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vendredi, 19 janvier 2018

La Suisse : une descente aux enfers

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La Suisse : une descente aux enfers

Ex: https://www.geopolitica.ru

Ce que des ignares appellent le « progrès civique » n'est en fait qu'une accélération d'une dégradation spirituelle et donc étatique tellement rapide qu'un homme du système ne parvient pas du tout à la discerner. Sa mise à mort et celle des siens s'opèrent sous ses yeux stupides sans qu'il n'ait ne serait-ce que l'idée de vouloir y échapper. Dès lors, l'attitude de ceux qui voient et parviennent à prédire le désastre inévitable, agissant donc contre une puissance meurtrière implantée au sommet de nos États, doit consister en une simple éducation des leurs ainsi qu'en de rares tentatives de prévenir les sociétés de leur disparition en espérant que, cette fois-ci, ils seront entendus. Espoir tout à fait vain, il faut l'admettre avec lucidité.

Il y a maintenant à peine plus de deux ans, dans une publication parisienne qui s'avère aujourd'hui prophétique, j'ai tenté d'alerter ma patrie d'adoption, la Suisse, quant à l'inévitable guerre civile qui la dévastera si la Confédération helvétique continue d'être submergée par des tribus afro-asiates. Voici ce que j'écrivais :

« C’est la « tactique du voleur chinois » : le criminel entre dans votre boutique et déplace par des mouvements imperceptibles l’objet convoité vers la sortie ; une fois près de la porte, il s’en saisit et se sauve. Or la Suisse a accepté, voire partiellement assimilé sur son sol, des populations issues de pays dépendant depuis des siècles de la culture européenne et germanique. Avec l’Afrique et l’Asie qui s’abattent actuellement sur elle, elle sera désarmée, car elle n’aura aucun moyen pour communiquer avec ces allogènes que les journaux helvétiques du système montrent, dans un effort de manipulation, nettoyer les chemins suisses avec des râteaux. Quelle image d’Épinal ! Certes, les envahisseurs se tiennent calmes pour l’instant, car, réfugiés statuaires, ils perçoivent le minima social suisse. Il faut qu’en Suisse, l’on soit conscient que ce minima social helvétique surpasse le traitement officiel du chef d’État-major éthiopien ou du président du Mali ! Tant que la Suisse aura la possibilité d’injecter ces sommes monstrueuses – qui, par ailleurs, créent un appel d’air pour des tribus d’Érythrée –, elle connaîtra une certaine paix civile, qui ressemble cependant plus à une anesthésie temporaire. Mais dès que l’argent manquera (car les élites ne font plus confiance aux banques suisses qui ont perdu la guerre financière face aux États-Unis) ou dès que se formeront différentes communautés allogènes sur le sol helvétique lesquelles pourront dès lors faire chanter le pouvoir fédéral (regardez les crimes raciaux en France commis quotidiennement dans les zones de non-droit où la police n’ose se rendre), ce sera la fin de la Confédération helvétique ! » (Dr Anatoly Livry, « Pour l’attribution post-mortem du Prix Nobel de la Paix à Kadhafi », publié le 30 août 2015, Paris, Riposte Laïque http://ripostelaique.com/pour-lattribution-post-mortem-du...). 

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Or il s'est écoulé un temps insignifiant à l'échelle de l'histoire européenne et ma prévision se révèle totalement exacte : même l'un des pays les plus riches du globe, ne souffrant ni de la monnaie unique ni de la participation dans les soviets dits européens de Bruxelles, ne parvient à nourrir les hordes d'envahisseurs se comportant sur son sol comme sur des territoires conquis, imposant dès lors leur volonté d'une manière de plus en plus insolente, apostrophant les autochtones par le fameux « Vae victis » déclamé en dialectes érythréen, kabyle ou albanais : « Kriens (Suisse) : les migrants se révoltent et saccagent le centre d’hébergement en raison de la baisse de leur allocation » (13 janvier 2018, 20 Minutes, http://www.20min.ch/ro/news/suisse/story/Trois-blesses-da... ).

À ce stade-là, il suffit de porter notre regard vers la France voisine qui vient d'intégrer les dispositions de l'état d'urgence dans la législation « ordinaire » de la République. Tout comme en France, des enclaves composées exclusivement de populations allochtones verront le jour en Suisse, avec la complicité de quelques élus irresponsables. Ensuite, ces no-go zones se livreront des guerres entre elles, marquant leurs frontières par l'incendie de maisons et de voitures que l'État collaborateur évitera naturellement de comptabiliser dans les frais de l’invasion car le solde du grand remplacement doit obligatoirement être positif pour satisfaire les manipulateurs de statistiques (ce qui est un pléonasme). Pour terminer, ces endroits ayant désigné leurs maîtres étrangers par la lutte interethnique deviendront un État dans l'État, influençant la politique nationale suisse (politiques religieuse, financière, linguistique, militaire, culturelle, etc.), tout comme cela se passe dans les nations qui se sont laissées submerger précédemment – la France, la Belgique, la Suède ou l'Italie. In summa, une lutte à mort est menée contre les nations blanches de l'Eurasie par une poignée de créatures étant parvenues au pouvoir planétaire que nul n'ose plus leur disputer, et ce, avec une complicité engagée des pseudo-élites universitaires, surtout de ceux que l'on appelle la « droite » académique subvertie par un trotskysme pratiquant le terrorisme intellectuel depuis plusieurs générations et ayant utilisé pour la démolition des nations indoeuropéennes chaque tendance doctrinale, depuis Foucault jusqu'à Soljenitsyne (à ce propos, cf. p. ex. : Dr Anatoly Livry, « L'anarcho-trotskiste Pierre Pascal et son engeance », Geopolitika, Moscou, le 1er décembre 2017 : https://www.geopolitica.ru/fr/article/lanarcho-trotskiste... )1. Ce que subissent les peuples blancs depuis l'Écosse jusqu'à Vladivostok, c'est n'est nullement une attaque religieuse, mais une tentative d'anéantissement raciste – les dieux, nous le savons depuis Xénophane (de Colophon), ne sont que les images des ethnies qui les portent dans leur conscience génétique : « Les Éthiopiens disent de leurs dieux qu'ils sont camus et noirs, les Thraces qu'ils ont les yeux bleus et les cheveux rouges. » (21 B 16 DK).

Au fil des années, je suis parvenu à créer un séminaire universitaire unique en son genre : en analysant les centaines de dénonciations et d'« expertises » du Conseil national des universités (CNU) français qui, à l'origine, visait exclusivement à faire étouffer dans un microcosme franco-français mes découvertes sur « Nabokov le nietzschéen »2 et Tête d'Or de Claudel hypostase de Julien l'Apostat3, j'ai réussi à dresser une généalogie du désastre universitaire européen, allant de l'Institut de France jusqu'aux fonctionnaires hystéro-trotskistes portant le titre de professeur universitaire. Au terme de cet enseignement, j'offre la solution – peut-être unique – pour notre univers héritier de l'hellénisme pagano-chrétien, posant les bases d'une contre-révolution spirituelle salutaire. Il serait peut-être temps que je sois entendu …

Dr Anatoly Livry, Bâle, Suisse

  1.  Др. Анатолий Ливри, «Микитка купчик и Вечность», Российский колокол, Москва, n° 5-6, октябрь 2016, с. 242-244. Часть материалов международной конференции, организованной Факультетом Зарубежной Литературы МГУ им. Ломоносова : « Франция: крах гуманитарного образования. Катастрофа французской славистики». «ЧЕТЫРНАДЦАТЫЕ АНДРЕЕВСКИЕ ЧТЕНИЯ. ЛИТЕРАТУРА ХХ – XXI вв.: ИТОГИ И ПЕРСПЕКТИВЫ ИЗУЧЕНИЯ». УНИВЕРСИТЕТ РОССИЙСКОЙ АКАДЕМИИ ОБРАЗОВАНИЯ. 23 января 2016 г
  2.  Anatoly Livry, Nabokov le nietzschéen, Paris, Hermann, 2010, 212 p.
  3.  Anatoly Livry, « Tête d’Or et Hélios Roi, la rupture du Cercle de l’Eternel Retour », Bulletin Guillaume Budé, l’Association d’Hellénistes et de Latinistes françaisresponsable de l’édition : professeur Alain Billault, alors directeur de la Faculté d'Études grecques à Paris IV- Sorbonne, Paris, 2008 – 2, p. 167-193. Exposé effectué dans le cadre du colloque « Écrivains du sacré » organisé par la Faculté de la littérature comparée de Paris IV – Sorbonne où Anatoly Livry fut invité à intervenir par le professeur Dominique Millet-Gérard, membre du conseil d'administration de l'Association Guillaume Budé, en février 2007.

THUCYDIDES ON WAR: TO BE STUDIED BY THE MOST ABLE OF MILITARY THEORISTS

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THUCYDIDES ON WAR: TO BE STUDIED BY THE MOST ABLE OF MILITARY THEORISTS

Ex: https://www.geopolitica.ru
 
To be able to wage modern warfare cannot be merely defeating the enemy through a series of military engagements as being witnessed in the early twenty-first century, for the so-called vanquished enemy will often times return, as we have  seen in the infested battle regions of Iraq and Syria.  Without the understanding that the most pragmatic and final assault on any enemy in combat, on the battle field, can only be achieved through a scientific military theory based both on a strategic objective and studied analysis of when to wage war, there can be no lasting success to the end of a political crisis which was only abated but not ended by the means of war. Then there will be no end to such conflict but only lulls and a general repeat of an unsatisfied stand-off of no peace and no war. But to strike against an enemy in the first place, allowing for no way out for the enemy to survive under any circumstance, is the heart of the matter in the first place, and in studying the various small battles and large battles in the work the History of the Peloponnesian War by the ancient Greek historian, Thucydides, we come to grips with all the various nuances that make up the character of warfare.
 
What is lacking in the various theaters of conflicts in these modern times is a balance between a fluid scientific analysis of how and when to enter into a conflict or war situation, and how to understand and engage the spatial art of war or conflict conception of such an endeavor which must cause human suffering in which the various actors, their armies and citizens realize why they must fight and die in such a human conflict when it arises.   
 
What we have instead in our time, are the various protagonists such as the United States with its imperialist hegemonic desires, not yet abated even as the country is in its decline with its Fascist regime kept alive by millions of submissive Americans ignorant of their own proto-Fascistic behavior. 
 
Then on the other side, we have the emerging Russian state coming out of the great Soviet era, with its own desire to again regain its world influence upon those countries arising from a colonial past, these countries not only in the Middle- Eastern region, but also in regions of Africa  stretching from the Democratic Republic of Congo to Yemen down to South America in such places as Venezuela, Ecuador and the former Soviet ally, Cuba.  However, what both the United States and Russia lack is the understanding where the center of gravity is in pursuing the defeat of an enemy - one must  not only assess the military strengths and weakness of the enemy, but also objectively analyze  the culture and spiritual qualities or lack of regarding the overall political will of the people at the central core of the conflict.  
 
Instead,  both the United States and the Russians regimes make their great mistake in that in their ceaseless propaganda war and intermediate cyber-space conflict, including their various proxy wars, in their attempt to manipulate wars of liberation. They offer no alternative revolutionary theory, no modern release for a liberation of political, spiritual and culture way of life that the common man, the ordinary citizen craves for and would be willing to die for in a just cause.  
 
As Thucydides posited, “History is Philosophy teaching by example,”  one could also enlarge upon that singular statement and say  a country which claims to have the means  to better the situation of a people in all ways of living and dying, must set an example through leadership mirroring political ethics which teach or exemplify how to live without exploiting the people during a period of egregious economic suffering, and thus maintaining a quality of life that although not rich in material gain, is rich in human creative endeavors, even if those endeavors are limited within the human condition. 
 
What we are faced with is an emerging Fascist regime in the United States which the American people willingly or unwilling cloak with a ‘Democratic’ spirit, while in Russia, they have an oligarchy pulled towards a need to become a so-called superpower on the world’s stage, while its people long to re-establish a Soviet way of life. Thus, we have two opposing political forces  locked in a deadly struggle in which the citizens of both countries, including the  peoples allied with the two countries, are part of the human tragedy playing out day by day within the borders and outside the borders of the United States and Russia.  
 
With this view in mind of the polarization of these two belligerent systems of political and economic powers that hold sway over much of the world, it is imperative for the ablest of modern military theorists not only re-study the account of the Peloponnesian War by Thucydides, but also study in very careful detail the various tactical battles which the great Greek historian recounts.
 
The psychology and methodology of how both opposing forces of Athens and Sparta went after each other  is instructive even in modern times, to better understand how an enemy might seek out in either an impulsive behavior or a calculated behavior to destroy an enemy position, or to politically intimidate an enemy at the first hint of weakness. 
 
In our time, I recommend astute generals and heads of state peruse  Thucidides' visionary “Melian Dialogue” pertaining to the surrender terms offered by the invading Athenian force to the military officers and citizens of Melos during the fighting of the Peloponnesian war, which the Melians rejected for what they believed was a Casus belli  or as the French would say “une guerre juste” ending in the butchery and enslavement of the citizens of Melos, something we even see today among ISIS (known also as Daesh) terrorists, as well as among the American armed forces with their proxy Saudi Arab ally killing thousands of Yemenis peoples  occurring in the country of Yemen. 
 
Clearly, slaughter is now manifested as a way of life not only in the Middle East, but among the cartel fights in Mexico with thousands of innocent Mexican citizens killed outright, as well in the deepest regions of Colombia and Brazil where the poor, working class and indigenous peoples are protesting their right not be used as slave labor nor their land defiled in the most horrendous  ecological destruction. All these examples, the modern military theorist must take into account if he or she  is to justify interest and ability to instruct others how to wage war scientifically and efficiently, beyond merely waging war for profit and nihilistic slaughter. It is through studying the written history of Thucydides that the art of war achieves its most coveted accomplishment - waging war to limit the excesses of war.
 
When Thucydides  asserted  “Wars spring from unseen and generally insignificant causes, the first outbreak being often but an explosion of anger,” he was proclaiming to those who would listen - and those who would listen being the few even to this day - that war even among the most sophisticated and shrewd, whether they be government leaders, diplomats or the most aware intellectuals, are not cognizant that war ignited in ancient times, and wars coming seemingly spontaneously out of economic and political repression in modern times, are the result of a particular “explosion of anger” - that anger being in the people’s  desire to have a healthy and sane life, even if that life is short lived, and for this reason alone, that anger is infused in all of us, to our dying days.  
 

El indigenismo la etapa superior del imperialismo

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El indigenismo la etapa superior del imperialismo

Ex: https://www.geopolitica.ru

Andrés Soliz Rada, en su ensayo “Pugna de modelos civilizatorios: indigenismo o Estados continentales”, alcanza plena y brillantemente la realización de su propósito: demostrar que el indigenismo como modelo de cambio civilizatorio es un engaño. El gran maestro altoperuano, en su esplendido ensayo,  demuestra categóricamente:

  1. Que todas las ONG que, en Bolivia,  patrocinan a los indigenistas –sean estos de buena o de mala fe- están financiadas por los grandes bancos anglonorteamericanos, por los paraísos fiscales –nidos de la corrupción mundial- ,  por el gobierno de los Estados Unidos a través de USAID y,  por las grandes compañías petroleras que, han teñido de sangre la historia de América Latina y el Tercer Mundo.
     
  2. Que las grandes potencias subvencionan a las ONG y, las grandes empresas trasnacionales las financias, porque son una prolongación de sus políticas.
     
  3. Que el fortalecimiento de las ONG precedió a la renovada ofensiva imperialista en contra de los Estados in constituidos y, de sus intentos de avanzar en procesos de integración regional.
     
  4. Que, aprovechando la generalizada sensibilidad social que originó la conmemoración de los 500 años de la colonización hispánica, el darwinismo social, después de usufructuar por siglos la supuesta superioridad de una culturas sobre otras, luego de proclamar que el pensamiento occidental es la máxima conquista del pensamiento contemporáneo,  afirma ahora que, sus fundamentos tienen el mismo valor que usos y costumbres tribales cuyas prácticas condenan, a los pueblos de la periferia,  al subdesarrollo y la impotencia política.
     
  5. Que el fundamentalismo indigenista es una construcción neocolonial,  ejercitada por seudoizquierdistas,  para destruir a los Estados nacionales in constituidos e impedir la construcción de un Estado continental latinoamericano, único instrumento político capaz de enfrentar, con éxito,  a las grandes compañías transnacionales, al capital financiero internacional y,  a las grandes potencias del siglo XXI. 

Hace ya muchos años, Jorge Abelardo Ramos – el profeta de la Patria Grande, el padre de la izquierda nacional- escribía premonitoriamente: “El imperialismo está extendiendo en América Latina un nuevo motivo de división. Con motivo del comienzo de la celebración del V Centenario de Descubrimiento de América, se han multiplicado las manifestaciones, ingenuas a veces, pérfidas otras, de repudio a la España  de la Conquista y a la evangelización. Por el contrario se glorifica a las razas indígenas…Muy noble resulta la tesis de la defensa de los indios. Pero muy sospechoso es el origen. Pues separar a las masas indígenas o negras, de las criollas o blancas de la actual Nación Latinoamericana, es acentuar las condiciones de esclavización general y de la balcanización hasta hoy lograda.  Se trata  –y  he aquí el servicio que rinde una vez más la ‘izquierda’ y los ‘progresistas’ al  imperialismo- , de separar a las etnias, después de haber separado a las clases y a los Estados del magno proyecto bolivariano. Es una campaña contra la Nación latinoamericana”[1]

Después de leer atentamente el brillante ensayo de Andrés Soliz Rada no tenemos  ninguna  duda de que, atreves del “fundamentalismo indigenista”, se están sembrando en Bolivia las semillas de su futura fragmentación territorial. El imperialismo, oportunamente,  regara esas semillas para hacerlas germinar.  Mientras tanto estarán sembradas esperando el impulso imperial que las haga germinar para que, creciendo destruyan, completamente, la unidad boliviana y, con ella, el pivote estratégico de la integración peruano argentina o más precisamente andina rioplatense.

Una integración, es decir la de los hispanoparlantes que es -como nos enseño Alberto Methol Ferre -  la única garantía para que, la integración de la América del Sur, no termine siendo un disfraz de la hegemonía de la “oligarquía paulista bandeirante”  que, con un discurso integracionista, disfraza, muchas veces,  la expansión de sus grandes empresas en la América del Sur de cooperación fraternal. Si Bolivia se fragmenta, "chau", posibilidad de que todos los hispanoparlantes -vuelvo a insistir como nos enseño Methol- nos sentemos juntos para luego sentarnos con nuestros hermanos lusoparlantes y, evitar de esta forma que, nuestro "oligarquía paulista bandeirante" caiga en la tentación de dominarnos y explotarnos con palabras dulces al oído. Sin Bolivia, la unidad de los hispanoparlantes está perdida. En Bolivia,  como durante las guerras de la independencia, se juega, un vez más, el destino de la Patria Grande, nuestro destino.

* Marcelo Gullo  en 1981, comenzó su militancia política contra la dictadura militar que, desde 1976 había usurpado el poder. Doctor en Ciencia Política por la Universidad del Salvador, Licenciado en Ciencia Política por la Universidad Nacional de Rosario, Graduado en Estudios Internacionales por la Escuela Diplomática de Madrid, Magister en Relaciones Internacionales, especialización en Historia y Política Internacional, por el Institut Universitaire de Hautes Etudes Internationales, de la Universidad de Ginebra. Discípulo del politólogo brasileño Helio Jaguaribe y del sociólogo y teólogo uruguayo Alberto Methol Ferré, ha publicado numerosos artículos y libros, entre ellos Argentina Brasil: La gran oportunidad (prólogo de Helio Jaguaribe y epílogo de Alberto Methol Ferré) y La Insubordinación Fundante: Breve historia de la construcción del poder de las naciones (prólogo de Helio Jaguaribe). Este libro fue traducido al italiano y publicado en el 2010, en Firenze por la editorial Vallecchi, con el título: “La costruzione del Potere”. Asesor en materia de Relaciones Internacionales de la Federación Latinoamericana de Trabajadores de la Educación y la Cultura (FLATEC) . Profesor de la Escuela Superior de Guerra y de Universidad Nacional de Lanús. Prosecretario del Instituto de Revisionismo Histórico Nacional e Iberoamericano Manuel Dorrego.


[1] RAMOS, Jorge Abelardo, Judíos y quechuas en el campo de batalla del imperialismo,  Buenos Aires, Revista Marcha, Nª 12, 23 de octubre de 1986, págs., 13 y 14. 

 

jeudi, 18 janvier 2018

Forum eurasiste de Chișinău : une plateforme non-alignée contre le globalisme

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Forum eurasiste de Chișinău : une plateforme non-alignée contre le globalisme

par Pierre-Antoine Plaquevent

Ex: http://www.les-non-alignes.fr

L’événement métapolitique le plus important de la fin de l’année 2017 fût sans conteste le second forum eurasiste de Chisinau. Un colloque qui fera date tant par l’appui que lui a apporté l’exécutif moldave que par la qualité de ses participants et de leurs interventions. Surtout, les perspectives tracées par ces rencontres internationales ouvrent des voies inédites dans le sens d’un non-alignement contre-globaliste contemporain. Un non-alignement qui transcenderait enfin les cadres caduques de la petite politique anachronique pour se hisser à la hauteur des changements de civilisation en cours et de la grande politique. Un colloque à la hauteur de la venue des « grands temps » qui s’annoncent pour la civilisation européenne. Retour sur cet événement fondateur.

Les 16 et 17 décembre dernier s’est tenu en Moldavie le second forum eurasiste de Chișinău qui avait pour thème : « Quelle alternative au capitalisme financier pour le 21 ème siècle ? ». Colloque organisé avec l’appui et le soutien du Président de la République de Moldavie, Igor Dodon. Ce séminaire international a réuni pendant plusieurs jours un aréopage d’intellectuels et de spécialistes de renommée internationale parmi lesquelles : Alexandre Douguine, Hervé Juvin, le Géorgien Levan Vasadze ou encore l’écrivain suédois Jan Myrdan. Le Président Dodon a par ailleurs ouvert les travaux avec un discours fondateur qui résumait les enjeux politiques face auxquels la Moldavie se trouve confrontée.

