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vendredi, 12 juin 2009

L'honneur d'un général

L'honneur d'un général

Marc Reguy - http://www.voxnr.com

L'honneur d'un général
Il est vrai que de nos jours, dans un monde où domine la dictature du politiquement correct, prendre la défense d'un officier de l'armée, de surcroit patriote ou nationaliste, est peu populaire. C'est se livrer à un exercice péérilleux qui risque bien de déclencher les salves bien connues de nombreux censeurs du sytème dominant, et c'est se risquer a un ostracisme certain. Souvenons nous des quelques intellectuels courageux qui ont pris la défense du colonel Bastien Thiry, du colonel putschiste Seineldin en Argentine et de bien d'autres.

C'est à ce difficile labeur apologétique que s'est livré maitre Jure Vujic, intellectuel franco- croate, géopoliticien et écrivain, en publiant en Croatie son dernier livre Quand les anges se taisent-apocryphe de Ante Gotovina.

Souvenons nous. Le général Gotovina était l’un des accusés le plus recherché du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY). Il est inculpé de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité lors de l’Opération Tempête (Oluja) entre 4-7 août 1995 dans la région de Krajina (sur la frontière bosniaque, dans la Slavonie de l’Est touchant la Serbie) en Croatie. Cependant le général Gotovina n’est pas l’un de ces généraux « habituels » avec des registres immaculés derrière eux.. Il n’avait que dix-huit ans quand il a fuit la Yougoslavie pour s’engager dans la Légion étrangère. Après avoir été qualifié de l’école de formation des parachutistes à Pau, il est devenu membre du 2éme Régiment étranger parachutiste, et est entré dans les Commandos de recherche et d’action en profondeur. Gotovina a participé aux opérations de la Légion étrangère à Djibouti, Kolwezi (Zaïre) et en Côte d’Ivoire. Après cinq ans de service, il a quitté l'armée française en 1979. Pendant les années 1980, Gotovina a travaillé pour plusieurs entreprises privées de sécurité françaises. Dans les années 1990, on retrouve ses traces au Paraguay. Là-bas en 1991, dans un bar à Iguac, son destin a changé pour jamais. Il a rencontré quelques réfugiés croates, qui lui ont raconté le massacre des policiers croates à Borovo Selo (dans la banlieue de Vukovar) ce qui l'a décidé de rentrer au pays pour y rejoindre les forces armées. Une fois en Croatie, il a gravi les échelons de la hiérarchie militaire à toute vitesse grâce à sa formation et à ses talents, que possédaient très peu de soldats croates à l’époque. D’abord, il a été nommé au 1er Brigade de la Garde « Tigres » de l’Armée croate avec la mission de former les nouvelles recrues. Bientôt il a abandonné cette mission pour combattre dans la région de Novska (sur la frontière bosniaque, en Slavonie) où il a été blessé. En novembre 1994, Gotovina a été promu au grade de général de division. En septembre 2000 cependant, le nouveau président croate Stjepan Mesic a mis le général Gotovina et six autres généraux à la retraite d'office après que ceux-ci aient refusé de coopérer dans les enquêtes sur les «crimes de guerre». Gotovina a été aussi accusé de conspiration en vue d'un coup d’État par Ivo Pukanic, le directeur de l’hebdomadaire croate Nacional. Son nom a été rayé des cadres militaires. Connu en France, légendaire en Croatie, Gotovina a été inculpé de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité par le TPIY le 21 mai 2001.

Le livre en question a, dès sa sortie, suscité de nombreuses controverses et a fait l'objet d'une campagne de dénigrement et de diffamation systématique contre son auteur de la part de la presse croate qui est en majorité gauchisante et anti-nationale. Il est vrai que la Croatie des années 1990, souverainiste et nationaliste sous le règne du feu président Tudjman, n'est pas la Croatie d'aujourd'hui largement plongée dans un système néolibéral capitaliste et pro-atlantiste (la Croatie ayant rejoint l'Otan tout récemment). De sorte, qu'un intellectuel comme Vujic, anti-conformiste de sensibilité nationaliste gêne, comme du reste c'est le cas dans toute l'Europe occidentale. Sur près de seize chapitres, le livre qui ressemble plus à un essai philosophique qu'à une biographie, tend sous forme de fragments à restituer la teneur symbolique et métaphysique du général Gotovina. Le livre est un plaidoyer pour les valeurs artistocratiques européennes, guerrières et spirituelles, une vrai claque à la politique politicienne, à la prébende quotidienne de la justice soit-disant internationale, et à l'esprit de lucre et pharisien qui domine la politique contemporaine. Les nombreuses références littéraires francophones ( Péguy, Bernanos, Drieu ) témoignent d'un vaste travail d'analaye et de synthèse literraire et philosophique. Le livre fait aussi référence à la théologie angélique et au phénomène politique du sacrifice empruntée au philosophe Girard.

Au dela du conflit traditionnel et séculaire entre serbes et croates, il convient de faire le bilan de la justice internationale du tribunal de la Haye : le tribunal en question n'est un instrument politique de plus du systéme néolibéral anglo-saxon qui a pour but de criminaliser et de mettre sur un pied d'égalité tous les belligerants du conflit yougoslave, Mladić et Gotovina, pour établir un protectorat atlantiste en Croatie comme en Serbie.

Relevons aussi l'étrange parcours de Jure Vujic, cet intellectuel parfois inclassable et contradictoire. Ayant vécu en France, ancien élève de la Faculté de droit Assas, il est issu des milieux nationaux-révolutionnaires dits „terceriste“, il sera le chef de fil de la jeunesse nationaliste croate en France, pour devenir plus tard l'un des animateurs du cercle „Minerve“ et collaborateur de divers organes de la nouvelle francaise et belge dans le cadre du cercle Synergies européennes. Dans le giron de Synergies européennes, il fondra le mensuel de géopolitique Au fil de l'épée dont de nombreux numéros seront consacrés à la guerre dans les Balkans. Il tissera un vaste reseau franco-italien, belge, espagnol regroupant de nombreux intellectuels d'horizons aussi divers que le neofascisme, le trotskisme et le personnalisme chrétien. Après une courte carrière d'avocat, dans les années 1990, il partit comme volontaire en Croatie pour soutenir la lutte de libération de ses concitoyens croates. Proche du Parti du droit croate et des Argentins peroniste issus de l'émigration croate, il rompt assez vite avec la tendance conservatrice de la droite croate qu'il juge trop peu moderniste, révolutionnaire et sociale. Actuellement, Vujic prône un rapprochement de la gauche nationale croate avec la droite nationaliste et eurasiste dans une perspective de front uni contre le glolablisme néolibéral occidental. C'est dans cette persepctive qu'il participe aux réunions et conférences du Renouveau croate côte à côte avec l'amiral Domazet Loso, et le fils du président Tudjman Miroslav Tudjman, et l'ex-marxiste converti au catholicisme Zdravko Tomac.Diplomé de la Haute école de guerre des forces armées croates, il donne régulièrement des conférences géopolitiques et philosophiques. Vujic se consacre aussi a la poésie et signe de nombreux articles sur Hoffmansthal, Leopardi ou Sfefan George, il a publié en Croatie aux éditions Ceres une prose biligue ( francais et croate) Eloge de l'esquive un essai posthermétiste sur le devenir de l'écriture, l'être et le temps.

C'est à lui que l'on doit largement avec ces publications et ses articles dans les journaux Vjesnik, Foku“, Hrvatski list, la diffusion de la pensée révolutionnaire-conservatrice en Croatie. Un vrai travail de défrichage et de diffusion métapolitique dans un pays où la «droite» campe encore sur des positions conservatrices et anti-communistes primaires. Vujic se consacre actuellement à des travaux de recherches sur la géopolitique eurasiste et publira un livre l'autonomne prochain sur l'Eurasie contre l'atlantisme, dont la préface est de Robert Steuckers.

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Los partidos politicos, la institucion mas corrupta para los espanoles

Los partidos políticos, la institución más corrupta para los españoles

Ex: http://labanderanegra.wordpress.com/

Los españoles no aprueban a sus partidos políticos en materia de corrupción. Lo pone de manifiesto el Barómetro Global de la Corrupción 2009, presentado este miércoles por la organización Transparency Internacional en Madrid, que indica que son, junto con la administración pública, la institución más corrupta para los encuestados.

Se trata de una de las conclusiones de este informe mundial que evalúa en qué grado se percibe a las instituciones y los servicios públicos como corruptos y las medidas de los gobiernos contra este mal, apartado en el que los españoles también creen, en su mayoría, que a España le queda mucho por hacer.

En su sexta edición, este barómetro, que recoge las opiniones de 73.132 personas en un total de 69 países, revela que a nivel global estas dos instituciones- los partidos y la administración- se perciben como los sectores más corruptos.


Los encuestados españoles puntuan con un 3,6 la corrupción en el seno de los partidos en un baremo de uno (nada corrupto) a cinco (corrupción extrema). Otros sectores no salen mejor parados ya que el poder judicial obtiene un 3; las empresas, un 3,5; los medios de comunicación, un 3,1% y los funcionarios, un 3.

Un 44% consideran inefectivas las medidas del gobierno español para combatir la corrupción, frente a un 29% que cree que son eficaces.

Creciente desconfianza en el sector privado

A pesar de que a nivel mundial los encuestados consideran los partidos políticos como la institución nacional más corrupta, existe una preocupación creciente por la corrupción en el sector privado. Más de la mitad de las 73.132 personas entrevistadas creen que utilizan el soborno para influir en las políticas públicas, las leyes y las reglamentaciones, lo que supone un incremento de 8 puntos porcentuales en comparación a 2004.

Es generalizada la petición de una mayor transparencia al sector privado Desde Transparency Internacional aseguran que es necesario que las compañías se esfuercen por aplicar códigos anticorrupción en sus estatutos y se alejen de las reglamentaciones deficientes y de la falta de responsabilidad corporativa.

Del estudio también se desprende que los ciudadanos están dispuestos a respaldar activamente a empresas más transparentes. En definitiva, este barómetro 2009 deja claro que tanto el sector público como el privado tienen un largo camino por recorrer si desean recuperar la confianza de la sociedad.

El soborno menor, el sufrimiento de los más pobres

Al considerar las experiencias cotidianas de las personas con respecto a la corrupción, el barómetro revela que más de una de cada 10 personas en el mundo confiesan haber pagado un soborno en los últimos 12 meses anteriores a la encuesta.

Las familias más pobres siguen siendo las principales víctimas de esta corrupción menor. Así, según el informe, Camerún, Liberia, Sierra Leona y Uganda son los países cuyos ciudadanos sufren más sobornos. Más del 50% de los habitantes de estos países reconocer haber pagado de forma irregular por algún servicio.

En Medio Oriente y África del Norte 4 de cada 10 personas han pagado un soborno en el último año, la cifra se rebaja a 3 de cada 10 en el África subsahariana y a 1 de cada 10 en Asia y América Latina.

La cifra se convierten en insignificante en Norteamérica y la Unión Europea. En España, sólo un 2% de la población reconoce haber hecho frente al pago de un soborno en este mismo período de tiempo.

María Menéndez

Extraído de RTVE.

Les noms d'origine gauloise

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Les noms d'origine gauloise

ex: http://www.yanndarc.com/

Sous ce titre presque anodin, ce docteur ès lettres, spécialiste de la langue gauloise, produit une synthèse extrêmement étendue sur le sujet : 3 à 4000 noms de lieux sont aujourd’hui inventoriés en France, ce qui montre selon lui que « notre carte de France est en partie écrite en gaulois ».
Les chapitres du livre traitent en priorité d’une des spécialités de nos ancêtres : la guerre. Ainsi, le premier chapitre s’intitule « les raisons des combats », et les suivants, « l’équipement militaire », « la guerre de défense », « la guerre d’attaque » et « la Gaule des combats ».

 


Il est agrémenté de listes de toponymes où l’on retrouve les correspondances entre les noms des tribus et celles de notre actuelle géographie : les Andecavi sont ainsi les ancêtres des Angevins, Les Rèmes habitent la région de Reims, les Petrocori la région de Périgueux.
Les cartes proposées sont encore plus surprenantes par leur correspondance avec les actuelles frontières des départements, pourtant si décriés par les milieux identitaires : ainsi, la cité des Cénomans correspond-elle peu ou prou aux limites de la Sarthe, celle des Turons à celles de l’Indre-et-Loire. Certaines régions (et anciennes provinces) se retrouvent elles aussi : le Limousin et ses trois départements se superposent aux frontières de la cité des Lémoviques, l’Auvergne correspond à la cité des Arvernes.


De nombreux toponymes sont inventoriés : ainsi, « randa » désigne une limite, une fontière : il donne une foule de noms  de lieux, tels que Eygurande, Randon, Chamarandes, Néronde ou Ingrandes. Nombreux sont ceux, comme nous le disions plus haut, liés à la guerre ou tout du moins à l’état quasi permanent de belligérance : les troupes de combat appelées « Catuslogues » donnent Châlons (en Champagne) ; la racine « vic » désignant les combattants donnent Evreux (Ebro-vici) ou Limoges (Lemo-vici) ; les Boïens (pays de Buch) sont les « frappeurs », les Calètes (pays de Caux) les « durs ». Lacroix nous explique que « dans les sociétés indo-européennes, le roi est – doit être – riche.  A la guerre, il touche une large part du butin ; mais en même temps, il lui faut être nourricier. Le roi, le chef gaulois, se devait d’assurer la richesse à son peuple ; l’action guerrière y pourvoira. Le thème celtique rix qu’on reconnaît dans le nom des rois et chefs gaulois (dont bien sûr Vercingétorix) s’est transmis au germanique, qui l’a redonné ensuite au français riche ; la superposition des sens est éclairante sur les motivations guerrières des peuples antiques, et en particulier gaulois. »
Le vêtement gaulois nous est quasiment familier : galoches, braies et saies sont des termes encore utilisés au début du xx° siècle.


Leurs armes jouent un grand rôle dans la vie des cités au point de participer à la désignation de certains peuples : les cornes des casques donnent les Carnutes (de Chartres) ou les Slovènes de Carnium (aujourd’hui Kranj).
Le bouclier est désigné par le « radical celtique tal-, désignant étymologiquement ce qui est plat. On trouve à son origine un thème indo-européen *tel- appliqué à des surfaces planes : sanskrit talam, surface, paume ; vieux-slave tilo, pavé, sol ; lituanien pa-talos, lit ; grec telia, table à jouer ; latin tellus, terre. Cette base est bien représentée dans les langues celtiques : vieil irlandais talam, terre ; gallois, cornique, breton tal, front (…). Le sens éthymologique du thème gaulois est parfaitement justifié : à la différence des boucliers grecs et romains, de forme enveloppante, le bouclier celtique se caractérisait par sa surface quasiment plane. » Quel exemplaire démonstration de la parenté des peuples issus du fond commun indo-européen ! Et cette racine participe à des anthroponymes pleins de poésie : Actalus, grand bouclier ; Cassitalos, bouclier d’airain ; Argiotalus, bouclier d’argent, etc…ainsi qu’à des toponymes : Talais, Talazac, Tailly. Le bouclier plat des Celtes est devenu aujourd’hui la pacifique « taloche » des maçons…seule la gifle appliquée sur la figure avec le plat de la main, peut encore évoquer la lointaine époque des guerres héroïques : n’hésitez donc pas à en user contre vos adversaires, car il est bon que les traditions se maintiennent…


Le terme français de glaive doit être relié selon toute vraisemblance à un très ancien radical celtique (…) cladi (…) vieil irlandais claideb et irlandais claioimh, épée ; moyen-gallois cledy (…) breton kleze. L’écossais moderne claidheamb employé avec l’adjectif « mor », grand, a fait naître l’anglais « Claymore » ; c’est la grande épée d’Ecosse, à lame  longue et large, popularisée en France au XIX° siècle pour les besoins du folklore celte (La harpe du barde ne se marie qu’au fracas des claymores et aux mugissements des tempêtes, écrit dans un style fort caricatural le romantique Charles Nodier).
Tite-Live note qu’au début du IV° siècle av. JC. Les armes gauloises frappèrent d’étonnement les habitants de Clusium qui n’en avaient jamais vu de semblables. Le gladius des Romains est donc un emprunt au *cladios
gaulois.


Encore une fois, les armes donnent leur nom aux peuples qui en usent : l’aulne des boucliers a donné les Arvernes, le javelot, la localité de Javols et le Gévaudan. Ceux-qui-vainquent-avec-[le bois de] -l’orme [de leur javelot] sont les Lémoviques du Limousin. Ceux-qui-combatttent-par-l’if, sont un peuple d’archers, les Eburovices d’Evreux.
Mieux encore, comme dans le Seigneur des Anneaux, un poème gallois ancien , le Kat Godeu, combat des arbrisseaux, nous montre une armée d’arbres, aux essences choisies, qui s’avancent au combat (le thème en sera repris dans le Macbeth de Shakespeare, qui emprunte à la féerie celtique).
Pas de bataille sans appel aux Dieux : « On peut penser qu’avec les Druides, au moment où la nation engageait son avenir, les chefs du peuple –guides et protecteurs terrestres –et derrière eux les chefs militaires, jouaient le rôle d’intercesseurs auprès des Dieux. Les premières prières se tournaient sans doute vers le dieu national de la teuta, bienfaiteur du peuple en temps de paix, et surtout chef guerrier suprême en temps de guerre : le féroce Teutatès (ou Toutatis, que cite Lucain (…) à l’époque gallo-romaine, il sera du reste invoqué sous l’appellation de Mars Toutatis…Toujours cette parenté entre les peuples indo-européens qui facilite les échanges. L’Histoire nous a conservé le souvenir de deux rois gaulois appelés Teutomate (…). Leur nom signifiait celui-qui-est-bon-pour-la-Tribu.


Le dieu Lug, décrit dans les anciens récits celtes anciens comme un jeune dieu guerrier, fort et combatif, armé d’une lance invincible, pouvait être invoqué par les combattants se préparant à affronter la fortune des armes, donne son nom à Lyon (Lug-dunum), mais aussi Laon, et Loudun.
Chaque tribu dispose d’un emblème, voire d’un animal totémique : les Caturci sont probablement les Sangliers-du-Combat, et se fixent à Cahors ; les Tarbelles doivent leur appellation au taureau (tarvos) , et sont fixés dans la région de Tarbes ; les Volques ont pour emblème le faucon (en celtique volco). Plus surprenant, déformée en wahl, l’expression va servir aux anciens Germains à désigner les populations étrangères avec qui ils étaient en contact (groupes celtes, puis de langue romane), une connotation péjorative s’y attachant. D’où une série de noms de peuples : Wallons, Valaques, Gallois, Gaulois.
Pour s’imposer sur le champ de bataille, la guerre psychologique n’est pas sans intérêt : ainsi les Bellovaques (de Beauvais), réputé parmi les peuples gaulois pour les plus valeureux, sont étymologiquement ceux-qui-luttent-en-criant ce qui ne manquait assurément pas de paralyser l’adversaire.


Tite-Live évoque la furie gauloise qui se manifestait au combat. Les auteurs antiques sont nombreux à souligner la fureur guerrière des attaquants celtes (ce que les Romains appellent furor, de « furo » être fou, apparenté à l’avestique dvaraiti, « il se précipite », en parlant des démons : état de transe inspirée par le divin, dépassant l’homme qui n’en est plus le maître. Fureur (…) qui transporte l’homme au dessus de lui-même, le met au niveau d’exploits qui, normalement, le dépasseraient. Voilà le germe précieux des grandes victoires, commente Georges Dumézil. (…) Notre mot gaillard, lié à la vigueur, à la vaillance, est issu d’un terme gaulois *galia, force, bravoure,(…) et donne les noms de famille suivants : Gaillard, Gallard, (…), Gaillou.
Quand le guerrier s’avère cruel (c’est parfois nécessaire, mais toujours moralement problématique), il est qualifié de *crodio. Détail amusant, ce qualificatif a perduré localement, particulièrement en Suisse et Haut-Jura où il a pris la forme crouille pour désigner les « méchants », « de mauvaise apparence », la « canaille ».

Il est impossible de résumer une œuvre aussi imposante que celle de Jacques Lacroix, sans laisser de côté une infinie quantité d’exemples fascinants, ainsi que tout l’appareillage de notes et de références bibliographiques.
Cet ouvrage savant est pourtant d’une lecture aisée : il peut être avalé d’une traite ou utilisé comme une sorte de dictionnaire, voire de guide de voyage pour un tour de France de la topographie gauloise. Il offre à l’identitaire un moyen de révéler et d’exalter des racines qu’il découvrira bien plus proches qu’il ne l’imagine. Enfin, les exemples cités le montrent assez bien, la connaissance de nos ancêtres les Gaulois ne remplit pas qu’une fonction de simple érudition, mais ceux-ci peuvent être à bien des égards des éveilleurs et des modèles.

 

Jacques LACROIX, Les noms d’origine gauloise, la Gaule des combats. Editions errance, 2003

 

Source

Krieg, weil Saddam die Dollar-Herrschaft in Frage stellte

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Archiv - September 2003

Krieg, weil Saddam die Dollar-Herrschaft in Frage stellte

Gerhoch Reisegger über den 11. September 2001, den Irak-Krieg und Alternativen zur Globalisierung

http://www.deutsche-stimme.de/

 

DS: In Ihrem neuen Buch »Wir werden schamlos irregeführt – Vom 11. September zum Irak-Krieg« wollen Sie durch die Auswertung und Verknüpfung einer Vielzahl von Quellen belegen, daß sowohl die Anschläge vom 11. September 2001 als auch der US-Angriffskrieg gegen den Irak das Ergebnis von Fälschungen und Manipulationen der Geheimdienste und der Administration der USA sind. Worauf stützen Sie Ihre These, daß die Attentate des 11. September ein lange geplanter und technisch wie medial mit größtem Aufwand durchgeführter Betrug sind?

 

Reisegger: Die als »Beweise« gelieferten Fernseh-Bilder erwiesen sich bei genauer Analyse als Fälschungen, sogenannte »virtual reality« eben. Wenn jenseits jedes vernünftigen Zweifels feststeht, daß Ursache und Wirkung nicht im behaupteten Zusammenhang stehen können, kann das Ereignis – die angeblich als fliegende Bomben benutzten Kamikaze-Flieger – aus physikalischen und geometrischen Gründen unmöglich stattgefunden haben. Dies haben wir anhand der publizierten offiziellen »Beweise« nachgewiesen. Die Wirkung – der Brand und der anschließende Kollaps der WTC-Türme und von Teilen des Pentagons – muß daher andere Ursachen haben. Damit sind alle weiteren Geschichtchen über Passagierlisten, Flugzeugentführungen, Bekenner-Videos eines Phantoms bin Laden, gefundene Betriebsanleitungen zum Fliegen einer Boeing 767 in Arabisch, das was sie sind: Desinformation.

Sobald dies einmal unumstößlich feststeht, ist auch der ganze Verlauf des Geschehens in völlig anderer Weise nurmehr zu erklären und zu verstehen. Es handelt sich also offensichtlich um ein Staatsverbrechen, dessen Urheber an den entscheidenden Hebeln der Macht sitzen, die bei einer derartigen Planung von den beabsichtigten politischen Wirkungen ausgehen, das heißt die medial zu transportierende politische »Erklärung« des Geschehens ist der eigentliche Ausgangspunkt. Die »Geschichten« rund um das Ereignis sind daher die lange geplanten und gut vorbereiteten Kernpunkte, zu denen ein passender Auslöser – »9.11.« – in Gang gesetzt wurde.

