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lundi, 29 octobre 2012

Remarques perçantes sur les lettres persanes et la pensée médiatique

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Nicolas BONNAL:

Remarques perçantes sur les lettres persanes et la pensée médiatique

Ah ! Ah ! Monsieur est Persan ?
C’est une chose bien extraordinaire !
Comment peut-on être Persan ?

En 1721 Montesquieu publie les « Lettres persanes« , petit ouvrage crochu et politiquement correct, destiné à être lu par le public décalé et jouisseur de la Régence : le succès est immense. Le bouquin est devenu un classique de cette littérature du XVIIIe siècle à dire vrai assez médiocre, mais si proche de nos moeurs, de nos marottes, de nos caprices de vieux. Le livre invente aussi quelque part le style journalistique venu d’Angleterre, comme toute la décadence française et même européenne, le matérialisme et la superficialité contemporaines.

Ce qui est le plus marrant dans le style journalistique, c’est qu’il ne se rend pas compte des rares fois où il dit la vérité. L’homme moderne, comme dit Soljenitsyne ne sait pas s’il est vivant, et le journaliste ambiant ne sait surtout pas quand il est conscient. Sur Montesquieu et son style élevé, sa lucidité parfois réelle, on peut citer cette phrase mémorable des « Commentaires » de Debord :

« Il est vrai que cette critique spectaculaire du spectacle, venue tard et qui pour comble voudrait « se faire connaître » sur le même terrain, s’en tiendra forcément à des généralités vaines ou à d’hypocrites regrets ; comme aussi paraît vaine cette sagesse désabusée qui bouffonne dans un journal. »

Montesquieu est peut-être avec Molière le seul classique qui nous quitte les remords de ne pas être né avant, à cette époque, in illo tempore, comme on dit chez Virgile. Reprenons le si scolaire (et mal expliqué, cela va de soi) passage sur les Persans à Paris. Ils deviennent des célébrités exotiques et dans l’instant on les « reproduit ». On est déjà dans la société de l’image, de la légende urbaine et de l’icône culturelle :

« Chose admirable ! Je trouvais de mes portraits partout ; je me voyais multiplié dans toutes les boutiques, sur toutes les cheminées, tant on craignait de ne m’avoir pas assez vu. »

La société de la Régence a rompu avec le Grand siècle, Bossuet et Louis XIV. On récolte les escroqueries financières, la culture du badaud amusé et le libertinage en attendant la Révolution. Les « Lettres persanes » sont en grande partie faites des cancans du harem, des minettes favorites, des eunuques et du reste qui annonce nos reality-shows. On n’y possède pas encore de gadgets Apple, mais c’est tout comme :

« Si j’étais aux spectacles, je voyais aussitôt cent lorgnettes dressées contre ma figure : enfin jamais homme n’a tant été vu que moi. Je souriais quelquefois d’entendre des gens qui n’étaient presque jamais sortis de leur chambre, qui disaient entre eux : Il faut avouer qu’il a l’air bien persan. »

On remarque les préoccupations très people de cette meute de beaufs qui veulent être tenus au courant du dernier persan venu à paris, en attendant celles sur le prochain persan bombardé… Le fait de tous faire mécaniquement la même chose, au siècle de l’homme-machine de La Mettrie et des chefs-d’oeuvre de Vaucanson ne retient personne, bien au contraire ! Etre branché, être au courant, être réactif, c’est faire comme le troupeau. C’est l’apophtegme de la démocratie moderne et libertaire : sois toi-même, fais comme tous. Il faut être là ou ça bouge, c’est-à-dire là où ça s’entasse.

Montesquieu rit bien sûr du pape, « vieille idole que l’on encense par habitude ! ». Il hait le catholicisme (L’inquisition ! L’inquisition !), il se moque du roi, « grand magicien » en matière monétaire (on a fait mieux depuis !!!) et il encense la vieille Venise et l’Angleterre. Mais il s’intéresse surtout à la mode, comme tous les esprits profonds de notre temps. Et que dit-il ?

« Je trouve les caprices de la mode, chez les Français, étonnants. Ils ont oublié comment ils étaient habillés cet été ; ils ignorent encore plus comment ils le seront cet hiver : mais surtout on ne saurait croire combien il en coûte à un mari, pour mettre sa femme à la mode. »

Tout va très vite, madame la marquise ! Dans leur ton provocateur, ces phrases sont étonnantes de lucidité ignorée et inconsciente. Montesquieu pressent la fin de l’histoire de Hegel et Kojève, et il annonce le présent permanent des penseurs profonds du XIXe, concept repris par notre dernier classique Guy Debord pour dépiauter notre réalité contemporaine :

« La construction d’un présent où la mode elle-même, de l’habillement aux chanteurs, s’est immobilisée, qui veut oublier le passé et qui ne donne plus l’impression de croire à un avenir, est obtenue par l’incessant passage circulaire de l’information, revenant à tout instant sur une liste très succincte des mêmes vétilles, annoncées passionnément comme d’importantes nouvelles ; alors que ne passent que rarement, et par brèves saccades, les nouvelles véritablement importantes, sur ce qui change effectivement. »

L’idée que tout va très vite est vieille comme la civilisation. En tout cas, il est défendu dans ces lignes de s’absenter de la matrice : elle pourrait se venger ! Il ne faut pas se laisser oublier, il faut préparer son retour, son come-back, comme on dit chez les vrais ploucs !

 

« Une femme qui quitte Paris pour aller passer six mois à la campagne en revient aussi antique que si elle s’y était oubliée trente ans. »

Il est vrai qu’à cette époque la campagne est encore un peu loi, même si Manon Lescaut et son amant joueur et spéculateur veulent leur hôtel particulier pas trop loin de la capitale !

J’en finis avec cette belle phrase, qui annonce bien nos temps qui courent, ou qui galopent même :

« Dans cette changeante nation, quoi qu’en dise le critique, les filles se trouvent autrement faites que leurs mères. »

Elle me fait tant penser dans sa perfection à celle de Debord, ce classique venu du marxisme, qui s’en prend à ce monde où « les hommes ressemblent plus à leur temps qu’à leur père. » Et c’est ainsi que le choc générationnel était bien plus profond et même ancien qu’on ne le croyait !

Il serait temps, en cette fin des temps, d’être un peu plus… perçant.

Nicolas Bonnal

 http://www.france-courtoise.info

Die wirklichen Gründe für den amerikanischen Abwurf der Atombomben über Japan

Die wirklichen Gründe für den amerikanischen Abwurf der Atombomben über Japan

Redaktion

Wie allen Amerikanern wurde auch mir beigebracht, dass die USA die Atombomben über Hiroshima und Nagasaki abwarfen, um den Zweiten Weltkrieg zu beenden und sowohl amerikanische wie japanische Menschenleben zu retten.

Aber die meisten führenden amerikanischen Militärs vertraten damals eine andere Auffassung.

 

Die amerikanische Untersuchungsgruppe Strategic Bombing Survey (USSBS), die im August 1945 von Präsident Truman beauftragt worden war, die Auswirkungen der Luftangriffe auf Japan zu untersuchen, kam in ihrem Bericht vom Juli 1946 zu dem Schluss:

»Auf der Grundlage einer ausführlichen Untersuchung aller Tatsachen und unter Berücksichtigung der Aussagen der überlebenden beteiligten japanischen Führer, vertritt die Untersuchungsgruppe die Auffassung, Japan hätte auch ohne den Abwurf der Atombomben, mit Sicherheit vor dem 31. Dezember 1945 und aller Wahrscheinlichkeit nach schon vor dem 1. November 1945 kapituliert. [Dies gilt auch dann,] wenn Russland nicht in den Krieg eingetreten und eine Invasion weder geplant noch angedacht worden wäre.« (United States Strategic Bombing Survey: »Japans’s Struggle to End the War«, 1. Juli 1946, Harry S. Truman Administration, Elsey Papers, S. 50

Der spätere Präsident General Dwight Eisenhower war zum damaligen Zeitpunkt »Oberbefehlshaber der alliierten Streitkräfte« in Nordwesteuropa (»Supreme Commander of Allied Expeditionary Forces«, SHAEF) und für einen Großteil der amerikanischen militärischen Planungen des Zweiten Weltkriegs für Europa und Japan zuständig. Er erklärte damals: »Die Japaner waren zur Kapitulation bereit, und es war unnötig, sie noch mit diesen furchtbaren [Waffen] anzugreifen.« (Newsweek, 11.11.63, »Ike on Ike«.)

Mehr: http://info.kopp-verlag.de/drucken.html?id=10318/

Quotation of Susan Sontag

 

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It is generally thought that National Socialism stands only for brutishness and terror. But this is not true. National Socialism—more broadly, fascism—also stands for an ideal or rather ideals that are persistent today under the other banners: the ideal of life as art, the cult of beauty, the fetishism of courage, the dissolution of alienation in ecstatic feelings of community; the repudiation of the intellect; the family of man (under the parenthood of leaders). These ideals are vivid and moving to many people, and it is dishonest as well as tautological to say that one is affected by Triumph of the Will and Olympia only because they were made by a filmmaker of genius. Riefenstahl’s films are still effective because, among other reasons, their longings are still felt, because their content is a romantic ideal to which many continue to be attached…

— Susan Sontag, “Fascinating Fascism”
 
http://sexorcismo.tumblr.com/post/33159923183/it-is-generally-thought-that-national-socialism
 

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dimanche, 28 octobre 2012

Japan: Im September größtes Handelsdefizit seit 1979

Japan: Im September größtes Handelsdefizit seit 1979

Redaktion

Vor dem Hintergrund der anhaltenden Krise in Europa und zunehmender Spannungen mit seinem wichtigsten Handelspartner China verzeichnete Japan im September dieses Jahres seinen schwersten Einbruch im Handel seit mehr als 30 Jahren.

Das japanische Handelsdefizit erhöhte sich im September auf 558,6 Milliarden Yen (etwa 5,34 Milliarden Euro), da die Exporte im Jahresvergleich um 10,3 Prozent eingebrochen waren, wie das Finanzministerium am vergangenen Montag bekannt gab. Die Handelsbilanz  im September markiert den Wendepunkt von einem Handelsüberschuss von 288 Milliarden Yen (2,7 Milliarden Euro) im vergangenen Jahr zum nunmehr größten Handelsdefizit seit 1979, berichtete der Londoner Telegraph.

Am schwersten betroffen war die japanische Automobilindustrie. Dort ging der Export im September im Vergleich zum Vorjahr um 15 Prozent zurück. Auch im Kernbereich, der Unterhaltungselektronik, brach der Export im zweistelligen Bereich ein.

Mehr: http://info.kopp-verlag.de/drucken.html?id=10474/

"MERIDIEN ZERO" RENCONTRE ERIC WERNER

"MERIDIEN ZERO" RENCONTRE ERIC WERNER

Méridien Zéro a reçu Eric Werner politologue et essayiste suisse pour évoquer avec lui ses analyses critiques de la société libérale contemporaine.

A la barre Jean-Louis Roumégace et le sieur Wilsdorf.

Lord Tesla à la technique

avant guerre civile, après démocratie, eric werner, politologue, décadence, polémologie

Pour écouter: http://www.meridien-zero.com/archive/2012/10/05/emission-n-113-meridien-zero-rencontre-eric-werner.html

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Periplo europeo

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Periplo europeo

 

Alberto Buela                                                                           

 

A pedido de algunos amigos y sabiendo que no diremos nada nuevo sobre Europa que no se conozca hoy al instante a través de los múltiples mass media, vamos a intentar algunas observaciones.

 

A cierta altura de la vida, como es nuestro caso,  hombres ni viejos  ni jóvenes, cuando nos llegan un conjunto de invitaciones[1] para perorar en tres países europeos que nos son afines como Portugal, España y Francia, dudamos en ir porque ya no tenemos la voluntad de encarar lo imprevisto que supone un largo periplo, pero además porque no sabemos si lo que vayamos a decir será entendido o tendrá algún efecto.

Se nos pasó la época de viajar a Europa a estudiar con los grandes maestros que hubo in illo tempore, en mi caso con el erudito, Pierre Aubenque o el investigador Pierre Hadot o con el filósofo Pierre Boutang.

Se nos pasó también el tiempo de ir a enseñar curricularmente en una facultad determinada, trabajando de profesor de filosofía, como nos sucedió con alguna universidad europea.

Este viaje era distinto, pues como nos observó el buen amigo y mejor filósofo oriental Mauricio Langón: ¡Qué bueno lo del viaje! Unos pocos "nuestroamericanos" fueron a Europa a aprender (modelo: Simón Rodríguez), muchos más a joder (no doy ejemplos), otros a copiar (bien y mal, para bien y para mal), otros a refugiarse y volver, o a refugiarse para morir por no poder volver (tampoco doy ejemplos, por obvios). Pero... ¿ir de arquegueta?  ¿a decir lo propio, ni siquiera a enseñar? ¿a discutir de igual a igual? ¡Vamos! ¡Gozala!!!! No siempre se da... Y, por contrapartida, no te dejes engrupir que nuestra vida está acá.

 

Recorrimos Portugal de norte a sur, España de Madrid al norte y de este a oeste hasta Barcelona, en tanto que Francia lo hicimos del sur hasta Bretaña y de Normandía a París. La mayor parte del recorrido en tren, luego en auto y la menor parte en micro. Lo primero que nos llamó la atención, a nosotros conocedores de nuestro suelo, es no hallar en semejante recorrido ni un solo árbol caído y todos los campos trabajados sin ninguna gran extensión baldía o abandonada. Portugal, España y Francia si fuera por lo que se ve de sus campos son países poderosos. No se nota despilfarro ni trabajos al ñudo.

Lo cual nos muestra a las claras que existe una desintonía entre los gobernantes y sus pueblos. Los representantes no representan adecuadamente a sus representados. La crisis de representatividad es el mayor problema en estos tres países.

 

Pasemos al aspecto intelectual. Tanto los investigadores portugueses como españoles que tratamos, en general jóvenes,[2] mostraron una agudeza, profundidad y gentileza dignas de remarcar. Están activos y buscando temas nuevos, o encarar los viejos desde distintas ópticas. Tienen vida y ganas de desarrollarla. Hay como un esfuerzo por romper la retroalimentación endógena que generó la universidad de la segunda mitad del siglo XX.

Hoy al buscar temas y problemas allende la universidad se produce una eyección de vigor en ésta. Hoy estos temas son producidos por el pensamiento alternativo o no conformista como el grupo Finis Mundi en Portugal y tantos otros.

En cuanto a los investigadores franceses siguen centrados en su solipsismo y alejados de cuanto pueda interesar al hombre de nuestros días. Salvo excepciones, siguen siendo especialistas de lo mínimo, a quienes se les escapa la visión del todo: filósofo es el que ve el todo, y el que no, no lo es (Platón).

 

En orden a la vida del espíritu pudimos observar como en ciertas regiones de España y Portugal aun hoy cuando se entra a una iglesia podemos decir, con Heidegger, que habita lo sagrado. Esto también lo hemos visto en Loctudy, en la Francia profunda. Pero en general la mística masiva es el de las sociedades opulentas regidas por el dios monoteísta de mercado de consumo. Las iglesias de las ciudades medianas y grandes son museos y las calles invadidas por una abigarrada mezcla de etnias donde priman los rasgos moros, negros y orientales. La presencia islámica se nota en Madrid y Barcelona y es masiva en París, mientras que en Lisboa pasa desapercibida.

La clásica presencia judía en ciertos barrios de París hasta hace veinte años, hoy se ha prácticamente disuelto, ni por asomo tienen aquella manifestación pública casi prepotente, como la que hoy tienen en Buenos Aires.

Algo está cambiando en el meollo de Paris para que esto haya ocurrido. Montmartre desapareció y el Sacre Coeur es una feria persa. No vale la pena gastar una neurona ni un minuto del tiempo de vida en visitarlo.

 

Estará pagando Francia el hecho de traicionarse a sí misma y a sus mejores hijos como lo hizo con los diez mil harkis, argelinos fieles a ella, en la guerra de Argelia?. Irá España por el mismo camino traicionando sus mejores tradiciones permitiendo el genocidio saharaui por parte de Marruecos?

Uno no lo puede saber a ciencia cierta, pero los hechos son similares: el abandono del otro, del hermano, del compatriota, del correligionario, como dice muy bien Gibert Comte, es el principio de la decadencia.

 

Es que los hechos que conmueven al cielo no son los tsunamis culturales o político culturales, no son las grandes marchas gays, las masivas  peregrinaciones o las grandes manifestaciones de la primavera árabe. No son los grandes despliegues militares chinos ni el gigantismo norteamericano.

Los hechos que conmueven al cielo son los emblemáticos, aquellos que encierran un simbolismo mayor que pocos perciben. Son los hechos enigmáticos que solo los hombres sabios pueden descifrar. No podemos dejar de pensar que el fundamento último del mundo es algo escondido y que siempre se manifestó en forma de enigmas.

Viene bien recordar acá lo que Aristóteles relata sobre Homero: “Homero interrogó al oráculo para saber quiénes eran sus padres y cuál su patria, y éste le respondió así: “La isla de Ios es patria de tu madre y te acogerá cuando mueras; pero tu guárdate del enigma de los hombres jóvenes”. No mucho después llegó a Ios, allí sentado en la escollera vio a unos jóvenes pescadores que se acercaban a la playa y les peguntó si tenían algo. Éstos como no habían pescada nada y ante la falta de pesca se dedicaban a despiojarse, le dijeron: “Lo que hemos agarrado lo hemos dejado y lo que no hemos podido atrapar lo traemos”, aludiendo con un enigma a los piojos que habían podido agarrar y los habían matado y tirado, y los que no habían podido atrapar y los llevaban aún con ellos. Homero al no ser capaz de resolver el enigma murió de aflicción”.

El hombre común no muere de aflicción por no poder resolver un enigma pero el sabio sí, porque el sabio derrotado en un desafío a la inteligencia deja de ser sabio.

Esto observamos que esta pasando sobre todo con Francia, que apoyada en una sabiduría bimilenaria no puede resolver el enigma de este tiempo y marcha irremisiblemente hacia el propio extrañamiento de sí misma y su autodestrucción. En una palabra: Francia como Homero puede morir de aflicción.

El caso de España aparece menos grave, pues cuenta con fuerzas de reemplazo a su pérdida de vigor vital como es la masiva presencia de hispanoamericanos= bolitas, que se van a transformar con el tiempo en el verdadero katechón=obstáculo al avance del extrañamiento. Van a jugar acá el mismo papel que están jugando en Estados Unidos, en el corazón del imperialismo, donde lograron imponer el castellano como katechón al avance del inglés.

El resto, como la cuestión catalana o vasca es absolutamente anecdótico pues la mejor universidad de lengua castellana en ciencias de la comunicación y la educación sigue siendo la Deutso en el país vasco y en la Universidad de Barcelona se sigue publicando y enseñando en el idioma nacional sin ningún impedimento por parte de nadie.

Los pueblos catalán y vascos no se van suicidar dejando de usar el español, cuando hoy se ha transformado en la primera lengua de Occidente con 100 millones de parlantes más que el inglés.[3] Todo este revuelo es más un uso político partidocrático y circunstancial que una realidad vital. Al respecto ya nos alertaba Platón: una cosa es lo que aparece (hoy lo mediático, los intereses políticos) y otra cosa es lo que es.

 


[1]  Y la publicación en Madrid de mi libro Disyuntivas de nuestro tiempo (ensayos de metapolítica) por Ediciones Barbarroja, dirigida por un editor que no piensa en el lucro sino que aun se mueve por ideales.

[2] Pudimos conocer en la Escuela de filosofía de Oviedo al más significativo filósofo español vivo y en actividad, don Gustavo Bueno, que es como un gran parapeto a la mediocridad, a lo políticamente correcto y al pensamiento único. Un orgullo para todos aquellos que hacemos filosofía en español.

[3] Merece ser mencionado acá el Movimiento internacional lusófono dirigido por Renato Epifanio, con quien estuvimos, y que desde el 2008 trabaja en la difusión y normalización del portugués en  los ocho Estados que lo tienen como lengua oficial (Portugal, Brasil, Mozambíque, Angola, Sao Tomé e Principe, Timor Oriental, Guinéa Bisau, y Cabo Verde) y en los cuatro enclaves (Macao, Goa, Damao y Diu) que suman un total de 270 millones de personas. Es que la expansión del portugués beneficia al castellano como la de éste a aquél, pues forman un mismo katechon al avance del inglés. Los franceses tendrían que apercibirse de este beneficio colateral, pero no están en condiciones ni intelectuales ni espirituales de hacerlo.

Quotation of Alex Kurtagic

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"The world of the Left is a dead world—a world of dead matter and lifeless abstractions. It is an anti-human, anti-natural, anti-aristocratic, anti-freedom, anti-beauty, anti-metaphysical, anti-truth, anti-life, reductionist, immoral, hateful, genocidal, necrophiliac, mendacious, predatory ideology that has sown death everywhere it’s gone."

 
Alex Kurtagic

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samedi, 27 octobre 2012

Terre & Peuple n°53

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Terre & Peuple n°53

 

Le numéro 53 de la revue est centré sur ‘le Nouveau Moyen Âge’, celui que nous nous préparons à aborder.

