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mardi, 08 mars 2016

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Entretien avec Georges Feltin-Tracol, auteur de Éléments pour une pensée extrême

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Entretien avec Georges Feltin-Tracol, auteur de Éléments pour une pensée extrême

Ex: http://cerclenonconforme.hautetfort.com

1) Cercle Non Conforme : Georges Feltin-Tracol, on vous connaissait comme étant un stakhanoviste métapolitique via vos nombreuses publications (Europe Maxima, Réfléchir & Agir, Synthèse Nationale, Salut Public, vos ouvrages, etc.) mais on ne vous savait pas boxeur ! En effet, dès l’avant-propos de votre nouveau recueil, Éléments pour une pensée extrême, vous assenez des coups de poing ravageurs à la « Manif pour Tous » et à cette néo-coagulation libérale-conservatrice de tendance catholique. Et, pour ne rien arranger à votre cas, vous citez de manière positive, À nos amis, du Comité invisible… Cette entrée en matière n’est-elle pas en réalité le constat qu’il n’y a pas, ou plus, d’esprit révolutionnaire à droite et qu’il faut par conséquent chercher ce dernier à l’extrême gauche ?

Feltin-0.jpgGeorges Feltin-Tracol : Apparenter le Comité invisible à l’extrême gauche me paraît maladroit, car cette équipe anonyme provient de l’ultra-gauche, bien plus intelligente que les derniers débris du gauchisme. Éléments pour une pensée extrême se place de manière implicite sous le patronage de Julius Evola et de Guy Debord. Une association explosive ! Il existe pourtant entre l’œuvre du Baron et celle du dernier Debord, en particulier après l’assassinat mystérieux et jamais résolu de son ami et éditeur Gérard Lebovici en 1984, des points de vue similaires…


Certes, l’ultra-gauche rêve du chaos tandis que la « droite révolutionnaire » propose l’Ordre par le renversement des valeurs surgi du désordre permanent cher aux libéraux. Si Éléments pour une pensée extrême se réfère et cite À nos amis ainsi que les études de L’Internationale, c’est parce qu’ils proposent des analyses intéressantes. La curiosité intellectuelle est toujours à l’affût. C’est une chasse bien singulière.

2) C.N.C. : Éléments pour une pensée extrême prolonge Orientations rebelles et L'Esprit européen entre mémoires locales et volonté continentale, ouvrages dans lesquelles vous avez pour « coutume » de dédier quelques pages, dans une partie intitulée « Figures », à certains esprits européens. Dans le présent recueil, le lecteur retrouvera notamment un portrait de Maurice Bardèche, auteur qui semble avoir une importance toute particulière à vos yeux sachant que vous lui avez déjà consacré un opuscule, ainsi qu’un article dans un récent numéro des « Cahier des Amis de Robert Brasillach ». Représenterait-il, en ce qui vous concerne, un « pont » entre, d’une part, une droite nationale nombriliste et essoufflée et, d’autre part, une droite « identitaire » tournée vers l’Europe ?

GF-T : Cet hommage à Maurice Bardèche est à l’origine une recension de la sympathique biographie de Francis Bergeron parue chez Pardès en 2012. Cet opuscule et une belle émission, n° 124, de « Méridien Zéro » consacrée à Bardèche (24 décembre 2012) m’incitèrent à reprendre et à achever Bardèche et l’Europe.


Oui, Maurice Bardèche est un passeur entre un certain nationalisme francocentré et une vision non-atlantiste, non-démocratique bourgeoise de la construction européenne. Ses fulgurances géopolitiques remontant aux années 1950 impressionnent encore aujourd’hui. Mieux que Jean Monnet pour qui l’« Europe » ne peut se bâtir qu’à partir de l’économie et de la technique et à la différence de Denis de Rougemont qui considérait que seules la culture et l’éducation réaliseraient l’unité continentale, Maurice Bardèche défend une construction européenne proprement politique en privilégiant la défense et la diplomatie. Cette orientation délaissée reste encore virtuelle. Toutefois, on y viendra tôt ou tard.

3) C.N.C. :  À vous lire, la France est morte et enterrée depuis fort longtemps. De sa dépouille serait née la République française, tyrannie laïciste, niveleuse, et multiculturelle/multiculturaliste, ayant l’idéologie des droits de l’homme comme catéchisme. Vous lui opposez une Europe « polyculturelle » dans laquelle la France pourrait renaître, non plus comme projet politique universel mais comme projet politique identitaire. En quoi le multiculturel est-il universel et le « polyculturel » identitaire ? Une France adepte de l’idéologie du « même » où les identités et particularismes s’effacent dans l’unité n’est-elle pas en définitive préférable à une France, certes, pleinement polyculturelle et identitaire mais fracturée ?

GF-T : Je ne partage pas l’idolâtrie républicaine. Le Monde du 30 janvier 2013 se réjouissait que trois jours plus tôt, des manifestants favorables à l’homoconjugalité défilassent avec des slogans tels « Nous avons tous deux mamans, la République et la laïcité ». Me vient alors une forte envie de double matricide…


Je suis plus nuancé à propos de la « mort de la France ». Je soutiens la thèse « gallovacantiste » ou « francovacantiste ». Contrairement à Jean-Pierre Chevènement pour qui « la République est l’identité moderne de la France (L’Express, 22 - 28 juin 2011) », j’estime que la République représente un corps étranger qui parasite et épuise la France, la défigure, la tue lentement.

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Les républicains la conçoivent comme une étape vers l’Universel. Si Régis Debray défend une res publica virile, ce qui est sympathique, les autres entérinent une conception multiculturaliste. Mot politiquement correct pour désigner le fait multiracial, « multiculturalisme » est par lui-même un terme ambigu puisque, en réalité, la République et sa misérable laïcité qui pourchasse de lourdes amendes les musulmanes voilées, ne favorisent pas la pluralité des cultures : elles imposent au contraire une pseudo-culture unitaire marchande genre rock coca. La République hexagonale veut fondre toutes les races (qui bien sûr n’existent pas) dans un vaste creuset métisseur afin de créer un non-être républicain sans la moindre attache charnelle. Maintenant, cet idéal pourri se combine avec l’idéologie gendériste si bien que le non-être républicain devrait être asexué, voire franchement androgyne.


Au « multiculturel », j’oppose le polyculturalisme, concept forgé par le sociologue Michel Maffesoli dans Le temps des tribus (1988). Emmanuel Todd a raison de relever, dans L’Express (du 27 mars 2013) que « la France est d’une telle hétérogénéité que cela justifierait l’intervention de l’État afin qu’il tienne compte des différences et des complémentarités entre les territoires. […] Si [la France] a une diversité de type impérial, sa taille reste tout à fait ordinaire. Elle est petite à l’extérieur et grande à l’intérieur ». Dans Pourquoi la France, Jean Cau disait la même chose en 1975. Coexistent dans le même cadre politique des peuples d’origine celte, basque, latin, germanique, nordique, grecque et même slave. Polyculturalisme signifie donc reconnaître et valoriser toutes ces cultures vernaculaires européennes. C’est un « cosmopolitisme » enraciné européen positif. C’est ici que se trouve l’authentique diversité : l’âme européenne se décline en une multitude de variantes qui proviennent du même fond anthropologique. La France historique incarne cette variété européenne que la République laïcarde et maçonnique entend effacer. L’ethnocide est, hélas ! bien avancé. Les actuelles « fractures françaises » résultent d’une part de la cohabitation forcée de populations autochtones avec des masses allogènes sans cesse croissantes, et, d’autre part, d’un hyper-individualisme démentiel, parfait combustible à l’ultra-libéralisme. Contre le « tout à l’égo » parcellaire, l’unification (in)culturelle obligatoire et la fragmentation identitaire-communautariste, prenons un autre chemin : celui de la subsidiarité et de la prise en compte des rapports agonaux (l’agon est le conflit encadré, limité et réglé).

4) C.N.C. : « La République gouverne mal mais se défend bien » disait Anatole France. Vous aviez déjà démontré la validité de cette maxime dans En liberté surveillée. Réquisitoire contre un système liberticide et vous poursuivez ce même travail dans Éléments pour une pensée extrême. Dans le domaine publique, le citoyen est encadré à divers niveaux par des lois liberticides (lois Pleven et Gayssot, abus dans le cadre de l’état d’urgence) et il en est de même dans la vie privée (interdiction de la fessé, intrusion et dérive législative au sein même du couple). En définitive, Jean Robin (sur Enquête et Débat) n’aurait-il pas raison quand il affirme, envers et contre tous, que nous vivons dans un pays communiste (cf. « Bistrot Libertés » n° 9 sur TV Libertés) ?

GF-T : Je me méfie quand on emploie certains termes pour qualifier notre époque. L’anticommunisme est révolu ! Le Mur de Berlin est tombé depuis un quart de siècle. La restriction considérable des libertés en Occident, en Europe et en France n’est pas une démarche communiste; c’est surtout une entreprise libérale. En effet, contrairement à ce que croient les libertariens et les anti-libéraux superficiels, le libéralisme a besoin d’un État très fort et directif afin d’écraser toutes les entraves à sa logique marchande. Mâtiné de féminisme extrême, d’idéologie métisseuse, de rejet des différences ethno-culturelles et des traditions, le libéralisme 2.0 entend s’occuper de l’homme de sa naissance jusqu’à son décès au nom d’un soi-disant bien-être… payant ! Hippolyte Taine affirme que la République rêve d’un homme « né orphelin et mort célibataire ». Nous y sommes ! Ce zombie consommateur - producteur doit fumer chez lui son cannabis quotidien et regarder une télé mortifère pour l’esprit. Demeurent toujours les 5 % de rebelles, de récalcitrants et de réfractaires, possible grain de sable.

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5) C.N.C. : Dans l’article « L’heure d’éteindre les Lumières », vous retracez l’histoire de ce courant de pensée et vous finissez sur une réflexion non-conforme de l’idée de démocratie appliquée. À une époque où les mots perdent de leurs sens et où le peuple se méfie du concept de démocratie, n’est-il pas plus judicieux de parler de « souveraineté populaire » ? Vous préconisez entre autre un vote qualitatif et un vote familial. Êtes-vous, à l’instar de Julien Langella, favorable à la votation dès 16 ans ?

GF-T : Qu’est-ce que la souveraineté ? Pour reprendre la célèbre phrase de Carl Schmitt, « est souverain celui qui décide de la situation exceptionnelle » et peu importe que son pouvoir provienne de l’hérédité, de l’élection ou de la nomination. La souveraineté est populaire à la base avec la pratique du tirage au sort, la révocation permanente des mandats et le recours fréquent aux référendums locaux à partir de projets concrets (Voulez-vous que votre commune construise a - une bibliothèque, b - un centre aéré pour migrants, c - une maison de retraite, d - des places de stationnement ?). Au sommet de l’État, la souveraineté est aristocratique avec une élite - un Ordre politico-mystique cher à Julius Evola et à Dominique Venner - soucieuse de diplomatie, de défense et de macro-économie. Ces différentes souverainetés se complètent pleinement dans le cadre d’un État organique.


Julien Langella propose avec raison le droit de vote à 16 ans. Je vais plus loin que lui puisque je soutiens le suffrage familial naguère réclamé par le FN jusqu’en 2007. Jusqu’à leur majorité, le père ou la mère bénéficierait aussi du vote de leurs enfants. La citoyenneté se baserait sur la stricte application du droit du sang, après une révision totale des naturalisations sur cinquante ans et en interdisant toute binationalité (hormis pour les autres Européens). S’y ajouteraient un revenu de citoyenneté dont la perception rendrait le vote obligatoire, et un « revenu familial » (ou parental ou maternel) destiné aux seules familles nombreuses européennes. Il va enfin de soi que la politique familiale, et plus largement démographique, suivrait les excellents principes édictés par le Dr Alexis Carrel.

6) C.N.C. : À de nombreuses occasions vous faites référence à des penseurs, collectifs ou politiciens d’extrême gauche tel Mao Tsé-Toung ou l’inter-collectif d’ultra-gauche, L’Internationale; on vous connaît aussi un penchant certain pour les théories de Guy Debord ou les écrits du groupe de Tarnac, qui serait le fameux Comité invisible. Georges Feltin-Tracol serait-il « rouge-brun » ?

GF-T : Le terme « rouge - brun » apparaît en 1993 lors d’une campagne de presse déclenchée par L’Événement du Jeudi et Le Canard enchaîné scandalisés qu’Alain de Benoist soit invité à une conférence organisée par une revue proche du PCF. Venue de Russie où les nationalistes et les communistes constituent une alliance nationale-patriotique contre le calamiteux Eltsine, l’expression s’adapte à l’Hexagone et vise aussi L’Idiot International de Jean-Edern Hallier qui publie Édouard Limonov. Certains belles âmes se sont récemment offusqués que l’économiste souverainiste de gauche Jacques Sapir évoque contre l’euro un front de libération nationale qui s’étendrait jusqu’au FN. Cette proposition n’est pas nouvelle. En mai 1993, le journaliste à Libération et militant syndicaliste, Jean-Paul Cruse, signait dans L’Idiot International « Vers un front national » qui cherchait à réunir les souverainistes des deux rives. Parmi les rédacteurs figurait un certain Alain Soral…


Je relève que l’ultra-gauche annexe volontiers des penseurs honnis par les bien-pensants. Pour preuve irréfutable, les interprétations intéressantes de Carl Schmitt, le plus grand théoricien du droit du XXe siècle. Par ses emprunts, y compris critiques, l’ultra-gauche glisse vers nous. Bienvenue chez les réprouvés, les gars !
Plus je vieillis et plus je regarde avec intérêt la Corée du Nord qui tient tête à la supposée « Communauté internationale ». À tout prendre, je préfère être « rouge-brun » plutôt que « tricolore ».

7) C.N.C. : Toujours au sujet de l’extrême gauche, les critiques contre le système capitaliste-mondialiste exprimées par des figures issues de cette famille de pensée (Michéa, Clouscard, Debord, Costanzo Preve) rencontrent un succès certain parmi des penseurs, historiens des idées ou revues venant initialement de la fameuse Nouvelle Droite ou/et des mouvements alter-européens à tendance nationaliste-révolutionnaire. Hélas, on constate que cette ouverture à « gauche » s’accompagne la plupart du temps d’un abandon de l’aspect bio-ethnique de la question dite identitaire au profit de son pendant culturel. Défendre une conception ethnique des peuples serait-elle incompatible avec une critique radicale de la société marchande ?

feltinespeuro555344.jpgGF-T : Il est exact que certains récusent toute la part ethnique de leur combat dans l’espoir secret de se faire bien voir de leurs « nouveaux amis » (et d’être ensuite publié dans leurs périodiques). Contester de manière radicale la société marchande qui renie toute ethnicité tangible et défendre toutes les identités sont en fait indissociables. Certes, on peut se focaliser sur l’aspect bio-ethnique ou sur l’aspect culturel, mais n’oublions jamais que l’homme demeure un être bio-culturel (ou, pour faire moins simple, bio-ethno-culturel) qui dépend des interactions complexes de l’expérience personnelle, de l’inné héréditaire et de l’acquis obtenu par les nombreux champs morphiques (cf. Rupert Sheldrake, La Mémoire de l’Univers, Le Rocher, coll. « L’Esprit et la Matière », 1988).

8) C.N.C. : Le respect des identités des peuples nécessite a fortiori une réflexion quant à leurs environnements immédiats, leurs patries charnelles et la structure politique la plus adaptée à leurs particularismes et aux défis du XXIe siècle. En ce qui vous concerne vous plaidez pour une politique dite de « grands espaces civilisationnelles ». Pouvez-vous nous expliquer ce concept ?

GF-T : Par « grand espace civilisationnel », je me réfère au concept mis à l’honneur par Carl Schmitt. L’État-nation que je distingue de l’État - permanence du politique dans les relations humaines collectives - perd sa cohérence en raison de la funeste coexistence multiraciale. Les nationalistes considèrent la nation comme le point d’équilibre entre l’Universel et le particulier. Pour ma part, la meilleure médiation possible entre ces deux données demeure l’Empire au sens évolien du terme. Je n’en dis pas plus, car Éléments pour une pensée extrême revient sur ce sujet.

9) C.N.C. : L’État-nation n’est plus de taille face aux blocs continentaux que représentent ces « grands espaces civilisationnelles ». Pour ce qui est de l’Europe, on vous sait partisan d’un Empire européen. Où vous situez-vous entre les concepts de « grand espace civilisationnel », d’Eurosibérie défendu par Guillaume Faye et d’Europe-Nation proposé par Jean Thiriart ?

GF-T : Les concepts d’Eurosibérie et d’Eurasie font l’objet d’une conférence, « Eurosibérie ou Eurasie ? Ou comment penser l’organisation du “ Cœur de la Terre ” » mise en ligne sur Europe Maxima, le 22 juin 2014. L’Eurosibérie est à mes yeux un mythe mobilisateur. Mais la Russie a-t-elle un destin européen comme la France l’a ? Il y a vingt ans, je le pensais péremptoirement. Maintenant, je suis plus sceptique. Quant à l’Europe-Nation chère à Thiriart, ses limites spatiales ont sans cesse évolué, de l’Islande aux frontières de l’URSS, puis en intégrant l’Union Soviétique, la Turquie, voire, à la fin de sa vie, toute l’Afrique du Nord (je mentionne longuement ces fluctuations territoriales dans « La reconfiguration du monde en “ grands espaces ” » paru dans Orientations rebelles). L’Europe selon Thiriart serait pire que le mal. Suivons Maurice Bardèche et bâtissons sur les ruines fumantes de l’Union pseudo-européenne de Bruxelles une Confédération alter-européenne, compétente en matière de défense, de diplomatie et en macro-économie ! Cela suppose néanmoins que l’OTAN se dissolve au préalable. Brûlons donc des cierges pour un véritable isolationniste accède à la Maison Blanche en novembre prochain !

10) C.N.C. : Que cela soit à un niveau continental ou à un niveau local avec les BAD (Bases autonomes durables), l’autarcie semble être à vos yeux, si ce n’est une solution, au moins une ligne qui, dans le désordre global actuel, permettrait aux peuples de traverser un interregnum à l’allure de tempête de l’histoire. Le concept de « société ouverte » de Karl Popper, ce n’est pas trop votre truc…

GF-T : On trouvait déjà dans Orientations rebelles un texte intitulé « Pour la société fermée », d’où mon appréciation positive de la Corée du Nord d’autant qu’elle a renoncé depuis 1999 au communisme pour un souverainisme intégral. L’avenir appartient aux sociétés fermées. Mais, en s’inspirant de la figure traditionnelle du yin et du yang, il faut aussi veiller à maintenir une légère part d’hétérogénéité interne. La fermeture ne signifie pas claustration.

11) C.N.C. : Au-delà de la pensée, quels sont selon vous les éléments pour une action extrême ?

GF-T : Évacuons d’entrée l’action directe. L’échec retentissant de la « Manif pour Tous » démontre le caractère légaliste et donc moutonnier des participants. Saluons au contraire les actions énergiques des éleveurs, des Corses, des syndicalistes d’Air France, voire des gens de voyage à Roye et à Moirans. Une convergence des secteurs sociaux en lutte serait formidable, mais elle ne se produira pas, suite à l’obstruction des syndicats institutionnels et à la myopie politique des manifestants. Quant à notre camp, ce n’est pas le trahir que d’affirmer qu’il n’est pas prêt.


Il doit en priorité se former, acquérir « des munitions plein la tête » pour reprendre l’excellent titre de Bastien Valorgues qui a recensé dernièrement Éléments pour une pensée extrême sur Europe Maxima, c’est-à-dire consulter livres, revues et sites amis, suivre les formations et les conférences organisées, participer aux ballades et aux entraînements sportifs entre militants, rejoindre des associations de soutien scolaire, de défense d’écologie locale et de patrimoine, rencontrer les artisans et recueillir leurs savoir-faire. Obtenir dans le cadre familial un jardin potager et le cultiver. Toutes ces modestes actions passent sous les radars du Système. Profitons-en ! Sous le Second Empire, les républicains misaient sur un comportement exemplaire et la convivialité. Reprenons cette attitude et soyons patients !

• Propos recueillis par Donatien.

Gaddafi’s Revenge?

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Ex: http://www.lewrockwell.com

I went to Libya in 1987 to interview its strongman, Muammar Gaddafi. We spent an evening talking in his colorful Bedouin tent outside the Bab al-Azizya Barracks in Tripoli which had been bombed a year earlier by the US in an attempt to kill the troublesome Libyan leader.

Gaddafi predicted to me that if he were overthrown, Libya would break up into two or three parts and again fall prey to western domination. His efforts to bring the Arab world and West Africa out of subservience and backwardness would be ended, he foretold.

The Libyan “leader” was right. Today, after his death, Libya has splintered into warring camps. The US, France, and Egypt are expanding their influence in Libya, lately also joined by Italy, Libya’s former colonial ruler. They have installed the usual set of yes-men to do their bidding.  Old habits die hard.

We will be hearing much more about Libya after the big wins by Hillary Clinton and Donald Trump in last week’s Super Tuesday Democratic primaries

Former Secretary of State Hillary Clinton will shortly face the return of a major threat that has bedeviled her since 2012 – the attack by jihadists on the US Consulate in Tripoli, Libya and the killing of US Ambassador Christopher Stevens and his bodyguards.

