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lundi, 19 novembre 2012

Unité du monde et destin du peuple

Le sacré : Unité du monde et destin du peuple

1511.jpgPatrick SIMON

Ex: http://vouloir.hautetfort.com/

Le problème posé ici est le suivant : que peut signifier la locution « unité du monde », que certains ont déjà élevée au rang de concept fondamental (1) et dans laquelle, apparemment, se trouve beaucoup plus qu'un antidote au dualisme métaphysique et chrétien ? En d'autres termes : comment penser “l'unité du monde” ? Pour répondre à cette question, considérons d'abord la formule grecque panta : en, « tout : un ». C'est, pourrait-on dire, sur ces simples mots d'Héraclite d'Éphèse que s'ouvre la pensée européenne. Toute sa vie, Heidegger n'a cessé de “tourner” autour d'eux en s'en rapprochant. « Tout : un » : que peut vouloir dire cela ?

“Tout” est la multiplicité changeante de ce qui est, c'est-à-dire de ce qui se manifeste, se présente à nous : tout ce qui change et devient, tout ce qui coule. Panta rhei, « tout coule », dit une autre maxime d'Héraclite. Tout coule, et pourtant tout est un. Comment ce qui constitue la multiplicité même peut-il être “un” ? Qu'est-ce que cette unité du divers ? “Unité” signifie-t-il ici “totalité”, “globalité” ? Est-il ici seulement question de cette évidence ensembliste qui veut que chaque chose soit un élément de l'ensemble de toutes les choses, contribue à l'unicité de cet ensemble ? Certes non. Panta : En pourrait également s'énoncer : chaque étant : un. La ques­tion qui surgit alors est : comment ce qui à chaque instant se manifeste comme pluralité peut-il être un ?

L'unité, par ailleurs, ne saurait être conçue en tant que “principe unifiant”, causal ou non. Une telle conception resterait enfermée dans le dualisme métaphysique, auquel d'ailleurs elle s'apparente, puisqu'elle ne permettrait jamais de résoudre la dualité de l'étant et du principe. La réponse souvent invoquée par la théologie chrétienne, qui postule l'unité du monde en Dieu, n'est en rien satisfaisante, dans la mesure où elle ne produit qu'une pseudo­unité surajoutée à la dualité fondamentale du monde et de Dieu.

En fait, si nous voulons véritablement saisir ce que contient le panta : en héraclitéen, il nous est demandé, autant que possible, de sortir du “règne” de l'essence platonicienne, de l'essence comme principe ultime constituant le “soi” de chaque étant. Une telle conception des essences fondatrices accessibles à la ratio pèse, on le sait, sur la plupart des modes explicatifs en usage aujourd'hui. Cependant, elle ne va pas “de soi” : elle n'est venue qu'après la pensée présocratique (qui, à l'exception du poème de Parménide, nous est parvenue sous forme de fragments) et avant celle de Heidegger, qui s'est d'ailleurs constamment appuyée sur la précédente.

Mais revenons-en au “paradoxe” évoqué plus haut : panta : en / panta rhei. On interprète souvent maladroite­ment l'image héraclitéenne du fleuve. « On ne se baigne jamais deux fois dans la même eau (du fleuve) », dit en substance Héraclite. On en déduit que le fleuve n'est qu'en tant que devenir — en se gardant bien de se demander ce que peut signifier ce “devenir” —, et l'on conclut que, hors du devenir, il n'y a rien (à penser). On passe alors à côté de ce que voulait dire Héraclite, et à côté de ce qui, dans ce “devenir”, se présente comme question.

Tout dans le fleuve est courant, changement, devenir. Mais qu'est-ce qui fonde ce devenir comme devenir-du­-fleuve, et, plus précisément, devenir-de-ce-fleuve-ci ? Autre formulation (qui est plus qu'une boutade) : si le fleuve est devenir, il faut bien qu'il soit. De fait, pour que soit pensable le devenir du fleuve, il faut qu'une entité rassemble en soi ce devenir, ou plutôt (pour éviter de penser à une entité “agissante”) que ce devenir se rassemble en une entité : on ne se baigne jamais deux fois dans la même eau, mais cette eau qui coule est toujours celle du fleuve. Le fond de l'image du fleuve réside en ceci que le devenir voile ce qui est, dirons-nous par approximation, sa condition essentielle de possibilité : l'unité, celle-là même en laquelle sont assemblées les diverses et changeantes apparences (c'est-à-dire : manifestations de la présence) de l'étant.

Cette unité où sont assemblés les divers modes de l'apparaître d'un étant, Heidegger la nomme Wesen. Ce mot est généralement traduit par “essence”. (Il n'est d'ailleurs pas une des nombreuses inventions terminologiques de Heidegger, mais appartient à la langue philosophique allemande, qui l'utilisa pour rendre le latin essentia). Il ne faut pas oublier néanmoins toute la distance qui sépare ce Wesen de l'essence platonicienne. Osons une définition : Wesen (“essence d'un étant”), “unité rassemblante de ses modes de présence (de ses manifestations phénoménales)”. Être veut alors dire “déployer” son essence, apparaître de manière multiple, changeante, ambi­guë, dans (et à partir de) l'unité de son essence. Il apparaît alors clairement que l'essence-unité rassemblante n'est “extérieure” ni à l'étant ni au temps, qu'elle n'induit aucune coupure entre un monde dit “sensible” et un monde dit “intelligible”. L'essence étant unité rassemblante des apparences, elle ne saurait être “au-delà” de ces apparences. Ne pouvant être pensée hors de son “déploiement” en présence, hors de son surgissement en un devenir, elle ne saurait non plus être “au-delà” du temps.

Les messagers de la “divinité”

21353_10.jpgLoin d'induire une coupure entre le “sensible” et “l'intelligible”, la notion heideggérienne de Wesen réduit celle-ci à néant. L'essence se manifeste en présence ; elle n'est pas accessible hors de cette manifestation. Les présocra­tiques, d'ailleurs, étaient incapables de concevoir la moindre distinction entre le sensible et l'intelligible pour la simple raison que, pour eux, le penser et le sentir n'étaient que des modes d'un même “faire face à la pré­sence”. En allemand, “briller” et “apparaître” se disent tous deux scheinen. L'éclat, la lueur, l'apparence : der Schein. Paraître, c'est briller, laisser se déployer la totalité des signes de soi. Être et (ap)paraître ne sont donc nullement antinomiques. Être, c'“est” paraître, tout comme pour le soleil, être, c'“est” briller. Panta : en signifierait alors d'abord ceci : la pluralité des phénomènes est toujours rassemblée dans l'unité d'une essence (Wesen). La coupure entre “l'intelligible” et le “sensible” n'est qu'un sous-produit de la pensée socrato-platonicienne.

Il vaut la peine d'insister. L'essence (Wesen) n'“est” aucun principe, ni actif (l'unité est toujours, pourrait-on dire, intrinsèque et implicite) ni explicatif (expliquer est toujours re-présenter ; or, par l'unité, on ne re-présente rien, et l'unité elle-même est sans doute absolument non re-présentable). Heidegger a parfois utilisé l'image de la coupe pour faire sentir que cette unité n'“est” pas un lien, causal ou non, qui unirait en interdisant on ne sait quel éparpillement. Bien au contraire, il faut s'exercer à penser la coupe comme recueillant en elle la multiplicité, tout en n'étant pas “extérieure” au recueillement. (La coupe du Wesen est à la fois “recueillante” et “recueillement”).

Heidegger parlait des dieux (die Götter) en les appelant « les divins » (die göttlichen). Il voyait en eux les messa­gers de la « divinité » (die Gottheit). Maître Eckart, Angelus Silesius et d'autres ont aussi parlé de Gott ou de Gottheit en termes d'unité, de consubstantialité, de co-propriation. En fait, Gottheit ne signifie rien d'autre que cette « unité du monde » au sein de l'unité-recueillante que nous venons d'évoquer. Qu'est-ce alors que le sacré ? Il est le dévoilement de cette unité, et l'homme, en tant que faisant — face-à-l'étant (Da-sein), en est le dépositaire.

Essayons maintenant d'approcher l'unité-recueillante du monde en certains de ses modes de dévoilement. L'un des modes les plus importants est constitué par le peuple (das Volk). Qu'est-ce qu'un peuple ? Ce n'est ni une somme d'individus ni une structure évoluant dans un temps linéaire. Un peuple est une entité qui rassemble les ancêtres, c'est-à-dire le passé-origine surgissant dans l'immédiat d'une présence-au-monde, les présents, c'est-­à-dire ceux qui vivent aujourd'hui et qui font la présence du monde, et les hommes-à-venir, notion qui repré­sente l'anticipation dans la présence au monde d'un être-en-projet.

Pas d'opposition entre le sacré et le profane

millet10.jpgL'unité-peuple est pour nous l'un des modes où se dévoile la Gottheit, la divinité de l'unité du monde. Nous dirons, par suite, que le sacré ne se laisse appréhender authentiquement qu'au sein d'une communauté popu­laire qui en constitue le « lieu de surgissement ». En ce sens, il n'y a pas de médiateur entre l'homme-d'un-peuple et la divinité ; celle-ci constitue pour lui le plus immédiat. Autrement dit, l'homme n'a accès à l'unité-du-monde qu'à partir (et dans) l'unité-du-peuple. Bien entendu, cela ne signifie pas qu'il n'y ait d'accès au sacré que dans la “religion collective”. Cela signifie que la personne individuelle ne peut s'ouvrir au sacré sans que l'ensemble du peuple soit “présent”, c'est-à-dire délimite le lieu de venue du sacré.

Cette notion de co-propriation de l'homme authentique et de la communauté populaire dans l'unité-recueillante de l'être est à la fois très immédiate, car elle s'adresse à une sensibilité originaire, et très difficile à saisir, car elle s'exprime difficilement au travers d'un langage bâti sur l'effectivité du concept. Heidegger la développe à partir d'un certain nombre de considérations sur l'idée de monde.

Pour Heidegger, un « monde » est un « existential », autrement dit un mode d'être de l'homme historial, c'est-à­-dire de l'homme en tant qu'il est engagé dans le déploiement du destin de la communauté dont il relève. Qu'est­-ce à dire ? Que cet homme ne vit jamais dans un “monde” qui lui serait indifférent et pré-existant, comme une boîte contenant un objet, mais qu'à proprement parler, il fonde sans cesse le “monde” en prenant sa part du destin communautaire. Heidegger dit : der Welt ist nicht, sondern weltet (le monde n'est pas, il mondifie). Le monde mondifie : il se manifeste comme une unité rassemblant d'une manière toujours progressante l'homme d'une communauté, cette communauté elle-même, les étants qui viennent à la “rencontre” de l'homme et les modes existentiels généralement représentés comme des fonctions culturelles. Cette unité de tout ce qui est dans un monde et de ce qui le fonde (l'homme historial) constitue à nos yeux un mode de la divinité.

Un temple n'est sacré que dans la mesure où il est un lieu de co-appartenance de la communauté du peuple et des hommes de cette communauté. S'il est ainsi, ainsi est-il immédiatement perçu. Cette immédiateté est le signe de l'unité qui se manifeste dans la rencontre de l'homme et du temple, par laquelle le temple est livré à son être, et l'homme révélé au sien. Quand, au contraire, le temple devient un “médiateur” entre l'homme et le dieu, il a déjà cessé d'être sacré. (Une réflexion sur la notion d'“idole” pourrait être développée à partir de là). Que nous le voulions ou non, nous ne pourrons plus jamais voir le temple d'Apollon à Delphes ainsi que le voyait un Grec contemporain de ceux qui l'ont bâti. Pour celui-ci, la place du temple à l'intérieur de la polis allait de soi. Or, c'est précisément cet “allant de soi” qui signale l'étant mondain (la Chose) en opposition à l'étant hors-du-monde (l'Objet). On comprend, dès lors, que pour un paganisme authentique, il ne saurait y avoir de “lieux saints” en opposition à des “lieux profanes” (tout comme il ne saurait y avoir, en général, d'op­position entre le profane et le sacré). Est sacré, relève de la Gottheit, de l'Un, tout lieu “mondain”, toute chose, toute région du monde en tant que ce dernier est sans cesse fondé et soutenu par la communauté du peuple. Tacite disait à propos des Germains : « Ils nomment Dieu le secret des bois ». On pourrait traduire : « Le sacré est partout où se fonde le monde de la communauté du peuple ».

Ce qui se manifeste dans la divinité, comme l'unité du monde, se manifeste partout, mais ne s'institue nulle part comme pouvoir (2). De même, la divinité n'étant aucun principe, elle n'est source également d'aucun prin­cipe, et en particulier d'aucune morale. Plutôt que d'“homme bon”, il vaudrait donc mieux, dans la perspective où nous nous plaçons, parler d'homme “bien destiné”, au sens que Heidegger a su retrouver chez les présocrati­ques. L'homme bien destiné est celui qui est “tout-un” avec le destin lui-même, c'est-à-dire avec l'Un de tous les tenants du peuple.

Il ne saurait pour nous y avoir de doute sur ce point : l'homme n'existe qu'en tant qu'homme-du-peuple. Le peuple en tant qu'unité à penser ne se définit pas par l'homme. Le peuple est ce dans quoi se trouve réalisée une unité essentielle, en même temps que le mode d'approche de cette unité. Comme “lieu” (topos) de réalisa­tion d'un passé, d'un présent et d'un “à-venir”, le peuple n'est rien qui se laisse définir par l'homme. C'est au contraire l'homme qui ne se trouve révélé comme homme que par son appartenance à un peuple. Et si l'on tient à parler de “volonté de puissance”, on doit admettre que celle-ci tient son être de l'être du peuple, et non l'inverse.

Mais qu'en est-il de l'être du peuple ? Notre formulation, loin de régler les problèmes, les fait au contraire surgir avec force. Certes, on peut conjecturer un lien fondamental avec ce que Heidegger appelle la temporalité de l'être, et qu'on peut appeler aussi tridimensionnalité du temps historique. Mais des interrogations surgissent, en particulier dès que l'on parle d'« auto-affirmation de la volonté de l'homme » ou d'« auto-affirmation de l'homme dans la volonté ».

L'image d'un homme en pamoison devant sa propre marche vers la puissance, c'est-à-dire finalement devant lui-même, est à la fois puérile et bien commune : le réalisme socialiste l'a multipliée à l'infini. Ce n'est pas sur une telle image que l'on peut fonder le sacré, bien au contraire. Le mot “auto-affirmation” signifie-t-il affir­mation de l'homme en tant que “porteur d'une volonté” ? Supposons cela. Les difficultés auxquelles on se heurte sont tout de suite insurmontables. Définir l'homme comme “sujet voulant” n'est rien d'autre qu'utiliser un mode “moderne” de la définition métaphysique de l'homme comme “animal rationnel”. Déplacer le centre de gravité de la raison vers la volonté ne change rien quant au fond (surtout si l'on pense la volonté comme projection de la raison dans un univers de pensée nominaliste). L'homme comme “animal doué de volonté” reste un fantasme métaphysique. En outre, une telle définition revient à se couper définitivement l'accès au peuple en tant que phénomène fondateur, et donc, à l'essence de la volonté comme pro-venant de celle du peu­ple. L'homme en tant que porté-par-un-peuple ne saurait donc se définir, et encore moins s'affirmer, comme “sujet voulant”. Tout au plus peut-il interpréter la volonté comme ouverture au destin du peuple et lien à son essence. Un tel homme ne dit “je” que secondairement.

Homme-du-peuple et liberté-pour fonder-un-monde

[Les métaphores heideggériennes restituent « l'appel silencieux de la terre », sol sur lequel prend pied notre liberté. Ci-dessous : gravure de Bodo Zimmermann (1902-1945)]

rohter10.jpgAllons plus loin. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, l'homme comme “animal-doué-de-volonté” ressem­ble à s'y méprendre à l'homme du nihilisme achevé, c'est-à-dire à l'homme de la technique mondiale. En effet, l'homme du nihilisme achevé se constitue comme tel en tant que, dans son “faire”, il se reconnaît lui-même comme seule réalité. “Poétiquement”, il est cet étant solitaire à qui l'existant dans son ensemble ne renvoie plus que sa propre image, tellement vidée de substance qu'elle n'est plus qu'un leurre. Poser l'homme comme “animal voulant”, après qu'il l'eut été comme “animal rationnel”, c'est-à-dire, en fin de compte, comme indi­vidu absolu, c'est s'enfermer à terme dans cette fatalité de l'homme seul parmi ses avatars. Or, si l'essence de la technique n'est rien de technique, l'essence de l'homme n'est rien d'humain. L'homme comme “animal voulant” est précisément celui qui a perdu tout lien avec le “non-humain en l'homme”, qui a totalement oublié l'être.

Nous dirons, au contraire, que le non-humain est peut-être ce en quoi résident l'essence du sacré comme celle du peuple. Nous prendrons alors le mot d'“auto-affirmation” dans le sens que lui donne Heidegger, en parlant, par ex., de « l'auto-affirmation de l'université allemande » (die Selbstbehauptung der deutschen Universi­tät). Ce sens est celui d'un retour à l'essence ou, pour employer un vocabulaire plus expressif, d'une compré­hension et d'une explicitation (d'un déploiement) de ce qui appartient en propre à l'homme, de son essentiellement­ possible. La possibilité essentielle de l'homme, dit Heidegger, est sa liberté. Cette liberté est liberté-pour-fonder­-un-monde, c'est-à-dire — si l'on considère les textes que Heidegger a pu écrire “en situation” — liberté que l'homme en tant que porté-par-un-peuple reçoit de la pro-venance, du destin du peuple. La liberté humaine est liberté pour la fidélité à ce destin. Dès lors, la volonté peut être sortie du cadre métaphysique. Il suffit de la penser comme résolution de soi dans le déploiement du destin d'un peuple.

Cette définition peut être difficile à recevoir en tant que notion à penser. Nous sommes, de toute évidence, encore trop conditionnés à penser la volonté comme l'attribut d'un ego absolu. Que dans une pensée radicale­ment différente de la volonté, l'ego doive se dissoudre (au moins en apparence) dans ce qui ne saurait se rame­ner à aucun “je”, le destin d'un peuple, voilà qui ne peut que troubler. Ceux qui, les premiers, ont reçu l'appel d'un peuple n'en ont-ils pourtant pas déjà fait l'expérience ? Le peuple dont nous relevons n'est pas en tant que présence ; il est en tant que venant. Nous ressentons son appel, et l'essence de notre action réside dans notre réponse à cet appel. Cette réponse n'est autre que l'expérience que nous faisons déjà de la liberté comme fidélité au destin d'un peuple. Chacun à un moment tragique de leur existence, Heidegger et René Char se sont retrouvés pour reconnaître que « toute grandeur est dans le départ qui oblige ». Cette simple phrase dit tout. L'engagement est fidélité résolue au destin du peuple qui nous appelle en tant qu'“à-venir”.

Quels sont les rapports existant entre le sacré et l'auto-affirmation telle que nous la concevons ? Plus précisé­ment, quelle expérience du sacré avons-nous en tant que nous manifestons cette auto-affirmation ? Répondre à cette question, ce n'est pas dire ce qu'est le sacré aujourd'hui, tâche peut-être impossible, mais dire où il est. Panta : en : voilà Héraclite et voilà où est le sacré. Gott ist in mir das Feuer, ich bin ihm der Schein (Dieu est en moi le feu, je suis en lui l'éclat lumineux) : voilà Silesius et voilà où est le sacré. L'intuition que nous avons du sacré est qu'il réside dans une unité essentielle, et que c'est dans sa lumière que se déploie cette unité. Les textes sacrés indo-européens ne disent pas autre chose : ils disent la lumière dans laquelle un peuple se maintient en tant que peuple, c'est-à-dire la lumière dans laquelle se fait l'unité d'un monde. (Ainsi dans les Védas, où le sacrifice est pris comme acte de soutien du monde).

Que le sacré puisse ou non se passer de dieux, c'est là une question qui vient trop tard ou trop tôt. Quand un dieu est reconnu comme figure, c'est qu'il a déjà cessé d'être en tant que dieu. Qu'est-ce donc qu'un dieu ? Voilà une interrogation face à laquelle la prudence s'impose. Lorsque Friedrich Georg Jünger évoque Apollon [in : Nouvelle école n°35, 1979], il parle d'un dieu qui n'est rien d'humain, qui ne symbolise en aucune façon quelque chose d'humain. Le seul Apollon dont il a voulu s'approcher est celui dont les Grecs de la haute époque avaient l'expérience, qui aussi le seul qui puisse nous concerner. Tout questionnement sur la “réalité effective” du dieu, questionnement nécessairement métaphysique, car refusant d'emblée de prendre en compte ce par quoi le dieu se tourne vers les hommes pour mieux pouvoir le mesurer à un seul critère d'existence “objective”, nous semble oiseux. Reli­sons ce texte. Apollon y est délivré comme énigme. Cette énigme n'a rien à voir avec les mystères des religions révélées ; elle ne contient ni n'inspire aucun credo, et même elle rejette tout credo comme lui étant essentielle­ment étranger. Mais elle n'en a pas moins ce caractère incontournable d'inconnu, où Heidegger a cru retrouver le signe premier de la divinité. Quelle est donc l'énigme qui a nom “Apollon” ? Elle n'est pas tel ou tel carac­tère, tel ou tel attribut, telle ou telle apparence du dieu. L'énigme est l'unité des aspects du dieu, le rassemble­ment de ses aspects, de ses Scheinen, de ses “apparaître” au sein d'un même. Cette unité est le divin dans Apol­lon, et la divinité elle-même.

L'unité qui a pour nom “peuple” est aussi un tel mode d'approche de la divinité. Plus précisément, elle est à la fois le mode par lequel la divinité s'approche de l'homme dans le peuple, et le chemin par lequel l'homme en tant que porté-par-un-peuple s'approche de la divinité. Cette unité — qu'encore une fois il serait absurde de penser comme « unité d'un ensemble » — est le non-humain en l'homme. On pourrait alors reprendre, en la modifiant à peine, la sentence de Silesius : Das Volk ist in mir das Feuer, ich bin in ihm der Schein. Considé­rant le mot Schein dans le sens du grec phainestai, sa signification deviendrait la suivante : « Le peuple est en moi le feu, la flamme » (il est ce qui m'anime, me fait moi, me donne accès à mon essence, ce en quoi j'ai liberté de m'affirmer en tant que l'homme que je dois être), « Je suis en lui l'éclat de l'apparaître » (en tant qu'homme, je suis un aspect, un mode de l'apparaître du peuple, et ceci, en moi, est l'énigme et aussi, peut-être d'abord, le sacré).

On dira encore : quel rapport y-a-t-il entre l'expérience que nous faisons du sacré dans la “nature”, face à (et dans nos rapports avec) l'existant dans son ensemble, et l'unité ? Cette question est assez vaine. Car où donc se réalise l'unité du monde sinon dans une perception de l'existant dans son ensemble, qui, est, comme le dit Heidegger, une “prise en garde” ? Il nous faut en fait réapprendre à penser le monde comme destin, et dépasser autant qu'il est possible la perception comme “activité d'un sujet”. Tant que l'homme demeure en son essence, le monde n'est jamais un “dehors” auquel l'homme aurait accès en tant que sujet. L'homme ne voit le monde en tant que monde qu'autant qu'il est lui-même l'apparaître d'un peuple. Unité du peuple et unité du monde sont deux modes d'un même.

Nous autres aussi, bien que vivant en une époque où règne en maître la perception “objective” propre à l'indi­vidu (c'est-à-dire à ce que Heidegger appelait le « semi-homme »), nous faisons cette expérience. Si nous trou­vons du sacré dans la “nature”, c'est que nous la voyons, non en tant qu'individus, non en “sujets-voulants­-décidant-de-l'investir”, mais en hommes portés-par-un-peuple, le peuple européen, qui, rassemblé sur son essence (le “passé”), nous enjoint par son appel de le faire-venir à une nouvelle présence. Si la “nature”, pour nous, contient du sacré, ce n'est pas parce que nous y en avons mis, et pas non plus parce qu'elle nous renverrait l'image, au moins potentielle, de notre propre “volonté de puissance”, mais bien parce qu'un peuple est encore quelque peu en nous le « feu », même si nous n'en sommes encore que confusément l'« éclat ». Et c'est ce « feu » (das Feuer), constitutif de notre identité essentielle, de notre « hespérialité », qui est ce en quoi se dépose notre perception du monde, et donc aussi ce par quoi se réalise l'unité de notre monde.

Matin passé et matin venant sont les mêmes

cabane10.jpgQue le sacré ait donc beaucoup à faire avec l'auto-affirmation de l'homme en tant que mode de l'apparaître d'un peuple, c'est ce que l'on ne saurait nier. Unité du monde, unité du peuple : le même. Le même, mais pas « la même chose » — et, sur ce point, nous renverrons à ce que Heidegger a pu écrire dans le texte, essentiel, intitulé Identité et différence. En tant que le même, unité du monde et unité du peuple se trouvent dans un rapport de co-propriation, ce qui revient à dire qu'ils s'y cherchent pour y trouver ce qui est à chacun son pro­pre. Le point, le “nœud” autour duquel s'enroulent ces “deux” unités est proprement pour nous le plus proche et le plus lointain. Il est, au sens le plus profond, le lieu de venue du sacré.

Ce “nœud”, qui correspond peut-être à ce que Heidegger a interrogé sous le nom d'Ereignis, nous apparaît, à nous aussi, comme question. Il ne s'agit pas d'une question à résoudre, mais d'une question à déployer. Que signifie ce terme ? Certainement pas aligner des propositions logiques ou paralogiques. Déployer la question du lieu de venue du sacré, c'est fonder le sacré en tant que sacré, et, du même coup, le peuple en tant que peuple. Heidegger en était arrivé à dire : Ereignis ereignet ; et il ajoutait : « c'est tout ». Ce « c'est tout » ne pose pas une fin, mais ouvre un horizon, en ce sens qu'il est un ordre de « départ pour l'assaut » ; et dans ce départ, est toute grandeur. Il signifie, si l'on peut dire, laisser Ereignis ereignen, c'est-à-dire répondre à l'appel qui nous enjoint de prendre en notre garde la « croissance de ce qui est petit » — la venue d'un peuple que nous nommerons peut-être hespérial. Là et là seulement est l'auto-affirmation.

Que dire maintenant de la technique ? Pour beaucoup, aujourd'hui, la technique reste quelque chose de “méca­nique”, de “machinal” : un zu-Hand, dont l'homme aurait usage en tant que sujet, et sur lequel il pourrait agir. Une telle conception nous semble erronée. Cette apparence que prend la technique d'objet à la disposition d'un homme-sujet n'est qu'un leurre, ou plutôt un masque. (Ce qui ne veut pas dire qu'elle soit fausse, car il n'y a jamais d'apparence “fausse”). Quitte à tout décrire en termes de sujet et d'objet, c'est bien plutôt la technique qu'il faudrait considérer comme “sujet”, et l'homme désintégré du “on” qu'il faudrait voir comme “objet”. La technique n'est un outil pour le bien-être ou la puissance que pour les hommes du nihilisme achevé. En fait, elle n'est pas un outil du tout. Elle est ce qui nous enjoint de voir l'étant comme objet, et l'être comme efficience. Cette injonction se confond avec la nuit où les peuples se sont perdus eux-mêmes, et le danger — ce « désert qui croît », ainsi que Nietzsche nous en a avertis — est que, dans cette nuit de la technique mondiale, l'homme finisse par perdre tout lien avec son essence.

Relisons Nietzsche. S'il y a, aujourd'hui, un “seigneur de la terre”, c'est bien le « dernier homme » dont parle Zarathoustra, le « semi-homme » évoqué par Heidegger dans son texte sur le Service du Travail. C'est lui l'en­geance aveugle et oublieuse qui règne en maître dans la nuit de la technique mondiale. Qui règne sur quoi ? Non pas sur la terre, qui, en tant que phénomène, qu'entité ou mode du Geviert, lui est interdite, mais sur le désert.

Quel est alors le salvateur qui vient avec l'ère de la technique ? On dira : l'être, en tant que lumière du matin qui se dévoile comme telle aux hommes du soir (Jean Beaufret). C'est dire trop et pas assez. On dira encore : l'Ereignis, en tant que signalé, devancé dans notre pensée, par le Gestell. Cette réponse, identique en fait à la précédente, ne nous mène pas plus loin. Il faut rappeler, en effet, que l'expérience que l'homme de l'aurore grecque avait de l'être ne s'est déployée en un monde que pour autant que l'être a pris cet homme en tant que son Dasein, c'est-à-dire, finalement en tant que peuple. Et de même, l'Ereignis implique la conjonction de l'unité­peuple et de l'unité intérieure de l'homme en tant que liberté pour l'accomplissement du destin du peuple.

Que deviennent alors la poiésis et la téchnè ? En quoi sont-elles, identifiées comme au cœur de la technique, de l'ordre de ce qui sauve ? Sûrement pas dans le sens où nous aurions le pouvoir d'investir d'un “sens nou­veau” la production d'objets techniques. On ne peut asseoir sur la technique la tâche « destinale » de faire-venir d'un peuple. La poiésis nous regarde dans la mesure seulement où elle n'est au cœur de toute production techni­que d'objets que parce qu'elle est au cœur de tout faire-venir, de toute éclosion à la présence. Elle nous regarde d'abord en ceci que nous savons, comme on a savoir d'une évidence secrète, que vers nous s'est tourné ce qui « est encore petit », ce qui appelle à croître dans le danger. Et cela qui nous “appelle”, étant encore petit, pour qu'en son « faire-venir » nous trouvions notre liberté et notre destin, est un peuple et rien d'autre.

Le monde n'est jamais fait d'objets. Le monde est destin de l'homme en tant que Dasein, ce qui signifie : le monde est monde pour autant qu'il est demeure de l'homme, et l'homme, lui, n'est homme qu'en tant que porté-par-un-peuple. Nous ne ferons pas venir à la présence le peuple qui nous appelle en tant qu'« à-venir » en nous efforçant de donner un autre “sens” à des objets, quels qu'ils soient. Les étants ne seront rendus dispo­nibles pour un usage poiétique qu'une fois délivrés à cet usage par un peuple. Ne confondons donc pas les raci­nes et les derniers rameaux de l'arbre. C'est un peuple — nos racines — qui est à « pro-duire », et non pas une “nouvelle technique”.

Mais comment “pro-duit”-on un peuple ? On ne peut, à cet égard, qu'envisager un horizon appelé, une fois atteint, à disparaître pour céder la place à un autre. La pro-duction d'un peuple ne saurait en effet avoir de “fin”. Elle est un acte continu. Dans l'immédiat, il faut lutter par tous les moyens contre l'idée de l'homme­-sans-peuple, du « semi-homme », de cet individu moral qui peut d'autant mieux se construire un “humanisme” qu'il a oublié l'être et s'est ainsi détourné de l'essence de l'homme. Sur notre chemin, nous sommes guidés par une lumière qui, n'étant aucune lueur nocturne, ne peut être que celle du matin. Matin passé et matin venant sont pour nous les mêmes. Ma certitude la plus profonde est que nous sommes voués à ce matin.

► Patrick Simon, Nouvelle École n°37, 1982.

◘ Notes : 

(1) Cf. not. Alain de Benoist, Comment peut-on être païen ?, Albin Michel, 1981.

(2) Là réside l'erreur de ceux qui, tel Pierre Chaunu dans La mémoire et le sacré, tirent argument de la non-opposition entre sacré et profane pour affirmer, de façon plutôt légère, que le paganisme est fondamentalement théocratique.

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samedi, 17 novembre 2012

Julius Evola et la Modernité

Julius Evola et la Modernité

 

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mercredi, 14 novembre 2012

L’idéal de l’Empire de Prométhée à Épiméthée

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L’idéal de l’Empire de Prométhée à Épiméthée

par Massimo CACCIARI

Nous reproduisons ci-dessous un texte intéressant du philosophe et homme politique italien, Massimo Cacciari, cueilli sur le site du quotidien Libération. Massimo Cacciari est l’auteur de nombreux essais et une partie de son œuvre est traduite en français. Les éditions de l’Éclat ont ainsi publié en 2011 un texte intitulé « Le Jésus de Nietzsche ».

Métapo Infos

Incontestablement, la période qui va de l’écroulement du « socialisme réel » à la nouvelle « grande crise » que nous traversons actuellement peut être définie véritablement comme une époque. Le terme Épochè indique, en effet, l’arrêt, l’interruption, mais non pas comme s’il s’agissait d’un espace vide, d’un intervalle. Il signifie, au contraire, un resserrement dans le cours du temps, une abréviation extraordinaire, dans laquelle ses caractères essentiels s’expriment comme contractés les uns sur les autres et les uns contre les autres. L’époque, de ce point de vue, n’est donc nullement un « temps long », mais le concentré de ses significations dans un spasme, qui les révèle et peut aussi, en même temps, les dissoudre. De ce même point de vue, on peut définir comme « époque » la grande guerre civile qui a anéanti la centralité politique de l’Europe entre 1914 et 1944 : trente ans seulement, à peine plus que « notre » 1989 – 2011. Dans l’époque, se précipitent évidemment des idées, des facteurs, des contradictions mûries dans le « temps long » – et c’est pourquoi il est impossible de la comprendre de manière isolée. Mais elle assume toutefois une valeur révélatrice et déploie les mêmes éléments qui étaient déjà à l’œuvre selon des dimensions et des énergies nouvelles. Alors que, précisément, toute « normalité » est arrêtée, ce qui semblait à première vue normal et facilement prévisible dans ses développements s’exprime désormais selon des formes inattendues et inquiétantes. Dans un certain sens, l’époque assume toujours une valeur « apocalyptique ». Conséquence évidente de cet état de choses : l’affirmation d’une extraordinaire porosité des mots. Leur puissance « apophantique » décroît redoutablement. Le rapport entre les mots et les choses qu’ils devraient désigner se fait dans la plus grande insécurité. Que signifient aujourd’hui les mots démocratie ? marché ? paix ? Ou encore : nous avons fait l’unité européenne – mais que signifie l’Europe ? l’Occident ? Ainsi, le terme époque résume aussi en soi sa profonde signification sceptique : toute époque authentique se révèle également en tant que doute radical sur son propre passé et ne s’ouvre au futur que de manière hasardeuse.

À la veille d’une telle « époque », les signes qui permettent de la lire restent cachés. Les temps semblent même favoriser des prévisions contraires. La veille d’une époque se caractérise par un certain bavardage sur notre capacité à « contrôler » l’avenir, tandis que l’époque qui suit semble « faite » pour démontrer la loi éternelle de l’hétérogenèse des fins. Ce fut le cas de l’anno mirabile 1989. La troisième guerre mondiale était terminée. Un seul Titan restait en scène, à la puissance inapprochable. Mais c’était un Titan qui, malgré son nom, se voulait non-violent. C’était un Prométhée bienfaiteur des misérables mortels, qui aurait travaillé et se serait volontiers sacrifié pour harmoniser et unifier leurs désaccords et leur assurer justice et bien-être. Comme Prométhée, il avait en réserve, pour nous, le don le plus précieux : la raison, le nombre, la capacité de calculer et de transformer. L’affirmation de son modèle de rationalité aurait été le fondement de la sécurité et de la paix.

Aube ou crépuscule ? L’époque rapproche les couleurs jusqu’à les confondre. Mais tous ou presque obéirent à cette Annonce, comme à l’aube d’un Nouveau Commencement. Le tragique vingtième siècle de la « tyrannie des valeurs » déclinait enfin et surgissait l’âge de la concorde entre science, technique, marché, démocratie et « droits de l’homme ». Qu’il y ait pu y avoir une symbiose inavouable entre les deux Titans (à partir d’une origine commune !) – qu’ils n’aient pu régner qu’ensemble – et que, donc, la fin de l’un ait pu représenter une menace mortelle pour l’autre – tout cela ne fut même pas suspecté. Tout au plus les traditionnels adversaires du vainqueur s’exercèrent à en dénigrer la puissance solitaire – justifiés en cela par l’indécente jubilation de ses vassaux.

L’époque qui s’est ouverte alors a fait justice de cette antiquaille, nous rappelant le célèbre dit romain : vae victoribus ! « Malheur aux vainqueurs ! » On ne remporte pas la victoire dans la guerre tant qu’on n’a pas remporté la victoire dans la paix. Prométhée pouvait-il vaincre ? Ce Titan pouvait-il mener à terme l’ordinatio ad unum, cette « aspiration à l’unité » de cette planète toujours plus étriquée et plus pauvre, pour laquelle il se sentait depuis longtemps appelé ? Certes, il représentait le courant spirituel et politique le plus fort d’Occident, la seule puissance hégémonique qui avait survécu au suicide d’Europe, profondément enracinée dans une grande culture populaire, forte de valeurs partagées. Mais là aussi résidait sa faiblesse. Sa propre puissance créait l’illusion que le monde pouvait être guidé depuis les sommets du Capitole. Il l’avait déjà été péniblement au cours des décennies précédentes à travers le foedus, l’« alliance », toujours incertaine, mais aussi toujours opérante, entre Empire d’Occident et Empire d’Orient. L’écroulement de ce dernier ébranlait de manière automatique des régions tout entières, stratégiques d’un point de vue géopolitique et sur lesquelles le vainqueur n’avait quasiment aucune prise : il « libérait » des énergies auparavant contrôlées de quelque manière et contraintes à jouer toujours, en tout cas à l’intérieur de la « guerre mondiale »; il brisait le conflit, en le rendant illisible pour celui qui avait été formé à calculer selon les paramètres « universalistes » de cette guerre.

L’époque a mis à l’ordre du jour, impérieusement, l’idée d’Empire – et tout aussi impérieusement elle l’a démantelée. Voici un exemple éclatant de cette morsure du temps qu’une époque représente. L’occasion impériale s’avérait presque comme nécessaire à la proclamation de la victoire. Les vassaux européens suivaient, en applaudissant, son char. Mais les adversaires en faisaient tout autant. Aucune apologie de l’Empire ne fut plus convaincante, concernant le destin qu’il aurait dû représenter, que les critiques de ses détracteurs. Mais Prométhée n’est pas intrinsèquement capable d’Empire. Il ne sait pas le concevoir ex nationibus; il n’a aucune idée du pluralisme (idéologique, religieux, culturel) qui est immanent à son concept; par conséquent, il ne parvient pas à donner naissance à des formes de gouvernements authentiquement « impériales ». La guerre – que, tout au long des années 60 et 70, le vainqueur s’était déjà montré incapable de conduire efficacement en dehors des schémas de la rationalité militaire, fondés sur le concept de justus hostis – n’était que la poursuite de la faillite de la politique par d’autres moyens. L’Empire dure jusqu’au 11 septembre. Puis l’époque en consume l’écroulement.

Le 11 septembre crée l’illusion d’une relance en grandes pompes de l’idée impériale; en réalité, elle en marque la fin. Les désastreuses guerres de Bush junior en poursuivent le fantôme, tandis qu’elles essaient de masquer les causes aussi matérielles qui en décrètent la faillite.

Il s’est avéré, toujours lors de ce temps bref, dans le dialogue tout aussi bref de l’époque, que le nouvel Empire avait construit une grande partie de son hégémonie en étendant sa dette; il s’est avéré que son peuple, même en se fondant sur la foi en sa propre mission, s’est caractérisé par une épargne négative. Il s’est avéré que les politiques de l’aspirant Empire ont donné libre cours à la plus glorieuse période de dérégulation que l’histoire du capitalisme ait peut-être jamais connue et à l’écroulement de toute forme de contrôle sur les activités économiques et financières. Il s’est avéré que tout cela portait le vainqueur à dépendre tout d’abord du Japon, puis de la Chine pour le financement de sa propre dette. Il s’est avéré encore que ce financement impliquait la « reddition » à la Chine sur des questions fondamentales, comme son entrée dans l’O.M.C. en tant qu’économie de marché (sic !) et le maintien de sa monnaie à des niveaux incroyablement bas. Il s’avère maintenant que l’Empire est dans une situation de « souveraineté limitée », comme n’importe quel État de la vieille Europe.

Naturellement les ressources de Prométhée sont immenses. Mais il est évident que ses velléités d’unification ont échoué. Et elles ne pouvaient qu’échouer. La présidence d’Obama enregistre et administre cet échec. Ce sera un blasphème – et ça l’est certainement – mais on ne peut s’empêcher de le penser. Qui n’a pas salué comme un nouveau lever du jour la perestroïka de Gorbatchev ? Quelqu’un s’en souvient-il ? Mais Gorbatchev était, tragiquement, uniquement, rex destruens, « roi démolisseur ». Lourd destin – mais il revient toujours à quelqu’un dans l’Histoire de devoir défaire, de n’avoir rien d’autre à faire que défaire, sans même espérer pouvoir repartir de là. Il n’y a pas de feu sans cendres. Obama : nouvelle ère, nouveau siècle, et même : nouveau millénaire. Nouveau visage à tout point de vue – comme Gorbatchev, qui ne ressemblait certes pas aux vieux staliniens, ni au typique représentant du K.G.B., comme Poutine. Obama : voici la possibilité de relancer l’idée impériale selon le fil d’Ariane des « droits de l’homme » de l’Évangile démocratique, de l’œcuménisme dialogique. Avec l’icône éternelle de J.F.K. dans le dos. Mais il semble qu’il ne lui reste qu’à « démonter » les guerres des autres, qu’à traiter avec les « maudites » agences de notation, qui, après avoir réduit en poussière tout contrôle effectif dans les années de la grande bulle, désignent maintenant, comme des censeurs sévères, les victimes imminentes à la spéculation internationale; qu’à essayer de donner une forme plausible à l’embrouillamini inextricable qui s’est formé entre économie américaine et République populaire chinoise.

Il n’y a aucun Empire à la fin de l’époque, et moins encore quelque organisation multipolaire fondée sur d’authentiques alliances. Celui qui, il y a vingt ans, semblait pouvoir aspirer à servir de « cocher » global, arrive à peine aujourd’hui à se tenir debout. Celui qui remplit aujourd’hui une fonction économique et financière clé n’est nullement en mesure d’assumer une fonction politiquement hégémonique. Le premier pourra-t-il renaître ? Le second pourra-t-il se transformer en puissance politique globale ? Les anciennes et nouvelles puissances pourront-elles donner vie à une organisation commune, à partir des « fondamentaux » financiers, économiques et commerciaux ? L’époque suspend son jugement. Les Prométhée qui croient tout prévoir ne sont que ceux qui la projettent et la préparent. Finalement, on « calcule » comment ce qui est arrivé correspond à ce qui était attendu en moindre proportion – et l’on n’ose pas faire de prévision. L’époque commence avec Prométhée, le «  prévoyant », et s’achève avec Épiméthée, « celui qui réfléchit après coup ». De la modestie de son doute et du réalisme désenchanté de ses analyses, nous pourrons peut-être tirer quelque bénéfice.

Massimo Cacciari

• Traduit de l’italien par Michel Valensi

• D’abord mis en ligne sur le site de Libération, le 30 juin 2012, puis repris par Métapo Infos, le 6 août 2012.


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dimanche, 11 novembre 2012

J. Evola: Der Adelige Geist (1942)

Julius Evola:

Der Adelige Geist (1942)

Ex: http://www.velesova-sloboda.org/

Julius Evola (1898-1974) gilt als bedeutendster antimoderner Denker und Theoretiker der Tradition. Er stammte aus einem sizilianischen-normannischen Adelsgeschlecht und nahm als Artillerieoffizier am I. Weltkrieg teil. Während des Krieges schrieb er für die futuristische Zeitschrift Noi. Evola versuchte sich auch selbst als Künstler und begann als Futurist um 1915 mit dem Malen (eine erste Werkschau fand 1918 im Palazzo Cova in Mailand statt). Aus dem Krieg kehrte Evola 1920 nach Rom zurück und widmete sich neben der Malerei (Kunsttheoretisches Werk: Arte astratta, posizione teoretica, 1920) bis Mitte der 1920er verstärkt der Esoterik und Philosophie und schrieb zahlreiche Aufsätze. Später leitete er die Zeitschriften UR (hinter der eine okkulte Gruppierung stand) und Torre. Seit 1925 in Italien als Autor tätig, gelang es ihm 1928 mit dem Werk imperialismo pagano (Heidnischer Imperialismus, deutsch: Leipzig 1933) von 1928 erstmals außerhalb Italiens größere Aufmerksamkeit zu erregen, insbesondere weil er von den bisher gewählten esoterisch-philosophischen Themenstellungen abweichend, deutlich politischer wurde und scharfe Kritik an der Moderne übte. Die Rückkehr zu der von Evola kulturanalytisch beschriebenen Tradition mit ihren vorchristlichen Mythen und Lebensgesetzen wurde darin zur politischen Forderung erhoben. Im Jahr 1934 veröffentliche Evola sein Schlüsselwerk Rivolta contro il mondo moderno (Revolte gegen die moderne Welt), in der er seine Kulturanalyse erweiterte und eine Gesamtschau der Traditionen aller Indogermanischen Kulturen anbot (Die „Welt der Tradition“). Evola beschrieb die Moderne kulturkritisch als „Zeitalter des Wolfes aus der nordischen Welt“, die der verlorenen Welt der Tradition gegenübersteht.

„Der aristokratische Pessimismus“ (Alain de Benoist) der aus dem Schlüsselwerk spricht machte Evola nicht nur Freunde. Viele Köpfe des seit 1927 in Italien unangefochten herrschenden Faschismus kritisieren seine elitäre Haltung. Neben weiteren esoterischen Studien über den Yoga und den Buddhismus, veröffentlicht Evola 1937 die Studie Il mistero del Graal (Das Mysterium des Grals), die sich mit der Gralsidee als vorchristlichem Weistum auseinandersetzt. 1945 hielt sich Evola in Wien auf und wurde bei einem Bombenangriff schwer verletzt. Er kehrte 1948 nach Italien zurück und blieb trotz vielfacher Anfeindungen schriftstellerisch tätig. Sein Spätwerk Cavalcare la tigre (Den Tiger reiten, 1961) darf als Fortsetzung der Revolte angesehen werden, ist aber auf das ‚Überleben’ des Traditionalisten in der Moderne ausgelegt und wurde von der Rechten Italiens vielfach positiv aufgenommen, weil es eine lebbare antimoderne Haltung zum Ausdruck bringt. Evola starb am 11. Juni 1974 in Rom. Seine Asche wurde von Freunden, die seinem letzten Wunsch folgten, auf den 4634m hohen Monte Rosa in den Walliser Alpen getragen und in einer Gletscherspalte versenkt. [Eine längere Einführung bietet: Alain de Benoist: Aus rechter Sicht. Bd.2. Tübingen 1984. S.343-S.354.]

