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lundi, 10 février 2020

Le Royaume-Uni entrera-t-il en turbulence ? L’Ecosse renforce son désir d’indépendance

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Le Royaume-Uni entrera-t-il en turbulence ? L’Ecosse renforce son désir d’indépendance

Londres/Edimbourg : Le Brexit est bel et bien devenu une réalité mais, simultanément, il précipite la Grande-Bretagne dans un malaise nouveau. L’Ecosse n’accepte pas la sortie du royaume hors de l’UE et veut dès lors accélérer son processus d’indépendance. Sturgeon, la cheffe du gouvernement écossais, membre du SNP (Parti National Ecossais) a déclaré, à propos du Brexit : « Nous sommes à deux jours de perdre notre adhésion à l’UE et tous les droits qui y sont liés ». L’indépendance est donc la seule voie qui reste à l’Ecosse pour demeurer une partie de l’Europe, après le Brexit ».

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Récemment, le parlement régional écossais s’est prononcé en faveur de l’organisation d’un second référendum sur l’indépendance. Les députés ont voté à 64 voix en faveur de cette initiative contre 54 contre.

Mais Mme Sturgeon ne peut nullement forcer l’organisation d’un tel référendum : elle doit obtenir le feu vert du gouvernement central de Londres. Le premier ministre britannique Johnson a d’ores et déjà fait savoir, en toute clarté, qu’il n’autoriserait pas un second référendum. La question, dit-il, a été réglée par le premier référendum de 2014 et ce, pour toute une génération. Lors de ce référendum de 2014, 55% des Ecossais avaient voté contre la séparation d’avec le Royaume-Uni.

Mme Sturgeon oppose son propre point de vue : les conditions ont changé depuis le référendum sur le Brexit de 2016. Les Ecossais ont alors voté en grande majorité contre la sortie hors de l’UE mais leurs voix ont été étouffées par les électeurs anglais et gallois. L’Ecosse, par voie de conséquence, a été arrachée à l’UE contre son gré. Telle est la vision de Mme Sturgeon aujourd’hui.

Article tiré de http://www.zuerst.de

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Nord Stream 2 dans le collimateur : Washington prépare un nouveau train de sanctions

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Nord Stream 2 dans le collimateur : Washington prépare un nouveau train de sanctions

Washington : les Etats-Unis ont bien la ferme intention de saboter définitivement le gazoduc germano-russe de la Baltique, le Nord Stream 2. Selon plusieurs informations tirées des médias, le parlement et le sénat des Etats-Unis sont occupés à préparer un nouveau train de sanctions.

Cette fois, ces sanctions frapperaient les investisseurs européens, participant au projet, ainsi que les entreprises qui se fourniraient en gaz au départ de ce gazoduc. Ces nouvelles sanctions pourraient être mises en œuvre dès ce mois de février ou en mars prochain.

Le Handelsblatt allemand cite à ce sujet un porte-paroles du consortium énergétique Uniper : « Nous savons que les Américains sont très déterminés à empêcher le fonctionnement du gazoduc Nord Stream 2 ». Le journal n’entend toutefois pas spéculer sur d’autres actions possibles des Américains », mais suit « le déroulement de l’affaire de manière très précise ».

En décembre 2019, le Sénat américain avait prévu des sanctions contre Nord Stream 2 dans un projet de loi sur l’armement et la défense (NDAA/National Defense Authorization Act), devant entrer en vigueur en 2020.

Selon ce projet de loi, les navires poseurs de tubes, impliqués dans la réalisation du gazoduc, et les cadres de ces entreprises, seraient visés. Le Sénat américain cible ces personnes en les menaçant de ne plus leur accorder de visas et de bloquer toutes les opérations relatives à leurs avoirs déposés aux Etats-Unis. L’entreprise de construction Allseas, qui place les tubes sur le fond de la mer, est directement menacée, sans circonlocutions verbales, de « voir son existence économique détruite », si elle participait, « ne fût-ce qu’un seul jour, aux travaux de parachèvement du gazoduc Nord Stream 2 ».  L’entreprise a dès lors abandonné sa participation.

D'après l'état actuel des travaux, le gazoduc Nord Stream 2 devrait être complètement achevé à la fin de l'année 2020. Il ne manque plus que 150 km de tubes à placer pour parachever le tracé complet.

Article paru sur http://www.zuerst.de

Voir l'article du Point: https://www.lepoint.fr/monde/nord-stream-2-l-ue-et-l-allemagne-rejettent-les-sanctions-americaines-21-12-2019-2354355_24.php

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dimanche, 09 février 2020

Russie. Alexandre Latsa analyse le « projet Poutine et Post Poutine » 2018-2024

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Russie. Alexandre Latsa analyse le «projet Poutine et Post Poutine» 2018-2024

Ex: https://www.breizh-info.com

En France, la presse mainstream est majoritairement « russo-sceptique » ou plutôt « Poutino-sceptique » et n’hésite pas à tacler fréquemment le maître du Kremlin. A contrario, dans la presse alternative, on trouve également bon nombre de sympathisants du régime russe, et notamment de Vladimir Poutine. C’est le cas d’Alexandre Latsa, qui ne s’en est d’ailleurs jamais caché (ce que font par contre allègrement en France des journalistes proches de Macron, de de Jean-Luc Mélenchon, mais qui ne s’assument pas).

Son analyse de la période 208-2024 à venir pour la Russie de Vladimir Poutine nous semblait intéressante à lire pour nos lecteurs, pour avoir un autre son de cloche sur la Russie que celui que nous avons dans la presse Mainstream.

L’année 2020 sera vraisemblablement, historiquement, l’année qui ouvrira le cycle d’après, celui d’une époque au sein de laquelle  Vladimir Poutine ne sera plus le président de la fédération de Russie. La nomination de Mikhail Michoustine est une illustration de l’avenir que Vladimir Poutine envisage pour la Russie et surtout des elites qu’il souhaite pour diriger le pays.

Un avenir bien différent de celui que nous promettait la grande majorite des commentateurs et soit disant spécialistes de la Russie de 2000 à 2020.

Ancien chef du Service fédéral des impôts depuis  2010, Mikhail Michoustine  est crédité d’avoir concu et réalisé l’extraordinaire numérisation des services fiscaux russes, permettant d’augmenter les recettes fiscales russes de 20 a 35% du produit intérieur brut et surtout de faire en sorte que « les impôts cessent d’être un problème pour les entreprises russes ».

Ingénieur de formation, il aurait de fortes connaissances sur les technologies importantes, telles que la blockchain et l’intelligence artificielle. Selon le PDG de Sberbank, German Gref, Mishustin serait rare, talentueux et polyvalent et l’un des managers les plus efficaces et les plus qualifiés du pays. Pour le chef de la Chambre des comptes, Alexei Kudrin,  Mishustin a le doigt sur le pouls de la numérisation.

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En plus d’ètre un conservateur sur le plan sociétal, c’est un musicien hors pair qui a concu certaines des chansons de Grigory Leps (ici et ici). Anecdocte, il n’avait pas de page Wikipedia avant sa nomination … La Kremlinologie est une science qui ne pardonne pas

Cette digititalisation de l’administration russe ne concerne pas que le Service fédéral des impôts mais l’ensemble des services administratifs. Conséquence, la capitale, ville pilote de cette digitatlisation est devenue aujourd’hui l’une des villes les plus connectées du monde, via notamment le travail de l’actuel maire de la Ville Serguey Sobyanine.

Depuis le début du redressement national, entame en 1999, Vladimir Poutine avait réussi la création d’un système politique de rassemblement, fédérant les clans et permettant un équilibre des intérêts. Comme l’a absolument parfaitement ecrit Jean Robert Raviot : « En menant, selon la tradition soviétique, une politique des cadres destinée à sélectionner les hommes les plus compétents, mais aussi les plus loyaux, le président russe cherche à consolider les bases du système corpocratique que d’aucun qualifieraient de «capitalisme d’état» — qu’il a instauré, système dont la pérennité lui importe sans doute davantage que son destin personnel après 2024. »

La résignation du gouvernement Medvedev, sanctionné pour n’avoir sans doute pas suffisamment initié les réformes permettant la réalisation de la stratégie 2020 est un signe qu’au Kremlin, on a compris, a un niveau élevé, le défaut de politique intérieure , mission du gouvernement russe. La figure de Medvedev et de son gouvernement, relativement impopulaire en Russie n’etait sans doute pas le meilleur binôme pour les prochaines élections législatives dans un contexte global qui voit un effritement de la confiance envers Russie Unie, sur fond de contestations principalement sociales. Pour autant, ami d’enfance du président et homme de première confiance, les nombreux commentateurs qui ont mis Dimitry Medvedev « au placard » font une grosse erreur d’analyse, le Poutinisme fonctionne en grande partie sur le binôme « : confiance / loyauté.

Fait par contre absolument impossible à envisager il y a même 5 ans : la Russie dispose d’un gouvernement dont la moyenne d’âge est de 45 ans, une génération de technocrates, moins politiques, une génération qui n’appartient pas à l’entourage historique du président russe, ni aux réseaux de « Leningrad ». Hormis Lavrov et Shoigou, hommes forts du précédent gouvernement et proches de Vladimir Poutine, seul l’ancien ministre des finances survit en tant que figure des « libéraux » kremlin-compatibles issus de la période Medvedev.

Fait encore plus incroyable : les modifications de la constitution que le président a initié verront l’obligation pour les fonctionnaires, ministres et candidats à la présidence russe l’obligation de n’avoir ni double nationalité, ni d’avoir résidé et obtenu à l’étranger un document de séjour ou résidence ; et surtout d’avoir vécu en Russie 25 ans, contre 10 ans aujourd’hui.

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Les enfants de la grande majorité de l’élite russe actuelle, qui étudient à l’étranger sont donc déjà hors-jeu des sphères de gouvernance de la Russie post-Poutine. Ne seront pas Tsars de Russie les enfants dont le logiciel mental aura été faconné à Yale, Stanford ou la Sorbonne, dieu merci pour la Russie ; exactement comme c’est le cas en Chine.

Une réelle transition, en profondeur, est en cours, scénario  qui va totalement à l’encontre du narratif prévu par le mainstream, pris une fois de plus de cours par la stratégie des élites russes dont on ne sait plus trop combien elles ont de coups d’avance.

Une autre chose importante est passé relativement inaperçue des commentateurs sur la Russie : les changements de la constitution comprennent un amendement qui affirme que désormais la loi nationale, russe est prééminente sur les décisions des stances juridiques internationales telles que la Cour européenne des droits de l’homme et du Conseil de l’Europe .

C’est une petite révolution qui ne fait que confirmer les tendances de fond initiées en 2014: le voyage épique de la Russie vers l’Europe a cessé et  les élites russes sont passés de la fascination à la compassion envers l’Occident et surtout l’Europe », comme l’a si magnifiquement écrit Vladislav Surkov en 2018

Sans surprise, les premières déclarations du nouveau premier ministre auront été tournées vers la nécessité de refaire augmenter le pouvoir d’achat des russes qui a baissé continuellement depuis 2014 et le début de l’ère des sanctions. Il faudra regarder si la tendance à la hausse constatée en fin d’année dernière pour la première fois depuis 2014 est une tendance lourde ou pas.

Les faibles revenus d’une part importante de la population sont un problème «particulièrement aigu» qui constitue une «menace directe» pour l’avenir démographique de la Russie en ne permettant pas aux familles de faire des enfants qu’elles souhaiteraient, a savoir 2,5 enfants / famille selon les études faites ; ceci explique la dimension absolument incroyable du volet social et démographique que les autorités russes vont déployer au cours des prochaines années.

Lors de son premier discours à la Douma, le nouveau Premier ministre a nommé six priorités pour son poste de premier ministre: le lancement d’un nouveau cycle d’investissement; utiliser efficacement les ressources allouées aux projets nationaux (que nous détaillons ci dessous); développer le complexe militaro-industriel; stimuler le développement technologique de l’économie; favoriser l’expansion du secteur agricole; et développer les infrastructures de transport pour réduire les disparités régionales.

3208909-ZVYGNJAL-6.jpgLa décision du Tsar Poutine de rompre l’architecture du Tandem  sous sa forme actuelle aura été une surprise pour tous les experts de la Russie et autres kremlinologues avertis ; on imagine ce qu’il en sera pour la succession, qui selon tout vraisemblance, est déjà organisée.

Le départ du président russe de sa fonction ne signifie sans doute pas pour autant son départ complet de la scène politique russe. S’il semble désormais quasi certain que Vladimir Poutine ne sera pas président de la Russie de 2024 à 2030 sauf force majeure ; il semble cependant plausible qu’il continuera à occuper une position dominante qu’elle soit au sein du conseil de sécurité, ou ailleurs.

Le Tandem « pourrait » se retrouver à diriger les deux conseils, de sécurité et d’état, afin d’ assurer un accompagnement de la nouvelle gouvernance présidentielle et législative qui émergera des législatives de 2021 et de la présidentielle de 2024.

La mission pour le Tsar sera sans doute ailleurs : assurer durant un laps de temps le bon fonctionnement de la transition, et plausiblement poser les derniers fondements nécessaire pour permettre au Poutinisme de survivre à Vladimir Poutine et ainsi permettre « à l’État, cette grande substance secrète de l’histoire russe qui en 1991 bascula dans le gouffre et fut réduite en cendres, de continuer a se relever, lentement, sûrement, de plus en plus rapidement, inébranlable et invincible dans son mouvement ascendant, car en lui, en l’État, agit le destin. Et cet État a choisi Poutine pour conduire le processus historique en Russie.
Ce n’est pas Poutine qui construit l’État, c’est l’État qui construit Poutine. »

Details des projets nationaux 2020 – 2024

Les projets nationaux sont un Grand Projet initié par le gouvernement russe en 2019, nouvelle version des projets prioritaires de 2005, et devant être réalisés durant la période 2019-2024 (soit au cours du dernier mandat de Vladimir Poutine) et pour la réalisation duquel a été attiibué 25 trilions de roubles soit 350 milliards d’euros au cours du 02 02 2020 sur 6 ans.

Les projets comprennent :

Le plus gros lot est celui des infrastructures « magistrales » notamment
– Les routes ;
– Les routes transfédérales notamment les autoroutes et les axes entre la Russie et la Chine ;
– Les ports ;
– La construction de 8 brise glaces ;
– La route maritime du nord et ses infrastructures ;
– Les voies férrées ;
– Les canaux ;
– Augmenter le transport de fret par 8 ;
– Augmenter de 50% la capacité globale de transport containers du pays ;
– Amélioration de l’indice de performance logistique du pays pour passer de la 75-ième à la 50-ième place mondiale ;
– Augmentation de 35% des vols domestiques pour que la Russie passe de 105 millions à  140 millions de passagers en 2024, depassant l’Allemagne et le Japon et arrivant au niveau de l’angleterre ; Augmenter de 50% le nombre de vols inter-régions ne passant pas par Moscou.
– Developper les infradtructures energetiques ;
– Installer une premiere centrale nucleaire flottante en chukotka ;
– Créer de nouveaux bouquets d’oléoducs et gazoducs

La démographie

Vladimir Poutine a annoncé la prolongation jusqu’en 2026 du programme de stimulation de la natalité appelé «Capital maternel», lancé en 2007 et qui devait à l’origine prendre fin en 2021.

L’objectif est de redresser le taux de natalité a 1,7 enfants / femmes (comme en 2016, contre 1,5 en 2019).

Le programme consistait en une dotation accordée à partir du deuxième enfant, mais les statistiques montrent que si le MatKapital a eu un effet tres positif sur la démographie au cours des 10 dernières années, désormais le problème n’est plus le second enfant, mais le premier. Le nombre de second, troisième, quatrième enfant augmente, mais le nombre de premier enfant lui diminue depuis 2017.

Le Matkapital (la dotation) sera désormais accessible dès le premier né et représentera dès janvier une somme de 466 617 roubles (6 820 euros) à laquelle seront ajoutés 150 000 roubles (2 192 euros) à la naissance du second. Les familles qui comprenaient déjà un enfant avant cette mesure et attendent la naissance d’un nouvel enfant percevront en une seule fois la somme cumulée pour les deux, soit près de 9 000 euros. Enfin, pour le troisième enfant, la législation russe continuera de proposer un remboursement des crédits immobiliers à hauteur de 450 000 roubles (6 577 euros), soit pour trois enfants jusqu’à un million de roubles de versements (un peu moins de 15 000 euros).
(source)

Il est également prévu d’augmenter les allocations familiales mensuelles par enfant qui n’étaient jusqu’ici versées que pour des enfants de moins de trois ans, l’âge d’éligibilité étant repoussé à sept ans. Ces allocations, qui devraient passer de 5 500 roubles en 2020 à 11 500 roubles en 2021, continueront toutefois d’être réservées aux familles dont le revenu ne dépasse pas le minimum vital fixé en 2019 à 11 000 roubles (160 euros) par mois et par personne. Ce montant varie en fonction des régions et de la situation socio-démographique (différents taux pour les enfants, les retraités et les personnes en âge de travailler).
(source)

Ce programme devrait concerner 1,3 milions  de familles.

En plus les allocations pour les familles avec un enfant handicapé passeront de 5.500 à 10.000 roubles par mois. L’allocation d’invalidité ne s’applique qu’aux familles dont le parent ne travaille pas. En moyenne, 470.000 personnes reçoivent ce paiement par an.

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Enfin les familles avec trois enfants ou plus bénéficieront désormais de déductions supplémentaires pour les taxes foncières et foncières ; Vladimir Poutine a également promis d’exempter les grandes familles de l’impôt foncier sur les parcelles allant jusqu’à six acres. Si une grande famille achète une parcelle de 10 acres, elle sera taxée comme si elle n’était que de quatre.

Ecologie
C’est le troisième lot le plus doté ; les objectifs principaux sont la mise en place d’un dispositif fédéral operationnel et fonctionnel de gestion, le traitement et tri des déchets ; la mise en place d’un programme d’amélioration de l’air ; de l’eau et acquisition de nouvelles technologies (eco-tech).


Route et sécurité routière

visant a la construction de nouvelles infrastructures ; réduire la mortalité sur la route par  3,5 afin de rendre la circulation routière en Russie plus sure qu’en Allemagne (!)
NDLA : voir les nouvelles lois TRES sévères visant à discipliner les comportements au volant.

Santé
visant à baisser de 25% les décès pour maladies cardiovasculaires ; baisser de 25% la mortalité infantile ; developper une production nationale d’équipement médical.

Education
avec en objectifs principaux : la digitalisation de l’enseignement ; multiplier par quatre le nombre de spécialistes de l’IT et que la Russie passe du 17-ième au 10-ième rang sur 500 des universités mondiales.

Culture
Visant au développement  des librairies et bibliothèques du pays.

Logement et environnement urbain :
Diminuer les taux d’interets pour l’acquisition immobilière a < 8% et developper des programmes d’aides pour l’acquisition de la propriete ; augmenter la construction d’immobilier de logement de 79 millions à 120 millions de mètres carrés ; Mise en place d’un programme pour rentre plus belles les villes et l’environnement urbain.

Science :
Faire entrer la Russie das le top 5 des nations en terme de publication d’articles dans les domaines scientifiques prioritaires (la Russie est aujourdhui 12-ième) ; tripler le nombre d’instituts scientifiques ; doubler le nombre de revues scientifiques et faire passer le pourcentage de chercheurs de moins de 39 ans de 43 à 5%.

Économie numérique et digitale
Augmenter les dépenses informatiques de 1,7% à 5,1% du PIB ; Augmenter l’accès Internet à haut débit de 73% à 97% des foyers russes (c’est-à-dire aux niveaux scandinaves les plus élevés du monde) ; assurer l’acces au tres haut débit à tous les objets d’infrastructure importants (hôpitaux, cliniques rurales, écoles, etc.) d’ici 2024 ; generaliser la 5G dans toutes les villes d’un million d’habitant ; Faire que la Russie passe de 1% à 5% de part de marché dans les technologies du cloud.

Business
Augmenter la part des entrepreneurs / petites et moyennes entreprises de 22,3% à 32,5% du PIB ; accroître l’accès au crédit pour les PME; créer des centres d’entrepreneuriat; etc.

Productivité
Eduquer le caital humain pour augmenter la productivité ;


Commerce international

Augmenter l’export de production nationale, notamment les machines, la production chimique, métallurgique, pharmaceutique, les services, l’agriculture et la production de bois.

Source 

Crédit photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2020, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine 

Carl Schmitt spiegato ai giovani

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Carl Schmitt spiegato ai giovani

Intervista con Niccolò Rapetti

Ex: https://ragionipolitiche.wordpress.com

La complessità e la irriducibilità a formule del pensiero politico di Carl Schmitt sono immediatamente evidenti guardando alla sua travagliata fortuna scientifica. Si tratta innanzitutto di un reazionario cattolico, un conservatore compromesso nel regime hitleriano; negli anni però la sua critica anti-imperialista e anti-liberale ha iniziato a piacere molto anche alla sinistra e pur nel suo evidente anti-americanismo il suo libro Il nomos della Terra è oggi lettura obbligata per gli ufficiali di marina americana. Professor Carlo Galli, mi viene spontanea una domanda: di chi è Carl Schmitt?

51nlk4lnd+L._SX326_BO1,204,203,200_.jpgÈ un grande giurista del diritto pubblico e del diritto internazionale, che ha avuto il dono di un pensiero veramente radicale, e la sorte di vivere in un secolo di drammatici sconvolgimenti intellettuali, istituzionali e sociali. Ciò ne ha fatto anche un grande filosofo e un grande scienziato della politica; e lo ha esposto a grandi sfide e a grandi errori.

È innanzitutto necessario chiarire la posizione di Schmitt nella storia delle idee e del diritto: Carl Schmitt è «l’ultimo consapevole rappresentante dello jus publicum europaeum, l’ultimo capitano di una nave ormai usurpata». Che cos’è lo jus publicum europaeum? Come e quando inizia il suo declino, che Schmitt attraversò «come Benito Cereno visse il viaggio della nave pirata»?

Lo jpe è l’ordine del mondo eurocentrico della piena modernità; un ordine che è anche Stato-centrico, al quale Schmitt sa di appartenere anche se è ormai in rovina. Un ordine, per di più, che egli stesso decostruisce, mostrando che si fondava sul disordine, cioè non solo sull’equilibrio fra terra e mare ma anche sulla differenza di status fra terra europea e terre extra-europee colonizzate. Il declino di quell’ordine nasce quando si perde la consapevolezza della sua origine di crisi: quando l’uguaglianza formale fra Europa e non-Europa viene affermata nelle teorie (gli universalismi dell’economia, del diritto, delle teorie politiche democratiche e della morale) e nella pratica (l’imperialismo delle potenze anglosassoni, la loro – interessata – esportazione del capitalismo e della democrazia). Cioè per Schmitt dai primi anni del XX secolo.

Come si coniugano gli elementi «febbrilmente apocalittici» (teologia) e quelli «causticamente razionali» (diritto) nel pensiero politico di Carl Schmitt? In che posizione si trova il giurista Schmitt nei confronti di tecnica e teologia, diritto positivo e katechon?

Schmitt non è un apocalittico in senso proprio, nonostante sia così interpretato da Taubes. La teologia è, nel suo pensiero, un punto di vista, sottratto all’immanenza moderna, a partire dal quale comprendere diritto e politica, e le loro dinamiche. La teologia non ha la pretesa di essere una sostanza fondativa (Schmitt non è un fondamentalista) ma è anzi la consapevolezza dell’assenza di sostanza (di Dio), nell’età moderna. Questa assenza, che Schmitt reputa irrimediabile, è la spiegazione del fatto che la modernità è instabile, e che il suo modo d’essere è l’eccezione: questa richiede la decisione perché si possano formare ordini, e continua a vivere dentro gli ordini e le forme, che quindi non possono mai essere chiusi, razionali, neutralizzati. Da ciò deriva anche l’importanza del potere costituente, ovvero dell’atto sovrano che fonda un ordine a partire da una decisione reale sull’amico e sul nemico. E da ciò anche la tarda insistenza sulla terra (sulla concretezza spaziale) come possibile fondamento stabile degli ordini.

Considerando la distinzione politica fondamentale Freund-Feind, che opinione può avere Schmitt di tendenze fondamentali del suo e del nostro tempo, universalismo e pacifismo, che escludono per definizione l’idea di nemico?

418dj-pLosL._SX322_BO1,204,203,200_.jpgSchmitt pensa – e lo spiega in tutta la sua produzione internazionalistica, dal 1926 al 1978 – che ogni universalismo e ogni negazione della originarietà del nemico siano un modo indiretto per far passare una inimicizia potentissima moralisticamente travestita, per generare guerre discriminatorie. Per ogni universalismo chi vi si oppone è un nemico non concreto e reale ma dell’umanità: un mostro da eliminare. Perché ci sia pace ci deve essere la possibilità concreta del nemico, non la sua criminalizzazione, secondo Schmitt.

Dopo aver annunciato la morte dello Stato nel saggio Il Leviatano di Hobbes, Schmitt teorizzò un’alternativa al potere statale, adeguata alla nuova concezione globale del pianeta che conservando la natura plurale del politico, potesse compiere la grande impresa «degna di un Ercole moderno»: domare la tecnica scatenata. Stiamo parlando dei Grandi Spazi, la cui formulazione è contenuta nella conferenza L’ordinamento dei grandi spazi nel diritto internazionale scritto nel 1939. Ce ne può parlare?

Il Grande Spazio, o Impero, è la risposta di Schmitt al Lebensraum nazista. Non ha caratteristiche biologiche, ma è in pratica la proposta di egemonia di una forma politica all’interno di uno spazio geografico-politico in cui continuano a esistere altre forme politiche non pienamente sovrane. Il GS è più che una sfera d’influenza, perché è gerarchicamente organizzato al proprio interno e perché è chiuso a influenze esterne; ed è diverso dallo Stato perché non è del tutto omogeneo giuridicamente: perché non è un «cristallo». I GS sono i soggetti di una concezione plurale delle relazioni internazionali; le due superpotenze del secondo dopoguerra, invece, per Schmitt erano due universalismi (capitalismo e comunismo) in lotta fra di loro e in instabile equilibrio.

Negli interrogatori dell’immediato dopoguerra Schmitt difese strenuamente la propria concezione del nuovo ordinamento spaziale chiarendone la differenza rispetto alla vera dottrina politica del Terzo Reich cioè lo spazio vitale razziale-biologico. È però indubbio che nel grande spazio come pensato da Schmitt si annidi un antisemitismo coerente con ciò che è condizione sine qua non della teoria: un rapporto forte e concreto tra etnia-popolo e terra civilizzata. Il nemico quindi, per Schmitt, non è l’ebreo in quanto Un-mensch (sotto-uomo, razza inferiore), ma l’«ebreo assimilato» che si pone come elemento sradicante della territorialità e della concretezza di una cultura. Dove sta allora la verità, che cosa direbbe sull’imputato e sull’imputazione: ideologia o scienza?

In Schmitt ideologia e scienza non sono distinguibili: ogni scienza è orientata,  storica; è affermazione di un ordine concreto, oltre che ricostruzione genealogica degli ordini. L’antisemitismo, poi, è presente in tracce più o meno evidenti in buona parte della filosofia tedesca – da Hegel a Schopenhauer, da Marx a Heidegger –, in forme diverse e con significati diversi; nei grandi filosofi non è mai determinante – ovvero, non è il motivo che dà origine al filosofare –: l’ebreo è utilizzato come un esempio di non-appartenenza, di individualistico sradicamento, di coscienza infelice e al contempo aggressiva. Il capitalismo, il socialismo e  la tecnologia sono spiegati anche (certo, non soltanto – soprattutto nel caso di Marx –) attraverso l’ebraismo, insomma. Questo atteggiamento – che è presente con forse maggiore virulenza anche nella destra francese – è ai nostri occhi gretto, insensato, pericolosissimo e tendenzialmente criminale. Schmitt, come persona, è stato antisemita in seguito al suo cattolicesimo (una delle fonti dell’antisemitismo in Europa; ma anche Lutero era violentemente antisemita), senza però che l’antisemitismo fosse particolarmente rilevante o importante nel suo pensiero; la sua adesione al nazismo, che a suo tempo ha sorpreso tutti,  non è dovuta all’antisemitismo ma a un misto di disperazione (per la caduta di Weimar, che aveva cercato vanamente di salvare), di orgoglio (la pretesa di poter guidare il nazismo verso un pensiero «civilizzato» e verso la soluzione della crisi dello Stato) e di ambizione (la chiamata in cattedra a Berlino, la vicepresidenza della associazione dei giuristi tedeschi, il ruolo tecnico rilevantissimo nella stesura di alcune leggi costituzionali come quella dei «luogotenenti del Reich» – 1933 –, la nomina a consigliere di Stato prussiano). Data la struttura radicale del suo pensiero, cioè dato il nichilismo che dopo tutto vi alberga e che gli impedisce ogni valutazione di carattere morale, e dato anche il suo precedente larvato antisemitismo, Schmitt non ha avuto remore nell’adeguarsi all’antisemitismo nazista – ben diverso da ogni altro – che pure non gli apparteneva, e che ha prodotto effetti terribili e grotteschi nei testi da lui scritti dal 1933 al 1936 (anno della crisi del suo rapporto con il regime), con alcuni strascichi nel libro hobbesiano del 1938 e nei testi «segreti» del primo dopoguerra (in realtà scritti per essere pubblicati postumi). In generale, per lui l’ebraismo è un altro nome del liberalismo (il problema è che nella fase nazista è trattato come la causa del liberalismo). La responsabilità politica, morale e storica è tutta sua; gli studiosi devono sapere che la forza del suo pensiero sta altrove, e al tempo stesso devono sapere che quel pensiero è indifeso davanti a questo tipo di aberrazioni (ma anche ad altre analoghe, di altro segno).

1200px-Grabstein_Carl_Schmitts.jpegCarl Schmitt si è spento nel 1985 a Plettenberg in Westfalia alla veneranda età di 97 anni. Ciò significa che il suo sguardo non supera la «cortina di ferro» e si estende solo alla realtà della guerra fredda. Anche durante questo delicato periodo Schmitt ha continuato la sua attività di studioso e attento indagatore delle questioni di diritto internazionale dei suoi anni. Si espresse quindi sul dualismo USA-URSS, vedendo in esso una tensione verso l’unità del mondo nel segno della tecnica che avrebbe sancito l’egemonia universale di un «Unico padrone del mondo». Superando il 1989, e guardando al presente, possiamo dire che gli Stati Uniti dopo il ’91 hanno definitivamente preso scettro e globo in mano? L’American way of life è il futuro o il passato? Già Alexandre Kojève, per esempio, parlava di un nuovo attore politico e culturale e di una possibile «giapponizzazione dell’occidente».

