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mardi, 23 décembre 2014

Pourquoi la Russie a-t-elle décidé de mettre un terme au projet South Stream?

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Pourquoi la Russie a-t-elle décidé de mettre un terme au projet South Stream?

« Le projet South Stream était voué à l’échec dès le départ »

Propos recueillis par Thomas Gras

Ex: http://www.lecourrierderussie.com

Entretien avec Said Gafourov, économiste spécialiste de l’Orient et conseiller auprès du gouvernement russe.


Le 1er décembre, le président russe Vladimir Poutine a déclaré, lors d’une visite d’État en Turquie, que Moscou stoppait la réalisation du projet de gazoduc South Stream. La raison invoquée est la « position non constructive » de l’Union européenne. Vladimir Poutine a également annoncé que, pour répondre aux besoins de l’économie turque, la Russie était prête à construire un nouveau pipeline vers la Turquie et à le prolonger, si nécessaire, jusqu’en Grèce. Qu’est-ce qui se cache derrière la fermeture de South Stream ? Le Courrier de Russie a posé la question à Said Gafourov, économiste spécialiste de l’Orient et conseiller auprès du gouvernement russe.

Le Courrier de Russie : Comment avez-vous réagi à l’annonce de l’abandon de la construction du gazoduc South Stream ?

Said Gafourov : J’ai été surpris par cette décision, même s’il fallait s’y attendre. Le projet South Stream, selon moi, était voué à l’échec dès le départ, car beaucoup trop cher [le coût du projet était estimé à quelque 25 milliards d’euros, ndlr]. La construction d’un gazoduc sous l’eau est une entreprise très onéreuse, et dangereuse. С’est une opération requérant d’importantes garanties sur le long terme et un partage des risques entre les parties. L’acheteur endosse la responsabilité de la demande, au cas où elle diminuerait, alors que le vendeur, ici Gazprom, est responsable du maintien des prix, s’ils venaient à monter.

LCDR : L’Europe est-elle d’accord pour partager ces risques ?

S.G. : En Europe, si les acheteurs sont des compagnies privées, les conditions sont fixées par Bruxelles. Et elles sont loin d’être équitables pour les fournisseurs, qu’il s’agisse de la Russie ou d’un autre pays. La position de l’UE consiste à dire : Vous amenez le gaz chez nous à vos frais, et nous le prenons au prix que nous voulons et sans garantie sur le long terme. Bien évidemment, cette situation ne peut pas satisfaire la Russie qui, dans le projet South Stream, se heurte en outre à un autre obstacle majeur : le troisième paquet énergie européen, interdisant aux producteurs de gaz de posséder des pipelines en Union européenne. Ce paquet contraint Gazprom à permettre à n’importe quel autre fournisseur d’utiliser son gazoduc pour livrer du gaz en Europe. Résultat, même si aucun autre acteur du marché ne se manifeste, la compagnie russe ne pourra pas utiliser le South Stream à pleine capacité, elle devra laisser une partie des pipelines en réserve, ce qui affecte grandement la rentabilité du projet et le rend économiquement peu fiable pour la partie russe. Le paquet énergie a été utilisé par l’UE comme une arme, et la Russie en a eu assez.

LCDR : Le Premier ministre hongrois Viktor Orban a d’ailleurs ouvertement accusé l’Union européenne, le 5 décembre, d’avoir fait échouer le projet de gazoduc.

S.G. : L’Union européenne n’est pas « unique » : elle est constituée de points de vue politiques multiples et très différents. On y trouve notamment un groupe de bureaucrates qui se sont opposés à la réalisation du South Stream au nom de leurs intérêts personnels. Leur but n’était pas tant de faire du mal à Gazprom que de contrôler les flux monétaires liés au gaz afin de pouvoir s’en servir comme moyen de pression sur les compagnies et hommes politiques. Ces individus ne voulaient pas en arriver à la fermeture du projet, mais nous y sommes. Ce ne sont ni plus ni moins que des manœuvres et négociations secrètes de type mafieux.

LCDR : Doit-on définitivement faire une croix sur South Stream ?

S.G. : Non. Il y a des chances que le projet ne disparaisse pas complètement, bien que Gazprom affirme le contraire. La question centrale est de savoir quels changements auront lieu à Bruxelles dans les mois à venir. Les individus dont je parlais doivent être remplacés. Il faut briser cette bureaucratie mafieuse à Bruxelles. Les personnes chargées de la sécurité et de la livraison de gaz en Europe n’ont pas à commettre de tels actes irresponsables. Ensuite, la réouverture du projet dépendra beaucoup de l’évolution d’un certain nombre de facteurs, tels que la variation du coût du matériel de construction sous-marine, de l’obtention de garanties sur la demande et de la levée des sanctions contre Gazprom. D’ailleurs, les compagnies européennes impliquées [l’italien Eni, le français EDF et l’allemand Wintershall, ndlr] n’ont pas entériné la fin du South Stream et feront tout pour qu’il aboutisse.

LCDR : Le nouveau projet de Gazprom envisage de traverser la Turquie par un nouveau gazoduc afin d’aller jusqu’à la Grèce, où serait construit un hub à la frontière. Pourquoi cette route rencontrerait-elle plus de succès que le tracé par la Bulgarie ?

S.G. : Premièrement, le projet est moins cher, puisqu’il est principalement terrien, et deuxièmement, la Turquie ne suit pas le régime des sanctions. N’oublions pas que Gazprom est touché par les sanctions occidentales et ne peut obtenir de crédits à long terme auprès des banques européennes. Ensuite, la Grèce dispose de plus de pouvoir au sein de l’UE que la Bulgarie. D’autant que la prochaine élection présidentielle grecque [avancée au 17 décembre, ndlr] devrait être remportée par un représentant du parti de gauche, Syriza [très opposé à la politique de Bruxelles, ndlr].

LCDR : Quel rôle joue la Turquie dans cette affaire ?

S.G. : La Turquie compte devenir le principal centre de transit du gaz en direction de l’Europe du Sud, à la place de l’Ukraine. Gazprom a présenté un contrat intéressant à Ankara, lui accordant une ristourne sur le gaz. Bien que le prix de vente soit tenu secret, je pense que les Turcs pourraient payer moins de 300 dollars les 1 000 m3, alors que la moyenne européenne oscille entre 300 et 500 dollars. Le projet proposé par Gazprom n’est néanmoins pas une réalité, mais une possibilité. L’Union européenne doit maintenant prendre une décision quant à sa réalisation. Si Bruxelles est honnête d’un point de vue concurrentiel, elle acceptera le projet russo-turc, car elle doit être heureuse qu’il existe, outre l’Ukraine, une nouvelle route gazière au Sud.

Long de 3 600 kilomètres et d’une capacité estimée à 63 milliards de mètres cubes par an, le South Stream devait relier la Russie à l’Europe du Sud sous la mer Noire vers la Bulgarie, puis l’Italie et l’Autriche, afin de contourner le territoire ukrainien. Pour réaliser la partie terrestre du pipeline, la Russie avait signé des accords intergouvernementaux avec l’Autriche, la Bulgarie, la Croatie, la Hongrie, la Grèce, la Serbie et la Slovénie. Sa construction avait débuté le 7 décembre 2012 dans la région d’Anapa (Caucase russe), et la première des quatre conduites du gazoduc devait entrer en service fin 2015.

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« Bruxelles n’arrête pas de nous mettre des bâtons dans les roues dans le projet South Stream. Si les problèmes continuent, nous considèrerons d’autres opportunités et choisirons des pays de transit qui ne sont pas membres de l’Union européenne. L’Europe se trouvera avec encore un nouveau pays de transit. Je ne comprends vraiment pas à quoi Bruxelles est en train de jouer. »
Vladimir Poutine, le 24 mai, lors d’une rencontre avec les représentants des agences de presse internationales.

Gladio B and the Battle for Eurasia

 

Gladio B and the Battle for Eurasia

TRANSCRIPT AND SOURCES: http://www.corbettreport.com/?p=12947

‘Operation Gladio B’--the continuation of the old NATO Gladio program--covers a tangled web of covert operatives, billionaire Imams, drug running, prison breaks and terror strikes. Its goal: the destabilization of Central Asia and the Caucasus. In this presentation to Studium Generale in Groningen on November 19, 2014, James Corbett lifts the lid on this operation, its covert operatives, and the secret battle for the Eurasian heartland.

Así se combatía la corrupción pública en la antigua Roma

Gürtel, Operación Púnica, los ERE de Andalucía, la familia Pujol, Bárcenas o el caso Noos son el pan nuestro de cada día. Desayunamos, comemos y cenamos con ellos en las noticias. Como explica el escritor y ensayista italiano Carlo Alberto Brioschi, en el siglo XXI, la corrupción se ha convertido en una especie de bacilo de la peste que, sin embargo, padecemos desde hace siglos. Y así es, porque delitos tan actuales como el cohecho, el tráfico de influencias, el robo de las arcas del Estado, la extorsión, la adjudicación de obras públicas a amigos poderosos o la compra de votos colapsaron a muchos gobiernos de la antigua Roma, que tuvieron que establecer toda una serie de leyes para perseguirla.

Durante algún tiempo, las estructuras del Estado romano se resistieron a esta corrupción sin sufrir grandes contratiempos. Era parte de un sistema social y político basado en el clientelismo, el abuso de poder, las mordidas y el enriquecimiento personal. La codicia de los funcionarios públicos no tenía límite y estos delitos fueron creciendo a ritmo de las conquistas. Pero llegó un momento en que el gobierno se hizo impracticable y el derecho romano tuvo que introducir cambios.

corr9782262034009.jpgSin embargo, la convivencia entre buenos propósitos y acciones deshonestas por parte de los gobernantes fue siempre una de las características de Roma. Un ejemplo de esto fue Licinio Calvo Estolón, tribuno de la plebe en el 377 a.C., que introdujo una fuerte limitación a la acumulación de tierras por parte de un único propietario, además de una severa reglamentación para los deudores, pero luego fue acusado de haber violado sus propias leyes.

Las «quaestiones perpetuae»

Durante el periodo republicano (509 a.C. - 27 a.C.), el propio sistema electoral facilitaba, de hecho, la corrupción, que se agravó a partir de la expansión territorial y marítima producida después de la Segunda Guerra Púnica. Los gobernadores comenzaron a enriquecerse sin escrúpulos a través del cobro de impuestos excesivos y la apropiación de dinero de la administración pública. Como denunció en aquella época el historiador romano Salustio, «los poderosos comenzaron a transformar la libertad en licencia. Cada cual cogía lo que podía, saqueaba, robaba. El Estado era gobernado por el arbitrio de unos pocos».

La primera ley que se estableció fue la «Lex Calpurnia» (149 a.C.), como consecuencia del abuso del gobernador de la provincia de Lusitania, Servio Sulpicio Galba, al que se acusó de malversación de fondos y fue juzgado por un jurado procedente de la orden senatorial, algo que era toda una novedad. Sin embargo, esta primera ley no imponía ninguna pena pública, sino la devolución del dinero que había sustraído.

En el 123 a.C., se establecieron una serie de tribunales permanentes, llamados «quaestiones perpetuaes», cuyo cometido fue el de investigar todas estas malas prácticas y extorsiones de los gobernadores provinciales que habían sido denunciadas por los ciudadanos. Al principio no tuvieron el éxito deseado, pero fueron importantes porque con ellos se definió legalmente el «crimen repetundarum», que hizo alusión a los delitos de corrupción, cohecho o tráfico de influencias.

Este sistema se fue perfeccionando con la definición de nuevos delitos. El «crimen maiestatis», por ejemplo, definía los abusos de poder por parte de los senadores y magistrados. Era considerado el acto más grave contra la República y fue castigado, incluso, con la pena de muerte o el exilio voluntario. El «crimen peculatus» hacía referencia a la malversación y apropiación indebida de fondos públicos por parte de un funcionario, así como la alteración de moneda o documentos oficiales. O el «crimen ambitus», que describía la corrupción electoral, especialmente la compra de votos.

Leyes anti-corrupción

Todos estos y otros delitos trajeron consigo nuevas leyes, que querían dar respuesta a los diferentes cambios políticos, económicos y morales que se iban produciendo. La «Lex Acilia» –que apareció al mismo tiempo que los «quaestiones perpetuaes»–, subió la pena para los delitos de malversación de fondos y cohecho de la «Lex Calpurnia», estableciendo una multa del doble del valor del daño causado por el funcionario. Es una de las más conocidas, porque se ha conservado gran parte de su texto original.

ferrangarreta.com_lictorsarm.2g..jpgOtras leyes importantes fuero la «Lex Sempronia» (122 a.C.) o la «Lex Servilia de Repetundis» (111 a.C.), que establecieron penas más severas para los delitos de cohecho. La segunda, en concreto, fue la primera ley que introdujo la pérdida de los derechos políticos. Ambas fueron completadas con otras como la «Lex Livia Iudiciaria» (91 a.C.), que impuso una corte especial para los juicios contra los jueces corruptos que hubieran cometido extorsión, o la «Lex Cornelia», que aumentaba las condenas para los magistrados que aceptaran dinero en un juicio por cohecho. Esta última debe su nombre al dictador Lucio Cornelio Sila, que la estableció tres años antes de morir.

La corrupción, sin embargo, seguía imparable. En esta época, el gobernador de Sicilia, Verres, se convirtió de alguna manera en el arquetipo originario del «corruptócrata» incorregible. Se calcula que robó al erario público más de cuarenta millones de sestercios y depredó literalmente su provincia. Y no fue una excepción. El mismo Cicerón, que no le tenía especial simpatía y se esforzaba en presentarlo como un caso claro de avidez de poder, afirmó, por el contrario, que su conducta representaba la norma en buena parte del imperio romano.

Julio César, en las puertas del Tesoro

Cuando aún era cónsul, Julio César fue el que propuso la última y más severa ley republicana contra los delitos de corrupción, la «Lex Iulia», que incluía penas de multas desorbitadas y el destierro. Es curioso que fuera él, pues poco antes no había dudado en recurrir a cualquier medio para acceder al consulado. «Cuando el tribuno Metello trató de impedirle que tomase dinero de las reservas del Estado, citando algunas leyes que vetaban tocarlo, él respondió que el tiempo de las armas es distinto al de las leyes… y se encaminó hacia las puertas del Tesoro», contó de él el historiador Plutarco. Eso no le impidió establecer más de cien capítulos en su ley, la mayoría de ellos destinados a los magistrados e, incluso, jueces que se hubieran dejado sobornar para favorecer a un acusado en un delito de corrupción.

El contenido de todas estas leyes demuestra el grado de corrupción que se vivía en Roma. Con la llegada del Imperio en el 27 a.C., éste no solo no se redujo, sino que se incrementó. Los políticos siguieron sobornando a los funcionarios para conseguir puestos en la administración, mientras que a los ciudadanos se les asfixiaba cada vez con más impuestos y se veían obligados a pagar propinas a cambio de que se les agilizara algún trámite solicitado.

A partir de Augusto, el erario público fue perdiendo importancia e independencia, al ser sustituido por la caja privada del emperador. Esto facilitó, sin duda, la corrupción, a la que se intentó poner remedio. Durante la época del emperador Adriano (24-76 d.C.), por ejemplo, se amplió «crimen repetundarum» a todos los actos de malversación realizados por los funcionarios públicos y los sancionó incluso con penas de muerte. Y junto a este crimen, aparecieron otros como la «concussio» (concusión), una de las prácticas favoritas de los gobernadores provinciales, consistente en exigir a los ciudadanos una contribución no establecida por la ley o aumentar otra sí existente de manera desorbitada.

Pero la historia de Roma parece que ya había sido escrita por el escritor y político romano Petronio, cuando se preguntó, impotente, en el siglo I: «¿Qué pueden hacer las leyes, donde sólo el dinero reina?».

Fuente: ABC

Raspail, Zemmour, Houellebecq ou le « Grand Remplacement » en littérature

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Raspail, Zemmour, Houellebecq ou le «Grand Remplacement» en littérature
 
 
Témoins implacables de leur temps, ces contempteurs du réensauvagement s’élèvent par la plume contre le dogme totalitaire des lendemains métissés.
 
par Aristide Leucate
Ex: http://www.bvoltaire.fr
 

Houellebecq, prix Goncourt 2010 (pour La Carte et le Territoire), se prenant pour Destouches – jusqu’à cultiver la ressemblance physique avec le père de Bardamu – mais sans jamais parvenir à être génialement Céline, aime l’odeur de la poudre. Grâce à un plan « communication » subtilement étudié, l’auteur de L’Extension du domaine de la lutte annonce à ses lecteurs la parution, à l’orée 2015, d’un roman mêlant anticipation et politique-fiction. Intitulé d’un claquant Soumission, le livre promet de faire couler beaucoup d’encre.

Celui qui, peu après le 11 septembre, déclara que « la religion la plus con, c’est quand même l’islam» a imaginé un scénario dont on ne sait s’il doit faire sourire ou pleurer. D’après les premiers bruissements médiatiques, le livre raconte comment, en 2022, le mahométan Mohammed Ben Abbes est élu à l’Élysée avec le concours de son parti, Fraternité musulmane, associé à un front « républicain » UMP-UDI-PS opportunément constitué pour faire barrage à Marine Le Pen. Le nouveau président nommera même François Bayrou comme Premier ministre. Parallèlement, on suivra la conversion progressive d’un prof bobo obsédé sexuel qui finira par épouser la religion de son souverain.

Coïncidence ou conséquence d’une lecture déjà métabolisée, Bruno Roger-Petit, de L’Obs, augurait récemment l’extinction « démographique » des « adeptes du zemmourisme politiquement remplacés par des citoyens français plus ouverts, en prise avec la mondialisation et les formidables opportunités qu’elle offre, et qui n’auront pas peur […] avant la fin de ce siècle, [d’élire] un président de la République française dont le prénom sera Mohammed, ou Ahmed, ou Norredine. »

actualité,france,grand remplacement,littérature,lettres,lettres françaises,littérature française,eric zemmour,michel houellebecq,renaud camus,europe,affaires européennes,immigrationQuoi qu’il en soit, Houellebecq a le vent en poupe et l’on peut gager qu’il pulvérisera les ventes de début d’année. Il ne s’inscrit pas moins à la suite d’auteurs précurseurs comme Jean Raspail, lui-même empruntant, avec son prophétique et magistral Camp des saints, la dimension proprement visionnaire d’un Jules Verne au XIXe siècle ou d’un Anthony Burgess avec son Orange mécanique au XXe siècle.

Aux côtés des nombreux essayistes (Tribalat, Caldwell, Sarrazin, Marchand, Bat Ye’or, etc.), on ne compte plus, depuis quelques années, les écrivains talentueux qui se sont essayés au genre littéraire du futurisme politique et civilisationnel dans ses extrapolations les plus sombres. Avec Poitiers demain, Philippe Randa modernisait la version ibérique de la Reconquista quand son épique Apocalypse yankee décrivait la résistance d’une Europe vaincue par les États-Unis. Dans un genre plus discret mais tout aussi corrosif, le Petit Frère d’Éric Zemmour entreprenait la satire politique et sociale d’une époque dont les prodromes immigrationnistes et antiracistes des années 1980 annonceront les douloureuses déconvenues multiculturalistes du XXIe siècle. On pourrait également citer le gauchisant – tendance Michéa – Jérôme Leroy, auteur d’un Bloc particulièrement réaliste ou encore l’eschatologique Mosquée Notre-Dame de Paris, année 2048 de la sulfureuse Elena Tchoudinova.

Témoins implacables de leur temps, ces contempteurs du réensauvagement – « cette situation d’un peuple dans le peuple, des musulmans au milieu des Français [qui] amènera le chaos et la guerre civile » qu’Éric Zemmour, horresco referens, osa dénoncer, il y a peu, dans un journal transalpin – s’élèvent par la plume contre le dogme totalitaire des lendemains métissés. En cela, ils sont les dignes épigones d’Orwell, Huxley et Bradbury.

lundi, 22 décembre 2014

La France est allée trop loin dans la désindustrialisation

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Jean-Luc Ginder: «La France est allée trop loin dans la désindustrialisation»

Ex: http://fortune.fdesouche.com

Le déclin relatif de l’industrie est une tendance naturelle, de la même manière qu’il y a eu un déclin de l’activité agricole remplacée par l’industrie. Ainsi l’activité industrielle tend à être remplacée par le secteur des services.

Une société qui se développe et se sophistique consomme davantage de services et moins de produits industriels. Mais comme ce sont les produits industriels qui portent les gains de productivité remarquables, les prix de production et de vente sont à la baisse. Des exemples dans notre quotidien : téléviseurs, téléphones..

Le problème ne vient pas de cette évolution générale mais vient du rétropédalage industriel de la France depuis les 15 dernières années. Il faut en finir avec l’accumulation des politiques contradictoires.

Les résultats français sont inférieurs à ceux des pays qui ont une fiscalité moindre et à ceux qui ont une fiscalité plus lourde, inférieurs à ceux qui ont des lois sociales plus généreuses ou mois généreuses, et inférieurs à ceux qui ont un État fort ou un État faible. Mauvaise élève face à tous ses voisins depuis 15 ans et même au-delà : le choc de la désindustrialisation a été plus violent en France qu’ailleurs et cela a commencé vers les années 80.
Entre 1979 et 1984, on remarque une première vague de désindustrialisation. D’une violence extrême, elle fait perdre à la France 1/3 de son potentiel industriel. Pour comprendre ce qui s’est passé il faut prendre en compte le dualisme de l’économie française.

A côté des très grandes entreprises qui s’étaient formidablement développées, certaines dans le giron de l’État, existaient un tissu fort de PME sous capitalisées, sous investies. Ces dernières ont subi de plein fouet le choc des crises des années 70.

On a alors assisté à une forte mortalité des entreprises dans les secteurs des biens d’équipement, celui de la machine outil, celui des chantiers naval, et il y e a d’autres. on a assisté à une véritable hécatombe industrielle.

Les plans de sauvetage mis en place face à l’hécatombe industrielle n’ont eu pour effet que d ‘accompagner le déclin des secteurs en difficulté sans jamais permettre le rebond industriel.

Et au milieu des années 80, la France a fait le choix européen, du marché unique et de l’euro sans prendre en compte les conséquences de ces choix. Dans un premier temps cela a été un formidable marché, l’euro a même permis d’évacuer les risques de change.

Sauf que. Il n’a pas été pris en compte que le modèle inflationniste de la France, financé par l’État et régulé par les dévaluations périodiques ne pouvaient plus dès lors fonctionner à partir du moment où la monnaie était monnaie unique dans un marché devenu unique. La France se devait d’appréhender les nouvelles dynamiques de compétitivité, de maîtrise interne, de concurrence fiscale.

Et que. Ces nouveaux paramètres n’ont pas été pris en compte. Il était capital de maîtriser les dépenses publiques dans un temps où l’on faisait le choix stratégique majeur de la mondialisation, de l’intégration européenne et de l’euro. Il était capital de se demander dans le même temps si on pouvait continuer à gérer comme avant.

On peut estimer cette situation à l’application d’une politique keynésolibérale. Keynésienne d’un côté car chaque fois qu’il y a une crise conjoncturelle, on dit que c’est une insuffisance de la demande et qu’il faut donc relancer cette dernière, avec bien entendu de la dette publique, de la dépense publique et quand cela devient insupportable on monte les impôts, qui eux pèsent sur les entreprises tout en dégradant la compétitivité

On assiste bien à l’application d’une solution keynésienne à toutes les crises conjoncturelles et dans le même temps d’une solution de type libéral qui considère que les problèmes industriels et productifs doivent être réglés par le biais du marché et de la concurrence.

Ce raisonnement et le temps ont eu pour effet d’accumuler un formidable écart au niveau des taux de marge des entreprises. Aujourd’hui, 10 points d’écart séparent les entreprises allemandes et les entreprises françaises. Pour corriger cette situation, il faudrait faire un transfert de 100 milliards de l’État vers le secteur privé sous forme d’aides et d’allègements. Aujourd’hui l’État en promet 40, et en apporte concrètement 5.

Et jour après jour, secteur après secteur, la rentabilité industrielle s’effondre.

La solution de la désindustrialisation passe avant tout par de la cohérence ! ….plutôt que de chercher à protéger le caractère national du contrôle du capital des entreprises françaises par des capitaux français. La nationalité du capital prévaut-elle sur le développement des compétences françaises, sur le développement de l’activité sur le sol français ? l’important est de préserver le développement de la recherche française, et des marques françaises.

Il est donc nécessaire et vital pour l’économie française d’avoir enfin une cohérence et un alignement des politiques.

Il faut en finir avec l’accumulation des politiques contradictoires (politique fiscale qui dissuade l’investissement dans le même temps que les 34 plans sectoriels…). Il faut en finir avec la politique placebo qui a pour effet d’affaiblir davantage les entreprises par le poids des charges sociales, réglementaires, fiscales pour qui on invente le crédit d’impôt lorsqu’on constate qu ‘elles ne peuvent plus respirer, ou encore la CICE pour colmater les brèches.

Il faut d’urgence et impérativement à la France un objectif productif qui considère toutes les politiques et qui fixe les priorités.

Le souhait formulé du pays est d’engager les moyens dans la troisième révolution industrielle, celle du numérique, du digital. Et le pays constate que sa base industrielle a perdu sa compétence manufacturière et n’a plus la capacité de transformer ses innovations en produits, qui seraient aussi les produits industriels de demain.

