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mardi, 14 février 2012

La télévision tue, la télévision abêtit : faut-il l’interdire ?

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La télévision tue, la télévision abêtit : faut-il l’interdire ?

par Andrea MASSARI

Assurément non : la liberté d’expression, la liberté des ondes et d’Internet sont des biens précieux… de surcroît protégés par la technologie. Et pourtant on sait aujourd’hui de source sûre que la télévision tue et abêtit. La méta-étude du neuroscientifique Michel Desmurget, T.V. Lobotomie. La vérité scientifique sur les effets de la télévision (1), ne laisse aucune place au doute. Il n’est plus possible à l’honnête homme d’ignorer ces faits. Ni de ne pas en tenir compte. Ce qui implique de limiter l’emprise publicitaire, notamment sur les enfants. Andrea Massari fait le point.

Polémia

 

T.V. Lobotomie : la méta-étude de Michel Desmurget

 

Depuis plus d’un demi-siècle des études scientifiques sont conduites sur les effets de la télévision. Michel Desmurget a réalisé la synthèse d’un millier d’entre elles : T.V. Lobotomie. La vérité scientifique sur les effets de la télévision.

 

La conclusion est sans appel : les 3 h 30 passées en moyenne chaque jour devant l’écran de télévision – au total seize ans de vie éveillée – ont un coût terrifiant : fréquence plus grande de l’obésité, augmentation des risques de maladies cardio-vasculaires, déclin du niveau cognitif des seniors, corrélation entre exposition à la télévision et développement de la maladie d’Alzheimer, diminution de l’espérance de vie et affaiblissement de la vie sociale. Voilà pour la population générale. Et le professeur Desmurget de conclure : après la cigarette ou le fast food, nul doute que la télévision sera la prochaine grande question de santé publique.

 

Pour les jeunes, il faut ajouter : apathie plus fréquente et taux d’échec scolaire proportionnels à l’exposition à la télévision, propension accrue à la violence et aux comportements sexuels à risques.

 

La télévision et l’enfant

 

Le blogue de la liberté scolaire (2) a ainsi résumé l’impressionnante liste des effets nocifs de la télévision tels que Michel Desmurget les a établis :

 

— La télévision « empêche le déploiement optimal des fonctions cérébrales », compromettant ainsi « l’ensemble du devenir intellectuel, culturel, scolaire et professionnel de l’enfant ».

— La télévision fait apparaître des troubles du langage chez l’enfant, associés à des troubles de l’élocution, notamment parce qu’elle limite les interactions entre les personnes réelles et laisse moins de temps aux activités ludiques spontanées.

— La télévision occasionne des retards de langage et fait baisser le niveau de compétence langagière; elle limite l’acquisition de vocabulaire et l’accès aux compétences syntaxiques de base.

— La télévision a un « impact négatif sur l’attention, les facultés d’apprentissage et la réussite scolaire à long terme », avec un risque accru de quitter l’école sans diplôme et de ne jamais s’asseoir sur les bancs de l’université.

— La télévision occasionne des difficultés en lecture et fait baisser le temps de lecture, qui se trouve réduit à la portion congrue; ainsi, un flux cathodique permanent (la télévision en bruit de fond) diminue de presque 30 % le temps de lecture des 5 – 6 ans, qui passe de 49 à 35 minutes quotidiennes en moyenne.

— La télévision fait baisser le niveau scolaire général, en français comme en mathématiques et, par manque d’interaction, n’aide en rien à apprendre les langues étrangères.

— La télévision fait baisser le niveau universitaire. L’étudiant soumis depuis la petite enfance à une forte exposition à la télévision souffre de très graves lacunes en orthographe, en conjugaison, en syntaxe, en vocabulaire, il manque de logique, de capacités analytiques et d’esprit de synthèse – tout cela lui interdit tout accès à des savoirs complexes.

— La télévision, « troisième parent cathodique », réduit « drastiquement le volume et la qualité des interactions parents – enfants », mutilant ainsi la sociabilité intrafamiliale.

— La télévision castre l’imaginaire enfantin; les enfants rejouent les scripts des films et des séries et n’inventent plus de jeux.

— La télévision augmente la consommation de tabac et d’alcool et la fait commencer plus tôt.

— La télévision pousse au sexe de plus en plus jeune et génère des taux élevés d’avortements chez les adolescentes (cf. une étude qui porte spécifiquement sur l’addiction à la série mythique « Desperate Housewives » et démontre qu’elle multiplie par trois le risque de grossesses non désirées chez les adolescentes).

— La télévision constitue une addiction psychologique chez les enfants et les adultes, notamment en accaparant l’attention par le changement perpétuel.

— La télévision augmente l’obésité. Regarder la télévision plus de deux heures par jour multiplie le risque de surpoids d’un enfant de trois ans de 2,6 %; pour un adolescent, ce risque augmente de 55 %.

L’étude de Michel Desmurget doit être prise au sérieux surtout si l’on considère que 50 % des Français allument la télévision en arrivant chez eux, par réflexe, et qu’ils la regardent en moyenne 3 h 30 par jour.

 

Protéger les jeunes enfants d’une exposition dangereuse à la télévision

 

C’est évidemment aux parents d’agir pour protéger leurs enfants des effets néfastes de la télévision alors qu’elle apparaît souvent comme le baby-sitter le plus commode (toujours disponible) et le moins coûteux (du moins à court terme !).

 

Michel Desmurget donne cinq pistes aux parents responsables : au mieux « zéro télé » pour toute la famille; sinon, pas de poste dans la chambre des enfants; pas de télévision avant six ans; moins de trois heures par semaine devant un écran (télévision ou vidéo) pour les écoliers et les collégiens, et jamais le soir; et pour les adultes, avoir toujours à l’esprit les risques d’isolement, de maladies, de déclin cognitif…

 

Casser l’addiction publicitaire

 

Encore faut-il que les parents soient correctement informés : or, la réalité est tout autre ! Les parents sont en effet sollicités par des publicités en faveur de programmes pour bébés ou très jeunes enfants dont on leur raconte que cela contribue à leur éveil… Ce qui est un mensonge absolu.

 

Il nous faut aussi décrypter la logique publicitaire : réaliser des programmes pour enfants, truffés d’images et de messages, pour transformer les mineurs en prescripteurs d’achats de leurs parents; et les formater à la consommation avant dix ans. Cette logique-là est proprement inacceptable Elle pourrait être brisée : en interdisant la mise à l’étalage des produits dont la promotion repose sur la publicité – ouverte ou clandestine – à destination des enfants. Mais cela supposerait une indépendance de la classe politique vis-à-vis des lobbies… (3)

 

De même, l’usage de la télévision par les nourrices agréées devrait être strictement interdit, au même titre que l’est le recours à des calmants chimiques.

 

Ne pas imposer aux adultes une exposition non voulue à la télévision

 

« Fumer tue ». La télévision aussi.

 

Contre le tabac des mesures de prophylaxie collective ont été prises : chacun reste libre de fumer mais l’interdiction de fumer dans les lieux publics protège les non–fumeurs de la nocivité du tabac.

 

Il devrait en être de même pour la télévision. Chacun, bien sûr, doit pouvoir rester libre de regarder ou non, chez lui, la télévision. Mais chacun devrait aussi pouvoir rester libre de ne pas se voir imposer la télévision en dehors de chez lui. Tel n’est pas le cas. Au contraire, il est insupportable que les écrans de télévision soient imposés à tous dans l’espace public : commerces, transports, cafés et restaurants. Et qu’on ne vienne pas dire que chacun peut choisir de regarder dans une autre direction car le cerveau humain est un cerveau programmé pour regarder ce qui bouge. Quand une télévision est allumée, tout le monde la regarde, volens nolens.

 

L’exposition publicitaire télévisuelle obligatoire dans les lieux publics n’est donc rien d’autre qu’une technique d’ahurissement qui doit être dénoncée comme telle. Et elle doit être interdite pour préserver la liberté d’esprit de tous.

 

Les voleurs de cerveaux

 

Nous n’avons fait qu’évoquer ici de simples mesures d’hygiène.

— Hygiène individuelle, chez soi.

— Hygiène collective : à l’extérieur.

 

Leur mise en œuvre sera évidemment difficile : car le monde d’aujourd’hui appartient à ceux qui – selon l’expression de Patrick Le Lay – « achètent du temps de cerveau disponible » à T.F.1. C’est bien contre « Big Brother » qu’il faut se révolter.

 

Andrea Massari

 

Notes

 

1 : Michel Desmurget, T.V. Lobotomie. La vérité scientifique sur les effets de la télévision, Max Milo Éditions, 2011, 318 p., 19,90 €.

2 : cf. Le blogue de la liberté scolaire, <http://www.liberte-scolaire.com/>.

3 : Cf. sur Polémia l’article de H. Calmettes « L’Addictature : La tyrannie de la dépendance », mis en ligne le 19 mai 2010.

• D’abord mis en ligne par Polémia, le 12 octobre 2011.


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Pechino scopre in Berlino un alleato vulnerabile

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Ex: http://www.eurasia-rivista.org

Pechino scopre in Berlino un alleato vulnerabile

La visita di due giorni della Cancelliera tedesca Angela Merkel in Cina la scorsa settimana è coincisa con notevoli progressi nella cooperazione bilaterale nonostante la persistente divergenza relativa a diverse questioni, tra cui l’Iran.

Come ha dichiarato il Presidente Hu Jintao durante l’incontro dello scorso venerdì con la Merkel, la visita di quest’ultima cementa “la fiducia e la sintonia” tra i due Paesi.

I tempi della visita della Merkel rendono bene l’idea di come i due Paesi prestino grande attenzione alla cura delle relazioni bilaterali. La Cina è il primo Paese extraeuropeo che la Merkel visita quest’anno, e la Merkel stessa è in assoluto il primo leader straniero che i dirigenti cinesi hanno incontrato nell’Anno del Dragone.

Nel corso del suo incontro con Hu la Merkel non ha mancato di sottolineare come in Germania questo sia l’Anno della Cultura Cinese e come la Cina sia l’ospite d’onore dell’annuale fiera espositiva Hannover Messe.

In occasione di un incontro separato tenuto giovedì con la Merkel, il Premier cinese Wen Jiabao ha reso noto che la Cina potrebbe decidere di contribuire al fondo europeo salva-Stati, anche se non ha fornito le cifre esatte del contributo economico. “La Cina sta analizzando e sta valutando attraverso il Fondo Monetario Internazionale (FMI) le vie più indicate per essere coinvolta più profondamente nella soluzione definitiva della crisi dei debiti sovrani europei usando i canali preposti dal Meccanismo Europeo di Stabilità/Fondo Europeo di Stabilità Finanziaria”, ha detto Wen nel corso di una conferenza stampa congiunta con la Merkel.


La visita cinese della Merkel è solo l’ultima di una lunga serie negli ultimi due anni. La frequenza con cui i rappresentanti ufficiali dei due Paesi fanno la spola tra Pechino e Berlino mette bene in luce come i legami tra le due maggiori Nazioni esportatrici al mondo non siano mai stati tanto stretti, e come i due Stati non abbiano mai avuto tanti interessi strategici in comune come oggi.

Apparentemente Pechino considera il miglioramento delle proprie relazioni con la Germania, leader economico dell’eurozona, come la chiave di volta per intensificare i rapporti con l’UE. Il fatto che Wen abbia annunciato il possibile soccorso cinese all’Europa proprio in occasione della visita della Merkel non è certo una semplice coincidenza.

Prima di lasciare la Cina la Merkel ha poi osservato come la sua amministrazione stesse attualmente adoperandosi per implementare gli accordi di cooperazione strategica tra i due Paesi in una serie di campi che vanno dallo sviluppo tecnico, all’economia, al sistema legale fino alla tecnologia agricola. Presso l’Accademia Cinese delle Scienze Sociali ha dichiarato: “Oggi possiamo parlare a pieno titolo di una partnership di cooperazione strategica, vista la nostra stretta collaborazione in diversi settori. Oggi arrivo qui proprio nella speranza di consolidare ulteriormente tale cooperazione”.

Soltanto tre mesi prima del viaggio della Merkel in Cina (il quinto da quando ha assunto la carica istituzionale nel 2005), il Ministro degli Esteri cinese Yang Jiechi si trovava a Berlino per il secondo appuntamento del dialogo strategico sino-tedesco tra i rispettivi Ministri degli Esteri. In quell’occasione ha dichiarato:

“Il Mondo Moderno sta vivendo un periodo di profondi cambiamenti. La comunità internazionale deve prestare sempre maggiore attenzione nei confronti di temi quali cooperazione e sviluppo. Sebbene l’Europa stia attualmente vivendo dei momenti difficili, essa rappresenta ancora uno degli attori più importanti sulla scena internazionale. Cina e Germania rafforzano i loro rapporti di cooperazione bilaterale, e la loro rispettiva influenza sugli eventi globali è in continua crescita. Entrambi i Paesi dovrebbero sfruttare la situazione globale e le occasioni uniche che ci si presentano per il futuro sviluppo delle relazioni bilaterali per promuovere senza sosta l’accrescimento stabile e a lungo termine della partnership strategica tra i due Stati”.

Il dialogo strategico, la cui prima tornata si è svolta lo scorso aprile a Pechino, rappresenta solo la punta della fitta e profonda serie di scambi di visite ufficiali in corso tra i due Paesi.

Nel gennaio 2011, il Vice Primo Ministro cinese Li Keqiang, favorito per succedere a Wen Jiabao nella veste di premier a inizio 2013, è stato in visita a Berlino. Il Vice Cancelliere e Ministro degli Esteri Guido Westerwelle ha visitato Pechino tra marzo e aprile dell’anno passato. E’ di tutta evidenza come le relazioni sino-tedesche vivano uno stato di salute decisamente buono dopo avere toccato il punto più basso nel corso del 2008.

I rapporti tra Cina e Germania avevano raggiunto la massima freddezza nel 2008, dopo che la Merkel nel 2007 aveva incontrato il Dalai Lama (la massima autorità spirituale del Tibet attualmente in esilio). Berlino aveva anche offerto il suo sostegno indiretto al Movimento per il Tibet Libero e aveva deciso di boicottare la cerimonia di apertura dei Giochi Olimpici Estivi di Pechino nel 2008 adducendo a motivazione il sostegno cinese al regime del Sudan, che Berlino accusava di genocidio.

La crisi era giunta dopo che la Merkel si era recata in visita ufficiale in Cina nel 2007, facendo sorgere la speranza di un roseo futuro per le relazioni sino-tedesche sulla scia dell’operato dei suoi predecessori, Helmut Kohl e Gerhard Schroeder. Questo però non le impedì di virare ben presto verso una diplomazia “orientata dai valori” come esplicitato nella relazione strategica sull’Asia presentata dal suo partito nel 2007.

Pechino giudicò mosse ostili l’incontro della Merkel col Dalai Lama e le iniziative prese dall’amministrazione tedesca; in risposta rimandò o cancellò del tutto una serie di visite ufficiali, incontri e forum di cooperazione bilaterale. Le relazioni non ritornarono a livelli normali fino a quando la Merkel non rilasciò alcune dichiarazioni che correggevano il tiro a margine del summit Asia-Europa tenutosi nell’ottobre del 2008 a Pechino.

Le relazioni sino-tedesche ritornarono gradualmente ai livelli standard, tanto che oggi Berlino appare l’alleato informale di Pechino in Europa (specialmente per quel che riguarda gli affari internazionali), e Pechino sembra dal canto suo l’alleato strategico di Berlino nel continente asiatico.

Questa evoluzione nei rapporti tra i due Paesi è arrivata senza alcun cambio delle rispettive classi dirigenti ai vertici, a dimostrazione che i due Stati hanno trovato un terreno d’incontro comune sebbene Berlino non abbia abbandonato la sua Strategia Asiatica “orientata dai valori”.

Ci sono diversi elementi concreti alla base dei passi in avanti della “partnership strategica” tra Cina e Germania.

Il più importante è probabilmente quello dei legami economici e degli interessi finanziari in comune. Si stima che il volume di interscambio commerciale tra Cina e Germania sia destinato a raggiungere i 160 miliardi di dollari quest’anno, in crescita rispetto ai 142 dell’anno passato, e pari a un terzo del volume totale del commercio della Cina con l’Unione Europea. Ciò mette chiaramente in luce come i due Paesi siano diventati ancora più dipendenti dai mercati dell’altro, in particolare in un periodo di recessione economica globale come quello presente in cui poi l’UE è sottoposta alla forte pressione della crisi interna dei debiti sovrani.

Dal momento che l’UE assorbe il 60% delle esportazioni tedesche, la Germania (in quanto economia fondamentalmente basata sull’export) ha dovuto sondare il terreno alla ricerca di nuovi mercati. La Cina è divenuta naturalmente la destinazione ideale per i prodotti tedeschi. Anche la Germania da parte sua costituisce un importante mercato di riferimento per la Cina, nonché partner di rilievo nel settore della cooperazione tecnologica.

Pechino e Berlino hanno inoltre posizioni simili in tema di affari economici internazionali. Sia la Cina che la Germania si oppongono a forme di protezionismo, in costante crescita per via dei dazi doganali diretti o indiretti che diversi Paesi adottano per “tutelare” i propri mercati interni.

I due Stati sono accomunati anche da visioni comuni in politica estera. Nel marzo del 2011 sia Pechino che Berlino si sono astenute dal votare la Risoluzione 1973 delle Nazioni Unite che sosteneva l’imposizione di una no-fly zone sulla Libia. Atteggiamento analogo tenuto anche nelle settimane seguenti nei confronti dell’azione militare intrapresa contro il regime di Tripoli dalla North Atlantic Treaty Organization (NATO) col sostegno degli Stati Uniti d’America.

Punti di vista simili sui maggiori temi internazionali hanno anche indotto i rappresentanti diplomatici dei due Paesi ad esprimere apprezzamento e sostegno reciproco nei loro confronti, nonostante tali prese di posizione siano fondate su concezioni ideologiche totalmente differenti. E’ interessante notare a tal riguardo come il Cancelliere tedesco Merkel abbia ricevuto la nomina come candidata al premio Confucio per la Pace (riconoscimento nato dall’iniziativa di un privato in risposta al Premio Nobel per la Pace) per essersi opposta all’attacco aereo della NATO in Libia.

Lo scorso giovedì Wen ha affermato che Cina e Germania dovrebbero operare congiuntamente in risposta ai temi della crisi finanziaria internazionale e dei debiti sovrani europei. Se l’offerta di aiuto della Cina in merito alla crisi del debito europeo potrebbe essere più retorica che concreta (Wen ha fatto notare come spetti all’Europa risolvere la propria crisi interna, anche se la Cina continuerà a sostenere la stabilità dell’Euro), resta il fatto che l’annuncio del sostegno cinese al piano di salvataggio è rilevante per lo sviluppo della partnership strategica.

E’ fondamentale che la Germania, in quanto leader di punta dell’economia dell’eurozona, cerchi il sostegno di altri Paesi per la risoluzione della crisi attuale, dal momento che ogni successo in tal senso andrebbe a rafforzare la leadership di Berlino all’interno della UE. Ciò ha un suo significato particolare anche perché Pechino non si affida più alla tattica del “divide et impera” nel suo approccio alla politica europea (cosa che faceva quando raffreddava i rapporti con uno Stato stringendo contemporaneamente quelli con un altro).

Per la Cina intrattenere oggi buoni rapporti con la Germania significa intrattenerli con l’Unione Europea, che considera attore di vitale importanza nella lotta per arrivare a un mondo multipolare e alla fine dell’egemonia statunitense.

Mentre gli USA procedono nella loro strategia di “ritorno in Asia” e la Cina viene messa sotto pressione dai Paesi confinanti alleati di Washington, garantirsi buone relazioni con l’UE attraverso buone relazioni con la Germania può contribuire in maniera positiva a sconfiggere i disegni statunitensi per isolare la Cina sullo scenario globale.

Se da un lato Berlino può beneficiare del mercato cinese in costante crescita e della cooperazione economica, dall’altro la Cina può beneficiare della Germania e dell’Europa sul piano economico e su quello politico. In altre parole: una Cina in rapido sviluppo e un’Europa forte e unita hanno potenzialmente diversi interessi in comune.

Questo matrimonio apparentemente sereno non è comunque costruito unicamente su basi solide, se si considera il rischio legato a scontri valoriali e ideologici.

Una volta che la crisi del debito nella UE sarà stato risolto e l’Occidente si sarà risollevato dalla sua crisi odierna, potrebbe riemergere e tornare in primissimo piano il “vecchio” spirito di critica dell’Europa verso Pechino su diritti umani, protezionismo commerciale e diritti sulla proprietà intellettuale. Ritornerà prepotentemente sulla scena l’obiettivo strategico dell’Europa di “allineare” o “normalizzare” (leggasi “occidentalizzare”) la Cina. Va poi detto anche che le relazioni atlantiche tra Stati Uniti ed Europa resteranno sempre più salde rispetto a quelle di quest’ultima con la Cina.

A questo scenario generale si aggiunga poi il conflitto di interessi euro-cinese per quanto attiene tre settori di competenza principali: l’alta tecnologia (la Cina sta velocemente colmando il divario che la separa dall’Occidente), l’export su scala globale e il mercato delle risorse naturali (soprattutto provenienti dai Paesi in via di sviluppo). Questo significa di non doversi aspettare che la Cina possa in futuro continuare a mantenere una partnership accomodante e priva di problemi con la Germania e l’Europa senza ostacoli di alcun tipo. I punti di vista condivisi e gli interessi in comune tra le parti sono tante quante le loro divergenze.

Per questa ragione Cina e Germania devono necessariamente stabilire i propri legami per lo sviluppo nel lungo termine sulla base di considerazioni pragmatiche e razionali. Lasciare che l’emotività abbia la meglio sulla diplomazia può avere potenzialmente ricadute pesanti in uno scenario internazionale complesso come quello attuale.

Dottor Jian Junbo, ricercatore universitario dell’Istituto di Studi Internazionali dell’Università di Fudan, in Cina, attualmente assistente accademico in visita presso la London School of Economico and Political Sciente nel Regno Unito.

(Copyright 2011 Asia Times Online (Holdings) Ltd.).