Republicans have been trying to lay blame for Benghazi on Clinton.  So far they have not been very successful. But brawler Donald Trump can be counted on to attack Hillary over Benghazi, her record as a do-little Secretary of State, and her legal troubles. What’s more, the true story of the phony “liberation” of Libya may finally emerge.

Neither the Democrats nor Republicans have so far dared reveal what really happened in Benghazi. The so-called 2011 “popular revolution” in Libya was an elaborate plot by France, Britain, the US, aided by the Gulf Emirates and Egypt, to overthrow Libya’s four-decade long strongmen Gaddafi and seize control of his high-grade oil.

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Western intelligence and quasi-government NGO’s used the same tactics of subversion in Libya that they employed in the successful “color revolutions” Georgia, Ukraine, and Syria, but failed in Iran and Russia.

The French wanted to overthrow Gaddafi because he claimed to have helped finance former President Nicholas Sarkozy’s election. Sarkozy denied the charged. The Gulf Arabs wanted Gaddafi dead because he kept accusing them of stealing Arab wealth and being puppets of the Western powers.

French intelligence agents had tried to assassinate Gaddafi in the 1980’s. Britain’s MI6 sought to kill the Libyan leader with a massive car bomb in Benghazi. Both attempts failed.

The regime change operation began in 2011 by the US, France, and Britain by engineered popular protests in Benghazi. They were soon followed by covert military operation led by the US, British and French special forces against Gaddafi’s rag-tag army, followed by heavy air attacks. The tame western media obligingly closed its eyes to this Western military intervention, instead hailing Libya’s “popular revolution.”

After Gaddafi was overthrown and murdered (reportedly by French intelligence agents), huge stores of stockpiled arms became available.  Secretary of State Clinton, who had championed the overthrow of Gaddafi, decided to arm the West’s newest “color revolution,” Syria’s anti-Assad rebels.

Most of these Libyan arms were stockpiled in Benghazi, covertly flown to Lebanon or Jordan, then smuggled to the anti-Assad rebels in Syria. US Ambassador Stevens was overseeing the arms transfers from the US consulate in Benghazi. He was killed by anti-American jihadists battling the occupation of Libya, not “terrorists.”

Hillary Clinton, who is bankrolled by heavy-duty neocons, holds chief responsibility for two calamities: the overthrow of Gaddafi and Syria’s terrible civil war. Gaddafi had been restraining numerous North African jihadist groups. After his overthrow, they poured south into the Sahel and sub-Saharan regions, menacing western-dominated governments.

We also learn that Clinton’s State Department green-lighted over $150 billion of arms sales to 16 repressive nations that had donated large sums to the Clinton Foundation – a sort of government in exile for the Clinton clan.

All very sordid business. No wonder so many Americans are furious at their political class. Lots of ammo for Donald Trump.

On demande un Prince Eugène

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On demande un Prince Eugène

Discours prononcé par Tomislav Sunic

20 février 2016, Klagenfurt, Autriche

Ex: http://www.polemia.com

Tout tourne toujours autour de bonnes ou de mauvaises dénominations politiques. Nous tous, nous nous désignons comme des citoyens épris de liberté qui sommes très inquiets aujourd’hui de l’avenir de l’identité européenne. En revanche, nos adversaires, à savoir les soi-disant « antifascistes», nous désignent comme des xénophobes, des racistes ou des nazis. Par notre propre expérience, acquise en ex-Yougoslavie et en Amérique multiculturelle, et suite aux recherches de nombreux sociologues, nous savons que les Etats multiculturels ne connaissent pas une vie bien longue. Tôt ou tard ils s’effondrent dans une guerre civile. Je me réfère à nouveau à l’ancien Etat bric-à-brac yougoslave qui a fini, malgré les éloges académiques, par s’écrouler sous la diversité des divers intérêts de ses peuples constituants.

Le chaos migratoire d’aujourd’hui porte un nom erroné, à savoir « la crise des réfugiés ». Parmi ces milliers et milliers de migrants qui se précipitent vers l’Autriche, la plupart ne sont guère des réfugiés. Ce sont des « réfugiés » dans la mesure où ils ont été déjà décrits comme réfugiés par la classe dirigeante et les médias autrichiens. Curieusement, tous ces migrants ne demandent pas l’asile en Turquie ou le long de la route des Balkans. Tous veulent absolument rejoindre l’Allemagne. Ils imaginent l’Autriche, l’Allemagne et la Suède comme des pays de cocagne où l’on peut se procurer de belles femmes. Mais non, Messieurs, Mesdames ! On ne devrait pas blâmer ces migrants pour leurs fausses perceptions : ce sont nos politiciens avec leurs fausses promesses qui fournissent de faux espoirs aux migrants.

L’utopie multiculturelle véhiculée par nos politiciens porte un autre faux nom, à savoir l’expression passe-partout « la culture de bienvenue », bien que le nom exact soit plutôt la « culture de l’auto-élimination », la « culture de la culpabilité » ou la « culture de la haine de soi ». Ce qui est connu à l’heure actuelle sous le vocable de « la culture de bienvenue » n’a rien à voir avec la traditionnelle culture européenne de l’hospitalité. La culture de l’accueil d’aujourd’hui n’est qu’un substitut libéral pour le projet communiste qui a échoué. Ce qu’autrefois les communistes en Europe de l’Est n’ont pas pu atteindre par la tyrannie, le Système en place est en train de le réaliser grâce à son ersatz idéologique nommé le multiculturalisme. Le communisme s’est effondré en Europe de l’Est, parce qu’il a su beaucoup mieux concrétiser ses promesses matérialistes dans le libéralisme. Le Système s’imagine que toutes les nations européennes peuvent être remplacées par des migrants non européens dans un supra-Etat multiculturel, et qu’à leur tour, en tant que pièces de rechange, ces migrants sont censés être continuellement renouvelés.

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Si nous demandons à nos politiciens et apôtres du multiculturalisme s’ils veulent aller habiter des quartiers multiculturels, y compris les quartiers Vienne-Favoriten ou Neukölln en Allemagne, ils nous diront : « Pas question ! » Ils aiment bien prêcher leur amour de la société multiculturelle tant qu’ils se tiennent à l’écart des immigrés et tant qu’ils vivent dans leurs ghettos dorés en toute sécurité. Si, un de ces jours, la classe dirigeante et ses bien-pensants décident d’y vivre, je ne manquerai pas de leur présenter mes excuses. J’ai vécu fort longtemps dans des quartiers multiculturels aux Etats-Unis et j’y ai bien appris toute la signification de la double serrure sur ma porte et le sens des armes à feu.

Au niveau historique et philosophique, la folie multiculturelle d’aujourd’hui ou la prétendue culture de l’accueil en Autriche, en Allemagne et dans l’Union européenne, représente le dernier avatar de l’idéologie de l’hypermoralisme décrite autrefois par Arnold Gehlen. On peut également démontrer d’une manière scientifique que plus la population d’un pays est ethniquement et culturellement homogène, comme au Japon par exemple, plus ce pays est habité par des citoyens ethniquement et culturellement semblables, plus la survie de cet Etat, y compris le sens de la solidarité de ses citoyens, y sera assurée. Chez les peuples non européens d’Afrique et d’Asie, par exemple, il est inconcevable d’importer d’autres peuples en masse. Ce n’est que chez les peuples européens souffrant du mal de vivre qu’on observe cet accueil suicidaire, jamais dans les riches pays non européens comme l’Arabie Saoudite, par exemple. En fin de compte, cette pathologie hypermoraliste et altruiste conduit l’Europe droit au suicide. Dès qu’un peuple, en l’occurrence les Allemands, devient las de la vie, cela ne signifie en aucun cas la fin du politique : cela signifie la fin d’un peuple faible.

Pourquoi cet hyper-altruisme et cette culture de l’auto-abolition sont-ils si prononcés aujourd’hui en Allemagne et en Autriche et beaucoup moins dans d’autres pays européens ? La raison n’est pas difficile à deviner : toute critique du multiculturalisme vaut à un homme politique ou à un universitaire, en Autriche ou en Allemagne, les stigmates du « fascisme ». Et cela revient toujours à une notice nécrologique sur le plan professionnel. M. Werner Faymann et Mme Merkel, par crainte des amalgames nazis, doivent donc se protéger par une surenchère de l‘importation massive d’immigrants. L’idéologie du multiculturalisme est devenue une forme de légitimité négative dans toute l’Europe et surtout au sein de la classe politique allemande et autrichienne. Par conséquent, tout débat qui traite d’une manière critique du multiculturalisme est qualifié de « xénophobe ». Le mot tabou « xénophobie » est ainsi devenu pour la classe politique européenne une belle excuse pour pérenniser l’éternel statu quo politique.

En revanche, les critiques du multiculturalisme sont présentés par les médias comme des méchants absolus, voire comme des criminels. De cette manière, les apôtres du multiculturalisme peuvent justifier toutes les aberrations de leur propre Système en les désignant comme un moindre mal. Les politiciens autrichiens et allemands le savent fort bien et, par conséquent, ils doivent se montrer, aux yeux du monde, plus catholiques que le Pape. Ils doivent renchérir sur les inondations migratoires massives vers l’Allemagne et l’Autriche. Autrement dit, ils se sentent contraints de traiter les migrants mieux que ceux-ci ne s’y attendent. Il serait naïf de penser que les disciples actuels de la culture d’accueil en Autriche peuvent être contredits par des arguments. Le mot allemand « der Gutmensch » (le bien-pensant) décrit parfaitement cette espèce autocensurée multiculturelle et hypermoraliste. Si quelqu’un aujourd’hui en Autriche s’aventure par hasard à citer ses sources scientifiques au sujet du mythe multiculturel, il finit aussitôt sur l’écran de la police de la pensée. Les partis dirigeants et leurs médias ne maintiennent leur pouvoir que grâce à la diabolisation de ceux qui pensent autrement, comme ce fut par exemple le cas en ex-Yougoslavie communiste, où tout dissident était étiqueté fasciste ou criminel de droit commun. La classe politique en Autriche, mais également ailleurs en Europe, est empêtrée dans des simulacres politiques qui, d’une part, idéalisent les peuples non européens et, d’autre part, dénigrent les populations autochtones.

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Or la pseudo-culture de l’accueil ne peut durer. Au lieu de conduire à la compréhension mutuelle entre les peuples elle approfondit les haines mutuelles. Ceci a été observé de nombreuses fois dans toutes les sociétés multiculturelles. Par exemple, les Américains d’origine asiatique n’aiment pas les Afro-Américains et les Afro-Américains ne sont pas bien vus des Latinos hispaniques. Les émeutes entre membres de différentes nationalités parmi les migrants d’aujourd’hui ne sont guère évoquées en public. Or, même si les « mauvais Allemands » et tous les « mauvais nazis » et tous les « fachos » du monde disparaissent, cela n’empêchera pas la haine mutuelle et la guerre entre ces divers groupes et peuples non européens. Le racisme et l’hostilité envers l’Autre ne sont pas le privilège des Autrichiens, des Allemands ou d’autres peuples européens.

La mensongère culture de l’accueil d’aujourd’hui nous oblige donc à désigner notre ennemi principal. L’important est de souligner que ce ne sont pas les immigrés asiatiques ou africains qui portent le blâme pour le déclin de l’Europe, mais les politiciens du Système et leur « superclasse » capitaliste. Il s’ensuit que, pour restaurer notre identité allemande, autrichienne ou l’ensemble de l’identité européenne, nous devons d’abord démanteler le capitalisme débridé et le remplacer par d’autres valeurs. Le multiculturalisme est un mythe qui se rattache à la croissance économique sans limites et aux flux migratoires sans limites. Les migrants non européens savent bien qu’ils ne peuvent vivre sans souci que dans une Europe pleine de haine de soi. Les sentiments de haine de soi n’existent guère chez les politiciens de leurs pays d’origine. Le capital financier des oligarques européens, associé à des sentiments de culpabilité parmi les Européens, ainsi qu’à une gauche prédicatrice du multiculturalisme, ne fait que renforcer davantage la migration de millions de migrants non européens. Si les Européens veulent restaurer leur propre identité, ils doivent d’abord faire table rase du capitalisme débridé. L’immigration étrangère s’arrêtera immédiatement. Les migrants n’auront en effet plus aucune raison de résider dans nos pays et de vivre de faux espoirs.

Nous allons bientôt voir comment notre histoire évolue. En rétrospective, la question se pose à nous tous : à quoi a-t-il servi que le Prince Eugène conduise ses longues guerres contre les conquérants turcs ? Heureusement, l’histoire est ouverte et il ne tient qu’à nous de la refaire à nouveau. Cette fois-ci, ce ne sont pas des années, mais les jours de la décision qui sont devant nous. Or, nous connaissons tous le plus grand principe de sagesse politique de tous les temps : celui qui se fait brebis trouvera un loup pour le manger. Alors, Mesdames et Messieurs, ne soyons plus des brebis. La lutte continue.

Je vous remercie de votre attention.

Tomislav Sunic
www.tomsunic.com

21/02/2016

(*) Voir :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Eugène_de_Savoie-Carignan
http://www.identitaere-generation.info/sunic-wo-bleibt-pr...

America's Ruling Classes: No Fear, No Caution, No Prudence

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America's Ruling Classes: No Fear, No Caution, No Prudence

Charles Hugh Smith

Ex: http://www.oftwominds.com

Could it be that America's ruling classes, its Imperial state and the Federal Reserve, no longer rule their own destiny?

America's smug ruling classes are supremely confident: they feel no fear, no caution, and exhibit no prudence.

I outlined the five ruling classes in America's Nine Classes: The New Class Hierarchy.

The Deep State is confident that its Imperial toady Hillary Clinton will win the election, beating the Upstart Crow, paving a smooth path to unhindered Imperial entanglements around the world. Hillary never saw an Imperial entanglement she didn't like, and her track record of abysmal failure doesn't faze her.

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The Obama Administration, from the president on down, are confident their thin legacy will remain untarnished, and will provide them a cash-out in the tens of millions in book advances, speaking fees, and all the other rewards that flow to those who served the Financial Oligarchy and the Deep State.

The Financial Oligarchy is also supremely confident. Obama's complete surrender to the Oligarchy in 2009 enabled a vast expansion of their wealth and power, and Goldman Sachs Hillary stands ready to do her masters' bidding.

The New Nobility (everyone between the .001% and the .05%) is also confident that the Federal Reserve will continue inflating their private wealth by whatever means are necessary--up to and including expropriation of middle class savings via zero interest rate policy and other financial tyranny.

The Upper Caste of technocrats that have skimmed billions in government contracts and stock options in Silicon Valley's Unicorn era are also supremely confident: thanks to the Federal Reserve, they can borrow money for essentially zero interest and use the free money to buy back millions of shares, boosting their own private wealth immensely.

The flim-flam of "innovation" will continue to sell their shares and their gadgets, and their dominance of New Media guarantees they have a lock on the devilishly effective soma of distraction, social media, mindless mobile gaming, etc. that persuades the debt-serf masses that they love their servitude.

The State Nomenklatura is also smugly confident that their privileged spot at the bloated Federal trough of trillions is guaranteed: wealthy lobbyists are buying multi-million dollar McMansions in the cultural wastelands of Northern Virginia (the gaudy ugliness of the homes matching the pretensions of the Nomenklatura), contractors are billing taxpayers billions for questionable services to the National Security State, and public union employees are confident that the Federal government will bail out their unaffordable pension and benefits plans once their local Democratic machines have stripmined the taxpayers and bankrupted what's left of the local government.

This is hubris on an unimaginable scale. If there was any karmic justice in this Universe, all these classes would be ground into the dust of an era that they thought would last forever--an era doomed by their smug confidence that nothing could ever threaten their privileges, wealth and power.

Here's an interesting chart (courtesy of mdbriefing.com) of financial profits as a percentage of GDP and the ratio of debt to GDP. In the virtuous cycle of rapidly expanding financialization/credit, expanding debt pushes growth as measured by GDP (a misleading measure, but that's another story).

The cycle has reversed and is now unvirtuous: more debt is not pushing GDP higher, hence the declining ratio. Adding debt is not generating growth. Diminishing returns have grabbed the parasitic, predatory monster of financialization by its surprisingly vulnerable neck.

Meanwhile, financial profits are cratering. Wait, how could this be happening? Where's the Federal Reserve? Wave your wands, do some more magic!

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Could it be that America's ruling classes, its Imperial state and the Federal Reserve, no longer rule their own destiny? Could their smug confidence be their undoing?

Only two things could upset the ruling class apple cart: a financial crash that the Fed can't stop, much less reverse, and Donald Trump winning the presidency.

 

lundi, 07 mars 2016

Colloque: de la guerre au Proche-Orient à l'immigration et au terrorisme en Europe

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An Interview with Edward Limonov

Edward Limonov – ghetto thug, vagabond, writer in Parisian salons, irresistible seducer, sniper, and founder of the party The Other Russia – on the war in Ukraine.

An Interview with Edward Limonov

The premier Italian daily, Il Corriere Della Serra, published a long interview with Edward Limonov by Paolo Valentino on two pages in its Sunday supplement, La Lettura, on 8 February 2015. The following was translated by Eugene Montsalvat from the French version.

In a year, Russian society has radically changed. We have lived with more than 20 years of humiliations, as a country and as a people. We have submitted to defeat after defeat. The country that Russia constructed, the Soviet Union, committed suicide. A suicide assisted by greedy foreigners. For 23 years we have remained in a full collective depression. The people of a great country constantly needs victories, not necessarily of a military nature, but it should see itself as a victor. The reunification of Crimea with Russia was seen by the Russians as the victory that we had lacked for so long. Finally! That was something comparable to the Spanish Reconquista.
– Edward Limonov

He has done everything and been everything in his life. Edouard Veniaminovitch Savenko, alias Edward Limonov. Ghetto thug, maybe KGB agent, beggar, vagabond, butler of a progressive American mogul, poet, writer in Parisian salons, irresistible seducer, sniper with Arkan’s Tigers at the time of the collapse of Yugoslavia, political leader, founder of the National Bolshevik Party before it dissolved, and he created the party The Other Russia.

But Limonov, sour as the citrus from which he takes his pseudonym, is above all an anti-hero, an aesthete, an outsider who has always chosen, voluntarily, the camp you shouldn’t choose, without ever being a loser for all that.

Basically, Edouard Limonov is a grand exhibitionist, who never feared the risks and paid the heavy price for all his adventures: for example, with two and a half years in prison, of which a dozen months were spent in Penal Colony Number 13, on the steppe near Saratov, in 2003.

It can seem paradoxical that for the first time in his life full of dangers, the personality made famous by the eponymous book by Emmanuel Carrère found himself more marginalized, in the catacombs of Russian national history, as a charismatic eccentric capable of leading a few dozen desperadoes. Fully on the contrary, he is today clearly in the mainstream, a champion of nationalist inspiration, which has spread in the collective spirit of the Russian nation due to the events in Ukraine and the reaction of the Western countries.

Limonov received us in his little apartment in the center of Moscow, near Mayakovsky Place. A large and robust young man picked us up a few streets from there, and led us to the building. Another beefy guy opened the armoured door. These are his militants, who serve as his bodyguards.

He will soon be 72, and, despite his silver hair, seems twenty years younger. Thin, narrow-faced with his famous goatee, and wearing a small earring, he is dressed all in black, with tight pants, a sleeveless vest, and a turtleneck sweater.

He spoke in a soft voice, slightly hoarse. He had a calm demeanour and a certain gentleness, in apparent contradiction with the furor that has marked his life.

‘You Westerners, you understand nothing of what happened’, he began, offering a glass of tea.

av-recruit.jpgWhat don’t we understand?

That Donbass is populated by Russians. And that there is no difference with the Russians who live in the neighbouring regions, in Russia, like Krasnodar or Stavropol: the same people, the same dialect, the same history. Putin is at fault for not saying it clearly to the USA and Europe. It is in our national interest.

So for you, Ukraine is Russia?

No, not entirely. Ukraine is a little empire, composed of territory taken from Russia, and others taken from Poland, Czechoslovakia, Romania, and Hungary. Its borders were the administrative frontiers of the Soviet Socialist Republic of Ukraine. Borders that never existed. It’s an imaginary territory, that, I repeat it, only exists due to administrative decrees.

Take Lviv, the city that is considered to be the the capital of Ukrainian nationalism: you know that Ukraine received it in 1939 with the signing of the Molotov-Ribbentrop Pact. At that time, 57% of the population was Polish, the rest principally Jewish, and there were practically no Ukrainians. The south of the country was then given to Ukraine after having been conquered by the Red Army. That’s history. But then, when Ukraine was separated from the Soviet Union, it did not return those territories, beginning with Crimea, which was given as a gift by Khrushchev in 1954. I do not understand why Putin has yet to say that Donbass and Russia, they’re the same thing.

Maybe because they are territories recognized at the international level.

When the territory of the Soviet Union was dismembered, in 1991, the international community mocked it. Did anyone say anything? No. That is what I reproach the West for: applying a double standard to international relations. There are certain rules for a country like Russia, and others for the West. There will not be peace in Ukraine so long as they won’t liberate their colonies, I mean Donbass. Putin is at fault for not saying it directly.

Maybe Putin does so because he doesn’t want to annex Donbass, as he did with Crimea, because that can only create problems?

Maybe you are right. Maybe he didn’t want to annex Crimea. That was his duty, whether it pleases him or not. He is the President of Russia. And he risked a lot.

