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Zarathustra par Nicolas Roerich (1931)
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00:05 Publié dans Philosophie, Révolution conservatrice | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : nietzsche, zarathustra, zoroastre, philosophie, révolution conservatrice, allemagne |
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Quelques remarques sur la « French Theory »
par Robert Steuckers
On me demande souvent quelle est ma position face à ce que le monde académique américain appelle la « French Theory ». Elle peut paraître ambigüe. En tous les cas de figure, elle ne correspond pas à celle qu’ont adoptée des personnalités que les maniaques de l’étiquetage placent à mes côtés, à mon corps défendant. Récemment, un théoricien néo-droitiste ou plutôt néo-néo-droitiste, François Bousquet, a rédigé un opuscule pamphlétaire dirigé contre les effets idéologiques contemporains de l’idéologie que Michel Foucault a voulu promouvoir par ses multiples happenings et farces contestatrices des ordres établis, par ses ouvertures à toutes les marginalités, surtout les plus farfelues. A première vue, le camarade néo-droitiste Bousquet, qui a accroché son wagonnet au « canal historique » de cette mouvance, a bien raison de fustiger ce carnaval parisien, vieux désormais de trois ou quatre décennies (*). Le festivisme, critiqué magistralement par Philippe Muray avant son décès hélas prématuré, est un dispositif fondamentalement anti-politique qui oblitère le bon fonctionnement de toute Cité, handicape son déploiement optimal sur la scène mondiale : dans ce contexte absurde, on n’a jamais autant parlé de « citoyenneté », alors que le festivisme détruit la notion même de « civis » de romaine mémoire. La France, depuis Sarközy et plus encore depuis le début du quinquennat de Hollande, est désormais paralysée par diverses forces délétères dont les avatars plus ou moins bouffons de ce festivisme post-foucaldien se taillent une large part.
Le paysage intellectuel français est envahi par cette luxuriance inféconde, ce qui déborde, via les relais médiatiques, dans la vie quotidienne de chaque « citoyen », distrait de sa nature de zoon politikon au profit d’un histrionisme ravageur. L’interprétation anti-foucaldienne de Bousquet peut donc s’avérer légitime quand on pose le diagnostic d’une France gangrénée par diverses forces pernicieuses dont ce festivisme inauguré par les foucaldiens avant et après la mort de leur gourou.
Cependant, une autre approche est parfaitement possible. L’Occident, que j’ai toujours défini comme un ensemble idéologique et politique négatif et vecteur de déclin, est constitué d’un complexe touffu de dispositifs de contrôle installés par des pouvoirs malsains se réclamant notamment de Descartes et surtout de Locke. Aujourd’hui, ces dispositifs cartésiens/lockiens, occidentaux au sens négatif du terme (notamment pour les penseurs russes), sont critiqués par une figure actuelle de la gauche américaine comme Matthew B. Crawford. Cet auteur est à la base un philosophe universitaire qui a rejeté ces dispositifs idéologico-philosophiques abscons et déréalisants pour devenir l’entrepreneur d’un bel atelier de réparation de motos. Il explique son choix : c’est une lecture approfondie de Heidegger qui l’a amené au rejet définitif de cet appareil philosophico-politique occidental, expression sans doute de ce que le philosophe de la Forêt Noire nommait la « métaphysique occidentale ». Heidegger, pour Crawford, est le philosophe allemand qui a essayé d’infléchir la philosophie en direction de la concrétude, de la substance palpable, après avoir constaté que la philosophie occidentale débouchait dans un cul-de-sac, sans espoir d’en sortir.

Crawford, comme Foucault, est donc un heideggerien cherchant à retrouver la concrétude derrière le fatras idéologique occidental. Crawford et Foucault constatent, suite à une lecture attentive des écrits de leur maître souabe, que Locke, figure emblématique de la pensée anglo-saxonne et, par suite, de la pensée politique dominante dans toute l’américanosphère, rejetait la réalité dans tous ses aspects comme un médiocre ensemble de trivialités. Cette position de Locke, père fondateur d’un libéralisme aujourd’hui dominant sur la planète, conduit à considérer tout contact avec les réalités concrètes, tangibles et substantielles comme non philosophique voire anti-philosophique, donc comme une démarche dépourvue d’importance voire grosse de perversités à oublier ou à refouler.
Foucault, avant Crawford, avait souligné la nécessité de se débarrasser de cet appareil conceptuel oppresseur bien qu’en lévitation perpétuelle, cherchant délibérément à rompre tout contact avec le réel, à détacher hommes et peuples de tout ressourcement dans la concrétude. Dans ses premiers écrits, que Bousquet ne cite pas, Foucault a montré que les dispositifs de pouvoir inaugurés par les Lumières du 18ème siècle ne constituent nullement un mouvement de libération, comme le veulent les propagandes occidentales, mais, au contraire, un mouvement subtil de mise au pas des hommes et des âmes destiné à dresser l’humanité, à l’aligner sur des schémas rigides et à l’homogénéiser. Dans cette optique, Foucault constatait que, pour la modernité des Lumières, l’hétérogénéité, constitutive du monde, soit les innombrables différences entre peuples, religions, cultures, « patterns » sociaux ou ethniques, devait irrémédiablement disparaître. Claude Lévi-Strauss, pour sa part, en tant que philosophe et ethnologue, avait plaidé pour le maintien de tous les schèmes ethno-sociaux afin de sauver l’hétérogénéité du genre humain parce que c’était justement cette hétérogénéité qui permettait à l’homme de pouvoir poser des choix, d’opter, le cas échéant, pour d’autres modèles si les siens, ceux de ses héritages, venaient à faillir, à s’affaiblir, à ne plus s’avérer capables de faire front dans les combats pour la vie. L’option de Lévi-Strauss était donc ethnopluraliste.
Foucault, lui, a choisi une autre voie pour échapper, croyait-il, à l’emprise des dispositifs inaugurés par les Lumières et visant l’homogénéisation totale et complète de l’humanité, toutes races, ethnies et cultures confondues. Pour Foucault, interprète audacieux de la philosophie de Nietzsche, l’homme, en tant qu’individu, devait « se sculpter soi-même », faire de sa personne une nouvelle sculpture au hasard de ses caprices et de ses désirs, en combinant autant d’éléments possibles, choisis arbitrairement pour changer son donné physique et sexuel, comme le suggèreront en force, et jusqu’à la folie, les théories du genre après lui. C’est cette interprétation-là du message nietzschéen que Bousquet, dans son nouveau pamphlet néo-droitiste, a fustigée copieusement. Mais, indépendamment de cette audace polissonne de Foucault et de tous les foucaldiens qui l’ont suivi, la pensée de Foucault est également nietzschéenne et heideggerienne quand elle entend susciter une méthode « généalogique et archéologique » pour en arriver à comprendre le processus d’émergence de notre cadre civilisationnel occidental, aujourd’hui rigidifié.
Je pense que Bousquet aurait dû tenir compte de plusieurs refus de Foucault pour ne pas demeurer au stade du pur prurit pamphlétaire : la critique foucaldienne de l’homogénéisation des Lumières et du rejet lockien du réel comme insuffisance indigne de l’intérêt du philosophe (cf. Crawford), la double méthode archéologique et généalogique (que la philosophe française Angèle Kremer-Marietti avait mise en exergue jadis dans un des premiers ouvrages consacrés à Foucault). En ne tenant pas compte de ces aspects positifs et féconds de la pensée de Foucault, Bousquet fait courir un risque à son landernau néo-droitiste parisien, celui de réintroduire en son maigre sein une rigidité conceptuelle dans les stratégies métapolitiques alternatives qu’il entend déployer. L’anti-foucaldisme de Bousquet a certes ses raisons mais il me paraît inopportun d’opposer de nouvelles rigidités à l’apparatus actuel constitué par les nuisances idéologiques dominantes. Foucault demeure, en dépit de ses multiples giries, un maître qui nous apprend à comprendre les aspects oppresseurs de la modernité issue des Lumières. La faillite des établissements politiques inspirés par le fatras lockien conduit aujourd’hui les tenants de ce bataclan démonétisé à faire appel à la répression contre tous ceux qui, pour paraphraser Crawford, feraient mine de vouloir retourner à un réel concret et substantiel. Ils tombent le masque que Foucault avait, après Nietzsche, essayé de leur arracher. La modernité est donc bel et bien un éventail de dispositifs oppresseurs : elle peut dissimuler cette nature foncière tant qu’elle tient un pouvoir qui fonctionne vaille que vaille. Cette nature revient au galop quand ce pouvoir commence à crouler.
Le festivisme des post-foucaldiens n’a finalement été qu’un fin peinturlurage pour donner du bois de rallonge aux établissements « lockiens ». A ce titre, Crawford est, dans le contexte contemporain, plus pertinent et plus compréhensible que Foucault quand il explique comment les pensées soi-disant libératrices des lockiens ont éloigné l’homme du réel, jugé imparfait et mal agencé. Ce réel, par sa lourde présence, handicape la raison, pensait Locke, et mène les hommes à l’absurde. Nous avant là, anticipativement, et sur un plan philosophique apparemment raisonnable et décent, le réflexe défensif et agressif de l’établissement actuel face à diverses réactions dites « populistes », ancrées dans le réel de la vie quotidienne. Ce réel et ce quotidien se rebiffent contre une pensée politique imposée et anti-réaliste, niant les ressorts du « réel réellement existant », du « réel sans double (imaginaire) » (Clément Rosset). La pensée politique dominante et les appareils juridiques sont lockiens, nous dira Crawford, dans la mesure où le réel, où toute concrétude, toute tangibilité, sont posés derechef comme imparfaits, insuffisants, absurdes. Les tenants de ces postures arrogantes sont dans le déni, le déni de tout. Et ce déni absolu finira par basculer dans le répressif ou par sombrer dans le ridicule ou dans les deux à la fois, le temps d’une apothéose bouffonne, grimaçante. En France, le trio Cazeneuve, Valls et Hollande, et le cortège des femelles qui tournoient autour d’eux en donne déjà un avant-goût sinon une illustration.
Foucault avait découvert que toutes les formes de droit instaurées depuis le 17ème siècle français (cf. son livre intitulé « Théories et institutions pénales ») étaient répressives. Elles avaient abandonné un droit, d’origine franque et germanique, qui était, lui, véritablement libertaire et populaire, pour le troquer contre un appareillage juridique et judiciaire violent en son essence, anti-réaliste, hostile au « réel réellement existant » qu’est par exemple la populité. Le comportement de certains juges français face aux réactions populaires, réalitaires et acceptantes, ou face à des écrits jugés incompatibles avec les postures rigides dérivées de l’antiréalisme foncier des fausses pensées des 17ème et 18ème siècles, est symptomatique de la nature intrinsèquement répressive de cet ensemble établi, de ce faux libertarisme et révolutionnisme désormais rigidifiés parce qu’institutionalisés.
Nous pourrions donc percevoir la « French Theory », et ses aspects dérivés de la pensée de Foucault (en ses différents aspects successifs), non comme un vaste instrumentarium visant à recréer arbitrairement l’homme et la société, tels qu’ils n’ont jamais été auparavant dans l’histoire et dans la phylogénèse, mais, au contraire, comme une panoplie d’outils pour nous débarrasser du fardeau que Heidegger désignait comme des « constructions métaphysiques » faillies qui oblitèrent désormais lourdement la vie réelle, le donné vital des peuples et des individualités humaines. Nous devons nous doter d’instruments conceptuels pour critiquer et rejeter les dispositifs oppresseurs et homogénéisants de la modernité occidentale (lockienne), qui ont conduit les sociétés de l’américanosphère dans l’absurdité et le déclin. De plus, un rejet cohérent et philosophiquement bien charpenté des appareils issus des Lumières implique de ne pas inventer un homme soi-disant nouveau et fabriqué (sculpté, dirait Foucault dans ce qu’il faut bien nommer ses délires…).
L’anthropologie de la révolte contre les dispositifs oppresseurs qui se donnent le masque de la liberté et de l’émancipation pose un homme différent de cet homme séraphinisé des lockiens secs et atrabilaires ou modelé selon les fantaisies hurluberluesques du Foucault délirant des années 70 et 80. La voie à suivre est celle d’une retour/recours à ce que des penseurs comme Julius Evola ou Frithjof Schuon appelaient la Tradition. Les voies pour modeler l’homme, pour le hisser hors de sa condition misérable, tissée de déréliction, sans toutefois le chasser du réel et des frictions permanentes qu’il impose (Clausewitz), ont déjà été tracées, probablement aux « périodes axiales » de l’histoire (Karl Jaspers). Ces voies traditionnelles visent à donner aux meilleurs des hommes une épine dorsale solide, à leur octroyer un centre (Schuon). Les ascèses spirituelles existent (et n’imposent pas nécessairement le dolorisme ou l’auto-flagellation). Les « exercices » suggérés par ces traditions doivent impérativement être redécouverts, comme d’ailleurs le philosophe allemand Peter Sloterdijk vient récemment de le préconiser. De fait, Sloterdijk exhorte ses contemporains à redécouvrir les « exercices » d’antan pour se discipliner l’esprit et pour se réorienter dans le monde, afin d’échapper aux impasses de la fausse anthropologie des Lumières et de leurs piètres avatars idéologiques des 19ème et 20ème siècles.
Les « Gender Studies » et les gesticulations post-foucaldiennes sont également des impasses, des échecs : elles ont annoncé notre « kali yuga », imaginé par l’antique Inde védique, époque de déliquescence avancée où hommes et femmes se conduisent comme les bandarlogs du « Livre de la Jungle » de Kipling. Un retour à ces traditions et ces exercices, sous le triple patronage d’Evola, Schuon et Sloterdijk, signifierait mettre une parenthèse définitive aux expériences bizarres et ridicules qui ont conduit l’Occident à son déclin actuel, qui ont amené les Occidentaux à déchoir profondément, à devenir des bandarlogs.
Robert Steuckers,
Bruxelles-Ville, juin 2016.
(*) Le problème de Bousquet, c’est qu’il fustige ce carnaval grand format au départ d’un cénacle tout aussi carnavalesque, mini-format, où des figures à la Jérôme Bosch s’agitent et se trémoussent.
00:05 Publié dans Philosophie, Réflexions personnelles, Synergies européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : synergies européennes, philosophie, french theory, michel foucault, robert steuckers, françois bousquet |
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Pierre Le Vigan
La culture postmoderne
La culture a changé. D’où bien des malentendus. Y a-t-il baisse ou non du niveau culturel, éducatif, scolaire ? Le sens de ces mots a changé de sens. Sommes-nous plus égaux qu’avant face à l’accès à la culture ? Le « culturel » n’a-t-il pas remplacé la culture ? La réponse à ces questions dépend de l’idée qu’il y aurait ou non une culture postmoderne, différente de la culture « traditionnelle », qui incluait pourtant la culture moderne. Pour y voir plus clair, une petite enquête s’impose autour de la notion de postmodernité.
Par culture postmoderne, on définit une pratique culturelle désinvestie des idéologies et des grands récits : communisme, socialisme, christianisme, etc. La culture postmoderne n’est plus « en surplomb ».
Tout a changé. La modernité, c’était le chemin vers le progrès. Demain sera mieux qu’hier. Les postmodernes (qui sont moins de grands intellectuels que des concepteurs, des « créatifs ») disent simplement : demain sera un autre présent et seul le présent compte. Les modernes croyaient à la hiérarchie des savoirs : apprendre plus amenait à mieux comprendre le monde et à aller vers le bien, vers les Lumières, cette philosophie à la fois allemande, française et anglaise qui avait amené au XVIIIe siècle à remettre en cause les régimes de droit divin et à mettre « la Raison » au pouvoir – et au pouvoir aussi la bourgeoisie qui portait cette valeur.
Les postmodernes n’ont, au contraire, pas de message à délivrer, ils ne croient pas que plus de sciences permettra de mieux comprendre le monde et de l’améliorer. Comprendre ne sert, pour eux, qu’à utiliser les nouvelles techniques. Ils ne croient pas au grand changement de société puisque tout est changements au pluriel, puisque tout « bouge »… et que tous zappent. Les postmodernes ont leur sport : la « glisse » plutôt que la boxe. Ils ont leur style : la latéralité plus que l’affrontement.
Culture de l’hédonisme
Chaque évolution culturelle a une histoire. Comment en est-on arrivé là ? A partir des années 60, le modèle sociétal et familial a cessé d’être autoritaire et vertical, du haut vers le bas, pour devenir horizontal. Pour le dire autrement, le père devient un « papa-grand copain », un « copain (presque) comme les autres ». Une culture de l’hédonisme a pris le pas sur une culture du devoir.
Jean-François Lyotard est un des premiers à avoir analysé ce phénomène. Les postmodernes ne croient plus aux idéologies. Mais ils croient à d’autres choses, à des « valeurs ». Ce sont la tolérance, la liberté d’être soi, le droit à la différence. Dans presque tous les domaines, c’est la mode qui définit la postmodernité. Seul le présent a de la valeur. « La postmodernité est l’état social démocratique recyclé par la logique de la mode. Pas la logique du vêtement mais un processus se déployant autour de trois pôles : la logique de l’éphémère et du renouvellement constant, la logique de la séduction, enfin la logique des différenciations marginales », écrit Gilles Lipovetsky.
De là s’instaure une dialectique. Le totalitarisme du présent, ou encore la dictature du présent, partout uniformise le monde (on pleure tous en même temps Michael Jackson), mais, en parallèle, la société se divise en de multiples strates ou « tribus » musicales, vestimentaires, sexuelles, etc. Il se déroule un processus de fragmentation identitaire : chacun veut affirmer son « soi ». C’est pourquoi la seule idéologie de la postmodernité ne peut être que la tolérance ou encore les droits de l’homme.

Il arrive toutefois que la postmodernité se combine à l’ancienne modernité. Par exemple dans l’entreprise. Le culte moderne de la performance s’allie à des valeurs postmodernes : l’épanouissement, le « fun », l’écoute de l’autre. La plupart des entreprises créent des cellules « anti-stress » même si, bien entendu, dans une société du spectacle, il a fallu quelques suicides pour en arriver là. Mais c’est un signe de la postmodernité que cette prise en compte des souffrances psychiques, ignorées dans la logique purement moderne basée sur le « il ne faut pas s’écouter », « il faut tenir le coup », voire « ceux qui craquent ne sont pas de vrais hommes », etc. Deux logiques, deux mondes. Mais pourtant, l’objectif reste celui de la modernité : l’efficacité économique, la performance, l’adaptabilité compétitive.
Chacun pour soi ou le tribalisme postmoderne
Fragmentation identitaire, fin des idéaux fédérateurs, apologie de la recherche de soi, narcissisme, hédonisme, tout concorde pour décrire un nouvel âge de l’individualisme, fondé, non plus seulement sur la compétition dans le domaine du travail, mais sur l’expression de soi. Les moyens modernes, internet, télévision câblée offrant un choix de programmes presque illimité, téléphone portable y contribuent. Chacun peut être soi et être le plus singulier possible. De moins en moins de choses sont partagées par tous : il est loin le temps où chacun, le lundi matin, parlait du « film du dimanche soir ».
*
Le commerce produit la société la plus conforme aux besoins de l’expansion du commerce. L’objectif est-il d’être soi, tout seul ? Assistons-nous au triomphe de la solitude ? Pas vraiment. C’est pourquoi a été développée la thèse d’un « temps des tribus » et d’une sortie de l’individualisme.
Avec l’objectif affiché de « cesser de haïr le présent », le sociologue Michel Maffesoli fait à beaucoup d’égards l’apologie de ce présent. La diffusion d’un film amateur de téléphone portable sur Internet ? C’est de l’information au même titre qu’un article du journal Le Monde. C’est même la marque de la démocratisation de l’information puisque celle-ci devient en quelque sorte immanente à la société. « La culture, ce n’est pas uniquement les œuvres de la culture et pas simplement les musées, la musique de concert, etc., mais c’est la musique de tous les jours, c’est ce que j’ai appelé dans un de mes livres (Au creux des apparences, 1990) – “l’esthétisation de la vie quotidienne”. Et je crois que le mot “esthétique” est quand même l’élément essentiel de cet Actuel, de ce Quotidien »[1]. Ainsi parle Mafffesoli.
Ces nouvelles pratiques conviviales conduiraient à dire que le temps de l’individualisme est dépassé. De nouveaux regroupements communautaires auraient succédé au temps de l’individu. Telle serait la marque de la postmodernité, succédant à la modernité « progressiste, autoritaire, performative ». C’est la thèse que défend inlassablement Michel Maffesoli, depuis Le temps des tribus, le déclin de l'individualisme dans les sociétés de masse (Méridiens Klincksieck, 1988). Mais l’objectif n’est ni de haïr le présent ni d’en faire l’apologie. Il est de le comprendre, et de nous comprendre dans ce présent.
Bien entendu, l’intérêt pour le quotidien, les choses proches (la proxémie) est la chair même de la sociologie. On peut pourtant s’y intéresser sans considérer que les réflexions sur la perte de ce qui fait une société et un peuple ne sont que des lamentations. Or, le « vivre-ensemble » complet, c’est-à-dire celui qui fait un peuple, n’est pas seulement la proxémie, c’est aussi la transmission, et le sens des hiérarchies, par exemple dans le domaine artistique. Poussons la logique du vivre ensemble jusqu’au bout. Cette logique c’est que nous ne pouvons pas vivre avec n’importe qui, et que le vrai vivre ensemble est exigeant, ce sont les exigences qui font un peuple qui veut rester un peuple. Ce sont les exigences d’un peuple qui n’admet pas ce qui le détruit.
*
La thèse du passage de l’individualisme moderne au tribalisme postmoderne est sujette à caution. Dés lors que l’adhésion aux « tribus » est temporaire, réversible et peut être plurielle (on adhère à plusieurs tribus à la fois), elle n’est pas plus porteuse de sens et d’appartenance que les autres logiques de consommation, par définition éphémères. Selon Gilles Lipovetsky, prenant le contrepied de Michel Maffesoli, nous restons dans l’individualisme, « ce qui n’a jamais signifié la fin de toute forme d’appartenance collective mais le principe d’autonomie y compris dans les appartenances de groupe. »[2]
Il y a la culture et le « culturel »
Décrire le présent sans réfléchir au sens des mutations n’avance pas à grand-chose. Ainsi, la suppression des hiérarchies dans le domaine artistique n’est pas neutre. A partir du moment où exposer un perroquet vivant est considéré comme une œuvre d’art au même titre qu’un Corot, comment faire prendre au sérieux l’éducation artistique, et d’ailleurs l’éducation tout court ?
Evidemment, hiérarchie ne veut pas dire exclusion : on peut aimer Alain Souchon sans pour autant perdre de vue que ce n’est peut-être pas aussi important dans l’histoire de la musique que Bizet, Rameau ou Miles Davis. Une autre conséquence du choix de la non-hiérarchie entre les différentes pratiques culturelles est la fin de la valeur de la transmission. Si jouer avec une playstation ou faire des tags est aussi culturel que dessiner dans un atelier d’artistes, apprendre l’histoire de la musique, ou jouer du violon, ou apprendre la sculpture, à quoi bon respecter ceux qui ont appris, ceux qui se sont donnés du mal pour produire une œuvre aboutie ? C’est la dévalorisation de l’effort et du travail.
C’est le règne de « l’ingratitude » dont parle Alain Finkielkraut, c'est-à-dire que l’on ne doit rien à ceux qui nous ont précédé dans l’apprentissage des savoirs. Il n’y a plus de maître. Tout vaut tout. L’apprenti vaut le vieux compagnon.
Y a-t-il par contre des aspects positifs de la postmodernité ? Très certainement. Il est fort bon que chacun puisse se laisser aller à voir une exposition sans connaitre l’histoire de l’art. Cela peut venir ensuite. Il est fort bon que chacun puisse se lancer dans la photo sans avoir une culture technique dans ce domaine dés le départ. Cela peut venir après. Disons plus précisément : cela doit venir après. Et c’est là toute la différence entre l’éducation populaire et le zapping culturel.
PLV
http://la-barque-d-or.centerblog.net/
Pour aller plus loin:
Jean-François Lyotard, Le postmoderne expliqué aux enfants, Galilée et Le Livre de poche, 1988. Voir aussi du même auteur La condition postmoderne, Minuit, 1979).
Gilles Lipovetsky, L'Ere du vide. Essais sur l'individualisme contemporain, Gallimard, 1983 et Livre de poche, 1989.
Michel Maffesoli, Le temps des tribus. Le déclin de l’individualisme dans les sociétés postmodernes, Klincksieck, 1988 et Livre de poche, 1991 ; La part du diable. Précis de subversion postmoderne, Flammarion, 1982 ; Le temps revient. Formes élémentaires de la postmodernité, Desclée de Brouwer, 2010. Aussi stimulant que discutable.
Philippe Muray, Festivus Festivus, conversations avec Elisabeth Lévy, Fayard, 2005, L’Empire du bien, Belles Lettres, 1991. « Je n'ai pas cherché à donner un tableau de notre société. J'ai fait l'analyse de l'éloge qui en est fait. »
Notes:
[1] entretien au site Internet « Sens Public », le 19 février 2006.
[2] Entretien en postface à Nicolas Riou, Pub fiction, Editions d’organisation, 1999.
00:05 Publié dans Philosophie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : postmodernisme, postmodernité, philosophie, pierre le vigan |
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Le clivage droite/gauche est-il mort?
Entretien avec Arnaud Imatz
Propos recueillis par Alexandre Devecchio
(Figaro Vox, 4 septembre 2016)
Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com
Emmanuel Macron a présenté sa démission à François Hollande, qui l'a acceptée. L'ancien ministre de l'économie va se consacrer à son mouvement «En marche» et préparer une éventuelle candidature à la présidentielle. Il entend dépasser le clivage droite/gauche. Est-ce le début de la fin de ce que vous appelez une «mystification antidémocratique»?
À l'évidence Monsieur Macron a des atouts dans son jeu. Il est jeune, intelligent, il apprend vite et il n'est pas dépourvu de charisme et de charme. Il a en outre eu la bonne idée de créer une petite structure, En Marche ce que n'avait pas pu, su, ou voulu faire en son temps Dominique de Villepin. Mais si un «mouvement» ou -pour être plus exact - une simple association de notables peut jouer un rôle de parti charnière, et in fine obtenir un ou deux portefeuilles ministériels, je ne crois pas qu'elle puisse suffire pour positionner sérieusement un leader comme candidat crédible à la présidentielle de 2017. Sous la Ve République, seuls les chefs de grands partis, ceux qui en contrôlent les rouages, ont des chances de succès. On voit mal comment dans un parti socialiste aux mains de vieux éléphants un consensus pourrait se dégager spontanément autour de quelqu'un dont le style et les idées ne sont appréciés ni des barons, ni de la majorité des militants. Mais en politique il ne faut exclure aucune hypothèse. Macron est un politicien, sinon chevronné, du moins déjà expérimenté. Il connaît très bien la magie des mots. Il a dit et laisser dire qu'il souhaitait dépasser le clivage droite/gauche et qu'il n'était pas socialiste (après tout il semble qu'il ne l'ait été, comme membre du Parti socialiste, que de 2006 à 2009… à l'époque où il était encore banquier d'affaires). Il s'est réclamé récemment de Jeanne d'Arc flattant à peu de frais un certain électorat de droite toujours sensible aux envolées lyriques devant un des symboles de la nation. Le jour de sa démission, il a précisé qu'il n'avait jamais dit qu'il était «ni de droite, ni de gauche», ce qui d'ailleurs ne lui a rien coûté car cette double négation ne veut pas dire grand-chose. Sans doute eût-il été plus honnête et plus correct d'affirmer devant les français: «je ne suis pas simultanément de droite et de gauche». Cela dit, il s'est aussi déclaré dans le camp des progressistes contre celui des conservateurs. J'imagine sans peine que forcé de nous expliquer ce que sont pour lui les progressistes et les conservateurs, il ne manquerait pas de nous asséner quelques lieux-communs sur les prétendus partisans du progrès, de la raison, de la science, de la liberté, de l'égalité et de la fraternité face aux immobilistes, aux réactionnaires et aux populistes. Je dirai que Macron est un énième remake de Tony Blair, Bill Clinton et Gerhard Schröder. N'oublions pas que ces vedettes politiques de l'époque cherchaient à s'approprier, par-delà les clivages de droite et de gauche, la capacité de mobilisation de la «troisième voie».
Le système des primaires est-il un moyen de faire perdurer cette «mystification»?
Oui! bien évidemment. Il y a en fait une double mystification antidémocratique. Il y a d'abord celle de la division droite / gauche, à laquelle je me réfère dans mon livre. C'est celle que José Ortega y Gasset qualifiait de «formes d'hémiplégie morale» dans La révolte des masses déjà en 1929. C'est aussi celle dont Raymond Aron disait qu'elle reposait sur des «concepts équivoques» dans L'opium des intellectuels en 1955 (Je fais d'ailleurs un clin d'œil admiratif à son œuvre dans l'intitulé de mon livre). Cette dichotomie a été également dénoncée ou critiquée par de nombreuses figures intellectuelles aussi différentes que Simone Weil, Castoriadis, Lasch, Baudrillard ou Gauchet et, elle l'a été plus récemment par une kyrielle d'auteurs. Mais il y a aussi une seconde mystification antidémocratique qui affecte directement les partis politiques. Ce sont les leaders et non les militants qui se disputent le pouvoir. À l'intérieur des partis la démocratie est résiduelle, elle exclut la violence physique mais pas la violence morale, la compétition déloyale, frauduleuse ou restreinte. Il y a bien sûr des partis plus ou moins démocratiques qui parviennent à mitiger et à contrôler les effets de leur oligarchie mais s'ils existaient en France, en ce début du XXIe siècle, je crois que ça se saurait.

