vendredi, 28 août 2015
Le théorème irrésolu de Pier Paolo Pasolini
Le théorème irrésolu de Pier Paolo Pasolini
par Patrice-Hans Perrier
Ex: http://www.dedefensa.org
La figure iconoclaste du cinéaste italien nous interpelle en cette époque de soumission et de trahisons multiples. Nous avons décortiqué les derniers écrits polémiques de Pasolini publiés sous le titre d’« Écrits corsaires » (*). Déjà, au beau milieu des années 1960, ce dernier avait compris que la Société de consommation était un fascisme en état de gestation. Nous nous débattons, quarante années après son assassinat, dans les méandres d’un véritable Léviathan qui achève de consommer ce que nous avions de plus précieux : notre innocence.
Fasciné, très tôt, par la culture populaire des bidonvilles et des banlieues ouvrières de l’après-guerre, le cinéaste Pier Paolo Pasolini prendra la relève du néoréalisme italien en travaillant la pellicule sur un mode à mi-chemin entre le documentaire et la fable surréaliste. Reprenant les canons esthétiques du néoréalisme, Pasolini termine en 1962 un film poignant intitulé Mamma Roma. Mettant en scène une Anna Magnani qui deviendra son égérie, et une source d’inspiration pour d’autres cinéastes prometteurs, le metteur en scène brosse un tableau saisissant des faubourgs de la Ville éternelle. Jeune quarantenaire, Pasolini aborde, finalement, le cinéma à la manière d’un écrivain et d’un sociologue qui a vécu « pour de vrai » auprès des classes défavorisées de l’Italie de l’après-guerre.
Praticien d’un « cinéma-vérité » proche de la tradition documentaire, Pasolini capte l’ambiance extraordinaire des bas-fonds romains en faisant déambuler son personnage principale – une prostituée qui tente de fuir son inhumaine condition – dans les alentours du Parc des aqueducs et de l’aqueduc de l’Aqua Claudia. Cet opus cinématographique inaugure une pratique qui deviendra sa véritable signature : filmer le plus possible les décors naturels de la cité et mettre en scène des figurants qui ne sont pas des professionnels du septième art. Tourné en noir et blanc, Mamma Roma ressemble à une véritable plongée au plus profond de l’existence quotidienne de ce « petit peuple » qui n’est déjà plus qu’un lointain souvenir.
Le témoin oculaire d’une époque de transition
« … la société de consommation de masse, en recouvrant artificiellement le tissu vivant de l’Italie par un ensemble insipide et uniforme de valeurs pragmatiques propres à l’idéologies du « bien-être », a littéralement étouffé l’identité du pays, a broyé dans une même machine imbécile de normalisation tous les particularismes culturels, les « petites patries » et les mondes dialectaux de la campagne italienne, jusqu’à modifier moralement et même physiquement le paysan pauvre … »
Pier Paolo Pasolini, in « Écrits corsaires – Scritti Corsari »
Artiste manifestement en porte-à-faux face aux élites de son époque, Pasolini tente de témoigner du délitement des anciennes cultures populaires au profit de l’impérialisme de cette société de la consommation qui ne tolère plus aucune forme de dissidence. Militant communiste de la première heure, pourfendant les nostalgiques de l’ancien régime fasciste, le bouillant polémiste refuse de basculer dans le « camp du bien » représenté par un gauchisme à la mode qui fera, de plus en plus, le jeu du grand capitalisme international. Réalisant que la démocratie-chrétienne d’après-guerre sert toujours les mêmes intérêts qui contrôlaient les fascistes de l’ère mussolinienne, Pasolini tente de cerner avec une précision sans faille la transition qui s’est amorcée durant les « trente glorieuses » (1945 – 1975).
Le portrait de cette période de transition est loin d’être reluisant. Pendant que la masse des anciens prolétaires, comparés à des « néo-bourgeois », se laisse embrigader par la société de consommation, un véritable pouvoir occulte tisse sa toile et provoque des crises artificielles qui auront pour effet d’accélérer la transformation en profondeur de la société italienne. Les élites aux manettes utiliseront une « stratégie de la tension », savamment dosée, afin de mettre en scène ses troupes de choc. Cette montée en crescendo de la tension atteindra son point culminant avec l’attentat terroriste de la gare de Bologne en 1980. Ce qui constitue un des attentats terroristes les plus meurtriers du XXe siècle aura des conséquences considérables sur les futures orientations de la vie politique en Italie.
Pier Paolo Pasolini sera, envers et contre tous ses détracteurs, l’observateur lucide et prophétique d’une époque charnière qui peut se comparer à celle qui fut le théâtre de la dissolution du gaullisme en France. Pasolini décrypte, avec plusieurs coups d’avance, la mutation de l’ancien monde paysan et patriarcal vers une société de consommation qui permet d’agréger les citoyens au sein d’une « internationale » néolibérale qui ne dit pas son nom. Parlant de la démocratie-chrétienne, il souligne que « bien que ce régime ait fondé son pouvoir sur des principes essentiellement opposés à ceux du fascisme classique (en renonçant, ces dernières années, à la contribution d’une Église réduite à n’être plus qu’un fantôme d’elle-même), on peut encore très justement le qualifier de fasciste. Pourquoi ? Avant tout parce que l’organisation de l’État, à savoir le sous-État, est demeurée pratiquement la même; et plus, à travers, par exemple, l’intervention de la Mafia. La gravité des formes de sous-gouvernement a beaucoup augmenté ». Faisant allusion aux lobbys de l’ombre qui poussent leurs pions, Pasolini se rapprochait des conceptions actuelles qui ont trait à l’« État profond » et autres réseaux de gouvernance « occulte » ayant fini par court-circuiter l’appareil d’état.
Quand le discours des politiques sonne faux
Profondément influencé par la pensée critique d’Antonio Gramsci – un théoricien marxiste qui mettra de l’avant le primat de l’ « hégémonie culturelle » comme moyen central de maintien et de consolidation de l’appareil d’état dans un monde capitaliste –, Pasolini réalise que les élites italiennes aux commandes utilisent un discours politique caduc. Manipulant des concepts qui avaient leur raison d’être avant la Deuxième guerre mondiale, la classe politique italienne se comporte en véritable somnambule, incapable de comprendre ce qui se trame derrière la scène. La dislocation des anciens lieux de reproduction des habitus socioculturels et religieux semble avec été provoquée par la mutation d’un capitalisme qui ne se contente plus d’exploiter les masses.
Il s’agit de transformer les citoyens en consommateurs dociles, sortes de citadins décervelés qui ont perdu la mémoire. Chassés de leurs anciens faubourgs, relocalisés dans des banlieues uniformes et grises, les nouveaux citoyens de la société de consommation ne possèdent plus de culture en propre. Il s’insurge contre le fait qu’«une telle absence de culture devient [devienne], elle aussi, une offense à la dignité humaine quand elle se manifeste explicitement comme mépris de la culture moderne et, par ailleurs, n’exprime que la violence et l’ignorance d’un monde répressif comme totalité».
Le délitement de l’ancienne société
Pasolini s’intéresse à cette perte des repères identitaires qui finit par gruger les fondations d’une société déshumanisée par le passage en force du nouveau capitalisme apatride des années d’après-guerre. Il n’hésite pas à parler de « révolution anthropologique » et va jusqu’à affirmer « que l’Italie paysanne et paléo-industrielle s’est défaite, effondrée, qu’elle n’existe plus, et qu’à sa place il y a un vide qui attend sans doute d’être rempli par un embourgeoisement général, du type que j’ai évoqué … (modernisant, faussement tolérant, américanisant, etc.) ». À la manière des précurseurs du cinéma-vérité et documentaire québécois, Pier Paolo Pasolini filme, enregistre et consigne les derniers sédiments d’une société archaïque en voie de dissolution. Pris à parti, dans un premier temps, par les ténors de la droite, ce créateur iconoclaste finira par s’attirer les foudres de l’intelligentsia au grand complet.
Un humaniste dégouté par la violence ordinaire
Il est impératif de lire (ou de relire) ses « Écrits corsaires » qui rassemblent un florilège de ses meilleurs pamphlets et autres écrits polémiques. Démontrant une intelligence critique sans pareil, Pasolini demeure un véritable hérétique qui n’a jamais baissé le ton fasse aux trop nombreuses impostures d’une intelligentsia, de droite comme de gauche, corrompues jusqu’à la moelle. Militant communiste, non-croyant et anticonformiste, il se désole, néanmoins, de la disparition de cette foi catholique qui représentait un des « relais » de l’authentique culture populaire. S’il s’est élevé contre le pouvoir démagogique des autorités ecclésiastiques et politiques de l’ancien régime, il admet que celui de la nouvelle classe technocratique est encore plus effrayant.
Il tente d’esquisser le profil de cette hyper-classe mondiale qui s’est installée à demeure depuis : « Le portrait-robot de ce visage encore vide du nouveau Pouvoir lui attribue des traits « modernes » dus à une tolérance et à une idéologie hédoniste qui se suffit pleinement à elle-même, mais également des traits féroces et essentiellement répressifs : car sa tolérance est fausse et, en réalité, jamais aucun homme n’a dû être aussi normal et conformiste que le consommateur; quand à l’hédonisme, il cache évidemment une décision de tout pré-ordonner avec une cruauté que l’histoire n’a jamais connue. Ce nouveau Pouvoir, que personne ne représente encore et qui est le résultat d’une « mutation » de la classe dominante, est donc en réalité – si nous voulons conserver la vieille terminologie – une forme « totale » de fascisme ».
Plus que jamais d’actualité, le vibrant témoignage de Pier Paolo Pasolini interpelle ceux et celles qui ont à cœur de refonder les agoras de nos cités prises en otage. Ses écrits polémiques, ses films et sa truculente poésie sont encore accessibles. Mais, pour combien de temps encore ?
Patrice-Hans Perrier
Notes
(*) Écrits corsaires – Scritti corsari, une compilation de lettres brulantes mise en forme en 1975. Écrit par Pier Paolo Pasolini, 281 pages – ISBN : 978-2-0812-2662-3. Édité par Flammarion, 1976.
00:05 Publié dans Cinéma, Philosophie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, italie, philosophie, pier paolo pasolini, pasolini | | del.icio.us | | Digg | Facebook
lundi, 15 juin 2015
The Italian reception of Cioran
Interview with Renzo Rubinelli: the Italian reception of Cioran
My aim is to carry out an exegesis of Cioran’s thought so as to evince how the issue of time is the basis of all his meditations. To Cioran, time is destiny. The curse of existence is that of being “incarcerated” in the linearity of time, which stems from a paradisiacal, pre-temporal past, toward a destiny of death and decay. It is a tragic worldview of Greek origin embedded in a Judeo-Christian conception of time, though deprived of éscathon. But can we be sure that Cioran dismisses each and every form of salvation?