Le constat est alarmant, simple : la France est allée trop loin dans la désindustrialisation pourtant avec la science de nouvelles révolutions arrivent. De fait nos enfant ne vivrons pas comme nous. Nous sommes à un moment de notre histoire économique ou les repères vont changer….de révolution technologique en révolution économique avec l’aide de la science (révolution agricole, révolution biotechnologique, révolution énergétique, et révolution numérique).

Économie Matin

(Merci à Percy)

Renseignement: nos principaux partenaires sont nos principaux prédateurs

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Renseignement: nos principaux partenaires sont nos principaux prédateurs, États-Unis en tête

Auteur : reinformation.tv
Ex: http://zejournal.mobi

La délégation parlementaire au renseignement a rendu un rapport de 180 pages présenté par les députés Urvoas, PS, et Miard, UMP. L'espionnage industriel et financier pille la France. La responsabilité en incombe à l'insouciance française et aux prédateurs internationaux que sont nos principaux partenaires économiques, États-Unis en tête.

Jean Jacques Urvoas et Lucien Miard, en présentant leur rapport de la délégation parlementaire au renseignement, composée de parlementaires tous habilités au «secret-défense», ont choisi de mettre particulièrement en lumière l’espionnage économique. Et tout au long des cent quatre-vingt pages l’évidence s’impose, « nos principaux partenaires sont nos principaux prédateurs », comme le souligne Urvoas. L’accusation n’excepte personne, ni Russes, ni Chinois. On vient ainsi de découvrir un centre d’écoute chinois dans le Val de Marne. Emporiums, litchis frais et pousses de soja sont des couvertures toujours efficaces (Le phénomène n’est pas neuf. Déjà en 2012, le rapport Bockel recommandait d’éviter tout matériel d’origine chinoise dans les infrastructures stratégiques publiques et privées). Mais les USA arrivent sans conteste en tête des prédateurs qui pillent l’économie française. Selon Urvoas, « les Américains ou les Israéliens sont très souvent les plus agressifs, pas seulement sur un plan commercial ». 

Prédateurs tous azimuts, un pillage général

Le nombre des affaires découvertes surprend. En septembre 2011, les policiers spécialisés de la sous-direction de la protection du patrimoine économique, basée à Levallois-Perret, ont révélé près de 5.000 « cas » en quatre ans. Durant cette période, 3.189 entreprises ont été visées. L’Île-de-France, où 144 cas d’ingérence ont été mis au jour en 2013, concentre près de 20 % des attaques. L’objet du pillage est très divers. Il y a d’abord les secteurs sensibles : l’énergie, l’aérospatiale, les télécommunications, la robotique, la santé ou la recherche fondamentale. Mais la curiosité des agents de renseignement économique s’étend bien au-delà et ne dépend pas de la taille des entreprises : les pme innovantes sont particulièrement surveillées. Et l’administration n’est pas en reste, à commencer par celle des finances. Or celle-ci, particulièrement visée, est aussi particulièrement fragile. « Nous sommes effarés par l’absence de culture de sécurité dans les ministères des Finances et de l’Economie », déplorent en chœur les deux présentateurs du rapport parlementaire. Malgré la « progression inquiétante » de l’espionnage économique, à Bercy, les fonctionnaires « ne tiennent pas compte des informations stratégiques qui circulent dans les ministères », bref, la « protection » est insuffisante.

Les moyens déployés par les services étrangers pour espionner l’économie française sont variés… Piratages de données, infiltration, déstabilisation, vol d’ordinateur dans des chambres d’hôtel, disparition de brevets dans le Thalys entre Paris et Bruxelles, pénétration d’agents à l’occasion d’une visite, piratage de technologies, utilisation offensive du droit, etc… Les bonnes vieilles méthodes barbousardes mises en honneur par le roman policier servent toujours. Un cadre supérieur d’une entreprise de Défense raconte ainsi : « Quand on part négocier un dossier sensible dans certains pays étrangers, on sait que nos chambres d’hôtel sont sonorisées, peu importe l’enseigne. Quand on parle, c’est pour les micros et les seuls documents qui traînent sont ceux dont on voudrait qu’ils soient lus. » Selon lui, telle est la vie quotidienne des délégations françaises en matière de contrats d’armement. 

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Internet et l’informatique principales sources de renseignement

Mais l’utilisation de l’informatique est devenue plus payante et beaucoup plus répandue. Elle est particulièrement efficace en France en raison d’abord de l’insouciance des Français, dont le ministère des finances offre un exemple flagrant, et ensuite du manque de moyens en matière de cyberdéfense. Alors que seize agences américaines consacrent dix milliards de dollars (au moins : c’est la part budgétée) par an à la chose, l’ANSSI, l’Agence nationale de la sécurité des systèmes informatiques n’a que 750 millions d’euros à consacrer à ses 500 agents. Elle consacre ses moyens à des cibles particulièrement importantes, par exemple l’Elysée, récemment visé par une cyber-attaque américaine. Or la fréquence des incursions ennemies s’accroît. Déjà en 2011, la sous-direction de la protection du patrimoine économique qui dépend de la DCRI déplorait en moyenne « une attaque toutes les sept heures » Et ça ne ralentit pas. Dans son chapitre intitulé Le monde après les révélations d’Edward Snowden, le rapport de la DPR insiste sur « l’incroyable investissement des États-Unis dans les moyens dédiés au renseignement technique » et sur son « intensité agressive à l’égard de notre pays ». Le rapport, d’une manière générale, souligne « l’utilisation croissante du vecteur internet ». Par qui a été inventé internet ? Par l’armée américaine. A qui sert d’abord internet? Au renseignement américain. 

Les USA utilisent leurs lois pour piller la France

Mais une autre spécialité américaine, non moins payante, est l’utilisation du « droit comme puissant instrument de prédation ». Selon Jean-Jacques Urvoas, « la première arme de pillage c’est la loi, le droit américain par exemple ». Le juge Charles Prats, qui a enseigné l’usage offensif du droit à l’Ecole de guerre économique (EGE) dès l’an 2000 explique : « A partir des années 60, les Etats-Unis ont entrepris d’extra-territorialiser leur droit de la concurrence ». Puis en 1977, le Foreign Corrupt Practices Act a été promulgué. Ces lois permettent à un plaignant américain « d’adresser des demandes de pièces au défendeur afin de cibler son action en justice », C‘est une façon de contraindre des entreprises étrangères à livrer des informations sensibles dans un pays où le Département de la Justice semble souvent « au service des intérêts économiques ». Sans doute le procédé a-t-il été utilisé quand Alstom négociait avec Général Electric la vente de sa branche énergie, alors que le groupe français faisait l’objet de poursuites dans une affaire de corruption aux Etats-Unis.

Le rapport détaille ces procédures. D’abord la procedure Discovery fondée sur la common law américaine. Les demandes de pièces sont souvent si vastes qu’elles prennent le surnom de fishing expeditions (parties de pêche) et ouvrent la porte à l’espionnage économique. Même chose pour le « deal of justice », qui permet au Department of Justice (DOJ) d’éperonner de grandes entreprises pour infraction aux lois américaines en matière de corruption qui «s’appuie principalement sur le Foreign Corrupt Practices Act de 1977 et sur les lois de sanctions économiques contre des pays (Cuba, Iran, Libye, Soudan, Syrie…) » Cette procédure frappe « dans 90 % des cas (des) entreprises étrangères, dont certains grands groupes français, à l’image de la récente affaire impliquant BNP Paribas ». 

Le rapport parlementaire descend très loin dans l’analyse

Cette dernière affaire vaut un développement particulier, car le rapport parlementaire sur le renseignement en livre l’explication. Le groupe français, accusé de transactions avec des pays sous embargo économique américain, a reconnu le 30 juin, devant un tribunal de New York, deux chefs d’accusation : « falsification de documents commerciaux » et « collusion ». Verdit : 6,5 milliards d’euros d’amende alors qu’on avait parlé de onze. Mais la réduction de l’amende initiale comprend une contrepartie très forte : « L’entreprise doit reconnaître sa culpabilité et négocier le montant de l’amende infligée. En contrepartie, le DOJ renonce aux poursuites pour une période de trois ans, période pendant laquelle l’entreprise doit faire preuve d’un comportement exemplaire. Pour prouver sa bonne foi, et là réside le principal problème, elle doit accepter la mise en place d’un moniteur en son sein, moniteur qu’elle choisit mais dont la désignation définitive est soumise à l’approbation des États-Unis. Le moniteur aura accès à l’intégralité des informations de l’entreprise afin de rédiger un rapport annuel extrêmement détaillé. » Il aura donc la possibilité de recopier la comptabilité, lire les échanges de courriels, la documentation stratégique, exiger le détail des notes de frais. Ou dévoiler les démarches commerciales à l’étranger. Or la délégation parlementaire relève que les services secrets américains peuvent « solliciter toute information nécessaire, y compris les rapports de monitorat » en invoquant le Foreign Intelligence Surveillance Act. En somme, le droit ouvre la porte de l’entreprise et les espions ramassent.

Bien entendu, la France n’est pas totalement désarmée face ces pratiques. Une « loi de blocage » a été promulguée en 1968 sous De Gaulle, puis amendée en 1980. Elle prévoit des poursuites pénales contre quiconque communiquerait à une puissance étrangère des données économiques sensibles. Elle est censée permettre à un dirigeant français de se soustraire au droit américain en invoquant le risque pénal encouru en France s’il se soumet aux procédures intrusives. Las, « ce moyen reste mal connu », déplore le juge Charles Prats, et il n’est surtout pas sûr qu’il convainque les juges américains. La justice des USA est au service du business et des grands groupes, ce que n’est pas sa consoeur française. Qui plus est, les services secrets aussi ont partie liée avec le business, au point que la CIA a créé et gère un fonds d’investissements, In-Q-Tel, dont la mission est de capter des informations industrielles. Face à de tels prédateurs, le savoir-faire des entreprises françaises semble bien vulnérable.

- Source : reinformation.tv

Robert Stark interviews Paul Gottfried on Dugin & Neoconservatives

Robert Stark interviews Paul Gottfried on Dugin & Neoconservatives

Ex:

http://www.starktruthradio.com

Audio:

http://www.starktruthradio.com/?p=934

Duginxcvvbnb.jpgPaul Gottfried recently retired as Professor of Humanities at Elizabethtown College, PA. He is the author of After Liberalism, Multiculturalism and the Politics of Guilt and The Strange Death of Marxism His most recent book is Leo Strauss and the Conservative Movement in America.

Topics include:

Alexander Dugin and Martin Heidegger

The definition of Liberalism

The Eurasian school of thought

National Review’s Hit Piece on Dugin

How Neoconservatives attack their enemies such as Dugin as Fascist or Nazis

How Neoconservatives are a faction of the left

The Neoconservative View toward Russia

The Cold War and whether it was a mistake

The conflict with Russia in the Ukraine

Why Paleoconservatives tend to dislike Israel

Paul Gottfried’s upcoming book Fascism: The Career of a Concept

L'homme sans liens...

L'homme sans liens...

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

Nous vous signalons la publication du douzième numéro de la revue Perspectives libres consacré à l'anomie qui frappe nos sociétés. La revue Perspectives libres, dirigée par Pierre-Yves Rougeyron, est publiée sous couvert du Cercle Aristote et est disponible sur le site de la revue .

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Présentation du numéro

« L’anomie de nos sociétés est aujourd’hui un fait sinon largement admis du moins globalement constaté avec une sorte de trépignement qui peut inquiéter. Ces germes de pourrissement social attirent à intervalles réguliers tout ce que la France et les sociétés dites avancées possèdent comme faune sociologique, entomologistes sociaux et autres inspecteurs de dépôt de bilan civilisationnel. Il y a quelque chose d’impudique – comme un fantasme de ruine – à contempler la tragédie avec gourmandise en priant de pouvoir abaisser le puce comme dans les arènes romaines devant la grande curée terminale censée emporter notre communion humaine dégradée en vulgaire vivre-ensemble.

C’est de cet homme délié car déraciné et par la même désincarné que nous allons esquisser un portrait ici. Délié face à ses semblables, face à tout destin collectif, il est désorienté dans le temps et de l’espace ; venu de rien, il n’entend aller nulle part. Déraciné car ne pouvant plus avoir de rapport à la terre et aux morts ; inapte à se figurer dans une société qui, comme l’avait souligné Auguste Comte, est faite de « plus de morts que de vivants ». Désincarné car ce qui fait de nous des êtres charnels, c’est ce qui nous distingue de l’autre à l’échelle individuelle, comme notre peau, ou à l’échelle collective, comme les clans, les nations, les frontières. Comment en sommes-nous arrivés là ?

[…]

Contre cette inhumanité qui vient, dominée par les puissances maîtrisant l’immatériel et l’approche réticulaire de la puissance, il faut reprendre la seule querelle qui vaille, « celle de l’homme » comme le disait le général de Gaulle. A cette fin, contre l’autonomie de l’individu auto-centré dans son néant, il faut redécouvrir l’incomplétude de nos sociétés. En effet, comme dans les théorèmes mathématique la solution se trouve peut-être à l’extérieur du problème : comme nos sociétés ne peuvent être leur propre référent, elles ont besoin de quelque chose qui les entoure, les pénètre et les unie, une transcendance civique ou religieuse. Cette transcendance doit être issue de notre histoire, de notre Tradition. Ce qui n’implique nullement une logique de passéisme mais une logique de transmission arrimée sur une nostalgie et sur une véritable conscience du passé. Il ne s’agit pas là des caricatures d’appartenance des idéologues du bien (parti espagnol/impérial, islamistes) mais d’une affirmation de soi tranquille et politique qui doit passer par des étapes de reprise en compte de soi et de mise à distance (la distance du dialogue) des autres. Commencer par se rendre compte que pour qu’il y ait eux et nous, il faut d’abord prendre conscience que la vraie fraternité implique que tous les hommes ne soient pas frères.

Pour ce faire, nous devons reprendre fierté et foi en nous et dans notre lignée. Pour préserver notre humanité, nous devons affirmer notre particularisme en tant que Français et le travailler jusqu’à le ressentir réellement, en nous rappelant que l’éthique est quelque chose de concret : prendre soin des siens d’abord. Politiquement, nous devons refaire communauté et nous battre pour la souveraineté et la gloire pour des objectifs clairement politiques. Comme à chaque fois où la France a failli être détruite, un camp des politiques doit se lever, car en la sauvant, nous sauvrons une part du génie humain, celui de nos ancêtres.

Les temps qui arrivent seront terribles, mais « [p]ourtant, à la fin des fins, la dignité des hommes se révoltera » »

Pierre-Yves ROUGEYRON, directeur de la rédaction.

Sommaire

Pierre-Yves ROUGEYRON : « Fraternité perdue »

Dossier : L’Homme sans liens

Marie-Céline COURILLEAULT : « L’Homme sans liens »

Michael Allen GILLESPIE : « La question de la Modernité et des possibilités de l’essor humain »

Jérémy-Marie PICHON : « L’Homo Canal +. Enquête sur  un fascisme accompli : le Cool »

Maria VILLELA-PETIT : « Simone Weil et « L’Enracinement » »

Anthony ELLIOTT : « La Réinvention dans un monde au-delà des liens »

Jean-François GAUTIER : « Avec et sans lien(s) »

Stéphane VINOLO : « Le prisme diffractant du lien social »

Pierre-Antoine CHARDEL :  « Une herméneutique sociologique dans la société liquide. Lecture de Zygmunt Bauman »

Libres pensées

Erik S. REINERT :  « Le futur de la société d’information en Europe : contributions au débat »

Libres propos

Julien FUNNARO : « 1989 : l’anniversaire oublié »

Charles ROBIN : « « Mon ex est quelqu’un de bien ». Éloge de la décence amoureuse »

 

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Dossier : Jean-François Mattéi

Pierre-Yves ROUGEYRON : « Jean-François Mattéi, le maître et le compagnon »

Marc HERCEG : « Esthétique et métaphysique dans l’œuvre de Jean-François Mattéi »

Jérôme PALAZZOLO : « La famille contemporaine face à la globalisation mondiale : approche systémique et anthropologique »

Marc ALPOZZO : « Entretien avec Jean-François Mattéi »

Pierre LE VIGAN : « Albert Camus, une vision grecque du monde »

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La «Grande Séparation»: du citoyen à l’homme de rien…

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La «Grande Séparation»: du citoyen à l’homme de rien…
 
 
La Grande Séparation qui vient affirme que rien n’existe que l’individu absolu
 
par Hervé Juvin
Ex: http://www.bvoltaire.fr
 

sep51Zc3rYvZPL.jpgJ’ai écrit La Grande Séparation parce que je suis affolé de la perte de notre mémoire historique qui accompagne la perte de notre identité nationale. Le monde dans lequel nous vivons encore est dessiné par des frontières, par des nations, qui nous donnent notre citoyenneté et notre identité. Le principe de la souveraineté nationale garantit aux citoyens la liberté de décider de leurs lois, de leurs mœurs, de leur destin, sur leur territoire et à l’intérieur de leurs frontières. Les conditions d’acquisition de la citoyenneté assurent l’unité de la nation, et la transmission entre les générations. La séparation est géographique, respectueuse des cultures, des civilisations, de la diversité collective des peuples.

La Grande Séparation qui vient affirme que rien n’existe que l’individu absolu. Elle invente l’homme hors-sol, sans histoire, sans origine, sans sexe, sans âge, sans race. Elle nous sépare de nos territoires, de nos identités, de nos origines. Elle célèbre l’homme de nulle part, le migrant perpétuel, sans identité, sans appartenance et sans liens. Et elle nous coupe de l’histoire, elle célèbre le consommateur pour effacer le citoyen, elle laisse la propriété et le marché dévorer la nation et l’identité.

Des forces puissantes agissent en faveur de cette Grande Séparation. Les intérêts qui veulent remplacer la société par le contrat privé, le marché et l’individu de droit ne manquent pas. Ceux qui considèrent que la nation et l’État ne sont que des entraves à l’exploitation de toutes les ressources disponibles sur la planète non plus. Qui sont ces gens qui s’opposent à ce qu’on creuse leur sol pour y exploiter le gaz de schiste ? Qui sont ceux qui entendent préserver leurs espèces animales et végétales endémiques, quand les usines du vivant leur promettent de meilleurs rendements ? Et qui sont ces indigènes qui s’opposent aux colons qui tirent plus d’argent de leurs terres, de leurs mers et de leur vie ?

J’ai voulu contribuer à alerter les Français. Nous vivons un nouvel épisode de la colonisation. Ce sont les ONG, les fondations, les fonds d’investissement qui s’y emploient. Cette fois, c’est nous qui sommes victimes, comme ils l’ont été, eux du Congo, du Maroc ou de Chine. Mais la réalité n’a pas changé. Nous vivons aussi un nouvel épisode de la guerre de toujours, celle de la liberté des peuples à décider de leur destin. Cette fois, des États-Unis dont l’autorité morale est ruinée, dont la prétention à détenir le secret de la réussite est épuisée, et qui n’ont plus que leur force militaire pour écraser le monde, constituent la première menace pour la paix mondiale et pour notre liberté. Mais ne nous y trompons pas. La religion scientiste, l’idée folle de construire un homme nouveau, libéré de la mort, de l’histoire et de toute identité est la première menace à laquelle nous devons faire face, hommes de notre terre, de notre France, et qui savons dire « Nous ».

dimanche, 21 décembre 2014

Val van Putin betekent groot gevaar voor het Westen

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Chaos in Rusland: Val van Putin betekent groot gevaar voor het Westen

Zware klappen voor Europese export door sancties tegen Rusland

DIW-Instituut Berlijn: Kans van 33% op Russisch staatsbankroet

Als Putin valt is de kans dat hij wordt opgevolgd door een ultranationalist aanzienlijk. De gevolgen voor met name Europa zouden dan wel eens verschrikkelijk kunnen zijn.

In Berlijn en Brussel gaan steeds meer stemmen op om de sancties tegen Rusland te herzien, ook al wordt er meteen bij gezegd dat deze niet de oorzaak zijn van de huidige chaos in Rusland. Maar ook het vijandbeeld van president Vladimir Putin wordt gerelativeerd. De reden: als Putin valt, dan dreigen radicale nationalisten aan de macht te komen, waardoor de rekening voor het Westen wel eens veel hoger kan uitpakken dan van tevoren werd ingeschat. Europa zou zelfs in een oorlog om Oekraïne gesleurd kunnen worden.

De dreigende economische instorting van Rusland baart Europa grote zorgen. Plotseling verklaarde een woordvoerder van de EU-Commissie dat ‘niemand er belang bij heeft dat Rusland in een diepe Depressie wordt gestort’. De Duitse bondskanselier Angela Merkel uitte onlangs nog zware kritiek op Putin, maar prees afgelopen week plotseling de goede banden met Rusland.

Export naar Rusland stort in

De Europese sancties tegen Rusland vanwege de situatie in Oekraïne hebben enorme gevolgen voor de Europese en vooral Duitse export. Sommige analisten schatten dat de export naar Rusland eind dit jaar met 20% tot 25% zal zijn gedaald. Alleen al in Duitsland zal dat 50.000 mensen hun baan kosten.

De enige oplossing is het opheffen van de sancties, zodat buitenlands kapitaal weer naar Rusland stroomt en er weer wordt geïnvesteerd in het land. Dan zal ook de Europese export naar het land aantrekken.

‘Kans dat Rusland instort 33%’

De president van het DIW-Instituut in Berlijn, Marcel Fratscher, schat de kans dat Rusland bankroet gaat op 33%. Zolang de sancties intact blijven wordt het risico dat Rusland daadwerkelijk instort steeds groter. Zo hebben de VS en bondgenoten de Russische banken en bedrijven feitelijk van de internationale aandelenmarkten afgesneden, waardoor ze zonder kapitaal komen te zitten. Een financiële handelaar sprak zelfs van een ware ‘financiële oorlog’ tegen Rusland.

EU zwaar getroffen, VS nauwelijks

De Verenigde Staten lijken echter niet van plan Rusland en Europa te hulp te schieten. Sterker nog, Obama onderstekende gisteren een nieuw pakket met zwaardere sancties, die Europa nog harder zullen raken. Het is dan ook de vraag hoe lang de EU dit over zijn kant zal laten gaan, omdat Amerika zelf nauwelijks door de sancties wordt getroffen.

‘Putin is goed voor het Westen’

Inmiddels begin in Brussel langzaam het besef door te dringen dat Putin nog niet de slechtste Russische leider is, en dat zijn val wel eens voor een zeer gevaarlijke situatie kan zorgen, omdat dan ultranationalisten aan de macht dreigen te komen. Die leunen traditioneel op de kracht van het Russische leger en vooral het enorme aantal kernwapens dat het land heeft.

George Friedman, hoofd van de private Amerikaanse inlichtingendienst Stratfor, is op dit moment in Moskou en schrijft dat het Westen het eigenlijk erg goed getroffen heeft met Putin. Het alternatief, de ultranationalisten, betekent vrijwel zeker de totale instorting van Rusland, met zeer pijnlijke gevolgen voor de EU. Bovendien kan Rusland dan wel eens een oorlog beginnen om Oekraïne, waar Europa bij betrokken kan raken – tenminste, zolang Brussel netjes aan de leiband van Washington blijft lopen.

‘Obama geeft Europa op’

Misschien is het de Amerikaanse regering wel om beide te doen, namelijk het tegelijkertijd fors verzwakken van zowel de Russische als de Europese economie. Hierdoor zal de Amerikaanse economie weer kunnen floreren.

De onafhankelijke Amerikaanse analist Webster Tarpley, deze eeuw bekend geworden vanwege zijn forse kritiek op president George Bush, noemde in 2008 de verkiezing van Obama ‘catastrofaal’ voor de wereld. Volgens Tarpley zou Obama uiteindelijk een oorlog met Rusland en China veroorzaken, en daarbij zonder met zijn ogen te knipperen Europa opgeven. Het begint er steeds meer op te lijken dat Tarpley gelijk begint te krijgen.

Europese elite koos islam in plaats van Rusland

In plaats van dat Europa samen met het orthodoxe Rusland een vuist maakt tegen het islamitische extremisme, heeft de Europese elite in al zijn wijsheid uitgerekend de islam als bondgenoot gekozen tégen Rusland. Daarmee hebben Brussel en alle eurofielen moedwillig de stabiliteit, toekomst en welvaart van ons hele continent in groot gevaar gebracht.

Xander

(1) Deutsche Wirtschafts Nachrichten

Zie ook o.a.:

16-12: Olie-oorlog: Financiële markten speculeren over staatsbankroet Rusland

L’antiracisme, un puritanisme à la française

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L’antiracisme, un puritanisme à la française
 
Les Français ont peur du noir. Ça n’est pas joli joli.
 
par Marie Delarue
Ex: http://www.bvoltaire.fr

Il s’appelle Hacen Boukhelifa. C’est un grand traumatisé. Et comme tous les traumatisés, il lui a fallu du temps pour que le refoulé remonte à la surface. Les psy connaissent ça, c’est le lot de tant de pauvres fillettes et d’adolescents tripotés derrière les portes.

Bref, Hacen Boukhelifa vient de se souvenir que madame Marie-Arlette Carlotti, ex-ministre déléguée aux Personnes handicapées et à la Lutte contre l’exclusion des gouvernements Ayrault I et II l’avait publiquement et racistement (j’assume ce néologisme) injurié le 25 janvier 2014. Alors qu’elle inaugurait son local de campagne en prévision des municipales à venir, Mme Carlotti l’aurait – c’est lui qui l’affirme – évincé des primaires socialistes à Marseille en ces termes : « Hacen Boukhelifa ne sera jamais sur ma liste. De toute façon, j’ai déjà un candidat arabe de la diversité sur ma liste. Il n’a qu’à aller voir Samia Ghali [elle n’était pas encore une mère célibataire blonde tournant pour la télé-réalité] pour qu’elle le prenne dans les quartiers nord. » 

Horreur et putréfaction ! Le crime, s’il est avéré, est odieux, et l’on comprend que Maître Boukhelifa (il est avocat), après tant de mois passés à se reconstruire, ait décidé de porter la chose en justice. Un an donc après cet insupportable affront, Mme Carlotti vient d’être mise en examen pour injure publique. Et crie son innocence par la bouche de son avocat : Me Boukhelifa « utilise le droit pour se payer un élu, il connaît la procédure, il sait que la mise en examen est inévitable. C’est une histoire politique qui n’ira jamais devant un tribunal pénal. Il sera un jour poursuivi pour dénonciation calomnieuse. »

L’ex-ministre conteste, évidemment, avoir tenu ces propos et, d’une certaine façon, le français incite à la croire. Dans un moment de fol égarement, elle aurait pu dire « j’ai déjà un candidat arabe sur ma liste » ou bien « j’ai déjà un candidat de la diversité sur ma liste »… mais « un candidat arabe de la diversité », c’est une redondance qui paraît très improbable.

Reste que l’antiracisme est un nouveau puritanisme qui fait des ravages. Le prouve cette petite histoire d’une copropriété parisienne qui voudrait bien se débarrasser d’un importun qui squatte les parties communes où il fait ses petites affaires et ses besoins, et qui sème la panique dans l’immeuble le soir venu. En désespoir de cause, après de lourds investissements parfaitement inutiles pour lui barrer le passage (on se croirait à Rikers Island !) et devant l’inefficacité de la police et des services psychiatriques et sociaux, une lettre a été distribuée aux résidents les appelant à la vigilance. Dans le texte original, l’individu était décrit comme « 40 ans environ, de race noire, portant une parka beige et une casquette ». Dans la lettre à en-tête du syndic et remise aux habitants ne restaient que l’âge, la parka et la casquette. Autrement dit, rien de ce petit quelque chose qui aurait permis de le distinguer des autres porteurs de parka et de casquette…

Les Français ont peur du noir. Ça n’est pas joli joli.

Les bourreaux en France

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Chronique de livre:

Frédéric Armand "Les bourreaux en France (Du Moyen Age à l’abolition de la peine de mort)"

Ex: http://cerclenonconforme.hautetfort.com

Frédéric Armand, Les bourreaux en France ; Du Moyen Age à l’abolition de la peine de mort, Perrin, 2012.

Récemment, nous avons parlé de la peine de mort dans l’antiquité gréco-romaine avec la recension du livre d’Eva Cantarella ; voici maintenant un ouvrage sur le même sujet mais traitant plus spécifiquement de celui qui exécute la peine de mort : le bourreau. Comme le sous-titre du livre l’indique, c’est à une histoire chronologique des bourreaux en France à laquelle nous avons droit ici. Sont étudiés ici tant les fonctions et le métier de bourreau que la place de ce dernier dans la société, ce qui donne à l’ouvrage de Frédéric Armand un côté sociologique certain, étant entendu qu’on ne considère pas le bourreau de la même façon à toutes les époques et que l’évolution des mentalités joue énormément sur la façon dont est considéré l’exécuteur selon les époques.

Il a toujours existé des bourreaux mais, pendant des siècles, ils n’étaient pas les seuls à exécuter les condamnés à mort (cas de la Grèce antique et de Rome). Durant une bonne partie du Moyen Age, on trouve bien des bourreaux mais ils sont loin d’avoir le monopole des exécutions car celles-ci sont également du ressort de certains magistrats et de leurs sergents ou peuvent être imposées par les seigneurs à leurs vassaux à titre de corvée. Par ailleurs, il subsiste jusqu’à la fin du Moyen Age une tradition de justice privée équivalant selon les cas au droit de tuer au nom de la légitime défense (une tradition de bon sens évident…) ou à se venger sous certaines conditions. Les « hors-la-loi » peuvent également, à cette époque, être tués par n’importe qui. Contrairement à une idée fort répandue, les exécutions au Moyen Age n’étaient pas si nombreuses que ça et la justice avait souvent recours au bannissement et aux amendes.

Tout cela change à la fin du Moyen Age : l’Etat moderne commence à prendre racine. La justice est particulièrement visée et la royauté compte bien renforcer son contrôle sur celle-ci. Le roi Charles VII réorganise la justice et fait du bourreau le seul exécuteur des sentences criminelles. Toutes les juridictions de haute justice doivent se pourvoir d’un bourreau. Ce dernier est désormais un officier de justice de l’Etat, un fonctionnaire œuvrant dans une circonscription donnée. Il prête serment de loyauté à l’autorité et se contente d’exécuter les ordres. La première crapule venue ne risque pas d’être engagée car on veille à ne donner la charge d’exécuteur qu’à des gens de bonne moralité et réputés bons chrétiens…

Cette bonne réputation avalisée par les autorités ne fait cependant pas le poids face au ressenti populaire : le bourreau est un paria et il est méprisé. Mis à l’écart de la communauté, sa vie sociale est très difficile et autant lui que sa famille sont victimes de nombre de préjugés. Il est impur et on ne veut pas avoir affaire à lui ni vivre dans son voisinage. Par tradition, il vit donc en dehors des murs de la ville et il a un banc séparé à l’église. Marginalisé, le bourreau a de grandes difficultés pour scolariser ses enfants et pour ensuite les marier. Cela explique deux faits fondamentaux. Le premier est que les enfants du bourreau deviennent ses aides très jeunes et finissent la plupart du temps par succéder à leur père, ce sont donc dès la fin du Moyen Age de vraies dynasties de bourreaux qui se mettent en place dans de nombreuses villes de France. Par ailleurs, ses enfants n’ont souvent d’autre choix que celui de se marier avec ceux d’un collègue, c’est donc une endogamie sociale (ainsi qu’une relative consanguinité) que la société impose à ses exécuteurs.

cube bourreau.JPGIl faut bien avouer que les tâches allouées aux bourreaux ne sont pas d’ordre à lui attirer toutes les sympathies. En plus d’exécuter les condamnés par des peines jugées parfois comme infamantes, il est d’usage qu’il chasse des rues mendiants, lépreux et animaux errants. Il touche une taxe sur la prostitution. C’est lui qui nettoie la place du marché une fois celui-ci terminé. Il dispose de plus du droit de havage sur toutes les marchandises entrant dans la ville, c'est-à-dire qu’il prélève une certaine quantité de denrées à chaque marchand venant vendre au marché, ce qui est très mal accepté par ceux-ci en vertu de l’impureté supposée de l’exécuteur. Le bourreau se bat continuellement contre les préjugés et les violences éventuelles dont il peut être l’objet de la part de la population et il a, comme les nobles, le droit de porter l’épée (plus pour se protéger que par honneur…). Certaines personnes passent outre cette marginalité pour aller se faire soigner chez les bourreaux qui, en complément de leur activité, pratiquent la médecine ou la chirurgie, forts de leur connaissance du corps humain. Les cadavres des condamnés leur servent parfois de complément de revenus : ils les revendent aux chirurgiens (pratique longtemps interdite par l’Eglise), en prélèvent la graisse pour la revendre à ceux qui veulent soigner leurs varices…

Quant aux tâches plus officielles du bourreau, elles sont diverses : amputations, marquage au fer rouge, torture, exécutions, disposition des cadavres. Les peines sont très variées sous l’Ancien Régime et le bourreau se doit d’être un grand professionnel et de savoir utiliser les différentes méthodes de mise à mort dont la plus ardue est certainement la décapitation (réservée aux nobles en général). Les peines les plus en vogue sont la pendaison, le bûcher, la chaudière, la décapitation ainsi que la roue, peine dans laquelle le condamné se fait rompre les articulations à coups de barre de fer avant d’être « replié » sur une roue qui sera ensuite hissée sur un poteau où il agonisera lentement… Les bourreaux sont également garants d’une tradition en vogue depuis l’antiquité et considérée comme pire que la mort : l’interdiction de sépulture. Selon les cas, les corps sont abandonnés ou exposés en public car de nombreux endroits sont destinés à cette exhibition morbide : les fourches patibulaires à la sortie des villes, les gibets des seigneurs, les arbres sur certaines routes... Le lieu le plus notable était l’énorme gibet de Montfaucon, « grande justice de Paris » de son surnom, où plusieurs dizaines de corps pouvaient être exposées, parfois pendant des mois…

L’ « âge classique » des bourreaux pour reprendre les mots de l’auteur prend fin au 18ème siècle où, les mentalités évoluant, on remet en cause la justice, ses inégalités et la cruauté des supplices. Sur ce dernier point, il faut bien dire que certaines exécutions avaient largement dégoûté l’opinion de l’époque telle celle de Damiens, coupable d’un attentat contre Louis XV en 1757. Après avoir été torturé, entre autres à la tenaille et au plomb fondu, il avait fallu plus de deux heures pour réussir à l’écarteler et les 16 ( !) bourreaux présents avaient dû lui sectionner les tendons pour faciliter le travail des chevaux… A cette époque, la France suit l’air du temps qui souffle sur l’Europe : on remplace de plus en plus la peine de mort par d’autres sanctions telles la galère ou l’enfermement ; on cesse d’exposer les cadavres en public tant par hygiène que par souci « humaniste » ; on devient plus indulgent sur certains types de délits (mœurs par exemple) ; on abolit pratiquement la torture sous Louis XVI etc.

guillotine.JPGLes grands changements continuent avec la Révolution. La loi du 13 juin 1793 adoptée par la Convention impose un bourreau par département. Celui-ci recevra un salaire fixe et ne pourra plus prétendre à ses anciens droits féodaux, abolis.  Le fait le plus notable est que le bourreau est désormais considéré comme un citoyen comme les autres, ce qui a tendance à faire reculer son statut de paria aux yeux de la population. En 1790, l’Assemblée Nationale décrète l’abolition de la torture, de l’exposition des corps ainsi que l’égalité des supplices, ce qui a comme conséquence de modifier en profondeur les activités des exécuteurs. Ceux-ci utilisent dès 1792 un mode d’exécution unique : la guillotine. Alors que la France est attaquée à ses frontières et que la Révolution se radicalise, le bourreau et sa machine deviennent peu à peu très populaires, ils sont les grands symboles de la libération du peuple et de l’épuration de la société. Le bourreau, qui désormais se salit bien moins les mains avec le nouveau mode d’exécution,  devient le « vengeur du peuple » et sa machine à décapiter le « glaive de la liberté ». Il faut dire que la guillotine fonctionne entre 1792 et 1794 à plein régime. A la différence des procédés anciens, elle permet des exécutions continues voire industrielles. Le célèbre bourreau de Paris, Charles-Henri Sanson, décapite ainsi plus de 3000 personnes en 2 ans (dont le roi Louis XVI et nombre de révolutionnaires)… Finalement dégoûtée par les excès sanglants de la période révolutionnaire, la population va vite reprendre à l’égard des bourreaux son antique mépris.

A partir du 19ème siècle commence peu à peu le réel déclin de la profession. Le mouvement de substitution à la peine de mort de sanctions différentes, amorcé dès le siècle précédent, continue de plus belle. Le mouvement favorable à l’abolition totale se renforce et la société française s’interroge durablement sur la peine de mort, entre autres sous l’impulsion de Victor Hugo et de son Dernier jour d’un condamné. Les autorités sont de plus en plus embarrassées par la guillotine et les exécutions publiques. Elles cherchent à les rendre plus discrètes car elles sont de moins en moins bien vues par l’opinion publique malgré le fait qu’elles attirent encore, comme les siècles précédents, les foules. Ce sera en 1939, à la suite d’un scandale, que le caractère public des exécutions sera supprimé. Le corps des bourreaux fait, en parallèle, face à de grandes difficultés car on exécute de moins en moins de condamnés au fur et à mesure du temps. Cette baisse du travail se répercute dans les postes disponibles, de moins en moins nombreux : un bourreau par département à la Révolution puis un par cour d’appel (donc 27 en France métropolitaine) en 1849 sur décision de Louis-Napoléon Bonaparte et enfin un seul pour la France entière sous l’impulsion de Crémieux en 1870 (l’Algérie gardera un bourreau propre). Nombre de bourreaux se retrouvent au chômage et doivent être aidés par l’Etat, ne parvenant pas à se reconvertir et ne pouvant se satisfaire des quelques places d’adjoints allouées à la charge de l’unique bourreau métropolitain… La France ne compte plus qu’un exécuteur qui, de 1870 à 1981, va voir sa charge de travail diminuer continuellement (en 25 ans, de 1951 à 1976, seuls 51 condamnés sont guillotinés), tant et si bien qu’il exerce souvent un métier parallèle à son emploi premier ; Marcel Chevalier, dernier bourreau français étant par exemple imprimeur typographe.

A l’aube de années 1970, alors que la publicité autour des exécutions est inexistante (au contraire du Guatemala où elles sont retransmises à la télévision !!), Valéry Giscard d’Estaing se prononce contre l’abolition, non pas à titre personnel mais parce que 69% des Français restent favorables à la peine capitale. Inscrit dans le programme de Mitterrand pour les élections présidentielles de 1981, l’abolition sera effectuée par le sinistre Robert Badinter par la loi du 9 octobre 1981, mettant ainsi fin en France à une tradition judiciaire immémoriale qui avait su évoluer « avec son temps »…

Frédéric Armand a réussi à écrire une étude très détaillée, faisant appel à de nombreux documents d’archive, mais néanmoins claire et fort plaisante à lire. Il montre bien comment les bourreaux ont fondé de réelles dynasties autour de leur activité (et ce jusqu’au 20ème siècle, ce sont souvent les mêmes grandes familles que l’on retrouve chez les bourreaux ou leurs adjoints) et surtout comment ceux-ci n’ont toujours été qu’un simple rouage de la justice. Ils exécutent et n’ont aucun pouvoir décisionnel, ce qui explique pourquoi les mêmes bourreaux sont restés en place malgré les changements politiques et ont parfois œuvré à exécuter leurs maîtres de la veille ! Hommes de leur époque, ils ont dû s’y soumettre docilement et laisser, de temps à autres, leurs opinions de côté car « la pitié fait trembler la main ».

Rüdiger / C.N.C.

Note du C.N.C.: Toute reproduction éventuelle de ce contenu doit mentionner la source.

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Délire occidental

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Dany-Robert Dufour :

“Le délire occidental”, un essai philosophique qui dynamite le libéralisme et ses avatars


Ex: http://fortune.fdesouche.com

Le résistible désenchantement…

Le monde contemporain a besoin de dynamiteurs. Obstiné, Dany-Robert Dufour est de ceux-là, qui lancent depuis longtemps des alertes. Ses essais ont toujours eu la sonorité du tocsin et la vertu de l’aiguillon.

Pourtant, tout est parti d’une bonne intention, repérée au XVIIème siècle par le philosophe-démolisseur, chez René Descartes et Francis Bacon: “l’exploitation totale et méthodique” de la nature afin de nous en rendre “maîtres et possesseurs”.

L’origine du délire.

Mais ce “programme commun” a abouti à une folie qui nous laisse aliénés au travail mais sans œuvre ou chômeur, distraits mais sans loisir, sexuels mais sans amour, à l’extrémité d’une chaîne de prothèses numériques qui autorise toutes les solitudes onanistes.

 

Ceci pour faire court et en passant par Marx, Freud, Arendt, Gramsci et la “subordination résignée”, Weil et la “docilité de bête de somme” ressentie quand elle était à l’usine. Taylor le “maniaque du chronomètre”, Ford et Monsieur Toyota viennent eux incarner la phénoménale capacité du capitalisme à l’adaptation et à la régénération dans l’ultralibéralisme. La démonstration du dévoiement, commencé tôt dans le monde grec, des valeurs qui inspirent ces trois domaines (travail-loisir-amour) est imparable. Quand Dany-Robert Dufour expose l’ambivalence, dont nous ne sommes jamais sortis, de la philosophie à l’égard du travail, ce “refoulé du logos”. Elle le dégrade ou le valorise. Il est “l’affaire d’une classe d’hommes… assujettis, accaparés par des tâches servant à la production de biens et de services pour que d’autres, les philosophes, soient libres d’occuper tout leur temps à produire des œuvres de pensée.” Aux uns la grammaire, la musique, l’œuvre de civilisation.

Aujourd’hui, la mondialisation et la configuration ou la reconfiguration du monde pour toujours plus de rente ou de retraites-chapeau. Aux autres, la mécanique répétitive des corps chez l’esclave ou, malgré l’acquis social, chez l’ouvrier de la chaîne; le réflexe pulsionnel chez le consommateur.

Dans ce récit foisonnant,  l’auteur insiste sur la “clairvoyance tragique” de Günther Anders (élève de Heidegger et mari de Arendt) qui décrypte les révolutions industrielles et la place des machines qui “ont en quelque sorte pris le pouvoir –ce qui entraîne une obsolescence de l’homme… sa transformation radicale selon les normes de la technique.

Dany-Robert Dufour note qu’à “l’extorsion classique de la plus-value s’est donc ajoutée l’extorsion du consentement… dans un modèle cybernétique dont le seul objectif est de soumettre le plus grand nombre d’humains à des algorithmes qui promettent le bonheur à tous.” Le politique ne fait plus qu’”accompagner” les changements dictés par le capitalisme et ce tropisme a gagné toutes les sphères de l’activité humaine.

Une histoire de cerveau limbique.           

Ainsi, “la transformation du temps de loisir en temps de consommation est au cœur de la reconfiguration du capitalisme après la crise de 29” qui a rétrocédé une part de la jouissance mais a transformé ce temps pris à la production en logique de supermarché.

Quant au sexe, on concèdera à l’auteur que la pornographie est plus marchande et archaïque que l’érotisme et prétexte une libération du schéma judéo-chrétien. Dany-Robert Dufour s’appuie alors sur les travaux de Françoise Héritier sur la différence sexuée qui permet au tréfonds de l’esprit humain de fonder l’identique et le différent. Il estime qu’il y a “une limite du fantasme à signifier” quand “la technique qui n’est pas inoffensive” -la PMA en est une- “laisse penser aux individus qu’ils peuvent ignorer la nature… Si nous voulons préserver l’amour, il faut échapper aux deux mensonges contemporains inverses: “il n’y a que le sexe”, comme le soutiennent en général les adeptes des religions classiques et “Il n’y a que le genre”, comme le disent les apôtres post-modernes. La seule solution est de nouer les deux dimensions, celle du sexe et celle du genre, celle du réel du corps à celles de l’imaginaire et du symbolique  inhérents à notre parole… ” Le discours ne peut donc déterminer le sexe réel, ajoute Dufour, qui pose que la “sexion” précède et permet la parole. D’où la nécessité de distinguer la filiation et la procréation pour pallier “le tourment de l’origine”.

Cet éreintement pluriel de tous les discours dominants se lit comme un polar et la résolution de l’énigme passe chez Dufour par un bon sens philosophique qui cesserait de cantonner le rapport de l’homme à la Terre à “une relation purement technologique” en y réintroduisant “les dimensions sensible, sociale, esthétique, imaginaire et symbolique car l’homme, ce néotène, fait partie de son milieu, et, s’il le détruit, il se détruit avec.”

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Le délire occidental et ses effets actuels dans la vie quotidienne : travail, loisir, amour.

Dany-Robert Dufour

Les Liens qui Libèrent

Culturebox

samedi, 20 décembre 2014

La tradición como contracultura

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La tradición como contracultura

DALMACIO NEGRO

por Dalmacio Negro

Ex: http://culturatransversal.wordpress.com

Es un lugar común que no se puede hacer nada creador sin la tradición. Eugenio d Ors decía, refiriéndose a la literatura, «lo que no es tradición es plagio». Y en el plano individual, en frase del filósofo alemán Nicolai Hartmann «nadie empieza con sus propias ideas». Se podrían citar innumerables opiniones al respecto como la famosa del economista Keynes de que, a la larga, todos somos herederos de algún economista difunto, que alguien retocó cambiando la palabra economista por la palabra filósofo. Siendo esto cierto, hace mucho tiempo que sucede lo contrario en el campo de la cultura en general. En el arte y en la literatura el credo dominante es la oposición a la tradición, habiéndose impuesto el prurito de la originalidad consciente y de la innovación por la innovación, equivalente al del cambio por el cambio en lo social.

Puesto que en la cultura cada momento todo se interrelaciona, esa actitud se traduce en los demás ámbitos de la vida en sans cullotisme, en un adanismo muy escasamente o nada creador. Así no hay estilos sino, a lo sumo, modas, casi siempre tan fugaces que la mayoría de las veces ni siquiera son modas, sino ocurrencias más o menos extravagantes que buscan el éxito mediante el «escándalo» moral, intelectual o estético, equivalente a las «liberaciones» en la vida social. «La cultura de lo efímero». No es raro que la política actual adolezca escandalosamente de estilo y que en ella, generalmente en manos de gente joven, demasiado inexperta y advenediza, la confusión sea cada vez mayor. Lo cual es muy grave, porque en esta época la política ha desplazado a su par dialéctico que la delimita, la religión, privatizándola en el mejor de los casos y, si se mira bien a la misma cultura al convertirse la política en una de sus fuentes principales invirtiendo la relación natural, con lo que está en todas partes. La política determina incluso la conciencia, las ideas acerca del bien y del mal. Es lo que se llama politización. La politización es la degeneración totalitaria de la política y de la cultura. Se ha llegado a ella interpretando la democratización como racionalización, concediéndosele al Estado la autorización para entremeterse en todo. Y como el Estado es lo Político, politiza todos los ámbitos de la vida. Casi todos los días hace algo que se opone a la tradición, a los usos, a las formas y a las maneras, a las costumbres, en definitiva a las creencias que constituyen y configuran lo social, creando una nueva moralidad y una nueva cultura de cuño estatal. Se desintegran así las sociedades, un fenómeno bastante visible, pero el estatismo aparece como liberador. Sin embargo, opera en contra de la libertad. Esta no es una propiedad del Estado sino del hombre concreto, por lo que constituye una necesidad lo Político a fin de proteger las libertades, no para liberar a los hombres de sí mismos, de sus libertades, que enraízan en las tradiciones de la conducta.

Lo Político adoptó en la época moderna la figura del Estado. Y como el Estado es una forma política artificial, una máquina de poder, es antitradicional por definición. Su antitradicionalismo estuvo relativamente contenido hasta que la revolución francesa lo revolvió contra la Nación histórica politizando la Nación.

Hasta entonces, las naciones eran simplemente unidades diferenciadas que formaban parte de la tradición europea común, que incluye, por supuesto, una tradición de la política. Pero al politizarse fundiéndose con el Estado, que es de suyo particularista, para consolidar la unidad política y aumentar la potencia nacional, los Estados nacionales resultantes empezaron a pervertir las propias tradiciones, «las tradiciones patrias», al tratarlas como culturas separadas, particulares, inoculando en ellas el nacionalismo sirviéndose muy principalmente de la historia, ciencia desde entonces en auge. Se llegó así en el siglo XIX a la oposición entre las Grandes Potencias nacionales que constituye el origen próximo de los desastres del siglo XX y del estatismo de nuestros días.

Frente a la prevaleciente cultura estatista, que es por definición nihilista, la auténtica tradición europea puede ser todavía una poderosa contracultura.

Fuente: conoze.com

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The Rise of Putinism

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The Rise of Putinism

By

Ex: http://www.lewrockwell.com

“Abe tightens grip on power as Japanese shun election.”

So ran the page one headline of the Financial Times on the victory of Prime Minister Shinzo Abe in Sunday’s elections.

Abe is the most nationalistic leader of postwar Japan. He is rebooting nuclear power, building up Japan’s military, asserting her rights in territorial disputes with China and Korea.

And he is among a host of leaders of large and emerging powers who may fairly be described as the new nationalistic strong men.

Xi Jinping is another. Staking a claim to all the islands in the South and East China seas, moving masses of Han Chinese into Tibet and Uighur lands to swamp native peoples, purging old comrades for corruption, Xi is the strongest leader China has seen in decades.

He sits astride what may now be the world’s largest economy and is asserting his own Monroe Doctrine. Hong Kong’s democracy protests were tolerated until Xi tired of them. Then they were swept off the streets.

Call it Putinism. It appears to be rising, while the New World Order of Bush I, the “global hegemony” of the neocons, and the democracy crusade of Bush II seem to belong to yesterday.

Narendra Modi, leader of the Hindu nationalist party who was denied entry into the United States for a decade for complicity in or toleration of a massacre of Muslims is now Prime Minister of India.

“Members of the rightwing Rashtriya Swayamsevak Sangh,” the FT reports, “the Organisation of National Volunteers that gave birth to the Bharatiya Janata party headed by Mr. Modi — have been appointed to key posts in the governing party and cultural institutions.

“Nationalists have railed in public against the introduction of ‘western’ practices such as wearing bikinis on the beach, putting candles on birthday cakes and using English in schools — all to the chagrin of fretful liberals.”