Die politische und ökonomische Analyse würde natürlich auch zu einem »gesetzmäßig« ablaufenden Prozeß führen, an dessen Ende ebenso der »perpetual war« zur Erreichung des »ewigen Friedens« steht. Nur sind diese »Gesetze«, die man in den Politischen Wissenschaften aufgestellt hat, nicht von der gleichen unerbittlichen Strenge und Konsequenz wie die Gesetze in den Naturwissenschaften; sie sind im strengen Sinn überhaupt keine »Naturgesetze«, so daß man hier lange darüber streiten kann ob und welche Ursachen diese oder jene Wirkungen gehabt haben. Im Fall des 11. September aber sind die politischen und ökonomischen Fakten in den USA schon seit langem so, daß sie ganz zwanglos die Anschläge erklären und dafür auch das stärkste Motiv abgeben.

 

DS: Die Zwillingstürme des World Trade Center waren eines der wichtigsten Symbole für die ökonomische und kulturelle Macht der USA überhaupt. Wäre es denn nicht geradezu irrsinnig und selbst für eine Supermacht wie die Vereinigten Staaten hochgefährlich, solch ein Machtsymbol im Zuge eines Komplotts selbst zu zerstören?

 

Reisegger: Ich glaube, daß hier die »Symbolik« erstens sehr überschätzt wird, denn Symbole sind letztlich geistig-ideelle Angelegenheiten, und ich sehe nicht, daß dazu in den USA eine besondere Affinität besteht. Im Gegenteil, im Land des grenzenlosen Materialismus scheint mir das das letzte Motiv zu sein, das die Handlungen determiniert.

Für die Änderung der Anti-Kriegsstimmung in den USA gegen den Eintritt in den Zweiten Weltkrieg bedurfte es des »Überfalls« der Japaner auf die Pazifik-Flotte der USA in Pearl Harbor, für den Vietnam-Krieg des selbst inszenierten Vorfalls in der Tonking-Straße, etc. Die Liste ist beliebig fortsetzbar. Für die einseitige Aufhebung des Völkerrechts, den »Krieg gegen den Terror«, der sich laut Sicherheitsberaterin Condoleezza Rice gegen 60 bis 70 Länder richtet, also die halbe Welt, bedarf es eines besonders starken Mittels: eben der Sprengung der WTC-Türme. Im übrigen verläßt sich die Macht der USA ja nicht auf Symbole, sondern ihre Macht stützt sich ganz einfach auf die ungeheuerlichsten Gewaltmittel und Terrormethoden.

 

DS: In der nicht unbeträchtlichen Literatur zum 11. September 2001, die die Ereignisse anders als offiziell verordnet deutet, sind Sie einer der wenigen Autoren, die versuchen, die Zerstörung des WTC in den Gesamtzusammenhang der diesem Ereignis vorausgehenden, sich zu Ungunsten der USA zuspitzenden weltwirtschaftlichen und weltpolitischen Lage zu stellen. Wie stellt sich diese Lage in groben Zügen dar?

 

Reisegger: Dies ist mit einem einzigen Satz zu beantworten: Die USA sind bankrott. Wirtschaftlich, moralisch und geistig. In welcher Dimension sich dieser Bankrott abspielt, ist ja wesentlicher Inhalt des Buches. Er übersteigt all unsere Vorstellungskraft. Noch sind die USA die gefährlichste und bedrohlichste Militärmacht. Allerdings hat Macht weit mehr Dimensionen als nur die militärische. Wenn eine oder mehrere dieser anderen Dimensionen der Macht weggebrochen sind, so reicht die militärische nicht aus, den Status zu halten.

Die Wirtschaft als eines der wichtigsten Elemente politisch-gesellschaftlicher Existenz ist, wie erwähnt, bankrott. Die Legitimität, manchmal als die »moralische« Autorität oder »Führungsrolle« der USA umschrieben, ist ebenfalls vor aller Welt in nichts zerronnen. Einen gesellschaftlichen Zusammenhalt gibt es nicht, weil es in den USA ja nicht einmal den Begriff des Volkes gibt. Die bei uns – fälschlich – geglaubte geistige und wissenschaftliche Potenz ist ein Ammenmärchen; tatsächlich ist das allgemeine Bildungsniveau erbärmlich und der Analphabetismus breiter Schichten erinnert an Dritte-Welt-Länder.

Die Perspektiven sind bloß in Deutschland so verbogen, weil wir als besiegtes und total umerzogenes Volk am selbständigen Denken seit bald 60 Jahren gehindert werden. Was bei uns angeblich geglaubt wird oder geglaubt werden muß, ist in anderen Ländern etwas entspannter. Dort hat man längst die Zeichen der Zeit erkannt und sieht die USA wie sie sind: ein verkommenes Imperium, das sein Ende mit einem letzten großen Ausfall – im totalen Krieg – aufzuhalten sucht.

 

DS: Welche Motive haben Ihrer Ansicht nach die USA zum Irak-Krieg bewogen?

 

Reisegger: Motiv für den Irak-Krieg war ausschließlich das Öl. In einem doppelten Sinn freilich. Meist sieht man bei uns nur die alleinige Ressource Öl als Energieträger einer industrialisierten Welt. Diese zu besitzen und zu kontrollieren wäre schon Motiv genug, sich mittels eines Raubkrieges in deren Besitz zu setzen. Der meiner Ansicht nach viel bedeutendere Grund lag aber im »Verbrechen« Saddam Husseins, den Dollar als Handelswährung in Frage zu stellen, indem er das irakische Öl nicht mehr für Dollar verkaufte. Das heißt, er hat die Funktion des Dollars als Reservewährung in Frage gestellt. Hier verstehen die USA aber keinen Spaß, denn mit einem Satz die Sache auf den Punkt gebracht handelt es sich um folgendes: Die USA fabrizieren Dollar – fiat-money, aus dem Nichts geschöpft und durch nichts gedeckt –, und der Rest der Welt produziert Güter, leistet Dienstleistungen oder fördert Rohstoffe, die mit diesen Dollar-Billionen von den USA »gekauft« werden. Wertvolles wird also gegen Wertloses – Papiergeld – getauscht.

Auf dieser Grundlage funktionierte der geradezu von der US-Verfassung garantierte »American way of life«. In dem Augenblick, wo der Rest der Welt nicht mehr mitspielt, ist der Bankrott der USA auch unmittelbar von den Amerikanern zu spüren, denn dann »geht nichts mehr«. Das heißt, der Irak hatte jenseits des Ölbedarfes einer amerikanischen Verschwendungsgesellschaft (über 50 Prozent des in den USA verbrauchten Öls muß importiert werden, in den kommenden Jahren steigt dies auf zwei Drittel des Bedarfes an.) mit seiner Weigerung, Dollars weiter anzunehmen, den USA den Totenschein ausgestellt.

 

DS: In Ihrem Buch stellen Sie die These auf, daß die USA we-gen einer sich ankündigenden Dollar-Krise und einem historisch singulären volkswirtschaftlichen Ungleichgewicht zu einer globalen »Flucht nach vorn« gezwungen sind. Können Sie einige Aspekte dieser makroökonomischen Krise der USA erläutern?

 

Reisegger: Die obigen Ausführungen sind bereits die Umrisse der Krise der USA. Leider bleiben wir davon nicht verschont. Das Problem ist, daß in einer begrenzten Welt mit begrenzten Ressourcen ein exponentielles Wachstum nicht »ewig« möglich ist. Die kapitalistischen Wirtschaftsdoktrinen beruhen aber gerade darauf. An einem Beispiel kann ich es vielleicht klarmachen: Geld und Waren/Dienstleistungen befinden sich in einem Kreislauf und gleichsam in einem »Gleichgewicht«. Wenn also das Geld sich durch Verzinsung ständig nominell vermehrt, müssen sich die Waren und Leistungen im gleichen Ausmaß vermehren. Das übersteigt natürlich längst den natürlichen Bedarf.

Es bedürfte einer Reform des Geldwesens, weil von hier aus die derzeitigen inneren Zwänge ausgehen. Das bedeutet einerseits eine Normierung des Geldes (um es den Manipulationen der Politiker und Banken zu entziehen), eines weitgehenden Zinsverbotes, um arbeitslose Einkommen zu unterbinden, seines Einsatzes als Risiko-Kapital, was konkret bedeutet, daß Kapitalbesitz denselben Gewinn- und Verlustmöglichkeiten unterliegt, wie jedes menschliche Unternehmen. Das ist natürlich das schiere Gegenteil zu einem MAI-Abkommen, das den (Finanz-) Kapitalbesitzer auf Kosten der Allgemeinheit allein vor jeglichem Risiko und Verlust schützen soll, wie dies eigentlich auch bei jedem Bankkredit – in der Regel – der Fall ist (auch wenn ein Geschäft kein Erfolg wurde, sind Zinsen und Tilgung für ein dafür zur Verfügung gestelltes Darlehen weiter zu zahlen).

 

DS: Als ökonomische Alternative zur Globalisierung schlagen Sie ein Autarkiekonzept vor. Wie müßte dieses beschaffen sein, um ökonomisch tragfähig zu sein?

 

Reisegger: Bei den Ausführungen zur Autarkie bezog ich mich auf eine Ausführung Erich Frieds und hatte auch die Ideen Johann Gottlieb Fichtes vom »Geschlossenen Handelsstaat« im Kopf. Die Durchführung solcher alternativer Konzepte ist freilich eine schwierige Sache, weil man ja gegen ein ganz anders gepoltes Umfeld ankämpfen muß. Die Grundgedanken sind aber die: Die Autarkie basiert auf der Volksgemeinschaft und auf Solidarität, die es natürlich nur in kleineren, überschaubaren Gesellschaften geben kann. Das impliziert von vornherein eine organische Ordnung und Organisation des Gemeinwesens. Damit werden schon viele der heutigen Auswüchse auf natürliche Weise begrenzt. Im praktischen Bereich handelt man auf Gegenseitigkeit: Das heißt man organisiert den Außenhandel bi- oder multilateral. Ich liefere dies und jenes gegen bestimmte andere Güter in einem ausgeglichenen Umfang. Die Handelsströme bleiben ausgeglichen, vergleichbare Güter sind die wertmäßige Grundlage des Tausches/Handels. Märkte werden gegen ruinöse Konkurrenz geschützt, weil die importierten Mengen dem Bedarf angepaßt sind. Markt und Wettbewerb sind nach wie vor die innerstaatliche Norm, aber innerhalb einer jedem Volk eigenen Ordnung.

Es ist dies in der Tat die Antithese zur Globalisierung – und die einzige Hoffnung zum Überleben. Im Grunde war und ist dies die Norm. Die relativ kurze Zeit des angeblichen Fortschritts, der »offenen Märkte«, der »offenen Gesellschaft«, kann sich nicht als in der Menschheitsgeschichte »bewährtes« Modell ausgeben. In einem Jahrhundert haben wir die größten Katastrophen erlebt, und wie es aussieht beschleunigt sich alles noch mehr.

 

DS: Der Rezensent Ihres Buches in der Zeitung »Junge Freiheit« stellte sich die Frage, »was die Welt und vor allem Europa und Deutschland von einem Staat zu erwarten haben, in dem Ereignisse wie der 11. September möglich und zum Mittel der Politik geworden sind«. Darf ich diese Frage an Sie weitergeben?

 

Reisegger: Nun, die Frage habe ich in meinem Buch selbst schon gestellt. Sie ist, wie Sie unschwer erkennen, eine rhetorische, und somit zugleich die Antwort. Wir haben absolut nichts von diesem Staat zu erwarten. Ich habe zwar geschrieben und es in der nächsten Ausgabe meines Buches nochmals ausdrücklich betont: ich kann zwischen dem Volk und dem einfachen Amerikaner und den politischen und wirtschaftlichen »Eliten« natürlich unterscheiden. Wenn also von den USA, Amerika, und so weiter die Rede ist, meine ich das System, den »American way of life«. Es wäre auch zu billig zu sagen, die Amerikaner sind mitschuldig, weil sie ja die demokratische Möglichkeit hätten, sich eine andere Regierung zu wählen. So etwas ist ein Popanz und die Vokabel »Demokratie« schafft natürlich nichts dergleichen. Sie, die Amerikaner, sind in Wahrheit ebenso Geiseln ihrer eigenen kriminellen Cliquen, die die Verfassung, die Bürgerrechte, den Rechtsstaat überhaupt längst außer Kraft gesetzt haben.

Andererseits ist aber auch nicht viel von »den« Amerikanern zu erwarten. Das, was Gotthard Günther in seiner »Amerikanischen Apokalypse« beschrieben hat, ist möglicherweise eine sich anbahnende Änderung hin zu einem Dritten Weltalter, als Nachfolge der Hochkulturen der zweiten Stufe, wo sich aber die jeweiligen Vertreter ebensowenig zu sagen haben wie jene der ersten Stufe (der Cromagnon-Mensch), denen der zweiten Stufe (den Vertretern der uns historisch bekannten folgenden Hochkulturen). Wir haben uns nichts zu sagen, die Banalität amerikanischer Philosophie wirkt auf uns geradezu lächerlich. Die wirkliche Übernahme dieser Lebensweise wäre der Tod des »Alten Europa«, dessen, was Europa und das Abendland war und noch ist.

 

DS: Zum Schluß noch eine grundsätzliche Frage: Die Fakten- und Materiallage bei vielen weltpolitisch wendeträchtigen Vorkommnissen in der Geschichte ist nach wie vor zwiespältig. Da besteht einerseits die Gefahr, ein vorgegebenes und manipuliertes Geschichtsbild unhinterfragt zu übernehmen, das andere Extrem besteht darin, sich in haltlosen Verschwörungstheorien zu verstricken, die im Endeffekt nur die eigenen Ohnmachtsgefühle erhöhen. Welcher Umgang mit Geschichte ist Ihrer Ansicht nach angemessen?

 

Reisegger: Damit komme ich zu einer grundsätzlichen Frage des Umganges mit Geschichte: wie kann man Sein und Schein auseinanderhalten? Nun, am besten indem man bei der Wahrheit bleibt. Ich reagiere allergisch auf die Unterstellungen mit dem Wörtchen »Verschwörungstheorie«. Immer dann wenn man jemandem auf die Schliche kommt, ertönt dieses Wort wie die Posaunen von Jericho. Es ist klar, was damit bezweckt wird: jeden Diskurs zu unterbinden, indem man diffamiert. Lautstärke gegen Inhalt. Dogma gegen Wahrheitssuche. Das funktioniert, aber – zum Glück – nicht wirklich.

Wie kommt man nun durch dieses Dickicht an Fakten und Fiktion? Man muß eine ganzheitliche Betrachtung anstellen, das Allgemeine vor dem Speziellen und über längere Zeiträume das Prozeßhafte zu erkennen versuchen, auch die Parallelen, die eigenen Methoden und ihren Geltungsbereich kennen, aber ebenso jene der »anderen Seite«. Das Studium Carl von Clausewitz‘ kann nicht schaden: Beurteilung der Lage und der Mittel in bezug auf das Ziel, und zwar der eigenen wie jener des Feindes. In einem so rückgekoppelten Prozeß entwickelt man die Strategie, wobei sich je nachdem Ziel wie Strategie ändern können. Damit erkennt man meist auch, was Faktum und Täuschung ist, was fehlt und was abstrahiert werden kann.

Um nochmals auf den 11. September zurückzukommen: Wenn die zentrale These dieses ganzen (Lügen-) Gebäudes einstürzt, ist es nicht mehr notwendig, sich mit allen Details in ihrer unendlichen Verästelung zu befassen, denn stürzt einer der sie tragenden Pfeiler, stürzt das ganze Gebilde in sich zusammen. Es ist dann irrelevant, ob oder ob nicht jemand angeblich mit dem Handy aus einem Flugzeug telefoniert hat, oder ob oder ob nicht jemand etwas gesehen hat (haben kann) oder sich es nur einbildet, oder ob man in einem Segelfliegerverein eine Boeing zu fliegen lernen kann oder nicht.

 

DS: Sehr geehrter Herr Reisegger, ich bedanke mich für das Gespräch.

 

Das Gespräch führte DS-Mitarbeiter Hugo Fischer

Biographie

Gerhoch Reisegger

Reisegger arbeitet als selbständiger Unternehmensberater, zuvor war er Geschäftsführer eines Informatik-Unternehmens und Marketing-Direktor der österreichischen Tochter eines US-Computer-Konzerns. Dem österreichischen Bundesheer gehört er als Reserveoffizier an. Reisegger ist ein gefragter Vortragsredner, beispielsweise beim internationalen Kongreß der Russischen Akademie der Wissenschaften. Er ist Gründer und Obmann der »Johann Heinrich von Thünen Gesellschaft Österreich zur Förderung neuer Ansätze in Land- und Forstwirtschaft und der Nationalökonomie«. Er entfaltete eine rege publizistische Tätigkeit, beispielsweise für die Zeitschrift »Staatsbriefe«, die Weltnetzseite »www.staatsbriefe.de« und das Weltnetz-Nachrichtenportal »www.rbi-aktuell.de.« Im Mai diesen Jahres erschien von unserem Gesprächspartner das Buch »Wir werden schamlos irregeführt – Vom 11. September zum Irak-Krieg« (496 S., Pb., 153 Abb., EUR 19,50).

jeudi, 11 juin 2009

Brève analyse des élections européennes...

BRÈVE ANALYSE DES ÉLECTIONS EUROPÉENNES...

images.jpgVoici l'analyse des résultats des élections européennes que nous a adressé notre ami Coclés :

 

Ex: http://synthesenationale.hautetfort.com/

1/ EN FRANCE :

 

- Le premier enseignement de ces élections est la continuelle progression de l'abstention. Traditionnelle lors des élections européennes, celle-ci s'accroît encore en 2009, marquant une défiance grandissante des citoyens vis à vis du monde politique et vis à vis de la construction européenne. L'abstention touche particulièrement les classes populaires et les plus jeunes, ce qui a des implications immédiates pour les partis qui réalisent habituellement leurs meilleures performances dans ces couches de la population (extrême droite et extrême gauche).

 

- Succès de la droite sarkozyste, arrivée largement en tête. Une crise économique  sans précédent, l'usure du pouvoir et les virulentes attaques du PS et du MoDem contre la personne du chef de l'État n'ont pas réussi à affecter son potentiel électoral. Ceci étant, les réserves de voix de l'UMP semblent se tarir ; outre chez les abstentionnistes, elles ne se trouvent plus que chez les souverainistes qui ont subi une lourde défaite. La thématique de "l'Europe qui protège" l'a largement emporté sur celle de "la France seule". Une parenthèse semble se fermer de ce point de vue.

 

- Malgré la lourde défaite du Parti socialiste, la gauche réformiste, également présente chez les amis de Daniel Cohn-Bendit au sein de la liste Europe Écologie, ne recule pas et le camp social-démocrate s'il sait dépasser les querelles qui sont à l'origine de son émiettement partitocratique et s'il renforce son message écologiste, ce qui est probable, demeure un concurrent sérieux pour la droite libérale.

 

- De manière générale, les forces du "système" renforcent leur emprise électorale tandis que la contestation à prétention radicale continue de s'affaiblir alors que les circonstances, crise du capitalisme et crise écologique (qui sont fondamentalement une seule et même chose), paraissent pourtant susceptibles de ménager une voie nouvelle pour une contestation de fond.

 

- Les listes emmenées par Daniel Cohn-Bendit, José Bové et Éva Joly font jeu égal avec les socialistes et les dépassent dans de nombreuses villes et dans des grandes régions urbanisées comme l'Ile-de-France et le Sud-Est. S'adressant aux couches citadines les plus scolarisées de la population, qu'il serait caricatural de réduire aux "bobos", ces listes sont les seules à avoir pris au sérieux les enjeux proprement européens de cette élection. Emmenées par des personnalités notoirement connues mais atypiques, elles ont labouré le terrain depuis l'automne et n'ont pas hésité à délivrer un message sortant des ornières simplistes de la politique-slogan. Notons également que leurs leaders ne pratiquent pas la langue de bois habituelle, tout en se gardant de la démagogie simpliste. Autant de choses qui démentent les calculs et les pratiques de la plupart des États-Majors politiques.

 

- L'extrême droite lepéniste met un coup d'arrêt à sa descente aux Enfers. Les 6,3 % d'électeurs qu'elle rassemble, malgré une abstention massive, semblent devoir constituer un socle inaltérable. Le parti va donc continuer d'exister sous la houlette de Marine Le Pen. Comme c'était attendu, et comme le passé l'a toujours confirmé, les dissidences ne sont pas parvenues à percer dans l'électorat, bien que leurs scores ne soient pas ridicules, dans le Centre comme dans le grand Nord-Ouest. Notons pour finir que la liste Dieudonné perd son pari. Même si elle obtient son meilleur score en Seine-Saint-Denis, force est de reconnaître qu'elle n'a pas su mobiliser les Banlieues. Pour l'extrême droite comme pour l'extrême gauche, celles-ci demeurent des terres de mission rétives à toute politisation. La révolte "politique" des banlieues demeure un mythe, tant pour ceux qui y fondent des espérances "révolutionnaires" que pour ceux qui en manipulent le risque afin d'effaroucher les "bons Français".

 

- Enfin, même si un "nationaliste-autonomiste" corse se trouve élu sur la liste Europe Écologie du Sud-Est, le régionalisme est absent d'une compétition dont les circonscriptions territoriales sont incompatibles avec son expression.

 

2 / EN EUROPE :

 

Les résultats européens confirment pour la plupart les résultats français, laissant ainsi apparaître une homogénéisation des réflexes politiques à l'échelle du continent. La droite libérale et pro américaine se renforce partout, ce qui signifie que l'ancrage dans le capitalisme et dans la "solidarité atlantique" vont sans doute se durcir. Le rêve d'une Europe autonome dans le concert des grands espaces s'éloigne. Le slogan de l'Europe-puissance apparaît de plus en plus comme un voeu pieux.

 

Le recul de la social-démocratie est général, ce qui ne fait qu'enregistrer l'usure d'un discours qui n'a pas su s'adapter aux défis d'un libéralisme conquérant, souvent mâtiné de "populisme", qui parle sans complexe le langage de l'économie comme destin. En ce sens, le succès de la "droite européenne" est aussi l'indice d'une défaillance identitaire. De nombreux observateurs font par ailleurs remarquer que l'extrême droite progresse presque partout, ce qui est exact, mais peu mettent le doigt sur les impasses que celle-ci véhicule. Ces impasses sont de deux ordres. Nombre de ces mouvements sont tenaillés par un imaginaire libéral qui fait d'eux, en cas de besoin, de simples forces auxiliaires de la droite libérale, c'est-à-dire d'une idéologie qui incarne le contraire de ce que l'extrême droite est sensée "penser". Le deuxième point, c'est que ces extrêmes droites, étant souvent sous l'emprise des archéo-nationalismes, elles sont évidemment incapables de s'entendre et de peser à l' échelle du Parlement Européen. Il va de soi, par exemple, que pour un "nationaliste" hongrois l'ennemi principal, c'est le "nationaliste" roumain ou slovaque, bien plus que le concept abstrait que représente le "système". Il en va évidemment de même pour le nationaliste roumain. On pourrait multiplier les exemples.

 

À contrario, on peut dire que le succès des écologistes à l'échelle du continent est beaucoup plus porteur d'avenir que les succès des extrêmes droites, tout simplement parce que l'écologie unifie tandis que le nationalisme sépare.

 

Au total, aucune force ne semble se dégager à l'échelle du continent qui puisse faire barrage, voire même freiner, la réalisation du "modèle" européen tel qu'il est conçu par les oligarchies dirigeantes et mis en musique à Bruxelles.

 

Coclés

Elections européennes: retour sur les résultats

 Elections européennes : retour sur les résultats...

Robert Spieler 6.jpgpar Robert Spieler

Délégué général de la

Nouvelle Droite Populaire

 

Un triomphe pour Cohn-Bendit, une victoire pour Sarkozy, un échec cinglant pour Bayrou et Martine Aubry, la ringardisation de Villiers et du FN.

 

Le triomphe de Cohn-Bendit.