Traduzione di Alessandro Iacobellis

Gottfried Benn, El médico

Gottfried Benn, El médico

 

 

Ex: http://griseldagarcia.blogspot.com/

I

La dulce corporalidad se me pega
como una costra contra el borde del paladar.
Lo que alguna vez tembló entre humores y carnes blandas
alrededor del hueso calcáreo,
se cuece a fuego lento, con leche y sudor en mi nariz.
Yo sé cómo las putas y las madonas olfatean
en busca de una cuadrilla en las mañanas al despertar
por la marea de su sangre

y entran a mi despacho los señores,
para quienes la estirpe se hizo cicatriz

la mujer piensa que la preñan
para levantarla a la colina de un dios;
pero el hombre cicatrizó,
su cerebro sale a cazar arriba la bruma de una estepa,
y silencioso ingresa su semen.
Yo vivo frente al cuerpo: y en el centro
se pega por todas partes la vergüenza. Allí también
husmea el cráneo. Yo presiento: algún día
la grieta y el temblor
se abrirán en la frente apuntando al cielo.

II

La corona de la creación, el cerdo, el hombre
:
¡rehuye junto a otros animales!
Con ladillas de diecisiete años
entre hocicos nauseabundos, aquí y allá,
enfermedades intestinales y pensión alimenticia,
infusorios y hembras,
con cuarenta comienza a correr la vejiga
:
¿piensan ustedes que por semejante tubérculo la tierra se estiró
del sol a la luna? ¿A qué ladran entonces?
Hablan desde el alma, ¿qué es su alma?
¿Se caga la vieja en su cama noche a noche?

¿se embadurna el viejo los blandos muslos?
¿les basta el forraje para maldecir en los intestinos?
¿piensan ustedes que las estrellas engendraron antes felicidad
?

 

¡Ah! Desde el intestino enfriado
la tierra escupe como desde otros agujeros de fuego,
la sangre brota del hocico
:
tambalea
el arco bajando
condescendiente hacia las sombras.

III

 

Con granos en la piel y dientes podridos
eso se aparea en una cama y se apretuja
y siembra el semen en el surco de la carne
y se siente dios en casa de una diosa. Y el fruto
– –:
en muchos casos es deforme de nacimiento:
con marsupios en la espalda, grietas en la faringe,
bizco, sin testículos, por amplias hernias
le escapan los intestinos
; pero no es mucho siquiera,
incluso aquello que al final se hincha sin lesionarse al contacto con la luz,
y a través de los agujeros la tierra gotea:
paseo
: fetos, chusma de la especie :
se promulga a sí misma. Sentada.

Dedos se olfatean.
Pasa de uva recogida del diente.
¡Los pececitos de oro
!!! !
¡Elevación! ¡Ascenso! ¡Canción del Weser!
Lo ordinario es palpable. Dios,
campana de idioteces, levantado sobre la vergüenza
:
¡el buen pastor!
!! – – ¡sentimiento ordinario!
Y por las noches el macho cabrío salta sobre la cierva. 

 

Gottfried Benn (Mansfeld, Bradeburgo, 1886- Berlín 1956). 

 

Benn formó parte del grupo de los expresionistas (junto con Georg Heym, Ernst Stadler, Else Lasker Schuller, August Stamm). Participa de la Primera Guerra Mundial en el frente belga. Luego se especializa en dermatología y enfermedades venéreas. Escribe durante toda su vida: no solo poesía, también tiene algunas pocas novelas y muchísimos ensayos. Simpatizó con el nazismo en sus inicios; creyó ver que con el nuevo régimen sus aspiraciones estéticas podrían concretarse, pero en pocos meses terminó refugiándose en la Wehrmacht (en lo que él llamó "una forma aristocrática de emigración"). Fue censurado y atacado públicamente. Fue considerado un degenerado, homosexual, judío. Su obra poética es reconocida finalmente en 1951 cuando le dan el premio Georg Büchner.

Versión del poema y biografía: Guillermo Romero Von Zeschau

 

lundi, 13 février 2012

Bientôt la Saint Valentin : idée-cadeau

12:39 Publié dans Le coin de Diogène | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : saint valentin, humour, affiche | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

La réponse du berger à la bergère

La réponse du berger à la bergère

Ex: http://www.europesolidaire.eu/
 
La diplomatie américaine tente d'entraîner l'Union européenne dans une guerre pétrolière avec l'Iran. Les Européens ont ainsi accepté de menacer l'Iran d'un embargo sur les achats de pétrole iranien. La suite des évènements risque de montrer qu'il est comme d'habitude très dangereux pour l'Europe de suivre passivement l'Amérique dans les divagations de sa politique internationale.

Des sources européennes indiquent que les Russes viennent d'aviser officieusement leurs collègues diplomates de l'Union Européenne que les menaces iraniennes d'interrompre immédiatement leurs exportations de pétrole vers l'Union, en rétorsion de l'embargo et sans l'attendre, sont à prendre très au sérieux.

On dira que ce faisant l'Iran se privera ipso facto des devises provenant de ses exportations. Mais le front Russie-Chine-Iran qui s'est établi depuis quelques semaines apportera des solutions. La Chine en particulier a déjà fait savoir qu'elle serait très favorable à des importations massives de pétrole iranien, si celui-ci était vendu à un cours inférieur à celui du marché.

Dans le même temps, l'Europe ne s'est pas préparée à remplacer immédiatement le pétrole iranien par un autre. Les monarchies pétrolières du Golfe préféreront certainement réserver leurs augmentations éventuelles de production à d'autres clients plus politiquement importants pour elles que les pays européens: l'Amérique notamment. Plus généralement, on ne peut pas changer de fournisseur en un simple clic. Les débats au sein de l'Union européenne   aboutissant à la décision d'embargo  ont affiché la vulnérabilité extrême de certains de ses Etats-membres face aux conséquence d'une disparition brutale des importations en provenance de l'Iran.

Les pays les plus menacées par cette mesure le sont d'autant plus qu'ils combinent une double vulnérabilité ; ils sont à la fois les plus en difficulté économiquement et les plus dépendants des importations iraniennes. Ce sont eux, – l'Espagne, la Grèce et l'Italie, – qui ont obtenu un délai de six mois pour l'instauration de l'embargo, au lieu du délai de trois mois que voulaient les maximalistes de l'Union (France en tête, avec les Britanniques, les Hollandais et les Allemands). Cela revenait à affirmer clairement qu'un embargo immédiat serait une catastrophe pour ces pays, et par conséquent pour l'Europe. Les Iraniens l'ont immédiatement compris.

La fragilité européenne dans cette affaire montre une fois de plus que, tant que l'Europe ne se sera pas donné les moyens d'une politique globale de l'énergie, toutes sources confondues, l'addiction permanente de certains de ses membres au pétrole et au gaz rend très dangereuse une diplomatie qui se borne à suivre stupidement les positions américaines. Si le département d'Etat nous imposait demain de suspendre nos importations en provenance de la Russie, sous prétexte que ce pays  contrarie les ambitions américaines au Moyen-Orient ou en Asie centrale, nous aurions bonne mine.

Comme indiqué dans un article précédent il serait urgent, tant pour l'Europe que pour la Russie, and beyond,  de mettre des maintenant en place les bases d'une stratégie industrielle et géographique euro-russe, voire euro-asiatique, plutôt qu'attendre les conflits découlant du refus d'envisager des coopérations sur un pied de réciprocité.   

Jean Paul Baquiast

JAPON : LE TRAUMATISME DE 1945 PEUT-IL ÊTRE SURMONTÉ ?

JAPON : LE TRAUMATISME DE 1945 PEUT-IL ÊTRE SURMONTÉ ?

Ex: http://lepolemarque.blogspot.com/

Le 3 décembre 2011, le Polémarque était l’invité du Centre d’Histoire et de Prospective Militaires à Pully Verte Rive en Suisse.

Thème de la communication, convenu avec Pierre Streit (cf. l’entretien du mois de septembre 2011 avec le directeur scientifique du CHPM sur ce même blog) : « Japon : le traumatisme de 1945 peut-il être surmonté ? » Une heure durant, le Polémarque put ainsi donner libre cours à ses penchants nippophiles devant un parterre d’intéressés de tous âges, réunis sous l’œil complice, mais point complaisant, du général Guisan.

La version étoffée, enrichie des questions posées par le public, paraîtra dans les Actes du CHPM à la fin de l’année 2012.
 

C’est sa première mouture que nous livrons ici.

L. Schang

(crédit photo : wuxinghongqi.blogspot.com)


INTRODUCTION

Que savons-nous des événements en Extrême-Orient ? Savons-nous même qu’au moment où je vous parle, des faits d’une portée considérable s’y déroulent, bien au-delà de l’Asie ? Éblouis par les projecteurs braqués sur l’Afghanistan et dans une moindre mesure sur l’Irak, nous oublions qu’à l’autre bout du continent eurasiatique, une partie se joue, dont le résultat encore incertain va dessiner le visage du 21e siècle. Bien plus que l’avenir de la Syrie ou l’éclatement de la zone euro.
 
1. Songez qu’en 2010, la moitié des matières premières et des biens échangés dans le monde ont transité par les routes maritimes que bordent la Chine, la Corée du Sud et le Japon. Soit trois des douze premières puissances économiques mondiales, dont la 2e : la Chine, et la 3e : le Japon. Dans 20 ans – demain – tous les indicateurs nous montrent que la zone du Pacifique Nord, aussi appelée Asie du Nord-Est, sera le nouveau centre du monde économique et financier. C’est dire si un conflit à cet endroit affecterait l’économie mondiale.
 
2. Or, entre avril et septembre 2011, l’armée de l’air chinoise a violé 83 fois l’espace aérien japonais. Elle l’avait fait 386 fois en 2010.
 
En octobre 2008, une flottille de 4 bâtiments de la marine chinoise traversait impunément le détroit de Tsugaru, situé dans les eaux territoriales japonaises. Il ne s’agissait pas de sa première incursion.
 
Au mois de novembre de cette année ont eu lieu au large des îles Spratley – vietnamiennes mais revendiquées par les Chinois – des manœuvres aéronavales conjointes réunissant Américains et Philippins.
 
En décembre 2010, des manœuvres américano-japonaises avaient mobilisé pas moins de 44.000 hommes (imaginez de tels effectifs pour des manœuvres en Europe), dont 34.000 Japonais, 400 avions et 60 bâtiments dans l’archipel des Ryukyu, entre le Japon et l’île de Taiwan. Elle aussi revendiquée par la RPC. Cette fois-ci, le message était adressé à la Corée du Nord.

La même Corée du Nord, détentrice de l’arme nucléaire depuis 2000, s’est payé le luxe en 2009 de tester un vecteur balistique au-dessus du Japon. En mars 2010, toujours pour la Corée du Nord, une corvette sud-coréenne était torpillée par un sous-marin nord-coréen. Total des pertes : 50 marins. Enfin, le 23 novembre 2010, ce sont 170 obus qui étaient tirés depuis la Corée du Nord sur l’île sud-coréenne de Yeongpyeong. Je m’arrête là, la liste n’est pas exhaustive.

3. Vous en conviendrez, en droit international, autant de casus belli. J’ajouterai que nous parlons d’une zone où il n’existe pas d’architecture militaire type OTAN mais plusieurs puissances économiques rivales, au fort potentiel militaire et nucléaire et dont les contentieux historiques restent très vivaces.
Des pays où la mondialisation n’a pas dépassé le stade des échanges de biens et de capitaux et qui, de plus, se livrent depuis les années 90 à une surenchère dans la course aux armements.

Pensez que le seul budget militaire du Japon a augmenté de 100% entre 1985 et 2001.

4. Pour autant, celui-ci reste étrangement timide dans ses réactions. En effet, le Livre blanc 2010 admet bien qu’il lui faut se doter d’une force militaire plus ambitieuse, plus en phase avec la situation que je viens d’évoquer. Mais dans le même temps, le Livre blanc réitère la doctrine officielle du Japon, basée uniquement sur la prévention et le rejet d’une agression sur son sol.

À l’évidence, le Japon rechigne toujours à s’affirmer comme une puissance militaire avec laquelle il faut compter. J’en veux pour preuve l’article 9 de la Constitution de 1946. Cet article oriente encore en 2011 la politique de défense du Japon. Je vous le livre :
« Aspirant sincèrement à une paix internationale fondée sur l’ordre et la justice, le peuple japonais renonce à jamais à la guerre en tant que droit souverain de la nation. Il ne fera pas usage de la force armée ou ne menacera pas d’y avoir recours, en tant que moyen de règlement des conflits internationaux – afin d’atteindre le but indiqué ci-dessus, il ne sera jamais maintenu de forces terrestres, navales ou aériennes, ou tout autre potentiel de guerre – le droit de belligérance de l’État n’est pas reconnu. »

5. Les raisons historiques sont connues et de fait, de leur création à la première guerre du Golfe, les Forces d’autodéfense japonaises ou FAD furent conçues sous la seule forme d’une « Reichswehr » limitée au rôle d’appoint à l’armée américaine.

6. Ceci étant, on le constate, depuis le début du 21e siècle, le Japon renoue avec une diplomatie plus active et redécouvre, bon gré mal gré, la puissance militaire qui l’accompagne – sans oser encore se l’avouer.

La question est de savoir si cette position restera encore longtemps tenable. Le maintien de ce que d’aucuns nomment un carcan institutionnel, voire une « camisole juridique », pose en effet la question de la normalisation de l’État japonais sur la scène internationale.
C’est cette question que je me propose de voir avec vous.

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I.

1. L’histoire des Forces d’autodéfense japonaises commence avec la guerre de Corée. Le Japon et la Corée du Sud constituent alors les éléments clé du dispositif américain dans le Pacifique face au bloc sino-soviétique.

Trois ans après le désarmement du Japon, les Américains commencent à envisager la reconstitution de forces armées dans l’archipel, ceci afin de les assister en cas d’invasion par le Nord, depuis les îles Kourile occupées par les Soviétiques. Les Américains voient d’abord leur propre intérêt. Il ne s’agit que d’une police : 75.000 hommes chargés de la sécurité intérieure et d’un corps de garde-côtes, tous civils. Okinawa et les îles Ryukyu restent placées sous le contrôle exclusif de l’armée américaine.

2. Je l’ai dit, l’élément déclencheur va être l’invasion de la Corée du Sud par la Corée du Nord en 1950. À noter que si le général Mac Arthur, commandant suprême des forces d’occupation américaines au Japon, se rallie à l’idée d’une police autochtone, lui qui y était hostile par crainte des réactions en Asie, le gouvernement japonais se montre peu enthousiaste. Cinq ans après la fin de la guerre, les Japonais sont surtout préoccupés par la reconstruction du pays et ils s’inquiètent d’un possible retour du militarisme, ajouté aux coûts engendrés par la reconstitution d’une telle armée.

3. Une première étape est néanmoins franchie le 4 septembre 1951, lors de la Conférence de la paix de San Francisco. La souveraineté japonaise se voit rétablie sur ses îles contre le renoncement à son empire et la cession à l’URSS des îles Kourile et de Sakhaline. Les Américains conservent la maîtrise des Ryukyu et de l’archipel Nanpô (si ce nom ne vous évoque rien, pensez à Iwo Jima) – petit aparté, l’île d’Okinawa ne rentrera dans le giron japonais qu’en 1972. Enfin, sous l’égide de l’ONU, le droit à l’autodéfense est rendu au Japon, toujours sous la protection des Américains qui restent les garants de la sécurité des quatre îles principales.

4. À partir de cette date, on peut considérer la machine comme lancée.

Outre les forces de sécurité côtière et de la police de réserve, l’Agence nationale de sécurité voit le jour le 1er août 1952 – on ne parle pas encore de ministère.

Le 1er juillet 1954, neuf ans après la reddition du Japon, l’acte de naissance officiel des FAD est signé, en japonais Jieitai – on ne parle toujours pas d’armée – avec ses trois composantes, terrestre, les FTAD, maritime, les FMAD, et aérienne, les FAAD. Ses missions sont la préservation de la paix et de l’indépendance, le maintien de l’ordre public et de la sécurité nationale. Demeurent interdits la conscription, le droit à la belligérance et le déploiement à l’étranger, préservant l’esprit de l’article 9.

5. En 1956, un Conseil national de Défense vient coiffer l’ensemble, présidé par le Premier ministre, encadré par le ministre des Affaires étrangères, le ministre des Finances, le directeur de l’Agence de sécurité et le directeur de l’Agence de planification économique. Il s’agit donc bien d’une « force pacifique » subordonnée à l’autorité civile.

6. Le 19 janvier 1960, un nouveau traité américano-japonais dit de Washington accélère la coopération entre les deux pays. Les Américains n’occupent plus l’archipel, ils le protègent seulement.

Globalement, le Japon assure à moindre frais sa sécurité. La réduction des FAD à une force d’appoint minimale permet au pays de se concentrer sur son développement économique. La mission des FAD se résume à recevoir le premier choc de l’agression ennemie – jamais nommée – en attendant la réplique américaine.

7. La doctrine ne bougera plus jusqu’en 1976. Cette année-là, les FAD vont opérer une mue spectaculaire avec la publication d’un Livre blanc intitulé Grandes Lignes du Programme de Défense Nationale (acronyme anglais : NDPO).

Plusieurs raisons expliquent ce virage.

Fait inédit depuis 1945, des militaires osent prendre la parole en public pour exiger du gouvernement qu’il pose les bases d’une vraie politique de défense. Leur constat est simple : sans vision politique, pas de politique de défense possible. De plus, l’équipement des troupes terrestres est encore hérité de la Deuxième Guerre mondiale, mélange de matériels américains et japonais. À quoi bon dans ce cas continuer à entretenir une pseudo-armée ?
Ce mouvement de fond correspond aussi à un revirement de la diplomatie américaine, laquelle insiste désormais pour que les Japonais s’investissent davantage dans leur autodéfense. Une insistance prise très au sérieux par Tokyo. Pour la première fois dans le Livre blanc de 1977, la menace du retrait du parapluie nucléaire américain est abordée.

8. Le deuxième coup de semonce va retentir à l’orée des années 80. L’étau soviétique se resserre : ouverture de bases navales au Vietnam, invasion de l’Afghanistan. Une grande première : le Livre blanc de 1979 cible nommément la menace soviétique.

Les Américains exigent un nouveau partage des tâches, d’autant plus que l’économie des États-Unis montre des signes de fléchissement. Les Républicains arrivés au pouvoir à Washington le commandent sans ambiguïté : les FAD doivent se transformer. Les Japonais prennent alors conscience qu’il leur faut à la fois moderniser et autonomiser leur défense. De cette époque date notamment la fixation du budget militaire japonais à 1% du PNB.

9. Lors de la première guerre du Golfe en 1990, les Américains sollicitent l’intervention militaire du Japon. Sauf qu’un déploiement hors des limites du territoire japonais invaliderait l’article 9. En réponse à la demande des Américains, les Japonais financent la guerre à hauteur de 13 milliards de dollars mais n’interviennent pas directement, ce qui va durablement refroidir les relations entre Tokyo et Washington. De toute évidence, les Japonais doivent repenser leur stratégie et surtout sortir de leur isolement militaire.

10. Ils vont commencer à le faire, modestement, en participant à plusieurs missions de paix dirigées par les États-Unis avec l’aval de l’ONU. Une loi est votée en ce sens par la Diète japonaise, loi dite PKO : Peace Keeping Operations.

La première opération extérieure du Japon a lieu au Cambodge au début des années 90 : 600 casques bleus japonais sont envoyés sur place. Suivront quelques dizaines d’autres déployés dans le Golan et au Mozambique, 480 au Rwanda, 2000 en Indonésie, 1500 au Timor oriental, 160 à Haïti : mais toujours dans le cadre de missions civilo-militaires, comme dernièrement en Afghanistan, où les FAD ont participé à la formation de la police et à des projets de reconstruction, et pour lequel le Japon a débloqué 5 milliards de dollars étalés sur 5 ans. Les FAD demeurent donc bien une « force pacifique », ce que montre la catastrophe survenue en mars 2011 à la centrale nucléaire de Fukushima, où avec 107.000 hommes issus des 3 armes, les FAD ont été la cheville ouvrière de l’assistance aux populations sinistrées.

Cantonnées à des missions non-combattantes : soutien logistique, surveillance des routes maritimes, soutien médical, ravitaillement, les FAD le sont, y compris en zone de conflit ouvert. C’est le cas en Irak où 600 hommes des FTAD sont déployés en novembre 2003. En effet, si la possibilité de recourir à leurs armes leur a été accordée pour la protection des populations placées sous leur autorité, leur propre sécurité est confiée aux soldats néerlandais de la coalition. En tout, de 2003 à 2008, date de leur retrait complet, 5700 soldats des FAD opèrent en Irak. On pourra relativiser cette participation au vu de ce qui vient d’être rapporté, néanmoins un pas important est franchi, car il s’agit bien du premier déploiement de troupes japonaises en armes à l’étranger.

11. Par ailleurs, les très graves crises de 2001, 2002 et 2003 avec la Corée du Nord et l’acquisition par celle-ci de l’arme nucléaire vont provoquer un resserrement des liens, quelque peu distendus, entre le Japon et les États-Unis. Ceci notamment avec la mise en œuvre du projet BMD (Balistic Missiles Defense) qui oblige le Japon à entrer dans un système de défense collective, ce qui lui était jusqu’à présent interdit.

Un nouveau cap est franchi en 2004. Le Livre blanc japonais change de nom. Il s’appellera désormais « Directives sur le Programme de la Défense Nationale » et sera établi pour une période de dix ans. Ce document est assorti d’un autre, plus concret, le MTDP ou Programme de Défense à Moyen Terme, qui détaille les mesures à adopter, entre autres une interopérabilité accrue, le renforcement qualitatif des matériels, la création d’une force de réaction rapide et l’autonomisation de la collecte des renseignements. Une action plus directe donc et une capacité de projection militaire inconcevable dix ans plus tôt.

Mais toujours dans le respect des contraintes imposées par l’article 9, soit une armée tournée entièrement vers la défense, dans l’impossibilité pratique de mener une guerre à l’extérieur.
Moins d’hommes, mais mieux formés, une tendance qu’on retrouve dans toutes les armées occidentales, et moins de matériels mais de meilleure qualité. Les garde-côtes montrent l’exemple avec 12.000 hommes et 455 navires en première ligne face aux Chinois et aux Nord-Coréens. C’est eux, et non les FMAD, qui couleront un bateau espion nord-coréen en décembre 2001.

12. Ce qui nous amène à examiner les FAD telles que nous les connaissons aujourd’hui. En décembre 2006, l’Agence de la défense a enfin pris le nom de Ministère et ce nouveau Ministère s’est doté d’un Conseil d’État-major réduit, aux prérogatives renforcées autour du Premier ministre et du ministre de la défense. Le Japon occupe aujourd’hui le 6e rang mondial en termes de budget militaire, sans dépasser le 1% de son PNB. Il a développé son industrie militaire, acquis une autonomie technologique et monté des programmes d’armement. Poussé par les événements, un amendement lui accorde désormais le droit de riposte en cas d’attaque balistique, mais aussi, ce qui est plus important, le droit à l’attaque préventive.

13. L’accession historique du Parti Démocrate Japonais au pouvoir en 2006 n’a pas remis fondamentalement en cause ces dispositions. La proposition du Premier ministre Hatoyama aux Chinois d’une communauté régionale sur le modèle de l’Union européenne a fait long feu, avec une monnaie unique et un Parlement commun, et le Japon est revenu à sa logique de coopération étroite avec les États-Unis, tout en s’ouvrant à des partenariats avec ses voisins et en inscrivant l’utilisation de l’espace dans sa politique de défense, un domaine jusqu’ici réservé aux Américains.

Ceci étant, parler d’une normalisation complète serait abusif. À l’heure actuelle, ni les Japonais ni leur allié américain ne semblent pressés d’en débattre, chacun ayant ses raisons.
Dans les faits, si décision il y a, elle pourrait bien venir de l’extérieur, en l’occurrence de la Chine.

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II.

1. En effet, nul n’est plus censé l’ignorer, la Chine affirme son ambition sur l’Asie-Pacifique et l’océan Indien.

2. Quelques faits d’abord. Avant 2050, la Chine sera la première puissance mondiale. Elle est le premier importateur du Japon devant les États-Unis et le deuxième consommateur de pétrole au monde. Un pétrole qu’elle importe d’Afrique via l’océan Indien, ceci pour échapper à la mainmise américaine sur les gisements du Moyen-Orient. 80% des importations chinoises en hydrocarbures passent par le détroit de Malacca. Autant dire que son économie dépend des routes maritimes, du golfe d’Arabie à la mer de Chine.

3. Le Japon, lui, est le premier investisseur en Chine, après avoir contribué à l’envolée économique des pays de l’Asie de l’Est.

Mais Chine et Japon sont de gros consommateurs et concurrents en hydrocarbures et des différends territoriaux subsistent, notamment autour des îles japonaises de Senkaku (que les Chinois nomment Diaoyutai), des îles situées entre Taiwan et les Ryukyu, minuscules par la taille mais supposées riches en hydrocarbures. D’où les pénétrations régulières de la marine chinoise dans la zone maritime japonaise, à des fins d’intimidation. Cette agressivité s’est encore manifestée en septembre 2010 par un incident : un bateau de pêche chinois a délibérément heurté deux bâtiments des garde-côtes japonais au large des Senkaku, et un porte-hélicoptères chinois est intervenu sur zone. Il va de soi que de tels actes ont ravivé les craintes et des Japonais et des Sud-Coréens.

4. C’est un fait, la décennie 2000 a vu les Américains reculer en Asie-Pacifique et les Chinois en ont profité pour renforcer leurs positions dans la région par divers programmes de développement économique, technologique et militaire. Les Chinois savent que les FAAD sont vieillissantes. Là aussi les nombreuses violations de l’espace aérien japonais doivent être comprises comme des tests.

5. De son côté, le Japon dépend lui aussi des mers de par sa situation géographique, et donc de sa force navale pour la sécurisation de ses approvisionnements. Son économie est tout autant tributaire du fret maritime : 1 milliard de tonnes de marchandises entrent et sortent des ports japonais chaque année : matières premières, produits industriels, agroalimentaire, etc. Or, dans un contexte où le trafic maritime international s’intensifie, le Japon voit une marine chinoise se développer, jusqu’à construire des ports particuliers dans les pays en bordure de l’océan Indien, baptisée par les Chinois du nom poétique de « Collier de perles ».

6. Aujourd’hui les Chinois ne font plus mystère de leurs ambitions. Ils pensent et font savoir à tous que l’heure d’une nouvelle ère de domination chinoise en Asie de l’Est est venue. Et ni le Japon ni les États-Unis ne sauraient contrarier leurs projets.

D’où un changement notable de sa stratégie, avec un passage à une capacité de projection militaire au-delà des mers littorales, jusqu’à ce que les experts appellent les « 3 chaînes d’îles » : 1) une première chaîne Japon/Taiwan/Philippines ; 2) une deuxième des îles Sakhaline au sud-ouest du Pacifique ; 3) une troisième des îles Aléoutiennes, au large de l’Alaska, à l’Antarctique.

7. La sortie en août 2011 du premier porte-avions chinois, l’ex Varyag ukrainien, a donc retenu toute l’attention des spécialistes occidentaux, pour qui elle inaugure sa future force de projection aéronavale. Info ou intox, les Chinois ont annoncé le lancement de deux autres porte-avions à propulsion classique d’ici à 10 ans. Un 3e porte-avions, nucléaire cette fois et de fabrication nationale, serait également à l’étude. D’ores et déjà la Chine aligne la 3e flotte militaire mondiale en tonnage derrière les États-Unis et la Russie. Après plusieurs siècles d’absence, on parle bien d’un retour à une marine océanique chinoise.

8. Autre dossier sensible : Taiwan. La Chine garde toujours en ligne de mire sa réunification, qu’elle juge inéluctable, y compris si une guerre avec les États-Unis s’avérait nécessaire. En dépit d’un accord de libre-échange signé en juin 2010, Beijing maintient la pression sur Taipei. Pour la Chine communiste, il ne s’agit pas seulement d’une question d’orgueil national, car Taiwan verrouille le passage entre la mer de Chine de l’Est et la mer de Chine du Sud, ce qui bien sûr contrecarre ses plans de projection maritime en direction du Pacifique. Les eaux taiwanaises redevenues chinoises formeraient un promontoire sur l’océan. D’où aussi l’importance de son indépendance pour les États-Unis qui viennent encore de lui vendre pour 6 milliards et demi de dollars d’hélicoptères, de missiles antimissiles, de chasseurs de mines et de matériel de guerre électronique.

9. La conclusion de tout ceci, partagée par Washington et Tokyo, est que la Chine n’entend pas renoncer au « hard power » dans sa stratégie de puissance, à l’inverse du Japon qui, lui, continue de miser sur le « soft power » économique et culturel pour s’imposer sur la scène asiatique.

10. La Chine ira-t-elle jusqu’au bout de ses ambitions ? Les Américains y réfléchissent, sans exclure la possibilité d’une confrontation directe du fort au fort, que précéderaient une vague massive de cyberattaques sur leurs réseaux informatisés et leurs systèmes de communication.
De même Washington ne cache pas son inquiétude devant le succès remporté par les Chinois avec leur missile balistique ZID « Dong Feng », d’une portée de 2000kms, qualifié par eux de « tueur de porte-avions ».

11. De fait le budget militaire chinois ne cesse d’augmenter et si les données communiquées sont en dessous de la réalité, il frise ou atteint les deux chiffres tous les ans depuis plusieurs années, soit 65 milliards de dollars par an minimum – à relativiser toutefois par rapport aux 500 milliards américains. Et lorsqu’on les interroge sur cette boulimie, les Chinois arguent qu’Indiens et Russes en font autant. Ce qui est vrai.

12. Cependant il ne faut pas s’y tromper, cette puissance, ce « hard power » affichés, a aussi valeur de symbole pour des Chinois qui se perçoivent comme encerclés, assiégés par l’Occident. Et toute cette politique de puissance vise en priorité à desserrer cet étau présumé autour de la Chine pour pouvoir maintenir son niveau de développement.

D’une armée pauvre et comptant sur le nombre, l’Armée populaire de libération se mue en une armée riche, avec aussi les problèmes que représentent la coopération interarmes, la mise en réseau des échelons conventionnel/électronique/cybernétique/spatial, la multiplicité des systèmes d’armes, la mise en place d’un bouclier antimissiles étanche.

13. Des doutes subsistent également sur sa marine : si elle dispose d’environ 1000 bâtiments, soit le double de la marine américaine, la marine chinoise s’est développée en totale autarcie, sans coopération ni expérience acquise lors d’exercices communs avec ses homologues internationaux. Sa technologie copie encore pour beaucoup celle des Russes. Quant à avoir un groupe aéronaval opérationnel, on sait le temps que cela nécessite.

14. Pour l’instant les Chinois pratiquent donc une guerre économique à coups de finance et de commerce, d’investissements tous azimuts – une guerre somme toute pacifique et capitaliste ; une guerre d’influence et pas d’expansion territoriale. Pour l’instant…

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III.

1. Aussi, parce que cet instant pourrait ne pas durer et parce que le développement économique mutuel ne constitue pas une garantie fiable contre la guerre, les Japonais ont veillé à réaffirmer l’alliance avec les États-Unis dans leur Livre blanc 2010, tout en prenant en compte leur déclin relatif. Si le Japon a rétrogradé à la 3e place mondiale des puissances économiques, son armée est de l’avis général de qualité. Le petit 1% du budget consacré aux FAD n’en fait pas moins un des plus élevés au monde avec 51 milliards de dollars investis en 2010 et 276 autres milliards programmés pour sa défense d’ici à 2015, avec l’accent mis sur la modernisation et le renforcement du nombre des sous-marins d’attaque, qui devraient passer de 16 à 22 unités. Au programme, voté le 17 décembre 2010, figurent les grandes lignes suivantes : prévenir et rejeter toute agression extérieure, promouvoir la coopération internationale, maintenir les 3P, participer plus activement à la paix du monde, créer une force rapide crédible, mieux équipée, développer la production nationale et suivre les progrès technologiques internationaux.

2. Le Livre blanc axe ses priorités sur la Chine et la Corée du Nord, cette dernière étant désignée nommément comme l’ennemi numéro.

3. Plus concrètement les FMAD comme les autres composantes des FAD sont en cours de déménagement du nord au sud-ouest de l’archipel.

4. Détail emblématique : alors que pendant la Deuxième Guerre mondiale, le Japon était passé expert dans l’arme aéronavale, les FMAD renouent avec les navires porte-aéronefs, mais seulement pour hélicoptères, car jugés moins offensifs que des avions de combat.
À l’horizon 2015, la classe 22DDH, avec un emport de 14 voiles tournantes, devrait avoir remplacé la classe 16DDH, qui en accueille 11 à son bord. Personne ne doute cependant qu’ils soient rapidement transformables en porte-avions. Et on pourrait dire la même chose de l’arme nucléaire.

Au total, l’aéronavale (45.000 hommes) devrait aligner 48 destroyers, 22 sous-marins et 150 appareils de combat.

5. Le Livre blanc se préoccupe également de la piraterie, une activité en plein essor et un sérieux problème pour le Japon quand 70 % de son approvisionnement énergétique passe lui aussi par le détroit d’Ormuz, le golfe d’Aden et le détroit de Malacca, trois haut lieux de la piraterie en ce début de 21e siècle. Raison pourquoi le Japon participe depuis 2009 à la lutte anti-piraterie, tout comme les Chinois d’ailleurs. À cet effet les Japonais ont installé au premier semestre 2011 une base à Djibouti, ce qui là aussi constitue en soi un événement historique.

6. Le Japon garde une avance certaine sur son rival asiatique en matière d’armement de pointe. L’armée de l’air va ainsi remplacer ou moderniser l’ensemble de son parc aérien, soit par l’achat d’appareils américains fabriqués sous licence, soit par des productions nationales. 47.000 soldats, tous engagés volontaires, travailleront en 2015 sur 340 appareils, dont 260 avions de combat.

7. Le climat avec les États-Unis semble lui aussi apaisé. Le PDJ avait été appelé au pouvoir sur un programme de réformes socio-économiques, par conséquent centré sur la politique intérieure ; un programme dans lequel figurait la renégociation du maintien des troupes américaines sur le sol japonais : 47.000 hommes dans la seule préfecture d’Okinawa contre 18.000 pour toute la Corée du Sud. Une présence, faut-il dire, entièrement financée par l’impôt japonais. Le gouvernement japonais a retenu la leçon, l’incident diplomatique provoqué, les 20 et 21 octobre 2009, par le secrétaire d’État américain à la Défense Robert Gates, qui excédé par ces discussions avait refusé d’honorer les invitations des ministres de la Défense et des Affaires étrangères japonais, est oublié.

8. Malgré l’acquisition de plusieurs destroyers de type AEGIS spécialisés dans l’interception des missiles, le Japon sait sa marine insuffisante pour garantir seule la protection de l’archipel.

Sa proximité avec le continent, son insularité devenue inutile avec les missiles à longue portée : tout plaide pour le maintien du bouclier anti-missiles américain au-dessus de sa tête et de la 7e flotte américaine dans ses eaux.

9. De plus, si la Chine agresse militairement Taiwan, simple aberration historique à ses yeux, le Japon n’aura d’autre choix que d’engager ses forces dans le conflit. En attendant, le ministère des Affaires étrangères japonais s’émancipe et propose en réponse aux manœuvres diplomatiques des Chinois la constitution d’un arc des démocraties, tendu de l’océan Indien au Pacifique Sud, regroupant l’Inde, les États-Unis, la Corée du Sud, Singapour et l’Australie. Depuis quelques années Tokyo accroît en particulier sa coopération économique et militaire avec l’Inde, dont les Japonais ont fait leur partenaire privilégié dans leur stratégie pour prendre à revers la Chine et la contrer dans l’océan Indien.

10. Reste la Corée du Nord.

État imprévisible, la Corée du Nord se doit de créer de la tension à l’extérieur pour maintenir sa cohésion interne. Son seul objectif n’est pas comme on pourrait le croire l’invasion de sa voisine du sud mais sa sauvegarde et toute son action internationale consiste à obtenir de ses vis-à-vis les concessions nécessaires à sa survie. Les pourparlers à six sur le désarmement nucléaire en Corée du Nord ou PP6 réunissant les deux Corées, les États-Unis, la Russie, la Chine et le Japon, l’ont montré.

Pour les États-Unis, Pyongyang légitime le renforcement de leur présence dans la région Asie-Pacifique.

Pour la Chine, la Corée du Nord forme un État tampon entre ses frontières et la Corée du Sud pro-américaine.

Quant aux Japonais, malgré le danger potentiel que représente le régime de Pyongyang, ils n’envisagent pas la possible réunification des deux Corées sans appréhension.
Pour l’heure, on le voit, le statu quo dans la péninsule coréenne arrange plutôt leurs affaires.

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CONCLUSION

1. En conclusion de cette rapide analyse, que peut-on dire ? Peut-être avec l’ancien leader du PLD, Ozawa Ichirô, que le temps est venu pour le Japon de passer d’un « pacifisme passif à un pacifisme actif ». Car au vu de la situation décrite, les contraintes constitutionnelles qui restreignent l’usage de la force à la seule autodéfense pourraient bien aujourd’hui se retourner contre le Japon.

2. Le regain des tensions intercoréennes a momentanément fait taire les discours anti-américains au Japon. Au contraire, réalistes, les gouvernements qui se sont succédé depuis deux ans, bien qu’issus du même parti, ont contribué à redonner une dynamique à l’alliance avec les États-Unis. Le parapluie nucléaire américain est maintenu, la 7e flotte de l’US Navy reste sur zone.

3. En soi le Japon demeure donc une anomalie : un État anormal qui n’est pas doté des moyens militaires de sa puissance économique. « Nation riche, armée forte », souvenons-nous, tel était déjà le mot d’ordre de l’ère Meiji. Toutefois, on ne saurait nier que le Japon a commencé à repenser sa politique de défense nationale. Si l’abrogation de l’article 9 n’est pas à l’ordre du jour, on peut considérer que la normalisation militaire suivra automatiquement la normalisation politique du pays. Cela dépend de la Chine. In fine cela dépendra des Japonais eux-mêmes et d’une chose : de leur capacité à admettre leur premier mort au combat.

Je vous remercie.

L. Schang


Bibliographie indicative

-Jean-Marie Bouissou, François Gipouloux, Éric Seizelet, Japon : le déclin ?, Bruxelles, Éditions Complexe, 1995
-Christopher Hughes, Japan’s Re-emergence as a « Normal » Military Power, Londres, Routledge, 2004
-Glenn D. Hook, Julie Gilson, Christopher W. Hughes, Hugo Dobson, Japan’s International Relations : Politics, Economics and Security, Londres, Routledge, 2005
-Valérie Niquet, Chine-Japon L’affrontement, Paris, Perrin, 2006
-Richard J. Samuels, Securing Japan. Tokyo’s Grand Strategy and the future of East Asia, Ithaca et Londres, Cornelle University Press, 2007
-Mémoire de géopolitique du Capitaine de Frégate Marc Elsensohn, De quelle manière le Japon va-t-il conserver sa position prédominante en Asie orientale ?, Collège Interarmées de Défense, avril 2007
-Peter J. Katzenstein, Rethinking Japanese Security. Internal and external dimensions, Londres & New York, Routhledge, 2008
-Éric Seizelet, Régine Serra, Le pacifisme à l’épreuve, le Japon et son armée, Paris, Les Belles Lettres, 2009
-Guibourg Delamotte, La Politique de défense du Japon, Paris, PUF, 2010
-Barthélémy Courmont, Géopolitique du Japon, Perpignan, Artège, 2010
-Sophie Boisseau du Rocher (dir.), Asie. Forces et incertitudes de la locomotive du monde, Paris, La Documentation française, 2010

Publications périodiques

Défense et Sécurité Internationale Magazine (DSI)
Diplomatie Magazine

Sites Internet

www.mod.go.jp
www.iris-france.org
www.diploweb.com
www.realpolitik.tv

Leo Strauss—Immigration Enthusiast?

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Leo Strauss—Immigration Enthusiast?

For many, Leo Strauss is a man of mystery. Was he, as Myles Burnyeat of Cambridge University suggested many years ago in The New York Review of Books, a “sphinx without a secret”, not a genuine philosopher but rather a proponent of “ruthless anti-idealism” who provided intellectual backing for an aggressive American foreign policy?

Kevin MacDonald takes a different view, holding that “Strauss crafted his vision of an aristocratic elite manipulating the masses as a Jewish survival strategy.”(MacDonald, Cultural Insurrections, Occidental Press 2007, p.163).

In his illuminating book Leo Strauss and the Conservative Movement in America: A Critical Appraisal, the distinguished intellectual historian Paul Gottfried rejects what these approaches have in common: their picture of Strauss as an enemy of liberal democracy. Though Strauss earned the respect of the rightwing legal theorist Carl Schmitt, he was by no means, Gottfried maintains, a man of the Right. To the contrary, and despite some ambiguous remarks made early in his career, he remained throughout his long sojourn in America a convinced liberal democrat.

Gottfried traces the misapprehension to Strauss’s popular lectures in 1949 for the Walgreen Foundation, published in 1953 as Natural Right and History. Strauss appeared to many as the vindicator of natural law against the relativism and nihilism that threatened to weaken America in its Cold War against communism. Gottfried writes:

“A one-time teacher of mine, Anton Hermann Chroust...used to joke about Strauss’s visit to South Bend: ‘The natural law Catholics came out in force, and as soon as St. Leo started talking, they were like Moses receiving the Law.’”

Gottfried calls attention to the role of Willmoore Kendall of National Review in propagating the myth of Strauss as a high-powered philosopher of conservatism. Kendall, himself an eminent conservative political theorist, was a hero-worshipper, and Eric Voegelin vied with Strauss as the object of his intellectual star-gazing.

But despite the adulation of Kendall and other conservatives, Gottfried notes that Strauss was in politics an “FDR-Truman Democrat---that is, someone who found even the uncertain Republican Dwight Eisenhower to be a bit far to the right for his taste.” Strauss abhorred Joe McCarthy and feared a rightwing populist outbreak.

Still, whatever his personal political opinions, does not Strauss remain useful as a defender of classical philosophy against modern-day relativists and other enemies of the Right?

Gottfried does not think so. Though he recognizes Strauss’s remarkable linguistic and scholarly abilities, he argues that Strauss was in not in fact an advocate of either ancient philosophy or natural law.

Despite Strauss’ close and careful study of Plato and Aristotle and his ostensible praise for the ancient polis, he did not derive from the classical sources doctrines designed to correct the unwisdom of the modern world. Strauss found in Plato, for example, not the doctrine of eternal forms that most scholars discern in his work but rather a search for truth that eventuates in no fixed conclusions: “Unfortunately, Strauss and his disciples never show that what Plato seems to accept is not what he in fact believes.”

Some of Strauss’s followers go further: Mary Nichols gives Aristotle “a recognizably progressive gloss.” Aristotle’s support for slavery, she thinks, is not what it seems. Modern democrats can embrace Aristotle without worry.

But what of natural law? Here too Gottfried maintains that Strauss’s conservative defenders have misunderstood the Master. Strauss, contrary to his Catholic friends, opposed Thomist natural law:

“Advances in the natural sciences had shaken the cosmology that was attached to an earlier understanding of man’s relation to the universe, ands so there was no plausible way—or so one might read into Strauss without too much reaching—of returning to medieval metaphysical notions.”

If Strauss thought that Thomist natural law rested on outdated views, he can hardly be taken as its advocate.

Cannot those who would see in Strauss a conservative at least take solace in one point? Did he not offer sharp attacks on relativism and historicism?

Indeed he did, says Gottfried, but precisely in his attack on historicism he distanced himself from the Right.

 

In contrast with the Left, which stress principles supposedly true regardless of time, place, or manner, the Right has exalted race, nation, and community. The immigration controversy, key to readers of VDARE.com, illustrates this division of opinion. Leftists scorn the attachment of a people to its national territory, defending instead an alleged right of everyone to live where he wishes, regardless of historical circumstance. Those on the Right reject such nonsense, emphasizing, with Taine, la race, le milieu, le moment.

But in this dispute between universal and particular, Strauss took the side of the Left. He had little use for Edmund Burke and the German Romantic conservatives of the nineteenth century. We must, Strauss argued, guard ourselves against the “waves of modernity” that followed the American Revolution. In Gottfried’s summary:

“These waves were due to the value-relativist British counterrevolutionary Edmund Burke and to various nineteenth-century German romantic worshippers of History, some of whom are mistaken for ‘conservatives’.”

Gottfried must confront an objection to his interpretation of Strauss. If in fact Strauss cloaked his liberal democratic beliefs in rhetoric redolent of the ancients, would not conservatives have eventually discovered the ruse and abandoned him?

Kendall and his fellow Catholic conservatives have long since departed the scene. There are today a few Catholics, like Daniel Mahoney and Pierre Manent, influenced by Strauss, but they are not Straussians of the strict observance. Why would the conservatives of today embrace a false friend?

Gottfried has an ingenious response to this problem. The neoconservatives, he says, exercise immense influence over the American Right because of their control of so many foundations, journals and newspapers. They are in fact pseudo-conservatives, who, just like Strauss, preach liberal democracy disguised as the wisdom of the ancients and the American Founders. It is in their interest to elevate Strauss as a conservative sage, and they have achieved great success in doing so.

The neoconservatives in particular appeal to Strauss to support one of their key doctrines: a foreign policy for America based on the spread of “democracy” worldwide. Gottfried writes:

“Straussians contributed to the process by which the conservative movement came to redefine itself during the Cold War as the defender of ‘democratic values’. . .a bellicose missionary  spirit is very much in evidence, but it is doubtful that one could link it to anything identifiably right-wing. “

 Gottfried calls attention to another theme that neoconservatives draw from Strauss: the alleged dangers that stem from German nationalism and German philosophy. In one revealing comment, Strauss wrote: “All profound German longings… all those longings for the origins or, negatively expressed, all German dissatisfaction with modernity pointed   toward a third Reich, for Germany was to be the core even  of Nietzsche’s Europe ruling the planet.”

Gottfried finds “a major concern among Strauss’s students, namely that the specifically German path toward a viciously anti-Semitic form of fascism must never again be taken in Germany or anywhere else.” (p.58)

Gottfried argues strongly that Strauss does not belong on the Right. But he must confront yet another objection. If Strauss was not a conservative but rather a liberal democrat, why do so many of his critics take him to be a rightwing elitist, if not an outright fascist?

Here once again Gottfried blames the neoconservatives and their concerted influence. He bring to the fore Shadia Drury, who views Strauss as an immensely learned scholar but dangerous anti-democrat, and other leftist critics like her. He writes:

“Such critics have reinforced the image that the Straussians have cultivated for themselves, as patriotic Americans with vast humanistic learning.  And the Straussians have returned the favor by showering attention on their preferred critics.”

In doing so, the Straussians ignore, because they cannot answer, the most cogent criticisms of their Master: those that stem from the genuine Right. As Gottfried puts it:

“Significantly, Spinoza expert Brayton Polka, American religious historian Barry Allen Shain, and linguistic philosopher David Gordon have all devoted many pages of criticism to the defects of the Straussian interpretive grid, without eliciting appropriate responses. Basic to these criticisms is the contention that the Straussians misinterpret the historical past either by ignoring it or by refusing to notice the religious aspects of what they style ‘modernity’”

Gottfried has omitted one of the most penetrating of Strauss’s assailants—himself. In a brilliant passage, he challenges Strauss’s key claim that political philosophy is the most fundamental branch of philosophy:

“It seems that Strauss is providing a somewhat personal view of ‘philosophy.’ He does not deem as more than incidental to his inquiry those metaphysical aspects of classical philosophy that mattered to Plato and Aristotle; nor does Strauss attach to his ‘political philosophy’ the epistemic assumptions that mark Plato’s discussion of the Good, the Just, and the Prudent.”

Leo Strauss and the Conservative Movement in America: A Critical Appraisal is far and away the best critical examination of Strauss we have. It is no diatribe: Gottfried is fully appreciative of Strauss’s merits as a scholar and thinker. But he makes unmistakably clear, however, that Strauss was not a man of the Right. 

 

John Venn (Email him) says he is “a student of the passing scene”

Le Mali, première victime « collatérale » de l'intervention occidentale en Libye

 

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Le Mali, première victime « collatérale » de l'intervention occidentale en Libye

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Depuis le début de cette erreur politique majeure que fut l’ingérence franco-otanienne dans la guerre civile libyenne, j’ai expliqué qu’avec l’élimination du colonel Kadhafi, l’arc de tension saharo-sahélien allait de nouveau être bandé. La raison en est simple, et il est proprement affligeant que les conseillers africains de l’Elysée, informés aux meilleures sources, n’aient pas réussi à freiner les ardeurs guerrières de certains.
 
Après avoir longtemps déstabilisé la région, le colonel Kadhafi avait changé de politique depuis quelques années et au moment où nous lui avons déclaré la guerre, il la stabilisait. Il avait ainsi mis « sous cloche » les velléités des Toubou libyo-tchadiens et l’irrédentisme des Touaregs du Mali. Etrangement, nous l’avons supporté quand il nous combattait, et nous l’avons combattu dès lors qu’il était devenu notre allié…
L’intervention franco-onusienne s’étant produite avec les résultats que l’on sait, à savoir l’anarchie libyenne, les forces de déstabilisation saharo-sahéliennes qui avaient perdu leur mentor ont aussitôt repris leur autonomie.
Du côté des Toubou et apparentés, la situation est pour le moment sous contrôle en raison de la présence d’Idriss Deby Itno que la presse française, toujours prompte à déstabiliser les pouvoirs stabilisateurs, ne cesse d’attaquer. Son pouvoir est solide, mais la question de sa succession se posera un jour avec toutes les conséquences qui en découleront.
Aujourd’hui, le maillon le plus faible de l’arc saharo-sahélien est le Mali. Or, c’est très exactement là que se produisent actuellement des évènements dont les conséquences risquent d’être catastrophiques en raison de la proximité de ces trois autres foyers de déstabilisation que sont le nord du Nigeria avec la secte fondamentaliste Boko Haram, la région du Sahara nord occidental avec Aqmi et les confins algéro-maroco-mauritaniens avec le Polisario.
 
Au Mali où, depuis 1962, la guerre n’a jamais véritablement cessé entre les Touaregs et l’Etat contrôlé par les Noirs sudistes, les hostilités ont repris au mois de janvier 2012. Plusieurs milliers de Touaregs, dont nombre d’anciens militaires libyens, ont en effet pris le contrôle de l’Azawad, le nord nord est du Mali.
Leur chef militaire est Ag Mohammed Najem, de la tribu des Igforas. Cet ancien colonel de l’armée libyenne qui commandait une unité spécialisée dans le combat en zone désertique et qui était casernée à Sebha, a quitté la Libye avec armes et bagages quelques jours avant le lynchage du colonel Kadhafi par les fondamentalistes de Misrata. Son groupe dispose d’un matériel de pointe, y compris des missiles sol-air ; l’un d’entre eux a semble t-il abattu un avion de l’armée malienne.

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Remarque importante : ces rebelles qui se réclament du MNLA (Mouvement national pour la Libération de l’Azawad) ne demandent plus une meilleure intégration des Touaregs dans l’Etat malien, comme lors des précédentes insurrections, mais la sécession pure et simple. Ils combattent ainsi pour la prise en compte de la réalité géographique et humaine régionale contre l’utopie consistant à vouloir faire vivre dans le même Etat les agriculteurs noirs sédentaires du Sud et les nomades berbères du Nord. Nous retrouvons là l’idée qui fut longtemps portée par le colonel Kadhafi qui prônait la création d’un Etat touareg au centre du Sahara.
 
Totalement dépassées par la situation, les autorités maliennes tentent d’obtenir une intervention directe des Occidentaux en affirmant que les insurgés ont des liens directs avec Aqmi. Ces derniers disent au contraire qu’étant Berbères, ils sont le meilleur rempart contre les fondamentalistes arabo-musulmans. Certes, mais un petit groupe touareg, très minoritaire toutefois, ayant participé à une récente opération menée par Aqmi, le risque de porosité n’est pas exclu.

La situation est donc à suivre[1].
 
 
Bernard Lugan
07/02/12 


[1] Cette question sera développée dans le prochain numéro de l’Afrique réelle que les abonnés recevront par PDF le 15 février.

dimanche, 12 février 2012

EURASIA - BRICS: i mattoni del nuovo ordine

BRICS: i mattoni del nuovo ordine

BRICS: i mattoni del nuovo ordine

http://www.eurasia-rivista.org


Editoriale:
Tiberio Graziani, BRICS: i mattoni dell’edificio multipolare [1]

 

Dossario: BRICS: i mattoni del nuovo ordine
Come Carpentier de Gourdon, L’ascesa del BRICS. Da scenario finanziario a blocco strategico
Vagif Gusejnov, BRICS: stato e prospettive
Konstantin Zavinovskij, Cina e Russia in mezzo agli altri “mattoni”
Amb. José Filho, Il Brasile e i BRICS: lettera dell’Ambasciatore brasiliano
Roberto Nocella, Il Brasile e il Consiglio Diritti Umani
Vincenzo Mungo, L’India contemporanea: un progresso tra luci e ombre
Francesco Brunello Zanitti, L’ascesa geopolitica di Nuova Delhi: ostacoli e paradossi
Zorawar Daulet Singh, L’India dev’essere orientale o eurasiatica?
Alessandro Lattanzio, Le forze strategiche del BRICS
Aldo Braccio, E se il BRICS diventasse BRICST?
Hendrik Strydom, Potenze emergenti e governo mondiale?
Ignazio Castellucci, Il diritto nel mondo dei molti imperi
Marco Marinuzzi, Le relazioni tra i paesi lusofoni e la Cina
Giovanni Andriolo, Lega Araba e Nazioni Sudamericane

 

Continenti
Miguel Angel Barrios, Europa-Mercosur nella dinamica geopolitica del XXI secolo
Tommaso Cozzi, Europa: evoluzione dei consumi e dei costumi
Eleonora Gentilucci e Rémy Herrera, Gli effetti economici sulle spese militari
Hans Koechler, Collasso della globalizzazione e nuovo ordine mondiale
Cristiana Tosti, Seggio europeo all’ONU: un primo passo?

 

Interviste e recensioni
Enrico Galoppini, Intervista all’ambasciatore M.A. Hosseini
Orazio M. Gnerre, Claudio Mutti, Intervista al console Istvan Manno
Enrico Verga, Intervista al sottosegretario Enzo Scotti
Luca Bionda, recensione a Emanuele Aliprandi, Le ragioni del Karabakh
Claudio Mutti, recensione a Johann Jakob Bachofen, Matriarcato mediterraneo. Il popolo licio
Matteo Finotto, recensione a Francesco Brunello Zanitti, Progetti di egemonia. Neoconservatori statunitensi e neorevisionisti israeliani a confronto
Alessandro Lattanzio, recensione a Roj A. Medvedev e Zores A. Medvedev, Stalin sconosciuto. Alla luce degli archivi segreti sovietici
Zorawar Daulet Singh, recensione a Farzana Shaikh, Making Sense of Pakistan

"Tintin au Congo" ne sera pas interdit

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"Tintin au Congo" ne sera pas interdit

BRUXELLES (NOVOpress) – La justice belge vient de refuser d’interdire la commercialisation de la bande dessinée « Tintin au Congo ». Les exigences de Mbutu Mondondo, un ressortissant congolais, et du Conseil représentatif des associations noires (Cran), ont été déclarées non fondées. Le tribunal a estimé que l’éditeur Casterman, et Moulinsart, la société ayant les droits commerciaux de l’œuvre d’Hergé autres que les droits d’édition, ne s’étaient pas rendus coupables d’infraction à loi de 1981 visant à réprimer certains actes inspirés par le racisme et la xénophobie.

Selon Mbutu Mondondo, « Tintin au Congo » est une « BD raciste, qui fait l’apologie de la colonisation et de la supériorité de la race blanche sur la race noire ». Pour Alain Berenboom, représentant de Casterman et de Moulinsart, cette œuvre n’est « pas du racisme mais du paternalisme gentil ». « Tintin au Congo » reste aujourd’hui l’un des albums de la série les plus vendus au monde. Il continuera donc à enthousiasmer petits et grands, à la grande fureur des tenants du politiquement correct.

http://fr.novopress.info/107927/tintin-au-congo-ne-sera-pas-interdit/

In the House of Pound - An Interview with Gianluca Iannone

In the House of Pound

An Interview with Gianluca Iannone

 
By Colin Liddell
 
Ex: http://www.alternativeright.com/

iannone_monolayer_web.jpgCasaPound is an Italian political movement that takes its name from the American poet and Fascist sympathizer, Ezra Pound. Although it is inevitably referred to as "extremist," "racist," and "neo-fascist," the movement, which was founded in 2003, is in fact more complex and interesting, especially from an alternative right perspective. It takes a holistic and grass roots approach to politics, focusing on culture, community, and a variety of activities for its members, as much as on traditional street politics. This is an interview I did by email with Gianluca Iannone, the movement's leader, in early 2011 for an article I was writing.

 

CasaPound is still not so well known in the English-speaking countries, even by those active in right wing politics. Could you introduce your movement to our readers and describe it? How big is CasaPound? How many members and how much support do you have?

First of all, linking CasaPound to the right wing is a bit restrictive. CasaPound Italia is a political movement organized as an association for social promotion. It starts from the right and goes through the entire political panorama. Right or left are two old visions of politics, we need to give birth to a new synthesis. CPI has more than 4000 members all over Italy but the supports and sympathy we gain days after days is far larger… Just think that the Blocco Studentesco, our student organization, obtained 11,000 votes in Rome and the Province for the students’ elections.

Please tell us a little about yourself personally and your background.

I was born in August 1973 and started political activism at 14 in the Fronte della Gioventù (Youth Front) in Acca Larenzia, one of Rome's downtown neighborhood. Since then I have never stopped to be part of this world. Journalist since 1999, I worked for TV and radio stations and also wrote for national newspapers on international conflicts, literature, cinema and music.

Why did you become politically active? Was there some event, action, or person that triggered your political activism?

To tell the truth, there is not one thing in particular. I think it was just fate.

What are main policies and objectives of CasaPound, both short-term and long-term?

CPI works on everything that concerns the life of our nation: from sport to solidarity, culture and of course politics. For sports, we have a soccer teams and academy, we do hockey, rugby, skydiving, boxing, Brazilian jiu-jitsu, scuba diving, hiking groups, caving, climbing. For solidarity, we have first aid teams, we do fundraising activities for the Karen people, and we provide help to orphans and single-mums. A phone line called "Dillo to CasaPound" (tell it to CasaPound) is active 24/7 to give free advises on legal and tax issues. On the cultural ground, we host authors and organize book presentations; we have an artist club, a theater school, free guitar, bass guitar and drum lessons, we created an artistic trend called Turbodinamismo, we have a publishing company, dozens of bookshops and websites. Politically we propose various laws like the Mutuo sociale (social mortgage), Tempo di essere Madri (Time to be a mother) or against water privatization and so many more. Speaking about CPI is never easy because all these things are CASAPOUND. All of these represent our challenges and projects for now and the millennium.

Do you have any significant links with groups or parties outside Italy?

No.

The first thing that strikes people in the English-speaking countries is the name of your group, which, of course, refers to the famous American poet Ezra Pound. How important are Pound's ideas to your movement? Why have you chosen to include his name in your movement’s title?

Ezra Pound was a poet, an economist and an artist. Ezra Pound was a revolutionary and a fascist. Ezra Pound had to suffer for his ideas, he was sent to jail for ten years to make him stop speaking. We see in Ezra Pound a free man that paid for his ideas; he is a symbol of the "democratic views" of the winners.

Ezra Pound is also a name routinely associated with Anti-Semitism. Some will automatically see the invocation of his name as a rallying cry for Anti-Semitism. Could you clarify CasaPound's position with regard to the Jews and Israel?

To associate Ezra Pound and anti-Semitism is an absolute twist. It is the same for CasaPound, it has no sense. It is true that we are against Israel politics towards Palestinians, against the bombing of civilians, and the embargo on international help. To say so does not mean to be anti-Semitic, it means analyzing facts.

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You are also known for anti-usury rhetoric. Most sensible people oppose excessive usury, but are you opposed to all usury? If not, where does constructive credit end and destructive usury begin?

Usury is the worst thing. It is the head of the octopus. It is it that initiated the wars that are starting around the Mediterranean Sea, which generates illegal immigration and destruction. It is it which creates unemployment, debts. It is it that threatens the future of our children, which make them weak and ready for the massacre.

My impression of CasaPound is that it is very much a grass roots organization that operates successfully in the "arena of street politics," with marches, parades and events that build identity and community, rather than through conventional elections. In Anglo countries right-wing street politics backfired in the past, allowing the mainstream media to paint very negative images of the National Front in the 1970s and the BNP later. Because of this the BNP now avoids the street as a political arena. Your group's success suggests that the street is a much more acceptable political arena for the right in Italy. Why do you think this is? What are the differences that make this possible?

First of all, England was never a fascist state. This creates a big cultural difference. Also, as I said before CPI works on dozens of projects and with various methods: from conferences to demonstrations, distribution of information, posters. The important thing is to generate counter information and to occupy the territory. It is fundamental to create a web of supporters other than focusing on elections. For election, you are in competition with heavily financed groups and with only one or two persons elected, you can't change anything. Politics for us is a community. It is a challenge, it is an affirmation. For us, politics is to try to be better every day. That is why we say that if we don't see you, it is because you are not there. That is why we are in the streets, on computers, in bookshops, in schools, in universities, in gymnasium, at the top of mountains or in the newsstands. That is why we are in culture, social work and sport. That is a constant work.

Because of the differences between Britain and Italy do you think it is better for the right-wing in the UK to avoid street politics? In this context, what is your view of the English Defence League, a group that obviously sees the street as its arena or forum?

I think that the EDL is going on the ground of the clash of civilization. For me and Casa Pound, this provokes a kind of disgust. If the British right is reduced to this, then let's speak about soccer, it will be better.

Mata Hari, la fabbricazione di una spia

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Mata Hari, la fabbricazione di una spia

La danzatrice fu vittima di una “intossicazione” tedesca e di una volontà politica francese

Cristina Bardella

Alain Decaux, Accademico di Francia, è l’autore di uno dei libri più venduti negli ultimi mesi Oltralpe. L’illustre saggista ha dato alle stampe un’altra opera dedicata ai “Grandi misteri della Storia”, di cui è specialista, dove spicca un capitolo riservato a Mata Hari (“Fu davvero colpevole?”), la danzatrice dal fascino fatale, la spia per eccellenza, colei che durante la Grande Guerra carpiva i segreti militari ammaliando alti ufficiali con le sue doti, artistiche o strettamente personali.


Ma perché Mata Hari è divenuta una leggenda? Perché, in mancanza di notizie certe, si è sempre accettata la versione ufficiale impossibile da verificare, in quanto il dossier relativo all’”Agente H21” è segretato negli archivi militari custoditi nel castello di Vincennes, lo stesso luogo, per inciso, dove fu giustiziata la danzatrice; ed una versione ufficiale d’altronde arricchita, al tempo, da particolari “ufficiosi” fatti filtrare ad arte ed evocanti scenari ad alto quanto infallibile impatto - sesso estremo e spionaggio consumati in alcove grevi di fumi d’incenso e rimandanti a misteriosi riti orientali -, forgiati per colpire, attraverso la stampa, l’opinione pubblica francese (e quella degli alleati) duramente provata dalla guerra in corso. Solo che Decaux non è stato il primo a porsi il problema. Agli inizi degli Anni Ottanta il giornalista inglese Russell Warren Howe fu portavoce a Washington di Claude Cheysson, allora Commissario agli Affari esteri Ue (e poi Ministro degli Esteri francese); questi, nel 1985, concesse a Howe l’inusitato favore – sempre e comunque negato anche ai nomi più eminenti della storiografia, transalpina e non solo – di consultare il dossier segreto relativo a Mata Hari, fatta eccezione per due fascicoli. Come si può comprendere agevolmente, il gesto di Cheysson, elargito con ogni evidenza a titolo personale, oltrepassando la legge in vigore, ad un inglese nemmeno storico di professione, ma solo cultore della materia, suscitò vaste polemiche; alle quali, forse, non era estranea la circostanza che, ancora nella fortezza di Vincennes, nel 1422 morì l’Enrico V di scespiriana memoria, il re d’Inghilterra che sconfisse i francesi nell’epica battaglia di Azincourt ed il cui figlio unì le due corone.


In ogni caso è grazie alla pubblicazione nel 1986 di “Mata Hari. The True Story” (edito in Italia dieci anni dopo) dello stesso Warren Howe, che si è conosciuta la verità, sia pure non integrale, sulla spia più famosa del mondo; ciò non toglie che, nonostante tale ricostruzione su basi documentarie, ed in verità assai ben condotta da un autore che comunque ha dato alle stampe altre opere non trascurabili, permanga tuttora il cliché della maliarda dall’irresistibile seduzione entrato nell’immaginario collettivo. Malauguratamente per la leggenda la Mata Hari, quella vera, che emerge dallo studio di Warren Howe è completamente differente dal mito alimentato da una vasta letteratura a sensazione e da due celebri film. Nulla a che vedere dunque né con Greta Garbo né con Jeanne Moreau, visto che pure in gioventù la (presunta) spia, al secolo Margaretha Zelle, non era dotata di particolare avvenenza; e particolare intelligenza non ne ebbe mai.


Margaretha era nata nel 1876 nel villaggio olandese di Leeuwarden: e dunque non – come avrebbe sostenuto al tempo della sua effimera notorietà – sulle rive del Gange, allevata come danzatrice sacra in un tempio indù. A diciotto anni rispose ad un annuncio matrimoniale pubblicato da un giornale locale: l’annuncio era uno scherzo, architettato da un redattore, ai danni di un ufficiale reduce dalle colonie, un quarantenne di lontane origini scozzesi afflitto dalla malaria e dalla depressione; ma finì davvero in uno sposalizio.


John Mac Leod condusse la giovane moglie, che gli avrebbe dato presto due figli, tra Giava, Bali e Sumatra; il militare era alcolizzato e di temperamento irascibile, ed il male assortito connubio fu presto segnato da violente crisi, culminate con la tragedia, mai appurata nonostante un’inchiesta delle autorità coloniali olandesi, della morte di uno dei bambini (si disse che fu avvelenato da un domestico giavanese per vendetta nei confronti di Mac Leod).