De nombreuses personnalités, issues du monde politique ou de la société civile, sont ainsi venues apporter leur contribution aux travaux du forum : l’homme d’affaires britannique Chris Poll, l’ancien conseiller de Syriza Dimitris Konstantakopoulos, la juriste Valérie Bugault, l’écrivain Slobodan Despot, le président de l’association Lombardie-Russie et membre éminent de la Ligue du Nord Gianluca Savoini, le journaliste Alessandro Sansoni, membre du conseil national italien de l’ordre des journalistes et bien entendu Emmanuel Leroy et Iurie Rosca : organisateurs pivots des deux colloques de Chisinau avec Daria Dugina. Sont aussi intervenus Volen Siderov, président du parti bulgare « Ataka », le Roumain Bogdan Herzog, l’Allemand Manuel Ochsenreiter, président du German Center for Eurasian Studies, un think-tank proche du parti souverainiste AFD et aussi l’essayiste et homme politique Yvan Blot.

Avec la présence dans le public d’auteurs bien connus des Français tels que Marion Sigaut ou encore de Lucien Cerise et de son éditeur, on peut dire que ce second forum de Chisinau réunissait une part importante de la pensée politique française et européenne contemporaine pour un événement inédit en son genre. Evènement qui fera date et dont on peut considérer qu’il marque le début d’une nouvelle ère en matière d’anti-globalisme. De part la variété des intervenants et du public présent, la vraie gauche anti-mondialiste et la droite conservatrice authentique se sont retrouvées à Chisinau afin de penser et de projeter l’alternative possible à la marche en cours vers le globalitarisme néolibéral.

Au cours de ces journées de nombreux thèmes ont ainsi pu être abordés, la plupart des interventions publiques sont disponibles ici : flux.md/fr et flux.md/en ainsi que sur le site du saker : lesakerfrancophone.fr ou sur geopolitica.ru. Une équipe de TV-Libertés était présente afin de couvrir l’ensemble de l’événement visible ici.

Un événement qui se tenait dans un contexte géopolitique difficile : la Modavie s’efforce de maintenir une position d’équilibre entre Est et Ouest, entre Union-Européenne et Union Eurasiatique malgré les tensions entre Occident et Russie. A la fin de la première journée de travail, le Président Dodon a ensuite accueilli les journalistes présents pour une conférence de presse exclusive dans le palais présidentiel de Chișinău.

Conférence de presse à laquelle nous avons pu assister et au cours de laquelle le Président Dodon a développé plus avant ces thématiques et a répondu aux questions des journalistes présents. Ici un entretien réalisé pour TV-Libertés dans lequel il résume certaines de ses positions : tvlibertes.com/igor-dodon-ne-cedera-pas.

Igor_Dodon_(01.2017;_cropped).jpgIgor Dodon, un président illibéral et continentaliste sous pression

Issu à l’origine du centre-gauche, le Président Dodon a profité de son discours inaugural lors du colloque de Chișinău pour affirmer la compatibilité d’un discours social avec les valeurs de la droite conservatrice. Une ligne de « gauche du travail et de droite des valeurs » qu’il est peut-être le seul président européen en fonction à affirmer aussi clairement. Il a ainsi affirmé la nécessité de se débarrasser des mythes libéraux du retrait de l’Etat et de la « main invisible du marché » afin de renouer avec les conceptions d’un Etat stratège et interventionniste dans les secteurs stratégiques et vitaux de l’économie nationale.

Le Président Dodon a ouvert les travaux par un discours d’affirmation centré sur les notions de souveraineté, de nationalisme économique et de continentalisme politique. Après avoir rappelé la situation géographique et culturelle de la Moldavie qui fait d’elle un carrefour entre Europe occidentale et orientale, entre catholicité et orthodoxie, entre mondes latin et slave, il a évoqué la situation économique critique de la Moldavie qui se trouve face à une grave hémorragie de ses forces vives en direction de l’Union-Européenne. Une hémorragie qui ne pourra être freinée que par une relocalisation partielle de l’économie moldave. Moldavie qui n’a pas vocation à être juste une réserve de main d’oeuvre à bon marché en direction des pays occidentaux. Bien que l’un des pays les plus pauvres d’Europe, la Moldavie n’est pas condamnée au destin de périphérie de l’UE livrée au pillage de l’impérialisme économique de multinationales apatrides. La Moldavie a une carte stratégique à jouer en se positionnant comme interface géoéconomique et géostratégique entre l’Union Européenne et l’Union Eurasiatique; notamment dans la perspective de la nouvelle route de la soie et dans celle du déplacement du centre de gravité économique mondial vers l’Eurasie. De là découle le continentalisme politique affirmé à plusieurs reprises par le Président Dodon au cours de ces interventions lors du forum. Ainsi, après s’être défini comme « résolument souverainiste », Igor Dodon a rappelé la nécessité de revenir à la vision Gaullienne d’une Europe-puissance et à l’axe stratégique Paris-Berlin-Moscou comme alternative à la construction européenne actuelle. La voie de l’indépendance pour une nation de la taille de la Moldavie passe par le multilatéralisme et le non-alignement plutôt que par l’unipolarité et l’adhésion univoque à l’agenda occidental.

Dans cette perspective, Igor Dodon s’était prononcé en 2017 en faveur d’une annulation par son parlement de l’accord commercial signé avec l’Union européenne en 2014, espérant ainsi rétablir des relations économiques normalisées avec la Russie. Position qui lui vaut d’être mis en difficulté par le parlement moldave où les élus pro-UE sont majoritaires. La République de Moldavie se caractérisant par un régime parlementaire laissant une marge de manoeuvre réduite pour le Président.

Igor Dodon a par ailleurs développé l’idée que le patriotisme économique peut transcender les différences culturelles internes de la Moldavie et les tensions identitaires que pourraient être tenté d’attiser les forces de la Société Ouverte. Forces à l’affût d’une émancipation trop grande de la République Moldave face aux standards de l’UE et soucieuses d’allumer un nouveau foyer de discorde supplémentaire entre la Russie et l’Europe. Peuplée d’une population russophone nombreuse et d’une grande minorité russe, le Président moldave a clairement évoqué le risque d’un scénario de type ukrainien : provoquer une agitation de l’opinion publique visant à le destituer, agitation politique qui pourrait être suivi de provocations inter-ethniques attisées depuis l’étranger. L’équilibre politique moldave étant fragilisé par la question de la Transnistrie.

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Un article récent du centre de presse de Donetsk résume dans ses grandes lignes la situation politique moldave :

« (…) La tension dans la république est liée à l’opposition entre le président pro-russe Igor Dodon, l’opposant Renato Usatii et le bloc politique pro-européen dirigé par Vlad Plahotniuc. Il y a un an, la Moldavie était au bord d’une guerre civile entre citoyens pro-russes et pro-européens, compte tenu de l’augmentation significative des sentiments pro-russes dans le pays ces dernières années, nous ne pouvons pas exclure le scénario ukrainien en Moldavie. 

Récemment, (…) la Cour constitutionnelle a décidé de suspendre les pouvoirs d’un des principaux opposants politiques de Plahotniuc, l’actuel président de la Moldavie, Igor Dodon (NDA : le 5 janvier 2018). Le champ politique de la Moldavie, sous prétexte de lutter contre la corruption, a été presque entièrement débarrassé de ses opposants. »

Au cours de sa conférence de presse lors du forum de Chișinău, le Président Dodon a plusieurs fois exposé le rôle de l’oligarque Vlad Plahotniuc. Un rôle qu’évoque l’article de l’agence Donipress :

« Personne n’avait entendu parler de Plahotniuc comme politicien avant la fin de 2010. Auparavant, Vlad Plahotniuc appartenait à un certain nombre de grands hommes d’affaires moldaves, dont les domaines d’intérêt étaient les banques, les hôtels, les médias et le commerce du pétrole. Mais même à ce moment-là, il a été surnommé « le méchant », puisque l’homme d’affaires était déjà crédité de fraudes, de saisies de vols, de commerce d’armes et de proxénétisme et de nombreuses autres activités illégales. (…) Vlad Plahotniuc a commencé comme membre du Parti Communiste moldave, mais aux élections législatives de 2010 il est devenu membre du Parti Démocrate, où il a immédiatement pris la deuxième place honorable dans la liste. C’est à partir de ce moment qu’a commencé le crépuscule du Parti Communiste en Moldavie (…) L’oligarque Plahotniuc est, depuis décembre 2016 , le chef du Parti Démocrate. Il est intéressant de noter qu’en même temps, officiellement, il n’est pas membre du parti. Aujourd’hui, Vlad Plahotniuc n’occupe aucun poste au gouvernement, mais reste un homme qui contrôle pleinement l’économie, le pouvoir législatif et exécutif dans un petit État, sans aucune responsabilité en tant que fonctionnaire.« (1)

Vlad_Plahotniuc.jpgDonipress rappelle ensuite le « multilatéralisme » de Plahotniuc en matière de corruption :

« (…) Il n’y a pas si longtemps, Vlad Plahotniuc faisait l’objet d’une enquête de la part d’Interpol Italie dans le dossier de la « mafia russe », mais sa position anti-russe déclarée reste la principale raison de la complaisance des États-Unis et de l’UE envers Plahotniuc. (…) Vlad Plahotniuc fait beaucoup d’efforts pour devenir un politicien européen respectable pour l’Occident, il paie périodiquement des publications dans de prestigieux magazines européens et américains. Vlad a même embauché une société de lobbying américaine bien connue, le groupe Podesta, qui a travaillé avec Hillary Clinton. (…) Aujourd’hui, le « maître de la Moldavie » est toléré plutôt qu’approuvé et sera remplacé à toute occasion par un véritable homme politique européen qui n’a pas le stigmate de l’appartenance à la « mafia russe ». » (2)

Dans cette perspective les prochaines élections législatives en Moldavie constitueront un test pour affirmer ou infirmer la solidité des orientations choisies par le Président Dodon et ses soutiens. Elections qui seront aussi l’occasion pour les citoyens moldaves de rejeter ou non les orientations crypto-mafieuses des libéraux enkystés dans leur parlement :

« Selon les sondages sociologiques, le rejet de Plahotniuc et de son gouvernement atteint 80 %. Dans de telles circonstances, la dernière chance pour Vlad de rester au pouvoir sera de provoquer l’escalade du conflit en Transnistrie et de lancer un appel à l’UE et aux États-Unis pour qu’ils exigent une protection contre l’agression russe. L’Europe n’a absolument pas besoin d’un second conflit armé à ses frontières, qui entraînera inévitablement une augmentation du nombre de réfugiés, contribuera au commerce illégal des armes et à la propagation de la criminalité. En novembre 2018, la Moldavie organisera des élections législatives, qui peuvent constituer un test difficile non seulement pour la République de Moldavie, mais aussi pour l’UE dans son ensemble. » (3)

La Moldavie se trouve aujourd’hui sur l’une des lignes de fracture de la tectonique géopolitique contemporaine qui voit se confronter unipolarité et multipolarité, sa survie en tant qu’Etat-nation passe par une pacification des rapports entre Europe et Russie. C’est dans cet esprit que le Président Dodon conçoit les rencontres géopolitiques et de Chisinau et, plus globalement, le logiciel politique eurasiste non-aligné. Pour lui, l’intérêt national et la survie même de la Moldavie passe par le multilatéralisme et le continentalisme politique.

De par les orientations affirmées par le Président Dodon et si l’on se rapporte au manifeste publié à la suite des premières rencontres de Chișinău, on peut considérer que le continentalisme politique comme alternative au globalisme pourrait s’affirmer comme l’orientation géostratégique d’une nation européenne; fût-elle l’une des plus pauvres d’Europe. Il s’agit d’un choix géopolitique et civilisationnel majeur qui est certainement à l’origine des dernières sanctions que rencontre le Président Dodon de la part de son parlement. (4)

Au forum de Chișinău, des non-alignés de toute l’Europe sont venus apporter leur pierre à l’édification d’un avenir européen pacifié et souverain. L’avenir proche nous dira si cette alternative continentale s’imposera et empêchera l’Atlantisme de diviser l’Europe et d’y semer la guerre – comme hier en Yougoslavie et aujourd’hui en Ukraine – et si des intérêts exogènes réussiront à détourner les Européens de la voie de l’indépendance et de la paix.

Pierre-Antoine Plaquevent pour Les Non-Alignés

Le politicien professionnel ne veut pas votre bien

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Le politicien professionnel ne veut pas votre bien

Le politicien professionnel est sans doute un mal nécessaire de la démocratie mais ce n’est ni un gentil ni un altruiste

Par Dominique Philos.
Un article de Témoignage fiscal

Ex: https://www.contrepoints.org

Les quelques réflexions qui suivent m’ont été inspirées par l’attitude de Thierry Solère, député Les Républicains, par ailleurs visé par une enquête fiscale, qui a changé « d’écurie » pour passer à LREM et qui s’est accroché à ses fonctions de questeur pour des raisons financières (doublement de l’indemnité de base de 5.600 € par mois) mais aussi de pouvoir ; et qui a dû s’incliner… de très mauvaise grâce tout en risquant finalement d’être exclu de LREM pour des petits arrangements entre amis avec Urvoas, ancien ministre socialiste de la Justice.

Faire de la politique son métier

Le politicien professionnel fait de la politique son activité exclusive mais reste marginal par rapport au nombre total d’élus, qui sont majoritairement des non professionnels. Or, il peut apparaître singulier de vouloir faire carrière dans un secteur qui relève en principe du seul mandat électif périodique ; lequel rend nécessairement aléatoire, en fonction du résultat des élections, toute projection de carrière.

On connaît pourtant des politiciens professionnels qui ont eu quarante ans ou plus d’activité exclusivement politique ; ce qui justifie que l’on s’intéresse un peu à eux.

Nul besoin de diplôme pour se lancer en politique ; il suffit d’avoir de l’audace, de l’ambition, pas trop de scrupules, une élocution aisée, une aptitude à mentir et à dissimuler.

Le politicien professionnel cultive l’amitié politique et les réseaux essentiellement à des fins de Cursus Honorum et de pouvoir. Son ambition est d’arriver aux fonctions les plus prestigieuses et il va tout faire, une fois arrivé à la position convoitée, pour s’y maintenir.

Les arguments du politicien professionnel pour être élu

Le discours du politicien tourne toujours autour du même sujet et utilise toujours les mêmes arguments : Votez pour moi, je vais assurer votre bonheur et, évidemment, la population ne demande bien souvent qu’à croire aux belles promesses du politicien qui n’hésitera jamais à caresser l’électeur dans le sens du poil !

La réalité qui se cache derrière ce discours est un peu plus nuancée… réalité qui révèle souvent une distorsion entre l’éthique affichée et des petits accommodements personnels.

Le cadre d’action du politicien professionnel, spécialement en France, est l’État car c’est lui qui lui donne sa légitimité et ses moyens d’action tout en exploitant le besoin de protection et d’assistanat d’une partie notable de la population qui ne demande pas mieux que d’être prise en charge par un État présenté comme protecteur, de la naissance à la mort, avec un travail, une sécurité sociale, des vacances, des colonies de vacances, une retraite et un logement fournis par ce même État.

Seulement, pas besoin de creuser bien longtemps pour s’apercevoir de la vacuité du discours car :

Quand il promet qu’il va verser des aides sociales, il oublie juste de vous dire que ce n’est pas son argent qu’il va distribuer mais celui extorqué à d’autres, voire même, comble de l’ironie et du cynisme, à vous-même, mais le tout est de vous convaincre.

Quand il promet des services publics gratuits, l’illusion trompeuse de la gratuité laisse à penser que le politicien œuvre pour le bien public, or si les services publics sont gratuits pour certains c’est qu’ils sont payés par d’autres ; les fonctionnaires ne sont pas des bénévoles.

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L’illusion maintenue avec l’argent public

Quand il prévoit de financer des investissements (« ici l’État investit pour votre avenir»), il oublie juste de vous dire que ce sont vos impôts qui sont investis et que le politicien sait surtout dépenser avec prodigalité l’argent des autres ! Par ailleurs, les miracles accomplis par les politiciens se résument bien souvent à une illusion provoquée par l’escamotage des coûts réels des dépenses financées par l’impôt.

Quand il promet la création d’emplois, en fait, il ne crée pas d’emplois, au mieux il peut seulement recruter des fonctionnaires qui ne sont pas des emplois productifs mais uniquement des emplois payés par les impôts des autres. Il peut aussi distribuer vos impôts par le biais de subventions pour attirer des entreprises susceptibles de créer ces emplois.

Finalement, la constante est que le politicien professionnel promet beaucoup en dépensant votre argent !

Les  buts réels du politicien professionnel

Contrairement à ce qu’il tente de faire croire, le politicien professionnel ne veut pas votre bonheur, il veut essentiellement le sien et fera toujours passer ses intérêts avant ceux de ses électeurs. Le politicien a, avant tout, pour but le pouvoir et l’argent (et le sexe en prime, parfois) mais il préfère faire croire à son engagement altruiste ; c’est à la fois plus glorieux et plus valorisant pour son ego… souvent largement dimensionné. On a quelquefois parlé d’hubris à propos de certains.

En outre, il n’hésitera pas à sacrifier les intérêts de ses électeurs aux siens propres notamment lorsqu’il obéit à des directives d’appareil ; même si celles-ci sont contraires à l’intérêt de ses concitoyens. Car il est avant tout dans le calcul politicien.

Ayant accès aux fonds publics, il va utiliser, en tant qu’élu, votre argent à son bénéfice personnel d’une part pour s’assurer un train de vie tout à fait confortable (on se souvient de la gauche caviar) et d’autre part pour assurer sa réélection c’est-à -dire son maintien en place.

Pour cela, il faut qu’il soit populaire et surtout qu’on le voit et qu’on ne l’oublie pas. Il va donc sur les plateaux télé et participe à tous les évènements médiatiques (y compris à l’enterrement d’un chanteur populaire) pour y être vu ou pour discourir de sujets dont parfois il ignore tout. Il va aussi tenter de contrôler son image et notamment acheter la presse, avec vos impôts, pour qu’elle parle de lui favorablement ; car quoi de mieux qu’une presse subventionnée et complaisante et d’autant plus complaisante qu’elle dépend du politique pour sa survie.

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La manipulation de la population

Il n’a échappé à personne que les politiciens professionnels exploitent tous les ressorts psychologiques, et quelquefois les plus vils, des électeurs pour arriver à leurs fins (cupidité, jalousie, victimisation …). En fait, le politicien professionnel se crée une clientèle c’est-à-dire qu’il va prêcher dans le sens des idées de la fraction de la population visée afin de recevoir son assentiment ; l’électorat n’étant finalement perçu que comme un marché à conquérir (le marketing politique n’est pas un vain mot).

La désignation de boucs émissaires et de la responsabilité des autres est aussi bien une technique classique pour attirer un électorat que pour détourner l’attention et éluder ses propres responsabilités car, vous l’aurez peut-être remarqué, mais le politicien professionnel n’a jamais tort et ne se trompe jamais ! On l’a compris : la lâcheté ou, à tout au moins, le manque de courage est aussi un de ses traits de comportement.

Il cherchera et trouvera, au moyen d’explications simplistes, des responsables à la situation et à l’insatisfaction de sa clientèle, et, de ce fait, il n’hésitera pas à s’attaquer aux étrangers, à l’Europe, aux riches, aux banques, aux juifs fraudeurs fiscaux qui « ruinent le pays » en n’acceptant pas la spoliation, à des profiteurs hypothétiques étant entendu que les profiteurs sont toujours les autres … tout en exploitant la crédulité, les sentiments xénophobes et la peur de la population.

Manipuler l’opinion

La promesse de faire payer les autres, surtout les autres, ne peut d’ailleurs que recevoir l’assentiment d’une population qui rêve du « grand soir » et qui a tendance à se victimiser.

De ce fait, il n’aura aucun scrupule à manipuler l’opinion et à mentir pour parvenir aux fonctions qu’il convoite et utilisera à cet effet toutes les ressources de la démagogie et du clientélisme (il peut même défendre des idées auxquelles il ne croit pas) ; le cynisme étant d’ailleurs un mode ordinaire de gestion du politicien qui reste, quoiqu’il arrive, un opportuniste.

L’électeur n’apparaît finalement être, dans ce schéma, qu’un instrument, un moyen pour permettre au politicien professionnel d’arriver à ses fins car le tout c’est d’être élu !

Le rêve du politicien est en fait de contrôler la population qui devient soumise et obéit ; ce qui est facile dans les régimes autoritaires de type URSS ou Allemagne nazie mais est évidemment plus compliqué dans les démocraties où il est nécessaire de recueillir l’assentiment, au moins passif, des populations.

Le politicien n’a alors que deux solutions : acheter les électeurs avec l’argent… des autres en organisant des transferts autoritaires de richesse au profit de sa clientèle ou leur faire peur afin de les rendre plus réceptifs, plus malléables à son discours. L’écologie, je devrais plutôt dire l’hystérie réchauffiste, (on nous parle désormais d’urgence climatique) est l’archétype du sujet qui permet de conditionner la population pour lui faire accepter une vérité officielle et la contraindre à accepter des contraintes et des impôts qu’elle n’accepterait pas autrement.

C’est juste une version actualisée de la carotte et du bâton.

L’envers du décor est que le jour où il faudra solder les dettes de l’État et sa dette colossale (pour l’instant arrêtée à 2.200 mds €), ces mêmes politiciens sauront vous expliquer qu’il faut payer, mais de responsable… vous n’en trouverez pas ; car, et c’est le défaut de notre démocratie, le politicien peut faire à peu près n’importe quoi sans encourir de sanction (à part électorale), à la grande différence d’un mandataire social (gérant ou PDG de société) qui, s’il gère mal, sera révoqué très rapidement et fera probablement un séjour en prison.

En outre, volontiers moralisateurs, les politiciens professionnels font preuve d’une bonne dose de vénalité et d’absence de scrupules. En témoigne la liste, arrêtée en 2013, de 160 politiciens de tous bords condamnés (ici).

Rapporté au nombre total d’élus (5 ou 600.000), ce nombre est certes dérisoire mais si on le rapporte aux 577 députés et 348 sénateurs, la proportion devient alors beaucoup plus significative parce que, on omet en général de vous le dire, les politiciens condamnés sont la plupart du temps des politiciens professionnels.

