébré la morale du curé, considérée par lui comme supérieure à celle de l’instituteur. Mais on peut déjà trouver les prémisses d’une laïcité identitaire dans un Rapport officiel (dit Rapport Baroin) « Pour une nouvelle laïcité », rédigé en 2003, soit peu après le 11 septembre 2001. Le parti de droite, l’UMP, est globalement sur cette position. Mais ses adeptes débordent ses rangs, car elle peut attirer tous ceux qui estiment que, face à « l’islam qui est aujourd’hui au centre des préoccupations » et « au défi du communautarisme » (Baroin), la France doit valoriser un catholicisme culturel comme son identité transhistorique. En revanche, face à la religion musulmane, des mesures répressives pourraient être prises, car (écrit Baroin) « à un certain point la laïcité et les droits de l’homme sont incompatibles ». Au contraire, Ferdinand Buisson estimait que l’instauration de la laïcité en France correspondait à la publication de la Déclaration des droits de 1789.

La laïcité identitaire se rapproche donc de la deuxième représentation, du moins quand il est question de poser des limites aux manifestations religieuses de l’islam. Ces deux visions de la laïcité ont eu un grand rôle dans l’adoption des lois de 2004 (sur l’interdiction des signes religieux « ostensibles » à l’école publique) et de 2010 (sur l’interdiction du « voile intégral » dans l’espace public). L’ensemble constitue ce que j’appelle la laïcité bruyante, conflictuelle, que beaucoup, en France et hors de France, ont tendance à confondre avec la laïcité tout court, car c’est essentiellement elle dont il est question dans les médias.

Cette laïcité identitaire est, en général, plus conservatrice que la seconde représentation. Ainsi, elle considèrera très négativement la loi de 2013 autorisant le mariage entre personnes de même sexe (et demain la possibilité, dans certaines limites, de l’euthanasie). Ces lois peuvent, pourtant, être comprises comme résultant de la séparation entre la loi civile et les normes religieuses. Selon la laïcité identitaire, le catholicisme constitue un système de références culturelles stables, élément essentiel du patrimoine de la nation est utile au politique pour donner des « repères ». D’une certaine manière on retrouve, de façon différente que le second type, une perspective marquée par le modèle hobbesien de l’incorporation. Elle tend implicitement à une « religion civile » plus marquée confessionnellement que la seconde représentation. Elle tend d’ailleurs à être hégémonique par rapport à la seconde représentation, étant plus populiste.

La laïcité « concordataire »

La sixième représentation peut être qualifiée de laïcité « concordataire ». Située dans l’est de la France, l’Alsace-Moselle avait été annexée par l’Allemagne en 1871, à la suite de la guerre de 1870. Ce territoire n’est redevenu français qu’en 1919, après la Première Guerre mondiale, donc après l’adoption de la loi de séparation. Pour faciliter ce « retour », le système dit « concordataire » c’est-à-dire le système antérieur à 1905, qui comprend le Concordat et le régime des cultes reconnus, a été maintenu à titre « temporaire » en Alsace-Moselle. Le clergé des cultes reconnu est rétribué par l’Etat et l’école publique comporte des cours confessionnels de religion. Cette situation, censée au départ être provisoire, dure encore et, en février 2013, le Conseil Constitutionnel a rendu une décision qui accepte le régime juridique propre à l’Alsace-Moselle. C’est reconnaitre officiellement qu’il peut exister, en France, une laïcité où les Églises et l’État ne sont pas complètement séparés. Jusqu’alors c’est essentiellement par le silence que cette différence de législation (dans une « République indivisible ») se légitimait. Si les lois civiles sont, comme pour le reste de la France, indépendantes des normes religieuses, des liens institutionnels sont maintenus entre l’Etat et certaines religions. Géographiquement limitée, cette laïcité attire néanmoins certains membres de diverses religions qui souhaiteraient, sinon l’adoption de la situation d’Alsace-Moselle, du moins une reconnaissance par l’État de « l’utilité sociale » des religions, et l’instauration de liens officieux.

Le fonctionnement social des diverses laïcités

Examinons brièvement deux faits, reliés à l’actualité récente, pour montrer comment ces diverses représentations fonctionnent dans la réalité française d’aujourd’hui. D’abord l’affaire dite de la crèche Baby-Loup ; ensuite le cas plus général du changement, en 2013, d’organisme officiel pour donner des Avis en matière de laïcité.

L’affaire de la crèche Baby-Loup :

L’affaire de la crèche Baby-Loup, établissement d’accueil de petits-enfants au cœur d’une cité pauvre de la région parisienne (Chanteloup-les-Vignes, dans le département des Yvelines), présente des caractéristiques propres. Elle est, cependant, très significative de la manière dont un incident local peut prendre une ampleur nationale, quand on invoque la laïcité à son propos et qu’elle devient l’enjeu d’un conflit qui oppose les partisans de la laïcité antireligieuse, la laïcité autoritaire gallicane et la laïcité identitaire aux partisans d’une laïcité séparatiste qu’elle soit stricte ou libérale.

L’affaire, qui n’est pas encore finie !, remonte à 2008. Cette année-là, une employée de cette crèche, organisme privé mais fonctionnant essentiellement grâce à des subventions publiques, Fatima Afif, se met à porter un foulard, contrairement au Règlement intérieur qui impose la neutralité religieuse aux employées. Elle est licenciée pour « faute grave », sans indemnité. Elle réclame d’être indemnisée et soumet son cas à la HALDE (Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations et pour l’Égalité), organisme créé par le président Chirac, qui lui donne raison en mars 2010. Peu de temps après, la direction de la HALDE est changée par le Président Sarzozy, puis la HALDE est supprimée en tant qu’autorité indépendante.

Mme Afif attaque la directrice, Natalia Baleato, devant la justice. Elisabeth Badinter, philosophe médiatique, qui est une ardente et influente militante de la deuxième représentation de la laïcité, devient « marraine » de la crèche. La directrice gagne en première instance puis en appel. Les tribunaux invoquent le fait que les usagers sont de très jeunes enfants (donc influençables), ainsi que la « nature de l’activité » qui est « d’intérêt général ». On a bien, là une extension de l’exigence de neutralité. En mars 2013, la Cour de Cassation casse ces jugements : Le règlement intérieur en émettant une règle générale de neutralité, n’est pas légal : la liberté religieuse doit être la règle et une restriction à cette liberté ne peut être prise sans être justifiée et proportionnée au motif qui a induit la restriction.

La Ligue de l’enseignement, la Ligue des droits de l’homme et la Libre pensée (donc des partisans des quatrième et troisième représentations) soutiennent la décision de la Cour de cassation. Cependant, la décision est vivement attaquée, comme « contraire à la laïcité » par les médias dominants, par des personnalités politiques de droite (mais aussi parfois de gauche), et surtout par le ministre de l’Intérieur, Manuel Vals, qui la désavoue, ce qui est peu commun (car tout à fait contraire à la règle de la séparation des pouvoirs). La directrice de la crèche déclare : « Ce n’est pas mon échec, c’est une défaite pour la République ». D’autres commentaires vont dans le même sens, montrant la volonté d’identifier la compréhension de la laïcité des partisans de la directrice avec la laïcité elle-même, d’évacuer tout débat, démarche typique de la religion-civile.

Après une intense campagne d’opinion, une seconde Cour d’appel donne, de nouveau, raison à la directrice (novembre 2013), en mettant en avant un nouvel argument : cette crèche serait une « entreprise de tendance ». En droit français, l’entreprise de tendance est au service d’un parti politique ou d’une organisation religieuse, ce qui lui permet de choisir ses employés selon d’autres règles que celles du Code du travail : on comprend facilement que l’UMP, parti de droite, ne va pas embaucher des socialistes à son service, et réciproquement. De même, l’Église catholique étant une entreprise de tendance, elle a le droit de licencier des professeurs divorcés qui enseigneraient dans des établissements privés (pourtant sous contrat avec l’État). L’argument de l’entreprise de tendance est, pourtant, dans ce cas précis, extrêmement étonnant, car la laïcité est inscrite dans la Constitution de la République française. « Paradoxalement, cet arrêt ne vient-il pas affaiblir et relativiser le principe -pourtant constitutionnel- de laïcité qui paraît réduit à une simple conviction [particulière] ou tendance ? » se demande, Frédéric Dieu, Maître des requêtes et spécialiste de cette question au Conseil d’État. Cependant la plupart des mass-médias ne répercutent pas cette information et ne critiquent pas ce jugement. La Cour de Cassation va devoir trancher en dernière instance et la prise de position de Manuel Vals montre qu’elle sera soumise à de très fortes pressions politiques. Il sera très intéressant, pour le sociologue, de savoir si elle résistera à ces pressions.

Le changement d’organisme donnant des Avis officiels sur la laïcité :

Voyons maintenant un cas plus général. En 2007, le Haut Conseil à l’Intégration, organisme officiel auprès du Premier ministre, s’était autosaisi du dossier « laïcité » et avait publié une Charte de la laïcité dans les services publics. Conformément à la composition majoritaire du HCI, le contenu de cette Charte allait plutôt dans le sens de la deuxième et/ou de la cinquième représentation (laïcité gallicane ou identitaire). Mais la HALDE, de son côté rendait des Avis, dans la lignée de la quatrième représentation, celle d’une séparation accommodante. Cela n’a pas été pour rien dans sa normalisation puis sa suppression.

Trois ans plus tard, le HCI obtenait d’être officiellement chargé d’émettre des Avis sur la laïcité. Cette décision se situe implicitement dans l’optique d’une laïcité identitaire, car elle effectue, de fait, une identification entre les « problèmes de l’immigration » et la « question de la laïcité ». Par son titre même, le HCI n’est pas qualifié pour traiter du mariage de personnes de même sexe ou de l’Alsace-Moselle. De plus, l’immigration et l’islam sont souvent confondus dans les représentations sociales dominantes. Enfin, partiellement renouvelée, la composition du HCI de 2010 se confondait pratiquement avec la deuxième et, surtout, cinquième représentation et s’avérait significative de leur rapprochement. Le HCI proposa alors une « extension du principe de laïcité », qui privilégie la neutralité par rapport à la liberté de conscience, et vise essentiellement l’islam. Il énonce des affirmations fausses, prétendant notamment que la loi de 1905 ne s’est pas intéressée à l’espace public.

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Fin décembre 2012, la gauche revenue au pouvoir annonce discrètement aux membres du HCI qu’ils sont dessaisis du dossier au profit d’un Observatoire de la laïcité, officiellement créé en avril 2013. Cela n’empêchera pas le HCI de publier, bien que dessaisi, en août, un Avis demandant l’extension de l’interdiction de port de signes religieux à l’Université et d’obtenir que le quotidien le Monde le publie en première page ! La création de l’Observatoire de la laïcité redonne de la généralité à la laïcité : elle concerne tous les Français et non pas seulement les immigrés ! Sa composition comprend une majorité de membres plutôt partisans des deux représentations de la laïcité séparatiste, une minorité non négligeable (et qui a l’oreille des médias) d’adeptes de la laïcité autoritaire gallicane et un membre qui représente la laïcité identitaire. Son président, Jean-Louis Bianco, nommé par le Président de la République, se situe plutôt dans la lignée de la quatrième représentation, celle qui a triomphé en 1905. Il écrit : « La laïcité apparaît trop souvent, depuis une vingtaine d’années, comme un principe d’interdits et de restrictions aux libertés. Ce qu’elle n’est pas. […] la laïcité doit s’appuyer sur la lutte contre toutes les discriminations ». Là encore, il sera intéressant d’observer l’évolution du rapport de force au sein de cet Observatoire de la laïcité, qui est pluraliste.

Conclusion

Il n’existe donc pas un modèle français de laïcité, mais plusieurs. Diverses représentations interagissent, de façon conflictuelle ou transactionnelle, et l’évolution de leurs rapports constitue la dynamique de ce que l’on appelle la « laïcité française ». La mise en lumière de leurs différentes caractéristiques permet d’analyser, sur le moyen et long terme, les variations d’une actualité changeante, ses fluctuations. Elle permet aussi de ne pas laisser dans l’impensé tous les cas de figure non pris en compte par les médias, notamment ceux où la laïcité s’effectue sans conflit, ou même est ce qui permet d’éviter les conflits. Pour un sociologue, le non-événement est une construction sociale importante, tout comme ce qui fait événement. Ce texte voulait être, entre autres, un rappel de ce fait social, trop souvent minimisé et nécessaire à mettre en lumière aujourd’hui face aux aspects spectaculaires, privilégiés par la communication de masse.
 

notes

 

Pour en savoir plus

Agier-Cabanes Isabelle, 2007, « La laïcité, exception libérale dans le modèle français », Cosmopolitiques, n° 16, p. 133-143.

Amédro Jean-François, 2011, Le juge administratif et la Séparation des Eglises et de l’Etat sous la Troisième République. Thèse soutenue à Paris II.

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Baubérot Jean, 1990, Vers un nouveau pacte laïque ? , Seuil, Paris.

- 2005, « La loi de 1905 est plus qu’une loi », in Zarka Y.-C. (éd.), Faut-il réviser la loi de 1905 ?, PUF, Paris, p. 105-131.

- 2006, L’intégrisme républicain contre la laïcité, l’Aube, La Tour d’Aigues.

- 2007 (1ere édition en 2005), Emile Combes et la princesse carmélite, improbable amour, L’Aube, L’Aube-Poche, La Tour d’Aigues.

- 2012, La laïcité falsifiée, La Découverte, Paris.

- 2013, « Morale et laïcité », L’OURS, recherche socialiste, n° 64-65, juillet-déc., p. 53-63.

Baubérot Jean, Milot Micheline 2011, Laïcités sans frontières, Seuil, Paris.

Bruley Yves (éd.), 2004, 1905, la séparation des Eglises et de l’Etat. Les textes fondateurs, Perrin, Paris.

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Conseil d’Etat, 2004, Un siècle de laïcité, La Documentation française, Paris.

Lalouette jacqueline, Machelon Jean-Pierre (dir.), 2002, 1901. Les congrégations hors la loi ?, Letouzey & Ané, Paris.

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Mayeur Jean Marie, 2005(1ere édition par Julliard, en 1966), La séparation des Eglises et de l’Etat, Ivry, L’Atelier, Paris.

Prélot, Pierre-Henri, 2011, « Les signes religieux et la loi de 1905. Essai d’interprétation de la loi portant interdiction de la dissimulation du visage dans l’espace public français à la lumière du droit français des activités religieuses », Société, Droit & Religion, CNRS Editions, Paris, n° 2, p. 25-46.

Poulat Emile, 1987, Liberté-Laïcité. La guerre des deux France et le principe de la modernité, Cujas, Paris.

Poulat Emile, en collaboration de Maurice Gelbard, 2010, Scruter la loi de 1905, Fayard, Paris.

source

La battaglia sull’Istmo di Perekop

La battaglia sull’Istmo di Perekop

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300px-Isthmus_of_Perekop_map.pngNell’autunno del 1920 la guerra civile russa era ormai avviata verso la sua inevitabile conclusione, con le armate bianche che cedevano, una dopo l’altra, davanti alla pressione dell’Armata rossa forgiata da Trotzkij e da lui diretta con spietata energia.