A limited risk all the same, because his popularity remains above 80%.

He still benefits from the effects of the inertia created by Crimea. But if he abandons Donbass, by leaving it to the government of Kiev, with the thousands of Russian volunteers who risk being killed, his popularity will melt like snow in the Sun. For the moment, that doesn’t seem to be the case, but Putin is stuck.

What will he do, according to you?

He reacts well. He is in the process of radicalizing. He understood that the Minsk accords were a farce. They only aid the Ukrainian President, Poroshenko. Even if he doesn’t want to, he must act. A year ago, when the problem of Crimea arose, Putin was obsessed with the Olympic Games, which he considered as his great work. He was happy. He was obliged to put in practice the plans prepared by the Russian Army, that have evidently existed for a long time. Crimea was a victory for Putin, although despite himself. Donbass was not absolutely on the horizon. The Western countries accuse him of wanting to annex it, but in fact he is very hesitant.

After Ukraine, what will be the next territories that will be reconquered? The Baltic countries?

No, evidently not. To return to Ukraine, I believe that it should exist as a state, composed only of the Western provinces that can be considered as Ukrainian. It’s not that I want to deny their culture and their beautiful language. But I repeat it: on the condition that they liberate the Russian territories.

You have attacked Putin many times in the past. So is he the leader Russia needs, yes or no?

We have an authoritarian regime. And Putin is the leader that we have. There is no means to escape it. But there is a difference between the Putin of the first two elections and that of today. The first was catastrophic, given his inferiority complex of an old KGB petty officer. He liked the company of international leaders: Bush Jr., Schröder, Berlusconi. But he learned over time. He improved. He said goodbye to the glitter and began serious work. He is in a difficult time, and he does what is necessary. It is impossible today not to ask him to be authoritarian.

Can Russia be a non-authoritarian country?

If Obama continues to say that he must punish us, then this obliges us to have authoritarian leaders.

What does Russia represent for you?

The greatest European nation. We are twice as numerous as the Germans. Truly, we are Europe. The Western part is a little appendix, not only in terms of territory, but also in wealth.

In truth, the European Union is the number one commercial power in the world.

There are things more important than commerce and markets.

actualité,europe,affaires européennes,ukraine,russie,géopolitique,edward limonov,entretien,littérature,littérature russe,lettres,lettres russesIf you the the greatest European power, why are you also nationalists?

We are no more nationalists than are the French or Germans. We are a power more imperial than nationalist. I recall that more than 20 million Muslims live in Russia, but they are not immigrants, they have always been there. We are anti-separatist. Certainly, there is still an ethnic nationalism in Russia, luckily in the minority, and that creates problems. I am not a Russian nationalist and I have never been. I consider myself to be an imperialist. I want a country with all its diversity, but rallying to Russian civilisation, culture, and history. Russia can only exist as a mosaic.

But are you, or are you not, part of the Western world?

That is not important. It’s a dogmatic question, without real meaning. Is South Korea part of the Western world? No, and yet it is considered as such. Where is the border of the West? That is not important for Russians.

What distinguishes Russian identity?

Our history. We are not better than others, but not worse either. We do not accept being treated as inferiors, left to the side and humiliated. That enrages us. It’s our spiritual state today.

The West claims the values of the French Revolution: democracy, separation of powers, the rights of man. Is democracy part of your values?

For Russians, the most important and fundamental notion is that of spravedlivost. This means justice, in the senses of social justice, equity,and aversion to inequalities. I think that our spravedlivost is very close to what you call democracy.

The sanctions and the economic crisis, could they threaten Putin’s position?

I think that in the world today, economics is overvalued. It is the passions which are the motor of history. We can resist economic pressure, and we will resist. But will Putin do what he must do in Donbass? Look at our history: the Siege of Leningrad, the Battle of Stalingrad. We can do it. There were many throughout history who tried to beat us, from Napoleon to Hitler. But Russian national pride weighs more than political economy, and I think I know the character of my people well.

Poètes guerriers: génération perdue

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Ils étaient les enfants de D'Annunzio, de Barrès, de Marinetti et de T. E. Lawrence. Ils avaient le goût de l'utopie, le culte de la jeunesse et celui de la belle mort. Ils se nommaient René Crevel, Klaus Mann, W. H. Auden, ou Lauro de Bosis. Trop jeunes pour avoir connu l'épreuve des tranchées et hantés par le sentiment d'avoir manqué la grande occasion de leur vie, ils ont espéré rendre leur existence “ inimitable ”.


A ces poètes guerriers dans l'âme en mal d'héroïsme, l'ère des totalitarismes montants a offert une chance inespérée de se faire entendre. La guerre d'Espagne a été leur moment. Ils ont succombé à la tentation marxiste ou fasciste, ils sont tombés les armes à la main, aux commandes d'un avion ou d'une balle dans la tempe, ils ont glissé parfois vers l'autodestruction : nulle cohérence idéologique n'unifie leur groupe, mais la rupture avec le monde des pères, la révolte des sens, la tentation de l'absolu.  

             
C'est tout l'esprit de cette jeunesse que fait revivre ici Maurizio Serra, et la richesse ses paradoxes.

L'homme d'autrefois...

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“L'homme d'autrefois ne ressemblait pas à celui d'aujourd'hui. Il n'eût jamais fait partie de ce bétail que les démocraties ploutocratiques, marxistes ou racistes, nourrissent pour l'usine ou le charnier. Il n'eût jamais appartenu aux troupeaux que nous voyons s'avancer tristement les uns contre les autres, en masses immenses derrière leurs machines, chacun avec ses consignes, son idéologie, ses slogans, décidés à tuer, résignés à mourir, et répétant jusqu'à la fin, avec la même résignation imbécile, la même conviction mécanique : « C'est pour mon bien… c'est pour mon bien… » Loin de penser comme nous, à faire de l'État son nourricier, son tuteur, son assureur, l'homme d'autrefois n'était pas loin de le considérer comme un adversaire contre lequel n'importe quel moyen de défense est bon, parce qu'il triche toujours. C'est pourquoi les privilèges ne froissaient nullement son sens de la justice ; il les considérait comme autant d'obstacles à la tyrannie, et, si humble que fût le sien, il le tenait - non sans raison d'ailleurs - pour solidaire des plus grands, des plus illustres. Je sais parfaitement que ce point de vue nous est devenu étranger, parce qu'on nous a perfidement dressés à confondre la justice et l'égalité. Ce préjugé est même poussé si loin que nous supporterions volontiers d'être esclaves, pourvu que personne ne puisse se vanter de l'être moins que nous. Les privilèges nous font peur, parce qu'il en est de plus ou moins précieux. Mais l'homme d'autrefois les eût volontiers comparés aux vêtements qui nous préservent du froid. Chaque privilège était une protection contre l'État. Un vêtement peut être plus ou moins élégant, plus ou moins chaud, mais il est encore préférable d'être vêtu de haillons que d'aller tout nu. Le citoyen moderne, lorsque ses privilèges auront été confisqués jusqu'au dernier, y compris le plus bas, le plus vulgaire, le moins utile de tous, celui de l'argent, ira tout nu devant ses maîtres.”

Georges Bernanos, La France contre les robots.

Soure: http://zentropa.info

America's Nine Classes: The New Class Hierarchy

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America's Nine Classes: The New Class Hierarchy

Charles Hugh Smith

Ex: http://www.oftwominds.com

Eight of the nine classes are hidebound by conventions, neofeudal and neocolonial arrangements and a variety of false choices.

There are many ways to slice and dice America's power/wealth hierarchy. The conventional class structure is divided along the lines of income, i.e. the wealthy, upper middle class, middle class, lower middle class and the poor.

I've suggested that a more useful scheme is to view America through the lens not just of income but of political power and state dependency, as a Three-and-a-Half Class Society (October 22, 2012):

The three-and-a-half class society is comprised of: the "entrenched incumbents" on top (the "half class"), the high-earners who pay most of the taxes (the first class), the working poor who pay Social Security payroll taxes and sales taxes (the second class), and State dependents who pay nothing (the third class).

This class structure has political ramifications. In effect, those paying most of the tax are in a pressure cooker: the lid is sealed by the "entrenched incumbents" on top, and the fire beneath is the Central State's insatiable need for more tax revenues to support the entrenched incumbents and its growing army of dependents.

A recent Foreign Policy article on China's New Class Hierarchy: A Guide inspired me to assemble America's nine classes. 

1. The Deep State. Mike Lofgren offered this description of the Deep State in Anatomy of the Deep State:

The Deep State is a hybrid association of elements of government and parts of top-level finance and industry that is effectively able to govern the nation without reference to the consent of the governed as expressed through the formal political process.

I describe the U.S. Deep State as the National Security State which enables a vast Imperial structure that incorporates hard and soft power--military, diplomatic, intelligence, finance, commercial, energy, media, higher education--in a system of global dominance.

The key feature of the Deep State is that it makes decisions behind closed doors that the surface government ratifies and implements.

The number of people in the Deep State class is small: senior Federal officials (NSA, Pentagon, State, Treasury, etc.), Executive Branch officials and key private-sector players.

Membership in the Deep State class is not dependent on wealth so much as on relationships and power.

2. The Oligarchs. Oligarchy is in the news--for example We're Headed for Oligarchy--and a number of descriptors are somewhat interchangeable: corporatocracy, plutocracy, etc. I have used Financial Aristocracy to invoke the neofeudal structure of our economy.

Whatever word you prefer, this small class is more or less the top .01% who owns a majority of the nation's financial wealth. They essentially own the political machinery of the nation, writing the rules of legislation that is supposedly regulating their industries, taxes, etc.

3. New Nobility. This is the super-wealthy class just below the Oligarchs. They own a singificant percentage of all assets but do not directly manage the political process like the Oligarch class. They hire lobbyists to protect their interests and constitute an influential political-financial class with global connections.

4. Upper Caste. I use this term to describe the technocrat/professional class that manages the Status Quo for the upper classes. They serve in both government and the private sector.

5. State Nomenklatura. In the Soviet Union, the Nomenklatura were the key administrators in all sectors. In the U.S., the Nomenklatura are well-paid government administrators with security and power. Collectively, they administer their own share of the swag, gaming the system to maximize their pensions, benefits, etc.

Together, the Upper Caste and the Nomenklatura comprise about 9% of the 121 million households in the U.S.: roughly 8.7 million households who earn between $145,000 and $250,000 annually. This class is the bulk of the top 7%, i.e. the top 90% to 97%. Household income in the United States.

The top level of the Upper Caste (2.8 million households) earns more than $250,000 annually. The Nomenklatura and Upper Caste number in total about 11.5 million households.

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6. The Middle Class. While others attempt to define the middle class by income alone (many see a household income of around $50,000 as qualifying), I define the middle class not by income alone but by purchasing power, benefits and assets owned. What Does It Take To Be Middle Class? (December 5, 2013).

By this definition, the middle class is the cohort between 70% and 90%--households earning $80,000 or more. Even this is problematic, because in high-cost cities $80,000 is not enough to sustain middle-class conventions (owning a home, two vehicles, etc.) while it may be ample in lower-cost regions.

This 20% comprises about 24 million households.

The lower middle class--what I define as having some but not all of the attributes of full middle class membership--is the cohort between 50% and 70%--households earning more than $55,000 annually.

This class also comprises about 20% (24 million) of all households.

If you think this is too restrictive, please read my above analysis of middle class membership. It may change your view of what constitutes middle-class.

7. The Working Poor. Roughly 38 million households have earned income but it is not sufficient to secure the basics of middle class life. Many qualify for social welfare programs such as food stamps and Medicaid.

This class is about 30% of all households.

8. State Dependents. Though often labeled "poor," those with minimal legal employment may be living better than the working poor, due to generous social welfare benefits such as Section 8 (housing), Medicaid (healthcare), child care, food stamps, disability, etc., and black-market sources of cash income. This class is comprised of the bottom 20% of households.

9. Mobile Creatives. This is an emerging class that ranges across many income classifications and thus cannot be described by income alone. Some earn Upper Caste incomes, others are Working Poor. This class is self-employed, free-lance, entrepreneural, sole proprietors with adaptive skills. They may collaborate with other Creatives rather than have employees, and may have part-time jobs.

There are roughly 5.5 million incorporated self-employed people in the U.S.; these tend to be professionals such as attorneys, engineers and physicians. These self-employed are generally members of the Upper Caste.

The Mobile Creatives (which include small farmers, craftspeople, independent programmers, etc.) number around 10 million, or 8% of the workforce. I use the word mobile here not to suggest mobility between physical places (though that is one factor in this class's flexibility) but mobility between sectors and ways of earning income.

Members of this class might take a short-term paying gig if the pay and circumstance is attractive, and then return to self-employment. They tend to foster multiple income streams and in general operate by the principle trust the network, not the corporation or the state.

Some members of this class joined the cohort involuntarily, as the result of layoffs; others pursue this livelihood for its freedom, flexibility (important to parents of young children or those caring for elderly parents) and potential for self-expression.

This is the "wild card" class that falls outside all conventional class/income hierarchies. It includes those seeking outlier wealth and those who have chosen voluntary poverty.

Though this class wields little conventional financial or political power, it has a potentially large leadership role in social and technical innovations. This is the 4% Pareto Distribution that can exert outsized influence on the 64%.

The other eight classes are hidebound by conventions, neofeudal and neocolonial arrangements and a variety of false choices and illusions of choice, including democracy itself.

I will end this examination of the Nine Classes of America with this question: which class is having more fun? Your answer may say more about your aspirations and worldview than the class hierarchy itself.

 

La concretezza geopolitica del diritto in Carl Schmitt

La produzione teorica di Carl Schmitt è caratterizzata dalla tendenza dell’autore a spaziare in diversi settori di ricerca e dal rifiuto di assolutizzare un solo fattore o ambito vitale. Nonostante gli siano state rivolte frequenti accuse di ambiguità e asistematicità metodologica – in particolar modo da chi sostiene la “purezza” della scienza del diritto -, in una delle sue ultime interviste, rilasciata nella natia Plettenberg, Schmitt ribadì senza mezzi termini la sua radicale scelta esistenziale: «Mi sento al cento per cento giurista e niente altro. E non voglio essere altro. Io sono giurista e lo rimango e muoio come giurista e tutta la sfortuna del giurista vi è coinvolta» (Lanchester, 1983, pp. 5-34).

Un metodo definito sui generis, distante dalle asettiche teorizzazioni dei fautori del diritto positivo ma non per questo meno orientato alla scienza giuridica, sviscerata fin nelle sue pieghe più riposte per ritrovarne la genesi violenta e i caratteri concreti ed immediati, capaci di imporsi su una realtà che, da “fondamento sfondato”, è minacciata dal baratro del nulla.

In quest’analisi si cercherà di far luce sul rapporto “impuro” tra diritto ed altre discipline, in primis quella politica attraverso cui il diritto stesso si realizza concretamente, e sui volti che questo ha assunto nel corso della sua produzione.

1. Il pensiero di Schmitt può essere compreso solo se pienamente contestualizzato nell’epoca in cui matura: è dunque doveroso affrontarne gli sviluppi collocandoli in prospettiva diacronica, cercando di individuare delle tappe fondamentali ma evitando rigide schematizzazioni.

41oP4499VTL._SY344_BO1,204,203,200_.jpgSi può comunque affermare con una certa sicurezza che attorno alla fine degli anni ’20 le tesi schmittiane subiscano un’evoluzione da una prima fase incentrata sulla “decisione” a una seconda che volge invece agli “ordini concreti”, per una concezione del diritto più ancorata alla realtà e svincolata non solo dall’eterea astrattezza del normativismo, ma pure dallo “stato d’eccezione”, assenza originaria da cui il diritto stesso nasce restando però co-implicato in essa.

L’obiettivo di Schmitt è riportare il diritto alla sfera storica del Sein – rivelando il medesimo attaccamento all’essere del suo amico e collega Heidegger -, che si oppone non solo al Sollen del suo idolo polemico, Hans Kelsen, ma pure al Nicht-Sein, allo spettro del “Niente” che sopravviveva nell’eccezione, volutamente non esorcizzato ma troppo minaccioso per realizzare una solida costruzione giuridica. La “decisione”, come sottolineò Löwith – che accusò Schmitt di “occasionalismo romantico” – non può pertanto essere un solido pilastro su cui fondare il suo impianto teoretico, essendo essa stessa infondata e slegata «dall’energia di un integro sapere sulle origini del diritto e della giustizia» (Löwith, 1994, p.134). Il decisionismo appariva in precedenza come il tentativo più realistico per creare ordine dal disordine, nell’epoca della secolarizzazione e dell’eclissi delle forme di mediazione: colui che s’impone sullo “stato d’eccezione” è il sovrano, che compie un salto dall’Idea alla Realtà. Quest’atto immediato e violento ha sul piano giuridico la stessa valenza di quella di Dio nell’ambito teologico, tanto da far affermare a Schmitt che «tutti i concetti più pregnanti della moderna dottrina dello Stato sono concetti teologici secolarizzati» (Teologia politica, 1972, p.61). Solo nell’eccezione il problema della sovranità si pone come reale e ineludibile, nelle vesti di chi decide sull’eventuale sospensione dell’ordinamento, ponendosi così sia fuori che dentro di esso. Questa situazione liminale non è però metagiuridica: la regola, infatti, vive «solo nell’eccezione» (Ivi, p.41) e il caso estremo rende superfluo il normativo.

La debolezza di tale tesi sta nel fissarsi su una singola istanza, la “decisione”, che ontologicamente è priva di fondamento, in quanto il soggetto che decide – se si può definire tale – è assolutamente indicibile ed infondabile se non sul solo fatto di essere riuscito a decidere e manifestarsi con la decisione. Contrariamente a quanto si potrebbe pensare, decisionismo non è dunque sinonimo di soggettivismo: a partire dalla consapevolezza della sua ambiguità concettuale, Schmitt rivolge la sua attenzione verso la concretezza della realtà storica, che diviene il perno della sua produzione giuridica.
Un cambio di rotta dovuto pure all’erosione della forma-Stato, evidente nella crisi della ”sua” Repubblica di Weimar. Il decisionismo rappresentava un sostrato teorico inadeguato per l’ordinamento giuridico internazionale post-wesfaliano, in cui il tracollo dello Stato[1] spinge Schmitt a individuare nel popolo e nei suoi “ordinamenti concreti” la nuova sede del “politico”.

Arroccato su posizioni anti-universaliste, l’autore elabora tesi che vanno rilette in sostanziale continuità con quelle precedenti ma rielaborate in modo tale da non applicare la prospettiva decisionista a tale paradigma cosmopolitico.

2. Il modello di teoria giuridica che Schmitt approfondì in questa tappa cruciale del suo itinerario intellettuale è l’istituzionalismo di Maurice Hauriou e Santi Romano, che condividono la definizione del diritto in termini di “organizzazione”. La forte coincidenza tra organizzazione sociale e ordinamento giuridico, accompagnata alla serrata critica del normativismo, esercitò una notevole influenza su Schmitt, che ne vedeva il “filo di Arianna” per fuoriuscire dal caos in cui era precipitato il diritto dopo la scomparsa degli Stati sovrani.

Convinto fin dalle opere giovanili che fosse il diritto a creare lo Stato, la crisi irreversibile di quest’ ultimo indusse l’autore a ricercarne gli elementi essenziali all’interno degli “ordinamenti concreti”. Tralasciando la dottrina di Hauriou, che Schmitt studiò con interesse ma che esula da un’analisi prettamente giuridica in quanto fin troppo incentrata sul piano sociologico, è opportuno soffermarsi sull’insegnamento romaniano e sulle affinità tra questi e il tardo pensiero del Nostro. Il giurista italiano riconduceva infatti il concetto di diritto a quello di società – corrispondono al vero sia l’assunto ubi societas ibi ius che ubi ius ibi societas – dove essa costituisca un’«unità concreta, distinta dagli individui che in essa si comprendono» (Romano, 1946, p.15) e miri alla realizzazione dell’«ordine sociale», escludendo quindi ogni elemento riconducibile all’arbitrio o alla forza. Ciò implica che il diritto prima di essere norma è «organizzazione, struttura, posizione della stessa società in cui si svolge e che esso costituisce come unità» (Ivi, p.27).

La coincidenza tra diritto e istituzione seduce Schmitt, al punto da fargli considerare questa particolare teoria come un’alternativa al binomio normativismo/decisionismo, “terza via” di fronte al crollo delle vecchie certezze del giusnaturalismo e alla vulnerabilità del positivismo. Già a partire da Teologia politica il pensiero di matrice kelseniana era stato demolito dall’impianto epistemologico che ruotava intorno ai concetti di sovranità e decisione, che schiacciano il diritto nella sfera del Sein riducendo il Sollen a «modus di rango secondario della normalità» (Portinaro, 1982, p. 58). Il potere della volontà esistenzialmente presente riposa sul suo essere e la norma non vale più in quanto giusta, tramontato il paradigma giusnaturalistico, ma perché è stabilita positivamente, di modo che la coppia voluntas/auctoritas prevalga su quella ratio/veritas.
L’eclissi della decisione osservabile dai primi scritti degli anni ’30 culmina col saggio I tre tipi di pensiero giuridico, in cui al “nemico” scientifico rappresentato dall’astratto normativista Schmitt non oppone più l’eroico decisionista del caso d’eccezione quanto piuttosto il fautore dell’ “ordinamento concreto”, anch’esso ubicato nella sfera dell’essere di cui la normalità finisce per rappresentare un mero attributo, deprivato di quei connotati di doverosità che finirebbero per contrapporsi a ciò che è esistenzialmente dato. Di qui la coloritura organicistico-comunitaria delle istituzioni che Schmitt analizza, sottolineando che «esse hanno in sé i concetti relativi a ciò che è normale» (I tre tipi di pensiero giuridico, 1972, pp.257-258) e citando a mo’ di esempi modelli di ordinamenti concreti come il matrimonio, la famiglia, la chiesa, il ceto e l’esercito.

Il normativismo viene attaccato per la tendenza a isolare e assolutizzare la norma, ad astrarsi dal contingente e concepire l’ordine solo come «semplice funzione di regole prestabilite, prevedibili, generali» (Ibidem). Ma la novità più rilevante da cogliere nel suddetto saggio è il sotteso allontanamento dall’elemento decisionistico, che rischia di non avere più un ruolo nell’ambito di una normalità dotata di una tale carica fondante.

3. L’idea di diritto che l’autore oppone sia alla norma che alla decisione è legata alla concretezza del contesto storico, in cui si situa per diventare ordinamento e da cui è possibile ricavare un nuovo nomos della Terra dopo il declino dello Stato-nazione.
Lo Schmitt che scrive negli anni del secondo conflitto mondiale ha ben presente la necessità di trovare un paradigma ermeneutico della politica in grado di contrastare gli esiti della modernità e individuare una concretezza che funga da katechon contro la deriva nichilistica dell’età della tecnica e della meccanizzazione – rappresentata sul piano dei rapporti internazionali dall’universalismo di stampo angloamericano.

Sulla scia delle suggestioni ricavate dall’istituzionalismo, il giurista è consapevole che solo la forza di elementi primordiali ed elementari può costituire la base di un nuovo ordine.
La teoria del nomos sarà l’ultimo nome dato da Schmitt alla genesi della politica, che ormai lontana dagli abissi dello “stato d’eccezione” trova concreta localizzazione nello spazio e in particolare nella sua dimensione tellurica: i lineamenti generali delle nuove tesi si trovano già in Terra e mare del 1942 ma verranno portati a compimento solo con Il nomos della terra del 1950.

Nel primo saggio, pubblicato in forma di racconto dedicato alla figlia Anima, il Nostro si sofferma sull’arcana e mitica opposizione tra terra e mare, caratteristica di quell’ordine affermatosi nell’età moderna a partire dalla scoperta del continente americano. La spazializzazione della politica, chiave di volta del pensiero del tardo Schmitt, si fonda sulla dicotomia tra questi due elementi, ciascuno portatore di una weltanschauung e sviscerati nelle loro profondità ancestrali e mitologiche più che trattati alla stregua di semplici elementi naturali. Il contrasto tra il pensiero terrestre, portatore di senso del confine, del limite e dell’ordine, e pensiero marino, che reputa il mondo una tabula rasa da percorrere e sfruttare in nome del principio della libertà, ha dato forma al nomos della modernità, tanto da poter affermare che «la storia del mondo è la storia della lotta delle potenze terrestri contro le potenze marine» (Terra e mare, 2011, p.18) . Un’interpretazione debitrice delle suggestioni di Ernst Kapp e di Hegel e che si traduceva nel campo geopolitico nel conflitto coevo tra Germania e paesi anglosassoni.

schmitt1.jpgLo spazio, cardine di quest’impianto teorico, viene analizzato nella sua evoluzione storico-filosofica e con riferimenti alle rivoluzioni che hanno cambiato radicalmente la prospettiva dell’uomo. La modernità si apre infatti con la scoperta del Nuovo Mondo e dello spazio vuoto d’oltreoceano, che disorienta gli europei e li sollecita ad appropriarsi del continente, dividendosi terre sterminate mediante linee di organizzazione e spartizione. Queste rispondono al bisogno di concretezza e si manifestano in un sistema di limiti e misure da inserire in uno spazio considerato ancora come dimensione vuota. È con la nuova rivoluzione spaziale realizzata dal progresso tecnico – nato in Inghilterra con la rivoluzione industriale – che l’idea di spazio esce profondamente modificata, ridotta a dimensione “liscia” e uniforme alla mercé delle invenzioni prodotte dall’uomo quali «elettricità, aviazione e radiotelegrafia», che «produssero un tale sovvertimento di tutte le idee di spazio da portare chiaramente (…) a una seconda rivoluzione spaziale» (Ivi, p.106). Schmitt si oppone a questo cambio di rotta in senso post-classico e, citando la critica heideggeriana alla res extensa, riprende l’idea che è lo spazio ad essere nel mondo e non viceversa. L’originarietà dello spazio, tuttavia, assume in lui connotazioni meno teoretiche, allontanandosi dalla dimensione di “datità” naturale per prendere le forme di determinazione e funzione del “politico”. In questo contesto il rapporto tra idea ed eccezione, ancora minacciato dalla “potenza del Niente” nella produzione precedente, si arricchisce di determinazioni spaziali concrete, facendosi nomos e cogliendo il nesso ontologico che collega giustizia e diritto alla Terra, concetto cardine de Il nomos della terra, che rappresenta per certi versi una nostalgica apologia dello ius publicum europaeum e delle sue storiche conquiste. In quest’opera infatti Schmitt si sofferma nuovamente sulla contrapposizione terra/mare, analizzata stavolta non nei termini polemici ed oppositivi di Terra e mare[2] quanto piuttosto sottolineando il rapporto di equilibrio che ne aveva fatto il cardine del diritto europeo della modernità. Ma è la iustissima tellus, «madre del diritto» (Il nomos della terra, 1991, p.19), la vera protagonista del saggio, summa del pensiero dell’autore e punto d’arrivo dei suoi sforzi per opporre un solido baluardo al nichilismo.

Nel nomos si afferma l’idea di diritto che prende la forma di una forza giuridica non mediata da leggi che s’impone con violenza sul caos. La giustizia della Terra che si manifesta nel nomos è la concretezza di un arbitrio originario che è principio giuridico d’ordine, derivando paradossalmente la territorialità dalla sottrazione, l’ordine dal dis-ordine. Eppure, nonostante s’avverta ancora l’eco “tragica” degli scritti giovanili, il konkrete Ordnung in cui si esprime quest’idea sembra salvarlo dall’infondatezza e dall’occasionalismo di cui erano state accusate le sue teorie precedenti.
Da un punto di vista prettamente giuridico, Schmitt ribadisce la sentita esigenza di concretezza evitando di tradurre il termine nomos con “legge, regola, norma”, triste condanna impartita dal «linguaggio positivistico del tardo secolo XIX» (Ivi, p.60). Bisogna invece risalire al significato primordiale per evidenziarne i connotati concreti e l’origine abissale, la presa di possesso e di legittimità e al contempo l’assenza e l’eccedenza. La catastrofe da cui lo ius publicum europaeum è nato, ossia la fine degli ordinamenti pre-globali, è stata la grandezza del moderno razionalismo politico, capace di avere la propria concretezza nell’impavida constatazione della sua frattura genetica e di perderla con la riduzione del diritto ad astratta norma. Ed è contro il nichilismo del Gesetz che Schmitt si arma, opponendo alla sua “mediatezza”, residuo di una razionalità perduta, l’“immediatezza” del nomos, foriero di una legittimità che «sola conferisce senso alla legalità della mera legge» (Ivi, p.63).

BIBLIOGRAFIA ESSENZIALE

AMENDOLA A., Carl Schmitt tra decisione e ordinamento concreto, Edizioni Scientifiche Italiane, Napoli, 1999

CARRINO A., Carl Schmitt e la scienza giuridica europea, introduzione a C. SCHMITT, La condizione della scienza giuridica europea, Pellicani Editore, Roma, 1996

CASTRUCCI E., Introduzione alla filosofia del diritto pubblico di Carl Schmitt, Giappichelli, Torino, 1991

ID., Nomos e guerra. Glosse al «Nomos della terra» di Carl Schmitt, La scuola di Pitagora, Napoli, 2011

CATANIA A., Carl Schmitt e Santi Romano, in Il diritto tra forza e consenso, Edizioni Scientifiche Italiane, Napoli, 1990, pp.137-177

CHIANTERA-STUTTE P., Il pensiero geopolitico. Spazio, potere e imperialismo tra Otto e Novecento, Carocci Editore, Roma, 2014

DUSO G., La soggettività in Schmitt in Id., La politica oltre lo Stato: Carl Schmitt, Arsenale, Venezia, 1981, pp.49-68

GALLI C., Genealogia della politica. Carl Schmitt e la crisi del pensiero politico moderno, Il Mulino, Bologna, 2010

LANCHESTER F., Un giurista davanti a sé stesso, in «Quaderni costituzionali», III, 1983, pp. 5-34

LÖWITH K., Il decisionismo occasionale di Carl Schmitt, in Marx, Weber, Schmitt, Laterza, Roma:Bari,1994

PIETROPAOLI S., Ordinamento giuridico e «konkrete Ordnung». Per un confronto tra le teorie istituzionalistiche di Santi Romano e Carl Schmitt, in «Jura Gentium», 2, 2012

ID., Schmitt, Carocci, Roma, 2012

PORTINARO P. P., La crisi dello jus publicum europaeum. Saggio su Carl Schmitt, Edizioni di Comunità, Milano, 1982

ROMANO S., L’ordinamento giuridico, Firenze, Sansoni, 1946

SCHMITT C., Die Diktatur, Duncker & Humblot, Monaco-Lipsia, 1921, trad. it. La dittatura, Laterza, Roma-Bari, 1975

ID., Politische Theologie. Vier Kapitel zur Lehre der Souveränität, Duncker & Humblot, Monaco-Lipsia 1922, trad it. Teologia politica. Quattro capitoli sulla dottrina della sovranità, in Le categorie del ‘politico’ (a cura di P. SCHIERA e G. MIGLIO), Il Mulino, Bologna, 1972

ID., Verfassungslehre, Duncker & Humblot, Monaco-Lipsia 1928, trad. it. Dottrina della costituzione, Giuffrè, Milano, 1984

ID., Der Begriff des Politischen, in C. SCHMITT et al., Probleme der Demokratie, Walther Rothschild, Berlino-Grunewald, 1928, pp. 1-34, trad. it. Il concetto di ‘politico’. Testo del 1932 con una premessa e tre corollari, in Le categorie del ‘politico’, Il Mulino, Bologna, 1972

ID., Legalität und Legitimität, Duncker & Humblot, Monaco-Lipsia 1932, trad. it. Legalità e legittimità, in Le categorie del ‘politico’, Il Mulino, Bologna, 1972

ID., Über die drei Arten des rechtswissenschaftlichen Denkens, Hanseatische Verlagsanstaldt, Amburgo, 1934, trad. it. I tre tipi di pensiero giuridico, in Le categorie del ‘politico’, Il Mulino, Bologna, 1972

ID., Land und Meer. Eine weltgeschichtliche Betrachtung, Reclam, Lipsia 1942, trad. it. Terra e mare. Una considerazione sulla storia del mondo raccontata a mia figlia Anima, Adelphi, 2011

ID., Der Nomos der Erde im Völkerrecht des Jus Publicum europaeum, Greven, Colonia 1950, trad. it. Il Nomos della terra nel diritto internazionale dello “ius publicum europaeum”, Adelphi, Milano, 1991

ID., Die Lage der europäischen Rechtswissenschaft, Internationaler Universitätsverlag, Tubinga, 1950, trad. it. La condizione della scienza giuridica europea, Pellicani Editore, Roma, 1996

NOTE:

[1] «Un termine apparentato ad un periodo storico: vale solo da Hobbes ad Hegel», come scrisse in una lettera a Norberto Bobbio, cfr. P. TOMMISSEN, introduzione a C. SCHMITT, Il concetto d’Impero nel diritto internazionale, Settimo Sigillo, Roma, 1996, p.6
[2] Ricchi altresì di significati simbolici espressi mediante le figure veterotestamentali del Leviathan e del Behemoth. Rovesciando l’impostazione hobbesiana, Schmitt sembra prediligere il secondo, mostro terrestre che in battaglia penetra nel territorio nemico anziché annientarlo come fa il soffocante Leviatano (Terra e mare, 2011, pp.18-19). L’analogia con lo scontro in atto tra Germania e paesi angloamericani è lampante (Chiantera-Stutte, 2014, pp.120-121).

dimanche, 06 mars 2016

Fin du monde et apocalypse : l’hypothèse électromagnétique

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Fin du monde et apocalypse: l’hypothèse électromagnétique

par Guillaume Faye

Ex: http://www.gfaye.com

La Terre n’est pas principalement menacée par le réchauffement atmosphérique mais par un autre phénomène bien plus inquiétant qui, lui, ne dépend absolument pas de l’homme. Serait-ce l’impact d’un géocroiseur de plusieurs kilomètres de diamètre arrivant à 70.000 km/h, comme cela s’est déjà produit et qui a éliminé 80% des espèces ? Vous n’y êtes pas. Certains scientifiques commencent à s’inquiéter. Cela s’appelle l’hypothèse électromagnétique.

Un petit matin désagréable 

panne-délectricité.jpgVous vous réveillez un matin d’hiver en retard pour votre travail : parce que votre radio–réveil n’a pas sonné. Il est éteint. Vous avez froid : vous constatez que votre chauffage électrique ne fonctionne plus. Votre lampe de chevet non plus. Vous essayez d’allumer votre PC, puis votre tablette et votre smartphone : écran noir. Vous prenez votre téléphone fixe : ça ne marche pas et la télé non plus, pas plus que la radio, le grille–pain, le four à micro-ondes ou l’ascenseur du palier. Vous essayez de vous rassurer : panne d’électricité dans le quartier ou l’immeuble, dites-vous. Vous réfléchissez : si c’était le cas, pourquoi le smartphone, alimenté par une batterie indépendante du réseau ne fonctionne-t–il plus ? La panique vous prend. Car vous commencez à deviner ce qui se passe réellement et qui est proprement terrifiant. Qui est responsable de ce cauchemar ? Vous devinez le nom du coupable : le soleil. Sol invictus.

Au même moment, à 20 km de la piste 2 de Roissy, à 3.500 pieds, en ce petit matin, un Airbus A 380 chargé jusqu’à la gueule de plus de 400 passagers, en approche, s’apprête à atterrir. C’est un vol de nuit en provenance de Chicago. Soudain, dans le cockpit, les deux pilotes constatent que le tableau de bord vient entièrement de s’éteindre. Les communications radio avec la tour de contrôle sont muettes. L’ILS (1) a cessé d’émettre et un épais brouillard d’hiver empêche toute visibilité. Il est impossible de passer en mode manuel hydraulique parce que ça n’existe plus, malheureusement, comme jadis dans les avions, et que les commandes électriques ne répondent plus. Il y a des pilotes dans l’avion, certes, mais il n’y a plus d’électricité. Les réacteurs, eux, continuent de rugir comme des fous. L’A 380 est devenu incontrôlable.

– Qu’est-ce qu’on fait, commandant, qu’est-ce qui se passe ? 

– On ne peut rien faire. Toutes les commandes sont mortes. On prie.

L’énorme avion va s’écraser quelque part, quand les moteurs s’arrêteront faute de kérosène, comme des centaines d’autres vols dans le monde au même moment.

– Mais qu’est-ce qui se passe ?! hurle le second en essayant de manipuler les commandes mortes du géant des airs.

Le bouclier électromagnétique terrestre

Ce qui se passe, c’est que les échanges électriques – donc électroniques aussi – ne fonctionnent plus sur la planète Terre. Parce que le bouclier électromagnétique terrestre vient subitement de cesser de fonctionner, de descendre en dessous d’un seuil fatal. Ce scénario ne risque pas de se produire. Pas pour l’instant, pas tout de suite. Mais il est possible dans un futur indéterminé. Pourquoi ? Que s’est-il produit ?  

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 Le soleil est la condition même de la vie terrestre : énergie et chaleur. Il présente un inconvénient : l’émission de particules électromagnétiques, dévastatrices, notamment des neutrons lourds. Ils s’additionnent aux rayonnements cosmiques Heureusement, la Terre est protégée par son champ magnétique qui fonctionne comme un bouclier.

Au centre de la Terre, il y a la ”graine”, une boule solide métallique. Elle est entourée par une enveloppe liquide composée de fer et de nickel en fusion à 4000°. Ce magma, en fluctuation permanente, par son « effet dynamo », du fait notamment de la rotation terrestre, crée le champ magnétique de notre planète, condition de notre survie contre les bombardements de particules solaires et cosmiques.

Or ce bouclier électromagnétique terrestre est en train de se dégrader, de se fissurer à grande vitesse, pour des raisons totalement inconnues jusqu’à une date récente mais qu’on commence à deviner.

Le champ magnétique qui enveloppe la Terre forme donc un bouclier contre les rayonnements cosmiques et les particules solaires fortement cancérigènes et destructeurs pour tous les échanges électriques et circuits électroniques. Sans lui, l’atmosphère aurait été soufflée, comme cela s’est produit sur Mars qui n’est plus qu’une planète aride et désolée.

La panne électrique géante

Malheureusement, depuis 1840 environ, l’intensité de ce champ magnétique vital ne cesse de diminuer au rythme moyen (énorme) de 5% par siècle. Si cela continue, le bouclier aura disparu dans moins de deux mille ans et toute vie végétale ou animale sera éteinte sur notre planète, qui ressemblera à Mars ou à la Lune. Mais le plus inquiétant, c’est que, au cours de ce siècle, la protection du bouclier électromagnétique risque de s’abaisser au dessous d’un seuil fatal : les liaisons électriques et les circuits électroniques tomberaient brutalement en panne, partout dans le monde. Or, toute notre civilisation est fondée sur l’électricité… La fée électricité est une petite fille fragile, menacée par le Soleil.

Cette hypothèse vient d’être formulée par une équipe franco-danoise de physiciens publiée dans Nature Communications, en janvier 2016. Une autre étude, publiée par le Geophysical Journal International (décembre 2015) a établi que la chute de protection du bouclier électromagnétique terrestre risque de se poursuivre à grande vitesse au cours de ce siècle. À cause de tourbillons dans le noyau liquide en fusion. Pour quand la rupture, le jour où l’électricité ne fonctionnera plus, brutalement ? M. Julien Aubert, directeur de recherche à l’Institut de physique du globe de Paris, a fait cette déclaration peu rassurante : «  on ne sait pas très bien ce qui risque de se passer ».

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On le devine, néanmoins. Cela va commencer par des pannes locales à répétition sur les satellites et les appareils électroniques et puis cela va se poursuivre jusqu’à une panne globale. On fait quoi ?     

Mais, objectera-t-on, sur Mars, pourquoi, les robots envoyés n’ont pas subi de pannes électriques alors que cette planète n’est pas protégée par le même bouclier solaire ? Parce les systèmes électriques des robots martiens sont blindés et protégés par des alliages, avec un coût mille fois supérieur à nos appareils terrestres. Impossible à reproduire sur Terre pour protéger nos millions de circuits électriques et électroniques.   

Second danger : les orages solaires

De plus, à ce risque global d’affaiblissement du bouclier électromagnétique, s’en ajoute un autre, plus conjoncturel : les orages solaires. Par périodes, pendant une dizaine d’années, Sol invictus connaît une poussée d’émissions de particules qui percent le bouclier électromagnétique terrestre. On pense que ce phénomène se produit tous les deux siècles. Le dernier épisode en date aurait eu lieu sous le Second Empire. Mais, à cette époque, cela n’avait pas de conséquences puisque la dépendance à l’électricité n’existait pas. Il n’y avait ni TGV ni smartphones, et les locomotives à vapeur pas plus que les lampes à pétrole et les fiacres hippomobiles n’avaient besoin de courant électrique…

En cas d’orage solaire aujourd’hui, pendant une dizaine d’années, les systèmes électriques – et électroniques – du monde entier seraient soumis à d’incessantes pannes, perturbations, baisses de tension. Rappelons qu’en cas de panne, même partielle, ou de dysfonctionnements répétés des installations électriques et des circuits électroniques, c’est toute l’économie et la civilisation mondiales qui s’effondrent. Fin des transports terrestres, maritimes, aériens ; extinction des communications, arrêt des usines, et chacun peut imaginer le reste.

Les Titans contre les Dieux

Fondée sur la fée électricité, notre civilisation prométhéenne s’en est remise à sa baguette magique. Mais celle–ci est très fragile. Elle dépend de forces à la fois telluriques (la rotation du noyau liquide de la Terre), solaires surtout (les émissions de particules lourdes) et cosmiques (les rayonnements). Philosophiquement, c’est intéressant : en s’en remettant à l’électricité, l’espèce humaine a mis son sort entre les mains des entrailles de la Terre, du Soleil et du Cosmos, que les Grecs anciens nommaient Héphaïstos, Apollon et Zeus. L’homme, qui suit Prométhée, le roi des Titans, l’inventeur du feu, doit affronter des Dieux parfaitement indifférents au sort de l’humanité, infime atome dans l’immensité cosmique. Les religions monothéistes nous disent que notre âme est immortelle. Comme l’électricité ?

  1. ILS : Instrumental landing system. Procédé d’atterrissage sans visibilité par guidage de l’appareil dans l’axe de la piste et en hauteur.

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La teoria del “nomos” in Carl Schmitt: la geopolitica come baluardo contro il nichilismo?

Ugo Gaudino

Ex: http://www.geopolitica-rivista.org

nomos,203,200_.jpgLa complessa produzione di Carl Schmitt, tanto affascinante quanto labirintica, ha dato un contributo fondamentale alla comprensione del nichilismo e ai processi di secolarizzazione e neutralizzazione che l’hanno provocato. Spinto da un’inesorabile volontà di esorcizzare la crisi e la negatività in cui stava precipitando la decadente Europa d’inizio Novecento, il giurista tedesco si confronta impavidamente con la “potenza del Niente” – esperienza cruciale per la comprensione di quell’epoca e per restare dentro alla filosofia, come ammonivano Jünger ed Heidegger in Oltre la linea –, tentando di opporre all’horror vacui soluzioni di volta in volta sempre più solide, concrete ed elementari, nel corso di un itinerario intellettuale lungo, tortuoso e per certi aspetti contraddittorio.

1. Intellettuale eclettico dalla penna sottile e dai molteplici interessi, nonché figura di primissimo piano tra i malinconici testimoni della crisi di un’epoca (quella dell’Europa degli Stati sovrani e della sua migliore creazione, il cosiddetto ius publicum europaeum), l’ambiguità di un personaggio definito non a torto ”la sfinge della moderna scienza giuspubblicistica tedesca” non pregiudica la grandezza della sua prestazione, frutto di una visione del mondo disincantata che tenta di addomesticare il caos senza pretendere di neutralizzarlo completamente.

Il nucleo propulsivo della produzione schmittiana sta nel suo essere situato nel contesto di crisi dell’Europa di inizio Novecento, tanto storico-politica quanto logico-teorica. In questa sede si cercherà di far chiarezza sul secondo aspetto, analizzando i tentativi dell’autore di far fronte alla crisi del razionalismo moderno e della mediazione tra Idea e Realtà. Di fronte alle minacciose lande aperte dal nichilismo, Schmitt non reagisce affidandosi a procedimenti antitetici e costruendo edifici metafisici ormai obsoleti nell’età della tecnica né tantomeno crogiolandosi nello spleen come molti intellettuali sedotti dal “Niente”: il giurista di Plettenberg cerca invece di forzare la crisi, di radicalizzarla risalendone alle origini, decostruendola e provando a cogliervi il momento genetico di nuovo, possibile ordine per l’Occidente decadente.

Di qui la prima fase del suo percorso, quella del “decisionismo”, primo tentativo di opposizione al nichilismo. Partendo dalla consapevolezza dell’origine contraddittoria della politica, basata sulla coappartenenza originaria di violenza e forma, Schmitt afferma l’innegabilità degli aspetti entropici e distruttivi della stessa. Tramontata ogni pretesa di mediazione definitiva tra ideale e contingente da parte della ragione, la politica resta in balìa di questa frattura genealogica, in una dialettica in cui la trascendenza dell’Idea non è mai ontologicamente piena ma permeata da un’assenza originaria, immersa nelle sabbie mobili del cosiddetto “stato d’eccezione” che rispetto all’ordine si pone come ombra ed eventualità che può rovesciarlo da un momento all’altro.

La via d’uscita per imporsi sull’eccezione è individuata nella “decisione”, che nasce dal Nulla e tenta di costruire un edificio politico-giuridico nonostante le basi estremamente fragili: l’eccezione, per quanto pericolosa, è realisticamente considerata necessaria per partorire e mantenere l’ordine. Una prospettiva agli antipodi delle utopie dei normativisti, i quali trascurano la possibilità che l’ordine possa auto-rovesciarsi e restano ciecamente aggrappati alla regola ignorando che essa vive “solo nell’eccezione”, come affermato in Teologia politica. Chi decide sullo “stato d’eccezione” è per Schmitt “sovrano”, inteso come colui che riesce a compiere il salto dall’Idea alla Realtà e che ha l’ultima parola su quelle situazioni liminali in cui l’ordinamento è minacciato da gravi crisi che possono sconvolgerne le fondamenta.

Per quanto suggestiva, la fase del decisionismo sembra eccessivamente legata alla categoria dello Stato moderno, di cui il giurista appare profondamente nostalgico (pur non essendo uno “statolatra” tout court come vorrebbero farlo apparire alcuni: lo Stato è soltanto un “bel male” prodotto dalla cultura europea onde evitare la dissoluzione delle guerre civili). Pertanto, vista la crisi dei “Leviatani”, cui Schmitt assiste in prima persona nell’agonizzante Repubblica di Weimar, le strade da percorrere per neutralizzare il “Niente” sono quelle che conducono a istanze pre-statali, sopravvissute alla crisi della razionalità moderna – di cui lo Stato era un prodotto – e nelle quali ricercare l’essenza del “politico” dopo il tracollo della statualità.

2. Si apre così la seconda fase del pensiero schmittiano, incentrata sulla teoria degli “ordini concreti”: questa, ancorandosi alla concreta storicità e spazialità, rappresenta un passo in avanti rispetto alla fluidità dello “stato d’eccezione” e un ponte di collegamento con le successive elucubrazioni sul nomos. Vanificata l’illusione statocentrica, Schmitt dirige la sua lente d’ingrandimento sulle Ortungen dei popoli, soggetti in grado di decidere sulla propria esistenza politica – e quindi sulla dicotomia “amico/nemico” – anche andando “oltre” lo Stato.

Così come l’essenza del politico è ricercata al di là dello Stato, anche il diritto è ormai slegato da questo, che ha perso definitivamente il monopolio della politica che Weber gli riconosceva: pertanto, riprendendo l’istituzionalismo di Maurice Hauriou e di Santi Romano, Schmitt arriva a sostenere che le norme non coincidono né con universali astratti né con decisioni sovrane ma costituiscono il prodotto di determinate situazioni storico-sociali e di contesti in cui si articola il corpo di una nazione. Questa evoluzione ordinamentalista è una tappa necessaria per la costruzione di un edificio giuridico svincolato dallo Stato e fondato sulla concretezza di una normalità non più dipendente dal prius della decisione – in quanto creata dal sovrano – ma preesistente nella prassi di un “io sociale” sedimentatosi col tempo intorno alle consuetudini e allo ius involontarium. La decisione finisce per essere assorbita completamente in “ordinamenti concreti” dai tratti comunitaristici, emotivi ed irrazionali che sembrano avvicinarsi di molto alla concezione del Volk propugnata dal nazionalsocialismo, con cui nel corso di questi anni Schmitt ebbe un rapporto controverso. Negli ultimi anni di Weimar, infatti, il giurista si era fermamente opposto ai movimenti estremisti che avrebbero potuto mettere in pericolo la vita pubblica del Reich, tanto da denunciare l’incostituzionalità del partito nazista nel 1930. Nell’ottica schmittiana, “custode” della Costituzione era solo il Presidente del Reich, il cui ruolo fu difeso strenuamente fino all’ascesa di Hitler. Allora, principalmente per ragioni di opportunismo legate alla carriera prima ancora che per presunte affinità ideologiche, diventò membro del partito, da cui comunque fu allontanato nel 1936, accusato di vicinanza ad ambienti reazionari, conservatori e non ariani da Alfred Rosenberg.

Nonostante la palese eterodossia di un cattolico romano che rifiutava tanto il razzismo biologico quanto il tracotante imperialismo di marca hitleriana (da cui diverge il suo concetto di Grossraum), è innegabile che Schmitt in quegli anni abbia tentato, invano, di rendere compatibili le sue idee con la dottrina nazionalsocialista. Di qui l’ambizioso proposito, contenuto nel saggio del 1934 Stato, movimento, popolo, di delineare un modello costituzionale per il Terzo Reich, visto come la possibile realizzazione del “ordine concreto” in cui l’unità è assicurata dalla combinazione di questi tre elementi – probabilmente anche con l’obiettivo di arginare gli eccessi del Führer. Tuttavia, queste analogie non fanno di Schmitt un Kronjurist ma dimostrano solo la volontà dell’autore di svincolarsi dall’apparato teorico ancora legato alla dimensione statale e la necessità di elaborare un novus ordo capace di fungere da baluardo per il nichilismo.
La valorizzazione delle coordinate spazio-temporali, l’esaltazione del popolo e dell’elemento terrigno, uniti ai saggi di diritto internazionale maturati nel corso degli anni Venti e Trenta non sono dunque da considerare come tratti apologetici del regime quanto piuttosto come preludio alla teoria del nomos e ad una nuova idea di diritto priva di caratteri astratti e legata alla concretezza degli eventi storici, in cui si situa per diventare ordinamento e si orienta per modellare un ambiente, non sottraendosi alla storicità e alla temporalità ma rappresentando anzi un fattore che li co-determina.

Una riflessione dai tratti fortemente geopolitici che sembra neutralizzare la “potenza del Niente” valorizzando l’elemento spaziale in cui collocare l’idea politica, ormai lontana dagli abissi dello “stato d’eccezione”.

3. Il termine nomos viene impiegato nel suo senso originario e ricondotto alla prima occupazione di terra e a quelle attività pratico-sociali di appropriazione, divisione e sfruttamento della medesima. Il diritto è quindi unità di ordinamento e localizzazione (Ordnung und ortung) che non nasce con strumenti razionali ma neppure dalla decisione quanto dalla conquista del territorio: nella terra è situato il nesso ontologico che collega giustizia e diritto.

1a88f221e2fe7df09f12f25e91dff6f8_w600_h_mw_mh_cs_cx_cy.jpgDi qui la necessità avvertita dal giurista esperto del mondo classico di recuperare l’etimologia autentica del termine νεμειν, che si articola in tre significati: “prendere, conquistare” (da cui i concetti di Landnahme e Seenahme, sviluppati in Terra e mare nel ’42); “dividere, spartire”, ad indicare la suddivisione del terreno e la conseguente nascita di un ordinamento proprietario su di esso; “pascolare”, quindi utilizzare, valorizzare, consumare. Soffermandosi sulla genesi della parola nomos Schmitt vuole restituirle la “forza e grandezza primitiva” salvandola dalla cattiva interpretazione datale dai contemporanei, che l’hanno “ridotta a designare, in maniera generica e priva di sostanza, ogni tipo di regolamentazione o disposizione normativistica”, come afferma polemicamente ne Il nomos della terra, pubblicato nel 1950 e summa del suo pensiero giuridico e politico. L’uso linguistico di “un’epoca decadente che non sa più collegarsi alle proprie origini” funzionalizza il nomos alla legge, non distinguendo tra diritto fondamentale e atti di posizione e facendo scomparire il legame con l’atto costitutivo dell’ordinamento spaziale.

Bersaglio di Schmitt è il linguaggio positivistico del secolo XIX che in Germania aveva reso nomos con Gesetz, ossia legge, errore d’interpretazione ricondotto all’abuso del concetto di legalità tipico dello Stato legislativo centralistico. Il nomos indica invece la piena immediatezza di una forza giuridica non mediata da leggi, di un atto di legittimità costitutivo che conferisce senso alla legalità delle stesse, di una violenza non indiscriminata né indeterminata ma ontologicamente ordinatrice. Il riferimento al celebre frammento 169 di Pindaro sul nomos basileus e al nomos sovrano in Aristotele non fanno che rinforzare la tesi secondo cui la dottrina positivistica, malgrado l’ammonimento degli esponenti della scuola “storica” come Savigny, sarebbe rimasta intrappolata nel quadro nichilistico del suo tempo, da cui Schmitt tenta di uscire riallacciandosi a quegli elementi primordiali che rappresentano una risorsa simbolica fondamentale, da cui l’uomo nasce e a cui s’aggrappa per organizzare la sua vita. Assumendo la piena consapevolezza di essere “animali terrestri” si cerca di evitare la disgregazione dell’epoca contemporanea.

4. Partendo dalla terra, che salva dall’oblio filosofico, coadiuvato da Heidegger e Junger, lo Schmitt di Terra e mare e de Il nomos della terra ritorna alla dimensione ctonia e tellurica dell’individuo, ripercorrendo la storia del mondo e armandosi contro due minacce che rappresentano facce della stessa medaglia: da un punto di vista metafisico il nichilismo della tecnica, che ha prodotto la drastica separazione tra ordinamento e localizzazione, eliminando le differenze e trasformando il nomos in legge, si rispecchia geopoliticamente nell’universalismo di stampo angloamericano, che con la sua weltanschauung utopistica ha provocato la dissoluzione dello ius publicum europaeum, cardine dell’ordine politico dell’Europa moderna.

È opportuno segnalare che questa teoria non riposa su basi radicalmente antitetiche rispetto alle elaborazioni precedenti: l’idea di Giustizia che si manifesta nel nomos è ordine che si rende visibile attraverso il disordine, presa di possesso, recinzione e nel contempo esclusione, radicamento nello sradicamento. L’ultimo Schmitt, in altre parole, traduce in termini spaziali i concetti chiave elaborati negli anni ’20. La sovranità, collocata in precedenza nel tempo concreto della modernità come epoca dell’eccezione ma ancora in uno spazio astratto, ora si radica intensamente nella concretezza spaziale e più precisamente nel vecchio continente. In seguito alla prima rivoluzione spaziale moderna, con l’irruzione sulla scena storica del mare (spazio liscio, vuoto, anomico) e con la scoperta e l’occupazione dell’America prende forma l’ordine europeo degli Stati: il nuovo nomos è riorganizzazione dello spazio, rivolgimento, rivoluzione.

Così come lo Stato moderno non espunge davvero da sé il caos, ma ne è anzi attraversato e continuamente ferito, il nuovo ordine moderno prende forma confinando questo disordine al di fuori di sé, nello spazio extraeuropeo, ma mai cercando di neutralizzarlo in via definitiva.


2347592565.jpgL’irrazionalità della guerra viene dunque confinata nelle amity lines del mare mentre sul suolo continentale, a mo’ di razionalizzazione effettiva del sacrificio, resta la guerre en forme tra Stati che si riconoscono reciprocamente come sovrani e che non mirano all’annichilimento o alla criminalizzazione del nemico. Una delle maggiori conquiste del diritto pubblico europeo è stata infatti la limitazione della guerra (Hegung des Krieges) e la trasformazione dal bellum iustum delle guerre civili di religione in conflitti “giusti” tra pari, tra hostes aequaliter iusti. Quest’atto di contenimento non è stato frutto delle ideologie razionalistiche, bensì della particolare condizione di equilibrio di cui l’Europa moderna ha goduto fino al 1914. Un assetto fondato non solo sulla dialettica vecchio/nuovo mondo – strumentalizzata da Schmitt, secondo alcuni, per difendere l’imperialismo e il colonialismo europeo -, ma anche sul rapporto tra terraferma e libertà del mare che ha fatto in primis le fortune dell’Inghilterra, che ha scelto di diventarne “figlia” trasformando la propria essenza storico-politica ed arrivando a dominare lo spazio liscio e uniforme.

Ma è nello stesso humus culturale anglosassone che le logiche di neutralizzazione passiva proliferano: il culto del razionalismo, ignaro d’eccezione e di localizzazioni e che tutto uniforma con i suoi sterili meccanismi, che impone la soppressione degli elementi irrazionali ignorando che l’Es, per citare un celebre Freud, prima o poi riesploderà in forme ancor più brutali. Torna infatti la iusta bella, che mira al totale annientamento del nemico, rappresentato stavolta dai soggetti che non si piegano al mondialismo informe e ad una condizione “utopica” che in realtà è guerra civile globale: lo sradicamento dell’u-topos conduce alla deterritorializzazione, che è perdita del nomos in quanto orientamento e ricaduta nel vortice nichilistico che l’ottimismo positivista cercava di esorcizzare con l’uso astratto della ragione.

Ciò che Schmitt cerca di affermare, pertanto, è che solo assumendo consapevolmente la propria origine abissale, la negatività di base e la possibilità della fine inscritta in sé stesso un ordinamento può sperare di sottrarsi al nichilismo: lo ius publicum europaeum ha perduto concretezza trasformando il nomos in astratta legge globale ed abbracciando ideologie internazionaliste e pacifiste che hanno solo gettato il continente in conflitti drammatici e devastanti. Facendogli perdere, inoltre, la sua specificità ed inglobandolo in quella nozione di Occidente tanto indeterminata quanto adatta per un’epoca in cui l’ordine politico sembra esser stato ingabbiato dai gangli del Niente.

Bibliografia essenziale

AMENDOLA A., Carl Schmitt tra decisione e ordinamento concreto, Edizioni Scientifiche Italiane, Napoli, 1999
CASTRUCCI E., Nomos e guerra. Glosse al «Nomos della terra» di Carl Schmitt, La scuola di Pitagora, Napoli, 2011
CHIANTERA-STUTTE P., Il pensiero geopolitico. Spazio, potere e imperialismo tra Otto e Novecento, Carocci Editore, Roma, 2014
GALLI C., Genealogia della politica. Carl Schmitt e la crisi del pensiero politico moderno, Il Mulino, Bologna, 2010
PIETROPAOLI S., Schmitt, Carocci, Roma, 2012
SCHMITT C., Politische Theologie. Vier Kapitel zur Lehre der Souveränität, Duncker & Humblot, Monaco-Lipsia 1922, trad it. Teologia politica. Quattro capitoli sulla dottrina della sovranità, in Le categorie del ‘politico’ (a cura di P. SCHIERA e G. MIGLIO), Il Mulino, Bologna, 1972
ID., Verfassungslehre, Duncker & Humblot, Monaco-Lipsia 1928, trad. it. Dottrina della costituzione, Giuffrè, Milano, 1984
ID., Der Begriff des Politischen, in C. SCHMITT et al., Probleme der Demokratie, Walther Rothschild, Berlino-Grunewald, 1928, pp. 1-34, trad. it. Il concetto di ‘politico’. Testo del 1932 con una premessa e tre corollari, in Le categorie del ‘politico’, Il Mulino, Bologna, 1972
ID., Land und Meer. Eine weltgeschichtliche Betrachtung, Reclam, Lipsia 1942, trad. it. Terra e mare. Una considerazione sulla storia del mondo raccontata a mia figlia Anima, Adelphi, 2011
ID., Der Nomos der Erde im Völkerrecht des Jus Publicum europaeum, Greven, Colonia 1950, trad. it. Il Nomos della terra nel diritto internazionale dello “ius publicum europaeum”, Adelphi, Milano, 1991
VOLPI F., Il nichilismo, GLF editori Laterza, Roma, 2009

Drieu: chroniques des années 30

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“ « La Vénus de Milo », « Le Camping », « Le cas Violette Nozières », « La Parisienne », « L'Affaire Hanau », « La solitude de Buenos Aires », « Les Bords de la Seine », « Le corps des Français », « Goya », « Soutine », « Jorge-Luis Borges » ou « Lindbergh », voici, entre tant d'autres, quelques-unes des chroniques semées par Pierre Drieu la Rochelle dans les journaux et revues des années 30, au choix, dans Le Figaro, Marianne ou la NRF. Critiques littéraires ou artistiques, comptes rendus de procès, reportages en terre étrangère, papiers d'humeur, portraits souvenirs : les curiosités et les genres de Drieu sont multiples mais il garde ce regard unique, pénétrant et sensible, pour restituer vie et vérité de ce qu'il a vu, éprouvé et compris. Ces textes inédits ou oubliés dans les rééditions de l'auteur classique du Feu Follet, de Gilles méritaient pourtant d'être redécouverts, ils témoignent toujours du style et de la manière d'un écrivain grand format. ”

samedi, 05 mars 2016

Passione dell'Eurasia - Su Gumilev

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Venerdì 26 febbraio, presso gli uffici dell’Istituto di Alti Studi in Geopolitica e Scienze Ausiliarie (IsAG), è stato presentato e discusso il nuovo libro di Dario Citati intitolato La passione dell’Eurasia. Storia e civiltà in Lev Gumilëv, recentemente pubblicato per i tipi dell’editore Mimesis.

Assieme all’Autore, che è Direttore del Programma “Eurasia” dell’IsAG, erano presenti a dibattere diversi ricercatori e collaboratori dell’Istituto, i quali hanno commentato il pensiero di Gumilëv e individuato l’utilità per lo studioso odierno di geopolitica.

Storico e antropologo sovietico, Lev Gumilëv (1912-1992) ha legato il proprio nome agli studi etnografici sui popoli nomadi della steppa e al concetto di “etnogenesi” come chiave interpretativa della storia delle civiltà. Gumilëv osservò il rapporto tra clima ed espansione della potenza nomadica in vari periodi storici, traendone la convinzione di una precisa correlazione dovuta al fragile equilibrio tra pastorizia, bioma della steppa e precipitazioni. Ciò malgrado, questa correlazione quasi meccanica non poteva spiegare, a giudizio di Gumilëv, la formazione delle etnie e i cicli di ascesa e declino delle civiltà. Fece allora ricorso alla nuova categoria di “passionarietà”, la capacità degli individui (ma per loro tramite anche di un intero popolo) di tendere verso la realizzazione di un fine superiore, financo superando il proprio istinto di autoconservazione. È la maggiore o minore presenza di questa passionarietà all’interno di una società a spingerla in alto verso l’acme o lungo il pendio del declino.