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Le verrouillage du système

Les politiciens ont su organiser le système de telle façon qu’on ne peut plus se passer d’eux et le système électoral fait qu’il suffit de recueillir l’assentiment de la plus forte minorité pour arriver au pouvoir (puisque la démocratie moderne n’est pas le gouvernement par la majorité mais bien celui de la plus forte minorité) bien aidé en cela par un système électoral à deux tours calculé pour éliminer les concurrents, éviter la dilution des votes et canaliser l’électorat !

De plus, il est nécessairement en faveur de l’accroissement du rôle de l’État, et si vous y prêtez un peu attention vous observerez que les politiciens professionnels évoquent souvent le rôle, l’importance et les missions de l’État pour la raison qu’il va en résulter pour eux une augmentation parallèle de leur pouvoir sur la société ; lequel va leur permettre, en s’ingérant et en légiférant sur tous les aspects de notre vie, de devenir des intermédiaires ou des arbitres indispensables.

L’opportunisme plutôt que les convictions

En fait, si l’on y regarde bien, l’utilité du politicien est tout à fait marginale et on connaît des cas où des États ont pu fonctionner sans gouvernement et sans dommage pendant de longues périodes (en Belgique notamment pendant 18 mois).

Opportunisme, clientélisme, ambition démesurée, veulerie et vacuité sont les traits de comportement habituels du politicien professionnel et vous pouvez lire l’article de Nathalie MP sur son site (ici). Il vous éclairera sur la réalité de la politique française et « l’engagement » de politiciens sans conviction mais opportunistes.

Vous me direz : On ne demande pas aux politiciens d’être gentils mais d’être efficaces et compétents.

Seulement, le problème est qu’ils sont très rarement compétents et donc, a contrario, le plus souvent sont totalement incompétents et s’en remettent aux spécialistes c’est à dire …. à l’administration.

En fait, le politicien professionnel est le plus souvent un individu ordinaire, sans talent, sans compétence, vénal et sans scrupule qui exploite la naïveté de ses électeurs et n’hésitera pas à mentir pour justifier ses propres actions (on se rappelle la déclaration de celui-là selon laquelle « il ne pouvait pas dire la vérité aux français car ils ne comprendraient pas »).

Finalement, bien qu’omniprésents, il ne faut surtout ne pas se faire d’illusion quant à leurs convictions et leur rôle dans la société. Le politicien professionnel est sans doute un mal nécessaire de la démocratie mais ce n’est ni un gentil ni un altruiste.

Je ne sais pas si cela peut vous rassurer mais c’était déjà le cas sous la République Romaine du temps de Jules César. Nous n’avons visiblement pas fait beaucoup de progrès depuis.

Patriotismo constitucional: Deconstrucción de la conciencia nacional

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Patriotismo constitucional: Deconstrucción de la conciencia nacional

Ex: http://www.katehon.com/es

El proceso separatista  catalán, con su punto álgido en el referéndum ilegal del  1 de octubre de 2017, provocó una reacción patriótica inesperada no solo en Cataluña, traducida en movilizaciones  populares en defensa de la Cataluña Hispánica y la unidad de España.


Una reacción  inesperada además, por las décadas en las que el mismo  régimen del  78 y su clase política, llenos de complejos y de una concepción ajena y beligerante contra todo planteamiento identitario – asociándolo erróneamente con el separatismo - han utilizado el denominado patriotismo constitucional como la respuesta del denominado “bloque constitucionalista” frente  al secesionismo.


Ciertamente el  régimen del  78 se encuentra  ante un fenómeno que se le puede  ir de las manos, por lo que empezó - a través de los partidos constitucionalistas (PP. Ciudadanos y PSOE) y movimientos cívicos afines a éstos-  la canalización de la reacción patriótica hacia un constitucionalismo, responsable por acción u omisión de la actual problemática territorial con los separatismos que no se circunscribe solo a Cataluña o País Vasco.
Y es que, la influencia alemana en el régimen del  78, no solo viene aplicada a la Ley fundamental de Bonn de 1949 o al asumir como propia la idea del “Estado social y democrático de derecho”, los partidos que se llevan turnando en el poder durante la Segunda Restauración, han asumido en sus idearios el concepto de patriotismo constitucional.


En el caso del PSOE era previsible por la matriz izquierdista y socialdemócrata de este concepto, pero en el caso del PP, fue asumido en una ponencia aprobada en su congreso nacional de Enero de 2002, evidenciando una vez más los complejos de la derecha española.


El constitucionalismo, entonces, tiene como base ideológica al patriotismo constitucional, un concepto surgido del “Institut für Socialforschung” (Instituto de Investigación Social), también conocido como Escuela de Frankfurt, en cual se agrupaban seguidores de Marx, Hegel y Freud.


El más conocido de sus teóricos, Jürgen Habermas, en su obra “Identidades nacionales y postnacionales” define al patriotismo constitucional de la siguiente manera:
“En este caso las identificaciones con las formas de vida y tradiciones propias quedan recubiertas por un patriotismo que se ha vuelto más abstracto, que no se refiere ya al todo concreto de una nación, sino a procedimientos y a principios abstractos.”


(…) “En el proceso público de la tradición se decide acerca de cuáles de nuestras tradiciones queremos proseguir y cuáles no.”
Si  nos  atenemos a las palabras de Habermas,  podemos comprender que la consecuencia de la  crisis de la conciencia nacional en España, se debe precisamente a un proceso de deconstrucción de ésta que el mismo Régimen del  78 ha ido realizando, como continuación de todos aquellos que desde el siglo XVIII impusieron la extranjerización y  el rechazo a nuestra identidad cultural e histórica, considerada como algo arcaico y oscurantista que debía ser sustituido por unos valores ilustrados que como aportación negativa, traían la ruptura del individuo con “su circunstancia”, esto es, tradición, identidad, cultura, Historia o etnia; para ser sustituido por un individuo desarraigado que pueda ser manejable por intereses ajenos a la nación de la que forma parte.


Y es que para que exista una conciencia nacional, ésta solo tiene sentido con la fidelidad a nuestras señas de identidad y asumiendo un relato histórico nacional que va desde la Roma Imperial hasta nuestros días, pasando por la reafirmación de España con la Reconquista.


Un patriotismo identitario, popular y soberanista que no suponga la adhesión a regímenes concretos, sino que éstos sirvan a los intereses de España y los españoles por encima de todo.

La guerre civile qui s’annonce n’est pas une guerre de religions

Mais rechercher la paix sociale est très loin d’être facile.

Le sociologue Robert Putnam (1), il y a cinquante ans, constatait que plus une communauté est diversifiée, plus la confiance entre les individus la constituant diminue. La société multiculturelle conduit ainsi à l’isolement et l’anomie sociale, ce qui renforce d’autant le manque de confiance.

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C’est la justification évidente pour laquelle les USA, aujourd’hui et paradoxalement vu le contexte idéologique, ne se sont pas métissés. Les communautarismes sont renforcés. Les conflits ethniques se sont accentués durant le mandat Obama et le camp du Parti Démocrate a perdu.

Comment les mondialistes, qui ne l’ignorent pas, passent-ils outre ces difficultés ? Par la matérialisation interne d’un ennemi, bien sûr ! Et le but de cette dialectique permet également de détourner l’attention des peuples de la vraie menace qui pèse sur eux : leur disparition par l’ouverture des frontières. Le « Trump bashing » s’inscrit dans cette démarche.

Dans cette entreprise de résurrection de la lutte des classes pour faire oublier le déplacement des ethnies et précipiter la fin des nations, les élites mondialistes accentuent la question sociale en Europe et singulièrement en France. Elles rendent artificiellement aux syndicats l’importance que le peuple leur dénie. Le spectre de la grève générale requinque en particulier une CGT moribonde. Les « nuits debout » veillent, en parallèle, à la cohérence du système.

Les avantages sont multiples. En postulant la primauté de l’économique sur le politique, le mondialisme construit, tout autant, l’Universalisme. La Fin se fond dans les Moyens.

La loi travail de 2016, lancée par Emmanuel Macron, puis nommée El Khomry, mais techniquement conçue par les technocrates de Bruxelles, aura œuvré pour que la lutte des classes redevienne le théâtre des opérations des conflits idéologiques. La Gauche qui ne représentait plus que 13 % des intentions de vote fin 2016, remporte les élections six mois plus tard sans qu’elle n’ait à se présenter de Gauche.

Le phénomène s’apparente à ce qui s’est passé en Espagne avec Podemos, à ce qui marche en Grèce avec Syrisa. Il est significatif que l’Union européenne et le Fonds monétaire international se soient mis d’accord pour donner une rallonge à Alexis Tsipras : l’homme qui a sauvé Bruxelles et l’euro en fournissant aux Grecs un succédané d’insurrection nationale.

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Le joker du mondialisme est l’alter-mondialisme, qui se présente en anti-mondialisme. Le système reste globalisé et les peuples perdent à tous les coups. A-t-on jamais vu un joueur gagner face à la Banque ?

Nous pouvons retenir deux éléments majeurs du jeu opéré par le mondialisme : il développe les conflits sociaux sous couvert de la paix sociale. Il détourne le théâtre opérationnel du conflit qui l’oppose à la résistance à ses desseins.

Quel souhait pour 2018 ? Quel qu’il soit, le printemps sera chaud et les changements climatiques n’y sont directement pour rien.

Note

(1) Les travaux de Robert D. Putnam sur « la confiance, le capital social, l’engagement civique et la politique comparée », Revue internationale de politique comparée, vol. 10 N° 3, 2003.

mercredi, 17 janvier 2018

Stoic Spiritual Hygiene with Regard to Normies

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Stoic Spiritual Hygiene with Regard to Normies

Ancient philosophy, as Pierre Hadot has argued, was not merely a set of ideas but meant to include something far more practical: the leading of a good life in the pursuit of truth. In the case of Stoicism, as with Cynicism, the notion of leading a philosophical way of life is particularly explicit and central.[1] [2]

The philosopher is interested in living a life according to purpose and principle, as opposed to the frivolous or the popular. This necessarily can make him seem a bit of a kill-joy and can make interacting with what we call “normies” problematic. This is not a new problem. Here is Epictetus’ advice on avoiding gossip, chit-chat about the ball-game, and other small talk:

Lay down from this moment a certain character and pattern of behavior for yourself, which you are to preserve both when you’re alone and when you’re with others.

Remain silent for the most part, or say only what is essential, and in few words. Very infrequently, however, when the occasion demands, do speak, but not about any of the usual topics, not about gladiators, not about horse-races, not about athletes, not about food and drink, the subjects of everyday talk; but above all, don’t talk abut people, either to praise or criticize them, or to compare them. If you’re able to so, then, through the manner of your own conversation bring that of your companions round to what is fit and proper. But if you happen to find yourself alone among strangers, keep silent. (Handbook, 33)

stoique.jpg“Show, don’t tell,” besides being good writing advice, is then an important Stoic principle concerning philosophy. One will always be tempted to make a philosophical and political point in order to show off or best another in argument, which of course defeats the whole purpose. Epictetus reiterates the point:

Never call yourself a philosopher, and don’t talk among laymen for the most part about philosophical principles, but act in accordance with those principles. At a banquet, for example, don’t talk about how one ought to eat, but eat as one ought. . . . And accordingly, if any talk should arise among laymen about some philosophical principle, keep silent for the most part, for there is great danger that you’ll simply vomit up what you haven’t properly digested. (Handbook, 46)

Epictetus is quite explicit that adoption of the Stoic way of life means a radical change, perhaps analogous to religious conversion. The change is so radical that one must be careful who one associates with. Obviously, one’s own spiritual practice will be all the greater insofar as one associates with like-minded people. Conversely, this also means one may have to abandon boorish old friends:

This is a point to which you should attend before all others, that you should never become so intimately associated with any of your former friends and acquaintances that you sink down to the same level as them; for otherwise, you’ll destroy yourself. But if this thought worms its way into your mind, that “I’ll seem churlish to him, and he won’t be as friendly to me as before,” remember that nothing is gained without cost, and that it is impossible for someone to remain the same as he was if he is no longer acting the same way. Choose, then, which you prefer: to be held in the same affection as before by your former friends by remaining as you used to be, or else become better than you were and no longer meet with the same affect . . . if you’re caught between two paths, you’ll incur a double penalty, since you’ll neither make progress as you ought nor acquire the things that you used to enjoy. (Discourses, 4.2.1-5).

Epictetus_Enchiridion_1683_page1.jpgThe message is clear: the low spiritual and intellectual condition of “normies” is highly contagious, one must exercise the utmost caution. No doubt this bad condition has been severely aggravated and magnified by television and pop culture.

By these metrics, I observe that the modern university experience is something of an anti-education: the stupidities of youth are exaggerated and made fashionable, rather than curtailed. The soul grows obese with pleasure and pride, rather than being moderated and cultivated. (I note in passing that Plato would no doubt be surprised, to not say worse, to learn that “academia” would grant degrees to 40 percent of the population.)

The Stoic will manage his social relations with moderation. He will economically support himself, honor his parents, and find a wife and raise of family of his own. Nonetheless, to the extent possible within the web of relations implied by his social role, he will live a philosophical life, and raise his peers by his example. In this, I should think, a shared spiritual practice with the wife and other immediate family is a great aid, to not say fundamental: by prayer, meditation, readings, song, and other rituals in common, one can lift up souls away from the sensuous and the frivolous, and towards principle.

References

Epictetus, Discourses, Fragments, Handbook, trans. Robin Hard (Oxford: Oxford University Press, 2014).

[1] [3] Epictetus scolds those who adopt the name Stoic but prefer to talk about philosophical principles than live them:

What difference does it make, in fact, whether you expound these teachings or those of another school? Sit down and give a technical account of the teachings of Epicurus, and perhaps you’ll give a better account than Epicurus himself! Why call yourself a Stoic, then; why mislead the crowd; why act the part of a Jew when you’re Greek? Don’t you know why it is that a person is called a Jew, Syrian, or Egyptian? And when we see someone hesitating between two creeds, we’re accustomed to say, “He is no Jew, but is merely acting the part.” But when he assumes the frame of mind of one who has been baptized and has made his choice, then he really is a Jew, and is called by that name. And so we too are baptized in name alone, while in fact being someone quite different, since we’re not in sympathy with our own doctrines, and are far from making any practical application of the principles we express, even though we take pride in knowing them. (Discourses, 2.9.19-22)

Epictetus repeatedly contrasts Middle-Eastern “Jews, Syrians, and Egyptians” with “Romans,” as culturally and perhaps ethnically others.

 

Article printed from Counter-Currents Publishing: https://www.counter-currents.com

URL to article: https://www.counter-currents.com/2018/01/stoic-spiritual-hygiene-with-regard-to-normies/

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[1] Image: https://www.counter-currents.com/wp-content/uploads/2018/01/epictetus.jpg

[2] [1]: #_ftn1

[3] [1]: #_ftnref1

 

Nos sociétés souffrent d'un très haut taux de maladies psychologiques

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Il n'est donc pas étonnant que nos sociétés souffrent d'un très haut taux de maladies psychologiques comme l'anxiété, l'insomnie et la dépression

Par Piero San Giorgio

Ex: http://www.oragesdacier.info

Il est amusant d'observer une population composée essentiellement d'employés de bureau bien dociles, qui suit massivement des modes issues de cultures qui étaient dans le temps marginales. Tatouages tribaux et censés être impressionnants pour les hommes. Petits coeurs, dauphins, fleurs, caractères chinois pour les femmes, quand ce n'est pas une sorte de flèche sur le bas du dos ou au-dessus des fesses pointant vers l'anus (probablement voulant dire entrez ici ?). Tatouages donc, piercings, fringues, sorties, vacances originales, appartenance à des tribus... Il faut être différent, comme tout le monde !
 
   PSG-surv.jpg  Tout est fait pour le divertissement immédiat : amusement constant, pornographie, drogues. La culture de la consommation nous focalise sur l'avoir au lieu de l'être, sur la possession au lieu des relations, sur les apparences au lieu du bien-être. Cela pousse à l'égoïsme, à l'égocentrisme, à la concurrence constante. Dans tous les domaines, on se compare toujours au niveau le plus haut, idéalisé, impossible à atteindre. La confusion et la frustration engendrées sont considérables. Résultat : des problèmes comme les maladies mentales, le taux de divorce, l'addiction aux drogues et à d'autres substances, et même les taux de criminalité n'ont fait qu'augmenter partout en Occident depuis les années 1950.
 
     En 1970, 79% des étudiants américains avaient comme objectif une vie qui ait plus de sens. En 2005, ce même sondage montre que l'objectif de 75% des étudiants était de bien gagner leur vie, mais 81% de ceux-ci avouaient ressentir un vide existentiel. 30% des travailleurs admettent être des workaholics, accoutumés à leurs emails, blackberry, iphones et autres gadgets électroniques censés les rendre plus productifs. 50% des travailleurs disent ne pas passer assez de temps avec leurs enfants et leur famille et 40% disent ne pas avoir assez de temps pour eux-mêmes et leurs loisirs. 
 
     Il n'est donc pas étonnant que nos sociétés souffrent d'un très haut taux de maladies psychologiques comme l'anxiété, l'insomnie et la dépression. Un ami médecin m'a bien résumé le problème : "Nous sommes prisonniers d'un cercle vicieux : nous faisons un travail aliénant et sans sens, créant un état dépressif chez le travailleur ; un médicament permet au travailleur de continuer à travailler ; le travail permet au travailleur d'avoir les moyens de se payer ce médicament ; le docteur qui prescrit le médicament est obligé de le faire et de rester dans le système, car il doit rembourser l'emprunt qu'il a fait pour financer ses études de médecine, sans parler de sa cotisation annuelle au club de golf."
 
     Les médias zappent d'un sujet sensationnel à l'autre, sans arrêt, sans jamais faire une analyse de fond ou donner le temps de réfléchir. Si pour la plupart des téléspectateurs, à l'esprit émoussé, voire lobotomisé depuis longtemps, ce divertissement suffit, l'esprit aiguisé perçoit de manière évidente l'influence de qui possède le média en question : marchand d'armes, groupe industriel d'un Etat. Dans ce monde matérialiste où l'on vénère l'argent, la moindre critique du système marchand-consumériste et de l'accumulation de la richesse à outrance est devenue une forme d'hérésie. Tout politicien, professeur ou citoyen parlant contre la société de consommation met sa carrière en danger et doit s'attendre à être chahuté, accusé d'extrémisme, ridiculisé et ignoré. Les rares résistants ou dissidents travaillent hors du système des médias, comme un Beppe Grillo en Italie, par exemple.

Piero San Giorgio, Survivre à l'effondrement économique

Le bushidô selon Mishima

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Le bushidô selon Mishima

Rémy Valat
Historien

Ex: https://metamag.fr

Mishima est le nom de plume que se prêtait Hiraoka Kimitake (1925-1970). Le suicide de Hiraoka au moment d’une tentative avortée de coup d’État nationaliste le 25 novembre 1970 au siège des forces d’autodéfense à Tôkyô a été interprété de différentes manières, soit comme l’acte d’un déséquilibré, d’un martyr de la cause impériale, voire du geste du dernier samouraï.

Hiraoka Kimitake aurait intériorisé les appels au sacrifice du temps de guerre, puis arrivé à maturité, sa critique acerbe de la société de consommation avec laquelle il se sentait en décalage et son désir de retour à la tradition, l’auraient poussé à former une milice, éduquée sur le « pur » modèle japonais, une force paramilitaire qui aurait été l’embryon d’une nouvelle armée fidèle à l’empereur et à la tradition.

mishimasunsteel.jpgMishima, l’écrivain devenu l’homme d’un seul livre : le Hagakure

On comprend aisément le rejet de Hiraoka Kimitake pour la vassalisation du Japon par Washington après 1945 : une mise sous tutelle économique et culturelle, renforcée par la démilitarisation politique et morale du pays. Si le Japon dispose d’une armée conséquente, elle ne peut encore aujourd’hui être librement déployée sur un théâtre d’opération extérieur. Mais, Mishima-l’écrivain était avant tout un grand lecteur des œuvres occidentales (il appartient à la même génération que les étudiants-pilotes tokkôtai) et a, aussitôt le succès venu, vécu confortablement selon les valeurs de la société de consommation, qu’il vînt plus tard à critiquer. Surtout, Mishima était séduit par l’esthétique chrétienne de la mort et du sacrifice. Le tableau Saint Sébastien de Guido Reni, représentant le martyr le torse nu transpercé de flèches, le poussa même à reconstituer le tableau in vivo, en posant pour le photographe Hosoe Eikō (né en 1933) pour son album Ordalie par les roses (Barakei, 1963).

Hiraoka, l’homme avait une forte attirance pour l’esthétique de la souffrance et de la mort, stimulée par un désir d’exhiber son corps et ses préférences sexuelles, ces manifestations seraient peut-être le fruit d’une éducation perturbée (reçue d’une grand-mère et d’un père autoritaires, contre-balancée par une mère aimante). Cette fascination morbide est aussi le fruit de la propagande du temps de guerre (qui invitait au sacrifice), mais n’ayant pas eu le courage de s’engager (prétextant des douleurs pulmonaires), le don de sa personne pour l’empereur et la patrie sont restés pour lui un acte manqué qui l’emplissent de remords.

Ainsi, Mishima grand lecteur et grand écrivain s’enfermera dans la lecture d’un seul livre, le Hagakure de Yamamoto Jōchō (ou Yamamoto Tsunetomo, Jōchō est le nom qu’il prit après sa rupture avec son nouveau maître et l’adoption d’une vie recluse), auteur en qui il se reconnaissait et qu’il considèrait comme le samouraï modèle. Pourquoi ?

Yamamoto Tsunetomo (1659 – 1719) était un lettré, fidèle vassal du seigneur Nabeshima Mitsushige de la province de Saga. À la disparition de son maître (1700), il ne put pratiquer le suicide par accompagnement, pratique traditionnelle attestant de la dévotion du samouraï envers son seigneur. Yamamoto Tsunetomo a reçu une stricte éducation de guerrier, mais la bureaucratisation des missions des samouraïs a condamné à jamais la réalisation de ses rêves de jeunesse emplis de combats glorieux et d’honneurs acquis sur le champ de bataille. Le samouraï vécu mal la double interdiction de son suzerain, qui ne préconisait pas cet acte, et du gouvernement shôgunal, qui l’interdisait officiellement : accompagner son maître dans la mort aurait été pour lui la preuve ultime de sa loyauté et de son état de samouraï. Néanmoins, on ignore les motivations de son auteur aux différents stades de son existence (sa relation intime avec la mort), et il n’est pas à exclure qu’il puisse également s’agir d’une posture : Yamamoto Tsunetomo n’a jamais pris les armes de sa vie, il est mort dans son lit en ruminant un passé idéalisé…. Il est donc facile d’inviter les autres au sacrifice.