A parte le prime formazioni di Cosacchi antibolscevichi, come quella del generale Krasnov, che si appoggiava sull’aiuto dei Tedeschi (prima che la Germania uscisse sconfitta dalla prima guerra mondiale) e a parte l’esercito dei volontari cecoslovacchi, i quali, nell’estate del 1918, si erano impadroniti quasi senza colpo ferire di gran parte della ferrovia transiberiana e della regione degli Urali, tre furono le principali armate bianche che, nel corso del 1919, avevano costituito un serio pericolo per il potere bolscevico:

a) l’esercito siberiano dell’ammiraglio Kolčiak, autoproclamatosi “supremo reggitore” dello Stato russo e riconosciuto quale capo nominale di tutte le armate bianche, il quale, nei primi mesi dell’anno, si era spinto in direzione di Kazan’ e di Mosca. L’Armata rossa lo aveva però contrattaccato il 28 aprile e, in maggio, aveva sfondato le sue linee, dapprima respingendolo al di là degli Urali; poi, in agosto, dopo aver preso Celjabinsk ed Ekaterinburg, lanciando una nuova offensiva sul fronte Tobolsk-Kurgan e procedendo assai velocemente lungo la transiberiana, tanto da occupare Omsk già il 14 novembre. Kolčak venne consegnato, il 15 gennaio, dai Cecoslovacchi a un governo provvisorio filo-sovietico formatosi a Irkutsk e da questo processato e fucilato il 7 febbraio; il suo corpo venne buttato in un buco scavato nel ghiaccio del fiume Angara.

b) L’esercito bianco del generale Denikin, che nell’estate del 1919 aveva riportato successi spettacolari e, dalla regione del Kuban, aveva invaso l’Ucraina, spingendosi fino a Orel, sulla via adducente a Mosca da sud. Esso era stato a sua volta contrattaccato dall’Armata rossa a partire dal 10 ottobre e costretto a una precipitosa e drammatica ritirata. Alla fine dell’anno, i suoi resti erano tornati, assai mal ridotti, sulle posizioni di partenza della primavera, fra Kursk ed Ekaterinoslav; Denikin, sfiduciato, aveva passato le consegne al generale Wrangel, il quale aveva dedicato i mesi invernali a riorganizzare le truppe e i servizi logistici.

c) Il terzo attacco ai centri vitali del potere bolscevico era stato sferrato nell’autunno del 1919 dal generale Judenič il quale, con il sostegno della flotta inglese, era sbarcato nel Golfo di Finlandia e aveva marciato direttamente sulla vecchia capitale imperiale, Pietrogrado. La minaccia era stata seria, perché si era profilata contemporaneamente all’avanzata di Denikin dall’Ucraina, (mentre le forze di Kolčiak erano già in piena dissoluzione); ma anch’essa era stata affrontata e sventata con la massima energia dall’Armata rossa, che era passata decisamente al contrattacco, il 22 ottobre, e aveva costretto le forze di Judenič a interrompere la marcia su Pietrogrado e a reimbarcarsi in tutta fretta.

Così, all’inizio del 1920, a parte le bande degli atamani Semënov e Kalmykov, rispettivamente a Čita e Khabarovsk, al di là del lago Bajkal – ove era sorta, a fare da cuscinetto fra i Rossi e un corpo di spedizione di 70.000 soldati giapponesi, una effimera Repubblica dell’Estremo Oriente -; il piccolo esercito del barone Ungern-Sternberg nella Mongolia Interna; alcune forze cosacche nell’Asia centrale e nella regione del Caucaso; e alcune bande ucraine operanti nella zona di Kiev, restavano ora due soli avversari cospicui per l’Armata rossa: l’esercito polacco del maresciallo Pilsudski, pronto ad attaccare nella primavera del 1920, e quello dei Russi “bianchi” del generale Wrangel, attestato nell’Ucraina meridionale.

In Estremo Oriente, la guerriglia contro le ultime forze “bianche” e contro gli stessi Giapponesi venne condotta da bande di partigiani, sia bolscevichi che anarchici; mentre l’offensiva scatenata da Pilsudski nel maggio venne respinta e l’Armata rossa, passata a sua volta all’attacco, venne battuta in maniera decisiva sotto le mura di Varsavia, in agosto: sicché, il 18 marzo 1921, si giunse alla pace di Riga fra Polonia e Unione Sovietica. Abbiamo già narrato questi avvenimenti in due lavori precedenti: Trjapicyn in Siberia orientale: breve la vita felice di un “bandito” anarchico; e Chi ha voluto la guerra sovietico-polacca del 1920? Una questione storiografica ancora aperta.

Pertanto, nell’autunno del 1920, Trotzkij era ormai libero di concentrare le forze maggiori dell’Armata rossa contro l’ultimo esercito “bianco” ancora attestato in territorio russo e dotato di una buona capacità combattiva: quello del barone Wrangel. Anche le bande anarchiche di Machno, fino ad allora ostili ai bolscevichi, siglarono una tregua e accettarono anzi di passare sotto il comando del generale Frunze, in vista di una offensiva finale contro i Bianchi. Un ambasciatore inviato a Machno da Wrangel, per esplorare le possibilità di una alleanza tattica in funzione antibolscevica, era stato impiccato; il capo anarchico non sapeva, allora, che subito dopo la liquidazione dell’ultima armata “bianca” sarebbe venuta anche la sua ora.

wrangel

 

 

Pyotr Nikolayevich Wrangel (27 agosto 1878 – 25 aprile 1928)

Wrangel non godeva dell’appoggio delle popolazioni ucraine, per le stesse ragioni che avevano provocato la sconfitta di Kolčak, Denikin e Judenič: la diffidenza dei contadini e l’esiguità delle classi medie che, sole, avrebbero potuto costituire una base sociale determinante; e ciò nonostante che Wrangel, ammaestrato dalla disfatta degli altri generali “bianchi”, avesse promesso ai contadini una riforma agraria radicale, a spese della grande proprietà terriera.

I bolscevichi, con i loro metodi brutali di requisizioni forzate e con l’esercizio di una spietata dittatura, mascherata sotto l’apparenza di autonomia dei Soviet, avevano destato anch’essi notevoli diffidenze da parte dei contadini e suscitato malumori perfino tra i marinai e nella classe operaia (come si sarebbe visto nella rivolta di Kronstadt, repressa da Tuchacevskij nel marzo 1921). Essi erano però più abili a livello propagandistico, sfruttando slogan come «tutto il potere ai Soviet» e «la terra a chi la lavora»; e dipingendo tutti i Bianchi, senza alcuna sfumatura, come gli strumenti della restaurazione monarchica e aristocratica.

Una valutazione imparziale di quegli avvenimenti esige che si riconoscano a Wrangel delle capacità militari e organizzative veramente eccezionali: possedeva più costanza di Denikin e più senso politico di Kolčak; e, pur non facendosi illusioni sull’esito finale di una lotta così ineguale, era capace di infondere coraggio e determinazione ai suoi uomini, demoralizzati da tante sconfitte e ridotti a lottare con una crescente penuria di materiali da guerra ed equipaggiamenti; cui si aggiunsero – alla metà di ottobre – delle condizioni climatiche precocemente ed eccezionalmente rigide, che aumentarono le loro sofferenze.

Riteniamo si possa sostanzialmente concordare con il giudizio che di Wrangel ha dato lo storico inglese W. H. Chamberlin nella sua ormai classica Storia della Rivoluzione russa, 1917-1921 (titolo originale: The Russian Revolution, 1917-1921, 1935; traduzione italiana di Mario Vinciguerra, Torino, Einaudi, 1966, pp. 728, 740-42):

«Wrangel contribuì a infondere nuova energia nelle file dei Bianchi. Lavorando giorno e notte riorganizzò totalmente l’amministrazione militare e civile nella piccola zona sotto la sua autorità, e trasformò quelle truppe dalla massa informe di profughi cui s’erano ridotti a un’efficiente forza combattiva. Alcune delle misure prese a quello scopo dai suoi luogotenenti furono estremamente brutali. Ad esempio, il generale Kutepov fece impiccare in pubblico ufficiali e soldati colti in stato di avanzata ubriachezza nelle strade di Simferopol'; ma nel complesso questi provvedimenti raggiunsero il loro scopo. Lo spiriti bellicoso delle truppe, che era quasi svanito durante la lunga e tremenda ritirata da Orel a Novorossijsk, fu restaurato. Uno scrittore sovietico esprime il seguente apprezzamento sullo stato dell’esercito di Wrangel nella primavera e nell’estate del 1920: “Qualitativamente era la migliore forza combattente d cui avesse mai disposto la controrivoluzione russa e internazionale nella sua lotta contro le Repubbliche sovietiche”.

Questo giudizio è confermato dal corso delle operazioni militari. Le truppe di Wrangel non solo tennero a bada ma respinsero forze sovietiche considerevolmente superiori, e soccombettero solo quando, per effetto della pace conclusa con la Polonia, esse furono letteralmente schiacciate dal numero delle forze sovietiche […].

Wrangel fu l’ultimo capo del movimento bianco organizzato in Russia. Trovandosi fin da principio di fronte a una forte disparità di forze, la sua disfatta era quasi inevitabile. Pochi degli uomini di stato antibolscevichi più autorevoli ebbero voglia di entrare nel suo governo. Egli non fece miracoli. Con un piccolo esercito e una base di operazioni inadeguata, non poteva tener testa indefinitamente all’enorme esercito rosso, che attingeva i propri soldati da quasi tutta la Russia. Coi suoi precedenti di ufficiale aristocratico, non poteva superare il grande abisso di sospetto e di ostilità che sempre sussistettero tra il movimento e le masse dei contadini, e fu la causa fondamentale della sua disfatta.

Ma, tenuto conto di questi inevitabili fattori negativi, Wrangel si batté valorosamente. Aveva ereditato un relitto di esercito e seppe rifoggiarlo in forza combattente che inferse ai Rossi alcuni fieri colpi. Wrangel non poteva salvare quella vecchia Russia di cui s’era fatto campione e rappresentante, ma la sua attività militare, che tenne una quantità di truppe rosse impegnate in Ucraina e nel Kuban, non fu certo l’ultima ragione per cui l’esercito rosso mancò davanti a Varsavia di quella estrema riserva d’energia che avrebbe creato una Polonia sovietica ed esteso il bolscevismo molto oltre le frontiere russe. Visto da questo lato, l’epilogo del movimento bianco, impersonato da Wrangel, fu una fortuna per la Polonia e forse per altri stati di nuova formazione dell’Europa orientale come fu funesto per il governo sovietico e per l’Internazionale comunista».

Una prima offensiva contro le forze di Wrangel, lanciata l’8 gennaio 1920, aveva portato i reparti dell’Armata rossa fino a ridosso della Crimea, centro nevralgico dei Bianchi, con i suoi porti affollati di navi russe e delle potenze dell’Intesa. Sarebbe errato, tuttavia, vedere Wrangel come una semplice creazione degli Alleati; in realtà, dopo la sconfitta di Denikin, i governi di Londra e Parigi avevano rinunciato alla speranza di assistere a una caduta del regime sovietico in tempi brevi e, di fatto, avevano ritirato il loro appoggio militare e finanziario ai Bianchi, limitandosi solo a vaghe promesse e ad un certo sostegno logistico.

I Francesi, in particolare – che avevano investito grossi capitali in Russia prima e durante la prima guerra mondiale, avevano puntato quasi tutte le loro carte sulla Polonia di Pilsudski; e, dopo la vittoria di quest’ultimo davanti a Varsavia, si disinteressarono sostanzialmente del destino di Wrangel. Come se non bastasse, la loro flotta, stanziata a Odessa, era stata scossa dagli ammutinamenti degli equipaggi nel 1919, per cui il governo francese non si illudeva di poter prolungare la propria influenza politico-militare nell’area del Mar Nero.

Ci furono invece delle trattative interalleate che sembrarono sfociare in una spedizione militare italiana in Georgia, all’inizio dell’estate 1919; ma poi non se ne fece più nulla, specialmente a causa dell’instabilità dei governi italiani tra la fine della prima guerra mondiale e l’ascesa del fascismo. Nel caso specifico, fu l’opposizione di Nitti al progetto che lo fece cadere, e con esso cadde il ministero Orlando, che lo aveva preparato e si accingeva a porlo in atto.

Quanto agli Inglesi, essi avevano puntato su Kolčak, cui avevano fornito non solo abbondante materiale da guerra e ingenti risorse finanziarie, ma anche consiglieri militari; e, dopo la sua sconfitta, avevano rinunciato all’idea di poter rovesciare il regime sovietico mediante l’azione degli eserciti “bianchi”.

Sapendo di non poter più vincere la guerra civile sul campo, Wrangel – che era un uomo intelligente e che possedeva uno spiccato senso realistico – studiò il modo di ritardare l’investimento della sua cittadella crimeana e di intavolare eventualmente trattative coi bolscevichi, attraverso i buoni uffici delle potenze occidentali; ma, per poterlo fare, desiderava raggiungere una posizione strategica migliore, che rendesse più forte anche la sua posizione politica.

Pertanto, nell’estate, egli effettuò alcuni sbarchi sulla costa orientale del Mar d’Azov, investendo il territorio del Kuban e minacciando di congiungersi con il cosiddetto Esercito della rigenerazione russa, che si era stabilito nella regione settentrionale del Caucaso. Il collegamento non riuscì, nonostante le forze bianche riportassero, nel mese di agosto, una serie di successi inaspettati; per cui, in settembre, le truppe di Wrangel dovettero reimbarcarsi.

Aspettandosi ora una nuova, grande offensiva dell’Armata rossa, Wrangel attestò il suo esercito nella Tauride settentrionale e, intanto, provvide a fortificare potentemente l’istmo di Perekop, un vero e proprio “collo di bottiglia”, mediante il quale si accede, da nord-ovest a sud-est, alla penisola di Crimea.

In effetti, l’offensiva sovietica scattò il 28 ottobre, contemporaneamente alla fine delle grandi operazioni sul teatro polacco; e, dopo una lotta accanita, terminò com’era inevitabile: con l’irruzione dei Rossi fino agli accessi dell’istmo. In questa battaglia Wrangel aveva potuto mettere in linea non più di 35 uomini, contro circa 137.000 dell’Armata rossa.

Ai primi di novembre, dunque, le due armate si fronteggiavano sull’istmo, davanti a Perekop, dove i Bianchi era asserragliati dietro il cosiddetto Vallo Turco, una triplice linea di difesa munita di trincee, filo spinato, nidi di mitragliatrici e postazioni d’artiglieria. Molti consideravano le difese dell’istmo semplicemente imprendibili; ma, come vedremo, le forze della natura diedero ai Sovietici, che già godevano di una schiacciante superiorità numerica, anche un inatteso vantaggio strategico, allorché il vento rese transitabile il passaggio di terra dalla Penisola Čongar alla Penisola Lituana, respingendo le acque basse del mare; mentre le gelide temperature permisero al fondo fangoso di solidificarsi in una solida crosta di ghiaccio.

