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mardi, 11 mai 2021

Aperçu rapide de la situation en France, en mai 2021

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Aperçu rapide de la situation en France, en mai 2021

par La Hire

Je n’arrive pas à dormir, nerveux malgré une grande fatigue, alors j’écris à l’improviste ceci. J’hésitais et je voulais le faire plus tard, genre +/- un an, mais l’histoire n’attend pas et s’accélère de plus en plus. Je ne voudrai pas me retrouver à la traine, même pour une chose aussi insignifiante qu’un écrit et pourtant, je ne suis plus très passionné par la politique et tout ce qui s’y rattache. Je vais essayer de dresser un bilan rapide de la situation ambiante. Pour tout curieux, ce n’est pas mon idée de ce qu’il faut faire, peut-être que ce sera pour bien plus tard. Du reste, on pourra écrire un livre (et il y en a déjà plein) sur ce pourquoi nous sommes là, etc. Pour l’instant, on ne va pas trop s’étendre sur les détails. Alors récapitulons.

En France, en 2021, le régime (mot neutre, genre nous les humains, sommes des mammifères) est la Vème République. Le régime a connu une période de prospérité économique vers la fin des 30 glorieuses. Depuis les mandats Giscard/Mitterrand (deuxième moitié années 70/début 80), le pays connait une décroissance économique, hausse constante du chômage et entre autre, surtout, une mutation du régime vers ce qu’il est aujourd’hui, donc depuis +/-40 ans. Ce régime est en-haut, libéral-mafieux, en bas étatique à fond. Il n’est pas indépendant, lié au-dehors de France à l’Union Européenne (domination politique/économique) et à une « alliance militaire » qu’il ne dirige pas.

La forme du régime est autoritaire molle, pseudo-démocratique (en théorie) et a décuplé son durcissement depuis l’épisode des Gilets Jaunes et le début de l’épidémie de COVID. Les moyens de répression du régime sont d’abord la mort sociale, puis la machine judiciaire, les forces de police et enfin, l’armée.

Mafieux, ce n’est pas une expression, il en obéit à plusieurs critères :

-Caste fermée, on n’y accède qu’aux moyens (très forts) financiers, au copinage, au népotisme.

-Plus d’éthique. Comme l’ont montré et le montrent les scandales à répétition, sa culture est ouvertement « pas vu, pas pris ».

-Affichage d’une richesse de plus en plus ostentatoire.

-Censure de plus en plus ouverte et de plus en plus visible.

-Usage de plus en plus fréquent et décomplexé de la force.

-Racket omniprésent et systématique, contre les entreprises, ce qui reste de classe moyenne, les commerçants divers, les automobilistes etc (au moyen surtout d’une démultiplication exponentielle de taxes).

-Casse progressive des institutions publiques « utiles » (santé, secours, forces de l’ordre, armée) et entretien d’une caste toujours plus grande administrative parasitaire.

-Achat de la sympathie et de la paix sociale, avec une part de l’argent qu’elle a racketté.

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La forme que prend le régime est de plus en plus totalitaire :

-Flicage de plus en plus généralisé, par tous les moyens.

-Contrôle des déplacements (pas au-delà d’un certain rayon, difficultés pour sortir du pays, puis de l’UE, etc.)

-Difficultés croissantes à l’obtention de la propriété (foncière, immobilière, etc.).

-Prévention de la moindre capacité d’autonomie du peuple (Déplacement automobile régulé, associations obligatoires pour tout, interdiction pratique de plus en plus fréquente de s’entrainer même à des choses insignifiantes si vous faites de la politique d’opposition, etc.).

-Alignement flagrant des médias « officiels » sur les thèmes (idées, champ lexical, images, etc.) diffusées par le régime. Contrôle des médias « officiels » par le régime au moyen de l’école de journalisme, de la carte de presse, du ministère de l’information, etc.

-Poursuites pénales contre écrivains/artistes de plus en plus nombreuses et visibles («sous couvert « d’appel à la haine », « d’antisémitisme » ou de « fake news », définitions toujours plus larges).

-De plus en plus d’encadrement dans toutes les manifestations publiques du peuple (telle conférence interdite, telle manifestation sévèrement encadrée, disproportion forces de police/manifestants, etc)

-Utilisation de la police républicaine toujours plus comme :

1) Moyen de sécurité personnelle (quartiers « de pouvoir » ou résidences privées d’hommes politiques protégés et ultra sécurisés tandis que de larges zones sont abandonnées).

2) « Milice » de protection du régime (avec mise en avant de la BAC comme unité du maintien anti-émeute alors que ce n’est pas du tout son rôle, etc.)

3) Passage au cours des années 2010 d’une stratégie classique du maintien de l’ordre à une doctrine de la répression systématique et dissuasive.

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-Les élections aujourd’hui, en 2021 (depuis plus ou moins longtemps mais comme pour tout, la tendance à fortement accéléré ces dernières années) ne servent pas à leur rôle premier, mais à envoyer divers messages. Il est illusoire d’espérer changer quoi que ce soit (mis à part quelques mesures superficielles) au moyen direct des élections, seulement indirect (en se faisant entendre). Si les élections ne vont pas dans le sens du régime, il en ignore le résultat (référendum de 2005) et passe quand même les mesures un peu plus tard et un peu plus discrètement (traité de Lisbonne de 2007).

Ajoutons à cela une situation générale comme suit : la société française est fortement morcelée en petites « tribus » sociales, musicales, vestimentaires, culturelles, ethniques (revendicatives) et religieuses (ostentatoires). La sociologie a aussi largement changé, d’une population relativement homogène jusque dans les années 70, on est passé progressivement et de plus en plus à une société complètement hétérogène. Les problèmes sont multiples et on pourrait continuer des heures comme cela, mais aussi principalement :

Le régime, ce qui reste de la « droite » et de la « gauche » sont incapables de comprendre, d’analyser ce qu’il se passe devant eux, d’accepter que le monde change et donc que leurs logiciels réflexifs doivent être largement mis à jour.

Le régime continue idéologiquement de plus en plus d’agir à l’intérieur par une fuite en avant dans la répression et l’absurde, et à l’extérieur comme si c’était encore la première guerre froide (finie en… 91 !). Ce qui reste de la « droite » et de la « gauche » se morcelle en mille tribus contradictoires. Elles aussi ne savent pas s’adapter et évoluer, elles continuent d’essayer de comprendre le monde avec des grilles de lecture obsolètes, ce qui les amène à disparaitre plus ou moins vite.

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L’effritement de plus en plus rapide de la société est ralenti autant que possible par :

-Le confort matériel (décroissant très vite).

-Le décalage mental (« Les dictatures, c’est quand les gens sont habillés en militaires, c’est la Corée du Nord, pas ici, voyons, nous on est une gentille démocratie, c’est ce qu’ils disent à la télé ! »)

-La force. C’est le régime qui concentre les moyens de force pratique et le pouvoir de frapper les dissidents au portefeuille ou de les emprisonner, voire de les tuer si le régime se trouve trop menacé.

Cela étant, fatalement, arrivera un moment où ce ne sera plus possible de « tenir les choses ensembles » et ce moment semble arriver de plus en plus vite. Pour le régime comme pour les gens, l’impression domine que rien ne va jamais changer et que ça va être les années 90 à perpétuité.

En attendant, concrètement, la machine consomme énormément et ne produit plus rien, donc cqfd elle est dysfonctionnelle.

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Sans entrer dans les détails, deux grands cas de figure sont possibles.

  • La guerre civile. On en parle de partout.

Le gros interdit à franchir serait d’abord mental, car pour les français de 2021, la guerre ici, ce n’est pas possible, c’est de la science-fiction, ça n’existe pas. Face à la pénurie matérielle et si jamais le fil de plus en plus fin qui tient notre « économie » (ou plutôt notre illusion de confort) se cassait, des comportements violents, chaotiques puis prédateurs apparaitraient vite, comme on en a vu le début par exemple lors du début de l’épidémie de COVID.

Si guerre il y avait, elle serait peut-être très localisée : scénario yougoslave, libyen ou syrien.

Elle serait particulièrement féroce car la violence serait provoquée par principalement des différences (réelles ou perçues) sociales, ethniques et/ou religieuses.

Elle serait totale en certains endroits parce que pendant plus de 7 décennies, la violence a été enseignée comme une chose mauvaise, refoulée et cachée au maximum. Et donc, comme tout ce qui est refoulé, on risque un retour de flammes particulièrement violent et inattendu.

Elle serait à 3, 4, 5… factions, pas juste 2. Au début, du moins.

Elle serait aggravée par le fait qu’il y ait en France une forte communauté musulmane « passive » et une « minorité » active de musulmans d’influence salafiste, des frères musulmans etc. Cette faction serait donc immédiatement soutenue par les pays du Golfe et la Turquie (donc argent + armes) et peut-être par l’afflux de combattants étrangers aguerris.

Elle serait asymétrique et de moyens matériels disproportionnés: les forces du régime ayant un armement bien supérieur à celui des différentes fractions du peuple, qui lui n’aurait quasiment rien. Le régime, suivant son incapacité habituelle à changer à s’adapter à de nouveaux paradigmes, la mènera peut-être comme une contre-insurrection classique au Moyen-Orient ou en Afrique (et aura de grandes chances d’échouer)

Elle pourrait être une série de micros conflits et « troubles » localisés ou durer longtemps. Il a fallu au moins 40 ans pour en arriver à ce point. L’éclatement de la Yougoslavie (Slovénie, Croatie puis Bosnie) a pris 5 ans. La guerre au Yémen dure depuis 7 ans, celle de Lybie depuis +/-  9 ans, celle en Syrie depuis 10 ans.

  • Il ne se passe « rien ».

L’UE ou le FMI ont fait/font/feront un coup d’état plus ou moins discret et prennent le contrôle sur la « machine » cassée.

Plus ou moins discret car les apparences seraient peut-être sauvegardées : on serait officiellement toujours sous la Vème République, on voterait, la Constitution serait préservée en apparence, de même que la devise, le drapeau ne changerait pas, etc.

La loi, l’ordre, le contrôle et le flicage seraient donc renforcés et on répéterait comme on le fait aujourd’hui que c’est « pour le bien » ou « pour la sécurité » des gens.

Il pourrait y avoir en apparence un « coup de balais », intervention de l’armée ou de la gendarmerie pour « ramener l’ordre » et calmer en gros 50% des motifs publics de mécontentements que sont l’immigration et l’insécurité (tandis que grosso modo 50% des autres sont d’ordre économico-social).

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Dans ce dernier cas, des têtes tomberaient symboliquement (condamnation de quelques dizaines de politiciens corrompus). Peut-être que le « coup de balais » se limiterait à l’expulsion médiatisée de quelques imams radicaux plus nombreux que d’habitude et un durcissement de la répression des troubles sociaux.

Ce pourrait aussi être un déchainement de violence autorisée des forces de l’ordre ou du peuple, d’autant plus fort qu’il aurait longtemps été refoulé (« Allez-y les gars, c’est open bar, tirez dans le tas, faites-vous plaisir, feu vert).

Une telle action « fusible » ne réglerait pas les problèmes de fond mais pourrait calmer un peu la situation et donc de gagner du temps.

Quoi qu’il advienne, il faut partir de plusieurs principes.

-Droite et gauche sont périmées, il faudra comprendre la France différemment, peut-être en la résumant à une opposition populaire au régime.

-La France d’abondance matérielle et de paix sociale apparente que nous avons connu disparait et va probablement disparaitre.

-Il faut se baser sur la pratique, la réalité, ne serait-ce que pour aller chercher le pain, et non plus sur la théorie (des manuels d’éducations civiques aux actualités « officielles »).

-Il faut apprendre psychologiquement de se préparer du mieux que possible aux situations inattendues et apprendre à sortir de sa routine mentale pour réagir le plus rationnellement possible en cas d’imprévu. Ce n’est pas une mince affaire, surtout que tout est de plus en plus renforcé de la part du régime pour cultiver chez nous un esprit et un état physique de victime isolée, passive et vulnérable.

Il va donc falloir, dans tous les cas, réaliser ce qu’on a en face de soi, à tous les niveaux et à toutes les échelles de temps, déterminer une ou des actions en conséquent, les réaliser, plus tard, en tirer des conclusions. C’est difficile et inhabituel pour les gens habitant en France, mais ils pourront de moins en moins fuir la réalité.

En conclusion, 2 chances sur 3 que ce serait le cas « 1 » (guerre civile) et 1 chance sur 3 que ce serait le cas « 2 » (« rien »). On verra bien ce qu’il advient. Pour ma part, c’est simplement ce que j’imagine.

Si j’écris de nouveau, je résumerai pourquoi, par exemple, le terrorisme n’est pas une solution et autres considérations plus ou moins pratiques.

Bon courage à tous.

 

La Hire.

Une matrice totalitaire à facettes multiples

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Une matrice totalitaire à facettes multiples

Dominique Baettig
Médecin, Ancien Conseiller national
 
Ex: https://lesobservateurs.ch/2021/05/10/une-matrice-totalitaire-a-facettes-multiples/

Les thèmes des votations du 13 juin peuvent paraître disparates et n’avoir que peu de liens ensemble. Erreur, le fil conducteur, le fil blanc dont est cousu ce five-pack liberticide et moraliste, est une sorte de condensé de valeurs sociétales liberticides de gauche et de droite. Au nom de l’impératif moral de sauver en urgence la planète (et combattre le racisme, le patriarcat, l’homo et la transphobie) on cherche à imposer des mesures étatistes paternalistes toujours plus extrêmes (car « on » n’en fait jamais assez, bien sûr selon ces rêveurs forcenés et déconnectés du réel). Pour se rapprocher d’un idéal inaccessible de pratique de l’agriculture, moins polluante, respectueuse de l’environnement, libérée de sa réputation d’être empoisonneuse et maltraitante pour les espèces animales. La nature où domine surtout la Loi de la Jungle, des équilibres précaires et aléatoires deviendrait-elle l’alibi de naïfs utopistes ?

La science et l’intelligence artificielle,  nouvelles religions du Réel

Les problèmes causés par la croissance industrielle et démographique (l’un va avec l’autre) sont pourtant clairement identifiés et des solutions sont proposées : nouvelles technologies avec développement du nucléaire du futur, l’hydrogène,  les énergies durables dont le solaire et l’éolien. S’impose le florissant business vert avec ses start-up et son recours à l’intelligence artificielle pour gérer, organiser la pénurie et la consommation globale. L’humanité irrationnelle et consommatrice de nouveaux gadgets et marchandises (y compris la fécondation améliorée, la gestation artificielle, l’amélioration de la santé par intervention préventive sur les gènes) doit être suppléée par une gestion optimale informatisée et supervisée par les autorités morales et scientifiques. La crise émotionnelle de la Covid sert manifestement à faire avancer les technologies de traçage et de contrôle social, permet aux Big Pharma de  développer et d’investir dans la nouvelle médecine de demain. Par les thérapies géniques et le mRNA il y aura moins de maladies dues aux bactéries et virus, moins de cancers et de troubles auto-immuns puisque l’on sera automatiquement « vacciné » par des interventions préventives sur nos gènes. La vaccination dont l’efficacité semble peu durable et facilitatrice de mutations plus agressives (variants) nous transformera en OGM résistants peut-être à court terme avec obligation vaccinale régulière pour devenir « durable ».

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La peur de la maladie, la suspicion de contamination par autrui, la croyance de l’aggravation par un virus des maladies de l’âge ou de société imposent l’acceptation des risques de produits peu contrôlés et vraisemblablement pas aussi définitivement efficaces que promis.

La Loi  Anti-Covid enterre sans limite de temps la démocratie directe citoyenne, la liberté individuelle, la responsabilité individuelle et le droit de prendre des risques et de choisir le traitement qui nous convient.

Elle est certainement la plus redoutable du paquet vu ses tendances centralisatrices autoritaires, son recours aux « experts » scientifiques autoproclamés et alimentés par les données numériques qu’ils interprètent en fonction de leurs croyances, sous l’influence des Big Pharma et des Big Data qui offrent aux Etats des solutions sans alternatives possibles. Le pouvoir politique, normalement  sous le  contrôle/contrepoids citoyen, est placé sous tutelle : c’est la Covid qui dicte les conditions et commande disent les dirigeants politiques qui se limitent dorénavant à lire sur leur prompteur les communiqués de l’OMS, de Bill Gates et de l’OFSP. La politique, c’est prendre des décisions en fonction des besoins de la population, c’est oser prendre des risques, définir des priorités. Pas grand-chose de ressemblant au bon sens n’émerge ni  des  de statistiques de l’OFSP ni de son rythme timoré/prudent/autoritaire culpabilisant : ne pas se relâcher surtout, la santé avant tout, etc…

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Le peuple doit pouvoir s’exprimer, le fédéralisme fonctionner, les décideurs vraiment décider.

Ceux qui applaudissent à cette « urgence » sanitaires et ses directives souvent discriminatoires, contradictoires, liberticides sont d’abord la coalition rose, verte, rouge, violette. Elle trouve ainsi le justificatif pour avancer leur agenda du climat que les citoyens peinent à mettre spontanément en place. Freinage des voyages, taxes sur le carburant, abandon du chauffage au mazout, achat incité de véhicules verts (mesure qui a créé le mouvement des « gilets jaunes), taxes sur les billets d’avion. Interdiction des pesticides de synthèse qui seront remplacés par des organismes génétiquement modifiés, disparation de l’agriculture productive locale qui s’effondrera face à la concurrence massive globale. A part 10% d’agriculteurs  qui s’engageront avec succès dans le bio, économie de niche, il y a fort à parier que notre dépendance de la production mondiale augmentera. A propos, comment ceux qui se préoccupent de la qualité de l’eau et de l’influence  certes néfaste (à dose inadéquate) des pesticides de synthèse acceptent-ils la vaccination génique, la présence d’hormones ou de traces de drogues d’agrément dans l’eau potable ? Faut-il combattre les pesticides de synthèse pour développer les organismes génétiquement modifiés. Y a-t-il vraiment progrès ?

Le Bon Sens, la responsabilité individuelle, le réalisme des paysans qui perçoivent bien le problème et modifient leurs usages est largement suffisant.

On voit bien que derrière les bonnes intentions des « gentils bobos indignés et alarmés » se cachent d’autres risques. La fin de l’agriculture de proximité, la gestion globale intensive des ressources, l’impossibilité aux citoyens de contrôler leurs produits et la dépendance vis-à-vis de l’agroalimentaire dopé et amélioré. La loi sur le CO2 est du même registre, obligeant les classes laborieuses et moyennes à changer de chauffage, de voiture et aux financiers  de vendre et s’échanger des permis de polluer. L’effet sur le climat et la nature, dont la résilience est sous-estimée,  sera limité mais le pouvoir centralisé, sa voracité de taxation déchaînée  sera renforcé sans contre-poids réel.

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La Loi sur le terrorisme est, à droite, le même artifice. L’intervention préventive ne touchera pas que les activistes islamistes, mais surtout les militants pour la démocratie, les esprits critiques et sceptiques,  ceux qui défendent le libre choix médical, le respect de la sphère privée, la responsabilité personnelle contre le moralisme étatiste.

Par cohérence, pour renforcer la démocratie, malgré de fausses bonnes intentions, il faut voter 5 x NON à ces tentatives de dépossession.

Dominique Baettig, ancien conseiller national, militant souverainiste.

09:26 Publié dans Actualité, Définitions | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, définition, totalitarisme | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

lundi, 10 mai 2021

Les cathédrales gothiques: temples, forêts et cavernes

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Association Minerva

Les cathédrales gothiques: temples, forêts et cavernes

par Alejandro Linconao

Ex: https://grupominerva.com.ar/

Quiconque visite les grandes cathédrales gothiques européennes fait l'expérience d'une rencontre avec le sacré. Dans une sélection fantaisiste, nous pouvons citer la cathédrale italique de Milan, la cathédrale germanique de Cologne, les cathédrales espagnoles de Burgos et de León, les cathédrales françaises de Reims, Notre Dame ou Sainte-Chapelle. Ces magnifiques édifices échappent aux clivages religieux et donnent matière au divin.

Composés autant de génie technique que d'inspiration, ces nobles bâtiments se rebellent contre la cendre de la vie moderne. Ils ramènent l'être humain à des étapes plus saines où le sacré entourait l'homme.

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Seule une personne fortement désorientée peut voir dans ces cathédrales les bâtiments d'une certaine religion. Comme quelqu'un qui, devant un poème, ne perçoit que les mots et laisse échapper la rime et la beauté des vers. Les temples gothiques construits par le christianisme, une croyance exotique et relativement nouvelle, remontent à des millénaires. Ils évoquent la relation même entre l'homme et le sacré.

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Ces édifices, brillants exemples de technique et d'art, sont le prolongement d'autres qui, avec peut-être moins de raffinement, convoquaient le sacré.

Les cathédrales sont le développement clairement européen d'un sentiment universel de proximité avec le divin. Le sacré est ici et maintenant, dans la grotte, la forêt ou le temple.

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Le divin omniprésent est dépeint et évoqué dans ces lieux. Ils sont les héritiers dans le registre humain de Stonehenge, des Externsteine ou du Machu Pichu. Ils sont le raffinement des ziggourats et des hauts lieux de l'Antiquité. Les dômes exotiques des Yazidis s'affinent pour devenir ceux des cathédrales.

La plupart du temps érigées sur des lieux sacrés millénaires, les cathédrales sont des lieux de contact avec le dieu trinitaire millénaire, la trinité védique ou la triade capitoline, peu importe la désignation.

Chaque cathédrale est un kaléidoscope, où les couleurs des vitraux se combinent dans un jeu d'ombre et de lumière. En pleine journée, les arches convoquent les heures du crépuscule et son grand volume libère de tout fardeau. La lumière tamisée n'inspire pas la peur de la nuit mais invite à la méditation. L'atmosphère évoque la caverne, elle devient intime, elle devient un ventre. Et comme dans les cavernes archaïques du culte, au bout du voyage, le numineux apparaît incarné, le plus souvent sous la forme de la Vierge Mère atavique. Là encore, les noms sont superflus. La fertilité prendra le nom d'Ishtar, Cihuacóatl, la fertile Párvati, Aphrodite ou Miriam, Maria.

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Les cathédrales portent en elles la caverne ventrale des millénaires dans la beauté des forêts de colonnes de pierre. Les colonnes ne sont que cela, des arbres, des axis mundi par lesquels tout arrive et par lesquels le sacré s'impose.

Les cathédrales sont des enceintes où, dans un lieu central très orné, est placé le Lararium romain, aujourd'hui appelé tabernacle. Dans les temples modernes qui gardent tout, à l'extérieur et à l'intérieur, l'ancien Ankh égyptien, la Chacana inca, le Wuñelfe mapuche, le Tirso romain et Lábaro, la Croix. Le bois cruciforme, l'arbre sacré qui évoque et protège, canalise et exprime le divin. Ces bijoux de granit éveillent les sens à ce que nous avons oublié de percevoir. Parce que les dieux ne se sont pas tus et que les pierres n'ont pas cessé de chanter le flux du sacré. Il suffit à l'homme de s'éveiller au temple, à la forêt et à la caverne et d'écouter le murmure du sacré.

https://grupominerva.com.ar/.../alejandro_linconao-las.../

Paille russe et poutre occidentale

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Paille russe et poutre occidentale

par Georges FELTIN-TRACOL

Ex: http://www.europemaxima.com

Cela fait de nombreux mois que les diplomaties occidentales, en particulier les États-Unis, le Royaume-Uni, l’Allemagne, la Pologne, la Suède et la France, ne cachent plus leur mécontentement à propos de l’incarcération d’Alexeï Navalny. Après une tentative bizarre d’empoisonnement en août 2020 et une vingtaine de jours de grève de la faim, il vient d’être hospitalisé et recommence à se nourrir. Chancelleries occidentales et officines de presse officielles s’indignent de la persécution de celui qu’elles présentent comme le principal opposant à Vladimir Poutine.

Cette belle unanimité est cependant fêlée par l’attitude d’Amnesty International. Cette ONG cosmopolite a retiré son soutien au détenu russe le plus célèbre des plateaux-télé parce qu’il a frayé, il y a une quinzaine d’années, avec des groupuscules ethno-nationalistes russes. Premier prix permanent des faux-culs, Amnesty International ne souhaite pas aider une personne qui aurait tenu naguère des « propos haineux »… Toutefois, sa décision suscitant l’incompréhension, l’association pourrait se raviser.

Escroc notoire qui a profité des failles béantes d’un système juridique toujours en élaboration, Alexeï Navalny a été condamné selon les normes, les règles et les procédures légitimes du droit pénal russe. Quand Washington, Londres, Berlin, Varsovie et Paris menacent Moscou à propos de la dégradation de l’état de santé de ce citoyen russe, il s’agit d’une ingérence manifeste dans les affaires intérieures d’un État souverain. Malgré des mises en cause souvent grotesques et qui frisent parfois la déclaration de guerre, les dirigeants russes, Vladimir Poutine en tête, conservent un calme olympien. Leur sérénité tranche avec la fébrilité de l’Hyper-Caste mondialiste. L’Occident américanomorphe se scandalise de la paille dans l’œil russe, mais ignore sûrement l’immense poutre dans le sien.

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Cette poutre monstrueuse s’appelle Julian Assange. Depuis plus de deux ans, le courageux lanceur d’alerte australien croupit dans la prison de haute sécurité de Belmarsh en Grande-Bretagne. La Suède a finalement abandonné les poursuites au sujet d’hypothétiques viols. Julian Assange devrait être en liberté. Il continue pourtant à être séquestré. Ses conditions de vie sont difficiles. On le traite comme un terroriste. Soumis à un strict isolement, il subit des tortures mentales et des privations de soins. Les tribunaux britanniques doivent statuer sur son extradition vers les États-Unis qui l’accusent d’espionnage. Son crime ? Être à l’origine des fameux WikiLeaks. Dans cette triste affaire, la « jugesse » Vanessa Baraitser répète l’attitude de ses néfastes prédécesseurs qui écrasèrent au cours des quatre derniers siècles les Jacobites (partisans de la dynastie des Stuart), les Écossais, les catholiques anglais, les Irlandais, les paysans hostiles aux enclosures, les ouvriers luddites et les mineurs. Leurs jugements indignes constituent une interminable liste de massacres collectifs.

Julian Assange est plus à plaindre qu’Alexeï Navalny. Le premier ne bénéficie cependant pas de la couverture médiatique en faveur du second. Pourquoi ce traitement inique ? Si on emploie la lecture symbolique des patronymes en français, Navalny fait penser à « naval », c’est-à-dire au monde de la Mer. Alexeï Navalny ne travaille-t-il pas, directement ou non, contre les intérêts vitaux de sa mère-patrie et pour les thalassocraties occidentales ? Selon cette même lecture symbolique rapportée aux éléments, Assange se réfère à l’Air et aux anges. Julian Assange a dévoilé au monde entier la réalité : la volonté d’appropriation planétaire du Bloc occidental-atlantiste (BOA), lui-même inféodé à quelques « États profonds » bien connus et à leurs cliques financières – bancaires.

Les récits médiatiques ont beau expliqué le contraire. Les honnêtes gens savent qu’Alexeï Navalny est un traître et Julian Assange un héros.

Georges Feltin-Tracol

• « Chronique hebdomadaire du Village planétaire », n° 213, mise en ligne sur TVLibertés, le 4 mai 2021.

Les addictions et la crise des appartenances communautaires

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Pierre Le Vigan:

Les addictions et la crise des appartenances communautaires

Depuis des décennies, les polémiques s’enchainent sur le « communautarisme ». Le terme n’est jamais défini. On veut croire qu’il s’agit d’un excès de communauté. Mais si une communauté est une bonne chose, que veut dire l’excès d’un bien ? Des liens qui empêchent de penser par soi-même ? Soit.  Encore faut-il voir aussi les pathologies qui peuvent dériver du manque de communauté. Les liens communautaires relèvent d’un besoin de l’homme. C’est le besoin de se retrouver dans un « nous ». C’est le besoin d’appartenance. C’est le besoin de partage d’un univers culturel. C’est le besoin d’une identité qui ne soit pas seulement individuelle, qui soit une identification. Il ne s’agit en aucune façon d’abandonner son libre arbitre dans le « nous », mais de se frotter à d’autres que soi qui soient un intermédiaire entre le soi concret et l’abstraction de l’humanité.

L’enracinement ne va plus de soi. Il est devenu lui-même une construction. Il faut en prendre acte. On ne reviendra pas sur la naissance du sujet. Le « nous » est une construction sociale. La « nostrité », notion d'anthropologie, est ainsi devenue une question corrélée à toute réflexion sur la communauté[1]. La nostrité, c'est la place que tient le « nous ». « Nous-ensemble », « nous-autres », qu'est-ce que cela veut dire ?  Toute expérience de vie se fonde sur le rapport aux groupes humains. C'est le groupe qui est le support de la vie relationnelle.

« Nous autres », c'est « nous qui sommes, dans notre groupe, autres que les autres ». Nous qui sommes nous-mêmes dans la mesure où nous sommes ensemble. C'est l'identité collective, l’identité groupale. Il y a le risque de la vulgarité de la camaraderie dépersonnalisante. Mais il y a la chance de la solidarité. Or, c'est dans le groupe que se développe l'oralité. C'est aussi dans le groupe que se définissent les sentiments de goût : les goûts sociaux, les goûts esthétiques, vestimentaires, alimentaires, les goûts urbanistiques, etc. La nostrité est l'ambiance qui prédispose à être-avec, à parler à l'autre, à entre-agir avec lui. L'oralité est le premier et essentiel support de la confiance. L'oralité prime sur l'écrit, de même que la parole donnée prime sur le contrat. La promesse orale est plus importante que la promesse écrite, précisément parce qu'elle n'est ni susceptible de recours, ni d'interprétation (ou fort peu) donc de contestation : ce qui est convenu est convenu. La promesse orale est attestée, et elle est en l'occurrence attestée par le groupe de référence.

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Comme l'écrit donc Dominique Pringuey, « le sens oral est le sens de la confiance »[2]. Il s'agit tout d'abord de la confiance dans les autres qui est possible à partir des échanges oraux et qui devient facteur de la construction de la confiance en soi. Le dysfonctionnement de la capacité de confiance est d'ailleurs clairement pathologique : c'est la paranoïa, pathologie de la nostrité blessée comme le note avec justesse Georges Charbonneau[3]. L'expérience du « nous », c'est donc l'expérience de l'être-avec-autrui, de l'être-avec-les-autres, de la coexistence de soi et d'autrui. La nostrité n'est pas un événement postérieur au sujet ; ce n'est pas la rencontre avec l'autre comme Il (l'illéité).

La nostrité est un état originel de l'être tel que les choses et les êtres sont déjà-là. La nostrité précède l'auto-donation du sujet. La nostrité est un être-déjà-ensemble. C'est au fond l'expérience même de la présence de l'homme dans le monde car n'est pas pensable l'expérience d'un homme isolé dans le monde. En est témoin l'histoire de Vendredi que relate Michel Tournier, expérience dans laquelle l'humanité se résorbe dans la naturalité. En effet, la volonté de créer des artefacts techniques est en elle-même inapte à produire de l'humanité. Sans nostrité, pas d'hominisation. « Autrui est pour nous un puissant facteur de distraction, écrit Michel Tournier, non seulement parce qu'il nous dérange sans cesse et nous arrache à notre pensée intellectuelle, mais aussi parce que la seule possibilité de sa survenue jette une vague lueur sur un univers d'objets situés en marge de notre attention, mais capable à tout instant d'en devenir le centre ». L’autre renouvelle notre rapport aux objets. « La partie de l'objet que je ne vois pas, poursuit Tournier, je la pose en même temps comme visible pour autrui ; si bien que lorsque j'aurai fait le tour pour atteindre à cette partie cachée, j'aurai rejoint autrui derrière l'objet pour en faire une totalisation prévisible »[4]. On peut donc voir que la profondeur d'un objet pour moi est toujours une largeur pour autrui. La condition même de l'existence d'un objet est autrui, c'est l'existence possible d'au moins un autre point de vue, et pourquoi pas d'une multitude d'autres points de vue. C'est de même parce que l'objet d'un désir est aussi objet possible d'un désir d'autrui qu'il y a désir. La nostrité est ainsi la condition même du désir.

Il a été très justement remarqué que la nostrité comporte deux axes. L’un est le partage d’un moment. C’est une nostrité spatiale. « J’étais là ». L’autre axe est le sentiment de faire partie d’une chaine historique. C’est une nostrité verticale. Je suis un maillon d’une histoire qui m’englobe, qui vient de mes ancêtres et se poursuit dans la descendance, ancêtres et descendance n’étant pas forcément biologiques mais pouvant être symboliques (des camarades de combat, des militants par exemple).

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Mais il y a des cas où la nostrité est en défaut, particulièrement les cas de dépendances du sujet, qualifiés d'addictions.  Par addictions, on désigne des formes de pathologies qui ne définissent pas une personnalité par elles-mêmes, mais qui peuvent concerner divers types de personnalités : anti-sociales, schizophrènes, histrioniques, etc. L’addiction est une dépendance liée à une compulsion. En effet, la simple dépendance caractérise nombre d'activités humaines non pathologiques. Il est a priori normal de dépendre de l'estime de ses collègues de travail, de l'affection de ses proches, etc. C'est la dépendance par rapport à une activité répétitive, compulsive qui pose problème. A fortiori quand cette activité répétitive est un usage de psychotropes, ce qui est le cas de la toxicomanie qu'il s'agisse de produits licites ou illicites, alcool inclus. Assurément, il y a aussi des addictions non liées à l'usage de produits psychotropes, mais caractérisées par des pratiques, comme la fièvre des achats compulsifs, analysée par Jean Adès et Michel Lejoyeux[5], comme les rituels de vérifications diverses, comme l'addiction à une sexualité compulsive, étudiée par Joyce MacDougall[6], comme l'addiction pathologique au souvenir, dont traite Régine Waintrater[7],, etc.

Comment les addictions peuvent-elles être interprétées comme des pathologies de la nostrité ? L'addiction, a t-il été remarqué par Edward Glover, a un pied dans les névroses, un pied dans les psychoses[8]. A certains égards, on peut avancer qu'elle tend à valider la thèse que les psychoses peuvent être des névroses poussées à l'extrême. Névrotique, l'addiction l'est en ce sens qu'elle tend à la préservation du sujet. L'addiction est une tentative de se soigner. C'est une auto-médication. Et, de fait, elle est auto-protection du psychique dans bien des cas. L'addiction peut ainsi contribuer à aménager un sentiment de continuité corporelle, un sentiment d'existence d'une « peau » protectrice, réponse parmi d'autres à la crise de la corporéité qu'étudie David Le Breton[9]. Dans le même temps, l'addiction a un pied dans la psychose. Elle tend à la séparation du sujet d'avec lui-même. L'addiction est en effet une tentative d'annuler ce que le fonctionnement psychique doit à l'autre. Elle tend vers la psychose au même titre, et presque sur le même mode, que la mélancolie. De la même façon, elle incorpore l'objet de la dépendance en essayant ainsi de l'annuler. Elle tend à fixer le fonctionnement psychique sur un stade inerte. L'addiction manifeste et renouvelle par là un trauma, c'est-à-dire un défaut d'inscription dans le mouvement réel des êtres et des choses, et, comme dit Monique Schneider, « une impuissance à investir ce qui advient »[10]. Or, qu’est-ce qui peut remédier à la séparation du sujet d’avec lui-même ? La reliance avec les autres. En d’autres termes, la communauté. Disons, comme elles peuvent être plurielles, les communautés.  

L'addiction n'est pas seulement compulsion, et dépendance à la compulsion, c'est-à-dire impossibilité de s'en passer, elle est aussi malaise dans la dépendance. C'est ici qu'il faut se rappeler que le terme addiction vient de « contrainte par corps », comme l'a souligné Jean Bergeret[11]. L'addiction, ainsi, s'accompagne souvent du sentiment d'une dette à payer. Qui prononce cette sentence de dette ? Le surmoi, répond Sylvie Le Poulichet[12]. Le surmoi comme lieu où le sentiment d'être se confronte (douloureusement) au sentiment d'un devoir-être.

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L'addiction apparait ainsi, au delà des signes de l'addiction que sont les usages et les pratiques, pour ce qu'elle est : le lieu d'une crise, et souvent d'une honte, et aussi un remède, une auto-médication, mais qui peut tuer le malade. L'addiction est bien entre névrose et psychose. Les pathologies de l'addiction tiennent ainsi à une fragilité du Soi, elle-même liée à une incertitude quant à la reliance avec la nostrité. En d'autres termes, les personnalités dépendantes - qu'il s'agisse de la dépendance à un objet, à un produit, à une pratique - sont en déficit de nostrité. L'expérience du Nous fait défaut - et peut-être surtout - le plaisir du lien social fait défaut. De là émergent des pratiques conjuratoires telles les addictions.

Prenons le cas de la dépendance alcoolique. Celle-ci est, plus qu'un usage excessif, une perte de la liberté de se passer de l'alcool.  L'ivresse alcoolique, et même la simple imprégnation alcoolique, pousse l'être humain vers la présence pure : elle l'amène du coté d'une pure expérience de spatialité sans dimension historique. Ni passé, ni futur n'existent plus. L'homme ne se projette plus. Il tente par l'ivresse de combler pleinement le vide du présent, que la mise en perspective historique permet généralement de combler pour tout un chacun. Le malade alcoolique tente d'abolir la séparation entre l'homme et le monde. « Ne faire qu'un avec toutes choses vivantes ! A ces mots ... la dure Fatalité abdique, la mort quitte le cercle des créatures, et le monde guéri de la séparation et du vieillissement, rayonne d'une beauté accrue » (Hölderlin, Hypérion).

L'homme en proie à la recherche d'alcoolisation tente aussi d'abolir l'angoisse, en remplaçant la difficile et toujours recommencée « conquête de soi » par une conquête absolue, évidemment vulnérable lors du dégrisement et de sa mélancolie conjointe. Par l'ivresse, le dépendant à l'alcool tente d'échapper moins à ses émotions qu'à son humeur (Stimmung) qui, comme le remarque Dominique Pringuey, « n'est pas l'affectivité comme émotion ou sentiment, mais le fondement thymique, arrière-plan de nature proprement psychosomatique, qui oriente toute perception et action, qui permet toute émotion et sentiment »[13]. Avec l'alcool, il s'agit de la recherche d'une fusion, c'est-à-dire du passage sans transition d'un entre-nous, donc d'un espace inter-subjectif, à un Tout, c'est-à-dire une totalité communicationnelle en fusion. Que l'alcool soit une fête collective ou qu'il soit une fête solitaire, il est un appel à la nostrité.

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Il en est de même pour le cannabis qui se partage, s'échange, circule, constitue un élément de connivence et un point de repère groupal, alors que dans le même temps, le cannabis a un effet déréalisant de séparation du monde. Par contre, la cocaïne apparait un stupéfiant plus « individualiste », souvent perçu comme stimulant, rendant plus performant, et très lié comme tel à l'idéologie de la compétition, et à la recherche du « zéro défaut » psychique, comme le suggère son association à des médicaments psycho-actifs (anxiolytiques notamment). La cocaïne comme d'autres stupéfiants apparait ainsi avoir un rapport étroit avec une angoisse à l'égard des exigences de performance du monde moderne. De son coté, l'usage de l'héroïne, par sa dimension ordalique - la recherche du sens par affrontement au risque – apparaît, plus encore peut-être, lié à une crise de la nostrité. Il s'agit, quand il n'y a plus de reconnaissance par le groupe, de questionner le monde lui-même.

Il y a d'autres dépendances que celles qui concernent un produit. Avec la dépendance affective – non pas les attachements d'une évidente nécessité anthropologique – mais les situations de totale dépendance à l'autre, se manifeste fortement le défaut de nostrité. La dépendance à « un-autre » devient substitut de la relation aux autres et témoigne d'une réduction du champ de l'expérience humaine. La recherche de fusion apparaît une forme de co-dépendance et éloigne de l'attention au tout-venant, à la vie de tous les jours, à ce que Walter Benjamin appelait ce « concret le plus extrême », à ce qui fait que la vie n’est pas « nue », n’est pas pure survivance biologique.

Au delà de la recherche jubilatoire d'un événement de rencontre avec les autres, et avec le monde, les addictions disent la volonté d'échapper à une nostrité perçue comme menaçante en développant des singularités. Elles sont de ce fait un appel à une autre nostrité, qui serait plus proche, plus apprivoisée, que les nostrités sociales classiques, liées à de grands référents comme le travail, l'habitat, le couple, la famille, etc. Les addictions apparaissent ainsi sous un double jour : elles ont l'expression d'une tentative de singularité maximum, et en même temps manifestent une crise de l'évidence naturelle du Nous, du lien aux autres, et une réduction du champ du possible relationnel.

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Le champ des addictions se tient ainsi entre ces deux formes du défaut de lien aux autres que sont la mélancolie et la paranoïa. Dans la mélancolie intervient une altération de la nostrité par crise du sens de ce qui fait histoire et récit, par implosion dans le regret d'un sujet initial perdu ; la nostrité devient une possibilité historiale à jamais perdue. La mélancolie est ainsi une crise de l'historialité (ce que nous avons désigné plus haut comme l'axe vertical). Dans la paranoïa, par contre, il y a crise de la simultanéité du lien aux autres ; il s'agit en quelque sorte d'une crise de la spatialité, du lien horizontal, à un moment donné.  Les addictions se tiennent donc sur le chemin de crise de la nostrité. Elles sont une tentative de réponse à cette crise, une auto-médication, bien évidemment problématique, mais qui témoigne de la force de cet appel du Nous. Comme dit René Char, « sur cette terre des périls, je m'émerveille de l'idolâtrie de la vie ». 

Pierre Le Vigan

Notes:

[1] Georges Charbonneau, « De la nostrité », L’art du comprendre, 9, 2000 et Ado Huygens, « Les tonalités affectives fondamentales : de l’angoisse à la sérénité », conférence, Ecole belge de Daseinsanalyse, 16 mars 2002 et thèse d’A. Huygens, Etre et présence, publication partielle sur le net.

[2] Dominique Pringuey, « La nostrité alcoolique », conférence de phénoménologie clinique, Hôpital Necker, 29 février 2000, et son article in L'Art du Comprendre, 10, juin 2001.

[3] G. Charbonneau, « De la nostrité », op. cit.

[4] Michel Tournier, Vendredi ou les limbes du Pacifique, Gallimard, 1972.

[5] Jean Adès, Michel Lejoyeux, La fièvre des achats compulsifs, Les empécheurs de penser en rond, 1999.

[6] Joyce Mc Dougall, Eros aux mille et un visages, NRF, Gallimard, 1996; François Duparc (direction), Joyce aux mille et un visages. L'oeuvre de Joyce Mc Dougall, Delachaux et Nieslé, 2000.

[7]  « L'addiction au souvenir, défense ultime contre la désobjectalisation » in Sylvie Le Poulichet (direction), Les addictions, PUF, 2000.

[8] Edward Glover, psychanalyste britannique (1888-1972) proposa dés 1932 la notion d’addiction (c’est-à-dire de dépendance excessive et incontrôlée) sans drogue (comme les addictions au travail, au sexe, au jeu, etc). Cf. E. Glover, Technique de la psychanalyse, Bibliothèque des introuvables, 2001. Cf. aussi l’excellent article de Marc Valleur et Dan Velea, Centre médical Marmottan, 75017 Paris, « Les addictions sans drogue(s) », revue Toxibase, 6, juin 2002.

[9] L'adieu au corps, Métaillié, 1999.

[10] M. Schneider : « L’admission du « corps étranger » dans l’espace interne » in Les addictions (direction Sylvie Le Poulichet), op. cit. Cf. aussi M. Schneider, conférence « La souffrance psychique », Université de Tous Les Savoirs, jeudi 15 novembre 2001.

[11] Jean Bergeret, « Psychanalyse et toxicomanie », revue Toxibase, 2, 1993. Voir aussi J. Bergeret, Psychologie pathologique. Théorie et clinique, Masson, 2004.

[12] S. Le Poulichet, « Les identifications addictives inconscientes » in Les addictions, op. cit.

[13] D. Pringuey, « La nostrité alcoolique », art. cit.

*

Pierre Le Vigan est auteur de nombreux ouvrages. Derniers parus : Métamorphoses de la ville, La barque d’or et bookelis ; Achever le nihilisme, Sigest.

A lire aussi, de Pierre Le Vigan,

Le malaise est dans l’homme

Face à l’addiction

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La revue de presse de CD - 9 mai 2021

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La revue de presse de CD - 9 mai 2021

ECONOMIE

Après l’affaire Danone : comment les fonds activistes font trembler les PDG

Ce n’est pas la peau des entreprises qu’ils veulent, mais souvent celle de leurs dirigeants. En mars 2021, ces fonds d’investissement ont réussi à faire tomber le PDG de Danone, Emmanuel Faber. Leur objectif : impulser le changement dans l’entreprise, générer une hausse du cours de l’action et revendre au plus haut... même s’il faut renverser la direction pour ça. Enquête sur ces nouveaux acteurs capables de tout pour arriver à leurs fins. Vidéo.

Les Echos

https://www.youtube.com/watch?v=VVMebvjqI5M

FRANCE

Pétition des mille : grandeur et misère du « devoir de réserve »

La publication d’une pétition, signée par un grand nombre de militaires, s’inquiétant de l’état de leur pays a provoqué un grand tintamarre. Le danger d’un fascisme imaginaire stimulant l’appétit répressif des antifascistes de pacotille. Au nom d’un devoir de réserve inventé pour la circonstance.

Vu du Droit

https://www.vududroit.com/2021/05/petition-des-mille-gran...

GEOPOLITIQUE

Reconnaissance du génocide arménien par Joe Biden : le dessous des cartes

Samedi dernier, le génocide arménien a été officiellement reconnu par le Président américain Joe Biden. Il est premier dirigeant américain à franchir le pas. Quelles seront les conséquences pour la Turquie, ses relations avec Washington et sur la politique extérieure agressive d’Erdogan ? Décryptage avec Tigrane Yégavian*, chercheur associé au CF2R et spécialiste du Caucase et des minorités d’Orient.

Fildmédia.com

https://fildmedia.com/article/reconnaissance-du-genocide-...

Un canal sur le Bosphore et un nouveau pacte avec les États-Unis. Le pari d'Erdogan

Ces dernières semaines n'ont pas été comme les autres pour la Turquie. Elles ont commencé par un raid policier impliquant des amiraux à la retraite, les plus importants du pays, accusés de fomenter un coup d'État, et se sont terminées par le "sofa-gate" d'Ankara, pour se conclure avec les propos de Mario Draghi contre Recep Tayyip Erdogan, défini comme un "dictateur" par le Premier ministre italien. Les trois épisodes semblent complètement indépendants, du moins en apparence. Qu'est-ce qui peut unir dix amiraux accusés d'avoir signé un document faisant craindre un coup d'État avec une conférence de presse du Premier ministre italien au Palazzo Chigi ? Tout indiquerait qu'il s'agit de deux dossiers totalement distincts. Pourtant, il existe un fil conducteur : une fine ligne rouge qui relie Ankara à Rome en passant par Istanbul et Tripoli et qui révèle l'un des rapports de force les plus complexes de la Méditerranée.

Euro-Synergies

http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2021/04/28/u...

MEDIAS

Relations entre la presse et les forces de sécurité : un rapport sévère pour l'administration

Le 3 mai, un rapport de 116 pages a été rendu au Premier ministre Jean Castex qui dresse un état des lieux, ainsi que 32 recommandations, sur les relations entre la presse et les forces de l'ordre. Rédigé par une commission indépendante dirigée par l'ancien contrôleur des prisons Jean-Marie Delarue, ce document ne manque pas d'écorner certains passages controversés du schéma national du maintien de l'ordre (SNMO) publié en septembre 2020 ou de la proposition de loi Sécurité globale présentée un mois plus tard (pour la deuxième fois).

RT.com/France

https://francais.rt.com/france/86282-relations-entre-pres...

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RWANDA

Que s’est-il passé au Rwanda le 6 avril 1994 ? Vidéo avec Charles Onana

Le 6 avril 1994, l’avion Falcon 50 transportant deux chefs d’État africains, leurs collaborateurs et trois Français, membres de l’équipage, est abattu par un missile SAM 16 au-dessus de l’aéroport de Kigali. Cet acte est reconnu par l’ONU comme « l’événement-déclencheur » du génocide au Rwanda. Depuis plus de 20 ans, ses auteurs ne sont ni arrêtés ni jugés. Toutes les enquêtes menées par l’ONU, la justice belge, espagnole et française sont sabotées et en proie à de fortes pressions politiques. Interview de Charles Onana, Docteur en sciences politiques et spécialiste de l’Afrique des Grands Lacs et des conflits armés, auteur de « Enquêtes sur un attentat. Rwanda, 6 Avril 1994 » aux éditions L’Artilleur.

Sud Radio

https://www.sudradio.fr/societe/charles-onana-laffaire-de...

SECURITE

L’inexorable ascension des drones

A moins d’avoir vécu coupé du monde ces dix dernières années, plus personne ne s’étonne de la présence des drones, que ce soit auprès des particuliers, des professionnels ou des armées. Ils sont de plus en plus nombreux, et utilisés pour toujours plus de tâches. Relativement économiques – si l’on met à part la catégorie des drones militaires de plusieurs tonnes, – ils sont assez faciles à piloter et leur emploi est bien plus souple qu’un avion ou un hélicoptère piloté. De plus, ils peuvent être utilisés dans des endroits dangereux sans risquer la moindre vie. Le marché civil des drones est en croissance exponentielle depuis une dizaine d’années et devrait dépasser les 8 milliards de dollars par an à l’horizon 2022, tous marchés confondus

CF2R.org

https://cf2r.org/rta/linexorable-ascension-des-drones/

dimanche, 09 mai 2021

Les raisons pour lesquelles les gauchistes ne réussiront jamais à désarmer les Américains

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Les raisons pour lesquelles les gauchistes ne réussiront jamais à désarmer les Américains

Par Brandon Smith

Source Alt-Market

La confiscation des armes a toujours été le Saint Graal des régimes totalitaires. Sans désarmement, le contrôle entièrement centralisé d’une population n’est pas possible. Et s’il est vrai que tous les régimes maléfiques ne cherchent pas à désarmer chaque citoyen (du moins pas tout de suite), ils désarment toujours les personnes qu’ils ont spécifiquement l’intention de blesser le plus.

Par exemple, les défenseurs du contrôle des armes à feu aiment aujourd’hui souligner que le Troisième Reich en Allemagne n’a pas désarmé toute la population allemande. Il s’agit d’une position plutôt bizarre pour les gauchistes, car ils ne cessent de se plaindre et de crier que des nazis se trouvent à chaque coin de rue et derrière chaque arbre, mais ils défendent TOUJOURS leurs politiques de confiscation des armes en arguant que les nazis n’étaient pas aussi mauvais que les conservateurs le supposent. Bien sûr, ce qu’ils mentionnent rarement, c’est que les nazis ont effectivement désarmé des millions de personnes, pour la plupart des Juifs et des opposants politiques, en vertu des lois allemandes de 1938 sur les armes à feu.

Les nationaux-socialistes ont désarmé les personnes qu’ils prévoyaient de liquider. Il n’est pas difficile de comprendre pourquoi : ils ne voulaient pas que leurs cibles soient en mesure de se défendre. Ils ont permis à leurs partisans politiques de conserver leurs armes légalement ; il ne s’agit pas d’un assouplissement des lois sur les armes à feu, en fait, c’est l’inverse – Il s’agit d’une application sélective de la confiscation des armes basée sur la loyauté idéologique.

De façon hilarante, les gauchistes américains, lorsqu’ils sont confrontés à ce fait, doublent leurs arguments de contrôle des armes. Au lieu d’admettre leur erreur stupide, ils diront : « Oui, les nazis ont désarmé les Juifs et d’autres personnes, mais le fait d’avoir des armes à feu n’aurait fait aucune différence pour leur sauver la vie… » Et voilà – La logique circulaire la plus arriérée de tous les temps. Si la possession d’armes par les Juifs et d’autres personnes n’a pas empêché leur massacre, pourquoi les nazis se sont-ils donné la peine de les désarmer ? Les gauchistes n’ont pas de réponse à cette question.

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Ils essaient d’argumenter contre les faits en utilisant une hypothèse ; en réalité, comment le sauraient-ils ? Peut-être que le fait de posséder des armes à feu aurait pu sauver la vie de millions de personnes que les nazis avaient considérées comme des ennemis de l’État? Peut-être cela aurait-il eu un effet dissuasif sur l’Holocauste ? Peut-être les nazis auraient-ils eu peur d’étendre leur tyrannie en Europe s’ils avaient eu à craindre que leur propre population ne se défende et ne perturbe leur élan ? Peut-être la Seconde Guerre mondiale n’aurait-elle jamais eu lieu ? Nous pourrions discuter d’hypothèses toute la journée…

Ce dont nous sommes certains, c’est que le désarmement est TOUJOURS l’une des premières mesures prises par les totalitaires pour asseoir leur contrôle sur une population, et c’est le cas le plus fréquent chez les plus grands tueurs politiques de l’histoire moderne – Et non, ce ne sont pas les nazis, ce sont les communistes.

Alors que le débat fait rage sur le nombre exact de décès attribués aux gouvernements communistes, on estime qu’ils sont responsables d’environ 65 à 100 millions de meurtres au cours du siècle dernier, un génocide sans précédent dans l’histoire. Ces décès ont été causés par des moyens directs, tels que les fusillades de dissidents, ou indirects, tels que l’emprisonnement de dissidents jusqu’à ce qu’ils meurent de complications, ou le vol de vivres aux communautés rurales, qu’ils laissaient mourir de faim en masse.

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Staline a notamment déclaré que tout vol de biens de l’État était un crime punissable de mort. Dans le même temps, il a déclaré que toute production, y compris la production alimentaire, était la propriété de l’État. Donc, si vous mangez de la nourriture qui ne vous a pas été accordée par l’État, vous volez, et vous pouvez donc être fusillé. Vous voyez comment cela fonctionne ?

Rien de tout cela n’aurait été possible sans les lois sur le contrôle et la confiscation des armes à feu mises en place avant le grand génocide. En 1918, les bolcheviks et le Conseil des commissaires du peuple ont imposé aux citoyens russes de rendre leurs armes à feu sous peine de poursuites judiciaires. Les restrictions et les sanctions concernant les armes à feu ont été renforcées au fil des ans jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, lorsque les Soviétiques ont répugné à armer leur propre population en réponse à l’invasion nazie. En fait, la facilité avec laquelle l’armée nazie a traversé le front oriental était en partie due au désarmement de la population russe.

Les gouvernements communistes n’autorisent les gens à avoir des armes à feu dans leurs mains que lorsqu’ils se battent contre les ennemis idéologiques et étrangers du régime. Vous avez le droit d’être de la chair à canon pour les élites, mais vous n’avez pas le droit de vous défendre contre ces mêmes élites.

Les Américains (principalement les Américains conservateurs) ont une compréhension approfondie de cette dynamique. Alors que les gauchistes sont plus soucieux de réécrire l’histoire à leur avantage, nous sommes plus soucieux d’en tirer des leçons. Nous savons où mène le contrôle des armes à feu, tout comme les Pères fondateurs de notre nation, et c’est pourquoi ils ont codifié la possession d’armes à feu dans la constitution américaine comme un droit inaliénable en vertu du 2ème amendement. Voici les raisons pour lesquelles les gauchistes, les globalistes et les communistes ne seront JAMAIS en mesure de désarmer la population américaine comme ils l’ont fait dans les nations précédentes…

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Nous connaissons l’histoire du contrôle des armes

Comme indiqué ci-dessus, nous avons étudié l’histoire des tyrans. Il n’y a aucune tyrannie qui ait jamais existé qui n’ait pas essayé de désarmer la population, ou de désarmer la partie de la population que le gouvernement avait l’intention de réduire en esclavage ou de détruire. Les gauchistes ont la bave aux lèvres en essayant de réimaginer l’histoire d’une manière qui contourne ou ignore la question de la tyrannie lorsqu’il s’agit du contrôle des armes à feu. Ils perdent leur temps.

Ils ne parviendront jamais à convaincre les conservateurs et les modérés que la confiscation des armes n’a pas été une étape clé dans l’établissement de diverses tyrannies dans l’histoire moderne. Toute la gymnastique mentale et la manipulation, toute l’énergie qu’ils dépensent à essayer de rationaliser un génocide comme étant en quelque sorte « inévitable » indépendamment des droits des armes à feu – tout cela pour rien. Nous sommes bien plus intelligents qu’eux. Nous connaissons bien l’héritage du contrôle des armes à feu, et cela rend leurs tactiques inutiles.

Nous comprenons l’incrémentalisme – nous connaissons toutes les astuces

Le niveau de malhonnêteté impliqué dans la défense du contrôle des armes à feu est étonnant. Les gauchistes utilisent souvent le mensonge comme moyen de gagner du capital politique ; s’ils étaient complètement honnêtes quant à leurs intentions, ils ne recevraient pas un grand soutien de la population pour leurs efforts. Les accapareurs d’armes prennent soin, dans la plupart des cas, d’utiliser des expressions telles que « bon sens » lorsqu’ils parlent de nouvelles restrictions. Ils essaient de ne pas admettre que ce qu’ils veulent vraiment, c’est un désarmement complet, du moins, ils ont essayé jusqu’à récemment.

L’incrémentalisme a été le mot d’ordre pendant des décennies, mais depuis un an, ils foncent. Certains politiciens de gauche admettent ouvertement leurs véritables objectifs, parce que franchement, la chanson et la danse ne fonctionnaient pas et qu’ils savent que les conservateurs ne vont pas permettre un nouvel empiétement sur leurs droits.

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Je trouve intéressant que les gauchistes soient si étonnés de notre refus de tout compromis sur de nouvelles restrictions des armes à feu. Ils semblent penser que chaque nouvelle fusillade de masse leur apporte un nouveau capital de contrôle des armes. Peut-être que c’est ainsi que les choses fonctionnaient autrefois, mais plus maintenant. Franchement, ces fusillades n’ont rien à voir avec nos droits en matière d’armes à feu. Punir tout le monde pour les crimes d’une poignée de personnes n’est plus acceptable pour les conservateurs, car nous savons que si nous donnons un ongle aux partisans du contrôle des armes, ils nous prendront le bras.

Kamala Harris, aujourd’hui vice-présidente des États-Unis, est l’une des nombreuses Démocrates qui cherchent ouvertement à obtenir le rachat obligatoire des armes à feu par le gouvernement et le démantèlement des droits des armes à feu. Cependant, c’est Beto O’Rourke qui a vraiment fait tomber le masque en ce qui concerne les véritables intentions des accapareurs d’armes. Il a déclaré que « oui, les Démocrates vont nous enlever nos AR-15 ».

Joe Biden est célèbre pour ses déclarations mettant en garde contre les armes de qualité militaire entre les mains de civils et pour avoir dit aux gens qu’un « fusil de chasse à double canon » est « supérieur » à l’AR-15 pour la défense domestique. De toute évidence, une arme à deux coups avec une portée effective limitée à environ 50 mètres ou moins rend très difficile la lutte contre la tyrannie gouvernementale. Et nous savons tous qu’à terme, même les fusils de chasse seront retirés.

L’objectif spécifique de Biden, cependant, semble être les lois sur les armes à feu dites « Red Flag« , qui permettent aux autorités de confisquer les armes à feu de personnes non impliquées dans des activités criminelles, et ce sur la base de témoignages par ouï-dire et sans procédure régulière. Les critères incluent toute « suspicion de maladie mentale », ce qui est totalement subjectif. Les conservateurs ont été accusés de maladie mentale parce qu’ils s’opposent aux confinements lié à la Covid-19, qu’ils remettent en question la sécurité des vaccins, qu’ils remettent en question la légitimité de la propagande alarmiste sur le réchauffement climatique dans les médias, etc. N’IMPORTE QUOI pourrait être étiqueté comme maladie mentale par l’État et donc rendre une personne susceptible d’être ciblée par les lois « Red Flag« .

Il s’agit d’un incrémentalisme ciblé et d’une application sélective du contrôle des armes à feu, tout comme celle utilisée par les nazis. Les lois « Red Flag«  permettent au gouvernement d’attaquer les opposants politiques et idéologiques un par un et de les désarmer, tout comme les nazis ciblaient sélectivement leurs opposants politiques pour les désarmer. Nous savons où tout cela va nous mener. Nous l’avons déjà vu auparavant.

Les émeutes raciales de BLM

Malgré les fausses affirmations des médias grand public, nous avons vu de première main la destruction et la folie perpétrées par des groupes marxistes comme Black Lives Matter. Ils sont tout sauf « pacifiques », ils sont dangereux par leur manque d’intelligence et de logique, et leur idéologie de justice sociale est un cancer qui infecte et débilite chaque organe vital de la civilisation occidentale.

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Dans son film « Platoon », le personnage d’Oliver Stone, Chris Taylor, dit : « L’enfer est l’impossibilité de raisonner ». Si cela ne décrit pas le mouvement pour la justice sociale d’aujourd’hui, alors je ne sais pas ce qui le fait.

Si un groupe de personnes est déterminé à faire de chaque tragédie une affaire de racisme et de « suprématie blanche », malgré tous les faits qui prouvent le contraire, et qu’il utilise ensuite ces tragédies comme excuse à la violence de masse, alors ce sont des fanatiques, et les fanatiques ne peuvent être raisonnés. Ce sont des sectaires avec une mission, et ils feront tout pour accomplir cette mission.

Dans ce cas, la mission des marxistes de BLM et des fondations globalistes qui les financent (comme la Fondation Ford et la Fondation Open Society ) est de détruire le tissu même de l’Amérique, de la « brûler« , puis de la reconstruire en une enveloppe méconnaissable dépourvue de principes ou de liberté.

Ouais, je ne pense pas que les propriétaires d’armes conservateurs vont accepter ça. Brûler leur propre quartier est une chose, mais les activistes de BLM ont essayé de s’étendre au-delà des frontières de leurs propres villes poubelles dans le passé, et nous n’allons pas leur permettre d’agir violemment. Pour cette seule raison, les conservateurs ne désarmeront jamais.

Le programme de contrôle est exposé au grand jour

Il y a une raison pour laquelle les gauchistes et les globalistes sont si obsédés par le fait de priver les Américains d’armes à feu prêtes au combat, et il ne s’agit pas de « sauver des vies ». Ces armes ont un effet dissuasif sur la tyrannie. Tant qu’elles existent, notre capacité à reprendre nos autres droits et libertés existe.

Si quelque chose a convaincu les propriétaires d’armes à feu de la nécessité de posséder des armes à feu, c’est bien l’année dernière, marquée par une pandémie de peur. Qu’avons-nous appris jusqu’à présent ? Eh bien, nous sommes maintenant pleinement conscients de l’agenda du « Grand Reset« , qui a été promu sans relâche par le Forum économique mondial et divers dirigeants politiques. Ce programme prévoit des années de blocages économiques et de mandats médicaux, de vaccinations forcées, de passeports sanitaires par lesquels une personne pourrait être complètement exclue de l’économie, une nouvelle société sans cash, une économie partagée dans laquelle vous ne posséderez rien et que vous devez aimer.

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Les « passeports » sanitaires ou vaccinaux sont particulièrement déconcertants. D’une part, les gouvernements n’ont pas nécessairement à les appliquer tout de suite. Ils peuvent simplement autoriser leurs partenaires commerciaux à exiger ces passeports de toute personne souhaitant obtenir un emploi ou faire des achats dans leurs magasins. Une fois que ce système est ancré dans le monde des consommateurs, les gouvernements peuvent intervenir et faire des passeports une obligation légale. Finalement, les passeports donnent à l’establishment la capacité de contrôler et de micro-gérer chaque aspect de la vie de chaque individu. Si vous ne vous conformez pas à tous vos caprices, les technocrates peuvent facilement annuler votre passeport et vous faire mourir de pauvreté et de faim.

Cela serait impossible à faire dans un pays où la majorité de la population est armée. Je pense que l’on peut dire sans se tromper que la plupart des Américains ne veulent pas vivre dans le monde dystopique envisagé par les globalistes du WEF, et nous nous battrons pour que cela ne se produise pas.

La tyrannie est mise en œuvre par des hommes armés sur le terrain

Mon mantra préféré des accapareurs d’armes est l’affirmation selon laquelle « votre AR-15 ne vous aidera pas contre un char Abrams ou un drone Predator ». Ces personnes ne comprennent pas le fonctionnement des systèmes totalitaires. Afin de contrôler une population, vous devez avoir des troupes loyales sur le terrain… partout. Non seulement cela, mais vous avez également besoin de civils loyaux, un grand pourcentage de la population, pour agir comme vos yeux et vos oreilles et parfois la force brute. Et enfin, vous avez besoin que toute personne qui pourrait s’opposer à vous ait peur de prendre des mesures pour se défendre. Vous avez besoin qu’ils soient dociles et passifs.

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La tyrannie comporte de nombreuses pièces mobiles, et les tanks et les avions sont secondaires par rapport à la main-d’œuvre de base. Et là où il y a des troupes et d’autres personnes qui font respecter la tyrannie, il y a de nombreuses cibles. Là où il y a des armes à feu, il y a un moyen d’éliminer un tyran au sommet de la pyramide avec une seule balle bien placée. En outre, vous n’avez pas besoin de véhicules blindés et de jets furtifs pour combattre la tyrannie ; ce dont vous avez besoin, c’est d’une bonne arme à feu pour éliminer les personnes qui conduisent et pilotent ces machines. Un rebelle intelligent pourrait même prendre ces armes pour son propre arsenal dans le processus.

De nombreux propriétaires d’armes à feu sont également des vétérans de l’armée, et ils ont vu comment les choses se sont passées dans des endroits comme l’Afghanistan, où toute la puissance militaire du monde a été inefficace contre des membres de tribus munis de vieux AK-47 et d’engins explosifs improvisés en bord de route. Il s’agit de la force de la volonté et d’un minimum d’armes à feu. Les guerres de guérilla ne sont pas menées en termes de batailles, elles sont menées en termes d’attrition. Les Américains le comprennent mieux que quiconque.

Pour toutes ces raisons et bien d’autres, l’ethos des voleurs d’armes est essentiellement inutile. Ils peuvent avoir une domination totale sur le gouvernement fédéral, ils peuvent avoir tous les gouvernements des états de leur côté et passer des centaines de lois et de décrets faisant de chaque propriétaire d’arme un criminel, et cela n’aurait toujours aucune importance. Nous ne céderons pas, nous préférons nous battre.

Les élitistes et les gauchistes ne semblent pas comprendre. Peut-être que c’est la façon dont leur cerveau fonctionne. Peut-être ne peuvent-ils pas comprendre l’idée que certaines personnes ne transigeront pas sur certaines libertés, quel qu’en soit le prix. Ils pensent que tout le monde a une limite, que tout le monde a un prix. Ils pensent que tout le monde peut être acheté, ou que tout le monde peut être amené à se soumettre. La vérité est que beaucoup d’entre nous ne le peuvent pas. Certains d’entre nous n’ont pas de prix, et nous ne pouvons pas être contraints de nous soumettre.

Nous sommes les personnes qui maintiennent la liberté en vie, et les totalitaires sont terrifiés par nous ; l’accaparement des armes n’est qu’une extension naturelle de leur peur et de leurs doutes. Lorsqu’une oligarchie cherche à désarmer la population, c’est un signe certain qu’elle est sur le point de s’emparer d’encore plus de contrôle, et elle a peur que la population ne la détrône. Et honnêtement, ils devraient avoir peur.

Brandon Smith

Traduit par Hervé pour le Saker Francophone

00:36 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, états-unis, port d'armes | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Les États-Unis et le Royaume-Uni lancent une guérilla ethnique au Myanmar pour cibler la Chine

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Les États-Unis et le Royaume-Uni lancent une guérilla ethnique au Myanmar pour cibler la Chine

Par Moon of Alabama

Si vous vous demandez ce qui se passe au Myanmar, regardez simplement ces cartes.

La Chine a besoin de pétrole mais sa principale voie d’approvisionnement maritime, qui passe par le détroit de Malacca, est vulnérable.

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Des oléoducs passant par le Pakistan et le Myanmar offrent des voies alternatives.

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Les pipelines, les routes et les lignes ferroviaires qui traversent le Myanmar ne sont pas seulement dans l’intérêt de la Chine, mais aussi une grande chance pour le Myanmar de se développer. Tout cela est bon pour son intérêt national.

Les États-Unis et leurs alliés sont hostiles à la Chine. Menacer de couper ses approvisionnements en pétrole est probablement l’outil le plus puissant dont ils disposent. Du coup, toute voie d’approvisionnement alternative pour la Chine rend cet outil moins puissant. L’idée est donc d’empêcher l’utilisation éventuelle de ces routes.

Depuis sa fondation après la Seconde Guerre mondiale, le Myanmar a été dirigé, plus ou moins brutalement, par ses militaires anticolonialistes.

Le premier plan des États-Unis pour prendre le contrôle du Myanmar consista à installer un « gouvernement démocratique » qui se plierait à leurs exigences. En 2010, sous la pression des révolutions de couleur fomentées par les États-Unis, les militaires ont autorisé un gouvernement civil mais ont conservé une grande partie de leur pouvoir constitutionnel et économique. En 2016, la candidate préférée des États-Unis, Suu Kyi, la fille de l’ancien chef militaire et père de la nation, Aung San, a été installée à la tête d’un nouveau gouvernement.

Mais Aung San Suu Kyi s’est révélée être une nationaliste et a rapidement perdu de son utilité aux yeux des « changeurs de régime » américains. Elle était aussi amie avec la Chine que les militaires et se montrait tout aussi agressive envers les nombreuses minorités ethniques du Myanmar. Ce n’est donc pas sur ces sujets qu’elle s’est finalement brouillée avec les militaires. L’armée possède des industries clés au Myanmar et Aung San Suu Kyi, ainsi que les personnes de la « société civile » qui la soutiennent, voulaient avoir leur part.

Les élections de 2020, qui ont exclu du vote de nombreuses régions ethniques, ont apporté un soutien écrasant à Aung San Suu Kyi. Cela a alarmé les militaires, qui se sont mis à craindre que leur principale source de revenus ne soit bientôt menacée. Le 1er février, ils ont lancé un coup d’État et placé Aung San Suu Kyi en résidence surveillée.

Les États-Unis ont alors eu une nouvelle occasion d’intervenir. Ils ont immédiatement réactivé les 77 organisations de la « société civile » du Myanmar qu’ils financent par l’intermédiaire de la National Endowment for Democracy, une émanation de la CIA. Des manifestations ont été lancées en même temps que des attaques contre des entreprises et des biens chinois.

Comme je l’ai décrit à l’époque :

Il s'agit donc manifestement d'une tentative de révolution de couleur dirigée 
contre l'armée. Ce qui est intriguant, c'est la vitesse à laquelle elle a démarré. Les révolutions
de couleur nécessitent généralement des années pour constituer des groupes
et préparer des dirigeants. Elles ont besoin d'un soutien financier et de
communication, ainsi que d'orientations politiques de la part de "conseillers"
venant d’ambassades "occidentales". Celle-là, il n'a fallu que dix jours pour
la lancer. En 2005, l'administration Bush entretenait la "société civile" du Myanmar et
Suu Kyi, qui était alors en résidence surveillée. Elle est apparue lors de la
"révolution de couleur safran" en 2007 et lors du cyclone Nargis en 2008,
lorsque l'administration Bush a tenté d'utiliser l’absurde responsabilité de
protéger (R2P) pour mettre une botte militaire sur le terrain. Mais tout cela remonte à loin et, après l'arrivée au pouvoir de Suu Kyi,
il n'était plus nécessaire de poursuivre ces efforts. D'ailleurs, en vertu de la constitution du Myanmar de 2008, les militaires
étaient toujours effectivement aux commandes. Avec la large victoire de
Suu Kyi aux dernières élections, il se pourrait qu'une tentative "occidentale",
planifiée de longue date, soit en cours pour enfin déloger les militaires de
leur position privilégiée et sortir le pays de l'orbite de la Chine. Mais les chances que cela se produise un jour sont pratiquement nulles.
Environ 70 % de la population du Myanmar vit dans des zones rurales.
Les manifestations ne se produisent que dans les trois grandes villes,
Yangon, Mandalay et Naypyitaw, et sont relativement peu nombreuses.
Les militaires sont impitoyables et n'auront aucun mal à faire tomber les
manifestants.
Celui qui a lancé cette absurdité devrait être tenu responsable de la mise
en danger de ces personnes.

Comme je l’avais prédit, les manifestations et les grèves que le système

de révolution de couleur a lancées, sous la forme d’un mouvement de

désobéissance civile (MDC), se sont éteintes depuis :

Bien que Thiha ne veuille pas abandonner le MDC, il ne veut pas non plus 
perdre son emploi à cause d’un contexte économique difficile. Après
avoir réfléchi pendant quelques jours, il a décidé de reprendre le travail. "J'ai un prêt fait auprès d'une société de microfinancement que je dois
rembourser et une famille à soutenir - une femme et une fille de cinq ans"
,
a-t-il déclaré. "Il ne serait pas facile pour moi de trouver un autre emploi,
d'autant plus que je devrais changer de carrière"
. Il n'y avait qu'une poignée d'employés présents lorsqu'il a repris le travail,
le 20 avril, mais leur nombre a augmenté chaque jour ; à la date limite du
29 avril, environ 80 % d'entre eux étaient revenus, même s'ils ne portaient
pas encore leur uniforme KBZ. C'est une scène qui se répète dans tout le pays, alors que des dizaines
de milliers d’employés de banque en grève reprennent lentement le travail.

Cette tentative de révolution de couleur induite par les États-Unis

contre le coup d’État militaire a échoué.

Il est maintenant temps de passer au plan B, sur le modèle syrien :

« Si nous ne pouvons pas le soumettre, nous le détruirons ! »

Un important groupe rebelle ethnique birman a affirmé avoir abattu un 
hélicoptère appartenant à l'armée du pays. Cet incident survient dans un
contexte de continuelles manifestations contre le récent coup d'État qui a
évincé le gouvernement civil du Myanmar. L'Armée de l'indépendance de Kachin (KIA) a déclaré que l'hélicoptère avait
été abattu lundi dans la province de Kachin, située à l'extrême nord du
Myanmar. L'appareil aurait été détruit alors que l'armée du Myanmar effectuait
des frappes aériennes contre les rebelles. ... Des images circulant en ligne montrent l'hélicoptère - probablement un Mi-17
de transport-assaut - apparemment touché par un lanceur de missiles
anti-aériens portable.

Les Kachins (en rouge), au nord-est, et les Karens (en orange), au sud-est, luttent depuis longtemps contre la majorité birmane (en violet foncé) et pour leur autonomie au sein du Myanmar. Pendant la Seconde Guerre mondiale, l’armée nationale birmane dirigée par Aung San a combattu aux côtés du Japon pour chasser la puissance coloniale britannique de Birmanie. La Grande-Bretagne, qui contrôlait également l’Inde à cette époque, a utilisé les Kachins et les Karens pour mener une guérilla contre les forces birmanes proxy du Japon.

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Dans le cadre du projet Quad de lutte contre la Chine, ces anciens liens ont été réactivés. L’ancien ambassadeur indien, M.K. Bhadrakumar, explique ce plan :

Parallèlement, le MI6 britannique a cherché à réunir les principaux groupes de 
guérilla séparatistes ethniques du Myanmar, les encourageant à profiter du
chaos pour ouvrir un second front. En effet, une certaine proximité s'est développée depuis lors entre les
manifestants birmans de Yangon et de Mandalay d'une part et les groupes
ethniques minoritaires non birmans d'autre part. Malgré une histoire
d'antipathie mutuelle, leurs intérêts convergent aujourd'hui pour saigner
les militaires. C'est une coalition improbable de bouddhistes et de chrétiens,
mais comme l'évalue prudemment un analyste américain, c'est faisable : ... Quoi qu'il en soit, à la mi-avril, la première attaque armée majeure contre
l'armée a été menée par l'Union nationale karen, le plus ancien groupe rebelle
du Myanmar (créé à l'origine par la puissance coloniale britannique pour
lui servir de force proxy). Aujourd'hui, le gouvernement dit d'unité nationale a annoncé son intention
de créer une armée d'union fédérale - une force militaire composée de
transfuges des forces de sécurité, de groupes ethniques rebelles et de
volontaires. Ce serait un tournant qui transformerait l'agitation anti-militaire
en une confrontation armée contre les militaires. Le Myanmar entre dans
la phase cruciale où se trouvait la Syrie en 2011.

Le missile Man Portable Air Defense (Manpad) utilisé par les Kachin contre

un hélicoptère de l’armée du Myanmar n’est pas sorti de nulle part.

Il doit provenir du MI6 ou de la CIA, via les frontières largement ouvertes entre le Myanmar et l’Inde, pays membre du Quad. (Il est probablement plus compliqué d’obtenir des provisions pour les Karens près de la frontière thaïlandaise, car l’armée thaïlandaise est elle-même soumise à la pression d’une révolution de couleur américaine et n’aimerait pas contribuer à de tels efforts).

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Il existe d’autres groupes ethniques des deux côtés de la frontière indienne qui peuvent être et seront utilisés pour mener une guérilla contre l’armée du Myanmar. Disposant gratuitement d’armes modernes, ils peuvent créer des dégâts considérables.

Pendant ce temps, un « gouvernement d’unité nationale » en exil, du genre de celui de Juan Guaido, sera utilisé pour faire croire qu’il existe une réelle opposition au gouvernement militaire. L’« armée d’union fédérale » sera une copie de l’« armée nationale syrienne » – un assemblage perdu de mercenaires et de divers groupes de seigneurs de guerre. Une organisation de propagande du type des « Casques blancs » devrait également faire son apparition prochainement.

L’objectif est de déclencher une vaste guerre civile qui rendra impossible la mise en œuvre de tout projet chinois au Myanmar.

Bhadrakumar constate que le projet est bien coordonné :

Le secrétaire d'État américain Antony Blinken s'est entretenu avec son 
homologue indien S.Jaishankar pas moins de trois fois en autant de mois
depuis la prise du pouvoir par les militaires au Myanmar. Il est certain que
la coopération de l'Inde est cruciale pour le succès de l'entreprise
anglo-américaine au Myanmar. Le Myanmar a occupé une place importante lors de la réunion des
ministres des affaires étrangères du G7 à Londres du 3 au 5 mai.
Jaishankar s'est rendu à Londres et a rencontré Blinken. Aucune
des deux parties n'a divulgué de détails, mais un rapport de
Deutsche-Welle a signalé que "la Chine était en tête de l'ordre du
jour alors que les ministres des affaires étrangères du G7 discutaient
d'une série de questions relatives aux droits de l'homme. La question
du coup d'État au Myanmar et de l'agression russe était également
à l'ordre du jour"
. Le communiqué ajoute que les ministres du G7 ont regardé une vidéo
du gouvernement d'unité nationale du Myanmar afin "d'informer les
ministres de la situation actuelle sur le terrain"
. Le communiqué conjoint
publié à l'issue de la réunion de Londres consacre une grande attention
au Myanmar (paragraphes 21 à 24). Il exprime sa "solidarité" avec le
gouvernement d'unité nationale et appelle à des sanctions globales
contre l'armée du Myanmar, y compris un embargo sur les armes. Les douleurs de naissance des insurrections ne sont jamais exposées au
public, car les agences de renseignement mettraient les acteurs en jeu.
La situation au Myanmar a atteint ce stade. C'est la première grande action
du Royaume-Uni post-Brexit ("Global Britain") sur la scène mondiale.
Comme souvent dans l'histoire moderne, Londres mènera la danse
depuis l'arrière.

Les contre-mouvements aux plans américains et britanniques viendront de Russie et de Chine. Une semaine avant le coup d’État, le ministre russe de la Défense, Sergei Shoigu, s’est rendu au Myanmar. Le 27 mars, le vice-ministre russe de la défense, Alexander Fomin, était présent lors du défilé annuel de la Journée des forces armées à Naypyidaw.

La Russie a des intérêts pétroliers au Myanmar et vend des armes à son armée. Elle empêche toute mesure contre le Myanmar au Conseil de sécurité des Nations unies. Signe qu’elle connaît les enjeux, elle a prévenu que des sanctions contre l’armée pourraient conduire à une véritable guerre civile.

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Jusqu’à présent, la Chine est restée silencieuse sur cette question. Elle s’efforcera de garder un profil bas. Une intervention ouverte de la Chine est hors de question, mais l’aide chinoise pourrait devenir importante si ou quand le gouvernement du Myanmar subit des pressions financières.

Il est dit qu’un autre petit pays, qui ne demande qu’à être laissé tranquille, sera bientôt détruit par la tentative « occidentale » de maintenir la Chine à terre. Une guerre par procuration entre grandes puissances dont personne, à part des personnes déjà riches, ne profitera.

Moon of Alabama

Traduit par Wayan, relu par Hervé pour le Saker Francophone

L’Odyssée fasciste de Yockey

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L’Odyssée fasciste de Yockey

Une recension du livre de Kerry Bolton

par JWH

Ex: https://westdest.blogspot.com/2018/04/yockeys-fascist-odyssey.html

Book here 

Où est l’intérêt du « Mouvement » pour ce livre ? Pourquoi ne l’a-t-on pas présenté et pourquoi ne lui a-t-on pas fait de la publicité dès qu’il a été publié ? Eh bien, peut-être que nous allons commencer à voir sortir des recensions dans le Mouvement dans les semaines et les mois à venir, et c’est très bien, mais pourquoi ne voit-on pas de messages postés disant au lecteur que le livre est sorti ? Pourquoi ce « blackout » sur ce livre ? Dans le cas de Counter-Currents je suppose que c’est dû à leur petite querelle avec Friberg/Arktos, et le reste de l’Alt Right se fiche complètement de Yockey ; après tout, leurs héros et leurs modèles sont Beavis et Butthead. Oui, il y a de ça, mais c’est bien le problème. Et qu’est-ce qui est arrivé à toutes les photos retrouvées de Yockey (à part celle de Notre Dame) ? Counter-Currents ne se vantait-il pas d’un important butin de nouveau matériel sur Yockey ? La non-réaction du « mouvement » à ce livre justifie et souligne encore plus mon dégoût concernant le Mouvement Inc., et ma détermination à être un groupuscule indépendant du « Mouvement ».

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La biographie de Bolton aurait pu utiliser plus d’images, en dehors de l’image de couverture et la seule image interne (bien que nouvelle) de Yockey à [l’université de] Notre Dame ; c’est cependant un point mineur. Un autre point mineur est la présence de fautes d’orthographe, le plus souvent « form » au lieu de « from ».

La pire partie du livre est de loin celle sur la race biologique et la maladroit tentative de Bolton pour justifier les vues erronées de Yockey (et par extension de Spengler) sur la race en réduisant les distinctions raciales à l’« indice céphalique » (provoquant un profond soupir de soulagement du « mouvement ») et à toutes les vues dépassées (et parfois stupides) de l’« anthropologie physique traditionnelle » et du « phénotypisme ». On nous dit avec enthousiasme que, par exemple, le travail de Boas sur les changements d’indice céphalique dans des environnements différents peuvent avoir une certaine validité – et alors ? Phénotype = génotype + environnement ; l’expression phénotypique des instructions génétiques sous-jacentes est influencée par l’environnement (parfois par des modifications épigénétiques). Un exemple classique est la taille : c’est un trait clairement et manifestement hérité génétiquement, qui passe par les familles et diffère en moyenne parmi les ethnies, mais il est fortement influencé par des conditions environnementales comme la nutrition. Vous pouvez avoir des jumeaux identiques, l’un souffrant de malnutrition durant l’enfance et finissant avec, disons, 1m80, et un autre jumeau recevant l’excès occidental normal de calories et de nutriments et atteignant, disons, 1m90. Une autre personne avec un arrière-plan génétique différent peut bénéficier du même surplus de nutriments que le second jumeau mais atteindre seulement 1m70, si c’est sa limite génétique. De même, l’indice céphalique est génétiquement code, mais peut être influencé par la nutrition et d’autres facteurs. En tous cas, l’indice céphalique n’est pas un indicateur majeur de la race dans son sens moderne en tant que groupe avec une ascendance partagée, donc quel est l’intérêt ? Les similarités supposées entre Ethiopiens et Européens concernant l’indice céphalique ou d’autres traits phénotypiques individuels sont complètement hors de propos.

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C’est le problème quand vous avez des gens sans formation scientifique parlant de questions qui débordent sur la science : ils n’ont aucune idée – pas la moindre – de ce dont ils parlent. Si l’argument est que Yockey et les spécialistes de l’anthropologie n’avaient pas accès aux données génétiques d’aujourd’hui, très bien, mais encore une fois, on n’est pas obligé de justifier leurs vues simplement parce qu’elles étaient faites par ignorance (et même à ce moment je ne les excuse pas – même sans données génétiques, est-ce si difficile de comprendre qu’une sorte d’ascendance partagée et réelle doit être un déterminant crucial de la race, et que le phénotype doit inclure de nombreux traits pris dans leur ensemble, et pas seulement un seul ou quelques-uns ?). Sélectionner un certain travail scientifique, associé à une incompréhension complète, pour justifier la stupidité raciologique de Spengler et de Yockey n’est pas convaincant non plus. Les impressions subjectives de Jung sur les Américains blancs sont complètement non-pertinentes vis-à-vis de la réalité de la race biologique, et moins on parle des théories raciales (intrinsèquement incohérentes) nationales-socialistes, mieux c’est.

Mon affirmation a été que l’adoption par Yockey de la race « spirituelle » (« horizontale ») eut la même genèse que celle d’Evola : une réponse maladroite au nordicisme. L’ironie est que Yockey discuta de la manière dont une Culture peut réagir à la Pathologie Culturelle de manières finalement dommageables pour la Culture (semblables à une fièvre destructrice résultant d’une infection chez une personne), mais il manquait de la conscience de soi pour comprendre que ses propres idées destructrices sur la race biologique étaient aussi une sur-réaction à la théorie nordiciste. Yockey voulait l’unité européenne, et le nordicisme était (et est toujours) un obstacle pour cela. Yockey identifiait le nordicisme à la théorie de la race biologique et donc la race biologique devait être discréditée (bien qu’à ses yeux elle était encore valable pour les différences entre Blancs et Blancs, cela démontrant clairement que Yockey se préoccupait en fait spécifiquement d’argumenter contre les différences raciales inter-européennes). Evola fut probablement choqué par les théories qui attribuaient toutes les qualités positives aux Nordiques seulement ; Evola pensa donc : « Hé, je suis honorable et noble, mais je ne suis pas nordique, donc je dois être un Nordique spirituel ». Ni Yockey ni Evola n’avaient la compréhension scientifique ou le courage moral pour déclarer simplement que le nordicisme de Günther était erroné ; ils devaient plutôt inventer des fantaisies pour tourner autour du pot. En ce qui concerne Spengler, je ne tenterai pas de faire des hypothèses sur les origines de ses théories raciales sauf pour remarquer qu’il avait une ascendance juive par sa lignée maternelle et donc une motivation possible pour détourner l’attention des aspects biologiques de l’identification raciale.

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Bolton soutient en fait mon affirmation que l’opposition de Yockey à la « race verticale » était due à ses préoccupations concernant les divisions intra-européennes ; ici je cite la section de Bolton racontant la dispute entre Yockey et le nordiciste britannique Leese (qui haïssait « les métèques et les ritals ») ; Bolton déclare que c’était exactement à ce type de division raciale intra-européenne promue par des gens comme Leese que Yockey s’opposait. Ainsi, l’idée de  « race verticale » à laquelle Yockey s’opposait était celle du nordicisme extrême qui avait été le fondement du « Mouvement » depuis le début. Les commentaires de Gannon soulignent cela lorsqu’il dit qu’il est absurde de supposer que toute personne blonde aux yeux bleus est un ami et que tout Blanc plus sombre est supposé être un ennemi. Voir aussi les commentaires sur « Wilmot Robertson » plus bas. Mais c’est la stupidité du Mouvement, pas la véritable race biologique scientifique. On ne peut pas « jeter le bébé avec l’eau du bain » et rejeter la réalité raciale à cause de sa mauvaise utilisation par des obsédés et des fétichistes. Gannon affirme que des théoriciens de la race verticale sont intervenus pour soutenir les idées du livre Imperium précisément parce qu’ils ne l’ont jamais lu ou qu’ils ne le comprennent pas et qu’ils ne comprennent pas Yockey. Si nous supposons pour l’instant que les « théoriciens de la race verticale » incluent des gens qui comprennent l’importance de la race biologique, et pas seulement ceux qui fétichisent des ethnies européennes particulières comme « supérieures », alors Gannon est déraisonnable. Non, Mr. Gannon, certains d’entre nous avons lu Imperium, et nous le comprenons et nous comprenons Yockey parfaitement bien. Nous acceptons l’idée générale de Yockey, tout en reconnaissant des désaccords sur certaines questions ; ainsi, mes idées sur la race et le « pessimisme » ne veulent pas dire que je ne peux pas apprécier la thèse principale d’Imperium : l’Unité Occidentale. Après tout, Imperium fut conçu comme une thèse polémique, pas comme une thèse érudite. C’est certainement un appel à l’action, pas une étude des différences raciales ni même de la succession des Hautes Cultures. Cohérent avec cela, Gannon est cité comme disant que Yockey lui-même pensait que Imperium devait être « senti » plutôt que « compris ». Si la clé à Imperium, et donc à la vision-du-monde de Yockey, est de « sentir » plutôt que de « comprendre », alors il est clair qu’on peut être un supporter général de cette vision-du-monde même si l’on est en désaccord avec des détails particuliers des idées que Yockey adopta. Et ici Gannon est un peu incohérent, critiquant d’abord ceux qui ne « comprennent » pas les idées de Yockey et nous disant ensuite que Yockey lui-même pensait que son œuvre, et les idées qu’elle promouvait, devait être « sentie » plutôt que « comprise ». Apparemment alors, Carto et d’autres « verticalistes » « sentaient » l’œuvre assez bien, même s’il ne la « comprenaient » pas.

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Les théories raciales biologique (« verticale ») et spirituelle (« horizontale ») ont toutes deux leur validité et les deux devraient être complémentaires. On restreint d’abord le groupe à la race biologique, définie au sens large, et ensuite à l’intérieur de celle-ci on cherche les gens dont le comportement et les accomplissements illustrent l’idéal racial. Cela dit, si l’opposition de Yockey à la « race verticale » était due à son opposition aux idées nordicistes, alors son cœur parlait juste, bien qu’il aurait dû mieux formuler cela avec sa tête. Plus généralement, si le « verticalisme » implique un classement hiérarchique de haut en bas (vertical) des groupes dans une perspective de supériorité ou d’infériorité, alors c’est un non-sens et il est juste de s’y opposer (et de le critiquer, par exemple, sur une base « matérialiste » dans On Genetic Interests).

Je remarque que beaucoup de ces merveilleux « horizontalistes » soutenaient l’idée de laisser entrer les non-Blancs « coloniaux » [= des colonies] dans l’« Imperium ». C’est grandiose. Et en quoi la situation raciale à Londres, par ex., ou dans les banlieues de Paris différerait dans ce cas de ce qu’elle est aujourd’hui ? La race biologique est importante. La préservation raciale est importante. La culture sans race est un récipient vide. « Nous n’avons pas besoin de ces sales coloniaux », merci beaucoup.

L’acceptation du pessimisme spenglérien est un autre point de dispute ; Bolton reconnaît avec Spengler et Yockey que les nouvelles possibilités esthétiques et culturelles pour l’Occident (faustien) sont épuisées. Peut-être ; ma riposte est cela. – Voir aussi cela.

Je suis aussi fatigué de l’analogie avec la durée d’une vie humaine ; l’idée que « chacun est destiné à mourir, mais les gens vivent tout de même leur vie ; la même chose peut s’appliquer à une Haute Culture ». Pourquoi ne pas faire une analogie avec une lignée familiale où les membres individuels meurent (de même que les époques, les empires, ou même les nations avec une Culture peuvent cesser d’exister), mais vous pouvez espérer que la famille continue et faire des plans pour cela tant que l’humanité existera (de même, vous pouvez espérer et planifier pour que la Haute Culture continue). Si beaucoup de lignées familiales s’éteignent, il est clair que d’autres ne s’éteignent pas, et c’est pourquoi les humains sont encore là aujourd’hui (en grand nombre en fait). Certaines lignées familiales ont survécu.

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Ensuite il y a l’allègre et typique supposition que la prochaine Haute Culture viendra de la Russie ; c’est une pure conjecture et cela ne veut rien dire. L’histoire nous dit que deux Hautes Cultures sont nées en Europe (si vous considérez la Culture antique et la Culture occidentale comme séparées) ; pourquoi pas une troisième (cela pose la question de savoir si la Russie est européenne ; si elle l’est racialement, l’école Spengler-Yockey aurait un avis différent concernant la culture et l’histoire). Le danger est que supposer l’inévitabilité est présomptueux et aussi auto-réalisateur si l’on y croit. Et se moquer hautainement des « optimistes » – « ils y croient encore » – n’est pas un argument. Cependant il y a une remarque dans le livre de Bolton avec laquelle je suis d’accord ; la manière dont une Haute Culture – par exemple, l’occidentale (ou faustienne) – va à son « terme » déterminera dans une certaine mesure le caractère de la Haute Culture qui lui succédera (la russe ou la surhumaniste). Par exemple, la manière dont la Haute Culture antique se termina affecta clairement la manière dont la culture occidentale qui lui succéda se développa.

Je remarque aussi que si l’ethnie russe devient une minorité dans son propre Etat, et que si la Russie devient musulmane, elles pourront difficilement devenir le germe d’une nouvelle Haute Culture. Parler d’« inévitabilité » dans l’histoire humaine est une sottise, malgré le dogmatisme de Spengler. Le futur est encore ouvert à notre avis ; il sera ce que nous en ferons (ou pas). Plus de détails plus bas.

J’aimerais que Bolton définisse clairement ce que Spengler veut dire par « socialisme prussien » et Yockey par « socialisme éthique ». C’est le devoir envers l’Etat, envers un Etat qui fait son propre devoir envers la Haute Culture qu’il représente. Ce n’est pas du socialisme économique, et il est en fait opposé à une simple interprétation économique de l’idéal socialiste. J’apprécie aussi l’explication de Bolton ainsi que sa défense du paneuropéisme militant de Yockey et de son opposition à l’« étatisme étroit ». Bolton dit clairement que les idées de Yockey sont complètement compatibles avec la souveraineté locale et que la souveraineté locale sub-nationale peut en fait être renforcée dans une situation où des Etats nationaux (parfois artificiels) perdront de l’importance dans un Imperium (par ex. la souveraineté flamande peut s’accroître dans un Imperium où le statut de « Belgique » en tant qu’Etat-nation aura moins de sens qu’il n’en a aujourd’hui). Bolton oppose aussi de manière significative les idées de Yockey sur ces questions aux idées quelque peu similaires mais pas identiques de Mosley et spécialement d’Evola (qui soutint l’identité nationale dans le « bloc européen » plus que ne le fit Yockey). La remarque de Mosley disant que l’« étatisme étroit » fit perdre la Seconde Guerre mondiale à l’Occident est bien prise, puisque les mouvements fascistes de cette époque étaient trop étroitement nationalistes et provoquèrent des réponses nationalistes contre eux, tout en gênant la coopération fasciste/nationaliste européenne internationale. Bolton suggère aussi que les ethno-nationalistes américains n’apprécient pas correctement, ou même ne comprennent pas complètement, les idées de Yockey sur cette question (une autre raison pour eux d’ignorer le livre de Bolton ?).

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Les sections sur Weiss, Madole, et H. Keith Thompson, et les interactions de Yockey avec ces individus sont bonnes, et supérieures (et plus concises) que certains discours décousus du livre de Coogan. Je note qu’il y eut une infiltration massive (ça vous rappelle quelque chose ?) du « mouvement » au moins jusque dans les années 50, le NRP de Madole étant particulièrement infecté (il semble qu’une majorité de son financement et de son entourage ait pu venir de l’infiltration) et l’ADL, d’après Bolton, a pu fournir une quantité significative du financement de l’extrême-droite, peut-être pour la surveiller et la contrôler, pour créer un « croque-mitaine » afin de pousser les Juifs effrayés à faire des donations et à apporter leur appui à l’ADL, pour conduire des opérations « sous faux drapeau », et d’une manière générale pour détourner et saboter toute résistance nationaliste authentique. On nous rappelle aussi que Rockwell était à la limite du retard mental et de l’autisme concernant sa confiance naïve et son culte flagorneur du FBI, son « ouverture des registres » de l’ANP pour vérification par le FBI, dans un déconcertant étalage d’imbécillité. D’un autre coté, considérant que l’ANP était probablement aussi fortement infiltré que tout autre groupe droitiste, la « politique des registres ouverts » de Rockwell ne donna probablement au FBI aucune information qu’il ne connaissait déjà. Comme vous pouvez le voir, la politique d’« action positive » du Mouvement était déjà bien installée à l’époque d’Eisenhower ; une grande surprise que nous ayons eu des décennies d’échecs incessants. Ce que le Mouvement ne comprend jamais, un concept souvent mentionné sur mes blogs, est que la supériorité n’est pas un droit de naissance possédé par quelques personnes en résultat de leur ascendance ; la supériorité est au contraire quelque chose qui doit être méritée. La direction du « mouvement » est loin de montrer la moindre trace de supériorité ; d’un autre coté, les manifestations d’infériorité sont évidentes dans leur cas.