 

Les transferts importants de suffrages, tant du PS que du Modem, vers les écologistes expliquent ce triomphe. Les bobos des villes (cf les résultats impressionnants de certains arrondissements de Paris, où Cohn-Bendit écrase le PS et aussi l’UMP) ont voté massivement pour des listes qui ont eu le mérite d’aborder la question européenne et qui sont incarnées, au niveau national, par un homme qui dépasse largement ses concurrents en termes d’aisance et de charisme médiatiques. La diffusion sur France 2, deux jours avant le vote, du film écologiste « Home » d’Arthus-Bertrand, fort bien réalisé, a créé une ambiance, un « buzz » favorable aux préoccupations environnementalistes qui a fait basculer massivement des électeurs indécis. Il est aussi bien plus chic, dans un dîner, de dire que l’on a voté Cohn-Bendit plutôt que Bayrou ou Aubry. Ceci dit, la chaîne publique, qui n’a rien à refuser à Sarkozy, a délibérément choisi de programmer ce film la veille du scrutin, avec comme conséquence mécanique d’affaiblir le PS. Elle s’en défend en prétendant que la décision avait été prise il y a un an et qu’elle ignorait la date des élections européennes. Elle se moque du monde. Les élections européennes ont toujours lieu début juin…

 

L’effondrement de Bayrou.

 

Le problème de Bayrou est qu’il est persuadé d’avoir un destin. Las, il n’a pas la stature, ni la « gueule » d’un destin. Son électorat est par ailleurs composé, pour reprendre la formule d’Abel Bonnard, de « modérés, modérément courageux ». Les modérés n’aiment ni les invectives, ni les coups bas, ni l’opposition frontale au Pouvoir. Bayrou ne sera jamais président, si ce n’est de son parti, condamné à se réduire comme peau de chagrin. Même le talentueux polémiste (et excellent connaisseur de la chanson française) Jean-François Kahn, tête de liste du Modem dans la région Est, n’aura pas réussi. C’est que le produit vendu n’est pas bon et ne correspond pas aux attentes des acheteurs potentiels. Un flop en termes de marketing…

 

La victoire de Sarkozy.

 

Cette victoire est certes relative, puisqu’on peut considérer, pour se consoler, que 70% des Français ont voté pour d’autres listes. Le raisonnement est quelque peu spécieux. L’UMP a certes bénéficié de la faiblesse de ses adversaires, mais la victoire n’en est pas moins réelle. L’habileté manœuvrière et le cynisme de Sarkozy, qui pratique l’ouverture à gauche tout en s’exprimant contre l’entrée de la Turquie dans l’U.E., autorisant cependant la poursuite des négociations, gesticulant sur des thématiques sécuritaires, « enfume » littéralement les électeurs. Sarkozy bénéficie aussi de l’insigne médiocrité de ses adversaires et de la propagande diffusée par des médias complaisants. Nul besoin d’un ministère de l’Information, comme ce fut le cas sous De Gaulle. Aujourd’hui, les vassaux précèdent les désirs de leur maître…

 

Le lourd échec du PS.

 

Englué dans ses divisions, les querelles d’ego et l’inanité de son programme qui s’exprime en phrases sentencieuses et creuses, le PS n’est plus, depuis longtemps, un parti proche du peuple. Son électorat, largement composé de fonctionnaires, de bobos et d’apprentis bobos, est d’une solidité et d'une fidélité relatives. La faiblesse de Bayrou aurait pu cependant permettre au PS de s’ériger en opposant n° 1 de l’UMP sans l’irruption tonitruante de Cohn-Bendit. Le PS n’a cependant pas d’inquiétude majeure à avoir quant aux prochaines échéances, dès lors qu’il saura réaliser son unité. Pour ce qui concerne l’élection présidentielle, Cohn-Bendit a d’ores et déjà annoncé qu’il ne serait en aucun cas candidat, témoignant d’une lucidité certaine quant à ce qu’est une élection présidentielle et ce que sont des européennes.

 

Une extrême gauche qui n’émerge pas.

 

On aurait pu imaginer que la crise sociale et économique pouvait représenter un puissant vecteur de développement de l’extrême gauche. Rien de tel. Le NPA de Besancenot (étrange idée de changer le nom de son mouvement la veille de l’élection) se situe sous la barre des 5%. Le Front de gauche (PC et Mélenchon) dépasse les 6%. Difficile d’être révolutionnaire et d’avoir des visées électoralistes. Difficile de mobiliser un éventuel électorat issu de l’immigration, quand celui-ci se fiche des élections. Difficile de mobiliser les « petits blancs » sur la thématique intégrationniste et collaborationniste. Proudhon, au secours…

 

La ringardisation souverainiste : MPF et FN.

 

L’erreur de Villiers fut d’abandonner son sigle MPF, relativement connu, pour Libertas, totalement inconnu. Le discours anti-européen, fût-t-il justifié pour ce qui concerne cette Europe des nains de Bruxelles, ne rencontre plus qu’un faible écho chez des Français bien conscients que les enjeux économiques et sociaux liés à la crise, les enjeux diplomatiques et ceux de la Défense ne peuvent être résolus à l’échelle du seul hexagone.

 

Le FN, quant à lui, continue d’asséner des slogans absurdes et irréalistes, tels le retour au franc et l’abandon de l’euro. Un discours ringard et passéiste. Le FN atteint un étiage de l’ordre de 6% des suffrages, qui lui permet  de conserver trois élus au Parlement européen, contre sept auparavant, mais  lui interdit d’espérer, vu le mode de scrutin imposant d’atteindre la barre des 10%, une espérance de succès aux prochaines élections régionales. La quasi disparition de conseillers régionaux et les départs massifs des derniers cadres de valeur empêcheront ce mouvement de réunir les 500 signatures de maires et de conseillers régionaux pour présenter un candidat à l’élection présidentielle. Sauf si Sarkozy le décide. Pourquoi le ferait-il ? Aider Marine Le Pen à représenter un Front familial et résiduel pourrait empêcher, dans son esprit, l’émergence d’une résistance nationale et identitaire puissante. La vacuité idéologique, l’hystérie comportementale, une exceptionnelle capacité à diviser, l’insulte comme vade-mecum politique, qui caractérisent Marine Le Pen, sont de puissantes qualités pour la stratégie de Sarkozy, qui ne verrait au demeurant que des avantages à ce qu’elle soit élue maire d’Hénin-Beaumont, ce à quoi l’UMP (et le PS) s’emploient en présentant des têtes de liste particulièrement médiocres.

 

Caton l’Ancien concluait tous ses discours, devant le Sénat de Rome, par cette formule : « Delenda est Cartago », Carthage doit être détruite, pour que Rome vive. Oui, Carthage doit être détruite.

 

- Lisez l’analyse particulièrement intéressante de Coclés sur le site Synthèse Nationale, concernant les élections européennes.

- Lisez aussi, vendredi prochain, l’article de Robert Spieler : « Que faire ? »

Réinformation sur les élections européennes

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Réinformation sur les élections européennes

ex: http://www.polemia.com/

Les grands médias jouent un rôle croissant sur les élections : d’abord en influençant directement les électeurs (l’opération du film Home fut exemplaire à cet égard) ; ensuite en commentant le verdict des électeurs dans le sens qui convient à l’idéologie dominante. D’où l’utilité de mettre en lumière par la réinformation les aspects occultés des scores électoraux (*).


Le recul des groupes politiques co-gestionnaires de l’Union européenne


Le Parlement européen est dirigé par deux groupes principaux :
- le groupe populaire démocrate chrétien, en léger recul de 36,7% à 35,9% ;
- le groupe socialiste, en recul important de 27,6% à 22% ;
soit une chute globale des forces dominantes de 64,3% à 57,9%.

Le troisième groupe en ordre d’importance, le groupe libéral, recule lui aussi, passant de 12,7% à 10,9%.

Il convient par ailleurs de noter que le groupe démocrate chrétien sera amputé de 10% de ses effectifs : les conservateurs britanniques (25 députés) ayant annoncé durant la campagne électorale qu’ils quittaient ce groupe eurofédéraliste.


La modeste progression des écologistes

Servi par un calendrier médiatique plus que favorable – avec la Journée de l’environnement le 5 juin et le lancement mondial du film Home – les écologistes sont passés de 5,5% à 7,1%. Une progression finalement modeste, d’autant qu’elle est largement due à un seul pays, la France : en termes de sièges, la progression des Verts ne sera que d'un siège en dehors des 8 sièges supplémentaires apportés par les listes Cohn-Bendit !


La forte progression des listes « autres »

Une fois de plus le scrutin européen a été marqué par une progression de l’abstention qui atteint 56,91% en moyenne dans l’Union, soit 2,6% de plus qu’en juin 2004. Or cette désaffection des électeurs pour les urnes européennes se double d’une forte croissance des votes en faveur des non-inscrits et des « autres » : ces listes diverses avaient obtenu 3,8% des suffrages en 2004 ; elles quadruplent leurs voix avec 12,6% des suffrages en 2009. Signalons à ce sujet la percée de la liste des « Pirates », favorables aux libertés sur Internet, qui recueille 7,1% des suffrages et gagne 1 siège en Suède.


La percée des listes nationales et identitaires

Mais au sein de ces « autres » le phénomène le plus notable – et le plus occulté – c’est la percée des mouvements nationaux et identitaires. Les résultats les plus significatifs sont obtenus :

- en Grande-Bretagne, avec le Parti national britannique (BNP) qui obtient 8,4% des suffrages et deux sièges, dans un contexte de très grande hostilité de l’Etablissement britannique à l’égard des nationaux ;

- en Autriche, où le Parti des libertés (FPÖ) qui a fait campagne contre « l’entrée de la Turquie et d’Israël dans l’Union européenne » double son score de 2004 et obtient 13,1% des suffrages (18% au total avec le BZÖ de feu Jorg Haïder) et deux sièges ;

- aux Pays-Bas, avec le Parti des libertés de Geert Wilders, radicalement hostile à l’immigration et à l’islamisation, qui obtient 17% des suffrages et quatre députés ;

- au Danemark, où le Parti du peuple danois double ses suffrages et obtient deux sièges avec 14,8% des voix ;

- en Hongrie, où le Mouvement pour une meilleure Hongrie, très critique sur l’islam et l’immigration, recueille 14,77% des suffrages et envoie 3 députés à Bruxelles ;

- en Italie, où la Ligue du Nord double aussi ses suffrages et le nombre de ses députés, avec 10,22% (rassemblant ainsi plus de 20% des électeurs dans le nord du pays là où elle est candidate) et 8 parlementaires européens ;

- en Finlande, où le Parti des vrais Finlandais obtient 14% des voix (au lieu de 0,5% en 2004) et gagne deux sièges ;

- en Grèce, où le Rassemblement populaire orthodoxe (LAOS) double ses voix (7,45%) et obtient deux sièges ;

- en Flandre, où le Mouvement flamand (Vlaams Belang) obtient 15,98% des suffrages et deux sièges ; en recul toutefois de 7,58% par rapport à 2004 en raison de la concurrence de deux nouvelles listes nationales et populistes : la Nouvelle alliance flamande (NVA : 9,71%) et la Liste Dedecker (LDD : 7,41%), soit un total de 32,94% ;

- en Bulgarie, le Parti national Ataka, qui a fait campagne contre l’entrée de la Turquie dans l’Union, double ses voix et ses sièges et obtient 12,1% et deux mandats ;

- en Lettonie, l’Union pour la patrie et la liberté obtient 7,5% et un siège ;

- en Lituanie, le mouvement Ordre et Justice obtient 12,45% et deux sièges ;

- en Slovaquie, le Parti national slovaque (SNS) emporte un premier siège avec 5,5% des voix ;

- en Roumanie, les nationalistes du Parti de la Grande Roumanie reviennent au Parlement européen avec deux sièges et un score de 8,7%.

Il n’y a qu’en France qu’on observe un mouvement de recul, le Front national passant de 9,8% à 6,3% et ne conservant que 3 sièges sur 7.

En dépit de cette particularité française, les résultats de ces mouvements pensant « mal » sont notables : malgré les campagnes de diffamation, de diabolisation et de limitation d’accès aux médias, ces mouvements obtiennent 35 sièges (France non comprise), soit un triplement de leur représentation.


Les souverainistes pâtissent de leurs ambiguïtés

Libertas, le mouvement de réforme de l’Union européenne de l’intérieur, lancé par l’Irlandais Declan Ganley, échoue partout : son seul député sera Philippe de Villiers, en net recul en France, avec 4,6% des suffrages.

Dans les pays scandinaves « les Mouvements de juin » qui avaient fait élire des députés en Suède et au Danemark disparaissent : au Danemark la chute de 9% à 2,3% des suffrages s’explique par une prise de position en faveur de l’adhésion de la Turquie à l’Union européenne !

A contrario, il faut noter le bon résultat de l’Union pour l’indépendance du Royaume-Uni (UKIP) qui se maintient à 16% malgré le repositionnement eurosceptique du Parti conservateur britannique. En Autriche la liste de Hans-Peter Martin progresse même de 14,04% à 17,9%. Les résultats autrichiens et britanniques sont d’autant plus significatifs qu’ils s’accompagnent d’une forte progression des mouvements anti-immigration.


La vraie fausse victoire de l’UMP

Dans ce concert européen, la France fait triplement bande à part :

- les écologistes y progressent fortement, ce qui n’est pas le cas dans le reste de l’Europe ;

- les mouvements nationaux et identitaires y régressent, a contrario de ce qui est observé dans la quasi-totalité des pays européens ;

- le parti au pouvoir y réalise un score de moins de 30%, ce qui est très rare en Europe.

Ce dernier point mérite un éclaircissement :

Les médias et la classe politique française ont souligné comme un succès les 27,8% des suffrages obtenus par l’UMP. Une comparaison avec nos voisins  européens conduit à relativiser ce résultat.

Le Parlement européen classe visuellement les données électorales pour faire apparaître à part les scores des partis et coalitions de gouvernement : beaucoup dépassent 40%, voire 50% des suffrages. Très peu ne parviennent pas à franchir la barre des 30%. L’UMP est dans ce cas et s’y trouve en bien mauvaise compagnie aux côtés de :

- trois partis socialistes en débâcle : le Labour britannique (15,3%), le Parti socialiste hongrois (17,34%) et le Parti socialiste portugais (26,5%) ;
- et de deux formations gouvernementales de pays au bord de la faillite : l’Irlande (25,97% pour la coalition nationale) et l’Estonie (27,55% pour la coalition modérée).


Conclusions

Ainsi les lignes de force de ces élections européennes sont bien différentes de celles qui ont été présentées aux Français.

Le désaveu de l’Union européenne se manifeste :

- par la progression de l’abstention (+ de 2,6%) ;

- par le recul des groupes gouvernant le Parlement européen (socialiste et démocrate chrétien) : -6,4% ;

- par la progression considérable des formations « autres » : +8,8% ;

- par le triplement des sièges (hors France) des mouvements nationaux et identitaires, clairement hostiles à l’immigration, passant de 14 à 35 ;

- par l’affaiblissement des groupes euro-fédéralistes par l’abandon du PPE par le Parti conservateur britannique.

Bien sûr, chacun de ces points mériterait d’être analysé en profondeur. Ce n’était pas l’objectif de cette étude qui visait simplement à rappeler l’objectivité des faits.

J.-Y. Le Gallou

Polémia

10/06/2009





(*) Cette étude est faite à partir des résultats communiqués par le Parlement européen :

http://www.elections2009-results.eu/fr/new_parliament_fr.html

Par souci de simplification, nous n’avons pris en compte que les formations ayant obtenu des élus.

Pour en savoir plus sur l’historique des mouvements populistes en Europe, le lecteur pourra utilement se reporter à ma communication à la XXIVe Université annuelle du Club de l’Horloge : « Europe : le temps joue pour le populisme »
http://www.polemia.com/article.php?id=1803

 

J.-Y. Le Gallou

"Barrez-vous, les Américains!"

« BARREZ-VOUS LES AMERICAINS ! »

 

Editorial du numéro 36 de Rébellion ( bientôt disponible)

 

* Propos tenu par un prolétaire de l’usine Molex à Villemur-sur-Tarn


Cela est désormais clairement dit ; la rhétorique médiatique ne prenant le soin que de présenter la chose sous le mode interrogatif : la classe ouvrière serait-elle devenue xénophobe ? Qu’a-elle fait ? Elle proteste contre les délocalisations… La suspicion est lancée et comme on le sait, le traitement réservé à ceux que le pouvoir a choisis arbitrairement de qualifier comme tels, est la marginalisation et surtout la répression. Toute velléité de défense un peu vive, de la part des prolétaires victimes des licenciements massifs et quotidiens, est d’emblée qualifiée de « violences faites aux biens et aux personnes ». Il s’agit en fait des « séquestrations » de dirigeants d’entreprises dont usent les travailleurs afin de se faire entendre et non d’actes de vandalisme et de violence illégitime comme le laisse entendre le gouvernement. Ainsi, grâce à la terminologie juridico-politique dominante, est neutralisé le sens de l’action concrète conduite par ceux qui sont acculés par le capital dans l’ultime réserve de la protection de leur simple existence et survie économique et sociale, de même qu’est corrélativement brouillée, occultée, la forme de la lutte de classe que peut prendre cette autodéfense du prolétariat. Un étau répressif et idéologique, est de ce fait constitué, entre d’un côté, le pôle « xénophobie » et de l’autre, « violence illégitime ». Seul, le discours idéologique du capital et de ses représentants gouvernementaux, institutionnels et médiatiques - dans sa parfaite transparence neutralisante, instrumentalisante - aurait la légitimité de dire la vérité objective dans son unicité, gommant par là même les aspérités des contradictions les plus vives, les plus exacerbées, qui naissent pourtant, de manière bien réelle sur le terrain de la vie sociale. Car ce qu’il faut cacher est le secret le plus profond, le plus inavouable : le capitalisme est un système agonisant ; aucune thérapie ne viendra à bout de son pourrissement inéluctable. Sa contradiction originelle le mine toujours mais de façon toujours plus exacerbée, plus ample et intense : accumulation de richesses à un pôle de la société, paupérisation, précarité, insécurité sociale à un autre. Satisfaction, jouissance indécente et aliénée d’un côté, inquiétude permanente, lutte quotidienne pour continuer son existence de l’autre.

Cette situation a l’avantage – vécu douloureusement par le prolétariat – de poser clairement à la conscience des travailleurs, la question de l’absence de réponse à la crise dans le cadre du capitalisme. Cette crise dont les « spécialistes » nous disent qu’elle ne sera qu’un mauvais souvenir dans quelques mois ou une année et qui nous est ainsi présentée comme une fatalité naturelle, certes d’ampleur inégalée mais comme, somme toute, il peut y en avoir dans l’histoire naturelle climatique. Météorologie, économie politique même combat ! Il serait d’ailleurs intéressant d’étudier sous cet angle, l’usage idéologique quotidien du message météorologique adressé aux citoyens par les nouveaux prêtres médiatiques commentant celui-ci. Zeus supplanté par Météo France : que pouvons-nous faire de notre vie alors que le ciel nous tourmente quotidiennement ? Osciller entre fatalisme et reconnaissance impuissante des déterminismes naturels. La vie sociale serait du même ordre et de même niveau. Pourtant les prolétaires commencent à prendre des initiatives et c’est bien cela qui inquiète la classe dominante. La mobilisation contre les licenciements est importante et certains ont même l’idée de traverser les frontières afin de soutenir leurs camarades en Allemagne, par exemple, victimes des mêmes mesures, le trop fameux « plan social » (encore une entourloupe de vocabulaire, que de rhétorique de la part de la bourgeoisie ! C’est tout ce qui lui reste depuis qu’elle ne pense plus). Leur action exprime bien un internationalisme en acte (et non verbeux comme celui des gauchistes) articulé à la préoccupation de la conservation locale de leurs conditions de travail dont se moquent bien les actionnaires et dirigeants des entreprises capitalistes (1) : le capital n’a pas de patrie. De là, la parole de dépit- que nous citons en exergue - du prolétaire de Molex à la suite de la « libération », grâce à la présence des forces de police, du dirigeant « séquestré » de cette usine, (« Barrez-vous les américains ! ») mais qui n’en révèle pas moins une compréhension intuitive de la condition faite aux travailleurs par les multinationales toutes puissantes. Dans sa simplicité, la formule va bien plus loin que toutes les arguties proposées par les têtes « pensantes » de la politique qui ne voient là qu’impudence xénophobe. Elle touche du doigt la violence faite aux exploités par la mondialisation impérialiste du capital sur tous les continents. Cette violence faite aux économies locales de subsistance où s’effondre la simple possibilité de se nourrir modestement dans les pays du Sud, engendrant les bidonvilles des mégalopoles et l’émigration de désespoir, la violence faite de guerres locales où s’affrontent des bandes armées par le capital afin de se partager des territoires soumis à la rapine, la violence déclenchée par les interventions américano-otanesques à visées géostratégiques et géoéconomiques (Irak, Balkans,Afghanistan, déstabilisation du Pakistan, etc.), la violence enfin que subissent les prolétaires des nations relativement plus nanties mais qui voient leurs acquis sociaux et vitaux se réduire comme peau de chagrin. Ainsi le rejet de ce système par les travailleurs commence à se faire entendre et c’est cette parole qu’il s’agit d’étouffer sous la calomnie voire la répression.

 

Il restera un long chemin à parcourir, pour les plus humbles, afin de comprendre la portée et la nature des enjeux qu’il leur faudra affronter. Ils n’auront pas d’alliés parmi les partis politiques électoralistes (2), de faux amis au sein de ceux se proclamant « anticapitalistes », pèsera la chape de plomb du clivage droite/gauche et pour finir, en Europe, ils seront sous surveillance du cheval de Troie de l’OTAN. Pour autant, le capital se nourrit de leur travail (3) et de ce point de vue il dépend d’eux. La seule perspective qui vaille, alors, est le socialisme ; lorsque les prolétaires forgent les instruments politiques leur permettant de renverser le rapport de force entre les classes sociales.

 

 

Notes :

 

1.« L’intérêt exprime une fraction de la plus-value ; un simple quota du profit classé sous un nom particulier ; le quota qui revient au simple propriétaire du capital, qui est intercepté par lui. Mais cette partition simplement quantitative se transforme en partition qualitative qui donne aux deux fractions une forme concrète métamorphosée dans laquelle ne semble plus battre la moindre artère de leur être originel. […] L’intérêt en soi exprime donc précisément l’existence des conditions de travail en tant que capital dans leur opposition sociale au travail et leur métamorphose en forces personnelles exerçant leur pouvoir sur le travail. Il résume le caractère aliéné des conditions de travail par rapport à l’activité du sujet. Il représente la propriété du capital ou la simple propriété capitaliste, en tant que moyen de s’approprier les produits du travail étranger, comme une domination s’exerçant sur du travail étranger. Mais il représente ce caractère du capital comme quelque chose qui lui revient en dehors du procès de production lui-même, et n’est en aucune façon le résultat de la déterminité spécifique de ce procès de production. Il ne le représente pas en opposition au travail, mais, au contraire, sans rapport avec le travail et comme un simple rapport entre un capitaliste et un autre capitaliste. » Karl Marx. Théories sur la plus-value. Tome III. P.580.81.82. Editions Sociales. Lorsque le fétichisme du capital se reflète de manière inversée dans la conscience des actionnaires et des financiers sous la forme de l’inquiétude pour leur taux d’intérêt ce sont les affres du chômage et des délocalisations que vivent concrètement les prolétaires.

  1. Dont les représentants européens élus ont montré, une fois de plus, leur servilité envers une idéologie impérialiste en quittant la salle lors du discours du Président iranien à la conférence dite Durban II.

  2. Ceux qui cherchent à dépasser le faux clivage droite/gauche devraient trouver là matière à réflexion, c’est-à-dire dans la dynamique du rapport entre classes sociales et dans la recherche adéquate des moyens politiques et doctrinaux, nécessaires à une intervention dans les luttes politiques et sociales. D’après les derniers chiffres disponibles et d’après les extrapolations rationnelles que l’on peut faire, il y a environ, aujourd’hui, entre 8 et 10 millions de personnes vivant sous le seuil de pauvreté. Cela s’appelle la prolétarisation. Potentiellement, l’explosion sociale guette le système. Le mouvement théorique et pratique auquel nous appartenons est l’expression de cette potentialité.