Scrive lo storico americano W. Bruce Lincoln nel suo libro I Bianchi e i Rossi. Storia della guerra civile russa (titolo originario: Red Victory, 1989; traduzione italiana di Francesco Saba Sardi, Milano, Mondadori, 1991, 1994, pp. 396-401):

Mikhail Frunze (2 febbraio 1885 – 31 ottobre1925)

Mikhail Frunze (2 febbraio 1885 – 31 ottobre1925)

«Solo lentamente i soldati di Wrangel cedettero terreno sotto l’enorme pressione dell’Armata Rossa durante la prima settimana di aspri combattimenti, e l’assalto finale di Frunze non fu coronato dal trionfo che si era atteso. Le forze di Bljücher e di Budënnyi erano avanzate di oltre 120 chilometri in tre giorni nel deciso tentativo di raggiungere la ferrovia in modo da tagliare la strada alla ritirata di Wrangel in Crimea, ma le unità rosse più a est dovettero disputare al nemico ogni pollice di terra e avanzarono assai più lentamente. “Sono stupefatto dell’enorme energia con cui il nemico resiste – comunicò Frunze a Mosca. – è indubbio che il nemico ha combattuto più validamente e tenacemente di quanto avrebbe fatto ogni altro esercito”. Fu così che i reparti di Wrangel in ritirata vinsero la corsa per la Crimea, e i disperati sforzi di allievi ufficiali e unità di seconda linea impedirono ai fucilieri di Bljücher di impadronirsi del Passo di Salkovo e di fare sfondare la prima linea di difesa a Perekop. Ma i Bianchi pagarono assai cari i loro momentanei successi. Aprendosi la strada nella Tauride settentrionale, le forze di Frunze catturarono quasi 20.000 prigionieri, un centinaio di pezzi da campo, un gran numero di mitragliatrici, decine di migliaia di granate e milioni di cartucce. “L’esercito rimase intatto – commentò in seguito Wrangel -, ma le sue capacità combattive non furono più quelle di prima”, né d’altra parte era riuscito a conservare quelle fonti alimentari per le quali aveva rischiato tanto: oltre 36.000 tonnellate di cereali del raccolto autunnale accantonate dalla sua sussistenza nei magazzini ferroviari di Melitopol e di Geničesk caddero nelle mani di Frunze.

Quesri aveva perduto l’occasione di riportare una vittoria decisiva non essendo riuscito ad accerchiare l’esercito di Wrangel prima che raggiungesse la Crimea; costretto pertanto a dare l’assalto alla fortezza peninsulare, aumentò le proprie forze e inviò i ricognitori che si erano di recente aggiunti ai suoi rafforzati reparti aerei a fotografare le linee nemiche. Alla fine della prima settimana di novembre, aveva ammassato 180.771 uomini appoggiati da quasi 3.000 mitragliatrici, oltre 600 pezzi d’artiglieria e 23 treni corazzati con cui affrontare i 26.000 regolari bianchi e le 16.000 male armate riserve che guarnivano le difese della Crimea.

Frunze decise di sferrare l’attacco principale contro il Vallo Turco, una barriera ottomana del XVIII secolo lungo la quale Wrangel aveva creato nidi ben protetti di mitragliatrici e piazzole di artiglieria, in modo da assicurare fuoco incrociato a complemento delle fitte barriere di filo spinato che costituivano la prima linea di Perekop, dietro la quale i residui treni corazzati dei Bianchi erano in grado di muoverei avanti e indietro lungo la recente diramazione ferroviaria Sebastopoli-Jušun-Amjansk, coprendo con i loro pezzi gli approcci del vallo. La 51a Divsione di Bljücher ebbe l’ordine di guidare l’attacco, e il suo comandante ne concentrò i fucilieri in ordine talmente serrato, che in certi punti aveva un uomo ogni metro e una mitragliatrice a sostegno di ogni 17 uomini. Alla sinistra di Bljücher, di fronte alle paludi salmastre di Sivaš e al ponte di Čongar un po’ più a est, Frunze schierò la Kornarmija di Budënnyi, la IV Armata Rossa e i partigiani di Machno, tenendo di riserva la maggior parte di tre armate. Stando ai resoconti sovietici, erano tutti reparti animati da alto spirito combattivo, decisi a celebrare il 7 novembre il terzo anniversario della rivoluzione bolscevica infliggendo una disfatta all’ultima cospicua forza bianca sul suolo russo.

Nonostante gli uomini e le armi che Frunze aveva radunato in vista della battaglia, i difensori della Crimea non si erano lasciati infettare dal sentimento di sconfitta che alla fine del 1919 aveva minato Denikin e i Bianchi a Novorossijsk. Wrangel aveva cominciato i preparativi per un’evacuazione in massa, ma così silenziosamente e in tempi così lunghi da mascherare l’intento. “Le misure da noi prese avevano placato le ansie che si erano qua e là manifestate”, commentò in seguito. “Dietro le linee, tutto restava tranquillo perché ciascuno credeva nell’imprendibilità delle fortificazioni di Perekop”, ed era una convinzione tutt’altro che infondata. I giornali di Crimea parlavano ancora in tono fiducioso delle difese dell’istmo di Perekop, del ponte di Čongar e della costiera intermedia. “Le fortificazioni di Sivaš e di Perekop sono talmente solide, che il Comando supremo rosso non dispone né degli uomini né delle macchine per sfondarle, assicurava il 4 novembre il foglio “Vremja” (“Tempi”). Tutte le forze armate del Sovdepja messe assieme non bastano a intimidire la Crimea”. Wrangel, forse ancora speranzoso di riuscire a bloccare Frunze, ma intento soprattutto a guadagnare il tempo necessario per portare a termine un’evacuazione ordinata, unificò la I e la II Armata sotto gli ordini del generale Kutepov, il migliore e il più tenace dei reparti combattenti che gli restassero. Universalmente noto per la feroce crudeltà nei confronti di bolscevichi e loro simpatizzanti, e ampiamente sospettato di di aver intascato colossali bustarelle in cambio di permessi di esportazione e importazione quando aveva comandato la guarnigione di Novoriossijsk, Kutepov continuava ciò nonostante a godere della piena fiducia di Wrangel quale ufficiale “in grado di affrontare qualsiasi situazione, un uomo dal grande valore militare e di eccezionale tenacia nella realizzazione dei compiti affidatigli.” Kutepov avrebbe difeso il Vallo Turco come nessun altro avrebbe potuto fare; e se non ci fosse riuscito, Wrangel avrebbe saputo senz’ombra di dubbio che la fine era giunta.

La mattina del 7 novembre, dopo aver impartito gli ultimi ordini per l’attacco, Frunze si recò al quartier generale di Budënnyi dove con questi e Vorošilov compilò un telegramma di congratulazioni a Lenin nel terzo anniversario della rivoluzione bolscevica, promettendogli la vittoria conclusiva a celebrazione della stessa. “In nome degli eserciti del fronte meridionale, ormai pronti a sferrare il colpo finale contro la tana della belva mortalmente ferita, e in nome delle rinnovate aquile delle grandi armate di cavalleria, salute – esordiva il testo. – La nostra ferrea fanteria, la nostra audace cavalleria, la nostra invincibile artiglieria e i nostri rapidi aviatori dalla vista acuta… libereranno quest’ultimo lembo di terra sovietica da ogni nemico”, si prometteva a Lenin. Forse più di ogni altra unità in azione nella Russia meridionale, la 51a Divisione di Bljücher meritava tutti quei superlativi, ed era sul suo assalto frontale contro il Vallo Turco che Frunze, Vorošilov e Budënnyi contavano per irrompere nel bastione crimeano di Wrangel. Ma ad aiutare la loro causa più di quanto avrebbe potuto fare ogni atto di valore, per quanto grande, furono l’imprevedibile e l’inaspettato. La natura, le cui forze avevano inflitto tanti tormenti al popolo della Russia bolscevica durante i due aspri inverni precedenti, questa volta si schierò dalla parte dei Rossi, aprendo loro nuove, insospettate vie d’attacco.

Forse solo due o tre volte nel corso di una generazione, un forte vento investe da nordovest la Crimea, spingendo verso est le basse acque che coprono i bassifondi salini del Sivaš e lasciando allo scoperto la sottostante, putrida fanghiglia. Il 7 novembre 1920, imperversò un vento talmente furioso, accompagnato da temperature così basse che la notte del 7-8 novembre il fondo melmoso del Sivaš, così di rado scoperto, si gelò formando una superficie tanto solida da reggere uomini e cavalli. Alle 22, mentre gran parte della 51a Divisione di Bljücher si apprestava ad assalire le posizioni di Kutepov lungo il Vallo Turco, la 15a e la 52a Divisione di fucilieri, in una con la 153a Brigata di fucilieri e di cavalleria della 51a Divisione, approfittando dell’insperato vantaggio. Una pesante nebbia grava sulla zona, impedendo alle sentinelle di Wrangel sulla Penisola Lituana di avvistare i reparti rossi impegnati nell’attraversamento dei sei chilometri del Sivaš. Ben presto, i piedi e gli zoccoli di uomini e cavalli trasformarono in gelida fanghiglia il fondo marino indurito, obbligando i reparti successivi a rallentare l’avanzata, in pari tempo aumentando le probabilità di scoperta; ciò nonostante, tutti i reparti raggiunsero la terraferma senza essere avvistati proprio mentre il vento cambiava direzione e l’acqua cominciava a crescere.

All’alba dell’8 novembre, gli infangati soldati di Frunze assalirono le deboli forze che Wrangel aveva lasciato sulla Penisola Lituana a difesa da un eventuale quanto improbabile attacco anfibio. Quello che i comandanti di entrambe le parti avevano immaginato essere un angolino dimenticato nella battaglia per la Crimea, ne divenne la chiave di volta allorché Kutepov ordinò contrattacchi a sostegno dei difensori della Penisola Lituana proprio mentre la 51a muoveva all’assalto del Vallo Turco. Per tutta la giornata, le sorti della battaglia rimasero incerte, e il destino dei Rossi e dei Bianchi parve ugualmente in bilico. Se l’assalto di Bljücher fosse fallito sarebbe stato facilissimo, per Kutepov, volgersi contro i ridotti reparti rossi che lo minacciavano alle spalle della Penisola Lituana e liquidarli, ora che le acque marine avevano rioccupato il Sivaš e Frunze non poteva né inviar loro rinforzi né richiamarli. D’altro parte, se l’attacco di Bljücher fosse stato coronato da successo, e i Rossi fossero avanzati oltre la Penisola Lituana, il grosso di Kutepov rischiava l’accerchiamento ad opera di un nemico assai più forte. Le sorti della battaglia dipendevano dallo sfondamento del Vallo Turco e dalla capacità delle truppe rosse sulla Penisola Lituana di resistere finché Bljücher ci fosse riuscito.

Dopo aver differito l’assalto per parecchie ore a causa della fitta nebbia, Bljücher aprì il bombardamento d’artiglieria contro il Vallo Turco proprio mentre le unità che avevano superato il Sivaš raggiungevano la Penisola Lituana. Quattro ore più tardi, le sue fanterie vennero avanti. In un primo momento il fuoco d’appoggio, per quanto pesante, non parve sufficiente a ridurre la tempesta di proiettili che artiglierie e mitragliatrici di Kutepov scagliarono addosso agli attaccanti: in alcuni reggimenti di Bljücher, le perdite ammontarono al sessanta per cento degli effettivi, e tre successive ondate di fanteria furono respinte dal fuoco nemico. Solo alle tre e mezza del mattino del 9 novembre, il quarto assalto condotto dalla 51a Divisione ebbe ragione del Vallo. “Fu come se una montagna mi cadesse dalle spalle – confessò poi Frunze. – Con la presa di Perekop scomparve il pericolo che le due divisioni tagliate fuori dalle acque refluenti del Sivaš venissero annientate.”

Il sollievo di Frunze accompagnò l’inizio delle più buie ore di Wrangel, il quale la sera del 9 novembre, alla notizia che il Vallo Turco era caduto, scrisse: “Il generale Kutepov mi riferì che, alla luce degli ultimi sviluppi, vale a dire la penetrazione del nemico nelle nostre posizioni di Perekop e il pericolo di un accerchiamento, aveva impartito l’ordine di ripiegamento sulla seconda linea fortificata… Eravamo sull’orlo del disastro… Erano già stati superati i limiti della capacità dell’esercito di resistere e le fortificazioni non potevano più bloccare il nemico. Erano necessarie urgenti misure per salvare l’esercito e la popolazione civile.” In netto contrasto con la ritirata di Denikin da Novorossijsk dell’anno prima, così malamente condotta, Wrangel, pur sperando nella vittoria, aveva elaborato precisi piani di evacuazione e disponeva pertanto di sufficienti riserve di carbone e nafta per tutte le navi in mano ai Bianchi. A questo punto diede fondo a tutte le sue risorse. “La minima esitazione, il più piccolo errore, potrebbe rovinare tutto”, ammonì. L’11 novembre ordinò che tutte le navi dei Bianchi accostassero alle zone di imbarco precedentemente scelte, vale a dire Evpatorija, Sebastopoli e Jalta, e altre ancora a Feodosija e a Kerč. Poi, mentre Kutepov conduceva azioni di retroguardia per rallentare l’avanzata rossa, Wrangel portò a termine i preparativi. Innanzitutto i malati e i feriti, poi i funzionari governativi, i civili e le forze armate, dovevano essere evacuati prima dell’arrivo dei Rossi. Il giorno dopo Wrangel impartì gli ultimi ordini. Le truppe dovevano rompere il contatto con il nemico e raggiungere i più vicini porti d’imbarco, lasciandosi alle spalle armamenti e materiali pesanti, mentre “tutti coloro che hanno partecipato con l’esercito a questa salita al Calvario – vale a dire i familiari dei soldati e quelli dei funzionari civili, nonché – chiunque altro possa correre pericolo se catturato dal nemico”, doveva avviarsi ai punti d’imbarco con i militari.

L’abilità di cui Wrangel diede prova nel mantenere il controllo di truppe e civili, fu brillantemente comprovata dal fatto che l’evacuazione ebbe luogo con panico e disordine minimi. Nel tardo pomeriggio del 14 novembre, Sebastopoli era ormai vuota e Wrangel, avuta notizia che anche l’evacuazione di Evpatorija era stata portata a termine, salì a bordo dell’incrociatore “Generale Kornilov” che l’avrebbe portato in esilio. A Jalta, la stessa scena si ripeté alle nove del mattino successivo e quello seguente ebbe luogo anche a Feodosija e, di lì a poche ore, a Kerč. Alle sedici del 16 novembre 1920, gli ultimi Bianchi, 145.693 uomini, donne e bambini erano a bordo di 126 navi in rotta verso Costantinopoli.»

Con l’evacuazione della Crimea e la scomparsa dell’ultimo consistente esercito antibolscevico, la sorte della guerra civile era definitivamente segnata. Uno dopo l’altro, l’Armata rossa spense gli ultimi focolai di resistenza nell’immenso territorio russo.

Le bande di Machno vennero spazzate via dall’Ucraina meridionale; l’ataman Petljura, che si era alleato coi Polacchi, vide infranto il suo sogno di una Ucraina occidentale indipendente; Ungern-Sternberg venne sconfitto e fucilato in Mongolia; le Repubbliche caucasiche furono riconquistate (Batum fu presa il 19 marzo 1921); i Giapponesi, preceduti dagli Americani, sgombrarono la Siberia e, nel 1922, la Repubblica dell’Estremo Oriente si sciolse e fu riassorbita dall’Unione delle Repubbliche Socialiste Sovietiche (che assunse tale denominazione nel dicembre 1922, in occasione del X Congresso panrusso dei Soviet).

Prima ancora della sconfitta finale di Wrangel, anche la regione russa settentrionale di Arcangelo e Murmansk era stata evacuata dagli Inglesi che avevano puntato sul generale Miller, ma la cui posizione era divenuta insostenibile dopo la sconfitta di Kolčak. Infine, nell’Asia centrale, venne infranto il sogno di Enver pascià, ex membro del triumvirato dei “Giovani Turchi” che aveva governato l’Impero ottomano durante la prima guerra mondiale (e che aveva personalmente deciso il genocidio degli Armeni nel 1915-16), di creare un vasto dominio delle genti turaniche e turche fra il Turkestan cinese e il bacino del Mar Caspio.

