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jeudi, 17 mai 2012

A. Chauprade & D. Venner sur Radio Courtoisie


A. Chauprade & D. Venner sur Radio Courtoisie

par Agent__001

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Lendemain d’élections: Les maladies infantiles du populisme

Lendemain d’élections:
Les maladies infantiles du populisme
 
Par Dominique Venner

elections3.jpgPolitologues, observateurs, chroniqueurs ou éditorialistes, tous se sont accordés pour dire que le vote FN du 22 avril était un bouleversement et que, d’une façon ou d’une autre, il changerait les données électorales à venir. Dominique Venner, lui, tout en faisant un premier constat, celui du ratage de Sarkozy dans sa manœuvre de « siphonnage » de l’électorat FN à son profit – ce que tout le monde reconnaît, Sarkozy en tête –, estime que la grande première de ce premier tour est une sorte de renaissance du FN qui sort de cette aventure « entièrement rajeuni et dynamisé ». Il regrette néanmoins que le parti de MLP, qui bouscule le bipolarisme issu du gaullisme, soit atteint d’une sorte de « maladie infantile » que l’on retrouverait chez beaucoup des mouvements populistes qui éclosent en Europe.
Polémia

Les deux tours de l’élection présidentielle de mai 2012 m’incitent à des réflexions nullement électoralistes ni politiciennes. Quelque chose d’important est survenu, qui était peu prévisible et que je vais résumer en deux remarques principales.

En dépit d’effets d’annonce peu discrets n’engageant que ceux qui voulaient y croire, le président sortant a raté sa tentative de « siphonner » l’électorat frontiste qui lui avait tant bénéficié en 1997. Oublions le candidat socialiste désigné en raison de son profil terne et rassurant après la mise à l’écart du richissime couple Sinclair-DSK pour cause de scandales publics répétés. Oublions aussi Jean-Luc Mélanchon qui n’a pas dépassé le total habituel des candidats d’extrême gauche, PC inclus. Reste la nouveauté de cette campagne, le Front national, entièrement rajeuni et dynamisé par la personnalité de sa présidente. A la faveur de qualités propres et d’un parcours difficile et tenace, Marine Le Pen a pu se faire entendre par la France qui souffre, représentant un réel espoir. Ses 18% de suffrages au premier tour constituent un succès d’autant plus évident qu’ils s’accompagnent d’un renouvellement important de l’électorat. Avec Marine Le Pen, le Front a changé de physionomie. Il a perdu l’image ringarde et agressive qui était la sienne pour s’afficher « moderne » sur les questions de société (contraception, avortement) et ferme sur la question de l’immigration. Les erreurs de la campagne de 2007 (présence d’une beurette) alors que Sarkozy brandissait un karcher symbolique ont, semble-t-il, été comprises. Le Front national est redevenu le grand rassemblement identitaire des Français souvent très jeunes qui refusent l’immigration.

Mais je ne prends pas la plume pour entretenir mes lecteurs d’évidences que l’on peut trouver ailleurs. Je voudrais appeler tout d’abord l’attention sur certaines conséquences de la défaite du président sortant. Elle vaut condamnation de son style « marchand de cravates » et de son soutien inconditionnel aux Etats-Unis et à Israël. Cette défaite s’étend à l’ancienne majorité. Dans son désarroi, celle-ci ne pourra plus opposer au Front national l’habituel barrage électoral l’excluant des assemblées contre toute justice démocratique ; un barrage qui favorisait la reproduction des oligarchies de droite et de gauche (à supposer que ces mots aient un sens). Ce « système » avait été mis en place par le général De Gaulle pour éliminer des concurrents de droite, et assurer son pouvoir face à un parti communiste encore puissant et avec qui il entretenait une étrange complicité depuis la Résistance (été 1941), l’Epuration (mené contre des ennemis communs) et la Libération (cinq ministres communistes dans le gouvernement De Gaulle en 1945). Neutralité encore du PCF lors des événements de Mai-68 provoqué en grande partie par le soutien du pouvoir à l’intelligentsia de gauche pour lutter contre la droite « Algérie française » de l’époque. J’ai détaillé tout cela dans mon essai, De Gaulle, La grandeur ou le néant (Le Rocher, 2004) qui est plein d’enseignements pour comprendre notre temps.

En résumé, la grande époque de la bipolarisation voulue par l’ancien gaullisme est révolue. On le doit au temps qui passe et use tout, aux fautes et au tempérament de Sarkozy, mais aussi aux qualités de Marine Le Pen, sans préjuger naturellement d’un avenir que nous ignorons.

A ce sujet, il est nécessaire de relever une tendance inquiétante qui n’est pas le propre du Front national, mais qui semble commune à la plupart des mouvements « populistes » européens (j’entends le qualificatif populiste de façon nullement péjorative).

Comme la plupart de ses émules européens, le Front national souffre d’une sorte de « maladie infantile », comme aurait dit Lénine pour les siens. La « maladie infantile » du populisme peut être diagnostiquée comme une méconnaissance dramatique de la réalité européenne et une tentation de repli rétrograde, dans le vieux cadre apparemment rassurant de vieilles nations sorties de l’Histoire, celui de la « France seule » (comme si nous en étions encore à Louis XIV). C’est une option difficilement soutenable dans un monde constitué d’énormes puissances et de vastes espaces en conflits, et alors que d’évidentes catastrophes pointent à l’horizon. On comprend naturellement la défiance justifiée à l’encontre des institutions actuelles de l’Union européenne qui n’ont d’européennes que le nom, et sont en réalité mondialistes dans leur idéologie et leurs desseins. Mais, sous prétexte qu’une oligarchie dénaturée a mis en place un système aberrant (plus jacobin que fédéral), faut-il rejeter en bloc toutes les perspectives européennes qui étaient justes à l’origine (interdire une nouvelle guerre fratricide entre la France et l’Allemagne et construire un ensemble géopolitique cohérent par rapport aux grands blocs mondiaux, disposant de sa propre monnaie face au dollar et au yen) ? Ne faut-il pas, au contraire, dessiner un nouveau projet mobilisateur, celui d’une nouvelle Europe carolingienne, qui entraînerait la volonté d’une refonte complète des institutions, afin que celles-ci permettent une véritable union fédérative de peuples frères et non l’instrument dictatorial d’idéologies mondialistes et d’oligarchies mafieuses ? Enfin, ne faudrait-il pas rappeler haut et fort, en préambule à tout, notre appartenance à une civilisation européenne qui nous justifie et plonge ses racines jusque dans notre antiquité commune la plus ancienne, qu’elle soit grecque, romaine, celte et germanique ?

Dominique Venner

Yukio Mishima: Man of Pure Action

Yukio Mishima: Man of Pure Action

In Action, Contemplation, and the Western Tradition, Julius Evola writes that action can take on the qualities of ‘Being’ only if the action is ‘pure.’ According to Evola, the pure act does not aim at “contingent and particular fruits, considering as the same happiness and calamity, good and evil, even victory and defeat, looking neither at the ‘I’ nor at the ‘you’, overcoming love as well as hatred and any other pair of opposites.”

Evola sees a man in the motion of a pure act as becoming truly free. In it, such a man breaks away from the bonds of individualism and everything that grounds him to the material order of things. Here, man can act from “the deep and in a way supra-individual core of being” and with a quality that “never varies, divides, or multiplies: they are a pure expression of the self,” as Evola writes in Ride the Tiger.

Evola explains that pure action is taken regardless of the pleasure or pain implied in one of its acts. This does not mean that pure action is devoid of pleasure, but rather it enjoys only heroic pleasure, or the superior pleasure derived from “decisive action that comes from ‘being’.” Evola considers in the realm of ‘heroic pleasure’ the type of pleasure that is derived from “action in its perfection” or actions that require training to the point of becoming an acquired skill.

A popular literary figure who lived and died embodying these principles is Yukio Mishima. Although in no way associated with the Traditionalist school and more of an intellectual than a strict metaphysician, Mishima sought the revival of the Samurai “Tradition” and attempted to live his life by the code and ethics described in the Hagakure, despite his living in an era far more decadent and removed from Tradition than the one Hagakure’s writer, Yamamoto Tsunetomo, lived in and sought to overcome.

Mishima famously committed suicide in the traditional Seppuku way after taking several capitalist governmental figures hostage. Mishima’s obsession with death and his suicide can be interpreted as conformance with the Hagakure’s dictate that the Samurai “decide to die” and the advice that it should probably be done before old age because by that time one would likely have little reason to continue living. Mishima’s suicide should also be seen as an expression of the pure act though.

Scorning modern man’s and Japan’s loss of tradition and contempt for the body, Mishima died not as a martyr for his cause and much less a savior for his people, but instead, he died in service to the pure idea. Mishima overcame petty individuality and in his act died as a Samurai. Mishima himself wrote that he wished to “achieve pure action that admitted of no imagination, either by the self or by others” in Sun and Steel. Mishima clearly acquired Being in its actual sense while making death his heroic pleasure.

Throughout Mishima’s text, other Traditional attitudes can be observed. Mishima explains that the “glorification of individual style in literature” is “no more than a beautiful ‘perversion of words’.” Here, Guenon’s observation that art is first reduced to Quantity through the introduction of “individuality” is seen.

Mishima also saw a universality in man from what was highest in him as opposed to the lowest. Despising the frailty of his youth, Mishima used body building to strip “my muscles of their unusualness and individuality.” Doing this, he realized “the triumph of knowing that one was the same as others.” Using both words and muscles, Mishima did not deny his individuality or being, but achieved the supra-individuality Evola referred to. He used both to “universalize my own individuality” and created a “general pattern in which individual differences ceased to exist.”

Mishima undoubtedly captures the spirit of the warrior in Sun and Steel, but he also has the powers of the spiritual/intellectual class as well. He would fit the mold of Evola’s conception of the early Brahmin. Mishima himself stated that contemplation to the point of discounting the body leads to a “steadily perverted and altered reality.” Instead, through an asceticism of strength, Mishima claimed to have found “a reality that rejected all attempts to make it abstract… that flatly rejected all expression of phenomena by resort to abstraction.”

Here, the problem of the modern notion of spirituality as abstract, renouncing, and soft is solved. Like Buddha, Mishima combated the infernal becoming of the Kali Yuga by developing a spirituality that sought direct contact with reality, overcoming what he saw as the nihilism of this state by living a philosophy of steel and pure action.

mercredi, 16 mai 2012

Fyrom: ancora violenze interetniche

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Fyrom: ancora violenze interetniche

Le milizie albanesi si riarmano. Sale la tensione con i macedoni

Andrea Perrone

Ex: http://www.rinascita.eu/

Sale ancora la tensione interetnica nella Fyrom, dopo la strage di Pasqua. E così undici anni dopo la guerra di riaccendono le tensioni interetniche tra macedoni e albanesi, tanto che sono previste una serie di manifestazioni in contemporanea tra maggioranza slava e minoranza albanese. è comunque importante ricordare che gli albanesi nella Fyrom rappresentano circa il 30 per cento della popolazione, pronti a realizzare armi in pugno la “Grande Albania”.


La situazione è quindi in rapida evoluzione e le tensioni non sono escluse. Come ha riferito venerdì il portale specializzato Balkaninsight, “attivisti albanesi stanno utilizzando di Tweeter e Facebook per organizzare proteste a Skopje, Tetovo, Gostivar, Deba, Struga subito dopo la preghiera di mezzogiorno del venerdì”, ovvero in città dove è prevalente la presenza albanese. Il riferimento è alla maxi operazione del primo maggio scorso, che ha portato all'arresto di una ventina di presunti estremisti islamici, ex combattenti in Afganistan e Pakistan, ma detentori di passaporto di Skopje. Tra questi, secondo le autorità macedoni, vi sarebbero anche alcuni dei presunti autori dell’ormai tristemente nota strage di Pasqua, in cui morirono quattro giovani macedoni e un quinto adulto, uccisi da colpi d’arma da fuoco, presso un laghetto alle porte di Skopje. Secondo indiscrezioni quel crimine venne compiuto proprio da albanesi. D’altronde le tensioni interetniche non sono una novità per questo Paese dei Balcani, ma a preoccupare è l’escalation di violenze nei primi mesi del 2012 dovrebbe far ripensare a quello che è il contesto macedone, dove vivono circa due milioni di abitanti un quarto dei quali albanesi stabiliti principalmente nel nord. Anche i dati sono fonte di tensioni etniche che si riverberano nell’ambito della politica, tanto che il censimento dello scorso ottobre è stato annullato per le diverse interpretazioni di metodologia tra i due partiti di governo, il Vmro del premier conservatore Nikola Gruevski e il Dui di Ali Ahmeti, che da leader dell’Uck macedone, sigla del terrorismo albanese, durante gli scontri del 2001 è diventato il punto di riferimento della minoranza albanese. In più non bisogna dimenticare che le milizie albanesi sono ancora una realtà in grado di seminare paura, tra queste spicca l’Aksh, esercito nazionale albanese, un gruppo paramilitare che ha come obiettivo l’unificazione di Kosovo, Albania e parte della Macedonia. Per non smentirsi, infatti, poche settimane fa, il 17 marzo, l’Aksh ha emesso un comunicato in cui afferma di aver riattivato le sue strutture militari. A conferma che il sogno della “Grande Albania” potrebbe non essere una visione onirica, ma la dura realtà.


12 Maggio 2012 12:00:00 - http://www.rinascita.eu/index.php?action=news&id=14830

Rousseau et la postmodernité

Rousseau et la postmodernité

par Claude BOURRINET

 

Rousseau.jpgJean-Jacques Rousseau est sans doute l’humain qui est parvenu le mieux à contrecarrer l’emprise du Christ sur les consciences, les cœurs et les habitudes. Jamais un individu n’a connu une influence aussi universelle que ce fils d’artisan. Le lire est parcourir un territoire étrangement familier. Ses bonheurs, ses souffrances, ses aspirations et ses désespoirs, nous les avons vécus, nous les vivons, ou il nous a préparés à les consentir. Si le Fils de l’Homme nous a ouvert le royaume des cieux, lui, l’orphelin de naissance, nous a fait découvrir le royaume de l’intérieur, cette terra incognita, source de tous les enchantements et de tous les déchirements. Le premier, il a offert au monde une recette, le roman de soi-même, et, à sa suite, pour paraphraser Andy Warhol, n’importe qui peut obtenir, non sans doute à coup sûr son quart d’heure de gloire, du moins le sentiment d’avoir quelque chose à dire, sinon que cela soit intéressant, puisque c’est dit par quelqu’un qui est soi. La raison du succès, du triomphe de Rousseau est bien d’avoir réussi à parer la banalité de l’apparat du romanesque. Après lui, aucune mise en cause de la médiocrité n’est plus possible, par ce seul fait qu’elle reçoit l’onction de l’advenu, de l’existant, qui englobe toutes choses, tant l’existence est bien ce qui s’ouvre à tous les possibles, fussent-ils banals. Aussi notre monde semble-il saturé de légitimités démultipliées mais vacillantes, en mal de reconnaissances, qui souffrent ardemment de ne pas participer à ce qui leur revient de droit, et qui s’en trouvent mises en croix.

 

Qui n’a pas lu passionnément les Confessions à dix-sept ans, sans perdre le sommeil, ne sait pas ce qu’est la littérature. Ce diable d’homme présente tous les charmes d’un dieu. Sa phrase étourdit, enchante, enivre, et ce n’est certes pas un hasard qu’il fût d’abord un musicien. Et pourtant, dans le même temps qu’on l’adore, le vénère – et l’on comprend très bien que plusieurs générations de jeunes gens aient fait le pèlerinage d’Ermenonville – on se met à l’exécrer, voire à le mépriser.

 

L’homme Rousseau est indissociable de sa pensée, et réciproquement. Les romans et les œuvres autobiographiques, qui traduisent sa sensibilité et son imagination, sont aussi signifiants du point de vue théorique que le sont ses essais par rapport à tout ce qui intéresse sa vie affective. Cherchant plus à justifier un comportement qu’à prouver la vérité d’un système, ses écrits, même les plus abstraits, seront une apologie de Jean-Jacques. Le Contrat social n’est-il pas un moyen civique de rétablir une « sympathie des âmes », évoquée de façon si sublime dans la rencontre avec Madame de Warens, à l’échelle d’une nation, en conjurant le « maléfice de l’apparence » qu’aurait incarné le système de la représentation politique ?

 

Il suit par-là une démarche contraire à ce qui était admis à l’âge classique, c’est-à-dire la séparation entre l’individu privé, qui n’intéresse pas, ce « misérable petit tas de secrets », et l’auteur, celui qui crée une œuvre faite pour le public et, avec un peu de chance et de talent, pour la postérité. Bien que, dans le fond, une telle dissociation entre la personne et sa création soit problématique. Car si, par exemple, Racine fut un courtisan parvenu, doté d’un bon sens pratique, il est aventureux d’avancer que ses tragédies fussent radicalement étrangères à sa vision du monde, qui pouvait être, comme son éducation l’y conduisait, janséniste. Toutefois il ne vivait pas selon les préceptes de Port-Royal. Les mêmes remarques, malgré les paradoxes de Valéry, qui insistait sur le rôle de l’artifex, valent pour La Fontaine, et tous les auteurs classiques qui fuyaient la singularité, contraire au modèle de l’honnête homme, et visaient l’homme en soi, universel. Selon le mot de Buffon, le style est l’homme-même, non l’être particulier, différent de tous les autres, mais l’empreinte dans son écriture de ce qui fait la spécificité de l’humanité, la raison, la clarté et l’ordre. Au fond, cette appréhension de la création littéraire, et, par-delà, politique, demeurera jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, puisque les philosophes projettent de reconstruire, par une psychologie jugée universelle, quels que soient l’espace et le temps, une société idéale. Le seul changement d’une universalité à l’autre est que celle du XVIIe siècle ambitionnait de dresser un inventaire, tandis que celle des Lumières, plus injonctive, fixe un horizon à atteindre. Et c’est bien en cela que Rousseau ne peut être dit « romantique », car son propos débouche sur l’universalité, non seulement dans son projet politique, mais aussi dans l’exemplarité de sa singularité, qui n’est si bloquée dans l’immédiateté, si perdue dans l’irrationnel, mais qui cherche à trouver une similarité entre les hommes, cet « état de nature » enfoui, occulté, et néanmoins présent, susceptible de restaurer une communication sur le mode de l’émotion et de la sensibilité « naïve ».

 

Rousseau paraissait emprunter, dans sa méthode, une voie déductive, s’en tenant à des principes. En affirmant la souveraineté du peuple, il en avait tiré, rigoureusement, toutes les implications. Il quêtait aussi, dans la marque profonde qu’avait laissée l’origine de l’homme, un accès au bonheur, pour peu que l’on s’évertuât d’éliminer toutes les passions factices, les habitudes pernicieuses, qui déparent le cœur de l’homme. Cette idée est reprise dans le Supplément au Voyage de Bougainville, de Diderot, qui répudie la société occidentale et sa religion moralisatrice, au bénéfice de la vie naturelle fondée sur une morale mêlant plaisir et raison. Chez de nombreux penseurs antérieurs à Rousseau écrivain, comme Montesquieu, dans Les Lettres persanes, les vertus pouvaient s’allier aux jouissances, les passions, à conditions qu’elles fussent simples, étaient bonnes. Vauvenargues, Duclos, Toussaint, Helvétius, d’Holbach partageaient cette conviction.

 

Rousseau n’était donc pas le seul à fonder sa morale sur le sentiment. Tout son siècle l’y portait, les sermons, les prières, les odes, les élégies, les manuels de piété, les romans, les mémoires, les correspondances, un siècle nourri essentiellement de pensée anglaise, et notamment de Locke, qui mettait la sensibilité avant la réflexion, en qualité et dans l’ordre de la succession des étapes de construction de l’être humain. Rousseau le répète : j’ai senti avant de penser. Le quiétisme lui-même s’en prenait à la raison. Les libertins, au sens philosophique, comme Du Bos, en 1719, plaçaient le sentiment à l’origine du goût artistique et poétique. Mais c’est Rousseau qui explicita le mieux et le plus profondément ce qui était diffus dans le cercle assez fermé des intellectuels, et, surtout, qui en fit une règle de vie, en réformant cette dernière radicalement (vitam impedere vero), décision qui, après avoir suscité une sorte de fascination dans Le Monde, aboutit, à force de scandales, et singulièrement à l’occasion de la parution des Confessions, à la réprobation. Étaler son moi sans pudeur – et l’adoption du costume arménien en est une sorte d’emblème – n’était pas encore de bon aloi. Jean-Jacques ne manifestait pas la retenue qui sied aux gens de la bonne société, dont faisaient partie Voltaire, Diderot, Helvétius, ces « messieurs ». Il fut chassé de France, L’Émile fut brûlé par le Parlement (cette même bourgeoisie d’affaires et de chicane qui contestait obstinément la monarchie et conduirait cette dernière au désastre), son Contrat social, en même temps que son traité pédagogique, subissaient le même autodafé à Genève, qu’il admirait. La Profession de foi du vicaire savoyard, en s’attaquant à la religion civile, que Voltaire jugeait indispensable pour maintenir l’ordre, et que Rousseau lui-même, peu conséquent, accepte dans son Contrat social, était une déclaration de guerre aux philosophes rationalistes et à la société. Car se suffire du sentiment, c’est dénier l’autorité extérieure, et les intermédiaires entre le moi et le monde. La religiosité vague et affective conduit au bonheur, et l’on peut se passer des autres, sauf d’un cœur aimé. Le petit paradis utopique du lac de Genève, avec sa vache, son petit bateau, réminiscence des pastorales de L’Astrée, est renvoyé à la face d’une société hypocrite et viciée par la « civilisation ». La réponse de cette « société », étrangement, est aussi violente que l’est la provocation de Jean-Jacques, qui est ainsi contraint de se réfugier, vainement, en Suisse, à Genève, dont on l’exclut, puis d’Yverdon, de Motiers, de l’Île Saint-Pierre, où il connaît le même sort.

 

La présence d’une nature primitive au cœur de l’homme, assimilée à sa dimension enfantine, à une pureté détruite par une société mauvaise, garantit l’innocence de Jean-Jacques, et son authenticité. L’obstacle éprouvé de façon réitérée dans son commerce avec autrui est l’équivalent des corps intermédiaires qui empêchent, en la déviant, l’expression franche et intégrale du peuple. La démocratie directe, la volonté générale peut se passer de forme positive, car il suffit qu’elle existe pour emplir tout le champ de la puissance. En s’aliénant, elle reconnaît à l’État le droit de la refléter, comme un miroir. Comment cet État prend-il forme, et quel est son mode concret de délégation – s’il en est – de son autorité, c’est un mystère. Il est comme un Dieu du cœur qui n’existe que parce qu’il touche le sentiment, c’est-à-dire le peuple. Les débats sont aussi inutiles que la réflexion philosophique. Le peuple peut se passer du paraître, puisque la cité intégrale est son être. La rupture entre la source de la légitimité et les corps constitués, qui sont les héritiers d’une histoire et l’ajustement des équilibres entre les forces sociales antagonistes, sous le prétexte d’effacer les abus et les préjugés, les illusions, le « voile » et les mensonges rhétoriques, et d’éliminer les masques et les rôles, ouvre une béance dans laquelle s’engouffrent tous les possibles, la révolution permanente des désirs insatisfaits et des violences compensatrices. Le gouvernement des hommes en devient impossible. Rousseau offre à ses contemporains, et à la postérité, bien plus que des philosophes comme Voltaire, qui avaient pensé la fausseté nécessaire à toute organisation humaine, le fantasme d’une société transparente.

 

Car si le péché est absent dans la pensée des Lumières, la morale naturelle s’en passant bien, cependant il réapparaît comme faute involontaire dans la perspective du lien social qui, par les quiproquos inévitables des relations, voile la transparence originelle de l’existence, dont le langage est musique du cœur, poésie de l’immédiat plutôt que prose de la médiation. À ce compte, personne n’est responsable, hormis les autres qui imposent leur regard aliénant, parce que collectif, social et inquisiteur, comme lors de l’épisode du ruban volé l’assemblée des « on » menée par le comte de La Roque, qui précipite dans les rets du démon un Jean-Jacques voleur, menteur et calomniateur, malgré lui. La modernité porte avec elle, et l’atomisation sociale et psychologique qui en constituent la substance, la renonciation à la charge de la faute, ce qui ne signifie nullement que la souffrance en ait disparu. « Ô Julie ! s’exclame saint-Preux dans La Nouvelle Héloïse, que c’est un fatal présent du ciel qu’une âme sensible ! ».

 

Si la réalité est évacuée, reste l’imaginaire comme possession de soi, en l’occurrence la littérature, le roman et les Vies illustres de Plutarque, où Rousseau trouve les racines de son esprit républicain, avec cependant l’expérience douloureuse de l’injustice subie quand il est accusé par la famille de son oncle d’avoir brisé un peigne, vers l’âge de dix ans. Il est à souligner néanmoins que cet épisode mêle intimement des souvenir affectifs singulièrement surévalués, et des bribes déclinées de rhétorique romaine, l’émotion et la déclamation grandiloquente étant pour ainsi dire l’une des marques de fabrique du discours de cette époque (mais heureusement pas la seule). Du reste, le « patriotisme » de Rousseau, contraire au cosmopolitisme de la haute société aristocratique, mais tout de même non sans parenté avec les convictions des philosophes dans leur ensemble, se nourrit de souvenirs prégnants d’une enfance assimilée au paradis perdu, et à l’amour, non partagé, pour une Genève qui constituera pour lui un modèle politique. Finalement, Rousseau ne s’est-il pas « fait » un personnage, un fantôme de spartiate qui ira épater l’aristo dans les salons, avant d’avoir recours, avant l’heure, aux forêts ? « Je me croyais Grec ou Romain », dit-il dans ses Confessions.

 

Car c’est bien là un paradoxe de Rousseau, qui n’en ai pas dépourvu : lui qui cherche la transparence, l’ostentation d’un moi épuré, sinon pur, un moi de vérité, un moi naturel, n’évolue vraiment à son aise que dans l’artifice imaginaire, la confection de rôles, l’aliénation de soi dans le fantasme. S’exhibe-t-il à Turin ? Il s’en sort, devant le gendarme qui l’a arrêté dans une cave, en prétendant être un jeune prince étranger en fuite. Plus tard, dans ses pérégrinations, il se rêvera maréchal de France ou trouvère. Ses « chimères » le portent même à changer de nom : prenant pour modèle un musicien aventurier, douteux et brillant, se nommant Venture, il substitue à son patronyme celui de Vaussore de Villeneuve, et se met en tête de passer pour un compositeur et directeur d’orchestre auprès des bonnes gens de Lausanne, qui ont vite fait de le démasquer. Sa sexualité s’inspire des mêmes détours, pour parvenir à la jouissance d’être : il ne peut, de son aveu même, parvenir au plaisir sans être fessé, comme il le fut à dix ans par Mlle Lambercier. L’écriture, notamment celle de son autobiographie, boucle technique, par un long détour retardateur, signe de ce signe qu’est la parole, opaque instrument qui sert paradoxalement à se cacher pour se révéler, pour trouver une nouvelle patrie de l’âme et de sa sensibilité, lui permet de revenir à lui-même, mais en se narrant, en racontant le roman de Jean-Jacques, que l’anamnèse met dans une perspective savamment orientée. Starobinsky souligne que Rousseau a retrouvé le mythe platonicien du retour d’exil de l’âme, en quête de l’absolu qu’est l’enfance lovée en nous. Mais singulier dé-couvrement que de se couvrir du vêtement de l’authenticité, qui risque parfois de se transformer en tunique de Nessus… L’acceptation du monde comme il est, de sa folie, si l’on veut, résignation amusée et quelque peu mélancolique parfois que l’on trouvait chez Marivaux dans son théâtre, et surtout dans ce savoureux plaidoyer pour le mensonge doux et jouissif qu’est Le Paysan parvenu, sans compter les romans libertins, tels ceux de Crébillon, est une sagesse que ne peut comprendre un Jean-Jacques raidi par l’obstacle qu’il voit partout dans la quête d’une coïncidence avec lui-même. Même lorsqu’il y parvient, comme sur l’Île Saint-Pierre, ou dans tel passage des Confession, face à un paysage sublime de montagne, ou dans tel bocage du Forez, c’est toujours avec quelque référence littéraire qu’il l’effectue, par exemple le passage des Alpes par Hannibal et ses éléphants, ou l’inévitable Astrée d’Honoré d’Urfé, ou bien en projetant sa subjectivité dans l’objet, comme le feront les romantiques. On a en effet parfois procédé abusivement à des comparaisons entre ces instants où le temps semble s’arrêter, y compris dans la mouvance phénoménale du monde, où la conscience semble s’oublier pour adhérer à l’instant essentiel, comme si l’être même était saisi par la contemplation, et le bouddhisme zazen, si prisé à notre époque. Mais c’est peut-être là une illusion. Car, outre la réfection par l’écriture de tels moments du passé, re-façonnage qui octroie à l’expérience, par le souvenir formalisé, un surcroît d’intensité (« Les objets font moins d’impression sur moi que leurs souvenirs », écrit-il), le bonheur de paix évoqué n’est qu’une fusion momentanée d’une subjectivité avec la perception, un miroir de soi-même, comme l’illustrait parfaitement cet autre rousseauiste qu’était Stendhal (il est vrai mâtiné de voltairianisme), qui écrivait, dans La Vie de Henri Brulard, que le paysage était comme un archet qui jouait sur son âme. Au demeurant, quelles descriptions concrètes avons-nous, qui donnent prise à la remarque, fondée néanmoins, que Rousseau nous fit voir la montagne ? Les passages qu’il chante, par exemple au début de La Nouvelle Héloïse, la montagne valaisanne (songeons à l’opéra italien, qu’il affectionnait) sont les relations, surtout, de ses dispositions intérieures, de ses réactions : le paysage, tout à coup délivré du « voile » qui s’était abattu après l’« injustice » de Bossey, est celui de son âme et de son cœur, et nous en dit plus sur Jean-Jacques que sur une « nature » dont il est ardu de saisir le concept, si tant est qu’il n’y en ait qu’un. Comme Rousseau l’expliquera dans sa troisième Lettre à Malesherbes, l’expérience intuitive ne rend pas vraiment nécessaire le dévoilement matériel de la nature – en quoi il rejoint Augustin et Pétrarque. En mêlant, comme par « magie », passivité et conscience aiguë, il parvient à nier l’espace, ou plutôt à s’épandre en lui, à fusionner avec le tout, à éprouver le sentiment de légèreté que donnerait un état de lévitation doublé d’une impression d’ubiquité. La « découverte » du paysage, comme chacun sait, est une construction. De Lorenzetti à Gainsborough, l’ouverture de l’œil à la beauté extérieure est une illusion, car cet organe de la vision est tourné davantage vers l’intériorité. En suivant l’histoire du paysage en Occident, nous pouvons y suivre la trajectoire d’une subjectivité de plus en plus envahissante, fondée surtout sur le sentiment, l’affectivité, la reconnaissance de l’individu singulier, et un sublime que Burke a explicité en 1757, cinq ans avant la parution de La Nouvelle Héloïse. Dans une société holiste, intégrale, où la subjectivité ne s’est pas détachée de l’Ordre universel, il n’existe pas de paysage.

 

Du reste, la question de savoir si le refus de l’argent, de l’industrie, du travail (considéré comme le premier signe de la suffisance et de l’orgueil), du Paris sophistiqué et mondain traduit un conservatisme virulent, est sans doute une interrogation viciée, dans la mesure où adhésion et rejets doivent s’appréhender en fonction d’une perspective historique donnée et d’un contexte déterminé qui procure sa véritable signification, toute relative, aux phénomènes culturels et sociaux qu’il inclut. Ainsi la critique « écologique » de la technique menée par Heidegger présente une autre profondeur qu’une recherche hédoniste d’un coin vert pour y passer sa retraite. De même la vision négative que Rousseau détient de l’argent est-elle plus proche de l’hégélianisme de gauche et des Manuscrits de 44 du jeune Marx à la recherche de l’authenticité humaine, que du Marx de la maturité. Rousseau relate ses réticences à entrer dans une pâtisserie, par répugnance à compliquer une relation qui aurait dû être très simple, « naturelle ». Le larcin sera, pour lui, plus moral que le truchement faux d’une monnaie qui s’apparente au commerce langagier. Quoiqu’il ne soit évidemment pas faux de mettre l’accent sur la dimension aliénante de l’argent (et du langage), il est aventureux d’en faire un geste conservateur, ou même révolutionnaire. Telle posture obéit souvent à un conformisme imitatif ou paresseux. Un bobo actuel qui, en villégiature dans sa maison de campagne, proteste contre le bruit des tracteurs ou des tronçonneuses, est-il pour autant « conservateur », lui qui, peut-être, aimera conduire un tout terrain ? Nietzsche pensait que l’aristocratie européenne avait entamé son déclin au début du XVIIe siècle, et que le signe de cette décadence était l’entichement pour la pastorale, cette fuite utopique vers un imaginaire pacifié, romanesque et amollissant. Louis XV avait montré du goût pour le Devin du village. Le penchant de Marie-Antoinette pour les Bergeries n’était somme toute qu’une annonce subliminale de la tragédie à venir : en optant pour les moutons, on se livrait à la fureur d’un Danton à la chevelure léonine. L’expression superlative de la subjectivité, ombre du baroque, est le pendant de la construction mathématique et mécaniste d’un univers désormais accessible à la raison. Honoré d’Urfé et l’opéra offrent un parallèle avec Galilée et Descartes, de la même façon que le préromantisme, dont Rousseau est une figure, est le double inversé du rationalisme des Lumières. Mais au fond, ces deux pôles représentent les deux orientations d’un pendule historique qui ne possède qu’une seule et même finalité, celle, occidentale, de mettre fin, un jour, au vieux monde. La Raison instrumentale et le moi hyperbolique sont deux expressions d’une modernité agissante, deux machines qui œuvrent de concert. La Révolution, par exemple, qu’on a voulu considérer comme l’immixtion de la Raison dans l’histoire, est une formidable explosion de passion romantique.

 

L’adoption du style romain, et des mœurs spartiates, n’étonne pas. Ce siècle, dont l’élite cultivée a appris la rhétorique oratoire républicaine chez les jésuites – il n’est qu’à lire le discours du Vieillard tahitien dans le Supplément au voyage de Bougainville, de Diderot -, même si Rousseau fut un autodidacte – mais ses Discours sont des exercices scolaires, des  compositions de concours – est imprégné d’Antique. À l’époque du marxisme triomphant, un débat d’école a parfois mis aux prises ceux qui pensaient que les idées ont quelque importance dans l’orientation des événements, et leurs adversaires, qui privilégient la puissance de l’action en considérant que les références idéologiques sont des habillements, ou des servantes de la politique pratique. Au fond, l’éclatement de la révolution fut une incroyable expérimentation, puisqu’elle sembla illustrer ce que l’on avait mis un siècle à élaborer théoriquement. Il ne faut pas croire pour autant que les acteurs d’un combat qui changeait de figure à une vitesse extrême, et qui, dans le sang et les cris, s’éliminaient les uns et les autres de façon expéditive, tenaient des livres dans une main pendant que la seconde arborait la pique. Une idée quitte le papier imprimé pour se diffuser dans la société, quitte à se diluer et à perdre de sa profondeur, pour parvenir, de manière plus ou moins confuse jusqu’à la conscience des hommes, à qui elle apporte une certaine compréhension de ce qu’ils font. Que seraient devenus Voltaire et Rousseau s’ils avaient vécu jusqu’à la terreur ? Voltaire, anglophile, aurait peut-être été emporté avec les monarchiens, à moins qu’il eût partagé le sort des Girondins, quoiqu’il eût été plus vraisemblable qu’il fût resté à l’abri à la frontière suisse. Rousseau est l’un des rares républicains des Lumières, un membre du tiers état.  Dans  son Discours sur l’origine de l’inégalité…, paraphrasant le Montaigne des Cannibales, mais avec une indignation violente que le Bordelais n’avait pas, il s’exclame : « Il est manifestement contre la loi de nature, de quelque manière qu’on la définisse, qu’un enfant commande à un vieillard, qu’un imbécile conduise un homme sage et qu’une poignée de gens regorge de superfluités, tandis que la multitude affamée manque du nécessaire ». Cette rhétorique enflammée, tout à fait contraire au conservatisme, lequel, du moins si l’on s’en tient à la surface des choses, a justement pour fonction de persuader que les « absurdités » relèvent d’une haute sagesse alliée à la folie des hommes, ne pouvait qu’aller droit au cœur des sans-culottes. Mais notre Genevois aurait-il supporté la promiscuité des militants, lui, le solitaire, l’ermite ? Au même moment, Henri Beyle, qui avait onze ans, et qui venait, sous l’œil horrifié de sa famille, de manifester la plus grande joie à l’exécution du roi, en qui il voyait une doublure de son père, fréquentait avec écœurement le cercle grenoblois des Jacobins, avec lesquels il se jugeait en parfait accord politique, mais qui avaient le défaut d’être sales et de puer. Pour jauger de l’influence de Rousseau, il ne faut pas s’arrêter au seul Robespierre, qui était en effet rousseauiste. C’est au niveau des sectionnaires des clubs, chez les Montagnards de base, et surtout les enragés, qu’il s’agit de le retrouver, et surtout après le 2 juin 93, où la démocratie directe chère à l’admirateur de Genève semblait s’imposer. On y découvre des comportements de « gauche », la revendication de l’égalité, du « maximum », c’est-à-dire l’expression du ressentiment social, ainsi qu’une antique mémoire des soulèvements populaires français, fondés sur une vision utopique, la guillotine étant comme une déesse vorace, Kali en action, rendant tout le monde à une commune condition nivelée. Mais il y a aussi la tentation putschiste, l’antiparlementarisme que l’on rencontrera  le 18 Brumaire, et qui, là, s’exprime en menaçant les représentants du peuple avec les bouches de canons. C’est peut-être, paradoxalement, dans la relation fusionnelle entre un empereur et la France que s’exprimera le mieux cette volonté populaire qui irrigue le Contrat social. De même Valmy avait fait prendre conscience que la Nation existait, et combattait. Être « patriote » désignait son appartenance. C’était une idée nouvelle, comme le bonheur. Elle n’était nullement conservatrice. La nation, le patriotisme seront d’abord de « gauche », avant d’être, après l’affaire Dreyfus, l’apanage de la droite.

 

Rousseau « anarchiste » ? « Fasciste » ? Peut-être les deux. Mais en tout cas furieusement moderne, et même postmoderne. Edmund Burke, dans son essai polémique sur la Révolution française, s’en prit aux idéologues des Lumières qui, répudiant tout legs historique, toute tradition, toute mémoire sédimentée du passé, avec ses préjugés, ses croyances, ses certitudes, fondaient la nouvelle société sur le mythe du progrès, et surtout sur une vision atomique de la société, théorisée par Hobbes, sur une assemblée d’individus libres qui décidaient de se lier par un contrat. La critique du conservateur anglais est d’une pertinence inégalée. Il ne s’agit pas de reprendre son argumentation, bien qu’on aurait tout intérêt à observer de près l’éducation que prône Rousseau dans L’Émile, apprentissage qui est censé se passer des sciences, de l’Histoire et des livres.

 

Dans son dernier livre consacré aux « pédagogues » (Essai historique sur l’utopie pédagogique, Éditions du Cerf), Jean de Viguerie analyse L’Émile ou de l’éducation (1762). Il relève que les personnages de ce traité-fiction sont abstraits : Émile n’a « ni parents, ni frères et sœurs », et le gouverneur « n’a pas de nom », ni de passé apparent. Le propre du « conservateur » étant une prédilection particulière pour la généalogie, la filiation, la lignée, Rousseau s’inscrit manifestement dans ce qui lui est contraire. Le but de l’ouvrage, en effet, n’est pas de préserver un héritage, mais de « façonner » un être. On est dans le constructivisme pur. L’« éducateur » a, de ce fait, un rôle majeur, puisqu’il est le maître de sa créature. Nul moyen d’échapper à cette emprise, à l’opposé de l’être inséré dans une tradition, socle solide à partir duquel il est en mesure d’affronter l’altérité du monde. Tout au contraire, Émile est le jouet des lubies de son formateur, comme le sont les élèves de maintenant. Pire, il est manipulé : « Qu’il croie toujours être le maître, enseigne Jean-Jacques au gouverneur, et que ce soit vous qui le soyez. Il n’y a point d’assujettissement si parfait que celui qui garde l’apparence de la liberté; on captive ainsi la volonté même » ». Le pédagogue marie entre autre sa marionnette à vingt-deux ans, à la jeune fille qu’il lui a choisie. Après ces préceptes d’un impeccable cynisme, et qui sont susceptibles d’être transférés dans le champ politique, dans une démocratie directe, par exemple, Rousseau s’attache à faire de son élève un parfait imbécile. Il suivra les mouvements de sa nature, sans plus, puis apprendra un métier manuel. Le savoir sera répudié comme inutile : « J’enseigne, dit-il, un art très long, très pénible, c’est celui d’être ignorant ». Il y parvient fort bien, et, en refusant les livres, « il refuse l’héritage que la cité porte en elle, l’héritage transmis par la tradition et par les livres », vouant le jeune Émile à une solitude intellectuelle, culturelle fatale. Solitude qui est le lot de l’homme moderne, l’exil de la table rase.

 

Comme Descartes rejetait l’illusion de la perception, Rousseau, en effet, dans  son Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes, opuscule au demeurant remarquable par ses intuitions anthropologiques et ethnologiques, que Diderot fera siennes dans son Supplément au Voyage de Bougainville, commence par « écarter les faits », et s’en tient « à des raisonnements hypothétiques et conditionnels ». Autrement dit, il refuse l’apport de la tradition historiographique pour aller aux principes. Concrètement, jusqu’à l’innocence qui subsiste sous les strates de vices que le Mal a déposés dans ce temps où l’homme s’est écarté de l’état de nature. Rousseau, qui n’est pas à un paradoxe près, est un patriote qui refuse le passé. Comme l’utopie contemporaine, libérale et mondialiste prétend la réaliser, il rêve d’une fin de l’Histoire. Elle est une longue série de souffrances, le triomphe de l’injustice, de l’inégalité, de l’esclavage et du mensonge, lequel est porté par l’opacité d’un langage qui a rompu avec la langue originelle, proche de la musique. De ce fait, l’art de la « tromperie » est aussi supprimé : l’étude des langues, des humanités, de la rhétorique est exclue.  Rhétorique dont Rousseau était parvenu à répandre le charme dans toutes les bonnes familles de l’aristocratie française, bien heureuse de pouvoir frissonner ou pleurer sur les souffrances de l’âme sensible !

 

L’être idéal est donc déraciné, détaché de tout lien autre que ceux qu’il s’est donnés, ou qu’on a fait en sorte qu’il acquière. Livré au flot des sensations, qui le portent à la connaissance de lui-même, perception en premier lieu empirique, mais aussi imprégnée d’une potion onirique envoûtante, toujours en passe de devenir poison, pharmakon portatif à l’usage de l’individu en quémande de place sociale et de reconnaissance, Jean-Jacques est atteint de dromomanie, d’errance frénétique, sa « manie ambulante », comme il le dit lui-même. En effet, partir, c’est se délivrer des contingences de la vie sociale, c’est s’abstraire des rets de la « politesse », des civilités contraintes, et c’est aussi s’arracher à un passé, sans avoir encore abouti à une condition qui reste à l’état de projet, ou plutôt d’hypothétique destination. Il y a du bouchon qui flotte dans le voyage, surtout s’il obéit aux caprices de la fantaisie et des plaisirs du changement. Le monde en est livré, délivré, libre, comme une page blanche offerte à l’imagination créatrice. La réalité y perd son poids d’angoisse. La solitude n’y est plus pénible. Jean-Jacques se trouve au « pays des chimères ». Ses vertiges, au bord des gouffres, lui procurent les délices du vide. Et, à pieds, il parcourt des centaines de kilomètres, quitte à repousser avec horreur les parcelles de réalité déplaisante qui, malgré tout, parviennent quand même à égratigner ses rêves, comme dans le Forez, ou à Vevey, le lieu-même où se situe le cadre de La Nouvelle Héloïse !, où il trouve étrangement que « le pays et le peuple dont il est couvert ne [lui avaient]  jamais paru faits l’un pour l’autre ». La patrie de Jean-Jacques peut être dépeuplée, pourvu qu’elle soit pittoresque.

 

Bien que Baudelaire semblât donner raison à Rousseau, en enjoignant, dans son article « Prométhée délivré », de ne jamais  confondre « les fantômes de la raison avec les fantômes de l’imagination [car] ceux-là sont des équations, et ceux-ci des êtres et des souvenirs » – et il affirmait, à la ligne précédente : « Or, la grande poésie est essentiellement bête, elle croit, et c’est ce qui fait sa gloire et sa force », toutes remarques qui siéent parfaitement à Rousseau, qui fut un immense poète, il n’avait pas de mots assez durs pour ridiculiser – au même titre que George Sand, cette « vache à lait de la littérature » (comme l’écrivait plaisamment Nietzsche) – un spécimen quasiment pur de plébéien, de révolté démoniaque, représentant d’une modernité démocratique détestée pour qui, disait-il dans ses « Notes nouvelles sur Edgar Poe », « une sensibilité blessée et prompte à la révolte [tenait] lieu de philosophie ». Le poète des Fleurs du Mal partageait le même mépris que Hegel pour « la soi-disant philosophie » selon qui « la vérité est ce que chacun laisse s’élever de son cœur, de son sentiment et de son enthousiasme sur les objets moraux, particulièrement sur l’État, le gouvernement, la constitution ». Et Hegel ajoutait, dans la préface des Principes de la philosophie du droit : « Cette platitude consiste essentiellement à faire reposer la science, non pas sur le développement des pensées et des concepts, mais sur le sentiment immédiat et l’imagination contingente, et à dissoudre dans la bouillie du cœur, de l’amitié et de l’enthousiasme cette riche articulation intime du monde moral qu’est l’État, son architecture rationnelle […] ».

 

Il est vraisemblable que Rousseau aurait fait bon ménage avec les « Indignés » actuels. Mais, plus largement, nous retrouvons chez lui les traits du Narcisse postmoderne, que Christopher Lasch a analysés, ce produit du monde néolibéral, sensualiste, hédoniste, individualiste, rétif aux contraintes, à la hiérarchie, au principe de réalité, pétri de contradictions, son égocentrisme, ses « illusions sporadiques d’omnipotence » ayant besoin, notamment, d’autrui « pour s’estimer lui-même ». Lasch ajoute, comme pour expliquer la vocation d’écrivain de Jean-Jacques, et ses justifications copieuses : « il ne peut vivre sans un public qui l’adore ». Mirabeau fait cette reproche à Rousseau : « Vous avez beaucoup vécu dans l’opinion des autres », et ce dernier : « J’aimerais mieux être oublié de tout le genre humain que regardé comme un homme ordinaire ».  Mais tout le monde n’est pas Rousseau, dût-on écrire sa vie.

 

Comme lui, le Narcisse postmoderne, ayant refusé le péché originel, « est hanté, non par la culpabilité [Rousseau aura toujours une explication idoine pour la transférer sur la société – y compris après l’abandon de ses enfants] mais par l’anxiété ». Pour la combattre, pour ainsi dire de manière thérapeutique, il s’agit de « vivre dans l’instant […] vivre pour soi-même, et non pour ses ancêtres ou la postérité ». C’est pourquoi « […] la dépréciation du passé est devenue l’un des symptômes les plus significatifs de la crise culturelle […] ». La quête de la reconnaissance presse d’« […] établir des rapports authentiques avec autrui », ce qui, paradoxalement, rend propice la prolifération de cet artifice qu’est la « rhétorique de l’authenticité ». Le refus des codes, des conventions, et d’une certaine « hypocrisie » (comédie, jeu théâtral) inhérente à la vie sociale a pour conséquence une régression vers l’enfance, sur le mode de l’expression instinctive, et la tentation de se perdre dans le sentiment océanique de la vie, décliné à l’infini par le marché des nouvelles spiritualités, qui offre ce qu’Emerson appelle « une relation primordiale avec l’univers » », et aussi par un tourisme, un nomadisme avide de perte de soi dans un univers « exotique » (ou dans les aéroports), qui n’est en fait que le fantasme d’êtres inquiets, de cette grosse classe moyenne qui a colonisé la société.

 

Certes, l’éthique de Rousseau n’encourageait pas a priori à un « retrait de la chose publique », et la Révolution française, ainsi que les tendances politiques qui se sont réclamées de lui, l’attestent. Mais une pensée véritable, si tant est qu’elle soit toujours homogène, renferme une logique interne qui, tôt ou tard, manifeste ce qui était latent en elle. C’est pour cette raison qu’il n’est pas absurde d’avancer que notre monde est devenu rousseauiste, comme jadis il était chrétien.


Claude Bourrinet


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« L'Inquisition médiatique » de Francis Puyalte

« L'Inquisition médiatique » de Francis Puyalte

Ex: http://www.polemia.com/


De minimis non curat praetor
, dit l’adage latin, mais il n’est pas de sujet, si subalterne soit-il en apparence, qui échappe aux champions de la désinformation. On ne s’étonnera donc pas de voir ceux-ci à l’œuvre dans le traitement des faits divers, ce qui est logique dans la mesure où ces derniers passionnent un public trop souvent, hélas, indifférent à la politique. _________________________________________________________________________________________

 

Au lendemain du premier tour de la présidentielle, Valeurs actuelles révélait le résultat des votes internes organisés au Centre de formation des journalistes et à l’Ecole supérieure des journalistes de Lille : soit 100% des voix pour la gauche dans le premier, et 87% dans la seconde, Nicolas Sarkozy et Marine Le Pen n’obtenant pas un seul suffrage de la part des étudiants qui, demain, seront nos « dealers d’opinion » !

On sait depuis longtemps à quoi s’en tenir sur la désinformation journalistique en matière politique. Dans L’Inquisition médiatique, Francis Puyalte, ancien de Paris-jour, de L’Aurore puis du Figaro, démontre que l’esprit partisan est également de règle, et donc le public est tout aussi fourvoyé en matière de faits divers. Et de citer en exemple le scandale d’Outreau, le « naufrage » des Kurdes (pseudo-irakiens et soi-disant persécutés) du cargo East Sea échoué près de Fréjus en 2001 et surtout l’affaire Kamal, dont l’opportune relecture par Puyalte occupe la moitié du livre. Rappelons pour ceux, sans doute nombreux, qui l’auraient oublié que, pour justifier l’enlèvement de sa petite fille Lauriane et sa fuite aux Etats-Unis, le Franco-Marocain Karim Kamal avait accusé son ex-femme Marie-Pierre Guyot, fille d’un haut magistrat, d’avoir violé et fait violer la gamine lors d’orgies titanesques auxquelles aurait participé le gratin de la justice et de la police niçoises, en particulier le doyen des juges d’instruction Jean Pierre Renard et le procureur général Paul-Louis Auméras (*).

Pendant des lustres, ces accusations gravissimes, mais qui n’ont jamais reçu l’ombre d’un début de preuve malgré de nombreuses enquêtes, ont fait régner dans les tribunaux des Alpes-Maritimes un climat délétère, encore attisé par l’attitude équivoque du procureur Eric de Montgolfier, successeur d’Auméras et, semble-t-il, plus enclin à hurler avec les loups de presse qu’à établir la vérité et à protéger les institutions.

A la remorque du Monde

Or, qui avait lancé la rumeur ? Le journaliste Hervé Gattegno, alors protégé, au Monde, du fanatique Edwy Plenel – qui, aujourd’hui patron du site Mediapart, peut à bon droit se vanter d’avoir eu la peau de Nicolas Sarkozy en faisant état, peu avant le scrutin présidentiel, des allégations d’un ministre libyen affirmant que la campagne du vainqueur de 2007 avait été financée à hauteur de 50 millions d’euros par le colonel Kadhafi. En reprenant l’argumentation de Karim Kamal, il s’agissait pour le tandem Plenel-Gattegno de jeter l’opprobre sur Nice, ville restée trop « médeciniste » aux yeux de ces moralistes.

Francis Puyalte montre d’ailleurs bien le rôle moteur joué par Le Monde dans le traitement des faits divers. Il faut se souvenir, d’ailleurs, de la place extravagante réservée en 1986 par ce quotidien dit « de référence » à la mort accidentelle de l’étudiant manifestant Malik Oussekine dont le décès, attribué à la « violence policière », obligea Jacques Chirac et Alain Devaquet à remiser leur réforme des Universités… et d’une manière générale à oublier toutes les promesses faites à l’électorat droitier. Or, loin de se livrer à des investigations personnelles pour tenter de démêler le vrai du faux, presse écrite et télévisions se mettent à la remorque du Monde et en adoptent toutes les thèses. Comme si ce quotidien était leur directeur de conscience.

Et malheur aux dissidents – fussent-ils collaborateurs du Figaro – qui tentent de faire entendre leur vérité ! Ils sont à leur tour victimes de l’Inquisition médiatique, traités de racistes ou d’ « anticommunistes primaires », tel l’auteur qui, aujourd’hui retraité, se souvient : « J’ai couvert presque toutes les grandes manifs des années 1970-1980. Elles m’ont éclairé sur le rôle de la presse, son singulier suivisme, sa propension à aller dans le sens du vent, qui soufflait souvent de l’Est […] Certes, je fus témoin, bien sûr, de quelques excès et même de bavures [policières]. Mais, en général, je constatais et j’admirais la placidité et le sang-froid des CRS et gendarmes mobiles qui supportaient pendant des heures les injures les plus abjectes […], les cailloux et les pierres, les jets d’œufs pourris et les cocktails Molotov dans l’attente d’un ordre, qui ne venait pas. » Surtout face aux « bandes ethniques », « un phénomène que je m’honore de ne pas avoir occulté », écrit Francis Puyalte en insistant sur la discipline de ces bandes allogènes « dont le seul but était le pillage ». Un but ignoré par les lecteurs du Monde

Ecrit sans prétention par un journaliste « à l’ancienne » formé non dans quelque « prestigieuse » école mais aux chiens écrasés – et à la lecture de son « cher Céline » ! – et enrichi d’une intéressante préface de Christian Millau, ce témoignage éclaire sur la nocivité et l’omnipotence des forces de désinformation, auxquelles aucun domaine n’est étranger dès lors qu’il s’agit de culpabiliser le lecteur lambda.

Florent Dunois
8/05/2012

Francis Puyalte, L’Inquisition médiatique, préface de Christian Millau, Dualpha éditions, Collection Vérité pour l’Histoire, octobre 2011, 338 pages.

(*) Aux mêmes éditions et dans la même collection, Paul-Louis Auméras livre son propre témoignage dans Parcours de proc, préfacé par François Missen. 380 pages.

Voir article de Polémia :

Comment les écoles de journalisme enseignent le conformisme (Polémia 13/12/2011)

Correspondance Polémia 10/05/2012

Philippe Conrad présente Géopolitique de la France, par Pascal Gauchon


Philippe Conrad présente

Géopolitique de la France, par Pascal Gauchon

par realpolitiktv

mardi, 15 mai 2012

Robert Steuckers:lezing "Arabische Lente", Hasselt, 8 mai 2012

Robert Steuckers:

Lezing "Arabische Lente"

Hasselt, 8 mai 2012

La Grèce peut elle suivre la trace de l’Islande ?

La Grèce peut elle suivre la trace de l’Islande ?

Tandis que la crise grecque savamment instrumentalisée par les médias du système ne cesse de s’amplifier, l’Islande sans coup férir a mis au pas les banksters britanniques.

L’Islande, petit pays européen, mais non enchaîné aux folles décisions des technocrates bruxellois, écrasée il y a peu par une dette colossale auprès des banques britanniques recouvre progressivement sa liberté. L’Islande s’émancipe peu à peu de l’étau des marchés financiers et avec elle les contribuables islandais.

De quoi faire réfléchir les Grecs. Les Islandais ont tout bonnement refusé de payer cette dette datant de 2008 et se sont même payés le luxe de faire démissionner le gouvernement, et surtout de faire réécrire une constitution. Occulté par les médias de l’oligarchie, un fait important s’est déroulé le 23 avril dernier, puisque le verdict concernant l’ancien Premier ministre islandais Geir Haarde a été rendu. Comparaissant devant un tribunal spécial à la demande du Parlement, l’ex-Premier ministre a été reconnu coupable de ne pas avoir convoqué de réunion ministérielle pour discuter de la situation qui a conduit le pays au bord du gouffre, alors que le système bancaire islandais implosait et plongeait le pays dans une grave crise.

En refusant l’asservissement, l’Islande montre donc le chemin à suivre aux peuples européens noyés sous les cures d’austérité et les plans de renflouement de la Troïka ?

Effectivement, puisqu’il s’agit d’une véritable révolution démocratique et anticapitaliste à l’heure où d’autres pays comme la Grèce mais aussi certainement l’Espagne ou l’Italie sans oublier la France sont proches de l’asphyxie.

La semaine dernière, la Grèce a, lors d’une élection partielle dit non à l’austérité et vient de faire rentrer au Parlement des députés radicaux en se moquant de ce qu’en pensent Moody’s ou les chancelleries. De quoi nourrir l’avenir d’espoir à l’aune de ce qui s’est produit en Islande. La mobilisation du peuple islandais s’est traduite par un succès inespéré en faisant payer le coût de cette crise aux responsables.

Ainsi, 93 % des Islandais ont refusé que leur pays assume les dettes privées, et ont rejeté par référendum citoyen le sauvetage des banques capitalistes, laissant plonger certaines d’entre elles. L’Islande, qui a enregistré une croissance de 3,1 % en 2011, vient de donner une leçon aux autres pays européens qui croulent sous la dette.

Novopress

Rapaille Reportage over Junge Freiheit

Rapaille Reportage over Junge Freiheit

http://podcast.radiorapaille.com/show/rapaille-reportages/item/721-rapaille-reportage-over-junge-freiheit

Geschreven door

Zondag 9 oktober kan je de integrale lezing van Mina Buts horen die ze op 1 oktober gaf tijdens de bijeenkomst die door de Deltastichting en Radio Rapaille was georganiseerd in De Beest.

Mina sprak in het Nederlands over dit neo-conservatieve weekblad dat ondanks terreur, boycot en algemeen doodzwijgen al 25 jaar vanuit Berlijn haar eigen kijk op de (inter)nationale politiek en samenleving geeft.

Radio Rapaille biedt de nieuwsgierige luisteraar nu de  gelegenheid om kennis te maken met een uniek mediaproject.

En als je jouw favoriete top 3 invult voor de Rapaille Top 100 maak je ook nog eens kans op één van de 3 jaarabonnementen op dit prima weekblad twv € 169,- !!!

Ga dus snel naar: http://top100.radiorapaille.com

 

Philippe Conrad présente "La Nouvelle impuissance américaine", d'Olivier Zajec


Philippe Conrad présente

"La Nouvelle impuissance américaine", d'Olivier Zajec

par realpolitiktv

lundi, 14 mai 2012

Syrië & Iran: Een reëel-historische visie

http://omroepodal.podomatic.com/entry/2012-05-03T15_19_10-07_00

http://podcast.radiorapaille.com/show/rapaille-reportages/item/2431-syri%C3%AB-iran-een-re%C3%ABel-historische-visie

Syrië & Iran: Een reëel-historische visie

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Lezing door Robert Steuckers voor NSV! Gent op 08-03-2012

Iran: schurkenstaat en bedreiging voor de wereldvrede of land in isolement gedreven?
Syrië: onderdrukte massa in opstand tegen een dictator of een Egyptische wissel van de wacht?


Voor beide landen zijn de voorbeelden reeds gekend. In Irak zijn 9 jaar na de start van de oorlog nog steeds geen massavernietigingswapens gevonden, laat staan vrede. Libië wacht nog steeds op haar democratie die de NAVO-interventie ze in de schoot zou werpen. Intussen horen we telkens dezelfde verhalen weer terugkomen en dringt de vraag op of we geen self-fulfilling prophecy in de hand werken.


Robert Steuckers is een van de meer ervaren geopolitieke experts van het land. Hij houdt onder andere een blog in zeven talen bij (http://euro-synergies.hautetfort.com/). Tijdens de conflicten in Libië hield hij voor NSV! Hasselt reeds een diepgaande uiteenzetting (http://www.youtube.com/watch?v=Q_nAXrbnP4Y).

Een uitgelezen kandidaat om deze conflictzones toe te lichten!


 

Nolte, Nexus und Nasenring

Nolte, Nexus und Nasenring

von Thor v. Waldstein

Ex: http://www.sezession.de/

gerlich-nolte.jpgÜber die Späten Reflexionen und die Italienischen Schriften Ernst Noltes ist es zwischen Siegfried Gerlich, Thorsten Hinz und Stefan Scheil zu einer Debatte gekommen (Sezession 45 und Sezession 46). Sie hat deutlich gemacht, wie ambivalent der Blick auf das Werk des im 90. Lebensjahr stehenden Geschichtsdenkers sein kann. Das spricht nicht zuletzt für den Autor Nolte, dessen Feder es offensichtlich gelungen ist, geistige Attraktion für ganz unterschiedliche historische Denkansätze zu entfalten.

Dieser Befund deckt sich mit der Erfahrung des Verfassers dieser Zeilen, der fast jedes Werk Noltes gerade wegen dessen nüchtern-sezierendem Stil mit Gewinn gelesen hat, obwohl er die Anhänglichkeit Noltes zu dem »liberistischen Individuum« bzw. zu dem von diesem verkörperten »liberalen System« weder teilt noch versteht. Was aber bei jedem, der Nolte gerecht werden will, bleibt, ist der Respekt vor der souveränen Stoffbeherrschung, vor einer bewundernswürdigen Lebensleistung und vor der Unbeirrbarkeit, mit der Nolte die eigenen wissenschaftlichen Erkenntnisse und Thesen gegen das Meer der bundesdeutschen Anfeindungen spätestens seit dem Habermas-Skandal 1986 (dem sogenannten »Historikerstreit«) verteidigt hat.

Und damit sind wir schon bei dem, was bei dem »Sezession-Autorenstreit« vielleicht etwas zu kurz gekommen ist: nämlich der Erforschung der – eminent politischen – Frage, weswegen Ernst Nolte heute in der Bundesrepublik ein historiographischer Paria ist, der unter dem Verdacht des »Verfassungsfeindes« steht (Stefan Breuer) und dessen Werke wertfrei oder gar positiv zu zitieren der beste Weg sein dürfte, die eigene akademische Karriere gegen die Wand zu fahren. Hat diese Stigmatisierung allein mit mißliebigen wissenschaftlichen Erkenntnissen Noltes zu tun oder offenbart die Causa Nolte nicht vielmehr polit-psychologische Wirkmechanismen, die für das Verständnis des Staates, in dem wir leben, von nicht unmaßgeblicher Rolle sind? Hat Nolte mit seiner zentralen These von dem Kausalnexus zwischen Bolschewismus und Nationalsozialismus möglicherweise an Tabus der »Vergangenheitsbewältigung« gerüttelt, die in tieferen Bewußtseinsschichten der homines bundesrepublicanenses fest verankert sind?

Bekanntlich war es Armin Mohler, der sich 1968 – pikanterweise veranlaßt durch einen Auftrag der Bonner Ministerialbürokratie – erstmals gründlich mit dem Phänomen der Vergangenheitsbewältigung befaßte. 1989 widmete er sich demselben Thema erneut und legte im einzelnen dar, wie die Deutschen seit 1945 am Nasenring der Vergangenheitsbewältigung vorgeführt werden. Ausgangspunkt Mohlers war zunächst die Feststellung, daß es weder möglich noch wünschenswert sei, daß ein Volk seine Vergangenheit bewältige. Nicht nur jedem Individuum, sondern auch einem Volk sei ein Recht auf Vergessen zuzubilligen. Diejenigen, die gleichwohl die Maschinerie der unablässigen Vergangenheitsbewältigung in Gang gesetzt hätten, würden dies in der Absicht tun, sozialpsychologisch determinierte Komplexe heranzuzüchten, um diese anschließend in den Dienst bestimmter politischer Ziele zu stellen. Endstufe sei der entortete Deutsche, der angesichts der NS-Katastrophe nach und nach ein perverses Verhältnis zu den Traditionen seiner Vorfahren entwickle, und dessen Deutschsein man am Ende vor allem daran erkenne, daß er alles sein wolle: Europäer, Weltbürger, Pazifist usw. – nur kein Deutscher mehr. Damit erwies sich die Vergangenheitsbewältigung als konsequente Fortsetzung der nach 1945 von der US-amerikanischen Besatzungsmacht ins Werk gesetzten »Re-education«, also des »Versuchs, den deutschen Volkscharakter einschneidend zu ändern, auf daß die politische Rolle Deutschlands in Zukunft von außen kontrolliert werden könne« (Caspar von Schrenck-Notzing).

Man braucht keine besonders gute Beobachtungsgabe für die Feststellung, daß dieser Versuch einer »Charakterwäsche« der Deutschen heute als weitgehend gelungen angesehen werden kann. Der Prototyp des ferngesteuerten, von historischen Komplexen regelrecht aufgeblasenen Deutschen begegnet einem auf Schritt und Tritt. Es gibt keine Talk-Show, kein Lehrerzimmer, keine Redaktionsstube, keinen Seminarraum, wo man sich nicht laufend der zu Tode gerittenen Distanzierungsvokabel »Nazi« bedient, um die Kappung der historischen Entwicklungslinien Deutschlands als »demokratische Errungenschaft« zu feiern. Kurioserweise läßt sich der Bundesbürger durch dieses permanente »Strammstehen vor den politisierten, mythologisierten Begriffen« (Frank Lisson) nicht in seiner höchstpersönlichen Glückseligkeit stören, was Johannes Gross einmal zu der paradox-treffenden Bemerkung veranlaßte, »die Bundesrepublik Deutschland (sei) ein übelgelauntes Land, aber ihre Einwohner sind glücklich und zufrieden«.

1079598_3049332.jpgJenseits dieser privaten Partydauerstimmung, in der man die eigene Vita der Amüsementsteigerung widmet, weiß der Deutsche von heute aber sehr genau, wo und auf welche Schlüsselworte hin er auf Moll umzuschalten hat: beim Befassen mit dem Düsterdeutschland der Jahre vor Neunzehnhundert-Sie-wissen-schon. Gerät man auf diesem kontaminierten Gelände auch nur unter Verdacht, die geschichtspolitischen Dogmen nicht hinreichend verinnerlicht zu haben oder offenbart man gar Ermüdungserscheinungen bei dem Distanzierungsvolkssport Nummer eins, dem Einprügeln auf die herrlich toten »Nazis«, darf man sich nicht wundern, wenn man eines schönen Tages als »Rechtsextremist« o.ä. aufwacht. Diesem Umstand ist es zu verdanken, daß sich zwischenzeitlich die meisten NS-Forschungsfelder in politisch-psychologische »No-go-areas« verwandelt haben, in denen nicht Erkenntnisdrang, sondern penetranter Dogmatismus den (Buß-)Gang der Dinge bestimmt.

Der Nationalsozialismus ist daher weiter der zentrale »Negativ-Maßstab der politischen Erziehung« (Martin Broszat) und darf im Sinne derer, die sich der politischen (Ver-)Bildung von bald drei Generationen in Deutschland gewidmet haben und weiter zu widmen sich anschicken, gerade nicht historisiert werden. Gefragt ist moralisch-verschwommene Befindlichkeit, nicht wissenschaftlich-präzise Analyse. Auf diesem Terrain herrscht ein zivilreligiös aufgeladener Machtanspruch, der hinter Kant und die Aufklärung zurückfällt und der in der Geschichte der europäischen Neuzeit ohne Beispiel ist. Auf diesem, von Psycho-Pathologien beherrschten Feld ist »souverän …, wer über die Einhaltung von Tabus und Ritualen verfügt« (Frank Lisson).

Es geht also um Macht und nicht um Wahrheit, um Deutungshoheit und nicht um historische Erkenntnis, um Kampagnenfähigkeit und nicht um seriöse wissenschaftliche Methode. Es geht darum, jeglichen jenseits des aufoktroyierten Neusprechs liegenden, originären geistigen Denkansatz zu dem historischen Phänomen des Nationalsozialismus sofort zu skandalisieren und damit seiner Wirkung zu berauben.

Der seit 1986ff. in der Öffentlichkeit der Bundesrepublik Deutschland geführte »Streit um Nolte« ist also in seinem Kern keine historische Fachdiskussion, er ist – neben vielen anderen Beispielen dieser Art – ein besonders sig¬nifikanter Ausdruck eines gesteuerten Debatten¬ablaufs in einem unfreien Land. Noltes Nexus-Theorie ist den Politgewinnlern der deutschen historischen Tragödie 1914ff. ein Dorn im Auge, weil sie durch ihren actio-reactio-Ansatz das NS-Singularitätsdogma und den darauf aufbauenden Machtanspruch der Vergangenheitsbewältigung gefährdet.

Daß Lenin und erst recht Stalin keine russischen Dalai Lamas waren, wissen zwar alle; die Bedrohung Europas durch den bolschewistischen Ideologiestaat aus dem Osten muß aber aktiv beschwiegen werden, um den dialektischen Prozeß, von dem die Geschichte des Zweiten Dreißigjährigen Krieges 1914–1945 wie kaum eine andere Epoche zuvor bestimmt wurde, zu entkoppeln. Das dient zwar nicht dem historischen Verständnis, befördert aber den Tunnelblick auf die deutschen Untaten, mit dem sich auch im 21. Jahrhundert gute Geschäfte und konkrete Politik machen läßt.

Diese selektive, dauerpräsente Vergangenheit darf nicht vergehen. Sie stellt ein wichtiges Instrument dar, auf das auch morgen nicht verzichtet werden kann, soll die Bundesrepublik weiter als ein politisch desorientierter Staat erhalten bleiben, dem die Pflege der deutschen Neurosen wichtiger ist als die Gestaltung der deutschen Zukunft. Deswegen kann es nicht verwundern, daß eben dieses sozialpsychologische Neurosenfeld groteskerweise an Umfang und an Ansteckungskraft in dem Maße zunimmt, wie sich der zeitliche Abstand zum 8. Mai vergrößert.

Die seit bald 70 Jahren währende Dauerbesiegung des Zombies aus Braunau hat freilich ihren Preis: Es ist ein – von dem unablässig rotierenden Freizeit-, Unterhaltungs- und Urlaubskarussell nur mühsam zu übertönendes – Klima der Zukunftslosigkeit in Deutschland entstanden, das durch nichts besser gekennzeichnet wird als durch die Kinderlosigkeit eines Landes, in dem die Attribute deutsch und alt immer häufiger zusammenfallen. Manches spricht dafür, daß die ethnische Abwärtsspirale, in der sich die Deutschen heute befinden, viel zu tun hat mit der mentalen Todessehnsucht, von deren süßlichem Verwesungsduft das unablässige Rattern der Vergangenheitsbewältigungsmaschinerie umschleiert wird.

Die Abwicklung der Deutschen (demographische Implosion und »Umvolkung«) ist dabei nur die letzte Konsequenz eines Geschichtsbildes, das den (Auto-)Genozid der Deutschen seit ca. 1970 als gerechte Strafe für das Geschehen vor 1945 auffaßt. Schließlich kann das abstrakt-moralische Gebot, von deutschem Boden dürfe nie wieder Krieg ausgehen, am besten dadurch erfüllt werden, daß die Deutschen von eben diesem Boden ihrer Väter und Vorväter verschwinden, und zwar endgültig. Bei der Vergangenheitsbewältigung geht es somit um alles andere als um historische Erkenntnis oder um wissenschaftliche Seriosität, es geht um Zukunftsverhinderung, »um die Vernichtung alles dessen, was deutsch ist – was deutsch fühlt, deutsch denkt, sich deutsch verhält und deutsch aussieht« (Armin Mohler).

2261792492.jpgWer als junger Deutscher zu einem solch aberwitzigen »mourir pour Auschwitz« nicht bereit ist, wird gnadenlos mit der »Hitler-Scheiße« (Martin Walser) zugedeckt und läuft Gefahr, als »Heide der Gedenkreligion des Holokaust« (Peter Furth) über Nacht seine sozialen Beziehungen zu verlieren. Denn wer ein Tabu übertreten hat, wissen wir seit Freud, wird selbst tabu. Die dazu erforderliche braune Lava wurde und wird von den Niemöllers, Eschenburgs, Wehlers, Benz’, Knopps e tutti quanti seit Jahrzehnten am Blubbern gehalten. Ein Solitär wie Nolte, der – ganz ohne den Mundgeruch der Bewältigungstechnokraten – die historischen Abläufe 1917ff. nüchtern und mit luziden Zwischentönen analysiert, könnte bei diesem Simplifizierungsgeschäft nur stören.

Es spielt dann auch keine Rolle mehr, daß es gerade Nolte war, der, weil er Hitler verstanden und nicht zu »bewältigen« versucht hat, das geschichtsphilosophisch Einzigartige des NS-Judenmordes präzise herausgearbeitet hat (Der Europäische Bürgerkrieg, S. 514–517). Um die jüdischen Opfer des Nationalsozialismus – darunter eine große Zahl patriotischer Reichsdeutscher, für die das Deutschland des Jahres 2012 einen Alptraum dargestellt hätte – geht es den Matadoren der Vergangenheitsbewältigung ohnehin nicht. Ihr Andenken mißbrauchen sie genauso, wie sie jenes an die Männer schänden, die für das Land der Deutschen als Soldaten ihren Kopf hingehalten haben.

Das selektive Erinnern und das Nichtvergessenwollen erweist sich dabei als der sicherste Weg, eine Zukunft der Deutschen zu verhindern. Denn die Kraft zur geschichtlichen Existenz eines Volkes setzt stets voraus, daß es den Willen hat weiterzuleben. Und diesen Willen kann ein Volk nur dann behaupten, wenn man ihm ein Recht zubilligt, nicht nur mit anderen, sondern zuallererst mit sich selbst in Frieden zu leben. Das wiederum setzt voraus, daß Wunden verheilen und irgendwann ein mentaler Neuanfang stattfindet. Dieser ist indes nur denkbar, wenn zuvor der an allen Orten und zu allen Zeiten ausschlagende »Nazometer« (Harald Schmidt) endlich ausgeschaltet wird. Das Geheimnis der Versöhnung ist eben nicht die Erinnerung, schon gar nicht die sakralisierte und instrumentalisierte Erinnerung der heutigen Hüter unserer Vergangenheit, die sich anmaßen, noch die deutschen Jahrgänge 2000ff. nach dem Pawlowschen Taktstock der Vergangenheitsbewältigung tanzen zu lassen.

Deren Zweck erschöpft sich heute nicht nur in »der totalen Disqualifikation eines Volkes« (Hellmut Diwald); Ziel dieser 27. Januar-Kultur (ausgerechnet Mozarts Geburtstag!) ist es, das seelische Immunsystem der Deutschen – auch an den 364 übrigen Tagen des Jahres – so weit(er) zu zerstören, daß die Deutschen schließlich die ethnische Verabschiedung von ihrem eigenen Grund und Boden, die Zweite Vertreibung der Deutschen, die in vielen Stadtteilen deutscher Großstädte schon weit fortgeschritten ist, mindestens gleichgültig hinnehmen, wenn nicht gar als »Urteil« der Geschichte begrüßen.

Ein altes Kulturvolk Europas, dem die Menschheit in der Musik fast alles, in der neuzeitlichen Philosophie das wesentliche und in den Natur- und Geisteswissenschaften sehr viel zu verdanken hat, wäre dann verschwunden. Ob diese »Endlösung der deutschen Frage« (Robert Hepp) eintritt oder nicht, liegt nicht zuletzt an den Deutschen selbst, denen es freisteht, morgen den Nasenring abzulegen und das zu tun, was für jeden Kirgisen, jeden Katalanen und jeden Kurden selbstverständlich ist: nämlich als Volk frei über die eigene Zukunft zu bestimmen.

Literatur:
Siegfried Gerlich: Ernst Nolte. Profil eines Geschichtsdenker, Schnellroda 2010
Ernst Nolte: Späte Reflexionen, Wien 2011
Ernst Nolte: Italienische Schriften, Berlin 2011

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LA ALTERNATIVA NACIONALISTA GANA LAS LEGISLATIVAS EN SERBIA.

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LA ALTERNATIVA NACIONALISTA GANA LAS LEGISLATIVAS EN SERBIA.

 

 

Ex: http://enricravello.blogspot.com/

 
Las elecciones legislativas celebradas en Serbia este domingo han dado como vencedor a los nacionalistas del Partido del Progreso (SNS) que con un 24,7% y sus 73 escaños en la Cámara de Belgrado de votos se convierten en la primera fuerza política del país.
 
El gubernamental Partido Democrático (DS) queda en segundo lugar al lograr un 23,2% de los sufragios, la tercera posición es para los socialistas del SPS, también parte del gobierno saliente con el 16,6%, mientras en cuarto lugar quedan los también nacionalistas del partido democrático serbio (DSS) del ex primer ministro, Vojislav Kostunica. En el hemiciclo serbio logran entrar algunas formaciones liberales y de las minorías étnicas del país, especialmente la húngara. El partido radical (SRS) queda por primera vez sin representación parlamentaria. 
 
En las elecciones presidenciales celebradas el mismo día los resultados obligan a una segunda vuelta en la que se enfrentarán el centrista Boris Tadic, presidente del Partido Democrático que pasa con el 26,8% de votos logrados en la primera vuelta y el nacionalista Tomislav ikolic, del SNS que logró el 25,6% de apoyos. Vojislav Seselj, candidato del Partido Radical (SRS) saca el 3.9%.
 
Sorprende de nuevo –como ya comentamos en el caso de Marine Le Pen, asunto sobre el que volveremos en un próximo artículo- la superficialidad y falta de información de la prensa española y en general occidental a la hora de calificara a Tomislav Nikolic y de valorar su cambio de posición respecto a la entrada de Serbia en la Unión Europea.
 
No se trata como afirman los periodista occidentales de que Nikolic haya moderado su nacionalismo ni que haya dejado de ser pro-ruso para convertirse en partidario incondicional de la entrada de Serbia en la UE. Es necesario señalar que Nikolic salió del SRS y fundó el SNS precisamente por no estar de acuerdo con la dirección de su antiguo partido en la posición sobre la pertenencia de Serbia a la UE.  El SNS abogaba por solicitar el ingreso serbio en las instituciones comunitarias, siempre que se respetasen sus condiciones entre ellas el no reconocimiento de la independencia de Kosovo. El planteamiento del SNS respecto a Rusia no vario en relación a la antigua formación, es más Nikolic aboga por la entrada de su país en la UE dentro de una estrategia de acercamiento entre la UE y Rusia y la creación de un gran espacio europeo centrado, autosuficiente y no dependiente de los Estados Unidos. Estrategia que se reforzó desde que el SNS firmó su alianza política con el FPÖ austriaco, partidario de una misma política continental y que desde hace años orienta gran parte de su actividad diplomática hacia un acercamiento a Moscú, siendo Belgrado escala obligada en este viaje. HC Strache felicitó la misma noche electoral al SNS y al propio Nikolic señaló los resultados electorales que suponían que los serbios apostaban por su ingreso en la UE, pero manteniendo su dignidad nacional. 
 
Enric Ravello
Secretario de relaciones nacionales e internacionales de Plataforma per Catalunya.

Daguir Khassavov, avocat, a appelé à instaurer la charia à Moscou

Daguir Khassavov, avocat, a appelé à instaurer la charia à Moscou. "Nous estimons que nous sommes ici chez nous. Peut-être est-ce vous qui êtes les étrangers. Nous sommes chez nous, et nous allons instaurer les règles qui nous conviennent...". Fracassantes déclarations !
 
"Impressions de Russie"

par Hugo Natowicz

Ex: http://mbm.hautetfort.com/
 
Parfois, les mots ont la puissance des coups. La Russie a été sonnée la semaine dernière par les déclarations fracassantes d'un avocat, Daguir Khassavov, qui a appelé à instaurer la charia à Moscou dans une interview à la chaîne REN-TV. Dans un pays où cohabitent depuis des siècles de nombreuses ethnies et confessions, ce type de déclaration jette un froid. Mais c'est le ton, extrêmement violent, qui a en outre posé problème.


"Nous estimons que nous sommes ici chez nous. Peut-être est-ce vous qui êtes les étrangers. Nous sommes chez nous, et nous allons instaurer les règles qui nous conviennent, que cela vous plaise ou non. Toute tentative pour l'empêcher entraînera une riposte sanglante (…). Nous noierons Moscou dans le sang", a notamment lancé l'avocat, qui a par la suite jugé bon de quitter la Russie pour l'Europe, afin de se soustraire à des poursuites pour "extrémisme".


Pour arriver à ses fins, M. Khassavov compte créer une "Union musulmane" qui réunira les musulmans du monde entier, et instituer dans ce cadre un système judiciaire basé sur la charia. Le responsable expliquait dans l'interview que la justice islamique existait d'ores et déjà, la police russe déléguant régulièrement un certain nombre de dossiers aux responsables religieux dans le cas d'affaire ayant trait aux communautés caucasiennes.


Les responsables musulmans de Russie ont unanimement condamné ces propos, et évoqué une "provocation" destinée à discréditer l'islam en Russie, dans le sillage des attaques dont l'église orthodoxe a récemment été victime. Quelques recherches permettent effectivement de constater que M. Khassavov n'est pas vraiment un "extrémiste", plutôt un provocateur à la personnalité conflictuelle. La diatribe de M. Khassavov a néanmoins fait sauter un tabou, et dénote une banalisation inquiétante des discours.


Une réaction étonnante a émané, contre toute attente, de l'Eglise orthodoxe russe. Le président du Département synodal pour les relations de l'Eglise avec la société, Vsevolod Tchapline, n'a pas exclu l'hypothèse d'une légalisation des tribunaux islamiques. "Il ne faut pas brider la communauté musulmane dans ses possibilités de vivre selon ses propres règles. C'est précisément cette voie qui je pense est d'actualité aussi bien pour la Russie que pour l'Europe occidentale. Mais il est évident qu'il ne faut pas imposer ces règles à d'autres personnes, en dehors sa communauté", a-t-il indiqué. Une déclaration peut-être intéressée, à l'heure où l'Eglise orthodoxe souhaite elle-même s'impliquer plus avant dans la vie politique et morale du pays.


Islams de Russie


Les déclarations de M. Khassavov appellent quelques précisions. Y a-t-il un islam de Russie, unique et indivisible? On peut se demander s'il ne faudrait pas plutôt parler d'"islams russes". Non pas par attachement à la mode de la 'pluralisation', mais parce que l'islam des Tatars et des Bachkirs (islam "eurasiatique") est historiquement intégré à la culture russe, dont il est une composante à part entière. Un deuxième "islam", celui du Caucase, se superpose parfois à des problématiques claniques et à un contexte conflictuel ancien avec la Russie, notamment sur fond de guérilla larvée à laquelle participent des combattants étrangers. Un troisième type d'islam peut être mentionné: celui des migrants en provenance d'Asie centrale, qui alimentent la main-d'œuvre des villes russes. Il est à noter que ces courants n'ont que peu de choses en commun, doublés qu'ils sont d'importantes différences culturelles et ethniques. Au niveau organisationnel, la structure de l'islam est divisée en organisations qui entretiennent de sérieux conflits, notamment celui opposant la Direction spirituelle des musulmans de Russie et le Conseil des muftis de Russie.


Derrière des divisions évidentes, on note toutefois la porosité croissante de l'islam de Russie devant les courants fondamentalistes venus du Moyen-Orient, dont les régions du Caucase sont le principal relais. Un récent rapport consacré à la situation criminogène en Russie en 2011 réalisé par la Parquet général de Russie indiquait qu'un nombre croissant de jeunes musulmans réalisant des séjours d'étude en Arabie saoudite, en Egypte, en Turquie, en Syrie, en Iran et au Pakistan, deviennent "régulièrement à leur retour des émissaires d'organisations terroristes et extrémistes". Rien qu'en 2011, environ 100 jeunes originaires du Daguestan ont réalisé des séjours dans des centres religieux à l'étranger. Au cours de la dernière décennie, ce nombre a atteint 1.500 personnes.


L'influence croissante du Moyen-Orient et de ses dynamiques sur l'islam russe commence à soulever, comme le dénotent les déclarations de M. Khassavov, des questionnements nouveaux. Les musulmans de Russie seront-ils tentés par un islam supranational, niant frontières et cultures, dont l'objectif à terme sera la création d'un "émirat", selon les propres termes de l'avocat tchétchène dans son interview? Il semble toutefois que la polémique liée aux propos de M. Khassavov ne soit pas de nature uniquement religieuse: elle recouvre une problématique ethnique et sociale, inscrite dans le sillage du conflit ancestral opposant Russie et Caucase, et des difficultés qu'ont parfois connues ces populations à coexister.


Il est plus probable que les Russes musulmans luttent pour conserver les acquis d'une religion enracinée historiquement, qui constitue une des facettes d'une "russité" bâtie au fil des siècles. Il s'agirait alors de défendre un "islam européen" et respectueux de la laïcité, selon les mots de l'ancien président tatar Mintimer Chaïmiev. Une tendance assez forte pour constituer un contrepoids efficace aux provocations commes celles de M. Khassavov.

dimanche, 13 mai 2012

Cauchemardons un peu… Sarko à l’OTAN ?

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Richard Cottrell, spécialiste du réseau Gladio et avec son dernier livre sur le sujet, lance un pavé dans la mare: et si on plaçait Sarkozy au poste de secrétaire général de l'OTAN...? Une française au bras financier et un français au bras armé des USA.

Cauchemardons un peu… Sarko à l’OTAN ?

Ex: http://mbm.hautetfort.com/


Il faut reconnaître à Richard Cottrell une grande imagination, en plus d’une documentation abondante. (Il nous amène des révélations diverses dans son livre, qui vient de paraître ces jours-ci et ne nous est pas encore parvenu : Gladio, NATO’s Dagger at the Heart of Europe: The Pentagon-Nazi-Mafia Terror Axis. Il y parle des réseaux Gladio, question fascinante sans aucun doute, dans le mode de la révélation d’évènements intéressants, comme celui dont il parle dans le texte que nous citons plus bas, sur le rôle du général Lemnitzer par rapport à des tentatives contre la vie du général de Gaulle…)
Cottrell ne suppute pas moins que ceci : pourquoi n’offrirait-on pas à Nicolas Sarkozy, pour employer son énergie extrême et le remercier de ses services rendus, le poste de secrétaire général de l’OTAN, lorsque ce poste se libérera (tout de même, dans un an, à moins que…) ?... Cottrell précise, à propos d’un aspect de son hypothèse, – mais cela pourrait être pris pour l’hypothèse dans son entièreté : «I admit that I am entertaining a good deal of speculation here…»


Par conséquent, nous sommes en pleine supputation. Pour autant, ce n’est pas plus bête que le déferlement, le tsunami de désinformation, de mésinformation, de contre-information, etc., que représente aujourd’hui l’“information officielle”, à être prise pour ce qu’elle est, référence absolue du mensonge non moins absolu que dispense le Système dans sa paradoxale lutte autodestructrice pour sa survie. (Paradoxe, certes…) Par conséquent, nous nous intéressons à l’hypothèse de Cottrell, présentée dans EndtheLie, le 9 mai 2012.


«What next for Nicolas Sarkozy, the man whose political legacy may best be summed up as a stunning collision of pride and prejudice? We hear from his own lips that in the wake of bitter defeat he will now retire from active politics. He is relatively but not magnificently rich, after two costly divorces. Doubtless a board room seat or two will beckon, in order to ‘put something on the table’, as the French like to say.


»Will he elect to simply spend more time with his Italian wife, the ex-model and fragrant song thrush Carla Bruni, write his memoirs or other great volumes of historical importance or will he perhaps retire to some philosophical cloister where he will meditate on the future of everything and especially those of his fellow countrymen whose folly is to keep the brie (the ancient president’s favorite fromage) in the fridge?


»There aren’t many top jobs going begging at the moment. The presidency of the European Council – presently held by the strange wizard-like Belgian Herman von Rompuy – is up for grabs in April next year. But that is really a bureaucratic chore which involves a lot of running around Europe to no evident purpose. Not much job satisfaction there so to speak, still less over-endowed with the limelight that Sarkozy so desperately craves.


»There is however one enticing prospect. NATO’s very own Viking, the Great Dane Anders Fogh Rasmussen, is coming to the end of his term of office as Secretary General of the mighty military juggernaut.


»Now there’s a seat vacant that should appeal to a Frenchman with an unsated determination to leave his mark on world affairs. Nor is it strictly speaking expressly political. It is on the other hand one of the great offices of real power in the western camp. Given NATO’s over-arching ambitions to conquer the planet, surely an out-of-work president with time on his hands would find the prospect of playing with real guns and soldiers an alluring prospect? The tonic certainly acted on Anders Fogh Rasmussen, coming as he does from a small country renowned for its inclination to pacifism, like high octane Viagra.


»NATO smiles upon the diminutive ex-tenant of the Elysee Palace. NATO’s fortunes in France have certainly gone through rocky spells. In the mid 60′s President Charles De Gaulle evicted the alliance from its headquarters near Paris on the grounds that persistent attempts on his life could be traced to US-inspired plotting. (See below my new book featuring the leading role in these affairs of top US brasshat General Lyman Lemnitzer).


»The US, in turn, objected to De Gaulle’s stubborn insistence on an independent French nuclear deterrent, the force de frappe (striking force) composed of medium range missiles intended to deter a Russian attack. He considered America’s obsession with ICBM’s (long range rocketry) not only misplaced but more likely to provoke a nuclear war than prevent it. In my opinion, he was right.
»De Gaulle eventually removed all French military personnel from alliance control. Technically France was still a full member of NATO, but she took no further part in its planning or operations. This stand-off lasted for half a century, until the intensely pro-American Sarkozy became president. In 2009 France resumed full NATO duties and obligations.


»That’s a good tick in Sarkozy’s box…»


Suit une longue digression sur ce qui serait, selon Cottrell qui prend décidément son hypothèse au sérieux, le principal obstacle à la nomination de Sarkozy : une opposition de la Turquie, à cause de l’antagonisme de Sarko à l’égard de l’entrée de la Turquie dans l’UE, à cause de l’affaire de la reconnaissance du génocide arménien par la France, etc. Mais, estime Cottrell, nul doute qu’on trouverait une issue, comme on en trouva une dans le cas du Danois Rasmussen, dont la nomination au poste de secrétaire général s’était également heurtée à l’opposition de la Turquie (rançon d’une épouvantable affaire, qui secoua la civilisation, de publication de caricatures peu amènes pour le Prophète, dans le chef de la presse démocratique danoise)… Ainsi, Cottrell, en bon spécialiste des manigances du type Gladio, estime-t-il l’affaire quasiment faite et termine-t-il par quelques considérations assez peu flatteuses sur Sarko. (Ce en quoi il n’a pas vraiment raison, nous semble-t-il, car Sarko n’est ni une cause, ni un fondement de la catastrophe qui frappe la France. Il en est une illustration d’occasion, un moyen de fortune, une représentation quasiment démocratique. Ce serait lui faire un méchant procès et le juger plus mauvais homme qu’il n’est, plus habile et machiavélique politique, que faire de lui le responsable central du cataclysme. Bref, ce serait, en un sens, lui faire beaucoup d’honneur, alors qu’il n’est que le figurant de circonstance qui s’est chargé d’allumer la mèche de la bombe.)


«The pliant globalist Sarkozy needs to be flattered and soothed after his defeat. A French voice at the summit of NATO councils meets a lot of US interests in Europe, at a time where NATO’s raison d’être is questioned in many quarters. […] France is a pivotal player in NATO which – as we saw in Chicago – is desperately seeking a reason for its continuing existence. Of course that role is ‘world constable’ which is always attractive to former colonial powers like the UK and France.


»When some people have the impudence to describe Nicholas Sarkozy as an egregious, attention-seeking chump with an outsize French fry on his shoulder, I am surprised only at the degree of under-statement. Personally, I am always reminded of Richard Nixon when I look at Sarkozy’s record and personality.


»Nonetheless, NATO’s lordly planetary ambitions suggest that offering the crown to the man who returned France to the sovereignty is returning a priceless favor. Tricky – thinking again of Nixon – but not impossible. It all hangs on the quality of the diplomacy. It always does.»


Finalement, comme on le comprend, peu nous importe ici la validité de l’hypothèse, l’argumentation rationnelle, sinon factuelle, sinon évidente, qu’on pourrait lui opposer. Nous importe essentiellement qu’un commentateur la considère comme plausible et la développe avec sérieux comme une hypothèse acceptable, en donnant comme argument péremptoire qu’après tout l’OTAN doit bien cela à celui qui a ramené la France dans son giron, après le coup du général de Gaulle d’il y a cinquante ans. Peu nous importe également que la thèse de la responsabilité totale de Sarko dans cette évolution vis à vis de l’OTAN ne soit pas très sérieuse, car l’argument est ici symbolique et la responsabilité est symboliquement évidente. Certes, Sarkozy est celui qui, de ce point de vue, a achevé de sacrifier l’indépendance nationale française, au nom d’une non-politique et d’une absence totale d’arguments qui nous indiquent l’infécondité et l’atrophie complète de sa pensée ; mais sa pensée, comme on l’a suggéré plus haut, n’apparaît que comme un miroir de la situation des élites françaises aujourd’hui, pour lesquelles la trahison est un pis-aller, une manière de s’épargner l’effort d’une réflexion indépendante, une vacance du jugement, une atrophie de la psychologie ; pour lesquelles l’indépendance nationale est un concept si vide de sens qu’on comprend finalement pourquoi ils ont sacrifié si aisément ce dont ils ne savent quoi faire, jusqu’à en ignorer le sens, voire l’existence…
In illo tempore, il est arrivé qu’on évoquât la possibilité d’un secrétaire général français à l’OTAN. L’hypothèse rencontrait immédiatement l’opposition US, et pour cause ; cette nomination ne pouvait être conçue que comme une façon de rééquilibrer l’influence US dans l’OTAN, de la contrer, de l’abaisser, de la minoriser, etc., et l’on retrouvait la France dans son rôle traditionnel, c’est-à-dire conforme à la Tradition et au Principe qui la définit. Cette fois, l’hypothèse farfelue et grotesque d’un Sarko avec une casquette de secrétaire-en-chef de l’OTAN vient tout naturellement au terme du jugement, comme une illustration absolument adéquate de l’évolution de la politique française et de ceux qui la conduisent, ou sont conduits par elle ; c’en est à un point où, à la réflexion, séduit qu’on est par sa cohérence dans son temps et dans les mœurs de son temps, on en vient à considérer que l’hypothèse ne serait plus ni farfelue ni grotesque. C’est une bonne mesure du délabrement moral de la pensée politique française, “moral” au sens où l’entendait Renan lorsqu’il écrivait La Réforme intellectuelle et morale de la France, – et d’ailleurs, avec une similitude éclairante, puisque l’état de délabrement de la France aujourd’hui vaut bien celui de 1871, lorsque Renan écrivit son ouvrage. Le problème, pour la France, en 2012, est qu’il n’a pas fallu une guerre pour tomber aussi bas ; l’entraînement de la dynamique d’autodestruction du Système, la fascination pour la Chute, l’attrait de la bassesse, semblent y avoir suffi amplement.


Reste donc à voir la suite, puisque l’on sait que l’un des caractères les plus intrigants de la France est sa capacité de sans cesse aller du plus bas de la chute au plus vigoureux du redressement. Son histoire est pleine de ces montagnes russes, et l’on observera avec intérêt la suite des affaires pour savoir si la recette reste d’application. Ambiance…

Volk und Nation

Michael PAULWITZ:

Volk und Nation

Ex: http://www.jungefreiheit.de/

PhilippVeit-Germania-I-DateUnknown.jpgDer „zweifache Nationsbegriff“ der Ungarn sei einer der Gründe, warum EU-Alteuropa den Magyaren so sehr mißtraut, führt Georg Paul Hefty in einem lesenswerten, leider nicht kostenfrei zugänglichen Beitrag in der Samstags-FAZ vom 5. Mai aus. Politischen Ausdruck findet der „zweifache Nationsbegriff“ in der neuen ungarischen Verfassung, die zwischen Staatsnation und Volk als Sprach- und Abstammungsgemeinschaft differenziert und vor allem deswegen – und wegen des expliziten Gottes- und Familienbezuges – zum Ziel eines regelrechten Kulturkampfes von seiten der EU-Kommission geworden ist.

Hefty zitiert aus der „Nationales Glaubensbekenntnis“ überschriebenen Präambel der neuen Verfassung: „Wir versprechen, daß wir die geistige und seelische Einheit unserer in den Stürmen des vergangenen Jahrhunderts in Teile zerrissenen Nation bewahren.“ Und weiter: „Geleitet von der Idee der einheitlichen ungarischen Nation, trägt Ungarn Verantwortung für das Schicksal der außerhalb seiner Grenzen lebenden Ungarn, fördert den Bestand und die Entwicklung ihrer Gemeinschaften, unterstützt ihre Anstrengungen zur Bewahrung ihres Ungarntums, bringt ihre Zusammenarbeit untereinander und mit Ungarn voran.“

Man muß schon Eurokrat oder komplett geschichtsignorant sein, um solche Formulierungen anstößig zu finden. Den meisten Europäern sei der doppelte Nationsbegriff fremd oder zumindest fremd geworden, stellt Hefty fest; die Deutschen hätten mit der Wiedervereinigung aufgehört, darüber nachzudenken, während die Ungarn gerade wieder damit anfingen.

Im Grundgesetz nur noch den Buchstaben nach vorhanden

Das ist zweifach fatal: Zum einen, weil es auch nach der Wiedervereinigung noch Deutsche außerhalb der deutschen Grenzen gibt, die politische Fürsorge verdient hätten – als Folge der Niederlagen in beiden Weltkriegen, nach deren zweiter Deutschland noch ärger zerstückelt wurde als Ungarn nach dem ersten, aber auch, weil das historisch entstandene Volksdeutschtum in Mittel-, Ost- und Südeuropa in Resten noch immer besteht.

Man könnte in den zitierten ungarischen Verfassungstexten mühelos statt „Ungarn“ „Deutschland“ bzw. „Deutsche“ einsetzen und das Resultat als konkreten Auftrag begreifen. Im Grundgesetz ist dagegen der volksbezogene Nationsbegriff zwar dem Buchstaben nach noch vorhanden, faktisch kümmert sich die Politik schon lange nicht mehr drum.

Das ist um so ärgerlicher, als der „zweifache Nationsbegriff“ ja recht eigentlich in Deutschland entstanden ist. Anders als die meisten Sprachen, auch das Ungarische, kennt das Deutsche sogar verschiedene Begriffe für beide Aspekte: „Volk“ und „Nation“. Nation beschreibt dabei das politisch organisierte Staatsvolk, das als Träger eines Nationalstaates zugleich handelndes und souveränes Subjekt im internationalen Verkehr mit anderen Nationen ist, während unter Volk eine ethnisch-kulturelle, durch gemeinsame Geschichte und Überlieferungen verbundene Abstammungs-, Sprach- und Kulturgemeinschaft zu verstehen ist.

Der deutsche Volksbegriff stand bei dem ungarischen Pate

Volk und Nation sind nicht notwendig deckungsgleich und waren es tatsächlich in der europäischen und insbesondere deutschen Geschichte häufig auch nicht. Angehörige desselben Volkes können in verschiedenen Staaten leben und Glieder unterschiedlicher Nationen sein, während Angehörige unterschiedlicher Völker oder Volksgruppen durchaus zu einer Nation verbunden sein können. Auch die neue ungarische Verfassung sieht die in Ungarn lebenden Nationalitäten und Ethnien selbstverständlich als Teile der ungarischen Nation.

Der Widerstreit zwischen dem französischen Nationsbegriff („Franzose ist, wer in Frankreich lebt“) und dem deutschen „volkstumsbezogenen Vaterlandsbegriff“ („so weit die deutsche Zunge klingt“) prägte das Ringen der Deutschen um die Gründung des modernen deutschen Staates im 19. Jahrhundert und wirkt bis heute fort. Mit der „kleindeutschen“ Reichsgründung von 1871, der Österreich nach tausendjährigem gemeinsamem Weg von der Mehrheit der Deutschen trennte, war entschieden, daß der Nationalstaat der Deutschen nicht das ganze deutsche Volk umfassen würde.

Der französische Nationsbegriff führte in der Vergangenheit zu mitleidloser Zwangsassimilation autochthoner Volksgruppen. Auch Ungarn wandte dieses Prinzip im 19. Jahrhundert an, als sein Reich noch viele fremde Völkerschaften umfaßte, und ist daran gescheitert. Den Volksbegriff der Deutschen entdeckten die Ungarn erst nach dem Vertrag von Trianon 1920.

Der französische Nationsbegriff setzt sich in der EU durch

In der Welt der EU-Politklasse soll es nur noch eine technokratisch reduzierte Version des französischen Nationsbegriffs geben: Staat gleich territoriale Verwaltungseinheit, Staatseinwohnerschaft gleich Nation, nationale Fragen und Bindungen sind auszuschalten, weil sie die freien Waren- und Menschenströme stören.

Aber gerade in Frankreich läßt sich studieren, daß dieser abstrakte Nationsbegriff angesichts massiver außereuropäischer Einwanderung ins Absurde umschlägt und zum Scheitern verurteilt ist. Nordafrikaner und Türken werden nicht dadurch zu Franzosen und Deutschen, daß man sie automatisch einbürgert. Zugehörigkeit zur Staatsnation wird üblicherweise durch Bekenntnis und Einbürgerung erworben, die im Idealfall eine bewußte Integrations- und Assimilationsentscheidung vollendet und nicht etwa Voraussetzung von „Integration“ ist; Zugehörigkeit zum Volk als Abstammungsgemeinschaft ist dagegen das Ergebnis eines längeren, über Generationen hinweg sich vollziehenden Einschmelzungs- und Vermischungsprozesses.

Voraussetzung für das eine wie für das andere ist der beiderseitige Wille zur Zusammengehörigkeit und ein ausreichender Vorrat an Gemeinsamkeiten. Wer zwischen Volk und Nation unterscheiden kann, weiß das. Auch deshalb täten wir besser daran, gemeinsam mit den Ungarn den „zweifachen Nationsbegriff“ hochzuhalten, statt uns dem einfältigen und wirklichkeitsignoranten EU-Sprech auszuliefern.

Michael Paulwitz , freier Journalist und Redakteur. Geboren 1965 in Eichstätt, studierte Geschichte, Latein und Slavistik in München und Oxford. Inhaber eines Büros für Presse- und Öffentlichkeitsarbeit in Stuttgart. Ständiger JF-Autor seit 2001. Verheiratet, Vater von zwei Kindern.

Mittel- und Osteuropa in der «neuen Weltordnung»

Mittel- und Osteuropa in der «neuen Weltordnung»

Globalisierung und neue Weltordnung wollen ihre Herrschaft mit privaten Schulen und Universitäten aufbauen

von Peter Bachmaier

Ex: http://www.zeit-fragen.ch/

Die Globalisierung im heutigen Sinn begann mit der Liberalisierung des Welthandels und mit der Einführung des Neoliberalismus durch die USA und Grossbritannien. Sie hängt mit dem Begriff «neue Weltordnung» eng zusammen, den Präsident Bush im September 1990 nach dem Zusammenbruch des Ostblocks in einer Rede vor dem amerikanischen Kongress prägte, und Bush fügte erklärend hinzu: eine «neue Weltordnung unter der Führung der USA». Das ist das internationale System, das wir bis heute haben.

Der Umsturz 1989 mit Hilfe des Westens

Die wesentliche Veränderung in der neuen Weltordnung war die Expansion des Westens nach Mittel- und Osteuropa, das bis 1989 zum Herrschaftsbereich der Sowjet­union gehörte, aber Gorbatschow «verzichtete» am 2. Dezember 1989 in der Konferenz von Malta mit Präsident Bush auf diese Länder, und deshalb sind sie heute ebenfalls ein Teil des westlichen Imperiums. Der Zusammenbruch des Ostblocks und der Umsturz im Jahr 1989 waren auf die innere Schwäche des Systems zurückzuführen, aber auch auf den «westlichen Faktor», vor allem auf die Offensive der USA unter Reagan. Die Revolution wäre in den meisten mittel- und osteuropäischen Ländern ohne den amerikanischen Einfluss nicht zustande gekommen. Die Charta 77 in der Tschechoslowakei und die Solidarnosc in Polen hätten ohne die Unterstützung Amerikas nicht überleben können.


Eine entscheidende Rolle spielte bei diesem Sieg der westliche kulturelle Einfluss, was man heute «soft power» nennt, vor allem der Einfluss der amerikanischen Popkultur, die teilweise völlig legal über Rundfunk, Fernsehen, Hollywoodfilme und Kulturaustausch eindrang und die «westlichen Werte» verbreitete. Das war aber nicht die klassische europäische Kultur, sondern: Liberalismus, Individualismus, Materialismus, Hollywood.

Die neue Weltordnung in Mittel- und Osteuropa nach 1989

Die neue Weltordnung, die nach der Wende in Mittel- und Osteuropa eingeführt wurde, bedeutete die Einführung des neoliberalen Modells, die Diktatur des Geldes, die folgende Merkmale hat: völlige Liberalisierung der Wirtschaft, Auflösung des Staatseigentums und Privatisierung, Abbau des Staates und Deregulierung, die Unterstellung des Landes unter die Kontrolle des ausländischen Kapitals und schliesslich die politische Eingliederung in das westliche System, in die EU, die Nato, in die Welthandelsorganisation WTO. Die Reform wurde vom Internationalen Währungsfonds und der Weltbank kontrolliert und an politische Bedingungen geknüpft.

Vorherrschaft der USA

Die geistigen Grundlagen und Ziele der neuen Weltordnung nach 1989 wurden vom «Council on Foreign Relations» ausgearbeitet, das sind Dokumente wie das «Projekt für das neue amerikanische Jahrhundert», das 1997 unter der Leitung von William Kristol und Richard Perle ausgearbeitet wurde, um das Ende des «Zeitalters des Westfälischen Friedens» und des Völkerrechts zu begründen. Im Jahr 2001 kündigte Präsident Bush auf Empfehlung dieser Projektgruppe den ABM-Vertrag mit Russland, der eine Begrenzung der Raketenabwehrsysteme vorsah. Einer der Architekten der neuen Ordnung war auch Zbigniew Brzezinski, der in seinem ebenfalls 1997 erschienenen Buch «Die einzige Weltmacht: Amerikas Strategie der Vorherrschaft» (Originaltitel: «The Grand Chessboard», 1997), die Aufteilung Russlands forderte oder Die Nationale Sicherheitsstrategie der USA 2002 und die vom CFR 2008 publizierte «Vision 2015».


Das Ergebnis war aber nicht die Entstehung einer produktiven, schöpferischen Mittelklasse als Rückgrat der neuen Gesellschaft, sondern einer «abhängigen ausländischen Elite» (Brzezinski), einer Klasse von «nouveaux riches», die unter der Kontrolle des IWF stehen. Ihre Kinder studieren heute an Elite­universitäten in England und Amerika, um von dort mit einem «neuen Bewusstsein» wieder zurückzukehren.

Die EU – ein amerikanisches Projekt

Eine Säule der neuen Ordnung ist die Europäische Union, die ursprünglich ebenfalls ein amerikanisches Projekt war, ausgearbeitet von Jean Monnet, der in Wirklichkeit ein amerikanischer Bankier und ein Lobbyist der Wall-Street war. Der Plan sah die Vereinigten Staaten von Europa unter amerikanischer Führung und die Auflösung der Nationalstaaten vor. In den Verträgen von Maastricht 1992, Kopenhagen 1997 und Lissabon 2007 wurden folgende Bestimmungen festgelegt: im wesentlichen der Neoliberalismus mit den vier Freiheiten und Auflösung der Nationalstaaten. Die Entscheidungen werden nicht vom Europäischen Parlament getroffen, sondern von der EU-Kommission, also einem nicht gewählten Beamtenapparat. Das Ziel ist nach wie vor ein zentralisierter Superstaat mit einheitlicher Verfassung, die in Lissabon beschlossen wurde, und einer Wirtschaftsregierung.
Mittel- und Osteuropa wurden durch die Nato und die EU in das westliche System eingegliedert. Die Ost-Erweiterung wurde durch die EU-Programme PHARE, Tempus und vor allem durch die Beitrittsverträge zur EU von 2004 und 2007 zustande gebracht, und heute gibt es die «Östliche Partnerschaft» für Länder ausserhalb der EU.

Der Wertewandel: Erziehung für die «offene Gesellschaft»

Die neue Weltordnung will auch eine neue Kultur schaffen, die das traditionelle Wertesystem mit seiner Betonung der nationalen Ideale, der Geschichte, der Religion und der Familie ersetzt: Sie setzt sich zum Ziel, eine liberale, säkulare und multikulturelle Gesellschaft durchzusetzen. Der amerikanische Politologe Joseph Nye prägte dafür 2005 den Begriff «soft power». Sein Buch hat den Untertitel «The Means to Success to World Politics». Die EU hat ihre Werte in der Charta der Grundrechte von 2000 niedergelegt, die seit 2007 von der Agentur der EU für Grundrechte mit Sitz in Wien überwacht wird. Die Agentur widmet sich vor allem der Überwachung von Rassismus, Fremdenfeindlichkeit und der Diskriminierung aus Gründen des Geschlechts, der Religion und der sexuellen Ausrichtung. Kultur ist längst nicht mehr Sache der Nationalstaaten, es gibt dafür eine Generaldirektion der EU-Kommission für Kultur, Medien und Bildungswesen, die die Fünfjahresprogramme für Kultur und das Programm «Fernsehen ohne Grenzen» verwaltet.

Der Einfluss westlicher Konzerne auf die Medien

Die Medien in Mittel- und Osteuropa sind faktisch von westlichen Medienkonzernen gesteuert: von der News Corporation von Rupert Murdoch, von der Bertelsmann AG (der in Polen die grösste Tageszeitung «Gazeta Wyborcza» und das grösste Boulevardblatt Fakt gehört), vom Springer-Konzern (dem die prestigeträchtigste Tageszeitung Polens «Rzeczpospolita» gehört), der WAZ-Gruppe, dem Schweizer Medienkonzern Ringier und vom österreichischen Styria Verlag, der in Südosteuropa aktiv ist. Die westlichen Medienhäuser sind in erster Linie markt­orientiert und haben einen Journalismus durchgesetzt, der wenig mit Information, aber viel mit bildlastiger Sensation zu tun hat. Auch das Bildungswesen wird durch die PISA-Studien und den Bologna-Prozess gesteuert, die das Ziel haben, das Bildungswesen im Sinne einer Ausbildung für den Markt zu vereinheitlichen.

Die multikulturelle Gesellschaft

Die multikulturelle Gesellschaft wird unter anderem durch die Rahmenkonvention für den Schutz der nationalen Minderheiten 1995 festgelegt, die eine Aufwertung der Minderheiten und faktisch ihre Gleichstellung mit der Mehrheitsbevölkerung vorsieht. Ein Beispiel dafür ist die Albanische Universität Tetovo in Makedonien, die Albanisch als Unterrichtssprache hat und Hochschulabsolventen produziert, die in einem Staat mit einer slawisch-orthodoxen Bevölkerung ihr Studium auf Albanisch abgeschlossen haben. Das ist das Programm der Sezession, die genauso kommen wird wie in Kosovo, wo es auch so begonnen hat, als die Albaner nur mehr albanische Schulen besucht und nicht mehr Serbisch gelernt haben.

Die Rolle der NGO

Eine grosse Rolle in diesem kulturellen Wandel spielen nichtstaatliche Organisationen (NGO), auch der «dritte Sektor» genannt, wie die «offene Gesellschaft» von Soros (eine Hauptagentur der Globalisierung, die in allen mittel- und osteuropäischen Ländern Institute eröffnete, in Budapest bereits 1984), die für eine von nationalen Traditionen losgelöste globalisierte Gesellschaft eintritt, amerikanische Stiftungen wie das National Endowment for Democracy, die Europäische Kulturstiftung in Amsterdam und viele andere. Der Westen errichtete private Eliteinstitute wie die Mitteleuropäische Universität in Budapest, die Neue Schule für Sozialforschung in Warschau, die Amerikanische Universität in Blagoevgrad bei Sofia in Bulgarien, die eine neue Elite heranbilden sollten. Eine Besonderheit des neuen Bildungswesens ist die Errichtung von privaten Schulen und Universitäten. In Polen gibt es heute etwa 200 private Hochschulen, meist Wirtschaftshochschulen, die Studiengebühren erheben und ihren Studenten dafür ein Diplom garantieren.

Die Rolle Österreichs

Österreich hatte seit jeher enge wirtschaftliche und kulturelle Beziehungen zu Mittel- und Osteuropa, aber es wurde auch als Brückenkopf des Westens benutzt. Nach 1989 spielte die Expansion der österreichischen Banken (Raiffeisen) nach Osten eine grosse Rolle. Österreich hat von der EU die Aufgabe erhalten, die moderne westliche Kultur über die Organisation «Kulturkontakt» in diesen Ländern zu verbreiten.
Österreich spielt auch eine Rolle in der Informationspolitik: Das offizielle Österreich unterhält ausschliesslich Beziehungen zu den prowestlichen Massenmedien der mittel- und osteuropäischen Länder. Es gibt daher keine unabhängige Information. Auch an den Instituten wie IDM, IWM, Diplomatische Akademie usw. werden immer nur Personen eingeladen, die einen politisch korrekten Standpunkt vertreten. Ein antiglobalistischer oder EU-kritischer Standpunkt ist nicht vorgesehen, z.B. wurde Richard Sulík, obwohl er Parlamentspräsident war, nie nach Österreich eingeladen. Es wird der Eindruck erweckt, dass die öffentliche Meinung dieser Länder ausschliesslich für die EU und für Amerika ist.

Orangene Revolutionen

In Wirklichkeit ging die Ost-Erweiterung aber nicht überall so glatt vor sich. Dort, wo es nicht funktioniert hat, wurden orangene Revolutionen in Gang gesetzt wie in Serbien 2000 (wo man sich der Organisation Otpor bedient hat), in Georgien 2003, in der Ukraine 2004, in Weissrussland 2006. Dort hat die Revolution allerdings nicht gesiegt, und deshalb hat Obama im Dezember 2011 neue Sanktionen gegen das Land verhängt, und die EU hat sich angeschlossen.

Fortgesetzter Widerstand gegen die EU-Politik

Die Menschen waren 1989 gegen die Diktatur der Nomenklatura und für Europa, aber haben heute ihre Illusionen verloren und wollen nationale Unabhängigkeit, sie sind gegen den Brüsseler Zentralismus. Sie sind vom Regen in die Traufe gekommen. Mittel- und Osteuropa ist heute die verlängerte Werkbank des Westens.


Es gibt einen verstärkten Widerstand gegen die Politik der EU, vor allem gegen die zunehmende Zentralisierung. In der Euro-Krise gab es Widerstand gegen den Rettungsschirm und die Fiskalunion in der Slowakei (Parlament unter dem Vorsitz des Parlamentspräsidenten Sulík lehnte Oktober 2011 den Rettungsschirm ab), in Tschechien, das die Fiskalunion nicht unterzeichnet hat, in Ungarn unter Orbán, in Slowenien lehnte die konservative Oppositionspartei von Janez Janša den Rettungsschirm ab, und starke Widerstandsbewegungen gibt es auch in Serbien, wo die Serbische Radikale Partei, die grösste Partei des Landes, am 29. Februar eine grosse Protestkundgebung gegen den EU-Beitritt abhielt, in Polen, wo die Partei Recht und Gerechtigkeit einen EU-kritischen Standpunkt vertritt, und in den baltischen Ländern. Auch in Kroatien war die EU-kritische Stimmung so stark, dass eine Mehrheit bei der Volksabstimmung nur dadurch zustande kam, dass die Hälfte der Wähler zu Hause blieb.


In den letzteren dominieren schwedische Banken, die aber ihrerseits wieder mit dem IWF zusammenhängen. Die Schocktherapie, das heisst, das neoliberale Experiment, kommt in den baltischen Ländern langsam zu einem Ende, denn das BIP geht zurück und die Arbeitslosigkeit liegt bei 15%, und in Lettland ist die grösste Partei wieder die russische Partei, die man allerdings nicht regieren lässt. Die Regierungen der drei Länder setzen alles auf den Beitritt zum Euro, von dem sie sich die Heilung aller Probleme erwarten.

Eurobarometer-Umfrage über Beurteilung der Wirtschaft

Nach der Eurobarometer-Umfrage, die die Stimmungslage der Bevölkerung in den einzelnen Ländern erhebt, hatten 2008 Tschechien, Ungarn, Lettland und Estland weniger als 50% Zustimmung zur EU, und auch Polen, die Slowakei und Litauen hatten nur wenig Zustimmung über 50%, und die Stimmung hat sich seither bestimmt nicht verbessert.1
In der letzten Eurobarometer-Umfrage vom Dezember 2011 wurde die Zustimmung zur EU nicht mehr erhoben, aber auf die Frage «Wie beurteilen Sie die Lage der Wirtschaft Ihres Landes?» antworteten in allen zehn östlichen Mitgliedsländern der EU zwischen 60 und 90% der Befragten mit «schlecht» und auf die Frage «Glauben Sie, dass auf dem Arbeitsmarkt das Schlimmste erst kommt?» ebenso viele mit «Ja».2


Die Arbeitslosigkeit liegt mit Ausnahme von Tschechien und Slowenien in allen östlichen EU-Ländern zwischen 10% und 15%.3

Alternative: nationaler Widerstand

Die Alternative ist deshalb das Festhalten am Nationalstaat, ein Widerstand gegen die Globalisierung und eine Zusammenarbeit mit Russland und anderen osteuropäischen Ländern. Österreich, das über eine lange Tradition von Beziehungen mit den mittel- und osteuropäischen Ländern verfügt, sollte als neutraler Staat ebenfalls ein Bündnis mit diesen Ländern als Gegengewicht zum Westen aufbauen.    •

Vortrag anlässlich des Informations- und Diskussions­abends «Ungarn versus Globalisierung». ­Initiative Heimat und Umwelt, Kolpinghaus,
6. März 2012

1    Die Presse, 26.06.2008.
2    Eurobarometer, Dezember 2011.
3    Eurostat, 1.3.2012.

samedi, 12 mai 2012

La «responsabilité de protéger», une théorie sans histoire?

La «responsabilité de protéger», une théorie sans histoire?

Ex: http://www.horizons-et-debats.ch/

ab./km. Tom Koenigs, actuel député d’Alliance 90/les Verts au Bundestag et président de sa Commission des droits humains et de l’aide humanitaire, était en 2006-2007 le Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU et le chef de la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA).Il a publié ses réflexions et le compte rendu de ses expériences pendant ces deux ans sous forme de lettres à sa famille et à ses amis dans un ouvrage intitulé «Machen wir Frieden oder haben wir Krieg? Auf UN-Mission in Afghanistan», Wagenbach-Verlag, 2011).

Genèse du concept de «responsabilité de protéger»

On y trouve un chapitre (13 août 2006) qui éclaire la genèse du concept de responsabilité de protéger (R2P ou RtP). Ce 13 août, l’auteur a reçu à Kaboul la visite de l’ancien ministre des Affaires étrangères et Premier ministre australien Gareth Evans. Evans avait participé très activement à l’élaboration dudit concept en vue du Sommet des 60 ans de l’ONU en 2005. Cette visite est l’occasion pour Koenigs d’évoquer les débuts théoriques et idéologiques du concept.

«Comment nous les Verts sommes devenus des avocats des interventions humanitaires»

Koenigs renvoie à l’ouvrage de Paul Berman «Power and the Idealists, or the Passion of Joschka Fischer and its Aftermath» (2005, nouvelle édition avec une préface de Richard Holbrooke, 2007) et précise que Berman a été le premier à montrer «comment nous, la génération de mai 68, les Verts d’aujourd’hui, les «Spontis» [mouvement d’extrême gauche non dogmatique] et moi-même de l’extrême gauche sommes devenus des avocats des interventions humanitaires, en avons discuté à perte de vue et avons fini par les approuver. Il l’a montré à partir des biographies de Joschka Fischer, Dany Cohn-Bendit et Bernard Kouchner. Il a associé leur parcours aux idées d’André Glucksmann et de Régis Debray qui ont eu manifestement plus d’influence sur nous que nous ne le pensions. […] Je me souviens très bien des discussions approfondies que j’ai eues avec Dany au petit déjeuner pendant nos vacances au Gurp, dans le Midi de la France, au moment où il avait déjà lu tous les journaux et en était arrivé à la Gazetta dello Sport avant que nous ne sortions de nos tentes, un peu plus tôt peut-être en ce qui me concernait, de nos discussions sur les événements, avant tout sur la Bosnie et les Balkans, de la pression des philosophes français et des intellectuels en général en faveur d’une intervention qui devait comprendre également le Kosovo afin d’éviter un second Sarajevo et surtout un second Srebrenica.» (p.122)


A l’époque, Koenigs ne pouvait pas imaginer que l’Allemagne intervienne dans le monde ni que les débats à ce sujet puissent avoir une quelconque influence. «Kohl était au gouvernement depuis une éternité, le FDP détenait le monopole des Affaires étrangères, les Verts étaient dans l’opposition, la majorité de ceux-ci étaient des pacifistes et des partisans de la non-intervention, avant tout de celle des Allemands. Dany était favorable à l’ingérence à tous les niveaux, peut-être aussi à l’intervention.»


Une motion de Cohn-Bendit lors de l’Assemblée fédérale des Verts en 1997 n’eut aucun écho. Mais une année après, les Verts étaient au gouvernement et le débat sur une éventuelle intervention devint actuel. Il «était à l’ordre du jour de l’Assemblée fédérale des Verts et on le menait comme si on représentait toute la société allemande. Il y avait alors une opinion à peu près établie des «réalistes», déterminée fortement par Joschka et Dany, qui consistait à soutenir le ministre des Affaires étrangères. Joschka était à l’essai, il était nouveau dans le monde diplomatique comme l’était le nouveau gouvernement devant la communauté internationale.» (p.123)

Des politiques contre la Constitution allemande

Mais quelle a été l’évolution de la mission (ou de la «passion») de Joschka Fischer à ce moment-là? La Loi fondamentale stipule que l’Allemagne ne doit plus jamais déclencher de guerre. En tant que ministre des Affaires étrangères, il a prêté serment sur la Constitution. Quand Koenigs ne mentionne ici que Madeleine Albright qui avait dit à Joschka Fischer «It’s hard to be green», il ne fournit pas une bonne explication: il s’agit d’une grave amnésie qui réduit la politique de suprématie à des états d’âme sans grande importance. Même le jet de peinture rouge qui a atteint Joschka Fischer a son importance et a fait avancer le débat de fond. «On a débattu sur le droit pour la communauté internationale d’intervenir. Notre tâche aurait été considérablement simplifiée si nous avions pu, à l’époque, nous reposer sur l’obligation de protéger les droits de l’homme, mais le débat n’en était pas encore arrivé à ce point chez nous, chez les Verts, chez moi. Et l’ONU était encore, peu après l’ère Kohl, une entité éloignée, peu importante. Ce n’est que la coalition rouge-verte avec Joschka qui a placé le multilatéralisme au centre du débat. […] (p.124) Nous aurions dû discuter des droits humains que les Etats, avant tout, sont tenus de protéger. Mais non seulement chaque Etat pris isolément mais la communauté internationale ont le devoir, vis-à-vis de chaque citoyen, de les protéger, tout d’abord à l’aide de l’Etat mais ensuite avec la communauté internationale et finalement aussi contre tout Etat qui les viole systématiquement. C’est en cela que consiste le concept de ‹responsabilité de protéger›». (p.124)

Amnésie quant à la réalité de la guerre des Balkans

Nous en sommes arrivés ici aux déductions de Berman qui sont dépourvues de tout fondement en droit constitutionnel ou international. Il oublie toute la genèse désastreuse de la guerre des Balkans. Il oublie que les généraux américains sont intervenus militairement – en secret et sans déclaration de guerre – dans la guerre de Yougoslavie aux côtés des Croates et des Bosniaques musulmans dès 1994 tout à fait officiellement par le biais de l’OTAN et officieusement par le biais de la Military Professional Resources Inc. (MPRI) fondée en 1987 par des officiers supérieurs à la retraite. Dans son ouvrage «Wie der Dschihad nach Europa kam. Gotteskrieger und Geheimdienste auf dem Balkan, NP Buchverlag, 2005), Jürgen Elsässer écrit que la MPRI avait dans ses fichiers les noms de «340 anciens généraux américains» et qu’il y avait «des échanges permanents de personnel entre le Pentagone et la MPRI».


A l’époque, le chef de la MPRI était Carl Vuono. Il avait été auparavant chef d’état-major de l’armée américaine lors de l’invasion du Panama en 1989 et dans la première guerre en Irak en 1991. Dans le chapitre intitulé «L’attaque des Balkans par la MPRI», Elsässer écrit: «Une des premières entrées en scène importantes de la MPRI fut le soutien apporté à l’Armée croate lors de sa grande offensive contre les Serbes dans la Krajina au début d’août 1995 qui est entrée dans l’histoire sous le nom d’opération «Tempête». Une première demande du ministre croate de la Défense Gojko Susak avait déjà eu lieu en mars 1994. En septembre [presque une année avant Srebrenica], des spécialistes de la MPRI signèrent avec Zagreb un accord relatif à des activités de conseil en matière d’instruction de l’Armée. Un autre fut conclu avec Sarajevo lors d’une rencontre entre le général musulman Mehmet Alajic, le chef du DIA Dyke Hayden et l’émissaire américain Holbrooke. […] Ces accords – privés au regard du droit – furent suivis en novembre 1994 d’un accord officiel sur la collaboration militaire entre le Pentagone et l’Armée croate. Le résultat de cette «collaboration» fut le suivant: Selon Elsässer et d’autres sources, l’opération Tempête eut pour effet le massacre de 410 civils et la déportation de 200 000 Serbes, le plus important déplacement d’un groupe ethnique depuis la Seconde Guerre mondiale.

Les guerres des Balkans, élément de la stratégie américaine depuis la fin de la guerre froide

L’immixtion américaine dans la guerre des Balkans fut-elle autre chose que la continuation de la politique américaine envers la Yougoslavie depuis 1990? Le 5 novembre 1990 déjà, le Congrès avait adopté une loi spéciale visant la Yougoslavie, la Foreign Operations Appropriations Law 101-513 (Loi sur l’octroi d’aides financières à l’étranger). Dans son livre «In unserem Himmel kreuzt der fremde Gott. Verheimlichte Fakten der Kriege in Ex-Jugoslawien (Kroatien, Bosnien und Kosovo)», Ahriman-Verlag, 2001) Alexander Dorin reproduit une longue citation de Sara Flounders sur cette loi: «Dans un article de la loi 101-513, il a été soudain stipulé sans avertissement que les Etats-Unis retireraient dans un délai de 6 mois toute aide à la Yougoslavie, qu’ils mettraient fin aux relations commerciales et qu’ils supprimeraient tous crédits et prêts. En outre, cet article contenait l’exigence qu’aient lieu dans chacune des 6 républiques yougoslaves des élections séparées et que les procédures électorales et les résultats soient approuvés par le ministère américain des Affaires étrangères. […] Comme on pouvait s’y attendre, les conséquences furent catastrophiques. La loi signa la ruine du gouvernement fédéral yougoslave.»
Flounders poursuit: «A ce moment-là, il n’y avait pas encore de guerre civile. Aucune des républiques ne s’était séparée. Rien n’apparaissait encore d’une controverse entre les Etats-Unis et la Yougoslavie. Les médias ne mentionnaient même pas le pays dans leurs informations» et Flounders pose la question: «Qu’est-ce qui se cachait derrière cette loi impitoyable contre la Yougoslavie? On savait ce qu’elle signifiait car les stratèges américains prédisaient qu’un éclatement soudain du pays entraînerait une guerre civile.» Et Flounders de répondre: «Depuis l’effondrement de l’Union soviétique, le capital américain s’efforce de manière agressive d’imposer un nouvel ordre dans la totalité de l’espace européen. On n’avait plus besoin de la Yougoslavie comme Etat tampon entre l’OTAN et les Etats du Pacte de Varsovie.» (p.115)

La participation allemande à la guerre n’était possible que sous un gouvernement rouge-vert

A-t-on oublié que la gauche allemande devait parvenir au pouvoir pour violer la Constitution?
Le 7 avril 2010, Uwe-Jürgen Ness, ancien membre des Verts, écrivit dans un article de son site Internet (http://uweness.eu/gruener-pazifismus.htlm): «Seul un gouvernement rouge-vert pouvait briser le tabou selon lequel la Bundeswehr ne pouvait pas intervenir militairement hors des frontières de la zone de l’OTAN. Si un gouvernement CDU/CSU-FDP avait osé le faire, il aurait déclenché une tempête d’indignation. Il fallut la référence de Fischer, Fücks et Cohn-Bendit aux droits de l’homme, la comparaison culottée avec Auschwitz et le mensonge du Plan Fer à cheval pour faire des Verts, anciens pacifistes, un parti favorable à la guerre.»
Les gouvernements précédents sous le chancelier Helmut Kohl (CDU) avaient déjà participé activement depuis le début des années 1990 à l’éclatement de la Yougoslavie mais ce n’est que le gouvernement Schröder/Fischer (SPD et Alliance 90/les Verts) qui fit le saut géant vers une participation militaire allemande.


Dans son ouvrage «Kriegslügen. Der NATO-Angriff auf Jugoslawien» (Kai Homilius Verlag, 2008), Elsässer rapporte avec précision ce qui s’est passé au Parlement et depuis le changement de gouvernement à l’automne 1998. Il conclut que «le gouvernement fédéral rouge-vert ne voulait pas d’autre solution que la guerre et la préparait activement›».(p.35) Sous le gouvernement précédent, l’Allemagne n’aurait sans doute pas participé à la guerre: «Le député au Bundestag Willy Wimmer (CDU), secrétaire d’Etat à Bonn dans les années 1980, qui avait participé aux négociations sur la réunification en 1990, est d’avis qu’avec Helmut Kohl, il n’y aurait pas eu de guerre avec participation de l’Allemagne en 1999›. Le Premier ministre russe de l’époque, Evgueni Primakov, écrit dans ses mémoires que Kohl lui avait dit que la guerre contre la Yougoslavie avait été ‹une très grande faute historique. Si j’avais été encore au gouvernement, je n’aurais jamais autorisé cela›». (p.47)

Multiple violation du droit

Le 16 avril 2000, lors de l’audition sur la guerre de l’OTAN contre la Yougoslavie,* Ralph Hartmann, ex-ambassadeur de RDA en Yougoslavie, a résumé les violations du droit commises par le gouvernement rouge-vert de la manière suivante: «Seule la République fédérale d’Allemagne doit être accusée d’avoir violé de manière extrêmement grave, outre la Charte des Nations Unies et d’autres documents fondamentaux du droit international, l’accord par lequel les principales puissances de la coalition anti-Hitler ont accepté la renaissance d’un Etat allemand unifié. Dans le Traité deux-plus-quatre, qui revêt l’importance d’un traité de paix, la RFA déclarait solennellement que désormais «seule la paix émanera du sol allemand» et que «l’Allemagne unie n’emploiera jamais aucune de ses armes que conformément à sa Constitution et à la Charte des Nations Unies». Et c’est justement la RFA qui a, de manière plus manifeste qu’aucun autre Etat membre de l’OTAN, violé sa Constitution dont l’article 26-1, qui tire sans équivoque les leçons de la guerre d’agression nazie, stipule ceci: «‹Les actes susceptibles de troubler la coexistence pacifique des peuples et accomplis dans cette intention, notamment en vue de préparer une guerre d’agression, sont inconstitutionnels. Ils doivent être réprimés pénalement›.»

Des agences de communication chargées de préparer la guerre

A-t-on oublié les millions payés à des agences de communication pour qu’elles préparent et accompagnent la guerre? Dans leur ouvrage intitulé «Operation Balkan: Werbung für Krieg und Tod» (Nomos Verlag, 2006), Jörg Becker et Mira Beham évoquent le sujet. En étudiant de près les tableaux de l’annexe, on se rend compte que des millions ont été payés à des agences de communication, surtout américaines, pour qu’elles prennent le parti des ennemis de la Serbie. L’agence Ruder Finn était particulièrement fière d’avoir réussi à mobiliser des voix et de l’argent juifs en faveur de djihadistes et contre la Serbie. Becker/Beham citent James Harff de l’agence Ruder Finn: «Amener les organisations juives à défendre les Bosniaques fut un grand bluff. Nous avons pu d’un seul coup amener l’opinion publique à identifier les Serbes aux nazis. […] Les médias utilisèrent aussitôt un autre langage, recourant à des mots à forte connotation affective comme nettoyage ethnique, camp de concentration, etc. suggérant la comparaison avec l’Allemagne nazie, les chambres à gaz et Auschwitz. La charge affective était si puissante que personne n’osait s’opposer à ce discours de peur d’être accusé de révisionnisme. Nous avions fait mouche.» (p.40)
Auparavant déjà, on avait mentionné le sentiment de «triomphe» éprouvé par le même James Harff, fier d’avoir imposé la guerre grâce à la communication: «Je dois dire que, lorsque l’OTAN a attaqué, nous avons ouvert une bouteille de champagne.» (p.24)

Cohn-Bendit, Fischer, Kouchner et Koenigs, autant de politiques étrangers aux réalités

Mais revenons à Berman qui a parfaitement montré la transformation de pacifistes en hommes d’Etats bellicistes. Pour lui, la réalité – la provocation consciente d’une guerre dans les Balkans – n’existe pas. Après les bombardements de l’OTAN, la troupe composée de soldats de différentes puissances, aurait débarqué au Kosovo et s’y serait soudée. Les considérations de Berman se situent aux mêmes altitudes éthérées que le débat sur le changement climatique. Il considère les événements réels comme appartenant au passé. Cela fait également partie de la programmation neurolinguistique: «En cas de violations graves et systématiques des droits de l’homme dans un Etat par l’Etat lui-même ou quand l’Etat ne protège pas ses citoyens, quand il transgresse les droits de ses citoyens, la communauté internationale est dans l’obligation d’assurer cette protection à sa place et, le cas échéant, contre lui. Cette obligation n’est ni absolue ni simple. Elle est liée à la possibilité d’intervenir et donc d’assurer cette protection, à l’examen du cas particulier, à la majorité au Conseil de sécurité et à la volonté politique explicite de la communauté qui prend une décision concernant le cas particulier.» (Koenigs, p.124)


Le fier quatuor composé de Cohn-Bendit, Fischer, Kouchner et König a atteint un remarquable objectif d’étape. La responsabilité de protéger est maintenant bien connue et depuis 2005, elle figure dans les documents de l’ONU et, avec la Résolution d’avril 2006 sur la protection des civils dans les conflits armés, elle fait également partie des règles du Conseil de sécurité. Gareth Evans et naturellement Kofi Annan ont activement participé au débat. L’Assemblée générale a finalement pu tomber d’accord sur une formulation commune évidente qui s’appuie sur la Charte des Nations Unies et la Déclaration universelle des droits de l’homme et sert maintenant de ligne directrice à l’Organisation» (p.124). Bien sûr, elle est encore incomplète et devra, de l’avis de ses auteurs, être retravaillée: définitions précises, capacités militaires et volonté politique de la majorité des peuples. S’agit-il là de broutilles?

Les prochaines guerres sont déjà planifiées

La malheureuse Somalie devrait être la prochaine victime qui servira à mettre la théorie à l’épreuve. On apprend de source kényane qu’Angela Merkel n’a pas livré d’équipements à la police kényane. Il paraît qu’il existe d’excellents liens entre cette base et certains groupes rebelles de Somalie. Cela fait-il partie de l’«unfinished business» des futures guerres?
«Le principe de ‹responsabilité de protéger› doit également devenir un élément des résolutions de l’ONU, une formulation sur laquelle on s’est déjà mis d’accord et que l’on peut réutiliser sans grands débats. Aussi ai-je tenté, l’année dernière, de codifier le droit humain à l’eau dans les documents de l’ONU et j’espère que d’autres poursuivront ce travail». (p.126) Le fait qu’avant qu’il ne se tourne vers sa mission assez confortable en Afghanistan, Koenigs ait, dès le mois d’août 2006, mentionné le problème de l’eau comme pouvant être une cause de futures interventions militaires et colonisatrices signifie que le groupe stratégique des quatre a quelques projets.    •
(Traduction Horizons et débats)

* Wolfgang Richter, Elmar Schmähling, Eckart Spoo (Hrsg.). Die deutsche Verantwortung für den Nato-Krieg gegen Jugoslawien. Schrift der Internationalen Vorbereitungskomitees für ein Europäisches Tribunal über den Nato-Krieg gegen Jugoslawien. Sammelband, Schkeuditzer Buchverlag, 2000

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La responsabilité internationale de protéger: introduction et mise en œuvre, méfiance et abus

La responsabilité internationale de protéger: introduction et mise en œuvre, méfiance et abus

La tentative d’appliquer la responsabilité de protéger a lamentablement échoué en Libye

par Hans-Christof von Sponeck*

Ex: http://www.horizons-et-debats.ch/

Dans quelques mois, les Nations Unies auront 67 ans. Au début, il n’y avait que 51 Etats rassemblés dans une communauté internationale. Maintenant l’ONU compte 193 Etats. Le membre le plus récent et le Sud-Soudan. Il a été intégré rapidement. Les puissants du moment voulaient qu’il en soit ainsi. La Palestine doit encore attendre. Etre membre signifie que l’on accepte la Charte des Nations Unies qui est liée à un réseau de pactes, de conventions et d’accords internationaux contraignants.1


La Charte a été créée dans le but de «maintenir la paix et la sécurité internationales», de «prendre des mesures collectives efficaces en vue de prévenir et d’écarter les menaces de paix» et de régler «par des moyens pacifiques» les «différends […] de caractère international susceptibles de mener à une rupture de la paix».2 En plusieurs endroits, la Charte évoque l’«égalité des droits des peuples et leur droit à disposer d’eux-mêmes». En matière de souveraineté, elle constitue sans aucun doute la Magna Charta de la responsabilité de protéger.


Les débats au sein du Conseil de sécurité continuent de se fonder sur le principe selon lequel les interventions internationales en territoire étranger trouvent leur limite dans la souveraineté nationale. De nombreux Etats, en particulier ceux qui ont des structures ethniques complexes et un fort clivage entre les riches et les pauvres, sont très attachés à ce principe. Ils savent qu’après l’euphorie de l’accession à l’indépendance au siècle dernier, les conflits interétatiques ont cédé de plus en plus la place à des conflits internes.3 La responsabilité de protéger, affirme-t-on, repose sur le droit «international»4 et ne doit concerner que la sécurité «internationale». Ainsi, les conflits nationaux restent des affaires internes. Or plus les conflits internes se sont multipliés et plus les conflits interétatiques ont diminué, plus a été forte la demande de nouvelles approches de la responsabilité internationale de protéger.

Début d’un nouvel ordre mondial

Officiellement, la guerre froide a pris fin avec la signature, le 20 novembre 1990, de la Charte de Paris pour une nouvelle Europe. Parallèlement, le Pacte de Varsovie avait été dissous. Le risque d’une confrontation dangereuse entre deux blocs idéologiques semblait conjuré. Pour l’Occident, en particulier les Etats membres de l’OTAN, l’occasion s’offrait de réorganiser les relations internationales. Instrument de l’époque de la guerre froide, l’OTAN devait chercher une nouvelle raison d’être.5 C’était l’occasion historique de promouvoir le multilatéralisme et une culture de paix.


Entre-temps, le nombre des Etats indépendants avait considérablement augmenté et dans beaucoup de ces Etats s’était développé un paysage politique complexe. Des groupements non-étatiques essayaient, par des moyens légaux ou illégaux, d’influencer les processus nationaux.6 La réaction internationale ne se fit pas attendre. Les motifs étaient divergents: D’une part on constatait dans le monde de l’OTAN, en particulier aux Etats-Unis, des considérations relevant de la politique de suprématie. Les auteurs néoconservateurs du «Projet pour un nouveau siècle américain» (PNAC)7 observaient avec méfiance l’évolution politique des Etats du monde et l’influence de la Russie et de la Chine dans de nombreuses régions. D’autre part, certains voulaient entamer un débat sérieux sur la manière dont la communauté internationale devait réagir aux crises intra-étatiques qui se multipliaient. Des notions nouvelles comme «Etats défaillants» (failing states) et «guerres nouvelles» (new wars) dominaient de plus en plus souvent le débat. Personne ne pouvait s’attendre à une opinion consensuelle à ce sujet, d’autant plus que dans les relations internationales, la méfiance avait fortement augmenté au cours des années.


Quand un Etat est-il «défaillant»? Qu’est-ce qui est «nouveau» dans les guerres nouvelles? Qu’est-ce qui relève de la résistance justifiée ou d’un terrorisme criminel? Qui a la responsabilité de protéger? Le fait qu’on ne soit pas encore parvenu à donner une définition internationale du «terrorisme»8 montre combien les fronts se sont durcis.


Les événements du 11 septembre 2001 et la réaction américaine ont intensifié considérablement le débat. Les relations internationales, pas seulement entre les Etats-Unis et l’Islam, mais dans le monde entier, en ont subi l’influence et ont favorisé les conflits internes. La responsabilité de protéger est devenue un sujet clé en politique, dans l’opinion publique et chez les universitaires. Après les génocides au Cambodge, au Rwanda et à Srebrenica, il s’agissait d’éviter que ne se reproduisent de tels crimes contre l’humanité.

Nouveaux instruments internationaux de protection

Pour le Secrétaire général des Nations Unies de cette époque, Kofi Annan, les leçons tirées du Rwanda l’incitèrent à créer une nouvelle architecture sécuritaire internationale. Il s’agissait pour lui d’aboutir à une définition moderne du concept de sécurité collective et à une interprétation élargie de l’article 51 (chapitre VII) de la Charte des Nations Unies qui en découlait.9 Au cours des premières années qui suivirent la création des Nations Unies, on s’était concentré sur la protection de l’Etat. A la fin du XXe siècle, il s’agissait de la protection des hommes, où qu’ils vivent.


A ce sujet, les Nations Unies et certains Etats membres avaient déjà réalisé un travail préliminaire important. La définition des droits humains avait été précisée, un nouveau droit international sur la protection des personnes10 avait été adopté et dans le cadre de la collaboration internationale, des programmes d’assistance technique pour une meilleure gouvernance avaient été introduits.


Dans le débat sur la souveraineté, les conflits intra-étatiques et la responsabilité de protéger, une étape décisive a été franchie. En 2001, à l’initiative du gouvernement canadien, une Commission internationale sur la responsabilité de protéger a été créée qui a déposé son Rapport en décembre de la même année.11 On y trouve des affirmations importantes et modernes qui ont influencé le débat de manière décisive: 1. La souveraineté nationale implique la responsabilité de l’Etat; 2. La responsabilité de l’Etat est aussi bien externe qu’interne; 3. La responsabilité externe signifie qu’il faut respecter la souveraineté des autres Etats; 4. La responsabilité interne consiste à respecter la dignité et les droits fondamentaux de la totalité de la population.12


Le Rapport contient le principe fondamental selon lequel les droits humains sont plus importants que la souveraineté nationale. Cela implique donc que dans l’exercice de la responsabilité de protéger, il n’y a pas de frontières nationales. Sur ce point, la Commission abordait un domaine conceptuel et normatif nouveau. Jusque-là, la condition nécessaire d’un accord national pour des interventions internationales à l’intérieur d’un pays a été déclarée caduque. Toutefois, le Rapport affirme que ce sont en premier lieu les Etats dans lesquels des vies humaines sont menacées par des dangers internes qui ont la responsabilité de rétablir la sécurité.


Ce Rapport a été accueilli avec grand intérêt dans le monde entier. L’Assemblée générale, le Conseil de sécurité, le Secrétaire général Kofi Annan et son successeur Ban Ki-moon se sont occupés intensément du développement du concept de protection de la sécurité de l’homme. Face aux défis complexes de notre époque, il est admis qu’aucun pays au monde ne peut maîtriser seul cette tâche.13 L’actualité du concept est révélée par les actuelles crises économiques et financières globales et les bouleversements sociaux, pas seulement dans le monde arabe, de même que par les dangers représentés par les armes de destruction massive et la criminalité organisée en ce début de XXIe siècle.14


A ce sujet, Kofi Annan a demandé au Conseil de sécurité de ne «pas être une scène pour l’expression d’intérêts nationaux. Il est l’organisme directeur de notre système de sécurité global en cours de développement.»15 Dans son message à l’occasion de la Journée des Nations Unies, il a demandé que «tous les Etats reconnaissent, au moins en théorie, qu’ils ont la responsabilité de protéger les populations menacées de génocide, de crimes de guerre, de nettoyage ethnique et de crimes contre l’humanité».16 Ban Ki-moon a poursuivi le débat sur la responsabilité de protéger. Mentionnons ici trois rapports17 qui ont été présentés entre 2009 et 2011 au Secrétaire général, à l’Assemblée générale, aux gouvernements et à l’opinion publique.


Le débat a été élargi. Il comprenait, outre des réflexions normatives sur des aspects structurels et opérationnels, comme le développement de capacités pour une aide internationale lors de la mise en oeuvre de la responsabilité de protéger, pour des interventions rapides destinées à empêcher ou à réprimer des génocides et d’autres crimes contre l’humanité, de même que l’introduction d’un système de préalerte.18 Il est également question du rôle d’organisations régionales ou subrégionales.19


La demande adressée par Kofi Annan à la communauté internationale de se détacher de l’étau de la souveraineté nationale ne témoigne pas seulement de la vision d’un Secrétaire général de l’ONU. Elle montre une nouvelle fois que les changements dans la politique mondiale ne cessent de déclencher des réactions novatrices qui sont dans l’intérêt de la communauté internationale et du multilatéralisme. Des exemples des dernières décennies sont les Objectifs de développement du millénaire, la question de l’«ajustement structurel à visage humain»,20 l’amélioration de la gouvernance et la revendication du développement durable.


Si le but est de créer une communauté d’Etats qui pense vraiment «de manière communautaire», la sécurité collective doit être un élément déterminant de la manière de procéder. La responsabilité de protéger est donc aussi bien un devoir intra-étatique qu’interétatique. Cette idée est maintenant largement acceptée. A vrai dire, les décisions de l’Assemblée générale de 200521 ne sont pas encore contraignantes et la responsabilité de protéger étendue ne fait pas encore partie du droit international.22

Les cas d’urgence mettent en question la théorie

Au printemps de 2012, on en était là: il existe un nouveau concept de protection de l’humanité accepté par la communauté internationale. Il existe des propositions d’opérationnalisation mais, à vrai dire, cela n’a pas encore entraîné de réforme du droit international. L’argument selon lequel les chapitres VI et VII et en particulier l’article 51 de la Charte des Nations Unies suffiraient pour mettre en oeuvre la responsabilité collective interétatique n’est pas unanimement accepté. Pour les Nations Unies, la question n’est plus de savoir «si», mais «quand» et «comment» la communauté internationale peut mettre en œuvre la responsabilité de protéger.23 La méfiance envers l’introduction de la responsabilité collective de protéger subsiste et s’est renforcée après l’intervention de l’OTAN en Libye. Le débat se poursuit.


Le fossé entre la rhétorique interétatique d’une part et l’application effective par la politique de suprématie a toujours été profond. Les conséquences pour la sécurité des hommes ont été dévastatrices. Les crises des dernières décennies au Proche-Orient, en Asie centrale et du Sud-Est et en Europe montrent clairement que la protection des populations civiles a toujours été secondaire, bien qu’on prétende le contraire. Ce qui était déterminant, c’étaient les intérêts internes et externes des divers membres de l’ONU. La responsabilité de protéger, telle qu’elle avait été proposée lors du Sommet de l’ONU de 2005, s’est transformée en absence de responsabilité: l’Irak et la Libye en sont de bons exemples. La tentative d’appliquer la responsabilité de protéger en Libye a été un échec et montre bien pourquoi la méfiance internationale est restée si grande.


Au printemps 2011, le Conseil de sécurité a décidé que le gouvernement de Tripoli ne remplissait pas son devoir de protection interne et représentait en outre un danger pour la communauté internationale.24 Il a adopté la Résolution 1973 qui a légitimé le recours international aux moyens militaires. Elle demandait notamment: 1. une interdiction de vol dans l’espace aérien de la Libye, à l’exception des vols humanitaires; 2. l’interdiction pour des troupes étrangères de pénétrer en territoire libyen; 3. un embargo sur les armes; 4. le gel des avoirs possédés ou contrôlés par les autorités. En outre elle autorisait, aux plans national et régional, «toutes mesures nécessaires» pour garantir le respect de l’interdiction de vol.25

Attitude irresponsable du Conseil de sécurité

L’opération «Protecteur unifié» menée par 5 des 28 pays de l’OTAN ainsi que le Qatar, la Jordanie et les Emirats arabes unis est terminée. Elle devait protéger la population libyenne mais en réalité il s’agissait de provoquer un changement de régime. L’embargo sur les armes visait l’armée gouvernementale mais on a armé les milices de l’opposition. Les mercenaires du gouvernement étaient interdits mais les soldats et les membres des unités spéciales (en civil) de l’OTAN et des autres pays étaient autorisés et ils ont combattu aux côtés des forces d’opposition. Les avions de l’OTAN ont combattu les troupes gouvernementales et soutenu l’opposition. Les avoirs des autorités à l’étranger ont été gelés mais les forces d’opposition ont reçu de l’argent de l’étranger.


L’OTAN voit les choses autrement et arrive à la conclusion que le mandat de l’ONU a été respecté en tous points. Le Secrétaire général Ban Ki-moon est de cet avis: «Les opérations militaires de l’OTAN ont respecté strictement la Résolution 1973 du Conseil de sécurité.»26 Ce genre de présentation erronée est inquiétant et fait sérieusement réfléchir.


En autorisant les Etats membres à prendre «toutes mesures nécessaires» dans la crise libyenne, le Conseil de sécurité s’est soustrait à la responsabilité de s’assurer que les conditions de la Résolution étaient respectées. Jamais dans l’histoire de l’ONU, on n’avait assisté à une attitude aussi irresponsable de la part du Conseil de sécurité.


A Londres, Paris et Washington, et également au siège de l’OTAN à Bruxelles, on évoque le «plein succès» de l’opération. Si l’on entend par là la mise à l’écart du gouvernement Kadhafi, il s’agit effectivement d’un succès. Cependant, ce n’était pas l’objectif déclaré de la Résolution 1973. La tentative de mettre en œuvre la responsabilité de protéger a lamentablement échoué. En outre, il convient de préciser que, comme en Irak et en Afghanistan, ce n’est qu’au cours de l’opération militaire des Etats qui y ont participé que l’on s’est rendu compte de quels groupes d’opposition du «Conseil national de transition libyen» on protégeait.


L’échec de cette tentative a porté un coup considérable au débat international sur la responsabilité de protéger. Ce nouveau concept ne sera plus appliqué avant longtemps. Le débat du Conseil de sécurité du 31 janvier sur la Syrie l’a clairement montré. A la Conférence de Munich sur la sécurité,27 le 4 février, le ministre russe des Affaires étrangères Sergeï Lavrov a déclaré que le gouvernement russe soutenait pleinement l’initiative de la Ligue arabe en faveur d’une solution du conflit en Syrie mais il a ajouté qu’«un changement de régime ne pouvait pas être l’affaire du Conseil de sécurité». Quelques heures après, tandis que se poursuivaient les consultations à propos d’un texte de Résolution sur le conflit syrien, le président du Conseil de sécurité décida soudain de procéder à un vote, ce qui surprit la Russie et la Chine. Et ces deux pays ont réagi avec colère en opposant leur véto.
En résumé, l’existence d’une norme comme la responsabilité de protéger n’implique pas une application normative automatique. La méfiance ne se transformera en confiance et en désir de participer que lorsque la notion de «responsabilité de protéger» sera associée à celle d’«obligation de rendre des comptes». Il faut commencer par introduire la norme «responsabilité de protéger» dans la Charte des Nations Unies et cela prendra du temps. La seconde étape consistera à adopter le principe d’«obligation de rendre des comptes» (accountability) pour les décisions politiques internationales. Il est inadmissible que le Conseil de sécurité prenne des décisions vitales (cf. l’Irak et la Libye) sans que personne ne doive rendre de comptes.     •

Source: International, 1/2012
(Traduction Horizons et débats)

1    Par exemple les Pactes des Nations Unies relatifs aux droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels, aux droits des femmes et des enfants, les Conventions sur la torture ou les mines antipersonnel.
2    Charte des Nations Unies, chapitre premier.
3    Du milieu des années 1950 au milieu des années 1990, le nombre des conflits internes a considérablement augmenté: cf. le tableau «Wars 1946–2002», Department of Peace and Conflict Research, Uppsala University and International Peace Research Institute, Oslo (UN/A59/565, page 17), décembre 2004.
4    cf. l’article 24 du chapitre V de la Charte.
5    On a manqué l’occasion historique consistant pour les alliances militaires dominant le monde à céder la place au multilatéralisme tel qu’il a été défini en 1945 dans la Charte et à une culture de paix.
6    Exemples: Birmanie (Karen, Kachin, groupes Shan contre le gouvernement central), Colombie (FARC contre le gouvernement), Mozambique (Frelimo contre Renamo).
7    «Projet pour un nouveau siècle américain».
8    En octobre 2011, l’Assemblée générale des Nations Unies n’est de nouveau pas parvenue à adopter une «Convention contre le terrorisme international».
9    L’article 51 du chapitre VII de la Charte des Nations Unies reconnaît le «droit naturel de légitime défense, individuelle ou collective», mais affirme que si «un membre des Nations Unies est l’objet d’une agression armée, «les mesures prises dans l’exercice de ce droit à la légitime défense doivent être immédiatement portées à la connaissance du Conseil de sécurité» et que ces mesures «n’affectent en rien le pouvoir et le devoir qu’a le Conseil d’agir à tout moment de la manière qu’il juge nécessaire pour maintenir ou rétablir la paix et la sécurité internationales».
10     cf. note 1.
11     cf. «The R2P: Report of the International Commission on Intervention and State Sovereignty», (ICISS), IDRC, Ottawa, décembre 2001.
12     ICISS, p. 8.
13     cf. également 1. «A More Secure World: Our Shared Responsibility, Report of the UN High Panel on Threats, Challenges and Change», A/59/565, décembre 2004; 2. 2005 World Summit Outcome Document, A/Res/60/1, octobre 2005.
14     cf. A/59/565, décembre 2004.
15    cf. Washington Post, 11 décembre 2006, interview de Kofi Annan.
16     Traduction de l’auteur.
17    cf. 1. Ban Ki-moon: «Implementing the Responsibility to Protect» (2009); 2. A/64/864: «Early Warning Assessment and the Responsibility to Protect», (17 juillet 2010); 3. A/65/877 et S/2011/393: «The Role of Regional & Subregional Arrangements in Implementing the Responsibility to Protect», 28 juin 2011.
18    Dans les deux rapports sur les génocides du Rwanda et de Srebrenica, Kofi Annan a relevé les défaillances du système de préalerte (S/1999/1257 – 16 décembre 1999) et (A/54/549 – 15 novembre 1999).
19    Depuis 2004, il existe un poste de conseiller en matière de prévention des génocides. En 2008 a été créé un second poste de conseiller en développement conceptuel, politique et institutionnel en matière de responsabilité de protéger.
20    Pour la Banque mondiale, un ajustement des économies nationales était suffisant. L’UNICEF a attiré l’attention sur les dommages importants provoqués par cette politique dans tous les pays en développement et a insisté sur le fait que seul était acceptable un ajustement structurel qui tienne compte des besoins des hommes (UNICEF: «Structural Adjustment with a Human Face»).
21    cf. World Summit Outcome, A/Res/60(1), 24 octobre 2005.
22    Edward C. Luck, conseiller spécial du Secrétaire général de l’ONU pour la responsabilité de protéger: «The responsible sovereign and the responsibility to protect».
23    Basic facts about the United Nations (2011), page 63.
24    cf. S/Res/1973 (2011), 17 mars 2011, page 1.
25    cf. S/Res/1973 (2011), page 3, paragraphe 8; cf. également S/Res/688 (1991).
26    Nato, The Secretary General’s Annual Report 2011, page 8.
27     L’auteur a participé en tant qu’observateur à cette Conférence des 3 au 5 février 2012.

Fraternité d’armes entre l’OTAN et les islamistes

Un compte rendu de la Frankfurter Allgemeine Sonntagszeitung du 24 avril prouve que l’OTAN ne craint pas la fraternité d’armes avec les islamistes. Selon cet article, «des membres de l’organisation régionale ‹d’Al Qaïda au Maghreb islamique› luttent du côté des rebelles». Ayman al-Zawahiri – en avril encore le numéro 2 d’Al Qaïda – avait appelé à la lutte contre Gaddafi. (FAS 24/2/11). Le FAS continue: «Selon des informations des services de la région, les extrémistes avaient dérobé des armes lourdes, des armes antichars et des ‹Manpads› – des systèmes portatifs de défense aérienne – de production russe des camps des forces de sécurité libyennes. Ces équivalents des ‹Stingers› américains sont difficiles à manier dans leur variante moderne, mais ils ont un potentiel dangereux pour le trafic aérien civil.» Ce n’est de loin pas tout. L’information suivante de RIA Novosti du 1er juin 2011 ne laisse aucun doute sur le potentiel déstabilisant de la guerre provoquée par l’OTAN pour toute la région: «Reuters a appris des milieux de sécurité algériens que plusieurs convois de camions chargés d’armes passaient de la Libye au Niger. De là, les armes seraient transportées au Mali du Nord où se trouvent plusieurs camps d’Al Qaïda. Début mai, les autorités de ce pays avait annoncé un afflux de missiles anti-aériens et d’armes lourdes qui ont été volées des camps militaires libyens.» (http://de.rian.ru, 1/6/11) Il se trame quelque chose qui fournira des arguments au commandement régional américain pour l’Afrique (Africom) pour pouvoir enfin intervenir militairement en Afrique.

Source: www.ag-friedensforschung.de/regionen/Libyen/henken2.html

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The Origins of Manliness

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The Origins of Manliness


Ex: http://www.alternativeright.com/

by Jack Donovan
Milwaukee, OR: Dissonant Hum, 2012

Manliness rated high on ancient lists of the virtues; indeed, for the Romans, virtus designated both the general concept of virtue and manliness in particular. Today, as author Jack Donovan remarks, if manliness gets mentioned at all, it is usually made a vehicle for selling us on something else: “real men love Jesus” or “a real man would never hit a woman.”

How might we arrive at an objective understanding of manliness? The Way of Men looks to Homo sapiens’ environment of evolutionary adaptation, viz. life in small hunter-gatherer bands struggling for survival both with nature and with other similar bands. Civilization has not lasted long enough yet for us to become fully adapted to it.

The state of nature is not a world of individuals, as the early philosophers of liberalism imagined, but of cooperation in small groups or bands. The first aim of such cooperation is to establish and maintain possession of a territory for your band. Then you must guard the perimeter and acquire the means of sustenance—either by killing animals in the wild or by successfully raiding other bands.

Manliness, in the first instance, consists of whatever traits make for success at these tasks. Donovan calls them “tactical virtues,” and lists them as strength, courage, mastery, and honor. Strength and courage are more or less self-explanatory; mastery refers to competence in whatever skills are useful to one’s band: building, setting traps, making blades or arrows, and so on.

Honor in its most basic sense means “the primitive desire to hit back when hit, to show that you will stand up for yourself.” In a lawless situation, a man’s life may depend on his ability to make others afraid to harm or even show contempt for him, i.e., on avoiding any appearance of weakness or submissiveness. This raw form of honor can still be observed in prisons or amid Sicily’s onorevole società—i.e., among men who respect only force. With civilization, young men learn to honor their elders in spite of being physically able to beat them up. Gradually honor may come to be associated with such intangibles as knowledge or moral authority, but it never entirely escapes its origin in violence.

Donovan believes that the human male’s environment of evolutionary adaptation explains the modern man’s visceral disgust at flamboyant effeminacy in other men, something which several decades of homosexualist propaganda have not been able to alter. The explanation is that in a lawless situation, a man who rejects the male honor code brings shame upon his group and thereby weakens it. A man might rationalize this aversion or disgust by appealing, e.g., to the biblical condemnation of homosexuality, but his behavior has a much more visceral origin.

The author insists on the distinction between manliness and moral “goodness” in general:

In Shakespeare’s Henry the Fifth, the King promises his enemies that unless they surrendered, his men would rape their shrieking daughters, dash the heads of their old men, and impale their naked babies on pikes. [Yet] I can’t call Henry an unmanly character with a straight face.

Hollywood is also well aware of men’s abiding fascination with amoral “tough guys.”

As civilization develops, combat is replaced by the safer, ritualized combat of athletic contests. Many men come to experience masculinity vicariously, for the most part. An increasing number turn their masculine instincts inward, and focus on “self-mastery, impulse control, disciplined behavior and perseverance.” Raw masculinity is tempered into manliness and assigned a place beside justice, temperance and other virtues not specific to the male sex.

It is hard to deny that much of this represents a gain: the Victorian gentleman is surely an improvement over the Paleolithic hunter, not to mention MS-13. But something of masculinity does get sacrificed along the way, and the transition is difficult for many men to make. Donovan cites the Epic of Gilgamesh, composed back in the days when urban life was something new: “Here in the city man dies oppressed at heart, man perishes with despair in his heart.” Another character complains of growing weak and being oppressed by idleness.

As Cochran and Harpending have shown (see The Ten Thousand Year Explosion, pp. 65ff), human beings have adapted to settled civilization to some degree in the ages since Gilgamesh—but few have adapted enough to feel at their ease amid the unprecedented effeminacy of the present age.

In the future that globalists and feminists have imagined, only a few people will do anything worth doing. For most of us there will only be more apologizing, more submission, more asking for permission, more examinations, more certifications, background checks, video safety presentations, counseling and sensitivity training.

In short, we are becoming the society William James predicted “of clerks and teachers, of co-education and zoophily, of consumers’ leagues and associated charities, of industrialism unlimited and feminism unabashed.”

In one of the most interesting sections of his book, Donovan discusses two species of great ape: the Chimpanzee and the Bonobo. These were formerly considered varieties of a single species: they look very similar, are interfertile, and their territories are contiguous. Yet closer examination revealed that they differ radically in their behavior.

The gist of the difference is that Chimp society is organized along male lines while Bonobos behave like proto-feminists. Male Chimps form alliances, females don’t. Among Bonobos, it is females that maintain social networks, while males don’t. Male Chimps batter their mates; male Bonobos don’t. Female Chimps acknowledge male dominance; female Bonobos don’t. Male Chimps patrol the border of their territory and make raids on other groups; male Bonobos do neither.

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What causes these differences? It turns out that Chimps must hunt to survive; Gorillas and other rivals take most of the vegetable nourishment in their territory. Bonobos have no such rivals, so they simply live off the abundant vegetable food available to them. Female Bonobos can provide for themselves, so males are less valuable to them and less respected by them. While Chimps mate to produce offspring, Bonobos are “sexually liberated,” mating for pleasure and socialization. (The female great ape is no more “naturally monogamous” than the female human.) Homosexual behavior is also common among them.

In short, the “Bonobo masturbation society,” as Donovan terms it, is the natural end-product of feminism, which is a natural response to a long run of abundance and safety. A lot of effort is being put into selling men on a vision of the future as more of what we have today: more food and drink, more security, more labor-saving devices, more vicarious sex, more vicarious masculinity, more real effeminacy.

The Way of Men closes with some recommendations for men who are not thrilled by this prospect. The author believes that the future mapped out for us is “based on unsustainable illusions and lies about human nature.” It is already falling, and only needs a push. Men will not be able to challenge the system directly, but they can encourage fission around the edges. As central authority loses the loyalty of an increasing number of men, we are likely to witness a kind of social atavism, as men begin forming small groups—gangs, in fact—to protect their interests. Eventually nature will triumph, as it always does, and men will “follow their own way into a future that belongs to men.”

vendredi, 11 mai 2012

Le Procès de Tokyo

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Moestasjrik / “ ’t Pallieterke”:

Le Procès de Tokyo

archive029.jpgNous savions déjà que l’Inde a fourni au casting de la seconde guerre mondiale un personnage très original, Subhas Chandra Bose. L’acte final de la seconde guerre mondiale s’est joué sur un front judiciaire et non plus guerrier avec les procès de Nuremberg et Tokyo, où les vainqueurs ont soumis les vaincus à leur jugement. Lors du procès de Tokyo, c’est un autre Indien qui a ravi la vedette, le juge Radhabinod Pal.

A l’époque, et aussi ultérieurement, de nombreux juristes ont émis des jugements négatifs sur la correction du procès de Nuremberg. Parmi eux, il faut compter Hartley Shawcross, le procureur britannique. Mais il n’a émis ses doutes que plusieurs décennies après la clôture du procès. Le procès de Tokyo, qui s’est tenu d’avril 1946 à décembre 1948, a subi des critiques pendant les assises mêmes par l’un des juges qui y siégeaient. Le tribunal était constitué d’un représentant de chaque pays qui avait été en guerre avec le Japon, soit le Canada, la Nouvelle-Zélande, l’Australie (dont le Président William Webb), la Chine, l’URSS, les Etats-Unis, la France, les Pays-Bas, le Royaume-Uni, les Philippines et l’Inde.

Dès le début du procès, le juge indien Pal, alors âgé de soixante ans, s’est fait remarqué en s’inclinant chaque matin poliment devant les accusés japonais. Le jour où l’on a lu le jugement, il fut l’un des cinq juges à faire connaître une opinion contradictoire. Le juge philippin Delfin Jaranilla, un survivant de la marche de la mort de Bataan, estimait que les peines n’étaient pas assez sévères (un certain nombre d’officiers échappèrent à la peine de mort et furent libérés en 1958). Le Président Webb et le juge français Henri Bernard protestèrent contre la décision américaine de ne pas poursuivre l’Empereur Hiro-Hito, alors que le chef de l’Etat allemand, l’Amiral Karl Dönitz, avait été condamné à Nuremberg. Le juge néerlandais Bernard Röling, pour sa part, estimait que plusieurs questions fort complexes, comme, par exemple, savoir à quel moment exact, la paix avait été rompue et la guerre avait commencé, n’avaient pas été définies correctement sur le plan juridique.

Le rapport, minoritaire, rédigé par le juge indien Pal, compte 1235 pages et contient des critiques bien plus fondamentales. Sa publication a été interdite pendant sept ans par les forces d’occupation américaines. Sur le plan du contenu, ce rapport est composé des deux parties, chacune reposant sur une batterie d’arguments spécifiques: l’une portait sur les faits, l’autre sur la légalité du procès.

Dans son récit factuel des événements de la guerre, Pal sort plusieurs fois des sentiers battus en cherchant parfois très loin des arguments pour “blanchir” les Japonais. Il reconnaît par exemple que des crimes de guerre ont été commis, notamment quand l’armée impériale japonaise a violé Nankin (au propre comme au figuré), mais met en doute la culpabilité des chefs militaires car, ultérieurement, ceux-ci ont toujours pris des mesures pour éviter une telle indiscipline de leurs troupes et de tels débordements. Tout comme les autres juges, il traite surtout des mauvais traitements infligés aux prisonniers de guerre, qu’il minimalise trop en arguant de la nature et de la responsabilité “impérialistes” de leurs pays respectifs. En énonçant ces arguments, Pal oubliait que le Japon n’avait pas seulement maltraité des soldats britanniques ou américains capturés mais aussi et surtout la population civile d’un pays non impérialiste, la Chine. Quant à la catégorie la plus misérable et la plus pitoyable des prisonniers, comme les milliers d’esclaves sexuelles ou “fille de consolation”, pour la plupart coréennes mais aussi néerlandaises, il ne dit mot, pas plus d’ailleurs que le jugement officiel.

Les soi-disant “crimes contre la paix”, commis par le Japon, Pal les rejette d’un revers de la main. L’attaque contre Pearl Harbour est, pour lui, le résultat de provocations américaines avérées, comme l’embargo sur le pétrole, que les Etats-Unis justifiaient comme une mesure de rétorsion contre l’invasion japonaise de la Chine mais qui, en réalité, visait tout simplement à étrangler un concurrent économique. Pal justifie l’agression japonaise contre la Chine comme une démarche nécessaire, vu la pénétration soviétique dans le pays. Pal n’était certainement pas hostile au communisme, car il fera carrière plus tard dans le “Bloc des Gauches” au Bengale, mais, dans son argumentation, il percevait l’URSS comme la puissance qui avait succédé à l’Empire des Tsars, battu par le Japon en 1905; pour Pal, l’URSS, comme la Russie de Nicolas II, était une “puissance blanche”. Son explication était finalement peu convaincante: si le Japon avait voulu combattre la Russie ou le communisme, il se serait rangé du côté des Allemands en juin 1941, quand l’invasion de l’URSS a commencé, un projet qui aurait rapporté certainement plus de fruits que l’attaque contre les Etats-Unis en décembre 1941.

Le deuxième volet de son argumentation est nettement plus solide: ce procès de Tokyo était une farce; concrètement, parce que toute une série de normes juridiques ont été purement et simplement ignorées ou foulées aux pieds, principalement parce qu’il s’agissait d’une “jurisprudence de vainqueurs”.

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Le monument en l'honneur du Juge Pal à Yasukuni au Japon

Les droits de la défense ont été bafoués; les avocats des prévenus n’avaient qu’un accès limité aux dossiers (même s’ils étaient mieux lotis que leurs collègues allemands à Nuremberg, car chaque accusé bénéficiait d’un avocat japonais et d’un avocat américain).

Les accusés et les témoins qui ne comprenaient pas l’anglais devaient signer des déclarations, des aveux ou des témoignages rédigés dans la langue de Shakespeare et qui allaient être utilisés à charge de codétenus après avoir été arrachés sous la torture ou suite à de fausses promesses. Ensuite, il y avait surtout ceci: on poursuivait des hommes sur base de lois rétroactives. Face à n’importe quel tribunal américain, de telles fautes de procédure seraient suffisantes pour acquitter immédiatement l’accusé et l’affranchir de toute poursuite.

Pal plaidait en effet l’acquittement de tous les accusés.

Finalement, ce procès relevait d’une justice fabriquée par les vainqueurs car les normes étaient différentes selon que l’on était vainqueur ou vaincu. Les armées alliées fonctionnaient comme celles de l’Axe et du Japon selon le principe “les ordres sont les ordres” (Befehl ist Befehl) mais leurs officiers n’ont jamais été jugés pour des actes commis suite à des injonctions données par des instances supérieures. Le Japon n’était pas représenté parmi les juges et les crimes de guerre alliés n’ont jamais été jugés. Le juge Pal fut le seul à avoir évoqué le lancement des bombes atomiques sur Hiroshima et Nagasaki. Même si leur lancement a contribué à sauver indirectement de nombreuses vies humaines, comme on l’affirme très souvent, il correspond bel et bien à la définition de “crime de guerre”, notamment parce qu’il visait en toute conscience des objectifs civils. Depuis la “Paix de Westphalie” (1648), on a beaucoup travaillé en Europe à humaniser la guerre, pour remplacer le droit du plus fort par un véritable système de droit international, notamment via les conventions de Genève et de La Haye et l’oeuvre neutre de la Croix-Rouge. Les procès de Nuremberg et de Tokyo ne sont nullement une étape complémentaire dans ce processus d’humanisation de la guerre mais constitue clairement une rupture dans cette évolution positive. Selon Radhabinod Pal, ces procès constituent un façade cynique et pseudo-juridique derrière laquelle les vainqueurs imposent butalement leur volonté et se dotent d’une jurisprudence spéciale pour masquer leurs propres exactions.

MOESTASJRIK.

(article paru dans “ ’t Pallieterke”, Anvers, 2 novembre 2005; trad. franç., avril 2012).

jeudi, 10 mai 2012

KOSOVO, UNA REALIDAD IGNORADA

KOSOVO,

UNA REALIDAD IGNORADA

 

 

 
 
Los pasados 14 y 15 de febrero se celebró una referéndum en el norte de Kosovo de mayoría serbo-cristiana, en el mismo se preguntaba si se aceptarían las instituciones y la pertenencia a un Kosovo independiente de mayoría albano-musulmana y con capital en Prístna, el resultado fue arrollador: un 99,24% dijo que no. Es la explosiva situación en la que se encuentra esta provincia, en la que la mayoría albano-musulmana ha declarado unilateralmente la independencia con el apoyo de Estados Unidos. Independencia que no es reconocida por Serbia, que sigue considerando Kosovo como una provincia suya, ni por la minoría serbia del norte de la de Kosovo, ni por varios países de Europa, Rusia, China y España incluidas.
El status de Kosovo está todavía en discusión y los resultados de este referéndum ponen de manifiesto que la solución al problema kosovar será muy compleja y en ningún caso pasará por un Estado independiente albano-kosovar que incluya el control sobre la minoría serbia.
Serbia considera, y todos los aspirantes a presidente en las elecciones de este domingo lo confirman, que Kosovo es una provincia autónoma bajo su soberanía, pero realmente Belgrado no ejerce la soberanía sobre la región desde 1999, cuando al finalizar la Guerra de Kosovo, la administración quedó en de la ONU y de la OTAN.
 
En ese contexto, un autoproclamado gobierno provisional de Kosovo, formado por ex guerrilleros deL UCK y con el apoyo explícito de la OTAN y de los Estados Unidos, proclamó unilateralmente la independencia del país, sin lograr el reconocimiento unánime de la comunidad internacional, sólo 90 de los 193 Estados que forman la ONU reconocen la existencia de esta llamada República de Kosovo, existencia que es reconocida por la mayoría albano-musulmana de la región pero que causa fuerte rechazo entre los serbo-cristianos que viven en el norte de Kosovo.
 
Kosovo, una turbulenta historia.
 
 
 
En Kosovo se encuentran restos culturales datados de época neolítica que dan a entender una importante población y un importante grado de civilización en la región desde fechas muy tempranas.
 
Pueblos indoeuropeos de la rama ilirio-tracia llegaron al territorio entre los siglo s IV-III a.C. y sobre esa población se impuso el mundo romano, que ejerció una importante aculturización de la zona. Caído el Imperio romano de Occidente, el actual Kosovo quedó como parte del Imperio romano de Oriente, mal llamado por los historiadores Imperio bizantino.
 
Kosovo, en la frontera con Albania y Macedonia, fue uno de los primeros lugares de asentamiento de los serbios en los Balcanes durante los siglos V y VI. Los serbios eran una de las tribus eslavas que poblaron en esas fechas a la región balcánica, convirtiéndose en el elemento étnico mayoritario, aunque entrando en simbiosis con el sustrato ilirio-latino.
 
Sometidos al llamado Imperio bizantino (en realidad Imperio romano de Oriente), los serbios se convirtieron al Cristianismo ortodoxo. En el 850 se sometieron al primer Imperio búlgaro, los búlgaros fueron un pueblo de las estepas emparentados con los húngaros que conquistaron en el siglo IX parte de la zona balcánica, dejaron pocas huellas, sólo el nombre y el gentilicio de la actual Bulgaria, cuyos habitantes no descienden mayoritariamente de esos búlgaros sino que son eslavos de etnia, de idioma y de religión ortodoxa, por lo tanto muy emparentados con serbios y rusos.  Tras la caída del efímero Impero búlgaro, la zona fue reconquistada por Constantinopla (la capital del Imperio bizantino) pero los diversos reinos serbios comenzaron a luchar por su independencia, haciendo de Kosovo la zona más fuerte de resistencia serbia al domino imperial.
 
Serbia tuvo su apogeo bajo los Nemanidas y el impero de su zar, Douchan, a finales del siglo XIV, convirtiéndose entonces en el estado más importante de los Balcanes. Kosovo, el corazón de ese reino serbio, conoció la proliferaron  de monasterios, tesoros de la arquitectura, declarados patrimonio artístico mundial, entre los que podemos destacar el de Pec, que simboliza la autoridad suprema de la iglesia ortodoxa serbia. En esa época los serbios eran mayoría en la región, aunque había pequeñas comunidades de griegos, búlgaros y sajones-alemanes.
 
La invasión turca, ocurrió tras la caída de Constantinopla (hoy Estambul), éstos llegaron a Kosovo a finales del siglo XIV.  Para frenar el avance del Turco, se creó un coalición cristiana encabezada por Lázaro Hrbeljanovic, que incluía a serbios, valacos, albaneses (Albania aún no era musulmana) húngaros y serbios. Los turcos avanzaron rápidamente por el territorio balcánico y la confrontación bélica tuvo lugar en el llamado Campo de Kosovo. En la misma murieron los jefes de ambos ejércitos, el príncipe serbio Lázaro Hrebeljanovic y el sultán turco, Moura, pero las tropas turcas lograron  dispersar a unas huestes cristinas extenuadas.  
 
Según la tradición serbia, el príncipe Lázaro, y la nobleza serbia, que habían caído prisioneros, eligieron morir antes de convertirse a la fe musulmana, prefiriendo la muerte en libertad, a la sumisión y la servidumbre.
 
Esta derrota está todavía presente en el corazón de cada serbio, y transforma para ellos a Kosovo en un lugar místico, fuera del tiempo, presente en la memoria de cada uno de ellos. Kosovo es la tierra santa donde, después de haber conocido el poder y la gloria, los serbios cayeron en la esclavitud.
 
Para los serbios Kosovo no es solamente un espacio geográfico, es un territorio metafísico al cual los serbios se sienten ligados, después de más de seiscientos años, por un juramento que proclama el culto a los héroes y encarna el misterio de la muerte y resurrección de la nación serbia.
 
Sustitución étnica: la albanización  de Kosovo.
 
Durante la sumisión al Imperio otomano, Kosovo se incluyó en la llamada Rumelia, que abarcaba la parte de Europa sometida al Sultán.  Lógicamente durante estos años empezó la islamización del territorio, y es ahora cuando los albaneses y los bosnios –ambos pueblos europeos– empiezan a abrazar el Corán.  
 
En el siglo XVII empezaron los conflictos bélicos entre el Turco y el Sacro Imperio Romano-Germánico, empeñado en devolver esas tierras a la civilización europea. Las continuas contraofensivas turco-musulmanas iban acompañadas de terribles saqueos, violaciones e incendios. La represión turca se cebó principalmente con los serbios, 30.000 de ellos, encabezados por el patriarca ortodoxo, Arsenije III, se vieron obligados a refugiarse en Austria, en lo que los serbios aún conocen como la Gran Migración. Fue entonces cuando, bajo la protección de los turcos, empezaron a llegar masivamente albaneses que alteraron la composición étnica de Kosovo.
 
 
 
En el siglo XIX hubo un cierto ambiente nacionalista albano-kosovar en la zona.  Es en 1912, después de la Primera Guerra Balcánica, cuando Kosovo es reconocido internacionalmente una provincia más en la Serbia recién liberada, el porcentaje de serbios en la región supera el 50%. Durante la SGM la región pasa a soberanía albanesa,  pero al finalizar el conflicto regresa a Serbia, que es una de las repúblicas federadas en  Yugoslavia; pero ya entonces el porcentaje de serbios ha bajado al 25%.
 
Contrariamente a lo que se piensa el “golpe de gracia” contra los serbios, lo dio el régimen del mariscal Tito, que prohibió el regreso a la zona de los refugiados serbios en un momento en el que buscaba el acercamiento a una Albania gobernada por el maoísta, Enver Hoxha. Tito, animó la natalidad  de los albano-kosovares, convirtiéndose  en el padrino de todo el ¡séptimo hijo! que naciera de una familia albano-kosovar. El resultado de esta política de inversión demográfica fue que en la década de los 90 el porcentaje de serbios en la región baja al 10%, en la década de los 2000, las acciones terroristas del UCK rebajaron esta cifra hasta el 8%.
 
UCK la narcoguerrilla albano-kosovar.
 
En 1998 comenzó su actividad armada de la guerrilla del UCK (Ejército de Liberación de Kosovo por sus siglas en albanés) cuyas acciones se centraron principalmente en el asesinato de civiles serbios. Esta organización terrorista, de métodos mafiosos, no ha distinguido claramente entre su actividad armada y la delincuencia común. Se dice que la UCK es uno de los eslabones más importantes en la ruta de la droga que va desde Afganistán a Europa occidental pasando por Turquía y los Balcanes, es conocida la relación de la UCK con el tráfico ilegal de coches y sobre todo con el repúgnante tráfico de órganos humanos.
 
En 2008 el fiscal serbio para crímenes de guerra investigó las docenas de informes sobre prisioneros serbios capturados por los jefes terrorista del UCK, que luego formaron parte del gobierno kosovar, acusados de este tráfico de órganos.  La Oficina Serbia del Fiscal, recibió informaciones del Tribunal de La Haya que narraban como docenas de serbios encarcelados por los albaneses en Kosovo fueron llevados a Albania en 1999 y asesinados, siendo extirpados sus órganos y vendidos a traficantes internacionales. La que fuera  Jefa de la Fiscalía del Tribunal del La Haya, Carla Ponte publicó un libro sobre este tema titulado La Caza, en el que señala  que las víctimas serbias eran capturadas preferentemente después de los bombardeos “liberadores” de La OTAN en la zona. Una Asamblea Parlamentaria del Consejo de Europa acusó a Hashim Thaci, líder de la UCK de haber sido jefe de esta red criminal. Tachi, fue elegido dos veces presidente del Kosovo independiente.
 
Kosovo epicentro de las mafias en Europa.
 
En su libro El G9 las mafias del mundo, Jean François Gayraud, experto criminólogo, alerta del peligro de la llegada al poder de grupos narco-terroristas como la guerrilla albanesa del UCK, un factor que pone en riesgo la paz y la estabilidad mundial. Su diagnóstico no puede admitir duda ni matices: “La mayor simbiosis entre  Estado y mafia se produce en un país que todavía no existe: Kosovo, hemos permitido que en el corazón de Europa surja una pequeña Colombia”.
 
 
 
Kosovo se ha convertido en el principal foco de Europa de tráfico de personas, trata de blancas, contrabando de tabaco, coches robados y  narcotráfico.
Varios representantes de sus atoridades han sido detenidas por asuntos criminales, como lo fue su ex primer ministro, Agim Ceku, que fue detenido en la frontera entre Macedona y Bulgaria, cuando las autoridades colombianas lo expulsaron de su país donde fue expulsado por la seguridad local a petición del gobierno de Belgrado que quiere llevarle a los tribunales internacionales.
 
EE.UU detrás de la inestabilidad en los Balcanes.
 
El siglo XX demostró una constante conflictividad geopolítica: la inestabilidad en los Balcanes, provoca inestabilidad y conflicto en toda Europa.
 
La caída del Muro provocó un nuevo escenario internacional, el “peligro comunista” había desaparecido, el paraguas norteamericano se hacía innecesario y era factible una aproximación entre Europa occidental y Europa oriental; el equilibrio se rompía, y la hegemonía militar norteamericana podría entrar en cuestión.
 
Con la vieja e infalible táctica del “divide y vencerás”, los estrategas del Pentágono no fueron ajenos al estallido de los conflictos en la zona más sensible de nuestro continente por donde pasan las zonas de influencia de las potencias europeas: Eslovenia-Croacia (influencia alemana); Serbia-Bulgaria-Macedonia (influencia rusa), amén de la tradicional amistad franco-serbia. Lo que podría ser un punto de unión entre los países europeos, se convirtió en un punto de confrontación bélica.
 
Washington  introdujo un elemento que desestabilizaría por completo la región: el islamismo político, si bien el islam existía en la zona como religión, fue el apoyo de EE.UU lo que lo convirtió en un elemento  político-ideológico. Estados Unidos usó el islamismo de la misma forma que lo hacía en Chechenia contra Rusia y a través de Marruecos contra España. Esta acción del Pentágono se tradujo en el apoyo a la creación del primer Estado musulmán de inspiración islamista en Europa: Bosnia-Herzegovina; y posteriormente en el claro apoyo a la separación de Kosovo de Serbia, y su inclusión en la Gran Albania, como el segundo estado musulmán en suelo europeo (la Albania comunista era de mayoría islámica, pero difícilmente se podía hablar de un estado musulman). La creación de esta “dorsal verde” –Albania-Bosnia– con alianzas tácticas e ideológicas con Turquía, en aquellas fechas fiel a la política de Washington,  rompía el equilibrio balcánico y creaban permanentemente una zona de inestabilidad convirtiéndolo en un avispero.
 
Rusia y los identitartios europeos del lado de Serbia.
 
Serbia, es junto a Bulgaria el gran y permanente aliado de Rusia, estamos hablando de tres países eslavos de religión ortodoxa y con fuertes vínculos culturales. En las recientes crisis balcánicas, Serbia también ha contado con el apoyo incondicional de países como Rumanía (latinos y ortodoxos) y de Grecia (helenos y ortodoxos). Pero sin duda el apoyo más poderoso es el que viene desde Moscú.
 
Rusia apoyó diplomáticamente a Serbia, incluso se valoró  una posible respuesta bélica por parta de Moscú-Belgrado a la proclamación unilateral de independencia de Kosovo. Sin embargo el Kremlin no quiso dar ese paso que le hubiera enfrentado abiertamente a los Estados Unidos. La no intervención rusa en Kosovo tuvo su contrapartida geopolítica, en Georgia, donde en el verano de 2008 Moscú paró de forma militar y contundente el ataque de Georgia contra Osetia del sur, reconoció la independencia de esta nuevo estado, que es el paso previo a su reunificación con Osetia del Norte, como una región más de Rusia.
Esta irrupción con fuerza militar de Rusia en el gran tablero, marcó una nueva relación de poder. Desde entonces Rusia, ha apoyado aún más abiertamente la posición de los serbios en Kosovo, como ayuda diplomática, y logística. En las actuales circunstancias todo apunta a que Moscú se implicaría de una forma más contundente en un posible nuevo enfrentamiento entre albaneses y serbios por el dominio de Kosovo.
 
 
 
En Europa occidental, hay que resaltar el apoyo que todos los partidos identitarios han dado a Serbia y a la población serbo-cristiana de la zona.  En los últimos meses, destaca las divertidas iniciativas presentadas en el parlamento europeo por Andreas Mözler (FPÖ) y las declaraciones de varios dirigentes de esta formación austriaca incluyendo a su presidente HC Strache, así como de Bruno Gollnisch (FN). Este apoyo identitario ha tenido concretas respuestas, como es la iniciativa francesa Solidarité Kosovo encargada de llevar alimentos, asistencia médica y juguetes a los niños serbios; desde 2011, esta asociación tiene su sección española, Solidaridad Kosovo, a la que desde aquí les queremos hacer llegar nuestros apoyo y reconocimiento por sus constantes y determinadas acciones de apoyo a los serbios de Kosovo, una realidad olvidada e ignorada por los grandes medios de comunicación españoles. 
 
Enric Ravello
Secretario de relaciones nacionales e internacionales de PxC. 
 

The conflict in Syria primarily aims at the weakening of Iran

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The conflict in Syria primarily aims at the weakening of Iran

Peter Scholl-Latour in an interview with Deutschlandfunk radio station

Ex: http://www.currentconcerns.ch/

Who supports the insurgents, and with what interests?

It’s not about Syria, and that’s just the complete deception of the public opinion. It’s about Iran. Iran is portrayed as the great devil, as the great demon. Iran is known to be Shiite, has always been a historical enemy of Saudi Arabia and the Wahhabi sect prevailing there, which is one of the most intolerant branches of Islam. It’s about hastily weakening Iran – against whom in fact everything is directed – and above all about stopping Iran from building a continuous land bridge.

This is supposed to start in Iraq, which is predominantly Shiite and where al-Maliki, a Shia Prime Minister is currently governing. It then runs via Syria, ruled by the Alawites, who are said to be close to the Shiites. Either way, the country is not Sunni, but rather secular. Then, the land bridge goes on to the Shiite Hezbollah in Lebanon, which is the strongest force there. What one has not taken note of is the following: Hezbollah has defeated the Israelis in 2006. And to prevent this continuous bridge of Shiism, which is connected with Iran, Syria is now to be smashed.

Mr Scholl-Latour, what developments do you expect, should Assad’s opponents prevail?

[...] If Syria was relying on itself, the insurgency would have ended long ago. But they want to overthrow Syria from outside. What will come next – well, a look at Libya is very revealing. In Libya there is a civil war going on that has broken out with estimated 60,000 to 70,000 deaths. Of which no one is even speaking, nobody speaks of Libya any longer and of the chaos that arose there. And not even of the fact that there are various Islamist groups, e.g. the Senussi sect, and so on, and that the separation of Cyreneika is now imminent. There is a civil war going on. And if today we are talking about 7000 deaths in Syria, reported by the so-called activists, which may be true – we can not judge that. This is terrible enough. But when the civil war breaks out, which is fueled by all sides, namely from Turkey, from the Anbar province in Iraq, from Jordan, from parts of Lebanon and first and foremost from America, you have to say, in that case a civil war will break out with 70 000 deaths.

Source: Original at www.dradio.de on 03/09/2012
The extract was linguistically revised.
(Translation Current Concerns)

Austro-Hungarian anthem

Austro-Hungarian anthem