 

L’éditorial de Pierre Vial, intitulé ‘Boomerang’, évoque le drame qu’a vécu le conseiller général des Pays de Loire Djamel Gharbi.  Tunisien d’origine, il passait ses vacances dans le pays de ses ancêtres avec sa femme et sa fille de 12 ans. Ils ont été attaqués et violentés par une bande de salafistes qui jugeaient leur tenue indécente. La presse a bien dû en parler et citer la vertueuse indignation du ministre Fabius. Dans le même registre, le ministre de l’Intérieur Manuel Vals a fait un « déplacement structurant » à Amiens dévastée par les dernières émeutes ethniques. Pour lui, tout ça c’est la faute à la crise. Voilà qui annonce encore un petit effort pour mieux saupoudrer les zones.

 

Pierre Vial tresse une couronne de fraternelles immortelles à Alain de Benoist à l’occasion du dernier livre de celui-ci, ‘Mémoire vive’. Cela vient heureusement compenser la recension vitriolée qu’en a donnée Rivarol.

 

L’Ambassadeur Perrin découvre les dessous véritables de la ‘poignée de main de Montoire’, que les bien-pensants ont outrageusement exploitée pour torpiller le Maréchal Pétain. Il révèle qu’il y a eu deux Montoire, un avant et un après la rencontre Hitler-Franco.

 

Pierre Vial, médiéviste spécialiste du Temple, règle magistralement le compte des clichés idéologiques qui visent à faire du moyen âge un simple intermède (d’un millénaire !) d’obscure barbarie entre l’Âge d’Or de l’antiquité gréco-romaine et les lumières retrouvées de la Renaissance, voie royale vers les Lumières modernes de la révolution libérale. Plutôt que faire débuter le moyen âge en 476 à la fin de l’Empire romain d’Occident, pour le terminer en 1492 à la fin de la Reconquista, il propose les dates de 410 et 1453 : la prise de Rome par les Wisigoths et celle de Constantinople par les Turcs. Il tord le cou à la légende noire mise en place à la Révolution. Elle se devait de diaboliser la féodalité comme le mal absolu : les seigneurs vivaient de brigandage et leurs plaisirs étaient barbares. De grands historiens, tel Georges Duby, ont bien remis les pendules à l’heure. Michel Pastoureaux également, pour qui on vivait mieux, et plus longtemps, sous saint Louis que sous Louis XIV.  Pour Pierre Vial, dans les temps incertains aujourd’hui imminents, les valeurs du moyen âge, tant de virilité guerrière et de loyauté fidèle, du suzerain comme du vassal, que de solidarité vécue autant que des familles et des clans, des métiers et des compagnonnages, des ordres monastiques et chevaleresques, ces valeurs là devraient être aujourd’hui les modèles dont s’inspirer pour notre survie.

 

Evoquant la remise en forme actuelle de l’armée russe, Alain Cagnat dresse d’abord un tableau apocalyptique de la dislocation de l’ex-Armée rouge. Après les révélations humiliantes d’une série de dysfonctionnements, qui s’étaient manifestés déjà lors de ses interventions contre les soulèvements hongrois (1956) et tchèque (1968), et la morne retraite de l’Afghanistan (1989), elle avait été démembrée entre les anciennes républiques de l’Union. Commence alors le calvaire des soldats qui ne sont plus payés ni équipés : certaines unités de garnisons sibériennes abandonnées sont mortes de faim ! Les désertions sont alors légion et la corruption (des officiers sont allés jusqu’à vendre du combustible nucléaire) est banale. C’est dans ces conditions qu’Eltsine lance dans la guerre en Tchétchénie 38.000 soldats et 800 blindés. Un régiment entier va être taillé en pièce par 5.000 Tchétchènes et Elstsine va être contraint à demander un cessez-le-feu infamant. C’est de cette situation que Poutine va hériter, au moment où le terrorisme frappe Moscou. Il parviendra, dans la seconde guerre de Tchétchénie, à rendre son honneur à l’armée russe. L’essai sera même glorieusement transformé lorsqu’il écrase ensuite l’attaque de l’Ossétie du Sud par une Georgie soutenue par les occidentaux.

 

Alain Cagnat encore esquisse un pittoresque portrait des haredim, les tenants d’un judaïsme ultra-orthodoxe, dont font partie les hassidim (voir le personnage du Rabbi Jacob de Gérard Oury). Les haredim sont des opposants farouche du sionisme. Pour eux, la shoah est la punition du ciel pour ceux qui ont entrepris par la force la conquête d’Israël, alors qu’elle ne doit être l’œuvre que du seul Messie au jour du Jugement.

 

Pour Claude Valsardieu, c’est 1905 la date charnière entre les temps anciens et une ère nouvelle qui va associer des chimères, chimères politique (le communisme de Lénine), physique (l’espace-temps d’Einstein) et esthétique (l’art abstrait de Picasso). Et il énumère toute une théorie de faits de ce moment de l’histoire, fort convaincants à cet égard.  Entre autres la conclusion cette année là de l’Entente cordiale, déterminante pour la guerre à mener à l’Allemagne ; c’est aussi le moment de l’écrasement des Boers (28.000 civils morts, dont 22.000 enfants, dans les premiers camps de concentration de l’histoire ; celui de la guerre russo-japonaise, avec la pulvérisation de la flotte russe ; c’est le moment de la découverte des pétroles de la Caspienne et du Kouristan iranien ; c’est la naissance du mouvement ‘Jeunes Turcs’ d’Enver Pacha, qui va bientôt contraindre le Sultan à abdiquer ; c’est le percement de l’Isthme de Panama ; c’est la mise en place des premiers empires industriels modernes (Rockfeller et sa Standard Oil et Henry Ford et ses automobiles) ; c’est le moment où les Etats-Unis sont prêts à reprendre la relève de l’Empire britannique pour encercler les puissances du continent et les empêcher de s’entendre ; c’est la date de la première révolution russe, matée par Stolypine ; en France, c’est le temps où l’armée est démoralisée par l’Affaire Dreyfus et par son épuration par les laïcs fanatiques, après l’abolition du Concordat. C’est aussi l’époque où l’avion des frères Wright décolle de quelques mètres, où Méliès développe le premier cinématographe et où sont reçues les premières émission de radiophonie.

 

Observant que, même dans notre famille, les créateurs d’art sont devenus rares et qu’Ezra Pound proclamait que l’art lui aussi exige un effort, François Desnoyers nous en console en évoquant le Russe Andreï Biély (1880-1934), ‘le poète métaphysique de l’horreur’. Le premier roman de Biély, ‘La Colombe d’argent’ (éd. L’Âge d’homme) est une satire fulgurante d’une Russie profondément païenne. Cette première œuvre sert d’utile introduction à sa poésie. Pour Biély, les malheurs de la ‘culture aryenne’ viennent de ce qu’elle trahit son origine hindoue. Lorsqu’il découvre Rudolf Steiner, c’est le choc : il devient avec sa femme, une fille de Tourguéniev, un membre actif de la communauté steinérienne qui va construire le temple Goetheanum.

 

André Lama commente la réédition (éd. Dualpha) de ses deux volumes ‘Des dieux et des empereurs’ sous un nouveau titre ‘Causes ethniques de la chute de l’empire romain’. A la question de savoir qui est l’empereur qui a ses préférence, il répond qu’il convient de distinguer les périodes, très différentes, de l’empire, mais désigne quand même Aurélien comme l’un des plus valeureux.

 

Sandra décrit par le détail les dolmens découverts en 1961 en Franche-Comté, dans les bois de Buisseret en Haute-Saône. Leur mobilier funéraire est conservé au Musée de Besançon. Elle en profite pour préciser que la Bretagne n’a pas le monopole de ce genre de mégalithes, qui sont répandus dans toute la France et au-delà, notamment en Wallonie, à Wéris où notre ami Gérald a organisé une de ses récentes randonnées d’explorations historiques.

Céline ? C'est Ça !... de Serge KANONY

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Vient de paraître :

Céline ? C'est Ça !... de Serge KANONY

Et si on lisait Céline autrement ? Et si Céline renouait avec les grands mythes fondateurs de notre culture ? Et si la clé de cette œuvre, géniale et scandaleuse, se laissait entrevoir dans le monosyllabe par lequel s'ouvre son premier roman Voyage au bout de la nuit : « Ça a débuté comme ça. » ?

Le « Ça » célinien, c'est d'abord le Chaos originel, la Nuit primordiale des antiques cosmogonies, d'où surgissent tant l'œuvre que l'auteur ; c'est aussi deux guerres mondiales pleines de bruit et de fureur, où se déchaîne la folie meurtrière des hommes ; c'est encore une langue de rupture, chaotique, charriant le meilleur, mais aussi le pire : celui des éructations antisémites ; c'est enfin le « Ça » intérieur, la part maudite dont chacun est porteur.

Serge Kanony ouvre une porte que d'autres n'avaient fait qu'entrouvrir, derrière laquelle on entendait de drôles de cris. Serge Kanony ouvre la boîte de Pandore d'où s'échappent des ombres redoutables.

 
Agrégé de lettres classiques, Serge Kanony est aussi l'auteur d'un essai : D'un Céline et d'autres (L'harmattan, 2010).

Serge KANONY, Céline ? C'est Ça !..., Le Petit Célinien Éditions, 2012.
 Préface d'Éric Mazet.

216 pages, format 14x21. Tirage limité sur papier bouffant. ISBN 978-2-7466-5216-3.
Illustration de couverture : Loïc Zimmermann.
 
 
 
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Les Entretiens du Petit Célinien (IX) : Serge KANONY

 
Agrégé de lettres classiques, Serge Kanony a enseigné le français, le latin et le grec à des élèves de Première et de Terminale. Il est l’auteur d'un second essai : Céline ? C’est ça !... (Le Petit Célinien Editions, 2012)
 
Dans quelles circonstances êtes-vous arrivé à Céline ? 

A mon arrivée à Toulouse, inscrit à la fac des lettres, un copain a joué le rôle du passeur : il m’a parlé de Céline dont j’ignorais jusqu’au nom, et m’a dirigé vers une petite librairie à deux pas de la basilique Saint-Sernin : La Bible d’or. Le libraire, un petit homme tout en rondeurs, au visage lisse et avenant, officiait dans un minuscule espace devant un auditoire restreint qui se renouvelait au gré des heures : des étudiants, un journaliste et critique de cinéma, auteur avec le directeur de la cinémathèque d’un Panorama du film noir. Tant et si bien que ma découverte de Céline est allée de pair avec celle des Walsh, Lang, Mankiewicz
Découvrir Céline dont on ne m’avait dit mot au lycée c’était me revancher des Sartre, Camus et autres auteurs dont je m’étais nourri. De l’après-guerre aux années soixante, l’existentialisme avec son icône Jean-Paul Sartre était dans l’air du temps. Pour se faire une idée de cette Sartrolatrie, il suffit de lire ce que nous en dit Gabriel Matznef dans Le taureau de Phalaris : « En classe de philo, j’avais un condisciple qui nourrissait une fervente admiration pour Jean-Paul Sartre… il suivait Sartre dans la rue… il collectionnait ses mégots. »
Dans cette librairie, donc, que des auteurs non conformistes et en réaction contre l’idéologie dominante : les Hussards avec Blondin, Nimier, le copain de Céline, etc. C’est là que j’ai acheté la plupart des romans de Céline, les Cahiers de l’Herne, etc.
Pour moi, comme pour beaucoup, la porte d’entrée qui a ouvert sur Céline ce fut Voyage au bout de la nuit. D’un seul coup, brutalement, sans même respecter les paliers de décompression, je me hissais de la nausée sartrienne à la nausée célinienne. De Roquentin à Bardamu. Le premier dégueule dans l’abstrait, ontologiquement, dans le Jardin public de Bouville ; le second, physiquement, dans la boue des Flandres.
Après la licence, pour présenter l’agrégation, il fallait avoir rédigé un Diplôme d’Etudes Supérieures ; sans hésiter, je choisis de composer un mémoire sur Céline, disposant ainsi d’une année pour pousser plus avant ma découverte de l’univers célinien. C’était en 1965 et les travaux critiques consacrés à cet auteur étaient peu nombreux : trois Belges : Marc Hanrez, Pol Vandromme et Robert Poulet, une Française : Nicole Debrie.
L’importance de ce mémoire n’était pas dans son contenu, mais dans le fait qu’il constituait une sorte de certificat de baptême, un devoir de fidélité.
 
Qu'aimez-vous dans l'oeuvre célinienne ?
 
Il est bien plus facile de donner les raisons pour lesquelles on n’aime pas un auteur, un livre ou une personne que de dire celles pour lesquelles on les aime. Le coeur a ses raisons… Pourquoi Montaigne aimait-il La Boétie ? Parce que c’était lui ! Pourquoi j’aime Céline ? Parce que c’est Céline, parce qu’il touche en moi à des zones que les autres auteurs n’atteignent pas, n’atteindront jamais ; au plus profond de ma viande. Céline ? Il est intradermique, les autres, épidermiques ! Je crois qu’il y a là une part de mystère, ne pas trop gratter !
Voyage au bout de la nuit, je l’ai téléchargé, mis dans le disque dur de ma mémoire, sécurisé… Mon de poche, celui de mes vingt ans, tout écorné, surligné, avec plein de notes, je l’ai toujours à portée. Si je veux vérifier une phrase, d’instinct, j’y vais tout de suite. Sur l’échelle Richter de mes préférences, il fait force 9 ! Mort à crédit ? Force 8. La trilogie allemande ? Force 7.
Qu’est-ce que j’aime dans l’oeuvre célinienne ? Sa démesure, son hybris, son Verbe, sa puissance d’évocation, sa poésie, son délire, son côté dionysiaque…
Céline ? Grandes orgues et petite musique de nuit.
Bien sûr, Mort à crédit est presque tout aussi présent en moi que le Voyage. Selon moi, ils sont complémentaires. Dans le Voyage est énoncée la vision célinienne du monde à travers la poésie de la Nuit, émaillée d’aphorismes ; on « s’instruit ». Qui a lu le Voyage on ne la lui fera pas sur l’homme ; on y fait son éducation, on est Candide qui voyage de l’Europe à l’Amérique en passant par l’Afrique et qui revient « plein d’usage et raison », etc.
Mais dans le Voyage la bonde n’est pas lâchée, les flots sont encore contenus dans les digues du langage. Dans Mort à crédit, les digues pètent, celles de la phrase, le torrent verbal emporte tout… La moindre altercation entre Ferdinand et son père se change en une gigantomachie.
Ce que j’aime dans le Voyage ? Cette hésitation entre les résidus du style écrit et la langue parlée, l’argotique, leur télescopage ; sa dimension mythique (la Nuit, la Mort…), sa poésie surtout, même celle des phrases filées que l’auteur à reniées. Il n’est pas interdit d’aimer Céline contre lui-même !
Deux exemples :
D’abord la poésie à l’ancienne : « Les vivants qu’on égare dans les cryptes du temps/dorment si bien avec les morts/qu’une même ombre les confond déjà. » Un alexandrin, un octosyllabe, un décasyllabe.
A la moderne : « Il avait comme un tisonnier en bas de l’oesophage qui lui calcinait les tripes… Bientôt, il serait plus que des trous… Les étoiles passeraient à travers avec les renvois. » Poésie cosmique.
Ou encore : « … comme si son âme lui serait sortie du derrière, des yeux, du ventre, de la poitrine, qu’elle m’en aurait foutu partout, qu’elle en illuminait la gare… » Poésie mystique.
La trilogie allemande, aussi, à ne pas oublier (D’un château l’autre, Nord, Rigodon) avec un Berlin éventré, ses champs de ruines, ses hôtels dont les couloirs vous basculent dans le vide, les bombardements, etc. Seul, peut-être, un film de Douglas Sirk (je pense au soldat Graeber cherchant sa maison natale parmi les entassements de gravats dans A time to love and a time to die) se hisse à la hauteur des évocations céliniennes. Ce que j’aime enfin : le dernier Céline, celui des interviewes (1957-1961), le Céline moraliste qui décrypte notre époque, commente l’actualité d’une manière souvent prophétique.
 
 
Votre premier livre, D'un Céline et d'autres (L'Harmattan, 2010), démontrait combien la littérature française des cinq derniers siècles est restée d'une étonnante modernité.
 
Un « classique » est toujours « moderne », mais il n’est pas certain que le moderne d’aujourd’hui sera le classique de demain !
Le titre m’a posé des problèmes. J’ai renoncé à l’ordre chronologique car, partir de Montaigne en passant par Pascal, Racine, aurait découragé bien des lecteurs. Pourtant Montaigne avec son essai Des coches est d’une brûlante actualité : les Espagnols avec Pizarro débarquant chez les Amérindiens, ce sont les Ricains débarquant en Irak : mêmes pillages, mêmes tortures.
On entend souvent dire à propos d’une oeuvre, d’un artiste : il est dépassé. C’est confondre le domaine esthétique avec le Grand Prix de Monaco ou les Vingt-Quatre Heures du Mans ! Un romancier, un poète ne sont jamais dépassés, ils sont parfois oubliés ; s’ils sont oubliés, c’est parce que ne se trouve pas dans leurs écrits quelque chose qui les rattache à nous, à l’universel.
Quoi de plus moderne que Les Fleurs du mal ? Baudelaire y invente la poésie urbaine, celle des cheminées qui crachent leurs fumées, des fêtards sortant de boîte au petit matin, et la chanson de Jacques Dutronc Paris s’éveille n’est rien d’autre que la mise en musique du poème Le crépuscule du matin.
C’est tout cela que j’essaye de montrer dans ce premier essai littéraire : la modernité des écrivains passés. 
 
Votre nouvel ouvrage, Céline ? C'est Ça !... (Le Petit Célinien Éditions, 2012), est un essai littéraire dont le sous-titre est : Petites variations sur un gros mot. Faut-il entrevoir la clef de l'oeuvre célinienne dans le monosyllabe par lequel s'ouvre Voyage au bout de la nuit : « Ça a débuté comme ça. » ?
 
Cet incipit m’a toujours fasciné. Sa banalité voulue me semblait cacher quelque chose. Confirmation m’en a été donnée par la lecture d’un court article de Raymond Jean intitulé : Ouvertures, phrases seuils, paru en 1971, où à propos du premier Ça, il évoquait la matière à « l’état de chaos… le ça des psychanalystes et de Groddeck… »
A partir de là, l’illumination : je me suis souvenu du poète grec Hésiode et de sa Théogonie : « Donc, avant tout fut CHAOS… » Mais, bon Dieu, le voilà le Chaos célinien : C’est le Ça ! Et cette Nuit née du Chaos, c’est Céline, cet enfant de la nuit qui enfante, à son tour, Voyage au bout de la nuit. Et les trois monstres : Cottos, Briarée, Gyès que leur père « cachait tous dans le sein de la Terre », ce sont les trois monstres céliniens : les pamphlets que les libraires cachent au sein des arrière-boutiques !
Le Ça célinien c’est le Big Bang initial qui crache « une masse informe et confuse… un entassement d’éléments mal unis et discordants » (Ovide), un bordel cosmique dont Céline se porte témoin, chroniqueur…
Le titre, comme le sous-titre « Petites variations sur un gros mot » ne prennent sens qu’après la lecture de l’essai. Le gros mot ne renvoie pas ici à une injure ou à une grossièreté, sens qui est le sien dans le langage courant.
Je prends l’expression gros mot dans l’acception que lui donne Paul Valéry. Celui-ci ironise sur les philosophes qui s’échinent à rendre compte de certaines réalités qui nous dépassent, et dont le sens ne se laisse pas épuiser, dont on ne peut jamais faire le tour, et qui se prêtent ainsi à toutes les définitions. Comme exemples de gros mots il proposait Dieu, Ame, Nature, Liberté, etc. A leur image le Ça n’est pas seulement le démonstratif que nous connaissons tous, il est avant tout un gros mot, parce qu’il est synonyme du Chaos.
Il s’agit, je le répète, de variations, ce qui me laisse la liberté de jouer avec ce mot qui, sous ma plume, tantôt renvoie au Chaos, tantôt redevient un simple démonstratif.
Quand il est le démonstratif, je le fais entrer dans une opposition avec Cela, ce qui me permet un petit développement sur l’intrusion de la langue parlée dans la langue écrite. Je reprends la remarque faite par Henri Godard dans Poétique de Céline : « Céline a choisi de dire “Ça a débuté comme ça.” et non : “Cela a commencé de la manière suivante” ».
Dans un autre chapitre le Ça devient synonyme du Ça freudien, et je me jette avec délice dans un développement scatologique.
On le voit donc bien : cet essai d’une centaine de pages [216 pages], est tout le contraire d’une thèse épaisse, sérieuse et ordonnancée ; il va de Ça, de Cela…
 
Pouvons-nous par ailleurs lire cette oeuvre comme étant l'expression d'une pensée mythique, transposée par l'auteur pour les besoins de son art ?
 