La figura di Gumilëv, seppur fonte di controversia, è oggi molto popolare in Russia e in altri paesi ex sovietici. I suoi libri sono ampiamente diffusi, le sue categorie frequenti nel discorso pubblico, gli è stata dedicata l’università della capitale kazaka Astanà, e anche il Presidente russo Vladimir Putin l’ha citato positivamente in più di un suo discorso ufficiale. Ciò stona con quanto subì in vita, ossia l’ostracismo accademico per la sua mancanza di ortodossia marxista-leninista, e la persecuzione e l’internamento nel gulag per la “macchia” ereditaria d’essere figlio di due poeti ripudiati dal regime comunista, ossia Nikolaj Gumilëv e Anna Achmatova.

La discussione ha evidenziato come, malgrado taluni limiti scientifici di Gumilëv imputabili anche alle difficilissime circostanze della vita e formazione, il suo pensiero sia di massimo interesse per chi voglia rifondare lo studio della geopolitica su basi scientifiche. La sua analisi del legame tra clima ed espansione nomadica nella steppa risulta, almeno nell’impianto, sostanzialmente confermata da studi recenti. «Gumilëv è un continuatore della tradizione vitalista, che permette di guardare il fenomeno etnico da un punto di vista innovativo e più ampio», ha osservato Matteo Marconi, Direttore del Programma “Teoria e storia della geopolitica”. Daniele Scalea, Direttore Generale, ha sostenuto che laddove Gumilëv è stato davvero anticipatore sia nell’aver applicato nozioni e metodi delle moderne scienze naturali per spiegare la storia umana, un approccio oggi alla base della fortunata corrente della big history.

Il libro di Dario Citati, La passione dell’Eurasia, sarò ora presentato alla Scuola di Lettere, Filosofia e Lingue dell’Università Roma Tre, alla presenza, oltre che dell’autore, di quattro eminenti studiosi di storia e slavistica come Fabio Bettanin, Cesare G. De Michelis, Lorenzo Pubblici e Adriano Roccucci (che ha anche prefato l’opera). L’appuntamento per tutti gli interessati è per lunedì 14 marzo, alle ore 17, presso l’Aula 18 (Piano Terra) del Dipartimento di Filosofia, Comunicazione e Spettacolo, in Via Ostiense 234/236 [clicca qui per la locandina].

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Entretien avec Robert Steuckers sur Ernst Jünger, Armin Mohler et la « révolution conservatrice »

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Entretien avec Robert Steuckers sur Ernst Jünger, Armin Mohler et la «révolution conservatrice»


Propos recueillis par Valentin Fontan-Moret pour la revue Philitt (Paris)

I.
Vous distinguez plusieurs courants au sein de la Révolution conservatrice allemande. Auquel Ernst Jünger appartient-il ?


Ernst Jünger appartient, c’est sûr, au filon national-révolutionnaire de la « révolution conservatrice », quasiment dès le départ. C’est un courant forcément plus révolutionnaire que conservateur. Pour quelles raisons initiales Ernst Jünger a-t-il basculé dans ce nationalisme révolutionnaire plutôt que dans une autre catégorie de la RC ? Comme pour beaucoup de ses homologues, la lecture de Nietzsche, avant 1914, quand il était encore adolescent, a été déterminante. Il faut tout de même préciser que Nietzsche, à cette époque-là, est lu surtout par les franges les plus contestatrices des gauches allemandes et par la bohème littéraire. Il règne dans ces milieux un anarchisme joyeux et moqueur qui arrache les masques des bien-pensants, dénonce les hypocrisies et fustige le moralisme. Cet état d’esprit déborde dans le mouvement de jeunesse Wandervogel, auquel participe Ernst Jünger en 1911-1912. La découverte de Nietzsche a laissé peu de traces écrites dans l’œuvre de Jünger. Entre son retour de la Légion Etrangère et son engagement dans l’armée impériale allemande en 1914, nous disposons de peu de notes personnelles, de lettres adressées à ses parents ou ses amis. Son biographe Heimo Schwilk note simplement qu’Ernst Jünger a lu La Volonté de puissance et La Naissance de la tragédie. On peut en déduire que l’adolescent hérite de cette lecture une attitude de rebelle. Aucun ordre établi ne trouve grâce à ses yeux. Comme bon nombre de ses contemporains de la Belle Epoque, où l’on s’ennuie ferme, il rejette tout ce qui est figé. C’est donc essentiellement le Nietzsche que l’on a appelé « critique » et « démasquant » qui transforme Ernst Jünger à 18 ans. Il faut penser dangereusement, selon les injonctions du solitaire de Sils-Maria. Il faut aussi une rénovation totale, expérimenter un vécu incandescent dans des communautés d’extase dionysiaque. Ce vécu ardent, la guerre le lui offrira. Le cataclysme libère de l’ennui, des répétitions stériles, du ronron ânonné par les établissements d’enseignement. L’expérience de la guerre, avec la confrontation quotidienne à l’« élémentaire » (la boue, les rats, le feu, le froid, les blessures…) achève de ruiner tous les réflexes frileux qu’un enfant de bonne famille de la Belle Epoque pouvait encore receler en son fors intérieur.


ej_zvSHwlATT5aDQmG8.jpgMais ce qui fait de Jünger un « nationaliste » dans les années 1920, c’est la lecture de Maurice Barrès. Pourquoi ? Avant la Grande Guerre, on était conservateur (mais non révolutionnaire !). Désormais, avec le mythe du sang, chanté par Barrès, on devient un révolutionnaire nationaliste. Le vocable, plutôt nouveau aux débuts de la république de Weimar, indique une radicalisation politique et esthétique qui rompt avec les droites conventionnelles. L’Allemagne, entre 1918 et 1923, est dans la même situation désastreuse que la France après 1871. Le modèle revanchiste barrésien est donc transposable dans l’Allemagne vaincue et humiliée. Ensuite, peu enclin à accepter un travail politique conventionnel, Jünger est séduit, comme Barrès avant lui, par le Général Boulanger, l’homme qui, écrit-il, « ouvre énergiquement la fenêtre, jette dehors les bavards et laisse entrer l’air pur ». Chez Barrès, Ernst Jünger ne retrouve pas seulement les clefs d’une métapolitique de la revanche ou un idéal de purification violente de la vie politique, façon Boulanger. Il y a derrière cette réception de Barrès une dimension mystique, concentrée dans un ouvrage qu’Ernst Jünger avait déjà lu au Lycée : Du sang, de la volupté et de la mort. Il en retient la nécessité d’une ivresse orgiaque, qui ne craint pas le sang, dans toute démarche politique saine, c’est-à-dire dans le contexte de l’époque, de toute démarche politique non libérale, non bourgeoise.


Le camp national-révolutionnaire, au sein de la RC, est donc pour l’essentiel un camp de jeunes anciens combattants, directement ou indirectement influencés par Nietzsche et par Barrès (souvent via l’interprétation qu’en donnait Jünger). Camp qui souhaiterait bien, si l’occasion se présentait, faire un coup à la façon du Général Boulanger (cette fois avec le Corps Franc du Capitaine Ehrhardt).

II.
A partir de La Paix, essai publié en 1946, son oeuvre semble prendre un tournant individualiste, peut-être plus spirituel. Faut-il y voir une rupture avec la Révolution conservatrice ?

Je pense que le tournant « individualiste », comme vous le dites, et le tropisme spirituel/traditionaliste s’opère subrepticement dès que la période politique très effervescente, qui va de 1918 à 1926, cesse d’animer la scène politique allemande. Les traités de Locarno et de Berlin apportent un apaisement en Europe et l’Allemagne signe des traités plus ou moins satisfaisants avec ses voisins de l’Ouest et de l’Est. On ne peut plus parler d’une période révolutionnaire en Europe, où tout aurait été possible, comme une bolchévisation nationale de l’Atlantique au Pacifique. Les rêves des révolutionnaires barrésiens et futuristes ne sont plus possibles. L’effervescence bolchevique, elle aussi, s’estompe et l’URSS tente de se stabiliser. Jünger fait ses premiers voyages, quitte l’Allemagne, muni d’une bourse d’études, pour étudier la faune marine à Naples. La rencontre avec la Méditerranée est importante : ses paysages apaisent le soldat nordique revenu des enfers de Flandre et de Picardie.

Les traités et le séjour à Naples n’ont certes pas interrompu les activités éditoriales d’Ernst Jünger et de son frère Friedrich Georg. Ils participent tous deux aux revues les plus audacieuses de la petite sphère nationaliste, nationale-révolutionnaire ou nationale-bolchevique. Ils sont rétifs aux avances de Goebbels, Hitler ou Hess : surtout parce que les deux frères demeurent « boulangistes ». Ils ne veulent pas participer à des carnavals politiques, fussent-ils placés sous le signe d’un nationalisme né de la guerre et refusant les implications du Traité de Versailles. Dès l’avènement du national-socialisme au pouvoir en 1933, le retrait des frères Jünger s’accentue. Ernst Jünger renonce à toute position dans les académies littéraires mises au pas par le nouveau régime. Siéger dans ces académies contrôlées mènerait à un ronron stérile qu’un nietzschéen, même quiétiste, ne pourrait admettre. C’est aussi l’époque du premier repli en zone rurale, à Kirchhorst en Basse-Saxe, dans la région de Hanovre, berceau de sa famille paternelle. Puis quelques voyages en pays méditerranéens et, enfin, les séjours parisiens sous l’uniforme de l’armée d’occupation.


ej-ernstjunger.jpgL’abandon des positions tranchées des années 1918-1933 provient certes de l’âge : Ernst Jünger a 50 ans quand le III° Reich s’effondre dans l’horreur. Il vient aussi du choc terrible que fut la mort au combat de son fils Ernstl dans les carrières de marbre de Carrare en Italie. Au moment d’écrire La Paix, Ernst Jünger, amer comme la plupart de ses compatriotes au moment de la défaite, constate : « Après une défaite pareille, on ne se relève pas comme on a pu se relever après Iéna ou Sedan. Une défaite de cette ampleur signifie un tournant dans la vie de tout peuple qui la subit ; dans cette phase de transition non seulement d’innombrables êtres humains disparaissent mais aussi et surtout beaucoup de choses qui nous mouvaient au plus profond de nous-mêmes ». Contrairement aux guerres précédentes, la deuxième guerre mondiale a porté la puissance de destruction des belligérants à son paroxysme, à des dimensions qu’Ernst Jünger qualifie de « cosmiques », surtout après l’atomisation des villes japonaises d’Hiroshima et de Nagasaki. Notre auteur prend conscience que cette démesure destructrice n’est plus appréhendable par les catégories politiques usuelles : de ce fait, nous entrons dans l’ère de la posthistoire. La défaite du III° Reich et la victoire des alliés (anglo-saxons et soviétiques) ont rendu impossible la poursuite des trajectoires historiques héritées du passé. Les moyens techniques de donner la mort en masse, de détruire des villes entières en quelques minutes sinon en quelques secondes prouvent que la civilisation moderne, écrit le biographe Schwilk, « tend irrémédiablement à détruire tout ce qui relève de l’autochtonité, des traditions, des faits de vie organiques ». C’est l’âge posthistorique des « polytechniciens de la puissance » qui commencent partout, et surtout dans l’Europe ravagée, à formater le monde selon leurs critères.


Le 22 septembre 1945, rappelle Schwilk, Ernst Jünger écrit dans son journal : « Ils ne connaissent ni les mythes grecs ni l’éthique chrétienne ni les moralistes français ni la métaphysique allemande ni la poésie de tous les poètes du monde. Devant la vraie vie, ils ne sont que des nains. Mais ce sont des Goliaths techniciens –donc des géants dans toute œuvre de destruction, où se dissimule finalement leur mission, qu’ils ignorent en tant que telle. Ils sont d’une clarté et d’une précision inhabituelles dans tout ce qui est mécanique. Ils sont déroutés, rabougris, noyés dans tout ce qui est beauté et amour. Ils sont titans et cyclopes, esprits de l’obscurité, négateurs et ennemis de toutes forces créatrices. Eux qui peuvent réduire à rien des millions d’années (de cristallisation organique, ndt) par quelques maigres efforts, sans laisser aucune œuvre derrière eux qui puisse égaler le moindre brin d’herbe, le moindre grain de blé, la plus modeste aile de moustique. Ils sont loin des poèmes, du vin, du rêve, des jeux, empêtrés sans espoir dans des doctrines fallacieuses, énoncées à la façon des instituteurs prétentieux. Néanmoins, ils ont leur mission à accomplir ».


Ce sont ces sentiments-là qu’Ernst Jünger veut communiquer à ses lecteurs immédiatement après 1945. Schwilk, de loin, à mes yeux, le meilleur biographe d’Ernst Jünger, explique le sens du glissement qui s’opère dans l’esprit de notre auteur : tous sont coupables dans cette deuxième guerre mondiale qui fut « la première œuvre collective de l’humanité » (et une œuvre de destruction !). Les projets politiques ne pourront plus être « nationaux », réduits aux seules nations de petites ou moyennes dimensions. Il faut, pense Jünger tout de suite après la guerre, faire une Europe, où tous les peuples prennent conscience que la guerre a été simultanément gagnée et perdue par tous. Cette Europe doit renouer avec les principes de quiétude du moyen âge ou de l’ancien régime : il renonce clairement là aux concepts qu’il avait forgés dans les années 1920-1930, ceux de « mobilisation totale » et de « Travailleur » qui avaient formé la quintessence de sa philosophie nationale-révolutionnaire juste avant l’accession de Hitler au pouvoir. Ces concepts, constate-t-il en 1946, ne peuvent plus déboucher sur du positif. Ils sont appelés à faire basculer l’humanité dans l’horreur.


C’est ainsi que Jünger devient prophète de la « décélération » (die Entschleunigung), après avoir été dans les années 20, un prophète de l’accélération paroxystique (die Beschleunigung), comme le furent aussi les futuristes italiens, regroupés autour de Marinetti. Jan Robert Weber a sorti en 2011 une biographie d’Ernst Jünger centrée sur la notion de « décélération » : il y explique que la démarche spirituelle et « individualiste » (je dirais la démarche de l’anarque) se déploie en deux phases principales : le recours à l’écriture, hautement revendiquée comme refuge pour échapper au travail des titans et des cyclopes ou aux affres déliquescentes de la posthistoire, puis les voyages dans les refuges méditerranéens qui, très bientôt, seront, eux aussi, victimes de la modernité dévorante et de ses stratégies d’accélération. Jan Robert Weber : « C’est le moi apaisé d’un homme qui voyage à travers le monde dans la posthistoire ».

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III.
Armin Mohler a été le secrétaire d’Ernst Jünger et a oeuvré à faire connaître la Révolution conservatrice allemande. Pouvez-vous nous en dire plus sur son rôle, notamment auprès des courants assimilés à la “Nouvelle Droite” ?


ej_a1tr5dy_Dacs.jpgC’est évidemment une rupture non pas tant avec la RC (qui connait trop de facettes pour pouvoir être rejetée entièrement) mais avec ses propres postures nationales-révolutionnaires. Armin Mohler avait écrit le premier article louangeur sur Ernst Jünger dans Weltwoche en 1946. En septembre 1949, il devient le secrétaire d’Ernst Jünger avec pour première tâche de publier en Suisse une partie des journaux de guerre. Armin Mohler avait déjà achevé sa fameuse thèse sur la Révolution conservatrice, sous la supervision du philosophe existentialiste (modéré) et protestant Karl Jaspers, dont il avait retenu une idée cardinale : celle de « période axiale » de l’histoire. Une période axiale fonde les valeurs pérennes d’une civilisation ou d’un grand espace géoreligieux. Pour Armin Mohler, très idéaliste, la RC, en rejetant les idées de 1789, du manchestérisme anglais et de toutes les autres idées libérales, posait les bases, à la suite de l’idée d’amor fati formulée par Nietzsche, d’une nouvelle batterie de valeurs appelées, moyennant les efforts d’élites audacieuses, à régénérer le monde, à lui donner de nouvelles assises solides. Les idées exprimées par Ernst Jünger dans les revues nationales-révolutionnaires des années 20 et dans le Travailleur de 1932 étant les plus « pures », les plus épurées de tout ballast passéiste et de toutes compromissions avec l’un ou l’autre aspect du panlibéralisme du « stupide XIX° siècle » (Daudet !), il fallait qu’elles triomphent dans la posthistoire et qu’elles ramènent les peuples européens dans les dynamismes ressuscités de leur histoire. La pérennité de ces idées fondatrices de nouvelles tables de valeurs balaierait les idées boiteuses des vainqueurs soviétiques et anglo-saxons et dépasserait les idées trop caricaturales des nationaux-socialistes.

ej-mt-5x320.jpgArmin Mohler veut convaincre le maître de reprendre la lutte. Mais Jünger vient de publier Le Mur du Temps, dont la thèse centrale est que l’ère de l’humanité historique, plongée dans l’histoire et agissant en son sein, est définitivement révolue. Dans La Paix, Ernst Jünger évoquait encore une Europe réunifiée dans la douleur et la réconciliation. Au seuil d’une nouvelle décennie, en 1960, les « empires nationaux » et l’idée d’une Europe unie ne l’enthousiasment plus. Il n’y a plus d’autres perspectives que celle d’un « Etat universel », titre d’un nouvel ouvrage. L’humanité moderne est livrée aux forces matérielles, à l’accélération sans frein de processus qui visent à se saisir de la Terre entière. Cette fluidité planétaire, critiquée aussi par Carl Schmitt, dissout toutes les catégories historiques, toutes les stabilités apaisantes. Les réactiver n’a donc aucune chance d’aboutir à un résultat quelconque. Pour parfaire un programme national-révolutionnaire, comme les frères Jünger en avaient imaginé, il faut que les volontés citoyennes et soldatiques soient libres. Or cette liberté s’est évanouie dans tous les régimes du globe. Elle est remplacée par des instincts obtus, lourds, pareils à ceux qui animent les colonies d’insectes.


Devant l’ampleur de cette catastrophe anthropologique, l’anarque doit tenter d’échapper au Léviathan. Sa volonté d’indépendance, calme et non plus tapageuse, doit épouser la « volonté de la Terre », que cherchent à étouffer les goliaths et les titans. Pour Armin Mohler, Ernst Jünger renonce aux idéaux héroïques de sa jeunesse. Il ne l’accepte pas. Correspondant de journaux de langue allemande à Paris, il adresse régulièrement des reproches mordants et ironiques à Ernst Jünger. C’est la rupture. Les critiques et les récriminations fusent : Mohler écrit que Jünger s’est aligné sur la « démocratie des occupants ». Pire : il accuse la seconde épouse de Jünger, Liselotte Lohrer, d’être responsable de ce revirement ; elle ferait en sorte que son mari « ôte à ses propres disciples les idéaux qui ont forgé leur destin ».


AM_mohler-j-nger-briefe52a2b554d7f4d_720x600[1]_600x600.jpgLa ND française émerge sur la scène politico-culturelle parisienne à la fin des années 60. Ernst Jünger y apparait d’abord sous la forme d’une plaquette du GRECE due à la plume de Marcel Decombis. La RC, plus précisément la thèse de Mohler, est évoquée par Giorgio Locchi dans le n°23 de Nouvelle école. A partir de ces textes éclot une réception diverse et hétéroclite : les textes de guerre pour les amateurs de militaria ; les textes nationaux-révolutionnaires par bribes et morceaux (peu connus et peu traduits !) chez les plus jeunes et les plus nietzschéens ; les journaux chez les anarques silencieux, etc. De Mohler, la ND hérite l’idée d’une alliance planétaire entre l’Europe et les ennemis du duopole de Yalta d’abord, de l’unipolarité américaine ensuite. C’est là un héritage direct des politiques et alliances alternatives suggérées sous la République de Weimar, notamment avec le monde arabo-musulman, la Chine et l’Inde. Par ailleurs, Armin Mohler réhabilite Georges Sorel de manière beaucoup plus explicite et profonde que la ND française. En Allemagne, Mohler reçoit un tiers de la surface de la revue Criticon, dirigée à Munich par le très sage et très regretté Baron Caspar von Schrenck-Notzing. Aujourd’hui, cet héritage mohlerien est assumé par la maison d’édition Antaios et la revue Sezession, dirigées par Götz Kubitschek et son épouse Ellen Kositza.

IV.
Armin Mohler a travaillé en France, et s’est montré relativement francophile. Pourtant sa position a tranché avec celle des tenants de la “Nouvelle Droite” sur la question de l’Algérie française. Quel enseignement tirer de cette controverse sur le rapport de la pensée révolutionnaire conservatrice au monde ?


Armin Mohler a effectivement été le correspondant de divers journaux allemands et suisses à Paris dès le milieu des années 50. Il apprend à connaître les ressorts de la politique française : un texte magistral atteste de cette réception enthousiaste (qui renoue un peu avec le culte jüngerien de Barrès…). Ce texte s’intitule Der französische Nationaljakobinismus et n’a jamais été traduit ! Mohler est fasciné par la figure de Charles de Gaulle, qu’il qualifie d’« animal politique ». De Gaulle est pour Armin Mohler un disciple de Péguy, Barrès et Bergson, trois auteurs que l’on pourrait interpréter puis mobiliser pour re-propulser les valeurs de la RC. Pour ce qui concerne l’affaire algérienne, méconnue et totalement oubliée en dehors de l’Hexagone, Armin Mohler raisonne dans son texte sur les gaullismes (au pluriel !), Charles de Gaulle und die Gaullismen, en termes tirés de l’œuvre de Carl Schmitt (qui, à l’époque, critiquait le « vedettariat » de Jünger, son art de se faire de la publicité comme une « diva » ; les critiques de Mohler peuvent être comparées à celles formulées par Schmitt…). Pour le juriste, théoricien des « grands espaces », et pour Mohler, Jünger avait commis le péché de « se dépolitiser ».


Face au phénomène « de Gaulle », Mohler ne tarit pas d’éloges : le général a réussi à décoloniser sans provoquer une grande explosion politique, une guerre civile généralisée. Il félicite aussi le fondateur de la Ve République d’avoir amorcé un grand chambardement institutionnel après les soubresauts provoqués par l’indépendance algérienne. Là encore, c’est davantage le lecteur de Schmitt plutôt que de Jünger qui parle : la Constitution de 1958 est finalement l’œuvre d’un schmittien, René Capitan ; elle revalorise le politique bien davantage que les autres constitutions en vigueur en Occident. A cela s’ajoute que Mohler approuve l’introduction de l’élection directe du Président, suite au plébiscite du 28 octobre 1962. Enfin, Schmitt, disciple de Charles Maurras, Maurice Hauriou et Charles Benoist, a horreur des « intermédiaires » entre le monarque (ou le président) et le peuple. Mohler, inspiré par Schmitt, se félicite de la mise au pas présidentialiste des « intermédiaires », conséquence logique des nouveaux principes constitutionnels de 1958 et du pouvoir accru de la personne du Président, à partir de 1962. Le « quatrième gaullisme », selon Mohler, est celui de la « Grande Politique », d’une géopolitique mondiale alternative, où la France tente de se dégager de l’étau américain, en n’hésitant pas à pactiser avec des Etats jugés « voyous » (la Chine, par exemple) et d’assumer une politique indépendante dans le monde entier. Cette « Grande Politique » se brise en mai 68, quand la « chienlit » se manifeste et entame sa « longue marche à travers les institutions », qui a mené la France tout droit à la grosse farce festiviste d’aujourd’hui.

Mohler, non pas en tant que lecteur de Jünger mais en tant que lecteur de Schmitt, est gaulliste, au nom même des principes de sa RC. Il ne comprend pas comment on peut ne pas juger de Gaulle seulement sur des critères schmittiens. Il commente l’aventure des ultras de l’OAS en deux lignes. Mohler appartenait donc à un autre vivier politique que les futurs animateurs de la ND. Les nouvelles droites allemandes possèdent d’autres idiosyncrasies : la convergence entre Mohler et la ND française (avec le jüngerien Venner) viendra ultérieurement quand les clivages de la guerre d’Algérie n’auront plus de pertinence politique directe.


Mohler voulait transposer l’indépendantisme gaullien en Allemagne. En février 1968, il va défendre à Chicago le point de vue de la « Grande Politique » gaullienne à la tribune d’un « Colloque euro-américain ». Ce texte, rédigé en anglais et non traduit en français ( !) a le mérite d’une clarté programmatique : il veut, sous les couleurs d’un nouveau gaullisme européen, dégager l’Europe du carcan de Yalta.


S’il y a un enseignement à tirer, non pas de cette controverse mais de cette posture euro-gaullienne intransigeante, c’est qu’effectivement une lecture schmittienne des déchéances politiques européennes (à l’ère d’une posthistoire décadente) s’avère bien nécessaire. Et qu’un programme de sortie hors de toutes les tutelles incapacitantes est impératif, faute de quoi nous sombrerons dans un déclin définitif. Tous les ingrédients de notre disparition proche sont là.

V.
L’ influence que Jünger a exercé sur Mohler se ressent-elle dans la réception de la Révolution conservatrice allemande par nos contemporains ?


Pour une bonne part, oui. Malgré la grande diversité des aspects et perspectives que prend et adopte la RC, le Jünger national-révolutionnaire, le nationaliste soldatique, fascine sans doute davantage que l’anarque ou le voyageur qui observe des mondes sauvages encore plus ou moins intacts ou l’entomologiste qui se livre à ses « chasses subtiles ». Cependant, il est exact aussi que l’idée centrale du « Mur du Temps » n’est pas dépourvue de pertinence. Nous marinons bel et bien dans la posthistoire ; quant au gaullisme ou à un européisme similaire, on n’en voit plus vraiment la trace : Sarkozy et Hollande ont liquidé les derniers vestiges de l’indépendantisme gaullien. La posture antiaméricaine de Chirac en 2003, au moment de la seconde guerre du Golfe contre Saddam Hussein, est un souvenir déjà lointain : rare sont ceux qui évoquent encore l’Axe Paris-Berlin-Moscou, défini par Henri de Grossouvre. Par ailleurs, la longue liste d’auteurs suggérée par Mohler dans sa thèse de doctorat patronnée par Jaspers, suscite des vocations intellectuelles innombrables. On ne compte plus les thèses sur ces auteurs, même s’ils ont longtemps été ostracisés, au nom d’une « rectitude politique » avant la lettre. Toutes ces études ne participent pas de la même approche. Mais hors l’histoire, dans les tumultes désordonnés de la posthistoire chaotique, ce monde longtemps enfoui dans des souvenirs de plus en plus estompés, se reconstruira. Pour constituer un musée ? Ou pour constituer les prémisses d’un « grand retour » ?

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VI.
Les figures du Rebelle et de l’Anarque sont marquées par une vive aspiration à la liberté, qui n’est pas sans lien avec une notion de l’aventure qui fonde la dignité de la condition humaine chez Mohler. L’individu, libre et aventurier, est-il l’archétype de l’homme qu’idéalise la Révolution conservatrice ?


Oui, la liberté de l’écrivain, de l’homme authentique, l’autonomie de la personne, sont des qualités incontournables du rebelle et de l’anarque. Mieux : ils sont là, seuls, pour les incarner. Mohler, dans une querelle philosophique et théologique avec Thomas Molnar dans la revue Criticon, avait baptisé ce « réalisme héroïque » (appellation pertinente !) du nom de « nominalisme ». La ND, en traduisant uniquement sa contribution au débat avec Molnar, a, un moment, repris à son compte le terme de « nominalisme » pour exprimer son existentialisme héroïque, pour affirmer en quelque sorte un primat de l’existence sur les essences, mais en maniant des récits et des dispositifs différents de ceux de Sartre. Le « nominalisme », ainsi défini par Mohler, n’avait finalement que bien peu de choses à voir avec le nominalisme du moyen-âge. Non seulement le héros aventurier, le nietzschéen absolu, incarne l’aventure, mais aussi l’anarque quiet, le voyageur qui se transpose dans des mondes encore intacts, l’explorateur qui défie les pièges de la nature vierge, le vulcanologue comme Haroun Tazieff, le Commandant Cousteau ou l’observateur des grands mammifères terrestres ou marins ou encore l’entomologiste, sont également des figures qui refusent les conformismes des millions de consommateurs, troupeau bêlant des agglomérations posthistoriques.

Dans les rangs de la ND, nul mieux que Jean Mabire n’a défini l’aventurier dans un entretien qu’il a accordé à Laurent Schang, aujourd’hui collaborateur d’Eléments. Cet entretien était paru dans Nouvelles de Synergies Européennes, n°41/1999 et peut encore se lire ici : http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2007/10/21/j-mabire-entretien-sur-la-figure-de-l-aventurier.html . Mabire exprimait là, tout comme dans ses chroniques littéraires rassemblées dans la collection « Que lire ? », un existentialisme authentique : celui qui veut des hommes enracinés (dans leur patrie charnelle) mais désinstallés et qui fustige les hommes déracinés et installés. Dans cette formule claire, dans cette distinction qui a le mérite de la limpidité (merci à l’ami Bernard Garcet !), nous avons résumé le programme vital qu’il nous faudra nous appliquer à nous-mêmes pour devenir et rester de véritables rebelles et anarques.

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La Chine en action: vers la chute du dollar

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La Chine en action: vers la chute du dollar

Auran Derien, enseignant

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Pour un monde dé-dollarisé

Depuis le début de 2016, la Banque Centrale de Chine a mis en fonctionnement un système interbancaire de ventes et d’achats d’or. Deux institutions, filiales de la Banque Centrale, se partagent les responsabilités.

Le marché interne de l’or est sous la responsabilité de la Shanghai Gold Exchange (SGE) ; le marché interbancaire est administré par le China Foreign Exchange Trading System (CFETS). Si on sait que la Chine est le principal pays détenteur d’or dans le monde, la quantité exacte n’en est pas connue, de sorte que les nouvelles institutions vont améliorer la liquidité interbancaire de l’or tout en favorisant la création de nouveaux marchés pour le métal.

Jusqu’alors, les banques chinoises ne pouvaient négocier de l’or entre elles. Chacune avait seulement la possibilité d’acheter du métal au Shanghai Gold Exchange, institution monopolistique par laquelle passaient toutes les demandes. Désormais, dix banques vont intervenir sur deux niveaux. Quatre banques, associées au groupe Australia and New Zealand Banking group (ANZ) feront fonctionner le marché primaire. Six autres banques participeront à un marché secondaire. Il est toujours interdit d’exporter de l’or mais en même temps la Banque Centrale en achète en moyenne 20 tonnes chaque mois depuis 2015.

Fin de la confiance dans le dollar

De telles manœuvres renforcent l’analyse selon laquelle les gens civilisés de par le monde se lassent des transactions liées au dollar. Depuis 2014, les contrats entre la Chine et la Russie ont éliminé l’usage du dollar. Les Chinois ont réduit leurs énormes réserves de cette monnaie en achetant, à travers le monde, des actifs de toutes sortes. Ils se paient l’Europe, notamment les entreprises utilisant une technologie qui les intéresse, tant en France qu’en Allemagne.

De plus, en France ils cherchent à installer une tête de pont à partir de laquelle déverser leurs produits sur toute l’Europe, bénéficiant d’une part des mêmes avantages que les multinationales (pas d’impôts, etc.), d’autre part en utilisant le label “made in France” sur l’essentiel de leur production importée qu’ils revendraient dans le monde comme si elle était locale. La City de Londres, depuis octobre 2014, coopère avec la Chine pour émettre des obligations libellées en Renminbi, et de nouvelles institutions bancaires, telles la Banque Asiatique d’Investissement pour les Infrastructures (AIIB) vont permettre à divers pays de s’éloigner peu à peu des voyous de la Banque Mondiale.

On peut donc déduire que les Chinois veulent garder une porte de sortie au cas très probable où les bulles gigantesques construites par la finance globalitaire se dégonfleraient plus ou moins rapidement. L’or serait une base de négociation monétaire face à l’incertitude qui suivrait la chute du dollar ou de l’Euro. Les titres publics américains sont déjà considérés comme sans valeur car Janet Yellen, qui parle au nom de la Réserve Fédérale américaine prétend que les taux d’intérêt seront maintenus ou augmentés alors que chacun constate le délabrement de l’économie américaine et de l’occident en général. Tout y est faux, mensonger ; ce spectacle incarne parfaitement la révélation monothéiste : le réel n’existe pas, seule la parole  doit s’imposer ici, les indices officiels trafiqués.

Dans une situation de déliquescence de l’économie occidentale et de perte de prestige des financiers transcendentaux, l’or retrouvera la fonction qu’il eut depuis l’origine du monde : être une référence, un soutien, une forme de richesse. La Chine, achetant de l’or, se sépare de dollars pourris tout en laissant se dévaluer sa monnaie car toutes les monnaies se dévaluent au temps de la création monétaire débridée imposée par la finance mondialiste. Mais le mécanisme est innovateur. Le prix de l’or est déterminé en yuans, il existe un commerce interbancaire pour le métal, de sorte que le yuan dispose d’une cotation “absolue” en or, indépendante de celle en dollar. Les changes flexibles demeurent puisqu’il n’est pas possible aujoud’hui de fixer des règles équitables pour le système monétaire international. Reste que le prix du yuan en or est un meilleur indice de la valeur du yuan que le cours du yuan en dollar.

Stimuler les exportations en changeant les flux

Cette nouvelle chinoiserie entre aussi en concurrence avec une institution dépendant des démons financiers de Londres. Le pouvoir financier a toujours voulu le monopole de l’émission de monnaie. La Chine offre une alternative : le prix de l’or en renmibi plutôt que celui fixé à Londres en dollars. Selon la logique de l’arbitrage, il pourrait en résulter assez rapidement un transfert des transactions vers la Chine qui, offrant un meilleur taux, inciterait la plupart des agents à vendre leur or contre yuans. L’expansion du yuan permettrait d’acheter plus de biens et services et donc, peu à peu, stimulerait le commerce extérieur chinois.

Le « goldman sachs » a testé sa capacité de nuisance le 16 février de cette année en attaquant le prix de l’or et en reprenant son discours éculé sur le manque d’avenir d’un métal que par ailleurs ils achètent systématiquement. Le système bancaire des « criminels en col blanc » promeut une escroquerie permanente, les certificats d’or (un bout de papier) aussi bons que l’or physique. Cette petite crapulerie touchera à sa fin si le système chinois fonctionne bien, permettant l’achat / vente d’or physique plutôt que les confettis papier de goldman sachs et cie.

La guerre monétaire fondée sur la création ex nihilo va-t-elle finalement favoriser la Chine dont la monnaie est désormais liée au cours de l’or que les démons de Londres ne seront plus les seuls à déterminer selon leurs intérêts ?

Chacun espère que la voie vers la dé-dollarisation du monde soit sans retour et que ceux qui ont créé cette arme de destruction massive cesseront peu à peu de nuire.

 

Staakt het vuren? Turkije en Saudi Arabië bereiden nog steeds invasie Syrië voor

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Staakt het vuren? Turkije en Saudi Arabië bereiden nog steeds invasie Syrië voor

Turken schieten bij El Abyad ISIS te hulp door op de Koerden te schieten

Syrische president tegen Europa: Stop jullie oorlog tegen mij, dan hoeven de Syriërs niet meer te vluchten, en kunnen jullie hen tegen veel lagere kosten in ons eigen land helpen


Sinds afgelopen weekend zou het staakt-het-vuren in Syrië goed worden nageleefd. In Ankara en Riyadh wordt deze gevechtspauze echter voor heel andere doeleinden gebruikt dan voor het bereiken van permanente vrede in het land. De eerste vier Saudische F-16’s zijn namelijk op de Turkse luchtmachtbasis Incirlik gearriveerd, zogenaamd om tegen ISIS te vechten (1), maar in werkelijkheid als onderdeel van de in voorbereiding zijnde invasiemacht. Rusland heeft beide landen opnieuw gewaarschuwd niet militair in te grijpen in Syrië.

In strijd met de wapenstilstand vielen Turkse troepen en artillerie zaterdagavond de Syrische plaats El Abyad aan, waar de Koerdische PYD/PYG milities tegen ISIS vechten. Voor de duidelijkheid: de Turken schoten ISIS te hulp door op de Koerden te schieten, iets dat nu ook door Israëlische defensiespecialisten wordt bevestigd (2). Dat de Turken –met de zegen van de NAVO- heimelijk hun eigen creatie ISIS steunen hebben we de afgelopen anderhalf jaar uitgebreid gedocumenteerd.

Turken blijven jihadisten steunen en Koerden beschieten

Ondertussen blijft het Turkse leger troepen naar de grens met Syrië sturen, en worden moslimterroristen bevoorraad en bewapend, zodat ze nieuwe aanslagen in het noorden van het half verwoeste land kunnen plegen. Premier Davutoglu erkent inmiddels openlijk dat zijn land met alle mogelijke middelen de ‘militanten’ –radicale jihadisten- steunt die de wettig gekozen regering van president Assad omver willen werpen. Ook maakte Ankara nog eens goed duidelijk dat men niet van plan is de aanvallen op de Koerden te stoppen.

Dit zijn niets anders dan pure oorlogshandelingen, waar de Syrische regering zich gerechtvaardigd tegen mag verweren. En ook de Russen, omdat die de enige buitenlandse grootmacht zijn die met toestemming van Damascus in Syrië opereren. (3)

Assad tegen Europa: Stop jullie oorlog, dan hoeven Syriërs niet meer te vluchten

Assad legde in een interview met de Duitse ARD nog eens de vinger op de zere plek door te stellen dat als het Westen nu eens zou besluiten om hem in zijn strijd tegen de terroristen te steunen in plaats van andersom, de Syriërs niet meer naar Europa zouden hoeven vluchten. Ook stelde hij de ‘retorische’ vraag of het niet veel slimmer zou zijn om tegen veel lagere kosten dan de massa immigratie Europa nu kost de Syriërs in hun eigen land te helpen.

Saudi Arabië bevestigt mogelijke invasie

De belangrijkste Turkse partner in de Islamitische Militaire Alliantie, Saudi Arabië, heeft bij monde van minister van Defensie brigadier-generaal Ahmed Assert bevestigd dat er twee weken geleden op het NAVO hoofdkwartier in Brussel met 48 andere landen (5) uitgebreid is gediscussieerd over een potentiële invasie van Syrië. De generaal benadrukte dat, zodra het besluit is gevallen, zijn land een aanzienlijke bijdrage aan de interventiemacht zal leveren. (4)

De Saudi’s blijven bij hun eis dat Assad moet verdwijnen en moet worden vervangen door een ‘overgangsregering’. Minister van Buitenlandse Zaken Adel Al-Jubeir dreigde nogmaals dat zijn land militaire actie zal ondernemen als de Syrische president niet vrijwillig het veld ruimt en niet stopt met het aanvallen van de islamistische rebellen.

Syrië in 5 delen opgesplitst; ISIS behoudt Kalifaat

De CIA denktank Rand Corporation heeft een plan gepresenteerd waarmee Syrië in vijf delen wordt opgesplitst. Opmerkelijk is dat de door ISIS gecontroleerde gebieden in het oosten van het land niet in de plannen zijn opgenomen, waardoor de indruk wordt gewekt dat Washington accepteert dat het Islamitische Kalifaat tenminste een deel van Syrië in bezit krijgt. Ook de Koerden zouden ten oosten van de Eufraat hun eigen terrein mogen behouden. (6)

Kerry: Minstens 30.000 Amerikaanse soldaten nodig

De Amerikaanse minister van BuZa John Kerry noemde al een aantal van 30.000 Amerikaanse soldaten die nodig zouden zijn voor het opzetten van ‘veilige havens’ in Syrië. Zoals we eerder schreven zullen deze ‘veilige havens’ hoogstwaarschijnlijk als voorwendsel worden gebruikt voor een langdurige bezetting, en als bases om in later stadium het Syrische leger alsnog te verslaan, zodat er in Damascus een islamistisch regime kan worden geïnstalleerd.

Turkse plannen ‘zeer gevaarlijk’ voor rest van de wereld

‘De Turkse regering is compleet geobsedeerd geraakt met hun zuiderburen,’ schrijft Michael Snyder van The Economic Collapse blog. ‘En dat is zeer gevaarlijk voor de rest van de planeet. De enige wijze waarop Turkije, Saudi Arabië en hun bondgenoten de oorlog nog kunnen winnen is door een massale grondinvasie van Syrië. Dat zou een direct conflict veroorzaken met Iran, Hezbollah en de Russen, en aangezien Turkije lid van de NAVO is, zou dat ook de VS en Europa in de oorlog kunnen meesleuren.’

Xander

(1) DEBKA
(2) DEBKA
(3) Infowars
(4) Infowars
(5) End of American Dream
(6) Deutsche Wirtschafts Nachrichten
(7) The Economic Collapse (via Infowars)

Zie ook o.a.:

21-02: Turkse raketten naar Syrische grens; Russische MiGs naar Turkse grens
19-02: ‘Wereld maakt zelfde fatale fout met Erdogan als met Hitler’
12-02: Rusland waarschuwt voor wereldoorlog bij Turkse-Saudische invasie Syrië
09-02: Geplande invasie Syrië: Turkije en Saudi Arabië op oorlogspad tegen Rusland

La franko-latinisation de l’Europe

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La franko-latinisation de l’Europe

par Alain Santacreu

romancier, essayiste

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De quelque côté que l’on se tourne, aucun intellectuel n’est aujourd’hui en mesure de répondre à cette question : « Qu’est-ce qu’être français ? »

Et pour cause : les prémisses de tout raisonnement sont instantanément faussées par la falsification de l’histoire elle-même. Ce n’est donc pas le moindre mérite du théologien grec Jean Romanidès (sous le titre Théologie empirique est récemment paru chez L’Harmattan, dans la coll. « Contrelittérature », la première édition française d’un ouvrage de Jean Romanidès) d’avoir réactualisé une vision rectificatrice de l’Histoire de France, marginalisée ou ridiculisée par la doxa universitaire, celle illustrée par des historiens totalement oubliés comme l’abbé Sieyès, Jules Michelet ou encore Augustin Thierry.

Selon Jean Romanidès, les fondements véritables de la démocratie et de la liberté ont été annihilés très tôt en Europe par la théologie politico- racialiste de la noblesse frank qui engendra Charlemagne et Napoléon. En écrivant Frank(e), avec un « k », nous reprenons l’orthographe proposée par Augustin Thierry qui la justifiait ainsi : « Frank est le mot tudesque, le nom national des conquérants de la Gaule, articulé suivant leur idiome ; Franc est le mot français, le terme qui dans notre vieille langue exprimait la qualité d’homme libre, puissant, considérable ; d’un côté, il y a une signification ethnographique et, de l’autre, une signification sociale correspondant à deux époques bien distinctes de notre histoire ; c’est cette diversité de sens que j’ai voulu marquer d’un signe matériel par la différence d’orthographe. » (Augustin Thierry, Lettres sur l’Histoire de France, Paris, 1884, lettre II, p.20, note 2).

romanides18674842.jpgDans Qu’est-ce le Tiers-État ? Sieyès montre que la Révolution française de 1789 fut l’expression de la révolte des Gallo-Romains asservis contre les nobles Franks — qui représentaient à peine 2% de la population. Napoléon Bonaparte était un Frank de la petite noblesse de Toscane qui avait pu suivre une école d’officiers. Il usurpa la Révolution des Gallo- Romains et la retourna au bénéfice des Franks. Près de neuf mille officiers franks, en grande majorité issus de la petite noblesse, appartenant à vingt cinq loges militaires de la franc-maçonnerie, participèrent à la Révolution française aux côtés des Gallo-Romains. Ces officiers, payés avec l’argent de l’impôt que le roi prélevait sur la classe moyenne et non plus par l’attribution de fiefs, comme cela s’était fait durant des siècles jusqu’au quinzième, prétendaient devenir les égaux de la haute noblesse. Cette dernière, avec la royauté, possédait en effet les grandes propriétés foncières. Les officiers franks, ainsi acculés à une pauvreté relative eu égard à leurs richissimes confrères, surent utiliser la révolte du peuple gallo-romain pour confisquer le pouvoir. Napoléon était de ceux-là.

Nombre de ces officiers franks avait pris part à la révolution américaine dont ils avaient promulgué l’idéologie dans les loges maçonniques. Après le régicide, la plupart des officiers franks abandonnèrent la Révolution qui évolua en une guerre « raciste » des Franks contre les Gallo-Romains. C’est à partir de cette clef qu’il faut envisager le génocide vendéen. Environ trois mille officiers franks restèrent dans les rangs de la Révolution, les uns par loyauté, comme Barras, d’autres par félonie, comme Bonaparte. Les félons se lièrent au futur empereur qui, à travers ses frères et la franc-maçonnerie, abolit toutes les garantiesdémocratiques, prévues par la constitution de l’abbé Sieyès, pour acquérir un pouvoir dictatorial. Couronné empereur, le 2 décembre 1804, Napoléon reprit les symboles carolingiens : couronne, sceptre, glaive, globe.

À l’entrée de Notre-Dame, on voyait les statues de Clovis et de Charlemagne, les fondateurs de l’empire et de la monarchie franks. Les Franks connaissaient la force du monachisme. Lorsqu’ils conquirent la Gallo-Romanie, au cinquième siècle, le monachisme orthodoxe d’un Cassien avait alors atteint son apogée. Aussi cessèrent-ils de choisir les évêques parmi les moines, et transformèrent-ils les évêques en administrateurs responsables du peuple asservi.

Le totalitarisme d’État se construisit dans le royaume de France à partir de la théologie politique franko-latine. Enfin, les Franks carolingiens chassèrent les évêques romains. Ils s’instituèrent eux-mêmes évêques et abbés, cooptèrent leurs concitoyens franks dans les charges les plus prestigieuses, devinrent des policiers oppresseurs du peuple qu’ils maintinrent dans une obéissance servile par l’institution d’une religion de la terreur et de la crainte. Le monachisme carolingien inquisitorial culminera dans l’ordre cistercien de Bernard de Clairvaux, un des principaux instigateurs du génocide des cathares albigeois. Sans doute est-ce pour cela que tant de clercs franks furent massacrés par les Gallo-Romains pendant la Révolution.  Un siècle et demi plus tard, en 1936, en Espagne, on retrouvera un phénomène similaire avec les exécutions de prêtres et de religieux par le peuple en lutte contre le fascisme. D’une façon générale, cette vision rectifiée de l’Histoire permet d’envisager les deux types de socialismes : le socialisme d’État « allemand » (Frank)  et le socialisme de la commune « français » (Gallo-romain).

La controverse du Filioque fut l’arme politico-théologique utilisée par les Franks carolingiens afin de provoquer le schisme qui, en scindant la Romanité, consacrerait le triomphe de l’Église franko-latine et son hégémonie dans le monde.

Nous assistons maintenant à l’ultime phase de la franko-latinisation de l’Europe qui vise à éteindre à jamais les dernières étincelles civilisationnelles de la Romanité. La politique immigrationniste d’Angéla Merckel, moralement justifiée par le Grand Inquisiteur mondialiste, ignore cyniquement le génocide des chrétiens Romains d’Orient.

La haute classe financière et sa garde politico-médiatique, dans la lignée des Franks usurpateurs de la Révolution, représente les mêmes 2% de la population globale, non seulement de la France mais de l’Europe  en voie de mondialisation.

Durant des siècles, des multitudes de Romains occidentaux furent asservis par les rois et les nobles des dynasties frankes de l’Europe, tandis que l’empire ottoman asservissait les Romains d’Orient. De nos jours, les vagues migratoires stratégiquement suscitées, visent à exterminer les derniers survivants gallo-romains.

Si quelques étincelles de Romanité demeurent encore parmi les peuples de l’ancienne Rome, nous assisterons bientôt à d’apocalyptiques jacqueries contre les pseudo-élites franko- latines mondialisées, sinon les peuples d’Europe s’éteindront pour toujours, sous le déferlement désespéré d’ultimes hordes manipulées.

Alain Santacreu est également directeur de la collection Contre Littérature chez L’Harmattan et responsable du site du même nom .

Bernanos, romancier du surnaturel

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« Dans ce monde où règne l’invocation perpétuelle et peu contestée des droits de l’homme et de la solidarité, Bernanos ne milite pas pour la philanthropie mais pour la charité, qui est tout autre chose. Peut-on comprendre autrement ses mises en garde réitérées contre tout programme d’éradication de la pauvreté qui ne reconnaîtrait pas à celle-ci sa réalité spirituelle, alors qu’il milite pour la justice ? Qu’en est-il de ses romans ? Dans quelle mesure peuvent-ils heurter ou au contraire exaucer les attentes de nos contemporains ? »

Au fil d’une lecture approfondie et scrupuleuse qu’elle étaye de nombreuses citations, Monique Gosselin-Noat nous entraîne au cœur de six grands romans bernanosiens – Sous le soleil de Satan ; L’Imposture ; La Joie ; Nouvelle histoire de Mouchette, Journal d’un curé de campagne et Monsieur Ouine. Parachevant son étude par une confrontation des contenus romanesques à d’autres écrits de Bernanos, elle tisse un riche réseau d’échos et de réfractions afin de montrer combien, au-delà de leurs qualités littéraires, ces œuvres jugées souvent désuètes peuvent au contraire toucher les lecteurs d’aujourd’hui, fussent-ils étrangers au catholicisme, voire au message chrétien.

vendredi, 04 mars 2016

Weekend Apéro français

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12:33 Publié dans Evénement | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : événement, italie, apéro français | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

La revue de presse de Pierre Bérard

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La revue de presse de Pierre Bérard

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

Au sommaire :

• Reportage sur le peuple des Kalashs à l'extrême nord-ouest du Pakistan. Contrairement à ce qu'il est dit il ne s'agit pas du "dernier peuple indo-aryen" du Pakistan. Fussent-ils convertis à l'islam, ils ne changent pas de langue pour autant et demeurent des membres de la grande famille indo-européenne comme la plupart des Pakistanais et des Afghans qui les entourent.
 
 
• Entretien particulièrement captivant de Jean-Claude Michéa avec Le Comptoir. En deux parties.
 
 
 
• L'émission "Bistro libertés" sur Télé Libertés recevait récemment Ivan Blot pour un aimable babillage où toutes les "droites" caquettent entre elles sans qu'il en sorte grand chose.
 
 
• Le Monde (du Bien) a consacré une interminable chronique pour dénoncer la parution sur le service publique de l'émission Un Oeil sur la Planète consacrée à la Syrie et diffusée le 18 février (voir notre précédente revue de presse). En effet le camp occidentalo-progressiste largement majoritaire dans nos médias s'est senti mis en cause, à juste titre, par ce documentaire que nous avons pour notre part trouvé relativement "objectif". Pratiquant une tolérance à sens unique les atlantistes n'admettent guère que l'on s'attaque à leurs propres préjugés et disposent d'une armada d'hommes de presse tout prêts à  les défendre quand ils sont mis en cause comme le montre la presse mainstream qui a unanimement réagi à cette émission (par exemple L'Express). Une plainte a même été déposée auprès de Madame Dephine Ernotte, PDG de France Télévisions, accusant le documentaire de s'alimenter "aux thèses les plus farfelues des médias conspirationnistes". Le grand mot est lâché. Il signifie généralement que les plaignants n'ont pas d'autres arguments à faire valoir. 
 
 
• La politique arabe de la France se réduit à une inféodation à l'Arabie saoudite et à la guerre que mène celle-ci contre les chiites. Une impasse selon le géostratège Hadrien Desuin,.
 
 
• Pour Stephen Kinzer, ex-envoyé spécial du New York Times en Syrie, par leur narration les médias étasuniens induisent en erreur l'opinion occidentale sur ce qui se passe au Proche-Orient et plus particulièrement dans la guerre civile syrienne.
 
 
• Une France emportée depuis la Révolution par l'obsession de l'égalité, la dictature de la Raison et la dynamique du progrès permanent. C'est ainsi que Slobodan Despot réfléchit sur ce qui nous advient.
 
 
• Une savoureuse chronique de Slobodan Despot parue originellement sur Antipresse n° 13, ici reprise sur Causeur. On ne plaisante pas en Suisse avec le droit d'asile.
 
 
• Dans la rubrique "Le désinvité d'Antipresse" Slobodan Despot livre une excellente interview de Caroline Galacteros, collaboratrice du Point. Celle-ci évoque avec beaucoup de lucidité les enjeux stratégique de l'année 2016 et condamne l'aveuglement de l'Europe poussée à agir contre ses intérêts pour le seul avantage des États Unis, puissance certes hégémonique mais déclinante. Elle analyse la crise des migrants et l'éclatement de l'Union européenne qu'elle entraine comme le clou le plus récent enfoncé dans le cercueil des utopies transfrontièristes européennes. Elle pronostique la fin de l'occidentalisme comme modèle dominant.
 
 
• Dans une conférence organisée par le groupe Europe des Nations et des Libertés du parlement européen, dont le leadership est assuré par le Front national, Xavier Moreau (à partir de la 22 minute) explique pourquoi la France doit se retirer de l'OTAN.
 
 
• Dans une longue émission de Meta TV Michel Drac pose très raisonnablement les grands axes de la géopolitique européenne et tente quelques perspectives intéressantes sur ce que pourrait faire un éventuel pouvoir de rupture. Il insiste beaucoup sur la non viabilité de l'euro dans son architecture actuelle. Se contenter de la première et de la troisième partie, la seconde se résumant à un bavardage où l'argumentation se perd dans les sables mouvants.
 
 
• Périco Légasse fait le point sur la crise systémique que traverse l'agriculture française et la détresse du monde agricole. Au premier rang des coupables, la FNSEA qui depuis des décennies accule les paysans à une industrialisation sans limite de leurs exploitations et les grandes enseignes commerciales vendant à prix cassés du lait en poudre néo-zélandais, des fruits et légumes saturés de pesticides, des viandes infâmes, des produits cuisinés nocifs que l'auteur n'hésite pas à appeler de la "merde".
 
 
int4556.jpg• Nicolas Dupont-Aignan trace le portrait des fossoyeurs de l'agriculture française. Malheureusement, en accusant à juste titre les politiques, sa charge rate une partie non négligeable de sa cible : pourquoi les professions agro-pastorales ont elles été poussées depuis 50 ans sous prétexte de maximisation des profits vers une agro-chimie toxique qui a empoisonné durablement les sols, l'eau, l'air et les organismes pour un résultat final qui s'avère finalement non rentable sous la pression de l'Europe et de la mondialisation ? En cette matière comme en d'autres si l'on est pas protégé on sera toujours dépassés par de plus escrocs que soi au nom, bien entendu, de la "concurrence libre et nos faussée".
 
 
• Parution chez Via Romana d'un essai de Jean-Yves Le Gallou Immigration. La catastrophe. Que faire.
 
 
 
• I-Média du 19 février. À partir de la 30 ème minute BHL,  squatter des écrans, voit de l'antisémitisme partout. Un imposteur à la charnière de puissants réseaux qui lui assurent une rente de notabilité.
 
 
• I-Média du 26 février essentiellement centré autour du personnage de Bernard Arnaud sur un thème de toujours, "celui qui paye l'orchestre choisit la musique". À propos notamment du film Merci patron de François Ruffin.
 
 
• François Ruffin, toujours, taillant un costume (Kenzo, bien sûr) à Bernard Arnaud. Cette fois ci vu par l'Observatoire des Journalistes et de l'Information Médiatique (OJIM).
 
 
• L'OJIM publie une fiche exhaustive sur Raphaël Glucksmann, néo-conservateur à l'américaine et partisan déterminé de la "société ouverte" sans limite.
 
 
• Les islamologues Gilles Kepel (orientaliste sérieux) et Raphaël Liogier (sociologue angélique ne parlant pas l'arabe...) étaient les invités d'Alain Finkielkraut à l'émission Répliques de France culture du 20 février et répondaient à la question : "Quelle est l'identité de notre ennemi et la nature de la guerre qu'il nous livre ?".
 
 
• Dans un superbe article Hervé Juvin met les points sur les i. Sur Breizh-Info il publie : "Crise des migrants. Serons-nous victimes des victimes", une vigoureuse alarme annonçant la fin de nos systèmes sociaux de solidarité fondés sur un haut degré de mutualisation et ployant sous le nombre des "réfugiés". Les idiots utiles qui se laissent berner au nom de leurs scrupules humanitaires par cette véritable entreprise de destruction ont une cervelle de colibri.
 
 
• Dans nos pays, seuls les migrants sont "souverains" car ils tirent de leur fragilité même un pouvoir que nul n'est moralement autorisé à contester. Une chronique du magistrat Philippe Bilger.
 
 
• Dans un article du Figaro Vox le juriste Aléxis Théas traite à propos de l'immigration des dangers d'une loi irresponsable votée en catimini le 18 février. Une loi bien entendu largement favorable au parti de l'Autre et paralysante pour l'autorité d'un État qui se flatte de maitriser l'immigration.
 
 
• Malgré les révélations de Snowden, de Udo Ulfkotte etc, combien de gens demeurent persuadés que les États-Unis protègent l'Europe ?
 
 
• Hajnalka Vincze, Au-delà de la question du Brexit.
 
 
• Un bon article de Coralie Delaume sur le Brexit: pour cette spécialiste du droit communautaire européen les Britanniques, résolus à défendre bec et ongles leurs intérêts nationaux, étonnent de ce coté ci de la Manche où ce genre de pratique semble tombé en désuétude. La présence du Royaume Uni dans les institutions européennes n'a servi qu'un seul objectif : y accélérer le dérégulation de toute chose pour le plus grand bénéfice de la City. Ce qui fut fait à partir de l'Acte unique.
 
 
• Le sommaire intéressant de la dernière livraison du trimestriel Réfléchir & Agir.
 
 
• KontreKulture présente le nouveau livre de Lucien Cerise. Le neuro-piratage qui permet à l'oligarchie de s'emparer de la psyché des peuples est au cœur de l'analyse développée par l'ouvrage. 
 
 
• La revue Rébellion interroge Alain de Benoist sur Le Traité transatlantique.
 
 
• Jean-Frédéric Poisson, président du Parti Chrétien Démocrate, exprime devant les cameras de TV Libertés son opposition au TAFTA, puis évoque le conflit syrien. Pour lui la diplomatie française n'a plus la culture qu'il faudrait pour comprendre les problèmes de Proche-Orient d'où ses initiatives pour le moins irréalistes en ce qui concerne la guerre civile syrienne. Notre lecture des conflits inter-arabes si elle sert les intérêts anglo-saxons n'est pas conforme à nos intérêts.
 
 
• De Pascal G. Lassalle reprise d'un article d'abord mis en ligne par le Cercle non conforme le 2 janvier 2016. Il s'agit d'une brève biographie de Stepan Bandera figure du nationalisme ukrainien assassiné en Allemagne par les services soviétiques en 1959. S'il est effectivement faux de prétendre qu'il fut "un massacreur de Juifs" comme le font de trop nombreux Russes victimes d'une historiographie d'origine communiste, il est également erroné de soutenir que le Donbass est "une poche de soviétisation et de russification extrême". Le Donbass est pour l'essentiel peuplé par des Russes en révolte contre le pouvoir de Kiev soumis à des éléments minoritaires corrompus et pro-américains dont le premier acte législatif sitôt le coup d'État du Maïdan réalisé fut de dénier l'identité de ses habitants. Il n'est nul besoin d'être un "agent russe stipendié" (il en existe certes) pour le penser.
 
 
• Mark Zuckerberg marche seul au milieu d'un troupeau d'hommes zombifiés. Bonne analyse.
 
 
• Et pour finir cette nouvelle désarmante pour les adeptes de la "dé-radicalistion".
 
 

Le messianisme: Conférence de Jean-Michel Vernochet et Youssef Hindi

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Le messianisme

Conférence de Jean-Michel Vernochet et Youssef Hindi à Aix-en-Provence

L’équipe d’E&R Aix-Marseille recevra Jean-Michel Vernochet et Youssef Hindi à Aix-en-Provence le dimanche 13 mars 2016 à 14h pour une conférence intitulée : « Le messianisme, des origines à nos jours : Du religieux au matérialisme. »

Thème de la conférence

Chacun des conférenciers développera sa propre approche de ce messianisme qui irrigue les politiques du sionisme et du Choc des civilisations ; Youssef Hindi par le prisme religieux, Jean-Michel Vernochet par le prisme matérialiste. Convergence des deux points de vue ?

Réservations : conf.aep@gmail.com

Entrée : 7 euros.

Suppléments : un parking à proximité de la salle + un stand de livres à la vente.

Elections parlementaires irlandaises – les partis classiques sanctionnés

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Elections parlementaires irlandaises – les partis classiques sanctionnés

par Thomas Ferrier

Ex: http://thomasferrier.hautetfort.com

Les élections législatives en Irlande se déroulent depuis vendredi dernier. Si le nombre total et respectif d’élus pour chaque parti est encore indéterminé, nous connaissons les résultats du vote de préférence, qui permet de déterminer le poids respectif de chaque parti dans l’opinion publique.

Le Fine Gael d’Enda Kenny, parti sortant car actuellement au pouvoir, qui avait dû gérer la crise, est durement sanctionné par les électeurs. Avec 25.5% des voix, il recule de plus de 10.6 points, ce qui est une sévère déconvenue, les électeurs ayant sanctionné le gouvernement dans les urnes d’une manière plus forte que les sondages ne le présageaient, alors que le dernier sondage lui donnait 30% des voix.

Le Fianna Fail, qui est légèrement plus au centre que le Fine Gael, profite de cet effondrement. Avec 24.3% des voix, il talonne le Fine Gael de près d’un point et surtout il progresse de près de 7 points en cinq ans. Un autre grand vainqueur de ce scrutin est le parti nationaliste « de gauche » Sinn Fein, qui obtient 13.8% des voix (+3.9), ce qui constitue une progression significative au détriment du parti au pouvoir, même si les sondages pouvaient lui faire espérer jusqu’à entre 15 et même 20%.

Autre puni par les électeurs, le Labour Party qui avec 6.6% recule de près de 13 points. Il est notamment concurrencé par les Sociaux-Démocrates (Social Democrats) qui obtiennent 3% des voix, mais aussi par les Verts (Green Party) avec 2.7% (+0.9) et par le mouvement anti-austérité AAA-PBP avec 3.9% des voix (+1.7).

Les formations indépendantes, candidats indépendants aussi bien qu’alliance des indépendants (Independent Alliance), obtiennent en tout 17.2% des voix (+5.1), ce qui témoigne de l’insatisfaction de nombreux électeurs par rapport aux formations institutionnelles classiques.

Une formation nouvelle de centre-droit, le mouvement Renua Ireland (« Nouvelle Ere »), émerge doucement avec 2.2% des voix pour une première candidature aux élections législatives. En revanche, malgré un contexte migratoire européen très inquiétant, la « droite nationale » représentée par les Démocrates Catholiques (Catholic Democrats) continue de ne pas peser, n’obtenant que 0.1% des voix.

Pour la première fois, les deux grands partis de centre-droit (FG et FF) n’obtiennent pas 50% des voix (49.8%) mais cet affaiblissement ne profite pas à la gauche classique (Labour) et pas autant au Sinn Fein que ce dernier pouvait l’espérer. C’est au bénéfice de petites formations nouvelles, de gauche ou de centre-droit, mais surtout au profit des candidats indépendants des partis, que les votes sont allés.

Se profile en conséquence une grande coalition Fine Gael / Fianna Fail qui ne peut néanmoins que favoriser les mouvements d’opposition et notamment le Sinn Fein. L’Irlande elle aussi entre dans l’ère de l’instabilité politique, même si cela se fait davantage au profit de la gauche, comme en Espagne et au Portugal, que d’une droite de conviction encore très marginale, le Sinn Fein ne relevant pas d’un national-populisme mais d’une sociale-démocratie plus ou moins patriote.

Thomas FERRIER (Le Parti des Européens)