Turkish President Recep Tayyip Erdogan is another such leader.

Once seen as a model of the enlightened ruler who blended his Islamic faith with a secular state, seeking friendship with all of his neighbors, he has declared cold war on Israel, aided the Islamic State in Syria, and seems to be reigniting the war with the Kurds, distancing himself from his NATO allies and the U.S., and embracing Putin’s Russia.

Not since Ataturk has Turkey had so nationalistic a leader.

And as the democracy demonstrators were routed in Hong Kong, so, too, were the Tahrir Square “Arab Spring” demonstrators in Egypt, home country to one in four Arabs.

With the overthrow of Hosni Mubarak, the Muslim Brotherhood came to power in free elections, but was then overthrown by the Egyptian Army.

General Abdul Fattah al-Sisi is now president and rules as autocratically as Mubarak, or Nasser before him.

Thousands of the Muslim Brotherhood are in prison, hundreds face the death penalty. Yet, despite the military coup that brought Sisi to power, and the repression, the American aid continues to flow.

What do these leaders have in common?

All are strong men. All are nationalists. Almost all tend to a social conservatism from which Western democracies recoil. Almost none celebrate democracy or democratic values the way we do.

And almost all reject America’s claim to be the “indispensable nation” or “exceptional nation” and superpower leader.

Fareed Zakaria lists as “crucial elements of Putinism … nationalism, religion, social conservatism, state capitalism and government domination of the media. They are all, in some way or another, different from and hostile to, modern Western values of individual rights, tolerance, cosmopolitanism, and internationalism.”

Yet not every American revels in the sewer that is our popular culture. Not every American believes we should impose our democratist ideology on other nations. Nor are Big Media and Hollywood universally respected. Patriotism, religion and social conservatism guide the lives of a majority of Americans today.

As the Associated Press reports this weekend, Putinism finds echoes across Central and Western Europe. Hungary’s Viktor Orban has said he sees in Russia a model for his own “illiberal state.”

The National Front’s Marine Le Pen wants to bring France into a new Gaullist Europe, stretching “from the Atlantic to the Urals,” with France seceding from the EU superstate.

“Of the 24 right-wing populist parties that took about a quarter of the European Parliament seats in May elections, Political Capital lists 15 as ‘committed’ to Russia,” writes the AP.

These rising right-wing parties are “partners” of Russia in that they “share key views — advocacy of traditional family values, belief in authoritarian leadership, a distrust of the U.S., and support for strong law and order measures.”

While the financial collapse caused Orban to turn his back on the West, says Zakaria, to the Hungarian prime minister, liberal values today embody “corruption, sex and violence,” and Western Europe has become a land of “freeloaders on the backs of welfare systems.”

If America is a better country today than she has ever been, why are so many, East and West, recoiling from what we offer now?


A. del Valle: le chaos syrien

 

Le Chaos Syrien: interview d'Alexandre del Valle

par Joachim Véliocas

Le Chaos syrien : printemps arabes et minorités face à l'islamisme, éditions Dhow, 2014, Alexandre del Valle et Randa Kassis, préface de Renaud Girard grand reporter au Figaro. Interview du 15 décembre par Joachim Véliocas de l'Observatoire de l'islamisation. www.islamisation.fr

https://www.youtube.com/watch?v=pULVpJK9qf4

La renaissance orientale

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LA RENAISSANCE ORIENTALE
 
Son apport à la philosophie et la spiritualité occidentale

Rémy Valat
Ex: http://metamag.fr

schw9782228910569.jpgLes éditions Payot viennent de rééditer La Renaissance Orientale de Raymond Schwab, le livre de référence sur les débuts et l’impact des études indiennes et orientales sur les sociétés européennes aux XVIIIe et XIXe siècles. Raymond  Schawb (1884-1956) était un authentique humaniste aux multiples facettes : il était traducteur (il pratiquait l'hébreu, le hongrois et l'anglais), romancier et poète. L’Orientalisme a été précédé par un mouvement précurseur, dit pré-indianiste, mouvement animé par des missionnaires ou des fonctionnaires portugais, italiens ou français (en particulier, Anquetil-Duperron, 1731-1805) puis par le pouvoir colonial britannique établi dans la péninsule indienne. Pour ce dernier, l’intérêt linguistique était considéré comme une arme politique pour asseoir sa domination sur le pays.

La société de Calcutta, créée par William Jones en 1784 rassemblait des hauts-fonctionnaires du pouvoir colonial, souvent des juristes, épris de culture indigènes. On leur doit les premières traductions des textes sacrés indiens, en particulier la Bhagavad-Gîtâ par Charles Wilkins (1784), mais aussi les premières parutions scientifiques sur la culture indienne et les premiers pas de l’archéologie, de la numismatique et de l’épigraphie dans le sous-continent. Guidés par des intérêts politiques, l’Angleterre se désintéresse rapidement des études orientales, l’Orientalisme sera essentiellement un mouvement français et allemand (en particulier le mouvement indo-germanique). 

En France, le Directoire fonde l’École des Langues Orientales Vivantes (actuel Institut National des Langues et Civilisations Orientales – INALCO) en 1795 ; cette création précéde de peu l’expédition de Bonaparte en Égypte qui donnera une impulsion significative aux études orientales et en particulier l’égyptologie. L’Orientalisme est en quelque sorte un avatar des guerres napoléoniennes puisque Alexandre Hamilton (1762-1824), officier de la Royal Navy et ancien membre de la Société Asiatique de Calcutta, s’est trouvé assigné à résidence à Paris au moment de la rupture de la paix d’Amiens. Cet officier, qui étudiait des textes indiens conservés au département des manuscrits bénéficia de la bienveillance et de la solidarité scientifique d’érudits de la Bibliothèque Nationale. Reconnaissant, Hamilton leur enseigna la langue sanskrite.

Parmi ces passionnés et privilégiés se trouvait le philosophe et écrivain allemand Friedrisch Schlegel, qui sera l’un des animateurs du « Cercle d'Iéna » et du romantisme allemand. La première chaire de sanskrit sera créée quelques années plus tard au Collège de France en 1814 : Eugène Burnouf, qui a fondé la Société asiatique en 1822, y professera à partir de 1832. Eugène Burnouf a contribué au développement des études bouddhiques en Occident, il a notamment traduit l’un des plus beau texte du bouddhisme : le Sutra du Lotus (1852). Des bancs des universités, l’orientalisme se répand dans les mouvements littéraires et philosophiques, les plus grands auteurs français y ont été sensibles (Alphonse de Lamartine, Victor Hugo, Honoré de Balzac, Edmond Michelet, Saint-Simon, Gérard de Nerval, Gustave Flaubert, les Parnassiens, les symbolistes....).


La Renaissance Orientale : un ouvrage capital pour saisir les représentations et les interprétations des cultures asiatiques par les Européens et leur apport à la philosophie et la spiritualité occidentale.
La Renaissance Orientale , de Raymond Schwab, Editions Payot ( réedition) , 688 pages, 32€.

Massimo Fini: citation

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“L’Occident n’est plus en mesure de concevoir l’altérité, et donc ne peut la tolérer. Qui est différent sera rendu semblable, et bientôt lancé, lui aussi, à la poursuite de la croissance infinie du marché, horizon prétendument indépassable.

L’Occidental donneur de leçons serait-il donc ce qu’il affecte de dénoncer ? Le fondamentaliste, l’intégriste, le totalitaire, et si c’était lui ?

L’Occident se donne comme le monde de la liberté individuelle, mais en réalité il n’est qu’un système d’oligarchies parmi d’autres. Et pas nécessairement le moins dur avec ses dissidents.  

La démocratie, au sens que l’Occident donne à ce mot, n’a que deux siècles d’existence. Elle se croit éternelle, et toise l’Histoire universelle du haut de ces deux petits siècles de domination précaire. Mais comme toutes les institutions humaines, elle ne saurait perdurer au-delà des conditions objectives qui l’ont rendue possible.

Alors tôt ou tard… elle finira dans les poubelles de l’Histoire, avec le monde qu’elle a créé. “

 
Massimo Fini
 
Ex: http://www.zentropa.info

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vendredi, 19 décembre 2014

“Operation Socialist”: la cyberguerre entre Européens

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“Operation Socialist”: la cyberguerre entre Européens

 
 
 
 
 
Ex: http://fortune.fdesouche.com 

Si vous pensez que l’Europe est une union, vous vous trompez.

Londres l’a prouvé en piratant et en mettant en péril le principal opérateur télécom de Belgique, Belgacom, qui gère les télécommunications de l’Union européenne.

Selon l’enquête publiée samedi conjointement par De Standaard (Belgique), NRC Handelsblad (Pays-Bas) et The Intercept (média américain proche du lanceur d’alerte Edward Snowden), les services secrets britanniques ont non seulement mis sur écoute les télécommunications de l’Union européenne, mais

ils ont aussi agi de façon très agressive, menaçant la stabilité des infrastructures réseau du continent européen.

“Il s’agit de la première cyberattaque documentée d’un État européen contre un autre État européen”, confie Edward Snowden à The Intercept.

Et ce n’est pas une petite guéguerre entre amis : l’ampleur de cette opération clandestine, semble-t-il soutenue par Washington, en fait un véritable acte de guerre.

Si la Grande-Bretagne était déjà perçue comme le cheval de Troie américain dans l’UE, elle pourrait désormais être perçue comme son bras armé dans une guerre de l’information… contre l’Europe.

Nommé Operation Socialist, le piratage a été lancé dès 2008 par le Government Communications Headquarters (GCHQ) britannique et demeure le plus massif à ce jour contre les institutions de l’UE et les gouvernements de ses États membres. En comparaison, le piratage par les États-Unis et Israël des centrifugeuses du programme nucléaire iranien avec le ver Stuxnet fait pâle figure, tant par le nombre de machines infectées que par la complexité du code, jusqu’alors référence du genre.

Des employés ciblés

Face au chiffrement des communications, les espions britanniques ont déployé Regin, un logiciel malveillant extraordinairement perfectionné.

Cette arme de cyberguerre, la plus évoluée jamais découverte, semble avoir été développée avec l’aide de la toute-puissante agence nationale de sécurité américaine (NSA), le plus gros employeur mondial d’experts informatiques.

Grâce aux données de navigation issues de Google, Facebook, LinkedIn ou encore Yahoo, les espions ont identifié des ingénieurs et des administrateurs système de Belgacom, et ont infecté leurs machines. Début 2011, selon les documents dévoilés par les trois médias, les services secrets canadiens sont venus en renfort pour affiner le système de détection de ces cibles primaires.

On retrouve là encore un fidèle allié de Washington, l’un des “Cinq Yeux” de la NSA. Grâce à ces “patients zéro”, le GCHQ a pu diffuser son code malveillant depuis l’intérieur-même des cyberdéfenses de Belgacom.

Puisqu’il se comporte comme un logiciel authentique de Microsoft, le code est resté invisible pendant des années, avant d’être mis au jour en 2013 et identifié en 2014 comme

une “oeuvre” américano-britannique, aussi détectée en Russie, au Mexique, en Arabie saoudite, en Irlande, ou encore en Iran.

Pendant des années, Regin a volé et transmis à ses maîtres toutes les télécommunications sensibles des institutions européennes (Commission et Parlement) et des délégations gouvernementales des États-membres, alors même que des négociations commerciales stratégiques avaient lieu entre l’UE et les États-Unis pour – entre autres – la signature d’un traité transatlantique de libre-échange.

Appels téléphoniques, messages, documents : tout ce qui se disait à Bruxelles ou avec Bruxelles a été espionné. Regin se servait à la source, directement sur les ordinateurs ciblés, avant même que les informations ne soient chiffrées pour transiter sur Internet.

Regin “aurait pu rester actif encore plusieurs années”

Même les routeurs, la partie la plus protégée du réseau de Belgacom, ont été infectés. “Les documents secrets du GCHQ (publiés eux aussi samedi, ndlr) montrent que l’agence a pu accéder aux données privées des clients de l’opérateur, qu’elles aient été chiffrées ou non”, assure The Intercept. Ultime humiliation pour les ingénieurs réseau de l’opérateur : ce sont les services secrets britanniques qui, se sachant découverts, ont effacé une grande partie de leur code malveillant. Il faut dire que l’opérateur belge a pris son temps, et a même fait preuve de mauvaise volonté : il a par exemple refusé l’accès aux routeurs infectés à ses consultants en sécurité, préférant les confier… au fabricant américain Cisco ! Pire, “certaines parties du code n’ont jamais été totalement nettoyées” malgré les “millions de dollars” investis par Belgacom pour résoudre le problème, précise le site américain qui cite des sources internes chez les “nettoyeurs”. Ces mêmes sources estiment que si le serveur de messagerie de Belgacom n’avait pas eu un dysfonctionnement imprévu qui a éveillé les soupçons, Regin “aurait pu rester actif encore plusieurs années”.

En plus de l’outrage sur le fond, il est clair que l’infection d’un opérateur d’importance vitale (OIV) est un acte particulièrement irresponsable de la part d’un allié.

Il met en péril le principal opérateur de Belgique et menace la stabilité des télécommunications non seulement dans le pays, mais aussi sur tout le continent européen. Selon The Intercept, Regin désactivait par exemple les mises à jour automatiques des serveurs de Belgacom afin d’éviter d’être évincé par un correctif de sécurité.

Résultat : les serveurs de Belgacom étaient d’autant plus vulnérables, en Belgique et ailleurs.

Pourtant, il y a très peu de chances que la Grande-Bretagne soit sanctionnée,

malgré les demandes de la députée européenne Sophia in ‘t Veld, qui a dirigé l’enquête parlementaire sur les révélations d’Edward Snowden.

La Grande-Bretagne doit selon elle être poursuivie “pour avoir violé la loi, bafoué les droits fondamentaux et érodé nos systèmes démocratiques”.

Mais l’UE refuse d’ouvrir les yeux sur ces pratiques guerrières entre États membres.

lepoint.fr

La ruine du Mexique par le traité nord-américain

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La ruine du Mexique par le traité nord-américain préfigure les effets du futur traité transatlantique

Auteur : Jean-Paul Baquiast
Ex: http://zejournal.mobi

Selon les affirmations de ses élites, relayant celles des États-Unis, le Mexique devrait jouir des bienfaits de l’Accord de libre-échange nord-américain (Nafta ou Alena), qu’il a signé il y a 20 ans avec les États-Unis et le Canada.

Mais la réalité, c’est que le Mexique est devenu un État failli, dont les autres pays d’Amérique centrale et d’Amérique du sud fuient l’exemple. Les administrations centrales et locales sont inefficaces et souvent corrompues, les inégalités ont explosé et les gangs omniprésents font près de 2 000 victimes chaque mois. Au point que la population mexicaine cherche depuis longtemps à émigrer, principalement vers les États-Unis, rencontrant la mort à la frontière, dans le désert, sous les coups de la garde nationale américaine et des narco-trafiquants mexicains et américains bien établis aux États-Unis même.

Mais le gouvernement mexicain essaie de maintenir le cap, soumis en permanence aux pressions de Washington. Les Républicains veulent fermer la frontière, et le Mexicain pense « Il veut me voler mon job aux USA ». Les Démocrates veulent mettre fin au traité Nafta, et le Mexicain pense « Ils veulent me voler mon job au Mexique ».

A l’occasion de ce vingtième anniversaire du Nafta, des bilans peuvent être tirés. Loin d’évoluer vers la prospérité, la société mexicaine compte encore 45 % de pauvres, soit 53 millions de personnes. En une vingtaine d’années, le pourcentage de pauvres  a baissé de 2 %. Ce n’est pas le signe d’une amélioration foudroyante du niveau de vie de la population, comme le laissent entendre les protagonistes du traité, pour en vanter les bienfaits.

Le mic mac de l’import-export avec les États-Unis…

Un deuxième argument en faveur du Nafta est l’explosion des exportations mexicaines, qui ont doublé, alors que celles du Canada et des États-Unis n’ont augmenté que de 30 % durant cette même période. Le traité aurait donc été beaucoup plus favorable au Mexique qu’à ses deux partenaires. Mais, comme l’explique un article publié par Marianne hier 15 décembre, de telles statistiques doivent être examinées en détail. Elles montrent bien leur caractère trompeur.

En effet, en 2013, les trois-quarts du volume des exportations mexicaines sont composés de biens eux-mêmes importés précédemment par le Mexique, notamment des États-Unis ! C’est que le Mexique héberge sur son territoire un nombre important de sociétés de commerce nord-américaines, qui y bénéficient, grâce aux détaxations et déréglementations autorisées par le Nafta, de facilités leur permettant de réexporter vers les États-Unis, et plus largement vers le monde, une grande partie de leurs produits importés au Mexique. La valeur ajoutée par l’économie mexicaine, c’est-à-dire par le travail des citoyens mexicains, est infime. En effet, il ne s’agit pas d’un pays en développement qui installerait sur son territoire des usines de fabrication filiales de maisons-mères, lesquelles font appel à un fort emploi local.

… et l’effet Wallmart

L’article de Marianne évoqué ci-dessus parle de l’effet Walmart. Walwart est une chaine américaine tentaculaire de distribution, installée au Mexique dès 1991. Sa prospérité doit beaucoup au Nafta et au libre-échange, le Mexique l’ayant rapidement exemptée de taxes à l’importation. Walmart a par ailleurs largement utilisé la corruption pour s’implanter dans tous les lieux urbains et touristiques jusque là interdits au commerce. Ses produits, tous généralement importés des États-Unis, sont vendus sur le marché mexicain à des prix légèrement inférieurs à ceux vendus aux États-Unis, mais le modeste gain de pouvoir d’achat en résultant pour les consommateurs du pays est compensé par le fait que la plupart de ces produits, échappant au minimum de réglementation imposée aux États-Unis pour la protection des consommateurs, encouragent l’obésité, l’alcoolisme et l’empoisonnement par les composés chimiques.

Le Nafta concourt à appauvrir le peuple mexicain…

Le Nafta bénéficie aux grands groupes américano-mexicains. Et il accélère le mécanisme d’expropriation des cultivateurs pauvres, la sur-exploitation des ressources naturelles et plus généralement l’exploitation capitaliste des travailleurs et des petits artisans.

L’agriculture traditionnelle, considérée (y compris à travers les westerns hollywoodiens) comme faisant partie de la civilisation mexicaine, est désormais anéantie sans ménagement. Il en est de même des petits commerces. Certes, les intérêts financiers mexicains installés à Wall Street en tirent des bénéfices croissants, mais ils utilisent ces bénéfices pour spéculer sur les marchés financiers au lieu d’investir au Mexique même pour développer la production locale.

… qui cherchent à émigrer aux États-Unis

Il ne reste plus aux victimes de cette américanisation forcée qu’à tenter de s’expatrier illégalement aux États-Unis. Au cours de ce processus, ils tombent aux mains, comme rappelé ici en introduction, des réseaux de narco-traficants et de prostitution. Certains parlent même de trafics d’organes. Aux États-Unis, sur onze millions de clandestins présents sur le territoire américain, six millions seraient mexicains. Au Mexique même, l’on compterait désormais 90 000 victimes des gangs, sans mentionner 300 000 disparus, que l’on ne retrouvera jamais. A ce nombre viennent de s’ajouter les 43 étudiants d’Iguala, venus sous le feu de l’actualité ces derniers jours. Sans être prophète de mauvais augure, on peut penser qu’eux-aussi ne seront jamais retrouvés.

Le Canada tire aussi les marrons du Nafta

Dans cette lutte entre le pot de fer et le pot de terre n’oublions pas les grands intérêts canadiens, originaires de ce pays si propre et si honnête. Ils viennent s’ajouter à leurs homologues nord-américains pour pressurer la population et l’économie mexicaine.

Le futur Tafta européen, réplique à grande échelle du Nafta

Le traité Nafta, dont les mérites avaient été annoncés à grand bruit dès son origine, en 1994, et qui ont été vantés depuis lors à répétition, devrait servir de modèle aux accords équivalents que Washington voudrait imposer aux États européens, sous le nom de Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement (également connu sous le nom de Traité de libre-échange transatlantique Tafta), comme aux États du Pacifique sous le nom de Partenariat transpacifique (TPA).

Les groupes de pression qui militent, au sein de la Commission européenne comme dans les gouvernements nationaux, en vue d’une approbation rapide du Tafta, ne peuvent évidemment ignorer ce côté peu reluisant du Nafta. Mais ils espèrent en tirer des avantages analogues.

Au moment où l’Europe s’engage, bien lentement d’ailleurs, dans des procédures d’harmonisation fiscale afin d’essayer d’éviter les abus de ce qui a été nommé le Luxleaks, c’est-à-dire l’attribution aux multinationales américaines d’une exemption d’impôts quasi-totale, dès lors qu’elles installent des filiales au Luxembourg, nous pouvons nous préparer, dans le cadre du Tafta, à la reconduction de cette impunité scandaleuse, mais cette fois à l’échelle de l’Atlantique nord tout entier. S’y ajoutera, dans le cadre du pivot organisé par Obama en direction de l’Asie Pacifique, un élargissement de l’espace ouvert européen vers une partie de l’Asie et du Pacifique.

- Source : Jean-Paul Baquiast

Making Sense of Heidegger

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Making Sense of Heidegger

By Greg Johnson

Ex: http://www.counter-currents.com

Thomas Sheehan
Making Sense of Heidegger: A Paradigm Shift [2]
New York: Rowman & Littlefield, 2014

SheehanCover2-194x300.jpgMaking sense of Heidegger just got a whole lot easier.

When I was in graduate school, Aristotle and Heidegger were the two philosophers I studied most thorougly. Heidegger is a notoriously difficult writer, so naturally I sought out secondary literature for guidance. Unfortunately, most Heidegger literature is not particularly helpful. The best guides to Heidegger I discovered were Otto Pöggeler [3], Graeme Nicholson [4], Michael Zimmerman [5], Richard Polt [6], and Thomas Sheehan [7] — especially Sheehan.

Sheehan’s work was particularly important for me, because he pays special attention to Heidegger’s debts to Aristotle and Husserl, debts which cannot be overestimated but are usually given short shrift. I found Sheehan’s writing to be so penetrating, while at the same time clear and engaging, that I went on to read practically everything he wrote, for instance his books Karl Rahner: The Philosophical Foundations [8] and The First Coming: How the Kingdom of God Became Christianity [9], which I never would have read for the subject matter alone.

Two of Sheehan’s articles were particularly fateful for my subsequent intellectual development, for he was the first person I ever read who mentioned Julius Evola [10] and Alain de Benoist, [11] although my ultimate reactions were certainly not what he was aiming for.

Once I was out of graduate school, however, I stopped following the secondary literature on Heidegger, even the really good stuff. By then, I could read Heidegger on my own, without training wheels. And since I was a mere “amateur” Heideggerian, I had no professional credentials to maintain.

Of course I continued to follow new releases of Heidegger’s own writings. And I admit to picking up a few pieces of secondary literature: Polt’s The Emergency of Being [12], Charles Bambach’s Heidegger’s Roots: Nietzsche, National Socialism, and the Greeks [13], Julian Young’s Heidegger’s Later Philosophy [14], and, just for the fun of it, Adam Sharr’s Heidegger’s Hut [15]. But I was pretty much on the wagon until November, when I decided to review Alexander Dugin’s dreadful book [16] on Heidegger.

Fortunately, when I bought Dugin, Amazon suggested I might also like Thomas Sheehan’s Making Sense of Heidegger. Never have I clicked a “buy” button more quickly. The book arrived as soon as it was published, actually on the day I finished reading Dugin. But still, it felt late, decades late. I wish Sheehan had published this book 25 years ago. 

A Paradigm Shift

Making Sense of Heidegger argues for a “paradigm shift” in Heidegger interpretation: from Being to meaning, and from meaning to the source of meaning. According to Sheehan, Heidegger’s ultimate concern is with the question: what makes meaning possible? What makes it possible for beings to be meaningfully present to a knower? (For Heidegger, a scientific account of how the sense organs and the brain operate is not an adequate answer to this question, because science presupposes the meaningful presence of eyeballs, gray matter, etc.)

Sheehan makes a crushingly convincing case for his thesis, marshaling quotes from the nearly 100 volumes of Heidegger’s published writings, analyzing Heidegger’s basic terminology, establishing equivalencies among his terms, establishing equivalencies between Heideggerese and more intelligible idioms, re-translating and paraphrasing difficult texts in light of his analysis, and laying it all out step-by-step, with summaries and repetitions along the way, so you never lose the thread of the argument.

As you will see from some of the quotes below, Sheehan’s prose can be dense, bristling with hyphenated phrases, neologisms and unfamiliar terms, and words and phrases in German, Latin, and untransliterated ancient Greek. It is a lot more forbidding and thorny than it needs to be, which artificially limits the audience and impact of Sheehan’s argument to professional scholars and educated, dedicated amateurs. One wishes that Sheehan’s editors had forced him through one more draft with an eye to making this book intelligible to bright undergraduate students, which would have been possible for a writer of his proven skill. But still, the book is clear “in itself” and, unlike most literature on Heidegger, actually worth the effort. Heidegger is yet to find his Alan Watts, but whoever he may be will have to read this book.

Sheehan’s book has 10 chapters in three parts plus an Introduction and a Conclusion, occupying 294 pages altogether, plus three short appendices, a long and detailed bibliography of Heidegger’s writings in German and English translations, a briefer biography of other works cited, and two indexes: one of German, English, and Latin terms, the other of ancient Greek terms.

Sheehan’s Thesis

Sheehan states his basic thesis in his Foreword and Introduction (chapter 1) entitled “Getting to the Topic.”

Heidegger is famously interested in “Being” (Sein). Yet Sheehan argues that Heidegger’s concept of Being has been systematically misunderstood by most Heidegger scholars. In the philosophical tradition, talk of Being refers to objective, mind-independent reality, indeed “ultimate” reality — such as God, or atoms in void, or an underlying mental or material “stuff” — that gives rise to the beings we perceive around us.

For Heidegger, however, “Being” refers to the meaningful presence of beings to a knower. Heidegger makes this understanding quite explicit in “The End of Philosophy and the Task of Thinking” where he glosses “the Being of beings” as “the presence of that which is present.”[1] Present to whom? Heidegger calls the one to whom beings show up Dasein. (In ordinary German, “Dasein” means existence. Heidegger treats it as a compound of Da [there] and Sein [Being], hence “the place of Being,” i.e., the one to whom beings are present.)

Heidegger does not question the existence of mind-independent objects, although he was certainly skeptical of accounts of “ultimate” mind-independent realities. But for Heidegger, Being is ultimately involved with the human knower. Indeed, it always has been. One of the most remarkable features of Heidegger’s interpretations of Parmenides, Heraclitus, Plato, and Aristotle are his arguments that even their accounts of Being are implicitly cast in relation to the human knower.

For Heidegger, then, Being = the meaningful presence of beings to man. Thus ontology (the branch of metaphysics that deals with Being) is equivalent to phenomenology, which studies the disclosure of beings to man.

But this is just the beginning of Sheehan’s paradigm shift, for Heidegger’s ultimate concern is not Being (understood phenomenologically) but something beyond Being [17]. In Being and Time, Heidegger calls this the “sense” (Sinn) of Being (hence the title Making Sense of Heidegger). Heidegger has many other names for this something “beyond” Being: the temporality (Zeitlichkeit) of Dasein, the truth (Wahrheit) of Being, the essence (Wesen) of Being, Being itself or Being as such (das Sein selbst), the manifestness (Offenbarkeit) of Being, the clearing (Lichtung) of Being, the event of appropriation (Ereignis), etc.

For Sheehan, all of these names point to the same topic: the source of meaningful presence, what which opens up the “space” in which beings are meaningfully present to a knower. “The single issue that drove Heidegger’s work was not being-as-meaningful-presence but rather the source or origin of such meaningful presence” (p. xv).

In Sheehan’s terms, this source is the “thrownness” (Geworfenheit) or “thrown openness” (der geworfener Entwurf) of Dasein, to use the language of Being and Time. Or it is the “clearing” (Lichtung) or “appropriated clearing” (die ereignete Lichtung) of the later Heidegger. But both vocabularies refer to the same thing: the a priori (always-already-operative) conditions that make possible meaningful presence to a knower. “The always-already-operative thrown-open clearing is the ‘thing itself’ of all Heidegger’s work” (p. 21). So I do not wear out the hyphen key on my computer, I am just going to boil this all down to one word: the clearing.

Before we go any further, I need to define the clearing (Lichtung) and another key term of Heideggerese: appropriation (Ereignis). 

The Clearing

In ordinary German, Lichtung means “clearing,” like a clearing in the forest. The verb lichten means to clear land. Lichtung is related to Licht (light), because a clearing allows light to reach the forest floor and illuminate whatever enters the clearing. (“Light from above” is the literal meaning of “epiphany.” The clearing allows light from above.) Heidegger uses the metaphor of the clearing to refer to the conditions allow beings to be meaningfully present to a knower. The clearing is the “space” in which beings become present.

We can see and hear physical objects in physical space. We can see and hear them, because there is a space between us which our senses can traverse. Physically, light and sound come to us, but from the first person point of view, our eyes and ears reach out for experience.

Just as we see and hear things in physical space, Heidegger believes that things have meaning in a “space” as well. Because Heidegger is talking about meaning, not seeing, this use of clearing exploits another sense of lichten: to weigh anchor, to lighten a load, to free up. In this sense, Lichtung is a free and open space: the space in which beings can be meaningfully encountered.

heidegger-1.jpgEach object has meaning within a larger network or “world” of meanings supplied by language, culture, and tradition. Worlds of meaning are collective. In hermeneutics, such contexts of meaning are called “horizons,” for just as the horizon is the boundary of the visible world, horizons are the context in which things have meaning. But what opens up these horizons, these worlds of meaning?

In Being and Time, Heidegger speaks of man as Dasein, the place (da) of meaning (Sein), and man is opened up as the space of meaning by “temporality” (Zeitlichkeit), the temporal structure of our consciousness of meaning. This is the sense in which for Heidegger “time” is the “horizon” of “Being” (meaning). In his later writings, summarized in the 1962 lecture “Time and Being,” Heidegger offers new terms. Instead of Being, he speaks of (meaningful) presence (Anwesenheit). Instead of time as the horizon of Being, he speaks simply of the clearing in which beings become meaningfully present.

For Heidegger, the clearing is intrinsically hidden. As Sheehan puts it, quoting Heidegger at the end:

As the ultimate presupposition, the clearing must always be presupposed in any attempt to know it. It always lies “behind” us, so to speak, and it will always remain behind us (i.e., unknowable) even when we turn around to take a look at it. Consequently, we cannot go “beyond” or “behind” it without contradicting ourselves. We cannot (without moving in a vicious circle) seek the presupposition of this ultimate presupposition of all our seeking. “There is nothing else to which appropriation could be led back or in terms of which it could be explained.” (p. 227)

Heidegger’s term of the intrinsic hiddenness of the clearing is Seinsvergessenheit (forgottenness of Being), although what is forgotten is not Being but the clearing, and it has not been forgotten because it has been hidden and overlooked throughout the history of Western philosophy. 

Appropriation

For Heidegger, Ereignis refers to the intimate and reciprocal relationship of man and meaning: meaning cannot exist without man, and man cannot exist without meaning.

In ordinary German, Ereignis means “event.” However, from its first appearance as a technical term in Heidegger’s lectures in 1919, it means more than an event. Contrary to Sheehan, who insists Ereignis does not mean an event at all, Heidegger introduces the term in the context of talking about processes of consciousness and “lived experience” (Erlebnis, which he hyphenates as Er-lebnis to intensify the sense of process). For Heidegger, Ereignis is the name of a more intimate connection between knower and known than Er-lebnis. To emphasize this intimacy, this mutual belonging between knower and known, Heidegger introduces a hyphen (Er-eignis), turning it — against all etymology — into a compound term meaning “to make one’s own,” to take possession. Heidegger later approved the French appropriement (appropriation, as in taking possession) as a translation of Ereignis. For Heidegger, the appropriation of man and meaning is mutual and reciprocal: we belong to one another.

The sense in which Ereignis also means “event” has to do with what Heidegger calls Seinsgeschichte, which is his account of the emergence of different worlds of meaning (such as the modern world, which is defined by the presupposition that all beings are transparent to consciousness and available for manipulation). Heidegger claims, in his late essay “Time and Being,” that these ages simply happen, one after another, and since these ages set the outward boundaries of intelligibility, we cannot get behind their succession to understand their why and wherefore. Meaning happens. Worlds of meaning happen. We can make sense of things within these worlds of meaning. But we cannot make sense of meaning itself. What gives meaning is hidden behind its gift.

These collective worlds of meaning are created and sustained by man, but they are not created by human consciousness. (There is more to man than consciousness. Even within the mind, consciousness is just the tip of the iceberg.) For Heidegger, language, culture, and traditions create human consciousness; human consciousness does not create language, culture, and tradition. Human consciousness and creativity take place only within a space opened by language, culture, and tradition.

Heidegger does not deny that Shakespeare wrote plays, Handel wrote oratorios, and Klee painted pictures. But he would deny that their creations are entirely individual and entirely products of the conscious mind. If they were, they would be contrived and probably unintelligible. Human creativity is situated in existing worlds of meaning and traditions of practice, and it carries these forward. Humans are not disembodied consciousnesses who can create ex nihilo.

Thus when it comes to explaining deep historical transformations, Heidegger does not think that philosophers, poets, or other “hidden legislators” hatch ideas and plans and propagate them to the rest of the culture. Rather, he claims that such individuals are merely the first ones to become conscious of and articulate stirrings in the Zeitgeist.

This would seem obscurantist, were it not for the fact that it does capture our experience of being shaped and enthralled by collective worlds of meaning before we even attain self-consciousness. It would seem disempowering, if it did not imply that dissenting ideas, too, are not merely the subjective dreams of marginal individuals but rather our awareness of historical forces far greater than ourselves. Perhaps dissent occurs to us only when change is already underway. 

Part One: Aristotelian Beginnings

In What is Called Thinking? Heidegger recommends that his students spend ten or fifteen years studying Aristotle before they pick up Nietzsche. The same advice could apply to Heidegger himself. Thus Part One of Sheehan’s book is called Aristotelian Beginnings, encompassing chapter 2, “Being in Aristotle,” and chapter 3, “Heidegger Beyond Aristotle.” These chapters focus on Aristotle, but they also pay sufficient attention to Heidegger’s readings of Plato and the pre-Socratics to constitute a good introduction to Heidegger’s interpretation of ancient philosophy.

The chapter on “Being in Aristotle” deals with Heidegger’s reading of Aristotle as a proto-phenomenological thinker whose account of Being implicitly defines Being in relationship to the human knower: “. . . ousia [Being] is the intelligible appearance or meaningful presence (aletheia [truth] and parousia [presence]) of things in logos, and thus that ousia is the openness or availability of things to human beings” (p. 25). When Heidegger read Aristotle in light of Husserl’s account of “categorial intuition” in the Sixth Logical Investigation, Heidegger was able to focus on the phenomenon of intelligible presence (as opposed to mere sense experience), which then led him to his own distinct question: what is the source of intelligible presence? This is the topic of chapter 3.

These chapters are a tour de force. They brought me back to my graduate seminars in Aristotle and rekindled my first feelings of astonishment at Aristotle’s genius. Although this section is quite thorough and illuminating, at 76 pages, it becomes a bit of a slog. Sheehan himself suggests that some readers might be tempted to skip to the second section, on Being and Time, and read the Aristotle chapters later. I followed his advice, and I am glad I did. I think that he should have followed his own advice and made this the third and final section of the book.

Yes, one understands Being and Time better with a background in Aristotle, but that does not mean that we need to read about Heidegger’s interpretation of Aristotle first. All of us read Being and Time first anyway. And we all had questions that were later clarified by understanding Heidegger’s debts to Aristotle, Husserl, etc. Sheehan’s order of exposition could have followed that path of discovery, and his book would have much more accessible for it. 

A New Level of Inquiry?

At the beginning of chapter 3, Sheehan argues that there are three levels to Heidegger’s topic. According to Sheehan, Heidegger’s ultimate topic is: (1) not Being (meaning), (2) not the meaning of Being (the meaning of meaning = the clearing), but (3) the meaning of the meaning of Being (the meaning of the meaning of meaning = the clearing of the clearing). In Sheehan’s words:

Heidegger’s question turns out to be

1. not “Whence beings?” — the answer to that is: being; 2. nor even “Whence being at all?” — the answer to that is: the open clearing; 3. but rather “Whence and how is there ‘the open’?” or equally “Whence and how is there the clearing?” (p. 69)

This is news to me.

Sheehan offers the following quote from Heidegger in support of this:

When the being-question is understood and posed in this way, one must have already gone beyond being itself. Being and another now come into language. This “other” must then be that wherein being has its emergence and its openness (clearing — disclosing) — in fact, wherein openness itself has its own emergence. (p. 69)

For Heidegger, the clearing is the ultimate condition of meaning. It is what makes everything else intelligible. And that means that it itself is not intelligible, meaning that we cannot place it in a wider context, i.e., a clearing of its own. If we could put it in a clearing of its own, then it would not, by that very fact, be the ultimate condition of meaning. This leaves us with two options.

  1. First, one can accept that the clearing is unintelligible. Heidegger arrived at this conviction in 1930 in his lecture “On the Essence of Truth,” in which he argued that the ultimate context of meaning cannot be made meaningful. As Sheehan puts it, “the clearing is intrinsically ‘hidden’: always present-and-operative but unknowable in its why and wherefore” (p. 116).
  2. Second, one can claim that the clearing makes itself intelligible. And that is what Heidegger seems to be doing in the passage above: the “‘other’ . . . wherein being has its emergence and its openness (clearing — disclosing)” is our clearing. Then he claims that the clearing is “in fact, wherein openness itself [the clearing] has its own emergence.”

Of course, if the clearing is entirely unintelligible, then everything Heidegger says about it is nonsense. It frequently seems that way, but it is not. This implies that something like the second position is true: we “encounter” the clearing “in” the clearing, and although we cannot “get behind” it to make “ultimate” sense of it, we can still say a lot about it. For one thing, we can talk about the functions it performs. For another thing, we can understand why we cannot understand it.

Sheehan interprets the quote from Heidegger as follows:

We note here again the two elements of Heidegger’s own question (1) the move “beyond being” to its “whence” — namely, the clearing; and (2) the move “beyond the clearing” to its “whence” — namely Ereignis as the appropriation of ex-sistence. (p. 69)

I do not, however, think that Ereignis is “beyond the clearing” so much as it is a description from “within” the clearing of how the clearing operates, namely the clearing simply happens, and we can’t get behind it to understand why it happens or what is causing it. Ereignis is another term for the basic inscrutability of the clearing. 

Part Two: The Early Heidegger

Part Two is divided into three chapters: chapter 4, “Phenomenology and the Formulation of the Question”; chapter 5, “Ex-sistence as Openness”; and chapter 6, “Becoming Our Openness.”

The first chapter is a very accessible and engaging account of Heidegger’s basic phenomenological approach to ontology: We are immersed in a world of meaning. The world is always-already meaningful, before we even try to make sense of it. For Heidegger, this world of meaning, this meaningful presence of beings to us (Dasein), is Being. Heidegger’s overriding question is: what makes meaningful presence (Being) possible? What opens man up, allowing the meaningful presence of beings?

The second chapter deals with this question in terms of Being and Time, which aimed “to show that and how meaningful presence — ‘being in general’ — is made possible by and occurs only within human openedness as the clearing” (p. 134). 

Man’s Openedness

heidegg.jpgHeidegger distinguishes between individual instances of openedness, which he calls Dasein, and the structure of human openedness itself, which he calls Existenz and Da-sein (although he is not always consistent about using the hyphen). Sheehan renders the latter two terms as “ex-sistence,” from the Latin ex + sistere, to be forced to stand ahead or beyond. This forced aspect is captured by “openedness” as opposed to mere “openness.”

On pp. 136-37, Sheehan points out an interesting quote from a posthumously published collection of 1941-42 notes,[2] where Heidegger claims that the “da” in Dasein should not be translated as here, there, here/here, etc. (Which of course would include my preferred rendition “place.”) Instead, Heidegger claims that the “da” is not locative at all, but refers to the “openedness” of human ex-sistence. Of course, I do not think that anyone who translated the “da” as here, there, etc. thinks it refers to a literal place, any more than the clearing is a literal clearing.

Sheehan gives a series of very interesting quotes from Heidegger on the “da”:

[The “da”] should designate the openedness where things can be present for human beings, and human beings for themselves.

. . . being human, as such, is distinguished by the fact that to be, in its own unique way, is to be this openedness.

The human being occurs in such a way that he or she is the “Da,” that is, the clearing of being. (p. 137)

The Da refers to that clearing in which things stand as a whole, in such a way that, in this Da, the being of open things shows itself and at the same time withdraws. To be this Da is a determination of man.

[Ex-sistence] is itself the clearing.

The clearing: the Da is itself ex-sistence.

The point is to experience Da-sein in the sense that human being itself is the Da, that is, the openedness of being, in that a person undertakes to preserve it, and in preserving it, to unfold it (See Sein und Zeit, p. 132f. [= 170f.]).

Ex-sistence must be understood as being-the-clearing. Da is specifically the word for the open expanse.

Ex-sistence [das Da-sein] is the way in which the open, the clearing, occurs, within which being as cleared is opened up to human understanding. 

To bethe clearing — to be cast into the clearing as the open = to-be-the-Da. (p. 138)

Human ex-sistence means that man is not defined by what he is at present, what is simply there, what is simply actual, what shows up to an outside observer as a being occupying a delimited space at the present time. When we view human ex-sistence from the inside, we realize that to be human means to be forced outside the present, the actual, and into the future, the possible. This compulsion is what Heidegger means by “thrownness.”

This thrownness outside the present and the actual is what makes man “open” to meaning. Humans ex-sist by projecting ahead of themselves a range of possibilities, a range of concrete potential ways of being. These possibilities are given to us by our past. They are also finite: we do not have all possibilities, and the possibilities that we do have cannot be simultaneously realized.

It is only in light of these possibilities that we “return” to what is present and actual and render it meaningfully present. For instance, if look across the prairie and see an oncoming storm, I am “ahead of myself” in appraising what might happen, and in light of those possibilities, what is present shows up to me in terms of its serviceability for shelter or escape.

This temporal structure in which the past creates possibilities in terms of which we render things (past and present) as meaningfully present is the temporality (Zeitlichkeit) of Da-sein, which for Heidegger is the “horizon” of Being (meaning), i.e., that which opens man up, that which creates the space in which meaningful presence is possible. This temporal structure of being thrown into future possibilities and returning to render things meaningfully present is also the structure of logos. In Being and Time, Heidegger equates “the temporality [Zeitlichkeit] of discourse [Rede = logos]” with that of “Dasein [ex-sistence] as such” (quoted on p. 150).

Heidegger describes human ex-sistence by saying that “possibility is higher than actuality” and that human existence is a matter of “excess.” Both of these claims point to the fact that human existence exceeds what is given and actual (to the outside observer). We exceed the actual and present into a realm of future possibilities.

On page 136, Sheehan makes a couple of dubious inferences from these claims.

First, that the priority of possibility over actuality is incompatible with a classical ethics of self-actualization, as if Plato and Aristotle did not recognize that each man has many possibilities besides the actualization of his nature in accordance with virtue; as if Aristotle believed, for example, that one can only hit the mean rather than stray into excess or defect.

Second, he claims that the idea of human ex-sistence being in “excess” of human actuality overturns the Greek idea of moderation (nothing in excess), as if the very notion of temperance did not imply the possibility of excess and defect in the pursuit of pleasure, and as if the very existence of human potentiality refutes the pursuit of virtue when in fact it is what makes it possible and necessary. Heidegger’s “excess” is the space in which virtue, as well as the vices of excess and defect, become possible. 

Becoming Who We Are

The third chapter of Part Two, “Becoming Our Openness,” does extraordinary work in illuminating some of Being and Time’s most alluring yet elusive and obscure ideas, namely its existential and practical (but, as well shall see, not moral) dimension, which is encapsulated in the injunctions of the 17th-century German mystic Angelus Silesius, “Human being, become what you essentially are!” and of Pindar, “Become what you already are!”

Now, as a follower of the Platonic or Aristotelian idea of an ethics of self-actualization, I would interpret what we “already” or “essentially” are as our daimon, our ideal self, which exists in potency and whose actualization is the well-being (eudaimonia) we all seek.

For Heidegger, what we already are is not a single determinate potentiality, but a whole range of possibilities — possibilities that could include self-actualization but also self-betrayal, virtue as well as vice, good as well as evil. Thus the choice Heidegger is discussing is not the moral choice between good and evil, but the existential choice between embracing or rejecting our freedom. And for Heidegger, our freedom means a whole range of possibilities, not just the good ones.

But in what sense are we even faced with such a choice? Long before we are mature enough to reflect upon who we really are, people have been telling us who we are. These external spectators (the crowd) look upon us as actual, present beings and ascribe traits to us: jock, bimbo, nerd, preacher’s kid, etc. Because we don’t know better, we actually come to internalize these traits. But what are the chances that these descriptions actually fit, that they really capture who we are?

But before we can become who we really are — and as an Aristotelian, I think that is meaningful and possible — we need to embrace our freedom, meaning our whole range of possibilities, including the inevitability of our death and the possibility that we might die at any time, which gives a certain urgency to our mission.

“They” tell us that who we are. But when we look within, we discover that we are thrown ahead into a range of future possibilities. We are not what we are (right now), i.e., actuality. Rather, we are what we are not (yet), i.e., possibility. We are free either to accept the fact of our freedom, which is what Heidegger calls authenticity, or to flee it into inauthenticity, which basically boils down to shrugging off the burden of freedom and letting others determine our identity for us.

But what makes our freedom, such as it is, possible? Heidegger’s answer would have to be: the things that determine us, which for him come down to our heritage: our language, culture, traditions, historical epoch, and the like. I would add our genetic heritage as well — our race, our sex, our individual traits — although that is a topic for another time. All of these give us certain possibilities, while making other things impossible. For example, being a prince or a peasant make certain things possible, other things impossible

And since it is in light of these possibilities that what is given becomes meaningfully present, our openedness as a whole is historically conditioned and particularized.

And if authenticity means embracing rather than fleeing our freedom, that is equivalent to embracing rather than fleeing from the heritage that determines us as well as frees us.

Heidegger talks about authentic Dasein “becoming its fate,” but he might as well have said amor fati, for one can come to love our limits when one appreciates that they are the conditions of our freedom.

Heidegger’s own discussion of our relationship to our past is primarily in terms of making our heritage meaningfully present in light of future possibilities, and retrieving/carrying forward certain elements. However, it strikes me that a deeper relationship with our past is implied by authenticity: not picking and choosing elements of our heritage that show up to us within our openedness, but embracing heritage as a condition of openedness — which, as an ultimate condition of intelligibility, remains obscure to us.

The affirmation of a form of historical identity so deeply constitutive of our self and self-consciousness that it can never be objectified, much less criticized or discarded, would place Heidegger in the tradition of anti-rationalist conservatism of David Hume and Edmund Burke. Sheehan — whose own Left-wing, progressivist agenda becomes more apparent as the book goes on — emphasizes the transcendental rather than the historical elements of Heidegger’s account of openedness, and freedom rather than the boundaries that make it possible. 

Part Three: The Later Heidegger

Part Three is divided into three chapters: chapter 7, “Transition: From Being and Time to the Hidden Clearing”; chapter 8, “Appropriation and the Turn”; and chapter 9, “The History of Being.” The first two chapters can be discussed as a unit, because they deal with the same topic: Heidegger’s concept of the “turn” (Kehre) which in its primary sense is identical to his concept of Ereignis.

One of Sheehan’s most important accomplishments is his clarification of the multiple sense of Heidegger’s “turn.” The “turn” is usually thought of as a shift in Heidegger’s thinking, either within Being and Time or between Being and Time and Heidegger’s later thought. Sheehan argues, however, that the fundamental sense of the turn is identical to Ereignis, i.e., it refers to the mutual dependence of man and meaning: meaning cannot exist without man, and man cannot exist without meaning.

The unity of man and meaning can, however, be viewed under different aspects: from the side of man or from the side of meaning. Being and Time was originally planned to have two divisions, each divided into three parts. In 1927, Heidegger published only parts 1 and 2 of division one. Part 3 was not published, and the manuscript was either lost or destroyed. Division two was never begun.

In Being and Time, parts 1 and 2, Heidegger approaches the man/meaning unity from the man side, using the phenomenological method to describe the temporal structure of ex-sistence which opens the space of meaningful presence. In the unpublished part 3, Heidegger was to approach the same unity from the side of meaning. Instead of showing how man opens up the space of meaning, he was to show how the space of meaning claims man. As Heidegger put it, the first parts of Being and Time deal with “human being in relation to the clearing” while part 3 deals with “the clearing and its openness in relation to human being” (quoted in Sheehan, p. 244).

This shift in perspective is often misinterpreted as the turn in Heidegger’s thought. But it is intimately related to the primary sense of the turn: the unity of man/meaning, which allows us to look at it from either side.

Heidegger never published Being and Time, division one, part 3. Sheehan does an important service by gathering all the testimonies about the lost text to reconstruct its outline and contents, to speculate about its teaching, and to explain why it was never published.

In the 1930s, Heidegger’s approach to his abiding topic — what makes meaningful presence possible — shifted from transcendental phenomenology to what he called Seinsgeschichte, which explores the different dispensations of Being/worlds of meaning in Western (and now world) history. This shift is also misinterpreted as the turn in Heidegger’s thought.

However, this turn, like the other, is made possible by the primary sense of the turn. Indeed, the turn within Being and Time and the turn from Being and Time to the late Heidegger are attempts to execute the same shift of perspective: from a transcendental/human-side approach to a meaning-sided approach to the man/meaning unity. Why did the first turn fail, and why did the second take a historical form?

The first turn failed because every discourse requires a context. A phenomenology of human ex-sistence provided the context for the first parts of Being and Time, but when Heidegger set aside the transcendental phenomenological method and the human-centered standpoint, he needed another context, another standpoint, from which to explore the man/meaning relationship from the side of meaning. But he lacked this context at the time he was writing Being and Time.

In 1930, Heidegger came to the realization, discussed above, that if the clearing is the ultimate condition of meaning, it itself remains unintelligible. But, although one cannot get beyond the clearing, perhaps one can say something about it from inside. But how? The outline of Being and Time, division two — which was to be a dismantling of Western ontology, moving from Kant to Descartes to Aristotle — certainly provided a clue.

For Heidegger, meaning embodied in language, culture, and tradition constitutes human consciousness, not vice-versa. But to say more about how history shapes human consciousness, one would have to compare different historical epochs. Heidegger is not, however, interested in ordinary intellectual and cultural history, but in the succession of fundamental interpretive slants — the a priori, i.e., hidden and always-already-operative assumptions about the nature of man and world — that cut through and unify entire cultures and ages. This brings us to Sheehan’s next chapter, “The History of Being,” to which I will attend in due course.

Inflating the Human

Heidegger’s belief that socially embodied meaning constructs individual consciousness — i.e., that consciousness is not “behind” history but history is “behind” consciousness — is the substance of his “anti-humanism.” “Anti-humanism” is something of a misnomer, though, since history and culture are just as “human” as individual consciousness. Heidegger is really opposed to the subject-centered transcendental method and the idea that the individual creates his own world of meaning, as opposed to receiving and passing on collective meanings to which he might contribute some small improvements.[3] The transcendental method also goes hand-in-hand with a dismissal of transcendent metaphysics. Sheehan writes:

The paradox of Being and Time as published is that the finitude of ex-sistence guarantees the infinitude of ex-sistence’s reach. Our structural engagement with meaning is radically open-ended and in principle without closure. Yes, there is an intrinsic limit to that stretch: ex-sistence can encounter the meaning only of material things, for as embodied and thrown, ex-sistence is “submitted” exclusively to sensible things rather than being open to trans-sensible (“meta-physical”) reality. But that notwithstanding, the search for the meanings of spatio-temporal things meets no barrier inscribed “thus far and no farther,” because we can always ask “Why no farther? What am I being excluded from?” and thus transcend the barrier, if only interrogatively. And secondly, yes, ex-sistence is thoroughly mortal and will certainly die, and its death will mark the definitive end to its search for meaning. But although it will surely end, perhaps even tragically, ex-sistence will nonetheless go out with its glory intact, insofar as it will die as an in-principle unbounded capacity for the meaning of everything it can sensibly encounter. (p. 192)

First, it strikes me as vacuous to say that we can make sense of everything by stipulating that one of those “senses” includes awareness that we have not made sense of something. Second, if this notion of the Faustian infinitude of ex-sistence’s reach is an accurate description of Being and Time, parts 1 and 2, it strikes me as precisely the kind of human-centric teaching that was to be modified by the turns in Heidegger’s thinking within Being and Time, and from Being and Time to the later Heidegger.

Indeed, as Sheehan continues to set forth this Faustian interpretation of Heidegger, it looks suspiciously like what Heidegger came to call the “essence” of technology, i.e., the a priori assumption that all beings are in principle knowable and disposable by man:

Structurally and in principle we are able to know everything about everything, even though we never will. Such ever-unrealized omniscience comes with our very ex-sistence. (Husserl: “God is the ‘infinitely distant man.’”) This open-ended possibility is a “bad infinity,” which in this context denotes the asymptosis of endless progress in knowledge and control. Heidegger’s philosophical critique of (as contrasted with his personal opinions about) the modern age of science and technology cannot, on principle be leveled against our ability to endlessly understand the meaning of things and even to bring them under our control, because this possibility is given with human nature, as Aristotle intimated and as Heidegger accepts in principle. What troubles Heidegger, rather, is the generalized overlooking of one’s mortal thrown-openness in today’s Western, and increasingly global, world. The mystery of human being consists in both the endless comprehensibility of whatever we can meet and the incomprehensibility of why everything is comprehensible. Everything is knowable — except the reason why everything is knowable. (p. 193)

The claim that we are able to “know everything about everything” strikes me as every bit as dogmatic as any claim of transcendent metaphysics. (Even if we knew everything about a particular subject, could we ever know that we knew everything?) And since when is “knowing” everything equivalent to “understanding the meaning” of everything, i.e., interpreting everything? Surely this kind of talk — which every academic knows can go on forever — is not necessarily equivalent to endless progress in knowledge.

Sheehan makes it quite clear that he thinks this Faustian viewpoint is not just “early Heidegger” but “late Heidegger” too. He also gives the strong impression that he thinks it is true:

. . . once Heidegger has established this argument about man’s a priori projectedness, he can and must affirm the obvious: that within the limits of our thrownness, we ourselves do indeed decide the meanings of things on our own initiative, whether practically or theoretically. . . . Yes, we are structurally thrown-open; but nonetheless it is we ourselves, as existentiel actors, who decide the current whatness and howness of things, their jeweiliges Sein. What is more, there is in principle no limit to what we can know about the knowable or do with the doable. There should be no shrinking back from the human will, no looking askance at the scientific and technological achievements of existentiel “subjects” in the modern world . . . Underlying the whole of Heidegger’s philosophy is the fact that we cannot encounter anything outside the parameters that define us as human — as a thrown-open, socially and historically embodied logos. But granted that much, we also cannot not make sense of anything we meet, whether in practice or in theory. . . . Heideggerians seem a bit anxious about the practical (not to mention technological) achievements of the existentiel subject — including socio-political projects for “changing the world.” However, as to zoon logon to echon [living beings possessing reason] we possess the power not only to make sense of things cognitively but also to remake the world as we see fit, for better or worse. But we possess that power only because we are possessed by the existential ability to make sense and change the world . . . (pp. 208–9)

This sense of being “possessed” by the ability to know and do anything captures the enthralling quality of every dispensation of Being, including the a priori assumption of technological civilization, which Heidegger calls Gestell or Ge-Stell. (Gestell is another untranslatable bit of Heideggerese which means the a priori assumption that for man everything is transparent and available. This is the “essence” of technology, meaning the prevailing mode of disclosing beings that makes modern technological civilization possible.)

But whereas Sheehan thinks we should be celebrating this worldview, Heidegger sought to awaken us from it, to break the spell. How? By showing us that the idea that everything can be understood and controlled is itself an Ereignis, a dispensation of meaning that we cannot understand or control. And if we can’t know why everything is knowable, isn’t that a refutation of the idea that everything is knowable?

Sheehan himself says: “Everything is knowable — except the reason why everything is knowable,” although he does not draw the conclusion Heidegger would like. If we cannot know why we think we can know everything, then we cannot know everything. Simply put, Heidegger is offering a counter-example to the idea we can know and control everything, and a single counter-example is sufficient to refute a universal generalization.

Heidegger’s counter-example is not, moreover, just a single instance that could be partitioned off as an exception to the rule, for what dispenses modernity is ultimately the whole of Western — and now global — civilization, understood as a realm of embodied meaning. We stand at the center of a circle — or better, a sphere — of meanings shading off into mysteries in all directions, and each time we bring a new mystery into the light, we understand that it is a gift from that which remains concealed.

Deflating the Trans-Human

Sheehan’s tendency to inflate the human (the subject-centered) is matched with a tendency to deflate the trans-human, historical dimensions of Heidegger’s thought. This is particularly evident in his discussion of Ereignis. In keeping with his program of breaking us out of both the egocentrism of the phenomenological method and the vaulting ambitions of the Gestell, Heidegger speaks of Ereignis and the clearing almost as if they have wills of their own. Sheehan, however, dismisses this as merely “reifying” language that:

. . . presents Ereignis or Sein selbst or Seyn as if it were a quasi-something that “catches sight” of human being, calls it into its presence, and makes it its own, as in such unfortunate sentences as . . . . “Er-eignen originally means: to bring something into view, that is, to catch sight of it, to call it into view, to ap-propriate it.” The “something” that is allegedly “brought into view” is ex-sistence; and this hypostatizing language makes it seem that something separate from ex-sistence “sees” ex-sistence and makes it its own property. . . . The danger that constantly lurks in Heidegger’s rich and suggestive lexicon is that his technical terms will take on a life of their own as words and then get substituted for what they are trying to indicate, the way some scholarship treats the clearing (or das Sein selbst) “as if it were something present ‘over against’ us as an object.” Thus Heidegger’s key term Ereignis – especially when English scholarship leaves it in the German — risks becoming a reified thing in its own right, a supra-human Cosmic Something that enters into relations with ex-sistence, dominates it, and sends Sein to it while withholding itself in a preternatural realm of mystery. To avoid such traps and to appreciate what Heidegger means by Ereignis, we must always remember that the term bespeaks our thrown-openness as the groundless no-thing of being-in-the-world, which we can experience in dread or wonder. Above all we should apply Heidegger’s strict phenomenological rule to appropriation itself: “avoid any ways of characterizing it that do not arise out of the personal claims it makes on you.” (pp. 234–35)

But Heidegger’s language does not suggest a false opposition between human ex-sistence and the clearing (which are just two different ways of viewing the same thing). Instead, Heidegger is trying to articulate a real opposition between the individual ego and socially-embodied meaning. Heidegger is trying to communicate that meaning is not created by the individual ego, but instead the individual ego is created by socially-embodied meaning. When individuals reflect upon language, culture, and history, we experience them as things that existed before our consciousness emerged, as things that will continue to exist after our consciousness has ended, and as external forces that envelop and enthrall us. They do stand over against us as objects — and also behind us as conditions of our subjectivity. Ereignis is not a “supra-human Cosmic Something” but a supra-individual Cultural-Linguistic-Historical Something. This something does enter into a relation with each individual Dasein. It does dominate us. It does send worlds of meaning to us while withholding itself in a realm of mystery, a mystery that is not “preternatural” but historical and thus “preterindividual.” This is not, in short, the “reification” of ideas but simply good, honest phenomenology: characterizing the experience of appropriation/the clearing as it actually occurs to us.

There is no question that Heidegger’s writing is highly rhetorical, with a penchant for mystical, religious, and prophetic forms of expression. The desire to get through the rhetoric to what Heidegger is really saying is completely understandable and commendable, and Sheehan has done more than any scholar I know to get to Heidegger’s real message. But once one arrives at this understanding, one cannot merely give Heidegger’s rhetoric the brush-off, like an annoyingly chatty cab driver once he has gotten you to your destination. One has to turn back to the rhetoric and try to understand why Heidegger adopted it in the first place.

One also needs to understand the contents of Heidegger’s teachings to separate the purely psychological dimensions of this thought. Heidegger was clearly an odd duck. He writes repeatedly about aberrant mental states in the 1920s and ‘30s, and in 1945–’46 he suffered a nervous breakdown. Heidegger’s biographers can provide many more psychological details. But before a competent psychiatrist tries to make sense of Heidegger’s psyche, he should read Sheehan to make sense of his thought.

The History of Being

Sheehan’s chapter 9, “The History of Being” and Conclusion, chapter 10, “Critical Reflections,” can be discussed as a unit, because they deal with the same essential subject matter. (Chapter 10 focuses on Heidegger’s essay “The Question Concerning Technology,” which discusses the Gestell, which is the present dispensation in the history of Being.) As usual, Sheehan marshals a host of useful quotations, etymologies, and distinctions.

These chapters deal with Heidegger at his most anti-humanist, anti-modernist, and ultra-conservative. And, as you might already suspect, Sheehan is quite unsympathetic. At one point. Sheehan summarizes what he thinks is of enduring value in Heidegger:

. . . a phenomenological rereading of traditional being as the meaningfulness of things; a persuasive explanation of how we make sense of things, both in praxis and in apophantic discourse; the grounding of all sense-making in the a priori structure of human being as a mortal dynamism of aheadness-and-return; and, based on all of that, a strong philosophical exhortation, in the tradition of Greek philosophical protreptic, to become what we already are and to live our lives accordingly. (p. 267)

This is basically Being and Time, plus a couple of lectures, “What is Metaphysics?” and “On the Essence of Truth,” with a cut-off around the end of 1930.

Heidegger interprets the trajectory of Western — and now global — history as one of decline from classical Greek and Roman civilization to the present day. Heidegger traces this decline in terms of the history of metaphysics, but contra Sheehan, Heidegger does not believe that philosophers are the “hidden legislators” of mankind, i.e., that philosophical ideas are the foundation of culture and the driving force of history. Rather, in keeping with his anti-humanism, Heidegger holds that historical change arises from inscrutable sources, and philosophers, as well as poets like Sophocles and Hölderlin, merely receive and articulate the deepest currents of the Zeitgeist.

As articulated by the pre-Socratics and the Attic tragedians, Heidegger thinks the deepest a priori assumptions of the classical view of the world are that man is a mortal being inhabiting a splendid world bounded by mystery and necessity, boundaries that man cannot transgress in thought or deed without hubris that courts nemesis. The deepest a priori assumptions of modernity are that all boundaries of thought and action, including human mortality itself, are ultimately temporary, i.e., that everything is in principle knowable and controllable by man.

Heidegger’s distinction between the classical and the modern corresponds roughly to Spengler’s distinction between classical and Faustian civilizations, although Heidegger places both within a single historical narrative of decline, whereas Spengler regards them as separate civilizational organisms each of which has undergone its own phase of decline, with the decline of the West still occurring today.

Sheehan points out that Heidegger names only two dispensations in the history of Being, both of them modern: the age of the world picture (the a priori assumptions of early modernity) and the Gestell (the a priori assumptions of present-day global technological civilization).

Sheehan dismisses Heidegger’s claim that the decline of the West is caused by man’s deepening oblivion of the clearing. But setting aside the question of causation, it is actually an accurate description of the decline, for oblivion of the clearing is equivalent to oblivion of human finitude, of the dependence of the individual on collective embodied meaning, and of the ineluctable mystery of the ultimate source of meaning — and all of these are traits of the Gestell. Forgetting the clearing is forgetting one’s place, metaphysically speaking. To the Greeks, this is hubris. Technology, surely, can exist without hubris. But could modernity?

Sheehan presents a wonderful quilt quotation from Heidegger’s 1935 lecture course Introduction to Metaphysics illustrating Heidegger’s conservative lament at the civilizational consequences of modernity:

. . . the hopeless frenzy of unchained technology and the rootless organization of the average man . . . spiritual decline . . . the darkening of the world, the flight of the gods . . . the destruction of the earth, the reduction of human beings to a mass, the preeminence of the mediocre . . . the disempowering of spirit, its dissolution, diminution, suppression, and misinterpretation . . . all things sinking to the same depths, to a flat surface resembling a dark mirror that no longer reflects anything and gives nothing back . . . the boundless etcetera of the indifferent, the ever-the-same . . . the onslaught of what aggressively destroys all rank, every world-creating impulse of the spirit . . . the regulation and mastery of the material relations of production . . . the instrumentalization and misinterpretation of spirit. (p. 282) 

In this same lecture course, Heidegger famously declared that the “inner truth and greatness of National Socialism” was its potential to reverse these tendencies, to preserve human rootedness, distinct identities, and traditional social structures from the deracinating and leveling forces of “global technology.” Sheehan suggests that Heidegger added this comment when he edited the lectures for publication in 1953, but if so, it is consistent with the rest of the lectures, as indicated by Sheehan’s own quilt quotation. (National Socialism falls outside the purview of Sheehan’s book, but he makes sure we know he’s against it.)

Sheehan is also dismissive of Heidegger’s postwar thoughts on the way out of the modern dispensation, particularly in his 1949 lecture “The Turn,” which is obscure even for Heidegger. The lecture also adds to the confusion about Heidegger’s concept of the turn by introducing a new sense of Kehre. This “turn” refers to the advent of the next dispensation of Being, in which mankind awakens “from oblivion of Being, to oblivion of Being.” Here Being refers to the clearing. Oblivion of Being refers to the intrinsic hiddenness of the clearing as well as to our lack of awareness of the intrinsic hiddenness of the clearing. Our awakening, therefore, refers to becoming aware of the intrinsic hiddenness of the clearing, which is equivalent to awakening to the fact that we cannot understand and control the dispensations of Being, which should overthrow the hubristic assumption that we can understand and control everything.

Sheehan again laments the “perverse rhetoric of hypostatization and reification that Heidegger employs, as if Being Itself, after centuries of ‘refusing Itself’ to humankind, suddenly chooses to turn and show Itself” (p. 265). But again, this is Heidegger’s description of how historical change presents itself to him. If the human will cannot control history, but history changes anyway, then history would seem to have a will of its own.

If we cannot control history, then what is the meaning of dissent? If ideas do not shape history, does that imply that dissenting ideas are merely subjective, private, and ineffectual? Not necessarily. Heidegger would have to hold that dissenting ideas are themselves dispensations of Being. If they are out of step with the present dispensation, perhaps they are the first glimmers of a new one. It is not surprising, therefore, that Heidegger occasionally adopts the tone of a prophet. If you find it annoying, just remember that it is far less pretentious than the idea that philosophers are the architects of history.

Heidegger is just one prophet of this new dispensation. It first stirred in 18th-century critics of the Enlightenment like Vico, Rousseau, and Herder. In the 19th century, it was taken up by such movements as Romanticism, Transcendentalism, utopian socialism, the pre-Raphaelites, and Arts and Crafts, as well as various Symbolists, Decadents, and dandies. In the 20th century, it stirred the prophets of deep ecology, agrarianism, and natural living like Aldo Leopold, Savitri Devi, J. R. R. Tolkien, E. F. Schumacher, Wendell Berry, and Carlo Petrini. It overlaps significantly with neo-paganism, Traditionalism, and Western seekers of Eastern wisdom, as well as with mystical and traditional forms of Christianity. It is also at work in the ongoing resistance to globalization, which, according to sociologists Charles Lindholm and José Pedro Zúquete, embraces the European New Right as well as movements of the Left.[4]

We should also remember that the man/meaning relationship is one of mutual dependency. Yes, collective meanings have the advantage in relation to any individual. But meaning depends upon man just as man depends upon meaning. The present dispensation may have claimed and shaped us, but it still needs us to sustain it. That means that each individual faces choices that sustain or undermine the present dispensation.

We sustain it whenever we participate in the global technological system, whenever we demand things that are faster, cheaper, easier, and more available. We undermine it whenever we prefer the local to the global, the beautiful over the useful, the earthy over the plastic, distinct peoples over monoculture and miscegenation, the acceptance of reality over the striving for power, the unique over the mass-produced, the ecosystem over the economic system, etc. Heidegger is just one face in a giant Sgt. Pepper’s collage of anti-modernists, along with generations of Wandervogel and hippies, historical preservationists and organic gardeners, Identitarians and Zapatistas, monkeywrenchers and tree-spikers, druids and swamis, down to flannel-clad hipsters tending bees and brewing beer in Brooklyn. When enough of us live as if the new dispensation is already here, perhaps it will arrive.

Sheehan complains that Heidegger’s account of the a priori assumptions of modernity is not based on fine-grained historical analysis. I guess it seems insufficiently inductive to him. (Yes, the oil industry seems in the grip of world-dominating hubris. But what about the coal industry?) But this seems to miss the point. We will not encounter the a priori assumptions of modernity in front of us, for they are already behind us, within us, structuring how we see the world and ourselves. Since we are all more or less modern men, we can test the truth of Heidegger’s claims simply through self-reflection.

Sheehan dates himself a bit by complaining that the 96 volumes of Heidegger’s Complete Edition published to date make no mention of Kapitalismus — as if Heidegger’s analysis of modernity needed recourse to Marxist buzzwords, as if he had not transcended the opposition of capitalism and socialism and revealed their underlying metaphysical identity.

* * *

Although I am nonplussed by Sheehan’s criticisms of Heidegger, I have some of my own. I am skeptical of his post-Kantian transcendental quarantine of metaphysics. I am skeptical of his biological race-denial and would like to explore his rationale. I am not so sure that the clearing is intrinsically hidden at all, or hidden in a non-trivial way.

But my main objection to Heidegger is his terrible writing. I long ago lost count of the Heideggerian words that actually don’t mean what they seem to mean. Heidegger translator David Farrell Krell recounts, “Occasionally, I would bring [Heidegger] a text of his that simply would not reveal his meaning; he would read it over several times, grimace, shake his head slightly, and say, ‘Das ist aber schlecht!’ (That is really bad!).”[5] I wish I could get back every hour I wasted reading Derrida and Foucault. I don’t feel the same way about Heidegger. But especially with certain works, I feel like those South African miners who have to sift through mountains of rubble for a pocketful of gems. When it comes to making sense of Heidegger, the philosopher was his own worst enemy, which makes Thomas Sheehan’s scholarly career a work of friendship. Making Sense of Heidegger is an indispensable book on an unavoidable thinker.[6]

Notes

1. Martin Heidegger, “The End of Philosophy and the Task of Thinking,” translated by Joan Stambaugh, in On Time and Being, trans. Joan Stambaugh (New York: Harper & Row, 1972), p. 62 and Basic Writings, revised and expanded, ed. David Farrell Krell (New York: HarperCollins, 1993), p. 438.

2. Martin Heidegger, Das Ereignis, ed. Friedrich Wilhelm von Herrmann, Gesamtausgabe, vol. 71 (Frankfurt a.M.: Klostermann, 2009). In English: The Event, trans. Richard Rojcewicz (Bloomington: Indiana University Press, 2013).

3. Even a Shakespeare’s contributions to the English language are small compared to what he inherited.

4. Charles Lindholm and José Pedro Zúquete, The Struggle for the World: Liberation Movements for the 21st Century (Stanford, Stanford University Press, 2010).

5. David Farrell Krell, “Work Sessions with Martin Heidegger,” Philosophy Today 26 (1982), p. 138.

6. As a book, Making Sense of Heidegger is not particularly attractive, but it is well-edited. I spotted only a few mistakes: p. ix: GA 6 should be Nietzsche, vols. 1 and 2; p. 210: “breaks” should be “brakes”; p. 262: “synchronic” and “diachronic” are reversed.

 


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[2] Making Sense of Heidegger: A Paradigm Shift: http://www.amazon.com/gp/product/1783481196/ref=as_li_tl?ie=UTF8&camp=1789&creative=390957&creativeASIN=1783481196&linkCode=as2&tag=countecurrenp-20&linkId=MFB4TFB6UGTXA3QC

[3] Otto Pöggeler: http://www.amazon.com/gp/product/0391036165/ref=as_li_tl?ie=UTF8&camp=1789&creative=390957&creativeASIN=0391036165&linkCode=as2&tag=countecurrenp-20&linkId=ZPMKXW3NT34XPK5E

[4] Graeme Nicholson: http://www.amazon.com/gp/product/0391040162/ref=as_li_tl?ie=UTF8&camp=1789&creative=390957&creativeASIN=0391040162&linkCode=as2&tag=countecurrenp-20&linkId=7AIWHTOM6APM5UME

[5] Michael Zimmerman: http://www.amazon.com/gp/product/0253205581/ref=as_li_tl?ie=UTF8&camp=1789&creative=390957&creativeASIN=0253205581&linkCode=as2&tag=countecurrenp-20&linkId=IZ2GJZ7YR3UL5H4S

[6] Richard Polt: http://www.amazon.com/gp/product/0801485649/ref=as_li_tl?ie=UTF8&camp=1789&creative=390957&creativeASIN=0801485649&linkCode=as2&tag=countecurrenp-20&linkId=JLH6XS5DXZ4KEIOA

[7] Thomas Sheehan: http://religiousstudies.stanford.edu/people/tom-sheehan/publications/

[8] Karl Rahner: The Philosophical Foundations: http://www.amazon.com/gp/product/0821406841/ref=as_li_tl?ie=UTF8&camp=1789&creative=390957&creativeASIN=0821406841&linkCode=as2&tag=countecurrenp-20&linkId=XCYALCQLMK4E5U6B

[9] The First Coming: How the Kingdom of God Became Christianity: http://www.amazon.com/gp/product/0394511980/ref=as_li_tl?ie=UTF8&camp=1789&creative=390957&creativeASIN=0394511980&linkCode=as2&tag=countecurrenp-20&linkId=RQJJPA34JP3GNFSW

[10] Julius Evola: http://religiousstudies.stanford.edu/wp-content/uploads/1986-DIVENTARE-DIO-EVOLA-NIETZSCHE-HEIDEGGER.pdf

[11] Alain de Benoist,: http://religiousstudies.stanford.edu/wp-content/uploads/1981-MYTH-AND-VIOLENCE-Part-I.pdf

[12] The Emergency of Being: http://www.amazon.com/gp/product/0801479231/ref=as_li_tl?ie=UTF8&camp=1789&creative=390957&creativeASIN=0801479231&linkCode=as2&tag=countecurrenp-20&linkId=NJPTKIC7O77R43IU

[13] Heidegger’s Roots: Nietzsche, National Socialism, and the Greeks: http://www.amazon.com/gp/product/0801472660/ref=as_li_tl?ie=UTF8&camp=1789&creative=390957&creativeASIN=0801472660&linkCode=as2&tag=countecurrenp-20&linkId=RFMQEB3RJFMA2FQU

[14] Heidegger’s Later Philosophy: http://www.amazon.com/gp/product/0521006090/ref=as_li_tl?ie=UTF8&camp=1789&creative=390957&creativeASIN=0521006090&linkCode=as2&tag=countecurrenp-20&linkId=SKA2FPQKGCWBDAWV

[15] Heidegger’s Hut: http://www.amazon.com/gp/product/0262195518/ref=as_li_tl?ie=UTF8&camp=1789&creative=390957&creativeASIN=0262195518&linkCode=as2&tag=countecurrenp-20&linkId=3JUYH4MLG37XBLAN

[16] Dugin’s dreadful book: http://www.counter-currents.com/2014/11/dugin-on-heidegger/

[17] beyond Being: http://www.counter-currents.com/2014/10/heideggers-question-beyond-being/

[18] Image: http://www.counter-currents.com/wp-content/uploads/2014/11/clearing-lighting.jpg

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Des réponses décisives

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Des réponses décisives

par Georges FELTIN-TRACOL

 

BIOS-_couv_OZON_1.jpgAncien responsable de l’excellente revue écologiste radicale Le recours aux forêts, Laurent Ozon est un penseur organique de belle facture. Président-fondateur de l’association Maison Commune, il a publié fin septembre 2014 un recueil d’entretiens intitulé France, les années décisives, puis lancé dans la foulée à Paris le Rassemblement pour un Mouvement de Remigration (R.M.R.). Ses réponses se révèlent pertinentes.

 

Cependant, afin de ne pas verser dans la dithyrambe stérile et donc inutile, il convient au préalable d’émettre quelques critiques. De tous les chapitres qui organisent ce livre, le dernier « Engagements et style de vie », est le moins convaincant, car riche en paradoxes. Le premier repose sur cette déclaration : « Ne lisez pas trop, vivez, parlez, sentez, battez-vous. Tout est déjà en vous. Les livres ne vous apporteront pas ce qui vous manque (p. 97) » tout en éditant un livre ! L’esprit malicieux pourrait fort bien appliquer ce conseil en ne l’achetant pas… À rebours de l’auteur, soulignons que certains ouvrages peuvent combler des manques et ce, en particulier dans le domaine des connaissances. Concilier expériences pratiques et lectures livresques donne parfois à de bons résultats si la synthèse réalisée correspond bien sûr à l’idiosyncrasie du lecteur.

 

Plus grave est la seconde contradiction. En fondant le M.R.M., Laurent Ozon prévient qu’il n’aura aucune « implication électorale au moins jusqu’en 2017 (p. 93) ». L’auteur assure en outre qu’il « prône surtout un réalisme en politique (p. 93) ». Le champ politique électoral sur ce créneau spécifique est, pour l’instant, largement occupé par le F.N. Il y a donc de la sagesse dans ce retrait volontaire d’autant qu’« on n’entre pas en politique pour défendre des idées, prévient-il, mais pour prendre de la puissance et faire dominer dans la sphère sociale ses vues et sa capacité opérationnelle. Sinon on se trompe d’engagement (p. 93) ». Par conséquent, le M.R.M. se cantonne à une fonction, sinon « métapolitique », pour le moins d’influence et/ou d’agitation auprès de l’opinion publique comme le prouve l’excelente campagne sur Internet avec des affiches invitant les bien-pensants à enfin accueillir les fameux « sans-papiers ». Or a-t-il dès à présent l’audience et, surtout, les moyens d’aller au devant d’un public qui ignore tout de son auteur ? À moins que ce mouvement ne se contente d’un rôle ingrat en coulisse et de la fonction honorable de laboratoire d’idées, mais pour influencer qui ?

 

Culbuter les idées reçues !

 

Cette absence de méthode contraste lourdement avec les injonctions impérieuses de l’auteur pour qui « apprendre à bien faire les choses est aujourd’hui plus nécessaire à beaucoup, qu’apprendre à savoir pourquoi le faire. C’est un peu abrupt mais c’est ainsi. Si chacun donne son avis sur les finalités, les stratégies et la tactique, c’est aussi parce qu’il n’existait pas jusqu’ici de mouvement qui fasse autorité et inspire le respect. Je ferai ce qui est en mon pouvoir pour que cela change. Nous verrons alors si les bavards peuvent trouver leur place et s’inscrire dans une action collective qui implique discipline, dévouement et sens des responsabilités (p. 98) ». Une telle exigence de discipline se comprend, s’exige et s’approuve dans le cadre du combat politique – électoral, certainement pas dans celui d’une association culturelle ou à visée métapolitique. Dans l’affrontement politico-électorale, le militant engagé espère recueillir des satisfactions matérielles, en particulier un mandat électif. Avec de pareilles injonctions, quel contentement le militant culturel peut-il retirer ? Laurent Ozon semble ici confondre les essences du politique et de l’économique. Il transpose dans le champ métapolitique des pratiques de gestion issues du monde de l’entreprise. De méchantes langues y verraient l’indice d’un comportement sectaire… En outre, ce sens de la discipline n’est possible que par temps de « passions chaudes », voire bouillantes. En dépit des manifestations de masse des « pépères en loden » contre le « mariage pour tous », force est de constater que les passions profondes restent froides.

 

On ne doit toutefois pas se focaliser sur ces quelques points litigieux. Avec le brio qu’on lui connaît, Laurent Ozon expose très clairement les moyens pour s’en sortir. Son message est révolutionnaire parce que « la situation actuelle est celle d’un pays ouvert aux quatre vents, crispé sur des choix économiques obsolètes et pris en otage par des lobbies d’intérêts. Il sera difficile de réformer ce système sans un sérieux coup de balai (p. 19) ». Il ne manie pas la langue de bois ou les sots éléments de langage châtré. Il détermine clairement l’ennemi aux différentes facettes. C’est « les Droits de l’Homme [qui] sont un élément du dispositif d’ingérence à prétention morale, de l’Occident américano-centré contre ses adversaires (p. 53) ». Leurs effets en sont calamiteux puisque « la plupart des Européens baignent dans une idéologie qu’on pourrait appeler l’idéologie du flux ou l’idéologie de l’échange. Idéologie qui nous fait considérer comme des agrégats aléatoires (p. 75) » et sont « atteints d’une sorte de sida mental, d’une forme de perte d’immunité dont la clé de notre capacité à nous penser nous-mêmes comme des groupes, des communautés, des peuples (pp. 65 – 66) ».

 

Oligarchie, Mégamachine, État ethnocidaire

 

Détaché de toute thèse conspirationniste, l’auteur en impute la responsabilité première au fait d’avoir « grandi dans une société-bulle nourrie par une économie incroyablement dynamique. Une méga-machine économique, technologique et culturelle (p. I) » alors que « certains savaient déjà que cette bulle était un mirage qui reposait sur un cycle d’exploitation énergétique limité, financé par des dettes contractées dans une monnaie discrétionnaire, sans autre valeur que celle du papier sur laquelle elle est imprimée; un système cynique et meurtrier contrôlé par des puissances financières colossales; doté d’une puissance militaire, médiatique et culturelle prête à écraser toute contradiction sous les bombes, les mensonges et la sidération produite par son industrie du divertissement (pp. I – II) ». Bref, « cette société n’est pas viable. Elle va donc se trouver dans les 20 années à venir en face de ses contradictions (p. 94) ».

 

Il observe en sociologue de l’immédiat aussi qu’« une oligarchie occidentale s’est constituée durant deux siècles. Cette oligarchie a prélevé dans les bourgeoisies nationales des pays dits occidentaux les meilleurs et les plus compétents dans tous les domaines pour former une “ superclasse ” dont les intérêts et les réseaux, les territoires d’influence, se sont mondialisés (p. 1) », ce qui a un impact considérable en France parce que « notre classe politique est le résultat sidérant de plus de quarante années de contre-sélection. […] Malgré quelques exceptions notables, notre classe politique est un ramassis d’opportunistes sans colonne vertébrale, de rusés nuisibles et incompétents. Ils appartiennent à une sociologie en formation, une oligarchie de gestion de notre affrontement. Les plus intelligents sont membres d’une superclasse mondialisée mentalement qui ne se sent plus de communauté de destin avec le peuple; et les moins intelligents sont  les pantins d’intérêts qui les dépassent (pp. 4 – 5) ». Maître de l’appareil administratif, judiciaire, médiatique et financier, cette prétentieuse caste politicienne a transformé « l’État français [… en] office de colonisation de son propre territoire contre sa propre population (p. 63) » qui planifie et organise « une politique d’assassinat d’un peuple (p. 63) », les Français d’ethnie européenne. Il l’illustre par un exemple édifiant : « Le MEDEF et la F.N.S.E.A. sont les acteurs incontournables depuis 30 ans de la conversion de l’industrie agro-alimentaire et du paysannat en une activité industrielle à la botte des transnationales, activité qui fabrique du chômage, de la souffrance animale, de la pollution écologique et des denrées immondes, sans jamais évoquer le mal de vivre des agriculteurs (p. 33) ». Dans le même temps, il s’agit de briser tout sentiment de résistance populaire structurée. Ainsi, l’« utilisation extensive d’un vocabulaire principalement psychiatrique pour caractériser les réactions du corps social et, simultanément, la criminalisation par la loi des opinions ainsi désignées pour en faire des délits sont d’évidence liberticides et n’ont qu’un seul objectif : tuer le débat pour imposer (user de la force) des normes à la société et pour d’autres intérêts, provoquer de la polémique, de la colère et détourner l’attention de la population d’autres questions cruciales (pp. 47 – 48) ».

 

En macro-économie, il constate que « la crise de l’euro est le résultat d’une opération d’instabilisation menée par le monde financier et ce que l’on a coutume d’appeler “ l’État profond américain ” pour maintenir le statut du dollar comme monnaie de change internationale (p. 35) ». Laurent Ozon accuse « la sphère anglo-saxonne liée indéfectiblement aux intérêts de l’État profond américain [… de] cherche[r] à faire capoter cette puissance potentielle (la crise de l’euro, c’est la FED et la City) au profit, soit d’un État européen mollusque et d’un euro-croupion, soit des souverainismes-irrédentismes nationaux parfaitement instrumentalisables et qui ne pèseront rien s’ils sont divisés dans le jeu des puissances à venir (p. 39) ».

 

Penser la remigration

 

Fort heureusement, il voit que « cette oligarchie perd de sa cohésion, perd de ses compétences, augmente ses moyens sous l’effet de l’élargissement de ses terrains d’intervention. Elle se communautarise et relâche dans la nature […] des compétences et des talents qu’elle ne sait plus fixer sur ses projets et ses infrastructures (p. 3) ». Son analyse n’est pas pour autant optimiste. D’autres défis menacent la civilisation européenne. Pour lui, et les faits le prouvent chaque jour, seule sera vraiment souhaitable une « translation, c’est-à-dire la reformation d’un ordre économico-politique qui permettra de résoudre ce qui ne peut plus l’être dans le système actuel (p. 6) » dont la remigration constitue une donnée fondamentale. Pour ce néologisme, il désigne un « processus politique construit d’inversion des flux migratoires (p. 94) ».

 

La remigration est un anglicisme dont le terme français correct serait « ré-émigration ». Au-delà de la simple question de vocabulaire, ce concept, simple à comprendre, répond parfaitement aux défis de l’indéniable « Grand Remplacement ». L’histoire a déjà connu de tels phénomènes. Au XVIIe siècle, la très catholique espagne expulse les Morisques et ses juifs dans le respect des personnes. En 1962, en moins d’un trimestre, le million de Pieds-Noirs quitte l’Algérie sous les menaces du sanglant et tortionnaire F.L.N. qui hurlait : « La valise ou le cercueil ! » L’État islamique en Irak et au Levant pratique, lui aussi, la remigration en obligeant par la violence les minorités chrétiennes et yézidies présentes depuis toujours à abandonner leur terre natale. Cet même État islamique accueille des mahométans venus d’Europe pour faire le djihad et qui réalisent, eux aussi, une remigration. Que ces converties et ces volontaires restent au levant et s’y fassent sauter ou exploser par les bons soins des forces légitimes syriennes, irakiennes et kurdes… É moyen et long terme, les dix millions d’étrangers devront rentrer chez eux à la condition indispensable que cette remigration soit assortie d’une révision générale des naturalisations sur quatre décennies avec, crime contre les identités charnelles oblige, un indispensable effet rétroactif.

 

Laurent Ozon ne conçoit cependant pas les Européens comme un peuple unique. Il importe néanmoins de leur redonner la maîtrise effective de leur destin. Certes, s’il les définit « comme une substance, c’est-à-dire comme une nébuleuse de populations ayant des différences assez nettes. Un ensemble de populations faciles à identifier et possédant une variabilité intra-spécifique inégalée (p. 74) », il maintient que « nous sommes des Européens de civilisation française. Cette réalité est sensible, historique, civilisationnelle, morphogénétique, linguistique, etc. Nous sommes donc des autochtones en Europe (p. 73) ». Pour cette assertion, Laurent Ozon dépasse par le haut, anagogiquement aurait écrit Julius Evola, la seule problématique identitaire, car « l’identité n’est pas seulement, pour nous autres Européens, une affaire de racines (p. 25) ». Il rappelle implicitement l’importance de la polarité archaïque et ancestrale des racines et des origines.

 

Pour une écologie communautaire

 

Sa démarche percutante repose aussi sur l’apport crucial de l’écologie qui « est au départ une science qui étudie les rapports entre un être vivant et son milieu. C’est la science des communautés (p. 25) », c’est même « une science des contextes (p. 24) ». À ses yeux, la notion de communauté prend une valeur essentielle parce que c’« est la forme collective qui permettra à notre population de rompre avec l’individualisme et l’isolement (p. 88)  ». Cette écologie communautaire, très éloignée du gauchisme libéral-capitaliste d’Europe Écologie – Les Verts, passe par la relocalisation nécessaire des biens, des personnes, des capitaux et des idées. Le moment est propice puisque « nous vivons déjà sans vraiment le mesurer, au milieu des ruines et dans le chantier des mondes à naître. C’est le moment d’y voir clair (p. III) ». « Relocaliser, c’est donner à chaque peuple la possibilité de subvenir à la part la plus importante possible de ses besoins par ses propres moyens. C’est favoriser les circuits économiques courts et ainsi assurer une autosubsistance relative capable de permettre au population de garder la maîtrise de leur destin (p. 9). »

 

Laurent Ozon approuve donc le localisme, « pierre angulaire de la décolonisation économique, condition indispensable de la souveraineté politique (p. 10) ». « Sorte de protectionnisme 2.0 (p. 10) », c’« est un souverainisme économique (p. 9) ». Il encourage « la transition localiste et écologiste dans une société protégée des flux de population et de marchandises, ayant recouvré les moyens de sa souveraineté monétaire, vivrière et militaire, adossé à une unité politique et territoriale capable de résister au bras de fer qui ne manquera pas d’avoir lieu si nous voulons briser les chaînes de l’usure (p. 7) » et affirme, avec raison, que « le localisme n’est absolument pas incompatible avec l’existence d’un État souverain et puissant, au contraire. Il est un facteur de densification territoriale, culturelle, économique et de stabilité (p. 11) », car « le localisme part de la base vers l’État par délégation de compétence, c’est ce que l’on nomme le principe de subsidiarité (p. 11) ».

 

Faut-il regretter qu’il n’aborde pas le thème, bientôt porteur, de la biorégion ? Intégrée dans une Europe revivifiée, désinstallée et faustienne, qui dompte et domine la Technique, la nation organique n’est souhaitable que si elle favorise la constitution d’authentiques biorégions.

 

Laurent Ozon prépare consciencieusement une révolution globale des âmes, ce qui rend ses réponses si décisives en ce début de XXIe siècle.

 

Georges Feltin-Tracol

 

• Laurent Ozon, France, les années décisives. Entretiens 2013 – 2014, Éditions Bios, 2014, 114 p., 15 €, à commander sur www.editionsbios.fr.

 


 

Article printed from Europe Maxima: http://www.europemaxima.com

 

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René Guénon, Roma, Convegno

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jeudi, 18 décembre 2014

Lancement du site de l'Institut Iliade, 21 décembre 2014

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de l'Institut Iliade

le 21 décembre 2014

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Ukrainian Nationalism, Socialism, & the Resistance to Imperialism in the 20th Century: From Franko to Stoyan

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Ukrainian Nationalism, Socialism, & the Resistance to Imperialism in the 20th Century: From Franko to Stoyan

By Matthew Raphael Johnson

Ex: http://www.counter-currents.com 

Introduction

In no way can a brief article do any justice to a complex idea like the Ukrainian nation. While this author has dedicated his academic life to these and related topics, its poor treatment in the press and distortion by certain emigre circles calls for a certain clarification. One that will not doubt please no one. However, this article purports to be nothing but a scattered set of ideas on a colossal topic penetrated by only a few.

National movements develop a scheme of history. Historical schools in the last two centuries have differed on what form of organization is the prime mover in history: national, urban, or civilizational, or economic. National histories have chosen among them to construct the best narrative. Of course, all histories do this, as the pure “abstract theorist” of fantasy does not exist anywhere.

The specific Ukrainian idea historically is worthwhile. It begins at Kievan Rus (really before that, with a Slavic civilization going far back in time) and does not veer off into Suzdal or Moscow. Rather, the powerful, but short-lived, state of Galicia was far superior as an example. Perfectly situated on Central European trading routes and blessed with endless salt marshes, the constant and usually violent confrontations between noble and crown led to a fairly balanced system. Two monarchs in particular, Roman and Daniel, ruing during the high middle ages, brought Galicia to the height of its power.

Suzdal was seen as a foreign state of Finns and northern tribes including Lapps and Permians which sacked Kiev under the prince of Vladimir, Andrei, in 1169. Andrei, nicknamed “Bogolyubsky,” was half Cuman[1] though his mother. Instead, the Ukrainian idea is slowly absorbed into Lithuania, which had called itself the gatherer of Rus’ before Moscow did. Tver had called itself the Third Rome before Moscow, and some have argued that Novgorod, Suzdal and even Ohrida claimed that title.

From the fall of the Galician state under the Mongols to the concomitant growth of Rus-Lithuania, gradual Polonization led to the creation of the Uniat, or “Greek Catholic” church, a symbol of colonial rule that attracted the ire of the Cossacks. The Cossack host is normally seen in the early modern era as having two sides: the first, the Hetmanate, or those groups fighting Polish or Turkish forces in that part of Ukraine and the Sich (or fortress) Cossacks at Zaporozhya. The latter had a tendency to be very populist, while the former was split between pro-Russian and pro-Polish wings (see below).

The broader point is that the idea of Kievan Rus and that of Moscow have little in common. The Ukrainian view, of both Orthodox and Uniat backgrounds, is that Kiev is best represented by the royal state of Galicia under Roman and Daniel, and then the decentralized Russian state of Lithuania, where the overwhelming majority of its population was Russian and Orthodox. Only after the Treaty of Lublin (1569) did Poland slowly absorb the Lithuanian elements as the Russian nobility fled to Moscow’s territory.

For historians such as Mykola Kostamarov in the 19th century to Mikhail Hrushevsky and Petro Doroshenko in the 20th, that approach has been dominant. The argument is that there is no quick transfer of the crown from Kiev to Suzdal to Moscow. That scheme of history, formalized in the 19th century by Katkov and even earlier by Karamazin, is still worthwhile and contains some truth, but it suffers by refusing to take Russian-Lithuania into account. Only in understanding, however vaguely, that scheme of history does the Ukrainian nationalist movement make any sense.

Two Ukraines, Two Hetmans: Pavel Teterya and Pavel Skoropadsky

Two figures, distant from one another in time although bearing the same title, serve to show the problematic aspects of Ukrainian nationalism and the eternal question of Ukraine’s orientation. Pavel Teterya, Cossack Hetman (monarch, war leader) of Polish Ukraine (that is, the Right Bank) died circa 1670. He was condemned by many, possibility a majority of Ukrainians at the time, for a pro-Polish outlook based on a strongly aristocratic political orientation. The Ukrainian idea for him was western, European, and can become a part of a federated structure with other ethnic groups including Poland. Ukraine was for Teterya and many like him, an integral part of Central, not Eastern Europe.

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Another Hetman, Pavel Skoropadsky,[2] came to power just as Germany was signing the Versailles treaty. He is condemned equally with Teterya, but due to a pro-Russian, rather than a pro-western, stance. Neither man can be considered anti-Ukrainian in the least, but the means to ensure independence and cultural flourishing were very different. Both realized that Ukraine was too exposed to both east and west to ever be “independent.”

Teterya believed in a strong Ukrainian, Cossack nobility modeled on the Confederations within the Polish Senate. Seeking a cohesive elite, the preservation of noble and church property were essential for the maintenance of some kind of autonomy. Since a totally free independence was out of the question in the 1660s, Teterya sought a confederation of equality with Poland and Lithuania based on the Treaty of Hadiach (1658), negotiated by his predecessor, Ivan Vyhovsky.

This treaty, never made into law, described a political vision with Ukraine in a confederate union with Poland and Lithuania on the following conditions: that Orthodoxy and Catholicism be legally equal, that Polish and Jewish colonists be expelled, that Cossack nobles have the same rights as Polish ones, and that the Hetman be an office of strength, one that can quickly react to any vitiation of the agreement. This was accepted by Poland and the pro-western faction of Cossacks. The Russian invasion and the consequent Treaty of Andrusovo (1667) put an end to that, as this treaty divided Ukraine into Polish and Russian halves.

Russian agents spread the world that Teterya’s consultation with the Poles means that he wanted the Polish oligarchical system of “government” to be imposed on all Ukraine. They spread rumors that he had converted to Catholicism, which at the time was the same as to cease being Ukrainian. Most of his career was spent fending off rebellion and invasion from all sides, and he died a broken, miserable man. Even the date of his death is uncertain.

The Reds having briefly taken most of Ukraine by 1918, were overthrown by Pavel Skoropadsky (died 1945) who then ruled Ukraine as Hetman for a short time after World War I. German forces, brought into Ukraine due to Lenin’s signing of the Brest-Litovsk Treaty (1918), approved the coup and offered limited support to the Hetman. The problem was that neither Bolsheviks nor the “western” camp in Ukraine were satisfied.

In war-torn Ukraine, suffering from total dislocation, chaos, warfare, and death, Skoropadsky put Ukraine on a solid, independent footing. A former officer in the tsarist army, he mixed the best of Russian, German, and Ukrainian traditions in government. Every Ukrainian family under the Hetman was guaranteed 25 acres as a minimum which was inalienable. This land could not be taken away as debt repayment.

He created a peasant land bank that permitted peasants to buy land at subsidized rates. He created a firm monetary regime that was accepted throughout the nation for the first time. He massively increased education at all levels and created a brand new police force for the collection of taxes. Given the chaos of the age, the state under the previous Rada (that is, Council or parliament) failed to project power outside of Kiev. Skoropadsky realized that, in order for the country to survive, he needed a strong state, a rational army on the Russian model, and a navy. He succeeded on all counts.

His policies were so successful that he was able to loan the White army of General Denikin 10 million rubles and, at the same time, finance the newly independent state of Georgia. Ukraine was totally self-sufficient in food, and exported a full 35% of the total harvest in 1918. The most impressive achievement of all is that the Hetman did this only between April and December of 1918. Such clear political genius created for him numerous enemies.

Ukrainian “nationalists,” in league with both Poland and Lenin, overthrew Skoropadsky near the end of 1918, forcing him to flee to Germany. Ukraine was then governed by the ineffectual Directory, modeled after the French Revolutionary council of the same name, making the country ripe for the Red takeover. Since Symon Petliura (died 1926), the head of this “nationalist” government, refused to fight with the White forces, he went to Poland for military assistance. This absurd alliance was rejected by nearly all, since Poland had made it clear that it sought to annex much of Ukraine to itself. However, for a brief time, Poland and Petliura had defeated both Whites and Reds.[3]

Petliura_Symon.jpgPetliura was a member of the “Poltava” Masonic organization, as were several of the major Ukrainian nationalists in the 19th and early 20th century. This was also the organization that initially gave birth to the elite Decembrist movement. It is not, however, to conclude from this that Petliura was in any way “illumined” but that he was a member and recruited within its ranks.

Petliura, a Mason and ostensible Ukrainian nationalist, cooperated with the Poles against the Reds, and cooperated with the Reds against Skoropadsky, a policy almost designed to destroy the strong foundation for independence Skoropadsky had skillfully laid. These “nationalists” ensured the genocide of Ukraine that both the Poles and Reds would unleash.

The Directory was split between Petliura’s “republican” faction and V. Vinnychenko’s “communist” faction. Like Stepan Bandera (see below) Petliura was a “social nationalist,” believing in a “labor Ukraine” that is governed by both workers and peasants. The real problem was poverty: Petliura held that the present, war-torn condition of Ukraine was a breeding ground for opportunism. This means that the poor, the war-weary and the exhausted will accept any government promising some level of stability. That was not the role either the Rada or Directory was able to play. Only two factions were capable of this: Skoropadsky or the Bolsheviks.

The narrative above summarizes much about Ukrainian life. The Teterya movement was western, aristocratic, and pro-Polish. Other major figures promoting this view were Hetmans Ivan Vyhovsky and Ivan Mazepa. This is the proverbial “western” approach of Ukrainian nationalists. Petliura was clearly in this camp as well, as were most Ukrainian Masons.

The other faction is represented by Gogol or Skoropadsky. Hetmans such as Damian Mnohohrishny (d. 1703) or Ivan Briukhovetsky (d. 1688) were pro-Russian, but did not accept any form of direct rule from Moscow. Neither faction wanted anything other than an autonomous or (later) independent Ukraine, but the question was the source of identity and the means of its achievement.

Ivan Franko

Ivan_franko_by_trush.jpgThe era of Skoropadsky came on the heels of Ivan Franko’s death in 1916. Franko was one of the more interesting figures in the Ukrainian national-socialist movement in the early 20th century. Constantly reassessing the nature of the state, Franko made arguments for a national form of state socialism while, in other contexts, direct condemnations of the state in general. The state, at its worst, is an unfairly privileged institution which enshrines political and economic inequality as the “common good.”

He accepted Marxism on four specific points: that dialectics, rather than linear logic, is the best way to understand the social nature of logic. The dialectical method, almost always misunderstood and mangled, is the constant interplay of the ideal and its physical manifestation. In other words, any ideal of the nation is constantly being contrasted to the daily grind of social or civic life. Movement is then the perception of the gap between the two.

Secondly, he accepted Marx’s concept of surplus value. There are two ways to view this: the first is that the act of production has to produce more value that it took to make the product. The surplus value is then what is absolutely required in order to a) replace and maintain capital and b) provide a profit for the capitalist. The profit for the owner of capital is the second element of surplus value. The two both require surplus value, but their social distinctions are very clear. The productivity of labor and its manifestation in wages is another example of how dialectical logic is superior to its Anglo-American linear and bourgeois competitor. Its significance is that, given the massive increases in productivity then and now, man need only work a few hours a week to ensure all basic needs are met.

Third, that history can be understood as being set in motion by changes in the means of production. As those profiting from capital continually use labor to better increase production in both quality and quantity, technology changes. History is then this dialectical adjustment among labor, technology and the classes that benefit from both. Finally, he accepted the idea of labor as the sole source of value, something uniting both Locke and Marx.

He rejected Marx on the questions of materialism, the domination of the state and, finally, the fact that centralization of capital has not occurred. Small business has not been destroyed in the west the way Marx had predicted. Franko held that civilization can never be reduced to matter in motion. Thought, social exchange, symbolism, ideals and hopes for the future are not produced by material things. These goods are in fact, not material at all.[4]

Marx was useful, but since he rejected the importance of ethnic ties, he was ultimately rejected. The broader point is that any true nationalism, being based on solidarity, cannot then enshrine competition in economics. For Franko, capitalism was based on three things: the demand of capital for labor at the lowest possible price, to buy raw materials and other necessaries at the lowest possible price and finally, to sell the product to the public at the highest possible price.

The modern state, however, is different from government. It is not based on solidarity, but comes into existence through force. This force is that of the wealthier elements of the population using their private security as “government.” The modern state is a machine that cannot command loyalty. The ethnic group, the folk certainly can, but the relations between the folk and the state are normally in opposition.[5] Later in his career, Franko would reject anarchism because the human race had been too brutalized by the machine. Self-government and the capitalist division of labor were not only incommensurable, but polar opposites.

Franko’s view was that independence is a necessity for both solidarity and economic reform. Colonialism was a problem in part because it automatically condemned the profits from labor in the country to be shipped out of it. Colonization made no sense unless the colonizer was getting something out of it. For Franko, the colonization of the poorer by the richer was justified by progress and social Darwinism. The only thing now included in this concept of progress was moral progress.

Franko’s view of history was progressive, but a progress based on moral liberty. Economic development is one thing, but if it does not lead to the emancipation from labor (or at least drudgery), then it is not worthwhile. Progress itself is ambiguous as it has opposing effects on specific human peoples and places. The division of labor, which is main driving force of development, together with the disparity of strength, character and abilities creates and exacerbates inequality among people. Like most nationalists, Franko argues that national belonging must be based on some sort of substantial equality. Nothing can justify the rule of a small handful of rich people and millions of the exploited poor.

Franko’s understanding of history is the growth process of human free activities to expand the limits of the possible. However, man is not abstract: this liberation from necessity and drudgery is also mostly at the level of families and communities, not individuals.

It is essential that defining community through which people able to exercise their pursuit of happiness, Ivan Franko emphasizes the nation as an integral organic and natural part of the historical process. Franko could not be clearer in his book, Beyond the Limits of the Possible:

Anything that goes beyond the frame of the nation is either hypocrisy from people of internationalized ideals which serve to provide cover for ethnic domination of one nation over another. Either that, or a sickly sentimentalism and fiction that could only serve to express one’s alienation from his own people.[6]

The left is failing, so Franko argued, because it has nothing but economic demands to hold society together. This is completely insufficient. The nation is “a natural expression of the soul.” In this sense, the nation is an essential part of one’s individual makeup. Without it, mass society develops: a gaggle of undifferentiated, mostly superfluous “voters” and “consumers.” Each person is responsible for changing himself away from the mass, it’s just that the mass is much easier: there is no freedom or identity to live up to. The nation is as much subjective as objective. He rejected anything that turned man into a machine, which is what he saw modernity doing.

The “savage” is the moral superior of the “Enlightened” English colonialist, since the Enlightenment itself came from England’s exploitation of much of the world. Progress is hence dependent on colonialism, the factory system and the ideology of materialism that turns man into a machine. The problem with Darwin was that freedom is nowhere to be found. The world is a mechanized unit. Therefore, in the human world, there must be something that does not evolve, namely our consciousness and freedom. Franko’s atheism (which waxed and waned throughout his career) was not compatible with the mechanism of Darwin’s theory. For him, the dialectic of freedom and necessity in nature always tormented his work and never found a solution.

Even worse, Franko found no home on either the “right” or the “left” in Ukraine’s complex politics of the early 20th century. As Petliura and Vinnychenko never resolved their differences, Franko’s loathing of the left was based on the fact that they rejected the nation. What sort of society could be based merely on economic self-interest? After all, that’s all socialism was claiming. Without the “national,” the “socialist” is vapid, empty economism.

Since Franko was a socialist and atheist, the Orthodox or ethnic “right” had no interest in him. Since he believed in ethnic solidarity and moral regeneration, the “left” offered nothing to him either. As a secular man, Franko remains in the minority among Ukrainian nationalists, but his poetry and prose electrified activists regardless.

Stepan Bandera and the OUN

The famous Ukrainian nationalist Stepan Bandera (died 1959) argued that the nation is a genetic unity. It is based on shared biological foundations because it is based on intermarriage and hence, genetic similarity. People normally do not marry those who do not speak their language, which in the present climate in America, is a controversial statement. This difference in genetic constitution implies that economics and life choices will differ among peoples in that they are – at their most rooted biological level – different from one another. As genetics interact with the topography and political history of a people, a real, distinct ethnos is formed.

For Bandera, the family is the first community and the primal one. This slowly develops into a sense of mutual interdependence, one founded on a sense of solidarity that becomes the root of nationhood . This is especially pronounced if the group is undergoing external pressure from a marauding foe or a rapacious empire. This solidarity is, importantly, the root of a basic egalitarianism in economic life. Labor, as Hegel argued, is national in the sense that the division of labor is the transformation of individual interest into the collective.

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A common goal requires working in a climate of sacrifice and virtue. Like Ivan Franko and many others, nationalism for Bandera is a cultural unity leading to solidarity. In turn, this sense of family belonging alters the nature of work and hence, economic life. In many respects, this is an excellent ethical understanding of the folk-ethnos.

The state is essential here due to the size, power and militancy of the myriad enemies Ukraine faced in the first half of the 20th century. The state protects the ethnos and guarantees independence both economic and political. The state, as the instrument of the ethnos, guides investment and focuses resources on that which Ukraine can produce well. The point at which the state develops interests of its own, which might come close to adding some actual content to the “civic nation.” This, in truth, is just a mystification of state power without an ethnic or moral focus other than its own survival.[7]

Some object to Bandera’s insistence on ideological uniformity, seemingly innocent of the extreme levels of genocide the country had suffered. Apart from being a common and universal goal of all those with political power, Bandera sought a unified Ukraine as a means of self-defense and economic development. It was either that sort of militancy or national destruction. As of 2014, it is the latter, showing the fate of all “civic nations.”

Bandera accepted a limited state (since ethnic states are limited by definition), but one strong enough to maintain independence under the worst of conditions. While the concept irritates western minds that generally have no identity at all, the Ukrainian context fully justifies his combativeness.[8] For him, the state was a moral unity that, at its best, protects and facilitates both the material and spiritual life of the people (as opposed to a party).

The reality is that Bandera argued for a simple platform that sought primarily to fight the USSR, and only later to build a strongly integralist state that is capable of maintaining what would be a highly fragile independence. He rejected the idea that political factions, even together, represent “the people.” The nation is a unity while its negation is the party or faction which invariably represents some frustrated faction of an elite seeking power. Imperialism is when an ethnos decides to take other territories outside of itself. Mutual respect can only exist when each group remains on its traditional territory.

The nation generates its own ideological and philosophical forms. It does this by synthesizing historical experience and the cultural defense mechanisms that have been erected to deal with war, colonial occupation, genocide and poverty, all of which Ukraine has had more than its share. These are precious expressions of the human desire for freedom (though not egotistical self-assertion) and are crucial towards creating a strong foundation upon which an integral foundation can be erected.

In this sense, the nation is organic in that it is a natural outgrowth of the family and genetic principle, as well as the division of labor and the need for human beings to cooperate. Cooperation cannot occur without the nation. The role of the political or philosophical leader is to synthesize all of these into a program that is wide enough to contain many different tendencies, but narrow enough to be a source for policy.[9] Bandera argued that the moral norm is universalism, but such a view can only be expressed through the many nations that each form an aspect of it. There is no universal truth without particular truths.

Vasyl Stus and the Nature of the Motherland

ukrainian_poet_vasyl_stus.jpgUkrainian anti-Soviet dissident Vasyl Stus (died 1985) made the claim that only in suffering is the self ever really known. Each man, in Stus’ view, creates a “shell,” a sort of protective coating that protects him from the world of the spirit. This is a defensive mechanism to avoid all that which cannot be quantified. The spirit cannot be mechanized, it cannot be reduced to slogans or ideological manifestos. Therefore, it is avoided.

On occasion, this shell is broken when suffering is imposed upon it. The practical life of the external world is exposed as disguised contempt and the self discovers it has no anchor. Suffering forces the person to become fully known, to live entirely according to internal, ideal principles rather than external results.

The world has gone mad, therefore, we are forced to turn inward. The problem is that, for many, if not most, there is nothing to turn to. There is no inner self, but rather a superficial set of masks that are changed as circumstances dictate. Here, avoiding suffering seems to be the only purpose. It comes at the expense of personhood. This is the “mass man,” one incapable of rising above the pleasure-pain nexus. They are already dead.

Looking around, Stus came to realize that “success” was identical with both mediocrity and amorality. In the Soviet Union, the most absurd policies and ideas needed to be defended and justified. The problem was the long lines of volunteers to do just that. When pain becomes that which should be avoided at all costs, amorality is the necessary consequence. He watched professional frauds loudly trumpeted by the Soviet press solely because they supported the KGB’s agenda. Talentless hacks were being called “geniuses” while the truly gifted were dying in frozen Gulag cells. Certain things do not change.

Stus is significant because he connected the symbols of home, mother, nation (motherland), nature and freedom as essentially one thing. If Jean-Paul Sartre was to “solve” the existential issue in Marxism (or his own version of socialism) then Stus, who actually lived under it, created his own “solution” – our home, our motherland. The earth sustains man in that our ancestors are buried in it while we eat what grows out of it. The soil of one’s motherland literally becomes part of our body.

Freedom cannot exist without our home. There is no abstract man, nor is there abstract freedom: it is always a service to something. For Stus, fighting the USSR was the only service he knew. In 1965, a movie was shown in Kiev, one by Sergei Paradzhanov, Shadows of Forgotten Ancestors.[10] This led to a protest against the recent spate of arrests against dissidents and Ukrainian nationalists currently taking place. Stus was one of a handful that spoke out after the screening, knowing full well what will happen to him as a result. Once he publicly denounced the KGB’s tyranny, he was removed from the university where he was pursuing its graduate studies for “systematic violations of the norms of behavior of graduate students and staff members of research institutions” (from Kostash, 1998).

The Ukrainian dissident movement during the Cold War was normally an aspect of the nationalist movement. The Ukrainian ethnos, of course, was defined in many different ways, but there was a radical disjuncture between an artificial ideology such as Marxism on the one hand, and the organic development of custom and language, on the other. The latter is fluid, having stood the test of time. The former is rigid and doctrinaire, leading of course, to the existence of the dissident.

The fact that the Gulag loudspeakers during Stus’ time there were proudly announcing the signing of the Helsinki Accords on human rights was a vivid reminder of the nature of ideology. That the Soviet Union was so insane as to beam this into a Gulag population shows just how inverted and carnivalesque things had become. The world was mad, so the only thing that a man deprived of his home could do is go inside. To enter one’s inner world is the last line of defense against insanity.

Dmytro Pavlychko

P84_1.jpgOne useful but largely ignored approach to nationalism comes from the work of Dmytro Pavlychko (b. 1929). His “The Ukrainian National Idea” (2002) defines nationalism simply as the single highest form of meaningful social integration. Nationalism must be ethnic, since that is the source of culture. In addition, the struggles of a people are fundamental aspects of the folk and its subjective sense of unity. It is, as Bandera also suggests, forms of self-defense that have become ritualized as aspects of social behavior. This is the sign of a healthy society in the same sense that a strong immune system is a sign of a healthy body.

In his lecture of 2002 at the Kiev-Mohyla Academy, Pavlychko defined nationalism this way:

It is difficult to ascertain what the national idea refers to generally, because it can be understood as a complex unity containing ones mother tongue, customs, rituals, etc. . . It is the language of each people that serves as the foundation for identity, as well as its cultural and spiritual tradition. It also contains historical memory, its general mentality, its economic development, topography and general folkways. The national idea combines the essential identity of a people and the requirements for their autonomous and free development, none of which are independent of the state.[11]

The last sentence is crucial. It is the summary of his thought in general. Nationalism is the synthesis of two distinct sets of ideas, that of the ethnic identity and purpose as well as how these are protected and nurtured. The state, in traditionally German and Slavic sense, is both the nature of this unity and the form of its protection. The “state” is both the constitution of the state, that is, its traditional sense of justice, and the more formal institutions of coercion.

Historical facts have forged a unity in the face of constant pressure, violence and the very real possibility of destruction. Language too is born from the violence of history. No people on the globe have been free of foreign occupation or devastating warfare. It is these periods where one’s “otherness” is made quite clear, and thus, is the source of ethnic identity.

Each ethnos will create structures appropriate to itself, since conditions vary so radically. Law and state structures emanate from custom and history. Importantly, as soon as this connection between law and the ethnos is severed, the state loses its legitimacy. In saying that “none [of these things] are independent of the state,” he is speaking from a typically Ukrainian point of view. While national-anarchism was very common in 19th-century Ukraine, its precarious geographic position and its tough neighborhood make statelessness impossible. The state must exist for both Pavlychko and Bandera because all the custom and history in the world will not save the people from Stalin, or worse, western capitalism.

Suffering reveals the truth that happiness is not in possessions, urban “sophistication” or the bureaucratic pecking order. It is to be found in simplicity, something that has long been a part of Ukrainian ethnic thought since at least Kulish. This is what the enemies of nationalism fail to grasp: that ethnicity is born in the fires of pain and suffering. It is a function of what this writer has called elsewhere the “structures of resistance.”

The more evil the ruling system becomes, the more isolated the ethnos. The contradiction between the outer, disordered regime and the internal memory of the folk become extreme. What this can do is re-orient priorities, force people to find happiness in simplicity, and spiritualize daily life. Post-communist Ukraine, he states, works from the foundation only of money and power, the only “universal values” in the present global order.

Pavlychko’s idea is that the Ukrainian sense of self had existed as a medieval construct. Just as the Anglo-Norman shaped the subjectivity of the Gaels, the unia and Polish occupation shaped the Ukrainian idea. The Cossacks and Brotherhoods were the mainstays of the Orthodox Church under the violent thumb of the Polish nobility, and hence, these institutions are manifestations of ideas that became a part of the Ukrainian sense of self. Suffering can be cleansing and generate an awareness of reality rather than the image.

The academic hacks who condemn nationalism as “mythical” have no difficulty accepting abstract concepts such as the individual, the “global community,” or “international civilization” as perfectly real and obvious. This absurdity shows that the academic elite are tied to capital, since this is their creation. For Pavlychko, there is no such thing as an “international morality” and certainly no planetary “civilization.”

National belonging is a prerequisite for a solid doctrine of rights. Since rights do not hang in midair, they must have an origin that is not entirely reducible to mere expressions of utility or self-interest. Cosmopolitanism can generate no doctrine of rights, since it has no substantive qualities at all. The abstract “individual” or “universal values” can generate nothing concrete, since those slogans are themselves vapid and vacuous.

The distinction between truth and the world of media-generated images is what suffering can make clear. Foreign occupation and constant war forces the more civic minded of the ethnos to be isolated and impoverished. Only from this vantage point can the system be seen for what it truly is. The bureaucratic mentality is one that will serve anyone with power. Hence, these functionaries, since they benefit from the system, cannot judge it. Those who they exclude in the name of “tolerance” and “openness” see them as the frauds they are, but it is only through such exclusion can the truth be fully understood. 

Darius Stoyan and Donstov’s School

In the work of Darius Stoyan, a young graduate student at Taras Shevchenko University (as of 2013), the main concern is to justify the primordial origins of the folk. He writes that the nation derives from the Latin word for “tribe.” The tribe, not self-sufficient, slowly develops into a larger confederation of similar peoples until a nation is formed. Stoyan agrees with the conception that this development is hastened by the existence of a violent enemy or foreign occupation. People suffering this way are automatically excluded as a group and hence, their resistance becomes identical with the nation.

Put differently, ethnicity has always existed, as the ancient annals of Scotland, Ireland and Greece testify. However, it was not necessarily politicized, nor part of the subjective mentality of the common folk.[12] It was merely there, a unity within which social interaction can be mutually comprehensible. The growth of the modern state and the arrogance of bureaucratic empires created the politicized version of ethnicity known as “nationalism.”

Nationalism for Stoyan is comprised of the people, living in a specific territory, forging bonds and affective ties through the constant struggle with neighbors, powerful empires and nature herself. A spiritual essence is formed that becomes the center of the ethnic consciousness and marks them off from others close by. Religion, language and economic forms further differentiate the peoples. Intermarriage becomes inevitable since families must have significant commonalities to function, similar to nations.[13] He writes,

The national concept is manifest in the supreme principle of unity and actualized through the human will determined to create unity from the raw material of the ethnic experience. It has its own values developed by the creative interaction of people living in the same area speaking the same language.[14]

Following the work of Dmytro Dontsov, the stress here is on the common will of the leadership in forging a nation. As mentioned above, however, the severe circumstances of Ukraine throughout the entirety of the 20th century – and even more so today – makes such militancy justifiable. The “raw material” (which is my translation) is the historical folk-ethnicity of the population, often taken for granted or seen as so normal that it does not require comment. A militant leadership comes into existence, as Bandera shows, at times when the very existence of the nation is at stake. Militant organization, the forcible creation of unity in the face of extermination, is the issue here. In 2014, the same conditions apply.

Nations have existed as ethno-linguistic units throughout history, as has the imperial desire to destroy such identity. Empires are defined as those entities that unify nations in the interests of the ruling group. Empires are not nations themselves, but federations answering to a common center. The point is that there is no empire without nations, and they come to define each other. There is no civic life without linguistic and cultural unities.[15]

Since a non-alienated mankind seeks solidarity, justice, protection and communal belonging (which are all tightly related), nations are a natural and normal social form. Empires, however, are the products of greed and alienation. Solidarity creates the standards for progress, success and organization that abstract theory cannot hope to provide.

Nationalism became the weapon of choice against the economic aggression of the industrial world. Industrialization is inherently international since imperial empires existed before either capitalism or industrialism. Europe after World War II became an economic, rather than a cultural entity. The Bretton Woods system demanded the rejection of nationalism and mercantilism as a condition for access to credit. The post-war order was, in part, based on the implication that only the economy has rights over the population.

In Stoyan’s analysis of nationalism, he summarizes the concept in several ways. It is a subjective principle of identity, but its objective elements are equally significant. Culture is really the manifestation of a historical unity. Culture, in other words, is a product of history acting within the variables such as geography or available resources.

Conclusions

Stus placed the ethnic question as a matter of personal suffering. Prosaic gratification takes the place of virtue and calls itself “progress.” Those fighting it are rounded up. Modern man can only think in binary terms: individual and society, while the nation and community are syntheses of these terms. Love ends in tragedy just as Teterya and Skoropadsky’s love for the motherland led to their exile. Most of all, Stus argued that tyranny and collectivization requires a mass, not real persons.

The USSR, as Stus wrote from prison, is a “twilight” world where nothing is as it seems. The senses deceive, since the term “liberty” or “equality” is everywhere affirmed, but denied everywhere in practice. Nationalism is little more than those structures erected to protect the population from irrationality, colonial rule and exploitation. Nationalism is to see the archetype in both nature and culture and seek its realization in our nominal world. Poets can do this, so long as they suffer enough. To get what one wants is to avoid the archetype, it is not needed when desires are met. Just before his 1985 murder, Stus proclaimed that his very existence was an act of protest. Socialism did not know what to do with such people except put them in prison. One was either a proletarian New Man or he was not. The “nots” ended up as “zeks.”

The nation is a community, the individual can only be collectivized. Collectives and communes are as different as individuals from persons. The individual is an ego, a person is an acculturated being. Suffering forces one to discover the fundamentals of existence. It forces self-knowledge, but it is always dangerously close to despair.

The examples detailed above have shown that both nationalism and sovereignty are the cornerstone of international politics. Even the most predatory empire needs to use these symbols when it is in their interests. Even more, as the economies of the small Slavic states continue to spin out of control, internationalism, neoliberalism and empire are seen more and more to be illegitimate and in fact, rapacious. Belarus and Russia are exceptions, showing basically healthy economies based entirely on a rejection of IMF demands.

This writer agrees that the most successful economic policies come from a strong state and ethnic unity. Examples include Japan, Russia, South Korea, Taiwan and Belarus. All of these states are examples of economic successes based around the rejection of neoliberalism and in favor of state-centered investment policies and long-term employment. The death of neoliberalism—outside of Washington and Harvard—will be missed by few.

Notes

1. The Cuman or Polovtsy were a Turkic tribe and a long-time enemy of the Slavs.

2. Sometimes, modern Ukrainian spells his name Skoropadskyi (Скоропадські). Of course, Pavel is the Slavic for “Paul.” The name is of ancient Ukrainian-Lithuanian background. He was related to the earlier Hetman of Ukraine Ivan I Skoropadsky (d. 1722) through Ivan’s daughter, who married Petro Tolstoy, producing another Ivan, from which Pavel is his grandson. This means Pavel is the great-great-grandson of Ivan I and hence, has at least a hereditary claim to the Hetmanate, something desired by the famous revolutionary Hetman Bohdan Khmelnytsky and many others.

3. This is sometimes called the Polish-Soviet War and lasted from 1919 to 1921. See Davies, Norman Richard (1972). White Eagle, Red Star: the Polish-Soviet War, 1919–20. Random House

4. Франко, Іван. Соціалізм і соціал-демократизм. Originally published in «Житє і слово» in 1897 (Volume 6, number 4, pps 265-292). This article was banned in Soviet Ukraine.

5. Франко, Іван. Формальний і реальний націоналізм. This article was not published until 1936 abroad. The essential argument is that nationalism requires socialism.

6. Ivan Franko, ‘Beyond the Limits of the Possible’, from Ralph Lindheim and George S.N. Luckyj, eds., Towards an Intellectual History of Ukraine (Toronto 1996)

7. Посівнич, Микола. Степан Бандера — життя, присвячене свободі. Літопис УПА, 2008, III (N. Posivnych, from the Collected Works of the UPA, vol 3).

8. Ibid.

9. Кук, Василь. Життя і діяльність Степана Бандери: документи й матеріали / Редактор і упорядник — Микола Посівнич. Тернопіль: Астон, 2008 (Vasyl Kuk)

10. This film was released in the US in 1967. Not only did Stus get arrested due to his support of this film and its director, but the producer himself, Paradzhanov, was sentenced to five years hard labor as a result of his work. Technically, the film was condemned due to its purely realistic and romantic approach to the Hutsul people (a Slavic tribe in the Carpathians), but it shows an ethnic group in the full flower of its customs. This was why it needed to go.

11. Pavlychko, D. The Ukrainian National Idea. Inaugural Lecture honorary doctorate of Kyiv-Mohyla Academy, 2002 (translation mine).

12. The concept of “subjective awareness” is a red herring. Ideology is always the domain of intellectuals and activists. Most of the common folk take their unities for granted, since much else occupies their time. Using this as an argument that nationalism is a recent phenomenon is just poor reasoning.

13. Stoyan, D. (2012a) Шевченка в історіософській концепції Ю. І. Вассияна. Publications of the Dmytro Dontsov Research Center.

14. Stoyan, D. (2012) Проблема визначення поняття «нація» в контексті філософської спадщини Ю.Вассияна. Publications of the Dmytro Dontsov Research Center (translation mine)

15. See two articles of his: Stoyan, D. (2012) Проблема визначення поняття «нація» в контексті філософської спадщини Ю.Вассияна. Publications of the Dmytro Dontsov Research Center; and Stoyan, D. (2012a) Шевченка в історіософській концепції Ю. І. Вассияна. Publications of the Dmytro Dontsov Research Center.

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(Hobsbawm was a Jewish communist called an “authority on nationalism” by the entire academic establishment. Most of his work was promoting Marx and Marxism globally. He did not possess the qualifications to grasp nationalism nor the intellectual honesty to pursue it. He sought only to destroy it while downplaying his ethnic identity). 

Кук, Василь (Vasyl Kuk, 2008). Життя і діяльність Степана Бандери: документи й матеріали. (Редактор: Микола Посівнич). Астон.

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