Au passage, on peut remarquer que la gauche infiltre facilement et fréquemment la droite, mais le contraire arrive rarement – sinon jamais. Est-ce parce que la gauche est plus rusée, plus sournoise, plus intelligente, dénuée de scrupules, moins naïve, plus disciplinée, et plus professionnelle que la droite ? Est-ce parce que les idées de droite sont plus naturelles, et les idées de gauche plus artificielles, de sorte qu’il est plus facile de faire semblant de croire à des valeurs de droite saines et normales que de faire semblant de croire à la puanteur d’égouts artificielle et malade émanant de la gauche ?

Bolton discute de la formulation par Yockey de la nature duale des Juifs. D’une part, puisqu’ils haïssent l’Occident, ils ont pris parti pour le bolchevisme et ont soutenu l’URSS, y compris en faisant de l’espionnage pour les Soviets même quand l’URSS agissait contre les intérêts juifs. D’autre part, le siège du pouvoir juif était et est toujours aux USA, donc ils doivent préserver et utiliser la technique et le savoir-faire de l’Occident pour maintenir leur pouvoir et sauvegarder leur infestation de l’Occident. Ainsi, ils agissent en même temps pour et contre le pouvoir occidental, laissant un chaos de ruines derrière eux.

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Il y a eu aussi une longue discussion et analyse des attitudes « prosoviétiques » de Yockey, et de sa formulation que les USA étaient une plus grande menace pour l’Europe que l’URSS. J’ai des opinions mitigées sur la validité de l’opinion de Yockey ; je crois qu’il sous-estimait les dégâts d’une invasion soviétique de l’Europe, et qu’il surestimait les possibilités positives inhérentes à ce scénario. Mais concernant l’analyse de Bolton sur les idées de Yockey, c’était raisonnable. J’aimerais remarquer cependant qu’il y a une différence entre dire que les USA étaient une plus grande menace que l’URSS (défendable, bien que je ne sois pas forcément d’accord) et dire que l’URSS était en fait bonne en soi, une sorte d’Etat russo-fasciste. Même après avoir échappé au trotskisme, l’URSS avait encore une quantité d’idéologues marxistes, soutenait les mouvements marxistes du Tiers Monde anti-Blancs, faisait de l’agitation contre les intérêts blancs aux USA, et dénigraient la science authentique au nom du lyssenkisme (bien que je suppose que cette dernière partie est vue positivement par quelques yockiens). Le non-alignement était un meilleur choix que prendre parti pour l’URSS.

En général, le Mouvement a du mal à comprendre la réalité que les gens et les institutions (incluant les nations, les idéologies et les mouvements) peuvent simultanément soutenir des idées opposées. L’URSS était à la fois marxiste et nationaliste (dans un sens impérial). Staline était à la fois un autocrate obsédé par le pouvoir pour le pouvoir et un marxiste qui n’oublia jamais vraiment les fixations idéologiques de sa jeunesse. Les nazis croyaient réellement à la menace juive et instrumentalisaient aussi l’antisémitisme pour arriver au pouvoir. Les gens peuvent être des « vrais croyants » et des « cyniques sceptiques » en même temps. L’esprit humain est extrêmement flexible, et les rationalisations abondent pour chaque type de comportement. Les gens peuvent très bien réprimer une dissonance cognitive et soutenir des idées opposées simultanément. Après tout, n’est-ce pas précisément ce que Yockey disait des Juifs, qu’ils étaient antioccidentaux et qu’en même temps ils avaient besoin d’utiliser et de renforcer la puissance occidentale ? Pourquoi ne pouvons-nous pas dire que l’URSS était un Etat marxiste anti-Blancs et antioccidental, et qu’en même temps elle utilisait le marxisme comme un instrument pour promouvoir un agenda national, impérial, plus orienté vers la puissance ? Les deux ne sont pas complètement orthogonaux.

J’ai apprécié la mention par Bolton du journal de la jeunesse yockienne TRUD, qu’un commentateur sur Counter-Currents (chargé de la relecture) mentionna comme étant proche de mon propre style ; cette comparaison est soutenue par la propre auto-description de TRUD comme étant animée par l’esprit « de cynisme, de sarcasme et de ridicule ». Ils étaient tous fous et féroces ! En tous cas, TRUD est quelque chose qui devrait être ranimé aujourd’hui – si cela est fait correctement. Le problème est que TRUD était essentiellement un journal de Type II, et le Type I existant aujourd’hui le rendrait ridicule. Donc il vaut mieux qu’il reste mort plutôt que d’être ressuscité sous une forme « zombifiée » de Type I.

9780956183590.jpgJe note aussi la haute opinion du Dr. Revilo Oliver concernant Yockey et Imperium (un livre dont Oliver pensait qu’il pouvait servir de fondement à un mouvement gagnant ; Oliver était aussi enthousiasmé par TRUD, soit dit au passage) ; je note aussi l’idée d’Oliver selon laquelle nous devons promouvoir des mèmes pour tous les niveaux de compréhension, pour les masses aussi bien que pour l’élite (ce que j’ai recommandé pour le concept d’EGI). L’enthousiasme d’Oliver pour le yockisme est en opposition avec l’ignorance de Yockey de la part de la faction Pierce/Strom/NA, mais nous en connaissons la raison (voir les commentaires sur « Robertson » ci-dessous) ; apparemment, Pierce ne lut jamais Imperium (je suis choqué, choqué). Le Dr. Oliver est un parfait exemple de la manière dont quelqu’un qui est un « matérialiste racial » obsédé par les gènes peut malgré tout être un partisan convaincu de Yockey et d’Imperium. En fait je dirais que la génétique moderne des populations, en analysant le génome autosomal, soutient en fait certaines des idées de Yockey ; par exemple, cet extrait d’Imperium :

« Le fait d’aborder ce cas de frontière raciale avec le Nègre montre cependant un fait très important pour l’Europe : que la différence de race entre hommes blancs, ce qui signifie hommes occidentaux, est infiniment petite comparée à leur mission commune de réaliser une Haute Culture. En Europe, où jusqu’ici la différence de race entre, disons le Français et l’Italien, a été magnifiée jusqu’à de grandes dimensions, il n’y a pas eu de rappel suffisant des différences de race en-dehors de la Civilisation Occidentale. »

Ainsi, les données génétiques nous disent que s’il y a bien des différences entre Français et Italiens, ce degré de différenciation génétique est « extrêmement petit » lorsqu’on examine les différences de  parenté génétique avec des populations  « en-dehors de la Civilisation Occidentale » – particulièrement lorsqu’on considère les larges gouffres génétiques entre les principaux groupes de populations continentales (races). Il y a dans la race biologique davantage que de simples mesures fétichistes des indices céphaliques avec des pieds à coulisse.

Les autres parties sur les diverses interprétations et « résurrections » de Yockey et de ses idées… eh bien, certains des « problèmes » pourraient être dus à la stupidité des gens dont parle Bolton, plutôt qu’aux propres idées (je l’espère) de Bolton. Bolton cite certaines des divagations anti-Méditerranéens du Roi du Fétichisme Ethnique, « Wilmot Robertson », et cite aussi le verdict correct de Stimely sur les obsessions autodestructrices de Robertson. « Robertson » et son héritage demeurent une force hautement destructrice à l’intérieur du nationalisme racial (principalement américain), un point d’infection majeur pour les fixations obsessionnelles qui existent toujours aujourd’hui. Mais reconnaissons un certain mérite à « Robertson » et à ses adeptes : du moins ils sont honnêtes concernant leur dégoût et leur mépris pour les Européens venant du sud de Vienne (ou de Munich) et de l’est de Berlin. Pires peut-être sont les types qui croient en fait la même chose que « Robertson » mais qui prétendent être « paneuropéens » ou « panaryens ». Une remarque pour ces derniers individus : les Européens – les Occidentaux – ne sont pas des Indiens hindous, nous n’avons pas, ou ne voulons pas, d’un système de castes (les Européens de l’Est étant de caste inférieure et les Européens du Sud étant des « intouchables »). Choisissez votre groupe et c’est votre groupe – si vous méprisez un groupe, alors ne les incluez pas ; si vous les incluez, alors ne les méprisez pas. La définition de base d’un groupe quel qu’il soit est « interne/externe » et si le Mouvement ne peut même pas définir cela clairement, après des décennies de discussions et de débats, alors à quoi sert-il ? Si c’est la « race verticale », alors Yockey avait raison de s’y opposer, mais pas au prix du désaveu de la réalité biologique.

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Si « Robertson » parlait d’une manière relativement positive de Yockey en tant qu’homme, il rejetait le paneuropéisme de Yockey, et il faut dire que le principal centre d’hostilité (ou du moins d’indifférence, puisque par exemple Pierce ignora complètement Yockey et son héritage) envers Yockey dans le Mouvement venait des nordicistes, qui ne purent jamais pardonner à Yockey de considérer les Italiens et les Espagnols comme faisant partie de l’Occident. Nous ne pouvons sûrement pas nous permettre cela !

Ensuite nous passons au fétichisme de Lauck, et les stupidités sur Rome s’effondrant à cause du mélange entre la « souche romaine » et les « esclaves non-blancs » sont de la bêtise kempienne [allusion à Arthur Kemp] typique et c’est risible du point de vue d’un discours historique sérieux. Et il y a les fantaisies sur les « gouvernants nordiques de l’Inde ancienne ». Vous pouvez prendre des discours typiques du « mouvement » et des extraits au hasard du livre Rêve de Fer, vous trouverez peu de différences. C’est une honte que des vérités authentiques sur la race biologique soient toujours corrompues par les dogmes du « mouvement ».

Le problème est que Bolton va trop loin dans l’autre sens. Je suis d’accord avec lui pour dire que le métissage n’est pas la vraie raison pour laquelle les civilisations s’effondrent, et se sont effondrées, dans toute l’histoire. Bolton implique ensuite que ce mème « le métissage cause l’effondrement » est dû à un sentiment parmi les droitistes que leur race est génétiquement en danger. C’est peut-être vrai ; il se peut que les activistes raciaux d’aujourd’hui « tordent »  l’histoire passée pour la faire cadrer avec les préoccupations raciales d’aujourd’hui. C’est assez vrai. Mais Bolton semble ensuite suggérer que l’actuelle crainte de danger génétique est seulement la « rationalisation » d’une « aversion ou d’un soupçon instinctif de ‘l’autre’ ». Ici Bolton va trop loin s’il suggère que la crainte du danger génétique est d’une manière ou d’une autre irrationnelle. Les changements démographiques de l’Occident sont un fait. Le remplacement racial est un fait (un fait que même la gauche accepte et salue avec enthousiasme comme « étant du bon coté de l’histoire »). Le dysgénisme est un fait. Le mélange racial croissant est un fait. Ce sont tous des phénomènes quantifiables. La Culture est importante, mais la Culture ne suffit pas, nous devons parler d’une Race-Culture, et la soutenir. Si le « Verticalisme » est le nordicisme et les divers types apparentés de fétichisme ethnique et de manipulation de l’histoire, alors les critiques de Bolton sont valables, mais le préservationnisme racial est en soi vital et légitime. La préoccupation pour la Race n’a pas besoin d’être divisée en Horizontale contre Verticale, mais doit plutôt être intégrale, une unité  de préoccupation holistique qui n’a pas besoin de diviser les Européens. Les craintes concernant le danger génétique ne sont pas des rationalisations de quelque chose, ce sont simplement des réactions normales et saines à un fait établi. Nous devons traiter avec la réalité objective. La Race Blanche EST génétiquement en danger.

will-carto-splc.jpgConcernant la relation de Carto (photo) avec le yockisme, celle-ci est bien couverte par Bolton, et discutée par d’autres ailleurs, donc je ne vais pas m’attarder là-dessus, bien que je croie que Gannon était bien trop critique de Carto (bien sûr la critique de Carto par Gannon s’appliquerait aussi à mes propres vues, donc je ne suis pas objectif ici). Bolton décrit d’autres interprétations de Yockey, incluant celle des odinistes ; je ne peux pas discuter de tout cela par manque de temps.

J’ai été intrigué par les vues de l’auteur et activiste pro-Yockey Alexander Raven Thomson, et ses idées sur la « pathologie sociale », une extension de la « pathologie de la Culture » de Yockey, et opposée à la « morphologie » spenglerienne. Thomson voyait l’importance de l’organisme social comme suprême, et la pathologie qui interrompait la solidarité organique de la société comme apparentée à une cellule folle, c’est-à-dire un cancer. Le fascisme est une « volonté de puissance collective ou sociale » pour surmonter la décadence conséquente à la pathologie. Plus important, Thomson, d’une manière similaire à mes propres idées, rejetait l’inévitabilité spenglerienne, et affirmait qu’une Haute Culture qui peut se débarrasser de la pathologie pourrait ainsi se régénérer et potentiellement continuer indéfiniment. Je vais étendre et altérer les idées de Thomson pour introduire les concepts d’Evolution de la Culture et d’Adaptation de la Culture. Il se peut qu’une Haute Culture ne puisse pas continuer   indéfiniment sous sa forme originale, elle peut en fait passer par les diverses étapes spengleriennes. Mais si un peuple – comme les Européens – a un haut potentiel culturel, alors la Haute Culture mourante peut évoluer et renaître comme quelque chose de différent. Les Européens ont créé deux Hautes Cultures – l’Antique et l’Occidentale, et l’interrègne entre ces deux aurait pu être plus court, et le lien entre elles aurait pu être plutôt une Evolution, si l’Empire Romain occidental avait évolué en une confédération européenne au lieu de s’effondrer et de conduire aux Ages Obscurs. En tous cas, l’Hiver de l’Occident n’a pas besoin de conduire à une période de « Fellahs » indéfinie, avec l’espoir qu’une nouvelle civilisation naîtra quelque part ; les vestiges de l’Occident pourraient évoluer et renaître comme une nouvelle Haute Culture, celle-ci étant alors la troisième Haute Culture sur le sol européen. C’est l’Evolution Culturelle. En ce qui concerne l’Adaptation Culturelle, une facette de cette évolution pourrait être l’adaptation de la Culture aux agents pathogènes auxquels elle fait face, l’adaptation conduisant à l’évolution, à mesure qu’émerge une nouvelle Culture, adaptée pour être résistante aux agents pathogènes. Après tout, si les spenglériens insistent pour classer une Culture comme un organisme, nous pouvons aller plus loin et la classifier comme une espèce d’un organisme, et donc au lieu de mourir comme le fait un organisme unique, elle peut s’adapter et évoluer comme le fait une espèce, subissant dans certains cas une spéciation et la formation d’une nouvelle espèce. Bien sûr, l’espèce peut s’éteindre, et la culture européenne s’éteindra si la race européenne subit ce sort.

Curieusement, dans la dernière section de son livre, Bolton suggère certaines possibilités qui sont en accord avec certaines des vues que j’ai exprimées précédemment. Ici je veux parler du fait que l’Occident ne se dirige pas vers l’« empire » – nous sommes en fait déjà dans l’Hiver, déjà dans une civilisation « morte » de « fellahs ». Qu’est-ce qui s’est passé ? Où était l’empire ? Bolton fait la remarque pertinente que si nous disons qu’une Haute Culture est un organisme, alors nous devons réaliser que tous les organismes ne vivent pas pleinement le temps de vie qui leur est alloué. Certains meurent tôt, à cause d’une maladie ou d’un accident ou parce qu’ils deviennent les victimes d’autres organismes (en termes humains, ils sont tués). Le Destin de l’Occident fut avorté par sa défaite pendant la Seconde Guerre mondiale et l’infection hors-de-contrôle subséquente par des agents pathogènes culturels rampants. Si l’Occident est mort, ou mourant, Bolton suggère qu’une semence peut être plantée pour son successeur. Bolton suggère la possibilité d’une symbiose russo-occidentale ; l’idée est à nouveau promue que la prochaine culture devant être réalisée sera russe. Je suis franchement sceptique ; en tous cas, je propose la naissance d’une nouvelle (la troisième) Haute Culture européenne, qui peut bien sûr inclure la Russie.

On peut critiquer Bolton pour n’avoir pas parlé d’autres analyses et critiques plus récentes de Yockey et de ses idées. Peut-être que Bolton ne les connaît pas (bien qu’elles aient été postées sur des blogs et des journaux majeurs du « mouvement »), ou peut-être qu’il considère qu’elles ne sont pas importantes. J’ai tendance à penser que certains de ces commentaires sur Yockey sont plus instructifs que les plaintes de « Robertson » (comme dans son essai sur Yockey dans Instauration) sur l’horrible menace des superstitieux Siciliens au teint olivâtre et d’un mètre cinquante, mais peut-être que je me trompe.

Imperium_Audiobook.jpgConcernant la terminologie, une analyse plus complète du yockisme requerra des définitions plus précises de termes comme « race horizontale », « race verticale », « verticalisme » et tout le reste, incluant le « pessimisme spenglerien » aussi bien que les diverses « maladies de la culture » de Yockey.  En parlant de terminologie, Yockey s’illusionnait peut-être un peu en pensant que « Impérialisme » est plus convenable que « Fascisme », mais encore une fois, dans la période de l’après-guerre immédiat peut-être que c’était vrai. Mais certainement plus maintenant.

Dans l’ensemble, l’effort de Bolton est supérieur à celui de Coogan dans les catégories cruciales de contenu et d’organisation ; de plus, de mon point de vue de « nutzi », le préjugé droitiste de Bolton est infiniment plus acceptable que le préjugé gauchiste de Coogan. L’avantage majeur de l’ouvrage de Coogan est l’esthétique physique, puisqu’il avait probablement plus de ressources à sa disposition que Bolton, mais le « look » d’un livre est un point mineur comparé au contenu, à l’organisation et au ton, donc l’ouvrage de Bolton est jugé ici dans l’ensemble comme un effort supérieur (bien que les fans de Yockey feraient bien de lire les deux). De plus, alors que le livre de Coogan semblait être plus sur les collaborateurs (et les ennemis) de Yockey plutôt que sur Yockey lui-même, le chapitre « Ecce Homo » de Bolton jette un peu de lumière sur l’homme Yockey, en tant qu’être humain intéressant, bien qu’avec des défauts, et cette analyse est une autre raison de la supériorité du livre de Bolton sur celui de Coogan. Bolton se préoccupe de Yockey en tant qu’homme, alors que Coogan – bien qu’il ait compilé de nombreux faits sur le « milieu fasciste » de Yockey – semble utiliser Yockey comme un symbole pour faire des remarques sur l’extrême-droite internationale.

Cela en dit long (et rien de bon) sur la « scène américaine » que Yockey soit fondamentalement ignoré, alors que les gens comme Pierce, Rockwell et « Robertson » soient glorifiés. Certains justifieront cela en soulignant les défauts dans la vision-du-monde de Yockey, et les controverses concernant l’importance de la race biologique strictement « zoologique » ou le « pessimisme spenglerien ». Cependant, comme esquissé plus haut, il est possible d’être en désaccord avec Yockey sur certains de ces points et d’être quand même un yockien à cause d’une acceptation de sa thèse la plus fondamentale (l’idée d’Imperium, d’Unité et de Résurgence) ainsi qu’en ayant une « compréhension intuitive » de la signification de son livre Imperium. Je soupçonne que la vraie raison du manque de respect envers Yockey dans le Mouvement est la répugnance des activistes de Type I pour l’idée yockienne d’Unité Occidentale et pour sa croyance que les différences raciales entre Occidentaux sont, dans le contexte des différences raciales mondiales et dans le contexte de la « réalisation d’une Haute Culture », négligeables. C’est le paneuropéisme de Yockey (du moins pour les Européens occidentaux dans Imperium) qui perturbe tant la brigade « nutzi » [*] de Type I, car l’acceptation des fondamentaux du yockisme signifierait la fin du fétichisme ethnique et de l’action affirmative dans le Mouvement. Et le Mouvement sans fétichisme ethnique et sans action affirmative cesserait d’exister, ouvrant la voie à un Nouveau Mouvement qui remplirait l’espace libéré de cette manière.

Le Vieux Mouvement, le Mouvement Inc., ne cèdera pas sans combat, il sacrifiera la survie raciale blanche pour s’accrocher temporairement à ses prérogatives et pour continuer à entretenir son dogme chéri.

Peut-être que Yockey était trop bon pour nous, après tout.

Note:

[*] Jeu de mot signifiant à peu près « nazi cinglé ». (NDT) 

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Nicolas Bonnal: Sur la comédie musicale

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Nicolas Bonnal: Sur la comédie musicale

Comment vous est venue l’idée de ce livre ?

C’est d’abord un livre de couple écrit avec ma Tetyana, musicienne et traductrice, qui a découvert le sujet avec moi. Car c’est en effet un sujet que je connaissais mal, à part deux ou trois comédies légendaires et quelques numéros de claquette de Fred Astaire. Mais je savais qu’il y avait eu un âge d’or, comme on dit, une Amérique heureuse avant les années soixante (Kennedy, Vietnam, Amérique woke, pseudo-libération sexuelle, etc.). Or j’aime la nostalgie et le culte de la nostalgie est fort en Amérique, et depuis longtemps. Il s’éteindra avec le dernier petit blanc. On appelle ce cinéma nostalgique Americana (voyez ou découvrez Henry King), et il s’est illustré dans la comédie musicale. Voyez Belle de New York ou l’admirable Chanson du Missouri de Minnelli. C’est l’Amérique d’avant les guerres, l’armée, les impôts, la Fed et toutes horreurs. C’est le monde d’avant les guerres, d’avant la grande crise aussi. On y célèbre le progrès technique (chansons sur le trolley, sur les trains, etc.), on n’en a pas peur comme aujourd’hui. Voilà pour les raisons psychologiques.

51KI1TL3XfL._AC_SY445_.jpgEt quels films vous ont enchanté ?

Pour les raisons artistiques, j’ai découvert émerveillé vers quarante ans les Sept fiancées pour sept frères et Brigadoon, dont j’ai parlé dans mon livre sur le paganisme (Plutarque, l’Autre Monde, l’Ecosse mythique…). Et de fil en aiguille j’ai acheté et vu presque tous les films de cette belle époque du cinéma. Elle n’a duré que trente ans et en particulier, quinze de 1945 à 1960. Après c’est le déclin et la perte du goût. West Side Story signe la fin du rêve américain : conflits raciaux, conflits sexués (rien à voir avec la savoureuse guerre des sexes de Lubitsch ou Donen), criminalité et sottise massifiée. Il y a pléthore de films admirables et méconnus : le Pirate de Minnelli avec un Gene Kelly au mieux de sa forme. C’est un film sur l’hypnose dans une île coloniale espagnole.

Avec votre épouse, vous insistez beaucoup sur les onirismes, les symbolismes et toute une poésie qui semble décalée dans un spectacle grand public.

Tout cela n’était pas décalé à l’époque. On a Brigadoon, grand film onirique (changer de réalité et revenir aux temps anciens), on a Yolande et le voleur, film que nous adorons avec Tetyana et qui montre une Amérique du sud hispanique, idéale, chrétienne et fantaisiste. Les grands moments de Chantons sous la pluie avec Cyd Charisse relèvent du pur onirisme. On a Oz bien sûr et cela ouvre d’autres horizons : le totalitarisme que nous vivons aujourd’hui avec la technologie et les médias. Oz est une parabole sur le pouvoir et ses illusions. D’autres films évoquent le cauchemar comme les 5000 doigts du Dr T ou Chitty-Chitty Bang-Bang où un prince fou confine les enfants…Il y a aussi une belle présence de Leslie Caron dans le film Lily qui offre une belle méditation sur la réalité ontologique des marionnettes. Nous insistons aussi sur l’hypnose car il y a une séduction qui s’opère à partir du chant et de la danse : d’où mes références à la Bible et au Zarathoustra de Nietzsche.

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Vous aimez le côté caustique de la comédie musicale ?

Tout à fait ; il y a une critique marrante et constructive, un goût de la satire sociale dans la tradition de Molière ou d’Aristophane. Drôle de frimousse en met plein la gueule au parisien et au sartrien, à l’intello prétentieux (et le film se termine par une danse devant une chapelle !). C’est un spectacle pour jeunes qui aime se moquer des vieilleries et des icônes du jour, avec un Fred Astaire époustouflant qui frôle alors la soixantaine ! Les films de Donen sont plus critiques que ceux de Minnelli (encore que…). La Belle de Moscou avec Cyd et Fred  se moque des élites soviétiques qui vont trahir car elles veulent le confort ! Beau fixe sur New York aussi dénonce le rôle à venir de la télé qui détruit alors le cinéma classique hollywoodien et abrutit les masse avec la pub et le direct. Ici la critique de la télé est plus percutante que celle de Debord ou d’Adorno. Un américain à Paris aussi est très critique sur le monde de l’art, des riches, sur la déception dans la vie. Tout cela doit beaucoup au génie de Lerner, qui est mon scénariste préféré (My Fair Lady). Les Juifs ont été omniprésents dans cette affaire ; j’ai d’ailleurs insisté dans mon livre sur le génie juif sans qui la comédie musicale n’aurait pas existé. Découvrez le prodigieux chorégraphe Michael Kidd qui a réglé d’incomparables ballets, comme celui des frères et de leur fiancées dans la construction de la grange (événement mythique dans l’Amérique ou l’Europe rurale traditionnelle).

Vous insistez beaucoup sur la marine et la guerre…

Oui. 12 millions de mobilisés, des gars angoissés, des fiancées abandonnées, et la conquête du monde par la marine (cf. Spykman et la thalassocratie). Tout cela succède à la crise qui a permis de révéler le génie de Busby Berkeley et de l’extraordinaire, de la génialissime artiste portugaise Carmen Miranda qui triompha à Hollywood comme au Brésil. Cela donne des opus comme une Journée à New York de mon Donen ou l’incomparable Anchors aweigh (Escale à Hollywood) de Sidney. Sinatra, si beau et si charmant jeune, y chante avec le chef d’orchestre espagnol Iturbi, Gene Kelly y danse avec la souris animée Jerry et on a dans ce film géant de grands moments de musique classique ; la très belle Kathryn Grayson y est sublime. Même Hair finira par une évocation de la guerre du Vietnam, puisque l’empire ne se repose jamais et qu’il navigue toujours. Le symbolisme de la navigation est très présent dans le cinéma américain de l’époque : on succède aux Anglais et on prend le contrôle du monde avec le dollar, la cigarette et Rita Hayworth. Cette dernière est d’ailleurs très bonne chanteuse et danseuse, et pas que dans Gilda.

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En un mot, qu’est-ce qui fait le génie de cette époque vernie du cinéma ?

L’amour. Comme on a dit à l’époque, c’est l’amour de la femme, de la vie, du pays, et de l’activité humaine ! Sans compter la danse et la musique et le technicolor ! Amen…

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samedi, 08 mai 2021

Interview d’Alberto Buela sur la métapolitique

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Interview d’Alberto Buela sur la métapolitique

Ex: https://www.tradicionviva.es/2021/05/06/una-gran-entrevista-en-la-que-alberto-buela-habla-sobre-metapolitica/

"Les classiques ne sont rien d'autre que des auteurs anciens qui ont des réponses contemporaines."

Nous reproduisons ici une partie de l'entretien que le Professeur Alberto Buela a accordé au journal perfil.com.

Comment expliqueriez-vous la métapolitique à un profane ?

En 1994, nous avons commencé à publier un magazine intitulé Disenso sur papier. À l'époque, il n'y avait pas d'Internet ou, du moins, nous n’en disposions pas. Le magazine m'a permis d'entrer en contact avec de nombreuses personnalités d'Europe et des États-Unis. À un moment donné, un auteur italo-chilien, Primo Siena, m'a envoyé une lettre et m'a dit: « Alberto, ce que tu fais est métapolitique, pourquoi ne lis-tu pas Silvano Panunzio? Un auteur italien qui n'est pas connu ici ». J'ai demandé à un ami de Rome, Aldo La Fata, de m'envoyer un de ses textes. Don Silvano était sur le point de mourir. Je l'ai trouvé intéressant bien qu'il ait une vision quelque peu ésotérique. En philosophie, nous avons l'habitude de réfléchir avec la raison. Nous savons que l'homme, comme le disait José Ortega y Gasset, est une île rationnelle entourée d'une mer d'irrationalités, mais nous devons toujours œuvrer à sauver la rationalité de l'être humain. Si je reste dans l'irrationnel, je fais des horoscopes, je me consacre aux sciences occultes; quelque chose de différent de la philosophie stricte. Je commence donc à l'étudier, je le lis et je découvre d'autres auteurs. Primo Siena m'écrit à nouveau. Je demande à des gens qui font de la science politique, des chercheurs du CONICET (Consejo Nacional de Investigaciones Científicas y Técnicas)... Rien.

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Puis un philosophe très important en Espagne à la fin du XXe siècle, Gustavo Bueno, m'écrit. Bueno était un philosophe matérialiste issu du parti communiste. Il avait ensuite quitté le PC, bien qu'il soit resté matérialiste jusqu'à sa mort. C'est lui qui m'a dit que j'avais "les conditions idéales pour développer la métapolitique, car la métapolitique n'est rien d'autre que la métaphysique de la politique". J'ai répondu que cela ne me plaisait pas car on peut lier la politique à la métaphysique. La métaphysique parle du nécessaire et la métapolitique parle du contingent parce que la politique est contingente, elle peut se positionner dans un sens ou dans un autre. Le nécessaire ne peut aller que dans un seul sens. Je préfère définir la métapolitique comme les grandes catégories qui conditionnent l'action politique. C'est ainsi que j'ai trouvé un texte de Max Scheler. Il faut toujours aller vers les grands car les classiques ne sont rien d'autre que des auteurs anciens qui ont des réponses contemporaines. Il est difficile de se tromper si l'on se tourne vers Max Scheler. J'ai trouvé une de ses conférences à l'école de guerre allemande en 1927, un an avant sa mort, sur la phase de nivellement. Il y dit: "Espérons que ce cours que je donne pourra à terme remplacer culturellement la classe dirigeante allemande qui est dépassée aujourd’hui" ; il y avait, en effet, à cette époque, toute la décadence de la République de Weimar. Et Scheler ajoutait : "... et que nous pourrons construire une haute politique". C'est là que j'ai découvert le véritable fondement de la métapolitique.

La métapolitique est-elle un progrès par rapport à la théorie politique ?

Il la met en crise, la soumet à la critique. Si on la pratique bien, la métapolitique montre quels sont les présupposés politiques des acteurs, l'idéologie. Nos acteurs politiques, de notre président à l'un des 88 secrétaires d'État, font essentiellement de l'idéologie. L'idée d'étudier la métapolitique est de se confronter aux grandes catégories, telles que l'homogénéisation, la pensée unique, la théorie du genre, entre autres.

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La métapolitique est-elle une simple activité culturelle ou précède-t-elle nécessairement une action politique ultérieure ?

Il existe deux versions. Une version est la version française, qui dit que la métapolitique doit être faite sans politique. Nous, en revanche, nous soutenons que nous devons faire de la métapolitique, mais en cherchant un ancrage dans la politique. Nous avons un besoin impérieux et manifeste de l'étudier, surtout en Argentine. Nous constatons que nous avons un gouvernement progressiste, de gauche, libéral, social-démocrate, dans lequel Bob Dylan a plus d'influence que Perón. Nous devons d'une manière ou d'une autre clarifier ce mélange.

Comment voulez-vous éclaircir la situation ?

Au lieu de parler des droits de l'homme, je parlerais des droits des peuples. Au lieu de parler de privilégier les minorités, je privilégierais les majorités. Comme aujourd'hui aucun gouvernement n'en dispose, ils privilégient les minorités par rapport aux majorités, même s'ils se disent péronistes. Contrairement à ce que le péronisme a toujours fait. "La métapolitique est un ensemble de grandes catégories qui conditionnent l'action politique".

(...)

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Que pensez-vous de l'utilisation de la métapolitique par la nouvelle droite ?

La nouvelle droite se trompe dans son approche de la politique. Elle veut faire de la métapolitique sans politique. C'est comme Gramsci, mais au départ de la droite. Cela n'a aucun sens pour moi de commencer à réfléchir à la manière de modifier les catégories qui conditionnent l'action politique des agents politiques et de ne rien faire pour modifier cela.

Y a-t-il un rapport entre cela et les libertaires actuels qui sont si à la mode en Argentine ?

Les libéraux et les ‘’terra-planistes’’ sont des minorités qui ont poussé comme des champignons partout.

La nouvelle droite ne mène pas d'action politique de parti parce qu'elle considère que les partis politiques ont été dépassés en pouvoir d'initiative par les méga-médias et que c'est là que se trouve le courant de pensée et que la contestation doit être menée?

C'est là une métapolitique sans fin. C'est une métapolitique conforme à l’idéologie des Lumières. La droite, en ce cas, fait une ‘’métapolitique des Lumières’’. C'est philosopher comme Descartes depuis sa chambre: il voit passer un homme avec un parapluie et philosophe depuis sa cloche de verre. Ce n'est pas non plus de la philosophie. On agit comme on pense ou on finit par penser comme on agit.

(..)

Que pensez-vous de ce que vit l'Argentine aujourd'hui et quel conseil ou message pourriez-vous donner aux lecteurs ?

D'abord, un sentiment de tristesse. Je suis né dans un pays où nous étions inclus dans une communauté. J'ai 72 ans aujourd’hui, j'ai été élevé moitié en ville, moitié à la campagne. Je suis né à Parque Patricios mais deux jours plus tard, mes parents m'ont emmené à Magdalena, où toute ma famille se trouvait, donc je suis né là-bas en fait. J'y ai grandi, nous avions l'école, le club Huracán, il y avait la paroisse de San Bartolomé à Chiclana et Boedo. Nous avions de nombreuses organisations qui nous soutenaient; nous étions une famille modeste. J'avais l'habitude d'aller à la piscine de la rue Pepirí, je m'exprimais en tant que nageur. Au club Huracán, je jouais à la pelote ou au fronton, ce qui me plaisait aussi. Dans la paroisse, nous avions l'habitude d'aller dans des camps. A l'école, nous avons étudié. Je suis né dans une communauté. Je suis né dans une polis. Et nous avons produit quelque chose d'extraordinaire: tout comme les Grecs sont passés des tribus à la polis, nus avons suivi la même voie. Voici ce que dit Platon dans le dernier livre des lois: "La différence avec les barbares, c'est que nous avons la polis et qu'ils n'en ont pas. Et nous avons un système de lois qui fait dire à Socrate, lorsqu'il doit échapper à la ciguë: "La loi est ma mère et ma sage-femme". L'Argentine a réalisé un mauvais miracle extraordinaire, en plus d'avoir Lionel Messi et Diego Maradona. Je suis né dans une polis et je vais mourir dans une tribu. Nous avons les tribus des avorteurs, des anti-avorteurs, des ‘’terraplanistas’’, des subventionnés, des mères, des enfants, des cousins, des Indiens. L'idée du peuple en tant que majorité a été brisée. Nous avons fait le contraire des Grecs.

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Coronavirus et Servitude Volontaire

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Café Noir N.22

Coronavirus et servitude volontaire

Avec Nicolas Bonnal

Café Noir – Un Autre Regard sur le Monde.
Émission du vendredi 7 mai 2021 avec Gilbert Dawed & Nicolas Bonnal.
 
 
RÉFÉRENCES
 
Si quelques Résistants… Coronavirus et Servitude Volontaire https://www.amazon.fr/quelques-resist...
 
Psychologie des foules et religion vaccinale Quelques citations du bon Dr Gustave Le Bon, dont les enseignements demeurent impeccables. https://voxnr.com/51315/psychologie-d...
 
LIVRES DE BONNAL CHEZ AVATAR EDITIONS
 
Louis Ferdinand Céline – La Colère et les Mots https://avatareditions.com/livre/loui...
Internet – La Nouvelle Voie Initiatique https://avatareditions.com/livre/inte...
Le Choc Macron – Fin des Libertés et Nouvelles Résistances https://avatareditions.com/livre/le-c... #cafenoiraef

Élections régionales de Madrid: punition pour la gauche

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Élections régionales de Madrid: punition pour la gauche

Par Jordi GARRIGA

Ex: https://metainfos.com/2021/05/06/

Ce mardi 4 mai, des élections régionales anticipées ont eu lieu dans la Communauté de Madrid. Elles étaient anticipées car les dernières avaient eu lieu en 2019. La raison de l’avance électorale était la rupture du pacte gouvernemental entre le Parti populaire et Ciudadanos dans la région de Murcie et l’accord du nouveau gouvernement régional de Ciudadanos avec le parti socialiste. La présidente de Madrid, Isabel Díaz Ayuso, craignant le même mouvement à Madrid (puisqu’elle gouvernait grâce à la même combinaison), a décidé de faire avancer les élections, malgré le fait que la gauche ait tenté d’éviter cet appel, signe que le plan était bien de faire la même chose qu’à Murcie.

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Malgré les sondages gouvernementaux, qui prédisaient une victoire pour les partis de gauche, l’actuelle président de Madrid a réalisé un grand triomphe, obtenant 65 députés (+35) et touchant la majorité absolue (sur 132 sièges). Il faut tenir compte du fait qu’elle gouvernait auparavant grâce au pacte de ses 30 députés à l’époque avec les 26 de Ciudadanos et 12 de VOX. Elle a donc gagné son pari !

Le parti le plus perdant a été Ciudadanos, un parti du centre libéral qui avait joué électoralement aux côtés de la droite, mais de manière inattendue et contre l’opinion de ses cadres et des membres du parti, ou des électeurs, qui s’étaient alors tourné vers le parti socialiste en essayant changer le gouvernement de trois régions par des motions de défiance. La punition a été totale: de 26 députés à 0. Plus de 500 000 voix perdues.

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Au contraire, la présidente Díaz Ayuso, qui a été diabolisée et assiégée à la nausée par le gouvernement central et ses médias, a reçu le soutien de 1.600.000 voix, remportant 1 million de voix en plus et représentant la force la plus plébiscitée dans tous les districts de Madrid et sur 176 des 178 communes de la région. Dévastateur ! Les raisons les plus plausibles de ce soutien populaire ont sans aucun doute été sa position contre la fermeture des lieux de travail  en défendant une circulation maximale, organisant du coup une confrontation permanente avec le gouvernement socialiste en Espagne pendant et sur la crise du COVID.

Le parti socialiste est descendu de la première position à la troisième, avec son candidat Gabilondo, personnage gris sans charisme, dépassé de quelques milliers de voix par un autre candidat de gauche, séparé du PODEMOS, Más Madrid.

VOX a pour sa part été maintenu, passant de 12 à 13 députés et remportant près de 50 000 voix supplémentaires. Il a déjà annoncé sans surprise sa volonté de soutenir un gouvernement du Parti populaire dans la région.

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Le soir même des élections, Pablo Iglesias, qui avait démissionné de son poste de vice-président du gouvernement espagnol pour être candidat du PODEMOS, a annoncé sa démission de ses fonctions et de la politique. Comme je l’ai annoncé (https://metainfos.com/2021/04/18/pablo-iglesias-ou-quand-...), même si je ne m’attendais pas à ce que ce soit si tôt. Sa candidature a obtenu 80 000 voix de plus qu’en 2019, mais c’est clairement un échec avec 7% de voix au total. Dans tous les quartiers populaires qu’ils prétendent représenter, la droite a gagné et l’étrange campagne intimidante, dans laquelle ils ont reçu des lettres avec des balles à l’intérieur, ainsi que leurs appels à parier entre «démocratie ou fascisme» n’ont guère influencé les résultats. En fait, le véritable électorat espagnol, au-delà des cris hystériques des médias, ne se préoccupe pas des problèmes typiques d’une guerre civile qui a pris fin il y a plus de 80 ans, mais plutôt de pouvoir manger et pouvoir travailler tous les jours. Les appels antifascistes ou anticommunistes (Vox avec son « nous avons arrêté le communisme à Madrid« ) ont déjà perdu de leur efficacité à cause d’une certaine saturation passéiste. Le monde a changé mais certaines générations comme en France ne s’en sont pas encore rendu compte !

En fait, les vrais communistes et fascistes qui se sont présentés à ces élections, avec leurs candidatures marginales qui n’ont pas atteint 1% des voix, ont été encore plus acculés: le Parti communiste des travailleurs d’Espagne (PCTE) est passé de 2610 à 1 653 voix (0,05%) et la Falange Española de las JONS (FE de las JONS) de 2 217 à 1 129 voix (0,03%)…

Le chef du PP, Pablo Casado, dans son euphorie a annoncé que ces élections marquent le début de la récupération du gouvernement espagnol. Certes, puisque la lecture initiale de ces élections pourrait bien être le retour, dans peu de temps, du bipartisme en Espagne. Si, jusqu’à récemment, cinq partis se disputaient directement des positions de pouvoir dans les différentes élections, la carte politique espagnole est maintenant la suivante:

– Ciudadanos, après une série d’erreurs stratégiques  disparaîtra rapidement et presque tous ses électeurs iront au Parti populaire.

– PODEMOS, après le départ de Pablo Iglesias a de nombreuses possibilités de désintégration, puisque son leader était le pilier fondamental de sa cohésion.

– VOX, qui malgré son maintien, ne cesse de suivre le Parti populaire, court le risque que ses électeurs finissent tôt ou tard par parier sur le parti le plus grand, le plus modéré et qui en dit autant sans trop crier.

Le "New Space": un univers spatial en transformation accélérée...

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Le "New Space": un univers spatial en transformation accélérée...

par Christopher Coonen
Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Christopher Coonen, cueilli sur Geopragma et consacré à l'espace comme nouveau champ de déploiement de la puissance et de la conflictualité. Secrétaire général de Geopragma, Christopher Coonen a exercé des fonctions de directions dans des sociétés de niveau international appartenant au secteur du numérique. 

Le New Space: un univers spatial en pleine transformation accélérée

Il semble opportun, au moment où l’humanité célèbre le soixantième anniversaire du premier homme Yuri Gagarine à voyager dans l’espace, le lancement réussi de la fusée Space X pour transporter quatre astronautes à la Station spatiale internationale (ISS) et en ramener quatre autres hier via le module Space X, de se pencher sur ce phénomène qu’est le New Space.  Même si en apparence c’est un contraste avec le Old Space, dominé alors par les superpuissances géostratégiques et militaires concurrentes qu’étaient les Etats-Unis et l’URSS, il révèle en fait l’émergence fracassante du New Space ; et il convient sans doute de non pas parler d’un New Space mais des New Space. En réalité, il s’agit de plusieurs phénomènes qui se conjuguent et concourent à une dynamique globale.

Qu’est-ce que le New Space ? C’est la transformation du Old Space en New Space autour de quatre axes majeurs : l’ouverture de l’espace à de nouveaux acteurs essentiellement privés, à de nouveaux pays, à de nouveaux champs d’application y compris militaires, et afin de poursuivre de nouveaux objectifs y compris financiers. Le Old Space, c’est l’industrie spatiale telle qu’on la concevait il y a quelques années encore : les acteurs étaient avant tout des monopoles d’Etat, les objectifs étaient pour l’essentiel des objectifs politiques et stratégiques avec un lien très étroit entre les enjeux militaires nationaux et les aspects scientifiques des missions spatiales. Ils étaient cantonnés à des tâches d’observation de la Terre, d’étude de l’univers, d’exploration, de démonstration de technologie et d’une activité humaine en orbite basse. Et la maîtrise des coûts et la profitabilité n’étaient pas du tout une priorité. 

Les nouveaux acteurs sont des milliers d’entreprises, pour le moment américaines pour la plupart, qui visent à conquérir l’espace. Cela se traduit dans les faits par la privatisation de l’accès à l’espace et à l’arrivée dans l’économie spatiale d’acteurs de la Silicon Valley et des GAFAM. Ces nouveaux entrants dans un secteur d’activité qui était jusqu’alors réservé aux Etats et Institutions publiques font bénéficier au spatial traditionnel des innovations et des technologies issues d’autres domaines comme celles du numérique ou de la Big Data. Jeff Bezos (fondateur de Blue Origin et patron d’Amazon) voit son rôle comme bâtisseur d’infrastructures spatiales afin que « la prochaine génération puisse bénéficier d’un environnement entrepreneurial dynamique dans le domaine spatial. »

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Les partenariats public-privé se multiplient également : l’abandon de la navette spatiale américaine en 2011 a contraint la NASA à ouvrir le marché du ravitaillement de l’ISS au secteur privé avec Space X, car elle dépendait depuis lors de la fusée russe Soyouz pour transporter les astronautes américains jusqu’à la station orbitale. Space X n’est pas la première à avoir mis sur le marché un lanceur réutilisable (la navette spatiale américaine ayant cet honneur) ; toutefois, c’est effectivement la première société à avoir réussi à recycler un lanceur… et à réduire ainsi drastiquement les coûts (avec une réduction, semble-t-il, de près de 30% du coût habituel). 

L’impact capital lié au New Space sont les réactions entraînées par l’irruption de ces start-ups et de ces nouveaux acteurs dans le domaine spatial. Cette irruption n’est pas sans lien avec la conception de la nouvelle fusée Ariane 6, plus économe, car se voyant légèrement bousculée, cet acteur traditionnel se voit contraint d’innover à son tour avec un lanceur réutilisable. Pour l’Europe, l’Agence Spatiale Européenne a démontré que l’on devait compter sur elle. ArianeSpace, fondée en 1980, est devenue non seulement le premier « opérateur de transport spatial privé » mais est restée leader du marché de façon incontestable jusque très récemment. Et elle a permis à un grand nombre de pays de lancer leur premier satellite de télécommunications.

Pour les pays en développement et en accélération, cette nouvelle ère est aussi une opportunité inédite dans l’histoire de la conquête spatiale. Le Japon a procédé avec succès au lancement de sondes lunaires et pour explorer aussi des astéroïdes. La Chine avec les missions lunaires Chang’e et son rover Lapin de Jade qui a pu parcourir la surface de la Lune, en a fait l’un des rares pays à avoir réussi un tel exploit. En outre il y a quelques jours, la Chine a réussi le lancement d’un des trois modules qui constitueront sa future station spatiale orbitant la Terre. Et elle vise elle aussi des missions sur Mars. L’Inde est également extrêmement dynamique : déploiement d’un orbiteur autour de la Lune, mise en orbite autour de Mars d’une sonde, et une autre mission lunaire comprenant un orbiteur, un atterrisseur et un rover.

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Enfin, Israël procède régulièrement au lancement de satellites de basse orbite grâce à son lanceur Shavit.

La multiplication des acteurs étatiques et l’émergence d’acteurs privés ont abouti à la constitution de l’embryon de ce nouvel âge spatial.

À l’ère du New Space, ce n’est pas parce qu’une destination existe qu’elle est un objectif. Elle doit correspondre à des objectifs commerciaux, ce qui impose de réfléchir aux débouchés sur les marchés dès l’étude de chaque programme. Ce faisant, à la différence du Old Space, le New Space pense en premier lieu aux besoins du client et des utilisateurs de la donnée.

L’économie du New Space fait de la donnée spatiale un produit à forte valeur ajoutée. Pour rentabiliser les investissements consentis, elle doit être immédiatement disponible et utilisée pour une très grande variété d’applications et de services commerciaux, y compris dans des domaines jusqu’ici réservés aux acteurs gouvernementaux, tels que la recherche scientifique ou l’exploration spatiale.

L’un des catalyseurs essentiels pour le New Space repose sur la miniaturisation des satellites : les microsatellites et nanosatellites permettent à de nouveaux acteurs de « se payer » leur satellite, les coûts de lancement et de mise en orbite payés par les clients dépendant avant tout du poids de la charge utile à transporter. De plus petits satellites se traduisent par des satellites plus légers – ils ne se mesurent plus en tonnes et mètres mais en kilos et centimètres – et sont donc moins chers.

Cela permet également de transporter plus de satellites à la fois : ce seul mois de mars 2021, plus de 360 satellites ont été mis en orbite. 

En d’autres termes, des dizaines de milliers de satellites, dont le lancement par grappes a déjà commencé, vont peupler l’espace. Ils seront d’ailleurs au cœur du projet Starlink qui vise à construire un réseau très puissant et global et qui rendra l’Internet accessible à des utilisateurs qui aujourd’hui n’y ont pas accès dans les contrées les plus reculées de notre planète.

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Ce foisonnement d’innovation va entraîner la conception d’usines spatiales, le minage lunaire et d’astéroïdes,  le tourisme spatial et suborbital, des stations spatiales privées, les missions d’exploration spatiale de « l’espace lointain », mais aussi des entreprises spécialisées dans l’information financière sur le marché spatial. On peut sans doute parier que cette nouvelle industrie pèsera des centaines de milliards de dollars d’ici quelques décennies …

De façon un peu plus nouvelle, l’Espace n’est plus seulement un vaste lieu où affirmer sa puissance symbolique ou militaire. C’est devenu un enjeu pour gagner de l’argent, ce qui implique une politique de réduction des coûts de l’accès à l’espace afin d’être compétitif. Cette réduction des coûts a pour conséquence un plus grand nombre d’acteurs pouvant se lancer dans l’exploitation commerciale de l’espace et de gagner ainsi des parts de marché, tout en suscitant une demande plus importante. Néanmoins, les Etats restent de très gros clients et ils soutiennent parfois avec énormément de fonds publics « leur » industrie spatiale – que serait Space X sans le financement de la NASA ? La prochaine étape sera l’essor de sociétés commerciales financées uniquement par des fonds privés. La structure du marché est donc appelée à évoluer encore, allant en grossissant si l’écosystème s’avère viable, et devenir autonome par rapport aux Etats au fur et à mesure de cette croissance.

Enfin, un autre champ d’application prioritaire est militaire, comme en témoigne la création par le président Trump du US Space Force, rejoint par la France avec le Commandement de l’espace basé à Toulouse. Le US Space Force constitue une nouvelle branche et sera composée de 16 000 militaires et civils déjà employés de l’US Air Force. Le secrétaire à la Défense américain a résumé l’enjeu ainsi : « L’US Space Force protégera les intérêts nationaux des Etats-Unis en se concentrant uniquement sur l’espace. Conformément à notre stratégie de défense nationale, l’US Space Force veillera à ce que nous soyons compétitifs, dissuasifs et gagnants en position de force, en protégeant notre mode de vie et notre sécurité nationale.“ Il est certain que d’autres puissances s’engageront dans cette voie, la Chine et la Russie étant les candidats les plus évidents. Même si cette évolution est sans doute inévitable, elle est inquiétante car le Traité de 1967 sur les principes régissant les activités des Etats en matière d’exploration et d’utilisation de l’espace extra-atmosphérique, y compris la Lune et les autres corps célestes, interdit le placement dans l’espace d’armes et prône donc des activités pacifiques. Mais ce traité important à sa signature parait totalement insuffisant à notre époque avec la multiplication des acteurs, le changement des intérêts et l’évolution des technologies spatiales. En effet, les missiles envoyés depuis la terre pour détruire des objets spatiaux sont hors du champ d’application de ce traité. De plus, ce traité ne fait pas mention des armes par destination ;  en effet, n’importe quel satellite peut devenir une arme s’il est placé en orbite et envoyé sur un satellite ennemi. Il devient urgent donc de renégocier ce Traité d’une époque bien lointaine. 

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Avec le New Space, un foisonnement d’innovations sont donc à attendre dans les années à venir, mais aussi l’extension des rivalités géopolitiques terriennes à l’espace, notamment entre les Etats-Unis et la Chine. On ne peut que regretter que l’Europe, ayant abandonné ses programmes d’exploration humaine de l’espace, soit désormais reléguée au rang de partenaire junior. 

Christopher Coonen (Geopragma, 3 mai 2021)

vendredi, 07 mai 2021

Histoire et perspective du nationalisme breton - Entretien avec Padrig Montauzier

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Histoire et perspective du nationalisme breton

Entretien avec Padrig Montauzier

Propos recueillis par Enric Ravello Barber

Ex: https://www.enricravellobarber.eu/2021/05/

Breizhiz, preizh oc'h deut da vezañ da lezennoù didruez ur reizhiad bedelour ha bedvroelour ha da veañs ar re zo ouzh e ren. Bazhyevet oc'h dindan lezennoù estren Bro-C'hall hag a zo bet a-viskoazh o klask hoc'h enteuziñ hag a zistruj kement tra a c'hallfe ho tieubiñ. Ar falsprofeded-se o deus troet ac'hanoc'h en atomoù denel, e Frañsizien vat reizh ha sentus. Ar pezh a anvont demokratelezh hiziv n'eo nemet maskl ar servelezh ekonomikel hag an displedoni vezhus.

Hiziv, pobl Vreizh, n'ac'h eus ket a vammvro anavezet ez-ofisiel ken. Arc'hoazh n'az-po mui na familh, na hevelebiezh : n'az po nemet mistri. Klaoustre, siwazh, en em laki da garout ar sujidigezh-se en ur grediñ e waranto dit bevañ ez aes.

Traduction française :

Bretons, vous êtes livrés aux lois impitoyables d’un système mondialiste et cosmopolite et à l'égoïsme de ceux qui le dirigent. Vous êtes soumis aux lois étrangères de la France qui se livre depuis toujours à une politique d’assimilation forcée, et détruit tout ce qui peut vous libérer. Ces mauvais prophètes vous ont transformé en atomes humains, en bons Français dociles et disciplinés. Ce qu'ils nomment aujourd'hui démocratie n'est que le masque de l'esclavage politique, du servage économique et de l'abjection morale.

Aujourd’hui, peuple breton tu n’as plus de patrie reconnue officiellement. Demain tu n’auras ni famille, ni identité : tu n’auras que des maîtres. Mais malheureusement tu risqueras d’aimer encore cette servitude croyant qu'elle te garantira l'aisance matérielle.

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IDENTITÉ 

La Bretagne est une nation avec une personnalité forte et profondément enracinée, pour commencer l'interview, j'aimerais que vous nous expliquiez la genèse de la nation bretonne.Beaucoup de gens pensent que les Bretons sont les restes des Celtes gaulois qui ont survécu à la romanisation, mais en réalité c'était l'Armorique et c'était totalement romanisé, vous, les Bretons, vous vous appelez ainsi précisément parce que vous venez de Grande-Bretagne et êtes les descendants deles Celtes ont émigré en Armorique à la suite de l'invasion anglo-saxonne de l'île.Pouvez-vous expliquer brièvement cela? L'arrivée des Bretons était-elle dans une certaine mesure une « re-celtisation » de l'Armorique?

Padrig Montauzier : La presqu’île habitée aujourd’hui par les Bretons et située à l’extrémité de l’Europe occidentale était connue dans le passé sous le nom d’Armorique, « le pays du bord de la mer ». Les premières manifestations de la vie humaine en Armorique datent de l’époque paléolithique avec notamment les fouilles du Mont Dol en Ille et Vilaine. Les hommes qui ont dressé les mégalithes vivaient aux environs de l’an 2000 avant Jésus-Christ, possédaient des armes de bronze et imposèrent alors leur domination sur tout l’Occident, jusqu’au jour où les Celtes qui occupaient l’Europe centrale partirent à la conquête des terres avoisinant la Baltique, la mer du Nord, la Grande Bretagne et l’Irlande.

Au premier siècle avant Jésus-Christ, plusieurs tribus celtes occupent le massif Armoricain. Elles appartiennent au rameau « celto-belge » qui peuple une partie des îles Britanniques. Cinq peuples se partagent le territoire appelé actuellement la Bretagne : Les Redones, les Namnètes, les Vénètes, les Ossismes et les Curiosolites.

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L’île de Bretagne, c’est-à-dire la Grande Bretagne actuelle, était habitée par des populations de race ligure puis ensuite envahie par les Celtes, les Goidels dans un premier temps puis par les Bretons. L’invasion saxonne commence vers 449 et se poursuit jusqu’à la fin du VIème siècle. Les succès des troupes saxonnes forcent   les Bretons à se réfugier dans l’Ouest du pays en formant ainsi trois groupes : au Sud, les Bretons de Cornouailles (Cornwall), au Nord, les Bretons de Cumbrie et entre les deux, les Bretons de Cambrie ou Pays de Galles. D’autres Bretons, pour échapper à la fureur des Saxons, traversent l’océan et abordent par exemple les côtes de Galice… les autres, beaucoup plus nombreux arrivent en Armorique et fondent la nation bretonne qui occupe aujourd’hui notre péninsule.

A la suite des persécutions exercées par les Anglo-Saxons contre les Bretons, l’émigration en Armorique prend des proportions considérables. Cette émigration de Grande Bretagne en Armorique se fait sans doute par tribus, une flottille part sous la direction d’un tiern (chef) ou encore d’un moine et débarque dans la péninsule. Les exilés se groupent autour d’un chef puissant et c’est ainsi l’origine des principautés créées par les Bretons sur le sol de leur nouvelle patrie. Ces principautés sont au nombre de trois : la Domnonée, la Cornouaille, et le Bro-Warroch ou Bro-Erec. La re-celtisation de l’Armorique se fait sur deux zones distinctes. A l’Ouest l’élément celtique domine complètement car cette région est en partie très dépeuplée. A l’Est par contre où la population armoricaine est plus dense, il se forme ce que l’on appelle aujourd’hui la Haute Bretagne ou pays gallo, une zone mixte à la fois bretonne et armoricaine. Sans l’émigration bretonne, la péninsule armoricaine aurait été un pays de langue latine, simple province du royaume des Francks, languissante et inculte… Cette émigration bretonne lui a donné un peuple nouveau de race et de langue celtiques, un peuple fier, indépendant… en un mot qui en a fait la Bretagne. Voilà ce que les émigrés ont apporté en ce pays, voilà ce que ce pays leur doit. Lorsque les Bretons quittèrent la Cambrie ou le Cornwall pour l’Armorique, ils ne partaient pas pour une terre totalement inconnue. Ils avaient le souvenir des nombreuses relations commerciales entretenues jadis au temps de la Celtique indépendante avec les tribus armoricaines et les paysages de cette nouvelle Bretagne leur rappelaient ceux de la patrie perdue.        

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Vous êtes donc frères des Gallois - et des Cornouaillais - certains nationalistes bretons pensent que Galles et la Grande-Bretagne sont la même nation divisée en deux, "deux tranchants de la même épée" m'a dit un jour un bon nationaliste breton;en fait l'hymne de Galles et celui de la Bretagne, qu'en pensez-vous ?

Padrig Montauzier : Effectivement nous sommes frères, frères celtes et unis par une même culture. Il est vrai que le Pays de Galles et la Bretagne ont toujours été, sur le plan culturel, très proches principalement au niveau de la langue, Comme vous le mentionnez, nous avons un hymne identique ce qui démontre bien une très grande proximité culturelle. Une différence toutefois, nos frères gallois, comme pour les autres nations celtes, bénéficient de pouvoirs réels et d’une reconnaissance par la couronne anglaise, ce qui n’est pas le cas du peuple breton sous tutelle coloniale française et privé de ses droits nationaux.

A la fin du 19e siècle, au début du 20e siècle, on assiste à un renouveau du celtisme, proposant même une unité pan-celtique, dont chacune des nations celtiques serait une province (Écosse, Irlande, Pays de Galles, Cornouailles, Ile de Man, Grande-Bretagne).Êtes-vous favorable à cette idée ?

Padrig Montauzier : Cette idée évidemment j’y suis favorable et l’on voit bien qu’elle est profondément ancrée chez les Bretons. Regardez par exemple le succès du festival inter-celtique de Lorient qui rassemble depuis de nombreuses années des milliers de spectateurs venant du monde entier. Toutefois, si après la seconde guerre mondiale nos frères irlandais et gallois se sont mobilisés pour aider les militants nationalistes bretons persécutés par le gouvernement gaulliste/communiste français, il ne faudrait pas oublier que dans l’ensemble tous nos frères celtes restent relativement très francophiles. Personnellement, sur le plan politique, je regarde plus vers l’Est pour un soutien à notre cause de libération nationale. C’est là que l’on voit qu’il existe parfois un « fossé » entre le culturel et le politique, alors que les deux sont étroitement liés !

Le Gwenn ha Du (blanc et noir) est le nom donné au drapeau breton que nous connaissons tous, mais la Bretagne a eu de plus en plus de drapeaux plus anciens, comme celui avec la croix noire sur fond blanc, lequel d'entre eux représente le mieux l'histoire et l'identité bretonne, quelle est la différence entre eux ?

Padrig Montauzier : Faisons abstraction des drapeaux représentant les pays (Broioù) de Bretagne et intéressons-nous aux trois drapeaux symbolisant la Nation bretonne. Les drapeaux basés sur une croix de couleurs découlent en fait de l’époque des croisades. Lors des deux premières croisades, les différentes nations y participant arboraient toutes la croix rouge sur fond blanc. C'est seulement lors de la troisième croisade, en 1188, que chaque nation put avec l'accord du pape disposer de sa propre couleur de croix afin de se distinguer des autres nations. Avec l'approbation du pape Gregoire IX, les Bretons auraient reçu la couleur noire pour leur croix. Les différentes traces historiques ont le plus souvent montré la croix noire sous forme d'écu, de bannière, ou encore associée à des hermines. Le Kroaz Du (croix noire en breton) devient l'emblème de l’État breton jusqu'à l'annexion par la France. Le Kroaz Du évoluera à cette date et sera utilisé par la marine bretonne qui lui rajoute des mouchetures d'hermine. Lors de l'annexion définitive en 1532, il disparaîtra alors au profit de l'hermine plain, les différents rois de France successifs estimant que la croix noire rappelait trop la monarchie et l’indépendance bretonne, et risquait de remettre en cause la légitimité du rattachement du duché de Bretagne à la France. Le Kroaz Du a été remis en lumière à partir de l’année 2000 sous l’impulsion du parti de droite nationaliste ADSAV.

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Appelé Bannière d'hermine ou drapeau hermine plain, ce drapeau historique de Bretagne voit le jour en 1316 sous le règne du duc de Bretagne Jean III qui décide de changer d'armoiries et opte pour le semé de mouchetures d'hermine, que l'on appelle en héraldique « hermine plain ». Aujourd'hui encore, le drapeau d'hermine est utilisé lors certaines manifestations historiques, politiques et fêtes religieuses, par certains bagadoù et mairies de Bretagne et flotte sur des bateaux de plaisance, châteaux et églises de Bretagne.

Enfin le Gwenn ha Du (blanc et noir en breton). Au XIXème siècle, un réveil celtique, partie prenante du romantisme et du principe des nationalités, gagne toute l’Europe, d’Ouest en Est, et les hermines du Gwenn-ha-Du en frémirent dans le vent. C’est en 1925 que Morvan Marchal, militant nationaliste breton et co-fondateur de Breiz Atao, ce laboratoire expérimental des partis bretons de l’avenir, créé le drapeau breton à bandes. Il fallait inventer un drapeau breton d’esprit moderne tout en conservant au maximum les couleurs et les hermines primitives. Au point gauche du drapeau neuf bandes égales alternativement noires et blanches, couleur traditionnelle, lesquelles bandes représentent, les blanches les pays bretonnants : Léon, Trégor, Cornouaille, Vannetais, les noires, les pays gallos : Rennais, Nantais, Dolois, Malouin, Penthièvre.

Ce drapeau n’a jamais voulu être un drapeau politique mais un emblème moderne de la Bretagne et il constitue une synthèse parfaitement acceptable de la tradition du drapeau d’hermine et d’une figuration de la diversité bretonne. Dès 1937, il est reconnu par le gouvernement français à l’Exposition Internationale où il flotte sur l’Esplanade des Invalides à égalité avec les autres drapeaux du monde entier.

Ainsi, arboré à ses débuts par le seul Parti National Breton, il fut rapidement adopté par d’autres fractions militantes aussi différentes qu’Ar Falz et le Bleun-Brug. Il guidera les militants sur les lieux historiques et flottera au cours de leurs manifestations et congrès. Avant, pendant et après la seconde guerre mondiale des centaines de Bretons iront en prison, se battront et mourront pour ce drapeau parce qu’il symbolise leur personnalité d’homme libre dans la réalité toujours enchaînée.

Le Gwenn ha Du est donc aujourd’hui le drapeau national officiel de la nation bretonne.

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On parle de la possibilité de réintégrer la capitale historique de la Bretagne, Nantes, en Bretagne, dont elle a été retirée en 1941 pour créer le département artificiel de la Loire-Atlantique.Cette réunification de la Grande-Bretagne est un jalon pour le nationalisme breton ?

Padrig Montauzier : Le décret signé sous le régime français du Maréchal Pétain retirant la Loire Atlantique du reste de la nation bretonne est en fait un vieux projet décidé par les radicaux socialistes français afin d’affaiblir la Bretagne de la réduire sur le plan européen car l’État français n’a jamais perdu en mémoire le fait séparatiste breton. Tous les gouvernements français ont fidèlement suivi et appliqué ce décret et cette horrible amputation de notre nation. Cette partition de notre Bretagne ne repose que sur des volontés politiques françaises dont les conséquences continuent de peser lourdement sur notre nation : économiquement, nous sommes affaiblis ; et outre le déni évident de démocratie, le temps poursuit l’érosion de notre identité et amenuise cette force qu’elle constitue, ce levier dont tous devrions tirer profit. La question de la réunification de la Bretagne est plus que jamais d’actualité, mais, nous nationalistes et indépendantistes bretons, restons opposés à la tenue d’un référendum pour de multiples raisons. La première est d’une évidence toute simple : l’État français, en organisant la partition, en amputant la nation bretonne d’une partie de son territoire national, a-t-il demandé son avis au peuple breton ? Non bien évidemment ! Alors pourquoi tant de gymnastique ? Pourquoi demander, je dirais quémander, un référendum ?

La voie du référendum est un véritable piège sur cette question fondamentale qu’est le retour de la Loire Atlantique en Bretagne. Un leurre, un appeau comme disent les chasseurs, un référendum bien pensé, cadenassé, ambigu quant à la définition, au périmètre ou encore à la formulation et aux libellés des questions posées… Un référendum sujet à toutes les manipulations de la part des ennemis jurés de la réunification et ils sont nombreux à être aux aguets, sans oublier des politiques en bout de course qui aujourd’hui reviennent sur le devant de la scène et qui dans le passé ont trahi.

indexnantes.jpgIl existe pourtant un mode législatif tout simple pour régler le problème: le décret. Il suffirait en effet d’un simple décret, répondant à celui du gouvernement français en 1941, pour réintégrer la Loire Atlantique en Bretagne, clore ainsi définitivement cette abomination et rendre enfin justice au peuple breton. Pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple ! Alors faut-il que la réunification de la Bretagne pose problème et inquiète à ce point pour devoir choisir la voie la plus tortueuse pour résoudre une fois pour toute l’éternelle revendication du peuple breton qui, dans son immense majorité et principalement les habitants de la Loire Atlantique, demande la fin de cette partition ? Il est vrai qu’une Bretagne, son intégrité territoriale retrouvée, deviendrait une nation européenne conséquente, d’où l’origine de son amputation, sans sous-estimer les craintes toujours actuelles d’un État français, enfermé dans un colonialisme d’un autre âge, redoutant quelques velléités séparatistes de la part d’une Bretagne toujours réputée rebelle.

Refusons catégoriquement cette solution référendaire qui pourrait se retourner contre nous et signifier la fin de notre rêve d’unité.

NATIONALISME  

Vous avez été condamné à 15 ans de prison pour votre participation à l'attentat du Château de Versailles (une attaque sans victimes qui ne cherchait que des dommages matériels et symboliques) en tant que membre du FLB / ARB, vous êtes donc l'une des plus grandes références du nationalisme Breton, pouvez-vous nous résumer brièvement votre vie de militant ?

Padrig Montauzier : Mon parcours politique pourrait être assez classique s’il n’y avait pas eu la période « clandestine », les condamnations puis les prisons françaises.

Comme je l’ai maintes fois mentionné, j’ai très jeune été baigné dans un environnement politique, un environnement familial puisque mon père était militant et dirigeant syndicaliste ouvrier. C’est ainsi que tout gamin j’ai participé à certaines grandes manifestations organisées par le parti communiste français et mes souvenirs restent encore, à ce jour, intacts, comme ces « premier mai » au parc du Thabor à Rennes.

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La suite est logique, la route est toute tracée. Adhésion aux Jeunesses communistes quelques années avant les fameux évènements de mai 68 et c’est à partir de cette date que tout va basculer. Un mouvement clandestin FLB (Front de Libération de la Bretagne) se manifeste bruyamment en Bretagne en faisant exploser des bâtiments administratifs symboles de la présence française en Bretagne. Une revendication claire : l’indépendance de la Bretagne… Évidemment ce n’était pas du goût d’un PCF jacobin et ennemi juré de tout ce qui pouvait être assimilé au mouvement breton. Vient également s’ajouter à cette première dissension, le mouvement de révolte de mai 68 et le regard d’un jeune lycéen de 18 ans, un regard en totale opposition avec les positions communistes (PCF) et celles de la centrale ouvrière affiliée à ce parti.

C’est la rupture totale et mon intérêt soudain pour tout ce qui concerne la Bretagne et le mouvement breton, tant culturel que politique. Un premier déclic : apparition à la télévision régionale d’un homme s’exprimant en langue bretonne ! Cet homme, vous l’avez reconnu, c’était Charlez ar Gall. Seconde chose qui déclenche mon intérêt pour la cause bretonne c’est une lecture de l’Histoire de la Bretagne de l’abbé Poisson et là l’affaire était conclue. S’ensuivent les lectures de nombreux journaux politiques de l’époque dont l’Avenir de la Bretagne dirigée par Yann Fouéré, et le Peuple breton l’organe de l’UDB. Le choix a été rapide, et l’homme de gauche que j’étais encore resté, opte pour les idées exprimées dans un journal classé « à droite », le journal de Yann Fouéré et à cette époque organe de SAV (Strollad Ar Vro, parti de la patrie en français.

unnamedbret.pngDébut des années 70, adhésion au parti SAV et quelques temps plus tard je prends la fonction de secrétaire fédéral pour le pays de Rennes.

Entre temps les attentats du FLB (Front de libération de la Bretagne) s’intensifient, ainsi que les arrestations, les condamnations… L’État français, fidèle à lui-même, reste totalement sourd malgré la multiplication des « nuits bleues » et les scores très honorables du mouvement politique breton légal aux diverses élections.

Alors encore une suite logique… Pourquoi poursuivre dans la voie légale qui semble être une impasse ? Quelques mois plus tard le pas est franchi. C’est mon engagement dans le mouvement clandestin. Responsable de Kevrennoù sur plusieurs départements, membre du Kuzul Meur (Grand conseil), attentats en série... puis arrestation et jugement devant une juridiction spéciale française : la Cour de Sûreté de l’État. Une première condamnation à 15 années de réclusion criminelle, puis quelques mois plus tard, seconde condamnation (pour une trentaine d’attentats) à 15 autres années d’emprisonnement dans les geôles françaises. A noter que lors du premier procès, j’ai refusé d’y participer au motif que je ne reconnaissais pas cette juridiction française et demandais à être jugé en Bretagne par un juridiction bretonne. Dans le box des accusés, je me suis limité à lire une longue déclaration de plusieurs heures après 20 jours de grève de la faim, et demandé à mes avocats de se retirer afin de laisser, entre elle, la justice française délibérée en son âme et conscience ! (Petit rappel, la peine de mort avait été envisagée).

flb.jpg1981, élection de Mitterrand, amnistie… et 3 ans et demi passés dans les cachots du pays qui nous occupe toujours. A peine libéré, création avec Yann Fouéré et une poignée de militants nationalistes du POBL (Parti pour l’Organisation de la Bretagne Libre). A l’issue d’une première assemblée générale je suis nommé secrétaire national, puis quelques années plus tard je deviens un des présidents jusqu’à la création d’ADSAV (la relève ou la renaissance) en français, parti de la droite nationaliste bretonne. A l’initiative de ce nouveau parti, j’en prends la direction pendant de nombreuses avant de laisser la place à une équipe plus jeune et me consacrer uniquement à la revue War Raok/La voix de la nation bretonne qu’il faut impérativement moderniser et développer… un outil indispensable pour faire avancer, voire triompher, la cause indépendantiste bretonne.

La Première Guerre mondiale du fait de son impact démographique et de son acculturation française, après la Seconde on fut considérée « tout le breton » comme un soupçon de «collaborationnisme», comment ces deux conflits affectèrent-ils réellement la Bretagne ?

Padrig Montauzier: La première guerre mondiale a été une véritable catastrophe pour la Bretagne. 240.000 Bretons sont morts dans une guerre où la Bretagne n’était en rien concernée, mais cette guerre correspond surtout à la fin d’un mode de vie traditionnelle, à la régression de la langue bretonne… et à la montée d’un fanatisme républicain français culpabilisant les Bretons d’appartenir à un peuple fier et distinct.

La seconde guerre mondiale a été également un conflit qui a affecté durement notre patrie. Toutefois il faut noter que si durant le premier conflit le mouvement breton était peu existant sur le plan politique, il n’en est pas de même lors de cette seconde guerre mondiale. L’EMSAV est organisé, relativement influent avec plusieurs partis politiques mais également bien représenté dans le domaine culturel. On conteste ouvertement la présence française en Bretagne, le journal Breiz Atao, le Parti National Breton ouvrent la voie et parlent d’indépendance… le groupe clandestin Gwenn ha Du fait parler la poudre, le journal La Bretagne, plus modéré, demande un statut d’autonomie… Il y a donc une véritable « contestation » nationaliste bretonne et l’État français en alerte met en route son appareil répressif. Premières arrestations de leaders politiques, premiers emprisonnements.    

51KCT7U+AdL._SX348_BO1,204,203,200_.jpgJe vous donne deux citations de chefs et militants nationalistes bretons à cette période :

« Quelques centaines de Bretons résolus peuvent, à l’occasion du prochain confit, faire de la Bretagne une seconde Irlande ». Frañsez Debauvais.

Ou encore :

« Dans un délai prévisible il n’y aura plus de France, nous devons être sur les rangs pour prendre notre part des dépouilles de la bête ». Célestin Lainé.

Pendant ces années du conflit, deux camps s’affrontent : les Bretons qui se rangent du côté de la France en résistance contre l’occupation allemande, et les nationalistes bretons qui ne veulent pas entrer dans ce jeu guerrier où la Bretagne n’est nullement en conflit avec l’Allemagne. On retrouve cette même situation en Irlande avec le mouvement républicain et notamment avec l’attitude de l’IRA. Profitant de cette situation particulière en Bretagne et sous l’influence de plusieurs responsables allemands très celtisants, le IIIème Reich accorde quelques largeurs aux milieux nationalistes sur le plan culturel, notamment la diffusion de la langue bretonne sur les ondes. Quant à son engagement, en cas de victoire, d’accorder à la Bretagne une réelle indépendance, cela reste assez floue et pour ce qui me concerne reste au stade d’une vague promesse.

Ce qu’il faut surtout retenir de ce second conflit et de son incidence en Bretagne, c’est le comportement de ceux, qui au nom d’une résistance à l’occupant allemand, commettent les pires crimes, les plus odieux assassinats de militants bretons. C’est ainsi, après le lâche assassinat de l’abbé Yann-Vari Perrot par les communistes, que des militants nationalistes créent la formation Perrot (Bezen Perrot) et s’engagent, en tant que Bretons, au côté des forces allemandes et traquent alors les réseaux de résistants afin de préserver la vie des militants bretons. Ces hommes, ne se reconnaissant pas français, n’ont donc pas collaboré, c’est une différence avec les millions de Français qui, eux, ont joué la carte allemande contre leur propre pays.

Enfin, après la guerre, la France gaulliste et communiste a traduit et fait condamner un nombre considérable de militants bretons tant politiques que culturels, et malheureusement certains ont été passés par les armes. Rappelons, que lorsqu’ils étaient condamnés à mort face au peloton d’exécution, ils ne criaient pas «Heil Hitler» mais «Breizh Atao». Et si l’histoire avait été autre ? Nos militants seraient aujourd’hui des héros, des rues, des places porteraient leurs noms…

En tant que nationaliste breton et indépendantiste, je me suis toujours refusé à condamner ces camarades. J’ai le plus grand mépris pour ceux qui le font et qui sont tous, vous devez vous en douter marxistes et communistes, éternels ennemis d’une Bretagne libre.

La France n’est pas à une honte près... Cette période a laissé des traces, et malgré les tombereaux de mensonges déversés constamment par la bonne presse régionale, entretenant cet esprit de vengeance, le mouvement breton a néanmoins su relever la tête et reprendre le combat contre cet État français englué dans un colonialisme et un impérialisme d’un autre âge.  

AVT_Olier-Mordrel_1724.jpgOlier Mordrel est-il la référence maximale de la pensée nationaliste bretonne ?

Padrig Montauzier : Même si nous ne partageons pas toutes les positions d’Olier Mordrel, il nous faut reconnaître qu’il compte parmi le grand penseur et acteur du nationalisme breton. Ce grand homme a eu cette chance d’être présent et de militer pendant le second conflit mondial, puis après un exil forcé, de continuer à militer et à promouvoir les idées nationalistes bretonnes. Un autre grand homme, que j’ai bien connu et milité avec lui de très nombreuses années, c’est Yann Fouéré. Autre personnage, bien différent d’Olier Mordrel, pas tant sur les idées, mais sur l’approche et sur la façon de les présenter et de les promouvoir. N’oublions pas que Yann Fouéré fut un ancien haut fonctionnaire, ancien sous-Préfet de Morlaix dans le Finistère et donc habitué à une certaine diplomatie… ce que fait de lui un redoutable homme politique. En fait, ces deux hommes se complètent admirablement. Maintenant, d’autres ont écrit, peu il est vrai, mais de grande valeur également. Un grand regret, suite à la mort prématurée, du fait d’une longue maladie, pendant la seconde guerre mondiale de celui que je considère comme le grand artisan du mouvement nationaliste breton et fidèle équipier d’Olier Mordrel, je veux parler de Frañsez Debauvais. Très peu d’écrits malheureusement de sa part et je pense que s’il avait survécu nous aurions eu très certainement une autre version, ou plutôt, une approche différente du nationalisme breton qui aurait été un véritable outil, une véritable arme, pour notre combat de libération nationale.

Malheureusement, dans les années 60-70, le nationalisme breton a été pénétré par le gauchisme, des magazines comme War Raok, que vous dirigez, ou des partis comme ADSAV, dont vous êtes co-fondateur, sont-ils la possibilité de retrouver le véritable sens identitaire du nationalisme breton ?

Padrig Montauzier : Les années 60-70 sont en fait les années du fameux Mai 68 avec ses dérives qui ont gangrené non seulement les milieux politiques mais également toute la société en Bretagne. Le mouvement breton n’a pas échappé au virus gauchiste et a encore, aujourd’hui, bien du mal à en guérir. Cette véritable maladie mentale nous a fait perdre un nombre considérable d’années dans notre combat pour l’émancipation de notre peuple. Notre objectif de militant breton nationaliste est de permettre à la Bretagne de renaître et ce simple objectif dépasse le clivage gauche/droite, clivage que nous revivrons lorsque nous aurons recouvré notre liberté ! Aujourd’hui notre peuple breton est menacé dans son existence même. L’Europe est en proie à une grave crise d’identité, l’image même des peuples est brouillée, le mot nation ne dit plus rien et son sens premier s’efface. Le sentiment d’appartenance n’existe plus que dans la réalité des nations charnelles et dans les aires de vieille culture… Aujourd’hui, la nation s’appelle Bretagne, Flandre, Écosse, Catalogne, Corse, Pays de Galles, Euskadi…

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C’est l’orientation choisie par la revue War Raok, orientation qui refuse tout sectarisme idéologique véritable frein dans notre lutte de libération. Le peuple breton a besoin de propositions qui s’inscrivent dans une démarche de renouveau, de propositions porteuses d’idées fortes mais simples qui permettront demain à notre nation de prendre un nouvel essor dans une Europe nouvelle. Comme dit précédemment, on doit s’écarter et se dégager de tout dogme idéologique, de tout impératif de conformisme et de bienséance politiques qui l’emportent sur les intérêts du peuple breton. Notre démarche résulte d’une prise de conscience nationaliste, de décisions qui nous sont propres car nous ne laisserons jamais à d’autres le soin de nous définir. Nous voulons tout simplement faire entrer notre peuple dans l’histoire en lui rendant la possibilité d’agir pour lui-même et d’être l’acteur de son devenir. Ce qui caractérise notre nationalisme, ce qui nous caractérise c’est que nous envisageons notre lutte pour l’indépendance de la Bretagne comme un appel à certaines attitudes morales, sociales et politiques en rupture totale avec le système colonial qui nous opprime.  

IMMIGRATION

La Bretagne est en train de devenir un lieu d'arrivée massive d'immigrants ces dernières années, avec l'augmentation conséquente de l'insécurité, pensez-vous que le gouvernement parisien utilise consciemment l'immigration pour « dé-bretoniser » la Bretagne ? Que pensez-vous de ces psycho-nationalistes bretons en faveur du «papal pour tous» ?

Padrig Montauzier : Excellente question qui ne s’applique malheureusement pas uniquement à la Bretagne. L’État français utilise bien sûr ce phénomène migratoire, avec le déplacement de ces populations étrangères et extra-européennes, et déstabilise ainsi l’homogénéité ethnique des peuples. Il le fait régulièrement en Bretagne et dans certaines grandes villes bretonnes aujourd’hui on ne sait plus très bien dans quelle partie du monde nous nous trouvons ! Autrefois on déplaçait les populations (régimes communistes), aujourd’hui la façon de faire est différente, plus anodine, mais toute aussi efficace. Mais comme vous le dites dans votre question, certains militants « bretons » acceptent ce procédé mortifère qui menace l’existence même du peuple breton, peuple dont ils se réfèrent et prétendent défendre l’identité !

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De tout temps les déplacements de population ont marqué l’histoire, mais accomplis à l’intérieur d’un vaste ensemble ethno-culturel relativement homogène, ils n’ont jamais affecté la cohésion, ni mis en péril les caractères communs des peuples. La présence de plus en plus massive, en Europe, de populations immigrées extra-européennes est en fait le produit d’un certain système idéologique négateur des spécificités. Il faut également remarquer qu’une immigration massive, comme nous le constatons actuellement, devient obligatoirement une colonisation !

Il nous appartient donc, nous défenseurs des peuples, de refuser ce qui devient une invasion démographique. Les problèmes liés à cette immigration extra-européenne en Europe appellent une solution idéologique favorable à la cause des peuples. Les irresponsables qui prônent la fusion des peuples par idéologie mondialiste font le jeu des puissances d’argent et de la haute finance cosmopolite. Leur ardeur humanitaire masque en fait leurs véritables motivations.

Au même titre que nous, nationalistes et indépendantistes bretons, refusons l’exode des Bretons, nous refusons l’exode immigrationniste dans le reste du monde.

EUROPE DES PEUPLES

Yann Fouéré, un nationaliste breton, a écrit le célèbre livre Pour l'Europe des cent drapeaux qui proposait une Europe fédérale basée sur les patries charnelles.Quelle est votre proposition pour la construction de cette "Europe aux cent drapeaux" ?

Padrig Montauzier : Tout d’abord je voudrais préciser que l’on peut difficilement séparer le combat qui se mène aujourd’hui en Bretagne (ou en Catalogne, en Flandre, en Corse, au Pays Basque, en Écosse...) et le destin de l’Europe. L’Europe que nous voulons bâtir est l’Europe des peuples, l’Europe aux cent drapeaux, aux cent nations... l’Europe ethnique. Dois-je rappeler que la Bretagne est une des plus anciennes nations européennes. L’Europe fait donc partie de notre combat et d’un bout à l’autre de cette Europe des peuples luttent pour leur émancipation et leur libération nationale. De l’un à l’autre, les buts et les moyens varient, mais l’impulsion initiale est la même.

imaempl.jpgCette lutte des peuples, concerne ou concernera tous les peuples européens. Mais comme je le précisais précédemment, cette Europe devra se construire sur des bases ethniques, des peuples-patries… Une Europe européenne. Dois-je vous énumérer les dangers actuels qui risquent de conduire l’Europe à sa perte : l’immigration extra-européenne, l’islam religion guerrière, la menace de certains pays émergents… etc. La situation est aujourd’hui critique car nous sommes plus qu’hier devant un grave danger d’assimilation. Je suis un défenseur et du côté des peuples de culture contre les systèmes massifiants, les complices et les agents du déracinement. A nous d’organiser la résistance, peuples européens. A nous Bretons de participer activement à la construction de cette Europe des peuples qui est en marche. Ce qu’il faut à cette Europe c’est d’abord une vision, un idéal, un souffle nouveau. Cette Europe nouvelle doit bien sûr échapper à toutes tentations impérialistes, centralistes, à tout système unitaire. Elle sera une fédération dont chaque nation sera membre. Ces membres, eux-mêmes États, se gouvernant, s’administrant en toute souveraineté selon leurs propres lois. La Bretagne adhérera librement à ce pacte fédéral et ne déléguera uniquement que ce qu’elle ne pourra gérer seule. A tout moment cependant, elle sera libre de suspendre telle compétence à l’Europe, voire, si la situation l’exige, de se retirer totalement du pacte.

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Enfin, quels sont vos projets culturels et politiques actuels ?

Padrig Montauzier : Actuellement je projet qui me tient à cœur c’est de faire en sorte qu’une revue comme War Raok perdure et devienne un véritable outil pour la cause qui m’anime et qui anime tous les défenseurs des libertés bretonnes. La revue que je dirige doit devenir une référence dans cette résistance de notre peuple face à un État français colonialiste et impérialiste. War Raok, avec plus de 20 années d’existence, œuvre concrètement pour une réelle renaissance bretonne, refuse par les articles traités que le peuple breton se laisse contaminer par des émotions étrangères, émotions préfabriquées, afin de mieux se réapproprier ses propres émotions… celles liées à sa terre, à sa culture, à son histoire, à sa langue, à sa religion et à ses traditions.

wr.jpgIl faut que War Raok continue à diffuser les idées généreuses de liberté, sans complaisance mais avec objectivité et rigueur. Si certains ont peur de leur ombre, se passent eux-mêmes la camisole intellectuelle, nous préférons à War Raok agir pour une véritable renaissance bretonne en évitant surtout de ne pas tomber dans le piège d’une revue contestataire, irresponsable ou extrémiste.

Voilà mon cher Enric.

A galon vat Enric, Bennozh Doue deoc’h kamaladed, ha bevet dieubidigezh Vreizh ha Bro Gatalonia.

Fond Européen de la Défense: une dotation ne suffit pas pour armer l’Europe

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Fond Européen de la Défense: une dotation ne suffit pas pour armer l’Europe

FED : l'Union européenne alloue 7,9 milliards d'euros à la création d'une défense commune, mais cela ne suffit pas à nous libérer des États-Unis.

par Salvatore Recupero

Ex : https://www.centrostudipolaris.eu/

Le 29 avril 2021, les députés ont approuvé l'adoption du Fonds européen de défense (FED), qui sera doté d'un budget de 7,9 milliards d'euros pour la période 2021-2027. Il s'agit peut-être d'un premier pas vers le soutien et la coopération en matière de défense en Europe. Pour l'instant, cependant, nous ne serons pas pour autant autonomes par rapport à Washington. En fait, la création d'un système de défense européen n'exclut pas un partenariat avec les États-Unis.

La genèse de l'EoF

C'était l'année 2016 et Jean-Claude Junker (alors président de la Commission européenne) avait parlé de la nécessité de créer une défense européenne commune (1). L'homme politique luxembourgeois invitait notamment à réfléchir à la nécessité de prendre la responsabilité de protéger les intérêts et le mode de vie des citoyens européens, sur leur territoire et à l'étranger, sans déléguer leur protection aux pouvoirs militaires des autres. L'idée était (et est) excellente, et indépendamment de ce que l'on peut par ailleurs penser de Junker.

Pour passer des paroles aux actes, il a fallu créer un fonds (le Fonds européen de défense) uniquement pour financer les premiers projets. Tout cela devait faire partie du "plan d'action européen en matière de défense". Entériné par le Conseil, l'EoF est devenu une réalité le 7 juin 2017, lorsque la Commission a adopté une communication intitulée "Établissement du Fonds européen de défense", soulignant ses caractéristiques distinctives. Il ne manquait que le sceau du Parlement. Il n'y a donc plus d'alibis.

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L'avenir du FED

Que va-t-il se passer maintenant? Simple, l'UE pourra cofinancer des programmes de recherche et de développement dans le domaine militaire. Mais sans la coopération des États nationaux, l'effort risque d'être inutile. Il faudra donc profiter de l'expérience acquise ces deux dernières années avec les projets pilotes (2): l'Edidp (le programme de développement de l'industrie européenne de la défense) pour 500 millions 2019-2020 ; et le PADR, l'action préparatoire dans le domaine de la recherche, pour 90 millions.

Bien que nous n'en soyons qu'aux premiers pas, l'enthousiasme est grand. Thierry Breton, commissaire européen chargé du marché intérieur et des services, a parlé d'un "jour historique pour l'Europe", car "l'idée de travailler ensemble pour promouvoir notre Union de défense et pour la sécurité des citoyens de l'UE est désormais une réalité tangible". L'opération aura également des effets positifs d'un point de vue économique, comme l'a expliqué la vice-présidente de la Commission européenne chargée des questions numériques, Margrethe Vestager. Selon Mme Vestager, "le Fonds jouera un rôle essentiel en permettant aux PME de participer aux chaînes d'approvisionnement de la défense et en développant la coopération industrielle transfrontalière. L'Italie aussi, par la voix de son ministre de la Défense Lorenzo Guerini, a exprimé sa grande satisfaction pour l'accord conclu. Tout va bien alors? Pas tout à fait.

Les Italiens veulent les Américains

Guerini, en effet, fait pression pour la participation de pays non membres de l'UE. En pratique, l'Italie (mais pas seulement elle) se félicite de la présence des Américains. À ce stade, une question se pose: mais pourquoi impliquer "nos alliés" alors que nous investissons pour nous rendre plus autonomes ? La réponse n'est que trop évidente: nous sommes forcés de le faire. L'Europe a perdu la Seconde Guerre mondiale et paie toujours pour cette défaite. Pas une feuille ne bouge sans que Washington ne le veuille. La rhétorique de la libération ne tient pas la route. Nous disons plutôt qu'après avoir porté le collier pendant plus de soixante-dix ans, nous nous sommes convaincus qu'il s'agit d'un collier (sans laisse). Cependant, il faut dire que la Maison Blanche avait déménagé à temps sans que le ministre de la PD n'en ait eu besoin.

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Les États-Unis ne reculent pas d'un pouce

Le journal en ligne Formiche.net (3) avait anticipé il y a plus d'un mois l'intention de la Maison Blanche d'entrer dans le projet de coopération structurée permanente (Pesco) dédié à la mobilité militaire. Une intervention qui est possible grâce au règlement approuvé en novembre qui "ouvre la défense européenne aux États-Unis". Un paradoxe en plein essor.

Pour mieux le comprendre, nous devons expliquer davantage ce qu'est le ‘’projet de coopération structurée permanente’’. La ‘’coopération structurée permanente’’ (Pesco precisely) est la coopération structurée permanente en matière de défense signée par 25 pays européens lors du Conseil Affaires étrangères/Défense de Bruxelles en 2017. Il s'agit de la première étape exécutive vers l'intégration des forces armées européennes, car elle vise à "simplifier et normaliser les procédures de transport militaire à l'intérieur des frontières européennes". C'est pourquoi l'OTAN, ou plutôt le Pentagone, ne pouvait pas être spectateur. Et c'est ainsi que dans les premiers jours de mars arrivent les nouvelles: l'entrée des Etats-Unis dans le Pesco se passe bien et "peut fonctionner". C'est ce qu'a déclaré l'ambassadeur Stefano Sannino, secrétaire général du Service européen d'action extérieure, lors d'un événement de l'ECFR, rapporté par DefenseNews.

Il est évident que les questions sont beaucoup plus complexes. Quelques lignes ne suffisent pas pour analyser la question de manière exhaustive. Cet épisode clarifie cependant nos idées sur l'équilibre des forces entre les deux côtés de l'Atlantique.

L'importance d'une armée européenne

Pour en revenir au thème de l'article, un "fonds" ne suffit pas à faire de l'Europe une puissance militaire, mais c'est un premier pas. Une condition nécessaire mais pas suffisante pour avoir une armée européenne qui ne dépend pas du Pentagone.

À la lumière de ce qui a été dit, il est clair que l'Union européenne doit agir différemment. Le professeur Vittorio De Pedys explique comment dans le numéro 21 de la revue Polaris (4). Selon M. De Pedys, "un accord fort est nécessaire immédiatement sur trois aspects. Le premier est la défense des frontières. La coopération dans ce domaine est essentielle car il y a, et il y aura de plus en plus, le danger du terrorisme, la marée montante de l'immigration, l'illégalité, le commerce des armes, les patrouilles et la sécurité des frontières extérieures.

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L'autre aspect est celui des missions internationales de "maintien de la paix". Au lieu de dépenser autant d'argent et de vies de jeunes gens à faire les guerres des autres, il serait bon d'envoyer les forces d'une armée et d'une marine européennes sur les théâtres où nos intérêts l'exigent (Méditerranée, Afrique du Nord, Tchad, Libye, Syrie, etc.). Enfin, la création d'une industrie européenne de la défense qui permettrait d'acheter des systèmes d'armes étrangers de manière concertée et moins coûteuse. L'Europe est l'un des quatre grands acteurs mondiaux par la taille de ses armées et de ses armements : elle dispose de porte-avions (italiens et français) et de marines de guerre, qui lui permettraient de projeter son pouvoir d'influence sur différents théâtres ; elle entretient également un surprenant rapport de force et d'influence avec un très grand nombre d'anciennes colonies situées à l'autre bout du monde, qui sont sensibles à toute proposition européenne unifiée. Cet énorme potentiel n'est pas du tout exploité aujourd'hui parce qu'il est fragmenté dans un fatras (et non une somme) inepte, stérile et substantiellement inutile de micro-politiques nationales". Ces mots nous montrent quelle est la bonne approche pour construire une Europe qui redevienne un phare de la civilisation.

Notes :

  1. (1) Fonds européen de défense : un financement pour l'avenir de la défense européenne par Lucrezia Luci, Geopolitica.info, 13 septembre 2020 https://www.geopolitica.info/european-defence-fund-finanz...
  2. (2) La défense européenne commence. Feu vert pour le fonds de (presque) 8 milliards d'euros par Stefano Pioppi, Formiche.net, 26 avril 2021 https://formiche.net/2021/04/fondo-europeo-difesa-approva...
  3. (3) La défense européenne s'ouvre aux États-Unis. Voici les plans pour la mobilité militaire par Stefano Pioppi, Formiche.net, 16 mars 2021 https://formiche.net/2021/03/usa-difesa-europea-pesco/
  4. (4) L'Europe que nous voulons - Populaire, pas populiste, souveraine, pas souverainiste, européenne, pas européiste par Vittorio De Pedys, Polaris Magazine, Numéro 21 Hiver 2018 https://www.centrostudipolaris.eu/2018/11/01/leuropa-che-...

 

"Chaque nation est basée sur une foi fondatrice" - Entretien avec Carlos X. Blanco

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"Chaque nation est basée sur une foi fondatrice"

Entretien avec Carlos X. Blanco à l'occasion de la présentation de son livre LA INSUBORDINACIÓN DE ESPAÑA (Letras Inquietas, La rioja, 2021).

Ex : https://decadenciadeeuropa.blogspot.com/2021/05/toda-naci...

imagesIEsp.jpg"Chaque nation est basée sur une foi fondatrice", écrivez-vous. Quand et pourquoi l'Espagne a-t-elle abandonné son idée d'un empire civilisateur et sa foi catholique ?

CB : Il est clair qu'avant même cette grande usurpation réalisée par la Maison de Bourbon, assise sur le trône d'Espagne, une haute noblesse décadente, corrompue, corruptrice et creuse, très éloignée - par le sang et la foi - de la noblesse espagnole, avait déjà commencé à vaciller pendant la période dite des Habsbourg mineurs. C'est l'éternelle élite empoisonnée, parasite de la Cour, qui a trahi le noble élan de reconquête du peuple hispanique. Ces mêmes élites, artificiellement affublées de titres par des monarques médiocres, mais descendants d'origines sombres et pourries, ont toujours prospéré à Madrid, à la Cour, et laissé une partie importante du peuple être gâtée ou mourir de faim. Aujourd'hui, à la place des "Grands" d'Espagne, nous avons la caste politique professionnelle. Mais il est clair que le grand changement culturel est intervenu avec l'avènement des Bourbons. La francisation de l'Espagne, comme la "britannisation" du Portugal, fut une catastrophe. Les idées étrangères sont arrivées en Espagne comme les virus arrivent aujourd'hui, détruisant tout, à commencer par cette foi "fondatrice" dont parle Marcelo Gullo.

La foi des Espagnols est née à Covadonga: un élan de reconquête qui n'aurait pas dû s'arrêter en Afrique du Nord, une région qui devait être, en obéissant au souhait et au mandat d'Isabelle la Catholique, une extension hispanique et catholique de la péninsule. Au contraire, les intérêts maçonniques ou similaires, de plus en plus orientés vers le crémentisme, vers l'individualisme, vers l'exploitation coloniale et non vers la gouvernance civilisatrice, ont miné la Compagnie universelle reconquérante, celle qui est née avec Pelayo et qui a fondé, dès 718, la Hispanidad.

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L'Espagne d'aujourd'hui a-t-elle une quelconque ressemblance avec l'Espagne de l'histoire ?

L'Espagne historique ou, mieux, l'Espagne traditionnelle, existe encore, bien qu'enfouie sous une populace et, quand ce n'est pas une populace, sous une masse anomique et "cosmopolite". En fait, l'Espagne, je parle maintenant de l'Espagne péninsulaire, a suivi des tendances très similaires à celles enregistrées dans les autres pays d'Europe occidentale: hédonisme, ramollissement, érotomanie, toxicomanie, flaccidité de la volonté et de l'esprit de sacrifice, culte de la technologie, acculturation yankee, afro-américaine et mahométane, etc. Mais ce qui aggrave notre propre décadence, ce qui lui donne une "marque espagnole" particulière par rapport à celle des Français, des Belges, des Anglais ou des Allemands, par exemple, c'est d'avoir complètement abandonné son élan civilisateur et reconquérant. Ces autres peuples d'Occident ne l'ont vécu comme leur, que dans des spasmes temporels très limités, lors des croisades par exemple, privilégiant dans leur histoire le moment prédateur sur le moment fondateur ou civilisateur. Les Espagnols traditionnels, en revanche, représentaient un idéal d'unité catholique et d'empire au sens le plus pur d'équilibre, d’arbitrage, conciliant et "fondateur". Il s'agissait, surtout depuis les Rois Catholiques, de créer une superstructure politico-spirituelle qui durerait des milliers d'années et résisterait aux tendances à la désintégration que le nominalisme décadent du XIVe siècle annonçait déjà, et qui a fatalement explosé dans le protestantisme du XVIe siècle. De la même manière qu'aujourd'hui il faut sauver la Civilisation chrétienne et rationnelle (pas "rationaliste") de l'intégrisme de la secte mahométane, aux XVIe et XVIIe siècles les Espagnols s'étaient déjà entraînés depuis le VIIIe siècle (depuis Covadonga) à l'usage de l'épée au service de la Croix, et voyaient au-delà des Pyrénées, au cours de la Modernité, de nouveaux "djihadistes" qui, bien que se disant chrétiens (calvinistes, luthériens), allaient conduire le monde au désastre. L'Espagne a sauvé l'Église romaine et a donné à la moitié du monde les instruments de la civilisation. Même à une époque aussi décadente que le XIXe siècle, la moitié de l'Espagne, l'Espagne "carliste", est restée fidèle à cet idéal et était consciente de cette mission. Mais, malheureusement, dans ce siècle d'une Espagne diminuée, la guerre devait être menée à l'intérieur.

Aujourd'hui, seules quelques minorités sont conscientes de l'aberration dans laquelle vit l'Espagne, l'Espagne péninsulaire. Mais, tant que ces minorités existeront, ceux qui nous colonisent ne pourront pas dormir en paix.

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Dans quelle mesure l'Espagne est-elle "une pauvre nation subordonnée"? Qui ou qui nous tire les ficelles? Nous avons démantelé notre industrie et notre autosuffisance. Nous avons renoncé à défendre nos frontières et avons été contaminés par des idéologies étrangères". Malgré cette analyse extraordinairement négative (ou réaliste), est-il possible de renverser cette situation de prostration ?

CB : Successivement, nous avons été colonisés par les Français, les Anglais et les Américains. Aujourd'hui, les ploutocrates qui tiennent l'Espagne sous leur botte s'appuient largement sur cette idéologie obtuse, fanatique et, en fin de compte, stupide qu'est l'européanisme. Ils nous ont vendu l'idée de l'Europe comme une panacée, surtout depuis la dernière étape du franquisme. En réalité, il faut distinguer l'Europe, une entité culturelle qui existe depuis le XVIe siècle grâce à l'Espagne, et l'Union européenne. L'Union européenne, en tant que prétexte et en tant que gouffre par lequel notre souveraineté s'est échappée, était parfaite pour ces élites colonialistes qui siègent dans les bureaux de Madrid et dans les satrapies autonomes. Parfait pour fuir les responsabilités devant le peuple, qui sont le genre de responsabilités qui sont clairement historiques. De plus, avec Felipe González, et depuis sa période désastreuse à la Moncloa, la vente de notre souveraineté productive a été consommée. Les politiciens se sont laissés corrompre par les Français et les Allemands. Ils se sont débarrassés de l'Espagne en tant que concurrent commercial et ont inventé une Espagne mendiante et subventionnée. Avec Aznar, la porte a été ouverte à une main-d'œuvre non espagnole bon marché mais colonisatrice, à la bulle immobilière, à l'Espagne du bar de plage et du bordel de route... C'est à la caste répugnante de politiciens que nous le devons car nous avons autorisée cette soi-disant "démocratie" à laquelle nous devons une colonisation ou une subordination informelle à des puissances étrangères. Ces pouvoirs ont toujours existé et existeront toujours. La clé est de ne pas permettre aux "élites" ochlocratiques de vendre notre patrie, notre héritage et notre mission historique. Désormais, les puissances subordonnées ne sont plus seulement des unités politiques étatiques mais des unités de force strictement privées (multinationales, fondations, lobbies), même si elles continuent d'employer certains États comme "mamporreros" (sous-fifres) et garçons de courses pour certains agendas globaux de domination mondiale.

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Le mondialisme semble aujourd'hui être un ennemi imbattable, mais peut-on le combattre efficacement? Comment le combattre?

CB : Avec le traditionalisme, avec la Contre-Révolution. Et cela commence dans la famille et dans le quartier. Il s'agit de préserver et d'inculquer la foi de nos aînés, la fierté de l'identité, le lien avec la terre. Si nous recréons un réseau de familles qui cultivent leur propre terre, sans préjudice des autres métiers et services, et si nous sommes capables d'introduire chez les enfants l'amour de l'histoire, l'amour des faits et non des idéologies, d'où découle la fierté de sa propre identité, pour le passé, pour les exploits de nos aînés... si nous bannissons aussi de l'âme nationale cette tendance au parasitisme, à la paresse, au picaresque, qui est même exaltée de façon récurrente par les puissants et par les mauvaises élites sous la forme du "majismo", du "señoritismo", du "flamenquismo", etc. alors les Espagnols redeviendront les dignes "fils de quelque chose", les nobles paysans, les seuls véritables "sang bleu", qui ont manié l'épée aussi bien que labouré un champ, et qui ont avancé depuis les falaises de la mer Cantabrique pour récupérer l'ancienne Hispanie gothique plus au sud pour la Civilisation.

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De votre point de vue, la survie et la renaissance de l'Espagne passent sans équivoque par la récupération de l'hispanisme. À quoi devrait ressembler l'hispanisme du XXIe siècle?

CB : Comme je l'ai dit dans de nombreuses autres interviews, il faut être humble et avoir un esprit fédérateur quand on parle aux Espagnols d'Amérique. Nous devons dire clairement que l'hispanisme n'est pas le rêve fou de faire de l'actuel État espagnol un leader néo-impérial parmi les républiques américaines pauvres... Ce serait ridicule. De nombreuses nations d'Amérique latine sont mille fois plus grandes que nous en termes de population, de sensibilisation, de préparation, de ressources... C'est nous, les péninsulaires, qui devons apprendre d'elles. Mais il est vrai que nous pouvons être la nation hispanique qui peut agir comme un coin et un pont en Europe, parce que nous sommes en Europe (et très proche de l'Afrique). Nous pouvons être parfaits pour exercer une pression, comme un bélier, et pour faire de la médiation. Mais notre potentiel linguistique, humain et spirituel ne peut être renforcé qu'en créant un bloc ou un pôle analogue à celui des Chinois, des Russes, des Anglo-Saxons, des Arabes, etc. Et ce bloc a son siège dans les Amériques, en attendant de pouvoir récupérer des espaces ibérophones en Asie et en Afrique. Nous devons nous parler, nous contacter davantage, créer des forums d'échange permanents.

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Si l'Espagne s'engage à récupérer cette union historique avec la région ibéro-américaine, devons-nous continuer à faire partie de l'Union européenne? Quelles relations devons-nous avoir avec le reste de l'Europe?

CB : Il y a un instant, j'ai utilisé ces métaphores: coin, bélier, pont... Un pôle de puissance géopolitique ibérophone peut compter sur l'Espagne et le Portugal comme têtes de pont pour imposer d'autres politiques en Europe, pour inverser les dérives. Au lieu d'être l’impasse méridionale de l'Europe, l'Espagne péninsulaire (et le Portugal) peuvent devenir le croc mordant d'une Hispanidad unie, qui fera irruption dans cette Europe flasque, corrompue et sans plus aucun destin. Un pont, aussi, parce que les Espagnols les plus traditionnels sont les plus européens de tous, et que nous pouvons continuer à transférer les valeurs fondatrices de l'Europe millénaire (celle qui remonte à Homère, et selon des auteurs comme Venner, à des sources bien plus lointaines, au milieu de la préhistoire) à des contingents humains qui en sont très éloignés. De même que de nombreux frères et sœurs hispano-américains se sont laissés contaminer par l'indigénisme (en étant ainsi affectés par un "auto-racisme" indien) ou par l'africanisme (en exacerbant le mythe du bon sauvage), il existe aussi des Andalous aux noms de famille asturiens ou aux traits slaves qui ont la nostalgie d'al-Andalus... Être un pont avec l'Europe signifie sauver l'Européen ancestral et authentique qui se niche dans les Espagnols des deux continents et dans l'âme de tous, indépendamment de la couleur de leur peau. Nous, les péninsulaires, devons bien sûr jeter à la poubelle toutes les sottises des "trois cultures" (d'Américo Castro à Zapatero), ainsi que l'aliénation "majismo", "flamenquismo" et "cañí".

61bzXi-UuKL._AC_UY218_.jpgPar contre, le conglomérat européiste franco-allemand tremblera le jour où nous, péninsulaires, deviendrons des Européens à part entière qui, en plus, serviront de crocs à un axe géopolitique ibérophone ayant son propre poids, très différent et peut-être rival du monstre yankee et bureaucratique de l'UE.

Source : LTPV

Le lithium prendra-t-il la place du pétrole?

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Le lithium prendra-t-il la place du pétrole?

Electromobilité: un changement radical de la relation homme/voiture est en cours. Le lithium sera-t-il le "carburant" du futur et supplantera-t-il le pétrole?

Entre-temps, la course géopolitique à l'accaparement des précieux éléments naturels a déjà commencé.

par Salvatore Recupero

Ex : https://www.centrostudipolaris.eu/

Nombreux sont ceux qui pensent que les voitures électriques garantiront une mobilité durable dans un avenir proche. Même si les choses ne se passent pas exactement comme ça, il est désormais clair que la politique et les grands constructeurs automobiles ont choisi de miser sur les voitures électriques. Voyons pourquoi.

La voiture électrique et le carburant durable

Le numéro 23 de la revue Polaris (1) a analysé cette question, en soulignant le "projet d'un changement radical de vie dans la relation entre l'homme et la voiture". Un projet radical imposé par l'augmentation des utilisateurs, par la limitation des sources de pétrole".

Le changement ne sera pas si simple. Actuellement, les problèmes sont nombreux, mais nous nous limiterons à en citer au moins deux. Le premier concerne les méthodes de recharge des batteries électriques: "Il est nécessaire de construire une infrastructure de colonnes de recharge qui réduise les temps de charge en les rendant similaires à ceux du plein d'essence". Le deuxième point est lié au lithium. Cet élément est essentiel à la production des batteries électriques qui alimenteront la mobilité du futur. Tous les véhicules écologiquement durables (scooters, vélos et voitures électriques) dépendront du précieux métal alcalin.

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Comment les constructeurs automobiles évoluent

Les constructeurs automobiles s'activent pour se mettre au diapason. Par exemple, dès 2018, Matthias Müller (PDG de Volkswagen) a expliqué aux actionnaires que: "Un nouveau jeu a commencé, avec de nouvelles tendances, de nouvelles technologies, de nouvelles alliances". M. Müller faisait référence à un "processus de transition énergétique" qui modifiera la géographie des matières premières. Toujours en Allemagne, BMW (2) est passé de la parole aux actes. La société munichoise a signé (le 31 mars dernier) un accord de plus de 300 millions de dollars avec la société américaine Livent, engagée dans l'extraction de lithium dans le système lacustre andin de la province argentine de Catamarca. "Le lithium - explique Andreas Wendt, membre du conseil d'administration de BMW - est l'une des matières premières essentielles de l'électromobilité. En obtenant cet élément auprès d'un second fournisseur, nous répondons aux exigences de la production de notre cinquième génération actuelle de cellules de batterie".

Malgré les mesures prises par Volkswagen et BMW, l'Europe (pour l'instant) est faible dans ce secteur par rapport à d'autres concurrents. Par exemple Tesla: l'entreprise américaine, dirigée par l'excentrique Elon Musk, est spécialisée dans la production de voitures électriques, de panneaux photovoltaïques et de systèmes de stockage d'énergie.

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L'Extrême-Orient se déplace donc à l’allure d’un train à grande vitesse. Le japonais Toyota, par exemple, entend "se transformer d'une entreprise de fabrication de voitures en une entreprise de mobilité, car il devra fournir toutes sortes de services de transport, de la production de voitures à la connectivité, au partage de voitures et à la production de batteries". Et puis il y a la Chine, qui ne craint pas la concurrence dans ce secteur (comme dans d'autres).

La Chine et la "bataille des batteries

En parlant de Pékin, il est utile de rappeler que la State Grid Corporation of China est le deuxième groupe mondial par son chiffre d'affaires (350 milliards de dollars). Aujourd'hui, elle est en mesure de construire la quasi-totalité des composants pour les réseaux UHV - pour la transmission d'énergie à très haute tension - en courant alternatif et continu, ainsi que tous les composants (transformateurs, interrupteurs, etc.) du marché mondial. Son réseau s'est déjà implanté en Europe et prévoit de construire 21 centrales électriques dans le corridor sino-pakistanais. En Afrique, elle prévoit d'agir sans concurrence.

La Chine, d'ailleurs, (comme on peut le lire sur Start Mag) est "entrée dans la bataille des batteries de voitures avec l'ambition de dominer le monde" (3). La véritable pomme de discorde est le contrôle et la fourniture du lithium (ainsi que d'autres éléments rares).

La géopolitique du lithium et des terres rares

Dans l'article de Start Mag ci-dessus, il est également mentionné que: "Selon l'U.S. Geological Survey, la Chine domine ce marché des matériaux et métaux rares, les principaux composants pour la production de batteries rechargeables, un marché lucratif. Elle contrôle la quasi-totalité de ce marché. Sur les 170.000 tonnes produites l'année dernière, 71% (120.000 tonnes) l'ont été par ces derniers. Les autres producteurs, l'Australie (20.000 tonnes) et les Etats-Unis (15.000 tonnes), sont loin derrière".

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Les États-Unis pour contrer ce " monopole ", sous la présidence Trump, avaient délégué la question au Pentagone, via le Defense Production Act. Le plan de la Maison Blanche était simple: aider les pays alliés (Australie et Brésil) à maximiser leur capacité d'extraction afin de dépendre le moins possible de Pékin. Nous allons maintenant voir ce qui se passe avec Biden.

Une inconnue demeure: que fait (et fera) l'UE? Pour l'instant, hormis les initiatives de quelques grandes entreprises allemandes, il n'y a que des projets pour un avenir pas trop lointain. Le 12 mars dernier, en effet, des membres de la Commission européenne faisant autorité (4) l'ont promis: "D'ici 2025, les entreprises européennes auront la capacité de fournir toutes les batteries lithium-ion nécessaires aux constructeurs automobiles du continent, assurant ainsi l'autosuffisance dans un secteur clé pour l'avenir de la mobilité et au-delà". Elle devrait créer dans les prochaines années "l'Airbus des batteries impliquant des dizaines d'entreprises dont des constructeurs automobiles et des groupes énergétiques".

Maros Sefcovic (vice-président de la Commission européenne) a également annoncé qu'il "travaillera avec la Banque européenne d'investissement pour mobiliser des fonds privés supplémentaires et obtenir 50 milliards d'euros de plus pour atteindre les objectifs ambitieux de 2025". "En avril", a déclaré M. Sefcovic, "la Commission et les entreprises privées signeront un accord pour financer la recherche de pointe à hauteur d'environ 900 millions d'euros.

La route empruntée pourrait être la bonne. Au-delà de ce que l'on peut penser des voitures électriques, c'est un match que l'on ne peut pas se contenter de regarder depuis les tribunes.

Notes :

  1. (1) Mettez le Greta dans le moteur - Les écotaxes ne réduiront pas la pollution mais elles financeront les restructurations Magazine Polaris, Numéro 23 automne hiver 2019 https://www.centrostudipolaris.eu/2020/01/01/metti-greta-...
  2. (2) Voitures : Argentine, Bmw passe un accord avec Livent pour des batteries au lithium, Ansa Motori, 31 mars 2021 https://www.ansa.it/canale_motori/notizie/industria/2021/...
  3. (3) La guerre entre la Chine, les États-Unis et l'UE pour les batteries des voitures électriques Startmag, par Giuseppe Gagliano 04 avril 2021 https://www.startmag.it/energia/la-guerra-tra-cina-usa-e-...
  4. (4) En 2025, l'Europe sera autosuffisante dans la production de batteries pour les voitures électriques, Agi, 12 mars 2021 https://www.agi.it/economia/news/2021-03-12/entro-2025-eu...

 

jeudi, 06 mai 2021

Pénurie plus internet. Pourquoi leur Grand Reset est un simulacre qui masque le réel effondrement occidental…

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Pénurie plus internet. Pourquoi leur Grand Reset est un simulacre qui masque le réel effondrement occidental…

Par Alexandre Karadimas

1- Le Great Reset c'est la pénurie plus l'Internet !

Avant toute chose, replaçons-nous dans le contexte économique actuel :

  • l'Occident, c'est-à-dire la Zone Dollar (Amérique du Nord, Europe non Russe, anciens dominions britanniques comme l'Australie ou Israël, etc.) est ruiné. Il l'était déjà longtemps avant le COVID, sans doute déjà avant la crise de 2008
  • le pic pétrolier conventionnel a eu lieu en 2006, et l'épuisement des ressources, anticipé avec précision dès 1970 (il faut toujours rappeler l'étude de Dennis Meadows, par exemple évoquée ici : https://www.rtbf.be/info/economie/detail_2030-l-annee-de-... ) devient visible, notamment par l'inflation du prix des biens réels.

Or cet « Occident » représente une part considérable du commerce mondial. De manière convenue, on l'oppose à la Russie (énergie, puissance militaire) et à la Chine (production industrielle), mais ces deux ensembles sont très étroitement liés à l'Occident. Il s'agit donc de la fin d'une époque économique à une échelle planétaire.

Notre élite parle d'un plan défini longtemps à l'avance, le Great Reset (la Grande Réinitialisation), qui est un emballage à la mode technologique d'une condition de pénurie permanente.

Pour résumer, on veut nous faire croire que la vie d'une famille ouvrière des années 1900 (circulation en vélo, de la viande une fois par semaine, un petit appartement) est le summum de la branchitude, tout ça parce qu'on y ajoute Internet, dans ses différentes déclinaisons (Smartphone, objets connectés etc.)

Grâce au COVID, Internet est devenu l'outil central du Système dans sa phase de contrôle maximal et ouvre la voie à la promesse du Great Reset.

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2- COVID, a job for Aquaman

Sur tvtropes.org, l'excellente encyclopédie des procédés narratifs, on trouve la description d'un procédé nommé « This looks like a job for Aquaman »

https://tvtropes.org/pmwiki/pmwiki.php/Main/ThisLooksLikeAJobForAquaman

Aquaman est un super-héros lié à l'eau. Comme la plupart des gens passent très peu de temps dans un environnement aquatique, les scénaristes sont obligés d'inventer des histoires abracadabrantesques se déroulant dans les océans, ou même un simple égout, pour pouvoir utiliser ce personnage.

La crise du COVID est comparable à Aquaman, en ce que tout ce qu'elle fait était hors de tout sens commun et n'avait comme seul but que de promouvoir le personnage principal, à savoir le Great Reset.

Les mesures anti-COVID prises par la plupart des pays n'ont aucun sens à part celui de détruire les alternatives au Système et d'imposer une version d'Internet extrêmement intrusive.

Par exemple le commerce traditionnel ne fonctionne plus, il faut passer par la grande distribution ou commander par Internet. La restauration hors fast-food et franchises, a été exterminée.

De manière comparable, on communique par l'intermédiaire d'Internet, l'école et le travail sont sur l'écran, on obtient ses laissez-passer pour le couvre-feu de manière électronique, et de même pour tout le reste.

Les informations sont devenues totalitaires et même la contestation se retrouve à passer par Internet (comme ce présent message par exemple).

Ce contrôle total correspond à une situation d'exception, mais voilà, la COVID étant temporaire, c'est le Great Reset qui lui succédera. Cette perspective est tout ce qu'il y a d'officiel.

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3- Quarante ans de faillite technico-scientifique

Le Grand Reset est le point culminant du récit techno-magique lié à l'informatisation puis la mise en réseau de nos économies, un récit vieux de quarante ans maintenant (en ce qui concerne la culture populaire, mais bien plus vieux dans les milieux technico-scientifiques).

L'ordinateur est sensé nous simplifier la vie, décupler les capacités de ses utilisateurs, optimiser l'utilisation des ressources et même, grâce à l'Intelligence Artificielle, nous protéger une fois pour toute de notre propre connerie.

Or, pour quiconque ayant travaillé en entreprise depuis les années 90, nous avons pu constater l'évolution inverse, à tel point qu'aujourd'hui le management est assez universellement considéré comme inefficace, stupide et même cruel.

L'ingénieur est exploité jusqu'au burnout, après quoi il devient obsolète. Son avis ne compte plus.

Des dynasties cooptées, parfois même par le droit du sang, dirigent de grandes structures en suivant des idéologies ouvertement stupides, qui ne sont suivies que par ceux qui n'ont jamais créé ou même travaillé.

Ces structures échouent en permanence, sans s'en cacher (la ville de Paris ou l'avion F-35 par exemple) sans que cela n'aboutisse à une quelconque remise en question, puisque la planche à billets mondiale récompense les idiots et expose les entreprises bien gérées à se faire dévorer.

La télévision et le cinéma ne savent plus nous faire rire ou nous émouvoir, ce qui est leur mission première en tant que courroie de transmission du pouvoir. De simples amateurs sur Youtube redeviennent les bouffons et les caricaturistes issus du peuple, et Youtube de s'en féliciter sans se rendre compte que sa censure et sa désinformation permanente en font un obstacle puis un ennemi.

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4 – L'impossibilité de sauver un système condamné

S'il y a bien actuellement un signe manifeste d'effondrement c'est la passivité des gens. Nicolas Bonnal s'en désole mais c'est en vérité tout à fait compréhensible. Nous sommes dépossédés de tout moyen d'agir (ce qu'en anglais on nomme « agency ») et nous avons pu constater que même un mouvement aussi populaire (et réellement populaire, puisque sans structure et sans chef) que les Gilets Jaunes pouvait être infiltré par le Système puis détourné.

La supercherie du COVID, la stratégie du choc, a si bien fonctionné que l'on a renoncé à le dénoncer. Nous avons vu que la moitié des gens autour de nous a tout gobé, alors à quoi bon.

Il n'y aura personne pour aller chercher la mamie qui dénonce les contrevenants à la police et lui expliquer ce que représentent 135 Euros en équivalent de batte de base-ball. Nous ne sommes pas comme ça, parce d'une part il n'y a plus de société, donc la mamie n'a pas pensé en tant que traîtresse aux siens, mais pensait bien faire dans l'absolu, et d'autre part on a sans doute la même à la maison. La situation ne peut plus être rétablie.

Les opposants baignent tous dans les théories de conspiration parfois assez débiles (moi comme les autres), ce qui ne constitue pas une base politique solide pour une éventuelle action.

Puisqu'il n'y a plus de moyen de corriger le Système, les différents représentants du peuple (ceux qui sont encore en contact avec la réalité) ayant été non pas muselés mais démotivés, il va donc faire faillite, c'est-à-dire cesser de fonctionner. C'est là le mécanisme de l'effondrement.

Nous le savons bien mais non ne pouvons pas nous l'avouer, car avouer c'est déclencher.

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5 – Le fantasme du contrôle

De toutes les manières avec lesquelles on nous a présenté le Great Reset, il apparaît que c'est un fantasme de contrôle. On nous dit « les choses seront comme ci et comme ça » en nous priant de bien vouloir prendre leur parole comme argent comptant.

Or, tiens justement, si nous parlons d'argent comptant, il n'y a rien. Ils peuvent créer de la monnaie ex nihilo, donc c'est du vent, ce sont des vendeurs de vide.

Du coup on comprend beaucoup mieux la nécessité du contrôle. On pourrait penser que ce sont juste des personnes habituées à diriger de grandes structures, et donc à les contrôler, ce qui est sans doute vrai dans une certaine mesure, mais non déterminant.

Ce qui par contre est déterminant, c'est qu'il ne doit exister aucune forme d'échange (monnaie, troc, parole donnée ou autre) viable, sans quoi leur monnaie, qu'ils désirent unique et mondiale, s'avérerait comme immédiatement sans valeur.

Nos élites se placent dans la position d'escrocs ruinés, incapables d'honorer leurs promesses. Au fur et à mesure que notre pouvoir d'achat disparaît, cela les mène inexorablement à l'usage de la répression et la violence, pour que l'on ne puisse pas contester leur mensonge.

Or la répression ne crée rien. Deux ou trois décennies de « management au stress » ont envoyé une partie des ingénieurs et techniciens en burnout, une autre à l'étranger et la dernière à n'en faire que le minimum, sous l'autorité de cheffes incultes qui ressemblent à Victoria Nuland. Nous sommes à l'âge des moyens techniques les plus extraordinaires de l'histoire de l'humanité et nous ne créons plus rien.

C'est pour ça que les promesses du Great Reset en termes d'impression 3D, d'ordinateurs quantiques et de nanoparticules en deviennent grotesques. Ce seront des situations comme celle montrée dans la vidéo « The Expert » mais encore plus désastreuses : https://www.youtube.com/watch?v=BKorP55Aqvg

Les premiers à le savoir sont ceux qui parlent du Great Reset, puisque ce sont eux qui peuvent mesurer la rentabilité des sommes qu'ils engloutissent dans ce genre de structures. Le Great Reset est un simulacre.

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En conclusion, ce prolongement ultime du rêve technico-scientifique qu'est le Great Reset va se terminer en cauchemar, l'Effondrement, qui tuera la plupart d'entre nous, puisque c'est bien là le résultat des effondrements.

Notre époque aura été celle des illusions les plus réalistes, à la différence des systèmes religieux qui prévalaient alors dans les autres civilisations complexes.

Notre technologie ne va pas totalement disparaître, car elle aidera certainement à la survie de certains, mais elle devrait être, dans un futur indéterminé, mieux maîtrisée car mieux intégrée à ce que la vie sera devenue. Ce ne sera pas un Great Reset mais quelque chose de différent, les choses n'étant jamais acquises.

La fin d'un monde : les derniers jours de l'Empire russe

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La fin d'un monde : les derniers jours de l'Empire russe

Carlos Javier Blanco Martín

Vu la carence des informations dans les médias, nous avons besoin de nombreux livres sur la Russie pour comprendre cet immense pays. Ce ‘’pays-continent-civilisation-empire’’ nous est encore très inconnu. Et il y a "quelque chose" qui fait de nous des frères, Russes et Espagnols. Ne vous laissez pas tromper par les physionomies. Ce n'est pas une question de visages, de paysages, de climats. C'est une réalité vécue en profondeur, une réalité de l'esprit. Les Espagnols et les Russes ont beaucoup souffert en parallèle, beaucoup de sang a arrosé les sols de leurs terres et les deux peuples ont servi Dieu et l'homme avec leurs empires respectifs. Cependant, les hommes qui gouvernent un empire ne sont pas toujours à la hauteur de leur mission spirituelle, et leur déclin moral fait sombrer les plus hauts édifices de la Civilisation. Nous le savons aussi bien en Espagne que dans les Russies.

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Nous avons besoin de nombreux professeurs comme Sergio Fernández Riquelme. Beaucoup, une légion. Sergio est une exception honorable, un chercheur et un promoteur de la connaissance comme peu d'autres dans l'université. Quand j’écris cela, je sais bien de quoi je parle. Essayer de mobiliser le crétinisme collectif de l'Académie en Espagne, c'est à pleurer ou à se taper la tête contre un mur. L'université espagnole, népotique et corrompue, n'est pas un bon terreau pour les esprits agités, indépendants et critiques. Mais notre professeur de Murcie, auteur de El Fin de un Mundo (La fin d'un monde), qui est le livre qui nous concerne ici, sort du mauvais schéma national. Il y a quelques années, je connaissais déjà les écrits de Sergio, dont beaucoup portaient sur des questions qui ont été ignorées par la pensée "politiquement correcte", qui est plutôt une non-pensée. Ses initiatives universitaires (la revue La Razón Histórica, l'« Instituto de Política Social », etc.) comprenaient des études rigoureuses sur les penseurs sociaux de l'Espagne du 20ème siècle (traditionalistes, catholiques, conservateurs, corporatistes, phalangistes...), des personnalités et des faits de grand intérêt que, de manière brutale et ignorante, le soi-disant "progressisme" aurait voulu effacer de nos esprits. Mais ce n'est pas possible: il existait bel et bien une "droite socialiste", plurielle et riche, comme l'appelait le toujours provocateur Gustavo Bueno, si je ne me trompe pas, et il faudrait au moins l'étudier.

Bien alors. Sergio enquête et divulgue également sur les nouveaux courants "identitaires" en Europe et en Amérique ainsi que sur les nouvelles démocraties "illibérales" qui se mettent en place en Europe centrale et orientale (Hongrie, Pologne, Russie même).

Raconter les derniers jours de l'Empire russe, c'est raconter la fin de tout un "monde". C'est un exemple de la manière dont un régime despotique, en réagissant tardivement et en ne sachant pas appliquer les réformes nécessaires à sa mesure et en temps voulu, se condamne lui-même, et s'effondre ainsi malgré l'immense travail civilisateur qu'il a accompli dans sa projection asiatique. L'Empire russe est, en fait, la condition d'existence de cet essaim de peuples européens et asiatiques qui forment aujourd'hui, en réalité, une seule Eurasie. Les tsars, presque toujours despotiques, ont été des civilisateurs pendant des siècles. L'Eurasie que Poutine dirige aujourd'hui, soit sous l'influence plus classique de Lev Gumilev, soit sous l'influence plus polémique et révolutionnaire de Douguine, est la fille de cet Empire qui a mis les Slaves orthodoxes en contact civilisateur avec les peuples asiatiques les plus divers, contraints par l'histoire à coexister et à forger des alliances. C'est pourquoi, non sans raison, Gumilev a dit qu'au-delà des différences raciales, la coexistence des groupes ethniques (qui n'implique pas nécessairement le métissage) peut être une complémentarité, une symbiose, un enrichissement mutuel.

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Quand je lis sur l'effondrement de l'empire des tsars, je ne peux m'empêcher, en tant qu'Espagnol, de me souvenir de l'effondrement de l'empire hispanique des Habsbourgs (Austriacos), géré fallacieusement plus tard par les Bourbons, cette Maison fréquemment anti-espagnole. Combien de peuples américains, africains et asiatiques avons-nous, nous les Espagnols, reliés à notre Civilisation! La civilisation héritée de la Grèce et de Rome, c'est-à-dire le droit romain et la philosophie grecque. La civilisation de la scolastique thomiste ou suarézienne, celle de la foi catholique et celle des valeurs de la personne en tant qu'être rationnel, libre et digne, la civilisation des vice-royautés.

De même, en lisant le livre du professeur Fernández Riquelme, je ne peux m'empêcher de penser à la macabre "blague" historique. Lorsque les miliciens révolutionnaires espagnols des années 30 criaient, poing levé, "Vive la Russie !", ils disaient en réalité "Vive la Révolution", ils acclamaient un hypothétique "homme nouveau" qu'ils croyaient voir naître dans la lointaine Russie. Ils entendaient faire de l'Espagne la nouvelle Russie, le pays qui avait brûlé le plus d'étapes sur le chemin de l'abolition de la Foi, de la Tradition, de la Propriété, etc. Pour brûler ces fondements civilisationnels, il fallait commencer par brûler des églises, tuer des religieux, hommes et femmes. D'autres Espagnols, moins fanatiques, auraient pu crier leurs vivats à l’adresse de la Russie, en gardant dans leur esprit la culture des icônes, les églises aux coupoles en forme d'oignon, la théologie orthodoxe, l'immense spiritualité qui, selon les mots de Walter Schubart, attend d'être le nouvel Eon du monde chrétien, l'Eon johannique.

Là où réside plus d'"esprit", se niche aussi plus de puissance démoniaque, une puissance qui se déchaîne avec une fureur iconophobe, incendiaire et génocidaire. Schubart lui-même a souligné les profondes affinités entre l'âme russe et l'ancienne âme hispanique. Je dis vieille parce qu'une Espagne décatholicisée, décadente, débauchée et prostituée, qui est l'Espagne d'aujourd'hui, n'est plus celle des mystiques et des missionnaires, des chevaliers et des conquérants, des tercios invincibles, ni des saints et des juristes de l'âge d'or baroque. La Russie, par contre, après les feux révolutionnaires et la liquidation des tsars, et après la calamiteuse ivresse eltsinienne, renaît jour après jour, et devient un membre catalyseur d'une Eurasie géante et prometteuse. De nouveaux tsars viendront si une âme encore éclairée par l'Esprit reprend l'immense travail civilisateur d'unir les peuples et d'induire entre eux la paix et l'ordre, la symbiose et le dialogue. La Russie est capable de le faire avec ses voisins mongols, touraniens, arméniens, etc. En revanche, l'Espagne, la petite Espagne de la Péninsule, est aujourd'hui la risée du Maure et de l'Allemand, elle n'a pas les références pour diriger quoi que ce soit en Amérique, et ce n'est qu'au prix d'un énorme effort miraculeux qu'elle pourrait se lever et traverser l'étang pour apprendre de ses frères.

Informations rédactionnelles :

SYNOPSIS

Nicolas II, martyr pour les uns, souverain erratique pour les autres, fut le dernier tsar de toutes les Russies. En quelques années, l'immense Empire russe tombe, donnant lieu au triomphe de la première révolution communiste au monde, prophétisée par Léontiev comme la victoire de l'Antéchrist.

A propos de l’auteur

Sergio Fernández Riquelme est historien, docteur en politique sociale et professeur d'université. Auteur de nombreux ouvrages et articles dans le domaine de l'histoire des idées et de la politique sociale, il est un spécialiste des phénomènes communautaires et identitaires passés et présents. Il est actuellement le directeur de La Razón Histórica, une revue hispano-américaine sur l'histoire des idées.

DATOS DEL LIBRO

Título: El fin de un mundo: Los últimos días del Imperio ruso
Autor: Sergio Fernández Riquelme

Primera edición: Septiembre de 2020
Número de páginas: 99
ISBN: 979-8690-209-75-9

PVP: 11,99 euros

http://www.letrasinquietas.com/el-fin-de-un-mundo/

Reseña publicada originalmente en Tradición Viva: https://www.tradicionviva.es/2021/01/24/resena-el-fin-de-...

00:52 Publié dans Histoire, Livre, Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : russie, histoire, livre | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Dépeuplement : Karl Marx et le devenir mongol de la globalisation

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Dépeuplement: Karl Marx et le devenir mongol de la globalisation

par Nicolas Bonnal

Devenues folles et incontestées par les cerveaux qu’elles contrôlent, les élites rêvent de nature vierge et de dépeuplement en se servant du prétexte écologique. Ce n’est pas la première fois. Guillaume le conquérant (inspirateur du Domesday book qui sonna l’heure du Reset et de la confiscation pour les braves paysans de l’Angleterre traditionnelle, voyez Robin des bois…) anéantit des dizaines de villages pour établir ses chasses. Les mongols rêvaient eux de créer un désert chinois (Grousset) et parlaient des populations à exterminer comme d’insectes. Et les nobles écossais ou spéculateurs londoniens chassèrent des dizaines de milliers de Gaëls de leurs Highlands pour créer ces réserves de chasse qui font rêver les plus riches et les ex-touristes trop romantiques. De même la Patagonie et les grands territoires britanniques volés (Canada, Australie, Nouvelle-Zélande) vont d’ici peu être encore plus vides qu’à l’accoutumée. C’est Hitler qui parle du devoir de dépeupler dans un livre célèbre et ce ne sont pas nos champions allemands, suisses (Ursula, Klaus, leur montagne magique) ou américains (Hitler donne dans Mein Kampf en exemple l’eugénisme US pratiqué par la dynastie Gates) qui iront le contredire.

Mais voyons comment Marx en parle, du dépeuplement. Car quand les élites ne sont plus contestées, voilà comment ça se passe, qu’elles soient bourgeoises ou féodales (on assiste aujourd’hui à une fusion des deux, voyez mes livres sur la Patagonie et sur Internet – les techno-lords)

Dans son magnifique et inépuisable développement sur les secrets de l’accumulation primitive Marx décrit l’expropriation de la population campagnarde dans la romantique Ecosse :

« George Ensor dit dans un livre publié en 1818 : les grands d'Écosse ont exproprié des familles comme ils feraient sarcler de mauvaises herbes; ils ont traité des villages et leurs habitants comme les Indiens ivres de vengeance traitent les bêtes féroces et leurs tanières. Un homme est vendu pour une toison de brebis, pour un gigot de mouton et pour moins encore... Lors de l'invasion de la Chine septentrionale, le grand conseil des Mongols discuta s'il ne fallait pas extirper du pays tous les habitants et le convertir en un vaste pâturage. Nombre de landlords écossais ont mis ce dessein à exécution dans leur propre pays, contre leurs propres compatriotes. »

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Puis Marx évoque une duchesse de Sutherland, homonyme de l’infect Peter Sutherland, commissaire européen, Goldman Sachs et Bilderbergs. Ce diable d’homme fut élevé par les jésuites.

Marx donc :

« Mais à tout seigneur tout honneur. L'initiative la plus mongolique revient à la duchesse de Sutherland. Cette femme, dressée de bonne main, avait à peine pris les rênes de l'administration qu'elle résolut d'avoir recours aux grands moyens et de convertir en pâturage tout le comté, dont la population, grâce à des expériences analogues, mais faites sur une plus petite échelle, se trouvait déjà réduite au chiffre de quinze mille.

De 1814 à 1820, ces quinze mille individus, formant environ trois mille familles, furent systématiquement expulsés. Leurs villages furent détruits et brûlés, leurs champs convertis en pâturages. Des soldats anglais, commandés pour prêter main-forte, en vinrent aux prises avec les indigènes. Une vieille femme qui refusait d'abandonner sa hutte périt dans les flammes. C'est ainsi que la noble dame accapara 794.000 acres de terres qui appartenaient au clan de temps immémorial. »

Une fois qu’on a vidé (c’est le cas de le dire, dans la discothèque mondiale) tout le monde, une métamorphose a lieu :

« Enfin une dernière métamorphose s'accomplit. Une portion des terres converties en pâturages va être reconvertie en réserves de chasse.

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On sait que l'Angleterre n'a plus de forêts sérieuses. Le gibier élevé dans les parcs des grands n'est qu'une sorte-de bétail domestique et constitutionnel, gras comme les aldermen de Londres. L'Écosse est donc forcément le dernier asile de la noble passion de la chasse. »

Grâce à la chasse pratiquée par nos grands monarques (Juan Carlos, le prince Philip, le Bernard des Pays-Bas, qui créa les monstrueux Bilderbergs…), on crée des espaces vierges :

« La conversion de leurs champs en pâturages... a chassé les Gaëls vers des terres moins fertiles; maintenant que le gibier fauve commence à remplacer le mouton, leur misère devient plus écrasante... Ce genre de forêts improvisées et le peuple ne peuvent point exister côte à côte; il faut que l'un des deux cède la place à l'autre. Qu'on laisse croître le chiffre et l'étendue des réserves de chasse dans le prochain quart de siècle comme cela s'est fait dans le dernier, et l'on ne trouvera plus un seul Gaël sur sa terre natale. D'un côté cette dévastation artificielle des Highlands est une affaire de mode qui flatte l'orgueil aristocratique des landlords et leur passion pour la chasse, mais de l’autre, ils se livrent au commerce du gibier dans un but exclusivement mercantile. Il n'y a pas de doute que souvent un espace de pays montagneux rapporte bien moins comme pacage que comme réserve de chasse... »

En plein dix-neuvième, rappelle Marx, on retrouve la pire barbarie féodale :

«  L'amateur à la recherche d'une chasse ne met, en général, d'autre limite à ses offres que la longueur de sa bourse1080... Les Highlands ont subi des souffrances tout aussi cruelles que celles dont la politique des rois normands a frappé l'Angleterre. Les bêtes fauves ont eu le champ de plus en plus libre, tandis que les hommes ont été refoulés dans un cercle de plus en plus étroit... Le peuple s'est vu ravir toutes ses libertés l'une après l'autre... Aux yeux des landlords, c'est un principe fixe, une nécessité agronomique que de purger le sol de ses indigènes, comme l'on extirpe arbres et broussailles dans les contrées sauvages de l'Amérique ou de l'Australie, et l'opération va son train tout tranquillement et régulièrement. »

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Purger le sol des indigènes, cela ne vous rappelle rien ?

Marx cite ensuite un auteur oublié :

« Vingt ans après, cet état de choses avait bien empiré, comme le constate entre autres le professeur Leone Levi dans un discours, prononcé en avril 1866, devant la Société des Arts. « Dépeupler le pays, dit-il, et convertir les terres arables en pacages, c'était en premier lieu le moyen le plus commode d'avoir des revenus sans avoir de frais... Bientôt la substitution des deer forests aux pacages devint un événement ordinaire dans les Highlands. »

Le mouton chasse l’homme, puis le daim (j’allais ire le vaccin !) le mouton.

« Le daim en chassa le mouton comme le mouton en avait jadis chassé l'homme... En partant des domaines du comte de Dalhousie dans le Foriarshire, on peut monter jusqu'à ceux de John O'Groats sans jamais quitter les prétendues forêts. Le renard, le chat sauvage, la martre, le putois, la fouine, la belette et le lièvre des Alpes s'y sont naturalisée il y a longtemps; le lapin ordinaire, l'écureuil et le rat en ont récemment trouvé le chemin.

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D'énormes districts, qui figuraient dans la statistique de l'Ecosse comme des prairies d'une fertilité et d'une étendue exceptionnelles, sont maintenant rigoureusement exclus de toute sorte de culture et d'amélioration et consacrés aux plaisirs d'une poignée de chasseurs, et cela ne dure que quelques mois de l'année. »

Une belle phrase de Marx :

« Les instincts féodaux se donnent libre carrière aujourd’hui comme au temps où le conquérant normand détruisait trente-six villages pour créer la Forêt Nouvelle (New Forest)... »

En Patagonie une dizaine d’estancias appartenant aux Soros, Benetton, Lewis, Turner, etc. couvrent un territoire composé marginalement de villes surpeuplées, mal équipées et confinées. Ici les indiens furent exterminés comme au nord du continent par privation de viande (phoques et éléphants de mer). Les survivants furent éliminés, leurs oreilles coupées et sélectionnées à Londres.

Marx conclut – et cette conclusion vaut une méditation :

« La spoliation des biens d'église, l'aliénation frauduleuse des domaines de l'État, le pillage des terrains communaux, la transformation usurpatrice et terroriste de la propriété féodale ou même patriarcale en propriété moderne privée, la guerre aux chaumières, voilà les procédés idylliques de l'accumulation primitive. Ils ont conquis la terre à l'agriculture capitaliste, incorporé le sol au capital et livré à l'industrie des villes les bras dociles d'un prolétariat sans feu ni lieu. »

Retenez bien ce groupe nominal, lecteur, car que vous veniez d’Afrique, d’Asie, de France ou de Navarre, il explique notre inertie actuelle de prolétarisés : « les bras dociles d'un prolétariat sans feu ni lieu. »

Ce serait le temps de rappeler mes textes sur Ibn Khaldun qui explique comment le rat des villes se laisse aisément circonvenir et soumettre par une autorité supérieure. Et on rappellera que même ces grands pays anglo-saxons ont une population urbaine docile et très concentrée. Dans l’énorme Australie, 80% de la population vit…dans cinq villes. Pour le reste la désindustrialisation rapide et imposée a créé une population servile (de services) peu encline à la contestation ; et comme la techno-addiction remplacé l’agonisante religion comme opium du peuple…

Sources & lectures complémentaires:

http://www.dedefensa.org/article/ibn-khaldun-et-le-modele...

https://www.dedefensa.org/article/sir-john-glubb-et-la-de...

http://classiques.uqac.ca/classiques/Marx_karl/capital/ca...

https://www.amazon.fr/INTERNET-SECRETS-MONDIALISATION-Nic...

https://www.amazon.fr/BATAILLE-CHAMPS-PATAGONIQUES-Roman-...

 

 

 

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Vous avez dit: contre-pouvoir?

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Vous avez dit: contre-pouvoir?

Par Bernard PLOUVIER

Ex: https://metainfos.com/2021/05/04/

Curieuse période que la nôtre qui, jusqu’en 2014, semblait somnoler. Depuis lors, les fous du sieur Allah se sont lancé dans une nouvelle expérience djihâdiste de longue durée, une pandémie – ni pire ni plus meurtrière que d’autres – s’est répandue en provenance de Chine et, de façon synchrone, les maîtres de l’économie semblent être devenus de doux dingues.

Face aux terroristes, du moins en Occident, on a pleuré, prié, processionné et commémoré. Face au coronavirus, en tout pays, l’Exécutif s’est comporté de façon dictatoriale, avec des résultats voisins, que l’on ait ou non décidé de sacrifier l’économie à un principe de précaution, très mal appliqué face à un virus qui tue selon le principe bien connu de la sélection naturelle ; de ce fait, on aurait dû cibler précisément les objectifs.

Quant aux grands gourous des banques centrales, ils lancent sur le marché des centaines de milliards d’unités de compte en monnaie de singe et beuglent qu’il ne faut plus se soucier de la dette publique ni même du déficit budgétaire… du Marx tendance Groucho ! 

Dans les trois cas, l’on a l’impression d’avoir affaire à des niais impuissants, des adeptes du pilotage à vue ou à de purs déments. Or ces génies « dirigent ». Et c’est là que les « politologues » reparlent de l’Arlésienne plurimillénaire: le Contre-Pouvoir… et une fois de plus, on hurle de rire.

De la plus haute Antiquité jusqu’au début de l’époque moderne, tout était simple. Tant que le monarque était suffisamment craint, il exerçait le pouvoir et l’opposition se réduisait à des jérémiades cléricales, à des murmures de couloirs ou à des histoires de poison. Dès qu’une faction rivale se sentait assez forte, une guerre civile éclatait, puis le clan victorieux devenait ou restait seul maître, tandis que les vaincus et leur famille étaient expédiées outre-vie. C’était simple, efficace et souvent durable.

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Au XVIIIe siècle, des sots – pardon, de grands esprits – dirent tout haut ce que des cuistres et des clercs murmuraient depuis des siècles : il faut conseiller le Prince pour l’empêcher de n’en faire qu’à sa guise. L’intention affichée masquait un égoïsme de caste : des riches et des savants voulaient mettre leur grain de sel dans le chaudron politico-social et en retirer de gros bénéfices personnels.

Montesquieu fit hurler de rire ses contemporains en recommandant au Roi de France, qui se considérait « empereur en ses États », de s’entourer de parlementaires avisés. En l’occurrence, il s’agissait de très riches magistrats propriétaires de leur charge qui, étant diplômés de Droit, s’estimaient savants, donc capables de conseiller le souverain, alors même que leurs jugements de cour étaient très souvent fort contestables. En fait, ces riches bonhommes voulaient répartir l’impôt de telle façon qu’ils en soient moins accablés, à l’instar des nobles soldats, voulaient recevoir davantage de titres nobiliaires, voire se faire octroyer des hochets de vanité. Il est encore des « historiens » pour croire au sérieux de Montesquieu et consorts. 

Dans les 13 colonies britanniques d’Amérique du Nord, révoltées puis indépendantes, on fit simple. L’Exécutif et le Législatif, tous deux élus de façon assez compliquée par l’ensemble des citoyens – les innombrables esclaves étant bien sûr exclus -, se partageaient l’initiative des lois et les affaires de chaque État de l’Union se réglaient entre politiciens (véreux, cela va sans dire) locaux. Les fréquentes élections – en gros, tous les deux ans – et les très faibles subsides octroyés au pouvoir central de Washington servirent de contre-pouvoir efficace jusqu’à ce que les industriels du Nord trouvent un démagogue charismatique pour lancer une guerre contre le Sud cotonnier.

En 1787, les Notables français voulurent imiter les  Insurgés américains et, ressuscitant la vieille lune de Montesquieu, organisèrent une fronde. Les riches bourgeois et le bas-clergé, crotté mais instruit, s’invitèrent à la fête et ce fut la chienlit. Quelques femmes voulurent en profiter pour introduire leur irrationalité et leur sensiblerie dans la gestion de la Chose Publique : on étêta quelques excitées et on fut tranquille de ce côté-là pour un siècle et demi.

Très vite les Jacobins – soit des rhéteurs réfugiés dans un couvent volé à l’Église qui avait plus de maisons que de moines – édictèrent une nouvelle Loi fondamentale : les élus du pouvoir législatif devaient dominer les ministres, simples agent d’exécution des merveilleuses décisions des mandataires du bon peuple. Au lieu d’avoir un roi, les Français en eurent 600 et furent imités en divers pays dits de Démocratie parlementaire, où la jalousie, l’envie, la joie de se nuire mutuellement entre élus servirent de contre-pouvoir…  tellement efficace que le bon peuple, effaré de l’ineptie et de la corruption de ses élus, se mit à soupirer après un dictateur à l’Antique, qui sauve le pays en cas de crise majeure et se retire ensuite.

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L’ennui c’est qu’un dictateur – hormis chez Tite-Live ou Plutarque -, ça ne part pas souvent de lui-même et on en revint à la case départ. En pratique, il fallait une guerre ou une révolution pour changer de chef ou d’équipe dirigeante. On avait le choix : ou bien un régime d’assemblée, inefficace et corrompu – une « boutique de beaux parleurs », de démagogues, de baratineurs ignares -, ou bien un chef unique, efficace mais peu résolu à s’effacer.

Et l’on se remit à la masturbation cérébrale : où trouver le Bon système, la martingale politique infaillible ? De grands philosophes, s’appuyant sur de probes historiens – le lecteur est prié de ne pas mourir de rire – se penchèrent longuement sur la question… et n’ont toujours pas fini leurs doctes études.

À l’évidence, la notion de liberté pour l’individu noyé dans un État implique ou la notion de contre-pouvoir(s) ou celle d’équilibre des pouvoirs.

En période calme – ces périodes où l’histoire somnole -, l’exercice naturel et continu du pouvoir s’oppose à la mise en pratique du contre-pouvoir. Il est considéré comme un frein inutile par l’opinion publique lorsque tout va bien et il paraît dangereux à utiliser par les gouvernants quand la situation semble s’aggraver.

Les Romains antiques, légalistes autant que pragmatiques, avaient très vite compris l’intérêt de ménager la susceptibilité de la plèbe, pauvre, mais nombreuse et laborieuse, face à la puissance des patriciens, riches et arrogants. Après quelques émotions populaires, ils créèrent la fonction de tribun de la Plèbe, sujet inviolable, ayant droit de veto sur les décisions du très aristocratique Sénat. Au dernier siècle de la République, le fou furieux Sylla supprima leur droit de veto, immédiatement rétabli après sa mort. Ce modèle d’équilibre des pouvoirs a plus ou moins fonctionné, selon les périodes, mais l’époque contemporaine n’offre guère mieux.

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En n’importe quel État ploutocratique, si les titulaires de l’Exécutif et du Législatif sont du même bord, la Nation est l’otage d’un parti ou de la coalition des partis au Pouvoir. Dans la plupart des pays – sauf en terres anglo-saxonnes –, la Justice est vautrée devant l’Exécutif ou devant un dogme… quand elle ne se prosterne pas face au veau ou au chameau d’or. Toujours et partout, les gens des media – de l’antique aède aux clowns télévisés et aux blogueurs du Net – ont servi qui les payait.

En terres marxistes, les profiteurs du dogme dirigent par l’équilibre entre factions rivales, se partageant les sinécures, voire une portion du patrimoine de l’État. Le bon peuple est ou fait semblant d’être convaincu que tout va pour le mieux ; de toute façon, la bonne vieille terreur est là pour calmer toute velléité de discussion un peu sérieuse.

Reste la Troisième voie : le populisme. C’est un régime où le sens éthique de la Nation est fortement sollicité : on lui demande d’œuvrer avec enthousiasme pour la Famille et pour la Collectivité nationale. En cas de besoin, on a recours au seul contre-pouvoir démocratique : le plébiscite. Demander son avis à la Nation souveraine pour les choix décisifs, ceux qui engagent l’avenir, c’est même l’unique application rationnelle du terme de Fraternité appliqué en politique et c’est le seul contre-pouvoir logique : on recourt au seul souverain légitime, le corps des citoyens-électeurs.

L’on ne peut inférer la responsabilité de telle ou telle nation dans un cataclysme régional ou continental, que si l’usage de ce contre-pouvoir démocratique était généralisé. L’étude des faits historiques réels – pas forcément ceux enseignés dans nos universités – démontre que ce n’est pas le cas. Rarissimes furent les exemples d’opposition efficace non-sanglante au maître de l’Exécutif.

En définitive, le seul rôle du contre-pouvoir est d’empêcher que le chef n’engage la Nation dans une aventure rocambolesque : guerre inutile, immigration-invasion, destruction de la cellule familiale, lois insanes (avortement de complaisance, abolition de la peine de mort pour les assassins, discriminations catégorielles de type racial, religieux, politique ou sectaire).

Depuis des millénaires, les grands esprits et les agités du bocal réfléchissent au problème du « Régime politique idéal »… et nul n’a encore compris que c’était peine perdue – ou pour parler comme les précieux philosophes : qu’il s’agissait d’une aporie.

mercredi, 05 mai 2021

Charles Maurras, le littéraire, le classique, au-delà de la politique !

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Présentation d'écrivain

Charles Maurras, le littéraire, le classique, au-delà de la politique !

Dans cette vidéo, nous parlerons de Charles Maurras, la grande figure très connue de la droite nationale. Mais nous l’aborderons sous l’angle inédit de son esthétique. Si vous souhaitez en apprendre sur la vie de Maurras, je vous renvoie également à l’excellente biographie de Stéphane Giocanti ou encore à la titanesque œuvre de Pierre Boutang, "Maurras, la destinée et l’œuvre".
 
Si vous désirez m’écrire :
Par mail : jeremieBraves@protonmail.com
Sur Twitter : twitter.com/jeremie_B04
 

Actualité de la voie herculéenne de la Tradition

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Actualité de la voie herculéenne de la Tradition

par Bastien VALORGUES

En 2010 paraissait la seconde édition, revue et augmentée, d’Evola envers et contre tous ! dans la collection « Orientation » chez Avatar. On y trouvait les contributions du pasteur Jean-Pierre Blanchard, de Christian Bouchet, de Claudio Mutti, d’Alessandra Colla, de Daniel Cologne, d’Alexandre Douguine, de Jean Parvulesco, etc. Georges Feltin-Tracol y apportait son regard d’historien des idées avec une étude sur « La voie herculéenne de la Tradition. Spiritualité, puissance et identité chez Julius Evola ».

Ce texte substantiel qui éclaire d’un autre angle les écrits du penseur traditionaliste radical italien vient de paraître en espagnol aux éditions Letras Inquietas. Cette dynamique maison d’édition a déjà publié plus d’une trentaine d’ouvrages répartis en six collections. Certains titres sont alléchants tels Ensayos antimaterialistas (Essais anti-matérialistes) de Carlos X. Blanco, Nueva defensa de la Hispanidad (Nouvelle défense de l’Hispanité) d’Ernesto Ladrón de Guevara ou bien El Imperio y la Hispanidad (L’Empire et l’Hispanité), fruit d’un travail collectif. Dans la collection « Visegrado (Visegrad) », on peut même lire les analyses de Sergio Fernández Riquelme sur El nacionalismo serbo.

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Intitulé El camino hercúleo de la Tradición. Espiritualidad, poder e identidad en Julius Evola, l’essai de Georges Feltin-Tracol propose une interprétation inattendue et étonnante de l’œuvre évolienne. Dépassant les antagonismes habituels représentés par des archétypes boréens tels Apollon, Dionysos, Prométhée ou Faust, Georges Feltin-Tracol associe le métaphysicien romain à la figure de Hercule et à ses treize travaux, car l’auteur rapporte que d’après certains récits mythologiques, le fils de Jupiter et d’Alcmène aurait défloré « en une seule nuit cinquante jeunes filles ! » Il ne fait que prolonger les perspectives avancées dans Métaphysique du sexe. Il est évident que « le sexe a donc toute sa place dans la pensée évolienne parce qu’Evola en connaît l’importance physiologique, raciale et spirituelle. Cette acceptation sereine de la sexualité le distingue fortement de la plupart des contre-révolutionnaires qui la fustigent et la réduisent en agent aggravant de décadence ».

Plus surprenant encore, Georges Feltin-Tracol classe Julius Evola parmi les théoriciens folcistes (ou völkisch) bien que l’auteur des Hommes au milieu des ruines « voit le peuple comme une matière brute que seuls l’Idée et l’État arrivent à mettre en forme ». L’Idée ou, plus encore, le principe directeur de l’État vrai, de l’État organique, pose les bases fondatrices de l’Ordre de la Couronne de Fer imaginé par Evola. « Il conçoit son Ordre comme une communauté de vie combattante dont les membres seraient aptes à survivre à l’âpreté des temps et constitueraient une élite capable d’assumer la direction supranationale des peuples d’Europe désorientés ».

Avec cet essai désormais disponible dans tout le monde hispanophone, Georges Feltin-Tracol sort des sentiers battus et explore un domaine inédit par rapport aux gloses habituelles. Félicitons-nous qu’El camino hercúleo de la Tradición soit, après Elementos para un pensamiento extremo (Fides, 2018) et Por une Tercera Vía Solidarista (Fides, 2018), son troisième titre traduit et le cinquième si l’on prend en compte deux recueils collectifs, Frente a la crisis. ¡ Otra Europa ! Entrevistas iconoclastas (Usatges, 2014) et La Europa de las etnias. Construcciones teóricas de un mito europeísta (Editorial EAS, 2020).

El camino hercúleo de la Tradición s’ouvre avec une préface d’Eduard Alcantára, grand spécialiste espagnol de la philosophie traditionnelle. Son riche texte – qu’on peut espérer voir bientôt disponible en français – confirme toute la pertinence de l’approche « herculéenne ». Réjouissons-nous par conséquent de cette parution de l’autre côté des Pyrénées.

Bastien Valorgues

• Georges Feltin-Tracol, El camino hercúleo de la Tradición. Espiritualidad, poder e identidad en Julius Evola, préface d’Eduard Alcantára, Letras Inquietas, coll. « Identidades », 2021, 60 p., 9,99 €.

https://www.letrasinquietas.com/el-camino-herculeo-de-la-...

L’environnement comme prétexte politique

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L’environnement comme prétexte politique

Par Franck BULEUX

Ex: https://metainfos.com/2021/05/04/

L’inscription de la protection de l’environnement dans la Constitution, sanctionnée par un référendum, est actuellement en discussion au Parlement, l’Assemblée nationale d’abord, le Sénat, ensuite. D’après la proposition du président de la République, il s’agirait de compléter l’article premier de la Constitution par cette pétition de principe : « La République garantit la préservation de l’environnement et la diversité biologique et lutte contre le dérèglement climatique ». Ce n’est pas un simple additif qui s’inscrit dans l’air du temps et, si l’actuelle crise virale n’absorbait pas toute l’attention des médias et n’oblitérait la réflexion de l’opinion publique, on assisterait à un vrai débat et à un véritable affrontement entre les tenants de la primauté du politique et celle du judiciaire

Le pouvoir judiciaire comme garant de la protection de l’environnement

En l’occurrence, le texte proposé donne en toutes circonstances le dernier mot au pouvoir judiciaire. En effet, qui déterminera qu’un projet quelconque enfreint, ou non, la préservation de l’environnement ? Qui reconnaîtra le maintien de la diversité biologique ? Qui décidera qu’une autorité ou qu’une collectivité territoriale agit pour lutter contre le réchauffement climatique ? Les juges ! Les juges, saisis par les associations inscrites comme défenseurs de l’environnement… Les juges qui s’appuieront sur les avis des « experts ». Un expert, c’est un scientifique, tout à fait compétent dans la partie qui est la sienne, mais l’est-il pour la complexité d’une société ? On peut être pointu en matière de biologie, de météorologie, de toutes les sciences proches de l’écologie et ne rien comprendre aux exigences des rapports économiques et sociaux… Le politique, l’homme politique, quant à lui, doit tenir compte de tout, y compris des engouements soudains d’une population plus ou moins manipulée par les médias et une starlette suédoise qui entreprend le tour du monde à l’assaut des pouvoirs politiques, pourtant représentatifs des peuples.

Un référendum comme prétexte

Et c’est là que réside le danger. En constitutionnalisant la pétition de principe du projet soumis à référendum, on donne aux juges la faculté de censurer a posteriori n’importe quelle politique suivie par l’État ou une collectivité et cela veut dire que l’on paralysera tout dirigeant. Et cette possibilité découlera d’un référendum qui sera adopté probablement largement car quel citoyen-électeur oserait s’opposer à la protection de la terre, de l’air, de la vie ? Il ne pourrait s’agir que d’un référendum-plébiscite qui ne conduirait, avant les élections présidentielles de 2022, au président Macron qu’à utiliser politiquement un score flamboyant de « oui » (avec probablement un nombre important d’abstentionnistes, mais la démocratie française en a pris l’habitude). Ce référendum sera-t-il compatible avec les conséquences de la crise sanitaire ? S’agira-t-il d’un « ballon d’essai » de vote à distance ? (sous le prétexte fallacieux d’intégrer la population jeune à la vie démocratique). Il est probable qu’il sera plus simple de mettre en place ce type d’élection que d’organiser les élections des représentants des collectivités territoriales, régions et départements. La modification de la Constitution ne semble donc être qu’une formalité politique, dont le bénéfice sera exclusivement destiné à la réélection d’Emmanuel Macron.

L’élargissement du principe de précaution

Bien évidemment, la défense de notre planète est essentielle. Il est nécessaire de rechercher le développement durable et le respect de la nature, mais faut-il pour autant ne rien faire, ne rien entreprendre de crainte que les juges ne viennent sanctionner les initiatives politiques ?

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Prenons l’exemple des éoliennes : en apparence, l’éolien coche toutes les cases de la bien-pensance écologique, mais ce qui est vérifié pour les modestes installations individuelles devient contestable avec les aérogénérateurs géants et, surtout, leur multiplication à l’excès, destructrice des paysages. Outre l’inconvénient de l’intermittence et le corollaire d’un obligatoire recours aux autres modes de production d’électricité, il y a dans l’éolien à la fois un engouement écologique certain, mais contestable, et une absurdité qui devra être sanctionnée par les juges quand la pratique en sera devenue exorbitante.

Le caractère mécanique et obligatoire du futur article premier de la Constitution interdit tout progrès fondé sur l’expérimentation. Il responsabilise à l’excès n’importe quel dirigeant, chercheur, entrepreneur.

Nous avons vu que le principe de précaution mal appliqué entraînait des ratés ou des retards désastreux : l’affaire toute récente du vaccin AstraZenica en est la preuve. La question n’a pas été de savoir s’il était dangereux, mais uniquement d’ouvrir le parapluie (jurisprudence dite du « sang contaminé » dans les années 1990) dans le cas où… On a arrêté son emploi, pour quelques jours seulement. Supposons que ce vaccin anglo-suédois se révèle à l’usage dangereux, faudra-t-il, au nom du principe de précaution, traduire en justice ceux qui auront pris la décision de l’utiliser ?

Transposons ce principe : la perspective d’utiliser l’hydrogène dans le transport nous paraît souhaitable et écologiquement recommandable, mais peut-être que son usage pour les véhicules routiers peut présenter des dangers. Ce qui ne serait pas le cas pour les navires et le ferroviaire… Au nom du principe de précaution va-t-on hésiter à promouvoir l’hydrogène ? En vertu du futur complément de l’article 1 de la Constitution, va-t-on menacer de poursuites ceux qui auront pris la décision de se lancer dans cette nouvelle technologie dans le cas où elle se révélerait dangereuse sur route ou pour l’environnement ?

Le risque comme mesure de la vie

La vraie question à se poser est de savoir si la Constitution permet le risque. Plutôt que de multiplier les contraintes et les contestations potentielles de toutes les activités humaines, ne vaudrait-il pas mieux développer la gestion des risques ? Le nucléaire, par exemple, est dangereux (mais incontournable), mais on sait gérer les risques du nucléaire : il faut s’en donner les moyens ! Le transport aérien ne pardonne aucune négligence, mais des accidents peuvent arriver : faut-il supprimer l’avion ? Cet avion, il est sans doute pollueur, mais n’est-il pas indispensable pour les liaisons intercontinentales commerciales comme touristiques ? Doit-on le bannir à la demande de quelques « Verts » dogmatiques qui exciperont de l’article premier de la Constitution ? L’élevage, en général, est producteur de gaz à effet de serre : faudra-t-il le contingenter, avant de le supprimer… pour, soi-disant, sauver la planète ?

Toutes ces considérations valent-elles la mise en place d’un plébiscite présidentiel ?

09:24 Publié dans Actualité, Ecologie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, écologie | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook