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mercredi, 18 mars 2009

L'implication des Etats-Unis en Europe de l'Est à travers les conflits yougoslave et kosovar

L’implication des Etats-Unis en Europe de l’Est à travers les conflits yougoslave et kosovar

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Durant l’été 98, suite à des accrochages avec la police serbe et des actions de représailles de celle-ci, l’UçK lance des opérations militaires dans la province. Ces opérations vont déboucher sur un état de guerre, des campagnes de purification ethnique (celles-ci furent menées par la Serbie, aujourd’hui elles sont menées par les albanais du Kosovo) et les frappes aériennes de l’OTAN.
Le premier interlocuteur envoyé auprès des autorités serbes n’est pas formellement de l’ONU mais est le « groupe de contact » représenté par les délégués américains Richard Holbrooke et Christopher Hill. Le groupe qui tente de s’imposer dans un premier temps pour une médiation va par la suite (malgré des divergences avec la Russie) joindre son action diplomatique aux pressions et actions militaires de l’Alliance Atlantique. Dans le mois de juin 98, alors que Richard Holbrooke rencontrait des officiers de l’UçK au Kosovo à l’initiative du premier ministre albanais, Bill Clinton pris une décision qui allait avoir une influence sur la suite des évènements. William Cohen son ministre de la Défense avait demandé aux experts et au comité militaire de l’OTAN de préparer une intervention militaire, ce à quoi Clinton donna son soutien et son autorisation.
A ce stade du conflit, deux acteurs majeurs émergent, les Etats-Unis et l’OTAN, l’ONU a pour sa part une implication qui paraît bien plus superficielle. Le poids des Etats-Unis se renforce : d’un côté par ses médiateurs envoyés à Belgrade formant l’essentiel de l’action diplomatique, de l’autre par des contacts entre le Pentagone, la CIA et l’UçK. Les tractations menées par le premier ministre albanais Fatos Nano avec son allié américain semblent être assez fructueuses, les Etats-Unis commencent à prendre en compte l’UçK comme acteur à part entière. L’organisation kosovare jouira d’un soutien mais limité dans un premier temps.
La cause de la limitation de ce soutien vient de divergences dans le gouvernement américain. Madeleine Albright (secrétaire d’Etat) et William Cohen ne s’entendent pas sur les buts de l’OTAN, l’utilité de frappes aériennes ou encore le rôle à donner à l’UçK. Ces débats internes ne doivent pas masquer un fait essentiel : même si l’action militaire de l’OTAN était discutée, elle l’était seulement sur ses modalités et n’était aucunement remise en question. L’OTAN dans ses préparatifs et évaluations a recours à des informations prises sur le terrain par l’UçK elle-même. Les informations sur les positions ou mouvements de troupes serbes étaient transmises par des téléphones cellulaires fournis aux officiers kosovars par l’Alliance Atlantique.
La stratégie adoptée vise à terme la marginalisation de l’ONU. Les Etats-Unis ne peuvent passer par l’ONU et son Conseil de Sécurité qui risqueraient de freiner voire stopper son action. Le veto russe est envisagé et la France a déclaré qu’une intervention de l’OTAN ne devrait se faire que dans le cadre d’un mandat du Conseil de Sécurité L’offensive serbe reprit durant l’été 98, l’ONU avait peu de prise sur la situation aussi bien que sur les négociations. Le groupe de contact sert d’émissaire officiel auprès de Milošević et jouit du total soutien de l’OTAN dans ses négociations. Cela signifie plus nettement que l’accord provisoire et ceux qui suivraient s’accompagneraient de pressions militaires s’ils devaient s’imposer par la force. Durant le mois de janvier 99, une réunion se tint à Bruxelles au siège de l’Alliance Atlantique et portait encore sur les conditions d’exercice de l’OTAN, les Etats-Unis plaidant l’autonomie et la France défendant une implication majeure de l’ONU et du Conseil de Sécurité.
Parallèlement aux réunions, le 30, Robin Cook (le ministre britannique des Affaires Etrangères), se rendait auprès de Milošević et des leaders albanais du Kosovo afin de leur remettre une convocation pour venir négocier à Rambouillet la semaine suivante.
Les négociations se tenaient du 6 au 23 février puis du 15 au 20 mars à Paris sans qu’on aboutisse à un quelconque résultat. La délégation albanaise accepta la constitution d’une force multinationale sous commandement de l’OTAN. Parallèlement le 23 février le rôle primordial de l’OTAN était réaffirmé par Madeleine Albright et suscitait la désapprobation de la Russie. L’accord était placé sous la menace de sanctions militaires si une des parties ne signait pas. Le refus serbe de signer et la signature tactique des délégués kosovars amenait l’OTAN à intervenir par le biais de frappes aériennes le 24 mars et ce, pour plus de deux mois.
Le retrait des troupes serbes et la « fin » du conflit s’amorcent durant le mois de juin 99. Le Conseil de Sécurité de l’ONU adopte le 10 juin la résolution 1244. Comme le rappelle Evette Guendon, cette résolution 1244 « …a officialisé la mission de la présence de sécurité internationale fournie par la KFOR et celle de la présence civile internationale provisoire ou MINUK… ».
Pour la MINUK qui est l’administration civile des Nations Unies envoyée dans la province il est tout à fait normal que son action soit légitimée par une résolution du Conseil de Sécurité. En revanche pour la KFOR cette situation est un peu plus particulière. Etant un contingent multinational sous commandement de l’OTAN et du siège de l’Alliance Atlantique à Bruxelles (donc aucun lien avec l’ONU), l’organisation atlantique est fortement intégrée et influencée par le gouvernement américain et son administration dans les prises de décisions stratégiques. La résolution revient à légitimer dans ce cas une action unilatérale qui dès le début a tendu à marginaliser le système des Nations Unies et contourner le Conseil de Sécurité pourtant seul acteur légitime.
Le 12 juin 1999, la KFOR rentrait au Kosovo et le 21 juin, l’UçK s’engageait par un accord (signé au quartier général de la KFOR à Priština) à déposer les armes et changer de statut. L’OTAN s’était imposé de manière décisive dans le conflit par le groupe de contact au début, par l’action diplomatique américaine menée à l’ONU ou auprès de certains Etats (soutien britannique, alliances, déploiements de troupes en Grèce, Albanie) et n’avait pas hésité à user de la force.
Durant les attaques aériennes de l’OTAN sur différents objectifs en Serbie (usines de Pančevo, sites industriels, officiels ou symboliques de Belgrade) et au Kosovo (sur les troupes serbes ou les frappes sur des colonnes de réfugiés qualifiées de « dommages collatéraux ») Brzezinski exposait au journal Le Monde du 17 avril 1999 l’enjeu du conflit et la stratégie employée: « Le fait est que l’enjeu dépasse infiniment désormais, le simple sort du Kosovo. Il n’est pas excessif d’affirmer que l’échec de l’OTAN signifierait tout à la fois la fin de la crédibilité de l’Alliance et l’amoindrissement du leadership mondial américain. »
Aussi bien en Bosnie qu’au Kosovo, l’OTAN fut à la tête de chaque intervention soit en parallèle avec l’ONU soit de manière très autonome. Cette coopération militaire transatlantique semble être de plus en plus préjudiciable à la crédibilité de l’ONU et aux gouvernements européens, à leurs intérêts et à leur capacité de gérer des crises. Le général Jean Cot souligne que l’action militaire menée par l’OTAN avait donné au début l’illusion d’une coopération entre les Etats-Unis et leurs alliés européens mais ce sentiment changea suite à des déconvenues. Un rapport du ministre français de la Défense se plaignait du fait que les américains définissaient souvent des cibles de manière unilatérale sans en informer leurs alliés européens. Cet exemple est révélateur et illustre le problème qui est posé à l’Europe, notamment en matière de défense : elle semble être privée de toute initiative au profit d’un Etat tiers (les Etats-Unis) ou d’une coalition dirigée par ce même Etat et ses intérêts dans la résolution d’un conflit ne sont pas pris en compte alors qu’il s’agit de la stabilité, de l’avenir et de l’unité de notre continent européen.
L’émergence d’un véritable organisme de défense européenne ne peut qu’être freinée par cet état de fait. Les 23 et 24 avril 1999, le Conseil de l’Atlantique du Nord réaffirmait les buts de l’OTAN et les liens entre Etats-Unis et Europe dans la Déclaration de Washington. Ceci n’est pas fait pour aller dans le sens d’un véritable système européen de défense indépendant, donc apte à gérer les crises survenant en Europe sans que les intérêts d’une puissance tierce n’interfèrent. L’hostilité américaine au concept de défense européenne est assez marquée au point que Richard Holbrooke ne réduise les conflits européens et leur résolution qu’à la volonté des Etats-Unis : « Que nous le voulions ou non, nous sommes une puissance européenne. L’histoire de ce siècle nous démontre que lorsque nous nous désengageons, l’Europe verse dans une instabilité qui nous oblige à y retourner ».
Du point de vue de la politique extérieure (et d’actions militaires qui peuvent parfois y être liées) de l’Union Européenne, la présence d’une entité a là aussi des conséquences néfastes. Le dossier irakien en est le meilleur exemple et illustre la division de l’Europe qui n’a pas pu adopter de vraie position sur le sujet. Les trois pays baltes, la Pologne (le plus gros contributeur de ce groupe de pays membres de l’OTAN), la Tchéquie, la Slovaquie, la Hongrie, la Roumanie et la Bulgarie ont envoyé des troupes en Irak. Comme l’analyse Jacques Rupnik dans Le Point du 16 janvier 2004 le lien entre la « nouvelle Europe » et les Etats-Unis a été permis par «… la peur d’un couple franco-allemand trop puissant. » Le concept d’Europe indépendante, jouant le rôle de contrepoids aux Etats-Unis et menée par le tandem franco-allemand n’intéresse pas l’Europe de l’Est bien au contraire. Les pays d’Europe de l’Est craignent que leurs voix et leurs intérêts soient mineurs dans un tel système (on peut repenser à la réaction peu diplomatique de Jacques Chirac concernant ces pays suite à leurs choix pro-américains).
L’identité de l’Europe est remise en cause tout comme sa stabilité dans un contexte international qui a changé. Depuis la Guerre Froide, les relations entre les Etats-Unis et l’Union Européenne ont muté au point que Jacques Rupnik affirme de manière révélatrice : « Pour la première fois depuis la guerre, l’administration américaine ne considère plus son soutien à l’intégration européenne comme une priorité. Au contraire, elle érige la division européenne en vertu de la relation transatlantique ».

Sur ce sujet on pourra notamment se référer aux ouvrages suivants :
* Bianchini, Stefano (1996). La question yougoslave. Firenze : Giunti/ Casterman.
* Brzezinski, Zbigniew (1997). Le grand échiquier. L’Amérique et le reste du monde. Paris : Hachette/Pluriel.
* Laurent, Eric (1999). Guerre du Kosovo. Le dossier secret. Paris : Plon.
* Volkoff, Vladimir (1999). Désinformation- flagrant délit. Monaco : Editions du Rocher.
* Sous la direction de Chiclet, Christophe(1999). Kosovo- n°30 de Confluences Méditerranée. Paris : L’Harmattan.
* Sous la direction du Général Gallois, Pierre-Marie (2002). Guerres dans les Balkans. La nouvelle Europe germano-américaine. Paris : Ellipses.
* Gubert, Romain et Bran, Mirel (16 janvier 2004).Europe de l’Est, l’OPA américaine et entrevue avec Jacques Rupnik. Le Point n°1635.

Rodion Raskolnikov

lundi, 16 mars 2009

W. Sombart: Perché negli Stati Uniti non c'è il socialismo

Werner Sombart

Il libro della settimana: Werner Sombart, Perché negli Stati Uniti non c’è il socialismo

di Carlo Gambescia

Leggere un libro di Werner Sombart è come degustare quei vini, che più invecchiano più si fanno apprezzare. E’ perciò sicuramente meritoria l’idea di ripubblicare Perché negli Stati Uniti non c’è il socialismo? ( Bruno Mondadori, Milano 2006, pp. XXXVIII-153, euro 15,00, con prefazione di Guido Martinotti e traduzione dal tedesco di Giuliano Geri, entrambe nuove di zecca).

Quando uscì per la prima volta in Italia nel 1975 (Edizioni Etas), con una prefazione di Alessandro Cavalli, ci si interrogava ancora positivamente sulle potenzialità del socialismo nel mondo, e in particolare, sulla “anomalia americana”. Un questione che aveva così incuriosito Sombart, reduce nel 1905 da un viaggio negli Stati Uniti, fino al punto di scrivervi sopra un libro, uscito nel 1906.

Se le date, e soprattutto le accelerazioni della storia, hanno un senso, si può dire, che quello che è accaduto tra il 1905 (anno della prima rivoluzione russa) e il 1975 (anno in cui gli Stati Uniti escono, e con le ossa rotte, dalla guerra vietnamita), non è ancora niente rispetto a quel che accadrà tra 1976 e il 2006: dalla caduta del comunismo all’ascesa degli Stati Uniti a unica potenza mondiale.

Perciò se oggi Sombart miracolosamente tornasse in vita non potrebbe più considerare il socialismo, come una specie di orizzonte obbligato: come il naturale prolungamento del capitalismo. Perciò la sua domanda non potrebbe più essere la stessa: perché non c’è il socialismo negli Stati Uniti, dal momento che non c’è più socialismo nel resto del mondo…
In tal senso, mentre trent’anni fa, il testo sombartiano doveva essere letto avidamente dal socialista “inquieto” per tracciare il rapido identikit, di un capitalismo pericoloso, ma comunque battibile, oggi lo stesso libro deve essere divorato dal capitalista “quieto”, sicuro di sé, perché vittorioso. E che come Narciso, gode immensamente, nel guardarsi allo specchio, fornitogli un secolo fa da Sombart.

Insomma, il grande sociologo tedesco - di qui la classicità del suo studio - ci spiega, in modo indiretto, perché il capitalismo ha vinto… Anche se, si può aggiungere, per il famoso principio delle accelerazioni storiche di cui sopra, solo per il momento…
Ma veniamo al libro.

Per Sombart il capitalismo americano è una specie di spugna, capace di assorbire le menti di uomini e donne di ogni razza e cultura. In che modo? Dando a tutti la possibilità di arricchirsi. Detta così l’affermazione sombartiana può sembrare banale. Ma si deve prestare attenzione all’idea di “possibilità” : nel senso dell’essere possibile che una cosa avvenga. Ma anche, proprio perché si tratta di una possibilità, che un certa cosa non avvenga. Di più: il continuare a credervi, anche dopo un certo numero di fallimenti personali, implica una fede nel successo quasi religiosa.

Ma ascoltiamo Sombart: “Se il successo è il dio davanti al quale l’americano recita le sue preghiere, allora la sua massima aspirazione sarà quella di condurre una vita gradita al suo dio. Così, in ogni americano - a cominciare dallo strillone che vende i giornali per strada - cogliamo un’irrequietezza, una brama e una smaniosa proiezione verso l’alto e al di sopra degli altri. Non è il piacere di godere appieno della vita, non è la bella armonia di una personalità equilibrata possono dunque essere l’ideale di vita dell’americano, piuttosto questo continuo ‘andare avanti’. E di conseguenza la foga, l’incessante aspirazione, la sfrenata concorrenza in ogni campo. Infatti, quando un individuo insegue il successo deve costantemente tendere al superamento degli altri; inizia così una steeple chase, una corsa a ostacoli (…). Questa psicologia agonistica genera al suo interno il bisogno di totale libertà di movimento. Non si può individuare nella gara il proprio ideale di vita e desiderare di avere mani e piedi legati: L’esigenza del laissez faire fa parte perciò di quei dogmi o massime che (…) si incontrano inevitabilmente ‘quando si scava in profondità nello spirito del popolo americano’ ” (p. 17).

Ovviamente, Sombart colloca queste costanti psicologiche e culturali nell’alveo di una società ricca di risorse naturali lontana anni luce dal feudalesimo europeo, e le cui élite sono almeno formalmente aperte a tutti. Una società, ricca e libera, dove ogni rapporto economico e politico è affrontato in termini di interessi individuali e mai di classe. Da questo punto di vista sono molto interessanti e attuali le pagine dedicate alla posizione politica, sociale ed economica dell’operaio americano, il cui tenore di vita, già a quei tempi, nota Sombart, “lo rend[e] più simile al nostro ceto medio borghese, anziché al nostro ceto operaio” (p. 125).

Come del resto è significativo quel che viene osservato a proposito dell’appartenenza politica ai due grandi partiti “tradizionali”, il repubblicano e il democratico. Scrive Sombart: “ La natura e le caratteristiche dei grandi partiti (…), tanto la loro organizzazione esterna, quanto la loro assenza di principi, quanto ancora la loro panmixie sociale (…) influenzano nettamente le relazioni tra i partiti tradizionali e il proletariato. Innanzitutto nel senso che agevolano oltremodo l’appartenenza del proletariato a quei partiti tradizionali. Perché in essi non va vista un’organizzazione classista, un organismo che antepone specifici interessi di classe, ma un’associazione sostanzialmente indifferente che persegue fini condivisibili anche, come abbiamo potuto vedere, dai rappresentanti del proletariato (la caccia alle cariche pubbliche!)” (p. 69).

E lo stesso discorso, può essere esteso ai sindacati e alle associazioni professionali, dal momento, nota Sombart, che “ mentre da noi [in Germania] gli individui migliori e più dinamici finiscono in politica, in America, i migliori e più dinamici si dedicano alla sfera economica e nella stessa massa prevale, per la medesima ragione, una “supervalutazione dell’elemento economico: perché è seguendo questo principio che si pensa di poter raggiungere in forma piena l’obiettivo al quale si aspira”: il successo sociale. Non c’è alcun Paese, conclude Sombart, “nel quale il godimento del frutto capitalistico da parte della popolazione sia così diffuso” (p. 18).

Perciò, una volta chiuso il libro, non possono non essere chiare le ragioni della vittoria del capitalismo made in Usa su quasi tutti i fronti: ideologia del successo e individualismo concorrenziale, ma anche “fame” di consumi sociali. Curioso, su quest’ultimo punto, il vezzoso ritratto sombartiano delle operaie americane dell’epoca: “Qui l’abbigliamento, in particolare tra le ragazze, diventa semplicemente elegante: in più di una fabbrica ho visto operaie in camicette chiare, addirittura di seta bianca; quasi mai si recano in fabbrica senza il cappello” (p.126).

Siamo davanti all’ idealizzazione del capitalismo americano? Un Sombart che come Gozzano sembra rinascere non nel 1850 ma nel 1905… Non tanto, se pensiamo alle segrete cure che oggi hanno nel vestire, le impiegate e le operaie. Il modello non è più solo americano.

Allora, tutto bene quel che finisce bene? Sombart, nonostante tutto, pensava che il socialismo (magari in veste socialdemocratica) si sarebbe comunque imposto anche negli Stati Uniti. Soprattutto una volta spariti “gli spazi aperti”, come disponibilità di terre libere (il Grande Ovest), sui quali far sciamare, come liberi agricoltori, i “soldati-operai” dell’ “esercito industriale di riserva”. Infatti, secondo il sociologo tedesco, la “consapevolezza di poter diventare in qualsiasi momento un libero agricoltore” riusciva a trasformare “da attiva in passiva ogni opposizione emergente a questo sistema economico”, troncando “sul nascere ogni agitazione anticapitalistica” (p.151).

Tuttavia le terre libere sono state occupate, e il capitalismo Usa è ancora lì, più forte che mai. A meno che l’attuale frontiera americana in realtà non racchiuda ben più vasti territori. E che perciò la crescente espansione economica degli Stati Uniti (gli alti tassi di sviluppo e l’elevato tenore di vita dei suoi ceti medi) sia attualmente pagata in dollari sonanti dai paesi più deboli politicamente, ma ricchi di risorse naturali. Si pensi all’America Latina, e alle cosiddette economie “dollarodipendenti”.
Se così fosse, l’ ottimo vino sombartiano avrebbe un retrogusto amarognolo.

Fonte: http://carlogambesciametapolitics.blogspot.com/


Article printed from Altermedia Italia: http://it.altermedia.info

URL to article: http://it.altermedia.info/storia/il-libro-della-settimana-werner-sombart-perche-negli-stati-uniti-non-ce-il-socialismo_3346.html

vendredi, 13 mars 2009

"Gran Torino": Merci Clint !

“Gran Torino”: Merci Clint!

On nous reproche souvent de ne relever que les mauvaises choses de notre époque et de privilégier nos indignations à nos émerveillements. C’est l’inverse que je vous propose aujourd’hui en vous recommandant par ces temps de crise pas seulement financière de vous payer un tour de Gran Torino. Si vous voulez oublier Lol et autres Cyprien pour voir le meilleur film de ces dix dernières années et donc – pour le moment – du XXIe siècle, foncez sur le dernier Clint Eastwood : il a dégainé son chef-d‘œuvre.

Mon excellent camarade Malpouge (Présent du 26 février) me l’avait dit : « C’est formidable, tu vas aimer. » Il était légèrement en deçà !

A la première image de Gran Torino, on sait déjà que l’on est dans un grand film. Le plan large, magistral, classique de l‘église dans laquelle Walt Kowalski (Clint Eastwood) enterre sa femme est saisissant. Eastwood filme comme personne, c’est un réalisateur remarquable.

Le cinéaste Eastwood a su négocier le virage de la modernité. Mais sans renier ses valeurs. Son film n’est pas daté. Intelligent, sensible, drôle et émouvant, ponctué de dialogues épatants, il balaie les clichés et les certitudes du politiquement correct. Pour dire autre chose. Dans le rôle de ce vétéran de la guerre de Corée, grognon et raciste au langage très coloré, qui va être apprivoisé par ses voisins asiatiques issus du peuple hmong, Eastwood crève littéralement l‘écran. A 79 ans, il est éblouissant. Il se moque avec humour de ses défauts et de son âge, il en joue subtilement, usant de ce qui fit sa réputation caricaturale pour en tirer le meilleur. Et combinant le meilleur de ses qualités d’interprête et de cinéaste. Même les critiques de gauche qui l’ont haï, honni, vomi, du temps de l’Inspecteur Hary ne savent plus que tirer leur chapeau à ncelui qu’ils désignaient comme un « pur produit de l‘époque reaganniene ».

L’esprit du film est excellent, faisant passer plusieurs idées fortes avec une habileté qui fait l’unanimité. Clint Eastwood nous parle de transmission, de rédemption, d’héroïsme, de sacrifice. Autant de notions assez peu à la mode. Des millions de gens ont vu ou iront voir ce film et seront touchés, on ne peut que s’en réjouir. Comment ne pas relever le rôle essentiel du jeune prêtre dans l’histoire, qui résume les questions que se pose aussi Eastwood dans la vraie vie ? Ce cinéma-là, c’est notre culture, c’est notre famille, c’est notre « came » dirait la première dame de France, sauf que justement ce n’est pas du tout la sienne…

CAROLINE PARMENTIER

(Source: Présent)

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mardi, 10 mars 2009

P. Quilès: le retour de la France dans le commandement militaire intégré de l'OTAN est inutile et dangereux

Paul Quilès : Le retour de la France dans le commandement militaire intégré de l'OTAN est inutile et dangereux

quilès2.jpgLe 7 mars 1966, le général de Gaulle retirait la France du commandement militaire intégré de l'OTAN, c'est-à-dire des comités et des groupes où prenait corps l'intégration des forces armées des pays de l'Alliance atlantique. Les forces françaises étaient déliées des contraintes de la planification militaire commune et n'avaient plus à occuper des positions prédéterminées dans le dispositif de défense allié. Notre pays restait cependant tenu par les obligations de l'article 5 prévoyant une clause d'assistance mutuelle en cas d'agression.

Durant les années 90, si la France a réintégré le comité militaire, où se réunissent les ministres de la défense des pays membres de l'Alliance, elle est restée à l'écart de trois structures :

- le comité des plans de défense, où s'élabore la planification de défense, c'est à dire les objectifs de forces à atteindre en fonction des missions et des scénarios ;

- le commandement militaire permanent intégré, qui comprend la chaîne de commandement permanente et où s'élabore la planification opérationnelle ;

- le groupe des plans nucléaires, où les pays non‑nucléaires sont informés de la politique nucléaire suivie par les Etats‑Unis et la Grande Bretagne dans le cadre de l'OTAN.

Ce qui est annoncé aujourd'hui, c'est le retour dans ces organisations, à l'exception du groupe des plans nucléaires. Déjà en 1997, J. Chirac avait tenté sans succès cette opération, les Américains refusant de céder à un général français le commandement opérationnel de Naples.

Pour justifier son choix du retour dans le commandement militaire intégré, N. Sarkozy invoque trois arguments :

1- L'influence de la France ne serait pas à la hauteur de son engagement militaire et financier et ce retour lui permettrait de gagner de l'influence, notamment pour transformer et « européaniser » l'Alliance.

Il se trouve que l'influence dans l'Alliance est liée aux capacités militaires et non au statut par rapport au commandement militaire intégré. On l'a vu en 1999, lorsque, au moment du conflit du Kosovo, la France avait plus de poids que l'Allemagne dans les décisions prises par l'Alliance.

Quant au poste de « commandant suprême allié transformation », envisagé pour la France, il peut sembler prestigieux, mais il est dans les faits secondaire. Localisé à Norfolk, en Virginie, actuellement occupé par un général américain, il a pour mission de faire évoluer le dispositif militaire de l'Alliance, pour le rendre apte à des opérations lointaines, mais ce n'est pas un commandement opérationnel. En réalité, ce sont les Etats-Unis qui détiennent l'essentiel de l'expertise et du pouvoir de décision en matière de réorganisation des forces et d'actualisation des doctrines militaires dans l'OTAN, ce qui explique la localisation de ce commandement.

Le commandement opérationnel suprême est détenu par le Saceur, dont personne n'envisage qu'il soit détenu par un autre militaire que le commandant des forces américaines en Europe. Son adjoint, le deputy Saceur, a une mission importante, puisqu'il commande les opérations de l'Europe de la défense, quand l'UE fait appel aux moyens de l'OTAN en activant les accords dits « Berlin plus », mais il est traditionnellement britannique ou allemand, par rotation. En dessous de ces commandements, on trouve celui de Brunssum, également britannique ou allemand, et surtout celui de Naples, traditionnellement dévolu aux Américains, qui conduit les opérations en Méditerranée orientale, c'est à dire en direction du Proche-Orient. C'est celui de Lisbonne, d'importance nettement moindre, qui reviendrait à un Français.

La véritable question n'est pas celle de l'influence dans l'OTAN, mais celle de la capacité d'influencer les Américains pour faire évoluer l'OTAN, ce qu'ils n'ont pas fait depuis 1989, en maintenant une structure très lourde de 15 000 militaires. Quant à espérer influencer le processus de planification de défense, c'est tout simplement illusoire, parce que cette planification est en fait dictée par la doctrine d'emploi de l'armée américaine. L'européanisation de l'Alliance est donc un leurre, à l'image de la politique pratiquée par Tony Blair, qui a échoué, alors que celui-ci pensait influer sur la politique des Américains en étant leur allié le plus fidèle.