 

Julius Evola: Grundlagen eines Ordens: Der Adelige Geist (1942)

[Orden: von lat. Ordo (Stand, Verfassung, richtige Reihenfolge und Ordnung) ist ein für Evolas Denken zentraler Begriff. Er benennt damit die männerbündische Organisationsform, die zum ältesten kulturellen Erbe der Indogermanischen Welt gehört. Anzuführen sind die Kşhatriya, die in einer Kaste organisierten Krieger der Indo-arischen Kultur. Als Spätformen die weltlichen und „geistlichen“ Ritterorden des abendländischen Mittelalters wie den der Templer (gegründet 1120) und den Deutschen Orden (gegründet 1198). Im Herbst des Mittelalters der im Zuge der Türkenabwehr in Rumänien gegründete Drachenorden (1408) sowie der im Großherzogtum Burgund gegründete Orden vom Goldenen Vlies (1430), der sich bewußt auf die griechisch-heroischen Argonauten-Mythos berief. Im Mythos: Die Marut, die Jungmannengefolgschaft des Indo-arischen Kriegsgottes Indra. Die germanische Kampf- und Kultgemeinschaft der Asgardsrei oder Einherjer, gehört ebenso dieser Tradition an (Odin-Wodan als Gott der Männerbünde). Zu den Überresten in der Volkskultur vgl. Otto Höfler: Kultische Geheimbünde der Germanen. Bd. I. Frankfurt 1934.]

Da der Adelige Geist allen seinen Äußerungen vorangeht und über sie hinausragt, setzt die Frage jedes konkreten aristokratischen Gebildes die vertiefte Kenntnis vom Wesen dieses Geistes voraus. Man soll sich jedenfalls darüber klar sein, daß es sich für einen Wiederaufbau nicht um eine bloß politische, mehr oder weniger mit dem verwaltenden und gesetzgebenden Körper des Staates verbundene Klasse handelt. Es handelt sich vor allem um ein an bestimmte Schichten gebundenes Prestige und Beispiel, die eine Atmosphäre gestalten, einen höheren Lebensstil herauskristallisieren, besondere Formen des Empfindens wecken und damit tonangebend für eine neue Gemeinschaft sein sollen. Man könnte daher an eine Art Orden denken, in dem männlichen und asketischen Sinn, der diesem Ausdruck in der ghibellinischen, [Ein Schlüsselbegriff des Europäischen Mittelalters. Der Begriff Ghibellinen taucht Anfang des 13. Jht. in Reichsitalien auf. Er leitet sich von der Stammburg des salischen Kaiserhauses Waiblingen ab und wurde als Schlachtruf zu ‚ghibellino’ italienisiert. Mit diesem gaben sich die Parteigänger des staufischen Kaiserhauses zu erkennen. Hintergrund waren die Machtkämpfe um das Reich, in denen die staufische Partei sich gegen eine Reichsopposition (die Welfen, italienisiert ‚Guelfen’) und gegen ein anti-staufisches Papstum behauptete. Später wurde der Sinngehalt erweitert und löste sich von der Benennung einer Fraktion im imperialen Thronstreit, so daß mit ghibellinisch klar und deutlich die pars imperatoris (die Partei des Kaiserhauses) im Gegensatz zur Partei des Papstes bezeichnet wurde. Der Begriff wurde in der ersten Hälfte von Kaiser Friedrich II. (1194-1250) in den politischen Wortschatz in Reichsitalien aufgenommen und wurde in der Moderne von Parteigängern einer traditional verankerten imperialen Idee für sich in Anspruch genommen.] mittelalterlichen Kultur innewohnte.

Kaiser Friedrich II. Zeitgenössische Miniatur auf Pergament (1230), Domschatz von Salerno.

Kaiser Friedrich II. Zeitgenössische Miniatur
auf Pergament (1230), Domschatz von Salerno.

Noch besser könnte man aber an die alt-arischen und indo-arischen [Evola bezieht sich auf die für ihn vorbildhafte Kultur des alt-arischen bzw. Indo-arischen Indien. Um 1500 v.d.Z eroberten Indogermanische Stämme (Arier) den Subkontinent und unterwarfen seine Urbevölkerung (Drawiden). Auf erstere gehen die Sprachen Vedisch und Sanskrit zurück. Neben den kriegerischen, sind vor allem die kulturellen Leistungen der Indo-arischen Kultur wertvolle Anknüpfungspunkte, so z.B. die Verfassung der Veden, philosophisch-mythologischen Texten, die noch heute die Grundlagen des Hinduismus darstellen.] Gemeinschaften denken, wo bekanntlich die Elite in keiner Weise materiell organisiert war, wo sie ihre Autorität nicht aus der Vertretung irgendeiner greifbaren Gewalt oder einem abstrakten Prinzip herleitete, sondern durch einen unmittelbaren, von ihrer Essenz ausstrahlenden Einfluß ihren Rang bewahrte und tonangebend für die entsprechende Kultur war. Die moderne Welt kennt viele Nachahmungen des Elitismus, von denen man Abstand nehmen muß. Der Adelige Geist ist in seinem Wesen antiintellektualistisch. Er ist auch nicht mit einer unbestimmten autoritären oder diktatorischen Idee zu verwechseln. Schon der Umstand, daß man von einer "Diktatur des Proletariats" sprechen konnte, zeigt uns heute die Notwendigkeit einer näheren Bestimmung hinsichtlich Diktaturen und Autoritätsgedanken. Man hat übrigens versucht, das Phänomen des Elitismus - d.h. einer führenden Minderheit - als ein historisches Schicksal hinzustellen. Vilfredo Pareto [1848-1923; Der italienische Ökonom und Soziologe arbeitete zu den Themen ‚Ideologie-Kritik’ und ‚Elitenkreislauf’. Er gilt als einer der bedeutendsten Soziologen und lehrte ab 1891 an der Universität Lausanne. Laut Pareto ist die Geschichte ‚ein Friedhof der Aristokratien’. Revolutionäre und evolutionäre Systemwechsel beschrieb er aus soziologischer Perspektive. Er ging dabei davon aus, daß bei diesem einen Ablösung der Elite durch eine Reserveelite erfolgte, die Masse jedoch nicht zum Zuge komme.] hat diesbezüglich von einem "Kreislauf der Eliten" gesprochen, die einander ablösen, indem sie durch eine mehr oder weniger gleichartige Technik des Herrschens abwechselnd aufsteigen und sich verschiedener Ideen bedienen, die aber in diesem Zusammenhang weniger eigentliche Ideen sind als Suggestionen, bzw. zweckmäßig vorbereitete Kristallisationszentren für irrationale Suggestivkräfte. Elitismus erscheint hier also als ein rein formaler Begriff: eine gewisse Schicht ist insofern Elite, als sie die Macht ergriffen hat und es ihr gelingt, eine gewisse Suggestion auszuüben, während nach normaler Auffassung dies nur insofern der Fall sein sollte, als die Elite eine auserwählte Gruppe ist (Elite kommt von lat. eligo - wählen), der Überlegenheit, Prestige und Autorität innewohnen, die von gewissen unveränderlichen Grundsätzen, einem bestimmten Lebensstil und einer bestimmten Essenz untrennbar sind. Der wahre Adelige Geist kann daher nichts mit den Spielarten eines Herrschens auf machiavellistischer [Nicolo Machiavelli (1469-1527) kann als Begründer der Politikwissenschaft angesehen werden. Er schrieb mit Il Principe (Der Fürst) 1513 (gedruckt postum 1532) ein die politische Verhältnisse des territorial zersplitterten Italiens beschreibendes Handbuch für den Fürsten bzw. Territorialherrn. Machiavellis Fürstenhandbuch erläutert ohne Pathos nach größtmöglichem politischem Nutzen orientiertes Handeln. Ideale soll der Fürst bei der Ausübung von Macht hinten anstellen und sich ganz dem Machterwerb und Machterhalt widmen.] oder demagogischer Grundlage gemeinsam haben, wie es bei den antiken Volkstyranneien und im Tribunal des Plebs [Kurzform für die Plebejer, die Angehörigen der römischen Volksmasse] der Fall war. Er kann auch nicht nur auf einer Lehre des "Übermenschen" beruhen, wenn man in der Beziehung nur an ein wild gewachsenes Führertum denkt, d.h. an eine Macht, die nur auf die rein individuellen und naturverhafteten Gaben gewalttätiger und furchterregender Gestalten gestützt ist. In seinem Wesenskern ist hingegen der wahre Geist "olympisch" [Die ursprüngliche Bedeutung von olympisch geht auf den griechisch-antiken Mythos und seine Kosmogonie zurück. Dieser lag ein Urkampf zwischen den olympischen Göttern (Zeus, Ares, Apollon) und den Titanen als machtvollen Gegenspielern zu Grunde, der mit der Niederlage der „reinen titanischen Kraftwesen“ und der Herrschaft der Olympier, den Schöpfern, endete. Die olympischen Spiele der griechischen Antike waren deshalb als Bestandteile des Kultus den Göttern Zeus und Apollon gewidmet, denen in Olympia Altäre geweiht waren. Mit olympisch meint Evola: im Geiste des ursprünglichen, also kämpfend und siegreich für eine höhere Idee. Olympisch steht ferner für heroisch und schöpferisch. Vgl. Julius Evola: Grundrisse d.f.R. Berlin 1943. S.167 und 169.]

Rückbesinnung auf die Antike: Skulpturengruppe, Rom.

Rückbesinnung auf die Antike: Skulpturengruppe, Rom.

- wir sagten, daß er für uns aus einer schon metaphysischen Ordnung erwächst. Die Grundlage des adeligen Typs ist vor allem geistig. Der Sinngehalt des Geistigen hat aber, wie schon angedeutet, wenig mit dem modernen Begriff desselben zu tun: er verbindet sich mit einem eingeborenen Sinn der Souveränität, einer Verachtung für die profanen, gemeinen, erworbenen, aus Geschicklichkeit, Schlauheit, Gelehrsamkeit und sogar Genialität herrührenden Dinge, einer Verachtung, die sich gewissermaßen der des Asketen nähert, sich jedoch von dieser durch die restlose Abwesenheit von Pathos und Feindseligkeit unterscheidet. Man könnte das Wesen der wahren adeligen Natur in dieser Form umfassen: eine Überlegenheit dem Leben gegenüber, die zur Natur, zur Rasse [Evolas Rassenbegriff ist weniger biologisch als charakterlich begründet. Der Evola-Kenner Martin Schwarz deutete den Terminus ‚Rasse’ in Evolas Denken als „Nähe zum Ursprung“. Diese Nähe ist zu allererst seelisch und charakterlich bedingt und findet erst dann ihren Ausdruck im Körperlichen. Vgl. Martin Schwarz: Biographisch-bibliographische Vorbemerkungen, in: Julius Evola: Tradition und Herrschaft. Aufsätze von 1932-1952. Aschau  i. Ch. 2003. S.10.] geworden ist. Diese Überlegenheit, die wohl Asketisches an sich hat, schafft jedoch im adeligen Typ keine Zwiespälte: wie eine zweite Natur überragt und durchdringt sie in ruhiger Weise den niederen menschlichen Teil und setzt sich in gebieterische Würde, Kraft, Linie, in ruhige und beherrschte Haltung der Seele, der Worte und der gebärden um. So ruft sie einen Menschentyp ins Leben, dessen ruhevolle, unantastbare innere Macht im schärfsten Gegensatz zu der des titanischen, prometheischen und tellurischen [Diese Begriffe stammen aus Evolas Lehre von den Rassen als „Rassen des Geistes“. Evola trägt den „Völkervermischungen im mittelmeerischen Raum“ Rechnung und stellt insbesondere die „pelasgisch-mittelmeerischen“ und die „afrikanisch-mittelmeerischen“ Einschläge (Grundrisse, S. 31f.) ebenso wie einen „orientaloiden Einschlag“ (T.16) in Italien fest. Bezugspunkt bleibt für ihn die arisch-nordische Rasse als „aktive Rasse“ (T.12) bzw. „sonnenhafte Rasse“ (T.1), die er im republikanischen Rom als „treibende und vorherrschende Kraft“ (S. 36) wirken sieht. Ein frühes Bildnis des Buddha (T.8) zieht er als Beleg für ein übergreifendes Wirken dieser geistigen Rasse in der Indogermanischen Welt heran. Die in Der Adelige Geist genannten Begriffe, nämlich „tellurisch“ oder „titanisch“, „promethisch“ (mit Bezug auf den Titanen Prometheus) müssen vor eben skizzierten Hintergrund als rassisch-bedingte Geisteshaltungen verstanden werden. Mit „tellurisch“ (von lat. tellus: Grund und Boden, ursprüngl. von Tellus, der altrömischen Göttin der Saatfelder. Für Evola: auf den Ertrag ausgerichtet, matriarchalisch) bezieht er sich auf eine aktive geistige Haltung, die am „Selbstzweck“ (T.14) ausgerichtet ist und „keinen höheren Anhaltspunkt“ (ebda) besitzt und damit nicht als arisch-römisch angesprochen werden kann. Ebenso die Adjektive „titanisch“ und „promethisch“, die eine aktive Geisteshaltung beschreiben, die machtstrebend ist, ohne einer höheren Idee verhaftet zu sein.] Typs steht.

Diskurswerfer. Menschen und Marmorbilder.

Diskurswerfer. Menschen und Marmorbilder.

 

(Veröffentlichung in: Die neue Rundschau, 1942)

 

Nachwort:

Der von Evola eingeführte Terminus Adeliger Geist ist nicht mit dem historisch-politischen Herrschaftsanspruch und dem Lebensstil des Adels als herrschender Schicht (Aristokratie) in der europäischen Geschichte gleichzusetzen – diese sind höchstens Ausdrucksformen, die Verfall und Entartung unterworfen sind. Es geht Evola darum, die grundlegende geistige Haltung bzw. das ihm innewohnende Wesen (die ‚Essenz’), die sich trotz vieler Brüche in Überresten bis zum Verfall der Aristokratie bzw. dem beginnenden politischen Ende des aristokratischen Zeitalters (Französische Revolution von 1789) erhalten hat, von seinem Ursprung aus und als geistige Grundlage zu betrachten. Man könnte den Begriff Adeliger Geist auch allgemein als charakterlich ‚edel’ oder ‚elitär-heroisch’ bzw. ‚höheren Idealen verpflichtet’ deuten. Evola wendet sich hier besonders scharf gegen den in der Verfallszeit der Moderne propagierten Elitebegriff, der eine durch Finanzmittel und anstudierte Bildung (Funktions- bzw. Herrschaftswissen ohne Bindung an höhere Ideale) herrschende und kulturell unfruchtbare Clique bezeichnet. ‚Antimaterialistisch’ und ‚Antiintellektualistisch’ in reiner Haltung, dazu ein Leben nach dem Grundsatz ‚Das beste Wort ist die Tat’ sind die für Evola vom Adeligen Geist durchdrungene Elite kennzeichnende Tugenden.

Der Adelige Geist ist damit das geistige Fundament auf dem sich traditionale, männerbündische Organisationsformen gründen müssen. Hier schwebt Evola als historisches Beispiel der Ritterorden vor, der im europäischen Mittelalter eine zentrale Stellung einnahm. Evola analysiert bei seinen Betrachtungen Rittertum und Ritterorden mit durchdringender Schärfe: „Das Rittertum verkündet als Ideal mehr den Helden als den Heiligen, mehr den Sieger als den Märtyrer; es anerkennt als Wertmaßstab mehr Treue und Ehre als caritas [Nächstenliebe] und Liebe … in seinen Scharen duldet es den nicht, der das christliche Gebot ‚Du sollst nicht töten’ buchstäblich befolgen wollte. Als Grundsatz anerkennt es nicht Liebe zum Feind, sondern Kampf mit ihm und Großmut nur im Siege. So behauptete das Rittertum in einer nur dem Namen nach christlichen Welt eine fast ungemilderte heldisch-heidnische und arische Ethik“ [Julius Evola: Die Unterwelt des christlichen Mittelalters. Europäische Revue Juli/September 1933, in: Julius Evola: Tradition und Herrschaft. Aufsätze von 1932-1952. Aschau i. Ch. 2003. S.37.]. Ähnlich die Deutung des deutschen Philosophen Peter Sloterdeijk, der die „Unerträglichkeit des Widerspruchs zwischen dem christlichen Liebesgebot und der feudalen Kriegerethik“ feststellt und weiter ausführt: „Im Heiligen Krieg wurde aus dem unlebbaren Gegeneinander einer Liebesreligion und einer Heldenethik ein lebbarer Aufruf: Gott will es“ [Peter Sloterdeijk: Kritik der zynischen Vernunft. Frankfurt a. M. 1983. S.436f.]

Wie gelesen: Ein Bezugspunkt im evolianischen Denken ist die Indo-arische Kultur Indiens, die durch ihre sakralen Texte spricht. Der heute oft mißverstandene Begriff Arier muß jedoch in seiner ursprünglichen Bedeutung verstanden und scharf von dem politisierten späteren Sinngehalt getrennt werden. Zunächst als Aryá (als Adjektiv „arisch“) stellte er einen Volksnamen dar. So bezeichneten die Dichter der Götterpreislieder der Rig-Veda (sanskr. „Wissen von den Versen“, 1200 v.d.Z.) ihre Götter und sich selbst. Trotzdem besteht ein übergeordneter Deutungsgehalt, denn „arisch“ bedeutet in der Rig-Veda zudem „rechtmäßig, in Ehren stehend, edel“ und das Substantiv „Arier“ demnach „Edler, Gebieter“. In erster Linie Kultur- und auch Sprachbegriff, darf aber nicht übersehen werden, daß schon damals der Begriff auch zur Abgrenzung von der unterworfenen Urbevölkerung verwendet wurde. Später wurde der Begriff in den politischen Bereich überführt und verengte sich zusehends politisch und kulturell („nordeuropäisch“ oder „nordisch“), wobei es zur einer Verballhornung und Beliebigkeit der Anwendung bzw. Mißbrauch im Dritten Reich kam [Vgl. Ingo Leither: Der Hinduismus als Ausdruck arischen Geistes, in: Hagal. Studien zu Tradition, Metaphysik und Kultur 2 (2005). S.30f.]

Die Anschauungen Machiavellis sind für Evola Ausdruck einer titanischen Idee: Machtgewinn und Machterhalt durch eine „Technik der Macht“ und nicht an eine höhere Idee gebunden. Man spricht heute allgemein auch von „machiavellistischer“ Politik, wenn diese skrupellos und ohne Ideale bzw. Werte ist. Dabei kommt etwas zu kurz, daß Machiavelli, der selbst nicht adelig und ein zeitlebens ein Dienstmann war, eine klare und durchdringende Studie gelungen ist, die sich auch dem Kriegswesen widmet. Was Evola an dessen Werk kritisiert, sind die profanen Nützlichkeitserwägungen, denen laut Machiavelli Herrschaft folgen soll. Diesen steht eben jener Adelige Geist als geistige Grundhaltung unversöhnlich gegenüber. Wohl gemerkt: es geht hier um zwei geistige Prinzipien, die herrschendes Handeln bestimmen sollten. Betrachtet man aus historischem Blickwinkel gerade die Epoche in der Machiavelli lebte (Renaissance) so findet sich in dieser neben dem Wirken des machiavellistischen Prinzips auch das des Adeligen Geistes. Als historisches Beispiel möchte ich Kaiser Maximilian I. (1459-1519) anführen, der seine Herrschaft und Herrschaftsausübung ganz deutlich an der imperialen Idee eines göttlich legitimierten Kaisertums ausrichtete und deshalb sich – entgegen vieler politischen Erwägungen – nicht von dieser Idee lossagte, obwohl diese der Hausmachtpolitik des Habsburgers oftmals im Wege stand. Die Idee des Kaisers als semper augustus (ewiger Mehrer des Reichs) war für Maximilian sicherlich eine ganz bedeutende Motivation und hierin ist das Wirken des von Evola skizzierten Adelige Geistes zu beobachten. Auf dieses Wirken deutet auch die Tatsache hin, daß Maximilian, der in die burgundische Dynastie einheiratete und danach tief von der kulturell ungeheuer fruchtbaren burgundischen Feudalkultur beeinflußt wurde, ein begeisterter Mäzen und Teilnehmer spätmittelalterlicher Ritterturniere war und bereits früh als „letzter Ritter“ angesprochen wurde. Auch der Ordensgedanke wurde von Maximilian aufgegriffen und transformiert. Selbst Ritter des burgundischen Ordens vom Goldenen Vlies [vgl. Anmerkung zu „Orden“] schwebte Maximilian, der früh die Bedeutung der Landsknechte und ihrer Kampfformationen in der spätmittelalterlichen Schlacht erkannte, ein „Landsknechtsorden“ vor. Dieser sollte die Landsknechte aus dem Söldnerdasein lösen und sie durch eine ideelle Grundhaltung und Ordensverfassung unter Maximilians Führung an die Reichsidee binden [Vgl. Günther Franz: Vom Ursprung und Brauchtum der Landsknechte, in: MIÖG 41 (1953). S.79-98]. Auf der anderen Seite war Maximilian aber auch ein skrupelloser Machtpolitiker, der bereit war, erreichtes hohen Risiken auszusetzen und gerne Bündnisse wechselte, wenn dieses politisch opportun wurde. In diesem Sinne muß auch die Heiratspolitik des Habsburgerkaisers gedeutet werden, die Macht und Reichtum des Hauses Habsburg vergrößerte, sich aber zuletzt für das Reich teilweise negativ auswirkte (machiavellistische Haltung).

© Edition des Textes, Nachwort, Kurzbiographie von Siegling (Juli/Heuert 2006)

 

Filippo Sgarlata: Pflug vom Schwert beschützt (XXI. Biennale der Modernen Kunst, Venedig 1938).

Filippo Sgarlata: Pflug vom Schwert beschützt.
(XXI. Biennale der Modernen Kunst, Venedig 1938)

De las "Ruinas" al "Cabalgar"...

De las "Ruinas" al "Cabalgar"...

Ernesto Mila

Ex: http://infokrisis.blogia.com/

Es hora de cambiar Los Hombres y las Ruinas por Cabalgar el Tigre

PD.- Dedico estas líneas a Carlos Oriente Corominas, muy querido camarada, diez o doce años más joven que yo, que ha fallecido en Barcelona este fin de semana de manera inesperada. El hecho de que los “amados de los dioses mueran jóvenes” no implica que muchos dejemos de lamentar su pérdida. Él era uno de esos “tipos humanos superiores” capaces de comprometerse con cualquier causa con una completa entrega. Valiente, con un sentido del humor que impedía aburrirse a su lado, también él pertenecía a otro tiempo.

198457692.jpgEste artículo será entendido perfectamente por los evolianos (gentes familiarizadas con el pensamiento de Julius Evola) y acaso sonará raro a quienes no se hayan aproximado hasta este autor que es considerado como el maestro de la “derecha tradicional” del siglo XX. En efecto, cuando Evola regreso a Italia en 1949 tras su periplo hospitalario tras la II Guerra Mundial, inmovilizado por las heridas en su médula, empezó a relacionarse con los medios activistas de la derecha radical, los neofascistas que formaban en las filas del entonces recientemente constituido Movimiento Social Italiano.

Percibía en ellos las mismas componentes que habían estado presentes en el fascismo de los orígenes con su activismo y su militantismo desenfrenado y en el fascismo de la República Social Italiana, con su fideísmo y su compromiso con una causa irremisiblemente perdida. En ambos casos se entregaba todo a cambio de nada. Evola había identificado en las primeras generaciones del MSI el mismo estado de ánimo y por eso se comprometió con ellos. A finales de los años 40 escribió un pequeño folleto, Orientamenti (Orientaciones), que con 14 breves puntos anticipaba lo que en 1954 iba a ser el verdadero manifiesto político de la “derecha tradicional” en la postguerra: Gli uomini e le rovine (Los hombres y las ruinas). Los dedica a los hombres que representan a un “tipo humano superior”, dotados de un carácter que hace de la acción el centro de su vida casi como si los antiguos guerreros hubieran resucitado entre las ruinas morales y materiales herederas del segundo conflicto mundial.

El libro iba dirigido a los militantes que creían que todavía podía hacerse algo, a aquellos en cuyos cerebros ardía un ideal. En el marasmo de la postguerra, esa generación se preocupaba mucho más de las actitudes que de la doctrina, pero en ese gesto estaba implícito su valía. Evola les facilitó elementos doctrinales y una ideología coherente, completa y orgánica. Muchos, desde las columnas de las múltiples revistas neofascistas de aquellos tiempos asumieron esos ideales y salieron a la calle desarrollando un activismo frenético con el respaldo de un proyecto político.

Pasaron 10 años, en ese tiempo (entre 1950 y 1960) Evola siguió colaborando con los generaciones del MSI, pero también tuvo entre sus alumnos (los que le iban a visitar a su domicilio romano) a cuadros de las organizaciones juveniles que se habían ido desgajando del MSI. Evola colaboró con Ordine Nuovo y con Avanguardia Nazionale. A partir del congreso de Bari del MSI (1950), fueron habituales la presentación de mociones evolianas que intentaron siempre encarrilar a esta organización sobre rieles tradicionalistas.

Justo cuando la “contestación” empezó a despuntar en los primeros años 60 desde los EEUU, Evola que con el tiempo se había configurado como un agudo observador de la sociedad norteamericana entendió cuál iba a ser el signo de los tiempos que estaba por llegar: fue el primero en analizar el pensamiento de Herbert Marcusse y percibió en el underground algo que ya había visto en sus escritos sobre la beat-generation, entendió que la revolución sexual de los 60 y el descubrimiento de la píldora anticonceptiva iban a revolucionar los usos sociales. Entrevió también los contenidos de la agitación estudiantil y empezó a preguntarse si todos estos elementos de crisis afectaban a quienes defendían ideas tradicionales. El fruto de estas reflexiones le llevó a establecer importantes conclusiones que cristalizarían, primero en la publicación de ensayos y artículos en las revistas próximas al MSI y a los grupos extraparlamentarios y luego en la publicación de un libro que todavía hoy no ha perdido actualidad: Cabalcare la tigre (Cabalgar el Tigre).

Esta nueva obra va dirigida a otro público: si Los hombres y las ruinas iba dirigido a los hombres que todavía querían hacer algo, Cabalgar el Tigre lo está a los “hombres diferenciados”, esto es, a aquellos que se sienten alejados de la modernidad, que no tienen sitio en la modernidad, que se reclaman “ciudadanos” de otra realidad (el mundo tradicional) y de otros valores y que no están dispuestos a la “acción exterior” simplemente porque ya no creen que pueda hacerse nada en este terreno. ¿De qué manera hombres así pueden vivir en el seno de la modernidad? Y Evola responde a lo largo de 250 intensas páginas.

El título, como se sabe, responde a la antigua idea oriental de que la única forma con la que alguien puede escapar del ataque de un tigre es… subiéndose a sus espaldas, cabalgándolo. En esa situación el tigre no puede atacar con sus garras y, finalmente, cansado con el peso de alguien que es invulnerable a sus espaldas, se sentirá agotado y se le podrá derrotar. De lo que se trata es, pues, de no dejarse ganar por la virulencia y la omnipresencia del “tigre”, sino vivir en una especie de permanente exilio interior. Evola utiliza entonces una frase de Hoffmansthal para definir un futuro en el que se darán la mano los que han estado en vela en la noche oscura con los que hayan nacido en el nuevo amanecer. Y plantea una imagen evocadora: la modernidad es como un alud que desciende por una montaña cada vez arrastrando más masa y a mayor velocidad: nadie puede detenerlo y situarse ante él para intentar frenarlo constituye la forma más directa de suicidarse. Evola, ya no está hablando de “mantenerse en pie entre las ruinas”, la actitud de aquellos jóvenes de la postguerra que intentaban detener el alud con la mera fuerza de su activismo. Está hablando a otro tipo humano, a los “hombres diferenciados”, aquellos que ESTÁN EN EL SENO DE LA MODERNIDAD, pero que NO SON DE LA MODERNIDAD.

Cabalgar el Tigre es hijo de dos influencias: la de Ernst Jünger, de sus Tempestades de acero y de su Trabajador, y de la experiencia acumulada por Evola a lo largo de su extenso periplo por las doctrinas tradicionales y especialmente por la llamada “Vía de la Mano Izquierda”. Así como en la “Vía de la Mano Derecha” de lo que se trata es de rechazar el mal y combatir las destrucciones, contraponiendo un programa positivo, en la “Via de la Mano Izquierda” de lo que se trata es de “convertir el veneno en remedio”, ver en todos los procesos de disolución, puntos de apoyo. Es evidente que la primera vía es la que corresponde a lo redactado para el “tipo humano superior”, mientras que la segunda es propia del “tipo humano diferenciado”. La primera es la propia de los lectores identificados con el proyecto político de Los hombres y las ruinas, y los segundos con los contenidos de Cabalgar el Tigre.

Evola explica que las destrucciones presentes en la modernidad no deben ser tenidas por el hombre que vive su exilio interior como algo negativo: a fin de cuentas, ese no es su lugar, no es la “sociedad tradicional” la que está en crisis sino la “sociedad moderna”, no es la “familia tradicional” sino la “familia burguesa” y las “nuevas fórmulas familiares” las que están en crisis, no es la “metafísica” la que experimenta una crisis terminal, sino las viejas fórmulas religiosas agotadas e inadaptadas por su dogmatismo y su rigidez; no es la economía orgánica y comunitaria la que vive su período postrero, sino la economía liberal que después de su fase industrial, luego multinacional y finalmente globalizadora, ha llegado a su última etapa; así pues, es la totalidad del mundo moderno lo que está en crisis, no los valores, las ideas y el mundo tradicional. El “hombre diferenciado” no debe entristecerse por estas desintegraciones que no son las de su mundo, sino las de una estructura que no tiene nada que ver con él. No debe hacer, por tanto, nada para defender ese mundo: su hundimiento es garantía de la próxima renovación, del “nuevo amanecer” al que aludía Hofmansthal.

Durante cuarenta años de mi vida he creído que “aún podía hacerse algo”, incluso que era posible hacerlo disponiendo de cuadros políticos perfectamente formados doctrinal y técnicamente. He creído que era posible, utilizando técnicas políticas, generar un movimiento de masas capaz de detener el proceso de disolución de la modernidad y revertirlo. He creído que en la misma lucha política operaría a modo de “fuego purificador” que afectaría en primer lugar a los “combatientes” (los “hombres en pie”, aquellos en cuyo cerebro arde un proyecto político que quieren dar vida) y que sería posible operar una transmutación del mundo: que el poder no estuviera en manos de una casta política degenerada y miserable que considera la política como la mejor relación “esfuerzo-beneficio”, que la comunidad nacional se viera libre de las ideas nacidas en 1789 con la revolución liberal, la ley de la cantidad (la democracia numérica) y el marxismo que vino luego, que desaparecieran partidos y sindicatos como sujetos políticos y fueran las estructuras intermedias de la sociedad quienes asumieran la representatividad en el marco de un Estado Orgánico y Comunitario. He creído incluso que la “construcción de Europa” superaría las carencias de los Estados Nacionales surgidos tras el Renacimiento lograría un marco con “dimensión adecuada” para responder a las necesidades de un tiempo en el que los “bloques” han condicionado le mundo y que una Europa surgida de la hermandad entre combatientes de distintos países estaría en condiciones de ser “primera fuerza” o bien un “espacio cerrado” a la economía globalizada. He creído que la “lucha cultural” era un complemento de la lucha política y que en ese terreno podía realizarse un trabajo que afectaría a toda la sociedad y construiría las bases de un “nuevo orden”. A fin de cuentas, combatir los “productos culturales” que llegan de la “cultura americana”, supone hoy una prioridad en la medida en que se trata de meros productos de intoxicación  contaminación. Todo eso (y mucho más) valdría la pena hacerlo y se podría hacer a través de la lucha política. Nadie me podrá reprochar que no lo intentara hasta el punto de que mi propia vida se ha visto comprometida y que incluso he recibido ataques (en Internet las mentiras sobre mí son uno más de los motivos que inducen a pensar que hoy calumniar salen gratis) de personajillos irrelevantes que jamás me han interesado ni preocupado. Pero todo esto ha llegado demasiado lejos y vale la pena detenerse un momento y reconocer, no solo mi fracaso personal, sino el de todo el ambiente que en un tiempo ya lejano pensó que era posible combatir “a la bestia” e incluso, vencerla.

Cuando escribí las Ultramemorias resultaba evidente mi alejamiento de la extrema-derecha y el análisis crítico que vertía en relación a los últimos 40 años de este ambiente político. Pero no quedaba cerrada la puerta a una acción política posterior. La puerta para desembocar en ella cada vez se ha ido estrechando más y más, y no creo que en la actualidad haya motivos para ser optimista: el percibir en España 7.000.000 de inmigrantes y un signo de desfiguración de la identidad nacional no implica que ese fenómeno vaya a generar una reacción y una respuesta a partir de la cual se vaya a construir un movimiento político sólido y en condiciones de responder a las exigencias de la lucha contra la modernidad, quiere decir solamente que la tierra sobre la que he nacido perderá su rostro y el pueblo al que he pertenecido puede desaparecer… La actual crisis económica es de una envergadura suficiente como para que no nos hagamos ni la más mínima esperanza sobre cómo va a desembocar: en Grecia se ha vivido en los últimos tres años una situación igual y la reacción ha sido mínima, a través del Amanecer Dorado, casi como una respuesta exclusivamente económico-social y el problema trasciende con mucho esa dimensión. En España ni siquiera ha aparecido un fenómeno similar. La economía liberal en su última etapa de desarrollo deglutirá naciones y pueblos enteros y estas naciones y pueblos solamente pensarán –solamente están pensando- como sucumbir antes y de manera más extrema, pues los gobiernos que han elegido democráticamente, ni tienen interés en defender otros intereses que los suyos propios, es decir, los de meros siervos del gran capital financiero internacional. En la modernidad y en la España actual no existen intelectuales y “hombres de tipo humano superior” como para establecer un pensamiento que alguien afecto a los principios tradicionales puede compartir ni mínimamente, ni existe tampoco un “pensamiento crítico” que abarque siquiera a una pequeña élite cultural en condiciones de repercutir sobre un sector social con claridad e impacto suficiente como para hacerse ilusiones de que algo pueda cambiar.

Introducirse en los circuitos culturales y políticos de la modernidad (y, por tanto, tener repercusiones y ver que el trabajo realizado sirve para algo) implica tal nivel de compromisos, renuncias y adaptaciones que, simplemente, no vale la pena ni abordarlo. En cuanto a los que hoy todavía tienden a presentarse como “intransigentes” y activistas que responderían a un “tipo humano superior”, o se engañan, o están en la lucha política por alguna carencia, o simplemente, por una dinámica endiablada, casi como si una fuerza de inercia les impulsase desde el pasado.

Evola me enseñó dos cosas: en primer lugar la necesidad de esforzarse en todo momento, a toda hora, en percibir los rasgos de un tiempo. A eso se le llama “objetividad” (y a definir una “nueva objetividad” utiliza 40 páginas de su Cabalgar…). Hay que esforzarse  continuamente en percibir el mundo tal cual es, intentando sobre todo no engañarse queriéndolo ver tal como a nosotros nos gustaría (o nos interesaría) ver. Objetividad siempre, objetividad ante todo. En segundo lugar me enseñó la importancia de la claridad: renuncias las mínimas, compromisos solamente cuando sean inevitables, calidad anterior y superior a cantidad, élite antes que masa, pero la élite es tal solamente cuando lo demuestra, no cuando se califica así misma como tal; la política no es un fin en sí mismo sino un medio para alcanzar un fin, la construcción de un marco orgánico para la Comunidad del Pueblo, de otra manera no es más que una forma para satisfacer egocentrismos de pobres tontos, carencias afectivas o simplemente para llenar el tiempo libre…

Lo esencial. Lo importante, lo auténticamente importante, es ser “de verdad” o bien un “tipo humano superior” o un “hombre diferenciado”, y demostrárselo a uno mismo, todo lo demás es completamente secundario.  

*     *     *

Por todo esto, estos días, mientras estaba escribiendo un ensayo sobre Julius Evola y el neofascismo que se publicará en los dos próximos meses en la Revista de Historia del Fascismo, he caído en todas estas reflexiones que transmito a los lectores de esta página. Los textos de apoyo pueden encontrarse en http://juliusevola.blogia.com en la Biblioteca Evoliana. No se trata de un debate nuevo sino de la continuación de una conversación que tuve en el invierno de 1980 con Philipe Baillet en París. Era Baillet traductor al francés de los textos de Julius Evola y autor de una notable biografía de Evola que traduje y edité al regresar a España. Un reciente viaje a Sardegna este mes de septiembre me ha dado la ocasión de meditar nuevamente sobre aquella conversación y de realizar una relectura de los textos de Evola para la confección del ensayo sobre las relaciones de Evola con los grupos neofascistas entre 1949  y 1974. Y esas líneas que he escrito suponen un hablar sólo en voz alta. Porque, en realidad, estamos solos, nacemos solos, aunque nos veamos rodeados de seres queridos, mantengamos una vida social intenta, en realidad, siempre estamos solos: dentro de mí no hay nadie… si hubiera alguien no sería yo, sería otro. Y si fuera otro estaría alienado, por tanto, cuando escribimos hablamos sólo para nosotros mismos. Evola lo sabía y sus libros no son más que las reflexiones interiores de un hombre preocupado por el tiempo en el que le había tocado vivir y que, en realidad, no era su tiempo.

© Ernesto Milà – infokrisis – Ernesto.mila.rodri@gmail.com

Henri Corbin, orientaliste et iraniste

Henri Corbin, orientaliste et iraniste

par Jean MONCELON 

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« Je suis orientaliste et iraniste : tout cela et rien que cela » 

A Matthias Körger

Henry Corbin est né à Paris le 14 avril 1903, dans une famille protestante – sa mère mourra quelques jours après sa naissance. Une licence de philosophie en 1925 et des cours avec Gilson l’orientent vers l’étude de l’arabe (Langues O) et l’École Pratique des Hautes Études d’où il sort diplômé en 1928.

           La même année, il entre à la Bibliothèque Nationale où il rencontre Louis Massignon dont « une inspiration du ciel » va décider de sa vocation : « Je lui parlais des raisons qui m’avaient entraîné comme philosophe à l’étude de l’arabe, des questions que je me posais entre la philosophie et la mystique, de ce que je connaissais, par un assez pauvre résumé en allemand, d’un certain Sohravardî… Alors Massignon eut une inspiration du ciel. Il avait rapporté d’un voyage en Iran une édition lithographiée de l’œuvre principale de Sohravardî, Hikmat al-Ishrâq : « la Théosophie orientale ». Avec les commentaires, cela formait un gros volume de plus de cinq cents pages. « Tenez, me dit-il, je crois qu’il y a dans ce livre quelque chose pour vous. » Ce quelque chose, ce fut la compagnie du jeune shaykh al-Ishrâq qui ne m’a plus quitté au cours de ma vie »  [1]. De cet épisode date ce qu’on pourrait appeler la naissance spirituelle de Henry Corbin, en ce sens, comme il le dira lui-même, que par cette rencontre, « [son] destin pour la traversée de ce monde était scellé ». Sohravardî incarne, en effet, un certain « style de conscience et de vie spirituelle » auquel Henry Corbin restera fidèle toute sa vie, qui ajoute d’ailleurs que le sens et la portée de la philosophie du shaykh al-Ishrâq débordent son cadre : « Elle est une forme de l’aventure humaine, qu’il importe à l’homo viator de méditer spécialement de nos jours. »

           corbin9782226215680g.jpg  Les années suivantes, jusqu’en 1936, le voient suivre les cours de Massignon, Gilson, Puech, Benveniste, Koyré, à Paris et surtout accomplir plusieurs séjours en Allemagne, à Bonn, Hambourg et Marburg, où il découvrira Swedenborg, « dont l’œuvre immense, dira-t-il, allait ainsi m’accompagner tout au long de ma vie », et où il fera la connaissance de Rudolf Otto, en 1930 : « Comment dire l’éblouissement d’un jeune philosophe débarquant à Marburg au début de juillet 1930 ? L’enchantement des lieux, de cette « colline inspirée » ne vivant que par et pour l’Université, les magnifiques forêts alentour… ». Quelques années plus tard, c’est à Freiburg, durant le printemps 1934, qu’il rendra visite au philosophe Heidegger – qu’il rencontrera à plusieurs reprises ensuite et dont il sera le premier traducteur en France, avec Qu’est-ce que la métaphysique ? en 1939.

            L’Iran et l’Allemagne furent assurément les deux patries d’élection de Henry Corbin. L’essentiel, toutefois, est de comprendre, comme il y invite lui-même, que ces deux patries furent, dans sa vie, « les points de repères géographiques d’une Quête qui se poursuivait en fait dans les régions spirituelles qui ne sont point sur nos cartes. » Il dira à ce sujet : « Je ne suis ni un germaniste ni même un orientaliste, mais un philosophe poursuivant sa Quête partout où l’Esprit le guide. S’il m’a guidé vers Freiburg, vers Téhéran, vers Ispahan, ces villes restent pour moi essentiellement des « cités emblématiques », les symboles d’un parcours permanent »[2].

            Henry Corbin s’était marié en 1933 avec Stella Leenhardt, « Stella matutina », à qui il dédicacera son œuvre majeure, En Islam iranien, en 1971, en ces termes : « Stellae consorti dicatum ». Parmi les amitiés de ces années, il faut signaler celle de Jean Baruzi et surtout celle du philosophe russe Nicolas Berdiaev. C’est de lui qu’il tient l’idée d’une Eglise de Jean succédant à l’Eglise de Pierre, qui inaugurerait le règne du Paraclet (selon Joachim de Flore) et qui serait, « non pas la tutrice des pauvres », mais l’Eglise éternelle et mystérieuse « découvrant en elle le vrai visage de l’homme et de son extase vers les sommets »[3].

En 1939, Henry Corbin part pour une mission de six mois à l’Institut français d’archéologie d’Istanbul où la guerre le retiendra finalement jusqu’en 1945. C’est là qu’il préparera l’édition des œuvres de Sohravardî : « Au cours de ces années, pendant lesquelles je fus le veilleur du petit Institut français d’archéologie mis en veilleuse, j’appris les vertus inestimables du Silence, de ce que les initiés appellent la « discipline de l’arcane » (en persan ketmân). L’une des vertus de ce Silence fut de me mettre seul à seul en compagnie de mon shaykh invisible (…). A longueur de jour et de nuit, je traduisis de l’arabe (…). Au bout de ces années de retraite, j’étais devenu un Ishrâqî, et l’impression du premier tome des œuvres de Sohravardî était presque achevée »[4]. A la mi-septembre 1945, il part pour Téhéran et lance le projet d’un département d’Iranologie au sein du nouvel Institut français. Il en assurera la direction jusqu’en 1954 et créera la fameuse « Bibliothèque iranienne ».

Cette « Bibliothèque iranienne » répondait pour Henry Corbin à un double objectif qui était, d’une part, de prouver l’existence d’une « philosophie proprement et originairement shî’ite » et, d’autre part, que l’on prenne « au sérieux », selon ses mots, le projet sohravardien de « ressusciter la théosophie des Sages de l’ancienne Perse ». L’objectif a été pleinement atteint, et nous sommes nombreux aujourd’hui à se reconnaître une dette envers Henry Corbin qui nous aura fait découvrir non seulement Sohravardî, mais aussi Haydar Âmolî, Mollâ Sadrâ Shîrâzî et surtout Rûzbehân Baqlî Shîrazî, pour ne rien dire des extraordinaires textes ismaéliens qui se trouvent désormais à notre disposition, en langue française. A la mort de Henry Corbin, Mircea Eliade fera remarquer : « Il est mort en ayant accompli à peu près tout ce qu’il s’était promis de réaliser », et il devait avoir en tête certainement cette « Bibliothèque iranienne ». C’est d’ailleurs l’existence de celle-ci qui a permis à son promoteur d’écrire, vers la fin de sa vie, en 1978 : « Nous n’en sommes plus, certes, à croire que la pensée en Islam ne soit représentée que par les cinq ou six grands noms de philosophes qui furent connus de la Scolastique latine. Mais combien faudra-t-il de temps encore pour que l’on soupçonne le nombre de monuments de pensées et de chefs-d’œuvre spirituels, tant en arabe qu’en persan, dont l’homme cultivé de l’Occident a généralement tout ignoré jusqu’ici ? Combien plus de temps encore faudra-t-il pour que le trésor de leur pensée rentre dans ce que l’on appelle le « circuit culturel », et vienne fructifier jusque dans les colloques de bonne volonté qui pourraient enfin aborder l’essentiel » [5].

Cela pourrait constituer assurément le programme d’une Unité de recherche « Henry Corbin », consacrée à l’Iran.

Pendant quelque cinquante ans la propriété de Madame Fröbe-Kapteyn, à Ascona, « sur les rives du lac majeur », en Suisse, a été le centre symbolique d’une communauté de chercheurs spirituels, parmi lesquels on peut citer outre Corbin, Massignon, Jung, Denis de Rougemont, Rudolf Otto, Gershom Scholem, Mircea Eliade, etc. Henry Corbin a donné sa première conférence à Ascona en 1949, inaugurant une collaboration qui durera jusqu’à sa mort. Or, Eranos a représenté infiniment pour lui : « Ce que nous voudrions appeler le sens d’Eranos, et qui est aussi tout le secret d’Eranos, c’est qu’il est notre être au présent, le temps que nous agissons personnellement, notre manière d’être. C’est pourquoi nous ne sommes peut-être pas « de notre temps », mais nous sommes beaucoup mieux et plus : nous sommes notre temps. Et c’est pourquoi Eranos n’a même pas de dénomination officielle ; ni de raison sociale collective. Ce n’est ni une Académie, ni un Institut, pas même quelque chose que l’on puisse, suivant le goût du jour, désigner par des initiales. Non, ce n’est pas un phénomène de notre temps »[6].

A partir de 1955, Henry Corbin partagera son temps entre Paris et Téhéran, entre son enseignement à l’Ecole Pratique des Hautes Etudes (de janvier à juin)[7], où il succèdera à Louis Massignon, à la Section des Sciences Religieuses[8], et la direction du Département d’Iranologie de l’Institut franco-iranien (docteur honoris causa de l’Université de Téhéran en 1958).

corbin_henry.jpgEn 1959, paraît son Imagination créatrice dans le soufisme d’Ibn ‘Arabî dont la rédaction fut, selon ses propres termes, « un nouveau point de départ, un moment privilégié dont la clarté illumina la route suivie depuis lors », puis en 1961, grâce à Marie-Madeleine Davy, Terre céleste et corps de résurrection [9]. Ces deux ouvrages connaîtront l’un et l’autre une deuxième édition, respectivement en 1975 et 1978.