Così, con la sola eccezione della Finlandia e delle tre piccole Repubbliche baltiche (Estonia, Lettonia e Lituania), destinate a una effimera indipendenza sino allo scoppio della seconda guerra mondiale; e con la perdita, altrettanto temporanea, di alcune regioni di confine a favore della Polonia e della Romania, l’Unione Sovietica ritornò in possesso, entro la fine del 1922, di tutti i territori che avevano fatto parte del vecchio Impero zarista. Del quale ereditò automaticamente anche la politica espansionista, sia verso l’Europa che verso l’Asia; ma, questa volta, non sotto l’influsso della ideologia panslavista, bensì all’ombra della bandiera rossa e del credo internazionalista di Marx e Lenin.

50 preguntas y respuestas sobre el Tratado de Libre Comercio entre EEUU y Europa

por Alberto Garzón Espinosa y Desiderio Cansino Pozo

Ex: http://paginatransversal.wordpress.com

El debate público sobre el Tratado de Libre Comercio (TLC) que se está negociando entre la Unión Europea y Estados Unidos es casi inexistente. Y eso a pesar, o quizás debido a, su importancia.  Se trata de una serie de 50 preguntas y respuestas que de forma pedagógica intentan desvelar la importancia de un Tratado negociado de espaldas a la ciudadanía y que apoyan los principales grupos de poder económico y político. Esperamos que sea útil.

1. ¿Qué es un tratado de libre comercio?

Un tratado de libre comercio es un acuerdo que se firma entre dos o más países y que tiene como objetivo ampliar el mercado de bienes y servicios entre los países firmantes. Para ello se busca la reducción o eliminación de las barreras arancelarias y no arancelarias que existen en un determinado momento entre espacios económicos. Es decir, busca la reducción o eliminación de los impuestos a la importación y de la regulación relativa a la comercialización internacional de bienes y servicios. Cuando el acuerdo se firma entre dos países es conocido como acuerdo bilateral mientras que cuando se firma entre más de dos países se denomina acuerdo multilateral. En el mundo hay más de 3.000 acuerdos internacionales de inversión, la mayoría de ellos bilaterales.

2. ¿Cuándo se ha empezado a negociar el tratado entre EEUU y la UE?

El 28 de noviembre de 2011 durante encuentro entre líderes europeos y estadounidenses se creó el Grupo de Trabajo de Alto Nivel sobre Empleo y Crecimiento (HLWG, por sus siglas en inglés). Este grupo tenía como objetivo estudiar las políticas necesarias para incrementar el comercio y la inversión entre EEUU y la UE, haciendo recomendaciones a los diferentes gobiernos. En junio de 2013 la Unión Europea y los Estados Unidos anunciaron el inicio de negociaciones para llegar efectivamente a un Acuerdo Transatlántico de Comercio e Inversión (TTIP, por sus siglas en inglés), también conocido simplemente como Tratado de Libre Comercio (TLC). Las conversaciones comenzaron finalmente durante el mes de julio de 2013, y se prevé que se pueda aprobar finalmente durante 2014.

3. ¿Por qué no me he enterado antes?

Aunque la Comisión Europea ha insistido en que la negociación es transparente, lo cierto es que el proceso de negociación es prácticamente secreto. No se conocen detalles concretos de las negociaciones y sólo algunos documentos filtrados desde las propias instancias europeas han permitido ir desgranando los pilares del futuro acuerdo. El negociador principal de la parte europea reconoció en una carta pública que todos los documentos relacionados con las negociaciones estarían cerrados al público durante al menos treinta años. Concretamente aseguró que esta negociación sería una excepción a la Regla 1049/2001 que establece que todos los documentos de las instituciones europeas han de ser públicos[1]. Asimismo, el comisario De Gucht aseguró en el Parlamento Europeo que la negociación del TLC debía tener grado de confidencialidad y negó la función de negociación al Parlamento[2]. Lo que supone un ataque más a la ya escasa democracia en el seno de la Unión Europea.

4. ¿Entonces qué principio guía la redacción del documento?

Son los intereses económicos de las multinacionales los que están dictando las negociaciones. De hecho, la Comisión Europea se embarcó en más de 100 encuentros cerrados con lobistas y multinacionales para negociar los contenidos del tratado. La Comisión Europea tuvo que reconocer esos encuentros a posteriori, y más del 90% de los participantes resultaron ser grandes empresas[3].

5. ¿Quién apoya este TLC en España?

Dado que no hay debate público, es muy difícil conocer la opinión de la ciudadanía o de las organizaciones civiles. Sin embargo, la mayoría de los partidos del Congreso de los Diputados sí se han posicionado ya. El acuerdo firmado en junio de 2013 entre el Partido Popular y el Partido Socialista en el Congreso recogía una petición expresa al Gobierno para «apoyar un rápido comienzo de las negociaciones de un acuerdo de libre comercio entre los Estados Unidos de América y la Unión Europea ambicioso y naturalmente beneficioso»[4].

6. Al menos podremos votar los ciudadanos…

No, dado que la aprobación final del TLC corresponde al Parlamento Europeo. Sólo en caso de que las autoridades nacionales quisieran consultar a sus ciudadanos podríamos participar de forma directa en la decisión. Sin embargo, el 6 de mayo de 2014 el Congreso de los Diputados rechazó la convocatoria de un referéndum sobre el TLC, como proponía Izquierda Unida, con los votos en contra de PP, PSOE, CIU, PNV y UPyD.

7. ¿Son muy altas las barreras arancelarias entre EEUU y la UE?

No. La propia Comisión Europea ha reconocido que «las relaciones económicas entre los Estados Unidos y la Unión Europea pueden ser consideradas entre las más abiertas del mundo»[5]. Asimismo, la Organización Mundial del Comercio ha estimado que las tarifas promedio rondan el 3,5% en Estados Unidos y el 5,2% en la Unión Europea. Estamos hablando de niveles extraordinariamente reducidos.

8. ¿Entonces qué se busca con el TLC?

La Comisión Europea considera que «las medidas regulatorias constituyen el mayor obstáculo para incrementar el comercio y la inversión entre Estados Unidos y la Unión Europea»[6]. Así, el propósito no es la reducción de los ya bajos niveles arancelarios sino la modificación de la regulación existente en las relaciones comerciales entre ambos espacios económicos, favoreciendo únicamente a las grandes empresas transnacionales que son las únicas interesadas.

9. ¿De qué tipo de regulación estamos hablando?

Se trata de la regulación relacionada con el control sanitario de determinados productos, con los estándares medioambientales, con los convenios laborales, con la propiedad intelectual e incluso con la privatización de servicios públicos. Se argumenta que estas normas suponen costes adicionales para las empresas, todo lo cual sería una pérdida de potencial económico para las distintas economías.

10. ¿Y cómo afectaría un TLC al crecimiento económico y el empleo?

Según informes económicos favorables al acuerdo, el TLC crearía en EEUU y UE hasta dos millones de nuevos puestos de trabajo y estimularía el crecimiento económico incluso un 1% anual. Sin embargo, el propio informe de la Comisión Europea apunta a un posible crecimiento económico del 0,1% anual en uno de las mejores escenarios posibles. Por otro lado, la Comisión Europea también señala entre los beneficios de este Tratado la bajada de precios.

11. Menos es nada. ¿Son creíbles esas predicciones?

En absoluto, dado que se han extraído de modelos econométricos que dependen de unas hipótesis poco realistas. Siempre es posible torturar los modelos estadísticos y los propios indicadores para que nos digan lo que queremos. Es mucho más riguroso basarse en la experiencia pasada de tratados similares que en esbozar milagros sobre el papel.

12. ¿Hay experiencias pasadas que sean equiparables?

Sí, por ejemplo el conocido como Acuerdo de Libre Comercio de Norte América (NAFTA, por sus siglas en inglés). Cuando se firmó por Canadá, Estados Unidos y México en 1993 se anunció que crearía un total de 20 millones de empleos. Pasado el tiempo la propia Cámara de Comercio de EEUU ha reconocido que tal promesa no se materializó[7]. De hecho, las estimaciones independientes más razonables apuntan a que finalmente hubo una pérdida neta de empleos cercana al millón de personas debido a las deslocalizaciones[8].

13. ¿Es posible que el TLC destruya puestos de trabajo?

Por supuesto, y de hecho incluso la Comisión Europea asume que va a ocurrir. Lo que sucede es que la Comisión considera que será un efecto parcial circunscrito a algunos sectores económicos y zonas geográficas y que será compensado por efectos positivos en otros sectores económicos y regiones. También algunos pensadores liberales sostienen que los efectos perjudiciales sobre el empleo serán compensados por el desplazamiento productivo hacia líneas de actividad más eficientes[9].

14. Entonces… ¿aumentar la oferta de bienes y servicios va a crear empleo en España?

No. Nuestro problema no es la oferta sino la demanda. Si nuestros ingresos y rentas disponibles son menores, lógicamente compramos menos. Es decir, cada vez somos más pobres y no se incrementan las ventas. Por lo tanto, lo que se va a producir es un trasvase de ventas desde las empresas locales hacia las grandes empresas que son las pueden mantener estructuras de costes y precios reducidos a lo largo del tiempo hasta que hayan logrado eliminar a la competencia local.

15. ¿Quiere decir eso que se destruirán empresas y sectores?

Efectivamente. Cuando se amplían los mercados la competencia se incrementa y las empresas nacionales se ven obligadas a competir con las extranjeras. Y en esa pugna acaban victoriosas las empresas más competitivas. Todas las que no puedan competir y ofrecer precios más bajos tendrán que desaparecer junto con todos sus puestos de trabajo. De hecho, la Comisión Europea ha reconocido que la ventaja competitiva de algunas industrias estadounidenses generarán un notable impacto negativo en sus homólogas en la Unión Europea, pero asume que los gobiernos tendrán fondos suficientes para mitigar los costes que ello genere[10].

16. ¿Cómo se verá afectada la agricultura europea?

El modelo agrario europeo es muy diferente al estadounidense, tanto en su organización como sobre todo en su tamaño. En EEUU hay 2 millones de granjas, mientras que en la Unión Europea hay 13 millones. En promedio una granja estadounidense es 13 veces más grande que una europea, lo que permite a las empresas estadounidenses competir en mejores condiciones. Por eso los agricultores europeos están tan preocupados: la amenaza de una concentración de poder y riqueza en el sector es muy alta.

17. ¿Mayor concentración?

Sí, el efecto final de un proceso como el descrito es siempre un aumento de la concentración y centralización de las empresas. Dicho de otra forma: el pez grande se come al pez chico. El TLC implicará un duro golpe a la mayoría social del tejido empresarial europeo, que está constituido en su 99% por pequeñas y medianas empresas. Hasta ahora, los desarrollos normativos en los distintos países de la Unión Europea buscaban equilibrar las condiciones en el juego de la economía de mercado defendiendo a las pequeñas empresas para que tuvieran la oportunidad de competir en igualdad de condiciones con las grandes. Con el TLC este equilibrio se rompe para inclinarse la balanza a favor de las grandes corporaciones.

18. ¿Y ello conducirá a una UE más homogénea?

No, lo que es más probable es que se produzca una ampliación de la brecha centro-periferia que ya existe en la Unión Europea. La estructura productiva de los países de la periferia (Portugal, Grecia, España…) está mucho menos desarrollada y es mucho menos competitiva, de modo que una mayor competencia proveniente de las empresas estadounidenses será un golpe mortal a las frágiles industrias de la periferia europea. Además, no sólo se conducirá hacia una UE menos homogénea, sino que la brecha entre economías ricas y pobres, entre el norte y el sur, a escala mundial no haría más que aumentar. Dicho de otro modo, el norte se alía con el norte.

19. ¿Supone eso el fin de las posibilidades de reindustrialización?

Sí, porque se establece una camisa de fuerza que limita enormemente la capacidad de desarrollar una industria propia y competitiva para los gobiernos de las economías menos desarrolladas. Al fin y al cabo, los países que primero se industrializaron lo hicieron a través de medidas totalmente contrarias a las apuntadas por los tratados de libre comercio.

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20. ¿Es eso cierto? ¿Es posible el desarrollo sin libre comercio?

Por supuesto. Como afirma el trabajo del reputado economista Ha-Joon Chang, «los consejos dados a los países en desarrollo durante las dos últimas décadas no sólo han sido básicamente erróneos sino que también ignoran la experiencia histórica de los propios países industrializados cuando se esforzaban por alcanzar el desarrollo»[11]. Concretamente, los países que primero se desarrollaron lo lograron a través de políticas de protección a la industria naciente y subsidios a la exportación, hoy prácticas consideradas muy negativas por los organismos internacionales.

21. ¿Significa eso estar en contra del comercio?

En absoluto. El comercio es muy positivo para las relaciones económicas y sociales, pero debe enmarcarse en un conjunto de reglas que impidan la concentración de poder y riqueza o la vulneración de los derechos humanos. El propio Adam Smith, a menudo símbolo del capitalismo industrial, fue partidario de establecer topes al libre comercio al percibir que un mercado desenfrenado y carente de la acción del Estado podía atacar la esencia humana.

22. ¿Entonces por qué se nos recomienda medidas erróneas?

El economista alemán Friedrich List lo resumió con una metáfora. Según él, «un ardid muy común e inteligente que practica quien ha alcanzado la cumbre de la grandeza es retirar la escalera por la que ha trepado para impedir a otros trepar tras él»[12]. Ello quiere decir que los países más desarrollados, que tienen industrias de alto valor añadido muy competitivas recomiendan al resto la apertura de fronteras comerciales porque saben que la victoria de sus empresas está asegurada. El propio List ya apoyó la idea según la cual «en presencia de países más desarrollados, los países [económicamente] atrasados no pueden desarrollar nuevas industrias sin contar con la intervención estatal, especialmente con protección arancelaria». Dicho de otra forma, en ese terreno de juego será imposible para España encontrar otro modelo productivo sostenible y equilibrado.

23. ¿Y qué pasará durante la lucha competitiva entre las empresas?

Cuando varios países abren sus fronteras para crear un mercado común de bienes y servicios se da un fenómeno de competencia hacia la baja o carrera hacia el fondo en el que se desploman los estándares laborales, los medioambientales e incluso los democráticos. Eso es lo que supondrá la aprobación del TLC. Aunque la retórica oficial de la Comisión Europea habla de «armonización de la regulación», se trata en realidad de un proceso en el que la igualación viene dada a la baja. Así, se habla de un proceso de mínimo denominador común en el que el resultado de la armonización será la igualación al nivel de la regulación más laxa.

24. Entonces, ¿pueden verse afectados los derechos laborales?

Sí. EEUU se ha negado a ratificar convenios de la Organización Internacional del Trabajo (OIT), incluyendo aquellos que se refieren a la libertad de asociación y a las prácticas sindicales. Su legislación -irónicamente llamada derecho al trabajo- es en realidad una legislación contra la negociación colectiva y el sindicalismo, y ha modelado en EEUU un sistema de competencia a la baja en materia laboral entre los Estados. Todos pugnan por atraer inversiones internacionales y nacionales por la vía de reducir aún más las condiciones laborales. Una igualación de la regulación hacia el sistema estadounidense es compatible con la cruzada que la Comisión Europea ha iniciado contra los salarios y el peso salarial en la renta. El TLC podría servir de catalizador del acercamiento de las normas laborales europeas a los estándares estadounidenses. Una generalización de la carrera hacia el fondo.