Son livre, en 11 rouleaux, le Hagakure (littéralement « à l’ombre des feuilles ») qui met notamment en avant plusieurs aspects de l’éthique des samouraïs et chers à Mishima : une ferme résolution à mourir (et donc à vivre au temps présent), le soin particulier à donner à l’apparence extérieure et l’acceptation de l’homosexualité, comme preuve de l’attachement suprême entre combattants. Mais, quoi qu’est pu en croire Mishima, ce texte n’a eu aucune influence à l’époque d’Edo, les rares samouraïs qui en connaissaient l’existence n’en recommandaient pas nécessairement la lecture, preuve du décalage de mentalité entre son auteur et son groupe social.

L’inspiration occidentale du bushidô moderne : le drame de la méconnaissance

L’esprit de sacrifice que Mishima emprunte au christianisme est aussi un héritage du Bushidô. The soul of Japan (ou Bushidô, l’âme du Japon, écrit directement en anglais et paru en 1900) de Nitobe Inazô (qui était de confession chrétienne). Celui-ci a rassemblé selon une grille de lecture moderne des traits culturels de la société japonaise et de la classe guerrière, les bushis, pour en dégager une éthique, faite de courage, de bienveillance, de courtoisie, du don de la personne, de sincérité, d’honneur, de loyauté, du contrôle de soi et d’esprit de justice, qu’il élève au rang de religion. Mais, cette morale des samouraïs est une tradition inventée, modernisée sur le modèle occidental. Celle-ci n’a jamais existé d’une manière aussi lisible : elle est une assimilation aux codes des chevaleries médiévales occidentales, une chevalerie qui est elle aussi pour une bonne part une tradition rénovée. Or, les anciens « codes des maisons» ou buke kakun, font peu ou pas référence à un « code des guerriers » et, depuis le XIXe siècle, les documents systématiquement mis en avant par les historiens japonais, peu nombreux et toujours les mêmes, ne se conforment pleinement ni aux mœurs ni aux pratiques sociales des samouraïs toutes époques confondues.

mishimaswordart.jpgLe terme « bushidô », utilisé en ce sens serait apparue pour la première fois dans le koyo gunkan, la chronique militaire de la province du Kai dirigée par le célèbre clan des Takeda (la chronique a été compilée par Kagenori Obata (1572-1663), le fils d’un imminent stratège du clan à partir de 1615. L’historien japonais Yamamoto Hirofumi (Yamamoto Hirofumi, Nihonjin no kokoro : bushidô nyûmon, Chûkei éditions, Tôkyô, 2006), constata au cours de ses recherches l’absence, à l’époque moderne, de textes formulant une éthique des guerriers qui auraient pu être accessibles et respectées par le plus grand nombre des samouraïs. Mieux, les rares textes, formulant et dégageant une éthique propre aux samouraïs (le Hagakure de Yamamoto Tsunetomo et les écrits de Yamaga Sôkô) tous deux intégrés dans le canon des textes de l’idéologie du bushidô, n’ont eu aucune influence avant le XXe siècle.

Ce fort désir de créer et de s’approprier une tradition s’intègre dans un contexte plus large et plus profond. L’intensification des échanges internationaux et le rapide processus de modernisation des sociétés au XIXe siècle a posé la question de la place du groupe et de la nation. Cette quête a pris la forme d’une modernisation de la tradition, en prenant le meilleur de ce qui est considéré être l’essence de la nation. Ce besoin identitaire était encore plus fort pour les pays colonisés, ou comme le Japon, pays en voie de développement ayant refusé d’emblée l’occidentalisation par la force. La puissance militaire des pays occidentaux ne pouvait s’expliquer que par une mentalité guerrière particulière (la chevalerie chrétienne) à laquelle il fallait trouver un pendant japonais (les samouraïs et le bushidô). Le samouraï deviendrait ainsi le symbole, l’outil assurant la cohésion de la société, et dont les valeurs soigneusement sélectionnées seraient érigées en une idéologie dépeignant une éthique purement japonaise.

Si le Bushidô et le Hagakure ont été sévèrement condamnés par l’occupant nord-américain et mis à l’index après la Seconde Guerre mondiale, les Japonais ont intériorisé et ont fait leur l’éthique du Bushidô imaginée par Nitobe Inazô. La samouraïsation de la société, et en particulier les films de propagande de la guerre Asie-pacifique, ont contribué à façonner, après épuration des traits militaristes du message initial, l’idéal de « japonéité » et l’image contemporaine du samouraï. Après la défaite de 1945 et deux bombardements atomiques, la population était en quête de sens. Le besoin de se sentir fort a contribué à l’émergence d’une mentalité nouvelle, démilitarisée, mais combative et héritée de la période expansionniste en Asie, construite autour de l’idéal d’une essence et d’un esprit typiquement japonais. Mais ce bushidô-là, n’est plus celui des samouraïs.

Mishima : le dernier samouraï

En somme, l’homme Hiraoka Kimitake était déchiré par des luttes internes, mélangées aux questionnements de la société japonaise de l’après guerre. Son suicide marque une volonté de dépassement…En apparence, sa vie et son dernier geste paraissent en contradiction avec l’éthique communément admise et « christianisée » du samouraï, qui est un mélange d’humilité, de discrétion, même dans la mort. Or, Mishima aimait être vue et admiré, trop attaché à son corps et aux apparences, il a préféré disparaître avant le déclin physique. La tentative de coup d’État était un coup de dé, en cas de réussite : la gloire ; en cas, d’échec : une mort longtemps désirée et mise en scène. Néanmoins, son geste est paradoxalement le plus représentatif de ce que furent réellement les guerriers japonais : individualistes, aimant être vus et attachés à leur honneur, ceux-ci défendaient becs et ongles leur liberté. Une liberté d’action que leur offrait le métier des armes et une possibilité d’intervention dans le domaine public. Comme eux, s’étant mentalement préparé à mourir, et quelques puissent être ses motivations personnelles, son suicide spectaculaire pour une cause légitime est le geste d’un homme libre et maître de son destin.

L'Australie entre les Etats-Unis et la Chine

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L'Australie entre les Etats-Unis et la Chine

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

L'Australie et la Chine ont à peu près la même superficie. Mais avec ses 24 millions d'habitants, elle ne pèse pas au regard du 1 milliard 400 millions de Chinois. Cependant, par sa position clé dans le Pacifique, et ses nombreuses îles, elle ne peut pas être indifférente à une Chine qui ambitionne de plus en plus de se développer , au moins économiquement, en mer de Chine méridionale.

C'est sur le plan géopolitique qu'elles différent le plus. L'Australie, peuplée d'une majorité d'anglo-saxons, a joué depuis longtemps l'alliance avec les Etats-Unis. La Chine au contraire, dans le cadre du Bric notamment, coopère de plus en plus avec la Russie.

Cependant l'Australie a longtemps cru qu'elle n'aurait pas à choisir entre ses relations économiques avec la Chine et son alliance militaire avec l'Amérique. Les deux paraissaient compatibles et acceptées par les gouvernements respectifs. Cependant aujourd'hui la pression américaine se fait de plus en plus forte pour que l'Australie devienne, si l'on peut dire, un quasi membre de l'Otan, prête à des positions dures voire extrêmes, envers la Chine et la Russie.

La Chine ressent de plus en plus cette hostilité latente. Elle émet aujourd'hui des menaces économiques voilées à l'égard de Canberra, menaçant de se fermer aux exportations australiennes et d'y ralentir ses investissements. Sur le plan militaire, la Chine reproche à l'Australie de choisir systématiquement le camp américain dans les conflits latents ayant émergé en mer de Chine sud (SCS). C'est ce que vient d'affirmer le journal chinois quasi officiel le Global Times (voir référence ci-dessous) qui a avertit l'Australie qu'elle ne devait pas interférer dans les disputes territoriales dans cette région, en adoptant les positions américaines sur la liberté de navigation dans cette mer.. Sinon, elle « empoisonnerait » ses relations avec la Chine, qui adopterait de solides contre-mesures susceptible de freiner le développement économique australien.

Or la Chine est le plus grand partenaire économique de l'Australie, absorbant le tiers de ses exportations Dans le cadre d'un accord de libre-échange entré en vigueur en 2015, le commerce réciproque entre les deux pays dépasse 110 milliards de dollars annuels. De nombreux étudiants chinois sont inscrits dans les universités australiennes, où ils versent des droits importants. Les investissements chinois sont nombreux, notamment dans l'agriculture et le secteur minier. Par ailleurs, le nombre des touristes chinois en Australie ne cesse d'augmenter.

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Les militaires

Ceci n'empêche pas les militaires australiens de s'opposer de plus en plus à la Chine, l'accusant notamment de manipuler ses réseaux numériques et de développer un cyber-espionnage invasif. Les gouvernements australiens successifs, s'inspirant de ces accusations, ont interdit au géant chinois des télécommunicationssss Huawei de contribuer à la mise en place du National Broadband Network et de particper à la mise en place du réseau de câbles sous-marins entre Sydney et les iles Salomon. On notera que la Nouvelle Zélande et la Grande Bretagne accueillent au contraire favorablement les investissements de Huawai.

Par ailleurs l'Australie a multiplié ces dernières années les achats de matériels militaires américains, avec la coopération entre leurs forces armées qui en découle nécessairement. Aujourd'hui, elle s'est déclarée volontaire pour recevoir les premiers Joint Stike Fighters – ce qui n'est peut-être pas remarquons-le en passant, une décision très judicieuse, vu les ennuis de cet appareil.

L'Australie aujourd'hui est au pied du mur. Suivra-t-elle la politique américaine qui, dernièrement, sous Donald Trump, a paru préparer une guerre militaire contre la Chine, au moins en mer de Chine. Se rapprochera-t-elle en ce sens du Japon et de la Corée du Sud, si celle-ci joue - ce qui paraît aujourd'hui de moins en moins probable- le jeu de Donald Trump?

L'Australie au contraire tiendra-elle compte du fait que la Chine, dans de très nombreux domaines, est en train de devenir la première puissance mondiale, remplacer souvent les Etats-Unis en termes d'influence géopolitique? Elle aurait intérêt en ce sens a suivre l'exemple de la France, qui vient récemment d'afficher sa volonté d'augmenter ses échanges avec la Chine. D'autres pays européens, notamment l'Allemagne, font de même. Tout laisse penser que Pékin accueillera cette coopération renforcée avec faveur.

A court terme, la décision incombera à une classe politique australienne encore obsédée par la volonté de rester dans l'orbite américaine. Mais ceci pourrait changer, notamment si Donald Trump, sans être « fou », continue à donner de nouvelles preuves d'incohérence. Cela changera aussi si le dollar perd de plus en plus sa prédominance dans les échanges en faveur du yuan chions, ou à court terme, d'une devise hybride dite pétro-yuan.

Référence

Global Times. Meddling in South China Sea deepens Australia's strategic plight
http://www.globaltimes.cn/content/1082765.shtml
Voir aussi, précédemment
http://www.globaltimes.cn/content/1082291.shtml

mardi, 16 janvier 2018

La Grande Coalition allemande de nouveau sur les rails?

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La Grande Coalition allemande de nouveau sur les rails?

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Après cinq jours de discussions parfois intenses, les représentants de la CDU, CSU et du SPD se sont mis d'accord le 12 janvier pour une poursuite de la Grande Coalition. Les éléments de cet accord restent à approuver par les comité directeur des trois partis, avant qu'un nouveau gouvernement puisse être formé. Ceci n'est pas prévu avant la fin mars, soit 6 mois après les élections fédérales. Un document de 28 pages a été produit.

Les trois chefs de partis, Angela Merkel (CDU), Horst Seehofer (CSU) et Martin Schulz (SPD) ont souligné leur accord sur trois points fondamentaux.

* Le premier concerne l'Europe. En ce domaine, il n'y aura guère de changement dans la politique actuelle, que l'on peut qualifier de conservatrice ou de droite. Le document poursuit l'appel aux politiques d'austérité, dans la perspectives de rester compétitif au sein de la mondialisation. Cependant il demande un renforcement des contrôles fiscaux internes à l'UE.

Il souligne par contre la nécessité de renforcer l'UE dans un paysage stratégique global qui voit s'affronter les superpuissances et où l'Europe n'a pas encore joué un rôle à la hauteur de ses possibilités. Cette demande comporte bien que cela ne soit pas dit explicitement, un jugement concernant la politique allemande, jugée jusqu'ici trop dépendante des Etats-Unis et ignorant le renforcement de la Chine et de la Russie.

Pour assurer le statut de l'Europe dans le monde, la coalition demande une coopération étroite avec la France et son président, Emmanuel Macron. Elle se dit prête comme l'a demandé la France a augmenter la contribution allemande au budget européen, à la création d'un budget européen d'investissement et à celle d'un Fonds Monétaire européen.

Sur la question d'une défense commune, la coalition propose de renforcer la contribution allemande à la politique de sécurité et défense (PESCO). Dans ce but, l'armée allemande devra bénéficier de crédits supplémentaires et continuer à participer aux opérations communes au Mali et en Afghanistan.

On notera que pas une fois, le document ne fait allusion à l'Otan, dont jusqu'à présent l'Allemagne était un membre actif au service des stratégies américaines.

* Sur un second point également très important, la politique d'accueil aux réfugiés (migrants), les auteurs du document commun semblent se rapprocher des objectifs demandés par l'extrême droite (ou dite telle), Alternative pour l'Allemagne. Ils se séparent donc sensiblement de la large politique d'ouverture précédemment adoptée par Angela Merkel et qui suscite des rejets croissants en Allemagne. Ils demandent un renforcement des frontières européennes, et une limitation des contingents afin de ne pas surestimer les capacités d'intégration de la société allemande. Au total, le nombre des accueils définitifs ne devrait pas dépasser 180.000 à 220.000 par an.

A cette fin, ils souhaitent transformer Frontex en une véritable police de protection aux frontières et limiter l'immigration pour regroupement familial. Les demandeurs d'asile seront rassemblés dans des centres de réception, de traitement des dossiers et de rapatriement concernant  ceux non bénéficiaires du droit d'asile.

* On notera enfin que rien n'est pratiquement proposé pour un renforcement des politiques sociales et de protection du travail, dont l'insuffisance fait l'objet aujourd'hui de nombreuses manifestations au sein de la classe ouvrière allemande.

Les organisations syndicales ont déjà prévenu que la politique sociale de la future Coalition ne marquera pas une amélioration de la politique actuelle, mais son abaissement. Elles lancent un appel pour de nouvelles élections.

La place de l’Europe dans le « nouvel ordre de la Terre »

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La place de l’Europe dans le « nouvel ordre de la Terre »

par Daniel COLOGNE

Georges Feltin-Tracol publie un nouveau recueil de textes dont la lecture est aussi agréable que celle de ses ouvrages précédents. La diversité des registres d’écriture n’y a d’égale que la cohérence du fond. C’est un livre qui rassemble des conférences prononcées dans des cercles identitaires, des essais très documentés comme celui qui clôt ce passionnant florilège, des articles plus courts où l’auteur dévoile aussi un authentique talent de journaliste capable d’élever un fait divers au rang de témoignage patrimonial : le tout sous-tendu par une abondance de notes infra-paginales qui classe l’ouvrage parmi les prestations éditoriales de haut niveau universitaire (1).

L’auteur ne fait pas mystère de son programme : refonder l’Europe au prix d’une « implosion (p. 103) », d’un « abattage (p. 111) » ou d’une « destruction (p. 129) » de l’Union européenne. Refaire de l’Europe une « patrie idéale » intégrant de manière organique les « patries historiques » (les nations) et les « patries charnelles » (les régions) : c’était l’idée chère à Georges Gondinet, mais elle doit évidemment être réactualisée à la lumière d’un contexte qui n’est plus le même qu’il y a quarante ans. Ainsi « le nouveau régionalisme » doit-il rechercher des « champs de force », « des portions d’espace dominées par un pôle urbain et pouvant être animées à partir de ce pôle (Pierre Fougeyrollas, cité par l’auteur, p. 204) ».

« L’union souveraine et fédérale des peuples, des nations et des régions d’Europe est l’ultime chance du continent de survivre au XXIe siècle (p. 73). » Cela nous paraissait une évidence, à Georges Gondinet et moi-même, dès 1977, lorsque nous écrivions Pour en finir avec le fascisme. Nous remercions Georges Feltin-Tracol de nous citer à plusieurs reprises et de considérer des brochures comme la nôtre, celles de nos amis italiens de l’époque (Giorgio Freda et Adriano Romualdi) et celles, plus récentes, de Gabriele Adinolfi, comme de « véritables munitions pour la réflexion [facilitant] la diffusion de pensées concises et ramassées (p. 169) ».

On peut adresser à Georges Feltin-Tracol l’éloge que décernaient les contemporains d’Hippolyte Taine au doctrinaire de la « race », du « milieu » et du « moment » : tous deux sont de remarquables bâtisseurs de pyramides intellectuelles. Taine avait repris à son compte la devise de Spinoza, « Vivre pour penser », mais ceux qui veulent prolonger cette ambition théoricienne dans un engagement politique en arrivent inéluctablement, quelle que soit leur famille idéologique d’origine, à s’interroger sur un « nouvel ordre de la Terre (p. 189) », sur un « possible latéral (Raymond Ruyer) » meilleur que « l’imparfait du présent (Alain Finkielkraut) », sur un équilibre mondial « harmonique » plutôt que « dissonant », pour reprendre les termes du lexique de l’astrologie.

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Partager la conception que Georges Feltin-Tracol se fait du « nouvel ordre de la Terre » implique de se débarrasser de certains préjugés véhiculés via les media de masse par l’intelligentsia dominante. La première de ces idées reçues est celle de l’« origine uniquement africaine de l’homme (p. 3, c’est moi qui souligne) ». Aucune vraie confrontation n’est organisée entre cette théorie, présentée comme un dogme et non comme une hypothèse, et d’autres types d’évolutionnisme, comme par exemple celui de René Quinton, pour qui les pôles sont les foyers d’origine des formes supérieures de vie. Tout se passe comme si l’on voulait face à face le transformisme darwinien et la puérile interprétation catéchistique de la Genèse biblique (2).

Georges Feltin-Tracol accorde à Bastien Vallorgue un entretien liminaire où sont introduits les grands thèmes développés dans les chapitres ultérieurs. Il distingue la « mondialisation », « processus historique, géographique et économqiue », et le « mondialisme », « idéologie politique (p. 3) ». Plus loin, il précise « la portée politique » du mondialisme en se référant à se sdéfinitions encyclopédiques (Grand Dictionnaire Larousse de 1984). Le mondialisme a pour objectif « l’unité politique du monde considéré comme une communauté humaine unique ». Dans la même page, la mondialisation reçoit une acception « plus économique, géographique et technique (p. 33, c’est moi qui souligne) ».

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Selon Jacques de Mahieu, « historien méconnu (p. 2) » dont six ouvrages sont opportunément rappelés, les drakkars vikings et les bateaux templiers ont précédé les caravelles de Colomb sur la route de l’Amérique du Sud. Il n’en reste pas moins que le début de la mondialisation se situe au Quattrocento, grand siècle de la peinture italienne, mais aussi des navigateurs portugais, de leur nouveau type de navire et de leur nouvelle méthode de trafic maritime. Quatre et cinq siècles plus tard, l’accélération des moyens de transports (chemins de fer, automobile, aviation) et le perfectionnement des outils de communication (du télégraphe à Internet), achève le processus de mondialisation à l’époque même où s’impose l’impérieuse nécessité de trouver une alternative au mondialisme.

Georges Feltin-Tracol suggère « la constitution de grands espaces continentaux fermés (p. 28) ». En prenant acte du processus pluriséculaire décrit plus haut, on peut admettre la relativité de cette fermeture, au moins pour les blocs voisins, comme pourraient l’être une Europe de l’Ouest débarrassée de son « esprit mouvant d’ordre océanique (p. 22) » et des pays comme la Hongrie, la Roumanie ou la Bulgarie susceptibles de se fédérer sur la base d’une « façon d’être qui est typiquement différente de la nôtre, peuples d’Europe occidentale (Fanny Truilhé et Mathilde Gibelin, citées par l’auteur, p. 96) ».

Une des recensions les plus originales recueillies dans l’ouvrage est en effet celle de la marche pédestre de 6 000 kilomètres de ces deux jeunes femmes à travers toute l’Europe. Ces anciennes adeptes du scoutisme sont frappées par l’« euroscepticisme certain (p. 95) » qui se développe dans ces zones de l’Est européen, mais auquel l’auteur préfère l’« eurocriticisme (p. 161) ». « Il s’agit de donner à l’Europe une souveraineté réelle au contraire de l’Union actuelle qui dissout les souverainetés nationales sans pour autant s’en forger une de dimension continentale (p. 162) ».

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Georges Feltin-Tracol plaide pour une Europe fédérale en rappelant tout au long de la page 6 que le fédéralisme fait partie de l’héritage politique de la France, où souvent « on le confondit avec l’anarchisme et le socialisme libertaire du fait de la proximité de Proudhon (p. 7) ». L’auteur invite à se souvenir que « fédérer c’est réunir les éléments diversifiés dans un équilibre dynamique (Ibid.) », un peu à l’image du système solaire qui est lui-même en mouvement dans notre galaxie, mais qui gère en même temps les cycles différenciés des planètes, les unes rapides, les autres lentes.

Étroitement lié au fédéralisme, le principe de subsidiarité se définit d’après la maxime : « Il ne faut jamais confier à une grande unité ce qui peut être fait dans une plus petite (Dusan Sidjanski, cité par l’auteur, p. 12). » Le fédéralisme et la subsidiarité sont donc aux antipodes du nationalisme qui s’insurge certes contre « la tyrannie de l’ego (p. 13) », mais qui est lui-même un produit de la modernité et qui s’apparente à toutes les tendances hégémoniques des États centralisateurs au détriment des réalités locales (régions, communes). D’aucuns seront surpris de lire au bas de cette même page 13 : « Le fédéralisme est une avancée majeure vers l’Europe impériale. » C’est qu’ils confondent, comme beaucoup de Français, l’idée d’Empire avec celui de bonapartisme. D’une manière plus générale, en Europe, la notion d’imperium est devenue incompréhensible en raison des pesants souvenirs laissés par les colonialismes, l’annexionnisme hitlérien, l’impérialisme d’après 1945 avec ses mâchoires étatsunienne et soviétique se renfermant sur les pays européens de l’Ouest comme une tenaille de fer.