 

The Economic Crisis of the Western System: A geopolitical Approach

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The Economic Crisis of the Western System:

A Geopolitical Approach

 

 

TIBERIO GRAZIANI *

 

Eurasia. Rivista di studi geopolitici

(Eurasia. Journal of Geopolitical Studies)

Italy

 

 

Concerning the ongoing crisis several analyses have been performed, generally from an economic point of view. In this context, several studies have been produced with the purpose of analysing the impact of the crisis on global economy and on worldwide industrial systems. The results of these studies contribute to finding solutions for the overcoming of the crisis, without loss of power by the western system led by US. Since at the present time a new multipolar system seems to be emerging after the US’s unipolar moment, it is necessary to think about the relation between the different geopolitical postures of the world players and the crisis. Taking into account the different geopolitical strategies of the main global actors (US, EU, Russia, China, India), their different cultural identities and ambitions can help us to define better approaches in order to rebuild (or build) social stability and to find new forms of international cooperation in the conditions of this crisis.

 

 

 

Global crisis or Western System crisis?

 

 

Generally, we refer to the ongoing financial (but also economic and industrial) earthquake as to a “global crisis”; this is an expression which is true only partially and in some contexts. But, if we analyse it from a geopolitical point of view, we see that the financial disaster is, first of all, an inner crisis of the Western System, which is generating some consequences in other geopolitical areas.

In order to express this concept in a better way, it is worthwhile to describe, concisely, what we mean by Western System and Global System and analyse the role of the so-called globalisation process in the geopolitical frame.

 

 

Definitions

1 — Western System (WS). From a geopolitical point of view, we can state that the WS is constituted basically by US, Europe (EU) and Japan (plus Canada, Australia, New Zealand). The central role of this large geopolitical area is carried out by the US and its historical special partner: Great Britain. EU and Japan (respectively the western and the eastern sides of the Eurasian Continent) are the periphery of this zone, with an important geostrategical function with respect to the Eurasian landmass. In fact, since the end of the Second World War and in the frame of US geopolitical doctrine, EU countries and Japan constitute two symmetrical US bridgeheads having the peculiar function of controlling Russia and China, the two lungs of Eurasia. Actually, for historical, geographic and cultural reasons the natural geopolitical position of Europe and Japan should be Eurasian, not Atlantic.

The control of the Eurasian landmass, which would bring about the hegemony of US in the north hemisphere of the planet, has conditioned both the foreign policy of Washington and the North American military industrial system, particularly in the last few years.

According to Henry Kissinger the US is an island outside of Eurasia. The former National Security Adviser and Secretary of State under President Richard Nixon reckons that a unique Great Power hegemonizing Eurasia’s two main spheres, Europe and Asia, would be a strategic danger for the US. This kind of danger, Kissinger clarifies, must be averted, even in the case that the supposed Great Power would not show aggressive intentions, because, if these intentions become aggressive in future, Washington could not determine the events, because the effectual resistance capacity of the US has decreased. (Henry Kissinger, L’arte della diplomazia, Sperling & Kupfer Editori, Milano 2006, pp. 634-635).

 

2 — Global System (GS). In the current geopolitical framework this expression (originating from the Information Communication Technologies lexicon) means the programmatic will of the Western System to hegemonize the planet, mainly on financial, economic and technological basis. The Global System has to be considered as a project; a goal to be reached by means of the economic and financial competitiveness’ tools and processes.

The architrave of the strategy aimed to the creation of a Global System is the economic interdependence among the States at worldwide scale.

The attempt to create  a Global System — at the financial level — reflects the “political” intentions of great financial groups.

 

3 — Globalisation. We agree with the definition given by French economist Jacques Sapir “the so-called globalisation is actually the combination of two processes. The first one is the world extension of the capitalism — in its industrial form — to areas that it had not yet touched. The second one, which is to a large extent the implementation of US policy, corresponds to a voluntaristic policy of financial and commercial opening” (Jacques Sapir, Le nouveau XXI siécle, Paris, 2008, p. 63-64). In other words, the role of the globalisation process has been a US strategy for the world hegemony, during its “unipolar moment”.

 

 

The Western crisis and the new Multipolar System

All of us know that the so-called global financial crisis is, actually, a cluster of several crises that, starting from the US, are now spreading all over the planet, affecting national economies and, hence, impacting their related social stabilities. Adopting a geopolitical perspective, we can observe that the crisis, starting from the geopolitical centre of the Western system, has first begun to propagate within its periphery, mainly EU countries and Japan, and in a second phase has irradiated to the eastern hemisphere of the globe. The speed and intensity of the crisis’ spread is conditioned by the structural differences of the countries targeted.

 

Moreover we see that the global (western) crisis occurs:

 

-          during a geopolitical shift (from a unipolar to a multipolar system, which seems to have its fundamental pillars in Eurasia and South America, respectively in the north-eastern hemisphere and in south-western hemisphere of the globe);

-           in a specific economic frame, where new key players are emerging in Asia (China and India), economically, financially and industrially;

-          during the reaffirmation of Russia as global player and, above all, as potential Eurasian pivot area.

 

In such a situation, the crisis could not only accelerate the transition from a unipolar to a multipolar system, but also could consolidate it. In fact, European countries, finally, should understand that their fundamental and specific interests (energy supply, security, cultural development) have a continental dimension and are strictly connected with Russian and Asian ones. Within a Eurasian integrated context, Europe would find its natural geopolitical posture, cooperating with these countries on basis of parity. The European “peninsula” would constitute a sort of hinge area between Asia and Africa and carried out the role of the Eurasian port on the Atlantic Ocean.

The consolidation of the multipolar system requests the shifting of the European countries from the passive peripheral role of the Western System to an active one within the potentially emerging Eurasian integration. The change of geopolitical posture of Europe is an essential condition in order to overcome the ongoing crisis and build social stability, coherently with its culture based on anti-individualistic principles.

Analogous signals seem to appear in Japan. Tokyo is more and more interested in increasing political and economic relations with Beijing and New Delhi, and, above all, in gaining an active role in partnership with these two Asian countries, in the eastern area of the Eurasian landmass.

 

 

 

Tensions within the Western System with respect to “how to overcome the crisis”

 

 

Referring to the solutions aimed at solving the crisis, we observe that some important tensions have been arisen within the Western area. The crisis, in other words, seems to unveil the deep differences between Europe and US, with respect to their attitudes about economic matter and social welfare. Paris and Berlin - even if they both are dominated by Atlanticist governments (Sarkozy and Merkel are, in fact, the expression of the neo-Atlanticist European oligarchy) - had to take into account the fact that, structurally, the so-called neo-liberalist dynamics of the European economies (apart from Great Britain) are based on the contradiction between neo–liberalist behaviours and the practices inspired by the principles of solidarity.

Behaviours and practices characterized by an attitude of solidarity are, nowadays, still present in Continental and Mediterranean Europe - despite the periodic and massive waves of ultra-liberalism occurred during the last two decades and, above all, the recurrent warnings (more often real threats or diktat than simple warnings) advanced by some international economic organizations (among them: World Bank, International Monetary Fund, World Trade Organization, some private credit rating agencies).

The solidarity-based attitude of European countries articulates itself into several social institutions; among them we can mention (even if partially privatised in the last years) those which aim at supporting retired and unemployed people (social security), at providing some social services (for instance, medical care), at supporting some strategic companies and, particularly, SMEs which constitute - for some aspects - the economic tissue of the whole European Union.

If we take into account what we have described in the last lines, we understand better the discrepancy occurred – between US and EU representatives- in the frame of the multilateral meetings devoted to the “global” crisis.

Anyway, even if the marked differences (more regulations requested by EU countries; more “free market” requested by US) did not generate a “real” solution for the crisis, (at least so far) and even if, in addition, they did not provoke a split between US and EU countries, these differences have posed surely a big problem inside the “western home”.

The Western System, administrated by the Atlanticist oligarchy, must face the fact that its “peripheries” (EU countries and Japan) are no longer so reliable as they were in the past, despite the several military and economic treaties, the deep economic interdependence and the presence of US military troops (NATO) widely spread out in Europe and in Mediterranean Sea. Europe, in particular, could escape out of the US control, if the north American economic strategy tries to put the own debts of US on the shoulders of the European citizens.

The return to an economy “controlled” by the State and the so-called protectionist measures undertaken by the US and some European countries, far from being really political solutions, sound more as selfish and opportunist temporary ways out, adopted by the western ruling oligarchies. In other terms, this kind of escamotages, based on the involvement of the State in the economic and financial fields, have the clear aim of using the State to pay the debts provoked by irresponsible speculation of some financial lobbies. There is neither a political vision nor a solidarity-based vision of the economy, but, rather, the neo-liberalistic exploitation of the national revenues and savings. US finance needs the neo state-based economy just to take breath in a particularly moment of its history.

The designed targets to pay the crisis are the peripheries of the western system; i.e. Europe and Japan. These two geo-economic areas are characterized, for historical reasons, by a still diffused familiar culture of saving, which is completely missing in the US. Moreover their related economic systems, even if free-market oriented and on neo-liberalist behaviours based, still maintain some corporate characters. For different, but analogous reasons, the two peripheries of the Western System should face the crisis better than US.

 

 

 

The emerging players

 

 

The new global players (Russia, China and India) should face the global crisis with less damage with respect to US and Europe.

Russia and China should react enough well to the tremor, triggered by the financial speculation, mainly because of their political structures and the steadiness of the respective central political powers. To a certain extent, we can expect that the shock wave of the financial crisis could break against the Eurasian wall constituted principally by China and Russia. This is possible if Moscow and Beijing start carrying out joint economic and monetary policies, in the very next future.

Concerning India, we think that New Delhi, in order to overcome the crisis without deep damage, should balance the weakness of its own political system by strengthening economic relations with Moscow and Beijing within the frame of a common Eurasian vision. The geopolitical integration of Eurasia could be the better way to reduce the aftermath of the crisis and, obviously, to contribute to consolidate the emerging multipolar system.

Among the new emerging players, obviously, also Brazil, Argentina and Venezuela must be included. As known, during the last few years these countries, located in the southern American subcontinent, the one time US “backyard”, have strengthen strategic relationship with the main Eurasian countries, China, Russia and some middle east countries (among them, Iran) in order to participate actively to the geopolitical global shift from unipolar to multipolar system. In such a new context of important relations among countries owners of energetic resources and worldwide important raw materials, Brazil, Venezuela and, under some aspects, Argentina, should resist to the consequences originating from the “global” crisis.

 

 

 

Europe

 

 

Regarding the building economic security and social stability in Europe we reckon that the European governments must, first of all, reconsider their geopolitical postures, which means to acquire the total sovereignty in all the fields: political, economical, military, cultural. In general, the Europeans should reflect that their own interests are “Eurasian interests”, no US or “Western” interests. For Europeans (not for the nowadays ruling oligarchies) there is no economic freedom without continental sovereignty.

Concerning some practical aspects, we point out only two main aspects on which the European governments should focus their attention:

a)      reformulation of the banking system and

b)      building of a new mixed economy.

The banking system, as all of us know, is, nowadays, a “private” institution, focused to make profit. It doesn’t take into account the social frame where it acts and the consequences that it could provoke. The banking system is “not responsible”: that cannot be longer tolerated. In order to rebuild the social and the economic stability, in fact, the banking system should become a “social” institution, having the aim of providing a service to the whole society.

The creation of a European “integrated new mixed economy” is something very important and deeply connected with the European banking system’s reformulation.

This is possible starting by the public financing of strategic infrastructures related to energy and communications at continental scale, in the context of a cooperation with Russia and North Africa and Near East Countries.

Other main axis to be regarded are:

-the development of the European integrated military industry;

-the development of the European integrated research devoted to high technologies;

-the implementation of useful tools for the increasing of the social justice and solidarity at continental scale with respect to the local traditions;

-the creation of a collective security organisation at continental scale (Europe – Russia) and at Mediterranean scale (Europe – North Africa);

-the strengthening of cultural relations within the Ancient Continent (Europe – Asia – Africa) on the basis of the “Eurasian spiritual unity”.

 

 

 

Conclusions

 

 

The geopolitical perspective, for which the so-called global crisis is mainly an inner crisis of the Western System, has led us to consider as unnatural the posture of Europe within the US geopolitical area. Hence, the solution of the crisis has to be found out of the “liberalist” practices, imposed by the US as winner of the second world war and “adopted” by Europeans in the last 60 years, in contradiction with their solidarity-based attitudes.

The reposition of Europe within the Eurasian context is considered as the prerequisite in order to build social security and economic stability, following the principle: there is no social and economic development without sovereignty.

The main European frameworks which need to be considered and reformulated are the banking system and the economic system. The shifting of the banking system from private to public service is stressed. The reorienting of the liberalist economic system to a European new mixed economy is proposed.

 

* Tiberio Graziani is director of Eurasia. Rivista di Studi geopolitici - Italy

 e-mail: direzione@eurasia-rivista.org

website: www.eurasia-rivista.org

 

Les boissons énergétiques et leur idéologie

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Les boissons énergétiques et leur idéologie

 

Mardi, 02 Juin 2009 - http://unitepopulaire.org 

 

« Dans le monde, il existe plus de 800 marques de boissons énergisantes. En Suisse, les ventes du seul Red Bull viennent de dépasser la barre des 91 millions de canettes, soit 13 fois plus qu'en 1995, année de son apparition sur le marché helvète. S'il est légitime de s'inquiéter pour les conséquences sur la santé d'une telle consommation, il faut surtout ne pas perdre de vue le soubassement idéologique qui porte ce succès, et qui mêle mépris pour les autres et glorification de la destruction.

Force est de constater que les boissons énergisantes, ces sodas hyper sucrés composés d'excitants comme la caféine, la taurine, la créatine ou le guarana, sont devenues en l'espace de quelques années un produit de consommation de base pour la jeunesse du monde entier. Professeur, je ne peux que constater l'évidence : ces breuvages sont massivement ingurgités par mes étudiants ; en classe ou le soir pour étudier, le week-end pour faire la fête ou tenir le coup au travail. Certes, ce boom ne va pas sans débats. On entend beaucoup parler des effets que les boissons énergisantes ont sur l'organisme: dépendance, troubles du sommeil, dangers résultants de leur mélange avec l'alcool. Des voix se demandent si l'on ne devrait pas réglementer davantage leur commercialisation, en interdisant leur vente aux mineurs ou leur consommation dans les écoles.

Mais en se concentrant sur le contenu de ces boissons, on omet le fait qu'elles sont avant tout des produits de marketing : on se prive d'examiner les valeurs que véhicule leur image, leur projet idéologique. Or l'imaginaire dans lequel elles s'inscrivent ne se limite pas à celui de la performance, ou plutôt, leur façon de glorifier la performance réalise la détonante synthèse de trois idéologies : le survivalisme, le nihilisme et le post-humanisme.

Analysons les spots publicitaires diffusés un peu partout dans le monde. De ceux-ci, se dégage la vision d'un monde de concurrence impitoyable : défis de voisins mégalomanes, paysan cherchant à éliminer tout être vivant qui pénètre ses champs... A première vue, la mise en scène de ce monde où il faut écraser les autres dans les moindres circonstances se contente de reconduire les postulats de l'idéologie néolibérale, qui fait de la vie une compétition de tous les instants. Mais cette vision du monde accompagne surtout le retour en force du survivalisme, idéologie née dans le contexte de la Guerre froide et mêlant darwinisme social et anarcho-individualisme. Dans le cadre d'un portrait de plus en plus pessimiste du monde (dérèglements climatiques, attentats terroristes, crashs boursiers, dérives des manipulations génétiques, fin du pétrole...), la boisson énergisante se présente comme une munition de plus dans l'escarcelle de celui qui veut se battre pour sa survie, en lui fournissant l'explosivité et la haine nécessaires. Au fond, l'irrévérence empreinte de vulgarité des spots publicitaires, qui se moquent pêle-mêle des femmes, des faibles, des vieux, des bellâtres, exprime l'idée que chacun est seul, et doit rejeter toute morale altruiste pour survivre.

Autre argument de vente, la consommation des boissons énergisantes est cool, parce qu'elle comporte un risque pour le consommateur et son entourage, et pas n'importe lequel, celui d'être trop performant : comme l'illustre le bébé de la publicité White Night qui "pompe" le sein de sa mère au point de la transformer en horrifiante poupée de peau. Ces spots font ainsi appel aux pulsions autodestructrices des individus, ils exploitent la tentation du défi et de l'auto-humiliation, fréquente chez les jeunes. Dans le même temps, ils leur proposent d'accéder à la reconnaissance en faisant événement, en réalisant une performance indépassable, tsunamique. La boisson énergisante fait ainsi l'apologie du nihilisme, cette attitude de résignation jouissive qui consiste à accepter la décadence en devenant son agent actif, en fonçant tête baissée dans le tas, comme les deux taureaux de Red Bull. Mais le nihilisme, c'est aussi le fait pour la victime d'éprouver du ressentiment à l'égard d'elle-même et de ses semblables, et de fait, de légitimer le système qui l'opprime. De ce point de vue, une publicité de Vault Zero est particulièrement éloquente. Elle met en scène un père pathétique dans sa volonté d'en finir avec son sort d'individu moyen. Pour forcer son fils un peu rondelet à devenir meilleur au lancer de ballon que le fils de son voisin, il "prend ses responsabilités" en effectuant une séance de travaux titanesques, largement arrosée de Vault Zero, au cours de laquelle il détruit toutes les maisons du voisinage pour construire un terrain de football grandeur nature. Sa délirante satisfaction montre que pour lui le moyen se substitue à la fin. Il jouit d'écraser ses semblables et d'anéantir son propre bien.

De fait, tout en étant la synthèse de ce que le monde contemporain offre de plus prometteur (la consommation, la technologie, l'efficacité), les boissons énergisantes ne mentent pas sur le fait que ces promesses sont destructrices. Elles assument leurs effets pervers au point même d'en faire un argument de vente ; et c'est précisément cette franchise qui attire les consommateurs, habitués à ce que tout produit soit estampillé par des avertissements ou accompagné par de sourdes menaces. Non sans humour, elles réalisent ainsi un retournement dialectique du principe de mise en garde, en utilisant les effets nuisibles du système industrialo-consumériste comme autant d'encouragements à la consommation.

Interroger l'imaginaire entourant les boissons énergisantes, c'est aussi se pencher sur leurs noms, que l'on peut répartir en cinq catégories. L'explosion énergétique : Dopamine, Xtreme Shock, Endorush. Les narcotiques : Cocaïne, Crackshot, Fixx. La techno-science : bHIP, Wired X3000, Blutonium. L'animalité et la monstruosité : Red Bull, Pitbull, Piranha, Monster, Kabbalah, Freek-Maniac. L'apocalypse et la guerre : Tsunami, Red Rain, Nuclear Waste, B-52, TNT. On retrouve d'ailleurs des catégories sensiblement identiques avec l'esthétique des canettes. La technologie : avec des éclairs électriques et des teintes métallisées (Battery Energy, Guru). Le poison : avec des canettes couvertes de signes avertisseurs type radioactif ou laissant transparaître les phosphorescences chimiques de leur breuvage (Radioactive, N.O.S., Function Braniac). Enfin, le chaos et l'effroi : avec des emprunts aux registres visuels de la guerre, des Hells Angels ou des films d'horreur (Ammo, Gladiator) ; la palme allant à Lost, avec son tourbillon de slogans nihilistes ("search and destroy") au milieu desquels flottent un surfer, des bombes, une danseuse nue, des têtes de mort ; en bref avec son iconographie de fin du monde, entre guerre, pornographie, sport, pollution et star-système.

Plus encore que les spots publicitaires, ces identités graphiques renvoient à un monde post-apocalyptique où seul un démon, une machine peuvent survivre. Cela confirme le fait que le créneau principal qu'occupent les boissons énergisantes est loin d'être le simple côté énergisant. Elles proposent à leurs consommateurs de n'être plus limités par les lois de la nature et de la culture. Elles accusent l'être humain tel qu'il est fait de chair et d'os : trop lent, trop doux, trop vulnérable, trop humain en somme. En cela, elles s'inscrivent dans le post-humanisme, ce courant porté par les fondateurs de l'Intelligence et de la Vie Artificielles. […] Le caractère fortifiant des boissons énergisantes est avant tout psychologique : c'est la violence instillée par leur packaging et leur marketing qui donne l'impression d'être à la hauteur de l'intensité d'un monde intolérant à toute faiblesse (d'ailleurs, les nutritionnistes conviennent qu'une boisson énergisante ne contient pas plus de "potentiel énergétique" qu'un café très sucré ou un cola). Plus que des lois, la réponse appropriée au nœud idéologique que celles-ci contribuent à serrer est donc davantage un éveil de l'imagination sociale : en vue de combattre le culte de la croissance et de la productivité. Et dans cette lutte, les compléments vitaminés et les salles de fitness sont autant des ennemis que les boissons énergisantes. 

 

Joan Sénéchal, professeur de philosophie au Collège Ahuntsic (Montréal), Le Courrier, 5 mai 2009

De nood aan een bevrijdingsfront voor de man

De nood aan een bevrijdingsfront voor de man

Johann Nepomuk Ringseis (1785-1880)

 

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SYNERGIES EUROPÉENNES - DÉCEMBRE 1992

 

 

Robert STEUCKERS:

 

RINGSEIS, Johann Nepomuk  1785-1880

 

 

Né le 16 mai 1785 à Schwarzhofen en Bavière, le jeune Ringseis, très tôt orphelin, fréquentera l'école abbatiale des Cisterciens à Walderbach, puis le séminaire d'Amberg, avant de commencer des études de médecine en 1805 à Landshut sous la direction d'Andreas Röschlaub, dont il deviendra l'assistant. Influencé par les Lumières lors de sa première année d'étude, Ringseis se dégage vite du rationalisme étroit sous l'influence des idées de Stolberg et des écrits de Baader et des romantiques (surtout Joh. Mich. Sailer). Les mesures de confiscation des biens d'église en Bavière, dues à l'influence française, le choquent, le révoltent et ancrent définitivement ses convictions anti-révolutionnaires . Ringseis entame une brillante carrière médicale; philosophes célèbres, membres de la famille royale bavaroise sont ses patients attitrés. Plusieurs séjours en Italie avec le Kronprinz  de Bavière contribuent à conforter son catholicisme. Quand le prince héritier, devenu Louis Ier, monte sur le trône en 1825, Ringseis est nommé Obermedicinalrath  (ce qui équivaut à Ministre de la santé), avec pour mission de réformer la médecine en Bavière. C'est dans le cadre de ces activités politico-médicales que paraît en 1841 son ouvrage le plus célèbre: System der Medizin.  Avec l'appui du roi Louis Ier, Ringseis devient en quelque sorte le promoteur de la nouvelle université de Munich, où se télescoperont et se fructifieront mutuellement les idées protestantes et catholiques de l'époque. Son engagement ultramontain se précise. Entre 1848 et 1850, période agitée dans toute l'Europe, Ringseis participe à la vie politique bavaroise. En 1852, il quitte l'université pour marquer son désaccord avec les réformes envisagées mais y revient en 1855 et prononce un discours sur la nécessité de l'autorité dans les hautes sphères de la science. En 1872, à 87 ans, il quitte ses fonctions ministérielles. Il meurt à Munich le 22 mai 1880.

 

 

System der Medizin. Ein Handbuch der allgemeinen und speziellen Pathologie und Therapie; zugleich ein Versuch zur Reformation und Restauration der medicinischen Theorie und Praxis (Système de la médecine. Manuel de pathologie et thérapie générales et spéciales; en même temps tentative de réformer et de restaurer la théorie et la pratique médicales) 1841

 

 

Les thèses principales de cet ouvrage très contesté dans les milieux médicaux du XIXième siècle sont: a) chaque organisme est dominé par un principe vital unitaire et individuel; b) la santé est l'état dans lequel ce principe domine seul; c) la maladie est l'état dans lequel ce principe ne domine plus seul mais est troublé par un élément étranger qu'il ne peut pas assimiler ni dominer; d) la guérison survient quand la force vitale, éventuellement soutenue par des médications, soumet et assimile le principe étranger entré dans le corps, l'élimine ou le maintient inoffensif; elle est complète quand la force vitale spécifique règne à nouveau seule dans l'organisme. Ce qui est pertinent dans cet ouvrage de médecine, c'est que Ringseis perçoit nettement la faiblesse des rationalismes issus du "satanique Descartes": ceux-ci imposent une logique qui ne vaut que pour les phénomènes extérieurs, dispersés et juxtaposés dans l'espace, et rejettent toutes formes de logique qui vaudraient pour les phénomènes intérieurs, qui s'emboîtent les uns dans les autres et se compénètrent mutuellement. Cette idée d'un "imbriquement quasi infini" (ein fast unendliches Ineinander)  rejoint les critiques contemporaines des rationalités unilinéaires et unidimensionnelles, notamment les épistémologies philosophiques inspirées par les sciences physiques modernes de Heisenberg à Prigogine, de même que certaines audaces postmodernes.

(Robert Steuckers).

 

 

- Bibliographie complète, articles et discours universitaires et circonstantiels compris, dans E.R., "Johann Nepomuk Ringseis", Allgemeine Deutsche Biographie,  28. Band, Leipzig, Duncker & Humblot, 1889; comme textes principaux: Über den revolutionären Geist der deutschen Universitäten,  Rectoratsantrittsrede, Munich, 1833; Manifest der bayerischen Ultramontanen,  écrit anonyme, Munich, 1848; Über die Nothwendigkeit der Autorität in den höchsten Gebieten der Wissenschaft,  Rectoratsantrittsrede, Munich, 1855 (2ième et 3ième éd. complétées, 1856); Über die naturwissenschaftliche Auffassung des Wunders,  Munich, 1861; Über das Ineinander in den Naturdingen,  texte publié par les Dr. Schmauß et Geenen dans Beilage zum Tagblatt der 36. Versammlung deutscher Naturforscher und Aertze in Speyer,  1861.

 

- En français: références in Georges Gusdorf, L'Homme romantique,  Payot, 1984, pp. 273-277; Georges Gusdorf, Du néant à Dieu dans le savoir romantique,  Payot, 1983, pp. 242-245.  

 

mercredi, 10 juin 2009

Eventuels vainqueurs et présumés vaincus

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ÉVENTUELS VAINQUEURS ET PRÉSUMÉS VAINCUS

Chronique hebdomadaire de Philippe Randa

http://www.philipperanda.com/

Le paysage politique français est-il véritablement changé depuis que le résultat des élections européennes dimanche soir ? Force est de constater qu’il suscite en tout cas beaucoup de perplexité. Pour les éventuels vainqueurs, tout comme pour les présumés vaincus.

Tout d’abord, sur l’Europe… Avec 60 % d’abstention, il est clair que l’immense majorité des Français s’en désintéresse, d’autant que le nombre impressionnant de listes en compétition offrait tous les choix possibles. Cette abstention remet bien évidemment en cause la représentativité réelle des 72 élus nationaux et n’en donne pas davantage aux abstentionnistes, suivant l’adage que les absents n’ont pas seulement toujours tort, mais n’existent pas ! Les urnes ont beau avoir été plus qu’à moitié vide, les fauteuils du parlement européen n’en seront pas moins occupés, ne leur en déplaise.
L’UMP, avec un tiers des suffrages exprimés, confirme que Nicolas Sarkozy est incontestablement passé maître d’œuvre dans l’art de diviser ses adversaires. Car c’est à l’évidence bien davantage sur la faiblesse (euphémisme !) de ses opposants, bien davantage que sur les résultats de son action présidentielle, que les Français, faute de mieux, ont confirmé le leadership électoral de son parti.

Mais ce parti ne rassemble toutefois qu’un électeur sur trois sur moins d’un Français sur deux autorisé à déposer un bulletin de vote… Et il ne peut compter sur aucun allié politique potentiel. Il reste donc un géant aux accords électoraux d’argile et aux très possibles déconvenues électorales à venir.

Le Parti socialiste s’est certes ridiculisé dans cette élection avec 14 % de suffrages, mais on rappellera que la liste menée par un certain Nicolas Sarkozy (avec Alain Madelin) avait obtenu le brillant score de 12,82 % à ces mêmes élections de 1999, tandis que celle menée par Charles Pasqua et Philippe de Villiers les devançait à 13,05 %. On sait ce qu’il est advenu ensuite des uns et des autres…

L’incontestable percée des listes écologistes de Daniel Cohn-Bendit, Eva Joly et José Bové est à relativiser… Sauront-ils faire perdurer leur succès, voire l’augmenter ? Il est clair que dans un premier temps, leur succès va surtout contribuer à diviser encore plus l’opposition au chef de l’État. D’autant que ces écologistes-là doivent tout au soutien médiatique dont ils ont outrageusement bénéficié, le point d’orgue de ce soutien ayant été la diffusion télévisuelle du film « Home », le vendredi soir précédant l’élection.

Le Modem essuie un échec tout aussi incontestable, du moins dans les ambitions qu’il affichait durant la campagne électorale et en comparaison du résultat de François Bayrou à l’élection présidentielle. Mais ce n’est pas le premier essuyé par le Béarnais et il a montré son incontestable aptitude à rebondir. Ceux qui ne cesse de l’enterrer ont sans doute encore beaucoup de pelletées électorales à lui asséner. Et s’ils se lassaient avant lui ?

Celui qui a rempli sa mission électorale, c’est à l’évidence Jean-Luc Mélenchon. Chargé par ses camarades socialistes de ramasser au fond des urnes les derniers des mohicans communistes et de stopper l’ascension d’Olivier Besancenot. Il peut être pleinement satisfait.

Enfin, Marine Le Pen tire incontestablement son épingle électorale du scrutin. Sa réélection dans la région nord lui assure la légitimité que lui contestait tous ceux qui ont quitté le Front national. Ces derniers ont par ailleurs démontré qu’en politique, les démissionnaires sont comme les abstentionnistes, ils perdent toute légitimité.

Faux dialogue avec un faux islam

Faux dialogue avec un faux islam

Ex: http://www.insolent.fr/

 

090603 Le président Barack Obama, partant pour l'Égypte et pour l'Arabie ne pouvait pas mieux poser le problème : "Les États-Unis et le monde occidental doivent apprendre à mieux connaître l'islam" (1).

Mieux connaître l'islam et les pays musulmans ? Excellente intention. Nous ne saurions trop lui recommander, à cet égard, la découverte des travaux de Henri Lammens. (2)

Mais le sens véritable de ce discours du chef d'État américain avait été expliqué dès sa prestation lors du Forum de la prétendue "alliance des civilisations" à Istanbul, les 6 et 7 avril 2009. L'idée stratégique, qui se veut géniale, consiste à tendre la main à ceux qu'on considère comme des "islamistes modérés". Pas très original. GW Bush ne disait pas autre chose. VV Poutine le répète tous les jours. En 2001, Margaret Thatcher avait fait scandale en remarquant le peu d'empressement de tels amis à condamner le 11 septembre.

Disons donc à ce sujet, sans exclure nécessairement la pertinence d'un tel calcul, qu'on gagne à savoir de quoi on parle.

Or, l'étiquette a été inventée, et a commencé d'être utilisée pour désigner le parti AKP, actuellement majoritaire au parlement d'Ankara, et dirigé d'une main de maître par son fondateur Recep Tayyip Erdogan.

Le sophisme politiquement correct consiste à en faire l'équivalent oriental de la démocratie chrétienne.

Il nous semble donc utile d'en savoir plus sur les idées et sur les références de cet homme politique et de son mouvement.

Certains imaginent parfois le chef du gouvernement actuel d'Ankara comme une sorte d'habile démagogue "populiste". Corrigeons cette erreur. Sous ses dehors apparemment violents et sanguins, capable de claquer la porte d'un débat qui lui déplaît (3) il s'agit d'un personnage fin et subtil

La plus grosse bourde politique qu'on lui connaisse fut de réciter, il y a plus de 10 ans l'œuvre d'un poète.

On aime beaucoup les poèmes en orient, on les comprend un peu moins bien en Europe. Connaître l'Islam consiste aussi, cependant, à savoir entrer dans cette logique.

Ainsi, l'actuel Premier ministre a beaucoup pâti d'un fameux discours. Prononcé en décembre 1997, lors d'une campagne électorale à Siirt, ville dont il deviendra député lors d'une élection partielle en mars en 2003 (4), quelques phrases firent scandale.

L'orateur sera jugé en 1998. Et il purgera même en 1999 une peine de prison de 4 mois, assortie d'une privation de ses droits civiques de 5 années. À cette date, et pour cette raison, il prendra le virage décisif de sa carrière. Il décide en effet de se séparer, pour des raisons de méthode, de son vieux chef Necmettin Erbakan. Rappelons que sous l'étendard de ce dernier, il avait conquis en 1994 pour les islamistes la mairie d'Istanbul.

Le fameux passage incriminé doit être rappelé : "Les minarets sont nos baïonnettes, les coupoles nos casques, les mosquées nos casernes et les croyants nos soldats."

Or, à première vue on serait tenté de juger le propos ambigu. On pourrait même l'interpréter comme une volonté de conquête pacifique par l'islamisation, par les "mosquées" plus que par les "casernes".

Comment se fait-il que, pour ce simple extrait d'un poème, pour une citation littéraire en somme, car il s'agit de cela, on l'ait mis un temps au ban du débat démocratique ?

Redisons-le : proclamé inéligible, il attendra plusieurs années avant d être réintégré dans l'espace de la république. On ne pouvait faire moins dans un régime se prévalant des valeurs occidentales que de reconnaître, un an après la victoire de son parti, que le peuple avait tranché en sa faveur.

Selon les critères habituels de l'Union européenne, Erdogan peut même passer pour persécuté et ses adversaires laïcs pour d'odieux persécuteurs.

Nous soupçonnons d'ailleurs les négociateurs bruxellois d'en juger ainsi.

Nous constatons en effet qu'à Bruxelles on préfère discuter avec les islamiques qu'avec les laïques.

Peut-être changerait-on d'avis en découvrant l'identité du charmant "poète" véritable auteur du texte jugé explosif.

Car à son sujet, aucune ambiguïté ne saurait être invoquée.

L'auteur originel de la citation maudite s'appelait Ziya Gökalp, de son vrai nom Mehmed Ziya. Né en 1876, à Diyarbekir, certains le soupçonnent pour cette unique raison d'une ascendance kurde. Il prendra son pseudonyme de Gökalp, qui signifie "le héros bleu", en tant que militant puis dirigeant du parti "Union progrès" : il fera figure de théoricien de la révolution jeune-turque.

Rappelons que ce mouvement était dirigé essentiellement contre ce qu'on appelait, alors, "l'ottomanisme". C'est-à-dire qu'il refusait les politiques de réformes menées à partir des années 1830, période connue sous le nom de "Tanzimat", et dont le programme tendait à établir l'égalité civile et militaire entre toutes les composantes de l'Empire ottoman. Les jeunes-turcs s'opposaient à cette émancipation. (5)

Rêvant d'un grand empire allant de l'Albanie à l'Asie centrale, et théoricien lui-même de ce programme "pan-touranien" et "pan-turciste" Gökalp allait même plus loin dans la précision. À ses yeux on ne pouvait accorder aucune place aux minorités chrétiennes, aux "Grecs, Arméniens et Juifs, corps étranger dans la nation". L'égalité ne pouvait être reconnue aux "giaours" supposés infidèles puisque "islam veut dire soumission".

Il voulait d'autre part forcer la turcisation linguistique et ethnique de l'Empire.

On peut donc, à bon droit, considérer ce personnage comme un précurseur des totalitarismes du XXe siècle. Il sera écarté et exilé, entre 1919 et 1922, en raison de sa compromission avec les crimes jeunes-turcs. On peut dire enfin qu'il avait théorisé le génocide des Arméniens de 1915, que Talaat Pacha mit en œuvre et qu'Enver Pacha couvrit de son autorité politique.

Voilà la référence très poétique de l'actuel chef de gouvernement turc Erdogan. Peut-on vraiment assimiler son parti à l'inoffensive démocratie chrétienne ?

On aime beaucoup les poèmes en orient, on les comprend un peu moins bien en Europe. Pour cela, et pour quelques autres raisons, je pense inopportun de faire de la Turquie un État-Membre de l'Union.

Apostilles

  1. Déclarations sur Canal + le 2 juin
  2. cf. "À redécouvrir : L'Islam, croyances et institutions"
  3. Comme il l'a fait à Davos en janvier 2009.
  4. Ville kurde, Siirt avait voté en décembre 2002 à 32 % en faveur du parti kurde "Dehap". Mais celui-ci fut écarté de l'Assemblée, n'ayant pas obtenu 5 % à l'échelon national, et il donna aux élections partielle qui suivirent une consigne d'abstention. M. Erdogan, dont le parti venait d'obtenir la majorité des, sièges au parlement fut élu lors du scrutin partiel par 82 % des votants.
  5. cf. L'Insolent du 24 avril Racines jacobines des crimes turcs"

JG Malliarakis
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Organisation socialiste révolutionnaire européenne

Les autocollants de l'organisation socialiste révolutionnaire européenne seront bientôt disponibles.

Pour tout renseignement : osre@hotmail.fr - http://rebellion.hautetfort.com/

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Idealisme en pragmatisme

Idealisme en pragmatisme

"Pragmatisme zonder ideaal is een dwaasheid. Ze wordt een ideologie: die van de negatie van het idealisme, verschoven naar het irreële, dat van de illusoire controle van alle parameters dat toestaat een globale visie achterwege te laten. Het doet niets dan zichzelf herbevestigen maar laat zich tegelijk blind, in plaats van in een richting te sturen naar een doel. Het pragmatisme is conservatief: het functioneert enkel binnen een raamwerk waar het zichzelf niet in vraag moet stellen. Idealisme zonder pragmatisme is ook een dwaasheid, het is autistisch, het weigert zich aan te passen een de realiteit. Pragmatisme en idealisme slaan allebei door wanneer ze hun grenzen vergeten. Maar vandaag de dag lijken de idealen de politiek verlaten te hebben. Men trekt zich er niets van aan, men schrijft ze toe aan de extremen. Soms zijn ze echter opgeslorpt door pragmatisme: om verkozen te worden. Het pragmatisme dat zich van het idealisme dient is een cynisme. Heeft het pragmatisme het idealisme verslagen? Wat men moet doen is de dingen hun plaats toekennen: het idealisme moet zich dienen van het pragmatisme en niet omgekeerd. […] Desalniettemin is het sterk dat we vandaag moeten vaststellen hoe het idealisme zoals we dat kennen gecatalogiseerd is als een soort extremisme. De uitleg neigt altijd naar het opgraven van de geschiedenis van idealen die over een weg van totalitarisme en moordende ideologieën zijn gegaan. Maar paradoxaal genoeg wordt het pragmatisme op zijn beurt ook een ideologie. […]

De visie van de economie gebaseerd op concurrentie, en op zich al de idee van aan economie de centrale plaats in de politiek te geven, maakt deel uit van het consensus dat we kunnen omschrijven als “de pragmatische ideologie”. De economie is zelf een middel en geen einde. Het als geprivilegieerd voor de rest laten komen, is dus geen idealen hebben. Zou het thans niet mogelijk zijn dit principe van concurrentie voorbij te gaan? Zijn wij op dit moment onbekwaam om in te beelden dat andere modellen, gebaseerd op collaboratie, mogelijk zouden zijn? Om deze proberen toe te passen? Is het enkel mogelijk de buitensporige aanwezigheid van bepaalde principes binnen het principe van economische optimalisatie zelf te bevestigen? Is het “gestoord” op dit moment? Daarom is het vandaag hoognodig geworden een herbronning – met pragmatisme – van een echt rationeel idealisme na te streven."


Quentin, Agoravox, 25 juin 2008

Bron:
Synergies Européennes

Les Animaux-Soldats

Les Animaux-soldats : Histoire militaire des animaux des origines à nos jours

Les hommes, non contents de se faire la guerre tout au long des siècles, ont dressé des animaux à leur image afin que ceux-ci participent aux luttes armées.

Des oies du Capitole aux dauphins de la marine américaine, en passant par les éléphants d’Hannibal et à ceux des Khmers rouges, les renards hébreux, les chiens de guerre japonais, les rats du Mossad, les pigeons, les ânes, les otaries, les cheveux, etc., peu d’animaux ont échappé à l’embrigadement.

Pendant la Première Guerre mondiale, plus de 14 millions d’animaux furent enrôlés dans les armées belligérantes, et 120 000 d’entre eux décorés pour faits de guerre. Le second conflit mondial verra trente millions d’animaux servir sur tous les terrains d’opération. Aujourd’hui, les laboratoires militaires de para-psychologie animale continuent à étudier le comportement des animaux pour les éventuelles guerres à venir.

Martin Monestier, avec force documents - pour la plupart inédits - à l’appui, évoque, depuis les origines jusqu’à nos jours, les missions et les actes d’héroïsme de ces auxiliaires malgré eux des armées.

Disponible sur Amazon


 

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Le "Rhin de Fer": un axe ferroviaire vital pour Anvers et pour la Flandre

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Archives de SYNERGIES EUROPEENNES - 1997

Le «Rhin de fer»: un axe ferroviaire vital pour Anvers et pour la Flandre

 

En marge de l'affaire Dutroux, de la Commission “Rwanda”, de l'enquête sur les tueurs fous du Brabant wallon, etc., les travaux du parlement de la communauté flamande sont passés à l'arrière-plan de l'actualité. C'est injuste car cet organe de représentation prend souvent des initiatives politiques importantes. Parmi celles-ci, il y a sans nulle doute la résolution sur le Rhin de Fer  —une ligne de chemin de fer devant relier le port d'Anvers à la Ruhr et à la grande voie fluviale européenne “Rhin-Main-Danube”—  qui a été acceptée quasiment à l'unanimité par les députés flamands, toutes tendances confondues, au-delà de tous les clivages idéologiques, pourtant tenaces en Belgique. Mais l'histoire de cette ligne de chemin de fer est fort longue et mouvementée.

 

Quand, à la fin des années 30 du siècle passé, le chemin de fer commençait à s'imposer sur le continent européen, les Pays-Bas (Hollande + Belgique) vivaient un divorce tragique. La Prusse étendait sa puissance en Allemagne et cherchait à consolider ses positions commerciales en s'implantant surtout à Anvers. Pour faciliter ces nouvelles relations entre Anvers et la Prusse, on a songé très tôt à construire un axe ferroviaire Est-Ouest entre le grand port sur l'Escaut et la région de la Ruhr, qui démarrait son développement industriel. A l'époque, le chemin de fer était un moyen de transport révolutionnaire et la ligne envisagée a rapidement été surnommée le “Rhin de fer”. La ligne devait traverser une région pauvre, la Campine (en néerl.: “de Kempen”), passer par la localité de Neerpelt puis se diriger vers les villes nord-limbourgeoises de Weert et de Roermond, pour franchir ensuite la frontière allemande et passer par Dalheim, Rheydt et Mönchengladbach. A Duisburg, la ligne aurait dû aboutir sur les rives du Rhin et y aurait trouvé une connexion avec le transport fluvial, d'une part, avec le réseau de chemin de fer allemand, à l'époque en pleine croissance.

 

Quand, en 1939, la séparation des Pays-Bas entre le Nord (les Pays-Bas actuels) et le Sud (la Belgique) est définitivement sanctionnée par les puissances européennes, le Limbourg du Nord devient néerlandais. Du coup, le libre passage d'un chemin de fer essentiellement “belge” pose problème. A ce moment, le “Rhin de fer” n'était encore qu'un projet, mais les grandes puissances n'avaient pas l'intention de nuire aux intérêts de la Prusse. Le Traité de Londres, qui réglementait la séparation de la Belgique et de la Hollande, prévoyait expressis verbis  le droit de passage des chemins de fer à travers le territoire nord-limbourgeois. Pour bon nombre d'observateurs (dont l'homme politique libéral anversois Delwaide), cette disposition du traité était due à la clairvoyance du Premier Ministre britannique Palmerston, lui aussi un libéral. Mais il nous paraît plus juste de dire, en accord avec toute l'histoire de la diplomatie en Europe, que c'est davantage le génie politique prussien qui a imposé à La Haye le libre passage de la ligne ferroviaire Anvers-Duisburg.

 

Les débuts du “Rhin de fer”

 

A partir de 1879, dès que la ligne est mise en œuvre, jusqu'en 1914, le “Rhin de fer” ne connait que des succès. Le développement phénoménal du port d'Anvers, qui avait résolument choisi d'être un port accessible par chemin de fer, et les excellentes relations entre la Belgique nouvelle et l'Allemagne unifiée ont fait du “Rhin de fer” l'une des lignes du continent les plus usitées pour le transport des marchandises. Quand éclate la première guerre mondiale et que les Pays-Bas restent neutres, la ligne cesse d'être utilisée pendant quatre ans. Les Allemands organisent alors une autre ligne, plus longue, passant par Aix-la-Chapelle (Aachen/Aken), Visé (Wezet) et Tongres (Tongeren). Aujourd'hui encore on appelle cette ligne, la ligne Montzen. Celle-ci constitue un fameux détour passant par le territoire wallon et est désavantagée par les nombreuses pentes abruptes qui jalonnent son parcours. Sur certaines parties du trajet, on devait à l'époque utiliser deux locomotives, ce qui entraînait des coûts supplémentaires et des retards considérables.

 

Après 1918, on continue, curieusement, à utiliser la ligne Montzen, au détriment du Rhin de fer, pourtant plus court et moins cher. Certes, la politique néerlandaise des tarifs y est pour quelque chose, mais c'est surtout la sottise fondamentale de la politique belge (belgiciste et francophile jusqu'au délire) qui a fait que l'on a persisté à maintenir en service la seule ligne Montzen, mise en place par l'armée allemande d'occupation! Dans les cercles francophiles dominants de l'époque, où le verbe et les discours étaient plus prisés que les saines réalités économiques, le “Rhin de fer” était considéré comme une “ligne boche”, alors qu'elle avait surtout avantagé Anvers et la Belgique! Il fallait donc “oublier” le Rhin de fer. Du point de vue flamand, on peut dire que le détour par la ligne Montzen, avec ses hangars, ses locomotives supplétives et ses autres services complémentaires donnaient du travail à des cheminots wallons. Pendant ce temps, le Rhin de fer tombait en quenouille. Entre 1940 et 1944, les Allemands le rétablissent mais uniquement pour des raisons militaires. Quand la Wehrmacht se retire, elle sabote la ligne; les Américains la remettent en état, mais les autorités belges cessent de l'utiliser après les hostilités!

 

Une liaison très utile

 

Pourtant, le Rhin de fer est sans nul doute l'une des liaisons ferroviaires les plus utiles d'Europe en ce moment. Le port d'Anvers qui cherche depuis longtemps à se relier à l'hinterland allemand est le principal demandeur d'une remise en service. Depuis la chute du Rideau de fer, les pays de l'ancien bloc de l'Est deviennent pour nous d'importants partenaires commerciaux. Les flux d'échanges entre ces pays et le reste de l'Europe et du monde passent pour une bonne part à travers l'Allemagne et se dirigent vers Anvers. Le transport par route est de plus en plus problématique vu les bouchons et sa lenteur. Il ne peut plus faire face seul aux flux d'échanges nouveaux. Le chemin de fer acquiert dès lors de nouveaux atouts.

 

Mais il n'y a pas qu'Anvers qui est demandeur. Zeebrugge aussi, sur la côte flamande de la Mer du Nord face à l'Angleterre, estime qu'il est important désormais d'avoir une bonne liaison Est-Ouest. Les Ouest-Flamands de Zeebrugge réclament donc, de concert avec les Anversois, la ressurection du Rhin de fer. Mieux: le Rhin de fer pourrait être l'un de ces grands projets européen en matière de transport de marchandises. L'Europe veut en effet imposer des axes ferroviaires internationaux à grande vitesse desservant les principaux ports et zones industrielles du continent. La ligne Londres-Dunkerque-Zeebrugge-Gand-Anvers-Duisburg serait un bon prolongement du Rhin de fer.

 

Rotterdam a compris depuis longtemps qu'il devait avoir une bonne liaison directe avec l'Allemagne. Le port néerlandais veut installer une nouvelle ligne Betuwe, qui coûtera des millions et sacrifiera, hélas, bon nombre d'hectares dans les réserves naturelles du pays.

 

Sur le plan psychologique, il me paraît important qu'un port qui cherche à “se vendre” aux armateurs et aux transbordeurs puisse présenter de bonnes liaisons avec l'hinterland, permettant de débarquer les marchandises, de les transporter directement, sans détours inutiles, à des prix compétitifs, de quai à quai. La ligne Montzen, que les autorités des chemins de fer belges (SNCB) se sont sottement obstinées à maintenir, n'est pas d'une grande utilité pratique pour les ports flamands de Zeebrugge et d'Anvers.

 

Les initiatives

 

Les nationalistes flamands du Vlaams Blok ont estimé important de s'engager pour la ressurection du Rhin de fer. Ils ont pris l'initiative au niveau parlementaire. Ils ont réclamé la remise en œuvre du Rhin de fer. Un mois à peine après l'installation du nouveau Parlement flamand, j'ai proposé personnellement une résolution relative au Rhin de fer, où j'ai demandé au gouvernement flamand d'entamer sans tarder des pourparlers avec la SNCB, dans le but de remettre en fonction cette ligne vitale. Un an plus tard, c'est plutôt le dossier du TGV qui focalisait toute l'attention du secteur des transports. Nous ne nous sommes pas découragés, nous avons continué à intervenir et à formuler des propositions dans le sens d'une remise en service du Rhin de fer. Il a fallu attendre juin 1997 pour que le Parlement flamand daigne enfin ouvrir le dossier.

 

Dans la Commission de l'Aménagement du Territoire, des Travaux Publics et des Transports, nous nous sommes rapidement aperçus que nous pouvions compter sur un consensus en la matière. Comme je viens de le dire, tant Zeebrugge qu'Anvers sont sur la même longueur d'onde. Les Limbourgeois se sont rangés sans hésiter à leurs côtés, car le projet du Rhin de fer leur plait. Sur le plan du transport des personnes, le Limbourg a toujours été traîté par dessus la jambe par la SNCB belge. Le Rhin de fer pourrait dès lors contribuer à désenclaver cette province flamande.

 

Le gouvernement flamand a donc étudié la “faisabilité” du projet. En février 1997 déjà une étude du bureau Tractebel, Technum et Prognos avait démontré qu'avec un petit investissement de 1,3 à 5,7 milliards, on pouvait s'attendre à engranger des bénéfices de l'ordre de 15% à 93%.

 

Du coup, sans tergiverser, sans discuter, la Commission a adopté avec le plus parfait consensus une résolution basée sur les propositions des nationalistes du Vlaams Blok. Pour l'essentiel, le Parlement flamand demande aux instances compétentes de remettre sans tarder le Rhin de fer en service. Cette résolution est l'une des rares initiatives du Vlaams Blok qui n'ait pas été torpillée par les autres députés. Dans le projet du Rhin de fer, les députés flamands se sont montrés unanimes, le “cordon sanitaire” établi autour des nationalistes, que l'on s'obstine à ignorer, n'a pas fonctionné. Seul un député d'AGALEV (parti écologiste) s'y est montré hostile.

 

Et l'avenir?

 

Les anciens partisans du Rhin de fer, le directorat-général pour les transports de l'Union Européenne et la Deutsche Bahn, continuent à appuyer avec enthousiasme le projet. Les Néerlandais, au départ assez réservés, viennent de déclarer par la bouche de leur ministre des transports Jorritsma, qu'ils ne s'y opposeraient pas. Seule la SNCB rétrograde et son ministre de tutelle francophile Daerden  —un socialiste appartenant à un parti de corrompus ayant sans cesse maille à partir avec la justice—  continuent à s'opposer aux lois naturelles de la géopolitique, à privilégier des idées fumeuses (parisiennes évidemment) au détriment des réalités économiques les plus évidentes. L'établissement belge ne se soucie guère d'une résolution du Parlement flamand. Cependant, celle-ci a été acceptée à l'unanimité. Il est donc temps que l'établissement flamand, que les dynamiques entrepreneurs anversois frappent du poing sur la table et imposent le Rhin de fer en toute indépendance, en exigeant par exemple la “défédéralisation” de la SNCB et le transfert de ses compétences à la Flandre et à la Wallonie.

 

Jan PENRIS.

(article paru dans Vlaams Blok, n°9/1997).

 

mardi, 09 juin 2009

Pol Vandromme, passeur de lettres

Pol Vandromme, passeur des lettres

Christian Authier - http://www.lefigaro.fr/


Pol Vandromme. Crédits photo : Benoite FANTON/Opale

Pol Vandromme.

DISPARITION

L'écrivain et critique belge s'est éteint le 28 mai à l'âge de 82 ans. Il laisse une œuvre abondante qui ne cessa de célébrer les irréguliers de la littérature.

Né à Charleroi en 1927, Pol Vandromme s'est vite tourné vers un « journalisme de minorité » qui sera son inconfort mais aussi sa sauvegarde. Il préférera toujours le drapeau noir des copains d'abord aux laissez-passer du conformisme. Vandromme va devenir écrivain dans le sillage des hussards. C'est d'ailleurs à ces derniers et à leurs maîtres qu'il consacre ses premiers livres, essais racés défrichant le paysage d'une littérature qui privilégie le style aux idées. « On n'a pas une passion pour la littérature si l'on n'en a pas une pour les écrivains  », écrivait-il dans Bivouacs d'un hussard, livre de souvenirs paru en 2002.

Toute l'œuvre de celui qui se définissait comme un « citoyen de littérature française » ne cessera d'explorer cette passion avec un enthousiasme sans cesse renou­velé. « On quittait la république de Sartre et de Camus pour la monarchie de Fargue et de Larbaud. Kléber Haedens accueillait sur la voie royale Blondin et Vialatte. L'ennui déguerpissait, Toulet revenait en Arles où sont les Alyscamps. C'était le nouveau printemps de la littérature.  » Années 1950 : contre le magistère moral d'humanistes staliniens, Vandromme ébauche les frontières sans droits de douane d'une droite littéraire qu'il qualifie joliment de « buisson­nière » en clin d'œil à Blondin. Ses chers hussards y tiennent leur place, mais aussi le dandy rouge Roger Vailland ou la jeune Françoise Sagan.

Attentif aux jeunes talents

Il ne quittera que rarement son rôle de passeur des lettres (un seul roman, Un été acide, en 1990), même si Brel, Brassens ou Tintin prennent place dans le panthéon sans cérémonial de cet infatigable intercesseur. Il signera nombre de pastiches, libelles ou pamphlets, tel le jubilatoire Malraux : du farfelu au mirobolant. Ses essais consacrés à Céline, Simenon, Nimier, Déon, Marceau, Mohrt ou Jacques Perret sont des modèles du genre, mais le critique savait aussi rester attentif aux jeunes talents.

Trop pudique pour avancer à découvert, trop généreux pour taire ses admirations, Pol Vandromme a fait des écrivains ses confidents et ses relais : « À la vie jouée du théâtre, ils préfèrent la vie vécue du quotidien ; aux fureurs collectives, la lenteur et la patience d'une éducation séculaire ; aux songes messianiques les mots de passe de leurs rêves sans arrogance. »

La regionalizacion de los mercados como factor de integracion geopolitica

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LA REGIONALIZACIÓN DE LOS MERCADOS COMO FACTOR DE INTEGRACIÓN GEOPOLÍTICA

Tiberio Graziani*

 

En los últimos años los procesos de fragmentación (balcanización) del espacio global y de mundialización de los mercados nacionales o regionales han contribuido, sinérgicamente, a sustentar la hegemonía del mayor actor global, los Estados Unidos de América, y, consecuentemente, de los grupos de presión que se expresan a través de su dirigencia. Sin embargo, la actual crisis económico-financiera del sistema “occidental” y la regionalización estructural de algunos mercados ( América meridional, Eurasia), que parecen sustanciar la reordenación del planeta en grandes espacios geopolíticos (multipolarismo), aceleran el declive de la “nación necesaria” y se oponen a los procesos de mundialización. El proceso de mundialización, que gira en torno al principio de la interdependencia económica, podría ser sustituido, a medio plazo, por un proceso de regionalización de base continental, centrado en el principio de complementariedad.

 

 

Mundialización, fragmentación territorial e interdependencia económica

 

En la introducción a la ponderosa compilación “L’espace mondial: fractures ou interdépendances?”, los editores P. Dallenne y A. Nonjon (1) proponen, como clave de lectura principal para la comprensión del complejo fenómeno conocido como mundialización (2) (o globalización, según la terminología en uso en el área cultural anglosajona), el análisis geoeconómico, con la declarada finalidad de “éviter l’arbitraire de toute prospective géopolitique”.

 

Pasando por alto aquí toda polémica referente a la geopolítica, tal y como se deduce de la cita que acabamos de reproducir, consideramos que el análisis geoeconómico – cuyo campo de investigación está constituido por el estudio de las estrategias económico-comerciales y financieras de los Estados, de las grandes empresas industriales, de las organizaciones internacionales (como por ejemplo la ONU, el Banco Mundial o el Fondo Monetario Internacional) – tiene  el indudable mérito  de ayudarnos en la valoración de las tendencias macroeconómicas, y a veces microeconómicas, que influyen, corroboran o subyacen a algunas conductas típicamente geopolíticas (3).

 

Las variables económicas, de hecho, si son estudiadas cuidadosamente a nivel planetario y fuera de todo esquema ideológico o historicista, permiten comprender de manera más acabada algunas praxis geopolíticas y trazar mejor los probables órdenes mundiales futuros; además, su estudio tiene el valor de desvelar el peso ( y las estrategias) de algunos importantes grupos de presión económico-financieros en la influencia sobre las decisiones de gobiernos nacionales y en la desestabilización del eqilibrio político y social de zonas completas del Planeta, evidentemente, en beneficio de sus propios intereses y de los gobiernos que apoyan. Sólo por poner un ejemplo, todo el mundo conoce la influencia que el complejo militar-industrial estadounidense, en estrecha conexión con el lobby del petróleo (4), ha ejercido en las decisiones estratégicas de la “guerra al terrorismo” –que aún perdura – emprendida a escala global, después del 11 de septiembre de 2001, por la Administración Bush (5). Como, por otro lado, todo el mundo sabe, aunque sólo sea por dar otro ejemplo, la función desempeñada por las potentes ONG’s, dirigidas por el financiero “filántropo” George Soros, en la desestabilización de la ex Yugoslavia (6), en la perturbación del “exterior próximo” de Rusia (Bielorrusia y Ucrania), en algunas áreas críticas del continente eurasiático (Chechenia, Georgia, Osetia, Kirguistán, Myanmar, Tíbet, etc.).

 

 

Más precisamente, con respecto a las estrechas relaciones entre las políticas económicas de los EEUU y el proceso de mundialización, Jacques Sapir escribe que « lo que se llama “mundialización” en el lenguaje corriente es, en realidad, la combinación de dos procesos. El primero es el de la extensión mundial del capitalismo en su forma industrial en las regiones que no había tocado todavía. El segundo, que en gran medida es la aplicación de la política americana, corresponde a una política voluntarista de apertura financiera y comercial. » (7).

 

Considerando los Estados como entidades asimilables a las grandes empresas, es posible describir el espacio global como un vasto campo de fuerzas que estructuran el mundo en espacios dominantes y en periferias más o menos integradas económicamente. Tal descripción de las entidades estatales y de su función con respecto a las relaciones con el espacio y el poder, a las estrategias para la adquisición de la supremacía comercial y tecnológica (dos elementos característicos de la mundialización contemporánea) nos lleva a considerar que el actual proceso de mundialización está atravesando una profunda crisis, ya que las actividades económicas, comerciales y financieras parecen organizarse cada vez más según bases regionales y dimensiones continentales.

 

Desde un punto de vista político, es decir, de la soberanía, observamos que el regionalismo comercial, esto es, la integración regional sobre bases económico-comerciales y financieras –llevada a cabo mediante instrumentos como la cooperación interestatal, la zona de libre intercambio, la unión de aduanas, el mercado común, la unión monetaria –expresa un importante valor geopolítico, pudiendo constituir un volante para la unificación política del área específica.

 

Esta evolución de los procesos económicos en sentido regional y continental puede ser interpretada como una respuesta, en el plano económico y social, a los desequilibrios que el proceso de mundialización ha supuesto en los últimos años en vastas áreas del Planeta. Tal proceso , vale la pena recordarlo, ha provocado ( y sigue provocando) la ulterior fragmentación de la soberanía  territorial de algunos espacios concretos del globo convertidos en entidades estatales extremadamente frágiles, haciendo muy dificultosa su gobernabilidad, en beneficio del sistema occidental; en beneficio, por tanto, de una escasísima parte de la población mundial, cuando no de pocas y particulares élites. La formación de grandes espacios económicamente autosuficientes y políticamente soberanos –a partir de la consolidación/integración de los ya existentes, entre los cuales se encuentran Rusia, China, India en el hemisferio septentrional y Brasil y Argentina en el meridional –constituiría, en cambio, un elemento de mayor estabilidad social y política para todo el Planeta. Otro elemento que es preciso subrayar con fuerza acerca de la globalización es que esta, procediendo hacia la uniformización mundial de las costumbres y de las producciones, tiende a nivelar las especificidades culturales de los pueblos, asimilándolas, además, en una lógica neocolonial, a los “valores” occidentales.

 

En referencia al proceso de mundialización, constatamos con P. Dallenne y A. Nonjon, que se remiten a la lección de Jacques Ténier (8), que “la integración regional se combina con [aquel] en una dialéctica de refuerzo/oposición” (9)

La integración regional refuerza los mecanismos mundializadores cuando inserta a regiones enteras en el mercado global, apelando al principio de interdependencia económica, y se opone a esos mismos mecanismos, cuando, en cambio, por oportunidades políticas y/o necesidades geopolíticas, integra a áreas enteras en una lógica que aquí definimos de autosuficiencia o complementariedad, sustrayéndolas, por tanto, al proceso de mundialización.

La integración regional, entonces, presenta, a ojos del analista, un carácter híbrido. En el ámbito de esta relación trataremos de analizar cómo tal peculiaridad se manifiesta en dos áreas del Planeta: Sudamérica y Eurasia y cómo se relaciona con los procesos de mundialización, fragmentación e integración de los espacios geopolíticos.

 

 

Hemisferio occidental: el caso de la América meridional

 

Consideremos en primer lugar el caso de la América meridional y cómo las dos lógicas opuestas, de refuerzo y oposición al proceso de mundialización, podrán contribuir a influir en los futuros escenarios geopolíticos de todo el área.

Por un lado, constatamos que los EEUU tratan de agregar desde hace mucho tiempo a los Países de América central y meridional en el ámbito de redes económico-comerciales (ALENA/NAFTA, ALCA/FTTA) y de cooperación militar (Tratado Interamericano de Asistencia Recíproca), con el evidente fin de mantener su propia hegemonía sobre todo el hemisferio occidental, siguiendo la estela de la tradición inaugurada por el presidente Monroe en 1823. La realización de tales redes implica la fragmentación territorial y la despotenciación de las soberanías nacionales de toda la América meridional. Generalmente la fragmentación y la despontenciación de las soberanías nacionales son ejecutadas mediante la despolitización de las clases dirigentes de los Países objeto de la integración económico-comercial, o, siguiendo las reglas del soft power (10), a través de la cooptación directa, y a menudo temporal, de algunas oligarquías locales seleccionadas (políticas, culturales, económicas) en los mecanismos de la economía y de la finanza mundiales, o, más burda y drásticamente, con la desestabilización política y económica de las zonas de interés, valiéndose de preexistentes tensiones endógenas, o creando artificialmente otras nuevas.

 

“Atomizar” la soberanía territorial en entidades estatales débiles e interdependientes es la condición esencial para que los EEUU y las grandes compañías puedan llevar a cabo una integración coherente con el proceso de mundialización –precisamente según los principios de la interdependencia económica –de todo el subcontinente, o bien un control total de este.

Por tanto, obstaculizar todo posible ensamblaje entre los actores regionales que pueda ser susceptible de tener consecuencias políticas propedéuticas para la constitución de un probable espacio geopolíticamte cohesionado, o de algún modo económicamente autosuficiente, en tal marco, resulta para los defensores (y controladores) del “libre mercado” un imperativo esencial; este imperativo determinará, muy probablemente, la estrategia que Washington tendrá que adoptar en los próximos años, con el fin de mantener sus propias prerrogativas sobre lo que era su antiguo “patio trasero”.

 

Por otro lado, tenemos, en cambio, el constante tejido de acuerdos y relaciones entre los diversos Países sudamericanos, principalmente entre Argentina y Brasil, entre Venezuela y Bolivia, entre Venezuela y Brasil, para la constitución de oportunas redes regionales dirigidas a liberar todo el subcontinente de la tutela (económica y militar) estadounidense. Para algunos analistas y hombres políticos de la América meridional, entre quienes se encuentran los brasileños Samuel Pinheiro Guimarães (11) y Luiz Moniz Bandeira (12), y los argentinos Alberto Buela y Félix Peña, este tipo de integración regional (Mercosur, ALBA, Comunidad andina, etc.) — que los partidarios del neoliberalismo llaman “bloques regionales” para evidenciar su función negativa con respecto a los procesos de mundialización (13) –podría constituir uno de los puntos de partida para la unificación monetaria y geopolítica de todo el subcontinente americano. En este sentido, recordemos que, a partir de octubre de 2008, Brasil y Argentina adoptarán, para sus intercambios, el Sistema de Pago en Moneda Local (SML) en lugar del dólar estadounidense. La adopción del SML es un primer paso hacia la integración  monetaria de toda la región sudamericana.

Por tanto, parece que el principio de interdependencia económica –elemento esencial del proceso de mundialización –está siendo sustituido por el de complementariedad.

La tensión que genera la contraposición entre la constitución de un espacio meridional económica (y coherentemente) unificado y la comprensible resistencia de los EEUU determinará, con toda verosimilitud, el futuro geopolítico de todo el hemisferio occidental.

Observemos que algunos analistas estadounidenses, muy conscientes del declive de su País, como por ejemplo Robert A. Pastor, consideran que para superar el actual momento crítico, Washington debe asumir “un enfoque continental (a continental approach)” con una North American Community, que debería incluir a Canadá, los Estados Unidos y  Méjico (14).

 

 

Hemisferio oriental: el caso de Eurasia

 

En el caso de Eurasia la cuestión es un poco más compleja. Aquí intervienen, de hecho, algunos factores geoestratégicos importantes que condicionan, a partir del hundimiento de la Unión Soviética, las praxis geopolíticas y geoeconómicas de los EEUU y de algunos lobbies interesados en los inmensos recursos de la masa eurasiática. Desde un punto de vista geoestratégico, observemos, sintéticamente, que Washington está obligado a:

 

-          mantener la parte occidental de Eurasia (la Europa propiamente dicha) como cabeza de puente para controlar a Rusia y Oriente Próximo;

-          perturbar algunas áreas asiáticas, principalmente la zona caucásica y el arco del Himalaya con la finalidad de condicionar a Moscú y Nueva Delhi y llevar a término el proyecto del “Gran Oriente Medio”;

-          tratar de fragmentat el territorio de la República Popular China en al menos cuatro áreas: Tíbet, Xinjiang, Mongolia interior y China centro-oriental;

-          mantener, finalmente, a Japón (la parte oriental de la masa eurasiática), como cabeza de puente especular a Europa, para controlar a Rusia y China, los dos pulmones de Eurasia.

 

Tal situación parece, a medio y largo plazo, insostenible para Washington. El amplio espectro de actividades destinadas a sostener su expansionismo debe, de hecho, saldar cuentas con la evidente crisis económica-financiera que aflige, actualmente, su estado de salud interna. Además, la ex hiperpotencia debe tomar nota de la gestación de un sistema multipolar articulado sobre grandes espacios continentales, que afectan tanto al Norte como al Sur del planeta: un espacio muy diferenciado, pero, por oportunidades políticas, económicas y de seguridad colectiva, bastante cohesionado, representado, en el hemisferio septentrional, por los acuerdos ruso-chino-indios y otro, en ciertos aspectos más homogéneo, en el hemisferio meridional, constituido por las nuevas relaciones entre Argentina y Brasil.

 

En el pasado reciente, según Jacques Sapir, « un punto central de la estrategia hegemónica de los Estados unidos después de 1991 era la conjugación de una política de debilitamiento de Rusia para que esta no pudiera jamás volver a ser el competidor global que fue la URSS, con una integración de este país en los marcos de la política americana. La apuesta política del debilitamiento era evidente. En cuanto a la integración, debía prevenir toda posible alianza  de Rusia y China, con el riesgo para los Estados Unidos de ver las capacidades técnicas en el dominio militar de la primera asociarse al dinamismo económico previsible de la segunda» (15).

 

Atrapado entre las necesidades de orden geoestratégico, como pesada herencia de su “momento unipolar” (16), y los imperativos impuestos por los procesos de mundialización de los mercados, Washington debe revisar profundamente su propia función de potencia global.          Recientemente, Condoleeza Rice, en su ensayo publicado en Foreign Affairs, la revista de estudios internacionales del Council on Foreign Relations, parece haber registrado implícitamente la actual debilidad de Washington, sosteniendo, con sentido realista (pese a la retórica “misionera” y “civilizadora” que recorre su escrito), que los EEUU deben tener “aliados permanentes” (permanent  allies) (17).

 

Por cuanto respecta a Europa, la potencia norteamericana, en acuerdo con su socio especial (special partner), Gran Bretaña, en un breve arco temporal, ha logrado llevar hacia sus posiciones no sólo a los gobiernos de la parte oriental (Países Bálticos, Ucrania, Polonia, Eslovaquia, República Checa, Hungría y Rumania), es decir, la Nueva Europa, según la acepción del ex ministro de Defensa estadounidense, Rumsfeld, sino sobre todo a Francia y Alemania. La Unión Europea, controlada por los tandem de los atlanticist modernizers Merkel-Steinmeier, Sarkozy-Kouchner y Brown-Milliband, en realidad, no es “europea”, sino “atlántica”. Esta Europa, confeccionada por las cancillerías de Londres, París, Berlín y Washington, lejos de reforzar el carácter unitario político del propio espacio, parece cada vez más inclinada a deshacerse a lo largo de tres líneas de fractura principales: Europa continental (Alemania y Francia), la Nueva Europa (Europa oriental), y la Unión euromediterránea. En relación a los procesos de mundialización, la integración euromediterránea de los atlanticist Sarkozy y Merkel, en lugar de constituir un “bloque regional” mediterráneo (18), tiene la finalidad de despolitizar a las clases dirigentes de los Países árabes, cooptándolas en los mecanismos del mercado y de la finanza mundiales, aumentando así el grado de interdependencia económica de estos países con la economía mundial y, sobre todo, de impedir a la Turquía de Erdogan –interesada en intensificar las relaciones con Moscú y Teherán (19) –  que evolucione como un autónomo e importante agente de decisiones en el Mediterráneo y en Oriente Próximo y Medio (20). Esta nueva Europa “tripartita” (y, por tanto, todavía más débil) entra en la actual estrategia transatlántica estadounidense que, destinada a limitar los daños de la Administración Bush en el área medioriental, necesita refortalecer sus relaciones con Europa como “socio político”, pero, al mismo tiempo, no puede correr el riesgo de que este socio sea, incluso sólo en potencia, mínimamente independiente. Una Europa débilmente transatlántica podría, de hecho, repensar su propia función fuera del contexto “occidental” americanocéntrico, acercándose a Rusia e intensificando sus relaciones con China e India – sobre bases de complementariedad y no de interdependencia económica –y, por cuanto se refiere al hemisferio occidental, con los Países del Mercosur.

 

En referencia a las “zonas de crisis” (área transcaucásica, Oriente próximo y Oriente medio y el arco del Himalaya), los procesos de mundialización proceden a través de una bien ideada estrategia de perturbación, destinada a debiltarlas ulteriormente en el plano político y social (Afganistán, Irak, Pakistán, Myanmar), y de préstamos “excepcionales” a las organizaciones y/o entidades estatales que parece que se ponen en marcha hacia la construcción de sociedades democráticas (21) y aceptan, por tanto, las reglas del libre mercado (véase el caso de Georgia, Azerbayán y Uzbekistán).

 

Con respecto al espacio chino-indio, el proceso de mundialización no parece que se desarrolle según lo que habían previsto los análisis macroeconómicos y financieros. Las decisiones en materia económica de los gobiernos de Pekín y Nueva Delhi, aunque diferentes, de hecho, parece que prefiguran, en los próximos años, la creación de un sistema integrado de las economías de los dos colosos asiáticos, a partir de las inversiones chinas para el desarrollo de las infraestructuras indias, y por el apoyo indio al sector chino de los servicios y de la información, necesitado de las tecnologías informáticas para desarrollar ulteriormente el orden económico nacional. En sustancia, parece prefigurarse un auténtico “bloque regional”. Se preve que, al cabo de dos o tres años, los intercambios comerciales entre los dos países alcancen el umbral de los cincuenta mil millones de dólares. Además, es preciso considerar que las necesidades energéticas de los dos Países asiáticos –China e India importan del exterior, respectivamente, el 70% y el 40% del petróleo que consumen –imponen a sus gobiernos políticas eurasiáticas, es decir, el establecimiento de fuertes acuerdos económicos con Rusia e Irán (socios complementarios), y “sudamericanos” (acuerdos con Brasil y Venezuela): todos ellos socios a los que Washington no parece querer en exceso. El reciente choque (julio de 2008) entre EEUU, China e India, acaecido en  el ámbito de las negociaciones sobre el comercio global referente a los productos agrícolas, parece que responde a ese contexto más general. En tal contexto podría caber también la reunión del Big Five (Brasil, India, China, Méjico y Sudáfrica), que tuvo lugar en Sapporo, en paralelo a la cumbre del G8 ( Hokkaido, 7-9 julio de 2008).

 

Además, los acuerdos chino-indios podrían favorecer una nueva relación entre Pekín y Tokio. Los dos antagonistas históricos, de hecho, en el contexto de una integración económica comercial de toda la región oriental de Asia, podrían encontrar puntos de conveniencia política para la estructuración de un sistema multipolar. También en este caso el principio de la interdependencia económica sería sustituido por el de la complementariedad. Si eso llegase a suceder, el declive de los EEUU como potencia global sería imparable y veloz.

 

Para tal potencial amenaza, los EEUU, en este momento particular de crisis económico-financiera y de crecimiento de China e India, necesitan revisar profundamente su posición también con Japón, de modo especular a su política transatlántica con Europa, ya sea por obvios motivos estratégicos, o por motivaciones vinculadas a su expansionismo económico. Brzezinski, considerando que las nuevas realidades políticas globales parecen indicar el declive de “Occidente”, considera que la “Comunidad atlántica tiene que mostrarse abierta a una mayor participación por parte de los países no europeos” (22). El ex consejero de Carter preve una función de Japón ( y también de Corea del Sur) en el ámbito de la OTAN, con el fin de que Tokio esté aún  más ligado a los intereses nacionales de los EEUU.

 

Conclusiones

De todo lo que hemos considerado brevemente más arriba se deduce que el fenómeno de la regionalización de los mercados en los dos hemisferios del Planeta, hasta hace no mucho tiempo estrictamente coherente con el proceso de mundialización y, sobre todo, orgánico a las doctrinas geopolíticas de dominio mundial que perseguían los EEUU en las últimas décadas, parece que se desarrolla  cada vez más en un sentido grancontinental y, por tanto, contribuye, a medio plazo, a la integración geopolítica de grandes espacios autosuficientes. El principio mundializador y mundialista de la interdependencia económica a escala planetaria parece, además, que es sustituido por el de complementariedad, como nueva base para integrar, a escala continental, las diversas economías en el respeto de las especificidades y de las tradiciones culturales de las poblaciones del Planeta.

Por tanto, el siglo XXI estará marcado, en el plano geoeconómico, por la tensión que se instaurará entre los procesos de mundialización y los procesos orientados a la construcción de grandes espacios continentales, económicamente complementarios.

 

* Cofundador del IEMASVO [Istituto Enrico Mattei di Alti Studi per il Vicino e Medio Oriente, ha sido su vicepresidente (2007-2008)].

Docente de geopolítica en el IEMASVO, da seminarios y cursos de geopolítica en algunas universidades y centros de investigación y análisis.

Docente del Istituto per il Commercio Estero (ICE – Ministerio de Asuntos Exteriores italiano), hasta ahora ha dado cursos en varias partes del mundo como Uzbekistán, Argentina, India, China, Libia.

Dirige “Eurasia. Rivista di studi geopolitici” y la colección “Quaderni di geopolitica” (Edizioni all’insegna del Veltro), Parma, Italia.

 

direzione@eurasia-rivista.org

www.eurasia-rivista.org

 

 

  1. Pierre Dallenne, Alain Nonjon (editores), L’espace mondial: fractures ou interdépendence? Un panorama géoéconomique, in L’espace mondial: fractures ou interdépendances?, Ellipses, Paris 2005, pp. 11-23.

  2. Aymeric Chaupadre, François Thual, Dictionnaire de géopolitique, Ellipses, Paris 1999, pp.551-555.

  3. Sobre las relaciones entre geopolítica y geoeconomía, nos remitimos a Pascal Lorot (editor), Introduction à la géoéconomie, Economica, Paris 1999.

  4. Franco Cardini, Astrea e i Titani. Le lobbies americane alla conquista del mondo, Editori Laterza, Roma-Bari 2003. Sobre el papel de los lobbies, véase también John J. Mearsheimer, Stephen M. Walt, La Israel lobby e la politica estera americana, Mondadori, Milano 2007.  (Hay versión española, El lobby israelí, Taurus, 2007)

  5. A tal respecto recordamos que el proceso de remilitarización de la política estadounidense comienza durante la crisis financiera del bienio 1997-1998. A principios de 1997 se funda el  think-tank necon PNAC (The Project for the New American Century). Los miembros de esta organización, que incluye a personajes influyentes como Donald Rumsfeld, envían, el 26 de enero de 1998, una carta al entonces presidente Clinton sobre la oportunidad de emprender acciones militares contra Irak; el infome Rumsfeld, referente a la amenaza de un ataque con misiles balísitcos contra los Estados Unidos, es de julio de 1998 (http://www.fas.org/irp/threat/missile/rumsfeld/toc.htm ).

  6. Yves Bataille, Il futuro geopolitico della Serbia, en Y. Bataille, A. De Rienzo, S. Vernole, La lotta per il Kosovo, Edizioni all’insegna del Veltro, Parma 2007. Y. Bataille, "Rivoluzione arancione" in Ucraina, tentativi USA in Eurasia e Banana Chiquita, www.eurasia-rivista.org, 25 de enero de 2005.

  7. Jacques Sapir, Le nouveau XXI siécle, Paris, 2008, p. 63-64.

  8. Jacques Ténier, Intégrations régionales et mondialisation. Complémentarité ou contradiction, La Documentation française, Paris 2003.

  9. Pierre Dallenne, Alain Nonjon, op. cit., p. 12.

10. Joseph Nye, Soft Power, Einaudi, Torino 2005.

11. Samuel Pinheiro Guimarães, Le sfide dell’integrazione sudamericana, www.eurasia-rivista.org, 8 julio de 2008.

12. Luiz Moniz Bandeira (entrevista a), Unasur: un sistema efficace per evitare la subordinazione dell’America del Sud, www.eurasia-rivista.org, 28 de mayo de 2008.

13. El proceso de integración de la América indiolatina es sostenido por China y Rusia, que, representando al “amigo lejano”, son percibidas por los gobiernos de Caracas, Buenos Aires y Brasilia como mucho más fiables que los “vecinos” norteamericanos.

14. Robert A. Pastor, The Future of North America, Replacing a Bad Neighbor Policy, Foreign Affairs, July-August 2008, vol. 87, n. 4, p. 84-98.

15. Jacques Sapir, Le nouveau XXI siécle, Paris, 2008, p. 113.

16. Richard Hass, The Age on Nonpolarity. What Will Follow U.S. Dominance, Foreign Affairs, vol. 87, n. 3, May-June 2008, pp. 44-56

17. Condoleezza Rice, Rethinking the National Interest. American Realism for a New World, Foreign Affairs, July-August 2008, vol. 87, n. 4, p. 7.

18. En este sentido, es interesante leer lo que escribe el contraalmirante Jean Dufourcq, hoy jefe de la Oficina de Investigaciosn del Colegio de defensa de la OTAN en Roma, en Pour une solidarité stratégique euro-maghrébine, Géoéconomique, n. 42, été 2007, Choiseul, Paris 2007. El autor, pese a sostener que “le fait régional est un trésor de la planète à proteger au nom de la diversité génétique de celle-ci” (p.74), considera, sin embargo, que el porvenir común (la communauté de destin et d’interest euro-maghrébine) debe ser favorecido por “l’apparition d’une formule de laicité tolérant”: en otras palabras, se evidencia la función hegemónica de la cultura occidental con respcto a la arabo-islámica y a la islámica.

19. Aldo Braccio, Russia e Turchia: aumenta la collaborazione, y, del mismo autor, Turchia e Iran: un laboratorio per l’intesa contro gli scenari di guerra, respectivamente en www.eurasia-rivista.org, 5 de junio de 2008 y 24 de julio de 2008.

20. La reciente crisis georgiana nuevamente ha llamado la atención de los observadores sobre la importancia de los Dardanelos. Véase Fabio Mini, Prove di battaglia oltre lo stretto dei Dardanelli, La Repubblica, 27 agosto 2008, p. 2.

21. Francis Fukuyama, State Building. Governance and World Order in the Twenty-First Century, Profile Books Ltd, Great Britain 2005.

22. Zbigniew Brzezinski, L’ultima chance, Salerno editrice, Roma 2008, p. 150.

 

(trad. Javier Estrada)

 

"The Economist about Belgium

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"The Economist" About Belgium

Belgium is infested with politicians (it has six parliaments for a country of 10m people). That is because public money is used to buy peace in Belgium, whose Dutch- and French-speaking halves increasingly loathe each other. As a result, endless obscure ministers inhabit a world of obscure public bodies, run by political hacks and serviced by a parasitic class of consultants, lawyers and the like—often members of their families.

http://www.economist.com/world/europe/displaystory.cfm?story_id=13743268

La sexualité est-elle soluble dans le libéralisme?

 

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La sexualité est-elle soluble dans le libéralisme ?

Mardi, 02 Juin 2009 - http://unitepopulaire.org 

« À mesure que la société s’est affranchie des non-dits et des pudeurs, le sexe, entendons par là la sexualité, est devenu un enjeu de débats d’idées. Et de s’indigner de ce que le sexe soit sous le joug du libéralisme et réduit à un utilitarisme. Bien vu. Le libéralisme moderne fait en sorte qu’aucun domaine n’échappe à son emprise. Son idéologie est que la vie sociale est mue par le seul intérêt et par le plaisir. Du point de vue du libéralisme, tous les domaines de l’activité sont amenés à être régis par ces principes.

 

Le public et le privé sont ainsi tous concernés et la frontière entre les deux tend à s’estomper. Ainsi des coachs et des "spécialistes" du "développement personnel" expliquent comment faire du travail salarié, qui par nature relève d’un rapport de contrainte et de subordination, un espace de réalisation de soi. Dans ces conditions, il n’est pas étonnant que le sexe soit inclus dans le système des intérêts et des plaisirs. Si ce qui est utilitaire comme le salariat doit aussi être agréable, ce qui est a priori non utilitaire comme le sexe doit maintenant devenir utile et être valorisé, évalué, rentabilisé. Telle est la logique du libéralisme. Comment cela devient-il possible ? Pour le comprendre, il faut revenir aux fondements.

 

Le principe du libéralisme est l’absence de limites et l’inscription de chaque activité humaine dans le registre de la consommation. Le libéralisme y travaille sous divers aspects. L’un de ceux-ci est le passage de l’idéologie du "droit" au devoir-être et au devoir faire. On affirme d’abord le droit à une sexualité épanouie, et on développe ensuite l’idée que cela passe par le devoir de tout mettre en œuvre pour obtenir celle-ci. Il faut donc "forcer le destin". Ainsi, la majorité des rencontres se font maintenant par le web. Par ce biais, les rencontres se marchandisent puisque les hommes paient pour s’inscrire. Mais la démarche va au-delà. Ces rencontres se rationalisent à outrance et deviennent quelque chose d’équivalent à la recherche d’un emploi. Elles s’inscrivent dans la recherche d’une adéquation offre-demande. Alors que dans une rencontre, celle-ci ne peut être complètement prévue puisque la rencontre est censée faire changer l’un et l’autre, et donc créer une situation nouvelle. Désormais, chacun est censé être prêt au bonheur et doit en tout cas s’y préparer. Pour cela, des coachs psycho-sexuels proposent leurs services. Leur idée : chacun dispose d’un capital personnel et donc sexuel qu’il s’agit de faire "fructifier". Une sexualité réussie doit s’afficher, c’est un élément de visibilité sociale.

 

Nous sommes dans l’air du temps. On passe ainsi du droit au bonheur au devoir de le montrer pour prouver son efficience. Ceci se fait au nom d’une équivalence générale des valeurs – ou encore marchandisation de toutes les valeurs. Du point de vue libéral, on ne voit en effet pas très bien pourquoi quelqu’un de performant sur le marché du travail, de l’argent ou du pouvoir ne le serait pas dans sa vie sexuelle. Et réciproquement. Ce qui veut dire que la preuve de l’un tend à conforter la preuve de l’autre.

 

Si le corps est un capital, il est tout à fait normal d’en tirer profit en fonction des souhaits de chacun. Ainsi la prostitution devient un métier comme un autre, et le ou la prostitué devient un "travailleur du sexe". Une conception qui occulte le fait que si la prostitution est bien l’un des plus vieux métiers du monde, elle n’a jamais été un métier comme un autre. Après le puritanisme, le libéralisme produit ainsi une vision pseudo-décomplexée du sexe qui, en fait, le banalise et, même dans le cas de la prostitution, rabat une relation marchande mais complexe sur une pratique hygiéniste et strictement marchande.

 

Un autre aspect de la sexualité en régime libéral est particulièrement destructeur du lien social. C’est le fait que l’axiomatique libérale de l’intérêt et du plaisir aboutit à imaginer une sexualité sans l’autre. C’est ce à quoi s’emploie la pornographie. Elle a bien sûr bénéficié pour se développer de la grande peur du sida, dont elle est contemporaine. Mais son impact ne s’explique pas principalement par cela. Elle s’est développée parce que c’est un marché qui a pu prospérer sur l’isolement et la destruction des liens sociaux, stigmates manifestes de la société mondialisée. À cela s’est ajouté le culte de la performance qui, mis en scène dans la pornographie, tend à dévaloriser la sexualité réellement vécue puisque celle-ci risque d’être moins "réussie" techniquement que la sexualité visionnée. C’est l’effet de la spectacularisation de l’intime. L’idéal-type d’une sexualité comme exploit quasi-sportif – une sexualité compétitive – a remplacé l’hédonisme gentiment libertin et égalitaire des années 68.

Maintenant, beaucoup d’adolescents connaissent la pornographie avant de connaître réellement la sexualité et donc abordent celle-ci avec une vision parfaitement technicisée et selon un schéma de figures érotiques ou plutôt machinales imposées. Ceci provoque évidemment des troubles narcissiques et des troubles de la relation à l’autre. Dans les films porno, la femme est insatiable et les acteurs sont tous performants et interchangeables. Pas dans la vraie vie. La pornographie est aussi une métaphore de la transparence. On y montre tout ce qui est possible et seul existe ce qui est montré. Si la pornographie est une sexualité sans l’autre, le libéralisme pousse de toute façon à n’utiliser l’autre que comme un investissement. Et à se retirer de celui-ci si l’investissement ne s’avère pas rentable.

 

La logique est celle du zapping. Sachant que, à la limite, l’autre n’est pas indispensable et les sex toys sont faits pour le prouver. C’est "le plaisir à portée de soi-même" dit la publicité. Une certaine Anne Lolotte, qui donne des "consultations" à des "patients" (sic) explique : "À partir du moment où une patiente ou un patient accepte d’utiliser un sex toy c’est déjà un pas fait vers l’autonomie, la capacité au jeu et au plaisir." Nous sommes dans une logique libérale : dans une société de défiance généralisée, le contrat le plus fiable n’est-il pas celui que l’on fait avec soi-même ? Chacun est alors responsable et en quelque sorte propriétaire de son propre plaisir. Jouir ? Yes I can. La société du libre-échange devient celle où l’autre n’étant jamais que le même il n’y a plus rien à échanger et l’autosuffisance affective et sexuelle devient un idéal. […]

 

Culte de la performance et réduction à l’objet caractérisent donc la vision libérale de la sexualité. Alors que le puritanisme dévalorisait le sexe, la société de la transparence, dont la pornographie est l’une des manifestations, se propose de l’aseptiser, de le neutraliser, et de le marchandiser. Le sexe, y compris la séduction, est réduit à des performances à maximiser ou n’est rien. La société des ego fait ainsi de la sexualité une pratique diabolique – au sens étymologique de "ce qui sépare" – alors que la sexualité relève normalement du symbolique, c’est-à-dire d’un signe de reconnaissance, de ce qui donne un horizon commun à un couple ou à une collectivité. La sexualité n’est pas un capital à faire fructifier. C’est une pure dépense. Ce n’est pas non plus un ensemble de techniques. C’est une réalité têtue qui ne se laisse pas réduire à une fonctionnalité. »

 

 

Pierre Le Vigan, "Une nouvelle guerre du sexe ?", Europe Maxima, 8 mars 2009

L'Italia e il grande gioco asiatico

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Archives - 2003

 

 

Valerio Ricci :

L'Italia e il grande gioco asiatico

 

Il precedente della guerra del golfo

Obiettivi reali e obiettivi dichiarati nella guerra moderna

L'impero marittimo americano ed il controllo dell'Hearthland

La nuova via della droga. La battaglia degli oleodotti

L'importanza di una politica di potenza italiana ed europea.

 

Prima di ordinare ai propri generali l’invasione del Kuwait, Saddam Hussein ebbe un lungo colloquio con l’ambasciatrice americana a Bagdad. La guerra con l’Iran era finita da pochi anni e gli irakeni credevano di poter riscuotere i crediti internazionali maturati in precedenza. Gli USA in effetti, preferendo l’ideologia Baath del laico Irak alla dottrina Sharia della teocrazia di Teheran, in pochi anni avevano garantito a Saddam Hussein un potenziamento militare straordinario e l’impunità per l’enorme utilizzo di gas tossici contro gli iraniani. Nel 1991, forte di un appoggio occidentale pluridecennale, il dittatore di Bagdad era convinto di poter occupare il piccolo ed opulento emirato confinante rischiando al massino una condanna formale dell’ONU o, al limite, un conflitto di bassa intensità. L’ambasciatrice USA, avendo ricevuto istruzioni tanto generiche quanto sospette da Washington, sembrò confermare le impressioni di Saddam Hussein. L’invasione del Kuwait, invece, portò l’Irak al massacro. Gli USA, bandendo in fretta la crociata umanitaria, scatenarono l’inferno contro Bagdad. La guerra durò circa un un e mezzo ed il Kuwait venne “liberato” con estrema facilità. Bush senior tuttavia, invece di proseguire il conflitto sino alla capitale irakena, fatto che avrebbe comportato la destituzione di Saddam Hussein, preferì porre fine alle ostilità.

 

L’obiettivo dichiarato ovvero la realizzazione di un’operazione di polizia internazionale era stato centrato. Ma, soprattutto, venne raggiunto l’obiettivo reale dell’intervento militare americano nel golfo. La guerra aveva permesso a Washington, per la prima volta nella storia, di imporre un controllo militare diretto sui giacimenti petroliferi del golfo persico. Gli americani, escludendo clamorosamente il loro tradizionale partner mediorientale di Tel Aviv, avevano allestito a tale scopo una coalizioneinternazionale forte del sostegno di numerosi paesi arabi più o meno moderati: Arabia Saudita, Egitto, Marocco, Oman, Qatar etc. Gli USA, in questo modo, poterono stanziare per la prima volta le proprie truppe in Arabia Saudita. Oggi, a più di dieci anni dal conflitto, sono ancora lì. I nuovi equilibri determinatisi a loro favore spiegano perché gli americani abbiano imposto una relativa pacificazione dell’area del golfo, minacciata ‘potenzialmente’ dalla presenza del dittatore di Bagdad ancora solidamente al potere. E proprio la ‘minaccia” permanente irakena a giustificare oggi le basi militari americane in Arabia Saudita. La pacificazione del golfo ha trovato sin dall’inizio due grandi avversari i cui interessi attuali da una parte confliggono e dall’altra convergono. Se il fondamentalismo islamico, infatti, considera la liberazione della Mecca un obiettivo prioritario, il nazionalismo israeliano vede nella “pace” americana in medio oriente un ostacolo oggettivo alla sua politica di espansione nei territori palestinesi.

 

Il precedente significativo della guerra del golfo consente di evidenziare un aspetto peculiare della guerra moderna, a suo modo un segno eloquente dei tempi, per cui nei conflitti militari l’obiettivo reale non coincide mai con quello ufficialmente dichiarato. Quest’ultimo assume un’importanza del tutto relativa. Le stragi dell’11 settembre hanno motivato la reazione militare anglo-americana contro il regime talebano di Kabul, colpevole di aver protetto Bin Laden e la sua multinazionale del terrore. Se però la guerra del golfo costituì l’effetto evidente della strategia per il medio oriente concepita da Bush senior e dalle lobbies che lo sostenevano, la genesi dell’attuale crisi mondiale appare molto più complessa, chiamando in causa una pluralità di soggetti e di interessi contrapposti, anche all’interno dello stesso mondo occidentale, non facili da decifrare dall’esterno. L’abbattimento di un aereo siberiano da parte della contraerea ucraina e la tragedia del 12 novembre, in tal senso, hanno posto interrogativi inquietanti. Quello che rileva in tale sede, tuttavia, è l’individuazione delle ragioni reali dell’intervento militare anglo-americano nel cuore dell’Asia. Anche in tal caso la coalizione planetaria allestita in grande fretta è nata con l’obiettivo dichiarato di realizzare un’opera di polizia internazionale, consistente in concreto nella “liberazione” dell’Afghanistan e nella cattura del terrorista saudita. Ma l’obiettivo reale è di ben altra natura.