L'opposition droite/gauche peut-elle vraiment se résumer à un «mythe incapacitant»? Comme le souligne Denis Tillinac, ces deux courants ne sont-ils pas, malgré tout, irrigués par un imaginaire puissant dans lequel les électeurs se reconnaissent?
Il ne s'agit pas d'essences inaltérables. Je ne crois pas qu'il y ait «des valeurs permanentes de droite» et des «principes immortels de gauche». Il n'y a pas d'opposition intangible entre deux types de tempéraments, de caractères ou de sensibilités. Il n'y a pas de définitions intemporelles de la droite et de la gauche. Denis Tillinac nous parle de deux courants qui seraient «irrigués par un imaginaire puissant». Mais un imaginaire forgé par qui? Par les Hussards noirs de la République et les Congrégations religieuses? Et depuis quand? Depuis 1870, depuis1900 voire depuis 1930 nous répondent les historiens.
Je n'ignore pas bien sûr le point de vue des traditionalistes. Je sais que pour les traditionalistes être de droite ce n'est pas une attitude politique mais une attitude métaphysique. Je sais qu'ils considèrent que la gauche s'acharne à réduire l'homme à sa mesure sociale et économique. Que pour eux la droite et la gauche sont caractérisées par deux positions métaphysiques opposées: la transcendance et l'immanence. Ils sont les défenseurs d'une droite idéale, sublime, transcendantale ou apothéotique, celle que les partisans de la religion républicaine, d'essence totalitaire, Robespierre et Peillon, vouent perpétuellement aux gémonies.
Pour ma part, en me situant sur les plans politique, sociologique et historique, je constate que les chassés croisés idéologiques ont été multiples et permanents. Je peux citer ici le nationalisme, le patriotisme, le colonialisme, l'impérialisme, le racisme, l'antisémitisme, l'antichristianisme, l'antiparlementarisme, l'anticapitalisme, le centralisme, le régionalisme, l'autonomisme, le séparatisme, l'écologisme, l'américanophilie/américanophobie, l'europhilie/europhobie, la critique du modèle occidental, l'alliance avec le tiers-monde et avec la Russie, et bien d'autres exemples marquants, qui tous échappent à l'obsédant débat droite/gauche. Il suffit de s'intéresser un minimum à l'histoire des idées pour se rendre compte très vite que les droites et les gauches ont été tour à tour universalistes ou particularistes, mondialistes ou patriotiques, libre-échangistes ou protectionnistes, capitalistes ou anticapitalistes, centralistes ou fédéralistes, individualistes ou organicistes, positivistes, agnostiques et athées ou théistes et chrétiennes. Un imaginaire puissant dans lequel les électeurs se reconnaissent? Non! je dirais plutôt, avec le marxologue Costanzo Preve, que ce clivage est «une prothèse artificielle».
Selon vous, un nouveau clivage politique oppose désormais le local au mondial, les enracinés aux mondialisés…
J'avoue que la lecture de la philosophe Simone Weil m'a profondément marqué dans ma jeunesse. Elle a su brillamment démontrer que la dyade vecteur du déracinement / soutien de l'enracinement, explique la rencontre durable ou éphémère entre, d'une part, des révolutionnaires, des réformistes et des conservateurs, qui veulent transformer la société de manière que tous ouvriers, agriculteurs, chômeurs et bourgeois puissent y avoir des racines et, d'autre part, des révolutionnaires, des réformistes et des conservateurs qui contribuent à accélérer le processus de désintégration du tissu social. Elle est incontestablement une «précurseuse». Depuis le tournant du XXIe siècle nous assistons en effet à une véritable lutte sans merci entre deux traditions culturelles occidentales: l'une, est celle de l'humanisme civique ou de la République vertueuse ; l'autre, est celle du droit naturel sécularisé de la liberté strictement négative entendue comme le domaine dans lequel l'homme peut agir sans être gêné par les autres. L'une revendique le bien commun, l'enracinement, la cohérence identitaire, la souveraineté populaire, l'émancipation des peuples et la création d'un monde multipolaire ; l'autre célèbre l'humanisme individualiste, l'hédonisme matérialiste, le «bougisme», le changement perpétuel, l'homogénéisation consumériste et mercantiliste, l'État managérial et la gouvernance mondiale sous la bannière du multiculturalisme et du productivisme néocapitaliste.
Le général De Gaulle savait qu'on ne peut pas défendre réellement le bien commun la liberté et l'intérêt du peuple, sans défendre simultanément la souveraineté, l'identité et l'indépendance politique, économique et culturelle. Passion pour la grandeur de la nation, résistance à l'hégémonie américaine, éloge de l'héritage européen, revendication de l'Europe des nations (l'axe Paris-Berlin-Moscou), préoccupation pour la justice sociale, aspiration à l'unité nationale, démocratie directe, antiparlementarisme, national-populisme, ordo-libéralisme, planification indicative, aide au Tiers-monde, telle est l'essence du meilleur gaullisme. Où voyez-vous les gaullistes aujourd'hui? Henri Guaino? qui est peut être l'héritier le plus honnête? Mais combien de couleuvres a déjà avalé l'auteur des principaux discours du quinquennat de «Sarko l'Américain»?

La chute du mur de Berlin a-t-elle mis fin à ce clivage?
Souvenez-vous de ce que disait le philosophe Augusto del Noce peu de temps avant la chute du mur de Berlin: «le marxisme est mort à l'Est parce que d'une certaine façon il s'est réalisé à l'Ouest». Il relevait de troublantes similitudes entre le socialisme marxiste et le néo-libéralisme sous sa double forme sociale-libérale et libérale-sociale, et citait comme traits communs: le matérialisme et l'athéisme radical, qui ne se pose même plus le problème de Dieu, la non-appartenance universelle, le déracinement et l'érosion des identités collectives, le primat de la praxis et la mort de la philosophie, la domination de la production, l'économisme, la manipulation universelle de la nature, l'égalitarisme et la réduction de l'homme au rang de moyen. Pour Del Noce l'Occident avait tout réalisé du marxisme, sauf l'espérance messianique. Il concluait à la fin des années 1990 en disant que ce cycle historique est en voie d'épuisement, que le processus est enfin devenu réversible et qu'il est désormais possible de le combattre efficacement. Je me refuse à croire que la décomposition actuelle nous conduit seulement à la violence nihiliste. Je crois et j'espère qu'elle est le signe avant-coureur du terrible passage qu'il nous faudra traverser avant de sortir de notre dormition.
Arnaud Imatz, propos recueillis par Alexandre Devecchio (Figaro Vox, 4 septembre 2016)
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Lors des élections pour le Parlement du Land de Mecklembourg-Poméranie occidentale de ce 4 septembre 2016, la CDU d’Angela Merkel arrive en troisième position avec 19 % des voix. Le Parti social-démocrate SPD est premier avec 30,6 % et le parti patriotique AfD (Alternative pour l’Allemagne), nouveau venu, obtient 20,8 % des voix. Les post-communistes de Die Linke sont quatrième avec 13,2 %.
Les deux faits remarquables de ce scrutin sont que l’AfD dépasse la CDU et que l’AfD obtient trois mandats directs.
Mandats directs
Les électeurs allemands disposent de deux voix. La première est accordée lors d’un scrutin majoritaire uninominal à un tour et la deuxième lors d’un scrutin de listes au niveau de l’ensemble du Land. Au sein de trois des 36 circonscriptions du Land de Mecklembourg-Poméranie, l’AfD est arrivée première malgré la présence du parti ultranationaliste NPD qui y a obtenu de bons résultats.
Une région peu prospère
Le Mecklembourg-Poméranie occidentale est un des seize Länder (États) de la République Fédérale d’Allemagne. Située dans l’est du pays sur la mer Baltique, cette très belle région attire des touristes, quasi-exclusivement allemands, en juin et juillet lorsque la météo y est clémente. Certaines années, le beau temps se fait attendre et les touristes, notamment berlinois, s’y font rares.
Durant la période de plus d’un quart de siècle qui nous sépare de la chute du communisme, le Mecklembourg-Poméranie a connu, à l’instar des autres régions de l’ancienne République Démocratique Allemande, des changements radicaux, appréciés diversement par les habitants.
Si l’afflux massif de capitaux venus de l’ouest a inondé l’Est à partir du début des années 1990, la population, qui a vu le niveau matériel de son existence s’améliorer, a dû faire face à un chômage de masse, phénomène inconnu sous le communisme, et à une modification complète de son cadre de vie. Après la réunification du pays en 1990, de nombreux travailleurs ont été contraints de partir vers l’ouest du pays afin d’y trouver un moyen d’existence.

Si certaines zones de l’est de l’Allemagne, comme Dresde qui est la capitale du Land de Saxe, ont connu un fort développement économique au cours des dernières années, d’autres sont toujours lésées par la prospérité. Coupés de ses liens naturels avec la ville et le port de Stettin (Szczecin) devenus polonais à l’issue de la IIe Guerre mondiale, les villages et villes de l’est du Mecklembourg-Poméranie occidentale sont dans ce cas. Certaines habitations sont à l’abandon et les petites villes voient quelques-uns de leurs appartements rester vides. Le coût de l’immobilier y est relativement bas, alors que dans les métropoles du sud de l’Allemagne, telles Stuttgart et Munich, les logements sont hors de prix. C’est dans cette partie orientale du Mecklembourg-Poméranie occidentale que l’AfD obtient trois mandats directs.
La question des migrants
À côté de la faiblesse démographique et économique du Mecklembourg-Poméranie occidentale, la question de la migration a joué un rôle prépondérant lors de ce scrutin. En effet, l’afflux massif de migrants survenu en 2015 suite à l’ouverture des frontières par la Chancelière Angela Merkel a changé la structure des villes et villages de ce Land jusqu’alors non-peuplé d’étrangers. De plus, les actes de violences, attentats, agressions sexuelles et viols commis par les migrants à travers l’Allemagne, ainsi que les nombreuses agressions sexuelles dans les piscines, conduisent à un rejet de plus en plus profond, de la part d’une partie de la population, des migrants.
L’est, moins touché par la propagande du régime
Mais la différence principale entre ces zones économiquement modestes de l’est de l’Allemagne et l’ouest prospère du pays réside avant tout dans le fait que dans l’est du pays, le système actuel n’a pu mettre en place sa propagande de masse, via les médias et l’enseignement, que depuis un quart de siècle. Les personnes de plus de 45 ans n’ont pas été scolarisées sous le régime actuel.
Chez les marchands de journaux de l’est, il est courant de trouver une liasse d’exemplaires d’un quotidien communiste et, un peu dissimulée, une liasse d’exemplaires d’un journal nationaliste, alors que dans l’ouest du pays, ces organes de presse ne sont pas disponibles dans ce genre d’établissement.
Les habitants les plus âgés de l’est ont également l’habitude de la résistance à l’État. Ainsi, la ville de Dresde s’est rendue célèbre à travers le pays par les manifestations organisées par le mouvement anti-islamisation PEGIDA, qui a pu y attirer, certains lundis, plusieurs dizaines de milliers de personnes. La même organisation n’a pu rassembler dans les cités de l’ouest, telles que Munich, Nuremberg, Duisbourg ou Hanovre que quelques centaines de personnes.
La circonscription d’Angela Merkel
La Chancelière d’Allemagne Angela Merkel a été élue député national en 2013 au sein d’une circonscription électorale située au Mecklembourg-Poméranie occidentale. Bien que la CDU arrive première dans la zone de cette circonscription, le parti est largement battu, tant par le SPD que par l’AfD, au niveau du Land Mecklembourg-Poméranie occidentale.
Qui a voté pour l’AfD ?
Les ouvriers et les chômeurs sont surreprésentés parmi les électeurs de l’AfD, ainsi que les hommes, les personnes ayant fait peu d’études, les individus d’âge moyen ainsi que les électeurs qui se sont abstenus lors du scrutin précédent. L’AfD est également allé pêcher parmi les électeurs des autres partis.
Qui siège au sein du nouveau Parlement ?
Les écologistes et les ultranationalistes du NPD ne siègent désormais plus au sein du Parlement et les libéraux-centristes du FDP n’y entrent pas. Quatre partis se partagent les 71 sièges : les sociaux-démocrates du SPD disposent de 26 sièges, les patriotes de l’AfD de 18 sièges, la CDU de 16 sièges et les post-communistes de Die Linke de 11 sièges.
Le prochain gouvernement du Land devrait être SPD-CDU, comme précédemment, ou SPD-die Linke, bien que cette dernière solution conduise le nouveau gouvernement à devoir s’appuyer sur une majorité très étroite.

Conséquences du scrutin
Malgré cette raclée électorale au sein du Land de Mecklembourg-Poméranie qui compte seulement 2 % de la population allemande, Angela Merkel ne modifiera probablement pas fondamentalement sa politique migratoire. La contestation au sein de la CDU, même si elle existe, ne conduira pas à un soulèvement contre la chancelière car celle-ci a décapité depuis longtemps les poids lourds de l’aile conservatrice du parti.
Angela Merkel est, bien qu’elle ne l’ait pas annoncé officiellement, candidate à sa propre succession à l’issue des élections législatives de 2017. La défaite de son parti lors du scrutin au Mecklembourg-Poméranie ce 4 septembre 2016 la fragilise. Le parti-frère bavarois CSU, qui critique fortement la politique migratoire d’Angela Merkel, sort renforcé et pourrait bien vouloir imposer son dirigeant le Ministre-président de Bavière Horst Seehofer comme candidat de l’Union (CDU-CSU) à la Chancellerie.
La CSU, restant fidèle à la célèbre déclaration de sa figure de proue Franz Josef Strauß (1915-1988) « Il ne doit pas exister de parti démocratiquement légitimé à la droite de la CSU », ne peut que reprocher à Angela Merkel d’avoir, par son virage à gauche, ouvert une énorme brèche au sein de laquelle l’AfD a pu s’engouffrer. Ce parti siège désormais au sein des Länder suivants après avoir obtenu : 5,5 % à Brême, 6,1 % à Hambourg, 12,6 % en Rhénanie-Palatinat, 15,1 % au Bade-Wurtemberg, 10,6 % en Thuringe, 9,7 % en Saxe, 12,2 % en Brandebourg, 24,2 % en Saxe-Anhalt.
Le 18 septembre 2016 auront lieu les élections pour le Parlement du Land de Berlin et l’AfD devrait faire son entrée au sein de cette assemblée. Le parti patriotique siégera alors au sein de l’ensemble des parlements de l’est du pays.
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Oud CDU coryfee Willy Wimmer: Toekomstige grote coalitie CDU/CSU, SPD en Groenen zal Duitse rechtstaat en Duitse natie afschaffen
Wimmer: ‘Merkel had al in september vorig jaar moeten worden afgezet, nadat ze eigenhandig de Duitse rechtstaat ophief.’
Veel analisten in binnen- en buitenland zijn het er over eens dat de forse winst van de anti-immigratie vrijheidspartij Alternative für Deutschland gisteren bij de verkiezingen in de deelstaat Mecklenburg-Vorpommern een historisch moment is (1), en misschien zelfs wel een nieuwe ‘Wende’ betekent waarmee het Duitse volk opstaat tegen de heersende elite, die met massale moslimimmigratie probeert de oorspronkelijke Duitse cultuur en het Duitse volk uit te wissen. Dezelfde analisten denken overigens dat Merkel zich weinig zal aantrekken van het zware verlies in haar ‘thuisstaat’, en haar dictatoriale teugels over haar partij, en feitelijk over de hele politiek in Berlijn, nog strakker zal aantrekken.
De AfD schoot gisteren van 0 naar 20,8% van de stemmen, terwijl het CDU met 4% daalde naar 19%. De socialistische SPD bleef met 30,6% weliswaar de sterkste macht, maar moest wel een verlies van 5% slikken. Veruit de meeste AfD kiezers die ooit eerder stemden blijken afkomstig van de CDU van Angela Merkel (1). In de oostelijke kiesregio’s van de deelstaat werd het CDU zelfs compleet weggevaagd, en kreeg AfD ruim één derde van alle stemmen (4).

Ook werd duidelijk dat Duitsers de ‘oplossingen’ die door linksgroen worden aangedragen, niet meer zien zitten. Die Linke kregen met 5,2% verlies een grote klap, en hebben nog maar 13,2% van de kiezers achter zich. Voor de Groenen is de teruggang met 3,9% fataal, omdat ze met 4,8% onder de kiesdrempel belanden. Die zich, zoals zo typerend is voor ‘linksgroen’, vervolgens van hun ware kant lieten zien door de inwoners van Mecklenburg-Vorpommern –de armste deelstaat van het land- ‘de domste’ van heel Duitsland te noemen (2).
AfD: Duidelijk signaal dat massale moslim immigratie moet worden gestopt
De AfD is vanzelfsprekend zeer verheugd dat het in één klap de 2e partij is geworden, en hoopt volgend jaar bij de landelijke verkiezingen een minstens zo grote overwinning te halen. Volgens de partij is gisteren overduidelijk gebleken dat de Duitsers de door Merkel in gang gezette massale immigratie van miljoenen moslims, en de daaraan gekoppelde islamisering van Duitsland (en Europa), zat zijn, en willen terugdraaien.
AfD lijsttrekker Leif-Erik Holm reageerde dan ook dat ‘wij vandaag geschiedenis hebben geschreven. Wellicht is dit het begin van het einde van het kanselierschap van Angela Merkel.’
‘Grote coalitie CDU/CSU, SPD en Groenen zal Duitsland als natie afschaffen’
Oud politicus en CDU coryfee Willy Wimmer is bang dat de sterke opkomst van de AfD tot een grote coalitie van CDU/CSU, SPD en Groenen zal leiden. ‘Voordat het deze coalitie lukt om de Duitse rechtstaat en Duitsland als natie af te schaffen, geven de burgers de heersers in Berlijn een duidelijk signaal vergelijkbaar met de rode kaart: wegwezen jullie. Om het met (Otto) Bismarck te zeggen: deze regering in Berlijn is het bot van één enkele soldaat uit het leger niet waard.’ (3)
Volgens Wimmer is het CDU onder Merkel veranderd in een partij die feitelijk door de agenda van één persoon, de bondskanselier, wordt bepaald, iemand die zich overduidelijk niets aantrekt van de mening van en stemming onder het volk. Merkel oefent inmiddels totale controle over de partij uit, niet alleen in Berlijn, maar in alle onderafdelingen in Duitsland. Bij het geringste openlijke verzet tegen haar zorgt ze ervoor dat deze personen via de achterdeur worden geloosd.
‘Toen de bondskanselier in september (2015) de Duitse rechtstaat eigenmachtig ophief, had politiek Berlijn per ommegaande tegen deze coup moeten optreden en deze bondskanselier moeten afzetten. Omdat dit niet is gebeurd... werd het land via deze coup in gijzeling genomen. Via de CDU partijdag in Karslruhe... werd het probleem van een regerende coalitie het probleem van Duitsland, en van de vrede in Europa.’
Instemming uit het buitenland
De AfD winst werd door andere Europese vrijheidspartijen met instemming begroet. ‘De richting klopt!’ zei de Oostenrijkse FPÖ chef Strache. PVV leider Geert Wilders twitterde: ‘Gefeliciteerd, AfD!!’ Marine Le Pen van het Front National schreef dat ‘wat gisteren onmogelijk was, nu mogelijk is geworden. De patriotten van de AfD hebben de partij van mevrouw Merkel weggevaagd. Van harte gefeliciteerd!’ (5)
Op Zero Hedge wordt geconcludeerd dat wat in Duitsland is gebeurd, zich straks over heel Europa zal verspreiden. Belangrijkste oorzaak is dat de Europese regeringen, geleid door Brussel, de mening en het lot van hun kiezers op bijna alle gebieden aan hun laars lappen. Door het met enorme sommen belastinggeld overeind houden van de banken en de eurozone, opgeteld bij de miljarden kosten immigratie, zullen alle gewone Europeanen straks nog armer worden dan de ‘arme’ inwoners van Mecklenburg-Vorpommern. (6)
Xander
(1) N24
(2) Huffington Post
(3) Ceiberweiber
(4) Epoch Times
(5) PI-News
(6) Zero Hedge
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« Le professeur – au sens de l’intellectuel – n’a plus de place dans le lycée d’aujourd’hui ». Que s’est-il passé ? Qu’est-ce que l’école aujourd’hui, et que devrait-elle être ? La question n’est donc pas « pourquoi l’école fonctionne mal ». Elle est bien plus profonde. La question est : pourquoi l’école a-t-elle cessé d’être ? Ce qui rend la problématique de Robert Redeker non seulement philosophique, mais historique.
En effet, ce que l’école devrait être, elle l’a été, en tout cas pour l’essentiel, et jusqu’il y a à peine 50 ans. Etait-ce mieux avant ? Bien sûr. C’était mieux quand l’école était vraiment l’école.
Le propre de l’être humain, c’est qu’il parle. Aristote avait déjà insisté sur cette évidence. De ce fait, l’école, si elle est éducation de l’homme à devenir homme, devrait être respect de la langue et recherche du langage le plus noble. Nous en sommes loin. « Nous, on veut… », « Les Français, ils (prononcez : y) sont pas d’accord pour penser que… », « la France, elle est à l’initiative… », « c’est quoi, cette note pourrie que vous avez mis à mon fils… ». La redondance, la référence à un soi dilué dans un « on », l’approximation ont tué la langue française. Mais c’est aussi la communication qui a tué la langue/ La « pensée power point » a remplacé la dissertation. Tandis que le respect des « cultures » a remplacé la culture générale. Les « cultures d’origine » c’est-à-dire la culture comme cocon ont remplacé la culture générale, qui est la capacité d’interroger le monde, de se projeter dans le monde. Les cultures d’origine ne sont du reste respectées et admirées que dans la mesure où elles ne sont pas européennes. Dans ce dernier cas, elles sont marquées par la culpabilité et mises entre parenthèses. L’enseignement des cultures devient ainsi l’enseignement de l’existence de la diversité des origines (bien sûr que les origines sont diverses, mais la belle affaire !).
L’école passe sous silence l’essentiel. Elle est un enseignement de l’ignorance de la culture. C’est-à-dire qu’elle cesse d’enseigner la culture comme recherche de ses propres fondements dans le monde. Les Français ne seraient donc héritiers de rien. Ils devraient se construire à partir de rien. C’est-à-dire qu’ils ne peuvent tout simplement pas se construire. De leur côté, dans l’école telle qu’elle est, les enfants d’immigrés ne sauraient devenir héritiers de la France, nation littéraire par excellence. Du moins ces enfants d’immigrés ont-ils le droit d’être héritiers de leur culture d’origine, ce qui est contesté aux Européens.
Nous sommes ainsi des « inhéritiers » comme écrit Renaud Camus. Au nom de l’ouverture de l’école « sur la vie », l’école s’ouvre aux aspects les plus triviaux de la vie, que chacun aura bien le loisir de connaître, et dont l’école nous mettait, au moins un temps, à l’abri. L’école avait pour mission de montrer qu’il n’y a pas que le tiercé et les chansons de Claude François dans la vie. Elle prend maintenant pour référence les faits sociétaux les plus triviaux. Etonnant ? Pas tant que cela quand on constate que des pédagogistes expliquent que l’école n’est plus là pour transmettre et pour élever vers la culture mais a pour objet désormais de permettre le « vivre ensemble » et d’ « empêcher la guerre civile ». C’est pourquoi le contenu des matières tend à être évacué de l’école, ce qui aurait ulcéré Hegel, pour qui on réfléchit toujours à partir d’un contenu. Mais Hegel est loin. L’essentiel, désormais, n’est pas d’apprendre, c’est de « faire des choses ensemble » : un atelier radio, un dessin collectif, une pièce de théâtre sur la tolérance, etc. L’idéal de l’école contemporaine est la suppression des matières, c’est un enseignement sans contenu, ou avec un contenu le plus éclaté possible : un peu de texte, beaucoup d’images. Et des discussions, des « débats » qui précèdent l’acquisition des contenus. L’école est ainsi horizontalisée. L’instituteur s’appelle désormais « professeur des écoles ». Cela se produit justement au moment où il n’y a plus de professeur. Il n’y a plus que des « enseignants ». Ils n’existent plus d’ailleurs qu’en groupe. C’est le fameux « corps enseignant ». Les professeurs étaient d’ailleurs de grands instituteurs, au sens où ils instituaient, c’est-à-dire qu’ils mettaient debout la culture. Il s’agit au contraire désormais de mettre couché – horizontal – tout ce qui était debout. Il s’agit de faire en sorte que rien ne dépasse. Ronsard au même niveau que Claude François. L’enseignant devient un super éducateur, « proche des gosses ».
Le problème est que la fin des instituteurs, c’est aussi la fin des institutions, et c’est la fin de toute société. Kant avait souligné que l’éducation nécessite une prise de distance radicale avec le milieu familial. Aujourd’hui, au contraire, on parle de « communauté éducative » associant enseignants, parents d’élèves, et les élèves eux-mêmes. Loin de tenir à distance les trivialités de la vie quotidienne, l’école s’y englue. On « débat » de la violence, du racisme, de l’égalité entre les sexes, de la lutte contre les discriminations ou l’extrême droite (ce qui est du reste à peu près la même chose), etc.
Dans ses fondements, l’École a la charge d’initier au loisir dans le sens le plus élevé du terme : la disponibilité à être soi, à se trouver en s’éduquant par la fréquentation des œuvres de l’esprit et par la pratique de disciplines exigeantes. L’école actuelle tend au contraire à devenir un vaste centre de loisirs. Les loisirs contre le loisir. De même que le culte de la diversité a tué les vraies différences, les loisirs ont tué le loisir. Les controverses d’idées se sont abaissées au niveau des pseudos débats télévisés dans lesquels excelle la « caste palabrante ». Un amuseur généralement pas drôle du tout et d’un alignement total sur le politiquement correct plutôt que Régis Debray ou Alain de Benoist : c’est certain que c’est moins « prise de tête ».
Il suffirait, nous dit-on, de « se parler » pour conforter le « vivre ensemble », qui commence dés l’école, et même, croit-on, repose sur elle. Mais que veut dire ce « vivre ensemble » ? C’est tout simplement le contraire de la fraternité. C’est un « côte à côte » sans lien, sans regarder ensemble dans la même direction. C’est un simple « respect ». Dans une copropriété il faut du « vivre ensemble ». Mais dans une nation, il faut beaucoup plus que cela. Il faut de la fraternité.