2 - le retour dans le commandement intégré serait une condition posée par nos partenaires européens pour faire progresser l'Europe de la défense.

N. Sarkozy a annoncé ce retour de manière implicite lors du « discours aux ambassadeurs » en août 2007. Depuis lors, tous nos partenaires considèrent que la décision est prise et qu'il n'est donc pas nécessaire de faire des concessions à la France pour ce qui concerne la défense européenne.

C'est pour cela que la France n'a pas pu obtenir la création d'un état-major de commandement permanent pour la PESD (politique européenne de sécurité et de défense), à laquelle se sont opposés les Britanniques. Sans cet état-major, la défense européenne n'a pas d'autonomie et dépend de la planification et des moyens collectifs de l'OTAN pour les opérations lourdes. Depuis lors, les Britanniques essaient de pousser l'idée d'une harmonisation des planifications de défense de l'OTAN et de la PESD, ce qui enlèverait toute autonomie et donc tout intérêt au processus de construction de l'Europe de la défense.

Au total, on voit que la perspective de retour de la France dans l'OTAN, loin de renforcer la PESD, l'a affaiblie et peut être même compromise définitivement.

3 - Le retour dans le commandement intégré serait un gage de la réconciliation transatlantique et permettrait à la France d'établir avec les Etats-Unis des relations de meilleure compréhension, dans le respect des intérêts de chacun.

Militairement parlant, ce retour n'a pas d'importance. Quand la France participe à une opération, des officiers français sont intégrés dans les chaînes de commandement opérationnel.

Politiquement parlant, il n'en va pas de même. L'appartenance au commandement intégré introduit une présomption de disponibilité des forces françaises « assignées » à l'OTAN. Pour une mission militaire donnée, la participation française sera supposée acquise et le rôle du contingent français largement prédéterminé. La capacité de la France à infléchir la conduite de la mission -dans une interposition au Proche-Orient, par exemple- serait réduite d'autant. On ne voit pas en quoi cette situation réduirait les « malentendus transatlantiques ».

Symboliquement surtout, l'effet serait considérable. Jusqu'ici, le statut spécifique de la France dans l'OTAN était vu, notamment dans les pays arabes, comme le symbole d'une certaine indépendance de la France par rapport aux Etats-Unis et comme la preuve d'une volonté d'autonomie de la PESD. Cette perte d'image risque donc d'affaiblir la France et l'Europe et de déséquilibrer davantage encore la relation transatlantique.

Faire le pari d'une rupture majeure de la politique étrangère des Etats-Unis, qui laisserait plus d'autonomie à l'Europe et s'engagerait vers un multilatéralisme de compromis, est hasardeux. Rien n'indique que la nouvelle administration américaine ait décidé de renoncer aux privilèges de son « leadership ». Tout en promettant les plus larges consultations au sein de l'Alliance, le Vice-président Biden ne vient‑il pas de déclarer à Munich que « les Etats-Unis agiraient en partenariat chaque fois qu'ils le pourraient, mais seuls quand ils le devraient » ? Quant à la mission de l'OTAN en Afghanistan, s'il paraît aujourd'hui acquis que les Etats-Unis demanderont aux Européens d'y contribuer plus largement, il ne semble pas qu'ils envisagent de les associer davantage aux décisions essentielles. En revenant dans les structures intégrées de l'OTAN, la France ne serait pas dans la meilleure position pour faire prévaloir, conjointement avec ses partenaires européens, les voies d'une solution politique au conflit afghan, si jamais les Etats-Unis espéraient venir à bout de la rébellion en ayant principalement recours à l'action militaire.

La décision de N. Sarkozy est donc dangereuse, parce que porteuse de risques pour la qualité des relations transatlantiques. Elle est de plus inutile, alors même que le statut de la France dans l'OTAN était accepté par les Etats-Unis et ne nuisait en rien à la relation franco‑ américaine.

Paul Quilès

Ministre socialiste de la Défense (1985-1986)

Président de la Commission de la défense nationale et des forces armées de l'Assemblée nationale (1997-2002)

dimanche, 08 mars 2009

When American Imperialism chased Spain out of Cuba

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When American Imperialism chased Spain out of Cuba

by Philippe Conrad       

A century ago, in 1898, the Cuban war broke out against Spain. It was an American war that was «altruistic and moral». Through this war, which called on the resources of misinformation and brainwashing, the United States began its career as a world power.

«All is quiet here; there are no problems and there’ll be no war, I want to come back»…«Stay where you are please and send us pictures, I am responsible for preparing the war…» This exchange of telegrams between Frederic Remington, the reporter-artist of the New York Journal, and his boss, William Randolph Hearst, on the eve of the Spanish-American conflict of 1898, just about sums up the situation at the moment. It shows the part that the manipulation of American public opinion played in unleashing this war. We shall have to wait until the First World War before governments, those of the Anglo-Saxon countries in the first place, have recourse on a such a grand scale to these propaganda tricks. But the stakes were considerable, for it was a question of chasing Europe – or more precisely a Spain that was only a shadow of its former self – from the American hemisphere in order to perfect the hegemony of the United States over the New World as a whole.

 

The right to possession of the world

America’s designs on Cuba and on the Caribbean sea simply and quite naturally completed the geopolitical grand design which was to make the new state into a continental power, opening onto the two oceans and able to impose its domination over the whole western hemisphere. These designs were clear even in the 1820s when John Quincy Adams considered that Cuba was the key to the Caribbean and that its proximity to Florida and the mouth of the Mississippi would one day make it necessary, «through the simple law of political gravitation», for America to seize it. What held Washington back at that time was fear of English reaction, for London might worry about the fate in store for Jamaica. For American officials, it was better to be patient and leave Cuba in the hands of an enfeebled Spain rather than engage in an action likely to justify British opposition. It was enough to wait for the right moment or for circumstances to appear most favourable for the realisation of what John Fiske called, in 1885, the «manifest destiny» of the United States.

In those last years of the century, projects for driving a canal through the Central American isthmus at Nicaragua or Panama gave new life to the already old desires of the Washington government. Several theorists at that time justified America’s ambitions, and in their wake their formed in Congress a whole «imperialist» clan demanding a foreign policy in keeping with the industrial dynamism which was making of the USA a world economic power. In 1885, Pastor Joshua Strong wrote Our country in which he exalted «the superiority of the Anglo-Saxon race». Five years later, John W Burgess, professor of political sciences at the University of Columbia, insisted on the rights possessed by the Anglo-Saxons to world dominion: «Their mission is to lead political civilisation in the modern world and to bring this civilisation to the barbarous races […] since it is in the interest of world civilisation that law, order and true liberty, which is its corollary, should reign throughout the world…» That same year, Admiral T Mahan published his book The influence of Sea Power upon History, which foretells an impressive rise in the strength of America’s naval power. The United States must take control of the Caribbean Sea and of the future canal that will join the Atlantic to the Pacific. They must also push their expansion into the Pacific, notably into the Hawaiian archipelago. Under the presidency of the republican Benjamin Harrison (1889-1893), the secretary of State James Blaine was preparing the way for these various projects, but the election of the democrat Stephen G Cleveland seems to have put a stop to them, at least temporarily. However, his republican opponents were not put off, and Henry Cabot Lodge, the naval commission’s spokesman at the House of representatives, made a speech in 1895, wherein he claimed Cuba and the Hawaiian islands for the United States. There thus came into being a thoroughgoing «imperialist» movement inspired by that «jingoism» which, at the same period, lay behind the politics of a Joseph Chamberlain in England.

At the heart of this movement, the young Theodore Roosevelt was already there, writing to Cabot Lodge, his mentor in politics, that «the country needs a war». The elections in 1897, which bring the republican William Mac Kinley to power, enable the young Roosevelt to become Under-Secretary of State for the Navy, in 1897. Two months later, he explained to the officer cadets at the Naval College «that the diplomat must be the servant and not the master of the soldier». In November of the same year, he wrote to a naval officer to say that he hoped for a war against Spain «to aid the Cubans in a humanitarian concern». But above all «to guarantee complete liberty for America from European domination… This war will be a great lesson, and we shall profit greatly from it». In December 1897, when commercial circles and the economic press were showing their opposition to a war for Cuba, the hot-headed under-secretary of State affirmed that «we shall have this war for the liberty of Cuba despite the timidity of commercial interests…»

 

Press campaigns and sending of weapons

The United States had already offered on several occasions since 1843 to buy from Spain the main island of the Caribbean, but each time the government of Madrid had amiably turned down these offers. In 1850, therefore, the American administration encouraged the installation in New York of a Cuban council favourable to the island’s independence, and from 1865 Washington supported these rebels by supplying them with arms and money. Between 1868 and 1878, the first war of independence came to nothing. The United States’ interest in the island did not wane, however, for it was they who bought nearly all the sugar exported from the island, and American capital investments in this market amounted to fifty million dollars of the island’s economy. Founded in 1892, José Martí’s Cuban revolutionary party was supported financially by Edwin F Atkins, the American sugar «king».

When a fresh insurrection broke out on the island in February 1895, the democrat president Cleveland and his Secretary of State Bryan had no wish to intervene directly. The death of Martí, killed in the fighting in May, did not put an end to the rebellion. The North American press then undertook to set public opinion against Spain. It sounded off against the death of several Cuban revolutionaries, denounced the fact that American citizens were in jail on the island, and exalted the courage of Evangelina Cisneros, the daughter of a rebel leader, whom W R Hearst had removed from Cuba so that she might be given a triumphant welcome in New York… It finally published a false letter from Dupuy de Lôme, the Spanish ambassador to Washington, in which Mac Kinley was presented as a «low level politician». During that time, from June 1895 to May 1897, forty-two naval convoys brought arms to the insurgents from the American coasts.

On the island itself, however, Spain’s new representative, General Blanco, succeeded in forming a government by uniting the reformists and autonomists, but excluding those in favour of independence who were supported by the USA. It was a few days later, following the riots in Havana, that the battleship Maine entered the port, on a «courtesy» visit.

It is now known very precisely that the decision to go to war against Spain, if she persisted in her refusal to sell Cuba, was taken in 1896. A recent military history congress, held in March 1998, has revealed the detail of the plans prepared for this eventuality. The scenario was then written down. On 25 January 1898, the battleship Maine, therefore, entered the port of Havana, followed fifteen days later by the cruiser Montgomery which had just laid anchor in the port of Matanzas. Three weeks later, on 15 February, the accidental explosion of a submarine mine sank the Maine in the port of Havana. Two hundred and sixty American sailors were killed in the explosion, which everyone now recognises as having been purely accidental, and some even think it was plainly provoked by the Americans (it is interesting to note that no officer was among the victims; they were all at a reception in the town). The official American report is no less accusatory of Spain. Madrid proposed entrusting the enquiry to a mixed commission, but Washington refused. The Spanish government then turned towards its European counterparts and solicited the arbitration of Pope Leo XIII, but obtained nothing, even though it accepted the immediate armistice imposed by Mac Kinley on 10 April. The American senate will soon vote for the necessary funding for «an altruistic and moral war which will bring about the liberation of Cuba», and war was declared on 24 April. A «splendid little war» for the Secretary of State John Hay, a war which rekindled that led by Spain against the Cuban rebels, a conflict which, according to General Blanco «would have come to an end, had it not been for American malevolence».

It was in the Philippines that the Americans struck their first blows since Admiral Dewey destroyed Admiral Montojo’s fleet in the harbour of Manila, outside Cavite. The conquest of Porto Rico was a military walkover and, at Cuba, Admiral Cervera’s fleet was totally outstripped on the technical level by the American ships, and destroyed on 3 July outside Santiago. Fifteen thousand Americans landed at the end of the month of June, but still Colonel Theodore Roosevelt’s Rough Riders had to put up a furious fight against the troops of Generals Linares and Vara del Rey, on 16 July, and overcame the defences of the hill of San Juan. In coming to take part in the battle himself, Roosevelt put his deeds in line with his words. On 17 July, Santiago de Cuba capitulated. On 12 August, through French mediation, an armistice was concluded prior to peace negotiations which ended in the Treaty of Paris, signed on the following 10 December.

Spain was made to abandon all sovereignty over Cuba, she also lost Puerto Rico and had to yield the Philippines and Guam to the USA for twenty million dollars. A little later, she also had to cede to the conqueror – who had seized the Hawaiian Islands during the month of August – those of the Mariannas, the Carolinas and the Palaos. It was a peace that seemed like a second death of the Spanish Empire and which opened the way to a spectacular rise in the power of the United States. Theodore Roosevelt will be able to wave his big stick in the Caribbean. Cuba, San Domingo, Nicaragua and the Panama, separated from Columbia in 1903, will become American quasi-protectorates. Once annexed, the Philippines will become the theatre of a revolt, which will last four years at a cost of five thousand dead to the new occupants. Cuba will endure a four-year military occupation, and it is only after accepting a treaty placing her in a state of total subjection to Washington that the island will be able to have its «sovereignty» recognised. The «corollary» is Roosevelt with his Monroe doctrine henceforth reserving the right of the United States to intervene in the affairs of neighbouring countries if deemed necessary for the re-establishment of order. Senator Beaveridge, from Indiana, can now consider that «God has not prepared the peoples of English and Teutonic tongue over a thousand years simply for them to admire themselves vainly and passively. No, he made us to be the organising masters of the world in order to establish order where chaos reigns. He has given us the spirit of progress in order to conquer the forces of reaction throughout the whole world. He has placed within us the gift of governing so that we may give government to savage and senile peoples. Without such a force, the world would relapse into barbarity and the night. And of all our race, he has designated the American people as his chosen nation to begin the regeneration of the world.»

      

To justify intervention, all means are good!

Arnaud Imatz

Certain papers of the New York press played a decisive role in preparing public opinion to accept American intervention in Cuba. The main papers here were the New York Journal, bought by William Randolph Hearst in 1895 and the World, owned by Joseph Pulitzer, to which we should add the Sun and the Herald. This press cultivated sensationalism to the point of practising a veritable disinformation campaign as a way of «advancing the event». […]

For this popular press, avid for spectacular events likely to appeal to the imagination of the masses, Cuba will provide particularly rich material. A most rudimentary kind of manichaeism thus presents the Spaniards as uncouth and sadistic brutes, representatives of a backward country, subjects of an anachronistic and corrupt monarchy. They were attributed with every kind of crime and atrocity, which happily completed the «black legend» developed by Anglo-Saxon historiography regarding the conquest of America by the subjects of Charles V and of Philippe II. It was a very useful way for the Anglo-Saxon colonisers of North America to have their own treatment of the Indians forgotten. Terror, violence and famine were the rule in Cuba for a press all too content to reproduce the communiqués from the Junta Cubana, the council of exiles installed in New York. The «testimonies» of victims filled up entirely fabricated dossiers, containing detailed accounts of Spanish depravity. […]

The reassembling and regrouping of whole populations into camps led to a heavy mortality rate among the prisoners, as a result of epidemics, which also struck the Spanish soldiers. But Hearst and his journalists did not skimp over the figures. Six hundred thousand dead, not one less, more or less one third of the island’s population, in other words a veritable genocide before the word was coined. In fact, the most serious studies undertaken by American research workers in the course of the following decades have revealed that human losses for the period 1895-1898, including the Spanish victims, did not exceed the number one hundred thousand. The lie was exposed with the publication in 1932 of a work initiated by the Baton Rouge University in Louisiana, called Public Opinion and the Spanish-American War. A study in war propaganda. None of which was of much importance forty or so years later. By blowing American popular opinion white hot, by exploiting the false letter from Ambassador Dupuy de Lôme, by giving credit to the myth of an attack responsible for the explosion of the Maine, Hearst and Pulitzer had played their part and made it possible to justify America’s control over Cuba.

mercredi, 04 mars 2009

Clint Eastwood heeft gelijk...

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Clint Eastwood heeft gelijk

Geplaatst door yvespernet

Op dit vlak dan toch: http://in.news.yahoo.com/139/20090227/906/ten-eastwood-thinks-political-correctnes.html

London, February 27 (ANI): Acting legend Clint Eastwood , 79, apparently believes that political correctness has rendered modern society humourless, for he accuses younger generations of spending too much time trying to avoid being offensive. The Dirty Harry star insists that he should be able to tell harmless jokes about nationality without fearing that people may brand him “a racist”.

“People have lost their sense of humour. In former times we constantly made jokes about different races. You can only tell them today with one hand over your mouth or you will be insulted as a racist,” the Daily Express quoted him as saying. ”I find that ridiculous. In those earlier days every friendly clique had a ‘Sam the Jew’ or ‘Jose the Mexican’ - but we didn’t think anything of it or have a racist thought. It was just normal that we made jokes based on our nationality or ethnicity. That was never a problem. I don’t want to be politically correct.

We’re all spending too much time and energy trying to be politically correct about everything,” he added. (ANI)

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mardi, 03 mars 2009

La mort du leadership américain

Un pays discrédité et en faillite/La mort du leadership américain

ex: http://polemia.org/ 

Une fois encore, Paul Craig Roberts présente une analyse pessimiste sur l’avenir américain. Il ne voit pas comment les Etats-Unis retrouveraient leur leadership et il ne peut s’empêcher d’observer l’ancien rival pour se demander si le monde n’assiste pas à l’avènement d’une nouvelle ère « Poutine ». Polémia

Un nombre incroyable de personnes, aux Etats-Unis et à l’étranger, espère que le Président Obama mettra fin aux guerres illégales de l’Amérique, qu’il mettra un terme au soutien de l’Amérique aux massacres de Libanais et de Palestiniens commis par Israël et qu’il punira, au lieu de les récompenser, les banquiers gangsters (ou les « banksters escrocs »), dont les instruments financiers frauduleux ont détruit l’économie et imposé une souffrance massive à tous les gens dans le monde. Si les nominations d’Obama sont une indication, tous ces gens qui espèrent vont être déçus. (…)

Ce qui est décourageant est le fait que, même confronté à une crise économique et à une crise de politique étrangère, le système politique américain est incapable de produire le moindre leadership. Nous nous trouvons dans la pire crise économique de toute une vie, peut-être de notre histoire, et à la veille d’une guerre au Pakistan et en Iran, alors que la guerre en Afghanistan s’escalade. Et tout ce que nous obtenons est un gouvernement constitué de ces mêmes personnes qui nous ont amenés ces crises.

L’ère du leadership américain est révolue. Le système financier d’escrocs de l’Amérique a plongé le monde entier dans la crise économique. Les guerres d’agression de l’Amérique sont vues comme servant d’autres buts, comme l’enrichissement des industries militaires associées à Dick Cheney. Le monde est à la recherche d’un autre leadership.

Vladimir Poutine a bien joué à Davos pour endosser ce rôle. Son discours, lors de la cérémonie d’ouverture, était le plus intelligent de tout l’évènement. Poutine a rappelé au Forum Economique Mondial que les délégués américains qui s’exprimaient depuis cette tribune, il y a tout juste un an, avaient insisté sur la stabilité fondamentale de l’économie américaine et ses perspectives limpides. Aujourd’hui, les banques d’investissement, la fierté de Wall Street, ont virtuellement cessé d’exister. En 12 mois exactement, elles ont publié des pertes excédant les profits qu’elles ont réalisés au cours des 25 dernières années

Poutine a défendu l’idée selon laquelle le système financier existant, basé sur le dollar et l’hégémonie financière américaine, avait échoué.

Poutine a démontré que sa compréhension de l’économie était supérieure à celle de l’équipe d’Obama, lorsqu’il a déclaré que créer plus de dettes venant s’ajouter à des « dettes inextricables », comme le fait Obama, « prolongerait la crise ».

Dans une autre pique visant le leadership économique raté de l’Amérique, Poutine a déclaré qu’il est temps de se débarrasser de l’argent virtuel, des faux rapports financiers et des notations de crédit douteuses. Poutine a proposé un nouveau système de devise de réserve pour « remplacer le concept mondial unipolaire obsolète. » Poutine a dit qu’un monde en sécurité nécessitait la coopération, qui elle-même nécessite la confiance. Il a bien fait comprendre que les Américains avaient prouvé qu’on ne peut pas leur faire confiance.

Ce fut un message puissant qui a été beaucoup applaudi..

Par Paul Craig Roberts
CounterPunch, 3 février 2009
article original : "The Death of American Leadership"
Traduction : [JFG-QuestionsCritiques]
http://questionscritiques.free.fr/

Correspondance Polémia
12/02/09

lundi, 23 février 2009

Le secret américain de Nicolas Sarközy

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Le secret américain de Nicolas Sarkozy

 

Par Philippe Bourcier de Carbon*

Ex: Journal du chaos 7, 2009

Dans les coulisses du pouvoir, il y a ceux mis au devant de la scène, ceux qui restent dans l’ombre
et, surtout, ceux des tréfonds que nul n’entrevoit jamais. Qui connaît Frank George Wisner ? Ce
senior américain, diplomate et homme de réseaux, pourrait bien être la clé pour expliquer
l’ascension fulgurante de Nicolas Sarkozy. Le chef de l’Etat français bénéficie là du meilleur
conseiller occulte pour jouer un rôle dans la marche du monde. A condition que le Président
continue de servir avant tout les intérêts de l’Empire américain, que celui-ci soit dirigé par Bush ou
Obama.

« Un néoconservateur américain à passeport français » : la formule cinglante d’Eric Besson au sujet de
Nicolas Sarkozy, formulée en vue de la campagne électorale de 2007, demeure d’une lucidité
implacable. Le nouveau ministre chargé de l’immigration n’ira sans doute plus remettre en question
le patriotisme de son mentor. Il n’en demeure pas moins que le mystère du succès rapide dans la
conquête du pouvoir suprême par Nicolas Sarkozy passe par l’analyse de son rapport personnel
aux Etats-Unis.

A cet égard, le destin peut s’avérer facétieux lorsqu’il veut avantager un jeune ambitieux désireux
d’atteindre les sommets. C’est vers la fin des années 70 que le jeune loup du RPR saura tirer profit
d’une fortune incomparable : le remariage de sa belle-mère, Christine de Ganay, avec un
personnage prometteur de la vie politique américaine, Frank George Wisner.

Celui-ci avait déjà hérité d’une charge lourde : le patronyme et la carrière sulfureuse d’un homme
exceptionnel, dans ses coups d’éclat comme dans sa folie, Frank Gardiner Wisner (1909-1965),
cofondateur de la CIA. Le père Wisner, impliqué dans les renversements du pouvoir au Guatamala
et en Iran, restera célèbre pour l’opération Mockingbird (un noyautage réussi des médias
américains par des agents de la CIA), avant de se suicider en 1965, victime de démence. Né en
1938 à New York, diplômé de Princeton, le jeune Frank George ne marchera pas exactement dans
les pas de son père mais suivra plus habilement un tracé parallèle : la diplomatie, dont on connaît
les passerelles avec le monde de l’espionnage. Il apprendra ainsi l’arabe au Maroc dans son
détachement effectué pour le compte du Département d’Etat avant un bref passage par Alger
après l’indépendance et un long séjour au Vietnam. De retour à Washington en 1968, il sera chargé
des affaires tunisiennes. Plus tard, après la spécialisation dans les questions asiatiques et arabes,
Frank George Wisner exerça le poste d’ambassadeur en Zambie, en Egypte, aux Philippines et en
Inde.

Derrière ces honorables activités, qui ont culminé par un poste de sous-secrétaire d’Etat sous
Clinton et, plus récemment, dans sa médiation pour la Troïka dans le règlement de la crise au
Kosovo, Frank G. Wisner demeure, selon ses détracteurs, la clé de voûte dans l’exécution de
l’espionnage économique pour le compte de la CIA. Mieux encore, l’homme est la caricature du
personnage multicartes et influent, présent dans tous les centres réels ou fantasmés du pouvoir
parmi lesquels les fameux Council on Foreign Relations ou le groupe Bilderberg. Mais c’est en 1997
qu’un tournant s’opère : après avoir longtemps manoeuvré dans le monde feutré de la diplomatie et
des renseignements, Wisner se risque à mélanger encore plus les genres en rejoignant, au sein de
son conseil d’administration, l’entreprise Enron, la célèbre compagnie énergétique qui fera scandale
quatre ans plus tard et dont la gigantesque fraude en Californie, portant sur des milliards de
dollars, ne sera jamais exactement détaillée, « grâce » à la disparition des milliers de pages
caractérisant la fraude fiscale dans la destruction des bureaux de la SEC, gendarme américain des
opérations boursières , lors de la chute de la Tour 7 du World Trade Center.

Ironie du sort, ou étrange coïncidence, la sécurité de ce gratte-ciel (effondré alors qu’il ne fut pas
percuté par un avion en ce jour du 11 Septembre 2001) relevait de la compagnie Kroll Associates,
qui appartenait alors à l’AIG, assureur dont Wisner est le vice-président . S’il est vrai que les
entreprises prestigieuses sont souvent interconnectées de par leurs administrateurs, il est notable
de constater la récurrence curieuse de Wisner dans les anomalies du 11 Septembre. Ainsi, pour
résumer, l’homme, spécialiste du monde musulman et de l’espionnage économique, responsable
haut placé de Enron et de l’AIG, échappe à toute poursuite judiciaire lors du scandale Enron, jamais
complètement décrypté de par la destruction des détails compromettants lors de la chute
controversée d’un immeuble du World Trade Center qui abritait également, autre heureuse
coïncidence, les bureaux de la CIA dédiés précisément à l’espionnage économique…
Quel rapport dès lors entre ce personnage sulfureux et Nicolas Sarkozy, mis à part le lien familial
d’antan ?

A priori, il serait logique de présumer que le temps et la distance géographique auront
naturellement creusé le fossé entre le chef de l’Etat et la famille de l’ancienne belle-mère. Il n’en est
rien. Pour preuve, la campagne électorale de l’UMP qui a porté triomphalement au pouvoir, et dès
la première tentative, Nicolas Sarkozy, disposait dans ses rangs d’un acteur discret, responsable de
la section anglophone, mais dont le nom est suffisamment éloquent : David Wisner. Celui-ci semble
également reprendre le flambeau de la lignée Wisner puisqu’il a intégré le Département d’Etat en
septembre dernier, après des études d’arabe.

Et au-delà du légitime renvoi d’ascenseur du chef de l’Etat envers le fils de son parrain d’outreatlantique,
un autre fait passé inaperçu mérite d’être évoqué, non comme la preuve mais plutôt
comme l’indice de la volonté présidentielle d’occulter l’existence et les agissements troubles de
Wisner. S’il s’avère à l’avenir que les fameux délits d’initiés opérés à la veille du 11-Septembre ont
été le fait de citoyens américains avertis, dont le point commun serait d’être à la jonction du
renseignement et de la finance, alors il ne serait guère étonnant de voir figurer sur la liste de ces
personnes au vent d’un « attentat terroriste imminent » un certain Frank George Wisner. Outre
qu’il ait bénéficié de la destruction du dossier fiscal Enron tout en étant dans le même temps
responsable de la sécurité du World Trade Center via Kroll Associates ( détenue par AIG), une
réçente réaction de Nicolas Sarkozy pourrait laisser penser que le silence en la matière doit
s’imposer.

En effet, selon le Canard Enchaîné du 24 septembre 2008, le Président avait vivement critiqué le
Pdg de la chaîne info internationale, France 24, pour avoir organisé un débat sur la « théorie du
complot » autour du 11-Septembre. Cette réaction de Nicolas Sarkozy pourrait prêter à sourire si
elle venait simplement confirmer sa propension légendaire à tout régenter, y compris la
programmation audiovisuelle. Mais compte tenu de l’implication éventuelle d’un de ses proches
dans les coulisses logistiques et financières de l’attentat du World Trade Center, la colère
présidentielle prend une tout autre tournure. De par le signal qu’il envoie ainsi aux journalistes
mainstream tentés d’évoquer à l’antenne la question des zones d’ombre du 11-Septembre, le
message relève plus de la censure tacite d’un sujet grave que de l’irritation d’un téléspectateur
capricieux. Sans aller jusqu’à faire de Wisner un des instigateurs du 11-Septembre, il est plus
vraisemblable de supposer que sa position et ses relations l’ont idéalement avantagé pour faire

partie de ceux à avoir, « au mieux » anticipé l’événement, au pire participé par une quelconque
assistance matérielle, en l’occurrence la mise à disposition de la gestion de la sécurité électronique
des 3 tours effondrées, de par l’implosion de bombes pré-installées selon certains scientifiques
spécialistes de la démolition contrôlée.

Au-delà des inévitables spéculations sur le rôle exact de Wisner dans l’opération à multiples
facettes du 11-Septembre, force est de constater que l’homme dispose des diverses relations
accumulées depuis près de 50 ans dans les élites dirigeantes des Etats-Unis et les cercles
internationaux pour pouvoir, si besoin est, favoriser le jeune politicien impétueux que son épouse
française affectionne. Nicolas Sarkozy doit beaucoup à Jacques Chirac pour son maillage lent et
progressif du corps électoral français. Il doit sans doute davantage encore à Frank George Wisner
pour avoir obtenu l’assentiment et la faveur de l’hyper-puissance occidentale.
Les parrains occultes du Président et méconnus du citoyen sont souvent les plus redoutables.

* Philippe Bourcier de Carbon est démographe à l'Ined (Institut national des études démographiques).

dimanche, 22 février 2009

L'Amérique et le progrès

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SYNERGIES EUROPÉENNES - ORIENTATIONS (Bruxelles) - juillet 1988

L'Amérique et le progrès

Margarita MATHIOPOULOS, Amerika: Das Experiment des Fortschritts. Ein Vergleich des politischen Denkens in den USA und Europa,  Ferdinand Schöningh, Paderborn, 1987, 408 S., DM 58.

L'auteur, jeune femme de trente ans de souche grecque, avait défrayé la chronique au début de 1987. Elle avait été nommée porte-paroles de la SPD par Willy Brandt, sans être membre du parti et en passe de se marier avec un jeune cadre de la CDU. Sous la pression du parti, elle avait dû renoncer au poste que lui avait confié Brandt. Quelques mois plus tard, elle publiait son livre sur l'Amérique qui dispose des qualités pour devenir un classique du libéralisme occidental contemporain, un peu comparable au travail de Walter Lippmann (La Cité libre, 1946). Margarita Mathiopoulos ne s'interroge pas directement sur la notion et le fonctionnement de la démocratie mais aborde une autre question-clé, avec une bonne clarté d'exposé: l'idée de progrès dans la tradition politique amé-ricaine. Procédant par généalogie  —ce qui constitue un gage de pédagogie—  elle commence par explorer l'idée de progrès dans la philosophie européenne, de-puis l'Antiquité jusqu'à l'époque dite "moderne", où divers linéaments se téléscopent: notions antiques de progrès et de déclin, idéologèmes eschatologiques judéo-chrétiens et rationalisme progressiste. Au XXème siècle, on assiste, explique Margarita Mathiopoulos, à une totalisation (Totalisierung)  du progrès chez les nazis et les communistes, dans le sens où ces régimes ont voulu réaliser tout de suite les projets et les aspirations eschatologiques hérités du judéo-christianisme et/ou de l'hédonisme hellénistique. L'échec, la marginalisation ou la stagnation des solutions "totales" font que seule demeure en course la version américaine de l'idéologie du progrès. Cette version se base sur une conception providentialiste de l'histoire ("City upon a Hill"),  parfois renforcée par une vision et une praxis utilitaristes/hédonistes ("the pursuit of happiness").  Dans l'euphorie, le progressisme prend parfois des dimensions héroïques, romantiques, sociales-darwinistes ("Survival of the fittest"),  à peine égratignées par le pessimisme conservateur d'un Santayana, des frères Brooks et d'Henry Adams. L'idée d'un progrès inéluctable a fini par devenir la pierre angulaire de l'idéologie nationale américaine, ce qui s'avère nécessaire pour maintenir la cohésion d'un pays peuplé d'immigrants venus chercher le bon-heur. Si elle n'existe pas sous le signe du progrès, la société américaine n'a plus de justification. L'identité nationale américaine, c'est la foi dans le progrès, démontre Margarita Mathiopoulos. Identité qui se mue, en politique extérieure, en un messianisme conquérant auquel notre auteur n'adresse aucune critique.

(Robert STEUCKERS).

 

jeudi, 19 février 2009

Marc-Edouard nabe résiste à l'Obamania

MARC-EDOUARD NABE RESISTE A L’OBAMANIA


Tout le monde adore Obama, alors forcément je suis contre... Quel rabat-joie ! Je suis bien bête de ne pas profiter de cette joie mondiale. C’est peut-être à cause de tout ce que j’entends comme conneries...Vincent Cassel dit que "tout à coup, on a envie de vivre aux États-Unis". Rama Yade minaude : "Nous sommes tous Américains, cette fois, on peut le dire dans le sens positif." Le roi du storytelling, Christian Salmon, se pâme : "Avec lui, l’Amérique qu’on aime est de retour ! ". Quant à Dorothée Werner, laide éditorialiste de Elle, elle danse carrément la samba dans sa cuisine : "Comment résister à l’euphorie qui gonfle le monde ? " D’ailleurs, pour toutes les mouilleuses du Elle, Obama c’est Cassius Clay + Robert Redford + Steve McQueen. Pourquoi ne pas ajouter James Dean et Gérard Philippe ? De plus en plus blanc à force d’additions ! Ce qu’elles veulent dire, ces blanchâtres, c’est que, dans leur idéal de Noir, Obama est une somme de soustractions : c’est Malcolm X – George Jackson – Frantz Fanon – Bobby Seale – Angela Davis... Le pompon a été décroché par Philippe Val affirmant sans rire qu’avec Obama élu, c’est enfin le XXIe siècle qui commence ; Ben Laden et son 11-Septembre, c’était encore du XXe ! D’accord, mais que des sans-couilles l’adorent ne suffit pas à expliquer que je ne bande pas. (...)


En France, le racisme est à peine caché sous l’antiracisme consensuel et les tollés des faux-derches franchouillards qui se cabrent au moindre mot de travers. En France, les racistes sont avant tout ceux qui se réjouissent qu’un Noir soit élu du moment qu’il est noir, parce que pour eux tous les Noirs se ressemblent. (...) Fin du racisme, tu parles ! Comme si les Noirs n’allaient plus être persécutés grâce à l’élection d’Obama ! On a vu comment les Arabes vivent sous le règne de Rachida Dati ! Dès qu’un métèque a un petit pouvoir, il ne pense qu’à une chose : faire du zèle contre sa race, pour montrer aux Blancs qu’il n’est pas un métèque justement, et qui paie les pots cassés ? Les autres métèques, ceux sans pouvoir ! Classique. Au pays des antiracistes auto-éblouis, le seul qui reste mesuré dans son obamania, c’est le président... Vexé comme un pou. Obama démode Sarko, Michelle écrase Carla . Premier président juif français, c’est bien. Premier président noir américain, c’est mieux. Sarkozy, qui pensait en 2007 innover dans le genre jeune loup vulgos libéralo-people s’est fait doubler un an et demi après. Comment rattraper le retard soudain pris ? En foutant des Noirs partout ! "Ne me cachez plus ces minorités visibles qu’en temps normal je n’aurais su voir..." (...)


"Obama a réalisé enfin le rêve de Martin Luther King ! " Le hic, c’est que dans son I have a dream, King disait textuellement qu’il ne voulait pas que "les gens soient jugés pour la couleur de leur peau, mais pour le contenu de leur personne". Pour quoi d’autre est jugé Barack Obama aujourd’hui ? Ce sont ses deux grands-mères qui le définissent le mieux. La première est une grosse mama qu’on a vu danser de joie en boubou dans son bidonville de Kogelo... le drapeau yankee flottant sur le Kenya. Le Kenya, terre de safaris pour beaufs, est un des rares pays d’Afrique qui ne présente aucune espèce d’intérêt. Seule la Centrafrique est plus nulle encore. Rien ne peut sortir de bon du Kenya, à part quelques Massaï qui d’ailleurs n’en sortent pas. La seconde grand-mère d’Obama, une Blanche, a toute sa vie tremblé de peur en croisant des Noirs dans les rues de Kansas City. Elle est morte la veille de son élection. Quand elle a senti que c’était inéluctable, mémé a préféré mourir... Elle ne voulait pas voir ça : un négro à la Maison Blanche, fût-ce son petit-fils !


C’est son programme peut-être qui me débecquette... Sa gestion de la crise financière ne laisse aucun doute : monsieur ne pense qu’à subventionner les banques, il veut réparer le capitalisme lui aussi, mais à l’avantage des riches. Sa priorité : rassurer les gros portefeuilles provisoirement à sec. Comme tout pratiquant du capitalisme, il est à genoux devant les banques avec l’excuse que la Banque n’est pas plus démocrate que républicaine, elle est la Banque. C’est comme Dieu, il n’est ni de gauche ni de droite, il est Dieu. Et aujourd’hui, Dieu, ce sont les trusts. Sur le dollar, il y aura bientôt écrit : In Trust we trust. C’est le pantin de l’Usure. Obama veut "sauver l’économie", c’est-à-dire les firmes et entreprises, avec la même rengaine fredonnée partout depuis le krach de septembre 2008 : "Sauvons les patrons et ils vous trouveront du boulot !" sauf que une fois que les pauvres auront aidé les riches à se renflouer, Obama et les autres chefs leur diront : "Sorry ! Il ne reste plus rien pour vous, chers pauvres... Next time ! " Pauvres pauvres !


Sur le plan international, Obama va être pire que Bush. Il suffit de voir son équipe. Tout ce qu’il a trouvé, c’est Hillary Clinton et Mme Albright, toutes les deux hyper contre Saddam, faiseuses d’anges irakiens, archi pour les guerres de 1991 et de 2003... Obama a même poussé le vice jusqu’à vouloir engager Colin Powell ! Oui la salope de l’anthrax ! Juste parce qu’il est noir, soi-disant... Pourquoi pas Condoleezza Rice ? Elle aussi est bronzata, comme dirait Berlusconi. Quel raciste, cet Obama ! Sans arrêter de sourire, il enverra plus de Noirs sur la chaise électrique, histoire qu’on ne l’accuse pas de chouchoutage... Obama va aussi travailler avec les mecs de McCain et prendre comme conseiller Joseph Biden, le stratège de John Kerry... James Jones à la Sécurité, Robert Gates à la Défense, Timothy Geithner au Trésor... Jolis messieurs ! Ce n’est plus de l’ouverture, c’est de la béance... Et ça prouve bien que dans son esprit de collabo, la politique c’est bonnet noir, noir bonnet. Tout l’espoir d’une "nouvelle Amérique" a été absorbé par sa stupéfaction d’avoir élu un Noir. Il n’y aura plus de place pour un autre "changement". Ça m’étonnerait beaucoup que le nouveau président annule le Patriot Act. À la limite, il fermera Guantanamo, qu’est-ce que ça peut lui foutre puisque d’autres pénitenciers arbitraires s’ouvriront ailleurs, directement dans les pays ennemis. Il parle déjà de rayer l’Iran de la carte. (...)


L’Irak. Obama annonce un retrait définitif des troupes pour 2011. Évidemment, ce sera reculé à 2012 où il sera remplacé par un autre salaud qui, lui, les maintiendra ! Pour le reste, son objectif est avoué dès le début : capturer Ben Laden ! Oui, cet abruti d’Hawaïen en est resté là. L’Afghanistan. Obama va y envoyer bien plus de soldats encore que Bush et ceux-là seront prélevés en Irak. Vases communicants ! Et s’il n’y en a pas assez, il en tapera à ses chers alliés qui ne pourront rien refuser à un Noir président de l’Amérique, ce pays exemplaire ! Pour finir, son directeur de cabinet est déjà nommé : Rahm Emmanuel, un engagé volontaire dans l’armée israélienne en 1991... Soyons clair : une rampouille sioniste à se damner. Pendant toute sa campagne, Obama a réitéré son soutien indéfectible à Israël. Il veut une Jérusalem israélienne, et des renforts de troupes sur le saint terrain occupé par ces sales Palestiniens... Tout pour Israël ! 78 % de Juifs Amerloques ont voté pour lui. On peut leur faire confiance: ils n’auraient pas élu un nègre s’ils n’avaient pas été sûrs qu’il soit leur man ... Non, tout ça, c’est encore du procès d’intention...


Ça y est. J’ai trouvé. Ce qui me gêne chez Obama, c’est que grâce à lui l’Amérique va redorer son blason de merde ! Yes he can, ce con. J’ai compris à quoi il va servir, ce faux Noir. L’Amérique reprend du poil de la bête, autant dire qu’elle va bientôt s’arracher les cheveux puisque la bête, c’est elle. "L’Amérique se réconcilie avec elle même et avec le monde ! " Ah, bon ? Je connais des milliards d’individus qui n’ont pas du tout envie de se réconcilier avec ce pays d’ordures... Pour en arriver à élire un Noir, c’est que les Yankees étaient à bout... Obama n’a pas été élu parce qu’il était Noir, mais parce que les Blancs au pouvoir ont compris qu’en mettant un Noir devant, l’Amérique allait pouvoir revenir au 1er rang en effaçant ses saloperies. Son image était tellement noircie par ses crimes qu’il fallait bien un Noir pour la nettoyer. Obama blanchit l’Amérique. Obama ne s’en cache pas : il veut redonner "la stature morale" de l’Amérique. En a-t-elle déjà eu une depuis le premier jour où les Espagnols débarquant ont tiré à l’arquebuse sur les Indiens venus leur apporter des fleurs sur la plage ? L’Amérique sera toujours porteuse de guerre et de mort. Kafka avait tout compris: au début de son roman L’Amérique (1911), ce n’est pas un flambeau que le héros voit dans la main de la statue de la Liberté, mais un glaive...


L’Amérique se fout d’Obama, ce qu’elle voulait, c’est faire semblant aux yeux des autres de se laver de Bush alors qu’elle l’a plébiscité deux impardonnables fois. Ne pas oublier que les pires bushistes sont ceux-là mêmes qui ont voté Obama. Logiquement, il ne devrait pas y avoir assez d’oreilles pour mettre toutes les puces dedans. Personne ne semble trouver anormal que les néoconservateurs pro-Bush se soient métamorphosés en obamiens de la vingt-cinquième heure. Il y a pourtant une raison à cela : pour mieux ré-enculer le monde, il fallait à l’Amérique un nouveau gode. Une rédemption de l’Amérique par un Noir ? Je n’y crois pas une seconde. C’est le plus mauvais cadeau fait aux vrais Afro-Américains. (...)


Il va déculpabiliser l’Amérique à peu de prix, car on s’extasie qu’il ait pu devenir président, mais qu’est-ce que c’est qu’être président des États-Unis ? C’est rien comme honneur dans le monde, c’est minable comme fonction, c’est la grosse honte ! Le plus beau jour de la vie d’un Noir, c’est d’entrer à la Maison Blanche, c’est ça le summum de la gloire ? C’est encore se soumettre en esclave, se faire reconnaître par le maître blanc, lui prouver qu’on est respectable comme lui, qu’on est son égal. Il n’était pas esclave, il vient de le devenir. Il a l’air ravi d’être enfin devenu l’esclave de l’Amérique. Le métis avait un complexe de n’être pas un bon nègre au service du maître. "Oncle Tom cherche Oncle Sam ! " Le Destin a répondu à sa petite annonce. Je sais maintenant pourquoi ce Noir me laisse froid. »



Marc-Edouard Nabe, 20 janvier 2009 (ce texte a été placardé sur les murs de Paris sous forme d’une grande affiche, selon la grande tradition révolutionnaire du pamphlet)


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mardi, 17 février 2009

Obama Menace Dress-Up Doll

00:30 Publié dans Affiches | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : obama, etats-unis, humour, satire, caricature | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

lundi, 16 février 2009

La guerre oubliée de l'Amérique contre les banques centrales

La guerre oubliée de l’Amérique contre les banques centrales

Par Mike Hewitt, traduit par Régis Mex pour Mecanopolis / http://www.mecanopolis.org


« Laissez moi décider et contrôler la régulation de la masse monétaire d’une nation, et je me fiche de ce qui fait les lois. »

Mayer Amschel Rothschild, fondateur de la dynastie de banquiers du même nom

spirit

Beaucoup de personnalités notables américaines telles que Benjamin Franklin, Thomas Jefferson, et Andrew Jackson se sont élevés contre le système des banques centrales utilisé à travers l’Europe et l’ont combattu.

Un billet issu d’une banque centrale, connu sous le nom de Billet de la Réserve Fédérale, est monnaie courante. Ces billets sont donnés au gouvernement en échange d’intérêts que ce même gouvernement devra rembourser sur la somme empruntée. La première chose qu’il advient généralement est que, pour rembourser ces mêmes intérêts, l’emprunteur demande davantage de créances, ce qui crée un cercle vicieux qui se termine finalement par la destruction totale de la valeur monétaire et la banqueroute de la nation. L’histoire se répète à de nombreuses reprises.

Ceci amène la question de savoir pourquoi un système si pervers existerait ? La raison est que pendant la procédure d’arrangement, qui peut durer des siècles, les banquiers centraux qui créent la monnaie amassent d’impressionnantes fortunes sur la large somme des intérêts collectés. Ce principe est, en essence, un transfert des biens de la majorité à une élite de quelques-uns. Les chefs de gouvernements préfèrent un tel système parce qu’il ne nécessite pas de budgets pour être équilibré. Il est bien plus politiquement pratique d’emprunter, pour ensuite taxer directement les citoyens.

Les effets d’une dévalorisation de la monnaie courante et de l’accumulation de la dette ne sont pas flagrantes, et d’après les mots attribués à Vladimir Lénine par John Maynard Keynes :

“Par un processus contenu d’inflation, les gouvernements peuvent confisquer, secrètement et de manière inobservée, une importante part des biens de leurs citoyens… Il n’y a pas de plus subtil, de plus sûrs moyens de détourner les bases existantes d’une société que la débauche de la stabilité monétaire. Le processus engage toutes les forces cachées des lois économiques du côté de la destruction, et le fait d’une manière que pas un homme sur un million n’est capable de diagnostiquer.” (John Maynard Keynes)

A travers l’histoire des États-Unis, il y a eu une bataille entre les banques centrales et leurs intérêts sur l’emprunt et ceux qui s’y sont opposés. Les États-Unis sont nés du résultat direct de ce combat. Lire la suite de La guerre oubliée de l’Amérique  contre les banques centrales

Par Mike Hewitt, Financial Sense University, traduit de l’anglais par Régis Mex pour Mecanopolis

 

dimanche, 15 février 2009

De la théologie politique américaine

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Nikolaj-Klaus von Kreitor:

De la théologie politique américaine


«C’est un paradoxe flagrant de l’histoire de voir comment un nationalisme précis (et particulièrement puissant) se déclare non seulement “prophétique” mais aussi universel, tout en se matérialisant dans de nombreux actes d’expension ou d’interventionnisme».

Anders Stephenson*


L’éminent juriste allemand Carl Schmitt a ca­rac­térisé l’idéologie de l’expan­sion­nisme et de l’im­périalisme américains comme une théolo­gie politique, qui est en même temps totali­tai­re, dogmatique et pseudo universaliste, et qui s'in­gé­nie à faire l'équation —avec le zèle et la fer­veur d’un Torquemada— entre l’in­térêt in­ter­national particulier des Etats-Unis et l’in­té­rêt du genre humain.


Hans Morgenthau remarque que l’universa­lis­me est une idéologie qui répond aux besoins de l’impéria­lis­me et de l’expansionnisme. L’ex­pansionnisme est sans cesse en opposition avec l’ordre international dominant et le statu quo existant. L’expansionnisme doit prouver que le statu quo qu’il cherche à vaincre mérite d’être vaincu et que la légitimité morale qui, dans l’esprit de beaucoup, est attachée aux cho­ses telles qu'elles sont, sera finalement ob­ligée de céder face à un principe de plus gran­de moralité, tout en faisant appel à une nou­velle distribution de pouvoir (1). «Jusqu’à pré­sent, vu que les idéologies typiques de l’impé­ria­lisme utilisent des concepts de droit, elles ne peuvent faire référence de manière correcte au droit international positif, c’est-à-dire au droit in­ternational tel qu’il existe aujourd’hui. Dans le do­mai­ne du droit, c’est la doctrine du droit naturel, c’est-à-dire du droit comme il de­vrait être [et non pas tel qu'il est, ndt], qui répond aux besoins idéo­lo­giques de l’im­péria­lisme… Lorsque la politique impé­rialiste expan­sionniste n’est pas dirigée contre un sta­tu quo en particulier, fruit d’une guerre perdue, mais tend à s'accroître à l'appel d'un vide de pou­voir qui invite à la conquête, elle avance tout un arsenal d’idéologies morales / moralisantes qui ont évidem­ment pour corollaire de rem­pla­cer le simple appel à un “droit naturel juste” contre “un droit positif in­juste” par le devoir, inévitable, de conquérir le pays récalcitrant (2).


La doctrine de la “destinée manifeste”


L’objectif principal de l’idéologie impérialiste est de faire l'équation entre les aspirations po­litiques d’une nation précise, d'une part, et les lois morales qui gou­vernent l’univers, d'autre part; nous avons là une idéologie spécifique­ment anglo-saxonne pour habiller les aspi­ra­tions particulières et les actions impérialistes d'un objectif moral, qui correspondrait aux lois de l’univers. Cette idéologie a d'abord été ty­pi­quement britannique, mais elle a été perfec­tion­née et absoluisé par les Etats-Unis. «Le fait que savoir que les nations soient soumises à la loi mo­rale est une chose, mais prétendre sa­voir avec as­surance ce qui est bon et mauvais dans les relations entre les nations, est d’un au­tre ressort. Il y a un mon­de de différence en­tre la croyance que toutes les nations sont sous le couvert du jugement de Dieu, impéné­trable au genre humain, et la conviction blas­phé­matrice que Dieu est toujours de son côté et que ce que cette puissance alliée à Dieu veut pour elle-même ne peut pas connaître l'é­chec, parce que cette volonté est aussi celle de Dieu» (3).


L'exemple d'école d’un tel blasphème se re­trou­ve dans l’assertion du Président McKinley qui affirmait que l’annexion des Philippines (et la série de mas­sacres de civils qui s'ensuivit) était un signe de la providence divine. Cette con­quête et ces massacres avaient été entre­pris après que le président ait reçu un signe de la Providence. L’Amiral Dewey reven­di­quait le fait que la conquête des Philippines était un ga­ge d’approbation divine. «Je devrais dire que la main de Dieu y était pour quelque cho­se» (4).


Les arguments avancés pour justifier la con­quê­te des Philippines se concentraient sur des thèmes re­ligieux. «Ces thèmes s'exprimaient par les mots de­voir et destinée. Selon le pre­mier terme, refuser l’annexion des Philippines au­rait signifié omettre d'ac­complir une obliga­tion divine et solennelle. Selon le second ter­me, l’annexion des Philippines en parti­culier et l’expansion en général étaient inévitables et ir­ré­sistibles» (5); dans cette optique, l’expan­sion­nis­me impérial américain était une “desti­née manifeste” sous le signe de la Providence.


Une doctrine calviniste


La doctrine calviniste devient ainsi une arme idéo­lo­gique pour la guerre d’agression et l’ex­pansion­nis­me. «Les victoires rapides gagnées par les forces américaines ont renforcé les po­si­tions psycholo­gi­ques des impérialistes. L’im­pres­sion de commettre un acte répréhensible ne se renforce que si l’action contestable est suivie de revers. Inversement, la mauvaise cons­cience diminue ipso facto si le projet est exécuté avec brio. L'échec s'interprète comme une punition de la Providence; mais la réus­si­te, telle que la décrit le schéma calviniste, se perçoit comme le signe extérieur d’un état de grâce intérieur… Le «devoir», disait le Pré­si­dent McKinley, «détermine la destinée». Tandis que le devoir signifie que nous avons une obli­gation morale, la destinée signifie que nous al­lons certainement remplir cette obligation, que la capacité à le faire nous est inhérente. Notre histoire a toujours été une histoire ininterrom­pue d'expansion; notre pays était toujours par­­venu autrefois à s'étendre, ainsi il était cer­tain qu'il réus­sirait de la même façon dans le fu­tur. La force d’ex­pansion est un héritage na­tio­nal et “racial”, un be­soin intérieur, irrésis­ti­ble et profond… La Providence a été vraiment in­dulgente envers nous en nous pro­curant des réussites si fructueuses que nous com­met­­trions un péché si nous n’acceptions pas les res­ponsabilités que l’on nous a demandé d’as­sumer» (6).


L’impérialisme américain a développé une puis­­­sante théologie de l'élection. L’idée améri­caine d'élection historique ou providentielle, in­hérente à la doctrine de la Destinée Mani­fes­te, a fait en sorte que Dieu et la géopolitique fu­sionnent en un tout parfaitement instrumen­ta­lisable; la doctrine procure ainsi la «légi­ti­mi­té» à la conquête et l’expansionnisme.


Un charabia moraliste et religieux


Le charabia moral et religieux de la doctrine de la Destinée Manifeste, tellement américain dans son sens primitif profond, est facile à éva­cuer car elle n'est qu'un bric-à-brac idéo­logique. Malgré sa nature de bric-à-brac, cet abominable bricolage est devenu l'assise de la théologie politique et de la politique étrangère américaines. L’expansionnisme impéria­lis­te se voyait élevé au rang d’obligation positive, au rang de devoir. Plus l’expansionnisme était im­pi­toyable, plus on le justifiait par une appro­ba­tion divine. La volonté des impérialistes amé­ricains était d’égaler la volonté de Dieu. L’im­pé­rialisme est de­venu «une vertu dérivée de l’ap­pel de Dieu». Rester en deçà équivalait à «re­jeter la guidance divine». Le Sénateur Al­bert J. Beveridge déclara un jour que «Dieu n’a pas passé son temps pour rien durant un millier d’années à préparer les peuples anglo­pho­nes pour qu'ils ne se livrent à rien d'autre qu'une vaine et ridicule auto-contemplation et au­to-admiration. Non! Il a fait de nous les maî­tres-organisateurs du monde pour établir des systèmes ordonnés là où régnait le chaos. Il a fait de nous des virtuoses de la bonne gou­vernance pour que nous puissions, le cas é­chéant, gérer la politique chez les peuples sau­vages et les peuples séniles» (7).


Pris dans la spirale du destin

Le thème de la destinée était un corollaire du thè­me du devoir. A maintes reprises, on a dé­cla­ré que l’ex­pansion était le résultat d’une «tendance cosmique», que «c’était le destin», que c’était «la logique ine­xorable des événe­ments», etc. La doctrine qui affir­me que l’ex­pan­sion est inévitable a bien sûr été long­temps familière aux Américains; nous savons ô com­bien la Destinée Manifeste a été invoquée au cours du 19ième siècle. Albert Weinberg souli­gne, toutefois, que cette expression prend un nouveau sens dans les années 90. Auparavant, destinée si­gnifiait, dans son sens premier, que l’ex­pansion a­mé­ricaine, quand on le voulait, pou­vait être con­tre­carrée par d'autres qui pou­vaient se mettre en tra­vers de notre chemin. Au cours des années 90, le sens de cette no­tion de “Destinée Manifeste” a lé­gèrement é­vo­lué; elle finit pas vouloir signifier que “les A­méricains ne pouvaient pas, par leur propre volonté, refuser cette expansion”, car ils é­taient pris, qu'ils le veuillent ou non, dans la spi­rale du destin. Nous faisions montre d'une cer­taine réti­cence. Ce n’était pas tout à fait ce que nous voulions faire; c’était ce que nous de­vions faire. Notre politique agressive se vo­yait implicitement définie comme obligatoire, com­me le fruit, non pas de nos propres envies, mais d’un besoin objectif (ou de la volonté de Dieu) (8). La destinée a toujours eu une desti­na­tion, et la destination correspondait à l’ex­pan­sion­nisme géopolitique; ainsi la source de l’impé­ria­lisme américain était le désir de Dieu don­né aux élus pour destinée.


La mythologie politique de la Doctrine de Monroe


Kenneth M. Coleman définit le corollaire politi­que (et géopolitique) de la doctrine de la Des­tinée Manifes­te, soit la doctrine Monroe, com­me une mythologie po­litique : «Une mytholo­gie politique a émergé par­mi les Nord-Amé­ri­cains pour justifier la réalité de leur hégémonie dans les Amériques. La doctrine Mon­roe con­sti­tue un exemple quasi paradigmatique de la création d'un mythe politique accompagnant la création de l’empire américain. Il apparaissait néces­saire, à l'époque, de trouver une sorte de vé­hicule rhétorique par lequel on puisse sug­gé­rer non pas une intention expansionniste, mais une auto-abné­gation… Dès ses débuts, la doctrine Monroe a été un artifice rhétorique con­çu pour réconcilier les valeurs affirmées, c'est-à-dire celles qui évoquent le désin­té­res­se­ment et l'abnégation des Américains, avec leurs intentions expansionnistes réelles qui vi­sent à réaliser leurs intérêts stratégiques et éco­nomiques majeurs. Ainsi la première carac­té­ri­stique dans la définition d'une mythologie po­litique est son actua­lité… L’hégémonie, tout comme l’Empire, postule la création d’une my­tho­logie légitimante… Dans le cas d'un Empire, la mythologie doit faire raisonner les Améri­cains comme suit : «Nous vous dirigeons parce qu’il est dans votre intérêt que ce soit nous qui le fassions»… Dans le cas d'une hégémonie, la my­thologie doit générer la croyance que les re­lations existantes sont bénéfiques aux parte­nai­res et que ceux qui ne les perçoivent pas comme telles sont malavisés ou intrinsèque­ment mauvais...» (9).


Le message normatif de la Doctrine de Monroe


La mythologie politique, qui sous-tend les di­ver­ses formes d'hégémonie, se distingue des au­tres mytho­lo­gies, dans le sens où elle nie l’existence de la do­mination politique et éco­no­mique. Elle est similaire à la mythologie de l’im­périalisme parce qu'elle affirme que les re­la­tions existantes sont justes, appropriées, i­né­vitables, ou défendables de manière sur le plan des normes… La doctrine Monroe ren­fer­me un mes­sa­ge normatif… qui dit que les cau­ses actuelles, dé­fendues par l'Amérique, sont ju­stes, moralement dé­fendables, et en accord avec les plus grands prin­cipes d’un ordre poli­ti­que supérieur à d’autres ordres politiques (10) et que l’impérialisme américain sert un but moral plus élevé, celui de la Destinée Ma­ni­feste laquelle a été préalablement fixée par Dieu lui-même. Kenneth M. Coleman cite Sal­va­dor de Ma­da­riaga qui décrit la nature de la doctrine Monroe selon les termes suivants: «Je sais seulement deux choses à propos de la doc­trine Monroe: l’une est qu’aucun Américain que j’ai rencontré ne sait ce que c’est; l’au­tre est qu’aucun Américain que j’ai rencontré ne consentirait à ce que l'on tergiverse à son pro­pos… J’en conclus que la doctrine Monroe n’est pas une doctrine mais un dogme… pas un seul dogme, mais bien deux, à savoir: le dogme de l’in­faillibilité du Pré­sident américain et le dog­me de l’immaculée con­ception de la politique étrangère américaine» (11).


Les intérêts des Etats-Unis sont les intérêts de l'humanité toute entière


Croire que les Américains sont un peuple choisi par Dieu, pour amorcer une expansion sans fin, était in­hérent tant à la doctrine de la Des­ti­née Manifeste qu'à la doctrine de Monroe. «Le terme qui a servi à prendre ce sens de moral, du moins sur le plan de l’expansion géo­graphique, est celui de “Destinée Ma­ni­fes­te”; il révèle la certitude calviniste avérée : Dieu révélera au monde ceux qui assureront Sa grâ­ce et les rendra prospères». Si les Etats-Unis re­pré­sentent la Terre Promise du Peuple Choisi, alors « il est absolument impossible de concevoir une si­tua­tion dans laquelle les in­té­rêts du genre humain ne sont pas tout à fait iden­tiques à ceux des Etats-Unis. En faisant mon­tre d'une telle présomption, l’oppo­si­tion à la Destinée Manifeste (des Etats-Unis) n’était pas une simple opposition politique —elle ne re­pré­sentait pas une quelconque différence d’o­pinion et se posait plutôt comme une hé­ré­sie, en révolte contre les gens choisis par Dieu lui-même… Si les autorités des Etats-Unis —les autorités choisies par les gens favorisés par Dieu lui-même— étaient en faveur d'u­ne politi­que donnée, alors critiquer la justice ou la mo­­ra­lité de cette politique s'avérait moralement im­possible» (12).


Dans cette optique, il faut se souvenir de la con­clu­sion de Werner Sombart qui disait que «le calvi­nis­me est la victoire du judaïsme sur la chrétienté» et que «l’Amérique est la quin­tessence du judaïsme». L’immoralité politique de la doctrine de la “Destinée Manifeste”, l’ex­pansionnisme géopolitique, sous la for­me d'u­ne conquête de territoires, telle que la re­ven­­dique la doctrine de Monroe, et l’impérialisme économique, tel qu'il se manifeste sous la for­me de la politique des “portes ouvertes” (Open Doors Po­licy), deux options qui ont été fusion­nées par la suite sous la dénomination de “wil­so­nisme” (Doctrine de Wilson), sont en fait des traductions simplistes et mal­veillantes de la vieil­le immoralité talmudique, re­pérable dans l'his­toire.


Carl Schmitt a souligné que la transformation de la doctrine de Monroe, à partir d’un Gross­raum ("grand espace") concret, en un principe universel, c’est-à-dire la “théologisation” d’un im­périalisme américain spécifique et particu­lier, en une doctrine mondialiste universelle, qui doit inéluctablement déboucher sur une puis­sance-monde unique et absolument domi­nante, une “Capital Power”, laquelle “servirait” les intérêts du genre humain. Cette trans­for­ma­tion d'un impérialisme particulier en un mon­­dialisme sans al­ter­native est aussi le com­men­cement de la “théo­lo­gisation” des objectifs politiques étrangers améri­cains (13). Ce pro­ces­sus de “théologisation” a débu­té au cours de la présidence de Théodore Roosevelt, mais le Président Woodrow Wilson fut le premier à élever la doctrine de Monroe au rang d'un prin­cipe mon­dial, à véritablement “mondialiser” une doctrine qui, auparavant, était censée se li­miter au seul hé­misphère occidental, pana­mé­ricain. Dans la moralité calviniste, talmudi­que et axée sur la Prédestination de Woodrow Wilson, l'idée-projet de la domination mondiale de l'Amérique devient la substance même de son plaidoyer pour une doctrine de Monroe à ap­pliquer au monde entier.


L'immoralité foncière de Wilson le “moraliste”


Un cas à mentionner : le slogan américain de la «De­s­tinée Manifeste» a servi à accroître l'ai­re d'ap­pli­cation de la doctrine de Monroe par le biais du prin­cipe de l'autodétermination des peuples qu’a uti­lisé le Président Wilson lors de la Conférence de Paix de Paris (Versailles), pour accroître de fait —et sub­tilement— les sphè­res d'influence anglo-saxonne et pour créer un Cordon Sanitaire autour de l’Alle­ma­gne et de la Russie Soviétique en Europe, un Cordon Sanitaire composé d’Etats tampons. Évi­demment, le Président Wilson, dans son em­pressement à faire va­loir en Europe le droit à l’autodétermination, n’a jamais dénoncé la doc­trine de Monroe qui incarnait, à son épo­que, dans l'hémisphère américain, la né­ga­tion absolue de ce droit qu’il proclamait au bénéfice des petits peuples des anciens môles impé­riaux d'Eu­­rope centrale et orientale. En fait, ce qu’il a vou­lu dire en parlant du droit à l'auto­dé­termination était clairement démontré en 1914 déjà, lorsque l’Améri­que, renversant le gou­vernement élu au Mexique, a bombardé la vil­le mexicaine de Vera Cruz, tuant ain­si des cen­taines de civils. Après le bombardement qui, par la suite, a conduit à la chute du gou­ver­ne­ment mexicain et à l’installation d’un fan­toche à la solde des Etats-Unis, le Président Wil­son, en mettant l’accent sur la soi-disant iden­tité entre la politique américaine et la jus­tice universelle, a convaincu le mon­de que «les Etats-Unis ont renversé le pouvoir mexicain pour rendre service à l'humanité» (14) (sic!). Le Président Wilson croyait sincèrement au rô­­le providentiel, désigné par Dieu, des Etats-U­nis pour diriger le monde.


Aujourd’hui, si l’on regarde la situation de la You­go­slavie, on peut constater qu’une fois en­co­re le prin­cipe pseudo-universel du droit à l’au­todétermination a été utilisé comme un mo­yen idéologique pour ren­verser un statu quo existant, via un règlement fron­talier en Europe, alors que les frontières euro­péennes a­vaient été définitivement reconnues et ac­ceptées comme telles par les Accords d’Hel­sin­ki. De même, ce fameux droit à l'autodéter­mi­nation, in­ven­té jadis par Wilson, a servi à lé­gi­timer les atrocités musulmanes lors de la guer­re en Bosnie d’abord, puis celles, innom­ma­bles, des bandes armées isla­mistes, ter­roristes et mafieuses des Albanais du Ko­sovo; en fait, ces bandes d'irréguliers musulmans sont l’équivalent européen des “Contras” du Ni­cara­gua, armés, entraînés et subsidiés par les Etats-U­nis. L'Europe est désormais traitée de la même ma­nière que les anciennes ré­pu­bliques latino-amé­ri­cai­nes.[ndt : Pire, dans le cas de la Bosnie et du Ko­sovo, les dirigeants des principales puissances euro­péennes ont ap­plaudi et participé à ces horreurs, en po­sant, via les relais médiatiques, les assassins bos­niaques et albanais comme des héros de la li­berté ou des défenseurs des droits de l'hom­me].


Quand l'Allemagne hitlérienne reprenait à son compte les concepts forgés par Wilson


Ironie historique : l’Allemagne nazie avait em­prun­té, en son temps, de nombreux concepts idéo­logiques venus d'Amérique. Ainsi, l’Allema­gne nazie fondait ses requêtes pour réviser le statu quo du Traité de Versailles, d'abord sur le principe d’égalité que le Traité de Versailles avait violé. Les juristes alle­mands ont pris cons­­cience que le droit international en place n’était rien d’autre que l’universalisation de l’hé­gémonie anglo-saxonne, et, partant, la “théo­lo­gi­sation” de l’intérêt national américain en par­ticulier. Ces juristes allemands se sont donc mis à parler d’un nouveau droit interna­tio­nal qui servirait l’intérêt national allemand, comme le droit en place servait les intérêts na­tio­naux américains. Ce nouveau droit, favo­ra­ble aux intérêts allemands, utiliserait égale­ment le concept d'un “nouvel ordre mondial juste” destiné à justifier l’expansionnisme ger­ma­nique et à préparer le renversement du sta­tu quo international, qui s'était établi après la guerre de 14-18.


Les principes de bases de la théologie politique a­mé­ricaine peuvent se résumer comme suit:

◊ a) L’intérêt national des Etats-Unis s'univer­sa­lise dans le but de devenir l’intérêt universel du genre humain ou de la communauté inter­na­tio­nale. Par conséquent, l’expansionnisme im­périaliste américain est alors vu comme un avancement de la race hu­maine, une promo­tion de la démocratie, luttant con­tre le totalita­ris­me, etc. Les intérêts américains, le droit in­ter­national, et la moralité internationale de­vien­nent équivalents. Ce qui sert les intérêts a­mé­ri­cains est posé, avec une incroyable ef­fron­terie, com­me des actes visant ou poursui­vant les desseins de la morale et du droit, dans tous les cas de figure (15).


Délégitimer les intérêts nationaux des autres pays


b) Par conséquent, l’universalisation de l’inté­rêt na­tio­nal américain, sa légitimation transna­tio­nale —u­ne façade allant au-delà de toutes les légitimités concrètes— conduit à délégiti­mer les intérêts natio­naux des autres pays. A travers la doctrine de Mon­roe, les pays latino-américains se voyaient refuser l'ex­pression de leurs intérêts nationaux, du moins ceux qui dif­féraient de ou s'opposaient à l’intérêt na­tio­nal américain. Quoi qu'il en soit, une analyse his­torique objective montre clairement que l’intérêt na­tio­nal authentique des pays latino-a­méricains s'op­po­sent, en règle générale et par nécessité, à l’intérêt national des Etats-Unis. L’effet de la doctrine de Mon­roe était que les pays latino-américains cessent d’exister po­li­tiquement, en devenant des protecto­rats et des nations captives au sens propre du ter­me.


c) Avec le Pacte Briand-Kellog, les Etats-Unis amor­cèrent l'étape suivante dans la globalisa­tion de leur théologie politique. Les guerres me­nées au départ d’intérêts nationaux diffé­rents de ceux des Etats-Unis se voyaient éti­que­tées comme des “guerres d'agression”, tan­dis que les guerres agressives me­nées par les Etats-Unis étaient considérées comme des “guerres justes”. Les réserves émises par les E­tats-Unis quant au Pacte de Kellog revêtent une im­portance particulière : les Etats-Unis se ré­servent le droit d’être seuls juges de ce qui constitue une guer­re d’agression. La doctrine américaine de reconnais­sance et de non-re­con­naissance des Etats est éga­le­ment signifi­ca­tive : les Etats-Unis se réservent le droit d’ê­tre les seuls juges pour décider quel Etat doit être reconnu ou non et quels sont les motifs qui les amènent à reconnaître un Etat ou non. Ces mo­tifs équivalent à l’intérêt national des Etats-Unis. Pour voir à quels dangers et quelle absurdité grotes­que, cette équivalence peut me­ner s'observe dans l’exemple historique de la non-reconnaissance par les Etats-Unis de la Chine après 1949, alors qu'ils re­connaissaient le régime fantoche de Tchang Kai Tchek, qu'ils avaient installé et qu'ils contribuaient à main­te­nir. Les Etats-Unis ont utilisé leur doctrine de non-reconnaissance, bloquant l’admission de la Chi­ne aux Nations Unies, dans le but précis de sa­boter les Nations Unies et aussi pour s’assu­rer, par cet ar­tifice, deux sièges au Conseil de Sé­curité des Na­tions Unies, la Chine de Tchang Kai Tchek leur étant dévotement inféodée.


d) L’utilisation idéologique du concept de guer­re —et les principes de reconnaissance et de non-recon­naissance— mène également à la dés­hu­manisation médiatique des adversaires de l'Amérique : l'ennemi n'est plus un ennemi qui défend à égalité ses inté­rêts nationaux, mais un paria international.


e) La conséquence finale du développement de la théo­logie politique américaine est l’identifi­ca­tion du droit international —le Droit des Na­tions— avec le sy­stème de l’impérialisme amé­ri­cain. La source de ce droit international n'é­tant, dans un tel contexte de "nouvel ordre mondial", plus rien d'autre que la volonté géo­politique et stratégique des Etats-Unis. Un tel "droit international" (?) n’est vraiment plus le Droit des Nations, au sens classique et habi­tuel du terme, mais bien le droit du pays le plus fort, l’in­car­nation de l’hégémonie et de l’ex­pansionnisme amé­ricains. L’intérêt national des Etats-Unis reçoit un sta­tut d'universalité dans le "nouvel ordre mondial" et passe pour re­présenter l’intérêt de la commu­nau­té inter­na­tionale. En outre, les Etats-Unis eux-mê­mes de­viennent un sujet omnipotent et transna­tio­nal, s'universalisent, sans cesser d'être eux-mê­mes et rien qu'eux-mêmes, représentant sans médiation la communauté mondiale tout entière.


Les autres Etats n'existent plus que comme entités non politiques


La théologie politique américaine est incom­pa­tible en soi, non seulement avec le principe de l’égalité des Etats et avec celui de leur souve­rai­neté individuelle, mais aussi avec toute or­ganisation qui se prétend ê­tre une orga­nisa­tion internationale réelle comme les Nations U­nies. Dans le "nouvel ordre mondial", les E­tats ne peuvent exister que comme entités non-po­li­tiques; les prérogatives de toute instance po­li­tique et territoriale concrète et réelle, telle que nous les trouvons énumérées et définies dans et par la ter­mi­nologie de Carl Schmitt, sont réservées uniquement aux Etats-Unis, de même que le droit y afférent, de les exercer. Et une organisation internationale ne peut exister que si elle n'est plus rien d'autre qu'un équivalent fonctionnel de l'Organisation des E­tats A­méricains (OAS), c’est-à-dire qu'une telle organisa­tion internationale ne peut plus être au­tre chose qu'une façade multilatérale pour lé­gitimer le désir hé­gémonique américain. L’hi­sto­rien britannique Ed­ward Hallet Carr re­mar­que, dans son livre, The Twen­ty Years' Crisis - 1919-1939, publié à l’origine en 1939, que, ju­ste un peu avant l’entrée des Etats-Unis dans la première guerre mondiale, dans un dis­cours au Sénat sur les objectifs de la guerre, le Pré­sident Wilson expliquait que les Etats-Unis, ja­dis, a­vaient été «fondés pour le bien de l’hu­ma­nité» (16) (sic!). Wilson affirmait catégori­que­ment: «Ce sont des principes américains, ce sont des politiques amé­ricaines… Ce sont les principes du genre humain et ils doivent pré­dominer» (17). Carr souligne que «les dé­cla­rations de ce personnage viennent es­sen­tiel­lement d’hommes d’Etat anglo-saxons et d'é­cri­vains. Il est vrai, ajoute Carr, que lors­qu’un natio­nal-socialiste important certifiait que «tout ce qui est profitable au peuple al­lemand est juste, tout ce qui fait du mal au peu­ple allemand est mauvais», il pro­posait qua­siment la même équation entre l’intérêt na­tional et le droit universel, équation qui a­vait déjà été établie par Wilson pour les pays de langue an­glaise».


Les deux explications de Carr


Carr a donné deux explications alternatives à ce pro­ces­sus d'universalisation de l’intérêt na­tional particu­lier. La première explication se re­trouve fréquem­ment dans la littérature poli­ti­que des pays continen­taux : elle avance que les peuples de langue anglai­se sont de vieux maîtres dans l’art de concevoir leurs intérêts na­tionaux égoïstes comme l'expression pure et sim­ple du bien général, et que ce genre d’hy­­po­crisie est une particularité spéciale et carac­té­ristique de la façon de penser des Anglo-Sa­xons. La seconde explication était plus sociolo­gi­que : les théo­ries sur la moralité sociale sont tou­jours le pro­duit d’un groupe dominant, qui s’i­dentifie d'emblée à la communauté prise dans son ensemble et qui pos­sède des moyens que ne possèdent pas les groupes ou individus subordonnés pour imposer leur point de vue sur la vie dans la communauté. Les théories de la moralité internationale sont, pour les mê­mes rai­sons et en vertu du même processus, le produit des nations hégémoniques et/ou des groupes de nations dominantes. Durant les cent dernières années, et plus particulièrement de­puis 1918, les nations de lan­gue anglaise ont formé le groupe dominant dans le monde; les théories actuelles de la moralité inter­na­tio­na­le ont été choisies par eux pour perpétuer leur suprématie et se sont généralement d'a­bord ex­primées dans l’idiome qui leur est pro­pre (18).


Le vocabulaire de l'émancipation


Autre aspect important de la théologie politi­que : la pratique de mythifier et d'idéaliser l’ex­pansionnisme américain pour en faire une mo­ralité internationale u­ni­verselle. Quelles sont les caractéristiques de la my­thologie uni­ver­saliste? C’est de transformer la si­gni­fication de la réalité politique classique (ndt : ari­sto­té­li­cienne et nationale-étatique) pour n'en faire qu'une illusion chimérique, de facture répres­sive, et, en conséquence, de neutraliser et de dé­lé­gitimer le langage politico-étatique (natio­nal) ou tout acte de ré­sistance contre l'uni­ver­salisme américain. En d’au­tres termes, la my­tho­logie politique de facture uni­ver­saliste con­siste toujours à confisquer le réel, à l'é­liminer et l'évacuer. Dans ce contexte, le langage ar­­ticulé de l'ère étatique nationale, ou les actes de ré­sistance, affirmés par ceux qui refusent cette logi­que universaliste, offrent peu de ré­sistance, car leur contenu se voit neutralisé par la théologie politique universaliste. Pour pa­raphraser Roland Barthes (19), la théologie politique est expansive; elle s’invente el­le-mê­me sans cesse. Elle tient compte de tout; de tous les aspects des relations internationales, de la di­plomatie, du droit international. Les pays opprimés ne sont rien : ils ne produisent qu'un langage, le cas échéant, celui de leur é­mancipation, or cette éman­cipation a déjà été dé­légitimée à l'avance. L’oppres­seur, en l'oc­cur­rence les Etats-Unis, sont tout, leur langage politico-théologique a été élevé au rang de dog­me. En d’autres termes, dans le cadre de la théo­logie politique, les Etats-Unis ont le droit exclu­sif de produire le méta-langage qui vi­se à pérenniser l’hégémonie américaine. La théo­logie politique, en tant que mythe, nie le caractère empirique de la réa­lité politique; ain­si la résistance à cette théologie hégémonique doit viser à recréer et à émanciper la réalité em­pirique.


Un méta-langage qui accepte pour argent comptant les slogans de la propagande


Durant la marche en avant de l’expansion­nis­me a­mé­ricain, déjà tout entière contenue dans la doctrine de Monroe et dans ses nombreuses extensions, en particulier durant la Guerre Froi­de avec sa justifi­ca­tion idéologique, on pou­vait lire dans des documents tels le NSC-68, qu'une destruction et une idéolo­gi­sation du langage politique devaient s'accomplir et l'ont été. L’histoire de la Guerre Froide a débouché sur le fait que les Américains anglophones sont tom­bés dans le jargon propagandiste de l'ancienne idéo­logie et pratique panaméri­cai­nes, avec sa propen­sion à accepter pour ar­gent comptant les slogans, les simplifications, les mensonges et les clichés pom­peux tels que le "totalitarisme", la "défense de la dé­mo­cra­tie", le "péril rouge", etc.


L’expansionnisme américain et les machina­tions co­lo­niales d’une Amérique perfide ont pré­cisément in­clus de force des sémantèmes nou­veaux dans le lan­gage, des sémantèmes dont Washington avait be­soin pour exprimer ou camoufler vaille que vaille sa sauvagerie, déguisée en universalisme au service du genre humain; l'objectif préventif est de délégitimer toute résistance potentielle et légitimer à l'a­van­ce la conquête et l’hégémonie. Les Etats-Unis ont imposé une subversion planétaire du lan­gage et c'est sur la base de cette gigan­tes­que falsification que l’Améri­que contemporaine a été éduquée.


Un gigantesque mur de mythes


Pour paraphraser George Steiner, les diri­geants de l’Amérique construisent entre l’es­prit américain et la réalité empirique un gigan­tesque "mur de mythes". Au fur et à mesure, les mots ont perdu leur sens ori­ginel et ont acquis les contenus sémantiques propres de la théologie politique universaliste, manipulée par Washington. Le langage est devenu une falsi­fi­cation générale, à tel point qu'il n’est plus ca­pable de saisir ou d’exprimer la vérité. Les mots sont devenus des instruments de men­son­ge et de désinformation, des convoyeurs de fausseté, servant à bétonner l’hégé­monie. «Le langage n’était pas seulement infecté par ces colossales bêtises, il était sommé d'imposer les in­nombrables mensonges [de la propagande]» (20), d’endoctriner et de persuader les Amé­ricains que les nombreux actes visant à mettre des nations entières hors jeu, ainsi que le droit international, que les a­gressions militaires et les crimes de guerre en Co­rée, au Vietnam et, plus récemment, au Panama et en Irak, ont ser­vi la cause des grands principes "hu­manitai­res". La subversion du langage par la théo­logie politique américaine fait en sorte que la vérité empirique ne puisse plus être dite, et érige un mur de silence et de mensonge, qui a pour résultat inat­tendu l’effondrement de la langue anglaise, héritée de l'histoire, au profit du jar­gon panaméricain, pure fabrication récente. Et lorsque la langue « a été pi­quée de menson­ges, seule la vérité la plus crue peut la puri­fier» (21).