 

L’Afghanistan, stretto tra l’Asia centrale e le regioni che si affacciano sull’oceano indiano, è situato in una regione di estrema rilevanza geopolitica, soprattutto per gli USA che costituiscono per definizione un impero essenzialmente marittimo. La talassocrazia statunitense si estende da sempre lungo l’Oceano Atlantico trovando nella massa continentale centroasiatica, ad essa tradizionalmente estranea, un naturale bilanciamento del suo potere. Questa regione, denominata Hearthland dal geopolitico inglese sir Halford Mackinder, costituirebbe a livello strategico il “perno” del mondo. Mackinder sosteneva che in linea teorica il controllo dell’Hearthland consente il controllo dell’isola del mondo (l’insieme della massa continentale eurasiatica e dell’Africa) mentre il controllo di quest’ultima permette a sua volta il dominio sul mondo stesso. Se gli americani, già dominatori degli oceani, arrivassero in un futuro non immediato a controllare l’Hearthland, si determinerebbe a loro favore una situazione di egemonia mai raggiunta sin ora. La stampa iraniana vicina all’Ayatollah Khamenei, del resto, ha interpretato le manovre USA nel cuore dell’Asia come l’effetto di una nuova strategia americana finalizzata nel lungo periodo alla definizione di un “mondo unipolare”. Prima dei fatti dell’11 settembre le prospettive geopolitiche degli USA erano assai differenti e l’unipolarismo a stelle e strisce sembrava un’ipotesi impraticabile. La grave crisi economica del gigante economico americano, la graduale crescita dei partners occidentali, l’irrompere anche a livello economico di potenze extraeuropee dotate di risorse nucleari, si erano saldate ad una forte tendenza neoisolazionista affermatasi nello stesso impero americano, lasciando presupporre un futuro scandito da un inedito policentrismo geopolitico.

 

Questa tendenza neoisolazionista ha trovato però una forte opposizione sia all’interno degli stessi potentati USA sia negli alleati storici degli americani in medio oriente, gli israeliani, in rotta con la famiglia Bush e le sue lobbies di riferimento dai tempi della guerra del golfo. L’abbattimento delle torri gemelle e l’attacco al Pentagono hanno generato una crisi mondiale talmente forte da mischiare completamente tutte le carte in tavola. La linea Huntington, fondata sulla formula del conflitto tra civiltà e rigettata dall’amministrazione Bush, torna prepotentemente di attualità. Una presenza militare nel cuore dell’Asia, sino a ieri, sembrava impensabile. Oggi le divisioni di montagna dell’esercito USA, giustificate dalla necessità di intervenire rapidamente in Afghanistan, sono stanziate presso le basi militari uzbeke, a metà strada tra i giacimenti petroliferi del Caspio e le regioni occidentali della Cina. L'Uzbekistan, governato da un regime autoritario in lotta con il fondamentalismo islamico, è uno dei paesi dell'area centroasiatica più ricco di risorse energetiche al punto di meritare citazioni particolari, certo non casuali, nell'ultima fatica editoriale di George Soros.

 

Washington ha precisato da subito che si sarebbe trattato di una guerra molto lunga (di cui la liberazione di Kabul ha rappresentato solo la prima fase) lasciando intendere una presenza continuativa del proprio contingente militare nella repubblica postsovietica. Gli americani, in questo modo, hanno aperto la partita per il controllo dell'Hearthland che si giocherà in modo decisivo nei prossimi anni, muovendo innanzitutto dall'attuale e non agevole gestione del governo afgano postalebano  del presidente Rabbani. Questo governo, in ogni caso, non potrà prescindere dal sostegno determinante dell'etnia di maggioranza pashtun. L'unica attività commerciale svolta in Afghanistan negli ultimi decenni è stata quella della droga: Kabul è il principale produttore mondiale di oppio. Il 90% dell'eroina presente nel mercato europeo esce da laboratori afgani e pakistani. La lotta internazionale alla produzione e al traffico di droga, negli ultimi anni, ha assunto tratti molto spesso grotteschi tali da suscitare sospetti negli osservatori più maliziosi. Lo United Nations Drug Control Program, diretto da Pino Arlacchi, già nel 1997 iniziò un'opera di pressione verso il regime afgano per indurlo a rinunciare alla produzione di oppio, proponendo in alternativa la conversione dei campi in coltivazioni di mandorle e albicocche. A tale scopo Kabul percepì un finanziamento di 16 milioni di dollari. Gli effetti dell'indulgente politica dell'UNDCP furono disastrosi perché aumentò sino a garantire, nel 1999, un raccolto annuo più che duplicato rispetto al precedente.

 

Il solo Afghanistan in quell'anno immagazzinava 4691 tonnellate di oppio rispetto alle 6000 complessive mondiali. Lo United Nations Drug Control Program aveva fallito clamorosamente e qualcuno si interrogò sulla singolare fretta di Kabul nell'accumulare quantità di oppio che eccedevano, di gran lunga, la "domanda" del mercato europeo della droga. Nel 2000 la produzione continuava a marciare spedita quando il mullah Omar emise un decreto di divieto assoluto della coltivazione di oppio. Sul finire della primavera del 2001, quasi d'incanto, i satelliti russi ed americani attestavano che le coltivazioni dell'oppio erano state eliminate da tutto il territorio allora controllato dai talebani, pari al 90-95% dell'Afghanistan. Le coltivazioni permanevano solo nelle zone come Badakshan che già prima della guerra erano controllate dall'alleanza del nord. Malgrado i toni trionfalistici assunti da qualche media, tuttavia, il problema droga in Afghanistan non solo permaneva, ma assunse toni ancora più preoccupanti. L'oppio immagazzinato negli ultimi anni, secondo i dati forniti dalla Conferenza Interpool già nel 2000, consente all'Afghanistan di rifornire i tossicodipendenti europei per i prossimi tre anni.

 

 I bombardamenti anglo-americani avrebbero reso impossibile la coltivazione dell'oppio e gli osservatori più smaliziati riflettono sulla sorprendente lungimiranza dimostrata dai talebani nella programmazione della produzione che, tra l'altro, ha comportato un aumento vertiginoso dei prezzi della droga acquistata in territorio afgano. Questo rialzo dei prezzi è pari al mille per cento. Le ultime novità del mercato dell'eroina, inoltre, riguardano anche le rotte del traffico europeo. Un elemento di novità ha messo in crisi la tradizionale rotta balcanica che, muovendo dall'Afghanistan, supera l'Iran, passa la Turchia e attraverso il corridoio kosovaro raggiunge l'Europa. L'Iran infatti, preoccupato dall'aumento straordinario del consumo di oppio nel proprio territorio, ha intrapreso una lotta reale al traffico di eroina arrivando ad intercettare, da solo, circa la metà dell'eroina sequestrata in tutto il mondo. Questo ha indotto i narcotrafficanti ad impegnare una nuova rotta, quella baltica. Essa descrive una traiettoria che partendo dall'Afghanistan taglia le repubbliche postsovietiche, raggiunge Mosca e di lì, muovendo verso il Baltico, scende poi nel resto d'Europa. Nel 2000 l'Interpool annunciava il crescente ruolo acquisito dalla nuova rotta baltica che oggi si dimostra perfettamente alternativa a quella balcanica.

 

Il prezzo dell'eroina sale vertiginosamente durante il tragitto lungo questi paesi privi, sino a ieri, della presenza militare americana. Essa, al confine afgano costa dai 2 ai 4 mila dollari al chilo, in Kirghizistan 7 mila mentre a Mosca balza a 50 mila. Nel mercato europeo, da ultimo, può arrivare ad un prezzo pari a 100 mila dollari al chilo. Le necessità logistiche della guerra all’Afghanistan hanno consentito alle truppe americane di trovarsi di nuovo in un territorio che va ad intrecciarsi con le rotte dei trafficanti di eroina in viaggio verso l’Europa. Persino quotidiani come il “Corriere della Sera”, al di sopra di ogni sospetto di anti-americanismo preconcetto, hanno raccontato la “singolare” vicenda del Generale Dostum, militare dell’Alleanza del nord notoriamente legato alla CIA. Dostum, ricercato dai taliban, ma inviso anche all’alleato Massud (ucciso proprio pochi giorni prima delle stragi americane), per alcuni anni si nascose tra l’Iran e la Turchia. Dopo la tragedia dell’11 settembre è tornato in Afghanistan, puntando direttamente alla liberazione del suo vecchio “feudo” Mazar-i-Sharif. Raggiunto il suo obiettivo verso la metà dello scorso novembre, il Generale Dostum ha trovato pressoché intatti gli hangar della sua linea aerea privata, utilizzata in passato per esportare l’oppio a Samarcanda. Ad inizio degli anni novanta sia la CIA sia l’ISI, il servizio segreto pakistano, iniziarono a lavorare in Afghanistan nel contesto di un quadro operativo che consentì successivamente l’ascesa al potere dei talebani.

 

L'obiettivo era quello di porre le condizioni idonee alla realizzazione, in un futuro non immediato, di un oleodotto e di un gasdotto che, muovendo dalle repubbliche centroasiatiche postsovietiche, attraverso l’Afghanistan ed il Pakistan, raggiungessero il mare arabico. L’esecuzione di un questo progetto avrebbe determinato una situazione oggettivamente sfavorevole agli interessi russi ed iraniani. Le grandi compagnie anglo-americane, consapevoli delle enormi risorse di petrolio e di gas naturali offerte dalle regioni che si affacciano sul Caspio, da tempo studiano per questo motivo strategie di intervento nel cuore dell’Asia. Le ricerche americane del resto, effettuate in Alaska e nelle terre del nord, hanno fornito risultati deludenti, accentuando ulteriormente l’importanza strategica dell’area centroasiatica in termini di potenziale energetico. Nel frattempo è entrato in funzione l’oleodotto Tangiz-Novorossijk che, saldando il Kazakistan alle coste russe del Mar Nero, ha innescato un business internazionale di proporzioni gigantesche. Questo oleodotto esalta il ruolo geoeconomico della Russia e potrebbe determinare per l’Europa, da sempre sottoposta al “ricatto” del petrolio, una svolta di portata epocale. Nel maggio scorso l’ENI, giocando d’anticipo, ha acquisito i diritti di sfruttamento dei giacimenti della regione russa di Astrakhan che si affaccia proprio sui pozzi petroliferi di Tangiz.

 

Un altro progetto di oleodotto, altrettanto rilevante sotto il profilo economico, è quello di Kashagan-Kharg Island. Esso prevede il collegamento del Caspio con le coste iraniane. Il 23 luglio scorso del resto, proprio nel Caspio, Londra e Teheran avevano rischiato un serio incidente diplomatico: la marina militare iraniana respinse verso la costa azera una nave della British Petroleum che stava effettuando prospezioni ritenute sospette. Oggi la crociata “umanitaria” nel cuore dell’Asia consente alle multinazionali anglo-americane di tornare in gioco nella partita del pètrolio e del gas, determinando un nuovo rimescolamento delle carte. I progetti di oleodotti e gasdotti diretti sia verso le coste sia verso l’interno del Pakistan, tornano prepotentemente di attualità. E infatti evidente che chiunque voglia recitare un ruolo di primo piano nella nuova epoca, sorta con la tragedia dell’11 settembre, non può essere estromesso dal “grande gioco” asiatico. Si deve considerare, a tale proposito, che la situazione politica dei paesi adiacenti al Caspio è fortemente instabile. Questo lascia supporre che le grandi potenze mondiali, formalmente concordi nell’azione di liberazione di Kabul, hanno avviato dietro le quinte una contesa a livello d'intelligence che troverà nelle numerose conflittualità etniche presenti nella regione uno dei suoi punti chiave. Gli USA hanno fatto la prima mossa. La presenza militare anglo-americana in Uzbekistan infatti, giustificata dalle necessità logistiche della guerra contro il regime taliban, ha sancito il nuovo orientamento di politica internazionale del regime di Tashkent. Dopo una continua e a volte convulsa oscillazione tra Mosca e Washington., il presidente Karimov ha posto le basi per una relazione stretta e duratura con gli americani.

 

Il rischio di una reimpostazione complessiva della geopolitica dell’Asia centrale in chiave antirussa ed  antieuropea, pertanto, inizia a farsi evidente proprio nel momento in cui sembravano emergere, sulle rive del Mar Nero, le serie premesse di un’evoluzione improvvisa della prospettiva eurasiatica. Un errore commesso da taluni dopo l’11 settembre è stato quello di ritenere il fondamentalismo islamico sprovvisto di un disegno strategico di ampio respiro. Se al-Qa’ida non è il frutto di alcuna fiction televisiva, ipotesi per la verità piuttosto azzardata, allora risulta impossibile equipararla alle organizzazioni estremistiche occidentali. Le potenzialità finanziarie e le modalità operative dimostrate dalla nuova multinazionale del terrore, a prescindere dalle probabili e finanche ovvie connivenze, testimoniano l’esistenza di un progetto complesso che esclude categoricamente ogni forma di improvvisazione. Di là dai numerosi interessi che hanno generato la crisi mondiale dell’11 settembre, è arduo sostenere che il fondamentalismo islamico abbia agito per puro masochismo.

 

Concepire l’attacco a New York come un’azione fine a sé stessa che, anzi, avrebbe determinato in tempi brevissimi il solo risultato della perdita dell’Afghanistan, appare un paradosso insostenibile. Occorre ricordare che l’escalation del terrorismo islamico contro gli USA ebbe inizio con il primo attentato al Word Trade Center nel 1993 ovvero due anni dopo lo stanziamento militare americano in Arabia Saudita. La “riconquista” di questo paese, all’interno del quale è situata La Mecca, costituisce ovviamente l’obiettivo prioritario del fondamentalismo islamico. Se la stessa Palestina infatti, malgrado la recente crescita di Hamas e della Jihad, assume un’importanza secondaria nell’ambito di un’ipotetica strategia fondamentalista, l’Afghanistan è stata in questi anni, oltreché una redditizia fonte di finanziamento, una mera base logistica e di addestramento dei nuovi miliziani dell’Islam. La rapida caduta di Kabul, dopo l’apocalissi dell’11 settembre, era oggetto di previsioni addirittura scontate. E' probabile, pertanto, che la strategia islamica si snodi sul lungo periodo. La guerra in Afghanistan ha schiuso agli americani la strada del cuore asiatico, ad essi tradizionalmente proibita, garantendo in prospettiva la possibilità di accedere alle enormi risorse petrolifere del Caspio.

 

Un futuro certo non imminente potrebbe rendere l’Arabia Saudita e forse l’area intera del golfo persico non più indispensabili, in modo assoluto, per gli interessi americani. Se si verificasse tale ipotesi, il governo moderato di Riyad troverebbe serie difficoltà di tenuta, considerato il proliferare sempre più fitto del fondamentalismo nel proprio territorio. È altrettanto evidente che se l’interesse americano dovesse progressivamente spostarsi lungo la direttrice centroasiatica, anche il nazionalismo israeliano alla lunga ne trarrebbe diretto giovamento. In realtà l’orientamento conservato in medio oriente dagli USA, dopo l’11 settembre, non conforta assolutamente questa ipotesi. Le relazioni tra Washington e Tel Aviv hanno raggiunto momenti critici. Ma la progressiva evoluzione della partita che si sta giocando a ridosso del Caspio potrebbe riservare, in un futuro non imminente, novità clamorose anche nel golfo persico. A risultare sprovvista di una strategia geopolitica, piuttosto, è proprio l’Europa che ha gestito in modo inadeguato la crisi dell’11 settembre. La gravità oggettiva delle stragi di New York, d'altronde, non avrebbe permesso comunque una gestione differente della crisi: nessuno avrebbe potuto pretendere l’interdizione della strada verso il cuore dell’Asia agli americani colpiti da un attacco terroristico senza precedenti nella storia. Le grandi potenze mondiali, per questo motivo, hanno preferito intraprendere negoziati bilaterali con gli USA facendo di necessità virtù. La Cina, ad esempio, ha fornito il suo assenso all’intervento americano ottenendo probabilmente maggiore "comprensione” per l'azione repressiva verso la minoranza mussulmana nelle regioni dello Xinijang.

 

La Russia, come si è visto, nutre interessi diretti nella regione centroasiatica che verranno gestiti secondo un lavoro sottile di intelligence. Ma è logico supporre che un “alleggerimento” sulla Cecenia rappresenti il costo formale che gli americani si sono impegnati a “sopportare” per l’assenso di Mosca alla guerra contro l’Afghanistan. I grandi d’Europa, consapevoli dell’importanza della partita, hanno preferito escludere dal proprio tavolo i partners più deboli. L’Italia, trovatasi ancora una volta avulsa dal “grande gioco”, ha deciso di partecipare attivamente al conflitto asiatico, segnando una piccola significativa svolta rispetto ai primi cinquanta anni del suo dopoguerra. Il senso di questa scelta ha determinato nelle differenti aree di opposizione radicale atteggiamenti di dissenso ampiamente prevedibili. Ma la questione dell’intervento italiano, come dimostrano i paragrafi precedenti, è stata posta secondo termini errati. Gli USA infatti, forti di un consenso mondiale mai raggiunto negli ultimi cinquanta anni, non avevano alcun interesse alla partecipazione italiana alla guerra afgana. Washington, soddisfatta dell’assenso formale di Roma, non aveva ragione di pretendere un’ulteriore manifestazione di sudditanza da una nazione considerata molto poco utile sotto il profilo militare.

 

Il minor numero di soggetti presenti realmente nel conflitto asiatico avrebbe garantito la massima agilità americana nella partita più importante, quella postúbellica. E significativo che l’accettazione americana della proposta di Berlusconi sia stata formulata sprezzantemente per fax: qualche giornalista dotato di una buona dose di ironia ha proposto il paragone della contrattazione via Internet con un’agenzia di viaggi. In realtà l’intervento militare, consistente essenzialmente nelle attività postbelliche di peacekeeping, serve solo all’Italia. Quando le aree radicali, da tempo oscillanti tra pacifismo ed anti-americanismo verbale, riflettevano sulla linea da assumere la guerra afgana era quasi terminata. Antimoderni per taluni e mercanti della droga per altri, del resto, i taliban non potevano godere delle simpatie riservate ai loro numerosi predecessori dello scorso secolo. Constatata l’impossibilità oggettiva di evitare la presenza americana nel cuore dell’Asia, una partecipazione italiana ed europea al conflitto presentava solo aspetti positivi. La guerra afgana, peraltro, ha assunto tratti di evidente virtualità. Tonnellate di bombe ad alta tecnologia sono state scagliate contro i sassi di Kabul mentre il magazzino della Croce Rossa Internazionale veniva colpito tre volte nell’arco di dieci giorni.

 

L’intervento militare, deciso in extremis, consente ora all’Italia di partecipare, seppure con un ruolo decisamente modesto, al “grande gioco” iniziato a ridosso del Caspio. Una posizione nettamente defilata, al contrario, avrebbe determinato l’unico effetto di una nuova completa esclusione di Roma dalla grande politica mondiale. Il paragone con la guerra di Crimea avrà infastidito i lettori più esigenti, ma ha la sua efficacia. Il silenzio delle aree radicali, dissimulato da sterili manifestazioni di protesta contro la guerra americana, rivela l’assenza in Italia di un’avanguardia culturale e politica. Quest’ultima, denunciando pubblicamente i termini reali del conflitto in atto, avrebbe potuto esprimere una linea interventista capace di invocare non solo una legittima protezione degli interessi asiatici dell’ENI, ma soprattutto, una politica di potenza italiana ed europea nell’Hearthland, nel quadro di quella concezione eurasiatica che dovrebbe caratterizzarla fisiologicamente. Il fatto avrebbe generato in linea di principio un piccolo, significativo elettroshock delle coscienze che, invece, saranno presto consegnate all’immaginario cinematografico americano del soldato italiano suonatore di mandolino. A rendere impossibile in Italia una linea di avanguardia delle aree radicali contribuiscono essenzialmente due fattori: l’incapacità di un approccio politico ed il timore di essere assimilate alle forze moderate. Una lettura politica della crisi mondiale avrebbe consentito di ragionare non su schemi desueti ed astratti, ma in base all’ovvio criterio dell’interesse nazionale ed europeo. Il timore dell’identificazione con soggetti non graditi, del resto, costituisce una manifestazione di forte immaturità ideologica: la politica è l’arte del possibile e la storia non inventa mai nulla di nuovo. L’interventismo di Corridoni non sarà mai quello di Salandra.

 

 

Tratto da orion n° 206

 

lundi, 08 juin 2009

Des Européennes sans Europe!

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Des européennes sans Europe !

Le Billet de Patrick Parment  

 

200903220828_w350.jpegC’est Jean-Luc Mélenchon qui a le mieux commenté les résultats de cette élection européenne : les Français ne veulent pas de cette Europe-là. Cette Europe en question, c’est celle, technocratique, de Bruxelles ou de Strasbourg sur laquelle les Européens n’ont aucune prise. C’est une Europe du fric aux mains des lobbies, une Europe qui se gausse des peuples et de la personnalité de chacun d’entre eux. C’est une Europe sans conscience politique, sans vision géopolitique et sous influence. Les députés européens sont des guignols impuissants et les eurodéputés français largement débordés par les Anglais ou les Allemands, qui ont formé depuis longtemps le personnel ad hoc. La France ne s’impose à Bruxelles – et encore, voir la crise du lait – qu’en situation de rupture et quand le pouvoir politique s’en mêle pour régler en général un problème de politique intérieure. De ce point de vue, nous ne sommes pas les seuls à dénoncer cette Europe-là. Ce reproche est d’ailleurs général sur le continent.


Mais à qui la faute, quand le mandat européen sert en politique intérieure à récompenser ou recaser des élus qui n’ont aucune compétence particulière. Le cas de Rachida Dati n’est pas isolé. Et le vote des électeurs ne fait que confirmer l’absence d’intérêt pour ce " bazar ".


On notera en premier lieu le fort taux d’abstention – près de 60%. C’est le premier démenti. Ensuite, le score de l’UMP est médiocre – autour de 28% -, même si elle arrive en tête, dans un paysage politique dévasté par un Sarkozy qui s’ingénue à brouiller les cartes et casser tous les repères.


Les échecs successifs du Parti socialiste l’ont anéanti et il n’arrive pas à cadrer son discours dans ce contexte de crise économique majeure. Etre anti-libéral ne suffit pas. Le PS a du mal à formuler une vision politique globale et cohérente de la société française dont il est déconnecté. Sarkozy est basique et pragmatique et carbure à l’esbroufe. Il occupe tout le champ médiatique sans exprimer pour autant une vision socio-économique cohérente. Pour des raisons qui nous échappent – pas tant que ça quand même –, il a décidé d’aligner sa politique étrangère sur celle des Etats-Unis. Il va avoir des surprises, Obama opérant des revirements, notamment sur le Moyen-Orient, lourds de conséquences.


Et le score des Verts de terre ! 16%, à parité avec le PS. Mais c’est un score qui nie l’Europe à plein nez. Les écolos n’ont aucune substance politique, c’est un vote par défaut quand on ne veut pas se prononcer pour la droite ou la gauche. Le seul dénominateur commun à tous ces gens-là, c’est le casse-croûte. Cohn-Bendit est depuis belle lurette un suppôt du libéralisme ambiant et un parfait opportuniste. Que vient foutre la mère Eva Joly dans ce bazar ? Expliquez-moi ça. Manquent Hulot et Arthus Bertrand pour compléter le tableau, mais eux ont trouvé d’autres filières pour se faire du pognon, nettement plus lucratives. Inutile de dire qu’à l’Europe, tout ce petit monde ne pèse rien. Donc, ce vote n’a, en soi, rien d’européen.


La déculottée que vient de prendre François Bayrou est intéressante, car elle situe bien le personnage sur la scène politique française. Il va falloir qu’il revoie ses théories et son égo surdimensionné vient d’en prendre un coup.


Non, ces élections, d’ailleurs expédiées en deux temps trois mouvements par les partis, n’intéressent personne. Ce qui, en soi, est fort dommage. Car cette Europe est une réalité avec laquelle on doit compter chaque jour. Si nous avions une classe politique responsable, on formerait un personnel en conséquence qui pourrait alors peser sur les décisions de Bruxelles ou de Strasbourg. Je ne dis pas que l’on s’en porterait mieux, je dis simplement qu’on cesserait d’être absent d’un jeu qui se fait souvent sans nous. Ce ne sont pas les gens qui manquent, c’est la volonté politique. Retour à la case départ.

14:32 Publié dans Le Billet de Patrick Parment

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