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jeudi, 16 juin 2016

Sinergias Identitarias por Robert Steuckers

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Sinergias Identitarias por Robert Steuckers

La primera obra de ROBERT STEUCKERS publicada en España
 
Steuckers entiende su actividad como una especie de búsqueda del enraizamiento de los pueblo en la Historia, en cierta manera arqueo-futurista, por usar la brillante expresión de Faye, y por eso también compleja y polifacética. 

Por eso este libro de artículos suyos da una extensa visión del pensamiento holístico de Steuckers, y de la pluralidad de temas tratados, tocando y profundizando en todo el abanico temático propio de la Nueva Derecha: 
 
Nietzsche en sus diferentes interpretaciones y su relación con el nacionalsocialismo; 

Friedrich-Georg Jünger —el menor de los hermanos— y su obra centrada en cuatro referencias: “la Antigüedad clásica, la esencia cíclica de la existencia, el poder de lo irracional y la técnica”;

un artículo en defensa del verdadero socialismo, porque como él mismo dice “el socialismo, se quiera o no, permanece como una reflejo de una aspiración comunitaria”; 

sobre el sociólogo alemán Ferdinand Tönnies y su distinción entre sociedad y comunidad; 

sobre América como “enemigo-adversario”, y cómo la traición de la política americana a la doctrina aislacionista de Monroe fue traicionada en favor de una apuesta por la expansión talasocrática, como heredera de la potencia británica en declive desde 1945; 

sobre el concepto de post-modernidad desarrollado por Wolfgang Welsch;

referencias al sindicalismo revolucionario de George Sorel e ideológicas a Giorgo Locchi; 

sobre Geopolítica, entendida como el antagonismo entre las potencias continentales y las talasocráticas, con un repaso a las aportaciones de los maestros de esta ciencia: Kjellen, Mackinder y Haushofer; 

hasta artículos sobre el nacionalismo ruso, 

sobre Ludwig Ferndinand Clauss y sus estudios sobre la psicología de las razas, 

el paganismo filosófico del premio Nobel de Literatura Knut Hamsum y contra el “desencantamiento del bosque” que denuncia de D. H. Lawrence y 

un sentido homenaje a Jean Thiriart. 

En definitiva armas para la guerra cultura por en una Europa colonizada.

Enric Ravello


Colección Synergias
 
Edición en rústica con solapas
 
Páginas: 284
 
Tamaño: 21 cm x 15 cm
 
Peso: 400 gr.
 
Papel blanco: 90 gr.
 
Cubierta estucada en mate de 260 gr.
 
Categoría: Ensayo
 
ISBN: 978-84-944634-5-7

P.V.P.: 16,95 €
 
(gastos de envío incluidos para España)

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  Address: Apdo 621, CP- 03180, Torrevieja (Alicante)

  Web: editorialeas.com

mercredi, 15 juin 2016

Éric Zemmour devrait lire Dominique de Roux

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Éric Zemmour devrait lire Dominique de Roux

par Georges FELTIN-TRACOL

Éric Zemmour fait débuter son célèbre Suicide français à la présidence de Georges Pompidou. Dans son entreprise bienvenue de déconstruction des déconstructeurs de notre civilisation, le journaliste – polémiste conserve de ces temps éloignés une nostalgie certaine, celle de la fin des « Trente Glorieuses », corroborée par de multiples témoignages de Français qui en gardent le souvenir ému du plein emploi et de la prospérité économique. Années bénies de la présidence du natif de Montboudif qui gouvernait une France enfin apaisée.

 

Cette ère relative de sérénité collective se clôt, le 2 avril 1974, par la mort de Pompidou. Deux mois auparavant sortait le film de Jean Yanne, Les Chinois à Paris; quelques jours après la présidentielle disparition paraissait La France de Jean Yanne par Dominique de Roux. Mort en 2003 à l’âge de 69 ans, Jean Yanne fut un chanteur, un humoriste, un acteur, un auteur et un réalisateur qui participait volontiers aux émissions télévisées et radiophoniques de Jacques Martin et de Philippe Bouvard. Impertinent, caustique et gouailleur, Jean Yanne ne se privait jamais de se moquer des tares de la société française en recourant à toutes les subtilités de notre belle langue. Son film, Les Chinois à Paris, hautement corrosif parce qu’il s’attaquait à la fois au résistancialisme muséal installé et à la mode Mao en cours au Quartier latin, devenu l’antichambre en bord de Seine de la Révolution culturelle à Pékin, souleva déjà l’indignation des bien-pensants.

 

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Les bien-pensants, Dominique de Roux les méprisait souverainement et s’en gaussait régulièrement. Il faut reconnaître qu’il avait payé cher cette impertinence depuis Immédiatement (1971) et les sévères critiques à l’encontre de Maurice Genevoix et Roland Barthes. Ostracisé d’une République des Lettres faisandée, Dominique de Roux s’apprêtait à partir pour le Portugal et ses interminables guerres coloniales africaines. Avant son départ et en guise de solde pour tout compte, il laissa à ses compatriotes ce nouvel ouvrage. Jean Yanne accepta d’ailleurs de le préfacer, préface qu’on ne retrouve pas dans la présente réédition pour des questions de droits d’auteur.

 

Dominique de Roux et Jean Yanne ne pouvaient que se rencontrer tant ils suffoquaient dans la société pompidolienne, cette société qui essayait péniblement – et sans le moindre succès ! – de combler le vide abyssal laissé par l’absence définitive de l’homme de Colombey-les-Deux-Églises. Dominique de Roux en veut beaucoup à Pompidou, « lui qui avait mis tant de hâte à tomber le Général, à le finir, et à interpréter le gaullisme (p. 18) ». Cette hostilité à l’égard de l’ancien Premier ministre se rencontrait aussi chez de cette figure du gaullisme de gauche et ancien des « relèves des années 1930 », Louis Vallon, auteur en 1969 d’un terrible pamphlet, L’Anti-de Gaulle.

 

France_de_Jean_Yanne.jpgNouveau préfacier de La France de Jean Yanne, l’écrivain Richard Millet comprend cette colère contre le responsable d’un « appel de Rome » en janvier 1969. Il se trompe néanmoins sur un point politique précis. Il évoque la candidature à la présidentielle du président du Sénat, Alain Poher, chef de l’État par intérim. Il confond le second intérim de Poher avec son premier en 1969 au cours duquel il fut effectivement battu au second tour par Pompidou.

 

Comme pour L’Ouverture de la chasse (1968) et Immédiatement, La France de Jean Yanne rassemble des réflexions et des aphorismes. Rédigées à la fin des années 1960 et au début de la décennie 1970, les sentences gardent encore une fraîcheur pour 2016. « Le reste, tout le reste ne concerne pas la France, mais les habitants actuels d’un espace géographique qui à partir de 1918 ont commencé à se perdre dans les sables de la carambouille et des bégaiements hémiplégiques, nouveaux tenanciers de quelques phantasmes culturels, à la limite de la convulsion (p. 93). »

 

Gaulliste singulier et avant-gardiste, Dominique de Roux éprouve un vif attachement pour Charles de Gaulle. « Qualités et défauts, il restera un général républicain de tradition aristocratique. Aristocrate : qui sait se prononcer contre ses propres intérêts (p. 99). » La définition s’applique aussi à l’auteur lui-même puisque, plutôt que de profiter d’une notoriété certaine, il se met volontiers à dos tout le petit monde de l’édition. Il constate bien avant Éric Zemmour que « les écrivains français devraient reprendre les classiques en faveur de la France (p. 145) ». Grande persiste son inquiétude pour l’avenir de la France. « Tout ce qui touche à la France est investi séance tenante d’une indifférence à l’essentiel. Instinct, inspiration personnelle sont empoisonnés aux sources. Il s’agit de coller au subalterne, de tourner à cloche-pied dans les cases des vertus de bourgeoisie, ce phare crétinisant du découragement collectif (p. 168). »

 

Dominique de Roux ajuste ses coups. Paria au sein des éditeurs, il se montre juste et cruel. « Quand on voit ce que devient l’édition en France ! Si souvent gargote, elle laisse échapper ses mesures : confusion des valeurs, glose lugubre, énorme amas de chansonnettes, commercialisation du clerc; l’atmosphère intellectuelle des baignoires de la rue Lauriston, grisaille de la porno ou le gosier glouton des femmes aux ailes de bécasse (pp. 50 – 51). » Il prévient en outre le lecteur de la censure implicite qui se manifeste dorénavant en maîtresse absolue sur les Lettres. « Les Amalrik, les Boukovsky sont des milliers en Occident, pas même étouffés, mais ignorés, balayés au niveau de manuscrit (p. 50). » Et si vous arrivez à dénicher un éditeur et que vous ne vous conformez pas aux injonctions néo-puritaines cosmopolites du moment, vous risquez de figurer sur une liste de proscription éditoriale. Richard Millet s’y est retrouvé dessus à l’initiative de la dénommée Annie Ernaux dont le dernier bouquin, salué par une grasse presse unanime et consanguine, raconterait ses déflorations répétées… La préhistoire du politiquement correct à la française date de cette période. N’oublions pas que René Pleven fit passer sa funeste loi en 1972. Un an plus tard, une autre loi aux conséquences financières désastreuses était entérinée.

 

ciqn410795-uk-300.jpgDepuis, « nous ne sommes pas le tiers-monde. Notre richesse, nous allons devoir la rembourser (p. 104) ». Dominique de Roux assène ici une remarquable fulgurance, confirmée par l’actualité quarante ans plus tard avec l’emprise bancaire de l’endettement et la ruine sciemment fomentée des États par quelques minorités ploutocratiques mondialistes. Cette saillie n’est pas anodine : Dominique de Roux avait côtoyé Ezra Pound, rédacteur d’ouvrages hostiles à l’usure, et il s’en inspirait.

 

L’auteur du Cinquième Empire (1977) semble avoir lu très en avance les nouveaux et affligeants programmes de géographie proposés en collège et au lycée. « Ainsi, nous avons perdu la France. Bientôt on n’enseignera plus l’Hexagone, nous guérissant de la conscience des frontières et du reste (p. 35). » En effet, l’idéologie sans-frontiériste qui exalte le « migrant » et conspue le paysan s’élabore à cette époque.

 

On pourrait multiplier les citations. Dominique de Roux exprime dans ce livre une déception (une amertume ?) qu’il épanchera dans la saudade de Lisbonne. La France de Jean Yanne contredit certains thèmes d’Éric Zemmour. Les ferments du déclin français agissent dès les années 1960 avant de proliférer, stimulés par le côté dévastateur du « libéralisme avancé » promu et entériné par le calamiteux duo Giscard – Chirac. L’Hexagone étouffe Dominique de Roux qui le quitte avec joie : La France de Jean Yanne décrit l’avilissement complet d’un Hexagone plus que proche.

 

Georges Feltin-Tracol

 

• Dominique de Roux, La France de Jean Yanne, préface de Richard Millet, Éditions Pierre-Guillaume de Roux, Paris, 2015, 181 p., 19,50 €.


Article printed from Europe Maxima: http://www.europemaxima.com

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Carl SCHMITT, La guerra d'aggressione come crimine internazionale

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Teodoro Klitsche de la Grange: Recensione a

Carl SCHMITT, La guerra d'aggressione come crimine internazionale

Ex: http://civiumlibertas.blogspot.com

Carl Schmitt La guerra d’aggressione come crimine internazionale. Il Mulino Bologna 2015 pp. 142, € 16,00.

schmittzzzzzz.jpgNel 1945 il grande industriale tedesco Friedrick Flick, che aveva fondate ragioni di credere di venire accusato dagli alleati per la collaborazione a guerra d’aggressione, richiese a Carl Schmitt un parere per la difesa da tale (eventuale) accusa. Accusa che non venne mai mossa a Flick, il quale fu tuttavia condannato per un “capo d’imputazione” diverso: lo sfruttamento di manodopera straniera deportata dalle S.S..

Schmitt in tale promemoria distingue tra i crimini di guerra tra classi le “violazioni delle regole e degli usi della guerra, commesse principalmente da appartenenti alle forze armate di uno Stato belligerante. Si tratta d’infrazioni del cosiddetto diritto in guerra, lo jus in bello … Tale regole presuppongono che la guerra sia permessa e legale”; “Di natura essenzialmente diversa è il secondo tipo di crimini di guerra che qui deve essere distinto. Si tratta delle atrocities in un senso specifico: uccisioni pianificate e crudeltà disumane, le cui vittime erano uomini inermi”. Neppure la “esimente” dell’esecuzione di un ordine superiore può escludere in tali casi l’imputabilità e la punibilità. Infine la terza “Crimini di guerra nel terzo significato del termine è la guerra di aggressione, concepita come un crimine in sé, vale a dire come un crimine secondo il diritto internazionale. Qui, dunque, la guerra stessa è un crimine e non si tratta propriamente di un crimine di guerra ma, più precisamente, del «crimine di guerra»”.

aggre6cover25992.jpegSchmitt valuta queste tre classi alla luce sia del “politico” che dei principi dello jus publicum europaeum. In primo luogo se la guerra è, nel sistema westphaliano, non solo un fatto pubblico ma che presuppone la distinzione tra pubblico e privato, allora non può farsi carico a un privato (come Flick) di aver concorso ad una guerra di aggressione.

Come scrive Galli nella presentazione, Schmitt considera “la guerra come un atto di sovranità di cui sono responsabili gli Stati – una responsabilità politica soprattutto – e non certo i singoli cittadini, tenuti solo ad obbedire al potere legale. Schmitt recupera quindi l’ordine moderno che egli invece ha descritto, già da una decina d’anni, come periclitante: ovvero lo jus publicum europaeum all’esterno, per cui la guerra è affare di Stato, che non può essere processata; e, all’interno, un rigido positivismo giuridico statocentrico”.

D’altra parte il giurista di Plettenberg distingue tra il pensiero giuridico inglese (e in larga misura anche americano) da quello continentale in relazione alla guerra d’aggressione come crimine: “si pone anche per la concezione americana la questione di che cosa propriamente sia la novità di un crimine. La conseguenza è che qui si giunge spesso a una sintesi e a una mescolanza di punti di vista morali e giuridici. Per il modo di pensare del giurista di formazione positivistica, continentale, la separazione del punto di vista giuridico da quello morale è familiare da quasi due secoli, proprio rispetto alla questione della penalizzazione di nuove fattispecie di reato. Negli Stati Uniti d’America l’unione dei due punti di vista potrebbe far sì che gli ostacoli che derivano dal principio nullum crimen sine lege siano addirittura meno presenti per il giurista americano di quanto lo siano per un giurista della tradizione inglese pura”.

Per la guerra d’aggressione prosegue: “In questo caso, sia la fattispecie stessa (atto di aggressione e guerra di aggressione) sia la connessione tra il carattere internazionale e quello criminale, rappresentano davvero un novum, la cui particolarità deve essere portata a consapevolezza per mostrare come il principio nullum crimen abbia qui il significato di un limite alla punizione”.

È chiaro che poi l’argomentazione di Schmitt va sul concetto di giusta causa, la quale cancella il requisito dello justus hostis che nel pensiero dei teologi (da Suarez a Bellarmino) andava con quello di conserva: ambedue, insieme allo jus in bello e alla recta intentio, condizioni dello justum bellum.

Nel complesso un libro interessante che completa i numerosi scritti dedicati da Schmitt alla modificazione del concetto di guerra nel XX secolo.

Teodoro Klitsche de la Grange

mardi, 14 juin 2016

Carl Schmitt, Un giurista davanti a se stesso

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Teodoro Klitsche de la Grange: recensione a:

 
Carl Schmitt, Un giurista davanti a se stesso
Neri Pozza Editore, Vicenza 2012, pp. 312, € 16,50.
 
Ex: http://civiumlibertas.blogspot.com

Questa non è una delle molte raccolte di scritti di Schmitt tradotti e pubblicati in Italia negli ultimi quarant’anni, ma si prefigge, attraverso i testi e le interviste raccolte (alcuni dei quali già pubblicati in italiano), di “fornire una chiave di lettura per una delle figure più discusse e contraddittorie del ventesimo secolo” e l’“esercizio di lettura che il libro propone assomiglia pertanto alla decifrazione di quelle figure nascoste dentro un paesaggio o in altro disegno che appaiono improvvisamente se si tiene lo sguardo fisso sull’immagine abbastanza a lungo” (così Giorgio Agamben nell’introduzione).

cs-$_35.JPGSchmitt è stato uno dei maggiori interpreti della crisi del XX secolo; la sua peculiare concezione del diritto ha fatto si che lui, giurista come si considerò sempre fino alla morte – ma come tutti i grandi giuristi portatore di una visione che trascende il mero orizzonte giuridico – sia stato in Italia apprezzato prevalentemente come politologo e filosofo della politica.

Tuttavia come scrive Agamben nell’attenta introduzione “non si comprende nulla del pensiero di Schmitt, se non lo si situa innanzitutto in una concezione del diritto che poggia su un elemento antagonistico rispetto alla legge”. E tale considerazione è del tutto condivisibile; ancor più a considerare che la polemica anti-normativista di Schmitt è essa stessa rivolta ad indagare la crisi dell’Europa (e del pensiero europeo) del XX secolo, di cui il normativismo di Kelsen – e ancor più quello dei suoi epigoni è stato, ad un tempo, la conseguenza e anche la rappresentazione (forse) più coerente. Risolvere la legittimità nella legalità, l’esistente nel normativo, l’ordinamento nella norma, la decisione sovrana nella coscienza dell’interprete, espungendo (i primi termini) dal diritto è la sintesi giuridica e politica di una concezione che ha perso i riferimenti (e la dipendenza) dalla concretezza e dalla storia. E così da quello che Maurice Hauriou chiamava le fond théologique, al quale la couche juridique è ancorata (e senza la quale diventa ondivaga).

D’altra parte i contributi del giurista di Plettemberg hanno il pregio d’interpretare non solo il tempo a lui contemporaneo, ma anche il futuro. Come si legge nell’introduzione “A quasi trent’anni di distanza, le analisi di Schmitt sono divenute ancora più pertinenti. Si prenda il problema della costituzione europea, che oggi è al centro del dibattito politico. Ciò che il «no» dei cittadini francesi e olandesi è venuto a ricordare è che una nuova costituzione non può essere insediata attraverso accordi «legali» fra governi, ma deve passare attraversi una fase costituente. Un nuovo potere costituito senza un potere costituente può essere legale, ma non legittimo. E nulla è più sconcertante dell’incoscienza con cui le democrazie occidentali, dopo essere scivolate tra le due guerre legalmente nel fascismo, pretendono oggi di trapassare altrettanto legalmente in prassi e forme di governo per le quali ci mancano i nomi e che non sono certo migliori di quello”. Schmitt ha buon gioco nel dimostrare che un potere costituente europeo implica “qualcosa come un patriottismo europeo”. Il quale a sua volta presuppone un sentire comune e un patrimonio che, in omaggio ad un legalismo burocratico il trattato naufragato, col rifiuto delle “radici giudaico-cristiane”, dimenticava e respingeva.

Non sorprende perciò quanto ancora si legge nell’introduzione del saggio Staat, bewegung, volk, tradotto da Cantimori con il titolo Principi politici del Nazionalsocialismo, indovinato perché Cantimori aveva ben capito che Schmitt intendeva ivi delineare i principi del nuovo ordine nazionalsocialista. Come scrive Agamben “Ma, per i lettori attenti di oggi, l’interesse è raddoppiato dalla scomoda, ma ineludibile consapevolezza che questo testo delinea, in realtà, i principi costituzionali delle società postdemocratiche del secolo ventesimo nel cui solco ancora oggi ci muoviamo. Se l’interpretazione che di questo testo proponiamo è corretta, allora esso conterrebbe il centro esoterico e per così dire l’arcanum della teoria schmittiana del diritto pubblico”. Tuttavia oltre che alla biopolitica e al criterio del politico/impolitico il collegamento con le costituzioni novecentesche, del c.d. Stato sociale (o pluriclasse), è, ad avviso di chi scrive, dato dalla continuità (dialettica) dello Stato totale come “autorganizzazione della società”. Stato totale quantitativo nella Repubblica di Weimar, che diviene (anche e soprattutto) qualitativo col Terzo Reich (v. Der Hüter des Verfassung, saggio di Schmitt, peraltro precedente l’ascesa di Hitler al potere).

La stessa capacità di comprensione dell’attualità emerge (tra gli altri) dal saggio sulla “Rivoluzione legale mondiale”, nel quale l’ormai anziano (1978) Schmitt applica all’eurocomunismo - che appartiene di pieno diritto alla fase senescente, ideologica e politica, del comunismo – le proprie considerazioni sull’uso politico della legalità e sul cambiamento legale della costituzione della rivoluzione, già enunciate negli anni ’20 sulla dottrina (e la prassi) leninista e sul costituzionalismo di Kelsen.

Valutando la tesi di Santiago Carillo che i metodi violenti della rivoluzione bolscevica sono “oggi antiquati e si troverebbero nel posto giusto e nel momento giusto solo laddove si trattasse di fare il salto da una società agrario-contadina a una moderna ed industriale. In quanto metodi di una rivoluzione comunista erano legittimi ma non legali. Oggi invece sono superati, perché adesso a essere in questione nelle società industrialmente sviluppate è la potenza statale. Quei metodi, pertanto, non possono più essere un modello appropriato di rivoluzione comunista e devono essere sostituiti da metodi pacifici, vale a dire statali-legali”. Lo Stato peraltro è “il portatore della legalità, la quale realizza quel miracolo che è una rivoluzione pacifica. La rivoluzione, dal canto suo, legittima lo Stato in cambio dell’atto di beneficenza con cui esso permette che abbia luogo una rivoluzione statale-legale. La rivoluzione legale diviene permanente e la rivoluzione statale permanente diviene legale”. Il che significa per gli eurocomunisti condividere la tesi kelseniana sull’abrogazione legale della Costituzione. Schmitt ricorda che proprio le ascese del fascismo in Italia e del nazismo in Francia avvennero osservando le procedure costituzionali, pure quelle dettate in omaggio alla “superlegalità” (concetto di Maurice Hauriou). Quindi, in sostanza nulla di nuovo. Solo che il tutto non elimina il problema della legittimità dell’ordinamento e del potere costituente, ambedue non riconducibili alla legalità.

Daumier_Avocats_avec_toques_m.jpgIn particolare il potere costituente ha generato una prassi per il cambiamento di costituzione: “ogni rivoluzionario di professione ha imparato a maneggiarle: si destituisce il governo legale esistente, si convoca un «governo provvisorio» e si indice un’assemblea nazionale costituente… attraverso rivoluzioni grandi e piccole, europee e non europee, è sorta nell’arco di due secoli una prassi legittimante nella legalizzazione del colpo di stato e delle rivoluzioni”. Tuttavia è “difficile immaginare il trasferimento di un potere costituente dalla nazione all’umanità…L’organizzazione attuale della pace mondiale non è utile solo all’unità, ma anche allo status quo dei suoi numerosi membri sovrani. Dovremmo forse prospettarci un’assemblea plenaria dell’ONU p almeno una seduta del Consiglio di sicurezza che si svolga similmente a quella della notte del 4 agosto 1789, in cui i privilegiati rinunciarono festosamente a tutti i loro privilegi feudali?”.

A cercare il “filo di Arianna” in questi saggi e contributi (uno di questi fili perché, data la ricchezza delle riflessioni di Schmitt, ve ne sono parecchi) pare a chi scrive di ricondurlo alla formula che “l’esistente prevale sul normativo”, la quale, pur nelle differenze, accomuna Schmitt non solo ai concetti ed alla dottrina dello jus publicum europeaeum, ma anche al pensiero di Hauriou e di Santi Romano. Al contrario della dottrina del diritto prevalente nel secondo dopoguerra, dove è il normativo che più che prevalere, non considera l’esistente.

Così i rapporti forza/diritto, legittimità/legalità, costituente/costituiti, comando/obbedienza sono più che risolti, occultati da un normativismo che ha la funzione della notte di Hegel: di rendere grigie tutte le vacche. E così di nascondere il potere sotto la couche di una legalità autoreferenziale. La quale è come il barone di Munchaüsen il quale evitava di cadere nella palude sostenendosi per il codino della parrucca. Prima o poi il tonfo è assicurato.
Teodoro Klitsche de la Grange

lundi, 13 juin 2016

Die Rache der Arbeiter

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Die Rache der Arbeiter

Rechtspopulismus Wie ticken die Arbeiter, die europaweit als rechtsextremes Wahlklientel von sich hören lassen? Didier Eribon, selbst Arbeiterkind, schrieb ein faszinierendes Buch darüber

Ein Blog-Beitrag von Freitag-Community-Mitglied Johnny H. Van Hove

Ex: https://www.freitag.de

ruckher.PNGIn Österreich wählten 86% der Arbeiter den rechtsextremen Bundespräsidentschaftskandidaten Norbert Hofer. In Frankreich, Belgien, den Niederlanden und Deutschland heißen die populären rechten Kandidaten Le Pen, Dewinter, Wilders und Petry. Warum werden sie so häufig von der Arbeiterschaft unterstützt? Eribons Rückkehr nach Reims – ein Buch aus dem Jahr 2009, das nun in der hervorragenden Übersetzung von Tobias Haberkorn auf Deutsch vorliegt –, bietet sowohl eine biographische wie auch eine politische Auseinandersetzung mit der französischen Arbeiterklasse und wandelt dabei kontinuierlich und scharfsinnig auf den Spuren ihrer gesellschaftspolitischen Umbrüche: Von Kommunisten hin zu Front National-Anhängern.

Die Ausgangslage des Buches ist ein persönliches Drama. Als sein Vater stirbt, ist Eribon nach jahrzehntelangem selbstgewählten Exil gezwungen, das alte Arbeiterviertel in der Nähe von Reims zu besuchen. Den Ort hatte der Soziologe als Jugendlicher mit voller Überzeugung für Paris eingetauscht. Die Rückkehr in die Provinz löste bei Eribon eine „Umkehr, eine Rückbesinnung, ein Wiedersehen mit einem ebenso konservierten wie negierten Selbst“ aus. Was auf den ersten Blick in eine psychologische Nabelschau über eine „Gegend seiner selbst“ abzudriften droht, mündet im Gegenteil in eine vielschichtige, wundervoll kritische Reflexion über den Einfluss der sozialen Welt auf die Subjektkonstitution sowie über die konkrete politische Entwicklung und Lage der Arbeiterschaft innerhalb der französischen Gesellschaft.

Gegen die Massenoligarchie

Anhand seiner Rückkehr fragt der Autor, welchen Anteil die „offizielle Linke“ an der Tatsache trägt, dass seine Familie nun das Front National wählt, während sie in seiner ganzen Kindheit die Kommunisten unterstützten. Das Versagen der Linken sei ein wichtiger Teil der Antwort, besonders das der Parti Socialiste. Erst leugneten die Sozialdemokraten die Existenz von Klassen und sozio-ökonomischer Unterdrückung, die zunehmend durch das Konzept der individuellen Verantwortung im politischen Diskurs abgelöst wurden. Daraufhin schrieb sich die Partei gänzlich in das Projekt des Sozialabbaus ein – eine Politik, die bis heute konsequent verfolgt werde.

Radikale linke Kreise, wiederum, die sich vehement gegen die Sozialdemokratie wehrten, reduzierten Arbeiterinnen und Arbeiter all zu häufig auf politische Chiffren. Linke Intellektuelle betteten sie in hoch komplexe Theoretisierungen ein, mit dem Ergebnis, dass die historische Arbeiterbewegung lediglich mit ihren Kämpfen und Traditionen erhalten bleibe; die individuellen ArbeiterInnen hingegen – die Tatsache, dass sie „existieren, dass die leben, dass sie etwas denken und wollen“ – verschwanden zunehmend. Es ist sicherlich kein Zufall, dass Eribons Beschäftigung mit linker Klassentheorie zur endgültigen Befremdung gegenüber seinen Eltern führt, deren Verständnis von linker Politik eher pragmatischer Natur war und das sich fast ausschließlich an lokalen Alltagsproblemen orientierte. Nicht ohne Bedauern gibt der Autor zu: „Mein jugendlicher Marxismus war also ein Instrument meiner eigenen sozialen Desidentifikation. Ich glorifizierte die Arbeiterklasse, um mich leichter von den realen Arbeitern abgrenzen zu können.“

Eribon geht gnadenlos kritisch mit den französischen Salonsozialisten ins Gericht. Auch wenn er manchmal zu pessimistischen Verallgemeinerungen über die anti-linke Stimmung vieler Arbeiter und Arbeiterinnen neigt, gibt ihm die politische Realität zunehmend recht: Die linke Wählerschaft läuft heute scharenweise zum rechtspopulistischen Klassenfeind über. Sie tue das primär aus Notwehr und Opposition gegenüber der dominanten Massenoligarchie, wie Emmanuel Todd die Klassen oberhalb der traditionellen Arbeiterklasse in seinem sehr lesenswerten Buch Wer ist Charlie? nennt, die ihr akzeptables Bildungsniveau und Einkommen auf Kosten der populären Schichten durchsetze. Ein weiterer Grund ist, so führt Eribon an, dass die Arbeiterklasse keineswegs dazu prädestiniert sei, links oder progressiv zu wählen: Ein Denkfehler, der bis heute unter vielen Linken herrsche. Am Ende seien Rechtspopulisten in erster Linie sehr erfolgreiche Einfänger und Verstärker der negativen Passionen der Arbeiterklasse, die im Kontext ihrer zunehmend schwierigen sozio-ökonomischen Lage entstehen. Dieser Umstand wird besonders vor dem Hintergrund Eribons eigener Familiengeschichte deutlich.

retour_a_reims_livre.jpgUnterwerfung als Rettung

Eribon zeigt sich als ein differenzierter Chronist seiner Familiengeschichte, die er harsch und liebevoll wiedergibt und durch den sozio-politischen Fleischwolf zieht. Seine Eltern, Fabrikarbeiter mit homophoben und rassistischen Tendenzen, lebten vor den Augen ihrer Kinder einen hysterischen „Ehewahnsinn“ aus. Dadurch verkörpern sie, so verlautbart der Autor, nichts weniger als „eine Art negatives soziales Modell“. Besonders auf den Vater treffe das zu, dessen Aggressionen, psychotisches Gehabe und alkoholische Ausbrüche nichtsdestotrotz vom Autoren empathisch reflektiert werden. Unerbittlich und ehrlich sind Eribons Geschichten, und dennoch wird die Leserschaft nicht zum Voyeur einer Geschichte eines Selbsthassers gemacht. Dafür ist Eribons Gangart einfach zu analytisch, auch wenn die Geschichte eine persönliche ist.

Das Leitthema des biographischen Narratives ist die Zerrissenheit, die Persönlichkeitsspaltung, das doppelte Bewusstsein des Arbeiterkindes. Durch einen Filter aus literarischen, theoretischen und politischen Referenzen wird dieser Umstand bestechend aufgearbeitet. Der Autor ist kein politischer Held, so viel wird deutlich, sondern ein Mensch aus Fleisch und Blut, der versucht zu überleben und etwas aus dem zu machen, was man aus ihm gemacht hat. Vermenschlichung ist ein sorgfältig erzeugter Effekt, der sich im ganzen Buch manifestiert. Auch in der Frage, warum ausgerechnet er den Bildungs- und Berufsaufstieg geschafft hat (Eribon ist zur Zeit Professor an der Universität von Amiens), trotz seines eingetrichterten Sarkasmus', seiner Verachtung gegenüber bürgerlichen Selbstverständlichkeiten und seiner oppositionellen Haltung? Seine persönliche Antwort: Entweder konnte er seinen widerspenstigen Reflexen freien Lauf lassen, und riskierte damit potentiell eine sinnvolle berufliche Karriere, oder er musste sich dem Wertekanon, der Redeweise und den Argumentationsmustern der Bürgerlichen beugen und anpassen. „Widerstand hätte meine Niederlage bedeutet. Unterwerfung war meine Rettung“, schreibt der Autor folgerichtig.

Die Rückkehr zur Arbeiterklasse muss erfolgen, so Eribon, aber es werde ein steiniger Weg. Dieses Buch ist ein wichtiger Schritt, indem es zu radikaler Selbstkritik und - Reflexion aufruft. Gleichzeitig errichtet es ein literarisches Monument für die Ursprungsklasse – ambivalent, deprimierend, hoffnungsvoll, nachdenklich und menschlich. Wie die Arbeiterklasse selbst, kurzum.

Rückkehr nach Reims Didier Eribon Suhrkamp 2016, 240S., 18€

Dieser Beitrag gibt die Meinung des Autors wieder, nicht notwendigerweise die der Redaktion des Freitag.

vendredi, 10 juin 2016

Die neue Waffe der Revolution heißt Migration

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Neues Buch von Vaclav Klaus vorgestellt

Die neue Waffe der Revolution heißt Migration

Ex: http://www.freiewelt.net

Der frühere Präsident Tschechiens Václav Klaus hat in Berlin zusammen mit Thilo Sarrazin die deutsche Ausgabe seines Buches »Völkerwanderung« vorgestellt. Thomas Fasbender moderierte.

Freigabe mit freundlicher Genehmigung des Autors

Als Václav Klaus am vergangenen Freitag im Beisein von Thilo Sarrazin sein Buch Völkerwanderung in Berlin vorstellte, reagierten die rund dreißig anwesenden Journalisten betont verhalten. Das ist nicht überraschend, wenn man Klaus´ Sympathien für die AfD, seine EU-Kritik und seine Ablehnung der aktuellen Migrationspolitik kennt, und doch bedarf es der Erläuterung. Das »kleine, aber politisch umso mehr unkorrekte Buch« (Klaus) des früheren tschechischen Präsidenten hat es zweifellos in sich, weil es eine Sprache weitab des herrschenden Moralismus spricht, die in Deutschland immer weniger Intellektuelle verstehen.

Klaus´ Buch handelt nicht direkt von den Zuwanderern aus Afrika und dem Nahen Osten. Es handelt vom westlichen Europa und seiner gegenwärtigen ideologischen Verfasstheit, die dazu führt, dass der Kontinent einen Massenansturm ziemlich wehr- und gedankenlos über sich ergehen lässt, der zu siebzig bis achtzig Prozent dauerhaft von Sozialhilfe abhängig bleiben wird, wie Sarrazin betont. Die langfristige steuerliche Belastung durch 800.000 arbeitslose Migranten schätzt der frühere Bundesbank-Vorstand und erfolgreiche Sachbuchautor auf 800 Milliarden Euro – auf eine Million Euro pro Person.

Der Wirtschaftswissenschaftler Klaus, ein Vorkämpfer der freien Marktwirtschaft und ein Gegner der sozialen, spricht an diesem Tag nicht über Zahlen. Er spricht die Sprache des versierten Ideologiekritikers, der zwischen dem Nennwert der Zeitgeistparolen und ihrem Funktionswert unterscheidet, zwischen dem erhabenen Wort und den niederen Interessen, die es kaschiert. Klaus weiß aus Erfahrung, dass es einen unauflöslichen Konflikt zwischen Menschen- und Bürgerrechten gibt (spätestens, wenn es um »Gleichheit« geht). Das eigentliche, uns betreffende Problem ist für ihn nicht die Tatsache, dass es weltweit dutzende oder hunderte Millionen von Menschen gibt, die sich ein besseres Leben wünschen, sondern dass den verhältnismäßig wenigen Europäer der kommunistisch geprägte Irrglaube eingeredet wird, durch Masseneinwanderung die Welt gerechter machen und einen neuen europäischen Menschen schaffen zu können, der keine nationalen Loyalitäten mehr kennt.

Die erste Lektion, die Klaus zu erteilen versuchte, war denn auch eine Aufklärung über den Unterschied zwischen individueller Migration (der allein er das Wort »Flüchtling« vorbehält) und der Massenmigration unserer Tage. Diese gehe nicht allein auf die Nachfrage nach besseren Lebensverhältnissen zurück, sondern auf die Einladung der »EU-Eliten«, wie Klaus sie spitz bezeichnet, insofern »Elite« im Tschechischen einen abschätzigen Klang hat. Es gibt »explizite« und »implizite« Einladungen, wie Klaus sagt; die explizite hat 2015 Bundeskanzlerin Merkel ausgesprochen, um sie seitdem mehr oder weniger deutlich zu wiederholen, und die implizite sprechen die europäischen Sozialsysteme aus, die es auch einem Syrer mit drei Frauen und zwanzig Kindern erlauben, seine Familie ohne seiner eigenen Hände Arbeit durchzubringen. Langfristig entscheidend für das Schicksal Europas ist die implizite Einladung.

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Erklärungsbedürftig ist demnach nicht die Tatsache, dass die Einladung angenommen, sondern dass sie ausgesprochen wird. Aber braucht Europa bei 23 Millionen Arbeitslosen überhaupt Massenmigration? Dazu Klaus: »Unsere Antwort ist absolut nein.« Wirtschaftlich sollte sich Europa auf seine eigene Arbeitskraft besinnen und die sozialen Fehlanreize reduzieren. Die »Überalterung« hält Klaus erst recht für einen hypertrophen Lenkbegriff aus der Mottenkiste des Kommunismus. Die Demographie könne man getrost der spontanen Entwicklung überlassen. Dagegen: Ein Recht auf Migration gebe es nicht. Vielmehr werde das Asylrecht zum Vorwand einer wirtschaftlich motivierten Masseneinwanderung, wie Sarrazin sekundierend bemerkte. Die Probleme des Nahen Ostens und Afrikas habe es »in der einen oder anderen Form« immer schon gegeben, das sei nicht die Schuld Europas, so Sarrazin weiter, und die ständig wiederholte Unterstellung, wir brauchten Einwanderung, um irgendwelche demografischen oder ökonomischen Ziele zu erreichen, sei »in dieser globalen Form einfach Unfug«. Auch kleine Länder kennen Wohlstand.

Der Twitter-Spruch des Spiegel-Korrespondenten Hazain Kazim, der zwei Tage nach der Buchpräsentation für Empörung im Netz sorgte (»Gewöhn dich dran: Wir sind hier, werden immer mehr und beanspruchen Deutschland für uns. Ob du willst oder nicht«) illustrierte bloß die nüchterne Erkenntnis, die der Philosoph Panajotis Kondylis schon vor zwanzig Jahren hatte: »Menschenrechte sind Teilhaberechte.« Der Tag musste kommen, an dem sie materiell definiert und diese materiellen Forderungen nicht nur eingeklagt, sondern auch durchgesetzt würden. In dieser Phase befinden wir uns. Es handelt sich um einen beinharten Macht- und Verteilungskampf, Vergewaltigung und Mord inklusive, der von den europäischen Sozialromantikern nach Kräften gefördert und zugleich geleugnet wird.

Vielleicht muss man wie Václav Klaus´ Co-Autor Jiří Weigl (ein Volkswirt und Arabist, der einst die Präsidialkanzlei leitete) die kommunistische Ära miterlebt haben, um ausreichend sensibel auf die Doppelbödigkeit der Aufrufe zu mehr Internationalismus, Solidarität und Mitleid zu reagieren. Diese Begriffe verbargen, wie Weigl betont, bereits im Kommunismus sehr unterschiedliche, gefährliche Ziele, sie verursachten viel Leid und »verwüsteten unsere Länder«. Daher kommt die gesunde Skepsis der Osteuropäer gegenüber der Aufforderung zu mehr Solidarität und Opferbereitschaft, und daher kommt auch Weigls Verwunderung darüber, dass in Europa alles, aber auch alles  auf Nachhaltigkeit geprüft wird, nur nicht die »blinde« Migrationspolitik, die es uns glatt verbietet, über Risiken und Nebenwirkungen zu sprechen. Was auch Sarrazin zu der Bemerkung veranlasste, dass es ganz bestimmt nicht nachhaltig sei, den afrikanischen Geburtenüberschuss nach Europa zu holen: »Probleme, die man nicht in Afrika lösen kann, kann man schon gar nicht in Europa lösen.«

»Wer ›Menschheit‹ sagt, will betrügen«, ließe sich Carl Schmitt passend zitieren. Dass es ein prinzipielles Recht gibt, angesichts des Massenansturms aus aller Welt nach den Vor- und Nachteilen für Europa zu fragen, nach Spätfolgen und Alternativen, und dass es erlaubt ist, eigene Interessen zu vertreten, das war ungeteilte Meinung des Podiums – aber eine Probe jener Kost, die für die Journalisten schwer verdaulich zu sein schien. Die Frage des Vertreters der Frankfurter Allgemeinen Zeitung, ob Klaus die Frauen zurück an den Herd bringen und dazu verdonnern wolle, statt durchschnittlich 1,2 Kindern wieder vier zur Welt zu bringen, ließ tief ins herrschende Unverständnis blicken. Das Buch enthält zwar en passant eine Kritik an der Realitätsferne westlicher Politik, die sich zu immer kruderen Formen des »Feminismus, Genderismus, Multikulturalismus, Ökologismus, Homosexualismus und Humanrightismus« (Klaus) versteigt, die offenkundig allesamt Luxusprobleme sind.

Dass aber eine Kritik an solchen ideologischen und mittlerweile auch praktisch-politischen Übersteigerungen nicht automatisch den Frauen ihre Berufstätigkeit, den Homosexuellen ihre persönliche Freiheit und den Menschen aller Welt den berechtigten Wunsch nach besseren Lebensverhältnissen abspricht, überfordert die geistige Beweglichkeit der meisten journalistischen Zeitgeistprediger. Statt die herrschenden Klischees zu hinterfragen und die Realität wachsender Spannungen zwischen Einheimischen und Zugewanderten zu betrachten, predigen sie immer noch das nur von Bio-Deutschen gestörte friedliche Zusammenleben mit dem an sich freundlichen Flüchtling, dem Wiedergänger des »edlen Wilden«.

Dem realistischeren Beobachter stellt sich derweil Lenins Frage »Was tun?«. Maßnahmen gegen die Massenmigration sind keine technische oder administrative Frage, so Klaus, sondern eine politische. Man will die Migration stoppen oder man will es nicht. Klaus will es, weil er findet, dass die Stärke und die Resistenz des »postdemokratischen« und zunehmend unfreien Europa hoffnungslos überschätzt werden. Allerdings fürchtet er, dass sich der europäische Zentralismus als stärker erweisen wird. Sarrazin will die Zuwanderung ebenfalls stoppen, hält dazu aber prinzipiell jenen europäischen Zentralismus für nötig, den Klaus fürchtet – mit dem kleinen und wesentlichen Unterschied, dass Sarrazin das Scheitern der zentralistischen europäischen Migrationspolitik prognostiziert (was Klaus unter Anspielung auf den Titel seines neuen Buches zum »Wunschdenken« Sarrazins erklärte).

Klaus und Weigl fürchten die in ihrem Buch beschriebene Gefahr, dass die Massenmigration zu einem wirksamen Mittel der Europapolitik werden könnte, die Reste nationalstaatlicher Souveränität vor allem in Ost- und Mitteleuropa zu beseitigen. Man hat sich schließlich nicht von Moskau befreit, um sich von Brüssel kujonieren zu lassen. Wenn es aber nach Sarrazins Prognose geht, dann wird das Schengen-Regime, dessen offene Binnengrenzen geschlossene Außengrenzen bedingen, an der Verteilungsfrage zerbrechen. Außer Deutschland, Österreich, Luxemburg und Schweden erkläre sich kein Land in Europa zur Aufnahme von Flüchtlingsquoten bereit. Merkels Kalkül, die Macht des nationalen Denkens durch mehr Zwang zur Zusammenarbeit aufzubrechen, sei nicht aufgegangen: »Angela Merkel wollte ihre Position an der Spitze Europas festigen und wollte auch andere Staaten dem von ihr aufgedrückten Willen unterwerfen. Das ist misslungen. So, was daraus wird, weiß ich jetzt auch nicht.« Wer die Gerechtigkeit zum Programm mache, müsse sich allerdings auch um die Millionen Somalier kümmern, die derzeit auf der Flucht sind: 500.000 Menschen mehr oder weniger in Europa nützten angesichts der weltweiten Probleme offenkundig überhaupt nichts.

Zumindest dürfte der ungebremste Druck der Massenmigration die europäischen Sozialsysteme auf ihre entscheidende Bewährungsprobe stellen. Letztlich könnte der von Klaus geforderte Abschied von der Anspruchsgesellschaft aber für beide Seiten heilsam sein. Er würde die Notwendigkeit erhöhen, die Verhältnisse in den Heimat- und Nachbarländern der Migranten zu verbessern, und er könnte auch Europa zu einer neuen Dynamik zwingen. In diese Perspektive passte die überraschende Schlussbemerkung von Co-Autor Jiří Weigl. Er griff die deutsche Lage nach dem Zweiten Weltkrieg auf; allerdings anders, als es die Relativierer der Massenmigration mit Blick auf die damals deutsch-deutschen Flüchtlingsströme so gerne tun: »Was wäre eigentlich aus Deutschland geworden«, fragte Weigl, »wenn die Deutschen, statt Deutschland wieder aufzubauen, geflohen wären?« 

jeudi, 09 juin 2016

Arthur Kemp, Qu'est-ce que l'Ethnonationalisme ?

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Chronique de livre:

Arthur Kemp, Qu'est-ce que l'Ethnonationalisme ?

(Akribéia, 2016)

Ex: http://cerclenonconforme.hautetfort.com

kemp39539260.pngInfatigable militant de la cause pro-Blanche, Arthur Kemp est un activiste aux multiples talents : journaliste, directeur d'Ostara Publications, ancien porte-parole des Affaires étrangères du British National Party (BNP), il est l'auteur de plusieurs ouvrages dont le célèbre March of the Titans: a history of the White Race. Jusqu'à maintenant, un seul de ses travaux avait été édité en français : Bâtir le foyer blanc. En voici un second, toujours publié chez Akribéia et qui se présente sous la forme d'un petit manuel concis (une cinquantaine de pages) destiné à expliciter la notion d'ethnonationalisme. Initialement publiée en 2008 sous le nom Folk & Nation. Ethnonationalism Explained, la présente étude avait été conçue à l'origine pour la formation des militants et cadres du BNP sur la délicate question des relations inter-raciales.

Alors, qu'est-ce que l'ethnonationalisme ? C'est « un nationalisme qui définit la nation en termes d'ethnicité. » Sont donc considérées prioritairement la race (« réalité biologique fondée et scientifique ») et l'ethnicité (culture, langue...) dans la définition de l'identité d'un peuple. L'ethnonationalisme promeut l'idée que chaque identité doit être valorisée et préservée, que chaque groupe ethnique doit rester lui-même afin de « s'oppose(r) frontalement aux projets d(u) monde unique » voulu par les « élites internationalistes ». Cherchant à anéantir les races et les identités au profit d'une « masse uniforme et identique », d'un « melting-pot mondial », les métisseurs sont les vrais ennemis de cette diversité qu'ils feignent de louer mais qu'ils s'acharnent à détruire. A l'inverse, l'ethnonationalisme considère que la diversité des peuples et des races doit être respectée et défendue car c'est la « seule vraie réponse au cauchemar internationaliste » actuel, cauchemar qui ne peut mener qu'à la disparition des peuples... européens en priorité mais pas que. C'est donc, pour Arthur Kemp, « une idée véritablement révolutionnaire (et) dangereuse » pour le Système. On ne saurait lui donner tort, surtout si tous les peuples la suivaient, ce qui signifierait qu' « une nouvelle aube se sera(it) levée ».

Ce qu'implique l'ethnonationalisme est simple : chaque peuple doit être libre chez lui, sur son territoire. Il doit pouvoir se gouverner selon ses propres règles (le fameux droit à l'autodétermination de l'ONU) mais aussi gérer, protéger et éduquer les siens en suivant son modèle. Cette identité affirmée et basée sur le sang rejette l' « universalité de la gauche », le « nationalisme civique » (en d'autres termes l'assimilation culturelle) promu par la droite et le mélange de ces deux tares qui est la base « dont se sert le capitalisme mondial pour justifier l'exploitation sans frontières »... et bien sûr pour justifier le modèle multiculturaliste et l'immigration de masse qui tuent les pays blancs. En effet :

« Le multiculturalisme et le nationalisme civique ignorent la réalité démographique du taux de natalité supérieur des immigrés du tiers monde. Ce taux conduira inéluctablement à la submersion et à la destruction des peuples autochtones européens. »

C'est bien pour cela que « mettre un terme à l'immigration du tiers monde ne suffira pas ». Non, « il faudra procéder à une remigration massive. » D'autant que face à « l'échec du multiculturalisme » (société où plusieurs cultures cohabiteraient harmonieusement) constaté même par Merkel et Sarkozy, nos ennemis réclament toujours plus d'intégration et d'assimilation à « notre » culture. Ils veulent certes des immigrés, mais des immigrés intégrés, ayant abandonné leurs us et coutumes, donc leur identité, en vertu d'un nationalisme civique et culturel encore plus dangereux que le multiculturalisme ! En France, ce nationalisme civique prend corps dans « les valeurs de la République » claironnées par politiciens et médiats et qui uniraient dans une nation fantasmée Michel et Fatima, Fatou et Fernand, Tchang et Raymonde.

Devant les périls courus par notre race, nous nous devons d'être les missionnaires de l'ethnonationalisme. Pour cela, il convient de savoir argumenter en faveur de cette revendication somme toute bien modérée et concédée depuis des lustres aux peuples de couleur... Ce texte militant sera une aide précieuse ; il présente maints arguments simples et efficaces ainsi que des ripostes aux attaques qui sont faites au sujet de tout ce qui touche les races, les peuples et les identités. La partie ne sera pas si difficile ! Soyons objectifs : l'idée de préservation des peuples et des cultures est plus en vogue qu'on ne le croît souvent. De plus, l'ethnonationalisme considère que « tous les peuples, toutes les races ont droit à une égale dignité et à un égal respect »...

Ce programme anti-mondialiste et emprunt d'une forte dose de positivité se veut un remède au fatalisme et un outil militant simple et efficace. Il trouvera à coup sûr un écho chez ceux qui ont compris les vrais défis de notre temps et savent que la préservation de notre race est LE combat majeur.

Rüdiger / C.N.C.

Note du C.N.C.: Toute reproduction éventuelle de ce contenu doit mentionner la source.

mercredi, 08 juin 2016

Ernest Claes, de man die onder meer schrijver was

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Door: Gaston Durnez

Ex: http://www.doorbraak.be

Ernest Claes, de man die onder meer schrijver was

Applaus voor zijn biograaf Bert Govaerts

Zopas verscheen de biografie van de Vlaamsgezinde literator Ernest Claes, auteur van De Witte. Gaston Durnez las, en zag dat het goed was.

Een der populairste schrijvers uit de 20e eeuw in Vlaanderen heeft eindelijk een volwaardige levensbeschrijving gekregen: Ernest Claes, de biografie van een heer uit Zichem. De auteur Bert Govaerts noemt het zelf een 'gewild ouderwets verhaal van wieg tot graf'. Bovendien wilde hij, dat zijn chronologisch relaas op de eerste plaats zou handelen over 'de man', over de mens die onder meer schrijver was. Govaerts levert dus geen systematische studie over het ontstaan, de groei en de ontvangst van Claes zijn literaire werk. Daarvoor verwijst hij naar de nauwgezette studies in de jaarlijkse publicaties van het Ernest Claes Genootschap.

Het is een omvangrijk, mooi uitgegeven en geïllustreerd boek geworden, ruim 500 bladzijden, resultaat van een lange en vruchtbare tocht door archieven en privé-verzamelingen. Claes was zijn leven lang (1885-1968) een actieve pennenridder. In duizenden brieven en in een reeks dagboeken bleef hij een uitvoerige verteller, die zijn papieren goed bijhield. Soms heeft hij zijn dagboeken achteraf willen 'opschonen', maar dan nog bleven er genoeg authentieke aantekeningen over. De schommelingen van zijn opvattingen worden er vaak in weerspiegeld. Niet altijd in zijn voordeel.

ernest-claesfffff.jpgBuiten zijn verhalen en romans schreef hij ontelbare kronieken, al dan niet onder schuilnaam, niet het minst voor een krant in ... Indonesië (een gevolg van zijn grote populariteit in Nederland). De zoon uit een groot Kempens boerengezin was zijn loopbaan begonnen als journalist. Na zijn door 'Averbode' bekostigde studies 'Germaanse' in Leuven, ging hij werken voor een jong weekblad met een duidelijke missie in de titel : Ons Volk Ontwaakt. Dat was het blad waarmee de groep katholieke Vlaamsgezinden rond Frans van Cauwelaert kort voor de Eerste Wereldoorlog de oprichting voorbereidden van het dagblad De Standaard, dat pas op 4 december 1918 voor het eerst zou verschijnen. Heel zijn leven bleef Claes aan bladen meewerken, ook toen hij een belangrijke parlementaire ambtenaar was geworden. Hij bekende, dat alleen de lange vakantie van Kamer en Senaat hem tegenhield om definitief in de journalistiek te stappen.

'Literaire waarheid'

Zou hij een goede krantenman zijn geweest ? Ik vrees van niet. Een literator is een schepper van 'literaire waarheid' – en dat is iets anders dan een journalistieke. In de Provence sprak men over 'de paralelle werkelijkheid' van de grote verteller Jean Giono. Nu was Claes wel geen Provençaalse fantast, maar toch... Wijlen August Keersmaekers heeft destijds getoond hoe Claes fluks en monter in een zelfgebouwde stamboom kon klimmen en hoe hij een onbewuste voorouder liet meevechten in een Boerenkrijg waarvoor hij, Claes, zelf het scenario had bedacht. Het leverde een mooi en waarachtig klinkend verhaal op, maar geen geschiedschrijving.

Belangrijk voor Claes en voor zijn biograaf was zijn correspondentie met Stijn Streuvels, die hij zeer bewonderde. Claes fungeerde als het Brusselse oog van de West-Vlaming. In lange brieven hield hij Het Lijsternest op de hoogte van de zichtbare en onzichtbare Belgische dingen. Ook met Felix Timmermans was hij bevriend en had hij veel briefcontact. Felix heeft hem trouwens, in de late jaren twintig, de weg naar Duitsland gewezen. Later, in de jaren 30, voegde Gerard Walschap zich bij dit driemanschap. Claes was toen al 'de lieveling van het Vlaamse publiek', maar ondanks dat succes begreep hij goed dat zijn artistieke talent beperkter was dan dat van zijn grote vrienden.

Govaerts vraagt zich af, in hoeverre het leven van 'de man' neerslag kreeg in de massa bewaarde documenten. Dat is de eeuwige vraag van een biograaf die zijn hoofdfiguur en diens wereld niet persoonlijk heeft gekend en die, als hij nog getuigen kan ondervragen, het spreekwoord over de gevaren van 'horen zeggen' indachtig moet zijn. Govaerts, die zijn sporen als historicus en auteur al lang heeft verdiend als VRT-redacteur en als biograaf van de politicus Albert De Vleeschauwer, schrijft zo zakelijk mogelijk over zijn onderwerp, zonder in een proces-verbaalstijl te vervallen. Integendeel. Hij is de vlotte klaarheid zelf. Het boek leest als een TGV !

Nonkel Nest

Zeer interessant is de vriendschap die Claes sinds zijn jonge jaren voelde voor en bij Frans van Cauwelaert, die hem zijn eerste grote kansen bood. Voor de negen kinderen van de politicus werd hij zelfs 'Nonkel Nest'. Toch rezen er in de tussenoorlogse jaren problemen. Politieke problemen. Claes kon zijn flamingantische kritiek op de katholieke voorman niet altijd verbergen. Wist Van Cauwelaert dat zijn vriend al in de jaren dertig een geheim en steunend lid van het Vlaams-nationalistische VNV was geworden, de partij die hem zo zwaar bestreed? Na de oorlog moet hem dat wel duidelijk zijn geworden. Niettemin, de vriendschap overleefde de oorlog en toen Van Cauwelaert bij zijn zeventigste verjaardag werd gevierd, hield Claes een van de huldetoespraken.

Dit wijst op een bepaalde dubbelzinnigheid die hem op politiek gebied lang heeft gekenmerkt. Zij wortelde in zijn ervaringen in de Eerste Wereldoorlog en de naoorlogse desillusie van menige jonge Vlaamsgezinde intellectueel.

Claes werd als soldaat gekwetst bij de strijd om Namen in 1914, raakte in krijgsgevangenschap, kon op een bepaald moment 'uitgewisseld' worden en maakte de oorlog verder mee als ambtenaar bij de Belgische regering in Frankrijk. Hij was dus geen activist en niet betrokken bij de clandestiene Vlaamse Frontbeweging. Bij de terugkeer van de koning in Brussel, in 1918, kreeg de oud-strijder vreugdetranen in de ogen. Maar spoedig werd hij, als zovelen, een ontgoochelde Vlaming, en ook een twijfelende pacifist die zich afvroeg: Waar ligt de waarheid ?

In de verhalen die hij als een der eerste Vlaamse 'oorlogsschrijvers' publiceerde, liepen weinig 'brallerige sabelslepers' rond, zegt Govaerts, wel 'veel nuchtere mannen die gewoon hun plicht doen', en ook Schweikachtige figuren en fidele kameraden. Die oorlogsverhalen en weldra het overdonderende succes van De Witte die in het spoor van Pallieter naar Duitsland en vandaar verder Europa in trok, maakten van Ernest Claes een geziene figuur in Vlaanderen. Het maakte hem ook meer dan ooit tot een 'Heer', altijd keurig in het pak, met een brede artiestenhoed en een flamingantenbaard. Govaerts noemt hem zelfs een dandy. Claes had ook al lang getoond dat hij een goede causeur was en hij werd, in het radio- en televisieloze Vlaanderen, een der meest gevraagde 'voordrachtgevers'. Het had als gevolg dat hij gevangen raakte in zijn succes en dat zijn lezers en uitgevers hem altijd maar 'Zichemse' verhalen vroegen, meer dan hem lief was, hoezeer zijn bankrekening er ook door gespijsd werd.

In 1934 werd De Witte de eerste Vlaamse 'klankfilm'. Claes schrok zelf van de karikatuur die de cineast van zijn boek maakte, maar hij bleef loyaal en investeerde zelfs in de onderneming, met de idee dat hij wellicht de basis voor een rendabele Vlaamse filmonderneming kon leggen. Die idee werd ook gevoed door een bijzondere meevaller: in 1936 won zijn echtgenote, de Nederlandse romanschrijfster Stephanie Vetter, in haar vaderland het groot lot van de Staatsloterij.

In die periode liep het leven van Claes op verschillende sporen door de ontwakende filmwereld, de uitgevers- en de politieke wereld. Terwijl hij poogde, ook elders dan op de purperen heide inspiratie te zoeken, en toen er zelfs een wat cynische schrijver Claes bleek te bestaan, werd hij tussendoor geplaagd door zijn oude kwaal van melancholie en onrustigheid. In de woelige crisisjaren schoof hij meer en meer op naar de nationalistische zijde van de Vlaamse Beweging, al beschouwde hij zich zelf als een eigenzinnige democraat.

Vrijgesproken

Govaerts besteedt natuurlijk veel aandacht aan de houding van Claes in de Tweede Wereldoorlog. In 't begin dacht hij zowaar een rol te kunnen spelen in de toenadering tussen verscheidene Vlaamse strekkingen, in het licht van de vrij algemene opinie dat de Duitse bezetting een voldongen feit was. Die illusie moest hij vlug opgeven. Hij bleef hopen op een Vlaamse zelfstandigheid, maar 'nooit ondergeschikt aan de vriendschap met de Duitsers', zo zei hij. Zijn contacten met Duitse vrienden moeten niet overdreven worden. Zij hadden allereerst te maken met uitgeverijen en brood, met beleg. 'Een héél lange arm' had hij volgens Govaerts niet bij het militaire bestuur. Dat bleek toen hij August Vermeylen wilde helpen, die als rector in Gent werd afgezet. De vrijzinnige socialistische literator en wetenschapper was sinds lang een vriend van Claes, net als de liberale romancier en toneelschrijver Herman Teirlinck. Samen richtten zij onder de bezetting een bijzondere literaire boekenserie op: de bibliofiele blauwe Snoeckjes.

eckkkk.jpgClaes kon zich onder de oorlog handhaven als ambtenaar (met weinig werk, het parlement was buitengaats) en mede dankzij het ongelooflijk grote lezerspubliek dat populaire boekenreeksen in die sombere tijd kregen. Na augustus 1940, wat meer nuchter geworden, stelde hij nauwelijks 'politieke daden' maar bedreef hij 'een eigen soort attentisme', waarbij hij nooit 'zijn elementaire reflexen van solidariteit met zijn dagelijkse omgeving verloor'. De sfeer van toen was niet bevorderlijk voor zijn geestesgezondheid: 'Al heel zijn bestaan ging Claes door mentale bergen en dalen'. Dat verergerde natuurlijk na de oorlog, toen onbekenden zijn huis aanvielen en toen hij zich voor het gerecht moest verdedigen.

'De juridische waarheid , zegt Govaerts, is dat Ernest Claes géén collaborateur was. Hij is tot twee keer toe vrijgesproken door krijgsraad en krijgshof. Voor die juridische onschuld heeft hij betaald met zes jaar verlies van zijn ambtenarenwedde en een deel van zijn pensioenrechten, met daar bovenop een vernietigende, nooit bestrafte raid op zijn woning door een Ukkelse straatbende en drie jaar verlies van zijn burgerrechten.'

Er is ook een historische waarheid. Ernest Claes heeft 'lange tijd hetzelfde traject gevolgd als dat deel van de Vlaamse Beweging waarover Frans-Jos Verdoodt het in zijn beroemde historisch pardon had op de IJzerbedevaaart van het jaar 2000: de Vlamingen van 'de vergissingen, de beoordelingsfouten en de verkeerde allianties'.

Toen hij zich daarover wou vrijpleiten, heeft hij de werkelijkheid blijkbaar nogal gekleurd en bijgewerkt, niet alleen tegenover de rechtbank (wat zijn verdedigingsrecht was), maar ook vreemd en pijnlijk genoeg tegenover goede vrienden. Zijn oud-strijdershart was oud en ziek geworden.

In Vlaanderen is zijn moreel gezag vlug hersteld. Na enige moeilijkheden kon hij weer oud en nieuw werk uitgeven en kon hij in het publiek optreden. Hij begon in een levend monument te veranderen, werd 'de rentenier van zijn eigen roem' en 'daar genoot hij intens van'. In de zon van die laatste jaren trachtte hij het oorlogstrauma te vergeten en was het alsof de blozende grootvader nog alleen 'goede mensen' rond zich scheen te zien.

Toen in 1964 de honderdste druk van De Witte, verscheen, kreeg hij in Zichem een monument en werden er grote feesten georganiseerd. Op de eretribune zat, naast de gevierde, de eerste burger van het land: de socialist Achiel van Acker, voorzitter van de Kamer van Volksvertegenwoordigers. Wat later begon de staatstelevisie aan een lang feuilleton, gebaseerd op het werk van Claes: De Heren van Zichem. Het succes is legendarisch geworden en heeft ook de heldere blik op zijn eigenlijke werk vertroebeld. Maar dat heeft hij zelf niet meer meegemaakt. Jammer dat hij ook niet meer mocht zien hoe zijn bekendste boek een tweede keer werd verfilmd, dit keer met de nadruk op het ware sociale en dramatische aspect van het harde jongensleven op de Vlaamse buiten in het begin van de 20e eeuw.

Dit jaar verschijnt de 127ste druk van De Witte.

P.S. Welke literatuurkenner neemt de laptop ter hand om de biografie van Govaerts aan te vullen en het literaire werk van Claes opnieuw te ijken? En wie schrijft er nu een biografie over zijn echtgenote Stephanie Claes-Vetter, de sterke vrouw en haar verhalen, nog altijd in de schaduw?

Beoordeling : * * * * *
Titel boek : Ernest Claes
Subtitel boek : De biografie van een heer uit Zichem
Auteur : Bert Govaerts
Uitgever : Houtekiet
Aantal pagina's : 509
Prijs : 39.99 €
ISBN nummer : 9789089244550
Uitgavejaar : 2016

mardi, 07 juin 2016

Retour sur un livre d'Albert Camus: L’homme révolté

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Retour sur un livre d'Albert Camus

L’homme révolté

albcam5283715793_cf31d79eac.jpgLe titre de l’essai d’Albert Camus est magnifique, même si le contenu ne m’a pas laissé un souvenir impérissable. Face à la vie politique présente, il n’est pas honteux, me semble-t-il, de ressentir une impression de révolte radicale, absolue, sans concession. Car le spectacle auquel nous assistons marque une détérioration permanente et l’absence de toute issue visible. Le fond du problème: il existe une caste médiatisée, de l’extrême droite à l’extrême gauche, qui se moque profondément du monde, ne vit que de propagande médiatique et prend les gens pour des crétins, indéfiniment manipulables. Les symptômes de ce phénomène:

  • L’ultra-personnalisation des choses: tout se ramène au « salut » par un homme ou une femme qui se prétend (implicitement) porté par la providence et semble se croire, pour une raison ou une autre, au dessus du commun des mortels. Ce phénomène est dans les gènes des idéologies extrémistes. Mais il vaut désormais pour tous les partis sans exception, désormais alignés sur ce standard. Par un biais inattendu, nous en sommes revenus au temps du culte de la personnalité des années 1930 et 1940. Etrange: le fascisme, le stalinisme, le pétainisme représentent plus que jamais le mal absolu, mais leurs méthodes, en particulier le culte de la personnalité, sont totalement banalisées, généralisées…  Or, rien n’est plus grotesque et lamentable que cette déferlante prétentieuse de soliveaux médiatiques, candidats au sauvetage de la France, qui font ainsi « don » de leur personne et envahissent l’espace public.
  • La démagogie absolue: la course est lancée à celui qui balance les promesses les plus lamentables, les plus odieuses de démagogie. Le thème de l’avenir qui pointe son nez: le « revenu universel« , prochain point de ralliement de tous les partis politiques, notamment des deux extrêmes (droite et gauche), mais pas seulement. C’est l’idée folle que le sort et l’avenir de chacun ne passe plus par l’effort, le travail, la volonté de s’en sortir, mais par des droits naturels à faire valoir sur la société qui vous doit un revenu sans la contrepartie d’une activité utile à la collectivité. Jamais la démagogie, toujours plus pesante, n’avait été poussée à ce niveau, et derrière la démagogie, le contrôle par l’Etat d’une population gavée d’assistanat.
  • La passion contre la raison: il est fascinant d’observer à quel point la vie nationale glisse dans le passionnel et l’affectif tout en s’éloignant du monde des réalités. Il faut constamment agiter les esprits, énerver l’opinion, exciter, diviser et déchirer par des scandales sans fin, polémiques stériles ou autres déclarations débiles, à n’importe quel prix. Nous avons par exemple eu droit à quatre mois de  « déchéance de la nationalité », à « l’état d’urgence », à la « loi travail »  (et en ce moment le dernier psychodrame: le supposé racisme des choix du sélectionneur de l’équipe de France de football). Le monde politique se fige soudain et ne parle plus que de cela. Puis tout s’achève par le néant. La vie publique semble livrée au culte du vide et de l’insignifiance.
  • Le déni de la réalité: les choses se passent, dans la vie politique moderne,  comme si toute limite au mépris et à la moquerie avaient cédé. Le monde virtuel, celui de la propagande se détache du monde du monde des réalités. Du doigt, on nous montre la pluie en nous disant: voilà un beau soleil. Et nous sommes censés applaudir. La crise et le chômage pulvérisent tous les records, frappent la France plus que tout autre pays d’Europe, mais peu importe « ça va mieux » puisqu’on vous le dit, toujours mieux!Et chacun, au sommet, de bomber le torse avec des airs autoritaire de père fouettard tandis que le pays sombre dans le chaos et l’anarchie.
  •  La destruction du bien commun: tout se passe comme si le sens du collectif et e l’intérêt général s’était effacé. La vie publique ne serait plus qu’au service d’une poignée d’individus qui soignent leurs avantages personnels et leur ego boursouflé. Il me semble que cette folie égotique, qui pousse des individus à n’exister que pour la jubilation de fanfaronner dans les caméras de télévision, de se sentir « le premier » et de jouir de l’impression d’être aimés, admirés, obéis, relève d’une forme de pathologie mentale. Le décalage est saisissant entre l’idée qu’ils se font d’eux-mêmes et la réalité du sentiment qu’ils inspirent. Plus ils se sentent  magnifiques aux yeux de l’opinion, et plus ils sont perçus comme grotesques, ridicules, inutiles. Mais peu importe, c’est le rêve de puissance et de séduction, l’illusion du pouvoir qui compte… La plupart des grandes fautes politiques de notre époque, en France comme en Europe, qui nous ont conduit où nous en sommes, émanent de choix individuels guidés par la seule mégalomanie.

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Alors que faire? Il n’existe probablement pas de remède miracle et immédiat, de perspective d’un  passage de la révolte à la révolution. Aujourd’hui, la résistance est avant tout intellectuelle. Fondamentalement, la refondation de la politique, au sens noble du gouvernement de la cité,  ne se conçoit que de manière progressive, par la transformation des mentalités. Elle passe par la démocratie directe, la proximité, la décentralisation: le pouvoir au plus près de chaque citoyen. C’est ce que j’ai voulu dire dans cette tribune pour le Figaro Vox en faveur des maires et des communes. Elle se fera par l’avènement de nouvelles valeurs politiques: la force (insoupçonnée) de la volonté associée à l’anonymat, la modestie, l’impersonnel, la discrétion, la vérité, ce mot oublié, comme principes fondamentaux de toute politique. Il est scandaleusement imbécile d’imaginer qu’un homme ou femme seul avec son petit cerveau malade, détient à lui seul les clés de l’avenir. D’où l’urgence à réhabiliter le collectif: toute bonne décision doit être pensée, réfléchie, discutée, débattue, adoptée par une majorité,  puis appliquée quoi qu’il arrive. Les choix fondamentaux sont ceux d’un Gouvernement, au sens de l’entité collective, d’un Parlement, d’un peuple à travers la démocratie directe. Et enfin, le politique doit se focaliser sur l’action et sur les réalités. Son champ est celui du possible, du monde réel, concret, palpable, celui que l’on peut vraiment changer, et non le délire de la polémique stérile, guéguerres de principes et des annonces sans suite.

Maxime TANDONNET

Montesquieu van twaalf kanten belicht

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Boekrecensie

Door Paul Muys

Ex: http://www.doorbraak.be

Montesquieu van twaalf kanten belicht

Andreas Kinneging, Paul De Hert, Maarten Colette (red.)

Een vaak geciteerde denker waar toch veel misverstanden over bestaan

De wakkerste geesten onder u kennen baron de Montesquieu wel een beetje: de scheiding der machten, indertijd op school het obligate fragment uit de Lettres Persanes (Comment peut-on être Persan?) maar daar houdt het meestal bij op. Nu is er dit stevig gedocumenteerde werk waarin deze filosoof, voorloper van de Verlichting en grondlegger van de sociologie, vanuit diverse invalshoeken wordt bekeken.

Montesquieu_web.jpgHet onderwerp scheiding der machten is actueler dan ooit, nu dat kostbare beginsel weer moet worden verdedigd tegen de her en der dreigende sharia. In zijn hoofdwerk, De l’Esprit des Lois (Over de geest van de wetten) staat het bewuste principe centraal, net zoals dat van de checks and balances (zoiets als controles en waarborgen). Veelal getypeerd als een liberaal geeft Montesquieu in De l’Esprit aan dat hij na rijp beraad kiest voor een gematigde regering, gematigd door middel van de scheiding van de wetgevende, uitvoerende en rechterlijke macht. Liefst dan nog een regering waarin de adel een belangrijke rol vervult. Die machtenscheiding en de checks and balances liggen aan de basis van de Amerikaanse constitutie en die van een pak andere democratische landen, zonder die adel dan.

Ook al is Montesquieu zelf edelman, dat hij zo’n belangrijke rol toekent aan deze stand kan verbazen. Nog verbazender is het voor de leek dat hij een bewonderaar is van de staatsvorm zoals het middeleeuwse Frankrijk die kende. Dat heeft alles te maken met de evolutie die de monarchie onder de Franse koningen doormaakt: van een gematigd koningschap, getemperd door de tussenmacht van de adel, evolueert zij naar absolutisme en zelfs despotisme. Het is een impliciete kritiek op Lodewijk XIV (L’état, c’est moi).

Macht en tegenmacht. Machtsdeling voorkomt machtsmisbruik. Montesquieu is geen Verlichtingsdenker, hij is niet per se tegen de monarchie, noch tegen de republiek overigens, al vreest hij dat die laatste minder doelmatig zal zijn dan in de Romeinse oudheid. Evenmin heeft hij bezwaar tegen de standen, op voorwaarde dat ook zij gecontroleerd worden door een tegenmacht. Precies omdat het Engeland van na de Glorious Revolution dit in de praktijk brengt, geeft Montesquieu het als voorbeeld. Het tweekamerstelsel (Hoger en Lagerhuis), waarbij elke kamer een sociaal verschillende samenstelling heeft, verhindert dat de adel zich kan bevoordelen. ‘Essentieel is’, zo betoogt co-auteur Lukas van den Berge, ‘dat de dragers van de drie machten geen van alle een primaat opeisen. In plaats daarvan dienen zij zich elk afzonderlijk te voegen naar een onderling evenwicht waaraan zij zich niet kunnen onttrekken zonder de politieke vrijheid om zeep te helpen.’

Vrijheid is voor Montesquieu niet zozeer de mogelijkheid tot politieke participatie of zelfbestuur – wat wij in de 21ste eeuw voetstoots aannemen – ze zit veeleer in de bescherming van de privésfeer. Annelien de Dijn betoogt: ‘Vrijheid is niet de macht van het volk, maar de innerlijke vrede die ontstaat uit het besef dat men veiligheid geniet.’ Dit kan onder vele verschillende regeringsvormen, op voorwaarde dat machtsmisbruik geen kans krijgt. Overheden hebben zich niet te bemoeien met zaken die mensen als persoon treffen, en niet als burger. Wanneer zij de dominante gewoonten en overtuigingen krenken, voelen mensen zich aangetast in hun vrijheid en ervaren dit als tirannie, zo schrijft Montesquieu in zijn commentaar op de mislukte poging van tsaar Peter de Grote om mannen bij wet te verbieden hun baard te laten groeien. Hij beveelt de tsaar andere methoden aan om zijn doel te bereiken. Paul De Hert: ‘Montesquieu pleit niet voor het recht om een baard te dragen. Zijn sociologische methode leert ons niet wat vrijheid zou moeten zijn, wel hoe vrijheid in een gegeven context ervaren wordt, of juist niet.’ Wat zou de observateur Montesquieu trouwens van het dragen van hoofddoeken in scholen en openbare diensten gedacht hebben?

espritdeslois-f9b7b.jpgMontesquieu zet zijn lezers vaak op het verkeerde been. Allicht verwijst de kwalificatie ‘enigmatisch’ in de titel hiernaar. Zo lezen we in de bijdrage van Jean-Marc Piret dat Montesquieu best kan leven met cliëntelisme, het uitdelen van postjes, waarbij de uitvoerende macht steun zoekt tegen de wetgevende kamers in. Wie geen voordelen uit die hoek hoeft te verwachten, zal dan weer zijn hoop op één van beide kamers stellen. Risico is daarbij dat teleurstelling mensen kan doen overlopen naar de tegenpartij. Schaamteloos opportunisme ? Volgens Montesquieu, die zich geen illusies maakt over hoe het er in de politiek toegaat, is dit juist een teken van de ‘pluralistische vitaliteit van de maatschappij’.

Op zijn reizen stelt Montesquieu de achteruitgang vast van de Zeven Provinciën en van de republieken Venetië en Genua. Valt in Italië vooral corruptie op, in het achttiende-eeuwse Holland ziet hij alleen verval en kille zakelijkheid, sinds het land zich moest verweren tegen de invasie van Lodewijk XIV in 1672. De ooit zo bloeiende, creatieve koopmansstaat ziet zich verplicht een ruïneuze oorlog te voeren, die van de Hollanders een kil, berekenend, gesloten volk maakt, niet langer in staat tot grootse, creatieve daden. Het geweld is bovendien de grootste vijand van de eros, de humaniserende liefde zoals die groeide en bloeide ‘in het mediterrane land van wijn en olijven’, in Knidos in de Griekse oudheid (Le Temple de Gnide is een erotisch gedicht van Montesquieu naamloos uitgegeven in Amsterdam). Van de eros gesproken: Montesquieu is volgens een van de auteurs van dit boek, Ringo Ossewaarde, een liberaal ‘in de zin dat hij voor politieke en burgerlijke vrijheid staat, voor constitutionalisme, humanisme, tolerantie, matiging, internationalisme en machtsdeling en hij een afkeer heeft van absolutisme. Al deze aspecten zijn echter voor hem slechts voorwaarden voor een erotisch bestaan, voor humanisering, verfijning en verheffing.’

Als kind van zijn tijd kan Montesquieu bezwaarlijk een Europees federalist zijn, maar hij bepleit de humanisering van de verhouding tussen staten en bevolkingen en hecht daarbij veel belang aan vrijhandel en het machtsevenwicht tussen onderling afhankelijke staten. Dit kan een einde maken aan de permanente confrontatie, en de burger beschermen tegen misbruik van gezag, betoogt Frederik Dhondt in zijn bijdrage.

Zo biedt dit boek menig verrassend inzicht, waarop ik hier niet kan ingaan. Ook kan de lezer nader kennismaken met de fameuze Perzische Brieven, anoniem verschenen roman in briefvorm, een puntige satire op het absolutistische Frankrijk, die ook voor de hedendaagse lezer een eyeopener kan zijn. Montesquieu toont zich hier en elders een helder waarnemer, niet beïnvloed door modedenken, niet geneigd mee te huilen met de goegemeente, kritisch over de katholieke clerus, fel tegen de inquisitie en verwoed tegenstander van de slavernij.

Ten slotte: De l’Esprit kan niet begrepen worden zonder er de klimaattheorie van de auteur bij te betrekken. Het klimaat is voor Montesquieu en veel van zijn tijdgenoten namelijk de belangrijkste van alle invloeden op het leven van de mens. Maar diezelfde mens kan naar de overtuiging van de Franse denker door oordeelkundig handelen de invloed van het klimaat bijsturen, zo troost Patrick Stouthuysen de mogelijk verontruste lezer.

Beoordeling : * * * *
Titel boek : Montesquieu. Enigmatisch observateur
Subtitel boek :
Auteur : Maarten Colette, Frederik Dhondt, Annelien de Dijn, Paul De Hert, Michel Huysseune, Andreas Kinneging, Paul Pelckmans, Ringo Ossewaarde, Jean-Marc Piret, Alexander Roose, Patrick Stouthuysen, Lukas van den Berge
Uitgever : Uitgeverij Vrijdag, Antwerpen
Aantal pagina's : 353
Prijs : 29.99 €
ISBN nummer : 978 94 6001 472 7
Uitgavejaar : 2016

samedi, 04 juin 2016

"Au Beau Rivage" de René Fallet

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"Au Beau Rivage" de René Fallet

Ex: http://www.parallelesmag.com

fallet34511_195x320.jpgTous les samedis soirs, à l’hôtel restaurant « Au Beau Rivage », Antoine, le patron, fait guincher ses clients au son de l’accordéon. Mais les temps changent, et les danseurs désertent le bal musette au profit d’orchestres modernes plus « électrisés »… La guinguette a fermé ses volets ! Antoine, morose, devient de plus en plus grincheux, et quand Pineau, le voisin, amène un 33 tours de musique classique, il pète un câble en même temps que la tronche du mélomane ! Celui-ci portant plainte auprès de la maréchaussée, notre Antoine se retrouve en cabane pour deux longs mois … Mais loin de déprimer, il savoure, dans sa carrée, le plaisir d’être enfin seul et, en morse et par tuyaux interposés, va devenir pote avec un autre taulard, Émile. Tous deux vont partager  un luxe infini : ils vont rêver …Une fois de retour au « Beau Rivage », Antoine est métamorphosé et inquiète son entourage qui ne le reconnaît plus… Jusqu’au jour où Émile débarque dans la petite pension en bord de Seine et va chambouler tout autour de lui… Fallet avait un don inné pour créer des personnages aussi rocambolesques que truculents. Dans ce roman, il ne déroge pas à sa marque de fabrique ! Vous n’êtes pas prêts d’oublier« Pédalo » le maquereau fan de cyclisme ou bien  « Martinique », buveur de rhum devant l’éternel et amant de la plantureuse Georgette, femme de l’agent de la paix, et néanmoins cocu, « Barberine »…Vous craquerez pour  « 6. 4. 2 » gagnant à la loterie nationale et pêcheur à la ligne en quête de Victor le monstrueux et mythique brochet, Graal  convoité par tous les autres amateurs d’halieutique… « Au Beau Rivage » déborde de gouaille, d’argot et de langage fleuri et c’est garanti, vous promet un fameux moment de bonne humeur et de lecture de haute volée ! On plonge avec délices et  tête la première dans l’univers de René Fallet avec l’envie de re-dévorer ses autres livres, tellement c’est bon…

Au beau rivage de René Fallet, Denoël, 2016 / 13€

vendredi, 03 juin 2016

Les droits de l'homme contre le peuple (de Jean-Louis Harouel)

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Les droits de l'homme contre le peuple (de Jean-Louis Harouel)

Ex: http://fboizard.blogspot.com

contre-le-peuple.jpgComme d'habitude, Harouel est clair et carré. Un vrai plaisir à lire.

1) La distinction entre islam et islamisme est spécieuse. L'islam a en lui un germe de violence qui fait de tout musulman conséquent un allié potentiel, actif ou passif, de cette violence. Ce n'est pas le cas du christianisme et des chrétiens.

2) L'islam, contrairement au christianisme, est à la fois une religion et une politique. Son utilisation des droits de l'homme contre nous à des fins politico-religieuses est dans l'ordre des choses. C'est à nous de savoir nous défendre.

3) Les droits de l'homme ont été conçus pour régir les relations entre le peuple, composé d'individus, et l'Etat. Le cas du changement de peuple n'a pas été envisagé par les fondateurs des droits de l"homme, cas que nous vivons actuellement où un peuple étranger retourne nos droits de l'homme contre notre Etat, l'Etat qui est censé nous défendre.

4) Les droits de l'homme ont été transformés en religion suite au recul de la religion chrétienne. Comme le dit Chesterton, être incroyant, ce n'est pas croire en rien mais croire en n'importe quoi. Cette nouvelle religion est la religion de l'humanité, l'historicisme : il n'y a plus de dieux au ciel, il n'y a plus de Mal ni de tragique, l'humanité est son propre dieu et son histoire la dirige vers un avenir radieux où nous serons tous frères, tous pareils, tous interchangeables. Bien sûr, il suffit d'exposer au grand jour cette doctrine pour en saisir toute la niaiserie, c'est pourquoi ses défenseurs aiment beaucoup l'ambiguïté et les mots creux qui font écran.

5) La religion des droits de l'homme est une gnose et un millénarisme, comme le communisme, et comme lui, a besoin d'exterminer ceux qui font obstacle à l'avènement du paradis terrestre, en l'occurence, nous occidentaux, comme jadis les bourgeois. Nous faisons obstacle à la fusion de l'humanité par notre supériorité, nous devons disparaître.

Comme la gnose, la nouvelle religion considère que le Mal est extérieur à l'homme, donc les assassins sont des victimes, et de là, une préférence marquée pour la déviance sous toutes ses formes (on étonnerait nos modernes pourtoussistes en leur expliquant qu'ils descendent d'un abbé du XIIème siècle, Joachim de Flore, et pourtant ...).

6) La religion des droits de l'homme nous tue. A petit feu, mais elle nous tue. Pierre Manent et Malika Sorel s'étonnent que les occidentaux, tels les membres de la Secte du Temple Solaire, consentent si facilement à leur disparition. Comment se débarrasser de cette vérole de religion des droits de l'homme ?

7) La solution ? La discrimination, la préférence nationale. Il faut de nouveau avoir le bon sens d’accepter cette réalité : les hommes sont différents, ils ne sont pas interchangeables, ils forment des communautés non-miscibles. Deux Maliens ne remplacent pas deux Français en France (contrairement à ce qu’il m’ a été donné d’entendre) tout comme, d’ailleurs, deux Français ne remplacent deux Maliens au Mali. La préférence nationale, avec des lois spécifiques concernant l’islam et les musulmans, pour tenir compte du potentiel de violence de cette religion politique (pas de minarets, pas de hallal, pas de voile, etc.).

Le vrai « vivre ensemble », ce n'est pas quand les communautés sont mélangées de force mais, au contraire, quand elles peuvent s'ignorer sans problèmes. Autrement dit, chacun chez soi et tout ira mieux.

Hélas, Harouel ne dit pas comment on y parvient. Mac Arthur disait que toutes les guerres perdues se résument en deux mots : trop tard.

De vrijheid van de grens – Paul Scheffer

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De vrijheid van de grens – Paul Scheffer

Het voorbije jaar werd de kijker en lezer op manipulatieve wijze een ‘geweten gestampt’ door de politiek-correcte media. De sociologische impact van de vreemdelingeninvasie werd overgoten met een emotioneel sausje van ‘open grenzen’ en ‘wereldsolidariteit’. Wie waarschuwde voor de nefaste culturele, economische en andere problemen werd meewarig bekeken of zelfs met een banvloek de politieke woestijn ingestuurd.

schef0051926275.jpgHet vergt moed om op te staan en de collectieve hysterie te nuanceren, zeker als de publicist uit socialistische stal komt. De Nederlander Paul Scheffer heeft bewezen moed en een scherpe pen te combineren. Na zijn bestseller “Het land van aankomst” fileert hij opnieuw de multiculturele nachtmerrie die zich in Europa aftekent.

Sinds de val van het IJzeren Gordijn leken alle ideologische conflicten en militair-politieke brandhaarden in rook opgegaan. Het postmodernisme had Europa en de Verenigde Staten al de voorbije decennia hierop voorbereid. Massa-immigratie en globalisering duwen de Europeaan zowel maatschappelijk als economisch in de verdrukking. Duits filosoof Peter Sloterdijk spreekt over het ‘globaliseringsdrama’. Burgers voelen zich dakloos, gezien de nieuwe samenleving geatomiseerd is. Ze biedt geen nieuwe verbanden aan, maar breekt wel oude structuren zoals gezin, natie, Kerk af.

Scheffer is terecht overtuigd dat massa-immigratie verantwoordelijk is voor de import van internationale conflicten in de multiculturele steden. Kijk wat er gebeurt in de vele asielzoekerscentra of in de Duitse steden (Koerden versus Turken).

Tegelijk is de Nederlander of Vlaming niet zo mobiel en wereldburger als de politiek-correcte elite wenst te geloven en te beweren. Verre reizen brengen ons slechts sporadisch en oppervlakkig in contact met andere culturen. En veel mensen blijken vrij honkvast bij de keuze van hun woonplaats en werkomgeving.

Vooral interessant als de auteur met gefundeerde argumenten de ‘open grenzen’-lobby te lijf gaat. Hij weerlegt achtereenvolgens de bewering als zouden er morele, economische, praktische en juridische redenen zijn om de grenzen wagenwijd open te zetten.

Even absurd zijn de politici die mordicus het Schengen-verdrag (vrij verkeer binnen een belangrijk deel van de Europese Unie) verdedigen, zonder de buitengrenzen deftig te bewaken. Het is al jarenlang een aandachtspunt van menig rechts-nationale partij om het budget en de bevoegdheden van Frontex uit te breiden. Uit naïviteit de werkelijkheid negeren of nalatig het hoofd wegdraaien van de vreemde invasie, is geen optie. Men kan beide Scheffer in ieder geval niet verwijten. Wie stuurt blinde Merkel een exemplaar (eventueel met Duitse vertaling)?

De vrijheid van de grens
Paul Scheffer
Uitgeverij Lemniscaat
126 bladzijden
Prijs: 4,95 euro

Une précieuse odeur de vieux temps

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Une précieuse odeur de vieux temps

Par Laurent Dandrieu

 

Ex: http://www.valeursactuelles.com

Le passé ne meurt pas, de Jean de Viguerie, Via Romana, 172 pages, 19€.

Parti pris. L’historien Jean de Viguerie livre ses souvenirs de famille. S’y dessine le tableau d’une France très proche et très lointaine, qui rechigne à mourir.

Il y a des autoroutes longilignes, qui vous conduisent droit et vite vers un objectif bien précis. Il y a des itinéraires plus rares et plus escarpés qui vous mènent à un panorama à couper le souffle, à quelque splendeur architecturale qui vous rapproche du divin. Et puis il y a les chemins de traverse, que l’on arpente sans objectif, seulement parce que le hasard les a mis devant vos pas : ils ne parcourent pas forcément des paysages sublimes, ils ne conduisent pas à quelque but prestigieux, mais on a plaisir à s’y promener, parce qu’ils dégagent ces senteurs savoureuses des sentiers de campagne, parce que leurs tours et détours intriguent, parce qu’on y découvre maintes menues merveilles qui, pour peu qu’on ait l’âme bucolique, vous touchent et peuvent même vous conduire à une inattendue contemplation.

vig-pas.jpgSi un livre est un chemin que l’auteur vous invite à parcourir en sa société, le petit livre de souvenirs que l’historien Jean de Viguerie vient de publier, sous le titre Le passé ne meurt pas, appartient assurément à cette dernière catégorie. La forme en est modeste et paisible ; le ton sans fanfaronnade, précis et posé, même lorsqu’il s’agit d’événements douloureux, et toujours discrètement irrigué d’un humour d’autant plus savoureux qu’il ne se pousse pas du col.

Modeste, la matière l’est tout autant. Le spécialiste de l’éducation sous l’Ancien Régime, le biographe de Louis XVI et de Mme Élisabeth, l’auteur en “Bouquins” d’Histoire et Dictionnaire du temps des Lumières ne retrace pas son itinéraire intellectuel ; il a été un passeur de l’histoire, pas l’un de ses acteurs : les souvenirs qu’il livre ici ne laissent que très rarement entrer le vent de la grande histoire (guerre d’Algérie, Mai 68). S’il fait revivre les maîtres qui ont compté pour lui (Louis Jugnet, Roland Mousnier), on y croise surtout des aïeux disparus, des vieilles tantes inconnues, des figures aussi pittoresques qu’anonymes, et surtout l’odeur d’un vieux temps qui est celui de son enfance et de sa jeunesse mais qui paraît aujourd’hui, à ceux qui ne l’ont pas connu, aussi lointain que l’Ancien Régime, tant les façons d’être et de faire ont subi de bouleversements en l’espace de quelques générations.

C’est donc avec une nostalgie amusée que l’on croise, au fil de ce délicieux petit livre, un curé de campagne pieux et distrait qui, heurtant une vache égarée tandis qu’il lisait son bréviaire, laisse échapper un “pardon madame” ; une arrière-grand- mère qui se fait conduire dans des paroisses éloignées, pour pouvoir communier malgré son abonnement à l’Action française ; des familles qui pratiquent « la politesse des cimetières » en allant saluer, après les tombes familiales, celles des familles amies ; une grand-mère obsédée de « l’odieuse question bonne », cette difficulté croissante à trouver des domestiques capables ; des vieilles tantes célibataires qui, durant la guerre, ouvrent toute grande leur maison à la campagne à toutes sortes de réfugiés ; une ancêtre jeune mariée qui, découvrant la bibliothèque d’un aïeul révolutionnaire emplie d’ouvrages des Lumières, jette au feu tous ces livres impies, à l’exception de l’Encyclopédie de d’Alembert et Diderot, « jugeant sans doute qu’un dictionnaire c’est toujours utile ».

L’auteur brosse un portrait savoureux des auditoires de ses conférences, décrit presque avec sympathie l’occupation de la Sorbonne, qu’il vécut en ennemi de l’intérieur pour protéger un centre de recherches des velléités destructrices des Katangais, narre les aléas que valut à sa carrière universitaire la fidélité de son antigaullisme et son peu d’appétence pour les billevesées progressistes. Il eut aussi à entendre siffler les balles de son propre camp, coupable qu’il était d’avoir suggéré, dans son livre les Deux Patries, que la perversion révolutionnaire du patriotisme avait sans doute tué la France. On lui objectera avec sympathie, sans souci de le convaincre, qu’un pays où s’écrit un tel livre, où il trouve un éditeur et sans doute un public, est un pays qui n’est pas tout à fait mort et qui n’aspire qu’à revivre.

Le Passé ne meurt pas, de Jean de Viguerie, Via Romana, 172 pages, 19 €.

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jeudi, 02 juin 2016

Avondland en Identiteit

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Avondland en Identiteit

Marijn de Koeijer legde het boek Avondland en Identiteit van Sid Lukkassen op de snijtafel, en geeft in deze recensie zijn bevindingen.

Tot de jongere Nederlandse filosofen en historici (kennelijk een combinatie die goed samengaat) behoort Sid Lukkassen (1987), een in velerlei opzicht opmerkelijk mens die zijn thema’s met een verfrissende grondigheid te lijf gaat. Sid is daarnaast goed benaderbaar (in politiek-correct jargon noemt men dat ‘laagdrempelig’) en situeert zich graag in de realistische hoek, iets wat hem in relatie tot zijn publicaties op het internet over de feminisering van de Westerse cultuur reacties van ‘Amerikaans conservatisme’ opleverde. Als docent maakt hij zich verdienstelijk, onder andere voor het Humanistische Verbond, waarbij vooral blijkt van zijn theoretische kennis van de klassieke filosofen mede in samenhang met de historische context. Voorzover ‘politiek-correct’ nog steeds in de maatschappij de boventoon voert van hoe men zich dient te gedragen, neemt Sid daar bewust afstand van. De eersteling die Sid als pennenvrucht het licht heeft doen zien heet ‘Avondland en Identiteit‘ (2015), een boek dat losjes verwijst naar het visionaire ‘Der Untergang des Abendlandes‘ (1918-1922-’23) van Oswald Spengler. Volgens Spengler is iedere beschaving als een plant die tot bloei komt en uiteindelijk ineenschrompelt. Ook Sid is op veelal goede gronden van mening dat de hedendaagse Europese en Nederlandse cultuur aan verval onderhevig is. Nu verzuchten bij tijd en wijle velen ‘dat het niet meer is zoals vroeger’. De kür van Sid is dat hij oorzaak en gevolg schetst en ook durft te schetsen. Zijn boek dat voor een belangrijk deel tevens een bewerking is van eerdere artikelen en columns die hij heeft geschreven, speelt doelbewust in op de actualiteit, wat aldus een goed doorwrocht populair-wetenschappelijk tijdsbeeld oplevert zoals Sid dat heeft beschouwd en heeft doorleefd.

Omdat een ‘review’ over een boek nu eenmaal zo zijn beperkingen kent, voert het te ver om de visie van Sid in detail de revue te laten passeren. Sid start zijn beschouwing met de generatie van ’68 waarvan hij zegt dat de dromen van die generatie niet datgene hebben gebracht wat velen ervan verwachtten. Hij staat daarin niet alleen en tikt de spijker soms hard op de kop.

Het boeiende bij Sid is dat hij in zijn verhaallijn nagenoeg alle filosofen die er in de wereld toe doen wel eventjes de revue laat passeren, zodat velen hun hart kunnen ophalen. Grappig was dan ook, Sid en ik hadden er later nog contact over, dat één van mijn favorieten – Erich Fromm – niet wordt vermeld. De thematiek van het omhoog ruilen op de liefdesmarkt, de materialisering of zo men wil vergaande verzakelijking van relaties, zijn bij Fromm en Lukkassen qua teneur overeenkomend. Volgens Fromm is verliefdheid sociaal gekleurd, Sid Lukkassen beschrijft geheel in die lijn de strevingen van de vrouwen bij organisaties als die van de EU om te scoren. Hij verwijst tevens naar het verdienstelijke boek “De Liefdesmarkt” uit 2011 van Renzo Verwer, terwijl elementen uit “Liefde” van Mark Mieras eveneens om de hoek komen piepen. Met die aspecten gaat Sid aan de slag en verweeft zijn eigen ervaringen creatief in het geheel. Het boek bevestigt daarmee tevens dat elke opkomende generatie steeds weer wordt geconfronteerd met de twee essentiële keuzes in het leven, het kiezen van het juiste baanperspectief en het doen van de juiste partnerkeuze.

De werkhypothesen in Sid’s boek luiden als volgt:

  1. Het feit dat steeds meer Westerse mannen hun heil zoeken bij vrouwen uit traditionele culturen kan verklaard worden uit de invloed op lange termijn van cultuurmarxisme op man-vrouw relaties binnen de Westerse cultuur.
  2. Het feit dat de Europese cultuur zo gevoelig is voor cultuurmarxisme- de obsessie met minderheden, slachtoffers en schuldgevoelens- is verklaarbaar vanuit het Christendom.

avidimage-4762412.jpgDoor het boek heen laat Sid niet na de lezer in te prenten dat hij weinig op heeft met het Marxisme, en meer in het bijzonder met het cultuurmarxisme. Het ‘cultuurmarxistische denken’ is verfoeilijk aldus Sid. Je kunt er bij hem van op aan dat hij de stelling huldigt dat het Marxisme de economie en de welvaart uiteindelijk heeft gesmoord en dat na gedane zaken – of terwijl die verbouwing gaande was – men er parallel toe is overgegaan de winkel open te houden om ook de cultuur naar de vaantjes te helpen. De basis daarvoor vormde de verdere veredeling van het Westers Christelijke schuld- en zondebesef. Via social engeneering werkte de generatie ’68 toe naar een cultuur waarin de intrinsieke validiteit middels het oordeelsvermogen plaats maakte voor een politiek correcte wereld waarin (goede) intenties de maatstaf zijn en waar alles wat zwak oogt (in een slachtofferrol) vooral correct benaderd moet worden. Volgens dit cultuurmarxisme is het eigen oordeels- en analytische vermogen van het individu slecht en zou dat tot uitsluiting leiden. De keerzijde van de medaille is dat alles wat sterk is of een duidelijke eigen mening koestert wordt uitgesloten. Immers argumenteren volgens de termen ‘logica’, ‘objectiviteit’, ‘universele geldigheid‘ kan kwetsend zijn voor degenen die zich in het kamp van de slachtoffer-rol-aanhangers van de politiek correcten bevinden. Ergo, afwijking wordt bestraft met uitsluiting uit de heilstaat van de politiek-correcten. Het laat zich raden dat Sid van mening is dat de Westerse (blanke) man die ook nog eens hetero is, als eerste ten slachtoffer valt aan dat cultuurmarxisme van de politiek-correcten. Ofschoon hij de ontwikkelingen soms wat zwartwit benadert, heeft hij wellicht tot schrik van vele politiek-correct denkenden zeker niet geheel ongelijk. Vele instituties en cultureel geldende waarden zijn in de loop der tijd op de schop gegaan. Het normatieve gelijkheidsbeginsel heeft er toe geleid dat het beter werd om het hoofd niet te ver boven het maaiveld uit de steken en maar liever vooral in de pas te lopen met wat als politiek-correct werd en wordt gezien, iets wat overigens veelal opgeld doet in de ambtelijke bureaucratieën. Het boek ademt dan ook zeker de opvattingen van de auteur dat het postmoderne denken en het feminisme te ver zijn doorgeschoten. Vast staat in ieder geval dat Sid van mening is dat de maakbare samenleving niet bestaat en de Europese cultuur ten onder zal gaan aan ‘wensdenken’ en in de pas lopen. De (meest zuivere) vrijheid van meningsuiting is verworden tot ‘vrijheid van toegestane meningsuiting‘, aldus Sid Lukkassen.

De verdienste van het boek ‘Avondland en Identiteit‘ ligt vooral ook hierin dat de lezer in 12 hoofdstukken wegwijs wordt gemaakt in de doodsdrift en dus de doodstrijd van de Westerse beschaving, zoals Sid die vanuit zijn permanente studie analyseert. Daarbij gaat Sid verklarend in op de betekenis van ‘cultuurmarxisme’, ‘politieke correctheid’, ‘sociaal atomisme‘ en meer termen die in de toekomst vaker te horen zullen zijn dat tot nu toe het geval is geweest. In die zin doet Sid zijn professie van docent alle eer aan. Hoofdstuk 11 over ‘Een episch Europa’ had misschien wat meer uitgediept kunnen worden over hoe Sid de Europese ontwikkeling graag ziet en wat wij ook graag uitgebreider van hem willen horen. Zijn meest belangwekkende stellingen zijn daarbij toch vooral het afzweren van schuldgevoelens en schuldenbergen en het bundelen van Europese volkeren met ieder hun eigen krachten en specialiteiten, wat hij een ‘verlicht, militant humanisme’ wil noemen, gebaseerd op nationale trots, cultureel bewustzijn en Verlichtingsfilosofie binnen een overkoepelende Europese identiteit. Vooral ook omdat Sid ten nauwste betrokken is bij het Humanistische gedachtegoed had in dat hoofdstuk 11 kunnen plaatsvinden van hoe hij het ‘verlicht, militant humanisme‘ nader wil vormgeven. Voor Europa wil Sid blijven uitgaan van kracht en eigenwaarde, maar vanzelfsprekend geschoeid op een andere leest dan tot nu toe politiek-correct aan de orde is (geweest). Hierin klinkt de moed door van de jonge wetenschapper die het anders wil en zich niet wil neerleggen met de doodstrijd van de Westerse beschaving. Het boek ‘Avondland en Identiteit‘ moet men verscheidene malen lezen. Het rekent af met de idee dat de opkomende generaties met name ‘hedonistisch‘ willen leven met een hoge ‘funfactor‘. Sid Lukkassen toont met zijn boek aan dat er nog mensen onder ons zijn die vanuit Europese waarden willen nadenken over een samenleving waar niet alles voor zoete koek wordt geslikt. Men hoeft het niet in alles met hem eens te zijn , maar Sids veldtocht tegen het cultuurmarxisme en het afglijden van Europa is boeiend voor alle generaties en zal de kritische lezer zeker aanzetten tot verdere discussie. We houden zijn uitwerking van het “Verlicht Humanisme” voor Europa nog in petto.



‘Avondland en Identiteit’ (2015), auteur van het boek: Sid Lukassen, uitgeverij Aspekt, ISBN 9789461536709

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Akif Pirinçci: Die Umvolkung von dem Austausch der Deutschen & den Invasionsgewinnlern

Akif Pirinçci:

Die Umvolkung von dem Austausch der Deutschen & den Invasionsgewinnlern

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mercredi, 01 juin 2016

»Umvolkung« Ellen Kositza bespricht Akif Pirinçci!

»Umvolkung«

Ellen Kositza bespricht Akif Pirinçci!

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Ellen Kositzas sechstes Buchvideo wartet mit einem Paukenschlag auf: Die Literaturredakteurin der Zeitschrift Sezession hat Akif Pirinçcis neuen Hammer »Umvolkung. Wie die Deutschen still und leise ausgetauscht werden« bereits vor Veröffentlichung gelesen und präsentiert die wichtigsten Thesen des Skandalautors.
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mardi, 31 mai 2016

Weltflucht und Massenwahn Ellen Kositza über den neuen Thorsten Hinz

Weltflucht und Massenwahn

Ellen Kositza über den neuen Thorsten Hinz

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In ihrer achten Buchempfehlung stellt Ellen Kositza, Literaturredakteurin der Zeitschrift Sezession, das neue Werk von Thorsten Hinz vor: »Weltflucht und Massenwahn. Deutschland in Zeiten der Völkerwanderung« bildet die innere Prozeßhaftigkeit des Einknicken Deutschlands vor der Einwanderungsflut kundig ab. Ein neues Meisterwerk vom intellektuellen Zugpferd der »Jungen Freiheit«!
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«2084» de Boualem Sansal: «Attention, ça brûle!»

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«2084» de Boualem Sansal: «Attention, ça brûle!»

BS-2084.jpgTranquillement assis, comme si de rien n’était, Boualem Sansal attend ses lecteurs. Ce mardi soir, dans le petit théâtre de l’Alliance française, à Paris, seuls un vigile à ses côtés et des contrôles d’identité à l’entrée laissent transparaître le caractère explosif de ses idées. Avec son roman acclamé 2084, l’auteur algérien dépeint la menace du terrorisme islamiste et n’exclut plus une troisième Guerre mondiale. Tiré à 290 000 exemplaires, ce livre l’a propulsé au cœur de l’actualité brûlante d’une France qui se cherche. Couronné « Meilleur livre en 2015 » par le magazine Lire, son scénario avait déjà reçu le Grand prix du roman de l’Académie française. Depuis, Boualem Sansal court les rencontres littéraires pour s’expliquer auprès de ses lecteurs. Entretien.

RFI : Chez vous, la séance de dédicaces dure aussi longtemps que la rencontre littéraire. Comment réagissent vos lecteurs face à votre monde totalitaire de 2084, cette dictature planétaire nommée Abistan, avec son Dieu Yölah et son prophète Abi ?

Boualem Sansal : Jusque-là, les gens réagissent plutôt bien par rapport aux livres que j'écris. Avec 2084, il y a peut-être quelque chose de nouveau. Il y a un contexte, une actualité. 2084 parle d’une dictature religieuse et en ce moment, il y a des événements liés à la religion en Europe et un peu partout dans le monde. Cela inquiète beaucoup de gens. Mon roman amène une réflexion sur ces choses-là. C’est ce que les gens veulent.

Depuis vos prix littéraires, vous êtes beaucoup lu et écouté. Avez-vous le sentiment d’être vraiment entendu et réellement compris par rapport à votre roman 2084 ?

Les gens vous entendent. Comme nous tous entendons les gens. Est-ce qu’on fait toujours ce qu’ils nous recommandent ? Ce n’est pas toujours évident. Parfois, on ne peut pas agir. Parfois, je me dis que les gens sont souvent comme les enfants. Ils ne réagissent pas quand on les avertit : « Attention, ça, ça brûle ! ». Et puis, un beau jour, ils mettent la main et se brûlent. Mais, c’est trop tard.

Depuis mon premier roman [Le Serment des barbares, ndlr] et au-delà des romans, des articles et des interviews, cela fait quinze ans que j’attire l’attention des gens sur l’évolution de l’islamisme notamment. Les gens n’ont qu’à écouter. Certains disent : oui, c’est vrai, c’est risqué, c’est dangereux, mais qu’est-ce qu’ils peuvent faire ? Les États devaient écouter les lanceurs d’alertes, mais ils ne les écoutent pas, parce qu’ils gèrent des intérêts. Et ces intérêts passent même avant la raison.

En 2015, dans la Russie de Poutine, le livre 1984 de George Orwell est devenu un best-seller. Votre roman 2084, inspiré par Orwell, est en train de devenir un best-seller dans une France marquée par les attentats islamistes et l’état d’urgence. Est-ce un signe inquiétant ?

Oui, en tout cas, c’est le signe que la population, ou au moins ceux qui lisent ces livres ont un fort sentiment d’inquiétude. Pour le moment, ils ne savent pas comment le traduire en actes. Des fois, ils le font d’une manière qui joue plutôt contre eux, par exemple, quand ils vont vers l’extrême droite en disant : « Il y a un danger qui arrive. Il y a des écrivains qui nous le disent, donc on peut le croire. Et pour nous prémunir de ça, allons vers l’extrême droite. » Ce n’est pas la solution. D’autres vont vers des solutions encore plus violentes que la violence qui les attaque. Par exemple, aux Etats-Unis, quand le candidat républicain Donald Trump dit qu’il faut chasser les musulmans et leur interdire de venir dans le pays. C’est de la folie.

BS-2070149759FS.gifVous affirmez n’écrire « que des histoires vraies ». Pour vous, 2084 n’est pas de la science-fiction, mais se déroule aujourd’hui. Pendant l’écriture de votre roman, vous avez utilisé comme temps de narration le présent. Pourquoi cela a-t-il provoqué un casse-tête chez les grammairiens de Gallimard ?

Ce genre de texte est très difficile à écrire sur le plan de la temporalité. C’est une projection. Donc il faudrait utiliser le futur pour dire ce qu’il va arriver. Moi, personnellement, je pense que c’est dangereux de faire ça, parce qu’on peut passer pour un gourou ou pour quelqu’un qui joue au prophète. C’est très dangereux, surtout en littérature. On peut le faire dans un essai.

Dans un essai on démontre ce qu’on affirme. Dans un roman, on ne démontre rien. On dit. Pour moi, la seule solution était de me mettre en 2084 et de raconter cela en étant en 2084. Donc c’est forcément le présent. Mais il se trouve que… on ne peut pas s’en rendre compte si on n’écrit pas soi-même : c’est difficile de raconter le futur – en étant dans le futur – au présent. C’est très difficile.

Imaginez que vous racontez une de vos journées dans vingt ans. Comment allez-vous faire ça ? Comment allez-vous dire : « Ce jour, je suis sorti pour aller au stade et puis manger avec des amis ». Le lecteur le lit aujourd’hui. Donc il ne comprend pas. Vous vous rendez compte de la complexité ? Finalement, en parler au passé reste la situation la moins perturbante. C'est-à-dire qu’on se met dans le futur, mais comme si c’était quelque chose de passé. C’est très étonnant.

Cela rejoint donc une réalité, parce que les gens se posent la question : est-ce que ce danger-là – pour faire court, on va dire l’islamisme – est-ce que c’est devant ? Ça va venir ? Ou est-ce que c’est déjà là ? Ou est-ce que c’est déjà un peu passé dans la mesure où l’on est en train de prendre des mesures ? Alors c’est presque fini et on se dit : encore deux mois et on aura fini avec Daech… Donc la question de la temporalité est très importante !

Dans 2084 vous ne nous projetez pas dans un monde technologique et futuriste. Ce n’est pas la technologie qui est en jeu, mais nos attitudes, notre suivisme, notre collaboration avec le système. Votre livre parle de « la force du mouvement infinitésimal, rien ne lui résiste, on ne s'en rend compte de rien pendant que, vaguelette après vaguelette, angström après angström, il déplace les continents sous nos pieds… ». On y est déjà ? Cela se passe-t-il déjà en France et en Europe ?

Absolument. Toutes les évolutions se font comme ça, millimètre par millimètre. Sauf dans le domaine technologique où il peut y avoir des découvertes où tout change, du jour au lendemain. Comme l’ordinateur qui a bouleversé notre univers technologique. Mais les évolutions politiques, sociales, philosophiques, religieuses, se sont faites dans l’immobilité…

BS-811H2vPmrHL._SL1500_.jpg… ou par « Soumission » pour nommer le livre de Michel Houellebecq.

Houellebecq est vraiment dans le quotidien d’aujourd’hui. Il ne fait pas de projection. 2022, c’est comme 2017 ou aujourd’hui avec la question : qui va être élu ? Hollande, Sarkozy, Jupé ou Monsieur Abbes [dans le livre de Houellebecq, Mohammed Ben Abbes, le candidat de la Fraternité musulmane, devient en 2022 le premier président musulman de la République française, ndlr]. Ce n’est pas une véritable projection. Ce sont des choses qui se font, qui sont là, dans la société…

Depuis l’attentat contre Charlie Hebdo, il y des caricaturistes qui admettent pratiquer une certaine autocensure. Il y a aussi le cas de Michel Onfray (« Le débat en France n’est plus possible ») qui a renoncé à publier en France son livre-entretien Penser l’islam. Est-ce qu’il y a déjà un soupçon de « Abistan » dans l’air, ici en France ?
 
Quand j’ai écrit 2084, ma conviction était faite : on va là-dedans, on va vers ça ! Il y a des raisons religieuses, mais aussi des raisons beaucoup plus fortes encore. C’est comme le réchauffement de la planète. C’est quelque chose qui se fait.

Ce n’est pas parce qu’on va prendre quelques mesures avec la COP21 ou la COP22 ou la COP23 qu’on va arrêter l’évolution du monde. On est sept milliards d’habitants. On sera dix milliards. Il y aura plus de voitures, plus de maisons, il faudra produire plus pour plus de gens. Il est inévitable que la température augmente. La question est : faut-il tout arrêter pour empêcher le réchauffement climatique ? Ou apprendre à vivre avec le réchauffement climatique ?

Ce genre de texte est très difficile à écrire.
L’écrivain Boualem Sansal sur la difficulté de la temporalité de son roman « 2084 ».
14-01-2016 - Par Siegfried Forster
Pour écouter:

http://www.rfi.fr/afrique/20160114-2084-boualem-sansal-at...

Autres documents audio:

► Ecouter aussi l’interview avec Boualem Sansal dans l’émission Religions du monde
► Ecouter aussi l’interview avec Boualem Sansal dans l’émission Littérature sans frontières
► Lire aussi la critique du livre 2084

► L’agenda des prochaines rencontres littéraires de Boualem Sansal

samedi, 28 mai 2016

"Eloge du populisme" de Vincent Coussedière

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"Eloge du populisme" de Vincent Coussedière

Dr Bernard Plouvier,

Auteur, essayiste

Ex: http://metamag.fr

L’auteur est un philosophe qui vient de passer le cap de la cinquantaine et récidive en 2016 avec un second livre sur le sujet (Le retour du peuple. An 1, paru au Cerf).

elogedupopulisme.jpgDeux remarques préliminaires paraissent nécessaires au lecteur qui veut aborder la prose, de style parfait, dégagé de toute fioriture académique, de l’auteur… qui est l’un des rares penseurs politiques français du moment à être intéressant et original.

Qu’est-ce que l’élite d’un peuple ? Si l’on préfère formuler autrement la question : un élu, fût-il appelé à de très hautes fonctions, est-il obligatoirement doté du courage et du caractère, voire simplement de l’intelligence indispensables au gouvernant ? La notion « d’élite politique » est, en soi, risible. Jamais la politique ne devrait être une profession, mais une fonction temporairement exercée par un individu ayant fait preuve d’une remarquable efficacité dans son activité professionnelle. La politique n’est pas un métier : ce devrait être l’un des fondements de la mentalité populiste.

Qui gouverne en Occident depuis le début des années 1980 ? Et de façon opposée, quel type d’homme gouverne en Russie et en Chine débarrassées de l’immondice communiste (ou marxiste, au gré de chacun… encore qu’il existe des clowns pour prétendre que la pure doctrine de  Karl Marx n’ait jamais été appliquée, ce qui est entièrement faux : elle l’a été en Russie, de 1919 à 1921, et ‘’Lénine’’ a eu recours à la Nouvelle Économie Politique pour éviter l’implosion de l’URSS) ?

Après avoir répondu à ces deux questions, le lecteur peut aborder le premier livre de l’auteur qui s’intéresse au vide politique (et à celui non moins profond du discours politique) dans la France, des années Mitterrand à nos tristes jours. M. Coussedière a parfaitement compris que c’est Mitterrand qui a sciemment lancé la Nation française dans l’économie globale et la mondialisation politique, raciale et pseudo-culturelle (alors qu’à l’époque, Helmut Schmidt hésitait à y lancer l’Allemagne de l’Ouest, comme le prouve la prose de Jacques Attali, cf. Verbatim-I).

Le monde occidental actuel est celui du consumérisme, de l’hédonisme, de la niaiserie : le triomphe de l’individualisme et du très court terme. Ce n’est nullement de façon innocente que les maîtres encouragent la multiplication des langues exotiques dans les pays où ils contraignent les autochtones à se laisser envahir, ainsi que la déstructuration des langues à diffusion quasi-universelle : l’anglais devient le basic english, voire l’immonde bafouillage des blogs débiles du Net.

La définition du populisme par l’auteur est parfaitement exacte : c’est la réaction d’un peuple qui se sent trahi ou abandonné par la caste dirigeante, inepte, inapte et/ou corrompue. C’est une aspiration à renouveler le fonctionnement du couple Nation-État… « une errance », tant que le peuple n’a pas trouvé son chef ou lorsqu’il se laisse prendre aux rets d’un oiseleur, tel le démagogue Sarkozy – exemple pris par l’auteur.

La démagogie n’a jamais été que l’art de faire croire à un peuple qu’il pouvait obtenir (presque) tout, sans effort notable. Seuls les plus modernes des populistes ont soutenu le contraire, exigeant énormément d’efforts pour surmonter une énorme détresse morale, ce qui est bien plus grave qu’une crise économique : tels Mustafa Kemal ‘’Atatürk’’, le Mussolini des années 1920, ou Raoul Perón. De nos jours, partout en Occident, les autochtones ressentent une angoisse de ce type, associant désillusions et déréliction, sensation de péril imminent et surtout la tristesse spécifique de la fin d’une ère historique.

À dire vrai, Sarkozy avait de bonnes idées, mais il n’a jamais osé les appliquer, pour l’excellente raison que, parvenu à l’Élysée, il a dû jouer son rôle de pion, de sous-ordre des titulaires actuels du Pouvoir dans les États de style de vie occidental : les maîtres du jeu économique. Les « gouvernants sont devenus des administrateurs » (les guillemets indiquent des citations de l’œuvre)… plus exactement des gérants de la globalo-mondialisation, pratiquant, à l’instar de leurs spéculateurs de maîtres, la technique du pilotage sans visibilité.

Une critique que l’on pourrait faire à l’auteur est de n’avoir pas donné sa définition personnelle du mot Nation et de s’être contenté de celles d’autrui. Or, le problème sémantique devient un choix crucial de nos jours, aussi bien en Amérique du Nord qu’en Europe occidentale et danubienne : faut-il ou non faire intervenir la notion d’origine raciale dans l’acception du mot Nation… pour certains, l’étymologie le commande, comme le simple bon sens.

Si un peuple – soit un groupe de citoyens enregistrés par l’état-civil – n’a pas d’identité propre et s’avère composite par les religions (suprême facteur de désunion), les usages (par exemple culinaires), voire la langue (combien d’immigrés ne font pas l’effort d’apprendre la langue du pays où ils viennent résider ?), la Nation est définie par des origines continentales et une histoire communes, des lois et des usages communs, soit des valeurs identitaires. L’auteur a raison : le populisme n’est pas obligatoirement corrélé au nationalisme.

Le populisme est la volonté d’un peuple d’être « gouverné selon son intérêt ». C’est le besoin de voir correctement géré le Bien commun (cher à Platon, Aristote, Hobbes etc.), c’est la nécessité de créer les meilleures conditions pour la génération à venir, en se souvenant que les prévisions d’expert à long terme s’avèrent constamment fausses.

Le populisme, c’est l’espoir pour un peuple de renaître, de recommencer une vie commune sur de nouvelles fondations. Le populisme, ce n’est nullement l’utopie égalitaire (c’est, au contraire, le Leitmotiv des propagandes démagogiques). Le populisme, c’est se vouer à une grande aventure collective, à la fois politique, économique, sociale et culturelle… soit l’inverse de l’actuel individualisme stéréotypé, de l’individu standardisé.

Car le grand art de nos maîtres est de faire réagir de façon similaire l’Européen et le Nord-Américain, l’Africain ou l’Asiatique évolués. Léon XIII l’avait prévu, dès la fin des années 1890, comme divers sociologues, tels Gabriel Tarde cher à l’auteur ou l’inusable Gustave Le Bon.

C’est en cela que la mondialisation sous-culturelle et politique réalise le pire des totalitarismes : on impose une pensée unique, sans violence excessive, par le seul effet de la répétition ad nauseam d’une propagande niaise et optimiste, chez des êtres gavés de jouissances matérielles et de petits bonheurs. Hannah Arendt n’a donné qu’une définition très partielle du phénomène totalitaire, pour s’être limitée aux seuls cas marxiste et nazi. Le totalitarisme est le fait de prendre l’être humain dans sa globalité : travail, vie de relation et surtout croyances et pensée, le tout pour uniformiser l’expression de l’opinion publique. La violence n’est nullement nécessaire : au Moyen Âge, l’espoir du paradis et la peur des infernales souffrances éternelles suffisaient à imposer une croyance commune aux Européens.

On peut ne pas être d’accord avec l’auteur dans sa longue digression sur le gauchisme des années 1968 sq. – l’auteur était trop jeune pour avoir vécu cette époque de profonde hypocrisie et d’énorme malhonnêteté intellectuelle. Les ex-gauchistes de 1968 sq. se sont parfaitement intégrés au consumérisme mondialiste (l’exemple de Cohn-Bendit est particulièrement démonstratif). Le populisme n’a rien à voir avec ces fumistes.

De même, il est faux de considérer que la vichyssoise « révolution nationale livrait le pays à l’occupation allemande » : c’était un essai de technocratie, elle-même réactionnelle aux excès opposés d’une finance trop attirée par la spéculation boursière et monétaire et de la surenchère démagogique du Front populaire (dont les réformes furent à la fois très incomplètes et abominablement coûteuses). La société des années 1950 sq. – qui a fait le lit de la Ve République gaullienne, morte en 1969 – est directement issue des réformes proposées par le brain-trust qui entourait le maréchal Pétain puis l’amiral Darlan.

Mais on ne peut qu’abonder dans le sens de l’ultime comparaison de l’auteur : être populiste en nos jours de toute puissance de la globalo-mondialisation, c’est faire acte de Résistance, comme certains l’ont fait, avec panache, dès 1940.  Finalement, ne pourrait-on pas imaginer que toute la question se résume à une simple équation : Populisme = Démocratie véritable… soit le gouvernement POUR le peuple et non plus le gouvernement pour défendre les privilèges de la caste politicienne ?

Ce très bon ouvrage n’est pas un livre d’historien : il ne faut pas y chercher une référence aux populismes antiques (Pisistrate, les Gracques ou Jules César), médiévaux, modernes ou contemporains. C’est l’œuvre d’un penseur, à la fois philosophe et sociologue, qui – heureuse surprise – n’est ni un raseur, ni un fumiste. C’est une œuvre utile, car – chose exceptionnelle – elle fait réfléchir le lecteur, qu’il soit ou non en phase avec telle ou telle option de l’auteur. La clarté d’expression sert une pensée originale et honnête sur un sujet brûlant d’actualité, non seulement européenne, mais aussi dans toutes les parties du monde où la globalo-mondialisation exerce ses charmes vénéneux.

Vincent Coussedière, Éloge du populisme, Élya Éditions, collection Voies Nouvelles, 168 pages, 16€. (2012).

Du même auteur, Le retour du peuple, an 1, Éditions du Cerf, 272 pages, 19 € ( mars 2016).

vendredi, 27 mai 2016

SINERGIAS IDENTITARIAS

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SINERGIAS IDENTITARIAS

Autor: Robert Steuckers

 

Editorial Eas, de Eos, en griego antiguo Ἠώς Êós o Έως Eos, era la diosa de la ‘aurora’, aquella que salía de su hogar al borde del océano que rodeaba el mundo para anunciar a su hermano Helios. El nombre «Eos», cognado del latín Aurora y del sánscrito védico Ushas.

Somos una editorial joven y dinámica con una amplia variedad temática que abarcaría desde la poesía, pasando por la historia y llegando a temas actualidad y política.

Nos destacamos por la controversia dentro de las temáticas que englobamos, así como por fomentar y animar a las nuevas plumas tanto ensayistas como literarias que puedan surgir.

Contamos con plumas como las de José Vicente Pascual, Jorge Verstrynge, Dr. Felipe Botaya, Dr. Alexander Dugin, Adrian Salbuchi, Juan Pablo Vitali, Dr. Laureano Luna, Dr. Dan Roodt, Manuel Vallejo, Troy Southgate, Dr. Kerry Bolton, Eduard Alcántara, José Luis Ontiveros, Sergio Fritz Roa, Francisco J. Fernández-Cruz entre otros.

Nuestras principales temáticas se dividen en las siguientes colecciones:

APOLO: en la que trataremos la poesía y la literatura.

ARES: tal y como su propio nombre indica, hace referencia a la guerra, en ella primará la temática de historia bélica.

KHRÓNOS: en esta colección se abordarán temáticas de tiempo presente y pasado, pero con repercusión en la actualidad.

HESPÉRIDES: haciendo referencia al jardín y no a las mélides, bautizamos con este nombre la colección que tratará la tradición en su evoque filosófico y alquímico así como la filosofía del despertar.

Esperamos que nuestras publicaciones sean del agrado de nuestros lectores y que animen a un mayor fomento y difusión de la cultura, puesto que como decía Émile Henriot “la cultura es aquello que permanece en un hombre cuando lo ha olvidado todo”.

mercredi, 25 mai 2016

«Never Say Anything – NSA»: nouveau roman de Michael Lüders, spécialiste du Proche-Orient

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Des abîmes d’horreurs présents dans la réalité

«Never Say Anything – NSA»: nouveau roman de Michael Lüders, spécialiste du Proche-Orient

Ex: http://www.horizons-et-debats.ch

mk/wvb. Depuis qu’Edward Snowden a placé sur Internet une grande quantité de documents relatifs aux services secrets américains et s’est réfugié en Russie, les esprits les plus simples comprennent qu’il existe un stockage de données en attente, que toute transaction financière est enregistrée, tout comme les données des déplacements en avion et d’autres données personnelles. Celles-ci peuvent être utilisées, même sans bases législatives, n’importe où et par n’importe qui lorsque quelqu’un l’estime nécessaire.


Les flux de réfugiés venant du Proche-Orient et d’Afrique, mis en scène par les médias, nous rappellent quotidiennement que la guerre, en tant que moyen politique, est devenue monnaie courante. Nous pouvons fermer les yeux, détourner notre regard ou bien, si cela n’est plus possible, nous demander comment agir nous-mêmes face à cette misère.


NSA-9783406688928_cover-192.jpgDans son roman «Never say anything – NSA», Michael Lüders nous montre magistralement que nous aussi, nous vivons dans ce monde et que chacun d’entre nous porte une responsabilité envers l’histoire et les générations futures.


Sophie, la principale figure de son roman, est témoin en tant que journaliste, et à deux doigts près victime d’un massacre perpétré dans un village marocain. Ayant eu la vie sauve, elle se met à rechercher les causes de cette attaque brutale et découvre d’explosives relations de pouvoir géopolitiques. Lorsqu’elle tente de publier ses recherches dans son journal, elle se retrouve sous une douche écossaise: les médias mondiaux lui accordent la plus grande attention, mais lorsque l’affaire prend une tournure dangereuse les dirigeants de la rédaction, orientés vers les Etats-Unis, tentent de faire disparaître l’affaire en obligeant Sophie à lâcher ce sujet.

Lüders démontre par cet exemple à quel point les médias sont manipulés, combien on s’efforce de faire plier les journalistes sur une certaine ligne politique et combien ils sont mis à l’écart s’ils tentent de s’en tenir à la vérité. Mais Sophie ne se laisse pas intimider, elle cherche et trouve une voie pour continuer ses recherches et pour les publier, malgré le boycott des médias alignés. L’affaire prend de l’ampleur et devient de plus en plus dangereuse pour Sophie. Elle est poursuivie, il se passe des «accidents» bizarres, elle devient la cible d’activités et d’attaques des services secrets.


Wer-den-Wind-saeht-Cover-9783406677496_larger.jpgMichael Lüders, en tant que spécialiste du Proche-Orient présente ces informations spécifiques sous forme de roman. Ces faits n’auraient probablement jamais pu être publiés sous forme d’un travail journalistique. Il profite de ses connaissances en matière de style littéraire, ce qui permet au lecteur de s’identifier avec Sophie. Il ressent comme elle et souffre avec elle, surtout parce que Sophie reste fidèle à sa volonté et à son devoir journalistique de découvrir la vérité. Cela donne de l’espoir, quels que soient les abîmes bien réels relatés dans le roman: tant qu’il y aura des gens comme Sophie et d’autres qui lui viennent en aide dans les pires situations, le monde ne sera pas perdu. Cela nonobstant tous les raffinements des techniques de surveillance et d’espionnage utilisés à poursuivre Sophie pour la faire tomber et s’en débarrasser.


Le lecteur retient son souffle en lisant le récit clair et réaliste de Lüders démontrant ce qui est techniquement possible aujourd’hui. Après la lecture de ce roman, personne ne pourras plus affirmer qu’il n’y a pas lieu de s’inquiéter de cette surveillance étatique et des services secrets, aussi longtemps qu’on à rien à se reprocher. Ce que Lüders découvre touche à la substance même et à la liberté personnelle de tous citoyens et les citoyennes. Cela d’autant plus que le roman se déroule pour l’essentiel à Berlin, c’est-à-dire dans un environnement qui nous est proche, et non pas quelque part au fin fond du monde.


Dès lors que le lecteur prend conscience qu’il est la cible d’une surveillance totale au travers de son téléphone portable ou de son ordinateur, il comprend qu’il ne peut éviter ce qui vient d’être décrit, qu’il est en plein dedans, et qu’il doit réagir. Il comprend qu’il ne pourra plus fermer les yeux, malgré toute la propagande déversée sur lui.


Ce livre exige du lecteur de trouver lui-même des solutions, des solutions pour sortir de la logique de la guerre. Il suggère même une sortie possible: ne serait-ce pas imaginable de collaborer pacifiquement avec ceux que nous combattons, dans le domaine économique, par des sanctions et des armes? Ne serait-ce pas concevable de s’intéresser dans ce sens à l’Est? Le message du livre est clair, si l’on continue comme jusqu’à présent, nous finirons dans une impasse totale.


En bref, ce livre vaut la peine d’être lu, il oblige le lecteur à prendre position, à refuser de détourner son regard et il est véritablement passionnant.    •

Michael Lüders. Never say anything – NSA. C.H.Beck, Munich 2016. ISBN 973-3-406-68892-8

lundi, 23 mai 2016

Giono, Céline et Gallimard

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Giono, Céline et Gallimard

par Marc Laudelout

Ex: http://bulletincelinien.com

On a beaucoup commenté la manière dont Céline se comporta avec Robert Denoël, puis Gaston Gallimard. Au moins a-t-il toujours joué franc jeu : « J’étais l’auteur le plus cher de France ! Ayant toujours fait de la médecine gratuite je m’étais juré d’être l’écrivain le plus exigeant du marché – Et je l’étais ¹. »

gionoeeeeee.jpgGiono, c’est autre chose. Sa correspondance avec Gallimard, qui vient de paraître, nous montre un personnage d’une duplicité peu commune. Dès 1928, Gaston lui propose de devenir son éditeur exclusif dès qu’il sera libre de ses engagements avec Grasset. Grand écrivain mais sacré filou, Giono n’aura de cesse de jouer un double jeu, se flattant d’être « plus malin » que ses éditeurs. Rien à voir avec Céline, âpre au gain, mais qui se targuait d’être « loyal et carré ». Giono, lui, n’hésitait pas à signer en même temps un contrat avec Grasset et un autre avec Gallimard pour ses prochains ouvrages. Chacun des deux éditeurs ignorant naturellement l’existence du traité avec son concurrent. But de la manœuvre : toucher deux mensualités (!). La mèche sera vite éventée. Fureur de Bernard Grasset qui voulut porter plainte pour escroquerie et renvoyer l’auteur indélicat devant un tribunal correctionnel. L’idée de Giono était, en théorie, de réserver ses romans à Gallimard et ses essais à Grasset. L’affaire ira en s’apaisant mais Giono récidivera après la guerre en proposant un livre à La Table ronde, puis un autre encore aux éditions Plon.  En termes mesurés, Gaston lui écrit : « Comprenez qu’il est légitime que je sois surpris désagréablement. » Et de lui rappeler, courtoisement mais fermement, ses engagements, ses promesses renouvelées et ses constantes confirmations du droit de préférence des éditions Gallimard. En retour, Giono se lamente : « Avec ce que je dois donner au percepteur, je suis réduit à la misère noire. » Et en profite naturellement pour négocier ses nouveaux contrats à la hausse. Ficelle, il conserve les droits des éditions de luxe et n’entend pas partager avec son éditeur les droits d’adaptation cinématographiques de ses œuvres. Tel était Giono qui, sur ce plan, ne le cédait en rien à Céline. On peut cependant préférer le style goguenard de celui-ci quand il s’adresse  à  Gaston : « Si j’étais comme vous multi-milliardaire (…), vous ne me verriez point si harcelant… diable ! que vous enverrais loin foutre !  ² ».

À l’instar de Céline ³, Giono souhaitait se voir édité de son vivant dans la Bibliothèque de la Pléiade. Dix ans plus tard, le même scénario se répète : l’auteur de Colline meurt en 1970 un an exactement avant la parution de ses Œuvres complètes sur papier bible.

• Jean GIONO, Lettres à la NRF, 1928-1970 (édition établie par Jacques Mény), Gallimard, 2016, 528 p. (26,50 €).

  1. (1) Lettre du 19 mars 1947 (Lettres à Milton Hindus, 1947-1949, Gallimard, 2012, p. 38).
  2. (2) Lettre du 20 juin 1956 (Lettres à la NRF, 1931-1961), Gallimard, 1991, p. 323).
  3. (3) Si Céline eut parfois des mots acides à l’endroit de Giono (« Rabindrathagoriste du poireau »), comment ne pas évoquer ici la belle lettre qu’il lui écrivit en 1953 alors qu’il avait exprimé (à Marcel Aymé) le vague souhait de s’installer dans le Midi. Ce qui valut à Giono ces remerciements émus de Céline : « Mon cher Giono, Marcel Aymé m’a lu votre lettre et je suis bien vivement touché par l’amitié que vous me témoignez et l’accueil que vous faites à mon projet d’aller séjourner vers Manosque». Renonçant finalement au projet, il poursuit : « Je suis bien sensible, croyez-le, à votre si généreuse offre de rechercher autour de vous des personnes disposées à me venir en aide… », pour conclure par cette formule inhabituelle sous sa plume : « Je vous embrasse cher Giono et vous remercie bien sincèrement et m’excuse et vous prie de me croire bien amicalement vôtre. Destouches » (Lettres, Gallimard, 2009).
BC-Cover516.jpgBulletin célinien n°385, mai 2016
Sommaire : 
Dictionnaire célinien des lieux de Paris – L’adaptation théâtrale de Voyage par Damien De Dobbeleer –
D’un Mourlet l’autre –
Rennes, de Céline à Kundera –
Le Journal de Marc Hanrez –
Dictionnaire amoureux de la langue française –
Un texte ignoré de Léon Daudet sur Céline –
Nietzsche et Céline –
Nos archives audio-visuelles

dimanche, 22 mai 2016

NATION? – Un retour du «romantisme politique»?

NATION? – Un retour du «romantisme politique»?
 
par Maryse Emel
Ex: http://www.nonfiction.fr


greek.jpgLe livre récent de Christian E. Roques , (Re)construire la communauté, a pour projet de présenter la réception du romantisme politique sous la République de Weimar par des philosophes et des penseurs politiques critiques de la modernité. Son but n'était pas de faire un travail sur la vérité des interprétations multiples qui en ont été faites, mais plutôt de voir ce que ces diverses lectures ont pu ouvrir comme perspectives politiques. L’enjeu est qu’au départ, le romantisme politique consiste en un discours en opposition à la philosophie des Lumières, qui met en question le pouvoir de la raison, et donc le pouvoir politique fondé sur l’exercice de la raison.

Genèse du romantisme politique

Le premier romantisme allemand s’organisme autour du Cercle d’Iéna, qui rassemble le théoricien de la littérature, Friedrich Schlegel, le philosophe Johann Gottlieb Fichte et des écrivains comme Ludwig Tieck, Wilhelm Heinrich Wackenroder et Novalis. Reprenant la thématique de Max Weber à propos du désenchantement du monde, le philosophe allemand Rüdiger Safranski identifie le projet romantique, dans sa globalité, comme une tentative pour ré-enchanter le monde et redécouvrir le magique, en repoussant la raison dans ses confins. Autour de 1800, le motif romantique s’inscrit dans plusieurs champs : la théologie protestante de Friedrich Schleiermacher définit ainsi la religion comme « le sens et le goût pour l’infini », et les études philologiques d’un Görres ou d’un Schlegel cherchent les racines de la langue et la vérité de l’origine dans l’Orient et l’Inde antiques. Ce désir des origines perdues s’exprime non seulement à travers des voyages spirituels dans le lointain, mais aussi dans la reconstitution d’un passé imaginaire. La Grèce de Friedrich Hölderlin illustre cette relation au passé, poétiquement condensée, et qui confronte une Antiquité mythologiquement sublimée à la réalité profane de sa propre époque :

«La vie cherches-tu, cherche-la, et jaillit et brille
Pour toi un feu divin du tréfonds de la terre,
Et frissonnant de désir te
Jettes-tu en bas dans les flammes de l’Etna.
Ainsi dissolvait dans le vin les perles l’effronterie
De la Reine ; et qu’importe ! si seulement
Tu ne l’avais pas, ta richesse, ô poète,
Sacrifiée dans la coupe écumante !
Pourtant es-tu sacré pour moi, comme la puissance de la terre,
Celle qui t’enleva, mis à mort audacieux !
Et voudrais-je suivre dans le tréfonds,
Si l’amour ne me retenait, ce héros.» 

Dans un second temps, émerge le romantisme politique. Il prend racine à partir du concept de nation chez Fichte, de l’idée d’un « Etat organique » développée par Adam Müller, ainsi que dans le populisme artificiel de Ernst Moritz Arndt et de Friedrich Jahn. Il se nourrit également de la haine à l'encontre de Napoléon et des Français, transfigurée par la littérature de Heinrich von Kleist. Aussi le romantisme s’est-il éloigné de ses prémisses philosophiques. Cette prise de distance caractérisera également la littérature du romantisme tardif d’un Josef von Eichendorff et d’un E.T.A. Hoffmann.

Réceptions du romantisme : un concept polémique

Qui sont les philosophes ou les théoriciens qui, sous la République de Weimar, opposent le romantisme à ce qu’ils perçoivent comme des errements de la modernité? . Christian E. Roques distingue trois principales lectures du « romantisme politique ».

La première, de 1918 à 1925, fait immédiatement suite à l’instauration de la République weimarienne : elle met en place un discours à la recherche d’une communauté nouvelle ainsi qu’une critique de l’individualisme libéral. Le romantisme, traditionnellement identifié à un discours conservateur, a inspiré des projets communautaires d’inspiration à la fois socialistes et romantiques, cherchant à donner sens au politique après la conflagration guerrière de 1914-1918. A droite, au contraire, certaines voix comme celle du philosophe Carl Schmitt s’élèvent contre le romantisme.

La seconde lecture du « romantisme politique », de 1925 à1929, est plus apaisée : elle tente d’établir le romantisme comme fondement de la « pensée allemande ». C’est ce qui structure la pensée du philosophe et sociologue autrichien Othmar Spann tout au long des années 1920-1930. Le romantisme politique devient chez lui un discours droitier. Il met en place tout un travail philologique sur les auteurs romantiques. Quant au sociologue allemand Karl Manheim, il démontre dans sa thèse de 1925,  comment le conservatisme est inhérent au romantisme. Il révèle ainsi à partir de ses travaux un nouveau rapport entre politique et savoir, ouvert sur la dimension irrationnelle de l’existence humaine.

Puis de la crise de 29 jusqu’à la veille de l’avènement du parti nazi, l’ampleur des troubles socio-économiques rend caduque le questionnement théorique sur la question de la modernité et de son dépassement, face à l’imminence de la crise politique et l’urgence de la question du « que faire ? » - qualifiée de léniniste par Christian Roques. Ainsi, si l'ancien officier de la Wehrmacht Wilhem von Schramm affirme encore l’actualité du projet romantique, c’est en proposant d’adopter la démarche de « l’ennemi bolchévique », à savoir sa méthode révolutionnaire d’enthousiasme pseudo-religieux, afin de retrouver l’esprit communautaire vécu dans les tranchées. Le théologien protestant allemand Paul Tillich ouvre dans un même temps un dialogue avec les forces « socialistes » de tout bord.


romcom260.jpgRéactiver la polémique du romantisme au XXIe siècle ?

Mais l’essentiel se situe peut-être après le moment de Weimar : en effet, ce sont les discours et les actions politiques produites pendant la République à partir de ces lectures des romantiques, qui donneront sens aux réflexions et décisions politiques après Weimar. A ce titre, l’ouvrage de Christian E. Roques s’apparente au laboratoire d’une modernité en crise. Il y expérimente, par des lectures croisées du « romantisme politique », des rencontres imprévues entre des penseurs au positionnement politique opposé. De fait, dès Weimar, le « romantisme politique » est d’abord un concept polémique pour comprendre le réel présent : c’est une sorte d’instrument de mesure des idéologies politiques actuelles, à la lumière des idéologies passées d’Etats en crise.

Dans le monde moderne, le romantisme se présente comme le correctif salutaire aux discours politiques « rationnels », dans la mesure où ses aspirations transgressives font apparaître les limites de la rationalité. C’est en cela qu’on a pu y lire une opposition aux Lumières ou du moins une réflexion sur les limites du pouvoir de la raison. Le philosophe brésilien Michael Lôwy, déclarait, en faisant référence à Marx que le romantisme était d’abord une « vision du monde » en opposition à la bourgeoisie au nom d’un passé antérieur à la civilisation bourgeoise, et qu’il perdurerait tant que cette bourgeoisie sera là, comme son contre-modèle indissociable  : « On pourrait considérer le célèbre vers de Ludwig Tieck, Die mondbeglanzte Zaubernacht, « La nuit aux enchantements éclairée par la lune », comme une sorte de résumé du programme romantique » .

Finalement, le travail de Christian Roques se justifie par sa conviction que le concept romantique n’aurait rien perdu de sa force polémique dans notre propre présent : « Au regard notamment du retour en force du discours écologique (voir éco-socialiste) qui repose fondamentalement sur un appel à une approche universaliste, dépassant les égoïsmes individuels pour adopter une conception globale, il semble légitime de se demander si nous ne sommes pas à l’aube d’une nouvelle "situation romantique". » . Présenté comme alternative au discours libéral en temps de crise, le romantisme politique réapparaît aujourd’hui avec des références politiques et philosophiques qui dépassent le cadre binaire des partis politiques. .

Christian E. Roques, (Re)construire la communauté : La réception du romantisme politique sous la République de Weimar, MSH, 2015, 364 p., 19 euros

 À retrouver sur nonfiction.fr

Tous les articles de la chronique Nation ?

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Présentation de l'éditeur:

(sur: http://www.fabula.org ) 

"Le "romantisme politique" connaît un regain d'intérêt important en Allemagne sous la République de Weimar (1918-1933), au point de devenir un élément essentiel du discours politique de l'époque. Avec la "communauté", la "nation" ou le "peuple", le "romantisme" va constituer un des mots magiques autour desquels se cristallisent les débats de la vie intellectuelle weimarienne. Le présent ouvrage entreprend donc d'analyser les stratégies de discours politiques qui se structurent autour du paradigme romantique entre 1918 et 1933. À partir d'un corpus d'auteurs variés, pour certains célèbres et pour d'autres tombés dans l'oubli (Arthur Rubinstein, Carl Schmitt, Othmar Spann, Karl Mannheim, Wilhelm von Schramm, Paul Tillich), il est possible de montrer l'existence non d'une idéologie politique clairement définie, mais d'une sensibilité "romantique" qui transcende les oppositions politiques traditionnellement conçues comme imperméables (gauche/droite, conservateur/progressiste, nationaliste/universaliste, etc.) et qui se construit dans l'opposition fondamentale à l'individualisme matérialiste du "libéralisme" capitaliste."

Sommaire:

  • Introduction : La république de Weimar, laboratoire d'une modernité en crise -- Romantisme, romantisme politique : l'impossible définition ? -- La généalogie du romantisme : un paradigme fantôme -- Le romantisme politique : de gauche, de droite, au-delà ? -- Pour une archéologie de la réception -- La rupture méthodologique -- Le problème de la téléologie : savoir historique et condamnation morale des engagements en faveur du nazisme -- Le champ discursif du "romantisme politique" : les marqueurs d'une renaissance -- Des "néoromantiques" sous la République de Weimar ? -- La redécouverte d'Adam Müller -- Le socialisme romantique : un projet démocratique post-marxiste -- Socialisme, marxisme, romantisme : affinités électives ? -- Landauer, penseur socialiste vakisch -- Les jeunesses socialistes entre romantisme et marxisme -- Une révolution sous le signe des conseils -- Faire sens du moment révolutionnaire -- Crise de la théorie marxiste -- Une nouvelle idée émerge : des soviets allemands ? -- Le conseil au coeur de la nouvelle démocratie -- Du paradis médiéval aux abysses absolutistes -- Le Moyen Âge communautaire et démocratique -- La barbarie de l'absolutisme : contrat social et souveraineté -- Crise de l'absolutisme -- Romantisme et absolutisme -- Le romantisme comme projet d'avenir -- Le romantisme, une hérédité occultée -- Une critique radicale du libéralisme -- La radiographie de l'ennemi : Carl Schmitt contre le romantisme politique -- Un livre sous influences : les racines françaises de la critique schmittienne -- Le jeune Schmitt : une position atypique entre isolement et influence étrangère -- Les inspirateurs allemands -- Les parrains français -- Le romantisme politique : l'idéologie de l'ennemi -- Romantisme : l'impossible définition ? -- Aux sources intellectuelles du romantisme -- L'essence du romantisme : l'occasionnalisme subjectivisé -- Le romantisme comme impuissance politique -- Qui est l'ennemi ? Schmitt et la crise de l'idéologie allemande -- Schmitt l'inquisiteur de Carl ? -- Continuités d'une pensée en guerre -- La mort de l'intellectuel apolitique -- L'universalisme romantique d'Othmar Spann : la réponse allemande à l'individualisme moderne -- Spann et la galaxie universaliste -- Othmar Spann, père de l'Église néoromantique -- L'école néoromantique -- "L'État véritable" et l'actualité du romantisme politique -- De l'histoire économique au projet politique -- Les éléments de la contre-offensive romantique -- Rejet nazi de l'universalisme spannien : l'enjeu romantique -- Penser l'envers de la modernité : romantisme et conservatisme chez Karl Mannheim -- Penser à la marge -- L'émigré hongrois -- Un travail scientifique entre décentrement et écriture essayistique -- Trouver sa place à l'université : la thèse de 1925 -- La naissance romantique du conservatisme -- Conservatisme et traditionalisme : de l'anthropologie à l'idéologie -- Morphologie du conservatisme allemand : à contre-courant de la modernité -- Le locus antimoderne : le romantisme aux sources du conservatisme -- Une nouvelle synthèse ? -- S'ouvrir à l'irrationnel : penser comme conservateur -- La synthèse et ses "vecteurs" : une conceptualité romantique ?
  • La politique radicale de Wilhelm von Schramm : victoire du christianisme romantique -- Wilhelm von Schramm : officier, écrivain et théoricien politique -- Au coeur des réseaux du nouveau conservatisme weimarien -- La fascination du modèle russe : le bolchevisme entre émulation et terreur -- Ernst Jünger : nationalisme militaire et théorie de la guerre -- Les jeunes-conservateurs et la tradition du romantisme politique -- Le modèle soviétique -- Le projet intellectuel : aller à l'essentiel -- Théorie générale du bolchevisme -- Bolchevisme et romantisme allemand : généalogie du nouvel universalisme -- Revenir aux racines allemandes : le romantisme comme solution -- Le XIXe siècle allemand : entre mission romantique et schizophrénie nationale -- Le projet romantique et chrétien de Wilhelm von Schramm -- Mythe romantique et décision socialiste : Paul Tillich à la recherche de l'unité du politique -- La "jeune droite" et la rénovation de la social-démocratie -- Des "jeunes-socialistes" à la "jeune droite" -- La plateforme du renouveau : les Neue Blatter flir den religilisen Sozialismus -- Le projet socialiste contre le mythe romantique -- Crise et division : penser le monde moderne à l'aune du jeune Hegel -- Ontologie politique : l'homme entre origine et devenir -- Le mythe de l'origine : retour critique sur le romantisme politique -- Antinazisme ou réconciliation ? -- Le projet politique de Tillich en 1933.

« The Circle », le roman d’un monde totalitaire inspiré par Google

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« The Circle », le roman d’un monde totalitaire inspiré par Google

Quand Mae Holland est embauchée par The Circle (Le Cercle), l’entreprise vient tout juste de devenir la plus puissante du monde grâce à son système TruYou. TruYou a aboli l’anonymat et unifié tous les services sur le Net.

«  The Circle  », le dernier roman de Dave Eggers (pas encore publié en France), raconte un univers dont la ressemblance avec Google n’échappera à personne. La transparence, la civilité et le partage sont les piliers de cet nouvel âge numérique dicté par une entreprise privée.

Si on devait le comparer à la référence absolue en matière de dystopie (contre-utopie) qu’est «  1984  » d’Orwell  :

  • Eggers a décidé de se projeter dans un avenir très proche (quelques années tout au plus) quand Orwell opérait un bond de 44 ans ;
  • Eggers a choisi de décrire le pouvoir totalitaire de l’intérieur et depuis ses hautes instances – le protagoniste principal devient peu à peu l’un des rouages. Orwell, lui, décrivait de l’extérieur un monde totalitaire ;
  • Eggers raconte l’engrenage qui conduit à l’instauration du cauchemar totalitaire quand le récit d’Orwell s’ancrait plusieurs décennies après son avènement.

Des faiblesses, mais une vraie réflexion

Il met en scène les angoisses de notre quotidien d’internaute. C’est bien là tout l’art de la dystopie  : se faire plus peur que de raison. Mais à pousser le bouchon un peu loin, Eggers s’expose à des critiques (parfois justifiées) qui relèvent les incohérences technologiques (que pointent Wired, The Atlantic ou le New York Times).

eggers7017632.jpgEt c’est vrai qu’il manque deux choses essentielles à un (très) bon roman  : finesse et substance, tant dans les personnages (qui manquent vraiment de profondeur) que dans l’avènement du système totalitaire.

1

Le tout-connecté : la dictature des réseaux sociaux

Il n’est pas question dans « The Circle » de réseaux sociaux, mais d’un réseau social, Zing, d’échelle planétaire et universellement adopté. Une sorte de mix entre Google Plus et Twitter. Au fil du récit, les «  Zingers  » deviennent de plus en plus obsessionnels, harcelant, exigeant, masquant derrière une politesse de façade une intransigeance narcissique.

Il est impossible d’ignorer ces nouveaux cercles et «  liens  » sociaux, autant qu’il est impossible de refuser d’y prendre part. Les entreprises exigent une participation active à la communauté, une réponse à tous, une image soignée.

Censé réunir, le réseau social sépare  : ceux qui s’en écartent sont des parias. Ceux qui en font partie sont en compétition  : le «  ParticipationRank  » donne à chacun son degré de popularité sur le réseau, et tous bataillent de superficialités pour grimper cette nouvelle échelle sociale.

2

La transparence absolue : à bas l’anonymat et la vie privée

«  Les secrets sont des mensonges, la vie privée est un vol, partager est prendre soin  » (« Secrets are Lies, Privacy is Theft, Sharing is Caring »). Voilà les trois maximes résumant la philosophie du «  Cercle  » qui ne sont pas sans rappeler la sainte-trinité de l’univers de «  1984  »  : «  La guerre, c’est la paix  ; la liberté, c’est l’esclavage  ; l’ignorance est la force  ».

Dans le monde de « The Circle », l’individu se doit de s’effacer face à la communauté, c’est-à-dire l’humanité. Garder pour soi un sentiment, une expérience vécue ou une chose vue, revient à voler les autres de l’opportunité de s’enrichir.

La planète se couvre de petites caméras haute-résolution, les hommes aussi. Tout doit pouvoir être capté et enregistré au profit de la mémoire commune, mensonges et secrets n’ont plus le droit de voiler le regard omniprésent de la communauté, et tout endroit doit être accessible en direct sur son écran.

3

Supprimer le bouton « supprimer »

Société du « big data » oblige, il faut stocker toujours plus de données. L’information est la matière première qui sert à connaître et donc influencer et conditionner chacun de nous. The Circle retire donc le doigt de ses usagers du bouton « supprimer », avant d’effacer tout simplement le bouton quand la technologie le permet enfin.

Comme l’héroïne du roman l’apprend à ses dépend, tout acte répréhensible ou intime capté par une caméra ou un portable, tout écrit ou commentaire qui finirait sur Internet sera éternel. Impossible de se défiler, les preuves ne disparaissent pas. Le droit à l’oubli est devenu tabou, et chacun se censure lui-même pour éviter le faux pas  : même pas besoin de police de la pensée.

4

Faillite du système démocratique et totalitarisme inversé

L’ultra-médiatisation et la société informationnelle ont participé à l’abattement du système démocratique  : le temps médiatique contraint les politiques à la dramaturgie au détriment du fond et décrédibilise tout le système. L’un d’entre eux accepte de devenir «  transparent  » et de porter une mini-caméra en permanence. Et tous le suivent peu à peu, bon gré mal gré.

Les gens partagent entre eux, sans intermédiaire, votent d’une simple pression sur écran tactile. Les études, questionnaires et pétitions pleuvent sans interruption sur des terminaux omniprésents. On échange d’un bout à l’autre de la planète sur tous les sujets, si bien que les identités culturelles et nationales s’effacent.

Grand marionnettiste, le Cercle récupère tout cela à son compte sans interférer, centralise cette activité en son sein. Après le totalitarisme répressif du XXe siècle, le «  soft totalitarisme  » du début des années 2000, bienvenue dans le cauchemar de demain  : le totalitarisme inversé