Des torrents de parlottes moralisantes


Il est un phénomène américain très étrange que l’on ne retrouve pas en Europe : un Hom­me de Dieu —d’ordinaire un prêtre— qui s’a­vère charlatan. Eh bien, dans l’arène politique, après la fin de la pre­mière guerre mondiale, le Président Wilson était un de ces "Hommes de Dieu" qui voilait l’expansionnis­me américain par des torrents de parlottes morali­santes. Pour Wilson, les Etats-Unis détenaient un rôle, que leur avait dévolu la Providence, celui de di­riger le monde. Le wilsonisme était l’origine et la per­sonnification du totalitarisme améri­cain universa­liste. A présent, dans l’après-Guer­re Froide et l’a­près-Yalta, nous avons af­faire à un nouveau Wilson, un petit Wilson, soit le Président Clinton, qui, à son tour, ré­veil­le le torrent de parlottes moralisantes de son prédécesseur; lui aussi se pose comme "Hom­me de Dieu", et a pris sa place dans la cour­se à l’ex­pan­sionnisme universaliste, de fac­ture néo-wilsonienne, en utilisant la même vieille notion de Destinée Ma­nifeste et la mê­me théologie politique, cette fois sous les ori­peaux du "nouvel ordre mondial". Mais une fois de plus, les concepts de la théologie poli­ti­que universaliste américaine se dévoilent pour ce qu'ils sont : l’opium de la communauté in­ter­na­tio­nale.


Nikolaj-Klaus von KREITOR.

(http://mid.diplomat.ru/wwwb/main/messages/1220.html... ; trad. fr. : LA).


notes :

*Anders Stephenson Manifest Destiny. American expansion and the Empire of Right (Hill and Wang, New-York, 1995).

(1) Hans J. Morgenthau, Politics Among Nations (Alfred A. Knopf, New-York, 1948) p. 64.

(2) Hans J. Morgenthau, Politics Among Nations, ibid., p. 65.

(3) Hans J. Morgenthau, Politics Among Nations, aux édi­tions Stanley Hoffman; Contemporary Theory in Inter­natio­nal Relations (Prentice Hall, Inc, Englewood Cliffs, 1960) p. 61.

(4) Louis A. Coolidge, An Old Fashioned Senator: Orville H. Platt (New-York, 1910) p. 302.

(5) Richard Hofstadter, The Paranoid Style in American Poli­tics (The University of Chicago Press, Chicago, 1965) p. 174.

(6) Richard Hofstadter, ibid. pp. 175, 176, 177.

(7) Claude G. Bowers, Beveridge and the Progressive Era (New-York, 1932)

p. 121.

(8) Richard Hofstadter, ibid. p. 177.

(9) Kenneth M. Coleman, The Political Mythology of the Monroe Doctrine:Reflection on the Social Psychology of Domination, pp. 99, 100, 110

(10) M. Coleman, ibid. pp. 97, 103.

(11) M. Coleman, ibid. p. 102. Coleman quotes after Salvado de Madariaga Latin America Between the Eagle and th eBear (Praeger, New-York, 1962) p. 74

(12) Coleman, ibid. pp. 105, 109.

(13) Carl Schmitt, Grossraum gegen Universalismus in Position und Begriffe im Kampf mit Weimar-Genf-Versailles 1923-1939 (Duncker & Humblot, Berlin, 1988) pp. 295-303.

(14) Edward Hallet Carr, The Twenty Year’s Crisis 1919-1939 (Harper Torchbooks, New-York, 1964) p. 78; aussi R.S. Baker Public Papers of Woodrow Wilson: The New Democracy.

(15) Voir sur ce sujet: Kenneth W. Thompson, Toynbee and the Theory of International Poitics, aux editions Hoffman, Contemporary Theory in International Relations, ibid., p. 97.

(16) Editions R. S. Baker, Public Papers of Woodrow Wilson: The New Democracy pp. 318-319.

(17) Edward Hallet Carr, The Twenty Year Crisis, ibid. p. 79; aussi Toynbee, Survey of International Affairs, 1936, p. 319.

(18) Edward Hallet Carr, ibid., pp. 79, 80.

(19) Roland Barthes, Mythologies (Hill and Wang, New-York, 1987) pp. 131, 148, 149.

(20) Georg Steiner, A Reader, (Oxford University Press, New-York, 1984), p. 212.

(21) Georg Steiner, ibid. p. 219.



 

samedi, 14 février 2009

USA-Russie: la guerre des bases

USA-RUSSIE : La guerre des bases…

SOURCE : THEATRUM BELLI

 

U69CAGF92KOCANVTG9ICACMY83FCAEBG8FSCADQ466YCASFPNCVCA51890QCAD2BA9CCASF0W7RCA3N1YWTCAKJCH1CCAQOHBA5CADK6HHKCAQTR1P1CAVC1MKMCAO9ZUQCCAACWKKYCAH0I9OUCAFC9PFJ.jpgRusses et Américains se livrent en ce moment à un gigantesque Monopoly stratégique en Asie centrale. A la clé, le contrôle de bases militaires.

 

« En Asie centrale, j’achète Manas… ». L’acheteur est russe, le vendeur kirghize et le perdant américain. « Dans les ex-territoires géorgiens, j’achète Otchamtchira… ». L’acheteur est russe, le vendeur abkhaze et le perdant géorgien.

 

Une gigantesque partie de Monopoly est en cours en Asie centrale, avec les Russes dans le rôle de l’investisseur acharné et les Américains dans celui du propriétaire qui voit ses biens lui échapper.

 

Le dernier revers américain a eu lieu en Kirghizstan. Les autorités de Bichkek ont définitivement décidé de fermer la base américaine de Manas après avoir reçu de Moscou un chèque de 450 millions de dollars et une annulation de dette de 180 millions de dollars.

 

Manas, créée en 2001, sert de plate-forme logistique aux troupes de la coalition internationale déployée en Afghanistan. 1 200 soldats US y sont basés, ainsi que des avions de transport et de ravitaillement en vol. La décision kirghize est jugée « regrettable » à Washington où le Pentagone étudie, de toute urgence, une solution tadjike. Le Tadjikistan serait, en effet, prêt à autoriser le transit vers l’Afghanistan de marchandises destinées à la coalition internationale, à l’exception des fournitures militaires.

 

La « guerre des bases » affecte aussi les territoires géorgiens. Les Russes vont ouvrir une base navale en Abkhazie, à un jet de grenade de la Géorgie. Ils projettent aussi d’en créer d’autres en Syrie, en Libye ou au Vietnam.

Defensa del antiamericanismo

Defensa del antiamericanismo

Augusto Klappenbach

Público

En estos tiempos políticamente correctos suele decirse que las críticas a Estados Unidos no hay que interpretarlas como antiamericanismo sino como cuestionamientos a la política de algunos de sus gobernantes, como sucedió especialmente durante el mandato de Bush. Así, el pueblo español –y muchos otros pueblos– no sería antiamericano sino enemigo de una política concreta, de la cual la guerra de Irak sería el mejor ejemplo. Con la llegada al poder de Barack Obama este prejuicio habría desaparecido y se iniciaría una época de entendimiento entre culturas que comparten los mismos valores.

Creo, sin embargo, que esta concesión a la corrección política es excesiva: las reservas antiamericanas de muchos –entre los cuales me incluyo– no se limitan a rechazar determinadas decisiones políticas del gobierno de Estados Unidos, sino que incluyen el rechazo a una forma de vida, a una determinada jerarquía de valores en muchos sentidos opuesta a nuestra manera de concebir la vida social.

Es conocida la tesis, desarrollada hace tiempo por Max Weber, acerca de la ética protestante y el capitalismo. La riqueza es señal de predestinación: la prosperidad material indica que Dios ve con buenos ojos a quien triunfa en este mundo, triunfo que preludia la bienaventuranza eterna. Probablemente ningún país ha tomado más en serio esta tesis: dos de los rasgos característicos del american way of life son precisamente la religión y el éxito económico. No es casual la inscripción del lema In God we trust en los billetes de dólar. Y este éxito económico, que conlleva la correspondiente superioridad científica, tecnológica y militar, trae consigo otra característica cultural que se sigue de las anteriores: su conciencia de pueblo elegido.

De este modo, tres notas distintivas de su cultura se articulan entre sí y se refuerzan recíprocamente: la riqueza, la religión y el patriotismo. Tres valores muy discutibles tomados por separado, pero sumamente peligrosos cuando se juntan y que explican buena parte de las actitudes antiamericanas. La prepotencia en su gestión de las relaciones internacionales, sustentada en el formidable poder nacido de sus posibilidades económicas y militares, resulta sacralizada por la creencia de que han recibido una misión de la que sólo a Dios –o, en su versión secularizada, a la Historia– deben rendir cuentas. Todo lo cual es compatible con una moral privada que en ocasiones roza el puritanismo: una moral sexual que ayuda a mantener actitudes de autocontrol y culpabilidad sumamente útiles para el control social, así como la pena de muerte vigente en varios Estados, que cumple la función ideológica de limitar la responsabilidad al ámbito individual y su eliminación definitiva por la desaparición del sujeto culpable.
La prosperidad económica que hace posible esta prepotencia se sustenta a su vez en una concepción
darwinista de la historia, compatible con la interpretación protestante de la prosperidad material. La historia humana debe imitar el modelo de la selección natural si quiere seguir avanzando, lo cual constituye una manera de adecuar la estructura social a los signos de la predilección divina: los triunfadores son los elegidos. La sociedad se concibe así como una continua competencia entre individuos que, como toda competencia, produce vencedores y perdedores, estableciendo un principio según el cual los individuos más fuertes y hábiles tienen más derecho que los débiles incluso a la satisfacción de sus necesidades básicas. De tal modo que, por ejemplo, un individuo de escasos recursos económicos no puede permitirse un tratamiento médico de alto coste o una buena educación. Por supuesto que en Europa no somos ajenos a estas desigualdades, pero lo que aún queda del estado de bienestar permite matizar ese darwinismo social, al menos en lo que se refiere a las necesidades básicas.

Esta exaltación de la competencia entre individuos genera una ideología que desconfía sistemáticamente de lo público y deposita su confianza en la iniciativa privada. Es decir, que pone las decisiones que atañen a la sociedad en manos anónimas que concentran el poder económico, hurtándolas a la posibilidad de publicidad y crítica que ofrece, si bien limitadamente, la gestión pública. Esa desconfianza hacia lo público desvía a la iniciativa privada a actividades que en el modelo social europeo son competencia de los Estados, como muchas tareas asistenciales y de seguridad.
Aun cuando se advierten en Europa muchas tendencias afines al modelo americano, el europeo medio tiene una concepción de la vida pública mucho más laica y menos mesiánica: no se le ocurre vincular el destino de su nación a valores religiosos o a misiones históricas. Si prescindimos de los brotes nacionalistas, que requieren un tratamiento aparte, su tipo de patriotismo, cuando lo tiene, es mucho más secular y abierto a la crítica de su propio país. Por otra parte exige una presencia mucho mayor del Estado en la vida social: la sanidad, la educación, las pensiones de jubilación, la atención a los mayores son temas que el europeo incluye en la esfera de los deberes públicos y resultan decisivos en la elección de sus gobernantes, aun cuando individualmente prefiera en ocasiones la oferta privada de esos servicios.

La llegada de Obama a la presidencia abre la posibilidad de que algunas de estas cuestiones se revisen y se acorte la distancia cultural entre Estados Unidos y el resto del mundo. Sin embargo, habría que evitar las excesivas ilusiones que conducen a desilusiones tan excesivas como aquellas. La manera de “estar en el mundo” de una nación no se cambia radicalmente por un proceso electoral.

Augusto Klappenbach es Filósofo y escritor

http://blogs.publico.es/dominiopublico/1070/defensa-del-antiamericanismo/

vendredi, 13 février 2009

Manifestation à Nagasaki contre la venue d'un navire de guerre américain

Japon: manifestation à Nagasaki contre la venue d'un navire de guerre US

AFP 5/2/2009 : "Des centaines de Japonais ont manifesté jeudi contre la venue d'un navire de guerre américain dans la ville martyre de Nagasaki, ravagée par une bombe atomique larguée par les Etats-Unis en 1945.

L'USS Blue Ridge, le navire-amiral de la 7e Flotte américaine basé dans le port de Yokosuka (région de Tokyo), est venu accoster à Nagasaki officiellement pour promouvoir l'amitié nippo-américaine. Mais des centaines d'habitants de la ville, y compris des survivants du bombardement atomique, ont accueilli le navire de 19.600 tonnes en criant leur hostilité à cette escale. "Nous ne voulons pas voir de drapeau américain dans ce port tant que les Etats-Unis n'auront pas décidé d'abandonner les armes nucléaires", a déclaré à l'AFP un responsable de la ville de Nagasaki, Osamu Yoshitomi. Le maire de Nagasaki et le gouverneur de la préfecture ont refusé de participer à une cérémonie de bienvenue, après avoir demandé, en vain, aux autorités japonaises et américaines d'annuler la visite. Le navire doit repartir lundi.

Les Etats-Unis ont de nombreuses bases et plus de 40.000 hommes stationnés dans l'archipel, au nom de l'alliance conclue au lendemain de la Seconde guerre mondiale. Un accord bilatéral de 1960 stipule que les autorités municipales n'ont pas le droit de refuser l'accostage d'un navire de guerre américain dans leur port. Le maire, Tomohisa Taue, a affirmé que cet accostage refroidissait l'enthousiasme de nombreux survivants de la bombe atomique, qui espèrent un geste du président Barack Obama en faveur de l'abandon des armes nucléaires. "Nagasaki ne peut accepter une escale qui réveille l'anxiété dans une ville frappée par une bombe atomique", a-t-il souligné dans un communiqué.

Quelque 70.000 personnes sont mortes lors du bombardement atomique américain de Nagasaki le 9 août 1945, trois jours après qu'une première bombe A ait été lâchée sur Hiroshima (ouest), faisant 140.000 morts. Le Japon a capitulé une semaine après, mettant fin à la Seconde guerre mondiale, mais la nécessité d'utiliser la bombe atomique pour faire plier l'archipel reste très controversée, a fortiori pour le second bombardement sur Nagasaki, jugé complètement inutile par de nombreux historiens."

Mondialisme contre ethnonationalisme

Mondialisme contre ethnonationalisme

Trouvé sur: http://qc.novopress.info/

Image Hosted by ImageShack.usDebout devant le Siegessaule, le monument commémorant les victoires de la Prusse sur le Danemark, l’Autriche et la France durant les guerres qui ont vu naître le second Reich, Barack Obama s’est déclaré lui même, « citoyen du monde » et a parlé d’un « monde debout comme un seul homme ».

Les mondialistes ont applaudi. Et l’élection de ce fils d’une adolescente blanche venue du Kansas et d’un diplomate kenyan est considérée comme l’évènement qui nous a fait entrer dans un nouvel âge « post-racial ».

Nous trompons-nous ? À travers le monde, la plus puissante force du XXème siècle, l’ethnonationalisme - ce créateur et destructeur de nations et d’empires ; cet effort constant des peuples pour créer un Etat-nation où leur foi et leur culture sont dominantes et où leur race ou leur tribu occupent la première place - semble plus manifeste que jamais.

« Le vote reflète les divisions raciales » titrait le Washington Times à propos d’un fait se situant à Santa Cruz en Bolivie. L’article commençait ainsi :

« Le référendum bolivien pour approuver une nouvelle Constitution soutenue par le président de gauche Evo Morales reflète les division raciales entre les descendants des Indiens d’Amérique et ceux des Européens ».

Les provinces où les métis et les Européens sont majoritaires ont voté contre la Constitution. Mais il apparait que les tribus indiennes des montagnes occidentales du pays ont voté massivement pour elle, car celle-ci traite des droits des groupes ethniques.

En 2005 Morales a accédé au pouvoir en étant résolu à redistribuer à sa propre tribu, les Aymara ainsi qu’à d’autres « peuples indigènes » un pouvoir et une richesse qu’il estime avoir été volés par les Européens à leur arrivée, il y a 500 ans à l’époque de Christophe Colomb.

La victoire de Pizzaro sur l’empire Inca est sur le point d’être renversée.

Selon l’article 190 de la nouvelle Constitution, les 36 zones majoritairement indiennes de la Bolivie sont autorisées à « exercer leurs fonctions juridictionnelles selon leurs propres principes, valeurs, culture, normes et procédures ».

La loi tribale est en passe de devenir la loi provinciale et même la loi nationale.

Le gouverneur Mario Cossio de Tarija, qui a voté « non », assure que cette Constitution va créer un « régime totalitaire », contrôlé par une « bureaucratie ethnique ». Ce à quoi Morales réplique : « les Boliviens de souche qui habitent sur ces terres depuis des milliers d’années sont nombreux mais pauvres. Les Boliviens arrivés récemment sont peu nombreux mais riches ».

La Bolivie est en train de se balkaniser, se divisant et étant partagée selon des critères de tribu, de race et de classe. Salué par Hugo Chavez, la Bolivie de Morales n’est pas la seule région où les revendications ethniques, tribales ou raciales partent en guerre contre l’universalisme et le mondialisme.

Après une élection disputée au Kenya, les Kikyu (1) ont subi un nettoyage ethnique de la part des Luo. Au Zimbabwe, les fermiers blancs sont dépossédés de leurs terres à cause de leur lignage. Au Sri Lanka, la rébellion tamoule contre les dirigeants Sinhalese - afin de créer une nation tamoule, une guerre qui a fait des dizaines de milliers de victimes - paraît perdue, pour l’instant.

A l’époque de Vladimir Poutine, les Russes ont écrasé les Tchétchènes, se sont affrontés aux Estoniens au sujet des monuments militaires russes datant de l’époque soviétique, ont eu des différends avec l’Ukraine concernant la Crimée et ont saigné la Géorgie.

Pékin écrase les Ouïghours qui veulent créer leur propre Turkestan oriental et les Tibétains qui cherchent l’autonomie, en envoyant dans ces deux régions des flots de Chinois Hans. (1)

En Europe, les partis populistes anti-immigration, alarmés par la perte des identités nationales, gagnent en respectabilité et en pouvoir. Le Vlaams Belang, parti indépendantiste flamand est le plus grand parti au Parlement belge. Le Parti populaire (3) et le Parti de la liberté sont maintenant les deuxième et troisième formation politique d’Autriche. Le Parti populaire suisse (4) de Christoph Blocher est le plus fort à Berne. En France, le Front National a récemment humilié le gouvernement en récoltant la moitié des votes dans une banlieue de Marseille (5).

Tous sont des ethnonationalistes convaincus. Le diplomate anglais Sir Christopher Meyer a écrit : « Il est inutile de dire que le nationalisme et le tribalisme ethnique n’ont aucune place dans les relations internationales au XXIème siècle ».

Dans le même temps, des institutions internationales, comme les Nations-Unies, le FMI et l’Union Européenne ont perdu de leur prestige. Les Tchèques - dont le président Vaclav Klaus, considère l’U.E. comme une prison des nations - exercent actuellement la présidence de l’U.E. Quand la crise financière a frappé, les Irlandais, Anglais et Allemands se sont précipités pour renflouer leurs banques, tout comme les Américains qui ont sauvé Ford, Chrysler et General Motors laissant Hyundai, Honda et Toyota dans la tourmente.

Cela s’appelle du nationalisme économique.

L’étoile montante du cabinet d’Ehud Olmert, est Avigdor Lieberman. Ce que défend Lieberman, écrit l’American Prospect, c’est « un nettoyage ethnique : comme ce nom effrayant le suggère, le parti Yisrael Beiteinu (qui signifie : “Israël est notre maison”) pense que le million d’Arabes citoyens israéliens doit être expulsé ».

Barack Obama a gagné le vote Afro-américain avec un ratio de 97 % contre 3 % seulement pour John McCain et un ratio de 90 % contre 10 % pour Hillary Clinton durant les primaires démocrates. McCain n’a fait mieux que son prédécesseur George W. Bush uniquement dans les Appalaches, le berceau des descendants des Écossais et des Irlandais.

Dans son article paru dans Foreign Affairs et intitulé Eux et Nous : le pouvoir durable du nationalisme ethnique, Jerry Z. Muller résume ainsi sa thèse :

« Les Américains sous-estiment généralement le rôle du nationalisme ethnique en politique. Mais (…) cela correspond à de tenaces propensions de l’esprit humain. Ce nationalisme ethnique est galvanisé par la modernisation et de lui dépendront les politiques mondiales des générations à venir. Une fois que le nationalisme ethnique a capturé l’imagination des communutés dans une société multiethnique, la désagrégation ethnique ou la séparation est parfois la moins mauvais réponse possible ».

La désagrégation ou la séparation, dit-il.

Sommes-nous vraiment en présence dans une Amérique post-raciale, ou est-ce que notre Amérique multiculturelle et multiethnique est, elle aussi, destinée à se balkaniser et à exploser ?

Par Patrick J. Buchanan
Traduit de l’américain et annoté par G.W. Blakkheim pour Novopress France

(1) L’auteur veut sans doute parler des Kikuyu.
(2) Ethnie majoritaire en Chine.
(3) L’auteur veut sans doute parler du BZÖ ou « Alliance pour le futur (ou l’avenir) de l’Autriche ».
(4) En fait, l’Union démocratique du centre.
(5) Information non confirmée…

Le déclin et la chute du droit international

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Archives de SYNERGIES EUROPEENNES - 2002

Nikolaj-Klaus von KREITOR : 

Le déclin et la chute du droit international


Les partitions de la Yougoslavie étaient en fait des vols de territoires, dissimulés et justifiés par le droit international. Les Etats-Unis, dans ce processus d'ap­pro­priation du territoire de ce pays souverain qu'était la Yougoslavie, ont com­mis, et commettent encore et toujours, un «délit d'ordre territorial».


Les références au droit international, noyau du dis­cours habituel de Washington, ne sont rien d’au­tre que l’idéologie justifiant une expansion impérialiste. Le fait de justifier ces actes d'ac­crois­sement impé­rialiste flagrant par le droit in­ter­national, fait du droit la servante prosti­tuée de la politique. Carl Schmitt avait —ô com­bien— raison lorsqu’il écrivait: «Der­rière la façade des normes générales du droit in­ter­national, se cache, en réalité, le système de l’im­périalisme anglo-saxon». Plus que jamais dans le passé, dans le “Nouvel Ordre Mondial”, derrière la façade du droit international, se ca­che, en réalité, le système de l’impérialisme a­mé­ricain.


Les Américains font de leur droit interne un droit international à leur dévotion


En fait, la doctrine américaine traditionnelle, com­me on le voit dans le comportement inter­na­tional des Etats-Unis, montre que le droit in­ter­national n’existe pas, que le fond du pré­ten­du droit international est à peine un droit éta­tique externe, sujet à la puissance souveraine de l’Etat. Le droit interne de l’Etat a une prio­rité sans limite sur le droit international. Ce der­nier est valable seulement dans la mesure où il fait partie du système légal interne, et c’est l’Etat seul qui détermine cette validité. La doctrine est bien explicitée par Dean Acheson qui dit : «La plupart des éléments juridiques dans ce que l’on appelle “droit international” est un corpus véhiculant une éthique, et il faut faire attention de ne pas confondre cette éthi­que avec le droit». Et Dean Acheson continue: «Tout simplement, le droit ne traite pas de ces questions concernant le pouvoir ultime —c'est-à-dire le pouvoir venant des sources de la sou­veraineté». [Dean Acheson (1963 Proceedings of the American Society of International Law 13, réimprimé chez Noyes E. Leech, Covey T. Oli­ver et Joseph Modeste Sweeney “The Inter­na­tional Legal System” (The Foundation Press, Mineola, New-York, 1973) p. 105].


Les traités n'ont qu'un but : promouvoir les intérêts des Etats-Unis


La circulaire du département d’Etat, n°175, du 13 décembre 1955, réimprimée dans “50 Am. J. Intl. L. 784 (1956)”, citée comme élément de politique concrète, constate : «Les traités de­vraient être desti­nés à promouvoir les inté­rêts des Etats-Unis par le biais d’une action sé­cu­risante entreprise par les gouvernements é­trangers dans une optique jugée avantageuse pour les Etats-Unis. Les traités ne sont pas cen­sés être utilisés comme moyen pour effec­tuer les changements sociaux internes ou pour essayer de contourner les procédures constitu­tion­nelles établies en relation avec ce qui con­cerne principalement les affaires intérieures». Les traités ne devraient pas imposer d’obli­ga­tions interna­tio­nales aux Etats-Unis ou en au­cun cas ne devraient interférer avec la législa­tion interne des Etats-Unis. Et les Etats-Unis se définissent eux-mêmes comme étant les seuls juges à légiférer «en matière d’af­faires in­térieures». Ainsi, pour chacun des traités aux­quels les Etats-Unis ont adhéré, le but était de contraindre les autres Etats à agir en faveur de la politique étrangère des Etats-Unis (Wil­liam W. Bi­shop, Jr., International Law, Little, Brown and Com­pany, Boston and Toronto, 1953, 1971, p. 101).


La Cour Suprême des Etats-Unis est arrivée à une conclusion semblable lors du cas précé­dent de la «Banque Nationale de Cuba vs. Sab­batino (1964)»: «La loi adoptée par la doc­trine de l’Etat est ap­plicable, même si le droit international a été violé».


Seule domine la volonté des Etats-Unis


Depuis les “corollaires” d'Olney (1895) et de Roo­se­velt (1904) à propos de la Doctrine Mon­roe, il n’existe pas de droit international en vi­gueur dans l’hémisphère occidental, mais seule domine la volon­té des Etats-Unis, en tant que seul et omniprésent sou­verain dans l’hé­mi­sphère occidental. Les Etats-Unis ont décidé qu’ils sont les seuls créateurs de leur propre droit international pour leur propre espace im­pé­rial, défini dans l’espace par le périmètre de la Doctrine Monroe. Et ainsi le “Nouvel Ordre Mon­dial” est la base des prémisses du corol­laire de Roosevelt, appliqué au monde dans son ensemble —c’est-à-dire la doctrine Al­bright, prononcée juste avant le début de la guerre d’agression contre la Yougoslavie, qui doit être perçue comme étant l'équivalent du co­rol­laire de Roosevelt, cette fois pour le mon­de entier.


Dans cette conjoncture, il faut se rappeler la for­mu­lation de l’Amiral Stansfield Turner, alors di­recteur de la CIA, qui a défini la vraie finalité de la Guerre du Golfe; il est même allé plus loin en déclarant lors d’un programme de la chaî­ne CNN en juillet 1991: «Nous avons un ob­jectif bien plus grand. Nous devons voir plus loin dès à présent. Voici un exemple : la situa­tion entre les Nations Unies et l’Irak, où les Na­tions Unies s’imposent délibérément dans la sou­veraineté d’une nation souveraine… C’est mainte­nant un formidable précédent à utiliser dans tous les pays du monde…».

(cf. http://www.srpska-mreza.com/lirary/facts/kent.html)....


Le traité instituant l'OTAN est sans substance normative


Il a été souligné, à juste titre, dans le débat al­­le­mand, que l’OTAN est un «traité à rou­let­tes»; il n’a aucune substance normative dans le droit inter­na­tional mais sert simplement les convenances de l’ex­pansionnisme américain. Ain­si l’agression menée par les forces de l’O­TAN contre la Yougoslavie était clairement une violation de la charte même de l’OTAN. Le con­cept de la «jurisprudence ambula­toi­re» ou des « lois sur roulettes» (ou traité omnibus) a été in­troduit par l’éminent juriste allemand Carl Schmitt pour qui cela signifiait la forme de l’ap­pro­che décisionniste et volontariste des nor­mes légales par le souverain. Et à l'évi­den­ce, la majeure partie de l'ancien droit interna­tio­nal a été transformée par les Etats-Unis en «normes à roulettes», pour être complétée par une nouvelle substance selon les con­ve­nances de la volonté américaine d’expan­sion­nis­me. Ain­si, la substance normative même du droit in­ter­national a disparu.


Par respect pour le droit international, il est im­por­tant de se rappeler les quelques mots qu’a eus Lassa Oppenheim: «Un Droit des Na­tions peut exister à la seule condition qu’il y ait une stabilité, un équilibre des pouvoirs, entre les membres de la famille des Na­tions. Si les Puissances ne peuvent pas se sur­veil­ler mu­tuel­lement, aucune loi n’aura de force, vu qu’un Etat superpuissant tentera naturelle­ment d’en­freindre la loi. Etant donné qu’il n’y a pas et qu’il ne peut jamais y avoir une autorité politique centrale au-dessus des Etats sou­ve­rains, qui pourrait faire respecter la loi in­hé­ren­te au Droit des Nations? Un équilibre du pou­voir doit empêcher tout membre de la fa­mille des Nations de devenir omnipotent» (Las­sa Oppenheim International Law. A Trea­tise, Long­mans, Green, 1905-06, l, pp. 73-74).


Apparemment, dans le paysage unipolaire du “Nou­vel Ordre Mondial”, aucune loi et norme du droit international ne fait force hormis ces nor­mes et lois qui émanent de la volonté hé­gémonique des Etats-Unis. Par conséquent, le droit interne américain a effectivement rem­pla­cé les normes du droit inter­na­tional et ce qui est prétendument le droit interna­tional n'est plus rien d'autre qu'un éventail d'appa­ren­ces qui dissimule, tant bien que mal, la vo­lon­té de l’impérialisme américain. Le droit in­ter­national est devenu un déguisement de l’im­périalisme amé­ricain.


Les Etats-Unis entendent modeler le monde à leur image


Bien que les Etats-Unis prétendent utiliser leur statut de superpuissance pour favoriser la sta­bilité géné­rale et les droits universels, beau­coup d’observa­teurs internationaux n’y voient là qu’une vulgaire intention d’autosatisfaction en modelant le monde à leur propre image —et piétinant tout ce qui se met en travers de leur chemin, écrit Atman Trivedi dans le Fo­reign Policy Journal, révisant l’article du Pro­fes­seur Etaju Thomas, publié dans la revue World Affairs (n°1, 1999): «Le Professeur Eta­ju Thomas, professeur de sciences politiques à l’Université de Marquette, montre tout particu­liè­re­ment Washington du doigt parce que les E­tats-Unis mènent une politique étrangère de «bom­bardements, de sanc­tions et de destruc­tion d’Etat». Il soutient que la soi-disant doc­tri­ne Albright a donné aux Etats-Unis l’au­tori­sa­tion de se livrer à des «saccages expan­sion­nistes» dans l’ex-Yougoslavie, en Irak et ail­leurs, en commettant des agressions sans pro­vo­cation. Selon Thomas, l’armée américaine pour­rait, soutenue par la puissance des sanc­tions économiques ou des récompenses, trans­former les Nations Unies en un appendice doci­le des Etats-Unis; les sanctions ont déjà donné la possibilité à Washington de tourner le droit international en farce. Les Serbes, par exem­ple, «ont plus de droit moral, politique et in­ter­national sur le Kosovo que les Etats-Unis sur la Ca­lifornie et le Texas». En outre, il note qu'un million à 1,7 million d’Irakiens innocents sont morts à la suite des sanctions «sponsorisées par l’Amérique», y compris plus d’un demi mil­lion d’enfants.


Que dire de plus? Dans le passé, le Ministre des Af­faires étrangères allemand avait déclaré à l’égard de la doctrine américaine de Monroe que «par principe, aucune ingérence de la part des Etats européens dans les affaires du con­tinent américain ne reste injustifiée à moins que les Etats d’Amérique, pour leur part, s’ab­stiennent également d’intervenir dans les affai­res du continent européen». C’est un bon point de départ: une doctrine Monroe pour l’Europe comme réponse au “Nouvel Ordre Mondial” et aux ambitions totalitaires américaines d'exer­cer la Welt­herrschaft. Ou comme l’avait un jour dit le Général De Gaulle: «Une Europe vrai­ment libre est une Europe libre de l’hégé­mo­nie américaine».


Les USA ne sont pas les gouverneurs du mon­de! Et jamais ils ne le seront!


Nikolaj-Klaus von KREITOR.

(http://disc.server.com/discussion.cgi?id=57779&articl... ; trad. franç. : LA).

 

jeudi, 12 février 2009

"Unternehmen Patentenraub" 1945

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Georg, Friedrich
›Unternehmen Patentenraub‹ 1945


Die Geheimgeschichte des größten Technologieraubs aller Zeiten



368 Seiten
194 Abbildungen
Leinen
Lexikonformat
ISBN-13: 978-3-87847-241-4 - 19,80 Euro


z.Zt. vergriffen, Neuauflage voraussichtlich 03/2009

Verdanken die USA ihren Aufstieg zur Technologie-Supermacht den geraubten deutschen Patenten und Erfindungen?


Kurztext:

Der militärische Sieg der Alliierten über Deutschland 1945 und die Besetzung des Reichsgebietes hatten auch die Folge, daß vor allem die USA anschließend Hunderttausende deutscher Patente, Erfindungen und Gebrauchsmuster beschlagnahmten und entschädigungslos enteigneten. Dieser Raubzug war schon einige Jahre vorher von Washington generalstabsmäßig geplant worden. Denn man hatte erkannt, daß die Deutschen den Westmächten in der Grundlagenforschung und in der Entwicklung neuer Ideen auf fast allen Gebieten der modernen Wissenschaften und Technikbereiche um Jahre voraus waren. Nur durch den Raub deutschen Wissens und jahrelange Zwangsarbeit deutscher Wissenschaftler und Techniker in den USA war es möglich, daß die Vereinigten Staaten ihre Wirtschaft und Rüstung auf neue Grundlagen stellen und an die Spitze der Entwicklung kommen konnten.

Dieses Buch beschreibt ausführlich Vorbereitung, Durchführung und Folgen des größten ›Patentenklaus‹ der Geschichte. Im einzelnen werden für die verschiedenen Sachgebiete an vielen Beispielen mit Nennung der Verantwortlichen die Vorgänge des alliierten Diebstahls deutschen geistigen Eigentums und der Zwangsverpflichtung deutscher Forscher und Techniker geschildert. Es zeigt sich, daß die modernen Neuerungen wie Farbfernsehen und Transistortechnik, Raumfahrt und Raketen, Überschallflug und Computer auf deutsche Erfindungen und Entdeckungen zurückgehen, mit denen die US-amerikanische Wirtschaft anschließend Milliardengewinne machte.

Langtext:

Bis heute wird weltweit verschwiegen, daß die USA ihren steilen Aufstieg vom technisch weitgehend veralteten Massenhersteller, der keine Grundlagenforschung betrieben hatte, zur ›einzigen Weltmacht‹ nach 1945 dem aus dem vollkommen besetzten Deutschland gewaltsam mitgenommenen geistigen Eigentum verdanken. Die amerikanische Führung hatte früh bemerkt, daß das Deutsche Reich in Wissenschaft und Technik den anderen Nationen um Jahre voraus war und eine unglaubliche Fülle neuer Forschungsergebnisse und Verfahrensweisen zu bieten hatte. Unter Leitung und ausdrücklicher Genehmigung von US-Präsident Truman kam es nach Kriegsende zum größten Technologieraub aller Zeiten. Höchste amerikanische Gremien aus Industrie und Wissenschaft hatten vorher die Operation zur Ausbeutung der deutschen Wirtschaft und Technik von langer Hand gemeinsam generalstabsmäßig geplant und durchgesetzt.

Tausende von US-Spezialisten kamen im Frühjahr 1945 dicht hinter der Front ins Reich und durchkämmten die deutschen Betriebe nach neuen Maschinen, Verfahren und technischen Erfindungen. Außer der vollständigen Wegnahme von Hunderttausenden von deutschen Patenten, Gebrauchsmustern und Entwicklungsskizzen nahmen die Amerikaner dazu noch Tausende von deutschen Forschern und Technikern einfach mit, die dann jahrelang zur Forschungsarbeit und zur Bedienung der neuen deutschen Geräte in den USA gezwungen wurden. Die Überführung neuartiger Technologien – ein einmaliger und mehrere Jahre währender skrupelloser Raubzug in Deutschland – sollte auf diese Weise die amerikanische Industrie revolutionieren und den Absturz in eine neue Depression verhindern, wie es der US-Wirtschaftsminister 1946 erklärte.

Das ›Unternehmen Patentenraub‹ war so erfolgreich, daß das moderne Leben in den USA von den Halbleitern bis zum Container, vom Fernsehen bis zum Raumflug ohne die aus Deutschland mitgenommene Technik gar nicht denkbar wäre. Dasselbe gilt für die militärischen Neuerungen wie Raketen, Düsenjäger, U-Boote und Nuklearwaffen. Trotz aller Vertuschungsversuche ist es in dem vorliegenden Buch gelungen, den Versuch einer Bilanz dieses größten Wissensraubes aller Zeiten zu ziehen.

Mit dem Diebstahl der Hunderttausenden von deutschen Patenten und Erfindungen gelang den USA nach Ende des Zweiten Weltkrieges ein absolut beispielloser Coup. Seine Auswirkungen sind auch noch im 21. Jahrhundert deutlich spürbar. Folgende Fragen drängen sich auf:
- Wären die USA 1945 trotz ihres überwältigenden Sieges ohne den geistigen Raub an den Deutschen zum zweitklassigen Technologieland abgestiegen?
- Erteilte US-Präsident Truman in Kenntnis der Rückständigkeit der USA seinen Besatzungstruppen eine rückwirkende ›Lizenz zum Stehlen‹ aller nutzbaren deutschen Erfindungen?
- Kannte man schon Jahre vorher in Washington die wissenschaftliche und technische Überlegenheit der Deutschen, und hatte man deswegen früh mit den generalstabsmäßigen Planungen für die ›Operation Patentenraub‹ begonnen?
- Wie lief die systematische Jagd auf Deutschlands geistiges Eigentum sowie auf seine Forscher und Techniker wirklich ab?
- Trifft es zu, daß schweigsamen deutschen Erfindern noch 1948 die Todesstrafe drohte, wenn sie ihre Geheimnisse nicht verraten wollten?
- Wird die Zahl der 1945 in Berlin eingesackten Patente nachweisbar viel zu niedrig angegeben?
- Warum war Professor Ferdinand Porsche so wichtig?
- Welches Geheimnis versteckt sich bis heute im massenhaften Import von deutschen Spitzenwissenschaftlern zur Forschungsarbeit in die USA?
- Wie sind wichtige Zukunftstechnologien wie Magnetband, Computer, Fernsehen und Transistortechnik wirklich entstanden?
- War die synthetische Benzinherstellung von Leuna ein Kriegsgrund?
- Ist Präsident Bushs sensationeller Weltraumbomber wirklich so neu?
- Ist der Wert der von den USA aus Deutschland mitgenommenen Patente und Erfindungen so astronomisch, daß heute niemand aus Wirtschaft und Politik darüber sprechen darf?

Inhaltsverzeichnis:

Einleitung
Die fünfte Technologiewelle des Industriezeitalters 11

Vorspann
»Nazigehirne helfen der USA« - 13

1. Kapitel
Warum die deutschen Patente und Entwicklungen für die USA so wichtig waren 17
A. 1937–1944: »Krieg wäre jetzt ein gutes Geschäft...« - 19
Rettete der Zweite Weltkrieg die USA vor einer neuen Depression? - 19
B. Die Durchsetzung des wirtschaftlichen Liberalismus im Welthandel - 25
»Es konnte nur Einen geben«:
die wirtschaftliche Systemkonkurrenz USA/ Deutschland von 1933 bis 1941 - 25
Die Unterwerfung der deutschen Wirtschaft unter den amerikanisch beherrschten Freihandel - 26
C. Veraltet in die Zukunft? Das Technologiedefizit der USA und seine unkonventionelle Aufhebung - 29
Uneingeschränkte wirtschaftliche Vorherrschaft mit tödlichem Risiko - 29
War Amerika 1945 zum zweitklassigen Technologieland abgestiegen? - 30
›Planned Obsolescence‹ oder gerade noch mal Glück gehabt – 35
D. Die Geburt des Projekts zur Sicherung der technologischen Herrschaft Amerikas - 41
Böse Vorzeichen – 41
Vannevar Bush bläst zur Jagd auf das deutsche geistige Eigentum - 43

2. Kapitel
Wie das ›Unternehmen Patentenraub‹ organisiert war 47
Exekutivorder 9604 - Präsident Trumans »Lizenz zum Stehlen« - 49
Ordnen, verteilen - und vernichten - 52
Bund der Diebe - 55

3. Kapitel
Die Heuschrecken werden auf das Feld gelassen 63
A. Das Dokumentenprogramm - 65
»Nach dem Ende des Zweiten Weltkriegs 1945 stellte das Patentamt seine Tätigkeit ein ... « - 65
Das Schatzschloß - 71
Das ›Air Documents Research Center‹ - 71
Wurden alle gefunden?
Die geheimen Mikrofilmverstecke von Süddeutschland - 72
Bis heute geheim, die Akten der Reichspostforschungsanstalt - 73
Auf der Suche nach Kammlers SS-Schatz:
bewaffnete US-Expedition in die Tschechoslowakei 1946 - 74
Das verschollene ›Bernsteinzimmer der Technik‹ - 78
Eine astronomische Menge von Beute - 81
B. Ausforschungsberichte. Die gnadenlose Jagd auf Ideen und Betriebsgeheimnisse - 83
Wenig feine Methoden der ›Befreier‹ - 83
Der schnelle Vogel fängt den Wurm – 84
Die ›Heuschreckenliste‹ vom Sommer 1945 - 85
Jeder ist sich selbst der nächste - 88
Wie die Alliierten sich gegenseitig betrogen - 89
Der ›lange Arm‹ kannte keine Grenzen - 93
C. Die Entnahme von Mustermaschinen - 94
Das weiße ›M‹ - 94
Mahles Magnesium-Spritzgußmaschine:
ein Beispiel für den amerikanischen Umgang mit technischer Beute - 96
D. »Letzter Aufruf nach Deutschland« oder: als den »Heuschrecken« das Futter ausging. . . - 98
Der Wind beginnt sich zu drehen: der ›Fall Österreich‹ - 98
Angst vor deutscher Zivilkonkurrenz - 99
Der harte Weg, einen unkontrollierten Diebstahl zu stoppen - 99
1948: Todesstrafe für schweigsame Erfinder - 101
Zu schön um aufzuhören: die Nachfolger von CIOS und FIAT - 103
E. Wissenschaftler wie Waren importiert: der systematische Transfer lebendigen Wissens 1945–1949 - 107
Die große ›Zielscheiben‹-Jagd beginnt - 107
Rechtmäßige menschliche Beute - 108
Ein Nobelpreisträger protestiert gegen unlautere Abwerbungsmethoden - 110
Legitimation durch Nutzen - 111
Die große Untertreibung – oder wie viele deutsche Spezialisten arbeiteten wirklich für die USA? - 114

4. Kapitel
Die ›Faust der Technik‹ wird geschmiedet – deutsche Erfindungen revolutionieren die amerikanische Industrie 117
A. Die neue Technologie wird ›amerikanisch‹ oder das Erlernen einer neuen Sprache - 119
Wie das Erlernen einer neuen Sprache - 119
»Deutschland spuckt seine üppigen Geheimnisse aus« - 121
Die Überlegenheit der deutschen Forschung war 1947 mit damaligen Mitteln selbst mengenmäßig kaum in den Griff zu bekommen - 128
Wie lange brauchte man mit der Auswertung? - 129
B. Alles nur geklaut? Ausgewählte Beispiele für wichtige Zukunftstechnologien deutschen Ursprungs - 132
Sektion A: Rettet das Erdölmonopol! Synthetisches Benzin gefährdet(e) die britisch-amerikanische Ölgeopolitik - 132
Kriegsgrund Kohleverflüssigung -132
Die Tragödie der Kohleverflüssigung und der synthetischen Benzinherstellung: gestohlen, verboten und ›vergessen‹ - 137
Ölschiefer – ein deutsches Geschenk für die USA - 147
Synthetische Öle und Superschmiermittel - 149
Sektion B: Chemie beherrscht(e) die Welt - 151
Die Amerikanisierung der Antibabypille - 156
Sektion C: das Reich der Metalle - 158
Container oder die Blechkiste, aus der die Globalisierung ist - 158
Altstoff wird Rohstoff: Aluminiumschrott-Recycling - 161
Die Hochtemperaturlegierungen von ›Project RAND‹ - 162
Supermetalle - 163
Sektion D: Optik - 165
Die revolutionäre Welt der Mikroskopie - 165
Das ›Photophon‹ - 167
Wer entwickelte die Kameras für Aufklärungssatelliten? - 168
Sektion E. Neue Medien und Kommunikationstechnologie - 169
Der Agfa-Farbfilm – 169
Die Wiedererfindung der Scheibenantenne - 170
Die Einführung der Magnetbandtechnologie - 170
Das ehemalige deutsche Monopol in der Fernsehtechnik - 172
Farbfernsehen - 175
Miniaturfernsehkameras mit Sender - 177
Hochauflösendes Fernsehen (HDTV) - 179
Weitere Pionierleistungen der Fernsehtechnik - 179
Die geheime Schatzkammer der Nachrichtentechnik von Burg Feuerstein - 180
Geheime Kommunikationssysteme - 181
Spracherkennungstechnologie (automatische Stimmerkennung) - 182
Die Magier von Fort Monmouth - 184
Infrarottechnologie - 185
Sektion F: Die digitale Welt, wie sie wirklich entstand - 188
Das Geheimnis der Quarzuhren - 188
Röhren zur Informationsspeicherung - 189
›Alternative Zwei‹ oder: wie Siliziumtechnik, Halbleiter und Transistor wirklich entstanden - 190
Das Geheimnis der ersten Digital-Computer - 200
Rechner mit Elektronenröhren - 205
Der rätselhafte Aufstieg der Firma IBM - 207
Sektion G: Neue Konzepte für Fortbewegungsmittel auf Land und Wasser - 208
Turbinenantrieb für Landfahrzeuge - 208
Die Sequenzenräder von Le Tourneau - 212
Fakt oder Fiktion: Nuklearantrieb für Landfahrzeuge - 217
Gasturbinenantrieb für Schiffe - 219
Das Tragflügelboot - 222
Technisch abgeschlagen:
die Probleme der amerikanischen U-Boot-Technik - 224
Die amerikanischen ›U-Boot-Revolutionen‹, Mythos und Wahrheit - 228
Plötzlicher Ideenmangel oder:
Die dritte ›amerikanische U-Boot-Revolution‹ fällt aus - 235
Sektion H: Wie die US-Luftüberlegenheit wirklich entstand, und was dahinter verborgen wurde - 237
Republic P-47M ›Thunderbolt‹ – Sinnbild amerikanischer Technologie 1944/45 - 237
Zwei Züge – zwei Schätze - 238
Erst 1970 freigegeben: Krieghoffs Experimentalbordwaffen - 241
Das traurige Geheimnis der amerikanischen Luftfahrttechnologie 1945: »nicht die beste, nur die größte...« - 242
»Gemein, gemein, gemein!« (wicked, wicked, wicked) - 247
Rettung in letzter Minute für das amerikanische Düsenprogramm 247
Wie Howard Hughes die US-Luftwaffe 1948 mit deutscher Technik vorführen wollte - 254
Das Geheimnis von Volkenrode oder:
Amerikas ›zweites Manhattan-Programm‹ - 255
Die erste Höhenprüfstandsanlage der Welt geht in die USA - 262
»Wackelt mit den Tragflächen, Jungs!« – Die sichtbaren Folgen der Übernahme deutscher Luftwaffentechnologie - 263
Die Flächenregel – Wie genial war Mr. Whitcomb wirklich (Teil 1)? - 282
Die rechtzeitige Wiedererfindung des superkritischen Pfeilflügels – eine Waffe im transatlantischen Handelskrieg oder:
Wie genial war Mr. Whitcomb wirklich (Teil 2)? - 284
Der ›schiebende Flügel‹ - 285
Triebwerke mit weltumspannender Reichweite – wo sind sie geblieben? - 286
Pfeilblatt – Rotortechnologie
Nach 50 Jahren aus dem Dornröschenschlaf erweckt - 286
Der Pate des ›Warzenkeilers‹ (Warthog) oder:
Wie die USAF aus einer Klemme befreit wurde - 287
Tarnkappe für Flugzeuge - 290
Sektion 1: Wernher von Braun kam nicht allein - 298
Beispiele von Spitzenleistungen durch ›Paperclip‹-Wissenschaftler für die USA - 298
Präsident Bush und sein ›Weltraumbomber‹ - 305
C. Merkwürdige Begebenheiten - 308
Schnellzuglokomotive mit Einzelachsantrieb - 308
Gekränkter Sportehrgeiz?
Die alliierte Entzauberung der Silberpfeile - 308
Die Kosmetikindustrie Mission (Cosmetic Industry Mission) - 312
Rettet den ›Teddybär‹ - 313
Automatische Postsortierungssysteme:
Habsucht und Dummheit hemmen den Fortschritt - 313

5. Kapitel
Bilanz des größten Raubes aller Zeiten 317
Die größte Schatzsuche der Welt - 319
Jubel in der New York Times - 322
Der deutsche Einfluß auf die RAND-Denkfabrik - 324
Deutsche Erfindungen wertlos«! - Großkonzerne als Leugner - 324
Die Außerirdischen waren es – Hilflose Erklärungen für den plötzlichen Technologiesprung? - 325
Für immer vernichtet? Die Folgen von Pfuscherei und Dummheit - 325
Die Grenzen des Ausbeutungsprogramms - 326
Versuch einer finanziellen Bilanz - 328
Militärische Vorherrschaft durch ehemalige deutsche Technik - 329
Hundert Jahre voraus? - 330
Akten geschlossen? - 330
Keine Weltwirtschaftsdepressionen dank deutscher Technologie? - 331

6. Kapitel
Rechtsstaatlich gelöst? 333
Die Jagd auf Patente oder: Müssen Ideen geschützt werden? - 335
Massiver Verstoß gegen das Völkerrecht - 335
Der größte Diebstahl der Weltgeschichte wird abgesichert - 336
Patentverletzungen bis heute aktuell: 1,52 Milliarden Euro Schadenersatz für ein einziges Patent - 338

7. Kapitel
... und es geht immer weiter 341
Neo-›Paperclip‹ statt Antiterrorkampf? - 343
Die digitale Version vom ›Unternehmen Patentenraub‹ - 344
Wie Boeing wieder Weltspitze wurde - 346
Die Faust der Technologie - 348
Diebstahl geistigen Eigentums als Grundlage und Teil des amerikanischen Wirtschaftsmodells - 350

samedi, 07 février 2009

Imperialismo

Imperialismo

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jeudi, 05 février 2009

El control de los oceanos del mundo - ?Preludio para la guerra?

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La Iniciativa de Seguridad contra la Proliferación (PSI) y la Armada de Mil Barcos de EE.UU.
El control de los océanos del mundo, ¿preludio para la guerra?

 

Rick Rozoff
Global Research

 

Traducido del inglés para Rebelión por Germán Leyens : Ex: http://www.rebelion.org/

 

Uno de los esfuerzos más monumentales y arrolladores, aunque sea pasado por alto frecuentemente, del gobierno de Bush por proyectar una dominación militar mundial y al hacerlo pervertir aún más las relaciones internacionales, es lo que su iniciador, John Bolton, en su capacidad de Subsecretario de Estado para Control de Armas y Seguridad Internacional llamó en sus días Iniciativa de Seguridad contra la Proliferación (PSI).

Lanzada oficialmente el 31 de mayo de 2003, la PSI fue la más amplia aplicación de la proyección internacional del poder por parte de EE.UU. en la era posterior a la Guerra Fría, implicando como lo hace, nada menos que la capacidad de realizar vigilancia naval, interdicción [interdicción marítima, es la negación de acceso a puertos específicos a naves mercantes para la importación/exportación de mercancías a un país determinado o a varios países, N. del T.] y eventualmente acción militar desenfrenada en todos los océanos del mundo.

Después de y como suplemento para la Operación Libertad Duradera y sus seis áreas de responsabilidad desde el sur de Asia al Cuerno de África y del Océano Índico al Mar Caribe, la así llamada Operación Esfuerzo Activo, que colocó durante siete años todo el Mar Mediterráneo bajo su control, fue el preludio de la OTAN y prototipo para la Iniciativa de Seguridad contra la Proliferación. La PSI es una operación militar diseñada e implementada unilateralmente por Washington sin consulta previa con las naciones y pueblos de las áreas en cuestión.

Y como la Operación Libertad Duradera y la Operación Esfuerzo Activo, su autoproclamada misión es ilimitada en su alcance geográfico y en el alcance histórico.

La PSI fue anunciada con el supuesto objetivo de, según el siempre complaciente New York Times, “excluir materiales y contrabando nucleares.” Una norma suficientemente amplia como para incluir casi cualquier operación naval en cualquier sitio y con cualquier propósito real para el que Washington quiera emplearlo.

Y extender simplemente la presencia naval estadounidense y aliada y las capacidades de librar guerras a vías marítimas vitales y codiciadas, vías fluviales, regiones costeras, rutas de tránsito energéticas y militares y a cualesquiera mares en cualesquiera circunstancias en las que hacerlo cumpla con exigencias políticas y estratégicas existentes.

Fue, no obstante, puesta inmediatamente en paralelo con la amalgama manipulativa de Washington de armas de destrucción masiva con ‘terrorismo global’ como veremos más adelante.

En las alusiones predominantes de sus primeros días, el foco principal de la PSI fue Corea del Norte.

Después, Irán fue crecientemente identificado como justificación putativa para extenderla al Golfo Pérsico y, si EE.UU. y sus aliados pudiesen inventar algún método para llegar allí, el lago endorreico que es el Mar Caspio. Por cierto, el ex Secretario de Defensa Donald Misfield fue un ávido propugnador de lo que conceptuó como Guardia del Caspio.

El Mar Caspio es, claro está, una formación rodeada de tierra que no es accesible a las armadas, con la excepción de sus cinco Estados costeros.

Como será demostrado a continuación, la PSI no tardó en salir a la caza de “contrabando norcoreano” en los Mares Egeo y Negro, el Golfo Pérsico y el Mar del Sur de China, entre otros, aunque su mayor concentración sigue estando en Asia.