Que l’oeuvre de Céline plonge ses racines dans les plus anciens mythes de la tradition occidentale, qui le contesterait aujourd’hui ? Le mythe est partout chez Céline : dans ses romans et dans sa personne même. Aujourd’hui Céline est un mythe.
Lorsque Voyage au bout de la nuit parut en 1932, les contemporains, étonnés (frappés par la foudre) par la nouveauté de son écriture prirent cet auteur pour un réaliste qui ne se plaisait que dans l’évocation de l’ordure, et laissèrent souvent échapper la dimension mythique du roman.
Le Voyage nous renvoie à l’Odyssée, à Ulysse, tout cela transposé dans le monde contemporain : une Odyssée en négatif, en dégradé. A Bardamu-Ulysse Molly-Calypso ne promet pas l’éternelle jeunesse et l’immortalité, mais le gite, le couvert et la rêverie à volonté !
Dans le même roman, Bardamu devenu Énée descend aux Enfers, ceux de l’hôtel Laugh Calvin.
Le Ça qui ouvre le premier roman se présente, on l’a vu, comme l’équivalent du Chaos hésiodique, et dans Voyage les personnages plus présents que Bardamu, Robinson ou Molly, ce sont la Mort, la Nuit, le Néant.
Toujours dans la mythologie grecque les Dieux prenaient en charge ce Chaos, pour l’ordonner, l’agencer et en faire un ordre, une parure c'est-à-dire un Cosmos ; pour l’accomplissement de cette tâche, les Dieux étaient qualifiés de Démiurges : ordonnateurs du Chaos. Céline, c’est l’anti-démiurge ; ce foutoir cosmique, il se contente de le regarder et, pour nous le montrer, son écriture se modèle sur lui : une écriture éclatée. Chez lui, la parure se situe dans la beauté convulsive de son écriture : un « Cosmon Acosmon », c'est-à-dire un ordre désordonné, une parure déparée.
Parfois la mythologie fait intrusion directement dans le récit : la barque de Caron dans D’un château l’autre. Et quand il jure, Céline substitue même au Nom de Dieu classique un « nom de Styx » mythique (Féerie pour une autre fois)
 
Pour qui écrivait Céline ? Dans quel but ?
 
Peut-on répondre à une telle question, je m’en réfèrerai tout simplement… à Céline lui-même. Interrogé en 1957 par Madeleine Chapsal, journaliste à L’Express, qui lui demande «Pour qui écrivez-vous ? », il répond : « Je n’écris pas pour quelqu’un. C’est la dernière des choses, s’abaisser à ça ! On écrit pour la chose elle-même. »
Je suis d’accord avec lui : on écrit pour écrire. Pourquoi la danseuse danse-t-elle ? Pour danser, comme nous le dit Paul des cimetières Valéry. C’est ce qui différencie la marche de la danse. On marche pour aller quelque part ; la marche est utilitaire ; la danse est gratuite.
Pour quelles raisons ? Montaigne prétendait qu’il n’avait écrit Les Essais que pour ses amis, parents et alliés ! Evidemment il mentait ou bien il avait une sacrée famille : tous ses frères humains. Difficile, alors, pour ceux qui revendiquent une telle filiation de faire une cousinade !
Quant aux raisons qu’avance Céline (payer le terme), celui qui les croirait ferait la preuve qu’il est naïf, qu’il n’a rien compris.
Dans un entretien, Céline a déclaré un jour écrire « pour rendre les autres [écrivains] illisibles ». De ce côté là il n’a pas mal réussi ; il y a désormais un avant et un après Céline.
Je retournerais volontiers la question : « pour qui Céline écrivait-il » en « contre qui Céline écrivait-il ». Il écrit contre la guerre, les petits colons, les gadoues banlieusardes, contre la Mort, le cancer du rectum, contre lui-même (liste non exhaustive).
Chez Céline, écrire est un cri, celui d’Edvard Munch.
 
Avez-vous enseigné Céline dans vos classes ?
 
J’ai toujours enseigné en lycée en classe de Première et de Terminale. A cette époque il n’y avait pas un programme national, et chaque professeur avait la liberté d’expliquer les auteurs et les oeuvres qu’il souhaitait. L’enseignement des lettres était facultatif pour les terminales scientifiques et portait sur des auteurs du XXè siècle. Je choisissais donc les auteurs qui avaient ma préférence : Proust, Valéry, Bernanos, Céline. C’est ainsi que je commentais le Voyage. Par la suite, j’ai fait la même chose avec mes classes de Première. Mais dans les années 90 les programmes ont été nationalisés, et tous les élèves de toutes les classes de 1ère et Terminales Littéraires ont étudié les mêmes auteurs : Aragon, Aimé Césaire, Primo Lévi, etc. Je suppose que cela aujourd’hui a changé.
 
L'intérêt que vous portez à cet auteur vous a-t-il valu quelques désagréments d'ordre professionnel ?
 
En province, tout au moins à mon époque (1970/80), expliquer Céline n’était pas courant ; la place qui lui était allouée dans les manuels était réduite : dans le XXè Lagarde et Michard (éd 1962), 1,5 page contre 8 à Giono, 39 à Proust. Dans l’édition de 1988, de 1,5 il passe à 8 pages. Aujourd’hui le lycée où j’ai enseigné a choisi comme manuel de littérature celui des éditions Nathan qui accorde 4 pages à Céline et 3 à Sartre.
Mes élèves aimaient bien le Voyage, et l’un deux par la suite a fait une thèse de 3è cycle sur Céline ; certains parents, je l’ai su plus tard, ont été choqués de voir Céline débarquer dans le lycée ; certains s’en sont plaint, mais le proviseur arrêtait tout.
 
Sur la liste du bac de Français Céline avait sa place ; certains examinateurs faisaient des réflexions à mes élèves du genre : Ah, encore cette liste ! Les listes politiquement correctes étant celles où figuraient Boris Vian, Claire Etchérelli, Richard Wright.
Pas de désagréments, sinon une réputation sulfureuse auprès de certains collègues. Il faut dire à leur décharge que je n’ai jamais fait d’effort pour m’intégrer à cette corporation : je n’appartenais pas à leur syndicat, je n’achetais pas mes pantalons à la Camif, je ne roulais pas en Renault, je ne tractais pas une caravane… Bref, t’as pas le look, coco !
 
Propos recueillis par Emeric CIAN-GRANGÉ
Le Petit Célinien, 21 octobre 2012.

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Différence sexuée et orientation sexuelle : ne pas tout confondre

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Différence sexuée et orientation sexuelle : ne pas tout confondre

par Pierre LE VIGAN

La protestation de députés U.M.P. vis-à-vis de la nouvelle rédaction des manuels de Première en Sciences de la vie et de la terre (S.V.T.) amène, à nouveau, à s’interroger sur une polémique où la stupidité n’est pas d’un seul côté.

L’émission « Répliques » de France Culture, du 8 octobre 2011, a encore abordé ce débat sous le titre « Théorie du genre, différence des sexes ».

De quoi s’agit-il ? Les manuels de Première en S.V.T. indiquent « si l’identité sexuelle et les rôles sexuels et ses stéréotypes dans la société appartiennent à la sphère publique, l’orientation sexuelle appartient à la sphère privée ». Paradoxe : affirmer dans un manuel public que « l’orientation sexuelle appartient à la sphère privée » est quelque peu contradictoire. Mais l’essentiel est ailleurs. L’identité sexuée c’est pour l’immense majorité d’entre nous le genre sexuel, masculin ou féminin, qui nous est assigné par la nature, ou si on préfère, le hasard ou encore le destin. L’ambiguïté anatomique est ici très rare et donc l’identité sexuée est pour l’immense majorité un non-problème. Elle est évidente. À côté de cela, on parle parfois d’une identité sexuelle, qui serait plus ouverte. Si on veut dire par là que, dans la psychologie de chacun, cœxistent des éléments féminins et des éléments masculins, c’est exact. Mais la notion d’identité sexuelle tend plutôt à introduire de la confusion. Ce qu’il faut mettre en rapport avec l’identité sexuée, c’est bien plutôt la notion d’orientation sexuelle. Or celle-ci est effectivement ouverte, un homme peut aimer les hommes, en tout cas les préférer. Idem pour une femme qui peut préférer ses semblables au sexe opposé. Ce que nous apprend la sociologie la plus élémentaire, c’est tout de même que cette orientation ne concerne rarement plus de 10 % d’une population. Elle est marginale comme celle des collectionneurs de timbres ou des passionnés d’histoire napoléonienne, ce qui bien entendu ne dit rien de sa valeur ou de non-valeur.

Soyons clair : l’idée de discriminer les homosexuels est antipathique, l’idée de les recenser aussi – ce qui paradoxalement invalide l’idée défendue par certains homosexuels d’imposer le « outing », déclaration comme quoi on est ou on a été à l’occasion praticien de l’homosexualité. Pour ma part,  je trouve souhaitable d’éduquer au rejet de l’homophobie, c’est-à-dire à combattre l’idée que les homosexuels seraient moins respectables (ou moins courageux, ou moins franc, moins loyaux, etc.) que d’autres. Cela fait partie des multiples aspects de la morale civique, et d’ailleurs de l’intelligence la plus élémentaire. L’important est de ne pas tout confondre. Or une tendance actuelle tend à dire que les orientations sexuelles ne sont que le fruit d’un conditionnement culturel et qu’il faut combattre celui-ci. Dans cette perspective, c’est toute la littérature enfantine, ou une bonne partie de la littérature tout court qui font partie de ce conditionnement. On voit l’absurdité. L’histoire de l’homme comme créateur d’œuvres littéraires et artistiques est condamnée. Or l’histoire de l’homme n’est pas autre chose que l’expression de ce qui lui est propre anthropologiquement. Le genre, c’est-à-dire être homme ou femme fait partie de l’identité sexuée et un homosexuel homme reste du point de vue de la sexuation pleinement un homme, sauf cas très rares des transsexuels. L’orientation sexuelle est bien autre chose que l’identité sexuée c’est-à-dire le genre, masculin ou féminin, elle relève bien souvent d’une histoire personnelle que la société – et, pour le coup, nous serons d’accord avec le manuel de première, – n’a pas à connaître; c’est une affaire privée. Voir dans le genre, comme le font les gender studies (« études de genre ») bénéficiant avec une folie inconscience d’une chaire à Sciences Po une pure histoire de rapports de force, et en clair de domination des schémas masculins, c’est un contresens total. C’est surtout du constructivisme anthropologique dans la filiation directe du communisme le plus stalinien. Que l’identité sexuée ait à voir non seulement avec l’anatomie mais avec les sédimentations culturelles, c’est une évidence et cela prouve une fois de plus que la nature de l’homme, c’est aussi d’avoir une culture : l’homme est un animal naturel et culturel. Mais que les sédimentations culturelles soient l’origine – et une origine soi-disant « artificielle » – des identités sexuées est absurde.

Freud faisait l’éloge des « belles différences ». L’écrivain Michel Schneider s’attache aussi à la valeur symbolique et structurante pour l’homme de ces « belles différences ». Que la pratique homosexuelle, prédominante ou occasionnelle, s’inscrive dans une différence à l’intérieur de ces « belles différences », c’est une chose. Que ces orientations et ces pratiques puissent aboutir à nier les identités sexuées elles-mêmes ce n’est pas sérieusement défendable.

Pierre Le Vigan


Article printed from Europe Maxima: http://www.europemaxima.com

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Lange Wapper - Zwaarddansen

Lange Wapper - Zwaarddansen

vendredi, 26 octobre 2012

Hommage à Henry Bauchau

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Robert Steuckers:

Hommage à Henry Bauchau

 

Version abrégée de: http://robertsteuckers.blogspot.be/2012/10/henry-bauchau-un-temoin-sen-est-alle.html/ ).

 
Né à Malines en 1913, issu d’une vieille famille du Namurois, l’écrivain et poète belge Henry Bauchau vient de décéder, le 21 septembre dernier, à l’âge respectable de 99 ans. Qui a-t-il été? Dans les années 30, Henry Bauchau a milité dans tous les cercles intellectuels non conformistes catholiques de Belgique romane, qui entendaient répondre aux défis du communisme et des autres totalitairsmes tout en embrayant sur les désirs de justice sociale des jeunes générations. Cet ensemble de cercles cherchait à actualiser le discours de la “Jeune Droite” de Henry Carton de Wiart, née, comme le mouvement “daensiste” d’Alost, dans le sillage de l’encyclique papale “Rerum Novarum”. Cette “Jeune Droite” d’avant 1914 avait le souci traditionnel de l’éthique –le catholique doit demeurer inébranlable face au mal et au péché— mais n’était nullement anti-sociale, à l’instar des catholiques libéraux autour de Charles Woeste, car l’injustice est tout à la fois manifestation du mal et du péché; cette “Jeune Droite” n’est donc pas détachée des souffrances du menu peuple, également défendu par le Père Daens.
 

 

Dès le début des années 30, en août 1931 pour être exact, l’épiscopat et la direction cléricale de l’Université de Louvain, décident d’organiser un colloque où Léopold Levaux (disciple et exégète de Léon Bloy), le Recteur Magnifique Monseigneur Ladeuze, l’Abbé Jacques Leclercq (dont l’itinéraire intellectuel était parti des rénovateurs-modernisateurs du catholicisme, tels Jacques Maritain et Emmanuel Mounier, pour aboutir à une sorte de catho-communisme après 1945, avec l’apparition sur le théâtre de la politique belge d’un mouvement comme l’UDB qui restera éphémère) et... Léon Degrelle. On le voit: dès août 1931, le catholicisme belge va osciller entre diverses interprétations de son message éthique et social, entre “gauche” et “droite”, selon le principe de la “coïncidentia oppositorum” (chère à un Carl Schmitt en Allemagne). Dans le cadre de ces activités multiples, Bauchau se liera d’amitié à Raymond De Becker, celui que l’on nomme aujourd’hui, en le tirant de l’oubli, l’ “électron libre”, l’homme-orchestre qui, bouillonnant, va tenter de concilier toutes les innovations idéologiques, réclamant la justice sociale, qui émergeront dans les années 30. Quand De Man lance son idée planiste et critique le matérialisme outrancier des sociales-démocraties belge et allemande, De Becker, lié à Maritain et au mouvement “Esprit” de Mounier, cherchera à faire vivre une synthèse entre néo-socialisme (demaniste) et tradition catholique rénovée, où l’accent sera mis sur la mystique et l’ascèce plutôt que sur les bondieuseries superficielles et l’obéissance perinde ac cadaver du cléricalisme disciplinaire. Cet humaniste personnaliste, que fut De Becker, a cru que le bonheur arrivait enfin dans le royaume quand les catholiques ont formé une coalition avec les socialistes (où De Man était la figure de proue intellectuelle). Pour De Becker, et pour Bauchau dans son sillage, les éléments jeunes, qui cherchaient cette synthèse et voulaient jeter aux orties les scories du régime vieilli, aspiraient à un “ordre nouveau” (titre d’une brochure de De Becker dont la couverture a été illustrée par Hergé), un ordre qui ne serait pas une nouveauté radicale, respect des traditions morales oblige, mais une synthèse innovante qui unirait ce qu’il y a de meilleur dans les partis établis, débarrassés de leurs tares, héritage du “vieux monde” libéral, du “stupide 19ème siècle” selon Léon Daudet. Mais l’émergence du mouvement Rex de Degrelle déforce les catholiques dans le nouveau binôme politique formé avec les socialistes de Spaak et de De Man. L’Etat organique des forces jeunes, catholiques et néo-socialistes, n’advient donc pas. La guerre, plus que l’aventure rexiste, va briser la cohésion que ces milieux bouillonnants où De Becker jouait un rôle prépondérant. Disons-le une bonne fois pour toutes: c’est cette “déchirure” au sein des mouvements catholiques personnalistes et droitistes qui a envenimé définitivement la “question belge”, jusqu’à la crise de 2007-2011. Dans l’espace culturel flamand, la crise éthico-identitaire s’est déployée selon un autre rythme (plutôt plus lent) mais, inexorablement, avec les boulevedrsements dans les mentalités qu’a apporté mai 68, une mutation quasi anthropologique qui a notamment suscité les admonestations du nationaliste ex-expressionniste Wies Moens, alors professeur à Geelen dans le Limbourg néerlandais, le déclin éthique n’a pas pu être enrayé par un mouvement conservateur, “katéchonique”. Ni en Flandre ni a fortiori en Wallonie.

 

Avec la défaite de 1940, ce mouvement à facettes multiples va se disperser et, surtout, va être tiraillé entre l’“option belge” (la “politique de présence”), la collaboration, la résistance (royaliste) et l’engouement, dès les déboires de l’Axe en Afrique et en Russie, de certains anciens personnalistes (De Becker excepté) qui vireront au catho-communisme dès la fin de l’occupation allemande. Bauchau oscillera de l’option belge à la résistance royaliste (Armée Secrète). De Becker voudra une collaboration dans le cadre strict de la “politique de présence”. Degrelle jouera la carte collaborationniste à fond. Les adeptes de l’Abbé Leclercq opteront pour l’orientation personnaliste de Maritain et Mounier et chercheront un modus vivendi avec les forces de gauches, communistes compris.

 

Bauchau, dès le début de l’occupation, tentera de mettre sur pied un “Service du Travail Volontaire pour la Wallonie”, qui avait aussi un équivalent flamand. Ce Service devait aider à effacer du pays les traces de toutes les destructions laissées par la campagne des Dix-Huit Jours. Les Volontaires wallons aideront les populations sinistrées, notamment lors de l’explosion d’une usine chimique à Tessenderloo ou suite au bombardement américain du quartier de l’Avenue de la Couronne à Etterbeek. Il avait aussi pour ambition tacite de soustraire des jeunes gens au travail obligatoire en Allemagne. Les tiraillements d’avant juin 1940, entre catholiques personnalistes d’orientations diverses, favorables soit à Rex soit à un “Ordre Nouveau” à construire avec les jeunes catholiques et socialistes (demanistes), vont se répercuter dans la collaboration, première phase. De Becker refusera toute hégémonie rexiste sur la partie romane du pays. Il oeuvrera à l’émergence d’un “parti unique des provinces romanes”, qui ne recevra pas l’approbation de l’occupant et essuiera les moqueries (et les menaces) de Degrelle. La situation tendue de cette année 1942 nous est fort bien expliquée par l’historien britannique Martin Conway (in: Collaboration in Belgium, Léon Degrelle and the Rexist Movement, Yale University Press, 1993). La fin de non recevoir essuyée par De Becker et ses alliés de la collaboration à option belge et le blanc-seing accordé par l’occupant aux rexistes va provoquer la rupture. Bauchau avait certes marqué son adhésion à la constitution du “parti unique des provinces romanes”, mais le remplacement rapide des cadres de son SVTW par des militants rexistes entraîne sa démission et son glissement progressif vers la résistance royaliste. De Becker lui-même finira par démissionner, y compris de son poste de rédacteur en chef du “Soir”, arguant que les chances de l’Axe étaient désormais nulles depuis l’éviction de Mussolini par le Grand Conseil Fasciste pendant l’été 1943.

 

bauchauEnfBleu.gifBauchau participe aux combats de la résistance dans la région de Brumagne (près de Namur), y est blessé. Mais, malgré cet engagement, il doit rendre des comptes à l’auditorat militaire, pour sa participation au SVTW et surtout, probablement, pour avoir signé le manifeste de fondation du “parti unique (avorté) des provinces romanes”. Il échappe à tout jugement mais est rétrogradé: de Lieutenant, il passe sergeant. Il en est terriblement meurtri. Sa patrie, qu’il a toujours voulu servir, le dégoûte. Il s’installe à Paris dès 1946. Mais cet exil, bien que captivant sur le plan intellectuel puisque Bauchau est éditeur dans la capitale française, est néanmoins marqué par le désarroi: c’est une déchirure, un sentiment inaccepté de culpabilité, un tiraillement constant entre les sentiments paradoxaux (l’oxymore dit-on aujourd’hui) d’avoir fait son devoir en toute loyauté et d’avoir, malgré cela, été considéré comme un “traître”, voire, au mieux, comme un “demi-traître”, dont on se passera dorénavant des services, que l’on réduira au silence et à ne plus être qu’une sorte de citoyen de seconde zone, dont on ne reconnaîtra pas la valeur intrinsèque. A ce malaise tenace, Bauchau échappera en suivant un traitement psychanalytique chez Blanche Reverchon-Jouve. Celle-ci, d’inspiration jungienne, lui fera prendre conscience de sa personnalité vraie: sa vocation n’était pas de faire de la politique, de devenir un chef au sens où on l’entendait dans les années 30, mais d’écrire. Seules l’écriture et la poésie lui feront surmonter cette “déchirure”, qu’il lui faudra accepter et en laquelle, disait la psychanalyste française, il devra en permanence se situer pour produire son oeuvre: ce sont les sentiments de “déchirure” qui font l’excellence de l’écrivain et non pas les “certitudes” impavides de l’homme politisé.

 

En 1951, après avoir oeuvré sans relâche à la libération de son ami Raymond De Becker, qu’il n’abandonnera jamais, Bauchau s’installe en Suisse à Gstaad où il crée un Institut, l’Institut Montesano, un collège pour jeunes filles (surtout américaines). Il y enseignera la littérature et l’histoire de l’art, comme il l’avait fait, avant-guerre, dans une “université” parallèle qui dispensait ses cours dans les locaux de l’Institut Saint-Louis de Bruxelles ou dans un local de la rue des Deux-Eglises à Saint-Josse et à laquelle participait également le philosophe liégeois Marcel De Corte. Son oeuvre littéraire ne démarrera qu’en 1958, avec la publication d’un premier recueil de poésie, intitulé Géologie. En 1972, sort un roman qui obtiendra le “Prix Franz Hellens” à Bruxelles et le “Prix d’honneur” à Paris. Ce roman a pour toile de fond la Guerre de Sécession aux Etats-Unis, période de l’histoire qui avait toujours fasciné son père, décédé en 1951. Dans son roman, Bauchau fait de son père un volontaire dans le camp nordiste qui prend la tête d’un régiment composé d’Afro-Américains cherchant l’émancipation.

 

Bauchau-Henry-Mao-Zedon.jpgEn 1973, l’Institut Montesano ferme ses portes: la crise du dollar ne permettant plus aux familles américaines fortunées d’envoyer en Suisse des jeunes filles désirant s’immerger dans la culture européenne traditionnelle. A cette même époque, comme beaucoup d’anciennes figures de la droite à connotations personnalistes, Bauchau subit une tentation maoïste, une sorte de tropisme chinois (comme Hergé!) qui va bien au-delà des travestissements marxistes que prenait la Chine des années 50, 60 et 70. Notre auteur s’attèle alors à la rédaction d’une biographie du leader révolutionnaire chinois, Mao Tse-Toung, qu’il n’achèvera qu’en 1980, quand les engouements pour le “Grand Timonnier” n’étaient déjà plus qu’un souvenir (voire un objet de moquerie, comme dans les caricatures d’un humoriste flamboyant comme Lauzier).

 

Bauchau quitte la Suisse en 1975 et s’installe à Paris, comme psychothérapeute dans un hôpital pour adolescents en difficulté. Il enseigne à l’Université de Paris VII sur les rapports art/psychanalyse. En 1990, il publie Oedipe sur la route, roman situé dans l’antiquité grecque, axé sur la mythologie et donc aussi sur l’inconscient que les mythes recouvrent et que la psychanalyse jungienne cherche à percer. La publication de ce roman lui vaut une réhabilitation définitive en Belgique: il est élu à l’Académie Royale de Langue et de Littérature Française du royaume. Plus tard, son roman Antigone lui permet de s’immerger encore davantage dans notre héritage mythologique grec, source de notre psychè profonde, explication imagée de nos tourments ataviques.

 

bauchauBoulPéri.jpgBauchau est également un mémorialiste de premier plan, que nous pourrions comparer à Ernst Jünger (qu’il cite assez souvent). Les journaux de Bauchau permettent effectivement de suivre à la trace le cheminement mental et intellectuel de l’auteur: en les lisant, on perçoit de plus en plus une immersion dans les mystiques médiévales —et il cite alors fort souvent Maître Eckart— et dans les sagesses de l’Orient, surtout chinois. On perçoit également en filigrane une lecture attentive de l’oeuvre de Martin Heidegger. Ce passage, à l’âge mûr, de la frénésie politique (politicienne?) à l’approfondissement mystique est un parallèle de plus à signaler entre le Wallon belge Bauchau et l’Allemand Jünger.

 

L’an passé, Bauchau, à 98 ans, a sorti un recueil poignant de souvenirs, intitulé L’enfant rieur. Dans cet ouvrage, il nous replonge dans les années 30, avec l’histoire de son service militaire dans la cavalerie, avec les tribulations de son premier mariage (qui échouera) et surtout les souvenirs de “Raymond” qu’il n’abandonnera pas, sans oublier les mésaventures du mobilisé Bauchau lors de la campagne des Dix-Huit Jours. Bauchau promettait une suite à ces souvenirs de jeunesse, si la vie lui permettait encore de voir une seule fois tomber les feuilles... Il est mort le jour de l’équinoxe d’automne 2012. Il n’a pas vu les feuilles tomber, comme il le souhaitait, mais le manuscrit, même inachevé, sera sûrement confié à son éditeur, “Actes Sud”.

 

Bauchau n’est plus un “réprouvé”, comme il l’a longtemps pensé avec grande amertume. Un institut s’occupe de gérer son oeuvre à Louvain-la-Neuve. Les “Archives & Musée de la Littérature” de la Bibliothèque Royale recueille , sous la houlette de son exégète et traductrice allemande Anne Neuschäfer (université d’Aix-la-Chapelle), tous les documents qui le concerne (http://aml.cfwb.be/bauchau/html/ ). A Louvain-la-Neuve, Myriam Watthée-Delmotte se décarcasse sans arrêt pour faire connaître l’oeuvre dans son intégralité, sans occulter les années 30 ni l’effervescence intellecutelle et politique de ces années décisives.

 

Et en effet, il faudra immanquablement se replonger dans les vicissitudes de cette époque; le Prof. Jean Vanwelkenhuizen avait déjà sorti un livre admirable sur l’année 1936, montrant que les jugements à l’emporte-pièce sur la politique de neutralité, sur l’émergence du rexisme, sur la guerre d’Espagne et sur le Front Populaire français, n’étaient plus de mise. Cécile Vanderpelen-Diagre, dans Ecrire en Belgique sous le regard de Dieu, avait, à l’ULB, dressé un panorama général de l’univers intellectuel catholique de 1890 à 1945. Jean-François Fuëg (ULB), pour sa part, nous narre l’histoire du mouvement anarchisant autour de la revue et du cercle “Le Rouge et Noir” de Bruxelles, où l’on s’aperçoit que l’enthousiasme pour la politique de neutralité de Léopold III n’a pas été la marque d’une certaine droite conservatrice (autour de Robert Poulet) mais a eu des partisans à gauche. Enfin, Eva Schandevyl (VUB) nous dresse un portrait des gauches belges de 1918 à 1956, où elle ne fait nullement l’impasse sur le formidable espoir que les idées de De Man avait suscité dans les années 30. Mieux: les Facultés Universitaires Saint-Louis ont consacré en avril dernier un colloque à la mémoire de Raymond De Becker, initiative en rupture avec les poncifs dominants qui avait fait hurler de fureur un plumitif lié aux “rattachistes wallingants”.

 

Le chantier est ouvert. Comprendre l’oeuvre de Bauchau, mais aussi la trajectoire post bellum de De Becker et d’Hergé, est impossible sans revenir aux sources, donc aux années 30. Mais un retour qui doit s’opérer sans les oeillères habituelles, sans les schématismes nés des hyper-simplifications staliniennes et libérales, pour lesquelles les actions etl es pensées du “zoon politikon” doivent se réduire à quelques slogans simplistes que Big Brother manipule et transforme au gré des circonstances.

 

Robert Steuckers.

(Forest-Flotzenberg, 26 octobre 2012).

La France est en guerre et personne ne veut le dire

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La France est en guerre et personne ne veut le dire

Entretien avec Renaud Camus

Ex: http://www.polemia.com/

L'écrivain engagé Renaud Camus dit clairement que la France est en guerre et que ce que les médias appellent actes de violences ou incivilités sont en fait des actes de guerre menés contre la France et sa civilisation.

Où voyez-vous des actes de guerre en France qui rappellent le début de la guerre d'Algérie ?

Ce qui rappelle le début de la guerre d’Algérie c'est l’extrême euphémisation du discours imposé par le complexe médiatico-politique. On disait « les évènements », on dit « les affrontements ». Le caractère de conflit territorial est totalement nié.

Pourquoi êtes-vous en colère contre les médias?

Parce qu’ils imposent (presque) unanimement un système de lecture du monde qui est une formidable machine à ne pas voir, à ne pas dire, à ne pas comprendre. L’antiracisme, car c’est de lui qu’il s'agit, depuis qu’il a cessé d’être une morale pour se transformer en idéologie, en endoctrinement, en instrument de pouvoir et de répression, est devenu ce que j’ai appelé, empruntant l’expression à Alain Finkielkraut, Le Communisme du XXIe siècle (éditions Xénia). Il sert, menaces à l’appui, à dissimuler ce qui survient : à savoir le changement de peuple, le Grand Remplacement, la contre-colonisation.

Pourquoi avoir fondé un parti politique ?

Parce qu’il n’en existait aucun qui répondît à l’urgence de la situation et nommât ce qui arrive, la conquête du territoire. Il y avait bien le Front national, qui au moins paraissait conscient de la réalité des choses, mais la présence à sa tête de Jean-Marie Le Pen, à l’époque, empêchait de s'en rapprocher, a fortiori d’y adhérer.

Pourquoi vos maisons d'édition ont arrêté votre contrat?

Ça, c’est plutôt à elles qu’il faut le demander…

Est-ce que la France est une terre d'immigration depuis des siècles?

Absolument pas. C’est l'une des plus cyniques inventions de l’historiographie collaborationniste, au service du parti dévot. Entre le VIe et le XXe siècle, la France a eu une population aux composantes stables. Une première vague d'immigration se manifeste à partir de la fin du XIXe siècle, mais c’est encore une immigration d'individus, et facilement assimilables en une ou deux générations parce que de même civilisation, chrétienne et européenne : Belges, Italiens, Polonais. L’immigration de masse ne commence qu’avec le dernier tiers du XXe siècle et très vite il n’est plus question d’intégration car si la France a toujours su et pu intégrer des individus, elle ne peut pas intégrer des peuples, surtout s’ils appartiennent à des civilisations totalement étrangères à la nôtre et souvent hostiles. Faut-il créer comme sous le modèle de De Gaulle un gouvernement des Forces françaises libres? Nous n’en sommes pas là. De vastes parties du territoire sont encore sous le contrôle du gouvernement national. Le problème est qu’il est lui-même largement entre les mains d'inconscients ou de cyniques, qui s’accommodent très bien de la colonisation en cours ou qui la favorisent.

Assistons-nous à la réécriture de l'Histoire de France ?

Ah ça, totalement. Elle est grandement favorisée par la Grande Déculturation, l’effondrement du système d'éducation, l’enseignement de l’oubli, l’industrie de l’hébétude.

Pourquoi les populations maghrébines veulent à tout prix venir en France alors qu'elles ont chassé la France de leurs pays ?

Quand les Russes ont chassé les Français de Russie, en 1812, ils les ont poursuivis jusqu’à Paris. Mais ils ne sont restés que deux ou trois ans. Et ils n’étaient qu’une armée, pas un peuple.

Est-ce que la France est comme le Kosovo avec des zones musulmanes, africaines et chrétiennes ?

La France moderne s’ingénie à devenir ce que la France classique s’est évertuée des siècles durant à ne pas être, une ex-Yougoslavie, des Balkans, un autre Liban, un panier de crabes.

Puisque nous parlons de populations différentes. Parlez-nous du traitement des statistiques sur la démographie!

Statistiques et sociologie sont au parti dévot ce que la biologie de Lyssenko était au stalinisme.

Avez-vous lu « Les Yeux grands fermés » de Michèle Tribalat? Votre avis ?

Une des rares voix clamant dans le désert, comme celle de Richard Millet en littérature.

Les immigrés disent être plus français que les Français et nomment les Français «souchiens ou sous-chiens». Cela vous choque?

C’est peut-être vrai de quelques milliers d’entre eux, qui aiment plus la France que ne l’aiment ses indigènes déculturés. De la part des autres, ce n'est qu'une revendication territoriale — cela ne fait que me confirmer dans ce que je pense : qu'une conquête est en cours, par colonisation de peuplement.

Que pensez-vous du rôle des organisations humanitaires qui comme le Mrap interdisent de parler des faits?

Qu’elles sont les auxiliaires intéressées du Grand Remplacement.

Le fait que Poutine interdise de telles organisations en Russie est donc une bonne idée ?

Il n’est pas nécessaire de les interdire. Il suffit de ne pas les subventionner.

Renaud Camus
La voix de la Russie
Propos recueillis par Olivier Renault
20/08/2012

George Soros, die Rothschilds, AFRICOM und das Gold Liberias

George Soros, die Rothschilds, AFRICOM und das Gold Liberias

Redaktion

Einem Bericht zufolge hat das Angebot der liberianischen Präsidentin Ellen Johnson Sirleaf, in Liberia einen Stützpunkt für das United States Africa Command (AFRICOM, eines der sechs Regionalkommandos der US-Streitkräfte) einzurichten, mehr damit zu tun, die Goldbergwerke von George Soros und Nathaniel Rothschild zu schützen, als Stabilität und Menschenrechte in der Region voranzubringen.

George Soros ist ein amerikanischer Geschäftsmann ungarischer Herkunft, Investor, Philosoph und Philanthrop. Der heute 82-Jährige steht an der Spitze des Soros Fund Management und ist zugleich Vorsitzender der Open Society Foundations. Er gilt als der New Yorker Hedgefonds-Manager sowie als knallhart und äußerst erfolgreich.

Vor allem seit Mitte der 1960er Jahre benutzte er seinen immensen Einfluss dazu, bei der Umgestaltung der politischen Landschaften einiger Länder mitzuhelfen, und spielte sogar in einigen Fällen eine wichtige Rolle beim Sturz von Regimen, die seit Jahren, manchmal sogar seit Jahrzehnten an der Macht gewesen waren. Was die USA angeht, so kann man mit Fug und Recht behaupten, dass Soros gegenwärtig die amerikanische Politik und Kultur stärker als jede andere lebende Person beeinflusst.

Mehr: http://info.kopp-verlag.de/hintergruende/geostrategie/red...

Karadzic si difende e risponde ai suoi carnefici

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Karadzic si difende e risponde ai suoi carnefici

Dinanzi alla Corte dell’Aja il leader serbo-bosniaco non getta la spugna e affronta i giudici sostenendo la sua assoluta innocenza dai capi d’accusa che gli vengono mossi

Andrea Perrone

Il leader serbo-bosniaco Radovan Karadzic (nella foto) non demorde, accetta la sfida e si difende con tutte le sue forze davanti al Tribunale penale internazionale per i crimini nella ex Jugoslavia (Tpi) dell’Aja dalle accuse che gli vengono mosse ingiustamente. In Bosnia, ha dichiarato l’imputato, “ho fatto tutto quanto potevo per evitare la guerra” e “non ho mai pensato che potesse verificarsi un genocidio”. Il 67enne nonostante la detenzione non teme la Corte dei giudici euro-atlantici e si difende da solo, assistito da un gruppo di legali, iniziando ad esporre quella che viene definita l’introduzione alla replica contro i dieci capi di accusa a suo carico, tra cui è incluso anche il presunto genocidio di 8.000 civili musulmani a Srebrenica (luglio 1995) e l’assedio di Sarajevo durante la guerra in Bosnia del 1992-95. Karadzic ha respinto con coraggio ogni accusa e reclamato, al contrario, di meritare “riconoscimenti per le cose buone” che ha fatto. Ma il leader dei serbo-bosniaci è stato ancora più chiaro e senza troppi giri di parole ha affermato di non essere la mente di un efferato crimine contro l’umanità come quello di Srebrenica, ma “un uomo mite e tollerante, con una grande capacità di ascolto degli altri”. Così l’ex leader dei serbo-bosniaci si è difeso come un leone, senza remore, nell’aula del Tpi dell’Aja. Dato il ruolo svolto durante la guerra civile ed interetnica in Bosnia “non dovrei essere accusato, ma ricompensato per tutte le buone azioni che ho compiuto: ho fatto tutto quanto in mio potere per evitare la guerra e ridurre le sofferenze umane”, ha commentato Karadzic, sicuro di sé e della sua verità, durante l’udienza trasmessa in diretta televisiva dai canali internazionali, ma non dalle principali emittenti serbe. Un elemento interessante questo, che dimostra come nonostante vi sia un presidente nazionalista come Tomislav Nikolic alla guida della Repubblica di Serbia e un governo di coalizione tra socialisti e nazionalisti alcune notizie e informazioni subiscono un pesante controllo e vengono censurate irrimediabilmente. Il leader era stato arrestato a Belgrado a luglio 2008, dopo oltre 13 anni di latitanza. Forte della laurea in psichiatria, si continua a difendere da solo, senza timore, assistito da un gruppo di legali, dai dieci capi di accusa a suo carico. Un altro capo d’accusa mosso contro di lui per genocidio in altrettante municipalità bosniache, diverse però da Srebrenica, è decaduto durante il procedimento dimostrando che le accuse erano infondate. Vestito in modo molto elegante con un completo scuro, Karadzic in aula si è mostrato calmo e disinvolto. “Né me né nessuno ha mai pensato che si sarebbe compiuto un genocidio”, ha tuonato senza paura al cospetto dei giudici Onu. Il capo dei serbo-bosniaci ha a sua disposizione 300 ore per organizzare la sua difesa, le stesse impiegate dall’accusa tra aprile 2010 e maggio 2012. Dopo l’introduzione tenutasi ieri e della durata di quattro ore, Karadzic convocherà come suo primo testimone, Andrei Demurenko, colonnello russo in forza all’Onu che fu capo di stato maggiore a Sarajevo durante l’assedio. Con questa mossa il capo dei serbi vuole far cadere anche l’accusa di nei suoi confronti di aver condotto un lungo assedio ai danni di Sarajevo e dei suoi cittadini dal 1992-1995, non curante dei danni e dei morti che questo avrebbe causato. D’altronde i colpevoli di una guerra ingiusta e fratricida vanno cercati altrove, esattamente a Washington dove tutto ebbe inizio quando si decise di frammentare la Repubblica di Jugoslavia con il consenso di alcuni Stati europei, che ambivano a mettere anche loro le mani su alcuni Paesi dei Balcani occidentali, in ossequio naturalmente ai voleri dell’impero a stelle e strisce.


17 Ottobre 2012 - http://rinascita.eu/index.php?action=news&id=17327/  

Parade 1885

Parade 1885

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jeudi, 25 octobre 2012

Mali : quatre réflexions « utiles » avant le déclenchement de l’offensive

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Bernard LUGAN:

Mali : quatre réflexions « utiles » avant le déclenchement de l’offensive

Avant de déclencher l’intervention militaire programmée et nécessaire, quatre points méritent réflexion :
1) Au long des siècles, l’Islam s’est peu à peu imposé dans tout l’Ouest africain sahélien aux dépens des peuples animistes dont les constructions politiques furent détruites et les populations régulièrement mises en servitude. Au XIe siècle, les Almoravides disloquèrent ainsi le royaume soninké de Ghana. L’islamisation s’enracina ensuite à l’époque des empires du Mali et du Songhay. Puis, à partir des XVIIe-XVIIIe siècles, vint le temps des jihad qui se succédèrent de l’Atlantique au lac Tchad. A l’Ouest, les principaux furent celui des Toucouleur qui aboutit à la constitution de l’empire d’al Hadj Omar dans la partie occidentale du Sahel et celui des Peul de Shekku Ahmadu qui s’étendit dans la vallée moyenne du Niger. Plus à l’est, l’empire Peul-Haoussa de Sokoto fut fondé par le jihad d'Osman dan Fodio au début du XIXe siècle dans le nord du Nigeria, zone actuelle d’opération de Boko Haram. Qu’il s’agisse de Boko Haram, d’Aqmi, du Mujao ou encore d’Ansar Eddine, les actuels courants fondamentalistes sahéliens s’inscrivent tous clairement dans la tradition de ces jihad.

2) À la faveur des évènements survenus dans le nord, les islamistes ont pris le contrôle du sud du Mali où, et ne l’oublions pas, il y a moins de 150 ans, le royaume animiste bambara résistait encore à l’islamisation et où la conversion intégra nombre de pratiques antérieures. Aujourd’hui, ce qui faisait l’originalité des « islams noirs » est en passe d’être éradiqué car, face au vide politique, le Haut-conseil islamique, d’obédience rigoriste, s’est en effet imposé à Bamako comme étant le vrai pouvoir. Le HCI a ouvert des négociations directes avec Ansar Eddine duquel il n’est en réalité séparé que par de légères et subtiles divergences d’interprétation du Coran. Le HCI et Ansar Eddine étant tous deux en faveur du respect de l’intégrité des frontières du Mali, un terrain d’entente a donc été trouvé et cela d’autant plus que les négociateurs du HCI ne demandaient à leurs interlocuteurs nordistes que quelques concessions de détail concernant l’application de la charia.

3) Face à l’offensive militaire de la CEDEAO , les islamistes nordistes sont donc divisés puisque, comme je viens de le dire, les plus réalistes ont déjà quasiment accepté une forme de ralliement qui isolera encore davantage la fraction la plus intransigeante désormais réduite à des groupuscules rassemblant moins de 300 « véritables » combattants. Quant aux Touaregs du MNLA, comme ils ne sont plus en mesure d’imposer leur revendication indépendantiste, ils sont donc condamnés à négocier leur ralliement à Bamako en échange de concessions politiques. Ils vont donc jouer en quelque sorte le rôle de supplétifs nordistes de la future offensive que prépare la CEDEAO. Peut-être en profiteront-ils pour régler « discrètement » leurs comptes avec les islamistes quand, dispersés dans les immensités désertiques, ces derniers chercheront à se mettre à l’abri de frontières poreuses.

4) La reprise de Tombouctou et de Gao ne changera rien au fond du problème qui est que les populations nordistes ne veulent plus être soumises à celles du Sud. A défaut d’un redécoupage frontalier refusé par toutes les parties, à l’exception des Touareg, la reconnaissance de l’autonomie des trois Azawad est donc une nécessité. Pour mémoire, il s’agit de l’Azawad touareg, de l’Azawad maure et de l’Azawad du fleuve à la population composite. Faute de quoi, les mêmes causes produisant les mêmes effets, le nord du Mali ne tardera pas à refaire l’actualité…

Hamas-Qatar: un’alleanza da 400 milioni di dollari

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Palestina. Hamas-Qatar: un’alleanza da 400 milioni di dollari

Critiche per l’arrivo del sovrano nella Striscia da Anp e Israele. Per Tel Aviv ora la pace è più lontana

Matteo Bernabei

L’emiro del Qatar, Hamad bin Khalifa al Thani (in foto con Ismail Haniyeh), si è recato ieri nella Striscia di Gaza per una prima storica visita che segna definitivamente la virata politica di Hamas: dall’alleanza con la Siria e l’Iran, a quella con le ricche monarchie sunnite del Golfo. Un cambio di rotta iniziato già alcuni mesi fa con l’inaspettato trasferimento dell’ufficio politico del movimento islamico, guidato dal leader in esilio Khaled Meshaal, da Damasco a Doha. Una rottura che, secondo quanto affermato dal governo di Gaza, sarebbe dovuta allo scoppio della crisi siriana e alla presunta repressione dell’esecutivo di Bashar al Assad nei confronti della propria...

24 Ottobre 2012 : http://rinascita.eu/index.php?action=news&id=17365/  

The Pakistan-Russia Relationship: Geopolitical Shift in South and Central Asia?

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The Pakistan-Russia Relationship: Geopolitical Shift in South and Central Asia?

The two countries have quietly been building a mutual relationship for the last few years through bilateral as well as multilateral contacts at the highest levels. Pakistan’s status as an observer state in the Shanghai Cooperation Organisation (SCO) has provided it with an important opportunity to have interaction with the top Russian leadership.

In June 2009, President Asif Ali Zardari participated in the SCO Summit in Yaketerinburg and met the then Russian President Dmitry Medvedev. The Russian leader was reported to have expressed a strong desire to develop closer relations with Pakistan in all important areas, including defence, investment and energy.

The establishment of close contacts between the top leadership of Pakistan and Russia and the two sides readiness to open a new chapter in their relationship is not only in the interests of the two countries, it will also serve the interests of peace, security and regional integration in two of the world’  s important regions of Central Asia and South Asia.

* *

Despite being geographically contiguous, Pakistan and Russia had remained politically distant from each other during the last six decades. The framework of the Cold War and the East-West confrontation defined the relations between the two countries during that period.

Another factor that obstructed the development of close and friendly relations between Pakistan and Russia was the latter’s insistence on looking at South Asia only through Indian eyes, ignoring Pakistan’s vital national security concerns. But the post-Cold War transformation of global politics and fast changing geo-political situation in the region following 9/11 have created new and strong imperatives for the two to come closer and enter into productive bilateral cooperation in the political, economic and security areas.

This reality was manifestly recognised in the statements by Pakistan’s Foreign Minister Hina Rabbani Khar and visiting Russian Foreign Minister Sergei Lavrov at a joint press talk in Islamabad earlier this month. “We are longing for better ties with Pakistan,” said Mr Lavrov; while Ms Khar termed the current millennium as “the millennium of (Pakistan’s) relations with Russia.” The visit of the Russian foreign minister has brought the relationship of the two countries to a new and historic threshold.

Pakistan has achieved significant diplomatic success by securing the Russian endorsement of its position on the peace and reconciliation process in Afghanistan. The Russian foreign minister, while talking to the media in Islamabad, had categorically said that his country was against any solution of the Afghanistan problem that is imposed from outside and is not Afghan-owned and Afghan-driven. Instead, Russia would back an indigenous peace and reconciliation process owned and led by the people of Afghanistan. Similarly, the Russian condemnation of drone attacks has strengthened Pakistan’s hands in ensuring the country’s independence, sovereignty and territorial integrity. The Russian position on Afghanistan as articulated by Foreign Minister Lavrov during his recent visit to Pakistan is clear evidence of the greater geo-strategic convergence between Pakistan and Russia on regional issues.

The two countries have quietly been building a mutual relationship for the last few years through bilateral as well as multilateral contacts at the highest levels. Pakistan’s status as an observer state in the Shanghai Cooperation Organisation (SCO) has provided it with an important opportunity to have interaction with the top Russian leadership.

With the induction of a democratic government in Pakistan following the 2008 elections, the process gained momentum and the two sides took important initiatives to promote bilateral trade, economic cooperation and regional connectivity through multilateral frameworks. In June 2009, President Asif Ali Zardari participated in the SCO Summit in Yaketerinburg and met the then Russian President Dmitry Medvedev. The Russian leader was reported to have expressed a strong desire to develop closer relations with Pakistan in all important areas, including defence, investment and energy. According to some sources, Pakistan and Russia were contemplating entering into a commercial defence agreement enabling Pakistan to purchase Russian arms and weapons.

There is vast potential for the growth of bilateral cooperation between Pakistan and Russia in a wide range of areas. Since the two sides have shown a keen desire to explore new areas and strengthen already existing cooperation in multiple fields, the coming years if not months are certain to witness an expansion of cooperation between the two countries. The areas of energy, regional connectivity, infrastructure and trade are going to be the focus of these endeavours.

However, while discussing the future prospects of Pakistan-Russia cooperation in economic and other non-political areas, the political and strategic fallout of the newly-found Russia-Pakistan friendship should also be taken into consideration, particularly by Pakistan, which has to date followed a foreign policy based on a narrow regional and global perspective.

Russia, which is a successor state to a former superpower, has its own worldview. For example, despite the establishment of a strategic partnership between India and the United States symbolised by their deal on civil nuclear cooperation, and robust Sino-India trade and economic relations, Moscow still values New Delhi as a close friend and Russian relations with Pakistan will not be at the cost of the former’s relations with India. As a big stakeholder in peace and tranquillity in South Asia, the growth of the Pakistan-Russia relationship will be a further incentive for Pakistan to pursue peace and normalisation with its eastern neighbour.

The Russians have their own perspective on issues relating to militancy, terrorism and regional peace and security. They are concerned about the prospects of Afghanistan again coming under the rule of the Taliban. Although, as the statement of the Russian foreign minister in Islamabad indicated, the Russians are opposed to the permanent military presence of the United States in Afghanistan; they are frightened on the prospects of NATO failure in Afghanistan as that would lead to serious anarchy and chaos in the country. This is why they are helping ISAF in Afghanistan by allowing their supplies through Russian territory. The Russians are also very worried about the security and law and order situation in Pakistan, particularly, the presence of a large number of foreign militants from Central Asia and Chechnya. During the meeting on the sidelines of the SCO summit at Yaketerinburg in June 2009 between President Zardari and President Medvedev, the latter was reported to have called for the elimination of safe havens of terrorists in Pakistan’s tribal areas.

The establishment of close contacts between the top leadership of Pakistan and Russia and the two sides’ readiness to open a new chapter in their relationship is not only in the interests of the two countries, it will also serve the interests of peace, security and regional integration in two of the world’s important regions of Central Asia and South Asia.

The writer is a professor of International Relations at Sargodha University

Al Jazeera, la fin d’une légende

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Al Jazeera, la fin d’une légende

Par Réné Naba
 

Omniprésent sur terre et sur air, l’Emir de Qatar aura été incontestablement l’homme de l’année 2011, plus fort que Mohamad Bouazizi, dont l’immolation a déclenché le soulèvement salvateur du printemps arabe, réussissant le tour de force de retourner en sa faveur le cours de la révolution arabe.

 

Mais le nouvel Air and Field Marshall du Monde arabe, dans un mouvement de balancier, aura dans le même temps, sinistré l’une des principales réalisations de son régime, la chaîne transfrontière Al Jazira, passant du rôle envié de prescripteur de l’opinion arabe, à celui moins glorieux de lanceur d‘alerte des menées anti arabes de l’Otan, faisant voler en éclat, en six mois, une crédibilité patiemment construite en quinze ans.
«On the air» d’Al Jazira, l’autocrate intronisera l’égyptien Youssef Al Qaradawi en prédicateur électronique de la mouvance islamiste panarabe et maintiendra en couveuse, en réserve de la République, le tunisien Rached Ghannouchi, les deux flotteurs des Frères musulmans en exil, qu’il fera réhabiliter par les chancelleries occidentales, en les plaçant en orbite dans la foulée du renversement du président Hosni Moubarak (Egypte) et de Zine El Abidine Ben Ali (Tunisie).

A coups de pétrodollars et d’esbroufe, amplifiée par la force cathodique d’Al Jazira, à l’époque à l’apogée de sa crédibilité, il cautionnera une intervention occidentale en Libye, réintroduisant le loup dans la bergerie, en la personne d’Abdel Hakim Belhadj, l’ancien chef des brigades islamiques de Libye et nouveau gouverneur militaire de Tripoli.

En tandem avec le roman-enquêteur français Bernard Henri Lévy, qui lui dispute la palme pour 2011, les duettistes se vivront alternativement, successivement et cumulativement comme le nouveau Rommel du désert de la Cyrénaïque et le Von Paulus de la Tripolitaine, vivant quotidiennement les épopées conjuguées de la première armée d’Afrique et de l’Afrika Korps.

Depuis la mise à mort publique du Colonel Kadhafi, en octobre 2011, l’Emir du Qatar dont l’armée compte cinq mille soldats et autant de mercenaires, commande une coalition de treize pays comprenant trois puissances atomiques alignant plusieurs centaines d’ogives nucléaires, nouveau tour de force qui le propulse au titre très envié de commandant en chef d’une mythique Africa Korps nucléaire atlantiste. Avec les encouragements et les acclamations d’une cohorte de commentateurs politiques, dont le plus en vue n’est autre que l’universitaire franco-tunisien, l’Islamologue toulousain Mathieu Guidère, nouveau venu sur la scène médiatique, de son vrai nom Moaz Goueider, par ailleurs, précepteur du propre fils du souverain à l’Ecole Saint Cyr, l’académie française chargée de former les officiers de commandement.

En 1990, le Monde arabe avait offert au Monde un Field Marshall en la personne de Khaled Ben Sultan, l’interface saoudien du général Arnold Schwarzkopf, le maitre d’œuvre de la tempête du désert contre l’Irak. Bel exploit d’un pays qui bat tous les records en matière de dépenses d’armement sans jamais livrer de guerre directe. Le propre fils du ministre saoudien se distinguera, non sur le champ de bataille, mais sur le terrain de l’intendance, prélevant une respectable commission de l’ordre de trois milliards de dollars sur les transactions visant le ravitaillement des 500.000 soldats du corps expéditionnaire occidental venus protéger le pétrole saoudien des convoitises irakiennes. .

Bel exploit d’une principauté, le Qatar, dont le quart du territoire abrite la plus importante base américaine hors Otan, celle du commandement central, le maillon intermédiaire qui assure la jonction entre l’Otan (Atlantique Nord) et l’OTASE (Asie du Sud Ouest).

Parricide, le Field Marshall pétro monarchique s’emparera du pouvoir à Doha, à la faveur d’un coup de force des paras commandos jordaniens, en 1995, accourus au Qatar pour restaurer les intérêts pétroliers lésés des compagnies britanniques. Brutus n’est pas le monopole de Rome, il en pousse à l’ombre des derricks. Prédateur à l’instar de son prédécesseur, sa réconciliation avec le principal opposant à la dynastie, Nasser al Misnad, exilé au Koweït depuis 1950, sera scellée, périnéalement, par les épousailles de l’Emir avec la propre fille de son ancien ennemi, Mozza, la ci-devant Banana princess.
Rébus de luxe pour recyclage haut de gamme, béquille financière de la France, caution arabe du plus pro israélien des dirigeants français, son plus bel exploit demeure toutefois d’avoir retourné en sa faveur le slogan révolutionnaire lancé à l’aube du printemps arabe dont la pleine saveur se retrouve dans sa formulation en arabe par inversion du mot Kadar (Destin) par Qatar:
Si le peuple veut la vie, Il importe au destin (Kadar) d’y faire droit
Si le peuple veut la vie, Il importe au Qatar d’y faire droit

Le plus zélé disciple des Etats-Unis dans la mise à l’index des Républiques arabes, la Libye puis la Syrie, se tient bien car bien tenu. Prescripteur de l’information pendant deux décennies sur le plan arabe, Al Jazira, l’alibi stratégique suprême du Qatar face à sa sujétion à l’ordre occidental, parait devoir vivre la fin de son monopole médiatique en raison des dérives dont la chaîne qatariote s’est rendu coupable, lors de la couverture des révoltes arabes de l’an 2011, particulièrement en Libye et en Syrie.
Al-Jazira, dont le nom a été forgé par référence à «Al-Jazira Al-Arabia» la verdoyante péninsule arabique, l’espace géographique regroupant les principautés pétrolières du Golfe, l’Arabie saoudite et le Yémen, l’ancienne «Arabia Felix» (l’Arabie Heureuse) des premiers temps de l’Islam, est bel et bien en effet une excroissance rebelle de l’ordre médiatique saoudien, tout comme d’ailleurs sur le plan politique Oussama Ben Laden, une excroissance rebelle de l’hégémonie saoudienne sur l’ordre domestique arabe.

La mise en place d’Al Jazira a constitué un bel exemple d’équilibrisme diplomatique du petit émirat du Qatar, face aux ambitions des protagonistes du jeu régional et la tentative de domestication de la chaîne transfrontière arabe constitue à cet égard un cas d’école.
Son lancement en 1996, l’année qui a suivi la crise d’hémiplégie qui a frappé le Roi Fahd, le grand frère saoudien dont l’Emir parricide du Qatar en prenait ombrage, répondait à trois objectifs:
-Dédouaner aux yeux de l’opinion arabe l’Emir de Qatar de la lourde tutelle occidentale qui a parrainé son parricide politique.

-Doter la principauté d’une force de frappe médiatique dissuasive en vue de marquer son territoire sur le plan énergétique au sein de la constellation des pétromonarchies du Golfe
-battre en brèche l’hégémonie saoudienne sur la sphère arabe, en prenant partiellement appui sur une équipe journalistique formée hors orbite de la censure arabe, -le service arabe de la BBC (British Broadcasting Corporation)-, victime de l’arbitraire saoudien (1).

En moins d’une décennie, Al-Jazira a rempli ses objectifs, brisant le monopole du récit médiatique détenu par les médias occidentaux depuis l’avènement de l’information de masses, il y a un demi siècle, se propulsant au rang de grand rival des grands vecteurs occidentaux, le prescripteur de l’opinion publique arabe, l’artisan du débat pluraliste au sein du monde arabe. Une promotion qui a conduit les Américains à entreprendre méthodiquement sa domestication, particulièrement depuis la guerre d’Afghanistan.
Alors que les Etats-Unis mobilisaient l’opinion internationale pour l’invasion de l’Irak et cherchaient une base de repli à leur QG saoudien, un média saoudien laisse opportunément filtrer ce jour là, sur son site Internet «Arabic news.com», une information apparemment puisée aux meilleurs sources américaines et saoudiennes annonçant «une tentative de coup d’état» contre l’Emir de Qatar Cheikh Hamad Ben Issa al-Khalifa «déjouée par les Etats-Unis». L’information laconique ne mentionnait ni les auteurs de la tentative, ni la date à laquelle elle a été déjouée. Fomentée par qui? Déjouée comment? Tentative fomentée et simultanément déjouée par le même opérateur? Coup d’état par simulation virtuelle?

Quiconque connaît le fonctionnement de la presse saoudienne, particulièrement la censure en temps de guerre, pareille information bienvenue pour la diplomatie américaine et saoudienne n’aurait jamais pu filtrer sans l’assentiment des autorités de tutelle tant saoudiennes qu’américaines. Le message sera entendu par le Qatar qui dans un geste de bonne volonté signera le lendemain un accord de coopération avec le Paraguay, une prestation de service qui serait en fait une opération de couverture pour les services américains en Amérique latine.

La pression est de nouveau mise lors de la phase finale de l’offensive américaine en Irak: le 8 avril 2003, jour de la chute de Bagdad, l’hebdomadaire américain «Newsweek» annonce à grands renforts de publicité une information sans véritable lien avec la conduite de la guerre: le lancement d’une enquête pour corruption contre le ministre des Affaires étrangères du Qatar, Hamad Ben Jassem Ben Jaber Al Thani (alias HBJ), qui aurait été impliqué dans le courtage d’une affaire d’assurances et le blanchissement subséquent de cent cinquante millions de dollars sur un compte dans les Iles Jersey (Royaume Uni). Le choix de la cible n’est pas le fruit du hasard.

Un des vieux routiers de la vie politique du Golfe, Jassem est l’inamovible ministre des Affaires étrangères du Qatar depuis 1992, c’est-à-dire lorsque l’accusation est portée, depuis 11 ans, soit un homme qui a servi les deux derniers gouverneurs, le père et le fils. Fils aîné de Cheikh Jaber Ben Hamad, ancien Emir de Qatar, Jassem a d’ailleurs joué un rôle important dans le coup d’état pro anglo saxon qui a porté au pouvoir le nouvel Emir et passe pour être un homme sensible aux intérêts des firmes pétrolières anglaises et américaines.
A la tête d’une immense fortune, qui lui vaut le titre de l’homme le plus riche du richissime Qatar, situé à un niveau très élevé du hit parade des fortunes du Golfe, Cheikh Jassem est actionnaire de la compagnie aérienne qatariote «Qatar Airways» et du fond d’investissement «Qatari Diar», dont le fils du souverain le prince Tammim, en est le président.

Membre reconnu de l’Establishment américain, Cheikh Jassem est membre associé de la prestigieuse «Brooking Institution», spécialisée dans les études géostratégiques sur le Moyen orient, à ce titre un interlocuteur régulier des dirigeants israéliens, notamment de Mme Tzipi Livni, ancien agent du Mossad et ancien ministre israélien de affaires étrangères, et à ce titre futur coordonnateur des guerres destructrices israéliennes contre le Liban (2006) et contre l’enclave palestinienne de Gaza (2008).

Effet du hasard ? Cheikh Jassem assumera un rôle de pointe dans la mise à l’index de la Syrie, à l’automne 2011, dans une opération de déroutement de la révolution arabe des rives du golfe pétro monarchique vers la frange méditerranéenne du Monde arabe.

Le choix de la cible n’était nullement anodin. Il paraissait destiné à démonter la détermination des Etats-Unis à «caraméliser» quiconque se dresserait contre leur projet, jusques y compris leurs meilleurs amis, visant à faire taire toute critique à l’égard de l’invasion de l’Irak.

 

La neutralisation d’Al Jazira, dont ils caressaient le projet de bombarder son siège central, figurait alors comme leur cible prioritaire. Curieuse information qui apparaît rétrospectivement comme un contre feux alors que le bureau d’Al-Jazira dans la capitale irakienne était de nouveau la cible de dommages collatéraux de la part de l’artillerie américaine et que des informations persistantes faisaient état de l’implication de la firme Halliburton dont Dick Cheney en était le patron avant sa nomination au poste de vice président américain, tant dans des versements de pots de vin au Nigeria et que dans la surfacturation de prestations pétrolières en Irak.

L’affaire tournera court mais le message sera entendu. Le ministre qatariote des Affaires étrangères sera blanchi, promu même premier ministre, et, dans la foulée, l’Emir de Qatar annoncera l’éviction pour des liens présumés avec le régime de Saddam Hussein du Directeur Général d’Al-Jazira, celui là même qui avait été félicité par l’ambassadrice américaine lors du repas du Ramadan. Simultanément, le correspondant d’Al Jazira à Kaboul et Bagdad, Tayssir Allouni, était traduit en justice en Espagne pour ses présumés liens avec «Al-Qaîda et un des photographes de la chaîne, Sami al Hajj, était incarcéré pendant huit ans à Guantanamo, avant de se voir confier la direction d’un centre pour la défense de la liberté de la presse.

Du travail d’orfèvrerie: Le Qatar est dédouané au regard de l’opinion arabe, Al-Jazira confortée dans sa crédibilité alors que les américains obtenaient la mise sur place d’un PC opérationnel à Doha, au grand mécontentement de l’Arabie saoudite, courroucée de l’irruption soudaine de cette petite principauté dans la «Cour des grands». Un privilège obtenu aux prix d’une lourde servitude à l’égard de son grand tuteur américain, dont l’installation sur le sol de la principauté du siège du CENT COM, le commandement opérationnel des guerres américaines en terre d’Islam (Afghanistan, Irak, Yémen, Afrique orientale), porte garantie de la pérennité du régime, de la survie de la dynastie et du maintien sous souveraineté qatariote du gigantesque gisement gazier of shore North Dome, contigu de l’Iran.

Libye, Syrie: Un coup fatal à la crédibilité d’Al Jazira et du Qatar

Dans sa stratégie d’influence, ce micro-état a jeté son dévolu sur la France, se payant biens et personnes, un lot de son personnel politique. L’amitié avec Nicolas Sarkozy a d’ailleurs permis au président français d’éradiquer toute sensibilité pro arabe au sein de l’administration préfectorale et du dispositif audiovisuel français et la promotion concomitante de personnalités notoirement pro israéliennes. Il en est de même sur le plan international.

La révolte libyenne donnera l’occasion aux deux partenaires de se livrer à un duo diplomatique à projection militaire, qui permettra à Nicolas Sarkozy de se refaire une virginité politique après le calamiteux printemps arabe, et à l’Emir de Qatar de se donner l‘illusion de jouer dans la cour des grands.

La participation conjointe de la France et du Qatar à l’instauration d’une zone d’exclusion aérienne au dessus de la Libye, le 19 mars, 2011, a permis au plus pro israélien des dirigeants français de se dédouaner aux yeux de l’opinion arabe de son soutien aux anciens dictateurs déchus, l’Egyptien Hosni Moubarak et le Tunisien Zine el Abidine Ben Ali.

Le Qatar, lui, a payé le prix fort sa participation au châtiment de la Libye. En cautionnant le dirigeant français de la Vème République le plus honni du monde arabe, son crédit en a été affecté. Son association à ces manœuvres était en fait destinée à lui donner satisfaction, en lui offrant l’occasion de venger le directeur du service photo de la chaine transfrontière Al Jazira tué lors d’une embuscade tendue par le clan Kadhafi à Benghazi.