Renzo Rubinelli
In this interview, Italian philosopher Renzo Rubinelli shares with us some of his intuitions on the works and life of Emil Cioran. Profound connaisseur of Cioran’s thought (to which he dedicated his bachelor’s degree in Philosophy), having moreover met the Romanian-French author in person, Rubinelli talks about fundamental themes such as Cioran’s view of Time as Destiny, his philosophical passions and obsessions, besides his own wanderings and encounters with that who would be defined, by Time magazine, as the “king of pessimists”.
Renzo Rubinelli was born in Verona and graduated from the Ca’ Foscari University in Venice, in 1988, with a degree in Philosophy. His undergraduate thesis, Tempo e destino nel pensiero di E. M. Cioran (“Time and destiny in E. M. Cioran’s thought”) was directed by Italian philosopher Emanuele Severino and was published by Italian publishing house Aracne, in 2014. Rubinelli has contributed to Nuova Italia Editrice, participated in several conferences on Cioran and published countless articles in academic and nonacademic reviews such as Il Sole 24 Ore, L’Arena di Verona, Il Giornale di Vicenza, Bresciaoggi, Il Gazzettino, Verona Fedele and the Romanian philosophical review Alkemie. Rubinelli also works as a manager for Retail e Profumeria and runs the Azienda agricola Rubinelli Vajol, specialized in the production of Amarone (a typical dry wine from the region of Valpolicella). He lives in Valpolicella, near Verona.
EMCioranBR: Mr. Rubinelli, first and foremost I would like to thank you for granting us this interview. It is a privilege for us to read about your rapports with Cioran – his thought and works, the man himself… Our first question: how did you discover Cioran?
R.R.: First of all, I would like to thank you for this interview, Rodrigo. We have not personally met, but I must say I appreciate the effort you make out of pure passion, in favor of the promotion of Cioran’s thought in Brazil and worldwide. It is not a big deal, but since you ask I feel pressed to exhume some old memories. The first time I laid my eyes on a book by Cioran, thus getting to know of his existence, was at university, in San Sebastiano, Venice, in the great hall of the Institute of Philosophical Studies. It was 1986, I believe. A researcher, whose name was Moro, as far as I can remember, was coming down the stairs (he was giving a course on McLuhan), and he held a copy of Il demiurgo cattivo (The new gods, as translated by Richard Howard), which had recently been published by Adelphi. The title did not not actually appeal to me, and I must say that I found it strange for a McLuhan specialist to be interested in a book with such an old-fashioned title. Months later I asked Professor Severino about the possibility of undertaking, under his direction, a thesis about the subject of Destiny. He promptly accepted it and provided me with a list of authors: Rensi, Untersteiner, Spengler, Nietzsche. Then I came to read in a magazine an article on Squartamento (Drawn and quartered) written by Severino himself, and which contained the following quote from Mahabharata: “The knot of destiny cannot be untied. Nothing in this world is the result of our own acts”, claimed Cioran. “Here is my author”, I thought to myself. I thus suggested to dedicate my research to Cioran and the subject of Destiny, which Severino enthusiastically approved of. Thus began a journey of study and of life, which ended up leading me to meet the author himself, his Parisian and Romanian family, his homeland.
EMCioranBR: Could you tell us a little about the Italian reception of Cioran’s works? It is known that Cioran has many well-known readers in Italy, where his books are published, as you have mentioned, by Roberto Calasso’s Adelphi. Franco Volpi, for instance, was one of his readers. There is a comment in his book Il nichilismo (“Nihilism”) in which Volpi regards Cioran as the representative of a “gnostic fashion of nihilism”. Can it be said that there has been established in Italy a tradition of Cioran studies – even though a recent one, since we are dealing with a rather up-to-date author? Who are the main Italian commentators of Cioran? What are the main works dedicated to his life and works ?
R.R.: Cioran’s first book to be published in Italy was Squartamento (Drawn and quartered) launched by Adelphi in 1981, even though some other titles had already been published in the previous decade by right-wing publishing houses, even if they had not had much repercussion. It was precisely thanks to Adelphi, and to Ceronetti’s wonderful introduction, that the name of Cioran became well-known to the Italian readers. Roberto Calasso is a great cultural player, but he is a rather arrogant person and, I must say, ungallant as well. My encounters with Cioran and Severino, two giants of thought, allowed me to understand how the true greatness is always accompanied by genuine humbleness a gentleness. Virtues which Calasso, in my opinion, lacks – and I say so based on the personal experience I have had with him in more than one occasion. Unfortunately, Volpi left us too early due to a banal accident while riding his bicycle on the Venetian hills (northeast of Italy), not far away from where I live. His intelligence illuminated us for a long a time. In 2002, he wrote a piece on Friedgard Thoma‘s book, Per nulla al mondo, releasing himself once and for all from the choir of censors, who had soon made their apparition. I enjoy recalling this marvellous passage: “Under the influence of passion, Cioran reveals himself. He jeopardizes everything in order to win the game, reveals innermost dimensions of his psyche, surprising features of his character… Attracted by the challenge of the eternal feminine, he allows secret depths of his thought to come to surface: a denuded thought before the feminine look which penetrates him…”
“Gnostic nihilism” is without a doubt an appropriate definition for Cioran. But what is “nihilism”, after all? The term suits Cioran first and foremost from a theoretical standpoint, as I shall explain later on. The emphasis should lie on the adjective “gnostic” more than anything else. The gnostic idea of Caduta nel tempo (The fall into time) feeds all of Cioran’s works from beginning to end, without exception.
There are in Italy many brave young minds who dedicate themselves to Cioran’s thought: Rotiroti, Carloni, Pozzi, Bulboaca, Vanini, Di Gennaro, Cicortas, Scapolo, Chelariu. Their works are all extremely valuable, but if you want to know my preferences, I would mention the works of Carloni, Rotiroti and Bulboaca.
EMCioranBR: You are the author of a book about Cioran: Tempo e destino nel pensiero di E. M. Cioran (Aracne Editrice, 2004). According to Mihaela-Genţiana Stănişor, it moves between Emanuele Severino’s eternity and Cioran’s nihilism. It holds a beautiful title which, by the way, seems to synthesize the essence of Cioran’s thought, besides echoing the title to one of Cioran’s own books, the collection of essays of his youth period published as Solitude et destin. What does existence mean to Cioran? What is Man according to him, and Man’s rapport with time? Would you say his is a tragic thought or rather a metaphysical nihilism?
R.R.: My book undertakes a theoretical exegesis of Cioran’s thought so as to evince how the problem of Time is the basis for all his meditation. The connective “and” of the title becomes the supporting verb for the thesis I intend to sustain: Time is Destiny. The curse of existence is that of being “incarcerated” in the linearity of time, which stems from a paradisiacal, pre-temporal past, toward a destiny of death and decay. It is, to sum up, a tragic worldview of Greek origin embedded in a Judeo-Christian conception, though deprived of all éscathon. But can we be sure that Cioran dismisses each and every form of salvation? There are two polarities which communicate in my book: Severino’s absolute eternity and Cioran’s explicit nihilism. From Severino’s point of view, one might as well define Cioran’s thought as the becoming aware of nihilism inherent to the Western conception of Time. And in Cioran’s mystical temptation, on the other hand, one may find a sentimental perception of Being which seems to point to the need, the urge, the hope, so to speak, for an overcoming of Western hermeneutics of Becoming and for an ulterior word that is not Negation. The book starts with an account of my three encounters with Aurel, Cioran’s brother, in the years of 1987, 1991 and 1995, and of my two encounters with Emil, in 1988 and 1989. The book also includes all the letters which Cioran wrote to me, plus countless photographs. After the first part, there comes a bio-bibliographical inquiry on his Romanian years, a pioneer work of exhumation at a time when there were no reliable sources on the matter.
EMCioranBR: Cioran made friends with people from different nationalities. Could it be said that he was no less fascinated with Italy than he was with Spain? Leopardi, for example, is one of the poets he cherished most. What are your views on the elective affinities between Cioran and Italy?
R.R.: I would not go as far as to say that Cioran’s fascination with Italy equaled that which he held with Spain. Cioran loved Spain in a visceral way, while Italy did not interest him so much. Except for Leopardi, obviously, of whom he had framed and hung, on a wall in his apartment, the manuscript of the poem “L’infinito”. And he loved Venice as well…
EMCioranBr: You have personally met Cioran. Could you share your impressions on him? There seems to exist a certain myth Cioran: the depressive man, the suicidal, the enraged misanthropist, the solitary madman and God only knows what else… What was your impression of the actual man of flesh and blood? What could you say about the relation between the author and his works?
R.R.: I have always refuted the common-places, the clichés ascribed to the character of Cioran. None of that is true: misanthropist, madman, depressive, suicidal, furious, funambulist– all of which are intolerable words, tipically empty labels of badly written newspapers, which have been employed to the present day to describe Cioran. Reading his books, I have had the unmistakable feeling of an authentic gentleman, a man like you and me, who happened to have an exceptional gift, that is to say, the extraordinary ability to drive toward the Essential with a crystal-clear style. Thus, I wanted to meet him in person, with the feeling that he would be available and willing to receive me. And thus it happened. He was quite an easy-going man, comitted, someone who partook in other people’s miseries, great or small.
It all started in the summer of ’87. I wanted to visit the countries in Eastern Europe, those which were indeed oltrecortina. Almost no one would dare to go there. Before setting off to Romania I talked to Professor [Mario Andrea] Rigoni, Cioran’s translator and friend, asking him to tell Cioran about my travel plans and to ask whether he had any wishes concerning his family in Romania. I promptly received my mission assignment from Paris: to send his brother two kilos of coffee. Well, I spent three memorable days with Aurel, who introduced me to all the sights of their childhood and shared so many things with me. I also got to meet Constantin Noica, who even wrote me his own suggestions regarding my thesis on Cioran (one can find the two manuscript pages in my book). Then, months later, I showed Cioran the photographs of all those places from his childhood, and we looked at them together in his mansard on Rue de l’Odéon. Simone Boué and Friedgard Thoma were also there. Cioran’s reactions before the images were explosive: he became euphoric, thrilled as a child, even ecstatic, I must say. That was a delightful afternoon. But he seemed different in the next meeting. It was summer, Simone was in Dieppe and Cioran was in Paris all by himself. I wanted to introduce them to a friend of mine who had recently sustained a thesis on his thought, it was a historical-political approach: I meccanismi dell’utopia in E. M. Cioran (“The mechanisms of utopia in E. M. Cioran”). Evidently, he became interested, otherwise he would not have invited my friend. Cioran even wrote him a beautiful letter, which proved that he was indeed interested. He then received us and served us some delicious sandwiches which he had provided especially for us. He seemed more fatigued and aged than in the previous encounter. The heat of July and the absence of his companion made the atmosphere less lively than in the first time. This time the conversation was held in German and my girlfriend would translate everything.
EMCioranBR: In Brazil, Cioran is not studied at universities so much. The Philosophy departments seem rather aloof when it comes to the inclusion of his thought as an object of study, probably due to the non-traditional, hybrid, marginal character of his works (halfway between philosophical and literary discourses). As if his works held no philosophical relevance, no value at all in terms of philosophical reflection. Would you say the same goes in Italy?
R.R.: “Cioran is a philosopher who refutes philosophy”, that’s what I affirm energetically in my book, in harmony with that which Constantin Noica (whom I met in Paltiniş, in 1987) had wrote in a letter to me. Indeed, it is impossible to understand Cioran not having in mind the problem of Time, and that is a philosophical concept par excellence. All these aspects that I only mention here are explained thouroughly in my book.
EMCioranBR: Do you have a favorite book by Cioran, or more than one? Any favorite aphorisms as well, or maybe any that comes to mind?
R. R.: My favorite book is without a doubt the Quaderni 1957-1972 (Notebooks). Secondly, I would say it’s L’inconveniente di essere nati (The temptation to exist), and, thirdly, La caduta nel tempo (The fall into time). But I also find the others just as beautiful, in such a way that it is impossible to get sick with reading them. My favorite aphorism remains the one with which, it has been 27 years, I finished my thesis, and which is contained in Drawn and quartered. This is the one:
Abruptly, a need to testify to the recognition not only of beings but of objects, to a stone because it is a stone… How alive everything becomes! As if for eternity. Suddenly, nonexistence seems inconceivable. That such impulses appear, can appear, shows that the last word may not reside in Negation.
EMCioranBR: Why read Cioran?
R.R.: Cioran is a school of synthesis, of limpidity, of sobriety, of autheticity, of essentiality. But also to feel the proximity of a friend, of someone like us, sincere and endowed with the great gift of irony. With Cioran one can laugh tastefully, especially while reading his Notebooks.
EMCioranBR: Mr. Rubinelli, I once again thank you for granting us such an enriching interview. I hope and wish that the exchanges between Italy and Brazil may be deeepened in the future. Any closing words?
R.R.: To finish, I would like to quote two aphorisms which are close to one another in Cioran’s Notebooks:
25 [December 1965]. Christmas. Happiness as I conceive it: to stroll in the fields, to do nothing but admire, to consume myself in pure perception.
And a little before:
“To lose oneself in God” – I do not know of any expression more beautiful than that.
00:05 Publié dans Entretiens, Philosophie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : emil cioran, entretien, philosophie, france, roumanie, italie | | del.icio.us | | Digg | Facebook
vendredi, 05 juin 2015
Renzi: fin de l'état de grâce
Ex: http://metamag.fr
00:13 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, europe, italie, élections italiennes, affaires européennes, politique, lega nord, matteo renzi, matteo salvini, beppe grillo | | del.icio.us | | Digg | Facebook
samedi, 23 mai 2015
Archives de Julius Evola en français (1971)
Archives de Julius Evola en français (1971)
Unique interview en intégralité de Julius Evola en français, vieilli, paralysé mais toujours alerte, quelque temps avant sa mort. Sorte de testament biographique, on y trouvera entre autres les thèmes de l'essence de ses ouvrages, sa période artistique dadaïste, ses rapports avec René Guénon, ainsi qu'avec les régimes politiques de l'époque, et bien d'autres explorations métaphysiques.
(Le bruit sourd s'estompera après les premières vingt minutes)
00:05 Publié dans Entretiens, Révolution conservatrice, Traditions | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : entretien, traditions, traditionalisme, tradition, julius evola, révolution conservatrice, italie, traditionalisme révolutionnaire | | del.icio.us | | Digg | Facebook
lundi, 18 mai 2015
Evola e Dante. Esoterismo ed Impero
Evola e Dante. Esoterismo ed Impero
Tra i molti libri dedicati ad Evola nel 2014, in occasione del quarantennale della scomparsa, vale senz’altro la pena ricordare il volume di Sandro Consolato Evola e Dante. Ghibellinismo ed esoterismo, pubblicato dalle edizioni Arya (per ordini: arya@oicl.it, euro 18,00). Il valore di questo lavoro va colto nella organicità della trattazione, nell’uso accorto delle fonti e dei documenti, nell’elaborazione di tesi esegetiche che non risentono né dei limiti della denigrazione preconcetta, né della semplice esaltazione agiografica. Peraltro, il tema trattato, presenta aspetti di grande rilevanza per la contestualizzazione storico-teoretica dell’opera evoliana. Il saggio è strutturato in quattro densi capitoli preceduti da una premessa e seguiti dalle conclusioni dell’autore e da una postfazione di Renato Del Ponte.
Consolato rileva come l’interesse mostrato da Evola per Dante, fosse assai diversificato: il tradizionalista si occupò, a più riprese, degli aspetti puramente esoterici del Poeta, di quelli esoterico-politici, ed infine della sua teoria dell’Impero. Per quanto attiene al primo, molti giudizi evoliani sono influenzati dalla sagace capacità interpretativa di Luigi Valli. Questi si distinse, sulla scorta del Pascoli esegeta di Beatrice, nel leggere l’espressione Fedeli d’amore che compare nella Vita Nova, riferita a compagni “dello stesso Dante in una fraternità esoterica ghibellina” (p. 14). A parere di Evola, ricorda l’autore, Valli destrutturò i criteri interpretativi dominanti allora la critica dantesca, quello estetico e quello centrato sulla ortodossia cattolica. Il cuore dell’esoterismo dell’Alighieri sarebbe racchiuso nel mistero della “Donna”, operante non solo nell’opera citata, ma anche nella Commedia, come confermato dalla lezione del Marezkovskij. “Donna-Beatrice” sarebbe figura evocante simbolicamente tre significati a lei consustanziali: La “Sapienza santa”, la dottrina segreta, l’organizzazione detentrice e custode della segretezza della dottrina. Tale Sapienza corrisponde a ciò che Aristotele aveva definito intellectus agens, impersonale e di origine extra-umana. Evola ritiene che amore e donna risveglino ciò che nell’uomo di senso comune è solo in potenza, possibile ma non agente, così come avviene nelle pratiche tantriche “l’elemento shivaico che prima dell’unione con la donna è inerte e inane” (p. 22). Per questo, la “donna” genera un essere nuovo, un essere latore di salus.
Rispetto all’interesse evoliano per il dato esoterico-politico nell’Alighieri, è opportuno ricordare che la cerca del Poeta è sintonica, e la cosa è accortamente rilevata da Consolato, a quella che maturò negli ambienti graalici in rapporto al problema dell’Impero. Caratterizzata, in particolare, dal continuo riferirsi al motivo dell’imperatore latente, mai morto e per questo atteso e al Regno isterilito, simbolizzato in modo paradigmatico dall’Albero secco che rinverdirà con il rimanifestarsi nella storia dell’Impero, per l’azione del Veltro-Dux. L’Impero, per esser tale, deve far riferimento ad un re-sacerdote il cui modello è Melchisedec, custode della funzione attiva e di quella contemplativa. L’autore suggerisce che in tema di Veltro e relativamente alla sua esegesi storico-politica, Evola si richiama alla lezione di Alfred Bassermann, grazie alla quale egli coglie come Dante, in tema, si sia fermato a metà strada, “la sua concezione dei rapporti tra Chiesa e Impero rimase imperniata su di un dualismo limitatore…tra vita contemplativa e vita attiva” (p. 39). Lo stesso esoterismo dell’Alighieri era legato ad una sorta di via iniziatica platonizzante, non pienamente giunta a rilevare, come accadrà nel puro templarismo, che l’iniziazione regale risolve in sé i due momenti del Principio, contemplazione ed azione. In questo contesto, suggerisce Consolato, deve essere letta la polemica di Cecco d’Ascoli nei confronti dell’Alighieri, attaccato in quanto “deviazionista” rispetto all’iniziazione propriamente regale. In questi termini, Dante è il simbolo più proprio, per Evola, dell’età in cui visse, il medioevo. Età in cui la Tradizione tornò ad affacciarsi ma nei panni spuri e dimidiati del cattolicesimo.
In merito al tema dell’Impero, nonostante i limiti su ricordati, Evola vede in Dante un predecessore, in quanto “il pensiero di Evola è stato…un pensiero fondamentalmente monarchico, perché…egli trasferì l’ideale della sua giovanile ascesi filosofica…nella figura dell’Adepto…e poi pose questo…al centro e al vertice del suo ideale di Impero e di civiltà” (p. 48). Tale idea di Ordnung, si pone ben oltre i suoi surrogati moderni, in quanto espressione di un Potere dall’alto, con-sacrato e mirato a indurre nella comunità una Pace reale e non meramente fittizia. Capace, pertanto, di far sorgere negli uomini di ogni tempo quella spinta anagogica, verso l’Alto, che la tradizione classica, ha detto essere scopo essenziale del Politico. La Dittatura, sintesi delle prospettive filosofico-politiche della modernità maturate lungo la linea speculativa hobbesiano-schmittiana, può placare solo momentaneamente il conflitto, ma resta semplicemente il luogo della contraddizione eternamente riemergente. Ciò non significa che Evola ci inviti a non operare, a non agire. In quanto filosofo della pratica, nelle drammatiche contingenze dei primi anni Quaranta, e la cosa è riportata ancora una volta da Consolato, richiamò “l’ideale che Dante difese, affermando che l’Impero doveva essere cosa dei Romani” (p. 61). Fu la contingenza storica a dettare in quel frangente il necessario riavvicinamento di Italia e Germania, ed Evola “contrariamente a quanto sostenuto nello stesso Terzo Reich dalle correnti più strettamente nazionaliste, razziste e pangermaniste”(p. 62), era convinto che l’idea imperiale fosse l’unica a poter avvicinare i due popoli.
Probabilmente, per capire appieno le ragioni della prossimità di Evola e Dante, è bene far riferimento a Platone, o meglio a un Platone correttamente interpretato come filosofo politico e non come pensatore sic et simpliciter metafisico e pre-cristiano. A questo Platone assomigliava davvero Dante, la cui vocazione realizzativa fu ben colta da Gian Franco Lami quando scrisse “egli si fece carico d’incarnare, di persona, l’uomo classico, conforme alla realtà politica più antica” (Tra utopia e utopismo. Sommario di un percorso ideologico, Il cerchio, Rimini 2008, p. 139, a cura di G. Casale). Tentò, ma non vi riuscì del tutto, come ricordato da Evola e Consolato.
00:05 Publié dans Littérature, Traditions | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : dante, italie, julius evola, tradition, traditionalisme, empire, saint-empire, tradition impériale, moyen âge | | del.icio.us | | Digg | Facebook
mardi, 12 mai 2015
Rassegna Stampa (12-V-2015)
Rassegna Stampa (12-V-2015)
- Non si sfugge alla pubblicità
di Giovanni Fez [12/05/2015]
Fonte: Il Cambiamento
- Andrea Doria sempre leale a Carlo V
di Paolo Mieli [12/05/2015]
Fonte: Corriere della Sera
- Non è una crisi economica
di Marco Della Luna [12/05/2015]
Fonte: Marco Della Luna
- Terra promessa
di Piero Cammerinesi [12/05/2015]
Fonte: Il giornale del Ribelle
- Sulla “globalizzazione”
di Bernardo Luraschi [12/05/2015]
Fonte: Periferia occidentale
- Sistema globale in "bolla". Sarà la Grecia la puntura di spillo?
di Claudio Conti [12/05/2015]
Fonte: Contropiano
- Rimettere la finanza sotto l’economia reale
di Aldo Giannuli [12/05/2015]
Fonte: Aldo Giannuli
- Lo zollverein come strumento economico di unificazione della Germania
di Domenico Caldaralo [12/05/2015]
Fonte: Geopolitica
- La finanza vuole (ed ha già imposto) un governo fantoccio per l’Italia
di Marco Mori [12/05/2015]
Fonte: controinformazione
- Manipolazione degli avvenimenti in Medio Oriente: Corriere della Sera campione di disinformazione
di Luciano Lago [12/05/2015]
Fonte: controinformazione
- Eccezionalisti contro integrazionisti: la lotta eurasiatica
di Andrew Korybko [12/05/2015]
Fonte: Aurora sito
- Tutti bugiardi venduti allo straniero, e noi dovremmo votarli?
di Marco Della Luna [12/05/2015]
Fonte: Marco Della Luna
- Con il Ttip, l’Europa succursale degli Usa (e la Bce della Fed)
di Giorgio Cattaneo [12/05/2015]
Fonte: Libreidee
- La nuova droga di Wall Street si chiama buyback
di Enrico Marro [12/05/2015]
Fonte: Polemos
- Come Israele intende rilanciare la guerra nel Levante
di Thierry Meyssan [12/05/2015]
Fonte: Voltairenet
- Patria e matria
di Roberto Priora [12/05/2015]
Fonte: IlTalebano
- Che succede in Macedonia?
di Giulietto Chiesa [12/05/2015]
Fonte: Megachip
- Ma cosa ha in mente Obama, con i suoi TPP e TTIP?
di Eric Zuesse [12/05/2015]
Fonte: Comedonchisciotte
- Divide et impera: la strategia del Pentagono per il controllo del mondo musulmano
di Nafeez Ahmed [12/05/2015]
Fonte: Comedonchisciotte
18:19 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, presse, journaux, médias, europe, italie, affaires européennes | | del.icio.us | | Digg | Facebook
lundi, 04 mai 2015
Sopravvivere al collasso economico
20:40 Publié dans Evénement | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pietro san giorgio, événement, italie, rome, casa pound | | del.icio.us | | Digg | Facebook
jeudi, 30 avril 2015
Clandestins, immigration : ça rapporte gros
En une semaine, ce sont près de deux mille clandestins par jour qui ont débarqué en Italie, encouragés par le beau temps mais surtout par la pompe aspirante des opérations de sauvetage en mer, qui ont eu comme ultérieure conséquence de faire baisser le prix des traversées.
Les morts se comptent par centaines, Frontex est complètement larguée, les centres d’accueil sont surchargés, la bureaucratie à la traîne, les communes ne savent pas comment affronter l’urgence, et de nombreux maires – toutes couleurs politiques confondues – menacent de se démettre si les migrants sont placés dans leur ville. On parle de réquisition de biens immobiliers de particuliers… Bref, la situation est chaotique.
Bien-pensants à part (ceux qui, par racisme inconscient, pensent que l’homme noir est un incapable sans l’aide de l’homme blanc et voudraient les accueillir tous), on se demande pourquoi les résolutions prises vont toujours dans le sens d’augmenter les flux et donc les morts. La raison, aussi cynique soit-elle, est pourtant simple : c’est un « business » juteux, le second après celui de la drogue. Si le trafic d’êtres humains représente 34 milliards de dollars par an, il faut y ajouter les sommes « légales » : les milliards d’euros d’argent public alloué à la réception et à la gestion des migrants, et les millions d’euros encaissés sur place par la logistique conséquente. Certains hôteliers, restaurateurs ou commerçants des zones d’accueil – ceux qui montrent le plus d’hospitalité devant les caméras – vivent désormais du marché créé par l’arrivée des opérateurs humanitaires, fonctionnaires, et journalistes.
Des patrons qui exploitent légalement ou illégalement les immigrés, des avocats qui monnayent leurs papiers, des assignations aux hôtels, des entreprises de restauration chargées des repas, etc. En Italie, la corruption et le gain sont partout derrière l’afflux d’immigrés.
Récemment, l’affaire « Mafia capitale » a dévoilé comment des coopératives rouges ou catholiques détournent les fonds publics à eux confiés pour la permanence des migrants. « T’as idée de combien je gagne sur les immigrés ? Le trafic de drogue rapporte moins. » Voilà la crue vérité sortie de la bouche d’un des suspects de l’affaire. Les mafias africaines trafiquent avec les mafias italiennes qui financent et soutiennent électoralement les partis politiques, qui tirent à leur tour profit de la présence des immigrés, qui les soutiendront électoralement, et ainsi de suite…
Alors l’arrêt des skippers ne semble rien d’autre qu’un énième coup de com’ car nos dirigeants savent très bien avoir affaire à des réseaux dont les gros poissons ne sont pas ces misérables passeurs. Ils connaissent les organisations qui se cachent derrière les trafics, mais ne leur donnent pas la chasse : ils ont trop à y gagner.
00:05 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : libye, afrique du nord, lampedusa, immigration, réfugiés, méditarranée, italie, mafia | | del.icio.us | | Digg | Facebook
dimanche, 26 avril 2015
Pasolini : le chant de l’abyme
Pasolini: le chant de l’abyme
« Scandaliser est un droit. Être scandalisé est un plaisir. Et le refus d’être scandalisé est une attitude moraliste. »
Devant le journaliste français qui l’interroge, Pier Paolo Pasolini ne mâche pas ses mots. Il ne l’a jamais fait. Il vient de terminer Salo ou les 120 journées de Sodome. Le lendemain, il sera mort. C’est ainsi que débute le beau film qu’Abel Ferrara a consacré à cet homme qui paya de sa vie son droit sacré au blasphème moderne.
Rassurons d’emblée ceux que les biopics convenus lassent ou exaspèrent : le film de Ferrara n’a pas l’ambition, ni la volonté, d’embrasser toute la vie du poète italien de façon linéaire. Son récit se concentre sur les derniers jours de sa vie, comme si ces ultimes instants recelaient en eux-mêmes toute sa puissance tragique et artistique.
Alternant les scènes de vie familiale avec les interviews politiques, Ferrara s’aventure également, à la manière des récits en cascade des Mille et une nuits, dans le champ de l’imaginaire en illustrant son roman inachevé Pétrole et les premières esquisses du film Porno-Teo-Kolossal racontant le voyage d’Epifanio et de son serviteur Nunzio à travers l’Italie à la recherche du Paradis, guidés par une comète divine. Enchâssant la fiction dans la réalité (et même la fiction dans la fiction), Ferrara trace une ligne de vie viscérale entre Pasolini et ses œuvres : « Pasolini n’était pas un esthète, mais un avant-gardiste non inscrit, affirme Hervé Joubert-Laurencin. Il n’a pas vécu sa vie comme un art mais l’art comme une vie, il n’était pas « décadentiste » mais « réaliste », il n’a pas « esthétisé la politique » mais « politisé l’art ». »
Et sa voix politique, frontale mais toujours respectueuse, a eu un retentissement phénoménal dans les années 1960/1970 en Italie et en Europe, en se heurtant au conservatisme politique et au puritanisme moral. La beauté de son cinéma politique résidait dans le regard cru qu’il portait sur les choses, notamment les plus triviales. Devant sa caméra elles ne se transformaient pas en verbiage théorique. Les choses restaient des choses, d’un réel trop éclatant, trop beau, trop vrai : « Je n’ai pas honte de mon « sentiment du beau ». Un intellectuel ne saurait être qu’extrêmement en avance ou extrêmement en retard (ou même les deux choses à la fois, ce qui est mon cas). C’est donc lui qu’il faut écouter : car la réalité dans son actualité, dans son devenir immédiat, c’est-à-dire dans son présent, ne possède que le langage des choses et ne peut être que vécue. » (Lettres luthériennes)
Vent debout face à la houle
Pasolini était un homme du refus. Mais pas circonstancié et tiède : « Pour être efficace, le refus ne peut être qu’énorme et non mesquin, total et non partiel, absurde et non rationnel. » (Nous sommes tous en danger) C’est tout ou rien. Pasolini était CONTRE. Contre la droite cléricale-fasciste et démocrate-chrétienne mais aussi contre les illusions de son propre camp, celui du gauchisme (cette « maladie verbale du marxisme ») et de ses petit-bourgeois d’enfants.
Il était contre les belles promesses du Progrès qui font s’agenouiller les dévots de la modernité triomphante, ces intellos bourgeois marchant fièrement dans un « sens de l’Histoire » qu’ils supposent inéluctable et forcément bénéfique. « La plupart des intellectuels laïcs et démocratiques italiens se donnent de grands airs, parce qu’ils se sentent virilement « dans » l’histoire. Ils acceptent, dans un esprit réaliste, les transformations qu’elle opère sur les réalités et les hommes, car ils croient fermement que cette « acceptation réaliste » découle de l’usage de la raison. […] Je ne crois pas en cette histoire et en ce progrès. Il n’est pas vrai que, de toute façon, l’on avance. Bien souvent l’individu, tout comme les sociétés, régresse ou se détériore. Dans ce cas, la transformation ne doit pas être acceptée : son « acceptation réaliste » n’est en réalité qu’une manœuvre coupable pour tranquilliser sa conscience et continuer son chemin. C’est donc tout le contraire d’un raisonnement, bien que souvent, linguistiquement, cela en ait l’air. […] Il faut avoir la force de la critique totale, du refus, de la dénonciation désespérée et inutile. » (Lettres luthériennes)
« Les saints, les ermites, mais aussi les intellectuels, les quelques personnes qui ont fait l’histoire sont celles qui ont dit « non« , et pas les courtisans ou les assistants des cardinaux. »
C’est aussi son rejet de la nouvelle langue technique qui aplatit tout sur son passage, écrasant les particularismes culturels et linguistiques, réduisant en poussière le discours humaniste et faisant du slogan le nouveau port-étendard d’un monde mort sur lequel l’individu narcissique danse jusqu’à l’épuisement. Et la gauche, qui ne veut pas rester hors-jeu, s’engouffre dans cette brèche en prêtant allégeance à la civilisation technologique, croyant, de façon arrogante, qu’elle apportera Salut et Renouveau sans percevoir qu’elle détruit tout sentiment et toute fierté chez l’homme. Les regrets pointent : « L’individu moyen de l’époque de Leopardi pouvait encore intérioriser la nature et l’humanité dans la pureté idéale objectivement contenue en elles ; l’individu moyen d’aujourd’hui peut intérioriser une Fiat 600 ou un réfrigérateur, ou même un week-end à Ostie. » (Écrits corsaires)
Si Pasolini était épris de cette belle passion triste qu’est la nostalgie, c’était non pas celle, réactionnaire, d’un Âge d’or fantasmé, mais celle d’une époque où le peuple avait le sens de la mesure, la dignité chevillée au corps et le ventre plein. Celle d’une Italie créatrice et glorieuse. Quand les petites gens n’avaient pas la pauvre ambition de devenir les puissants qu’ils combattaient : « J’ai simplement la nostalgie des gens pauvres et vrais, qui se battaient pour renverser ce patron, mais sans vouloir pour autant prendre sa place ! Puisqu’ils étaient exclus de tout, personne ne les avait même colonisés. […] Dis-moi, maintenant, si le malade qui songe à sa santé passée est un nostalgique, fût-il idiot ou misérable avant d’être atteint ? » (Nous sommes tous en danger) Quelque chose d’humain semble fini et Pasolini pleure un monde en ruine.
L’abrutissement de masse du monde bourgeois
Ferrara filme Pasolini comme le dernier homme d’une Terre dévastée, cette Italie tant aimée et tant haïe. L’ultime représentant d’une Humanité désormais asservie par l’aliénation de la mentalité bourgeoise qui dépasse le cadre de la classe sociale. « Par bourgeoisie, je n’entends pas tant une classe sociale qu’une pure et simple maladie. Une maladie très contagieuse ; c’est si vrai qu’elle a contaminé presque tous ceux qui la combattent, des ouvriers du Nord aux ouvriers immigrés du Sud, en passant par les bourgeois d’opposition, et les « solitaires » (comme moi). Le bourgeois – disons-le par un mot d’esprit – est un vampire, qui n’est pas en paix tant qu’il n’a pas mordu le cou de sa victime pour le pur plaisir, naturel et familier, de la voir devenir pâle, triste, laide, sans vie, tordue, corrompue, inquiète, culpabilisée, calculatrice, agressive, terrorisante, comme lui. » (Contre la télévision)
La télévision étant, pour lui, le bras armé de cette aliénation de masse. « La télévision, loin de diffuser des notions fragmentaires et privées d’une vision cohérente de la vie et du monde, est un puissant moyen de diffusion idéologique, et justement de l’idéologie consacrée de la classe dominante. » (Contre la télévision) Pasolini découvre, horrifié, la propagande moderne du divertissement de masse dont la bêtise n’a d’égale que la vulgarité, sous couvert d’un manichéisme moral mis au goût du jour : « Il émane de la télévision quelque chose d’épouvantable. Quelque chose de pire que la terreur que devait inspirer, en d’autres siècles, la seule idée des tribunaux spéciaux de l’Inquisition. Il y a, au tréfonds de ladite « télé », quelque chose de semblable, précisément, à l’esprit de l’Inquisition : une division nette, radicale, taillée à la serpe, entre ceux qui peuvent passer et ceux qui ne peuvent pas passer. […] Et c’est en cela que la télévision accomplit la discrimination néo-capitaliste entre les bons et les méchants. Là réside la honte qu’elle doit cacher, en dressant un rideau de faux « réalismes ». » (Contre la télévision)
Mais cet avilissement général est aussi de la responsabilité des hommes politiques qui acceptent tacitement de voir leur parole simplifiée, leur image dégradée, leur rôle discrédité. « L’écran de télévision est la terrible cage de l’Opinion publique – servilement servie pour obtenir un asservissement total – qui tient prisonnière toute la classe dirigeante italienne : la mèche blanche d’Aldo Moro, la jambe courte de Fanfani, le nez retroussé de Rumor, les glandes sébacées de Colombo, sont un spectacle représentatif qui tend à spoiler l’humanité de toute humanité. » (Contre la télévision)
C’était vrai du temps de Pasolini, ça l’est encore plus de nos jours. Un simple coup d’œil sur la prodigieuse machine consensuelle à fabriquer du bouffon qu’est Le Grand Journal de Canal + suffit à s’en convaincre. Un bref regard sur un quelconque programme de télé-réalité dont le but, toujours le même, est d’humilier les participants en flattant le spectateur suscite le dégoût.
Pour le romancier italien, seule une prise du conscience des téléspectateurs, un sursaut salvateur du peuple, contre cet instrument mesquin et vulgaire permettra de sortir le pays de sa torpeur générale. Il ne se faisait pourtant guère d’illusion : « Quand les ouvriers de Turin et de Milan commenceront à lutter aussi pour une réelle démocratisation de cet appareil fasciste qu’est la télé, on pourra réellement commencer à espérer. Mais tant que tous, bourgeois et ouvriers, s’amasseront devant leur téléviseur pour se laisser humilier de cette façon, il ne nous restera que l’impuissance du désespoir. » (Contre la télévision)
Le fascisme au carré de la société de consommation
Si le fascisme avait détruit la liberté des hommes, il n’avait pas dévasté les racines culturelles de l’Italie. Réussissant le tour de force de combiner l’asservissement aux modes et aux objets à la destruction de la culture ancestrale de son pays, le consumérisme lui apparut comme, pire que le fascisme, le véritable mal moderne à combattre. Un mal qui s’est immiscé dans le comportement de tous les Italiens avec une rapidité folle : en l’espace de quelques années, l’uniformisation était telle qu’il était désormais impossible de distinguer, par exemple, un fasciste d’un anti-fasciste. Il n’y a plus que des bourgeois bêtes et vulgaires dans un pays dégradé et stérile.
La longue plainte de Pasolini est celle d’un homme qui assiste, impuissant, au génocide culturel de son pays : « Aucun centralisme fasciste n’est parvenu à faire ce qu’a fait le centralisme de la société de consommation. Le fascisme proposait un modèle réactionnaire et monumental, mais qui restait lettre morte. Les différentes cultures particulières (paysannes, sous-prolétariennes, ouvrières) continuaient imperturbablement à s’identifier à leurs modèles, car la répression se limitait à obtenir leur adhésion en paroles. De nos jours, au contraire, l’adhésion aux modèles imposés par le centre est totale et inconditionnée. On renie les véritables modèles culturels. L’abjuration est accomplie. On peut donc affirmer que la « tolérance » de l’idéologie hédoniste voulue par le nouveau pouvoir est la pire des répressions de toute l’histoire humaine. » (Écrits corsaires)
L’injonction hédoniste et la fausse tolérance ont également souillé la naïveté des cœurs tendres. Les hommes et les femmes sont devenus des machines se fracassant les unes contre les autres. « Le consumérisme a définitivement humilié la femme en créant d’elle un mythe terroriste. Les jeunes garçons qui marchent presque religieusement dans la rue en tenant, d’un air protecteur, une main sur l’épaule de la jeune fille, ou en lui serrant romantiquement la main, font rire ou bien serrent le cœur. Rien n’est plus insincère qu’un tel rapport réalisé concrètement par le couple de la société de consommation. » (Lettres luthériennes) La fausse libération sexuelle est en réalité une obligation sociale, créant un désarroi chez ceux qui ne se conforment pas à la panoplie du parfait petit consommateur de corps. Le couple est désormais maudit.
« Je sais qu’en tapant toujours sur le même clou, on peut arriver à faire s’écrouler une maison. »
Pasolini refuse ce bonheur factice dont l’unique cause est la satisfaction immédiate des besoins matériels, l’achat compulsif et jovial dans une société au bord du gouffre, la grande fête des magasins accueillants : « Tout le monde est malin et, par conséquent, tout le monde a sa bonne tête de malheureux. Être malin est le premier commandement du pouvoir de la société de consommation : être malin pour être heureux (hédonisme du consommateur). Résultat : le bonheur est entièrement et totalement faux, alors que se répand de plus en plus un malheur immédiat. » (Lettres luthériennes)
Le crépuscule d’un homme haï par tous
« Je suis complètement seul. Et, de plus, entre les mains du premier qui voudra me frapper. Je suis vulnérable. Soumis à tous les chantages. Je bénéficie peut-être, c’est vrai, d’une certaine solidarité, mais elle est purement virtuelle. Elle ne peut m’être d’aucune aide dans les faits. » (Contre la télévision) Prophète de sa propre destinée, Pasolini a succombé à la haine de ses contemporains.
Il fut assassiné la nuit du 1er au 2 novembre 1975 sur la plage d’Ostie, près de Rome, par une bande de misérables lâches, ces « ragazzi di vita », héros de ses romans et de ses films, qu’il côtoyait régulièrement. Assassiné par ceux qu’il aimait. Ferrara, qui a toujours été fasciné par la chute des figures mythiques, ne nous épargne pas la cruauté de ces derniers instants d’horreur. Ceux d’un homme battu à mort parce que porteur de la marque infamante du scandale. Il avait 53 ans.
À la suite de cette ignominie, certains n’hésitèrent pas à brandir cette justification puante selon laquelle « il l’avait bien cherché, ce sale PD ». Une excuse d’assassins que, sous couvert d’un puritanisme moral, on entend encore de nos jours pour justifier les pires crimes (viols, lynchages ou attentats). Pour légitimer la violence physique des bourreaux, il faut commencer par accuser « la violence symbolique » et « oppressante » des victimes. Soit la barbarie qui considère, in fine, le meurtre comme une réponse appropriée à un poème, un film ou un dessin. Une perte de sens de la mesure ahurissante. Une logique proprement fasciste.
Profondément pessimiste, Pasolini était descendu en Enfer, au-delà de l’horizon, et nous avait mis en garde : « Je ne crois pas que l’homme puisse être libre. Il ne faut jamais rien espérer : l’espérance est une chose horrible que les partis ont inventée pour garder leurs militants. » Mais il a paradoxalement chanté le plus beau des conseils à Gennariello dans ses Lettres luthériennes, celui qui mérite notre attention en tout lieu et en tout temps, celui qui fait danser la grâce avec la rage : « Ne te laisse pas tenter par les champions du malheur, de la hargne stupide, du sérieux joint à l’ignorance. Sois joyeux. »
Nos desserts :
- La dernière interview de Pasolini, sur Ballast
- Vidéo : fascisme et société de consommation
- Documentaire : Enquête sur l’assassinat de Pasolini
- Émission INA : Pier Paolo Pasolini : une vitalité désespérée
- Film La Ricotta
- Film L’Évangile selon saint Matthieu
- Extrait du film Salo ou les 120 journées de Sodome
00:05 Publié dans Biographie, Cinéma, Hommages | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pier paolo pasolini, cinéma, film, italie | | del.icio.us | | Digg | Facebook
jeudi, 23 avril 2015
“Les noirs et les rouges”, d'Alberto Garlini
Les malveillants
Baston, complots et attentats : Alberto Garlini suit le parcours sanglant d’un militant d’extrême-droite dans l’Italie des années 1970. Machiavélique.
On n’en finit pas de revivre les « années de plomb » en Italie. Là-bas, entre 1968 et 1975, au lieu de mastiquer des marguerites comme tout le monde, jeunes fascistes et jeunes gauchistes se sont livrés à une guerre acharnée. Rien à voir avec les révolutionnaires parisiens de l’époque dont le bla-bla sentencieux endormait jusqu’aux fleurs. Chez nous, on jouait à la révolution. Chez eux, c’était la guerre. De Lotta nazionale, jusqu’aux Brigades rouges, on avalait chaque matin du chien-loup en brochette sur des barbelés. Les vieux de chaque bord étaient maudits. La nostalgie geignarde du passé impérial, des Chemises noires et du salut romain exaspéraient les jeunes fascistes qui vouaient, en revanche, un culte à Mussolini. Même chose en face : les dinosaures du Parti communiste étaient maudits, tandis que Staline, Lénine ou Mao, les vrais monstres, restaient d’indéboulonnables idoles.
Le livre le plus excitant, le plus brutal et le plus audacieux du moment
C’est tout ça que ressuscite Alberto Garlini dans « Les noirs et les rouges », le livre le plus excitant, le plus brutal et le plus audacieux du moment. Car, attention, pour une fois, on ne raconte pas l’histoire bien installés dans le camp des « bons » qui vous massacrent au nom de la justice ou du prolétariat. On est chez les « méchants », les fascistes ! Et pas dans une bande à états d’âme. Stefano, le héros, et ses copains raffolent de la castagne, de la chaleur du feu, des cris bestiaux de leurs victimes, de l’odeur du brûlé, de la rage des coups… Le goût du sang est pour eux aussi irrésistible que celui du pollen pour les abeilles. Surtout que les petits gauchistes leur tournent les sangs, avec leur tête de fils à papa, leurs diplômes de futurs notaires, leurs déjeuners du dimanche chez la grand-mère et leur arrogance de gamins qui flirtent avec la soubrette. A l’extrême droite, on ne joue pas au tennis mais on massacre les révolutionnaires de bonne famille qui pleurent quand ils se font mal en tombant des nues. Car on appartient au peuple, le vrai, pas celui qui, dix ans plus tard, s’enrichira chez Gallimard en souriant de son passage aux usines Peugeot.
Stefano, un fils d’ouvrier d’Udine, devient un héros du jour au lendemain quand il massacre une bonne poignée de « rouges » à l’université de droit de Rome. Sa philosophie est celle du Duce : « Si j’avance, suivez-moi. Si je recule, tuez-moi. Si je meurs, vengez-moi. » Ce n’est pas du Kant. Mais quand on trace sa route à coups de ranger en pleine poire, c’est très efficace. Et le résultat est là : Stefano grimpe dans la hiérarchie secrète des noirs qui veulent abattre la démocratie. Il va tuer un homme qui a « donné » un flic sympathisant, importer des armes, saboter la visite d’un ministre yougoslave, mettre une bombe dans un train et, finalement, participer à un attentat monstrueux dans une banque à Milan. Sauf que, peu à peu, il comprend. Que la police l’a repéré depuis longtemps, que ses bombes sont fournies par les « services », que ses commanditaires fréquentent l’autre bord. La lutte, la fraternité, l’utopie se transforment en tromperies, trahisons, braquages, complots et intrigues. Ne reste à l’arrivée que la fuite. Et la mort.
« Les noirs et les rouges », d’Alberto Garlini, éd Gallimard, 676 pages, 27,50 euros.
00:05 Publié dans Littérature, Livre, Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : livre, littérature, lettres, italie, lettres italiennes, littérature italienne, années de plomb | | del.icio.us | | Digg | Facebook
mercredi, 22 avril 2015
Il sogno di Mishima
00:05 Publié dans Evénement, Littérature | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : événement, florence, firenze, italie, mishima, yukio mishima, lettres, lettres japonaises, littérature, littérature japonaise, événement | | del.icio.us | | Digg | Facebook
mercredi, 18 mars 2015
Il ’68 lo ha inventato D’Annunzio a Fiume
Il ’68 lo ha inventato D’Annunzio a Fiume
Ci racconti un episodio OFF dell’inizio della tua carriera?
Un giorno ho pubblicato il mio libro su Bottai, che era la mia tesi di Laurea, da Feltrinelli. Ebbe un immenso successo soprattutto di discussioni sollevate, perché per la prima volta si sosteneva e si dimostrava che non solo era esistita una cultura fascista, ma che erano esistiti anche dei fascisti onesti e in gamba come Bottai. Il fatto poi che l’avesse pubblicato Feltrinelli… puoi immaginare l’emozione e il disorientamento che provocò. Un giorno ricevetti una chiamata da un ragazzo a me ignoto, mi disse che aveva letto il libro e avrebbe avuto piacere di incontrarmi con alcuni amici. Andai volentieri a quel pranzo in Corso Sempione, dove trovai e conobbi le menti migliori della Nuova Destra di allora, che erano Solinas, Cabona, Tarchi, e non so quanti altri. La cosa buffissima, che mi fece molto ridere, era che il ristorante – tutt’altro che ‘Nuova Destra’ – era tenuto da un signore in camicia nera che ci salutò con il saluto romano e che aveva l’intero ristorante tappezzato di ritratti di Mussolini. Fu un curioso incontro, abbastanza OFF, mi sembra!
Sei uno scrittore, un giornalista, uno degli storici più apprezzati d’Italia e in questo momento sei il Presidente del Vittoriale degli Italiani, la casa museo di Gabriele D’Annunzio. Quest’anno si chiudono le celebrazioni del 150° anniversario della sua nascita, che cosa ha lasciato D’Annunzio all’arte e alla cultura italiana?
D’Annunzio non solo ha lasciato, ma dona ancora. È un tale anticipatore che ha rinnovato la letteratura italiana dell’800 quando pubblicò Il Piacere, subito diffuso in tutto il mondo, quando all’estero nessuno conosceva – e tuttora nessuno conosce – Manzoni. Ha rinnovato la poesia italiana, i rapporti con la borghesia, con la politica, con la vita militare. Soprattutto ci lascia oggi un messaggio molto importante, “Conservare intera la libertà fin nell’ebbrezza” e “Non chi più soffre ma chi più gode conosce”. E qui non si tratta di edonismo, ma di godimento come vita intellettuale libera e gioiosa. Questi sono i suoi messaggi, oltre a quello di guardare sempre avanti, progettare e imporre il proprio futuro, saper far sognare agli altri uomini i propri sogni.
Le battaglie politiche di D’Annunzio oggi sono ancora attuali?
Sono sempre attuali. Contrariamente a quello che si pensa, con questa etichetta di ‘filofascista’ che gli è stata attribuita – lo era anche, perché era un superuomo e quindi aveva adottato il superomismo che poi combaciava in qualche modo con il fascismo –, era sostanzialmente un libertario e la difesa della libertà dell’individuo deve essere un nostro compito, dovrebbe essere una delle missioni della Destra, peraltro…
D’Annunzio fa di Fiume “città di vita, città di arte”, quella è una pagina molto importante…
È una pagina straordinaria, qualsiasi Paese disponesse di un episodio simile nella propria storia lo avrebbe mitizzato con film, romanzi e quant’altro, invece sembra quasi che ce ne vergogniamo. Fiume fu un’anticipazione del ’68 da destra, perché nello spirito libertario di Fiume e di d’Annunzio c’era anche questa componente superomista, per cui il ‘capo’ era gran parte della cosa, ma Fiume fu un’avventura indimenticabile che insieme al futuro ripercorre il passato dell’Italia, il Rinascimento. D’Annunzio conquistò Fiume come un condottiero rinascimentale e la mantenne come un pirata di oggi.
La musica è un elemento centrale nella Carta del Carnaro…
Sì, nella costituzione c’è la musica come strumento di vita e di elevazione del popolo, che deve essere quasi distribuita, donata nelle scuole e a tutti quanti, così come la bellezza delle città; l’arredo urbano, così chiamato oggi con una definizione tremenda, non è stato inventato dagli assessori dei vari Comuni, ma è stato inventato da d’Annunzio.
Nell’ultima biografia “La mia vita carnale” racconti un D’Annunzio privato, quotidiano, amante: come corteggiava le donne il Vate?
Lui aveva il grande vantaggio di essere corteggiato, arrivava in un salotto e le donne erano tutte lì a pendere da un suo sorriso – sdentato, peraltro – perché il suo carisma, la sua fama, la sua eleganza, soprattutto il suo eloquio erano tali da incantare tutte quante. Credo che le seducesse con la parola straordinaria di cui disponeva; a trent’anni disse di aver usato, e gli si può credere, 15.000 parole, mentre noi ne usiamo mediamente da 2.000 a 3.000. Faceva sentire le donne regine della propria vita – questo era un dono magnifico – e secondo il suo motto riceveva quel che donava, una dedizione assoluta.
Un aspetto poco conosciuto di D’Annunzio è l’esoterismo, il suo rapporto con l’aldilà. È vero che ti è capitato di metterti in contatto con il fantasma di D’Annunzio al Vittoriale?
Vivo nella casa dell’Architetto Maroni – come tutti i Presidenti quando sono al Vittoriale – dove Maroni, D’Annunzio e Luisa Baccara facevano delle sedute spiritiche e si mettevano in contatto con l’aldilà. Ogni tanto mi passano accanto dei venti, sento dei soffi, però credo fermamente che sia dovuto alle finestre, che sono ancora quelle degli anni Venti!
Un’altra biografia molto importante che hai affrontato è quella di un grande uomo e artista italiano del Novecento, Filippo Tommaso Marinetti…
Marinetti fu l’ultimo uomo importante che vide D’Annunzio vivo; venti giorni prima della morte andò a trovarlo con tutta la famiglia e gli portò un dono magnifico: una scultura che era il doppio comando di un bimotore Caproni con una dedica che diceva: “Noi siamo i motori della nuova Italia”. Ho scritto questi due libri insieme, prima è uscito D’Annunzio e poi Marinetti, perché fanno parte di uno stesso magnifico progetto culturale inconscio della cultura italiana e mondiale. Due innovatori, uno che parte dal passato (D’Annunzio), uno che guarda direttamente al futuro, ma entrambi vogliono cambiare tutto, due rivoluzionari.
All’inizio tra i due correva buon sangue, poi ci fu uno scontro di personalità. Tu citi sempre una battuta bellissima di D’Annunzio nei confronti di Marinetti…
Marinetti lo stuzzicava dandogli del passatista, del vecchio trombone, e D’Annunzio, da grande creatore della lingua, lo fulminò con un epiteto straordinario: ‘cretino fosforescente’. È futurista al massimo!
Secondo te la vita di D’Annunzio è stata più futurista dei Futuristi? Lui veniva nominato ‘passatista’, in realtà la biografia del Vate affronta tutte le tematiche dell’uomo futurista…
Non tutti i Futuristi sono riusciti a vivere una vita futurista, D’Annunzio sì. Basti pensare a quello che ha fatto con il Vittoriale. Si dice che i Futuristi volessero distruggere i musei, non è vero, era una provocazione. D’Annunzio, al rovescio, creò il museo della propria vita che in realtà non è un museo, è il tempo che si è fermato al momento della sua morte per perpetuare la sua vita. Ha progettato il proprio futuro nel mondo dopo la propria morte ed è riuscito a realizzarlo straordinariamente. Il Vittoriale oggi gode di una salute pienissima, ti voglio dire con orgoglio in anteprima per OFF (perché i dati ufficiali verranno comunicati soltanto a fine anno) che a fine novembre avevamo già avuto 16.000 visitatori in più, ovvero l’8% in più del 2012, e che gli incassi sono di conseguenza aumentati. Il Vittoriale non produce solo cultura e bellezza, ma anche ricchezza. Credo che D’Annunzio, a 75 anni dalla morte, possa essere contento.
Qui su OFF abbiamo intervistato Mimmo Paladino e Velasco, che hanno collaborato con te…
Sono due donatori del Vittoriale, hanno dato al Vittoriale delle opere straordinarie, Mimmo Paladino il suo cavallo blu, che è diventato quasi un simbolo del nuovo Vittoriale, così dominante sul lago, e Velasco la sua muta di cani che accompagnano D’Annunzio e i suoi dieci compagni seppelliti nel Mausoleo, quindi mi fa piacere questa comunione.
Oggi che cosa farebbe D’Annunzio nella situazione politica italiana?
Verrebbe d’istinto dire che cercherebbe di prendere in pugno la situazione. Purtroppo sono smentito dal fatto che non lo fece nel 1921 quando avrebbe potuto, ma era tale la disillusione di Fiume – ricordiamoci che fu costretto ad abbandonare Fiume a cannonate dal governo in carica di Giolitti – che si disgustò profondamente e si ritirò al Vittoriale. Chissà, oggi magari non lo farebbe, certo non passerebbe per il Parlamento!
Le similitudini che qualcuno ha fatto, secondo me azzardando un po’, tra Grillo e D’Annunzio, secondo te sono giuste?
Ma per carità, prima di tutto c’è una differenza culturale pari alla Fossa delle Marianne di 11 km. Certo, i grandi eversori sono sempre accostabili, non a caso Grillo tempo fa mise nel suo mitico blog una frase che sembrava totalmente sua ed era di D’Annunzio. Era una frase che incitava alla necessità di rovesciare l’attuale mondo politico per rinnovare tutto, per riprenderci la gioia di vivere, l’economia, la libertà. Erano parole di d’Annunzio che Grillo ha fatto proprie. Dubito che D’Annunzio avrebbe fatto proprie delle parole di Grillo…
Fonte:
Il Giornale
00:05 Publié dans Entretiens, Histoire, Littérature, Livre, Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : italie, gabriele d'annunzio, histoire, entretien, lettres, lettres italiennes, littérature, littérature italienne | | del.icio.us | | Digg | Facebook
dimanche, 15 février 2015
Corporativismo del III Millenio
00:05 Publié dans Affiches, Evénement | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : événement, italie, varese, lombardie, corporatisme | | del.icio.us | | Digg | Facebook
mardi, 10 février 2015
Esquilino in maschera!
17:34 Publié dans Evénement, Traditions | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : esquilino, italie, événement, carnaval, fêtes, fêtes populaires, traditions | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Evola? Né eccentrico, né "guru"
Evola? Né eccentrico, né "guru": de Turris racconta gli incontri col filosofo
Ex: http://www.secoloditalia.it
«Julius Evola aveva una personalità multiforme, o almeno un carattere variabile, umorale, o era addirittura lunatico come anche è stato detto? E’ quel che si potrebbe pensare ascoltando le testimonianze di quanti hanno avuto la possibilità di conoscerlo e frequentarlo, dato che ne offrono rappresentazioni diverse, spesso assai diverse e quasi contrastanti fra loro al punto di sembrare o invenzioni o descrizioni di persone differenti. E’ quel che mi è venuto di pensare – scrive Gianfranco de Turris sul Barbadillo.it – ascoltando amici o estranei che mi hanno raccontato i loro incontri con il filosofo e chiedendomi sempre quale fosse invece la mia personale impressione: pur facendo la tara sul tempo trascorso, erano immagini troppo distanti per non cercare una spiegazione. Come ripeto a tutti coloro che mi interpellano a questo proposito, soprattutto chi per l’età non ha potuto conoscere di persona Evola, io l’ho sempre trovato una persona “normale”, senza eccentricità, bizzarrie, a parte il vezzo di prendere dal cassetto della scrivania il monocolo e inforcarlo alla presenza di signore e signorine; nessun atteggiamento di superiorità o da “maestro”, nessuna saccenteria, e questo sin da quando andai a trovarlo per la prima volta accompagnato da Adriano Romualdi, come avveniva per chi era giovane tra la fine degli anni Sessanta e l’inizio degli anni Settanta del Novecento. Di certo avvenne dopo il 1968 quando avevo parlato di lui sul mensile L’Italiano fondato e diretto da Pino Romualdi e sul quale Adriano mi aveva invitato a collaborare (ed ero anche retribuito!). Con lui si parlava pacatamente di tutto, purtroppo non di alcune questioni cruciali di cui soltanto dopo, approfondendone vita e pensiero, avrei voluto parlare col senno di poi. Questioni un po’ più “profonde” si affrontarono solo verso la fine della sua vita, a dicembre 1973, quando andai a trovarlo con Sebastiano Fusco ed avemmo una lunga conversazione registrata che pubblicai però postuma, dodici anni dopo, in appendice alla seconda edizione di Testimonianze su Evola (Mediterranee, 1985)».
La “scandalosa” intervista concessa a Playmen
«Evidentemente si fece di me una opinione positiva – continua de Turris – anche se non mi disse mai nulla in proposito, ma sta di fatto che acconsentì a rispondere alle mie domande per una serie di interviste (almeno quattro) su vari giornali e riviste, preso ormai dalla mia mania “giornalistica” di divulgarne le opinioni rimaste sempre in ambiti ristretti, più di quante sino a quel momento gli erano state fatte da altri, e ora raccolte in Omaggio a Julius Evola (Volpe, 1973) pubblicato per i suoi 75 anni. E, sempre per quella mia mania, ne propiziai diverse tra cui quella, clamorosa, che apparve su Playmen (con grande scandalo dei bacchettoni di destra e di sinistra) effettuata nel 1970 da Enrico de Boccard che soltanto molto dopo appresi essere stato uno dei “giovani” vicini a lui negli anni Cinquanta. Opinione positiva sua e di Adriano che ho conosciuto soltanto abbastanza di recente quando furono pubblicati una parte del suo epistolario italiano (Lettere di Julius Evola, a cura di Renato Del Ponte, Arktos, 2005) e le lettere di Adriano al comune e sfortunato amico Emilio Carbone (Lettere ad un amico, a cura di Renato Del Ponte, Arya, 2013), tanto che il filosofo mi propose come collaboratore della rivista che voleva pubblicare il compianto Gaspare Cannizzo nonostante lui lo avesse sconsigliato e che uscì nel 1971 come Vie della Tradizione, e al Cahier de l’Herne dedicato a Gustav Meyrink uscito dopo la sua morte».
«Una persona che parlava di tutto e di tutti, sino al limite del pettegolezzo e raccontando barzellette, come un vecchio amico, senza prosopopea e saccenteria o atteggiamenti da ”guru”. Almeno con me non aveva alcuna cadenza o inflessione “alla romana”, pur essendo nato e cresciuto nella capitale con qualche viaggio da ragazzino a Cinisi, il paese di origine dei suoi dove ancora esiste la casa avita. Al massimo arrotava “alla siciliana” la “r” iniziale delle parole essendo vissuto in una famiglia di quelle origini. Insomma, tutt’altro che il personaggio che emerge da altri ricordi. Ad esempio, un amico, che “evoliano” non è, mi ha raccontato che andando a trovarlo insieme ad un devoto del suo pensiero, questi, entrato nella sua stanza, si prosternò al suolo e quindi assorbì in silenzio i precetti un po’ assurdi e fuori del tempo che Evola gli dettava! Non posso pensare che questo amico si sia inventato tutto. Viceversa, una volta ad altri che erano recati da lui con spirito troppo superficiale, alla fine li congedò, come ha ricordato Renato Del Ponte, regalando oro una copia di Tex, il fumetto western allora (e oggi) il più longevo e diffuso, come dire, secondo me: siete più adatti a questo genere di letture. A buon intenditor…».
La “Metafisica del sesso”
«Tutto ciò però si collega a quanto lo stesso Adriano Romualdi mi raccontava allora. Ad esempio, che di fronte a certi che gli si erano presentati dicendo: “Maestro, noi il lunedì ci riuniamo per leggere Cavalcare la tigre, martedì Gli uomini e le rovine, mercoledì Rivolta contro il mondo moderno….”, Evola li interruppe e chiese: “E quando vi decidete a leggere Metafisica del sesso?”. Ad altri infervorati consigliò, per far soldi, di darsi al traffico di armi o, meglio, alla “tratta delle bianche”, come allora si diceva. In una delle sue ultime interviste, mi sembra a Panorama o in quella pubblicata postuma da Il Messaggero, disse che “il popolo bisogna trattarlo con la frusta”…. Cosa vogliano dire queste singolari affermazioni rispetto alla personalità “normale” che io ho conosciuto, ed hanno conosciuto anche altri? Dopo tanto tempo ho tratto alcune conclusioni».