25. ¿Y a qué tipo de trabajo conducen estas normas?

En un escenario de incremento de la competencia, y en el que opera una tendencia de carrera hacia el fondo, el trabajo se va precarizando cada vez más y se disipan las posibilidades de un trabajo indefinido o estable. Las empresas siempre estarán dispuestas a deslocalizarse hacia las regiones donde se den menos salarios y costes laborales –entre los cuales cabe incluir los derechos laborales-, de tal forma que la amenaza es permanente. Esa amenaza, junto con la del desempleo, presiona a la baja todos los estándares. Incluido el del salario, cuestión que ya teorizaron los economistas clásicos (Marx, Ricardo, Smith) al hablar de una tendencia hacia el salario de subsistencia, esto es, hacia un nivel verdaderamente ínfimo.

26. ¿Significa eso que habrá nuevas reformas laborales?

Efectivamente. Una vez aprobado el TLC todos los Gobiernos tendrán que adaptar sus normativas nacionales a los nuevos acuerdos internacionales, lo cual implicará una nueva ola de reformas laborales, financieras, fiscales, etc. que sirva a esa armonización regulatoria propuesta en el tratado.

27. ¿Van a pagar las empresas menos impuestos?

Las grandes empresas ya tienen mecanismos para eludir el mayor pago de impuestos posibles. Los aranceles se repercuten al consumidor final de los bienes o servicios. La eliminación de los mismos suponen una merma en los ingresos públicos de los Estados, que podrían destinarse para compensar el impacto ecológico de la actividad económica o los costes sociales de las deslocalizaciones empresariales.

28. ¿El tratado también regulará el sector sanitario?

Toda la regulación está sujeta a ser modificada por el tratado, pero los negociadores de Estados Unidos han señalado particularmente a la regulación sobre sanidad y productos fitosanitarios como principales objetivos a armonizar[13]. Y es que la regulación de la Unión Europea en esta materia está mucho más desarrollada y es más rígida que la de Estados Unidos, razón por la cual una armonización a la baja será especialmente lesiva para los ciudadanos europeos.

29. ¿Eso quiere decir que estará en riesgo mi salud?

Muy probablemente. La Unión Europea utiliza actualmente un principio de precaución que impide que determinados productos puedan comercializarse a pesar de que no haya suficiente investigación científica que revele su peligrosidad. El sistema funciona porque son las empresas las que tienen que demostrar que sus productos no representan un problema para la salud del consumidor. Y ese proceso es largo, lo que los empresarios estadounidenses consideran que es un coste que hay que evitar.

30. ¿Y si finalmente se produce esa armonización?

Pues entre otras cosas los supermercados europeos se inundarán de productos que son habituales en Estados Unidos y que sin embargo a día de hoy están prohibidos en la Unión Europea por motivos sanitarios o ecológicos. Por ejemplo, el 70% de toda la comida vendida en Estados Unidos contiene ingredientes modificados genéticamente, algo impensable actualmente en la Unión Europea.

31. ¿Y por qué a día de hoy están prohibidos tantos productos?

En las décadas de los ochenta y noventa la Unión Europea introdujo restricciones a la importación de muchos productos estadounidenses por motivos de salud. Por ejemplo, las granjas estadounidenses suelen incrementar su productividad a través de la implantación a los animales de hormonas que les hacen engordar y crecer más rápido. Dichas hormonas, aplicadas sobre las reses o los pollos, están bajo sospecha tras vincularse con la proliferación del cáncer en humanos. Por eso la Unión Europea ha bloqueado sistemáticamente tantas importaciones, a pesar de las duras críticas de la industria estadounidense.

32. ¿También el medio ambiente se verá afectado?

Sí, y no sólo porque la regulación medioambiental será modificada sino también porque el incremento del volumen de intercambio de bienes y servicios afectará al medio ambiente. La propia Comisión Europea prevé un incremento de hasta 11 millones de toneladas métricas de dióxido de carbono emitidas a la atmósfera, lo que obviamente contraviene todos los protocolos internacionales de medio ambiente. Si finalmente se incrementa el comercio, se incrementarán también los recursos materiales, hídricos y energéticos necesarios para su producción, así como residuos, emisiones y desechos. Eso sí, en un alarde de hipocresía y economicismo, la Comisión Europea espera que «las ganancias asociadas con el incremento del comercio sean en principio suficientemente grandes como para pagar los costes necesarios para la disminución de la polución»[14]. Pero cabe advertir que la lógica monetarista y de mercado son ineficaces para dar solución a los problemas ecosistémicos, ya que éstos se rigen bajo otros principios.

33. Y la armonización de la regulación medioambiental, ¿cómo afectará?

De la misma forma que ocurría en el aspecto sanitario, con una armonización a la baja y la ruptura del principio regulatorio de precaución que actualmente usa la Unión Europea. Por ejemplo, hoy en día la Unión Europea bloquea más de 1.200 sustancias que se utilizarían en cosméticos, mientras que Estados Unidos sólo bloquea poco más de diez. Además, la armonización de la regulación sobre prácticas que dañan al medio ambiente podría abrir la puerta al fracking en Europa.

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34. ¿Qué es el fracking?

Esta práctica permite extraer gas o petróleo del subsuelo pero dejándolo prácticamente inutilizable y plagado de sustancias tóxicas, alergénicas y cancerígenas. Además, es un proceso vinculado a la generación de terremotos de diferente magnitud. De ahí que esta práctica esté siendo frenada legislativamente en la Unión Europea, algo criticado duramente por las grandes empresas y por sus partidarios. Y es que las grandes empresas estadounidenses de exportación de gas y petróleo están buscando formas de superar la normativa europea respecto a la fracturación hidráulica (fracking) para poder incrementar sus beneficios. El primer ministro del Reino Unido, sin ir más lejos, denunció que la legislación europea permitía que «nuestros competidores vayan por delante de nosotros en la explotación de estos recursos»[15].

35. ¿Qué ocurrirá con la propiedad intelectual?

El Tratado incluirá disposiciones para promover los llamados derechos digitales, es decir, supuestamente para proteger a las empresas de la piratería digital. Pero en realidad esto puede suponer la restricción del acceso al conocimiento y la puesta de obstáculos a la innovación.

36. Eso me suena… ¿no se debatió ya en el Parlamento Europeo?

Efectivamente, el TLC busca recuperar el espíritu del Acuerdo Comercial Antifalsificación (ACTA, por sus siglas en inglés). Aquel acuerdo fue debatido y felizmente rechazado en el Parlamento Europeo en el año 2012, pero las grandes empresas y sus lobbies no se han rendido y buscan ahora incluir los aspectos fundamentales dentro del TLC.

37. ¿Y cómo afectará a los ciudadanos esa inclusión?

Hay que recordar que en Estados Unidos las grandes empresas pueden acceder sin límites a toda la información privada de sus clientes. Así, empresas como Facebook, Google o Microsoft tienen capacidad de utilizar esa información como deseen. Sin embargo, en la Unión Europea hay límites que protegen ese espacio personal. ACTA y ahora el TLC buscan romper esa regulación europea para armonizarla con la falta de límites de Estados Unidos. Y ello incluye la posibilidad de que los proveedores de internet puedan dar toda la información -incluido el historial de navegación- a los gobiernos y grandes empresas. En definitiva, con la excusa de querer proteger los derechos de propiedad intelectual de las grandes empresas se vulneran claramente los derechos individuales de los ciudadanos.

38. ¿Y eso afecta a las medicinas?

Exacto, pues el TLC busca reforzar los derechos de propiedad intelectual. Y ello incluye el fortalecimiento de las patentes de las empresas farmacéuticas. Esta política supone un mayor coste para los presupuestos públicos en sanidad, retraso en la incorporación de genéricos y mayor coste de los medicamentos para los hogares. Hay que recordar que cuando un medicamento con patente compite con un medicamento genérico se produce una disminución del precio de los medicamentos en cuestión, todo lo cual beneficia no sólo a los hogares sino también a la administración pública.

39. ¿Y a los servicios públicos?

El Tratado alcanza a todos los sectores de la economía, incluido el sector público. Muchos de los sectores públicos en Europa son fundamentalmente privados en Estados Unidos, y existe la amenaza real de que las grandes empresas estadounidenses vean Europa como un gran mercado para su expansión. Al coincidir esto con las políticas de austeridad promovidas por la Comisión Europea, hay un riesgo más que evidente de que el deterioro de la calidad de los servicios públicos sea la excusa de una futura ola de privatizaciones en numerosos sectores públicos. Ello apunta a una reducción del Estado y su capacidad de intervenir en la economía.

40. Eso interpela a la democracia…

Sí. La democracia en su definición procedimental implica una serie de reglas que permiten a los ciudadanos elegir a los representantes que tomarán las decisiones políticas. Pero entre los requisitos previos se encuentra asimismo la igualdad ante la ley de todos los ciudadanos, que es en quienes reside la soberanía nacional. Sin embargo, este tratado de libre comercio atenta directamente contra este requisito al conceder una mayor protección legal a las grandes empresas que a los propios ciudadanos o a los Estados.

41. ¿Quiere decir que las grandes empresas se sitúan por encima de los Estados?

Desgraciadamente así es, dado que el TLC incluirá una cláusula de protección de los inversores extranjeros (conocida como Investor-State dispute settlement, ISDS) que permitirá a las multinacionales demandar a los Estados cuyos gobiernos aprueben leyes que afecten a sus beneficios económicos presentes o futuros.

42. ¿Entonces el TLC estará por encima de la Constitución de cada país?

Sí, será como una supraconstitución. Y los tribunales internacionales de arbitraje, que no están constituidos por jueces independientes, tendrán un nivel judicial más alto que los tribunales nacionales. Así, un Estado puede ser condenado por un tribunal internacional por haber vulnerado los posibles beneficios de una multinacional. Pero además las grandes empresas pueden obviar los tribunales locales y directamente demandar a los Estados a través de tribunales internacionales, algo que ningún ciudadano puede hacer.

43. ¡Eso ni en la ciencia ficción!

Ojalá sólo fuera parte de una novela distópica. Pero la realidad es que estas cláusulas y los tribunales internacionales de arbitraje ya existen en el mundo desde hace mucho tiempo, pues han llegado de la mano de muchos otros tratados de libre comercio. Lo que sucede es que esta vez llegan a la Unión Europea de una forma mucho más clara.

44. ¿Y ya hay empresas que hayan demandado a los Estados?

Sí, por ejemplo la multinacional estadounidense Phillip-Morris ha demandado a Uruguay por 2.000 millones de dólares por haber puesto alertas sanitarias en las cajetillas de tabaco. Otra multinacional como Vattenfall ha demandado a Alemania por 3.700 millones de dólares por haber apagado sus centrales nucleares. Otra como Lone Pina ha demandado a Canadá por 250 millones de dólares canadienses por la moratoria de fracking que aprobó el Gobierno de Quebec.

45. ¿Se han dado sentencias condenatorias contra los Estados?

Hay muchos ejemplos. Ecuador fue sentenciado a pagar 2.300 millones de dólares a la petrolera Occidental Petroleum por abandonar la construcción de un pozo de petróleo en el Amazonas. E incluso Libia tuvo que pagar 900 millones de dólares de ”beneficios perdidos” por un proyecto turístico en el que sólo se habían invertido 5 millones de dólares.

46. ¿Cuál es la base de esas denuncias que ganaron las multinacionales?

Fundamentalmente argumentan que las decisiones de los gobiernos les han quitado la expectativa de beneficios futuros. Es decir, se trata de un concepto que se extiende hasta las supuestas ganancias perdidas a causa de determinadas políticas.

47. Eso quiere decir que los gobiernos están en indefensión…

Claro, porque el comportamiento de los Gobiernos cambia en la medida que existe una amenaza permanente de demandas multimillonarias por parte de las multinacionales. Por ejemplo, el ministro de Salud de Nueva Zelanda anunció el retraso de la aprobación de un pack sanitario hasta que se conociese la sentencia de Phillip Morris contra Australia.

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48. Si un gobierno cambia y quiere aplicar otra política, ¿qué ocurre?

Pues que es carne de cañón para todas las multinacionales que crean que ese cambio afecta a sus beneficios presentes y futuros. El caso paradigmático es Argentina, que tras la crisis de 2001 cambió radicalemente de política económica para intentar proteger a sus ciudadanos y desde entonces ha recibido más de 40 denuncias por parte de multinacionales…

49. Bueno, los Estados siempre pueden ganar en un juicio

Difícilmente en muchos casos. Hay que pensar que las multinacionales cuentan además con gabinetes de abogados especializados en la materia que generalmente están mucho más preparados que los abogados de los propios Estados. Pocos Estados se pueden permitir pagar la alta remuneración que reciben los abogados de las grandes multinacionales, y mucho menos mantener un equipo entero especializado en el tema.

50. ¿Podríamos decir que es un negocio económico en crecimiento?

Sí, a finales de 2013 había un mínimo de 268 demandas pendientes contra 98 países (UNCTAD). En los noventa sólo había una docena. Se trata de un nuevo negocio en sí mismo, lo que ha hecho que muchas empresas de abogados se hayan especializado y estén dispuestas a litigar por cualquier evento que crean puede servir para sacarle dinero a los Estados, desviándose como consecuencia grandes cantidades de recursos y fondos públicos hacia las grandes empresas, en lugar de dedicarse a los servicios públicos fundamentales que garanticen la vida digna de las personas.

[1] Carta de I. García Bercero a L. Daniel Mullany con fecha 5 de julio de 2013 y titulada “arrangements on TTIP negotiating documents”. http://trade.ec.europa.eu/doclib/docs/2013/july/tradoc_151621.pdf

[2] Intervención durante el debate en el Parlamento Europeo de 22 de mayo de 2013: “EU trade and investment agreement negotiations with the US”.

[3] http://corporateeurope.org/trade/2013/09/european-commission-preparing-eu-us-trade-talks-119-meetings-industry-lobbyists

[4] http://www.pp.es/sites/default/files/documentos/8030-20130613142939.pdf

[5] Comisión Europea (2013): “Impact Assesment Report on the future of EU-US trade relations”.

[6] Comisión Europea (2013): “Impact Assesment Report on the future of EU-US trade relations”.

[7] U.S. Chamber of Commerce (2012): “NAFTA Triumphant. Assesing two decades of gains in Trade, Growth and Jobs”. Disponible en https://www.uschamber.com/sites/default/files/legacy/reports/1112_INTL_NAFTA_20Years.pdf

[8] Economic Policy Institute (2003): “NAFTA-related job losses have piled up since 1993”. Disponible en http://www.epi.org/publication/webfeatures_snapshots_archive_12102003/

[9] Schwartz, P. (2013): “El deseado acuerdo transatlántico sobre comercio e inversión: un buen proyecto difícil de llevar”, en Revista de Economía ICE, nº 875, noviembre-diciembre 2013.

[10] Comisión Europea (2013): “Impact Assesment Report on the future of EU-US trade relations”.

[11] Chang, H-J. (2002): Retirar la escalera. La estrategia del desarrollo en perspectiva histórica. Catarata, Madrid.

[12] Ibidem.

[13] Executive Office of the President. The United States trade representative (2013). Carta a John Boehner, portavoz.

[14] Comisión Europea (2013): “Impact Assesment Report on the future of EU-US trade relations”.