Tout au long de cette séquence, Al-Jazira a observé une retenue à l’égard du pays hôte, qu’elle n’a jamais interrogé ni sur les implications diplomatiques et mercantiles du duo aérien franco qatariote au dessus de la Libye, quand bien même le Qatar a confirmé ainsi sa vocation de base régionale de l’armée américaine et de banque de réserve occidentale, quand bien même il a apporté sa caution à une opération occidentale, soutenant partiellement son effort de guerre en s’engageant indirectement à trouver des ressources financières à l’effort de guerre inter libyen.

Saluée comme un levier de la révolution arabe, Al Jazira a suscité la suspicion dans sa couverture de la suite des événements, focalisant quasi exclusivement sur les régimes séculiers, les Républiques arabes, particulièrement la Syrie, occultant le Bahreïn.

Le syndrome Ahmad Chalabi

Réédition d’un scénario éculé, le dispositif en vigueur à l’encontre de la Syrie a été identique à celui mis en place à propos de l’Irak, justifiant une fois de plus le constat de Pierre Bourdieu sur «la circulation circulaire de l’information», tant au Qatar, à travers Al Jazira, qu’en France, via le quotidien Libération.

Ainsi Ahmad Ibrahim Hilal, responsable de l’information sur la chaîne transfrontière qatariote, a agi depuis les combats de Syrie, il y a un an, en couple et en boucle avec son propre frère Anas Al Abda, proche du courant islamiste syrien et membre du CNT, au diapason du tandem parisien formé par Basma Kodmani, porte-parole du CNT et sa sœur Hala Kodmani, animatrice du cellule oppositionnelle syrienne à Paris et chargée de la chronique Syrie au quotidien français Libération dans une fâcheuse confusion des genres.

Ce dispositif, amplifié en France au niveau arabophone par Radio Orient, la radio du chef de l’opposition libanaise, Saad Hariri, qui plus est partie prenante du conflit de Syrie – du jamais vu dans les annales de la communication internationale- a frappé de caducité le discours médiatique occidental au même titre que le discours officiel syrien, en ce qu’il est obéré par «le syndrome Ahmad Chalabi» du nom de ce transfuge irakien qui avait alimenté la presse américaine des informations fallacieuses sur l’arsenal irakien, via sa nièce journaliste en poste dans l’une des principautés du golfe, implosant la crédibilité de l’employeur de la journaliste vedette du New York Times, Judith Miller, passée à la postérité comme étant «l’arme de destruction massive de la crédibilité du New York Times dans la guerre d’Irak».

Sous l’apparence de l’indépendance et du professionnalisme, Al Jazira a épousé les oscillations de la diplomatie qatariote, d’abord enthousiaste à l’égard de l’élan populaire arabe, plus réservée lorsque les flammes de la contestation ont atteint les rivages pétro monarchiques.

Al Jazira s’est ainsi révélée fidèle à la discrétion qu’elle avait observée auparavant à propos de la présence sur son sol de la mission commerciale israélienne. Pis, elle occultera complètement le fait significatif de la duplicité du Qatar, le manège diplomatique de Nicolas Sarkozy, le 5 Mai 2011, d’une rencontre secrète à l’Elysée entre le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou et son homologue du Qatar, dans la foulée d’un entretien direct de Nicolas Sarkozy avec son ami israélien. L’honneur est sauf, pensait-elle, au prix de quelques aménagements avec la liberté d’expression.

A l’intention de la direction d’Al Jazira sur la visite secrète de l’Emir du Qatar en Israël pour un complément d‘information de ses téléspectateurs : http://www.youtube.com/watch?v=nleBzEyzoV8/

 

Signe d’un désaveu, sa couverture parcellaire du soulèvement arabe provoquera une cascade de démission au sein de sa chaîne, du jamais vu dans les annales de la communication internationale, dont certaines des figures emblématiques d’ Al Jazira, notamment Ghassane Ben Jeddo, le populaire directeur du bureau de Beyrouth, la syrienne Lona Al Chebl, le libanais Sami Kleib, auparavant, quatre présentatrices vedettes de la station dont Joummana Nammour, et dernier et non le moindre, la présentatrice vedette de la chaîne, Imane Ayyad, qui claquera la porte dénonçant le rôle trouble de sa chaine «fauteur de troubles et de désordre» dans le Monde arabe (2).

En service commandé, le directeur de l’Information, Waddah Khanfar, un islamiste gendre par alliance de l’ancien premier ministre jordanien Wasfi Tall, le bourreau des Palestiniens lors du septembre noir d’Amman en 1970, sera remercié, fusible d’un «sale» boulot (3). Et le prédicateur Youssef Qaradawi, la caution jurisprudentielle des équipées atlantistes en terre arabe, interdit de séjour en France, dommage collatéral de l’affaire Mohamad Merah, le tueur fou de Toulouse et de Montauban, en mars 2012, en pleine campagne présidentielle française.

Dans la brèche ouverte de sa crédibilité se sont engouffrés trois nouveaux vecteurs aux ambitions redoutables: «Sky Arabia», dont le lancement est prévue, en mars 2012 , à Abou Dhabi, avec la collaboration de la chaine britannique Sky GB du magnat australien Ruppert Murdoch, «Al Arab» du prince Walid Ben Talal, depuis Manama en collaboration avec la firme Bloomberg, ainsi que la chaîne «Al Mayadine» de Ghassane Ben Jeddo, l’ancien d’Al Jazira.

Au vu de ce déferlement, le golfe pétrolier paraît devrait être le théâtre tant d’une guerre médiatique que psychologique. Mais, si dans les pays occidentaux, les grands groupes de communication sont adossés à des conglomérats dépendant, dans une large mesure des commandes de l’Etat, les vecteurs transnationaux arabes sont, eux, carrément adossés à des bases militaires occidentales.

A l’exception d’ «Al Mayadine», la chaîne du dissident d’Al Jazira, Ghassane Ben Jeddo, qui «se refuse à être le porte voix de sinistres dirigeants corrompus, partisans d’intervention étrangère contre leur propre pays, ni le soufflet de l’incitation à la haine confessionnelle», toutes les chaînes transfrontières du Golfe sont, en effet, adossées à des bases occidentales: Al Jazira du Qatar au Centcom, le commandement central américain, Sky Arabyia d’Abou Dhabi, à la base aéronavale française, «Al Arab» du prince saoudien Walid à la base navale de Manama, quartier général de la V me flotte américaine de l’Océan indien…….. une singularité des pétromonarchies… sans doute la marque de leur indépendance.

«Islam des lumières versus Islam des ténèbres» dans ses diverses variantes est la ritournelle favorite du Qatar pour masquer son engagement. «La culture de la vie versus la culture de la mort», «l’axe de la modération contre l’axe de l’intolérance», dans la même veine, se révéleront, en fin de compte, comme autant de déclinaisons d’une même face, celle qui exalte la logique de la vassalité à l’ordre israélo américain, face à la contestation de la logique de la soumission.

Un enfumage conceptuel en ce que «l’Islam des lumières» cautionnait le vicieux protocole de validation d’un islam domestiqué à l’ordre israélo américain.
Arbre qui cache la forêt de la sujétion à l’ordre occidental, Al-Jazira apparaît quinze ans ans après son lancement comme l’alibi stratégique suprême de la dynastie Al Thani face à la mainmise américaine sur la souveraineté du Qatar et sur les sources de ses revenus, deux éléments qui hypothèquent lourdement et durablement l’Indépendance d’un pays faussement présenté comme non-conformiste, mais qui remplit toutefois pleinement sa mission de soupape de sûreté au bellicisme américain à l’encontre du monde arabe et musulman.
Promu désormais à la fonction de «lanceur d’alerte» de la stratégie anti arabe des pays occidentaux, Al Jazira a ainsi sinistré, en l’espace d’un semestre, sa propre réputation patiemment bâtie pendant quinze ans, et, sabordé, du même coup, son monopole des ondes panarabes. Par «le fait du prince» et le fait de son maître.

René Naba

Références

1-Le noyau originel de l’équipe d’Al-Jazira a été constitué par des vétérans du service arabe de la BBC TV réduit au chômage du fait d’une rupture de contrat saoudien avec la chaîne saoudienne orbit partenaire de la chaîne arabophone anglaise. Faisant une sérieuse entorse à sa politique générale d’information, BBC a cédé à une cour assidue de M. Khaled Ben Mohamad Ben Abdel Rahman, patron du Holding al-Mawarid. Elle s’est associée avec ce proche parent du Roi Fahd pour lancer la première chaîne de télévision d’information continue en langue arabe avec le label de la chaîne britannique et les moyens de diffusion de la firme saoudienne «Orbit». L’idylle, de courte durée, 18 mois, se brisera sur le fracas des récriminations réciproques entre deux conceptions monarchiques apparemment inconciliables.

Les Saoudiens ont d’abord imposé un prix prohibitif du décodeur de l’ordre du dix mille dollars, instaurant une sorte de censure par l’argent, puis prenant ombrage de l’hospitalité accordée par BBC TV à l’opposant saoudien en exil à Londres, Mohamad al-Massari, un physicien très populaire dans sa région d’origine, la région pétrolière de Dammam, ont abrogé le contrat, mettant sur le tapis près de deux cents employés arabophones.
En guise d’épilogue à ce psychodrame d’une alliance contre nature, l’opposant saoudien sera finalement exilé vers les Bahamas, le Royaume Uni perdra dans la foulée un contrat militaire de plusieurs milliards de livres sterling et la firme Orbit conduite à payer une pénalité de l’ordre de cent millions de dollars pour rupture abusive du contrat.

2- Pour le lecteur arabophone, ci-joint le lien sur les manipulations d’Al Jazira à propos de la couverture des évènements de Syrie. http://www.al-akhbar.com/node/44875
Ainsi que la protestation du correspondant de la chaîne au Japon, le syrien Fadi Salameh, déplorant le recours quasi systématique aux correspondances de l’opposition syrienne dans la couverture des événements dont les approximations et les intoxications ont entrainé de graves erreurs d’appréciation et surtout l’assassinat de plusieurs membres de de son village http://www.al-akhbar.com/node/61099

3- Waddah Khanfar, Natif de Djénine a épouse la nièce de Wasfi Tall, l’ancien premier ministre jordanien surnommé le «boucher d’Amman» pour sa répression des Palestiniens lors du septembre noir jordanien (1970).

Deux reproches ont pesé sur gestion de huit ans à la tête d’Al Jazira (2003-2011): sa volonté d’imposer un code vestimentaire ultra strict aux présentatrices de la chaine, en conformité avec l’orthodoxie musulmane la plus rigoureuse (ce qui a entrainé la démission de quatre journalistes femmes), ainsi que sa publication des documents confidentiels sur les pourparlers israélo palestiniens «The Palestine Paper», discréditant les négociateurs palestiniens ; ce qui a conduit le chef des négociateurs palestiniens, Saeb Oureikate, à réclamer sa démission ; de même que l’Arabie saoudite effrayée par la crainte que la large couverture des soulèvements arabes par la chaîne du Qatar n’ait des répercussions sur la stabilité des petro monarchies.

Ancien journaliste de la chaine gouvernementale américaine «Voice of America» a été propulsé à la direction de la chaîne Al Jazira par son ami libyen, Mohammad Jibril, qui appartenait au même courant islamiste que le palestinien. Propriétaire de JTrack, entreprise de média training chargée de former les dirigeants du Monde arabe et d’Asie du sud à la maitrise du langage médiatique, Mohamad Jibril a exercé des responsabilités gouvernementales au sein du Conseil National de transition libyen, lors de l’intervention atlantiste ayant entrainé la chute de Kadhafi.

Leonidas & the Spartan Ethos

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Leonidas & the Spartan Ethos

By Theodore J. O'Keefe

Ex: http://www.counter-currents.com/

The Persian rider edged his horse cautiously forward. Just ahead the coastal plain dwindled to a narrow passage between the mountains and the sea, scarcely wider than a carriage track. Somewhere within the pass, the Greeks had massed to deny the Persians entry. It was the duty of the horseman to determine the size and disposition of their forces. Xerxes, his lord, the emperor of the Persians, knew that if his troops could force the pass, which the Greeks called Thermopylae, his armies could then stream unchecked into the heart of Greece.

The scout caught his breath as he sighted the Greeks in the western end of the pass. His trepidation gave way to surprise as he looked more closely. There were only about 300 of them, arrayed before a wall which blocked further access to the pass, and they were behaving most oddly. Some, stripped naked, performed exercises, like athletes before a contest. Others combed their long, fair hair. They gave their observer no notice.

Were these the vaunted Spartans? The Persian turned his horse and rode back to the imperial camp.

Xerxes received the scout’s report with undisguised amazement. The behavior of the Greeks seemed impossible to account for. Until now his advance down the northern coast of Greece had resembled a triumphal procession. City after city had submitted with the symbolic offering of earth and water. When at last the Greeks seemed disposed to stand and fight, their most gallant soldiers, the Spartans, were conducting themselves more like madmen than warriors.

The emperor summoned Demaratus, who had been a king of the Spartans until his involvement in political intrigues had forced him to flee to the Persian court. While Xerxes listened from his golden throne, Demaratus spoke of the Spartans:

“Once before, when we began our march against Greece, you heard me speak of these men. I told you then how this enterprise would work out, and you laughed at me. I strive for nothing, my lord, more earnestly than to observe the truth in your presence; so hear me once more. These men have come to fight us for possession of the pass, and for that struggle they are preparing. It is the common practice for the Spartans to pay careful attention to their hair when they are about to risk their lives. But I assure you that if you can defeat these men and the rest of the Spartans who are still at home, there is no other people in the world who will dare to stand firm or lift a hand against you. You have now to deal with the finest kingdom in Greece, and with the bravest men.”

The year was 480 B.C. During the previous three years Xerxes had assembled what promised to be the mightiest military force the world had ever seen, drawn from every corner of his far-flung realms. Modern historians are properly skeptical of the millions of soldiers and sailors meticulously enumerated by the great historian Herodotus, and of his endless catalogs of camel-riding Arabs, trousered Scythians, and frizzy-haired Ethiopians. Nevertheless, Herodotus’ account gives dramatic expression to the feeling of the Greeks that all the numberless, swarthy hordes of Africa and Asia were advancing on them.

Ten years before, the Athenians, who had aroused the wrath of Xerxes’ father and predecessor, Darius, by aiding their Ionian Greek cousins of Asia Minor in an unsuccessful revolt against their Persian overlords, had all but annihilated a Persian punitive expedition at Marathon, a few miles from Athens. It was Xerxes’ purpose to avenge that defeat and to crush the power of the impudent Hellenes, as the Greeks called themselves, once and for all.

There was more to it than that. Xerxes was a Persian, an Aryan, of the noble Achaemenid line, descended ultimately from the same race as the Hellenes. His ancestors had ranged the mountains and steppes of Iran and Central Asia, proud and free.

But as the Persians had increased their power and then wrested the great empire of the Near East from the Babylonians, their kings had fallen prey to the power and the regalia and the idea of empire. Once the Iranian leaders had regarded themselves, and been regarded, as first among Aryan equals. Now his fellow Persians, like all his other subjects, abased themselves at Xerxes’ feet. And like his imperial predecessors, Xerxes intended to make the remainder of the known world do the same.

As the Persian army moved ponderously across the great bridges with which the emperor had joined Europe and Asia at the Dardanelles, the Hellenes hesitated. Xerxes had accompanied the exertions of his engineers with a diplomatic campaign. While his engineers built the Dardanelles bridges and dug a canal across the Acte peninsula in Thrace by which his fleet could circumvent the stormy cape, his diplomats worked to promote defeatism in Greece. Argos and Crete promised to stay neutral, and the priestess of Delphi muttered gloomy oracles of Persian conquest.

The delegates from the Hellenic city-states who gathered at the Corinthian Isthmus in the spring of 480 were at first divided as to their course of action. The Peloponnesians were for guarding only their southern peninsula, while the Athenians and their allies on the neighboring island of Euboea pressed for an expedition to the north of Greece. Eventually the congress of diplomatic representatives agreed to dispatch a joint force of Athenians and Peloponnesians to the Vale of Tempe, in northern Thessaly, which seemed a fit place to bar the Persians’ way from Macedonia into Greece.

At Tempe, to their dismay, the Hellenes found that other passes afforded the invader entry into Hellas from the north. As the Greek contingent retreated to the south, the northern Greeks abandoned their determination to resist and submitted to the Persian emperor.

As Xerxes’ forces began to advance south from Macedonia into Greece, the Greeks were thrown into something of a panic. Following their first contact with the numerically superior Persian fleet, the Greek navy fled down the straits between Euboea and the Greek mainland. Only the loss of a considerable number of the Persian ships in a storm off the Artemisian cape at the northern tip of Euboea emboldened the Hellenic fleet to sail northward to face the enemy once more. In the meantime the Athenians made plans to evacuate their population to the islands of Salamis and Aegina to the southwest.

One force remained in the field to confront the Persians with determined opposition: Leonidas, king of the Spartans, had occupied the crucial pass at Thermopylae.

The gateway from northern to central Greece, Thermopylae stretched more than four miles between the towering wall of Mt. Oeta and the waves of the Malian Gulf. At both its eastern and western extremities, the pass contracted to a narrow, easily defended pathway. For much of the intervening distance, the pass billowed out into a broader expanse. Here there were a number of thermal springs, both salt and sulfur, from which Thermopylae derived its name, which means “hot gates.”

The garrison which held Thermopylae was at first considerably larger than the 300 Spartans whom the Persian scout had glimpsed at the western entrance to the pass. Behind the wall, which the Greeks had hastily rebuilt after occupying the pass, and along the ridge of Mt. Oeta, Leonidas had stationed nearly 7000 troops. About half of them were men from Sparta’s neighbor cities in the Peloponnesus. The rest were Boeotians from Thebes and Thespiae in central Greece, or hailed from nearby Phocis and Locris.

Although their Greek allies were many times more numerous, Leonidas and his Spartan guard formed the backbone of the Hellenic defense force. In recognition of the peril attending their mission, the 300 consisted exclusively of men with living male heirs, so that names and bloodlines would be carried on if they fell. Leonidas and his men were the elite of an elite, and on their example would depend the conduct of the other Greeks at Thermopylae.

What manner of men were the Spartans, that Xerxes hesitated to pit his myriads against their hundreds?

The origins of Sparta are shrouded in the mists of Greek antiquity, but it is certain that Sparta was founded by the Dorians. The last wave of Hellenic migrants from the north, the Dorians swept their Greek predecessors, the Achaeans, westward into Attica and Asia Minor. From the time of the Dorian migrations, the traditional division of the Hellenes into Dorians, Ionians, and Aeolians begins to take shape.

The Dorians were probably more Nordic in type than the other Greek tribes. As the great classicist Werner Jaeger wrote, “The Dorian race gave Pindar [the great poet of Thebes] his ideal of the fair-haired warrior of proud descent.” As Jaeger implies, the Dorians—above all those in Sparta—placed a premium on the preservation and improvement of their native stock.

One branch of the Dorians invaded the district of Laconia in the southeastern Peloponnesus. In the words of the great historian J. B. Bury, “The Dorians took possession of the rich vale of the Eurotas, and keeping their own Dorian stock pure from the admixture of alien blood reduced all the inhabitants to the condition of subjects. . . . The eminent quality which distinguished the Dorians from the other branches of the Greek race was that which we call ‘character’; and it was in Laconia that this quality most fully displayed and developed itself, for here the Dorian seems to have remained more purely Dorian.”

The city of Sparta arose from the amalgamation of several neighboring villages along the Eurotas. The Spartans gradually came to wield political power over the other Dorians in Laconia, the so-called perioeci, who nevertheless retained some degree of self-government and ranked as Laconian, or Lacedaimonian, citizens.

Not so the racially alien helots, the pre-Dorian inhabitants of Laconia, whom the Spartans reduced to serfdom and denied all political rights. The helots bore their servitude grudgingly and threatened constantly to revolt and overthrow their masters. To contain the helots’ revolutionary inclinations, the Spartans organized periodic campaigns, containing something of the spirit of both the fox hunt and the pogrom, in which their young men were given free rein to wreak havoc and eliminate the more truculent and dangerous of their serfs.

During the eighth century, the Dorians conquered the Messenians, who had occupied the remainder of the southern Peloponnesus. A century later, they suppressed a Messenian uprising only after a long and difficult war. From that time on, constrained to manage their own helots and the unruly Messenians as well, the Spartans evolved a unique ethos involving both the preservation of their racial integrity and a comprehensive system of military education and organization.

To a greater extent than any state before or since, the Spartans safeguarded and improved their biological heritage with an uncompromising eugenics program. Marriage outside the Spartan racial community was forbidden, nor was immigration tolerated. There were penalties for celibacy and late marriage, while men who fathered several children could be exempted from standing watch at night, and even from paying taxes.

The Spartans required that the newborn be presented for inspection by officers of the state. Sickly or deformed offspring were left to die.

According to the ancient biographer Plutarch, Lycurgus, the legendary lawgiver of Sparta, made even further provisions for healthy progeny, which continued to be adhered to in classical times. After describing the chaste upbringing of young Spartans of both sexes, Plutarch continues:

After guarding marriage with this modesty and reserve, he [Lycurgus] was equally careful to banish empty and womanish jealousy. For this object, excluding all licentious disorders, he made it, nevertheless, honorable for men to give the use of their wives to those whom they should think fit, so that they might have children by them. . . . Lycurgus allowed a man who was advanced in years and had a young wife to recommend some virtuous and approved young man, that she might have a child by him, who might inherit the good qualities of the father, and be a son to himself. On the other side, an honest man who had love for a married woman upon account of her modesty and the well-favoredness of her children, might, without formality, beg her company of her husband, that he might raise, as it were, from this plot of good ground, worthy and well-allied children for himself. And indeed, Lycurgus was of a persuasion that children were not so much the property of their parents as of the whole commonwealth, and, therefore, would not have his citizens begot by the first-comers, but by the best men that could be found; the laws of other nations seemed to him very absurd and inconsistent, where people would be so solicitous for their dogs and horses as to exert interest and to pay money to procure fine breeding, and yet kept their wives shut up, to be made mothers only by themselves, who might be foolish, infirm, or diseased; as if it were not apparent that children of a bad breed would prove their bad qualities first upon those who kept and were rearing them, and well-born children, in like manner, their good qualities.

As might be gathered, the women of Sparta were regarded, first of all, as the mothers of Spartan children. The young women were educated for childbearing. They engaged in vigorous gymnastic exercises and dances, often while nude, to the scandal of the other Greeks, although the Spartan women were proverbial for their chastity. Doubtless in consequence of heredity as well as a carefully cultivated physical fitness, the women of Sparta were accounted the most beautiful in Hellas.

Despite the emphasis on their role as mothers, Sparta’s women were the freest in Greece. Indeed, they were accused of dominating the Spartan men. When Gorgo, the wife of Leonidas, was so taunted, she summed up the situation of the Spartan women succinctly: “We rule men with good reason, for we are the only women who bring forth men.”

The men of Sparta were raised to be soldiers. They left the management of commercial affairs and the trades to the perioeci and devoted themselves exclusively to the business of government and war. Each Spartan citizen supported himself from a hereditary plot of land, farmed by the helots, which could not be alienated by sale or division.

Between the ages of seven and twenty the Spartans received their soldierly training. They acquired far more than a mechanical mastery of military skills. Their instructors strove to inculcate in their cadets an absolute devotion to Sparta, the ability to endure any hardship, and an unwavering courage on the battlefield.

To keep the young men on their mettle, the Spartan training system played off the exigencies of discipline against the defiant and adventurous spirit of youth. Young Spartans were compelled to steal their food, yet subjected to severe punishment if they were caught, a seeming paradox epitomized in the story of the Spartan boy who let the fox he concealed under his cloak tear at his vitals rather than give himself away. The Spartan school was a cruel but effective one, for it caught its students up in the enthusiasm of constant challenge and danger.

When he reached the age of 20 the young Spartan became a full-fledged soldier. For the next ten years he lived the barracks life with his comrades. Allowed to take a wife, he saw her only during brief and furtive visits. In times of peace, the young men were instructors to the Spartan boys.

On his thirtieth birthday the Spartan was invested with the remainder of his civic rights and duties. Thenceforth he attended the apella, the assembly of the people, and could vote on measures proposed by the two kings or by the ephoroi, Sparta’s five-man judiciary. The Spartan could at last establish his own household, although still bound to dine in common with his peers.

The principal fare at these communal messes was a black broth much favored by the Spartans, although the other Hellenes found it hard to stomach. (After sampling it a visitor from opulent Sybarisis supposed to have exclaimed, “Now I know why Spartans have no fear of death!”)

The Spartans spiced their meals with a dry and pithy wit renowned through Hellas as much for its substance as for its sting. As Plutarch tells it, Lycurgus replied to a Spartan who had advocated democracy, “Begin, friend, and set it up in your family.” Or, as the Spartan women are supposed to have said when handing their sons their shields before they marched to battle, “With it or on it.”

Spartan law reinforced its citizens’ contempt for luxury by banning private ownership of gold and silver. The result, according to Plutarch, was that “merchants sent no shiploads into Laconian ports; no rhetoric-master, no itinerant fortune-teller, no harlot-monger, or gold- or silver-smith, engraver, or jeweler, set foot in a country that had no money; so that luxury, deprived little by little of that which fed and fomented it, wasted to nothing and died away of itself.” Like the Spartans’ wills, their coins were made of iron.

Sparta’s military life did not stifle the minds and spirits of its citizens. Early in its history Sparta was a leading center of poetry and music. Terpander and Alcman brought the lyre and lyric from Asia Minor to the banks of the Eurotas. Lame Tyrtaeus, Lacedaimon’s native son, shaped his country’s ethos with his martial songs. Choral songs and dances carried on, in which the Spartan men melodically affirmed their patriotism, and the Spartan maidens urged them on to future deeds of valor. Rightly Pindar sang of Sparta:

“Councils of wise elders here, /And the young men’s conquering spear, / And dance, and song, and joy appear.”

It was not so much the Spartans’ works of art as the Spartan ideal which won the admiration of great Hellenic thinkers such as Plato. There was something noble in the stem simplicity of the Spartan way of life. Sparta’s fundamental laws, the rhetroi, which Lycurgus was said to have received direct from “golden-haired Apollo,” were few, unwritten, and to the point. Their purpose, to mold men of character in the service of the common good, struck a responsive chord through allHellas.

It is not difficult to detect in the wistful praise the Hellenes paid to Sparta a longing for the values and uses of their Indo-European forebears. Outside of Sparta these had all too often been forgotten amid the lures of Oriental luxury, or lost forever due to mixing of Hellenic blood. The Spartans, just as they transformed the rough-hewn, wooden longhouses of their northern ancestors into gleaming Doric temples, developed from their innate, racial outlook a guide and bulwark for their state.

And, of course, it was on the battlefield that the Spartan arete, or manly excellence, found its chief expression. The Spartans asked not how many the enemy were, but only where they were. They were ignorant of surrender, but knew well how to die.

But let Plutarch speak once more: “It was at once a magnificent and a terrible sight to see them march on to the tune of their flutes, without any disorder in their ranks, any discomposure in their minds, or change in their countenances, calmly and cheerfully moving with the music to the deadly fight. Men in this temper were not likely to be possessed by fear or any transport of fury, but with the deliberate valor of hope and assurance, as if some divinity were attending and conducting them.”

Such were the men who faced Xerxes and his host atThermopylae.

Xerxes waited for four days, in the hope that the Greeks would abandon their position, as they had in Thessaly. His attempt at psychological warfare was lost on the Spartans. When a fearful Greek from the surrounding countryside informed the Spartan Dieneces that “so many are the Persian archers their arrows blot out the sun,” Dieneces was unperturbed: “If the Persians hide the sun, we shall have our battle in the shade.”

On the fifth day, seething with anger at the Greeks’ impertinence, Xerxes sent forth an assault force of Medes and Cissians, Iranian kindred to his own Persians.

Xerxes’ troops stormed the western gate to Thermopylae with a valor exceeding their skill in combat. The Spartans met and overwhelmed them in the narrow space between the rocks and the water. Well armored, wielding their long spears expertly, the Spartan heavy infantry was more than a match for the Iranians with their short swords and wicker shields. The Spartans cut them down by the hundreds at close quarters.

From a neighboring hill, seated on his throne of gold, Xerxes watched the fighting, fuming at what he deemed his soldiers’ incompetence. To bring the matter to a quick end, he ordered his elite guard, the King’s Immortals, forward to the deadly pass. Again the Spartans outfought the emperor’s men.

All at once the Spartans turned and fled, seemingly in panicky confusion. With a shout, the Immortals rushed forward in disarray. But the Spartans were all around them in an instant, and they cut the emperor’s picked troops to pieces. According to Herodotus, Xerxes, watching from his hill, “leapt to his feet three times, in terror for his army.”

The next day’s fighting went no better for the Persians. The Greek allies took turns spelling the Spartans at the western approach, and once again the Hellenes reaped a bloody harvest. As the sun set over the western mountains, the waters of the gulf lapped crimson at the heaps of Persians on the shore.

That night, as Xerxes puzzled bitterly how to break the death grip of the Greeks on Thermopylae, a traitor came forth from a local district, looking for a rich reward. The information he gave the emperor was the doom of the men of Thermopylae.

Ephialtes the Malian revealed to Xerxes the existence of a path over the hills and along the crest of Mt. Oetato the rear of Thermopylae. The path was not unknown to Thermopylae’s defenders, and Leonidas had stationed the Phocian troops along Mt.Oela’s ridge to ward off enemy attempts to flank his forces in the pass.

At dawn the next morning, the Phocians heard the sound of marching feet advancing through the fallen leaves which carpeted the floor of the oak forest below the summit of Mt. Oeta. As the Greeks sprang to arm themselves, the Immortals, their ranks reinforced, rushed up the mountainside. The Phocians retreated to the highest point on Mt. Oetaunder a hail of Persian arrows, but the emperor’s picked troops disdained to close with them. Swerving to the left, they made their way down the mountain to a point east of Thermopylae’s rear approach. The Hellenes in the pass were trapped between two Persian forces.

Leonidas learned of the threat from his lookouts along Mt. Oeta and stragglers from the Phocian contingent. He quickly took stock of the changed circumstances. It was evident to the Spartan king that the pass could not be held much longer. The Greeks to the south had need of the troops engaged in Thermopylae’s defense.

But there were other considerations. Leonidas and his 300 men were first of all Spartans. The laws and customs of their native city bade them to conquer or die at the posts assigned them, whatever the superiority of the enemy’s numbers. And there was an oracle, made known at the outset of the Persian invasion, which prophesied that Sparta or a Spartan king must fall in the coming conflict.

Leonidas dismissed the allied troops, all but the men of Thebes and Thespiae. The remainder of the Peloponnesians, as well as the Phocians and Locrians, made their way across the hills between the Persian armies, to fight again another day.

The next morning, after Xerxes had poured a libation to the rising sun, his men stormed Thermopylae from both sides. Scornful of their own lives, Leonidas and his men surged out to meet the Persians on the open ground before the narrow entrance to the pass. Godlike the Spartans swept forward, cutting a swath through the enemies’ ranks. Again they exacted a fearful toll, as the Persian officers drove their men on from the rear, making liberal use of their whips.

The Hellenes fought with reckless courage and with grim determination. When their spears splintered and broke, they fought on with their swords. Leonidas fell, and a fierce struggle raged over the body of the Spartan king. Four times the Persians were repulsed, and many of their leaders, including two of Xerxes’ brothers, were slain.

Gradually the remaining Spartans, bearing the fallen Leonidas, fell back to a small elevation within the pass. There they made a last stand. Beside them fought the brave citizens of Thespiae. The Thebans covered themselves with disgrace by throwing down their arms and submitting abjectly to Xerxes.

After a short but furious resistance, the Spartans and the Thespians were annihilated by the swarming Persian infantry. When all was still, and Xerxes walked among the dead on the battleground he had until then avoided, the Persian emperor was stricken with anger at the tenacity which Leonidas had displayed in thwarting his imperious will. He ordered the Spartan king beheaded, and his head fixed on a stake.

Once more Xerxes summoned Demaratus.

“Demaratus,” he began, “you are a good man. All you said has turned out true. Now tell me, how many men of Lacedaimon remain, and are they all such warriors as these fallen men?”

“Sire,” Demaratus replied, “there are many men and towns in Lacedaimon. But I will tell you what you really want to know: Sparta alone boasts eight thousand men. All of them are the equals of the men who fought here.”

When Xerxes heard this he paled. The memory of Demaratus’s words must have been much with him during the next few months, until Leonidas’ Spartan comrades avenged him at the climactic battle of Plataea and drove the Persian horde forever from Hellenic soil.

The Greeks erected several monuments at Thermopylae, bearing suitable inscriptions. A lion marked the spot where Leonidas perished. But it was the marker the Spartans raised to the memory of their 300 countrymen which best evokes the spirit of their people. With laconic brevity it read:

“Wanderer, if you come to Sparta, tell them there / You have seen us lying here, obedient to their laws.”

Source: Kevin Alfred Strom, ed., The Best of Attack! and National Vanguard Tabloid (Arlington, Va.: National Vanguard Books, 1984), pp. 127-130.

 


Article printed from Counter-Currents Publishing: http://www.counter-currents.com

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mercredi, 24 octobre 2012

Un testo inedito di Mariantoni

Un testo inedito di Mariantoni: il perché delle continue sconfitte dei cosiddetti movimenti “Antagonisti”

 
 
Il testo che pubblico questa mattina è un breve saggio pedagogico, "esclusivamente scritto per B. e F", con l'invito esplicito dell'autore "a non mettere in circolazione, per nessun motivo" e la avvertenza, "serve soltanto per la vostra preparazione personale". In morte del maestro, uno dei destinatari della "lezione privata" si è sentito svincolato dalle istruzioni d'uso e me l'ha trasmesso con la preghiera di divulgarlo, in memoria dell'autore. 

 

di Alberto B. Mariantoni

 

Il principale dramma societario del nostro tempo, è che – di fronte ad un sistema politico, economico, sociale e culturale, ormai completamente antiquato, fatiscente ed inoperante (un sistema, cioè, che - non solo, non è più in grado di modificarsi o di rinnovarsi per tentare, in qualche modo, di sopravvivere, ma - non è nemmeno in condizione di scomparire autonomamente… ) – le innumerevoli e variegate forze antagoniste che ufficialmente esistono all’interno delle nostre società e pretendono combattere il sistema che le opprime, non rappresentano, in definitiva, nessuna possibile o probabile alternativa.

Non la rappresentano, in quanto sono assolutamente incapaci di abbozzare una qualsiasi intesa strategica o un qualunque modus operandi tra di loro, per facilitare o favorire l’indispensabile trapasso del vecchio sistemae tentare di collaborare (oppure – dopo averlo spazzato via – competere o rivaleggiare tra di loro, per contribuire) all’urgente, imprescindibile e doverosa edificazione o realizzazione del nuovo.

Il perché di quella loro congenita incapacità, è da ricercarsi – in massima parte – nell’assurdo ed anacronisticoancoraggio ideologico, dottrinario e politico che queste ultime continuano a volere necessariamente mantenere con le mitologie, le tradizioni, gli schemi e la prassi dei secoli precedenti.

Basti pensare, ad esempio, che le suddette forze (come d’altronde quelle che, direttamente o indirettamente, contribuiscono a mantenere artificialmente in vita l’attuale sistema) – per essere politicamente in condizione di distinguersi, definirsi e/o rivaleggiare tra di loro – utilizzano, ancora oggi, dei parametri di identificazione, catalogazione e classificazione che risalgono al 28 Agosto del 1789: il giorno in cui, cioè, nella sala dellaPalla Corda della reggia di Versailles, i deputati dell’allora Assemblea Costituente francese, per meglio facilitare il conteggio dei loro voti (a favore o contro del diritto di veto che Luigi XVIº avrebbe voluto mantenere nel contesto di quel consesso), decisero rispettivamente di schierarsi alla sinistra ed alla destra del tavolo della Presidenza!

Non parliamo, poi, della “palla al piede” ideologica (anacronistico e condizionante retaggio di all’incirca 1700 anni di colonizzazione culturale) che ognuna di quelle forze continua illogicamente e penosamente a trascinarsi dietro… nella speranza – chissà? – di giungere più facilmente e speditamente al traguardo!

Non mi riferisco, naturalmente, all’Ideologia in senso tradizionale (quel corpus culturale, cioè, che tenta di giustificare post eventum quanto una qualsiasi Societas è già stata in grado di edificare o di realizzare), ma piuttosto a quelle “Ideologie” che – a partire da soggettive ed arbitrarie “costruzioni intellettuali” e/o daschemi (religiosi, politici, economici, sociali, culturali, ecc.) preconcetti, dogmatici e statici – non solo ribaltano diametralmente i termini dell’equazione umana e dell’assetto naturale del mondo, ma pretendono intervenire ed agire sulla realtà, suggerendo e/o imponendo una visione delle cose che lascia direttamente o indirettamente credere all’uomo della strada che il reale delle sue naturali percezioni, è sempre e comunqueirreale, e che l’irreale o l’immaginario di quelle soggettive ed arbitrarie descrizioni o costruzioni intellettuali, è la vera realtà.

Conosciamo il limite di quel genere di “Ideologie”…

Le costruzioni intellettuali e/o le rappresentazioni della realtà - che per natura sono sempre riduttive e limitative del reale - pretendono sistematicamente “descrivere”, “imbrigliare”, oppure “determinare”, “modificare”, “sconvolgere” e, qualche volta, perfino “predire”, “prevedere” o “precorrere” la realtà.

Nonostante gli sforzi, però, la realtà, come sappiamo, non si lascia mai interamente descrivere, né tanto menoimbrigliare; meno ancora determinare, sconvolgere o prevedere! E se anche qualcuno di noi, per pura ipotesi, riuscisse davvero a farlo, un miliardesimo di secondo dopo, ci accorgeremmo che la realtà che abbiamo preteso individuare, focalizzare e circoscrivere non corrisponde più alla descrizione o alla rappresentazione che avevamo creduto di avere realizzato.
Panta rei… (tutto scorre) e, “mai lo stesso uomo - ammoniva Eraclito di Efeso –(544/-484) - può bagnarsi nella stessa acqua”…
Una semplice foglia che cade da un albero; un uccello che sfreccia nel cielo; un bruco che ingurgita un briciolo di gelso; un essere che nasce o uno che muore... E la realtà che ci circonda, non corrisponde più alla “realtà” che un attimo prima abbiamo avuto la pretesa di fissare o di immortalare all’interno della nostra costruzione o della nostra rappresentazione.
Una volta espressa e formulata, inoltre, anche la più allettante, fascinosa, razionale, plausibile e credibile dellecostruzioni intellettuali, non può essere nient’altro che un’ingannevole e statica “istantanea” di un esclusivo e particolare momento della realtà: una “foto polaroid”, insomma, all’interno della quale, quel nostro particolare scorcio del presente, già invecchiato dal trascorrere dei secondi, tenta invano di dare delle risposte alle eventuali problematiche dell’avvenire, utilizzando delle chiavi di lettura che, in pratica, sono già svilite o superate dalla Storia e, di conseguenza, completamente illusorie ed inefficienti, sia dal punto di vista del loro possibile impatto sulla realtà che da quello della loro effettiva e concreta capacità di intervento.
Non dimentichiamo, oltre a ciò, che in qualunque costruzione intellettuale, il reale o l’irreale della nostra percezione di ieri, resta cristallizzato, per sempre, all’interno di quella nostra descrizione.
Sarebbe, quindi, un vano esercizio ed una fallace presunzione accademica pretendere di poterlo trasporre o proiettare nel tempo e nello spazio, per farlo, in qualche modo, intervenire dinamicamente e positivamente sugli avvenimenti o sulle circostanze dell’oggi o del domani.
Come è facile dedurlo, in fine, per una visione strettamente “ideologica” della realtà, il domani è sempre e comunque ieri. Dopodomani, è ancora ieri. E dopodomani l’altro, immutabilmente ed inalterabilmente ieri: unoieri virtuale, cioè, che non solo contribuisce a deformare costantemente la nostra percezione dell’oggi e del domani, ed a falsarne sistematicamente le basi di analisi e di giudizio, ma tende soprattutto a suscitare e ad intrattenere, nella nostra psiche, ogni sorta di inutili speranze d’avvenire (ogni volta, vanamente attese ed inutilmente rincorse…), in quanto queste ultime sono incessantemente agognate o concupite con l’occhio immobile ed inespressivo di un passato, mummificato ed inoperante, che in tutti i casi non “macina” più, né potrebbe, d’altronde, essere più in grado di “macinare”…
Per individuare e capire l’altro motivo di fondo, a causa del quale le suddette forze antagoniste non riescono ad unirsi ed a concentrare i loro sforzi su un obbiettivo comune, è sufficiente analizzare la principale conseguenza che deriva dall’adozione, per per i dirigenti ed i loro militanti, di qualsivoglia tipo di costruzione intellettuale e/o di rappresentazione della realtà.
Come sappiamo, infatti, qualsiasi costruzione intellettuale e/o rappresentazione della realtà essendo, allo stesso tempo, un input ed uno stimulus (quindi, una spinta/molla/motivazione ideale ed uno stimolo pratico), ha tendenza a sollecitare l’immaginario e/o la riflessione intellettuale e/o la sensibilità spirituale e/o la ricettività/reattività emotiva di ciascuno ed a suscitare – in coloro che vi si sentono attratti e/o sedotti – l’ambizione, il desiderio e/o il bisogno/necessità di aggregarsi e di riunirsi (ipoteticamente e/o concretamente) all’interno o nel contesto di una factio, factionis, un pars, partis o una secta, ae (cioè, una fazione, un partito o una setta): quel particolare “modello associativo extra-tradizionale” che Friedrich Georg Jünger (1898–1977), nel suo Der Aufmarsch des Nationalismus (1926), designa e qualifica con il nome di Geistgemeinschaft o “Comunità della mente”.
Una Geistgemeinschaft, infatti, è semplicemente una “Comunità ideologica”.
Che cos’è una “Comunità ideologica”?
E’ un modello di società che non ha nulla a che fare o a che vedere con quello di Blutgemeinschaft (Comunità del sangue), ugualmente evocato da Jünger, né con quelli, similmente tradizionali, di Volksgemeinschaft (Comunità di popolo) e/o di Schicksalsgemeinschaft (Comunità di destino).
Inoltre, come il nome stesso lo indica, una “Comunità ideologica” è un modello di ordine/assetto societario che – indipendentemente dalla lingua, la cultura, l’origine etnico-storica, i costumi e le tradizioni particolari dei suoi possibili o probabili affiliati – tende preminentemente a scaturire ed a realizzarsi/concretizzarsi, prendendo direttamente o indirettamente spunto, ispirazione, impulso e/o giustificazione dai contenuti ideologici e/o dallematrici concettuali che emergono o si sprigionano da una costruzione intellettuale.
Una “Comunità ideologica”, in fine – in aperta rottura, opposizione e contraddizione con i vari modelli di Innata Societas esistenti o esistiti – tende caratteristicamente ad organizzarsi e ad operare sotto forma di Simulata Societas.
Che cos’è una Innata Societas?

E’ un ‘modello di società’ che – con tutte le sue possibili ed immaginabili varianti politiche, economiche, sociali e culturali interne – tende naturalmente e spontaneamente a costituirsi e ad organizzarsi, senza l’ausilio di nessun artificio o, se si preferisce, di nessuna costruzione o elaborazione intellettuale, né di nessuna finzione ideologica, politica, giuridica o amministrativa.
Che cos’è una Simulata Societas?
E’ un’imitazione o un succedaneo di Societas naturale: un “sodalizio”, cioè, che cerca di riprodurre o di mimare (oppure, di riformare, migliorare, oltrepassare o sopravanzare) la “società naturale” o “tradizionale”. Un genere di società, insomma, che – per capire il senso che io gli sto dando – può senz’altro essere paragonato ad un “gruppo umano supra-nationale” o ad un “Partito” o ad una “Setta” o ad una “Congregazione” o ad una “Confraternita”.
Quella che io chiamo Simulata Societas, infatti – per potersi realmente costituire ed organizzare; essere in condizione di esistere, di agire o di operare; e, quindi, di durare nel tempo – ha necessariamente bisogno di tutta una serie di costruzioni o di elaborazioni intellettuali, di finzioni ideologiche e di artifizi politici,sociali e culturali che non hanno (anche quando, esteriormente e apparentemente, riescono ad imitare leSocietà tradizionali…) nessuna correlazione, né attinenza, con i motivi naturali e spontanei di aggregazione umana e di coesione civile e politica che invece caratterizzano le autentiche ‘società naturali’ o, se si preferisce, quelli che io chiamo gli originari ed inossidabili modelli di Innata Societas.
Come si forma o si costituisce una Simulata Societas?
Si forma o si costituisce, a partire dall’immagine soggettiva ed arbitraria che ogni singolo affiliato riesce personalmente a costruirsi, forgiarsi o elaborarsi nella sua psiche e/o nel suo animo, a proposito di un certo numero di punti fermi o di principi conduttori che ordinariamente costituiscono la base logica e/o il fondamento ideale dell’iniziale costruzione intellettuale e/o rappresentazione della realtà a cui si fa riferimento.
Per quale ragione, dunque, non c’è, né può mai esserci unità d’intenti, né all’interno, né all’esterno, di una qualsiasi “Comunità ideologica”? Tanto meno, tra “Comunità ideologiche” contrapposte? Meno ancora, tra “Comunità ideologiche” affini?
Per la semplice ragione che i fautori o i propugnatori di Geistgemeinschaft o “Comunità della mente” hanno solitamente tendenza a credere che l’intera umanità possa essere riconducibile ad un unico “modello ideale” di uomo e/o di società: quello stesso “modello”, cioè, che ognuno di loro – senza volerlo e senza saperlo (e probabilmente, senza nemmeno accorgersene!) – si è individualmente ed autonomamente costruito o strutturato nel suo cervello e/o nel suo cuore, a partire (come abbiamo visto…) dalla frazione di immagine, soggettiva ed arbitraria, che è riuscito a focalizzare, estrapolare ed assimilare dal “modello ideale” che è ordinariamente espresso o riassunto dai termini (ugualmente soggettivi ed arbitrari) della costruzione intellettuale che lo descrive, lo presenta o lo lascia intuire.
Quel “modello”, se vogliamo, può al massimo corrispondere alle tendenze, preferenze e/o predisposizioni di chi se lo è soggettivamente costruito o strutturato, e trovare esclusivamente riscontro presso coloro che sono stati illusoriamente persuasi o si sono intellettualmente e/o spiritualmente e/o emotivamente auto-convinti di potervi in qualche modo coincidere, collimare o concordare.
Essendo, però, ottenebrati e fuorviati da quella loro paradossale convinzione (Il fatto, cioè, di essere persuasi che l’intera umanità possa essere riconducibile ad un unico “modello ideale” di uomo e/o di società…), i suddetti fautori o propugnatori sono costantemente ed erroneamente portati a credere che sia più facile, opportuno e/o fecondo – per tentare di “salvare il mondo” o, semplicemente, per cercare di poterlo “cambiare” o “modificare”… – di associarsi unicamente (ciò che, in definitiva, è soltanto una grossolana e flagrante contraddizione in termini!) con i loro “uguali” o con delle persone che ufficialmente affermano di avere le loro “stesse convinzioni” o formalmente pretendono “pensarla allo stesso modo”.
Ora, siccome ogni essere umano è, e resta, unico, originale ed irripetibile – e per giunta quot homines, tot sententiae (tanti uomini, altrettante opinioni) – diventa praticamente inevitabile che all’interno di quelle particolari Comunitas – anche sforzandosi o facendo finta di credere che i possibili o prevedibili adepti della medesima concezione/ interpretazione/ rappresentazione possano realmente pensarla allo stesso modo – un’effettiva e concreta concordanza di opinioni, è quasi sempre improbabile o, quanto meno, estremamente difficile da ottenere o da realizzare.
Non tenendo in considerazione il fatto che ogni uomo è unico, originale ed irripetibile – quindi, potenzialmente complementare – i responsabili delle diverse e variegate forze antagoniste che esistono all’interno delle nostre società, pretendono puerilmente omologare il pensiero e l’azione dell’insieme dei loro adepti, forzandoli ad identificarsi al “modello” personale che essi stessi si sono soggettivamente ed arbitrariamente forgiato o strutturato.
Risultato: chi non la pensa ed agisce esattamente come il “Capo” e/o i suoi “tirapiedi”, è il nemico da avversare e da combattere. Quindi, in definitiva, da marginalizzare o da espellere. Insomma: da eliminare.
Inoltre, tenuto conto del fatto che nessuno al mondo, a causa dell’anzidetta peculiarità umana (il fatto, cioè, che ogni uomo è unico, originale ed irripetibile), può realmente ergersi a modello ideologico per altri suoi simili, né tanto meno riuscire effettivamente a coincidere, collimare o concordare con nessun tipo di “modello ideologico”, meno ancora arrivare intellettualmente e/o spiritualmente e/o emotivamente a corrispondere o a rassomigliare ad altri essere umani, il rapporto quotidiano tra correligionari di una medesima “Comunità ideologica” si riduce quasi sempre ad essere un’ipocrita e/o psico-drammatica relazione di illusoria o simulata collaborazione o cooperazione. E nel migliore dei casi: una continua, costante e snervante guerra di logoramento o un “muro contro muro” di rapporti di forza tra membri maggioritari e minoritari di una medesima, invivibile ed insostenibile conventio ad excludendum.
Che cos’è una conventio ad excludendum?
Letteralmente: è un’assemblea, un’adunanza o un raduno per escludere.

E’ un concetto di società, cioè, che è diametralmente antitetico e contrapposto a quello espresso o manifestato da qualsiasi genere di società tradizionale o Innata Societas, dove la tendenza è piuttosto alla conventio ad consociandum (assemblea, adunanza o raduno per consociare o riunire) o addirittura alla coniunctio oppositorum o alla coincidentia oppositorum (convergenza degli opposti o unione dei contrari; qualcosa, cioè, che mette in risalto la complementarità di ognuno). Qualcosa, cioè, che, per estensione, tende al “superamento degli opposti”, così come aveva fatto notare Nicolas de Cues o Nikolaus Krebs (1401-1464) e largamente approfondito e dimostrato, in seguito, Mircea Éliade (principalmente in: Méphistophélès et l'androgyne, Collection "Idées", No. 435, Gallimard, Paris, 1962).
E’ la ragione per la quale, i responsabili di “Comunità ideologiche” (nel nostro caso: i vari “capi” e “capetti”, “duci” e “ducetti” delle innumerevoli e variegate forze antagoniste che ufficialmente esistono all’interno delle nostre società) – per cercare di evitare, attenuare o contenere il continuo e costante frazionamento e/o l’ineluttabile atomizzazione/scomposizione centrifuga dei loro ranghi – tendono prioritariamente a concentrare l’attenzione dei loro affiliati sugli eventuali nemici interni o esterni (reali o immaginari) che potrebbero minacciare o rimettere in discussione le presupposte credenze comuni e/o la congetturata unità del gruppo.Ed invece di facilitare o di favorire un franco e spassionato dibattito sulle reali problematiche che affliggono le nostre società e trovare tutti insieme le più consone o adeguate soluzioni, preferiscono essenzialmente mettere l’accento su una serie di standard di identificazione esterna (un certo tipo di camicia, un certo tipo di saluto, di distintivo, di bandiera, ecc.) che – resi indispensabili ed imprescindibili – tendono a sostituire o a rimpiazzare quei legami naturali che, in linea di massima, gli ordinari adepti o membri di Geistgemeinschaft o “Comunità della mente” non posseggono, né sono o saranno mai in grado di auto-costituirsi o di auto-strutturarsi.
 

CIAO, ALBERTO

CIAO, ALBERTO

Oggi, una mattina come tante, iniziata non bene e non male, nella normalità, mentre stavo iniziando a dedicarmi alle mie occupazioni quotidiane, squilla il telefono, è un mio / nostro sodale che mi da la triste notizia che Alberto B. Mariantoni è andato oltre.

Mi scorrono nella mente ricordi, immagini, idee, le interminabili discussioni fatte in altrettante interminabili nottate, la voglia di combattere contro questo mondo ingiusto ed inumano. Vado a prendere una sua lettera autografa – e già anche nei tempi di internet c’è ancora chi scrive a mano – scritta in bella calligrafia – perché per Alberto, come per la Tradizione estremo orientale, scrivere bene significava pensare bene, scritta con la penna stilografica, come si faceva una volta, anche se si lamentava che l’inchiostro non era più buono come quello di un tempo, la giro e rigiro tra le mani: non riesco a concentrarmi.

Mi sostiene solamente la consapevolezza che continueremo a stare insieme, anche se non materialmente, perché, ad un certo grado di affinità, gli spiriti si pensano.

Economista, saggista, storico, solo pochissime altre personalità possono vantare di essere state autenticamente ribelli ed eretiche. La sua attenzione si è da sempre focalizzata sulla indispensabilità di uscire dall’apparente insolubile dualismo capitalismo-marxismo. Lo studio dei meccanismi dell’economia e, di conseguenza monetari, attraverso l’analisi delle ricorrenti ed inspiegabili crisi inflazionistiche ed economiche formano, negli ultimi tempi, il nucleo centrale del suo interesse extra-storico e politico.

I suoi articoli e saggi di economia, purtroppo, conoscono una lunga notte. Le sue tesi sconvolgono le classiche coordinate di analisi economico-politica. Come pensare che economia libera ed economia statizzata in realtà abbiamo le medesime matrici e producano i medesimi risultati? Come pensare che esse congiuntamente decidano dei destini delle monete ? Come pensare che esse siano organizzativamente e finalisticamente simili ?

Alberto ancora una volta colpirà nel segno.

Testimone e protagonista del suo tempo non indietreggiò, mai, davanti al suo destino, anche quando questo gli fu avverso. Forse proprio per questa sua coerenza, tutto un “ certo “ ambiente lo ha isolato, contribuendo, tuttavia, a farne un uomo troppo alto per essere intaccato da critiche meschine.

Tante volte varcò la porta della stima personale e del successo, a differenza di altri che a quella porta bussarono, con il cappello in mano, senza mai varcarla.

E questo è, forse, il peccato che questo nostro tempo di nani non gli perdona.

“ A mio giudizio, abbiamo quella illudente e fuorviante percezione della nostra esistenza, in quanto continuiamo testardamente ed incosapevolmente a volere assolutamente “ leggere” o interpretare la realtà che ci contorna, attraverso le lenti deformanti e snaturanti della “visione ideologica” della vita e della storia”, così ci diceva e scriveva.

Ciao Alberto.

Claudio Marconi   FotoAlberto

ALBERTO B. MARIANTONI È “ANDATO AVANTI”

ALBERTO B. MARIANTONI È “ANDATO AVANTI”

Ex: http://www.eurasia-rivista.org/  

 

ALBERTO B. MARIANTONI È “ANDATO AVANTI”

La redazione di “Eurasia” dà l’estremo saluto ad Alberto Bernardino Mariantoni, politologo, saggista storico, esperto di questioni del Vicino Oriente e studioso delle religioni.

Lo ricordiamo come collaboratore della rivista, in particolare col suo storico saggio Dal “Mare Nostrum” al “Gallinarium Americanum”. Basi USA in Europa, Mediterraneo e Vicino Oriente (“Eurasia” 3/2005), il quale ha avuto l’inestimabile merito di sollevare definitivamente la questione dell’occupazione della nostra terra da parte di eserciti stranieri. Dopo tale illuminante articolo, anche i media collaborazionisti cosiddetti “autorevoli” dovettero “correre ai ripari” per tamponare la falla, ovvero la “fuga di notizie”, che rischiava di trasformarsi in un’alluvione; così avvenne che in una trasmissione di una rete televisiva nazionale, citando il saggio di Mariantoni, venne imbastita una ridicola messinscena tra “esperti” i quali, arrampicandosi sugli specchi, cercavano di minimizzare l’inaudita gravità di un apparato tentacolare che, per la sua sola presenza, rende nulla ogni pretesa di indipendenza e sovranità delle nazioni sottoposte a pluridecennale imposizione.

Lo ricordiamo anche come uomo, generoso, tollerante, sempre disponibile e mai “in cattedra”, sebbene, grazie alla sua esperienza diretta delle cose di cui trattava, si sarebbe potuto atteggiare a “professore” più di tanti altri che, per molto meno, fanno sfoggio di conoscenze puramente libresche, imparate dai “bignamini”.

Mariantoni era un “interventista della cultura”, nel più aureo filone dei grandi Italiani che, del loro sapere, non han fatto una base per guadagnare onori e prebende vivendo sempre da “struzzi”, ma lo hanno costantemente messo a disposizione di una “battaglia” sentita come improrogabile: quella per la libertà, l’indipendenza, l’autodeterminazione e la sovranità politica, economica, culturale e militare di tutti i popoli del mondo.

Per chi intendesse saperne di più su questa grande figura di italiano, mediterraneo ed europeo, consigliamo la lettura dei testi contenuti nel suo sito personale: http://www.abmariantoni.altervista.org/

Addio Alberto, che la morte ti sia lieve. Come tu stesso dicevi sempre, è solo la vita che va verso la vita. 

Enrico Galoppini, a nome della Redazione di “Eurasia”

Who was Alberto B. Mariantoni?

Alberto Bernardino Mariantoni è nato a Rieti ( I ), il 7 Febbraio del 1947.

E’ laureato in Scienze Politiche e specializzato in Economia Politica, Islamologia e Religioni del Vicino Oriente. E’ Master in Vicino e Medio Oriente.

Politologo, scrittore e giornalista, è stato per più di vent’anni Corrispondente permanente presso le Nazioni Unite di Ginevra e per circa quindici anni sul tamburino di «Panorama». Ha collaborato con le più prestigiose testate nazionali ed internazionali, come «Le Journal de Genève», «Radio Vaticana», «Avvenire», «Le Point», «Le Figaro», «Cambio 16», «Diario de Lisboa», «Caderno do Terceiro Mundo», «Evénements», «Der Spiegel», «Stern», «Die Zeit», «Berner Zeitung», «Il Giornale del Popolo», «Gazzetta Ticinese», «24Heures», «Le Matin», «Al-Sha’ab», Al-Mukhif Al-Arabi», nonché «Antenne2», «Télévision Suisse Romande», «Televisione Svizzera Italiana», ecc.

E’ esperto di politica estera e di relazioni internazionali, con particolare riferimento ai paesi arabi e musulmani e dell’Africa centrale ed occidentale. Ha al suo attivo decine e decine di inchieste e di reportages in zone di guerra e di conflitti politici. E’ autore di oltre trecento interviste ai protagonisti politici ed istituzionali dei paesi del Terzo Mondo e della vita politica internazionale.

Ha insegnato presso la Scuola di Formazione continua dei giornalisti di Losanna. E’ stato Professore invitato presso numerose Università Europee e Vicino-Orientali.

Ha scritto: «Gli occhi bendati sul Golfo» (Jaca Book, Milano 1991); «Le non-dit du conflit israélo-arabe» (Pygmalion, Paris, 1992); «Le storture del male assoluto» (Herald Editore, Roma, 2011); con AA.VV., «Una Patria, una Nazione, un Popolo» (Herald Editore, Roma 2011); con AA.VV., «Nuova Oggettività – Popolo, Partecipazione, Destino» (Heliopolis Edizioni, Pesaro, 2011).

Dal 1994 al 2004, è stato Presidente della Camera di Commercio Italo-Palestinese.

Nel 2009-2010 ha collaborato, come docente, con lo I.E.M.A.S.V.O - Istituto 'Enrico Mattei' di Alti Studi sul Vicino e Medio Oriente di Roma.

English:

Alberto Bernardino Mariantoni was born in Rieti (Italy), on February 7th, 1947.

He graduated in Political Sciences and specialized in Political Economy, and Islamic studies and Religions of the Middle-East. He is also a post-graduate Master in the Near and Middle East.

As a political commentator, writer and journalist he was – for more than twenty years – permanent correspondent at the United Nations in Geneva (Switzerland). For approximately fifteen years he was included in the list of front-page editorialists of “Panorama” (a major, nationally distributed Italian news magazine). He has collaborated with top-ranking, prestigious national and international media organs, such as “Le Journal de Genève”, “Radio Vaticana”, “Avvenire”, “Le Point”, “Le Figaro”, “Cambio 16”, “Diario de Lisboa”, “Caderno do Terceiro Mundo”, “Evénements”, “Der Spiegel”, “Stern”, “Die Zeit”, “Berner Zeitung”, “Il Giornale del Popolo”, “Gazzetta Ticinese”, “24Heures”, “Le Matin”, “Al-Sha’ab”, and “Al-Mukhif Al-Arabi”, plus “Antenne2”, “Télévision Suisse Romande”, “Televisione Svizzera Italiana”, etc.

He is an expert on foreign politics and international relations, with particular reference to Arabic and Muslim countries, and the countries of Central and West Africa. He has authored many dozens of inquiries into, and reports from, war zones/regions struck by political conflicts. He has also authored more than 300 interviews with political and institutional personages of Third World countries and the international political scene.

He has taught for the continuing professional development school for journalists in Lausanne (Switzerland). He has been ‘guest professor’ at various European and Near-East Universities.

He has written: «Gli occhi bendati sul Golfo» (blindfolded on the Gulf) (published by Jaca Book, Milan, 1991) and «Le non-dit du conflit israélo-arabe» (the unsaid on the Israel-Arab conflict) (published by Pygmalion, Paris, 1992);«Le storture del male assoluto» (Herald Editore, Roma, 2011); con AA.VV., «Una Patria, una Nazione, un Popolo» (Herald Editore, Roma 2011); con AA.VV., «Nuova Oggettività – Popolo, Partecipazione, Destino» (Heliopolis Edizioni, Pesaro, 2011).

From 1994 to 2004, he was Chairman of the Italian-Palestinian Chamber of Commerce.

In 2009-2010, he collaborated as professor with I.E.M.A.S.V.O – ‘Enrico Mattei’ Advanced Studies Institute on the Near and Middle East, Rome (Italy).

 

Number 2 U.S. Military Commander In Turkey

Number 2 U.S. Military Commander In Turkey

Hürriyet Daily News
October 23, 2012

US admiral in Turkey to discuss closer cooperation in anti-PKK fight

Sevil Küçükkoşum

Admiral_James_A__Winnefeld,_Jr.jpgANKARA: A top U.S. admiral is visiting Turkey today amid increasing military cooperation between Washington and Ankara on the fight against the outlawed Kurdistan Workers’ Party (PKK) and mounting tension on the Turkish-Syrian border to Syria’s crisis.

Adm. James Winnefeld, the vice chairman of the Joint Chiefs of Staff, is in Turkey as part of a previously scheduled counterpart visit with Deputy Chief of the Turkish General Staff Gen. Hulusi Akar, an official from the U.S Embassy to Turkey said.

“Admiral Winnefeld will participate in a series of discussions on military-to-military cooperation and mutual defense issues impacting both Turkey and the United States,” U.S. embassy spokesman in Ankara, T.J. Grubisha, told the Hürriyet Daily News today.

The fight against the PKK will top the agenda of the talks, while the Syrian crisis will also be discussed, a Turkish official told Daily News prior to the talks with the U.S. admiral. The Turkish side is also set to brief Winnefeld about problems related to intelligence-sharing between the U.S. and Turkey, the official said.

Francis Ricciardone, the U.S. ambassador to Ankara, told the Turkish media last week that a U.S. official would visit Turkey in the upcoming days to discuss cooperation between the two countries on the issue of fight against the PKK.

Ricciardone expressed his disappointment with frequent references to Washington’s unwillingness in the fight against the PKK and said he felt sorry and angered by such suspicions. “This makes our enemy successful in placing suspicion between allies. This might give hope to our enemies,” he said.

Ricciardone also said Washington had suggested that Turkey implement “tactics, techniques and procedures” (TTP), a multidisciplinary military maneuver that paved the way for the killing of Osama bin Laden, the architect of the Sept. 11 terrorist attack.