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samedi, 16 mars 2013

Opérationnalité de l’inconnaissance

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Opérationnalité de l’inconnaissance

Ex: http://www.dedefensa.org/

20 février 2013 – Il s’agit ici d’une réflexion que nous avons à l’esprit, et presque sous la plume, depuis plusieurs semaines. (Cet article, référencé pour nous au 6 février pour le début du travail, indiquant la date où l’idée a commencé à en être “opérationnalisée”, est en gestation depuis au moins ce laps de temps, notamment comme le montre l’extension dans le temps des références que nous donnons.) Nous voulons dire par cette introduction presque “technique” qu’il s’agit d’une tendance très forte et profonde de notre jugement, qui peut et doit influer sur notre travail, donc sur le contenu de ce site. “Cette introduction presque ‘technique’” implique également, dans son chef, une forme d’“avertissement” dans le sens littéraire élargi à notre propos : une “courte préface” qui est aussi un “appel à l’attention”.

Au départ de cette réflexion, il y a, très simplement, les événements eux-mêmes, sans classification nécessaire, du type “intérieur” ou “extérieur”, politique ou sociaux, etc., mais bien le rythme et l’évidente incohérence des ces événements. Cette situation, qui nous paraît chaque jour de plus en plus évidente et que nous ne manquons pas de souligner avec nos commentaires lorsque nous commentons (voir, le plus récemment, le F&C du 8 février 2013), nous conduit à deux remarques. Il nous semble que ces deux remarques ne surprendront pas nos lecteurs parce qu’elles se trouvent également au cœur de nos commentaires, sous-jacentes ou exprimées précisément.

• La première de ces remarques concerne le crédit que l’on peut accorder aux réseaux de l’information-Système. (Ces réseaux font partie de ce que nous nommons le système de la communication, sur lequel nous avons récemment encore fait un commentaire spécifique [le 14 décembre 2012], où nous mettions en évidence le caractère dual, ou type “Janus” de ce système de l’information.). Il s’agit de l’information dispensée par ce que nous nommons la presse-Système, mais aussi de l’information-Système dispensée par les déclarations officielles et les divers commentaires venus des champs divers des élites-Système, qu’elles soient de membres des directions politiques nécessairement inféodées au Système, de bureaucraties, d’observateurs également dans cette position. Non seulement ce crédit est nul, comme nous l’estimons depuis longtemps, – depuis une décennie au moins (voir aussi bien le 10 septembre 1999 que le 13 mars 2003), – mais il tend de plus en plus à être tout simplement négatif. (Et “négatif”, non dans le sens de la tromperie, de la manipulation, ce qui a un côté instructif répétons-le, mais dans le sens de la bassesse pure, de l’infécondité, de la stérilité. La presse-Système, comme tout ce qui est “-Système” dans notre langage, tend vers l’ossification et la néantisation, suivant en cela le Système et sa marche vers l’autodestructions par dissolution avant l’entropisation.)

Les exemples à cet égard abondent, de l’étalage de cette littérature qui devient presque contre-productive pour son propre parti, à la dénonciation qui en est faite avec une facilité déconcertante, – enclenchant ainsi cet effet négatif dont nous parlons. Voyez comme exemple ce 1er février 2013, ce texte dont le titre dit tout à cet égard («Shocking Numbers That Show The Media Is Lying To You About Unemployment In America») ; des textes de cette sorte pullulent littéralement sur l’Internet. (Encore faudrait-il, dans ce titre, enlever le mot “shocking”, car cette sorte d’évolution dans la négation absolue de la situation du monde n’a plus aujourd’hui rien de “choquant” pour l’esprit averti. On dirait même, tout au contraire, qu’il a valeur de confirmation, qu’il a donc un aspect indiscutable, et nullement inintéressant, de confirmation de son inexistence en tant qu’être : l’information-Système, qui nous accable de sa masse, n’est pas littéralement, – inexistence complète.)

Les enquêtes régulièrement faites à cet égard contribuent largement à alimenter notre jugement général, sans surprise ni brio d’ailleurs. On pourrait se référer notamment, comme à un récent exemple en date, à une enquête IPSOS dont les résultats ont été publiés dans Le Monde du 25 Janvier 2013. Plutôt que se référer à cette feuille-Système, on peut aussi bien lire le compte-rendu qu’en fait l’OJIM, le 29 janvier 2013. L’enquête montre une hostilité généralisée des Français au Système dans tous ses aspects, et notamment à l’information-Système et à la presse-Système… Vraiment aucune surprise.

«Cette hostilité vis-à-vis des élites touche également les médias. 72% des sondés estiment en effet que les journalistes sont “coupés des réalités et ne parlent pas des vrais problèmes des Français”, 73% pensent qu’ils ne sont pas indépendants et “ont tendance à céder aux pressions du pouvoir politique” (les électeurs du Front national et du Front de gauche étant les plus nombreux dans cette catégorie) et 58% considèrent qu’ils font mal leur travail…

»L’écart entre le discours répété en boucle par les hommes politiques, journalistes, experts, etc… et l’attente des Français est devenu proprement sidérant. Il s’agit d’un véritable déni de réalité de la part des élites qui ont fait sécession d’avec le reste du pays…»

Devant ces faits, qui sont avérés à force d’être devinés intuitivement et d’être régulièrement vérifiés, que répond l’intelligence-Système ? (Nous employons cette expression “intelligence-Système”, pour éviter absolument d’employer des mots tentants tels que “débiles”, “connards”, “salopards”, “cyniques” et ainsi de suite ; ces termes grossiers se qualifient et se disqualifient eux-mêmes, trop courts et trop brutaux pour avoir un sens intéressant, cela qui désigne le sapiens dont l’intelligence est affaiblie, déformée, faussaire par ses fréquentations et ses orientations, – bref, l’intelligence amenée près du Mal, comme l’observe Plotin, mais qui n’est évidemment pas la Mal elle-même : «Mais les autres, ceux qui participeraient de lui et s’y assimileraient, deviennent mauvais, n’étant pas mauvais en soi.”»)… L’intelligence-Système, donc, répond qu’elle est victime, et elle geint… Exemple : «Pour le journaliste Gérard Courtois qui l’analyse dans Le Monde, ces craintes et cette hostilité [les «72% des sondés estiment en effet que les journalistes sont “coupés des réalités et ne parlent pas des vrais problèmes des Français”»] ne sont que fantasme, “résultat du travail d’incendiaires” de “ceux qui attisent ces peurs”…»

Un autre cas dans ce sens, dans un autre registre encore plus exotique et grotesque, que nous voulons signaler, nous est fourni par l’actualité, et postérieur à l’entame de ce commentaire, comme s’il apportait un point d’orgue à ce que nous voulons signifier dans ce passage qui concerne le crédit de l’information dans sa branche Système. Il s’agit du Bloc-Notes de ce même jour de publication de notre texte, ce 20 février 2013, commentant une chronique de Glenn Greenwald sur l’état d’esprit de la chaîne de télévision MSNBC. Le climat de dévotion religieuse qui prévaut à Ciel ouvert lorsqu’il s’agit du président-Saint Barack Obama donne une mesure grave de la valeur qu’il importe d’accorder à l’information, ici semi-officieuse, semi-officielle, semi-Vatican. Certes, il s’agit d’un bon sujet d’étude pour un étudiant en anthropologie venu d’une civilisation évidemment développée sur une planète assez lointaine, pour enrichir sa thèse sur le cas de l’hypomanie de sacralisation des élites-Système, sur la planète-Terre. Sur le cas de la vertu d’information de la réalité en tant que sas d’accès vers une compréhension de la situation de la vérité du monde, on doit donc cultiver une réserve qui confine souvent à la dérision, ou à l’occasion d’un sarcasme saluant leur comportement pathétique, – bref, passons outre, mais gardant la leçon à l’esprit, de cette poussière de sapiens plongée dans son activité de termite du sacré...

• La seconde remarque concerne notre propre attitude, qui est d’observer que ce n’est pas parce que tout ce que dit le Système peut être pris nécessairement comme faussaire (avec parfois une façon intéressante d’utiliser le sens imprimé à cet aspect faussaire) que nous puissions savoir, par simple déduction antinomique, la réalité des choses. Au contraire, même : le seul contrepied de l’information-Système faussaire peut en général conduire, à notre sens, à une interprétation qui est le plus souvent, et même dans l’écrasante majorité des cas, elle-même fausse et donc faussaire. Il nous paraît d’ailleurs évident, comme une règle de logique implacable, qu’on ne peut extraire de la quasi-exclusive fréquentation de ce qui est néantisation par comportement faussaire, quelque chose qui contienne en soi une part, ou même une parcelle, même infime, de vérité ; on ne peut extraire quelque essence que ce soit sous forme d'“une part de vérité” de ce qui est dissolution proche de l'entropisation. (Nous ne disons certainement pas “une part de réalité” car il faut admettre explicitement que l’existence de cette néantisation de l’esprit est en soi une réalité fondamentale, à ce point qu’elle détermine pour une part essentielle cette réflexion. On observera que nous insistons de façon très affirmée sur la différenciation nécessaire à faire entre “réalité” et vérité, jusqu’à une différence de nature interdisant toute proximité. On verra cela, plus en détails, plus loin.)

L’explication de cette particularité grandissante, de notre point de vue, de l’impossibilité de demeurer dans une logique binaire réduite à deux “acteurs” entre le Système et ceux qui s’opposent à lui selon la seule dénonciation de ce que produit le Système, notamment en fait d’information, – notre explication “opérationnelle”, par conséquent, tient en ceci :

• Si ces deux “acteurs” eux-mêmes tiennent des positions différentes voire antagonistes, il reste qu’ils se trouvent exclusivement dans l’un ou l’autre “camp” selon les circonstances. Par conséquent, ils ne sortent pas du cadre du Système, puisque les deux camps sont définis exclusivement selon leurs positions par rapport au Système. (Pour ceux qui s’opposent au Système en répliquant aux seules interventions du Système, ils ressortent d’une certaine façon du phénomène de ce que nous nommons “antiSystème”, sans pour cela illustrer, et de beaucoup, la seule signification de l’antiSystème qui est beaucoup plus vaste et qui comprend des domaines réellement hors de Système. Il s’agit du cas où l’on voit des personnes, des groupes, des institutions, etc., évoluer dans des positions différentes selon au moins les circonstances, se retrouvant parfois en position antiSystème, même pour ceux qui font partie du Système.)

• Il n’y a pas que deux “acteurs”, le Système et ses adversaires, les méchant et les gentils, les 1% et les 99%, etc… On peut et on doit, pour élargir et enrichir le champ de la pensée, avancer l’hypothèse qu’il existe des forces collectives, des forces de pression constituées aussi bien à l’occasion d’événements humains que rassemblées selon les normes et la puissance de courants se situant hors du contrôle humain. (Champ de la métahistoire.) Nous parlons si souvent du Système en tant que tel qu’on doit bien comprendre, en plus des textes directs à cet égard, que notre religion, – oups, lapsus…, – est faite à ce propos. Cette remarque vaut également pour le sapiens lui-même, celui qui comprend et accepte cette situation, qui doit parvenir à trouver une position antiSystème d’un autre type que celui signalé plus haut, c’est-à-dire absolument hors du Système, – et l’inconnaissance en est l’exemple typique, et même archétypique pour le sapiens.

Ceci, qui concerne les deux constats, est certes le point le plus important : le désordre est si considérables, les lignes de force et les références si imprécises, que des circonstances essentielles échappant complètement à la raison et à la perception qui sert à la raison ; ces circonstances sont finalement quasiment invisibles à nos regards, insaisissables pour nos perceptions, ou bien elles le sont si fortement en vérité qu’elles peuvent révéler pour qui se tient hors du Système la vérité du monde, qui est pure invisibilité et insaisissabilité des choses pour la perception intra-Système. Ce qui nous est apparent et objectivement saisissable, nécessairement dans le cadre du Système, nous restitue un bouleversement de désordre, d’incertitude, d’hésitations, de velléités et de contradictions, à la fois tourbillon fou et situation figée d’impuissance… Si l’on veut un exemple “opérationnel” : après deux ans de désordre en Syrie et surtout autour de la Syrie (de la part des pays du bloc BAO), une analyse de Samer Araabi (IPS.News et Antiwar.com, le 15 février 2013) nous révèle involontairement l’état de désordre complet de la politique US, donc sa situation de complète incohérence… On y voit chacun des acteurs principaux de l’administration Obama de ces deux dernières années dire le contraire les uns des autres, et chacun pensant peut-être, sans doute, dans le secret de lui-même le contraire de ce qu'il dit, et cela étant conclu par une affirmation de l’un d’entre eux que “toutes les options sont sur la table”, – signifiant par là que tout est possible et que, par conséquent, rien n’est vraiment fait sinon dans tous les sens, que nul ne sait ce qui est vraiment fait et ce qui sera vraiment fait… (Et d’ailleurs, nul ne sait si l’expression “vraiment fait” a encore quelque signification, après tout, – car le “rien du tout n’a été fait” du point de vue d’une politique effective définit certainement le mieux l’option choisie par défaut.)

«The recent statements by Clinton and Panetta [ openly called for a more militant role], therefore, still reveal little about the actual relationship between the White House and the Syrian rebels. President Obama openly criticises the idea of armed assistance but has been silently supporting the rebels, while his administration’s liberal interventionists who have openly called for a more militant role have also expressed grave reservations about the ideology and direction of the very people they hope to arm. These varied opinions and perspectives leave the door open for any number of policies toward Syria. “No one has taken any option off the table in any conversation in which I’ve been involved,” said [JCS President, General] Dempsey…»

Il n’est pas dans notre intention de dire que cette analyse est mauvaise et sans intérêt, parce qu’elle est existe et qu’elle a quelque intérêt sans aucun doute, du point de vue de l’observation comme en laboratoire à partir de la position d’inconnaissance… Mais elle ne nous dit rien sur la situation en Syrie et elle nous dit que connaître la “réalité” de la situation en Syrie n’a en vérité aucun intérêt pour comprendre la situation du monde. Finalement, même quand nous allons au cœur du monde officiel, lorsque nous prenons les positions officielles et les confrontons aux positions réelles, voire secrètes, qui les contredisent, donc ayant fait objectivement un travail de déconstruction antiSystème, nous n’aboutissons nulle part sinon au nième constat du désordre.

L’inconnaissance et la vérité du monde

Nous travaillons depuis longtemps autour de ce thème, nos lecteurs le savent. D’une part, la profusion extraordinaire de l’information, mais aussi, et nécessairement, sa fluidité et son insaisissabilité… Plus nous savons, moins nous comprenons. D’autre part, la nécessité de rompre, de refuser certaines connaissances, y compris la connaissance du “réel”, – bref, l’inconnaissance. Récemment, nous avons publié deux textes qui avancent notre propos dans le sens, non plus de l’inconnaissance qui est maintenant un principe acquis pour nous, mais dans le sens de l’“opérationnalité de l’inconnaissance”, c’est-à-dire la mise en œuvre de l’inconnaissance dans notre travail d’information, – ce qui semblerait à première vue et apparemment, une contradiction : mise en œuvre d’une “doctrine” du refus de “tout savoir” pour faire “mieux savoir”. Mais l’on sait bien que cette apparente contradiction n’en est pas une, qu’elle est au contraire une doctrine pour déjouer les tendances irrépressibles du Système dans sa propre manipulation inconsciente du système de la communication. Le système de la communication étant malléable dans tous les sens, y compris un sens antiSystème fondamental et hors-Système, notre tâche à cet égard est évidente.

Revenons à nos deux textes récemment publiés, pour en rappeler la substance. Le premier est du 8 février 2013, sous forme d’un F&C qui se donnait pour but d’exposer ce qui nous paraît essentiel aujourd’hui, – travailler dans le sens de faire réaliser la crise et le dire («savoir la crise et dire la crise»), au nom de l’affirmation que la crise d’effondrement se déroule aujourd’hui, sous nos yeux, sous nos pieds, – donc que l’essentiel est bien une révolution psychologique qu’il faut favoriser.

«…Notre hypothèse n’est donc pas de dire “une catastrophe va arriver” mais bien que nous allons devoir admettre que la “catastrophe” (la crise générale de l’effondrement) est en cours et qu'elle est quasiment en nous, que nous la vivons littéralement “semaine après semaine, jour après jour”. Notre hypothèse est bien que l’effondrement est en cours sous la forme de la crise générale de l’impuissance des directions politiques et de toute politique en général, avec le désordre qui s’ensuit, et que le seul événement rupturiel qui puisse donner corps à cette crise est l’acceptation par la psychologie de sa réalité, de sa puissance, de son inéluctabilité, sous une forme telle que se crée un courant collectif, lui-même psychologique certes, dans ce sens de l’acceptation collective de la chose. […]

 

»Il s’agit donc de savoir la crise puis de dire la crise pour ouvrir les psychologies à la réalité. Il y a, selon nous, la probabilité quasiment inéluctable qu’un tel événement constituerait un bouleversement tel pour la conscience et pour l’esprit, que se créeraient nécessairement des conditions absolument nouvelles, qui donneraient effectivement toute sa dimension à la crise en mettant en place les conditions psychologiques non seulement pour accepter, mais pour susciter les changements que cela implique. Il s’agit donc d’une libération du Système, d’une révolte psychologique inconsciente contre le Système en voie d’autodestruction par ceux-là même qui, jusqu’ici, en acceptent la loi et la servitude...»

Dans le second texte, du 13 février 2013, nous citions deux textes venus d’horizons différents, qui pouvaient sembler par rapport aux normes du genre journalistique ou analytique, farfelus, hasardeux, insubstantivés y compris par des précisions de type antiSystème (“complotiste” éventuellement), etc. Nous n’en faisions nullement la promotion ni n’en affirmions en quelque façon que ce soit la justesse, ni quelque jugement de cette sorte, ni sur la forme ni sur le fond, – tout cela, d’aucun intérêt pour nous en vérité… Simplement, nous offrions des constats et posions des questions, – dont les réponses, bien entendu, sont pour nous évidentes…

«[…N]ous voulons prendre ces deux texte pour du comptant et ainsi apprécier combien il devient de plus en plus difficile,sinon impossible, de faire un commentaire de quelque intérêt sans utiliser des références qui dépassent largement les lignes habituelles du commentaire politique. Le fait est qu’après tout, en lisant ces deux textes, on en vient à la conclusion qu’ils ne sont pas plus stupides, pas plus incroyables, que les commentaires que nous sert la presse-Système sur le désordre formidable du monde courant en nous le présentant comme complètement ordonné, et qu’ils sont, d’un certain point de vue de plus en plus insistant, plus intéressants et éventuellement plus stimulants. Une fois écartées les réserves du conformisme et de l’alignement-Système des raisons subverties si inclinées par leur subversion à accepter ce rangement inepte du monde en cours, ces deux textes sont évidemment plus intéressants et plus stimulants que les productions écrasantes de monotonie et surréalistes de fausse raison et de raison subvertie, de la presse-Système.»

Au-delà, et sautant quelques paragraphes, nous en venions à cette conclusion qui concerne plus une méthodologie de l’“information” (ce terme a-t-il encore sa place ?) ; et, cette fois, nous ajoutons un souligné d’une partie du texte en gras, qui n’est pas dans l’original, nous en sommes sûr sans que l’auteur ne s’en offusque… : « Cette évolution de la perception, puis de l’analyse et de l’interprétation des événements, constitue un problème fondamental pour bien apprécier l’évolution du Système. Mais surtout, elle répond à une nécessité, qui est justement l’évolution du Système, et aussi l’évolution de la situation générale, – évolution du Système et évolution des forces antiSystème qui se manifestent indépendamment de l’organisation humane. Il s’agit d’un défi considérable à relever, si l’on entend poursuivre la démarche générale de tenter d’appréhender la véritable signification de l’évolution de la situation du monde. Dans ce cas, – cette tentative de relever le défi, – il s’agit d’un énorme effort d’adaptation, à la fois des commentateurs, à la fois de ceux qui les lisent, avec certainement la réduction accélérée, dans certains cas la disparition des références qu’on avait coutume d’utiliser pour cette sorte de démarche

Nous nous trouvons dans des temps, – «une époque», dirions-nous également, – où il est extrêmement difficile de distinguer la réalité même quand on dispose de tous les éléments constitutifs de cette réalité. En fait, lorsque nous disposons de tous ces éléments constitutifs de cette réalité, nous en avons en réalité (!) bien plus et il faut alors déterminer lesquels sont appropriés. Nous dirions qu’il s’agit là d’une question de choix (de notre part), mais un choix extraordinairement difficile à faire parce qu’il doit se placer au-dessus des pressions qui s’exercent dans tous les sens, tout en tenant compte de ces pressions. Ce choix est nécessairement restrictif, éliminatoire, impitoyable, et il ne peut être justifié que par le but poursuivi, qui doit être le fondement qui structurera notre jugement général de la situation. Ce choix doit être justifié par l’exploitation, la mise à nu d’une perspective d’un événement traité d’une façon spécifique, en fonction d’une vision, qui est aussi le fondement de la pensée qui juge.

Ce fondement est connu pour notre cas, il s’exprime bien entendu par l’affirmation péremptoire que notre Système est en train de s’effondrer, “sous nos yeux et sous nos pieds”, et même, et surtout peut-être, que cette crise est en nous... «…Notre hypothèse n’est donc pas de dire “une catastrophe va arriver” mais bien que nous allons devoir admettre que la “catastrophe” (la crise générale de l’effondrement) est en cours et qu'elle est quasiment en nous, que nous la vivons littéralement “semaine après semaine, jour après jour”…».

Pour suivre cette ligne, il faut en arriver au point où le fait d’espérer, de prévoir, de croire, d’attendre que le Système va s’effondrer, se transmue dans le fait indiscutable de savoir que le Système va s’effondrer et s’effondre en vérité dans le temps présent où nous écrivons. Il est évident qu’il y a dans cette sorte d’injonction une dimension qui échappe au circuit habituel de la raison (lequel circuit est aujourd’hui percé de multitudes de trous, à l’image du degré de perversion de la raison par le Système, à l’image de conduites pourries, bouffées par les termites). Pour autant, et pour montrer l’intérêt de la référence historique bien choisie, il y a aussi des expériences historiques qui se rapprochent de cette situation, comme nous le rappelions dans le même texte F&C du 8 février 2013, qu’il est utile de citer pour y trouver quelques outils de compréhension pour le temps présent… «Au reste, c’est en revenir à une autre sorte de “modèle russe”, dans sa version gorbatchévienne, ou “modèle Gorbatchev” : le fait pour le dirigeant soviétique des années 1980 de “savoir la crise” le conduisit à “dire la crise” (la glasnost). On connaît la suite, la substantivation de la crise, son accélération phénoménale par rapport à ce qu’on en pouvait attendre, si rapide que l’effet produit fut une implosion plus qu’une explosion…»

Ce que nous voulons ajouter à cette rapide description, c’est la perception et l’information de ce processus. Nous avons vécu (notamment) ces six années de 1985 à 1991 et ne cessons de rappeler chaque fois que l’occasion nous en est donnée que, malgré l’empilement d’événements extraordinaires à partir de mai 1985 (deux mois après la nomination de Gorbatchev à la fonction de Premier Secrétaire du PC de l’URSS), personne de sérieux et de responsable n’avait prévu l’événement fondamental de la fin du communisme lié expressément à l’“expérience Gorbatchev” spécifiquement considérée, avec sa glasnost, – aussi bien publiquement que d’une façon non officielle, que sous la forme d’une confidence chuchotée. Nous rappelons souvent qu’à la fin septembre 1989, à quarante jours de la chute du Mur de Berlin et alors que les Allemands de l’Est se précipitaient en Hongrie où un régime libéral était déjà installé, que la Pologne avait connu ses premières élections démocratiques avec l’arrivée au pouvoir des gens de Solidarnosc, que le régime est-allemand s’effondrait dans le désordre, que Gorbatchev conseillait à tous les “satellites” (les ex-“satellites”) de laisser faire (les foules et le désordre, accessoirement les projets de “réformes”), pas un seul dirigeant occidental ou autre, ou communiste, ne prévoyait la chute du communisme “dans un futur prévisible” ou pas, – simplement, cette question constituait une hypothèse absurde ; et tous les dirigeants occidentaux et autres ne commençaient à envisager la possibilité d’une réunification allemande, sujet devenu d’actualité avec la rapide désintégration de la RDA, que “pour au-delà de 2000” (un seul d’entre eux, l’ambassadeur US à Bonn, et colonel Vernon Walters, envisageait, ce même mois de septembre 1989, la réunification allemande “pour dans très peu d’années, d’ici deux à quatre ans”). Dieu sait pourtant que les dirigeants d’alors étaient d’un autre calibre que ceux que nous avons aujourd’hui, mais non, ils ne voyaient rien… Dieu sait que les conditions et les événements étaient bien plus et bien mieux contrôlés qu’ils ne sont aujourd’hui, et que l’information échappait encore en partie au carcan général des narrative qui, aujourd’hui, affecte jusqu’aux esprits de ces élites-Système à la psychologie si affaiblie, – mais non, ils ne voyaient rien…

Observer et rappeler tout cela, ce n’est certainement pas critiquer ceux qui ne virent rien venir (c’est-à-dire tous, y compris Gorbatchev), car l’histoire devenue Histoire suivait sa propre pente, et à quelle vitesse, sans prendre le temps d’en informer sapiens. Observer et rappeler tout cela, c’est directement impliquer que nous tenons les événements actuels comme devant être considérés d’une façon parallèle et similaire à ceux de 1985-1991, mais dans un cadre et dans une dynamique d’une puissance infiniment plus considérables, au point que l’on peut avancer le constat que leur action transforme la nature même de l’époque et notre perception également, passant à la perception immédiate et directe de la métahistoire ; et que nous tenons les événements actuels à l’image de ceux de 1985-1991, mais également dans un cadre et dans une dynamique d’une puissance bien plus considérables, – nous allons vers une fin alors que la chute du communisme n’était qu’une étape, – accouchant d’un flux événementiel singulièrement imprévisible et exceptionnellement développé hors de toutes les normes courantes. Par conséquent et au-delà des similitudes, il s’agit d’une «époque» ouverte à toutes les embardées et à tous les effets, y compris et surtout dans le domaine de notre psychologie, dans une mesure bien plus grande jusqu’à un changement de nature qu’en 1985-1991.

Forts de ce point de vue, nous sommes conduits indirectement à annoncer, ou plutôt à confirmer une tendance déjà largement engagée et perceptible dans les textes de ce site, les commentaires. Il s’agit de tenir la “réalité” que nous offre le système de la communication, avec son flux d’information, comme une “matière” impossible à fixer d’une façon satisfaisante, parce que devenue un état désormais trop fluide et insaisissable, à la fois dans une situation de déstructuration affirmée, à la fois dans une dynamique de constante dissolution accélérée. (Chaque événement signalé et observé, apparaît dans cette situation de déstructuration et dans cette dynamique de dissolution.) Il s’agit désormais de tenir la “réalité” comme un facteur absolument relatif et ne proposant lui-même aucune assurance ; s’en tenir à lui pour tenter de comprendre les situations et d’identifier les choses, même et surtout d’une façon radicalement critique, c’est soumettre la perception à des tensions insupportables et gravement dommageables jusqu’à précipiter la psychologie dans la pathologie, – c’est aggraver encore sa situation. On doit retrouver cette démarche de rupture radicale avec leur “réalité” dans tout notre travail, notamment celui qui tente d’interpréter les événements courants, selon notre processus rigoureux de sélection, à la lumière générale que nous définissons ; on y ajoute les analyses fondamentales (le 14 février 2013, par exemple) qui permettent de placer notre pensée dans le cadre plus large de la recherche directe de la vérité du monde, hors-Système, pour en proposer des synthèses.

La critique nécessaire et destructrice du Système doit nécessairement prendre ses distances des seuls faits de la “réalité”, même s’ils ne sont pas déformés, parce que ces “faits” eux-mêmes sont imprégnés de la pathologie et de l’hystérie qui enrobe la dynamique d’autodestruction du Système. (C’est bien une des fonctions primordiales de l’inconnaissance, qui tient les “faits” à distance, en choisit quelques-uns et écartent les autres, d’abord pour conserver l’équilibre et la puissance de compréhension du sujet, en même temps que l’ouvrir d’autant mieux à l’intuition haute qui structure cet équilibre et cette puissance.)

Cette préoccupation “opérationnelle” est partout présente dans nos textes, désormais, et d’une façon explicite. Il nous semble ainsi approprié de revenir à un autre texte, mis en ligne le 18 février 2013. Voici un extrait de la conclusion de cette Note d’analyse qui nous emmenait en vrac, de l’explosion d’un météorite à un vol de Tu-95, en passant par Kerry au téléphone, Lavrov qui ne répond pas au téléphone, Jirinovski qui fulmine, Nuland qui complote, Sorcha qui met en ligne et ainsi de suite… Nous nous posâmes alors cette question, qui était plus proche d’une apostrophe insistante et furieuse : “Alors, que devient la réalité dans tout cela ?”

«La réponse à cette dernière question est bien dans un autre enchaînement, un enchaînement de questions : est-il utile de distinguer la réalité ? Y a-t-il encore une “réalité” au sens classique et courant de la chose, qui mérite qu’on cherche à la distinguer ? Ne faut-il pas s’attacher à distinguer d’autres “réalités” qui n’en sont pas vraiment selon l’entendement habituel, mais plus proches de la vérité que la “‘réalité’ au sens classique et courant de la chose” ?

»Dans une critique élogieuse de la série House of Cards, – sur laquelle, nous le répétons, nous reviendrons, – Ari Melber disserte (The Atlantic du 12 février 2013) à propos de critiques qu’on pourrait faire sur des situations et des actes prêtées aux personnages, par rapport à la situation de la direction politique du Système, à Washington. Puis il tranche, net et clair : «But that would miss the point. House of Cards is aiming for truth, not accuracy.» C’est cela : la précision des situations et des faits (accuracy) constitue la “réalité”, qui, elle, n’a rien à voir avec la vérité (truth). Cette conception résumée par l’apostrophe de Melber est plus que jamais, elle, constitutive de notre époque, à un point où la nature des concepts est transformée et que la “réalité” restituée d’une façon que les esprits courts jugeraient parfaitement précise est souvent, de plus en plus souvent jusqu’à former sa nature propre nouvelle, une tromperie faussaire de la vérité. Il faut s’accommoder de ce constat qui ne définit pas un monde nouveau mais qui caractérise un passage du monde (ou une «époque»), une crise d’effondrement où le système de la communication tient un rôle si essentiel…»

C’est exactement de cela qu’il s’agit dans ce commentaire (le texte présent) où nous entendons exposer l’évolution de notre travail à la lumière des conditions évolutives du système de la communication que nous identifions. Ce sont les conditions de l’inconnaissance développées d’une façon “opérationnelle“, où l’information devient un facteur dépendant, pour le jugement qu’on porte sur lui, à la fois de l’intuition (haute) et de l’expérience historique, à la fois d’une raison “réparée” qui s’exerce non plus selon les impulsions extérieures (les informations perçues comme des faits et qui ne sont que des “narrativede faits”) mais en traitant ces impulsions extérieures à la lumière de l’intuition et de l’expérience historique qui ont déjà largement constitué dans l’esprit et son jugement une vision générale de la situation caractérisée par le phénomène considérable et quasiment exclusif de la crise de l’effondrement du Système. Cette vision générale constitue la référence de la vérité dans notre perception, tandis que la réalité doit être impitoyablement traitée comme un facteur contingent parmi d’autres (d’autres “réalités” éventuellement), soumis à une critique intuitive de plus en plus pressante et exigeante, pour n’être utilisée qu’avec méfiance, parcimonie et prudente mesure, et traitée selon nos conceptions à nous. Cette démarche implique le constat décisif que l’action humaine (du sapiens), de laquelle dépend la “réalité” fournie par le système de la communication et les “informations” qu’il nous offre, ne constitue qu’une faible part de l’action métahistorique générale dépendant principalement de courants supérieurs et extra-humains. Ce constat qui ne cesse de s’affirmer dans notre jugement suggère désormais l’accessibilité à la vérité du monde, comme production décisive de l’inconnaissance par rapport à la relativité le plus souvent faussaire représentée par la “réalité”, cette relativité faussaire telle que le Système dans sa phase finale d’autodestruction l’a transformée, telle que nous la déterminons de plus en plus précisément.

vendredi, 15 mars 2013

What's Wrong with Democracy? From Athenian Practice to American Worship

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Reseña

 
Loren J. Samons II:
What's Wrong with Democracy?
From Athenian Practice to
American Worship.*
University of California Press, Berkeley/Los Angeles/London, 2004, 307 pp.


por Erwin Robertson

Ex: http://erwinrobertson.blogspot.com/

L. J. Samons II es especialista en Grecia clásica, autor de obras como Empire of the Owl: Athenian Imperial Finance (Stuttgart, 2000) y Athenian Democracy and Imperialism (Boston, 1998). En What's Wrong with Democracy? (“¿Qué hay de malo con la democracia?”) analiza críticamente la práctica política ateniense en los ss. V y IV, con la mirada puesta en la democracia norteamericana de hoy. Uno de esos casos, pues, en que el estudio del pasado se vuelve juicio sobre el presente... y a la inversa.

Los puntos de vista del autor son heterodoxos, por decirlo suavemente: cuestiona la “fe” en la democracia, el “culto” (american worship) rendido a un sistema de gobierno cuyas virtudes se dan por aceptadas sin que medie demostración racional. LJS cree que las (buenas) cualidades que tradicionalmente se asocian con la democracia vienen de la existencia de un cuerpo ciudadano con derechos y deberes, y del gobierno de la ley, cosas que pueden ser separadas de la democracia per se. Cree más: que los valores democráticos propiamente tales (que se puede resumir en el igualitarismo y la noción de que la voluntad popular, expresada a través del voto, es moralmente buena), que han llegado a ser los principios morales y sociales fundamentales de la sociedad norteamericana, ahora amenazan la forma constitucional representativa de su gobierno.

Los Fundadores de la constitución norteamericana (James Madison, por ej.) desconfiaban de la democracia “pura”, tal como se practicó en la Atenas clásica. Sólo en el curso del s. XX los norteamericanos llegaron a identificar a su gobierno como una “democracia” –señala LJS-, a la vez que se imponía la creencia de que era el mejor régimen posible; pero ello fue justo en el momento en que la palabra perdía mucho de su significado originario. Atenas, en un tiempo un modelo, ahora suele estar bajo crítica, no porque fuera demasiado democrática (como pensaban los Fundadores), sino porque no realizó suficientemente los ideales democráticos. Así y todo, porque era (en todo o parte) democrática, Atenas antigua se beneficia del prejuicio moderno favorable a la democracia. ¿Y si los aspectos más problemáticos fuesen justamente los democráticos? Es característico el tratamiento de la muerte de Sócrates, aduce LJS; como un accidente o una anomalía que no autoriza un juicio sobre el régimen político que lo condenó: ¡casi como si Sócrates hubiera cometido suicidio!

Se trata entonces de examinar la historia ateniense, tal como fue, a fin de ver si de ella se puede extraer lecciones para la política y la sociedad modernas. Por lo tanto, un primer capítulo de la obra proporcionará información general sobre el tema; sucesivos capítulos pasarán revista a otros tantos aspectos de la demokratía ateniense. “Democracia y demagogos: Elección, votación y calificaciones para la ciudadanía” es el título del capítulo 2. Al contrario de lo que se estima en las democracias modernas, LJS recuerda que el voto no era un procedimiento definitorio de la democracia (la regla democrática era el sorteo, como advertía Aristóteles) . Sin embargo, cargos importantes, como el de strategós, eran elegidos por votación. Característicos de la democracia ateniense fueron asimismo la ausencia de calificaciones de propiedad para la ciudadanía y el hecho de que los ciudadanos más pobres recibieran, en distinta forma, pagos del tesoro público. No obstante, la noción de ciudadanía en Atenas difería de la de los modernos regímenes democráticos, donde se asocia primeramente con derechos y privilegios, más que con las calificaciones que requiere o los deberes que implica. Además, muchas de las garantías que comporta se consideran “derechos humanos” (comillas de LJS), que no dependen –se dice- o no deberían depender de la forma particular de régimen o de la distinción entre ciudadanos y extranjeros. Por el contrario, en la democracia ateniense la ciudadanía significaba serias obligaciones, incluso ciertos patrones de conducta privada, recuerda el autor.

El capítulo sobre las finanzas públicas (“the People's Purse”) subraya el carácter excepcional de Atenas entre las ciudades griegas: en primer lugar, por su riqueza en mineral de plata y por la flota de guerra que ella permitió. Con el imperio y el tributo de los “aliados”, en el s. V, pudo manejar recursos financieros sin comparación en Grecia antigua. Fue igualmente inusitado que el ateniense común, al que no se pedían requisitos de propiedad para votar en la asamblea, comenzara a decidir entonces sobre materias financieras. LJS señala el empleo abusivo de esos recursos (así lo era a ojos de todos los demás griegos) en pagos a los propios ciudadanos y en un extraordinario programa de obras públicas. Cuando se agotaron las reservas, como durante la Guerra del Peloponeso, o cuando dejaron de existir las rentas imperiales, como en el s. IV, Atenas debió gravar a sus ciudadanos ricos. Es agudísima la observación de que, con todo, a la hora de gastar, los atenienses giraban sobre sus propias reservas; la deuda pública moderna consiste en traspasar la deuda de una generación a otra.

La política exterior del s. V está tratada en dos capítulos. Evidentemente, los temas son la construcción del imperio, las circunstancias que llevaron a la gran guerra inter-helénica que fue la Guerra del Peloponeso, y las de la guerra misma. Un interesante excursus aborda el problema de la causalidad histórica, a propósito de la Guerra del Peloponeso. Para el s. IV (tema del capítulo que sigue), el problema es el de la “Defensa Nacional”, no ya el de una política imperial. De una Atenas agresiva, se pasa a una Atenas a la defensiva que terminará por sucumbir ante Filipo de Macedonia. Con todo, el triunfo de Macedonia no era inevitable, como no había sido inevitable el triunfo de los persas –con fuerzas mucho mayores- siglo y medio antes.

En “Democracia y Religión”, último capítulo, LJS recuerda que la sociedad ateniense era una integral society, sin la separación entre las esferas política, religiosa y económica, propia de las sociedades modernas. En Atenas, lo puramente “político”, en el sentido limitado moderno –lo relativo al gobierno, a las elecciones y a las opiniones al respecto- era sólo una pequeña parte del conjunto social. Sin duda, las actividades militares y religiosas disfrutaban de una participación pública mucho más elevada que la votación en las asambleas. Más que de demokratía o de los ideales de “libertad e igualdad” –comillas de LJS-, los principios unificantes del cuerpo ciudadano ateniense provenían de las creencias comunes acerca de los dioses, de un sentimiento de superioridad nacional y de la conciencia de la importancia de cumplir los deberes hacia los dioses, la familia y la polis.

Ahora bien, la tesis central de LJS es que, mientras que los logros por los que se admira a Atenas –el arte, la tragedia, la filosofía- no tenían que ver con la democracia, fue el carácter democrático del régimen lo que estimuló los aspectos más negativos. Si el pueblo decidía sobre la distribución de fondos públicos a sí mismo, eso tenía que alentar el desarrollo de los demagogos: era fácil para un político asegurar la propia elección o el éxito de las propias iniciativas mediante la proposición de repartir más dinero público a una porción suficientemente amplia de los ciudadanos. Es cierto que Pericles (como muestra Tucídides) fue capaz de “conducir al pueblo más que ser conducido por él”, y de persuadirlo a tomar decisiones impopulares, pero correctas desde el punto de vista del dirigente (que era el de la grandeza imperial de Atenas). Capaz también de enfrentar a ese pueblo, corriendo el riesgo de destitución, multas, ostracismo y hasta de la pena capital; muy a la inversa del “timid modern statesman, afraid even to suggest that 'the American people' might be misguided”. LJS penetra en el mecanismo psicológico del voto y cree poder establecer que el ciudadano medio, en el momento de elegir, no preferirá a los candidatos que se vean muy superiores a él o que le digan lo que no quiere escuchar. Es lo que parece haber ocurrido después de la muerte de Pericles. En el s. IV, Demóstenes se verá en apuros para convencer a los atenienses a destinar los recursos (entonces escasos) a las necesidades de la defensa antes que al subsidio del teatro. El autor repara también en la perversión que, a su juicio, constituye la reverencia por el acto mismo de votar, antes que por el sentido de la decisión –el “proceso” es más importante que el “producto”-, con la conclusión práctica: “any immoral or unwise act –whether it is executing a great philosopher or killing civilians while making undeclared war on Serbia or Iraq- can be defended on the grounds that it reflects the results of the democratic process”.

Tempranamente (s. VI), Atenas mostró ambiciones imperiales; y si suele hacerse una lectura humanista y liberal del Discurso Fúnebre de Pericles, el autor muestra que su tono es “militaristic, collectivist..., nationalistic". La democracia sólo exacerbó esta política. Los atenienses fueron plenamente conscientes de que la guerra y del imperio generaban ingresos que los beneficiaban directamente, lo que estimuló los aspectos más agresivos e imperialistas de la política exterior. Es claro que el pueblo aprobó todas las empresas que implicaban someter, expulsar de su territorio o exterminar a otros griegos. Si la democracia no fue la causa de la Guerra del Peloponeso, lo menos que se puede decir –en opinión de LJS- es que no hizo nada por poner fin a la guerra. Con todo, los atenienses en el s. V por lo menos arriesgaban sus vidas, en el ejército y en la flota. Mas en el s. IV estaban menos dispuestos a sacrificios para fortalecer y proteger el Estado y llegaron a pensar que tenían derecho a recibir pagos, existiera el imperio que proveía de rentas o no, y estuvieran o no cubiertas las necesidades de la seguridad nacional. El dêmos desalentaba a los individuos ricos y capaces de entrar al servicio del Estado; es shocking la frecuencia con que los generales eran juzgados y multados o condenados a muerte. Cuando llegó la hora de enfrentar el creciente poder de Filipo de Macedonia, los atenienses nunca quisieron sacrificar la paga por la asistencia a la asamblea y el subsidio del teatro para sufragar los gastos militares necesarios. Prefirieron escuchar a los oradores que les tranquilizaban con la perspectiva de la paz, antes de decidirse a una política exterior que protegiera a sus aliados –mientras los tuvieron.

Llegados a este punto, puede uno preguntarse que puede inferirse del funcionamiento de la democracia ateniense para la democracia moderna. LJS se detiene en un aspecto. A diferencia de la democracia antigua, que reposaba sobre un conjunto de sólidos valores comunes, independientes de la misma democracia, la moderna (en particular, la norteamericana, para el autor) ha debilitado esos valores, o prescindido de ellos. La democracia ha sido elevada al nivel de creencia religiosa (the American religion). Los nuevos valores moralmente aceptados e indiscutibles son freedom (para cualquier cosa que uno desee), choice (respecto de lo que sea) y diversity (en cualquier plano). Estas palabras resuenan en los corazones de los ciudadanos del modo como antes resonaban “God, family, and country”. Mientras parece perfectamente aceptable en algunos círculos reprender a alguien por sostener opiniones políticamente “incorrectas”, el hecho de hacer ver a otra persona que sus actos son moralmente equivocados y socialmente inaceptables, es en sí mismo considerado grosero, si no inmoral. Pero ninguna sociedad con valores reales (es decir, no los valores vacíos de libertad, elección y diversidad, advierte LJS) puede subsistir bajo reglas que impiden la reafirmación de esos valores mediante la desaprobación pública y privada de los individuos que los violan.

Como conclusión, el autor compara las figuras de Pericles y Sócrates. No enteramente homologables, desde luego: Pericles era principalmente político (“statist”, dice LJS) y ponía el servicio del ciudadano al Estado por sobre otras cualidades; su declarado objetivo era la grandeza de su patria. Sócrates, principalmente “moral”: para él, no era el poder del Estado el fin que debía perseguir el individuo, sino el mejoramiento de la propia alma. Mas tanto el uno como el otro arriesgaron sus propias vidas al servicio de su patria, su piedad religiosa (demostrada en el culto público) estaba conforme a lo que pensaban sus conciudadanos, subordinaron la ganancia personal a sus ideas sobre justicia o servicio público y fueron, cada uno a su modo, líderes dispuestos a correr grandes riegos por decir lo que juzgaban era necesario decir. No fueron totalmente exitosos: “Both might have been surprised to learn that we have taken the Athenian political system, stripped away its historical and social context, and raised it from a simple form of government to the one remaining Form of virtue”.

Las tesis de What's Wrong with Democracy resuenan inusuales y hasta provocativas, no sólo en Estados Unidos. Aquí nos interesan particularmente en lo que tienen que ver con la historia griega antigua. En este sentido, la obra de LJS es un completo y muy documentado resumen sobre la historia política de la época clásica, recogiendo la discusión historiográfica relevante del último tiempo. Algunas observaciones podemos permitirnos a este respecto. Ciertamente, la democracia ateniense no era nada pacifista, ni humanitaria ni especialmente tolerante; pero tampoco lo era Esparta, cuyo régimen político es habitualmente considerado oligárquico (podemos aceptar que los espartanos, por razones que ellos bien sabían, no estaban tan dispuestos a ir a la guerra como los atenienses). Los “crímenes de guerra” –para emplear la terminología moderna- abundaron por lado y lado durante la Guerra del Peloponeso –como en toda guerra, sin duda. La democracia ateniense, no por confiar el gobierno a una muchedumbre no calificada, fue particularmente ineficiente; por el contrario, manejaron sus finanzas bastante bien (aunque seguramente la Guerra del Peloponeso tuvo un costo mayor del previsto por Pericles) y su política exterior no dejó mucho que desear, al menos en el s. V (Tucídides contrasta la eficacia ateniense con la lentitud espartana). La paga por las funciones públicas, vista como una forma de corrupción por algunas de nuestras fuentes –y LJS parece compartir la opinión-, era necesaria, si se quería que el régimen fuera efectivamente democrático (Aristóteles señalaba las condiciones para ello) y, además, imperial (la flota era maniobrada en gran parte por los propios ciudadanos). El autor, por fin, adopta el punto de vista habitual en gran parte de la historiografía de los ss. XIX y XX sobre la decadencia de Atenas en el s. IV, un punto de vista que ya ha sido contrastado (nosotros mismos nos hemos referido al tópico en “La decadencia de la Polis en el siglo IV AC: ¿'mito' o realidad?”, Revista de Humanidades, U. Andrés Bello, Santiago, vol. 13, 2006, pp. 135-149).

Como quiera que juzguemos las opiniones políticas del autor, las cuestiones que plantea no son irrelevantes. Sin duda se puede sacar lecciones prácticas del funcionamiento del sistema político ateniense; de fondo, empero, es la pregunta de si ha existido una sociedad que no se funde en un mínimo de valores estables compartidos –no sólo “procedimentales”. Atenas puede ofrecer respuestas a estas preguntas. Como siempre, el mundo clásico tiene algo que decir a las inquietudes del hombre contemporáneo.
 
 

*Publicado en revista Limes N° 21, Santiago, 2009, pp. 174-178.

jeudi, 14 mars 2013

O Retorno do Mito

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O Retorno do Mito

por Boris Nad

Ex: http://legio-victrix.blogspot.com/

Os processos contraditórios de desmitologização e remitologização não são desconhecidos para as civilizações antigas, nas quais os velhos mitos são às vezes destruídos (desmitologização) e substituídos com novos mitos (remitologização). Em outras palavras, aqui os processos de desmitologização e remitologização são processos mutuamente causados e interdependentes. Eles não colocam em questão a própria base da comunidade mítica tradicional; ademais, eles a mantém atual e viva.

O mito, nomeadamente - exceto em casos especiais de degradação extrema e secularização da tradição e cultura - para nós, não é uma ficção de povos primitivos, uma superstição ou uma incompreensão, mas uma expressão assaz concisa das verdades e princípios sagrados mais elevados, que são "traduzidos" a uma linguagem específica da realidade terrena, na medida em que seja praticamente possível. O mito é verdade sacral descrita por linguagem popular. Onde as presunções para sua compreensão estão desaparecendo, o conteúdo mítico deve ser descartado para que se coloque em seu lugar um novo.

As Intuições Perigosas

O mito é, nas culturas tradicionais, também uma grande antítese, onde, como demonstrado na obra capital de J.J. Bachofen Direito Materno: Uma Investigação sobre o Caráter Religioso e Jurídico do Matriarcado no Mundo Antigo, os dois princípios maiores e irreconciliáveis são confrontados: o urânico e o ctônico, patriarcal e matriarcal, e isso é projetado para todas as modalidades secundárias do estado e da ordem social através das artes e da cultura.

Com o advento do indo-europeu, invasores patriarcais no solo da velha Europa matriarcal começou o conflito dos dois princípios opostos que é trabalhado no estudo de Bachofen. No caso em questão, os velhos cultos e mitos matriarcais se tornam patriarcais, através dos processos paralelos e alternados de desmitologização e remitologização, e traços desse conflito também são encontrados em alguns temas míticos, que podem ser compreendidos como uma história político-religiosa bastante breve, como Robert Graves os interpretou, em seu livro Os Mitos Gre

Em contraste, na Grécia, um processo de desmitologização que alcança seu ápice após Xenófanes (565-470) é completo e radical. Isso não é seguido por qualquer processo de remitologização, é uma consequência de um processo total de dessacralização e profanação da cultura, que resulta na extinção do mítico e no despertar de uma consciência história, quando o homem deixa de ser ver como mítico e começa a se compreender como um ser histórico. Este é um fenômeno que possui analogias com dois momentos na história: primeiro, com um processo de desmitologização causado pelo Cristianismo primitivo. Para os primeiros teólogos cristãos, o mito era o oposto do Evangelho, e Jesus era uma figura histórica, cuja historicidade os Pais da Igreja provavam e defendiam para os descrentes. Como contraste há o processo de remitologização da Idade Média, com toda uma série de exemplos de revitalização do antigo conteúdo mítico, muitas vezes conflituoso e irreconciliável, dos mitos do Graal e de Frederico II aos mitos escatológicos na época das Cruzadas e vários mitos milenaristas. É, sem dúvida, uma reatualização bastante antiga de conteúdo mítico e sua "intuição perigosa", que ultrapassa suas causas e serve como uma evidência da presença de forças míticas do mundo histórico, que processo algum de desmitologização é capaz de destruir ou extinguir.

A Mitologia do Consumidor - O Pesadelo da História

Outro exemplo de processo radical de desmitologização é a desmitologização que começa com a época do Iluminismo até seu ápice experimentado no "universo tecnológico". Ela é (como acima) expressão direta de degradação e declínio do homem moderno, que não mais é um ser mítico ou histórico, mas um mero "consumidor" dentro da "civilização consumista e tecnocrática" ou simplesmente um plugue para o universo tecnológico. O impulso heróico do homem como ser mítico e histórico foi esgotado. Forças destrutivas de desmitologização constantemente limpam e removem os ingredientes míticos da área da civilização consumista e da memória humana em geral, exterminando as "intuições perigosas" que estão contidas aí. Dentro do universo tecnológico, que é apenas uma fase final da queda do homem (moderno), o horizonte humano está finalmente se fechando, porque aqui o homem possui apenas um poder e apenas uma liberdade: o poder de gastar e a liberdade de comprar e vender. Essa liberdade e esse poder, testemunham sobre a morte do homem (conhecida pelo mito e pela história), porque dentro do universo da tecnologia e da civilização consumerista, qualquer coisa que transcende esse "animal de consumo" simplesmente não pode existir. "A Morte da Arte" sobre a qual fala a vanguarda histórica é uma simples consequência da morte do homem, primeiro como ser mítico, e finalmente como ser histórico.

É claro, o processo de desmitologização jamais pode se completar, pela simples razão de que a destruição não toca as próprias forças míticas. Elas continuam a aparecer e retornar através da história, seja sob roupagem "histórica", ou como algo que se opõe à história. Isso também é verdadeiro para o universo unidimensional de uma utopia tecnocrática. Como resultado, os verdadeiros conteúdos míticos da civilização de consumo são substituídos pelo simulacro mítico: ideologias e mitos subculturais, ou mitologia consumerista, crescendo sem controle, cujos heróis são figuras como o Super-Homem.

Mas a exaustão de longos e destrutivos processos de desmitologização não significa um retorno ao tempo mítico.

"Nós estamos na meia-noite da história, o ponteiro marcou as doze e nós olhamos adiante para as trevas onde vemos os contornos de coisas futuras. A essa visão se seguem medo e pesada premonição. Coisas que vemos ou pensamos que podemos ver ainda não tem nome, elas são inomináveis. Se as abordamos, não as afetamos com precisão e elas escapam do laço de nosso domínio. Quando falamos paz pode ser guerra. Planos de felicidade se tornam homicidas, não raro ao longo da noite".

Em resumo: "Incursões ríspidas, que em muitos lugares convertem paisagens históricas em elementais, ocultam mudanças sutis porém do tipo mais agressivo" (Ernst Jünger: No Muro do Tempo).

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Na Aurora da História

O escrito No Muro do Tempo pelo autor alemão Ernst Jünger retrata a transição do mito em história, o momento em que a consciência mítica foi substituída pela histórica. A história, é claro, não existe há tanto tempo quanto o homem: a consciência histórica rejeita como ahistóricos os vastos espaços e épocas ("pré-história"), e povos, civilizações e nações, porque "uma pessoa, um evento deve ter características muito específicas que as tornem históricas". A chave para essa transição, segundo esse autor, fornece a obra de Heródoto, através da qual o homem "passa por um país iluminado pelos raios da aurora".

"Antes dele (Heródoto) havia algo mais, a noite mítica. Aquela noite, porém, não era trevas. Era como um sonho, e ela conhecia um meio diferente de conectar pessoas e eventos de consciência histórica e suas forças seletivas. Isso lança os raios da aurora sobre a obra de Heródoto. Ele se situa no topo da montanha que separa o dia da noite: não apenas as duas épocas, mas também dois tipos de épocas, os dois tipos de luz".

Em outras palavras, é o momento da transição de um modo de existência para algo bastante diferente, que chamamos história. Este é o tempo da transição de dois ciclos, que não podemos identificar com a mudança de épocas históricas - o problema em questão é a mudança profunda na existência do homem. O sagrado na maneira das épocas anteriores recua, cultos antigos desaparecem e em seu lugar vem religiões, que logo após, por si mesmas se tornam históricas ou anti-históricas, mesmo quando iniciam eventos e enredos históricos. As guerras cruzadas, convocadas pela Igreja do Ocidente, aprofundaram divisões e cismas e eventualmente deram origem à Reforma, que começou com entusiasmo religioso e um desejo de retorno "aos primórdios bíblicos", e então findou com o movimento histórico que abre o caminho para o desenvolvimento desimpedido da indústria e da tecnologia - incontida pelas normas da tradição (cristã), e livre de esperanças e desejos humanos.

A Careta de Horror

O Mundo da História, cujos contornos já encontramos em Homero, os quais foram moldados por Tucídides, e que experimentou seu zênite em algum momento ao fim do século XIX e início do século XX, com fronteiras incertas no tempo e no espaço, mas com uma consciência clara de suas leis e regulamentos, começou a entrar em colapso; e o vasto edifício da história se torna instável, como um sinal de penetração de forças estranhas até então desconhecidas. Essas forças possuem caráter titânico, elemental, visto pela primeira vez em desastres técnicos, que afetaram centenas de milhares de vítimas e então, nos eventos cataclísmicos do século XX, nas guerras e revoluções mundiais, com milhões de mortos e aleijados. A liberação da energia nuclear, da radiação e da destruição ambiental às quais áreas enormes foram expostas, a taxa diária paga em sangue, seja sacrificado ao "progresso" em tempos de paz, seja como consequência direta de intervenções e conflitos militares, são algo que emerge da moldura estabelecida pelo mundo histórico. É claro, a história não acaba aí, como esperado, por Marx ou Fukuyama. O que é mais notável é a aceleração do tempo histórico, que concentra eventos e reduz a distância entre os pontos de virada da história. Aquilo de que estamos falando é, porém, que aqui não estão apenas operando forças que chamamos históricas, e que o papel do homem nesses eventos fundamentalmente se modificou: ele não é mais capaz de operar igualmente com os deuses, ou segui-los, resistir contra eles ou mesmo subjugá-los, como era representado pelo mito. Ele (o homem) não é mais um participante ativo na história, guiado pelas paixões ou sua própria vontade, como ocorre na época histórica madura. Ele se torna o joguete de algo desconhecido, envolvido em eventos que o ultrapassam, contra sua vontade e fora de suas idéias.

A expressão de confiança alegre está sendo gradativamente substituída por uma careta de horror. O homem, que até ontem se considerava um soberano e mestre, reconhece sua fraqueza. Os meios que eram confiados são demonstrados como fracos ou na hora de decisão se voltam contra seu criador. Sistemas tecnológicos e ordens sociais possuem seus outros lados, seus esquemas automáticos, que não restringem mas encorajam a destruição, que situam o homem na posição de aprendiz de feiticeiro, que liberou forças incontroláveis. Corrupção, crime, violência e terror são mais resultados do que causas. Respostas políticas, independentemente de cor e signo, não oferecem soluções senão ampliam a desintegração. Se ele não se encontrasse em tempo de pânico, o homem poderia adquirir pelo menos uma consciência de seu próprio declínio.

Tudo isso era impensável na era madura da história porque então, o homem ainda era governado por si mesmo, e assim era a história, e portanto a história não podia ter senso de direção além daquela dada pelo próprio homem, seus próprios feitos e pensamentos.
 
Cada conceito de "sentido da história" é o conceito dos primórdios do homem, enquanto no tempo histórico clássico o homem não é criado, mas ele existe. A questão do "sentido da história" era uma questão sem sentido, e ela de fato não é encontrada nos escritores clássicos, de Heródoto em diante. A questão do "sentido da história", que é sempre encontrado fora do homem, se torna possível apenas quando a história e o foco saem do homem, seja na esfera social, seja na esfera das relações tecnológicas.

 O homem moderno está atrasado demais para revelar sua própria fraqueza, mas sua desintegração não acusa o mito ou a história, senão precisamente a fraqueza e covardia do homem moderno. O mundo dos "valores civilizados", o mundo histórico em geral, que ele próprio havia criado, está se mostrando mais fraco do que costumávamos crer - estruturalmente fraco, espiritualmente e eticamente também. Ao primeiro sinal de alarme, ele começa a desintegrar, expondo, na verdade, a prontidão interna do homem moderno de capitular.

 Essa é uma "meia-noite da história", que logo será substituída por algo diferente, e este momento é marcado pela difusão de forças titânicas, demandando o sacrifício de sangue

Rumo à Pós-História: O Despertar do Mito

A história, nós devemos repetir novamente, não dura tanto quanto o homem na Terra. Mas a consciência sobre isso ocorre tardiamente na história, talvez apenas em seu fim, quando as fronteiras do tempo e do espaço estão mudando: por um lado, pela descoberta do passado distante do homem, com civilizações perdidas, então o passado do planeta e do universo, e por outro lado, com a exploração de espaços cósmicos, profundezas de oceanos, ou o interior da própria Terra, através das camadas arqueológicas e geológicas, quase ao modo de Verne. Novas perspectivas causam vertigem. A pré-história e a pós-história ganham em importância apenas quando a história se torna um edifício em ruínas. Mas passar o homem da história para algo que ele ainda não foi capaz de determinar ainda ou perceber claramente rememora agora o voo. 

 De uma maneira ou de outra, o universo tecnológico e a civilização do consumo chegarão ao fim, da mesma maneira que a época histórica clássica acaba com a tecnocracia e com uma ordem totalitária em sua forma completa, que não emerge nem da coragem ou da força, mas da covardia, fraqueza e medo. É impossível dizer quanto tempo isso vai durar. É irrelevante se isso vai acontecer devido a atrito interno, uma sobretensão ou um desastre, ou tudo isso junto. Mas em cada um desses casos, o colapso é apenas uma consequência da inabilidade do homem de continuar habitando no mundo histórico e governá-lo como ser supremo e soberano.

O retorno do mito, porém, não é possível em termos de um retorno à "pré-história". Forças mitológicas permanecem presentes, como eram durante todo o período histórico, mas elas não podem estabelecer um estado prévio porque carecem das pré-condições, em primeiro lugar, um "substrato" ausente, um terreno fértil. O homem moderno é fraco demais para isso, no sentido espiritual, psicológico e mesmo "fisiológico".

Junto com a história, a cultura gradativamente desaparece também, em seu sentido atual, que é basicamente apenas um instrumento de engenharia social. Em uma utopia tecnocrática (em oposição à cultura no período histórico) a cultura de massa é apenas uma das maneiras de canalizar a energia e impulsionar fantasias utópicas e desejos das massas; a cultura de elite, que constantemente vaga entre conformismo e negação, entre ceticismo e negação, entre ceticismo e ironia, e de volta ao conformismo, essencialmente permanece uma ferramente de desmitologia (ou desconstrução de mitologia) e destruição de instituições perigosas contidas no mito, que permite mais ou menos uma integração fluida no universo tecnológico, com a ilusão do livre arbítrio. O aparecimento e o despertar de intuições perigosas e arquétipos adormecidos, nas margens do mecanismo social tecnocrático, cria uma situação de conflito e leva a atrasos em seu funcionamento.

Na região fora da utopia tecnocrática, a cultura precisará assumir um papel mais tradicional do que aquele que possui na civilização do consumo. A desintegração do mundo histórico em seu estágio tardio, que nós estamos testemunhando, nos permite ver algo disso.

Por boa parte do período histórico, a cultura é uma área privilegiada de poderes sagrados e míticos. Essa é uma das maneiras nas quais forças míticas penetram de novo no mundo historicamente, se realizando na história, diferentemente do universo tecnológico, onde elas usualmente se manifestam através de elementos não-controlados de subculturas folclóricas, e muitas vezes distorcidos ao ponto de serem irreconhecíveis como simulacro do mítico, e não como sua expressão crível.

Eles mais testemunham sobre a necessidade eterna e insaciável do homem por conteúdo mítico, do que representam um signo de sua presença real.

 A cultura na era pós-tecnocrática estará relacionada bem de perto ao restabelecimento da mitologia, em termos de reconhecimento e despertar do conteúdo mítico autêntico, marcado por inovação e revitalização da forma antiga e tradicional, mais do que, como até então, seu exorcismo. O sentido e propósito do processo de desmitologia, por contraste, deve ser limitado ao que possuía nas sociedades tradicionais: a limpeza de formas míticas "folclóricas" degeneradas, de modo a abrir espaço para aquelas que representa com credibilidade a tradição.

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mercredi, 13 mars 2013

Martin Heidegger: Un philosophe des valeurs traditionnelles et révolutionnaires

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Martin Heidegger: Un philosophe des valeurs traditionnelles et révolutionnaires

par Jean Mabire

Ex: http://linformationnationaliste.hautetfort.com/

Que Martin Heidegger soit le plus grand philosophe de notre siècle, peu de monde en doute à l'approche du troisième millénaire. Que cet ancien recteur de l'université de Fribourg se signala en 1933 par un ralliement sans ambiguïté au national-socialisme alors triomphant, voilà qui, comme on dit, « pose problème » et classe l'auteur de l'essai Etre et temps dans le camp des maudits, d'autant plus impardonné qu'il n'a jamais manifesté le moindre repentir.
Le pasteur Jean-Pierre Blanchard vient de consacrer un petit ouvrage fort éclairant à la personnalité et à l'œuvre de cet Allemand du Sud très attaché à sa patrie souabe et intransigeant défenseur de l'enracinement.
Ce livre a le grand mérite d'expliquer clairement les grandes querelles idéologiques auxquelles Heidegger fut confronté : tradition et modernité, romantisme et rationalisme, individu et communauté, conservatisme et révolution, héroïsme et décadence, populisme et étatisme.
Le pasteur Blanchard démontre à quel point la pensée de cet auteur, totalement en marge de tous les courants actuels, exprime « la nostalgie de la patrie céleste, reflet sublime de ce qu'est la patrie charnelle. Celle-ci s'enracine dans des valeurs organiques, la famille, le métier, le devoir, l'honneur ».
Il fallait sans doute toute la science théologique d'un ministre de l'Eglise évangélique luthérienne pour affirmer que le grand philosophe, qui avait totalement renié le catholicisme de sa jeunesse, fait finalement retour à une métaphysique chrétienne ...

Prévenons d'emblée tous ceux qui vont acquérir ce petit essai fondamental qu'il se compose de deux parties bien distinctes.
La première, intitulée : Faut-il brûler Heidegger ? est une explication des attitudes politiques qui ont tant contribué à diaboliser le philosophe-bûcheron de la Forêt-Noire. Elle se lit sans difficulté pour qui s'intéresse aux aspects idéologiques (le pluriel s'impose) de la révolution national-socialiste.
La seconde partie, dont le titre, Une quête de retour aux racines, s'éclaire par un -sous-titre explicite : Pour une lecture chrétienne de Heidegger, exige quelques connaissances philosophiques et théologiques, d'autant que le pasteur Jean-Pierre Blanchard a voulu aller « au fond des choses » dans cet univers bien particulier qui confine à la logique comme à la croyance.
Heidegger - à l'inverse de Nietzsche - est un philosophe difficile, dont la pensée exige un véritable «décodage» par des esprits rompus à cette sorte de gymnastique intellectuelle. Mais il reste, selon l'expression, «incontournable».
Récupéré par les «existentialistes» au lendemain de la guerre, Heidegger fut longtemps, pour le grand public cultivé, une sorte de personnage mythique, auquel on se référait sans jamais l'avoir lu. Puis est venue l'offensive de la diabolisation, inévitable en notre époque de chasse aux sorcières. Un livre de Victor Farias, paru voici dix ans, devait donner le ton : Heidegger et le nazisme (Le Seuil, 1987).
Curieusement, l'auteur montrait que si Heidegger devait être finalement mis en cause par le régime national-socialiste en 1934, c'était non pas parce qu'il était jugé trop modéré, mais, au contraire, trop radical, attiré par un personnage tel que Rohm, le chef d'état-major des SA, les sections d'assaut, éliminé lors de la purge sanglante de la Nuit des Longs Couteaux.

Issu d'un milieu modeste 
C'est d'ailleurs une thèse que le pasteur Jean-Pierre Blanchard reprend à son compte, montrant un Heidegger profondément révolutionnaire et «populiste».
Mais il faut commencer par le commencement : à Messkirch, dans le pays de Bade, où le futur philosophe naît le 26 septembre 1889 (ce qui en fait le strict contemporain, à quelques mois près, d'Adolf Hitler). Sa famille est profondément catholique et son père est même sacristain.
Issu d'un milieu modeste d'artisans et de paysans, le jeune Martin est élevé de 1903 à 1906 au lycée de Constance, où il est pensionnaire au foyer Saint-Konrad, créé au siècle précédent par l'archevêque de Fribourg, ville dans laquelle il poursuivra ses études jusqu'en 1909. Il décide alors d'entrer au noviciat jésuite de Tisis à Feldkirch (où il ne restera qu'une quinzaine de jours) puis de rejoindre l'internat de théologie de Fribourg, où il étudiera jusqu'en 1911.
Ce jeune Souabe se place alors dans l'orbite du mouvement social-chrétien, issu du romantisme catholique, qui combat le rationalisme de la philosophie des Lumières. Renonçant à la prêtrise, Heidegger se lance ensuite avec succès dans des études de mathématiques et de philosophie.
De faible santé, il est mobilisé dans les services auxiliaires durant la Grande Guerre, se marie en 1917 avec une jeune fille d'origine protestante, fille d'un officier de la Reichswehr, devient professeur et publie, en 1927, son livre essentiel : Etre et temps. On peut dire qu'il y oppose une existence authentique à une existence inauthentique ; déracinée, incapable de trouver accès à la véritable vie communautaire, organique, celle qui nous met en relation avec les autres humains : « Sa pensée semble viser à dépasser, de manière positive, ce qui est de l'ordre d'un système fondé sur l'individualisme, lequel génère et ne peut que générer la décadence des peuples et des cultures. Il est le chantre d'un communautarisme qui se veut en même temps traditionnel et révolutionnaire. » Cette idée de communauté n'empêche pas un certain élitisme : « Seule une élite a le droit de diriger la société et l'Etat. »

L'école, creuset de l'élite
Au sein de cette élite, le personnage essentiel est le héros - comme le fut l'étudiant Albert Léo Schlageter, fusillé par les occupants français à Düsseldorf en 1923 : « Ceux qui ont su mourir nous apprennent à vivre. »
Le grand souci du professeur Heidegger reste une rénovation totale de l'enseignement : « C'est au sein de l'école que doivent naître ceux qui seront chargés d'être les guides de la communauté du peuple [ ... ] permettant au peuple allemand de prendre en charge sa propre situation. »
C'est là rechercher une sorte d'ascèse, à la fois politique et spirituelle, quasi monastique. Heidegger se veut, bien plus qu'un homme de cabinet, un « éveilleur de conscience », tout en souhaitant que se créent de véritables liens institutionnels entre les étudiants et les travailleurs. C'est là une position révolutionnaire, qui va provoquer une tension de plus en plus vive entre lui et le ministère, entre ce penseur libre et les philosophes officiels du régime comme Alfred Rosenberg. Car le recteur de l'université de Fribourg n'apprécie-guère le côté biologique et simplificateur ; il préfère « le retour au génie spirituel du peuple allemand » à « la glorification d'une race supérieure, la race aryenne ».
Sa pensée se déplace de plus en plus vers sa patrie locale, la Forêt-Noire. Il voit une véritable relation entre le travail paysan et le travail philosophique. Tout, selon lui, doit partir de sa terre alémanique et souabe, ce qui implique une grande méfiance envers les forces urbaines, conservatrices et bureaucratiques.
Dans cette « petite patrie », il choisit comme une sorte d'intercesseur magique, le père Hôlderlin, auquel il va consacrer un essai capital.
Très rapidement réduit à une sorte d'exil intérieur dans son chalet de Todtnauberg, près de sa ville natale de Messkirch, il n'en sera pas moins épuré après la guerre et interdit d'enseignement en 1947.
Il représente jusqu'à sa mort, le 26 mai 1976, à Fribourg-en-Brisgau, un double courant de l'âme germanique : celui du Saint Empire, qui fait de l'Allemagne le cœur de l'Europe, et celui de la « patrie charnelle », le Heimat, qui marque son enracinement dans un terroir séculaire.

Jean MABIRE National hebdo du 23 au 29 octobre 1997

Pasteur Jean-Pierre Blanchard : Martin Heidegger, philosophe incorrect, 192 pages, L'AEncre.

mardi, 12 mars 2013

Méridiens Zéro: l'homme programmé

Dimanche soir, Méridien zéro...

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Méridien zéro RBN cliquez ici

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dimanche, 10 mars 2013

Raymond Abellio: a modern Cathar?

Raymond Abellio: a modern Cathar?

The French politician and author Raymond Abellio could be one of modern history’s most enigmatic characters… if his career and reputation were known outside of France, where he is largely an unknown entity.

Philip Coppens

Ex: http://www.philipcoppens.com/



Raymond Abellio

The French Cathar expert Déodat Roche may not be the only modern Cathar. Another candidate put forward for such a distinction is “Raymond Abellio”. Raymond Abellio is the pseudonym of French writer and political activist Georges Soulès. Already, in his choice of nom de plum, there is a direct reference to the solar deity of the Pyrenees, often linked with Apollo – and Lucifer. It was, in fact, Otto Rahn himself who made the link between Lucifer and Abellio.
Abellio was a deity of Soulès’ homeland, especially the Garonne Valley in Gallia Aquitania. His existence is known through a number of inscriptions that were discovered at Comminges. He may have been a god of apple trees. Equally, though Raymond is a name of Germanic origin, composed of the elements ragin (“counsellor”) and mund (“protector”), the name was, at the time of Catharism, specifically linked with the counts of Toulouse. The choice of protector and counsellor of the deity of light is an apt choice to describe what Soulès envisioned to be his mission in life.

Soulès was born November 11, 1907 in Toulouse, and died August 26, 1986 in Nice. His parents came from Ax-les-Thermes, in the Ariège valley, only 16km from the ancient Cathar castle at Montségur. Soulès was a brilliant student, and during his engineering studies, discovered an interest in politics and became a staunch supporter of Marxism. He joined the Étudiants Socialist of the XIV arrondissement of Paris, affiliated to the French Socialist party (SFIO). Here he befriended the celebrated political philosopher, Claude Lévi-Strausse. Amongst his tutors was Marcel Deat, the politician and philosopher who formed his own party, the Parti Socialiste de France, under the motto “Order, Authority and Nation”.


In 1931, at the age of 24, he joined the Centre Polytechnicien d’Études Économiques, popularly known as X-Crise. The aim of the group was to study the political and economic consequences of the 1929 Wall Street crash. One of the results of this study was his adoption of “Planisme”, a political philosophy that embraced centralised control of the economy and key services, such as power and transport, which today remain pillars of most socialist governments.


According to Guy Patton, author of “Masters of Deception”: “It appears that the Planist approach offered the best route to a French national renewal and a change in France’s economic fortune. He wanted to replace the famous Republican slogan, ‘Liberty, Equality, Fraternity’, with ‘Prayer, War, Work’, to represent a new society built on an absolute hierarchy led by a king-priest.” It is therefore apparent that Abellio did not want to stop with bringing socialism to power, but had a much greater vision for France.

Abellio was also on the board of the Atlantis magazine, founded, in 1926, by Paul Le Cour. Le Cour was to be an inspiration for Pierre Plantard’s political and esoteric philosophy – the illustrious Priory of Sion. Le Cour himself was the heir of the Hiéron du Val d’Or movement, which campaigned for the return of a priest-king to rule France. All of these organisations, however diversified they might appear to be, had one common denominator: the return of a New or Golden Age, and it is here that they link up with Abellio’s vision for France.
In 1947, Abellio’s “Vers un prophetisme nouveau” specifically called for the formation of “a grand order consisting of a community of initiates under the direction of a man with a sense of mission”. The question, of course, is: initiates of what?

Abellio wrote two books in the Gnostic genre, entitled “Manifeste de la nouvelle gnose” (Manifestation of the New Gnosis) and “Approches de la nouvelle gnose” (Approaches of the New Gnosis). He was also interested in the possibility of a secret numerical code in the Bible, a subject that he developed in “La Bible, document chiffré” (which could best be translated as “The Bible Code”!) in 1950, and later in “Introduction à une théorie des nombres bibliques” (Introduction to a theory of biblical numbers), in 1984. He proposed in particular that the number of the Beast –i.e. the Devil – 666, was the key number of life, a manifestation of the holy trinity on all possible levels, material, animist and spiritual.


Abellio’s writings all underline his ideology, which is that there is an ongoing process whose final term he called the “assumption” of the world’s multiplicity into the “inner Man”. Man was supposed to be able to achieve the complete unification of that multiplicity, a unification that would end up providing the subject with a “gnostic consciousness”, also called “secondary memory”, by the same token leading to the “transfiguration of the world”.

So far, there is little evidence that Abellio might have been a Cathar. Whenever his ideology is explained, there are references to the influence of Pierre de Combas on his thinking, as well as his interest in Oriental philosophy, the Vedas, and eschatology. Indeed, it is only in Jean Parvulesco’s “Le Soleil Rouge de Raymond Abellio” (The Red Sun of Raymond Abellio) – and then even in a somewhat secretive manner – that the notion that Abellio likely had Cathar allegiances rises to the surface.


Parvulesco was a writer and French journalist, who argued that he was heir of the “Traditional thinking”, in line with other esoteric authors like René Guénon and Julius Evola. He knew Abellio personally, and was thus a person who could penetrate into his inner world – see his “true self”, which was an important part of Abellio’s philosophy.

It is in the chapter “The Final Secret of Raymond Abellio” that we find – unexpectedly – two direct references to Catharism. But before doing so, Parvulesco opens the chapter by underlining that Abellio died in an “immense solitude”. He then writes how “Raymond Abellio never stopped to be, secretly, and whether he himself knew or not nevertheless is important, the ecstatic and suicidal ecstatic of Montségur, whom carried inside himself the mission for this life and for all lives to come.” He continues: “And, on the other part, he, so long amongst us as the confidential agent of the other world, is going to try to be, now, our confidential agent in the other world.”


The first paragraph is a rather awkward method of writing and it is almost as if Parvulesco is about to fall over his own words, trying to express something that is very intense. Parvulesco nevertheless makes it clear that Abellio had a mission, which he links with Montségur, and though some might argue that Parvulesco used the castle’s name because it was near to where Abellio’s family originated from, that actually doesn’t work within the context, with references to suicide – noting that suicide was specifically linked with the Cathars besieged at that castle during the Siege of Montségur. Even more specific: Parvulesco implies Abellio’s mission is specifically linked with Montségur – known for one thing only: the symbolic demise of Catharism.


Two pages later, and totally out of sorts with the tone of the book and chapter, Parvulesco introduces the consolamentum. Parvulesco is at odds to explain the end of Abellio’s life, why he died in total isolation, and is unable to come up with a logical answer – except one: “the only answer that I can support is not the least: […] it is in the mystery of this sacrament instituted by the consolamentum of the very perfect that it is where we need to search the reasons of his mystic complicity with the arrest of death that concerned him, and about which he did not ignore the promises of deliverance, the suspension of the movement of the penitential wheel of the blind lives. But let us not talk about that which is so savagely prohibited to be spoken off.”

Jean Parvulesco

Few have read this sole paragraph for what it truly states. Not only does it refer directly to the fact that Parvulesco knew what Catharism meant – the end of the series of incarnations, accomplished through the consolamentum –, not only does he reveal that such things should not be spoken off, but he specifically does note that it is in this framework and especially in the sacrament of the consolamentum that one should search the reason why Abellio died in the manner that he did. In short, Parvulesco states that Abellio died in total solitude, as he died after receiving the consolamentum; the total isolation being nothing else but his endura.

These two paragraphs are powerful evidence, by a person who knew him, that Abellio was indeed a Cathar. In two paragraphs, Parvulesco sums up the life of his friend as that of a man who was born with “the mission of Montségur” and who died conform to the Cathar rituals.


These paragraphs also put another episode in Abellio’s life in context: a theatre play entitled “Montségur”, which was about the Cathar Crusade. In the play, he set off the conflict between knowledge and power on the one hand, as well as an awakening and the part it played in a particular mindset. Was it his awakening and his mindset?

As such, all of his interests in the Bible, as well as Oriental philosophy, should be seen for what they were: the interests of a Cathar, who realised that the Bible and these philosophies contained ideas that were similar to his own – those of Catharism. These interests should not be seen – as most interpret them – as those of a social activist who went in search of a larger religious framework. It was a confirmation of his belief, rather than exploration of beliefs, to eventually pick one that suited him best.


Equally, as Parvulesco underlined, perhaps we should see his social activism and his strife for a New Europe as his “mission” – to once again quote Parvulesco – a mission that equally was part and parcel of the Cathar social agenda of medieval Europe. Though Abellio has often been labelled a synarchist (i.e. a man who proposed that the world was ruled by a secret elite – his “initiates”), it may be that he realised that after the fate that Catharism befell in the 13th century, rule by secrecy might have been the only method through which his – if not their – social reform could ever be accomplished. Hence, we need to ask whether his strife – and that of those like him – as another Cathar revival.

 

mardi, 05 mars 2013

Sur la notion de patrie charnelle

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Robert STEUCKERS:

Causerie à bâtons rompus sur la notion de patrie charnelle

 

Conférence prononcée à Nancy, à la tribune de “Terre & Peuple” (Lorraine), le 10 mars 2012

 

La notion de patrie charnelle nous vient de l’écrivain et militant politique Marc Augier, dit “Saint-Loup”, dont le monde de l’édition —en particulier les “Presses de la Cité”— a surtout retenu les récits de son aventure militaire sur le Front de l’Est pendant la seconde guerre mondiale. Mais l’oeuvre de Saint-Loup ne se résume pas à cette seule aventure militaire, ses récits de fiction, son évocation des “Cathares de Montségur” ou de la Terre de Feu argentine le hissent au niveau d’un très grand écrivain, ce qu’il serait devenu indubitablement pour la postérité s’il n’avait traîné une réputation de “réprouvé” donc de “pestiféré”. Dans les écrits de ce Français très original, il y a beaucoup plus à glaner que ces seules péripéties militaires dans un conflit mondial du passé qui ne cesse de hanter les esprits, comme le prouve l’existence de belles revues sur papier glacé, comme “39-45” ou “Ligne de front”, par exemple. Il faut se rappeler, entre bien d’autres choses, qu’il a été l’initiateur des auberges de jeunesse sous le “Front Populaire”, lorsqu’il était un militant socialiste, incarnant un socialisme fort différent de celui des avocats aigris, “maçonneux”, encravatés et radoteurs-rationalistes: le socialisme du camarade Marc Augier (qui n’est pas encore Saint-Loup) est joyeux et juvénile, c’est un socialisme de l’action, du grand “oui” à la Vie. Saint-Loup, que je n’ai rencontré que deux fois, en 1975, était effectivement un homme affable et doux mais amoureux de l’action, de toute action amenant des résultats durables, hostile aux chichis et aux airs pincés des psycho-rigides qui ont incarné les établissements successifs dont la France a été affligée.

 

Un monde qui devrait être tissé de fraternité

 

augier-dit-saint-loup.jpgLe terme “action”, en politique, dans l’espace linguistique francophone, possède une genèse particulière. Maurras utilise le mot dans le nom de son mouvement, l’Action Française, sans nécessairement se référer à la philosophie du catholique Maurice Blondel, auteur d’un solide traité philosophique intitulé “L’Action”, pour qui l’engagement pour la foi devait être permanent et inscrit dans des “oeuvres”, créées pour le “Bien commun” et qu’il fallait perpétuer en offrant ses efforts, sans tenter de les monnayer, sans espérer une sinécure comme récompense. En Belgique, le Cardinal Mercier, correspondant de Blondel, donnera une connotation politisée, sans nul doute teintée de maurrassisme, à des initiatives comme l’Action Catholique de la Jeunesse Belge (ACJB), dont émergeront deux phénomènes marquants de l’histoire et de l’art belges du 20ème siècle: 1) le rexisme de Degrelle en tant que dissidence contestatrice fugace et éphémère du “Parti Catholique”, et, 2) dans un registre non politicien et plus durable, la figure de Tintin, qui agit dans ses aventures pour que le Bien platonicien ou la justice (divine?) triomphe, sans jamais faire état de ses croyances, de ses aspirations religieuses, sans jamais montrer bondieuseries ou affects pharisiens. Cette dimension aventurière, Saint-Loup l’a très certainement incarnée, comme Tintin, même si son idiosyncrasie personnelle ne le rapprochait nullement du catholicisme français de son époque, amoureux des productions graphiques d’Hergé via la revue “Coeurs Vaillants”; en effet, Saint-Loup est né dans une famille protestante, hostile à l’Eglise en tant qu’appareil trop rigide. Ce protestantisme se muera en un laïcisme militant, exercé dans un cadre politique socialiste, se voulant détaché de tout appareil clérical, au nom du laïcisme révolutionnaire. Saint-Loup crée en effet ses auberges de jeunesse dans le cadre d’une association nommée “Centre laïque des Auberges de Jeunesse”. Dans cette optique, qui est la sienne avant-guerre, le monde idéal, s’il advenait, devrait être tissé de fraternité, ce qui exclut tout bigotisme et tout alignement sur les manies des bien-pensants (et là il rejoint un catholique haut en couleurs, Georges Bernanos...).

 

Contre la “double désincarnation”

 

Les linéaments idiosyncratiques de la pensée émergente du jeune Marc Augier conduisent bien entendu à une rupture bien nette avec l’ordre établi, parce que l’ordre est désormais désincarné et qu’il faut le réincarner. Comment? En recréant de la fraternité, notamment par le biais des auberges de jeunesse. Aussi en revenant aux sources de toutes les religions, c’est-à-dire au paganisme (option également partagée par Robert Dun). Sur le plan politique, les options de Saint-Loup sont anti-étatistes, l’Etat étant une rigidité, comme l’Eglise, qui empêche toute véritable fraternité de se déployer dans la société. Saint-Loup ne sera donc jamais l’adepte d’un nationalisme étatique, partageant cette option avec le Breton Olier Mordrel, qui fut, lui, condamné à mort par l’Etat français en 1940: le militant de la Bretagne libre va alors condamner à mort en esprit l’instance (de pure fabrication) qui l’a condamné à mort, lui, le Breton de chair et de sang. Chez Saint-Loup, ces notions de fraternité, de paganisme, d’anti-étatisme postulent en bout de course 1) une vision de l’espace français comme tissu pluriel, dont il ne faut jamais gommer la diversité, et 2) une option européenne. Mais l’Europe, telle qu’elle était, telle qu’elle est aujourd’hui, aux mains des bien-pensants, n’était et n’est plus elle-même; elle est coupée de ses racines par un christianisme étranger à ses terres et par la modernité qui est un avatar laïcisé de ce christianisme éradicateur. Constater que l’Europe est malade et décadente revient donc à constater une “double désincarnation”.

 

Les deux axiomes de la pensée charnelle

 

060807_100457_PEEL_RY9d9G.jpgCette perception de l’Europe, de nos sociétés européennes, se révèle dans le roman “La peau de l’aurochs”, géographiquement situé dans une vallée valdotaine. Les Valdotains de “La peau de l’aurochs” se rebiffent contre l’industrialisation qui détruit les traditions populaires (ce n’est pas toujours vrai, à mon sens, car dans des régions industrielles comme la Lorraine, la Ruhr ou la Wallonie du sillon Sambre-Meuse sont nées des cultures ouvrières et populaires riches, d’où les sculpteurs Constantin Meunier et Georges Wasterlain ont tiré leurs créations époustouflantes de beauté classique). Et les Valdotains du roman de Saint-Loup veulent aussi préserver les cultes ancestraux, ce qui est toujours plus aisé dans les régions montagneuses que dans les plaines, notamment en Suisse, où les dialectes des vallées se maintiennent encore, ainsi que dans tout l’arc alpin, notamment en Italie du Nord où une revue comme “Terra Insubre” défend et illustre les résidus encore bien vivants de la culture populaire lombarde et cisalpine. “La peau de l’aurochs” est un roman qui nous permet de déduire un premier axiome dans le cadre de la défense de toutes les identités charnelles: la PRESERVATION DE NOTRE IDENTITE = la GARANTIE DE NOTRE ETERNITE. Cet axiome pourrait justifier une sorte de quiétisme, d’abandon de toute revendication politique, un désintérêt pour le monde. Ce pourrait être le cas si on se contentait de ne plus faire que du “muséisme”, de ne recenser que des faits de folklore, en répétant seulement des traditions anciennes. Mais Saint-Loup, comme plus tard Jean Mabire, ajoute à cette volonté de préservation un sens de l’aventure. Nos deux auteurs s’interdisent de sombrer dans toute forme de rigidité conceptuelle et privilégient, comme Olier Mordrel, le vécu. Le Breton était très explicite sur ce recours permanent au “vécu” dans les colonnes de sa revue “Stur” avant la seconde guerre mondiale. De ce recours à l’aventure et au vécu, nous pouvons déduire un second axiome: les RACINES SONT DANS LES EXPERIENCES INTENSES. Ce deuxième axiome doit nous rendre attentifs aux oppositions suivantes: enracinement/déracinement, désinstallation/installation. Avec Saint-Loup et Mabire, il convient donc de prôner l’avènement d’une humanité enracinée et désinstallée (aventureuse) et de fustiger toute humanité déclinante qui serait déracinée et installée.

 

On ne peut juger avec exactitude l’impact de la lecture de Nietzsche sur la génération de Saint-Loup en France. Mais il est certain que la notion, non théorisée à l’époque, de “désinstallation”, est une notion cardinale de la “révolution conservatrice” allemande, relayée par Ernst Jünger à l’époque de son militantisme national-révolutionnaire puis, après 1945, par Armin Mohler et, à sa suite, par la “nouvelle droite”, via les thèses “nominalistes” qu’il avait exposées dans les colonnes de la revue munichoise “Criticon”, en 1978-79. La personnalité volontariste et désinstallée, en retrait (“withdrawal”, disait Toynbee) par rapport aux établissements installés, est celle qui, si la chance lui sourit, impulse aux cycles historiques de nouveaux infléchissements, lors de son retour (“return” chez Toynbee) sur la scène historico-politique. Cette idée, exposée dans la présentation que faisait Mohler de la “révolution conservatrice” dans sa célèbre thèse de doctorat, a été importée dans le corpus de la “nouvelle droite” française par Giorgio Locchi, qui a recensé cet ouvrage fondamental pour la revue “Nouvelle école”.

 

Saint-Loup, Tournier: la fascination pour l’Allemagne

 

le-roi-des-aulnes.jpgLe socialiste Marc Augier, actif dans le cadre du “Front populaire” français de 1936, découvrira l’Allemagne et tombera sous son charme. Pourquoi l’Allemagne? Dans les années 30, elle exerçait une véritable fascination, une fascination qui est d’abord esthétique, avec les “cathédrales de lumière” de Nuremberg, qui s’explique ensuite par le culte de la jeunesse en vigueur au cours de ces années. Les auberges et les camps allemands sont plus convaincants, aux yeux de Marc Augier, que les initiatives, somme toute bancales, du “Front populaire”. Il ne sera pas le seul à partager ce point de vue: Michel Tournier, dans “Le Roi des Aulnes”, partage cette opinion, qui s’exprime encore avec davantage de brio dans le film du même titre, réalisé par Volker Schlöndorff. Le célèbre créateur de bandes dessinées “Dimitri”, lui aussi, critique les formes anciennes d’éducation, rigides et répressives, dans sa magnifique histoire d’un pauvre gamin orphelin, devenu valet de ferme puis condamné à la maison de correction pour avoir tué le boucher venu occire son veau favori, confident de ses chagrins, et qui, extrait de cette prison pour aller servir la patrie aux armées, meurt à la bataille de Gallipoli. Le héros naïf Abel dans “le Roi des Aulnes” de Schlöndorff, un Abel, homme naïf, naturel et intact, jugé “idiot” par ses contemporains est incarné par l’acteur John Malkovich: il parle aux animaux (le grand élan, la lionne de Goering, les pigeons de l’armée française...) et communique facilement avec les enfants, trouve que la convivialité et la fraternité sont réellement présentes dans les camps allemands de la jeunesse alors qu’elles étaient totalement absentes, en tant que vertus, dans son école française, le collège Saint-Christophe. Certes Schlöndorff montre, dans son film, que cette convivialité bon enfant tourne à l’aigreur, la crispation et la fureur au moment de l’ultime défaite: le visage du gamin qui frappe Abel d’un coup de crosse, lui brise les lunettes, est l’expression la plus terrifiante de cette rage devenue suicidaire.Tournier narre d’ailleurs ce qui le rapproche de l’Allemagne dans un petit essai largement autobiographique, “Le bonheur en Allemagne?” (Folio, n°4366).

 

Une vision “sphérique” de l’histoire

 

Toutes ces tendances, perceptibles dans la France sainement contestatrice des années 30, sont tributaires d’une lecture de Nietzsche, philosophe qui avait brisé à coups de marteau les icônes conventionnelles d’une société qui risquait bien, à la fin du “stupide 19ème siècle”, de se figer définitivement, comme le craignaient tous les esprits non conformes et aventureux. Le nietzschéisme, via les mouvements d’avant-gardes ou via des séismographes comme Arthur Moeller van den Bruck, va compénétrer tout le mouvement dit de la “révolution conservatrice” puis passer dans le corpus national-révolutionnaire avec Ernst Jünger, tributaire, lui aussi, du nietzschéisme ambiant des cercles “jungkonservativ” mais tributaire également, dans les traits tout personnels de son style et dans ses options intimes, de Barrès et de Bloy. Quand Armin Mohler, secrétaire d’Ernst Jünger après la seconde guerre mondiale, voudra réactiver ce corpus qu’il qualifiera de “conservateur” (ce qu’il n’était pas aux sens français et britannique du terme) ou de “nominaliste” (pour lancer dans le débat une étiquette nouvelle et non “grillée”), il transmettra en quelque sorte le flambeau à la “nouvelle droite”, grâce notamment aux recensions de Giorgio Locchi, qui résumera en quelques lignes, mais sans grand lendemain dans ces milieux, la conception “sphérique” de l’histoire. Pour les tenants de cette conception “sphérique” de l’histoire, celle-ci n’est forcément pas “linéaire”, ne s’inscrit pas sur une ligne posée comme “ascendante” et laissant derrière elle tout le passé, considéré sans la moindre nuance comme un ballast devenu inutile. L’histoire n’est pas davantage “cyclique”, reproduisant un “même” à intervalles réguliers, comme pourrait le faire suggérer la succession des saisons dans le temps naturel sous nos latitudes européennes. Elle est sphérique car des volontés bien tranchées, des personnalités hors normes, lui impulsent une direction nouvelle sur la surface de la “sphère”, quand elles rejettent énergiquement un ronron répétitif menaçant de faire périr d’ennui et de sclérose un “vivre-en-commun”, auparavant innervé par les forces vives de la tradition. S’amorce alors un cycle nouveau qui n’a pas nécessairement, sur la sphère, la même trajectoire circulaire et rotative que son prédécesseur.

 

Le nietzschéisme diffus, présent dans la France des années 20 et 30, mais atténué par rapport à la Belle Epoque, où des germanistes français comme Charles Andler l’avaient introduit, ensuite l’idéal de la jeunesse vagabondante, randonneuse et proche de la nature, inauguré par les mouvements dits du “Wandervogel”, vont induire un engouement pour les choses allemandes, en dépit de la germanophobie ambiante, du poids des formes mortes qu’étaient le laïcardisme de la IIIème République ou le nationalisme maurassien (contesté par les “non-conformistes” des années 30 ou par de plus jeunes éléments comme ceux qui animaient la rédaction de “Je suis partout”).

 

BHL: exécuteur testamentaire de Mister Yahvé

 

Le_testament_de_Dieu.jpgJe répète la question: pourquoi l’Allemagne? Malgré la pression due à la propagande revancharde d’avant 1914 et l’hostilité d’après 1918, la nouvelle Allemagne exerce,comme je viens de le dire, une fascination sur les esprits: cette fascination est esthétique (les “cathédrales de lumière”); elle est due aussi au culte de la jeunesse, présent en marge du régime arrivé au pouvoir en janvier 1933. L’organisation des auberges et des camps de vacances apparait plus convaincante aux yeux de Saint-Loup que les initiatives du Front Populaire, auquel il a pourtant adhéré avec enthousiasme. La fascination exercée par la “modernité nationale-socialiste” (à laquelle s’opposera une décennie plus tard la “modernité nord-américaine” victorieuse du conflit) va bien au-delà du régime politique en tant que tel qui ne fait que jouer sur un filon ancien de la tradition philosophique allemande qui trouve ses racines dans la pensée de Johann Gottfried Herder (1744-1803), comme il jouera d’ailleurs sur d’autres filons, secrétant de la sorte diverses opportunités politiques, exploitables par une propagande bien huilée qui joue en permanence sur plusieurs tableaux. Herder, ce personnage-clef dans l’histoire de la pensée allemande appartient à une tradition qu’il faut bien appeler les “autres Lumières”. Quand on évoque la philosophie des “Lumières” aujourd’hui, on songe immédiatement à la soupe que veulent nous servir les grands pontes du “politiquement correct” qui sévissent aujourd’hui, en France avec Bernard-Henri Lévy et en Allemagne avec Jürgen Habermas, qui nous intiment tous deux l’ordre de penser uniquement selon leur mode, sous peine de damnation, et orchestent ou font orchestrer par leurs larbins frénétiques des campagnes de haine contre tous les contrevenants. On sait aussi que pour Lévy, les “Lumières” (auxquelles il faut adhérer!) représentent une sorte de pot-pourri où l’on retrouve les idées de la révolution française, la tambouille droit-de-l’hommiste cuite dans les marmites médiatiques des services secrets américains du temps de la présidence de Jimmy Carter (un Quaker cultivateur de cacahouètes) et un hypothétique “Testament de Dieu”, yahvique dans sa définition toute bricolée, et dont ce Lévy serait bien entendu l’unique exécuteur testamentaire. Tous ceux qui osent ne pas croire que cette formule apportera la parousie ou la fin de l’histoire, tous les déviants, qu’ils soient maurassiens, communistes, socialistes au sens des non-conformistes français des années 30, néo-droitistes, gaullistes, économistes hétérodoxes et j’en passe, sont houspillés dans une géhenne, celle dite de l’ “idéologie française”, sorte de cloaque nauséabond, selon Lévy, où marineraient des haines cuites et recuites, où les spermatozoïdes et les ovaires de la “bête immonde” risqueraient encore de procréer suite à des coïts monstrueux, comme celui des “rouges-bruns” putatifs du printemps et de l’été 1993. Il est donc illicite d’aller remuer dans ce chaudron de sorcières, dans l’espoir de faire naître du nouveau.

 

Habermas, théoricien de la “raison palabrante”

 

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Pour Habermas —dont, paraît-il, le papa était Kreisleiter de la NSDAP dans la région de Francfort (ce qui doit nous laisser supposer qu’il a dû porter un beau petit uniforme de membre du Jungvolk et qu’on a dû lui confier une superbe trompette ou un joli petit tambour)— le fondement du politique n’est pas un peuple précis, un peuple de familles plus ou moins soudées par d’innombrables liens de cousinage soit, en bref, une grande famille concrète; il n’est pas davantage une communauté politique et/ou militaire partageant une histoire ou une épopée commune ni une population qui a, au fil de l’histoire, généré un ensemble d’institutions spécifiques (difficilement exportables parce que liées à un site précis et à une temporalité particulière, difficilement solubles aussi dans une panade à la BHL ou à la Habermas). Pour Jürgen Habermas, le fiston du Kreisleiter qui ne cesse de faire son Oedipe, le fondement du politique ne peut être qu’un système abstrait (abstrait par rapport à toutes les réalités concrètes et charnelles), donc une construction rationnelle (Habermas étant bien entendu, et selon lui-même, la seule incarnation de la raison dans une Allemagne qui doit sans cesse être rappelée à l’ordre parce qu’elle aurait une tendance irrépressible à basculer dans ses irrationalités), c’est-à-dire une constitution basée sur les principes des Lumières, que Habermas se charge de redéfinir à sa façon, deux siècles après leur émergence dans la pensée européenne. Dans cette perspective, même la constitution démocratique adoptée par la République Fédérale allemande en 1949 est suspecte: en effet, elle dit s’adresser à un peuple précis, le peuple allemand, et évoque une vieille vertu germanique, la “Würde”, qu’il s’agit de respecter en la personne de chaque citoyen. En ce sens, elle n’est pas universaliste, comme l’est la version des “Lumières” redéfinie par Habermas, et fait appel à un sentiment qui ne se laisse pas enfermer dans un corset conceptuel de facture rationnelle.

 

Dans la sphère du politique, l’émergence des principes des Lumières, revus suite aux cogitations de Jürgen Habermas, s’effectue par le “débat”, par la perpétuelle remise en question de tout et du contraire de tout. Ce débat porte le nom pompeux d’ “agir communicationnel”, que le philosophe Gerd Bergfleth avait qualifié, dans un solide petit pamphlet bien ficelé, de “Palavernde Vernunft”, de “raison palabrante”, soit de perpétuel bavardage, critique pertinente qui a valu à son auteur, le pauvre Bergfleth, d’être vilipendé et ostracisé. Notons que Habermas a fabriqué sa propre petite géhenne, qu’il appelle la “pensée néo-irrationnelle” où sont jetés, pêle-mêle, les tenants les plus en vue de la philosophie française contemporaine comme Derrida (!), Foucault, Deleuze, Guattari, Bataille, etc. ainsi que leur maître allemand, le bon philosophe souabe Martin Heidegger. Si l’on additionne les auteurs jetés dans la géhenne de l’ “idéologie française” par Lévy à ceux que fustige Habermas, il ne reste plus grand chose à lire... Il n’y a plus beaucoup de combinatoires possibles, et tenter encore et toujours de “combiner” les ingrédients (“mauvais” selon Lévy et Habermas) pour faire du neuf, pour faire éclore d’autres possibles, serait, pour nos deux inquisiteurs, se placer dans une posture condamnable que l’on adopterait que sous peine de devenir immanquablement, irrémédiablement, inexorablement, un “irrationaliste”, donc un “facho”, d’office exclu de tous débats...

 

Jean-François Lyotard, critique des “universaux” de Habermas

 

lyotard1.jpgAvec un entêtement qui devient tout-à-fait navrant au fil du temps, Habermas veut conserver dans sa philosophie et sa sociologie, dans sa vision du fonctionnement optimal de la politique quotidienne au sein des Etats occidentaux, posés comme modèles pour le reste du monde, une forme procédurière à la manière de Kant, gage d’appartenance aux Lumières et de “correction politique”, une forme procédurière qui deviendrait le fondement intangible des mécanismes politiques, un fondement privé désormais de toute la transcendance qui les chapeautait encore dans la pensée kantienne. Ce sont ces procédures, véritables épures du réel, qui doivent unir les citoyens dans un consensus minimal, obtenu par un “parler” ininterrompu, par un usage “adéquat” de la parole, conditionné par des universaux linguistiques que Habermas pose comme inamovibles (“Kommunikativa”, “Konstativa”, “Repräsentativa/Expressiva”, “Regulativa”). Bref, le Dieu piétiste kantien remplacé par le blabla des baba-cools ou des députés moisis ou des avocaillons militants, voir le “moteur immobile” d’Aristote remplacé par la fébrilité logorrhique des nouvelles “clasas discutidoras”... Le philosophe français Jean-François Lyotard démontre que de tels universaux soi-disant pragmatiques n’existent pas: les jeux de langage sont toujours producteurs d’hétérogénéité, se manifestent selon des règles qui leur sont propres et qui suscitent bien entendu des inévitables conflits. Il n’existe donc pas pour Lyotard quelque chose qui équivaudrait à un “télos du consensus général”, reposant sur ce que Habermas appelle, sans rire, “les compétences interactionnelles post-conventionnelles”; au contraire, pour Lyotard, comme, en d’autres termes, pour Armin Mohler ou l’Ernst Jünger national-révolutionnaire des années 20, il faut constater qu’il y a toujours et partout “agonalité conflictuelle entre paroles diverses/divergentes”; si l’on s’obstine à vouloir enrayer les effets de cette agonalité et à effacer cette pluralité divergente, toutes deux objectives, toutes deux bien observables dans l’histoire, on fera basculer le monde entier sous la férule d’un “totalitarisme de la raison”, soit un “totalitarisme de la raison devenue folle à force d’être palabrante”, qui éliminera l’essence même de l’humanité comme kaléidoscope infini de peuples, de diversités d’expression; cette essence réside dans la pluralité ineffaçable des jeux de paroles diverses (cf. Ralf Bambach, “Jürgen Habermas”, in J. Nida-Rümelin (Hrsg.), “Philosophie der Gegenwart in Einzeldarstellungen von Adorno bis v. Wright”, Kröner, Stuttgart, 1991; Yves Cusset, “Habermas – L’espoir de la discussion”, Michalon, coll. “Bien commun”, Paris, 2001).

 

En France, les vitupérations de Lévy dans “L’idéologie française” empêchent, in fine, de retourner, au-delà des thèses de l’Action Française, aux “grandes idées incontestables” qu’entendait sauver Hauriou (et qui suscitaient l’intérêt de Carl Schmitt), ce qui met la “République”, privée d’assises solides issues de son histoire, en porte-à-faux permanent avec des pays qui, comme la Grande-Bretagne, les Etats-Unis, la Turquie ou la Chine façonnent leur agir politique sur l’échiquier international en se référant constamment à de “grandes idées incontestables”, semblables à celles évoquées par Hauriou. Ensuite, l’inquisition décrétée par ce Lévy, exécuteur testamentaire de Yahvé sur la place de Paris, interdit de (re)penser une économie différente (historique, institutionnaliste et régulationniste sur le plan de la théorie) au profit d’une population en voie de paupérisation, de déréliction et d’aliénation économique totale; une nouvelle économie correctrice ne peut que suivre les recettes issues des filons hétérodoxes de la pensée économique et donc de parachever certaines initiatives avortées du gaullisme de la fin des années 60 (idée de “participation” et d’”intéressement”, sénat des régions et des professions, etc.). Les fulminations inquisitoriales des Lévy et Habermas conduisent donc à l’impasse, à l’impossibilité, tant que leurs propagandes ne sont pas réduites à néant, de sortir des enlisements contemporains. De tous les enlisements où marinent désormais les régimes démocratiques occidentaux, aujourd’hui aux mains des baba-cools sâoulés de logorrhées habermassiennes et soixante-huitardes.

 

Habermas: contre l’idée prussienne et contre l’Etat ethnique

 

Habermas, dans le contexte allemand, combat en fait deux idées, deux visions de l’Etat et de la politique. Il combat l’idée prussienne, où l’Etat et la machine administrative, le fonctionnariat serviteur du peuple, dérivent d’un principe de “nation armée”. Notons que cette vision prussienne de l’Etat ne repose sur aucun a priori de type “ethnique” car l’armée de Frédéric II comprenait des hommes de toutes nationalités (Finnois, Slaves, Irlandais, Allemands, Hongrois, Huguenots français, Ottomans d’Europe, etc.). Notons également que Habermas, tout en se revendiquant bruyamment des “Lumières”, rejette, avec sa critique véhémente de l’idée prussienne, un pur produit des Lumières, de l’Aufklärung, qui avait rejeté bien des archaïsmes, devenus franchement inutiles, au siècle de son triomphe. Cette critique vise en fait toute forme d’Etat encadrant et durable, rétif au principe du bavardage perpétuel, pompeusement baptisé “agir communicationnel”. Simultanément, Habermas rejette les idéaux relevant des “autres Lumières”, celles de Herder, où le fondement du politique réside dans la “populité”, la “Volkheit”, soit le peuple (débarrassé d’aristocraties aux moeurs artificielles, déracinées et exotiques). Habermas, tout en se faisant passer pour l’exécuteur testamentaire des “philosophes des Lumières”, à l’instar de Bernard-Henri Lévy qui, lui, est l’exécuteur testamentaire de Yahvé en personne, jette aux orties une bonne partie de l’héritage philosophique du 18ème siècle. Avec ces deux compères, nous faisons face à la plus formidable escroquerie politico-philosophique du siècle! Ils veulent nous vendre comme seul produit autorisé l’Aufklärung mais ce qu’ils placent sur l’étal de leur boutique, c’est un Aufklärung homogénéisé, nettoyé des trois quarts de son contenu, cette tradition étant plurielle, variée, comme l’ont démontré des auteurs, non traduits, comme Peter Gay en Angleterre et Antonio Santucci en Italie (cf. Peter Gay, “The Enlightenment: An Interpretation – The Rise of Modern Paganism”, W. W. Norton & Company, New York/London, 1966-1977; Peter Gay, “The Enlightenment: An Interpretation – The Science of Freedom, Wildwood House, London, 1969-1979; Antonio Santucci (a cura di), “Interpretazioni dell’Illuminismo”, Il Mulino, Bologna, 1979; on se réfèrera aussi aux livres suivants: Léo Gershoy, “L’Europe des princes éclairés 1763-1789”, Gérard Montfort éd., Brionne, 1982; Michel Delon, “L”idée d’énergie au tournant des Lumières (1770-1820)”, PUF, Paris, 1988).

 

Deux principes kantiens chez Herder

 

Cette option de Herder, qui est “populaire” ou “ethnique”, “ethno-centrée”, est aussi corollaire de la vision fraternelle d’une future Europe libérée, qui serait basée sur le pluralisme ethnique ou l’“ethnopluralisme”, où les peuples ne devraient plus passer par des filtres étrangers ou artificiels/abstraits pour faire valoir leurs droits ou leur identité culturelle. La vision herdérienne dérive bien des “Lumières” dans la mesure où elle fait siens deux principes kantiens; premier principe de Kant: “Tu ne feras pas à autrui ce que tu ne veux pas qu’autrui te fasse”; ce premier principe induit un respect des différences entre les hommes et interdit de gommer par décret autoritaire ou par manoeuvres politiques sournoises les traditions d’un peuple donné; deuxième principe kantien: “Sapere aude!”, “Ose savoir!”, autrement dit: libère-toi des pesanteurs inutiles, débarrasse-toi du ballast accumulé et encombrant, de tous les filtres inutiles, qui t’empêchent d’être toi-même! Ce principe kantien, réclamant l’audace du sujet pensant, Herder le fusionne avec l’adage grec “Gnôthi seautôn!”, “Connais-toi toi-même”. Pour parfaire cette fusion, il procède à une enquête générale sur les racines de la littérature, et de la culture de son temps et des temps anciens, en n’omettant pas les pans entiers de nos héritages qui avaient été refoulés par le christianisme, le dolorisme chrétien, la scolastique figée, le cartésianisme abscons, le blabla des Lumières palabrantes, le classicisme répétitif et académique, etc., comme nous devrions nous aussi, sans jamais nous arrêter, procéder à ce type de travail archéologique et généalogique, cette fois contre la “pensée unique”, le “politiquement correct” et le pseudo-testament de Yahvé.

 

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Définition de la “Bildung”

 

Dans la perspective ouverte par Herder, les fondements de l’Etat sont dès lors le peuple, héritier de son propre passé, la culture et la littérature que ce peuple a produites et les valeurs éthiques que cette culture transmet et véhicule. En bref, nous aussi, nous sommes héritiers des Lumières, non pas de celles du jacobinisme ou celles que veut nous imposer le système aujourd’hui, mais de ces “autres Lumières”. Saint-Loup, en critiquant le christianisme et le modèle occidental (soit, anticipativement, les “Lumières” tronquées de BHL et d’Habermas) s’inscrit dans le filon herdérien, sans jamais retomber dans des formes sclérosantes de “tu dois!”. “Sapere aude!” est également pour lui un impératif, lié à la belle injonction grecque “Gnôthi seautôn!”. Toujours dans cette perspective herdérienne, l’humanité n’est pas une panade zoologique d’êtres humains homogénéisés par la mise en oeuvre, disciplinante et sévère, d’idées abstraites, mais un ensemble de groupes humains diversifiés, souvent vastes, qui explorent en permanence et dans la joie leurs propres racines, comme les “humanités” gréco-latines nous permettent d’explorer nos racines d’avant la chrisitanisation. Pour Herder, il faut un retour aux Grecs, mais au-delà de toutes les édulcorations “ad usum Delphini”; ce retour ne peut donc déboucher sur un culte stéréotypé de la seule antiquité classique, il faut qu’il soit flanqué d’un retour aux racines germaniques dans les pays germaniques et scandinaves, au fond celtique dans les pays de langues gaëliques, aux traditions slaves dans le monde slave. Le processus d’auto-centrage des peuples, de mise en adéquation permanente avec leur fond propre, s’effectue par le truchement de la “Bildung”. Ce terme allemand dérive du verbe “bilden”, “construire”. Je me construis moi-même, et mon peuple se construit lui-même, en cherchant en permanence l’adéquation à mes racines, à ses racines. La “Bildung” consiste à chercher dans ses racines les recettes pour arraisonner le réel et ses défis, dans un monde soumis à la loi perpétuelle du changement.

 

Pour Herder, représentant emblématique des “autres Lumières”, le peuple, c’est l’ensemble des “Bürger”, terme que l’on peut certes traduire par “bourgeois” mais qu’il faut plutôt traduire par le terme latin “civis/cives”, soit “citoyen”, “membre du corps du peuple”. Le terme “bourgeois”, au cours du 19ème siècle, ayant acquis une connotation péjorative, synonyme de “rentier déconnecté” grenouillant en marge du monde réel où l’on oeuvre et où l’on souffre. Pour Herder, le peuple est donc l’ensemble des paysans, des artisans et des lettrés. Les paysans sont les dépositaires de la tradition vernaculaire, la classe nourricière incontournable. Les artisans sont les créateurs de biens matériels utiles. Les lettrés sont, eux, les gardiens de la mémoire. Herder exclut de sa définition du “peuple” l’aristocratie, parce qu’est s’est composé un monde artificiel étranger aux racines, et les “déclassés” ou “hors classe”, qu’il appelle la “canaille” et qui est imperméable à toute transmission et à toute discipline dans quelque domaine intellectuel ou pratique que ce soit. Cette exclusion de l’aristocratie explique notamment le républicanisme ultérieur des nationalismes irlandais et flamand, qui rejettent tous deux l’aristocratie et la bourgeoisie anglicisées ou francisées. Sa définition est injuste pour les aristocraties liées aux terroirs, comme dans le Brandebourg prussien (les “Krautjunker”), la Franche-Comté (où les frontières entre la noblesse et la paysannerie sont ténues et poreuses) et les Ardennes luxembourgeoises de parlers romans.

 

Une formidable postérité intellectuelle

 

220px-Hersart_de_villemarque.jpgL’oeuvre de Herder a connu une formidable postérité intellectuelle. Pour l’essentiel, toute l’érudition historique du 19ème siècle, toutes les avancées dans les domaines de l’archéologie, de la philologie et de la linguistique, lui sont redevables. En Allemagne, la quête archéo-généalogique de Herder se poursuit avec Wilhelm Dilthey, pour qui les manifestations du vivant (et donc de l’histoire), échappent à toute définition figeante, les seules choses définissables avec précision étant les choses mortes: tant qu’un phénomène vit, il échappe à toute définition; tant qu’un peuple vit, il ne peut entrer dans un corset institutionnel posé comme définitif et toujours condamné, à un moment donné du devenir historique, à se rigidifier. Nietzsche appartient au filon ouvert par Herder dans la mesure où la Grèce qu’il entend explorer et réhabiliter est celle des tragiques et des pré-socratiques, celle qui échappe justement à une raison trop étriquée, trop répétitive, celle qui chante en communauté les hymnes à Dionysos, dans le théâtre d’Athènes, au flanc de l’Acropole, ou dans celui d’Epidaure. Les engouements folcistes (= “völkisch”), y compris ceux que l’on peut rétrospectivement qualifier d’exagérés ou de “chromomorphes”, s’inscrivent à leur tour dans la postérité de Herder. Pour le Professeur anglais Barnard, exégète minutieux de l’oeuvre de Herder, sa pensée n’a pas eu de grand impact en France; cependant, toute une érudition archéo-généalogique très peu politisée (et donc, à ce titre, oubliée), souvent axée sur l’histoire locale, mérite amplement d’être redécouverte en France, notamment à la suite d’une historienne et philologue comme Nicole Belmont (cf. “Paroles païennes – Mythe et folklore”, Imago, Paris, 1986). Théodore Hersart de la Villemarqué (1815-1895) (photo), selon une méthode préconisée par les frères Grimm, rassemble dans un recueil les chants populaires de Bretagne, sous le titre de “Barzaz Breiz” en 1836. Hippolyte Taine ou Augustin Thierry, quand ils abordent l’histoire des Francs, l’époque mérovingienne ou les origines de la France d’Ancien Régime effectuent un travail archéo-généalogique, “révolutionnaire” dans la mesure où ils lancent des pistes qui dépassent forcément les répétitions et les fixismes, les ritournelles et les rengaines des pensées scolastiques, cartésiennes ou illuministes-républicaines. Aujourd’hui, Micberth (qui fut le premier à utiliser le terme “nouvelle droite” dans un contexte tout à fait différent de celui de la “nouvelle droite” qui fit la une des médias dès l’année 1979) publie des centaines de monographies, rédigées par des érudits du 19ème et du début du 20ème, sur des villages ou de petites villes de France, où l’on retrouve des trésors oubliées et surtout d’innombrables pistes laissées en jachère. Enfin, l’exégète des oeuvres de Herder, Max Rouché, nous a légué des introductions bien charpentées à leurs éditions françaises, parus en édition bilingue chez Aubier-Montaigne.

 

Irlande, Flandre et Scandinavie

 

thomas_davis.jpgLe nationalisme irlandais est l’exemple même d’un nationalisme de matrice “herdérienne”. La figure la plus emblématique de l’ “herdérianisation” du nationalisme irlandais demeure Thomas Davis, né en 1814. Bien qu’il ait été un protestant d’origine anglo-galloise, son nationalisme irlandais propose surtout de dépasser les clivages religieux qui divisent l’Ile Verte, et d’abandonner l’utilitarisme, idéologie dominante en Angleterre au début du 19ème siècle. Le nationalisme irlandais est donc aussi une révolte contre le libéralisme utilitariste; l’effacer de l’horizon des peuples est dès lors la tâche exemplaire qui l’attend, selon Thomas Davis. Ecoutons-le: “L’anglicanisme moderne, c’est-à-dire l’utilitarisme, les idées de Russell et de Peel ainsi que celles des radicaux, que l’on peut appler ‘yankeeïsme’ ou ‘anglichisme’, se borne à mesurer la prospérité à l’aune de valeurs échangeables, à mesurer le devoir à l’aune du gain, à limiter les désirs [de l’homme] aux fringues, à la bouffe et à la [fausse] respectabilité; cette malédiction [anglichiste] s’est abattue sur l’Irlande sous le règne des Whigs mais elle est aussi la malédiction favorite des Tories à la Peel” (cité in: D. George Boyce, “Nationalism in Ireland”, Routledge, London, 1995, 3ème éd.). Comme Thomas Carlyle, Thomas Davis critique l’étranglement mental des peuples des Iles Britanniques par l’utilitarisme ou la “shop keeper mentality”; inspiré par les idées du romantisme nationaliste allemand, dérivé de Herder, il explique à ses compatriotes qu’un peuple, pour se dégager de la “néo-animalité” utilitariste, doit cesser de se penser non pas comme un “agglomérat accidentel” de personnes d’origines disparates habitant sur un territoire donné, mais comme un ensemble non fortuit d’hommes et de femmes partageant une culture héritée de longue date et s’exprimant par la littérature, par l’histoire et surtout, par la langue. Celle-ci est le véhicule de la mémoire historique d’un peuple et non pas un ensemble accidentel de mots en vrac ne servant qu’à une communication élémentaire, “utile”, comme tente de le faire croire l’enseignement dévoyé d’aujourd’hui quand il régule de manière autoritaire (sans en avoir l’air... à grand renfort de justifications pseudo-pédagogiques boiteuses...) et maladroite (en changeant d’avis à tour de bras...) l’apprentissage des langues maternelles et des langues étrangères, réduisant leur étude à des tristes répétitions de banalités quotidiennes vides de sens. Davis: “La langue qui évolue avec le peuple est conforme à ses origines; elle décrit son climat, sa constitution et ses moeurs; elle se mêle inextricablement à son histoire et à son âme...” (cité par D. G. Boyce, op. cit.).

 

PearseMain.jpgCatholique, l’Irlande profonde réagit contre la colonisation puritaine, achevée par Cromwell au 17ème siècle. Le chantre d’un “homo celticus” ou “hibernicus”, différent du puritain anglais ou de l’utilitariste du 19ème siècle, sera indubitablement Padraig Pearse (1879-1916). Son nationalisme mystique vise à faire advenir en terre d’Irlande un homme non pas “nouveau”, fabriqué dans un laboratoire expérimental qui fait du passé table rase, mais renouant avec des traditions immémoriales, celles du “Gaël”. Pearse: “Le Gaël n’est pas comme les autres hommes, la bêche et le métier à tisser, et même l’épée, ne sont pas pour lui. Mais c’est une destinée plus glorieuse encore que celle de Rome qui l’attend, plus glorieuse aussi que celle de Dame Britannia: il doit devenir le sauveur de l’idéalisme dans la vie moderne, intellectuelle et sociale” (cité in: F. S. L. Lyons, “Culture and Anarchy in Ireland 1890-1939”, Oxford University Press, 1982). Pearse, de parents anglais, se réfère à la légende du héros païen Cuchulainn, dont la devise était: “Peu me chaut de ne vivre qu’un seul jour et qu’une seule nuit pourvu que ma réputation (fama) et mes actes vivent après moi”. Cette concession d’un catholique fervent au paganisme celtique (du moins au mythe de Cuchulainn) se double d’un culte de Saint Columcille, le moine et missionnaire qui appartenait à l’ordre des “Filid” (des druides après la christianisation) et entendait sauvegarder sous un travestissement chrétien les mystères antiques et avait exigé des chefs irlandais de faire construire des établissements pour qu’on puisse y perpétuer les savoirs disponibles; à ce titre, Columcille, en imposant la construction d’abbayes-bibliothèques en dur, a sauvé une bonne partie de l’héritage antique. Pearse: “L’ancien système irlandais, qu’il ait été païen ou chrétien, possédait, à un degré exceptionnel, la chose la plus nécessaire à l’éducation: une inspiration adéquate. Columcille nous a fait entendre ce que pouvait être cette inspiration quand il a dit: ‘si je meurs, ce sera de l’excès d’amour que je porte en moi, en tant que Gaël’. Un amour et un sens du service si excessif qu’il annihile toute pensée égoïste, cette attitude, c’est reconnaître que l’on doit tout donner, que l’on doit être toujours prêt à faire le sacrifice ultime: voilà ce qui a inspiré le héros Cuchulainn et le saint Columcille; c’est l’inspiration qui a fait de l’un un héros, de l’autre, un saint” (cité par F. S. L. Lyons, op. cit.). Chez Pearse, le mysticisme pré-chrétien et la ferveur d’un catholicisme rebelle fusionnent dans un culte du sang versé. La rose noire, symbole de l’Irlande humiliée, privée de sa liberté et de son identité, deviendra rose rouge et vivante, resplendissante, par le sang des héros qui la coloreront en se sacrifiant pour elle. Cette mystique de la “rose rouge” était partagée par trois martyrs de l’insurrection des Pâques 1916: Pearse lui-même, Thomas MacDonagh et Joseph Plunkett. On peut vraiment dire que cette vision mystique et poétique a été prémonitoire.

 

En dépit de son “papisme”, l’Irlande embraye donc sur le renouveau celtique, néo-païen, né au Pays de Galles à la fin du 18ème, où les “identitaires” gallois de l’époque réaniment la tradition des fêtes populaires de l’Eisteddfod, dont les origines remontent au 12ème siècle. Plus tard, les reminiscences celtiques se retrouvent chez des poètes comme Yeats, pourtant de tradition familiale protestante, et comme Padraig Pearse (que je viens de citer et auquel Jean Mabire a consacré une monographie), fusillé après le soulèvement de Pâques 1916. En Flandre, la renaissance d’un nationalisme vernaculaire, le premier recours conscient aux racines locales et vernaculaires via une volonté de sauver la langue populaire du naufrage, s’inscrit, dès son premier balbutiement, dans la tradition des “autres Lumières”, non pas directement de Herder mais d’une approche “rousseauiste” et “leibnizienne” (elle reprend —outre l’idée rousseauiste d’émancipation réinsérée dans une histoire populaire réelle et non pas laissée dans une empyrée désincarnée— l’idée d’une appartenance oubliée à l’ensemble des peuples “japhétiques”, c’est-à-dire indo-européens, selon Leibniz): cette approche est parfaitement décelable dans le manifeste de 1788 rédigé par Jan-Baptist Verlooy avant la “révolution brabançonne” de 1789 (qui contrairement à la révolution de Paris était “intégriste catholique” et dirigée contre les Lumières des Encyclopédistes). L’érudition en pays de langues germaniques s’abreuvera à la source herdérienne, si bien, que l’on peut aussi qualifier le mouvement flamand de “herdérien”. Il tire également son inspiration du roman historique écossais (Walter Scott), expression d’une rébellion républicaine calédonienne, d’inspiration panceltique avant la lettre. En effet, Hendrik Conscience avait lu Scott, dont le style narratif et romantique lui servira de modèle pour le type de roman national flamando-belge qu’il entendait produire, juste avant d’écrire son célèbre “Lion des Flandres” (= “De Leeuw van Vlaanderen”). Les Allemands Hoffmann von Fallersleben et Oetker recueilleront des récits populaires flamands selon la méthode inaugurée par les Frères Grimm dans le Nord de la Hesse, le long d’une route féérique que l’on appelle toujours la “Märchenstrasse” (“La route des contes”). De nos jours encore, il existe toute une érudition flamande qui repose sur les mêmes principes archéo-généalogiques.

 

L’idéal de l’Odelsbonde

 

En Scandinavie, la démarche archéo-généalogique de Herder fusionne avec des traditions locales norvégiennes ou danoises (avec Grundvigt, dont l’itinéraire fascinait Jean Mabire). La tradition politique scandinave, avec sa survalorisation du paysannat (surtout en Norvège), dérive directement de postulats similaires, les armées norvégiennes, au service des monarques suédois ou danois, étant constituées de paysans libres, sans caste aristocratique distincte du peuple et en marge de lui (au sens où on l’entendait dans la France de Louis XV, par exemple, quand on ne tenait pas compte des paysannats libres locaux). L’idéal humain de la tradition politique norvégienne, jusque chez un Knut Hamsun, est celui de l’Odelsbonde, du “paysan libre” arcbouté sur son lopin ingrat, dont il tire librement sa subsistance, sous un climat d’une dureté cruelle. Les musées d’Oslo exaltent cette figure centrale, tout en diffusant un ethnopluralisme sainement compris: le même type d’érudition objective est mis au service des peuples non indo-européens de l’espace circumpolaire, comme les Sami finno-ougriens.

 

L’actualité montre que cette double tradition herdérienne et grundvigtienne en Scandinavie, flanquée de l’idéal de l’Odelsbonde demeure vivace et qu’elle peut donner des leçons de véritable démocratie (il faudrait dire: “de laocratie”, “laos” étant le véritable substantif désignant le meilleur du peuple en langue grecque) à nos démocrates auto-proclamés qui hissent les catégories les plus abjectes de la population au-dessus du peuple réel, c’est-à-dire au-dessus des strates positives de la population qui oeuvrent en cultivant le sol, en produisant de leurs mains des biens nécessaires et de bonne qualité ou en transmettant le savoir ancestral. Seules ces dernières castes sont incontournables et nécessaires au bon fonctionnement d’une société. Les autres, celles qui tiennent aujourd’hui le haut du pavé, sont parasitaires et génèrent des comportements anti-laocratiques: le peuple d’Islande l’a compris au cours de ces deux ou trois dernières années; il a flanqué ses banquiers et les politicards véreux, qui en étaient les instruments, au trou après la crise de l’automne 2008. Résultat: l’Islande se porte bien. Elle a redressé la barre et se développe. Les strates parasitaires ont été matées. Nos pays vont mal: les banquiers et leurs valets politiciens tirent leur révérence en empochant la manne de leurs “parachutes dorés”. Aucun cul de basse-fosse ne leur sert de logis bien mérité. Dès lors tout vaut tout et tout est permis (pourquoi faudrait-il désormais sanctionner l’ado qui pique un portable à l’étal d’un “Media-Markt”, si un patapouf comme Dehaene fout le camp après son interminable cortège de gaffes avec, en son escarcelle, des milliards de dédommagements non mérités?). Les principes les plus élémentaires d’éthique sont foulés aux pieds.

 

Tradition “herdérienne” dans les pays slaves

 

2196788-M.jpgDans les pays slaves, la tradition archéo-généalogique de Herder s’est maintenue tout au long du 19ème siècle et a même survécu sous les divers régimes communistes, imposés en 1917 ou en 1945-48. Chez les Tchèques, elle a sauvé la langue de l’abâtardissement mais s’est retournée paradoxalement contre l’Allemagne, patrie de Herder, et contre l’Autriche-Hongrie. Chez les Croates et les Serbes, elle a toujours manifesté sa présence, au grand dam des éradicateurs contemporains; en effet, les porteurs de l’idéal folciste sud-slave ont été vilipendés par Alain Finkelkraut lors de la crise yougoslave du début des années 90 du 20ème siècle, sous prétexte que ces érudits et historiens auraient justifié à l’avance les “épurations ethniques” du récent conflit inter-yougoslave, alors que le journaliste et slaviste israélite autrichien Wolfgang Libal considérait dans son livre “Die Serben”, publié au même moment, que ces figures, vouées aux gémonies par Finkelkraut et les autres maniaques parisiens du “politiquement correct” et du “prêt-à-penser”, étaient des érudits hors pair et des apôtres de la libération laocratique de leurs peuples, notamment face à l’arbitraire ottoman... Vous avez dit “bricolage médiatique”? En Russie, l’héritage de Herder a donné les slavophiles ou “narodniki”, dont la tradition est demeurée intacte aujourd’hui, en dépit des sept décennies de communisme. Des auteurs contemporains comme Valentin Raspoutine ou Alexandre Soljénitsyne en sont tributaires. Le travail de nos amis Ivanov, Avdeev et Toulaev également.

 

En Bretagne, le réveil celtique, après 1918, s’inscrit dans le sillage du celtisme irlandais et de toutes les tentatives de créer un mouvement panceltique pour le bien des “Six Nations” (Irlandais, Gallois, Gaëliques écossais, Manxois, Corniques et Bretons), un panceltisme dûment appuyé, dès le lendemain de la défaite allemande de 1945, par le nouvel Etat irlandais dominé par le Fianna Fail d’Eamon de Valera et par le ministre irlandais Sean MacBride, fils d’un fusillé de 1916. La tradition archéo-généalogique de Herder, d’où dérive l’idéal de “patrie charnelle” et le rejet de tous les mécanismes anti-laocratiques visant à infliger aux peuples une domination abstraite sous un masque “démocratique” ou non, est immensément riche en diversités. Sa richesse est même infinie. Tout mouvement identitaire, impliquant le retour à la terre et au peuple, aux facteurs sang et sol de la méthode historique d’Hyppolite Taine, à l’agonalité entre “paroles diverses” (Lyotard), est un avatar de cette immense planète de la pensée, toute tissée d’érudition. Si un Jean Haudry explore la tradition indo-européenne et son émergence à l’ère proto-historique, si un Pierre Vial exalte les oeuvres de Jean Giono ou d’Henri Vincenot ou si un Jean Mabire évoque une quantité impressionnante d’auteurs liés à leurs terres ou chante la geste des “éveilleurs de peuple”, ils sont des disciples de Herder et des chantres des patries charnelles. Ils ne cherchent pas les fondements du politique dans des idées figées et toutes faites ni n’inscrivent leurs démarches dans une métapolitique aggiornamenté, qui se voudrait aussi une culture du “débat”, un “autre débat” peut-être, mais qui ne sera jamais qu’une sorte d’ersatz plus ou moins “droitisé”, vaguement infléchi de quelques misérables degrés vers une droite de conviction, un ersatz à coup sûr parisianisé de ces “palabres rationnels” de Habermas qui ont tant envahi nos médias, nos hémicycles politiques, nos innombrables commissions qui ne résolvent rien.

 

Robert STEUCKERS.

Avec la nostalgie du “Grand Lothier”, Forest-Flotzenberg & Nancy, mars 2012.

lundi, 04 mars 2013

Lovecraft as Heideggerian Event

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A General Outline of the Whole”
Lovecraft as Heideggerian Event

By James J. O'Meara

weird-realism Graham Harman

Weird Realism: Lovecraft and Philosophy [2]
Winchester, UK: Zero Books, 2012

A winter storm in NYC is less the Currier and Ives experience of upstate and more like several days of cold slush, more suggestive—and we’ll see that suggestiveness will be a very key term—of Dostoyevsky than Dickens.

On a purely personal level, such weather conditions I privately associate[1] with my time—as in “doing time”—at the small Canadian college (fictionalized by fellow inmate Joyce Carol Oates as “Hilberry College”[2]) where a succession of more or less self-pitying exiles from the mainstream—from Wyndham Lewis and Marshall McLuhan to the aforementioned Oates—suffered the academic purgatory of trying to teach, or even interest, the least-achieving students in Canada in such matters as Neoplatonism and archetypal psychology.[3]

One trudged to ancient, wooden classrooms and consumed endless packs of powerful Canadian cigarettes, washed down with endless cups of rancid vending machine coffee. No Starbucks for us, and no whining about second-hand smoke. We were real he-men back then! There was one student, a co-ed of course, who did complain, and the solution imposed was to exile her—exile within exile!—to a chair in the hallway, like a Spanish nun allowed to listen in from behind a grill.

Speaking of Spain, one of the damned souls making his rounds was a little, goateed Marrano from New York, via Toronto’s Pontifical Institute of Mediaeval Studies, no less, who was now attempting to explain Husserl and Heidegger, to “unpack” with his tiny hands what he once called, with an incredulous shake of the head, “that incredible language of his,” to his sullen and ungrateful students.[4]

I thought of this academic Homunculus, who played Naphta to another’s Schleppfuss[5] in my intellectual upbringing, when this book made its appearance in my e-mail box one recent, snowing—or slushy—weekend. For Harman wants to explain Husserl and Heidegger as well, or rather, his own take on them, which I gather he and a bunch of colleagues have expanded into their own field of Object Oriented Ontology (OOO) or Speculative Realism. And to do so, he has appropriated the work of H. P. Lovecraft, suggesting that Lovecraft play the same role of philosophical exemplar in his philosophy, as Hölderlin does in Heidegger’s [3].

“That incredible language of his” indeed!

Part One tries to explain this Object Oriented business, but only after he tries to justify or excuse dealing with someone still often regarded as a glorified pulp hack on the same level with the great Hölderlin. He tries to short-circuit the attacks of highbrow critics, still exemplified by Edmund Wilson’s, by denouncing their rhetorical strategy of paraphrase.

Paraphrase? What’s wrong with that? Perfectly innocent, what? Well, no. Drawing on Slavoj Žižek’s notion of the “stupidity of content”—the equal plausibility of any proverb, say, and its opposite—Harman insists that nothing can be paraphrased into something else—reality is not itself a sentence, and so it is “is too real to be translated without remainder into sentences” (p. 16, my italics). Language can only allude to reality.

What remains left over, resistant to paraphrase, is the background or context that gave the statement its meaning.[6] Paraphrase, far from harmless or obvious, is packed with metaphysical baggage—such as the assumption that reality itself is just like a sentence—that enables the skilled dialectician to reduce anything to nonsensical drivel.

Harman gives many, mostly hilarious, examples of “great” literature reduced to mere “pulp” through getting the Wilson treatment. (Perhaps too many—the book does tend to bog down from time to time as Harman indulges in his real talent for giving a half dozen or so increasing “stupid” paraphrases of passages of “great” literature.)[7]

Genre or “pulp” writing is itself the epitome of taking the background for granted and just fiddling with the content, and deserves Edmund Wilson’s famous condemnation of both its horror and mystery genres. But Lovecraft, contra Wilson, is quite conscious, and bitingly critical, of the background conditions of pulp—both in his famous essays on horror and, unmentioned by Harman, his voluminous correspondence and ghost-writing—and thus ideally equipped to manipulate it for higher, or at least more interesting, purposes.

The pulp writer takes the context for granted (the genre “conventions”) and concentrates on content—sending someone to a new planet, putting a woman in charge of a space ship, etc.[8] If Lovecraft did this, or only this, he would indeed be worthy of Wilson’s periphrastic contempt. But Lovecraft is interested in doing something else: “No other writer is so perplexed by the gap between objects and the power of language to describe them, or between objects and the qualities they possess” (p.3, my italics).

Since philosophy is the science of the background, Lovecraft himself is to this extent himself a philosopher, and useful to Harman as more than just a source of fancy illustrations: “Lovecraft, when viewed as a writer of gaps between objects and their qualities, is of great relevance for my model of object oriented ontology” (p. 4).

Back, then to Harman’s philosophy or his “ontography” as he calls it. I call it Kantianism, but I’m a simple man. The world presents us with objects, both real (Harman is no idealist) and sensuous (objects of thought, say), which bear various properties, both real (weight, for example) and sensuous (color, for example). Thus, we have real and sensuous objects, as well as the real and sensuous qualities that belong to them . . . usually.

All philosophers, Harman suggests, have been concerned with one or another of the gaps that occur when the ordinary relations between these four items fail. Some philosophers promote or delight in some gap or other, while others work to deny or explain it away. Plato introduced a gap between ordinary objects and their more real essences, while Hume delighted in denying such a gap and reducing them to agglomerations of sensual qualities.

Harman, in explicitly Kantian fashion this time, derives four possible failures (Kant would call them antinomies). Gaps can occur between a real object and its sensuous qualities, a real object and its real qualities, a sensuous object and its sensuous qualities, and a sensuous object and its real qualities. Or, for simplicity, RO/SQ, RO/RQ, SQ/SO, and SO/RQ.

Take SQ/SO. This gap, where the object’s sensuous qualities, though listed, Cubist-like, ad nauseam, fail, contra Hume, to suggest any kind of objective unity, even of a phenomenal kind—the object is withdrawn from us, as Heidegger would say. It occurs in a passage such as the description of the Antarctic city of the Elder Race:

The effect was that of a Cyclopean city of no architecture known to man or to human imagination, with vast aggregations of night-black masonry embodying monstrous perversions of geometrical laws. There were truncated cones, sometimes terraced or fluted, surmounted by tall cylindrical shafts here and there bulbously enlarged and often capped with tiers of thinnish scalloped disks; and strange beetling, table-like constructions suggesting piles of multitudinous rectangular slabs or circular plates or five-pointed stars with each one overlapping the one beneath. There were composite cones and pyramids either alone or surmounting cylinders or cubes or flatter truncated cones and pyramids, and occasional needle-like spires in curious clusters of five. All of these febrile structures seemed knit together by tubular bridges crossing from one to the other at various dizzy heights, and the implied scale of the whole was terrifying and oppressive in its sheer gigantism. (At the Mountains of Madness, my italics)

SQ/RO? This Kantian split between an object’s sensuous properties and what its essence is implied to be, occurs in the classic description of the idol of Cthulhu:

If I say that my somewhat extravagant imagination yielded simultaneous pictures of an octopus, a dragon, and a human caricature, I shall not be unfaithful to the spirit of the thing. A pulpy, tentacled head surmounted a grotesque and scaly body with rudimentary wings; but it was the general outline of the whole which made it most shockingly frightful. (“The Call of Cthulhu,” my italics)

SO/RQ? Harman admits it’s rare in Lovecraft, (and elsewhere, though he finds hints of it in Leibniz) but he finds a few examples where scientific investigation reveals new, unheard of properties in some eldritch or trans-Plutonian object.

In every quarter, however, interest was intense; for the utter alienage of the thing was a tremendous challenge to scientific curiosity. One of the small radiating arms was broken off and subjected to chemical analysis. Professor Ellery found platinum, iron and tellurium in the strange alloy; but mixed with these were at least three other apparent elements of high atomic weight which chemistry was absolutely powerless to classify. Not only did they fail to correspond with any known element, but they did not even fit the vacant places reserved for probable elements in the periodic system. (“Dreams in the Witch House”)

And RO/RQ? You don’t want to know, as Lovecraft’s protagonists usually discover too late. It’s the inconceivable object whose surface properties only hint at yet further levels of inconceivable monstrosity within. Usually, Lovecraft relies on just slapping a weird name on something and hinting at the rest, as in:

[O]utside the ordered universe [is] that amorphous blight of nethermost confusion which blasphemes and bubbles at the center of all infinity—the boundless daemon sultan Azathoth, whose name no lips dare speak aloud, and who gnaws hungrily in inconceivable, unlighted chambers beyond time and space amidst the muffled, maddening beating of vile drums and the thin monotonous whine of accursed flutes. (Dream Quest of Unknown Kaddath)

You can see, in each case, how the horrific effect, and the usability for Harman’s ontography, would entirely disappear if given a Wilsonian “paraphrase”: It was a squid with wings! The object, when analyzed, revealed new, hitherto unknown elements!

Confused yet? Bored? Don’t worry. The whole point of Harman’s book, to which he devotes the vast portion of the text, is analyzing passages from Lovecraft that provide vivid illustrations of one or more of these gaps. In this way Harman’s ontography acquires its Hölderlin, and Lovecraft is rescued from pulp purgatory.

While there is considerable interest in Heidegger on alt-Right sites such as this one,[9] I’m sure there is considerably more general interest in Lovecraft. But Harman’s whole book is clearly and engagingly written, avoiding both oracular obscurity and overly-chummy vulgarity; since Harman is admirably clear even when discussing himself or Husserl, no one should feel unqualified to take on this unique—Lovecraftian?—conglomeration of philosophy and literary criticism.

The central Part Two is almost 200 pages of close readings of exactly 100 passages from Lovecraft. As such, it exhibits a good deal of diminishing returns through repetition, and the reader may be forgiven for skipping around, perhaps to their own favorite parts. And there’s certainly no point in offering my own paraphrases!

Nevertheless, over and above the discussion of individual passages as illustrations of Speculative Realism, Harman has a number of interesting insights into Lovecraft’s work generally. It’s also here that Harman starts to reveal some of his assumptions, or biases, or shall we say, context.

“Racism”

Harman, who, word on the blogs seems to be, is a run-of-the-mill liberal rather than a po-mo freak like his fellow “European philosophers,”[10] tips his hand early by referring dismissively to criticism of Lovecraft as pulp being “merely a social judgment, no different in kind from not wanting one’s daughter to marry the chimney sweep” (“Preliminary Note”). And we know how silly that would be! So needless to say, Lovecraft’s forthright, unmitigated, non-evolutionary (as in Obama’s “My position on gay marriage has evolved”) views on race need to be disinfected if Harman is to be comfortable marrying his philosophy to Lovecraft’s writing.

His solution is clever, but too clever. Discussing the passage from “Call of Cthulhu” where the narrator—foolishly as it happens—dismisses a warning as coming from “an excitable Spaniard” Harman suggests that the racism of Lovecraft’s protagonists[11] adds an interesting layer of—of course!—irony to them. As so often, we the reader are “smarter” than the smug protagonist, who will soon be taken down a few pegs.

But this really won’t do. Lovecraft’s protagonists are not stupid or uninformed, but rather too well-informed, hence prone to self-satisfaction that leads them where more credulous laymen might balk. “They’s ghosts in there, Mister Benny!”

Unfortunately for Harman, Lovecraft was above all else a Scientist, or simply a well-educated man, and the Science of his day was firmly on the side of what today would be called Human Biodiversity or HBD.[12] Harman may, like most “liberals” find that distasteful, something not to be mentioned, like Victorians and sex—a kind of “liberal creationism” as it’s been called—but that’s his problem.

It would be more interesting to adopt a truly Lovecraftian theme and take his view, or settled belief, that Science, or too much Science, was bad for us; just as Copernicus etc. had dethroned man for the privileged center of the God’s universe, the “truth” about Cthulhu and the other Elder Gods—first, there very existence, then the implication that they are the reality behind everyday religions—has a deflationary, perhaps madness inducing, effect.

Consider this famous quotation from the opening of “The Call of Cthulhu” as quoted by Harman himself in Part Two:

The sciences, each straining in its own direction, have hitherto harmed us little; but someday the piecing together of dissociated knowledge will open up such terrifying vistas of reality, and our frightful position therein, that we shall either go mad from the revelation or flee from the deadly light into the peace and safety of a new dark age. 

Thus Harman could argue that HBD may be true but bad for us to know—something very like the actual position of such liberal Comstocks as Richard Lewontin.

Consider, to switch genres, Dr. No. Quarrel [4], the ignorant, superstitious but loyal native retainer, is afraid to land on Crab Key, due to the presence of a dragon. Bond and his American buddy Leiter mock his fear. (Leiter: “Hey Quarrel, if you see a dragon, you get in first and breathe on him. With all that rum in you, he’ll die happy.”) But of course the dragon—which turns out to be a flame-throwing armored tractor—incinerates Quarrel whilst Bond and the equally superstitious but much more toothsome Honey Ryder are taken prisoner. While in this genre we know that Bond is the heroic knight who will ultimately slay the dragon, for now he does seem to be what Dr. No calls him, “just another stupid policeman” who would have done well to listen to the native—not unlike any number of Lovecraft’s educated protagonists.[13]

This smug assumption that knowledge leaves us safe, and indeed safer, is what Lovecraft is satirizing when the narrator of “Call of Cthulhu” dismisses the warnings of the “excitable Spaniard,” not, as Harman would have it, lampooning “racism” on some meta-level.[14]

Also, Michel Houllebeq, an author Harman otherwise praises, has emphasized that Lovecraft is anything but self-assured, either as a White man, or for the White race itself.[15] If “racism” is able to play the self-debunking role Harman wants it to, this is only because of Lovecraft’s self-doubts, based on his horrific experiences in the already multi-culti New York City of the 1920s, that the White race would be able to survive the onslaught of the inferior but strong and numerous under-men. As Houellebecq says, Lovecraft learned to take “racism back to its essential and most profound core: fear.”

“Fascistic Socialism”

On a related point, Harman puts this phrase, from Lovecraft’s last major work, The Shadow out of Time (which he generally dislikes, for reasons we’ll dispute later), in italics with a question mark, and leaves it at that, as if just throwing his hands up and saying “well, I just don’t know!” Alas, this is one of Lovecraft’s most interesting ideas. Like several American men of letters, such as Ralph Adams Cram, Lovecraft concluded that Roosevelt’s New Deal was an American version of Fascism, but, unlike the Chamber of Commerce types who made the same identification, he approved of it for precisely that reason! [16]

More generally, “fascistic socialism” was essentially what Spengler and others of the Conservative Revolution movement in German advocated; for example [5]:

Hans Freyer studied the problem of the failure of radical Leftist socialist movements to overcome bourgeois society in the West, most notably in his Revolution von Rechts (“Revolution from the Right”). He observed that because of compromises on the part of capitalist governments, which introduced welfare policies to appease the workers, many revolutionary socialists had come to merely accommodate the system; that is, they no longer aimed to overcome it by revolution because it provided more or less satisfactory welfare policies. Furthermore, these same policies were basically defusing revolutionary charges among the workers. Freyer concluded that capitalist bourgeois society could only be overcome by a revolution from the Right, by Right-wing socialists whose guiding purpose would not be class warfare but the restoration of collective meaning in a strong Völkisch (“Folkish” or “ethnic”) state.

But then, Harman would have to discuss, or even acknowledge, ideas that give liberals nose-bleeds.

Weird Porn

Harman makes the important distinction that Lovecraft is a writer of gaps, who chooses to apply his talents of literary allusion to the content of horror; but gaps do not exclusively involve horror, and we can imagine writers applying the same skills to other genres, such as detective stories, mysteries, and westerns.[17] In fact,

A literary “weird porn” might be conceivable, in which the naked bodies of the characters would display bizarre anomalies subverting all human descriptive capacity, but without being so strange that the erotic dimension would collapse into a grotesque sort of eros-killing horror. (p. 4)

Harman just throws this out, but if it seem implausible, I would offer Michael Manning’s graphic novels as example of weird porn: geishas, hermaphrodites, lizards and horses—or rather, vaguely humanoid species that suggest snakes and horses, rather like Harman’s discussion of Max Black’s puzzle over the gap produced by the proposition “Men are wolves”—create a kind of steam punk/pre-Raphaelist sexual utopia.[18]

Prolixity

Speaking of Lovecraftian allusiveness not being anchored to horror or any particular genre or content, brings us to my chief interest, and chief disagreement, with Harman’s discussion of Lovecraft’s literary technique.

I knew we would have a problem when right from the start Harman adduces The Shadow out of Time as one of Lovecraft’s worst, since this is actually one of my favorites, and the one that first convinced me of his ability to create cosmic horror through the invocation of hideous eons of cosmic vistas. Harman first notes, in dealing with the preceding novella, At the Mountains of Madness, that while the first half would rank as Lovecraft’s greatest work if he had only stopped there, the second half is a huge letdown: Lovecraft seems to descend to the level of pulp content, as he has his scientists go on a long, tedious journey through the long abandoned subterranean home of the Elder Race, reading endless hieroglyphs and giving all kinds of tedious details of their “everyday” life.[19]

For Harman, “Lovecraft’s decline as a stylist becomes almost alarming here” (p. 225) and will continue—with a brief return to form with “Dreams in the Witch House,” where Harman makes the interesting observation that Lovecraft seems to be weaving in every kind of Lovecraftian technique and content into one grand synthesis— until it ruins the second half as well of Shadow.

In a series of articles here on Counter Currents—soon to be reprinted as part of my next book, The Eldritch Evola . . . & Others—I suggested that not only should Lovecraft’s infamous verbosity no more be a barrier to elite appreciation than the equally deplored but critically lauded “Late Style” of Henry James, but also, and more interestingly, that conversely, we could see James developing that same style as part of an attempt to produce the same effect as Lovecraft’s, which fans call “cosmicism [6]” but which I would rather call cosmic horror (akin to the “sublime” of Burke or Kant).[20] Or perhaps: Weird Realism.

While Harman has greatly contributed to a certain micro-analysis of Lovecraft’s style, he seems, like the critics of the Late James, to miss the big picture. Although useful for rescuing Lovecraft from pulp oblivion, he still limits Lovecraft’s significance to either mere literature, or illustrations of Harman’s ontography. I suggest this still diminishes Lovecraft’s achievement.

The work of Lovecraft, like James, has the not inconsiderable extra value, over and above any “literary” pleasure, of stilling the mind by its very longeurs, leaving us open and available to the arising of some other, deeper level of consciousness when the gaps arise.[21]

But this is not on the table here, because Harman, like all good empiricists (and we are all empiricists today, are we not?) rejects, or misconstrues, the very idea of our having access to a super-sensible grasp of reality that would leap beyond, or between, the gaps; what in the East, and the West until the rise of secularism, would be called intellectual intuition.[22]

Reality itself is weird because reality itself is incommensurable with any attempt to represent or measure it. Lovecraft is aware of this difficulty to an exemplary degree, and through his assistance we may be able to learn about how to say something without saying it—or in philosophical terms, how to love wisdom without having it. When it comes to grasping reality, illusion and innuendo are the best we can do. (p. 51, my italics)

As usual in the modern West, we are to shoulder on as best we can, in an empty, meaningless world, comforted only by patting ourselves on the back for being too grown up, too “smart,” to believe we can not only pursue wisdom, but reach it. As René Guénon put it, it is one of the peculiarities of the modern Westerner to substitute a theory of knowledge for the acquisition of knowledge.[23]

Notes

1. On such “private associations” see Hesse, The Glass Bead Game, (New York: Holt, 1969), pp. 70–71.

2. Whose biographer, Greg Johnson, is not to be confused with our own Greg Johnson here at Counter Currents—I think. For the fictionalized Hilberry see The Hungry Ghosts: Seven Allusive Comedies (Boston: Black Sparrow Press, 1974). Allusive—there’s that idea again!

3. Did they succeed? Judge for yourself: Thomas Moore: Care of the Soul: Guide for Cultivating Depth and Sacredness in Everyday Life (San Francisco: HarperCollins, 1992).

4. Eventually he would sink so low as to teach “everyday reasoning” to freshman lunkheads.

5. See Thomas Mann’s The Magic Mountain and Doktor Faustus, respectively.

6. The hero of this vindication of Rhetoric over Dialectic turns out to be . . . McLuhan! The medium is the message—don’t be hypnotized by the content, take a look at the all-important effects of the context. I’ve suggested before that my own work be seen, like McLuhan’s, less as dogmatic theses to be defended or refuted (dogmatism is for Harman the great sin of worshipping mere content) but rather as a series of probes for revealing new contexts for old ideas. See my Counter-Currents Interview in The Homo and the Negro as well as my earlier “You Mean My Whole Fallacy Is Wrong!” here [7]. Once more, we find that education at a Catholic college in the Canadian boondocks is the best preparation for grasping post-modernism, no doubt because it reproduces the background of Brentano and Heidegger. It was Canadian before it was cool!

7. The Wilson treatment is on display whenever some Judeo-con or Evangelical quotes passages from some alien religious work—usually the Koran these days—to show how stupid or bloodthirsty the natives are, while ignoring similar or identical passages in his own Holy Book. So-called “scholars” play the same game, questioning the authenticity of some newly discovered Gnostic work like the Gospel of Judas for containing, “absurdities” and “silliness” while finding nothing odd about the reanimated corpses—reminiscent of Lovecraft’s genuinely pulp hackwork Herbert West, Reaminator—of the “orthodox” writings. Indeed, some have suggested that Lovecraft’s Necronomicon is itself a parody of The Bible, its supposed Arab authorship a mere screen. This typically Semitic strategy of deliberately ignoring the allusive context of your opponent’s words while retaining your own was diagnosed by the Aryan Christ, in such well-known fulminations against the Pharisees as Matthew 23:24 : “You strain at a gnat, and swallow a camel” or Matthew 7:3: “And why beholdest thou the mote that is in thy brother’s eye, but considerest not the beam that is in thine own eye?”

8. Bad sci/fi hits rock bottom in the content-oriented department with the ubiquitous employment of the “space” prefix: space-food, space-pirates, space-justice, etc., frequently mocked on MST3K. David Bowie’s space-rock ode “Moonage Daydream” contains the cringe-worthy “Press your space face close to mine” but this is arguably a deliberate parody, while the rest of the song brilliantly exploits the Lovecraftian allusive/contextual mode of horror, moving from its straight-faced opening—“I’m an alligator”—through a series of Cthulhuian composites—“Squawking like a pink monkey bird”—ultimately veering into Harman’s weird porn mode—“I’m a momma-poppa coming for you.” Deviant sex and cut-up lyrics—another context-shredding technique—clearly points to the influence of William Burroughs, who created subversive texts based on various genres of boys’ books ranging from sci/fi (Nova Express) to detective (Cities of Red Night: “The name is Clyde Williamson Snide. I am a private asshole.”) to his alt-Western masterpiece The Western Lands trilogy.

9. Harman does a better job explaining Husserl and Heidegger than my little Marrano, but then he has had another three decades to work on it. He does, however, focus mainly on Heidegger’s tool analysis, and his own, somewhat broader formulation. For a wider focused, more objective, if you will, presentation of Heidegger, see Collin Cleary’s series of articles on this site, starting here [8].

10. Needless to say, he never notices that his liberalism is rooted in the ultimate dogma-affirming, context-ignoring movement, Luther’s “sola scriptura.” His liberalism is such as to allow him to tell a pretty amusing one-liner about Richard Rorty, but only by attributing it to “a colleague.” On the one hand, he cringes for Heidegger for daring to refer to a “Senegal Negro” (p. 59) but dismisses Emmanuel Faye’s “Heidegger is a Nazi” screed as a “work of propaganda” (p. 259). See Michael O’Meara’s review of Faye here [9].

11. “Not even Poe [another embarrassing “racist”, well what do you know?] has such indistinguishable protagonists” (p. 10).

12. Indeed, “racism” is one of those principles Baron Evola evoked in his Autodefesa [10], as being “those that before the French Revolution every well-born person considered sane and normal.”

13. Kingsley Amis has cogently argued that the key to Bond’s appeal is that he’s just like us, only a little better trained, able to read up on poker or chemin de fer, has excellent shooting instructors, etc. But if we had the chance . . . See Amis, Kingsley The James Bond Dossier (London: Jonathan Cape, 1965).

14. It might be interesting to apply Harman’s OOO to a film like Carpenter’s They Live. In my review of Lethem’s book on the movie [11], reprinted in The Homo and the Negro, I mentioned liking another point, also from Slavoj Žižek: contrary to the smug assumptions of the Left, knowledge is not necessarily something people want, or which is pleasant—hence the protagonist has to literally beat his friend into putting on the reality-revealing sunglasses. Here we have both Lovecraft’s gaps and notion that knowledge is more likely something you’ll regret: Lovecraft and Žižek, together again!

15. Michel Houellebecq [12], H. P. Lovecraft: Against the World, Against Life [13] (London: Gollancz, 2008). See more generally, and from the same period, Lothrop Stoddard, The Revolt Against Civilization: The Menace of the Under Man, ed. Alex Kurtagic, introduction by Kevin MacDonald (Shamley Green: The Palingenesis Project, 2011).

16. See my “Ralph Adams Cram: Wild Boy of American Architecture” here [14].

17. Again, just as Burroughs applied his cut-up technique to various pulp genres.

18. See my discussion of Manning in “The Hermetic Environment and Hermetic Incest: The True Androgyne and the ‘Ambiguous Wisdom of the Female’” here [15].

19. Everyday life of pre-Cambrian radiata with wings, of course.

20. My suggestion was based on some remarks of John Auchard in Penguin’s new edition of the Portable Henry James, that James’s work could be seen as part of the attempt to substitute art for religion, by using the endless accumulation of detail—James’s “prolixity” as Lovecraft himself chides him for—to “saturate” everyday experience with meaning.

21. Colin Wilson’s second Lovecraftian novel, The Philosopher’s Stone (Los Angeles: Tarcher, 1971)—originally published in 1969, republished in a mass market edition in 1971 at the request of, and with a Foreword by, Joyce Carol Oates, bringing us back to Hilberry—introduced me to the idea of length, and even boredom, as spiritual disciplines. One of the main characters “seemed to enjoy very long works for their own sake. I think he simply enjoyed the intellectual discipline of concentrating for hours at a time. If a work was long, it automatically recommended itself to him. So we have spent whole evenings listening to the complete Contest Between Harmony and Invention of Vivaldi, the complete Well Tempered Clavier, whole operas of Wagner, the last five quartets of Beethoven, symphonies of Bruckner and Mahler, the first fourteen Haydn symphonies. . . . He even had a strange preference for a sprawling, meandering symphony by Furtwängler [presumably the Second], simply because it ran on for two hours or so.” The book is available online here [16].

22. With the inconsistency typical of a Modern trying to conduct thought after cutting off the roots of thought, Harman advises us that “It takes a careful historical judge to weigh which [contextual] aspects of a given thing are assimilated by it, and which can be excluded” (p. 245). What makes a “careful” judge is, of course, intuition. Cf. my remarks on Spengler’s “physiognomic tact” and Guénon’s intellectual intuition in “The Lesson of the Monster; or, The Great, Good Thing on the Doorstep,” to appear in my forthcoming book The Eldritch Evola but also available here [17].

23. How one can transcend the limits of secular science and philosophy, without abandoning empirical experience as the Christian does with his blind “faith,” is the teaching found in Evola’s Introduction to Magic, especially the essay “The Nature of Initiatic Knowledge.” “Having long been trapped in a kind of magic circle, modern man knows nothing of such horizons. . . . Those who are called “scientists” today [as well as, even more so, “philosophers”] have hatched a real conspiracy; they have made science their monopoly, and absolutely do not want anyone to know more than they do, or in a different manner than they do.” The whole text is available online here [18].

 


Article printed from Counter-Currents Publishing: http://www.counter-currents.com

URL to article: http://www.counter-currents.com/2013/02/lovecraft-as-heideggerian-event/

URLs in this post:

[1] Image: http://www.counter-currents.com/wp-content/uploads/2013/02/weird-realism.jpg

[2] Weird Realism: Lovecraft and Philosophy: http://www.amazon.com/gp/product/1780992521/ref=as_li_ss_tl?ie=UTF8&camp=1789&creative=390957&creativeASIN=1780992521&linkCode=as2&tag=countercurren-20

[3] Hölderlin does in Heidegger’s: http://en.wikipedia.org/wiki/H%C3%B6lderlin%27s_Hymn_%22The_Ister%22#Part_three:_H.C3.B6lderlin.27s_poetising_of_the_essence_of_the_poet_as_demigod

[4] Quarrel: http://www.007james.com/characters/quarrel.php

[5] for example: http://www.counter-currents.com/2013/02/hans-freyer-the-quest-for-collective-meaning/#more-36698

[6] fans call “cosmicism: http://www.tumblr.com/tagged/cosmicism

[7] here: http://jamesjomeara.blogspot.com/2011/03/youve-misunderstood-my-whole-fallacy-i.html

[8] here: http://www.counter-currents.com/2012/06/heidegger-an-introduction-for-anti-modernists-part-1/

[9] here: http://www.counter-currents.com/2010/07/heidegger-the-nazi/

[10] Autodefesa: http://www.alternativeright.com/main/the-magazine/julius-evola-radical-traditionalism/

[11] my review of Lethem’s book on the movie: http://www.counter-currents.com/2011/09/they-live/

[12] Michel Houellebecq: http://www.goodreads.com/author/show/32878.Michel_Houellebecq

[13] H. P. Lovecraft: Against the World, Against Life: http://www.goodreads.com/work/quotes/3196799

[14] here: http://www.counter-currents.com/2012/09/ralph-adams-cram-wild-boy-of-american-architecture/

[15] here: http://jamesjomeara.blogspot.com/2010/12/hermetic-environment-and-hermetic.html

[16] here: http://lucite.org/lucite/archive/fiction_-_lovecraft/14047169-the-philosophers-stone-by-colin-wilson.pdf

[17] here: http://www.counter-currents.com/2011/02/the-lesson-of-the-monster-or-the-great-good-thing-on-the-doorstep/

[18] here: http://www.cakravartin.com/wordpress/wp-content/uploads/2006/08/Julius-Evola-Introduction-to-Magic.pdf

dimanche, 03 mars 2013

Citation de G. Lipovetsky

ere-du-vide.-.jpgL'homme cool n'est ni le décadent pessimiste de Nietzsche ni le travailleur opprimé de Marx, il ressemble davantage au téléspectateur essayant "pour voir" les uns après les autres les programmes du soir, au consommateur remplissant son caddy, au vacancier hésitant entre un séjour sur les plages espagnoles et le camping en Corse. L'aliénation analysée par Marx, résultant de la mécanisation du travail, a fait place à une apathie induite par le champ vertigineux des possibles et le libre-service généralisé ; alors commence l'indifférence pure, débarrassée de la misère et de la "perte de réalité" des débuts de l'industrialisation. 

Gilles Lipovetsky, L'ère du vide


samedi, 02 mars 2013

La guerre d’Espagne et l’art moderne comme instrument de torture et de conditionnement social

 

Picasso_Guerre_1951.JPG

Nicolas BONNAL:

La guerre d’Espagne et l’art moderne comme instrument de torture et de conditionnement social

Ex: http://aucoeurdunationalisme.blogspot.com/

 
Car le fantastique me tourmente comme toi-même,
aussi j’aime le réalisme terrestre. Chez vous, tout
est défini, il y a des formules, de la géométrie ;
chez nous, ce n’est qu’équations indéterminées.
Le Diable (dans "les Frères Karamazov")

A mesure que le déchiffrage de l’Histoire progresse, la guerre d’Espagne apparaît, par-delà son imagerie romantique, comme le premier laboratoire orwellien de la modernité. A mesure aussi que l’humanité toute nue et entière entre dans cette modernité, elle ne peut qu’abandonner tout espoir, comme les victimes de l’enfer dantesque. Elle se déconnecte ou elle rêve, et puis elle se soumet.

L’historien espagnol José Milicua a découvert que, pour torturer et briser psychiquement des détenus politiques, l’avant-garde révolutionnaire avait utilisé l’avant-garde artistique. L’art moderne, éclaireur et compagnon de route des révolutions, se faisant ainsi le complice de leurs dérives totalitaires. C’est un ouvrage introuvable, "Por que hice las checas de Barcelona", de R.L. Chacón (Ed. Solidaridad nacional, Barcelone, 1939), qui est à l’origine de cette révélation paradoxale, les tortionnaires furent les républicains anarchistes et marxistes et leurs victimes les fascistes franquistes.

Chacón a consigné la déposition d’un anarchiste français d’origine austro-hongroise, Alphonse Laurencic, devant le Conseil de guerre. Accusé de tortures par la justice espagnole, ce geôlier amateur reconnaît en 1938 que, pour pousser à bout ses prisonniers franquistes, il a, avec deux autres tortionnaires appelés Urduena et Garrigo, inventé des checas, cellules de torture psychique. Il enfermait ses victimes dans des cellules exiguës (ce n’est pas nouveau), aussi hautes que longues (2 m) pour 1,50 m de large. Le sol est goudronné, ce qui, l’été, suscite une chaleur épouvantable (l’idée sera abandonnée parce que, du coup, ces cellules sont moins glaciales en hiver). Les bats-flancs, trop courts, sont inclinés de 20°, ce qui interdit tout sommeil prolongé.

Le prisonnier, comme l’esthète décadent d’"A rebours", de J.K. Huysmans, est accablé de stimuli esthétiques : bruits, couleurs, formes, lumières. Les murs sont couverts de damiers, cubes, cercles concentriques, spirales, grillages évoquant les graphismes nerveux et colorés de Kandinsky, les géométries floues de Klee, les prismes complémentaires d’Itten et les mécaniques glacées de Moholy Nagy. Au vasistas des cellules, une vitre dépolie dispense une lumière verdâtre. Parfois, comme Alex, le héros d’Orange mécanique, ils sont immobilisés dans un carcan et contraints de regarder en boucle des images qui évoquent un des plus célèbres scandales de l’histoire du 7e Art : l’oeil découpé par une lame de rasoir du Chien andalou, de Buñuel et Dali et dont l’historien du surréalisme, Ado Kyrou, écrit que ce fut le premier film réalisé pour que, contre toutes les règles, le spectateur moyen ne puisse pas en supporter la vision.

***

Si la loi de l’art classique fut de plaire et d’ordonner, celle de l’art moderne sera donc de choquer et de désaxer, un peu il est vrai comme aux temps baroques (voir les tyrans baroques du cinéma soviétique pour enfants). Signe supplémentaire et presque superflu des temps d’inversion. S’étonner que l’avant-garde esthétique serve d’aussi noirs desseins et que l’art moderne "rebelle et libérateur" se fasse complice de la répression serait oublier l’histoire d’un siècle d’horreur. « Ce siècle est un cauchemar dont je tente de m’éveiller », dit d’ailleurs Joyce au moment où se déclenchent en Europe les guerres des totalitarismes. Il publie, comme un exorcisme, l’incompréhensible "Finnegan’s Wake" qu’il appelle lui même « la folle oeuvre d’un fou ». Paul Klee, un des peintres utilisés par Laurencic, plaide que « Plus le monde est horrible, plus l’artiste se réfugie lui-même dans l’abstraction ».
En musique, Schoenberg rompt avec un romantisme tardif pour se lancer dans la provocation dodécaphonique, qui aujourd’hui encore reste insupportable au public moderne. Et Ravel entendant une auditrice du Boléro crier « Au fou ! » s’exclame : « Enfin une qui a compris ! »
Au cinéma, la distorsion folle des formes du Cabinet du docteur Caligari accompagne la contestation politique radicale de l’expressionnisme de l’entre-deux-guerres.
En architecture, l’art de Le Corbusier, prétendument fondé sur la dimension humaine (le modulor) révèle une obsession carcérale que la spontanéité populaire saisira d’instinct en baptisant son oeuvre « la maison du fada ». En somme, toute l’esthétique née dans la première moitié du siècle est un hurlement de dément devant les guerres qui dévastent l’Europe et les totalitarismes qui l’enserrent. Ce pourquoi, aujourd’hui encore, elle impose la mobilisation de brigades médiatiques de soutien esthétique pour s’imposer, tant elle défie le goût du commun.

Aux yeux de l’artiste contemporain, l’homme n’est plus une âme à la recherche de Dieu ni même une intelligence en quête de Raison. C’est une monade, un fou qui s’ignore dans un monde fou qui l’ignore, et pour ce fou l’art ne peut être que le miroir de son inquiétante étrangeté. Dès lors, le malentendu est complet. Une critique naïve ou complice exalte la "rébellion" des artistes quand ceux-ci, au contraire, sont avec les bourreaux pour torturer les hommes et les priver de leurs libertés.

José Milicua fait observer que plusieurs dessins géométriques des checas préfigurent l’art cinétique de Vasarely. Or ce maître des géométries variables est la clé d’un film célèbre, L’Exorciste : lorsque Regan, la jeune possédée (Linda Blair), se rend chez le psychiatre pour subir des examens très techniques (on prétend la réparer comme une machine, au lieu qu’il faudrait la sauver comme une âme en peine), elle s’assied devant une toile de Vasarely, labyrinthe qui reflète sa possession en même temps qu’elle la nourrit. Après sa crise éclate.
Ce lien entre l’art et la démence qui est une possession, est typiquement moderne. L’art, détourné de sa fonction de serviteur du Beau, du Vrai, du Bon, devient une arme de la Folie contre la Raison classique.

La torture de Laurencic préfigure Le Prisonnier, mythique série télévisée psychédélique des années soixante où des caméras omniprésentes sont là moins pour surveiller des détenus qui ne peuvent pas s’évader que pour déchiffrer leurs réactions à cet univers privé de raison. L’ambiance festive du village y agit comme un antidépresseur qui facilite le travail des cerbères. Et le but de cette torture est d’obtenir un aveu, des « renseignements ».

***

Puis on découvre que l’art moderne est mis au service du décor urbain de la modernité, lui-même instrument de torture géant soumettant les populations aux flux de circulation, au stress des news, à la consommation éternelle.

Ainsi, dans un décor moderne qui privilégie l’abstraction et l’espace mécanique, l’homme se renferme sur lui-même et fabrique son propre malheur. La "maison du fada" nourrit la dépression des cités, Brasilia provoque des accès de brasilitis, psychopathie spécifique à la ville moderne, « lieu situé dans un espace déshumanisé, abstrait et vide, un espace impersonnel, indifférent aux catégories sociales et culturelles », écrit très bien Zygmunt Bauman. Un plan de ville devient un transistor ou tableau abstrait (Vasarely, encore lui, voyait ses tableaux comme des « prototypes extensibles des cités polychromes de l’avenir »). Le dessin devient un dessein. Le plan directeur, un plan de dictateur (le totalitariste Le Corbusier projetait de raser le centre historique de Paris et dédiait « A l’Autorité ! » le plan de sa "Cité radieuse"). Le sujet isolé dans la cellule de sa banlieue est voué à « l’expérience du vide intérieur et à l’incapacité de faire des choix autonomes et responsables » (Bauman). Dès lors, le bat-flanc du prisonnier de Laurencic, si inconfortable soit-il, l’est cependant moins que l’espace extérieur, surveillé et vitrifié. Pour ne pas parler du décor immonde de son émission de TV préférée.

Dans un maître-ouvrage oublié, "Building Paranoïa", publié en 1977, le docteur Steven Flusty remarquait déjà que l’espace urbain est en proie à une frénésie d’interdits : espaces réservés (filtrage social), espaces glissants (labyrinthes détournant les gêneurs), espaces piquants (où l’on ne peut s’asseoir), espaces angoissants (constamment patrouillés ou espionnés par vidéo). C’est le décor fou de la fin des Blues Brothers.

Ce conditionnement paranoïaque est une application à l’échelle urbanistique des intuitions de Laurencic. Le dressage s’y pratique "en douceur", sans la brutalité qui risquerait de provoquer la révolte du sujet. Ainsi, sur les quais du métro, les bancs de jadis font place à des sellettes inclinées à 20° (le même angle que dans les cachots anarchistes de Barcelone !) sur lesquelles on peut poser une fesse mais en aucun cas s’attarder, ce qui dissuade le stationnement des clochards.

Laurencic a ainsi créé artisanalement l’arsenal de conditionnement et de manipulation des systèmes postmodernes, qui sont au sens strict des sociétés créées sur plan, avec des individus au comportement prévisible et, comme notre prisonnier, de la checa ou de la télé, nourris d’amertume.

Chaque écroulement d’une figure du pouvoir
totalitaire révèle la communauté illusoire qui
l’approuvait unanimement, et qui n’était
qu’un agglomérat de solitudes sans illusions.

La Société du Spectacle

Roberto Michels: un socialismo verdaderamente superador de las oligarquías

Michels (1)

Roberto Michels: un socialismo verdaderamente superador de las oligarquías

Alessandro Campi

http://alternativaeuropeaasociacioncultural.wordpress.com/

 1. Roberto Michels, un hombre, una carrera

Recientemente (1), pudimos cele­brar el cincuenta aniversario de la muerte de Roberto Michels, el gran sociólogo italo-germano, principal representante, junto a Vilfredo Pareto y Gaetano Mosca, de la escuela “elitista” italiana. Michels nació en Colonia (Köln) en 1876, en el seno de una familia de ricos comerciantes de ascendencia alemana, flamenca y francesa. Tras los estudios iniciados en el Liceo francés de Berlín y pro­seguidos en Inglaterra, en Francia y en la capital de Baviera, Munich, ob­tiene su doctorado en Halle en 1900, bajo la égida de Droysen, gracias a una tesis entorno a la argumentación histórica. Desde su primera juven­tud, milita activamente en el seno del partido socialista, lo cual le granjea la hostilidad de las autoridades aca­démicas y dificulta considerable­mente su inserción en los medios uni­versitarios. En 1901, gracias al apoyo de Max Weber, obtiene su primer puesto de profesor en la Universidad de Marburgo.

Sus contactos con los medios socia­listas belgas, italianos y franceses son numerosos y estrechos. Entre 1904 y 1908, colabora en el mensual francés Le Mouvement socialiste (“El Movi­miento socialista”) y participa, en ca­lidad de delegado, en diversos con­gresos social-demócratas. Este pe­ríodo resulta decisivo para Michels, pues entra en contacto con Georges Sorel, Edouard Berth y los sindica­listas revolucionarios italianos Artu­ro Labriola y Enrico Leone. Bajo su influencia, empieza a perfilarse el proceso de revisión del marxismo teórico así como la crítica del reformismo de los dirigentes socialistas. La concepción activista, voluntarista y antiparlamentaria que Michels tie­ne del socialismo no se concilia en absoluto con la involución parlamentarista y burocrática del movimiento social-demócrata. Este hiato le lleva a abandonar gradualmente la políti­ca activa y a intensificar sus investigaciones científicas. A partir de 1905, Max Weber le invita para que colabore en la prestigiosa revista Archiv tur Sozialwissenschaft und Sozialpolitik. En 1907, obtiene una cá­tedra en la Universidad de Turín, en la cual entra en contacto con Mosca, con el economista Einaudi y con el antropólogo Lombroso. En este fe­cundo clima universitario, va toman­do cuerpo el proyecto de su obra fundamental, Zur Soziologie des Parteiwesens. Durante la guerra de Trípo­li, Michels toma partido a favor de los proyectos imperiales de Italia y contra el expansionismo alemán. De este modo, empieza su acercamiento hacia el movimiento nacionalista italiano; si bien, obviamente, no es de extrañar, sus relaciones con Max Weber se deterioran irremediable­mente.

• Un trabajo fecundo, durante el período italiano

Al iniciarse la Primera Guerra Mundial, en 1914, se instala en la Universidad de Basilea, Suiza. Es el período durante el cual Michels es­trecha sus lazos con Pareto y con el economista Maffeo Pantaleoni. En 1922, saluda con simpatía la victoria de Benito Mussolini y del Fascismo. Vuelve definitivamente a Italia en 1928 para asumir la cátedra de Eco­nomía General en la Facultad de Ciencias Políticas de la Universidad de Perugia. Al mismo tiempo, impar­te como enseñante en el Instituto Cesare Alfieri de Florencia. Ade­más, en aquella época, ofrece nume­rosas conferencias y cursos tanto en Italia como allende las fronteras de ésta, por toda Europa. Sus artículos aparecen en la famosa Encyclopae­dia of the Social Sciences (1931). Fi­nalmente, muere en Roma a la edad de sesenta años, el 2 de Mayo de 1936.

Hombre de una vastísima cultura, educado en un medio cosmopolita, atento observador de los diversos movimientos políticos y sociales eu­ropeos habidos a caballo entre los siglos XIX y XX, Michels fue, por otra parte, un historiador del socialismo europeo, un crítico de la democracia parlamentaria y un analista de los distintos tipos de organización so­cial, un teórico del sindicalismo re­volucionario y del nacionalismo, así como un historiador de la economía y del imperialismo italiano. Del mis­mo modo, sus inquietudes e intereses le llevaron a estudiar el Fascismo, los fenómenos de la emigración, el pen­samiento corporativista y los oríge­nes del capitalismo. A su manera, continuó en el proceso de profundización de la psicología política crea­do por Gustave Le Bon y se interesó, a este respecto, por el comporta­miento de las masas obreras politiza­das. Igualmente, abordó ciertos te­mas que, en su época, pasaban por ser más bien excéntricos o heterodo­xos, tales como el estudio de las rela­ciones entre moral sexual y clases so­ciales, de los lazos entre la actividad laboriosa y el espíritu de la raza, de la nobleza europea, del comporta­miento de los intelectuales y esbozó, asimismo, un primer cuadro del mo­vimiento feminista. Además, no olvi­demos en esta enumeración, men­cionar sus estudios estadísticos, tan­to en economía como en demografía, notablemente con respecto al con­trol de los nacimientos y otras cues­tiones interrelacionadas.

2. El redescubrimiento de una obra

Como he señalado anteriormente, su libro más importante y más cono­cido lleva por título, Zur Soziologie des Parteiwesens in der modernen Demokratie; fue publicado por pri­mera vez en 1911 y por segunda vez en 1925 (siendo esta edición la edi­ción definitiva). Se trata de un estu­dio sistemático, consagrado a las re­laciones entre la democracia y los partidos, a la selección de las clases políticas, a las relaciones entre las minorías activas y las masas y al “leadership”. La bibliografía de Michels comprende treinta libros y cerca de 700 artículos y ensayos, de los cuales muchísimos merecerían volver a ser reeditados (2). Su principal libro ha sido traducido a lo largo del tiempo al castellano, al francés, al inglés, al italiano, etc.

A pesar de la amplitud temática, la profundidad y la actualidad de un buen número de los análisis de Michels, su obra, en general, no ha go­zado del éxito que se merece. En mu­chos países europeos, se la cita mal a propósito y faltan las obras críticas válidas. Sin embargo, para compen­sar tal situación, diversos han sido los estudios serios que han aparecido en los Estados Unidos, especialmente versados entorno a las aportaciones de Michels a la teoría del partido po­lítico y a la definición del Fascismo (3). Sus simpatías por el movimiento de Mussolini son, evidentemente, uno de los (principales) motivos que han llevado a la ‘ostracización’ de su obra a lo largo de toda nuestra post­guerra. Es un destino que ha com­partido con otros intelectuales, co­mo, por ejemplo y entre otros mu­chos, Giovanni Gentile (4). Otro mo­tivo: la difusión en Europa de méto­dos sociológicos americanos, de ca­rácter empírico, descriptivo, estadís­tico o crítico/utópico y que no pres­tan demasiada atención al análisis de los conceptos y a las dimensiones his­tóricas e institucionales de los fenó­menos sociales. El estilo científico de Michels, de carácter realista/’realitario’, anti-ideológico, desmitifican­te y dinámico, ha sido injustamente considerado como desfasado, como la expresión anacrónica de una acti­tud eminentemente conservadora (5).

• Se anuncia un regreso de Mi­chels

Sin embargo, desde hace algunos años (relativamente recientemente), la situación ha empezado a cambiar, sobretodo en Italia, país que Michels consideraba como su “nueva patria”. En 1966, se publica, junto a un estu­dio preliminar de Juan Linz, una tra­ducción de Zur Soziologie des Parteiwesens (6). En 1979, aparece una selección de ensayos bajo la direc­ción del especialista americano Ja­mes Gregor (7). Asimismo, una an­tología de escritos relativos a la so­ciología aparece en 1980 (8). Dos años más tarde, la Universidad de Perugia organiza un coloquio sobre el tema “Michels entre la política y la sociología”, con la participación de los más eminentes sociólogos italianos (9). Con ocasión del cincuenta aniversario de su muerte, otras de sus publicaciones son incluidas en los programas de los editores. Las ediciones ‘UTET’ anunciaron una amplia colección de “escritos políti­cos”. La editorial ‘Giuffré’ previo, dentro de su prestigiosa colección Arcana Imperii, una antología dirigi­da por Ettore Albertoni y G. Sola, que llevaría por título Dottrine et istituzioni politiche (“Doctrina e insti­tuciones políticas”). Este mismo edi­tor tenía igualmente en mente la pu­blicación de una traducción italiana de Sozialismus und Faschismus in Italien (“Socialismo y Fascismo en Italia”), obra que apareció inicialmente en 1925.

Una contribución reciente en el re­descubrimiento de Michels puede encontrarse en el libro del profesor israelita Zeev Sternhell, consagrado a la génesis de la ideología fascista en Francia (10). Según Sternhell, Mi­chels, al igual que Sorel, Lagardelle y De Man, encarnan en sí la corrien­te “revisionista”, que, entre 1900 y 1930, aporta una decisiva contribu­ción a la demolición de los funda­mentos mecanicistas y deterministas del marxismo teórico y, a la crítica del economicismo y del reduccionismo materialista. Michels favorece de este modo la difusión de una concep­ción de la acción política fundada so­bre la idea de nación y no en la de cla­se, conectada a una ética fuerte y a una visión libre de la dinámica histó­rica y social. Según numerosos auto­res, es ahí donde residen los funda­mentos en los cuales maduró el Fas­cismo con su programa de organiza­ción corporativa, de justicia social, de encuadramiento jerárquico de las instituciones políticas y de limitación de las corrupciones debidas al parla­mentarismo y al pluralismo partitocrático.

Michels estuvo en contacto con las más eminentes personalidades polí­ticas e intelectuales de su época, ta­les como Brentano, Werner Sombart, Mussolini, Pareto, Mosca, La­gardelle, Sorel, Schmoller, Niceforo, etc. Lo que sin embargo y en consecuencia nos falta todavía, es pues, una buena biografía. A este respec­to, sería muy interesante publicar sus cartas y su diario personal; estos dos elementos contribuirían enorme­mente a iluminar un período harto significativo de la cultura europea enmarcado en estos últimos cien años.

3. La fase sindicalista

Dentro del pensamiento de Mi­chels, podemos distinguir claramen­te dos fases. La primera coincide con el abandono de la ortodoxia marxista inicial y con una aproximación al sindicalismo revolucionario y al revi­sionismo teórico. La segunda, la más fecunda desde el punto de vista cien­tífico, coincide con el descubrimien­to de la teoría de Mosca sobre la “cla­se política” y la de Pareto sobre la inevitable “circulación de las élites”. Vamos, a continuación, a examinar brevemente, aunque con toda la atención necesaria, estas dos fases.

Tras haber publicado numerosos artículos de prensa y pronunciado numerosas alocuciones durante di­versos congresos y debates políticos, los primeros estudios importantes de Michels aparecen entre 1905 y 1908 en la (excelente) revista “Archiv”, di­rigida por Max Weber. Particular­mente significativos son los artículos consagrados a “La social-democracia, sus militantes y sus estructuras” y a las “Asociaciones. Investigaciones críticas”, aparecidos en lengua ale­mana, respectivamente en 1906 y en 1907. En ellos Michels analiza la he­gemonía de la social-democracia alemana sobre los movimientos obreros internacionales y también contempla a través de ellos la posibilidad de una unificación ideológica entre los diversos componentes del socialismo europeo. Este proceder, inscribe simultáneamente las contra­dicciones teóricas y prácticas del partido obrero alemán: de un lado, la retórica revolucionaria y el reconocimiento de la huelga general como forma privilegiada de lucha y, por otro lado, la táctica parlamentaria, el legalismo, el oportunismo y la voca­ción por el compromiso. Michels cri­tica el “prudencialismo” de los jefes social-demócratas, sin por lo tanto favorecer la espontaneidad popular o las formas de autogestión obrera de la lucha sindicalista. Según Mi­chels, la acción revolucionaria debe ser dirigida y organizada y, desde es­te punto de vista, los intelectuales de­tentan una función decisiva. Pues de­cisivo es el trabajo pedagógico de unificar el partido político. El movi­miento obrero se presenta como una rica constelación de intereses econó­micos y de visiones idealistas que de­be ser sintetizada en el seno de un proyecto político común.

En su primer libro, II proletariado e la borghesia nel movimento socia­lista (“El proletariado y la burguesía en el movimiento socialista”), publi­cado en italiano en 1907, Michels percibe perfectamente los peligros de degenerescencia, de oligarquización y de burocratización, intrínse­cos a las estructuras de los partidos y de los sindicatos. En esta primera fa­se de su pensamiento, Michels con­templa una “posibilidad” [involutiva] que debe ser conjurada a través del recurso de la acción directa del sin­dicalismo. Para él, la virtual involu­ción del socialismo político no reve­la todavía su verdadero sentido que no hace sino encerrar en sí una ine­xorable fatalidad sociológica.

4. La fase sociológica

En 1911, aparece, tal y como hemos señalado, su importante “summa” en­torno al partido político (11), la obra que indica claramente su paso defi­nitivo del sindicalismo revoluciona­rio a la sociología política. La in­fluencia de Mosca sobre su método histórico y positivo fue, a decir ver­dad, determinante. A partir de un es­tudio de la social-democracia alema­na, como caso particular, Michels termina enunciando una ley social general, una regla del comporta­miento político. Michels descubrió que, en toda organización, existe ne­cesariamente una serie de jefes pre­parados para la acción y élites de profesionales competentes (tecnócratas. N.d.T.); descubrió igualmen­te la necesidad de una “minoría crea­tiva” que se impulsa por sí misma a la cabeza de la dinámica histórica; des­cubrió la dificultad que existe para conciliar, en el cuadro de la demo­cracia parlamentaria, competencia técnica y representatividad. La tesis general de Michels es la siguiente: “En toda organización de carácter instrumental (Zweckorganisation), los riesgos de oligarquización se ha­llan siempre inmanentes” (12). De­nuncia a continuación la insuficien­cia definitiva del marxismo: “Cierta­mente los marxistas poseen una gran doctrina económica y un sistema his­tórico y filosófico fascinante; pero, una vez penetramos en el terreno de la psicología, el marxismo revela ciertas lagunas conceptuales enor­mes, incluso en los niveles más ele­mentales”. Realmente, su libro es muy rico en tesis y en argumentos. Si bien, juzguémoslo sobre el propio te­rreno:

1) La lucha política democrática posee necesariamente un carácter demagógico. En apariencia, todos los partidos luchan por el bien de la humanidad, por el interés general y por la abolición definitiva de las de­sigualdades. Pero, más allá de la re­tórica sobre el bien común, sobre los derechos del hombre y sobre la justi­cia social se presiente cómo despun­ta una voluntad por conquistar el po­der y se perfila el deseo impetuoso por imponerse a la cabeza del Esta­do, en interés de la minoría organi­zada que se representa. A este res­pecto, Michels enuncia una “ley de expansión”, según la cual todo parti­do tiende a convertirse en Estado, a extenderse más allá de la esfera so­cial que le estaba inicialmente asig­nada o que había conquistado gra­cias a su programa fundamental (13).

2) Las masas son incapaces de au­to-gobernarse. Sus decisiones jamás responden a criterios racionales y es­tán influidas por sus propias emocio­nes, por toda suerte de azares de di­verso orden, por la fascinación carismática que ejerce un jefe bien deter­minante e influyente, que se destaca de la masa para asumir la dirección de una manera dictatorial. Tras la llegada de la sociedad de masas y del desarrollo de los grandes centros in­dustriales, cualquier posibilidad de re-instaurar una democracia directa pasa en lo sucesivo a extinguirse de­finitivamente. La sociedad moderna no puede funcionar sin dirigentes y sin representantes. En lo que respec­ta a estos últimos, Michels escribe: “una representación duradera signi­fica, en cualquier caso, una domina­ción de los representantes sobre los representados” (14). En la opinión de Michels, este juicio no significa precisamente el rechazo de la repre­sentación, sino más bien la necesidad de encontrar los mecanismos nece­sarios que podrán transformar las re­laciones entre las clases políticas y la sociedad civil, de la manera más or­gánica posible. Hoy, el verdadero problema de la ciencia política con­siste en escoger nuevas formas 1) de representación y 2) de transmisión de las voluntades y de los intereses políticos, que se fundamentan sobre criterios orgánicos, en un espíritu de solidaridad y de colaboración, orien­tados en un sentido pragmático y no inspirados por esos mitos de extrac­ción mecanicista, que no conducen más que al poder de los partidos y no al gobierno eficaz de la nación.

3) En la era contemporánea, la fe política ha tomado el relevo a la fe re­ligiosa. Michels escribe: “En medio de las ruinas de la cultura tradicional de masas, la estela triunfante de la necesidad de religión ha permaneci­do en pie, intacta” (15). He aquí una anticipación inteligente de la inter­pretación contemporánea del carác­ter mesiánico y religioso/secular, tan característico de la política de masas moderna, como es el caso destacado de los regímenes totalitarios.

4) “La competencia es poder”, “la especialización significa autoridad”. Estas dos expresiones recapitulan para Michels la esencia del “leadership”. En consecuencia, la tesis según la cual el poder y la autoridad se de­terminan con relación a las masas, o en el cuadro de los conflictos políti­cos con los otros partidos, es insoste­nible. Para Michels, son, en todo ca­so, las minorías preparadas, aguerri­das y poderosas las que entran en lucha para tomar la dirección de un partido y para gobernar un país.

5) Analizando dos fenómenos his­tóricos como son el Cesarismo y el Bonapartismo, Michels desvela las relaciones de parentesco entre de­mocracia y tiranía y aboga en el sen­tido del origen democrático de cier­tas formas de dictadura. “El Cesaris­mo -escribe- es todavía democracia y, al menos, puede reivindicar su nombre, puesto que obtiene su fuen­te directamente de la voluntad popu­lar” (16). Y añade: “El Bonapartismo es la teorización de la voluntad indi­vidual, surgida inicialmente de la vo­luntad colectiva, pero emancipada de ésta, con el tiempo, para conver­tirse a su vez en soberana” (17).

6) Carl Schmitt, en su ya clásico li­bro Legalität und Legitimität (“Le­galidad y Legitimidad”) (18), desa­rrolla un análisis profundo entorno a la “plusvalía política adicional” que asume aquel que detenta legalmente la palanca del poder político; se tra­ta de una especie de suplemento del poder. Michels tuvo una intuición parecida al escribir: “Los líderes, al disponer de instrumentos de poder y, en virtud de este hecho, del mismo poder en sí mismo, tienen como ven­taja la posibilidad de aparecer siem­pre al amparo de la legalidad” (19).

7) El principal libro de Michels contiene muchísimas otras observa­ciones sociológicas: sobre las dife­renciaciones de competencias; sobre los gustos y los comportamientos, los cuales, en tanto que consecuencias de la industrialización, han logrado alcanzar a los obreros y quebrado la unidad de clase; sobre las mutacio­nes sociales como el aburguesamien­to de los jefes y la aproximación en­tre los niveles de vida del proletariado y de la pequeña burguesía; sobre la posibilidad de prever y de limitar el poder de las oligarquías a través del procedimiento técnico que supo­ne el referéndum y mediante el re­curso del instrumento teórico y prác­tico del sindicalismo.

8) la sexta parte del libro es central y está dedicada explícitamente a la tendencia oligárquica de las organi­zaciones. En ella, Michels enuncia la más celebre de sus leyes sociales, la que evoca la “perversión” que sufren todas las organizaciones: con el incremento del número de las funcio­nes y de los miembros, la organiza­ción, “de medio para alcanzar un fin, se convierte en un fin en sí misma. El órgano finaliza por prevalecer sobre el organismo” (20). Es ahí donde se halla la “ley de la oligarquía” de la cual se desprende que la oligarquía es la “forma establecida de avance de la convivencia humana en el seno de las organizaciones de gran dimen­sión” (21).

9) El libro de Michels contiene, en su conclusión, una voluntad de lucha que recuerda, parcialmente, la visión histórica trágica de Max Weber y de Georg Simmel; se trata de una volun­tad por profundizar el choque inevi­table entre la vida y sus formas constituidas, entre la libertad y la cristali­zación de las instituciones sociales, las cuales caracterizan la vida mo­derna.

5. La historia

Con la publicación en lengua italia­na del libro titulado L’imperialismo italiano. Studio político e demográ­fico (“El imperialismo italiano. Estu­dio político y demográfico”) (1914), el “giro” de Michels es definitivo. Con la aparición de esta obra, se hunde un mito, el del internaciona­lismo y del universalismo humanitarista. En la obra de Michels, aparece el nacionalismo como el nuevo mo­tor ideal de la acción política, como un sentimiento capaz de movilizar a las masas y de favorecer la integra­ción de éstas en las estructuras del Estado. El análisis sociológico del sentimiento nacional será profundizado en un volumen posterior, inicialmente aparecido en alemán (1929) y, después en italiano (1933), bajo el título de Prolegomeni sul pa­triotismo (“Prolegómenos sobre el patriotismo”).

A partir de 1913, aparecen en Italia diversos estudios importantes sobre economía: Saggi economici sulle classi popolari (“Ensayos económi­cos sobre las clases populares”) (1913), La teoría di Marx sulla po­vertà crescente e le sue origini (“La teoria de Marx sobre el crecimiento de la pobreza y sus orígenes”) (1920). La aproximación que Michels inten­ta hacia la economía no es más que de naturaleza rigurosamente históri­ca. Según él, es mucho más impor­tante tener en cuenta la utilidad práctica de una teoría económica que sus correcciones especulativas puramente formales. La interpretación de Michels es pragmática y con­creta. Critica la inconsistencia del “homo oeconomicus” liberal, porque a su juicio, no existen sujetos econó­micos abstractos, sino actores con­cretos, portadores de intereses espe­cíficos. A continuación critica la interpretación del marxismo, la cual establece la existencia de un conflic­to insuperable en el seno de las so­ciedades. Michels reconoce con ello la función reguladora y equilibrante del Estado y la necesidad de una co­laboración estrecha entre las diver­sas categorías sociales. Por esta ra­zón, considera que el modelo corpo­rativo constituye una solución. Su va­loración del corporativismo se halla contenida en el opúsculo Note storiche sui sistemi sindicali corporativi (“Notas históricas entorno al sistema sindicalista corporativo”), publicado en lengua italiana en 1933.

6. El Fascismo

En esta fase de su obra, su actividad como historiador, queda consignada en diversos libros, escritos original­mente en alemán y, posteriormente traducidos al italiano: Socialismo e Fascismo in Italia (“Socialismo y Fascismo en Italia”) (2 volúmenes, 1925); Psicologia degli uomini signi­ficativi. Studi caratteriologici (“Psi­cologia de los hombres significativos. Estudio caracterológico”) (1927),

Movimenti anticapitalisti di massa (“Movimientos anticapitalistas de masa”) (1927); y después en varios escritos redactados directamente en italiano: Francia contemporánea (1926) y Storia critica del movimen­to socialista italiano (1926). Entre las personalidades “significativas” de las cuales traza su biografía, figuran Bebel, De Amicis, Lombroso, Schmoller, Weber, Pareto, Sombart y W. Müller. En 1926, Michels im­parte una serie de lecciones en la Universidad de Roma; éstas serán reunidas un año más tarde en un vo­lumen, redactado en italiano: Corso di sociologia politica (“Curso de so­ciología política”), una buena intro­ducción a esta disciplina que de­muestra ser todavía útil en la actua­lidad. En este trabajo, traza las gran­des líneas de su visión elitista de los procesos políticos, emite una teori­zación de la institución en la que se ha convertido el “Duce” y desarrolla una nueva teoría de las minorías. El “Duce”, que obtiene su poder direc­tamente del pueblo, extiende su legi­timidad al conjunto del régimen po­lítico. Esta idea constituye en sí, to­tal y verdaderamente, un paralelis­mo sociológico con la teoría elabora­da simultáneamente en Alemania por los teóricos nacional-socialistas del denominado “Führerprinzip”.

Esta relativa originalidad de Mi­chels no ha sido jamás puesta sufi­cientemente en evidencia por los crí­ticos, que se han limitado a conside­rarlo solamente como un genial con­tinuador de la obra de Mosca y de la Pareto. En 1928, en la Rivista inter­nazionale di Filosofía del Diritto (Revista internacional de Filosofía del Derecho), aparece un importan­te ensayo de Michels: Saggio di clas­sificazione dei partiti politici (“En­sayo de clasificación de los partidos políticos”). A continuación, numero­sos escritos italianos fueron reunidos en dos volúmenes: Studi sulla demo­crazia e l’autorità (“Estudios sobre la democracia y la autoridad”) (1933) y Nuovi studi sulla classe politica (“Nuevos estudios sobre la clase po­litica”) (1936).

La adhesión explícita de Michels al Fascismo quedó expresada en una obra escrita inicialmente en alemán (L’Italia oggi) en 1930, año durante el cual se afilia al P.N.F. (Partido Na­cional Fascista). En sus páginas, Mi­chels hace un elogio del régimen de Mussolini, porque ha contribuido de manera decisiva a la modernización de la nación.

7. Conclusiones

La mayor parte de las notas relati­vas a la vida de Michels se hallan contenidas en su ensayo autobiográ­fico, redactado en alemán Una corrente sindicalista sotteranea nel socialismo tedesco fra il 1903 e il 1907 (“Una corriente subterránea en el socialismo alemán entre 1903 y 1907″) y publicado en 1932; este en­sayo conserva todavía en la actuali­dad, y lo seguirá haciendo, toda la utilidad necesaria para reconstruir las diversas fases de su existencia, así como para señalar las diferentes ini­ciativas políticas y culturales que em­prendiera a lo largo de su vida; po­demos descubrir así su itinerario que va de la social-democracia alemana al Fascismo, de la ideología marxista al realismo maquiavélico a la italia­na, de las ilusiones del revolucionarismo a su credo conservador.

En resumen, se trata de una obra vasta, de gran interés. Esperamos, a modo de conclusión para esta breve introducción, que el cincuenta ani­versario de su muerte, contribuirá a redescubrir a este gran sociólogo y a revalorizar de forma equilibrada su trabajo.

Notas

(0) El presente artículo apareció originalmente en la revista florentina Diorama Letterario, siendo traduci­do al francés para la revista belga Vouloir (B.P.B. 41, B-1970 Wezem-beek-Oppem. Belgie/Belgique), en cuyo número 50/51 (Noviembre-Di­ciembre de 1988) apareció, por Robert Steuckers. Siendo la versión francesa la utilizada para traducir al castellano el artículo en cuestión.
(1) Al hablar de recientemente, de­be de entenderse como relativamente recientemente, pues ha de consi­derarse que el cincuentenario de la muerte de Roberto Michels se cum­plió el 2 de Mayo de 1986 y el artícu­lo que nos ocupa, originalmente y con respecto a este punto concreto, tuvo su máxima vigencia, evidente­mente, durante el período vigente entorno a cuatro años atrás (N.d.T.).
(2) Una bibliografía entorno a los trabajos de Michels fue publicada en 1937 por los Annali (“Anales”) de la facultad de jurisprudencia de la Uni­versidad de Perugia.
(3) Por ejemplo, D. Beetham, “From Socialism to Fascism: The Relation Between Theory and Practice in the Work of Robert Michels”, en: Political Studies, XXV, No.’s 1 & 2. Asimismo conviene citar, G. Hands, “Roberto Michels and the Study of Political Parties”, en Bri-tish Journal of Political Science, 1971, No. 2.
(4) Sobre este tema, W. Röhrich, Roberto Michels vom sozialistisch­syndikalistischen zum faschistis­chen Credo, Duncker & Humblot, Berlin, 1972. Citemos igualmente, R. Messeri, “Roberto Michels: crisi de­lla democrazia parlamentare e fas­cismo”, dentro de la obra colectiva II Fascismo nell’analisi sociologica, Il Mulino, Bologna, 1975.
(5) Destacadamente interesantes son los estudios de E. Ripepe (Gli eli­tisti italiani, Pacini, Pisa, 1974) y de P. P. Portinaro, “R. Michels e Pare­to. La formazione e la crisi della so­ciologia”, en: Annali della Fondazio­ne Luigi Einaudi, Torino, XI, 1977.
(6) Roberto Michels, Les Partis Politiques. Essai sur les tendances oligarchiques des démocraties, Flammarion, Paris, 1971. Traduc­ción de la edición alemana de 1925.
(7) A. James Gregor, Roberto Mi­chels e l’ideologia del Fascismo, Volpe, Roma, 1979. Tras una larga introducción, podremos encontrar en esta obra una amplia serie de tex­tos de Michels.
(8) Roberto Michels, Antologia di scritti sociologici, Il Mulino, Bolog­na, 1980.
(9) Las contribuciones a este colo­quio fueron reunidas por G. B. Furiozzi en el libro Roberto Michels tra politica e sociologia, ETS, Pisa, 1985.
(10) Zeev Sternhell, Ni droite ni gauche, Seuil, Paris, 1983.
(11) Con respecto a la contribución de Michels a la “stasiología”, o la ciencia que estudia los partidos polí­ticos, es conveniente consultar a G. Fernández de la Mora, La partitocracia, Instituto de Estudios Políti­cos, Madrid, 1977, páginas 31-42. Con respecto a la influencia de Mi­chels sobre Ortega y Gasset, consúl­tese a I. Sánchez-Cámara, La teoría de la minoría selecta en el pensa­miento de Ortega y Gasset, Madrid, 1986, páginas 124-128.
(12) Roberto Michels, Les partis
politiques…, op. cit.
(13) Ibidem.
(14) Ibidem.
(15) Ibidem.
(16) Ibidem.
(17) Ibidem.
(18) Carl Schmitt, Legalität und Legitimität (“Legalidad y Legitimi­dad”), Duncker & Humblot, Leip­zig/München, 1932.
(19) Roberto Michels, op. cit.
(20) Ibidem.
(21) Ibidem.

vendredi, 01 mars 2013

Demokratie und Homokratismus

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Demokratie und Homokratismus

Jan Mahnert:
Demokratie und Homokratismus
Wie die Gleichheitsideologie der Menschenrechte

die Demokratie und die Völker bedroht
Genius Edition, Band 3
Wien, 2011
176 Seiten, 17 x 24 cm
ISBN 978-3-9502238-2-8
Preis: 18,70 Euro
[Buchbestellung]

In unserer heutigen Vorstellungswelt gelten die Begriffe Demokratie und Menschenrechte  als miteinander fest verbunden. Doch sind sie das wirklich? Tatsächlich ist die Demokratie weit älter und facettenreicher, als es die viel jüngeren allgemeinen Menschenrechte sind. Zudem stützt sich die Demokratie auf  jeweils ein konkretes Volk als Souverän. Hingegen setzt die den Menschenrechten innewohnende universelle Gleichheitsideologie auf beliebig zusammengesetzte Menschenmassen als Substrat für demokratische Organisationsformen.  Um die sich daraus real ergebenden Konsequenzen besser verstehen zu können, plädiert das Buch für  eine begriffliche Unterscheidung: Jene Demokratien, die sich der universellen Gleichheitsideologie unterwerfen, sollen als Homokratien bezeichnet werden; ihre Ideologie ist der Homokratismus.  Diese Sichtweise erlaubt einen erhellenden Durchblick auf  die aktuellen politischen Entwicklungen mit deren Stichworten wie: Migration, Multikulturalismus, Pluralismus, Extremismus, Nationalstaat und Globalisierung. Auch der Parteienstaat mit seinen Eliten und Oligarchien wird aus dieser Perspektive analysiert sowie das ambivalente Verhältnis zwischen Diktatur und Demokratie beleuchtet.  Die vom homokratischen Gleichheitsgedanken bedrohten Völker Europas stehen vor Herausforderungen historischen Ausmaßes..

Jan Mahnert, Jahrgang 1973, hat nach seiner Jugendzeit in Genf an der Universität Genf Geografie studiert. Sein zweisprachiges Aufwachsen in der Westschweiz stimulierte sein Interesse für Politik ebenso im französischen wie im deutschen Kulturraum. Jan Mahnert leitete von 1999 bis 2003 die französische EU-kritische Zeitschrift L’Esprit Européen und schreibt seit 1999 auch für die in Wien erscheinende Zeitschrift Genius-Lesestücke.

Zum Inhalt (Seite)

Danksagung 7

Einleitung  
Krieg der Worte 9

Kapitel 1
Wie viel Gleichheit verträgt die Demokratie? 15

Kapitel 2
Das komplexe Verhältnis von Demokratie und Menschenrechten 21

Kapitel 3
Neue Begriffe sind gefragt 33

Kapitel 4
Gibt es zwischen Demokratie und Menschenrechten Gegensätze? 41

Kapitel 5
Rechtsschutz im Spannungsfeld zwischen Mensch und Volk 47

Kapitel 6
Welches Denken ist wirklich extremistisch? 69

Kapitel 7
Die Demokratie ist nicht schuld 99

Kapitel 8
Das ambivalente Verhältnis von Diktatur und Demokratie 107

Kapitel 9
Der Pluralismus und seine Grenzen 119

Kapitel 10
Eliten und Oligarchien im Parteienstaat 129

Kapitel 11
Über die Reformfähigkeit von Systemen 145


Literatur 167
Der Autor 173

mercredi, 27 février 2013

De onoprechtheid van multiculturalisten

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http://www.doorstroming.net/index.php?option=com_content&view=article&id=140:de-onoprechtheid-van-multiculturalisten&catid=1:blog&Itemid=12

De onoprechtheid van multiculturalisten

Jaak Peeters

In een grondig gedocumenteerd boek van zeldzame politieke incorrectheid heeft  de Antwerpse auteur Wim van Rooy enkele jaren geleden scherp uitgehaald naar de onoprechtheid van de predikanten van het multiculturalisme. Van Rooy begint met een ferme uithaal naar ‘ons’ academische milieu, dat hij – zonder dat zo te zeggen – van komedie beschuldigt.

Dat is verre van onterecht. Verontwaardiging, die zo kenmerkend is voor ‘het volk’, mondt volgens de geleerde dames en heren veel te makkelijk uit in wat ze meesmuilend ‘populisme’ noemen. Het volk eist immers maatregelen. Het is niet gediend van eindeloze palavers over het geslacht van de engelen. Geconfronteerd met de concrete gevolgen van een falend en hopeloos versleten beleid, wensen de mensen de problemen opgelost te zien. Men leze er de opvattingen van Stephan Rummens en co maar op na. Een gelijkaardige houding neemt Jan Blommaert aan, ‘toevallig’ ook iemand uit de extreemlinkse hoek.

Die heeft het niet begrepen op de maatregel van het Antwerpse gemeentebestuur om immigranten te laten meebetalen voor de kosten die ze veroorzaken. Erger nog vindt Blommaert dat sommige illegalen gratis medicijnen tegen aids worden geweigerd. Oh, inbreuk op het diep-menselijke recht op geneeskundige bijstand! En ja hoor, meteen wordt hij bijgesprongen door een andere rode broeder: de onvermijdelijke Jozef de Witte.

Meneer Blommaert weet natuurlijk wel beter.

Ten eerste gaat het om slechts enkele gevallen.

Ten tweede waren er in die enkele gevallen wel degelijk verontschuldigingen in hoofde van het stadsbestuur.

Niks daarvan, vindt Blommaert: voor geneeskundige verzorging bestaan er geen uitzonderingen. Geen enkele. Punt, uit. Ziedaar Blommaerts radicalisme. Men zou er haast voor in bewondering neerknielen.

Maar één ogenblik, vriend Blommaert!  Als het waar is dat het recht op geneeskundige verzorging aan elk ander recht vooraf gaat, waarom voer je dan geen actie om de overheden van het oorsprongland te dwingen dit recht na te leven? Want als mensen de andere kant van de planeet moeten opzoeken om geneeskundige verzorging te krijgen, is het dan niet omdat de regering van hun eigen land in de fout is gegaan?  Waarom die sukkelaars zover weg van huis laten gaan – of is het bedoeld? – en ze nog op extra-kosten laten jagen omdat hun eigen regering tekortschiet? Waarom moet een reserve-overheid, de Antwerpse in dit geval,  telkens weer opdraaien voor het falen van de overheid die het éérst had moeten optreden?

Je kunt daarover een hele boom opzetten. Geen Blommaertiaans woord daarover, natuurlijk.

En dan was het deze week alweer prijs. Ene Jef Verschueren, die ons in zijn onbegrensde taalkundige wijsheid – hebben die taalkundigen (Blommaert noemt zich ook taalkundige) echt niets beters te doen? -  weet te vertellen dat elk nationalisme de neiging heeft naar autoritarisme te verglijden, ook als het in den beginnen ‘braaf’ is zoals dat van Dewever. Want dat nationalisme is niets anders dan een omfloerst identiteitsdiscours. Alles wat die identiteit kan bedreigen wordt gezien als een aanval op voor de integriteit van het volk. Dat hoeft niet te leiden tot uitsluiting van wie ‘anders’ is.  En dan komt het: ‘Dat was de theorie toen. In de praktijk zien we andere dingen, zowel toen als nu.’

Het zou ons te ver leiden om de kromrederingen van iemand die zich nochtans voorstelt als taalkundige even bloot te leggen. Bijvoorbeeld: waar haalt Verschueren de suggestie vandaan dat de praktijk ook nu andere dingen laat zien? Welke dan wel? Of zoiets als historisch pars pro toto? Of waar haalt hij vandaan dat de theorie ‘toen’ – hij bedoelt natuurlijk de tijd van de nazi’s – (ook) anders was dan de toenmalige praktijk? Ze was verdorie helemààl niet anders! Men kwam open en bloot uit voor rasverbetering en tégen rasvermenging. Zelfs aan de Katholieke Universiteit van Leuven waren er hoogleraren die openlijk antisemietische opvattingen koesterden. Hoge nazi’s waren bij de Engelse landadel veelal graag geziene gasten. En Hitler heeft over zijn ware bedoelingen ooit enige twijfel laten bestaan. Theorie en vreselijke praktijk vielen in die jaren wél samen en komen, omgekeerd, van geen kanten overeen met het nationalistische discours van vandaag.

Meer zelfs.

Hannah Arendt, de joodse filosofe van het totalitarisme heeft in haar Origins of Totalitarism, in haar hoofdstuk The Decline of the Nation-state, een scherp onderscheid gemaakt tussen nationalisme en totalitarisme. Ze komt ronduit op voor een duidelijke, betekenisvolle nationale staat, waar de burger zich in kan thuis voelen. Ze sluit zich aan bij Edmund Burke - jaja: de favoriet van Dewever! -, die verklaarde dat het veel wijzer is te spreken over De Rechten van de Engelsman dan over de abstracte Rechten van de Mens. In Burkes visie valt namelijk het recht op het bezit van een concrete nationale identiteit mee in de korf van rechten. De vluchtelinge Arendt wist héél goed waarover ze sprak.

Wat bezielt figuren als Blommaert, Verschueren en Rummens e.a. toch, als ze zowat alles ondernemen om de culturele rechten van minderheidsgroepen te promoten door het afbreken of minimaliseren van het recht op nationale identiteit van ‘ontvangende’ volkeren? Waarom moet de ene identiteit ten allen prijze gepromoot worden en de bestaande, nationale identiteit zoveel mogelijk verzwakt? Wat nog erger is: David Miller wijst erop dat een samenleving niet kan bestaan zonder een gezonde dosis onderling vertrouwen onder de burgers. Hoe groter de verschillen tussen die burgers, hoe moeizamer dat vertrouwen tot stand komt. Neem nu dat dit benodigde vertrouwen onder de drempel valt. Dan laat de toekomst zich zo voorspellen: er ontstaat een strijd tussen de groepen om de macht. De zwaksten – vaak de immigranten dus – zullen het onderspit delven. Wiens rechten worden hier eigenlijk beschermd? Even herinneren aan Ruanda?

Omgekeerd is het bij herhaling bewezen dat geïntegreerde immigranten vaak beter overtuigde nationale burgers zijn dan de autochtonen, al was het maar omdat ze het verschil kennen. Maar daartoe is dan nu net het bestaan van een sterke nationale identiteit noodzakelijk.

Deze gedachten liggen zo voor de hand, dat het bijzonder lastig wordt om te geloven in de afwezigheid van kwaadaardige bedoelingen bij de schrijvers die ik hier op de korrel neem.

Het idee dat oprijst is dat de heren helemaal niet echt geïnteresseerd zijn in de rechten van wie ‘anders” is, vermits het anderszijn in onze Vlaamse samenleving nu al ten overvloede gepraktiseerd wordt: holebi, blank en zwart, religies, beroepsgroepen, maatschappelijke klassen, verschillende politieke partijen, bloembollenkwekers en wijnboeren enzovoorts. De ware bedoeling van de bedoelde multiculturalisten is het afbreken van elke relevante en dus verplichtende nationale identiteit met het oog op een algehele massificatie – het plan van het totalitarisme, léés Arendt heren!-, wat nodig is om hun utopische communistische heilstaat te vestigen.

Zolang de eerlijke multiculturalisten niet openlijk spreken, staan ze mee onder deze verdenking.

Jaak Peeters

Februari 2013

Hans Freyer: The Quest for Collective Meaning

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Hans Freyer:
The Quest for Collective Meaning

By Lucian Tudor 

Ex: http://www.counter-currents.com/

Hans Freyer was an influential German sociologist who lived during the early half of the 20th century and is associated not only with his role in the development of sociology in German academia but also with the “Far Right.” Freyer was part of the intellectual trend known in Germany during the 1920s and 30s as the Conservative Revolution, and had also worked in universities under the Third Reich government for much of its reign, although it should be clear that Freyer was never an “orthodox” National Socialist.[1] However, outside of Germany he has never been very well known, and it may be of some benefit for the Right today to be more aware of his basic philosophy, for the more aware we become of different philosophical approaches to the problems facing modern society the more prepared we are intellectually to challenge the dominant liberal-egalitarian system.

Community and Society

Classical liberal theory was individualist, holding that the individual human being was the ultimate reality, that individuals existed essentially only as individuals; that is, that they are completely independent from each other except when they choose to “rationally” associate with each other or create a “social contract.” While this notion has been increasingly criticized in more recent times from different academic positions, in much of the 19th and 20th centuries liberal theory was very influential.[2] One of the most important thinkers in early German sociology to provide a social theory which rejected individualism was Ferdinand Tönnies, who was a crucial influence on Hans Freyer.

Tönnies’s work established a fundamental distinction between Gemeinschaft (“Community”) and Gesellschaft (“Society”), a distinction which Freyer and many other German intellectuals would agree with. According to this concept, Gemeinschaft consists of the organic relations and a sense of connection and belonging which arise as a result of natural will, while Gesellschaft consists of mechanical or instrumental relations which are consciously established and thus the result of rational will. As Tönnies wrote:

The theory of Gesellschaft deals with the artificial construction of an aggregate of human beings which superficially resembles the Gemeinschaft insofar as the individuals live and dwell together peacefully. However, in Gemeinschaft they remain essentially united in spite of all separating factors, whereas in Gesellschaft they are essentially separated in spite of all uniting factors.[3]

Tönnies emphasized that in modern urban society the sense of organic solidarity or Gemeinschaft was increasingly reduced (with Gesellschaft having become the more dominant form of relationship), thus harming human social relations. However, it should also be remembered for the sake of clarity that he also clarified that these were types of relationships that are both always present in any human society; the issue was that they existed in varying degrees. Although sociological theory did not reject the importance of the individual person, it clearly revealed that individuals were never completely disconnected, as classical liberal theory so foolishly held, but rather that they always have a social relationship that goes beyond them.

Philosophy of Culture

Hans Freyer’s definition of culture included not only “high culture” (as is the case with Spengler’s work), but as the totality of institutions, beliefs, and customs of a society; that is, the term culture was utilized “in the broadest sense to indicate all the externalized creations of men.”[4] More specifically, Freyer identified culture as “objective spirit,” a concept derived from Simmel’s philosophy. This concept denotes that the creations of human beings – everything which culture comprises, including tools, concepts, institutions, etc. – were created by human minds (the “subjective domain of the psyche”) at some point in history in order to fulfill their needs or desires, and following their creation they obtained an “objective value,” became “objectified.”[5] That is, as a result of being manifested and used over time, concrete cultural creations over time obtained a fixed value independent of the original value given to them by their creator(s) and also of the situation in which they were created.[6]

In Freyer’s theory, culture and its traditions are created, first of all, to provide “stability in the face of the natural flux of life,” for if culture changed as quickly as Life then cultural forms would be constantly replaced and would therefore lose their value for providing stability.[7]  Furthermore, traditions gained value with an increase in their “depth” and “weight” (metaphorical terms used by Freyer), i.e. their permanence among the changes of life and human conditions.

Traditions gained “depth” by being re-appropriated over generations; while cultural objects gained a new meaning for each new generation of a people due to changes in life conditions, the subsequent generation still retained an awareness of the older meanings of these objects, thus giving them “weight.” Because of this historical continuity in the re-appropriation of culture, cultural forms or traditions acquire a special meaning-content for the people who bear that culture in the present.

It is also very important to recognize that Freyer asserted that the most crucial purpose of a culture and the social groups associated with it was to “convey a set of delimiting purposes to the individual” in order to provide a sense of “personal meaning,” which was “linked to collective stability, collective integration was linked to collective purpose, and collective purpose was linked to the renewal of tradition.”[8]

Culture, Race, Volk

Additionally, it should be noted that another significant aspect of Freyer’s philosophy is that he held that “the only viable cultural unity in the modern world was the Volk,”[9] which means that although culture exists on multiple levels, the only entity which is a reliable source of cultural identity and which carries relatable traditions is the Volk (a term which is oftentimes translated as “nation” or “people” but is in this sense better rendered as “ethnicity”). The Volk was the collective entity from which particular cultures emerged, which bore the imprint of a particular Volksgeist (technically, “folk spirit”) or collective spirit.

The Volk as an entity was created by an interaction between two forces which Freyer termed Blut (“Blood”) and Heimat (“Home”). Home is the landscape or environment in which the Volk formed, “that place from which we come and which we cannot abandon without becoming sick,” while “Blood is that which comprises our essence, and from which we cannot separate ourselves without degenerating,”[10] meaning the racial constitution of the people whose biological integrity must be upheld. While in order to be healthy, a Volk must have the characteristic of Bodenständigkeit (“groundedness in the soil,” as opposed to the “groundlessness” of liberal society), a key foundation of the Volkstum (“Folkdom”) is race:

It is here [at the Volkstum] that all the talk of race originates and has its truth. When one objects that this is pure biology, that after all spiritual matters cannot be derived from their natural basis, or when one objects that there are no pure races – these objections fail to grasp the concept of race that is a component of the new worldview. Race is understood not in the sense of “mere” biology but rather as the organic involvement of contemporary man in the concrete reality of his Volk, which reaches back through millennia but which is present in its millennial depth; which has deposited itself in man’s bodily and psychic existence, and which confers an intrinsic norm upon all the expressions of a culture, even the highest, most individual creations.[11]

The Loss of Meaning and Particularity

Hans Freyer was, like G. W. F. Hegel and Wilhelm Dilthey (two of his major influences), a historicist, although unlike Hegel he did not believe that history was entirely rational or that positive “progress” would be necessarily determined in history.[12] As a historicist, Freyer believed that all human cultures and values are created by historical circumstances and thus change over time, and also therefore that no Volk or culture is, objectively speaking, superior or inferior to another, and that essentially each culture and tradition is just as valid as any other. That is, “history thinks in plurals, and its teaching is that there is more than one solution for the human equation.”[13]

As result, the question of which cultural tradition would form the basis of collective meaning came into question. Freyer, in the German historicist line of thought, rejected the notion that one could scientifically or rationally choose which culture is better (due to the fact that they are all equally legitimate), and furthermore people in modern times held an awareness of the existence of the multiplicity of human cultures and their historical foundations. This awareness caused many modern people to feel an uncertainty about the full validity of their own culture, something which served as a factor in the loss of a sense of meaning in their own traditions and therefore a loss of a sense of personal meaning in their culture. That is, a loss of that sense of guidance and value in one’s own traditions which was more common in ancient and Medieval societies, where human beings tended to recognize only their own culture as valid. Freyer noted: “We have a bad conscience in regard to our age. We feel ourselves to be unconfirmed, lacking in meaning, unfulfilled, not even obligated.”[14]

However, there was also another source of the lack of a sense of collective meaning in modern societies: the development of industrial society and capitalism. The market economy, without any significant limits placed upon it, along with the emergence of advanced technology, had a universalist thrust, not recognizing national boundaries or cultural barriers. These inherently universalist tendencies in capitalism created another factor in the loss of a sense of cultural uniqueness, collective meaning, and particularity in human beings in the West.

The modern economy was the source of the formation of “secondary systems,” meaning structures which had no connection to any organic ethnic culture and which regarded both the natural world and human beings in a technical manner: as objects to be used as resources or tools to be utilized to increase production and therefore also profit. Because of this, the systems of production, consumption, and administration expanded, resulting in a structure controlled by a complex bureaucracy and in which, “instead of membership in a single community of collective purpose, the individual was associated with others who occupied a similar role in one of the secondary systems. But these associations were partial, shifting, and ‘one-dimensional,’ lacking deeper purpose of commitment… [leaving] the individual lonely and insecure.”[15]

Freyer asserted that history is divisible into three stages of development: Glaube (“Faith”), Stil (“Style”), and Staat (“State”). In the stage known as Glaube, which corresponded to the concept of ancient Gemeinschaft, human beings were “completely surrounded, encircled, and bound up in a culture that ties [them] closely to other members of [their] society.”[16] In the stage known as Stil, society would become hierarchical as a result of the domination of one group over another. While ancestry and a belief in the natural superiority of the ruling class would be valued in the resulting system, in later stages the source of social status would become wealth as a result of the rise of economic motives and capitalistic class society would form. As a result, the loss of meaning previously described occurs and history enters “critical epochs in which the objective cultural forms were unable to contain the flux of life.”[17] This would give rise to the necessity of a revolutionary transformation of the cultural reality: the third impending stage, Staat.

Revolution from the Right

Hans Freyer studied the problem of the failure of radical Leftist socialist movements to overcome bourgeois society in the West, most notably in his Revolution von Rechts (“Revolution from the Right”). He observed that because of compromises on the part of capitalist governments, which introduced welfare policies to appease the workers, many revolutionary socialists had come to merely accommodate the system; that is, they no longer aimed to overcome it by revolution because it provided more or less satisfactory welfare policies. Furthermore, these same policies were basically defusing revolutionary charges among the workers.

Freyer concluded that capitalist bourgeois society could only be overcome by a revolution from the Right, by Right-wing socialists whose guiding purpose would not be class warfare but the restoration of collective meaning in a strong Völkisch (“Folkish” or “ethnic”) state. “A new front is forming on the battlefields of bourgeois society – the revolution from the Right. With that magnetic power inherent in the battle cry of the future even before it has been sounded…”[18]  This revolutionary movement would be guided by a utopian vision, yet for Freyer the significance of belief in utopia was not the practicality of fully establishing its vision, “utopia was not a blueprint of the future but the will to actively transform the present… Utopias served to transmute critical epochs into positive ones.”[19]

The primary purpose of the new State which Freyer envisioned was to integrate human beings belonging to the Volk into “a closed totality based upon the reassertion of collective particularity.”[20] Freyer asserted that the only way to restore this sense of collective particularity and a sense of community was to create a closed society in which the state ensures that foreign cultural and ideological influences do not interfere with that of the Volk, for such interferences would harm the unity of the people. As Freyer wrote, “this self-created world should completely, utterly, and objectively enclose a particular group; should so surround it that no alien influences can penetrate its realm.”[21] Freyer’s program also carried with it a complete rejection of all multiculturalism, for the state must be composed solely of one ethnic entity in order to have cultural stability and order.

The state which Freyer anticipated would also not do away with the technological achievements of capitalism but rather make use of them while bringing the economic system under its strict control (essentially “state socialism”), eliminating the existence of the economy as a “secondary system” and reintegrating it into the organic life of the Volk. This Völkisch state also served the necessary purpose of unifying the Volk under a single political force and guidance, for, along with Machiavelli and Carl Schmitt, Freyer believed it was essential that a people is capable and ready to defend itself against the ambitions of other states. For the sake of this unity, Freyer also rejected democracy due to the fact that he believed it inherently harmed the unity of the Volk as a result of the fact that it gave rise to a multiplicity of value systems and interest groups which competed for power; the state must be politically homogeneous. “The state is… the awakening of the Volk out of timeless existence [Dasein] to power over itself and to power in time.”[22]

Freyer also believed in both the inevitability and the importance of conflict in human existence: “War is the father of all things . . . if not in the literal sense then certainly for the thing of all things, the work of all works, that structure in which the creativity of Geist [“Spirit”] reaches its earthly goal, for the hardest, most objective and all-encompassing thing that can ever be created – for the state.”[23] The act of war or the preparation for war also served to integrate the people towards a single purpose, to give meaning to the individual by his duty to a higher power, the State. War was not something to be avoided, for, in Freyer’s philosophy, it had the positive result of intensifying the sense of community and political consciousness, as Freyer himself experienced during his time as a soldier in World War I.[24] Thus, “the state as a state is constituted by war and is continuously reconstituted by the preparation for war.”[25] Of course, this did not imply that the state had to constantly engage in war but rather in the preparation for war; war should be waged when diplomacy and strategy fails to meet the state’s demands.

Freyer’s Later Transformation

Hans Freyer believed, before its rise to power, that Hitler’s National Socialist movement constituted the force which would create the state of which he had written and hoped for. However, by the late 1930s he was disappointed by the repressive and basically “totalitarian” nature of the regime, and after World War II began to advocate a drastically different approach to the problems of modern society. He essentially became a moderate and partially liberal conservative (as opposed to being a “radical conservative,” which is a descriptor for his pre-war views), a change which was probably a result of his disappointment with the Third Reich coupled with the Reich’s downfall and the ensuing political changes thereafter.

Freyer concluded that the state was itself a “secondary system” (like those created by the market economy) and if used to organize the re-appropriation of tradition it would negatively distort cultural life. His new line of thought led him to the conclusion that the state should be limited (hence his subsequent support for democracy) and that welfare-state capitalism should be practiced because “it was less likely to create the degree of concentration of power characteristic of a socialist economy.”[26] Freyer still advocated the necessity of creating a sense of value in one’s own particular culture and traditions and a sense of collective meaning, but he believed that this should be done in the private sphere of life and through “private” institutions such as the family, the church, and local communities. Likewise, he no longer advocated a complete closure of society and he also recognized that the existence of a plurality of groups in the state was unavoidable.

We may conclude by pointing out that this transformation in Freyer’s position, while undoubtedly partly influenced by the existence of a new political regime, was also certainly not unjustified, for there is much to criticize in his earlier work. For example, it is certainly not unreasonable to question whether an authoritarian regime, a constant engagement or preparation for warfare, and a society completely closed to other societies are necessary to restore a sense of community and a value in one’s own culture and ethnicity.[27] On the other hand, one does not necessarily have to agree with all of Freyer’s later conclusions, for one could argue they are also not without imperfections. However, ultimately we gain from a view of his thought and its transformation with a wider, more informed philosophical perspective.

The Relevance of Freyer’s Thought Today

There is much in Freyer’s philosophy which is relevant to the current problems our world is facing (although we make no implication that his ideas are entirely unique to him), in some cases even more relevant today than in the time they were written. While his earlier notion of a complete cultural closure of society may be too extreme, in the face of the complete opening of society experienced in the later 20th Century and early 21st Century, it is quite clear that a partial level of closure, that is some (although not absolute) barriers, are necessary to return to a healthy cultural reality.[28] Likewise, his recognition of the importance of race in the cultural and social realm, going beyond the simplistic notion of race as being merely one’s genetic makeup, is pertinent today as far too many people do not even consciously understand the full role of race in culture and society.

Moreover, in light of the fact that the majority of former radical Leftists in most Western and also some Eastern nations have shifted towards the “Center” and have become merely defenders of the political status quo, Freyer’s commentaries on the compromises made by socialists in his time correspond with the present day situation as well. One may also argue that Freyer’s recognition of the importance of a “utopian” vision to guide political movements is necessary to change societies, for without a dream for a better world to motivate people it is not likely that the status quo could be overcome.

Finally, considering the exacerbated “individualism” (which, we must stress, is not merely recognizing the value of the individual, which is perfectly normal, but rather something extreme and anomalous) common in modern Western societies, Freyer’s stress on “collective meaning,” the most crucial concept at the center of his philosophy, is probably of the greatest importance. For today it is indeed the obsession with the individual, and the placing of the individual over ethnicity and culture, which is undoubtedly one of the most significant roots of the ethnic, cultural, and racial downfall of Europe and European-derived nations. Thus, our own quest corresponds to Freyer’s, for like him we must aim to re-establish collective meaning in order to salvage our ethnic and cultural integrity.

Notes

[1] For more in-depth information on Hans Freyer’s life, see Jerry Z. Muller, The Other God That Failed: Hans Freyer and the Deradicalization of German Conservatism (Princeton: Princeton University Press, 1988), p. 93. We should note here to our readers that Muller’s book, despite its liberal bias, constitutes the single most important and extensive work on Freyer in the English language thus far.

[2] For an explanation of classical liberal theory concerning the individual as well as a critique of it, see Michael O’Meara, New Culture, New Right: Anti-Liberalism in Postmodern Europe. (Bloomington, Ind.: 1stBooks, 2004), pp. 57 ff. On the forms of liberalism through history, see also Paul Gottfried, After Liberalism: Mass Democracy in the Managerial State (Princeton: Princeton University Press, 2001).

[3] Ferdinand Tönnies, Community and Society (London and New York: Courier Dover Publications, 2002), pp. 64–65.

[4] Muller, The Other God That Failed, p. 93.

[5] Hans Freyer, Theory of Objective Mind: An Introduction to the Philosophy of Culture (Athens: Ohio University Press, 1999), p. 79. This is the only book by Freyer to be translated into English.

[6] Note that this entire general theory was expounded by Freyer in Theory of Objective Mind.

[7] Muller, The Other God That Failed, p. 94. Note that this notion is comparable to the theory of culture and the nature of human beings provided by Arnold Gehlen, who was one of Freyer’s students. See Arnold Gehlen’s Man: His Nature and Place in the World (New York: Columbia University Press, 1988) and also his Man in the Age of Technology (New York: Columbia University Press, 1980).

[8] Muller, The Other God That Failed, pp. 93 and 96.

[9] Colin Loader and David Kettler, Karl Mannheim’s Sociology as Political Education (New Brunswick, NJ: Transaction Publishers, 2002), p. 123.

[10] Hans Freyer, Der Staat (Leipzig, 1925), p. 151. Quoted in Muller, The Other God That Failed, p. 99.

[11] Hans Freyer, “Tradition und Revolution im Weltbild,” Europäische Revue 10 (1934) pp. 74–75. Quoted in Muller, The Other God That Failed, p. 263.

[12] On Freyer’s concept of progress as well as some of his thoughts on economics, see Volker Kruse, Methodology of the Social Sciences, Ethics, and Economics in the Newer Historical School: From Max Weber and Rickert to Sombart and Rothacker (Hannover: Springer, 1997), pp. 196 ff.

[13] Hans Freyer, Prometheus: Ideen zur Philosophie der Kultur (Jena, 1923), p. 78. Quoted in Muller, The Other God That Failed, p. 96.

[14] Freyer, Prometheus, p. 107. Quoted in Muller, The Other God That Failed, pp. 100–101.

[15] Muller, The Other God That Failed, p. 345.

[16] Ibid., p. 101.

[17] Loader and Kettler, Mannheim’s Sociology, p. 131.

[18] Hans Freyer, “Revolution from the Right,” in: The Weimar Republic Sourcebook, edited by Anton Kaes, Martin Jay, and Edward Dimendberg (Berkeley and Los Angeles: University of California Press, 1995), p. 347.

[19] Loader and Kettler, Mannheim’s Sociology, pp. 131–32.

[20] Muller, The Other God That Failed, p. 106.

[21] Freyer, Der Staat, p. 99. Quoted in Muller, The Other God That Failed, p. 110.

[22] Hans Freyer, Revolution von Rechts (Jena: Eugen Diederich, 1931), p. 37. Quoted in Loader and Kettler, Mannheim’s Sociology, p. 126.

[23] Freyer, Der Staat, p. 143. Quoted in Muller, The Other God That Failed, p. 113.

[24] See Muller, The Other God That Failed, p. 64.

[25] Freyer, Der Staat, p. 143. Quoted in Muller, The Other God That Failed, p. 113.

[26] Muller, The Other God That Failed, p. 348.

[27] On a “right-wing” perspective in contradistinction with Freyer’s earlier positions on the issue of democracy and social closure, see as noteworthy examples Alain de Benoist, The Problem of Democracy (London: Arktos, 2011) and Pierre Krebs, Fighting for the Essence (London: Arktos, 2012).

[28] On the concept of a balance between total closure and total openness, see also Alain de Benoist, “What is Racism?” Telos, Vol. 1999, No. 114 (Winter 1999), pp. 11–48. Available online here: http://www.alaindebenoist.com/pdf/what_is_racism.pdf [2].

 


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[2] http://www.alaindebenoist.com/pdf/what_is_racism.pdf: http://www.alaindebenoist.com/pdf/what_is_racism.pdf

dimanche, 24 février 2013

Der Selbstmord des Abendlandes

Der Selbstmord des Abendlandes

von Alexander Schleyer

Ex: http://www.blauenarzisse.de/

Der Selbstmord des Abendlandes
 

Dem Autor von „Die kommende Revolte“, Michael Ley, ist wohlbekannt, daß diese Dystopie von Spengler über Adorno bis Sloterdijk ausreichend ausgelutscht worden ist.

Bekannt und unübertroffen sind Frank Lissons Überlegungen zum Ende des Abendlandes. Auch JF–Autor Thorsten Hinz widmete in Zurüstung zum Bürgerkrieg dem kommenden Aufstand ein nicht nur in konservativen Kreisen viel beachtetes Werk. Aber ernsthaft darüber nachzudenken, ernsthaft die Militanzfrage zu diskutieren, wie es in linken Kreisen seit Jahrzehnten üblich ist, das trauen wir uns nicht. Zu schnell fängt uns der Trott unseres bürgerlichen Lebens ein oder zu schnell geraten wir in das subjektive Dunstfeld heraufbeschworener „Terrorgruppen“. Michael Ley dagegen versucht es.

Der umtriebige Geisteswissenschaftler Ley hat im renommierten Wiener Passagen-​Verlag publiziert, ein Standardwerk zur Romantik verfaßt, vieles zu politischer Religion veröffentlicht, zu Antisemitismus und mittelalterlicher Militärgeschichte. Ley ist also wahrlich kein verbitterter Salonfaschist, sondern ein sprachgewandter Autor. Mit wissenschaftlich fundierten Analysen und stupender Kenntnis der antiken und europäischen Geistesgeschichte skizziert er ein finsteres, aber gegenwärtiges Szenario.

Das Fehlen der Väter

Die postmoderne Ideologie der One World, dem globalen Dorf, unter den Bedingungen des Kapitalismus und der modernen Gesellschaften durchschaut Michael Ley schonungslos wie sachlich. Statt dumpfem Aufbegehren glänzt er mit hochphilosophischer und tiefenpsychologischer Analyse der Jetztzeit, die er als „post-​ödipal“ betrachtet: Ley erkennt das Fehlen der Vaterfigur, über Generationen hinweg.

War der „pater familias“ anfangs noch in der Fabrik, so fiel er später millionenfach in zwei Weltkriegen. Mit ihm starb im Zuge der Säkularisierung auch die metaphysische Vaterfigur: Gott. Die tief greifenden Umwälzungen durch die 68er sind für Ley bedeutsam. Er weist den Protagonisten nicht nur ihre Perfidität und Widernatürlichkeit nach, sondern anerkennt andererseits auch ihr tiefgehendes Denken und ihren Einfluß auf die zeitgenössische Philosophie! Sie zementierten den ideologisierten Feminismus, der den Mann als herabgewürdigtes, auf seine Arbeitskraft beschränktes Formfleischwesen einstufte.

Titten und Dschungelcamp für die Masse

Das Buch Die kommende Revolte ist keine Anleitung zum Aufstand und kein hetzerisches Pamphlet eines Verlierers, sondern nichts weiter als die Beschreibung von Lebensumständen, die wir tagtäglich in unserem Alltag beobachten. Ley analysiert und interpretiert ebendiese Beobachtungen, indem er sie sowohl philosophisch als auch psychologisch, politisch und wirtschaftlich in einen leicht verständlichen Gesamtkontext einordnet.

Nicht nur Migranten, so Ley, auch die autochthonen Bevölkerungen leben mehr und mehr in Parallel– und Gegenkulturen. Noch sei die breite Masse durch Fußball, Titten und Dschungelcamp ausreichend beschäftigt, wer aber noch einen Funken kultureller Identität in sich trägt, bleibt zu Recht in dieser verhaftet. Wer noch denkt und wagt zu denken, schart um sich Gleichgesinnte und läßt das „Tittytainment“ nonchalant an sich vorbeirauschen.

Die Weltverbesserer hingegen unterliegen dem Trugschluß, sie könnten eine Welt von oben verändern. Der wahre Weltverbesserer dagegen hat erkannt, daß die Welt nicht das große Ganze ist, sondern das, was er vor seinen eigenen beschränkten Augen vorfindet. Das wagt er zu verbessern, zu verändern, im Kreise der Seinen und schließt sich damit freiwillig aus dem Laufrad der Massengesellschaft aus. Beispielhaft sind dafür die zahllosen sozialen Alternativbewegungen, die keinesfalls nur auf linker oder überhaupt politischer Seite existieren. Michael Ley analysiert die tiefe Spaltung unserer Gesellschaften und prophezeit ihren weiteren Auseinanderfall, der auch und gerade durch unser politisch-​wirtschaftliches System keinesfalls mehr aufgehalten werden kann.

Narrenschau der Zeitgeschichte

Michael Ley setzt in jedem Kapitel einen Schwerpunkt seiner Analyse, die trotz ihres unglaublichen Umfangs kurz, knapp und leicht verständlich bleibt. Vom Beginn der Aufweichung traditioneller Lebensweisen, über die Totalitarismen, bis hin zu Migration, Armutsgefährdung und dem Anspruch der Wirtschaft auf die Welt, führt Ley detailgenau einen jeden Aspekt auf. Er prophezeit: Die kommende Revolte wird zu einer asymmetrischen Revolution ausarten. Ohne eine politische Führung, ohne ein klares Konzept werden zahlreiche Konflikte ausgetragen werden, die eben nicht zu einem neuen Gesellschaftsvertrag führen. Das „Projekt Moderne“ ist somit gescheitert. Eine Zukunft versprechende Perspektive kann nur durch die Überwindung der totalitären Ideologien des Multikulturalismus, der Gottlosigkeit und der geradezu widerwärtig anmutenden Verstrickung von regionaler Politik und globaler Wirtschaft gefunden werden.

Ley ist Reaktionär, Visionär, Utopist und glasklarer Analytiker zugleich. Sein schmales Werk zu lesen gibt einen argumentativen Überblick, führt den Leser an neue Aspekte des politischen Denkens heran und wird ihn ermutigen, den Schmutz der Zeit umso heftiger von sich zu schütteln. Verstehend wird er die Gegenkultur stärken und wenn nicht eines Tags zum Pflasterstein greifen, so doch sich ernstliche Fragen stellen.

Michael Ley: Die kommende Revolte. 138 Seiten, Wilhelm Fink Verlag 2012.16,90 Euro.

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samedi, 23 février 2013

Die Brüder Jünger

Die Brüder Jünger

von Till Röcke

Ex: http://www.blauenarzisse.de/  

 
Die Brüder Jünger
 

Es gilt, zwei gelungene Arbeiten über Friedrich Georg und Ernst Jünger in aller Kurzweil anzupreisen: zum einen „Brüder unterm Sternenzelt“ und andererseits „Schwert und Mohn“.

Jörg Magenau behandelt die Brüder Ernst und Friedrich Georg Jüngerin seiner Doppelbiographie Brüder unterm Sternenzelt. Was heißt behandeln? Er massiert und knetet, er herzt und tätschelt die Objekte seiner Begierde wohlmeinend und mit ganz viel Empathie in seinem ästhetischen Hinterstübchen. Magenau liefert beste Feuilleton-​Kunst, die Jüngers wirken durch seiner Schreibe Suggestionskraft plüschig wie nie. Mehr Mensch hat noch keiner aus beiden herausgedrückt. Vielleicht warFritz J. Raddatz Ghostwriter?

Nimm Zwei: Die Jüngers als Bonbon

Dennoch: Man muss die Nacherzählung Magenaus einfach mögen, muss schätzen, wie er liebevoll beider Lebensläufe in eins zwirbelt und das Knäuel anschließend in Bonbonpapier wickelt. Nimm Zwei für Ästheten. Die Jüngers waren nie schöner. Friedrich Georg – ein kauzig-​altgriechischer Spinner mit visionärem Öko-​Thrill. Ernst – ein ziviler Stahlhelm-​Bolide mit potenter Humanisierungsgabe. Beide spannend und ganz dolle außergewöhnlich.

Kurz noch der Hinweis des Biographen, dass Friedrich mal irgendwo „Neger“ geschrieben hatte – war früher aber erlaubt und okay. Überhaupt: Früher mal. Weit weg von allem Konkreten gelingt Magenau eine große Dichterhagiographie. Wer Geschichten mag, bekommt eine nach der anderen serviert. Das ist nicht wenig. Wer von Literatur und Literaten ein wenig mehr erwartet – Zeitgeist, Zeitbild, Zeitenläufe – der sollte zu Sebastian Maaß greifen.

„Schwert und Mohn“ bohrt tiefer

Maaß ist ganz Wissenschaftler, und das tut dem Stoff gut. Mit Schwert und Mohn hat er seinen Studienband über Friedrich Georg Jüngers politische Publizistik betitelt, und souveräne Kost abgeliefert. Er führt seinen Gegenstand nicht vor – geschweige, dass er ihn plastisch schilderte – vielmehr setzt er sich sachlich mit dem Wirken Friedrich Georgs auseinander. Mit diesem nüchternen Handgriff gelingt ihm ein kompaktes Stück historischer Zustandsbeschreibung – mehr darf der Leser nicht erwarten, das gibt der Gegenstand einfach nicht her.

Dieses Verfahren schafft natürlich Distanz, die unaufhebbar bleibt. Friedrich Georgs Mittun im Ringelreigen der Zwischenkriegszeit ist dem hartgesottenen Nostalgiker zu empfehlen. Mag er damit glücklich werden, das Individuum der Kristallisation, die Gestalt 2013, wird es nicht. Warum? Man nehme nur die Schlagworte der beigefügten Texte aus jener Zeit: „Kampfbünde“, „Revolution“, „Diktatur“, „Staat“. Sogar „Persönlichkeit“ taucht auf. Begriffe mit Bezug. Weltanschauung. Politische Begriffe, an jemanden gerichtet, der kein Einzelner ist, sondern Teil eines – horribile dictu – politischen Bezugsrahmens. Das meint dann doch etwas mehr als Kindergeldanspruch und Freibetragsgrenze. Wohlan: die Gestalt 2013 ist damit doch in Anspruch genommen. Vollumfänglich. Und deshalb liest auch keiner mehr die Jüngers.

Jörg Magenau: Brüder unterm Sternenzelt. 322 Seiten, Klett Cotta 2012. 22,95 Euro.

Sebastian Maaß: Schwert und Mohn. Friedrich Georg Jünger. Eine politische Biographie. 144 Seiten, Telesma Verlag 2012. 16,80 Euro.

mercredi, 20 février 2013

Know Your Gnostics

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Know Your Gnostics

 

Eric Voegelin diagnosed the neoconservatives' disease

Eric Voegelin often is regarded as a major figure in 20th-century conservative thought—one of his concepts inspired what has been a popular catchphrase on the right for decades, “don’t immanentize the eschaton”—but he rejected ideological labels. In his youth, in Vienna, he attended the famous Mises Circle seminars, where he developed lasting friendships with figures who would be important in the revival of classical liberalism, such as F.A. Hayek, but he later rejected their libertarianism as yet another misguided offshoot of the Enlightenment project. Voegelin has sometimes been paired with the British political theorist Michael Oakeshott, who greatly admired his work, but he grounded his political theorizing in a spiritual vision in a way that was quite foreign to Oakeshott’s thought. Voegelin once wrote, “I have been called every conceivable name by partisans of this or that ideology… a Communist, a Fascist, a National Socialist, an old liberal, a new liberal, a Jew, a Catholic, a Protestant, a Platonist, a neo-Augustinian, a Thomist, and of course a Hegelian.”

But whatever paradoxes he embodied, Voegelin was, first and foremost, a passionate seeker for truth. He paid no attention to what party his findings might please or displease, and he was willing to abandon vast amounts of writing, material that might have enhanced his reputation as scholar, when the development of his thought led him to believe that he needed to pursue a different direction. As such, his ideas deserve the attention of anyone who sincerely seeks for the origins of political order. And they have a timely relevance given recent American ventures aimed at fixing the problems of the world through military interventions in far-flung regions.

Voegelin was born in Cologne, Germany in 1901. His family moved to Vienna when he was nine, and there he earned a Ph.D. in political science in 1922, under the dual supervision of Hans Kelsen, the author of the constitution of the new Austrian republic, and the economist Othmar Spann. He subsequently studied law in Berlin and Heidelberg and spent a summer at Oxford University mastering English. (He commented that his English was so poor when he arrived that he spent some minutes wondering why a street-corner speaker was so enthusiastic about the benefits of cheeses, before he realized the man was preaching about Jesus.) He then traveled to the United States, where he took courses at Columbia with John Dewey, Harvard with Alfred North Whitehead, and Wisconsin with John R. Commons, where he said he first discovered “the real, authentic America.”

Upon returning to Austria, he resumed attending the Mises Seminar, and he published two works critical of the then ascendant doctrine of racism. These made him a target of the Nazis and led to his dismissal from the University of Vienna after the Anschluss. As with many other Austrian intellectuals, the onslaught of Nazism made him leave Austria. (He and his wife managed to obtain their visas and flee to Switzerland on the very day the Gestapo came to seize his passport.) Voegelin eventually settled at Louisiana State University, where he taught for 16 years, before coming full circle and returning to Germany to promote American-style constitutional democracy in his native land. The hostility generated by his declaration that the blame for the rise of Nazism could not be pinned solely on the Nazi Party elite, but must be shared by the German people in general, led him to return to the United States, where he died in 1985.

During his lifelong search for the roots of social order, Voegelin came to understand politics not as an autonomous sphere of activity independent of a nation’s culture, but as the public articulation of how a society conceives the proper relationship of its members both to one another and to the rest of the cosmos. Only when a society’s political institutions are an organic product of a widely shared and existentially workable conception of mankind’s place in the universe will they successfully order social life. As a corollary of his understanding of political life, Voegelin rejected the contemporary, rationalist faith in the power of “well-designed,” written constitutions to ensure the continued existence of a healthy polity. He argued that “if a government is nothing but representative in the constitutional sense, a [truly] representational ruler will sooner or later make an end of it… When a representative does not fulfill his existential task, no constitutional legality of his position will save him.”

For Voegelin, a truly “representative” government entails, much more crucially than the relatively superficial fact that citizens have some voice in their government, first of all that a government addresses the basic needs of “securing domestic peace, the defense of the realm, the administration of justice, and taking care of the welfare of the people.” Secondly, a political order ought to represent its participants’ understanding of their place in the cosmos. It may help in grasping Voegelin’s meaning here to think of the Muslim world, where attempts to create liberal, constitutional democracies can result in Islamic theocracies instead: the first type of government is “representative” in the narrow, constitutional sense, while the second actually represents those societies’ own understanding of their place in the world.

Voegelin undertook extensive historical analysis to support his view of the representative character of healthy polities, analysis that appeared chiefly in his great, multi-volume works History of Political Ideas—which was largely unpublished during Voegelin’s life because his scholarship prompted him to change the focus of his research—and Order and History. This undertaking was more than merely illustrative of his ideas, since he understood political representation itself not as a timeless, static construct but as an ongoing historical process, so that an adequate political representation for one time and place will fail to be representative in a different time or for a different people.

The earliest type of representation Voegelin described is that characterizing the ancient “cosmological empires,” such as those of Egypt and the Near East. Their imperial governments succeeded in organizing those societies for millennia because they were grounded in cosmic mythologies that, while containing cyclical phenomena like day and night and the seasons, depicted the sequence of such cycles as eternal and unchanging. They “symbolized politically organized society as a cosmic analogue… by letting vegetative rhythms and celestial revolutions function as models for the structural and procedural order of society.”

The sensible course for members of a society with such a self-understanding was to reconcile themselves to their fixed roles in the functioning of this implacable, if awe-inspiring, universe. The emperor or pharaoh was a divine being, the representative for his society of the ruling god of the cosmic order, and as remote and unapproachable as was that god. The demise of the cosmological empires in the Mediterranean world came with Alexander the Great’s conquests. After his empire was divided among his generals following his death, the new monarchs could not plausibly claim the divine mandate that native rulers had asserted as the basis of their authority since their ascension was so clearly based on military conquest and not on some ancient act of a god seeking to provide the now-conquered peoples with a divine guide.

The basis of the Greek polis was the Hellenic pantheon. When the faith in that pantheon was undermined by the work of philosophers, the polis ceased to be a viable form of polity, as those resisting its passing recognized when they condemned Socrates to death for not believing in the civic gods. The Romans, a people not generally prone to theoretical speculation, managed to sustain their republican city-state model of politics far longer than had the Greeks but eventually the stresses produced by the spoils of possessing a vast empire and the demands of ruling it—as well as the increasing influence of Greek philosophical thought in Rome—proved fatal to that republic as well.

Mediterranean civilization then entered a period of crisis characterized by cynical, imperial rule by the Roman emperors and an urgent search for a new ordering principle for social existence among their subjects, which produced the multitude of cults and creeds that proliferated during the imperial centuries. The crisis was finally resolved when Christianity, institutionalized in the Catholic Church, triumphed as the new basis for organizing Western society, while the Orthodox Church, centered in Constantinople, played a similar role in the East.

Voegelin contends that this medieval Christian order began to fracture due to the de-spiritualization of the Church that resulted from its increasing focus on power over secular affairs. Having succeeded in restoring civil order to Western Europe during the several centuries following the fall of Rome, the Church would have done best, as Voegelin saw it, to have withdrawn voluntarily “from its material position as the greatest economic power, which could be justified earlier by the actual civilizing performance.” Furthermore, the new theories of natural philosophy produced by the emerging “independent, secular civilization… required a voluntary surrender on the part of the Church of those of its ancient civilizational elements which proved incompatible with the new Western civilization… [but] again the Church proved hesitant in adjusting adequately and in time.”

The crisis caused by the Church’s failure to adjust its situation to the new realities came to a head with the splintering of Western Christianity during the Protestant Reformation and the ascendancy of the authority the nation-state over that of the Church.

The newly dominant nation-states energetically and repeatedly attempted to create novel myths that could ground their rule over their subjects. But these were composed from what Voegelin called “hieroglyphs,” superficial invocations of a pre-existing concept that failed to embody its essence because those invoking it had not themselves experienced the reality behind the original concept. As hieroglyphs, the terms were adopted because of the perceived authority they embodied. But as they were being employed without the context from which their original validity arose, none of these efforts created a genuine basis for a stable and humane order.

The perception of the hollow core of the new social arrangements became the motivation for and the target of a series of modern utopian and revolutionary ideologies, culminating in fascism and communism. These movements evoked what had been living symbols for medieval Europe—such as “salvation,” “the end times,” and the “communion of the saints”—but as the revolutionaries had lost touch with the spiritual foundation of those symbols, they perverted them into political slogans, such as “emancipation of the proletariat,” “the communist utopia,” and “the revolutionary vanguard.”

This analysis is the source of the phrase “immanentize the eschaton”: as Voegelin understood it, these revolutionary movements had mistaken a spiritual symbol, that of the ultimate triumphant kingdom of heaven (the eschaton), for a possible goal of mundane politics, and they were attempting to create heaven on earth (the immanentizing) through revolutionary action. He sometimes described this urge to create heaven on earth by political means as “Gnostic,” especially in what remains his most popular work, The New Science of Politics. (Voegelin later came to question the historical accuracy of his choice of terminology.)

But communism and fascism were not the only options on the table when Voegelin was writing: the constitutional liberal democracies, especially those of the Anglosphere, resisted the revolutionary movements. While Voegelin was not a modern liberal, his attitude towards these regimes was considerably more sympathetic than it was towards communism or fascism. He saw certain tendencies in the Western democracies, such as the near worship of material well-being and the attempted cordoning off of religious convictions into a purely private sphere, as symptoms of the spiritual crisis unfolding in the West. On the other hand, he believed that in places like Britain and the United States there had been less destruction of the West’s classical and Christian cultural foundations, so that the liberal democracies had retained more cultural resources with which to combat the growing disorder than was present elsewhere in Europe.

As a result, he firmly supported the liberal democracies in their effort to resist communism and fascism, and his return to Germany after the war was prompted by the hope of promoting an American-inspired political system in his native land. We can best understand Voegelin’s attitude towards liberal democracy as being, “Well, this is the best we can do in the present situation.”

He saw the pendulum of order and decay as always in motion, and he was convinced that one day a new cosmology would arise that would be the basis for a new civilizational order. In the meantime, the Western democracies had at least worked out a way for people with profoundly divergent understandings of their place in the cosmos to live decently ordered lives in relative peace. Always a realist, Voegelin was not one to look down his nose at whatever order it is really possible to achieve in our actual circumstances.

But the liberal democracies are liable to fall victim to their own form of “immanentizing the eschaton” if they mistake the genuinely admirable, albeit limited, order they have been able to achieve for the universal goal of all history and all mankind. That error, I suggest, lies behind the utopian adventurism of America’s recent foreign policy, in both its neoconservative and liberal Wilsonian forms. Voegelin’s analysis of “Gnosticism” can help us to understand better the nature of that tendency in Western foreign policy. (We can still use his term “Gnostic” while acknowledging, as he did, its questionable historical connection to ancient Gnosticism.)

Voegelin was no pacifist—for instance, he was committed to the idea that the West had a responsibility to militarily resist the expansive barbarism of the Soviet Union. Yet it is unlikely that he would have had any patience for the utopian Western triumphalism often exhibited by neoconservatives and Wilsonians.

What Voegelin called “the Gnostic personality” has great difficulty accepting that the impermanence of temporal existence is inherent in its nature. Therefore, as he wrote, the Gnostic seeks to freeze “history into an everlasting final realm on this earth.” The common view that any nation not embracing some form of liberal, constitutional democracy is in need of Western re-education, by force if necessary, and the consequent fixation on installing such regimes wherever possible, displays a faith that we in the West have achieved the pinnacle of social arrangements and should “freeze history.”

One of the chief vices Voegelin ascribes to Gnosticism is the will to live in a dream world and the reluctance to allow reality to intrude upon the dream. During the many years of chaotic violence following America’s “victory” in Iraq, the difficulty of continuously evading the facts on the ground compelled some who supported the war to admit that things did not proceed as envisioned in their prewar fantasy. Even so, few of these reluctant realists are moved to concede that launching the war was a mistake. A popular dodge they engage in is to ask critics, “So, you’d prefer it if Hussein was still in power and still oppressing the Iraqi people?”

That riposte assumes that, if a goal is laudable when evaluated in a vacuum from which contraindications have been eliminated, then pursuing it is fully justified. Unfortunately, as the post-invasion years in Iraq demonstrate, it was quite possible to depose Hussein while creating greater misfortunes for Iraqis. The Western moral tradition developed primarily by the Greek philosophers and Christian theologians denied that a claim of good intentions was a sufficient defense of the morality of an action. This tradition held that anyone seeking to pursue the good was obligated to go further, giving as much prudent consideration to the likely ramifications of a choice as circumstances allowed.

But in the Gnostic dream world, the question of whether the supposed beneficiaries of one’s virtuously motivated crusade realistically can be expected to gain or lose as a result of it is dismissed as an unseemly compromise with reality. What matters to the Gnostic revolutionary is that his scheme intends a worthy outcome; that alone justifies undertaking it. Such contempt for attending to the messy and complex circumstances of the real world is exemplified in the account of George W. Bush’s foreign policy that one of his advisers provided to a puzzled journalist, Ron Suskind, who described their encounter in the New York Times Magazine:

The aide said that guys like me were ‘in what we call the reality-based community,’ which he defined as people who ‘believe that solutions emerge from your judicious study of discernible reality.’ I nodded and murmured something about enlightenment principles and empiricism. He cut me off. ‘That’s not the way the world really works anymore,’ he continued. ‘We’re an empire now, and when we act, we create our own reality. And while you’re studying that reality—judiciously, as you will—we’ll act again, creating other new realities, which you can study too, and that’s how things will sort out. We’re history’s actors… and you, all of you, will be left to just study what we do.’

As it became obvious that their Iraq adventure was not living up to its promise of rapidly and almost without cost producing a stable, democratic, and pro-Western regime in the midst of the Arab world, supporters of the war were loath to entertain the possibility that its failure was due to their unrealistic understanding of the situation. Instead, they often sought to place the blame on the shortcomings of those they nobly had attempted to rescue, namely, the people of Iraq. Voegelin had noted this Gnostic tendency several decades earlier: “The gap between intended and real effect will be imputed not to the Gnostic immorality of ignoring the structure of reality but to the immorality of some other person or society that does not behave as it should according to the dream conception of cause and effect.”

Much more could be said concerning the relevance of Voegelin’s political philosophy to our recent foreign policy, but the brief hints offered above should be enough to persuade those open to such realistic analysis to read The New Science of Politics and draw further conclusions for themselves.

 

While it is true that Voegelin resisted being assigned to any ideological pigeonhole, there are important aspects of his thought that are conservative in nature. He rejected the notion, sometimes present in romantic conservatism, that the solution to our present troubles can lie in the recreation of some past state of affairs: he was too keenly aware that history moves ever onward, and the past is irretrievably behind us, to fall prey to what we might call “nostalgic utopianism.” Nevertheless, he held that our traditions must be studied closely and adequately understood because, while it is nonsensical to try to duplicate the past, still it is only by understanding the insights achieved by our forebears that we can move forward with any hope of a happy outcome.

While historical circumstances never repeat, Voegelin understood human nature and its relation to the eternal to create a similar ground in all times and places, an insight that surely is at the core of any genuine conservatism. Thus, it is our task to recreate, in our own minds, the brilliant advances in understanding the human condition that were achieved by such figures as Plato, Aristotle, Augustine, and Aquinas. Those advances serve as the foundation for our efforts to respond adequately to the novel conditions of our time. Voegelin’s message is one that any thoughtful conservative must try heed.

Gene Callahan teaches economics at SUNY Purchase and is the author of Oakeshott on Rome and America.

samedi, 16 février 2013

Il totalitarismo della “società aperta” antitradizionale

Nico di Ferro - Centro Studi Aurhelio:

Il totalitarismo della “società aperta” antitradizionale

 
 
Tratto da: Aurhelio
 
Ha suscitato una grande indignazione, nel settembre del 2012, l’adozione della risoluzione da parte del Consiglio ONU Per i Diritti Umani che introduceva per la prima volta in materia di diritti umani il concetto di “valori tradizionali”. La risoluzione, che ha visto il voto contrario dei paesi dell’Unione europea insieme agli Stati Uniti, è stata criticata per il fatto di voler relativizzare i diritti umani alla luce delle tradizioni locali, minando la loro presupposta universalità.
 
Tale atteggiamento non deve stupire se pensiamo che negli ultimi anni in Occidente è stata scatenata una vera e propria guerra contro i residui della “società patriarcale”, contro gli “arcaismi medievali”  che secondo l’élite democratica sono la radice di ogni male. Così, è diventata una moda combattere ogni tipo di “fobia” sociale. L’eradicazione di questi “vizi” sociali è diventata la preoccupazione principale della cosiddetta “società civile” che, alla pari dei commissari politici sovietici, i politruki, vigilano attentamente con la matita in mano sulla “correttezza politica” del “popolo affaccendato”. Questi nuovi politruki democratici sono convinti che eliminando qualsiasi tipo di “stereotipo” si raggiungerà l’uguaglianza assoluta in una società, che secondo la loro visione, dovrebbe essere costituita da persone guidate esclusivamente dalla ragione (senza emozioni, senza tradizioni, senza valori, senza pregiudizi,…) cosa che porterà più felicità e libertà per tutti. Questa è la loro definizione di “società aperta”, un modello sociale utopico che ricalca le orme del dogmatismo marxista sebbene apparentemente sembra dissociarsene.
 
“Nessuno può istituire un criterio della moralità”, dicono loro, allora, ci domandiamo noi, qual è la fonte del “bene” che loro pretendono di promuovere? Se dobbiamo proprio lottare contro la tradizione e contro gli “elementi arcaici”, che rappresentano dei criteri per la delimitazione del “bene” dal “male” in qualsiasi società, allora che cosa e chi ci può dire cosa sia ammesso e cosa sia vietato? Chi stabilisce, de facto, dove finisce la mia libertà e inizia quella di un altro individuo, la libertà di una comunità o di uno Stato? La Costituzione? La Dichiarazione Universale dei Diritti dell’Uomo o altri documenti internazionali? Non ci dimentichiamo che questi documenti appartengono pur sempre alla dimensione temporale e che possono essere sottoposti alla revisione in qualsiasi momento, oppure, in ultima analisi, essere addirittura denunciati, senza che rappresentino un’autorità di per se. Lo stesso concetto di “diritti dell’uomo” appartiene a un dato contesto storico ristretto e non è il risultato di una “evoluzione” o di un “progresso” dell’umanità. I presupposti culturali secolarizzati che stanno alla base della Dichiarazione del 1789 possono legittimamente essere assenti in altre culture. Se per esempio la concezione dell’Universo nata dalla Rivoluzione francese mette al centro l’individuo, in altre culture è la comunità che viene privilegiata.[1]
 
Antoine de Saint-Exupery nella sua opera “Cittadella” si domanda: <<Dove inizia e dove termina la schiavitù? Dove inizia e dove termina l’universale? Dove iniziano i diritti dell’uomo? Perché io conosco i diritti del tempio che dà un significato alle pietre e i diritti dell’impero che dà un significato agli uomini e i diritti del poema che dà un significato alle parole. Ma non riconosco i diritti delle pietre ai danni del tempio né i diritti delle parole ai danni del poema né i diritti dell’uomo ai danni dell’impero>> [2]

Tutto ciò dimostra come la presupposta universalità dei diritti dell’uomo è lungi dall’essere realmente universale. Al tempo stesso però nemmeno il consenso o il contratto sociale possono essere una fonte per delimitare il “bene”, perché possono essere nella stessa misura una fonte per il “male”.

Il bene e il male hanno sempre avuto radici metafisiche, non materiali. Da qui deriva l’incapacità delle ideologie moderne, nate dal materialismo e dal razionalismo illuminista, di rispondere alle domande fondamentali dell’umanità. La ragione individuale e collettiva sono troppo limitate in esperienze per poter offrire delle risposte a delle domande così complesse. La Tradizione, invece, è stata quella che ha risposto a tutte le domande fondamentali dell’umanità.
 
Per Tradizione, si intende un’eredità  la cui origine non è umana, ma essenzialmente spirituale e che ha assunto diverse forme asseconda dei popoli. Essa è qualcosa di metastorico e, in pari tempo, di dinamico, è una forza (…) che agisce lungo le generazioni in continuità di spirito e di ispirazione, attraverso istituzioni, leggi, ordinamenti che possono anche presentare una notevole varietà e diversità.[3] È la Tradizione stessa quindi che istituisce il criterio di delimitazione tra il bene e il male. La Modernità invece è stata quella che ha trasposto la Tradizione in norme giuridiche.
 
Oggi, assistiamo nella giurisprudenza al tentativo di instaurare l’assurdo e l’inimmaginabile: la purificazione della norma giuridica da ogni tradizione e da ogni “arcaismo” in modo che la legge divenga uno strumento arbitrario, un meccanismo morto, “una dichiarazione di intenti” oppure un manifesto politico-ideologico (come ad esempio la  Legge sulle “pari opportunità”) che servirebbe come strumento di repressione contro coloro che si oppongono all’ideologia “ufficiale” ed “assoluta”.[4] Insomma non sono mai le idee a doversi adattare alla realtà, è la realtà che deve piegarsi agli schemi dell’ideologia. Senza orma di dubbio, con l’eliminazione degli “arcaismi” dalle leggi, si presuppone anche l’eliminazione dalla società degli individui che si fanno promotori di questi “arcaismi” dietro la motivazione che ostacolerebbero “l’ascensione gloriosa della società aperta”.
 
Una fobia viene sostituita da un’altra fobia, una discriminazione prende il posto di un’altra discriminazione. L’equazione non cambia, sono solo i termini dell’equazione che cambiano. Ecco perché non ci si deve stupire quando si fa ricorso alla censura, alla violenza simbolica e fisica in nome della ”liberté, egalité, fraternité”.
 
Nico di Ferro

[1] “Riflessioni sulla cultura dei diritti dell’uomo”, Luigi Arnaboldi, http://www.interculture-italia.it.
[2] Antoine de Sainte-Exupery, Cittadella, ed. Borla, Roma, 1999, pg. 195-196.
[3] Il Mondo della Tradizione, centro studi Raido, Roma, pg. 23.
[4] Octavian Racu, www.octavianracu.wordpress.com.

vendredi, 15 février 2013

Denis de Rougemont und die totalitäre Moderne

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Denis de Rougemont und die totalitäre Moderne

Felix Menzel

Ex: http://www.blauenarzisse.de/

Vor wenigen Tagen war der 80. Jahrestag der Machtergreifung Hitlers. Nicht deswegen, sondern aus grundsätzlichem Interesse habe ich gestern Denis de Rougemonts Journal aus Deutschland 1935-1936 gelesen. Rougement, der aus der Schweiz stammt und hauptsächlich in Frankreich gewirkt hat, kam kurz nach der Machtergreifung für ein Jahr nach Deutschland, um an der Universität Frankfurt als Lektor zu arbeiten. Er nahm dieses Angebot zum einen aus Geldnot an, zum anderen kann man ihm aber auch aufgrund seiner Germanophilie glauben, daß er den nationalsozialistischen Alltag aus der Nähe beobachten wollte.

Was sah nun Rougement, der Anfang der 30er-Jahre zu den führenden Vertretern der französischen Personalisten zählte und später der einflußreichste Vordenker eines »Europas der Regionen« werden sollte?

Rougement erkennt sehr schnell, daß Hitlers Nationalsozialismus ein »verkleideter Bolschewismus« ist. Das Bürgertum halte sich mit Widerstand jedoch aufgrund von Feigheit und der Vermutung, der braune Bolschewismus sei weniger schlimm als der rote zurück. Rougement betont zu dieser Passivität: »Es hat keine Massaker gegeben. Alles geschieht auf fortschrittliche und ordentliche Weise.«

Das Bürgertum verändere sich dennoch. Es verliere seinen Bürgersinn:

Es gibt in Europa keine Klasse, die dem politischen Leben teilnahmsloser, dem Staat passiver und den vollendeten Tatsachen – und folglich immer den von anderen vollendeten Tatsachen – feiger gegenübersteht, eine Klasse, der, um es vollends zu sagen, jeglicher Bürgersinn fehlt.

Rougement bezeichnet Hilters Dressur der Deutschen als gegen jede Tradition gerichtet, als »antideutsch« und jakobinisch. Er erkennt damit den wesentlichen Punkt: Nicht die Deutschen sind im innersten Kern schon immer heimliche Nazis gewesen, sondern die Moderne ist an sich totalitär. Seit 1789 entfaltet sie diesen Totalitarismus. Im Nationalsozialismus und Sowjetbolschewismus nimmt sie lediglich die grausamsten Züge an.

Es ist die Diktatur der Rüpel und der Dummköpfe.

An der Universität führt Rougement 1935/36 viele Gespräche mit der Intelligenz und fragt immer wieder, warum sie denn dagegen nichts unternimmt. Die Antwort klingt genauso wie auch heute noch:

»Man kann nichts tun. Und außerdem bin ich bereits zu alt.« – »Sie zu alt? Wie alt sind Sie?« – »Siebenundzwanzig. Aber der Führer hat es neulich selbst gesagt: Die Menschen, die 1933 älter als zwanzig waren, werden die neue Zeit niemals verstehen.«

Neben der Illustration der bürgerlichen Feigheit ist das Journal insbesondere aufgrund eines wiedergegebenen Dialogs über »Krieg und Kampf« lesenswert. Rougement fragt hartnäckig nach, warum die Deutschen alles in Kriegsmetaphern kleiden müssen. Bemerkenswerterweise unterstellt er ihnen nicht einmal, einen Krieg führen zu wollen. Vielmehr meint er, sie hätten sogar Angst vor einem Krieg. Warum aber müssen die Deutschen selbst »Krieg gegen die Kälte« führen?

Rougement entwickelt aus dieser Frage eine Theorie über »Vielfalt und schöpferischen Kampf«. Ich zitiere kurz die wichtigsten Passagen:

Wir Personalisten haben ein zu großes Bedürfnis nach natürlichen Unterschieden und Gegensätzen, um sie vernichten zu wollen. Wir sind Föderalisten, das heißt, wir wollen, daß sich alle Unterschiede durch ihre Gegensätzlichkeit gegenseitig begeistern und fruchtbare Spannungen schaffen. Zivilisation und Kultur entstehen durch Spannungen, leben von Spannungen dieser Art. (…)

Wir wollen einen schöpferischen Kampf, nicht einen zerstörerischen. Darin besteht die ganze Anstrengung der Zivilisation: Die notwendigen Konflikte fruchtbar zu machen. (…) Die Kämpfe müssen zu geistigen Kämpfen werden, in dem Sinne, in dem Rimbaud gesagt hat: »Der geistige Kampf ist ebenso brutal wie eine Menschenschlacht.«

Marcel de Corte : De la dissociété

Marcel de Corte : De la dissociété

Ex: http://walfroy.over-blog.com/

decorte.jpgMarcel de Corte est un auteur inconnu du grand public même cultivé et cependant, il développe une pensée philosophique exceptionnelle du point de vue de la crise actuelle de l’intelligence et de la société.

Il est né le 20 avril 1905 dans le Brabant ; à l’âge de 23 ans, il est reçu docteur en philosophie et lettres  à Bruxelles puis  professeur à l’Université de Louvain en ayant tout au long de sa carrière été honoré d’une pluie de titres, tant universitaires que civils.

Son œuvre est des plus importantes tant en livres qu’en articles de revue ( il a collaboré notamment  au Courrier de Rome, à l’Ordre français et à Itinéraires…) où il a analysé année par année la décadence croissante de l’intelligence avec ses répercussions immédiates dans l’ordre social et malheureusement dans l’Eglise.

 

Ses livres les plus connus sont l’ «Essai sur la crise d’une Civilisation », l’ « Incarnation de l’Homme » et l’ « Intelligence en péril de mort »

Le petit livre ici analysé est une suite de deux articles parus dans l’Ordre français et récemment réédité en un seul volume, et s’intitule « de la dissociété »

Dans  cet ouvrage, Marcel  de Corte nous fait une synthèse de la décadence de la société qui est passée de la société fondée sur des principes naturels réalistes à la dissociété ou le contraire d’une société qui ose revendiquer comme postulat le fait de refuser la sagesse des siècles qu’elle soit antique ou, et  a fortiori, chrétienne.

 

Deux idées : qu’est ce qu’une société et comment appeler la structure actuelle ?

A-  De la société

L’auteur décrit la société naturelle telle que la voix des siècles l’a composée c’est à  dire la tripartition sociale, elle «  répond exactement aux trois activités propres à l’intelligence humaine et irréductibles les unes aux autres en raison de la spécificité de leurs objets respectifs : contempler, agir, faire. »[1]. Ainsi, « telles sont les activités propres à l’homme en tant qu’homme : celle de l’intelligence dont l’objet est le vrai ; celle de l’intelligence et de la volonté conjuguées dont l’objet est le bien de la Cité, sans lequel aucun autre bien humain, si haut soit-il, ne peut exister ; celle de l’intelligence et de la volonté réunies, alliées à la main ou à ses prolongements mécaniques et dont l’objet est l’utile. Telle est aussi leur hiérarchie : au sommet l’activité intellectuelle qui porte sur l’universalité de l’être et du vrai ; au milieu, l’activité intelligente et volontaire dont la fin ultime qu’elle atteint réellement ici-bas, au cours de notre existence terrestre, ne peut être en plénitude que le bien du tout social qui s’impose à elle comme supérieure à n’importe quel bien particulier ; à la base, l’activité intelligente, volontaire et manuelle dont la fin est la satisfaction des besoins matériels inhérents à la vie humaine, et qui se trouvent ainsi radicalement particularisés et individualisés : l’individu en chair et en os peut seul consommer les utilités économiques nécessaires à sa substance. »[2]

Cette description de la société naturelle a été respectée dans quasiment toutes les sociétés humaines et en France par les trois Ordres : Clergé, Noblesse, Tiers-Etat jusqu’à la révolution.

Bien évidemment, une telle organisation de la structure sociale ne peut être le fait de la volonté individuelle, elle suppose et même impose la prééminence de la famille comme entité de base de la société et la présence d’un chef « régulateur » [3], le roi.

 

 De plus, au contraire des sociétés antiques où l’individu se dissolvait dans la Cité, la Chrétienté médiévale a réussi l’harmonie de la nature et de la grâce malgré, bien sûr, toutes les vicissitudes de l’histoire humaine car « le Moyen-Âge a pu connaître d’innombrables conflits entre les divers ordres de la société, il n’a jamais succombé à la Subversion. Jamais le Christianisme médiéval n’a mis en doute la nature sociale de l’homme. »[4] La nature sociale de l’homme fait que celui-ci est un être obligé : « L’obligation envers autrui qui se retrouve en toute société réelle est un fait de nature qui tisse entre les membres d’une communauté, de bas en haut, et de haut en bas, une série de devoirs réciproques. Le serf nourrit le seigneur, mais le seigneur est à son tour l’obligé du serf et lui doit aide et protection. Le serf et le seigneur doivent assurer la subsistance du curé et la splendeur du culte rendu à Dieu, mais le curé leur doit l’orthodoxie de la foi et la validité des sacrements. »[5]

 

L’homme d’aujourd’hui se demande alors ce qui peut assurer une telle stabilité de société sans crise sociale profonde, au moins en ce qui concerne les fondements de cette période ; et bien c’est, comme le dit Jules Monnerot cité par l’auteur, que « avant le XVIIIe siècle, l’idée de société dans la pensée européenne ne se distingue pas de l’idée de société acceptée. L’état normal d’une société est l’acceptation par chaque homme de la place où Dieu l’a mis. »[6]

B-Vers la Dissociété


La dissociété va trouver sa source et sa continuité dans les trois R : Renaissance, Réforme, Révolution française et paradoxalement est d’inspiration chrétienne car ne pouvant se concevoir qu’à partir d’une société chrétienne. En effet, le retour de l’Antiquité à partir de la Renaissance (ou selon  l’expression lumineuse de Chesterton, à partir de la Rechute ) n’est pas un retour à l’Antiquité mais surtout une décadence du Christianisme : « Nous n’hésitons pas pour notre part à en trouver la cause dans le christianisme, non point dans le christianisme pris en tant que vecteur surnaturel qui joint les âmes à Dieu, ni dans l’armature sociale de l’Eglise, ni dans ses dogmes, sa liturgie, ses sacrements, mais dans le christianisme désurnaturalisé, sécularisé, humanisé, privé de son foyer divin de gravitation. (…) On connaît la formule : au théocentrisme se substitue l’anthropocentrisme. Au Dieu fait homme, lentement, implacablement, fait place l’homme qui se fait Dieu, non pas par la médiation du Christ et de l’Eglise au niveau surnaturel et de l’éternité, mais par les seules forces de sa propre excellence au niveau de sa vie dans le temps. Excédé d ‘être une créature, l’homme se veut créateur. »[7]

 

L’ordre naturel de l’esprit humain va se renverser et donner la priorité, non plus à la contemplation du vrai, mais à la primauté de l’utile et de la technique telle qu’elle va se développer de façon effrayante dans les pays sous domination protestante et amener progressivement le culte de l’individu roi. Ainsi, « l’avènement de l’individualisme, c’est le commencement de la dislocation de la société et des trois ordres dont sa nature est composée. Le clergé se voit désormais concurrencé sinon éliminé, par l’avènement d’une caste nouvelle : l’intelligentzia. (…)La noblesse chargée de maintenir, de défendre et de protéger le bien commun de la société voit son rôle décliner. »[8]  « C’est la dévaluation des deux fonctions de l’intelligence, la spéculation et la pratique, c’est l’invasion de la fonction poétique, fabricatrice, ouvrière, technique, qui occupe désormais tout l’espace spirituel ainsi ravagé, et du même coup, l’absolue suprématie du privé sur le social : chacun pour soi dans sa relation à Dieu, chacun pour soi dans sa relation à la Cité. »[9]

 

Le travail et la technique devenant le propre de l’Homme, la Société se démocratise inéluctablement car tous ont le même rôle dans la société : nous arrivons assez rapidement à la termitière qui est la solution logique de la dissociété. A l’organisation sociale naturelle de la Cité se  met inexorablement en place la socialisation forcenée  de celle-ci où le Tout devient obligatoirement le nouveau dieu « Il n’est pas étonnant de constater que le collectif, sous quelque forme que ce soit : peuple, prolétariat, classe, race, humanité… dont les religions socialistes de notre temps ont hérité d’un christianisme abâtardi, soit devenu l’objet de la vénération de l’homme moderne. (…) En vertu de sa nature sociale inextirpable, l'homme ne peut être radicalement égoïste. Il doit feindre la sociabilité. Le collectif devient alors l’ersatz de la Cité, le succédané du Bien commun transcendant aux biens particuliers. »[10]

 

Nous voici donc arrivés à notre époque moderne sans Dieu, sans société digne de ce nom, sans régulateur, sans hiérarchie naturelle fondée sur la vertu, où la seule différence acceptée repose sur les capacités économiques de chaque individu qui doit se fondre dans le grand Tout social en attendant le Tout mondial. Le plus désolant est que l’Eglise qui à l’époque des Barbares assura le retour de la Civilisation chrétienne, ne souhaite plus sauvegarder les principes naturels et surnaturels  de la Vérité religieuse, morale et politique. « Comme il est trop manifeste, l’Eglise est en train de passer avec armes et bagages à la subversion. Elle a renoncé à faire sortir une vraie société des ruines de l’ancienne en se fondant sur la nature sociale de l’être humain, comme elle le fit au temps jadis de sa vigueur. Elle bascule du coté du socialisme et de l‘Etat mondial que celui-ci veut instaurer pour universaliser la maladie qu’il charrie ; (…) elle utilise les dernières forces de sa catholicité, en alliance avec un œcuménisme et un syncrétisme douteux, pour confondre son destin avec la puissance des ténèbres de sa propre caricature. »[11]

 

Que faire, face à une telle décadence de toute la nature religieuse, morale, sociale, politique de l’homme moderne ? Restaurer et préserver notre propre personne, s’il en est besoin, nos familles et si cela est possible, nos liens sociaux proches dans la véritable pensée naturelle et surnaturelle de l’homme et de l’organisation sociale ; diffuser et faire connaître la seule Vérité sociale qui ne pourra triompher que par la grâce de Dieu et par le retour de l’Eglise, gardienne des vérités éternelles, à sa Tradition. Alors, le retour du régulateur naturel de la Société restaurée sera la pierre de voûte d’un nouvel édifice social chrétien.

                                                                                   


[1] CORTE (de ) Marcel, De la dissociété, Edition Remi Perrin, 2002, page 7

[2] ibid. pp. 8 et 9

[3] Ibid p. 14

[4] Ibid p. 25

[5] ibid. pp. 26 et 28

[6] Ibid p. 25

[7] Ibid, pp.30-31

[8]  Ibid . p.38

[9]  Ibid . p.41

[10]  Ibid. pp.64 et 65

[11]  Ibid. p.73

L’IDEOLOGIA GIUSTIZIALISTA CONTRO LA VERA GIUSTIZIA

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L’IDEOLOGIA GIUSTIZIALISTA CONTRO LA VERA GIUSTIZIA

LA LEZIONE DI MARCEL DE CORTE

di Piero Vassallo

  Ex: http://www.riscossacristiana.it/

Dal gorgo oscuro, in cui Armando Plebe e i suoi ectoplasmi neodestri avevano immerso l'ingente e preziosa eredità del Novecento antimoderno, il sagace e instancabile Rodolfo Gordini ha salvato la memoria del filosofo belga Marcel de Corte (1905-1994) geniale interprete dell'aristotelismo cristiano.

 

Durante gli anni di piombo, De Corte, insieme con Ettore Paratore, Marino Gentile, Nicola Petruzzellis, Thomas Molnar, Vintila Horia, Alexandr Maximov, Maurice Bardèche, Francesco Pallottino, Ugo Spirito, Giano Accame, Giuseppe Sermonti Augusto Del Noce, Fausto Gianfranceschi, Mario Attilio Levi, Francesco Grisi, Marco Tangheroni, Roberto De Mattei, Cristina D'Ancona fu impavido protagonista degli Incontri romani della cultura refrattaria, splendidamente organizzati, da Giovanni Volpe, in un assediato e silenziato margine.

Risultato del salvataggio compiuto da Gordini è la splendida riflessione decorteiana sulla giustizia, un'opera idealmente dedicata agli orfani della cultura di destra, pubblicata da Cantagalli editore anticonformista di lungo corso in Siena.

Con scelta felice, Gordini ha affidato a un insigne filosofo del diritto, Danilo Castellano, il compito di selezionare e commentare i saggi controcorrente dell'insigne studioso belga.

Castellano, che negli anni  settanta si laureò discutendo, con Augusto Del Noce, una tesi sulla filosofia di De Corte (tesi che fu immediatamente pubblicata da Pucci Cipriani, editore controrivoluzionario in Firenze) è, infatti, l'esponente di punta della scuola di pensiero, costituita da cattolici intransigenti per la difesa e la restaurazione del diritto naturale, oggi tenuto sotto schiaffo dai testimoni cadaverici dei sogni mummificati dalla chiacchiera laica intorno alla giustizia democratica e progressiva.

Castellano rammenta, infatti, che "La polemica di De Corte è costruttiva sua perché ha per presupposto la metafisica della realtà sia perché è propriamente una denuncia delle assurdità della Modernità". E puntualmente cita i più vistosi controsensi: "La storia non ha, infatti, una direzione obbligata (la libertà dell'uomo sarebbe, in questo caso, un flatus vocis) l'evoluzionismo è una credenza ingenua (l'uomo, per esempio, continua ad essere uomo perché nato dall'uomo), la scienza non può avere per oggetto il proprio metodo anche se proposto e usato con rigore (la logica, infatti, non è fondativa ma dimostrativa) la filosofia non è un esercizio intellettuale ma apprensione di ciò che è in conformità alla sua essenza e al suo fine".

Castellano osa aggredire il feticcio della sovranità popolare, un prodotto della elucubrazione irrealistica, che capovolge le verità stabilite dal senso comune e impone leggi conformi all'assolutismo democratico: "L'elaborazione inflazionata di teorie sulla e della giustizia nel nostro tempo rappresenta la prova della riduzione della giustizia a strumento usato contro la vera giustizia. Spesso, infatti la giustizia ai nostri tempi è usata contro la giustizia, perché anziché essere cercata e individuata viene invocata ed elaborata sulla base e per l'applicazione di una teoria".

In anni avvelenati dalle ideologia a trazione soggettivistica, De Corte ha osato rivendicare i principi del realismo filosofico. Ha stabilito, infatti, che "la società reale non si fonda sulle decisioni di chi ne fa parte, ma su realtà oggettive e fisiche che sono loro comuni, anteriori alle loro rispettive volontà che, volenti o nolenti, devono regolarsi su queste realtà".

Di qui la puntuale e drastica confutazione delle ideologie che fondano il diritto sulla volontà e sulle passioni dei singoli: "La giustizia istituisce tra uomo e uomo una relazione sociale caratterizzata da una realtà per se stessa indipendente dalle passioni, sempre soggettive".

Fonte della legge non è il desiderio del soggetto fantasticante ma la società naturale, la famiglia, da cui il singolo dipende: "La società reale non si fonda sulle decisioni di chi ne fa parte, ma su realtà oggettive e fisiche che sono loro comuni, anteriori alle loro rispettive volontà che, volenti o nolenti, devono regolarsi su queste realtà".

Separate dal loro naturale fondamento, le società ispirate alle ideologie sono pseudo-comunità, "entità prive di esistenza reale i cui spettri dissimulano, per coloro che le immaginano, l'esistenza terribilmente reale, ma inavvertita delle loro vittime, di protesi più vive in apparenza, ma più costrittive quanto alle relazioni naturali con gli altri nelle varie società cui apparteniamo".

La società fondata dall'ideologia promuove la guerra contro la legge naturale ossia l'eversione e la dissoluzione della famiglia, onde l'imposizione di leggi infami e grottesche a vantaggio dell'infedeltà coniugale, della sterilità, della rivolta dei figli.

De Corte annuncia il destino di una società fondata da utopisti e demagoghi sul rifiuto di obbedire alla legge naturale: "la rivoluzione distruttrice di tutte le assise sociali naturali arriva rapidamente al suo apogeo, la dissocietà lascia il posto ad una ricostruzione della vita secondo lo schema ideologico; questa società nuova, privata dei suoi fondamenti di giustizia, può stare in equilibrio solo grazie a ciò che Nietzsche i ganci d'acciaio di uno Stato senza società".

Il fantasma della sovranità popolare abolisce la famiglia per istituire una società dominata da deformi controfigure dei genitori.

Generata dalla dissocietà moderna, la democrazia assoluta si rovescia in oligarchia e mette in scena i promotori dell'infelicità generale: il banchiere vampiresco, il parassita politicante, topo nel formaggio, il gabelliere sadico, il ministro sproloquiante, il pubblico ministero fustigante, il giornalista comiziante arroventato, la meretrice filosofante,  l'assistente sociale dissociante, la levatrice mortuaria, lo psichiatra sfrenante, il pederasta etico, il teologo ateo.

Il rito del suffragio universale uguale per tutti è una parentesi: "Non c'è uguaglianza tra il popolo e i suoi rappresentanti e ministri. Non c'è uguaglianza tra la maggioranza e la minoranza. La democrazia è in realtà una aristocrazia camuffata. ... Sotto il presunto regno del Numero e della Massa si nasconde il potere di un'oligarchia in cui si combinano, in misura variabile, la potenza del Denaro e quella del Sofisma, che hanno per scopo di far prendere ai cittadini imbrogliati lucciole per lanterne".

De Corte sostiene appunto che la democrazia moderna prospera su un ordine sociale alterato dalla falsa giustizia: "La rivoluzione conserva come una mummia la pseudo-società da essa generata".

In ultima analisi, si dimostra la vanità e la sterilità della politica nutrita dall'illusione di restaurare l'ordine usando gli strumenti consegnati dal potere democratico e rinunciando all'azione intesa alla bonifica del pensiero moderno.

L'ordine sociale, infatti, può essere restaurato solo dalla politica al seguito dell'azione propriamente missionaria svolta da una società di pensiero cristianamente ispirata e culturalmente attrezzata e perciò capace di contrastare efficacemente il Sofisma.

Già esistente ma divisa da infantili gelosie, tale società dovrebbe aderire alle ragioni dell'unità ed agire, per quanto oggi possibile, imitando l'esempio dei missionari che hanno convertito l'Europa pagana.

Le cocenti delusioni procurate dai reiterati e umilianti fallimenti della destra italiana dimostrano, ad ogni modo, l'illusorietà della politica pura, cioè priva del sostegno di un adeguato pensiero.

La lettura del testo decorteiani è pertanto suggerita al vasto popolo dei delusi in sosta dolente nel deserto prodotto dai discepoli politicanti di Plebe e dai successori di Gaucci. Un vuoto desolante, che solo la fedeltà al diritto naturale e alla sua fonte religiosa potrebbe finalmente colmare.

jeudi, 14 février 2013

The Right’s False Prophet

The Right’s False Prophet

Review of: Leo Strauss and the Conservative Movement in America, Paul Gottfried, Cambridge University Press, 182 pages

 

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When writing about the work of an academic historian or philosopher—as opposed to a polemicist, a politician, or a popularizer—there is an obvious threshold question with which to begin: is the writer’s work intrinsically interesting or compelling in some way? If this question is answered in the negative, then there is usually no reason to carry on.

The strange case of Leo Strauss, however, proves that there are definite exceptions to this rule. Strauss’s work is almost universally dismissed by philosophers and historians, yet he has attracted a following amongst political theorists (hybrid creatures most often associated with political science departments) and neoconservative political activists. So, while the verdict on the intellectual importance of Strauss’s historico-philosophical work has been that, like Gertrude Stein’s Oakland, there is no there there, the practical influence of Strauss, its manifestation as Straussianism, and Straussianism’s connection with neoconservatism still present themselves as intriguing problems in contemporary American intellectual history.

In Leo Strauss and the Conservative Movement in America Paul Gottfried, the Horace Raffensperger Professor of Humanities at Elizabethtown College, offers an explanation of the Straussian phenomenon that is concise and compelling. While treating Strauss’s work with considerable respect, Gottfried concludes that the historians’ and philosophers’ rejection of Strauss is, for the most part, justified. However, unlike critics on the left who suggest that Strauss is illiberal and anti-modern, Gottfried argues that Strauss’s appeal consists largely in his creation of a mythical account of the rise of liberal democracy and its culmination in a creedal conception of the American polity.

According to Gottfried, Strauss and his followers have always been more concerned with practical questions about contemporary politics than with intellectual history or complex philosophical questions. Their primary purpose, which allies the neoconservatives with them, is to develop an abstract legend of American politics that supports a moderate welfare state domestically and a quasi-messianic internationalism in foreign policy.

Gottfried comes to these conclusions from several directions. First, he offers an engaging contextual account of Strauss’s intellectual formation. Gottfried argues that three biographical facts are central to understanding Strauss’s work: “he was born a Jew, in Germany, at the end of the nineteenth century.” Strauss’s most important early intellectual encounter was with the neo-Kantian Hermann Cohen, who attempted to make Kant safe for Judaism and vice versa. Strauss was also influenced by Cohen’s sharply critical reading of Spinoza as a proto-liberal intent on conceiving of political life in a secular way that would allow for the successful assimilation of the Jewish people. According to Gottfried, “a profound preoccupation with his Jewishness runs through Strauss’s life” and plays a major role in Strauss’s development into an apologist for an ideological and universalist version of liberal democracy.

Strauss was also influenced by the intellectual battles being waged in Germany at the turn of the century. The Methodenstreit that was taking place amongst economists was also occurring amongst historians and philosophers, and it resulted in a series of conceptual dichotomies that would appear throughout Strauss’s later writings. His trio of bêtes noires (positivism, relativism, and historicism) was at the heart of the conflicts about methodology in Germany, and the outcome of these debates set the terms of critique for Strauss’s youth and beyond.

Finally, there was the political situation in Germany, especially after the disastrous end of World War I. The attractions of fascism to someone like Strauss, whose early inclinations were in a more social-democratic direction, would have been obvious, given the instability of Weimar. Nonetheless, it is unlikely that Strauss’s admiration for Mussolini outlasted the mid-1930s. Instead, the lesson that Strauss took from the fall of the Weimar government and the rise of Hitler and National Socialism was that liberalism was not capable of withstanding the onslaught of historicism, positivism, and moral relativism without solid quasi-religious and quasi-mythical foundations—and that he would be the one to provide those. Gottfried is certainly correct in arguing that for Strauss and his acolytes it is always September 1938 and we are always in Munich.

The second direction from which Gottfried approaches Strauss leads through an examination of the Straussian method and its products. Gottfried provides a critical account of the method and also notes the ahistorical, quasi-legendary, and often hagiographic character of the interpretations that the method produces. The Straussian method consists of two distinct doctrines, neither of which is particularly clear or convincing. First, Strauss asserts that understanding the work of a philosopher involves the reproduction of the author’s intention. Unfortunately, and as Gottfried argues, Strauss never explains what he means by “intention,” nor does he explain how one might reproduce an author’s intention. The second doctrine, however, renders the first irrelevant. Strauss argues that authentic philosophers hide their teaching from the casual reader and only initiates into the true philosophic art can decode the esoteric meaning of such texts. For Strauss and the Straussians, this is not an historical claim but a theoretical one, and it yields an interpretative strategy both naïve and paranoid.

The results of the Straussian method read like they were written by the intellectual offspring of Madame Blavatsky and Edgar Bergen. It may seem difficult to distinguish between the oracular pronouncements and the intellectual ventriloquism, but that’s because there is no real distinction to be made. As Gottfried notes, there is uncanny similarity between the Straussian reading of texts and the postmodern deconstruction of language. The esoteric claims provide cover for Straussian interpretive preferences and shield against criticism from anyone outside the clique. Cleanth Brooks once imagined what postmodern literary critics could have made of “Mary Had a Little Lamb,” and it makes just as much sense to ask what the Straussians could do with the nursery rhyme.

The two primary conclusions associated with Strauss’s esoteric reading of past texts are that all philosophers from the time of Plato onward were atheistic hyper-rationalists and that the United States emerged fully formed from the forehead of John Locke. Both of these conclusions are historically false, but it is inaccurate to call Strauss or his epigones bad historians because they are not historians at all.

Gottfried suggests correctly that Strauss and his followers are, in fact, engaged not in historical scholarship but in offering an extended civics lesson. He writes that the “celebration of the American present, as opposed to any march into the past, is a defining characteristic of the Straussians’ hermeneutics.” The Straussian professor understands himself as a prophet, a preacher, and a proselytizer, and at least in this consideration there is a significant element of commonality with the academic left. The Straussian past is composed of a collection of heroes and villains, and the story describes a teleological development of political life culminating in a highly abstract and ideologized version of the United States. This legend of American politics has proven to be the most influential of Strauss’s various tales of the mighty dead.

In his third approach to Strauss, Gottfried offers an appraisal of the influence of Straussianism on American politics generally and on American conservatism specifically. It is here that Gottfried makes what will likely be considered his most controversial arguments. He suggests that Strauss and the Straussians are best understood not as conservatives but as Cold War liberals and that their natural allies are the so-called neoconservatives. There are two Strausses and Straussianisms here. There are the West Coast Straussians (Harry Jaffa, Charles Kesler, and the Claremont crew), who read the master as a true-believing liberal democrat, and there are the East Coasters (Harvey Mansfield, Allan Bloom, Thomas Pangle, et al.) who view him as liberal democrat faute de mieux. However, as Gottfried points out, the similar practical conclusions reached by the two schools make the differences between them unimportant.

Indeed, one of the implicit claims that Gottfried makes is that there is not that great of an ideological difference between the American political parties, and there is no difference between neoconservatives and Cold War liberals. Thus the influence of the Straussians derives in part because, despite their sometimes bombastic rhetoric, their politics are center or center-left and not much different from the politics of both of the mainstream warfare/welfare-state parties in America.

Gottfried notes that both the Straussians and the neoconservatives “assume a certain right-wing style without expressing a right-wing worldview.” Neoconservatives serve to popularize the Straussians’ mythical account of American politics by “drawing their rhetoric and heroic models from Straussian discourse.” Staussians, on the other hand, profit from neoconservative largesse. Gottfried writes that the Straussians “have benefited from the neoconservative ascendency by gaining access to neoconservative-controlled government resources and foundation money and by obtaining positions as government advisors.”

For Gottfried, the primary effect that both neoconservatives and Straussians have had on the American conservative movement is to suck all the air out of it and ensure that there is no one to the right of them, while their primary effect on American politics generally has been to reinforce the ideologically charged notion that America is some sort of propositional nation constituted like a vast pseudo-religion by a set of tenets needing constant promulgation. It is a story of America as armed doctrine, and Gottfried is assuredly right in arguing that there is nothing conservative about it.

Strauss was at best a mediocre scholar whose thought expressed a confused bipolarity between a very German and ahistorical Grecophilia on the one hand and a scattered, dogmatic, and unsophisticated apology for an American version of liberal universalism on the other. Amongst prominent European philosophers, Strauss was taken seriously only by Hans-Georg Gadamer, until Gadamer concluded that Strauss was a crank, and by Alexandre Kojève, whose work reads today as if it were a parody of trendy French Marxism. In Britain, neither Strauss nor the Straussians have ever been taken seriously.

Strauss’s argument about esotericism is both historically and philosophically incoherent and useless in any methodological sense. It calls to mind something that Umberto Eco called cogito interruptus:

cogito interruptus is typical of those who see the world inhabited by symbols or symptoms. Like someone who, for example, points to the little box of matches, stares hard into your eyes, and says, ‘You see, there are seven…,’ then gives you a meaningful look, waiting for you to perceive the meaning concealed in that unmistakable sign.

 

Finally, regarding the phenomenon of Straussianism, the cult took hold here for the same reasons that cults generally succeed in the U.S.: ignorance, inexperience, and a desire to have a simple answer to complex problems.

Kenneth B. McIntyre is assistant professor at Concordia University in Montreal and is the author of Herbert Butterfield: History, Providence, and Skeptical Politics.

De trotskistische wortels van het neoconservatisme

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Filip MARTENS:

De trotskistische wortels van het neoconservatisme

De neoconservatieve ideologie kreeg vanaf het begin der jaren 1980 een toenemende invloed in de internationale politiek. Ondanks de misleidende naam is het neoconservatisme echter helemaal niet conservatief, maar wel een linkse ideologie die het Amerikaanse conservatisme kaapte. Hoewel het neoconservatisme niet tot één bepaalde denker te herleiden valt, worden de politieke filosoof Leo Strauss (1899-1973) en de socioloog Irving Kristol (1920-2009) algemeen als grondleggers beschouwd.

1. De stichters van het neoconservatisme

Leo Strauss werd in een joods gezin in de Duitse provincie Nassau geboren. Hij was een actieve zionist tijdens zijn studentenjaren in het Duitsland van na de Eerste Wereldoorlog. In 1934 emigreerde Strauss naar Groot-Brittannië en in 1937 naar de VS, waar hij aanvankelijk aangesteld werd aan de Colombia University in New York. In 1938-1948 was hij hoogleraar politieke filosofie aan de New School for Social Research in New York en in 1949-1968 aan de University of Chicago.

legacy leo strauss.jpgAan de University of Chicago leerde Strauss zijn studenten dat het Amerikaanse secularisme zijn eigen vernietiging inhield: het individualisme, egoïsme en materialisme ondermijnden immers alle waarden en moraal en leidden in de jaren 1960 tot enorme chaos en rellen in de VS. De creatie en cultivering van religieuze en vaderlandslievende mythes zag hij als oplossing. Strauss stelde dat leugens om bestwil geoorloofd zijn om de maatschappij samen te houden en te sturen. Bijgevolg waren volgens hem door politici geponeerde en niet te bewijzen mythes noodzakelijk om de massa een doel te geven, wat tot een stabiele maatschappij zou leiden. Staatslieden moesten dus sterke inspirerende mythes creëren, die niet noodzakelijk met de waarheid moesten overeenstemmen. Strauss was hiermee één der inspirators achter het neoconservatisme dat in de jaren 1970 opkwam in de Amerikaanse politiek, hoewel hij zelf nooit aan actieve politiek deed en altijd een academicus bleef.

Irving Kristol was de zoon van Oost-Europese joden die in de jaren 1890 emigreerden naar Brooklyn, New York. In de eerste helft der jaren 1940 was hij lid van de Vierde Internationale van Leon Trotski (1879-1940), de door Stalin uit de USSR verbannen bolsjewistische leider die met deze rivaliserende communistische beweging Stalin bestreed. Vele vooraanstaande Amerikaans-joodse intellectuelen traden toe tot de Vierde Internationale.

Kristol was tevens lid van de invloedrijke New York Intellectuals, een eveneens anti-stalinistisch en anti-USSR collectief van trotskistische joodse schrijvers en literaire critici uit New York. Naast Kristol behoorden hier ook Hannah Arendt, Daniel Bell, Saul Bellow, Marshall Berman, Nathan Glazer, Clement Greenberg, Richard Hofstadter, Sidney Hook, Irving Howe, Alfred Kazin, Mary McCarthy, Dwight MacDonald, William Phillips, Norman Podhoretz, Philip Rahy, Harold Rosenberg, Isaac Rosenfeld, Delmore Schwartz, Susan Sontag, Harvey Swados, Diana Trilling, Lionel Trilling, Michael Walzer, Albert Wohlstetter en Robert Warshow toe. Velen van hen hadden gestudeerd aan het City College of New York, de New York University en de Colombia University in de jaren 1930 en 1940. Ze woonden tevens voornamelijk in de New Yorkse stadsdelen Brooklyn en de Bronx. Tijdens de Tweede Wereldoorlog groeide bij deze trotskisten het besef dat de VS nuttig kon zijn om de door hen gehate USSR te bestrijden. Sommigen van hen, zoals Glazer, Hook, Kristol en Podhoretz, ontwikkelden later het neoconservatisme, dat het trotskistische universalisme en zionisme behield.

Kristol begon als een overtuigd marxist bij de Democratische Partij. Hij was in de jaren 1960 een leerling van Strauss. Hun neoconservatisme bleef geloven in de marxistische maakbaarheid van de wereld: de VS moest internationaal actief optreden om de parlementaire democratie en het kapitalisme te verspreiden. Daarom was Kristol een fel voorstander van de Amerikaanse oorlog in Vietnam. Strauss en Kristol verwierpen bovendien de liberale scheiding van Kerk en Staat, daar de seculiere maatschappij tot individualisme leidde. Zij maakten religie weer bruikbaar voor de Staat.

Kristol verspreidde zijn gedachtegoed als hoogleraar sociologie aan de New York University, via een column in de Wall Street Journal, via de door hem gestichte tijdschriften The Public Interest en The National Interest en via het door zijn zoon William Kristol gestichte invloedrijke neocon-weekblad The Weekly Standard (dat gefinancierd wordt door mediamagnaat Rupert Murdoch).

 

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Kristol was tevens betrokken bij het in 1950 door de CIA opgerichte en gefinancierde Congress for Cultural Freedom. Deze in ca. 35 landen actieve anti-USSR organisatie gaf het Britse blad Encounter uit, dat Kristol samen met de Britse ex-marxistische dichter en schrijver Stephen Spender (1909-1995) oprichtte. Spender voelde zich door zijn gedeeltelijke joodse afkomst erg aangetrokken tot het jodendom en was ook gehuwd met de joodse concertpianiste Natasha Litvin. Toen in 1967 de betrokkenheid van de CIA bij het Congress for Cultural Freedom uitlekte in de pers, trok Kristol zich er uit terug en engageerde zich in de neocon-denktank American Enterprise Institute.

Kristol redigeerde tevens samen met Norman Podhoretz (°1930) het maandblad Commentary in 1947-1952. Podhoretz was de zoon van joodse marxisten uit Galicië, die zich in Brooklyn vestigden. Hij studeerde aan de Columbia University, het Jewish Theological Seminary en de University of Cambridge. In 1960-1995 was Podhoretz hoofdredacteur van Commentary. Zijn invloedrijke essay ‘My Negro Problem – And Ours’ uit 1963 bepleitte een volledige raciale vermenging van het blanke en zwarte ras daar voor hem “the wholesale merging of the 2 races the most desirable alternative” was.

Podhoretz was in 1981-1987 adviseur van de US Information Agency, een Amerikaanse propagandadienst die tot doel had om buitenlandse publieke opinies en staatsinstellingen op te volgen en te beïnvloeden. In 2007 kreeg Podhoretz de Guardian of Zion Award, een jaarlijkse prijs die de Israëlische Bar-Ilan Universiteit schenkt aan een belangrijke steunpilaar van de staat Israël.

Andere leidende namen in deze nieuwe ideologie waren Allan Bloom, Podhoretz’ vrouw Midge Decter en Kristols vrouw Gertrude Himmelfarb. Bloom (1930-1992) werd geboren in een joods gezin in Indiana. Aan de University of Chicago werd hij sterk beïnvloed door Leo Strauss. Later werd Bloom hoogleraar filosofie aan diverse universiteiten. De latere hoogleraar Francis Fukuyama (°1952) was een van zijn studenten. De joodse feministische journaliste en schrijfster Midge Decter (°1927) was een der stichters van de neocon-denktank Project for the New American Century en zetelt tevens in de raad van bestuur van de neocon-denktank Heritage Foundation. De joodse historica Gertrude Himmelfarb werd in 1922 geboren in Brooklyn. Tijdens haar studies aan de University of Chicago, het Jewish Theological Seminary en de University of Cambridge was ze een actieve trotskiste. Later was Himmelfarb actief in de neocon-denktank American Enterprise Institute.

2. De trotskistische wortels van het neoconservatisme

Het neoconservatisme wordt onterecht als ‘rechts’ beschouwd vanwege het voorvoegsel ‘neo’, dat verkeerdelijk een nieuw conservatief denken suggereert. Vele neocons hebben echter integendeel een extreem-links verleden, namelijk in het trotskisme. De meeste neocons stammen immers af van trotskistische joodse intellectuelen uit Oost-Europa (voornamelijk Polen, Litouwen en Oekraïne). Daar de USSR in de jaren 1920 het trotskisme verbande, is het begrijpelijk dat zij in de VS actief werden als anti-USSR lobby binnen de links-liberale Democratische Partij en in andere linkse organisaties.

Irving Kristol definieerde een neocon als “een progressief die getroffen werd door de realiteit”. Dit wijst er op dat een neocon iemand is die wisselde van politieke strategie om zo beter zijn doelen te kunnen bereiken. In de jaren 1970 ruilden de neocons immers het trotskisme in voor het liberalisme en verlieten de Democratische Partij. Vanwege hun sterke aversie tegen de USSR en tegen de verzorgingsstaat sloten zij om strategische redenen aan bij het anticommunisme der Republikeinen.

Als voormalige trotskist bleef de neocon Kristol marxistische ideeën promoten, zoals reformistisch socialisme en internationale revolutie via natievorming en militair opgelegde democratische regimes. Daarnaast verdedigen de neocons progressieve eisen als abortus, euthanasie, massa-immigratie, mondialisering, multiculturalisme en vrijhandelskapitalisme. Ook de verzorgingsstaten worden gezien als overbodig, hoewel de bevolking liefst haar moeizaam opgebouwde sociale zekerheid ziet blijven bestaan. De neocons zwaaien daarom met zwaar overdreven doemscenario’s – zoals vergrijzing en mondialisering – om de bevolking rijp te maken voor een slachtpartij in de overheidssector en in de sociale voorzieningen. Ze zoeken daarvoor steun bij de liberaal-kapitalistische politieke krachten. Ook de term ‘armoedeval’ (poverty trap), die slaat op werklozen die niet gaan werken omdat de daardoor veroorzaakte kosten hun iets hogere inkomen uit arbeid afzwakken, werd uitgevonden door neocons.

Stuk voor stuk zijn dit kernconcepten van de neocon-filosofie. In 1979 noemde het tijdschrift Esquire Irving Kristol “the godfather of the most powerful new political force in America: neoconservatism”. Dat jaar verscheen ook Peter Seinfels’ boek ‘The Neoconservatives: The Men Who Are Changing America’s Politics’, dat wees op de toenemende politieke en intellectuele invloed der neocons.

Het maandblad Commentary was de opvolger van het in 1944 stopgezette blad Contemporary Jewish Record en werd in 1945 gesticht door het American Jewish Committee. Onder hoofdredacteur Elliot Cohen (1899-1959) richtte Commentary zich op de traditioneel zeer linkse joodse gemeenschap, terwijl het tegelijk de ideeën van jonge joodse intellectuelen bij een breder publiek wou bekendmaken. Norman Podhoretz, die in 1960 hoofdredacteur werd, stelde dan ook terecht dat Commentary de radicaal-trotskistische joodse intellectuelen verzoende met het liberaal-kapitalistische Amerika. Commentary vaarde een anti-USSR koers en ondersteunde volop de 3 pilaren van de Koude Oorlog: de Truman-doctrine, het Marshallplan en de NAVO.

 

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Dit tijdschrift over politiek, maatschappij, jodendom en sociaal-culturele onderwerpen speelt sinds de jaren 1970 een leidinggevende rol in het neoconservatisme. Commentary vormde het joodse trotskisme om tot het neoconservatisme en is het invloedrijkste Amerikaanse blad van de voorbije halve eeuw omdat het het Amerikaanse politieke en intellectuele leven grondig veranderde. Immers, het verzet tegen de Vietnamoorlog, tegen het aan die oorlog ten grondslag liggende kapitalisme en vooral de vijandigheid tegen Israël in de Zesdaagse Oorlog van 1967 wekten de woede van hoofdredacteur Podhoretz. Commentary schilderde deze oppositie daarom af als anti-amerikaans, antiliberaal en antisemitisch. Dit leidde tot het ontstaan van het neoconservatisme, dat hevig de liberale democratie verdedigde en zich afzette tegen de USSR en tegen Derde Wereldlanden die het neokolonialisme bestreden. Strauss’ studenten – onder meer Paul Wolfowitz (°1943) en Allan Bloom – stelden dat de VS een strijd tegen ‘het Kwade’ moest voeren en de als ‘Goed’ beschouwde parlementaire democratie en kapitalisme in de wereld verspreiden.

Daarnaast praatten zij de Amerikaanse bevolking een – fictief – islamgevaar aan, op basis waarvan ze Amerikaanse interventie in het Nabije Oosten voorstaan. Maar bovenal pleiten neocons voor enorme en onvoorwaardelijke steun van de VS aan Israël, zelfs in die mate dat de traditionele conservatief Russel Kirk (1918-1994) ooit stelde dat neocons de Amerikaanse hoofdstad verwarden met Tel-Aviv. Volgens Kirk was dit zelfs het hoofdonderscheid tussen neocons en de oorspronkelijke Amerikaanse conservatieven. Hij waarschuwde reeds in 1988 dat het neoconservatisme zeer gevaarlijk en oorlogszuchtig was. De door de VS gevoerde Golfoorlog van 1990-1991 gaf hem meteen gelijk.

Neocons streven nadrukkelijk naar macht om hun hervormingen te kunnen doordrukken in de verwachting dat de kwaliteit der samenleving daardoor zal verbeteren. Daarbij zijn ze zozeer overtuigd van hun eigen gelijk dat ze niet wachten tot er brede steun is voor hun ingrepen, ook niet bij ingrijpende hervormingen. Daardoor is neoconservatisme een marxistische maakbaarheidsutopie.

3. De neocons in het verzet tegen president Richard Nixon

In de jaren 1970 kwam het neoconservatisme op als verzetsbeweging tegen president Nixons beleid. De Republikein Richard Nixon (1913-1994) voerde samen met Henry Kissinger (°1923) – nationaal veiligheidsadviseur in 1969-1975 en minister van Buitenlandse Zaken in 1973-1977 – immers een volkomen ander buitenlands beleid door relaties aan te knopen met maoïstisch China en een détente te starten met de USSR. Daarnaast voerde Nixon ook een sociaal beleid en schafte hij de goudstandaard af, waardoor dollars niet langer inwisselbaar waren in goud.

Nixon en Kissinger maakten gebruik van de hoogoplopende spanningen en grensconflicten tussen de USSR en China om in 1971 in het diepste geheim relaties aan te knopen met China, waarna Nixon in februari 1972 als eerste Amerikaanse president maoïstisch China bezocht. Mao Zedong bleek enorm onder de indruk van Nixon. Uit vrees voor een Chinees-Amerikaanse alliantie zwichtte de USSR nu voor het Amerikaanse streven naar détente, waardoor Nixon en Kissinger de bipolaire wereld – het Westen vs. het communistische blok – omvormden in een multipolair machtsevenwicht. Nixon bezocht in mei 1972 Moskou en onderhandelde er met Sovjetleider Brezjnev handelsakkoorden en 2 baanbrekende wapenbeperkingsverdragen (SALT I en het ABM-verdrag). De vijandigheid van de Koude Oorlog werd nu vervangen door de détente, die de spanningen deed luwen. De relaties tussen USSR en VS verbeterden vanaf 1972 dan ook sterk. Eind mei 1972 kwam al een vijfjarig samenwerkings-programma inzake ruimtevaart tot stand. Dit leidde tot het Apollo-Sojoez-testproject in 1975, waarbij een Amerikaanse Apollo en een Sovjet-Sojoez een gezamenlijke ruimtevaartmissie uitvoerden.

China en de USSR bouwden nu hun steun af voor Noord-Vietnam, dat geadviseerd werd om vredesbesprekingen te starten met de VS. Hoewel Nixon aanvankelijk de oorlog in Zuid-Vietnam nog ernstig had doen escaleren door ook de buurlanden Laos, Cambodja en Noord-Vietnam aan te vallen, trok hij geleidelijk zijn troepen terug en kon Kissinger in 1973 een vredesakkoord sluiten. Nixon begreep immers dat voor een succesvolle vrede de USSR en China er bij betrokken moesten worden.

Nixon was voorts de overtuiging toegedaan dat een verstandig regeringsbeleid de gehele bevolking kon ten goede komen. Hij hevelde federale bevoegdheden over naar de deelstaten, zorgde voor meer voedselhulp en sociale hulp en stabiliseerde de lonen en prijzen. De defensieuitgaven daalden van 9,1% tot 5,8% van het BNP en het gemiddelde gezinsinkomen steeg. In 1972 werd de sociale zekerheid sterk uitgebreid door een minimuminkomen te garanderen. Nixon werd vanwege zijn succesvolle sociaal-economische beleid zeer populair. Hij werd dan ook in november 1972 herkozen met een van de allergrootste verkiezingsoverwinningen uit de Amerikaanse geschiedenis.

De neocons vormden toen nog binnen de Democratische Partij een oppositiebeweging, die hevig anti-USSR was en de détente van Nixon en Kissinger met de USSR afwees. Neocon-zakenlui stelden enorme geldsommen beschikbaar voor neocon-denktanks en -tijdschriften. In 1973 vroegen de Straussianen dat de VS druk zou uitoefenen op de USSR om Sovjetjoden te laten emigreren. Minister van Buitenlandse Zaken Kissinger – nochtans zelf een jood – vond echter dat de situatie der Sovjetjoden niets met Amerika’s belangen van doen had en weigerde dan ook de USSR hierop aan te spreken. De Democratische senator Henry Jackson (1912-1983) ondergroef de détente door het Jackson-Vanik-amendement van 1974, dat détente afhankelijk maakte van de bereidheid der USSR om Sovjetjoden te laten emigreren. Jackson werd in de Democratische Partij bekritiseerd vanwege zijn nauwe banden met de wapenindustrie en zijn steun voor de Vietnamoorlog en voor Israël. Voor dit laatste kreeg hij tevens aanzienlijke financiële steun van Amerikaanse joden. Diverse medewerkers van Jackson, zoals Elliot Abrams, Richard Perle (°1941), Benjamin Wattenberg (°1933) en Wolfowitz, zouden later leidinggevende neocons worden.

Kissinger was ook niet opgezet met de aanhoudende Israëlische verzoeken voor Amerikaanse steun en noemde de Israëlische regering “a sick bunch”: “We have vetoed 8 resolutions for the past years, given them 4 billion dollar in aid (…) and we still are treated as if we have done nothing for them”. Uit diverse bandopnames van het Witte Huis uit 1971 blijkt dat ook president Nixon ernstige twijfels had over de Israëllobby in Washington en over Israël.

Kissinger weerhield er Israël tijdens de Yom Kippoeroorlog van 1973 van om het omsingelde Egyptische 3de Leger in de Sinaï te vernietigen. Toen ook de USSR zijn pro-Arabische retoriek niet durfde hardmaken, kon hij Egypte uit het Sovjetkamp losweken en omvormen tot een bondgenoot der VS, wat een ernstige verzwakking van de Sovjetinvloed in het Nabije Oosten betekende.

Nixon zette ondertussen zijn sociale hervormingen voort. Zo voerde hij in februari 1974 een ziekteverzekering in op basis van werkgevers- en werknemersbijdragen. Hij diende echter in augustus 1974 af te treden vanwege het Watergate-schandaal, dat begon in juni 1972 en bestond uit een meer dan 2 jaar aanhoudende reeks sensationele media-‘onthullingen’ die diverse Republikeinse regeringsfunctionarissen en uiteindelijk president Nixon zelf in zeer ernstige moeilijkheden brachten.

In het bijzonder de krant Washington Post bevuilde het blazoen van de regering-Nixon aanzienlijk: de redacteuren Howard Simons (1929-1989) en Harry Rosenfeld (°1929) organiseerden al in een heel vroeg stadium de buitengewone berichtgeving over wat het Watergate-schandaal zou worden en zetten de journalisten Bob Woodward (°1943) en Carl Bernstein (°1944) op de zaak. Onder het goedkeurend oog van hoofdredacteur Benjamin Bradlee (°1921) suggereerden Woodward en Bernstein op basis van anonieme bronnen talloze verdachtmakingen tegen de regering-Nixon. Rosenfeld kwam uit een familie van Duitse joden die zich in 1939 in de Bronx, New York vestigden. Bernsteins joodse ouders waren lid van de Communist Party of America en werden gedurende 30 jaar geschaduwd door het FBI wegens subversieve activiteiten, waardoor zij een FBI-dossier van meer dan 2.500 bladzijden hadden. Woodward wordt al decennia beschuldigd van overdrijvingen en verzinsels in zijn verslaggeving, vooral inzake zijn anonieme bronnen over het Watergate-schandaal. 

Door dit media-offensief tegen de regering-Nixon werd een intensief gerechtelijk onderzoek gevoerd en richtte de Senaat zelfs een onderzoekscommissie op die overheidsmedewerkers begon te dagvaarden. Nixon diende bijgevolg in 1973 diverse topmedewerkers te ontslaan en kwam uiteindelijk zelf onder vuur te liggen, hoewel hij niets te maken had met de inbraak en de smeergeldaffaire die aan de basis van het Watergate-schandaal lagen. Vanaf april 1974 werd openlijk gespeculeerd over de afzetting van Nixon en toen dit in de zomer van 1974 effectief dreigde te gebeuren, nam hij op 9 augustus zelf ontslag. Minister van Buitenlandse Zaken Kissinger voorspelde tijdens deze laatste dagen dat de geschiedschrijving Nixon zou herinneren als een groot president en dat het Watergate-schandaal slechts een voetnoot zou blijken te zijn.

nix254361.jpgNixon werd opgevolgd door vicepresident Gerald Ford (1913-2006). De neocons oefenden aanzienlijke druk uit op Ford om George Bush sr. (°1924) als nieuwe vicepresident aan te stellen, doch Ford ontstemde hen door voor de gematigder Nelson Rockefeller (1908-1979), ex-gouverneur van de staat New York, te kiezen. Daar ondanks Nixons aftreden het parlement en de media er bleven naar streven om hem voor het gerecht te brengen, verleende Ford in september 1974 een presidentieel pardon aan Nixon voor diens vermeende rol in het Watergate-schandaal. Ondanks de enorme impact van dit schandaal werden de wortels ervan nooit blootgelegd. Nixon bleef tot zijn dood in 1994 zijn onschuld volhouden, hoewel hij wel beoordelingsfouten in de aanpak van het schandaal toegaf. De resterende 20 jaar van zijn leven zou hij besteden aan het herstel van zijn zwaar gehavende imago.

In oktober 1974 werd Nixon getroffen door een levensbedreigende vorm van flebitis, waarvoor hij geopereerd diende te worden. President Ford kwam hem bezoeken in het ziekenhuis, maar de Washington Post – opnieuw – vond het nodig om de zwaar zieke Nixon te bespotten. In het voorjaar van 1975 verbeterde Nixons gezondheid en begon hij aan zijn memoires te werken, hoewel zijn bezittingen opgevreten werden door onder meer hoge advocatenkosten. Op een bepaald moment had ex-president Nixon nog amper 500 dollar op zijn bankrekening staan. Vanaf augustus 1975 verbeterde zijn financiële toestand door een reeks interviews voor een Brits televisieprogramma en door de verkoop van zijn buitenverblijf. Zijn in 1978 verschenen autobiografie ‘RN: The Memoirs of Richard Nixon’ werd een bestseller.

Chinese staatsleiders als Mao Zedong en Deng Xiaoping bleven Nixon nog jarenlang dankbaar voor de verbeterde relaties met de VS en nodigden hem herhaaldelijk uit naar China. Nixon slaagde er pas halfweg de jaren 1980 in om zijn geschonden reputatie enigszins te herstellen na druk in de media becommentarieerde reizen naar het Nabije Oosten en de USSR.

President Ford en Kissinger zetten Nixons détente voort door onder meer de Helsinki-Akkoorden te sluiten met de USSR. En toen Israël bleef weigeren om vrede te sluiten met Egypte, schortte Ford in 1975 onder hevig protest der neocons gedurende 6 maanden alle Amerikaanse militaire en economische steun aan Israël op. Dit was een waar dieptepunt in de Israëlisch-Amerikaanse relaties.

4. De opmars van het neoconservatisme

Neocons als stafchef van het Witte Huis Donald Rumsfeld (°1932), presidentieel adviseur Dick Cheney (°1941), senator Jackson en diens medewerker Paul Wolfowitz duidden tijdens de regering-Ford (1974-1977) de USSR aan als ‘het Kwade’, ook al stelde de CIA dat er géén bedreiging uitging van de USSR en er geen enkel bewijs voor te vinden was. De CIA werd dan ook verweten – onder meer door de Straussiaanse neocon-hoogleraar Albert Wohlstetter (1913-1997) – dat het eventuele bedreigende intenties van de USSR onderschatte.

De Republikeinse Partij verloor door het Watergate-schandaal zwaar bij de parlementsverkiezingen van november 1974, waardoor de neocons de kans kregen om meer invloed te verwerven in de regering. Toen William Colby (1920-1996), hoofd van de CIA, bleef weigeren om een ad hoc studiegroep van externe experten het werk van zijn analisten te laten overdoen, ijverde Rumsfeld in 1975 met succes bij president Ford voor een grondige herschikking van de regering. Op 4 november 1975 werden in dit ‘Halloween Massacre’ diverse gematigde ministers en topambtenaren vervangen door neocons. Onder meer Colby werd vervangen door Bush sr. als hoofd van de CIA, Kissinger bleef minister van Buitenlandse Zaken maar verloor zijn functie van nationaal veiligheidsadviseur aan generaal Brent Scowcroft (°1925), James Schlesinger werd opgevolgd door Rumsfeld als minister van Defensie, Cheney kreeg Rumsfelds vrijgekomen plaats van stafchef van het Witte Huis en John Scali stond zijn plaats als ambassadeur bij de VN af aan Daniel Moynihan (1927-2003). Vicepresident Rockefeller kondigde tevens onder druk der neocons aan dat hij niet zou opkomen als running mate van Ford bij de presidentsverkiezingen van 1976.

Het nieuwe CIA-hoofd Bush sr. vormde de anti-USSR studiegroep Team B onder leiding van de joodse hoogleraar Russische geschiedenis Richard Pipes (°1923) om de intenties der USSR te ‘herbestuderen’. Alle leden van Team B waren a priori al anti-USSR gezind. Pipes nam op aanraden van Richard Perle Wolfowitz op in Team B. Het zwaar omstreden rapport uit 1976 van deze studiegroep beweerde “een ononderbroken streven van de USSR naar wereldhegemonie” en “een falen der inlichtingendiensten” vastgesteld te hebben.

Achteraf bleek Team B op alle vlakken volkomen fout geweest te zijn. De USSR had immers helemaal geen “toenemend BNP waarmee het zich steeds meer wapens aanschafte”, maar verzonk langzaam in economische chaos. Ook een vermeende vloot niet door radar detecteerbare kernonderzeeërs heeft nooit bestaan. Door deze pure verzinsels praatten de Straussianen de VS bijgevolg een fictieve bedreiging door ‘het Kwade’ aan. Team B’s rapport werd gebruikt om de massale (en onnodige) investeringen in bewapening te rechtvaardigen, die begonnen op het einde der regering-Carter (1977-1981) en explodeerden tijdens de regering-Reagan (1981-1989).

In de aanloop naar de presidentsverkiezingen van 1976 schoven de neocons ex-gouverneur van Californië én ex-Democraat (!) Ronald Reagan (1911-2004) naar voor als alternatief voor Ford, die onder meer zijn détente tegenover de USSR en het opschorten van de steun aan Israël werd verweten. Desondanks slaagde Ford er toch in om zich tot Republikeins presidentskandidaat te laten aanduiden. In de eigenlijke presidentsverkiezing verloor hij echter tegen de Democraat Jimmy Carter (°1924).

nathan-glazer-paperback-cover-art.jpgBinnen de door neocons geïnfiltreerde Republikeinse Partij kwam in de jaren 1970 de denktank American Enterprise Institute op. Deze telde invloedrijke neocon-intellectuelen als Nathan Glazer (°1924), Irving Kristol, Michael Novak (°1933), Benjamin Wattenberg en James Wilson (°1931). Zij beïnvloedden de traditioneel-conservatieve achterban der Republikeinen, waardoor het groeiende protestantse fundamentalisme aansloot bij het neoconservatisme. De protestant Reagan werd hierdoor in 1981 president en benoemde direct een reeks neocons (zoals John Bolton, Rumsfeld, Wolfowitz, Doug Feith, William Kristol, Lewis Libby en Elliot Abrams). Bush sr. werd vicepresident.

In plaats van détente kwam er nu een agressief buitenlands en fel anti-USSR beleid, dat sterk steunde op de Kirkpatrick-doctrine die de ex-marxiste en ex-Democrate (!) Jeane Kirkpatrick (1926-2006) in 1979 in haar spraakmakende artikel ‘Dictatorships and Double Standards’ in Commentary beschreef. Dit behelsde dat hoewel de meeste regeringen in de wereld autocratieën zijn én dat ook altijd waren, het mogelijk zou zijn om die op lange termijn te democratiseren. Deze Kirkpatrick-doctrine moest vooral dienen om de steun aan pro-Amerikaanse dictaturen in de Derde Wereld te rechtvaardigen.

Veel immigranten uit het Oostblok werden actief in de neocon-beweging. Zij waren eveneens hevige tegenstanders van détente met de USSR en beschouwden het progressisme als superieur. Podhoretz bekritiseerde bovendien in het begin der jaren 1980 de voorstanders van détente zeer scherp.

De Amerikaanse bevolking werd nu een nog grotere Sovjetbedreiging aangepraat: de USSR zou een internationaal terreurnetwerk sturen en dus achter de terreuraanslagen in de hele wereld zitten. Opnieuw deed de CIA dit af als onzin, maar verspreidde toch de propaganda van het “internationale Sovjet-terreurnetwerk”. Bijgevolg moest de VS reageren. De neocons werden nu democratische revolutionairen: de VS zou internationaal krachten steunen om de wereld te veranderen. Zo werden in de jaren 1980 de Afghaanse mudjaheddin zwaar gesteund in hun strijd tegen de USSR en de Nicaraguaanse Contra’s tegen de sandinistische regering-Ortega. Daarnaast startte de VS een wapenwedloop met de USSR, die echter tot grote begrotingstekorten en een stijgende overheidsschuld leidde: Reagans defensiebeleid deed immers de defensie-uitgaven met 40% stijgen in 1981-1985 en verdriedubbelde het begrotingstekort.

De opkomst der neocons leidde tot een jarenlange Kulturkampf in de VS. Zij verwierpen immers het schuldgevoel over de nederlaag in Vietnam, evenals Nixons buitenlandse beleid. Daarnaast ontstond er verzet tegen een actief internationaal optreden der VS en tegen de vereenzelviging van de USSR met ‘het Kwade’. Reagans buitenlands beleid werd bekritiseerd als agressief, imperialistisch en oorlogszuchtig. Bovendien werd de VS in 1986 door het Internationaal Gerechtshof veroordeeld voor oorlogsmisdaden tegen Nicaragua. Ook veel Centraal-Amerikanen veroordeelden Reagans steun aan de Contra’s en noemden hem een overdreven fanaticus die bloedbaden, martelingen en andere gruwelen over het hoofd zag. De Nicaraguaanse president Ortega gaf ooit aan te hopen dat God Reagan zou vergeven voor zijn “vuile oorlog tegen Nicaragua”.

Ook in de regering-Bush sr. (1989-1993) beïnvloedden neocons het buitenlands beleid. Bijvoorbeeld Dan Quayle (°1947) was toen vicepresident en Cheney minister van Defensie met Wolfowitz als medewerker. Wolfowitz verzette zich in 1991-1992 tegen Bush’ beslissing om het Iraakse regime niet af te zetten na de Golfoorlog van 1990-1991. Hij en Lewis Libby (°1950) stelden in 1992 in een rapport aan de regering ‘preventieve’ aanvallen om “de aanmaak van massavernietigingswapens te voorkomen” – tóen reeds! – en hogere defensie-uitgaven voor. De VS kampte door Reagans bewapeningswedloop echter met een enorm begrotingstekort.

Tijdens de regering-Clinton (1993-2001) werden de neocons verdreven naar de denktanks, waar een twintigtal neocons regelmatig samenkwam, onder meer om over het Nabije Oosten te praten. Een door Richard Perle geleidde neocon-studiegroep met onder meer Doug Feith en David Wurmser stelde in 1996 het betwiste rapport ‘A Clean Break: A New Strategy for Securing the Realm’ op. Dit adviseerde de net aangestelde Israëlische premier Benjamin Netanyahu een agressief beleid tegenover zijn buren: stopzetting van de vredesonderhandelingen met de Palestijnen, afzetting van Saddam Hoessein in Irak en ‘preventieve’ aanvallen tegen de Libanese Hezbollah, Syrië en Iran. Israël moest dus volgens dit rapport streven naar een grondige destabilisering van het Nabije Oosten om zijn strategische problemen op te lossen, doch Israël kon zo’n enorme ondernemingen niet aan.

In 1998 schreef de neocon-denktank Project for the New American Century een brief aan president Clinton om Irak binnen te vallen. Deze brief was ondertekend door een reeks vooraanstaande neocons: Elliott Abrams, Richard Armitage, John Bolton, Zalmay Khalilzad, William Kristol, Richard Perle, Donald Rumsfeld, Paul Wolfowitz en Robert Zoellick. Dit toont nogmaals aan dat deze ideeën bij het aantreden van de regering-Bush jr. zeker niet uit het niets kwamen.

De obsessie der neocons voor het Nabije Oosten is te herleiden tot hun liefde voor Israël. Veel neocons zijn immers van joodse afkomst en voelen zich verbonden met Israël en met de partij Likoed. De neocons menen verder dat in de unipolaire wereld van na de Koude Oorlog de VS zijn militaire macht moet gebruiken om zelf niet bedreigd te worden en om de parlementaire democratie en het kapitalisme te verspreiden. Ook het begrip ‘regime change’ komt van hen.

Hoewel de presidenten Reagan en Bush sr. al neocon-ideeën overnamen, triomfeerde het neoconservatisme pas echt onder president George Bush jr. (°1946), wiens buitenlands en militair beleid volledig gedomineerd werd door neocons. Tijdens de zomer van 1998 ontmoette Bush jr. op voorspraak van Bush sr. diens voormalige adviseur voor Sovjet- en Oost-Europese Zaken Condoleeza Rice op het landgoed van de familie Bush in Maine. Dit leidde er toe dat Rice Bush jr. zou adviseren inzake buitenlands beleid tijdens zijn verkiezingscampagne. Hetzelfde jaar werd ook Wolfowitz aangetrokken. Begin 1999 vormde zich een volwaardige adviesgroep voor buitenlands beleid, die grotendeels afkomstig was uit de regeringen-Reagan en -Bush sr. De door Rice geleide groep omvatte verder Richard Armitage (ex-ambassadeur en ex-geheim agent), Robert Blackwill (ex-adviseur voor Europese en Sovjetzaken), Stephen Hadley (ex-adviseur voor defensie), Lewis Libby (ex-medewerker van de ministeries van Buitenlandse Zaken en Defensie), Richard Perle (adviseur voor defensie), George Schultz (ex-adviseur van president Eisenhower, ex-minister van Arbeid, Financiën en Buitenlandse Zaken, hoogleraar en zakenman), Paul Wolfowitz (ex-medewerker van de ministeries van Buitenlandse Zaken en Defensie), Dov Zakheim (ex-adviseur voor defensie), Robert Zoellick (ex-adviseur voor en ex-viceminister van Buitenlandse Zaken). Bush jr. wou op deze manier zijn gebrek aan buitenlandse ervaring ondervangen. Deze adviesgroep voor buitenlands beleid kreeg tijdens de verkiezingscampagne in 2000 de naam ‘Vulcans’ toebedeeld.

Na Bush’ verkiezingsoverwinning kregen bijna alle Vulcans belangrijke functies in zijn regering: Condoleeza Rice (nationaal veiligheidsadviseur en later Minister van Buitenlandse Zaken), Richard Armitage (viceminister van Buitenlandse Zaken), Robert Blackwill (ambassadeur en later veiligheidsadviseur), Stephen Hadley (veiligheidsadviseur), Lewis Libby (stafchef van vicepresident Cheney), Richard Perle (bleef adviseur voor defensie), Paul Wolfowitz (viceminister van Defensie en later voorzitter van de Wereldbank), Dov Zakheim (opnieuw adviseur voor defensie), Robert Zoellick (presidentieel vertegenwoordiger voor Handelsbeleid en later viceminister van Buitenlandse Zaken).

Ook andere neocons kregen hoge functies: Cheney werd vicepresident, terwijl Rumsfeld opnieuw minister van Defensie, John Bolton (°1948) viceminister van Buitenlandse Zaken, Elliot Abrams lid van de National Security Council en Doug Feith (°1953) presidentieel defensie-adviseur werden. Hierdoor was het Amerikaanse buitenlandse en militaire beleid volledig afgestemd op de geopolitieke belangen van Israël. Wolfowitz, Cheney en Rumsfeld waren de drijvende krachten achter de zogenaamde ‘Oorlog tegen het terrorisme’, die leidde tot de invasies van Afghanistan en van Irak.

Met het ‘Clean Break’-rapport uit 1996 (cfr. supra) was reeds 5 jaar vóór het aantreden van de regering-Bush jr. de blauwdruk van diens buitenlands beleid al ontworpen. Bovendien waren de 3 voornaamste auteurs van dit rapport – Perle, Feith en Wurmser – actief binnen deze regering als adviseur. Een herstructurering van het Nabije Oosten leek nu een stuk realistischer. De neocons stelden het voor alsof de belangen van Israël en de VS samenvielen. Het belangrijkste onderdeel van het rapport was de verwijdering van Saddam Hoessein als de eerste stap in de omvorming van het Israël-vijandige Nabije Oosten in een meer pro-Israëlische regio.

Diverse politieke analisten, waaronder de paleoconservatief Patrick Buchanan, wezen op de sterke overeenkomsten tussen het ‘Clean Break’-rapport en de 21ste eeuwse feiten: in 2000 blies de Israëlische leider Sharon de Oslo-akkoorden met de Palestijnen op door zijn provocatieve bezoek aan de Tempelberg, in 2003 bezette de VS Irak, in 2006 voerde Israël een (mislukte) oorlog tegen de Hezbollah en in 2011 werd Syrië ernstig bedreigd door Westerse sancties en door de VS gesteunde terreurgroepen. En daarnaast is er de aanhoudende oorlogsdreiging tegen Iran.

neocwar23102_1107639552_8926_n.jpgVanaf 2002 beweerde president Bush jr. dat een uit Irak, Iran en Noord-Korea bestaande ‘As van het Kwade’ een gevaar voor de VS betekende. Dit moest bestreden worden door ‘preventieve’ oorlogen. De Straussianen waren van plan om in een eerste fase (hervorming van het Nabije Oosten) Afghanistan, Irak en Iran aan te vallen, in een tweede fase (hervorming van de Levant en Noord-Afrika) Libië, Syrië en Libanon en in een derde fase (hervorming van Oost-Afrika) Somalië en Soedan. Ook Podhoretz somde in Commentary deze reeks aan te vallen landen op. Het principe van een gelijktijdige aanval op Libië en Syrië werd reeds geconcipieerd in de week na de gebeurtenissen van 11 september 2001. Het werd voor het eerst publiekelijk vertolkt door viceminister van Buitenlandse Zaken John Bolton op 6 mei 2002 in zijn toespraak ‘Voorbij de As van het Kwade’. Voormalig NAVO-opperbevelhebber generaal Wesley Clark bevestigde dit nog eens op 2 maart 2007 in een televisie-interview, waarin hij tevens de lijst toonde van landen die achtereenvolgens zouden worden aangevallen door de VS in de volgende jaren.

Bush jr. slaagde er door hevige tegenstand van diverse landen niet in om een resolutie van de VN-Veiligheidsraad tot stand te brengen voor een invasie van Irak. Dit leidde eind 2002 en begin 2003 zelfs tot een diplomatieke crisis. De neocons zagen de Irakoorlog als proeftuin: de VS zou proberen een parlementaire democratie te installeren in Irak om de Arabische vijandschap tegenover Israël te doen afnemen. Podhoretz pleitte in Commentary hevig voor het omverwerpen van Saddam Hoessein en prees president Bush jr., die ook het ABM-wapenbeperkingsverdrag met Rusland opzegde. Door het Amerikaanse fiasco in Irak verloor het neoconservatisme echter zijn invloed, waardoor het de tweede regering-Bush jr. veel minder domineerde.

Het buitenlands beleid van Bush jr. werd internationaal zeer zwaar bekritiseerd, vooral door Frankrijk, Oeganda, Spanje en Venezuela. Het anti-amerikanisme nam tijdens zijn presidentschap dan ook sterk toe. Ook de Democratische ex-president Jimmy Carter bekritiseerde Bush jarenlang voor een onnodige oorlog “gebaseerd op leugens en verkeerde interpretaties”.

In 2007 drong Podhoretz er op aan dat de VS Iran zou aanvallen, hoewel hij goed besefte dat dit het anti-amerikanisme in de hele wereld exponentieel zou doen toenemen.

5. Enkele neocon-denktanks

Neocons willen de parlementaire democratie en het kapitalisme internationaal verspreiden, óók in onstabiele regio’s en óók door middel van oorlog. Het American Enterprise Institute (AEI), de Heritage Foundation (HF) en het Project for the New American Century (PNAC) zijn hierbij de voornaamste denktanks.

5.1. American Enterprise Institute (AEI)

Het in 1943 opgerichte AEI streeft naar inkrimping van overheidsdiensten, een vrije markt, liberale democratie en een actief buitenlands beleid. Deze denktank werd gesticht door toplui van grote ondernemingen (onder meer Chemical Bank, Chrysler en Paine Webber) en wordt gefinancierd door bedrijven, stichtingen en particulieren. Tot op heden bestaat de raad van bestuur van het AEI uit toplui van multinationals en financiële ondernemingen, onder meer AllianceBernstein, American Express Company, Carlyle Group, Crow Holdings en Motorola.

 

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Tot de jaren 1970 had het AEI weinig invloed in de Amerikaanse politiek. In 1972 startte het AEI echter met een onderzoeksafdeling en in 1977 deed de toetreding van ex-president Gerald Ford diverse toplui uit zijn regering in het AEI belanden. Ford bezorgde het AEI ook internationale invloed. Tevens begonnen diverse prominente neocons, zoals Irving Kristol, Gertrude Himmelfarb, Michael Novak, Benjamin Wattenberg en James Wilson, toen voor het AEI te werken. Tegelijk namen de financiële middelen en het personeelsbestand van het AEI exponentieel toe.

In de jaren 1980 traden diverse AEI-medewerkers in dienst van de regering-Reagan, waar zij een hard anti-USSR standpunt bepleitten. In de periode 1988-2000 versterkte het AEI zich met onder meer John Bolton, Lynne Cheney (echtgenote van Dick Cheney), Newt Gingrich, Frederick Kagan (zoon van PNAC-medestichter Donald Kagan) en Richard Perle, terwijl de financiële middelen verder toenamen.

Het AEI werd vooral sinds het aantreden van de regering-Bush jr. belangrijk. Diverse AEI-medewerkers maakten immers deel uit van of werkten achter de schermen voor deze regering. Ook andere regeringsmedewerkers onderhielden goede contacten met het AEI. Deze denktank besteedde steeds veel aandacht aan het Nabije Oosten en was dan ook nauw betrokken bij de voorbereiding van de invasie van Irak en de daaropvolgende burgeroorlog. Daarnaast viseerde het AEI ook Iran, Noord-Korea, Rusland, Syrië, Venezuela en bevrijdingsbewegingen als Hezbollah. Tegelijk werd gepleit voor nauwere banden met landen met gelijkaardige belangen, zoals Australië, Colombia, Georgië, Groot-Brittannië, Israël, Japan, Mexico en Polen.

5.2. Heritage Foundation (HF)

De HF werd in 1973 opgericht door Joseph Coors (1917-2003), Edwin Feulner (°1941) en Paul Weyrich (1942-2008) uit ontevredenheid over Nixons beleid. Zij wilden hiermee nadrukkelijk het overheidsbeleid in een andere richting sturen. De ondernemer Coors was geldschieter van de Californische gouverneur en latere Amerikaanse president Reagan. Hij voorzag met 250.000 dollar tevens het eerste jaarbudget van de nieuwe denktank. De liberaal-katholieken Feulner en Weyrich waren adviseurs van Republikeinse parlementsleden. In 1977 werd de invloedrijke Feulner hoofd van de HF. Door het uitbrengen van beleidsadviezen – toen een volkomen nieuwe tactiek in het wereldje van Washingtons denktanks – wekte hij nationale interesse voor de HF.

 

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De HF was een belangrijke motor achter de opkomst van het neoconservatisme en focust vooral op economisch liberalisme. Met ‘erfgoed’ (heritage) wordt het joods-protestantse gedachtegoed en het liberalisme bedoeld. Deze denktank promoot dan ook de vrije markt, inkrimping van overheidsdiensten, individualisme en een sterke defensie. De HF wordt gefinancierd door bedrijven, stichtingen en particulieren.

De regering-Reagan werd sterk beïnvloed door ‘Mandate for Leadership’, een boek van de HF uit 1981 over inkrimping van overheidsdiensten. Ook ging de VS onder invloed van de HF actief anti-USSR verzetsgroeperingen in de hele wereld en Oostblokdissidenten ondersteunen. Het begrip ‘Rijk van het Kwade’ waarmee de USSR in deze periode omschreven werd, komt eveneens van de HF.

De HF ondersteunde tevens krachtig het buitenlands beleid van president Bush jr. en diens invasie van Irak. Diverse HF-medewerkers oefenden voorts functies uit in zijn regering, zoals Paul Bremer (°1941) die gouverneur van het bezette Irak werd. Eind 2001 richtte de HF de Homeland Security Task Force op, die de contouren uittekende voor het nieuwe ministerie van Binnenlandse Veiligheid.

Ook heden blijft de HF nog steeds één der invloedrijkste Amerikaanse denktanks. Zo keurde de HF in 2010 de hernieuwing van het START-wapenbeperkingsverdrag tussen de VS en Rusland af.

5.3. Project for the New American Century (PNAC)

Het PNAC werd in 1997 opgericht door het New Citizenship Project en heeft de internationale hegemonie der VS tot doel. Het wil dit bereiken door militaire kracht, diplomatie en morele principes. Het 90 bladzijden tellende PNAC-rapport ‘Rebuilding America’s Defenses’ uit september 2000 stelde de afwezigheid vast van een “catastrophic and catalyzing event like a new Pearl Harbor” en noemde tevens 4 militaire doeleinden: het beschermen van de VS, het overtuigend winnen van meerdere oorlogen, optreden als internationale politieagent en hervorming van het leger. Het PNAC lobbyde voor deze doelstellingen zeer intensief bij Amerikaanse en Europese politici.

Onder de 25 oprichters van het PNAC bevonden zich onder meer John Bolton (topambtenaar onder Reagan en Bush sr.), Jeb Bush (gouverneur van Florida en broer van president Bush jr.), Dick Cheney (stafchef van het Witte Huis onder Ford en minister van Defensie onder Bush sr.), Elliot Cohen (hoogleraar politicologie), Midge Decter (journaliste, schrijfster en echtgenote van Podhoretz), Steve Forbes (hoofd van Forbes Magazine), Aaron Friedberg (hoogleraar internationale politiek), Francis Fukuyama (hoogleraar filosofie, politicologie en sociologie), Donald Kagan (hoogleraar geschiedenis), Zalmay Khalilzad (medewerker van de ministeries van Buitenlandse Zaken onder Reagan en van Defensie onder Bush sr.), William Kristol (hoofdredacteur van het neocon-blad The Weekly Standard), John Lehman (staatssecretaris voor de Marine onder Reagan en zakenman), Lewis Libby (medewerker van de ministeries van Buitenlandse Zaken onder Reagan en van Defensie onder Bush sr.), Norman Podhoretz (hoofdredacteur van het neocon-blad Commentary), Dan Quayle (vicepresident onder Bush sr.), Donald Rumsfeld (stafchef van het Witte Huis en minister van Defensie onder Ford, presidentieel adviseur onder Reagan en adviseur bij het ministerie van Defensie onder Bush sr.) en Paul Wolfowitz (medewerker van het ministerie van Defensie onder Ford en adviseur voor de ministeries van Buitenlandse Zaken onder Reagan en van Defensie onder Bush sr.). Later traden ook Richard Perle (adviseur bij het ministerie van Defensie) en George Weigel (bekende progressief-katholieke publicist en politiek commentator) toe.

Het PNAC is een zeer omstreden organisatie omdat het dominantie van de wereld, de ruimte en het internet door de VS in de 21ste eeuw voorstaat. Tegenreactie kwam er met het BRussels Tribunal en From the Wilderness. Het burgerinitiatief BRussels Tribunal werd in 2004 opgericht door onder meer cultuurfilosoof Lieven De Cauter (KULeuven) en verzet zich tegen het buitenlands beleid van de VS. Het weest dan ook het PNAC en de Amerikaanse bezetting van Irak af. BRussels Tribunal klaagde tevens de moordcampagne tegen Iraakse academici en de vernietiging van Iraks culturele identiteit door het Amerikaanse leger aan. From the Wilderness meent dat het PNAC de wereld wil veroveren en dat de aanslagen van 11 september 2011 opzettelijk werden toegelaten door leden der Amerikaanse regering met het oog op de verovering van Afghanistan en Irak en het inperken der vrijheden in de VS.

In zijn bekende boek ‘The End of History and the Last Man’ uit 1992 poneerde hoogleraar en PNAC-medestichter Francis Fukuyama dat na de teloorgang der USSR de geschiedenis geëindigd was en voortaan het kapitalisme en parlementaire democratieën zouden triomferen. Dit boek was voor de regering-Bush jr. een rechtvaardiging voor de invasie van Irak en tevens een der voornaamste inspiratiebronnen van het PNAC. Fukuyama klaagde echter in zijn boek ‘America at the Crossroads: Democracy, Power and the Neoconservative Legacy’ uit 2006 de machthebbers in het Witte Huis aan. Hij stelde dat de VS door de Irakoorlog internationaal aan geloofwaardigheid en autoriteit inboette. Wereldwijd en vooral in het Nabije Oosten werd het anti-amerikanisme er sterk door aangewakkerd. Bovendien had de VS geen stabiliseringsplan voor het bezette Irak. Fukuyama stelt tevens dat de retoriek van de regering-Bush jr. over de “internationale oorlog tegen het terrorisme” en over de “islamitische bedreiging” zwaar overdreven is. Toch blijft Fukuyama een overtuigde neocon die wereldwijde democratisering onder leiding van de VS nastreeft. Wel verweet hij de regering-Bush jr. haar unilaterale werkwijze en haar ‘preventieve’ oorlogsvoering om de liberale democratie te verspreiden. De voordien door de VS toegepaste regimewissels werden daardoor veronachtzaamd. Fukuyama wil daarom het neocon-buitenlandbeleid voortzetten op een bedachtzame wijze die geen vrees of anti-amerikanisme opwekt bij andere landen.

6. Een aantal neocon-topfiguren

Elliot Abrams werd in 1948 geboren in een joods gezin in New York en is de schoonzoon van Norman Podhoretz. Abrams werkte als adviseur inzake buitenlands beleid voor de Republikeinse presidenten Reagan en Bush jr. Tijdens de regering-Reagan raakte hij in opspraak door het verborgen houden van de wreedheden van pro-Amerikaanse regimes in Centraal-Amerika en van de Contra’s in Nicaragua. Abrams werd uiteindelijk veroordeeld voor het achterhouden van informatie en het afleggen van valse verklaringen aan het Amerikaanse parlement. Tijdens de regering-Bush jr. was hij presidentieel adviseur voor het Nabije Oosten en Noord-Afrika en inzake de wereldwijde verspreiding van democratie. Volgens de Britse krant The Observer was Abrams ook betrokken bij de mislukte couppoging tegen de Venezolaanse president Hugo Chavez in 2002.

De in 1953 geboren Jeb Bush stamt uit de rijke protestantse ondernemersfamilie Bush, die ook de presidenten Bush sr. (zijn vader) en Bush jr. (zijn broer) voortbracht. Jeb Bush was in 1997 medestichter van het Project for the New American Century. In 1999-2007 was hij gouverneur van Florida met de steun van zowel de Cubaanse als de niet-Cubaanse Latino’s, evenals van de joodse gemeenschap in Florida.

De protestantse zionist Dick Cheney werd in 1941 geboren in Nebraska. Na studies aan de Yale University en de University of Wisconsin begon hij in 1969 te werken onder presidentieel medewerker Donald Rumsfeld. In de volgende jaren bekleedde Cheney diverse andere functies in het Witte Huis om in 1974 adviseur van president Ford te worden. In 1975 werd hij stafchef van het Witte Huis.

Als minister van Defensie in de regering-Bush sr. (1989-1993) leidde Cheney de Golfoorlog van 1990-1991 tegen Irak en installeerde daarbij militaire bases in Saoedi-Arabië. Na 1993 engageerde hij zich in het American Enterprise Institute en in het Jewish Institute for National Security Affairs. In 1995-2000 stond Cheney aan het hoofd van de energiereus Halliburton.

 

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Onder Bush jr. was Cheney in 2000-2008 vicepresident en kon tevens Rumsfeld tot minister van Defensie laten benoemen. Hij slaagde er echter niet in om Wolfowitz de leiding van de CIA te bezorgen (cfr. infra). Om de oorlogen in Afghanistan en Irak te rechtvaardigen droeg Cheney aanzienlijk bij aan de ontwikkeling van het concept ‘Oorlog tegen het Terrorisme’ en aan de valse beschuldigingen van massavernietigingswapens. Cheney was de machtigste en invloedrijkste vicepresident ooit in de Amerikaanse geschiedenis. Hij en Rumsfeld ontwikkelden tevens een martelprogramma voor krijgsgevangenen. Cheney beïnvloedde ook de belastingheffing en de begroting enorm. Na zijn aftreden bekritiseerde hij het veiligheidsbeleid van de regering-Obama sterk.

Doug Feith werd in 1953 geboren in Philadelphia als zoon van de zionistische joodse zakenman Dalck Feith, die in 1942 van Polen naar de VS emigreerde. Feith werd na studies aan de Harvard University en de Georgetown University hoogleraar veiligheidsbeleid aan deze laatste universiteit. Daarnaast schreef hij zeer pro-Israëlische bijdragen voor onder meer Commentary en de Wall Street Journal. Feith kantte zich hevig tegen de détente met de USSR, het ABM-wapenbeperkingsverdrag en het Camp David-vredesakkoord tussen Egypte en Israël. Hij verdedigt voorts intensief de Amerikaanse steun aan Israël.

Feith behoorde in 1996 tot de opstellers van het omstreden rapport ‘A Clean Break: A New Strategy for Securing the Realm’, dat agressieve beleidsaanbevelingen formuleerde voor toenmalig Israëlisch premier Netanyahu. In 2001 werd Feith benoemd tot defensie-adviseur van president Bush jr. In 2004 werd hij door het FBI ondervraagd op verdenking van het doorspelen van geheime informatie aan de zionistische lobbygroep AIPAC. Heden is Feith medewerker van de denktank Jewish Institute for National Security Affairs, die een hecht bondgenootschap tussen de VS en Israël bepleit.

De in 1947 in New Jersey geboren Steve Forbes werd in 1985 door president Reagan benoemd tot hoofd van de CIA-radiozenders Radio Free Europe en Radio Liberty, die tijdens de Koude Oorlog Amerikaanse propaganda uitzonden in diverse talen in het Oostblok. Reagan vergrootte het budget van deze anti-USSR radiozenders en deed hen meer kritiek uiten op de USSR en zijn satellietstaten.

De pro-Israëlische Forbes was in 1997 medestichter van het Project for the New American Century en zetelt tevens in de raad van bestuur van de Heritage Foundation. Hij bepleit vrijhandel, inkrimping van overheidsdiensten, strenge criminaliteitswetgeving, legalisering van drugs, homohuwelijk en inperking van de sociale zekerheid. Heden is hij hoofd van zijn eigen blad Forbes Magazine.

De joodse hoogleraar internationale politiek Aaron Friedberg (°1956) was in 1997 medestichter van het Project for the New American Century. In 2003-2005 was hij adviseur veiligheidszaken en directeur beleidsplanning van vicepresident Cheney.

Nathan Glazer werd in 1924 geboren als zoon van joodse immigranten uit Polen. Hij studeerde in het begin der jaren 1940 aan het City College of New York, dat toen een marxistisch anti-USSR broeinest was. Glazer leerde er diverse uit Oost-Europa afkomstige joodse trotskisten kennen, zoals Daniel Bell (1919-2011), Irving Howe (1920-1993) en Irving Kristol.

Glazer was topambtenaar in de regeringen-Kennedy en –Johnson. In 1964 werd hij hoogleraar sociologie aan de University of California en in 1969 aan de Harvard University. Samen met zijn collega-hoogleraar sociologie Daniel Bell (een der belangrijkste naoorlogse joodse intellectuelen in de VS) en Irving Kristol stichtte Glazer in 1965 het invloedrijke tijdschrift The Public Interest. Glazer was tevens een sterk promotor van het multiculturalisme.

Donald Kagan werd in 1932 geboren in een joods gezin in Litouwen, maar groeide op in Brooklyn, New York. De trotskist Kagan werd in de jaren 1970 een neocon en was in 1997 een der stichters van het Project for the New American Century. Hij was eerst hoogleraar geschiedenis aan de Cornell University en vervolgens aan de Yale University.

De Afghaan Zalmay Khalilzad (° 1951) studeerde aan de American University of Beyrut en aan de University of Chicago. Aan deze laatste universiteit leerde hij de prominente nucleaire strateeg, presidentieel adviseur en hoogleraar Albert Wohlstetter kennen, die hem introduceerde in regeringskringen. Khalilzad is gehuwd met de joodse feministe en politieke analiste Cheryl Benard (°1953). Hij stichtte in Washington DC het internationale zakenadvieskantoor Khalilzad Associates, dat werkt voor bouw- en energiebedrijven.

In 1979-1989 was Khalilzad hoogleraar politieke wetenschappen aan de Columbia University. In 1984 werkte hij voor Wolfowitz op het ministerie van Buitenlandse Zaken en in 1985-1989 was hij regeringsadviseur inzake de Sovjetoorlog in Afghanistan en de Iran-Irakoorlog. In die periode werkte Khalilzad nauw samen met de strateeg Zbigniew Brzezinski, die de Amerikaanse steun aan de Afghaanse mudjaheddin uitgewerkt had. In 1990-1992 werkte hij bij het ministerie van Defensie.

Khalilzad was in 1997 medestichter van het Project for the New American Century. In 2001 was hij adviseur van president Bush jr. en lid van de National Security Council. Khalilzad was ambassadeur in Afghanistan in 2002-2005, in Irak in 2005-2007 en bij de VN in 2007-2009.

De in Oklahoma geboren Jeane Kirkpatrick (1926-2006) studeerde politieke wetenschappen aan de Columbia University en aan het Franse Institut des Sciences Politiques. Onder invloed van haar marxistische grootvader was Kirkpatrick toen lid van de Young People’s Socialist League (de jongerenafdeling van de Socialist Party of America). Aan de Columbia University werd ze sterk beïnvloed door de joodse marxistische hoogleraar politicologie Franz Neumann (1900-1954), die voordien in Duitsland in de SPD actief was geweest.

Vanaf 1967 doceerde Kirkpatrick aan de Georgetown University. In de jaren 1970 trad ze toe tot de Democratische Partij, waar ze nauw samenwerkte met senator Henry Jackson. Kirkpatrick raakte echter ontgoocheld in de Democraten vanwege de détente tegenover de USSR. Haar Kirkpatrick-doctrine, die Amerikaanse steun aan Derde Wereld-dictaturen goedpraatte en beweerde dat dit op lange termijn tot democratie zou kunnen leiden, raakte bekend door haar artikel ‘Dictatorships and Double Standards’ in Commentary in 1979. De Republikeinse president Reagan maakte haar daarom in 1981 lid van de National Security Council en ambassadeur bij de VN. De sterk pro-Israëlische Kirkpatrick verzette zich als ambassadeur bij de VN tegen iedere poging tot oplossing van het Arabisch-Israëlisch conflict. In 1985 nam ze ontslag en werd opnieuw hoogleraar aan de Georgetown University. Daarnaast was Kirkpatrick ook verbonden aan het American Enterprise Institute.

De in 1952 in New York geboren William Kristol is de zoon van de joodse neocon-peetvader Irving Kristol en historica Gertrude Himmelfarb. Kristol doceerde aanvankelijk aan de University of Pennsylvania en aan de Harvard University. In 1981-1989 was hij stafchef van minister William Bennet in de regering-Reagan en in 1989-1993 stafchef van vicepresident Dan Quayle in de regering-Bush sr. Zijn in deze laatste functie verworven bijnaam ‘Dan Quayle’s brain’ geeft aan dat Kristol een aanzienlijke invloed uitoefende.

Kristol is actief in diverse neocon-organisaties. Zo was hij in 1997-2005 voorzitter van het New Citizen Project, waardoor hij in 1997 tevens medestichter van het Project for the New American Century was en uiteraard ook de invasie van Irak verdedigde. Hij is tevens bestuurslid van het Emergency Committee for Israel’s Leadership, een neocon-lobbygroep die weerwerk levert tegen Israël-kritische parlementsleden.

Heden is Kristol politiek commentator bij de televisiezender Fox News en hoofdredacteur van de door hem gestichte neocon-periodiek The Weekly Standard. Hij pleit al jarenlang hevig voor een Amerikaanse aanval op Iran en bekritiseerde in 2010 de “lauwe aanpak van Iran” door president Obama. Ook de Amerikaanse militaire actie tegen Libië in 2011 werd door hem actief gesteund.

De in 1942 in Philadelphia geboren zakenman John Lehman was tijdens de regering-Reagan staatssecretaris voor de Marine (1981-1987). Sindsdien is hij actief in diverse neocon-denktanks, zoals het Project for the New American Century, de Heritage Foundation, het Committee on the Present Danger, …

Lewis Libby (°1950) stamt uit een rijke joodse bankiersfamilie uit Connecticut. Na studies politieke wetenschappen aan de Yale University en rechten aan de Columbia University lanceerde de bevriende Yale-professor Paul Wolfowitz vervolgens zijn advocatencarrière. Libby werkte voor Wolfowitz op het ministerie van Buitenlandse Zaken in 1981-1985 en op het ministerie van Defensie in 1989-1993.

In 1997 was Libby medestichter van het Project for the New American Century. Tijdens de verkiezingscampagne van Bush jr. behoorde hij tot de neocon-adviesgroep Vulcans. In 2001 werd Libby adviseur van president Bush jr., evenals stafchef en adviseur van vicepresident Cheney. Hij werd beschouwd als de meest fervente vertegenwoordiger der Israëllobby in de regering-Bush jr. De Britse minister van Buitenlandse Zaken Jack Straw zei zelfs over Libbys betrokkenheid bij de Israëlisch-Palestijnse onderhandelingen: “It’s a toss-up whether he is working for the Israelis or the Americans on any given day”.

In 2005 nam Libby ontslag nadat hij gedagvaard werd wegens meineed, het afleggen van valse verklaringen en het belemmeren van het gerechtelijk onderzoek in de zaak-Plame. In 2007 werd Libby schuldig bevonden en veroordeeld tot 2,5 jaar gevangenisstraf, 400 uur gemeenschapsdienst en een boete van 250.000 dollar. De gevangenisstraf werd echter door president Bush jr. kwijtgescholden.

De liberaal-katholiek Michael Novak (°1933) is van Slovaakse afkomst. Zijn progressieve geschriften over het Tweede Vaticaans Concilie, dat hij als journalist bijwoonde, werden zeer zwaar bekritiseerd door conservatieve katholieken. Het leverde hem wel de sympathie op van de protestantse theoloog Robert McAfee, die hem in 1965 aan een professoraat aan de Stanford University hielp.

In 1968 werd Novak benoemd aan de State University of New York. In 1973-1976 werkte hij voor de Rockefeller Foundation om daarna hoogleraar aan de Syracuse University te worden. In 1981-1982 zetelde Novak namens de VS in de VN-Commissie voor Mensenrechten. In 1986 leidde hij de Amerikaanse delegatie op de Conferentie voor Veiligheid & Samenwerking in Europa (CVSE). In 1987-1988 was Novak hoogleraar aan de University of Notre Dame. Sinds 1978 is hij ook verbonden aan het American Enterprise Institute. Zijn publicaties handelen over kapitalisme, democratisering en toenadering tussen protestanten en katholieken.

 

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Richard Perle werd in 1941 in een joods gezin in New York geboren, maar groeide op in Californië. Na zijn studies politieke wetenschappen aan de University of Southern California, aan de London School of Economics en aan de Princeton University werkte Perle in 1969-1980 voor de Democratische senator Henry Jackson, voor wie hij het Jackson-Vanik-amendement opstelde dat détente met de USSR afhankelijk maakte van de mogelijkheid tot emigratie voor Sovjetjoden. Perle leidde ook het verzet tegen de ontwapeningsgesprekken van de regering-Carter met de USSR. In 1987 bekritiseerde hij het INF-ontwapeningsverdrag van de regering-Reagan met de USSR, evenals in 2010 de hernieuwing door de regering-Obama van het START-wapenbeperkingsverdrag met Rusland.

Perle werd er regelmatig van beschuldigd in werkelijkheid voor Israël te werken en er zelfs voor te spioneren. Al in 1970 betrapte het FBI hem er op geheime informatie te bespreken met iemand van de Israëlische ambassade. In 1983 lekte uit dat hij aanzienlijke geldsommen ontving om de belangen van een Israëlische wapenproducent te dienen.

Perle werkte in 1987-2004 als adviseur bij het ministerie van Defensie en is lid van diverse neocon-denktanks, zoals het American Enterprise Institute, het Project for the New American Century en het Jewish Institute for National Security Affairs. Hij verdedigde ook vurig de Amerikaanse invasie in Irak en behoorde in 1996 tot de auteurs van het controversiële rapport ‘A Clean Break: A New Strategy for Securing the Realm’, dat beleidsadviezen vervatte voor toenmalig Israëlisch premier Netanyahu.

De omstreden historicus Richard Pipes (° 1923) is de zoon van een joodse zakenman uit Polen. Het gezin Pipes immigreerde in 1940 in de VS. Na zijn studies aan Muskingum College, de Cornell University en de Harvard University doceerde Pipes in 1950-1996 Russische geschiedenis aan de Harvard University. Hij schreef tevens voor Commentary. Tijdens de jaren 1970 bekritiseerde Pipes de détente met de USSR en adviseerde hij senator Henry Jackson. In 1976 leidde Pipes de controversiële studiegroep Team B, die de geopolitieke capaciteiten en doelstellingen der USSR moest herbekijken. In 1981-1982 was hij lid van de National Security Council. Pipes was ook jarenlang lid van de necon-denktank Committee on the Present Danger.

Pipes’ wetenschappelijk werk is echter omstreden in de academische wereld. Critici stellen dat zijn historisch werk louter tot doel heeft om de USSR te bestempelen als het ‘Rijk van het Kwade’. Daarnaast schreef hij voluit over Lenins zogezegde “onuitgesproken veronderstellingen”, terwijl hij volkomen negeerde wat Lenin effectief heeft gezegd. Pipes wordt voorts beschuldigd van het selectief gebruik van documenten: wat in zijn kraam paste, werd uitgebreid beschreven en wat niet in zijn kraam paste, werd gewoon over het hoofd gezien. Ook de Russische schrijver en intellectueel Aleksandr Solzhenitsyn wees Pipes werk af als “de Poolse versie van de Russische geschiedenis”.

Dan Quayle werd in 1947 geboren in Indiana als kleinzoon van de vermogende en invloedrijke krantenmagnaat Eugene Pulliam. Na studies politieke wetenschappen aan de DePauw University en rechten aan de Indiana University zetelde Quayle vanaf 1976 in het Amerikaanse parlement. In 1989-1993 was hij vicepresident onder Bush sr. De investeringsbankier Quayle was in 1997 medestichter van het Project for the New American Century. Hij zetelt verder in diverse raden van bestuur van grote bedrijven en is bestuurder bij de Aozora Bank in Japan. Quayle schrijft ook een column die in diverse Amerikaanse kranten verschijnt.

De in 1932 in Illinois geboren Donald Rumsfeld was in 1954-1957 marinepiloot en vlieginstructeur bij de Amerikaanse marine. Daarna was hij medewerker van 2 parlementsleden (tot 1960) en van een investeringsbank (tot 1962), waarna hij Republikeins parlementslid werd. In 1969-1972 was Rumsfeld presidentieel adviseur van Nixon. In 1973 was hij ambassadeur bij de NAVO in Brussel.

Rumsfeld werd in 1974 stafchef van het Witte Huis onder president Ford. Op zijn instigatie herschikte Ford in november 1975 zijn regering grondig (wat later de naam ‘Halloween Massacre’ kreeg). Rumsfeld werd minister van Defensie. Hij stopte de geleidelijke daling van het defensiebudget en versterkte de nucleaire en conventionele bewapening der VS, waardoor hij Buitenlandminister Kissingers SALT-onderhandelingen met de USSR ondermijnde. Rumsfeld greep het controversiële rapport van Team B uit 1976 aan om kruisraketten en een groot aantal marineschepen te bouwen.

Na het aantreden van de Democratische regering-Carter in 1977 doceerde Rumsfeld kort aan de Princeton University en de Northwestern University in Chicago om daarna topfuncties in het zakenleven op te nemen. Onder Reagan was hij in 1982-1986 presidentieel adviseur voor wapenbeheersing en kernwapens en in 1982-1984 presidentieel gezant voor het Nabije Oosten en het Internationaal Zeerechtverdrag. In de regering-Bush sr. was Rumsfeld in 1990-1993 adviseur bij het ministerie van Defensie. In 1997 was hij medestichter van het Project for the New American Century.

Onder president Bush jr. was Rumsfeld in 2001-2006 opnieuw minister van Defensie, waardoor hij de planning van de invasies van Afghanistan en Irak domineerde. Hij wordt zowel in de VS als internationaal verantwoordelijk geacht voor het opsluiten van krijgsgevangenen zonder bescherming van de Conventies van Genève, evenals voor de daaruit volgende martel- en misbruikschandalen in Abu Ghraib en Guantanamo. In 2009 werd Rumsfeld door de VN-Mensenrechtencommissie zelfs een oorlogsmisdadiger genoemd.

Benjamin Wattenberg werd in 1933 geboren in een joods gezin in New York. In 1966-1968 werkte hij als assistent en speechschrijver voor president Johnson. In 1970 tekende hij met politicoloog, verkiezingsspecialist en presidentieel adviseur Richard Scammon (1915-2001) de strategie uit die de Democraten de overwinning opleverde bij de parlementsverkiezingen van 1970 en die de Republikein Richard Nixon in 1972 opnieuw president maakte. In de jaren 1970 was Wattenberg adviseur van Democratisch senator Henry Jackson. Verder werkte hij als topambtenaar voor de presidenten Carter, Reagan en Bush sr. Heden is hij verbonden aan het American Enterprise Institute.

De hoogleraar politieke wetenschappen James Wilson (°1931) doceerde in 1961-1987 aan de Harvard University, in 1987-1997 aan de University of California, in 1998-2009 aan de Pepperdine University en daarna aan het Boston College. Daarnaast oefende hij diverse functies uit in het Witte Huis en was hij adviseur van enkele Amerikaanse presidenten. Wilson is ook gelieerd aan het American Enterprise Institute.

De toonaangevende neocon Paul Wolfowitz werd in 1943 in Brooklyn, New York geboren als zoon van joodse immigranten uit Polen. Zijn vader was professor statistiek en AIPAC-lid Jacob Wolfowitz (1910-1981), die de Sovjetjoden en Israël actief steunde. Wolfowitz studeerde eerst wiskunde aan de Cornell University in de jaren 1960, waar hij professor Allan Bloom leerde kennen en tevens lid was van de geheime studentengroepering Quil and Dragger. Tijdens zijn studies politieke wetenschappen aan de University of Chicago leerde hij de professoren Leo Strauss en Albert Wohlstetter kennen, evenals zijn medestudenten James Wilson en Richard Perle.

In 1970-1972 doceerde Wolfowitz politieke wetenschappen aan de Yale University, waar Lewis Libby een van zijn studenten was. Daarna was hij medewerker van senator Henry Jackson. In 1976 behoorde Wolfowitz tot de controversiële anti-USSR studiegroep Team B die de analyses der CIA inzake de USSR moest ‘herbestuderen’. In 1977-1980 was Wolfowitz medewerker van het ministerie van Defensie. In 1980 werd hij hoogleraar internationale betrekkingen aan de John Hopkins University.

In de regering-Reagan werd Wolfowitz in 1981 op voorspraak van John Lehman (°1942) medewerker van het ministerie van Buitenlandse Zaken. Hij wees Reagans toenadering tot China ten stelligste af, wat hem in conflict bracht met minister van Buitenlandse Zaken Alexander Haig (1924-2010). In 1982 voorspelde de New York Times dan ook dat Wolfowitz vervangen zou worden op het ministerie van Buitenlandse Zaken. In de plaats gebeurde in 1983 echter het omgekeerde: Haig – die ook overhoop lag met minister van Defensie Caspar Weinberger (1917-2006) – werd vervangen door de neocon George Schultz (°1920) en Wolfowitz werd gepromoveerd tot Schultz’ assistent voor Oost-Aziatische en Pacifische zaken. Lewis Libby en Zalmay Khalilzad werden medewerker van Wolfowitz. In 1986-1989 was Wolfowitz ambassadeur in Indonesië.

Tijdens de regering-Bush sr. (1989-1993) was Wolfowitz viceminister van Defensie onder minister Cheney met opnieuw Libby als zijn medewerker. Hierdoor waren zij nauw betrokken bij de oorlog tegen Irak in 1990-1991. Wolfowitz betreurde sterk dat de VS zich in deze oorlog beperkte tot de herovering van Koeweit en niet doorstootte naar Bagdad. Hij en Libby zouden heel de jaren 1990 door blijven lobbyen voor een ‘preventieve’ en unilaterale aanval tegen Irak.

In 1994-2001 was Wolfowitz opnieuw hoogleraar aan de John Hopkins University, waar hij zijn neocon-visie uitdroeg. In 1997 was hij medestichter van het Project for a New American Century.

Wolfowitz scheidde in 1999 van zijn vrouw Clare Selgin en begon een relatie met de Brits-Libanese Wereldbank-medewerkster Shaha Ali Riza, wat hem in 2000 en 2007 in de problemen zou brengen (cfr. infra). Tijdens de verkiezingscampagne van Bush jr. in 2000 behoorde Wolfowitz tot Bush’ adviesgroep voor buitenlands beleid Vulcans. Voor de daaropvolgende regering-Bush jr. werd Wolfowitz voorgedragen als hoofd van de CIA, doch dit mislukte doordat zijn ex-vrouw in een brief aan Bush jr. zijn relatie met een buitenlands burger een veiligheidsrisico voor de VS noemde. Hij werd dan maar in 2001-2005 opnieuw viceminister van Defensie onder minister Rumsfeld.

 

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Wolfowitz maakte van de gebeurtenissen van 11 september 2001 handig gebruik om onmiddellijk opnieuw zijn retoriek over ‘massavernietigingswapens’ en ‘preventieve’ aanvallen tegen ‘terroristen’ boven te halen. Hij en Rumsfeld pleitten vanaf dan bij iedere gelegenheid voor een aanval op Irak. Omdat de CIA hun beweringen over ‘Iraakse massavernietigingswapens’ en ‘Iraakse steun aan terrorisme’ niet volgde, richtten zij binnen het ministerie van Defensie de studiegroep Office of Special Plans op om dit te staven. Dit OSP overvleugelde binnen de kortste keren de bestaande inlichtingendiensten en werd op basis van vaak dubieuze informatie de voornaamste inlichtingenbron van president Bush jr. inzake Irak. Dit leidde tot de beschuldiging dat de regering-Bush jr. inlichtingen creëerde om het parlement een invasie van Irak te doen goedkeuren.

In 2005 werd Wolfowitz door president Bush jr. met succes voorgedragen als voorzitter van de Wereldbank. Wolfowitz maakte zich echter onpopulair door een reeks omstreden benoemingen van neocons en het doordrukken van een neocon-beleid in de Wereldbank. Ook zijn affaire met Wereldbank-medewerkster Shaha Ali Riza leidde tot controverse daar de interne regels der Wereldbank relaties tussen leidinggevenden en personeel verbieden. Riza werd bovendien overgeplaatst naar het ministerie van Buitenlandse Zaken mét een buitenproportionele weddeverhoging. Uiteindelijk was Wolfowitz genoodzaakt om af te treden als voorzitter van de Wereldbank. Hij werd hierna onderzoeker bij het American Enterprise Institute.

7. Conclusie

Het neoconservatisme ontstond uit de virulente haat van uit Oost-Europa gevluchte joodse trotskisten voor én de stalinistische USSR én Rusland. Zij waren voornamelijk afkomstig van het grondgebied van het voormalige Pools-Litouwse rijk (Polen, Oekraïne en Litouwen). Deze joodse immigranten vestigden zich in de jaren 1920 en 1930 vooral in de New Yorkse stadsdelen Brooklyn en de Bronx. In de VS vormden zij een zeer hechte gemeenschap door vriendschappen, professionele relaties en huwelijken. Sommigen verengelsten ook hun familienaam, bijvoorbeeld ‘Leibowitz’ werd ‘Libby’ en ‘Piepes’ werd ‘Pipes’. Hun kinderen studeerden massaal aan het City College of New York en vormden de trotskistische groepering New York Intellectuals.

Om Stalin vanuit zijn Mexicaanse ballingschap te bestrijden vormde ex-Sovjetleider Leon Trotski met de Vierde Internationale een rivaliserende communistische beweging. Uit afkeer voor het stalinisme verzamelde zich in de jaren 1930 rond Trotski een aantal belangrijke Amerikaans-joodse radicaal-linkse intellectuelen, zoals de jonge communisten Irving Howe, Irving Kristol en Dwight MacDonald. In de jaren 1960 ruilden ze hun trotskisme in voor neoconservatisme.

De belangrijkste ideologen van het neoconservatisme zijn dus marxisten die zich heroriënteerden. De termen zijn veranderd, maar de doelstellingen bleven hetzelfde. De liberale thesen van het neoconservatisme ondersteunen immers evenzeer het universalisme, het materialisme en de maakbaarheidsutopie, omdat zowel marxisme als liberalisme zich op dezelfde filosofische fundamenten beroepen. De communisten zaten dus tijdens de Koude Oorlog eerder in New York dan in Moskou. Het neoconservatisme maakte tevens religie weer bruikbaar voor de Staat.

Neocons zijn democratische imperialisten die de maatschappij en de wereld willen veranderen. Hun messianisme en hun drang om wereldwijd de parlementaire democratie en het kapitalisme te verspreiden staan bovendien haaks op het conservatisme. Echte conservatieven hebben immers geen universele pretenties en verdedigen eerden non-interventionisme en isolationisme. Hun actieve steun aan Israël willen de neocons bovendien desnoods omzetten in militaire interventies in landen die zij gevaarlijk achten voor hun en Israëls belangen.

Het neocon-ideaal van multiculturalisme impliceert massa-immigratie. Culturen hebben echter een verschillend waarden-, normen- en wetgevend kader. Om sociale interactie mogelijk te maken is dus een gemene deler nodig. Bijgevolg is de finale doelstelling niet multiculturalisme, maar monoculturalisme: de neocons willen dus een eenvormige eenheidsmens creëren.

Onder de neocons bevinden zich opvallend veel intellectuelen. Ze zijn daardoor geen marginale groep, maar vormen integendeel het intellectuele kader van het Amerikaanse buitenlands beleid. President Richard Nixon had echter een heel andere benadering van de 2 grootmachten China en de USSR dan alle andere naoorlogse Amerikaanse presidenten. Tot woede der neocons knoopte hij betrekkingen aan met China en verbeterde de relaties met de USSR aanzienlijk. In de VS zelf decentraliseerde Nixon de overheid, bouwde de sociale zekerheid uit en bestreed de inflatie, de werkloosheid en de criminaliteit. Daarnaast schafte hij ook de goudstandaard af, terwijl zijn lonen- en prijzenbeleid de grootste overheidsingreep in vredestijd was in de Amerikaanse geschiedenis.

De neocons haatten de détente van de jaren 1970: ze vreesden hun favoriete vijand – de USSR – kwijt te spelen. Na Nixons aftreden wegens het Watergate-schandaal beweerden ze daarom dat de CIA veel te rooskleurige analyses over de USSR produceerde. De door hen geïnstigeerde regeringsherschikking van 1975 bracht George Bush sr. aan het hoofd van de CIA, waarna deze het a priori al anti-USSR ingestelde Team B oprichtte om een ‘alternatieve beoordeling’ van de CIA-gegevens te maken. Team B’s omstreden en volkomen foutieve rapport stelde onterecht dat de CIA het verkeerd voorhad.

Hoewel minister van Buitenlandse Zaken Henry Kissinger Team B’s rapport afwees, verspreidde minister van Defensie Donald Rumsfeld dit toch als een ‘betrouwbare’ studie. Rumsfeld ondermijnde hiermee de wapenbeperkingsonderhandelingen van de volgende jaren (i.e. tijdens de regering-Carter in 1977-1981). Daarnaast vormde Team B’s rapport ook de basis voor de onnodige explosie van het defensiebudget tijdens de regering-Reagan.

Tijdens een reis naar Groot-Brittannië in 1978 zei ex-president Nixon over het Watergate-schandaal: “Some people say I didn’t handle it properly and they’re right. I screwed it up. Mea culpa. But let’s get on to my achievements. You’ll be here in the year 2000 and we’ll see how I’m regarded then” …

Met de val van de Berlijnse Muur in 1989 is het totalitarisme zeker niet overwonnen. Het heeft integendeel een andere – conservatief-lijkende – gedaante aangenomen en heeft Europa en Noord-Amerika in zijn greep. Uit de pleidooien van topneocons als Norman Podhoretz en William Kristol ten voordele van de Republikeinse Tea Party en het afwijzen van president Obama’s beleid blijkt duidelijk dat de neocons opnieuw de Amerikaanse regering willen binnendringen. Hun einddoel blijft immers een aanval op Iran en Amerikaanse werelddominantie. De strijd voor onze vrijheid zal dus nog lang duren!

Referenties

ABRAMS (N.), Norman Podhoretz and Commentary Magazine: The Rise and Fall of the Neocons, New York, Continuum, 2010, pp. VII + 367.

BALINT (B.), Running Commentary: The Contentious Magazine That Transformed The Jewish Left Into The Neoconservative Right, New York, Public Affairs, 2010, pp. 304.

BRZEZINSKI (Z.), The Grand Chessboard: American Primacy and its Geostrategic Imperatives, New York, Basic Books, 1997, pp. 240.

DRURY (S.), Leo Strauss and the American Right, London, Palgrave Macmillan, 1999, pp. 256.

EASTON (N.), Gang of Five, New York, Simon & Schuster, 2002, pp. 464.

GREEN (K.), Jew and Philosopher – The Return to Maimonides in the Jewish Thought of Leo Strauss, Albany, State University of New York Press, 1993, pp. XIV + 278.

HOEVELER (D.), Watch on the right: conservative intellectuals in the Reagan era, Madison, University of Wisconsin Press, 1991, pp. XIII + 333.

JEFFERS (T.), Norman Podhoretz: A Biography, Cambridge, Cambridge University Press, 2010, pp. 418.

MEARSHEIMER (J.) en WALT (S.), De Israëllobby, Amsterdam-Antwerpen, Uitgeverij Atlas, 2007, pp. 560.

SAUNDERS (F.), The Cultural Cold War, New York, New Press, 1999, pp. 419.

WALD (A.), The New York Intellectuals: The Rise and Decline of the Anti-Stalinist Left from the 1930s to the 1980s, Chapel Hill, University of North Carolina Press, 1987, pp. 456.

 

jeudi, 07 février 2013

Dostoevsky on Modern Conservatism

Dostoevsky on Modern Conservatism

Against the Spirit of the Age


Ex: http://www.alternativeright.com/

On the advice of a friend, I have revised and updated a short 2009 essay on Fyodor Dostoevsky and modern conservatism. Translation is mine.

At first glance the U.S. Presidential Inauguration might seem another empty media spectacle. After all, the Commander-in-Chief is anointed by the infallible People, but he attains power ultimately to carry out the interests of globalist oligarchs. Yet the inauguration ceremony also serves as an affirmation of America’s true religion, liberalism. In his 2013 inaugural address, Barack Obama articulated quite clearly that “We, the People” shall lead humanity’s progress toward ever greater liberty and equality.

“Conservative” opposition to leftist political programs and figures, no matter its seeming intensity, is simply a matter of partisanship and policy choices. Republicans, constitutionalists and libertarians all share the same vision of the United States that Obama outlined:

We recall that what binds this nation together is not the colors of our skin or the tenets of our faith or the origins of our names.  What makes us exceptional -- what makes us American -- is our allegiance to an idea articulated in a declaration made more than two centuries ago:

‘We hold these truths to be self-evident, that all men are created equal; that they are endowed by their Creator with certain unalienable rights; that among these are life, liberty, and the pursuit of happiness.’

Not a nation in any traditional sense, America is a social experiment, a self-willed construct proclaimed to embody the destiny of all mankind. The United States is a triumphant herald of modernity, and modernity is the spiritual impoverishment of being. Blood, faith and heritage are to be abolished by liberty, i.e. the vicissitudes of market forces. The fanciful notion of “unalienable rights” simultaneously disintegrates society while strengthening elite control. In his own second inaugural speech of 2005, Republican George W. Bush saw the drive toward global democracy as “a fire in the minds of men” lighting a path toward a New Order of the Ages.

 

The man who first spoke of this fire burning through civilization was none other than the brilliant 19th-century Russian writer Fyodor Dostoevsky in his work The Possessed. In typical fashion, Bush had warped Dostoevsky’s image, holding the noxious revolutionary flame aloft as a liberating force. Never would the man from St. Petersburg have supported this obvious contagion; the forces of subversion must be utterly routed at every level of national life.

Fyodor Dostoevsky has rightly been called a prophet of the modern age. With a depth of vision unrivalled, he saw that cultural, political, and economic disorder have their main source in a crisis of the spirit. Dostoevsky then foresaw how man’s rebellion against the Transcendent would progressively accelerate into full-blown anarchy. This idea became a central theme of The Possessed, his great counter-revolutionary novel. Within the book particular attention was drawn to the spiritual corruption of the ruling class, the so-called conservative elements of society.

Dostoevsky wrote about Russia, but he was also deeply sensitive to the West’s descent into secularism. By the 19th century “enlightened” European man had hurtled headlong into apostasy, abandoning Christ for the worship of self; his first act of regicide was the murder of God within his heart. Without sacral authority, power was said to derive from the perfect will of “We, The People,” guided by moneyed manipulators and their technocrats. Parties like the GOP and the Tories have done nothing to arrest the decline of our societies because they ultimately share the same radical, anti-traditional principles of the Left. For evidence, look no further than Britain’s rapid transformation into a crime-ridden, multicultural surveillance state, where the ruling Conservatives advance homosexual “marriage” as a matter of moral legitimacy.

The ideals of modernity, manifested in progress, equality, democracy, total individual autonomy, etc. form a counterfeit religion. So long as the self-proclaimed Right holds fast to any of these fantasies, opposition to liberalism is meaningless and purely cosmetic. Rhetorical nods to cultural consolidation, i.e. “family values,” are articulated within the corrosive framework of Enlightenment rights ideology, and only for the purpose of grabbing votes. Does anyone truly contemplate that Republicans will attempt anything meaningful against institutionalized infanticide? Lest we forget, over 50 million unborn children have been slaughtered in the United States since abortion was made legal by the Supreme Court in 1973. It is now a point of pride that American men and women fight for these storied liberties from the Hindu Kush to the Maghreb.

With the traditional West devastated and hierarchy inverted, there is precious little to conserve besides one’s faith and lineage, the necessities for survival and resurgence. But modern conservatives reject the divine-human and heartfelt essence of culture, thereby serving as the liberal order’s most ardent defenders. How easy it is to cheer the next war, demographic dissolution or crass popular amusements, all acts in the founding of a Garden of Earthly Delights, what Dostoevsky imagined as a glorified anthill. The conservative movement knows what’s really important: generous contributions from the financial and defense industries to maintain policies of corporate centralization and overseas empire.

The mainstream Right has led the West to systemic cultural collapse in full collusion with the slightly more radical Left. Dostoevsky's The Possessed reveals the spiritual and intellectual dimensions of this long process and the malevolent spirit behind it. A conversation between the story’s provincial governor, Von Lembke, and the nihilist revolutionary Peter Verkhovensky nicely encapsulates the mentality and path of conservatism in the modern era.

“We have responsibilities, and as a result we also serve the common cause as you do. We are only holding back what you loosen and what without us would scatter in various directions.

We’re not your enemies; hardly so. We’re saying to you: go forward, make progress, even shatter, that is, everything that is subject to alteration; but when needed, we will keep you within the necessary boundaries and save you from yourselves, because without us you would only send Russia into upheaval, depriving her of a proper appearance, and our duty is to look after proper appearances.

Understand that you and I are mutually necessary to each other. In England Tories and Whigs also need each other. Now then, we’re Tories, and you’re Whigs…”

“Well, however you like it,” murmured Peter Stepanovich. “Nevertheless you are paving the way for us and preparing our success.”

Strip away the concern for proper appearances, and it becomes clear that modern conservatism is the handmaiden of revolutionary nihilism.

 

Mark Hackard

Mark Hackard

Mark Hackard has a a BA in Russian from Georgetown University and an MA in Russian, East European, and Eurasian Studies from Stanford University.

mercredi, 06 février 2013

Notes on Liberal Democracy & its Alternative

Notes on Liberal Democracy & its Alternative

By John Gordon 

Ex: http://www.counter-currents.com/

Carl Schmitt, 1888–1985 

Carl Schmitt, 1888–1985

The political regime under which much of the world labours (and the entire Western world) is called “Liberal Democracy.” Francis Fukuyama has praised the ever widening expansion of this regime over the globe as “the end point of mankind’s ideological evolution and [it consists in] the universalization of Western liberal democracy as the final form of human government.”[1] The source of Fukuyama’s thesis, the Russian Hegelian Marxist, Alexandre Kojève, called this End State the “universal and homogeneous state”: it is the ultimate goal of both Liberalism and Communism. 

We often refer to our system of Liberal Democracy simply as “democracy” and use it as our undisputed standard with which to judge the political arrangements both of ourselves and other countries (“But that’s undemocratic!” is often heard in political debates to settle any issue under discussion, as if there were no legitimate regimes besides democracy). Its mere mention is enough to anaesthetise lingering doubts about the justice of our system of government and the fairness of its delivery of “outcomes.” “Democracy” is however a term which is equivocal, having more than one meaning, and Liberal Democracy – the system which promotes the bourgeois, capitalism, and now globalisation, is not the only type of democracy nor even the only type of legitimate government. Inasmuch as Liberal Democracy is the system which has (intentionally) caused and ensures the continuance of our present problems of neo-liberal capitalism, individualism, and (latterly) globalisation and its accompanying universalistic suppression of the particular ethnic diversity of nations and exploitation of workers (wherever possible), it is in our interest not only to critique it, but also to look for alternatives to replace it.

What has obscured the fact that there are other legitimate forms of government and even of democracy than what is presently put forward as the only possible one is that the predominant political regimes of the last 100 years or so have been Statist in nature, namely: Liberal Democracy, Communism, and Fascism, and that out of these, Liberal Democracy became the “last man standing” by the beginning of the last decade of the previous century with the fall of Soviet Communism. Liberal Democracy has also had the good fortune to be the best of these Statist alternatives (merely in a strictly comparative sense), so that while Bolshevik Communism was presenting itself as the wave of the future the lesser of the two evils was certainly Liberal Democracy. However, the fall of Communism now allows us to re-examine our own system of government without the charge being laid against us that we are enemy agents working on behalf of a foreign power, nor that what we want for our own country is manifestly worse than what is being presently provided for us.

Nor should we meekly accept the commands of others on what we can or cannot find objectionable, just because the Left thinks that it has a monopoly on political issues. Graham D. Macklin’s reactionary defence of leftist only criticisms of Liberalism, Capitalism, and Globalisation is a typical reaction of the Traditional Left when it is outgunned on what it considers its own turf. His desperate plea for such groups as “ecological subcultures” to remain limited or fully-committed only to critiques of the means to achieving the “universal and homogeneous state” show that the left establishment is intellectually powerless against the more consistent and thorough-going criticisms of those who reject both the means to the end and the end itself of Globalisation. Further, his article is premised on an unreflective and unargued charge of “racism” (left undefined) amounting to the political demand that acquiescence or indifference to injustice and exploitation – if it is whites who are the ones who are being suppressed – is the only course possible and that such injustice and exploitation need not concern us nor should that injustice be the basis of corrective political action. Macklin here plays the part of Christ in the New Testament in his political insistence not to resist evil, but without the accompanying divine promises of Redemption and Retribution that underwrite Christ’s command. Yet, Macklin remains unaware that his position is not at all persuasive. Criticism of Globalisation – its causes and inherent features – is not the privileged prerogative of self-appointed spokesmen on the Left. In fact, it is more important for those who oppose Globalisation in toto to speak out against it and to organise activism against the injustices that necessarily – and not accidentally – follow in its wake.

With regards to the most notable feature of Statist political regimes – the separation of State and Society – which all Statist political regimes embody, it is neither the only possible political arrangement nor the only legitimate one. The political writings of the German legal theorist, Carl Schmitt, can be of use in formulating how and why this is so.[2]

Despite Liberal Democracy being conflated into the single term, “democracy,” Carl Schmitt insists that “Both, liberalism and democracy, have to be distinguished from one another…” since “[t]he belief in parliamentarism, in government by discussion [i.e., by one of the two distinguishing features of Liberal Democracy, the other being “openness”], belongs to the intellectual world of liberalism,” and it “does not belong to democracy.”[3] In other words, two separate ideas are combined in Liberal Democracy which are in tension with each other. Further, the Liberal element in Liberal Democracy takes precedence over or supersedes its democratic element: this is what causes “the crisis of Liberal Democracy,” viz. its lack of legitimacy and reliance on legality (or force) alone: it brooks no fundamental opposition.

So, if – according to Carl Schmitt – Liberal Democracy is characterised by government by “discussion” and by “openness,” what are the defining characteristics of non-liberal Democracy? It is that of an identity of the ruled and ruling, where there is a shared common good – achievable through homogeneity of the populace.[4] Parliament (the cornerstone of Liberal Democracy) impedes the common good, i.e. the identity of the ruling and ruled, by relying on 50% + 1 votes (always ensuring that there is rule of a majority over a minority). This leads to the separation of the political rulers from the constituency that they are meant to represent and the creation of an impersonal system of bureaucratic rule indifferent to the content or interests of the society over which it presides.

Party rule predominates – where representatives of the people rule and the people themselves do not rule nor do they rule in turn. Thus, “parliamentarism has become an object of spoils and compromise for the parties and their followers, and politics, far from being the concern of an elite, has become the despised business of a rather dubious class of persons.”[5] Who does not immediately recognise the character of Australian politics here summed up both presently and indeed since Federation? And Schmitt’s holding to account the Liberal Democratic cheer-squad of the 19th century rings just as true now as then: “It is like a satire if one quotes Bentham today: ‘In Parliament ideas meet, and contact between ideas gives off sparks and leads to evidence’.”[6] A perusal of Hansard or the televised sessions of Parliament Question Time emphatically confirms Schmitt’s assessment. And the entire reason for the rotten edifice in the first place is brought undone by considering its own claim to legitimacy: “Where is there any kind of certainty that the possessors of particles of reason are to be found precisely in parliament?”[7] The suggestion only has to be articulated to be revealed as absurd. And “[if in reality] in the actual circumstances of parliamentary business, openness and discussion here become an empty and trivial formality, then parliament, as it developed in the nineteenth century, has also lost its previous foundation and meaning.”[8] And so, the arguments originally used to found, support and defend Liberal Democracy are irredeemably obsolete: “Burke, Bentham, Guizot, and John Stuart Mill are thus antiquated today.”[9]

However, there is yet a further equivocacy with the term “Democracy,” related to the long history that this word has. This is revealed when Carl Schmitt asserts, “Every actual democracy rests on the principle that not only are equals equal but unequals will not be treated equally.”[10] The source cited for this statement is supplied by the editor of this book by Schmitt, Ellen Kennedy, is Aristotle’s Politics, 1280a (using the standard reference of the Bekker edition’s page and column number). We will compare Carl Schmitt and Aristotle on this point in a moment.

The conclusion Schmitt derives for this principle of treating equals equally and unequals unequally is that “Democracy requires, therefore, first homogeneity and second – if the need arises – elimination or eradication of heterogeneity.” “A democracy demonstrates its political power by knowing how to refuse or keep at bay something foreign and unequal that threatens its homogeneity.”[11] Universal equality detracts from politics and obliterates true differences: “Equality is only interesting and valuable politically so long as it has substance, and for that reason at least the possibility and the risk of inequality.”[12]

The term used by Carl Schmitt to oppose Liberal Democracy is democracy (without the attached ‘liberal’ qualification). The reference to Aristotle’s Politics which links this term to the notion of treating equal things equally and unequal things unequally shows that Schmitt has in mind the type of regime called by Aristotle – not “democracy,” but – politeia, the general term for any type of regime or form of government. Politeia gets translated by Latin authors as res publica, which has as its descendant our English word “republic.” A politeia in the sense of a specific type of regime (rather than as a term for regimes generally) is a mixed regime, using the principles of both democracy (viz. equality) and oligarchy (viz. inequality).

Is there anything to be said for Liberal Democracy? A final, rearguard support for Liberal Democracy which is neither unreflective nor oblivious to modern liberalism’s inherent theoretical and practical failings has in fact been put forward by Leo Strauss: “… liberal democracy, in contradistinction to communism and fascism, derives powerful support from a way of thinking which cannot be called modern at all: the pre-modern thought of our western tradition.”[13]

Liberal Democracy could be based on two different understandings of liberalism:
1. Modern liberalism (the type we call “Democracy” or Liberal Democracy),
or
2. Ancient liberalism (the “pre-modern thought of our western tradition,” viz. Plato and Aristotle, in particular).

Recall that Schmitt used the pre-modern understanding of “democracy” to draw a useful distinction to critique modern Liberal Democracy. This pre-modern understanding of “democracy” is equivalent to option number 2, the variety of ancient liberalism.

Strauss provides a handy summary of this development of modern thought by use of a “poetic analogy” which helps us visualise the successive innovations which led to the foundation of Liberalism and Liberal Democracy in the first place: that of the “Three Waves of Modernity.” The main regime types we see or have seen and are aware of in the world today (or in the recent past) have all had philosophic founders. These founders emerged in a sequence and relied on earlier developments upon which the further articulation of their own positions was founded, while having a beginning and source which presented itself as a revolt from the thought of the past. This provides us with the following schema:

  • First Wave: the repudiation of pre-modern political thought (both Classical and Biblical) by Machiavelli, Thomas Hobbes, and John Locke: this culminates in the foundation of Liberalism, and capitalism (the advocacy for a “commercial society” –cf. Adam Smith).[14]
  • Second Wave: J.-J. Rousseau’s critique and adaptation of the First Wave. Kant, Hegel and Marx (and therefore Communism) find their basis here.
  • Third Wave: Friedrich Nietzsche and his successors.

According to Strauss, “The theory of liberal democracy, as well as of communism, originated in the first and second waves of modernity; the political implication of the Third wave proved to be fascism.”[15]

If it is true that modern thought arose as a break with the past (in the “first wave of modernity” and on which the subsequent “waves” also depend as their own foundation) in full awareness of what it was doing (as Strauss asserts was in fact the case) it is hard to see how pre-modern thought could be somehow incorporated into the modern thought represented by Liberalism or how that modern thought could draw support on the very past with which it consciously broke and repudiated.

In another work, Liberalism, Ancient and Modern, Strauss repeats and amplifies some of these contentions. While still claiming that “There is a direct connection between the notion of the mixed regime and modern republicanism [i.e. Liberal Democracy],”[16] and that there are two senses of the term “liberal,” he now provides what the content of these different conceptions is. The original, pre-modern sense of being liberal is displaying the virtue of liberality where “the genuinely liberal man is identical with the genuinely virtuous man,” and in contrast the modern sense of liberal as that which underlies contemporary Liberal Democracy: negative freedom, in the Isaiah Berlin sense, i.e. a freedom from something, not a freedom for anything.[17] This is confirmed by the original form of liberalism being opposed to the very end posited by modern Liberalism and Communism: “…classical political philosophy [viz. that of Plato and Aristotle in particular] opposes to the universal and homogeneous state [i.e. the goal of both Liberalism and Communism] a substantive principle. It asserts that the society natural to man is the city, that is, a closed society that can well be taken in in one view or that corresponds to man’s natural (macroscopic, not microscopic or telescopic) power of perception.”[18] The “city” here is the Greek polis, which does not separate State and Society like modern Statist regimes, such as Liberal Democracy, et al. By being a closed society, it protects and favours its own, and is opposed to universalism which threatens both its ethnic identity or particularity and its homogeneity.

On the basis of this closed society which antedates the distinction between State and Society concomitant with Liberal Democracy, the political thinkers of classical antiquity favoured the following solution to the political problem: “For all practical purposes they were satisfied with a regime in which the gentlemen share power with the people in such a way that the people elect the magistrates and the council from among the gentlemen and demand an account of them at the end of their term of office. A variation of this thought is the notion of the mixed regime, in which the gentlemen form the senate and the senate occupies the key position between the popular assembly and an elected or hereditary monarch as head of the armed forces of society.”[19]

The Athenian Democracy of the 4th Century BC, though not fully embodying the combination of equality and inequality as recommended by Aristotle that could have stabilised its political history, certainly overcame the separation of State and Society, and thereby the symptoms of political and civic alienation and degradation and withdrawal which we experience and witness in our own societies today. The political and social interaction of the average citizen is quite extraordinary for us to behold: “Historians have often described the wide array of institutions in which the Athenian democrat took part and the intense civic experience it produced. By 400 BCE, property qualifications for citizenship had been eliminated; the principal legislative body was the Assembly of all citizens; the boards of lawmakers (nomothetai) and the juries were chosen by lot from the citizens; the Council, which prepared the agenda for the Assembly was chosen annually by lot from the citizenry; the decisions of the Assembly were subject to review only by the people’s courts. Citizens not only deliberated and took decisions in the Assembly, Council, and the courts, but they chose leaders, made decisions about foreign policy and war, judged the credentials of officeholders, issued decrees, and much more. To this should be added the flourishing local political cultures centered in the demes.”[20]

The problem now is: How to obtain a viable modern equivalent to the ancient achievement of republican government in the small, closed society which does not separate State and Society, and is neither Statist nor Liberal Democratic.

Bibliography

Caton, Hiram. 1988. The Politics of Progress: The Origins and Development of the Commercial Republic, 1600-1835. Gainesville. University of Florida Press.

Fukuyama, Francis. 1989. “The End of History?” The National Interest 16 (Summer): 2-18.

Fukuyama, Francis. 1992. The End of History and the Last Man. New York. Free Press.

Hamilton, Alexander, Jay, John, and Madison, James. 1937. The Federalist: A Commentary on the Constitution of the United States, ed. Edward Mead Earle. New York: Modern Library Edition.

Kojève, Alexandre. 1968. Introduction to the Reading of Hegel. (Ed. Allan Bloom, Trans. James H. Nichols, Jr.) Ithaca, N.Y. Cornell University Press.

Macklin, Graham D. 2005. “Co-opting the Counter-Culture: Troy Southgate and the National Revolutionary Faction,” in Patterns of Prejudice, vol. 39, no. 3, 301-26.

Schmitt, Carl. 1923. The Crisis of Parliamentary Democracy. (Trans. Ellen Kennedy). Cambridge, Mass. MIT Press, 1985.

Schmitt, Carl. 1932. The Concept of the Political. (Trans. George Schwab). Chicago: University of Chicago Press, 1996.

Strauss, Leo. 1968. Liberalism Ancient and Modern. New York. Basic Books.

Strauss, Leo. 1975. “The Three Waves of Modernity,” in An Introduction to Political Philosophy: Ten Essays. Indianapolis and New York. Bobbs Merrill/Pegasus.

Wolin, Sheldon S., 1993, “Democracy: Electoral and Athenian,” in PS: Political Science and Politics, Vol. 26, No. 3. (Sep.), 475-477.

Notes

1. Fukuyama (1989) 271.
2. Even though Carl Schmitt is compromised by his later opportunistic submission to Statist Fascism, this need not retro-spectively invalidate his analysis – at least for those of us who wish to avoid the charge of committing the logical fallacy of argumentum ad hominem.
3. Schmitt (1923) 8-9.
4. Ibid. 15.
5. Ibid. 4.
6. Ibid. 7.
7. Ibid. 35.
8. Ibid. 50.
9. Ibid. 7.
10. Ibid. 9.
11. Ibid.
12. Ibid.
13. Strauss (1975) 98.
14. Cf. Caton, Hiram (1988). The Politics of Progress: The Origins and Development of the Commercial Republic, 1600-1835. Gainesville: University of Florida Press.
15. Strauss (1975) 98.
16. Strauss (1968) 15.
17. Ibid. ix.
18. Ibid. x.
19. Ibid. 15.
20. Wolin (1993) 477.

Source: http://www.newrightausnz.com/2008/02/25/notes-on-liberal-democracy-and-its-alternative-by-john-gordon/ [2]

 


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