Incontrava tutti, amici e nemici
«Il filosofo accettava di vedere, di parlare con tutti, senza preclusioni pur non conoscendo i suoi interlocutori, magari giovani e meno giovani di altre città che venivano appositamente a Roma per conoscerlo dopo aver letto i suoi libri. Prendevano un appuntamento e si recavano da lui, e quando non era in casa la domestica/governante altoatesina con cui parlava in tedesco, questa andandosene lasciava la chiave dell’ingresso sotto lo stuoino e chi arrivava, preavvertito, la prendeva e apriva la porta (e in teoria avrebbe potuto farlo anche qualche malintenzionato). Nel suo studio Evola accoglieva i visitatori o a letto o seduto alla sua sedia di fronte alla macchina da scrivere. Qui, io penso, si faceva una idea dei nuovi venuti grazie al suo acume psicologico ma soprattutto al suo intuito “sottile”, e si comportava di conseguenza, e quindi usava atteggiamenti, argomenti e soprattutto parole adatte alla bisogna. Oppure non ne usava affatto: come racconta Gaspare Cannizzo in un articolo, certi suoi incontri consistevano in lunghi silenzi. Ecco il motivo per cui appariva “diverso” o singolare a chi lo andava a trovare, magari soltanto per una volta. Si comportava come un maestro zen o sufi, un po’ come faceva anche Pio Filippani-Ronconi: diceva cose assurde, usava espressioni paradossali, provocatorie, estreme, quasi, così provocando, voler sondare le reazioni di chi aveva davanti, come a a volerlo saggiare, sondare, osservare le reazioni esteriori, ma anche interiori. I devoti, gli “evolomani” come lui stesso li aveva definiti, prendevano magari alla lettera quanto diceva e se ne facevano una impressione sbagliata. Lo stesso vale per chi andava da lui con atteggiamento troppo superficiale, o per i facinorosi, che pensavano di essere “uomini di azione” e avevano dopo l’incontro impressioni pessime definendolo addirittura un “frocio”, come si può leggere nel libro-intervista ad un ergastolano “fascista” (Io, l’uomo nero, Marsilio, 2008). Il guaio, se così si può dire, è che il filosofo faceva lo stesso anche con chi non lo conosceva affatto oppure era già prevenuto nei suoi confronti, ad esempio con giornalisti per nulla amichevoli i quali, anch’essi prendendo le sue parole ed espressioni alla lettera le riportavano pari pari e ne tratteggiavano un profilo oscuro e “maledetto”, quello del “barone nero” appunto, a conferma dei loro teoremi mentali (ricordiamoci che si era in piena “contestazione” e violenza, anche se il vero terrorismo non era ancora nato). Non era, dunque, una personalità multiforme, un carattere variabile, ma il suo essere così aveva un senso perché faceva da riscontro alla personalità e all’animo dei suoi interlocutori, seri o meno seri, preparati o meno preparati, colti o meno colti, ingenui o meno, amici o nemici. Il suo atteggiamento e linguaggio – conclude de Turris – servivano per capire chi fossero quei tanti che volevano vederlo, incontrarlo, parlargli, magari anche per prenderli sottilmente in giro per le loro esagerazioni, pur se non se rendevano conto. Da qui, ma a lui ovviamente non importava, la nascita di alcune leggende metropolitane nei suoi confronti che non sempre gli hanno giovato».
00:05 Publié dans Traditions | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : julius evola, italie, tradition, traditionalisme | | del.icio.us | | Digg | Facebook
jeudi, 05 février 2015
Franciavanguardia
00:05 Publié dans Evénement | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : casa pound, dissidence, france, france dissidente, actualité, dissidence politique, alternatives, alternatives culturelles, métapolitique, événement, italie | | del.icio.us | | Digg | Facebook
dimanche, 01 février 2015
Siria e la lotta al terrorismo
00:09 Publié dans Actualité, Evénement | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : syrie, levant, proche-orient, terrorisme, événement, italie, milan | | del.icio.us | | Digg | Facebook
lundi, 19 janvier 2015
La Siria dopo tre anni di guerra
19:06 Publié dans Evénement | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : syrie, événement, italie, levant, baathisme, proche orient, monde arabe, monde arabo-musulman | | del.icio.us | | Digg | Facebook
mercredi, 07 janvier 2015
Les courants de la Tradition païenne romaine en Italie
Renato del Ponte:
Ex : http://www.archiveseroe.eu/romanitas-a114141076
- 1) Les composantes du MTR
- 2) Les équivoques du néo-paganisme
- 3) Esprit romain et monde chrétien
- 4) Sur la “légitimité” de la Tradition romaine
- 5) La Pietas romaine actuelle
- 6) Le rôle de la Femme
- 7) Les nouvelles communautés de destin (7)
- 8) Objectifs immédiats
- 9) Sur la tolérance religieuse
- 10) La Tradition romaine et la politique.
Enfin, lors du IVe et dernier Conventum Italicum, tenu au solstice d’été 1992 à Forli au siège de l’association Romania Quirites (puissante organisation fédérée au MTR, structurée de manière communautaire avec des zones agricoles et des activités artisanales en Romagne et qui publie la revue Saturnia Régna), il a été décidé que, à côté du MTR (fédération d’associations de fait et de droit), naîtrait la Curia Romana Patrum. Celle-ci a pour rôle de veiller au Mos et à la Pietas : le rite et le culte aujourd’hui privés, en quelque sorte. Il y a à présent cinq Gentes, groupant chacune plusieurs Familiae : deux en Sicile (Aurélia et Castoria), une dans le centre (Iulia Primigenia), et deux au nord (Pico-Martia et Apollinaris). En 1992, un kalendarium précis a été établi pour préciser les dates essentielles des célébrations cultuelles de la communauté.
(2) Movimento Tradizionalista Romano, Manifesto : Orientamenti per i tempi a venire, Messina, 1993, p.II-lII.
(3) J. Evola, Impérialisme païen, Pardès, 1993.
(4) La Cittadella (Arx), Messina.
(5) Y participaient les continuateurs de l’œuvre de Reghini, éditeurs de la revue Il Ghibellino (1979-1983) et fondateurs en Calabre de l’Association pythagoricienne, avec la revue Hygieia (cinq fascicules entre 1984 et 1985). À la mort de l’un des principaux organisateurs, Salvatore Recupero, certains animateurs ont fondé Ignis (six numéros entre 1990 et 1992). Actuellement, les groupes pythagoriciens ne prennent qu’une part marginale aux initiatives du Mouvement Traditionaliste Romain. Il faut aussi citer les cahiers Alètheia publiés à Marsala.
(6) Cf. supra.
(7) Il est précisé à cet égard que ces communautés devaient reprendre le nom ancien des Gentes, sans reposer sur des bases nobiliaires et parentales, mais bien sur une commune vision du monde et sur le culte commun rendu aux mêmes figures divines.
(8) P Fenili, « Religion d’État et religion de salut en Italie et au Japon », in : Politica Romana, I, 1994, p.26. Cette publication n'adhère pas formellement au MTR et peut être considéré comme l’expression d’un courant “kremmerzien”. Au contraire, Mos Maiorum (Rome, depuis 1994) semble s’inspirer de certaines études du Groupe des Dioscures, les aspects rituels en moins.
00:05 Publié dans Traditions | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : tradition, traditionalisme, paganisme, italie, renato del ponte | | del.icio.us | | Digg | Facebook
dimanche, 28 décembre 2014
Rassegna Stampa: XII/2014
XII/2014
- Nel matrimonio è in gioco un’idea antropologica che qualifica la nostra stessa civiltà
di Francesco Lamendola [18/12/2014]
Fonte: Arianna editrice
- La strada per la rovina
di Eugenio Benetazzo [18/12/2014]
Fonte: Eugenio Benetazzo
- La Russia non si sente tanto bene, ma l'Europa è cadaverica
di Gianni Petrosillo [18/12/2014]
Fonte: Conflitti e strategie
- Le due città
di Francesco Lamendola [18/12/2014]
Fonte: Arianna editrice
- Pregi e difetti di Matteo Salvini
di Eugenio Orso [18/12/2014]
Fonte: Pauperclass
- Tre ministri stranieri nel governo ucraino: e l’Italia assume manager stranieri ai beni culturali
di Michele Rallo [18/12/2014]
Fonte: ildiscrimine
- Le ‘corsie preferenziali’ di Usa e Nato: altro che “trecentomila euro”!
di Enrico Galoppini [18/12/2014]
Fonte: ildiscrimine
- Sì, tu
di Lorenzo Parolin [18/12/2014]
Fonte: Arianna editrice
- L’alternativa al sistema del dollaro. Il ruolo dell’oro
di Mario Lettieri - Paolo Raimondi [18/12/2014]
Fonte: Arianna editrice
- Abolire il corsivo: l’era dell’analfabetismo 2.0 è cominciata
di Enrico Galoppini [18/12/2014]
Fonte: ildiscrimine
- Immigrazione: il ‘velo’ da sollevare non è “islamico”
di Enrico Galoppini [18/12/2014]
Fonte: ildiscrimine
- Bonino for president?
di Francesco Mario Agnoli [18/12/2014]
Fonte: Arianna editrice
- Lo strano caso di "man haron minis" e dell'assedio di Sydney
di Tony Cartalucci [18/12/2014]
Fonte: Comedonchisciotte
- L'Italia dei corrotti e la politica del fumo negli occhi
di Massimo Fini [18/12/2014]
Fonte: Massimo Fini
- Il Colle ha (di nuovo) passato il limite
di Massimo Fini [18/12/2014]
Fonte: Massimo Fini
- Fuori dal coro: io difendo Giulietto Chiesa. E la libertà di opinione.
di Marcello Foa [18/12/2014]
Fonte: blog.ilgiornale
- Scegliete: o l’euro o la democrazia Bagnai coglie (di nuovo) nel segno
di Marcello Foa [18/12/2014]
Fonte: blog.ilgiornale
- Noventa e il sogno infranto di un socialismo "irreale"
di Marcello Veneziani [18/12/2014]
Fonte: Il Giornale
- Cuba, Turchia, rublo, petrolio: mosse di una scacchiera mondiale in 4D
di Giuseppe Masala [18/12/2014]
Fonte: Megachip
- Da Pericle a Juncker: la parabola (morte) della democrazia occidentale
di Paolo Becchi [18/12/2014]
Fonte: Megachip
00:05 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, affaires européennes, europe, presse, médias, journaux, politique internationale, italie | | del.icio.us | | Digg | Facebook
vendredi, 19 décembre 2014
René Guénon, Roma, Convegno
00:03 Publié dans Evénement, Traditions | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : rené guénon, tradition, traditionalisme, rome, italie, événement | | del.icio.us | | Digg | Facebook
lundi, 15 décembre 2014
Projekt Talpino
Ex: http://www.prachensky.com
|
|
Olympiade Bewerbung der grenzüberschreitenden Alpen 2026Nachhaltiges Projekt Talpino-Öko-TransUmweltfreundliche, lawinensichere alternative Alpenquerung - München - Alpen - Mailand - zu den OlympiastättenOberstdorf leckt an seinen Wunden, die Nordische Bewerbung nach Seefeld verloren zu haben, dafür werden sie die den Skiflug WM 2018 durchführen. St.Anton&Lech bewirbt sich für die Alpine WM 2021.
|
00:05 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Architecture/Urbanisme, Géopolitique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bavière, autriche, italie, talpino, projet talpino, alpes, transport, géopolitique, europe, affaires européennes, communications, communications ferroviaires, chemin de fer | | del.icio.us | | Digg | Facebook
mercredi, 10 décembre 2014
Marco Valle: Confini & Conflitti
19:33 Publié dans Evénement, Livre, Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : marco valle, événement, italie, rome | | del.icio.us | | Digg | Facebook
dimanche, 30 novembre 2014
Ripensare Gentile e Gramsci
DIEGO FUSARO e MARCELLO VENEZIANI: Ripensare Gentile e Gramsci
00:05 Publié dans Philosophie, Théorie politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : diego fusaro, marcello veneziani, giovanni gentile, antonio gramsci, gramscisme, philosophie, théorie politique, italie, sciences politiques, politologie, philosophie politique | | del.icio.us | | Digg | Facebook
vendredi, 21 novembre 2014
Rome: quartier populaire contre insécurité immigrée
Ex: http://metamag.fr
00:05 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique internationale, italie, europe, affaires européennes, immigration | | del.icio.us | | Digg | Facebook