Lascerei da parte Kojève, a suo tempo affascinato da Schmitt ma studioso di tutt’altra provenienza e di altre ambizioni. Quanto al resto, non è vero che gli Usa siano stati i padroni solitari del mondo, se non forse negli anni Novanta quando hanno affermato che il cuore del nomos della Terra è il benessere del cittadino americano. Hanno esportato la democrazia, e in realtà il loro capitalismo, ovunque e con ogni mezzo, praticando guerre presentate come azioni di polizia internazionale, con o senza la copertura dell’Onu. Ma hanno anche trovato resistenze ovunque: i terrorismi che spesso hanno armato, e  che si sono rivoltati contro di loro; ma anche soggetti geo-politici e geo-economici abbastanza forti da essere in grado di  affermare le proprie pretese – Cina, Russia, Iran, la stessa Germania con la sua forza economica di esportazione, solo per fare qualche esempio –. In ogni caso, gli Usa hanno dovuto assumere, dopo la crisi del 2008, una postura difensiva: protezionismo, per difendersi da economie più dinamiche della loro; ritiro militare da aree un tempo strategiche, come parte del Medio Oriente; scarsa propensione a interventi massicci in aree di crisi (che è la vera differenza fra l’amministrazione Trump e quelle democratiche che lo hanno preceduto); severa compressione della omogenea diffusione del benessere nella loro società. Resta invariato il diritto che gli Usa rivendicano ed esercitano di intervenire ovunque nel mondo con azioni mirate contro i loro nemici, che ora come sempre essi criminalizzano. Ma oggi non sono i padroni del mondo: l’Eurasia (Cina e Russia) ha un peso pari a quello dell’Euro-America (a parte il fatto, importantissimo, che entrambe queste macro-realtà sono divise al loro interno).

Al conflitto parziale e regolato tipico dello jus publicum europaeum (1648-1914) Schmitt contrapponeva la moderna guerra discriminatoria condotta per justa causa dove il nemico è concepito come criminale sul piano legale e inferiore moralmente. Le parti in conflitto non si pensano più come justi hostes, nemici reali che si riconoscono reciprocamente come sovrani sui propri confini, ma esprimono una guerra giusta che legittima l’impiego dei moderni mezzi di annientamento. La guerra regolare e circoscritta diventa allora con i due conflitti mondiali, totale e discriminatoria alla stregua di una guerra civile su scala mondiale; una guerra non tra regolari eserciti ma in cui anche i civili e la proprietà privata diventano oggetto di annientamento attraverso i bombardamenti aerei. Eppure in questa lucida e terribile diagnosi Schmitt aveva ancora la forza della speranza e concludendo il Dialogo sul nuovo spazio scrive: «sono convinto che dopo una difficile notte di minacce provenienti da bombe atomiche e simili terrori, l’uomo un mattino si sveglierà e sarà ben felice di riconoscersi figlio di una terra saldamente fondata». La questione, invece, oggi non solo è irrisolta ma si è radicalizzata lasciandoci uno Schmitt spaesato. Come si configura una guerra in un mondo globalizzato dove «le uniche linee generate dall’economia che siano geograficamente leggibili sono quelle degli oleodotti» e la religione torna ad essere politica e fortemente identitaria?

Oggi la guerra non ha più, prevalentemente, le forme della guerra totale che ha assunto nella Seconda guerra mondiale. Ma resta una guerra discriminatoria, come fu quella: democrazia contro terrorismo, Bene contro Male (concetto reversibile, com’è evidente). Nell’età globale, poi, in un mondo reso indistinto dall’omogeneità spaziale richiesta dal capitalismo, con l’ausilio dell’elettronica, si è rafforzata la tendenza verso la guerra discriminatoria, poliziesca, asimmetrica (Stati – e i loro contractors– contro bande armate, in mezzo a popolazioni civili): una guerra globale che scavalca i confini e che piomba dall’alto ovunque siano lesi gli interessi di alcune grandi potenze. Una guerra, certo, che – da entrambi i lati – non rispetta i vecchi parametri: distinzione fra interno ed esterno, fra civile e militare, fra nemico e criminale, fra pubblico e privato, fra religione e politica. Una guerra tanto lontana dai modelli tradizionali che un generale inglese ha potuto scrivere, citando John Lennon, «war is over».

Che cosa rimane dello studio di Schmitt sulla figura del combattente partigiano nell’epoca del terrorismo islamico e delle «crociate» americane per la democrazia e la libertà? Oggi il partigiano è ancora «l’ultima sentinella della terra»?

La figura del partigiano, elaborata da Schmitt nei primissimi anni Sessanta del XX secolo, è uno dei tentativi di pensare il ‘politico’ – in sé destabilizzante – in modo concreto e relativamente stabile: il che è possibile perché il partigiano è tellurico, perché difende un territorio. Il partigiano è portatore di inimicizia reale, non assoluta: combatte per uno scopo, non per mera volontà di distruggere. Non è un terrorista, un figlio dell’universalismo, della tecnica, di una volontà di dominio  globale. Se al tempo di Schmitt il partigiano poteva essere il vietcong (il che provocò a Schmitt qualche precoce simpatia a sinistra), oggi non è chiaro dove e con chi possa essere identificato.

9780199916931.jpgLa grande questione dello Schmitt del secondo dopoguerra, concentrato su questioni di diritto internazionale, è l’urgenza di un «nuovo nomos della terra» che supplisca ai terribili sviluppi della dissoluzione dello jus publicum europaeum. Porsi il problema di un nuovo nomos significa considerare la terra come un tutto, un globo, e cercarne la suddivisione e l’ordinamento globali. Ciò sarebbe possibile solo trovando nuovi elementi di equilibrio tra le grandi potenze e superando le criminalizzazioni che hanno contraddistinto i conflitti bellici nel ’900. A scompaginare il vecchio bilanciamento tra terra e mare, di cui l’Inghilterra, potenza oceanica, si fece garante nel periodo dello jus publicum europaeum, si aggiunge, però, una nuova dimensione spaziale: l’aria. L’aria non è solo l’aereo, che sovverte le distinzioni «classiche» di «guerre en forme» terrestre e guerra di preda marittima, ma è anche lo spazio «fluido-gassoso» della Rete. Grazie ai nuovi sviluppi della politica nel mondo si rende sempre più evidente come l’era del digitale non apra solamente nuove possibilità (e nuovi problemi) per l’informazione e la comunicazione, ma si configuri, nella grande epopea degli uomini e della Terra, come l’ultima, grande, rivoluzione spaziale-globale. Come possono rispondere le categorie del nomos di Carl Schmitt al nuevo mundo del digitale?

Se Schmitt non è solo il pensatore del conflitto indiscriminato, ma di un conflitto che è destinato a produrre un ordine, sia pure transitorio e mai neutrale, è chiaro che allora non convive bene né col capitalismo mondializzato, né con la tecnica globalizzata, né con la dimensione fluida e virtuale della Rete. In realtà, un significato contemporaneo di Schmitt sta in varie altre circostanze: inizia un’età post-globale, e per molti versi post-liberaldemocratica (ma non necessariamente post-statuale), contrassegnata da un nuovo pluralismo politico fra Grandi Spazi (non chiusi economicamente, però: questo è il problema) e quindi da un nuovo rilievo delle logiche geopolitiche e geostrategiche (di cui Schmitt è stato interprete originale e non pedissequo); nascono nuove richieste di sovranità anche in Occidente, dove prima regnava l’ideologia del mercato; la gestione della politica è sempre più spesso affidata a esecutivi forti, che agiscono attraverso «stati d’eccezione» più o meno espliciti; le dinamiche dell’esclusione interna verso i «diversi» si fanno più esplicite e il conflitto si fa più aspro (anche su questioni simboliche di fondo). Ma più ancora che di una importanza di Schmitt per decifrare il presente, è da sottolineare il suo grandissimo rilievo per decifrare la modernità e la sua crisi; per ri-codificare e ri-trascrivere la storia intellettuale, istituzionale e politica degli ultimi tre secoli (si pensi solo ai suoi libri sul parlamentarismo, sulla dittatura, sulla costituzione); per criticare genealogicamente e per decostruire il razionalismo e il pensiero dialettico. È questo rilievo critico – da assumere in modo non a-critico – a spiegare l’immensa  fortuna attuale di Schmitt nella letteratura scientifica, filosofico-politica, a livello davvero mondiale, tanto a  destra quanto a  sinistra, tanto in Europa quanto nelle Americhe e in Asia: attraverso Schmitt si ri-pensa il rapporto fra ragione e politica, fra opacità e  trasparenza, fra conflitto e ordine.

Le Royaume-Uni brexité se tournera inévitablement vers la Chine et la Russie

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Le Royaume-Uni brexité se tournera inévitablement vers la Chine et la Russie

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Il s'agira d'une évolution que ne pourra pas empêcher la "special retationship" avec les Etats-Unis.

Si le Royaume-Uni a décidé de quitter l'Union Européenne, ce que l'on nomme le Brexit, il semble que ce soit principalement parce que, dans le cadre de l'Union, qui demeure presque entièrement dépendante politiquement de Washington, elle commençait à étouffer sous le poids de contraintes d'inspiration américaine lui interdisant toutes relations économiques avec la Russie et la Chine.

Celles-ci contrariaient de plus en plus ses intérêts économique. Or en Grande Bretagne, l'économie est plus encore que le politique un déterminant de la politique extérieure. Jusqu'à présent, dans le cadre de la « special relationship » avec les Etats-Unis, le Royaume Uni pouvait bénéficier économiquement de la domination américaine sur une partie du monde. Aujourd'hui, comme Washington perd de plus en plus de terrain face à Pékin (à supposer que l'épidémie de coronavirus s'y éteigne) et Moscou, Londres revendique plus d'indépendance.

Deux faits apparemment mineurs mais significatifs le montrent. Boris Johnson, le Premier ministre britannique, vient de refuser de se plier à l'ordre de Donald Trump lui imposant de renoncer aux équipements pour la 5G fournis par le géant chinois Huawei dominant ce secteur. Dans un tout autre domaine, il a décidé de lever à partir de 2021, certaines des « sanctions » imposées à la Russie dans le cadre de l'Union, mais sous pression de Trump. au prétexte d'une prétendue annexion de la Crimée.

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Il est clair que les intérêts financiers britanniques veulent profiter de la mise en valeur de la Russie, sur le plan industriel et géographique, notamment en Sibérie, qui vient d'être décidée par Vladimir Poutine. Cela se fera nécessairement aux dépends des intérêts américains. Une autre grande puissance économique européenne, l'Allemagne, ne voudra certainement pas être exclue de ces perspectives par les injonctions américaines. On peut penser que Berlin, bien qu'encore très soumis à Washington, n'hésitera pas à affronter les interdits américains dans ce domaine.

Il en sera de même des relations britanniques avec la Chine. Si celle-ci, répétons-le, échappe rapidement à la fragilisation que lui impose aujourd'hui l'épidémie de coronavirus, elle retrouvera rapidement son statut de première puissance économique mondiale.

Ayant retrouvé grâce au Brexit, face aux Etats-Unis et à l'Union européenne, toute sa liberté de négociation, le Royaume-Uni ne tardera pas à exploiter ces perspectives. Ceci évidemment ne l'empéchera pas de continuer à s'affirmer fidèle à la special relationship.

Top 10 dei trend di politica estera nel 2020

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Top 10 dei trend di politica estera nel 2020

Ex: https://www.ecfr.eu

L'arrivo del 2020 non segna solo un nuovo anno, ma anche un nuovo decennio. Il sistema di un calendario arbitrario rivendica la necessità di fare previsioni su eventi e tendenze che scuoteranno il mondo nel 2020. A dire il vero, il prossimo anno è un po' misterioso, figurarsi il prossimo decennio. Se ci aveste detto nel gennaio 2010 che Kanye West si sarebbe rivolto a Gesù entro il 2020, avremmo detto: "Certo, e una star dei reality televisivi diventerà presidente degli Stati Uniti". La nostra mancanza di intuito non significa che le previsioni annuali siano state imprecise.

Anzi, nonostante le fionde e le frecce di colleghi oltraggiosi, siamo rimasti talmente impressionati dalle nostre capacità di previsione e di autovalutazione che abbiamo deciso di rappresentarle graficamente. Nel 2019, guardando solo un po’ di sbieco ai fatti, abbiamo ottenuto un punteggio di precisione di 6,5 su 10. È un po' al di sotto dei nostri punteggi passati, ma siamo fiduciosi che nel 2020 il mondo migliorerà la capacità di aderire alle nostre previsioni.

Di seguito presentiamo le previsioni sui dieci trend principali che preoccuperanno i policymakers della politica estera europea nel 2020 (più un trend bonus). Tornate l'anno prossimo per vederci presentare una descrizione ancora più graficamente impressionante dei nostri fallimenti.

1. TRUMP VINCE LA RIELEZIONE MA PERDE IL VOTO POPOLARE CON UN MARGINE MAGGIORE RISPETTO AL 2016

Donald Trump è un presidente impopolare che affronta un percorso difficile e molto incerto per la rielezione. Nonostante ciò, i presidenti in carica hanno enormi vantaggi alle elezioni presidenziali statunitensi e in generale vincono. Trump ha optato per un puro gioco di collegi elettorali, concentrandosi sugli Stati in cui ha vinto nel 2016 e curando poco la maggioranza degli elettori che vivono negli Stati in cui ha perso. Di conseguenza, il suo rivale Democratico correrà per i voti nelle grandi città e negli stati costieri, ma con scarso successo. Trump otterrà il collegio elettorale, ma perderà il voto popolare con un margine ancora più grande rispetto al 2016.

2. L'UE SI DISSOCIA DALLA POLITICA STATUNITENSE IN MEDIO ORIENTE E NORD AFRICA

Nel 2019 gli europei hanno cominciato finalmente a credere che gli Stati Uniti avrebbero lasciato il Medio Oriente. Per decenni, gli europei hanno affidato la loro politica medio orientale agli Stati Uniti, nonostante abbiano grandi interessi nella regione. In questo modo, l'Europa è rimasta saldamente legata alle priorità statunitensi su questioni come Iraq, Siria e Yemen. Tuttavia, come dimostrato, Russia e Turchia negoziano il destino della Siria e si trasferiscono in Libia, mentre gli Stati Uniti rimangono passivi e gli europei non hanno più questa possibilità. Nel 2020, l'Europa inizierà a costruire una propria politica sulla regione. Questo sforzo non avrà né i muscoli né i mezzi americani. Permetterà all'Unione Europea e ai suoi Stati membri di utilizzare finalmente la propria forza economica e i legami regionali per elaborare una politica su Medio Oriente e Nord Africa più incentrata sugli interessi europei.

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3. GLI STATI UNITI TRASCURANO L'ALLEANZA CON TAIWAN

Con il crescere delle tensioni tra Taiwan e Cina a seguito delle elezioni taiwanesi del gennaio 2020, i cinesi ricorreranno alle consuete forme di pressione militare e diplomatica per garantire che il nuovo governo di Taipei non faccia ulteriori passi verso l'indipendenza. Taiwan si aspetterà dimostrazioni sia simboliche che reali di sostegno da parte dell'amministrazione Trump ma riceverà solo vaghe dichiarazioni di solidarietà da parte del Dipartimento di Stato che andranno perse tra una raffica di tweet presidenziali mirati a prendere in giro Nancy Pelosi. Taiwan si tirerà indietro e un'altra alleanza americana marcirà dall'interno.

4. PUTIN PARTECIPA AL G7 NEGLI STATI UNITI

Tre anni fa avevamo previsto che il presidente russo Vladimir Putin avrebbe partecipato al vertice del G7 del 2017 in Italia. Era prematuro, ma la chiave per il business delle previsioni non è imparare dai propri errori ma, al contrario, continuare a ripetere i pronostici fino a quando non diventano giusti. Così, Trump, con il sostegno del suo omologo francese, Emmanuel Macron, chiederà a Putin di partecipare al vertice del 2020 negli Stati Uniti. Questo anticiperà il ritorno della Russia nel comitato che governa quel mondo, anche se avverrà dopo che avrà smesso di governare il mondo.

5. ZELENSKY SI MUOVE PRIMA DELL’EUROPA NELLA RISOLUZIONE DEL CONFLITTO DEL DONBAS

Il nuovo presidente dell'Ucraina, Volodymyr Zelensky, si è già dimostrato più disposto a fare accordi con la Russia di quanto la maggior parte degli analisti politici ritenesse possibile. Continua a camminare sul filo del rasoio a livello politico a causa dell'intensa opposizione all'interno del paese a qualsiasi compromesso con la Russia. Ciononostante, affronterà la questione in modi che metteranno a disagio i leader dell'UE, realizzando compromessi a loro non graditi e minando il consenso europeo sulle sanzioni contro la Russia. I leader europei si troveranno nella scomoda posizione di respingere gli sforzi dell'Ucraina per fare pace con il suo vicino.

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6. IL GREEN DEAL EUROPEO DIVENTA LA NUOVA CRISI DEI RIFUGIATI

L'anno scorso, Ursula von der Leyen ha fatto dell'European Green Deal il segno distintivo della sua agenda come nuovo presidente della Commissione europea. Nel 2020 il dibattito sulla politica climatica approfondirà le divisioni geografiche e socioeconomiche all'interno dell'Europa, provocando un contraccolpo populista anti-ambientale. Molti Paesi dell'Europa orientale dipendono ancora fortemente dal carbone per la produzione di energia e temono che la spinta alla neutralità del carbonio sia una forma di protezionismo subdolo. Il Green Deal europeo potrebbe anche creare fratture politiche interne a molti Stati membri, così come è successo in Francia quando il tentativo di aumentare le tasse sul carburante nel 2018 ha stimolato il movimento dei gilet gialli. Questi movimenti intraeuropei e nazionali faranno dell'accordo la prossima "crisi dei rifugiati", una questione di singolare potenza che divide l'Europa tra est e ovest, e che mobilita forze populiste all'interno dei paesi dell'intero blocco.

7. LA SUCCESSIONE DIVENTA UN TEMA DOMINANTE IN RUSSIA, TURCHIA E STATI UNITI.

Gli uomini di potere hanno vissuto una buona fase negli ultimi anni. Brasile, Cina, Russia, Turchia e persino gli Stati Uniti sono governati da leader con un alto senso di sé e una bassa tolleranza per il dissenso o le critiche. Gli uomini di potere di oggi cercano di centralizzare il controllo attraverso il culto della personalità (con diversi livelli di successo). Di conseguenza, note pubblicazioni come il Washington Post, il New Statesman e il Financial Times vedono l'alba di una nuova era autoritaria. Tuttavia, il 2020 rivelerà come i regimi forti abbiano una debolezza chiave che va ben oltre la loro evidente mascolinità tossica. I regimi personalizzati hanno poca capacità di organizzare successioni ordinate, e gli uomini forti non vivono per sempre. Nel 2020 le lotte di successione e il disordine che ne deriverà, in particolare in Russia e Turchia, inizieranno a erodere la sensazione che i leader come Putin siano qui per sempre.

8. LA GUERRA COMMERCIALE TRA USA E CINA SI DIFFONDE IN SETTORI COME I SERVIZI FINANZIARI E LA TECNOLOGIA DELL'INFORMAZIONE

Nonostante gli Stati Uniti e la Cina abbiano raggiunto una tregua nella guerra commerciale alla fine del 2019, quest'anno i contrasti riguarderanno fronti nuovi e più significativi. L'attuale lotta per la tecnologia 5G preannuncia una guerra fredda economica dato che le due parti competono in altri settori geopoliticamente significativi, in particolare tecnologia dell'informazione e servizi finanziari. Sia Cina che Stati Uniti cercheranno di stabilire il proprio dominio tecnologico e finanziario con paesi terzi usando il potere di mercato e le relazioni politiche per mettere da parte il proprio rivale.

9. LE REGOLE SUI DATI DIVENTANO I NUOVI OGM IN UN CONTESTO GLOBALE PER STABILIRE STANDARD

Gli standard sono diventati il principale campo di battaglia in una nuova era di concorrenza geo-economica. Cina, UE, Russia e Stati Uniti hanno tutti cercato di usare la propria capacità di stabilire standard globali in settori come la salute, la privacy e la sicurezza per promuovere obiettivi nazionali che vanno dal predominio di industrie chiave all'esportazione di valori. In passato, il dibattito sugli organismi geneticamente modificati (OGM) è stato un campo di battaglia fondamentale per stabilire i termini del commercio agricolo. Nel 2020 gli standard dei dati svolgeranno un ruolo simile, poiché i leader iniziano a capire che la lotta per l'esportazione dei regolamenti sull'elaborazione, la gestione e la protezione dei dati darà forma all'industria tecnologica globale.

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10. I MOVIMENTI DI PROTESTA DIVENTANO PIÙ IRRUENTI

Il 2019 è stato l'anno delle proteste in quanto movimenti di massa sono sorti e spesso si sono sostenuti in luoghi diversi come Bolivia, Francia, Hong Kong, Iran e Sudan. I movimenti hanno origini e traiettorie diverse, ma tutti hanno espresso un malcontento generale nei confronti delle classi dirigenti e della capacità catalizzatrice dei social media. Nel 2020 questi movimenti persisteranno, ma avranno effetti diversi a seconda della natura del governo preso di mira. In paesi autoritari come la Cina e l'Iran, i governi cominceranno a capire come utilizzare i social media e altre tecnologie per contrastare le proteste. In quanto tali, le manifestazioni potranno iniziare, ma otterranno scarsi cambiamenti sociali. Negli Stati più democratici o più deboli, questi movimenti costringeranno i governi a scendere a compromessi e, nel bene e nel male, innescheranno un cambiamento sociale o addirittura un cambiamento di leadership. Anche se i movimenti di protesta efficaci possono essere più preziosi negli Stati autoritari, diventeranno più comuni in quelli democratici.

BONUS: IL REGNO UNITO NON RIESCE A CONCLUDERE UN ACCORDO COMMERCIALE CON L'UE (MA A NESSUNO IMPORTA MOLTO)

Come spesso viene sottolineato, la saga della Brexit continuerà ben oltre la dipartita del Regno Unito dall'UE il 31 gennaio. Alla fine del 2020 il Paese sarà sul punto di un altro no-deal con finale sospeso, seguito da quasi tutte le stesse potenziali conseguenze per l'economia del Regno Unito e dell'UE che si sono avute nelle precedenti tornate negoziali. Nonostante ciò, il fervore politico svanirà dal dibattito sulla Brexit nel Regno Unito e nell'UE dopo il 31 gennaio. Mentre i politici passano a questioni come chi ha incasinato l'assistenza sanitaria o chi non è riuscito ad arginare i crimini con armi bianche, le discussioni commerciali tra l’UE e il Regno Unito verranno condotte nel mondo dei tecnocrati. Anche se l'UE e il Regno Unito non riusciranno a raggiungere un accordo entro la fine dell'anno, quasi nessuno che non lavori per il Financial Times se ne accorgerà. I tecnocrati troveranno in silenzio un modo per estendere il negoziato, dimostrando ancora una volta le virtù politiche dell'apatia pubblica.

samedi, 08 février 2020

La trilogie (involontaire) de Poutine

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La trilogie (involontaire) de Poutine

Ex: http://www.dedefensa.org

29 décembre 2019 – Les Russes viennent de marquer deux avancées fondamentales dans les domaines de la stratégie nucléaire intercontinentale et dans celui de la stratégie régionale. En même temps, ou plutôt précédant immédiatement ces deux annonces, il y a l’affirmation que la Russie mène désormais la course aux armements, ce qui en termes dialectiques est extrêmement différent de la simple affirmation de la possession d’armes nucléaires supérieures à celles de l’adversaire : dans ce dernier cas, l’affirmation est un constat statique de supériorité ; dans celui de “la course aux armements”, l’affirmation est celle de la dynamique de la puissance opérationnelle comparée.

• Sur ce dernier point, on a lu un texte du  25 décembre 2019, où Poutine affirme que la Russie possède désormais une supériorité stratégique nucléaire, bref qu’elle mène la “course aux armements” comme l’ion disait durant la Guerre froide, donc qu’elle peut prétendre de facto à une attitude de supériorité dans le domaine stratégique. Nous notions ceci qui a une grande dimension psychologique, pas seulement voulue et élaborée, mais qui existe de factodu fait de l’affirmation de la situation compétitive à laquelle pousse le comportement de la partie américaniste : « Pour la première fois d’une façon publique et spectaculaire, Poutine a parlé des armements russes explicitement en termes de supériorité comparée, sur n’importe quel autre pays et y compris le plus puissant d’entre eux, et non plus en termes de capacités opérationnelles et d’avancement technologique brut. Ainsi, ses paroles ont-elles une résonnance politique claire et nette, et non plus une résonnance seulement militaire et stratégique ; et une résonnance politique impliquant non pas nécessairement un défi mais dans tous les cas l'affirmation d'une supériorité stratégique comme outil de la politique de sécurité nationale russe, pour protéger les intérêts russes, éventuellement hors de Russie. »
 • L’annonce d’un marché avec l’Algérie d’avions de combat russes les plus avancés et les plus puissants, marché qualitativement d’une extrême importance qui bouleverse les positions stratégiques en Méditerranée et sur le flanc Sud de l’Europe : 14 Su-34, 14 Su-35 (tous deux de “quatrième génération et demi”), et 14 Su-57 de cinquième génération. On a vu hier quelques observations  qu’à notre sens  il convient de faire à cet égard.
• D’autre part, la mise en service du système de planeur hypersonique type AvantGard, un système stratégique continental/global contre lequel aujourd’hui aucune défense ni contre-mesure ne sont possibles et qui place les USA dans une très délicate position d’infériorité stratégique. AvantGard évolue à 27 Mach (plus ou moins 30 000 km/h : on peut écouter, ou réécouter pour beaucoup, Jean-Pierre Petit  sur ce sujet des armes hypersoniques russes, très éclairant malgré l’arrogance sans vergogne de l’intervieweur, – on est Français et “expert” ou on ne l’est pas, certes...).

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Bien entendu, nous nous étendons un peu plus sur ce dernier point qui, d’un point de vue stratégique au plus haut niveau concevable, d’un point de vue opérationnel et d’un point de vue de supériorité, marque un point sans surprise depuis qu’on connaît l’existence de ces armes, mais d’un formidable poids symbolique acquis entre la chose annoncée et la chose accomplie. Les AvantGardont commencée à être livré en mai dernier et leur déploiement opérationnel a été annoncé  le 27 décembre  comme effectif (« Une vidéo publiée vendredi par le ministère russe de la Défense montre les têtes de planeurs hypersoniques en train d'être chargées sur des missiles en silos. Pour l'instant, les AvantGard seront montés sur les missiles balistiques UR-100N (ou SS-19 Stiletto, comme les appelle l’OTAN), jusqu’à ce que le Sarmat RS-28 soit prêt à entrer en service. »)

Les Russes n’ont certainement pas dissimulé leurs nouveaux armements, bien au contraire ils en font grande publicité depuis les déclarations de Poutine de mars 2018, ce qui a paradoxalement permis aux zombieSystème occidentaux d’affirmer pendant quelques mois sinon un an qu’il s’agissait un bluff de plus du satanique Poutine. Cette ligne de dénégation des affirmations russes s’est poursuivie malgré la confirmation quasi immédiate de leur véracité par les chefs  militaires US, comme par exemple l’affirmation du chef du Strategic Command d’alors, le général Hyten, en août 2018, selon lequel, les USA n’avaient aucune défense possible contre ces armes dont il ne mettait pas une seconde en doute l’existence.

Voici un long commentaire  de Robert Bridge sur l’entrée en service de l’AvantGard et sur tout ce que l’entrée en service de ce système introduit comme facteurs nouveaux dans la situation russe et, surtout, dans la situation des relations russo-américanistes. (Décidément relations, du côté US, plus “américanistes ”que jamais, bien plus qu’américaines”.) 

« “Nous n'avons aucune défense qui pourrait nous empêcher d'utiliser une telle arme contre nous”, c’est ainsi que le général John Hyten, alors à la tête du Strategic Command, l’a présenté à la Commission des services armés du Sénat en mars 2018, peu après que Poutine ait confirmé l’existence d’AvanGard et de plusieurs autres systèmes hypersoniques.
» Dans une grande démonstration de confiance, Moscou a même montré AvanGard aux inspecteurs américains le mois dernier, dans le cadre d'un effort pour améliorer la transparence dans l'observation du dernier traité limitant les armes nucléaires. La Russie a proposé de prolonger le plus récent traité START [sur les armes stratégiques nucléaires, signé en 2011, lors du mandat Obama]au-delà de février 2021, mais Washington n’a toujours pas répondu, dans un sens ou l’autre.
» La Russie est la seule nation qui déploie actuellement des missiles hypersoniques [de tous types...] [...]Selon Poutine, les scientifiques militaires russes travaillent également à la mise au point de défenses contre de telles armes, – s’il peut en exister.
» Plus tôt cette semaine, M. Poutine a tenu à dire que la Russie est maintenant en avance sur les autres pays en ce qui concerne une technologie d'armement majeure, contrastant avec le fait que l'URSS toujours été en retard pendant la guerre froide.
» Au lieu de cela, ce sont maintenant les États-Unis qui s’efforcent de rattraper leur retard. Un contrat pour le développement d'un système planant pouvant atteindre Mach 5 vient d'être attribué au début de cette année, avec une date de lancement prévue pour 2023.
» L’existence d'AvanGard rend également plus urgent le développement d'intercepteurs basés dans l’espace qui pourraient théoriquement cibler les missiles pendant la phase de propulsion, avant que les têtes hypersoniques puissent être lancées. C’est peut-être la mission du nouveau commandement US Spatial Force.
» C'était aussi l’objet des fantasmes du Pentagone dans les années 1980, lorsque le président Ronald Reagan a lancé l’initiative ‘Star Wars’. Bien qu’elle n’ait pas représenté grand-chose en réalité, il est généralement admis aux USA qu’elle a entraîné l'URSS dans une course aux armements coûteuse qui a finalement conduit à la faillite et à l’effondrement du communisme.
» Alors que les universitaires russes contestent cette thèse, Moscou semble l’avoir mise à l'épreuve. Des armes hypersoniques pourraient maintenant obliger Washington à agir comme il dit que les Soviétiques l’ont fait, et à doter le Pentagone de nouvelles et vastes ressources qui sont nécessaires ailleurs, alors que la dette nationale s'élève à $23 000 milliards. Une raison de plus de vouloir sérieusement faire la paix avec le monde, plutôt que de chercher à le dominer. » 

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On observera ses remarques très intéressantes sur la fin du texte où Bridge faut une comparaison inversée par rapport à l’intrigue USA-URSS-SDI (“guerre des étoiles” de 1983-1989) ; et même comparaison doublement inversée puisqu’outre l’échange des vainqueurs et des vaincus, il y a la  la différence essentielle  que “la guerre des étoiles” (ou SDI pour faire sérieux)  Made-In-Reagan  n’a jamais eu lieu puisque le système envisagé en 1982, directement extrait des comics de SF et des studios d’Hollywood, n’a jamais existé en tant que tel tandis que les systèmes hypersoniques russes sont là et bien là ...

L’analogie doublement invertie que l’on relève dans ce cas a sans aucun doute un très grand intérêt, notamment par rapport à la psychologie du côté US, c’est-à-dire par rapport à ce qu’elle nous dit, rétrospectivement mais durablement jusqu’aux temps actuels où elle perdure plus forte que jamais, de sa propre pathologie. Pour le reste, et autant à cause de cette psychologie que des situations d’impuissance bureaucratique et de corruption du gaspillage qui rend l’amoncellement d’argent contre-productif où se trouvent les USA aujourd’hui, nous  avons déjà dit pourquoi nous doutons radicalement que les USA puissent refaire leur retard sur la Russie, voire le combler en partie, voire même l’empêcher de grandir.