           D’autres ouvrages seront publiés, après 1959, qui récapitulent l’ensemble des travaux de Henry Corbin en matière d’ésotérisme ou de gnose. Il est indispensable de bien comprendre que l’ésotérisme selon Henry Corbin, c’est d’abord la théosophie mystique et surtout la gnose, en relation avec l’enseignement qu’il avait retiré de la fréquentation des textes ismaéliens et qui lui fera affirmer : « La gnose shî’ite est par excellence l’ésotérisme de l’Islam » [10]. En cela, bien sûr, Henry Corbin parait fort éloigné d’un René Guénon, par exemple, et de l’ésotérisme « traditionnel », tandis qu’en termes d’ésotérisme chrétien, cette orientation de son œuvre l’inscrit plutôt dans la lignée de Swedenborg, de Novalis, et surtout de Jacob Boehme. Parmi ces ouvrages, il faut citer, par exemple, son Histoire de la philosophie islamique, en 1968. C’est aussi son Anthologie des philosophes iraniens depuis le XVIIème siècle jusqu’à nos jours. Ce sont surtout ses quatre volumes d’En Islam iranien, publiés à partir de 1971.

            En 1974 vient sa retraite universitaire pendant laquelle il continue à donner des conférences et à séjourner en Iran. Il fonde aussi à Paris une Université Saint-Jean de Jérusalem qu’il définit comme un « Centre international de recherche spirituelle comparée ». « Son esprit : celui d’une chevalerie spirituelle » et quant à sa finalité : « Ménager enfin, écrira-t-il, en la cité spirituelle de Jérusalem, un foyer commun, qui n’a jamais encore existé, pour l’étude et la fructification spirituelle de la gnose commune aux trois grandes religions abrahamiques, bref l’idée d’un œcuménisme abrahamique fondé sur la mise en commun du trésor caché de leur ésotérisme »[11]. Cette idée a occupé les dernières années de la vie de Henry Corbin Malheureusement son Université de Saint Jean de Jérusalem ne lui a pas survécu. Sans doute parce que son ambition était trop élevée, et pourtant s’il est un message de son oeuvre qu’il conviendrait de prolonger, de revivifier, c’est bien celui d’une communauté des ésotéristes « de partout et toujours » unis dans ce projet commun : « Faire face ensemble, nous tous les Ahl al-Kitâb [les Gens du Livre], écrivait-il, en reprenant ensemble notre aventure théologique depuis les origines, pour qu’au lieu de nous séparer, l’aventure cette fois nous rassemble. »

            Henry Corbin meurt à Paris le 7 octobre 1978.

Il n’aura pas de disciples – pas plus que René Guénon – « Il était et reste un maître parce qu’il libérait et libère en chacun de ceux qui le lisent son propre futur »[12], dira de lui Christian Jambet. Mais aussi son œuvre ouvre des perspectives qui ne peuvent plus être ignorées, parce qu’elles intéressent notre avenir, l’avenir même de l’Occident. Sous ce rapport, la comparaison avec l’œuvre d’un René Guénon ne manque pas d’intérêt. C’est ainsi que Michel Le Bris remarque : « Voyez comme l’Orient spirituel de Henry Corbin est éloigné de l’Orient de Guénon ! L’un y apprend à lire, en retour, ce qui fut, sans doute, l’âme vivante de l’Occident, l’autre, quoiqu’il prétende, y trouve le prétexte de s’en écarter toujours plus – la lecture qu’il fait des mystiques d’Occident, de ce point de vue, me paraît catastrophique. L’un veut réconcilier la philosophie des « Orientaux de l’Orient » et des « Orientaux de l’Occident », pour la chance d’une mutation de l’Occident, (…) – l’autre tire une sombre jouissance de la prédication de sa mort fatale »[13].

Pour Henry Corbin, il existait autant d’« orientaux » en Occident qu’en Orient. En aucune manière il ne soumettait la connaissance ésotérique à l’adhésion à une religion et c’est aussi en cela que son propos intéresse notre futur : « Chacun des ‘orafâ [des gnostiques] d’Orient et d’Occident, écrit-il, ne peut penser et peser les choses qu’en termes d’intériorité et d’intériorisation, ce qui veut dire faire en soi-même une demeure permanente aux philosophies, aux religions, vers lesquels le conduit sa Quête. Et il ne peut que garder son secret : Secretum meum mihi. Le secret du château de l’Âme. »

Pour conclure ces aperçus biographiques, on donnera le témoignage d’une Iranienne, Shusha Guppi : « Henry Corbin était un mystique protestant, espèce rare parmi les Français, et il parlait de la façon la plus émouvante de ce qu’il appelait « le génie de la Perse », qui avait produit de grands philosophes et d’immenses poètes, avait presque inventé l’amour, et lui avait en tout cas donné, en poésie, son expression la plus haute pour des générations et des générations futures. Puis exprimant son admiration pour mon pays d’adoption, il me parla des mystiques anglais, tels que Julienne de Norwich, et de toute cette tradition ésotérique dont le monde anglo-saxon a vu le déclin à dater de la Réforme. Nous parlâmes aussi de politique et d’une manière générale, de l’état du monde. Il était très au fait, et se montra préoccupé, de problèmes fondamentaux : la démographie, le pillage des ressources naturelles, l’écart qui allait s’élargissant entre nantis et démunis, avec toutes ses conséquences… Je l’entends encore conclure :

- A propos d’un malade, on dit que son état est grave mais pas désespéré; à propos du monde, on pourrait dire que son état est désespéré, mais qu’heureusement tout cela n’a rien de grave! »[14].

Sohravardî

Le maître de Henry Corbin aura été finalement un jeune théosophe perse, Sohravardî, mort tragiquement le 29 juillet 1191, à l’âge de 36 ans, dont le projet était rien de moins que de « ressusciter la philosophie de la Lumière des sages de l’ancienne Perse ». De ce projet grandiose que Sohravardî paiera de sa vie, puisqu’il fut condamné à mort à Alep, Henry Corbin en a été le commentateur « oriental » en Occident, mais le mot « oriental » est ici placé entre guillemets, selon ce que Henry Corbin en dira dans son Prélude à L’Archange empourpré : « Le Shaykh al-Ishrâq nous a appris les sens spirituel des mots « Orient » et « Occident » (…). Lors donc que nous parlons avec lui de « l’exil occidental », il ne s’agit pas d’une mise en accusation des pays d’occident au sens géographique, pas plus que, lorsque nous parlons de « théosophie orientale », il s’agit tout simplement de se rendre tout simplement à l’Orient géographique pour la trouver » [15].

Cette précision faite, la théosophie « orientale » (hikmat al-Ishrâq) de Sohravardî a inspiré nombre des recherches de Henry Corbin, à commencer par la doctrine ishrâqî elle-même et ses développements à travers les œuvres de ses disciples qu’il nomme « les Platoniciens de Perse ». Mais, elle a surtout influé sa Quête personnelle. Pour cette raison, il n’est pas inutile de rappeler, après lui, les caractéristiques essentielles de la doctrine ishrâqî qui sont, d’une part, « la volonté délibérée de renouer avec la théosophie de la Lumière professée par les sages de l’ancienne Perse », et, d’autre part,  une « spiritualité dont la caractéristique est de conjoindre indissociablement la recherche philosophique de la Connaissance et la fructification de cette Connaissance en conversion, une métamorphose intérieure de l’homme ». Il s’agit là d’un thème majeur de Henry Corbin et qui fait de lui un gnostique, au sens où la gnose est essentiellement une « connaissance salvifique », et même une « connaissance amoureuse » au sens où l’entendra cette fois un autre de ses maîtres, Rûzbehân Baqlî de Shîrâz (1128-1209) dont il parlera comme d’un Maître Eckhart « qui aurait écrit quelque chose comme l’histoire de Tristan et Yseult ». La formule est heureuse, s’agissant de l’« Enfant divin », comme l’appelait Louis Massignon[16].

Pour revenir à Sohravardî deux œuvres en particulier méritent l’attention, Le Récit de l’Exil occidental qui est un traité initiatique, portant sur la voie ésotérique qui conduit « l’exilé » dans le pays d’Occident jusqu’à sa patrie « orientale », sa vrai patrie. (Nous en avons parlé ce matin). Le second traité s’intitule le Vade-mecum des fidèles d’amour. Il s’agit également d’un récit initiatique qui éclaire singulièrement l’expérience intérieure d’un Dante et de ceux que l’on appelle après lui les fedeli d’amore.

A l’origine de toute initiation à l’Ordre des fedeli d’amore se place une expérience amoureuse – qui est le point de départ d’un développement spirituel, au cours duquel l’amour deviendra un amour de passion[17]. Mais ce développement reste réservé à un petit nombre : « Amour n’ouvre pas à n’importe qui la voie qui conduit à lui ». Comme pour n’importe quelle initiation, l’être épris doit en manifester les dispositions. Mais dès qu’Amour en vient à constater qu’il en a les aptitudes, il « envoie vers lui Nostalgie qui est son confident et son délégué, afin que celui-ci purifie la demeure et n’y laisse entrer personne ». Il s’agit donc d’une première étape dans le développement personnel de l’être sincèrement épris qui est celle de l’initiation. Ensuite, « il faut qu’Amour fasse le tour de la demeure et descende jusque dans la cellule du cœur. Il détruit certaines choses ; il en édifie d’autres ; il fait passer par toutes les variantes du comportement amoureux ». C’est au terme de cette seconde étape que se produit « l’illumination » – ce que symbolise le Cuore gentile selon Dante, à savoir « le cœur purifié, c’est-à-dire vide de tout ce qui concerne les objets extérieurs, et par là-même rendu apte à recevoir l’illumination intérieure ». C’est alors qu’Amour « se résout à se rendre à la cour de Beauté ». Dans cette dernière étape, l’être épris devra connaître « les étapes et les degrés par lesquels passent les fidèles d’amour » et surtout il devra « donner son assentiment total à l’amour ». C’est à cette condition que l’initié devient un fidèle d’amour et « c’est après cela seulement que seront données les visions merveilleuses ».

Rulman Merswin et l’Île verte

On ne peut manquer d’évoquer, même brièvement, à propos de l’itinéraire spirituel de Henry Corbin, la figure de Rulman Merswin.

Rulman Merswin, né en 1307 et mort en 1382, issu d’une importante famille de banquiers strasbourgeois, se retira de la vie publique pour entrer en une retraite spirituelle de quatre années (Tauler est alors son confesseur), après lesquelles il fit l’acquisition d’un ancien couvent bénédictin à l’abandon, en un lieu dit l’Île Verte : « L’Île Verte de Strasbourg, écrit Henry Corbin, fut un centre spirituel des chevaliers johannites où se développa au XIVème siècle une forme de spiritualité caractérisée par le nom de ceux qui en sont le centre, à savoir le nom d’ « Amis de Dieu » (Gottesfreunde) » [18]. « Chevaliers johannites », simplement du fait que la présence ecclésiale dans ce couvent de l’Île Verte fut confiée à l’Ordre des Chevaliers hospitaliers de Saint Jean de Jérusalem, tandis que Rulman Merswin précisait que le couvent devait être « une maison de refuge où puissent se retirer tous les hommes honnêtes et pieux, laïcs ou ecclésiastiques, chevaliers, écuyers et bourgeois, qui désireraient fuir le monde et se consacrer à Dieu, sans cependant entrer dans un ordre monastique ».

Mais il y a plus dans l’histoire de l’Île Verte. Rulman Merswin et les Amis de Dieu se trouvèrent rapidement en relation avec un personnage mystérieux qui va les guider dans la voie spirituelle qu’ils se sont choisie, par une série de missives (de 1363 à 1380) et d’écrits, parmi lesquels on peut citer Le Livre du maître de la Sainte Écriture, Le Livre des Cinq hommes « qui décrit la société idyllique du Haut Pays ».

Pour Henry Corbin, il paraît superflu de rechercher l’identité de cet « Ami de Dieu du Haut Pays », tout comme il serait vain de tenter de localiser le Haut Pays sur une carte de géographie, car « personne n’en eut connaissance, qui ne s’en approcha par la voie intérieure ». L’essentiel est aux yeux de Corbin que l’« Ami de Dieu du Haut Pays » ait été, selon ses propres termes, « le pôle des Amis de Dieu de l’Ile Verte des Johannites », autrement dit qu’il ait été le Maître intérieur de Rulman Merswin lui-même. Or, qui est le Maître intérieur ? C’est celui qui guide l’initié, non plus en ce monde-ci, mais bien dans les contrées au-delà de l’Orient du monde terrestre.

Tel est le secret de l’identité de l’« Ami de Dieu du Haut Pays ».

Henry Corbin assimila ce dernier au XIIème Imâm [19] de la tradition shî’ite et en tira la conclusion qu’il existe en ce monde « une élite spirituelle commune aux trois rameaux de la tradition abrahamique », dont l’éthique « prend origine aux mêmes sources et vise la même hauteur d’horizon. »

Le monde imaginal

« Le contact entre Dieu et l’homme se fait « entre Ciel et Terre », dans un monde médian et médiateur »

Selon le mot du philosophe Christian Jambet, Henry Corbin a ressuscité « la métaphysique de l’imaginal en terre d’islam ». Et l’on peut tenir cette « résurrection » comme un apport les plus significatifs de son œuvre. Deux ouvrages, déjà cités, permettent de préciser la notion de « monde imaginal ».

corbinhenr9782070724079FS.gifDans le premier de ces ouvrages, L’Imagination créatrice dans le soufisme d’Ibn ‘Arabî, il dira : « Que l’on entende pas le mot « images » au sens où de nos jours on parle à tort et à travers d’une civilisation de l’image ; il ne s’agit jamais là que d’images restant au niveau des perceptions sensibles, nullement de perceptions visionnaires. Le mundus imaginalis de la théosophie mystique visionnaire est un monde qui n’est plus le monde empirique de la perception sensible, tout en n’étant pas encore le monde de l’intuition intellective des purs intelligibles. Monde entre-deux, monde médian et médiateur, sans lequel tous les événements de l’histoire sacrale et prophétique deviennent de l’irréel, parce que c’est en ce monde-là que ces événements ont lieu, ont leur « lieu ».

Dans le second, Corps spirituel et terre céleste, le Prélude à la deuxième édition (1978) s’intitule « Pour une charte de l’Imaginal »[20]. On y lit ceci : « La fonction du mundus imaginalis et des Formes imaginales se définit par leur situation médiane et médiatrice entre le monde intelligible et le monde sensible. D’une part, elle immatérialise les Formes sensibles, d’autre part, elle « imaginalise » les formes intelligibles auxquelles elle donne figure et dimension. Le monde imaginal symbolise d’une part avec les Formes sensibles, d’autre part avec les Formes intelligibles. C’est cette situation médiane qui d’emblée impose à la puissance imaginative une discipline impensable là où elle s’est dégradée en « fantaisie », ne secrétant que de l’imaginaire, de l’irréel, et capable de tous les dévergondages. »

L’apport le plus remarquable chez Henry Corbin est par conséquent d’avoir « revivifié » pour l’Occident ce mundus imaginalis « qui n’est ni le monde empirique des sens ni le monde abstrait de l’intellect » – dont la notion – et donc la réalité – s’était éclipsée depuis plusieurs siècles de pieux agnosticisme et de Lumières. On conviendra qu’il s’agit de quelque chose qui éclaire considérablement le sens de notre pèlerinage vers nos origines, vers l’Orient, cette nostalgie du « paradis perdu », qui aiguise notre sentiment d’exil en ce monde et avive, pour les uns, le désir eschatologique du monde à venir, pour les autres, l’attente de leur délivrance.

L’ismaélisme

« Il y a l’ismaélisme et rien »

            L’ismaélisme est une branche du chiisme.

Que sait-on de l’ismaélisme ? Généralement, on en connaît la légende des Assassins et du Vieux de la Montagne. On connaît également le prodigieux essor culturel et spirituel de la dynastie des Fatimides au Caire (909-1130). On sait parfois qu’il existe des Ismaéliens au Yémen et aussi que l’Aga Khan est le chef spirituel d’une importante communauté ismaélienne. Pourtant l’ismaélisme est beaucoup plus que ces quelques clichés. Nous en donnerons ce bref aperçu historique.

Ja’far al-Sadîq, le sixième Iman de la descendance de ‘Alî ibn Tâlib, avait désigné comme successeur et héritier spirituel son fils aîné Ismâ’il. Celui-ci meurt  prématurément en 754 et Ja’far al-Sâdiq transfère alors son investiture à Mûsâ al-Kâzim, frère cadet d’Ismâ’il, qui deviendra le septième imâm de la lignée, en 756. Mais, autour du jeune Ismâ’il s’était constitué un groupe de disciples particulièrement fervents et de tendance « ultra-chiites », selon le mot de Corbin, qui refusèrent ce transfert et reportèrent leur allégeance sur la personne du fils d’Ismâ’il, Muhammad. Ce sont les premiers Ismaéliens qui forment ce que Henry Corbin désigne comme le proto-ismaélisme. Suit une période assez mal connue durant laquelle se succèdent les descendants de Muhammad, jusqu’à l’avènement de la dynastie des Imams Califes fatimides du Caire. Celle-ci commence en 909, avec le règne de Obadayallah al-Mahdi (mort en 934). Mais deux siècles plus tard, en 1094, le huitième Imam Calife, Al-Mustansir bi’allah, donne son investiture à son fils cadet al-Mustali bi’llâh, au lieu de Nizâr son fils aîné. La communauté fatimide se divise alors et les partisans de Nizâr fondent ce qu’on appellera l’Ismaélisme réformé d’Alamût, du nom de cette forteresse, au sud-ouest de la Mer Caspienne, qui en devient le centre. C’est là que le 8 août 1164, l’Imam Hassan ‘alâ dhikrihi’s-salâm, grand maître d’Alamût, proclame la Grande Résurrection : « Ce qu’impliquait la proclamation, écrit Henry Corbin, ce n’était rien de moins que l’avènement du d’un pur Islam spirituel, libéré de tout esprit égalitaire, de toute servitude de la Loi, une religion personnelle de la Résurrection, parce qu’elle fait découvrir et vivre le sens spirituel des Révélations prophétiques »[21].

L’ismaélisme s’inscrit ensuite dans une hiérohistoire.

Chaque religion est apparue, en effet, successivement à l’un des six « jours » (six époques) de la « création du cosmos religieux ». Ainsi les Mazdéens sont-ils apparus au troisième jour, les Juifs au quatrième, les Chrétiens au cinquième et les Musulmans au sixième jour. Chaque religion a voulu arrêter à son propre « jour » cette création du cosmos religieux, or si chaque « jour » ou période est inaugurée par un prophète, elle se prolonge par une succession d’Imams, jusqu’à ce que Dieu suscite un nouveau « jour ». Ces saints Imams qu’ils soient visibles ou invisibles sont les dépositaires du sens caché de la Loi qui préside à chaque période, de cette Religion divine qui forme l’ésotérisme de la religion littérale et qui est professée par les Amis de Dieu, les disciples, les fidèles de l’Imam. Ce sont eux qui « propagent leur appel en secret et en observant strictement la discipline de l’arcane, car le monde terrestre ne peut jamais resté privé, fût-ce un seul instant, de celui qui en est le contrepoids devant Dieu, qu’Il soit manifesté publiquement et à découvert, ou qu’il doive resté caché et incognito »[22].

Ce « contrepoids », c’est l’Imam, le « pôle mystique » de notre monde[23].

Mais l’Imam est beaucoup plus que cela, ou plutôt de sa fonction de « pôle mystique », découlent nombre d’autres attributions.

Il est celui qui détient le sens ésotérique de la Loi révélée par le Nâtiq, le prophète « énonciateur de la Loi religieuse »[24], et par conséquent le « dépositaire » de la Religion divine.

Il est aussi le Pôle céleste et le Maître intérieur de chacun de ses fidèles.

Il est enfin la « théophanie éternelle », grâce à quoi les adeptes, les amis de Dieu, contemplent le visage divin.

A ce sujet, Henry Corbin usait d’un diagramme explicitant cette dernière idée de « théophanie » : « Si nous voulions nous figurer la situation par un diagramme, écrivait-il, nous pourrions nous représenter deux ellipses se recoupant l’une l’autre, telles que le foyer compris dans le champ de leur intersection soit un foyer commun à l’une et à l’autre. Ce foyer commun figurerait l’Imâm. Il y a polarité entre le Deus absconditus et sa Forme théophanique, sa Face qui est l’Imâm ; et il y a polarité entre cette Face et l’homme à qui elle se montre comme Face divine. Mais il n’y a pas de polarité entre l’Absconditum et l’homme »[25]

            Conclusion

S’agissant de l’ismaélisme, Henry Corbin a accompli pleinement sa vocation de « passeur », car Henry Corbin a été un remarquable « passeur », au moins en un sens profane, – en mettant à la disposition de ses lecteurs occidentaux tout un corpus d’œuvres « orientales » qui demeureraient encore sans lui inconnu, – mais surtout, en un sens ésotérique, dès lors qu’il ne s’est pas contenté de traduire, mais de transmettre quelque chose de leur enseignement ésotérique, en une langue exceptionnelle. Il disait lui-même : « Parler, c’est traduire… d’une langue angélique en une langue humaine. » C’est ce que Marie-Madeleine Davy qui fut intime avec lui avait si bien compris – de même qu’elle avait compris que sa vocation était de vivre pour cette Terre qu’il avait « découverte » et, aussi, qu’il était entré vivant dans la mort : « Henry Corbin, était un homme « ressuscité » avant d’aborder l’autre rive. Il portait sur son visage et dans ses yeux le scintillement de son appartenance. Dans ses ouvrages et lors de ses conférences, il a su faire passer le monde des anges »[26]. C’est bien ainsi qu’il faut comprendre le sens de sa vocation et de sa destinée, l’essentiel restant que l’homme professe « authentiquement » sa Foi.

On peut se faire une idée de cette Foi de Henry Corbin avec ces mots écrits, le 24 avril 1932, au bord d’un lac de Dalécarlie : « Terre, Ange, Femme, tout cela est une seule chose que j’adore et qui est dans cette forêt ».

La Terre dont il est question est le monde de Hûrqalyâ, le mundus imaginalis, ou encore la « Terre des visions », la Terre céleste

L’Ange est l’ange de la destinée, le Double céleste de l’âme « qui lui vient en aide et qu’elle doit rejoindre, ou au contraire perdre à jamais, post-mortem, selon que sa vie terrestre aura rendu possible, ou au contraire impossible, le retour à la condition « célestielle » de leur bi-unité », comme il expliquera dans un autre de ses ouvrages les plus révélateurs, intitulé L’homme et son ange.

C’est en référence à cet ange que Mircea Eliade dira : « Il est mort avec sérénité tant il était sûr que son ange gardien l’attendait. »

Enfin, la Femme – Stella matutina – qui manifeste un mystère qui est celui de l’Eternellement-Féminin – « Un Eternellement-Féminin, antérieur même à la femme terrestre, parce qu’antérieur à la différenciation du masculin et du féminin dans le monde terrestre, de même que la Terre supracéleste domine toutes les Terres, célestes et terrestres, et leur préexiste » [27] – que Corbin interprète ainsi – et nous touchons alors au plus près son secret : « C’est d’un monde où socialisation et spécialisation n’arracheraient plus à chaque âme son individualité, sa perception spontanée de la vie des choses  et du sens religieux de la beauté des êtres ; un monde où l’amour devrait précéder toute connaissance ; où le sens de la mort ne serait que la nostalgie de la résurrection. Si tout cela même peut être encore pressenti, la conclusion du second Faust nous l’annonce comme un mystère de salut qu’accomplit l’Eternellement-Féminin, comme si l’appel ne pouvait venir d’ailleurs pour qu’il y soit répondu avec un assentiment confiant – l’appel impérieux : « Meurs et deviens ! » [28]

Jean Moncelon


[1] Henry Corbin, « Post-scriptum biographique à un Entretien philosophique », Henry Corbin, Cahier de l’Herne, 1981, pp. 40-41

[2] Henry Corbin, « De Heidegger à Sohravardî », Idem, p.24

[3] Nicolas Berdiaev, Le sens de la création, cité par Henry Corbin, En Islam iranien, Gallimard, IV, 1978, p.446.

[4] Henry Corbin, « Post-scriptum biographique à un Entretien philosophique », Henry Corbin, Cahier de l’Herne, op. cit., p.46

[5] Henry Corbin, Corps spirituel et Terre céleste, op. cit., p.137.

[6] Henry Corbin, « Le temps d’Eranos »,  Henry Corbin, Cahier de l’Herne, op. cit. p.260

[7] L’Institut Français de Recherche en Iran a publié un résumé des conférences de Henry Corbin à l’École Pratiques des Hautes Etudes de 1955 à 1979, sous le titre : «Itinéraire d’un enseignement », IFRE, Téhéran, 1993

[8] « Le cher Massignon n’était pas étranger à cette élection. Je connaissais son souci, et quelles que fussent nos différences de pensées, il me considérait comme le plus proche de lui pour prolonger la direction qu’il avait donnée aux recherches, sinon quant à leur contenu, du moins quant à leur sens et à leur esprit » Henry Corbin, « Post-scriptum biographique… », op. cit., p.47

[9] Lors de la seconde édition, en 1978, Corbin modifiera ce titre qui deviendra : Corps spirituel et Terre céleste.

[10] On se rappelle de son mot : « Il y a l’ismaélisme et rien ».

[11] « Post-scriptum biographique à un Entretien philosophique », op. cit. p.53.

[12] Christian Jambet, « Le guide intérieur », in Henry Corbin, Suhrawardî d’Alep, Fata Morgana, p.16

[13] Michel Le Bris, « Pour en finir avec les guerres de religion », René Guénon, Dossier H, L’Age d’Homme, 1984, p.221. Voir aussi dans le même Dossier H, Frédérick Tristan, « Réflexions sur René Guénon : « Je ne doute pas que Guénon aurait suspecté Corbin d’agir en poète, lorsque Corbin l’accuse d’une logique trop étroite. Mais il faut avoir vu le visage anguleux et jaune de Guénon et la face épanouie de Corbin pour comprendre comment la révélation utilise le tempérament autant que la nature. Le dieu du désert n’est pas celui de la forêt ni de l’océan », p.206

[14] Shusha Guppi, A girl in Paris, 1991 (traduction français, Phébus, 1996), p.118.

[15] Henry Corbin, Prélude à L’Archange empourpré de Sohravardî, Fayard, 1976, p.XXIII.

[16] Massignon aurait préféré d’ailleurs que Corbin se complaise plus dans la compagnie de Rûzbehân Baqlî que de Sohravardî ou d’Ibn ‘Arabî. Il le lui écrira, dans une lettre du 8 juillet 1958.

[17] Amour de passion qu’il ne faut pas confondre avec l’amour passion des romantiques !

[18] Henry Corbin, En Islam iranien, Gallimard, 1978, IV, p. 392.

[19] « Il y a un pacte de fidélité conclu pré-existentiellement entre l’Imâm et ses fidèles (…). Et ce ne fut pas le moindre enseignement de nos recherches de constater que nos théosophes shî’ites avaient identifiés le XIIe Imâm aussi bien avec le Saoshyant des zoroastriens qu’avec le Paraclet annoncé dans l’Évangile de Jean », idem, p391.

[20] Cette « Charte de l’Imaginal » a séduit un certain nombre d’intellectuels français comme Christian Jambet, Gilbert Durand, Michel Le Bris, etc.

[21] Pour un exposé complet, voir Henry Corbin, Histoire de la philosophie islamique, Gallimard, 1986.

[22] Henry Corbin, L’homme et son Ange, Fayard, 1983, p.187. Autrement dit, pour les chiites en général, et les Ismaéliens en particulier, « au temps ou au cycle de la mission prophétique (nobowwât) succède le temps ou le cycle de la walayât ou de l’initiation spirituelle par les Amis de Dieu ».

[23] Pour le chiisme duodécimain, ce pôle est le Douzième Imam, qui vit actuellement une période d’occultation.

[24] C’est en ce sens que l’Imâm est appelé al-Sâmit, le Silencieux.

[25] Henry Corbin, Face de Dieu, face de l’homme, Flammarion, 1983, p.247

[26] Elle dira aussi : « L’homme ressuscité porte dans son regard les reflets d’une nouvelle aurore, on pourrait v parler d’un regard d’éternité. Cette éternité colore l’écriture, la sculpte, révèle le secret de la profondeur. A certains instants elle éveille un écho chez le lecteur, le cœur de celui-ci s’anime. Envahi par une chaleur insolite, le cœur devient brasier. »

[27] Henry Corbin, Corps spirituel et Terre céleste, op. cit., p.94.

[28] Cf. Henry Corbin, Cahier de l’Herne, op. cit., p.22

vendredi, 09 novembre 2012

Nicolás Gómez Dávila: Aphorisms and the Modern World

Nicolás Gómez Dávila

Aphorisms and the Modern World

 
 
 
Nicolás Gómez Dávila
 
 "I distrust every idea that doesn't seem obsolete and grotesque to my contemporaries."
 

The reactionary does not extol what the next dawn must bring, nor is he terrified by the last shadows of the night. His dwelling rises up in that luminous space where the essential accosts him with its immortal presence. The reactionary escapes the slavery of history because he pursues in the human wilderness the trace of divine footsteps. Man and his deeds are, for the reactionary, a servile and mortal flesh that breathes gusts from beyond the mountains. To be reactionary is to champion causes that do not turn up on the notice board of history, causes where losing does not matter. To be reactionary is to know that we only discover what we think we invent; it is to admit that our imagination does not create, but only lays bares smooth bodies. To be reactionary is not to espouse settled cases, nor to plead for determined conclusions, but rather to submit our will to the necessity that does not constrain, to surrender our freedom to the exigency that does not compel; it is to find sleeping certainties that guide us to the edge of ancient pools. The reactionary is not a nostalgic dreamer of a cancelled past, but rather a hunter of sacred shades upon the eternal hills.

The Authentic Reactionary, Nicolás Gómez Dávila

 

Nicolás Gómez Dávila (don Colacho) was born 18 May 1913 in Cajicá, Colombia, into an affluent family. He was a prolific writer and important political thinker who is considered to be one of the most intransigent political theoreticians of the twentieth century. It was not until a few years prior to his death in 1994 that his writing began to gain popularity due the translation of some works into German. At the tender age of six his family relocated to Europe, where they resided for the next seventeen years. During his time in Europe, Gómez Dávila contracted a persistent illness which confined him to his bed for long periods, and as a result of this he had to be educated by private tutors with whom he studied Latin, Greek and developed a fondness for classical literature.

When Gómez Dávila turned twenty-three he moved back to Colombia, residing in Bogotá, where he met and married Emilia Nieto Ramos. Here, with his wife and children Gómez Dávila is reported to have led a life of leisure. Assisting his father briefly in the management of a carpet factory, he spent little time in the office, instead preferring to spend his time at the Jockey Club, where he played polo until incurring an injury (Gómez Dávila was thrown from his horse whilst trying to light a cigar.) Following this, he spent more time reading literature. By the end of his life, he had accumulated a library of approximately 30,000 books, many of which were in foreign languages. In addition to the French, English, Latin and Greek he learnt during childhood, Gómez Dávila could also read German, Italian, Portuguese, and was even reportedly learning Danish prior to his death in order to be able to read Søren Kierkegaard in the original language.

Gómez Dávila was also an eminent figure in Colombian society. He assisted Mario Laserna Pinzón found the University of the Andes in 1948 and his advice was often sought by politicians. In 1958 he declined the offer of a position as an adviser to President Alberto Llera after the downfall of the military government in Colombia, and in 1974 he turned down the chance to become the Colombian ambassador at the Court of St. James. Gómez Dávila had resolved early on during his work as a writer that an involvement in politics would be detrimental to his literary career and thus had decided to politely abstain from all political involvement, despite these tempting and prestigious offers.

During his lifetime, Gómez Dávila was a modest man and made few attempts to make his writings widely known. His first two publications were available only to his family and friends in private editions. Only by way of German (and later Italian as well as French and Polish) translations beginning in the late eighties did Gómez Dávila's ideas begin to disperse. Initially his works were more popular in Germany than in Colombia, and a number of prominent German authors such as Ernst Jünger (who in an unpublished letter defined Gómez Dávila's writing as: "A mine for lovers of conservatism"), Martin Mosebach, and Botho Strauß expressed their admiration for Gómez Dávila’s works. His most translated and final work, El Reaccionario Auténtico (The Authentic Reactionary) was published after his death in the Revista de la Universidad de Antioquia.

Gómez Dávila has many unique features that occur within his works, but perhaps the most famous literary feature he is famed for is the aphorism, which remains prominent throughout his writing. Not only is the aphorism used as an aesthetic tool, it is also a purposely deployed technique selected by Gómez Dávila as his method of choice, which he referred to as escolios (or glosses). This technique was used extensively in the five volumes of Escolios a un texto implícito (1977; 1986; 1992).

By definition, an aphorism is an original thought, spoken or written in a concise and memorable form; the term aphorism literally means a distinction or definition, coming from the Greek ἀφορισμός (aphorismós). In traditional literature, the aphorism is used as a mnemonic technique to relate wisdom and is found in works such as the Sutra literature of India, The Golden Verses of Pythagoras, Hesiod's Works and Days, the Delphic Maxims, and Epictetus' Handbook. In more recent times, the aphorism has been used heavily by philosophers such as Nietzsche and Cioran, both of whom share a number of ideas and perspectives with Gómez Dávila. Nietzsche himself used aphorisms heavily and even went so far as to describe why aphorisms are used – naturally in the form of an aphorism itself – “He who writes in blood and aphorisms does not want to be read, he wants to be learned by heart.” In regards to Gómez Dávila this is certainly the case, for he himself stated that aphorisms are like seeds containing the promise of “infinite consequences.” Thus, with a short but highly memorable sentence, an idea is planted in the mind of the reader, an idea that hopefully sprouts action, and with it consequences. Similarly in Notas, he stated that the only two “tolerable” ways to write were a long, leisurely style, and a short, elliptical style - since he did not think himself capable of the long, leisurely style, he opted for aphorisms. As indicated above however, Gómez Dávila’s use of the aphorism is not merely a stylistic reference; these short but effective phrases are part of his ‘reactionary’ tactic, which he hurls like bombs into readers minds – where they either detonate or take root, sprouting into the ‘consequences’ their author hoped for. In his own words, he describes his use of aphorisms:

[to] write the second way is to grab the item in its most abstract form, when he is born, or when he dies leaving a pure schema. The idea here is a cross burning, a light bulb. Endless consequences of it will come, not yet but [a] germ, and promise themselves enclosed. Whoever writes well but not touching the surface of the idea, [there] a diamond lasts. The ideas and plays extend the air space. Their relationships are secret, [their] roots hidden. The thought that unites and leads is not revealed in their work, but their fruits [are] unleashed on archipelagos that crop alone in an unknown sea.1

According to Gómez Dávila, in the modern era the reactionary cannot hope to formulate arguments that will convince his opponent, because he does not share any assumptions with his opponent. Moreover, even if the reactionary could argue from certain shared assumptions, modern man’s dogmatism prevents him from listening to different opinions and ideas. Faced with this situation, the reactionary should instead write aphorisms to illicit a response rather than engaging in direct debate. Gómez Dávila compares his aphorisms to shots fired by a guerrilla from behind a thicket on any idea that dares advance along the road. Thus, the reactionary will not convince his opponent, but he may convert him.2 Furthermore, the aphorisms themselves are not written in isolation – when placed together in their context they are equally as informative as any normally composed text could hope to be.

Another function that Gómez Dávila’s aphorisms served was, as their Spanish title (Escolios a un Texto Implícito) suggests, as notes on books he had read. The Spanish word escolio comes from the Greek σχόλιον (scholion). This word is used to describe the annotations made by ancient and medieval scribes and students in the margins of their texts. Many of these aphorisms may therefore be allusions to other works. They constitute the briefest of summaries of books he read and conclusions he had drawn from these works or judgments on these texts.3

Gómez Dávila was a truly devout Christian, and his strand of religious thought is deeply entwined with his ideas on politics, democracy and society as a whole. This is a central concept in understanding Gómez Dávila’s work. However, not all of his thoughts resonated with other religious thinkers of his era, for he realised that his contemporaries were incapable of revitalising either Christianity or Catholicism and thus were not able to ensure the survival of the church in the modern era. Not only did this aggravate some of his fellow Catholics, they also were wary of Gómez Dávila due to his appreciation of authors such as such as Nietzsche and Heidegger, who are not usually regarded as being affable to Christianity.

In regards to the way religion is combined with his political thought, Gómez Dávila, interprets democracy as “less a political fact than a metaphysical perversion” and is a harsh critic of ideology. He defines democracy as “an anthropotheist religion,” which he believes is a methodology that seeks to elevate the common man to a plane above God – which he believes to be a dangerous and unprecedented level of religious anthropocentricism. Though this may sound odd at first, Gómez Dávila is by no means the only author who has claimed that democracy incorporates a religious element into it, and even some contemporary political scientists have asserted that democracy functions as a political religion. Gómez Dávila interpreted the vital sign of democracy being a political religion as the modern state’s hostility to traditional religions, which he believed was because a true religious authority was capable of challenging a government – thus the power of religion has to be curbed in order for the government to have full, unmediated control of the people – and as a consequence of this a democracy had to replace religion by adopting ‘quasi-religious’ elements. It is this light, that contrary to public opinion, Gómez Dávila does not see democracy as a promise of liberation; on the contrary to him democracy represents a loss of freedom. Since democracy has achieved hegemony, spiritual and cultural matters have become secondary to politics, and today when a citizen is branded as a ‘heretic’ is not because of his rejection of a religion, but because they dare to question the controlling political regime. In this regard, Gómez Dávila questions democracy, but he should be regarded as a critic and not an opponent, for as mentioned earlier Gómez Dávila had no interest in a political agenda. To Gómez Dávila, democracy was a political religion that encouraged the exaltation of the cult of individualism to a dangerous status, which set an individual on an undeserved plateau above God and eroded genuine metaphysical belief but replaced it with nothing substantial. However he was not a blind devotee or fundamentalist either, for Gómez Dávila was also a powerful critic of the Church as well as democracy.

 

Another feature at play within Gómez Dávila’s writing is that he believes equality to be a social construct of modernity – whilst equality levels the playing field for some individuals, for others it hobbles them. Effectively, it creates a mythical average citizen who does not in actuality exist, raising one individual to an elevated position and demoting another. Rather than recognising individual qualities and merits, it removes all hierarchies – not only the negative hierarchies, but also the positive ones. All variation is lost and replaced by the ‘myth of the average’ – and if Gómez Dávila’s interpretation of democracy as a political religion is correct, it then denounces religion and evaluates the mythical ‘average citizen’ to a theoretical level of freedom wherein the ‘average citizen’ is a substitute for the very pinnacle of the religious hierarchy – God. Thus, Gómez Dávila criticises democracy because it seeks to replace the sacred with the average and mundane man. And because democracy replaces religion, it is for this reason that criticism of democracy is the taboo of the West, and the modern equivalent to heresy. Thus, the modern ideologies such as liberalism, democracy, and socialism, were the main targets of Gómez Dávila's criticism, because the world influenced by these ideologies appeared to him decadent and corrupt.

In order to critique ideas, Gómez Dávila created the figure of the ‘reactionary’ as his unmistakable literary mask which he developed into a distinctive type of thinking about the modern world as such. This is explained in The Authentic Reactionary, which refers to one of his most well-known works, El reaccionario auténtico, originally published in Revista Universidad de Antioquia 240 (April-June 1995), 16–19. By adopting this label, Gómez Dávila is defining himself as one who sits in opposition. This is not simply a matter of placing Gómez Dávila into a neat political pigeonhole for clearly defined and organised policies – because he turned down prestigious political positions, and certainly didn’t intend to advocate any political platforms in his literary work. The reactionary is for him not at all a political activist who wants to restore old conditions, but rather a “passenger who suffers a shipwreck with dignity”; the reactionary is “that fool, who possesses the vanity to judge history, and the immorality to come to terms with it.”4 He did not mean to identify himself exclusively with a narrow political position. In several aphorisms, he acknowledged that there is no possibility of reversing the course of history. Rather, the reactionary’s task is to be the guardian of heritages, even the heritage of revolutionaries. This certainly does not mean that Gómez Dávila made his peace with democracy; all it means is that he also did not allow himself to be deluded by promises of the restoration of the old order.5 As we see below;

The existence of the authentic reactionary is usually a scandal to the progressive. His presence causes a vague discomfort. In the face of the reactionary attitude the progressive experiences a slight scorn, accompanied by surprise and restlessness. In order to soothe his apprehensions, the progressive is in the habit of interpreting this unseasonable and shocking attitude as a guise for self-interest or as a symptom of stupidity; but only the journalist, the politician, and the fool are not secretly flustered before the tenacity with which the loftiest intelligences of the West, for the past one hundred fifty years, amass objections against the modern world.6

In this regard Gómez Dávila does not seek to eliminate the concept we know of as ‘modernity’, which he sees as an impossible task. Instead he provides a criticism of modernity, disputing that is natural and that it leads to a false conception of progress. The illusionary doctrine of progress, to Gómez Dávila’s way of thinking is a myth which has been deployed to help enslave workers to capitalism and industrial society, by effectively manipulating the population to believe that they helping to make the world a better place, when effectively the real event that is taking place is that they only serving to make capitalism and consumerism more efficient. The illusion of progress acts as a placebo effect to make the citizens feel better about themselves in a world where god and religion has long since perished, replaced by blind faith in the power of the state. “In order to heal the patient, which it wounded in the 19th century, industrial society had to numb his mind [to pain] in the 20th century.”7

By defending cultural and spiritual heritage, however, Gómez Dávila is not advocating a return to the past – rather be is strategically deploying this as a method to cut ties with the present and create a different future, for in his own words: "To innovate without breaking a tradition we must free ourselves from our immediate predecessors linking us to our remote predecessors".8 Gómez Dávila believes that "The modern world resulted from the confluence of three independent causal series: population growth, democratic propaganda, [and] the industrial revolution" (Successive Scholia, 161). This in turn led to further developments and propaganda which effectively restructured traditional belief and "replaced the myth of a bygone golden age of a future with the plastic age" (Scholia II, 88) leading us to a world where consumerism eventually will replace both religion and politics - "The Gospels and the Communist Manifesto pale, the future is in the hands of Coca-Cola and pornography" (Successive Scholia, 181).

Therefore Gómez Dávila’s stance, dispersed through an assortment of brief aphorisms, becomes much more perceptible to the casual reader in light of The Authentic Reactionary, which for English readers (who as yet are not able to read all of his writing in translation) becomes a pivotal key in understanding Gómez Dávila’s work. The reactionary does not act in isolation from history and modernity, rather he seeks to challenge what he perceives as a false doctrine of progress and looks back in retrospect not to recreate the ancient past, but rather to generate ideas which link modernity to tradition, in order to create real progress by offering an alternative to the current regime of mass consumerism, capitalism and other destructive political ideologies. It is incorrect to locate Gómez Dávila in any existing political paradigm, because there is simply nothing which matches his core ideas…and as such he is correctly identified as what he labelled himself – a ‘reactionary’. His reactionary stance comes close to touching on the topics at the core of writers such as Guénon and Evola, but in regard to linking spiritual and cultural decline to political origins, he actually goes further beyond their ideas to suggest that as an inevitable side product of consumerism, destroying belief in a higher power or God would benefit capitalism and help corporations control the people by encouraging self-indulgent attitudes. Thus politics replaces spirituality, and the citizen replaces god with disguised worship of the state, who in turn rewards them with consumerism. The authentic reactionary is someone who is aware of problems like this in society and provides an intellectual critique of the system whilst remaining aloof from it:

History for the reactionary is a tatter, torn from man’s freedom, fluttering in the breath of destiny. The reactionary cannot be silent because his liberty is not merely a sanctuary where man escapes from deadening routine and takes refuge in order to be his own master. In the free act the reactionary does not just take possession of his essence. Liberty is not an abstract possibility of choosing among known goods, but rather the concrete condition in which we are granted the possession of new goods. Freedom is not a momentary judgment between conflicting instincts, but rather the summit from which man contemplates the ascent of new stars among the luminous dust of the starry sky. Liberty places man among prohibitions that are not physical and imperatives that are not vital. The free moment dispels the unreal brightness of the day, in order that the motionless universe that slides its fleeting lights over the shuddering of our flesh might rise up on the horizon of the soul.9

The soul of Nicolás Gómez Dávila, the authentic reactionary, departed from his flesh in his beloved library on the eve of his 81st birthday, on May 17, 1994. Though achieving fame in Colombia, where his works are well read today, Gómez Dávila remains largely unread in the Occident. Whilst his writing achieved some popularity in Germany, much of it remains untranslated for English readers, which prevents his writing from reaching a wider audience. Hopefully a new generation of authors will appear to pick up the challenge of translating Gómez Dávila’s writing and help him achieve the recognition he deserves as a thinker and philosopher.

Main Works

Escolios a Un Texto Implicito: Obra Completa. Nicolas Gomez Davila, Franco Volpi.

July 2006.Villegas Editores.

Notas I, Mexico 1954 (new edition Bogotá 2003).

Textos I, Bogotá 1959 (new edition Bogotá 2002).

Sucesivos escolios a un texto implícito, Santafé de Bogotá 1992 (new edition Barcelona 2002).

Escolios a un texto implícito. Selección, Bogotá 2001.

El reaccionario auténtico, in Revista de la Universidad de Antioquia, Nr. 240 (April–June 1995), p. 16-19.

De iure, in Revista del Colegio Mayor de Nuestra Senora del Rosario 81. Jg., Nr. 542 (April–June 1988), p. 67-85.

Nuevos escolios a un texto implícito, 2 volumes, Bogotá 1986.

Escolios a un texto implícito, 2 volumes, Bogotá 1977.

 

Notes:

1 Volpi, F., An Angel Captive in Time

2  Why aphorisms?

3   Why aphorisms?

4    The Last Reactionary

5 What is a reactionary?

6 Gómez Dávila, N.,The Authentic Reactionary

7 Ibid.

8 Duke, O. T., Nicolás Gómez Dávila: Passion of Anachronism, in Cultural and Bibliographical Bulletin . Issue 40. Volume XXXII, 1997

9 Gómez Dávila, N.,The Authentic Reactionary

 
Gwendolyn Taunton

Gwendolyn Taunton

Gwendolyn Taunton was the recipient of the Ashton Wylie Award for Literary Excellence in 2009 for her work with Primordial Traditions. Her most recent work is Mimir - Journal of North European Traditions.

mercredi, 31 octobre 2012

Quotation of René Guénon

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Henceforth there was only “profane” philosophy and “profane” science, in other words, the negation of true intellectuality, the limitation of knowledge to its lowest order, namely, the empirical and analytical study of facts divorced from principles, a dispersion in an indefinite multitude of insignificant details, and the accumulation of unfounded and mutually destructive hypotheses and of fragmentary views leading to nothing other than those practical applications that constitute the sole real superiority of modern civilization-a scarcely enviable superiority, moreover, which, by stifling every other preoccupation, has given the present civilization the purely material character that makes of it a veritable monstrosity.
 
René Guénon
 
http://tremblingcolors.tumblr.com/post/33456276670/henceforth-there-was-only-profane-philosophy-and

jeudi, 25 octobre 2012

Leonidas & the Spartan Ethos

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Leonidas & the Spartan Ethos

By Theodore J. O'Keefe

Ex: http://www.counter-currents.com/

The Persian rider edged his horse cautiously forward. Just ahead the coastal plain dwindled to a narrow passage between the mountains and the sea, scarcely wider than a carriage track. Somewhere within the pass, the Greeks had massed to deny the Persians entry. It was the duty of the horseman to determine the size and disposition of their forces. Xerxes, his lord, the emperor of the Persians, knew that if his troops could force the pass, which the Greeks called Thermopylae, his armies could then stream unchecked into the heart of Greece.

The scout caught his breath as he sighted the Greeks in the western end of the pass. His trepidation gave way to surprise as he looked more closely. There were only about 300 of them, arrayed before a wall which blocked further access to the pass, and they were behaving most oddly. Some, stripped naked, performed exercises, like athletes before a contest. Others combed their long, fair hair. They gave their observer no notice.

Were these the vaunted Spartans? The Persian turned his horse and rode back to the imperial camp.

Xerxes received the scout’s report with undisguised amazement. The behavior of the Greeks seemed impossible to account for. Until now his advance down the northern coast of Greece had resembled a triumphal procession. City after city had submitted with the symbolic offering of earth and water. When at last the Greeks seemed disposed to stand and fight, their most gallant soldiers, the Spartans, were conducting themselves more like madmen than warriors.

The emperor summoned Demaratus, who had been a king of the Spartans until his involvement in political intrigues had forced him to flee to the Persian court. While Xerxes listened from his golden throne, Demaratus spoke of the Spartans:

“Once before, when we began our march against Greece, you heard me speak of these men. I told you then how this enterprise would work out, and you laughed at me. I strive for nothing, my lord, more earnestly than to observe the truth in your presence; so hear me once more. These men have come to fight us for possession of the pass, and for that struggle they are preparing. It is the common practice for the Spartans to pay careful attention to their hair when they are about to risk their lives. But I assure you that if you can defeat these men and the rest of the Spartans who are still at home, there is no other people in the world who will dare to stand firm or lift a hand against you. You have now to deal with the finest kingdom in Greece, and with the bravest men.”

The year was 480 B.C. During the previous three years Xerxes had assembled what promised to be the mightiest military force the world had ever seen, drawn from every corner of his far-flung realms. Modern historians are properly skeptical of the millions of soldiers and sailors meticulously enumerated by the great historian Herodotus, and of his endless catalogs of camel-riding Arabs, trousered Scythians, and frizzy-haired Ethiopians. Nevertheless, Herodotus’ account gives dramatic expression to the feeling of the Greeks that all the numberless, swarthy hordes of Africa and Asia were advancing on them.

Ten years before, the Athenians, who had aroused the wrath of Xerxes’ father and predecessor, Darius, by aiding their Ionian Greek cousins of Asia Minor in an unsuccessful revolt against their Persian overlords, had all but annihilated a Persian punitive expedition at Marathon, a few miles from Athens. It was Xerxes’ purpose to avenge that defeat and to crush the power of the impudent Hellenes, as the Greeks called themselves, once and for all.

There was more to it than that. Xerxes was a Persian, an Aryan, of the noble Achaemenid line, descended ultimately from the same race as the Hellenes. His ancestors had ranged the mountains and steppes of Iran and Central Asia, proud and free.

But as the Persians had increased their power and then wrested the great empire of the Near East from the Babylonians, their kings had fallen prey to the power and the regalia and the idea of empire. Once the Iranian leaders had regarded themselves, and been regarded, as first among Aryan equals. Now his fellow Persians, like all his other subjects, abased themselves at Xerxes’ feet. And like his imperial predecessors, Xerxes intended to make the remainder of the known world do the same.

As the Persian army moved ponderously across the great bridges with which the emperor had joined Europe and Asia at the Dardanelles, the Hellenes hesitated. Xerxes had accompanied the exertions of his engineers with a diplomatic campaign. While his engineers built the Dardanelles bridges and dug a canal across the Acte peninsula in Thrace by which his fleet could circumvent the stormy cape, his diplomats worked to promote defeatism in Greece. Argos and Crete promised to stay neutral, and the priestess of Delphi muttered gloomy oracles of Persian conquest.

The delegates from the Hellenic city-states who gathered at the Corinthian Isthmus in the spring of 480 were at first divided as to their course of action. The Peloponnesians were for guarding only their southern peninsula, while the Athenians and their allies on the neighboring island of Euboea pressed for an expedition to the north of Greece. Eventually the congress of diplomatic representatives agreed to dispatch a joint force of Athenians and Peloponnesians to the Vale of Tempe, in northern Thessaly, which seemed a fit place to bar the Persians’ way from Macedonia into Greece.

At Tempe, to their dismay, the Hellenes found that other passes afforded the invader entry into Hellas from the north. As the Greek contingent retreated to the south, the northern Greeks abandoned their determination to resist and submitted to the Persian emperor.

As Xerxes’ forces began to advance south from Macedonia into Greece, the Greeks were thrown into something of a panic. Following their first contact with the numerically superior Persian fleet, the Greek navy fled down the straits between Euboea and the Greek mainland. Only the loss of a considerable number of the Persian ships in a storm off the Artemisian cape at the northern tip of Euboea emboldened the Hellenic fleet to sail northward to face the enemy once more. In the meantime the Athenians made plans to evacuate their population to the islands of Salamis and Aegina to the southwest.

One force remained in the field to confront the Persians with determined opposition: Leonidas, king of the Spartans, had occupied the crucial pass at Thermopylae.

The gateway from northern to central Greece, Thermopylae stretched more than four miles between the towering wall of Mt. Oeta and the waves of the Malian Gulf. At both its eastern and western extremities, the pass contracted to a narrow, easily defended pathway. For much of the intervening distance, the pass billowed out into a broader expanse. Here there were a number of thermal springs, both salt and sulfur, from which Thermopylae derived its name, which means “hot gates.”

The garrison which held Thermopylae was at first considerably larger than the 300 Spartans whom the Persian scout had glimpsed at the western entrance to the pass. Behind the wall, which the Greeks had hastily rebuilt after occupying the pass, and along the ridge of Mt. Oeta, Leonidas had stationed nearly 7000 troops. About half of them were men from Sparta’s neighbor cities in the Peloponnesus. The rest were Boeotians from Thebes and Thespiae in central Greece, or hailed from nearby Phocis and Locris.

Although their Greek allies were many times more numerous, Leonidas and his Spartan guard formed the backbone of the Hellenic defense force. In recognition of the peril attending their mission, the 300 consisted exclusively of men with living male heirs, so that names and bloodlines would be carried on if they fell. Leonidas and his men were the elite of an elite, and on their example would depend the conduct of the other Greeks at Thermopylae.

What manner of men were the Spartans, that Xerxes hesitated to pit his myriads against their hundreds?

The origins of Sparta are shrouded in the mists of Greek antiquity, but it is certain that Sparta was founded by the Dorians. The last wave of Hellenic migrants from the north, the Dorians swept their Greek predecessors, the Achaeans, westward into Attica and Asia Minor. From the time of the Dorian migrations, the traditional division of the Hellenes into Dorians, Ionians, and Aeolians begins to take shape.

The Dorians were probably more Nordic in type than the other Greek tribes. As the great classicist Werner Jaeger wrote, “The Dorian race gave Pindar [the great poet of Thebes] his ideal of the fair-haired warrior of proud descent.” As Jaeger implies, the Dorians—above all those in Sparta—placed a premium on the preservation and improvement of their native stock.

One branch of the Dorians invaded the district of Laconia in the southeastern Peloponnesus. In the words of the great historian J. B. Bury, “The Dorians took possession of the rich vale of the Eurotas, and keeping their own Dorian stock pure from the admixture of alien blood reduced all the inhabitants to the condition of subjects. . . . The eminent quality which distinguished the Dorians from the other branches of the Greek race was that which we call ‘character’; and it was in Laconia that this quality most fully displayed and developed itself, for here the Dorian seems to have remained more purely Dorian.”

The city of Sparta arose from the amalgamation of several neighboring villages along the Eurotas. The Spartans gradually came to wield political power over the other Dorians in Laconia, the so-called perioeci, who nevertheless retained some degree of self-government and ranked as Laconian, or Lacedaimonian, citizens.

Not so the racially alien helots, the pre-Dorian inhabitants of Laconia, whom the Spartans reduced to serfdom and denied all political rights. The helots bore their servitude grudgingly and threatened constantly to revolt and overthrow their masters. To contain the helots’ revolutionary inclinations, the Spartans organized periodic campaigns, containing something of the spirit of both the fox hunt and the pogrom, in which their young men were given free rein to wreak havoc and eliminate the more truculent and dangerous of their serfs.

During the eighth century, the Dorians conquered the Messenians, who had occupied the remainder of the southern Peloponnesus. A century later, they suppressed a Messenian uprising only after a long and difficult war. From that time on, constrained to manage their own helots and the unruly Messenians as well, the Spartans evolved a unique ethos involving both the preservation of their racial integrity and a comprehensive system of military education and organization.

To a greater extent than any state before or since, the Spartans safeguarded and improved their biological heritage with an uncompromising eugenics program. Marriage outside the Spartan racial community was forbidden, nor was immigration tolerated. There were penalties for celibacy and late marriage, while men who fathered several children could be exempted from standing watch at night, and even from paying taxes.

The Spartans required that the newborn be presented for inspection by officers of the state. Sickly or deformed offspring were left to die.

According to the ancient biographer Plutarch, Lycurgus, the legendary lawgiver of Sparta, made even further provisions for healthy progeny, which continued to be adhered to in classical times. After describing the chaste upbringing of young Spartans of both sexes, Plutarch continues:

After guarding marriage with this modesty and reserve, he [Lycurgus] was equally careful to banish empty and womanish jealousy. For this object, excluding all licentious disorders, he made it, nevertheless, honorable for men to give the use of their wives to those whom they should think fit, so that they might have children by them. . . . Lycurgus allowed a man who was advanced in years and had a young wife to recommend some virtuous and approved young man, that she might have a child by him, who might inherit the good qualities of the father, and be a son to himself. On the other side, an honest man who had love for a married woman upon account of her modesty and the well-favoredness of her children, might, without formality, beg her company of her husband, that he might raise, as it were, from this plot of good ground, worthy and well-allied children for himself. And indeed, Lycurgus was of a persuasion that children were not so much the property of their parents as of the whole commonwealth, and, therefore, would not have his citizens begot by the first-comers, but by the best men that could be found; the laws of other nations seemed to him very absurd and inconsistent, where people would be so solicitous for their dogs and horses as to exert interest and to pay money to procure fine breeding, and yet kept their wives shut up, to be made mothers only by themselves, who might be foolish, infirm, or diseased; as if it were not apparent that children of a bad breed would prove their bad qualities first upon those who kept and were rearing them, and well-born children, in like manner, their good qualities.

As might be gathered, the women of Sparta were regarded, first of all, as the mothers of Spartan children. The young women were educated for childbearing. They engaged in vigorous gymnastic exercises and dances, often while nude, to the scandal of the other Greeks, although the Spartan women were proverbial for their chastity. Doubtless in consequence of heredity as well as a carefully cultivated physical fitness, the women of Sparta were accounted the most beautiful in Hellas.

Despite the emphasis on their role as mothers, Sparta’s women were the freest in Greece. Indeed, they were accused of dominating the Spartan men. When Gorgo, the wife of Leonidas, was so taunted, she summed up the situation of the Spartan women succinctly: “We rule men with good reason, for we are the only women who bring forth men.”

The men of Sparta were raised to be soldiers. They left the management of commercial affairs and the trades to the perioeci and devoted themselves exclusively to the business of government and war. Each Spartan citizen supported himself from a hereditary plot of land, farmed by the helots, which could not be alienated by sale or division.

Between the ages of seven and twenty the Spartans received their soldierly training. They acquired far more than a mechanical mastery of military skills. Their instructors strove to inculcate in their cadets an absolute devotion to Sparta, the ability to endure any hardship, and an unwavering courage on the battlefield.

To keep the young men on their mettle, the Spartan training system played off the exigencies of discipline against the defiant and adventurous spirit of youth. Young Spartans were compelled to steal their food, yet subjected to severe punishment if they were caught, a seeming paradox epitomized in the story of the Spartan boy who let the fox he concealed under his cloak tear at his vitals rather than give himself away. The Spartan school was a cruel but effective one, for it caught its students up in the enthusiasm of constant challenge and danger.

When he reached the age of 20 the young Spartan became a full-fledged soldier. For the next ten years he lived the barracks life with his comrades. Allowed to take a wife, he saw her only during brief and furtive visits. In times of peace, the young men were instructors to the Spartan boys.

On his thirtieth birthday the Spartan was invested with the remainder of his civic rights and duties. Thenceforth he attended the apella, the assembly of the people, and could vote on measures proposed by the two kings or by the ephoroi, Sparta’s five-man judiciary. The Spartan could at last establish his own household, although still bound to dine in common with his peers.

The principal fare at these communal messes was a black broth much favored by the Spartans, although the other Hellenes found it hard to stomach. (After sampling it a visitor from opulent Sybarisis supposed to have exclaimed, “Now I know why Spartans have no fear of death!”)

The Spartans spiced their meals with a dry and pithy wit renowned through Hellas as much for its substance as for its sting. As Plutarch tells it, Lycurgus replied to a Spartan who had advocated democracy, “Begin, friend, and set it up in your family.” Or, as the Spartan women are supposed to have said when handing their sons their shields before they marched to battle, “With it or on it.”

Spartan law reinforced its citizens’ contempt for luxury by banning private ownership of gold and silver. The result, according to Plutarch, was that “merchants sent no shiploads into Laconian ports; no rhetoric-master, no itinerant fortune-teller, no harlot-monger, or gold- or silver-smith, engraver, or jeweler, set foot in a country that had no money; so that luxury, deprived little by little of that which fed and fomented it, wasted to nothing and died away of itself.” Like the Spartans’ wills, their coins were made of iron.

Sparta’s military life did not stifle the minds and spirits of its citizens. Early in its history Sparta was a leading center of poetry and music. Terpander and Alcman brought the lyre and lyric from Asia Minor to the banks of the Eurotas. Lame Tyrtaeus, Lacedaimon’s native son, shaped his country’s ethos with his martial songs. Choral songs and dances carried on, in which the Spartan men melodically affirmed their patriotism, and the Spartan maidens urged them on to future deeds of valor. Rightly Pindar sang of Sparta:

“Councils of wise elders here, /And the young men’s conquering spear, / And dance, and song, and joy appear.”

It was not so much the Spartans’ works of art as the Spartan ideal which won the admiration of great Hellenic thinkers such as Plato. There was something noble in the stem simplicity of the Spartan way of life. Sparta’s fundamental laws, the rhetroi, which Lycurgus was said to have received direct from “golden-haired Apollo,” were few, unwritten, and to the point. Their purpose, to mold men of character in the service of the common good, struck a responsive chord through allHellas.

It is not difficult to detect in the wistful praise the Hellenes paid to Sparta a longing for the values and uses of their Indo-European forebears. Outside of Sparta these had all too often been forgotten amid the lures of Oriental luxury, or lost forever due to mixing of Hellenic blood. The Spartans, just as they transformed the rough-hewn, wooden longhouses of their northern ancestors into gleaming Doric temples, developed from their innate, racial outlook a guide and bulwark for their state.

And, of course, it was on the battlefield that the Spartan arete, or manly excellence, found its chief expression. The Spartans asked not how many the enemy were, but only where they were. They were ignorant of surrender, but knew well how to die.

But let Plutarch speak once more: “It was at once a magnificent and a terrible sight to see them march on to the tune of their flutes, without any disorder in their ranks, any discomposure in their minds, or change in their countenances, calmly and cheerfully moving with the music to the deadly fight. Men in this temper were not likely to be possessed by fear or any transport of fury, but with the deliberate valor of hope and assurance, as if some divinity were attending and conducting them.”

Such were the men who faced Xerxes and his host atThermopylae.

Xerxes waited for four days, in the hope that the Greeks would abandon their position, as they had in Thessaly. His attempt at psychological warfare was lost on the Spartans. When a fearful Greek from the surrounding countryside informed the Spartan Dieneces that “so many are the Persian archers their arrows blot out the sun,” Dieneces was unperturbed: “If the Persians hide the sun, we shall have our battle in the shade.”

On the fifth day, seething with anger at the Greeks’ impertinence, Xerxes sent forth an assault force of Medes and Cissians, Iranian kindred to his own Persians.

Xerxes’ troops stormed the western gate to Thermopylae with a valor exceeding their skill in combat. The Spartans met and overwhelmed them in the narrow space between the rocks and the water. Well armored, wielding their long spears expertly, the Spartan heavy infantry was more than a match for the Iranians with their short swords and wicker shields. The Spartans cut them down by the hundreds at close quarters.

From a neighboring hill, seated on his throne of gold, Xerxes watched the fighting, fuming at what he deemed his soldiers’ incompetence. To bring the matter to a quick end, he ordered his elite guard, the King’s Immortals, forward to the deadly pass. Again the Spartans outfought the emperor’s men.

All at once the Spartans turned and fled, seemingly in panicky confusion. With a shout, the Immortals rushed forward in disarray. But the Spartans were all around them in an instant, and they cut the emperor’s picked troops to pieces. According to Herodotus, Xerxes, watching from his hill, “leapt to his feet three times, in terror for his army.”

The next day’s fighting went no better for the Persians. The Greek allies took turns spelling the Spartans at the western approach, and once again the Hellenes reaped a bloody harvest. As the sun set over the western mountains, the waters of the gulf lapped crimson at the heaps of Persians on the shore.

That night, as Xerxes puzzled bitterly how to break the death grip of the Greeks on Thermopylae, a traitor came forth from a local district, looking for a rich reward. The information he gave the emperor was the doom of the men of Thermopylae.

Ephialtes the Malian revealed to Xerxes the existence of a path over the hills and along the crest of Mt. Oetato the rear of Thermopylae. The path was not unknown to Thermopylae’s defenders, and Leonidas had stationed the Phocian troops along Mt.Oela’s ridge to ward off enemy attempts to flank his forces in the pass.

At dawn the next morning, the Phocians heard the sound of marching feet advancing through the fallen leaves which carpeted the floor of the oak forest below the summit of Mt. Oeta. As the Greeks sprang to arm themselves, the Immortals, their ranks reinforced, rushed up the mountainside. The Phocians retreated to the highest point on Mt. Oetaunder a hail of Persian arrows, but the emperor’s picked troops disdained to close with them. Swerving to the left, they made their way down the mountain to a point east of Thermopylae’s rear approach. The Hellenes in the pass were trapped between two Persian forces.

Leonidas learned of the threat from his lookouts along Mt. Oeta and stragglers from the Phocian contingent. He quickly took stock of the changed circumstances. It was evident to the Spartan king that the pass could not be held much longer. The Greeks to the south had need of the troops engaged in Thermopylae’s defense.

But there were other considerations. Leonidas and his 300 men were first of all Spartans. The laws and customs of their native city bade them to conquer or die at the posts assigned them, whatever the superiority of the enemy’s numbers. And there was an oracle, made known at the outset of the Persian invasion, which prophesied that Sparta or a Spartan king must fall in the coming conflict.

Leonidas dismissed the allied troops, all but the men of Thebes and Thespiae. The remainder of the Peloponnesians, as well as the Phocians and Locrians, made their way across the hills between the Persian armies, to fight again another day.

The next morning, after Xerxes had poured a libation to the rising sun, his men stormed Thermopylae from both sides. Scornful of their own lives, Leonidas and his men surged out to meet the Persians on the open ground before the narrow entrance to the pass. Godlike the Spartans swept forward, cutting a swath through the enemies’ ranks. Again they exacted a fearful toll, as the Persian officers drove their men on from the rear, making liberal use of their whips.

The Hellenes fought with reckless courage and with grim determination. When their spears splintered and broke, they fought on with their swords. Leonidas fell, and a fierce struggle raged over the body of the Spartan king. Four times the Persians were repulsed, and many of their leaders, including two of Xerxes’ brothers, were slain.

Gradually the remaining Spartans, bearing the fallen Leonidas, fell back to a small elevation within the pass. There they made a last stand. Beside them fought the brave citizens of Thespiae. The Thebans covered themselves with disgrace by throwing down their arms and submitting abjectly to Xerxes.

After a short but furious resistance, the Spartans and the Thespians were annihilated by the swarming Persian infantry. When all was still, and Xerxes walked among the dead on the battleground he had until then avoided, the Persian emperor was stricken with anger at the tenacity which Leonidas had displayed in thwarting his imperious will. He ordered the Spartan king beheaded, and his head fixed on a stake.

Once more Xerxes summoned Demaratus.

“Demaratus,” he began, “you are a good man. All you said has turned out true. Now tell me, how many men of Lacedaimon remain, and are they all such warriors as these fallen men?”

“Sire,” Demaratus replied, “there are many men and towns in Lacedaimon. But I will tell you what you really want to know: Sparta alone boasts eight thousand men. All of them are the equals of the men who fought here.”

When Xerxes heard this he paled. The memory of Demaratus’s words must have been much with him during the next few months, until Leonidas’ Spartan comrades avenged him at the climactic battle of Plataea and drove the Persian horde forever from Hellenic soil.

The Greeks erected several monuments at Thermopylae, bearing suitable inscriptions. A lion marked the spot where Leonidas perished. But it was the marker the Spartans raised to the memory of their 300 countrymen which best evokes the spirit of their people. With laconic brevity it read:

“Wanderer, if you come to Sparta, tell them there / You have seen us lying here, obedient to their laws.”

Source: Kevin Alfred Strom, ed., The Best of Attack! and National Vanguard Tabloid (Arlington, Va.: National Vanguard Books, 1984), pp. 127-130.

 


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mercredi, 17 octobre 2012

Julius Evola e l’esperienza del Gruppo di Ur

Julius Evola e l’esperienza del Gruppo di Ur.

La storia “occulta” dell’Italia del Novecento

Ex: http://www.centrostudilaruna.it/

Evola_l-res.jpgIn Italia gli anni fra il 1927 ed il 1929 sono segnati da una vicenda spirituale, esoterica e culturale, sconosciuta al grande pubblico e poco esaminata dagli storici, ma che, nondimeno, è una esperienza importante perché é la più significativa della cultura esoterica italiana (ed anche europea) del Novecento: il Gruppo di Ur, diretto dal filosofo Julius Evola – e l’omonima rivista Ur negli anni 1927-28, poi divenuta Krur nel 1929. Di questo gruppo esoterico facevano parte le personalità più significative dell’esoterismo italiano di quel tempo, quali Arturo Reghini (studioso del pitagorismo e fondatore del Rito Filosofico Italiano), Giulio Parise, Giovanni Colazza (antroposofo, interlocutore diretto e fiduciario di Rudolf Steiner in Italia), insieme ad altri insigni esoteristi quali, ad esempio, Guido De Giorgio, il poeta Girolamo Comi, forse lo psicanalista Emilio Servadio (ma la partecipazione di quest’ultimo è controversa), il kremmerziano Ercole Quadrelli e vari altri altri.

La peculiarità di questo sodalizio stava nell’essere un momento ed un tentativo di sintesi fra varie correnti di spiritualità esoterica, quindi élitaria, selettiva, non accessibile a tutti. Tale sintesi veniva cercata anzitutto sul piano spirituale, “magico-operativo”, poi anche su quello dell’elaborazione culturale, in termini di dottrina esoterica, quale si esprimeva sulla rivista Ur-Krur. Erano infatti presenti nel gruppo una certa corrente massonica (impersonata da Reghini e Parise) che intendeva riportare la massoneria ai suoi significati originari, depurandola delle degenerazioni profane e mondane che l’avrebbero caratterizzata dall’illuminismo francese in poi, insieme alla corrente di ispirazione kremmerziana (impersonata dall’esoterista che sulla rivista Ur si firmava Abraxa), richiamantesi cioè agli insegnamenti di Giuliano Kremmerz (fondatore della Fratellanza Terapeutica di Myriam) alla corrente antroposofica, fino a quella dell’esoterismo cristiano. Evola impersona la linea di un paganesimo integrale distante sia dall’indirizzo massonico (col quale vi fu una rottura nel 1928), sia dall’esoterismo cristiano.

Ciò che noi conosciamo di questa esperienza lo evinciamo dai contenuti della rivista, nonché da quanto lo stesso Evola racconta nel suo libro autobiografico Il Cammino del Cinabro.

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Diamo al lettore un sia pur sommario inquadramento storico-culturale per contestualizzare il senso e la funzione di Ur. Siamo nell’Italia del fascismo-regime, per dirla col linguaggio di Renzo De Felice. Le leggi speciali che introducono il regime a partito unico sono del 1926. Gli anni di Ur sono quelli delle trattative fra Stato e Chiesa per risolvere la questione romana, rimasta irrisolta dal 1870 con l’annesso problema del rapporto fra cattolici e Stato unitario.

Sul piano internazionale, il Trattato di Versailles del 1919 ha messo in ginocchio la Germania ed ha lasciato nell’opinione pubblica italiana un profondo e diffuso senso di frustrazione per quella che viene considerata la “vittoria mutilata”. L’economia internazionale è alla vigilia di una crisi – quella di Wall Street del 1929, che influirà profondamente sullo sviluppo delle relazioni fra gli Stati. La nascita del fascismo nel 1919 – ossia di un movimento che si richiama al simbolo romano del fascio littorio – e i primi anni del governo Mussolini dal 1922 in poi segnano un momento importante di apertura di nuovi spazi di influenza della cultura esoterica nei confronti del nuovo indirizzo politico e quindi nei confronti dello Stato.

E’ un tema complesso, inedito fino a pochi anni orsono ed approfondito in modo scientifico, per la prima volta, nel libro Esoterismo e Fascismo (a cura di Gianfranco De Turris, Mediterranee, Roma, 2006), cui hanno contribuito ben 35 studiosi, di diversa provenienza culturale e delle più diverse specializzazioni e che ha rappresentato lo sviluppo elaborativo di una monografia della rivista Hera (al tempo in cui era diretta da Adriano Forgione) sullo stesso tema, pubblicata nel 2003, dallo stesso curatore.

Per entrare meglio in argomento, è bene lasciare la parola allo stesso Evola, in un suo brano significativo nel Cammino del Cinabro: “Già il Reghini, quale direttore della rivista Atanor e poi Ignis… si era proposto di trattare le discipline esoteriche e iniziatiche con serietà e rigore, con riferimenti a fonti autentiche e con uno spirito critico. Il “Gruppo di Ur” riprese la stessa esigenza, però accentuandone maggiormente il lato pratico e sperimentale. Sotto la mia direzione esso fece uscire dei fascicoli mensili di monografie destinate ad essere riunite in volumi epperò coordinate in modo che si avesse, in buona misura, uno sviluppo sistematico e progressivo della materia… Fu adottato il principio dell’anonimia dei collaboratori perché – era detto nell’introduzione – “la loro persona non conta, quel che possono dire di valido non è loro creazione o escogitazione ma riflette un insegnamento superindividuale e oggettivo”… Nell’introduzione, come punto di partenza veniva posto ancora una volta il problema esistenziale dell’Io, la crisi di chi non crede più ai valori correnti e a tutto ciò che dà abitualmente, sul piano sia intellettuale, sia pratico, sia umano, un senso all’esistenza. Il presupposto ulteriore era che di fronte a tale crisi non si scartasse, non si ricorresse a dei lenitivi, ma nemmeno si crollasse, che in base al fatto irreversibile ormai determinatosi si fosse invece decisi assolutamente a “dissipare la nebbia, ad aprirsi una via”, volgendo verso la conoscenza di sè e, in sé , dell’Essere” (J.Evola, Il Cammino del Cinabro, Scheiwiller, Milano, 1972, pp.83-84).

Questa conoscenza ha il carattere di una scienza che, pur non avendo a che fare con cose e con fenomeni esteriori, ma concernendo le forze più profonde dell’interiorità umana, procede in modo sperimentale, con gli stessi criteri di obiettività e di impersonalità delle scienze esatte. Ad essa si lega “una tradizione unica che, in varie forme di espressione, si può ritrovare in tutti i popoli, ora come sapienza di antiche élites regali e sacerdotali, ora come conoscenza adombrata da simboli sacri, miti e riti le cui origini si perdono in tempi primordiali, da Misteri e da iniziazioni”.

Il punto di partenza è quindi il rifiuto dei valori correnti, di tutto ciò che abitualmente dà un senso alla vita; il riferimento è ai valori del mondo cattolico-borghese, verso i quali si avverte una profonda insoddisfazione esistenziale. E’ un tema che già compariva, in forme diverse, nella fase artistica di J. Evola, quella del dadaismo, di cui fu il maggiore esponente italiano; il linguaggio artistico del dadaismo si configura infatti, come una rottura verso i canoni tradizionali dell’arte dell’800 e di tutto il mondo che quell’arte esprimeva.

Tale rifiuto non è però fine a se stesso, ma sfocia in una ricerca costruttiva di diversi e più alti orizzonti,verso una conoscenza di sé e, in sé, dell’Essere, che non è una speculazione astratta, ma una concreta e sperimentale ricerca interiore, secondo una precisa metodica che non è una escogitazione individuale di questo o quell’autore, ma il frutto di una scienza antica, millenaria e universale, al di là delle sue varie forme espressive, secondo le diversità di tempo e di luogo.

Il fine di Ur, sul piano operativo-spirituale, è dunque quello di evocare una forza metafisica, attirandola col magnete psichico costituito dalla “catena” di Ur e dalle correlative operazioni di catena sulle quali, nella rivista omonima, si leggono precise istruzioni. Questa “forza” doveva poi trovare un suo sbocco, una sua estrinsecazione sul piano dell’azione culturale ed anche su quello politico.

urflauto5.jpgLe monografie della rivista furono poi raccolte in volume col titolo della rivista e poi, nella loro prima riedizione (1955, a cura dell’editore Bocca di Milano, poi per le Edizioni Mediterranee di Roma nel 1971) presero il titolo di Introduzione alla Magia, aggiungendo come sottotitolo “quale Scienza dell’Io”.

Nell’introduzione del testo si precisava che il termine “Magia” non era adoperato nel senso popolare e nemmeno in quello adoperato nell’antichità, perché non si trattava di certe pratiche, reali o superstiziose, volte a produrre fenomeni extra-normali. Il Gruppo di Ur si riferiva essenzialmente al senso etimologico del termine (nella lingua iranica la radice “Mag” vuol dire sapiente), ossia ci si riferiva al sapere iniziatico in una sua speciale formulazione, ispirata ad un atteggiamento “solare”, ossia attivo e affermativo rispetto alla sfera del sacro. A tal riguardo si può ricordare una celebre frase di Plotino “Sono gli Déi che devono venire a me, non io agli Déi”, per rendere l’idea di questo peculiare orientamento spirituale. Peraltro la radice Ur in caldaico significa fuoco, ma vi era anche un senso aggiuntivo, quello di “primordiale, di “originario” che esso ha come prefisso in tedesco.

I contributi del Gruppo di Ur davano dunque orientamenti, spunti, sollecitazioni con l’esposizione di metodi, di discipline, di tecniche, insieme ad una chiarificazione del simbolismo tradizionale; inoltre con relazioni di esperienze effettivamente vissute e infine con la traduzione e la ripubblicazione di testi delle tradizioni occidentali e orientali integrati da opportuni commenti, quali, ad esempio, il Rituale Mithriaco del Gran Papiro Magico di Parigi, i Versi aurei di Pitagora, testi ermetici come la Turba Philosophorum, alcuni canti del mistico tibetano Milarepa, passi del canone Buddhista, brani scelti di Kremmerz, di Gustav Meyrink, di Crowley. Un quarto profilo di Ur riguardava i contributi di inquadramento dottrinario sintetico nonché puntualizzazioni critiche.

Evola scrive al riguardo “Indirizzi molteplici di scuole varie venivano presentati, a che il lettore avesse modo di scegliere in base alle sue particolari predisposizioni o inclinazioni”.

Ur si presenta quindi come una elaborazione critica della spiritualità esoterica tradizionale e, correlativamente, della cultura esoterica sia sul piano tecnico-operativo che su quello dell’esegesi testuale e dell’inquadramento dottrinario. Esso è, al tempo stesso, un momento di confronto pluralistico fra vari indirizzi iniziatici, in modo che il lettore possa scegliere avendo una panoramica generale, una visione d’insieme dei molteplici indirizzi operativi presenti nella spiritualità esoterica della prima metà del Novecento.

Va peraltro evidenziato che Ur fu il primo sodalizio a pubblicare il Rituale Mithriaco, fuori da ogni consorteria accademica e fu la prima rivista a pubblicare in Italia alcune pratiche del Buddhismo Vajrayana sotto il titolo La Via del diamante-folgore (si tratta della pratica di Vajrasattva – il Buddha della purificazione – e della sua “Sposa”, cioé la sua Shakti), dimostrando una apertura mentale ed una lucidità che ne facevano una vera e propria avanguardia sia sul piano spirituale-operativo, che su quello dell’elaborazione culturale che anticipava di gran lunga, cioè di molti decenni, la diffusione in Italia delle religioni orientali…

Peraltro la pubblicazione del Rituale Mithriaco si inseriva in un disegno – cui lo stesso Evola accenna espressamente nel Cammino del Cinabro – volto ad esercitare una influenza sul regime politico allora vigente, per svilupparne le potenzialità legate all’assunzione del fascio littorio come simbolo. In altri termini, una influenza volta a radicalizzare e potenziare l’anima “pagana” del fascismo, con ripercussioni concrete in termini politici e di orientamento culturale. Il commento di Ur al Rituale Mithriaco non sembra lasciare dubbi al riguardo, visto che si parla di un conflitto fra paganesimo e cristianesimo tuttora attuale e non confinato nella lontana antichità del IV secolo d.C. E’ un tema che, in altra sede, ho già ampiamente approfondito, poiché il disegno spirituale e di sistematizzazione dottrinaria aveva anche un suo profilo politico preciso, forse contando anche sul sostegno di alcune componenti interne al Partito nazionale fascista, sull’anticlericalismo di una certa area liberal-risorgimentale e, come ho già dimostrato altrove, sul tacito sostegno – quantomeno in termini di tolleranza – dello stesso Mussolini, poiché altrimenti non si spiega la libertà di movimento di questa rivista che, in un momento delicatissimo del rapporto diplomatico fra Stato e Chiesa, interviene con una affermazione di antagonismo nei confronti della religione cristiana. Le confidenze del Duce al suo biografo Yvon De Begnac sono eloquenti al riguardo (Y. De Begnac, Taccuini Mussoliniani (con prefazione di Renzo De Felice), Il Mulino, Bologna, 1990). Negli stessi anni – e precisamente nel 1928 – Evola pubblica Imperialismo Pagano, col significativo sottotitolo Il fascismo dinnanzi al pericolo eurocristiano. Le tesi del libro – ossia la necessità per il fascismo di attuare una rivoluzione spirituale in senso “pagano” – suscitarono le proteste dell’Osservatore Romano e contrasti anche nell’area della pubblicistica fascista.

Ur e Imperialismo Pagano si collocano quindi nell’ambito del medesimo disegno – poi storicamente fallito – volto a influire sulla direzione spirituale e politica del regime fascista (cfr. J. Evola, La Via della realizzazione di sé secondo i Misteri di Mithra (a cura di Stefano Arcella), Fondazione J.Evola-Controcorrente, Napoli, 2007).

Al di là di questo profilo esoterico-politico, intendo soffermarmi sui contributi di Giovanni Colazza (che si firmava Leo) e sull’influenza che il suo orientamento ebbe sulla formazione di Evola.

I contributi di questo esoterista si distinguono per una impostazione tutta concentrata sulla interiorizzazione personale di una visione animata e attiva della realtà, del mondo e della vita. Il primo contributo, dal titolo “Barriere”, è molto eloquente in questo senso. Non vi sono riferimenti a rituali magici, né a cerimoniali, ma tutto è imperniato sulla elaborazione cosciente di una visione e percezione più sottile e profonda delle cose. Si insiste quindi sulla responsabilità personale, sullo sviluppo di un percorso di consapevolezza in cui l’uomo opera su sé stesso per trasformarsi.

Nella prospettiva di Colazza, gioca quindi un ruolo fondamentale la volontà unita all’autoosservazione con la calma interiore di un critico. E’ una via dell’anima cosciente in cui ci si osserva come se si stesse osservando un altro. E’ evidente che sulla formazione di Colazza gioca un ruolo fondamentale l’influenza di Steiner e delle sue opere nelle quali viene tramandata la “scienza dello spirito”, che l’esoterista austriaco definisce antichissima e millenaria, non confondibile quindi con una escogitazione intellettuale soggettiva.

I contributi successivi di Leo vanno nella stessa direzione e sono un ulteriore approfondimento della medesima impostazione. Peraltro egli contribuisce all’introduzione ed al commento del Rituale Mithriaco insieme a Pietro Negri (Reghini), a Luce (Parise) e ad EA (Evola), come in Ur è esplicitamente attestato.

Ho avuto modo, già in altra sede, di evidenziare come la lettura evoliana dei Misteri di Mithra risenta dei contenuti della Filosofia della Libertà di Rudolf Steiner soprattutto nel punto in cui parla di questa volontà individuale che afferma la centralità di una coscienza calma ed autosufficiente e rifiuta la dimensione dell’agitazione e della perenne insoddisfazione della vita profana e ordinaria. E l’incontro con Colazza contribuì sicuramente a questo ampliamento di orizzonti del giovane filosofo romano.

E’ degno di attenzione che, nel III volume di Introduzione alla Magia (che corrisponde alla raccolta della rivista Krur del 1929) venga pubblicato un contributo non firmato – e quindi riferibile al direttore di Ur, ossia ad Evola – che si intitola “Liberazione delle facoltà”; si tratta di una sequenza metodica di esercizi personali, che riguardano il dominio del pensiero, il dominio dell’azione, l’equanimità, la positività come nuovo stile di pensiero, l’apertura mentale o spregiudicatezza e, infine, il riepilogo contestuale dei 6 esercizi.

Ognuno di questi esercizi dura 1 mese e vanno praticati nell’ordine in cui li abbiamo menzionati. Il primo riguarda la fortificazione del principio cosciente rispetto al flusso dei pensieri e consiste nella “concentrazione sull’oggetto insignificante”. Il secondo concerne la fortificazione della volontà cosciente rispetto al proprio agire che da agire abitudinario deve trasformarsi in agire consapevole. Il terzo riguarda lo sviluppo di un calmo distacco rispetto agli eventi, piacevoli o spiacevoli che siano, della propria vita, senza che ciò implichi insensibilità o indifferenza, ma la capacità di non lasciarsi trascinare né dalla gioia né dal dolore. Il quarto esercizio attiene allo sviluppo del pensiero positivo, ossia la capacità di saper cogliere gli aspetti positivi, benefici, di ogni cosa e di ogni evento, senza che ciò significhi scadere in un ingenuo ottimismo o non vedere gli aspetti negativi della realtà, ma sapendo valorizzare ciò che, in ogni cosa, può aiutare la nostra evoluzione di coscienza. Il quinto concerne l’apertura mentale, la capacità di saper uscire fuori dagli schemi ordinari, ammettendo la possibilità che della realtà facciano parte altri aspetti non ordinari. Il sesto è un momento di sintesi e di coordinamento dei 5 esercizi precedenti. Ognuno di questi esercizi è integrato da una precisa pratica di visualizzazione di una corrente eterica allo scopo di mettere in movimento le nostre energie che, nella fisiologia occulta, sono quelle del cosiddetto “corpo eterico” e dei “centri energetici”(i “chakra” della tradizione esoterica indiana).

Orbene tali esercizi di liberazione delle facoltà del pensiero, dell’agire, della calma e della solarità nel modo di affrontare la vita, sono esattamente, con un sola variante tecnica nel 1° esercizio, i sei esercizi fondamentali insegnati da Rudolf Steiner e ripubblicati in Italia dall’editrice Antroposofica di Milano. Steiner muore nel 1925 mentre il Gruppo di Ur si colloca negli anni fra il 1927 ed il 1929, per cui l’influenza di Steiner su Ur, sotto questo particolare aspetto, è storicamente documentata.

Eppure lo stesso Evola, nel suo libro Maschera e Volto dello spiritualismo contemporaneo (ora: Mediterranee, Roma, 2008), critica chiaramente e duramente la visione storica e cosmologica di Steiner che giudica come una visione evoluzionista e quindi antitradizionale (Evola si richiamava infatti alla dottrina dei cicli e della “regressione delle caste”, la storia venendo vista come un processo regressivo) ma in Krur riprende un preciso insegnamento operativo steineriano, anche se non cita Steiner.

Orbene, è evidente, a questo punto che, sotto alcuni specifici aspetti operativi, Evola risentì dell’influenza di Steiner attraverso la mediazione e l’insegnamento di Colazza che partecipava ad Ur con precisi insegnamenti di carattere operativo. A volte, i rapporti fra gli studiosi di esoterismo e fra i ricercatori spirituali sono più complessi di quanto possa apparire a prima vista.

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Articolo originariamente pubblicato su Hera di settembre 2012.

The Life of Ananda K. Coomaraswamy

The Life of Ananda K. Coomaraswamy

Rama P. Coomaraswamy (His Son)

lundi, 15 octobre 2012

Seyyed Hossein Nasr

Seyyed Hossein Nasr (in Persian: سید حسین نصر) :

The Recovery of the Sacred

Seyyed Hossein Nasr

Critique of Modern Philosophy (Schuon)

mercredi, 26 septembre 2012

The Sexual Aesthetics and Metaphysics of Julius Evola

 

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Keith Preston:

Beyond Prudery and Perversion: The Sexual Aesthetics and Metaphysics of Julius Evola

Of course, the ongoing institutionalization of the values of the sexual revolution is not without its fierce critics. Predictably, the most strident criticism of sexual liberalism originates from the clerical and political representatives of the institutions of organized Christianity and from concerned Christian laypeople. Public battles over sexual issues are depicted in the establishment media as conflicts between progressive-minded, intelligent and educated liberals versus ignorant, bigoted, sex-phobic reactionaries. Dissident conservative media outlets portray conflicts of this type as pitting hedonistic, amoral sexual libertines against beleaguered upholders of the values of faith, family, and chastity. Yet this “culture war” between liberal libertines and Christian puritans is not what should be the greatest concern of those holding a radical traditionalist or conservative revolutionary outlook.

Sexuality and the Pagan Heritage of Western Civilization

The European New Right has emerged as the most intellectually progressive and sophisticated contemporary manifestation of the values of the conservative revolution. Likewise, the overlapping schools of thought associated with the ENR have offered the most penetrating and comprehensive critique of the domination of contemporary cultural and political life by the values of liberalism and the consequences of this for Western civilization. The ENR departs sharply from conventional “conservative” criticisms of liberalism of the kind that stem from Christian piety. Unlike the Christian conservatives, the European New Right does not hesitate to embrace the primordial pagan heritage of the Indo-European ancestors of Western peoples. The history of the West is much older than the fifteen hundred year reign of the Christian church that characterized Western civilization from the late Roman era to the early modern period. This history includes foremost of all the classical Greco-Roman civilization of antiquity and its legacy of classical pagan scholarship and cultural life. Recognition of this legacy includes a willingness to recognize and explore classical pagan attitudes towards sexuality. As Mark Wegierski has written:

The ENR’s “paganism” entails a naturalism towards mores and sexuality. Unlike still traditionalists, ENR members have a relatively liberated attitude towards sexuality…ENR members have no desire to impose what they consider the patently unnatural moralism of Judeo-Christianity on sexual relations. However, while relatively more tolerant in principle, they still value strong family life, fecundity, and marriage or relations within one’s own ethnic group. (Their objection to intraethnic liaisons would be that the mixture of ethnic groups diminishes a sense of identity. In a world where every marriage was mixed, cultural identity would disappear). They also criticize Anglo-American moralism and its apparent hypocrisy: ” . . . In this, they are closer to a worldly Europe than to a puritanical America obsessed with violence. According to the ENR: “Our ancestral Indo-European culture . . . seems to have enjoyed a healthy natural attitude to processes and parts of the body concerned with the bringing forth of new life, the celebration of pair-bonding love, and the perpetuation of the race.”

In its desire to create a balanced psychology of sexual relations, the ENR seeks to overcome the liabilities of conventional conservative thought: the perception of conservatives as joyless prudes, and the seemingly ridiculous psychology implied in conventional Christianity. It seeks to address “flesh-and-blood men and women,” not saints. Since some of the Left’s greatest gains in the last few decades have been made as a result of their championing sexual freedom and liberation, the ENR seeks to offer its own counter-ethic of sexual joy. The hope is presumably to nourish persons of the type who can, in Nietzsche’s phrase, “make love alter reading Hegel.” This is also related to the desire for the reconciliation of the intellectual and warrior in one person: the reconciliation of vita contemplative and vita activa.1

It is therefore the task of contemporary proponents of the values of conservative revolution to create a body of sexual ethics that offers a genuine third position beyond that of mindless liberal hedonism or the equally mindless sex-phobia of the Christian puritans. In working to cultivate such an alternative sexual ethos, the thought of Julius Evola regarding sexuality will be quite informative.

The Evolan Worldview

Julius Evola published his Eros and the Mysteries of Love: The Metaphysics of Sex in 1958.2This work contains a comprehensive discussion of Evola’s views of sexuality and the role of sexuality in his wider philosophical outlook. In the book, Evola provides a much greater overview of his own philosophy of sex, a philosophy which he had only alluded to in prior works such as The Yoga of Power (1949)3 and, of course, his magnum opus Revolt Against the Modern World (1934)4. Evola’s view of sexuality was very much in keeping with his wider view of history and civilization. Evola’s philosophy, which he termed merely as “Tradition,” was essentially a religion of Evola’s own making. Evola’s Tradition was a syncretic amalgam of various occult and metaphysical influences derived from ancient myths and esoteric writings. Foremost among these were the collection of myths found in various Greek and Hindu traditions having to do with a view of human civilization and culture as manifestation of a process of decline from a primordial “Golden Age.”

It is interesting to note that Evola rejected modern views of evolutionary biology such as Darwinian natural selection. Indeed, his views on the origins of mankind overlapped with those of Vedic creationists within the Hindu tradition. This particular reflection of the Vedic tradition postulates the concept of “devolution” which, at the risk of oversimplification, might be characterized as a spiritualistic inversion of modern notions of evolution. Mankind is regarded as having devolved into its present physical form from primordial spiritual beings, a view that is still maintained by some Hindu creationists in the contemporary world.5 Comparable beliefs were widespread in ancient mythology. Hindu tradition postulates four “yugas” with each successive yuga marking a period of degeneration from the era of the previous yuga. The last of these, the so-called “Kali Yuga,” represents an Age of Darkness that Evola appropriated as a metaphor for the modern world. This element of Hindu tradition parallels the mythical Golden Age of the Greeks, where the goddess of justice, Astraea, the daughter of Zeus and Themis, lived among mankind in an idyllic era of human virtue. The similarities of these myths to the legend of the Garden of Eden in the Abrahamic traditions where human beings lived in paradise prior the Fall are also obvious enough.

It would be easy enough for the twenty-first century mind to dismiss Evola’s thought in this regard as a mere pretentious appeal to irrationality, mysticism, superstition or obscurantism. Yet to do so would be to ignore the way in which Evola’s worldview represents a near-perfect spiritual metaphor for the essence of the thought of the man who was arguably the most radical and far-sighted thinker of modernity: Friedrich Nietzsche. Indeed, it is not implausible to interpret Evola’s work as an effort to place the Nietzschean worldview within a wider cultural-historical and metaphysical framework that seeks to provide a kind of reconciliation with the essential features of the world’s great religious traditions which have their roots in the early beginnings of human consciousness. Nietzsche, himself a radical materialist, likewise regarded the history of Western civilization as involving a process of degeneration from the high point of the pre-Socratic era. Both Nietzsche and Evola regarded modernity as the lowest yet achieved form of degenerative decadence with regards to expressions of human culture and civilization. The Nietzschean hope for the emergence of anubermenschen that has overcome the crisis of nihilism inspired by modern civilization and the Evolan hope for a revival of primordial Tradition as an antidote to the perceived darkness of the current age each represent quite similar impulses within human thought.

The Metaphysics of Sex

a30655.jpgIn keeping with his contemptuous view of modernity, Evola regarded modern sexual mores and forms of expression as degenerate. Just as Evola rejected modern evolutionary biology, so did he also oppose twentieth century approaches to the understanding of sexuality of the kind found in such fields as sociobiology, psychology, and the newly emergent discipline of sexology. Interestingly, Evola did not view the reproductive instinct in mankind to be the principal force driving sexuality and he criticized these academic disciplines for their efforts to interpret sexuality in terms of reproductive drives, regarding these efforts as a reflection of the materialistic reductionism which he so bitterly opposed. Evola’s use of the term “metaphysics” with regards to sexuality represents in part his efforts to differentiate what he considered to be the “first principles” of human sexuality from the merely biological instinct for the reproduction of the species, which he regarded as being among the basest and least meaningful aspects of sex. It is also interesting to note at this point that Evola himself never married or had children of his own. Nor is it known to what degree his own paralysis generated by injuries sustained during World War Two as a result of a 1945 Soviet bombing raid on Vienna affected his own reproductive capabilities or his views of sexuality.

Perhaps the most significant aspect of Evola’s analysis of sex is his rejection of not only the reproductive instinct but also of love as the most profound dimension of sexuality. Evola’s thought on this matter is sharp departure from the dominant forces in traditional Western thought with regards to sexual ethics. Plato postulated a kind of love that transcends the sexual and rises above it, thereby remaining non-sexual in nature. The Christian tradition subjects the sexual impulse and act to a form of sacralization by which the process of creating life becomes a manifestation of the divine order. Hence, the traditional Christian taboos against non-procreative sexual acts. Modern humanism of a secular-liberal nature elevates romantic love to the highest form of sexual expression. Hence, the otherwise inexplicable phenomena of the modern liberal embrace of non-procreative, non-marital or even homosexual forms of sexual expression, while maintaining something of a taboo against forms of non-romantic sexual expression such as prostitution or forms of sexuality and sexual expression regarded as incompatible with the egalitarian ethos of liberalism, such as polygamy or “sexist” pornography.

Evola’s own thought regarding sexuality diverges sharply from that of the Platonic ideal, the Christians, and the moderns alike. For Evola, sexuality has as its first purpose the achievement of unity in two distinctive ways. The first of these is the unity of the male and female dichotomy that defines the sexual division of the human species. Drawing once again on primordial traditions, Evola turns to the classical Greek myth of Hermaphroditus, the son of Hermes and Aphrodite who was believed to be a manifestation of both genders and who was depicted in the art of antiquity as having a male penis with female breasts in the same manner as the modern “she-male.” The writings of Ovid depict Hermaphroditus as a beautiful young boy who was seduced by the nymph Salmacis and subsequently transformed into a male/female hybrid as a result of the union. The depiction of this story in the work of Theophrastus indicates that Hermaphroditus symbolized the marital union of a man and woman.

The concept of unity figures prominently in the Evolan view of sexuality on another level. Just as the sexual act is an attempt at reunification of the male and female division of the species, so is sexuality also an attempt to reunite the physical element of the human being with the spiritual. Again, Evola departs from the Platonic, Christian, and modern views of sexuality. The classical and the modern overemphasize such characteristics as romantic love or aesthetic beauty in Evola’s view, while the Christian sacralization of sexuality relegates the physical aspect to the level of the profane. However, Evola does not reject the notion of a profane dimension to sexuality. Instead, Evola distinguishes the profane from the transcendent. Profane expressions of sexuality are those of a non-transcendent nature. These can include both the hedonic pursuit of sexual pleasure as an end unto itself, but it also includes sexual acts with romantic love as their end.

Indeed, Evola’s analysis of sexuality would be shockingly offensive to the sensibilities of traditionalists within the Abrahamic cults and those of modern liberal humanists alike. Evola is as forthright as any of the modern left-wing sexologists of his mid-twentieth century era (for instance, Alfred Kinseyor Wilhelm Reich7) in the frankness of his discussion of the many dimensions of human sexuality, including sexual conduct of the most fringe nature. Some on the contemporary “far Right” of nationalist politics have attempted to portray Evola’s view of homosexuality as the equivalent of that of a conventional Christian “homophobe.” Yet a full viewing of Evola’s writing on the homosexual questions does not lend itself to such an interpretation. The following passage fromThe Metaphysics of Sex is instructive on this issue:

In natural homosexuality or in the predisposition to it, the most straightforward explanation is provided by what we said earlier about the differing levels of sexual development and about the fact that the process of sexual development in its physical and, even more so, in its psychic aspects can be incomplete. In that way, the original bisexual nature is surpassed to a lesser extent than in a “normal” human being, the characteristics of one sex not being predominant over those of the other sex to the same extent. Next we must deal with what M. Hirschfeld called the “intermediate sexual forms”. In cases of this kind (for instance, when a person who is nominally a man is only 60 percent male) it is impossible that the erotic attraction based on the polarity of the sexes in heterosexuality – which is much stronger the more the man is male and the woman is female – can also be born between individuals who, according to the birth registry and as regards only the so-called primary sexual characteristics, belong to the same sex, because in actual fact they are “intermediate forms”. In the case of pederasts, Ulrich said rightly that it is possible to find “the soul of a woman born in the body of a man”.

But it is necessary to take into account the possibility of constitutional mutations, a possibility that has been given little consideration by sexologists; that is, we must also bear in mind cases of regression. It may be that the governing power on which the sexual nature of a given individual depends (a nature that is truly male or truly female) may grow weak through neutralization, atrophy, or reduction of the latent state of the characteristics of the other sex, and this may lead to the activation and emergence of these recessive characteristics. And here the surroundings and the general atmosphere of society can play a not unimportant part. In a civilization where equality is the standard, where differences are not linked, where promiscuity is a favor, where the ancient idea of “being true to oneself” means nothing anymore – in such a splintered and materialistic society, it is clear that this phenomenon of regression and homosexuality should be particularly welcome, and therefore it is in no way a surprise to see the alarming increase in homosexuality and the “third sex” in the latest “democratic” period, or an increase in sex changes to an extent unparalleled in other eras.8

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In his recognition of the possibility of “the soul of a woman born in the body of man” or “intermediate” sexual forms, Evola’s language and analysis somewhat resembles the contemporary cultural Left’s fascination with the “transgendered” or the “intersexed.” Where Evola’s thought is to be most sharply differentiated from that of modern leftists is not on the matter of sex-phobia, but on the question of sexual egalitarianism. Unlike the Christian puritans who regard deviants from the heterosexual, procreative sexual paradigm as criminals against the natural order, Evola apparently understood the existence of such “sexual identities” as a naturally occurring phenomenon. Unlike modern liberals, Evola opposed the elevation of such sexual identities or practices to the level of equivalence with “normal” procreative and kinship related forms of sexual expression and relationship. On the contemporary question of same-sex marriage, for example, Evolan thought recognizes that the purpose of marriage is not individual gratification, but the construction of an institution for the reproduction of the species and the proliferation and rearing of offspring. An implication of Evola’s thought on these questions for conservative revolutionaries in the twenty-first century is that the populations conventionally labeled as sexual deviants by societies where the Abrahamic cults shape the wider cultural paradigm need not be shunned, despised, feared, or subject to persecution. Homosexuals, for instance, have clearly made important contributions to Western civilization. However, the liberal project of elevating either romantic love or hedonic gratification as the highest end of sexuality, and of equalizing “normal” and “deviant” forms of sexual expression, must likewise be rejected if relationships between family, tribe, community, and nation are to be understood as the essence of civilization.

The nature of Evola’s opposition to modern pornography and the relationship of this opposition to his wider thought regarding sexuality is perhaps the most instructive with regards to the differentiation to be made between Evola’s outlook and that of Christian moralists. Evola’s opposition to pornography was not its explicit nature or its deviation from procreative, marital expressions of sexuality as the idealized norm. Indeed, Evola highly regarded sexual practices of a ritualized nature, including orgiastic religious rites of the kind found in certain forms of paganism, to be among the most idyllic forms of sexual expression of the highest, spiritualized variety. Christian puritans of the present era might well find Evola’s views on these matters to be even more appalling than those of ordinary contemporary liberals. Evola also considered ritualistic or ascetic celibacy to be such an idyllic form. The basis of Evola’s objection to pornography was its baseness, it commercial nature, and its hedonic ends, all of which Evola regarding as diminishing its erotic nature to the lowest possible level. Evola would no doubt regard the commercialized hyper-sexuality that dominates the mass media and popular culture of the Western world of the twenty-first century as a symptom rather than as a cause of the decadence of modernity.

Originally published in Thoughts & Perspectives: Evola, a compilation of essays on Julius Evola, published by ARKTOS.

Notes:

Wegierski, Mark. The New Right in Europe. TelosWinter93/Spring94, Issue 98-99.

2 Evola, Julius. Eros and the Mysteries of Love: The Metaphysics of Sex. English translation. New York: Inner Traditions, 1983. Originally published in Italy by Edizioni Meditterranee, 1969.

Evola, Julius. The Yoga of Power: Tantra, Shakti, and the Secret Way. English translation by Guido Stucci. New York: Inner Traditions, 1992. Originally published in 1949.

4 Evola, Julius. Revolt Against the Modern World: Politics, Religion, and Social Order in the Kali Yuga. English translation by Guido Stucco. New York: Inner Traditions, 1995. From the 1969 edition. Originally published in Milan by Hoepli in 1934.

5 Cremo, Michael A. Human Devolution: A Vedic Alternative to Darwin’s Theory. Torchlight Publishing, 2003.

6 Pomeroy, Wardell. Dr. Kinsey and the Institute for Sex Research. New York: Harper & Row, 1972.

7 Sharaf, Myron. Fury on Earth: A Biography of Wilhelm Reich. Da Capo Press, 1994.

Evola, Eros and the Mysteries of Love: The Metaphysics of Sex, pp. 62-63.

Bibliography:

Cremo, Michael A. Human Devolution: A Vedic Alternative to Darwin’s Theory. Torchlight Publishing, 2003.

Evola, Julius. Eros and the Mysteries of Love: The Metaphysics of Sex. English translation. New York: Inner Traditions, 1983. Originally published in Italy by Edizioni Meditterranee, 1969.

Evola, Julius. Revolt Against the Modern World: Politics, Religion, and Social Order in the Kali Yuga. English translation by Guido Stucco. New York: Inner Traditions, 1995. From the 1969 edition. Originally published in Milan by Hoepli in 1934.

Evola, Julius. The Yoga of Power: Tantra, Shakti, and the Secret Way. English translation by Guido Stucci. New York: Inner Traditions, 1992. Originally published in 1949.

Pomeroy, Wardell. Dr. Kinsey and the Institute for Sex Research. New York: Harper & Row, 1972.

Sharaf, Myron. Fury on Earth: A Biography of Wilhelm Reich. Da Capo Press, 1994.

Wegierski, Mark. The New Right in Europe. TelosWinter93/Spring94, Issue 98-99.

lundi, 24 septembre 2012

Mercury Rising: The Life and Writings of Julius Evola

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Mercury Rising: The Life and Writings of Julius Evola

 

by Gwendolyn Toynton

Ex: http://openrevolt.info/

If the industrious man, through taking action,

Does not succeed, he should not be blamed for that –

He still perceives the truth.

The Sauptikaparvan of the Mahābhārata (2,16)

 

If we could select a single aspect by which to define Julius Evola, it would have been his desire to transcend the ordinary and the world of the profane. It was characterized by a thirst for the Absolute, which the Germans call mehr als leben – “more than living”. This idea of transcending worldly existence colours not only his ideas and philosophy, it is also evident throughout his life which reads like a litany of successes. During the earlier years Evola excelled at whatever he chose to apply himself to: his talents were evident in the field of literature, for which he would be best remembered, and also in the arts and occult circles.

 

Born in Rome on the 19th of May in 1898, Giulio Cesare Andrea Evola was the son of an aristocratic Sicilian family, and like many children born in Sicily, he had received a stringent Catholic upbringing. As he recalled in his intellectual autobiography, Il cammino del cinabro [1963, 1972, The Cinnabar’s Journey], his favourite pastimes consisted of painting, one of his natural talents, and of visiting the library as often as he could in order to read works by Oscar Wilde, Friedrich Nietzsche, and Otto Weininger.[1] During his youth he also studied engineering, receiving excellent grades but chose to discontinue his studies prior to the completion of his doctorate, because he “did not wish to be bourgeois, like his fellow students.” At the age of nineteen Evola joined the army and participated in World War I as a mountain artillery officer. This experience would serve as an inspiration for his use of mountains as metaphors for solitude and ascension above the chthonic forces of the earth. Evola was also a friend of Mircea Eliade, who kept in correspondence with Evola from 1927 until his death. He was also an associate of the Tibetologist Giuseppe Tucci and the Tantric scholar Sir John Woodroofe (Arthur Avalon).

During his younger years Evola was briefly involved in art circles, and despite this being only a short lived affair, it was also a time that brought him great rewards. Though he would later denounce Dada as a decadent form of art it was within the field of modern art that Evola first made his name, taking a particular interest in Marinetti and Futurism. His oil painting, Inner Landscape, 10:30 a.m., is hanging today on a wall of the National Gallery of Modern Art in Rome.[2] He also composed Arte Astratta (Abstract Art) but later, after experiencing a personal crisis, turned to the study of Nietzsche, from which sprang his Teoria dell, individuo assoluto (Theory of the Absolute Individual) in 1925. By 1921 Evola had abandoned the pursuit of art as the means to place his unique mark on the world. The revolutionary attitudes of Marinetti, the Futurist movement and the so-called avant-garde which had once fascinated him, no longer appeared worthwhile to Evola with their juvenile emphasis on shocking the bourgeoisie. Likewise, despite being a talented poet, Evola (much like another of his inspirations – Arthur Rimbaud) abandoned poetry at the age of twenty four. Evola did not write another poem nor paint another picture for over forty years. Thus, being no longer enamored of the arts, Evola chose instead to pursue another field entirely that he would one day award him even greater acclaim.

To this day, the magical workings of the Ur Group and its successor Krur remain as some the most sophisticated techniques for the practice of esoteric knowledge laid down in the modern Western era. Based on a variety of primary sources, ranging from Hermetic texts to advanced Yogic techniques, Evola occupied a prominent role in both of these groups. He wrote a number of articles for Ur and edited many of the others. These articles were collected in the book Introduction to Magic: Rituals and Practical Techniques for the Magus, which alongside Evola’s articles, are included the works of Arturo Reghini, Giulio Parese, Ercole Quadrelli and Gustave Meyrink. The original title of this work in Italian, Introduzione alla Magia quale scienza dell’lo, literally translates as Introduction to Magic as a Science of the “I”.[3] In this sense, the ‘I’ is best interpreted as the ego, or the manipulation of the will – an idea which is also the found in the work of that other famous magician, Aleister Crowley and his notion of Thelema. The original format of Ur was as a monthly publication, of which the first issue was printed in January 1927.[4]

Contributors to this publication included Count Giovanni di Caesaro, a Steinerian, Emilio Servadio, a distinguished psychoanalyst, and Guido de Giorgio, a well-known adherent of Rudolph Steiner and an author of works on the Hermetic tradition. It was during this period, that he was introduced to Arturo Reghini, whose ideas would leave a lasting impression on Evola. Arturo Reghini (1878-1946), was interested in speculative Masonry and the anthroposophy of Rudolf Steiner, introduced Evola to Guénon’s writings and invited him to join the Ur group. Ur and its successor, Krur, gathered together a number of people interested in Guénon’s exposition of the Hermetic tradition and in Vedanta, Taoism, Buddhism, Tantra, and magic.

Arturo Reghini was to be a major influence on Evola, and himself was a representative of the so-called Italian School (Scuola Italica), a secret order which claimed to have survived the downfall of the Roman Empire, to have re-emerged with Emperor Frederic II, and to have inspired the Florentine poets of the thirteenth and fourteenth centuries, up to Petrarch. Like Evola, Reghini had also written articles, one of which was entitled Pagan Imperialism. This appeared in Salamandra in 1914, and in it Reghini summed up his anti-Catholic program for a return to a glorious pagan past. This piece had a profound impact on Evola, and it served as the inspiration for his similarly titled Imperialismo pagano. Imperialismo pagano, chronicling the negative effects of Christianity on the world, appeared in 1928. In the context of this work, Evola is the advocate of an anti-Roman Catholic pagan imperialism. According to Evola, Christianity had destroyed the imperial universality of the Roman Empire by insisting on the separation of the secular and the spiritual. It is from this separation that arose the inherent decadence and inward decay of the modern era. Out of Christianity’s implacable opposition to the healthy paganism of the Mediterranean world arose the secularism, democracy, materialism, scientism, socialism, and the “subtle Bolshevism” that heralded the final age of the current cosmic cycle: the age of “obscurity” the Kali-Yuga.[5] Imperialismo pagano was to be later revised in a German edition as Heidnischer Imperialismus. The changes that occurred in the text of Evola’s Imperialismo pagano in its translation as Heidnischer Imperialismus five years later were not entirely inconsequential. Although the fundamental concepts that comprised the substance of Evola’s thought remained similar, a number of critical elements were altered that would transform a central point in Evola’s thinking. The “Mediterranean tradition” of the earlier text is consistently replaced with the “Nordic-solar tradition” in this translation.[6] In 1930 Evola founded his own periodical, La Torre (The Tower). La Torre, the heir to Krur, differed from the two earlier publications Ur and Krur in the following way, as was announced in an editorial insert:

Our Activity in 1930 – To the Readers: “Krur is transforming. Having fulfilled the tasks relative to the technical mastery of esotericism we proposed for ourselves three years ago, we have accepted the invitation to transfer our action to a vaster, more visible, more immediate field: the very plane of Western ‘culture’ and the problems that, in this moment of crisis, afflict both individual and mass consciousness [..] for all these reasons Krur will be changed to the title La Torre [The Tower], ‘a work of diverse expressions and one Tradition.’”[7]

La Torre was attacked by official fascist bodies such as L’Impero and Anti-Europa, and publication of La Torre ceased after only ten issues. Evola also contributed an article entitled Fascism as Will to Imperium and Christianity to the review Critica Fascista, edited by Evola’s old friend Giuseppi Bottai. Here again he launches vociferous opposition to Christianity and attests to its negative effects, evident in the rise of a pious, hypocritical, and greedy middle class lacking in all superior solar virtues that Evola attributed to ancient Rome. The article did not pass unnoticed and was vigorously attacked in many Italian periodicals. It was also the subject of a long article in the prestigious Revue Internationale des Sociétés Secrètes (Partie Occultiste) for April 1928, under the title “Un Sataniste Italien: Jules Evola.”

 

Coupled with notoriety of Evola’s La Torre, was also another, more bizarre incident involving the Ur Groups reputation, and their attempts to form a “magical chain”. Although these attempts to exert supernatural influence on others were soon abandoned, a rumour quickly developed that the group had wished to kill Mussolini by these means. Evola describes this event in his autobiography Il Cammino del Cinabro.

 

Someone reported this argument [that the death of a head of state might be brought about by magic] and some yarn about our already dissolved “chain of Ur” may also have been added, all of which led the Duce to think that there was a plot to use magic against him. But when he heard the true facts of the matter, Mussolini ceased all action against us. In reality Mussolini was very open to suggestion and also somewhat superstitious (the reaction of a mentality fundamentally incapable of true spirituality). For example, he had a genuine fear of fortune-tellers and any mention of them was forbidden in his presence.

 

It was also during this period that Evola also discovered something which was to become a profound influence on many his ideas: the lost science of Hermeticism. Though he undoubtedly came into contact with this branch of mysticism through Reghini and fellow members of Ur, it seems that Evola’s extraordinary knowledge of Hermeticism actually arose from another source. Jacopo da Coreglia writes that it was a priest, Father Francesco Olivia, who had made the most far-reaching progress in Hermetic science and sensing a prodigious student –granted Evola access to documents that were usually strictly reserved for adepts of the narrow circle. These were concerned primarily with the teachings of the Fraternity of Myriam (Fratellanza Terapeutica Magica di Myriam), founded by Doctor Giuliano Kremmerz, pseudonym of Ciro Formisano, 1861-1930). Evola mentions in The Hermetic Tradition that the Myriam’s “Pamphlet D” laid the groundwork for his understanding of the four elements.[8] Evola’s knowledge of Hermeticism and the alchemical arts was not limited to Western sources either, for he also knew an Indian alchemist by the name of C.S. Narayana Swami Aiyar of Chingleput[9].  During this era of history, Indian alchemy was almost completely unknown to the Western world, and it is only in modern times that it has been studied in relation to the occidental texts.

In 1926 Evola published an article in Ultra (the newspaper of the Theosophical Lodge in Rome) on the cult of Mithras in which he placed major emphasis on the similarities of these mysteries with Hermeticism.[10] During this period he also wrote saggi sull’idealismo magico [1925; Essays on Magic Idealism], and L’individuo ed il divenire del mondo [1926; The Individual and the Becoming of the World], this article was to be followed by the publication of his treatise on alchemy, La Tradizione ermetica (The Hermetic Tradition). Such was the scope and depth of this work that Karl Jung even quoted Evola to support his own contention that “the alchemical opus deals in the main not just with chemical experiments as such, but also with something resembling psychic processes expressed in pseudo-chemical language.”[11] Unfortunately, the support expressed by Jung was not mutual, for Evola did not accept Jung’s hypothesis that alchemy was merely a psychic process.

Taking issue with René Guénon’s (1886-1951) view that spiritual authority ranks higher than royal power, Evola wrote L’uomo come potenza [Man as power]; in the third revised edition (1949), the title was changed to Lo yoga della potenza [The yoga of power].[12]This was Evola’s treatise of Hindu Tantra, for which he consulted primary sources on Kaula Tantra, which at the time were largely unknown in the Western world. Decio Calvari, president of the Italian Independent Theosophical League, introduced Evola to the study of Tantrism.[13]Evola was also granted access to authentic Tantric texts directly from the Kaula school of Tantrism via his association with Sir John Woodroofe, who was not only a respected scholar, but was also a Tantric practitioner himself, under the famous pseudonym of Arthur Avalon. A substantial proportion of The Yoga of Power is derived from Sir John Woodroofe’s personal notes on Kaula Tantrism. Even today Woodroofe is regarded as a leading pioneer in the early research of Tantrism.

Evola’s opinion that the royal or Ksatriya path in Tantrism outranks that of the Brahmanic or priestly path, is readily supported by the Tantric texts themselves, in which the Vira or active mode of practice is exalted above that of the priestly mode in Kaula Tantrism. In this regard, the heroic or solar path of Tantrism represented to Evola, a system based not on theory, but on practice – an active path appropriate to be taught in the degenerate epoch of the Hindu Kali Yuga or Dark Age, in which purely intellectual or contemplative paths to divinity have suffered a great decrease in their effectiveness.

In the words of Evola himself:

“During the last years of the 1930s I devoted myself to working on two of my most important books on Eastern wisdom: I completely revised L’uomo come potenza [Man As Power], which was given a new title, Lo yoga della potenza [The Yoga of Power], and wrote a systematic work concerning primitive Buddhism entitled La dottrina del risveglio [The Doctrine of Awakening].”[14]

Evola’s work on the early history of Buddhism was published in 1943. The central theme of this work is not the common view of Buddhism, as a path of spiritual renunciation –instead it focuses on the Buddha’s role as a Ksatriya ascetic, for it was to this caste that he belonged, as is found in early Buddhist records.

The historical Siddharta was a prince of the Śakya, a kṣatriya (belonging to the warrior caste), an “ascetic fighter” who opened a path by himself with his own strength. Thus Evola emphasizes the “aristocratic” character of primitive Buddhism, which he defines as having the “presence in it of a virile and warrior strength (the lion’s roar is a designation of Buddha’s proclamation) that is applied to a nonmaterial and atemporal plane…since it transcends such a plane, leaving it behind.”[15]

The book considered by many to be Evola’s masterpiece, Revolt Against the Modern World was published in 1934, and was influenced by Oswald Spengler’s Decline of the West (1918) and René Guénon’s The Crisis of the Modern World (1927), both of which had been previously translated into Italian by Evola. Spengler’s contribution in this regard was the plurality of civilizations, which then fell into patterns of birth, growth and decline. This was combined with Guénon’s ideas on the “Dark Age” or Hindu Kali Yuga, which similarly portrays a bleak image of civilizations in decline. The work also draws upon the writings of Bachofen in regards to the construction of a mythological grounding for the history of civilizations. The original version of Julius Evola’s The Mystery of the Grail formed an appendix to the first edition of Rivolta contra il mondo moderno, and as such is closely related to this work.[16] Three years later he reworked that appendix into the present book, which first appeared as part of a series of  religious and esoteric studies published by the renowned Laterza Publishers in Italy, whose list included works by Sigmund Freud, Richard Wilhelm, and C. G. Jung, among others. In this book Evola writes three main premises concerning the Grail myths: That the Grail is not a Christian Mystery, but a Hyperborean one, that it is a mystery tradition, and that it deals with a restoration of sacred regality. Evola describes his work on the Grail in the epilogue to the first edition (1937).

To live and understand the symbol of the Grail in its purity would mean today the awakening of powers that could supply a transcendental point of reference for it, an awakening that could show itself tomorrow, after a great crisis, in the form of an “epoch that goes beyond nations.” It would also mean the release of the so-called world revolution from the false myths that poison it and that make possible its subjugation through dark, collectivistic, and irrational powers. In addition, it would mean understanding the way to a true unity that would be genuinely capable of going beyond not only the materialistic – we could say Luciferian and Titanic – forms of power and control but also the lunar forms of the remnants of religious humility and the current neospiritualistic dissipation.[17]

Another of Evola’s books, Eros and the Mysteries of Love, could almost be seen as a continuation of his experimentation with Tantrism. Indeed, the book does not deal with the erotic principle in the normal of sense of the word, but rather approaches the topic as a highly conceptualized interplay of polarities, adopted from the Traditional use of erotic elements in eastern and western mysticism and philosophy. Thus what is described here is the path to sacred sexuality, and the use of the erotic principle to transcend the normal limitations of consciousness. Evola describes his book in the following passage.

But in this study, metaphysics will also have a second meaning, one that is not unrelated to the world’s origin since “metaphysics” literally means the science of that which goes beyond the physical. In our research, this “beyond the physical” will not cover abstract concepts or philosophical ideas, but rather that which may evolve from an experience that is not merely physical, but transpsychological and transphysiological. We shall achieve this through the doctrine of the manifold states of being and through an anthropology that is not restricted to the simple soul-body dichotomy, but is aware of “subtle” and even transcendental modalities of human consciousness. Although foreign to contemporary thought, knowledge of this kind formed an integral part of ancient learning and of the traditions of varied peoples.[18]

Another of Evola’s major works is Meditations Among the Peaks, wherein mountaineering is equated to ascension. This idea is found frequently in a number of Traditions, where mountains are often revered as an intermediary between the forces of heaven and earth. Evola was an accomplished mountaineer and completed some difficult climbs such as the north wall of the Eastern Lyskam in 1927. He also requested in his will that after his death the urn containing his ashes be deposited in a glacial crevasse on Mount Rosa.

Evola’s main political work was Men Among the Ruins. This was to be the ninth of Evola’s books to published in English. Written at the same time as Men Among the Ruins, Evola composed Ride the Tiger which is complementary to this work, even though it was not published until 1961.These books belong together and cannot really be judged seperately. Men among the Ruins shows the universal standpoint of ideal politics; Riding the Tiger deals with the practical “existential” perspective for the individual who wants to preserve his “hegomonikon” or inner sovereignty.[19]  Ride the Tiger is essentially a philosophical set of guidelines entwining various strands of his earlier thought into a single work. Underlying the more obvious sources which Evola cites within the text, such as Nietzsche, Sartre and Heidegger, there are also connections with Hindu thoughts on the collapse of civilization and the Kali Yuga. In many ways, this work is the culmination of Evola’s thought on the role of Tradition in the Age of Darkness – that the Traditional approach advocated in the East is to harness the power of the Kali Yuga, by ‘Riding the Tiger’ – which is also a popular Tantric saying. To this extent, it is not an approach of withdrawal from the modern world which Evola advocates, but instead achieving a mastery of the forces of darkness and materialism inherent in the Kali Yuga. Similarly, his attitude to politics alters here from that expressed in Men Among the Ruins, calling instead for a type of individual that is apoliteia.

[..] this type can only feel disinterested and detached from everything that is “politics” today. His principle will become apoliteia, as it was called in ancient times. [..] Apoliteia is the distance unassailable by this society and its “values”; it does not accept being bound by anything spiritual or moral[20]

In addition to the Evola’s main corpus of texts mentioned previously, he also published numerous other works such as The Way of the Samurai, The Path of Enlightenment According to the Mithraic Mysteries, Il Cammino del Cinabro, Taoism: The Magic, The Mysticism and The Bow and the Club. He also translated Oswald Spengler’s Decline of the West, as well as the principle works of Bachofen, Guénon, Weininger and Gabriel Marcel.

In 1945 Evola was hit by a stray bomb and paralyzed from the waist downwards. He died on June 11, 1974 in Rome. He had asked to be led from his desk to the window from which one could see the Janiculum (the holy hill sacred to Janus, the two-faced god who gazes into this and the other world), to die in an upright position. After his death the body was cremated and his ashes were scattered in a glacier atop Mount Rosa, in accordance with his wishes.


[1] Julius Evola, The Yoga of Power: Tantra, Shakti, and the Secret Way, (Vermont: Inner Traditions, 1992) ix

[2]Ibid., x

[3] Julius Evola, Introduction to Magic: Rituals and Practical Techniques for the Magus, (Vermont: Inner Traditions, 2001) ix.

[4] Ibid., xvii

[5] A. James Gregor, Mussolini’s Intellectuals (New Jersey: Princeton University Press, 2005), 198

[6]Ibid., 201

[7]Julius Evola, Introduction to Magic: Rituals and Practical Techniques for the Magus, xxi

[8] Julius Evola, The Hermetic Tradition: Symbols & Teachings of the Royal Art,  (Vermont: Inner Traditions, 1992) ix

[9] Ibid., ix

[10] Ibid., viii

[11]Julius Evola, The Yoga of Power: Tantra, Shakti, and the Secret Way, xii

[12] Ibid., xiv

[13] Ibid., xiii

[14] Julius Evola, The Doctrine of Awakening: The Attainment of Self-Mastery According to the Earliest Buddhist Texts, (Vermont: Inner Traditions, 1996) xi

[15] Ibid., xv

[16] Julius Evola, The Mystery of the Grail: Initiation and Magic in the Quest for the Spirit, (Vermont: Inner Traditions, 1997)  vii

[17] Ibid., ix

[18] Julius Evola, Eros and the Mysteries of Love: The Metaphysics of Sex, (Vermont: Inner Traditions, 1991), 2

[19]  Julius Evola, Men Among the Ruins: Post-War Reflections of a Radical Traditionalist, (Vermont: Inner Traditions, 2003) 89

[20] Julius Evola, Ride the Tiger: A Survival Manual for the Aristocrats of the Soul , (Vermont: Inner Traditions, 2003)174-175

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dimanche, 23 septembre 2012

The Crisis of the West and the Decline of Culture

Gwendolyn Taunton :

The Crisis of the West and the Decline of Culture

Ex: http://www.primordialtraditions.net/

"Of all that is written, I love only what a person hath written with his blood. Write with blood, and thou wilt find that blood is spirit". - Nietzsche

Primordial Traditions BlogWe of the Western world are rapidly forgetting our own culture– for the majority of people the history ofEurope begins and ends with World War II. The phenomenon behind this rising knowledge void is a topic worthy of study itself, for it is not an isolated random incident, but rather a strategy born of ressentiment and revolt against the status quo of the past. The principle cause of the continuing decline of the Occident in world status is born from the fruit of rebellion and the impact of this attack on culture in Western countries will continue to grow until the core of the problem can be satisfactorily resolved.

In this regard the root cause is easily traced back to an earlier source, and I purpose that the current decline began not with a slow disintegration, but was rather born from an arrogance of excess, for all excess inevitably creates decadence - the interior degeneration which begins from within as any civilization begins to erode.

Prior to the advent of modernity, a classical education followed by a sojourn atOxfordorCambridgewas deemed to be the most prestigious educational route. We find here a remarkably different scholastic climate than that which is reflected in current academia; in this era we find education firmly under the rule of the aristocrat - the cultivated man, well versed in Latin, resplendent with knowledge in Classical Literature, and with all the hubris of a Classical Grecian Hero, for like all pride this was to result in a great downfall. This ‘ideal’ scholar of the era, did not indulge in practical form of study or work, for it was deemed ‘unseemly’ for a gentlemen of this standing to participate in work of such a nature. Education and refinement were held to be proof of their status over those who studied work of a more practical nature. They then chose to stigmatize those who worked and studied in these areas – namely the scientists. It was the aristocratic scholar whom excluded the ‘impure’ scientists to work and study in separate areas and separate institutions – regulating them into an enforced lower class of academia, devoid of any respect or recognition.  Prior to the 1900s, science was not deemed to be suitable for the proper education of a gentleman, and the subject faced a great struggle to gain any form of parity within the curriculum. And it is with this original persecution that the downfall of the humanities and culture begins, for all revolution is born of persecution, the master class was destined to be overthrown…and in turn excluded.

C.P. Snow initiated the backlash against the academic disciplines of arts and humanities by publishing his ‘The Two Cultures’  - a series of lectures which call for an outright revolt in academia against the humanities and arts disciplines. Snow had a deep antipathy towards ‘literary intellectuals’ partially based on his personal experiences. In his later works, Snow would even go so far as to refer to literary intellectuals as what he describes as “Natural Luddites”. What Snow heralds is the advancement of a “industrial-scientific revolution’ which he believes is polarized against the work of literary and cultural intellectuals. Gaining popularity and support quickly, this work came to be regarded as seminal literature of modernity – with disciples of Snow appearing in almost every corner of tertiary level academic institutions, the days of the classical scholar he so despised were abruptly becoming numbered.

Now the full consequences of this have come into effect - humanity, the qualities which make us truly human - are regressing. The height of social etiquette is Facebook, the pinnacle of drama - YouTube, and Twilight reigns supreme in literature. Fools use blogs as tools for slander an act like apes on the internet instead of cultivating honor and respect. We have become mindless uncultured automatons who  have no interest in self-betterment or anything noble. Spirituality has become a vessel for organizations to promote esoteric/religious secrets which have no content but are rather employed for unscrupulous authors to justify their sexual fetishes and every core of true faith has ripped screaming form the womb of the Goddess. 

Our highest form of art? A vomit of color on canvas - a moment of 'self expression', a release of emotion, but without the talent. Sculpture?A pile of spray painted socks in the corner of the room. Music? A single drum beat on repeat and a little boy crying 'Baby'. The degradation of the arts has cost us severely; we must now live in a world bereft of beauty. The degradation of the humanities in turn has created a generation of people whom lack the fundamental higher qualities which make them human - their highest aspirations are food, sex, and consumerism.

How do we rectify this, solve the riddle of a world where art and culture are being siphoned away? There is a simple solution - we continue to create. We draw our pens, our paintbrushes and our instruments and we weld them not as tools but as weapons. The pen is mightier than the sword and music charms even the most savage beast - in world where culture and the arts have been reduced to the lowest valued elements in society, we do the most rebellious thing possible.

We show them what we can do.   

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vendredi, 13 juillet 2012

Akhenaton, Fils du Soleil par Savitri Devi

La vie est un culte:
Akhenaton, Fils du Soleil par Savitri Devi

By Mark Brundsen

Traduit par Arjuna / Ex: http://www.counter-currents.com/

English original here

Akhenaton.jpgSavitri Devi demeure une figure énigmatique dans l’histoire récente. Elle est probablement le mieux connue comme la « prêtresse d’Hitler »,[1] une partisane farouchement impénitente de l’Allemagne nationale-socialiste, et portée au mysticisme. On se rappelle probablement d’elle de cette manière parce que cela nous permet de catégoriser ses idées. Si on se rappelle d’elle un jour, ce sera précisément à cause de l’absence de « mal pur » chez elle, cette étrange qualité qui est attribuée à d’autres figures nationale-socialistes dans le but de les rejeter. Le paradoxe qu’elle incarne, celui d’une nazie déclarée et aimante, est trop incompréhensible pour que certains puissent même l’examiner.

En conséquence, Savitri Devi reste une voie obligatoire dans une vision historique plus réaliste du national-socialisme ; ses écrits révèlent une vision-du-monde implicite qui est activement combative et dynamique, une possibilité inconcevable pour beaucoup de gens qui acceptent la vision d’après-guerre, ossifiée et monolithique, du national-socialisme. Cela ne veut pas dire que ses idées doivent remplacer les autres visions que nous avons du mouvement, mais qu’elles doivent nous en révéler les multiples dimensions, dont les siennes ne sont qu’une partie. Pour cette raison, Savitri Devi offre des leçons précieuses aux nationaux-socialistes d’aujourd’hui, qui peuvent apprendre à défendre un idéal moins dérivé d’une vision mutilée de l’histoire (et de son opposition polaire), tout comme aux accepteurs passifs de cette orthodoxie du mal, construite par leur crainte de tout schéma complexe.

C’est dans cet esprit que je voudrais examiner son livre Akhenaton, Fils du Soleil : la vie et la philosophie d’Akhenaton, Roi d’Egypte,[2] écrit pendant la seconde guerre mondiale, alors que l’auteur demeurait en Inde, loin de la calamité en Europe, regardant anxieusement la tragédie de son mouvement. Le texte est un examen approfondi de la vie d’Akhenaton en tant que Pharaon apostat et des détails de son culte de la puissance solaire, Aton.

Le texte est divisé en trois parties : une description du début de la vie du roi, incluant son ascension et son remplacement de la religion nationale ; une discussion des particularités et des implications de l’atonisme ; et un exposé du déclin conséquent de l’Egypte à cause du refus par Akhenaton de faire des compromis concernant ses croyances, qui se termine par un chapitre examinant les leçons que les gens d’aujourd’hui peuvent tirer de la vie et de la religion d’Akhenaton.

Le chapitre final révèle le but ultime de Savitri Devi, qu’elle expose elle-même, c’est-à-dire présenter pour examen l’œuvre intellectuelle d’un héros oublié : un système de croyance antique, mais étonnamment contemporain, dont elle pensait qu’il avait le potentiel pour éclairer le chemin au-delà de l’impasse de la mentalité moderne, handicapée par la coupure entre science (ou rationalité) et religion, un système à la vision large.

Le style de Savitri Devi révèle sa personnalité ; en lisant Fils du Soleil, on peut voir à l’œuvre une penseuse hautement dévouée et passionnée, qui s’efforce de trouver toutes les informations (employées de manière créative) pour faire avancer sa thèse. Celle-ci peut constituer un choc pour le lecteur contemporain, trop préoccupé par le leurre de l’objectivité en histoire, et  n’est pas aidée par le fait qu’à l’époque il n’y avait qu’une fraction des études sur Akhenaton disponibles aujourd’hui.

Savitri Devi utilise sans vergogne son imagination pour spéculer sur les détails de la vie du roi (en particulier sa description de l’éducation d’Akhenaton, de sa haute considération pour sa femme, de la vie dans sa nouvelle capitale Akhetaton, et la facilité avec laquelle Akhenaton comprenait intuitivement des faits que la science moderne a décrits depuis lors). Cela ne donne pas toujours l’impression d’être érudit, malgré son affirmation répétée de la valeur de la rationalité.

Savitri Devi considère comme son devoir de discuter d’Akhenaton comme d’un génie, d’un maître spirituel et intellectuel, et entreprend sa tâche d’une manière active et créative. Pour accepter ce fait, il faut considérer Fils du Soleil comme un exposé des idées de Savitri Devi tout autant que de la vie d’Akhenaton. Si on peut accepter cela, Fils du Soleil est une lecture riche et gratifiante.

La première partie du livre sert surtout à présenter le contexte dans lequel commença la vie d’Akhenaton, et aide aussi le lecteur à se familiariser au style de Savitri Devi. Celle-ci semble enivrée par sa description de l’Egypte impériale ; elle consacre un temps considérable à décrire la richesse et le pouvoir à la disposition de son roi, et la portée de son règne, qui impliqua une influence à la fois économique et religieuse. Le début de la vie d’Akhenaton est scruté de la même manière, et elle admet que les détails en sont déduits de ce que l’on sait de la fin de la vie de l’homme  (p. 19). Elle fait cela très longuement, incluant la spéculation sur les origines ou les influences de ce qui devait devenir sa religion.

Quelque temps après que le prince soit devenu Pharaon, et ayant subi un changement religieux intérieur, il érigea un temple consacré au dieu Aton, une déité solaire déjà adorée en Egypte, peut-être synonyme de Râ. Si les murs du temple contiennent des images d’Aton aux cotés d’Amon et d’autres dieux nationaux, un peu plus tard la tolérance du roi disparut et toute l’iconographie religieuse fut enlevée, sauf celle d’Aton. C’est la principale trace historique des réformes d’Akhenaton : les influents prêtres d’Amon furent empêchés de pratiquer officiellement et l’atonisme fut déclaré seule religion légitime. Le problème d’Akhenaton, cependant, était que sa religion panthéiste innovante ne plaisait pas aux profanes, et Savitri Devi se demande même si ses adeptes n’ont pas été motivés simplement par un désir de promotion. La résolution d’Akhenaton impliquait la construction d’une nouvelle capitale pour l’Egypte, à nouveau décrite d’une manière glorieuse et créative.

La seconde partie consiste en un examen de l’atonisme, principalement à travers une lecture attentive des deux hymnes survivants d’Akhenaton (dont de multiples traductions sont fournies en appendice), et contient donc à la fois les idées centrales d’Akhenaton et de Savitri Devi. Dans les hymnes, Akhenaton désigne Aton, le disque du soleil, par divers autres termes. Le terme qui intéresse Savitri Devi est « Shu-qui-est-dans-le-disque », où Shu évoque à la fois la chaleur et la lumière. Elle compare cet usage aux références similaires d’Akhenaton aux grondements du tonnerre et de la foudre, qu’il assimile à Aton. Savitri Devi utilise ces deux indications pour suggérer qu’Akhenaton avait une conception profonde de l’énergie, de la chaleur et de la lumière, les considérant finalement comme équivalentes, un fait qui a été ostensiblement validé par la recherche scientifique.

L’indication de cette compréhension poussa Sir Flinders Petrie, dans son History of Egypt [1899], citée par Savitri Devi (p. 293), à remarquer : « Si c’était une nouvelle religion inventée pour satisfaire nos conceptions scientifiques modernes, nous ne pourrions pas trouver de défaut dans la correction de la vision [d’Akhenaton] de l’énergie du système solaire ». Sir Wallis Budge est cité comme affirmant que Akhenaton ne vénérait qu’un objet matériel, le soleil littéral, mais Savitri Devi rejette cela en citant des exemples où Akhenaton parle du Ka du Soleil, son âme ou son essence. Budge reconnaît aussi que la vision d’Akhenaton est celle d’un Disque créé par lui-même et existant par lui-même, ce qui est une distinction marquée par rapport aux vieux cultes héliopolitains qui incluaient une figure créatrice.

Akhenaton semble avoir suivi cette approche religieuse rationnelle avec cohérence. Son enseignement est entièrement dénué de récits mythologiques, de récits de miracles, et de métaphysique. La thèse de Savitri Devi en concevant la religion du Disque est que Akhenaton voyait et adorait la divinité dans la vie elle-même.

Dans ses hymnes, Akhenaton affirme l’origine terrestre du Nil et compare ses bienfaits à ceux des autres fleuves et de la pluie, rompant avec l’idée habituelle de l’origine divine du Nil, ou de tout ce qui était source d’eau. Akhenaton affirme également sa propre origine terrestre, s’opposant à la pratique acceptée des pharaons prétendant à une naissance divine. Akhenaton conserve ainsi sa connexion divine directe – il s’appelle lui-même Fils de Râ – mais transfère sa conception divine à une conception qui est physique sans ambiguïté.

La probabilité de l’accent porté par la religion sur l’immanence est accrue par l’absence d’idolâtrie. Akhenaton n’adore ni « un dieu… à l’image d’un homme, ni même un pouvoir individuel », mais une « réalité impersonnelle » (p. 141). Cela est aussi cohérent avec une absence de prescriptions morales dans le culte, qui contient seulement la valeur (que Akhenaton applique à lui-même, par un surnom régulier) « vivre-dans-la-vérité » : ce qui compte, c’est de mettre un esprit particulier dans ses actions (p. 193).

Une telle absence n’empêche cependant pas Savitri Devi de suggérer ce que cet esprit peut apprécier, par l’examen des hymnes. Alors que de nombreux commentateurs avaient précédemment souligné l’internationalisme et l’« objection de conscience à la guerre » (Weigall cité dans le texte, p. 150) d’Akhenaton, et son amour de tous les êtres humains, Savitri Devi lit les hymnes d’une manière moins anthropocentrique. Elle affirme que les hymnes expriment « la fraternité de tous les êtres sensibles, humains et non-humains » (p. 150, souligné dans l’original), et que par leur nature même les animaux adoraient le Ka du Disque, effaçant ainsi la séparation entre homme et bête, ou matériel et métaphysique (si fortement affirmée par la pensée juive, grecque et chrétienne). Les plantes sont aussi inclues dans l’hymne, bien que pas comme des agents aussi actifs que les animaux.

La discussion de Savitri Devi culmine dans son affirmation que Akhenaton était opposé à l’anthropocentrisme : l’idée que l’homme est un être unique et privilégié et que la seule valeur de l’environnement est son utilité pour l’homme (p. 161). Ses propres idées sur le sujet sont développées plus complètement dans Impeachment of Man. En proposant une telle vision centrée sur la vie, Savitri Devi précède même l’essai majeur de Aldo Leopold, The Land Ethic (1949), qui est généralement considéré comme l’année zéro pour l’éthique environnementale moderne et l’écologie profonde. Inutile de le dire, notre but en mentionnant cela n’est pas de présenter Savitri Devi comme la mère de ces développements, car le courant intellectuel dominant n’est pas intéressé par ses idées et celles-ci ont donc eu peu d’influence.

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Savitri Devi interprète aussi les hymnes d’Akhenaton comme encourageant un nationalisme bienveillant. Si Akhenaton percevait la fraternité de toutes les créatures (unissant l’humanité par le fait de leur relation singulière avec Aton), il pensait aussi que Aton « a mis chaque homme à sa place », ce qui inclut la division en peuples « étranges » (et différents) (p. 158, note). Ici Savitri Devi discute en détail des droits de tous les peuples à l’autodétermination et de sa farouche opposition à l’impérialisme.

Finalement, Savitri Devi spécule sur la vision des femmes par Akhenaton, exprimée par le fait que, contrairement à la coutume, il n’eut qu’une seule femme (bien que cela ait ultérieurement été prouvé comme faux), et par l’inclusion de Nefertiti dans les hymnes, apparemment en tant qu’égale d’Akhenaton. Elle reconnaît, cependant, que nous ne savons pas de quelle manière ou à quel degré la reine comprenait la religion de son époux.

La partie finale du livre se concentre sur les résultats de la vision-du-monde du pharaon. A cause de sa négligence de la politique impériale, condamnée par ses croyances, l’Etat déclina. Dans un grand nombre de territoires conquis, des vassaux loyaux, menacés par des invasions et des soulèvements, appelèrent désespérément à l’aide le pharaon, auquel ils avaient payé un tribut régulier et important. Akhenaton refusa d’intervenir, et répondit à peine à leurs lettres, dont la plupart ont été préservées ; il retarda même pendant des mois une audience avec un messager.

Alors que les autres historiens ont interprété cette apathie comme de l’égoïsme, Savitri Devi accorde la bénéfice du doute à Akhenaton et explique cette inaction par sa croyance en l’autodétermination des tribus et des nations, et voit cette tragique effusion de sang comme la seule issue dans une situation bloquée, la véritable mise à l’épreuve pour les principes du pharaon. Il pouvait soit réprimer les soulèvements dans le sang, ce qui aurait entretenu l’hostilité, soit autoriser un conflit sacrificiel final, ce qui mettrait fin à l’escalade de la violence, celle de l’oppression tout comme celle de la résistance. Cette approche est en opposition avec les impératifs dictés par l’individualisme moderne, qui ne possède aucun mécanisme pour stopper un tel processus.

Inutile de le dire, un tel résultat était un suicide politique, et Savitri Devi continue à spéculer sur ce qui aurait pu se passer si Akhenaton avait tenté de répandre sa religion en utilisant la force, décrivant une expansion mondiale du culte. Cependant, cela aurait été contraire à l’essence même de cette religion, qui est élitiste, reposant sur une intuition profonde de l’essence de l’univers et de l’Etre. Le destin d’Akhenaton, consistant à être oublié et de voir sa religion abolie avec hostilité, était donc pour Savitri Devi « le prix de la perfection ». Savitri Devi conclut son ouvrage en examinant directement la pertinence de cette religion pour les Aryens d’aujourd’hui.

D’après cet exposé, il est clair qu’il y a quelques idées contradictoires dans Fils du Soleil, ce qui devrait nous inciter à considérer Savitri Devi comme une propagandiste du mal à l’esprit partisan. Malheureusement, alors que Savitri Devi dépense une énergie excessive à répéter et à souligner ses thèses (au point que le livre est inutilement long), elle néglige pour la plus grande part certains points contradictoires, qui restent ainsi non résolus dans le texte. Cela ne veut pas dire qu’ils compromettent les buts de Savitri Devi, mais que des occasions de développer ses idées ne sont pas exploitées, très probablement parce qu’elle ne voyait pas nécessairement de contradiction, alors que ses lecteurs contemporains en verront probablement une.

Les contradictions centrales sont, d’une part, celle entre son affirmation de la vision universaliste de la vie et la division des races humaines, et d’autre part sa présentation d’Akhenaton comme le premier individu du monde par opposition à l’appui de Savitri à ses politiques anti-individuelles. Ces difficultés finissent par disparaître si l’on fait quelques distinctions subtiles, qui sont si souvent négligées par les nationalistes tout comme par leurs adversaires aujourd’hui, très probablement à cause d’une interprétation orthodoxe de la seconde guerre mondiale.

Les buts du nationalisme ne coïncident pas nécessairement avec ceux de l’impérialisme, et Savitri Devi fait résolument la distinction entre eux. Le fait que l’humanité soit une fraternité sous le regard d’Aton n’exige pas que toutes les cultures effacent leurs différences ; au contraire, cela les encourage à célébrer leurs différents chemins de vie et de culte.

La révélation de la fraternité universelle ne pousse pas non plus Savitri Devi à adopter une position populiste : elle approuve le refus d’Akhenaton d’édulcorer sa religion pour les masses, qui ne feraient que la pervertir. Les gens d’aujourd’hui pourraient se plaindre d’un « double langage » dans la hiérarchie des droits en Egypte, mais Savitri Devi considère naturellement ces différences comme supérieures à une position totalement égalitaire.

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La répugnance d’Akhenaton à se concilier les masses est poétique et pure, mais futile. Cela soulève la question même du règne de l’élite, car si celui-ci est juste mais ne peut jamais être correctement établi, quel est l’intérêt de le théoriser et de le défendre ? La norme politique aujourd’hui est simplement plus populiste, avec l’attente du suffrage universel, qui est lié au concept d’humanité. René Guénon met en garde contre un tel règne lorsqu’il déclare que « l’opinion de la majorité ne peut être que l’expression de l’incompétence ».[3] Mais dès que ces pouvoirs ont été accordés, comment la situation peut-elle être inversée ? Ce problème est éternel, puisqu’il est la question centrale de la politique, et nous ne pouvons pas nous attendre à ce que Savitri Devi le résolve. Comme beaucoup d’autres aujourd’hui, Savitri Devi peut seulement trouver une mauvaise consolation dans la croyance que ses idées, comme celles d’Akhenaton, ont valeur de vérité, quel que soit le jugement des masses.

De même, Savitri Devi fournit un exposé enthousiaste de la richesse et du statut impérial d’Akhenaton, dont elle affirme qu’ils sont la « récompense de la guerre » (p. 14), tout en affirmant ensuite le refus d’Akhenaton de maintenir un tel Etat, son principe du droit à l’autodétermination, et sa croyance que la guerre était « une offense envers Dieu » (p. 242). La position d’Akhenaton peut être excusée par le fait qu’il était né dans une certaine situation et qu’il fit de son mieux pour ne pas la laisser telle qu’il l’avait trouvée, et pour tenter d’améliorer sur le long terme l’état des choses tel qu’il le percevait. Savitri Devi, cependant, ne traite pas de cela dans le texte.

Mais la vision de Savitri Devi se trouve aussi en opposition avec son appui incessant à l’Allemagne nationale-socialiste, bien qu’elle ait écrit Fils du Soleil pendant les années de guerre. Nous devons bien sûr lui reconnaître d’abord la dignité d’avoir des idéaux supérieurs à ses affiliations politiques de compromis, de même que tout partisan d’un parti politique conserve une identité séparée de la politique du parti. Mais Savitri Devi reconnaît aussi la nécessité malheureuse d’une force de changement moralement portée au compromis dans son Europe lorsqu’elle remarque que « la violence est la loi de toute révolution dans le Temps » (p. 241, souligné dans l’original). Elle considère Akhenaton comme un homme « au-dessus du Temps », qui défend ses idéaux seulement pour les voir maudits, en contraste implicite avec Hitler (jusqu’ici implicitement mis en parallèle avec le pharaon), qui reconnaissait l’axiome précité (une ligne de pensée développée dans son ouvrage ultérieur The Lightning and the Sun). Savitri Devi n’expose pas explicitement ses idées sur le Lebensraum, bien qu’il semble que si certains de ses idéaux sont ouverts au compromis par nécessité politique, alors elle ne ferait pas d’exception pour l’expansion.

Elle tient aussi à montrer la continuité entre le culte solaire d’Akhenaton, l’hindouisme, et le national-socialisme moderne, en tentant d’établir divers liens biologiques avec les deux premières idées et en soulignant le fond culturel commun de la centralité du soleil, et de l’importance de la beauté, des castes et du principe. En fin de compte les connexions culturelles sont bien plus fortes que les biologiques, et sur le plan culturel le national-socialisme ne pouvait pas égaler ses prédécesseurs.

Savitri Devi envisage le remplacement de la relation brisée entre religion et Etat par une unité dans l’idée de la « religion de la race » (p. 288). Alors qu’elle approuve initialement un retour à une telle unité matérielle et spirituelle, elle le critique ensuite comme étant de portée  trop étroite pour être fructueux. Elle le compare à un retour aux « dieux nationaux de jadis », qui étaient, notamment, ceux qui furent supplantés par la révolution d’Akhenaton. En fin de compte, Savitri Devi ne peut pas approuver un tel but ; s’il vaut peut-être mieux que les idées de ses « antagonistes humanitaires » (p. 288), il demeure un symbole plus étroit que celui de « l’homme », et peut donc permettre l’exploitation anthropocentrique de la nature ainsi que l’exploitation sélective des autres humains.

Une telle limitation imposée à la « Religion de la Vie » est indéfendable, et Savitri Devi préférerait plutôt l’autre voie, reconnaissant « les valeurs cosmiques comme l’essence de la religion » (p. 289). Cela semble similaire au rejet par Julius Evola de la vision biologique de la race par le national-socialisme, qu’il remplaça par un concept racial spirituel. Une telle vision, bien qu’elle jouait un rôle secondaire dans son courageux optimisme concernant le national-socialisme, nous montre que Savitri Devi tentait d’améliorer le mouvement qu’elle soutenait et qu’il ne la contraignait aucunement à limiter sa pensée.

Les complexités et les contradictions apparentes dans la pensée de Savitri Devi, particulièrement lorsqu’elles sont liées à ses convictions politiques, ne sont certainement pas des impasses et ne doivent pas nous conduire à rejeter sa pensée et à nous souvenir seulement de son action. Au contraire, elles doivent nous pousser à remettre en question notre conception de ses actions (et du contexte national-socialiste lui-même) afin de nous adapter à sa pensée. Vues sous cet angle, ce sont les convictions politiques de Savitri Devi qui nous apparaissent maintenant comme des anomalies ; elle consacra une foi incessante au mouvement national-socialiste d’après-guerre (qui n’aurait certainement pas pu approcher la vie d’après ses idéaux), finalement en vain, ce qui ne pouvait que ternir sa réputation en tant qu’écrivain.

L’exactitude historique de Fils du Soleil n’est pas d’une importance essentielle. Savitri Devi utilisa habilement l’histoire pour sélectionner et développer une religion unifiant les besoins rationnels et spirituels de l’humanité, tout en décrivant à son sommet un génie/héros digne de toutes les tentatives d’émulation. C’est la principale réussite du livre. Si l’obsession moderne de l’authenticité est forte, elle est finalement dépassée par l’obsession moderne pour l’originalité et la nouveauté. L’atonisme, bien sûr, n’a été adopté par personne. Mais son approche naturaliste et esthétique de la vie, et son absence de prescriptions morales, est une leçon inestimable pour les humains modernes. Le livre Fils du Soleil est en lui-même une œuvre de l’esprit solaire qu’il exalte. Akhenaton, Roi d’Egypte, et Savitri Devi peuvent tous deux nous enseigner la vérité selon laquelle la vie est un culte.

Notes

1. Titre d’une récente biographie : Nicholas Goodrick-Clarke, Savitri Devi, la prêtresse d’Hitler, Akribeia 2000. Edition originale : New York University Press, 1998.

2. Titre original : A Son of God: The Life and Philosophy of Akhnaton, King of Egypt (London: Philosophical Publishing House, 1946), plus tard réédité sous le titre de Son of the Sun: The Life and Philosophy of Akhnaton, King of Egypt (San Jose, California: A.M.O.R.C., 1956).

3. René Guénon, La crise du monde moderne, Gallimard 1946. Traduction anglaise M. Pallis et R. Nicholson (London: Luzac, 1962), p. 72.

Source: http://savitridevi.org/article_brundsen_french.html [6]


Article printed from Counter-Currents Publishing: http://www.counter-currents.com

URL to article: http://www.counter-currents.com/2011/06/la-vie-est-un-culte-savitri-devis-akhenaton-fils-du-soleil/

mardi, 26 juin 2012

O Pensamento de Julius Evola no Brasil

O Pensamento de Julius Evola no Brasil

por César Ranquetat Jr

Ex: http://legio-victrix.blogspot.com/


 
Procuraremos demonstrar neste artigo, a presença do pensamento de Julius Evola em terras brasileiras. Para este fim, mencionaremos artigos, livros, revistas e sites onde é feita algum tipo de referência ao pensador italiano. Em um segundo momento exporemos de forma sucinta a visão que alguns grupos “alternativos” têm sobre a figura e a obra de J. Evola.

Um rápido panorama da vida intelectual no Brasil atual.

Não muito diferente do que ocorre em outros países latino-americanos, se constata atualmente no Brasil uma hegemonia intelectual da esquerda progressista. Grande parte das universidades (nas áreas das Ciências Sociais, História, Filosofia, Letras), dos centros de pesquisa, revistas, jornais, redes de televisão e rádio e casas editoriais estão sob o controle direto de “intelectuais” vinculados as diversos correntes do pensamento esquerdista. São poucas as vozes que se erguem, neste país, contra o monopólio cultural progressista. Para piorar ainda mais a situação o país é governo por um partido de esquerda o PT (Partido dos Trabalhadores). Não há no país um partido político de “direita” com expressão nacional e uma única revista cultural que defenda princípios intelectuais que se oponham ao discurso esquerdista gramsciano. Diante deste quadro, correntes de pensamento e intelectuais anti-progressistas, não têm vez e são praticamente desconhecidos. Os estudantes universitários (que mais parece um universo de otários) no campo das chamadas Humanidades, conhecem Bourdieu, Foucault, Derrida, Gramci, Marx, Habermas et caterva, mas pergunte a eles e aos seus mestres quem foi Eric Voegelin, Carl Schimitt, Joseph de Maistre, Marcel de Corte, Oswald Spengler,Ernst Jünger, René Guénon, Fritjof Schuon e outros. Se estes pensadores “conservadores” são praticamente desconhecidos nas universidades brasileiras o que dizer de Julius Evola, que foi o mais radical crítico da modernidade, do progressismo e do racionalismo ilustrado.

A presença de J. Evola em livros, revistas, jornais e na Internet.

Até o presente momento um único livro de Evola foi editado no Brasil, se trata de - O mistério do Graal - que foi publicado pela editora pensamento em 1986. Esta mesma editora publicou dois livros de René Guénon - A grande tríade - e - Os símbolos da ciência sagrada e de Fritjof Schuon - O esoterismo como princípio e como caminho - A editora em questão é especializada em publicações de livros de esoterismo, ocultismo e religião. Cabe aqui ressaltar que - O Mistério do Graal - já havia sido editado em língua portuguesa pelo editorial vega de Portugal em 1978. Esta mesma editora portuguesa publicou em 1993 - A Metafísica do Sexo -. Outros dois livros de Evola foram editados em Portugal - Revolta contra o mundo moderno - em 1989, pela editora Dom Quixote, em uma coleção intitulada Tradição-Biblioteca de Esoterismo e Estudos Tradicionais e - A Tradição hermética - pelas edições 70, em 1979. A edição portuguesa de - Revolta contra o mundo moderno - é seguida por uma breve nota sobre a vida de Julius Evola e a obra deste autor em Portugal, realizada por Rafael Gomes Filipe que afirma “Uma obra de Antônio Marques Bessa, Ensaio sobre o fim da nossa idade (Edições do Templo, 1978) acusa uma certa assimilação do pensamento evoliano, sendo inclusivamente este autor citado em epígrafe. Também Antônio Quadros se tem referido com freqüência a trabalhos de Julius Evola, nomeadamente em Portugal - Razão e Mistério - e em - Poesia e Filosofia do Mito Sebastianista - volume 2º[...].”

No ano de 2000 a editora portuguesa Hugin publicou uma pequena biografia de Evola, escrita pelo francês Jean - Paul Lippi que é o autor de um estudo intitulado-Julius Evola, métaphysicien et penseur politique- . Faço esta rápida exposição a respeito dos livros de Evola em Portugal, pois muitos brasileiros tiveram contato com este autor através das traduções portuguesas.

É bastante provável que a primeira referência a Julius Evola em um livro no Brasil tenha sido feita por Fernando Guedes Galvão que foi o tradutor e introdutor de René Guénon neste País e manteve com Guénon longa correspondência. Guedes Galvão traduziu em 1948 pela editora Martins Fontes - A crise do mundo moderno -. A edição traduzida por Guedes Galvão possui um interessante apêndice onde é feita uma exposição sintética das principais obras de René Guénon. Em um determinado momento, o tradutor do metafísico francês trata sobre a campanha de silêncio em torno da obra de Guénon e declara citando Evola: “J. Evola exprime-se assim, - Guénon é combatido em França por todos os meios e modos; tentam até fazer desaparecer os seus livros de circulação.”

Não há dúvida que René Guénon é mais conhecido do que Julius Evola em terras brasileiras. A razão está ligada ao fato da consideração aparentemente mais positiva que o metafísico francês tinha para com o catolicismo.

O IRGET (Instituto René Guénon de Estudos Tradicionais) fundado em 1984, na cidade de São Paulo, pelo jornalista Luiz Pontual se dedica ao estudo e ensino da obra de René Guénon, conforme declara a Homepage [1] deste instituto. É interessante notar que Luiz Pontual é também um admirador da obra evoliana, reconhecendo sua radical oposição ao mundo moderno. Porém no site do IRGET, Pontual afirma: “Partidários de Evola, por outro lado, nos censuram por não nivelá-lo ou colocá-lo acima de Guénon. A estes, remetemos ao próprio Evola, que registrou em seus livros, mais de uma vez, o orgulho em ser um Kshatrya (poder temporal) e o reconhecimento em Guénon de um Brâmane (autoridade espiritual). Isto nos dispensa de maiores explicações.” O jornalista Luiz Pontual demonstra não conhecer a obra de Evola em profundidade, pois o pensador italiano assevera que em tempos primordiais, na Idade de Ouro, não havia uma separação entre a autoridade espiritual e o poder temporal. A figura da realeza sagrada, do rei-sacerdote, do pontifex, do imperador divino nas civilizações tradicionais, atesta a presença de uma autoridade superior à casta sacerdotal e a casta guerreira.

O jornalista e filósofo Olavo de Carvalho, em sua home-page menciona o livro de Evola - A Tradição Hermética - como um dos grandes livros que formarão sua visão de mundo. Olavo de Carvalho é um intelectual que vem escrevendo diversos artigos em jornais e revistas, onde expressa sua revolta diante da hegemonia intelectual esquerdista. Seu pensamento tem certa influência em alguns grupos conservadores brasileiros. O livro - Jardim das Aflições - escrito por O. de Carvalho em 2000, faz uma interessante referência J. Evola, que aqui apresentamos: “Não deixa de ser interessante que a disputa de prioridade espiritual entre as castas sacerdotal e real se reproduza, na escala discreta que convém ao caso, entre os dois maiores escritores esotéricos do século XX: René Guénon e Julius Evola.” O. de Carvalho é um estudioso de Guénon e de outros autores tradicionalistas.” Neste livro trata, entre outras diversas questões, sobre a relação entre a autoridade espiritual e o poder temporal.

A editora revisão, dedicada à publicação de livros revisionistas simpáticos ao nazismo, publicou no ano de 1996 um curioso livro intitulado - O elo secreto - por Hélio Oliveira. O livro em questão procura demonstrar quais são as forças ocultas que conduzem a História. A tese central do autor é que por detrás de tudo está a ação do judaísmo e da maçonaria. Visão reducionista é claro, incapaz de perceber que o próprio judaísmo e a maçonaria moderna são instrumentos de forças superiores. Mas o que nos interessa é a citação que Hélio Oliveira faz de Evola, ao tratar sobre - Os protocolos dos Sábios de Sião -, afirma o autor: “Alguns escritores judeus se manifestaram acerca da fidedignidade do livro. Para Julius Evola, - Nenhum livro do mundo foi objeto de tamanho boicote, como Os Protocolos dos Sábios de Sião. Pode-se dizer sem esforço, que ainda que sejam falsos e seus autores agentes provocadores, neles se refletem idéias típicas da lei e do espírito de Israel.” A citação de Evola é autêntica, porém Hélio Oliveira afirma que o autor italiano é judeu... o que não é verdadeiro.

É preciso destacar aqui o livro do historiador norte-americano Nicolas Clarke - O Sol Negro - publicado pela editora madras no ano de 2004.O livro deste historiador, trata das relações entre o nazismo e o ocultismo, bem como da influência de determinados pensadores “malditos” na formação de alguns grupos neo-nazistas e neo-fascistas. O autor dedica um capítulo inteiro a Julius Evola. Neste capítulo, Clarke procura sintetizar os aspectos principais do pensamento evoliano. Além de Evola, há outros capítulos dedicados, a Savitri Devi, Miguel Serrano e Francis Parker Yockey. A sintetiza feita por Clarke é razoável, entretanto o autor insiste em ressaltar o caráter pagão e anti-cristão de J. Evola. O livro teve algum sucesso entre alguns grupos neo-pagãos brasileiros.

A antropóloga Denise Maldi, já falecida, escreveu um artigo para a Revista de Antropologia em 1997, neste artigo cita Evola em dois momentos. O artigo se intitula - De confederados a bárbaros: a representação da territorialidade e da fronteira indígenas nos séculos XVIII e XIX – é aborda a questão da territorialidade e da fronteira enquanto categorias culturais. Ao tratar o conceito de nacionalidade se remete a Evola citando uma passagem de Revolta do Mundo Moderno que aqui transcrevemos diretamente de seu artigo: “A idade média conheceu nacionalidades, não nacionalismos. A nacionalidade é um dado natural, que circunscreve um certo número de qualidades elementares comuns, de qualidades que mantém tanto na diferenciação quanto na participação hierárquica, a que eles não se opõem de maneira alguma.” No final do artigo a antropóloga se refere novamente a Evola: “ Nesse sentido, o projeto de construção do Estado(a autora trata sobre o Estado - nação moderno) implicou também numa antinomia com relação à diversidade, em moldes completamente distintos do projeto colonizador, em que a naturalidade cedeu lugar à nacionalidade e o ethnos cedeu lugar ao demos, conforme apontou Julius Evola(1989). Isso significa a superação da diversidade no interior da ideologia do Estado e a homgeneização das diferenças étnicas em favor da unidade jurídica e da cidadania.” A antropóloga quer mostrar que o Estado nacional moderno é uma construção artificial, anti-natural , e que o nacionalismo é um produto da modernidade apoiando-se na distinção que Evola traça na - Revolta contra o mundo moderno - entre o princípio das nacionalidades, de origem medieval, e o nacionalismo moderno.

Em 14 de maio de 1995, o Jornal Folha de São Paulo, um dos maiores jornais do país, publicou um artigo do escritor italiano Umberto Eco. O artigo recebia o título de - A nebulosa fascista -. O famoso escritor italiano procurou elaborar um conjunto de traços, características daquilo que ele chamou de “protofascismos ou Fascismo Eterno”. Entre os traços elencados por Eco está o culto á tradição, o tradicionalismo. Acerca disso declara: “Basta dar uma olhada aos patronos de qualquer movimento fascista para encontrar os grandes pensadores tradicionalistas. A gnose nazista nutria-se de elementos tradicionalistas, sincréticos e ocultos. A fonte teórica mais importante da nova direita italiana, Julius Evola, fundiu o Santo Graal e os Protocolos dos Sábios de Sião, alquimia e Sacro Império Romano-Germânico.” É evidente a oposição de Eco ao pensamento de Evola. O escritor italiano não conhece as críticas de Julius Evola ao Fascismo [2] em livros como - O fascismo visto desde a direita e - Notas sobre o terceiro reich. Nestes dois livros, J. Evola demonstra os aspectos anti-tradicionais do fascismo italiano e do nacional-socialismo alemão, como o culto ao chefe, o populismo, o nacionalismo, o racismo biológico etc. Em relação à Nova Direita italiana, esta se nutre de apenas alguns aspectos da obra de Evola. Em todo o caso o artigo de Eco, muito lido pela intelligentsia brasileira, serve apenas para denegrir a imagem de Evola e deformar seu pensamento.

Mais recentemente, em 26 de dezembro de 2003, o historiador da UFRJ (Universidade Federal do Rio de Janeiro), Francisco Carlos Teixeira da Silva, muito conhecido no meio acadêmico, publicou um pequeno artigo no Jornal do Brasil, um dos mais importantes do país, com o nome - Estadista ou pastor de almas -. O artigo em questão tem a finalidade de manchar a figura de do Papa Pio XII. O historiador argumenta que Pio XII silenciou-se diante do holocausto e era no fundo um filo-nazista. No final do artigo declara: “Do ponto de vista puramente teológico e filosófico, os fascismos (alemão ou italiano, pouco importa) são absolutamente incompatíveis com o cristianismo. A base racial e o culto da violência chocam-se inevitavelmente com a solidariedade cristã, fato constantemente lembrado por ideólogos do fascismo, como Julius Evola ou Alfred Rosemberg, que consideravam o cristianismo uma religião montada por mendigos, prostitutas e escravos.” Julius Evola, jamais foi ideólogo do fascismo, em nenhum momento fez parte do partido fascista e mais, escreveu diversos textos onde se opõe claramente a alguns aspectos do fascismo. Em 1930, Evola criou a Revista La Torre, de nítida orientação tradicionalista. A revista teve apenas cinco meses de vida e foi interditada por ordem de alguns elementos do governo fascista que não concordavam com as críticas da Revista La Torre ao fascismo. Em segundo lugar, Evola jamais se referiu ao cristianismo da forma como quer ver o historiador Francisco Teixeira. Se é verdade que Alfred Rosemberg, em seu - Mito do Século XX -, opunha-se radicallmente a tradição católica-cristã associando esta ao universalismo e ao judaísmo, e defendendo uma nova religião do sangue e da raça, Evola não pensava desta forma. O barão J. Evola, estabelecia uma distinção entre o mero cristianismo das origens, que conformava uma espiritualidade lunar, sacerdotal e o catolicismo. Neste reconhecia alguns aspectos positivos e superiores. De acordo com J. Evola a tradição católica romana teria sofrido o influxo da tradição céltica, nórdica-germânica, romana e grega.

A visão dos tradicionalistas católicos brasileiros, dos “perenialistas” e a influência de Evola em círculos ocultistas e neo-pagãos.

Evola é pouco conhecido nos meios tradicionalistas católicos no Brasil, que se agrupam em organizações como a associação cultural monfort, dirigida pelo professor Orlando Fidelli, a TFP (Tradição, Família e Propriedade), criado por Plínio Corrêa de Oliveira, a fraternidade São Pio X e o grupo permanência no Rio de Janeiro que é dirigido por Dom Lourenço Fleichman. Em uma conversa pessoal que mantive com o príncipe Dom Bertrand de Orléans e Bragança, herdeiro da família imperial brasileira, ligado a TFP, e dirigente do grupo pró-monarquia que defende o retorno do sistema monárquico no Brasil, afirmou: “O problema de Evola e que ele é ocultista, esoterista.” Esta é também a opinião de Orlando Fedelli, da associação monfort, que vai ainda mais longe afirmando ser o pensador italiano um gnóstico. A realidade é que os membros destas organizações não conhecem o pensamento evoliano, jamais leram um livro ou artigo de Evola. Por sua vez, todo aquele pensador que destacar a relevância de outras tradições metafísicas, é logo tachado por estes grupos como gnóstico, o que revele o sectarismo e o exclusivismo dessas organizações, incapazes de compreender a “unidade transcendente das religiões”.

Em relação aos “perenialistas” brasileiros, estudiosos e seguidores da “philosophia perennis”,que Evola denominou de Tradicionalismo Integral. Formada por pensadores como Guénon, Schuon, Ananda Coomarawamy, Martin Lings, Titus Burckhardt expressam uma maior simpatia por Evola. Para o professor de Filosofia Murilo Cardoso de Castro, que é um pesquisador e difusor da escola “perenialista” no Brasil por meio de uma excelente site na Internet [3], Julius Evola pode ser definido como um autor “perenialista”. Murilo Castro considera o pensador italiano, um estudioso da “Tradição primordial” um “buscador da verdade”. Em seu site disponibiliza diversos texto de Evola em italiano, espanhol, francês e inglês, indicando também outros sites que tratam sobre Julius Evola. Entretanto, o principal difusor e pesquisador dos autores perenialistas no Brasil, o jornalista e mestre em História da Religião, Mateus Soares de Azevedo com dissertação sobre Frijof Schuon, e autor de alguns livros sobre o tema e tradutor de algumas obras de Schuon, bem como de um livro de Martins Lings e outro de Rama Coomaraswamy, não faz qualquer referência a Evola. O referido jornalista jamais fez menção a Evola em seus escritos, o que é bastane estranho. Considera Guénon o “pai” da escola “perenialista”mas revela sua simpatia maior por Schuon , considerando este superior ao metafísico francês.

É em determinados grupos ocultistas, neo-pagãos e seguidores do hitlerismo mágico de Miguel Serrano que a figura e a obra de Evola têm despertado um maior interesse. A tradução da obra de Nicolas Clarke - o Sol Negro - teve um grande impacto entre tais grupos, que assim tomaram contato com pensamento de Evola. Por outro lado, alguns seguidores de Miguel Serrano no sul do Brasil, demonstram um certo interesse por Evola, devido as várias referências que este escritor chileno faz ao pensador italiano. Por meio da obra de Serrano, de Clarke, estes grupos identificam Julius Evola como um ocultista, um defensor do paganismo e um inimigo do cristianismo. Esta visão distorcida do pensamento evoliano, não tem colaborado para uma maior difusão de Evola no Brasil. Os artigos de Evola - L’equivoco del “nuovo paganesimo”(1936) Hitler e le società secrete (1971)- bem como o livro - Máscara y Rostro del espiritualismo contemporâneo, publicado no ano de 2003 pelas ediciones Heracles, demonstram o aspecto contra-tradicional dos grupos ocultistas, neo-pagãos e espiritualistas que pululam na sociedade moderna. Se estes textos fossem lidos e estudos por tais grupos a imagem de um Evola ocultista e pagão seria desfeita. A verdade é que poucos “neo-pagãos” conhecem as principais obras de Evola.

A guisa de conclusão podemos afirmar que o pensamento de Evola é pouquíssimo conhecido no Brasil. A única obra publicada no Brasil, deste pensador, - O Mistério do Graal - encontra-se fora de circulação. A intelligentsia brasileira desconhece a obra de Evola. O contato com pensamento de Evola é feito pelo esforço individual de alguns poucos que percebem no mestre italiano e em sua monumental obra um conjunto de orientações fundamentais para que um tipo humano diferenciado – o homem tradicional – possa manter-se em pé diante das ruínas desta civilização decadente.

Notas:

(1) http://www.reneguenon.net/oinstitutoindex.html

(2) Ver -Más allá del fascismo, ediciones heracles -, 2º edição, 2006, com introdução do Professor Marcos Ghio do Centro de Estudos Evolianos da Argentina

(3) www.sophia.bem-vindo.net

jeudi, 14 juin 2012

Quando Evola e Eliade vollero «fare fronte» spirituale

Quando Evola e Eliade vollero «fare fronte» spirituale

Autore:

Ex: http://www.centrostudilaruna.it/

Quella fra Julius Evola e Mircea Eliade fu, come scrisse molti anni fa Philippe Baillet, «una amicizia mancata», o meglio fu Un rapporto difficile: è questo il titolo di un saggio scritto da Liviu Bordas, dell’Istituto Studi Sud-Est Europei dell’Accademia Romena di Bucarest, pubblicato sul nuovo numero di Nuova Storia Contemporanea.

Uno studio ricco di analisi e interrogativi sull’incontro fra i due studiosi, che si basa sul ritrovamento di 8 lettere inedite del periodo 1952-1962 dell’italiano al romeno, scovate da Bordas tra i Mircea Eliade Papers custoditi all’Università di Chicago e che si aggiungono alle 16 pubblicate poco tempo fa dalla casa editrice Controcorrente (Julius Evola, Lettere a Mircea Eliade 1930-1954).

I rapporti tra Evola e Eliade furono soprattutto epistolari e sicuramente comprendono molte più missive di quelle sino a oggi rintracciate: nell’immediato dopoguerra, Evola cercò di riprendere i contatti con le sue maggiori conoscenze culturali, scrivendo loro sin da quando era in ospedale, nel 1948-49: a Carl Schmitt, a René Guénon, a Gottfried Benn, a Ernst Jünger e a diverse altre personalità fra cui, appunto, Eliade. Lo scopo ideale era non solo riallacciare contatti personali ma cercare di ricostruire una specie di fronte spirituale nella nuova situazione pubblicando in Italia la traduzione di alcune delle opere delle sue antiche conoscenze. Non tutti compresero le sue intenzioni.

Nell’epistolario con Eliade, a esempio, il problema che si pose in quei primi anni Cinquanta nei quali Evola si diede molto da fare per la pubblicazione dei più importanti libri dello studioso romeno, come documentano le nuove e vecchie lettere, fu quello di quanta poteva essere l’influenza degli autori «tradizionalisti» sugli scritti scientifici e divulgativi di Mircea Eliade e il fatto che questi non citasse quasi mai certe sue fonti che alla «Accademia» potevano sembrare sospette. Erano anni turbolenti e anche pericolosi per chi era stato sul fronte degli sconfitti e lo studioso di certo non amava che gli si ricordasse la sua vicinanza prima della guerra alla Guardia di Ferro di Codreanu. Sta di fatto che, nonostante l’aiuto concreto che Evola diede alla pubblicazione dei libri di Eliade, dopo l’uscita della sua autobiografia Il cammino del cinabro (1963) in cui venivano ricordati certi precedenti «politici» eliadiani, questi sospese ogni contatto e, come rivela Bordas, che ha esaminato i diari inediti dello storico delle religioni romeno, confessò nelle sue note di essere molto amareggiato.

Insomma, il rapporto fra i due andò avanti sempre fra alti e bassi, comprensioni e incomprensioni che avevano radici culturali e psicologiche, come ben documenta Bordas. Il quale ha fatto un ottimo lavoro di esegesi incurante dei pregiudizi «politici» che man mano negli anni sembrano accentuarsi sia per Evola sia per Eliade. Ultimo esempio è un recentissimo articolo di Claudio Magris, in cui l’autore, elogiando lo scrittore romeno Norman Manea, afferma che Eliade è «il più grande rappresentante» di quella «grande e spesso cialtronesca cultura romena che genialmente ha indagato e talora pasticciato e falsificato l’universo del mito, disprezzando le ideologie (quelle liberali e democratiche) in nome delle ineffabili verità dell’occulto». Parole che rispecchiano una conoscenza di seconda e terza mano, sorprendente in una personalità come Magris, il quale confonde «occulto» con «esoterismo».

Eliade fu sempre contro l’occulto (anche Guénon ed Evola lo furono) e, come dimostra il saggio di Bordas, elaborò studi «scientifici» anche se si interessava degli autori «tradizionalisti».

* * *

Tratto da Il Giornale del 21 maggio 2012.

dimanche, 03 juin 2012

Intervista a Claudio Mutti

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Intervista a Claudio Mutti

La traduzione della tragedia “Ifigenia” di Mircea Eliade è pubblicata dalle Edizioni all’insegna del Veltro


Ultimamente fioccano le “censure di presentazione” di libri ritenuti - per lo più a torto - politicamente o culturalmente scorretti. Tutti lettori sanno qualcosa del recente divieto di presentazione del “Così parlò Zarathustra” edito da Ar. O della richiesta dell’associazione “Gherush” di sospendere l’insegnamento di Dante e della sua “Comoedia” perché... antisemita.


Ma c’è un altro precedente, forse ignoto, che riassumiamo in breve.
Un paio d’anni fa Claudio Mutti - il filologo di Parma tacciato di rossobrunismo e eresia - aveva tradotto e pubblicato in italiano una tragedia di Mircea Eliade, “Ifigenia”, che fu messa in scena un paio di volte in Romania (prima sotto Antonescu e poi sotto Ceausescu).
Alcuni mesi fa un regista teatrale, Gianpiero Borgia, ha letto il libro e gli è piaciuto. Così ha preparato un allestimento dell’Ifigenia di Eliade per il Teatro Festival di Napoli (12 giugno) e per la stagione teatrale del Teatro Stabile di Catania (26 giugno).


Qualche giorno fa, però ha ricevuto un diktat dall’erede dei diritti d’autore di Eliade, tale Sorin Alexandrescu, attivista liberale e fondatore di un Comitato per i diritti umani: la tragedia non deve essere rappresentata nella traduzione di Claudio Mutti, perché ha pubblicato tre saggi storici sul rapporto di Eliade con la Guardia di Ferro di Corneliu Codreanu. Proponiamo ai lettori di “Rinascita” un’intervista al professore fatta da un giovane studioso della lingua romena, che ha appena pubblicato un libro presso Aliberti un libro sul colpo di Stato del dicembre 1989.
 
Bistolfi:
Claudio Mutti, antichista, filologo, linguista, poliglotta, traduttore e molto altro: una delle Sue ultime fatiche è stata la traduzione della tragedia Ifigenia di Mircea Eliade, pubblicata dalle Edizioni all’insegna del Veltro. Lei ha così portato alla luce un testo pressoché sconosciuto dello studioso romeno. Quando ha scoperto questo lavoro? Di che cosa tratta?


Mutti: Sono debitore della prima lettura di Ifigenia al mio amico Ion Marii, che alcuni decenni fa mi donò un esemplare dell’ormai irreperibile edizione uscita grazie ai suoi sforzi nel 1951, quando era esule in Argentina. A tale proposito, Mircea Eliade scrisse nel dicembre di quell’anno su un periodico dell’emigrazione romena: “Talvolta arrivano degli operai dall’anima angelica e donano i loro averi affinché si possano stampare i versi e le prose dei nostri sognatori o dei nostri veglianti; è il caso di quell’operaio che sta in Argentina, Ion Marii, il quale ha donato all’editore di Cartea Pribegiei tutto quello che aveva risparmiato in un anno e mezzo di lavoro (Ion Marii, primo membro d’onore della Società degli Scrittori Romeni, quando ritorneremo a casa…)”. Norman Manea invece raccontò su “Les Temps Modernes” che Ifigenia venne pubblicata… dal proprietario “della stampa di destra argentina” (sic)!


Di che cosa si tratta? Ifigenia è una tragedia che riprende il mito trattato da Euripide nell’Ifigenia in Aulide, ma si caratterizza per il risalto attribuito al motivo del sacrificio, motivo di cui Eliade si occupò, in quegli stessi anni, nei Commenti alla leggenda di Mastro Manole. La figlia di Agamennone accetta e sollecita il proprio sacrificio affinché la spedizione contro Troia possa compiersi con successo.
La tesi di Eliade è che Ifigenia, accettando e sollecitando il proprio sacrificio, acquisisce un “corpo di gloria” che consiste nel successo della spedizione bellica; essa vive nell’impresa degli Achei proprio come la moglie di Mastro Manole vive nel corpo di pietra e calce del monastero.
 
Nel mese di giugno il regista Gianpiero Borgia presenterà la versione italiana di Ifigenia, in prima assoluta per l’Italia, al Teatro Festival di Napoli e al Teatro Greco-Romano di Catania. Abbiamo però notato che il Suo nome non compare più nel cartellone. Si tratta di un “refuso” oppure c’è stato qualche problema “tecnico”?


L’erede di Mircea Eliade, suo nipote Sorin Alexandrescu, ha posto come condizione irrinunciabile per la concessione dei diritti che la rappresentazione dell’opera non si avvalesse della mia traduzione e che questa venisse sostituita dalla traduzione inedita di Horia Corneliu Cicortas. Il motivo di questo aut-aut dell’erede di Eliade è dovuto ad un puro e semplice pregiudizio ideologico. Infatti Sorin Alexandrescu, già fondatore di un comitato per i “diritti umani”, ritiene che oggi, “grazie al trionfo mondiale del liberalismo, noi comprendiamo più facilmente quello che molti intellettuali e cittadini non potevano comprendere allora [cioè nel periodo interbellico], ossia che la società liberale è la società meno imperfetta”. Ora, siccome lo zio non ebbe la possibilità di comprendere quello che invece è stato compreso dal nipote, quest’ultimo si trova in grande imbarazzo allorché il nome di Eliade viene associato alla cultura del tradizionalismo o, peggio ancora, al movimento legionario; perciò si sforza di dissociare Eliade da tutto ciò che è culturalmente e politicamente scorretto. Ai suoi occhi io ho commesso la grave colpa di pubblicare in più lingue alcuni studi che sine ira et studio documentano le liaisons dangereuses di Eliade sia col tradizionalismo (Eliade, Vâlsan, Geticus e gli altri. La fortuna di Guénon tra i Romeni) sia con il legionarismo (Mircea Eliade e la Guardia di Ferro e Le penne dell’Arcangelo). Di qui il diktat di Sorin Alexandrescu al regista italiano.
 
Leggendo Eliade si ha l’impressione che egli abbia rivelato di se stesso molto di più nei romanzi e, scopriamo oggi, in questa tragedia, che non nei diari e nella sua produzione saggistica. Qual è la Sua impressione a riguardo?


Credo di essere stato il primo, oltre una ventina d’anni fa, ad affermare che “sotto il velame” della narrazione romanzesca Eliade ha celato qualcosa che non poteva o non voleva dire esplicitamente in altra maniera: un qualcosa che aveva a che fare con il “culturalmente e politicamente scorretto” di cui ho detto poc’anzi. La mia convinzione è stata poi confermata da altri studiosi, i quali hanno scrutato le pagine della narrativa eliadiana cercando di mettere in luce quelli che Marcello De Martino definisce come i “non detti” e i “frammenti di un insegnamento sconosciuto”.
 
In Romania è mai stata rappresentata questa tragedia? Quali riscontri ha avuto?


Eliade si trovava all’estero allorché il 12 febbraio 1941 Ifigenia venne rappresentata per la prima volta al Teatro Comedia di Bucarest (il Teatro Nazionale era in restauro in seguito ad un terremoto). Una ventina di giorni prima, il generale Antonescu aveva espulso i legionari dal governo ed aveva instaurato una dittatura militare; dato il successo riscosso dalla prima dell’opera, la moglie di Eliade temeva che le autorità potessero vietare ulteriori rappresentazioni, perché, come si legge nel Diario di Petru Comarnescu, con la figura di Ifigenia “Eliade vuole ricordare Codreanu”. Col Diario di Comarnescu converge il Diario di Mihail Sebastian, il quale non si era recato alla prima di Ifigenia: “Avrei avuto l’impressione di assistere – annotò il drammaturgo ebreo – ad una seduta di cuib”, ossia ad una riunione legionaria. Dovette trascorrere una trentina d’anni, prima in Romania si potesse leggere di nuovo il testo di Ifigenia o assistere ad una rappresentazione della tragedia. Il testo fu pubblicato su “Manuscriptum”, una rivista culturale edita a Bucarest, nel 1974, nel quadro di un’operazione di “recupero” della produzione eliadiana da parte del regime nazionalcomunista. Negli anni Ottanta, la tragedia di Eliade venne rappresentata due o tre volte.
 
Qual è la percezione che oggi in Romania si ha dell’adesione di Eliade al Movimento legionario? E in Italia?


Per i Romeni che hanno un’opinione positiva del Movimento legionario, l’adesione di Eliade (così come quella della maggior parte dell’intellettualità romena dell’epoca) è motivo d’orgoglio. Per gli altri, a partire dall’erede dei diritti delle sue opere, è motivo d’imbarazzo. Quanto all’Italia, alcuni hanno demonizzato Eliade come un aguzzino che “consegnava alle SS gli ebrei romeni” (così scrisse testualmente “Repubblica”), mentre altri hanno cercato a lungo di sottacerne l’impegno legionario, poi si sono arrampicati sugli specchi per negarlo o minimizzarlo.


26 Maggio 2012 12:00:00 - http://rinascita.eu/index.php?action=news&id=15103

samedi, 28 avril 2012

Inscrições abertas para o IIIº Encontro Nacional Evoliano Curitiba

Inscrições abertas para o

IIIº Encontro Nacional Evoliano  Curitiba

 

 

 

dimanche, 19 février 2012

Massoneria, Paganesimo, Pitagorismo

Massoneria, Paganesimo, Pitagorismo

Roberto Sestito con il suo ‘Figlio del Sole’ sulla scia di Reghini

steno@aryo.it

Roberto Sestito è nato 68 anni fa a Crotone. E’ autore del “Il figlio del Sole. Vita e opere di Arturo Reghini, filosofo e matematico” e della “Storia del Rito Filosofico Italiano e dell’Ordine O. A. e P. di Memphis e Mizraim”. Ha rifondato agli inizi degli anni ’90 la rivista “Ignis” già creata da Arturo Reghini nel 1925 e l’omonima casa editrice. Ha curato per conto della Casa Editrice Ignis l’opera di Arturo Reghini “Dei Numeri Pitagorici – Prologo” e le “Massime di Scienza Iniziatica” di Amedeo Armentano. Agli inizi del 2000, dopo la chiusura della Casa Editrice Ignis, ha dato vita all’Associazione Culturale Ignis (www.associazioneignis.it) , la quale si è occupata della pubblicazione di alcuni testi sulla tradizione italica e pitagorica in Italia. Ha dato vita al giornale pitagorico “Flauto di Pan” presente in rete con un blog.


Vive e lavora all’estero. Ha collaborato con Rinascita.

Pubblichiamo di seguito ampi stralci di un’intervista a Sestito curata da Steno Lamonica.
 
 
Arturo_Reghini.jpgLei è il massimo studioso mondiale del libero muratore Arturo Reghini (photo), Pagano e Pitagorico. Egli dimostrò l’origine italico-pitagorica della massoneria negando che la culla della medesima fosse cristiano-giudaica. Evidenziò anche la decadenza della Massoneria storpiata da innesti inaccettabili. Il Cristianesimo, tramite il peggior volto del Fascismo prostituitosi allo Stato pontificio, e la stessa massoneria hanno, a nostro parere, contrastato l’insigne maestro. Forse aveva ragione il massone Renè Guenon quando affermava che “Non è vero che la Massoneria è nata nel 1717: è morta.”?
 
R. Ho l’onore di aver scritto “Il figlio del Sole” una biografia di Arturo Reghini. Era necessario che la scrivessi, non solo perché un’opera come questa mancava nella bibliografia italiana, ma perché occorreva ristabilire alcune verità storiche e spirituali che erano state ignorate da altri scrittori dell’ area tradizionalista, in parte per la scarsità di documenti, in parte per gravi pregiudizi.
Non v’è alcun dubbio che la decadenza di un’istituzione iniziatica come la massoneria è dovuta in primo luogo alle pesanti infiltrazioni gesuitiche e giudaiche, certamente datate e aventi la finalità di impedire il risorgere in occidente della tradizione italica e pitagorica e con essa della romanità intesa nel senso lato di civiltà pagana e di civiltà italiana.
Se siamo d’accordo sul fatto che la massoneria era già ai tempi di Reghini un’istituzione infiltrata da nemici della via iniziatica e adulterata negli stessi rituali si spiegano gli attacchi di cui fu bersaglio Reghini dentro e fuori l’istituzione massonica.
Chiesa e massoneria hanno sempre agito in parallelo con la tacita intesa di non nuocersi. Quando la massoneria fu messa fuori legge a soffrirne non furono tanto i massoni che furono posti in sonno e si risvegliarono nel 1946, quanto le fratellanze iniziatiche che operavano dentro e fuori la massoneria e i cui capi furono quasi tutti costretti all’esilio o a subire un odioso ostracismo. La persecuzione, ingiustificata, che soffrì una società terapeutica sgradita alla chiesa è un esempio di quanto dico.
I tentativi fatti da Reghini di compiere la “grande opera” di decontaminazione furono quasi tutti sabotati non solo perché si era capito che a Reghini e ai membri della Scuola Italica l’operazione sarebbe stata possibile data la statura morale e spirituale di quegli uomini, ma che se avesse preso forma, i disegni che erano in corso di elaborazione nei sacri palazzi e nei grandi orienti (soprattutto all’estero) in funzione anti-italiana sarebbero andati in fumo.
Gli storici, fatti salvi alcuni rari ed isolati casi, tardano ad ammettere che l’Italia è stata sacrificata sull’altare del clerico-fascismo e che Mussolini in persona si è reso responsabile di questo autentico crimine.
Reghini, e insieme a lui altri personaggi, avendo dimostrato questa verità con prove inconfutabili, fu fortemente combattuto da tutte le parti e da tutte le direzioni e impedito di portare a compimento il lavoro che avrebbe permesso all’Italia e agli italiani di ritrovare l’antica gloria e grandezza.
Per avere una idea corretta di cosa sia la massoneria occorre studiarne i rituali e prendere con le pinze ciò che ne scrivono amici ed avversari in libri e giornali. Si scoprirà che non è stata mai un’associazione monolitica. Nel mondo moderno che soffre di protagonismo e di esibizionismo, il gusto della novità e del “far da se” ha preso un carattere morboso al quale non sfugge nessuno.
Nel consigliare il ritorno alle origini e quindi ai misteri mediterranei Reghini voleva anche dire che attraverso la comparazione tra ciò che era e ciò che è diventato oggi l’esoterismo si può avere un’idea abbastanza precisa della realtà e dello stato di corruzione dell’uomo moderno.
I comportamenti degli affiliati riflettono e nello stesso tempo determinano questa realtà. In poche parole l’essersi allontanati (per non dire di peggio) dalla pratica e dallo spirito “religioso” dei misteri ha portato l’uomo al disordine civile, morale, spirituale, politico, in conclusione all’egoismo e al caos.
 
A nostro parere, il Mondo intero ha subito un infarto con l’avanzare del Cristianesimo. Eppure, nonostante il turpe, scientifico massacro fisico degli ordini pagani, la demolizione dei templi –alcuni trasformati in stalle e case di tolleranza- i ributtanti roghi delle biblioteche, oltraggi e disintegrazione delle statue degli Dei accusati di nascondere, nel proprio interno, satana, la Sapienza Pagana tramite illustri maestri, si è trasmessa fino ai nostri tempi. Vi sono tracce di queste presenze?
 
Una traccia sensibile di queste presenze è riscontrabile in quasi tutti gli scritti di Arturo Reghini. Qualche anno prima che il maestro pitagorico si chiudesse nel suo dignitoso silenzio lasciò più di una traccia evidente del suo grande impegno pagano e pitagorico. Mi riferisco agli scritti sulla “Tradizione Occidentale” apparsi nella rivista UR nel 1928 nei quali un lettore non superficiale è in condizione di trovare perle di vera saggezza ed un sicuro orientamento di scuola.
reghLivre.jpgQuel che è avvenuto alla sapienza pagana negli anni della decadenza dell’impero romano è noto. Molti storici hanno documentato con ricchezza di informazioni gli orrori della religione asiatica. Recentemente è apparso anche un film molto bello su Ipazia che da solo dice molto. E’ inutile però rimpiangere il passato. La nostalgia serve a ben poco. Occorre confrontarsi con la realtà di oggi e definire uno stile di vita e di pensiero che renda possibile una rifioritura dell’albero piantato sulle nostre radici sepolte, un rinascimento vero.
A questo compito si erano votati i nostri maestri e i loro sodalizi. Non è un caso che i primi fuochi di questo secondo rinascimento furono accesi proprio a Firenze. Ma il loro vascello che aveva navigato bene risultando vittorioso negli anni della prima guerra mondiale si incagliò sugli scogli di agguerriti nemici subito dopo. Occorre ripartire e rimettersi in viaggio con nuovi strumenti di navigazione ma avendo sulla plancia la stessa bussola di allora.
 
Molti storici e studiosi tacciono o parlano superficialmente dell’Accademia Romana, splendido tentativo –soffocato coi i soliti metodi evangelici- di riproporre anche politicamente il Paganesimo Ellenico-Romano. Qual’è la Sua opinione? Perché tanto silenzio nelle scuole?...
 
Immagino che Lei si riferisca all’Accademia Romana di Pomponio Leto. “Pomponio Leto – si legge in un documento citato dall’archeologo G.B.De Rossi – era il pontefice massimo della romana accademia, Pantagato ne era il sacerdote; ed ognuno intende, che sotto un siffatto pontefice massimo non si dee pensare a sacerdozio cristiano, ma ad un sacerdozio classico, cioè pagano”.
Pomponio Leto fu accusato di idolatria e di cospirazione contro il prete che a Roma usurpava il sacro nome romano di Pontifex pur sapendo di rappresentare l’apostolo di un giudeo crocifisso.
Non le basta per capire il silenzio nelle scuole della repubblica italiana che espongono nelle aule in forza di legge il simbolo del patibolo asiatico?
 
L’Europa moderna è un arido mercato.. L’ “Imperialismo pagano” cui il maestro Arturo Reghini auspicava per il ritorno alla Romanitas come può essere proposto ad un Europeo imbalsamato nel più tetro aspetto del consumismo? Molti, in Italia, non sanno chi è Dante Alighieri!... Se poi pensiamo all’Europa colonia militare USA-autentico disonore per un popolo- c’è da rabbrividire. Lei cosa propone?
 
Io conosco una sola carta geografica dell’Europa: quella voluta da Cesare e disegnata da Augusto. Aveva per capitale Roma. Nel tempo molte cose sono cambiate. La chiesa ha cercato di sostituirsi all’Impero. La storia ci parla di numerosi imperi che vollero imitare l’impero romano: quello di Bisanzio, l’impero germanico, quello dei francesi, quello degli zar, infine degli Asburgo. Tutti avevano a modello Roma, ma imitavano e in alcuni casi in malo modo l’Impero di Roma.
La realtà ormai supera la più fervida immaginazione. E credo proprio che si sia giunti a un punto di non ritorno.
Se sono riusciti a portare l’Europa all’attuale stato di crisi, vuol dire che le maschere d’Europa non hanno più nulla da temere. L’ondata che avanza sotto la spinta della tecnologia e del denaro è di una tale potenza che travolgerà l’intero continente, da Berlino ad Atene, e spazzerà via quel benessere che gli italiani e gli altri popoli avevano conquistato con il lavoro e con l’ingegno nel secondo dopoguerra.
L’Europa degli europei potrà risorgere? Senza Roma Caput Mundi, senza i miti pagani, senza la romanitas non ci sarà mai una vera unione europea.
Ebbene, facciamo un ulteriore sforzo di fantasia. Immaginiamo l’Italia attraversata da una sorta di epidemia, causata da un unico virus che è sempre lo stesso chiamato di volta in volta con nomi diversi e che ha gli stessi effetti letali: usura, droga, alcool, sesso; colpisce tutti, senza distinzione, grandi, piccoli, intere famiglie. Gli infettati diventano improvvisamente poveri o impazziscono. Quelli che non si impiccano, sopravvivono inebetiti davanti al grande fratello o alle partite di calcio. Non ci sono vaccini. I più fortunati si rifugiano all’estero o si isolano in poche e irraggiungibili fortezze.
L’Europa ha avuto la peste, il colera, la spagnola, le guerre di 30 anni, di 20 anni, ha avuto l’inquisizione, ma alla fine si è liberata di tutti questi flagelli.
Come liberarsi di questo nuovo terribile virus diffuso dalle truppe di occupazione, rimasto in incubazione oltre 40 anni ed improvvisamente esploso sotto la falsa unità di una moneta unica?
Personalmente sono convinto che è una questione di tempo.
Dante non era un visionario. Quando ha parlato del Veltro sapeva quel che diceva. Nel celebre verso dell’Inferno il sommo poeta scrive: “infin che'l veltro verrà, /che la farà morir con doglia./ Questi non ciberà terra né peltro,/ma sapïenza, amore e virtute”. “Quel che verrà” “…è l’uomo divino che, data la costituzione del mondo, deve fatalmente manifestarsi presto o tardi” chiarisce Reghini nel suo scritto sul Veltro.
Nella certezza di questo ritorno si organizzino piccoli gruppi attivi di studio e di lavoro, che pratichino lo stile di vita pitagorico in modo da disintossicarsi del virus che sta uccidendo gli europei, o per chi non è stato infettato, di mantenersi incontaminato, si coordinino tra loro e si componga quella corte che deve servire ad accogliere l’uomo divino che, come i miti ci insegnano, inevitabilmente verrà.
 
C’è il classico assordante silenzio sugli Esoteristi Pagani Italiani in epoca moderna da parte della “cultura” –mi si consentano le virgolette!- attuale. Lei è uno dei pochissimi che ha stracciato questo silenzio, tipico delle “culture” da parrocchia!” Esoterismo uguale Massoneria” è la tesi di “Santa” Madre Chiesa… con gli immancabili “Achtung!” ecclesiastici.
 
L’ accostamento “massoneria=esoterismo” di per se non dice nulla. Prese singolarmente le due parole si prestano a molteplici spiegazioni e interpretazioni. Pronunciate assieme farebbero pensare ad un’istituzione (la massoneria) esoterica. Ebbene: diciamo le cose come stanno, la massoneria non è un’istituzione esoterica e sono per primi i massoni a pensarlo. Se c’è un’istituzione in Italia (e forse nel mondo) che è l’antitesi perfetta di un’organizzazione esoterica è proprio la massoneria. E non dico ciò a causa dei molteplici scandali di cui è stata oggetto la società dei liberi muratori. Senza voler fare paragoni, si potrebbe definire esoterica l’Opus Dei. Le azioni dei massoni sono eloquenti: basti osservare quel che è avvenuto e avviene nel Grande Oriente d’Italia per rendersi conto di non trovarsi in presenza di una società esoterica. Dubito comunque che in occidente esista una qualche società – sottolineo società e non personalità - che possa definirsi tale.
Chiarito ciò, vengo al tema della “cultura”.
Si, ha ragione, le virgolette sono di rigore. Il problema ovviamente non è la Chiesa che ha la sua cultura, la sua dottrina, il problema in Italia è chi avrebbe dovuto creare una “cultura” non dico di opposizione a quella clericale, ma come minimo di “alternativa”. Ma per far questo occorre studiare molto ed avere dei contenuti.
Le faccio un esempio tratto dalla mia esperienza personale. Mi scuso se parlo di me stesso, ma credo che le esperienze mostrino molto di più delle parole.
Quando scrissi i miei libri mi posi il problema della pubblicazione. Mi accorsi subito che avrei incontrato delle difficoltà proponendo testi che parlavano bene di Arturo Reghini e della Scuola Pitagorica.
A destra: Reghini era visto con sospetto perché era stato massone, oltre che pagano, ed era inviso ad Evola e agli evoliani (ovverosia alla maggioranza degli uomini di cultura che si collocano a destra).
A sinistra: peggio che andar di notte! Reghini? L’aristocratico e spiritualista Reghini? Ma scherziamo? Qui di questa gente non ne vogliamo!
La massoneria: non dovrei aver problemi, pensai! Mi diedero tante pacche sulle spalle, ma Atanor, la gloriosa casa editrice fondata proprio da Reghini ignorò i miei manoscritti e altri editori di area massonica fecero orecchie da mercante. Lo stesso gran maestro del GOI che avevo conosciuto da ragazzo quando pubblicava i suoi articoli sui giornali di estrema destra, tanto prodigo nell’elargire soldi a destra e a manca, non ebbe il coraggio di promuovere un’azione culturale basata sul nome e sugli scritti di un grande come Reghini.
Non mi restò che fare da solo, con i miei soldi e all’inizio con l’aiuto di pochissimi amici. Fu così che rifondai prima la Casa Editrice Ignis e successivamente l’Associazione Culturale Ignis.

atanorannate.jpg


 
La “Schola Italica” di Crotone, presso cui insegnava Pitagora, fu la prima Università del mondo: si insegnavano il Culto degli Dei e l’Aristocrazia. Gloria eterna della Calabria. Pitagora fu assassinato dai Democratici, come Socrate. Un bel biglietto da visita storico per chi assicura che “il solo” sistema politico sia la Dymokrateia. La democrazia coincide con il pagano “Kali Yuga” dell’Hinduismo?
 
Nelle “Massime di Scienza Iniziatica” Amedeo Armentano ha scritto: “La democrazia è una parola che non ha significato reale; è un’idea ironica di governo”. Ed anche: “I governi democratici sono formalmente (come dire?) democratici, ma…sostanzialmente sono potenze anonime…” L’espressione “potenze anonime” non le fa venire in mente quella di “società anonime”? Ebbene, i capi dei governi democratici attuali cosa sono, se non un prodotto di “società anonime”?
Non v’è dubbio che siamo in pieno kaly-yuga. Ma i riscontri non vanno cercati solo nella “democrazia”. Per mezzo di un sistema politico che nega esplicitamente ai migliori e ai sapienti il governo degli stati osserviamo l’affermarsi e il dilagare delle peggiori tendenze umane che in un sistema di buon governo verrebbero tenute sotto controllo e disciplinate. Un tale sporco lavoro di “fine ciclo” sembrerebbe che sia stato affidato a certi paesi (quelli che impazziscono per la democrazia) e a certi popoli (quelli che meditano bibliche vendette) . Una ragione in più per organizzare una difesa intelligente ed essere pronti a qualunque evenienza.
 
Alcuni Filosofi e Letterati sostengono che i Libri Sacri degli Indoeuropei sono i Veda, l’Iliade, l’Odissea, l’Eneide, l’Edda e non il Vangelo e la Bibbia. Lei è della medesima opinione?
 
Immaginiamo di passeggiare in una piccola città all’interno del Lazio, della Toscana o anche della Calabria. Osserviamo attentamente le persone che incontriamo, quelle che sono nate in quel posto e che discendono da persone nate e vissute sempre in quel posto, la loro fisionomia soprattutto, il loro sguardo. Parliamo dello zoccolo duro del nostro popolo. Subito dopo, facciamo un salto al vicino museo etrusco o delle antichità italiche o magnogreche. Non è raro scoprire in quei profili di pietra o in quelle pitture vascolari fisionomie a noi familiari.
Per la stessa ragione credo di poter dire che il libro sacro degli italiani sia l’Eneide, Poema sacro che narra le vicende della nostra gente e non i libri che parlano dei profeti della Palestina, degli ebrei erranti e dei teutonici nella foresta nera. Come testi suppletivi aggiungerei l’Iliade e l’Odissea.
Il resto è letteratura altrui.
 
Lei è autore de “Il Figlio del Sole” ( www.associazioneignis.it ) e della “Dtoria del rito filosofico italiano e dell’ordine orientale antico e primitivo di Memphis e Mizraim”. Le tracce del Pitagorismo e della “Schola Italica” del Paganesimo Italico-Romano in quali Società Iniziatiche mostrano il volto del Maestro di Samo?
 
Nel Rito Filosofico Italiano rifondato da Arturo Reghini ed Amedeo Armentano nel 1912 e nell’Associazione Pitagorica fondata da Arturo Reghini nel 1923.
 
“Il segreto di Cagliostro” è un Suo libro. Quando si sente parlare di Cagliostro, si evoca la Magia. Qualcuno, con il Vangelo in mano, non lo gradisce…
 
Cagliostro è odiato dai cattolici, ma anche tra i massoni non gode di molte amicizie.
Vorrei ricordarlo con una breve citazione tratta dal libro di Arturo Reghini, Cagliostro, pubblicato dalla Ignis.
“Quando un inviato di Dio parla della sua patria, della vita, dell’amore, dello spirito che soffia, non appartiene più a un’epoca, e la sua voce, eco del verbo eterno, può a volte vibrare strane sonorità.
Cagliostro parlava e agiva superiormente, in nome del potere che gli fu dato da Dio – lo diceva lui stesso – e i suoi insegnamenti potevano essere più o meno compresi. Egli non si dirigeva all’immaginazione, ma allo spirito; non era la ragione che ripudiava, ma i ragionatori orgogliosi e ignoranti, le cui orecchie sono sistematicamente chiuse a tutto quel che non hanno mai sentito.
Infatti, soltanto questi ultimi dicevano di non capirlo; gli spiriti più aperti, imparziali, anche se non erano suoi discepoli, apprezzavano il suo sapere e si incantavano di fronte alla sua conversazione.”
Ecco chi era Cagliostro: chi non gradisce, sono affari che non mi riguardano.
 
Amedeo Armentano, Pitagorico e Pagano insigne. E’ semplicemente vergognoso che un musicista, esoterista Uomo di Sapienza di questo livello sia praticamente sconosciuto proprio in Italia. Il “Sodalizio pitagorico” con Arturo Reghini ed Amedeo Armentano, iniziato alla Loggia “Lucifero” del Rito Simbolico Italiano. Una apoteosi dell’Imperialismo Pagano. Può parlarcene?
 
Nel 2008 il Comune di Scalea ha ceduto la sala del Palazzo dei Principi per organizzare una mostra di documenti, lettere, oggetti facenti parte dell’Archivio di Amedeo Armentano curata da mia moglie Emirene Armentano. Un avvenimento importante per conoscere da vicino la figura e la vita di questo grande Maestro. Un’ occasione unica per il mondo della cultura, dell’arte e anche per la massoneria, visto il ruolo speciale avuto dal Maestro Armentano nella storia dell’istituzione fiorentina. Ebbene l’evento è stato totalmente ignorato dai cosiddetti “fratelli” nonostante ne fossero al corrente, sia a livello locale che nazionale.
Come interpretare un simile gesto? Menefreghismo, settarismo, paura, cattiva coscienza, dissoluzione dei più elementari valori di solidarietà?
In quell’occasione fu anche lanciato un appello per una Fondazione a nome del Maestro Armentano da stabilire nella Torre Talao che era stata oltre che la sua residenza personale la sede della Scuola Italica . La Fondazione avrebbe dovuto raccogliere e conservare in quel luogo tutti i documenti, le lettere, gli oggetti testimonianze e ricordi di quella straordinaria pagina storica e promuovere iniziative culturali. Era stata inoltre lanciata l’idea di tenere un concerto sulla Torre con le composizioni del Maestro.
L’appello che era rivolto in primo luogo al Comune di Scalea, attuale proprietario della Torre Talao, fu lasciato cadere nel vuoto.
E’ di questi giorni la notizia che il Comune intende costruire intorno alla Torre un porto turistico. Ecco la ragione per cui il Comune ha negato la concessione alla Fondazione. A muovere il comune è un intento commerciale. A loro non interessa se il porticciolo turistico sconvolgerà il territorio, sollevando l’ira e le proteste degli ambientalisti, a loro interessa solo far soldi, tanti soldi, con gli appalti e col resto, della cultura non gliene importa un accidente!
 
 
Ci parli di un fatto inquietante. Il Duce, quando ancora non si era compromesso con il Vaticano, ricevette da alcuni emissari pagani, un Fascio Littorio, dentro il quale vi era un messaggio. Per lui. Fu visto trasalire e divenne inquieto. Cosa accadde, chi erano questi Personaggi?
 
Mussolini era un uomo politico intelligente, colto, abilissimo negli affari di stato, un vero italiano, ma nel preferire il fascio littorio come simbolo del movimento politico da lui fondato nel 1919 non si rese conto che le forze della sacralità romana con quella scelta si sarebbero inevitabilmente risvegliate e manifestate.
Egli vide esclusivamente i vantaggi politici, ma, ingannato sicuramente dalla sua mentalità positivista che si portava dietro dall’esperienza giovanile marxista non si curò degli obblighi sacerdotali, importantissimi, che l’uso di un simbolo così vetusto avrebbe richiesto. A nulla valsero i moniti che da più parti gli vennero rivolti, di non sottomettere l’autorità spirituale dei fasces (simbolo dell’imperium, uno dei pochi veri simboli della tradizione nostra insieme al pentalfa, ha scritto Reghini) ad altri simboli religiosi, specialmente nemici, estranei, esotici e patibolari come quello della croce.
Gli emissari pagani di cui lei parla e dei quali non è necessario fare i nomi (anche perché chi sa leggere negli scritti del tempo non avrà difficoltà a riconoscerli da solo) mostrarono a Mussolini il futuro cui andava incontro se avesse insistito, come capo di un movimento simbolizzato dai fasci, nella politica compromissoria con gli antichi nemici dell’Italia e della romanità.
Quella politica da lui inaugurata subito dopo la promulgazione delle leggi speciali (c’è chi dice anche prima) e i cui effetti sono visibili soprattutto oggi, ben oltre il fascismo, dopo la catastrofe della guerra e la morte del Duce.
 
 Il Suo prossimo libro?
 
In questo periodo mi dedico solo alla lettura.


09 Febbraio 2012 - http://rinascita.eu/index.php?action=news&id=13017

vendredi, 17 février 2012

Mithraismo e metempsicosi

Mithraismo e metempsicosi. I Misteri di Mithra fra teologia iranica e filosofia greca

Autore: Stefano Arcella

Ex: http://www.centrostudilaruna.it

In un mio precedente intervento sul dio Mithra-Phanes, mi sono soffermato sul rapporto fra mithraismo romano e religiosità greca a carattere misteriosofico, accennando alla dottrina della metempsicosi ed alle influenze della filosofia platonica – che risente di apporti orfici e pitagorici – sulla ridefinizione del culto di Mithra, sì da renderlo una formazione religiosa nuova. Il tema del rapporto fra dottrina mitriaca e metempsicosi va pertanto approfondito, alla luce delle fonti disponibili, per comprendere meglio il contenuto dottrinario di questa spiritualità misterica, su cui la letteratura storico-religiosa (i contributi di studiosi come Robert Turcan, Giulia Sfameni Gasparro, Reinhold Merkelbac) ha già fornito vari approfondimenti, con diversità di sfumature esegetiche.

La testimonianza di Celso: la corrispondenza fra pianeti, metalli, suoni, colori.

Il teologo cristiano Origene, nella sua opera Contra Celsum (VI, 22) – volta a difendere il cristianesimo dalle critiche di Celso, seguace della filosofia di Platone – riferisce che questi ha asserito, riguardo ai Misteri di Mithra:

“Nella consacrazione di Mithra esiste un simbolo assegnato ad entrambe le rivoluzioni nel cielo, la rivoluzione (= cerchio) delle stelle fisse e quella dei pianeti e del cammino dell’anima attraverso entrambi. Il simbolo è una scala a sette porte sopra alla quale si apre un’ottava porta. La prima delle porte è di piombo, la seconda di stagno, la terza di rame, la quarta di ferro, la quinta di quel metallo col quale sono coniate le monete (lega di oro e argento), la sesta d’argento, la settima d’oro. La prima porta è assegnata a Saturno, poiché con il piombo si giustifica la lentezza della stella, la seconda a Venere, che viene assimilata alla chiarezza e alla debolezza dello stagno, la terza a Giove per la sua durezza, la quarta a Mercurio (poiché ferro e mercurio sopportano ogni lavoro e procurano ricchezze e sono “molto resistenti”), la quinta a Marte, che grazie al miscuglio è irregolare e colorato, la sesta d’argento a Luna, la settima d’oro al Sole, poiché si cercava di attribuire i nomi secondo il colore (dei pianeti)”.

Origene aggiunge: “Più avanti Celso ricerca il motivo per la successione delle stelle, precedentemente illustrata, che viene indicata con i nomi della “materia colorata” e aggiunge alla teologia persiana da lui esposta, fondamenti musicali; egli offre una ulteriore spiegazione, che si riferisce nuovamente a teorie musicali. Mi sembrerebbe però assurdo proseguire il discorso di Celso poiché continueremmo nell’assurdità che lui stesso ha iniziato quando plasmò gli scritti di Platone per il suo atto di accusa, assolutamente senza motivo, contro i Cristiani e gli Ebrei. Non accontentandosi però di ciò modificò anche i cosiddetti misteri persiani di Mithra”.

Gli elementi di valutazione sono molteplici. E’ anzitutto degno di nota che oltre i sette gradi di iniziazione (simboleggiati dalle sette porte) vi sia un’ottava porta che corrisponde perfettamente al numero ed alla successione delle porte nel mosaico sul pavimento del mitreo di Felicissimo ad Ostia (1). Il numero 8 – se visto nella sua traduzione geometrica – corrisponde all’ottagono che è esattamente un quadrato che ruota su se stesso e che quindi rappresenta l’unione di quadrato e cerchio, di terra e cielo, ossia il collegamento costituito dal “mondo intermedio”, fra quello materiale e quello propriamente spirituale che si incontrano e trapassano l’uno nell’altro proprio nel punto rappresentato dalla congiunzione dei due cerchi [8] (2). Non a caso, questa figura dell’ottagono compare in molte architetture sacre, dall’architettura religiosa dei templi buddhisti in Oriente al famoso esempio di Castel del Monte (il castello dell’Imperatore Federico II di Svevia) in Puglia, nonché nei battisteri del paleocristianesimo (3).

L’8 come numero simbolico rappresenta l’Infinito, nel senso positivo di apertura alla trascendenza (4). Traducendo questo simbolo numerico e geometrico nella successione dei gradi mitriaci e nella relativa iconografia, l’ottavo grado corrisponde al volo di Mithra sul carro solare oltre il cielo delle stelle fisse (quindi a indicare la dimensione della trascendenza spirituale come è stato giustamente evidenziato dallo studioso Luca Valentini in suo recentissimo contributo), quale è rappresentato in numerosi dipinti e rilievi mithriaci: un ritorno alle origini, un viaggio dell’anima di cui di cui fra poco potremo meglio chiarire alcuni aspetti e significati (5).

Altro elemento importante è che Celso accertò per i Misteri di Mithra la seguente successione di pianeti:

Saturno-Venere-Giove-Mercurio-Marte-Luna-Sole.

Partendo dal giorno di saturno (sabato) e procedendo a ritroso si ha la sequenza dei giorni della settimana; egli pose in rapporto tale successione con due teorie musicali delle quali una era sicuramente “l’accordo di quarte”.

A tale riguardo occorre precisare che nel mondo antico, fu adoperata una stella a sette punte(6) in cui i sette pianeti, a seconda della distanza dalla terra, venivano ordinati secondo questa successione:

Saturno-Giove-Marte-Sole-Venere-Mercurio-Luna.

A ciascuno di questi pianeti veniva associato un metallo (Vedi figura a lato).

Vi è poi una seconda sequenza, quella dell’accordo di quarte. Si unì con una linea Saturno alla quarta stella nel cerchio (Sol, procedendo in senso orario), da qui con un’altra linea nuovamente fino alla quarta (Luna), da qui ancora a Marte e continuando con questo salto a quattro fino a ritornare a Saturno.

Si otteneva così la sequenza:

Saturno-Sole-Luna-Marte-Mercurio-Giove-Venere.

Non è da escludere che Celso possa aver letto la stella a sette punte in direzione antioraria, ottenendo una sorta di settimana alla rovescia (7).

Una tale stella a sette punte era adoperata nella teoria della musica; infatti, “se dai toni dell’ottava si salta una quarta e poi un’altra e si continua così finché si ritorna al punto di partenza, si sono ottenute tutte le tonalità fondamentali dei suoni” (8).

In Origene, Contra Celsum,VI 22 è riferito che fu anche formulata una teoria matematico-musicale che faceva derivare l’origine della musica dall’ “armonia delle sfere”. Si riteneva che le sfere dei pianeti producessero particolari e distinte vibrazioni – che un famoso passo di Aristotele (fr.58B35DBK) riferisce nei termini di un “rumore” prodotto dai corpi di quella grandezza, in tal modo banalizzando il problema, come giustamente rilevato da Nuccio D’Anna – con la loro rotazione e che il rapporto fra queste vibrazioni potesse essere rappresentato da numeri che esprimevano quindi le proporzioni, i rapporti di una armonia complessiva. Quindi si misero in relazione le sette note della scala musicale coi sette pianeti; se un tale accordo di quarte produceva una successione corretta delle note nella musica terrena, lo stesso doveva avvenire per le sfere dei pianeti. Il risultato è la settimana planetaria nella sequenza poc’anzi vista con il salto di quarte, con una successione ben determinata delle divinità planetarie.

Tutto ciò serve a stabilire che nella dottrina mitriaca non solo vi è una successione ed una precisa corrispondenza di porte, metalli, suoni e pianeti, ma che tale corrispondenza presuppone la teoria dell’ “armonia delle sfere” che è di origine pitagorica, poiché nel pitagorismo si insegna il valore simbolico dei numeri per esprimere i ritmi cosmici, i rapporti fra le diverse vibrazioni planetarie (9).

Pertanto, partendo dalla testimonianza di Celso riferitaci da Origene, si può plausibilmente affermare che nei Misteri di Mithra si insegnava tale dottrina di risalenza pitagorica che, sotto l’aspetto del significato simbolico dei numeri atti ad esprimere proporzioni cosmiche, si ritrova nel Timeo di Platone (10).

Da Celso sappiamo pure che la dottrina dei pianeti, delle note musicali e dei metalli era posta in correlazione con la “materia colorata” ossia coi colori associati ai pianeti.

Ciò vuol dire che i colori erano connessi alle sonorità cosmiche e che quindi i colori esprimono diverse qualità dell’Energia universale, diverse modulazioni vibratorie, insegnamento comune, peraltro, anche alle tradizioni orientali. Pertanto l’origine del mondo – dovuta al sacrificio del toro – e quella dei pianeti sono comuni, com’è confermato dal manto di Mithra che, all’atto del sacrificio del toro, si gonfia e diviene cielo stellato, con la precisa raffigurazione dei pianeti.

Il mito iranico della morte dell’uomo primordiale Gayomard ci narra che dal suo corpo nacquero i sette metalli (11) e “ i miti della morte di Gayomard e del sacrificio del toro procedono generalmente paralleli in quanto entrambi sono esseri primordiali dai quali si origina il mondo ” (12). Possiamo quindi dire, seguendo in ciò la teoria di R. Merkelbach, che la dottrina mitriaca ha una duplice origine: la mitologia e la teologia persiana, unitamente alla filosofia greca di ispirazione misteriosofica che reinterpreta il sostrato iranico.

La dottrina della metempsicosi nella misteriosofia mitriaca

Si è visto che Celso, quando parla della scala mitriaca, non si riferisce soltanto al movimento delle stelle fisse e dei pianeti simboleggiati dalla scala, ma allude “al movimento dell’anima attraverso di essi”. Questa concezione simbolica della scala non è una lettura filosofica sovrapposta alla dottrina mitriaca romana; essa corrisponde pienamente invece al simbolismo e a tutta la mitologia ed alla cosmogonia mitriache, com’è dimostrato dalle risultanze archeologiche dei mitrei di Ostia, quali il mitreo, già citato, di Felicissimo, nonché quelli delle Sette Sfere e delle Sette Porte, ampiamente menzionati ed analizzati nella letteratura storico-religiosa in materia.

I movimenti degli astri costituiscono il quadro cosmico entro cui si svolge la vicenda dell’anima umana che scende su questa terra incarnandosi in un corpo e poi risale ai mondi da cui ha tratto origine. Orbene, in questa sintetica allusione di Celso, è presupposta una dottrina che è esattamente quella tramandata da Porfirio – filosofo neoplatonico, discepolo di Plotino – che si ispira a sua volta a Platone.

Nel De antro Nympharum, 6, Porfirio riferisce che “ …così anche i Persiani danno il nome di antro al luogo in cui durante i riti introducono l’iniziato al mistero della discesa delle anime sulla terra e della loro risalita da qui” e ribadisce tale concezione in De antro Nympharum 18 “ le api nascono dai buoi e le anime che scendono nella generazione sono dette nate da un bue e dio ladro di buoi è colui che segretamente promuove la generazione” (13) ove è evidente il collegamento con la mitologia e la cosmogonia persiana di Zarathustra, che nelle Gatha (ossia nei Cantici) assume il Bue come simbolo della vita universale (14).

Fin qui abbiamo solo la testimonianza di una dottrina secondo la quale “le anime discendono sulla terra” ma è in De abstinentia IV 16 (ove tratta dell’astinenza dalle carni animali) che Porfirio fornisce una testimonianza più esplicita in merito alle sue conoscenze della dottrina dei Magi ed anche dei Misteri di Mithra “E infatti – egli scrive – un dogma di tutti i membri della prima casta (di Magi) è che ci sia la metempsicosi, che si manifesta, a quanto pare, anche nei Misteri di Mithra” (15) e poi prosegue riferendo della parentela con gli animali, dei nomi di animali per gli iniziati ed anche per le donne iniziate ai Misteri di Mithra, chiamate “iene”, testimonianza unica ma significativa, insieme ad una iscrizione dell’Africa settentrionale (16), di una possibile partecipazione femminile ai misteri mitriaci, su cui avrò modo di ritornare in uno specifico intervento. La dottrina della metempsicosi e’ quindi esplicitamente attestata non solo per i Magi Persiani ma anche per il mitraismo romano, anche se Porfirio si esprime nei termini di un’impressione personale (“a quanto pare”); tale dottrina risale a Platone, che parla chiaramente della metempsicosi in Repubblica, X, 617 d-e.

La dottrina della discesa dell’anima e della sua risalita compare anche nel Simposio (17), laddove l’anima, sollecitata dal dio Eros, giunge a contemplare il mondo delle idee, dopo la molteplicità dei gradi di approssimazione costituiti dalla pluralità dei gradi e tipi di Amore, animato dalla inconsapevole nostalgia dell’unità primordiale dell’Androgino (18) di cui parla nel medesimo testo. Questa dottrina ha peraltro un riscontro nel rilievo del mitreo di Capua ove Eros alato guida Psiche (19), testimonianza dell’influsso platonico nel mitraismo romano, in cui i miti persiani sono riletti alla luce di quella filosofia che risente a sua volta di influssi misterici greci, in particolare orfici e pitagorici. “La lettura della dottrina mitriaca fatta da Porfirio – scrive Paolo Scarpi – risente forse del ciclo delle rinascite platonico a sua volta inseparabile dalle dottrine orfica e pitagorica” (20).

Nel Fedro 248c-249b Platone espone la sua teoria della vicenda dell’anima e fa riferimento alla legge di Adrastéa che “appare – scrive Paolo Scarpi – in ogni caso come il fondamento mitico della teoria della reincarnazione”(21). Adrastéa è identificata con Ananke (22), la Necessità universale, che puntualmente si ritrova nel Rituale mithriaco (23).

“E per altro ecco la legge d’Adrastea; l’anima che al seguito di un dio è giunta a scorgere verità alcuna, sia fino all’altro giro immune da dolore; e, se ella è in grado sempre di far questo, sempre resti incolume; ma se, non avendo avuto la forza di seguire il dio, non ha veduto, e per alcuna ventura, fattasi piena d’oblio e di malizia, è stata già gravata, e così gravata s’è spogliata delle sue ali ed è caduta sulla terra, allora è legge che quest’anima non venga per la prima generazione trapiantata in nessuna natura di fiera, ma quella che ha già veduto, dia vita a un uomo che sarà amante di sapienza e di bellezza, o musico o seguace d’Amore; la seconda dopo quella, a un re giusto o a un uomo di governo o di guerra; la terza, a un politico o a un economico o a un produttore di ricchezza; la quarta, a un ginnasta o a un amante di fatiche o a un medico esperto nella cura del corpo; e la quinta, a un indovino o a un sacerdote di misteri; alla sesta converrà la vita la vita d’un poeta o d’alcun altro di quelli che s’occupano d’imitazione (mimesi); alla settima quella d’un artiere o di un artigiano; alla ottava di un sofista o d’un demagogo; alla nona, d’un tiranno. Ora di tutti costoro, chi sarà vissuto secondo giustizia, perverrà a una sorte migliore; chi contro giustizia, a una sorte peggiore. E infatti al luogo donde ciascuna anima è venuta, non ritorna prima di diecimila anni- non prima di tanto tempo rimette le ali – a meno che ella non sia d’uno che abbia filosofato senza inganno o amato secondo filosofia; perché queste anime, compiutosi il terzo giro di mill’anni, qualora tre volte di seguito abbiano scelto la stessa vita, rifanno al tremillesim’anno le ali e ritornano su. Le altre anime, quando han finito la prima volta, vengono a giudizio; e poi che sono state giudicate, le une scendono nelle carceri di sotterra e vi scontano la pena; le altre, levate da Dike, la Giustizia, in un luogo del cielo vi passano una vita corrispondente al merito di quella che han vissuto in forma umana. Quando poi è il millesimo anno, rivenendo le une e le altre all’assegnazione e alla scelta della seconda vita, si scelgono ciascuna quella che vogliono; e allora un’anima, già stata umana, può finire anche in una vita di fiera, e da fiera, chi un tempo sia stato uomo, tornare in uomo; perché non può giungere a una tal forma, l’anima che non ha mai visto la verità”.

L’ordine di successione delle prime tre tipologie umane cui l’anima può dare vita, secondo il suo grado di perfezione, risente chiaramente delle tre funzioni o classi di esseri che compongono la politéia (filosofi, guerrieri, produttori di ricchezza) di cui Platone parla nella Repubblica e che corrispondono ai tre elementi costitutivi dell’essere umano illustrati anche nel Fedro, dove l’anima viene paragonata ad un carro tirato da due cavalli alati e governato da un conducente. L’auriga è il nous (l’intelletto), uno dei due cavalli è il tumòs (l’impulso dell’orgoglio), l’altro è l’epitumìa (l’avidità).

“L’autore dell’insegnamento dei misteri – scrive R. Merkelbach – si è sicuramente collegato alle rappresentazioni persiane nelle quali si venerava una dea della natura e dell’acqua che aveva tre nomi: Ardvi-Sura-Anahita “l’umida, la forte, l’immacolata” ”(24).

A lei è dedicato il quinto Yasht dove compare spesso accanto a Mithra (25). In molti mitrei è stata rinvenuta la dea a tre teste Ecate (26) e da un frammento del cristiano Firmico Materno risulta che questa dea rappresentasse le tre parti dell’anima; la prima testa simboleggia Minerva (Atena), la seconda Diana (Artemide), la terza Venere (Afrodite), corrispondenti al nous, al tumòs ed alla epitumìa di Platone (27).

Nel passo del Fedro che ho citato risulta come l’ordine di successione per l’incarnazione delle anime proceda da funzioni più spirituali (la contemplazione della sapienza e della bellezza) fino a pervenire, gradualmente, ad attività piu’ materiali, al di sotto delle quali si collocano i sofisti, i demagoghi e i tiranni, in ciò riprendendo una filosofia politica che ha nella Repubblica la sua più compiuta espressione.

Orbene, queste fonti filosofiche e le testimonianze iconografiche e simboliche sui misteri di Mithra documentano come questa spiritualità misterica abbia risentito dell’influenza della filosofia platonica – a sua volta impregnata di influenze orfiche e pitagoriche – alla luce della quale furono probabilmente reinterpretate la teologia, la mitologia e la cosmogonia dell’antico Iran (28). Il punto centrale è la comprensione della radicale diversità della filosofia antica rispetto a quella moderna; essa non era un insieme di concetti astratti, ma sistematizzava sul piano speculativo conoscenze misteriosofiche che non erano oggetto di un atto di fede, ma erano appunto conoscenze fondate sulla esperienza di una disciplina interiore. Aristotele ci riferisce infatti che nei Misteri greci si trattava non di apprendere qualcosa, ma di una esperienza, della sperimentazione di un particolare stato interiore (29).

Parlare quindi di un “Mithra platonico” non vuol dire ridurlo ad una teoria filosofica, nel senso moderno, razionalistico del termine, ma di una religiosità esoterica in cui la misteriosofia dell’antica Grecia rileggeva e ridefiniva in modo nuovo il sostrato religioso iranico. E’ così che, sotto un altro profilo – quello inerente alle radici storico-religiose e culturali del mithraismo romano – si conferma la teoria dei misteri di Mithra come una formazione religiosa nuova e originale, in cui elementi religiosi preesistenti sono ricollocati in una nuova trama di rapporti – costituiti dal retaggio greco filosofico e misteriosofico nonché da quello della cultura romana – ove ciascuno di essi assume nuovi significati e nuove funzioni.

Note

1) Cfr. R. Merkelbach, Mitra, Ecig, Roma, 1988, Figg. 36-38, pp. 360-361; S. Arcella, I Misteri del Sole, Controcorrente, Napoli, 2002, pp.109-112.
2) R. Guénon, Simboli della Scienza Sacra, Adelphi, Milano, 1998, pp. 234-238.
3) ID., op.cit., p. 236; Cfr. A. Tavolaro, Castel del Monte scrigno esoterico, Edizioni Giuseppe Laterza, Bari, 2003; Castel del Monte, scienza e mistero in Puglia, Edizioni Giuseppe Laterza, Bari, 2004. Per una disamina del mithraismo sotto il profilo ermetico-alchemico cfr. Luca Valentini, Mithra e l’iniziazione ermetico-solare, in Betìle, n. 5, Cagliari, ottobre 2011, pp.5-6, ove evidenzia giustamente, basandosi sulle fonti letterarie e sulle evidenze iconografiche, l’esistenza nel mithraismo di un ottavo grado, che corrisponde, in termini ermetici, alla fase di compimento, di “coagula” della Rubedo, cioè della terza fase dell’Opera alchemica.
4) Sul significato simbolico-spirituale dei numeri, cfr. A. Reghini, Aritmosofia (a cura di S. Codega), Edizioni Pizeta, Milano, 2000 ; V. Mascherpa, Esoterismo dei numeri. Iniziazione all’aritmosofia, Editrice Atanòr, Roma, 2004, pp.120-127.
5) R. Merkelbach, op. cit., p.141 e Fig. 123 p. 437.
6) ID., op.cit., p. 250.
7) ID., op.cit., pp. 253-254 e p. 321 nt. 14.
8) ID., op.cit. p. 249.
9) ID., op. cit., p.254; N. D’Anna, Da Orfeo a Pitagora. Dalle estasi arcaiche alle armonie cosmiche, Simmetrìa, Roma, 2010, pp. 224 ss., ove si evidenziano i limiti della lettura aristotelica della dottrina pitagorica dell’armonia delle sfere e se ne illustra il vero significato spirituale, ove gli accordi di quarta sono modulati su ritmi armonicali cosmici che scaturiscono da “una sfera acustica pre-formale ”. Cfr., in particolare, pp. 225-234 e p. 225 nt. 185.
10) Platone, Timeo, 35 b-36 d (trad. it. a cura di Giuseppe Lozza, Mondadori, Milano, 2011).
11) R. Merkelbach, op. cit., p. 254.
12) ID., loc. cit., p. 254
13) Cfr. Le religioni dei Misteri (a cura di P. Scarpi), Fondazione LorenzoValla – Mondadori, 2003, p. 359 e relativo Commento pp. 349-351.
14) P. Filippani Ronconi, Zarathustra e il Mazdeismo, Irradiazioni, Roma, 2007, pp. 193 ss e, in particolare, pp. 239-240.
15) Le religioni dei Misteri, cit., pp. 559-560.
16) ID., loc. cit.
17) Platone, Simposio (a cura di Giorgio Colli), Adelphi, Milano, 1992.
18) Platone, Simposio, cit., 189 d-191 d.
19) S. Arcella, op. cit., pp. 119-120.
20) Le religioni dei Misteri, cit., p. 566. Per l’influenza del platonismo sul mithraismo romano cfr. R. Turcan, Mithra et le mithriacisme, Les Belles Lettres, Paris, 1993.
21) Le religioni dei Misteri, cit., p.668.
22) Cfr. D. Sabbatucci, Saggi sul misticismo greco, Edizioni dell’Ateneo, Roma, pp.102-105. La prospettiva storicistica induce l’Autore a considerare la funzionalità storico-religiosa della figura di Adrastéa-Ananke-Dike, ossia a cosa serva assumere a realtà d’ordine sacro la figura di Adrastèa, piuttosto che chiedersi se essa sia anzitutto una figura mitica o il frutto di una piu’ tarda speculazione filosofica.
23) Cfr.Il Rituale Mithriaco in Appendice a J. Evola, La Via della Realizzazione di sé secondo i Misteri di Mithra (a cura di S. Arcella), Fondazione J. Evola-Controcorrente, Napoli, 2007.
24) Cfr. R. Merkelbach, op. cit., p. 277.
25) Cfr. P. Filippani Ronconi, op. cit., pp. 115 ss.
26) Cfr. R. Merkelbach, op. cit., pp. 277-278.
27) Platone, Fedro (a cura di F. Trabattoni, Mondadori, Milano, 1998), 245 c -248 c.
28) Merkelbach, op. cit., p. 276.
29) Aristotele, fr. 15 Rose

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mardi, 07 février 2012

Reinhard Schmockel - Die Indoeuropäer

tradition,indo-européens,livre,anthropologie,archéologie,protohistoire,histoire

Reinhard Schmoeckel
 
Die Indoeuropäer
Aufbruch aus der Vorgeschichte
 
ISBN 978-3-938176-37-5
587 Seiten, gebunden, fester Einband
 
Preis: 24,80 Euro
 
Erscheinungstermin: 19.3.2012
 
Dr. Reinhard Schmoeckel begibt sich auf die Suche nach unseren Ahnen, den Indoeuropäern oder Indogermanen. Im Geschichtsunterricht unserer Schulen kommt dieses geheimnisvolle Urvolk nicht vor. Die wissenschaftliche Erforschung unserer Herkunft und damit auch unserer Identität scheint immer noch von Tabus bestimmt zu sein. Der Autor widersetzt sich den herrschenden Denkverboten, indem er die verstreut vorliegenden Erkenntnisse der Archäologen, Sprachforscher und anderer Spezialwissenschaften zusammenträgt und sie zu einer spannend geschriebenen, populärwissenschaftlichen Gesamtdarstellung vereint.

Ursprünglich in den Steppen des südlichen Innerasiens beheimatet, begann sich ein Hirten- und Bauernvolk schon vor sechstausend Jahren in immer neuen Auswanderungswellen über ganz Europa und große Teile Asiens auszubreiten. Griechen, Römer, Germanen, Slawen, Kelten, Perser und die frühen arischen Eroberer Indiens - sie alle sind Abkömmlinge des gleichen mysteriösen Hirtenvolkes. Eine ungeheure Dynamik, ein Leistungs- und Gestaltungswillen von beispielloser Kraft müssen diesem Volk seit vorgeschichtlichen Zeiten innegewohnt haben. So sind heute fast alle Europäer deren biologische und geistige Erben. Reinhard Schmoeckel gelingt es, die Entstehung einer vielfältigen indoeuropäischen Kultur und den wirkmächtigen Aufbruch der sich daraus entwickelnden Völker aus der Vorgeschichte anschaulich zu beschreiben. Eine faszinierende Entdeckungsreise auf den Spuren unserer Vorfahren.

Reinhard Schmoeckel, geb. 1928 in Berlin, journalistische Ausbildung, Dr. jur., langjährige Tätigkeit im Bundespresseamt, Bundeskanzleramt, Bundespräsidialamt in Bonn. Autor mehrerer erfolgreicher populärwissenschaftlicher Bücher über deutsche und europäische Vor- und Frühgeschichte und historischer Romane.

Aus Rezensionen:

„Das Buch ist spannender als mancher Abenteuerroman.“ (Fuldaer Zeitung)

„Eine immer fühlbarer werdende Lücke ist nun endlich durch einen Außenseiter geschlossen worden.“ (DIE WELT)

„Sehr anschaulich und mit verblüffender Quellenkenntnis.“ (Rheinische Post)

 

Wir bitten um Vorbestellungen!

Vielen Dank!

 

Mit freundlichen Grüßen

 

Heiderose Weigel

Lindenbaum Verlag GmbH

Bergstr. 11

56290 Beltheim-Schnellbach

Tel. 06746 / 730047

Fax 06746 / 730048

Internet: www.lindenbaum-verlag.de

E-Brief: lindenbaum-verlag@web.de

 

Inhaltsverzeichnis:

 

 

Vorwort

I. Das Volk, das aus der Steppe kam

4500-2000 v. Chr.

1. Kapitel: Geweihter Frühling

Die Ausbreitung des indoeuropäischen „Ur-Volkes“

Dieus peter grollt – Der Aufbruch der Jungmannschaft – Anfang Europas – Frohe Botschaft – Not und Tatkraft, das schöpferische Elternpaar – Woher weiß man das alles?

2. Kapitel: Vater – pater – peter

Sprachforscher entdecken ein Volk

Die Spur begann in Kalkutta – Zehn-Minuten-Kurs in verglei­chender Sprachwissenschaft – „Das Schaf und die Rosse“ – Urah­ne, Großmutter, Mutter und Kind – Die heute häufigsten Spra­chen der Welt – Die Umrisse einer Kultur werden sichtbar – Pro­fessorenstreit um die „Urheimat“

3. Kapitel: Im Würgegriff der Politik

Warum ein vorgeschichtlicher Völkername in politischen Mißkredit geraten konnte

„Arische Weltanschauung“ – Von Graf Gobineau bis zu Hitler – Rassenkunde wissenschaftlich betrachtetVerdrängung oder Resignation?

4. Kapitel: Hirten und Bauern

Jahrtausende der Entwicklung zum Kurgan-Volk

Cowboys vor sechstausend Jahren – Viehzüchter-Weltanschau­ung – Stippvisite in die Eiszeit und wieder zurück – Der Spaten bestätigt das Wörterbuch

5. Kapitel: Die fremde Welt, in die die Kurgan-Hirten gingen

Kultur und Kulturen in Europa vor fünftausend Jahren

„Im Schweiße deines Angesichts ...“ – Die erste Besiedlung des nacheiszeitlichen Europas – Zwei Welten: Alteuropäer und Indoeuropäer

 

II. Die Streitwagenherren

2000-1200 v. Chr.

6. Kapitel: Die vergessene Großmacht

Das Reich der Hethiter

Nächtliche Eroberung – Geheimnisse um die Herkunft der Hethiter – Die Streitwagen – Der „Mann von Hattuscha“ und sein Reich – Eine ungewöhnliche Entscheidung – Hethitisches Recht und hethitische Kultur – Großmacht unter Großmächten – Ein König stirbt den Heldentod – Dreitausend Jahre lang ver­gessen

7. Kapitel: Söldner und Könige

Arische Herrschaften im nahen Osten

Ein heikler Auftrag – Was hatten Inder in Mesopotamien zu suchen? – Nur ein paar Namen als Spuren für die Detektive – Die Königin von Ägypten schreibt einen Brief – Das Ende der Arier von Mitanni

8. Kapitel: Die Edlen aus dem Norden

Die arischen Eroberer Indiens

„Kampf den Dasyus!“ – Realistische und weniger realistische Theorien – Der „Mund des Puruscha“ –Eine ganze Bibliothek im Kopf – Das Land prägt die Men­schen – Dharma und Bhakti – Im Strom der Zeit – Der „Erleuch­tete“ – Unvergängliches Erbe der Arier

9. Kapitel: Die Helden des Homer

Mykenische Kultur in Griechenland

Das Opfer des Akrisios – Griechische Mythen und die Wirklichkeit – König Atreus von Mykene – Wer waren die Achäer? – Die Welt ist weit und hell – Zeit des Handels, Zeit der Heroen – Der Zug gegen Troja, nicht nach Homer – Vollständige Vernichtung?

 

 

III. Räuber, Heroen, Könige

1300-500 v. Chr.

10. Kapitel: Völker auf dem Marsch

Von der illyrischen Wanderung, dem Seevölkersturm und den Philistern

Die Jugend wird unruhig – Die „Urnenfelderwanderung“ – „Unsere Pläne werden gelingen!“ – Der Seevölkersturm – Der Tri­umph der Philister – Indoeuropäer mit semitischer Sprache

11. Kapitel: Herren, Bauern, Städtegründer

Dorer, Jonier und das „dunkle Zeitalter“ Griechenlands

Das Schafsfest in Argos – Kehrten die „Söhne des Herakles“ zurück? – Zu neuen Ufern – Die Anfänge der Hellenen – Sparta, wie man es nicht kennt – Saatbeet der abendländischen Kultur

12. Kapitel: Im Schmelztiegel der Völker

Die zweite indoeuropäische Welle in Kleinasien

König Midas’ Glück und Ende – Dionysos kam aus Phrygien – Die Erfindung des Geldes und eine folgenreiche Sonnenfinster­nis – Lydien, Vermittler zwischen Osten und Westen – Aus den Schluchten des Balkans ins wilde Armenistan

 

IV. Die Reiter aus dem Osten

800 v. Chr. – 600 n. Chr.

13. Kapitel: Die ersten Stürme aus Innerasien

Kimmerier, Skythen und Sarmaten – Vorboten einer neuen Zeit

„Reiten oder untergehen!“ – Aus Viehhirten wurden Reiternomaden –  Kimmerier von Urartu bis Frank­reich – Totenfeier für einen König – Sechs Jahrhunderte skythischer Geschichte

14. Kapitel: Vom Nomadenhäuptling zum Weltreichsherrscher

Meder und Perser, die Schöpfer des ersten indoeuropäischen Imperiums

Assurs Ende durch den „Mächtigsten der Heiden“ – Die frühen Iraner und das kurzlebige Großreich der Meder – Kyros, der „König des Weltalls“ – Persische Frühzeit – Also sprach Zarathustra ... – Auf der Höhe der Macht

15. Kapitel: Die verborgenen Väter des frühmittelalterlichen Europa

Sarmaten – ein Reiterhirtenvolk, anders als die anderen

Die Lanze ist stärker als der Pfeil – Sarmaten – die Vorbilder der Amazonen-Sage? – Neubewertung eines vergessenen Volkes – Panzerreiter gegen und für Rom – „Man muß sich gegen die Schachmänner wehren ...“ – Sarmatische Adlige als Gründer neuer Völker – Kaisergeschlechter aus sarmatischer Wurzel?

16. Kapitel: Rund um das „Dach der Welt“

Indoeuropäische Vorherrschaft in Innerasien und ihr Ende

Die Geburtsstunde des neuen Reiches – Ein halbes Jahrtausend trotzten Parther den Griechen und Römern – Am Hofe König Kanischkas – Das Kuschan-Reich der Indoskythen – Das Rätsel der „Tocharer“ – Hunnen, Türken und Mon­golen, die neuen Reiter aus dem Osten

 

 

V. Aufbruch in Mitteleuropa

2000 v. Chr. – 500 n. Chr.

17. Kapitel: Das „Goldene Zeitalter“

Die Bronzezeit in Europa

Der Kaufmann und der Häuptling – Eine Zeit des Fortschritts und des Friedens – Die Schiffe der Nordleute – Die „Nordische Bronzezeit“ – Wandlungen in „Alteuropa“ – Der Scheiterhaufen – Die große Unruhe

18. Kapitel: Völker ohne Geschichte

Verschollene Ahnen halb Europas

Der Donnerer – Uralte Volksbräuche – Auf Wacht nach Osten – Die „Hallstatt-Kultur“ – Eine Stadt vor dem Untergang – Die umstrittene „Lausitzer Kultur“

19. Kapitel: Die ersten Herren Europas

Vor den Römern beherrschten Kelten unseren Kontinent

Wie eine Nation entsteht – Das „Rätsel“ des Keltentums – „Vae victis!“ – Die keltische Völkerwanderung – Asterix, der Gallier – Keltisches Erbe

20. Kapitel: Wolf und Stier

Das Ringen der indoeuropäischen Einwanderer um die Vorherrschaft in Italien

Feriae Latinae – Sage und Wirklichkeit in Roms Frühzeit – Zer­stritten im Inneren, einig nach außen – Kleine Anfänge Roms – „Befreien wir uns vom römischen Joch!“ – Die italischen „Vettern“ der Römer

21. Kapitel: Vergeblicher Freiheitskampf

Die ersten indoeuropäischen Völker auf dem Balkan

Sitalkes’ Bündnis mit Athen – Die Thraker: Zu Unrecht im Schatten der Griechen – Unruhige Balkan-Illyrer – Als „Gast“ zum Daker-König – Sind die Rumänen Daker?

22. Kapitel: Die neuen Herrscher der alten Welt

Der Aufstieg der Germanen

Karges Leben abseits vom Strom der Welt – Germanische Anfän­ge – Herminonen und Duren – Sind wir Deutschen Germanen? – „Den römischen Namen mit gotischer Kraft erneuern!“ – Ablö­sung im „Staffellauf“ der indoeuropäischen Völker

 

VI. Die Nachzügler

500-1400 n. Chr.

23. Kapitel: Ein Riese erwacht

Die Jahrhunderte slawischer Landnahme in Osteuropa

Im Dorf der Severjanen – Die Bildung der südslawischen Völker –„Komm und herrsche über uns!“ – Sagenhafte Frühzeit des Russi­schen Reiches – „... bis entweder das Heidentum oder das Volk vernichtet ist“ – Ein Jahrtausend der Auseinandersetzung zwi­schen Deutschen und Westslawen

24. Kapitel: Untergang und Triumph

Die verschiedenen Wege der baltischen Völker von der Vorgeschichte in die Geschichte

Ein Volk steht auf – 3000 Jahre „Vor“-Geschichte – Balten und Deutsche – Großfürst Gedimins Bekenntnisse – Die „heidnische“ Großmacht Litauen im Spätmittelalter

25. Kapitel: Die Adlersöhne

Die Albaner, das letzte „vorgeschichtliche“ Volk der Indoeuropäer

„Ein Volk ganz für sich allein“ – Vergessen von der Weltgeschichte – Wie die Albaner wurden, was sie sind

 

Nachwort

Literaturverzeichnis

Register 

 

jeudi, 19 janvier 2012

Bonapartism - Machiavellianism - Elitism

Bonapartism - Machiavellianism - Elitism

di Troy Southgate

Ex: http://www.juliusevola.it/

niccolo-machiavelli-0708-lg-75217122.jpgBonapartism is a rather unusual term and one which Evola borrows from R. Michels, author of the 1915 work Political Parties: A Sociological Study of the Oligarchical Tendencies of Modern Democracy. Michels demonstrates how representative democracy and "government of the people" leads to the control of the State by a self-interested minority. This view is echoed by J. Burnham in The Machiavellians, who explains that the so-called "will of the people" is eventually superseded by the domination of a bureaucratic clique. Thus Bonapartism begins with a popular demand for more freedom and equality and ends in the totalitarian "dictatorship of the proletariat." Evola likens this process to a people who have catastrophically "led and disciplined themselves." After the decline of its aristocratic nobility, ancient Greece witnessed the same systematically repressive phenomenon. Power simply became detached from a higher, spiritual authority, leading to fear and brutality. Evola then turns to Otto Weininger, who once "described the figure of the great politician as one who is a despot and at the same time a worshipper of the people, or simultaneously a pimp and a whore." Indeed, by seeking to appeal to the masses the modern leader easily commands their respect and adulation. Not in the way that traditional societies gave their loyalty to the organic State, however, because instead of engendering a healthy diversity between the various levels (not classes) of society Bonapartism forces the politician to become a "man of the people." Therefore he is perceived as a common man, rather than as someone exceptionally transcendent and symbolic. This, Weininger called "mutual prostitution." Authority is perfectly useless unless it is attached to a central idea which runs throughout the social fabric and acts as a point of reference. This affects the individual because one "is restricted not so much in this or that exterior freedom (which is, after all, of little consequence) but rather in the inner freedom - the ability to free himself from his lowest instincts." Bonapartism - which Evola interprets here as a political, rather than militaristic, term - is equated with dictatorship because this is the logical result of its democratic ethos. It completely erodes the traditional values of human existence, refusing to "distinguish clearly between the symbol, the function, and the principle, on the one hand, and man as an individual, on the other." Instead, it rejects "that a man be valued and recognised in terms of the idea and principle he upholds" and simply views man in terms of "his action upon the irrational forms of the masses." Similarly, Evola points out the errors which began with Social-Darwinism and consequently found expression in Nietzsche’s concept of the Superman (Ubermensch): "most people, even when they admit the notion of aristocracy in principle, ultimately settle for a very limited view of it: they admire an individual for being exceptional and brilliant, instead of for being one in whom a tradition and a special 'spiritual race' shine forth, or instead of whose greatness is due not to his human virtues, but rather to the principle, the idea, and a certain regal impersonality that he embodies."

Machiavellianism - despite its frequent portrayal as an aristocratic notion - is also a highly individualist philosophy. Indeed, although the concept of The Prince rejects democracy and the masses, it makes the fatal mistake of encouraging power and authority to reside in the hands of man. In other words, man is himself the be all and end all of Machiavellian doctrine. Such men are not connected to a chain of Tradition, they are merely interested in deploying their political capabilities to advance their own interests. His very position is maintained by lies, deceit and manipulation, becoming a rampant political monster to which everything must be methodically subjected. This is clearly very different to the way in which traditional aristocracies functioned and indicates that Machiavellianism is a consequence of the general decline. True elitism, argues Evola, degenerates in four stages: "in the first stage the elite has a purely spiritual character, embodying what may be generally called ‘divine right’. This elite expresses an ideal of immaterial virility. In the second stage, the elite has the character of warrior nobility; at the third stage we find the advent of oligarchies of a plutocratic and capitalistic nature, such as they arise in democracies; the fourth and last elite is that of the collectivist and revolutionary leaders of the Fourth Estate."

Troy Southgate examines late Italian philosopher Julius Evola’s Men Among the Ruins: Post-War Reflections of a Radical Traditionalist. This is chapter 5 ( n.d.r. )

jeudi, 12 janvier 2012

Mithra-Phanes: il dio splendente

mithra.jpg

Mithra-Phanes: il dio splendente

Alcune osservazioni sui rapporti fra mithraismo romano e orfismo greco

 

Autore:

 

Ex: http://www.centrostudilaruna.it/

Le iscrizioni mitriache in lingua greca

Nel 1931, alle falde dell’Aventino, in via della Marmorata, presso l’arco di S. Lazzaro, fu scoperto un gruppo d’iscrizioni in lingua greca, forse appartenenti a un mitreo da porsi in relazione col vicino Emporio che, in età imperiale romana, era frequentato da mercanti stranieri e da schiavi di lingua greca (1). Fra queste iscrizioni, ve n’è una che richiama la mia attenzione per i significati di religiosità misterica che ne emergono sulla connessione fra mithraismo romano di età imperiale e orfismo.

Dìi Elìo Mitra

Phàneti

ierèus kài patèr

benoùstos sùn tois

uperètais teoù anèteke

Da questa epigrafe si evince che il dio Mithra, in questo centro di culto in Roma, nella prima metà del II secolo d.C., è assimilato a Zeus e ad Helios, ma anche a Phanes, divinità greca legata alla religiosità orfica (2).

Tale testimonianza di un sincretismo orfico-mitriaco non è isolata; essa si colloca in un complesso di evidenze archeologiche, di rilievo storico-religioso, che vanno esaminate per l’universo di significati simbolici e mitici cui rimandano.

Il rilievo di Modena

Nel rilievo mitriaco conservato nel museo di Modena il giovane Mithra nasce da un uovo in fiamme (3). Il suo corpo è avvolto da un serpente – figura costantemente presente nella tauromachìa – mentre sul suo petto si notano, da sinistra a destra: una testa di leone, l’ariete e il capro, figure dense di significati simbolici ed anche astrologici. L’ariete è stato letto dal Merkelbach come una variante del lupo mentre il capro come una variante del cane, simboli che questo studioso collega rispettivamente al passato e del futuro.

Siamo quindi alla presenza di un’assimilazione di Mithra a Chronos, quale si evince dal rilievo di Emerita (4) e dalle figure leontocefale che compaiono in altri sculture mitriache (5).

La divinità del rilievo di Modena è alata, dal suo capo si dipartono raggi solari, dietro la sua gola si osserva la falce lunare; in una mano regge la folgore e nell’altra uno scettro, simboli universali di sovranità e regalità, ampiamente documentati nella letteratura storico-religiosa.

La divinità alata è racchiusa nello zodiaco, mentre ai quattro angoli si osservano i busti delle divinità eoliche. Lo scettro ha nel rilievo una funzione portante dello zodiaco rappresentato in forma ovale, a indicare che Mithra ha creato e sorregge il mondo, lo scettro avendo una funzione di Axis mundi, di asse portante, a rilevare la funzione cosmica e assiale del dio.

Le zampe di Mithra sono di montone per cui è chiara l’assimilazione di Mithra a Pan. Occorre qui ricordare che in greco antico, oltre al nome del dio Pan, esiste l’aggettivo pan, dalla pronuncia uguale, che significa “tutto”. I due vocaboli non hanno la stessa radice etimologica, ma la medesima sonorità indica che il nome del dio è connesso al senso dell’aggettivo. I piedi di montone stanno a indicare il carattere universale della divinità, la sua valenza di totalità cosmica.

L’aspetto simbolico più interessante, ai fini del rapporto con l’orfismo, è l’uovo in fiamme da cui il dio emerge e che ha originato e messo in moto la volta celeste rappresentata dallo zodiaco. Questo simbolo di Mithra originato dall’uovo si ritrova anche nel rilievo di Vercovicium (6), presso il Vallo di Adriano in Gran Bretagna, dove il dio emerge dall’uovo, dalla sua metà inferiore, mentre la parte superiore dell’uovo cosmico è al di sopra e intorno al dio. Anche in questo caso, dall’uovo cosmico ha origine la volta celeste, come testimonia lo zodiaco raffigurato nella parte superiore dell’uovo. I due solstizi sono raffigurati in alto e in basso, mentre i due equinozi sono ai lati, rappresentando i punti mediani in cui l’equatore celeste incrocia l’eclittica solare, secondo la visione geocentrica di quel tempo e sono i punti astronomici ed astrologici legati e consacrati a Mithra – secondo la testimonianza di Porfirio –  quale dio mediano (teòs mesìtes), secondo quanto ci riferisce Plutarco  (7).

Questo simbolismo ci conduce a quel dio greco che si è originato dall’uovo: Phanes-Eros, la divinità primordiale orfica, della quale ora vogliamo considerare le caratteristiche.

Il simbolo dell’Uovo Cosmico.

Tutta una serie di fonti greche (da Damascio a Proclo, da Ermia ad Achille commentatore di Arato fino all’Inno VI) e le raffigurazioni vascolari, menzionano l’uovo quale simbolo fondamentale dell’orfismo, un simbolo che concerne le origini della nascita del cosmo e che quindi allude ad un mito cosmogonico (8), un simbolo peraltro presente in numerose altre culture tradizionali occidentali e orientali, ma anche delle civiltà pre-colombiane, sì da poter dire che si è alla presenza di un simbolo universale. Tali fonti sono integrabili con le risultanze archeologiche relative all’antica Grecia, con particolare riferimento ai corredi funerari.

In alcune tombe della Beozia è raffigurato Dioniso che reca in mano un uovo a significare non solo l’immortalità, ma anche il valore di resurrezione che assume questo simbolo (9). In alcuni corredi funerari sono stati ritrovati oggetti che riproducono uova col probabile intento di richiamare il significato sacrale di questo simbolo. Pur non avendosi la certezza che tali corredi funerari appartengano a iniziati orfici, tuttavia questo simbolo ha un fondamento rituale connesso al post-mortem, nel senso della rinascita a una nuova vita (10).

Le fonti greche (Plutarco, Damascio, Proclo, Ieronimo, Ellanico, Atenagora, etc.) ci riferiscono che dallo scomporsi dell’uovo si originano il cielo e la terra, che sono le due diverse manifestazioni che simboleggiano, su un piano mitico, i due princìpi ontologici approfonditi dai filosofi neoplatonici nelle loro speculazioni sulle dottrine orfiche; tali princìpi sono le “forme formanti”, gli archetipi creativi del mondo e quindi, in una dimensione primordiale, l’uovo rappresenta il “germe” costitutivo dell’intera manifestazione universale ed è quindi il simbolo della totalità.

Achille, tardo commentatore di Arato (Isagoge ad Arato, Phen.4; fr.70 Kern) riferisce: “la forma che noi diamo allo sfero gli orfici dicono che è simile a quella dell’uovo. Lo stesso modo di essere che ha il guscio nell’uovo, il cielo lo ha nell’universo, e come l’ètere sta attaccato al cielo tutto intorno, così la membrana sta attaccata all’uovo”. L’uovo è visto, pertanto, come una rappresentazione in miniatura del cosmo, che nasce dal “sacrificio” dell’uovo cosmico la cui apertura in due parti, origina il cosmo inteso come ordine universale, con i movimenti dei pianeti, del sole della luna, e delle stelle nel quadro della visione geocentrica.

Il tema del sacrificio primordiale – cioè di un atto di rottura che è, al tempo stesso,  un atto trasformativo, vivificante e salvifico – quale evento cosmogonico,  presenta un carattere universale, comparendo in molteplici  tradizioni religiose orientali e occidentali. Dal “sacrificio” di un caos pre-cosmico, nasce l’ordine cosmico, i suoi movimenti regolari, le orbite dei pianeti, il passaggio del sole attraverso le costellazioni dello zodiaco, che sono, in realtà, rappresentazioni figurate che l’uomo si è formato dei vari gruppi stellari, secondo analogie e somiglianze che l’uomo proietta su di essi. La tauromachìa mitriaca rientra nello stesso ordine d’idee, dal sacrificio del toro primordiale scaturendo la vita cosmica e il suo ordine, come si può osservare dal mantello di Mithra sul quale è raffigurato il cielo stellato e i pianeti, a significare che il dio solare, nell’atto del sacrificio, dà vita e ordine all’universo.

Proclo (in Tim. 30 C-D) nel coniugare aspetti mitologici e aspetti dottrinali, tende quasi a personificare il germe da cui trae vita l’intero cosmo e ci dice che “ come l’essere vivente contiene già distinte tutte quelle caratteristiche che nell’uovo erano in germe” “…..proviene dall’uovo primigenio nel quale è in germe l’essere vivente”. L’uovo è la potenzialità germinale che contiene in nuce tutte le caratteristiche  che si svilupperanno ben distinte nell’essere in crescita, sul piano della manifestazione cosmica.

Damascio a sua volta ci dice: “Poiché Orfeo affermò poi mégas Chronos, il Gran Tempo per mezzo dell’Etere divino formò l’uovo splendente di luce ”(fr.70 Kern).

Siamo quindi in presenza di una formulazione mitica che pone all’origine della vita universale una potenza autocreatrice, un Essere Primordiale dalla cui forza generante si origina il mondo. Il Grande Tempo, Mégas Chronos, forma l’uovo splendente di luce, dalla cui separazione nascono il cielo e la terra.

Aristofane adopera l’espressione “uovo del vento”, espressione conosciuta anche da Aristotele (Hist. Anim.6,2, 559b, 20) e da Luciano (De sacrif. 6) per indicare un principio di vita costituito dalla stessa sostanza aerea che compone il vento quale “soffio di vita”. Tale locuzione serve a indicare la completezza e l’autonomia di un uovo- cioé di un’entità primordiale – che non richiede  apporti esterni per diventare feconda, ma ha già in sé tutta la potenzialità vitale. Nell’uovo, nel germe primordiale sono racchiuse tutte le possibilità di sviluppo che andranno poi a fluire nella manifestazione universale.

Nella scena della tauromachia mitriaca, il mantello di Mithra si gonfia e su di esso compaiono le stelle e i pianeti; quest’aspetto iconografico si spiega ipotizzando che il mito narrava di un “vento cosmico” che si solleva all’atto del sacrificio primordiale. Il sacrificio contiene in sé tutte le potenzialità della manifestazione universale, dalle stelle del mantello divino alla spiga di grano che sorge dalla coda taurina, anche in questo caso il cielo e la terra sono le “forme formanti” della vita universale.

Questa autonoma vitalità dell’Entità primordiale è una potenza generatrice, senza bisogno di alcun apporto esterno, che ha il suo principio vitale nello stesso “soffio” cosmico che lo permea, quel vento di cui parla Aristotele come un carattere essenziale dell’uovo orfico. Siamo quindi in presenza di un evento primordiale e pre-cosmico, nel senso di anteriore all’ordine del kosmos, aspetto questo particolarmente interessante e significativo, su cui avrò modo di ritornare fra poco, a proposito del significato dei miti.

Nella prima filosofia greca, Anassimandro ha presente, nel suo sistema speculativo, un simbolo pressoché identico. Lo ps.Plutarco (A 10 DK, r.11) ci dice che, in conseguenza di un movimento interno che ne determina il dinamismo e la stessa vitalità, dall’inespresso àpeiron (il “senza limite”, il “principio” secondo la lettura di Aristotele) per separazione si origina il gnòmon, il “seme” o “germe”,  generatore del caldo e del freddo, dell’umido e del secco, princìpi costitutivi del reale.

E’ stato giustamente evidenziato che “la somiglianza straordinaria del gnòmon con l’uovo germinato dal Chronos o dalla Nyx della cosmogonia orfica è evidente persino nella strutturazione espressiva che intende esprimere un’autogenerazione e conclude verso una dualità iniziale e creativa” (11).

Secondo la teo-cosmogonia orfica l’uovo è scaturito da un inespresso Chronos principiale, la cui potenza creativa gli Hieròi lògoi ordinano intorno ad Adrastea “colei che fissa le leggi divine”, i tesmòi, i “regolamenti” anteriori all’ordine cosmico, ossia l’elemento pre-formale da cui per oggettivazione scaturiscono i nòmoi, le leggi fissate dalla celeste Adrastea per ordinare il corso della manifestazione universale. Altri frammenti orfici ci dicono che in principio non c’era Chronos ma la Nyx Hieré, la Notte Sacra, la potenza universale inespressa che è chiamata la “Nutrice degli dèi”, “Colei che dà vita agli oracoli” poiché contiene in sé tutto l’essere del mondo. E’ la madre primordiale che Aristofane considera come la generatrice dell’ “Uovo pieno di vento” (fr.1 Kern), quel vento primordiale e pre-cosmico di cui ho parlato poc’anzi. Questa cosmogonia orfica è ampiamente utilizzata da Esiodo e risale probabilmente alle “narrazioni degli antichi mitografi” pre-omerici cui accennano Platone e Aristotele.

Chronos : il Tempo primordiale.

Il Chronos orfico è una figura mitico-divina “che non invecchia, la cui sapienza non perisce” (Proclo, fr.72 Kern). Questa concezione, che trova puntuale riscontro nelle altre fonti greche, esprime il senso di un “Tempo senza tempo”, un “tempo primordiale”, un “tempo a-cronico” simile allo Zervan akarana della tradizione zervanita dell’Iran, raffigurato come un dio androgino che l’ermeneutica filosofica successiva spiegherà come il principio generativo di ogni cosa (12).

L’avere in sé tutte le potenzialità germinative rende questa figura di Chronos un essere androginico che un Atenagora configura come un “Dragone”, sposo di Adrastea-Ananke, al tempo stesso sua “figlia” e sua “moglie”, generatrice dei prototipi da cui scaturiranno i germi costitutivi del cosmo. Non a caso nelle sculture mitriache è presente anche la figura di questo Chronos, raffigurato come un dio dalla testa di leone, un Tempo infinito, origine pre-formale dell’Uovo da cui scaturisce  Phanes, lo Splendente, che dà vita al mondo e ne regge l’ordine.

Phanes, il dio Splendente.

Come abbiamo visto, da questo Chronos che non invecchia, quindi fuori del tempo, vivente in una perenne condizione a-cronica, scaturisce l’Uovo cosmico da cui sorge Phanes, un essere di luce, l’Ekfainò, “colui che porta la luce”, che è sostanziato di luce, un sostantivo che deriva dal verbo fainò, manifestare, far brillare. Pertanto Phanes (o Eros come è chiamato in altre fonti, a indicarne la natura androginica) è non solo colui che splende, lo splendore senza misura (phaos askopon), la “luce improvvisa, tanto splendente dal corpo di Phanes immortale” (fr. 86 Kern) ma anche il “Primo che appare” (fr. 75 Kern), quindi il “Primo vivente” colui che è celebrato come “femmina e padre” (frr. 81 e 98 Kern), essere androginico che da se stesso trae i primigeni elementi creativi del cosmo (13).

La sua natura androginica rivela una capacità autogenerante per cui è posto al centro di un processo cosmogonico in cui si passa dal tempo “fuori del tempo” (Chronos o Nyx) ad una luce splendente da cui scaturisce la vita del cosmo e si originano le numerose articolazioni e differenziazioni della manifestazione universale. Per questo egli è detto anche Protogonos, il “Primo generato”, il Primigenio, il Principio vivente che trae da se stesso l’ordine universale (kosmos) su cui il mondo fonda la propria esistenza (14).

Egli è anzitutto l’archetipo di ogni cosa esistente, che sviluppa da sé tutto il mondo che la sua natura androginica contiene sul piano della potenzialità.

Il Protogonos è sorgente di vitalità e fecondità – e torniamo al simbolo dell’Uovo da cui egli nasce, simbolo che ha anche una valenza di fecondità e di generazione – ed è pure l’artefice, il demiurgo dell’ordine cosmico che ha generato, colui che ha creato la distinzione fra cielo e terra (le due metà dell’Uovo nelle sculture mitriache). Egli è anche il datore di vita, colui che ha creato lo sképtron, il sacro bastone simbolo di autorità spirituale, ma anche asse della manifestazione cosmica, come i rilievi mitriaci chiaramente illustrano (15).

La tensione trasfigurante evocata da questa raffigurazione può essere compresa adeguatamente solo se la si colloca nella prospettiva della misteriosofia orfica volta alla reintegrazione dell’adepto verso l’unità primordiale che, essendo una unità androginica, postula, evidentemente, anche una interiorizzazione dei Misteri di Afrodite, come il Simposio platonico chiaramente dimostra (16), risentendo anche dell’influenza della misteriosofia eleusina.

Mithra-Phanes

Si tratta ora di comprendere su quali basi, per il tramite di quali assonanze il dio Mithra viene assimilato a Phanes e quali implicazioni abbia tale assimilazione sotto il profilo delle mitologia e della cosmogonia mitriaca.

Sappiamo che nell’Avesta Mithra é qualificato come “la prima luce che indora le cime dei monti” (17) e che nel tempio ellenistico di Nemrut-Dagh, in Commagene (Turchia orientale) egli venga assimilato ad Apollo (18). Pur non essendo il sole, egli è una divinità solare nel senso che rappresenta la luce quale manifestazione del sole.

Nel mitraismo romano e nella scena della tauromachìa egli, pur distinto dal sole, ne è un alleato, che compie il sacrificio primordiale per ordine del dio Sole. Nei dipinti e nei rilievi mitriaci che rappresentano il rituale del pasto sacro, Mithra banchetta col sole dopo il compimento del sacrificio e ciò conferma la distinzione e la complementarietà delle due figure divine (19).

La sua natura di divinità solare, luminosa e l’essere protagonista di un sacrificio primordiale dalle valenze cosmogoniche e salvifiche, sono gli elementi che consentono di accomunarlo a Phanes, il dio splendente  che, sorgendo dall’uovo cosmico in fiamme (quindi un uovo in combustione, “sacrificato”) e separando le due metà dell’uovo, crea il cielo e la terra e regge il “mondo” in senso cosmico, così come Mithra, uccidendo il toro primordiale, dà vita e ordine all’universo.

In entrambi i fenomeni religiosi, abbiamo l’affermazione trionfale di una divinità luminosa vivificante, cosmogonica e salvifica, com’è dimostrato sia dall’iscrizione del mitreo di S. Prisca (“et tu servasti eternali sanguine fuso” e tu salvasti anche noi con l’effusione del  sangue eterno” con riferimento alla tauromachìa) sia dall’iconografia di Phanes il cui scettro è l’Axis mundi (20).

In entrambe le spiritualità misteriche abbiamo l’idea – per la verità comune a molte altre tradizioni – di un sacrificio, di un processo di dolorosa trasformazione, di “morte” da cui scaturiscono la vita cosmica e l’ordine cosmico.

Peraltro nei rilievi mitriaci, come già si è visto, compare la figura di Chronos leontocefalo, raffigurazione che rimanda alla cosmogonia orfica, in cui dal Chronos che non invecchia e la cui sapienza non si spegne, da questo “Tempo eterno” scaturisce il germe, l’uovo, che contiene in sé tutte le potenzialità della manifestazione universale e nel quale avviene la combustione (l’uovo in  fiamme) da cui sorge il dio splendente.

Comune al mithraismo e all’orfismo è, in definitiva, l’impronta apollinea, non solo sotto l’aspetto mitologico ed iconografico della luminosità che sostanzia la divinità ma anche sotto l’aspetto sostanziale di una spiritualità nel segno della misura, dell’equilibrio e della compostezza.

Sotto il primo aspetto Mithra è assimilato esplicitamente ad Apollo il cui culto è celebrato da Orfeo sul monte Pangaios secondo un frammento della Bassaridi di Eschilo (21).

Quanto al secondo profilo, Mithra è mesìtes, dio mediano sia nel senso di dio intermediario fra divino e umano (con una funzione analoga, per certi aspetti, a quella di Hermes nella religione greca ufficiale quindi anche psicopompo, guida delle anime nel post-mortem) sia in quello di archetipo della Via Mediana, la via del “giusto mezzo” che riconduce al contatto col proprio centro interiore (non a caso gli sono sacri gli Equinozi in cui il giorno e la notte sono uguali come durata, evocando l’idea di ciò che è equilibrato, misurato), una tipologia spirituale che lo accosta, in parte, alle caratteristiche dell’orfismo, tutto centrato sulla catarsi, sulle discipline di purificazione e non sull’estasi dionisiaca.

Permangono, tuttavia, anche alcune caratteristiche nettamente distinte fra i due fenomeni spirituali; il mitriaco sacrificio del toro non si concilia col rifiuto dei sacrifici cruenti tipico dell’orfismo, così come il consumo della carne nel pasto rituale fra l’Heliodromos e il Pater (rispettivamente 6° e 7° grado mitriaco) quale si evince dai rilievi mitriaci, non si concilia con il vegetarianesimo orfico.

Qui si coglie tutta la peculiarità del mithraismo romano; siamo alla presenza di una formazione religiosa nuova – rispetto al Mithra indoiranico – in cui la teologia e la cosmogonia persiana sono reinterpretate alla luce della religiosità misterica greca e, in particolare, di quella orfica, ben distinta dalla religione olimpica ufficiale. Su questo complesso sincretistico s’innesta il processo di romanizzazione, quale si desume da molteplici elementi (il vino quale bevanda rituale, l’uva, la mela e il pane quali cibi del pasto sacro, il titolo di Pater del massimo grado d’iniziazione); questa religiosità misterica, a differenza dell’orfismo, si struttura in una ben definita organizzazione a sé stante, che si può individuare in molteplici aspetti (i gradi iniziatici, i templi ipogei, i collegia cultorum, le cariche sacerdotali).

Essa ha, sul piano storico-religioso, una sua fisionomia differenziata, nella quale confluiscono elementi vari di altre correnti misteriche (quella orfica, ma anche quella pitagorico-platonica con la dottrina della metempsicosi che sembra fosse insegnata nei sodalizi mitriaci e sulla quale avrò modo di soffermarmi in un successivo intervento), elementi inseriti in una nuova trama di rapporti, in cui ciascuna componente del materiale religioso preesistente si colloca in una nuova trama di rapporti ove assume nuovi significati e nuove funzioni.

L’archetipo orfico del “dio splendente” contribuiva a fecondare – insieme con altri elementi – una nuova e originale creazione di religiosità misterica.

* * *

NOTE
1) L. Moretti, IGUR, 108; CIMRM, I, 479. Cfr. , inoltre, i numerosi contributi sul tema in Mysteria Mithrae (Atti del Seminario Internazionale di Studi Mitriaci,Roma-Ostia 28-31 marzo 1978, Ed. J.Brill, Leiden, 1979, a cura di U.Bianchi).
2) Per le fonti sull’orfismo v. O.Kern, Orphicorum fragmenta, Berolini, 1922; P.Scarpi (a cura di), Le religioni dei Misteri, I, Fondazione Lorenzo Valla-Mondadori, Milano, 2002, pp.349-437 e commento ivi, pp. 627 ss. Sull’orfismo esiste una vasta letteratura. Cfr., in particolare, M. Eliade, Storia delle credenze e delle idee religiose, II, Sansoni, Firenze, 1979, pp.189-210 e bibl. critica ivi, pp.465-466; D. Sabbatucci, Saggi sul misticismo greco, Edizioni dell’Ateeno, Roma, 2^ ed., 1991, pp.85-126, caratterizzato da una prospettiva storicistica volta a cogliere la specificità religiosa dell’orfismo greco. Di particolare interesse – e con una prospettiva ermeneutica molto diversa da quella del Sabbatucci nel senso di una valorizzazione del contenuto “tradizionale” dell’orfismo e quindi della sua comunanza mitologica e cosmogonica con altre tradizioni spirituali orientali e occidentali – è l’ultimo studio di Nuccio D’Anna, Da Orfeo a Pitagora. Dalle estasi arcaiche alle armonie cosmiche, Simmetrìa, Roma, 2011, pp.17-76, ove coglie il rapporto di alterità/complementarietà dell’orfismo con la religione olimpica ufficiale (comparabile col fenomeno dei numerosi yoghi itineranti che circolavano nell’India al tempo della religione vedica ufficiale) nonché i nessi dell’orfismo col pitagorismo. D’Anna definisce l’orfismo come la confluenza e il coronamento delle molteplici correnti della religiosità dell’Ellade dell’età arcaica, richiamandosi all’analisi di Martin Personn Nilsson su cui v., in particolare, pp.17-19, ove l’orfismo si configura come un fenomeno religioso ben definito nei suoi elementi mitologici e rituali, pur non essendo un organismo strutturato su basi rigidamente gerarchiche ma presentandosi come una sorta di organismo fluido. Sui rapporti fra orfismo e pitagorismo e le comuni ascendenze apollinee, cfr. ID., op.cit., pp.148-166.
3) Sul rilievo mitriaco di Modena v. R. Merkelbach, Mitra, Ecig, Genova, 1988, pp.267-368; 391-392.
4) I rilievi mitriaci di Chronos leontocefalo sono numerosi. Cfr. R. Merkelbach, op.cit., pp.264-267; S. Arcella, I Misteri del Sole. Il culto di Mithra nell’Italia antica, Controcorrente, Napoli, 2002, pp.155-158.
5) Sul rilievo di Emerita cfr. R. Merkelbach, op.cit., Fig.77, p. 395, con relativa e analitica didascalia.
6) Sul rilievo di Vercovicium, cfr. ID., op.cit., p.406.
7) Plut., De Iside et Osiride, 46,47; Porph., De antro nymph., 18.
8) Sul significato e le valenze di questo simbolo cfr.N. D’Anna, op.cit., p.57 ss. La letteratura su questo simbolo è limitata. Cfr. fra gli altri, R.Turcan, L’oeuf orphique et les quatre éléments, in Revue de l’Histoire des Religions, 1961, pp.11-23; M.L. West, The Orphic Poems, p.103, ss. che, oltre all’uovo, analizza il significato cosmogonico dei simboli dell’acqua e del tempo di cui si parla nel papiro di Derveni; P.G.Guzzo, Il corvo e l’uovo. Un’ipotesi sciamanica, in Bollettino d’Arte, 67, 1997, pp.123-128.
9) Su queste risultanze archeologiche cfr. A. Bottini, Archeologia della salvezza. L’escatologia greca nelle testimonianze archeologiche, Milano, Longanesi, 1992, pp.64-85.
10) Cfr. N. D’Anna, op.cit., p.58.
11) ID., op. cit., p.60; sulla Nyx ed il suo rapporto “dialettico” con Gea, cfr. D.Sababtucci, op. cit., pp. 95-101.
12) ID., op.cit., p.62 ove analizza l’aspetto dell’androgino. Per le fonti greche sul Chronos orfico, v. Platone, Timeo, 37-d (ove Chronos è considerato come una riproduzione di Aion, il tempo Eterno); Damascio (fr. 54 e fr. 60 Kern); Proclo (fr.72 Kern); Atenagora, Legat. pro Christ. 294 C.
13) Cfr. W.K.C. Guthrie, Orphéé et la religion grecque, Paris, Payot, 1956, 113-120; R. Turcan, Phanes. Lexicon Iconographicum Mythologiae Classicae, Zurich, 1981-98, VII, 1, 1994, pp.363-364.
14) Cfr. N.D’Anna, op.cit., p.64.
15) Sul rilievo di Phanes conservato nel museo di Modena cfr. R. Merkelbach, op. cit., p. 392. Su Phanes Protogonos cfr. U. Bianchi, Aspetti dell’idea di Dio nelle religioni esoteriche dell’antichità, in SMSR, 28, 1957, pp. 115-133; G.Scalera-McClintock, La teogonia di Protogonos nel papiro di Derveni. Un’interpretazione dell’orfismo, in Teologia e Filosofia, II, 1988, pp.139-149.
16) Platone, Simposio, 189d- 192d (Adelphi, Milano, 1992).
17) Avesta, Mithra-Yasht, X, 3-16. Su Mithra quale dio della luce nascente (“natus prima luce”) cfr. S. Arcella, op.cit., 140-143.
18) Sui rilievi e il complesso iconografico di Nemrut-Dagh, cfr. R. Merkelbach, op.cit., pp.69-90.
19) Sul pasto sacro cfr. i rilievi mitriaci e le relative analisi in R. Merkelbach, op.cit., pp. 157-159; S. Arcella, op.cit., pp. 100-103.
20) Sui rinvenimenti epigrafici nel mitreo di S. Prisca in Roma, cfr. A. Epigr., 1941, nn.73-77; 1946, nn. 83-84, 1960, n. 211.
21) Sugli stretti rapporti fra orfismo e apollinismo cfr. N. D’Anna, op.cit. pp.31-56; 148-166 e bibl.ivi.

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