[15] ElMundo.es (16/04/2014): “Cameron acusa a la Unión Europea de frenar el fracking”. Disponible en http://www.elmundo.es/ciencia/2013/12/17/52b0419761fd3d1e328b4575.html

Fuente: ATTAC

Extraído de: Círculo Viriato

samedi, 18 octobre 2014

Julius Evola: The World’s Most Right-Wing Thinker

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Julius Evola:
The World’s Most Right-Wing Thinker

By Jonathan Bowden 

Editor’s Note:

This text is the transcript by V. S. of Jonathan Bowden’s lecture on Evola delivered to the 27th meeting of the New Right in London on June 5, 2010. As usual, I have deleted a few false starts and introduced punctuation and paragraph breaks for maximum clarity. You can listen to it at YouTube here [2]. Three passages are marked unintelligible. If you can make out the words, please post a comment below or contact me at editor@counter-currents.com [3]. 

This is the 27th meeting of the New Right, and we’ve waited quite a long time to discuss one of the most important thinkers of the radical Right and of a Traditional perspective upon mankind and reality, and that is Baron Julius Evola.

Now, Evola is in some respects to the Right of everybody that we’ve ever considered in nearly any of these talks and not in a sort of unprofound or sententious manner. Julius Evola was somebody who rejected purposefully and metaphysically the modern world. Now, what does that mean? It basically means that at the beginning of the last century, Baron Evola, who is a Sicilian baron, decided that there are about four alternatives in relation to modern life for those of heroic spirit.

One was suicide and to make off with one’s self by opening one’s veins in the warm bath like Sicilian Mafiosi and Italian cardinals and Sicilian brigands and ancient Romans.

Another was to become a Nietzschean, which for many people in tradition is a modern version of some, but by no means all, of their ideas, and it’s a way of riding the tiger of modernity and dealing with that which exists around us now. Later, people like Evola and other perennial Traditionalists as we may well call them became increasingly critical of Nietzsche and regard him as a sort of decadent modern and an active nihilist with a bit of spirit and vigor but doesn’t really have the real position.

I make things quite clear. I would be regarded by most people as a Nietzschean, and philosophically that’s the motivation I’ve always had since my beginning. That’s why parties don’t really mean that much to me, because ideas are eternal and ideas and values come back, but movements and the ways and forms that they take and expressions that they have come and go.

evola.jpgNow, moving from the Nietzschean perspective, which of course relates to the great German thinker at the end of the 19th century and his active and quasi-existential and volitional view of man, is the idea of foundational religiosity or primary religious and spiritual purpose. In high philosophy, there are views which dominate everyone around us and modern media and everyone who goes to a tertiary educational college, such as a university, in the Western world. These are modern ideas, which are materialistic and anti-spiritual and aspiritual and anti-religious or antagonistic to prior religious belief so much so that it’s taken as a given that those are the views that one holds. All of the views that convulsed the Western intelligentsia since the Second European Civil War which ended in 1945, ideas like existentialism and behaviorism and structuralism and so on, are all atheistic and material views. They’ve been discussed in other meetings. As one goes back slightly, one has various currents of opinion such as Marxism and Freudianism and behaviorism beginning in the late 19th century and convulsing much of the 20th century.

But these are views that an advanced Evolian type of perspective rejects. These views are anti-metaphysical and often counter the idea that metaphysics doesn’t exist, that it’s the school returning of the late Medieval period, what was called the Medieval schoolmen. In some of his books, Evola talks about Heidegger, Martin Heidegger, of course, who got in trouble in the 1930s for his alleged academic positioning in relation to the most controversial regime of modernity. Heidegger, in my opinion, and I’ve talked about Heidegger before, was a quasi-essentialist to an essentialist thinker. Evola believes he’s an existentialist, but that’s largely by the by.

These anti-metaphysical views are that which surrounds us. All liberalism, all feminism, all quasi-Marxism, all bourgeois Marxism, all cultural Marxism, the extreme Left moderated a bit into the Center, high capitalist economics and the return of old liberalism against the Keynesianism which was the soft Marxism that replaced it earlier in the 20th century . . . All of these ideas are materialistic and atheistic and aspiritual and anti-metaphysical.

You could argue that the heroic Nietzschean dilemma in relation to what is called modernity is a quasi-metaphysical and metaphysically subjectivist view that there are values outside man and outside history that human beings commune with by virtue of the intensity with which they live their own lives. But there is a question mark over (1) the supernatural and (2) whether there is anything beyond, outside man within which those values could be anchored.

So, the idea of permanence, the idea of a metaphysical realm which most prior civilizations are based on—indeed Evola and the Traditionalists would say all prior civilizations are based on—is questioned by the Nietzschean compact. It is ultimately, maybe, the beginnings of a very Right-wing modern view, but it is a modernist view. Take it or leave it.

The sort of viewpoint that Evola moved towards, and there was a progression in his early life and spiritual career and intellectual and writing career, is what we might call metaphysical objectivism. This is called in present day language foundationalism or fundamentalism in relation to religiosity. Fundamentalism, like the far Right, are the two areas of culture that can’t be assimilated in what exists out there in [unintelligible] Street. They’re the two things that are outside and that’s why they can never entirely be drawn in.

Now, metaphysical objectivism is the absolute belief in the supernatural, the absolute belief in other states of reality, the absolute belief in gods and goddesses, the absolute belief in one supreme power (monotheism as against polytheism, for example), the absolute belief that certain iterizations, certain forms of language and spiritual  culture exist outside man: truth, justice, the meaning of law, purposive or teleological information about how a life should be lived. Most people in Western societies now are so dumbed down and so degraded by almost every aspect of life that nearly any philosophical speculation about life is indeterminate and almost completely meaningless. It’s a channel which they never turn on.

 

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Now, the type of metaphysical objectivism that Evola postulates as being an anchor for meaning in modern life can take many different forms. One of the great problems many Right-wing or re-foundational or primal movements or tribal movements or nationalistic movements of whatever character have is if there is a religion somewhere behind it–as there often is for many but not all of the key people involved in such movements and struggles–what form should that be? Everyone knows that culturally, and this is true of a formulation like GRECE or the New Right in France, as soon as you begin to get people of like-mind together they will split on whether they’re atheist or not, secularist or not, but they are also, on a deeper cultural level, split on whether they’re pagan influenced or Christian. Such divisions always bedevil Right-wing cultural and metapolitical groups.

The way that the Evolian Tradition looks at this is to engage in what is called perennialism. This is the inherent intellectual and ideological and theological idea that there are certain key truths in all of the major faiths. All of those faiths that have survived, that are recorded, that have come down to us, even their pale antecedents, even those dissident, deviant and would-be heretical elements of them that have been removed, in all of them can be seen a shard of the perspectival truth that these particular traditions could be said to manifest. Beneath this, of course, is the ethnic and racial idea that people in different groups within mankind as a body perceive reality differently, experience it differently, have different intellectual and linguistic responses to it, and form different cults, different myths, different religions because they are physically constituted in a manner that leads to such differentiation.

This can lead among certain perennialists to a sort of universalism at times, almost a neo-liberalism occasionally, where all cultures are of value, where all are “interesting,” where all are slightly interchangeable. But given that danger, the advantage for a deeply religious mind of the perennial tradition is to avoid the sectarianism and negative Puritanism which is inevitably part and parcel of building up large religious structures.

As always, a thinker like Evola proceeds from the individual and goes to the individual. This can give thinking of this sort a slightly unreal aspect for many people. Where are the masses? Where is the democratic majority? Where is the BBC vote that decides? The truth is Evola is not concerned with the BBC vote. He’s not concerned with the masses. He regards the masses, and the sort of theorists who go along with him regard the masses, as sacks of potatoes to be moved about. His thinking is completely anti-democratic, Machiavellian to a degree, and even manipulative of the masses as long as it’s down within an order of Tradition within which all have a part.

Evola dates the decline of modernity from, in a sense, the end of the Middle Ages and the beginning of the Renaissance. But many thinkers of a similar sort date the slide at other times. Evola’s a Catholic and once asked about his religious particularism he said, “I’m a Catholic pagan,” which is a deeply truthful remark, dialectically. I am not a Christian, but if you look at it from the outside the core or ur part of Christianity is obviously Roman Catholicism, even though I was technically brought up in the Protestant sort of forcing house of Anglicanism. A wet sheet religion if ever there was one. But Anglicanism, of course, is a syncretic religion. It’s a politically created religion. A bit Catholic, a bit Protestant, but not too much, and with a liberal clerisy at the top that’s partly Protestant-oriented within it and exists to manage the thing.

One of the truthful, although this is en passant, asides that can be made about Anglicanism and the reason why it’s been supported even today through state establishmentarianism when virtually no one attends these churches at all except the odd old lady and immigrants from the Third World, is that it’s a way of damming up some of the extremism that does lurk in religion. Religion is a very dangerous formulation as the modern world is beginning to understand.

evola_card10.jpgI remember Robin Cook, who was a minister who opposed the Iraq War and so on and died on a Scottish mountain, all that obsessive walking when one’s thin and redheaded can lead to undue coronaries, but Cook once said, and he’s a son of the manse like most of these Scottish politicians are, in other words, he comes from a Calvinist background to a degree, he said that in his early life he thought with the general Marxist and Freudian conundrum that religion was over. And now towards the end of his life, this is just before he died, he said, “the dark, clammy, icy hand of religiosity,” in all sorts of systems, “is rising again, and secular Leftists like us,” he’s speaking of himself and those who believe in his viewpoint, “are feeling the winds of this force coming from the side and from behind.” It’s a force that they don’t like.

I personally believe, as with Evola, that people are hardwired for faith. Maybe 1 in 10 have no need for it at all. But for most people it’s a requirement. The depth of the belief, the knowledge that goes into the belief, the system they come out of, is slightly incidental. But man needs emotional truths. George Bernard Shaw once said, “The one man with belief is worth 50 men who don’t have any” and it’s quite true that all of the leaders of great movements and those that imposed their will upon [unintelligible] inside and outside of particular countries have considerable and transcendent beliefs, philosophical, quasi-philosophical, religious, semi-religious, philosophical melded into religious and vice versa. Without the belief that there’s something above you and before you and beyond you and behind you that leads to that which is above you, we seem as a species content to slough down into the lowest common denominator, the lowest possible level.

Evola and those who think like him believe that this is the lowest age that mankind has ever experienced, despite its technological abundance, despite its extraordinary array of technological devices that even in an upper pub room in central west London you can see around you. It is also true, and this is one of the complications with these sorts of beliefs, that some of the methodologies that have led to this plasma screen behind me would actually be denied by elements of some of the religiosity that people like him would put forward, but that’s one of the conundrums about epistemology, about what you mean by meaning, which lurks in these types of theories.

The interesting thing about these beliefs is that they are primal. Turn on the television, turn on the radio, the World Cup is just about to begin. Everywhere there is trivia. Everywhere there is celebration of the majority. Everywhere there is celebration of the desire for us all to embrace and become one world, one world together. As someone recently said, “I don’t want to be English. I don’t want to be British. England’s a puddle,” he said. “I want to step out. I want to be a citizen of the world! I don’t want to have a race. I don’t want to have a kind. I don’t want to have a group . . . even a class! I don’t want to come from anywhere. I want to be on this planet! This planet is my home!” Well, my view is that sort of fake universality . . .  Maybe you should get him one of these dinky rockets and fire himself off into some other firmament, because this is the home that we have and know. And the only reason that we can define it as such is by virtue of the diversity of what exists upon it. But the number of people who wish to maintain that level of diversity and the pregnant meanings within it seem to get smaller and smaller with each generation.

The politicians that we have now are managers of a social system. It’s quite clear that we do not have three ruling parties, but one party with three wings, the nature of which are interchangeable in relation to gender, where you come from in the country, class, background, how you were educated, and whether you arrived in the country as a newcomer in the last 40 to 50 years or not.

Now, Evola’s step back from what has made the modern world leads to certain radical conclusions about it which are spiritually and politically aristocratic. Most people are only aware of the Left-Right split as it relates to a pre-immigration, slightly organic society where social class was the basis for political alignment. Bourgeois center Right: conservatism of some sort. Center Left: Labour, social-democratic, trade unionist, and so on. Now we have a racial intermingling which complicates even that division. The distinction between the aristocratic and upper class attitude and the bourgeois attitude, which is as pronounced as any Left-Right split between the proletariat and the bourgeoisie, is that which Evola advocates.

Evola believes, in some respects, in masters and slaves, or certainly serfs. He believes that the merchant and those who deal purely with economics have to be subordinated to politics, to higher politics, to metapolitics, to military struggle. He believes that the warrior and the religious leader and the farmer and the intellectual/scholar/craftsman/artist are uniquely superior to those that make money, and nearly all of Evola’s views are in some way a form of aristocraticism.

If you look at all of the sports that he favors–fencing, mountaineering–they all involve lone individuals who prepare themselves for a task which is usually dangerous and which can usually result–mountaineering for example and his book Meditations on the Peaks–in annihilation, if you go wrong, but creates an extraordinary and ecstatic sense of self-overbecoming if you conquer K2, the Peruvian mountains, the Eiger, Mount Everest and so on. Even in the more populist forms of mountaineering, the sort of beard and upper middle class Chris Bonington cheery mountaineering as you might call it, there is a streak of aristocratic, devil may care and Byronic license. The bourgeois view is, “Why do that!? It’s dangerous. It’s pitiless. You could be hurt and injured! There’s no profit. It serves no higher reason than itself.” For Evola, the reason and the purpose is the reason to do it. It is the stages that you go through and the mental states you get into as you prepare and you execute a task which is dangerous and the same analogy can be extended to martial combat, the same analogy can be extended to sports like ancient wrestling.

Modern wrestling is a circus, of course, where the outcome is largely decided by the middlemen who negotiate the bouts between clowns, who can still damage each other very severely. But ancient wrestling was a bout that ended very quickly and was essentially religious, which is why the area that they wrestled in was purified with salt in most of the major traditions.

Fencing: Take away the protective gloves and gear and you have gladiatorial combat between people who are virtually on the brink of life and death. It’s only one step removed from Olympic fencing. Notice that in the contemporary Olympics, a movement that was founded in modernity on the Grecian ideal, nearly always founded by aristocrats, all of the early victors in shooting and fencing and all these early sports are aristocrats. Of course, the early Olympics have their funny side. Many of the female athletes that won the early Olympics were transsexuals. Of course, medical checks were instituted to prevent hermaphrodites and people of diverse genders and that sort of thing from competing in these competitions. But the individualistic sports in a mass age have been disprivileged and are largely regarded as strange wonderland sports that the masses only flip channels over in relation to the Olympics.

For a man like Evola and for the sensibility which he represents, things like sport are not a diversion. They are targets for initiation in relation to processes of understanding about self, the other, and life that transcend the moment. So, one bout leads to another, leads to another moment of skill. It is as if these moments, which most people always try to avoid rather than engage upon, are in slow motion. The whole point of Evola’s attitude toward these and other matters is to go beyond that which exists in a manner which is upwards and transcendent in its portending direction.

This is a society which always looks downwards. “What will other people think? What will one’s neighbors think? What will people out there think? What will all this BBC audience think? What do the masses, Left, Right, Center, pressing their buttons on panels and consoles think?” The sort of Evolian response is what they think is of no importance and they ought to think what the aristocrats of the world, in accordance with the traditions, which are largely religious, out of which their social order comes, think. You can understand that this is an attitude which is not endeared, this type of thinking, to contemporary pundits and to the world as it now is.

The_Yoga_of_Power_Cover.jpgIt’s also inevitable that when Evola’s books were published they would enter the English-speaking world via the occult, via mysticism, via various types of initiated and individualistic religiosity. The whole point about the Western occult, whether one believes in the literal formulation that these people spout or whether one believes in it metaphorically and quasi-subjectively, is that it’s an individualistic form of religiosity. In simple terms, mass religion involves a small clerisy or priesthood in the old Catholic sense up there and the laity are down there and it’s in Medieval Latin, it’s slightly mysterious, you partly understand it if you’re grammar school educated, otherwise you don’t, it’s mysterious and semi-initiated, but you don’t really know, the mystery is part of the wonder of the thing, you look up at them and they’ve got their backs to you, and they’re looking up further beyond them towards the divine as they perceive it. Now, that’s a traditional form of mass religiosity, if you like.

But the type of religiosity with which he was concerned was individualistic and voltaic. It was essentially the idea that everyone in a small group is a priest. Sometimes there’s a priest and a warrior combined. One of the many scandals that we have in modernity is crimes that are committed by members of various religious groups and organizations. Many Traditionalist minded people believe that the reporting of these crimes in the mass media is deliberately exaggerated in order to demonize any retrospectively traditional elements of a prior and metaphysically conservative type in the society.

But if one looks at it another way–and one of the things about Evola is the creativeness of the aristocratic mind that looks at essentially Centrist and bourgeois problems in a completely different perspective–he would say about those sorts of scandals, which I won’t belabor people with because everyone knows about them, that it’s the absence of the dialectic between the priest, somebody who believes in something, somebody who believes in a philosophy that isn’t just theirs and therefore relates to a society and relates to a continuing generic tradition out of which they come . . . Most contemporary philosophers are “just my view.” “Just my view as a tiny little atom.” Rather than my view as something that’s concentric and links me to something larger and that therefore can be socially efficacious. But from an Evolian perspective, the absence of the warrior or the martial and soldierly traditions and its interconnection with belief and the individual who believes is the reason for decadence or deconstruction or devilment or decay in these religious organizations. In his way of looking at things, there’s a seamlessness between the poet-artist, the warrior, and the religious believer. They are different formulations of the same sort of thing, because they are always looking upwards and, in a way, are deeply individualistic and egotistical but transcend that, because the concentration on one’s self or one’s own thinking, one’s own feeling, one’s own concerns, one’s own attitude towards this mountain, this woman, this fight, this text is conditioned by that which you come out of and move towards.

Evola doesn’t believe in progress nor does the Tradition that he comes out of. They don’t believe in scientific progress. They don’t believe in evolution. But his anti-evolutionism is strange and interesting. It’s got nothing to do with creationism and, if you like, the Evangelical politics of certain parts of what you might call the Puritan American Right, for example. His attitude is a reverse attitude, which in a strange way is an involuntary and inegalitarian way of looking at the same issue. His view is that the apes are descended from us as we go upwards rather than we are descended from them as we leave them in their simian animalism. So, in a way, it’s actually a reformulation of the same idea but looking upwards and always seeing, if you like, the snobbish, the aristocratic, the prevailing, the over-arching view rather than viewing the thing from a mass, generic, and middling perspective which includes people.

Tony Blair says the worst vice anyone can have is to be intolerant. It’s to be exclusive. It’s to exclude people. “The nature of Britishness is inclusion,” when, of course, the nature of any group identity is exclusion, and who is on the boundary and who can be allowed in and the subtleties and grains of difference that exist between one excluded group and another, where one tendency of man ends and another begins. Evola believes, in a very controversial way, that decline is morphic and spiritual combined. In other words, races of man have a spiritual dimension, have a higher emotional dimension, have a psychological dimension, but never forget that Evola is not a Nietzschean. He is not somebody who believes that it’s all at this level. He believes that the gods speak to man directly and indirectly and the civilizations that we come out of are based essentially on religious premises.

Moderns who sneer at these sorts of attitudes, of course, forget that virtually every civilization that mankind has ever had until relatively recently, and in every civilization there are documents and artifacts which are included in the storehouse of the British Museum just over there in central London, was religiously and theologically based. It’s only really in a post-Enlightenment, Scottish Enlightenment, English Enlightenment, French Enlightenment, 18th century plus sort of a way that the secularization of Western Europe rivals the rest of the planet. Further east in Europe, less of it. Further south in Europe, a bit less of it. Religiosity on most of the other continents of the Earth is still a primary force, but Evola would despise the sort of religiosity that prevails there because he would see in it broken down thinking, syncretism, the people who would say he would be in favor of contemporary Saudi Arabia, for example, would probably be sorely disappointed. He would see under the religious police, under the strict observance of this or that rule, American satellite dishes and modern devices and that which is external, in relation to modernity, and which is being internally accepted. So, Evola was always the critic, if you like, and always on the outside.

Now, his career is quite complicated because when he was a very young man he fought in the First World War on the Italian side. They, of course, fought on the “Western” or Allied side in that war as is often forgotten. There are some extraordinary photos of him on the internet in these goggles and these helmets looking like extraordinarily fascistic, and that movement hadn’t even really been created then. He looks like that in a D’Annunzian-type way, stylistically, even before the gesture itself.

Evola, of course, partly disapproved of Fascism and National Socialism even though he became very heavily implicated and/or involved in both of them, because in his view they weren’t Right-wing enough! They weren’t traditional enough. They weren’t organic enough. They weren’t extreme enough. Evola is probably the only thinker in the 20th century whose written a slim volume criticizing National Socialism from the Right not from any point to the Left. He only aligned with these movements because they forced modernity to question itself and because they were anti-democratic and because they were ferocious and desired morally and semi-theologically–because few, including liberal critics, would deny that there was a semi-theological insistence to most of the radical European movements, even of the Left but certainly of the Right, in the first half of the last century. Evola saw in these movements a chance but no more, which is why he flirted with them, why he wrote a fascist magazine in Italy, why he went to colleges run by Himmler’s SS in Germany, why he was disapproved of by them, why he had sympathizers in the Ernst Jünger-like in the party who protected him, why he was allowed to write with a degree of freedom whilst giving a degree of loyalist obeisance to these structures and yet, at the same time, to remain outside them. The question has to be raised whether Evola’s philosophy is consonant with the creation of a society or whether it will become, if you like, a spirited individualism.

Evola was also involved in the beginning of his career in one of the most radical modernist movements of the 20th century: Dadaism in Italy. He produced Dadaist paintings. Now, this, superficially, looks quite extraordinary. But of course there was a strong interconnection between certain early modernisms and fascistic ideologies. The reason that he became involved in Dadaism is quite interesting, and, of all things, there is a talk on YouTube that lasts four-and-a-half minutes in which Evola is an old man explicating why he was involved. He says the reason we got involved in these movements was to attack the bourgeoisie, was to attack the middle class, and was to attack middle class sensibility and sentimentality. The extraordinary radical anti-system nature of many radical Right ideas, which is hidden in more moderate and populist variants, comes out staring at you full in the face in people like Evola. Many fascistic and radical movements of the Right, of course, were peopled by adventurers and outsiders and quasi-artists and demi-criminals and religious mystics and madmen and people who were outside of the grain of mainstream life, particularly people who were socialized by the Great War, which many of them experienced as a revolution.

Wyndham Lewis who was strongly drawn aesthetically to modernism and politically to various forms of fascism and was a personal friend of Sir Oswald Moseley once said that for us, the First War was a revolution, wasn’t a war. We saw killing on a truly industrial scale. We saw the industrialization of slaughter.

One of the interesting ironies of the Evolian, and in some ways Ernst Jünger’s, position about war is that, although thinkers like them are regarded by pacifists and liberal humanists and feminists, as warmongers, there is a distaste for mass war in Jünger and Evola and the others, because it’s the war of the ants, the war of the masses in blood and dung and soil and gore. There is nothing chivalric about a man being torn to pieces by a helicopter gunship when he doesn’t even have a chance to get his Armalite into the air.

Evola would prefer the doctrine of the champion. You know, when two Medieval armies meet, and one enormous, hulking man comes out of one army, in full regalia trained in martial splendor and arts as a previous speaker discussed in relation to the Norse tradition, and another champion emerges and they fight for a limited objective that leaves civilization intact on either side. But the one that is defeated will obviously pay dues to the other.

Now, this shows the extremely Byronic, individualistic, and aristocratic spirit that lurks in Evola’s formulations. The way that his works have come down to us, of course, is the way that he lived his life and the books that he wrote. It’s interesting that the Anglo-Saxon world has received his literature through translations by mystic and occultistic publishers in the United States: about tantra, about Buddhism, about Japanese warrior castes and traditions, about the Holy Grail, about Greco-Roman, High Christian, pagan, and post-pagan Europeanist and other traditions.

Another radicalism about Evola is his total unstuffiness and absence of prudery in dealings with sex. Evola wrote a book called Metaphysics of Sex. He regards sexuality as a primal biological instantiation through which the races of man are renewed and replaced. But at the same time he regarded it as one of the primary human acts of great energy and force that has to be channeled, has to be made use of, has to be transcended in and of itself. You have this odd commitment to tantra, which is a sort of erotic extremism of occultic sex, and a total opposition to pornography. Why? Because the one involves commercialization of sex, the one involves money interrelated with sexuality. From this purely primal perspective, unless a marriage is arranged between dynastic states or groups for particular statal purposes, which is fine, money has almost nothing to do with these areas of life.

 

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The disprivileging of money as the basis of everything and the belief that the society that we have now is the result of the fact that every politician in all of the parties represented in the major assemblies, including radical Right parties essentially of a populist hue actually, believe in Homo economicus. They believe that man is an economic integer and nothing else matters. Immigration? It’s good for the economy, don’t you know? Mass movements of capital around the world at the flick of a button on a screen in exchanges all around the globe, particularly in the Far East now but also ubiquitously? It’s good for the economy! Everything is based upon the freeing of people from prior forms of alleged servitude due to economic enhancement. The sort of doctrines Evola holds are not neo-Medieval, nor are they a desire for a return to the ancient world with certain modern technologies. In some ways, they are a return to the verities that existed before the modern world was created.

One of the most substantial critiques of this type of thinking is the belief that the modern world is inevitable, that all cultures and races will modernize and are doing so at a great rate of knots, that skyscrapers and enormous megalopolic cities are being thrust up in the Andes and the Far East and even client Chinese-built ones will emerge in Africa and elsewhere and that it would be onwards and upwards forever in relation to what we have now. There are grotesque problems with that, of course, because to give every human on this planet irrespective of race, kinship, clime, and culture a middle American lifestyle you will need 3 planets, 8 planets, 10 planets, or you may need them, in order to give them that middle American feeling. The three satellite dishes, the condominium, the three Chelsea tractors outside in the driveway, the multiple channel TV, and so on. To give every African that we will need many, many planets and many, many times the economic wherewithal that we have even at the moment.

The interesting thing about Evola is that many issues that convulse people today–famine in the Third World, war in the Congo, HIV/AIDS–he would say they’re interesting, of course, because they’re things that are going on, and everything has a meaning even beyond itself. But ultimately they’re unimportant. The number of humans on the Earth doesn’t matter to his type of thinking. Pain and suffering do not matter in accordance with his type of thinking. Indeed, he welcomes them as part of the plenitude of life, because life begins in pain and ends in pain and most people live their entire lives in denial of the fact that life is circular as his philosophical tradition believes the world is and meaning is. There is progression around the circle, but there is decline, and decline and death are part of an endless process of will and becoming.

It is essentially and in a very cardinal way a religious view of life, but also a metaphysically pessimistic and conservative view of life in a profound way that the conservatism of contemporary liberal Tories like Cameron would not even begin to understand. To a man like him, theories of Evola’s sort are lunacy, quite literally, the return to the Dark Ages, the return to the Middle Ages, quasi-justifications of slavery, quasi-justifications of the Waffen SS. This is what Cameron or his colleagues on the front bench and his even more liberal colleagues on the same front bench would say about these sorts of ideas.

1907166939.jpgBut the irony is that 300 to 400 years ago, most civilized structures on Earth were based on these ideas. Even the modern ones that replaced them are based upon the contravention of these sorts of ideas, which means that they realized they were real enough to rebel against in the first instance. It’s also true that even in the high point of modernity, post-modernity, hypermodern reality, all the phrases that are used, when a war occurs, when the planes go into the towers in New York, when the helicopter gunships stream over Arabian sands, you suddenly see a slippage in the liberal verities and in the materialism and in some of the ideas which are used to justify these sorts of things. Not much of a slippage, but you suddenly see a slippage, what occultists and mystics call a “rending of the veil,” a ripping of the veil of illusion between life and death.

What is life really about? Is life really about shopping? Is life really about making more and more money? Is life really about bourgeois status when one already has enough to live on? Is life really about eating yourself to death? These are the sorts of things that Evola’s viewpoint pushes before people, which is why the majority will always push it away.

His political texts are essentially Revolt Against the Modern World, Men Among the Ruins, and Ride the Tiger, which explore the nature of a man who is born now when most of the prior traditions of his culture and his civilization have collapsed.  The decivilization of man, the fact that Western cities have turned into Third World zones, the fact that semi-criminality is endemic, the fact that when you go into a street graffiti is there, rap music blares from a passing car, 20%, 40% of the street has no relationship to you aesthetically or ethnically or racially or culturally. Evola would see this as part of the inevitable climate of decline and spiraling downwards towards matter, which is intentional and volitional.

The most controversial area of Evola is when he begins to unpick and reformulate many classic propositionalisms of what might be called the “Old Right” to determine what has occurred and why. Evola is essentially, although he began in a more subjectivist and changeable mood, a deeply religious and aristocratic man. This means there is always a reason. Liberals believe that everything is a confusion and everything is contingent upon itself and everything is an accident waiting to happen. But like Christ in the New Testament, who believes that when two birds fall to the ground the father is aware, Evola believes that there is always a purpose and a reason. Evola believes that civilizations are collapsing in on themselves and tearing themselves apart internally for reasons that are pushed by elites and by forces which are manifest within them that will that desire. The endless atoms and causal moments in the chains may not know of that which is coming, that which is non-volitional, that which is partly pre-programmed. He believes that these tendencies of mass servitude, mass death, mass proletarianization spiritually, mass plebeianism, mass social welfare, mass social democracy are willed, that the destructivity of prior cultural orders is willed and definite, and certain racial groups are used to facilitate that destruction, and that other groups use them in order to achieve it.

He believes in an aristocracy of man, because he believes everything is hierarchical. There was an interesting moment in a by-election in East London or eastern London just recently when the chairman of the party that I used to be in a while ago was asked by a woman of Afro-Caribbean ancestry, “Are we equal with you?” The media’s there, you know. Twenty cameras are upon this individual, and, therefore, given the logic and the paradigm that he is in he said, “Yes.” He would probably want to say, “Yes, but . . . ,” but the media has gone on because it’s got the required answer. Indeed, lots of media investigation now is asking a politician to affirm their correctness before a prior methodological statement, and woe betide any of them if they show the slightest backsliding on any issue about which they should be progressive.

Who can put words in the mouth of somebody who died a while back, but Evola’s answer, the answer of his type of thinking, would be that that woman is unequal in relation to a black writer like Wole Soyinka, who is a Nigerian from the Yoruba tribe and won the Nobel Prize. Is he worthy of winning the Nobel Prize? Was he given the prize in the 1990s because it was fashionable to do? Rabindranath Tagore, the great Indian writer and Brahmin and higher caste type, won it in 1913. Probably wasn’t too much political correctness then, but there was probably a bit even then. The Evolian answer is that she is not equal in relation Soyinka, and Soyinka is not equal in relation to Chaucer or Defoe or Shakespeare or Voltaire or Dante or Tolstoy or Dostoevsky or Wagner, that everything is unequal and that everything is hierarchical and that there is a hierarchy within an individual and between individuals and between groups of individuals, because everything is looking upwards and everything has a different purpose in life.

This means that those who are at the middle and the bottom of an ethnicity, of a social order, of a gender, of a prior historical dispensation should not be lonely, in his way of looking at things, or afraid or rebellious or full of alienation and fear. Because everyone has a role within a hierarchy and people can move to a degree although his viewpoint is essentially aristocratic and not meritocratic. A man like Nietzsche, who Bertrand Russell once condemned as advocating an aristocracy when he was not born in it or anywhere near it, would be accepted, but never completely accepted by an aristocratic caste. Things that are regarded as hopelessly naïve and snobbish now, Evola regards as just due form.

locandina.jpgWhat is the worst thing in the world at the present time according to Sky News? Probably discrimination. Discrimination of one sort or another. Evola would believe that discrimination is the taxonomy of an aristocratic sensibility. One reaches for a piece of cake, one discriminates. One has an arranged marriage with another member of the Sicilian nobility, one discriminates. One reaches for a sword to do down a bounder that one wishes to beat with the flat of the blade, one discriminates between the weapon and the object of the rage, which is itself indifferent because it sees something beyond even itself. These are views, of course, that the majority of people will find cold, chilling, brutal, [unintelligible] beyond their conception. Almost forms of insanity in actual fact in relation to what is today regarded as normal or moral or even human. They are partly inhuman ideas, in some ways, but they are ideas that most aristocracies and most warrior castes have had for most forms of human history.

Evola’s books are now widely available to those who wish to read them. The great conundrum of his work is, does it portend to an asceticism? In other words, if the era of destruction, which is the Kali Yuga on the ideology which he puts forward, which is the Hindu age of destruction where everything is broken and everything is melded together prior to decomposition which will feed a universal rebirth at a future time, because mankind is seasonal in relation to Spengler’s view of the world where his view of history is compared to plants and botany to give it some sort of methodology, some sort of structure.

Don’t forget, these are 19th century and early 20th century ideas. No history don, or hardly any history don, today believes history has a meaning. Carlyle believed that the sort of deistic nature of history impinged upon the decadence of the French royalist elite and it led to the revolution because they didn’t superintend France properly. He sort of believed in his Protestant, thundering way from the pulpit of his study in the mid-19th century that the French Revolution was an outcome that was partly deserved by a failing aristocracy. In other words, history had a meaning.

It had a purpose. Nobody believes history has a meaning or a purpose. Certain anti-fascists would say Stalingrad had a purpose, but they forget that the Red Army shot 16-18,000 of their own men, and the Commissars stood 18 feet behind the lines. They shot an army of their own men in order to win that battle, just as secret police in the Third World cut off the ears and cut out the tongues of any who retreat in battle before they send them back to their villages.

Would Evola approve of that? He would probably say that if it was done individualistically or as a matter of revenge or of rage it’s dependent upon the circumstances, but to do it in a mass-oriented way–mass camps, mass sirens, the totalitarian response particularly of communism, the reduction of everything to the lowest common denominator so all can be free in a sort of pig-like uniformity–he would consider that really to be death and to be fought against.

Evola is extraordinarily controversial because there is an area in his thinking, particularly in relation to the Islamic world, that leads almost to the justification, as certain liberal critics say, of forms of religious terrorism. He never quite advocates that, but it’s quite clear that his loathing of the modern world is so much and his nuanced appreciation of the Islamic concept of Jihad–where you fight within yourself against doubt and fight externally in a quasi-pagan and masculine way against the enemy that is without you–has a resonance that chimes with certain extremist religious people who basically want to blow the modern world up.

So, Evola is, as I say in my title, one of the world’s most Right-wing, certainly most elitist, thinkers. The interesting thing about him is that everything always looks upwards, even his doctrine of race.

You find in many racialistic movements a sort of socialism. That if you are of my ethnicity you are “all right,” as if possession of a certain melanin skin content or absence of same is all that the thing was about. When Norman Tebbit says that the British National Party is old Labour plus allied racialism, there is always a streak of truth to such viewpoints. Evola doesn’t believe in that.

Evola believes that race is spiritual as well as physical. If a man comes to you and says, “Oh, I’m White! You should be looking after me, mate!” he would say what is your intellect, what is your quality, what is your moral sense, what do you know about your civilization, how far are you prepared to fight for it, what pain can you endure, have you had understanding of death in your family and in life, are you a mature and profound human being or are you part of the limitless universality although you were born in a particular group which I respect and come from myself.? That’s the sort of principle that he would have.

Now, that is an attitude of revolutionary snobbery in a way, but it’s snobbery based upon ideas of character. And in the end as we know, politically, character is a fundamentally important thing. And the absence of it, particularly in quasi-authoritarian movements is poisonous because people once in place cannot be removed except by the most radical of means. So, there is a degree to which leadership is all important.

Look at an army. An army is not a gang of thugs. But it can easily become one. An army can easily become a rabble, but armies are controlled by hierarchies of force, the nature of which is partly impalpable. Each squad has a natural leader. Each squad has its non-commissioned officer. Each squad has an officer above them. In real armies, German, British armies of the past, if one officer goes down somebody replaces them from lower down, assumes immediately the responsibility that goes with that role. Even if all the officers are gone and all non-commissioned officers, the natural leader, one of the 5%–most behavioral anthropologists believe that 1 in 20 of all people have leadership critera–can step forward in a moment of crisis and are looked to by the others, because they provide meaning and order and hierarchy in a moment of stress.

Have you ever noticed that when people undergo disaster or when they’re in difficulties they look for help, but they also look for people to lead them out of it? Leaders are never liked, because it’s sort of lonely at the top, but leadership is probably like the desire to believe in something beyond yourself. It’s inborn. And while the principle of leadership remains, where in even democratic societies leaders are required in order to energize the democratic masses . . .

Don’t forget, most of the Caesarisms of modernity are Red forms of Caesarism, forms of extreme authoritarianism and even pitilessness all in the name of the people. All raised in the name of the masses and their glory and their freedom, their liberty and their equality. When Forbes magazine says that the Castro family’s wealth in communist Cuba is $70 million US dollars, when it calls them communist princes . . . Don’t forget, an ordinary man in Cuba could be in prison for owning his own plumbing business. When you realize that these people are princelings of reversal, you sense that some of the hierarchies, although they wear different names and different forms, are occurring in an entropic phase or in a culture of decay do relate to many of Evola’s ideas even in reversal. He would say this is because these ideas are eternal and are perennial and will out in the end.

The traditional political Right-wing criticism of these sorts of ideas is that they are purely philosophical, they relate to individuals and their lives, they tend to Hermeticism and the ascetic view that a learned spiritual man, a man of some substance, can go off and live by himself and the rest can rot down to nothing and who cares. They say that they feed a sort of post-aristocratic misanthropy.

Look at our own aristocracy. They probably lost power in about 1912. They were never shot like in the Soviet Union, they were never beheaded like in revolutionary France of 200 years before. But they have lost everything in a way because their function has been taken from them, hasn’t it? The reason for those schools, the reason they were bred in the first place, the reason for all their privileges and so on has been taken away. The fascination with the Lord Lucan case in the ’70s, the sort of decline of that class. He listens to Hitler’s speeches at Oxford, beats the nanny to death, not even get the right woman in the basement. This sort of thing. Can’t even get that right! Couldn’t even get the crime right! It’s the decline of a class, isn’t it? Going down, and knowing they’ve gone down as well. It’s sort of Oswald Moseley’s son enjoys being dressed up as a woman and spanked and his son has just died of a heroin overdose. And yet Oswald Moseley is in that family chain. You don’t really need to think that there is a sort of efflorescence there. It’s a bit unfair on that family and so on.

But don’t forget, this was a class that was born to pitilessness and rule. This was a class that identified with eagles. That’s why they put them on their shields and on their ties and on their schools. And now look at them.

 

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But, of course, they have in a sense joined the rest, haven’t they? They’ve joined the mass. And what they once were no longer matters. Cameron sums it up in a strange sort of way. Traditionally, since the 1960s, the Tories have always elected pushy middle class people with which the mass of their electoral support can identify.

It was always said Douglas-Home would be the last of the old breed. He was premier when I was born. He would be the last of the old breed that would survive and thrive. When asked about unemployment in 1961, Douglas-Home said, “There’s room for a second gamekeeper on my estate.” And people said he was out of touch. Out of touch! And he was out of touch! Let’s face it. But he thought that was a quite commodious and moral answer, you see.

Cameron is strange because all of the ease–the ease before the camera, the ease before people, no notes, look at me, not a trembling lip–all of that ease is part of the genetics of what he partly comes out of. And yet all of his values are bourgeois. All of his values are middling and mercantile. All of his values are this society’s as it now is.

Would Douglas-Home have joined or even given money to United Against Fascism, who he would have regarded as smelly little people on the margins of society who were a Left-wing rabble who probably needed to be beating the grass somewhere? Or in my regiment. You see what I mean? The idea that he would identify with these people because the real enemy represents the seeds of the aristocracy from which one has fled, that wouldn’t occur to him. He was too much what he was, basically, as a form to really consider these lies and this legerdemain and this flight of fancy.

One comes to the most controversial area of Evola’s entire prognosis, and this is the belief that Jewishness is responsible for decline and that they are a distant and another race that pushes upon things and causes things to fall and be destroyed. These are the views, of course, the belief that there is a morphic element in the nature of the decline, that has made him so untouchable and controversial. The interesting thing is that when he was approached about the Protocols of the Elders of Zion, which is believed by all liberal humanist scholars to be a forgery of the Okhrana secret police based upon an alleged French novel, I think in the 19th century, Evola said, I’m not concerned whether it’s a forgery or not, which is a very interesting response.

Because in Evola’s occultistic and Hermetic view of the world you can indicate something through its reversal, you can indicate something through metaphorization, something can be emotionally true and not completely factually true, a text can be used to exemplify truths deeper than its own surface. This is a religious view of the text, of course, that the text does not end with itself. It’s a Medieval view and is based upon a science of linguistic study called hermeneutics where you would look at every word, you would look at every paragraph, you would look at every piece of syntax to deconstruct for essence rather than deconstruct to find the absence of essence.

In the Western world, if you go to university now and you do any humanities, any arts, any liberal arts, or any social science course you will come across an ideology called deconstruction. Even vaguely, the semi-educated have heard of it. This is a viewpoint that says that any essentialisms (race, class isn’t an essentialism, but it begins to become one in the minds of man, belief in God, gender and so on) lead to the gates of Auschwitz. This is what deconstruction is based on as a theory. Therefore you look at every text, you look at every film, because they’re obsessed with mass culture, you see, looking at what the masses look at and what they’re fed by the capitalist cultural machine. They look at this and say, oh look, dangerous essentialism there. Did you see in that John Wayne film? Did you see the way he spoke to the Red Indian? Sorry, Native American. You see that sort of thing. You look at these things and you break them down and you break them down again and you break down the element of sort of “David Duke” logic that could be said to lie in that particular phrasing and so on.

But the sort of analysis that Evola maintains is what you might call constructionism rather than deconstructionism. And that’s building upon the essences of things and bringing out their discriminatory differences. So, to him the fact that that text may have been put into circulation by the Okhrana, the czarist secret police, as a profound Hermetic, metaphoricization for courses of history which may or may not be occurring, is worthy of study. He again returns to the idea that everything has meaning.

If you want war with the Islamic world, the towers will fall. If you a pacifist and isolationist America to enter the Great War, a particular boat with civilians onboard but weapons underneath, will be torpedoed by the Germans. If you want to get the isolationist boobs of middle America into a global struggle in the early 1940s you allow the prospect of an attack that you know is going to happen to it there and you make sure your aircraft carriers are not there and you blame the middling officers who were there for their incompetence retrospectively because it is the moment to kick start democratic engagement with heroic and Spartan activities.

Who can doubt that there is a streak of the Spartan? When an American Marine goes up a beach on Iwo Jima or when he fights in Fallujah? Some of the modern world has certainly fallen away for that man as he faces oblivion in warriorship against the other, even within the modern. People like Evola and Jünger would realize that. There’s even at times, in the extremity of modern warfare, a return to the individual. What about these American pilots and these other pilots, these Russian pilots, who fly in these planes, and the warrior is part of the plane. You know, they have a computer in their visor and they have all sorts of statistics coming up before them. It’s like a man who is an army fighting on his own, isn’t it? He’s got an amount of force under his wings which is equivalent to an army of centuries ago. So, you have a return to elite individuals trained only for killing and warriorship at the top tier of present Western advanced military metaphysics.

The interesting thing about Evola’s way of thinking is it’s creative. Most Right-wing people are pessimistic introverts who don’t like the world they were born into, but Evola seems to be to me in some ways an extravagant, optimistic aristocrat who always sees, not the best side of everything, but the most heroic side of everything that goes beyond even itself. Even if the Protocols of the Elders of Zion, in accordance with his diction, was a lie and can be proved to be such, the fact that millions were motivated to believe in it, millions to reject its causation, that people fought out the consequences and the consequences of the consequences in relation to even some of those ideas, means that it is of great specificity and import.

 

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Nietzsche has the idea that a man stands on the edge of a pond, and he skims a pebble into the pond, and it skips across the water. You know when you get it skimming right and it goes and it goes and it goes and wave upon wave moves upon the surface, and you can’t predict the formulation of the wave and the current that it leads into. And that History has unknown consequences.

The Maoist general who was asked by an American sympathizer after the Maoist Long March, itself partly mythological, “What’s your view of the French Revolution?” And he memorably replied, “It’s too early to tell.” Because it’s only two 200 years back. That is the sort of perspective that Evola has.

Although there will be crushing defeats, and men of his sort, aristocrats, for whom the modern world has no time, play polo, waste your money, go to brothels, gamble all the time. There’s no role for you. The world is ruled by machines and money and committees and Barack Obama.

You know, American Rightists call Obama “Obamination” instead of abomination. Is he the signification for everything that is declining in America and isn’t all of these middle class tax revolt type movements which are 100% grassroots American really within the allowed channels of opposition? “He’s a socialist!” “It’s all about tax. It’s not about anything else.” “It’s all within the remit of health care budgetary constraints and views on same.” Etc, etc. “What about the deficit?” Aren’t all of these movements and the rage that they contain elements and spectrums of what he would call anti-modernity or semi-anti-modernity within modernity?

None of us know what the future will hold, but it is quite clear that unless people of advanced type in our group believe in some of the traditions that they come out of again, they will disappear. And in Evola’s view they will have deserved to disappear. So, my view is that whatever one’s view, whatever one’s system of faith . . . and don’t forget that in the Greek world you could disbelieve in the gods and think they were metaphors, you could kneel before a statue of them or you could have a philosophical belief in between the two and all were part of the same culture, all were part of the same city-state, and if called upon as a free citizens to defend it, even Socrates would stand in line with his shield and his spear.

All of Evola’s books are now available on the internet. The most controversial passages about morphology and ethnicity are all available on the internet. Read Julius Evola. Read an aristocrat for the past and the future, and look back to the perennial Traditions that are part and parcel of Western civilization and can fuel the imagination and fire even in those who don’t entirely believe in them.

Thank you very much!

 

 


 

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