Comment Kissinger a vieilli

Certes, le mot “trilogie” s’emploie en général pour les œuvres littéraires ou de création, en général artistique, ou même technologique puisque nous sommes dans des temps où l’art prend de bien étranges chemin. Cela nous permet aussi bien d’employer ce mot pour le domaine du rapport des forces, de la grande stratégie et de la communication qui anime tout cela. Ainsi parlerons-nous pour ces trois nouvelles russes d’une “trilogie de Poutine” … Nos lecteurs, qui ont l’esprit vif, comprendront qu’il y a, à côté du “dur” que sont les systèmes comme AvantGard et le Su-57, une bonne part de symbolisme qui, en ces temps ce communication exacerbée et de réalité pulvérisée, permet souvent d’approcher une  vérité-de-situation.

De cette “trilogie de Poutine”, nous dirons :
1). Qu’elle permet d’énoncer une nouvelle vérité stratégique dans toute sa puissance dynamique ;
2). Que notre conviction, qui n’est pas de “source sûre” comme en réclament nos censeurs-Système, est que Poutine, malgré toute sa finesse ou peut-être à cause d’elle, ne l’a pas voulu ainsi et qu’il y est venu sans véritablement mesurer toutes les dimensions de l’acte qu’il posait ; 
3). Qu’il y a donc la mise en place de l’expression d’une “nouvelle vérité stratégique”, selon une volonté dont nous avons peine à identifier d’où elle vient, sinon notre conviction à nouveau qu’elle n’est pas d’origine humaine mais plutôt l’arrangement des événements eux-mêmes.

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Cette “trilogie de la nouvelle vérité stratégique” plaçant la Russie au-dessus des autres comprend :
1). d’abord l’arme suprême, ou “arme absolue” de l’époque stratégique qui s’ouvre, que constitue l’hypersonique inarrêtable, sous la forme d’AvantGard, vitesse de 27 Mach, capacités d’évolutions très marquées, ceci et cela le rendant absolument impossible à intercepter à moins d’entrer dans la science-fiction ; capacités nucléaires intercontinentales et globales. Cette “arme absolue” de son temps remplace l’ancienne “arme absolue” qu’étaient les ICBM et les SLBM classiques et seuls les Russes en disposent avec une avance qui se compte en nombre d’années et l’intention affirmer d’en poursuivre le développement ;
2). Ensuite l’arme politico-stratégique permettant de couvrir des zones stratégiques jusqu’alors quasiment hors de portée avec les systèmes les plus sophistiqués (le Su-57 qui “annule” le F-35 et met en question la domination aérienne dans des zones jusqu’alors incontestablement OTAN/BAO, tout cela sans prêter une seconde d’attention à l’opérationnalité de ces armes souvent factices ou simulacres, mais en ne considérant que l’aspect communicationnel puisqu’il y en a encore pour croire à la magie de la technologie stealth) ;
3). Enfin l’autorité que confèrent ces systèmes, qui permet à une voix autorisée d’affirmer une hiérarchie où elle se place en tête (au sommet) sans crainte d’être contredite.

On comprendra qu’il s’agit en soi d’un événement important. Ce n’est pas trois événements qui s’affirment dans la même séquence sans influer les uns sur les autres, mais trois événements qui s’enchaînent, s’influencent, et finalement fusionnent en un, c’est-à-dire un événement nouveau qui est de nature différente que la simple addition des trois. (Même différence  qu’entre les concepts de “mondialisation” et “globalisation”.) La puissance stratégique russe, qui est désormais définie par des systèmes et des doctrines dynamiques qui dominent tous les autres, affirme par la voix de Poutine qui l’a définie en la plaçant dans une hiérarchie comme absolument dominante. Quoi que veuillent réellement Poutine et les Russes, cette posture stratégique n’est plus défensive et purement nationale (pour la défense du territoire national) comme elle était strictement définie jusqu’ici, mais conduite à s’inscrire dans l’équation du rapport des forces en affirmant sa supériorité stratégique.

Le paradoxe est qu’à force de crier “au loup” à propos d’une puissance russe qui ne voulait pourtant pas s’inscrire dans la grande équation du rapport des forces (“course aux armements”), les narrativeUS et du bloc-BAO ont fini par “forcer” les Russes par y entrer. D’une certaine façon Poutine continue sa démonstration du 1ermars 2018 qu’il avait ponctuée d’un “Cette fois, vous allez nous écouter !”, signifiant par là que l’exposition de ces nouveaux systèmes conduiraient les divers tourmenteurs de la Russie, USA en premier, à enfin écouter la Russie et ses propositions de bon voisinage stratégique. Il n’en fut rien...

Le paradoxe se poursuit et devient alors que si l’on observe le chemin parcouru et les outils ainsi déployés selon ce que nous nommons “la trilogue de Poutine”, il semble bien qu’il faille que la Russie proclame sa supériorité stratégique pour espérer qu’on l’écoute ; qu’elle devienne en vérité la “menace” qu’on prétend qu’elle est depuis 2014 (Ukraine, Russiagate, etc.), pour exiger qu’on l’entende...

En 1973, au moment des négociations SALT et alors que des généraux US s’inquiétaient d’éventuelles concessions faites à l’URSS qui pourraient donner à cette puissance la “supériorité stratégique”, Kissinger s’écriait : « Au nom de Dieu, qu’est-ce que cela signifie, “supériorité stratégique”, à ce niveau de capacité de destruction ! » C’était l’époque où les stratèges raisonnaient encore et admettaient que la dissuasion réglait tout et qu’il fallait tout faire, y compris la coopération entre adversaires, pour éviter un conflit nucléaire où tous seraient anéantis. 

Mais Kissinger est vieux et les stratèges ne raisonnent plus et préfèrent s’en remettre à l’affectivisme, et l’idée de la “supériorité stratégique” dans l’ère nucléaire est redevenue tout à fait acceptable, et le conflit nucléaire qui va avec également ; l’affectivisme des narrative, l’“exceptionnalisme” américaniste, le suprémacisme anglo-saxon et occidental, le progressisme-sociétal ont infecté toute la pensée stratégique et ont annihilé la conscience de la puissance de destruction des armements nucléaires en lui substituant une morale et une vertu humanitariste s’exprimant sans la moindre vergogne par des méthodes néo-impérialistes. C’est pourquoi dans les premières années qui ont suivi depuis 9/11, on a entendu à plus d’une reprise les thèses de la possibilité d’attaque nucléaire US contre la Russie, une first strike nucléaire stratégique éliminant la Russie en tant que telle de la contre-civilisation postmoderne.

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Par conséquent, et même s’il ne s’agit que de communication, l’affirmation d’une “supériorité stratégique” qui ne peut plus être contestée, l’affirmation de la “trilogie de Poutine” prend tout son poids. Même Kissinger, qui a vu disparaître l’ère de la mesure prudente et de la raison cynique, ne dit plus aujourd’hui ce qu’il disait en 1974. Ainsi Poutine et la Russie sont-ils obligés, parce que c’est la seule position d’où on les écoute, de s’affirmer comme la première puissance stratégique en termes de capacités de destruction, un peu selon les termes de l’“idéal de puissance” qu’ils repoussent par ailleurs de toutes leurs forces. Mais nous sommes dans l’ère du simulacre, de l’inversion, où rien ne peut se faire qui ne passe par le fameux coup du “faire aïkido”, de sans cesse utiliser la force de l’adversaire pour la retourner contre lui ; dans ce cas, la situation revenant quoi qu’en aient voulu les uns et les autres, les différents acteurs, à retourner contre le Système l’idéologie favorite de la  politiqueSystème qu’est cette “idéal de puissance”.

... Savoir ce que tout cela donnera, c’est prétendre beaucoup. La seule observation qui compte est bien de constater encore une fois l’extraordinaire vulnérabilité de cette extraordinaire puissance que représente le Système, – logique surpuissance-autodestruction.

Décadence, effondrement, apocalypse

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Décadence, effondrement, apocalypse

par Antonin Campana

Ex: http://www.autochtonisme.com

L’idée de « décadence nationale » hante le XIXe siècle. Taine souligne la médiocrité de la vie intellectuelle et la futilité des nouvelles générations. Ernest Renan, espère une réforme intellectuelle et morale qui désintoxique le pays des idéaux qui compromettent « l’état moral de la France » (1874). Plus concret, l’écrivain légitimiste Claude-Marie Raudot s’alarme, chiffres à l’appui, de la diminution du nombre des naissances, du déclin de la moralité, des « dépenses énormes » et de la « déperdition de forces » causées par la colonisation de l’Algérie. Il accuse la fièvre du changement : « La France est continuellement en révolution, écrit-il, comme un malade qui s’agite, croit trouver dans le changement un soulagement à ses maux et ne fait que les aggraver, la France est en décadence, donc elle s’appuie sur des institutions funestes et des principes faux  » (De la décadence de la France, 1850). Avec une clairvoyance extraordinaire, il répond d’avance à ceux qui voudraient endiguer le reflux démographique par la fabrication de nouveaux Français : « N’est-ce pas un rêve, écrit-il en 1862, de croire qu’on fera des Français avec les Arabes et les Kabyles ? Nous aurons en eux des sujets obéissants, tant que nous serons les plus forts, des concitoyens jamais » (Mes Oisivetés ).

51EFH-5sunL._SX327_BO1204203200_.jpgTout ce qui a été craint par les esprits les plus affûtés du XIXe siècle est arrivé à la France, mais amplifié au centuple ! Ils se plaignaient du fléchissement intellectuel de leur siècle ? Mais celui-ci avait encore ses Lamartine, ses Auguste Comte, ses Proudhon, ses Verlaine et ses Stendhal !  Aujourd’hui, nous n’avons plus que des Badinter, des Attali, des Luc Ferry ou des BHL ! Ils se plaignaient de la diminution du nombre de naissances en France ? Mais aujourd’hui, les naissances françaises sont directement remplacées par des naissances étrangères ! Ils se plaignaient de l’état moral de la France ? Mais aujourd’hui le sens moral se vautre dans le transsexualisme, l’idéologie LGBTQ, le féminisme, l’idéologie du genre, l’idéologie « no-child » et la stigmatisation de « l’homme blanc hétérosexuel de plus de 50 ans » ! Ils craignaient que l’on fabrique un jour des Français de papier ? Mais aujourd’hui ces Français de papier se comptent par millions et font la loi ! 

Les intellectuels réalistes du XIXe siècle ne se trompaient pas : la décadence avait bien commencé. Mais la décadence qui est alors dénoncée nous paraît insignifiante au regard de l’effondrement multiforme et gigantesque que nous connaissons aujourd’hui. C’est que le  pourrissement commençait à peine. Seul un nez exercé en percevait les premiers effluves. De nos jours, les odeurs sont insupportables et le cadavre est à un stade de pourrissement avancé. Peut-on encore parler de « décadence nationale » quand la nation est déjà morte ?

Pourquoi la décadence ?

Les auteurs dont nous parlons sont unanimes à dénoncer les dérives du sens moral. Pour Renan, l’affaiblissement moral de la France explique largement la défaite. L’idée que la défaite de 1870 procède de causes spirituelles plutôt que politiques ou militaires est d’ailleurs largement partagée à cette époque. On se souvient ainsi que la basilique du Sacré-Cœur de Paris fut construite en réparation des fautes morales commises par le pays. Or, l’idée d’une décadence qui serait le résultat d’un affaissement moral et spirituel n’est pas aussi absurde qu’il peut paraître.

On le sait, la société européenne traditionnelle a toujours été le produit d’un équilibre subtil entre le spirituel et le temporel, entre ce qui appartient à Dieu et ce qui appartient à César. La société française traditionnelle n’échappe pas, jusqu’à la révolution « française » tout au moins, à cette loi d’équilibre. Par son action, la République atteint l’Eglise, c’est-à-dire un pilier essentiel de l’ordre moral et de l’ordre social. Comment s’étonner alors du déclin progressif de la moralité et de la société ? Le refoulement du spirituel, qui irrigue l’ordre moral et l’ordre social traditionnel, ne pouvait que provoquer une rupture des équilibres antérieurs.

Or, une société ne peut rester en déséquilibre très longtemps. En effet, un déséquilibre se traduit toujours par une souffrance, un manque, une tension qui préfigurent la rupture et une nouvelle recomposition. Le déséquilibre « précipite ». Mécaniquement, l’organisation sociale va donc agir sur elle-même pour trouver un nouvel équilibre. Mais cet équilibre sera impossible à atteindre puisqu’une de ses conditions anthropologiques fondamentales, la spiritualité, aura été écartée. La société va donc se lancer dans une quête perpétuelle de remise en question et de changements sans fin. Comme une personne sur le point de tomber enchaîne des pas de plus en plus rapides pour tenter de se rattraper, la société en déséquilibre va enchaîner des transformations de plus en plus rapides… qui vont accentuer son déséquilibre et précipiter sa chute ! On l’a vu, Claude-Marie Raudot exprime parfaitement ce processus lorsqu’il écrit que la France est « continuellement en révolution », qu’elle est « comme un malade qui s’agite » et que le « changement » grâce auquel le pays espère se rétablir ne fait au contraire qu’aggraver ses problèmes.

Prenons l’exemple de la dénatalité, puisqu’il est pointé par Raudot :

Au déséquilibre démographique, le régime répond ainsi par un « changement » : l’ouverture des frontières, l’organisation d’une immigration de masse et des naturalisations intensives (celles, précisément, que semblait redouter Raudot). Mais cette immigration crée à son tour des déséquilibres encore plus importants : des zones de non-droit apparaissent, la France connaît une guerre civile de basse intensité. Le régime cherche alors à résoudre ce nouveau déséquilibre par un nouveau « changement » : il discrimine économiquement la France périphérique, avantage les banlieues et tient un discours qui stigmatise les Français de souche. Mais ce changement engendre un autre déséquilibre : la France périphérique se révolte (Gilets jaunes) sans que pour autant les allochtones se tiennent tranquilles (Bataclan). Le régime répond à cette agitation par un nouveau changement : il accentue les violences policières et se dote de lois qui l’autorisent à placer la population sous surveillance. Mais ce changement exacerbe les tensions et rapproche le pays d’une guerre civile de forte intensité. Le régime y répondra sans doute par une violence encore plus dure, avant de disparaître définitivement sous le poids des changements qu’il a provoqués.  

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Nous pourrions prendre d’autres exemples comme le mariage, la famille ou la langue. Comment est-on passé du mariage comme sacrement devant Dieu au « mariage pour tous » ? Comment est-on passé de la famille patriarcale à la famille homoparentale non genrée ? Comment est-on passé des sermons de Bossuet à l’écriture inclusive ? Ce sont bien des principes absurdes, avec la complicité d’institutions dévoyées, qui par étapes successives ont entraîné la décadence de tous les aspects de la France !

En fait, quand le spirituel « laisse les clés » au temporel, alors l’effondrement est inévitable. Pour Durkheim, la religion fait l’unité du groupe. Cela signifie que s’il n’y a plus de religion, alors il y a fractionnement. Et s’il y a fractionnement, il y a lutte d’intérêts entre les parties. Autrement dit, le déséquilibre de la société, implique une lutte de plus en plus âpre entre des parties qui auront tendance à se scinder en sous-parties, elles-mêmes en lutte les unes contre les autres et elles-mêmes se scindant à leur tour. Le déséquilibre engendre un déséquilibre de plus en plus grand, de plus en plus rapide, de plus en plus diversifié et de plus en plus diversifiant jusqu’à l’effondrement final. La société se cannibalise : les allochtones contre les Autochtones, les femmes contre les hommes, les homosexuels contre les hétérosexuels, les jeunes contre les vieux, le privé contre le public, les lesbiennes contre les gays, les végans contre  les végétariens, les végétariens contre les flexitariens…

Confirmant Durkheim, l’historien David Engels, explique que l’athéisme est l’un des marqueurs de la décadence de la République romaine (voyez ici).

L’Ancien Testament expose quant à lui que l’oubli des commandements de Dieu empêchera les champs de produire, transformera les villes en désert, dispersera le peuple parmi les nations. En d’autres termes, transparaît l’idée que l’athéisme est cause d’effondrement.

 A l’autre bout du monde, les études de Claude Lévi-Strauss montrent qu’il y a un rapport entre la destruction, par les missionnaires salésiens, des structures cérémonielles des indiens Bororos du Brésil (par le démantèlement de l’organisation géométrique de leur habitat) et l’effondrement ultérieur de leur société.

Chez nous, en France, le processus d’effondrement (économique, démographique, culturel, moral…) commence véritablement à partir de la Révolution. Or la Révolution installe, avec une violence inouïe, un régime qui systématise le rejet de la religion traditionnelle…

Il se pourrait que l’effondrement des sociétés humaines commence lorsque le spirituel n’est plus opérationnel dans le social, lorsqu’il n’irrigue plus le tissu social, lorsqu’il n’a plus son mot à dire dans la structuration sociale et la bonne marche de la société. Religion, religare, relier : quand le spirituel ne relie plus, alors la société se désagrège et disparaît.

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Que rajouter de plus de notre point de vue autochtoniste, étant posé que cette société en putréfaction nous est désormais totalement étrangère ? Tout d’abord, que l’enchainement de plus en plus rapide des déséquilibres rend inutile de s’impliquer en faveur de l’une ou de l’autre des « parties » actuellement en lutte, sauf si des nécessités stratégiques ou tactiques l’exigent. Ensuite que le processus de désintégration du corps politique est maintenant irréversible : il ira jusqu’au bout, c’est-à-dire jusqu’à cet effondrement apocalyptique de la société que nous commençons à voir. Enfin, sans doute, qu’il est nécessaire que l’effondrement atteigne son terme. Il semble maintenant que notre peuple ne renaîtra pas avant que son « reste pur » ne puisse dire, tel Jésus sur sa croix :

« Tout est achevé ! ».

Antonin Campana

La Russie rejette le récit turc sur la Syrie

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La Russie rejette le récit turc sur la Syrie

 
 
par M.K. Bhadrakumar
Ex: http://www.zejournal.mobi

La réaction russe aux derniers mouvements militaires de la Turquie dans la province d’Idlib, au nord-ouest de la Syrie, a pris la forme d’une longue interview du Ministre des Affaires Étrangères Sergueï Lavrov au quotidien gouvernemental Rossiyskaïa Gazeta le 4 février, suivie depuis par une déclaration officielle du Ministère des Affaires Étrangères jeudi.

Moscou a souligné que l’opération syrienne actuelle à Idlib vise à vaincre les affiliés d’Al-Qaïda soutenus par la Turquie et les pays occidentaux.

Lavrov s’est attardé sur le cadre du « format Astana », qui résulte de l’effondrement du projet de changement de régime de « nos partenaires occidentaux et autres partenaires étrangers » en Syrie suite à l’intervention russe en 2015.

Il a expliqué comment le processus d’Astana a conduit à la « zone de désescalade » à Idlib où « les groupes terroristes se sont rassemblés ». La Russie et la Turquie ont conclu des accords écrits spécifiques précisant leurs engagements à superviser Idlib. Cependant, pour citer Lavrov :

« Malheureusement, jusqu’à présent, la Turquie n’a pas respecté certains de ses engagements clés qui étaient destinés à résoudre le cœur du problème à Idlib. Il était nécessaire de séparer l’opposition armée qui coopère avec la Turquie et qui est prête à dialoguer avec le gouvernement dans le cadre du processus politique, des terroristes de Jabhat al-Nusra, devenu Hayat Tahrir al-Sham. Tous deux sont inscrits sur la liste noire des groupes terroristes par le Conseil de Sécurité des Nations Unies, de sorte que ni Jabhat al-Nusra ni la dernière version, Hayat Tahrir al-Sham, n’ont rien à faire à Idlib ».

Même après des rappels répétés de la Russie, la Turquie n’a pas agi. De même, Lavrov a répété que les récents déploiements militaires turcs à Idlib ont été entrepris sans que la Russie en soit informée à l’avance. Il a déclaré : « Nous les exhortons (la Turquie) à se conformer strictement aux accords de Sotchi de 2018 et 2019 sur Idlib ».

La déclaration du Ministère russe des Affaires Étrangères du 6 février, telle que rapportée par l’agence de presse Tass, a révélé qu’il y a eu des victimes russes en raison de « l’augmentation des activités terroristes ». Elle justifiait les opérations des forces gouvernementales syriennes comme une réaction à « l’augmentation inacceptable des activités terroristes ».

Au cours du mois de décembre, « plus de 1 400 attaques de militants impliquant des chars, des mitrailleuses, des véhicules de combat d’infanterie, des mortiers et de l’artillerie ont eu lieu ». Rien qu’au cours de la dernière quinzaine, « plus de 1 000 attaques ont été enregistrées » et des centaines de soldats et de civils syriens ont été tués et blessés, et la base russe de Hmeymim a été attaquée à plusieurs reprises.

La déclaration du Ministère des Affaires Étrangères indique que « tout cela indique une augmentation inacceptable de la force terroriste à Idlib, où les militants jouissent d’une totale impunité et ont les mains libres », ce qui ne laisse au gouvernement syrien aucune autre alternative que de « réagir à ces développements ».

Dans un rejet de la demande du Président turc Recep Erdogan, qui souhaitait que le gouvernement syrien mette fin aux opérations militaires à Idlib et se retire, la déclaration russe a souligné : « Une chose à noter est que l’Armée Syrienne combat sur son propre sol contre ceux qui sont désignés comme terroristes par le Conseil de Sécurité des Nations Unies. Il ne peut y avoir aucune interprétation. C’est le droit et la responsabilité du gouvernement syrien de combattre les terroristes dans le pays ».

Curieusement, tant l’interview de Lavrov que la déclaration du Ministère des Affaires Étrangères ont attiré l’attention sur le transfert de groupes terroristes d’Idlib vers le nord-est de la Syrie et de là vers la Libye au cours des dernières semaines. L’implication est claire – Ankara continue de déployer des groupes terroristes comme outils de stratégies régionales en Syrie (et en Libye).

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La Russie a des contacts avec toutes les parties en Libye, y compris Khalifa Haftar. L’avertissement implicite ici est qu’Erdogan aura un prix élevé à payer en Libye où il ne peut pas compter sur l’empathie russe. La Turquie fait déjà l’objet de critiques sévères de la part de l’UE, de la France, de l’Italie, de la Grèce, de Chypre, d’Israël, des Émirats Arabes Unis et de l’Arabie Saoudite pour son intervention militaire en Libye, notamment en déployant ses groupes de substitution depuis la Syrie. L’isolement régional de la Turquie en Libye est désormais complet.

La déclaration du Ministère russe des Affaires Étrangères a conclu en disant :

« Nous réaffirmons notre engagement envers les accords conclus lors des pourparlers d’Astana, qui prévoient de lutter contre les groupes terroristes en Syrie à condition de respecter la souveraineté et l’intégrité territoriale du pays. Nous maintiendrons une coordination étroite avec nos partenaires turcs et iraniens afin de parvenir à une stabilité et une sécurité durables sur le terrain ».

Il est très significatif que la déclaration du Ministère des Affaires Étrangères ait choisi de faire référence aux « partenaires iraniens ». Le 5 février, alors qu’il recevait le nouvel Ambassadeur iranien à Moscou, le Président Poutine a également déclaré que la Russie et l’Iran étaient des « acteurs clés puissants » dans la lutte contre le terrorisme mondial et qu’ils poursuivraient leur coopération. Poutine a ajouté : « La coopération de la Russie avec l’Iran dans le cadre d’Astana a joué un rôle efficace dans le règlement du conflit syrien ».

Ce qui ressort, c’est que Moscou sent que derrière le comportement mercenaire du Président turc Erdogan, il y a le vieux schéma de la Turquie qui utilise des groupes terroristes comme mandataires, avec le soutien caché des puissances occidentales. Moscou ne peut qu’être conscient que les États-Unis font des ouvertures à Erdogan en vue de modifier l’équilibre militaire contre la Russie et l’Iran sur l’échiquier syro-irakien en aval de l’assassinat du Général Qassem Soleimani.

Curieusement, lundi, une cour d’appel américaine a accepté de « mettre en pause » une affaire alléguant que la banque d’État turque HalkBank avait contourné les sanctions américaines contre l’Iran. Le membre démocrate de la commission des finances du Sénat américain, Ron Wyden, a depuis adressé une lettre au Procureur Général américain William Barr, lui demandant si le Président Trump avait tenté d’intervenir en faveur de Halkbank !

Selon un rapport de Reuters, le Sénateur Wyden a demandé à Barr de détailler ses interactions avec Trump, le Président Tayyip Erdogan et le Ministre turc des Finances Berat Albayrak (qui est également le gendre d’Erdogan).

Le scandale de la HalkBank implique Erdogan et des membres de sa famille et un verdict défavorable du tribunal peut être très dommageable politiquement pour le Président et son gendre qui est préparé comme successeur potentiel. (Un commentaire sur le scandale présenté dans la Fondation pour la Défense des Démocraties, rédigé par un ancien membre du Parlement turc, se trouve ici). L’affaire HalkBank pend comme l’épée de Damoclès au-dessus de la tête d’Erdogan. Washington est habile à utiliser ce genre de moyens de pression contre des interlocuteurs récalcitrants à l’étranger.

D’un autre côté, si Trump a rendu service à Erdogan (ou à qui que ce soit d’ailleurs), il s’attend à une contrepartie. Et il faut s’attendre à ce que l’administration Trump visualise que la coopération d’Erdogan peut changer la donne dans la géopolitique de la Syrie et de l’Irak. Cependant, Moscou a gardé la ligne ouverte vers Ankara.

Bien sûr, c’est délibérément que Moscou a mis en évidence l’importance de l’alliance russo-iranienne en Syrie, où Washington a récemment intensifié les tensions dans le cadre de son approche de « pression maximale », menaçant Téhéran d’une guerre à l’échelle régionale.

Traduit par Réseau International

Photo d'illustration : Convoi militaire turc entrant dans la ville de Sarmada, dans la province d’Idlib, au nord-ouest de la Syrie

Gas Wars in the Mediterranean

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Gas Wars in the Mediterranean
 

The unexpected alliance between Turkey and Libya is a geopolitical earthquake that changes the balance of power in the eastern Mediterranean and across the Middle East. Turkey’s audacious move has enraged its rivals in the region and cleared the way for a dramatic escalation in the 9 year-long Libyan civil war. It has also forced leaders in Europe and Washington to decide how they will counter Turkey’s plan to defend the U.N-recognized Government of National Accord (GNA), and to extend its maritime borders from Europe to Africa basically creating “a water corridor through the eastern Mediterranean linking the coasts of Turkey and Libya.” Leaders in Ankara believe that the agreement “is a major coup in energy geopolitics” that helps defend Turkey’s “sovereign rights against the gatekeepers of the regional status quo.” But Turkey’s rivals strongly disagree. They see the deal as a naked power grab that undermines their ability to transport natural gas from the East Mediterranean to Europe without crossing Turkish waters. In any event, the Turkey-Libya agreement has set the stage for a broader conflict that will unavoidably involve Egypt, Israel, UAE, Saudi Arabia, Europe, Russia and the United States. All parties appear to have abandoned diplomatic channels altogether and are, instead, preparing for war.

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On November 27, Turkey and Libya signed a Memorandum of Understanding (MoU) that commits Turkey to providing military assistance to Libya’s Government of National Accord (GNA). The MoU also redraws Turkey’s maritime boundaries in a way that dramatically impacts the transport of gas from the East Mediterranean to Europe. Israel is particularly worried that this new deal will undermine its plans for a 1,900-kilometer EastMed pipeline connecting the Leviathan gas field, off the coast of Israel, to the EU. YNET News summarized Israel’s concerns in an ominously titled article: “Turkey’s maneuver could block Israel’s access to the sea”. Here’s an excerpt:

“Two of Israel’s wars (1956 Sinai campaign and 1967 Six-Day War) broke out over navigation rights. Israel must take note of a new reality taking hold in the Mediterranean. It must regard Turkey’s actions as a substantial strategic threat and consider what it may do to respond to it…

This EEZ (Exclusive Economic Zones) designation essentially carved up much of the energy-rich Eastern Mediterranean between Turkey and Libya, prompting a wave of international condemnations first and foremost from Greece, Egypt, and Cyprus, who may be directly or indirectly affected…..Turkey’s disregard for the economic waters of Greece, Cyprus, and Egypt.

Ankara is in effect annexing those areas pending an appeal to international tribunals, which can take many years to resolve. In practical terms, Turkey created a sea border the width of the entire Mediterranean.” (“Turkey’s maneuver could block Israel’s access to the sea”, ynet news)

The analysis from America’s premier Foreign Policy magazine was no less foreboding. Check it out:

“Turkey is meshing together two Mediterranean crises in a desperate bid to reshape the region in its own favor, with potentially nasty implications both for the ongoing civil war in Libya and future energy development in the eastern Mediterranean.

This month, Turkey’s unusual outreach to the internationally recognized government of Libya has resulted in a formal agreement for Ankara to provide military support, including arms and possibly troops, in its bid to hold off an offensive from Russian-backed rebels in the eastern part of the country. The military agreement came just weeks after Turkey and that same Government of National Accord reached an unusual agreement to essentially carve up much of the energy-rich eastern Mediterranean between them—threatening to cut out Greece and Cyprus from the coming bonanza….” (“Newly Aggressive Turkey Forges Alliance With Libya”, Foreign Policy)

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While these new developments are likely to intensify the fighting on the ground in Libya, they also portend a deepening of divisions within the region itself where new coalitions are forming and battle-lines are being drawn. On the one side is the Turkey-Libya Axis, while on the other is Greece, UAE, Saudi Arabia, Egypt, Israel, France, Germany, UK and probably the United States although the Trump administration has not yet clarified its position. In any event, the war between Libya’s internationally-recognized government and Haftar’s Libyan National Army (LNA) is just a small part of a much larger struggle over vital hydrocarbons in a strategically-located area of the Mediterranean. Here’s a clip from an article at War On The Rocks that helps to underscore the stakes involved:

“The discovery of significant deposits of natural gas in the Eastern Mediterranean beginning in 2009 was a game-changer that upended regional geopolitics. It prompted new and unexpected alliances between Israel, Greece, Cyprus, and Egypt to maximize their chances of energy self-sufficiency. The bulk of the gas lies in Egypt’s Zohr field, the Leviathan and Tamar fields in Israeli waters, and the Aphrodite near the island of Cyprus. With recoverable natural gas reserves in the region estimated at upward of 120 trillion cubic feet, the strategic implications could not be bigger. This is about the same amount as the proven gas in the whole of Iraq, the 12th largest reserve globally….(Israel’s gas field) Leviathan is estimated to hold 22 trillion cubic feet of recoverable natural gas, and a potential half a million barrels of oil.” (“Hydrocarbon Diplomacy: Turkey’s Gambit Might Yet Pay a Peace Dividend”, warontherocks.com)

Turkey’s ambitious gambit makes it more likely that its rivals will increase their support for the Libyan warlord, Haftar, who is, by-most-accounts, a CIA asset that was sent to Libya in 2014 to topple the government in Tripoli and unify the country under a US puppet. Haftar’s forces currently control more than 70% of the Libyan territory while almost 60% of the population is under the control of the GNA led by Prime Minister Fayez al-Sarraj. According to Turkish news: “More than half of Haftar’s troops are mercenaries from Russia and Sudan, who are mainly paid by the Gulf states.”

In April, 2019, Haftar launched an offensive on the government in Tripoli but was easily repelled. In recent days, however, Haftar has resumed his attacks on the city of Misrata and on the Tripoli airport in clear violation of the Berlin ceasefire agreement. He has also received shipments of weapons from the UAE despite an arms embargo that was unanimously approved two weeks ago at the same Berlin Conference. We expect that support for Haftar will continue to grow in the months ahead as Berlin, Paris and particularly Washington settle on a plan for reinforcing proxies to prosecute the ground war and for blunting Turkey’s power projection in the Mediterranean.

The Turkey-Libya agreement is a clumsy attempt to impose Turkey’s preferred maritime boundaries on the other countries bordering the Mediterranean. Naturally, Washington will not allow this unilateral assertion of power to go unchallenged.

And while Washington’s strategy has not yet been announced, that merely indicates that the foreign policy establishment was caught off-guard by Turkey’s November 27 announcement. It does not mean that Washington will accept the status quo. To the contrary, US war-planners are undoubtedly putting the finishing touches on a new strategy aimed at achieving their objectives in Libya while at the same time dealing a stinging blow to a NATO ally that has grown closer to Russia, caused endless headaches in Syria, and is now disrupting Washington’s plans for controlling vital resources in the East Mediterranean.

Washington sees Turkey’s assertive foreign policy as a sign of “defiance” which requires a iron-fisted response. But any attack on Turkey or Turkish interests will only intensify the bad blood between Ankara and Washington, it will only put more pressure on the threadbare NATO alliance, and it will only push Turkish president Erdogan further into Moscow’s corner. Indeed, the Trump team should realize that an overreaction on their part could trigger a fateful realignment that could reshape the region while hastening the emergence of a new order.

vendredi, 07 février 2020

Gisela Horst Panajotis KondylisLeben und Werk – eine Übersicht

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Gisela Horst

Panajotis KondylisLeben und Werk – eine Übersicht

564 Seiten | Broschur | Format 15,5 × 23,5 cm

Epistemata Philosophie, Bd. 605

58,00 | ISBN 978-3-8260-6817-1 

Kondy13k.jpgDieses Buch enthält erstmals umfangreiche biografische Daten des Philoso-phen und Ideengeschichtlers Panajotis Kondylis (1943–1998) und einen in-haltlichen Überblick über sein umfangreiches Werk. – Kondylis promovierte in Heidelberg und verfasste bedeutende geistesgeschichtliche Standardwerke zum Konservativismus, zur europäischen Aufklärung, zur Dialektik, zur Mas-sendemokratie und zur Metaphysikkritik, und er bezog als Autor Stellung zum politisch-sozialen Zeitgeschehen. Sein Beitrag zur Philosophie besteht in anthropologischen Grundeinsichten, die in Macht und Entscheidung und Sozialontologie entwickelt werden. Er lieferte zwei Beiträge zum histori-schen Lexikon Geschichtliche Grundbegriffe und war Träger von Ehrungen und Preisen, u.a. erhielt er den Wissenschaftspreis der Humboldtstiftung, war Fellow des Berliner Wissenschaftskollegs und Träger der Goethemedaille.Die AutorinGisela Horst (geb. 1946) kennt Kondylis aus persönlichen Gesprächen; nach Ende ihrer beruflichen Tätigkeit als Naturwissenschaftlerin studierte sie Lite-ratur- und Geschichtswissenschaft an der Fernuniversität in Hagen und ver-fasste dort eine Dissertation zu Leben und Werk von P. Kondylis bei Prof. Dr; Peter Brandt

Normale Vaterlandsliebe und pathologischer Selbsthaß

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Klaus Kunze

Normale Vaterlandsliebe und pathologischer Selbsthaß

Die verfassungsfeindliche Dekonstruktion des Volkes

Die Zerstörung des Nationalbewußtseins ist Teil einer komplexen Angriffsstrategie. Sie richtet sich gegen die freiheitliche demokratische Grundordnung, verkörpert durch unseren Staat und und seine Institutionen. Letztes Angriffsziel sind aber nicht bloß der Staat und seine Institutionen, sondern das diesen Staat konstituierende deutsche Volk.

Dieses hat sich das Grundgesetz als Verfassung gegeben. Nach unserem Staatsverständnis sind ein Staat und seine Gesetze für die Menschen da und nicht umgekehrt. Diese Menschen sind das deutsche Staatsvolk.

Linke Kosmopoliten wollen es abschaffen, und zwar nicht nur als Rechtsbegriff, sondern biologisch: Der Linksextremismus ist siegessicher genug, dieses mittlerweile offen einzuräumen:

 „Viele glauben, es sei im Kampf gegen den völkischen Nationalismus und Rassismus der beste Weg, die Begriffe „Volk“ und „Rasse“ theoretisch zu dekonstruieren. Ich glaube, es ist noch wirkungsvoller, Volk und Rasse praktisch durch eine fröhliche Völkermischung aufzulösen. Jene „liebevolle Verschmelzung der Nationen“, von der schon der Philosoph Friedrich Schlegel träumte, vollzieht sich von ganz allein, wenn die Staaten nicht mit Verboten dazwischenhauen. Sie wird in Deutschland von den Völkischen zur Zeit besonders gerne als „Volkstod“ bezeichnet. Der „Volkstod“ ist der ewige Alptraum der Rassisten – sehen wir zu, dass dieser Traum wahr wird! Machen wir alle Grenzen durchlässig, sodass die Kinderlein zu- und miteinander kommen können! Jene „durchmischte und durchrasste Gesellschaft“, die den jungen Edmund Stoiber in Angst und Schrecken versetzte, die brauchen wir!

Michael Bittner, Es lebe der Volkstod! 12.3.2015

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Haßpropaganda gegen das eigene Volk!

Die „theoretische Dekonstruktion“ besteht darin, die tragenden Elemente der Idee zu zerstören, es gebe ein Volk. Diese tragenden Elemente sind begriffliche Kategorien, die ihrerseits gesellschaftliche Wirklichkeit widerspiegeln: So wiederspiegelt der Begriff der Familie es, wenn in der Lebenswirklichkeit Vater, Mutter und Kinder zusammenleben und füreinander einstehen. Der Begriff enthält eine deskriptive Komponente, soweit er nur die Realität beschreibt, aber auch eine normative Komponente.

Weil Menschen gemeinsam eine Familie bilden, sollen sie füreinander einstehen. Was für die Familie als kleinen Baustein gilt, ist für das Große und Ganze die Grundlage unserer Vorstellung einer das ganze Volk umspannenden Solidargemeinschaft. Diese Vorstellung wiederum speist den Sozialstaatsgedanken als Forderung, in unserem Staate solle, wie in einer Familie, niemand hängengelassen werden.

Wie man es dreht und wendet: Ohne den Begriff und die Vorstellung eines Volkes mit allen sich daraus ergebenden normativen Einstandspflichten füreinander ist ein Sozialstaat nicht zu begründen und eine Demokratie als Volksherrschaft schon gar nicht. Wer das Volk abschaffen will, ist darum offener Verfassungsfeind.

Die Strategie der Delegitimierung

Die solidarische Verbundenheit aller Angehörigen der deutschen Nation erwächst aus einem Gefühl der Zusammengehörigkeit. Also nutzt die beabsichtigte Zerstörung des Volkes die Strategie, das Volk und die sich aus ihm durch gemeinsames Bewußtsein gebildete Nation begrifflich in Mißkredit zu bringen.

Das Volk und die Nation werden bewußt verunglimpft, indem jede Liebe zum Volk als völkisch und jede Vaterlandsliebe als Nationalismus bezeichnet und diese Begriffe wieder implizit als mit der nationalsozialistischen Ideologie dargestellt werden.

Begriffliche Trennschärfe ist nicht gerade Kennzeichen des gegenwärtigen politischen Diskurses, sofern man überhaupt den Begriff Diskurs für die öffentliche Austragung und den Wettbewerb divergierender Meinungen anwenden kann. Man hat eher den Eindruck von verbalen Schlammschlachten, die seitens der Vertreter der politisch korrekten Elite lediglich zur Verunglimpfung Andersdenkender sowie zu ihrer eigenen moralischen Selbsterhöhung beitragen sollen. Das offensichtlichste Beispiel: Die ständige Wiederholung der Begriffskombination Nationalismus/ Rassismus/ Antisemitismus beabsichtigt einen Zusammenhang herzustellen, der abwegiger nicht sein könnte. Es liegt auf der Hand. Die Nachbarschaft schmutziger Wörter verunreinigt einen Begriff wie Nation und verhilft zu dessen assoziativ erwünschter Diskreditierung. Die Überwindung des Nationalen wird so uminterpretiert zur Überwindung von Unmenschlichkeit und nazigeprägtem Denken. Das Bekenntnis zur eigenen Nation wird – bewusst unscharf – zugleich semantisch gleichgesetzt mit Nationalismus, baugleich mit Chauvinismus. Wer national denkt, ist folglich genotypisch ein Chauvinist, ein überheblich Vorgestriger, den es zu bekämpfen gilt.

Josef Hüber, Nationalbewußtsein – Brutstätte reaktionärer Gesinnung? Blogartikel 5.2.2020

Wem das klare begriffliche Denken noch nicht abhanden gekommen ist, sieht zwischen Nationalismus, Rassismus und Antisemitismus keinen Zusammenhang. Er erkennt den gehässigen Dreiklang als das, was er ist: als eine Propagandaphrase der Delegitimierung und Dekonstruktion.

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Eine zeitgenössische Illustration zum Zug auf das Hambacher Schloss im Mai 1832.

Nationalismus ist Freiheitsliebe

Vielleicht sollte nicht seltener als diese Propagandaphrase zu hören sein und nötigenfalls wiederholt werden:

Ein allgemeiner, als universelles Gestaltungsprinzip gemeinter Nationalismus knüpft an das Bedürfnis jedes Menschen an, individuell und kollektiv entsprechend der eigenen Identität leben zu dürfen. Er fordert darum im Einklang mit dem internationalen Völkerrecht, daß jede Nation selbstbestimmt über ihre kollektives Schicksal entscheiden dürfen und können soll.

Der israelische Theologen Yoram Hazoni äußerte sich dazu in einem Kongreß am 4.2.2020 zum Begriff der Nation:

Aus ihrem Vorhandensein folge wie aus dem Vorhandensein der Familie eine Verpflichtung, die der Einzelne nicht in Abrede stellen könne, da ihm die Nation wie die Familie vorgehe. Der einen wie der anderen verdanke er seine Existenz, auch seine individuelle Freiheit. Denn ohne die Macht, die die Nation konstituiere, und ohne das Recht, das sie begründe, könne es keine Freiheit geben. Wer diesen Grundsatz verfechte, könne durchaus als „Nationalist“ bezeichnet werden. Wie schon in seinem vielbeachteten Buch The Virtue of Nationalism versuchte Hazoni, auch hier den Begriff zu rehabilitieren und beharrte darauf, daß er heute unzulässig verengt werde.

Das Eintreten für die eigene Nation bedeute gerade nicht, daß man den Übergriff auf andere Nationen gutheiße. Im 21. Jahrhundert müsse es vielmehr darum gehen, eine „Bruderschaft“ von Nationen zu begründen, die ihre Unabhängigkeit verteidigten und gleichzeitig dort zusammenstünden, wo das notwendig sei, angesichts der Gefahren, die von vielen Seiten drohten.

Karlheinz Weißmann, Kongreßbericht 5.2.2020, Kongreß Internationale der Nationalen,

Ohne die Nation als beschirmendes Dach über den einzelnen Menschen kann keiner dieser Einzelnen seine Freiheit entfalten.

Begrifflich versteht man hingegen unter Chauvinusmus eine Überheblichkeit, die anderen Nationen den Wert abspricht.

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Sängerfest in Tallinn – für viele Esten Teil ihrer nationalen Identität (imago images / Scanpix / EESTI MEEDIA / MIHKEL MARIPUU)

Vaterlandsliebe

Und Patriotismus ist schlicht ein anderes Wort für Vaterlandsliebe. Vaterland ist eine Metapher. Solche Wortbilder erkennt man daran, daß sie keinen konkreten Einzelgegenstand bezeichnen. Begriffe wie das Meer, die Natur oder das Vaterland bezeichnet nichts unmittelbar Gegenständliches, sondern fassen viele konkreten Einzeldinge in der Vorstellung zusammen. Das Wort Vaterland bringt auf einen Begriff, was Menschen sich darunter vorstellen.

Diese Vorstellung der Menschen bezieht sich wiederum auf – Menschen! Auf wen oder was sollte sie sich sonst beziehen? Wer von seiner Familie spricht, kann deren Mitglieder wohl noch an den Fingern abzählen, meint aber mit dem Wort immer die Summe der konkreten Familienmitglieder. Ideell gilt ihm diese Familie mehr als die numerische Summe der Einzelpersonen. Und wer von seinem Vaterland spricht, meint damit im Zweifel nicht die hübschen Hügel und Täler, sondern die ihm verbundenen Menschen.

Vaterlandsliebe ist – Liebe! Das ist vielleicht für manche Irregeleitete eine verblüffende, aber doch auch eine banale und selbstverständliche Feststellung. Sie ist Liebe und damit eine grundsätzliche und starke emotionale Verbundenheit mit den Menschen, denen man sich nah fühlt. Wer sie empfindet, erweitert seine familiäre Solidarität ganz einfach auf die ihm vertrauten Menschen seiner Heimat und seines Landes.

Mit ihnen kann er sich identifizieren, weil sie seine Sprache sprechen, kollektive Erinnerungen mit ihm teilen und mit ihm mehr oder weniger weitläufig verwandt sind.

Jeder Mensch bildet eine Identität heraus, die ihn von anderen unterscheidet, zu der aber auch ein kollektives Identitätsgefühl gehört. Ein Willi Schulze ist erstens Willi, zweitens aber dann ein Schulze. Er zählt sich – kollektiv- zu dieser Familie. Er lernt Muttersprache und Vaterlandsliebe. Der Dank, den er seinen Eltern schuldet, gibt er seinen Kindern zurück. Daß er von der Wiege bis zum Berufsbeginn von der staatlich verfaßten Solidargemeinschaft behütet und geleitet wird, gibt er ihr durch Steuerzahlen, Bürgersinn und Solidarität zurück.

Es gibt auch pathologische Exemplare, bei denen die positive Persönlichkeitsbildung fehlschlägt, die sich selbst und ihre Identität hassen. Wer sich selbst haßt und keine von ihm selbst bejahte Identität aufbauen konnte, der haßt und verneint auch die kollektive Identität, der er angehört.

Eigenliebe, Familienliebe und Vaterlandsliebe sind Grundvoraussetzungen für geistige Gesundheit. Selbsthaß, Ablehnung der eigenen Eltern und Haß auf das Vaterland sind sichere Anzeichen für eine psychopathisch gestörte Persönlichkeit. Wer andere Menschen haßt, kann selbst psychisch und emotional nicht gesund sein.

Wer Vaterlandsliebe mit einer wie auch immer gearteten Art von Haß gleichsetzt, will betrügen. Die Strategen dieses Betruges manipulieren Begriffe, deuten sie um und hämmern ihre Parolen dem Publikum immer wieder ein.

Wir sollten ihnen nicht zuhören.

Dieser Beitrag ist zuerst erschienen auf Klaus Kunzes Blog: http://klauskunze.com/blog/2020/02/05/normale-vaterlandsl...

Au sujet des responsabilités pour la Première Guerre mondiale

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Au sujet des responsabilités pour la Première Guerre mondiale

par Jean-Claude Manifacier,* France

Ex: https://www.zeit-fragen.ch

Cet article, partant d’un exemple précis, celui des responsabilités dans la Première Guerre mondiale, aborde le problème de l’influence du quatrième pouvoir: le pouvoir médiatique. Suivant les sondages, il apparaît que près de 70% des citoyens interrogés ne font plus confiance aux médias. Ceux qui manifestent aujourd’hui dans les rues depuis des mois ne seront pas surpris par ce résultat, tant il est clair que les journalistes, officiant dans les grandes chaînes de TV ou de la presse écrite appartenant à de grands groupes industriels du CAC 40 ou du capitalisme financier, sont des porte-paroles étrangers à leurs préoccupations.


51wXyyQCcrL._SX352_BO1,204,203,200_.jpgDans les livres publiés en français depuis 2014 – 100 ans après le début de la Première Guerre mondiale – par des auteurs anglophones tels que Gerry Docherty et Jim MacGregor (1,2) ou Carroll Quigley (3,4), ces auteurs détaillent l’organisation d’une aristocratie ploutocratique et mondialiste qui, dans sa volonté de contrôler la marche du Monde, organisera la Première Guerre mondiale, entre autre, en utilisant tous les moyens pour massivement manipuler l’opinion publique. Conséquences de cette entreprise: 16 millions de morts, la destruction d’une civilisation européenne solidement enracinée et la suprématie des Etats-Unis dans les affaires d’un monde futur unipolaire. Un miroir lointain et la racine des plans de guerre suivants et actuels.
A la fin du XIXe siècle, la Grande-Bretagne est la puissance dominante, son empire colonial s’étendant du Canada à la Nouvelle-Zélande. L’Allemagne, dépassant à cette époque la Grande-Bretagne dans les domaines industriels, commerciaux et scientifiques, devient un danger dont il faut se débarrasser.


Une «élite secrète» sera créée en 1891 à Londres par Cecil John Rhodes. Elle aura pour objectif de garantir une domination anglo-saxonne sur le monde. L’«élite secrète» avait le contrôle, et la puissance financière afférente, des mines d’or et de diamants d’Afrique du Sud (suite à la guerre des Boers). Ses membres les plus importants seront, outre C. Rhodes: Reginald Balliol Brett (alias Lord Esher), Alfred Milner, William T. Stead et Lord Nathaniel Rothschild.


La Société des Pèlerins sera inaugurée à Londres en juillet 1902 et à New York en janvier 1903, également pour assurer la domination mondiale anglo-saxonne. En 1909, la dite Table ronde sera créée par Alfred Milner.


51HIzwqwK-L._SX331_BO1,204,203,200_.jpgAux Etats-Unis, la conquête de l’Ouest, le déracinement des Amérindiens ainsi que les guerres contre le Mexique et l’Espagne seront caractéristiques d’un programme politique impérialiste développé dans les années 1840: «La Destinée manifeste». Le livre «Our Country» du pasteur américain Josiah Strong, populaire à la fin du XIXe siècle, exprime, comme l’«élite secrète» en Angleterre «la conviction que le peuple anglo-saxon est la race supérieure qui finira par dominer le monde».


La vision à long terme de l’«élite secrète» est de construire l’alliance anglo-franco-russe («Triple Entente») pour la future guerre contre l’Allemagne. Dans cette aventure, la France voit une occasion de reconquérir l’Alsace-Lorraine et la Russie d’obtenir un port sur le Bosphore pour contrôler la navigation et l’accès à la Méditerranée. L’Allemagne et l’Autriche-Hongrie doivent être encerclées et mises au pilori.

Caricatures effrayantes de l’Allemagne

La presse anglaise, sous l’influence de l’«élite secrète», présentera l’empereur allemand Guillaume II comme méprisant, imprévisible et belliciste. Des romans populaires parlent d’espions et d’une Allemagne construisant une flotte pour envahir l’Angleterre. Ce sont des affirmations gratuites préparées par l’«élite secrète». Elle savait parfaitement que la flotte anglaise restera toujours très supérieure à celle de l’Allemagne, tout comme les activités colonialistes anglaises (et françaises). La guerre achevée, aucun plan d’invasion de l’Angleterre, ni de construction massive de cuirassés, ne sera jamais trouvé. Des documents comptables, montreront que le budget d’armement dans le domaine maritime était pour l’Angleterre de 2 à 3 fois plus important que celui de l’Allemagne. En 1907, dans une lettre confidentielle, l’amiral Sir John Fisher de la Commission impériale de la Défense écrit au roi Edouard VII: «La flotte britannique est quatre fois plus puissante que la flotte allemande, mais nous ne voulons pas en faire étalage devant le monde entier».


Les livres mentionnés ci-dessus décrivent que l’empereur allemand préférait les solutions diplomatiques. Ce sera le cas pour les crises marocaines d’Algesiras (1906) et d’Agadir (Traité franco-allemand de Fez, 1911), où l’«élite secrète» espérait une occasion de guerre, et celle des Balkans avant l’été 1914, où, redoutant une guerre entre la Russie et l’Autriche-Hongrie, Guillaume II interviendra pour un rapprochement avec la Serbie.
Guillaume II, George V et Nicolas II sont cousins, petits-enfants ou arrière-petits-enfants de la reine Victoria. Le Kaiser était très proche de sa grand-mère dont il tiendra la main pendant son agonie en 1901. Le 30 juillet 1914, il enverra un télégramme à Nicolas II, lui rappelant qu’en arrêtant la mobilisation des troupes russes à la frontière avec l’Allemagne et l’Autriche, il avait le pouvoir de mettre en garde contre la Première Guerre mondiale. Il écrit: «Mon amitié pour vous a toujours été une cause sacrée».

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Guillaume II, empereur depuis 1888, sera d’ailleurs à l’occasion de ses 25 ans de règne encensé dans un article du «New York Times» comme un artisan de paix, («New York Times» du 8 juin 1913). Le journaliste Andrew Carnegie déclarera: «Le monde civilisé et les partisans de la paix tiennent à vous féliciter à l’occasion de votre jubilé». S’il n’a jamais commencé une guerre, on ne peut pas en dire autant de l’Angleterre ou des Etats-Unis.


Le Président Woodrow Wilson, proche de l’«élite secrète», sera réélu en 1916 avec le slogan «Wilson nous maintient en dehors de la guerre». En 1917, il créera la Commission Creel pour faire accepter l’entrée en guerre par les Américains majoritairement pacifistes. Le publicitaire et neveu de Sigmund Freud, Edward Bernays sera très actif dans le cadre de cette commission. Il deviendra le père des Agences de relations publiques appelées de nos jours la Com et les Spin Doctors. Son livre «Propaganda», en version libre sur internet, montre que la propagande politique au XXe siècle n’est pas née dans les régimes totalitaires, mais au cœur même de la «démocratie libérale américaine».


La presse américaine se déchaînera alors et un article élogieux pour l’Allemagne, comme celui du «New York Times» en 1913, deviendra impensable. En 1915, l’empire financier JP Morgan achètera 25 parmi les plus importants quotidiens américains et placera ses propres éditeurs dans le but de contrôler la presse écrite. Ce «contrat» qui est toujours d’actualité, avait pour objet de supprimer des colonnes éditoriales tout ce qui n’était pas conforme aux intérêts dont ils étaient les serviteurs. Le congressiste Oscar Calloway dénoncera ce monopole à la Chambre des Représentants le 9 février 1917 (U.S. Congressional Record du 9 février 1917, p. 2947). Cette ligne politique définie sera ensuite structurée par JP Morgan et ses collègues Warburg et Rockefeller. L’organisation est aujourd’hui connue sous le nom de Council of Foreign Relations (CFR).

Le chemin de la guerre …

Le 28 juin 1914, l’archiduc François-Ferdinand et son épouse Sophie seront assassinés à Sarajevo. Certains journaux britanniques étaient d’avis que les exigences autrichiennes à la suite du meurtre étaient justifiées face à la Serbie soupçonnée d’avoir massivement soutenu le crime. Asquith, pourtant Premier ministre anglais, dans l’intimité d’une lettre à son amour platonique Venetia Stanley, reconnaîtra: «Sur beaucoup de points, si ce n’est sur la plupart, l’Autriche a parfaitement raison et la Serbie est totalement dans son tort […].»7
Plus tard, cependant, l’ultimatum de l’Autriche-Hongrie à la Serbie et la déclaration allemande de son soutien en cas de guerre seront les principaux «arguments» en faveur de l’entière responsabilité de la guerre portés sur l’Allemagne et l’Autriche.

 

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Le 26 juillet 1914, à la faveur d’un dîner privé offert au prince Henri, le frère cadet du Kaiser, le roi britannique George V promettra: «Nous essaierons de nous tenir en dehors de tout cela, et nous resterons neutres». Le Kaiser fit naturellement grand cas de cette promesse. Ce n’était pas le boniment d’un quelconque politicien, «il avait la parole d’un roi». Cela n’a servi à rien. Ce que l’«élite secrète» avait voulu, arriva: la Première Guerre mondiale fut déclenchée.

… et le Traité de Versailles

Près de 5 ans plus tard, après la défaite militaire, tout sera fait pour humilier les Allemands le 28 juin 1919 à Versailles. Lors de la signature du «Traité de paix», des gueules cassées sont placées sur le parcours des signataires allemands. Auparavant, ils avaient été conduits à travers les territoires détruits: «Vous êtes responsables de tout cela». Les Allemands avaient été exclus des négociations de paix, ce qui ne s’était jamais produit dans toute l’histoire des traités de paix.


L’Angleterre obtiendra toute la flotte et, avec la France et la Belgique, les colonies africaines allemandes. L’Allemagne perdra 13% de son territoire, dont le corridor de Danzig, ville de 350 000 habitants où plus de 96% sont allemands! Le «droit des peuples à disposer d’eux-mêmes», un des 14 points de la doctrine Wilson, ne s’appliquera pas aux vaincus.

Réflexions finales

Il y a près de 36 000 communes en France. Dans chacune, on trouve un Monument aux Morts de la Première Guerre mondiale où, à la suite de la liste des morts, il est souvent écrit: «Pour que la France vive» ou «Pour que la France demeure libre». La menace allemande était cependant un montage de l’«élite secrète». On pourrait remplir de nombreuses pages de déclarations bellicistes faites par des hommes politiques anglais ou français et des tracts de propagande outranciers, voire mensongers.


Mais il existe aussi de nombreux livres qui portent un regard différent sur les événements.1 à 7 Peut-être que, dans le futur, les Européens verront ces monuments dédiés à des millions de morts comme une condamnation de l’Utopie mondialiste ou des tentations unipolaires.    •

*    Jean-Claude Manifacier (* 1944) est homme politique et physicien français. Jusqu’à sa retraite, il a enseigné à l’Université de Montpellier. Il a été membre du Conseil régional du Languedoc-Roussillon, et de 1988 à 1997, il a été membre du Comité national universitaire. Depuis plus de 20 ans, il a participé à divers programmes de recherche aux Etats-Unis, en Angleterre, en Roumanie, au Venezuela, en Espagne, en Israël, au Soudan et dans d’autres pays. En 2018, il publie avec d’autres auteurs «Le coup d’Etat bolchevique. 100 ans après».

Références

1    Docherty, Gerry et MacGregor, Jim. «L’Histoire occultée. Les origines secrètes de la Première Guerre mondiale». (Editions Nouvelle Terre, 2017)
2    MacGregor, Jim et Docherty, Gerry. 2 volumes: «1914–1918. Prolonger l’agonie. Comment l’oligarchie anglo-américaine a délibérément prolongée la Première Guerre mondiale de trois ans et demi». Tome 1. (Editions Nouvelle Terre, 2018)
3    Quigley, Carroll. «Histoire secrète de l’oligarchie anglo-américaine». (Le Retour aux Sources, 2015). Version anglaise: «The Anglo-American Establishment» (New York, Book in Focus, 1981)
4    Quigley, Carroll. «Tragedy and Hope: A History of the World in Our Time», (New York, The Macmillan Company, 1966)
5    Buchanan, Patrick J. «Churchill, Hitler and the Unnecessary War». (Three Rivers Press, 2008)
6    Kollerstrom, Nick. «How Britain initiated both world wars». (CreateSpace Independent Publishing Platform. No copyright 2017)
7    H.H. Asquith, «Letters to Venetia Stanley». Rassemblées par Michael et Eleanor Brock, (Oxford University Press, 1982)
8     Reboul, Olivier. «La Rhétorique». In: Que sais-je? (PUF, 1993)

Pacifistes et bellicistes en France et en Grande-Bretagne

_yartiCaillaa576-ad415-58e14.jpgJoseph Caillaux

L’«élite secrète» et l’ambassadeur russe en France, Alexandre Isvolski, subventionneront une presse nationale majoritairement «anti-boche» et assoiffée de revanche depuis la défaite de 1871. Mais il y a aussi quelques personnalités pacifistes à l’instar de l’homme politique français Joseph Caillaux. Il suscite une haine véhémente parmi ses anciens amis politiques qui mènent contre lui de violentes campagnes de presse. En mars 1914, Henriette Caillaux tire sur Gaston Calmette, directeur du «Figaro», qui traînait son mari dans la boue. Mobilisé, Joseph Caillaux déclarera en 1914 en désignant l’état-major: «Ceux qui sont là dedans ne savent rien, ne comprennent rien. Ils ne savent pas à quel ennemi nous avons à faire, ils ne comprennent pas que nous sommes lancés – par qui? – dans une guerre effroyable … Comment finira-t-elle? Moi, je voulais éviter cela.» Après la guerre, il sera poursuivi et emprisonné pour «intelligence avec l’ennemi»!

Jean Jaurès

Jean Jaurès, député radical socialiste et pacifiste intégral, sera assassiné le 31 juillet 1914 par un revanchard exalté. Jaurès envisageait de déclencher une grève générale européenne pour marquer l’opposition de la classe ouvrière à la guerre. Cette pression revancharde est telle que le 4 août 1914, Léon Jouhaux, secrétaire général de la CGT et pacifiste lui-aussi, prendra ses distances devant la tombe de Jean Jaurès. Il décrira la guerre comme un crime, mais comme un crime inévitable. C’est précisément ce que refusait Jaurès qui est mort pour avoir crié qu’on pouvait empêcher la guerre.8

YoungChurchill1.jpgWinston Churchill

Dans une lettre de Churchill écrite à sa femme: «Ma chérie, nous approchons d’une catastrophe et cela me rend heureux. C’est horrible d’être comme cela, n’est ce pas … Pour rien au monde je ne voudrais être en dehors de cette délicieuse guerre». (Lettre du Journal de Margot Asquith, janvier 1916; publié par Oxford University Press, juin 2014)
Margot Asquith écrira aussi: «Quel étrange personnage! Il aime vraiment la guerre. Il serait très triste si on lui annonçait que la guerre est finie. Son cœur n’a aucune imagination». («Margot Asquith’s Great War Diaries». The Guardian du 8 juin 2014)
Grand responsable de la Première Guerre mondiale, Churchill écrira un quart de siècle plus tard, dans son livre «Great Contemporaries», (The Reprint Society, London 1941), p. 28: «L’Histoire, doit être plus charitable et acquitter William II d’en être le comploteur et l’organisateur».

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«Et toujours à nouveau Versailles»

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«Et toujours à nouveau Versailles»

Un siècle analysé à la loupe. Entretien entre Alexandre Sosnovsky et Willy Wimmer

par Wolfgang van Biezen

Ex: https://www.zeit-fragen.ch

«If ever we were to re-educate the German population, it would be a good thing to mix freely with them and teach them our standarts of freedom and individual responsibility.» («Si jamais nous devions rééduquer la population allemande, il serait bien de nous y mélanger librement pour lui enseigner nos normes de liberté et de responsabilité individuelle.»)

Maréchal Montgomery, septembre 1945(1)

L’année passée, deux experts, l’un russe, l’autre allemand, se sont entretenus sur la situation politique globale régnant avant et après «Versailles». Les deux auteurs qui ont publié en mai 2019 un livre intitulé: «Und immer wieder Versailles» [Et toujours à nouveau Versailles], sont véritablement engagés pour la paix dans le monde.


ZF_20200114_01_BT_Sosnowski_Und_immer_wieder_Versailles_kleinst.jpgFace à la manière dont le dit Traité de paix de Versailles a mis en opposition les peuples européens après 1919, préparant ainsi de nouveaux conflits militaires; dont l’Europe centrale a été démembrée et trois empires démantelés du jour au lendemain; dont l’Empire ottoman a été dépecé et des révolutions ont secoué la partie occidentale de l’Eurasie; dont, pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, une nation s’est transformée en unique puissance mondiale. Donc face à l’envergure de ces bouleversements, il est étonnant de constater que peu d’impulsions de la part des cercles d’historiens n’aient été déclenchées au cours de cette année de commémoration susceptible à élaborer en profondeur un débat publique sur les causes et les effets de ces accords.


La paix règne-t-elle dans le monde depuis les dits Traités de paix de 1919? A-t-on pu observer un changement d’attitudes et d’actions face à la question de guerre et de paix? Est-ce devenu la règle qu’en cas de désaccord, on se retrouve à la table de négociation pour éviter un éventuel conflit militaire avec toutes ses misères?


Les guerres sont-elles vraiment proscrites? Le droit international est-il davantage qu’une simple déclaration d’intention? De quel droit une nation peut-elle ordonner la rééducation de telle autre nation? Est-il permis de tracer arbitrairement de nouvelles frontières?


Pourquoi la nature humaine, orientée vers la paix et la coexistence en prospérité est-elle si misérablement bafouée?


Pourquoi ne nous laisse-t-on pas vivre en paix avec nos voisins? Quel est le rapport entre le déploiement de l’OTAN, cette alliance autoproclamée à caractère offensif, jusqu’à la frontière de la Fédération de Russie et la sécurité collective? Pourquoi le 4 décembre 2019, lors du sommet de l’OTAN à Londres, la Chine et la Russie ont-elles été qualifiées de «défis» pour l’OTAN?


Il y a en effet des nations qui revendiquent le droit d’utiliser la guerre comme instrument politique. Quelle philosophie permet une telle réflexion? Qui décide de la direction que doit prendre la recherche historique et de celle qui lui est défendue? Y a-t-il des présidents qui, bien qu’élus par le peuple, sont éliminés par un coup d’Etat parce qu’ils ne sont pas appréciés par des pouvoirs extérieurs?


Et qui domine le système financier mondial? Qui en sont les bénéficiaires et qui en sont les victimes? Qui veut la paix, qui préfère la guerre?


Le professeur Alexandre Sosnovsky, né en 1955 à Kiev, est un expert reconnu en matière de politique de sécurité. Il travaille pour plusieurs médias allemands et russes. Il mène l’entretien avec Willy Wimmer, suffisamment connu de nos lecteurs comme homme politique au Bundestag allemand, auteur de livres et de nombreux articles fondamentaux sur l’histoire et l’actualité de la politique allemande.


Les deux auteurs ont en commun des biographies extrêmement intéressantes. Les entretiens dans lesquelles ils s’engagent, leurs considérations élaborées ainsi que leurs réponses détaillées permettent aux lecteurs de participer à des réflexions politico-historiques actuelles de haut niveau. Le livre est agréable à lire, tout en nécessitant quelques connaissances de base. Il mérite d’être lu avec considération et dans des moments tranquilles. Ainsi, il s’avère être un stimulant approprié aux événements de «Versailles» et aide à approfondir ses propres réflexions. La compréhension de l’histoire des deux auteurs est similaire: les deux sont bien conscients qu’il y a des antécédents à «Versailles». Au Congrès de Vienne, après les guerres napoléoniennes dévastatrices, toutes les parties, également les parties vaincues, se retrouvèrent assises autour de la table de négociations pour trouver un nouvel ordre de paix en Europe. Le tsar russe Alexandre Ier a élaboré un plan visant à résoudre pacifiquement les futurs conflits autour de la table de négociations avant que le conflit armé n’éclate. Le Chancelier autrichien Metternich approuva cette approche parfaitement raisonnable. Les Britanniques par contre, déjà en voie de devenir rapidement une puissance mondiale, n’apprécièrent pas cette approche et déclarèrent fermement que pour eux il était indispensable de pouvoir faire la guerre quand et où elle leur semblait utile.


C’est là que furent posés les jalons définissant la politique anglo-saxonne jusqu’à ce jour. Au cours de leur entretien Alexander Sosnovsky et Willy Wimmer présentent toutes leur connaissances de manière passionnante et instructive. Les deux auteurs s’entretiennent donc «sur la même longueur d’onde» – c’est une expérience devenue plutôt inhabituelle et encourageante de pouvoir profiter de ces échanges historiques russo-allemands et germano-russes. Le livre contribue à une vision moderne de l’histoire, enrichie par de nouveaux contextes, inconnus ou inimaginables jusqu’à présent.   

1    Instructions for British Servicemen in Germany 1944. First published by the Foreign Office, 1943. Preface.

Traduction allemande et réimpression chez Kiepenheuer und Witsch 2015

Nos enfants sont déjà des poissons rouges

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Nos enfants sont déjà des poissons rouges

par Charles André 
Ex: http://www.zejournal.mobi

Dernièrement, dans ces colonnes, nous posions la question de savoir si nous ne sommes pas en train de devenir des poissons rouges (lire Sommes-nous en train de devenir des poissons rouges ? du 9 janvier 2020).

Bruno-Patino-Civilisation-poisson-rouge.jpgUne interrogation suscitée par les révélations de Bruno Patino, dans son ouvrage La civilisation du poisson rouge (Grasset), qui s’alarme de l’addiction aux écrans, notamment celui du smartphone, provoquée par les manœuvres des géants du numérique pour nous rendre accros. Nous avons vu que cette dépendance commençait très tôt, dès la petite enfance.

Si les dégâts déjà bien tangibles sur la population des adolescents commencent à inquiéter le milieu médical, ceux qui affectent la petite enfance se révèlent carrément alarmants. Le docteur Anne-Lise Ducanda, membre du « Collectif surexposition écrans » (CoSE) l’expliquait récemment dans le journal de Christelle Rebière sur RTL. L’exposition aux écrans a « des risques très importants chez les 0–3 ans qui sont dans une phase de développement ultra-rapide », dit-elle, « le temps passé sur les écrans compte autant que le contenu de ce qui est regardé ». Et de citer des cas d’enfants de 3 ans qui jouent avec GTA (Grand Theft Auto) ! Elle précisera que 45 % des élèves de CP jouent avec GTA (jeux en principe interdits aux moins de 18 ans) et que ce taux atteint 65 % chez les élèves de CM2 ! Ahurissant.

Sur le site du CoSE, on apprend que ses membres ont, depuis plusieurs années déjà, alerté sur les conséquences de la surexposition aux écrans à travers des articles, des colloques, dans des commissions de réflexion, auprès d’associations de professionnels, de parents… Dans une tribune parue dans Le Monde du 31/05/2017, ils ont relaté, leur expérience clinique et exprimé leur préoccupation concernant l’évolution du nombre de jeunes enfants présentant des retards importants dans le développement de la communication, du langage, de la cognition et de l’affect. Prenant appui sur des travaux internationaux, ils interrogent sur le temps que ces enfants passent devant les écrans car tous les champs de leur développement sont atteints par cette surexposition.

grand-theft-auto-v-premium-online-edition-cover.jpgLa constitution d’un collectif autour d’une charte s’est donc imposé à ces praticiens afin de pouvoir porter une parole pluriprofessionnelle. Pour eux, il s’agit d’un engagement sociétal. C’est pourquoi ils n’ont pas seulement ouvert leur collectif aux professionnels mais aussi aux parents concernés. L’objectif est d’être le plus grand nombre possible pour sensibiliser aux effets catastrophiques de la surexposition aux écrans sur le développement du jeune enfant.

Lors de son interview, le docteur Anne-Lise Ducanda a dénoncé l’utilisation d’applications dédiées aux tout-petits comme celles censées leur apprendre les langues. Elle s’appuie pour cela sur de nombreuses études convergentes qui ont montré que, jusqu’à 3 ans (et plus) ce genre d’apprentissages ne peut se faire qu’au contact des adultes. Une interaction vivante est absolument nécessaire sinon l’enfant ne fait que du psytacisme (1) sans associer du sens ; c’est ce que les chercheurs appellent le « déficit vidéo ». Or, 53 % des parents achètent des jeux éducatifs vidéo à leurs petits croyant améliorer ou accélérer leur développement. Non seulement c’est improductif mais ça les expose prématurément, et donc dangereusement, aux écrans. À ce sujet, il convient de noter que l’Éducation nationale a eu tout faux lorsqu’elle a introduit la télé puis les ordinateurs dans les classes pour favoriser et améliorer les apprentissages à l’école ; bravo les pédagogistes !

Les études menées de 2010 à 2018, révèle le Dr Ducanda, ont constaté 94 % d’augmentation de troubles du langage chez les écoliers du CP au CM2. Et cette tendance s’accroît constamment à cause de l’omniprésente des écrans dans la vie de nos enfants. Sur le site du CoSE, d’innombrables témoignages sont là pour en attester. Certains font froid dans le dos comme celui de la maman de Delya : « Depuis ses 12 mois nous étions inquiets de certains comportements que nous observions chez elle ainsi que des retards que nous avons constatés par la suite concernant la parole, l’assise, la marche, la motricité globale ou encore la dextérité » explique-t-elle. Désespérés, ces parents ont consulté tous les praticiens possibles et imaginables. L’enfant a subi un électroencéphalogramme, un bilan auditif, un dépistage de l’autisme, des examens psychiatriques qui ont soupçonné (avec forte probabilité) l’autisme tant redouté… C’est lorsque tous les écrans lui ont été soustraits que la petite fille a changé pour rattraper le retard accumulé dans tous les domaines. Les changements ont été radicaux, explique la maman, mais le sevrage fut un moment terrible : « Nous avons affronté des crises de Delya, semblables à celles d’un toxicomane en sevrage. Aujourd’hui, 6 mois après l’arrêt des écrans […], Delya est une autre petite fille. […] Nous ne pouvons nier la corrélation entre le développement soudain et rapide de notre fille et l’arrêt des écrans aux contenus lobotomisant et anesthésiant qui l’entouraient au quotidien ». Que ne s’en était-elle aperçu plus tôt ? On s’interroge quand-même sur la dose d’écran absorbée par cette enfant depuis sa naissance pour en arriver là. Si on peut se féliciter de la prise de conscience de ses parents, on est aussi en droit de condamner leur irresponsabilité originelle.

D’autres témoignages tout aussi ahurissants sont à découvrir sur le site du CoSE. Comme celui de cette orthophoniste qui apporte un éclairage particulièrement intéressant. Elle y cite le cas de deux enfants dyslexiques, Matthis et Charlotte. Au retour de vacances, elle leur a proposé de réaliser une carte à partir de ce mot inspirant qu’est « vacances ». Voici les résultats, ils sont édifiants :

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Charlotte

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Matthis

Inutile de dire que Charlotte, malgré son handicap, n’est pas en échec scolaire alors que Matthis, lui, fait une 6e catastrophique et sera orienté en SEGPA (Section d’enseignement général et professionnel adapté), la voie de garage jusqu’à l’âge de la déscolarisation légale (16 ans).

Pour terminer, le docteur Anne-Lise Ducanda fait quelques recommandations résultant des 1 500 études qui préconisent zéro écran entre 0 et 6 ans. Ces écrans n’apportent absolument rien en terme de développement, bien au contraire, et entraînent l’addiction précoce.

Au-delà d’une quinzaine de minutes par jour, il y a danger

Donc, jamais d’écran le matin avant d’aller à l’école, pas d’écran au moment des repas pour favoriser les échanges, pas d’écran avant les devoirs du soir et, surtout, pas d’écran avant de s’endormir (toutes les études prouvent que cela génère des troubles du sommeil). Pas d’écran dans la chambre, non plus, pour éviter la tentation. Enfin, pour éviter la frustration, et donc la transgression, elle conseille d’accorder une demi-heure le mercredi et/ou durant le weekend.

Si nos sociétés ne prennent pas rapidement conscience des terribles dégâts que l’exposition précoce aux écrans entraîne dans le développement de nos enfants et si elles ne réagissent pas plus vite, il est à craindre que nous soyons en train de fabriquer des générations d’inadaptés et d’asociaux qui finiront aux crochets de la collectivité dans des centres spécialisés qui devront se multiplier. Les enseignants de maternelles s’en rendent compte qui ont tiré la sonnette d’alarme mais l’Éducation nationale préfère mettre des moyens dans le primaire et le secondaire… lorsqu’il est trop tard ! « Nous faisons face à une crise éducative majeure » déclare sans détour une professeur des écoles.

Les orthophonistes à qui les parents se confient plus facilement sont effarés du temps passé devant les écrans : jusqu’à 40 heures hebdomadaires ! Chiffre multiplié par 7 en 10 ans, déplorent les uns d’entre eux sur le site. Quant aux médecins, psychologues et pédopsychiatres, il constatent une augmentation alarmante des demandes de consultation pour les tout-petits à cause de « retards massifs du langage », de « syndromes d’allure autistique », d’« évitement relationnel »… L’un d’eux s’inquiète : « On observe des enfants qui cherchent à faire glisser leur doigt sur les différents objets et notamment les livres ! »

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Malheureusement, les parents se montrent le plus souvent très fiers de l’agilité de leur enfant et sont peu sensibles aux recommandations des enseignants et des professionnels du milieu médical. Ainsi sommes-nous en présence d’un sérieux problème de santé publique dont la solution apparaît très difficile à trouver vu que l’addiction aux écrans a déjà gagné les parents de ces enfants en danger. Nos dirigeants en ont-ils conscience ou songent-ils davantage à promouvoir la mondialisation heureuse fondée sur le toujours plus, plus de consommation, plus de numérique et… plus d’écrans ?

« L’important n’est pas de convaincre mais de donner à réfléchir »

Note:

(1) Fait de répéter quelque chose comme un perroquet en raisonnant sans comprendre le sens des mots que l’on utilise ; en partic., récitation mécanique de mots, de phrases, de notions dont le sens n’a pas été compris ou a été mal assimilé (d’apr. Aur.-Weil 1981).
Par suite :
Trouble du langage qui consiste à répéter sans raison ce que l’on a entendu ou lu sans même le comprendre. Une forme particulière de ce trouble est l’écholalie. (Psychol. Enfant 1976).

- Source : Nice-Provence

jeudi, 06 février 2020

On The Decline In US Strategic Thinking And The Creation Of False Stereotypes

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On The Decline In US Strategic Thinking And The Creation Of False Stereotypes

Ex: https://www.geopolitica.ru

In early January 2020, the RAND Corporation published its latest research report on Russia entitled “Russia’s Hostile Measures. Combating Russian Gray Zone Aggression Against NATO in the Contact, Blunt, and Surge Layers of Competition”.

The report is made up of four chapters: 1. Russian hostile measures in every context; 2. The evolution and limits of Russian hostile measures; 3. Gray zone cases and actions during high-order war; and 4. Deterring, preventing, and countering hostile measures. There are also two appendices: 1) An evolutionary history of Russia’s hostile measures; and 2) Detailed case studies of Russia’s use of hostile measures.

By the headings alone, it is possible to gauge the kind of psychological effect that the authors of the monograph wanted it to have. They clearly wanted to say that Russia as a political entity is aggressive – it has been that way throughout history and it will continue to be so in the future – and it is therefore vital to prevent such aggression in a variety of ways.

It is also stated that the report was sponsored by the US Army as part of the project “Russia, European Security, and ‘Measures Short of War’” and that the research and analysis was conducted between 2015 and 2019. The purpose of the project was “to provide recommendations to inform the options that the Army presents to the National Command Authorities to leverage, improve upon, and develop new capabilities and address the threat of Russian aggression in the form of measures short of war.” In addition, the report was reviewed by the US Department of Defense between January and August 2019, and the RAND Corporation conducted seminars in European NATO member countries as part of the project. Notably, one of the first events was held in February 2016 at Cambridge University, which has become a kind of hub for visiting experts from other countries.

From a scientific perspective, the report’s authors adhere to the classical American school – Kremlinologist George Kennan and his concepts are mentioned, as is Jack Snyder, who coined the term “strategic culture” on the basis of nuclear deterrence. The sources referred to in the footnotes are also mostly American, with the exception of a few translated texts by Russian authors (both patriots and liberal pro-Westerners) and official government bodies. But, on the whole, the report is of rather poor scientific value.

Two interrelated topics are discussed in the first chapter that, over the last five years, the West’s military and political communities have steadfastly associated with Russia – the grey zone and hybrid warfare. It is clear that these phrases are being used intentionally, as is the term “measures”, since Western centres are trying to use the terminological baggage of the Soviet past alongside their own modern concepts, especially when it refers to military or security agencies (the term “active measures” was used by the USSR’s KGB from the 1970s onwards). It is noted that NATO officially began to use the term “hybrid warfare” with regard to Russia following the events in Crimea in 2014.

Examples given of active measures during the Cold War include: assassination (the murder of Stepan Bandera); destabilisation (training Central and South American insurgents with Cuba in the 1980s); disinformation (spreading rumours through the German media that the US developed AIDS as a biological weapon; disseminating information about CIA sabotage efforts); proxy wars (Vietnam, Angola); and sabotage (creating panic in Yugoslavia in 1949).

Although America’s involvement in such techniques was more sophisticated and widespread (from establishing death squads in Latin America and supporting the Mujahideen in Afghanistan by way of Pakistan to the Voice of America radio programmes and governing remotely during riots in Hungary and Czechoslovakia) and certain facts about the work of Soviet intelligence agencies are well known, the examples cited of measures taken by the USSR are not backed up by authoritative sources.

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Russia’s hostile measures in Europe

Other methods for influencing the report’s target audience are noticeable, and these have been used before to create a negative image of Russia. These include a comparison with the actions of terrorist organisations: “the shock and awe generated by the blitzkrieg-like success of Russia in Crimea and the Islamic State in Iraq generated considerable analytic excitement. A few early accounts suggested that Russia had invented a new way of war” (p. 6).

According to the authors, the West had already clearly decided what to call Russia’s actions in 2016. With that in mind:

“– Gray zone hostilities are nothing new, particularly for Russia.

– Russia will continue to apply these tactics, but its goals and means are limited.

– Deterring, preventing, or countering so-called gray zone behavior is difficult” (p. 7).

The report also states that many articles on the subject written in 2014 and 2015 contained overly exaggerated value judgements, but, in 2017, analyses of the grey zone and hybrid warfare shifted towards a balanced and objective view of Russian power.

This should also be queried, because a relatively large number of reports and papers on similar topics have been published since 2017. Even the US national defence and security strategies had a blatantly distorted view of both Russia and other countries.

The only thing one can possibly agree with is the coining of the new term “hybrid un-war”, which emerged from debates in recent years. It’s true that Russia is employing certain countermeasures, from modernising its armed forces to imposing counter sanctions, but many of these are in response to provocative actions by the West or are linked to planned reforms. Evidently, the authors understand that it will be difficult to make unfounded accusations, so they are covering themselves in advance by choosing a more suitable word. Against the general backdrop, however, the reference to an “un-war” seems rather vague.

It should be noted that the first appendix contains a list of academic literature on Soviet and Russian foreign policy that supposedly backs up the authors’ opinions on the methods of political warfare being carried out by Russia (and the USSR before it). Among the most important sources are declassified CIA reports and assessments, along with similar files from the US National Security Archive that were posted online by staff at George Washington University. Needless to say, the objectivity of documents like these is rather specific.

The section on the institutionalisation and nature of Russian hostile measures is interesting. The authors point out that Russia has an existential fear of NATO and the West as a whole because it has been threatened by external invasion for centuries. The timeline begins in the 13th century with the Mongol invasion that ended with the destruction of Moscow, and it finishes with Germany’s invasion of the USSR and the deaths of 20 million Russians. Interestingly, the 20th century also includes the North Russia intervention by the US and its allies. Such selectivity is surprising, as if there had been no aggression from the Teutonic Order or other wars prior to the 13th century. The 18th century is excluded from the list entirely, yet it was a pivotal era for the Russian state (the Great Northern War, the wars with the Persian and Ottoman empires, the Russo-Swedish War and so on), when numerous external challenges had to be met.

But the report then mentions NATO’s expansion to the East and America’s use of soft-power methods, including the organisation of colour revolutions in the post-Soviet space, where there were Russian client governments. Although it says in justification that NATO never threatened Russia, it emphasises that NATO’s physical infrastructure and military capabilities forced Moscow to include it on its list of national security threats.

In addition to this, the RAND experts point out Russia’s worry over internal revolt. The report once again provides a selective timeline that includes the Decembrist revolt, colour revolutions in the post-Soviet space, and even the war in Syria, which is described as “a long-standing Russian client state” (p. 15).

It then goes on to paraphrase Dmitri Trenin, director of the Carnegie Moscow Centre, who said that the Kremlin fears US intervention and the Russian General Staff fears NATO intervention. It therefore follows that “[t]he perception of a threat influences behavior, even if the perceived threat is overblown or nonexistent. Whether or not one believes that worry, or even paranoia, is the primary driver behind current Russian actions in the gray zone and its preparations for high-order war, this essential element of Russian culture demands an objective and thoughtful accounting” (p. 16).

Following this is a description of the security apparatus that carries out hostile measures. A line is drawn between the NKVD, KGB and FSB, and these are also joined by the SVR, for some reason. The armed forces are considered separately, with a focus on the GRU and special forces. And that’s it. There is no mention of the police, the public prosecutor’s office and the investigative committee or even the FSO. It is even a bit strange not to see “Russian hackers” and private military companies, which are a regular feature of such reports. It is also noted that current actions are nothing other than a “continuity of the Brezhnev Doctrine” (p. 21), which only exists in the imaginations of Western experts. The authors themselves acknowledge further on that this is how speeches by Brezhnev and Gromyko, quoted in Pravda in 1968, were interpreted by Western observers.

On the next page, it claims that neo-nationalism is an ideological tool for Russian foreign policy! And there is another rather interesting passage further on, when the authors of the report confuse former Russian Foreign Minister Igor Ivanov with former Russian Defence Minister Sergey Ivanov. Although they mention Igor Ivanov’s name in the context of grand strategy, foreign policy and neo-nationalism in Russia, they then refer to “Ivanov’s own 2003 military doctrine and reform plan” (p. 23). And this is given as confirmation of the aggressive neo-nationalist strategy that, according to the authors, is associated with Igor Ivanov! If the authors had been more attentive, they would have discovered that, at that time, Igor Ivanov was serving as the head of the foreign ministry, while the defence minister was Sergey Ivanov. Especially as they make reference to an article by a Western author, who, in 2004, analysed the Russian defence ministry’s reform and uses the right name (Matthew Bouldin, “The Ivanov Doctrine and Military Reform: Reasserting Stability in Russia,” Journal of Slavic Military Studies, Vol. 17, No. 4, 2004). It seems that, when compiling the report, they simply copied an additional footnote to lend extra weight, but it was the wrong one.

It goes without saying that such a large number of errors undermines the entire content of the report. And this raises a logical question: what was the authors’ intention? To earn their money by throwing a bunch of quotes together or to try and understand the issues that exist in relations between Russia and the West?

Judging by the number of mistakes and biased assessments, it was most probably the former. There are also traces of a clear strategic intent, however.

This can be seen in the description of the grey zone where Russia is actively operating, because the case studies provided as examples of Russia’s activities in the grey zone are its bilateral relations with Moldova (1990–2016), Georgia (2003–2012), Estonia (2006–2007), Ukraine (2014–2016), and Turkey (2015–2016). According to the authors, then, the grey zone is independent sovereign states, including NATO members! And virtually all of them, with the exception of Turkey, are former post-Soviet countries that are in the sphere of Russia’s natural interests.

As for the methods that Russia allegedly employs, these are all heaped together in a big pile: economic embargoes, which have been imposed by Moscow for various reasons (the ban on wine imports from Moldova and Georgia, for example), support of certain political parties, compatriot policies, and diplomatic statements and sanctions (in relation to Turkey, for example, when a Russian plane was shot down over Syria).

Eventually, the report states: “Our five cases may not stand alone as empirical evidence, but they are broadly exemplary of historical trends. […] Russia applies hostile measures successfully but typically fails to leverage tactical success for long-term strategic gain” (p. 49).

From this, the report concludes that:

“1. Russia consistently reacts with hostile measures when it perceives threats.

  1. Both opportunism and reactionism drive Russian behavior.
  2. Russian leaders often issue a public warning before employing hostile measures.
  3. Short- and long-term measures are applied in mutually supporting combination.
  4. Diplomatic, information, military, and economic means are used collectively.
  5. Russia emphasizes information, economic, and diplomatic measures, in that order.
  6. All arms of the government are used to apply hostile measures, often in concert.”

In their description of Russia’s actions, the RAND experts even go so far as to include resistance to the Wehrmacht in occupied Soviet territories during the Second World War, including the partisan underground, as an example of “Soviet hostile measures”, when “Soviet agents aggressively undermined the German economic program […] in the western occupied zone”! (p. 53). The report then goes on to say: “By the time the Soviets shifted to the counteroffensive, they had generated a massive, multilayered hostile-measures apparatus tailored to complement conventional military operations” (p. 53) and “[f]ull-scale sabotage, propaganda, and intelligence operations continued apace throughout the war” (p. 54). Immediately after this ludicrous statement is a paragraph on the actions of the KGB and GRU against insurgents in Afghanistan. This is then followed by an attempt to predict what Russia will do in the future.

So, from the report we can draw the following conclusions. First, it is unclear why the “hostile measures” described in the report include fairly standard practices from international experience that are also used in the West as democratic norms. Second, the report contains a number of distorted facts, errors, incorrect assessments and conclusions that undoubtedly undermine its content. Third, such specific content with attempts to manipulate history is clearly intended to further tarnish Russia’s image, since it will be quoted by other researchers and academics in the future, including by way of mutual citation to reinforce credibility. Fourth, if the US command and NATO are going to perceive this mix of speculation, phobias and value judgements as basic knowledge, then it really could lead to a further escalation, although the hostile measures will be employed by the US and NATO. Fifth, the report clearly adheres to the methodology of the liberal interventionist school, which is somewhat strange for a study that claims to be a guide to action for the military, since the US military usually adheres to the school of political realism, in accordance with which the interests of other states must be respected. And since Russia’s sphere of interests is included in the grey zone, this suggests attempts to deny Russia its geopolitical interests.

Source: OrientalReview

Trending to a Multipolar World: Opportunities & Challenges

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Trending to a Multipolar World: Opportunities & Challenges

Ex: https://www.newdawnmagazine.com 
This article was published in New Dawn Special Issue Vol 13 No 3 (June 2019)

At the conclusion of the Second World War, the United States was the overwhelmingly dominant military and economic power. The other major colonial powers, in particular France and the United Kingdom, had been financially exhausted by the war. Germany was shattered, its industry in ruins. The United States had a monopoly on nuclear weapons, and there were serious plans to use those weapons on the Soviet Union (Operation Unthinkable).1

The Soviet Union had borne the vast brunt of the fighting against the Germans, losing at least 28 million soldiers and civilians, a sacrifice of people and treasure that has never received the acknowledgement in the West that it is due. Generations of Australians and New Zealanders, among others, were raised on the mythology of “plucky Britain” standing alone against the Nazi hoards.

In fact, as many Russians died during the siege of Leningrad (September 1941– January 1944) as total US and UK casualties combined for the whole war. Nearly half a million Russians were killed in the battle of Stalingrad (July 1942–February 1943), which is more than total US losses for the whole war.

Had Churchill’s plan for a surprise nuclear attack on the Soviet Union after the defeat of the Germans in May 1945 eventuated, additional casualties would have been incalculable. It is the memory of those horrendous losses during the war, and the treachery of the British and the Americans after the defeat of Germany, that is essential to an understanding of the reaction of Soviet, then Russian, leaders ever since to the actions of the Western powers. 

Any thoughts of a military confrontation between the West and the USSR was resolved in 1949 when the Soviet Union successfully exploded its own nuclear bombs. Instead of a ‘hot’ war, the two sides engaged in what is generally referred to as a Cold War. That term is somewhat of a misnomer as war was indeed waged on a number of fronts: ideological, propaganda, economic and via a series of proxy actions in third countries.

The other great shock to American sensibilities in 1949 was the defeat of the Chiang Kai Shek nationalist forces in the Chinese civil war. In what was to be a precedent for the following decades, the United States refused to accept Mao’s Government as the legitimate rulers of China and fought to retain the nationalists as China’s representative on the United Nations Security Council. US Navy ships patrolled the narrow straight between Formosa (known later as Taiwan) and the Chinese mainland. The fiction of Taiwan as representative of China in the United Nations persisted until 1971.

In an echo of Operation Unthinkable, the United States military command in the Korean War (1950–53) urged US President Truman to allow the use of nuclear weapons against China,2 after China entered the war on the side of the North Koreans. US and Allied forces defied the clear intention of United Nations Security Council Resolution 82 and invaded North Korea, continuing to the Yalu River which marked the border between North Korea and the People’s Republic of China.

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The Allied forces were quickly driven back to the North/South border, itself a unilateral creation by the Americans in 1945 without reference to the citizens of either the North or the South.3 From then until the armistice of 27 July 1953, the United States and Allied troops waged a relentless war against the North. The entire country was devastated with civilian infrastructure almost completely destroyed. That, together with the use of chemical and biological weapons, amount to a sustained war crime against North Korea.4 As is the case with all atrocities committed by the United States and its allies in the almost continuous warfare waged since 1945 against mostly poor and relatively defenceless nations, the issue of accountability for war crimes is a non-issue as far as the Western powers are concerned.

In the American case, not only do they not subscribe to the International Criminal Court, they have threatened sanctions and worse5 should that body ever have the temerity to investigate the actions of its military personnel or those of its allies, much less prosecute them.

As a result of that war, North Korea lost an estimated 8 to 9 million people or about one-third of its total population at that time. By comparison, the United Kingdom lost 0.94% of its population during World War II, which lasted twice as long as the Korean War.

An understanding of that war, as well as the history of United States intervention in Korean affairs, which dates back to the 1880s,6 is essential to understanding the contemporary geopolitical situation on the Korean peninsula.

Exceptional Interventionism

The post-World War II military and economic dominance of the United States and its imperviousness to international law had a number of other consequences. In particular, it bred an attitude best expressed in their own self-description of being the “exceptional nation.” The ordinary definition of the word exceptional implies being atypical, extraordinary, or out of the common or usual mode.

In the American case, however, it came to be equated with much more, in particular a profound belief in all levels of society that their way was the only way. Deviations from their defined path were not to be tolerated, and recalcitrant nations or individuals were subject to “regime change” operations, economic and financial sanctions, and in extreme cases invasion and occupation.7

These actions always justified in terms of “bringing democracy” or “upholding the rules-based international order” or some other patently self-serving justification.

It is difficult to reconcile these high-minded concepts with the actual behaviour of the United States and its allies. Operation Boot (UK name) Ajax (US title) on behalf of the Anglo Persian Oil Company overthrew the democratically elected Iranian government in 1953. That coup was reversed with the Islamic Revolution in 1979, an outcome that still dominates United States attitudes and behaviour towards Iran.

That was followed in 1954 by Operation PBSuccess, the overthrow of the Guatemala government, to the great benefit of the United Fruit Company. Operation Condor from 1968 to 1989 involved the assassination or disappearance of tens of thousands of Latin American civilians, and the installation of a series of brutal dictatorships, all supported by and paying obeisance to the United States.

The “Whitlam problem”

From an Australian perspective, there is a common thread running through many of the CIA coups of the post-war era. There was a coup in South Korea in 1961; in Indonesia in 1965 (where more than 500,000 were killed at the instigation of the CIA); Chile in 1973 and Australia in 1975. The common denominator to all four was US State Department diplomat Marshall Green, named in CIA and State Department circles as the “coupmaster.”

Declassified CIA and State Department documents show that Green was sent to Canberra as US ambassador in 1973 with a specific brief to deal with the “Whitlam problem.”8

Gough-Whitlam-nma.img-ex20072238-024-vi-vs1.jpgWhitlam was threatening to close Pine Gap spy station; the United States lease was due to expire in December 1975. The Governor General sacked him in November 1975, the day before he was to make an announcement in the Australian Parliament about Pine Gap.

Again, to return to the earlier point, it is impossible to understand the stance taken by Australia viz a viz the Americans and their illegal wars without understanding the effect that the coup had on successive Australian governments.

Historian Jenny Hocking makes worthy efforts to uncover the role of the British, and in particular the correspondence between Governor-General Kerr and Buckingham Palace, but in this writer’s view she misses the main point.9 By 1975 the British had become of peripheral relevance to Australia’s geopolitical perspective. Then, as now, Australia was an appendage to US foreign policy, “joined at the hip” in former Prime Minister Malcolm Turnbull’s infamous phrase.

Australia joined illegal wars in Afghanistan, Iraq and Syria to support the Americans when any vital Australian interest is vanishingly small. 

Hubris & Containment

American hubris reached its pinnacle following the collapse of the Soviet Union in December 1991. Boris Yeltsin became president and the following decade was catastrophic for the Russians. Life expectancy plummeted. State assets were sold off at fire-sale prices to Western corporations and Russian oligarchs. Yeltsin, an incompetent drunk, would in all probability have lost the 1996 presidential election were it not for blatant and large-scale US interference to his benefit.10

That they had “their” man in office only added to the sense of US triumphalism. This history is bitterly ironic given the hysterical and wholly fake allegations of Russian interference in the 2016 US presidential election.

From an American perspective, the demise of the Soviet Union and the election of a pliable puppet in the form of Yeltsin meant they had won the Cold War. In what was a common and disturbing pattern, the undertaking given by George HW Bush to Mikhail Gorbachev that NATO “would not advance one inch to the east” was almost immediately broken. Successive US presidents have overseen the expansion of NATO and US military bases right up to Russia’s borders.

This was a pattern repeated in the east with a steady increase in US military bases on China’s borders. They made no secret of the fact that the policy was to “contain” China.11

Despite the frequent invocation of phrases such as “Chinese assertiveness” or “a threat to America’s allies” in the Asian region, there was never any evidence to support such claims.

What the US sought to “contain” in fact was the rise of an economic and military powerhouse that threatened US hegemony of the world. On the basis of parity purchasing power, China is now the world’s largest economy, and the gap is destined to widen for the foreseeable future. The US reaction to this has been an increase in economic warfare through sanctions, tariffs, and an unrelenting propaganda barrage to paint each and every positive development emanating from China in negative terms.

Managing the News

This is not a new phenomenon. Victor Marchetti told the United States Congress decades ago that the CIA provided $250 million annually (in modern value) to the Asia Foundation for anti-communist academics to disseminate a negative view of China, and paid journalists and publishers elsewhere in the world to do the same.

Operation Mockingbird was a large-scale CIA program that began in the 1950s to infiltrate student organisations, newspapers and magazines, and other forms of media outlets to “manage” the news in such a way as to favour US interests.12 Any resemblance to the truth was coincidental. The only thing that changed since the 1950s is the scale and the sophistication of the penetration of news outlets.

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The German journalist Udo Ulfkotte’s book Gekaufte Journalisten (Bought Journalists, 2014) which exposed how German mainstream journalists had been compromised, had its English rights bought by a Canadian company but was never published. Amazon does not stock it, although it can be purchased (in German) on Book Depository.

What is a unipolar world?

When Vladimir Putin replaced Yeltsin as President of Russia, he initially sought to cooperate with the United States. He has been criticised within Russia for persisting in seeking détente in the face of constant rebuffs and unilateral moves such as the United States withdrawal from the antiballistic missile treaty in 2002, and the aforementioned constant expansion of NATO.

Putin’s change of heart became most clearly evident when he addressed the Munich Security Conference on 10 February 2007. His speech included the following remarks that are worth quoting:

“What is a unipolar world?…. It refers to one type of situation, namely one centre of authority, one centre of force, one centre of decision-making. It is a world in which there is one master, one sovereign. At the end of the day, this is pernicious not only for all those within the system but also for the sovereign itself because it destroys itself from within.

“I consider that the unipolar model is not only unacceptable but impossible in today’s world. Today we are witnessing an almost uncontained hyper use of force in international relations, force that is plunging the world into an abyss of permanent conflicts…. we are seeing a greater and greater disdain for the basic principles of international law. One State, first and foremost the United States, has overstepped its national borders in every way.”

If the unipolar world is not only unacceptable but “impossible in today’s world,” what then is the alternative?

The pattern of voting in the United Nation’s General Assembly over the past few decades, in particular, reveals that the overwhelming majority of the world’s nations want a better alternative than the unipolar model dominated by the United States.

Rise of China

Those nations see, for example, the transformation of China in the 40 years since the “reform and opening up” of the Chinese economy and society that officially began under Deng Xiaoping. Those reforms have seen more than 600 million Chinese (more than the whole of Europe’s population) lifted into the middle class since the turn of the century.

China outspends the United States on basic science and technology research by a ratio of 4:1. It leads the world in patent applications with more than twice the number of the United States (1.38 million versus 606.9 thousand in 2017) which in turn represented more than a third of all the world’s patent applications in that year.

Significantly, Chinese patent applications to the World Intellectual Property Organisation in Geneva grew by 14.2% over the previous year, while United States applications grew by 0.2% (so much for allegations of intellectual property theft).

The fundamental difference between the rise of China to a dominant position compared to that of the United States is that China does not seek either to dominate the world or to impose its system on others.

The philosophy underlying China’s international posture was clearly set out by President Xi Jinping in his speech to the World Economic Forum in Davos in January 2017. Again, it is worth quoting some key passages from Xi’s speech:

“The global economic landscape has changed profoundly in the past few decades. However, the global governance system has not embraced these new changes and is therefore adequate in terms of representation and inclusiveness.

“(Red Cross founder) Henry Dunant once said ‘our real enemy is not the neighbouring country: it is hunger, poverty, ignorance, superstition and prejudice’.

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“We should pursue a well-coordinated and connected approach to develop a model of open and win-win cooperation. There is a growing call from the international community for reforming the global economic governance system, which is a pressing task for us.

“We should adhere to multilateralism to uphold the authority and efficacy of multilateral institutions. We should honour promises and abide by rules. One should not select or bend rules as he sees fit. No country should view its own development path as the only viable one, still less should it impose its own development path on others.”

It is not difficult to identify which country Xi had in mind. The Chinese model of development is seen for example in the following organisations.

The Belt and Road Initiative (BRI) is the best known of these modern vehicles for multilateral development, but it is far from the only one. Others include the BRICS nations (Brazil, Russia, India, China and South Africa), which has as a primary aim the establishment of an equitable, democratic and multipolar world. Dating from 2001, BRICS developed its own bank and other forms of financial cooperation. It is not a coincidence that both Brazil and India are targets of United States’ foreign policy aimed at undermining their growing relationship with China.

The Shanghai Cooperation Organisation (SCO) also began in 2001 with six original members (China, Kazakhstan, Kyrgyzstan, Russia, Tajikistan and Uzbekistan). Pakistan and India both joined at the same time in 2017. In addition, there are four observer States (Afghanistan, Belarus, Iran and Mongolia) and six dialogue partners (Armenia, Azerbaijan, Cambodia, Nepal, Sri Lanka and Turkey).

Countries as diverse as Egypt, Israel and Ukraine among others have applied for observer or dialogue partner status and others in the Middle East such as Iraq, Bahrain and Qatar have expressed interest.

The North South Transportation Corridor (NSTC) grew out of the Ashgabat Agreement in 2011 and a rail link from Mumbai to Moscow via Iran, Armenia and Azerbaijan is now up and running. Again, a range of countries in proximity to the original route have expressed an interest in becoming part of this transformative transport project. As with the major rail projects that are an integral component of the BRI, these developments have the potential to slash both transport times and costs for goods traversing Eurasia.

Eurasian Economic Union. This organisation was formalized in 2015 and incorporates Armenia, Belarus, Kazakhstan, Kyrgyzstan and Russia, with Iran signing a free trade agreement in 2018.

There is a notable overlap of membership of these organisations. They increasingly trade in their own currencies, part of a rapidly increasing move toward the elimination of the United States dollar as the principal medium of international trade. The demise of the dollar from its central role will remove one of the United States’ most powerful tools for imposing its policy preferences upon sovereign nations.

The reserve status of the dollar has enabled the United States to defy economic logic, running huge internal and balance of payments deficits without the consequences that would ordinarily flow. That day of reckoning is rapidly approaching.

The United States has for decades neglected its own vital infrastructure and educational standards as more than half of each federal dollar is spent on its military industrial intelligence complex. It has not been value for money, as both Russian and Chinese military technology is significantly superior, as even the Americans now acknowledge.13

War or Peaceful Development?

There is little evidence, however, that the United States recognises the cause and effect between its preference for military expenditure over civilian needs; the political, economic and reputational costs of endless wars for and on behalf of vested interests; and its steady decline in the world both in absolute and relative terms.

The United States will undoubtedly continue waging its wars, whether they are hybrid wars using terrorist proxies which it has done since at least Operation Cyclone in the 1970s, or overt invasions and destruction of sovereign states as in Korea, Vietnam, Laos, Cambodia, Afghanistan, Iraq, Libya and Syria, to name but a few.

There is a remarkable correlation between victim countries of the past two decades and the “seven countries in five years” identified by US General Wesley Clark.14 

The world tires of this endless aggression and the chaos which ensues. For an increasing number, the win-win philosophy expanded by President Xi is the most attractive option. This is why more than 128 nations have now signed a Memorandum of Understanding with the BRI, in Africa, Latin America, Island States in the Pacific and Indian Oceans, the Middle East and throughout the Eurasian continent. They clearly view the multipolar world as the preferable alternative. The question is whether they will be able to continue to develop along their preferred path or will the frankly insane US political class make one final attempt at regaining world hegemony, and in the process destroy us all. 

This article was published in New Dawn Special Issue Vol 13 No 3.
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Footnotes

1. J. Walker, Operation Unthinkable: the Third World War, The History Press 2013

2. C. Posey, ‘How the Korean War almost Went Nuclear’, www.airandspacemag.com, July 2015

3. B. Cumings, The Korean War: A History, Modern Library 2011

4. J. Kaye, ‘Revealed: The Long Suppressed Official Report of US Biowarfare on North Korea’, www.medium.com, 20 February 2018

5. S. Vasaliev, ‘Not Just another Crisis’, www.ejiltalk.com, 19 April 2019 (Part 1); 20 April 2019 (Part 2)

6. M. Pembroke, Korea: Where the American Century Began, One World Publications 2018

7. W. Blum, America’s Deadliest Export: Democracy, Zed Books 2013

8. J. Jiggens, ‘11 November Coup? What Coup?’ www.greenleft.org, 20 November 2010

9. J. Hocking, The Dismissal Dossier, Melbourne University Press 2015

10. S. Shane, ‘Russia Isn’t the Only One Meddling in Elections: we do it too’, www.nytimes.org, 17 February 2018; S. Cohen, Failed Crusade: America and the Tragedy of Post Communist Russia, Norton & Co (updated edition) 2001

11. J. Reed, ‘Surrounded: How the US is Encircling China with Military Bases’, www.foreignpolicy.com, 20 August 2013

12. C. Bernstein, ‘CIA & The Media’ www.rollingstone.com, 20 October 1977; J. Tracy, ‘The CIA and the Media’, www.globalresearch.ca, 30 January 2018

13. A. Martyanov, Losing Military Supremacy, Clarity Press 2018; The Saker, ‘Newly Revealed Russian Weapons Systems’, www.southfront.org, 9 March 2018; R. Ridenour, ‘Has the US Lost its Military Supremacy over Russia’, www.counterpunch.org, 4 April 2019

14. J. Conason, ‘Seven Countries in Five Years’, www.salon.com, 12 October 2007

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Julien Freund : La fin des conflits ?

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Julien Freund : La fin des conflits ?

par Chantal Delsol

Ex: https://www.chantaldelsol.fr

Communication prononcée au colloque Julien Freund, Strasbourg, 2010

On sait que Julien Freund ne croit pas à la fin possible des conflits dans le monde humain. C’est bien d’ailleurs ce postulat, fondamental dans sa philosophie, qui l’avait opposé à son premier directeur de thèse, Jean Hyppolite, l’avait conduit à chercher un autre directeur de thèse qu’il avait trouvé en la personne de Raymond Aron, et avait occasionné un débat pathétique et drolatique avec Hyppolite lors de la soutenance de thèse.

L’accusation d’utopisme porté par Freund aux pacifistes ne l’englue pas dans un empirisme cynique, mais laisse la porte ouverte à une espérance qui est d’une autre sorte. Je voudrais montrer que cet idéal, outre qu’il marque l’empreinte religieuse dans l’esprit de notre auteur, signe la marque de son temps : il n’a pas pu voir quel genre de « fin des conflits » est attendue aujourd’hui, tout autre que celle des utopies présentes à son époque. Ce qui montre l’inscription de sa pensée dans une époque, en même temps que sa pérennité.

Appartenant à cette minuscule espèce des intellectuels non-marxisants de son temps, Freund use une bonne partie de son énergie à argumenter contre les utopies de la paix universelle. Il aime partir de l’argument kantien : si les rois européens ont réussi à éteindre les conflits privés sur leurs terres afin de constituer des Etats souverains nantis du monopole de la violence légitime, pourquoi un Etat universel ne pourrait-il un jour éradiquer les conflits inter-étatiques ? L’idée est belle, elle appelle l’instauration du souverain bien, si l’on veut apercevoir que le bien, inverse du diabolos, est lien, sumbolos – donc paix et fraternité. Mais l’instauration du souverain bien, déclinée comme un programme politique international, est simplement « l’un des rêves du socialisme ». La paix sous cet aspect universel et abstrait est une valeur non médiatisée, donc impraticable, car dès qu’il faudra en donner la définition, les conflits se développeront à ce sujet (« rien n’est plus ‘polémogène’ que les idées divergentes sur la perfection », Politique et Impolitique, Sirey, 1987, p.207). Pour Freund, les conflits existent simplement parce que les hommes nourrissent des croyances et des attachements, au nom desquels ils se querellent, et vouloir annihiler les conflits serait vouloir priver les hommes de pensée. Si l’on reprend un slogan actuel qui marque la misanthropie de notre contemporain : « les animaux, eux, au moins, ne se battent que pour manger », on pourrait dire que pour anéantir les conflits humains il faudrait tous nous décerveler, nous ramener à l’état animal… Cela signifie que l’Etat mondial ne sera pas soustrait, parce qu’unique, aux querelles et combats internes, d’autant qu’il pourra aisément, parce qu’unique, se retourner contre ses peuples (qui jugera le juge ultime ?). Freund se saisit lui aussi de la conclusion du dernier Kant : un Etat mondial serait despotique.

Il reste que la notion de « nature humaine », expression que Freund utilise souvent -je préfèrerais « condition humaine », qui est moins statique et moins fondée dans une dogmatique-, est plurivoque.

La « nature humaine » sous entend des caractères humains immuables et enracinés dans des spécificités : essentiellement, ici, quand il s’agit de la pérennité des conflits, la liberté humaine devant l’impossibilité d’atteindre la Vérité, et donc le débat infini entre les croyances ; et en même temps, l’enracinement de l’homme dans une culture particulière qu’il ne pourra que défendre face aux autres et contre les autres.

Mais aussi, la « nature humaine » comprise dans la dimension de l’espérance, sous entend que l’homme partout et toujours vise le bien parfait, entendu universellement comme un lien.

jfdec.jpgAinsi, la paix est un idéal, et en tant que telle, comme l’espérance d’Epiméthée, elle mérite nos efforts plus que nos ricanements. Il est juste que nous fassions tout pour faire advenir une paix lucide, sachant bien qu’elle ne parviendra jamais à réalisation. En ce sens, l’aspiration à la société cosmopolite est une aspiration morale naturelle à l’humanité, et vouloir récuser cette aspiration au nom de la permanence des conflits serait vouloir retirer à l’homme la moitié de sa condition. En revanche, prétendre atteindre la société cosmopolite comme un programme, à travers la politique, serait susciter un mélange préjudiciable de la morale et de la politique. Parce que nous sommes des créatures politiques, nous devons savoir que la paix universelle n’est qu’un idéal et non une possibilité de réalisation. Parce que nous sommes des créatures morales, nous ne pouvons nous contenter benoîtement des conflits sans espérer jamais les réduire au maximum. Le « règne des fins » ne doit pas aller jusqu’à constituer une eschatologie politique (qui existe aussi bien dans le libéralisme que dans le marxisme, et que l’on trouve au XIX° siècle jusque chez Proudhon), parce qu’alors il suscite une sorte de crase dommageable et irréaliste entre la politique et la morale. Mais l’espérance du bien ne constitue pas seulement une sorte d’exutoire pour un homme malheureux parce qu’englué dans les exigences triviales d’un monde conflictuel : elle engage l’humanité à avancer sans cesse vers son idéal, et par là à améliorer son monde dans le sens qui lui paraît le meilleur, même si elle ne parvient jamais à réalisation complète.

Or sur quoi repose cette notion d’idéal, et l’espérance qui la fonde ? Sur une vision du temps fléché, vision apparue avec les judéo-chrétiens et poursuivie à partir de la saison des Lumières grâce à la croyance au Progrès. Julien Freund se situe dans le temps fléché.

Dans la conclusion de Politique et Impolitique, Freund évoque la désaffection du politique, désaffection en plein développement. Il la lie au désir de destruction qui caractérise les courants extrêmes de son époque, et il évoque la complexité croissante des problèmes et l’identification de la politique et de la technique. Mais Freund n’a pas connu le développement tout récent d’un âge vraiment technocratique, notamment à partir du « gouvernement » européen depuis le début des années 90. Il s’agit là d’une gestion plutôt que d’un gouvernement, d’une administration au sens où Platon prétendait qu’ « il n’y a pas de différence de nature entre une grande oikos et une petite polis » (aussitôt critiqué à ce sujet par Aristote dans La Politique). Freund n’a pas connu le déploiement récent de l’idée de « gouvernance », et la fascination qu’exerce sur nous l’idée de consensus.

Le consensus, « mot-hourrah », représente une aspiration permanente depuis la fin du XX° siècle, et traduit la méfiance vis à vis du vote majoritaire en vigueur en Europe depuis le XIII° siècle (et même depuis le VII° siècle dans les monastères). Le consensus était le système de décision qui prévalait dans toutes les assemblées populaires anciennes, depuis le purhum mésopotamien jusqu’au fokonolona merina malgache, en passant par les diverses assemblées populaires de la plupart des peuples avant l’apparition des régimes autocratiques. Le regain du consensus se développe d’abord aujourd’hui dans les sociétés scandinaves, mais il se déploie dans les organisations internationales (ce qui est logique, puisque chaque pays y représente une souveraineté : il faut s’y soumettre dans la plupart des cas à une sorte de liberum veto). Le consensus est à la mode dans les instances dites de gouvernance, assemblées horizontales censées se substituer à la souveraineté et à la contrainte gouvernementale, ou au moins s’y surajouter. La gouvernance, type de gouvernement sans gouvernement, voudrait remplacer le débat entre les visions du monde par la négociation des intérêts. Dans un monde dénué désormais de croyances et d’idéologies communes, et marqué par le matérialisme, la querelle entre les finalités (ou guerre des dieux) est censée être remplacée par un compromis entre les intérêts matériels (on peut négocier les intérêts, mais on ne peut négocier les croyances).

L’appel au consensus s’accompagne de la récusation de la démocratie, récusation présente depuis peu d’années (alors que la démocratie se trouvait encore en pleine gloire après la chute du Mur). Les perversions démocratiques (corruptions des gouvernants), la lassitude des citoyens marginalisés (absentéisme électoral massif), l’accusation d’incompétence des citoyens devant des décisions de plus en plus complexes, et en outre, le soupçon devant un peuple conservateur voire sauvage (vote sur les minarets en Suisse), apportent de l’eau au moulin des antidémocrates et suscite l’avènement d’une ère technocratique, du gouvernement des experts – dans son Livre Blanc de la Gouvernance, la Commission européenne parle d’expertise et non de gouvernement. C’est, en termes grecs, le remplacement de la polis par l’oikos.

Ces évolutions extrêmement rapides traduisent une nouvelle manière de voir la société, en terme de fin attendue des conflits. Elles sous entendent :

– la recherche de la paix comme unique horizon : répondant à la fatigue du fanatisme partout présent au XX° siècle, fanatisme suscité par la multiplicité des croyances. On pouvait dire : fiat justitia pereat mundus, on pouvait dire : que le monde périsse, pourvu qu’il nous reste la classe pure ou la race pure, au moins on ne peut plus dire : que le monde périsse, pourvu qu’il nous reste la paix, ce serait contradictoire dans les termes.

– des sociétés marquées par le soin exclusif de la vie quotidienne, qui se négocie toujours, et probablement la gouvernance indique-t-elle des sociétés corporatistes ou « organiques », communautaires selon les adeptes de la philosophie pragmatiste qui se trouve à la pointe de ces changements de mentalité.

– la fin des idéologies, certes, mais plus encore : la fin des visions du monde pluralistes au sens de la fin des croyances en des « vérités » plurielles.

Le consensus, qui remplace l’attente d’un monde meilleur par la recherche permanente de la paix, enferme le monde social en lui-même et par là nous sort de la flèche du temps. La vie morale sans recherche de vérité nous replace dans le monde de la sagesse qui avait cours avant les monothéismes et qui a cours dans toutes les civilisations hors la nôtre. C’est là un changement de monde tel que Freund n’a pu le prévoir. Cela ne remet pas en cause sa pensée, selon laquelle le monde politique s’enracine dans le conflit, et selon laquelle le conflit demeure essentiel à l’humain, parce que les tragiques questions humaines sont médiatisées par de multiples cultures. Car même dans les sociétés structurées par des sagesses, les conflits surviennent pour des raisons de territoires ou de puissance, hors les conflits religieux ou idéologiques inexistants. C’est dire que dans l’avenir, les combats idéologiques ont toute chance d’être remplacés, non par la paix consensuelle qui est encore une utopie, mais par des conflits d’identités : la fin des « vérités » de représentation (liberté, justice, droits de l’homme), engendrera le retour des « vérités » d’être (patries, tribus).

Il n’en reste pas moins que cette tentative nouvelle pour biffer les conflits était difficile à prévoir dans la seconde moitié du XX° siècle, même si les appels étaient fréquents dès après-guerre à la féminisation du monde (Giono, Camus, Gary) qui en est un signe avant-coureur. Freund se situe dans un monde dominé par les idéologies, qu’il récuse, et dans la vision du temps fléché, qui lui inspire l’idéal d’une paix toute kantienne (s’agissant du dernier Kant). La rupture dans laquelle nous sommes se produit juste après lui. Nous aimerions qu’il soit encore là pour analyser cet aspect du post-moderne qu’il n’a pas pu voir.

Le droit naturel de Michel Villey

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Le droit naturel de Michel Villey

Ex: https://invirtuteverborum.wordpress.com

Historien et Philosophe du droit, Michel Villey fut sans aucun doute le premier contributeur du renouveau de la philosophie du droit française. Philosophe du droit naturel, Villey part du constat simple et manifeste de l’insuffisance de la doctrine des droits de l’homme pour la protection effective de ces derniers et cherche ainsi à expliquer et résoudre ce décalage entre l’idéal et la réalité. Il développe pour ce faire une pensée inspirée de deux axes principaux de réflexion : la critique de la légitimité et de l’utilité du discours juridique contemporain par le biais de la philosophie d’une part, la mise en question de l’incontournabilité de ce discours par le biais de l’histoire d’autre part. De cette pensée vaste et séduisante, nous retiendrons la conclusion suivante : le droit, avant tout considéré comme le produit d’une ontologie, n’est autre que le juste partage des choses.

1. Le droit comme produit d’une ontologie

Pour Villey l’ontologie et la pensée juridique sont intrinsèquement liées. Les différences entre les conceptions moderne et ancienne du droit trouvent leur source dans la différence entre les conceptions moderne et ancienne du monde, de la société et de l’homme. Il nous faut dès lors dépeindre à gros traits, à la suite de Norbert Campagna1, ces différences fondamentales opposant le monde des « Anciens » au monde des « Modernes ». C’est qu’en effet, le droit des « Anciens » est le résultat d’une vision du monde à la fois particulière et radicalement opposée à celle des « Modernes ».

villey.jpgAu centre de ce monde, se trouvent les rapports. Ces rapports sont directement constitutifs de la nature des êtres, ils priment sur l’individu et lui confère une identité spécifique, sans laquelle il n’en aurait aucune. L’humanité se constitue uniquement dans le cadre de ces rapports naturels avec les autres hommes, du reste parfaitement indépendants de la volonté humaine en ce qu’ils découlent directement de la nature. Ce monde est également un monde d’inégalités. Les « Anciens » ne connaissent pas l’homme un et unique, toujours et partout égal à lui-même, mais partent de l’idée qu’il y a des hommes entre lesquels existent des inégalités aussi naturelles que les rapports dans lesquels elles s’inscrivent et qui les sous-tendent. Ce monde est enfin un monde finalisé, un monde dont toutes les parties sont ordonnées vers des fins, des buts, des états qui constituent la pleine réalisation de toutes leurs potentialités. Chaque être inachevé n’est pas clos sur lui-même mais tend sans cesse vers son achèvement en ce qu’il est toujours ce qu’il est par rapport à d’autres êtres différents de lui et avec lesquels il constitue un univers.

Ce monde de rapports, ce monde inégalitaire et finalisé, s’oppose ainsi brutalement au monde des « Modernes », monde d’individus égaux et sans finalité. Le monde des « Modernes » est en effet caractérisé par l’existence unique des individus dont les rapports entre eux n’ont aucune espèce de réalité en dehors de la volonté humaine. Ce sont les individus qui donnent leur identité aux rapports et non les rapports qui constituent l’identité des individus. Ces individus sont par ailleurs, parfaitement égaux. Il existe en effet chez les « Modernes », selon Norbert Campagna, une « démocratie ontologique » : tous les individus sont égaux entre eux. Ce monde est enfin caractérisé par son absence de finalité, les choses ne pointent plus vers un au-delà d’elles-mêmes qui serait en quelque sorte leur vérité et dont la connaissance serait un préalable nécéssaire à leur compréhension.

C’est de cette opposition fondamentale que résultent selon Michel Villey, les différences entre les conceptions moderne et ancienne du droit. Or, sans souhaiter le retour des solutions des jurisconsultes romains, Villey observe que seule la conception ancienne du Droit offre une manière efficace de résoudre les litiges et de ramener l’ordre dans la société, en ce qu’elle seule retient une définition aristotélicienne du Droit : le rapport juste à chacun.

2. Le droit comme rapport juste

En effet, de ce monde ancien dont nous avons exposé les principales caractéristiques, résulte une définition particulière du droit, celle du droit comme rapport juste. Dire le droit, c’est dire ce que l’on pense être le contenu du rapport juste entre deux êtres et une chose qu’ils conçoivent tous les deux. Ce rapport, comme tous les autres chez les « Anciens », n’est pas le résultat d’une quelconque volonté mais découle directement de la nature. Le juge ne réalise ainsi sa tâche que s’il permet aux rapports humains de se rapprocher du Droit, du rapport juste tel que déduit par les fins objectives des choses, « les seules à mériter ce nom parce que réelles, extramentales, seules à constituer des valeurs authentiquement objectives »2.

Cette conception du droit renvoie clairement à la définition de la justice particulière, opposée à la justice générale et proposée par Aristote dans le chapitre V de son ouvrage l’Ethique à Nicomaque. Cette définition propose en effet de qualifier d’homme juste, celui qui observe l’égalité, c’est à dire ce qui est dû à chacun. Partant, ni comportements, ni lois n’entrent ici en compte, le droit n’ordonne ni ne commande, le juge est celui qui connait et non celui qui exige. Selon Villey, seule cette définition du droit permet d’assurer un moyen efficace de résolution des conflits, en ce qu’à l’inverse de la définition de la justice générale imposant de faire tout ce que la loi morale prescrit dans l’intérêt de la préservation de l’ordre et reprise par les Modernes, seule cette définition permet de distinguer le droit de la morale et d’en faire un objet objectif, réellement extérieur à l’homme.

Se dessine ainsi le désir profond de Villey, à savoir le retour de la définition antique du droit s’opposant au remplacement d’une loi s’imposant du dehors des hommes par une loi que les hommes se donnent eux-mêmes et permettant partant, le passage d’un droit objectif aux droits subjectifs auxquels Villey est nettement opposé. Une telle conception du droit cantonnerait en effet celui-ci, dans un monde d’individus égaux et sans finalité, à un simple « effort pour instituer une égalité utopique », à un droit cherchant à imposer un idéal à la réalité naturelle, à savoir l’inégalité des hommes. Ce souhait ne doit toutefois pas être assimilé à un abandon de la lutte contre les inégalités, au contraire, Villey constate l’inefficacité du discours des droits de l’homme et fait brillamment remarquer que le meilleur moyen d’assurer l’égalité entre les hommes et de reconnaitre leur inégalité fondamentale et de compenser cette dernière par une inégalité de droit, résultat d’une juste proportion attribuée à chacun. « Pour être pleinement équitable tout droit devrait être proportionné aux particularités de chacun, même minimes et occasionnelles. Il arrive qu’un juge attribue un délai à un débiteur parce qu’il est malade ou qu’il vient de perdre sa femme… »3.

C’est ainsi que Michel Villey estime que l’on trouverait « un grand avantage à restaurer l’ancienne notion juridique de droit naturel, généralement incomprise parce que déformée, falsifiée, depuis le début des temps modernes par les moralistes et les sociologues. L’immense mérite de l’ancien droit naturel classique fut de déterminer la part qui revient à la loi (au droit « positif ») et celle qui revient pour l’invention des solutions du droit à l’observation de la nature, de la réalité sociale. »4

Comment lui donner tort ?


1 Norbert Campagna, Michel Villey : Le droit ou les droits ?, Michalon

2 Michel Villey, Philosophie du droit, Dalloz, page 194

3 Michel Villey, Le droit et les droits de l’homme, puf, page 98

4 Michel Villey, Philosophie du droit, Dalloz, page 221

mercredi, 05 février 2020

Nicholas & Helena Roerich: The Spiritual Journey of Two Great Artists & Peacemakers

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Nicholas & Helena Roerich: The Spiritual Journey of Two Great Artists & Peacemakers

 
Nicholas & Helena Roerich
This article was published in New Dawn 99 (Nov-Dec 2006)

Visionaries, luminaries, and spiritual pioneers Nicholas and Helena Roerich were two of Russia’s most outstanding people. High initiates, they devoted their lives to helping the advancement of humanity. And as is often the way with many great spiritual leaders, their path was liberally strewn with hardship and adversity: revolutions, captivity, spy charges, deception and deceit; testing the Roerichs constantly on their shared belief that it was these very obstacles that would allow them to grow. 

Yet, despite the fact that the couple were once barred from entering the United States and their teachings prevented from circulating freely throughout Russia, the Roerichs’ ideas are today reaching an ever-expanding group of people around the world.  

Perhaps it is an attempt to bring balance and harmony to our world of unrest, pain and strife that is causing the massive desire to know more of Nicholas, the painter and mystic, and his wife Helena, the co-author of the Agni Yoga series of metaphysics and deep spirituality.  

Internationally acclaimed artist, author, explorer, archaeologist, humanitarian, conservationist and peacemaker Nicholas Konstantinovich Roerich (1847–1947) was born in St. Petersburg, Russia. He met his beloved wife and life partner Helena Ivanovna (1879–1955) on his way to excavate in the eastern part of Russia, and they married in 1901. 

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She was a gifted musician and healer who had been studying the ancient spiritual writings of India and the East for years; in time, she became an inspired writer and teacher. He eagerly shared her pursuits for wisdom and knowledge. Together, they explored the teachings of Rama Krishna, the Buddha and also studied Madame Helena Blavatsky’s writings and philosophies. Once safely out of Russia and the civil war that raged following the 1917 Russian Revolution, they used their time in exile to test and experiment with the Theosophical teachings. It was at this time that they met Master Morya, their spiritual teacher. Since her childhood, the Masters (members of the Brotherhood of Light) had been working with Helena in her dream world but now the work took an additional form as page after page of expansive, astonishing information was dictated to them. 

unnamed.jpgAfter leaving Russia, the Roerichs and their two sons had first gone to Scandinavia, then made their way to England, eventually arriving on the shores of America. But the United States was not their ultimate destination. Their actual goal was India. For some years after 1917, India – the Raj – was closely maintained by the British who were constantly on guard against infiltration by Russian Bolsheviks bringing their inflammatory thoughts of revolution. The Roerichs were clearly on the list of those not wanted. In time, the way did open for them to enter India and although they never knew it, they were continually kept under surveillance. This fact accounts for many of their hardships.

The Roerich family arrived in New York City in the fall of 1920. Within the next three years they had gathered about them a little circle of the perfect people to accomplish all of their goals: the formation of an idealistic artist’s society called Cor Ardens, to encourage artists to push themselves to greater heights of artistic ability; the Master School of United Arts where all of the arts where taught under one roof and students were encouraged to express themselves in various media – thereby giving them the opportunity to become more rounded individuals. And Corona Mundi, an international art museum, founded to display artistic treasures from Central Asia and other areas of the world. Roerich’s paintings were exhibited in 26 US states and he and Helena toured much of the country – meeting and exchanging ideas with the most open-minded, progressive people in the arts and humanities.

Central Asian Expeditions

In 1924, they left New York for Europe which was the last stop before going to India and beginning their four-year Central Asian expedition. The history of Central Asia of the late 1800s and early 1900s is sprinkled with daunting accounts of fearless explorers and adventurers; men and women such as Helena Blavatsky, Alexandra David-Neel, Sir Aurel Stein, Sven Hedin, and Russian born Col. Nikolai Przhevalsky, who discovered a breed of horse that was named in his honour. But none of those were artists and to the best of my knowledge, none were on a mission to Shambhala. The couple were both past fifty years old when they undertook the gruelling journey to traverse Central Asia for four years on foot, camel, horse and yak enduring the brutal heat of the lowest desert elevations and laboring over the highest mountains ranges on the planet. 

What is it that stirs people to leave the comfort of their home and set off for the unknown? Gold? Religious freedom? The quest for a better life? For the Roerichs, the reasons were many. Nicholas was interested in proving the migration routes of the early tribes that encircled the globe. He wanted to be the first Westerner to paint and document the vast mountain ranges of India, Tibet and Central Asia and search for and uncover treasures long-hidden by the desert sands. 

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Through fourteen years of researching, thinking and writing about the Roerichs, I could not help but question the real purpose of the Roerichs’ Central Asian expedition. Unbeknownst to me, a Russian scholar by the name of Vladimir Rosov, was quietly helping. Just as I had began my work by living a short time in India and meeting with Svetoslav Roerich, reading through Madame Roerich’s journals and some personal correspondence, searching through the files kept in the Library of Congress and the Freedom of Information Act; researching old micro-fiche, newspapers, and the British Secret Files for facts regarding the Roerichs’ years in America, Rosov had been studying and sifting through all the Roerich documents which had been unavailable to researchers before Gorbachev’s Perestroika restructured the country. The results of his work can be read (in Russian) in his two volumes, whose name in English translates to Nicholas Roerich, The Messenger of Zvenigorod

In the first volume, he relates a startling story which answered all my questions and astonished the world of Roerich followers. Since it was already in print, I was able to use it, thereby becoming the first person to tell (in English) the real story of the Roerichs’ four-year expedition. Rosov’s account also provided a new basis for understanding the Roerich’s second trip – during which the United States sent Roerich and his son George, back to Central Asia in search of drought resistant grasses to help prevent a reoccurrence of the disastrous “dust bowl” of 1934. It was this expedition which broke Roerichs’ friendship with Henry A. Wallace, US Secretary of Agriculture during Franklin D. Roosevelt’s administration, and led to Roerich being barred from returning to the United States.

Shambhala

For years various authors have written about Shambhala. Though many people are familiar with the term, a far greater number of people have no idea what it refers to. Those “in the know” think that the search for Shambhala was the purpose of the Roerichs’ four year expedition. And they are both right – and wrong. 

Shambhala is a Sanskrit word meaning “place of peace, tranquillity and happiness.” It is considered a mystical place – both visible and invisible – where the higher world connects with the realm of Earth. The earliest references to Shambhala are found in the more than three hundred volumes of Kanjur and Tangyur, the most sacred books of Tibetan Buddhism. The books say it is a hidden kingdom, located somewhere north of Bodh Gaya, the Buddhist shrine in northern India. Shambhala is thought to be an oasis, completely ringed by high, snowy mountains that glisten with ice. Some lamas were said to hold the opinion that it has peaks which are perpetually hidden in the mists, while others believe it is visible but too remote for anyone to get close enough to see. And then there are the stories of people who tried to find Shambhala and were never seen nor heard of again.

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Many Tibetans were said to regard Shambhala as a heaven of the gods or a special paradise, meant only for those on their way to Nirvana. Possibly the Roerichs first heard the term while reading one of Madame Blavatsky’s books on Theosophy or if not then, it might have been in 1912 when a famous Buddhist lama was in St. Petersburg helping with the construction of a Buddhist temple. However, when the lama spoke of it, he was not speaking of a destination; he was speaking of a famous Buddhist prophecy.

The prophecy involved the Panchen Lama, who held a position the Dalai Lama had created several hundred years earlier in order to share the leadership of Tibet. The Dalai Lama was the temporal leader of the country and the Panchen Lama was the spiritual leader. The prophecy predicted that one day the Panchen Lama would leave Tibet. Once this happened, a great army would arise to destroy the forces of evil and usher in a golden age, a thousand years of peace and harmony. In order for that to occur, however, the Panchen Lama would have to die. When he was reborn, he would be named Rigden Jypo and be the Maitreya, The Coming One, the king of Shambhala, the abode of the mystical Buddhist learning and the symbol of the Great Future. Shambhala was the guiding principle of the coming Kalpa, or cosmic age, and at the sound of that powerful name, certainly something awoke in the Roerichs’ hearts as it does in the hearts of all people who yearn for peace.

However, when the Roerichs’ spiritual teacher, Master Morya, spoke of Shambhala, he gave the name an additional meaning for it was how he referred to the new country that he wanted the Roerichs to create. Morya envisioned a new Buddhist spiritual country to be established on the borders of Mongolia, the Gobi and Siberia. This country was to be governed jointly by the Panchen Lama and Roerich. 

Therefore, the two major purposes for the expedition – which were kept private and confidential – were so that the Roerichs could prepare the ground for the new country and the commerce necessary for it to be financially sound; and to find the Panchen Lama so that they could parlay with him, present this startling (and naive) idea, and convince him it was possible and viable. Considering, however, that all of the land involved was already occupied and within the boundaries and domain of other governments, the fulfilment of this plan was highly improbable. One country attempting to take land from another is what wars have been fought about throughout time. When the first expedition was aborted after the Tibetans (and British) kept the Roerich Central Asian expedition freezing in captivity for four months on the border of Tibet and then sent them straight back to India, it looked as if all plans were foiled.

Then, Henry A. Wallace offered Roerich a second chance and sent him back to Central Asia. But, with China and Japan on the brink of war, it was a very dangerous and volatile time. This trip Helena Roerich stayed behind and Nicholas, an artist – not a diplomat, blundered about until Wallace ordered him to return to India and stay there – and not leave again.1 Years later, looking back on the entire event, Madame Roerich wrote in her journal that both the Panchen Lama and her husband were too old at the time to accomplish this feat. Perhaps the Roerichs were laying down the lines of light necessary for it to become a reality in the future.

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Considering that during the entire four year expedition Roerich’s travel plans were continually thwarted by visa and passport difficulties, it is surprising that Nicholas and Helena even attempted to accomplish the establishment of a new country. To me it seems a demonstration of their loyalty and dedication to work with their teacher. 

Art, Beauty and Unity

Roerich loved the concept of unity. He believed that “beauty is the force that can bring nations together.” He hated borders and boundaries and thought that since all the people of the world belonged to one family, they should be able to roam and travel freely throughout it. 

Nicholas and Helena Roerich had very expanded consciousnesses. They believed “that knowledge and beauty are the real cornerstones of evolution, the gates to a world community.” They taught that a synthesis of knowledge from all fields of human endeavours was needed to form a fully developed being. Nicholas wrote nearly thirty books and created over 7,000 paintings and theatre designs depicting scenes from ancient Slavic myths, the Himalayan Mountains, and spiritual themes from the world’s religions. 

People who see his art for the first time are often speechless at the inspirational use of colour and the spiritual power it evokes – especially his later work, completed during and after the four years of expedition. Roerich’s paintings portray spiritual development, culture and its role in human evolution and possibilities for peace in a troubled world. A broader and more metaphysical understanding is added to the paintings once the viewer penetrates Helena’s deeply spiritual writings. In addition to the Agni Yoga series, which she wrote in conjunction with Master Morya, she wrote On Eastern Crossroads under the name of Josephine Saint-Hilaire. 

Daring explorers, the couple investigated the remote and dangerous regions of China, Mongolia and the Gobi Desert where few Westerners had previous ventured. They were seeking ancient manuscripts hidden in subterranean crypts and caves, the treasures to be found in burial mounds, and the wealth of statues, artifacts and wall paintings left behind in caves by the artistic Buddhists. 

In 1929 Nicholas Roerich was nominated for the Nobel Peace Prize for his work in creating the Banner of Peace and the Roerich Peace Pact, designed to preserve the world’s treasures from being destroyed in time of war. Franklin Roosevelt and twenty-six world leaders met in Washington, D.C. to ratify the agreement. The Roerichs were friends and advisors to heads of state, scientists, artists, writers and poets. Roerich’s work won praise from Albert Einstein, Leo Tolstoy, George Bernard Shaw, Jawaharlal Nehru, Rabindranath Tagore, and many others. 

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Madonna Oriflamma, the original Roerich painting where the Banner of Peace flag appears for the first time (courtesy Nicholas Roerich Museum, New York)

Now, over fifty years later, many of their key ideas have found a place in the human soul: the equality of the feminine and the masculine principles, the wisdom of the heart and the striving for the common good and brotherhood. The eternal truths the Roerichs demonstrated on Earth are echoing through time, awakening humanity to beauty and unity. “Beneath the sign of beauty we will walk joyfully,” wrote Nicholas Roerich. “With beauty we conquer. Through beauty we pray. In beauty we are united.”

To the Roerichs, culture was the highest expression of the Light – the “cult” of Ur (Light). They considered that beauty and art speak an international language understood by all and that focusing on the beautiful in life would lead us to world peace. 

Nicholas Roerich wrote: 

If you shall be asked, of what kind of country and of what constitution you dream, you can answer in full dignity: the country of Great Culture. You shall know that in that country peace and knowledge and beauty will be revered…. You may say: life is hard. How can I think of knowledge and beauty if we have nothing to live on? Or: We are far away from knowledge and art; we have important business to attend to first. But I say: You are right, but you are wrong. Knowledge and art are not luxuries. Knowledge and art are not idleness. They are the prayer and work of the spirit. Men pray in the moments of great difficulty. So too, is this prayer of the spirit most needful, when one’s whole being is shaken and in want of support, and when it seeks a wise solution.

An arduous trial awaits the whole world: the trial by the assimilation of truth. After the medieval trials by fire, water and iron, now comes the trial by assimilation of truth. But if the power of the spirit upheld men against fire and iron, then will that same power not also raise them up the steps of knowledge and Beauty? 

Throughout the world, in Israel, India, Mexico, Germany and many other countries, schools, civic organisations, and ordinary citizens are flying the Banner of Peace, proclaiming Peace through Culture. Do you want to join in this effort? If each person who reads this article would take the time to research, create, and fly the Banner of Peace – a white flag with three magenta balls in the middle – over their home, place of business, he or she will be contributing to the cause of Peace. 

Let’s all do it now! Dedicate ourselves to the cause of peace and align ourselves with the hundreds and thousands of people around the world who are using Nicholas and Helena Roerichs’ legacy and memory for inspiration.

Please visit www.roerich.org to see Roerich’s wonderful paintings and learn more of this fascinating couple.
This article was published in New Dawn 99.
 

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L’entreprise : être ou ne pas être un État souverain…

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L’entreprise : être ou ne pas être un État souverain…

par Valérie Bugault
Ex: http://www.zejournal.mobi

Le chemin du droit de l’entreprise : de la perte de souveraineté de l’État à la dictature universelle.

Une récente manifestation médiatique arrive à point nommé pour illustrer la réalité politique de la question juridique de l’entreprise.

Le droit de l’entreprise est au cœur de la souveraineté des États car il est le lieu privilégié où s’affrontent les forces économiques globalistes menées par les banquiers et les forces politiques légitimistes menées par les États. N’en déplaise aux esprits faux, la traduction de la souveraineté est éminemment juridique, aussi il n’existe pas de souveraineté politique sans souveraineté juridique. Dit autrement, la souveraineté politique passe de façon essentielle par la souveraineté juridique. Derrière tous les faux semblants et les jérémiades des actuels dirigeants économiques, qui contrôlent en réalité l’État français, est un principe général : « Dieu se rit des hommes – et des États – qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes. » On ne peut dans le même temps à la fois jouer le jeu globaliste de ses adversaires, tout de droit anglo-saxon vêtu, et déplorer son propre asservissement, c’est-à-dire son impuissance et sa domination !

Qu’en est-il de la souveraineté juridique française ? Sa disparition est parfaitement illustrée par l’évolution juridique du droit de l’entreprise. De ce point de vue, la France, comme la plupart des pays du monde, a abandonné son pouvoir régalien de régulation au profit de la mise en œuvre réglementaire illimitée du pouvoir de ses créanciers – les banquiers globalistes. Concrètement, la France a abandonné sa capacité a générer une économie politique autonome – comprendre « non contrôlée par les banquiers globalistes » – lorsqu’elle a refusé au Général De Gaulle la mise en œuvre juridique de la souveraineté économique, qui passait par un renouveau du droit de l’entreprise.

Alors que l’oligarchie compradore française faisait politiquement « tomber », en 1969, le chef de la France Libre, pour ne pas avoir à mettre en œuvre le principe général de « l’entreprise participative », je fus moi-même en 2005 – de longues décennies plus tard – bannie du système universitaire pour avoir eu l’audace de proposer une réforme de l’entreprise qui lutte contre l’anonymat et la prédation financière en réimposant la notion de contrôle économique, lequel passe par le rétablissement de frontières juridiques (1). Ma propre théorie juridique de l’entreprise avait pour objet d’éviter et même d’interdire la généralisation de l’immixtion dans la gestion des entreprises par les banquiers fournisseurs de crédit, immixtion déplorée dans l’article sur Goldman Sachs ci-dessus mentionné. Par ce choix de l’éviction des intrusions bancaires, ma théorie de l’entreprise reprenait les fondamentaux de « l’entreprise participative ». Or, il faut comprendre que quarante ans durant, tous les efforts politiques avaient été consciencieusement fait pour effacer toute trace juridique de l’entreprise participative dans les enseignements universitaires ! Sans revenir sur cet épisode épique de ma propre vie, il convient d’insister sur les tenants et les aboutissants d’une conception strictement financière de l’entreprise qui nous vient des pays anglo-saxons. Car, in fine, l’immixtion des banquiers dans la gestion des entreprises, qui se manifeste notamment par des actions sur le choix des dirigeants, a pour corollaire une prise de pouvoir des banquiers globalistes sur l’intégralité de la vie économique d’un pays.

Le pouvoir hégémonique des banquiers sur l’entreprise et sur l’économie des pays a été – sans surprise – véhiculé par le droit anglo-saxon.

Si le droit « anglo-saxon » a pris le contrôle politique du monde, aussi bien au niveau des institutions internationales qu’à celui des institutions nationales, c’est parce qu’il est conçu, depuis 1531, comme un instrument des puissants pour asservir les populations. Le « droit anglo-saxon » n’est pas à strictement parler du « droit », il est un moyen d’asservir les masses.

Depuis que les puissances d’argent ont pris, en occident, le contrôle du phénomène politique, le « droit anglo-saxon » a naturellement été utilisé par ces dernières car il est le plus adapté à leur entreprise de domination. Utile à la domination des puissants contre les humbles, le « droit anglo-saxon » repose sur deux piliers essentiels :

Premièrement, le prétendu « droit » anglo-saxon n’est pas du « droit » à strictement parler car il ne cherche à établir de façon générale ni « justice », ni « intégrité », ni « vérité », il cherche simplement à assurer la domination de quelques-uns sur la majorité ;

Deuxièmement, le prétendu « droit » anglo-saxon s’est construit, depuis le XVIème siècle, conformément au « positivisme juridique », c’est-à-dire en opposition au droit continental traditionnel qui véhiculait le principe opposé de « droit naturel ». Le positivisme juridique est la liberté d’établir, sans limite qualitative et quantitative, autant de règles qu’il est utile aux puissants de le faire. Ce positivisme s’est peu à peu techniquement imposé en France et en Europe continentale à la faveur de deux phénomènes : d’une part, matériellement, par le système du « Parlement représentatif » et d’autre part, théoriquement, par la « théorie pure du droit » d’Hans Kelsen.

Pour en revenir à l’entreprise, son évolution juridique a suivie, en France, celle de l’inversion du rapport de force entre banquiers globalistes et État politique : elle a validé, au fil du temps, la domination irrémédiable des entreprises par les quelques actionnaires actifs, majoritaires en terme relatif et la plupart du temps minoritaires en terme absolu, souvent réellement anonymes.

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Cette prise de pouvoir actionnarial et financier sur l’entreprise s’est brutalement accélérée lors de la mise en œuvre en France et dans le monde de la théorie dite de l’Agence, laquelle a notamment – parmi beaucoup d’autres vilenies – justifié l’introduction en France des stock-options, transformant les dirigeants des grandes entreprises en serviteurs dociles des intérêts patrimoniaux dominants.

Faisant fi de la tradition française, conforme au droit continental, de l’entreprise, le législateur a fini par rejeter la conception institutionnelle de l’entreprise, pour désormais considérer cette dernière comme un « nœud gordien », un simple enchevêtrement contractuel, dans lequel les plus forts sont toujours les « meilleurs ». Dire que l’entreprise est une institution signifie que l’entreprise, en tant qu’institution juridique, a une fonction politique d’organisation sociale qui relève de l’intérêt commun ; dire que l’entreprise est le simple siège d’un nœud contractuel, a pour effet juridique de livrer cette dernière aux contractants les plus forts, lesquels sont les principaux propriétaires de capitaux.

C’est ainsi que fut bannie du paysage juridique français l’entreprise participative en 1969 et ma propre théorie de l’entreprise en 2005.

Les enjeux politiques de ces bannissements successifs sont les suivants : l’entreprise ne doit en aucun cas échapper aux dominants économiques pour bénéficier à la collectivité, elle doit rester sous le complète dépendance des fournisseurs de crédits, ces derniers ayant pour objectif avoué la prise de contrôle politique totale et l’établissement d’un gouvernement mondial.

J’ai longuement décrit (2) comment l’entreprise avait dégénéré – au niveau mondial – en concept congloméral et comment ces conglomérats étaient aujourd’hui considérés comme des institutions qui soumettaient les États ; ces derniers étant aujourd’hui internationalement ravalés au rang de simple acteur économique non dominant, c’est-à-dire soumis.

Or précisément, l’entreprise participative, tout comme ma propre théorie de l’entreprise, en tant qu’elles sont les héritières du droit continental traditionnel, permettraient de s’opposer à cette domination capitalistique mondiale. Malheureusement en France les instances décisionnaires, politiques, universitaires et juridiques (qu’elles soient ou non fonctionnaires), sont soumises à la domination des principaux détenteurs de capitaux ; elles ont, par esprit de cour ou par corruption avérée, renoncé à lutter.

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Les dirigeants français de tout bord ont, depuis 1969, renoncé au principe de liberté, d’indépendance et de souveraineté, pour suivre la voie ignoble de l’asservissement et de la collaboration. Tant et si bien que nous assistons aujourd’hui à une nouvelle évolution du droit de l’entreprise qui, comme toujours, suit l’évolution des rapports de force entre « fait économique » et « fait politique ». Validant l’abjuration définitive du concept étatique, les « dirigeants politiques » français ont permis une nouvelle évolution de l’entreprise allant dans le sens, bien compris, de l’intérêt bancaire supérieur mais paré de vertus collectives que les banquiers ont faites leurs. Ainsi, conformément aux développements initiés par le Club de Rome, qui seront matérialisés plus tard par les Giorgia Guidestones, l’entreprise devient un enjeu « écologique ». L’entreprise est dès lors sommée de répondre aux défis environnementaux tels que compris par les puissances économiques dominantes, lesquelles ont parfaitement intégré l’insoutenabilité de leur domination par le jeu capitalistique dans un univers où les ressources naturelles sont limitées. Nous avons ainsi vu apparaître le RSE, ou Responsabilité Sociale de l’Entreprise, avant de voir la naissance, récente, de l’entreprise à mission (3). Conformément à la méthode des petits pas traditionnellement utilisée par la caste bancaire monopoliste, le fondement initial du « volontariat » s’atténue peu à peu pour bientôt se transformer en droit impératif, rigoureusement sanctionné. Nous avons ici, en matière d’évolution du droit de l’entreprise, la même méthodologie que celle appliquée à l’évolution du droit de propriété.

L’objectif ultime étant la disparition juridiquement validée de la liberté et de la démocratie, afin de laisser la place à la dictature bancaire universelle.

Derrière les faux semblants de la prise en compte de l’intérêt commun – intérêt commun entièrement défini à l’aune de celui des dominants financiers – l’entreprise est vouée à devenir un des instruments, juridiquement validé, de la dictature universelle. Conformément à la volonté des dominants économiques, le droit de l’entreprise va devenir un droit dictatorial chargé de mettre en œuvre la dictature universelle parée de « vert » mais armée de rouge sang.

L'auteur, Valérie Bugault, est Docteur en droit, ancienne avocate fiscaliste, analyste de géopolitique juridique et économique.

Notes:

(1) Cf. « La nouvelle entreprise » publiée en 2018 aux éditions Sigest ; https://lesakerfrancophone.fr/valerie-bugault-la-nouvelle... ; https://lesakerfrancophone.fr/valerie-bugault-les-raisons...

(2) Lire « La nouvelle entreprise », publié en 2018 aux éditions Sigest

(3) Cf. Loi dite Pacte : https://www.novethic.fr/actualite/entreprise-responsable/...

The concept of Empire: Pagan Rome

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The concept of Empire: Pagan Rome

 
Ex: https://www.geopolitica.ru

In our common understanding the term empire usually denotes a powerful country, in which one ethnicity oppressively rules others. Examples of these can include colonial empires of Spain, France, or Great Britain. Another way the term empire gets used is to describe the most powerful countries in their region that have gained control of that region militarily: examples of such naming conventions include all Chinese ‘empires’ from Qin to Qing, or Mughals in India, or the Mongols. Both these definitions however are later and erroneous ways of using the term empire that came into existence since the European Age of Modernity. However, the primordial definition and traits of an empire go way beyond these simplistic definitions that have stuck to our shared imagination. However, by exploring and un-covering the deep-lying etymological and historical roots of the term Empire it will be possible to transcend the flawed conception imposed on us since the times of Modernity.

There are three main stages through which the term empire has evolved. First stage is the Pagan Roman one – ‘imperium’ – that has its origins during the Roman Kingdom and ends with Constantine the Great. The second is the Christian Roman definition of ‘imperium’ and ‘basilea’ that runs from Constantine the Great all the way to Constantine XI. Finally, the last stage is the Orthodox Russian ‘tsardom’ that runs from Ivan IV up until Nicholas II.

In this first instance I invite you to consider the inception of the term Empire in Ancient Rome, covering the periods from Rome’s foundation in 753 BC to 312 AD, which is the date of Constantine the Great’s victory at the Milvian Bridge.

The term Empire or ‘imperium’ comes from the Latin verb ‘imperō’ – to command or to rule, which itself derives from the Proto-Indo-European root of ‘per’ – to bring forward or to produce.

Given such origin, ‘imperium’ was a political power that enabled a person to command other people, to be the first to propose new legislation or give military commands. In addition, the root ‘per’ suggests primacy and a vertical social relationship between the imperator – the one holding the ‘imperium’ – and those to whom his commands are directed.

The main application of the word ‘imperium’ in Roman Kingdom (753-509 BC) and Roman Republic (509-27 BC) was as a military position of an army general that granted a magistrate legal power to command. Importantly, ‘imperium’ was a social concept that conferred the commanding powers to a person by a group of subordinates. As such, Roman kings had to be elected by a group of patricians who also bestowed them with the power of ‘imperium’. Thus, an ‘imperator’ or emperor was the first man in society, but his powers were hinged upon that very society’s favour, creating a sort of a social contract. An excellent visualisation of imperium being a social contract is seen by another institutional rule of Ancient Rome – the Pomerium. The Pomerium was a legal border of the city of Rome proper which in Roman Republic was prohibited from entry by anyone in possession of army command – generals, imperatores. Any imperator who entered the gates of Pomerium automatically forfeited his social contract, lost the Imperium, and stopped being an army general. As such, it is crucial to understand that throughout the Roman Kingdom and Republic imperium was a commanding power that was bestowed upon a person by the society, and nothing but that.

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Fast forward to Augustus, we come to the period of Roman history generally called the ‘Principate’ in which all emperors from Augustus to Carinus maintained the importance of social contract as their source of power. In truth, Roman Empire should really denote the Roman state ruled by a commander, whose legitimacy derives from the public approval. Indeed, even though the role of the senate and the consuls was greatly diminished, the inner working of the Roman society remained the same as it was during the Republic. This was exemplified by the growing importance of the military class to ensure and dictate the office of Emperor. In particular, the Praetorian Guard, evolved into the elite bodyguard army unit to the emperor himself, by enjoying close proximity to the ruler, were able to orchestrate military coups and even sell the title of emperor on one occasion to Didius Julianus. The epitome of the importance of the army has come during the Crisis of the Third Century, whence the Roman state had seen almost 30 emperors in 50 years. The pretender emperor was usually acclaimed by his legions in exchange for monetary gains and promotions. The choosing of ‘imperator’ as well as his social status therefore remained as they were under the Republic: the emperor was a person vested with commanding powers through a social contract by a group of inferiors. Furthermore, incompetence or unpopularity of an emperor has often led to new pretenders, coups and murders, thus further reinforcing the idea of social contract between the ‘imperator’ and his inferiors.

Crisis of the Third Century brought such a strain on the political and economic bases of Rome that a radical change was necessary. Emperor Diocletian recognised this and implemented an overhaul of the empire creating a ‘tetrarchy’ splitting the power into four, and starting the historical period known as the ‘Dominate’. This period is characterised by the distancing of the ‘imperium’ holder from his inferiors, giving himself larger autonomy to rule and boosting the prestige of the position. Diocletian further divided Roman lands into more numerous provinces under dioceses, making it harder for pretenders to rise and gain support of the military. The next reform was to share the ‘imperium’ between four titleholders: two senior emperors and two junior caesars. Even though Diocletian’s reforms worked in the short term to stabilise Rome, the long term effects were rather inadequate and only really deepened the social contract between emperor and subjects. That is, now the emperor was expected to behave even more as a benevolent master, bestowing more gifts and promoting officials; quite obviously, the failure to do so resulted in civil strife as happened during the time of Constantine the Great. Furthermore, the division of the imperial power into four under ‘tetrachy’ has led in the long-term to the permanent split of Rome into East and West in 395 AD. Given what we have described about the nature of legitimacy of power through ‘imperium’ this split presents itself as unavoidable. The power to command the ‘imperium’ makes the titleholder appear as the first amongst equals by the Roman society as a whole. As such, two men could not simultaneously hold primacy without clashing. Furthermore, with the increasing importance of the role of the emperor during Dominate, the prestige and benefits have become too great to share between two ambitious men.

At the same time, however, Diocletian has set in motion two major developments to the social contract of ‘imperium’. First is the centralisation of the governmental administration on the figure of the emperor, making the entire state dependent on having a strong and capable ruler like never before. This development will come to clear view after the battle of Adrianople later on in 378 AD, which saw the emperor Valens killed on the battlefield. The death of Valens has sent shocks across the entire Eastern Roman administration, and produced a new political system in which emperors almost never left the capital Constantinople in order to preserve the administration, the ‘imperium’, and their lives. This state of affairs continued all the way until emperor Heracleios in 610 AD, who became the first Roman emperor to personally command the army against a foreign enemy since Valens. The second major development that can be attributed to Diocletian is his formal separation of Roman state from the city of Rome. Ever since the Crisis of the Third Century started, the capital of Rome was in practice wherever the acting emperor had his legions, thus diminishing the importance of Rome as a capital. Since the city of Rome was poorly protected from attacks and sieges from pretenders, its possession stopped conferring the same legitimacy as it did under the Principate. As such, Diocletian elevated this practical state of affairs to become legislation by moving his court to Nicaea in Eastern Anatolia. The big significance of this move is the detachment of the legitimacy of ‘imperium’ from one specific place or city. There will be two more major centres of Roman state throughout the rest of Roman history, namely Constantinople and Moscow. However, neither of them will have the Pomerium mentioned earlier, thus legally depriving the capital from having juridical force to grant or take away the power or ‘imperium’.

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This point seems to be a fitting end to the first part of my exploration of the concept of Empire, which concentrated specifically on Pagan Roman period and the usage of the term during this time. The main takeaways would be to underline how the Latin word for Empire – ‘imperium’ implied a social contract by which a person gained rights to command and legislate. This social contract was premised upon appeasing the lower social strata that has put the ‘imperium’ holder in charge. This fact has often led to rebellions, civil strife, and ultimately the Crisis of the Third Century. In the next article I will attempt to explicate the way ‘imperium’ changed when Rome became a Christian state, and the way Divine Favour started to replace social contract.

Interdit de ne pas interdire ?

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Interdit de ne pas interdire ?

par François-Bernard Huyghe

Ex: http://www.huyghe.fr & http://metapoinfos.hautetfort.com

 
Interdits de parole publique à tel endroit ou menacés pour tel propos sur telle antenne : Agacinski, Finkielkraut, Zemmour, Sifaoui, Zineb el Rhazoui, G. Lejeune. Tous ces gens connus, qui ne disent ni ne pensent la même chose, ont en commun de subir l’interdit pour crimepensée. Ils ont été menacés et empêchés de parler depuis quelques mois (et bientôt depuis quelques lois). De belles âmes (de Nutella aux associations antifas) le réclament de la justice, de l’administration qui gère des salles et des formations, ou des médias (menace de boycott par les annonceurs via les Sleeping Giants): faites les taire.

Certains au nom de l’héritage de Mai 68. Le « il est interdit d’interdire » est devenu « censurer sans entraves ».

Bien sûr, les suspects peuvent encore écrire ou fréquenter des plateaux de télévision. Là, avant le clash qui fera le buzz, ils entendront le rituel : « Ne nous assommez pas avec votre on ne peut plus rien dire, la preuve : vous êtes à l’antenne ». Mais ils y sont en situation de défense, confrontés à des accusateurs, toujours en position de se justifier: sous-entendus, faux degrés d’interprétation, complicité objective qu’ils entretiendraient avec les forces du mal, peurs et des haines qu’ils déclencheraient. On attendra qu’ils franchissent une ligne rouge ou révèlent leurs sous-entendus. Pour ce qu’ils penseraient subjectivement voire inconsciemment comme pour ce qu’ils provoqueraient objectivement (comme la « libération des tabous »). Avant de parler, ils doivent prouver d’où ils parlent et qui visent leurs paroles.

Cette asymétrie (nul ne soumet à pareil examen les tenants du consensus idéologique), montre qu’une idéologie dominante se défend aussi par interdits et soupçons. Cela consiste ici à créer une catégorie de: les « dangers » de leurs propos sont pesés (incitation ?), leurs arrière-pensées (discriminantes ?).

Le rétablissement de l’interdit au nom d’une prétendue post-gauche (celle qui ne veut plus changer le monde, mais les âmes des phobes et haineux) repose sur trois postulats. Ils ont mis quelques décennies à s’imposer, notamment via le politiquement correct.

Le postulat d’irréversibilité. L’État de droit libéral, le mariage pour tous et la PMA, l’ouverture européenne et multiculturelle, la tragédie du réchauffement climatique, etc. sont définitivement entrés et dans les faits et dans les erveaux. Ce sont des cliquets d’irréversibilité. Toute critique à cette égard est non seulement réactionnaire (jusque là on peut admettre), mais c’est une non-pensée. Voire un négationnisme. Elle est socialement dangereuse et s’exclut ipso facto du champs du débat : il ne peut porter que sur l’approfondissement de ce qui est. Et il implique la liquidation des dernières poches de domination, dans la tête des gens.

Le postulat de fragilité des masses (devenues des foules et sur lesquelles décidément on ne peut plus compter). Elles ne peuvent bien voter, c’est-à-dire soutenir les élites bienveillantes, que protégées du faux (fake news), rassurées (certains pourrait surfer sur leurs peurs) et convenablement protégées des pseudo-idées populistes qui sont autant d’incitation à la haine. Isoler leur cerveau des contagions complotistes ou autres désinformations, c’est garantir la démocratie et nos valeurs. À ce compte, pourquoi ne pas rétablir le suffrage censitaire : il n’y aurait plus que des gens ouverts et bien informés qui voteraient.

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Le postulat victimaire. Il consiste à évaluer une idée ou une affirmation à l’aune de la souffrance présumée qu’elle cause à telle communauté ou de l’affront fait à telle identité imaginaire. Les idées ne sont plus soumises au critère de vérification mais de réception : ça fait mal à qui se réclame de telle identité ou telle conviction ? Il faut aussitôt en contrôler la diffusion.

L’affaire Mila l’illustre parfaitement : une LGBT de seize ans dit détester toutes les religions, en particulier l’islam qu’elle qualifie de religion de haine et de merde. Aussitôt pleuvent des milliers de menaces de mort ou de viol sur les réseaux sociaux. Mais le plus significatif est la réaction embarrassée des médias, des leaders d’opinion ou des dirigeants. On se polarise sur le droit (on n’a pas le droit de menacer, le blasphème n’est pas interdit, mais où passe la frontière avec l’injure aux personnes et non aux idées ?), on se demande même si la gamine n’a pas un peu attenté à la liberté de conscience des croyants. Mais en adoptant ces postulats - et pour certains en mettant sur le même plan des injures et menaces de mort à une personne dont la vie est maintenant brisée et la souffrance subjective que l’on éprouve de savoir que d’autres méprisent nos convictions -, on fait de l’argument victimaire une arme paradoxale : plus vous hurlez que vous souffrez, plus vous avez le droit de menacer.

Ce processus fait partie de l’américanisation de la vie intellectuelle française : les principes de politiquement correct et de respect des sensibilités chers aux universités américaines. Toute pensée qui fait obstacle à une identité, héritée ou choisie, vaut oppression. Elle ne peut donc être - on en revient au même - une pensée mais une action agressive. Donc punissable.

Et si tous ces postulats relevaient d’une forme d’idéalisme ? Pour lui, les pensées perverses sont puissantes, elles naissent absurdement dans certaines cervelles, ils faut donc les faire disparaître pour abolir toutes les dominations. Élégante façon d’oublier les rapports sociaux au profit des rapports de censure.

mardi, 04 février 2020

Une autre idée de l'Europe - Les limites spirituelles de l'Europe d'aujourd'hui et le bilan critique de la modernité

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Une autre idée de l'Europe

Les limites spirituelles de l'Europe d'aujourd'hui et le bilan critique de la modernité

« Ab integro nascitur ordo »

Irnerio Seminatore

Ex: http://www.ieri.be

LA PERSONNALITÉ DE L'EUROPE

L'idée de « limites géopolitiques et stratégiques » ou celles de « limites spirituelles » est décisive pour l'Europe.

C'est autour d'elles que se fera ou ne se fera pas à l'avenir l'unité politique du continent, comme « communauté de destin, de civilisation et de responsabilités ». Le domaine où les « limites » de l'Europe sont les plus évidentes est celui de la puissance politico-militaire et d'une diplomatie réaliste, anticipant sur les grands équilibres du monde et réagissant à des situations decrise, désormais multiformes.

De surcroît, les politiques d'élargissement, de proximité et de voisinage 1 n'ont de sens que si l'Europe revendique et défend une identité, une personnalité et une histoire, bref une certaine idée de l'Europe.

En revanche l'idée des « limites spirituelles » de l'Europe est moins évidente et se heurte de plein fouet à la modernité européenne, à ses issues historiques et à son héritage institutionnel, dont participe le processus d'intégration qui est parvenu à un seuil existentiel critique.

A l'évidence, l'Europe du présent est taraudée par l'épuisement de son « idée-guide » et de son projet politique. Cet épuisement a des répercussions sur son engagement et sur sa foi combattante. Le doute de l'Europe sur elle-même découle d'une dépolitisation des masses et des élites et du sentiment de désenchantement qui en résulte. Ces évidences montrent également que les élites européennes ont perdu toute relation avec la politique comme « violence conquérante » (M. Weber).

Aux yeux des analystes, la situation actuelle de l'Europe offre le spectacle d'une coexistence hybride de sécularisation de la foi, de neutralisation et laïcisation des consciences, d'une étonnante égalisation de valeurs incompatibles provenant d'un multiculturalisme déroutant.

Ce dernier est le signe annonciateur d'une « latence de l'ennemi »2, l'autre visage d'une cohésion introuvable de la société.

Face à une « démocratie désarmée » et à une reformulation nécessaire du « concept d'ennemi », tous les signes de notre temps indiquent que nous vivons une période d'épuisement. L'Europe est devenue une puissance qui recherche une seule légitimité, celle du « status quo ».

Or, tous les grands changements et toutes les grandes mutations proviennent de la force transcendante d'une « idée-guide » qui refuse les garanties offertes par le « status quo ».

SUR LA CONNAISSANCE DU PRÉSENT

À l’inverse de ce qui se passe sur la scène des croyances où toute reconnaissance authentique de la religion apparaît comme un retour à un principe premier, la désacralisation absolue de l’Europe et de l’esprit européen a progressé dans la vie publique comme dépolitisation. Cette neutralisation de l’existence est vécue par les masses comme une phase de cessation de la guerre et comme l’affirmation définitive de la « paix universelle », ou comme « la fin de l’histoire » selon l’expression de Francis Fukuyama.

Cependant, la loi secrète et improférable du vocabulaire de l’histoire nous dit que la « guerre la plus terrible peut être conduite au nom de la paix, l’oppression plus horrible au nom de la liberté et de la déshumanisation plus abjecte seulement au nom de l’humanité » (C.Schmitt-1929).

L’Europe mène à son bout un processus qui a débuté il y a cinq siècles, le processus de sécularisation de la politique. Dans les cinq derniers siècles, l’Europe a connu quatre phases différentes de son évolution. Elle a été organisée par ses élites autour de quatre grands regroupements de principes ou de centres de références spirituels, avant d’aboutir à l’époque actuelle, une époque d’agnosticisme et d’indifférence, caractérisée, selon l’expression de Ortega y Gasset par « l’âme servile et docile ».

LES « LIMITES SPIRITUELLES » DE L’EUROPE D’AUJOURD’HUI

Pour mieux en venir aux « limites » de l’Europe actuelle et à l’utopie de la réconciliation et de l’harmonie des intérêts, ainsi qu’à l’humanisme moralisant de la « pensée servile », il faut en venir à ce procès unique de l’histoire européenne et, suivant Vico, Comte et Schmitt, à l'examen de cette évolution, permettant de dégager une loi générale du développement humain.

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Cette loi fait référence à l’existence de centres organisateurs de la vie spirituelle d’une époque, hiérarchisant toutes les grandes orientations venant des élites-guides, « l’évidence de leurs convictions et de leurs arguments, le contenu de leurs intérêts spirituels, les principes de leurs actions, le secret de leur succès et la disponibilité des grandes masses à se laisser influencer » (Schmitt).

Ainsi, la neutralisation spirituelle de la conscience européenne remonte au XIX e siècle, à l’apparition d’une neutralité culturelle générale, dont l’« État agnostique et laïc » est l’expression emblématique. La légitimité de l’État repose désormais sur sa neutralité et son agnosticisme moral. C’est un État qui renonce à commander l’économie, mais aussi les consciences. Dans l’évolution de l’histoire de l’esprit européen, il importe de souligner que le centre de référence des idées est un terrain de lutte et de combat. En effet, l’accord ou le désaccord principal auquel tout le reste est subordonné permet d’atteindre l’évidence des choses, la compréhension des phénomènes et l’ordre de participation dans la vie sociétale.

Cette migration européenne des centres de référence intellectuels d’un terrain à l’autre, désacralise progressivement l’histoire de la pensée européenne, la neutralise et la dépolitise.

L’humanité européenne a accompli en cinq siècles une complète migration du terrain de la lutte vers un terrain neutre, allant de la foi vers l’agnosticisme, des guerres de religion aux guerres nationales, puis économiques et pour finir idéologiques.

Dans cette transition il y a eu déplacement successif du terrain du compromis général, qui de confessionnel, devient national, puis social et enfin idéologique et pour terminer neutre.

Au bout du parcours la neutralité spirituelle et politique parvient à atteindre un état de néant spirituel, celui d’une politique sans âme. C’est à ce stade, le stade du vide de l’esprit, que triomphe une nouvelle idée, abstraite et dépassionnalisée, sécularisée et dépolitisée, celle de l’Europe comme État postmoderne, un État sans État, une politique sans politique, un pouvoir sans autorité, une désacralisation sans légitimité ; une forme d’État sans sujets, car l’idée même de citoyen se traduit en un concept vide et totalement désincarné.

AUX RACINES PHILOSOPHIQUES D’UNE « AUTRE MODERNITÉ »

A la source de la modernité occidentale, la référence immédiate est celle de la tradition des Lumières. Cette racine est définie par le culte de la raison, l'affirmation de l'universalisme et l'autonomie de l'individu, s’incarnant politiquement dans la civilisation qui porta la révolution des droits de l'homme. Or cette source n'apparaît plus aujourd'hui comme l'origine unique de la modernité occidentale. Une « autre modernité », s'est définie par opposition aux Lumières, par un corpus de doctrines anti-cosmopolitiques, nourrissant une culture dans laquelle les certitudes de la raison ont été combattues par les vieux enchantements de la religion et de la foi.

Renaît aujourd'hui dans le monde, plus violent que jamais, le divorce entre la foi et la raison qui se traduit, d'une part, par la pensée radicale de l'Islam, activée par une hostilité principielle à l’Occident, et, de l'autre, par le relativisme philosophique et les doctrines du pluralisme et de la complexité.

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Si les idées des Lumières ont engendré la civilisation des Droits de l'homme et de la Révolution et si ses grands noms restent Voltaire, Montesquieu Rousseau et Kant, la rupture du rationalisme avec la pensée de la tradition, s'incarnant politiquement dans les courants jacobins, contesta radicalement les idées reçues et l'ordre établi.

Dans le climat du renouveau intellectuel du XVIII e, l'opposition aux Lumières se fit cependant au nom de l’affirmation d'une « autre modernité », qui eut pour pères spirituels Edmund Burke (1729-1797 – historien anglo-irlandais) et Johann Gottfried Herder (1744-1803 – pasteur et patriote allemand).

Ceux-ci réfutèrent les idées universelles au nom de l'importance des communautés originelles, le peuple ou l'ethnos, la Gemeinschaft au lieu de la Gesellschaft, seules matrices culturelles de 1'« essence » spirituelle de l’individu, baigné dans la particularité d'une histoire collective toujours singulière.

Ce sont là les origines occidentales du conservatisme libéral s’opposant au déracinement de l’abs traction, de la raison pure et du culte des idées, faites pour être aimées par elles-mêmes dans le seul but de réinventer le monde.

Ainsi, sur les fondements d'une pensée more geometrico, une pensée « sans pères ni ascendants », le jacobinisme engendrera les doctrines du changement radical de l'homme, de la société et de l'histoire, que l’utopie marxiste convertira en totalitarisme et en antihumanisme, dans le but de réaliser une société unifiée et homogène, sans divisions ni conflits.

Or, puisque les Lumières marquèrent une rupture avec la théologie chrétienne, les idées de raison pure et le système des droits de l'homme, qui constituèrent le fondement du libéralisme politique et de la démocratie représentative, apparurent plus exportables à d'autres contextes culturels, généralisables à d'autres traditions et à d'autres histoires sociales et politiques. Par ailleurs, si la tradition réacquiert aujourd'hui la même légitimité que la démocratie représentative moderne, le relativisme historique ne devient-il pas la doctrine philosophique plus pertinente pour comprendre le monde contemporain, son pluralisme et sa complexité ?

Et la démocratie, comme forme de régime dont la seule source de légitimité est une fiction, la « volonté générale », peut-elle constituer encore le dépassement inévitable de la tradition et le fondement d'un équilibre de pouvoir propre aux régimes constitutionnels pluralistes, commandant le style d'une collectivité, son histoire et son avenir ?

L'ESPACE PLANÉTAIRE ET LE DESTIN OCCIDENTAL

La particularité du « destin occidental » et le changement du rapport entre l'Europe et le monde nous incitent à dresser un bilan critique des acquis et des dérives de la Modernité.
Ce bilan se heurte à une impossible synthèse entre « l'universel » européen et les particularismes locaux. Il en résulte ainsi une nouvelle approche intellectuelle comportant l'abandon progressif des aspirations universalistes des Lumières qui apparaissent désormais désincarnées et abstraites. Les convictions de l'Universel avaient fait croire, aux XIXième et XXième siècles, que l'on pourrait surmonter les obstacles de la différenciation inégalitaire de la société et l'hétérogénéité naturelle du monde, par l'arbitraire homogénéité des concepts. Cette vengeance spiritualiste de « l'Histoire » comporte l'émergence d'un “Nouveau Cycle Intellectuel”, relativiste, organiciste et anti-rationaliste.

Ce courant s'oppose aux généralisations arbitraires et aux certitudes rationalisantes et cela au nom du monde historique, comme totalité des formes d'existence de la condition humaine et surtout comme polythéisme de valeurs incompatibles, ou pour le dire avec Max Weber, comme opposition irréductible des croyances et « guerre des dieux ».

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Le grand dilemme, élémentaire et immédiat, qui se pose aujourd'hui à l’Europe consiste à savoir si on peut faire coexister l’utopie du droit public et la réalité de la politique mondiale.

Et si l’« essence » du politique peut être inscrite, à l’extérieur, dans la dialectique aventureuse et conflictuelle de l’un et du multiple et à l’intérieur dans un réseau de relations fonctionnelles, engendrant une version dispersée et administrative de la théorie de la décision et une image tranquillisante de la paix, la pax apparens de Thomas d’Aquin.

ADAPTATION INSTITUTIONNELLE OU REFONDATION RADICALE

Face à l'épuisement de son principe constitutif, au dévoiement de sa mission et à la perte grandissante de sa légitimité, de quoi l'UE a-t-elle besoin, comme fille de la « raison pure » et dernière incarnation de l'utopie rationaliste, pour faire face aux défis de notre temps.

D'une simple adaptation institutionnelle ou d'une refondation radicale ? A-t-elle besoin d'une nouvelle idée historique et laquelle ? Doit-elle fédérer des Nations et reconnaître la hiérarchie naturelle des plus puissantes d'entre elles ?

Ce qui fait toujours problème dans une période de mutations est la transformation d'une philosophie en une stratégie, par le biais de l'appareil institutionnel. L'appareil en lui-même est inerte, sans volonté ni action, car les institutions n'ont d'autres fonctions que de transformer les idées en pouvoir. En poursuivant le diagnostic de l'UE et en traçant le bilan désenchanté d'une physiologie institutionnelle en crise, la santé de l'organisme apparaît affectée par de multiples syndromes dégénératifs en contraste avec le retour des États.

Du point de vue des « limites historiques », l''autorité constitutionnelle de l'UE n'a pas encore franchi le seuil de « l'autorité fonctionnelle » et les jeux compensatoires entre pays-membres se sont fait valoir en termes de relations de puissance entre États souverains, au sein du processus d'intégration et de manière concertée, y compris en matière économique, (couple franco-allemand), mais en dehors du cadre d'intégration.

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Dans la première phase de mise en œuvre du processus d'intégration, l'essence profonde des relations internationales, structurellement fondée sur l’état asocial du système inter-étatique a été masquée par l'idéalisation militante du « combat pour la paix », qui a inspiré la politique étrangère de l'Union et s'est réclamé d'un forme d'utopisme légaliste et juridiste.

Cette idéalisation a infirmé les préceptes de prudence et d'équilibre du réalisme classique, au nom du multilatéralisme et de la sécurité collective, qui constituent encore aujourd'hui les deux référents majeurs de la pratique diplomatique de l'UE.

LE CONCEPT « D'ENNEMI » ET LA « SÉCURITÉ COLLECTIVE »

Or l’absence de la figure de l’ennemi dans la définition du concept européen de sécurité est capitale pour la compréhension de sa faiblesse. En effet, cette absence est essentielle pour déceler la nature des réponses prévues pour faire face aux défis et aux menaces extérieures.

Cette absence de l’« ennemi » en acte, n’exclut guère la définition d’un « état latent d’hostilité », comme situation intermédiaire entre l’état de conflit et l’état de paix.

La « limite » du concept de sécurité adopté par l'Union prend la forme d'une dilution de sa personnalité dans un tout politiquement hétérogène, le multilatéralisme des Nations Unies, où les États démocratiques coexistent avec des États voyous et des États autocratiques ou encore des États en faillite. Il en résulte une autre « limite » de l’UE, son aveuglement face à la transformation conjointe du système international et de la puissance. En réalité la caractéristique principale d’une puissance est son unilatéralisme, autrement dit l’évaluation indépendante et autonome de ses choix existentiels, ne comportant pas de dilution de la volonté d’affirmer son identité et son avenir, en exécution des délibérations d’une enceinte multilatérale, les Nations unies, à l’âme « servile et docile », une enceinte qui n’est guère l’expression de la puissance de la paix et de son idéal, mais le simple substitut de la puissance qui lui fait défaut.

En ce qui concerne les aspects constitutionnels de l'UE, les « Traités de Rome » ou de Lisbonne n'ont pu amoindrir le sentiment d'appartenance nationale, car la gestion de l'identité et de la culture, qui n'a jamais été l'apanage de l'intégration, est restée de compétence nationale. A l'inverse, « l’appétit naturel des hommes pour l’état civil » et pour la paix, qui a été érigé en postulat moral du système européen a provoqué une inversion des conceptions westphaliennes de l’État, par la fiction de la « souveraineté partagée ».

Or, la doctrine de la « souveraineté partagée » n'a guère protégé les nations et les citoyens des turbulences de l'Histoire, de telle sorte que les partisans de « l'Europe des Patries » ont été les seuls à se préoccuper, paradoxalement, de l'interprétation extérieure de la souveraineté et donc de l'indépendance politique de l'Europe sur la scène internationale.

Du point de vue stratégique, la mutation de la souveraineté des États-forts découle de la coordination stratégique du BAM aux mains d'Hegemon et celle de « souveraineté limitée » a été élaborée par R. Haas à propos des États faibles et à base sociale non-viable.

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Le « système de défense » et de protection avancée du BAM est en effet un « système d’intégration politique » créateur de subordination et de dépendance des alliés vis-à-vis de la puissance dominante, tandis qu’il se configure comme un système d’« insularisation », et de containment pour les adversaires ou les rivaux.

Vis-à-vis des États faibles, la doctrine des « limitations de souveraineté » est applicable aux régimes autoritaires et intégristes, ainsi à une « souveraineté fictive « doit faire place une « souveraineté limitée ».

MODÈLES DÉMOCRATIQUES ET CRISES DE LÉGITIMITÉ

La résistance des sociétés non occidentales au rationalisme historique des Lumières a été dictée par la vocation de la philosophie rationaliste à imprimer un cours « critique » et « réformateur » aux ensembles sociaux traditionnels et à leur imposer « d'autres valeurs », d'autres justifications politiques et d'autres principes de légitimité, bref à les occidentaliser et les dénaturer.

Cela concerne en particulier l'imposition de régimes et modèles démocratiques et, dans l'ordre culturel, une vision problématique et laicisante de l'Histoire, qui est antithétique par rapport à la tradition.

Du point de vue des particularismes culturels, la diversité des cultures et des peuples qui restent les sujets collectifs de l'histoire appelle à une différence de perceptions, dans l'affrontement entre identités, longtemps reniées, et aujourd'hui ressurgissantes. En réaction au mouvement de mondialisation, de nouveaux facteurs de fragmentation et de désordre accroissent l'hétérogénéité du système et simultanément les mécanismes de régulation existants, régionaux ou universels, apparaissent inappropriés à gérer ou à maîtriser l'interdépendance de la planète.

En perspective, l'uniformisation de la culture nous montre que le processus de mondialisation a pour corollaire, l'irruption de nouveaux acteurs, individus et minorités, par delà les États ou les sociétés, revendiquant la reconnaissance de leurs statuts, juridiques et politiques, dans un horizon temporel amplifié et de ce fait, plus complexe.

Aujourd'hui les dessous de l'Histoire font apparaître les déceptions amères d'une crise de légitimité des démocraties, des conceptions de l'État de droit et des droits universels, coupables d'avoir dissocié l'intime relation entre l'universel et le particulier au profit du premier, ouvrant la voie à la révolte de la tradition et du passé, comme formes d'historicité authentiques.

Dans cette impossible synthèse entre les différentes approches de l'histoire et les manifestations de la vie spirituelle prenant corps dans la diversité des régimes et des formes de gouvernement, « l'universel » européen se heurte à une série innombrable de singularités culturelles, comme « inhérences » des régimes politiques à leur propre histoire. Par rapport à ces histoires individuelles et locales tout ce qui vient de l'extérieur apparaît comme une greffe « sans inhérence » à un passé, à une tradition particulière ou à une forme concrète du pluralisme historique. Cet heurt de l'universel et du particulier est préjudiciable pour tous les systèmes de concepts à prétention universaliste et en particulier pour le système d'idées abstraites et universelles héritées des Lumières.

En effet, si « l'universel » est la connexion nécessaire entre toutes les déterminations de la chose, ou encore le prédicat commun de plusieurs choses, les particularismes du monde de l'âge planétaire, idées, cultures, civilisations, régimes politiques, sociétés, ne peuvent exister, au niveau de la connaissance, que comme des épiphénomènes.

Ils figurent ainsi comme entités négligeables dans la définition d'une loi générale de l'évolution humaine, qui impose l'affirmation, nécessairement conflictuelle, d'un système politique sur les autres et qui fait du système démocratique un modèle hypostasié, là même où il est un régime révocable, périssable, précaire et contingent.

L'élargissement du « modèle démocratique » est apparu ainsi comme l'expression d'une vision utopique de l'Histoire et s'est heurté, à une interprétation messianique du monde historique.

La tradition et les sociétés traditionnelles témoignent de l'expression d'autres formes d'« historicité », indifférentes à l'idée de « démocratie », sauf pour les couches intellectuelles cosmopolites, libertaires et non organiques, sans légitimité et exclues des offices publics.

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Ces sociétés représentent le démenti patent d'une conception de l'histoire comme abstraction.

L'interprétation de la démocratie comme « modèle » est également la négation de l'évolution des régimes politiques selon leur propre loi, ou selon leur propre individualité historique. Si le « modèle démocratique » devait prendre racine, cela correspondrait au triomphe de la « cité céleste» sur la « cité terrestre» de Saint Augustin, où le « bien » l'emporte définitivement sur le « mal ».

Ce triomphe clôturerait la doctrine moderne des cycles historiques et se conclurait définitivement par la « fin de l'histoire » (F. Fukuyama). Or, s'il y a toujours quelque chose de messianique dans cette fin de l'Histoire comme conclusion d'un cycle, c'est bien ce retour du monde à Dieu par le réenchantement de la foi. C'est le triomphe sur terre de l'agneau céleste.

Peut-on dès lors réenchanter le projet européen et repartir d'un ordre nouveau et d'une nouvelle idée de l'Europe en phase avec notre temps et en prise directe avec le « nouveau cycle intellectuel » ?

 

Bruxelles, le 19 Février 2014

 

 

Pensées interdites

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Pensées interdites

par Rémi TREMBLAY

C’est une banalité que d’affirmer que les Milléniaux lisent peu. Bercés par les écrans et gavés par les médias sociaux et les vidéos en ligne, ils n’ont que peu d’intérêt pour la lecture et s’il existe des exceptions à cette règle, il reste que la plupart ne s’emballeront jamais en lisant la prose de Charles Maurras ou de Lionel Groulx. Mais l’objectif n’est pas ici de les convaincre de s’intéresser à ces lectures qu’ils trouveront probablement fastidieuses et rébarbatives, mais de leur présenter un livre choc composé d’une série d’aphorismes qui saura capter leur intérêt et les faire renouer avec la lecture, au moins le temps d’un livre.

ED40Y1nWwAA7BhA.jpgLe livre de Grégory Roose, Pensées interdites, est parfait pour celui qui n’a jamais ouvert un ouvrage de politique ou que rebute l’idée de se plonger dans de grandes dissertations philosophiques, bref, un ouvrage idéal pour le Millénial ou quiconque lit peu.

L’auteur en est à son premier titre. Mal pensant comme on les aime s’assumant totalement, Roose constate le Grand Remplacement et propose comme voie de sortie, le Grand Rapatriement, soit le divorce avec les éléments exogènes qui ont refusé de s’assimiler. Il est temps de dire adieu à ceux qui partagent la même maison, mais qui ne l’aiment pas et qui ne nous aiment pas. Nul racisme chez lui; il croit l’assimilation possible, mais celle-ci n’est réalisable que si les immigrants sont de bonne foi et s’ils ne sont pas trop nombreux. Deux conditions que l’immigration comme elle se pratique aujourd’hui ne remplit pas. Ainsi, « le Grand Rapatriement doit être la conséquence opérationnelle d’une rupture de contrat entre un peuple autochtone et des fragments de peuples exogènes et dissidents ».

Ses réflexions, parfois humoristiques, voire sarcastiques, touchent un grand nombre de sujets, de la déferlante migratoire au féminisme moderne en passant par l’automobile et le journalisme. Chaque sujet mériterait une analyse complète, mais c’est justement là le charme des aphorismes; présenter en quelques mots une pensée complexe. L’aphorisme est à l’essai politique, ce que le haiku est au sonnet.

Pour bien exemplifier le style de Roose, le mieux est de présenter certaines de ses réflexions :

  • Avoir toujours raison est un art. Savoir reconnaître ses torts est une vertu. La plupart des politiciens sont des artistes vicieux.

  • La loi contre les « fake news » est censée « protéger la vie démocratique et républicaine ». Tout comme le nom officiel de la Corée du Nord contient les mots république et démocratique. Vous me suivez ?

  • Notre défaite démographique, concomitante à l’invasion migratoire, sonnerait le glas de notre civilisation deux fois millénaire.

  • La gauche dite « antiraciste » racialise tous les débats, mais c’est la droite qui est régulièrement qualifiée de raciste et de réactionnaire. Cette gauche est un fléau sociétal qui doit être ringardisé au nom de l’intérêt général.

  • L’inversion des flux migratoires est notre seul salut possible. À défaut, la civilisation européenne, subjuguée, disparaîtra dans quelques générations.

  • Ne pas dire « égorgé », dire « blessé mortellement au cou »; ne pas dire « immigré clandestin », dire « primo-arrivant »; ne pas dire « Grand Remplacement ». Surtout, ne pas le dire.

  • La censure sur les réseaux sociaux s’organise. La presse clandestine a toutes les raisons de renaître de ses cendres.

L’auteur n’a pas le même sens de la formule que Robert Poulet ou Xavier Eman, plus contemporain, mais il n’en demeure pas moins que ses réflexions sont la plupart du temps justes et parviennent en quelques mots bien sentis à déconstruire l’argumentaire de nos opposants, empêtrés dans leurs contradictions, ce qui nous fait oublier le manque de fil conducteur. On reconnaît chez cet homme le courage que François Bousquet nous exhorte à adopter. D’ailleurs, certaines de ses réflexions auraient pu être tirées du Manuel de guérilla culturelle de ce dernier.

Il ne reste plus qu’à mettre ce livre dans les mains de ceux qui font de l’urticaire à la simple évocation du mot « lecture ». C’est le cadeau idéal pour le neveu millénial ou l’homme trop pressé pour prendre le temps de s’asseoir et de se plonger dans une lecture de fond.

Rémy Tremblay

Grégory Roose, Pensées interdites, Apoxa, 2019, 148 p., 8 €.

• D’abord mis en ligne sur EuroLibertés, le 24 janvier 2020.