Le « vivre ensemble » est une valeur libérale. Il n’est que cela. Pas étonnant qu’elle soit le totem de « socialistes » ralliés, depuis 1983, au libéralisme aussi bien économique que sociétal (le second fournissant du carburant au premier). « Autant la fraternité se pensait sur le registre de l’affirmation, autant le vivre ensemble, qui pourrait en devenir le tombeau, se conçoit sur le registre du renoncement » écrit Robert Redeker. Le vivre ensemble est le renoncement à toute assimilation des immigrès à notre nation. Il va avec l’ « archipellisation » (ou balkanisation) de l’enseignement, à son adaptation aux situations locales, aux féodalités municipales, au patronat des entreprises locales, au marché local de l’emploi. Comme si l’école devait servir à « trouver du boulot ». Comme si sa mission n’était pas autre : former des hommes et donc des citoyens d’un pays. Comme si l’école ne devait pas tout simplement servir à vivre.
L’École doit servir à vivre, c’est-à-dire qu’elle doit enraciner dans une culture et dans le même temps arracher à la tyrannie du présent, à la tyrannie de l’horizontal. L’École arrache à la paroi de la caverne de Platon et nous met à l’épreuve du soleil des grandes œuvres. L’École nous fait entrer dans ce que Hannah Arendt appelle le « pays de la pensée ».
Mais l’école actuelle fait le contraire. Elle ancre dans le seul présent, un présent liquide, « un présent existentiellement flottant » (Jean-Pierre Le Goff) et feint de s’étonner du manque de repères des élèves (pardon, des apprenants).
Pour jouer le rôle qu’elle devrait jouer et qu’elle jouait – preuve que nous ne parlons pas d’une utopie – l’École n’est pas seulement gratuite, elle est la gratuité même. Le sens profond de la gratuité scolaire n’est pas seulement la gratuité financière. La gratuité, c’est aussi la non utilité immédiate de ce que l’on apprend. L’École ne doit avoir aucun lien avec le « marché du travail ». La formation professionnelle a son rôle et sa place, qui ne sont pas ceux de l’École. L’École ne doit servir qu’à nous rendre autonome, à faire du petit homme de France un jeune Français.
L’École est avant tout loisir (skholé). Non pas loisir comme divertissement mais comme temps libéré des contraintes d’utilité. Walter Benjamin avait écrit : « l’esprit de métier n’est pas l’esprit des études ». L’École, c’est tout ce que les politiques de l’école depuis 40 ans veulent nous faire oublier. Droite et gauche cumulent leurs tares pour détruire l’école. Pour la droite, l’école couterait trop cher et ne serait pas assez adaptée aux besoins des entreprises (la fameuse « employabilité »). Pour la gauche, il faut changer l’école parce qu’elle n’est pas assez égalitaire. Pour mettre tout le monde au même niveau, elle doit être évidée de tout contenu culturel. Il faut en finir avec la « violence symbolique » exercée par les grands auteurs (Molière, Racine…) et les grandes œuvres.
Droite et gauche veulent faire des élèves de simples disciples de notre époque, des « branchés » des otages de la société numérique, des suradaptés au présent, c’est-à-dire des suradaptés à l’éphémère. Et donc des inadaptés au temps long. Droite et gauche ont supprimé toute distance entre l’école et la société.
L’école n’a pourtant pas à se plier aux lubies du jour. Elle n’a pas pour objet d’assurer l’employabilité définie par les entreprises à tel ou tel moment, elle n’a pas pour objet d’acquérir des gestes éco-citoyens ou éco-responsables, ni de s’ouvrir à la « diversité » (réduite à la couleur de peau dans notre société sans imagination). L’école doit nous apprendre ce que l’on appelait les « humanités », c’est à dire qu’elle doit s’occuper de la formation de l’homme.
Soumises à la « culture du résultat » – forme moderne de l’inculture – l’école se veut performante. Alors que « éduquer, ce n’est pas rendre performant » (Robert Redeker). Elle veut faire du chiffre, et obtient des scores record d’admis au baccalauréat (88,5% en 2016). Un bac qui ne vaut plus le certificat d’étude de 1935. Au-delà même que les chiffres sont manipulés, le registre de l’école ne devrait pas être celui de la performance. Il devrait être celui de l’éducation Mais l’école est mentalement colonisée par la « culture de l’entreprise » – de même que les fils d’immigrés continuent d’être colonisés à l’envers par la « culture de l’excuse » qui les infantilisent. Il n’y a pas, il n’y a plus de séparation entre l’école et l’économie. La laïcité de l’école par rapport au monde de l’économie n’est plus respectée. C’est pourquoi le numérique envahit l’école. La « culture de l’entreprise » ne relève en effet pas de la culture mais des techniques de la communication. Le numérique est fait pour la communication, pas pour la pensée.

L’école évide la pensée, on y apprenait des contenus, on communique maintenant des « données ». Plus personne n’a le droit d’ignorer le numérique, qui abolit la frontière entre le monde de l’école et le monde extra-scolaire. L’école oscille entre centre de loisirs et enseignement d’un catéchisme « droitsdel’hommiste », excluant tout « dérapage » et instaurant une nouvelle bien-pensance (« Les bien-pensants ne dérapent jamais, ils sont de la glace », remarquait Philippe Muray). Dans ce climat de néo-totalitarisme spongieux, le loisir – la skholé – l’école comme apprentissage d’une culture générale est oubliée. Alors que le loisir ainsi entendu est le cœur de ce que devrait être l’école.
De même que les loisirs ont remplacé le loisir, le culturel a remplacé la culture. Le culturel est l’ensemble des pratiques et signes familiers de soi. Choisir telle voiture est un acte culturel. S’alimenter bio est un acte culturel. La culture est bien autre chose. C’est une inquiétude, c’est une quête, c’est une faim jamais rassasiée. C’est un manque. Etre cultivé, c’est comprendre l’incomplétude de l’homme. Etre cultivé, c’est comprendre que nous ne comprendrons jamais tout. C’est ressentir cette incomplétude. Quand on commence à aimer les œuvres de culture, les débats d’idées, on est toujours en manque d’approfondissement, d’enrichissements, d’arguments nouveaux, de contre-arguments. Parce qu’elle est manque, la culture nous demande un décentrement, elle nous demande de ne pas penser qu’à nous. Elle nous demande d’aller du moi au soi. Elle nous demande aussi un élan. Il nous faut toujours sauter par-dessus un gouffre. Parce qu’elle est inconfort, la culture nous sort du confort du quotidien.
Dans le même temps qu’elle est manque, la culture vise à un idéal. C’est celui de l’équilibre entre le corps et l’esprit. Entre le matériel et l’âme. La culture vise à l’acquisition des humanités, et le mot d’ordre des humanités est « rien de trop » ainsi que « mieux vaut une tête bien faite que bien pleine » (Montaigne). L’idéal qui doit être celui de l’école est tout à l’opposé de l’illimitation de la société de marché et de l’idéologie publicitaire. L’école telle qu’elle doit être éduque un peuple. A l’inverse, l’école actuelle voit dans les élèves un public ou des « usagers ». Il n’y a plus de peuple.
Pour savoir ce que doit être l’école il faut savoir ce qu’est l’homme. Les pensées de la déconstruction ont démonté l’homme comme sujet. Il ne reste plus que des déterminations et des processus. Affolé par de multiples déterminations (sociologiques, culturelles, symboliques, éducatives…), noyé dans le flux du vivant (la biologie), l’homme a été déclaré mort. Cela s’est produit peu de temps après la disparition (ou la dormition) de Dieu et des dieux – ce qui n’est certainement pas un hasard. La preuve de l’homme, c’était en effet qu’il se créait des dieux. Il est bien sûr exact que l’homme connait des déterminations, des cadres de sa liberté, des limites, des héritages. Il est vrai qu’il connait, voire subi, des tendances, des pesanteurs, et, par ailleurs, il est vrai qu’il est un animal, un vivant parmi d’autres vivants. Mais l’homme n’est pas qu’un animal. Ce n’est pas un animal comme les autres (voir deux livres essentiels : Yves Christen, L’animal est-il une personne ? et Alain de Benoist, Des animaux et des hommes. La place de l’homme dans la nature). Reste que les idéologies déconstructivistes (la French theory) de la « mort de l’homme », la mort comme sujet, la mort comme porteur d’un propre de l’homme, ont abouti à une ère du vide, analysé notamment avec justesse par Karel Kosik et Gilles Lipovetsky. C’est aussi l’ère du « présent liquide » (Zigmunt Bauman), un présent qui ne donne aucune prise pour s’arrimer.
Aussi nous faut-il revenir à la question ultime de Kant. Après ses trois questions : que puis-je connaître ?, que dois-je faire ?, que puis-je espérer ?, Kant estimait que la dernière question, résumant toutes les autres, était « qu’est-ce que l’homme ? ».
Or, l’homme se peut se penser comme on regarde une photographie. « L’homme n’est pas ce qu’on voit de lui » (Robert Redeker). L’homme n’est pas que cela. L’homme est un mouvement et il est un écart. Il est toujours dans cet écart entre ce qu’il est et ce qu’il doit être. Il n’y a pas de société ni d’homme sans « idéal régulateur » (Kant). La question « qu’est-ce que l’homme » se ramène ainsi à « qu’est-ce que l’homme doit être pour rester homme ».
Croit-on que cette vision normative nous fait oublier l’observation de la réalité anthropologique ? Elle permet au contraire de la comprendre sous une autre forme. Ce que l’homme fait (ou pas) s’analyse comme un approfondissement du propre de l’homme ou un éloignement de ce propre. Car, justement, parmi ce qui est spécifique à l’homme, il y a le besoin de se donner à lui-même ses normes (auto nomos).
C’est la question de la loi morale, et c’est, au-delà même de Kant, la question du style que l’homme doit se donner. L’homme doit se mettre en forme. Son comportement doit obéir à un style – même si on le juge sans style ou si on le qualifie d’anti style. Le style, c’est l’alliance d’un fond et d’une forme. Le fond est une loi morale, la forme est une esthétique, c’est-à-dire une certaine idée de la beauté. Les deux sont liés : privilégier le Bien sur le Beau, c’est encore croire que le Bien est ce qu’il y a de plus Beau. On ne peut sortir de là : le Bien, le Beau et le Vrai ont partie liée. Ce qui est Vrai, c’est que le Bien ne peut être que le Beau.

C’est le propre des sociétés libérales que de vouloir dissocier l’idée du beau dans un relativisme tel qu’il faut paradoxalement le qualifier de relativisme absolu. « A chacun son idée du beau ». Voilà le mot d’ordre des sociétés libérales depuis Jack Lang et ses continuateurs. De manière logique, la disparition de l’idée du beau, la disparition de l’idée d’une beauté qui pourrait s’enseigner, que l’on pourrait apprendre à aimer, cette disparition est concomitante de la disparition de l’idée de bien commun. Si on peut dire « A chacun son beau » alors on peut dire « à chacun son bien ». L’inconvénient est alors qu’il n’y a plus de société. Le commun disparait. L’idée de bien commun est remplacée par celle de « société du respect » (Najat Vallaud-Belkacem reprend bien sûr le terme).
La société du respect est le stade ultime de la déconstruction d’un peuple et de son atomisation. C’est le contraire de la fraternité. Libéraux-libertaires (de « gauche »), et productivistes croissancistes forcenés (de « droite ») se retrouvent, ici comme ailleurs, sur l’essentiel : la destruction des racines, de la transmission, de l’idée de bien commun. Il se produit alors ce que Robert Redeker appelle une « définalisation de l’existence collective ». Sans bien commun, il n’y a plus (ou pas) de culture commune.
C’est pourquoi la culture générale est progressivement vidée de son contenu et balayée des concours. Condamnée pour son « élitisme », la culture générale est remplacée par des capacités d’ « expertise » (des compétences micro sectorielles) sans vision d’ensemble. « Compétences », « talents », « aptitudes » et savoir-faire remplacent les savoirs (tout court) et le niveau général de culture.
Puisque tout est culture (la façon de se moucher ou de tenir sa cigarette) rien ne relève d’une culture qui pourrait s’apprendre et être notre horizon partagé – ce que l’on appelait les humanités. Le culturel a tué le cultivé, comme l’a remarqué Alain Finkielkraut. Il n’y a plus de culture, il n’y a plus que des « champs » culturels. Dans ces « champs » culturels, tout égale tout. Et le meilleur égale le moins que rien (c’est « question de goût »).
La « société du respect » – qui est en fait une « dyssociété » – oblige à respecter autant le beau travail, patient et exigeant, que la « production culturelle » d’un quelconque imposteur sponsorisé par une mairie ou une DRAC. La nouvelle cléricature « bobo » (bourgeois-bohème) a fait de l’antinormativisme la nouvelle norme.
Ce qui caractérise l’antinormativisme de rigueur – la nouvelle norme – c’est qu’il se meut dans la stricte horizontalité. Toutes les transgressions sont à louer – à applaudir, car nous sommes dans une époque applaudissante – sauf celles qui nous élèveraient. Sauf les transgressions qui nous rappelleraient l’existence d’une autre dimension, la verticalité.
Nous vivons une « définalisation de l’existence collective dans laquelle il convient de repérer une suite inévitable de la liberté des Modernes », note Robert Redeker. L’horizontalité qui domine n’est pas la culture générale, qui élève, mais ce n’est pas non plus la culture populaire, qui relie. C’en est la perversion, le détournement. La culture de masse n’est pas l’habitus du peuple, de la classe laborieuse. C’est bien autre chose. C’est une culture qui vise à l’égalisation des intériorités. A leur abaissement même. Une égalisation par le bas, un affaissement, une réduction à la rigolade, à la dérision, ou à la petite compassion. C’est l’homo festivus tempéré par un peu de sentimentalité niaise. Au moment où les écarts matériels s’accroissent, un riche n’est plus qu’un pauvre avec de la thune.
La communication a tué le professorat, les élèves ont cédé la place aux apprenants. L’école n’est plus une institution. « Ses missions, transmettre l’héritage du passé, autrement dit fabriquer des héritiers, amalgamer à la Nation, instituer l’âme et conduire au pays de la pensée – ont sombré dans l’oubli ». Il reste un fantôme – celui d’une école nationale et républicaine, celle qui donnait un héritage culturel, même et surtout aux plus pauvres, aux plus modestes des enfants de notre patrie. C’est un fantôme qui appelle à une renaissance.
Robert Redeker, L’école fantôme, Desclée de Brouwer, 204 pages, 18 €
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The Anglophone Right is light-years behind the Occident and Russia intellectually, lacking a depth of philosophical grounding on which to base action. Fortunately in recent years there have been several major projects that have provided the Anglophone monolinguist such as this writer, with translations of works by major European thinkers; the most relevant being those around and emerging from the Nouvelle Droite and from the Russian neo-Eurasianists around Dr Dugin. A significant advance for the Anglophone reader was the creation of Arktos Media Ltd., translating the works of seminal European thinkers such as Guillaume Faye and Alain de Benoist. Now from the Antipodes (Australasia; albeit run by expatriate New Zealander Gwendolyn Toynton) Manticore Press has emerged as a quality publisher of traditionalist and philosophical books. The latest is a selection of nine essays, of over 300 pages, derived from lectures translated by Indian scholar Dr Alexander Jacob. These essays cover a decade up to 2015, from the thinking of Belgian geopolitical theorist and European actionist Robert Steuckers, a founder of the European Nouvelle Droite, who went on to establish the think tank Synergies Européenes in 1994.
The essays are important, providing a wide-ranging background on the vital issue of Europe’s place in the world, from the position of geopolitics as a science. Ironically, given that again there is a dirge of depth analyses among Anglophone Rightists, geopolitics owes as much to the 19th century British theorist Mackinder as it does to the German theorist Karl Haushofer, both postulating how the control of land-masses equates to world-rule, areas moreover which are today hotly disputed, and the targets of US machinations on numerous fronts. This tradition of geopolitical science developed a theory on a perpetual conflict between two inherently rival aspects of geopolitical power: sea-power and land-power. Thalassocracy (sea-power) was, fairly obviously, epitomised by Britain; land-power by Russia, France, Austro-Hungary and Germany. Britain sought to contain and divide the European land-powers, including Russia, with various diplomatic manoeuvres, including the backing of Japan and of the Ottomans against Russia. Britain ran interference against European unity, including the unity promoted by Russia through its avid support of the Holy Alliance. Countering the thalassocratic efforts to contain Europe, Haushofer promoted an alliance between Germany, Russia and Japan. Today geopolitical theorists and advocates of Europe’s unity advocate a “Paris-Berlin-Moscow axis”.
Britain sought to impede Europe right up its own suicidal devastation in wars against Europe during 1914-1918 and 1939–1945. It was these intra-European wars that made European states debtors to the USA, whereas hitherto the USA had been a debtor state. Consequently the traditional European empires were scuttled, a key US war-aim that was flagrantly stated in both Wilson’s Fourteen Points after World War I and Roosevelt’s Atlantic Charter during World War II. In these we read that the mainstay of the post-war world, would be free trade, and this meant the death of the empires (See Bolton, “The Geopolitics of White Dispossession”, Radix, Vol. 1, 2012). Today it is called globalisation, and as Steuckers states, doctrines such as liberalism and multiculturalism are used to facture organic societies.
The USA assumed the mantle of the thalassocratic world power from Britain. Thalassocracy is based around the mercantile spirit. The Zeitgeist that was epitomised by Britain was that of the shop-keeper empowered with a war-fleet. The capitalist ethos was under British auspices, and provided the economic doctrine of the Manchester School, under which much the world now endures. Contra this thalassocratic economics is the German School of Friedrich List, whose doctrine is that of the autarchy of continents and great land-masses. The world wars were fought around these contending world-views. It was a pyrrhic victory for Britain however; indebted, its empire soon crumbled.
While Britain’s tradition was that of the Indo-European ethos, the ethos that dominated the founding of the American colonies and the later USA was predominantly Puritan/Calvinist. The USA was the legacy of a Civilisation that had already entered its Late epoch of decay to use the Spenglerian analogy (although Steuckers does not refer to Spengler other than in a single allusion). The USA was the end of something old, not the beginning of something new. Money was its religion from the start, and according to the Puritan ethos culture is regarded as nothing other than a frivolous distraction from work. In this regard Steuckers makes this important point that the USA was founded upon Calvinist/Puritan messianism. Max Weber wrote of capitalism and the Puritan ethic, and although not mentioned by Steuckers in these essays, Weber could be advantageously consulted on the character of the USA and the character of capitalism as a messianic creed. What it means, and what is well appreciated by the Russian Eurasianists, is that the fight between world creeds has a metaphysical dimension.
It is a moot point to argue whether the dominant messianism that motivates US world policy, is one of Jewish origin and purpose, and about the Jewish character of Puritanism. What the Russian Eurasianists (and Steuckers) refer to as “Atlanticist” geopolitics based around Anglo-American thalassocratcy has been willing to sacrifice the interests of Israel and Zionism, and those “Court Jews” such as Kissinger, assumed by certain elements of the Far Right to be nothing more nor less than elders of Zion, have also been willing to sacrifice Israeli interests. In this regard Steuckers refers to Israel as a pawn of US geopolitics, rather than the common assumption among the US Far Right and others, that the USA is a pawn of Israel. One might recall that it was also the position of the USSR, which published some excellent books on Zionism for world-wide consumption, such as Caution: Zionism!, that Zionism was always a pawn of oligarchic geopolitics.
This collection of essays does not include extensive discussions on defining “Europe”, although there are plenty of allusions to historical figures, politicians and academics, each briefly identified with nearly 500 footnotes provided by Dr Jacob. It does however include a brief consideration of what a “reich” is. Steuckers finds the Hitler reich falls short of the traditional concept that is defined by a transcendent Idea that is capable of being inclusive to sundry ethnies while being antithetical to the liberal multiculturalism fostered by US-led capitalism whose artificial character, otherwise called “globalism” is bereft of any sense of permanence, place and identity that gives what it is to be human its very essence of being. Indeed, it can be said that a reich as an imperial concept is organic, and what the banal Left has been calling “neo-imperialism” is inorganic and indeed antithetical to what is genuinely imperial. For definitions and history of the regal Idea and what constitutes an imperium in a traditional sense, one might refer to the works of Julius Evola, whose primary books have in recent years bene translated into English, probably for the most part due to the revival of interest in esotericism which happens to be the predicate of his political ideas. In reaching back to the origins of the reich Idea, Steuckers goes beyond Europe to the “proto-Persians” whose knightly and regal ethos of duty and obedience was wide-ranging and provided the social basis for the pre-capitalist organic communities for millennia.
What the Steuckers’ collection does focus on is certain practicalities of European unity that are not so frequently discussed, such as the importance of telecommunications, a European space programme, satellite communications, Continent-spanning roads and other communications systems. Europe’s sovereignty requires the elimination of US corporate dominance in such areas. It is here that Russia would provide an important role, among others. Here also the “Eurasian” vision enters, as it does with revival of Russian influence that would, in conjunction with a European geopolitical strategy, confound US “Atlanticist” thalassocratic strategy, the aim of which is to keep Europe and Russia confined. Steuckers calls such a geopolitical break-out “de-enclaving”, of breaking out to US imposed strictures, which have been most evident in the “colour revolutions” in the former Soviet states and Central Asia, and in the turmoil created in Libya, Syria, Iraq and Afghanistan. Beyond this Steuckers factors in the importance of a European policy of alliances with Iberian America, with the natural focus being Bolivarian Venezuela. Indeed this is the vision officially held by Venezuela of a united Bolivarian bloc; the vision, it can be added, of Juan Peron, whose geopolitical diplomacy included Gadaffi’s Libya as an important player (See Bolton, Peron and Peronism, 2014).
It is of passing interest in this regard, that Peron while exiled in Spain, was a follower of the Belgian geopolitical theorist Jean Thiriart, in whose legacy Steuckers works. A further convergence is the cross-pollination of thinking that has taken place between the Nouvelle Droite, Steuckers, de Benoist, and Thiriart, and the Russian neo-Eurasianists headed by Dugin. Common factors include the referencing of the geopolitics of Mackinder and Haushofer, with the important concepts of the “Heartland and Rimland” in defining geopolitical spheres, sea-power and land-power in defining inherently conflicting world-views; and the legal philosophy of Carl Schmitt in defining identity and opposition. Both Steuckers and Dugin place importance on cultivating allies in Asia. BRICS is a manifestation of the influence that Dugin and the Eurasianists have on the Putin regime, and partly why Putin is regarded as inherently evil by the “Atlanticists”. Steuckers and Dugin both place importance on China as an ally in “de-enclaving” Eurasia. Steuckers states that China, like Japan, does not have a proselytizing religion, nor does it interfere in internal politics when dealing with a state, in contrast to the USA, which has long used moral slogans as a primary strategy. China (like Japan) retains its traditions while adapting to technology, although Steuckers does state that China has adopted “western” and “social Darwinist” models of development. For whatever it is worth, this is the one major point about which I am hesitant, perhaps because of unconscious Antipodean parochialism, and my resistance to the infatuation New Zealand political and business circles have had with China since Mao’s time. While Steuckers addresses the matter of oil and other resources, one of this reviewer’s preoccupations has been with approaching “water wars” as a major factor particularly in Eurasia, with China having pursued a policy of controlling the head-waters of much of Asia in Tibet, and certain major problems even now between Russia and China on the issue. (See Bolton, Geopolitics of the Indo-Pacific, 2013).
A further interesting and contentious (among the Right) aspect of Steucker’s thinking will be his rejection of separatist and “identitarian” politics among the numerous European ethnies. He sees this phenomenon as a regression of European unity and the premises of these identities as superficial. Considering what Steuckers calls the “Eurocracy” of the European Union, the emergence of such identities in reaction to the levelling materialism and hedonism of the EU, derived from the USA, with a Jacobin-Freemasonic ideological impetus, is understandable. However, Steuckers does not seem to consider these national and ethnic movements as offering anything of cultural depth. Steuckers’ concern is that the separatist reaction is a further step away from a true European reich, and that Europe will become more fractured. Certainly one sees in many such movements of the “Far Right” a policy foundation based on neo-liberalism and Islamophobia, to the point of serving as a hurrah chorus for Israel, in a manner similar to the way sections of the “Right” during the Cold War parroted the anti-Soviet and anti-Russian slogans concocted by embittered Trotskyites.
Steuckers aptly identifies today’s misnamed “neo-conservative” movement with this Trotskyism, that maintains much influence over US foreign policy, and which has resurrected its Cold War rhetoric in combatting the new enemies: “Islamofascism”, as the neo-con Trots coined it, and Russia, the perennial enemy. As Steuckers states, the “permanent war” promoted by the USA is a derivative of the “permanent revolution” that the Trotskyites made an essential part of US foreign policy. Actually what the neo-con geopolitical strategists specifically call this perpetual state of instability promoted by the USA is “constant conflict”. In coining the term as the heading of a seminal paper on foreign policy, American geopolitical strategist Ralph Peters wrote that the primary element in what he overly called the destructive policy, is cultural degeneracy using MTV, Hollywood and the like to eliminate every vestige of tradition, and to fracture a targeted society. We see how this operates through the US State Department’s promotion of “Hip Hop” and the like among the young in Europe and elsewhere, reminiscent of the CIA-founded, Trotskyite-led Congress for Cultural Freedom using jazz and abstract expressionism during the Cold War, but now on a much broader and more debased scale. (See Bolton, Babel Inc., 2013).
Above all, for this reviewer, Steuckers identifies the enemy of Europe and of Russia as the USA, and the rift to be one of metaphyseal dimensions; a conflict of differing world-missions. The USA constitutes the “outer enemy”, if I might utilise a Yockeyan term, the enemy which in Carl Schmitt’s concept of the other, can help unify and form the European ethnos, revitalised by a symbiosis with Russia. Interestingly also, Steuckers draws not from Spengler, but from Arnold Toynbee. He sees in Toynbee’s theory of civilisation as emerging through “challenge and response” a creative dialectic that can revive what Spengler would consider a Civilisation in its Winter epoch heading towards senility and death. Europe’s response to challenges might provide that impetus for renewal. Certainly Russia has set that course, and with its own consciousness of mission could also provide Europe with a new sense of destiny.
00:05 Publié dans Géopolitique, Livre, Livre, Synergies européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : robert steuckers, géopolitique, livre, synergies européennes |
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00:09 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Livre, Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : insécurité culturelle, france, europe, affaires européennes, immigration, problèmes contemporains, livre |
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La France selon Abel Bonnard est une entité organique, y compris même (en fait : surtout) lorsqu'elle est démembrée : «La France ne se sera rendue vraiment apte à se donner une meilleure organisation que lorsqu'elle regardera le régime dont elle se plaint comme l'expression obscène des défauts qu'elle a accepté de garder sourdement en elle, et comme la place visible où s'avoue un mal profond» (1).
C'est la continuité de «la civilisation humaine» (p. 40) que la Révolution a brisée, alors que la royauté se faisait un devoir de la respecter : «Tels étaient les sentiments auxquels un Roi de France eût été obligé par sa fonction, alors même qu'il n'y aurait pas été porté par son caractère, dans une organisation où le pouvoir politique, bien loin de prétendre fixer lui-même les valeurs morales, se piquait au contraire d'honorer plus que personne celles qu'il n'avait pas établies» (pp. 38-9). Et Abel Bonnard d'illustrer par un long passage la vertu de l'Ancien Régime, chaîne ininterrompue de mérites, de bassesses et de médiocrités sans doute, mais surtout d'une vision verticale, capable de transcender les petites misères si bassement politiques qui forment la glu pourrie de notre époque : «Quand Harel, bonapartiste déclaré et qui, comme tel, avait âprement combattu la Restauration, brigua en 1829 la direction de l'Odéon, théâtre royal, on ne trouva pas de meilleur moyen de le recommander à Charles X que de faire valoir le dévouement qu'il avait montré pour l'Empereur tombé et Harel, en effet, eut son privilège. Quand Hyde de Neuville, en 1829, ministre du même roi, désire le faire revenir d'un choix qu'il a déjà fait, pour nommer à une place vacante l'officier de marine Bisson, il raconte au souverain la résolution et le courage que Bisson a montrés à Rochefort, en 1815, en offrant à Napoléon de lui faire percer la croisière anglaise, et cela décide Charles X. Tels étaient les sentiments, conclut Abel Bonnard, auxquels un Roi de France eût été obligé par sa fonction, alors même qu'il n'y aurait pas été porté par son caractère, dans une organisation où le pouvoir politique, bien loin de prétendre fixer lui-même les valeurs morales, se piquait au contraire d'honorer plus que personne celles qu'il n'avait pas établies» (pp. 38-9).
Toutefois, le salut réside peut-être, nous dit Bonnard, dans la présence, au sein d'une société devenue tout entière modérée, c'est-à-dire composée d'individus (belle défini comme étant «l'homme réduit par l'exigence de la vanité à l'indigence du Moi, aussi séparé de la modestie que de la grandeur», p. 248), de quelques réactionnaires, puisque certaines «âmes sont comme ces grains de blé toujours féconds que les archéologues trouvent dans les tombes de l'Égypte antique : elles se conservent dans le passé pour être semées dans l'avenir» (p. 122).
Toutefois, la Révolution, selon l'auteur, «est par essence incapable de procurer à ses partisans ni les plus hautes, ni les plus profondes des joies qu'on trouve dans l'amour de l'ordre, mais on s'expliquerait mal sa puissance, si l'on n'avait pas compris que, dans le monde décomposé d'aujourd'hui, elle dispense à ceux qu'elle asservit le rudiment informe et honteux des jouissances que l'ordre assure à ceux qui le servent. Les révolutionnaires appartiennent encore au désordre par la volupté de détruire, mais ils rentrent malgré eux dans l'ordre par le bonheur d'obéir» (pp. 177-8). Ainsi, les «révolutions sont les temps de l'humiliation de l'homme et les moments les plus matériels de l'histoire. Elles marquent moins la revanche des malheureux que celle des inférieurs. Ce sont des drames énormes dont les acteurs sont très petits» (p. 181), ce constat étant suivi de quelques portraits sans la moindre complaisance des révolutionnaires français les plus connus.
Nous en sommes là, et force est d'admettre que la situation présente, dans ses grandes lignes du moins, n'a pas beaucoup changé, a même, sans doute, empiré, depuis l'époque où Abel Bonnard a écrit son pamphlet aussi juste et beau qu'implacable, droite et gauche confondues dans une même critique dont la hauteur et la puissance impressionnent : «Les circonstances où nous sommes auront paru vainement, si elles ne donnent pas lieu à une rentrée de l'homme. Les crises ne font jamais que nous sommer d'être nous-mêmes; les choses aboient autour de nous pour provoquer quelqu'un qui les dompte, et cette même clameur qui donne aux âmes lâches l'envie de s'enfuir donne aux âmes fortes celle de se montrer» (p. 290, je souligne).
00:05 Publié dans Histoire, Littérature, Livre, Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : abel bonnard, france, littérature, lettres, lettres françaises, littérature française, vichy, deuxième guerre mondiale, seconde guerre mondiale, académie française |
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par Nicolas Bonnal
Ex: http://www.dedefensa.org
Il s’est absenté il y a six ans déjà. Je pense bien souvent à lui, donc j’en reparle dans ces lignes. J’ai été le dernier à le prendre en photo. Ma femme Tatiana aussi nous prit en photo, je semblai plus fatigué que lui à la veille de sa mort. Comme dit Shakespeare après Azincourt,
Let life be short, else shame will be too long.
Que notre vie soit courte, sinon la honte en sera longue.
Car on ne se bat plus, on attend la mort comme des couards. Par un noble hasard, je n’ai pas contacté Jean Parvulesco, c’est lui qui l’a fait en 1990, via les fameuses éditions l’âge d’homme et surtout un article que j’avais écrit sur Mitterrand le grand initié – titré plus sobrement alors Mitterrand mage noir ! J’avais alors sur les conseils d’un admirateur feuilleté un de ses livres les plus aboutis, les Mystères de la villa Atlantis, où il évoquait des sociétés secrètes folles, égyptiennes et noires ; de l’OSS (et non de l’OAS…) sans le deuxième degré, celui qui tue l’âme française.
Il voulait me voir, il voulait se confier. Il était alors, et il sera toujours, à la recherche de disciples. Il y a des gourous – ou des upa-gourous – qui comme cela recherchent leurs disciples. J’ai l’impression que toutes proportions gardées c’est ce que fait d’ailleurs Jésus au début ; on fait venir la foule, qui se charge de venir toute seule, mais on se doit d’aller chercher ses disciples à la porte des écoles ou d’ailleurs.
A Paris nous nous voyions vers six heures du soir, à la Rotonde, dans un décor art-déco. Nous étions voisins : en dépit d’une grave maladie à l’œil, liée pensa-t-on alors, à quelque magie noire, je vivais des heures assez heureuses au début des années 90, du côté de Passy. Nous nous voyions dans le Paris géodésique et ésotérique qu’il aimait tant, tout près de la rue Bois-le-vent, si bien nommée. Lui aimait parler, moi j’aimais écouter : je n’ai pas la santé de l’acteur, ou bien du politique. Et comme Le Pen, que je voyais aussi à cette époque, Jean était inépuisable en effusion verbale, et jamais ennuyeux. Parfois je le contredisais, et il se laissait facilement contredire. Il changerait de sujet, pas de situation.
C’est qu’il était pour quelques-uns des médias bien placés (Boutang, Germain-Thomas) l’homme de la droite subversive, illuminée et galactique. Sa fascination pour Mitterrand était grande, pour l’Allemagne impériale, pour les géants du cinéma, comme Rassam, à qui il devait sans doute de somptueuses soirées dans des restaurants de luxe. Scénariste mythomane et pique-assiette dans l’âme, Parvulesco se rêvait Casanova, espion, maçon sublime, conspirateur, père Joseph, grand pèlerin, auteur acclamé, rédacteur de lettres confidentielles lues de lui seul. Quand on faisait partie de son cercle, on faisait partie de son monde. J’ai eu moi-même l’honneur d’être deux ou trois fois cité par lui comme si j’avais été un personnage de fiction avec lequel d’ailleurs il était redoutablement peu d’accord, comme s’il pressentait que je ne partageais aucune de ses lubies, le luxe ou la luxure, l’empire, les combines, les néogaullistes, la nouvelle vague et l’extrême-droite, tout le reste. Ce qui nous rassemblait, c’était notre sympathie génétique et notre condition d’écrivains maudits de société secrète engloutie. J’avais aussi une certaine, une secrète attirance pour l’est, le monde slave, l’orthodoxie, dont j’ai épousé une fidèle. Mon futur m’attendait en Espagne, comme son passé l’y avait projeté, lorsqu’il écrivait pour la revue de la Phalange à la fin des années cinquante, après son passage plein d’inconnues dans l’OAS. Et je la retrouvais d’une façon prémonitoire en lui, cette Espagne éolienne et hauturière, certain que l’occident c’est ce qui doit tomber, et tombera toujours. Ce n’est pas pour rien qu’un de ses fans m’a nommé un écrivain post-punk. De post-punk j’aurai même eu la jeunesse, finalement, aussi sale et sans déguisement. J’ai aimé dans Parvulesco cette nostalgie des années libertaires 70, ces soirées décalées et invisibles, cette nostalgie d’un monde culturel à l’agonie sous les contrechocs de l’industrie de l’information. C’était un vénitien consommé et très inconscient de l’omnipotence du satanisme à notre époque de recyclage aigri. C’est que pour lui l’hôtel ou le restau de luxe était un avatar des lieux initiatiques de Virgile.
Iam subeunt Triuiae lucos atque aurea tecta.
En 93, tout a changé : je suis allé en Inde d’où je lui écrivais. L’Inde était encore un peu l’Inde. Ce n'était pas Slumdog dollar. Son texte sur Goa dans la spirale est fantastique. Mais de retour en France les années ont recommencé à passer. On l’aura vu dans l’arbre, le maire et la médiathèque, filmé par son protecteur Rohmer face au bizarre photographe ou plouc crétin qui avait détourné l’attention de l’héritière l’Oréal. Jean lui évoque le Mitterrand d’extrême-droite sans guère le convaincre ; mais j’ai compris qu’en réalité il ne convainquait personne ou presque. Quel dommage ! Et les milliards de l’Oréal !
Il avait le nez creux pour sentir, soulever les complots, les combines, l’air du temps. Il croyait comme un fou en l’Europe, l’euro, et Kohl et Mitterrand. Il s’y voyait déjà… Et lorsque je le revis en 2002 ou 3, je lui montrais les prix que nous payions pour un café ; et qui en avait profité ; il détourna tristement la tête. La logistique ne serait jamais son fort. J’en retirais l’impression que comme une petit illusionniste de café mystique, il cherchait à capter une atmosphère, à s’en rendre maître ; ou qu’il voulait de tel mystère en être l’organisateur Je l’ai vu prendre les armes pour Seguin, puis pour Chirac, enfin bien sûr pour Sarkozy. Il semble qu’on l’ait vu à une émission du regretté Taddeï, aux côtés de l’inénarrable et bizarre Villepin. De quoi aura-t-il pu bien leur parler…
Infandum, regina, iubes renouare dolorem.
Nationaliste, il l’était ; mais pas français en tout cas. Grand d’Europe, il était impérial et prêt à boire toutes les bières pour cet empire… En attendant il espérait me voir progresser, et il se verrait bien mon suzerain. A cette même époque je commençais à publier et très vite (attendez un mois ou moins…) sans aucune joie. Que de déceptions, des échecs, du ressentiment. L’échec d’une vie que de se faire publier, de vouloir se faire connaître. Lui m’avait choisi comme vassal un soir de restaurant au milieu de sa cour et de son éditeur d’alors, qui n’a jamais su le vendre. Mais je ne voyais rien venir de bon dans ces livres publiés. Lui-même publiait n’importe quoi, des resucées de ses journaux de ces terribles et nauséeuses années 80, oubliant sa prose poétique, son souffle épique et lyrique, sa phraséologie baroque, sa remarquable architecture syntaxique (Cioran, Ionesco, lui : les derniers écrivains français sont daces…). On restait dans des plats libertins refroidis, avec du sexe de marquise en chaleur à cinq heures, de la cruauté flasque, de la conspiration dégénérée en combines et surtout un nombre effroyable de coquilles qui montraient que ni lui ni son éditeur ne voulaient faire leur travail. Les dernières années il s’est remis à très bien écrire et on l’a enfin corrigé. Cela n’a rien donné au plan des ventes, me confirmant dans mon intuition des vingt ans : ce n’est pas l’auteur qui est mort, c’est le lecteur. Plus personne n’a l’audace ou la patience ou bien l’humilité et la culture pour être lecteur. J’ai épousé une lectrice ukrainienne qui est devenue ma traductrice et ce n’est pas un hasard. Je n’écris maintenant que pour elle ou pour moi, et les fantômes qui m’entourent. Ce qui se passe avec le numérique est horreur pure, anéantissement du monde, mais lui ne le voyait pas. Je l’avertis de cette menace en rédigeant mon Internet nouvelle voie. Nous sommes quand même allés voir Matrix auquel d’ailleurs il ne comprit rien (sinon la prise de pouvoir par les blacks) ; une autre fois il raffola de Eyes wide shut. Ce film est taillé pour lui en effet. Venise, la conspiration du sexe et de l’argent, l’illuminé au visage masqué… En y repensant nous avons vu ensemble les deux films les plus essentiels de l’époque ; il adorait aussi le candidat mandchourien. Il était de bon conseil, de même qu’il voyait peu de films. Peu avant son envol, je lui dis qu’il était abondamment cité dans la dernière bio de Godard, signée de Baecque, que j’avais rencontré un beau soir à la cinémathèque, avec Barbet Schroeder. Il n’en avait pas entendu parler. Et pourtant, on garantissait qu’il était alors bien le gourou de Godard, vedette américaine d’A bout de souffle. Quel destin aurait dû être le sien…
Credo equidem, nec uana fides, genus esse deorum.
Je me suis demandé comment avec son talent, son ambition aussi, avec son carnet d’adresses des années 70 il n’avait pas mieux tiré son épingle du jeu. J’ai rencontré Gérard Brach lorsque j’écrivais mon bouquin sur Annaud. Ou au Pérou (mais oui !), un certain Steve quelque chose, qui avait travaillé avec Schroeder sur les Joueurs. Les deux compères m’apprirent que certes on le connaissait mais qu’on ne l’avait pas pris au sérieux, et je l’ai d’autant moins mis en doute que je crois que c’est ce qui m’est arrivé aussi. On passe comme ça, à la surface de tout, en bleu, brillance, et puis c’est tout. Tout de même il aurait pu se rapprocher des catholiques, avec son culte marial et son papisme fidèle. Mais son univers était fait comme un nid d’oiseaux : occultisme, christianisme, socialisme magique, érotisme tantrique, gaullisme anarchiste, fantastique anglais, géopolitique russe. Je n’ai jamais su l’ordonner, il me semblait qu’il reflétait mon propre désordre, comme son échec annonçait le mien que j’avais décrété à vingt ans. La vie post-apocalyptique, c’est une jeunesse ratée qui dure. La sienne de vie aura duré longtemps après sa dure jeunesse. Comment savoir s’il a vraiment traversé le Danube à la nage pour sa faire attraper par ces pauvres serbes de l’autre côté de la rive ? Il a écrit une très belle page que j’ai reprise dans mon Lancelot, et où il s’inspire de Buchan pour évoquer la course à pied. Le crosscountry est un programme métapolitique dans cette Angleterre post-vénitienne et nominaliste qui le fascina tant. Pour lui comme pour Buchan le monde est une idée pas une réalité. C’est pour cela qu’il parlait sans convaincre, ne cherchant qu’à séduire.
Pierre-André Boutang, le fils de l’helléniste maurrassien qui exaspérait Bernanos, lui donna un jour sa chance à la télé, et pour une heure. Il parla bien, échappa au public. Pour les idées et surtout pour la réussite médiatique (on était avant la tyrannie absolue et folle d’aujourd’hui), Jean fut mon maître à penser et surtout à dépenser… Il aimait aussi beaucoup ce film intitulé l’Ultime souper, où l’on voit des gauchistes empoisonner tous leurs ennemis politiques pour se retrouver bien seuls. Le nouvel ordre mondial est gastronomique. Il vous empoisonne. Ces artilleurs culinaires ne savent même faire que cela.
Et puis il y a le Jean Fauché comme les blés ; je ne parle pas pour toutes les sommes qu’il m’emprunta, et qu’il empruntait à d’autres au point de s’en faire des ennemis, sans parler des restaurants qu’il fallait éviter passée une date de crédit dépassé… Parvulesco, un grand nom d’emprunt, comme dirait de Gaulle. C’est d’ailleurs sur la géopolitique et l’alliance avec la Russie qu’il était le plus sérieux, le plus réel. Le plus concret organisateur de la victoire à long terme si les occidentaux et l’OTAN ne parviennent à nous détruire tout entiers d’ici là ! J’ai pensé que son livre sur Poutine ferait fureur. Même pas. Vingt après la chute du mur, pas de visa pour nos frères, et l’Eurafrique à l’ordre du jour. Il a écrit un effrayant et si beau texte sur l’arraisonnement de la fontaine Saint-Michel à ce sujet – si j’ose dire.
Le secret de son génie je ne l’ai pas foré. Ou je ne veux pas le dire. Il y a son style incomparable ; parfois mal maîtrisé, parfois comme surhumain.
Il m’a parlé de ses sorties dans l’astral, de ses rencontres avec Evola, de ses lubies d’église tantrique. Et après ? Un style parfois sublime, égal des plus grands, d’un Chateaubriand cardinal, d’un Bossuet magicien, et encore. Est-il parmi nous, veille-t-il ? Mes plus proches sont morts, Beketch, lui, Jean Phaure ; je suis seul sur mon rocher, priant devant la mer, comme un héros de Gracian. J’ai vu les quatre âges : celui de Phaure, calligraphiant à la main sa poésie orientale et hindoue ; celui de Jean, tapant à la machine comme Hemingway, et conspirant ; celui de Serge (qu’il exaspérait par son style et son gaullisme) m’initiant à la paresseuse et cool écriture sur l’ordinateur au journal Minute ; et celui du SMS, le signe dévoré s’effritant et flirtant avec le néant.
Pour lui vivre sa vie c’était la raconter. Et c’est d’autant plus vrai qu’il inventait ce qu’il n’avait pas vécu tout en cachant ce qu’il vivait et qui était très présent et religieux et très concret. Epouses (il fut veuf : je ne le sus qu’à sa mort), enfants, vie réelle, il en eut, et plus que nous tous, fils des âges mort-nés de la postmodernité. Mais ce n’était pas son sujet, cela n’entrait pas assez dans la combine. Il préférait me jouer le « roi délire » en attendant le café. Je regrette de ne pas assez l’avoir fait boire ; il aimait le Champagne, c’est alors qu’il se livrait dans ses conversations fulgurantes que l’on nommait ridotti à Venise, la clé secrète de son œuvre. Il fut le dernier convive de pierre du siècle des Illuminés, le maître au cilice au siècle du silicium. Un amateur de cabale au Canada.
Je lui ai donné un rôle dans mon épopée héroïco-comique Les Maîtres carrés, disponible en ligne sur le site de la France courtoise (France-courtoise.info). A bientôt, cher Jean à la voix d’oracle et à la destinée d’acrobate.
Et vous tous, lisez ou relisez les Mystères de la Villa Atlantis. C’est comme si Dumas, le plus important des romanciers français, avait soudain eu du style.
(Alhambra de Grenade, août 2016)
00:05 Publié dans Hommages, Jean Parvulesco, Littérature | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jean parvulesco, littérature, lettres, lettres françaises, littérature française, hommage |
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The first Scottish nationalist to contest a Westminster parliamentary seat in Scotland was the journalist, poet and folklorist Lewis Spence in January 1929. He polled 842 votes (a worthy 4.5% of the vote) in the Midlothian and Peebles Northern constituency which was won by Labour in a three-cornered fight with Spence and the Conservatives. Spence's Scottish National Movement had combined in 1928 with other Scottish Home Rule organisations, including the Gaelic revivalist Ruariridh Erskine's Scots National League, to form the National Party of Scotland (NPS). Later in 1934, the NPS amalgamated with the more conservative Scottish Party to form the modern-day Scottish National Party which exists today under the capable leadership of Alex Salmond.
An idea of what animated Lewis Spence's political thought can be extracted from his 1905 book The Mysteries of Britain: Secret Rites and Traditions of Ancient Britain (reprinted in 1994 by Senate). The book is dripping with erudition and politically incorrect racial and ethnic analysis relating to the origins of the pre-Christian native religion of the ancient British Isles and the indigenous people of those islands who practised it. Spence concludes: "In no individual born in these islands does there not flow the blood of the Druid priests and seers, and I confidently rely on British mystics, whatever their particular predilections, to unite in this greatest of all possible quests, the restoration of our native Secret Tradition," arguing that "we Britons are much too prone to look for excellence outside of the boundaries of our own island" and "that we should so weakly rely on alien systems of thought while it is possible for us to re-establish our own is surely miserable." |
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| Wendy Wood |
Another significant pre-war figure in politically incorrect Scottish nationalism was the celebrated Scottish poet, Hugh MacDiarmid (born Christopher Murray Grieve) a founder member of the National Party of Scotland, who in 1923, a year after Mussolini's rise to power in Italy, wrote two articles calling for a Scottish Fascism which would engineer as part of its programme a Scottish national revival and radical social justice across the country. MacDiarmid also set up a Scottish Fascist combat organisation called Clann Albainn which existed as an underground movement for many years, even after its founder finally embraced communism. Later, he would be expelled from the SNP because of his communist views. Upon joining the Communist Party, MacDiarmid, rather ironically, would eventually be expelled for his nationalist views! |
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| Arthur Donaldson |
"During a long conversation, Donaldson gave great praise to Germany saying that England would be completely crushed by the early Spring; the Government would leave the country and that England's position would be absolutely hopeless, as poverty and famine would be their only reward for declaring war on Germany. Scotland on the other hand had great possibilities. We must, he declared, be able to show the German Government that we are organised and that we have a clear cut policy for the betterment of Scotland; that we have tried our best to persuade the English Government that we want Scottish independence and that we are not in with them in this war. If we can do that you can be sure that Germany will give us every possible assistance in our early struggle. The time is not yet ripe for us to start a visible campaign against England, but when fire and confusion is at its height in England, we can start in earnest. He then went on to tell them he had an idea in his mind for fixing up a wireless transmitting set in a thickly populated district in Glasgow or Edinburgh, in order to give broadcasts to the public. At the moment he is working very hard in an endeavour to combine all the Nationalists together as a unit, whereby they can strike out with great force when the time comes."After the war, during his leadership of the SNP, the party began to organise more professionally under his guidance and poll more credibly at elections which, as a result, culminated in the famous Hamilton by-election victory for the SNP in 1967. However, in 1969, Donaldson was replaced as leader of the party after a leadership challenge by the social democrat, Billy Wolfe, who helped pave the way for Alex Salmond's ascendancy in the party today.
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| Siol nan Gaidheal - kicked out of the SNP at the same time as Alex Salmond. |
00:05 Publié dans Affaires européennes, Histoire, Terres d'Europe | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire, écosse, grande-bretagne, royaume-uni, europe, affaires européennes, pays celtiques, celtisme, nationalisme |
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Ich schreibe diesen Artikel schnell und ganz sicher nicht für Menschen, denen Religion resp. „der Islam“ eh nur „Teufelszeug“ ist. Das nur vorweg. Ansonsten geht es darum, dass die aktuelle Diskussion nur Symbolpolitik ist aber als Zeichen der „Integration“ – zumindest für mich – endgültig verloren hat.
Zum Thema: Stellen Sie sich vor, eine europäische Touristin würde in einem muslimischen Land, in dem ein Verhüllungsgebot besteht, am Strand von der Polizei gezwungen werden, einen Burkini anzuziehen. Der Aufschrei wäre hier in manchen Medien und Netzwerken groß. Andere würden schweigen.
Mehrere französische Städte haben nun ein „Burkini“-Verbot an ihren Stränden erlassen. Der Burkini ist ein Ganzkörperbadeanzug, der muslimischen Frauen auch das Baden in der Öffentlichkeit ermöglichen soll. An diesen Verboten gibt es – ähnlich wie an dem ebenfalls in Frankreich geltenden Ganzkörperverschleierungsverbot – nun massiv Kritik. Bei dem Verbot handle es sich um ein „Integrationshindernis“, da es die Frauen dadurch am Baden abhalte, so von der Teilnahme am Alltagsleben ausgrenze und somit an der Integration hindere. Außerdem treffe es dadurch nur die Falschen, da oft die Frauen doch zum Tragen dieser Kleidung gezwungen würden. Punkte die sicher nicht von der Hand zu weisen sind, sicher. Aber diese Punkte gehen an der längerfristigen Absicht dieser Verbote vorbei.
In Nizza ist jetzt ein Fall eingetreten, dass die Polizei das Verbot auch in der Öffentlichkeit durchgesetzt hat. Eine Frau in einem Burkini wurde am Strand angeblich gezwungen den Burkini auszuziehen. Vor den Augen der anderen Badegäste und der Beamten. [Anm.: Mittlerweile ist klar, das es nur eine Tunika war, die die Frau ausgezogen hat und eine Strafgebühr (35 €) zahlen musste, nach dem sie sei wieder anzog. Zahlreiche Medien schlachteten das Thema oberflächlich aus, bevor sie die Meldung nachprüften. 8] Auf SpiegelOnline ist dazu von kritischen Stimmen aus Großbritannien zu lesen, die einen für mich spannenden Punkt aufmachen: „Der Burkini gibt mir die Freiheit, schwimmen und an den Strand zu gehen, und ich habe nicht das Gefühl, dass ich dabei meiner Religion schade“ und „Die Leute meckern immer, dass Muslime sich stärker integrieren sollen, und wenn wir mit euch zum Schwimmen gehen, ist das auch nicht richtig“. So zumindest ärgert sich Maryam Quiles bei der BBC. [1]
Die „wahre“ Bedeutung von Integration im Bezug auf die „Verhüllung“
Und hier sind wir beim „des Pudels Kern“: In den letzten Jahrzehnten war „Integration“ das Zauberwort, egal ob der Wortverwender konservativ, liberal oder sozialistisch war. „Integration“ sollte die Teilhabe und den Einstieg in das gesellschaftliche Leben für Einwanderer oder Fremde erleichtern oder überhaupt ermöglichen. Gerade in Deutschland hat sich aber in der breiten Öffentlichkeit mit Integration etwas verbunden, was gar nicht so damit gemeint ist: Nämlich, dass sich die Fremden anpassen, einfügen und dazugehören sollen. Und vor allem: wollen.
Doch unter der offiziellen, ultraliberalen bis sozialistischen Prämisse dieses Begriffes, haben wir jetzt als Ergebnis Menschen, die sich vll. so kleiden wie Deutsche, die einen deutschen Pass haben, die erfolgreich Arbeiten, gut Deutsch sprechen, unsere Gesetze achten und sozial engagiert sind aber mit Herz und Verstand noch in der Fremde hängen. Die „Integration“ hat der Fremdheit lediglich ein „Weiterleben“ der anderen Lebensart ermöglicht aber kein wirkliches „Zusammenleben“, keine Einheit gefördert.
Deutlich wird das eben z.B. daran, dass sich oben genannte Muslima meint, dass sie „ihrer Religion schade“, wenn sie keinen Burkini trage. Gleiches Argument gilt auch bei Burkas und Niquabs. Nun ist es aber so, dass die Burka sich aus der Schutzkleidung von Nomaden entwickelt und über die höhere Gesellschaft im Osmanischen Reich und später den Golfstaaten in der muslimischen Welt verbreitet hat. Dabei sprechen sich selbst muslimische Gelehrte gegen die Vollverschleierung aus und diese ist darüber hinaus auch in muslimischen Ländern nicht unumstritten. [2, 3]

Bei der Burka / Niquap / dem Burkini geht es also primär nicht um ein allgemeines religiöses Symbol, sondern um ein politisch-religiöses Bekenntnis. Ein Bekenntnis zu einer klar fremden (!) Identität und Weltanschauung. Er ist wie ein „Raumanzug“ der die fremde Identität vor der neuen anderen „Atmosphäre“ schützen soll. Der Punkt ist: Diese Frau wird auch hier leben können, wenn sie diesen „Schutzanzug“ ablegt. Diese „Schutzkleidung“ ermöglicht ihr also einen „Bewegungspielraum“ aber kein Ankommen in diesem Kulturkreis, in ihrer neuen Heimat und damit bei ihrem neuen Volk. Und damit ist die Grenze der Möglichkeit der „Integration“ erreicht. Es Abzulegen wäre ein Bekenntnis zu ihrer neuen Umwelt und greift „ihre Religion“ eben nicht an. Amüsant ist, dass die (australische!) Erstellerin des Burkinis ihre Kreation gänzlich unpolitisch sieht. [7]
Kopftuch und „Loyalitätskonflikte“
Gerne wird mit dieser Diskussion auch das Kopftuch verbunden. Hier habe ich aber höhere Vorbehalte, da wir auch eine abendländische Tradition des Kopftuches haben und man von seinem Gegenüber zumindest das Gesicht sieht. Was mich allerdings immer noch beunruhigt, ist ein ähnlicher Punkt wie oben: Das Kopftuch als Bekenntnis mehr zur eigenen Fremdheit, als zur Religion. Es geht für mich also mehr darum, was in dem mit einem Tuch bedeckten Kopf steckt, als das Tuch allein. Aktuell gibt es umstrittene Gerichtsbeschlüsse die das Kopftuch im Staatsdienst noch einschränken, während Vollverschleierungen in öffentlichen Einrichtungen wie Schulen klar verboten werden. [6] Gleichzeitig fordert aber unsere Kanzlerin: „Von den Türkischstämmigen, die schon lange in Deutschland leben, erwarten wir, dass sie ein hohes Maß an Loyalität zu unserem Land entwickeln“. Und wird von ihrer eigenen Integrationsministerin kritisiert: „Wir sollten daher diesen Menschen nicht pauschal Loyalitätskonflikte unterstellen“. Auch hier spüren wir wieder die Grenzen der „Integration“: Seit Generationen leben hier Menschen die aus der Türkei stammen und trotzdem nehmen sie sich immer noch mehr als Türken, denn als Deutsche wahr. Massendemonstrationen wie z.B. letztens zu Ehren Erdogan in Köln sind da ein großer Punkt der den Zweifel nährt. [4] Gerade wenn anwesende Personen Sätze sagen wie „Ich bin in Deutschland geboren und aufgewachsen, bin aber Türkin und werde auch als Türkin sterben“. [So in einem Einspieler von ARD oder ZDF geschehen.] Diese Frau trug übrigens kein Kopftuch. „Pauschale“ Vorwürfe sind das also nicht. Oder wie meinte der österreichische Außenminister Kurz: „Wer sich in der türkischen Innenpolitik engagieren will, dem steht es frei, unser Land zu verlassen“. [5] Zu den Loyalitätskonflikten, von denen nicht nur Türkischstämmige betroffen sind, werde ich an anderer Stelle mehr schreiben (Stichwort: „Deutschland als offenes Einwanderungsland“).
Kurzgefasst und geschlussfolgert
Im preußisch-deutschen Reich, hat man den Katholiken damals auch Unverlässlichkeit und Untreue vorgeworfen, da sie ja an „Rom“ hängen würden. Auch „Rückständigkeit“ war ein gerne vorgebrachtes Argument. Das die Verbindung „Rom“ und „Deutschland“ aber fast ein Jahrtausend auch produktiv bestand hatte, wurde damals gerne vergessen. Außerdem handelte es sich damals nicht um eine national- oder rein kulturpolitische Einflussnahme aus dem Ausland, sondern eben eine überstaatliche, religiöse. Auf dieses Verbindung können sich Muslime in Deutschland heuer nicht berufen, daher ist es umso wichtiger, dass sie Formen finden, sich zu unserer tausendjährigen Geschichte und Identität zu bekennen. Eine schlechte Wahl sind dabei offensichtlich fremde, politisch-religiös aufgeladene Kleidungsstücke, die nicht mal einen richtige Begründung in ihrer Religion haben. Warum nicht an hiesigen Formen der traditionellen Frauenmode orientieren, wenn es unbedingt sein muss? Denn auch bei uns ist „Nacktsein in der Öffentlichkeit“ recht neu… Verbote solcher Kleidungsstücke sind schwach und juristisch oft schwierig [Das Burkini-Verbot wurde vom obersten Verwaltungsgericht in Frankreich bereits gekippt. Einige Kommunen bleiben aber bei dem Verbot, bis jemand dagegen juristisch vorgeht, 9], aber ein Zeichen in welche Richtung es gehen soll. Ein kleiner aber steter Tropfen auf den heißen Stein. „Integration“ von Fremden ist gut und wichtig, erreicht aber dort ihre Grenzen, wenn dieser integrierte Zustand dazu führt, dass die Fremdheit über Generationen reproduziert wird, nicht zur Bereicherung beiträgt und nicht Teil des hier bestehenden, bereits sehr vielfältigen Volkstums wird.
00:05 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : burqa, burkini, niqab, intégration, assimilation, immigration, islam, islamisme, europe, affaires européennes |
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00:05 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Economie, Eurasisme, Géopolitique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : allemagne, chine, europe, asie, affaires européennes, affaires asiatiques, eurasie, eurasisme, géopolitique, économie, politique internationale |
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Entretien avec Daria Douguine, journaliste russe et fille du penseur Alexandre Douguine.
Réalisé le 9 juillet par Nicolas de Lamberterie pour le Visegrád Post .
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Russian President Vladimir Putin and Japanese Prime Minister Shinzo Abe held talks in the framework of the Eastern Economic Forum in Vladivostok. The meeting precedes the Russian president’s upcoming visit to Japan, where the Japanese prime minister is preparing to meet Russia’s president in the “hereditary” Yamaguchi Prefecture from where he has continually been elected a member of parliament. Speaking at the forum, the Japanese prime minister urged Russia and Japan to seek compromise to solve the South Kuril Islands issue and conclude a peace agreement as soon as possible.
Russia is ready to compromise with Japan
On the eve of the meeting with the Japanese leader, Vladimir Putin spoke on cooperation with Japan and negotiations on the status of the South Kuril Islands (Iturup, Shikotan, Kunashir and Habomai group of islands).
The president of Russia noted the need for signing a peace treaty with Japan. According to Putin, the issue of “northern territories” so painful for the Japanese side must also be solved in a consistent manner so that none of the parties feel like a loser. The main factor that could render moving forward possible, according to the Russian president, is expanding Russo-Japanese cooperation. The president said that compromise will be reached once the level of mutual trust between Japan and Russia is comparable to that observed between Russia and China. Putin expressed the same point of view in his speech at the forum.
On the same note, the Russian president hinted that the resolution of border disputes with China, when the latter received a number of territories formerly controlled by the Soviet Union and then Russia, had been possible because China acted as an independent and friendly power for Russia. The real problem facing the resolution of territorial disputes between Japan, in Russia’s view, is Japan’s strategic cooperation with the United States and its de facto occupation by the Americans which has lasted since Japan’s defeat in World War II. Under these conditions, the transfer of the Kuril Islands to Japan would de facto mean transferring them to the US, Russia’s main geopolitical rival.
US opposition
The Russian president referred to the Declaration of 1956 as a precedent which opened the way to a peace treaty. In 1956, the Soviet Union and Japan signed the Moscow Declaration that officially ended the war between the two countries. According to the document, the Soviet Union agreed to hand over the Shikotan and Habomai islands to Japan following a peace treaty’s conclusion. However, the contract was torpedoed by the US. They threatened not to return Okinawa to Japan and cease funding for the war-torn country if Japan compromise with Moscow. Tokyo thus eventually refused to sign a peace treaty.
In 1960, after the Treaty on Mutual Cooperation and Security between the United States and Japan was signed, the Soviet Union officially refused to consider the question of territorial concessions to Japan, as this would have led to the expansion of territory used by the main geopolitical enemy of Soviet Russia, the USA.
The Russian side has repeatedly stated its readiness to return to negotiations, starting precisely with this declaration. This in itself is a big concession to the Japanese. Moreover, the principle of “two islands first” in addition to nurturing economic and political relations between the two countries was put forth by Japanese diplomats themselves in the 1990’s. This was done by the so-called “Suzuki Group.” The basis of this group was the lower house deputy Muneo Suzuki and the senior foreign ministry official and expert on Russian foreign relations Masaru Sato. They recognized the need to develop closer relations with Russia. A new approach to territorial issues was worked out, but in 2001 Suzuki became too uncomfortable of a figure for the new leadership of the country, and was removed from power by means of a corruption scandal unleashed in 2002. Sato was arrested a few days before Suzuki on charges of abuse and misse of financial resources of the foreign ministry.
Nevertheless, de facto, the group strategy and focus on multilateral cooperation between the two countries and the development of personal contact between the heads of states formed the basis for a new Japanese approach to problems with Russia.
Japanese interests
Over the past several years, Japan has expressed interest in closer ties with Russia. Joining anti-Russian sanctions under US pressure provoked a negative reaction by Japanese businesses interested in cooperating with Russia, including in the defense industry sphere. Prime Minister Shinzo Abe has repeatedly, unofficially expressed interest in meeting with the Russian president despite the negative position of the United States in this respect.
Japan needs Russia from an economic point of view, especially as a transportation corridor to Europe that is alternative to the Chinese "Silk Road", as well as a military and political partner.

Japan is concerned about the rising military and political power of China and its claim to supremacy in the Pacific. China has in particular put forward territorial claims against the Japan-controlled Senkaku Islands. From the Japanese point of view, the Chinese pretension to leadership in the region is dangerous and unfounded, and Japan is striving to resist such. Russia, as a state which is closely tied to China, can be viewed by the Japanese as a lever of pressure on the Celestial Empire. Russia may also act as an intermediary between the two countries if the need arises. Finally, the diversion of Russia’s resource potential from China to Japan reduces the potential power of China.
Japan also needs Russia to balance its relations with the United States. On the one hand, the government of Shinzo Abe, made up of right-wing conservatives, has passed an agreement on a military alliance with the United States and has adopted a law on collective self-defense expanding military cooperation with the USA and opening the way for increased presence of American troops in Japan. However, on the other hand, under the pretext of "aid to The US”, the Japanese Self-Defense Forces have been empowered and are now turning into a real armed forces threatening imminent review of the 9th article of the pacifist Constitution of Japan.
In fact, the expansion of cooperation with the Americans is necessary for the current Prime Minister and the Japanese conservatives to implement large-scale domestic reforms where the main goal is changing the Constitution developed by the American occupation administration.
So far, the Japanese right-wing establishment includes the influential “Nippon Kaigi” organization, involves the majority of Shinzo Abe’s cabinet who remained committed to an alliance with the US. But reforms desired by Japanese conservatives in the long run could put the alliance into question. The Constitution is supposed to be less liberal to address concerns about the spread of liberal values by the American occupants. Before her appointment as defense minister, Tomomi Inada advocated the creation of Japan’s own nuclear forces which would no longer necessitate “protection” by the United States.
However, this is a case for the future, and the imbalance in the relationship in favor of the US side must be corrected immediately. A multi-vector policy, in principle, would create more space for maneuvering and bargaining even with allies. It is possible to bring forth the historical analogy of the Anglo-Japanese alliance in 1902. Then, for the first time, Japan was closely drawn for 19 years into the sphere of influence of the Atlanticist powers. However, many Japanese politicians consider this treaty to be enslaving and more consistent with the UK’s interests, whose main goal was keeping Russia out of the Pacific. Karl Haushofer recalled:
“'If the German and Japanese navies cooperate with the Russian land army, then the ocean agreement would cease to be highly biased towards England, and would become an equal contract,’ - such was the position of the far-sighted Japanese, with whom I spoke on this subject, and they obviously held this position much earlier. "
In light of this historical experience, Abe’s shift towards multi-vector policies and counterbalancing the alliance with the US by increasingly close relations with Russia is understandable. The establishment of a ministerial post for economic relations with Russia in his office needs to be understood in this light. While economic cooperation is not so large, some large-scale projects have been announced which are most important as a political signal that Japan should be closer to Russia.
Russian interests
In geopolitical terms, Japan is the most coveted partner of Russia in the Far East. Despite its insular position, Japan is a classic continental power in terms of cultural values. This paradox was noticed by German geopoliticians in the first half of the 20th century. The leading German geopolitician Karl Haushofer even proposed the idea of a continental bloc along a “Berlin-Moscow-Tokyo” axis. Like China, Japan has serious economic and innovative potential which could contribute to the development of the Russian Far East. At the same time, it does not pose any danger to the sparsely populated border regions of Russia from a demographic point of view.
After Japan's defeat in World War II the country was transformed into a power dependent on the US. US naval bases were spread on the country’s territories as part of the “Anaconda Belt,” i.e., the zone of American-Controlled states surrounding Russia from all sides. Japan’s escape from American control is thus a geopolitical priority for Russia in the Pacific.
On the threshold of World War II, the German geopolitician Karl Haushofer on the threshold of World War II, even proposed the idea of a continental bloc along the “Berlin-Moscow-Tokyo" axis. Haushofer correctly pointed out the British and Americans’ efforts to prevent the establishment of a Eurasian geopolitical alliance uniting Europe, Russia, and East Asia, as well as he noted the numerous attempts by the Germans, Russians, and Japanese to create such an alliance. In particular, he recalled the names of Count Witte, Japanese Prince Ito Hirobumi, who was several times prime minister of Japan in the late 19th and early 20th century, and Count Gotō Shinpei, a prominent Japanese statesman and diplomat of the early 20th century.
Conservative Union
A series of actions are now needed at both the level of state agencies and the public level of both countries to move this course forward. From Japan, Russia expects greater autonomy and the realization of economic projects which have been discussed for so long.
Japan expects more tact in relations from Russia and an understanding of the political situation within the country. The usage of Soviet jingoistic myths and cliches of “Japanese militarism” are not acceptable. The question of amending the Constitution and acquiring a normal armed forces is an internal matter of Japan’s.
The sympathies of experts especially among the older generation of the Japanese left on protecting Article 9 of the Constitution are understandable, but this has little to do with the conservative orientation of today’s Russia. The 2016 elections to the upper house of the Japanese parliament following the adoption of a package of self-defense laws indicate only one thing: Abe’s course is supported by the majority of the population.
Russia should be be able to understand Japanese conservatives and right-wing monarchists, including members of the influential Nippon Kaigi. And, of course, it should establish contact with them, as well as with the anti-American right-wing such as Issuy-Kai. Although this is a marginal group, it is quite strong and, under the conditions of global perturbations in the decline of US hegemony, the wave of history can raise enough of such forces up.
It should also be understood that among the Japanese right-wing there are many people with views similar to the American neoconservatives, such as the current president of Nippon Kaige, Tadae Takubo. It is unimportant for Russia whether the Japanese love us or not. What is important is that they be freed from US tutelage.
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LILLE: Inauguration de la maison de l'identité flamande samedi 24 septembre !
Info : 0781992129
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It all started, as it does quite frequently these days, as a debate on Facebook, this one among a group of libertarians discussing the relationship between religion and state.
A friend posted a news story reporting that a halal supermarket—i.e., a supermarket selling only food and drinks that are permissible under Islamic law—in Paris has been ordered by local authorities to sell pork and alcohol (which are not halal) or face closure. Apparently older residents of the area had complained that they were no longer able to buy the full range of products that had been available under the store’s previous ownership.
“We want a social mix,” said the head of the municipality. “We don’t want any area that is only Muslim or any area where there are no Muslims.” He added that he would have reacted in the same way had a kosher supermarket opened on the site, and indicated that the authority was taking legal action to revoke the shop’s lease, which runs until 2019.
Members of the Facebook group seemed to agree that this was another example of the French tradition embodied in the nation’s constitutional requirement of laïcité, or the strict separation of state and religious activities. This is sometimes contrasted with the First Amendment of the U.S. Constitution—which guarantees freedom of religion but doesn’t require the government to maintain secularism.
Notwithstanding a recent court ruling that a Denver bakery could not refuse to make a wedding cake for a gay couple, the general consensus among my Facebook friends was that what had taken place in Paris would never occur in the U.S. No federal, state, or local government would force a licensed halal supermarket to “diversify” the range of its products by adding alcohol and non-halal meats.
But as the group’s contrarian, I decided to challenge the evolving agreement among my friends. Aren’t we being perhaps a bit dogmatic when we elevate political principles above the lessons we draw from real-life experiences?
♦♦♦
Are we going to allow members of a religious group that worships nude to show up unclothed in public places? Why is female circumcision wrong and male circumcision fine? And why not legalize polygamy, which has been around longer than same sex-marriage? You allow Muslims to have their own halal supermarkets based on commitment to freedom of religion. Why not allow Muslim men to marry several wives?
We could go on and on with this kind of debate, which should not be dismissed as one of those reductio ad absurdum exercises. After all, there are millions of Muslims worldwide who practice polygamy, which is in accordance with their religious law. So it was not surprising that a prominent Italian-Muslim leader proposed recently that polygamy must become a civil right in Italy similar to same-sex marriage, which the country allowed earlier this year. And why not? There are probably more Muslims than gays in Italy today.
“There’s no reason for Italy not to accept polygamous marriages of consenting persons,” proposed Hamza Piccardo, founder of the Union of Islamic Communities and Organizations, adding: “When it comes to civil rights here, then polygamy is a civil right. Muslims don’t agree with homosexual partnership and still they have to accept a system that allows it.”
In the West we seem to agree that female circumcision is cruel; we even refer to it as “female genital mutilation.” But it was estimated this year that 200 million women have undergone the procedure—in 27 countries in Africa, as well as in Indonesia, Iraqi Kurdistan, and Yemen. What happens if Muslims from these countries decide to settle in Europe in the coming years? Why are we going to deny them the right to practice their religion, even though all attempts to criminalize male circumcision, practiced by both Jews and Muslims, have failed? Why the double standard?
The answer is clear: the majority of Americans are members of the Abrahamic religions who regard, for instance, public nudity as running contrary to their core cultural values. In case you haven’t noticed, there aren’t many pagans around, and unlike, say, gays, they don’t have a major influence in Hollywood and Broadway.
To put it simply, when it comes to freedom of religion and figuring out the exact boundaries between religion and state, numbers count. And as more Muslims settle in the West, and gain citizenship and the right of vote, the contours of the debate over religion and its place in society are bound to change.
We like to imagine that debates over core political issues are conducted by great philosophers who are committed to our sacred values. But in liberal democratic societies, the principle of one-man-one-vote carries a lot of influence in terms of how we define morality or, for that matter, what we recognize as a “legitimate” religious belief.

The debate over religion and state that evolved in the Christian West in the aftermath of devastating religious wars—and was applied to other societies with large Christian majorities, and with sprinklings of assimilated Jewish communities (completing our so-called Judeo-Christian civilization)—may have to change.
Members of a religion whose adherents don’t subscribe to the notion of religious freedom, who believe that religion and state cannot be separated, are beginning to challenge what we regard as the basic axioms of the Enlightenment. They are doing that by using their growing political power, and they are quite confident that they have the upper hand in the birth-rate battles that are transforming demographics worldwide.
♦♦♦
During our above-mentioned Facebook debate, several of the Jewish discussants were horrified to learn that a French official might have the power to force a kosher butcher to sell pork. But the analogy between kosher butcher stores and halal supermarkets is misplaced.
The declining Jewish population of France, of around 500,000, consists mostly of secular Jews who have assimilated into French society, with many leading Jewish politicians and intellectuals celebrating France’s principles of secularism and state-religion separation. In fact, most French Jews aren’t likely to frequent kosher butcher shops, and with the exception of a small ultra-Orthodox community, they aren’t residing in neighborhoods with Jewish majorities.
On the other hand, France has the largest Muslim population in Europe, about 5 million, and it keeps growing as a result of emigration from the Middle East and high birth rates. And unlike modern Jews, most Muslims in France haven’t been going through a process of secularization and integration into French society. They probably wouldn’t understand what the terms “secularism” and “liberalism” mean, and if anything, under the influence of growing religious radicalization in the Muslim world, they have been embracing less tolerant and open forms of Islam in recent years.
According to the common liberal fantasy, the multicultural nature of Western societies allows these Muslims to have their cake and eat it too, to maintain their religious identity while integrating into the general population and becoming French or German or Swedish “like us.” Soon enough, the hijab-wearing woman will look like any other sexually liberated French woman.
In reality, Muslim immigrants take advantage of multiculturalism to maintain their religious identity while resisting pressure to assimilate into French society. Parisians hope that the Muslims congregating in their neighborhoods will eventually leave their ghettos, like Jews did after being granted civil rights following the French Revolution. A few halal stores might remain, but the majority of Muslims will shop in the general supermarket.
Most Muslims are not following this liberal game plan. With their growing population, they are spreading into new parts of the cities. They will become the majority in more and more neighborhoods in Paris, where new mosques will be built and where more women will be wearing hijabs. And one day, the only option for France’s aging Christian population will be to shop at the local halal supermarket.
If you think this is a farfetched nightmare scenario concocted by an Islamophobic mind, consider the way that members of the ultra-Orthodox Jewish community or Haredi in Israel have been winning the demographic wars, strengthening their political power, and gradually transforming their secular country.
The ultra-Orthodox Jews, who still dress like it’s 1815 in Eastern Europe, adhere to rigorous religious laws, including strict separation between men and women, and shun any form of modern education, including basic prerequisites of math, science, and language.
They constituted a tiny minority of 30,000 when Israel was established in 1948, residing in a few small neighborhoods in Jerusalem and near Tel Aviv, with many refusing to recognize the legitimacy of the new state. But Israel’s secular founders, including the first prime minister, David Ben Gurion, agreed to exempt the young Haredi studying in religious schools from mandatory military service, to provide them with government subsidies to study, and to support their expanding families of five to ten children (compared to secular Jewish families with two to three children).
A vicious cycle developed. With the number of the ultra-Orthodox Jews growing dramatically, the community was able to increase its political influence, with its parties joining coalition governments and acquiring new financial and other benefits for its members and allowing them to grow their families—which continued to live on government subsidies, becoming a drag on the economy.
Today the ultra-Orthodox Jews number around 800,000 and constitute 11 percent of the Israeli population. With a growth rate of 5 percent, one of the highest of the world, they could increase to 20 percent of the population by 2030.
While much of the public rhetoric in Israel has been about multiculturalism and coexistence between secular and ultra-Orthodox Jews, in reality the Haredi resist embracing the liberal and secular values of Israeli society. They not only maintain their separate religious and cultural identity, but also are gradually able to force their norms on the secular Jewish majority.
Hence their political parties ensure that, despite growing pressure from the younger, secular Israeli Jews who reside in advanced modern urban centers in and around Tel Aviv, no attempt will be made to separate religion and state in Israel. The Orthodox-controlled rabbinate continues to maintain jurisdiction over personal-status issues such as Jewish marriages and Jewish divorce, as well as Jewish burials, conversion to Judaism, and kosher laws, while rabbis representing the Reform and Conservative branches of American Judaism continue to fight for state recognition.
In addition to new towns established by the government to accommodate the growing Haredi population, many ultra-Orthodox Jews are also trying to establish a presence in other areas of the country. And the storyline is familiar: several Haredi families move to a mostly secular neighborhood, where they demand that their “religious rights” be protected by, for example, banning traffic and forcing stores to close down during the Sabbath. More Orthodox Jews then join the first group, and before you know it, the entire neighborhood becomes another Haredi outpost. Most recently, under pressure of the religious parties, stores in the Tel Aviv area have lost their permits to open during the Sabbath.
♦♦♦
The ultra-Orthodox have some cultural and historical ties to the secular Jewish majority, and they certainly doesn’t pose any national-security threat. And yet not only have the secular Israeli Jews failed to integrate and assimilate the Haredi, but the latter have used their growing demographic power to help them transform the norms of Israel’s secular culture.
Why would anyone believe that a religious minority like the Muslim population of France in Europe, which has historically and culturally been estranged from the secular Christian majority, would be able to integrate—or would even be interested in integrating—into secular European politics and culture?
Add to that the national-security challenges that a radicalized Muslim population poses to Europe, and it becomes clear that the notion that multiculturalism and religious freedom will eventually resolve these problems is nothing more than wishful thinking. That a European political leader would actually take steps to increase the number of Muslim immigrants makes no sense at all, unless the goal is to commit national political and cultural suicide.
It goes without saying that many Muslims and Jews who practice their religion can be assimilated into secular Western societies. Unlike the Haredi, modern Orthodox Jews do coexist with the secular Jewish majority. Exposed to modern education and culture, they don’t try to preserve a separate identity or exhibit intolerance toward those who don’t share their values, and they have excelled in science, business and other professional arenas.

There are many Westernized and modern Muslims in Europe and the United States. In fact, one of the reasons that so many Muslim immigrants have done so well in the United States is that the majority of them, especially those who arrived from Iran and South Asia, tended to be highly educated and secular, which isn’t the case with the more recent arrivals from countries like Somalia and Afghanistan.
And let’s face it: there aren’t so many Muslims, or for that matter ultra-Orthodox Jews, living in the United States. They amount to tiny and insignificant minorities, and that can be accommodated in our pluralistic society. Even if they fail to assimilate into the secular environment, they aren’t able to change American society and culture in the way that the large Hispanic population could in the coming decades.
Secularism and other legacies of the Enlightenment, including liberalism, democracy, and capitalism, may be “universal” in the sense that they have been embraced by many different societies. But nonetheless, each society’s unique history and culture determine whether and how that process takes place.
Hence the German form of capitalism is quite different from the American or Anglo or Chinese one. The United States, Switzerland, and India all have democratic systems, but would anyone seriously suggest that those systems have anything in common save the right to vote? And liberalism means different things in different places. Not even our British cousins have embraced the American tradition of a free press. The Scandinavian style of social democracy could develop only in the small and homogenous societies of Scandinavia. And then, as discussed above, there are the different ways that the Americans and French interpret the principle of freedom of religion.
From that perspective, a nation that absorbs a large number of immigrants from societies whose core cultural values and beliefs run contrary to its dominant norms cannot expect to maintain its common traditions in the long run, as members of a group that rejects them increase in numbers and gain more influence.
So prepare yourself for the inevitable. Expect the Muslim population in Europe to use its growing numbers to do what is clearly in its interest: remaking Europe to reflect its own culture and values.
Leon Hadar is a senior analyst with Wikistrat, a geo-strategic consulting firm, and teaches international relations at the University of Maryland, College Park.
00:05 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, france, europe, affaires européennes, multiculturalisme, société multiculturelle, dystopie |
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Philippe Baillet, L'autre tiers-mondisme; des origines à l'islamisme radical
Fascistes, nationaux-socialistes, nationalistes-révolutionnaires entre «défense de la race» et «solidarité anti-impérialiste»
(Akribéia, 2016)
Ex: http://cerclenonconforme.hautetfort.com
Qu'est-ce que l'autre tiers-mondisme ? Un tiers-mondisme différent de celui que l'on connaît, c'est à dire « classique, progressiste, qu'il soit chrétien, humanitaire et pacifiste, communiste orthodoxe, trotskiste ou encore d'ultragauche » ? Effectivement. L'autre tiers-mondisme est l'expression par laquelle Philippe Baillet désigne tous ceux que l'on pourrait considérer comme tenants d'un « tiers-mondisme de droite » ou plutôt d'extrême-droite (même quand ceux-ci viennent ou sont d'extrême-gauche, à l'image d'un Soral).
L'autre tiers-mondisme est une sensibilité politique qui a, évidemment, évolué avec le temps mais qui s'appuie, dans son acceptation générale, sur certaines idées-clés. Le développement d'une Troisième Voie européenne hostile au communisme et à la démocratie parlementaire en est la base. En découlent logiquement le non-alignement sur les deux blocs (avant la chute de l'URSS) et l' « anti-impérialisme ». Sans surprise, l'incarnation de cette idée se fit donc, chez certains courants ou auteurs, à travers le fascisme ou le national-socialisme... Par ailleurs, « l'autre tiers-mondisme n'est jamais, même quand il s'enveloppe d'une sympathie sincère pour les cultures non occidentales, un internationalisme ». En effet, il « entend s'adresser à des peuples opprimés en respectant les spécificités de chacun ».
Bien antérieur à la conférence de Bandoeng (1955) ou à l'apparition du terme « tiers-monde » dans les dictionnaires, l'autre tiers-mondisme a toujours présenté un double visage. Le premier est politique et stratégique. Il prône l'alliance avec des forces du monde non occidental afin de lutter contre l' « impérialisme ». Il n'implique pas forcément d'attirance particulière pour les peuples du tiers-monde (un cas emblématique: Jean Thiriart) à la différence du second qui est avant tout idéaliste et métapolitique. Ici, l'on a beaucoup plus affaire à des personnalités pouvant être subjuguées par des aspects culturels ou spirituels non-européens, en particulier l'islam. On y trouve ainsi des convertis qui sont des figures de première importance de l'autre tiers-mondisme : Johann von Leers ou Claudio Mutti. Les idées dont l'ouvrage traite se retrouvent avant tout chez les « nationaux-révolutionnaires » mais pas seulement car elles sont le fruit d'une « mouvance, bien plus qu(e d') un phénomène très structuré ».
Sur ce sujet complexe mais ô combien instructif de l'histoire des idées, Philippe Baillet, connu pour être le traducteur français de nombres d'œuvres de Julius d'Evola et, plus récemment, l'auteur d'ouvrages remarqués (voyez ma chronique de son précédent livre : Le parti de la vie), a mené avec la rigueur qu'on lui connaît une étude en profondeur des acteurs, courants, réseaux et mouvements pouvant être rattachés à l'autre tiers-mondisme au sein de la droite radicale européen où celui-ci « a fait son chemin lentement mais sûrement ». Après avoir été longtemps minoritaire, il est devenu, de nos jours, un pan important des idées professées dans (ou autour de) nos mouvances. L'autre tiers-mondisme ne se limite cependant pas à cet aspect et se veut un livre militant qui, à partir de l'analyse des idées de l'autre tiers-mondisme, entend démontrer à quel point elles sont nocives dans le cadre du combat que nous, les nationalistes européens, menons. Le lecteur sera peut-être étonné par la longueur de cette chronique. Il y a deux raisons à cela : la grande richesse du livre que je ne fais ici qu'effleurer et l'importance de cette parution que j'estime fondamentale pour notre courant de pensée.
Un siècle d'autre tiers-mondisme
Baillet estime qu'on retrouve les premières traces de l'autre tiers-mondisme en Europe à Fiume, au lendemain de la Grande Guerre. Se voulant « l'épicentre de la révolution mondiale des peuples opprimés », y est créée La Ligue de Fiume qui dénonce le « trust mondial des Etats riches » qu'est la SDN. Assez peu présente au sein de l'Italie fasciste, c'est dans l'Allemagne des années vingt et trente que la tendance va poursuivre son chemin. On l'observe avant tout au sein de l'aile gauche du NSDAP et chez les nationaux-révolutionnaires (NR) qui en sont, souvent, proches. Deux personnages sont ici à mentionner : Johann von Leers et Friedrich Hielscher. Le premier se rallie au régime national-socialiste et y fera carrière « tout en conservant certaines caractéristiques typiques de l'aile gauche de la NSDAP » tandis que le second y est hostile et en viendra même à le combattre, ayant probablement mal supporté (comme beaucoup de ses camarades NR) de ne pas avoir réussi à faire plus de place à ses idées dans la nouvelle Allemagne... Il faut dire qu'Hielscher, qui avait publié en 1927 un appel aux peuples opprimés d'Asie et du monde arabe -vus comme alliés naturels du peuple allemand face au rationalisme et au culte de l'argent occidentaux- avait sans doute une différence d'appréciation dans la politique à mener envers les peuples non-européens par rapport à la doctrine nationale-socialiste. Si Hitler ou Rosenberg pouvaient, comme on le sait, professer des sentiments bienveillants envers telle culture étrangère ou tel peuple non-européen, la « défense de la race » étaient, pour eux, primordiale et passait bien avant toute considération « anti-impérialiste ». Ne lisait-on pas dans Mein Kampf l'affirmation suivante :
« En raciste qui se base sur la race pour estimer la valeur du matériel humain, je n'ai pas le droit de lier le sort de mon peuple à celui des soi-disant « nations opprimées » connaissant déjà leur infériorité raciale »
Rosenberg, quant à lui, « pressent(ait) qu'un jour le flot montant des peuples de couleur pourrait trouver une direction nette et une forme d'unité grâce à l'islam ». La citation suivant, relevée une fois encore par l'auteur, provient du Mythe du Xxe siècle:
« Face à cette haine des races bâtardes de couleur, conduites par l'esprit fanatique de Mahomet, qui s'allieront peut-être un jour, les races blanches ont plus que jamais toutes les raisons de prendre garde. » Prophétique comme dit Baillet !
Après 1945 et durant deux décennies, l'autre tiers-mondisme entre dans « le temps des réseaux ». Toujours ultra-minoritaire, cette tendance est portée par plusieurs personnages de la droite radicale européenne sur lesquels Philippe Baillet revient plus ou moins longuement : Johann von Leers à qui il consacre un long chapitre, François Genoud, aventurier et éditeur suisse haut en couleur, Maurice Bardèche et d'autres. A partir d'un examen détaillé de leurs écrits, l'auteur estime qu'ils faisaient « leur révolution par procuration à travers Nasser, le FLN algérien et un islam largement fantasmé » (il parle pour Bardèche d' « islam de salon fabriqué à Paris ») ; à l'instar de la gauche française qui, après 1968, a projeté « toutes ses attentes sur le Nouveau Monde latin » (de Guevara et Castro à Chavez). La critique de Baillet va plus loin : les personnages mentionnés oublient la dimension raciale du « fascisme du phénomène européen » et voient du fascisme là où il n'y en a pas (car le fascisme est européen martèle-t-il). Ils auront toutefois de nombreux continuateurs...
Dans les années 1960, l'autre tiers-mondisme, dans sa version politique et laïque, va prendre un réel essor et se structurer théoriquement parlant par l'action du belge Jean Thiriart. Pionnier dans ce domaine, il va développer grâce à ses écrits (dont les journaux « Jeune Europe » puis « La Nation Européenne ») et au mouvement politique « Jeune Europe » l'idée d'une Europe puissance, unitaire et communautaire. S'il prône l' « anti-impérialisme » et l'alliance des militants NR européens avec ceux du tiers-monde, sa vision reste strictement eurocentrique : « il fut très certainement celui qui alla le plus loin dans l'affirmation d'un autre tiers-mondisme politique, mais il fut aussi celui qui se montra le plus incurieux et le plus méprisant envers les peuples et cultures du tiers-monde ».
Thiriart et son mouvement eurent une influence non négligeables sur bien des militants (Christian Bouchet ou Claudio Mutti pour les plus réputés) et on retrouva cette postérité chez des organisations telles que 3ème Voie ou Nouvelle Résistance. En Italie, cette postérité fut un peu plus importante, favorisée par Claudio Mutti qui avait été l'un des principaux cadres de Jeune Europe dans ce pays ; citons par exemple le cas du quotidien « de gauche nationale » Rinascita (qui paraît toujours aujourd'hui). Quoi qu'il en soit, la haine des Etats-Unis (désignés comme « l'ennemi principal ») de Thiriart et ses thèses auront été une étape très importante du logiciel intellectuel et militant d'une certaine partie de la droite radicale européenne qui va désormais se désigner comme nationale-révolutionnaire (en Italie, ce terme s'appliquera justement à ceux ne se reconnaissant pas dans le MSI). Par ailleurs, il faut souligner que l'anti-américanisme de Thiriart était plutôt sommaire ; il sera par la suite fortement approfondi, en particulier au sein de la Nouvelle Droite...
Les idées relevant de l'autre tiers-mondisme se retrouveront également dans le « traditionnalisme-révolutionnaire », sorte de synthèse d'idées d'Evola, de Thiriart et de la gauche fasciste dont le principal organe en France fut la revue « Totalité » (publiée chez Pardès) à partir de 1977. Le soutien à des formes d'islamisme radical y est clair dans plusieurs numéros (auxquels Baillet a lui-même contribué, ayant eu des optiques quelque peu différentes à cette époque)... N'oublions pas l'impact qu'eût alors la révolution iranienne sur les milieux NR! L'attrait envers l'islam devint prépondérant chez certains des acteurs de ce courant, en particulier Claudio Mutti qui « illustre à la perfection les ravages que peut exercer la passion antijuive, y compris chez les plus cultivés et les plus intelligents ». Mutti s'est ainsi converti à l'islam et a abandonné toute forme de racialisme pour se rallier à une vision du monde universaliste (y voyant même une continuité avec le combat national-socialiste!)... Les militants d'aujourd'hui auront bien du mal à le comprendre mais l'islam, il y a trois ou quatre décennies, paraissait à certains un allié de choix. Baillet cite ainsi Alain de Benoist qui écrivait dans Eléments en 1985 que : « Le réveil de l'islam n'est pas à nos yeux une menace mais bien plutôt un espoir. » La passion anti-américaine a fait elle aussi des ravages...
L'auteur du Parti de la Vie examine également l'influence qu'a eu (et a encore) René Guénon. Souvent bien vu dans une partie de nos mouvances, ce converti, qui demanda même la nationalité égyptienne, n'en reste pas moins un auteur méprisant « l'Occident » (donc l'Europe) et idéalisant l'Orient. Aucun racialisme chez lui dont « bon nombre de vues (…) doivent être combattues sans modération ». Ayant contribué à l'entretien d'un climat islamophile en France et ailleurs, Guénon a eu beaucoup de continuateurs plus ou moins directs jusqu'à aujourd'hui. Baillet explore cet aspect culturel de l'autre tiers-mondisme en soulignant à quel point le « parti islamophile » en Europe est dangereux et difficile à combattre à cause de son « caractère polymorphe ». Ayant des ramifications partout (de la politique aux médiats en passant par l'administration et le monde universitaire), le « parti islamophile » voit l'immigration de peuplement comme inévitable et considère que l'implantation de l'islam est positive (quelles qu'en soient les modalités). L'islam a fasciné voire conquis plusieurs tenants de l'autre tiers-mondisme mais souvent pour de mauvaises raisons. Baillet, bon connaisseur de cette religion, revient sur ces errements dans un petit chapitre passionnant : il démonte l'idée de l'islam comme vecteur de virilité (argument souvent cité) et démontre que le double discours, le « mensonge par omission », la « tromperie active » sont des armes qui peuvent être couramment employées par les musulmans en accord avec leurs préceptes religieux et leur objectif de conquête...
Ces dernières années, bien des positions islamophiles liées à tort ou à raison à la droite radicale sont devenues monnaie courante dans ce que Philippe Baillet appelle le « philo-islamisme radical ». Celui-ci est généralement lié à un « sous-marxisme rustique typiquement tiers-mondiste » ou est « emprunt de complotisme à la faveur du développement exponentiel de la « foire aux Illuminés » ». Bien différent du « fascisme comme phénomène européen », ses traits principaux sont : une indifférence plus ou moins marquée envers la « défense de la race blanche », une « véritable passion antijuive » et anti-américaine, une grande hostilité à la finance et au capitalisme, une sympathie pour toutes les causes « anti-impérialistes » et pour l'islam comme religion ou civilisation (l'Islam dans ce cas). Que nous partagions certaines idées de ce courant ne nous en rend pas forcément proche, et je rejoins en cela l'auteur. Celui-ci souligne la diversion effectuée par cette sensibilité chez un grand nombre de personnes qui oublient par ce biais «la priorité absolue» en ce « moment capital de l'histoire de la civilisation européenne »: la perpétuation des peuples européens (de leur partie saine tout du moins). De Roger Garaudy, « illuminé christo-islamo-marxiste » à Carlos et son internationalisme en passant par le chantre de la réconciliation Alain Soral qui « s'inscrit parfaitement (…) dans la vieille tradition des chefaillons et Führer d'opérette chers à la droite radicale française », nombre de figures chères à la frange la plus islamophile de nos mouvances sont ici égratignées par Baillet qui n'a pas son pareil pour souligner leurs contradictions (quand Soral se prétend "national-socialiste français" par exemple)... ou rappeler à notre bon souvenir certaines énormités ou actes pas reluisants. Il souligne ainsi les tentatives d' « islamisation » de la « mouvance nationale » en prenant le cas d'une association telle que celle des « Fils de France » qui se veut un « rassemblement de musulmans français patriotes » et qui a reçu, entre autre, le soutien d'Alain de Benoist. Le philo-islamisme de ce dernier se manifeste depuis bien longtemps. Baillet rapporte d'ailleurs plusieurs citations de celui qu'il qualifie de « toutologue » à ce sujet! Plus ou moins récentes, elles permettent de mieux comprendre le personnage (voir plus haut)... Autant dire qu'on ne peut qu'aller dans le sens de Baillet lorsqu'il argue de l'étendue et de la diversité du « parti islamophile » en France. « Ce n'est pas du tout rassurant », en effet ! Le « parti islamophile » est bien enraciné et doit être combattu « sans faiblesse » partout où il se trouve. Un peu d'espoir cependant :
« Aujourd'hui, on peut penser que « l'autre tiers-mondisme » est voué à connaître, dans les milieux de la droite radicale européenne, un certain reflux, à cause des craintes légitimes engendrées par l'immigration de peuplement, l'installation durable de l'islam dans le paysage ouest-européen, le développement de l'islamisme radical, les crimes du terrorisme islamiste. »
Les Européens et leur survie
La dernière partie de l'autre tiers-mondisme a une dimension beaucoup plus militante. C'est un véritable appel à la résistance face à l'islamisation de notre continent et à son invasion. D'où la nécessité d'avoir étudié les différentes formes de l'autre tiers-mondisme et du « parti islamophile ». Philippe Baillet considère en effet que « la crainte ou la peur de l'islam (…) est parfaitement justifiée » mais le combat contre cette religion doit, avant tout, être mené dans une perspective identitaire, en démontrant toujours plus que l'islam est « incompatible avec l'héritage spirituel et culturel européen ». Il examine (et critique le cas échéant) pour cela les écrits de Guillaume Faye et de Renaud Camus, deux auteurs connus pour leur lutte contre l'immigration-invasion et le « grand remplacement ». Regrettant le rejet par le FN de ce dernier thème et donc le renoncement de fait à celui de la remigration, Baillet estime que ce parti ne peut parvenir au pouvoir légalement étant donné la part grandissante du poids représenté par le vote musulman en France (on peut illustrer la justesse de ce propos avec le cas récent de Londres ou celui, plus ancien, d'Anvers). Qu'a-t-on à attendre de la République française de toute façon ? Elle « n'est que l'affreux miroir grimaçant de la décadence ininterrompue et toujours aggravée du pays. » De plus :
« C'est une illusion de croire que l'on pourra sauver la France de l'islamisation en défendant un régime qui, depuis plus de deux siècles, a tout fait pour détruire chez les Français jusqu'aux dernières traces de conscience raciale. »

Face à l'uniformisation, à « l'effacement de toute humanité différenciée » et à « l'avènement définitif du métis planétaire », de « l'homme remplaçable, interchangeable, substituable à merci », qui sont en somme les « visées profondes du mondialisme », Baillet propose quelques pistes doctrinales, en premier lieu, il loue le « rôle socialement protecteur du préjugé » (thème qu'il explicite plus avant à partir des écrits des conservateurs anglo-américains, Burke en priorité) qui est l'un des « mécanismes de défense immunitaire collective », surtout en ce qui concerne la race. Sa défense est notre combat premier et même si le fait racial « fait de la résistance » par lui-même, le racialisme « ennemi absolu des mondialistes » doit être notre horizon.
« En effet, parce qu'il est radicalement anti-universaliste, le racialisme est seul à même d'assurer dans l'avenir le maintien de la diversité des races, des cultures et des peuples contre le rouleau compresseur de l'uniformisation. »
En France (mais le constat est le même dans le reste de l'Europe de l'Ouest), l'Etat est « illégitime, tyrannique et criminel », il étend en parallèle son emprise totale sur la vie des citoyens en usant en particulier de l'ingénierie sociale (l'auteur mentionne le très bon ouvrage Gouverner par le chaos), nous devons, en conséquence, absolument résister. En effet, « contre un pouvoir qui n'a plus pour lui que la légalité, l'insurrection s'impose », d'autant que « le pouvoir mondialiste ne renoncera à aucun de ses objectifs mortifères. » Il y met toute sa hargne comme sa propagande incessante et sa répression le démontrent. « La sous-humanité du petit bonheur » qu'il propose est un leurre mais les Européens fatigués, lassés « de vivre et de combattre » sauront-ils retrouver un mythe mobilisateur ? Je vous laisse découvrir l'avis de Baillet sur la question... Il ne vous laissera pas indifférent.
Conclusion
Ouvrage dont la double dimension -histoire des idées et optique militante- m'a fortement plu, je ne saurais trop conseiller la lecture attentive de l'autre tiers-mondisme. Ce livre éclaire, démythifie et dénonce bien des idées reçues (par exemple, le manque complet de reconnaissance que les musulmans ayant travaillé avec des membres de la droite radicale ont toujours professé à l'égard de ces derniers...). Il se fait fort de rappeler les fondements essentiels de notre combat et montre que bien des errements sont à corriger dans la "mouvance" (dans certaines de ses sensibilités tout du moins). Comment certains peuvent-ils encore vouloir frayer avec un islam qu'ils fantasment et qui est complètement contraire à ce que nous sommes? « Le Coran est parfaitement indifférent à la dimension raciale » rappelle Baillet. Certains n'avaient peut-être pas encore compris...
J'imagine que l'autre tiers-mondisme fera réagir, ce qui est normal, mais il serait bien malhonnête de mettre en doute le travail de Philippe Baillet qui a épluché une variété de sources immense et n'omet jamais de citer ses références. Pas comme d'autres...
Rüdiger / C.N.C.
Note du C.N.C.: Toute reproduction éventuelle de ce contenu doit mentionner la source.
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Er hat die Besetzung des Brandenburger Tors mit finanziert, unterstützt die Identitären Bewegung, gilt als ihr Vordenker: Götz Kubitschek, Spindoktor der Neuen Rechten. Der rechte Medienstar im Streitgespräch mit Alexander Wallasch.
WALLASCH: Die Identitären auf dem Brandenburger Tor – was lesen Sie, wie bewerten Sie für sich Aktion und Reaktion, die etwa der Regierende Bürgermeister als “widerlich” bezeichnete?
KUBITSCHEK: Die Aktion der Identitären Bewegung am Brandenburger Tor folgt einer Raum- und Wortergreifungsstrategie innerhalb der Medienmechanismen unserer Zeit. Wer keine Macht hat, seine Botschaft auf allen Kanälen in die öffentliche Wahrnehmung zu drücken, muß anders vorgehen, jäh, spektakulär, überrumpelnd. Man macht etwas, worüber berichtet werden muß! Die Öffentlichkeitswirksamkeit der Aktion läßt sich vom Markenwert her kaum beziffern. Stellen Sie sich den finanziellen Aufwand an Printanzeigen, Audio- oder Videowerbung vor, der nötig wäre, um auch nur annähernd denselben Effekt zu erzielen. Das Bild mit dem Breitbanner über dem Brandenburger Tor wird darüber hinaus Kultstatus unter jungen Aktivisten erlangen. Die Aktion war außerdem friedlich, mutig, argumentierte unkompliziert und grundvernünftig, was will man als Teil eines Widerstandsmilieus mehr, das dem Motto folgt: »Störe die kleine Ordnung, um die große Ordnung zu bewahren.« Oder mit Jürgen Habermas ausgedrückt: Der zivile Ungehorsam “schließt die vorsätzliche Verletzung einzelner Rechtsnormen ein, ohne den Gehorsam gegenüber der Rechtsordnung im Ganzen zu affizieren.« Ich würde sagen: Selbst widerstandsphilosophisch ist die Identitäre Bewegung auf der sicheren Seite …
WALLASCH: Warum eigentlich nicht gleich Bonhoeffer? Als die Aktion am Brandenburger Tor gelaufen war, haben Ihre Kameraden Identitären ein Video ins Netz gestellt, in allerklarster Leni Riefenstahl Ästhetik, es wurde ja auch von der FAZ negativ erwähnt. War das nicht der deutsche Gruß zum Schluss? Und so etwas wollen Sie sich nun ungefragt von Habermas absegnen lassen? Der nämlich unterscheidet moralische Richtigkeit von theoretischer Wahrheit. Und ein Wahrheitsanspruch besteht niemals unabhängig von der Behauptung, in der er formuliert wird.
KUBITSCHEK: Das Filmchen ist zwei Jahre alt, wurde damals bereits als mißverständlich und falsch verworfen, und jetzt hat es irgendeiner wieder hochgeladen, um ein paar Klicks auf youtube zu ernten. Häutungen, nicht der Rede wert. Und nein: Habermas ist genau der richtige. Denn was moralisch ist, liegt zum Glück nicht in seinem Benehmen, sondern kann ihm aus der Hand genommen werden. Ich vermute in aller Doppeldeutigkeit: Wir sind dran.
WALLASCH: Ist es eher ein Altersproblem, dass Götz Kubitschek heute kein plaktiver Kopf der Identitären ist? Denn im Hintergrund sind Sie ja durchaus einer der Strippenzieher, oder wie es Martin Sellner, der führende Kopf der Identitären im deutschsprachigen Raum ausdrückt: „Schnellroda ist für uns so etwas wie ein geistiges Zentrum.“ Sie selber sprechen in dem Zusammenhang von einer „Vernetzungsstruktur“. Steckt Götz Kubitschek am Ende noch viel intensiver hinter dem deutsch-österreichischem Label der Identitären? Gibt es darüber hinaus finanzielle Vernetzungen?
KUBITSCHEK: Wäre ich zwanzig, fänden Sie mich auf dem Brandenburger Tor! So aber ist es meine Aufgabe, für die Aktivisten ein finanzielles, juristisches, publizistisches und emotionales Auffangnetz knüpfen zu helfen. Außerdem gehöre ich zu denen, die vor Jahren erste Gehversuche in Richtung eines politischen Aktivismus unternahmen: Das war 2008 im Rahmen der sogenannten konservativ-subversiven aktion, und in meinem Bändchen »Provokation« formulierte ich auch die Theorie dazu. Ich habe diesen Text in meine vor einigen Wochen erschienene Aufsatzsammlung »Die Spurbreite des schmalen Grats« erneut aufgenommen, , er gehört zu den wirkmächtigen meiner Arbeiten. Unsere Aktionen und mein Text hat viele inspiriert, die heute – weit professioneller und spektakulärer – diesen Weg ausbauen.
WALLASCH: Sie sagen, Ihre Projekte seien eine Anlaufstelle, für junge Menschen, die „ungebildet verbildet“ wären, „was die politisch-historischen Tatsachen betrifft.“ Welche Verbildungen konnten denn nun speziell die Identitären in Schnellroda lassen und welche deutsch-universelle Wahrheit haben Sie den Kameraden aus Österreich mit in den politischen Kampf gegeben?
KUBITSCHEK: Die jungen Leute hören bei uns auf akademischem Niveau Vorträge quer durchs Gemüsebeet, aber aus konservativer Perspektive. In den vergangenen Monaten kam nun ein bißchen Charakterbildung dazu. Lehre 1: Faßt Mut: Der Kaiser ist nackt; Lehre 2: Die Wirklichkeit ist mit uns; Lehre 3: Hör auf, Dich für Selbstverständliches zu rechtfertigen; Lehre 4: Studieren kann man später noch; Lehre 5: Dieses Land, seine Geschichte, sein Charakter, sein Volk, seine Reife und seine Aufgabe sind so schön und tragisch und wichtig, daß wir nichts davon den Verächtern und Gesellschaftsklempnern überlassen dürfen. (Daß ich dabei die Österreicher einfach eingemeinde, sehen Sie mir bitte nach).
WALLASCH: Wer sind diese Gesellschaftsklempner und Verächter genau und wo sind die, wenn in ihren oder den Träumen Ihrer Anhänger das gelbe Lamda über dem Reichstags weht?
KUBITSCHEK: Sie haben Bilder im Kopf! Wollen Sie als PR-Berater ins Team wechseln? Im Ernst: Mir reichts, wenn ein Heiko Maas, ein Sigmar Gabriel, eine Anneta Kahane undsoweiter keine Rolle mehr spielen, sondern mal ein paar Leute die Leitlinien der Politik bestimmen können, die nicht gegen, sondern für Deutschland sind.
WALLASCH: Sie sind der Medienstar der Rechten bis hin zur FAZ; der linke Vorzeige-Soziologe Armin Nassehi biedert sich mit einem Briefwechsel an, und trotzdem schreiben Sie, sie hätten von den Vertretern der Leitmedien Fairness unterstellt und seien enttäuscht worden. Trifft das auch auf den warmen Artikel von Frau Lühmann in der WeLT zu? Wieviel Bewunderung haben Sie erwartet, als sie den TAZ-Redakteur einließen oder Joachim Bessing, der sie auf einem Youtube-Kanal so verissen hat?
KUBITSCHEK: Frau Lühmann ist in ihrer auf einen beinahe naiven Ton getrimmten Neugier eine Ausnahme, Sie kennen den Text, die Autorin suchte ja gar keine inhaltliche Auseinandersetzung, sondern beschrieb eine Oberfläche, beschrieb, was Sie nach schlimmen Artikeln über uns erwartet hatte, was sie dann tatsächlich vorfand und wie sie ins Grübeln kam, als sie feststellen mußte: Kositza und Kubitschek sind ja ganz anders.
Andreas Speit von der taz stand einfach vor der Tür. Er stand einfach herum, ohne Anmeldung, einfach so, erschrak ein wenig, als ich ihn nach seinen Namen fragte, und bat dann um einen Kaffee. Den bekam er, aber er konnte ja nicht bloß trinken, er mußte reden und Fragen stellen, und mit jeder Minute, die er länger in unserer Küche saß, kam mir die Situation absurder vor: Ich stellte mir vor, meine Frau wäre um die Wohnung von Juliane Nagel oder Katharina König geschlichen und hätte um eine Tasse Kaffee gebeten. Oder ich bei einer dieser antifa-Granaten, die ihre Conewitzer Hundertschaften führen wie Oberfeldwebel ihren Einsatzzug. Jedenfalls platzte mir nach der zehnten banalen Frage von Speit der Kragen, und ich bat ihn, rasch auszutrinken und sich wieder auf die Socken zu machen.
Und Bessing: Der mail-Wechsel vor und unmittelbar nach seinem Besuch war herzlich, er war eitel und fragte selbst nach, ob wir unseren Gesprächsband »tristesse droite« nach seinem »Tristesse Royal« benannt hätten, trank sehr viel, war lustig und ab einem bestimmten Pegel ein bißchen darauf fixiert, uns Rechten mangelnde Wärme und Liebe im Umgang miteinander als unser Grundproblem vorzuhalten. Ich muß sagen: Ich war schon ziemlich schockiert über seine – »Nachbereitung«. Er wollte nämlich ganz anders schreiben, für die NZZ, und zwar inhaltlich. Naja, ich hab das komplette Gespräch auf Tonband, und sollte er nochmals Blödsinn behaupten, stell ich’s ins Netz, ja, vielleicht mache ich das sogar auf jeden Fall.
Sie sehen: Wir sind ein bißchen die Minenhunde, probieren dies und das aus, aber das berührt nicht den Kern unserer Arbeit. und weil wir jetzt doch recht viel ausprobiert haben und das, was wir im Umgang mit den »großen« Medien erlebten, mit den Untersuchungen und dem Vokabular des Medienwissenschaftlers Uwe Krügers ganz gut beschreiben können, müssen nicht noch weitere Experimente sein. Jetzt gehts wieder weg von der Oberfläche, wieder mehr in die »Sicherheit des Schweigens”, mein Briefwechsel mit Marc Jongen von der AfD ist wohl ein erster Beleg dafür, anderes bleibt einfach unbeantwortet oder wird abgelehnt.
WALLASCH: Halten wir also fest, dass es Ihnen trotz Ihrer für die Medien so attraktiven inneren und äußeren Klause um die Bekanntmachung bestimmter Positionen, Ihrer Weltanschauung geht, die wir im Folgenden ja noch betrachten können. Zunächst einmal soll aber auch hier die Oberfläche berührt werden: Vieles an Ihnen und Ihrem Tun erinnert mich an diese „alte Rechte“ der Vorwenderepublik. Falsch beobachtet/interpretiert?
KUBITSCHEK: Ja, das ist natürlich falsch. Mich interessiert das Eindimensionale nicht, und Kommunen, Sinnsuche-Projekten, Reichsbürgern oder anderen, engen Gesinnungsgemeinschaften haftet dieses Eindimensionale fast immer an, verbunden mit einer Hoffnung: Es gäbe die EINE Tür (Friedensvertrag, Heidentum, GmbH-BRD, Holocaust, u.a.), die wir zu öffnen hätten, um in eine bisher verwehrte Freiheit zu gelangen. Aber diese Tür gibt es nicht, und es gibt auch nicht die EINE Prägung (Rasse, Klasse, Raum, Zeit), die uns zu dem macht, was wir sind. Meine Referenzgrößen sind Botho Strauß, Ernst Jünger, Peter Sloterdijk, Arnold Gehlen, Konrad Lorenz, Carl Schmitt, Bernard Willms, Martin Heidegger, Ernst Nolte, Armin Mohler, und dann sehr viele Romanautoren und Dichter, unter den derzeit produktiven u.a. Mosebach, Ransmayr, Jirgl, Klein, Kracht, aus dem Ausland Vosganian, Boyle und natürlich Raspail. Und: Meine Frau und ich stehen nicht gegen »das System«, sondern schauen zusammen mit tausenden Lesern kopfschüttelnd zu, wie dieser Staat seine Verfaßtheit gefährdet, nebenbei die Saftpresse aufstellt und aus uns Fleißigen noch das letzte Tröpfchen preßt, um seine Experimente am Laufen zu halten. Das ist doch etwas ganz anderes als die Errichtung einer halbreligiösen Gesinnungsgemeinschaft, die nach dem Tod ihres Stifters einen Freundeskreis zur Pflege seines Vermächtnisses ins Leben ruft. Ich vergleiche uns mit Theorieverlagen wie Matthes&Seitz, mit Richtungsprojekten wie eigentümlich frei oder auch mit dem »erweiterten Verlegertum« eines Siegfried März – unabhängig, verlegerisch risikofreudig, null abgesichert.
WALLASCH: Sie wollen also viele Türen gleichzeitig oder hintereinander öffnen, um zu einer Ihnen bisher verwehrten Freiheit zu gelangen. Jetzt sage Sie mir doch mal konkret, welche Freiheit Ihnen da fehlt und welchen Vorteil ich davon hätte. Was verändert sich für mich? Und wollen Sie nun Politik mitgestalten oder immer nur der Mann hinter solchen Figuren wie Björn Höcke sein, der Einflüsterer, der Stichwortgeber, der, dessen Botschaften dann entweder schon maximal verzerrt erscheinen oder aus dem Munde von Höcke diese Verzerrung erst erfahren? Warum halten Sie nicht Maß und bleiben beim Machbaren? Ziehen Sie von mir aus nach Bayern, empfehlen Sie sich solchen Politikern wie Horst Seehofer einer ist. Sagen Sie doch bitte mal ganz konkret, wo Ihre Reise hingehen soll, so, als müssten Sie wirklich politische Wegmarken setzen. Da wird Ihnen doch ein Strauß, ein Jünger oder Nolte nicht dabei helfen können. AfD, die Identitären, eigentümlich frei, das sind doch alles völkische Tummelplätze, näher an Rudolf Heß als an sagen wir mal Katrin Göring-Eckardt. Ihnen geht es doch in Wahrheit darum, das politische System selbst aus der Bundesrepublik hinauszufegen. Also sagen Sie es doch so: wenn schon Hasardeur, dann bitte richtig. Was soll dieses intellektuelle Rumgeeire? Das ist doch eine Fluchtburg. Der Rückzug über der Schreibmaschine – auf welches Gesellschaft verändernde Jahrhundertwerk dürfen wir da warten? Und wie lange noch?
KUBITSCHEK: Gegenfragen, wichtig für den weiteren Verlauf unseres Dialogs, denn Sie können nicht einfach irgendetwas behaupten. – 1. Sind Sie tatsächlich der Meinung, ich wolle das politische System der BRD aus derselben fegen? Wenn ja, an welchem meiner Texte oder meiner Reden machen Sie das fest? – 2. Zeigen Sie mir desgleichen, wo ich ein Hasardeur wäre. – 3. Wo ist bei mir das Maßlose? Wiederum bitte: Stellen, Quellen, Sätze.
WALLASCH: Ja, das könnten wir so machen. Ich investigiere auf Sezession, in Reden bei Pegida, aus Sekundärquellen, aus Interviews. Aber nehmen wir es doch der Einfachheithalber mal so: ich spiegel hier den Eindruck, den Sie bei mir hinterlassen haben. Und Sie nutzen die Chance und klären mich auf: Welche Freiheit meinen Sie? Welchen Vorteil hat diese Freiheit für mich? Wie stehen Sie zum politischen System/Parteiensystem der Bundesrepublik? Was ist mit Seehofer? Wie schaffen Sie das, immer so zielgenau diesen reaktionären völkischen Sound zu erzeugen, wenn Sie – das immerhin ein geschickter Schachzug – den französischen Premier Valls zitieren mit ihrem “Wir werden handeln”. Weiter geht es bei Valls ja so, geäußert allerdings unter dem unmittelbaren Eindruck der Attentate in FR: „Ja, wir sind im Krieg. Und weil wir im Krieg sind, werden wir außergewöhnliche Maßnahmen ergreifen. Wir werden handeln, wir werden diesen Feind angreifen, um ihn zu zerstören, in Frankreich und in Europa, um die Personen, die diese Anschläge begangen haben, zu ergreifen. Aber auch, wie Sie wissen, in Syrien und im Irak und wir werden diese Attacke ebenbürtig beantworten.” Herrje, dann bringen Sie es doch auch so zu Ende.

Warum verstecken Sie sich hinter Strauß und Jünger oder Nolte? Welche realpolitischen Ambitionen haben Sie in Zukunft? Und wo? Warum distanzieren Sie sich nicht von Björn Höcke? Oder anders, was macht dieser Björn Höcke überhaupt richtig? Sie sprechen von der “Aushärtung einer Betondecke” in unserem Land, vom “Gerinnen der Zeit”, von Kehrtwende”, einem “ehernen Gang jeder deutschen Debatte ” und “Richtungswechsel”- Mensch, wie viel Deutsch-Pathos braucht es eigentlich noch und welche innere Armee soll damit reaktiviert werden? Überall um sie herum nur “Gesellschaftsklempner und Meinungsmacher” – eine Ihnen feindlich gesinnte Welt, die Sie in die Düsternis Schnellrodas getrieben hat. Sie ergreifen Partei sogar noch für die Indentitären, Sie trauern dieser identitären Chimäre nach, die schon so ungeschickt ihre Symbolik platziert – dieses gelbe Lamda, nein, kein Hakenkreuz, aber auch irgend so ein Gekreuze noch dazu im Kreisrund – das so viel mehr raunt, als das es eigentlich schon erklärt. Und warum identitär, wo es doch viel einfacher wäre gleich völkisch zu sagen? Also Herr Kubitschek, wie viele Handschuhe soll ich Ihnen noch hinwerfen, nur damit Sie mich immer nur weiter auffordern nachzulegen. Sie sind dran.
KUBITSCHEK: Sie sind nun dort angekommen, wo ich Sie hinstreben sah – Sie äußern sich angegriffen, undifferenziert, benutzen Versatzstücke, wollen »der Einfachheit halber« auf Belege für Ihre Vorhaltungen verzichten und lieber bloß Ihren Eindruck spiegeln. Das ist aber, mit Verlaub, Ihres Intellekts nicht würdig, denn es ist nichts weiter als die Unfähigkeit, die emotionale Hürde zu übersteigen, die Sie von mir/uns trennt. Ihre Emotionalität verhindert, daß Sie die Auffächerung auf der konservativen/ rechten Seite wahrnehmen. Ich geh das der Reihe nach durch:
+ Ich mache das, was ich tue, nicht für Sie – und in gewissem Sinne noch nicht einmal für mich. Sie und ich – wir sind begabt und vor allem frei genug, stets einen Weg für uns und unsere Familien zu finden und zu gehen, der im hohen Maße selbstbestimmt ist. Aber sehr, sehr viele, sehr fleißige und gute Leute können nicht einfach gehen, wenn sie dort, wo sie sind, zu Fremden im eigenen Land werden oder wenn die Schule mit ihren Kindern Experimente macht, gegen die sie sich nicht wehren können (Frühsexualisierung, Geschichtsklitterung, politische Instrumentalisierung). Meine Überzeugung lautet, daß man mit der sehr breiten klein- und bildungsbürgerlichen Mittelschicht sehr, sehr behutsam und sorgsam umgehen muß, denn es ist nicht schwer, die Eselsgeduld dieser Leute auf ganz dreckige Weise auszunutzen, sie permanent gesellschaftlich zu überfordern – und dann über sie zu schimpfen und zu lachen, wenn sie nicht mehr mitmachen wollen (siehe die frühe Pegida, siehe das AfD-Wählerpotential).
+ Zu unserem Parteiensystem: Lesen Sie das Böckenförde-Diktum. In meinen Worten: Alle Liberalität ruht auf den Schultern wohlerzogener, verantwortungsbewußter, mit sich selbst strenger Bürger, nicht auf denen von Schweinchen Schlau. Die nicht-zynische, nicht bloß schlaue Dienstbereitschaft für diesen Staat zu erhalten und zu fördern – das ist einer meiner Antriebe. Lesen Sie meinen Aufsatz »Der Wahlpreuße« (abgedruckt in meinem neuen Buch: »Die Spurbreite des schmalen Grats«) – mehr habe ich dazu nicht zu sagen. Daß unser guter Staat einen Beutewert hat und daß die Parteien Beute machen, das halte ich für mehr als leicht nachweisbar, und natürlich: nicht nur die Parteien. Meine Forderung übrigens: kein Beamter (Staatsdiener mit Neutralitätspflicht) dürfte, hätte ich etwas zu sagen, einer Partei angehören. Entweder man dient dem Staat oder einer Partei. Beides zugleich geht nicht. Und außerdem: Es gibt ungefähr anderthalb Millionen Beamte zuviel.
+ Zu Seehofer habe ich keine Meinung außer der, daß es sich bei ihm um eine besonders bayrische Wetterfahne handelt.
+ Zum reaktionären, völkischen Sound will ich bitte wirklich ein paar Belegstellen lesen, wo klinge ich denn so? Bloß weil ich meine, daß es die Deutschen und die Nicht-Deutschen gibt? Daß nicht jeder, der hierherkommt, gleich ein Deutscher ist? Daß es eine deutsche Geschichte gibt, eine spezifisch deutsche Art und Weise, die Dinge anzupacken? Daß wir Deutschen ein auf manchen Feldern sehr begabtes, auf anderen unbegabtes Volk sind? Kommen Sie mir jetzt nicht mit den idiotischen Gegenbeispielen, ich meine nie einen festgezurrten, klaren Volkscharakter, sondern wahrnehmbare Tendenzen, die sich niederschlagen in Gesetzen, Strukturen, Verhaltensmustern usf, ausfransend an den Rändern usf., aber dennoch beschreibbar.
+ Und Valls: Ich kenne sein Zitat noch nicht einmal, halten Sie mich für so unoriginell? Mein Handeln wird entlang folgender Maxime laufen, die wiederum nur eine Variante des Böckenförde-Satzes ist: Man muß manchmal die Ruhe stören, um die Ordnung zu bewahren.
+ Ich verstecke mich nicht hinter Strauß, Nolte usf., sondern nehme sie ernst.
+ Realpolitisches habe ich nicht zu formulieren, ich bin kein Politiker. Wäre ich einer, würde ich vielleicht folgendes verfolgen: Sofortiger Aufbau einer Grenzsicherung, die diesen Namen verdient; Weg mit der Übermacht der alteingesessenen Parteien, frischer Wind in die Parlamente, in die Presselandschaft, und: als neue Partei Bewegungspartei bleiben, solange es irgend geht; Weg mit den Gesellschaftsexperimenten, die stets von Leuten in Gang gesetzt werden, die – nach dem Scheitern – einen Plan B für sich persönlich aus der Tasche ziehen; dann die Entscheidung: entweder Einwanderungsgesellschaft oder Sozialstaat – beides zusammen geht nicht, da reicht ein Blick auf Kanada, die USA oder Australien. Mein Votum: ozialstaat; dann: Entschleunigung aller Prozesse, keinesfalls eine weitere Verdinglichung des Menschen; Schutz unseres alternden Volkes vor jedweder Überforderung – aber gut, das alles ist wohl wenig Realpolitik, womit wir wieder am Anfang wären: Ich lese Sloterdijk, nicht Seehofer …
+ Höcke: Wieso sollte ich mich von ihm distanzieren? Weil Sie das für notwendig halten? Erstens macht das seine mächtige Parteifreundin dauernd, zweitens kenne ich ihn viel, viel besser als Sie, drittens ist diesem Mann nicht ein Gran von dem vorzuwerfen, was einem Fischer, Kretschmar oder Tritin vorzuwerfen wäre, also wirklich: kein Gran.
+ Ich sah als Student, Soldat, sehe als Vater, Verleger und mündiger Bürger in der Tat sehr viele Ich-Typen, die entlang einer vom Normalbürger absurd weit entfernten Ideologie an der Gesellschaft herumklempnern (auf meine Kosten, mit meinem Steuergeld) oder als öffentlich-rechtlich finanzierte Meinungsmacher so dermaßen krass gegen eine Partei oder einzelne Leute schießen, daß ich das schon für mehr als bedenklich halte. In solchen Milieus wollte ich nie arbeiten. Schnellroda? Ein tolles Dorf, hell, trocken, fruchtbarer Boden, Ruhe. Keine Düsternis, nur etwas dunklere Räume als das, was Sie aus dem IKEA-Katalog kennen.
+ Die Identitären: Das sind Leute, die noch an etwas leiden können, denen noch etwas weh tut, die genau wissen, daß man nicht alles managen kann und daß diejenigen, die das behaupten, fast ausschließlich dort wohnen, wo man nur mit sehr viel Geld wohnen kann.
+ Noch einmal völkisch? Was soll das sein, bezogen auf mich, was meinen Sie damit? Das will ich wissen, bevor ich den Kopf schüttle.
Kurzum: Ich meine, daß ich mich nicht rechtfertigen muß, denn ich wollte dieses Land nie auf den Kopf stellen. Aber der kalte Staatsstreich von oben ist nunmal eine Realität, die auch auf rolandtichy.de schon recht oft mit deutlichen Worten konstatiert wurde, und die Frage lautet: Läßt man sich das gefallen? Ich meine das ganz prinzipiell: Läßt man es sich gefallen, daß die Regierung einfach so handelt, einfach geltende Gesetze brachial bricht, ignoriert, außer Kraft setzt, und den Souverän (das Volk) damit in zwei-, dreifacher Hinsicht überfährt? Ich meine: nein.
Abschluß: Ihr vereinfachendes »Spiegeln« eines Eindrucks reicht nicht hin. Ich hätte wirklich gern Textstellen, Redepassagen, Äußerungen, an denen Sie Ihren Eindruck festzumachen wüßten. So ein bißchen über Gefühle reden: Das reicht angesichts des Veröffentlichungsort unseres kurzen Dialogs nicht aus.

WALLASCH: Wo sehen Sie “krasse Anwürfe?” Aber was anderes: Sie erinnern mich hier an diese dogmatischen Hardcore-Linken der 1970er. Da waren viele hochintelligent: Aber auch die, wie Sie es nennen “klein- und bildungsbürgerlichen Mittelschicht”, die wie Sie glauben ausgestattet sind nur mit einer “Eselsgeduld”, die auf so “ganz dreckige Weise ausgenutzt und permanent gesellschaftlich” überfordert wurden, diese also Dummies wussten instinktiv, dass die Forderungen dieser linksradikalen Anführer nur Ergebnis eines intellektuellen Supergaus waren – ein ideologisch-evolutionärer Überschlag von Schlauheit zum Dada. Da machten diese “Leute”, denen ich im Übrigen wesentlich mehr zutraue als Sie, einfach dicht. Nennen Sie es Schwarmsicherheit, instinktsicheren Selbstschutz, was auch immer. Der Selbst-Automatismus, der sie übrigens auch gegenüber Merkels “Wir schaffen das” dicht machen lässt. Das rückt mich nun nicht näher zu Ihnen, aber das rückt einen Götz Kubitschek dann näher zusammen mit Merkel, als ihm lieb sein kann.
Oder nein, Sie erinnern mich dann auch wieder an diese bundesrepublikanische Rechte der 1970er und 80er Jahre, die sich damals noch so verschämt in schmuddeligen Heidehöfen traf. Damals, als Karlheinz Weißmann noch im Krebsgang wirkte. Als man Alain de Benoist noch mit glutroten Wangen unterm Tisch las, Julius Evola und diese vielen Widerkehrer und düsteren Geister die das alles unterfütterten, was bei ihnen nun so expressiv erscheint. Viele damals verfingen in der eigenen Ideologie. Ausgestattet mit Publikationen in Kleinstauflage, wie Blaupausen ihres inflationären Denkkonstrukts, bestückt mit Versatzstücken – na klar: – von “Ernst Jünger, Arnold Gehlen, Konrad Lorenz, Carl Schmitt, Martin Heidegger, Ernst Nolte, Armin Mohler”. Sie haben da womöglich ein schwerwiegendes – ein zu schweres! – Erbe angenommen.
Und Sie wollen es ja immer noch: “ein anderes Deutschland”. Sie erklären, Ihnen ginge es darum, “neue Begriffe” und “Deutungen” zu platzieren, heimlich zu tun, bei zu tun, drein zu geben. Aber was ist daran neu, – selber Text – von einem “Gespür für den Ton von morgen” zu sprechen? Dieser Deutschland-erwache-Sound ist sogar der Fingerprint all dieser radikalen Rechten – und in ganz anderem Gewande sogar der linken Bewegungen.
Sie wollen ein “Gegenmilleu” aufbauen? Insistieren, organisieren, Bestehendes destabilisieren? Das alles ist alles andere als neu, nicht der revolutionäre Gestus, nicht dieser Exzellenz-Gedanke des – ach je: – Revolutionärs. Es ist der Mief von Gestern. Und Sie schreiben, das “Kippen bedeutet: etwas ahnen, etwas wittern, zu den ersten gehören wollen, die Schnauze voll haben.” Ich sage Ihnen: Bei Ihnen habe viele mehr als nur eine Ahnung, mehr als nur eine schlimme Vorahnung. Jeder einzelne Ihrer Texte, einen habe ich Ihnen gerade hingeworfen, verstärkt diese Ahnung hin zu einer Gewissheit. Und dann schlussfolgern Sie in Ihrem aktuellsten Text auf Sezessionen ganz richtig: “…daß kein Formungsversuch unsererseits den ehernen Gang jeder deutschen Debatte auch nur um eine einzige Aushärtungsstufe vermindert hat.” Sie ahnen also bereits selbst, dass sie sich hoffnungslos verritten haben, als sie den Weißmann-Krebsgang der 1980er auf dem viel zu breiten Rücken der Zuwanderungskrise nun in einen Schweinsgalopp verwandeln wollten.
KUBITSCHEK: Ich ahne, daß Sie ein bißchen herumpoltern müssen, und wenn das Ihre Art ist, einen unbequemen Eindruck zu spiegeln – bitte. Nur möchte ich nicht mit den Hardcore-Linken der 70er-Jahre verglichen werden, denn ich will weder die Gesellschaft neu erfinden, noch juble ich irgendeinem Che oder einem Ho Tschi Min oder einem Mao zu. Ich will auch nicht die Klein- und Mittelbürger dadurch aus ihrer Unterdrückung befreien, daß ich sie von allem emanzipiere, was ihnen lieb und teuer ist und normal vorkommt. Ich halte diese Schichten vielmehr für die respektablen Leistungsträger dieses Landes, und ich will ihnen Mut machen, für ihr weiterhin gutes Leben zu kämpfen, wenn ihnen mittels gesellschaftlicher Experimenteure zugesetzt wird.
Zum Rest: Ihr Problem, nicht meines. Ein anderes Deutschland, ja, klar, und man muß dabei gar nicht an schlimme Dinge denken, sondern vieles im Geiste einfach einmal entlang des gesunden Menschenverstands neu organisieren. Das Gegenmilieu gibt’s übrigens längst, Sie schreiben selbst dafür. Die Zeiten sind eben nicht mehr verschwiemelt oder biedermeierlich oder lahmarschig. Wir befinden uns – wenn Sie sich eine Sanduhr vorstellen – im Trichter auf dem Weg durch die schmale Schleuse. Jetzt wird alles durcheinandergewirbelt, irgendwann wird’s wieder ruhiger. Jetzt ist der Schweinsgalopp dran, Merkel hat zuerst dazu angesetzt, davon galoppiert sie, hinterher! Wir wollen doch wissen, wer Recht behält, oder?
00:05 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Entretiens, Nouvelle Droite | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : götz kubitschek, nouvelle droite, nouvelle droite allemande, neue rechte, allemagne, europe, affaires européennes, entretien |
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00:05 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Evénement | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : événement, france, lyon, capitalisme, clandestins, migrations, immigration |
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L’équipe d’E&R Île-de-France accueillera Lucien Cerise le dimanche 11 septembre 2016 à 17h au Théâtre de la Main d’Or à Paris pour une conférence intitulée « Big Brother aujourd’hui ».
(Initialement prévue à 15h, la conférence aura finalement lieu à 17h.)
Réservations : idf-evenements@e-r.fr
Entrée : 5 euros.
10:18 Publié dans Evénement | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : big brother, événement, paris, france, lucien cerise |
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Jean-Pierre Cousteau, Pierre-Antoine, l'autre Cousteau
(Via Romana, 2016)
Ex: http://cerclenonconforme.hautetfort.com
Figure souvent oubliée ou négligée du combat de plume mené sous l'Occupation, Pierre-Antoine Cousteau -ou PAC- (1906-1958), le frère aîné du célèbre commandant Cousteau (d'où le titre : l'autre Cousteau) méritait d'être remis à l'honneur. Si plusieurs publications récentes (son Proust digest ou le recueil d'articles de Je Suis Partout que j'avais chroniqué en ces pages) ont permis de redonner une certaine actualité à ce talentueux et louable combattant qui fut « le plus grand polémiste de sa génération » selon certains, il nous manquait à son sujet une biographie en bonne et due forme venant compléter l'étude de Benoît Loeuillet consacrée au parcours journalistique de PAC entre 1932 et 1944 et qui avait paru il y a une bonne dizaine d'années maintenant.
Ecrite par son fils, Jean-Pierre Cousteau, la présente biographie se base sur un corpus de documents souvent inédits, à savoir la correspondance de PAC (avec sa femme lorsqu'il était détenu mais pas seulement) et son journal de prison (Intra muros, qui devrait être publié prochainement pour la première fois). Si l'auteur s'efforce de rester objectif quant au parcours et aux choix de son père, son témoignage est évidemment emprunt d'amour filial mais aussi d'une certaine fierté exprimée très élégamment. Et il peut être fier : PAC n'était pas n'importe qui !
Esprit vif et alerte dès son plus jeune âge, cultivant la liberté de pensée, PAC ne faisait pas partie des tièdes. C'était un homme d'engagement, ne pouvant se résoudre à rester silencieux en une période qu'il savait fondamentale pour l'avenir de l'Europe. Pacifiste depuis toujours mais abusivement présenté comme un horrible « nazi français », PAC l'inclassable (« anarchiste de droite et de gauche » selon son fils) paya comme tant d'autres le prix fort pour avoir été un ennemi implacable de la démocratie parlementaire et du communisme...
Rien ne le prédisposait pourtant à un tel destin... Ni sa famille, ni son parcours scolaire, ni même ses premières idées politiques très à gauche. Devenu journaliste au début des années 1930, il se fait vite remarquer par la qualité de ses écrits et embrasse la cause fasciste auprès de Pierre Gaxotte qui le fait rejoindre le fameux journal Je Suis Partout. PAC y vécut une véritable aventure de presse marquée par des amitiés qui le suivront toute sa vie (Brasillach, Soupault... mais surtout Rebatet) et un engagement sans faille pour une France régénérée au sein d'une nouvelle Europe. Très critique envers Vichy, Laval, Luchaire et même Abetz, PAC fait figure de dur au sein du petit monde de la collaboration jusqu'à ce que les événements de 1944 le poussent à fuir en Allemagne puis en Autriche. Arrêté fin 1945 par la police française, il est condamné à mort. Comme on le sait, PAC ne connaîtra pas le sort qui fut réservé à Brasillach. Il passera 8 ans en prison, ayant finalement été gracié -au même titre que Rebatet et d'autres- par Vincent Auriol. Dernier journaliste « collaborateur » à être libéré en France, il sortira affaibli de cette longue épreuve et sera terrassé par la maladie en 1958, à seulement 52 ans.
La particularité du livre de Jean-Pierre Cousteau est qu'il fait la part belle aux huit années de prison que subit son père. Ce dernier, dans les écrits mentionnés plus haut, fait état de son quotidien de prisonnier, de ses occupations (le sport mais surtout la lecture et l'écriture) mais aussi de ses pensées les plus profondes sur son parcours, la vie, son époque etc. Je me suis délecté de ces nombreuses pages de réflexion d'un homme libre (par l'esprit) ne se plaignant jamais de son sort et qui regarde de haut la comédie humaine et sa petitesse. Voici par exemple ce que PAC écrivit le 9 juin 1953, peu avant sa sortie de prison :
« Ce n'est pas parce que je refuse toute valeur à la loi du nombre érigée en système de gouvernement qu'il faut méconnaître les indications du suffrage universel. Le système est déplorable pour l'administration de la chose publique. Mais il est précieux (…) dans la mesure où il permet de savoir ce que veut une nation. Elle se juge à son choix. Les peuples « asservis » ont le bénéfice du doute. Pas les peuples démocratiques. Les Français ont trop montré qu'ils préféraient à quiconque Herriot, Blum, Auriol, Bidault, Moch et Teitgen pour qu'il soit possible de s'obstiner à les estimer. »
Servies par un style d'écriture savoureux, une grande intelligence et souvent même par un humour très fin, ces pages permettent de mieux comprendre ce personnage perdu dans une période si vile de l'histoire contemporaine (la « libération » et tout ce qui a suivi). Bien évidemment, les événements liés à l'épuration sauvage de notre pays sont souvent évoqués alors que lui croupit derrière les barreaux. PAC constate à quel point les vainqueurs et leur simulacre de justice salissent ceux qui ont cru dans un autre modèle pour l'Europe :
« Le sadisme des « épurateurs » consiste justement à créer cette confusion en mélangeant sous l'étiquette « collaborateurs » les adversaires politiques et les simples fripouilles dont il aurait fallu de toute façon se débarrasser même si la guerre avait tourné autrement. »
Feignant de s'étonner des horreurs de l'épuration, « effroyable explosion de bestialité », il ironise sur le silence des « belles âmes » de son temps :
« Elles n'ont rien su, rien vu, rien entendu. Elles ont ignoré que dans les villes de France on promenait sur les places publiques des femmes tondues, nues, marquées au fer rouge. Elles ont ignoré que dans toutes les prisons de France, on suppliciait des détenus ramassés au petit bonheur, avec des raffinements de férocité qui font paraître dérisoire la science des bourreaux chinois. (…) pour rien, pour le plaisir. »
Vomissant la faiblesse et la tiédeur (Mais pourquoi avoir choisi Franz-Olivier Giesbert pour préfacer le livre ? PAC en aurait été horrifié!), PAC était de cette race d'hommes faisant passer l'honneur avant tout. Il se tint toute sa vie la tête haute et paya fort cher (que ce soit à un niveau personnel ou familial) cette vertu. Vouloir combattre pour ses idées, ne pas se taire face à la décadence de son temps, il en avait fait sa raison de vivre. « Je n'ai à me justifier devant personne. Une seule chose était inconcevablement déshonorante, c'était de ne pas prendre parti. » disait-il... Oui, PAC a souhaité la victoire de l'Allemagne nationale-socialiste, « la dernière chance de l'homme blanc ». C'était logique pour lui et il s'en expliqua longuement lors de son procès, en 1946. « Epouvanté par la décadence de la France » ayant mené à la débâcle de 1940, persuadé que le libéralisme économique avait fait son temps et que seule l'option du socialisme national était désormais possible, PAC considérait qu'il n'y avait que cette solution qui aurait permis à la France de rester elle-même et d'aller de l'avant. Pacifiste, son antisémitisme se voulait avant tout une réaction à la déclaration de guerre des communautés juives du monde entier envers le IIIe Reich dès 1933.
Pierre-Antoine, l'autre Cousteau est complété de riches annexes où l'on trouvera plusieurs articles de PAC écrits dans les dernières années de sa vie pour Rivarol ou d'autres publications. C'est une excellente initiative ! Le livre se termine d'ailleurs par le superbe et émouvant « Testament et tombeau de PAC » publié par Lucien Rebatet peu après la mort de son ami. Je ne résiste pas à l'envie d'en reproduire les dernières lignes :
« Nous ne pouvons, hélas ! Ni remplacer PAC ni l'imiter. Il est irremplaçable et inimitable. Il ne nous reste qu'à poursuivre notre tâche de notre mieux. Quand bien même nous serions recrus de dégoût et de lassitude devant les bassesses et la monotonie de la lutte politique, la disparition de Cousteau nous fait un devoir de persévérer. Nous le lui avons tous promis. Je sais que ce fut une de ses dernières satisfactions. Peut-il exister promesse plus sacrée que celle faite à un tel combattant ? »
Rüdiger / C.N.C.
Note du C.N.C.: Toute reproduction éventuelle de ce contenu doit mentionner la source.
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00:05 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique internationale, allemagne, europe, affaires européennes, presse, médias, journaux |
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by Cundar
Ex: http://younggerman.de
Während die EU heftige Krisen durchläuft, kommen von hier und weiter aus dem Osten Stimmen auf, die eine eurasische Perspektive eröffnen wollen: ein Konstrukt, dass von Lissabon bis Vladivostok reicht. Viele Anhänger dieser Idee sitzen dabei oft einem Paradoxon auf: Während der EU unterstellt wird, die nationalen Fliehkräfte niemals einfangen zu können, wird einem Gebilde das im Durchmesser (Lissabon nach Vladivostok) ungefähr 10.000 Kilometer ((!) Lässt man eine Fahrtroute berechnen, kommt man sogar auf auf 13.626 km, bei 156 Std. Fahrtzeit, also ca. sechseinhalb Tage) beträgt, diese Eigenschaft zugesprochen.
Nein, diese räumliche Tatsache ist es also nicht, die als Motivation für diese Annahme dient. Es geht um die geistige Distanz die hier überbrückbarer erscheint: Transatlantisches, neoliberales-unversielles Weltbürgertum steht gegen eine autoritär-marktwirtschaftliche, identitäre Idee. Es geht um Sympathien, die die einen nach Westen führt und die anderen nach Osten. Denn seien wir ehrlich: Von Lissabon bis nach San Francisco, ist die Distanz nicht kleiner.
Zukunftspläne nur aus Gegensätzen heraus zu denken macht mir nicht nur keine Freude sondern scheint auch nicht besonders weise, denn all zu leicht implodieren diese Gedankengebäude wenn der Gegensatz wegfällt oder pervertieren zu Konfliktproduzenten um ihren Rechtfertigungsgrund zu behalten. Oder um es mit Goethe zu sagen: „Beim Zerstören gelten alle falschen Argumente, beim Aufbauen keineswegs. Was nicht wahr ist, baut nicht.“ Und wenn wir uns die Geschichte der Nordhalbkugel und damit auch Eurasiens anschauen, so sehen wir, dass Ideen bzw. Wahrheiten wirkmächtig, ordnend und damit auch aufbauend sein können. Zerstört wurde bei der „Wirkung“ dieser „Wahrheiten“ viel… Aber diese Entwicklungen sind oft nur noch in Ruinenfrom zu betrachten. Es folgen also einige Ausblicke auf mögliche „wahrhaftige“ Entwicklungsfelder rund um Eurasien:
a) Deutschland und Europa
– Deutschland und seine europäischen Nachbarn dürfen nicht zur „Bitch“ anderer Großmächte werden. Was nützt es uns, wenn wir die USA nur mit Russland austauschen und weiterhin fremdbestimmt reagieren?
– Unser europäischer Standard an Freiheitsrechten, Rechtsstaatlichkeit usw. dürfen für diese neue Entwicklung nicht geopfert werden. Dieses zeigt aktuell gerade TTIP und CETA.
b) Politische Heterogenität wird noch (!) größer!
– Der EU wird unterstellt, dass sie verschiedene politische Systeme nicht zusammenzwingen darf, in einer Eurasien-Union wäre das Konfliktpotential noch größer: Hier hätten wir Autokratien neben Demokratien, Monarchien neben Republiken. Sehr korrupte Staaten neben weniger korrupten Staaten.
– Gleichzeitig zeigt das Heilige Römische Reich Deutscher Nation (HRRDN), das selbst aus Heterogenität Großes erwachsen kann – auch wenn hier tendenziell zumindest eine nationale Unterfütterung vorhanden war. Vll. können erreichbare Institutionen Bindungskräfte entwickeln? Auch im HRRDN haben Hof- und Reichskammergericht, so wie die verschiedenen Gremien in Kombination mit den Fürstentümern, Zusammenhänge geschaffen, die z.T. bis heute nachwirken. Wichtig ist, dass die einzelnen Bürger davon profitieren können.
– Alte Vorbehalte aus den Weltkriegen und dem Imperialzeitalter müssen überwunden werden. Gerade prosperierende Ex-Kolonien werden ungern von alten Kolonialmächten Anweisungen erhalten wollen.
– Welche politischen Ziele hat die Zusammenarbeit? In unserer Welt mangelt es an Sicherheit, Ordnung und (wirtschaftlicher) Wohlfahrt. Viele Menschen kommen immer noch aus allen Teilen der Welt nach Europa, weil hier Arbeit und Perspektiven – scheinbar – vorhanden sind. In diesem eurasischen Gebilde muss also auf einen Lebensstandard hingearbeitet werden, der kaum auf ein sowjetisches „jeder ist gleich arm“ hinauslaufen kann. Hier befürchte ich harte Verteilungskämpfe.
c) Mehr Kulturen und Religionen
– Moskau als drittes Rom, das Erbe von Byzanz. Alte Mythen treiben den Prozess von Russland aus an… Das spricht die Trennung der Ost- und Westkrichen an, die bei einem solchen Prozess eine nicht unwichtige Rolle spielen könnten – gerade wenn die neue Entwicklung traditioneller ablaufen soll. Bietet sich also eine Überwindung des Ost-West-Schismas an!? Das scheint schwierig, wenn ich das Gezerre um das Orthodoxe Konzil in den vergangenen Monaten betrachte.
– Mehr Eurasien beutet am Ende auch MEHR Islam. Dieser Punkt wird manch einem Islamfeind „im Westen“ wohl etwas irritieren. Viele Staaten in Eurasien haben islamisch geprägte Gesellschaften und Völker. Und das in den verschiedensten Formen…
– Es wird also genau so eine interkulturelle Kompetenz erforderlich sein, wie sie von den „westlichen Weltbürgern“ gefordert wird. Das ist aber dann wohl machbarer, da es nicht atomisiert-individuell in kulturfremden Räumen sondern noch gemeinschaftlich und staatlich organisiert geschieht sowie die Traditionen des Ortes achtet.
– Als gutes Beispiel für die kulturellen Unterschiede möchte ich ein intimes Thema ansprechen: Die Toilettenkultur. Wir werden die Konfrontation von Toiletten zum Hinhocken und Hinsetzen erleben. Wir werden den Irritationen beiwohnen, wenn der eine nicht weiß ob er das benutzte Klopapier in einen Mülleimer oder in’s Klo werfen soll. Ja, auch über solche kleinen Dinge wird man sich einigen müssen.
d) Raumordnung – Dimensionen begreifen
– Die EU fassen schon nicht alle Menschen: Manche Portugiesen können sich nicht mit Polen identifizieren und umgekehrt. Wie soll das in Eurasien vorangehen? Viele Europäer träumen von den USA, mit ihrer vielseitigen Landschaft und Lebensarten. Hoffnungen, Träume und Wünschen werden bedient. Wie werden die Sehnsüchte nach Eurasien geweckt?
– Wo sind die Grenzen? Durch das europäische Erbe passen die EU-Länder und Russland gut zusammen, oder? Aber auch Kleinasien gehört zwangsläufig auch mit hinein, auch wenn es erstmal an der europäischen Peripherie liegen. Schlichtweg weil es als geopolitisch, strategisch wichtiges Austragungsort aktueller und zukünftiger Konflikte sein kann.
– Fasst man Eurasien größer, gehört auch Indien, China und die arabische Halbinsel mit dazu. Diese Bereiche müssen mitgedacht werden, um langfristig Erfolg zu haben, gerade weil hier durch sozialen Missstand Konflikte exportiert werden können.
– Afrika und Europa sind miteinander verbunden – geschichtlich und wirtschaftlich. Dies kann für das Eurasien-Projekt genutzt werden und stellt gleichzeitig eine natürliche Grenze dar.
– Was macht man mit der Herausbildung von Hegemonialmächten? Werden die europäischen Staaten nicht von Russland erdrückt? Wird Indien oder China diese Union einfach geschehen lassen oder gar mitarbeiten? Wird es zu zerstörerischen Wettkämpfen um die Hegemonialstellung kommen, wie damals zwischen Österreich und Preußen? Oder wird die Union am Ende nur von einer Macht (aus)genutzt?
– Bleiben wir bei Eurasien hängen? Was ist mit der gesamten Nordhalbkugel? Wäre es nicht interessanter hier effizienter zusammenzuarbeiten? Gerade wenn sich die Zusammenarbeit mit der arabischen Halbinsel, China usw. als schwierig gestaltet. Die USA wird sich mit einem Machtblock in Eurasien auseinandersetzen müssen. Die Welt(ordnung) wird eine andere werden.
Abschlussfazit
Sollte das alles gelingen, hätten wir eine Situation eines „ruhenden Imperiums“ (Ich blicke auf das alte China und meine das nicht im negativen Sinne), dass durch enorme kulturelle und wirtschaftliche Lebenskraft, einen stabilisierenden und befriedenden Ausstrahlungseffekt haben könnte. Gleichzeitig, sollte es in der Peripherie oder im Inneren zu Konflikten kommen, braucht es einen machtvollen Handlungsrahmen in juristischer und exekutiver Hinsicht. Es muss als Einheit verstanden werden um ein „Jugoslawien“ zu verhindern. Es wird der Alptraum jedes alten, isolationistischen Nationalisten oder Volksverleugners gleichzeitig aber wohl die Hoffnung für fast 2/3 der Weltbevölkerung. Viel konkreter, weil begrenzter, als die Vereinten Nationen könnte es handlungsfähiger sein. Dadurch, dass es freier als die Sowjetunion sein wird, ist es auch realistischer. Wie kann das weitere Vorgehen aussehen?
Kurzfristig: Konsolidierung Europas.
Mittelfristig: Eurasische Kooperation von Europa und Russland, erste Zusammenarbeit mit Afrika und anderen eurasischen Teilen bzw. der Perpherie.
Langfristig: Kooperation aller(!) eurasischer Gruppen. Und noch weitergedacht: Kein Weltstaat mit Weltbürgertum sondern ein mit unserem Planeten verwurzeltes Imperium.
Eine für mich wahrhaft elektrisierende Idee.
00:05 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Eurasisme, Géopolitique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : eurasie, eurasisme, asie, europe, affaires asiatiques, affaires européennes, politique internationale, géopolitique |
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