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Il ne s’agit évidemment pas de revenir à la Chrétienté médiévale ou « à un empire de type espagnol, ultra-catholique et inquisitorial comme celui de Charles-Quint (Otto de Habsbourg-Lorraine, cité par l’auteur, p. 16) ». Pourtant, l’Empire doit être « animé par une ferveur spirituelle (Ibid.) ». C’est ainsi que le conçoit Julius Evola, sur qui Georges Feltin-Tracol a prononcé une longue conférence en 2013, dans le cadre d’un colloque organisé par Terre & Peuple. Le texte de cette allocution, « revue, modifiée et augmentée, suite à des discussions postérieures (p. 175) », constitue un des chapitres les plus brillants de l’ouvrage. Pour Evola, L’Empire ne signifie nullement « la dissolution des nations dans une nation unique, en une espèce de substance sociale européenne homogène, mais au contraire l’intégration organique de chaque nation (p. 185) ». L’organicisme évolien repose sur l’idée qu’une totalité est d’autant plus solide que ses parties constitutives sont différenciées.

La construction d’une Europe impériale implique donc l’octroi d’une certaine autonomie aux nations qui, à leur tour, doivent accorder une part d’indépendance aux régions et respecter les identités diverses qui s’expriment sur leur territoire (3). « Mais l’Europe aura-t-elle enfin les moyens d’associer en sérénité l’identité, la puissance et la spiritualité ? (p. 123) », s’interroge Georges Feltin-Tracol dans le chapitre terminal de son livre.

« Retrouver le concept de puissance (p. 210) » est en effet aussi important que de répondre aux exigences de la ferveur spirituelle et de la fierté identitaire. La « volonté de puissance » fait écho au « conatus » et préfigure la « persévérance dans l’Être ». Une filiation philosophique Spinoza – Nietzsche – Heidegger permet de donner au concept de puissance une signification qui le met en harmonie avec l’identité. La puissance est la consolidation de l’identité, l’effort contre l’oubli ontologique.

Il convient de préciser la place qu’assigne Georges Feltin-Tracol à l’Europe dans le « nouvel ordre de la Terre » considéré, non plus comme une épure ou ne sorte d’alter-utopie, mais comme la succession des soubresauts anti-mondialistes qui agitent la « post-modernité », mais en restent au stade de croquis plutôt chaotiques. Le mondialisme est une utopie selon l’étymologie ou-topos, un « pays de nulle part (Raymond Trousson) », une construction abstraite et universaliste faisant fi des différences « bio-culturelles », pour reprendre un adjectif souvent et judicieusement utilisé par l’auteur. Les grands espaces différenciés qui devront se substituer au mondialisme seront des pyramides tendant vers l’idéal de l’eu-topos (le lieu où l’on se sent bien), dans le cadre d’un « uni-diversalisme (Michel Maffesoli) », au sein d’un ensemble organiciste comme le composent le Soleil et les planètes tournant autour de lui à différentes vitesses.

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La critique de Georges Feltin-Tracol n’épargne pas les courants qui prétendent s’opposer au mondialisme mais qui, en raison de leurs contradictions et en dépit de la sympathie que peuvent inspirer leurs dirigeants, ont un effet contre-productif et sont ainsi voués à être des « impasses intellectuelles majeures (expression employée par Rodolphe Badinand, co-fondateur du site Europe Maxima dans son magistral essai pour désigner la Contre-Révolution) ». Ces courants « s’exemptent un peu trop facilement des rapports de force socio-historiques (p. 28) » et, par-delà les qualités humaines d’un José Bové, avec « son abondante moustache [qui] en fait un moderne Gaulois en lutte contre l’impérialisme marchand (p. 55) », ils affichent des incohérences qui en font des complices objectifs du mondialisme (4). « Souverainistes en agriculture, les altermondialistes se méfient de la souveraineté politique. Ils condamnent la circulation des capitaux tout en exigeant l’abolition de toutes les frontières et la circulation sans contraintes des êtres humains (p. 58). »

Autrement plus sérieuses sont les réactions comme le Brexit, l’America First d’un Donald Trump au tempérament toutefois très imprévisible, la volonté de la Russie et de la Turquie de redevenir sujets de l’histoire, après la période troublée consécutive à la chute du communisme (dans le cas de la Russie) et après la parenthèse laïcisante du kémalisme (dans le cas de la Turquie). Soulignons au passage l’objectivité avec laquelle évoque « le bien-fondé » de certaines institutions de pays musulmans telles que le millet ottoman (p. 210) ou la « dyarchie inégalitaire (p. 180) » entre le Guide suprême de la Révolution islamique iranienne et le triumvirat (Président de la République, Président du parlement et Chef du pouvoir judiciaire) qui dirige cette grande nation (de souche indo-européenne et de confession chiite, il est vrai). Quant aux pays dits « émergents », comme le Brésil, l’Inde ou la Chine, on peut leur appliquer la remarque de Pierre Béhar citée par l’auteur : « Plus qu’il ne leur confère de droits, leur poids leur impose des devoirs : ceux de stabiliser l’univers politiquement et économiquement, autrement dit d’assurer la paix et de favoriser la prospérité (p. 214). »

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La future Europe impériale devra s’ériger en modèle, non seulement par son aptitude à harmoniser le trinôme spiritualité – puissance – identité, mais aussi par sa capacité « à agir en faveur des faibles et des opprimés (Karl Haushofer, cité Ibid.)». Dès 1930, le géopoliticien allemand notait que « la possession d’espace sur la terre » devait donner aux puissants une conscience pour les amner à se préoccuper de ceux que Raymond Abellio appelle les « hommes d’exécution ». En subdivisant en « exécution » et « gestion » la « fonction productive » de Georges Dumézil, Raymond Abellio semble insister sur la production économique (agricole ou industrielle) alors qu’il existe aussi des producteurs culturels (artistiques, musicaux, littéraires). Un espace plus ou moins grand de territoire va donc présenter une multiplicité d’identités rurales et citadines, mais aussi culturelles. Il y a par exemple une identité littéraire française et c’est le rôle des dirigeants politiques de la mettre en valeur par un enseignement de qualité. Ce sont donc bien les « hommes de puissance (Abellio) » qui doivent combattre pour la préservation identitaire. La fonction directive consolide la pluralité d’identités forgées par la fonction productive.

Mais il reste une troisième et dernière étape à franchir. C’est le rôle des « hommes de connaissance », toujours selon la terminologie d’Abellio (fonction cognitive). Pour faire une comparaison littéraire, les identités forgées par la fonction productive et consolidées par la fonction directive sont pareilles au corpus diversifié des œuvres d’un écrivain. Fondateur de la stylistique, le critique littéraire allemand Leo Spitzer propose de dégager l’« étymon spirituel » de l’écrivain. Analogiquement, la fonction cognitive doit se préoccuper de faire émerger l’« étymon spirituel » européen, filigrane des identités nationales et des « mémoires locales » (expression de Georges Feltin-Tracol dans le titre de son deuxième ouvrage paru en 2011). La fonction cognitive se situe donc au niveau de la « volonté continentale » et de l’imperium. C’est la « fonction souveraine » distinguée par Dumézil au sommet de la tripartition fonctionnelle des peuples indo-européens.

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Plutôt qu’un « corps mystique militant » (Dominique Venner, dont je salue par ailleurs admirativement la mémoire), je verrais plutôt, à la tête de l’Europe impériale, un conseil de sages chargé de réfléchir sur l’« esprit européen » (ou le « style européen », pour rester dans la comparaison littéraire). Une assemblée sapientielle du même type est imaginable au faîte de la fédération mondiale des grands espaces différenciés. Une des tâches de cette sorte de « collectif Terre », comme disait un jour un Africain anonyme dans une intervention télévisuelle, serait de mettre la Tradition Primordiale à l’épreuve d’un double comparatisme singularisant et unifiant. Cela dit, si la structure conçue par Dominique Venner se situe « en marge de la sphère proprement politique » et se veut « formatrice d’une nouvelle classe dirigeante (p. 10) », c’est parce que la fonction directive des « hommes de puissance » s’est coupée depuis longtemps de toute référence spirituelle. Même si l’idée de Tradition primordiale peut faire l’objet d’un débat, le dernier mot à rené Guénon à travers le thème fondamental de la révolte des kshatriyas. Celle-ci n’est pas une simple insurrection de « guerriers » contre des « prêtres » ou des « clercs ». C’est l’affirmation de l’autonomie de la substance (ce qui se tient en-dessous) figurée par les « eaux » de la Genèse biblique sur lesquelles plane le « Principe » (arché, erronément traduit par « commencement »).

C’est pourquoi Georges Feltin-Tracol nous invite à nous dresser contre un monde globalisé caractérisé par sa « liquidité (Zygmunt Bauman, cité p. 190) ». L’Europe, pas le Monde convie les Européens à rompre avec cet « univers chaotique de fluidités tempétueuses (p. 4) ». À l’heure où de nombreux analystes déplorent une montée des « radicalités » politiques et religieuses, c’est la refondation principielle de l’Europe que nous propose ce remarquable ouvrage.

Daniel Cologne

Notes

1 : Georges Feltin-Tracol, L’Europe, pas le Monde. Un appel à la lucidité, les Éditions du Lore, 2017, 224 p., 25 €. Les citations suivies d’un numéro de page sont extraites de ce livre.

2 : La Bible comporte deux récits distincts relatifs à la Genèse. Le second peut faire penser à une « création », bien que le titre du Premier livre soit Genesis (le devenir) et non Poiesis (la création). Mais le premier, qui recouvre les 34 versets initiaux, fait plutôt penser à une conception. Sa litanie « Il y eut un soir, il y eut un matin » indique une priorité accordée à l’Hémisphère boréal du « jour », qui ne doit dès lors pas être pris dans son sens littéral, mais comme une sorte de « structure absolue » telle que l’a recherchée Raymond Abellio.

3 : À propos des « formations politiques régionalistes », l’auteur pense qu’elles « nuisent à l’idée européenne en réalisant une fragmentation d’une éventuelle puissance continentale (p. 17) ». Il s’interroge sur « le poids géopolitique » qu’aurait par exemple une République indépendante de Catalogne face à des blocs comme les États-Unis, la Chine, la Russie ou un grand Califat islamique. Cependant, il écrit un peu plus loin : « Les régionalismes et les autonomismes sont légitimes et ont toute leur place dans le cadre impérial à venir. » Il faut donc distinguer les indépendantismes actuels contre-productifs et les autonomismes futurs voués à fleurir dans l’Europe de demain en même temps que l’échelon intermédiaire des nations fortes. Pour reprendre une belle image de l’écrivain belge Sander Perron, l’Europe est une gerbe rassemblant les bouquets nationaux colorés par les fleurs régionales.

4 : On peut en dire autant de l’écologisme auquel « il manque […] la clef de voûte des identités bioculturelles ». Pourtant, l’auteur considère qu’« une écologie bien pensée pourrait assurer à l’Europe une autosuffisance énergétique et alimentaire, les deux priorités pour l’indépendance véritable des Européens (p. 29) ».

Américannabis

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Américannabis

par Georges FELTIN-TRACOL

Ex: http://www.europemaxima.com

Les études médicales les plus récentes sont formelles : la consommation de tabac diminue très fortement aux États-Unis. Le fumeur de cigarette devient de plus en plus rare par la force de l’hygiénisme ambiant. De nombreux propriétaires exigent maintenant dans les contrats de location de ne pas fumer à l’intérieur des appartements, ni en terrasse, ni même aux environs immédiats de la résidence. Mais cette baisse massive masque un mal bien plus grand qui gangrène toute la société étatsunienne, la dépendance aux drogues.

Le 1er janvier 2018, la Californie est devenue le neuvième État à légaliser la production, la vente, la distribution, l’usage et la détention de cannabis. Dès novembre 1995, la proposition 125 autorisait les Californiens à prendre du cannabis à titre médical contre l’arthrite et le cancer. Cet usage légal est désormais reconnu dans une trentaine d’États ainsi que dans le District fédéral de Colombia, à Guam et à Porto Rico.

États fédérés, comtés et municipalités se félicitent déjà des gigantesques retombées fiscales de la vente de cet excrément à fumer, à boire et à manger. La collecte des taxes rapporterait plus de 655 millions de dollars par an. Le chiffre d’affaire tournera d’après les prévisions les plus optimistes à 5,6 milliards d’euros ! Rien qu’en Californie, 230 000 emplois à temps plein ou partiel vont être créés. Les médiats officiels européens qui relaient avec complaisance cette abjecte tolérance se taisent en revanche sur la catastrophe sanitaire qui en découle. Pour la deuxième année consécutive, l’espérance de vie des Étatsuniens a diminué du fait de l’utilisation tolérée des drogues.

En 2015, le nombre moyen de consommateurs s’y élevait à 97 millions. Un an plus tard, un consommateur décédait de surdose toutes les huit minutes. Les plus affectés sont les 25 – 34 ans qui connaissent en une seule année + 30 % de hausse de leur mortalité. Ce fléau ravage en particulier les Amérindiens dans leurs réserves et les zones rurales pauvres blanches, ces campagnes qui ont voté Donald Trump à la dernière présidentielle. Pis, sous la pression de l’industrie pharmaceutique, 28 % des victimes sont tombés dans la drogue suite à des prescriptions médicales, en particulier un anti-douleur de synthèse, le fentanyl.

Un véritable génocide s’opère donc en silence bien loin de Wall Street, du Capitole de Washington et d’Hollywood. La situation est gravissime par rapport à quelques mains aux fesses d’actrices délurées consentantes à l’insu de leur plein gré. Le recours tant au cannabis qu’aux opiacés se comprend pour un Étatsunien pris dans l’engrenage infernal du libéralisme capitaliste qui lui impose une exigence de rendement, de rentabilité, de surconsommation, de concurrence, de productivité et d’hyper-endettement personnel. Pour survivre aux cadences folles de ce monde taré où tous sont en guerre contre tout le monde, des millions d’esclaves hyper-modernes se résignent à la drogue et acceptent une existence pourrie. Bienvenue donc aux États-Zombies d’Amérique. Raison supplémentaire pour rejeter l’américanisation de l’Europe, sa saloperie de société de marché et son infect libéralisme.

Georges Feltin-Tracol

• « Chronique hebdomadaire du Village planétaire », n° 61, diffusée sur Radio-Libertés, le 12 janvier 2018.

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« L’Europe, pas le monde » de Georges Feltin-Tracol

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Lecture:

« L’Europe, pas le monde » de Georges Feltin-Tracol

par Yann Vallerie

Ex: http://pdfbretagne.blogspot.com

 
« L’Europe, pas le monde ». 
Tel est le titre du dernier ouvrage de Georges-Feltin Tracol, qui s’occupe également de la revue Réfléchir et Agir et du site Europa Maxima.
 
Le livre, paru aux éditions du Lore, fait suite à « Elements pour une pensée extrême », pour lequel nous avions recueilli une interview de l’auteur.
 
Voici la présentation de l’éditeur : 
En trois quarts de siècle, le projet européen en partie formulé par les milieux non-conformistes de l’Entre-deux-guerres est devenu un cauchemar pour les peuples du Vieux Continent. 
 
Dans le cadre d’une mondialisation désormais illimitée, les sectateurs mondialistes de l’actuelle imposture européenne ne cachent même plus leur volonté d’intégrer au plus vite cet espace dans un ensemble planétaire global.
 
Cette terrible désillusion favorise le souverainisme national et les revendications régionalistes. Faut-il pour autant rejeter toute idée européenne ? 
 
 Non, affirme Georges Feltin-Tracol qui en appelle à une salutaire lucidité. Ancien animateur de la revue L’Esprit européen et collaborateur naguère à Éléments pour la civilisation européenne, ce Français d’Europe (ou Européen de France) considère que l’Europe n’est pas ouvert aux populations du monde entier, mais l’héritage des peuples boréens. 
 
Se détournant à la fois de l’État-nation dépassé, du mondialisme mortifère et d’un altermondialisme parodique, il envisage un autre défi continental, soucieux de la personnalité historique de ses cultures et susceptible d’assumer un destin de puissance géopolitique.
 
Contribution révolutionnaire pro-européenne à la grande guerre des idées, ce recueil d’articles, d’entretiens, de conférences et de recensions démontre la persistance d’un authentique esprit européen, surtout si de nouvelles chevaleries militantes surgies des communautés populaires enracinées relèvent le nouvel enjeu civilisationnel du XXIe siècle : maintenir la spécificité albo-européenne. 
 
Pendant que se prolonge l’éclipse de l’Europe, c’est dans la pénombre que s’esquissentquelques jalons fondamentaux d’une nouvelle Europe polaire, fière et solsticiale.
 

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Plus qu’un livre, il s’agit en effet d’un recueil d’articles formant une somme globale tentant de chercher la solution pour que l’Europe puissance et respectueuse de ses identités charnelles ne soit pas englouti dans le magma mondialiste. 
 
Comment à la fois préserver les équilibres locaux et régionaux tout en construisant une Europe forteresse et sûre d’elle même ? 
 
L’auteur n’est pas tendre avec ceux qu’ils nomment « les nouveaux visages du mondialisme » dans lesquels il inclue notamment certains indépendantistes écossais ou catalans, par exemple. 
« A quoi bon une Ecosse indépendant si la population n’est plus écossaise à long terme ? » s’interroge ainsi l’auteur, même si la question se pose exactement de la même façon vis à vis des défenseurs de l’Etat-nation qui ont bien souvent mis de côté la question ethnique.
 
On apprécie, tout au long de l’ouvrage, l’ensemble des solutions préconisées par l’auteur afin de donner vie à cette Europe qui inspire souvent de la méfiance, ou des relents d’égoismes nationaux, alors qu’elle est sans doute actuellement la seule solution pour que les peuples qui la composent espèrent encore compter dans l’histoire et le futur.
 
On apprécie également que l’auteur mette et insiste sur cette nécessaire différenciation entre ceux qui sont européens, et ceux qui ne le sont pas. 
 
C’est le base de toute civilisation que de se définir (et de définir qui est son ami, son ennemi …)
 
Loin des discours exclusifs, régionaux ou nationaux, Feltin-Tracol propose des solutions pour permettre à chaque strate de s’épanouir dans cette nouvelle Union qu’il appelle de ses voeux. Un livre particulièrement rafraichissant, loin des discours souverainistes qui semblent voués à l’impasse, loin aussi des discours de ceux qui ne voudraient voir dans l’Europe qu’une simple union économique (sans frontières vis à vis de l’extérieur).
 
« L’Europe, pas le monde » Georges Feltin Tracol – les éditions du Lore – 25€

Yann Vallerie

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Crédit photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2018, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

lundi, 15 janvier 2018

Robert STEUCKERS: EUROPA - Volume I, II & III

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EUROPA - Volume I, II & III

(10 janvier 2018)

I : VALEURS ET RACINES PROFONDES DE L'EUROPE

Les valeurs qui nous déterminent ou devraient encore et toujours nous déterminer sont nées aux périodes axiales de l’histoire, nous expliquait Karl Jaspers. Pour l’Europe et pour les peuples de souche européenne, Jaspers situait cette émergence de valeurs dans l’antiquité, aux époques de Zoroastre ou de Socrate.

Pour la Grèce, nous situerions cette émergence à l’ère homérique. D’autres filons philosophiques voient la naissance de valeurs fondatrices en Europe à d’autres époques, portée par d’autres figures individuelles ou collectives : Marc-Aurèle, Maître Eckhart, Sohrawârdî, Nietzsche…

Il s’agit désormais, à une époque de nihilisme profond, de vide, de ressusciter ces valeurs fondamentales et traditionnelles par un combat métapolitique permanent et vigilant, créant tout à la fois une rétivité sociale, politique et militante, dirigée contre les vecteurs du nihilisme délétère, et, chez chacun des combattants politiques ou métapolitiques, du plus humble au plus prestigieux, une force intérieure tranquille, inaccessible aux séductions perverses de la modernité dévoyée.

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II : DE L'EURASIE AUX PÉRIPHÉRIES, UNE GÉOPOLITIQUE CONTINENTALE

Les deux guerres mondiales du XXème siècle nous ont appris que seuls comptaient sur l’échiquier planétaire les grands espaces, théorisés par les écoles géopolitiques et par le juriste Carl Schmitt.

Pour l’Europe, il s’agit de s’insérer dans un espace eurasien qui englobe la Sibérie russe, comme au temps de l’alliance tacite entre Louis XVI, Marie-Thérèse et Catherine II ou comme au temps, trop bref, de la Sainte-Alliance post-napoléonienne.

Cette convergence eurasienne implique un regard bienveillant sur les espaces perse, indien ou chinois (confucéen), de façon à créer un monde multipolaire où le politique repose sur des assises éthiques traditionnelles et solides, sur les longues mémoires, sur la plus grande profondeur temporelle possible.

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III : L'EUROPE, UN BALCON SUR LE MONDE

L’Europe, c’est d’abord une identité anthropologique. Mais c’est aussi une réalité géographique : une presqu’île à l’ouest d’une masse continentale eurasienne, perpétuellement assiégée, depuis les Huns, les Avars ou les Ottomans jusqu’aux faux réfugiés économiques arrivant aujourd’hui à Lampedusa ou à Lesbos.

Une Europe réveillée doit connaître son passé tragique, son passé de sous-continent et d’humanité assiégée, doit se remémorer la volonté de combattre de ses générations antérieures et les ressorts religieux et idéologiques de ses voisins, amis ou ennemis. Il n’y a pas de politique cohérente possible, pas d’avenir stable, sans longue mémoire.

Ce livre entend surtout, et de manière didactique, fournir les éléments de cette mémoire qu’il faudra impérativement, impérialement, retrouver, sous peine de mort, de disparition dans la honte et la misère.

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Editions BIOS

Directeur: Laurent Hocq

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laurent.hocq@editionsbios.fr

Janvier 2018

Trois volumes d'un total de 996 pages

ISBN : 979-10-94233-01-6

75.00 €

Pour une « Grande Provence »

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Pour une « Grande Provence »

PEB-por.jpgNous publions régulièrement dans nos colonnes des éditoriaux de Pierre-Émile Blairon, auteur installé à Aix-en-Provence qui partage ses activités littéraires entre deux passions :
La Provence : il anime la revue Grande Provence, il a écrit deux biographies sur deux grands provençaux : Jean Giono et Nostradamus et Le Guide secret d’Aix-en-Provence.
Les spiritualités traditionnelles : il anime la revue Hyperborée qui se consacre à l’histoire spirituelle du monde et à son devenir. La roue et le sablier résume la vue-du-monde de l’auteur et des collaborateurs de la revue.

Amoureux et grand connaisseur de la Provence, Pierre-Émile Blairon est l’auteur des Guides secrets d’Aix-en-Provence et de la Côte d’Azur.

Pierre-Émile Blairon nous fait part dans un éditorial très argumenté de son point de vue sur le nom qu’il recommande pour notre Région.

Pour une « Grande Provence » ?

Mondialistes et altermondialistes

Nos politiciens et la presse aux ordres veulent nous faire croire que les Français sont toujours régis par le clivage gauche-droite ; il y a pourtant belle lurette que ce clivage démocratique (car inspiré à l’origine de la situation géographique des députés au sein de l’Assemblée nationale) n’existe plus. Ce sont désormais les tenants « progressistes » de l’uniformisation du monde qui s’opposent aux partisans de l’enracinement et de la Tradition, clivage qui ne peut être démocratique car issu (pour ces derniers) des théories complotistes et conspirationnistes, selon le politiquement correct.

provence,pierre-émile blairon,régions,terres d'europe,europe,affaires européennes,france,côte d'azur,nice,histoire,régionalismeLes mondialistes n’avoueraient pour rien au monde qu’ils nous préparent un avenir transhumaniste, c’est-à-dire la robotisation intégrale de la condition humaine, de l’Homme, pour être clair. La procédure exige qu’avant d’arriver à cette étape ultime, il convient de gommer soigneusement tous les éléments de la vie courante qui feraient référence à ces coutumes honnies et largement dépassées qui font référence à l’Histoire, aux traditions, au bon sens, aux vertus, au sentiment patriotique, ou, pire encore, à l’attachement à un sol, ce qui dénoterait un esprit obtus, poussiéreux et rédhibitoirement indécrottable, qui plus est farouchement hostile aux lendemains radieusement métalliques que l’Ordre mondial condescend à nous préparer.

C’est dans cette perspective que ce bon Renaud Muselier, président de l’assemblée régionale Provence-Alpes-Côte d’Azur, met toute son intelligence (et on sait qu’elle est grande) à bien interpréter les directives qu’il reçoit des instances suprêmes. Ainsi, a-t-il proposé le 15 décembre 2017 - enfin, non, a-t-il unilatéralement décidé - de baptiser la PACA (acronyme qui, certes, ressemblait vaguement à une marque de lessive) du nouveau nom, ô combien original et ambitieux ! de « Sud » qui, lui, ressemble au titre d’une chanson de Nino Ferrer, l’inoubliable interprète des chefs-d’œuvre que sont « Gaston, y a l’téléphon qui son », des « Cornichons » et de « z’avez pas vu Mirza ». M. Muselier aurait pu choisir un autre titre de Nino Ferrer ; « Mirza », par exemple, basique mais accessible, même si ça ne veut rien dire, ou « Cornichon » ; c’est bien, « cornichon », on pense à la corniche, c’est touristique, la corniche, et puis « on », c’est anonyme. Touristique et anonyme : que demande le peuple ?

  1. Muselier est parfaitement en accord avec ses collègues des autres entités régionales françaises tout aussi ingénieux et imaginatifs qui ont baptisé leurs régions du nom de Hauts de France et Grand Est. Quant à Hervé Morin, il a confié le soin de trouver un nouveau nom pour la région normande à une agence de publicité qui a accouché d’une trouvaille géniale : « Normandie », pour la modique somme de 140 000 euros.

provence,pierre-émile blairon,régions,terres d'europe,europe,affaires européennes,france,côte d'azur,nice,histoire,régionalismeMuselier aurait pu aussi appeler la PACA « Bas de France » pour faire pendant aux « Hauts de France », ou, pour faire plus simple et en concertation avec les autres régions françaises, donner des numéros : zone 1 (pour Paris, évidemment) puis zone 2, 3, etc. Muselier, tel un capitaine de navire tenant fermement la barre, nous explique que « le Sud, c’est le soleil, la mer, la montagne et le bien-vivre » (tiens, ça me rappelle une autre chanson : il y a le ciel, le soleil et la mer…). Le navire en question, c’est certainement l’une de ces usines à touristes flottantes qui accostent à Marseille et dont les passagers en descendent pour visiter… Aix-en-Provence.

Ça, c’était pour les mondialistes mais il y en a d’autres de mondialistes, qui sont mondialistes mais autrement : les altermondialistes, où l’on retrouve toute la génération des héritiers des soixante-huitards, « Zadistes » actuels ou anciens hippies du Larzac, qui avaient trouvé dans le mouvement régionaliste un bon moyen de faire croire qu’il étaient attachés à une terre et à un peuple mais qui, en réalité, n’en poursuivent pas moins l’application de leur idéologie ringarde ; il y a bien longtemps que les peuples ont compris que Mao, Staline et Pol-Pot étaient morts et leurs utopies fumeuses et sanglantes avec.

Ainsi, le conseiller régional Partit occitan, Hervé Guerrera, qui lance une pétition pour la dénomination « Provence » pour notre région.

Avec lui, vous n’aurez que la dénomination ; pour le reste, il milite pour l’accueil des clandestins dans notre belle région ; lui, une terre, un peuple, il ne connaît pas ; la Provence, c’est le droit du sol pour tout le monde, et surtout pour les clandestins. Il a d’ailleurs voté un budget de trois millions d’euros dans ce sens.

https://www.aquodaqui.info/Herve-Guerrera-accueillir-c-es...

Un peu d’histoire ?

Trêve de plaisanterie, car cette affaire ressemble à une plaisanterie, c’est loufoque, ridicule, absurde.

Les politiciens ont-ils la moindre idée de ce que pensent les gens qu’ils sont censés représenter ? Sont-ils totalement hors-sol, comme les tomates qu’ils nous font manger ?

Il faut apprendre à ces braves gens incultes, de « gauche » et de « droite », ce qu’est l’histoire de notre région, histoire qui peut déterminer son avenir.

Provence-Alpes-Côte d’Azur est composée de trois entités ; l’une est légitime, la Provence, la deuxième rapportée, les Alpes, la troisième artificielle, la Côte d’Azur.

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A l’origine, ce sont les Celto-ligures qui ont donné sa première unité à cette région ; les Salyens, Celtes issus des pourtours de l’étang de Berre s’étaient établis sur l’ensemble de ce qui constitue le territoire actuel de la Provence-Alpes-Côte d’Azur ; ils s’étaient liés d’amitié (et plus si affinité) avec les Ligures, originaires, eux, de la côte italienne et principalement établis dans la région de Nice.

Puis les Grecs sont arrivés ; ils ont établi des comptoirs tout le long de ce qu’on appelle actuellement La Côte d’Azur (selon le promoteur de l’expression, Stéphen Liégeard, la « Côte d’Azur » démarrait à Marseille pour s’achever à Menton.)

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Puis les Romains sont arrivés ; contrairement aux Grecs qui étaient tournés vers la mer, les Romains investissaient l’intérieur des terres. Ce sont eux qui ont créé le terme de Provence (issu de provincia), la Provence, intégrée ensuite dans la Narbonnaise, étant leur première implantation hors du territoire italien actuel.         Les Alpes constituèrent des provinces distinctes (Alpes Cottiennes) ainsi que la province des Alpes maritimes dont le chef-lieu était Cimiez.

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Aix-en-Provence (Aquae Sextiae) devient la capitale de la Seconde Narbonnaise au IVe siècle.

Après une longue période de décadence essentiellement causée par les diverses invasions (notamment wisigothe, burgonde, ostrogothe, franque, mérovingienne, carolingienne), la Provence retrouve son unité en expulsant au Xe siècle les Sarrasins de leur place-forte de La Garde-Freinet sous l’impulsion du burgonde Guillaume qui devient de ce fait le Libérateur ; le comté de Provence s’étend alors jusqu’à Nice.

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En 1229, le comte de Barcelone, et de Provence, Raymond Bérenger V soumet la commune de Nice qui s’était donnée aux Génois, créant ainsi un Etat régional provençal stable de Barcelonnette dans les Alpes actuelles (ville dénommée ainsi pour rappeler l’origine des comtes de Provence) à Nice, avec Aix-en-Provence pour capitale, avant que  la Provence ne devienne française en 1481 sous Louis XI.

Nice, après s’être donnée à Gênes, se donne à la Savoie en 1388 puis se rattache à la France révolutionnaire, puis au royaume de Piémont-Sardaigne, avant de retourner dans le giron français en 1860.

Sur les armoiries de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur figurent le blason provençal aux deux couleurs rouge et jaune provenant de la maison de Barcelone, le blason de Nice, mais aussi un élément de celui du Dauphiné, représentant les Alpes provençales chères à Jean Giono.

Patries charnelles

Comment concilier ces éléments de la diversité de notre région ? Il y a plusieurs Provences qui cohabitent harmonieusement parce que, hormis une histoire et des épreuves communes, d’autres critères sont venus renforcer la cohésion de notre région, comme l’attachement commun des Pacaïstes (?) aux traditions, aux paysages, aux arts, à la culture, à l’architecture paysanne, à la gastronomie issue des produits locaux, au patrimoine, aux langues originelles, même si elles sont en déclin. Tout ceci représente tout simplement la conscience pour chacun de faire partie d’un peuple attaché à son sol et qui envisage un destin et des projets communs, qui vibre pour les mêmes mots forgés par le terroir et les mêmes musiques enracinées.

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N’importe quelle terre n’appartient pas indifféremment à n’importe qui ni à tout le monde ; elle appartient au peuple qui l’a conquise, comme on conquiert un être aimé, qui l’a labourée, enrichie, soignée ; elle se mérite (il ne suffit pas d’y naître) et elle se respecte.

Les vieux peuples, quand ils marchent sur leur terre, marchent sur des millions de morts, des centaines de générations qui les ont précédés, qui reposent là où ils ont vécu, où ils ont combattu, leurs ancêtres qui ont défendu cette terre et pour laquelle ils sont morts.

Comme nous le voyons avec ce clin d’œil (« Pacaïstes »), pour l’instant, les habitants de notre région ne peuvent pas se nommer, tout comme ne peuvent pas se nommer les habitants des autres nouvelles « zones » ; comment nommer les habitants des « Hauts de France » ? Les Hautistes ? ou du « Grand Est » ? Il s’agit bien là d’une négation pure et intentionnelle d’une identité ; on sait qui sont les Bretons, les Normands ou les Occitans, mais comment appeler les habitants de l’Auvergne-Rhône-Alpes ? Ceux qu’on ne nomme pas n’existent pas.

Quel nouveau nom pour la région ?

Il convient donc de tenir compte de l’Histoire et de la volonté d’enracinement et d’identité des populations qui vivent dans les « pays » qui composent la région administrative, volonté hélas qui s’émousse devant les postes de télévision à regarder des programmes qui, tous, prônent l’uniformisation. et dans les fêtes à répétition concoctées par la République pour faire oublier les manipulations ( Panem et circenses).

provence,pierre-émile blairon,régions,terres d'europe,europe,affaires européennes,france,côte d'azur,nice,histoire,régionalismeLes identités les plus affirmées encore actuellement dans notre région constituent ces nombreux « pays » qui se sont regroupés au sein d’une entité plus importante formée par la grande Provence (qui inclut les « Bas-Alpins » comme les appelait Giono, mais qu’on dénommera plus volontiers les Alpes provençales) et par les Niçois, le Pays de Nice étant un pays ligure à l’origine. Aussi, j’aurais proposé initialement de choisir entre ces deux appellations : Grande Provence et Provence-Ligurie mais nous devons tenir compte du fait que l’ancien comté de Nice, même s’il est constitué essentiellement par la seconde ville de la région en termes d’habitants, ne représente qu’un tout petit territoire sur le plan géographique et que cette particularité pourrait entraîner légitimement la revendication d’autres « pays » tout aussi modestes en superficie qui aimeraient voir aussi leur nom accolé au principal pour diverses raisons, touristiques ou historiques (la Camargue, ou le Comtat venaissin, par exemple), principal qui ne peut être que Provence et nous retomberions dans l’inévitable acronyme pour faire vite, à l’image de notre temps, ce dont nous voulons justement nous débarrasser. D’autre part, cela créerait une confusion avec la province italienne voisine éponyme et engendrerait des problèmes d’ordre concret, notamment administratifs, voire diplomatiques. Je m’en tiens donc à « Grande Provence » pour éviter toute discrimination ou ambiguité.

Pierre-Emile Blairon

Et vous, qu’en pensez-vous ? Répondez à notre grande enquête PACA ou pas PACA ? L’enquête en ligne

(1) Lire à ce sujet Symbolisme des étendards de la Provence
(2) Habitants de la Région PACA

Tocqueville et la rage antirusse en 1849

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Tocqueville et la rage antirusse en 1849

Par Nicolas Bonnal 

Source nicolasbonnal.wordpress.com

Sans l’Angleterre, notre diplomatie est frappée de la « peur du vide » écrit le général de Gaulle dans ses Mémoires. À partir de 1815, on aime jouer au caniche, jusqu’au suicide de 1940. Voyons une guerre évitée contre la Russie, racontée par Tocqueville dans ses souvenirs.

On est en 1849. Les peuples se révoltent et se font écraser les uns après les autres, en France y compris. La belle révolution finit par le pitoyable coup d’État de Louis-Napoléon, qui laisse le peuple à peu près sans réaction. Sur cette triste époque Flaubert a tout dit en 1853 dans sa correspondance :

« 89 a démoli la royauté et la noblesse, 48 la bourgeoisie et 51 le peuple. Il n’y a plus rien, qu’une tourbe canaille et imbécile. Nous sommes tous enfoncés au même niveau dans une médiocrité commune. »


Un temps ministre, Tocqueville est confronté à une grande crise antirusse. Le tzar Nicolas (ce n’est pas qu’on le défende…) a contribué à écraser les rebelles de l’empire autrichien, ils se sont réfugiés en Turquie et il menace l’empire ottoman qui héberge ces rebelles, dont le fameux hongrois Kossuth. L’empire ottoman devient un havre de paix et de démocratie, lui qui massacrera les bulgares puis les Arméniens, simples orthodoxes il est vrai. Tout d’un coup, la presse britannique qui laisse « le marché » exterminer et exiler trois millions d’Irlandais au cours d’une famine qui dure cinq ans, décide de faire la guerre à la Russie pour sauver les droits de l’homme ! Cette guerre continentale pouvait détruire l’Europe (la guerre de Crimée – toujours d’actualité – aussi barbare et occidentale qu’elle soit, aura le mérite de rester limitée, en ne privant de vie qu’un million de soldats…).

On écoute Tocqueville qui narre la préparation britannique d’une guerre occidentale (déjà…) contre l’Autriche et la Russie :

« Malgré la gravité des circonstances, les ministres anglais, alors dispersés à cause des vacances du parlement, furent assez longs à se réunir, car, en ce pays, le seul dans le monde où l’aristocratie gouverne encore, la plupart des ministres sont en même temps de grands propriétaires et, d’ordinaire, de grands seigneurs. Ils se délassaient, en ce moment, dans leurs terres des fatigues et des ennuis des affaires ; ils ne se pressèrent pas de les quitter.

Pendant cet intervalle, toute la presse anglaise, sans distinction de parti, prit feu. Elle s’emporta contre les deux empereurs et enflamma l’opinion publique en faveur de la Turquie. »

Qui tenait, qui finançait cette fameuse presse anglaise, la plus libre du monde qui n’est bonne depuis toujours qu’à abrutir sa masse de lecteurs par le culte du fric et du people et à déclencher des guerres plus ou moins mondiales ?

soldatsrusse19.jpgTocqueville décrit cette préparation à la grande guerre européenne (et je crois que mon ami Preparata a raison, les élites anglaises sont aussi responsables de la première guerre mondiale que de la deuxième, comme elles seront responsables de la troisième à venir) :

« Le gouvernement anglais, ainsi chauffé, prit aussitôt son parti. Cette fois il n’hésitait point, car il s’agissait, comme il le disait lui-même, non seulement du sultan, mais de l’influence de l’Angleterre dans le monde. Il décida donc : 1° qu’on ferait des représentations à la Russie et à l’Autriche ; 2° que l’escadre anglaise de la Méditerranée se rendrait devant les Dardanelles, pour donner confiance au sultan et défendre, au besoin, Constantinople. On nous invita à faire de même et à agir en commun. Le soir même, l’ordre de faire marcher la flotte anglaise fut expédié. »

Le ministre Tocqueville, qui passe pour un anglophile (ici encore on ne l’a pas lu) essaie de calmer les ardeurs guerrières abruties et eschatologiques :

« La nouvelle de ces résolutions décisives me jeta dans une grande perplexité ; je n’hésitais pas à penser qu’il fallait approuver la conduite généreuse qu’avait tenue notre ambassadeur et venir en aide au sultan, mais quant à l’attitude belliqueuse, je ne pensais pas qu’il fût encore sage de la prendre. Les Anglais nous conviaient à agir comme eux ; mais notre position ne ressemblait guère à la leur. En défendant les armes à la main la Turquie, l’Angleterre risquait sa flotte et nous notre existence. Les ministres anglais pouvaient compter qu’en cette extrémité le parlement et la nation les soutiendraient, nous étions à peu près sûrs d’être abandonnés par l’Assemblée et même par le pays, si les choses en venaient jusqu’à la guerre. Car les misères et les périls du dedans rendaient en ce moment les esprits insensibles à tout le reste. J’étais convaincu, de plus, qu’ici, la menace, au lieu de servir à l’accomplissement de nos desseins, était de nature à lui nuire. »

Tocqueville évoqua la Russie sans sympathie et surtout sans hostilité préconçue :

« Si la Russie, car c’était d’elle seule au fond qu’il s’agissait, voulait par hasard ouvrir la question du partage de l’Orient par l’envahissement de la Turquie, ce que j’avais peine à croire, l’envoi de nos flottes n’empêcherait pas cette crise : et s’il ne s’agissait réellement, comme cela était vraisemblable, que de se venger des Polonais, il l’aggravait, en rendant la retraite du tsar difficile et en mettant sa vanité au secours de son ressentiment. J’allai dans ces dispositions au Conseil. »

Il comprend alors que Louis-Napoléon (il n’est alors que président, et comploteur encore) est un bon agent anglais qui pousse ses pions :

« Je m’aperçus sur-le-champ que le président était déjà décidé et même engagé, comme il nous le déclara lui-même. Cette résolution lui avait été inspirée par l’ambassadeur anglais, lord Normanby, diplomate à la manière du XVIIIe siècle, lequel s’était fort établi dans les bonnes grâces de Louis-Napoléon… La plupart de mes collègues pensèrent comme lui, qu’il fallait entrer sans hésitations dans l’action commune à laquelle nous conviaient les Anglais, et envoyer comme eux notre flotte aux Dardanelles. 

Je ne me troublais guère de ce qui allait se passer à Vienne, car je n’assignais dans cette affaire à l’Autriche d’autre position que celle de satellite. Mais qu’allait faire le tsar, qui s’était engagé si inconsidérément et en apparence si irrévocablement vis-à-vis du sultan, et dont l’orgueil était mis à une si rude épreuve par nos menaces ? »

Tocqueville tente de sauver la paix malgré le bellicisme humanitaire (et à géométrie variable) du gouvernement républicain :

« Heureusement, j’avais alors à Saint-Pétersbourg et à Vienne deux agents habiles, avec lesquels je pouvais m’expliquer à cœur ouvert. ‘Engagez l’affaire très doucement’, leur mandai-je, ‘gardez de mettre contre nous l’amour-propre de nos adversaires, évitez une trop grande et trop ostensible intimité avec les ambassadeurs anglais, dont le gouvernement est abhorré dans les cours où vous êtes, tout en conservant pourtant avec ces ambassadeurs de bons rapports. Pour arriver au succès, prenez le ton de l’amitié, et ne cherchez pas à faire peur. Montrez notre situation au vrai ; nous ne voulons pas la guerre ; nous la détestons ; nous la craignons ; mais nous ne pouvons-nous déshonorer. Nous ne pouvons conseiller à la Porte, qui nous demande avis, de faire une lâcheté ; et, lorsque le courage qu’elle a montré et que nous avons approuvé lui attirera des périls, nous ne pouvons, non plus, lui refuser une aide qu’elle réclame. Il faut donc qu’on nous prépare un moyen de sortir d’affaire.’ »

Lajos_Kossuth.jpgPuis Tocqueville met les pieds dans le plat sans mâcher ses mots cette fois :

« La peau de Kossuth vaut-elle la guerre générale ? Est-ce l’intérêt des puissances que la question d’Orient s’ouvre en ce moment et de cette façon ?

Ne peut-on trouver un biais qui ménage l’honneur de tout le monde ? Que veut-on enfin ? Ne veut-on que se faire livrer quelques pauvres diables ? Cela ne mérite pas assurément de si grandes querelles ; mais si c’était un prétexte, si au fond de cette affaire se trouvait l’envie de porter, en effet, la main sur l’empire ottoman, ce serait alors décidément la guerre générale qu’on voudrait ; car, tout ultra-pacifiques que nous sommes, nous ne laisserions jamais tomber Constantinople sans tirer l’épée. »

Le grand homme est aidé par la « diplomatie de style arabe » de Lamoricière pour éviter la guerre en soutenant la Turquie :

« L’affaire était heureusement terminée quand ces instructions arrivèrent à Saint-Pétersbourg. Lamoricière s’y était conformé sans les connaître. Il avait agi, dans cette circonstance, avec une prudence et une mesure qui surprirent ceux qui ne le connaissaient pas, mais qui ne m’étonnèrent point. Je savais que son tempérament était impétueux, mais que son esprit formé à l’école de la diplomatie arabe, la plus savante de toutes les diplomaties, était circonspect et fin jusqu’à l’artifice.

Lamoricière, dès que le bruit de la querelle lui fut arrivé par la voie directe de la Russie, se hâta d’exprimer très vivement, quoique sur un ton amical, qu’il blâmait ce qui venait de se passer à Constantinople ; mais il se garda de faire des représentations officielles et surtout menaçantes. Tout en se concertant avec l’ambassadeur d’Angleterre, il évita soigneusement de se compromettre avec lui dans des démarches communes ; et quand Fuad-Effendi, chargé de la lettre d’Abdul-Medjid, arriva, il lui fit dire secrètement qu’il n’irait pas le voir, afin de ne pas compromettre le succès de la négociation, mais que la Turquie pouvait compter sur la France. »

Le génie turc se rapproche alors prudemment de la Russie en déboutant les boutefeux occidentaux dirigés par le monstrueux Palmerston (lisez le très bon texte de Marx sur ce sinistre personnage) :

« Il fut merveilleusement aidé par cet envoyé du Grand Seigneur, qui, sous sa peau de Turc, cachait une intelligence très prompte et très déliée. Quoique le sultan eût réclamé l’appui de la France et de l’Angleterre, Fuad en arrivant à Saint-Pétersbourg, ne voulut pas même rendre visite aux représentants de ces deux puissances. Il refusa de voir personne avant d’avoir parlé au tsar de la volonté libre duquel il attendait seulement, disait-il, le succès de sa mission. »

Nicolas_1er_-_01.jpgComme notre Poutine, le tzar Nicolas garde son sang-froid :

« Celui-ci dut éprouver un amer déplaisir en voyant le peu de succès qu’avaient eu ses menaces et le tour imprévu que prenaient les choses, mais il eut la force de se contenir. Au fond, il ne voulait pas ouvrir la question d’Orient, bien que, peu de temps auparavant, il se fût laissé aller à dire : ‘L’empire ottoman est mort ; il ne reste plus qu’à régler l’ordre de ses funérailles.’ »

Puis le tzar recule :

« Faire la guerre pour forcer le sultan à violer le droit des gens était bien difficile. Il eût été aidé en cela par les passions sauvages de son peuple, mais repoussé par l’opinion de tout le monde civilisé. Il savait déjà ce qui se passait en Angleterre et en France. Il résolut de céder avant qu’on le menaçât. Le grand empereur recula donc, à la profonde surprise de ses sujets et même des étrangers. Il reçut Fuad et se désista de la demande qu’il avait faite au sultan.

L’Autriche se hâta de suivre son exemple. Quand la note de lord Palmerston arriva à Saint-Pétersbourg, tout était fini. »

Les Anglais en rajoutent comme toujours (le flegme ?) :

« Le mieux eût été de ne plus rien dire, mais tandis que dans cette affaire nous n’avions visé qu’au succès, le cabinet anglais avait, de plus, cherché le bruit. Il en avait besoin pour répondre à l’irritation du pays. L’ambassadeur anglais lord Bloomfield, le lendemain même que la résolution de l’empereur eût été connue, se présenta donc chez le comte de Nesselrode, qui le reçut fort sèchement, et il lui lut la note, par laquelle lord Palmerston demandait d’une façon polie, mais péremptoire, qu’on ne forçât pas le sultan à rendre les réfugiés. — Le Russe répliqua qu’il ne concevait ni le but ni l’objet de cette demande ; que l’affaire dont, sans doute, on voulait parler était arrangée, et que, d’ailleurs, l’Angleterre n’avait rien à y voir. »

Les Russes remettent le British à sa place :

« Lord Bloomfield demanda où en étaient les choses. Le comte de Nesselrode refusa avec hauteur de lui donner aucune explication ; parce que ce serait, dit-il, reconnaître le droit de l’Angleterre de s’immiscer dans une affaire qui ne la regarde point. Et comme l’ambassadeur anglais insistait pour laisser du moins copie de la note dans les mains du comte de Nesselrode, celui-ci après s’y être d’abord refusé, reçut enfin la pièce de mauvaise grâce et le congédia en disant nonchalamment, qu’il allait répondre à cette note, qu’elle était terriblement longue et que ce serait fort ennuyeux. »

Et la classe russe pour conclure – et remettre les Occidentaux à leur place :

« La France, ajouta le chancelier, m’a déjà fait dire les mêmes choses ; mais elle les a fait dire plus tôt et mieux. »

Cent-cinquante ans plus tard on en est toujours au même stade belliqueux, imbécile et humanitaire. C’est Borges qui évoquant Bouvard et Pécuchet, contemporains de Louis-Napoléon et de Palmerston, définit notre temps : « ce sont deux êtres qui copient et ne meurent pas. » Idem de Theresa May et de nos présidents…

Nicolas Bonnal

Sources bibliographiques

Alexis de Tocqueville – Souvenirs (dernières pages)

Nicolas Bonnal sur Amazon.fr

 

« Les économistes du système sont d’authentiques charlatans »

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« Les économistes du système sont d’authentiques charlatans »

Entretien avec Christophe Poitou, auteur du livre Le syllogisme économique ou comment mettre en échec l’oligarchie (éditions Dualpha)

Propos recueillis par Fabrice Dutilleul

Ex: http://www.eurolibertes.com

Poitou-Christophe-quadri.jpgAprès avoir écrit Le totalitarisme économique il y a quelques années (Éditions L’Æncre), vous récidivez cette fois avec Le Syllogisme économique… Pourquoi ?

Je fais dans ce nouveau livre le point sur les différents débats actuels qui agitent le microcosme économique : le problème de l’euro dans le contexte actuel des remous au Front National, l’épuration académique par le scientisme mondialiste mensonger (le fameux prétendu « négationnisme économique » dénoncé par Cahuc et Zylberberg, une charge à peu près de même nature qu’un communiqué de Monsanto par exemple), et d’autres sujets encore. J’aborde surtout le débat n° 1 actuellement, à savoir la place de la flexibilité dans la cause ou non de la richesse des nations comme aurait pu dire Adam Smith.

Dans votre livre, vous montrez, faits à l’appui, que ce n’est pas une cause profonde, ni de la richesse, ni de la pauvreté des nations…

Oui, ce n’est qu’un phénomène technique qui a son importance, mais qui tient une place disproportionnée médiatiquement. Le vrai problème, c’est surtout l’excès d’immigration passé et présent. Il y a aussi la malveillance de certains représentants de l’oligarchie mondiale installée aux États-Unis.

Le résultat de tous ces dysfonctionnements est que la politique monétaire ne peut plus s’arrêter sinon tout explose ?

En effet, il faut soigner la société et l’économie en permanence. Les autorités monétaires de la BCE disent qu’ils ne peuvent se substituer aux réformes nationales de flexibilisation et que si cela est fait, ça ira mieux et ils normaliseront, mais au fond d’eux, ils n’en croient probablement pas grand-chose. Ils savent qu’on a passé le point de non-retour.

Pourtant ces mesures de « flexibilisation de droite », telles que la loi travail, pourraient peut-être avoir des effets intéressants, non ?

« Elles ne changeront rien », comme dirait un peu Stallone dans John Rambo en parlant des belles âmes anti – guerre… ou si peu ! Un pays délabré par la dissension communautaire ne peut être réparé par la flexibilité. C’est comme de vouloir éteindre un incendie de forêt avec une bouteille d’eau. Au demeurant, certains signes avant coureurs laissent présager quelques reculades sur la loi travail pour la rentrée 2018. Du Hollande bis… Par ailleurs, des manifestations de gens réellement appauvris ou en danger peuvent devenir plus dures ou dangereuses que des fiestas gauchistes où on casse un peu pour s’amuser.

Syllogisme-economique-quadri.jpgQue signifie votre titre Le Syllogisme économique ? Il peut apparaître un peu abscons…

L’économie étant devenue une préoccupation presque exclusive de beaucoup de partis, ce qui est lamentable, il est logique que les manipulations se concentrent sur ce sujet. Les syllogismes font partie de l’arsenal (avec aussi les statistiques et les mensonges directs). J’en développe plusieurs. On nous dit par exemple « accueillir des immigrés comme aux USA fera venir des Steve Jobs et vous aurez des champions de la tech ». Même si ce n’est pas strictement impossible en théorie, en pratique c’est un syllogisme. C’est comme si on vous disait : « Laure Manoudou nage le 100 mètres en une minute avec un sac de patates sur le dos ; donc si on nage avec un sac de patates sur le dos, on nage comme Laure Manaudou ». Les économistes du système sont d’authentiques charlatans.

Le syllogisme économique ou comment mettre en échec l’oligarchie, Christophe Poitou, Éditions Dualpha, préface d’Olivier Pichon, collection «Patrimoine des Héritages », dirigée par Philippe Randa, 142 pages, 18 euros.

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Spenglers duiding van wiskunde als cultuurfenomeen

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Spenglers duiding van wiskunde als cultuurfenomeen

Verschillende cultuurzielen leveren verschillende soorten wiskunde op

door Emanuel Rutten

Ex: http://cult.tpo.nl

Welke rol speelt wiskunde in het denken van Spengler? In zijn hoofdwerk De ondergang van het avondland uit 1917 neemt de wiskunde ontegenzeggelijk een belangrijke plaats in. De titel van het eerste hoofdstuk – over de betekenis van getallen – verwijst er niet voor niets al naar.

Wiskunde is cultureel bepaald

Bekend is uiteraard dat volgens Spengler elke cultuur een bepaalde levenscyclus doormaakt en gekenmerkt wordt door een specifieke cultuurziel. Deze cultuurziel drukt zich uit op een groot aantal verschillende culturele en maatschappelijke terreinen. Alle cultuurfenomenen binnen een cultuur zijn ten diepste te begrijpen als veruitwendigingen of manifestaties van die ene cultuurziel die de gehele cultuur in kwestie bezield, draagt en in stand houdt.

Nu begrijpt Spengler de wiskunde eveneens als een cultuurfenomeen. Iedere cultuur drukt dus vanuit haar eigen verborgen ziel haar eigen wiskunde uit. Iedere cultuur heeft zijn eigen specifieke wiskunde precies omdat zelfs de wiskunde net zoals muziek, architectuur, politiek en alle andere cultuurfenomenen een uitdrukking is van de ziel van een cultuur. Zelfs de wiskunde is volgens Spengler dus een cultureel bepaald verschijnsel en niet universeel. Dit gaat uiteraard radicaal in tegen de gangbare Platoonse opvatting van wat wiskunde is.

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De cultuurziel van de Griekse Oudheid

In zijn boek behandelt hij vervolgens de wiskunde van een aantal verschillende culturen. In wat volgt zal ik stilstaan bij twee daarvan, namelijk de wiskunde van de Griekse Oudheid oftewel de klassieke tijd en de wiskunde van het Avondland oftewel het Europese Westen. Om goed te begrijpen hoe deze twee zich tot elkaar verhouden dienen we op grond van het voorgaande dus eerst na te gaan hoe beide cultuurzielen zich precies tot elkaar verhouden.

Welnu, de ziel van de Griekse Oudheid is apollinisch. Ze wordt gesymboliseerd door het oersymbool van het zintuiglijk waarneembare individuele menselijke lichaam dat zich in een vaste, begrensde en welbepaalde onveranderlijke vorm in onze nabijheid voor ons bevindt. Deze typische gerichtheid op het menselijke waarnemen, op het “zien”, vinden we onder andere in de openingspassage van De Metafysica van Aristoteles. Daarin stelt hij dat alle mensen van nature streven naar weten en dat de mens het meest gehecht is aan het “zien” omdat we daarvan het meeste leren. De klassieke tijd wordt dus gekarakteriseerd door een hang naar concreetheid, naar het zintuiglijk aanschouwelijke, naar het eindige, naar het begrensde en naar de vaste vorm. In genoemd werk ontwikkeld Aristoteles dan ook een specifieke ‘vormen’-metafysica. Iets “is”, iets bestaat pas, doordat en omdat het een eindige afgeronde concrete vorm heeft. Het onbepaald vormloze, zoals volgens hem bijvoorbeeld het actueel oneindige, kan dan ook eenvoudigweg niet bestaan. Het vormloze staat anders gezegd gelijk aan het niets. Daarnaast is de klassieke oerziel gericht op “zijn” in plaats van op worden en op het in stand willen houden van een vaste natuurlijke orde in plaats van het voortdurend willen overschrijden van natuurlijk gegeven grenzen. Men heeft een sterke voorkeur voor het statische boven het dynamische en voor het discrete boven het continue.

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De cultuurziel van het Avondland

Het oersymbool van de cultuurziel van het Avondland is daarentegen de abstracte oneindige, onmetelijke en onbegrensde ruimte. De Westerse cultuur is faustisch. Ze wordt gekenmerkt door het faustische streven naar oneindigheid en onmetelijkheid. Wat haar bezield is een enorme expansiedrift in ruimte en tijd. En dit ondanks dat deze abstracte oneindige ruimten haar ook een bepaalde angst kunnen inboezemen, zoals Pascal opmerkt in zijn Gedachten. De Westerse cultuur is steeds gericht op het abstracte, oneindige en onbegrensde. Men zoekt het vormloze en het onbepaalde. Ze wil in eerste instantie het intelligibele en niet het zintuiglijk waarneembare. Men wil “worden” in plaats van zijn. Het gaat voortdurend om het willen overschrijden van grenzen in plaats van om de gegeven natuurlijke orde in stand te houden. Ze heeft dan ook een sterke voorkeur voor het dynamische boven het statische en voor het continue boven het discrete.

Deze twee verschillende cultuurzielen leveren volgens Spengler twee volstrekt verschillende soorten wiskunde op. Eudoxis, Archimedes en Euclides waren wezenlijk andere wiskundigen dan Descartes, Leibniz en Newton, en later Euler, Lagrange, Poincare en Gauss.

ER-eucl.jpgApollinische antieke wiskunde

Uitgaande van haar oerziel wordt de apollinische antieke wiskunde gekenmerkt door de volgende aspecten. In de eerste plaats zijn getallen concrete meeteenheden voor het meten van de afmetingen en het volume van eindige voorwerpen die elk een welbepaalde en vaste vorm hebben. Daarnaast wordt de natuur gekenmerkt door volkomen harmonieuze onderling vergelijkbare verhoudingen. Al het waarneembare is anders gezegd ten opzichte van elkaar meetkundig commensurabel. Daarom erkent de apollinische wiskunde alléén gehele getallen en getallen die te schrijven zijn als verhouding van twee gehele getallen (i.e., breuken).

Alleen deze getallen representeren immers een harmonieuze maat. Het getal nul, negatieve getallen en irrationale getallen werden onverbiddelijk afgewezen omdat ze niet passen in de door hen veronderstelde harmonieuze orde van de natuur. Dergelijke getallen corresponderen niet met een eindige commensurabele vorm. Ze werden daarom tegennatuurlijk gevonden. Bekend is dan ook de legende uit de klassieke tijd dat de man die op een gegeven moment inzag dat de wortel van twee niet als breuk te schrijven is – en zo de irrationale getallen ontdekte – deze ontdekking vervolgens met de dood moest bekopen door op zee schipbreuk te leiden.

Zintuiglijk waarneembare bewijsvoering

Ten derde erkende de Griekse wiskunde geen actuele oneindigheden. Uitsluitend potentiële oneindigheden werden erkend. Actuele oneindigheden werden naar hun wezen verondersteld onbepaald en vormloos te zijn en dus onmogelijk te kunnen bestaan. Precies om deze reden wees men oneindig convergente rekenkundige reeksen – zoals de reeks 1/2+1/4+1/8+… met als limietsom het getal 1 – resoluut af. Een wiskunde van de limieten van dergelijke reeksen kwam dan ook niet van de grond. Ook werd om dezelfde reden het bestaan van een oneindig continuüm afgewezen. Want zo’n continuüm zou een actuele oneindigheid impliceren. En omdat actuele oneindigheden ontkend werden, werkte men nooit met oneindige verzamelingen van objecten, zoals de oneindige verzameling van alle driehoeken.

De aandacht richtte zich louter op één enkel concreet object, zoals een bepaalde driehoek die in de aanschouwing is gegeven. Iedere verdergaande abstractie werd geschuwd. In de vierde plaats was ook de wiskundige bewijsvoering altijd concreet en aanschouwelijk. Bewijsvoering diende plaats te vinden op grond van zintuiglijk waarneembare en uitvoerbare constructies en nooit op grond van een onthechte abstracte formele afleiding. Tenslotte maakte men om deze reden nooit gebruik van abstracte variabelen. Vanuit hun gerichtheid op het “statische” kende men meer in het algemeen géén dynamische wiskundige concepten zoals het moderne functiebegrip. Functies beelden de ene collectie entiteiten af op een andere en zijn dus te formeel en te dynamisch.

Faustische wiskunde

Uitgaande van haar oerziel wordt daarentegen de grensverleggende faustische wiskunde van het Avondland gekenmerkt door de volgende aspecten. Getallen worden geheel formeel en abstract begrepen als functies of als verzamelingen van verzamelingen. Het getal ‘drie’ wordt bijvoorbeeld strikt formeel gedefinieerd als de collectie van alle verzamelingen die in een één-op-één correspondentie te brengen zijn met de verzameling {a, b, c}. Zo ontstaat een zuiver abstract en onthecht getalbegrip.

De faustische wiskunde richt zich vanuit haar drang tot expansie en grensoverschrijding vervolgens op het ontwikkelen van zoveel mogelijk nieuwe soorten abstracte getallen. Naast het getal nul, de negatieve en de irrationale getallen kan hierbij gedacht worden aan complexe getallen, quaternionen, transcendentale getallen, kardinaalgetallen, ordinaalgetallen en infinitesimalen. De hechte band met de concreet gegeven empirisch waarneembare werkelijkheid die voor de Griekse wiskunde heilig was, wordt dus volledig losgelaten, ook al bleken later verrassend veel van deze nieuwe abstracte getallen zeer concrete toepassingen te hebben in de technische wetenschappen. Veel moderne technologische ontdekkingen zijn zonder deze nieuwe abstracte getallen zelfs onmogelijk.

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Wiskundige bewijsvoering werd formeel en abstract

In de tweede plaats erkent men volop het bestaan van actuele oneindigheden. Sterker nog, de wiskundige Cantor introduceerde een abstracte verzamelingenleer waarmee oneindig veel soorten oneindigheden ontsloten werden. Het aantal verschillende soorten oneindigheden bleek hierbij zelfs zo groot dat er niet aftelbaar maar zelfs overaftelbaar veel verschillende soorten oneindigheden zijn. De Duitse wiskundige Hilbert merkte na Cantors ontdekking dan ook op dat de moderne wiskunde zich nooit meer uit het door Cantor ontsloten paradijs zou laten verdrijven. In het verlengde hiervan begonnen de wiskundigen van het Avondland te werken met willekeurige oneindige verzamelingen van objecten in plaats van met één enkel object dat ons in de zintuiglijke aanschouwing gegeven is. Dit leidde tot een stormvloed aan nieuwe wiskundige ontdekkingen.

Ten derde werd wiskundige bewijsvoering volstrekt formeel en abstract. Ook in dit opzicht verbrak men dus de oude band met de concrete zintuiglijk waarneembare werkelijkheid. We kunnen hierbij denken aan de louter abstracte algebra en het inzetten van de zuiver formele rekenmethodes van de door Newton en Leibniz ontdekte integraal en differentiaalrekening. Daarnaast introduceerde men vanuit haar gerichtheid op het dynamische in tegenstelling tot het statische formele variabelen en abstracte functies. Het moderne functiebegrip had in de Oudheid dan ook nooit tot ontwikkeling kunnen komen. Tenslotte denkt men niet langer na over begrensde en eindige meetkundige figuren. De aandacht wordt volledig verlegd naar het analyseren van oneindige ruimten en abstracte oneindige structuren zonder directe concrete wetenschappelijke toepassingen. Dit resulteerde in een heel universum van nieuwe oneindige ruimten, zoals niet-Euclidische – , metrische – , Sobolev – , Banach – en Lebesque ruimten. Eveneens ontstonden allerlei nieuwe oneindige wiskundige structuren, zoals de structuren van de mathematische groepen –, Galois –, en categorieëntheorie.

Eeuwen wachten op oneindig convergente reeksen

Deze abstracte Westerse wiskunde zou door de concrete apollinische antieke cultuur gezien worden als een ernstige, ja zelfs perverse, ontaarding en ontkenning van het primaat van de harmonische natuurlijke orde. Men zou het hebben afgedaan als onthecht, onnatuurlijk, niet reëel en illusoir. Dit pathos van de Griekse cultuurziel heeft er echter wel voor gezorgd dat zij zich nooit zo sterk expansief heeft kunnen ontwikkelen als in het Avondland. Vele belangrijke paradoxen, zoals die van Zeno, zijn voor de Griekse wiskunde altijd onoplosbaar gebleven. En dit precies omdat zij de faustische wiskundige concepten die nodig zijn voor het oplossen ervan – zoals in dit geval oneindig convergente reeksen – nooit heeft kunnen overwegen en aannemen. De mensheid moest na de Griekse Oudheid dan ook nog vele eeuwen wachten voordat de wiskunde van het Avondland deze en andere problemen eindelijk zou oplossen.

Dr. ir. Emanuel Rutten (1973) is filosoof en verbonden aan de Vrije Universiteit in Amsterdam. Het onderzoeks- en onderwijsterrein van Emanuel omvat de relatie tussen geloof en wetenschap, evalueren van de rationaliteit van seculiere en religieuze wereldbeelden, kennisleer en speculatief realisme, logica, retorica en esthetiek.

dimanche, 14 janvier 2018

Cinquante ans après mai 68...

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Cinquante ans après mai 68...

par Christian Rol

(via: le compte vk de Claude Bourrinet)

"50 ans après leur révolution de papier, les vieux cons baby-boomers convient leur marmaille à célébrer le cinquantenaire de Mai 68 ! Il paraît même qu’en haut lieu, on s’interroge très sérieusement sur l’opportunité de commémorer cette mascarade montée de fil en aiguille par des fils de fourreurs de la rue d’ Aboukir et un rouquin pédophile plus connu sous le nom de Cohn Bendit.

A vrai dire l’éventualité de cette célébration en grandes pompes sous le règne d’un pur produit de Mai 68 n’aurait rien d’incongru si l’on considère en effet que, sous le brouillard des fumigènes de la rue Gay Lussac et les pantomimes « révolutionnaires » de la Sorbonne, les « idéaux » de Mai ont, depuis ses lendemains, bouleversé notre société traditionnelle jusqu’à la transformer en une mosaïque de revendications permanentes, de minorités atomisées et d’individus sans autre foi ni loi que leurs pauvres désirs. Exactement comme les émeutes de Berkeley en 1964 – répétition générale version californienne – bouleverseraient bientôt la société américaine.

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Daniel Cohn Bendit qui organisait, en mars 68, la première contestation sur le campus de Nanterre pour revendiquer le droit des garçons à accéder au dortoir des filles, symbolise assez clairement une des matrices idéologique de Mai 68. Même si l’on se saurait résumer l’acmé des Trente Glorieuses et de la société de consommation aux seules hormones de ce puceau joufflu qui, plus tard, dans un livre dont il fera l’exégèse chez Pivot, confiait sans complexe son goût pour les petites filles et la « sexualité des enfants », « Dany le Rouge » demeure, très fièrement, l’incarnation d’une des entreprises de démolition de la morale traditionnelle portée par 68.

Car, Mai 68, loin d’avoir porté au pouvoir des revendications sociales, est surtout le précurseur du « sociétal » tel qu’on l’entend depuis des années. Il y a surtout, dès le début du mouvement, cette obsession autour du sexe qu’on ne saurait expliquer uniquement par la jeunesse ardente des protagonistes (suiveurs et leaders). Certes, quelques années après l’invention de la pilule contraceptive, on sent que le slogan « jouir sans entrave » est à prendre à plusieurs degrés ; et notamment au premier. Car la jeunesse qui a grandi sous le joug moral de l’après-guerre et de Tante Yvonne a soif de se libérer des vieux principes qui régissent sa libido. Surtout quand les filles, déshabillées par la minijupe de Mary Quant, sont un objet de désir obsessionnel de la part des mâles, jeunes et vieux. On ne saurait leur en vouloir…

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Mais, ceux qui ont posé les bases de Mai 68, ceux qui en ont inspiré les principes et les mots d’ordre, ceux qui, plus tard, l’utiliseront comme Cheval de Troie pour assouvir leurs plus viles aspirations, ne se contenteront pas de poser leurs frustrations individuelles en revendication. Ils les érigeront en « droits », en principes généraux à inscrire dans la Constitution. Les obsédés de la muqueuse, au lieu de cantonner leurs « orientations » à la sphère privée, brandiront bien haut ce que la pudeur élémentaire confine dans la chambre à coucher. Mai 68 a inventé le « droit à » pour les minorités et les cinglés.

Ainsi, cette « obsession sexuelle » qui est à mai 68 ce que la dictature du Prolétariat fut à Octobre 1917, est à considérer d’un point de vue idéologique, un prisme permanent qui culmine aujourd’hui avec ces histoires sordides de LGBT, transgenres, bébés pour hommes homosexuels, Gestation Pour Autrui (GPA) et autres folies.

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Cohn Bendit et ses émules sont devenus les nouveaux prêtres de la nouvelle Morale. Quand les curés de jadis te soupçonnaient des plus mauvaises « pensées », et tripotaient à l’envi leurs jeunes ouailles, les nouveaux clercs de mai 68, eux, imposeront bientôt à l’Education Nationale qu’elle instaure des cours d’Education sexuelle pour les enfants. Et, pour avoir vécu cette période en tant que jeune écolier, j’ai le souvenir de cette révolte intime devant ces profs de sciences-naturelles qui, en disséquant leurs pauvres grenouilles, maniaient maladroitement leurs allégories autour des organes reproducteurs pour nous expliquer – à 10 ans ! – que notre quéquette servait à autre chose qu’à faire pipi.

Cela dit, ma génération s’en tire pas trop mal quand on sait que, désormais, on explique aux petits garçons qu’ils sont peut-être des fillettes qui s’ignorent.
Merci Dany !"

Christian Rol, Mai 68, Sous les pavés, les larves ( première partie )

11:25 Publié dans Actualité, Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : mai 68, histoire, france, contestation | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Jerarquía de saberes: más Aristóteles y menos pedagogía

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Carlos X. Blanco:
 
Jerarquía de saberes: más Aristóteles y menos pedagogía
 
Ex: https://www.latribunadelpaisvasco.com

Extraño animal es el hombre. Hay en él un impulso, una fuerza que, por naturaleza, le lleva al saber, le fuerza a escapar de los recintos de la sensación y la fantasía.

Πάντες ἂνθροποι τοῦ εἰδέναι ὀρέγονται φύσει (980ª 21). [Aristóteles, Metafísica. En este artículo cito según la edición de García Yebra, editorial Gredos, segunda edición, 1982]

El saber y el comprender entran de lleno en el ámbito del deseo humano. Se trata de una apetencia (ὀρέγω). Las cosas dignas de ser amadas son objeto de aspiración. El animal humano, aun cuando nada necesite en un instante dado, y más allá de la necesidad concreta, es un animal que extiende su alma –por así decir- hasta los objetos de su interés.

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Al margen de cualquier enfoque evolutivo, desde luego, Aristóteles señala una gradación en la escala zoológica. Ciertos animales viven sólo de imágenes (φαντασία), otros, le añaden el recuerdo a sus vidas (μνήμη), lo cual ya es semilla de experiencias, auque en escaso grado. Pero el hombre, como nos señala el Estagirita en el Libro I de la Metafísica, “participa del arte y del razonamiento” (980b 26).

La experiencia brota de múltiples recuerdos, que son “anudados”, por así decir. Y, análogamente, las experiencias son a su vez anudadas a un nivel superior en el “arte” (τέχνη). Ningún otro animal, más allá de la simple prevención ante peligros, es “astuto” y capaz de hacer uso de las experiencias múltiples anudadas: sólo el hombre.

Entiende aquí el Filósofo que la τέχνη surge y se apoya en lo empírico. El concepto (ὑπόληψις) es universal siempre que haya nacido (γίγνομαι) de múltiples experiencias (981ª). Nacer o llegar a ser: este es el sentido del verbo γίγνομαι: nunca se habla de un resultado mecánico o constructivo. Estas últimas acepciones las hemos de reservar a los modernos psicólogos cognitivos, imbuidos ya de un espíritu enteramente mecanicista. Desde la experiencia, el hombre con τέχνη puede volver a lo singular. Así, al médico, cuyo saber le capacita para curar a Calias, como hombre individual, como enfermo singular. Sólo de manera “no esencial” diríamos que el médico cura al hombre y no a éste hombre en singular llamado Calias. El médico exclusivamente teórico no es un verdadero médico.

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Extendamos la analogía al campo educativo o a cualquier otro ámbito profesional (“técnico”) del ser humano. Esos “científicos de la educación” que nunca han dado clase a unos niños, esos pedagogos que, si bien son conocedores profundos de la legislación y de las teorías didácticas más a la moda, jamás han pisado más aulas que las universitarias... ¿qué “arte” poseen? ¿Cuál habrá de ser su τέχνη, en un sentido en el que verdaderamente posean autoridad y efectividad? Toda τέχνη hunde sus raíces en experiencias artesanales, que a su vez son sistemas de sensaciones “anudadas”. Pero hemos de distinguir al “técnico” (perito, entendido en una materia, τεχνιτης), del empírico (ἔμπειπος). La diferencia viene dada por el conocimiento de la causa. El técnico es el sabio profesional que se encuentra en posesión de una teoría nacida de sus experiencias, teoría que “devuelve” a su vez a ese fondo empírico en orden a comprenderlas mejor y actuar sobre ellas. Por el contrario, el artífice manual (χειροτέχνης) solamente conoce el qué, no el por qué. El operario se adiestra, contrae hábitos que le hacen capaz, y esto es así por costumbre (δι᾽ ἔθος) [981b].

Sólo puede enseñar aquel que sabe, aquel que posee el arte y no simplemente la habilidad de un oficio.

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La pedagogía oficialmente impuesta en España, de manera especial a raíz de la L.O.G.S.E (1991), se inspira en una serie de teorías de linaje marxista y pragmatista. En tales teorías, no hay distingo entre el “saber qué” y el “saber por qué”, y además se pretende reducir todo conocimiento al “saber cómo”. Por esto, y en una dirección completamente anti-aristotélica, los oficios (formación profesional, “ciclos formativos”, “módulos profesionales”) han entrado de lleno en los institutos de Enseñanza Media, bajo un mismo techo, bajo una única dirección y gestión. Incluso en la educación secundaria obligatoria, la más generalista, la terminología “obrerista” ha calado de lleno en el nombre de las asignaturas y de las actividades (“talleres” de lengua o matemáticas, “recursos” para el aprendizaje, “tecnología”, etc.).

El enfoque aristotélico no ha de ser visto de manera ineludible como una teoría despectiva hacia los oficios manuales, si bien en la sociedad helena del siglo IV a. d. C. eran tratados como “serviles”. Los oficios son absolutamente necesarios para la vida, y el ser experto en los mismos es alzarse por encima del nivel medio en una vida digna y civilizada. Las sociedades infracivilizadas desconocen la importancia del oficio y del conocimiento empírico. Pero solamente nuestra sociedad de consumo de masa ha querido disfrazar las diferencias de clase, ocupación, preparación y talento (diferencias inevitables en toda cultura humana) por medio de una amalgama pedagógica, como es la amalgama entre el aprendizaje de oficios y la formación intelectual y moral de las personas. De manera parasitaria, el aprendizaje de los oficios se aloja bajo los mismos techos institucionales y en los mismos capítulos presupuestarios que la enseñanza media de corte intelectual y preparatoria para la Universidad. Hacer de los Institutos y de las Universidades unos “talleres” de ambiente cada vez más obrerista, así como pensar la ciencia, el conocimiento, en términos exclusivos de producción, son los rasgos que caracterizan la pedagogía impuesta hoy, tanto en su hebra marxista como en la más próxima al pragmatismo americano. El estudiante es un obrero que “maneja herramientas”, con lo cual, se ha asesinado lo más precioso en el hombre: su curiosidad, su capacidad de admiración, su ansia de conocimiento. En esas escuelas que quieren preparar a los púberes a la fábrica, a todos por igual, se animaliza al hombre, se le adiestra y se le instruye, si hay un poco de suerte, mas no se le educa.

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Aristóteles señala en el Libro I de la Metafísica cómo la ciencia nace del ocio, y recuerda que fue posible gracias a la existencia de una clase sacerdotal en Egipto (981b 25). Fácil resulta caer en un reduccionismo sociológico y trasladar a hoy todo el contexto de una civilización esclavista, con todas las consideraciones precedentes. Consideraciones sobre una sabiduría separada del trabajo manual y utilitario, un conocimiento supremo, jerárquicamente alzado sobre los oficios y las técnicas. Las ideologías, que no la filosofía auténtica, trataron en tiempos modernos de extender un continuum entre la práctica utilitaria y la contemplación desinteresada. Al no poder o no querer abolirse la división en clases sociales, todo un público cándido y “mediano” (pues es un sector de la sociedad que vive de labores que no son manuales del todo ni del todo intelectuales) se engaña a sí mismo, “naturalizando” y, por ende, negando el salto entre la praxis y la teoría (invocando a Gramsci, Dewey, Piaget o a algún otro santo de su devoción), negando el hiato entre conocimientos subordinados y conocimientos supremos. Ya que no pudieron abolir las clases sociales (igualitarismo, comunismo), decretaron abolir la jerarquía gnoseológica.

En términos de política educativa, se nos ha querido presentar como “progresista” la amalgama de saberes traducida en una imagen horizontal de los docentes: en un I.E.S. (Instituto de Enseñanza Secundaria) coexisten maestros de primera enseñanza, catedráticos de bachillerato, técnicos de Formación Profesional, maestros de taller, peluquería, mecánica, profesores de gimnasia, etc. Todos, reciben el mismo trato, casi el mismo salario, y desde luego idéntica consideración social. Los docentes en peluquería, gimnasia, tecnología y cocina comparten ya sus prerrogativas como educadores con los profesores de matemáticas, filosofía o griego. Que no se trata [la sabiduría, la ciencia primera] de una ciencia productiva, es evidente ya por los primeros que filosofaron. Pues los hombres comienzan y comenzaron siempre a filosofar movidos por la admiración...” (982b 11).

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Esta homologación, y el intento de ofrecernos toda esa mezcolanza como “educación” es el signo de nuestros tiempos. Es difícil luchar contra ese signo pues muy pronto el debate se interpreta como una lucha ideológica entre igualitaristas y reaccionarios. Que entre los saberes hay jerarquías fue algo ya firmemente sostenido por los filósofos clásicos (Platón, Aristóteles, Santo Tomás), La sabiduría está destinada a mandar, y no a obedecer. El sabio ha de ser obedecido por el menos sabio. La ciencia universal, el saber sobre el todo, impera sobre los saberes particulares, presos de la necesidad y la urgencia. Ya los primeros filósofos, dice Aristóteles, fueron hombres libres que crearon una ciencia libre: “

Ὄτι δ'οὐ ποιητική, δῆλον καὶ ἐκ τῶν πρώτων φιλοσοφησάντων· δὰι γὰρ τὸ θαυμάζειν οἱ ἄνθροποι καὶ νῦν καὶ τὸ πρῶτον ἤρζαντο φιλοσοφεῖν.

El sabio desinteresado, al igual que el amante de los mitos, emprende su búsqueda movido por la admiración.

διὸ καì ὁ φιλόμυθος θιλόσοφός πώς έστιν· ὁ γὰρ μῦθος σύγκειtαι ἐκ θαυμαγίων· [982b 18].

Todas las ciencias son más necesarias que la filosofía (entendida ésta como sabiduría y ciencia de los primeros principios y causas) pero mejor, ninguna.

ἀνακαιότεραι μὲν οὖν πᾶσαι ταύτης, ἀμεινων δ' οὐδεμία [983a 10].

L’armée américaine prépare la guerre du futur : le Pentagone va aligner des essaims de drones, prêts à l’action

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L’armée américaine prépare la guerre du futur : le Pentagone va aligner des essaims de drones, prêts à l’action

Washington. Des innovations étonnantes préparent la guerre du futur : le gouvernement américain a inauguré un projet d’armement à plusieurs niveaux, lequel prévoit l’engagement d’essaims compacts de drones. Dans le cadre de ce projet, les autorités militaires américaines envisagent de combiner l’engagement de drones en essaims sur terre et dans les airs. Le projet est à l’étude et serait sans cesse perfectionné. Les militaires américains ont en vue d’utiliser ces dispositifs dans des « zones opérationnelles complexes » comme les espaces urbains.

Les militaires américains expérimentent depuis un temps déjà assez long l’utilisation opérationnelle d’essaims de drones. Il s’agit ainsi de mettre en œuvre de petits drones intelligents en réseau qui, tel un essaim d’insectes, iraient par exemple reconnaître le terrain, échangeraient des informations ou même aborderaient des cibles et les combattraient. Les drones autonomes constitueront surtout une arme de premier plan dans les futurs combats urbains, biotopes dangereux où il s’agira surtout d’épargner des hommes et du matériel.

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Dès 2016, le ministère américain de la défense avait testé des micro-drones en essaims sur un terrain en Californie. 103 drones avaient été lancés au départ de trois avions de combat. Ces petits drones ont mené plusieurs missions de combat : vol en formation, repérage collectif d’objectifs et auto-réparation. Une vidéo montre comment l’essaim trouve sa cible, l’encercle en quelques secondes et s’en approche.

Les Etats-Unis entendent utiliser cette technologie en essaim dans les airs, sur terre et en environnement maritime. La Chine, elle aussi, met les bouchées doubles pour être, dans un futur proche, prête à aligner sur un front de combat des essaims de drones.

(Source : http://www.zuerst.de ).

 

Bannon en chute libre : il a été chassé de « Breitbart News »

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Bannon en chute libre: il a été chassé de « Breitbart News »

Washington. L’étoile du « faiseur de roi », de celui qui avait été décrit comme l’homme à avoir promu Trump, a encore pâli. Steve Bannon,en effet,  perd encore des plumes. Il était tombé en disgrâce à la Maison Blanche, pour avoir participé à un ouvrage qui critiquait vertement Trump : cet ouvrage s’intitule « Fire and Fury » et est signé par le publiciste Michael Wolff. Pire : il vient d’être démis de ses fonctions au portail en ligne « Breitbart News ».

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« Breitbart News » avait la réputation d’être le site porte-paroles de la droite américaine et avait véritablement mobilisé l’opinion pour faire entrer Trump à la Maison Blanche. Dans une déclaration qu’il vient de publier, Bannon lui-même se dit fier que l’équipe du site est parvenue à créer, au cours des dernières années, « une plateforme d’information de niveau mondial ». Bannon ne dit rien à propos des motifs de son départ dans la déclaration qu’il vient de formuler. Le directeur actuel du portail, Larry Solov, a toutefois expliqué que l’entreprise sera « toujours reconnaissante » à Bannon pour avoir atteint le niveau qu’elle a effectievement atteint grâce à l’aide de Bannon.

Mais les « sources bien informées » de Washington en savent davantage, bien évidemment. D’après elles, le départ de Bannon est dû à la pression exercée par la famille Mercer, des milliardaires conservateurs qui possèdent la plupart des actions de « Breitbart ». Rebekah Mercer, femme entrepreneur et généreuse mécène de l’affaire, aurait été outrée après la parution du livre révélateur « Fire and Fury » ; elle se serait alors désolidarisée de Bannon pour réaffirmer son soutien à Donald Trump.

(Source : http://www.zuerst.de ).

samedi, 13 janvier 2018

Bulltetin célinien n°403

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Bulltetin célinien n°403

BC403.jpgSommaire : 

Une réédition sous surveillance

Klarsfeld réclame l’interdiction des pamphlets

Un poème d’Auguste Destouches

Le docteur Clément Camus (2e partie)

Théâtre : La Ballade du soldat Bardamu.

Réédition des pamphlets

C’est confirmé: les pamphlets vont être réédités par les éditions Gallimard à la fin de cette année, voire au début de la suivante. Le préfacier en sera Pierre Assouline. Ce volume paraîtra dans les “Cahiers de la N.R.F.” ou hors collection,  la décision n’est pas encore prise. Ironie du destin: cette édition reprendra l’appareil critique établi pour l’édition canadienne sortie en 2012, celle-là même contre laquelle François Gibault ferrailla lors de sa parution. À l’époque, il avait protesté contre cette initiative qui portait atteinte non seulement aux droits patrimoniaux de Lucette Destouches mais aussi au droit moral attaché à l’œuvre de Céline dont elle est détentrice. Par ailleurs, l’avocat avait fermement rappelé à l’éditeur canadien l’interdiction, sous peine de poursuites, de commercialiser cette édition en France et dans tous les pays où ces droits sont protégés — ce qui n’est pas le cas au  Canada où les œuvres tombent dans le domaine public cinquante ans seulement après le décès de l’auteur.Qu’est-ce qui a donc motivé ce revirement d’attitude ? Le fait qu’il y a deux ans une réédition des Décombres se passa sans encombre a certainement joué un rôle. Mais aussi le fait que cette édition canadienne n’a guère suscité de remous outre-Atlantique : cette relative sérénité, explique François Gibault, semble traduire que l’époque est mûre pour envisager ces textes avec la distance nécessaire. Par ailleurs, le 1er janvier 2032 (la durée de 70 ans étant décomptée à partir du 1er janvier de l’année qui suit la mort de l’année de l’auteur, en années civiles pleines), les pamphlets tomberont dans le domaine public, ce qui pourrait avoir comme conséquence de voir se multiplier les rééditions sauvages. Autant imposer, avant cette échéance, une édition de référence qui fasse autorité. Une autre raison, plus prosaïque, justifierait cette réédition en France: à 105 ans, Lucette Destouches a besoin d’une assistance médicalisée 24 heures sur 24, ce qui nécessite de rémunérer trois personnes à temps plein. Or les droits d’auteurs générés par l’œuvre de Céline, essentiellement vendue en collection de poche, ne suffisent pas à financer ce personnel.
 

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Cette édition collective fera-t-elle problème ? Déjà le Conseil représentatif des institutions juives de France s’est dit hostile à cette initiative, considérant que cette réédition n’est rien d’autre qu’une « réhabilitation des idées nauséabondes de l’auteur de Voyage au bout de la nuit. » Francis Kalifat, président du CRIF, ajoute que son organisation restera vigilante quant à la mise en perspective historique ajoutée  à cette réédition, tout autant qu’à la qualité de l’appareil critique. Quant aux célinistes, on sait qu’ils sont quasi tous favorables à cette réédition. En 1984, le BC avait notamment cité l’avis de Philippe Alméras, premier président de la Société d’Études céliniennes : « D’une part on a bien tort de donner à tout un secteur du corpus célinien l’attrait de l’interdit, d’autre part si cette pensée est aussi “bête”, “aberrante”, “incohérente” qu’on le dit, pourquoi ne pas l’étaler  et  la laisser se détruire  toute seule ? ». Quant à Henri Godard, il estimait que « plus l’audience des textes disponibles en librairie s’accroît, plus il devient anormal que les mêmes lecteurs n’aient accès qu’en bibliothèque ou au prix du commerce spécialisé, aux écrits qu’ils trouvent cités, interprétés et jugés dans des travaux critiques » ¹. Dans un livre plus récent, il observait que l’amateur de Céline, découvrant aujourd’hui ces écrits polémiques, a inévitablement deux types de réactions : « Tantôt : je n’imaginais pas qu’il puisse y avoir de telles horreurs. Tantôt : je n’imaginais pas qu’il y avait de si beaux passages, ou si drôles ². » Tout est dit.
  1. Marc Laudelout, « Tout Céline ? », Le Bulletin célinien, n° 27, novembre 1984, p. 3-4. Voir aussi infra, p. 4-8.
  2. Henri Godard, « Postface » à la réédition de Céline scandale, Gallimard, coll. « Folio », 1998, p. 168.

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Le Bulletin célinien a été fondé en 1981 par Marc Laudelout (n°0). D’abord trimestriel (1982, n° 1 à 4), il devient mensuel à partir de l’année suivante. Plus de 400 numéros ont paru depuis. Il s’agit du seul périodique mensuel consacré à un écrivain.

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