Di ritorno in Europa, la coppia si divise e Margaretha si diresse a Parigi, dove trovò lavoro come modella di un pittore, a cui riferì di essere una nobildonna inglese decaduta; ma l’idea di farsi largo sui palcoscenici parigini come interprete di misteriose danze rituali d’Oriente fu di un diplomatico suo amante. La sedicente “Lady Mac Leod” esordì in una esibizione dove appariva in una sorta di trance, strappandosi i veli che la avvolgevano in un irresistibile moto di attrazione per il dio Shiva, scossa da palpiti, per poi crollare a terra ormai sazia di voluttà.


La consacrazione venne poi dal ricchissimo uomo d’affari e collezionista d’arte orientale Guimet, che la invitò nel palazzo in Place de Iéna – l’attuale Museo Guimet – dove aveva aperto al pubblico la sua favolosa collezione; Margaretha assunse il nome esotico di Mata Hari ed intraprese tournée che la portarono in teatri europei prestigiosi.


Il successo durò qualche anno. Sulla cresta dell’onda Margaretha non aveva mai cessato di unirsi ad agiati signori, ma presto le sue esibizioni vennero a noia; così diventò quello che si definiva un’avventuriera. Con la Grande Guerra, sfiorita rapidamente e quasi quarantenne, era difficile reperire amicizie cospicue, almeno in Francia. Fu così che la ex-danzatrice, tentando la sorte a Madrid, sull’annuario diplomatico scelse il nome di un ufficiale tedesco a cui proporsi. Lei non poteva saperlo, ma il maggiore Kalle era il numero due dei servizi segreti militari tedeschi in Spagna, Paese neutrale e, come tale, crocevia dello spionaggio in tempo di guerra.


Divenuta l’amante di Kalle, non gli fece rivelazioni (che non poteva detenere), riferendo solo innocui pettegolezzi parigini, ma il maggiore si servì di lei, attribuendole il codice di agente H21 in dispacci fasulli redatti, a scopo di “intossicazione”, per essere intercettati dal controspionaggio francese, che nel febbraio 1917 arrestò la donna, tornata in Francia per incontrare vicino al fronte l’uomo che amava, il ventunenne ufficiale russo Vadim de Maslov.


Per le autorità militari e per il governo francesi il falso agente H21 fu una manna insperata. Il 1917 era l’annus terribilis della guerra, contando milioni di morti in battaglia: così si diede in pasto all’opinione pubblica una “spia” perfetta per il ruolo. L’ex-ballerina, avventuriera, olandese sradicata senza parentele o amicizie influenti divenne un eccezionale capro espiatorio per gli errori degli alti comandi. Come detto, i giornali fecero il resto, sfruttando particolari ghiotti gettati loro scientemente in pasto, vedi il flacone contenente inchiostro simpatico per messaggi segreti, in realtà un ben noto liquido contraccettivo di uso comune nelle case di tolleranza. “H21” fu giustiziata il 15 ottobre dello stesso anno.


Svelato il mistero di Mata Hari, a nostro parere ne rimane un altro, non altrettanto suggestivo ma forse non meno intrigante. Warren Howe, nato nel 1925, è scomparso nel 2008; così rimarranno enigmatiche le ragioni per cui Cheysson abbia elargito un simile favore – facendo senza dubbio pressioni sul Ministro della Difesa, a cui fanno capo gli archivi militari – ad un semplice portavoce, oltretutto inglese. Ma forse Howe era più di un semplice portavoce.


Pilota della RAF durante il secondo conflitto mondiale, il giornalista inglese nella sua prefazione al libro su Mata Hari evoca Somerset Maugham definendolo curiosamente “maestro”.


Considerato che Maugham univa all’eccellente attività di scrittore quella di agente dei servizi segreti militari britannici; considerato che Cheysson (classe 1920), già combattente agli ordini del generale Leclerc nel territorio della Francia Libera in Africa, fu poi a capo dei servizi di collegamento con le autorità di occupazione della Germania Ovest…


07 Febbraio 2012 12:00:00 - http://rinascita.eu/index.php?action=news&id=12976

Der neue Totalitarismus

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Der neue Totalitarismus

Von Michael Paulwitz

Ex: http://www.jungefreiheit.de/

Adolfs Machtergreifung steht offenbar mal wieder vor der Tür. „Neonazi“-Zentralregister, Untersuchungsausschüsse, interministerielle „Kompetenzzentren“ – im Wochentakt werden neue Instrumente aus der Taufe gehoben, um der allenthalben vermuteten „braunen Gefahr“ entgegenzutreten. Beim Einstreichen der Dividende aus dem Auffliegen der Zwickauer Neonazi-Zelle verliert die Gesinnungsindustrie keine Zeit: Der „Kampf gegen Rechts“ geht in die nächste Runde und legt wieder ein paar hysterische Umdrehungen zu.

Fakten spielen dabei wie immer keine Rolle. Daß es im Fall der beiden toten Zwickauer Neonazis noch immer mehr Fragen und Mutmaßungen als Antworten gibt, daß man noch nicht einmal das Geständnis der Dritten im Bunde hat, das aus zwei Serienkillern mit irrer Ideologie erst eine „terroristische Vereinigung“ machen würde – einerlei; auch der Dynamik des Schröderschen „Aufstands der Anständigen“ hat es vor gut einem Jahrzehnt nicht geschadet, daß die antisemitischen Attentäter, die als Anlaß dienten, sich schon nach wenigen Wochen als islamistisch verblendete Einwanderer herausstellten.

Wo sind die keulenschwingenden Klischeenazis?

Ebensowenig zählt die Alltagswahrnehmung der Bevölkerung. Wer nicht gerade in der entlegensten mitteldeutschen Provinz lebt, wird kaum je einen jener Springerstiefel-Nazis zu Gesicht bekommen, die derzeit wieder jeden zweiten Alarm-Artikel in Zeitungen und Netzmedien illustrieren. Für den durchschnittlichen Bewohner einer deutschen Großstadt ist es auch nach „Zwickau“ und „NSU“ noch immer wahrscheinlicher, sein Auto an zündelnde Linksextremisten zu verlieren, von einer deutschenhassenden Jung-Immigranten-Gang auf Beutezug aufgemischt zu werden oder zwischen die Fronten schwarzvermummter linksterroristischer Bürgerkriegsarmeen zu geraten, die der Polizei regelmäßig Straßenschlachten liefern und die Kontrolle über ganze Straßenzüge beanspruchen, als auf einen keulenschwingenden Klischeenazi zu treffen.

Echte „Rechtsextremisten“ sind in einem Land, in dem man als Mitglied einer einschlägig etikettierten Partei nicht einmal Schornsteinfeger, Fußballtrainer oder Reservistenverbandsmitglied bleiben darf und in dem katholische Priester öffentlich darüber lamentieren, Gemeindemitglieder mit falschem Parteibuch nicht einfach aus der Kirche werfen zu können, ohnehin nicht nur politisch, sondern auch gesellschaftlich bis zur sozialen Auslöschung marginalisiert. Da muß man schon halluzinieren, um eine allgegenwärtige Nazi-Gefahr wahrzunehmen und eine schläfrige Gesellschaft, die „den Neonazis“ immer noch „viel zu leichtes Spiel“ (Charlotte Knobloch) lasse.

Politisch und finanziell einträgliche Halluzinationen

Die Pflege solcher Halluzinationen ist allerdings politisch und finanziell recht einträglich. Damit der Popanz von der so ungreifbaren wie allgegenwärtigen Neonazi-Bedrohung, der bisweilen fatal an die Haß-Suggestionen der „Five minutes’ hate“-Wochenschauen in George Orwells Dystopie „1984“ erinnert, auch aufrechterhalten werden kann, muß das Feindbild entgrenzt werden: vom Kriminellen, Terroristen und Gewalttäter, zu dessen Bekämpfung ja das für alle geltende Strafrecht ausreichend wäre, weil er mit Aufklärungs- und Umerziehungsprogrammen ohnehin kaum zu erreichen ist, auf den „Rechtsextremen“ als Gesinnungsverbrecher und vom „Rechtsextremen“ auf den „Rechten“ an sich, der den Vorgenannten erst den Boden „in der Mitte der Gesellschaft“ bereite. Und das kann dann im Prinzip jeder sein, der nicht links ist.

Das Ergebnis ist die Verankerung der Gleichung „rechts = böse“ in den Köpfen als Grundlage einer neuen Zivilreligion, deren Glaubenssätze absolut und unhinterfragbar gelten sollen. Daß es beim „Kampf gegen Rechts“ hauptsächlich um Geld und Macht geht, wird auch ganz offen ausgesprochen. „Kompetenzzentren“ seien ja schön und gut, aber vor allem müsse doch mehr Geld und vor allem dauerhaft und ohne Vorbedingungen an all die vielen Initiativen „gegen Rechts“ fließen, heißt es unisono von links; auch die Hohepriester und Laienprediger der neuen Zivilreligion streben nach Versorgungssicherheit.

„Kampf gegen Rechts als Staatsräson“

Derweil sonnen sich die Oberhäupter von Lobbyverbänden und Einwanderer-Organisationen, die wie selbstverständlich an den ministeriellen Presseterminen teilnehmen, im Glanz der ihnen zugefallenen quasi-hoheitlichen Mitspracherechte bei der Gesinnungsbewertung der gewöhnlichen Bürger des Staatsvolkes. „Kampf gegen Rechts als Staatsräson“ war ein Zeitungskommentar zur Bundestagsgedenkstunde am Jahrestag der Befreiung des Konzentrationslagers Auschwitz überschrieben – eines der alljährlich zelebrierten Hochämter der neuen „antifaschistischen“ Zivilreligion.

Dem Schreiber war vermutlich nicht bewußt, was er da aussprach: Sieht der Staat seinen Daseinszweck nicht mehr in der unparteiischen Gewährleistung von Freiheit, Rechtsstaatlichkeit und Sicherheit nach innen und außen für alle Bürger, sondern im Niederkämpfen bestimmter Gesinnungen, wird er zwangsläufig zur Partei in einem institutionalisierten geistigen Bürgerkrieg und zielt in letzter Konsequenz auf eine totalitäre Gesinnungsdiktatur à la soviétique.

Der Gesinnungsstaat verdrängt den Rechtsstaat

Daß das den in der Wolle gefärbten Kommunisten von der SED-PDS-„Linken“ zusagt und diese sich aggressiv gegen jede Gleichsetzung links- und rechtsextremistischer Gewalttäter wehren, wundert nicht. Eher schon muß besorgt stimmen, daß sie sich damit inzwischen in einer ganz großen Volksfront quer durch alle Bundestagsparteien befinden und die geistige Bürgerkriegsterminologie des „Kampfs gegen Rechts“ auch in der medialen Öffentlichkeit kaum noch hinterfragt wird.

Wo Meinungen von Staats wegen bekämpft werden, wo das staatliche Gewaltmonopol mißbraucht wird, um Delinquenten nach Gesinnungen zu sortieren und unterschiedlich zu behandeln, sind Rechtsstaat und Demokratie in ernster Gefahr.

Le rapport de la Ligue Arabe donne des preuves de l’implication de la CIA, du MI6 et du Mossad derrière les violences en Syrie

Le rapport de la Ligue Arabe donne des preuves de l’implication de la CIA, du MI6 et du Mossad derrière les violences en Syrie

Ex: http://mediabenews.wordpress.com/

 

Des extraits du rapport des observateurs de la Ligue Arabe en Syrie montrent clairement que les médias ne disent qu’une partie de l’histoire et exagèrent la violence exercée par le gouvernement Al-Assad et ses forces de l’ordre.

Le rapport mentionne une “entité armée” qui tue des civils et des policiers et perpétue des attaques terroristes ciblant des civils innocents. Les pertes de ces attaques sont ensuite attribuées au gouvernement Al-Assad et utilisées pour construire de toute pièce un cas contre la Syrie aux Nations-Unies.

D’après le rapport de la Ligue Arabe, “l’armée libre syrienne” et les “groupes d’opposition armés” sont responsables de bon nombre des meurtres commis.

Des rebelles à Idlib, des preuves récoltées par la Ligue arabe démontrent l'implication de la CIA, du Mossad et du MI6

En Janvier, il a été rapporté que le MI6 britannique, la CIA et les forces spéciales du SAS britannique étaient en Syrie et travaillaient avec l’armée libre syrienne et le Conseil National Syrien (CNS) afin de renverser le régime du président Al-Assad. L’armée syrienne libre est largement reconnue comme étant une création de l’OTAN. Elle est pour la plus grande partie composée de militants des frères musulmans, confrérie elle-même création des services de renseignement britanniques et est soutenue et financée par les Etats-Unis, Israël et la Turquie.

Le rapport fait confiance à des rapports écrits en Novembre par le journaliste Webster Tarpley lors de sa visite dans la nation moyen-orientale.

“Ce que les citoyens de base de tous groupes ethniques confondus disent, est que ce sont des francs-tireurs qui leur tirent dessus. Les gens se plaignaient qu’il y avait des tireurs embusqués terroristes qui tiraient sur les civils, manœuvre de terrorisme aveugle désignée pour le simple but de déstabiliser le pays. Je n’appellerai pas cela une guerre civile, c’est un terme très ambigu. Ce à quoi les gens font face sont des escadrons de la mort, ils doivent gérer des commandos de la terreur, ce qui est une méthode typique de la CIA. Dans ce cas précis, c’est une opération jointe entre la CIA, le MI6, le Mossad, avec de l’argent saoudien, émirati et qatari”, avait dit Tarpley à RT.

Tarpley avait dit que les Etats-Unis poussaient un “modèle ruiné de révolution colorée, soutenu par des groupes terroristes, des gens d’Al Qaïda et des frères musulmans” et que l’objectif était de “détruire le Moyen-Orient en suivant les lignes ethniques”.

Les extraits du rapport des observateurs de la Ligue Arabe établissent “qu’il y a une violence émergeant des deux côtés, mais que l’opposition et les médias occidentaux ont exagéré la violence et le nombre de victimes imputées aux forces gouvernementales”, écrit Nicolas Davies pour le blog War Is A Crime, ex-After Downing Street.

“L’ONU a cessé d’accepter les chiffres des victimes donnés par l’opposition et a gelé ses estimations officielles de morts de civils au chiffre de 5 400, sans reconnaître le fait que cela pourrait déjà être exagéré”, a expliqué Davies. “Ceci n’est pas encore un bain de sang à l’échelle de la Libye, où même le nouveau gouvernement admet qu’au moins 25 000 personnes ont été tuées lors de la guerre menée par l’OTAN. La Syrie pourrait bien suivre le modèle Libyen si l’OTAN et le CCG continuent à donner des armes et de l’entrainement miliaire à l’armée libre syrienne et sont préparés à développer plus de forces spéciales au sol et aussi loin que l’ONU approuve une zone d’interdiction aérienne pour pouvoir protéger une nouvelle bordée de quelques 9 700 attaques aériennes.”

Les médias de masse mettent le nombre de morts à entre 1000 et 5000. La cour internationale de justice, Hisham Abu Hajer (des “rebelles libyens, en d’autres termes: Al Qaïda), la Pravda et d’autres sources mettent ce chiffre entre 50 000 et 100 000 morts. Tarpley a estimé le nombre à environ 150 000, un chiffre incroyable pour une population de juste 6 millions et demi de personnes.

Des extraits intéressants du rapport du chef de la mission des états de la Ligue Arabe en Syrie du 24 Décembre 2011 au 18 Janvier 2012 stipulent:

“La mission a déterminé qu’il y avait une entité armée qui n’est pas mentionnée dans le protocole. Ce développement sur le terrain peut indubitablement être imputé à l’emploi excessif de la force par les forces gouvernementales en réponse aux manifestations qui se sont déroulées avant le déploiement de la mission demandant la chute du régime. Dans certaines zones, cette entité armée a réagi en attaquant les forces de sécurité syriennes, ce qui occasionna une plus violente réaction du gouvernement. A la fin, des citoyens innocents paient le prix de ces actions de leur vie et de leurs membres.

A Homs, Idib et Hama, la mission d’observation a été témoin d’actes de violence commis contre les forces du gouvernement et des civils ce qui a résulté en plusieurs morts et de nombreux blessés. Des exemples de ces actes incluent le bombardement d’un bus de civil, tuant 8 personnes et en blessant d’autres, femmes et enfants inclus et le bombardement d’un train transportant du gasoil. Dans un autre incident a Homs, un bus de la police a explosé, tuant deux policiers. Un pipeline et des petits ponts ont également été endommagés par des bombes.

28. La mission a remarqué que beaucoup de parties ont reporté de manière erronnée que des explosions ou des violences ont eu lieu dans plusieurs endroits. Quand les observateurs se rendirent sur place, ils se rendirent compte que ces rapports étaient totalement infondés.

29. La mission a aussi remarqué que, d’après ses équipes de terrain, les médias exagéraient la nature des incidents et le nombre de personnes tuées dans ces incidents ainsi que les manifestations dans certains endroits.

D’après leurs derniers rapports et leurs briefings au chef de mission le 17 Janvier 2012, en préparation de ce rapport, les chefs de groupes ont été témoins de manifestations pacifiques à la fois par les supporteurs du gouvernement et de l’opposition et ce en plusieurs endroits différents. Aucune de ces manifestations ne fut dérangée, à part quelques disputes mineures entre la mission, les loyalistes et l’opposition. Celles-ci n’occasionèrent aucune mort depuis la dernière présentation devant le comité ministériel arabe sur la situation en Syrie du 8 Janvier 2012.

Quelques observateurs ont fait défaut à leur devoir et ont brisé le serment prêté. Ils ont pris contact avec des officiels de leur pays et leur ont donné un compte exagéré des évènements. Ces officiels ont conséquemment développé une image sombre et non réaliste de la situation.

Les audiences arabes et étrangères de certaines organisations médiatiques ont questionné la crédibilité de la mission parce que ces organisations utilisent les médias pour déformer les faits. Il sera difficile de résoudre ce probème à moins qu’il n’y ait un soutien politique et médiatique pour la mission et son mandat. Il est naturel que certains incidents négatifs se produisent alors qu’elle vaque à ses activités, parce que ces incidents sont normaux au cours de missions d’observation similaires.

75. Il y a eu récemment des incidents qui pourraient creuser le fossé et augmenter l’amertume entre les parties incriminées. Ces incidents pourraient avoir des conséquences graves et mener à la perte de vies humaines et de propriétés. Ces incidents incluent le bombardement de buildings, de trains transportant du fuel domestique, des véhicules transportant du gasoil et des explosions visant la police, des membres des médias et des pipelines. Certaines de ces attaques ont été perpétrées par l’armée syrienne libre et par d’autres groupes membre de l’opposition armée.

Depuis le départ, les attitudes envers la mission ont été caractérisées par le manque de sincérité ou, de manière plus générale, par un manque de sérieux. Avant même qu’elle commence à exercer son mandat et même avant que ses membres n’arrivent sur place, la mission a été prise pour cible dans une campagne vicieuse dirigée contre les états de la Ligue Arabe et le chef de mission, une campagne qui a augmentée en intensité après le déploiement des observateurs. La mission n’a toujours pas reçu le soutien politique et médiatique nécessaire pour remplir correctement son mandat. Si ce mandat est prolongé, les objectifs établis dans le protocole ne pourront pas être atteints à moins que le soutien ne soit fourni et que la mission reçoive le soutien nécessaire pour assurer le succès de la solution arabe.”

url de l’article orginal:

http://www.infowars.com/arab-league-report-provides-evidence-cia-mi6-mossad-behind-violence-in-syria/print/

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

samedi, 11 février 2012

Richard Millet - La dépossession

 

Richard Millet

La dépossession

Les liens secrets entre la CIA et les pères fondateurs de l’Europe Schuman et Monnet

Les liens secrets entre la CIA et les pères fondateurs de l’Europe Schuman et Monnet

Ex: http://mediabenews.wordpress.com/

 

À quelques pas de la tour Hoover, sorte de minaret central d’une centaine de mètres de haut, la Hoover Institution détient dans ses archives sept boîtes intitulées ACUE Collection, un échantillon de l’histoire secrète de l’Europe politique. Fondé en 1948, l’American Committee on United Europe était une organisation privée qui finança des mouvements fédéralistes européens bien avant les traités de Rome. L’ACUE n’avait pas pour seule obsession le décollage économique de l’Europe après la Seconde Guerre mondiale, son objet était également politique : faire barrage à la pression communiste sur l’ouest de l’Europe.

Ce cénacle était d’ailleurs clairement une émanation des services secrets américains. Son président, William J. Donovan, avait dirigé à partir de 1942 l’Office of Strategic Services (OSS), une agence qui disposait de près de 35 000 agents. Inspirateur de la CIA, il est considéré comme « le père de l’Intelligence Service américain ». Le vice-président de l’ACUE ? Allen Dulles, qui avait dirigé le bureau de l’OSS à Berlin, avant de prendre en 1953 la direction de la Central Intelligence Agency pour plus de huit ans. (…)

Au-delà du soutien moral, le comité « accorde un soutien financier absolument nécessaire à des structures travaillant pour l’unité de l’Europe ». À la lecture de ces documents, il apparaît noir sur blanc que cette émanation des services secrets américains a financé le Mouvement européen, rassemblement d’unionistes et de fédéralistes européens fondé en 1948. Les noms des présidents honoraires du Mouvement européen figurent d’ailleurs sur la page de garde du document. Ce sont ceux de quelques pères de l’Europe : Winston Churchill, Alcide De Gasperi, Robert Schuman, Paul-Henri Spaak. (…)

Le soutien de l’ACUE au projet européen durera jusqu’en 1960, trois ans après le traité de Rome. Douze ans en tout, douze ans seulement, mais qui auront changé le monde et l’Europe. Le 20 avril 1960, son président, William C. Foster, qui a pris la succession de Donovan, annonce par écrit au président du Mouvement européen, Robert Schuman, qu’il s’apprête à suspendre les activités du comité et fermer ses bureaux à New York et Paris. En cas de besoin, le comité pourrait être réactivé, mais son œuvre historique est désormais réalisée : « Aujourd’hui, la Communauté européenne, avec ses institutions, la Cour et l’assemblée parlementaire, constitue une réalité[1]. »

Foster ne manque pas l’occasion de souligner le rôle de son cercle d’influence : « Nous croyons que le progrès de la décennie passée doit beaucoup au travail du Mouvement européen, à ses partenaires nationaux et internationaux et à d’autres organisations privées. Par divers moyens – manifestations publiques, recherche, programmes d’échanges, information, éducation –, ces groupes ont cherché à créer un nouveau climat en Europe. Nous avons eu le privilège de contribuer financièrement et moralement à ce travail. »

Robert Schuman répond dès le 8 mai 1960 au président de l’American Committee on United Europe : « Je ne puis que prendre acte, avec regret, de votre décision de suspendre, dans les tout prochains mois, vos activités[2]. » Mais pour l’ancien ministre des Affaires étrangères qui a prononcé, le 9 mai 1950, la fameuse déclaration considérée comme le discours fondateur de la construction européenne, le processus européen est loin d’être achevé : « Ce sont les raisons pour lesquelles je note avec le plus grand intérêt que la décision que votre comité a prise n’est pas de mettre fin à ses activités mais seulement de les suspendre provisoirement. » Schuman prend bien garde d’évoquer les financements du Mouvement européen par l’ACUE, comme l’a fait William C. Foster. Avec l’argent, les Américains n’ont pas nos pudeurs.

Au moment de la suspension des activités de ce lobby qui ne dit pas son nom, son trésorier est John McCloy, un juriste et banquier américain proche des compagnies pétrolières baptisées les « sept sœurs ». Très lié à la famille Rockefeller, ce dirigeant de la Chase Manhattan Bank et du Council on Foreign Relations était un ami personnel de Jean Monnet, considéré comme l’inventeur du projet européen. Conseiller de plusieurs présidents américains, McCloy fut l’un des contacts essentiels de Monnet au sein de l’appareil d’État américain, de la Seconde Guerre mondiale à la fin des années 60. Juste avant de trouver la mort à Dallas le 22 novembre 1963, Kennedy avait attribué aux deux hommes les premières Presidential Medals of Freedom. Lors de la cérémonie, le président Johnson prononcerait à propos du père de l’Europe les mots rédigés par son prédécesseur : « Citoyen de France, homme d’État du monde, il a fait de la persuasion et de la raison les forces politiques conduisant l’Europe vers son unité et les nations atlantiques vers un partenariat plus efficace[3]. » Mais Monnet ne frayait pas seulement avec McCloy. (…)

Constantin Melnik, conseiller du Premier ministre Michel Debré pour la sécurité et le renseignement entre 1959 et 1962 témoigne : « Dulles estimait avoir sauvé l’Europe à travers les contacts avec les politiques. Et il me citait notamment le rôle de Schuman et Monnet. Oui, Schuman et Monnet avaient des liens avec la CIA. » Le Général en concevait de l’agacement : « De Gaulle voulait que les contacts avec la CIA soient concentrés au niveau des services et que les gens de la CIA cessent de voir directement Monnet et Schuman. »

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Extraits de Circus politicus, Editions Albin Michel (1 février 2012)

1]Lettre de William C. Foster, président de l’ACUE, à Robert Schuman, président du Parlement européen, 20 avril 1960.

[2] Lettre de Robert Schuman, président du Mouvement européen, à William C. Foster, président de l’ACUE, 8 mai 1960.

[3] Jean Monnet, Mémoires, Fayard, 1976.

Ernst Jünger in Paris

Ernst Jünger in Paris: Tobias Wimbauer hält den Bunsenbrenner an des großen Eindeuters Kitschgemälde      

Geschrieben von: Till Röcke   

 

Ex: http://www.blauenarzisse.de/

Natürlich war es unmöglich, in einer Stadt wie Paris einem halbwegs durchschnittlichen Kriegs- bzw. Etappenleben nachzugehen. Zu viel der Ablenkung, wo hin man blickte ein Verlustieren und Frönen. Literaten und Kollaborateure, Theater und Bordelle, es war alles da, und das war es immer schon gewesen. Stadt der Liebe, Stadt der Sehnsucht. Und dann zeitbedingt eine reizende Insel im Schlachtentaumel. Man möchte das alles einmal aufgeschrieben wissen, wüsste man es nicht besser. Denn diesen Dienst hat Ernst Jünger einst gerne übernommen. Als Offizier im besetzten Paris der vierziger Jahre hatte er Zeit und das, wovon er immer schon am meisten besessen hatte: Muse.

Der ästhetische Beobachter

Jünger-Nestor Tobias Wimbauer ist dem Pariser Treiben nachgegangen. Das Resultat liegt nun als Band in der akribisch-herzlichen „Bibliotope“-Reihe des Hagener Eisenhut Verlags vor. Dabei steht die bereits bekannte, vor einigen Jahren in der FAZ für Aufmerksamkeit sorgende Untersuchung über die amourösen Spielereien Jüngers im Zentrum. Der vernobelte Lackschuh-Landser hielt alles fest, schließlich war er bekennender Diarist. Die Schwierigkeit dabei: In Jüngers Aufzeichnungen dieser Jahre, den nach dem Krieg publizierten „Strahlungen“, mischen sich Fakten und Fiktion – wie es nun mal der erzählenden Dichtung zu eigen ist, mit den doch eher wahrheitsgetreuen Protokollen in Tagebüchern allerdings weniger zu tun hat.

Wimbauers Aufsatz „Kelche sind Körper“ weist den „Strahlungen“ denn auch einen hohen Grad an zusammengeklaubten Liebesmotiven der Weltliteratur nach. Als Pointe erklärt Wimbauer die bekannte „Burgunderszene“ zur Nebelkerze. In dieser Miniatur, ein belletristischer Klassiker obszöner Überhöhung, schildert ein am Gläschen nippender Ich-Erzähler sein tiefenentspanntes Beiwohnen einer Bombardierung. Luftkrieg und Lust, Jünger als universalistischer Ästhet. Denn eigentlich, so Wimbauers Lesart, war es dem Autor daran gelegen, die Liaison mit einer gewissen Sophie Ravoux zu verschleiern. In Kirchhorst wartete schließlich die Frau.

Der Phallus von Paris

Neben der Erotik sah sich Jünger immer wieder gezwungen, den militärischen Dienstpflichten beizukommen. Die Erschießung eines Deserteurs, unter seinem Kommando durchgeführt, stellt sich auch nach Jahrzehnten der Forschung noch als heiße Sache heraus. Diese bildet den zweiten Schwerpunkt des Sammelbandes, der neben dem Herausgeber noch vier weitere Experten zu Wort kommen lässt. Insgesamt ist festzuhalten, dass Wimbauer souverän zusammenstellt, was das französische Abenteuer an wissenschaftlicher Spiegelung bereithält. Gedanke: Man ist eben nie ganz fertig mit Ernst Jünger. Wilflingen ist noch lange nicht genommen.

„Désinvolture“, Schnöselei von hoher Qualität, ist das aus Kennermund oft vorgebrachte Prädikat des Jüngerschen Wesens. Dem ist wohl kaum zu widersprechen, zu sehr war das Vorraussetzung, um ein derart bildgewaltiges Werk zu schaffen. Was davon heute noch übrig ist, was sich aus einer weniger zurückgelehnten und auf Gleichnisgenuss bedachten Perspektive davon noch fruchtbar machen lässt, das weiß irgendwann vielleicht die Jünger-Exegese. Vielleicht auch nicht. Skepsis ist geboten. In diese Richtung zumindest bringt es Textbeiträger Alexander Rubel. Als Jüngers Lebensmotto und künstlerische Daseinsberechtigung mag vorerst Rubels lapidare Feststellung herhalten: „Wer die Welt in ihrer Gesamtheit erfasst, muss sich nicht von ephemeren Ereignissen wie Weltkriegen und Massenvernichtung beunruhigen lassen.“

Tobias Wimbauer (Hg.): Ernst Jünger in Paris. Ernst Jünger, Sophie Ravoux, die Burgunderszene und eine Hinrichtung. Eisenhut Verlag: Hagen Berchum 2011. 12,90 Euro

The Once-Weres and the Could-Have-Beens of Europe

The Once-Weres and the Could-Have-Beens of Europe

by Derek Turner
 
Ex: http://www.alternativeright.com/

Vanished Kingdoms—The History of Half-forgotten Europe
Norman Davies. London: Allen Lane, 2011. 800 pp, £30 hb

Davies_Norman_-_Vanished_Kingdoms_2When I visited the Naval Museum in Madrid several years ago, I took away as a souvenir a facsimile of a coloured 1756 naval manual illustration entitled Banderas que las naciones arbolan en la mar. It shows ninety different flags that might conceivably be met with upon the high seas by Spanish sailors—ranging from the personal standard of the Hapsburgs and the banner of the Papal States to the presumably more frequently encountered flags of Brabant, Corsica, the English East India Company, Flanders, Pomerania, Riga, Stettin, Zeeland and many other names now relegated to history’s footnotes.

Almost none of these once brinily-billowing banderas would now be encountered on any seas by anyone. The illustration is a piquant evocation of a looser and more colourful Europe—a hint of all that has faded into dull desuetude in the two-and-a-half centuries since. But it is also a salutary reminder of the complex counter-narratives that underlie accepted realities, and seethe beneath the veneer of the nations we think we know.

My maritime metaphor echoes Norman Davies’s introduction to Vanished Kingdoms:

This book . . . garners the traces of ships of states that have sunk, and it invites the reader, if only on the page, to watch with delight as the stricken galleons straighten their fallen masts, draw up their anchors, fill their sails and reset their course across the ocean swell.

Sometimes the most compelling history is the kind that falls between the cracks of the chronicles and subverts fondly-held foundational myths. The ‘official’ history of Europe is variegated enough to give any number of historians lifetimes of employment, but now the 72 year old Slavonic specialist Davies has produced fifteen case studies dating from the fifth to the twentieth centuries to suggest that a great deal of what we take for granted about Europe’s past is “narrative colonization” which ought to be unlearned. He ends with a short chapter, “How states die”, which seeks to formulate “a typology of vanished kingdoms”.

This all makes for an engrossing, evocative and original contribution to European historiography. There will be few who will not unearth some new insight to challenge conventional, convenient versions of events—the flattering histories which Napoleon famously dismissed as “a fable agreed upon”. The “Europe of a hundred flags” wished for by the Breton nationalist Yann Fouéré is more like a Europe of a thousand flags. “The past is not only a foreign country that we half-knew existed” Davies observes—“it is hiding another concealed country behind it, and behind that one, another, and another, like a set of Russian dolls”.

Davies is a melancholic and romantic, and his intellectual interests have been influenced by his Welshness, chapel-going and early encounters with Heraclitus and Gibbon. He also possesses a Polonism so pronounced that he has (unjustly) been accused of understating historical Polish anti-Semitism and downplaying Jewish suffering during World War Two. This may have cost him a tenured position at Stanford in 1986, something he clearly still broods upon, despite claiming on his (typo-full) website that

. . . he remembers the episode stoically—as evidence of academic small-mindedness and of [the] fate awaiting anyone who confronts entrenched opinions and prejudices.

It cannot have helped that he is strongly anti-communist. His website entry on his 2006 book Europe at War explains his view that communism was the moral equivalent of nazism:

[T]he war in Europe was dominated by two evil monsters, not by one . . . The liberators of Auschwitz were servants of a regime that ran still larger concentration camps than those they liberated . . . The outcome of the [war] was at best ambiguous. The victory of the West was only partial, its moral reputation was severely tarnished and, for the greater part of the continent of Europe, ‘liberation’ was only the beginning of more than fifty years of further totalitarian oppression.

The most recent of his shipwrecks of history is the Soviet Union itself. There were many factors responsible for the USSR’s dissolution, but the problems were fundamental:

[T]he Soviet system was based on extreme force and extreme fraud. Practically everything that Lenin and the Leninists did was accompanied by killing; practically everything they said was based on half-baked theories, a total lack of integrity and bare-faced lies.

He maintains that Gorbachev was probably taken by surprise by the events he expedited—and observes that glasnost, which was invariably rendered in the Western press as “openness”, actually means “publicity”. The subsequent inglorious events traumatized all Russians, and even now feed nationalistic dislike of the oligarchs and the Balt, Turkic, and Chechen separatists of Russia’s near abroad—and of course America. Putin’s rhetoric about the alleged glories of the USSR is coloured by “a strong sense of bafflement” and “pangs of corporate guilt” that he and other insiders did not forestall this degrading dissolution.

Davies leads the Western reader surefootedly across the little-known landscape of the eastern continent, making sense of entangled narratives and being fair to all. He commences each chapter with descriptions of these places as they look now, from their topography to the chief historical sites, before haling us back across the centuries with tales of ancient alarums, excursions, raiders, crusaders, forgotten wars, futile resistances, burned villages, slighted cities, and mounted tribes moving restlessly forever across that exhilarating vague vastness between Teutonia and Tartary, Europe and Asia. This area which has too few defensible frontiers for its own good has seen the most atrocious crimes, mountains upon mountains of skulls heaped up by successive tsunamis of Tartars, Mongols, Cossacks, Teutonic Knights, Communists, and Nazis powered by greed, ideology, religion, race-hatred, or sheer love of killing.

Other essays with an east European theme include one on Litva, the Polish-Lithuanian “Grand Duchy with Kings”, at one time the largest of all European states covering much of what is presently Lithuania, Belarus, Ukraine and Poland, and that lasted more than five centuries. We are taken through Litva’s crepuscular chronicles from the time Viking (locally called Varangian) explorers started to hazard the region’s headwaters, pushing ever further inland through a primevally-forested country populated by wisent, konik, elk, and lynx, some of which still persist in a precious fragment of this forest along the Polish-Belarussian border. The Varangians conquered existing Slav settlements like Kiev or established new fortress-fords at places like Novgorod, and traded or fought all the way down to the Black Sea and eventually Byzantium, where for five centuries the Emperors of the East maintained an Anglo-Scandinavian Varangian Guard as both elite fighting regiment and personal corps. Semi-legendary kings ruled over a huge, indeterminate territory—Ukraina means “On the Edge” in Slavonic, and these wild steppes needed to be protected by self-defence communities of Kozaks (a Turkic word meaning adventurer or freebooter) because they were so prone to incursions. Although Orthodoxy made rapid advances from the 9th century onwards, the ruling caste long remained pagan; Grand Duke Gedminas legendarily founded Vilnius after dreaming of an iron wolf howling from a hill overlooking three rivers, and when he died in 1342 his obsequies were entirely pagan, his body being incinerated along with his favourite servant, favourite horse and a group of German slaves. But they cleverly allied with Catholic or Orthodox dynasties according to the political winds, and this pragmatism, as well as Litva’s relative remoteness, helps to account for the Duchy’s durability. In 1386, Prince Jogaila was elected king by an assembly of barons on condition of accepting Christian baptism and permanent union with Poland, and for almost 200 years afterwards “Jagiellonians” steered their ship as a joint Polish-Lithuanian venture, now intermarried with the Angevin and Hapsburg European mainstream. Even after the Jagiellonians had gone, the Duchy was often fortunate in its statesmen, but by the early 17th century it was trapped between Muscovy pushing from east and south and Sweden from north and west, and the king-grand duke was forced to flee into exile. There was time for one last great figure, in the shape of King John III Sobieski, whose hussars broke the Turks outside Vienna in 1683, but by then the Duchy was riven by internal disputes and weak leadership. The Great Northern War of 1700-21 between Russia and Sweden took place largely on the Duchy’s territory, and from then on it became the plaything of Russia, Prussia and Austria—the “international bandits” as Davies calls them, who carved it up between them while Voltaire and other “wisecrackers of the Enlightenment” chortled. There were last desperate attempts to assert independence and expel foreign troops, notably in 1794 in Warsaw. Russian forces under the leadership of Suvorov massacred the population of the Warsaw suburb of Praga, and the General sent a message to Catherine the Great reading simply “Hurrah. Praga. Suvorov”—to which she answered, equally laconically, “Bravo Fieldmarshal. Catherine”. On 25 November 1795, the last of the offices of state ceased functioning and the last king-grand duke, Stanlislaw-August, abdicated, after which he was exiled to captivity in St. Petersburg. This sad ending has been reprised severally since thanks to the area’s unlucky proximity to Germany and Russia. Time after time, even more than other areas of Europe, this unhappy region has witnessed what Zbigniew Herbert would call “the abrupt change of life / Into archaeology”. Even now, the former provinces of Litva—now Poland, Belarus and Lithuania—all claim to be the legitimate heirs of the legacy, even arguing over Adam Mickiewicz, whose 1834 epic poem Pan Tadeusz commences:

O Litva, My homeland, you are like health /

How to gauge your worth, only he can know /

Who has lost you. Today I see your full beauty /

And describe it, because I long for you.

Another equally engrossing east European-themed essay is “Borussia: Watery Land of the Prusai”, where we are introduced to previously unknown tribes emanating from what would one day become East Prussia, fleetingly recalled from the Mazovian memory-hole before sinking back into their immemorial lagoons, making us wish we knew them better—Varmians, Pomesgasanians, Natangians, Sambians, Skalovians, Nadruvians, Bartians, Sudovians, and Gallinians. We hear of the Wars of the Schmalkaldic League and the fate of the alchemist Conte de Ruggiero, hanged in a gilded gallows, wearing a toga made of gilt paper—and are tantalized by the possible fate of Konigsberg’s/Kaliningrad’s fabled Bernsteinzimmer (“Amber Room”), fifty-five gol and crystal-decorated amber panels weighing a total of six tons presented to Peter the Great, missing since 1944, according to assorted legends languishing in a Saxon mine, in a sunken German battleship, concealed in Moscow or concreted into the foundations of Soviet-era buildings. (German donations helped to pay for a new Amber Room opened in 2003 in St. Petersburg’s Catherine Palace.)

Then there is “Rusyn—The Republic of One Day”. That serio-comic “One Day” started at 5am on 15 March 1939 when the Wehrmacht rolled into the rump of Czechoslovakia and the Slovaks declared independence. The Ruthenian “Czechoslovaks” of Carpatho-Ukraine decided they might as well emulate the Slovaks, and by 6.30 pm they had declared a democratic republic, announced that the official language was Ukrainian, hoisted a flag of two horizontal blue and yellow bands and announced a touchingly vainglorious anthem, Shche ne vmerla Ukraina (“Ukraine has not yet perished”):

Ukraine has not yet perished, nor her glory, nor her freedom,
Upon us, fellow Ukrainians, fate shall smile once more.
Our enemies will vanish like dew in the sun,
And we too shall rule, brothers, in a free land of our own.

But the following morning, Hungarian troops had crossed the border and annexed the little country. Rusyn paramilitaries fought on for a few days in the mountains, with hundreds executed after capture, but geopolitics told against them. In 1944, the Hungarians were briefly replaced by the Germans before the Red Army swept through and incorporated Carpatho-Ukraine into the Ukrainian SSR, repressing its distinct culture (ironically, today’s Rusyn autonomy movement is sometimes said to be financed by Moscow).

Davies’ forays into western and southern Europe are equally diverting. We start with the myth-encrusted Visigoths of Tolosa (Toulouse), and are introduced to the minutely described 5th century King Theodoric II, whose knees were “the comeliest and least wrinkled in the world”, who “prays with assiduity…but one suspects more habit than conviction” and was married to Queen Pedauco (“Goose-foot”—whose knees were presumably more wrinkled than her spouse’s).

We go to Spain before Spain ever existed, to pay our historical respects to the now-subsumed Aragonese, led by aristocrats like “Wilfred the Hairy” who defied fellow “valley viscounts” and the Moors from fortified hilltops.

We follow the meteoric career of Burgundy’s Charles the Bold, from the 1466 “high” of murdering all the inhabitants of Dinant to his 1477 downfall in what is now Switzerland, his naked corpse “frozen into the ice of a pond . . . split to the chin by a Swiss halberd, the body many times pierced by Swiss pikes”.

In the chapter on Sabaudia (Savoy), we are told of the time when the present Savoyard (and therefore Italian) royal claimant Vittorio Emanuele endeared himself to his virtual subjects by fatally shooting a man after shouting at him Voi, italiani di merda (“you Italian shits”).

In the discussion of Napoleon’s client state of Etruria, it is gratifying to renew acquaintance with Talleyrand’s citric aperçu on the judicial murder of the Duc d’Enghien, last of the French Bourbons—C’était pire qu’un crime; c’était une faute (“It was worse than a crime; it was a mistake”).

We are taken to Rosenau in southern Germany, to be regaled with just a few of the multiple ironies of Anglo-German history; during World War I the Britain ruled by descendants of Albert of Saxe-Coburg-Gotha underwent night bombing raids from giant Gothas planes named in honour of the selfsame dynasty. Like a pawkily proud Welshman, Davies takes mischievous pride in underscoring just how German is the “British” royal family, infinitely more closely related to the un-Home Counties-sounding Anhalt-Zerbsts or Pfalz-Zimmerns than to William the Conqueror, Henry VIII or even the Stuarts.

Still on a Cymric theme, there are anecdotes of Sinn Féin’s negotiator Eamon de Valera being humiliated by the British PM David Lloyd-George speaking to his secretary in Welsh more fluent than de Valera’s Irish—and a revisionist view of the history of Alt Clud, the “Kingdom of the Rock” in what is now south-eastern Scotland, which was rather much more Welsh than it was Scottish. Closest to home of all are his reflections on the future of the UK, which he suspects is destined to fail as all other states eventually fail—and probably soon.

There are criticisms that could be made of Vanished Kingdoms. Davies arguably makes too much of the Aragonese selling as slaves the Moorish population of Menorca in 1287, which he calls “a milestone in the grim history of European slavery”. But while this was clearly not an edifying event, it was merely one example of a trade that had always existed, and in which the Moors joined with at least equal enthusiasm (the luckless Menorcans were themselves sold in North Africa’s slave markets, which operated until the 19th century).

A few assertions seem over-confident, such as that Moors remained numerically predominant in much of Spain even after the Reconquista—but how can he, or anyone, know this for certain? The concluding chapter on “Why states die” feels curiously cursory after the richness and subtlety of the bulk of the book, just eleven occasionally banal pages that skim far too quickly over the musings of St. Augustine, Hobbes, Rousseau, and more recent theorists of state death. He cites “implosion, conquest, merger, liquidation and ‘infant mortality’” as causes of collapse, but scants over some other threats, such as the gradual loss of a previously unifying culture or population replacement through immigration (for example, a recent Scottish survey suggests that one fifth of Scotland’s population does not regard itself as “Scottish”, which has implications for Scottish independence). There are some small typos and inconsistencies, but it is only fair to note that I worked from an uncorrected proof copy and doubtless most of these were later edited out.

Yet this highly original book is about editing in rather than editing out, and the effect is eminently addictive—revivifying Europe’s unquiet dead to walk and talk again for a time, salvaging their sunken vessels and sending them scudding briefly again across history’s charts, while we their inheritors plot our future course across a sea of troubles.

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vendredi, 10 février 2012

Auch Bin Laden wurde mal unterstützt. Der Westen gegen Assad

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Auch Bin Laden wurde mal unterstützt. Der Westen gegen Assad
       
Geschrieben von: Robin Classen   
Ex: http://www.blauenarzisse.de/

Es war ein seltsames Schauspiel, was sich Beobachtern der letzten Tagung des UN-Sicherheitsrates bot. Schon vor der Abstimmung waren die Gesichter der Vertreter der westlichen Länder, insbesondere der US-Botschafterin Susan Rice, von Frustration und Missmut gezeichnet. Nach der Abstimmung, bei der Russland und China ihr Veto einlegten, eskalierte die Situation beinahe. Susan Rice giftete ins Mikrofon, dass man „angewidert“ sei, der britische Außenminister William Hague fragte offen, wie viele Menschen denn noch sterben müssten, bis Russland und China ihre eigenen Interessen hinten anstellten und handelten. Peter Wittig, deutscher Vertreter und der einzige Botschafter, der seine Erklärung nicht in der Landessprache vorlas, griff zum Schul-Englisch und kommentierte das Abstimmungsverhalten der beiden östlichen Vetomächte mit: „This is the real scandal.“

Russland und China legen Veto ein

Man fragt sich, worum es bei dieser Abstimmung überhaupt ging, wenn das Thema offensichtlich so polarisierend wirkte. Die Resolution, über die letztlich abgestimmt wurde, sah keine zusätzlichen Sanktionen und auch keine Rücktrittsforderung vor, sondern unterstützte einfach nur die Forderungen der Arabischen Liga. Diese, euphemistisch „Friedensplan“ genannten, Forderungen besagten, dass Assad alle Sicherheitskräfte aus den syrischen Städten binnen 15 Tagen abziehen, sämtliche Terrorverdächtige freilassen und arabische „Beobachter“ ins Land lassen müsse. Für Syrien würden diese Forderungen letzten Endes bedeuten, dass Islamisten und Terroristen ohne Strafverfolgung auf freien Fuß gesetzt und die Sicherheit in Syriens Städten, gerade für ethnische und religiöse Minderheiten, völlig aufgegeben würde.

Außerdem bliebe Assad im Falle einer Befolgung dieser Forderungen der mehrheitlich islamistischen Mitglieder der Arabischen Liga wohl nur noch der Rücktritt. Kein Wunder also, dass Assad zwar verbal zugestimmt, aber bisher noch nicht gehandelt hat. Dieser Umstand wird von China und Russland kritisiert, von denen vor allem die Russen natürlich auch eigene Interessen verfolgen dürfte, denn Syrien ist einer ihrer besten Handelspartner in der arabischen Welt. Nichtsdestotrotz erscheinen die Argumente der beiden Großmächte überzeugend: An die gewalttätigen Demonstranten, die Islamisten, stellt die UN-Resolution nämlich keinerlei Forderungen, verurteilt deren menschenverachtendes Treiben in keiner Silbe.

Die Arabische Liga: Ein Zusammenschluss islamistischer Staaten?

Es ist ein handfester Skandal, dass der UN-Sicherheitsrat sich allen Ernstes einer Forderung anschließt, die von theokratischen Diktaturen ausgearbeitet wurde, um ihren militanten Dschihadisten in Syrien an die Macht zu verhelfen. In der Arabischen Liga finden sich die üblichen Verdächtigen der islamischen Revolution von 2011, von Ägypten, Marokko, Tunesien über Libyen bis hin zum internationalen Islamisierungs-Financier Saudi Arabien. Wenn man bedenkt, dass Ägypten zeitweise ausgeschlossen war, weil es einen Friedensvertrag mit Israel geschlossen hatte, dürfte jeder wissen, woher der Wind in dieser Organisation weht.

Am nächsten Tag ging es auf der Münchner Sicherheitskonferenz dann auch munter weiter mit dem Russen- und Chinesen-Bashing. Diesmal nahmen die arabischen Nationen Stellung zu den Geschehnissen im Sicherheitsrat. Zunächst durfte die vollverschleierte Tawakkul Karman die Bühne betreten und ins Mikrophon bellen, dass Russen und Chinesen „die menschliche Verantwortung“ für ein bis heute nicht bewiesenes „Massaker“ in Syrien trügen und sie „im Namen der arabischen Jugend“ die Haltung der beiden Länder aufs schärfste verurteile. Erstmals auf internationalem Parkett konnte sich auch gleich der tunesische Ministerpräsident Hamad Jebali von der radikal-islamistischen Ennahda-Partei in die internationale Front einreihen und kündigte an, er sei „stolz darauf“, nun den syrischen Botschafter nach Hause zu schicken.

Meldungen über Syrien-Massaker berufen sich auf zwielichtige Nachrichtenagentur

In Syrien gehen derweil die islamistischen Proteste weiter. Was die FAZ kleinlaut preisgibt, wird ansonsten in den Medien totgeschwiegen: Die Demonstrationen werden unter dem einfachen wie unmissverständlichen Motto „Alla'hu akbar“ beworben und durchgeführt. Der Grund für die einseitige Berichterstattung im Westen, ja sogar für die Haltungen der europäischen Regierungen, dürfte in einem handfesten Medienskandal liegen. Fast alle Horrormeldungen über angebliche Massenerschießungen und Ähnlichem gehen nämlich auf ein kleines Ein-Mann-Nachrichtenbüro in London zurück, das „Syrian Observatory for Human Rights“, von dem vorher noch kein Mensch etwas gehört hat, auf dessen Meldungen sich aber nahezu alle Presseberichte berufen. Unbekannt ist, welcher Geheimdienst oder welche Organisation diese selbsternannte Nachrichtenagentur nun ins Leben gerufen hat. Manche vermuten, es handle sich um eine US-Organisation, wahrscheinlicher könnte sogar sein, dass der „Präsident“ Rami Abdul-Rahman von Saudi Arabien finanziert wird, um Europa zu einem Eingreifen in seinem Sinne zu überreden.

Fakt ist, dass Syrien mit Assad einen der liberalsten und menschlichsten Präsidenten in der gesamten arabischen Welt hat. Assad ist Alevit und gehört somit einer sehr liberalen Glaubensrichtung an, die von der Mehrheit der Muslime korrekterweise gar nicht zum Islam gezählt wird. Assad posiert mit seiner grundsätzlich unverschleierten Frau, die mit ihren engen Jeans, ihrem Schmuck und ihren modischen Blusen in keiner westlichen Großstadt auffallen würde, ganz offen im Fernsehen beim Spielen mit seinen Kindern.

Assad gehört zu den liberalsten und menschlichsten Präsidenten der arabischen Welt

Dabei scheint ihn noch nicht einmal zu stören, dass seine Frau steht und er mit den Kindern spielt, was dem aufmerksamen Araber wohl als Symbolik gelten dürfte, dass er „unter Pantoffel“ steht. Außerdem wird Assad von nahezu allen ethno-religiösen Minderheiten, gerade auch den Christen, offen unterstützt. Kaum ein Herrscher im Nahen Osten hat Minderheitenrechte so rigoros umgesetzt, kaum jemand hat Islamisten so effektiv von Übergriffen abgehalten, wie Präsident Assad. Richtig ist aber, dass er zu keinem Zeitpunkt ein Präsident der Mehrheit war, sondern immer nur ein überparteilicher, überkonfessioneller Verwalter, mit dem sich ganz Syrien mehr oder minder arrangieren konnte.

Dies war nur deshalb möglich, weil er auch den Muslimen in vielerlei Hinsicht freie Hand ließ: Unvergessen ist der Besuch von Ahmadinedschad vor zwei Jahren, als das ganze Land mit iranischen Fahnen geschmückt war und man merkte, dass Assad für die muslimische Bevölkerung weniger als Identifikationsfigur diente, als der Präsident des islamistischen Nachbarstaates. Ins Fadenkreuz der USA dürfte Assad auch deshalb gelangt sein, weil unter seiner Regie ein nordkoreanischer Atomreaktor auf syrischem Boden gebaut wurde, der dann in einer international nur rudimentär medial behandelten Nacht-und-Nebel-Aktion von israelischen Militärflugzeugen noch während der Errichtung zerstört wurde.

Auch Osama Bin Laden wurde mal unterstützt

Gerade in der letzten Zeit war aber eine verstärkte West-Anbindung Assads zu bemerken – die Lage in Syrien hatte sich beruhigt. Dies lässt die jetzige harte Hand Amerikas gegenüber dem „Verwaltungsherrscher“ Assad als ungerechtfertigt und die Unterstützung der islamistischen Opposition als naiv erscheinen. Offensichtlich hat man in Amerika vergessen, dass man vor Jahren auch Osama Bin Laden im Kampf gegen die Sowjetunion unterstützte, und genau dieser Bin Laden dann im Jahr 2001 tausende amerikanische Staatsbürger tötete. Angesichts des islamistischen Mobs auf den Straßen, der dank der amerikanischen Unterstützung über kurz oder lang wohl Assad stürzen wird, könnte man meinen, die Geschichte würde sich wie so oft wiederholen.

Chypre, tête de pont russe en méditerranée

L'histoire d'amour entre Chypre et la Russie pourrait sembler suspecte à certains bien-pensants européistes sinon internationalistes.

Chypre, tête de pont russe en méditerranée

Les présidents chypriote et russe, Dimitris Christofias et Dmitry Medvedev, en 2010. / Petros Karadjias/AP/SIPA

Ex: http://mbm.hautetfort.com/

Illustration des relations russo-chypriotes: un cargo russe chargé d'armes transite par Chypre, qui le laisse filer en Syrie. Entre intérêts stratégiques de la grande Russie et nécessité économique pour la petite Chypre, les deux pays entretiennent des rapports ambigus et légalement douteux.

Le 10 janvier 2012, le cargo russe MV Chariot chargé de 35 à 60 tonnes de munitions type AK-47 en partance pour la Syrie était interpellé à Chypre, dans le port de Limassol.

Game over pour le convoyeur d’armes ? Pas tout à fait. Quelques heures plus tard, et malgré l’embargo sur les armes décidé par l’Union européenne contre le régime d'Hafez al-Assad, le gouvernement chypriote l’a laissé filer. Et le navire et ses kalachnikovs sont arrivés finalement à bon port, celui de Tartus, en Syrie.

Cette surprenante mansuétude chypriote est-elle innocente? Les liens avec la Russie sont étroits et la petite île a beaucoup à gagner du soutien russe.

  • Qu’ils soient économiques: Vladimir Poutine a promis à l’île un prêt de 2.5 milliards d’euros (dont une partie a déjà été versée), pour affronter la crise. Un chèque dont le montant équivaut à 10% du PIB de Chypre…
  • Ou politiques: la Russie défend par tradition les intérêts de Chypre au Conseil de sécurité de l’ONU, notamment sur la question de la RTCN (la "République turque de Chypre du Nord", Etat autoproclamé par Ankara après l'invasion turque de 1974, Ndlr). RTCN que Moscou ne reconnait pas. Alors le moment est mal choisi pour froisser le Kremlin.

"Limassolgrad"

Au-delà du jeu diplomatique, l’entente russo-chypriote saute aux yeux sur l’île d’Aphrodite. A Chypre, 35.000 à 40.000 habitants sont russophones. La destination plaît aux touristes russes, ils ont été 56.400 en 2011, selon le service russe des statistiques des agences de voyage.

C’est à Limassol (Sud), deuxième ville du pays, importante pour son port, que l’on peut mesurer l’emprise de la diaspora. A tel point que la ville est baptisée "Limassolgrad". Restaurants, menus, enseignes de boutiques, tout est traduit en russe. Ιl y a un journal russe, une chaine de télé, une autre de radio, et deux écoles.

Historiquement, Chypre a connu plusieurs vagues d’immigration russe. L’une d’elles à la suite de la Révolution soviétique, dans les années 20, lorsque sont arrivés les Russes travaillant dans les mines d’amiante. L’autre, beaucoup plus récente, est celle des "Pontiques", des Russes d’origine grecque venus s’installer à Chypre après la chute de l’URSS. Aujourd’hui, le visage de la diaspora a changé. Armateurs, promoteurs immobiliers, entrepreneurs, ce sont désormais ces "nouveaux Russes" qui viennent investir sur l’île.

Ils sont attirés par un taux d’imposition bas (10% pour les entreprises chypriotes) et la facilité du business. Un quart des dépôts bancaires à Chypre sont d’origine russe, tout comme le tiers des investissements étrangers. Comme hier les Libanais, ces russes multiplient les sociétés écran et compagnies off-shore.

Ιls débarquent avec des valises pleines. Ils placent leurs fortunes dans les banques ou l’immobilier. La plupart viennent à Chypre pour laver cet argent"

témoigne Irène Efstathiou, franco-russe mariée à un chypriote et membre de la communauté russe à Chypre.

"Le mouton rouge de l’Europe"

Tous ne s’y installent pas. Chypre, Etat-membre de l’UE depuis 2004, demeure une étape, un trait d’union méditerranéen utile à la Russie pour étendre certains commerces plus ou moins avouables. En particulier celui des armes, vers les pays du Moyen-Orient (Syrie, Liban, Iran et Irak) mais aussi, vraissemblablement, vers la Chine et l’Inde.

Et la Russie peut compter sur un allié de marque: le président chypriote, Demetris Christofias, russophone (il a étudié en Russie soviétique) et ex-dirigeant du parti communiste Akel. En 2008, au détour d’un voyage à Moscou, Christofias ne s’est-il pas vanté d’être "le mouton rouge de l’Europe" ?

Le Département d'Etat US joue avec le feu en alimentant la subversion afin d'encourager le départ des militaires égyptiens

Le Département d'Etat US joue avec le feu en alimentant la subversion afin d'encourager le départ des militaires égyptiens

L'Egypte pourrait se retrouver bientôt dans le camp du BRICS avec Iran et Syrie comme alliés

Les militaires égyptiens contre Washington, pour leur sauvegarde ?

Ex: http://mbm.hautetfort.com/

Est-il si difficile de prévoir qu’un pouvoir aux abois, pressé par un mécontentement populaire très puissant et qui a entre ses mains divers membres d’organisations activistes dépendant d’une puissance étrangère, dont il est aisé de prouver l’activisme dans le soutien des manifestations de certains aspects de ce mécontentement, trouve dans cette occurrence une voie idéale pour tenter de désamorcer une partie de ce mécontentement en dénonçant une violation de la souveraineté nationale ? Mais les USA ne s’intéressent pas à cette sorte de prolongement, s’ils l’imaginent seulement.

Par conséquent, c’est une crise en aggravation rapide, qui s’installe entre l’Égypte et les USA. En cause, cette vilaine affaire d’ONG, dont certaines de nationalité US bien entendu, qui sont désormais la cible privilégiée des autorités égyptiennes, militaires et civiles réunies en l’occurrence. Les USA ont réagi avec violence devant la perspective du jugement de 19 citoyens US impliqués dans des ONG de même nationalité, avec un discours où Clinton menace de suspendre l’aide annuelle de $1,5 milliard à l’Égypte. Toujours la même fine tactique, avec une légèreté de souliers cloutés et de bruits de bottes… Les Égyptiens ont à leur tour réagi avec violence, – avec une délégation militaire qui se trouvait à Washington pour parler de cette affaire, annulant brutalement, pour repartir en Égypte, une rencontre avec des sénateurs pompeux et puissants, crime de lèse-majesté pour des visiteurs venus à Washington selon un rituel d’allégeance minutieusement conformé aux conceptions de l’establishment américanistes… Ce que résume ainsi Russia Today le 7 février 2012

«Egyptian military officials who were scheduled to meet with US Senators John McCain, Joseph Lieberman and Carl Levin on Tuesday were reportedly recalled to Egypt, according to Reuters. This comes following Hillary Clinton’s warning that a crackdown by Egypt's military rulers on US and local pro-democracy groups could put aid for the Arab nation at risk.

»Clinton said the US has worked very hard to put in place financial assistance and other support for the economic and political reforms in Egypt. However, under the current circumstances the aid will have to be reviewed. “Problems that arise from this situation that can impact all the rest of our relationship with Egypt,” she said. The US Secretary of State spoke to the media in Munich, where she met Egyptian Foreign Minister Mohamed Kamel Amr on the sidelines of an international security conference.

Auparavant, RT avait publié un texte plus général sur la détérioration continuelle des relations entre le pouvoir égyptien et les USA, à la lumière de cette affaire des ONG. (Le 6 février 2012.)

«The honeymoon between the United States and the new post-Mubarak government in Egypt didn't last long. […] The Egyptian government vows that they will bring 19 Americans to trial for allegedly influencing the violent revolutions after last year’s ousting of former President Hosni Mubarak with the aid of foreign funds. Nearly 20 Americans have been named in an Egyptian investigation over how foreign pressure help fund unrest by way of international pro-democracy groups. An English-language website out of Egypt published the names of 43 persons being charged on Monday, including 19 Americans.

»Washington initially vowed to impose sanctions on Egypt if they follow through with charges against the Americans. On Monday, Cairo ignored warnings and insisted that the 19 Americans will be brought to trial. Egyptian leaders say that during and after the fall of Mubarak, the nearly four dozen people in question used foreign funds to encourage violence, unrest and revolution in Egypt. Among the Americans that are facing trial are the son of US Transportation Secretary Ray LaHood, and Patrick Butler, the vice president of programs at the DC-based International Center for Journalists…»

Cette affaire est effectivement un feu de discorde qui sera difficile à éteindre, car il y a une épreuve de force entre deux pouvoirs qui ont également mis leur prestige, ou ce qu’il leur reste de prestige dans la balance ; et cette épreuve de force portant sur une procédure judiciaire, un procès, etc., toutes choses qui prennent du temps et entretiennent constamment la tension ; et, naturellement, cette épreuve de force avec un aspect public à forte pression de communication, qui pousse encore plus à l’intransigeance les deux partis.

Les militaires au pouvoir en Égypte sont dans une situation extrêmement précaire et, avec le pouvoir civil qu’ils ont installé, ils sont de plus en plus irrités par les menaces US constantes de rupture de l’aide annuelle des USA à l’Egypte. Ils le sont d’autant plus qu’ils sont persuadés que cette menace est un pur moyen de pression et de chantage. Selon leurs sources à Washington, et notamment avec le Pentagone, en effet, les militaires égyptiens savent que le Pentagone est opposé à cette mise en cause de l’aide (essentiellement militaire), principal lien d’influence et de coopération avec les forces armées égyptiennes, qui constituent traditionnellement (constituaient ?) un point d’appui puissant de sa présence dans la région… Mais, dans cette affaire, le département d’Etat joue sa propre carte, avec soutien de la Maison-Blanche, et du Congrès bien entendu, et cette ligne dure est pour l’instant privilégiée à Washington selon l’équation des pouvoirs impliqués et les pressions de communication. Certaines indications montrent que le Pentagone, ou dans tous les cas certaines fractions du Pentagone, encouragent secrètement cette riposte égyptienne dans l’espoir qu’elle brisera la politique dure du département d’Etat et permettra une détente avec l’Égypte.

Mais le jeu est délicat, et il n’est nullement assuré que l’ Égypte ne se dirige pas, plus radicalement, vers une réorientation radicale de sa politique à l’occasion de cette affaire des ONG. L’intransigeance des militaires observée jusqu’ici constitue une carte majeure de communication, pour tenter de désamorcer le mécontentement populaire en jouant sur le réflexe nationaliste et l’exaspération générale des intrusions US dans les affaires intérieures du pays. Parallèlement, le pouvoir militaire ne lutte guère contre les activités clandestines dans le Sinaï (anti-israéliennes, naturellement), dont un des effets est un très récent nième attentat de rupture d’une oléoduc vers Israël. Enfin, il y a la possibilité pour l’instant théorique mais favorisé éventuellement par les évènements, d’un rapprochement avec la Russie, voire de l’établissements de liens inédits avec la Chine, qui pourraient se faire en même temps qu’une évolution de l’Égypte vers une opposition marquée à la politique du bloc BAO en Syrie. Il s’agit d’options classiques d’un dispositif de réalignement de l’Égypte, qui choisirait alors un réalignement d’abord international (et non pas régional en premier), par la seule nécessité d’une ferme prise de distance des USA et d’une ouverture vers la tendance des pays du BRICS. A ce moment, le réalignement régional suivrait naturellement, avec la confirmation de la politique de méfiance vigilante contre Israël et une possible mise en cause du traité de paix de Camp-David, avec une plus grande implication anti-US en Syrie, avec la possibilité d’une évolution vers des relations plus actives avec l’Iran. Tout cela mettrait-il également en péril les relations de l’Egypte avec l’Arabie ? La direction égyptienne n’en est pas assurée, estimant que l’Arabie est beaucoup moins contrainte par sa politique activiste qu’on ne croit, et qu’elle est plus que jamais inquiète des rapports et des évolutions politiques des USA et d’Israël, dans les deux crises, syrienne et iranienne.

On voit combien cette affaire des ONG, que Washington traite avec son habituelle arrogance, constitue bien plus qu’un vif incident de parcours, combien elle pourrait servir de détonateur pour le pouvoir militaire égyptien, pour un prolongement politique important dont il attendrait des dividendes intérieurs, lui-même dans cette situation précaire qu’on sait. En d’autres mots, l’“incident de parcours” tomberait à point pour justifier un tournant décisif vers une voie plus “panarabe” selon la vieille formule nassérienne mais avec l’apport islamiste supposé pacifié comme différence et contre la tendance libérale pro-occidentaliste en Égypte, tout cela vu comme une voie décisive pour rompre le cercle vicieux de l’impopularité et des troubles intérieurs. Le schéma prend en compte également un réalignement général international de la situation avec la crise iranienne, et la potentialité d’un activisme nouveau des pays du BRICS, qui constitue une des nouveautés potentielles révolutionnaires dans le jeu des influences au Moyen-Orient. L’essentiel à retenir dans ces hypothèses est le climat dans la direction militaire égyptienne : cette direction se trouve de plus en plus aux abois face aux pressions populaires et il lui faut trouver un évènement politique important qui rompe cette pression en constante augmentation, qui risque de lui faire perdre le contrôle de la situation. (Et, à ce point du raisonnement, nous revenons à notre point de départ ; car les militaires, qui commencent à bien connaître les USA dans leur actuelle période, soupçonnent des organisations US de continuer à jouer un jeu de soutien subversif dans les troubles actuels, – soupçon qu’on ne serait nullement surpris de voir justifié.)

 

The Coming Battle of Britain

The Coming Battle of Britain

The secret coalition that will ensure Scottish independence

by Colin Liddell

Ex: http://www.alternativeright.com/

This article was originally published on the website of Civil Liberty, an organization in the UK dedicated to fighting the tyranny of political correctness.

David Cameron's stint as prime minister has been dominated by four main political narratives:

1. Britain's opposition to the ongoing Franco-German centralization of Europe
2. The maintenance of financial credibility
3. The "Big Society"
4. The question of Scottish independence

The government's inability to stem the rising tide of immigration and the ongoing economic and social chaos this is spreading throughout the land has, in the absence of a potent British nationalist party, largely fallen off the political stage.

But back to the four main political narratives, it is easy to see a synergy between these. The "Big Society," essentially the concept of volunteerism writ large as an alternative to the state doing everything, is an aspect of the government's attempt to curtail public spending in order to maintain financial credibility. This in turn is linked to Britain's supposed opposition to Euro centralization, which is how the main EU countries are dealing with similar problems created by their public sector bloating.

Of course, it could be pointed out that the "Big Society" is nothing more than aspirational hot air and a political device to offload onerous responsibilities, while also stealing easy credit for successful private, charitable, and communal initiatives.

Likewise, Cameron's opposition to the Evil Merkozy that lies at the dark heart of Europe is, on deeper analysis, rather hollow; certainly as long as voters are denied a referendum on Europe, and Pan-European institutions, such as the European Court of Human Rights continues to interfere in British affairs. Also, although the Euro may be temporarily weakened it is clearly not dead. There is a very real sense that once it recovers, the pound and Britain’s partial economic independence will be the next item on its ongoing project of financial gleichschaltung.

What is significant about these political narratives is not the actual level of achievement, which is minimal or non-existent, but the extent to which Cameron has dominated them and turned them to his political advantage, even in the case of the "Big Society." Although this has an increasingly hollow ring with the British public, it still allows the PM to posture as a compassionate anti-statist.

Cameron is apparently on top of all these political narratives except the last one, the issue of Scottish independence. This is the joker in the pack, both because of its complexity and unpredictability and because of its potential to far outweigh all the other political narratives put together.

Scottish independence is the game changer

While the Euro-stropping, "Big Society" posturing, and budget balancing bickering will all fizzle out in the usual political and technocratic compromise zone and slide slowly into the swamp of political amnesia, Scottish independence could be a real game changer.

There are several aspects of this issue that do not get much publicity but probably should. First of all, there is no doubt that both the EU and David Cameron would benefit enormously from it.

Although the EU has been badly winded by recent financial events, the vested interests involved mean that it will probably weather this storm and emerge even stronger and more set on its long term goals of European economic and political integration. It should be noted that this tendency seems to progress regardless of whether European voters are electing centre left or centre right politicians, and there is every possibility that even if 'far right' or even 'far left' candidates were elected in significant numbers a similar modus operandi could be maintained as the EU seems to have power political and economic benefits that appeal to any ruling class.

Scottish independence would strengthen the EU hand vis-à-vis Westminster, reducing England to a smaller and weaker entity, and one that would also be demoralized from the loss of a vital component of its identity and power. In cultural semantic terms, the name "Britain" is the name of a conquering entity that has straddled the globe and proved invincible. The vestiges of this greatness are still what power the vision of a Britain independent from the EU. The name "England," by contrast, is historically that of a smaller, weaker entity, rather easily conquered by Dane and Norman, and only saved from the Spaniard by the vagaries of the weather. At least that's the mythic image or perception, and such factors will work like a Fifth Column to reduce the resistance to the warm, all-enveloping embrace of Europe.

Given that the EU would benefit from Scottish independence, we must expect some tangible support for it at some stage.

What form this will take is hard to predict, but possibly it will take the form of economic guarantees when the unionist campaign raises questions of Scottish economic viability in the absence of the Barnett Formula.

The second main point, that David Cameron would benefit greatly from Scottish independence, is perhaps more counter-intuitive but just as rational. This is based on the widespread loathing for the Conservative Party that has existed in Scotland since the tenure of Margaret Thatcher. In addition to her de-industrializing economic policy that hit Scotland (and my family) particularly hard, her personification of bossy, middle-class, Margot Leadbetter, WI-style Englishness did not go down particularly well in a society that has always been dominated by a tough male, working-class ethos.

People see Scotland as a Labour country and this is easily 'proved' by the results of almost every Westminster election over the last several decades, but the recent rise of the SNP, which is politically more centrist, reveals the true story. The main reason that Scots have voted overwhelmingly Labour in the past has simply been because it was the most effective way to hurt another party that was indelibly linked in the Scottish mind with domineering Englishness.

The political side effects of Scottish independence

Scottish independence would have powerful effects on each side of the border. With Scotland freed from Westminster, there would be much less reason for Scottish voters to vote Labour. This would effectively result in the collapse of Labour in Scotland. Of course, the SNP, having fulfilled its historical purpose, might also face a serious drop in support as a range of new parties rose up to take advantage of the new political ecosystem.

In England, the removal of approximately 50 Labour MPs to the one Tory that Scotland still sends to Westminster would have a cataclysmic effect on Labour's prospects of ever winning outright power again.

A large part of the support that a major political party receives is not because of agreement with its policies, but because it has the capability of winning. Voters are rather like London-based Manchester United fans. As long as Man Utd are the big club, these fans, with no real connection to the city of Manchester, will continue to associate themselves with the success of the club, but once the club starts losing championships these fans quickly move on. The same phenomenon can be observed in politics. Americans tend to vote overwhelming Republican or Democrat because these two parties are the only ones that can grant access to representation through the extremely undemocratic American system.

The Labour Party is essentially the expression of the class politics of the early 20th century, but has managed to trade on the electability created by those limited conditions to draw out its political life long past its sell-by date. The very name of the party, which has an unpleasant, antiquated ring for voters in a post-industrial society, reveals this very clearly. The sudden removal of its contingent of Scottish MPs from the political equation would very likely deliver it a death blow.

With the Labour party removed or truncated to midget proportions, British politics would start to resemble the present governing coalition, while in the remaining White working class areas we could expect to see a post-Griffinite BNP or a new English nationalist party hoovering up votes on an identitarian basis of both race and class.

Given that the Tory Party would benefit from Scottish independence, we must expect some tangible support for it at some stage.

This is despite Mr. Cameron's professions of unionism. What form this will take is hard to predict, but possibly it will take the form of Mr. Cameron earnestly entering into patronizing Lord-Snooty-style debates with that wee ghillie Alex Salmond. With Cameron and the Eurocrats secretly or not so secretly on Salmond's side, the unionists are probably marching to the political equivalent of the Second Battle of Bannockburn!

Roll on 2014!!

Europe 1945

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Europe 1945

By A. R. D. Fairburn

Ex: http://counter-currents.com/

 

And now spring comes to the starved and blackened land
where the tailless abominable angel has spent his passion;
dead roots are twined through the bones of a broken hand;
now death, not Schiaparelli, sets the fashion.

In the twentieth century of the Christian era
the news-hawk camera man, no Botticelli,
walks on this stricken earth with Primavera,
and Europe cries from the heart of her hungry belly.

Ten flattened centuries are heaped with rubble,
ten thousand vultures wheel above the plain;
honour is lost and hope is like a bubble;
life is defeated, thought itself is pain.

But the bones of Charlemagne will rise and dance,
and the spark unquenched will kindle into flame.
And the voices heard by the small maid of France
will speak yet again, and give this void a Name.

Source: http://www.nzetc.org/tm/scholarly/tei-FaiColl-t1-body-d2-d4.html#n98 [2]

 


Article printed from Counter-Currents Publishing: http://www.counter-currents.com

URL to article: http://www.counter-currents.com/2012/02/europe-1945/

jeudi, 09 février 2012

De oligarchie

De oligarchie

door Georges FELTIN-TRACOL

9782717860429FS.gif« De westerse politieke systemen hebben zich dermate perfect georganiseerd, dat ze niet in vraag gesteld kunnen worden door het volk. Uiteraard kan de politieke klasse een stembusgang verliezen. Maar in dat geval worden ze vervangen door gelijkaardige creaturen wier beleid nooit veel verschilt van dat van hun voorgangers (p. 16). » Deze harde vaststelling werd geformuleerd door Yvan Blot in zijn nieuw werk dat luistert naar de veelzeggende titel L’oligarchie au pouvoir. Deze hoge ambtenaar – hij is inspecteur-generaal van de administratie van het Ministerie van Binnenlandse zaken – en voormalige volksvertegenwoordiger (eerst was hij tussen 1986 en 1988 voor het RPR volksvertegenwoordiger van Pas-de-Calais, daarna tussen 1989 en 1999 Europees volksvertegenwoordiger voor het FN), is zich bewust van het fundamentele belang van de strijd der ideeën. Hij stond trouwens mee aan de wieg en aan het hoofd van de Club de l’Horloge en leidt momenteel de vereniging Agir, die zich inzet voor de directe democratie.


L’oligarchie au pouvoir is het resultaat van een groot aantal onderzoeksresultaten, die sinds vele jaren werden bijeengebracht. Als fervent voorstander van het referendumsysteem van volksinitiatieven plaatste Yvan Blot nogal wat vraagtekens bij de terughoudendheid van politici ten aanzien van dit middel om de burgers te laten deelnemen aan openbare aangelegenheden. Doorheen zijn zoektocht naar de redenen van hun terughoudendheid heeft hij het bestaan van een oligarchisch systeem blootgelegd, dat ook wel eens “hyperklasse” of “Franse nomenklatoera” wordt genoemd. « Wij leven in een oligarchie onder het mom van een democratie die “representatief” genoemd wordt. Deze oligarchieën zijn de burgerlijke overheid (de beruchte « technocraten »), de media, de vakbondsleiders, de leiders van culturele en religieuze lobbygroepen, die machtige, interagerende netwerken vormen tegenover wie de gewone burger machteloos staat (met uitzondering van de directe democratie) (pp. 13 – 14). » Hij had er kunnen aan toevoegen dat deze Franse oligarchie haar eigen smaak en biotoop heeft: men kan haar bijvoorbeeld elke laatste woensdag van de maand ontmoeten in de buurt van de place de la Concorde, waar de beruchte clubavondjes van Le Siècle plaatsvinden, die zo treffend beschreven werden door de onvermoeibare dissidente journalist Emmanuel Ratier (1).


Zeker, « de term oligarch wordt tegenwoordig bij voorkeur gebruikt voor de rijke zakenmensen die in Rusland sinds de ontbinding van de Sovjetbureaucratie tegen de politieke macht aanschurken. Maar Rusland heeft zeker geen monopolie op oligarchen. Je vindt hen ook in het westen (p. 1) », meer bepaald in de Verenigde Staten (het federale establishment loopt er vol van) en in Frankrijk. Groot-Brittannië zou er vreemd genoeg van gespaard blijven…in werkelijkheid bestaat de Britse oligarchie wel degelijk, maar haar structuur en samenstelling verschillen van haar evenknieën. In Frankrijk «bestaat de oligarchie niet enkel uit politici. Hoge ambtenaren spelen een hoofdrol in het ontwerpen van wetten, en dit in samenspel met allerlei georganiseerde lobbygroepen, werkgeversorganisaties of vakbonden, en groepen die particuliere belangen verdedigen. De media behouden een zekere mate van controle, aangezien ze het gedrag van de andere oligarchieën denken aan de kaak te stellen, maar ze zijn zelf oligarchisch in hun eigen organisaties (p. 2) ».


Aangedreven als ze worden door convergerende belangen, delen de oligarchieën « een gemeenschappelijke ideologie […] (de « politieke correctheid ») [die] de burgers wil herleiden tot een rol van uitwisselbare toeschouwers, goed om te produceren en te consumeren en voorts onder controle te blijven (p. 2) ». Inderdaad, in tegenstelling tot wat men zou kunnen vermoeden, is de oligarchie wel degelijk in staat tot enig denkwerk. In navolging van Aristoteles, Heidegger en Arnold Gehlen, heeft Yvan Blot een denkschema ontwikkeld dat voortvloeit uit de aristotelische logica der vier oorzaken (motorisch, materieel, formeel en finaal) en die hem aan de heideggeriaanse Quadriparti herinnert (de mensen, de aarde, de lucht en de Goddelijkheid/de Goden). Daaruit volgt dat hij van mening is dat « de oligarchie in de moderne wereld regeert volgens een nieuwe logica, deze van het Gestell, van de utilitaire inspectie, naar de woorden van Heidegger (p. 21) ». Deze inspectie leidt tot de materiële en morele verminking van de wereld, draagt bij tot de algemene onverschilligheid en begunstigt « een culturele chaos zonder geheugen » (p. 42). Ze drukt tevens een duidelijke voorliefde voor de korte termijn en voor de onmiddellijkheid uit. De gevolgen voor de Europese samenlevingen zijn ronduit dramatisch, met een dalend geboortecijfer en zijn verwerpelijk uitvloeisel, de bevolkingsinvasie van buiten Europa.


« De economie, die de neiging heeft om de noden van de consumenten te vermenigvuldigen en er geld uit te slaan is het domein van de verstrooiing en de futiliteit (p. 63). » Waarom? Omdat het Systeem, enerzijds, het egalitarisme aanmoedigt, dat « verdedigd wordt door oligarchieën die zich onmiddellijk boven het volk plaatsen met de bijgaande privileges, inclusief de voorrechten (p. 34) » en dat, anderzijds, “de mens […] enkel gewaardeerd wordt omwille van zijn economisch nut. […] alles wat de menselijke wezens van elkaar doet verschillen moet uit de weg geruimd worden, aangezien dit de verwisselbare aard kan hinderen, die de mensen moet kenmerken om perfecte primaire materie te kunnen zijn (p. 24) ». De oligarchie en haar media, die in de geesten geleidelijk en op subtiele wijze een schadelijke censuur en een arglistige propaganda verspreiden, rechtvaardigen dit ontmenselijkende en utilitaire discours door het obligate bewieroken van de Vooruitgang, van het « governance », van het egalitarisme en van het dogma van de mensenrechten. Als ijverige lezer van de liberale en libertaire theoretici verkiest Yvan Blot, net zoals Hayek, de “fundamentele vrijheden” boven het vage concept van de mensenrechten, die in de werkelijkheid « een voorwendsel voor een steeds grotere inmenging vanwege de Staat en voor een inperking van de vrijheden vormen (p. 71) ». Hij voegt er zelfs terecht aan toe dat “de notie van het “mensenrecht” zowel unilateraal als vaag van karakter blijft. Unilateraal, aangezien er geen rechten zonder plichten zijn; vaag, omdat men nooit weet of dit begrip slaat op vrijheden of op invorderingsrechten jegens de samenleving. In de praktijk wordt de notie van de mensenrechten als wapen tegen de Staat en tegen de samenleving gebruikt om te voldoen aan de capriolen van het ego dat tot een ware afgod is verworden (p. 73) ».


De vier belangrijkste ijkpunten van de oligarchie blijven de techniek (of haar essentie, zijnde de berekenende rede), de massa’s (de ochlos), het geld en het ego. Op die manier “werkt zij mee aan het verval van transcendente waarden, en wordt het geld stilaan de allerhoogste waarde (p. 27) ». Een opgeblazen ego vermorzelt de burger! « Hoe meer de burgers geïsoleerd worden door hun egoïsme, des te ongevaarlijker ze worden voor de oligarchie. Het regime veroordeelt de minste afwijking van het discours als zijnde discriminerend, maar toont zich extreem tolerant tegenover pornografie. Hoe meer het individu zich opsluit in het onmiddellijke genot […], des te minder mengt hij zich in de staatszaken (pp. 37 – 38) », schrijft hij als antwoord op die graag vooruitlopende auteurs die  samenlevingen uitvinden waarin elke vorm van seksualiteit verboden is… .


Wat valt er te doen? Moeten we ons engageren in politieke partijen en geleidelijk aan de bestaande oligarchie afmaken? Yvan Blot heeft daar zo z’n twijfels over. Hij stelt « een afglijden van democratieën in de richting van oligarchische machtsvormen (p. 1) » vast. « Wij leven […] in een « fictieve democratie », waarin de rechten van het volk onderworpen zijn aan de goodwill van de politieke klasse die er de grenzen en de toepassing van bepaalt, en dit op soevereine wijze. De façadedemocratie verbergt de echte machten van een oligarchie, de « politieke klasse », die zichzelf rekruteert door coöptatie in de schoot van de politieke partijen (p. 19). » Uit eigen ervaring stelt hij vast dat “de politici de beslissingen nemen die hen goed uitkomen en ze worden beïnvloed, om niet te zeggen gecorrumpeerd, door minoritaire, maar goed georganiseerde lobbygroepen (p. 6) ». Bovendien « worden de kandidaten vooraf geselecteerd door de politieke partijen. Het volk stemt in feite voor partijen en het zijn de partijen die besturen, en bovendien zijn hun interne structuren vaak verre van democratisch (de partijen zijn oligarchisch van aard) (p. 6) ». Bovenop de oligarchie krijgen we dus de particratie! Deze situatie ontkracht ten volle de – dwaze – theorie van de scheiding der machten, die Montesquieu zo dierbaar was. « In werkelijkheid ligt de wetgevende macht grotendeels in de handen van de uitvoerende macht, die aan de basis ligt van de wetten en die deze laat opstellen door de overheidsdiensten (p. 11). » Erger nog, « de tweede macht van het parlement, het toezicht op de regering, functioneert niet echt, omdat de parlementaire meerderheid horig is aan de uitvoerende macht en de oppositie machteloos, want in de minderheid (p. 74) ». In de partijen heerst absolute kadaverdiscipline, aangezien deze er regelmatig mee dreigen de weerbarstige parlementsleden in de toekomst geen verkiesbare plaats meer te geven! Kortom, het zijn de meest slaafse, onderdanige en schaapachtige sujetten die de parlementen bevolken… .

De institutionele ontsporing beperkt zich niet tot de wetgevende macht. « De rechterlijke macht, die daarin een in wezen Amerikaanse tendens volgt, knabbelt meer en meer aan de wetgevende macht (2), waardoor er uiteindelijk geen scheiding der machten meer bestaat (p. 2). » Voortaan, « is de regering de belangrijkste initatiefnemer van wetten. Zij wordt op haar beurt beïnvloed door de overheidsdiensten, de media en door alle georganiseerde economische, sociale, culturele en religieuze belangengroeperingen, die rondom haar cirkelen (pp. 11 – 12) ». Tegenover deze non-democratie plaatst de auteur het Zwitserse voorbeeld en stelt hij voor om verschillende referendumprocedures in te voeren om wetten aan te nemen of te verwerpen.


Voor Yvan Blot staat het vast dat enkel de directe democratie in staat is om het Gestell af te schaffen en de zin voor democratie, burgerzin en patriottisme te reactiveren. « De democratie berust op nationale wortels, transcendente morele waarden en een zin voor het Heilige […en] berust op het concept van de verantwoordelijke burger die zich wil inschakelen in de lotsgemeenschap van zijn vaderland (p. 29) ». Indien « de natie de sokkel is waarop de mens […] gaat wonen (p. 121) », dan herbergt de natie twee heilige instellingen in haar schoot: het gezin, dat de geboortecyclus garandeert, en het leger, dat « de dood beheert (p. 123) ». Het invoeren van een participatieve democratie impliceert evenwel voor het voorgaande dat men zijn identiteit terugvindt, « die gebaseerd is op het geheugen (p. 69) ». Bijgevolg « vernietigt men de identiteit van een volk, wanneer men zijn geheugen vernietigt. In zekere zin kan men in dat geval spreken van een culturele genocide (p. 69) ». Brengt de directe democratie soelaas voor de volksidentiteiten? Laat ons het antwoord op deze primordiale vraagstelling ontdekken in een volgend essay dat specifiek aan de referendumdemocratie gewijd zal zijn.


Georges Feltin-Tracol

Voetnoten
1 : Emmanuel Ratier, Au cœur du pouvoir. Enquête sur le club le plus puissant de France, Paris, Facta, 2011.
2 : Wanneer hij heeft over de rechterlijke macht, begaat Yvan Blot een kleine fout, aangezien de Grondwet van 1958 spreekt in termen van « rechterlijk gezag ». In de logica van zijn opstellers geniet de – niet verkozen – magistratuur niet dezelfde legitimiteit als de uitvoerende en de wetgevende macht, die uitgaan van de soevereine volkswil.


• Yvan Blot, L’oligarchie au pouvoir, Paris, Économica, 2011, 144 p., 19 €.

Ernst Jünger @ http://www.centrostudilaruna.it/

Ernst Jünger @ http://www.centrostudilaruna.it/

Sezione multilingue dedicata a Ernst Jünger (29.III.1895-17.II.1998), alla sua opera e al suo pensiero.

 

Luca Leonello Rimbotti, La resurrezione europea
Alfredo Cattabiani, Le forbici dell’Anarca
Julius Evola, The Gordian Knot
Stefano Di Ludovico, Jünger, il tempo e gli orologi
Ernst Jünger, On danger
Gianfranco de Turris, Evola e Jünger
Ernst Jünger, La Tradición
Alberto Lombardo, Ancora Ernst Jünger
Alfredo Cattabiani, L’Anarca fra i Titani