El mismo 22 de mayo de 2006, el artículo del New York Times, del que emana la cita anterior, también incluyó este apéndice revelador: “La iniciativa también involucra esfuerzos por limitar el financiamiento y transacciones comerciales sospechosas de Irán, Corea del Norte, Siria, Cuba y otros países.”

Los países mencionados son cuatro de los siete acusados por el gobierno de EE.UU. inmediatamente después de los ataques del 11-S de ser “Estados que apoyan el terrorismo,” es decir, Cuba, Irán, Iraq, Libia, Corea del Norte, Siria y Sudán.

Este autor escribió el 12 de septiembre de 2001, que de los siete Estados mencionados, sólo uno, Sudán, tuvo alguna conexión previa con Osama bin Laden, rota más de cinco años antes; que ninguno de ellos había reconocido el orden talibán en Afganistán (aunque los firmes aliados de EE.UU.: Pakistán, Arabia Saudí y los Emiratos Árabes Unidos sí lo habían reconocido, y los Emiratos sean la única nación árabe con un contingente militar en Afganistán para aumentar la ironía); y que tres de los siete países identificados – Irán, Iraq y Siria – habían sido víctimas del mismo extremismo al que se les acusaba de apoyar.

Los “apoyos estatales del terrorismo” fueron suplementados, y en la mayoría de los casos reemplazados, por la entonces Asesora de Seguridad Nacional, Condoleezza Rice, durante su audiencia de confirmación en el Senado como Secretaria de Estado en enero de 2005, cuando desveló la nueva lista de sentenciados, los “puestos avanzados de la tiranía:” Belarús, Cuba, Irán, Myanmar (Birmania), Corea del Norte y Zimbabue.

De las naciones mencionadas, algunas tienen sistemas parlamentarios multipartidarios: algunas son Estados de un solo partido; cinco tienen gobiernos seculares, una tiene un gobierno religioso. Desde el punto de vista de sus antecedentes religiosos: tres son predominantemente cristianas, dos budistas y una musulmana.

El único vínculo concebible que tienen en común es que cada una de ellas ha sido objeto de intensos e incesantes esfuerzos de EE.UU. y Occidente en general para aislarla localmente y estigmatizarla internacionalmente como preparativo por un proyectado “cambio de régimen.”

Y todas las seis tienen estrechas relaciones de Estado a Estado tanto con Rusia como con China.

Hay que suponer que un adversario, una ‘amenaza’ es necesitada en cada continente y región crítica, de modo que Europa tiene a Belarús; África a Zimbabue, Latinoamérica a Cuba; Oriente Próximo a Irán; y Asia, presumiblemente por su tamaño comparativo, a Myanmar y Corea del Norte.

Cuba, Irán y Corea del Norte son los únicos Estados que han pasado de ser “apoyos estatales del terrorismo” a “puestos avanzados de la tiranía.”

Si, como en el caso de las denominaciones urdidas antes mencionadas, la justificación inicial para la PSI fue suficientemente nebulosa como para servir cualquier intención y suficientemente maleable como para ajustarla al deseo de despliegues planificados contra nuevos adversarios por conveniencia, su evolución y extensión desmintieron su mito fundacional y revelaron las verdaderas intenciones de sus propugnadores.

Una breve cronología de la PSI desde su infancia y hasta su estado actual ilustrará que su campo de acción es mucho más amplio que la caza de carga que salga de, o vaya hacia, Corea del Norte,

A medida que la Iniciativa comenzaba a adquirir fuerza hacia su segundo año, el veterano periodista indio,

Siddharth Varadarajan subrayó el escepticismo, si no la sospecha, que despertó entre los principales poderes mundiales, y especialmente asiáticos.

“Más que instrumentos extra-legales para controlar la proliferación como la Iniciativa de Seguridad contra la Proliferación, Rusia y China subrayan la necesidad de sistemas legales multilaterales. Y anticipando que el programa de defensa de misiles de EE.UU. llevará muy pronto a la militarización del espacio, los dos países exigen una prohibición de toda carrera armamentista en el espacio exterior.” (The Hindu, 4 de julio de 2005)

Lo mencionado es una inspirada asociación y yuxtaposición de genuinas preocupaciones por la proliferación a versiones en gran parte ilusorias que sirven objetivos geopolíticos ocultos.

Es decir, EE.UU. regularmente frustra la oposición, por lo demás unánime, en Naciones Unidas a la militarización del espacio mientras agita el fantasma del contrabando en rincones del mundo frecuentemente oscuros que otras naciones, incluyendo las de la región correspondiente, no ven o por el cual no sienten preocupaciones.

Un importante periódico indio comentó sobre la PSI tres días antes de la cita mencionada que:

La PSI [Iniciativa de Seguridad contra la Proliferación] es una iniciativa multinacional dirigida por EE.UU. que involucra la interdicción de países de terceros países en alta mar. Aparte de su dudosa legalidad, la PSI menoscaba explícitamente un enfoque genuinamente multilateral y equilibrado del problema de la proliferación. Entre los principales países en Asia que se oponen a la PSI están China, Indonesia, Malasia e Irán." (The Hindu, 1 de julio de 2006)

El que dos de los cuatro países recién mencionados limiten con el Estrecho de Malaca que conecta el Océano Índico con el Océano Pacífico no es una coincidencia.

La importancia de ese Estrecho ha sido comentada por importantes dirigentes militares de EE.UU. en relación con el plan de EE.UU. de una armada de 1.000 barcos que examinaremos más adelante en este artículo.

Menos de un año después de la inauguración de la PSI, el primer ministro y ministro de defensa de Malasia de aquel entonces, Najib Razak, dijo de una manifestación regional de la PSI que “esto toca la cuestión de nuestra soberanía nacional.”

El Financial Times de Londres caracterizó la inquietud como sigue:

“Malasia e Indonesia se oponen a una propuesta de Washington de desplegar marines de EE.UU. con embarcaciones de alta velocidad para vigilar el Estrecho de Malaca, una de las rutas marítimas más activas del mundo… “La Iniciativa Marítima Regional de Seguridad fue desvelada durante el testimonio ante el Congreso de la semana pasada del almirante Thomas Fargo, jefe del Comando Pacífico de EE.UU. “La propuesta resulta de la Iniciativa de Seguridad contra la Proliferación (PSI)…

(Financial Times, 5 de abril de 2004)”

Casi dos años después el Ministro de Exteriores de Indonesia, Hassan Wirajuda, al rechazar la participación en la PSI, explicó la oposición de su nación:

“Si Indonesia se uniera a la iniciativa, EE.UU. y otros países grandes podrían realizar una interdicción para controlar si los barcos que pasan por las aguas llevan materiales vinculados a armas de destrucción masiva,” dijo [el Ministro de Exteriores Hassan Wirajuda] "Además, la iniciativa no se originó en un proceso multilateral, sino sólo por un grupo de naciones que tiene un objetivo común de realizar ciertas iniciativas,” dijo Wirajuda. “La iniciativa iba contra la convención de derecho internacional sobre la marina, la Convención de Naciones Unidas sobre la Ley sobre el Mar de 1982, subrayó Wirajuda." (Xinhua News Agency, 17 de marzo de 2006)

No tardó mucho antes de que se confirmaran las aprehensiones de Indonesia y Malasia.

En agosto de 2005, EE.UU., Gran Bretaña, Australia, Nueva Zelanda y Japón realizaron el Ejercicio Sable Profundo como parte de la Iniciativa de Seguridad contra la Proliferación desde la base Naval Changi de Singapur en el Mar del Sur de China.

La Agencia de Noticias Xinhua de China, hizo la siguiente descripción:

“El Ejercicio Sable Profundo (XDS)… involucra una dotación de unos 2.000 miembros de las fuerzas armadas, guardias costeras, aduanas y otras agencias de los 13 países de la PSI, incluidos Singapur, EE.UU., Gran Bretaña y Australia, así como de diez barcos y seis aviones de patrulla marítima.” (Xinhua News Agency, 15 de agosto de 2005)

Otra nación en el Lejano Oriente que se ha negado a sumarse al PSI, que ahora tiene 70 países afiliados, es Corea del Sur.

Teme que su vecino del norte interpretará un bloqueo naval unilateral de sus costas y un ataque por la fuerza y confiscación de sus barcos como lo que son – actos de guerra – y que podría resultar en una nueva guerra peninsular con todas las de la ley.

Hace tres años, los medios estatales norcoreanos presentaron precisamente una perspectiva semejante.

“Corea del Norte advirtió a Corea del Sur contra la provocación de una ‘guerra nuclear’ si se une a un ejercicio internacional dirigido por EE.UU. orientado a interceptar armas de destrucción masiva, informaron los medios estatales. “Corea del Sur dijo el mes que enviaría un equipo a ‘observar’ un ejercicio de la Iniciativa de Seguridad contra la Proliferación (PSI) dirigida por EE.UU., frente a Australia en abril.” “Minju Joson, el periódico publicado por el gobierno del Norte, también advirtió el sábado que la participación de Seúl en el ejercicio “impediría que las relaciones inter-coreanas se desarrollen favorablemente y implicaría… una guerra nuclear en la península coreana.” (Agence France-Presse, 12 de febrero de 2006)

Agence France-Presse de hoy informa sobre un ‘estudio’ del Consejo de Relaciones Exteriores [CFR] de EE.UU. que declara que “EE.UU. y sus aliados podrían tener que desplegar hasta 460.000 soldados a Corea del Norte para estabilizar el país si colapsa y estalla una insurgencia, dijo un estudio privado estadounidense del 28 de enero.”

La cantidad precisa de soldados estipulada sugiere que el análisis del CFR difícilmente puede ser sólo teórico.

Y menciona de modo bastante despreocupado, como de pasada, que:

“Corea del Norte linda con dos grandes potencias – China y Rusia – que tienen importantes intereses en juego en el futuro de la península. Es virtualmente seguro que se involucrarían activamente en cualquier crisis futura que tuviera que ver con Corea del Norte.’”

No se diga que EE.UU. no haya ignorado temerariamente la preocupación de Corea del Sur al presionar a Seúl al respecto.

La PSI es el componente naval internacional de un esfuerzo mucho mayor dominado por EE.UU. por expandir la dominación militar occidental en todo el mundo a través de la OTAN.

Un artículo llamado “EE.UU. quieren que Corea forje vínculos militares con la OTAN,” observó que:

“[Un responsable sudcoreano] dijo que Washington apunta a impedir la proliferación de armas de destrucción masiva por Corea del Norte aprovechando a la OTAN aparte de la PSI…” (Chosun Ilbo, 23 de noviembre de 2006)

En un despacho intitulado “El próximo gobierno puede considerar unirse a un programa de defensa de misiles de EE.UU.,” un periódico sudcoreano informó que:

“Corea del Sur se ha mostrado renuente a unirse a la PSI en el pasado por temor a incitar al Norte, aunque recientemente se informó que el Ministerio de Asuntos Exteriores y Comercio propuso al equipo de transición que se otorgue seria consideración al asunto.” (Hankyoreh, 21 de enero de 2008)

La PSI también ha sido aprovechada para apuntalar a otros componentes de la OTAN en Asia, incluidas Australia y Nueva Zelanda.

En abril de 2006, EE.UU., Australia, Gran Bretaña, Japón, Nueva Zelanda y Singapur realizaron un “ejercicio internacional contra el terror” de tres días de duración en el norte de Australia.

En julio del año pasado, un ejercicio similar fue realizado en Nueva Zelanda, que otrora se enorgullecía de su supuesta neutralidad, sobre el que un periódico local informó:

“En lo que será visto como otro paso en la ruptura de 20 años de suspensión total por EE.UU. de su participación conjunta en ejercicios militares rutinarios, sus militares estarán fuertemente representados en un contingente de más de 30 que llegarán a Auckland para el Ejercicio Maru. “El ejercicio… está siendo expandido como parte del compromiso de Nueva Zelanda con la Iniciativa de Seguridad contra la Proliferación.” (The Dominion Post, 22 de julio de 2008)

En el ínterin entre los ejercicios militares de la PSI australiano y neozelandés, un ejercicio de 41 naciones, Escudo Pacífico 07, fue realizado frente a Japón:

“Barcos y aviones de Australia, Gran Bretaña, Francia, Japón, Nueva Zelanda y EE.UU. fueron desplegados en el primer día del ejercicio de tres días en el Mar de Sagami frente a la Bahía de Tokio… bajo la Iniciativa de Seguridad contra la Proliferación presentada por el presidente de EE.UU.,

George W. Bush en 2003."

Como parte de la incorporación de India a la OTAN asiática y global, también ha sido proyectada su inclusión en la PSI.

Un comentario indio de 2007 señala:

“En los últimos años, Nueva Delhi parece estar haciendo lo imposible por acomodar los “intereses estratégicos” de Washington. Ejercicios militares conjuntos involucrando a los ejércitos de los dos países se han intensificado en su alcance y magnitud desde que comenzaron a mediados de los años noventa. “El deseo de Washington de cercar a China con una alianza favorable a EE.UU. es bien conocido. La dirigencia japonesa ha estado llamando a Nueva Delhi a sumarse a proyectos inspirados por Washington como ser la Iniciativa de Seguridad contra la Proliferación.” (Frontline, 14-27 de julio, 2007)

Y el mismo año Siddharth Varadarajan escribió:

“Aunque India sigue oponiéndose a la Iniciativa de Seguridad contra la Proliferación (PSI), los últimos dos ejercicios navales ‘Malabar’ han visto ejercicios relacionados con la PSI como ser la interdicción marítima y operaciones VBSS (visita, abordaje, busca, confiscación).” (The Hindu, 5 de julio de 2007)

La busca en todo el mundo, en permanente expansión, de “contrabando norcoreano” ha seguido un curioso camino desde el Océano Índico al Golfo Pérsico, el Mediterráneo y el Mar Negro.

En octubre de 2006, barcos de guerra de EE.UU., Gran Bretaña, Francia, Italia, Australia y Bahréin participaron en un ejercicio de la PSI frente a la costa iraní en el Golfo Pérsico.

El sucesor de John Bolton en el Departamento de Estado, Robert Joseph, había preparado antes el trabajo preliminar al haber “visitado recientemente a los vecinos de Irán: Bahréin, los Emiratos Árabes Unidos, Omán, Kuwait, Arabia Saudí y Qatar, aparte de Egipto, para discusiones sobre cómo manejar la amenaza desde Irán. Las consultas tuvieron que ver con el trabajo conjunto dentro del contexto de la Iniciativa de Seguridad contra la Proliferación…” (Departamento de Estado de EE.UU., 21 de abril de 2006)

Cinco meses antes del ejercicio en el Golfo Pérsico, EE.UU. dirigió Sol Anatolio-2006, un ejercicio naval multinacional frente a la costa mediterránea de Turquía.

Una fuente noticiosa italiana publicó el siguiente informe:

“Turquía recibirá un ejercicio militar conjunto con tropas de EE.UU. en el Mediterráneo oriental que comenzará el miércoles – una demostración de fuerza que tiene lugar mientras Washington aumenta la presión sobre Teherán por su programa nuclear. “Ostensiblemente como parte de la Iniciativa de Seguridad contra la Proliferación (PSI) contra Armas de Destrucción Masiva (ADM), funcionarios estadounidenses citados en el periódico New York Times describieron las maniobras como señal de la determinación de Washington de impedir que misiles y tecnología nuclear lleguen a Irán.” (ADN Kronos International, 23 de mayo de 2006)

Refiriéndose a la misma operación, el New York Times agregó que: “EE.UU. está tratando de persuadir a países amigos cerca del Golfo Pérsico, el Mar Arábigo y el Océano Índico para que participen en los ejercicios…” (New York Times, 22 de mayo de 2006)

Más hacia oeste, EE.UU. reclutó a Chipre para la PSI en abril de 2005.

En mayo del año pasado, EE.UU. y Polonia presidieron otra operación de la PSI, Escudo Adriático 08, con sede en Croacia, que incluyó la participación de Bosnia, Croacia, Italia, Montenegro y Eslovenia.

Siete meses después, el Congreso de EE.UU. elogió a Croacia – la misma de la tristemente célebre Operación Tormenta de 1995 dirigida por EE.UU. y con nostalgia persistente por los ustachás colaboracionistas con los nazis – con una resolución que expresa la certeza de EE.UU. de que “Croacia dará una contribución significativa a la OTAN y que ya ha enviado su contingente a Afganistán “como parte de la Fuerza Internacional de Ayuda a la Seguridad dirigida por la OTAN [y] Croacia “participa en la Iniciativa Internacional de Seguridad contra la Proliferación con naciones del mismo parecer de todo el mundo…”

(Hina, 15 de diciembre de 2005)

En la cumbre de la OTAN del año pasado en Rumania, Croacia fue invitada a unirse a la Alianza como miembro pleno y será enlistada como tal en la cumbre del 60 aniversario de la OTAN el 3 y 4 de abril.

Del mismo modo el testaferro estadounidense en Ucrania, Viktor Yushchenko, camino de la OTAN a los 2.400 kilómetros de frontera con Rusia, prometió hace un año que “Ucrania interactuará activamente con Estados miembro de la OTAN dentro de los nuevos mecanismos de cooperación en el cumplimiento y la implementación de tratados fundamentales relacionados con la seguridad internacional. En particular, nuestro Estado ha accedido a la Iniciativa de Seguridad contra la Proliferación…” (ForUm, 16 de enero de 2008).

Respecto al tema general de la relación de la PSI con la OTAN Global, estos pasajes de un discurso de 2005 del Secretario General Jaap de Hoop Scheffer en Japón aclararán las cosas:

“Queremos asegurar que una proporción mucho mayor de nuestras fuerzas militares están rápidamente disponibles para operaciones lejos de casa.”… “También comprendemos perfectamente que afrontar las amenazas globales de la actualidad requiere la cooperación internacional más amplia posible y por lo tanto estamos realzando las relaciones con nuestros países asociados en Europa, el Cáucaso, y Asia Central, y en el Norte de África y Oriente Próximo.” “Y como muchos Aliados de la OTAN, vosotros [Japón] sois también participantes activos en la Iniciativa de Seguridad contra la Proliferación…” (OTAN Internacional, 4 de abril de 2005.)

Lo que precede establece que, igual como en el caso del estacionamiento por Washington de instalaciones de interceptores de misiles con un potencial de primer ataque en una tercera posición en Europa Oriental, Corea del Norte e Irán son más pretexto que causa.

Y la implacable, persistente, estrategia subyacente es expandir y mantener despliegues militares globales para chantajes así como ataques.

Si la Operación Libertad Duradera – Afganistán – de EE.UU. apunta a asegurar entre otras tareas el control naval estadounidense y aliado sobre el Océano Índico; si la Operación Libertad Duradera – Filipinas – lleva el poder naval occidental al Sudeste Asiático; si la Operación Libertad Duradera – Cuerno de África – solidifica el control del Mar Arábigo, el Golfo de Adén y el Mar Rojo, con la reciente ayuda de la OTAN y la UE en Operación Atalanta; si la Operación Esfuerzo Activo de la OTAN controla toda la navegación hacia y a través del Mediterráneo, complementada por el bloqueo naval del Líbano – que pronto será copiado en Gaza - por Alemania y otras naciones de la OTAN; si todas esas operaciones aseguran la dominación de partes críticas de los océanos y mares del mundo, la Iniciativa de Seguridad contra la Proliferación es cada vez más la estructura global que los integra a todos.

Y por debajo de todo y apuntalando la PSI está lo que el actual Presidente del Estado Mayor Conjunto de las fuerzas armadas de EE.UU., Michael Mullen, llamó la Armada de Mil Barcos mientras desarrollaba su estrategia como Jefe de Operaciones Navales, en un artículo del 29 de octubre de 2006 en el Honolulu Advertiser.

La Armada de Mil Barcos, dijo Mullen: “[Es] una cooperación marítima global que une a fuerzas marítimas, operadores portuarios, fletadores comerciales, y agencias internacionales, gubernamentales y no gubernamentales para encarar inquietudes mutuas.”

El año siguiente la publicación de la Armada de EE.UU. Navy Newsstand resumió el asunto:

“El Vicealmirante John G. Morgan, Jr., jefe adjunto de Operaciones Navales para Informaciones, Planes y Estrategia y el Contraalmirante Michael C. Bachman, comandante del Comando de Sistemas de Guerra Espacial y Naval, explicaron que la Armada de Mil Barcos es una red de armadas internacionales asociadas que trabajarán juntas para crear una fuerza capaz de vigilar todos los mares. “Se aproxima una nueva era naval y estamos haciendo cosas apasionantes al prepararnos para ella,” dijo Morgan. “La Armada enfrenta un desafío… La Armada se desplaza y presenta al mundo la idea de una Armada de Mil Barcos para patrullar los mares.” “Esta idea de la Armada de Mil Barcos tiene que ver con una red marítima global, una inmensa red de coparticipación,” dijo Morgan. Es el mayor desafío que enfrentamos: una red de armadas integradas de muchos países con un objetivo común de patrullar los mares del mundo.”

http://www.globalresearch.ca/index.php?context=va&aid=12102

mardi, 03 février 2009

Iran: irrésistible ascension

« Iran. L'irrésistible ascension »

Par Robert Baer,

 

L’Iran, une superpuissance émergente

Paru au beau milieu de la campagne présidentielle aux Etats-Unis, le nouveau livre de Robert Baer invite les futurs dirigeants de Washington à opérer une profonde révision, pour ne pas dire une révolution de la stratégie américaine au Moyen-Orient. Cet ancien officier de renseignement de la CIA, spécialiste du Moyen-Orient et familier de ce terrain d’opérations depuis le début des années 1980, s’est illustré en publiant plusieurs ouvrages, devenus célèbres. Dans « Or noir et Maison blanche », il donne un éclairage inédit sur les réseaux de connivence entre Washington et Riyad. Dans « La chute de la CIA », il prononce un vibrant plaidoyer pour un retour aux fondamentaux du métier d’agent de renseignement, qui, selon lui, ne peut être qu’un guerrier armé d’une excellente connaissance de l’ennemi et non un post-adolescent jouant à la guerre par écran interposé… Le scénario du film « Syriana » (2006),de Stephen Gaghan, a été très largement tiré de ces deux ouvrages. D’ailleurs, le héros, joué par George Clooney, n’est autre que Robert Baer lui-même, affublé d’un pseudonyme… Sous le titre « The Devil We Know : Dealing with the New Iranian Superpower », Baer achève donc une sorte de trilogie. Il donne une analyse documentée du nouveau rapport de force régional, instauré par la présence militaire américaine en Irak depuis 2003. En conclusion, il propose d’ouvrir une nouvelle voie, pour le moins radicale si l’on s’en tient à la doctrine de l’ « Axe du Mal » jusqu’ici prévalente : l’Iran doit devenir l’autre partenaire de Washington au Moyen-Orient, l’autre pilier de la stratégie des Etats-Unis dans la région, en d’autres termes l’alter egogéostratégique de l’allié Israël… 

A l’aune des doctrines géopolitiques américaines (Nicholas Spykman, puis Zbigniew Brzezinski), l’Iran, verrou stratégique du continent eurasiatique, constitue depuis la fin de la seconde guerre mondiale une pièce maîtresse sur le grand échiquier des jeux d’influence entre les grandes puissances. La révolution islamique de 1979 avait profondément ébranlé les cadres d’analyse et de prévision du Pentagone et de Langley, conduisant Washington à un rapprochement plus étroit que ce qui n’était vraiment souhaité avec l’Arabie Saoudite. Cette alliance américano-saoudienne a produit de coûteux dégâts collatéraux, en favorisant par exemple la constitution de puissants (et incontrôlables) réseaux de l’islam sunnite radical, armés par Washington et financés par Riyad, réseaux néanmoins indispensables - faute de pouvoir intervenir à partir du territoire iranien - pour faire la guerre contre l’URSS en Afghanistan. Pour Baer, ces expériences devraient logiquement conduire les Américains à renoncer à prendre appui dans le monde sunnite, qui ne compte aucun Etat qui soit à la fois viable et fiable, et se tourner vers le chef de file du monde chiite, l’Iran, seul Etat du Moyen-Orient (avec Israël) qui soit doté d’une véritable stratégie et qui ait remporté des victoires significatives au cours de ces trente dernières années. L’Iran « a déjà battu l’Amérique » en Irak - voisin arabe de l’Iran, dont la population est à 60% chiite - et tire le meilleur profit d’une situation de chaos qui lui permet « d’annexer une large portion de l’Irak sans tirer un seul coup de feu ». En occupant militairement l’Irak, « les Etats-Unis auront livré un autre pays arabe à l’Iran sur un plateau - un nouveau joyau pour sa couronne impériale ». L’observation de ce qui se passe à Bassorah (Basra), grande ville du sud de l’Irak, située à 550 km de Bagdad sur le Chatt-al-Arab - la voie d’eau qui relie le Tigre et l’Euphrate au Golfe persique - seul accès maritime du pays et principale voie d’exportation de son pétrole, permet à elle seule de saisir le « paradigme iranien de l’expansion ». Cette ville, qui constitue donc le « cœur de l’économie irakienne », « ne fait plus réellement partie de l’Irak », ne serait-ce que parce qu’aujourd’hui, à Bassorah, « la monnaie de référence est le toman iranien » et que dans toutes les provinces méridionales de l’Irak, dont Bassorah est la métropole, « la police, les services secrets, les hôpitaux, les universités et les organisations sociales (…) ne répondent pas aux autorités de Bagdad, mais aux partis politiques et autres groupes chiites soutenus par l’Iran ». Dès lors, il est envisageable que demain, « l’Iran détiendra de facto le pouvoir sur le pétrole irakien », ce qui lui conférera un poids accru au sein de l’OPEP et lui permettra de rivaliser encore davantage avec l’Arabie Saoudite, à laquelle l’Iran chiite dispute aussi la primauté au sein de l’islam et le contrôle des lieux saints de La Mecque…

C’est dans le très chaotique Liban du début des années 1980, où l’agent Baer a d’ailleurs connu sa première expérience du terrain moyen-oriental, que la jeune république islamique d’Iran a fourbi ses premières armes impériales. Soutenant et armant les milices chiites du Hezbollah, l’Iran a expérimenté et développé tout à la fois l’art de la guerre asymétrique et la stratégie d’instrumentalisation politique des minorités chiites. En 2000, l’ayatollah Khamenei, successeur de Khomeini en tant que Chef suprême - le véritable pouvoir exécutif de l’Iran - déclarait publiquement : « le Liban est la plus grande réussite de l’Iran en termes de politique étrangère ». En 2006, l’Iran remportait, par Hezbollah interposé, une victoire militaire aussi stupéfiante que décisive contre Israël, attestée en ces termes par le rapport de la commission Winograd, la commission d’enquête mandatée par le gouvernement israélien pour analyser la guerre de trente-quatre jours de 2006 : « une organisation semi-militaire de quelques milliers d’hommes a résisté, pendant plusieurs semaines, à l’armée la plus puissante du Moyen-Orient, qui jouissait d’une supériorité aérienne totale, d’une taille et d’avantages technologiques considérables ». Pour Baer, sa grande maîtrise de la guerre asymétrique, qui combine terrorisme et méthodes conventionnelles, met l’Iran à l’abri du besoin de l’arme atomique. Entretenu à dessein par le lobby pro-israélien, le spectre de la bombe iranienne devrait être rangé au rayon des fantasmes et autres accessoires idéologiques obsolètes qui, regrette vivement l’auteur, sont toujours de mise dans la réflexion géopolitique américaine, brouillant les pistes et désinformant les élites occidentales sur les réalités du Moyen-Orient. « Non seulement l’Amérique se bat encore comme en 1939-1945, mais elle considère le monde en termes d’idéologies du XIXe siècle - fascisme, communisme, libéralisme et démocratie (…) En rangeant l’Iran dans la catégorie des “islamofascistes“, nous commettons une erreur majeure ». Il convient de contrer l’opinion dominante en vertu de laquelle l’Iran, au demeurant « société fermée, profondément xénophobe et paranoïque », est en proie à un régime totalitaire. Baer explique que le président Ahmadinejad - dont les vaticinations négationnistes et la rhétorique anti-occidentale abreuvent le moulin de la diabolisation de l’Iran, thème fort prisé par les médias occidentaux - dispose d’un pouvoir très restreint. Le véritable pouvoir est placé entre les mains de l’ayatollah Khamenei, à la fois « ecclésiastique, médiateur, dictateur, commandant militaire et chef de la police », dont la « façon de gouverner tient plus du pape du XIIe siècle que du président américain ou d’un fasciste totalitaire à la Adolf Hitler ». En Iran, tout ce qui relève du pouvoir politique est secret, et l’a toujours été. Aucun des circuits de la prise de décision n’est véritablement connu, l’art consommé de la manipulation du secret étant considéré comme un attribut essentiel du politique. Le Prince, s’il n’est pas identifié clairement, existe bel et bien à Téhéran, mais il faudra, prévient Baer, se contenter de traiter avec ses émissaires, sans que cela ne mette en cause la confiance au cours des négociations et tractations. La maîtrise du secret s’accompagne de celle du double langage, qu’il faut apprendre à décrypter, dans la mesure où la scansion de slogans anti-occidentaux lors des fréquentes manifestations de rue se conjugue parfaitement avec une très grande connaissance, par les Iraniens, de la société occidentale par le biais d’internet et des séries télévisées, d’autant qu’il existe en Iran « ce qui n’existe dans aucun pays arabe : une véritable classe moyenne » … Baer cite fort opportunément les propos d’Amin, un ami iranien : « l’Iran est un pays sous le voile des apparences. Et ce voile, ce n’est pas les Iraniens qu’il aveugle (…) Les Américains voient le turban, pas le cerveau »...

L’administration Obama saura-t-elle, mieux que la précédente, considérer l’Iran dans son « irrésistible ascension » et en tenir compte? Tout semble indiquer que le nouveau locataire de la Maison blanche, loin d’écouter les conseils de Robert Baer, poursuivra la politique d’alliance inconditionnelle à Israël, dont l’offensive menée ces dernières semaines dans la bande de Gaza visait non seulement à frapper le Hamas, mais aussi à tester la capacité de Téhéran à « tenir ses troupes », c’est-à-dire à contrôler le Hezbollah libanais pour l’empêcher de voler au secours de son allié, le Hamas… Toutefois, le redéploiement annoncé de l’effort stratégique vers l’Afghanistan pourrait conduire les Etats-Unis à tenir compte de l’Empire iranien émergent. En effet, sur quel voisin de l’Afghanistan s’appuyer pour mener à bien une telle entreprise ? Sur le Pakistan, en voie d’effondrement ? Sur les anciennes républiques soviétiques d’Asie centrale, sans l’accord de la Russie, plus que jamais irritée par le déploiement du bouclier anti-missiles en Europe de l’Est ?... Robert Baer dégage quelques lignes de force utiles qui permettent d’envisager l’avenir à moyen terme et montrent toutes que la politique américaine actuelle aboutit à coup sûr à une impasse. Animé d’une irrépressible ambition impériale, l’Iran va s’imposer comme une incontournable puissance régionale. Au-delà de son implantation au Liban et en Irak, Téhéran va poursuivre sa stratégie d’instrumentalisation de l’islam chiite au Bahreïn. Ce petit archipel, seule monarchie du Golfe à majorité chiite, pourrait devenir la tête de pont d’une stratégie iranienne de contrôle du détroit d’Ormuz et, par ce biais, de l’ensemble du Golfe persique, une zone par laquelle transite plus de la moitié du pétrole importé par les pays de l’OCDE… L’Iran détient également certains atouts maîtres sur le terrain afghan et même au Pakistan, un pays où vit une forte minorité chiite (20% de la population). Il faut également rappeler que l’Azerbaïdjan, le voisin post-soviétique du nord, est lui aussi à majorité chiite. Mais toute stratégie d’influence iranienne dans ce pays pourrait mettre en péril l’équilibre interne de l’Iran lui-même, un « Empire multiethnique » où les Persans ne représentent que 51% de la population et les Turcs azéris 24%… Baer rappelle à ce sujet un fait majeur, souvent ignoré : les Turcs azéris constituent la grande majorité de la population de la capitale, Téhéran. S’il est une minorité transfrontalière qui fait l’objet de toutes les attentions de l’Iran, c’est bien la minorité kurde, à cheval sur les territoires de l’Irak, de l’Iran, de la Syrie et de la Turquie. Selon Baer, Téhéran mène une politique active d’instrumentalisation de la minorité kurde de Turquie en soutenant discrètement les bases arrière du PKK. La Turquie, ce « pilier oriental de l’OTAN » (George Bush) est d’ailleurs, selon l’auteur, la prochaine cible de l’Iran… Ce livre passionnant et stimulant recèle bien d’autres informations (notamment un utile glossaire) et réflexions intéressantes encore, notamment un chapitre tout à fait instructif sur la distinction entre les notions de martyr (chiite) et la pratique (sunnite) des kamikazes… Cet ouvrage est à lire et à méditer. Seule ombre au tableau, et elle est de taille : l’éditeur français n’a pas songé à faire figurer une carte ! Vaillants lecteurs, à vos atlas !

Antoine de Fixey
Polémia
27/01/09

Robert Baer, « Iran. L’irrésistible ascension », éd. Jean-Claude Lattès, (trad. Marie de Prémonville) 2008, 382 p.

 

Antoine de Fixey

lundi, 02 février 2009

Buy American-clausule Obama verontrust Europa

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Buy American'-clausule Obama verontrust Europa

De Europese Commissie maakt zich zorgen over een clausule in het economische herstelplan van de Amerikaanse president Barack Obama die stelt dat enkel Amerikaans staal en ijzer aangewend mag worden bij de op til staande infrastructuurwerken.

'Indien er een wet wordt goedgekeurd die de verkoop van Europese producten in de Verenigde Staten verbiedt, zullen we niet zomaar toekijken', zei de woordvoerder van eurocommissaris voor Handel Catherine Ashton donderdag.

Het Huis van Afgevaardigden in Washington schaarde zich woensdag achter Obama's plan, dat onder meer grootschalige investeringen in wegen, bruggen, scholen, overheidsgebouwen en andere infrastructuur behelst.

Het plan van de president bevat een aanzienlijke uitbreiding van de 'Buy American'-clausule, die het gebruik van ingevoerd ijzer en staal voor de meeste overheidsopdrachten zou verbieden. De projecten zijn samen tientallen miljarden dollars waard.

Andere producten

De Europese Commissie wacht met haar definitieve oordeel tot de goedkeuring van het plan in de Senaat. Daar zou men zich volgende week over de tekst buigen. Volgens Amerikaanse media gaan er zelfs stemmen op om het 'Buy American'-principe nog uit te breiden naar andere producten.

Grote Amerikaanse bedrijven als Boeing, General Electric en Caterpillar hebben zich tegen de clausule gekant. Ze vrezen Europese vergeldingsmaatregelen. Eurofer, de koepel van Europese ijzer- en staalproducenten, trok reeds aan de alarmbel.

Protectionisme

Ook secretaris-generaal John Monks van de Europese vakbondskoepel ETUC verwees donderdag naar het Amerikaanse plan. In een interventie voor het World Economic Forum in Davos waarschuwde de syndicale topman voor een nieuwe golf van protectionisme in Europa en in de wereld. Hij drong bij de Europese Commissie aan om stappen te ondernemen.


Amerikanen dringen eerst aan op het vrijmaken van de wereldmarkt, ze koloniseren de wereld, veroorzaken vervolgens een economische crisis en wanneer zij nadelen beginnen te ondervinden van de vrije markt sluiten ze hun markt af.

samedi, 31 janvier 2009

Nouvelle contestation de la version officielle du 11 septembre 2001

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Nouvelle contestation de la version officielle du 11 septembre 2001: professeur Aymeric Chauprade

Ex: http://www.toutsaufsarkozy.com/


Du côté de nos élites, un nouvel allié est venu rejoindre la part majoritaire, interloquée et indignée de l’humanité : le professeur de géopolitique au Collège Interarmées de Défense – sis à l’Ecole Militaire – Aymeric Chauprade, souverainiste opposé à tous les impérialismes, et auteur de Chronique du choc des civilisations (imprimé en décembre 2008 et sorti il y a trois jours) un ouvrage abondamment illustré avec 10 pages qui traitent de « la version officielle contestée » du 11 septembre 2001 (pp.14-24).

Il était déjà l’invité d’ Eric Laurent et de Thierry Garcin en 2007 pour un précédent maître ouvrage :
http://forum.reopen911.info/viewtopic.php?id=4277

Je recopie donc quelques passages de ce résumé aux termes soigneusement pesés (l’auteur est en effet chargé d’instruire notre élite militaire, et l’éditeur est réputé pour son sérieux). Parmi les références citées, quelques titres de journaux et de documentaires et quelques noms d’enquêteurs dans le corps du texte, et, à la fin, une courte liste de sites comprenant Complete911timeline (« donne une chronologie critique du 11 septembre et propose des milliers d’articles et de reportages « enterrés» par les grands médias » ), 911Truth.org, Scholarsfor9/11Truth (« rassemble plus de 200 experts et scientifiques »), Reopen911.info (« présente de nombreux articles et répertorie des vidéos, essentiellement américaines » ), et les récents ouvrages de Meyssan (L’effroyable imposture + Le Pentagate, 2007), Griffin (Le nouveau Pearl Harbor, 2006) et Tarpley (La Terreur fabriquée, 2006).

Encarts sur Ben Laden :

« (…) En 1996, Ben Laden déclare ouvertement la guerre aux Etats-Unis. Le Soudan, qui essaie de redorer son blason auprès de l’Occident, après avoir livré le terroriste Carlos aux Français, propose aux Américains de leur livrer Ben Laden. Etrangement, et probablement sous l’influence de la CIA, dont les connexions avec l’islamisme radical restent ambiguës et qui n’entend sans doute pas voir la justice américaine s’y intéresser de trop près, Washington décline deux fois de suite l’offre soudanaise ».

« La puissance financière de Ben Laden, des liens secrets probablement conservés avec quelques membres de sa nombreuse et riche famille et les liens importants de cette dernière avec le complexe pétrolier texan (dont la famille Bush ), ont contribué à alimenter la thèse d’une conjuration islamo-américaine, voire islamo-américano-sioniste après le 11 septembre 2001, thèse fondée sur l’idée de la convergence d’intérêts entre des djihadistes soucieux d’accélérer le réveil du monde islamique, des Américains intéressés par le pétrole irakien, et des Israéliens décidés à bouleverser les frontières du Moyen-Orient »

Sur le 11-9, plus précisément.

« Pourquoi les attaques du 11 septembre 2001 ont-elles constitué une accélération foudroyante du choc des civilisations ? Parce que le monde s’est divisé entre ceux qui pensent qu’un formidable attentat islamiste a déclenché une guerre contre l’Occident libéral et démocratique, et ceux qui pensent qu’un machiavélique complot américano-israélien a été le point de départ d’une guerre américaine contre le reste du monde. Une hypothèse qui ne manque pas d’arguments, à défaut de forcément convaincre »

« D’abord, les associations des familles de victime qualifient le texte officiel [rapport final de la commission nationale] de « rapport final de l’omission » ».

« Les théories qui remettent en cause la version officielle s’articulent autour de trois sujets distincts : les attentats contre le World Trade Center, l’attentat contre le Pentagone, l’ambiguïté du renseignement israélien ».

WTC : des tours minées ?

« L’incendie (…) ne peut être responsable de l’effondrement de bâtiments aux structures d’acier. Alors que le Meridian Plazza de Philadelphie, en 1991, a brûlé dix-neuf heures sans s’effondrer, les tours Sud et Nord se seraient respectivement écroulées au bout d’une heure et deux heures d’incendie, ceci quand le Scientific American (octobre 2001) affirme que rien n’a jamais été construit d’aussi solide que le WTC. L’incendie n’a pas été si violent que le prétend la Commission d’enquête, puisque, selon la FEMA (…) le kérosène s’est volatilisé dans l’explosion (…) Le test dit de Cardington atteste qu’un immeuble d’acier résiste à des températures très supérieures à celle de la combustion du kérosène. Le Fire Engineering Magazine, référence dans la science du feu, soutient qu’aucun bâtiment d’acier n’a jamais été détruit par le feu et que l’enquête sur le WTC ne fut qu’une « farce grossière » ».

« Plus troublant encore est le mystère du bâtiment 7 (…) brutalement désintégré à 17h30. Le « FEMA’s Report on the collapse » reconnaît prudemment que « les détails sur les incendies du bâtiment 7 et la façon dont ils ont provoqué l’effondrement sont inconnus ». Mystère qui débouche sur l’étrange M. Larry Silverstein, propriétaire du WTC seulement depuis le 24 juillet 2001 et qui s’était employé à remplacer le personnel d’entretien et de sécurité (…) il avait demandé aux pompiers de « tirer » le bâtiment 7 (terme qui désigne une démolition contrôlée) Or, comment les pompiers de New York, lesquels ne disposaient pas des personnels qualifiés dans le domaine de la démolition contrôlée, auraient-ils pu placer en moins de sept heures les explosifs aux bons endroits dans un bâtiment qui, selon la version officielle, brûlait, quand on sait qu’une implosion préparée demande au minimum deux semaines. Le bâtiment 7 n’était-il pas le centre de contrôle qui aurait servi à la démolition de l’ensemble ? Quelques mois plus tôt, le 23e étage avait été rénové dans le but d’en faire un centre de commande des situations d’urgence pour la mairie de New York. Cet étage (…) pouvait résister à des situations exceptionnelles (…) (et) offrait une vue idéale sur l’ensemble des bâtiments du WTC. Dans Painful Questions, Eric Hufschmid note que la trajectoire des deux avions semblait viser le bâtiment 7, comme si celui-ci émettait un signal d’autoguidage ».

« La thèse des explosifs est illustrée par un autre fait : une carte thermique des gravats du WTC fournie par la NASA montre que, cinq jours après les attentats, la température à l’intérieur des sous-sols du bâtiment 7 et de la tour Sud (où la chaleur est restée piégée) était encore supérieure à la température de fusion de l’acier. Seuls des explosifs comme le C4, qui porte la température à plus de 1600 °C peuvent expliquer la fusion des structures des sous-sols des tours ».

« Quant à l’école de pilotage de Venice (Floride), elle est pointée du doigt pour ses liens historiques avec la CIA ».

« Le matin du 11 septembre, plusieurs simulations militaires pouvant servir de couverture aux attaques eurent lieu (sous le contrôle du NORAD, de l’US Air Force et de la CIA) : il s’agissait de Northern Vigilance, exercice annuel de l’Air Force simulant une attaque russe, qui amena à déplacer les chasseurs patrouillant habituellement dans le Nord-Est vers le Canada et l’Alaska, les exercices Vigilant Warrior et Vigilant Guardian, simulant des détournements d’avions et l’injection de faux signaux d’avions sur les radars, et l’opération Northern Guardian, qui aurait affaibli la capacité de réponse de la base aérienne de Langley ».

LE PENTAGONE

« Les terroristes, qui provoquèrent la mort de plus de 2500 personnes dans le WTC, auraient-ils été assez stupides pour frapper la seule partie vide d’un bâtiment, le Pentagone, où travaillent habituellement 20 000 personnes ? L’aile touchée était en rénovation ; elle devait voir ses murs et fenêtres renforcés face à une attaque d’un missile de croisière ou d’un drone… Pour frapper cette aile en venant de la direction opposée, l’avion (si c’est le vol 11 77) a dû opérer un virage de 270° »

« Lorsque la navette Columbia a explosé à 65 km au-dessus du Texas en 2003, à la vitesse de 19 000 km/h, avec ses sept astronautes, on a retrouvé des lambeaux humains et des débris de l’appareil sur des centaines de kilomètres. Comment expliquer l’absence de débris significatifs et de morceaux de corps dans le cas du vol AA 77 ? (…) Où sont les 60 tonnes des moteurs, du fuselage, des sièges, des bagages et bien sûr des passagers ?. Le drone Global Hawk ressemble à un petit Boeing. Il est silencieux, vole à 18 000 m. d’altitude sans se faire repérer par les radars (les aiguilleurs ne le verraient donc pas venir ; or ils n’ont justement pas vu venir le vol AA 77) et son explosion laisserait, du fait qu’il est composé pour moitié de fibres de carbone et de résine, seulement 2 tonnes de débris. Avec lui, la pelouse du Pentagone ne serait jonchée que de quelques morceaux d’aluminium peu épais, et de fragments de moteur, à l’image de celui que l’on retrouve sur une photo et qui est bien trop petit pour appartenir à un 757.Officiellement, en décembre 2002, l’armée américaine déplorait la perte de deux Global Hawk en opérations, sans que l’on en connaisse la cause (source : Christopher Bolen, reporter)».

LE RENSEIGNEMENT ISRAELIEN

Le troisième volet de la « théorie du complot s’articule autour des arrestations de citoyens israéliens par le FBI juste après le 11 septembre. Le très officiel mémorandum de la Commission nationale sur les attaques terroristes du 11 septembre (rapport de la Commission du renseignement du Sénat américain), intitulé « La Surveillance israélienne des futurs pirates de l’air et des suspects du FBI dans les attaques du 11 septembre et son échec à donner aux Etats-Unis les avertissements nécessaires : le besoin d’une enquête publique » (publié le 15 septembre 2004), rapporte de nombreux faits qui ne peuvent qu’alimenter la polémique.

Que dit ce rapport du Sénat ? Des groupes israéliens (plus de 125 personnes), sous couvert d’espionnage dans le cadre de la DEA américaine (Drug Enforcement Agency), suivaient sur le sol américain les activités des islamistes. Ces « Israeli DEA Groups » se divisaient en cellules (New Jersey, Hollywood en Floride, etc.), toutes basées à proximité des cellules islamistes. Leurs moyens lourds d’écoute (notamment des communications de mobiles) font croire aux auteurs du rapport qu’ils disposaient très certainement des détails précis de l’opération terroriste en préparation. Le principal groupe israélien jouxtait à Hollywood le centre de commande des opérations terroristes (…) Le matin du 11 septembre, juste après le premier impact sur les tours jumelles, plusieurs membres de la cellule israélienne du New Jersey, écoutés par le FBI, se seraient réjouis au téléphone du succès de l’opération.

Le rapport souligne le décalage entre les avertissements vagues donnés par les Israéliens aux Américains dans la deuxième moitié d’août 2001 et la précision des informations dont disposaient certainement les groupes qui évoluaient sur le territoire américain et « tenaient à la culotte » les groupes islamistes ; il s’interroge sur le rôle de la CIA qui semblait protéger ces groupes israéliens et sur l’ambiguïté de la coopération du « renseignement extérieur » avec le FBI, lequel n’hésita pas à placer plusieurs de ces citoyens israéliens incriminés sur la liste des suspects du 11 septembre, au même titre que les islamistes. Mais ces Israéliens ne resteront pas longtemps aux Etats-Unis. Sans doute du fait des pressions de la CIA et de ses relations avec le Mossad, ils seront expulsés libres, vers Israël et l’on ne parlera plus de l’affaire des espions israéliens du 11 septembre, encore moins en France d’ailleurs qu’aux Etats-Unis (…) A cela s’ajoute l’ensemble des spéculations financières étranges, remarquées par la Commission des opérations de Bourse de New York (…) ».

OPERATION SOUS FAUX DRAPEAU ?

« Si l’on fait la synthèse de ces trois volets, chacun ébranlant fortement la thèse officielle, on voit alors s’esquisser une sorte de complot – pas nécessairement à un niveau gouvernemental ou présidentiel, mais associant obligatoirement des composantes du renseignement américain et (ou) israélien – se superposer au complot islamiste. Une conspiration chargée de réussir un attentat sous « faux drapeau » de façon à justifier des choix politiques américains forts. Al-Qaïda, dont la responsabilité dans le 11 septembre proprement dit n’a jamais vraiment été établie, ne serait dès lors que le réseau exécutant et le responsable visible de cette conspiration. Des avions pilotés à distance auraient été téléguidés sur des tours qui devaient s’effondrer sous l’effet de destructions contrôlées à l’explosif, orchestrées à partir du centre de contrôle du bâtiment 7. Le vol AA 77 aurait atterri sur une base militaire de l’Ohio où il aurait disparu avec ses passagers et il aurait été remplacé par un drone Global Hawk envoyé sur l’aile en réfection du Pentagone (…) »

« Les événements tragiques du 11 septembre auraient alors constitué le premier acte d’une sorte de coup d’Etat invisible limitant les libertés civiles (Patriot Act), et donnant des marges de manœuvre géopolitiques considérables tant à l’Amérique (Asie centrale, Irak, Iran, etc.) qu’à Israël (libéré des contraintes internationales sur la Palestine grâce au spectre du terrorisme international), ainsi que des perspectives économiques nouvelles au complexe militaro-industriel et à l’industrie pétrolière des Etats-Unis ».

« Dans une Amérique hantée par le souvenir de l’assassinat de Kennedy et par les ambiguïtés de l’attaque japonaise de Pearl Harbor, profondément marquée par la culture du complot (ses thrillers multiplient les scénarios de coup d’Etat invisible contre les vieilles libertés américaines), et où la CIA a de lourds antécédents en matière d’opérations sous « faux drapeau », la thèse du complot intérieur est-elle vraiment plus étonnante que la thèse officielle selon laquelle des gens peu expérimentés et non rompus aux techniques du renseignement auraient réussi une opération aussi extraordinaire ? Reste toutefois, pour les tenants de la thèse officielle, l’argument le plus fort : comment une telle conspiration n’a-t-elle pas pu être démasquée dans un pays où tant de contre-pouvoirs peuvent jouer et où tant d’hommes farouchement attachés à leurs libertés sont prêts à se dresser pour « tuer Liberty Valance », pour paraphraser le titre de l’un des plus célèbres westerns de John Ford ? ».
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*Aymeric Chauprade, né le 13-01-1969, est un politologue renommé, mais de formation de base en Mathématiques. Il est docteur en Sciences politiques, Professeur au Collège Interarmées de Défense et Chercheur à l'Université René Descartes (Paris V). Il est directeur de collections aux Éditions Ellipses et auteur de plusieurs articles spécialisés et livres, dont "Introduction à l'analyse géopolitiques", "Dictionnaire de géopolitique" (en collaboration avec François Thural), etc.

Thèse soutenue en 2001 à la Faculté de droit de Paris V : La géopolitique : genèse d’une science politique , déterminants et modèles explicatifs . Dir. M. Jouve.

 

vendredi, 30 janvier 2009

Les Etats-Unis victimes de leur ignorance

LES ETATS-UNIS VICTIMES DE LEUR IGNORANCE


Medvedev et Poutine « Il n'y a pas aux Etats-Unis le moindre débat pertinent sur l'une des puissances régionales les plus importantes du monde. Même une simple reconnaissance du fait que la Russie est effectivement une puissance régionale avec des intérêts nationaux légitimes serait déjà un exploit considérable. Admettre cette situation – qui existe indépendamment de la capacité des Etats-Unis à la reconnaître – ne signifie pas soutenir les politiques de la Russie ou, d'ailleurs, d'aimer les Russes. En fait, ces deux obstacles à un débat sérieux sur la Russie se renforcent mutuellement. Les meilleures universités des Etats-Unis et les think tanks de Washington se disputent les plus brillants esprits disponibles, américains et étrangers, en études régionales chinoises et arabes. C'est tout à fait approprié dans un pays aussi vaste et puissant que les Etats-Unis. La plupart des Américains doués de raison se refuseraient à réduire l'ensemble du monde arabe à une scène peuplée de chameaux et de harems, ou à limiter leur connaissance de la Chine aux baguettes et aux pandas. Mais s'agissant de la Russie, les Américains semblent savourer leur ignorance. La Guerre froide est terminée et la perspective d'un conflit avec l'URSS ne menace plus l'existence du genre humain. L'Amérique jubile carrément de ne pas songer un seul instant à la Russie.


Le résultat est une uniformité d'opinions mal informées parmi les penseurs de la politique étrangère au sein des partis démocrate et républicain. Si l'on examine les récentes déclarations des candidats à la présidence sur n'importe quel sujet ayant trait à la Russie, on constate qu'elles sont fondamentalement semblables. Trouver des nuances entre McCain et Obama sur la Russie est une quête aussi ésotérique que celle des revirements soviétiques à l'égard de l'Ouest dans les années 1970. Les démocrates ont une mauvaise opinion de la Russie à cause de leurs idées préconçues, tandis que l'hostilité des républicains résulte d'une fossilisation idéologique remontant à la Guerre froide. Chez les démocrates, les diplomates et les spécialistes de la Russie ont souvent des origines est-européennes et les a priori qui vont avec. Ni les racines polonaises catholiques de Zbigniew Brzezinski, ni l'origine tchèque juive de Madeleine Albright ne font d'eux des juges impartiaux de la Russie. Apparemment, la majorité des républicains qui accordaient parfois une pensée à la Russie ont été déçus que Mikhaïl Gorbatchev accepte le défi du président Reagan de laisser tomber le Mur de Berlin. Une génération plus tard, Oussama ben Laden et Al-Qaida servent d'exutoire à cette haine idéologique, mais cela ne paraît pas aussi amusant.


La situation qui en résulte est la preuve éclatante du principe selon lequel un débat éclairé produit une excellente politique. Etrangement pourtant, toute action russe, forcément considérée avec suspicion, ou inaction russe, perçue comme la confirmation que la Russie est un empire déchu, sera examinée à la loupe de l'ignorance volontaire. Quel que soit le vainqueur de l'élection présidentielle, les relations américano-russes oscilleront entre l'assoupissement et la dégradation permanente. »



Vladimir Berezansky, avocat américain spécialiste de la Russie, Le Temps, 13 octobre 2008

00:48 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : etats-unis, russie, politique internationale, politique | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook