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mercredi, 26 janvier 2011

Montherlant - Céline: Match nul?

Montherlant - Céline: Match Nul?

par Alain JAMOT

Ex: http://lepetitcelinien.blogspot.com/

Vous avez vu Montherlant pour son élection (à l’Académie). Ça va bien pour lui, il doit être content. Lui c’est Chateaubriand qui le gêne.
Le drapé antique. Il n’y arrive pas, ça l’embête.”
(Céline, sur Montherlant)

C’est de la littérature, aussi artificielle et aussi désuète que celle de Paul Alexis ou de Paul Lombard, écrivain au style “artisse” de la fin du XIXème siècle, et qui ne sera plus lue dans cinquante ans.
(Montherlant, sur Céline) Dictionnaire Céline, Philippe Alméras.


Mettre en vis à vis, dans un article, Montherlant et Céline, c’est un peu fouiller l’arrière-boutique un tantinet poussiéreuse de la littérature de droite d’il y a bien longtemps, celle du siècle dernier. L’aristo et le prolo, le gars de Neuilly et celui de Courbevoie, l’attentiste et le collabo, le spécialiste de la posture et la brute incapable de masquer ses sentiments et ses haines… Ont-ils quelque chose de commun, ces deux-là, à part finalement le succès, les manuels de littérature et la couverture blanche de Gallimard ?

Quand j’ai découvert les deux coupables, il y a bien longtemps, alors que je sortais de l’enfance pour aborder les rivages un peu pénibles de l’adolescence, et que je ne connaissais de la littérature (en gros) que Bob Morane, Jules Vernes et Oui-Oui, je m’imaginais que j’allais tomber avec eux sur des types sulfureux, des serial-writers fascistoïdes, des nazillons graphomanes, des suppôts du Mal (c’est à peu près ainsi que mes profs de lettres seventies les présentaient, eux qui se délectaient de Barthes ou de Rouge, dans ma lointaine banlieue).

Eh ben non, c’était tout le contraire ! Montherlant et Céline, y faisaient rien qu’à raconter des histoires de losers, de célibataires, de grabataires, de nanas encore turlupinées par Jésus avant de prendre la position horizontale, des histoires de misère, de dispensaire, de tuberculeux crachant leurs derniers instants dans des taudis et des galetas insalubres ! Bonjour la douche froide ! C’était donc ça, les méchants écrivains fascistes ? Je me disais bien qu’ils avaient dû se calmer avec l’âge (pour rentrer dans la Pléiade, mieux vaut éviter de rewriter Mein Kampf ou Je suis partout), mais qu’en fouillant dans leur production des années d’avant-guerre, ce serait bien le diable si je ne trouvais pas des trucs croustillants… Rien, nada !

Avec eux (mais ça décrivait bien aussi Drieu La Rochelle), je découvrais que l’écrivain de droite était avant tout un triste sire, un scribe consciencieux du tragique de la déliquescence franchouille, de la décadence, du lent glissement de la patrie de Pagnol, du pastis et des charentaises vers le néant intergalactique de la fin de l’Histoire…

Point de militants nationalistes et mystiques dans leurs bouquins, oh non, pas de héros guerriers triomphants en route vers le Walhalla, non non, mais de pauvres hères au quintal, analysés, scrutés, quantifiés, dans leurs sinistres et pathétiques habitudes de cocus de l’Histoire… des types humains pas très loin des héros de polars qui déferleraient sur l’Hexagone deux ou trois décennies plus tard.

Mais comment tout cela avait-il pu commencer, et d’où leur venait alors cette réputation sulfureuse ? En fait, le truc à la base, qui les rapprochait, c’était quoi ? C’était la guerre, la vraie, la Grande Guerre, celle de 14.

La guerre, la vraie.
Quand elle arrive, nos deux pieds nickelés ne se dégonflent pas : Céline suit le 12e régiment de Cuirassiers où il s’est engagé en 1912, Montherlant arrive enfin à se faire incorporer en 17. Les deux sont blessés, et finissent comme auxiliaires, Céline à Londres, Montherlant en France, à l’État-Major.

Montherlant, complètement shooté à Barrès, voit des morts partout et commencera, avec La Relève du matin, à broder sur le thème du sacrifice qui ne sert à rien, du héros qui meurt pour sauver un monde qui n’en vaut pas la peine.

Céline hallucine pour sa part sur le massacre, la boucherie, tout ce qui ressemble à un képi lui file de l’urticaire et se découvre pacifiste.

La différence fondamentale entre eux deux se trouve déjà là, bien évidente : Montherlant suit la guerre par les journaux, assiste aux messes d’enterrement de ses potes de Sainte-Croix de Neuilly, intrigue pour enfin endosser un uniforme et se rendre utile. Et ne pas passer pour un lâche après… Céline, on ne lui demande pas son avis, allez hop le proldu, au front ! En première ligne ! Et il se bat, est blessé. Céline y va à fond, en prend plein la gueule, ne s’économise pas. Montherlant se balade en semi-touriste, malgré lui, s’engage du bout des lèvres. On retrouvera sans cesse cette opposition entre eux, dans leur vie, dans leurs livres, dans leur style.

Pour les deux hommes, c’est la douche écossaise, l’électrochoc qui les sort de la programmation sociale : et tous deux, après la guerre, vont aller découvrir le monde, car à quoi bon survivre au suicide de l’Europe si c’est pour rester enkystés dans la médiocrité ?

Voyages voyages…
Céline rame, se marie et décroche son doctorat de médecine, Montherlant compte les crânes à l’Ossuaire de Douaumont. Tout cela aura vite une fin : twenties encore remuantes, chacun va foutre le camp parce qu’il n’y a que ça à faire.

Montherlant racle les fonds de tiroirs de sa mamie et réussit à se faire publier à compte d’auteur, puis un éditeur le remarque : let’s go ! Le pognon semble arriver assez facilement, bref il se débrouille et en route : c’est le Sud, l’Espagne, l’Algérie. Loin, mais pas trop. Les colonies et les espingouins, on connaît, on prend pas trop de risque pour le rapatriement.

Pour l’illuminé de Courbevoie, c’est une autre chanson : dès 1916, l’Afrique, puis avec la SDN les États-Unis, Cuba, le Canada, l’Angleterre. Céline bosse, rencontre des gens, se tape des greluches, rumine, observe, commence à gueuler.

Mine de rien, les deux rigolos inventent à leur façon on the road again et Katmandou quarante ans avant les autres, et repèrent déjà que la France bat de l’aile, qu’elle ne se relèvera jamais plus du grand abattoir de 14, que les colonies sont un enfer pour les autochtones et les petits blancs.

En politique, y savent pas trop où ils en sont, mais ça commence déjà à mijoter tout autour d’eux : la peur du bolchevique mine la bourgeoisie européenne, le couteau entre les dents alimente les fantasmes des rentiers et des parlementaires.

Bref, c’est le générique d’Amicalement vôtre : Montherlant/Brett Sinclair se la coule douce, découvre le sport et l’ambiance mecs sur le stade, vit dans les quartiers bourgeois et publie déjà beaucoup ; Céline/Danny Wilde bourlingue, travaille, écrit une vague nouvelle et a définitivement cessé d’être un prolo. Tout les sépare, tout les éloigne l’un de l’autre. Et puis arrivent les années trente…

Les grandes manœuvres
Céline, toujours fauche-man, a repéré qu’Eugène Dabit cartonne avec Hôtel du Nord et s’imagine qu’on peut se faire des couilles en or en écrivant de la prose prolétaire : l’innocent ! Un vrai réflexe de midinette ! Résultat, il pond Voyage au bout de la nuit ! Et ne se rend même pas compte qu’il vient de violer la langue française et de créer une brèche dans le ronron académique.

Denoël chope l’ovni au vol juste devant Gallimard, et c’est l’entrée en fanfare : il rate le Goncourt de peu (mais reçoit le Renaudot), avec un premier roman qui deviendra l’un des plus célèbres livres français.

Il en prend déjà plein la gueule : quoi, pas de grandes périodes classiques, pas de beau style, mais des mots crados, de la misère et encore de la misère, du désespoir, des pauvres comme s’il en pleuvait, et pas de rédemption, pas de lendemains qui chantent ?

Céline s’en fout, touche du pognon, se balade, écrit beaucoup. Et, au fil des années, commence à déraper : il fréquente Léon Daudet, se grise de succès, se passionne pour la politique et l’hygiène sociale, se croit tout permis, prend un premier râteau avec Mort à crédit et publie en 1937 Bagatelles pour un massacre : quel con ! Il a déjà commis un premier pamphlet contre les cocos de retour d’une virée en URSS, sans grand retentissement. Mais là, il est servi : l’antisémitisme est à la mode, on en redemande, et ça va lui coûter sa crédibilité. Comment un type aussi intelligent, un écrivain aussi doué a-t-il pu se laisser embarquer dans ce délire quasi-psychiatrique, ces élucubrations racialistes à la mords-moi-le-nœud ? Gide le ridiculise dans la NRF. Il s’en moque, et l’année suivante, rebelote : L’Ecole des cadavres !

Fin des haricots : la malédiction Céline s’installe, Gringoire, Je suis partout, l’Action française applaudissent, la gauche rejette notre héros dans les ténèbres, et lui, of course, se radicalise. On ne parlera désormais plus que de cela pour l’éternité, de ces deux opuscules gueulards et maladroits même si le style atteint parfois des sommets, où la haine du Juif se mêle au pacifisme, la peur de la guerre à la haine du fric. Pour le beauf de base, l’affaire est entendue : Céline, c’est de la littérature antisémite, et qui se vend bien, en plus… En 1939, les deux pamphlets sont pourtant interdits.

Pendant ce temps-là, Montherlant arrête ses rêveries sur le sport et la morale antique, et décide de surfer sur la misère lui aussi, mais plutôt celle de sa classe avec Les Célibataires, où deux noblaillons dépensent des trésors d’imagination pour ne rien foutre et vivre leur vie de parasites sociaux. Carton ! Il décide alors d’explorer aussi la misère sexuelle, et pond quatre tomes des Jeunes filles, où un Casanova froussard et cultivé fait la leçon à une Solange encore travaillée par le catholicisme : re-carton. Pour l’époque, ça sent bon l’érotisme, la provoc, la petite culotte, le crucifix et les grandes envolées élitistes. Étrange mélange, mais blockbuster de l’édition, en un temps où les curés faisaient encore recette et ne jouaient pas devant des salles vides.

Montherlant s’en met plein les fouilles à son tour, publie de nombreux petits ouvrages à tirages limités (genre L’Eventail de fer) chez des éditeurs obscurs, et se fait encore plein de pognon dessus ! Il a tout compris du business littéraire, et ne prend pas de risques idiots comme Céline : il surfe sur les fantasmes de l’époque, s’invente un personnage de pacotille, mélange d’antique, de préfasciste et de conservateur mais s’arrête avant l’erreur fatale. Il sent son public, lui donne ce qu’il souhaite, et parfois écrit pour lui-même, dans de petits essais confidentiels.

Alors Montherlant poltron et Céline courageux ? Pas si simple… Montherlant avance masqué, ses journées sont souvent des journées composées exclusivement de drague et d’écriture, et il ne veut pas trop attirer l’attention sur le penchant qu’il partage avec André Gide. Il sait aussi que si la politique peut faire parler de vous et vous lancer, elle peut aussi vous griller à vie en cas de dérapage et vous tailler un costard dont vous ne parviendrez plus à vous défaire, ad vitam aeternam… Et puis, si Montherlant, comme tous les auteurs, est vaniteux et exhibitionniste, il connaît via sa famille les rouages du monde, il sait en jouer. Alors que Céline, gros balourd génial et emporté, s’étonne des retours de flammes et des cabales. Assoiffé de reconnaissance, artistique, sociale, Céline veut tout, les gonzesses, le pognon, les gros titres et les gros tirages tout en restant lui-même, et en se permettant de délirer si bon lui semble. Oh coco, ça marche pas comme ça, et les écrivains et la politique, ça colle rarement, ils se font avoir presque à chaque fois…

Montherlant, malgré ses airs de Grand d’Espagne, calcule tout, prévoit presque tout, et avouera même avoir préféré retourner à son écritoire le 6 février 1934 plutôt que d’aller voir où en était le match Camelots du Roy/Préfecture de Police !

L’apocalypse
À partir de 1940, leur différence fondamentale s’affirme encore davantage. Céline boit des coups avec Brasillach, sert la louche d’Otto Abetz (Montherlant… aussi), torche des articulets pronazis, s’inquiète des progrès de la Résistance et se fout de la gueule de Pétain.

Montherlant publie Le Solstice d’été, vision Collège Stanislas de la victoire d’Hitler, pontifie un max mais décline très astucieusement tout appel du pied trop pressant de la Révolution Nationale. Toujours la prudence…

À partir de la Libération, où Montherlant s’en sort après une bonne remontrance, il décide de se lancer dans le théâtre, l’opérette pied-noir revue façon Grand Siècle, et nous débite La Reine morte et Le Maître de Santiago ! Du beau boulot, du sublime au kilomètre, mais ça reste du toc, du chiqué, du bois peint, du faux marbre. Le militant de droite qui se pique de culture s’extasie, et s’en sert comme rempart contre Sartre et Ionesco. On a les émotions, et les références, qu’on peut…

Céline court sous les bombes avec le chat Bébert et sa dulcinée dans Berlin, claque du bec avec Le Vigan en Poméranie et finit dans une geôle au Danemark. Et à l’époque, le Danemark, c’est pas encore l’État providence, les blondes sublimes à la poitrine opulente et à la morale sexuelle élastique : point de porno, mais plutôt la grisaille, le froid, la faim, le protestantisme. L’horreur, quoi…

Céline dépérit, commence ses correspondances fleuves, et finit par rentrer en France sur une astuce légale. Le voilà parti pour la misère, encore et encore, la gueulante aigrie, la paranoïa comme raison d’être, les falzars tenus par des bouts de ficelle, la pleurnicherie incessante, le fantasme des Chinois déferlant sur l’Occident, l’Apocalypse à Meudon, le discours répétitif et saoulant d’un vieillard complètement largué et méchant comme une teigne, avec des grabataires comme clients de son cabinet médical et du bordel dans toute la maisonnée.

Il engueule Gaston Gallimard, pleure sans cesse pour un à-valoir ou une réédition pendant que ce dernier signe de confortables chèques à Montherlant, qui est quasiment sacré Trésor National Vivant et entre à l’Académie.

Alors ça finit comme un mélo : Céline meurt angoissé, aigri, cradingue sans jamais avoir triché. Et Montherlant se flingue douze ans après, ne supportant plus de devenir aveugle… et son masque se fendille définitivement.

Résultat des courses
Que reste-t-il aujourd’hui de tout cela ? Littérairement, Céline gagne haut la main. Avec Proust (et Joyce), il a propulsé l’écriture hors des remugles bourgeois et des ânonnements bécasses des profs de lettres. La littérature, avec lui, ça gueule, ça souffre, ça pète, ça picole, ça frôle les grands parcours Deleuze/Guattari : on se déterritorialise pour replanter sa casbah ailleurs, plus loin, toujours plus loin, on va de ligne de fuite en ligne de fuite, on s’immerge dans le devenir perpétuel, dans le devenir-animal, le devenir-Bébert, le devenir-totalitaire, on prend tous les risques, on explose la syntaxe, on déverse un proto-argot, on se ramasse, et on parvient même à faire sortir des écrasements historiques et sociaux des trésors de tendresse. Eh oui, comme tous les grands énervés, Céline sait aussi fondre de tendresse et d’amour pour sa meuf, son chat, ses amis, mais aussi ses pauvres, ses patients, ses prolos, ceux qui sentent la soupe, qui puent de la gueule, qui crèvent de la vérole, de la tuberculose ou du cancer, tous ceux pour qui le Front Populaire fut alors une miraculeuse épiphanie.

Céline écrivain de droite ? Oui, mais d’une droite métaphysique, ontologique, pour qui le surgissement de l’Être ne peut s’accompagner que d’un désespoir intégral et glaçant, d’une droite pour laquelle il n’y a pas de rédemption possible, et dont la parousie ne peut s’imaginer que comme une explosion vitaliste sans retour, un festival au lance-flammes…

Montherlant, lui, avec son beau style, ses gros tirages d’antan et ses postures agaçantes, était en fait un homme du passé. L’aboutissement plutôt que le commencement de quelque chose. Tout sonne un peu vieillot chez lui et surtout son style, un peu irréel, encore intéressant, parfois saisissant ou touchant, mais si loin, si loin… Montherlant héros d’une droite faussement moderne, qui se fait un film sur l’Ancien Régime, qui se prend le chou sur des arguties catholiques proprement inintelligibles aujourd’hui pour le Français moyen, ou qui ronchonne encore sur la perte de l’Algérie Française.

Montherlant qui a aussi sûrement agi pour la décrédibilisation de l’écrivain en tant qu’artiste et intellectuel utile et légitime à droite que Sartre et BHL à gauche, c’est dire !

Céline anticipe notre chaos quotidien, nous file une toolbox stylistique pour nous en sortir. Montherlant nous ouvre son musée, et nous explique que quand même, avant, c’était mieux…

Bukowski révérait Céline, et en fera un quasi-personnage dans son dernier roman.

Montherlant, même Le Figaro n’en parle plus !

Restent les livres, au-delà des hommes et des parcours. Mais combien les lisent encore vraiment, ces deux-là ?

Alain JAMOT
surlering.fr, 27/10/2009.
Repris sur le site montherlant.be

mardi, 25 janvier 2011

Saudi-Arabien will Atomsprengköpfe aus Pakistan abziehen

Saudi-Arabien will Atomsprengköpfe aus Pakistan abziehen

Udo Ulfkotte

 

Weil weder Israel noch die Vereinigten Staaten die Fortführung des iranischen Atomwaffenprogramms mit einem Militärschlag verhindert haben, will Saudi-Arabien nun seine Atomsprengköpfe aus Pakistan abziehen. Die Saudis haben auf dem südlich von Riad gelegenen geheimen unterirdischen Militärgelände von al-Sulaiyil alles für die Überführung ihrer Atomsprengköpfe vorbereiten lassen. Dort gibt es Tunnel für pakistanische Ghauri-II-Raketen, die eine Reichweite von 2.300 Kilometern haben. Saudi-Arabien ist seit vielen Jahren schon militärische Nuklearmacht, hatte die eigenen Waffen aber geschickt in Pakistan gelagert. So konnte man behaupten, nicht zu den Atomwaffenstaaten zu gehören.

Mehr: http://info.kopp-verlag.de/hintergruende/geostrategie/udo...

 

 

EU-Kommissare kassieren doppelt

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Ex: http://www.ftd.de/politik/europa/:uebergangsgeld-eu-kommissare-kassieren-doppelt/50173338.html

EU-Kommissare kassieren doppelt

Exklusiv - Die Brüsseler Kommission gerät wegen fragwürdiger Zahlungen an
Altkommissare unter Beschuss. Nach FTD-Recherchen beziehen 17 frühere
Amtsträger noch immer Übergangsgelder von mindestens 96.000 Euro pro Jahr -
obwohl viele längst Posten als Lobbyisten oder Politiker haben. von Claus
Hecking  Straßburg

Prominenter Doppelverdiener ist etwa der frühere Binnenmarktchef Charlie
McCreevy . Der Ire wechselte kurz nach seinem Abschied in den Aufsichtsrat
von Ryanair  - und verdient dort nach Berechnungen der
Anti-Lobby-Vereinigung Alter-EU bis zu 47.000 Euro pro Jahr. Hinzu kommt ein
Übergangsgehalt, das nach FTD-Berechnungen rund 11.000 Euro monatlich
beträgt. Auch der frühere Fischereikommissar Joe Borg, der sich bei der
Brüsseler Lobbyagentur Fipra verdingt hat, kassiert diese Summe. Borg räumte
dies ein. McCreevy reagierte nicht auf wiederholte Anfragen. Er steht aber
auf der Übergangsgehaltsliste der Kommission, die der FTD vorliegt.

Drei Jahre Anspruch

Für die Brüsseler Behörde ist das Thema höchst sensibel. Seit Langem
beklagen Nichtregierungsorganisationen die Gefahr massiver
Interessenkonflikte, wenn Kommissare direkt nach Amtsende in die Wirtschaft
wechseln. Dass Ex-Kommissare auch im neuen Job noch Übergangsgeld kassieren,
war bisher allerdings unbekannt.

Drei Jahre lang haben ausgeschiedene Kommissare Anspruch auf 40 bis 65
Prozent ihres Grundgehalts von mindestens 20.278 Euro pro Monat, insgesamt
also wenigstens 280.000 Euro. "Dies soll früheren Kommissaren beim Übergang
in den Arbeitsmarkt helfen", sagte ein Sprecher der Behörde. EU-Kritiker
sind entsetzt. "Das ist eine Bankrotterklärung für das Übergangsgeldsystem",
sagte der fraktionslose EU-Parlamentarier Martin Ehrenhauser. Schließlich
sollten diese Zahlungen ursprünglich Amtsträgern eine Abkühlungsphase ohne
Job ermöglichen, um Distanz zum alten Posten zu bekommen. Zuletzt sorgte
etwa der Deutsche Günter Verheugen für Wirbel, als er sechs Monate nach
seinem Abschied aus Brüssel eine Lobbyagentur gründete.

EU-Parlamentarier empört

Während sich Verheugen mit einer Pension begnügt, bessern Litauens
Staatspräsidentin Dalia Grybauskaite und Italiens Außenminister Franco
Frattini laut Liste ihr Salär mit dem Abschiedsgeld auf. Besonders kritisch
sind Zahlungen an Danuta Hübner und Louis Michel: Sie arbeiten heute als
EU-Abgeordnete und haben damit laut Statut womöglich ihren Anspruch auf
Übergangsgeld verloren. Hübner ließ ausrichten, jedem Ex-Kommissar stehe das
Geld zu. Der juristische Dienst der Kommission hat beide Fälle für
einwandfrei befunden.

"Wenn Europa einmal schiefgeht, werden solche Dinge eine Rolle spielen",
sagte die CDU-Abgeordnete Ingeborg Grässle. Sie will kommende Woche im
Haushaltskontrollausschuss des EU-Parlaments beantragen, das Gehaltsbudget
für die Kommissare für 2011 einzufrieren, bis sich das Übergangsgeldsystem
ändert.


Viel Blut für wenig Öl

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Viel Blut für wenig Öl

 Absurde Folge des Irakkriegs: Peking bekommt Zugriff auf irakisches Öl – Lange Gesichter in Washington

Ex.: http://www.preussische-allgemeine.de/

Außer Spesen nichts gewesen – das ist angesichts von mehr als 4400 eigenen Gefallenen noch eine milde Umschreibung der Bilanz des Irakkrieges aus US-amerikanischer Sicht. Nicht nur die islamistische Propaganda auf der ganzen Welt und das Regime in Teheran wurden gestärkt. Peking, der neue Hauptrivale Washingtons, bekam Zugriff auf Ölressourcen am Golf.

Es ist eine späte Ohrfeige für Amerikas Ex-Präsident George W. Bush: Mit dem Politiker und Hassprediger des Irak, Muktada al-Sadr, zieht dieser Tage ein erklärter und einflussreicher Erzfeind der Vereinigten Staaten in die irakische Regierung ein. Im Klartext bedeutet das, al-Sadr mit seinen engen Beziehungen zum Nachbarn Iran, wo er bis zu seiner im Irak gefeierten Rückkehr vor wenigen Tagen vier Jahre im Exil gelebt hat, wird alles daran setzen, dass die USA im Zweistromland keinen Fuß mehr auf den Boden bekommen.
Das Ziel des von Bush 2003 mit falschen Anschuldigungen angezettelten Golfkrieges, die großen Öl-Ressourcen des Landes militärisch zumindest vor einem Zugriff Dritter zu sichern, kann also nicht erreicht werden. Zudem wollte Bush verhindern, dass Saddams Gedanke, das Ölgeschäft vom Dollar abzukoppeln und auch auf den Euro zu stützen, Wirklichkeit werden konnte. Es gab Experten, die einen Wertverlust des Dollars von mehr als einem Drittel erwartet hatten, falls der Irak und weitere Ölnationen diesen Schritt gewagt hätten.
Auch die Zusammenarbeit der US-Ölmultis und der britischen BP mit den Militärs schon bei den Kriegsvorbereitungen hatte in diesem „Monopoly“ nichts genutzt. Von den angeblichen Massenvernichtungswaffen Saddams wurde nicht ein einziges Stück gefunden. Außer Milliarden-Spesen und noch höheren Schulden bei den Chinesen ist also nichts gewesen.
Die westlichen Multis rechneten nach dem Sturz Saddams schon für 2008 mit dem ganzen Kuchen. Die amerikanischen Truppen gehen, die amerikanischen Firmen kommen, so wurde damals erwaret. Doch diese Hoffnung platzte wie eine Seifenblase: Die feierliche Unterzeichnung der entsprechenden Vorverträge war bereits für Anfang Juni 2008 vorgesehen. Doch es kam anders. Ölminister Hussein al Scharistan verstand sich nicht als Glied einer Marionettenregierung an den Fäden des Weißen Hauses und ließ den Deal platzen, weil die Konzerne auf Öllieferungen als Bezahlung pochten. Scharistan kurz und bündig: „Wir teilen unser Öl nicht.“
Ironischerweise ist es nun die Volksrepublik China, deren Öl-Manager sich im Irak einnisten. Für den Iran war der Sturz Husseins in dem zu rund 60 Prozent von Schiiten bewohnten Irak in politischer Hinsicht wie ein Lottogewinn. Doch in wirtschaftlicher Hinsicht, darüber sind sich die Strategen des Ölbusiness einig, ist China der eigentliche Gewinner der amerikanischen Invasion. Die staatliche China National Petroleum Corporation (CNPC) der Volksrepublik war der erste Nutznießer der Post-Saddam-Epoche. Auch die malaysische Petronas  sowie Koreaner und British Petroleum erhielten Zuschläge. Die russischen Konzerne Lukoil und Gazprom sowie die norwegische Stat-oil ergatterten sich nach dem Abzug der US-Truppen den fettesten Happen, West Quarna, das größte Ölfeld des Irak. 15 weitere ausländische Bieter, darunter schon 2009 die italienische ENI, 2010 Shell und Angolas Sonangol, kamen zum Zug.
US-Firmen rangieren unter ferner liefen. Eine Bohrung wird Exxon Mobil niederbringen, Occidental ist an einem Konsortium beteiligt. Die bereits erschlossenen Felder werden von zwei Staatsunternehmen bewirtschaftet. 
Der Welt zweitgrößte und weltweit operierende Servicegesellschaft im Ölgeschäft, die US-amerikanische Halliburton Company im texanischen Huston, hatte schon fünf Monate vor dem Irakkrieg mit Vizepräsident Dick Cheney einen streng geheim gehaltenen Handel abgeschlossen. Die Vereinbarung wurde in den USA als „Sweetheart-Deal“ bezeichnet. Cheney war wegen einer fünfjährigen Amtszeit als „Chef Executive“ der Firma eng mit Halliburton verbandelt. Demnach war vorgesehen, dass das Unternehmen über seine Tochterfirma Kellog, Brown & Root die komplette Kontrolle über die irakischen Ölfelder erhalten sollte. Durch einen geschickten Schachzug im Zusammenwirken mit der italienischen ENI konnte sich Halliburton in die neue Ölfeldverteilung einklemmen. Sie wird bei 20 Bohrungen im wichtigen Ölfeld Zubair im Südirak ihr Wissen einbringen. Es ist, wie Experten konstatieren, ein Multi-Millionen-Deal. Ein weiteres Abkommen wurde mit der holländischen Shell für die 15 Quellen des Majnoon-Feld geschlossen – Wert des Kontrakts: 150 Millionen Dollar. Die 1919 gegründete Gesellschaft operiert in 70 Ländern und hat etwa 55000 Beschäftigte.
Die seinerzeitige Geheimabsprache mit Cheney liefert im übrigen ein zusätzliches Argument für die Absichten der Bush-Regierung, die Ölfelder mit Gewalt an sich zu bringen und dies notfalls mit einem Lügenkomplott von der Uno absegnen zu lassen.
Die USA, die sich nach dem Sieg im kurzen Golfkrieg ein mehr oder weniger uneingeschränktes Schalten und Walten erhofft hatten, um sich im Nahen Osten „das Herzblut der modernen Wirtschaft“ zu sichern, sind schon deswegen verschnupft, weil die jetzt vergebenen Lizenzen keine Gewinnbeteiligung, sondern nur einen Bonus je gepumpten Fasses vorsehen. Das ist ihnen zu wenig. Derzeit liegt die Fördermenge bei 2,3 Millionen Fass pro Tag – weniger als zu Zeiten des gestürzten Diktators Saddam Hussein. Sie soll baldmöglichst auf zwölf Millionen steigen. Nach Saudi Arabien und Kanada steht der Irak mit geschätzten 137 Milliarden Barrel an dritter Stelle bei den erkundeten Ölreserven.
 

Joachim Feyerabend

 

Veröffentlicht am 12.01.2011

La guerre de la pistache

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La guerre de la pistache

9 décembre, 2010 - Ex.: http://www.knowckers.org/ 

Il n’y pas que le pétrole qui attise les tensions entre les États-Unis et l’Iran, il y a également la pistache. En effet cette petite noix verte, consommé surtout durant l’été dans des glaces ou durant des apéritifs par des millions de personnes dans le monde, fait l’objet depuis plus de 30 ans de tensions entre Téhéran et Washington.
Depuis la chute du Shah d’Iran en 1979, les États-Unis livrent une bataille sans merci contre l’Iran au sujet de la pistache.
A la suite de la révolution islamique en 1979, les américains décident de mettre l’Iran sous embargo et se retrouvent alors sans pistaches. Mais quelques décennies plus tôt un botaniste américain avait extirpé en contrebande plusieurs kilos de pistache de la Perse, Iran actuel. L’état Californien décide alors de commencer à produire ses propres ressources de pistache. La terre californienne s’avère très fertile pour l’exploitation de la pistache.
L’Iran réussi tout de même à conserver sa position de leader mondial en termes de production de pistache. Ce marché bénéficie principalement à l’ancien président Hachemi Rafsandjani, avec des revenues estimés à plus de 700 millions de dollars. En 2008, la production américaine parvient presque à égaler  celle de l’Iran.
Mais, il s’avère que l’enjeu principal concernant le marché de la pistache se situe en Israël. En effet le pays est le plus gros consommateur de pistache au monde. De plus les importations de pistache en Israël proviennent de son voisin iranien.
Washington, allié d’Israël, a alors sommé Tel-Aviv de stopper ses importations de pistache originaire d’Iran, au nom du respect des sanctions prises par l’ONU contre la république islamique. Tout porte à croire que cette menace des États-Unis est prise au sérieux par Israël. Le montant de l’aide américaine à l’état hébreu étant de 1,5 milliards de dollars annuel. Israël prive donc l’Iran d’un marché de plusieurs milliards de dollars qui constitue sa troisième source de revenus après les tapis et le pétrole qui restent en tête.
Le marché iranien de la pistache qui voit également ses importations diminuer en Europe à cause des règles imposées par Bruxelles et l’ONU, peut tout de même espérer une hausse de ses ventes avec de nouveaux marchés comme la Chine et l’Inde.

Arthur Liger

Source:
http://faostat.fao.org
http://www.lepoint.fr/science/la-guerre-de-la-pistache-05-08-2010-1224434_25.php
http://www.iran-resist.org/article4559
http://www.jeuneafrique.com/Article/LIN02127liranehcats0/...
http://www.rfi.fr/actufr/articles/010/article_3956.asp

Dominique Venner présente: "Histoire de l'armée allemande 1939-1945" de Philippe Masson


Dominique Venner présente:

Histoire de l'armée allemande 1939-1945 de Philippe Masson

Le langage agressif d'un ambassadeur américain à l'égard de la France

Le langage agressif d’un ambassadeur américain à l’égard de la France

18 janvier, 2011 - Ex: http://www.knowckers.org/ 

Les États-Unis commencent à manifester une certaine nervosité à l’égard de la position européenne sur les Organismes Génétiquement Modifiés. Dans un télégramme daté du 19 décembre 2007 destiné au Département d’Etat à Washington, Craig Stapleton, ambassadeur américain à Paris, évoque la position française sur les Organismes Génétiquement Modifiés dans le cadre des discussions sur le Grenelle de l’environnement Grenelle qui venait de s’achever. Le Canard Enchaîné a sorti l’affaire le 12 janvier 2011, d’après les fuites organisées par Wikileaks.


Plusieurs éléments ressortent de l’analyse de ce télégramme diplomatique américain.


Selon Craig Stapleton, la France joue  avec l’Italie, l’Autriche et même la Commission, un rôle majeur dans la campagne anti OGM en Europe. Un des résultats concrets du Grenelle de l’environnement est l’interdiction du MON-810 (seul OGM autorisé en France). Cette décision serait vécue comme une catastrophe pour les intérêts de la firme multinationale nord-américaine Monsanto. Pour ne pas en rester là, l’ambassadeur américain suggère de frapper l’Union Européenne en se concentrant principalement sur les leaders du mouvement (c’est à dire la France).


Les mots de l’ambassadeur sont sans nuances : causer des dommages à travers toute l’Europe puisqu’il s’agit d’une responsabilité collective, mais en se focalisant sur les coupables. Les attaques contre l’UE doivent être menées de manière discrètes (on pense à des opérations d’information et d’influence). La liste des représailles doit être graduée  et avoir des effets durables à long terme. Cette idée d’attaquer la France et l’Union Européenne aurait été soufflée par un syndicat agricole français. Et l’ambassadeur de rajouter : en fait, les partisans des biotechnologies en France (incluant jusqu’à un syndicat agricole) nous ont dit que la seule solution pour faire changer d’avis la France était de déclencher des représailles.


Cette fuite est révélatrice du climat de tension concurrentielle qui règne autour de la commercialisation mondiale et des OGM et de la pénétration de ces produits sur le marché européen. Elle met en évidence les contradictions d’une partie des acteurs économiques français de ce secteur qui ne savent plus à quel saint se vouer pour entre r eux aussi sur ce marché porteur. Il est clair que l’absence de stratégie de puissance de la France sur cet enjeu abordé principalement par le politique sous l’angle du principe de précaution  facilite toutes les manœuvres des puissances concurrentes qui cherchent à appuyer l’action de leurs entreprises.

Fire in Northern Mythology

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Fire in Northern mythology

Creation

There are two primal forces in Nordic myths, two forces that are known under the names, “fire” and “ice”. Before there was anything, there was Ginungagap, a “yawning gap”. In the south of it, fire ‘resided’ and in the north, ice. When these two came together, everything started. So, fire is the primal force, one side of the Divine. Some symbology!

It is not strange that fire keeps coming back in the symbology of Nordic mythology. What may be strange is that fire is much better represented than ice, but this is not the subject of this article.

Later in the creation myth, the triple divinity Odin, Hænir (sometimes Hoenir, or Hnir) and Lodur give capacities and make man. “Spirit gave Odin, “óður” gave Hoenir, “lá” gave Lodur and the form of gods”. This is how Rydberg translates Völuspa 18. More often you will read something like “Soul gave Othin, sense gave Hnir, Heat gave Lothur and goodly hue”. (Ari Odhinnsen) In the Prose Edda it is Odin, Vili and Vé who are the givers of these things.

Loki

Lodur is often said to be Loki. In the preface to the Reginsmal Odin, Hænir and Loki are named together, so this is not strange. Loki is the most famous of ‘fire Gods’ from the Northern pantheon. The name Loki has been explained in different ways of which two are most interesting in our story. “Logi” supposedly means “flame” and the terms “liuhan” (Gothic) and “lecht” (Anglo-Saxon) are linked to the English word “light”, but also to the term “flame”. The same goes for the term “Lód”.

Fiery triplicity

When you think of it, there are three Gods connected to the concept of fire and also connected to eachother: Heimdallr, Balder and Loki. Heimdallr is the “white As”, the watchman on the Bifrost bridge and is therefor the middleman between the world of men and the world of the Gods. Heimdallr is not only the connecting smoke-pillar representing the Irminsul in the fire ritual, but also unchanging fire. He is the metaphysic flame, beyond time and space. In this regard Heimdallr can be equated with Brahman of the Hindus.

The second name that I mentioned is that of Balder. Balder is Heimdallr, but on another plane. We can place Heimdallr on the godly level, Balder on the human level and Loki on the underwordly level (or Asgard, Midgard and Utgard). Balder is the incarnated fire, the fire in ‘our world’ so to say. He is the warmth of our heart, the sun, the ancestral hearth-fire. To use another Hindu term, Balder may be seen as Atman.

I have already said a few things about Loki, but you can imagine that in regard of the previous, Loki is the destructive, incinerating, consuming fire. Loki is longing and desire.

When I draw this line further, I can say that Balder and Loki are dual aspects of Heimdallr, but on other levels.

Lightning

Lightning is often connected to fire and when I say lightning, I say Thor. Lightning is sparks of fire when Thor’s hammer hits something. The hammer makes an interesting connection, since with his Mjölnir, Thor kills giants (ice-giants!), but the Mjölnir is also connected with right (the judge’s hammer), consecration (for example of marriages) and initiations (a ‘higher’ form of consecration).

Ragnarök

To bring the above together, we get the following picture. Loki, the lower self, turns against the higher self (Balder), causing Ragnarök. During this Ragnarök, Thor kills the Midgard-snake (‘manifestation’), Heimdallr (our divine spark) fights Loki and all this in order to have our higher self ‘become divine’ (in other words: to develop and realise our Balder to become Heimdallr).

An interesting point that does not fit completely in the above is that Surtr, the leader of the fire-giants who raise up to fight the Aesir, also seems to be the cause of the sparks coming from Muspelheimr and thus creation. During Ragnarök Surtr destroys the Bifrost-bridge (Heimdallr’s ‘domain’), kills Freyr and sets the world to flames. Whereas Heimdallr seems to be some ‘overhuman’ fire-aspect, Surtr is more of an ‘underhuman’ aspect. Both larger than our petty selves, but completely opposital. In this regard Surtr maybe represents the outside forces that try to disconnect us from our divine origin. Whatever we may call “evil” maybe. Surtr seems to have always been there and whereas Loki, Balder and Heimdallr are ‘part of us’, Surtr is not.

Of course there are more figures that can be connected to fire, but here I present a certain aspect that may shed light on some of the symbolism in Northern mythology.
-13/3/07-

lundi, 24 janvier 2011

Krantenkoppen - Januari 2011/09

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Krantenkoppen
 
Januari 2011 - 09
 
PVV: pedo's levenslang volgen
De PVV wil dat veroordeelde pedofielen nooit meer helemaal vrij kunnen zijn. Kamerlid Lilian Helder wil dat staatssecretaris Teeven (Veiligheid en Justitie, VVD) uitbehandelde pedo's door een netwerk van vrijwilligers en deskundigen in de gaten worden gehouden, zo schrijft De Telegraaf vandaag.
http://www.spitsnieuws.nl/archives/crime/2011/01/pvv_pedo...
 
Berlijnse moskeepyromaan gepakt
De Berlijnse politie heeft een 30-jarige man opgepakt die wordt verdacht van betrokkenheid bij de brandstichtingen bij verschillende moskeeën in de stad. Dat meldde de krant Berliner Morgenpost vrijdag op zijn website. De luciferverslaafde zou een bekentenis hebben afgelegd.
http://www.spitsnieuws.nl/archives/crime/2011/01/berlijns...
 
Roemer boos op PVV
SP-leider Emile Roemer vindt het schandalig dat de PVV blijft eisen dat het 14-jarige Afghaanse meisje Sahar toch wordt teruggestuurd naar Afghanistan.
http://www.spitsnieuws.nl/archives/binnenland/2011/01/roe...
 
PVV Limburg heeft last van neptwitteraars
De PVV in Limburg wil dat er een eind komt aan het getwitter van @pvvzuidlimburg. Het account is niet van de PVV, maar stuurt wel berichtjes rond waar de PVV niet blij mee is, zei Laurence Stassen van de PVV Limburg zaterdag. Zij is lijsttrekker bij de Provinciale Statenverkiezingen voor haar partij.
http://www.spitsnieuws.nl/archives/binnenland/2011/01/ook...
 
'Halal en zuurvlees gaan prima samen'
'Geen halal maar zuurvlees' is één van de slogans van de PVV Limburg bij de presentatie van hun kandidaten voor de Provinciale Statenverkiezingen. De slogan moet onderstrepen dat de PVV de Limburgse identiteit heel belangrijk vindt.
http://www.spitsnieuws.nl/archives/binnenland/2011/01/hal...
 
'Hulpkonvooien aanvallen mag'
Israël heeft geen internationale wetten overtreden bij de aanval op een internationaal hulpkonvooi dat in mei op weg was naar de Gazastrook. Ook de zeeblokkade van het door Palestijnen bewoonde gebied is legaal. Dat heeft een Israëlische onderzoekscommissie geconcludeerd.
http://www.spitsnieuws.nl/archives/buitenland/2011/01/hul...
 
Moslims weer boos op paus
Een prestigieuze islamitische instelling wil voorlopig niet meer met het Vaticaan praten. Al-Azhar hekelt de "herhaalde aanvallen" van de paus op de religie van de vrede, zo heeft het Egyptische staatspersbureau MENA bekend gemaakt.
http://www.spitsnieuws.nl/archives/buitenland/2011/01/mos...
 
Politicus scheert baard af
Een Belgische parlementariër heeft zijn karakteristieke baard afgeschoren omdat hij niet wil worden verward met deelnemers aan een ludieke actie. Gerolf Annemans van Vlaams Belang (VB) wil niet dat mensen denken dat hij meedoet met de groep mannen die hun baard laten groeien tot er een nieuwe regering is.
http://www.spitsnieuws.nl/archives/buitenland/2011/01/pol...
 
PVV wil helft Nuon-geld aan burgers schenken
De PVV in Gelderland wil zeker de helft van de ruim 4 miljard euro die de provincie verdiende door de verkoop van energiebedrijf Nuon overmaken op de bankrekeningen van de Gelderse burgers.
http://www.gelderlander.nl/voorpagina/arnhem/8011310/PVV-...
 
Belgen protesteren tegen politieke impasse
In Brussel werd vandaag betoogd tegen de politieke impasse in België. Na zeven maanden heeft het land nog steeds geen nieuwe regering en het ziet er niet naar uit dat er snel één komt.
http://nos.nl/artikel/213633-belgen-protesteren-tegen-pol...
 
„Palestijnse beweging pleegde aanslag Egypte”
Egypte verdenkt een Palestijnse groepering van de aanslag op een christelijke kerk in de stad Alexandrië, waardoor 23 mensen om het leven kwamen. Dat meldde de Egyptische minister van Binnenlandse Zaken Habib al-Adly zondag.
http://www.refdag.nl/nieuws/buitenland/palestijnse_bewegi...
 
„België moet voorbeeld nemen aan Zuid-Sudan”
Belgische politici moeten een voorbeeld nemen aan het Afrikaanse Sudan, waar het zuiden zich succesvol afsplitste van het noorden. Dat stelde voorzitter Bruno Valkeniers van de separatistische partij Vlaams Belang zaterdag tijdens zijn nieuwjaarstoespraak.
http://www.refdag.nl/nieuws/buitenland/belgie_moet_voorbe...
 
Verenigd Rusland peilt steun begrafenis Lenin
De pro-Kremlinpartij Verenigd Rusland heeft zaterdag een website gelanceerd om te peilen of de voormalige Sovjetleider Vladimir Lenin alsnog begraven moet worden. Zijn stoffelijk overschot werd tegen de wil van hem en zijn familie in gebalsemd en in een speciaal voor hem gebouwd mausoleum geplaatst op het Rode Plein in Moskou.
http://www.bnr.nl/artikel/21264165/verenigd-rusland-peilt...

België? Dat is het arme broertje van Nederland, toch?

belgiqueMP.jpgBelgië? Dat is het arme broertje van Nederland, toch?

Reportage Stijn Demeester, Londen

Ligt de Londense City wakker van de problemen van de nv België? Lopen de vermaledijde speculanten zich warm voor een aanval op de Belgische
staatsschuld? De Tijd ging op onderzoek in de Londense marktenzalen. 'Wat ik
denk over België? Dat is het grijze land van frieten, bier en mosselen, toch? Een beetje het arme broertje van Nederland, of niet?'

Een van de redenen dat Europa nu in de problemen zit, is omdat politici de schuld steeds op de speculanten steken.

Woensdag 12 januari. Een druilerige ochtend in de Londense City. Het
legertje traders, analisten, zakenbankiers en portfoliomanagers trekt zich jachtig op gang. Terwijl de Belgische kranten bol staan van de politieke malaise en de onrust op de financiële markten, is het business as usual in Londen. Het belangrijkste financiële centrum van de wereld lijkt niet echt wakker te liggen van het politieke gekrakeel in Brussel.

'Men weet hier wel dat er in België problemen zijn tussen de Walen en de
Vlamingen, maar echt diep gaat de kennis over ons land niet', zegt Kenneth
Broux, een Belg die werkt bij Lloyds Bank Corporate Markets. Vermoeit Broux
zich nog met het uitleggen van het Belgische politieke status-quo? 'Dat doe
ik al lang niet meer', lacht hij. 'Hier kijkt men vooral naar de G10 en de
emerging markets, de Belgische problemen zijn echt verwaarloosbaar.'

Charlie Diebel lacht smakelijk als ik hem de bier-en-frietenvergelijking van
een Londense trader voorleg. Diebel is hoofd marktstrategie bij Lloyds Bank
en verrassend goed op de hoogte van de 'Belgische situatie'. 'Ik heb altijd
met bijzondere aandacht naar jullie land gekeken. De Belgische
sentimentsindicatoren zijn meestal een kanarie in de koolmijn voor de rest
van Europa. Normaal gezien zou er geen haan naar jullie landje kraaien',
zegt hij. 'Er is natuurlijk het feit dat jullie nog steeds geen regering
hebben. In het begin van de crisis passeerde België geruisloos onder de
radar. In een wereld die netjes op orde is, is het geen ramp dat er geen
regering is. Maar als de crisis één ding duidelijk heeft gemaakt, is het dat
krediet belangrijk is. 'Credit matters.' Of het nu om een bank of een
overheid gaat.'

PIG?

'We zitten in een klimaat waar de markten op zoek gaan naar zwakheden',
vervolgt Diebel. 'Heeft België fundamentele economische problemen? Nee.
Dreigt België een van de PIGS te worden? Bijlange niet. Maar jullie hebben
zelfs geen begin van een plan om die gigantische schuldenberg weg te werken.
Dat wordt vandaag de dag opgepikt door de markten. Eerst hebben ze
Griekenland en Ierland aangepakt. Nu krabben ze aan Portugal en Spanje. En
ook België wordt besnuffeld. De 'bond market vigilantes', de burgerwachten
van de obligatiemarkt, zijn terug van weggeweest. En maar goed ook.'

Grant Lewis valt net niet van zijn stoel wanneer ik hem een aantal Belgische
krantenkoppen voorleg. Lewis is hoofd research bij de Londense afdeling van
het beurshuis Daiwa Capital Markets. 'Speculanten voeren druk op'? 'Gieren
boven België'? Zulke koppen vind ik heel kwalijk en typisch voor hoe
continentaal Europa tegen de dingen aankijkt. Een van de redenen waarom
Europa nu in de problemen zit, is omdat politici de schuld steeds
afgeschoven hebben op 'de speculanten' in plaats van de problemen ten gronde
aan te pakken. Beleggers hebben altijd de keuze. Als ze zich niet meer
comfortabel voelen bij een verhoogd risico, kunnen ze altijd verkiezen te
verkopen. En dat is wat nu gebeurt.'

Ook Diebel lacht de speculantenhypothese weg. 'Obligatiemarkten zijn veel te
saai voor speculanten! Vergeet niet dat het overgrote deel van de
overheidsschuld in handen is van pensioenfondsen en
verzekeringsmaatschappijen. Die houden zich niet bezig met speculatie. Dat
de rente nu stijgt, is een duidelijk signaal dat die partijen zich niet meer
kunnen vinden in overheidspapier waar een geurtje aan hangt.'

'Traditioneel zijn de Belgische verzekeraars de kopers van Belgisch
overheidspapier', zegt Jonathon Jackson, directeur van de bond sales desk
bij Daiwa en hoofdzakelijk actief in de Benelux. 'Vroeger kochten ze in
Belgische frank om het wisselkoersrisico te vermijden. 80 tot 90 procent van
de portefeuilles bestond toen uit Belgisch staatspapier.'

'Maar met de komst van de euro is het belang van Belgisch papier
teruggevallen tot 40 à 50 procent. Op termijn kan dat belang nog verder
dalen. De recente rentepiek heeft dus niets met speculatie te maken, maar
alles met een herallocatie van middelen. De verzekeraars, zogezegd de
'buyers of last resort' voor Belgisch overheidspapier, zijn veel minder
actief.'

Lewis: 'Bovendien heb je de buitenlandse grote beleggers die denken: 'Dat
kleine landje met tien miljoen inwoners? Waarom zou ik me moe maken om
daarvan de details te leren kennen? Duitsland, daar wil ik nog moeite voor
doen.' Maar België verkopen is niet zo'n moeilijke beslissing. Dat is het
perspectief van de grote belegger.'

Wat doet beleggers dan het vertrouwen verliezen in de nv België? 'It's
politics', zegt Jackson. 'Ik heb lang in Brussel gewerkt, ik ben vertrouwd
met de Belgische machinaties, de talloze regeringen, de
wafelijzerpolitiek,... Maar dat krijg je hier moeilijk uitgelegd. Weet je,
ik was onlangs in Luik, in dat machtige treinstation dat even goed in Abu
Dhabi zou kunnen staan. Ik schamperde: 'Wie heeft hiervoor betaald? Europa
zeker?' Maar dat station is gewoon een voorbeeld van de Belgische
wafelijzerpolitiek.'

Microkosmos

De schrijver Ian Buruma noemde België in The New Yorker een testcase voor
Europa. Net zoals Duitsland mort omdat het moet opdraaien voor 'lakse'
lidstaten zoals Griekenland of Portugal, wil Vlaanderen niet langer betalen
voor Wallonië. 'België een microkosmos voor Europa? Zo had ik het nog niet
gezien', zegt Diebel. 'Maar de oplossing voor Europa ligt in meer
harmonisatie, terwijl België lijkt af te stevenen op een splitsing. Nu, een
splitsing hoeft geen ramp te zijn', vervolgt Diebel. 'Indien beide nieuwe
staten, Vlaanderen en Wallonië, in de muntunie kunnen blijven, verschillen
ze niet zoveel van zeg maar Litouwen of Estland.'

Bij Daiwa ziet men een splitsing minder zitten. 'Ik weet wel dat sommigen
zeggen dat het jullie nationale sport is om belastingen te ontduiken', zegt
Jackson. 'Maar in werkelijkheid staat België hier bekend als een staat die
zeer goed belastingen kan heffen. Voor België zou het het worstcasescenario
zijn wanneer die haast bureaucratische mogelijkheid om de staat te beheren
zou wegvallen.'

Is België de practical joke van Europa geworden? 'België heeft het Europese
spel van bij het verdrag van Rome volgens de regels gespeeld', zegt Jackson.
'Dat heeft jullie land steeds een bepaald sérieux gegeven. Een grap zijn
jullie niet, maar we kijken wel met ontzetting naar jullie geruzie.'

Business as usual in de City. Het belangrijkste financiële centrum van de
wereld lijkt niet echt wakker te liggen van het politieke gekrakeel in
Brussel. © Timothy Foster

© 2011 Mediafin
Publicatie:     De Tijd
Publicatiedatum:     15 januari 2011
Auteur:     Stijn Demeester;

Erst Glasnost, dann Perestroika - Sarrazins nächstes Buch

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Erst Glasnost, dann Perestroika – Sarrazins nächstes Buch

Götz KUBITSCHEK

Ex.: http://www.sezession.de/

Als Thilo Sarrazin am vergangenen Donnerstag in Dresden vor 2500 Hörern vortrug, deutete er an, daß er ein neues Buch plane. Es werde die Meinungsfreiheit zum Thema haben, und überhaupt sei seine Aufgabe die Herbeiführung von Glasnost und Perestroika in Deutschland.

Ich habe diese Äußerungen gut nutzen können für meine grundsätzliche Situationsanalyse des „Falls Sarrazin“ bei der gestrigen Podiumsdiskussion in München.

Glasnost ist mit „Transparenz“, Perestroika mit „Umgestaltung“ oder „Reform“ ganz gut übersetzt. Der Journalist Alexander Kissler, der mit mir auf dem Podium saß, hat zurecht gesagt, daß ihn die Unbescheidenheit Sarrazins doch verblüffe: Schließlich handelte es sich bei diesen beiden Wörtern um welthistorische Begriffe, um zunächst systemstützende Reformvokabeln, die letztlich eine revolutionäre, systemstürzende Dynamik ausgelöst hätten. Er sehe zum einen nicht, woran Sarrazin eine ähnliche Wirkung seines Buches ablesen wolle; und zum anderen hoffe er sehr, daß eine systemstürzende Dynamik diesmal ausbleibe. Er käme ganz gut noch viele Jahre mit der in keiner Weise totalitären Bundesrepublik zurecht.

Ich meine (und sagte das gestern auch), daß wir die Wirkung von Deutschland schafft sich ab noch nicht abschätzen können, und ich halte Spekulationen und Prognosen über das, was stehen und was stürzen wird, für interessant, aber nicht vor vordringlich. Wichtig ist derzeit doch etwas anderes: Sarrazin hat in den vergangenen Monaten festgestellt, daß er den zweiten Schritt vor dem ersten gemacht hat, oder, um es mit den beiden welthistorischen Begriffen zu sagen: Er hat Glasnost (Transparenz) als etwas der Demokratie Innewohnendes ganz selbstverständlich vorausgesetzt und wollte gleich zur Perestroika (Umgestaltung, Reform) übergehen.

Mittlerweile hat er erlebt und begriffen, daß er in Deutschland mitnichten das Selbstverständliche voraussetzen kann. Er ist nur knapp und aufgrund einer Mischung zuträglicher Umstände dem Schicksal der politischen und sozialen Abdrängung in die Nische derjenigen entgangen, die  anscheinend „wenig hilfreichen“ für diese Gesellschaft sind. Er hat die Hintergründe für diesen Versuch einer innerstaatlichen Abschiebung genau studiert und die Analysen gelesen, mit denen Kommunikationswissenschaftler wie Hans Mathias Kepplinger ihm in derselben nüchternen Art zur Seite traten, die ihn selbst auszeichnet.

Wer nachlesen möchte, wie weit Sarrazins Desillusionierung fortgeschritten ist, muß seinen vorweihnachtlichen Beitrag für die FAZ lesen. Er macht darin aus seiner Verachtung für die politische Klasse keine Hehl, und wer dabei im Hinterkopf behält, daß Sarrazin an seinem nächsten Buch arbeitet, kann den Artikel wie ein Exposé, wie eine Grobgliederung studieren.

Sarrazin wird also wohl über die Meinungsfreiheit schreiben. Er hat das bis vor kurzem nicht für notwendig gehalten, aber mittlerweile weiß er, daß es nicht reicht, auf das grundgesetzlich garantierte Recht auf freie Meinungsäußerung zu pochen. Er wird sich längst in die Schweigespirale von Elisabeth Noelle-Neumann ebenso eingearbeitet haben wie in den Strukturwandel der Öffentlichkeit von Jürgen Habermas.

Die Demoskopin Noelle-Neumann spricht in der Schweigespirale von einem „doppelten Meinungsklima“ und bezeichnet damit das Auseinanderklaffen der Ansichten tonangebender Kreise auf der einen und einer mit demoskopischem Instrumentarium erfaßbaren, nicht öffentlich artikulierten Mehrheitsmeinung auf der anderen Seite. Ihr Buch ist ein Standardwerk.

Ebenso als Standardwerk gilt Strukturwandel der Öffentlichkeit. Karlheinz Weißmann hat in seinem Beitrag für unser Sonderheft Sarrazin lesen darauf hingewiesen, daß Habermas die Demoskopie stets als Feindwissenschaft begriffen habe. Dennoch sei dessen abstraktem Buch die nützliche Unterscheidung dreier Meinungsformen zu entnehmen: Die nicht-öffentliche (Privat-)Meinung ist leicht zu unterscheiden von der öffentlichen Meinung im eigentlichen Sinne. Hinzu kommt jedoch die dritte, schwerer erkennbare Form – die „quasi-öffentliche Meinung“. Sie ist in etwa das, was der bereits erwähnte Hans Mathias Kepplinger in einem Aufsatz über die gescheiterte Skandalisierung Sarrazins so ausdrückt:

In modernen, liberalen Demokratien gehen die Gefahren für die Meinungsfreiheit nicht nur von der Politik aus, sondern auch von den Medien. Die Gründe hierfür liegen vor allem in den Meinungen im Journalismus, die erheblich von jenen in der Bevölkerung abweichen, gegen die sie sich normalerweise effektiv in Szene setzen; in der wechselseitigen Orientierung der Journalisten aneinander und den damit einhergehenden Selbstgewißheiten der Meinungsführer.

Die „quasi-öffentliche Meinung“ gefährdet also die Meinungsfreiheit, weil es sich (diesmal in den Worten von Habermas) um Meinungen handelt,

die in einem verhältnismäßig engen Kreislauf über die Masse der Bevölkerung hinweg zwischen der großen politischen Presse, der räsonierenden Publizistik überhaupt, und den beratenden, beeinflussenden, beschließenden Organen mit politischen oder politisch relevanten Kompetenzen zirkulieren.

Was beutet Glasnost vor solchen ziemlich simplen, ziemlich offenkundigen Mechanismen der Meinungsbesetzung, Deutungsverteidigung und Debattenverhinderung? Glasnost bedeutet, diese Vorgänge transparent zu machen, und zwar auf eine so machtvolle Weise, daß diejenigen, die die trüben Scheiben polieren, nicht als „Quartalsirre“ oder paranoide Verschwörungstheoretiker stigmatisiert und ins Abseits geschoben werden können.

Für die Veranstaltung, die wir gestern im Gasteig in München – also an zentralem, öffentlichem Ort – über Sarrazin abhielten, hatten wir rund zehn mögliche linke oder eher linke Podiumsteilnehmer um Teilnahme angefragt. Keiner sagte zu. Ich bin überzeugt, daß die Absagen aus zweierlei Gründen erfolgten: Zum einen hält man das Schneiden, Abdrängen und Beschweigen unserer Positionen noch immer für die beste Methode der jahrelang wie geschmiert laufenden Verteidigung des linken Selbstbildes; zum andern – und das wiegt schwerer – wissen die möglichen Kontrahenten, daß sie auf einem Feld anzutreten hätten, auf dem wir jedes Argument kennen und auf dem Sarrazin tatsächlich den finalen Beweis dafür erbracht hat, daß unsere Bestandsaufnahmen stimmen: Debattenverhinderung ist nichts anderes als die fortgesetzte „Verschleierung eigener Fehler und Versäumnisse“ (abermals Kepplinger).

Im Aprilheft der Sezession vom vergangenen Jahr habe ich einen Briefwechsel abgedruckt, den ich mit dem Schriftsteller Richard Wagner führte. In diesem Briefwechsel ist die Problematik der Meinungsfreiheit in Deutschland ausgeführt und mit Schlüsselbegriffen abgesteckt. Von dem Briefwechsel ist hier ein Teil nachzulesen, die Druckausgabe (Heft 35) mit dem vollständigen Text ist hier verfügbar. Wir sandten das Heft Thilo Sarrazin seinerzeit zu, weil auch über ihn ein Beitrag darin handelte („Sarrazin und seine Gegner“). Er bedankte sich und schrieb, daß er aus dem Briefwechsel mit Richard Wagner Aufschlußreiches über ein wichtiges Thema gelesen habe.

Es scheint, als würde dieses Thema nun zu seinem Thema, weil vor der Perestroika zunächst Glasnost von Nöten ist.

Le prix humain des dérèglements du système

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Le prix humain des dérèglements du système

Les statistiques officielles du gouvernement américain, considérées en général comme largement inférieures à la réalité, indiquent que, pour 2009, autour de 20% des citoyens américains adultes (1 sur 5, ou 45 millions de personnes) souffrent de troubles psychologiques sérieux à graves (allant des « dépressions sérieuses » à des « tendances suicidaires ») et que moins de la moitié reçoivent des soins.

Il s'agit des Américains adultes. La population non adulte (adolescents) est elle-même encore plus atteinte. « A peu près 50% des adolescents (teenagers) manifestent des formes de déséquilibres mentaux et à peu près la moitié d'entre eux des symptômes pathologiques qui interfèrent gravement sur leur vie courante... ».

 

On replacera bien entendu ces divers constats concernant la population américaine (qui devraient de retrouver dans nombre de populations du bloc occidentalo-américain) dans le contexte qui importe. La crise économique et sociale en est l'élément le plus évident, avec les chocs successifs qu'elle engendre, leurs effets sur l'emploi et le niveau de vie de la population, l'incapacité du système à provoquer l'amélioration de la situation alors que cette amélioration est sans cesse annoncée. Le mélange de pauvreté et de précarité, assorti de la tension permanente entre les annonces optimistes et les déceptions qui les suivent, est sans doute un puissant facteur de dérèglement psychologique.

Sur ce premier élément se greffe un facteur plus spécifique, la tension permanente alimentée par la politique de “sécurité nationale” (ou “sécurité collective” puisque les Etats-Unis veulent absolument associer à leur « combat » l'ensemble des pays occidentaux). Cette politique s'appuie depuis plusieurs années sur la menace terroriste, elle même absurdement exagérée et décrite comme apocalyptique. Concrètement elle se traduit par diverses mesures quotidiennes dites “intrusives” de surveillance, comme notamment les méthodes de fouille et de contrôle corporel dans les aéroports américains relevant de la Transport Security Administration (TSA). Elles commencent à prendre l'ampleur  d'un scandale national et conduisent désormais à un débat dans le corps législatif.

Bien entendu, la situation est aggravée par les guerres en cours, en Afghanistan principalement, qui se définissent à la fois par des destructions absurdes et massives, des dépenses énormes, des échecs répétés et une absence de but, voire de compréhension du conflit, finalement couronnés par une reconnaissance tacite unanime de l'impossibilité de la victoire. Les effets perturbateurs sur la population de la « guerre contre la terreur » sont largement renforcés par la présence en constante augmentation de vétérans de ces guerres, eux-mêmes frappés dans des proportions effrayantes, allant jusqu'à 80% selon certaines études, de troubles psychologiques sérieux à très graves... Il s'agit de conflits qui font aujourd'hui plus de pertes du fait des suicides dus aux problèmes psychologiques que du fait de l'action au combat.

En d'autres mots, la situation d'une population gravement affectée psychologiquement devient un problème de première dimension, un problème central de cette crise générale de notre civilisation. Les 45 millions de personnes recensées aux USA comme affectées de troubles “sérieux à graves” (de la dépression sérieuse au suicide), avec une grande partie du reste de la population affectée de troubles plus légers qui menacent constamment de s'aggraver, nous indiquent qu'il s'agit d'une crise collective majeure dont nous n'hésitons pas à affirmer qu'elle est directement et massivement liée à la situation générale de crise terminale de notre civilisation, crise elle-même en aggravation constante. Le phénomène est plus particulièrement ressenti et spectaculaire aux USA parce que ce pays, sans assise historique, massivement engagé à l'extérieur et soumis à un système de la communication tous les jours démenti par les événements du monde réel, se montre d'une fragilité psychologique très grande.

Il faut bien voir en effet que le système de la communication tel qu'il est utilisé officiellement aux Etats-Unis dissimule systématiquement la réalité de la gravité de la crise par tout un apparat de discours politico-commerciaux vantant l'expansion, les loisirs, la globalisation d'une économie fondée sur la promesse de l'abondance et du bonheur. La prise de conscience de la crise centrale du système, refusée à la conscience collective, est perçue de façon massive par la psychologie, avec les effets dévastateurs que l'on commence à apprécier statistiquement. A côté de cela, les adjuvants tels que la drogue, l'alcool, les armes individuels, jouent leur rôle, également massif, d'aggravation du problème.

Puisque la crise ne peut entrer ouvertement par la grande porte de la conscience de l'individu, elle pénètre subrepticement par les fenêtres de sa psychologie. Le résultat est désormais évident. Lors des « vraies guerres », la conscience placée devant des dangers dont la plupart malgré la propagande ne pouvaient être dissimulés, était mieux capable de les appréhender. Lors de telles vraies guerres, malgré les dommages infligés directement par les conflits, les psychologies sont beaucoup plus stables parce que la réalité du danger n'est pas dissimulé et que l'instinct vital organise les psychismes pour affronter la situation. Dans la situation actuelle, les dommages réels étant niés ou cachés, entraînent des troubles graves sur les psychismes. Les individus, ne peuvent organiser d'adaptation défensive à des dangers soit insaisissables (le terrorisme) soit masqués (les conséquences de la crise économique ou des campagnes militaires à l'extérieur).

Mais l'on comprend bien qu'il s'agit d'une situation sans issue. Le système ne peut pas reconnaître la puissance et la profondeur de la crise centrale qui l'affecte puisque ce serait reconnaître son vice irréversible et sa mort prochaine. Il en résulte que ces troubles psychologiques, qui doivent s'exprimer d'une façon ou d'une autre, fournissent une explication acceptable à une situation de plus en plus chaotique, notamment dans le domaine de vie politique. Le chaos politique au niveau notamment des affrontements et choix partisans, répond aux troubles de la psychologie. Les consciences ne s'expliquent pas ce qui se passe et elles réagissent par divers excès politiques, une insatisfaction grandissante, un jugement fluctuant sinon fantasmatique de la situation.

Cela est particulièrement évident aux USA, dans ce pays dont les structures politiques sont très rigides, le conformisme généralisée, c'est-à-dire un système d'enrégimentement paradoxalement fondé sur les affirmations de liberté et d'autonomie ne fonctionnant que si les citoyens conservent une psychologie qui, même déséquilibrée, doit se trouver en accord absolu avec ce système. Ce n'est plus du tout le cas, comme on le sait. Notre hypothèse est que le désordre américain actuel a sa cause principale dans ce phénomène. De là, on peut tirer la conclusion que la psychologie malade des citoyens du système est la première menace de sécurité nationale pour les Etats-Unis (encore une fois, bien en avance sur “le reste du monde” à cause de leurs spécificités historiques). Elle affecte directement l'équilibre et la cohésion de cette puissance. Elle devrait accélérer d'une façon dramatique le processus de dissolution du cadre politico-social du pays, et très rapidement sa cohésion géopolitique. On aurait ainsi la démonstration que la dimension psychologique règle tout et, notamment, la dimension géopolitique. Mais il s'agit, bien sûr, d'un aspect et rien que d'un aspect du phénomène plus général de l'effondrement d'un système et de la civilisation qu'il a prise sous sa tutelle.

Sources:
CBS.News http://www.cbsnews.com/stories/2010/11/18/health/main7066...

Raw Story  http://www.rawstory.com/rs/2010/10/teens-meet-criteria-mental-disorder/


Note de la rédaction. Ce texte résume et synthétise un article de Philippe Grasset publié sur le site dedefensa. La question présente un indéniable intérêt scientifique, dans un domaine souvent abordé ici: la formation des visions globales du monde (global mood). (http://www.dedefensa.org/article-la_psychologie_dimension...

Edernité d'Edern

Edernité d’Edern

Entretien avec François Bousquet

Ex: http://blogchocdumois.hautetfort.com/

jdh.jpgLa société du spectacle célèbre la mort de François Mitterrand. Nous, nous célébrons celle de Jean-Edern Hallier, mort le siècle dernier, un 12 janvier. C’était un spectacle à lui tout seul. Retour sur le dernier grand phénomène de cirque de la littérature française avec François Bousquet, auteur de Jean-Edern Hallier ou le narcissique parfait, paru aux éditions Albin Michel, et qui a eu la chance de travailler avec lui à l’époque du « Jean Edern’s club » sur Paris première, quand l’animateur jetait d’un geste augustéen les mauvais livres dont on l’inondait.

Dans Jean-Edern ou le narcissique parfait, vous vous attardez longuement sur les grands coups d’éclat de Jean-Edern…

Je n’ai jamais cessé d’être époustouflé par ses audaces, ses échecs, sa folie. Il avait repris à son compte la devise de Mick Jagger : Too much is never enough. Et on peut nous croire, trop, chez lui, n’était jamais assez. Il a repoussé les limites du ridicule au-delà de tout horizon. Réellement, il s’autorisait tout. Une sorte d’impudeur fondamentale, étrangère au caricatural, guidait sa vie. Les mécanismes d’autocensure, ce que la psychanalyse appelle le « Surmoi », le tribunal de la conscience, ne jouait jamais chez lui. C’était un grand accidenté des débuts de la vie. On l’avait accouché au forceps, en l’éborgnant. Né cyclope, avec un seul œil, il s’est de suite réfugié dans le pays enchanté des mythomanes. Les thèses de Mélanie Klein sur le traumatisme de l’accouchement trouvent ici le sujet expérimental rêvé. Ébréché à la naissance, Jean-Edern est devenu un clown cyclopéen, un valet de comédie, anormalement confiné, avec les moyens physiques d’un adulte, aux guerres de tranchées des halte-garderies et des jalousies de classe maternelle. Ce qui s’est traduit en 1975, à l’âge de trente-neuf ans, par un attentat au cocktail Molotov dans la cage d’escalier de Françoise Mallet-Joris, alors vice-présidente du Prix Goncourt, prix avec lequel Jean-Edern était (et sera toujours) fâché. On ne compte pas les colis piégés qu’il a envoyés à des confrères, à Jean Daniel, à Jean-François Revel, qui n’ont pas explosé. Ça n’a pas toujours été le cas. En 1982, il a fait plastiquer, pour liquider un contentieux « scolaire » très ancien, l’appartement de Régis Debray, rue de Seine. La moitié de l’immeuble a sauté. Il n’y a eu, pour seule victime, qu’un malheureux chien. La même année, il s’est lui-même enlevé pendant une semaine avant de prévenir l’AFP qu’on le relâchait. C’étaient les Pieds Nickelés à lui tout seul. Il avait de la nitroglycérine dans le sang et réglait ses conflits de jalousie à la dynamite. Nous, on envoie prosaïquement des lettres recommandées avec accusée réception, lui envoyait des pains de plastic. Il allait toujours trop loin. Il suffisait qu’on lui dise : ne le fais pas, pour qu’il le fasse. Dans ces conditions, ça finissait toujours par une convocation dans le bureau du juge, mais l’explication de texte était toujours fournie chez Bernard Pivot.

Plutôt qu’à la littérature, vous préférez le rattacher à une autre famille, celle des grands bouffons ?

On veut à tout prix faire de lui un écrivain, mais il y en a bien assez. Jean-Edern a d’ailleurs rapidement oublié la littérature. Cet oubli, c’était peut-être quelque chose de l’ordre de l’acte manqué. Peut-être sentait-il inconsciemment qu’il ne serait pas à la hauteur de cette assignation au génie et s’en est tenu à la promotion tonitruante de livres à peine achevés. La campagne publicitaire a été incomparable, le plan média invraisemblable, mais la qualité de l’œuvre inversement proportionnelle à l’intentionnalité et au projet de grandeur. C’était un mégalomane parfait, un euphorique dominé par les superlatifs. Le plus grand, le plus intelligent, le plus admirable. Il jouissait de lui sous le mode de l’auto-érotisme, en s’administrant quotidiennement des surdoses d’éloges qui auraient tué tout autre que lui. On n’a pas idée du narcissisme ni des mécanismes d’auto-divinisation si l’on n’a pas pratiqué quelque peu Jean-Edern. Il avait fini par penser qu’il était prédestiné de naissance au génie, ce qui lui économisait de toute évidence d’en devenir un.

Pour vous, ça n’est pas un problème…

Son génie était ailleurs. Il a su renouer avec une tradition tombée dans l’oubli, le carnavalesque médiéval, la comédie italienne, les valets de Molière, tout le cortège du monstrueux joyeux du Moyen Âge, avec sa cour des miracles, ses gargouilles, ses bossus. Le miracle, c’est qu’une société aussi normative et hygiénique que la nôtre ait laissé passer un tel Scapin, aussi expert que lui en larronnerie et fanfaronnade. C’était un personnage de BD qui aspirait à entrer à l’Académie, et dont la vie a fini par ressembler à une suite de faits-divers dans un décor de cartoons. Quoi qu’il fît, c’était drôle, à ses dépens et aux dépens des puissants. Tout était comique, rien n’était tragique. Pourquoi était-il réduit à la condition des bouffons, et pas à celle des rois ? Parce qu’il était boiteux, borgne, estropié, au même titre que les nains de cour qui fournissaient, jadis, les contingents de bouffons pour donner la réplique aux princes. Mais Jean-Edern était un bouffon royal. Mieux vaut être un bouffon royal qu’un monarque ridicule. Dans Dostoïevski, le bouffon se dégonfle et en appelle à la compassion du public en lui livrant son sentiment d’indignité. Il n’ose pas être pleinement un prince de la dérision alors qu’un Stavroguine par exemple assume parfaitement d’être un prince du mal. Si le bouffon pouvait se livrer sans réserve à la dérision, aucun pouvoir n’y résisterait, pas même celui d’un Stavroguine. Il arracherait son masque de gravité et de dignité à l’Homme. Malheureusement, les bouffons ignorent certaines des potentialités de leur art : ils ne sont dangereux que par intermittence. Mais alors quelle puissance de destruction !

C’est à vos yeux en tant que directeur de journal, à la tête de L’Idiot international, qu’il a donné le meilleur de lui-même ?

Jean-Edern faisait du journalisme sauvagement, en dehors de tout cadre légal, sans carte de presse. C’était un journaliste par accident, qui a su transformer le fortuit et l’accidentel en miracle permanent. Obsédé par les grandes aventures de la presse, il a créé un journal d’écrivains et d’incendiaires, pour aborder l’actualité de biais, par l’inactualité de la littérature, sous le mode du hooliganisme littéraire et de la rupture avec tous les conformismes. Il y est parvenu, pendant cinq ans, de 1989 à 1993. Tous ceux qui comptaient ou allaient compter sont alors passés par L’Idiot international. C’était l’équipe de France Espoir de la littérature, même s’il y avait quelques vétérans du Barreau et de l’Académie. L’Idiot a été une merveilleuse licence sur l’époque, un permis de tuer par le style, arraché par Jean-Edern au consensus journalistique.
Jean-Edern voulait sortir la littérature du ghetto littéraire. Il était exotérique, populiste, plébiscitaire, visait un public de cent mille personnes. Les petites salles ne retenaient pas son attention. Ce qu’il fallait à sa folie, c’était le Stade de France. Et il l’aurait rempli ! Seulement, refaire L’Idiot international aujourd’hui serait impossible. C’était un journal inimitable, inimitablement dirigé. Les conditions de l’époque et la vigilance des tribunaux interdisent la renaissance de ce type de presse. Il y a des polémistes, mais ils n’auront jamais le mégaphone de Jean-Edern ni sa capacité à médiatiser une intervention. La prise de parole, dans une société médiatiquement bloquée, passe par la provocation, praxis à double tranchant : d’un côté elle a un très fort coefficient de médiatisation et de l’autre elle est délégitimante. Elle vous retire tout de suite ce que vous avez arraché grâce à elle. Jean-Edern forçait les portes des grands médias grâce à sa popularité de clown, qui le protégeait tout en le déconsidérant, et inversement. Témoin douteux de la vérité, il était systématiquement récusé, en dépit des écoutes téléphoniques et des condamnations de justice. N’oublions pas qu’il a été l’homme le plus écouté de France et son journal le plus condamné. Mais à trop hurler au loup, c’est le loup qu’on croit.

Que dire de ce couple inattendu qu’il a formé avec François Mitterrand ? Le prince et son poète ? Ou plutôt devrions-nous dire le monarque et son bouffon ?

François Mitterrand était un voyeur. Ce n’est pas la première fois que le pouvoir appelle ce genre de perversion. C’est Mitterrand qui trichait, c’est Jean-Edern qui disait la vérité. Il ne faut pas renverser les rôles. Jean-Edern a indiscutablement mis en scène sa victimisation, mais on ne peut nier qu’il a bel et bien été persécuté par le pouvoir. Dans le cas de la cellule antiterroriste de l’Élysée, le président de la République a été pris d’une frénésie d’espionnage qui excède largement les capacités de nuisance de Jean-Edern et les nécessités de la surveillance. Les écoutes n’étaient pas seulement illégales, mais inutiles. Ce qui nous conduit logiquement à penser que Mitterrand y prenait un certain plaisir. En gourmet, il se délectait de son indiscrétion. Est-ce que Jean-Edern était un terroriste sérieux ? Non, assurément. Le terrorisme pose, lui aussi, la question de l’autorité. Jean-Edern était un amateur, discrédité d’avance, et dont la cause était beaucoup moins politique qu’infantile. C’était au fond du terrorisme passionnel. À eux deux, ils forment le couple du voyeur et de l’exhibitionniste, du prince et du bouffon, du gendarme et du voleur. Peut-être fallait-il, en ces temps d’ennui, de normalisation et de conformisme, un David comique pour terrasser un Goliath compassé.

Que pensez-vous des spéculations autour de sa mort, assassinat ou non ?

C’est le type même de la thèse qui n’aurait jamais dû quitter son rang d’hypothèse. Jean-Edern est mort d’un arrêt cardiaque, usé qu’il était d’excès tabagiques et alcooliques. Il a eu un cancer, fait des infarctus, des gardes à vue et même une parodie de funérailles nationales au Panthéon avec la complicité de Léon Zitrone. L’idée, farfelue, d’un « contrat » lancé contre lui a été relayée par la partie folklorique de son entourage, autant de cryptomanes et de conspirationnistes éminemment sympathiques, mais qui s’enflamment à tout bout de champ et font ressurgir, au moindre indice, le secret de l’Atlantide englouti. C’est difficile de les suivre. Si on avait dû tuer Jean-Edern, on l’aurait fait plus tôt. Tel n’a pas été le cas. Son « assassinat manqué » n’est donc pas venu couronner une carrière d’opposant, ni faire du « martyr ridicule », comme les appelait Léon Cladel, un héros de la liberté. Ce que Jean-Edern n’était pas. Héros, il l’était, oui, mais du médiatique.

Jean-Edern aurait-il tout sacrifié à la célébrité ?

Tout est vain, comme dit l’Ecclésiaste, et singulièrement notre société du spectacle. Mais la télévision était une tentation trop grande pour Jean-Edern et tenait du pacte faustien mal interprété. Comme il visait la plus forte Unité de bruit médiatique, il s’agitait sans arrêt pour passer au « Vingt Heures » ou du moins figurer en bonne place dans le journal, sous n’importe quelle rubrique, dans la page économie, people ou faits-divers. La France entière devait le voir. C’était vital pour lui. Quand il a été animateur, le problème s’est résolu de lui-même : il est entré dans la boîte. Quoique inactuel, c’est un héros de notre temps. Il est très difficile de survivre à l’incinération télévisuelle. La société du spectacle fait une consommation effrénée de héros provisoires, d’histrions jetables et autres chanteurs d’un soir. Jean-Edern a malgré tout survécu à sa disparition médiatique. L’historien des trente dernières années du XXe siècle sera surpris de retrouver son nom partout, en politique, en littérature, à la télévision, au tribunal. Moteur hybride, il fonctionnait à n’importe quoi, pourvu que ça le conduise à la seule Terre promise qui compte : la télévision. Premier Prix au Concours Lépine de l’entrisme télévisuel… et du sortisme, parce qu’on le chassait au moins aussi souvent qu’on le recevait. Il avait même le projet de faire le Paris-Dakar avec le capitaine Barril. Quel attelage ! Manquait un dromadaire. Il appartient à l’histoire poétique du charlatanisme. Proto-héros précaire et clinquant, il aurait trouvé naturellement sa place dans un film d’Emir Kusturica, avec Maradona, Richard Virenque et Rossinante. Comment ne pas tomber amoureux d’un pareil équipage ! C’est peut-être l’équation secrète du quichottisme.

Alors que reste-t-il de lui ?

Jean-Edern se présentait à nous sur une scène de théâtre, sur des tréteaux, en clown débridé et fraternel. Notre relation à lui était celle de spectateurs médusés. Ce n’était pas un maître, il ne dispensait aucun enseignement. Il vivait en perpétuelle insécurité narcissique, entouré d’une nuée de jeunes gens émerveillés par sa folie et son abandon à la parole et à l’admiration des autres. Je trouve que dans cette lutte poétique que mènent les délicats contre la classe prédominante des vulgaires, il n’était pas le moins beau. Albatros baudelairien qui n’est pas près d’être surpassé, j’ai voulu lui rendre hommage, sans occulter l’envers du décor.
Jean-Edern nous rappelle qu’il peut y avoir de l’excellence ailleurs que dans le cursus honorum balisé de l’écrivain classique, qui fait des livres et des colloques, en suivant la flèche de la littérature. En tant que calamité sociale, il relevait de la piraterie, du picaresque et du vaudeville. Il faut être aveugle et insensible pour ne pas deviner là un potentiel poétique exceptionnel et inédit. À un certain niveau, l’escroquerie s’apparente à une œuvre d’art et le bateleur télévisuel à un djinn plus féerique que médiatique. Ça ne me dérange absolument pas que Jean-Edern n’ait été que ce qu’il était, puisqu’il l’était par privilège poétique et décret divin. C’était un poète monté sur un clown, et qui se jetait pour finir dans le vide. Ses ennemis se refusent à l’admettre par principe, mais c’était beau à voir.

François Bousquet, Jean-Edern Hallier ou le narcissique parfait, Albin Michel, 140 p., 13€.
Frédéric Hallier, Denis Gombert et François Bousquet, « L’Idiot international », une anthologie, Albin Michel, 232 p., 25€

Ayméric Chauprade: géopolitique russe


Ayméric Chauprade:

Géopolitique russe

Kinship, gift-exchange, honour and feud in Medieval Frisia and Iceland

Ancient Icelandic Manuscript depicting Odin
Kinship, gift-exchange, honour and feud in Medieval Frisia and Iceland

Ex.: http://www.gangleri.nl/

In this article I want to say a thing or two about a few interrelated ‘processes’ in the Medieval Germanic society. How groups form and how they are maintained and how ‘mechanisms’ such as honour and feudwork. These at first sight varied subjects will prove to be interwoven.
For this article I have used a few books that you will find listed at the bottom. All authors more or less treat parts of the whole, but from different perspectives and speaking about different societies. It seems as if all of these kinds of works owe a great deal to Willam Miller’s Bloodtaking and Peacemaking which is one of the books that I used. Miller is mostly concerned with Medieval Iceland. Another author I consulted is Jos Bazelmans who dived deeply into the Beowulf story and therefor Anglo-Saxon culture. Another Dutch author, Arnoud-Jan Bijsterveld wrote a book about gift-giving mostly concerning people and the Church in the late-medieval Netherlands, a period in which little empires started to arise and this lord-civilian bond is also very present in Bijsterveld’s book. Further I used two articles and last but not least, the inspiration to start this little investigation came from Han Nijdam’s excellent Lichaam, Eer en Recht which is about Medieval Frisian society, with many references to Medieval Iceland.

The individual

Nowdays we speak of an individualistic society, people are atoms in a society and hardly connected to anybody. This was different in times past. In fact, it is not entirely true nowadays either. When you think of who a person is, you think how that person relates to other people to ‘define’ that person. Han Nijdam says: “a person [is] dividable because it is defined in terms of the relationships that he and other members of the society maintains” (Nijdam 50). He continues with a simple example refering to a short film in Sesame Street in which a boy is the newspaper boy for one person, the grandchild of the next and the little brother of the third. The boy is ‘defined’ by the people he relates to. Or the other way around, who he is, depends on the person who describes him.

“If we could abstract a person’s movements and graph them into a network, we would find that the greatest predictor of the identity of the various households in which he or she gained entry, either as visitor or lodger, would be the presence of kin within that household.” William Miller writes (Miller 139), meaning that the visitor would define the persons in the houses he visits by looking at the other people present. Since it still works that way, one can hardly speak of an individual.

So if an individual is defined by his or her surroundings, what are these surroundings? “Family”, “kin”, “sib” , “tribe” perhaps? Just as with an individual, these terms are not so easy to describe, because they too are dependent on the situation. “The oldest Germanic societies that can be reconstructed using historical sources possessed, according to the most widely held opinion, a relatively stable order that was based on the natural principle of blood-relationship. Relationships of descent, whether fictional or not, gave each person a place within the tribal collective.” (Bazelmans 13) On a smaller scale Miller does not only speak of “regional variation[s] in householding practices” (Miller 113), but he continues with saying “that the precise sense of household might change depending on the context in which it is invoked. A household unit as identified for recruitment to the feud is not the same as the household unit used to determine whether someone qualifies for service on a jury or is required to attach himself to a chieftain for the purposes of Thing attendence.” (Miller 114). “Ego-focused kin groupings of shifting composition [...] were quite important in Iceland in a multitude of social and legal settings, even if these groupings were variously constituted depending on a number of personal, social, and other contextual factors and did not include all eligible members. Kinship mattered, even if not all people related to a person felt obliged to assist him or her.” (Miller 140) Or in the words of Jos Bazelmans: “The tribe consisted of a large number of relatively autonomous elements. These were not descent groups in the sense of lineages or clans, but name-bearing groups of disparate size which recruited their members on the basis of kinship and residence in the same geographical area. Each person was not only a member of such corporate, regional groups, but also of an open network of persons related on the father’s or the mother’s side along with dependents (the kindred). Such networks played an important rold especially in the resolution of feuds.” (Bazelmans 3)

“The extend of the kindred, that is, how genealogically distant two people can be and still count each other kin, is formally set in some provisions in the laws at fourth cousins.” (Miller 145) (addition: a fourth cousin is a person of my own generation with whom I share great-great-great-grandparents, in our reckoning that is an 8th grade kinship! Some texts speak of seventh cousins!!)

“Kinship mattered”. But what is a person’s kin? The people he is related to by blood of course, but both in the old and in the current view of things, blood-relations go in two directions, the father’s and the mother’s side. “Bilateralism, the tracing of relationship through links of both sexes, meant that not all a person’s relatives were related to each other. [...] An important feature of bilateral kinship reckoning is that your kin will not entirely coincide with your cousin’s kin; or, from another perspective, you are by virtue of kinship eligible for membership in several different kin groups with different overlap. [...] The kin group, in other words, was not a closed corporation of determinate membership; it did not constitude itself automatically. It always fell to someone to recruit his of her kin for the particular enterprise at hand.” (Miller 155)

You have family on both your father’s and your mother’s side, but the uncles, aunts, nephews and nieces of either side are probably not related to eachother, their kin is different from yours. Therefor the situation exists in which an uncle of both your father’s and mother’s side are called upon, but when one of these uncles invites (or whatever) his kin, he will most likely not ask your other uncle. With that in mind you can only conclude that kinship differs in different situations.

A similar situation goes for “households”, a group of people living in the same house or on the same piece of land under guard of a “householder”. A household is something quite different from kin, since aunts and nieces do not often live in your house and the servants that do, are usually not related by blood. A household surely is a unit of society to take a look at, especially because often it is said that in governmentless society such as in Medieval times there first were separate households:
“Inevitably the attempt was made to add early Iceland to the number of regions that socialized people in nuclear families within simple households. As we shall see, what the sources tell us about the shape of Icelandic householding must compel a different conclusion. The sources, both sagas and laws, are not without their own special problems in this particular topic. For one thing, the laws take an explicit interest in households and even define what constitudes a household unit. But the “juridical” household does not seem to correspond with what archeological evidence there is, nor with saga descriptions of how the main economic unit, the farm, was populated and managed. Outside passages in the laws directly dealing with the legal household, information on householding must be culled from passing comments in the laws and sagas and inferred from contexts devoted explicitly to other matters. The fact that most of our information is acquired incidentally is in its way quite reassuring. Even the most committed member of the Icelandic school of saga scholarschip would have a hard time giving any reason as to why a thirteenth-century saga writer would want to situate his characters in households that had no basis in reality.” (Miller 112/3)

“While the laws formally imposed kinship out to fourth cousins, kinship in the practical or world depended on more than just biological or affinal connections. Just who would be counted kin was clearly subject to much situational variation and was quite context-specific. A second, even a third cousin with whom one shared common interests and with whom one consequently acted or consulted would be counted kin, while a first cousin with whom one was less involved might cease, for practical purposes, to be counted kin at all. Nor might the people with whom one claimed kinship for the purpose of invitations to feasts and weddings be the same people one counted as kin when it came time to assist in a lawsuit or help pay compensation for their wrongdoings.” (Miller 156) Miller calls this “recruitable kin” (Miller 156) and of course the situation is not different nowadays. I suppose the “common interest” could also be with a non-kin version but a friend.

Earlier we saw Jos Bazelmans speaking of “fictional relationships of descent”. This can refer to the famous, but in the used books little described subject of blood-brothership. “Blood-brothership was a formalized relation undertaken between two or more men in which each vowed to avenge the death of the other, just as if he were his own brother.” (Miller 173) And thus a new member of the kin was a fact.

What might sound strange in our logic is that “[i]n various places in the law a sister’s husband is considered an especially close relation. “He is disqualified for interest from sitting on juries and from judging his affine’s cases just as if he were a blood relative.” (Miller 162) This does not count for a wife’s brother!

“People looked to kin and affines for aid in law and life. They avenged each other’s wrongs; they invited each other to weddings and funerals; they gave each other gifts. They stood surety for each other hired on their poorer cousins as servants.” (Miller 178) This had the result that “[o]ne of the chief activities kin undertook with eachother was mutual consultation. Since the target of a vengeance killing might not be the wrongdoer himself, but one of his kin, there was every reason why kin would want to have some say in actions for which others might hold them to account. [...] Uncounseled deeds were considered reckless deeds.” (Miller 164)

The consulting of kin is very different from how things go today. When I do something to somebody, that somebody in most cases will not know my family and if (s)he does,

dimanche, 23 janvier 2011

LEAP-2011: l'année impitoyable, à la croisée des trois chemins du chaos mondial

LEAP - 2011 : l'année impitoyable, à la croisée des trois chemins du chaos mondial

Communiqué public du Laboratoire Européen d’Anticipation Politique (LEAP), du 15 janvier 2011

Ex: http://fortune.fdesouche.com/

Ce numéro (…) marque le cinquième anniversaire de la publication du Global Europe Anticipation Bulletin. Or, en janvier 2006, à l’occasion du numéro 1, l’équipe du LEAP indiquait à l’époque qu’une période de quatre à sept ans s’ouvrait, qui serait caractérisée par la « Chute du Mur Dollar », phénomène analogue à celui de la chute du Mur de Berlin qui entraîna, dans les années suivantes, l’effondrement du bloc communiste, puis celui de l’URSS.

Aujourd’hui, dans ce [numéro] qui présente nos trente-deux anticipations pour l’année 2011, nous estimons que l’année à venir sera une année charnière dans ce processus s’étalant donc entre 2010 et 2013. Elle sera, en tout état de cause, une année impitoyable, car elle va en effet marquer l’entrée dans la phase terminale du monde d’avant la crise (1).

Depuis septembre 2008, moment où l’évidence de la nature globale et systémique de la crise s’est imposée à tous, les Etats-Unis et, derrière eux, les pays occidentaux, se sont contentés de mesures palliatives, qui n’ont fait que masquer les effets de sape de la crise sur les fondements du système international contemporain. 2011 va, selon notre équipe, marquer le moment crucial où, d’une part, ces mesures palliatives voient leur effet anesthésiant s’évanouir tandis que, au contraire, vont brutalement surgir au premier plan les conséquences de la dislocation systémique de ces dernières années (2).

En résumé, 2011 va être marquée par une série de chocs violents, qui vont faire exploser les fausses protections mises en place depuis 2008 (3) et qui vont emporter un à un les « piliers » sur lesquels repose depuis des décennies le « Mur Dollar ».

 

Seuls les pays, collectivités, organisations et individus qui ont réellement entrepris, depuis trois ans, de tirer les leçons de la crise en cours pour s’éloigner au plus vite des modèles, valeurs et comportements d’avant la crise, traverseront cette année indemnes ; les autres vont être emportés dans le cortège de difficultés monétaires, financières, économiques, sociales et politiques, que réserve 2011.

Ainsi, comme nous considérons que 2011 sera globalement l’année la plus chaotique depuis 2006, date du début de nos travaux sur la crise, notre équipe s’est concentrée, dans [ce numéro], sur les 32 anticipations de l’année 2011, qui comportent également nombre de recommandations pour faire face aux chocs à venir. C’est ainsi une sorte de carte prévisionnelle des chocs financiers, monétaires, politiques, économiques et sociaux des douze prochains mois, qu’offre ce numéro (…).

Si notre équipe estime que 2011 sera l’année la plus terrible depuis 2006, date du début de notre travail d’anticipation de la crise systémique, c’est parce qu’elle est à la croisée des trois chemins du chaos mondial. Faute de traitement de fond des causes de la crise, depuis 2008, le monde n’a fait que reculer pour mieux sauter.

Un système international exsangue

Le premier chemin que la crise peut prendre pour générer un chaos mondial, c’est tout simplement un choc violent et imprévisible. L’état de délabrement du système international est désormais tellement avancé que sa cohésion est à la merci de toute catastrophe d’envergure (4).

Il suffit de voir l’incapacité de la communauté internationale à efficacement aider Haïti depuis un an (5), des Etats-Unis à reconstruire la Nouvelle Orléans depuis six ans, de l’ONU à régler les problèmes du Darfour, de la Côte d’Ivoire depuis une décennie, des Etats-Unis à faire avancer la paix au Proche-Orient, de l’OTAN à battre les Talibans en Afghanistan, du Conseil de Sécurité à maîtriser les questions coréenne et iranienne, de l’Occident à stabiliser le Liban, du G20 à mettre fin à la crise mondiale, qu’elle soit financière, alimentaire, économique, sociale, monétaire… pour constater que, sur l’ensemble de la palette des catastrophes climatiques et humanitaires, comme des crises économiques et sociales, le système international est désormais impuissant.

En fait, depuis le milieu des années 2000 au moins, l’ensemble des grands acteurs mondiaux, au premier rang desquels se trouvent, bien entendu, les Etats-Unis et son cortège de pays occidentaux, ne fait plus que de la communication, de la gesticulation.

Dans la réalité, rien ne va plus : la bille des crises tourne et chacun retient son souffle pour qu’elle ne tombe pas sur sa case. Mais, progressivement, la multiplication des risques et des thèmes de crise ont transformé la roulette de casino en roulette russe. Pour le LEAP, le monde entier commence à jouer à la roulette russe (6), ou plutôt à sa version 2011 « la roulette américaine », avec cinq balles dans le barillet.

Evolution mensuelle de l’indice Alimentation de la FAO (2010) et des prix des principales denrées alimentaires, 2009-2010 (base 100 : moyenne 2002-2004) – Source : FAO/Crikey, janvier 2011

L’envolée des prix des matières premières (alimentaires, énergétiques (7)…) doit nous rappeler 2008 (8). C’est en effet dans le semestre précédant l’effondrement de Lehman Brothers et de Wall Street, que s’est situé le précédent épisode de fortes hausses des prix des matières premières. Et les causes actuelles sont de la même nature que celles d’hier : une fuite hors des actifs financiers et monétaires, en faveur de placements « concrets ».

Hier, les gros opérateurs fuyaient les crédits hypothécaires et tout ce qui en dépendait, ainsi que le Dollar US ; aujourd’hui, ils fuient l’ensemble des valeurs financières et les bons du Trésor (9) et autres dettes publiques.

Il faut donc s’attendre, entre le printemps 2011 et l’automne 2011, à l’explosion de la quadruple bulle des bons du Trésor, des dettes publiques (10), des bilans bancaires (11) et de l’immobilier (américain, chinois, britannique, espagnol… et commercial (12) ) ; l’ensemble, se déroulant sur fond de guerre monétaire exacerbée (13).

L’inflation induite par les Quantitative Easing américain, britannique et japonais et les mesures de stimulation des mêmes, des Européens et des Chinois, va être l’un des facteurs déstabilisants de 2011 (14). Nous y revenons plus en détail dans ce [numéro].

Mais ce qui est désormais évident au regard de ce qui se passe en Tunisie (15), c’est que ce contexte mondial, notamment la hausse des prix des denrées et de l’énergie, débouche dorénavant sur des chocs sociaux et politiques radicaux (16). L’autre réalité que dévoile le cas tunisien, c’est l’impuissance des « parrains » français, italien ou américain, pour empêcher l’effondrement d’un « régime-ami » (17).

Impuissance des principaux acteurs géopolitiques mondiaux

Et cette impuissance des principaux acteurs géopolitiques mondiaux, est l’autre chemin que la crise peut utiliser pour générer un chaos mondial en 2011. En effet, on peut classer les principales puissances du G20 en deux groupes, dont le seul point commun est qu’ils ne parviennent pas à influencer les évènements de manière décisive.

D’un côté, on a l’Occident moribond avec, d’une part, les Etats-Unis, dont l’année 2011 va démontrer que le leadership n’est plus qu’une fiction (voir dans ce numéro) et qui tentent de figer tout le système international dans sa configuration du début des années 2000 (18) ; et puis on a l’Euroland, « souverain » en gestation qui est actuellement essentiellement concentré sur son adaptation à son nouvel environnement (19) et son nouveau statut d’entité géopolitique émergente (20), et qui n’a donc ni l’énergie, ni la vision nécessaire pour peser sur les évènements mondiaux (21).

Et de l’autre côté, on trouve les BRIC (avec, en particulier, la Chine et la Russie), qui s’avèrent incapables, pour l’instant, de prendre le contrôle de tout ou partie du système international et dont la seule action se limite donc à saper discrètement ce qui reste des fondements de l’ordre d’avant la crise (22).

En fin de compte, c’est donc l’impuissance qui se généralise (23) au niveau de la communauté internationale, renforçant non seulement le risque de chocs majeurs, mais également l’importance des conséquences de ces chocs. Le monde de 2008 a été pris par surprise par le choc violent de la crise, mais le système international était paradoxalement mieux équipé pour réagir car organisé autour d’un leader incontesté (24).

En 2011, ça n’est plus le cas : non seulement il n’y a plus de leader incontesté, mais le système est exsangue, comme on l’a vu précédemment. Et la situation est encore aggravée par le fait que les sociétés d’un grand nombre de pays de la planète sont au bord de la rupture socio-économique.

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Evolution du prix de l’essence aux Etats-Unis (2009-2011) – Source : GasBuddy, janvier 2011

Des sociétés au bord de la rupture socio-économique

C’est en particulier le cas aux Etats-Unis et en Europe, où trois ans de crise commencent à peser très lourd dans la balance socio-économique et donc, politique. Les ménages américains, désormais insolvables par dizaines de millions, oscillent entre pauvreté subie (25) et rage anti-système. Les citoyens européens, coincés entre chômage et démantèlement de l’Etat-providence (26), commencent à refuser de payer les additions des crises financières et budgétaires et entreprennent de chercher des coupables (banques, Euro, partis politiques de gouvernement…).

Mais parmi les puissances émergentes aussi, la transition violente que constitue la crise conduit les sociétés vers des situations de rupture : en Chine, la nécessité de maîtriser les bulles financières en développement se heurte au désir d’enrichissement de secteurs entiers de la société, comme au besoin d’emploi de dizaines de millions de travailleurs précaires ; en Russie, la faiblesse du filet social s’accommode mal de l’enrichissement des élites, tout comme en Algérie agitée par des émeutes.

En Turquie, au Brésil, en Inde, partout, la transition rapide que connaissent ces pays déclenche émeutes, protestations, attentats. Pour des raisons parfois antinomiques, développement pour les unes, appauvrissement pour les autres, un peu partout sur la planète, nos différentes sociétés abordent 2011 dans un contexte de fortes tensions, de ruptures socio-économiques, qui en font donc des poudrières politiques.

C’est sa position, à la croisée de ces trois chemins, qui fait ainsi de 2011 une année impitoyable. Et impitoyable, elle le sera pour les Etats (et les collectivités locales) qui ont choisi de ne pas tirer les difficiles leçons des trois années de crise qui ont précédé et/ou qui se sont contentés de changements cosmétiques, ne modifiant en rien leurs déséquilibres fondamentaux.

Elle le sera aussi pour les entreprises (et pour les Etats (27) ) qui ont cru que l’embellie de 2010 était le signe d’un retour « à la normale » de l’économie mondiale.

Et enfin, elle le sera pour les investisseurs qui n’ont pas compris que les valeurs d’hier (titres, monnaies…) ne pouvaient pas être celles de demain (en tout cas, pour plusieurs années).

L’Histoire est généralement « bonne fille ». Elle donne souvent un coup de semonce avant de balayer le passé. Cette fois-ci, elle a donné le coup de semonce en 2008. Nous estimons qu’en 2011, elle donnera le coup de balai. Seuls les acteurs qui ont entrepris, même laborieusement, même partiellement, de s’adapter aux nouvelles conditions générées par la crise, pourront tenir ; pour les autres, le chaos est au bout du chemin.

————————
Notes :

(1) Ou du monde tel qu’on le connaît depuis 1945, pour reprendre notre description de 2006.

(2) La récente décision du ministère du Travail américain d’étendre à cinq ans la mesure du chômage de longue durée dans les statistiques de l’emploi US, au lieu du maximum de deux ans jusqu’à maintenant, est un bon indicateur de l’entrée dans une étape nouvelle de la crise, une étape qui voit disparaître les « habitudes » du monde d’avant. D’ailleurs, le gouvernement américain cite « la montée sans précédent » du chômage de longue durée, pour justifier cette décision. Source : The Hill, 28 décembre 2010

(3) Ces mesures (monétaires, financières, économiques, budgétaires, stratégiques) sont désormais étroitement connectées. C’est pourquoi, elles seront emportées dans une série de chocs successifs.

(4) Source : The Independent, 13 janvier 2011

(5) C’est même pire, puisque c’est l’aide internationale qui a apporté le choléra dans l’île, faisant des milliers de morts.

(6) D’ailleurs, Timothy Geithner, le ministre américain des Finances, peu connu pour son imagination débordante, vient d’indiquer que « le gouvernement américain pouvait avoir à nouveau à faire des choses exceptionnelles », en référence au plan de sauvetage des banques de 2008. Source : MarketWatch, 13 janvier 2011

(7) D’ailleurs, l’Inde et l’Iran sont en train de préparer un système d’échange « or contre pétrole » pour tenter d’éviter des ruptures d’approvisionnement. Source : Times of India, 08 janvier 2011

(8) L’indice FAO des prix alimentaires vient de dépasser, en janvier 2011 (à 215), son précédent record de mai 2008 (à 214).

(9) Les banques de Wall Street se débarrassent actuellement, à très grande vitesse (sans équivalent depuis 2004), de leurs Bons du Trésor US. Leur explication officielle est « l’amélioration remarquable de l’économie US, qui ne justifie plus de se réfugier sur les Bons du Trésor ». Bien entendu, vous êtes libres de les croire, comme le fait le journaliste de Bloomberg du 10 janvier 2011.

(10) Ainsi, l’Euroland avance déjà à grands pas sur le chemin décrit dans le [précédent numéro], d’une décote en cas de refinancement des dettes d’un Etat-membre ; tandis que, désormais, les dettes japonaise et américaine s’apprêtent à entrer dans la tourmente. Sources : Bloomberg, 07 janvier 2011 ; Telegraph, 05 janvier 2011

(11) Nous estimons que, d’une manière générale, les bilans des grandes banques mondiales contiennent au moins 50% d’actifs-fantômes, dont l’année à venir va imposer une décote de 20% à 40%, du fait du retour de la récession mondiale avec l’austérité, de la montée des défauts sur les prêts des ménages, des entreprises, des collectivités, des Etats, des guerres monétaires et de la reprise de la chute de l’immobilier. Les « stress-tests » américain, européen, chinois, japonais ou autres, peuvent toujours continuer à tenter de rassurer les marchés avec des scénarios « Bisounours », sauf que, cette année, c’est « Alien contre Predator » qui est au programme des banques. Source : Forbes, 12 janvier 2011

(12) Chacun de ces marchés immobiliers va encore fortement baisser en 2011, pour ceux qui ont déjà entamé leur chute ces dernières années ou, dans le cas chinois, va entamer son dégonflement brutal, sur fond de ralentissement économique et de rigueur monétaire.

(13) L’économie japonaise est d’ailleurs l’une des premières victimes de cette guerre des monnaies, avec 76% des chefs d’entreprises des 110 grandes sociétés nippones, sondées par Kyodo News, se déclarant désormais pessimistes pour la croissance japonaise en 2011, suite à la hausse du Yen. Source : JapanTimes, 04 janvier 2011

(14) Voici quelques exemples édifiants, rassemblés par l’excellent John Rubino. Source : DollarCollapse, 08 janvier 2011

(15) Pour rappel, dans le [numéro] du 15 octobre 2010, nous avions classé la Tunisie dans les « pays à risques importants » pour 2011.

(16) Nul doute, d’ailleurs, que l’exemple tunisien génère une salve de réévaluations parmi les agences de notation et les « experts en géopolitique » qui, comme d’habitude, n’ont rien vu venir. Le cas tunisien illustre également le fait que ce sont désormais les pays satellites de l’Occident en général, et des Etats-Unis en particulier, qui sont sur le chemin des chocs de 2011 et des années à venir. Et il confirme ce que nous répétons régulièrement, une crise accélère tous les processus historiques. Le régime Ben Ali, vieux de vingt-trois ans, s’est effondré en quelques semaines. Quand l’obsolescence politique est là, tout bascule vite. Or, c’est l’ensemble des régimes arabes pro-occidentaux qui est désormais obsolète, à l’aune des évènements de Tunisie.

(17) Nul doute que cette paralysie des « parrains occidentaux » va être soigneusement analysée à Rabat, au Caire, à Djeddah et Amman par exemple.

(18) Configuration qui leur était la plus favorable, puisque sans contrepoids à leur influence.

(19) Nous y revenons plus en détail dans ce numéro (…) mais, vu de Chine, on ne s’y trompe pas. Source : Xinhua, 02 janvier 2011

(20) Petit à petit, les Européens découvrent qu’ils sont dépendants d’autres centres de pouvoir que Washington. Pékin, Moscou, Brasilia, New Delhi… entrent très lentement dans le paysage, des partenaires essentiels. Sources : La Tribune, 05 janvier 2011 ; Libération, 24 décembre 2010 ; El Pais, 05 janvier 2011

(21) Toute l’énergie du Japon est concentrée sur sa tentative désespérée de résister à l’attraction chinoise. Quant aux autres pays occidentaux, ils ne sont pas en mesure d’influer significativement sur les tendances mondiales.

(22) La place du Dollar US dans le système mondial, fait partie de ces derniers fondements que les BRIC érodent activement jour après jour.

(23) En matière de déficit, le cas américain est exemplaire. Au-delà du discours, tout continue comme avant la crise, avec un déficit en gonflement exponentiel. Pourtant, même le FMI tire désormais la sonnette d’alarme. Source : Reuters, 08 janvier 2011

(24) D’ailleurs, même le Wall Street Journal du 12 janvier 2011, se faisant l’écho du Forum de Davos, s’inquiète de l’absence de coordination internationale, qui est en soi un risque majeur pour l’économie mondiale.

(25) Des millions d’Américains découvrent les banques alimentaires pour la première fois de leur vie, tandis qu’en Californie, comme dans de nombreux autres Etats, le système éducatif se désagrège rapidement. En Illinois, les études sur le déficit de l’Etat le comparent désormais au Titanic. 2010 bat le record des saisies immobilières. Sources : Alternet, 27 décembre 2010 ; CNN, 08 janvier 2011 ; IGPA-Illinois, janvier 2011 ; LADailyNews, 13 janvier 2011

(26) L’Irlande, qui est face à une reconstruction pure et simple de son économie, est un bon exemple de situations à venir. Mais même l’Allemagne, aux résultats économiques pourtant remarquables actuellement, n’échappe pas à cette évolution, comme le montre la crise du financement des activités culturelles. Tandis qu’au Royaume-Uni, des millions de retraités voient leurs revenus amputés pour la troisième année consécutive. Sources : Irish Times, 31 décembre 2010 ; Deutsche Welle, 03 janvier 2011 ; Telegraph, 13 janvier 2011

(27) A ce sujet, les dirigeants américains confirment qu’ils foncent tout droit dans le mur des dettes publiques, faute d’anticiper les difficultés. En effet, la récente déclaration de Ben Bernanke, le patron de la Fed, dans laquelle il affirme que la Fed n’aidera pas les Etats (30% de baisse des revenus fiscaux en 2009, d’après le Washington Post du 05 janvier 2011) et les villes qui croulent sous les dettes, tout comme la décision du Congrès d’arrêter l’émission des « Build American Bonds » qui ont évité aux Etats de faire faillite ces deux dernières années, illustrent un aveuglement de Washington qui n’a d’équivalent que celui dont Washington a fait preuve en 2007/2008, face à la montée des conséquences de la crise des « subprimes ». Sources : Bloomberg, 07 janvier 2011 ; WashingtonBlog, 13 janvier 2011

Laboratoire Européen d’Anticipation Politique

D. Venner: l'homme de guerre et la Cité

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Dominique VENNER:

L'homme de guerre et la cité

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com/

En 1814, au terme des guerres napoléoniennes, l’écrivain en vue qu’était Benjamin Constant écrivait avec soulagement : « Nous sommes arrivés à l’époque du commerce, époque qui doit nécessairement remplacer celle de la guerre, comme celle de la guerre a dû nécessairement la précéder. » Naïf Benjamin ! Il reprenait l’idée très répandue d’un progrès indéfini favorisant l’avènement de la paix entre les hommes et les nations.

L’époque du doux commerce remplaçant celle de la guerre… On sait ce que l’avenir a fait de cette prophétie ! L’époque du commerce s’est imposée, certes, mais en multipliant les guerres. Sous l’effet du commerce, des sciences et de l’industrie, autrement dit du « progrès », elles ont même pris des proportions monstrueuses que personne n’aurait pu imaginer.

Il y avait cependant quelque chose de vrai dans la fausse prévision de Benjamin Constant. Si les guerres ont continué et même prospéré, en revanche, la figure du guerrier a perdu son prestige social au profit de la figure douteuse du commerçant. Telle est bien la nouveauté dans laquelle nous vivons encore provisoirement.

La figure du guerrier a été détrônée, et pourtant l’institution militaire a perduré en Europe plus qu’aucune autre après 1814. Elle perdurait même depuis l’Iliade – trente siècles - en se transformant, en s’adaptant à tous les changements d’époque, de guerre, de société ou de régime politique, mais en préservant son essence qui est la religion de la fierté, du devoir et du courage. Cette permanence dans le changement n’est comparable qu’à celle d’une autre institution imposante, l’Eglise (ou les églises).
Le lecteur sursaute. Surprenante comparaison ! Et pourtant...

Qu’est-ce que l’armée depuis l’Antiquité ? C’est une institution quasi religieuse, avec son histoire propre, ses héros, ses règles et ses rites. Une institution très ancienne, plus ancienne même que l’Église, née d’une nécessité aussi vieille que l’humanité, et qui n’est pas près de cesser. Chez les Européens, elle est née d’un esprit qui leur est spécifique et qui, à la différence par exemple de la tradition chinoise, fait de la guerre une valeur en soi. Autrement dit, elle est née d’une religion civique surgie de la guerre, dont l’essence tient en un mot, l’admiration pour le courage devant la mort.

Cette religion peut se définir comme celle de la cité au sens grec ou romain du mot. En langage plus moderne, une religion de la patrie, grande ou petite. Hector le disait déjà à sa façon voici trente siècle au XIIème chant de l’Iliade, pour écarter un présage funeste : « Il n’est qu’un bon présage, c’est de combattre pour sa patrie »  (XII, 243). Courage et patrie sont liés. Lors du combat final de la guerre de Troie, se sentant acculé et condamné, le même Hector s’arrache au désespoir par un cri : « Eh bien ! non, je n’entends pas mourir sans lutte ni sans gloire, ni sans quelque haut fait dont le récit parvienne aux hommes à venir » (XXII, 304-305). Ce cri de fierté tragique, on le trouve à toutes les époques d’une histoire qui magnifie le héros malheureux, grandi par une défaite épique, les Thermopyles, la Chanson de Roland, Camerone ou Dien Bien Phu.

Dans la succession chronologique, l’institution guerrière précède l’Etat. Romulus et ses belliqueux compagnons tracent d’abord les limites futures de la Ville et en fondent la loi inflexible. Pour l’avoir transgressée, Remus est sacrifié par son frère. Ensuite, mais ensuite seulement, les fondateurs s’emparèrent des Sabines pour assurer leur descendance. Dans la fondation de l’Etat européen, l’ordre des libres guerriers précède celui des familles. C’est pourquoi Platon voyait dans Sparte le modèle achevé de la cité grecque, plus et mieux qu’Athènes (1).

Aussi affaiblies soient-elles, les armées européennes d’aujourd’hui constituent des exceptions d’ordre dans un environnement délabré où des fictions d’Etats favorisent le chaos. Même diminuée, une armée reste une institution fondée sur une forte discipline participant à la discipline civique. C’est pourquoi cette institution porte en elle un germe génétique de restauration, non en prenant le pouvoir ni en militarisant la société, mais en redonnant la primauté à l’ordre sur le désordre. C’est ce que firent les compagnonnages de l’épée après la désagrégation de l’Empire romain et tant d’autres par la suite.

Dominique Venner

1. Dans Les métamorphoses de la cité, essai sur la dynamique de l’Occident, (Flammarion, 2010), s’appuyant sur la lecture d’Homère, Pierre Manent met en évidence le rôle des aristocraties guerrières dans la fondation de la cité antique.

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Werner Herzog - Finding ecstatic truth

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Werner Herzog — Finding ecstatic truth in the most extreme circumstances, embracing the world that is both brutal and chaotic

Werner Her­zog, Con­quest of the Use­less: Reflec­tions from the Mak­ing of Fitz­car­raldo, Trans. By Krishna Win­ston (Ecco, 2009)

by Lawrence Levi

 Ex: http://www.new-antaios.net/

 

 

 

 

 

 

One of the most revered film­mak­ers of our time, Werner Her­zog wrote this diary dur­ing the mak­ing of Fitz­car­raldo, the lav­ish 1982 film that tells the story of a would-be rub­ber baron who pulls a steamship over a hill in order to access a rich rub­ber ter­ri­tory. Later, Her­zog spoke of his dif­fi­cul­ties when mak­ing the film, includ­ing cast­ing prob­lems, reshoots, lan­guage bar­ri­ers, epic clashes with the star, and the logis­tics of mov­ing a 320-ton steamship over a hill with­out the use of spe­cial effects.”

Orig­i­nally pub­lished in the noted director’s native Ger­many in 2004, Herzog’s diary, more prose poetry than jour­nal entries, will appeal even to those unfa­mil­iar with the extrav­a­gant 1982 film. From June 1979 to Novem­ber 1981, Her­zog recounted not only the par­tic­u­lars of shoot­ing the dif­fi­cult film about a fic­tional rub­ber baron—which included the famous sequence of a steamer ship being maneu­vered over a hill from one river to another—but also the dream­like qual­ity of life in the Ama­zon. Famous faces swim in and out of focus, notably Mick Jag­ger, in a part that ended up on the cut­ting room floor, and the eccen­tric actor Klaus Kin­ski, who con­stantly berated the direc­tor after step­ping into the title role that Jason Robards had quit. Fas­ci­nated by the wildlife that sur­rounded him in the iso­lated Peru­vian jun­gle, Her­zog details every­thing from the omnipresent insect life to pira­nhas that could bite off a man’s toe. Those who haven’t encoun­tered Her­zog on screen will undoubt­edly be drawn in by the director’s lyri­cism, while cinephiles will rel­ish the oppor­tu­nity to retrace the steps of one of the medium’s mas­ters.” — Pub­lish­ers Weekly

“As the book makes abun­dantly clear, this isn’t the jun­gle pro­moted by orga­niz­ers of eco-tours: It’s a place of absur­dity, cru­elty and squalor; of incom­pe­tence and grotes­query; of poi­so­nous snakes and insects from a fever dream; of Indi­ans armed with poi­soned arrows and Indi­ans who craftily use the media. Haz­ards abound: greedy offi­cials, deranged actors and drunken helpers… What tran­spires in the jun­gle, com­bined with his native astrin­gency, moves [Her­zog] to a cur­dled poetry, to ecstasies of loathing and dis­gust… Much of Herzog’s focus here is intensely phys­i­cal, but he is also an imag­i­na­tive cul­tural observer.” — San Fran­cisco Chronicle

…the befogged inter­nal swirl of Herzog’s mind becomes an improb­a­bly apt van­tage point from which to view the his­tory of Fitz­car­raldo. For all his mad­den­ing opacity…Herzog ren­ders a vivid por­trait of him­self as an artist hyp­no­tized by his own deter­mined imag­i­na­tion.” — Mark Har­ris

fitzcarraldo.jpgThe jour­nal entries that make up this dis­arm­ingly poetic mem­oir were penned over the course of the two and a half years it took Her­zog to make his film Fitz­car­raldo, for which he won the best direc­tor award at Cannes in 1982. Herzog’s earthy and atmos­pheric descrip­tions of the Ama­zon jun­gle and the Natives who live there among wild and domes­ti­cated ani­mals in heavy, humid weather con­jure a civ­i­liza­tion indif­fer­ent to the rhythms of moder­nity. The impos­si­ble odds that con­spired to stop pro­duc­tion of the film and the sheer obsti­nacy it took to attempt it in the rain for­est instead of a stu­dio par­al­lel the plot of the film itself: with the help of local Natives, Fitz­car­raldo pulls a steamship over a steep hill to access rub­ber so he can earn enough money to build an opera house in the jun­gle. Her­zog has made over 50 films dur­ing his pro­lific career.” — Donna L. Davey

The acclaimed director’s diary of his time mak­ing Fitz­car­raldo (1982). From the begin­ning, the film faced more chal­lenges and uncer­tain­ties than most of Herzog’s other movies, and he com­posed a lengthy list that ended with the grim fore­cast that it could “be added to indef­i­nitely.” Film­ing had to start anew after Jason Robards, the orig­i­nal lead and an actor Her­zog came to scorn, aban­doned the project halfway through due to ill­ness, and Mick Jag­ger, set to play the lead character’s assis­tant, had to drop out to go on tour. When film­ing restarted, it was with Ger­man actor Klaus Kin­ski, a rav­ing, unhinged pres­ence in these journals-his volatil­ity so alarmed the locals that they qui­etly asked the direc­tor if he wanted Kin­ski killed. Then there were the night­mar­ish logis­tics of the famous scene where a steamship is dragged over a small hill in the jun­gle, from one river to another. Her­zog insisted that, as the cen­tral metaphor of the film, the event must be recorded with­out any com­pro­mise. (Much of the behind-the-scenes drama is recorded in Les Blank’s doc­u­men­tary Bur­den of Dreams.) Herzog’s jour­nals effec­tively map the director’s dis­lo­ca­tion and lone­li­ness, but they also high­light his unique imag­i­na­tion and the pro­found effect the remote Peru­vian loca­tion had on him. The writ­ing is haunted by what Her­zog came to see as the mis­ery of the jun­gle, a place where “all the pro­por­tions are off.” He slept fit­fully, when at all, and there is a hal­lu­ci­na­tory qual­ity to the journals-the line between what is real and what is imag­ined becomes nearly invis­i­ble. Recorded daily, with occa­sional gaps and frag­ments, Herzog’s reflec­tions are dis­qui­et­ing but also urgent and compelling-as he notes, “it’s onlythrough writ­ing that I come to my senses.“A valu­able his­tor­i­cal record and a strangely styl­ish, hyp­notic lit­er­ary work.” — Kirkus Reviews

“The film­ing of Werner Herzog’s 1982 epic, Fitz­car­raldo, in the Ama­zon­ian depths of Peru seemed myth­i­cally doomed from its incep­tion, some­thing chron­i­cled that same year in the doc­u­men­tary Bur­den of Dreams. The tit­u­lar char­ac­ter, fueled by the vol­canic ego of Klaus Kin­ski, wants to build an opera house in the wilds of Iqui­tos but first must get a 300-ton steam­boat over a moun­tain. The Ger­man director’s per­sonal jour­nal from the marathon two-year shoot offers another angle, and it’s no sur­prise his entries are exquis­itely detailed. Most of his films toe the same fine line – obses­sion and insan­ity – so nat­u­rally, he car­ried Fitzcarraldo’s bur­den.
It’s not explicit if, years later when he decided to trans­late and pub­lish this, Her­zog took a revisionist’s scalpel to his time in Peru. In the pref­ace, he states it wasn’t a day-to-day diary of film­ing but rather “inner land­scapes, born of the delir­ium of the jun­gle.” Through­out Con­quest, Her­zog is repeat­edly dis­gusted by the jungle’s per­ver­sity and silent, seething “mal­ice,” yet strangely amused by its dirty jokes.
Those highs and lows coil as one. For his dry reflec­tions (“When you shoot an ele­phant, it stays on its feet for 10 days before it falls over”) and pangs of jun­gle hatred, there are equally beau­ti­ful scenes, as when Her­zog thinks he feels an earth­quake: “For a moment the coun­try­side quiv­ered and shook, and my ham­mock began to sway gen­tly.” Her­zog and Kinski’s tumul­tuous friend­ship is touched on, but not as deeply as in the great 1999 doc­u­men­tary My Best Fiend. Her­zog mostly ignores the actor’s pro­jec­tile inso­lence on set, though he does move him to a hotel when per­turbed natives offer to kill him.
Else­where, a man chops off his own foot after a snakebite; a Peru­vian gen­eral snaps and declares war on Ecuador; Her­zog slaps an albino turkey; birds “scream” rather than sing, and insects look pre­his­toric; planes crash and limbs are split open. He sounds amaz­ingly calm within these fevered inner land­scapes – per­haps writ­ing was ther­apy – but knows pre­serv­ing his­tory is impor­tant to myth. The crew, vic­to­ri­ous, finally gets the boat over the moun­tain, and Her­zog gets in one last joke. “All that is to be reported is this: I took part.” — Audra Schroeder

“A crazed epic about a rub­ber baron who drags a steamship across an Ama­zon­ian moun­tain range, Werner Herzog’s Fitz­car­raldo (1981) set the bar absurdly high for cin­e­matic real­ism. (There would be no spe­cial effects used.) Per­haps even more hair-raising were the sto­ries that emerged from that shoot, includ­ing Peru­vian bor­der dis­putes, manic rages from actor Klaus Kin­ski and an unfor­tu­nate cin­e­matog­ra­pher for­got­ten overnight on a roar­ing rapids. Les Blank’s doc­u­men­tary of the mak­ing of the film, Bur­den of Dreams, is arguably supe­rior to Fitz­car­raldo itself.
Now comes a third nar­ra­tive, direc­tor Herzog’s pri­vate jour­nals, first pub­lished in Ger­many in 2004 and finally arriv­ing state­side. Con­quest of the Use­less (from a line of dia­logue in the film) adds sig­nif­i­cant details to the big­ger pic­ture, but also stands alone as a com­pellingly gonzo piece of reportage. Shrewdly omit­ting the better-known mis­ad­ven­tures, Her­zog focuses on his own deter­mi­na­tion and lone­li­ness. And why not? It’s a diary. We start in the cush sur­round­ings of Fran­cis Coppola’s San Fran­cisco man­sion, circa the release of Apoc­a­lypse Now. Her­zog toils on his script in the guest room while Sofia plays in the pool. A month later, he’s in Iqui­tos, Peru, observ­ing ani­mals as they eat each other.
As a read, Con­quest flies along—but not because it’s espe­cially plotty. Rather, it gath­ers its kick from the spec­ta­cle of a celebrity direc­tor escap­ing the late-’70s famescape into his own obses­sions. Meet­ings with Mick Jag­ger are far less wild than Herzog’s mor­dant curios­ity at the steamy rain for­est and his vivid descent into what he calls the “great abyss of night.” When a local Peru­vian fears the camera’s theft of his soul, Her­zog tells him there’s no need to worry, but pri­vately admits he’s lying.” — Joshua Rothkopf

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“I am fas­ci­nated by Werner Herzog’s philo­soph­i­cal approach to life, and what he refers to as ecsta­tic truth. His early film­mak­ing roughly cor­re­sponds to the New Ger­man Cin­ema, a move­ment which sought to acti­vate new ways to rep­re­sent and dis­cuss cul­ture and real­ity. Ecsta­tic truth, as an idea, remains true to this bold and pro­gres­sive ambi­tion, hop­ing to cap­ture a sense of real­ity that goes beyond straight­for­ward empir­i­cal facts, or the con­tem­po­rary con­ven­tions of Euro­pean cin­ema.
Instead, ecsta­tic truth is a kind of spir­i­tual affir­ma­tion that exists between the lines, or behind the super­fi­cial gloss of the on-screen images; and yet it is not spir­i­tual in any the­o­log­i­cal sense, nor does it adhere to any cul­tural set of beliefs. To bor­row a phrase from the title of Alan Yentob’s BBC doc­u­men­tary on Her­zog, it is a truth ‘beyond rea­son’: highly sub­jec­tive and deeply per­sonal.
For me, what is most inter­est­ing about Herzog’s work is that he seeks to find a sense of ecsta­tic truth in the most extreme cir­cum­stances. Per­haps this is the only place it can be found, if it is to exist at all. His films are often struc­tured around char­ac­ters who are in some way at odds with the world, strangers in a uni­verse divested of mean­ing and sur­rounded by ‘chaos, hos­til­ity and mur­der’. It sounds like a very fatal­is­tic, Ger­manic philo­soph­i­cal approach, but I think that to dis­miss it as neg­a­tive or nihilis­tic is to miss Herzog’s point.
The con­cept of ecsta­tic truth ties into a loose cul­tural idea of spir­i­tual enlight­en­ment and indi­vid­ual empow­er­ment, but it is with­out sen­ti­ment or naive ide­al­ism. It is a way of look­ing at the world as both bru­tal and chaotic, but embrac­ing those qual­i­ties in nature for what they are. It accepts that humankind can­not dom­i­nate or con­trol nature as such, but is enthu­si­as­tic about the engage­ment. On the set of Fitz­car­raldo, deep in the jun­gle, Her­zog speaks of the ‘obscen­ity of the jun­gle’, stat­ing that even ‘the stars look like a mess’, and yet, in spite of this, he con­tin­ues to love and admire the nature that sur­rounds him — per­haps ‘against [his] bet­ter judg­ment’.
Ecsta­tic truth does not imply secu­rity or sta­bil­ity, there are no great dis­cov­er­ies and no guar­an­tees of empir­i­cal knowl­edge: in this sense it is a nec­es­sary con­quest of the use­less, a jour­ney with no sign­posts or des­ti­na­tions. It is a con­tin­ual task, under­taken not for the ben­e­fit of mankind but for the ben­e­fit of one­self. And I think that there is some­thing per­versely roman­tic and aspi­ra­tional about Herzog’s approach; in many ways it feels rem­i­nis­cent of Niet­zsche roam­ing the wild moun­tains and find­ing peace in the wilder­ness.
To seek one’s indi­vid­ual sense of truth among the ele­ments is surely as noble a project as any, and many of Werner Herzog’s films seem to be pur­su­ing exactly that kind of philo­soph­i­cal aim: it is an attempt to cre­ate one’s place in the uni­verse, or, as Her­zog puts it, to con­tin­u­ally search for ‘a deeper stra­tum of truth’ about one­self and the wider world.” — Rhys Tran­ter

The 64-year-old Ger­man film­maker Werner Her­zog has long been as famous for his state­ments about film and cul­ture as he has been for his actual movies. In speech and in writ­ing, he inclines to apho­rism rather than argu­ment, issu­ing dicta with a her­metic self-containment bor­der­ing on the inscrutable. The 300-page Her­zog on Her­zog (2002) reads this way, as does his 12-point “Min­nesota Dec­la­ra­tion”, an impromptu man­i­festo deliv­ered at the Walker Arts Cen­ter in Min­neapo­lis in 1999. Herzog’s apho­risms teeter between the vision­ary and the bizarre, as these two points of the “Dec­la­ra­tion” attest:

5. There are deeper strata of truth in cin­ema, and there is such a thing as poetic, ecsta­tic truth. It is mys­te­ri­ous and elu­sive, and can be reached only through fab­ri­ca­tion and imag­i­na­tion and styl­iza­tion.
10. The moon is dull. Mother Nature doesn’t call, doesn’t speak to you, although a glac­ier even­tu­ally farts. And don’t you lis­ten to the Song of Life.‘

Her­zog has become an object of cin­e­matic fas­ci­na­tion in his own right. Direc­tor Les Blank has made two doc­u­men­taries star­ring his col­league: Bur­den of Dreams (1982) fol­lows the mak­ing of Herzog’s Fitz­car­raldo, and Werner Her­zog Eats His Shoe (1980) fea­tures Her­zog cook­ing and devour­ing a leather boot while deliv­er­ing pro­nounce­ments on the near-extinction of imag­i­na­tion, the need for artis­tic dar­ing, and the dif­fer­ence between fact and truth. The col­lec­tive word count of Herzog’s pro­nounce­ments about art and cul­ture prob­a­bly exceeds the words spo­ken by his char­ac­ters onscreen (despite a pro­lific 55-film career). A mas­ter of ele­gant strange­ness, Her­zog has prof­ited by this canny abil­ity to expound and prac­tice an artis­tic phi­los­o­phy.
Once again, Her­zog has man­aged to have his shoe and eat it, too. In Con­quest of the Use­less: Reflec­tions from the Mak­ing of Fitz­car­raldo, Her­zog pub­lishes the diary he kept from 1979 to 1981 while shoot­ing (or, more often, wait­ing to shoot) his acclaimed film about a bom­bas­tic anti-hero in the Brazil­ian jun­gle. Thanks to Les Blank’s Bur­den of Dreams, the plagued his­tory of Fitz­car­raldo already holds a noto­ri­ous place in film­mak­ing mythol­ogy: assis­tants died; actors became injured and ill; some of the local extras plot­ted to kill hot-blooded star Klaus Kin­ski. Typ­i­cally, Her­zog took these inci­dents as cos­mic por­tents, telling Blank: “The trees here are in mis­ery. The birds here are in mis­ery – I don’t think they sing; they just screech in pain.” The essence of the jun­gle is “for­ni­ca­tion and asphyx­i­a­tion and chok­ing and fight­ing for sur­vival and grow­ing and just rot­ting away”.
A dar­ling of cineasts and prize com­mit­tees, Werner Her­zog is savvier than the humor­less neu­rotic he some­times plays on-screen and in his jour­nals. He is fully aware of the car­toon­ish­ness of his morose Weltan­schau­ung, but seems to rel­ish sit­u­at­ing him­self at the junc­ture of com­edy, melo­drama, and nihilism. Of Con­quest of the Useless’s 320 pages, this sort of vague cos­mo­log­i­cal pes­simism prob­a­bly accounts for some 50. The book finally shifts from being very funny (though we are never sure whether Her­zog is an accom­plice or an object of our laugh­ter) to slightly dull.
That said, Con­quest of the Use­less is a sin­gu­lar book, so strong at many points that it could be read and appre­ci­ated by some­one who had never seen a sin­gle Her­zog film. In Werner Her­zog Eats His Shoe, Her­zog says: “Our civ­i­liza­tion doesn’t have ade­quate images… That’s what I’m work­ing on: a new gram­mar of images.” With­out them, he says, we are doomed to “die out like dinosaurs.”
In con­trast with this “new gram­mar of images”, Her­zog sets the false images offered by tele­vi­sion and adver­tise­ments. These “kill us” and “kill our lan­guage” because they lull instead of pro­voke, work­ing within a famil­iar spec­trum of won­der, desire, and repul­sion. Herzog’s films can be inter­preted as anti­dotes to this dead­en­ing com­pla­cency, and the count­less strange moments in Con­quest of the Use­less as yet another cura­tive, this time through the medium of lan­guage.
The book’s images of grotesque sur­re­al­ism arrive abruptly amidst more mun­dane descrip­tions of weather or squab­bling actors. In a sud­den, pecu­liar flash they sug­gest whole worlds abut­ting Herzog’s, yet with utterly dif­fer­ent codes of behav­ior, stores of knowl­edge, and inter­pre­ta­tions of real­ity. In “Iqui­tos” a tiny boy named Modus Vivendi earns a liv­ing play­ing the vio­lin at funer­als. Chil­dren steal a bit of sound tape from Herzog’s crew and tie it between two trees, so tight that the wind makes it “hum and sing.” At fes­ti­vals men shoot each other with bows and arrows, the recip­i­ent catch­ing the shaft midair before it hits its mark. A large moth sits on Herzog’s dirty laun­dry and “feasts on the salt from [his] sweat.” In the crew’s ship­ment of pro­vi­sions they order kilos of arrow-tip poi­son, which serves as local cur­rency. “For a spoon­ful of this black sticky mass, you can get your­self a woman to marry, I was told in a respect­ful whis­per by a boat­man as he cleaned his toes with a screw­driver.” Such sur­prises exem­plify the new­ness to Herzog’s “gram­mar of images”, a new­ness that is not sim­ply indica­tive of their shock value but illus­tra­tive of a vora­cious curios­ity about how other beings sur­vive, and some­times enjoy, their pas­sage through the world.
In Con­quest of the Use­less, Her­zog may have stum­bled across the genre to which his writ­ing is best suited. The jour­nal form pro­vides an inher­ent struc­ture, in which sea­sons change, per­son­al­i­ties clash and rec­on­cile and clash again, and bud­gets dwin­dle. All Her­zog has to do from time to time is log the cur­rent con­di­tions of all these fac­tors, and the drama writes itself. This sin­gle lin­ear struc­ture is steady and com­pre­hen­si­ble enough to accom­mo­date a great deal of eccen­tric­ity and diva­ga­tion, and the reader never feels mired in the wash of sur­real imagery and quasi-philosophic mus­ing. With entries aver­ag­ing three or four para­graphs, few feel over­stuffed with detail.
When Her­zog sim­ply shows what’s there, the result is breath­tak­ing, and even a reader unac­quainted with Herzog’s work could imag­ine why Fran­cois Truf­faut called him “the great­est film direc­tor alive”. What spoils some of these images, how­ever, is Herzog’s occa­sional habit of gloss­ing or inter­pret­ing them for us. This can result in cringe-worthy pur­ple prose: “In its all-encompassing, mas­sive mis­ery, of which it has no knowl­edge and no hint of a notion, the mighty jun­gle stood com­pletely still for another night, which, how­ever, true to its inner­most nature, it didn’t allow to go unused for incred­i­ble destruc­tion, incred­i­ble butch­ery.”
Fit­ting this “gram­mar of images” into an argu­ment or phi­los­o­phy is often mis­guided. Herzog’s attempts at artic­u­lat­ing a con­vinc­ing credo fail, but his ren­der­ing of the world’s strange par­tic­u­lars achieves the “ecsta­tic truth” which for him is both the aim and the con­tent of art. Her­zog schol­ars will per­haps read Con­quest of the Use­less with the goal of sup­ple­ment­ing their under­stand­ing of his aston­ish­ing films. Doing so risks over­look­ing the value of Con­quest as a work of art itself. The plea­sures of the word are dif­fer­ent from the plea­sures of the cam­era. Herzog’s strange and orig­i­nal voice, by medi­at­ing a place and mood through lan­guage rather than footage, pro­vides yet another new gram­mar by which imag­i­na­tion speaks.” — Laura Kolbe
“This is what “a beau­ti­ful, fresh, sunny morn­ing” was like for Werner Her­zog dur­ing the Sisyphean mis­eries that plagued the shoot­ing of his Ama­zon­ian epic “Fitz­car­raldo” (1982): one of two newly hatched chicks drowned in a saucer con­tain­ing only a few mil­lime­ters of water. The other lost a leg and a piece of its stom­ach to a mur­der­ous rab­bit. And Mr. Her­zog real­ized, for the umpteenth time, that “a sense of des­o­la­tion was tear­ing me up inside, like ter­mites in a fallen tree trunk.”
These and other good times have been immor­tal­ized in “Con­quest of the Use­less,” Mr. Herzog’s jour­nal about his best-known film­mak­ing night­mare. Already pub­lished in Ger­man as the evoca­tively titled “Eroberung des Nut­zlosen” in 2004, this book, trans­lated by Krishna Win­ston, seem­ingly reca­pit­u­lates some of Les Blank’s film “Bur­den of Dreams,” the 1982 doc­u­men­tary that cap­tured the “Fitz­car­raldo” shoot in all of its mag­nif­i­cent, doomy glory. When he spoke to Mr. Blank, Mr. Her­zog used the phrase “chal­lenge of the impos­si­ble” to describe his heroic, arguably unhinged strug­gle to com­plete his film.
But “Bur­den of Dreams” never pen­e­trated Mr. Herzog’s rogue thoughts, at least not in the way his own mes­mer­iz­ingly bizarre account does. That’s under­stand­able: Mr. Blank could con­cen­trate on such exter­nal diver­sions as haul­ing a steamship over a hill in the Ama­zon rain for­est, which was the pièce de résis­tance of Mr. Herzog’s “Fitz­car­raldo” sce­nario.
The obser­va­tions to be found in “Con­quest of the Use­less” are much more pri­vate and piti­less, as Mr. Her­zog finds evi­dence of an indif­fer­ent uni­verse wher­ever he turns. With the same bleak elo­quence that he brings to nar­rat­ing his non­fic­tion films (and what voice can match Mr. Herzog’s for mourn­fully con­tem­pla­tive beauty?) this book describes the exot­ica of the jun­gle. Obsessed with the bird, ani­mal and insect worlds as a way of avoid­ing the human one, Mr. Her­zog keeps a steady record of the per­verse spec­ta­cles he encoun­ters.
It’s always per­sonal: fire ants rain down upon him spite­fully. Hens treat him dif­fi­dently. A cobra stares him down. Amaz­ingly Mr. Her­zog becomes so emo­tion­ally involved with a “vain” albino turkey that in a moment of pique he slaps the bird “left-right with the casual ele­gance of the arro­gant cav­a­liers I had seen in French Mus­ke­teer films.” Per­haps that offers some mea­sure of just how intensely and anthro­po­mor­phi­cally Mr. Her­zog can inter­act with his sur­round­ings.
Even inan­i­mate objects (“has any­one heard rocks sigh?”) become part of the drama rec­ol­lected in these pages. So a broom “is lying on the ground as if felled by an assas­sin.” A book leaves Mr. Her­zog feel­ing so lonely that he buries it. No event from day­break (“the birds were plead­ing for the con­tin­ued exis­tence of the Cre­ation”) to night­fall (“the universe’s light sim­ply burns out, and then it is gone”) is any­thing but fraught. In this con­text one man’s plan to haul a steamship over­land between two rivers becomes as rea­son­able as any­thing else.
As “Con­quest of the Use­less” reveals, Mr. Her­zog is as canny about the film world as he is about the nat­ural one. And he knows that he needs both to sus­tain him. Still, he sounds hap­pi­est while liv­ing in self-imposed exile from those who con­trol his film’s finan­cial des­tiny. And he is scathing about any col­lab­o­ra­tors who do not share his love of risk-taking.
Jason Robards, orig­i­nally cast in the title role, becomes an object of scorch­ing deri­sion because he seems fear­ful of the jun­gle. To Mr. Her­zog, cow­ardice is a par­tic­u­larly despi­ca­ble sin.
The book speaks bit­terly about the “appalling inner empti­ness” of Mr. Robards in ways that make it no sur­prise that Mr. Her­zog soon replaces him. And “Fitz­car­raldo” also loses Mick Jag­ger, for whom Mr. Her­zog has far higher regard, once it becomes clear that mak­ing this film will take years. In a diary that spans two and a half years and details assorted calami­ties, Mr. Her­zog even­tu­ally becomes more com­fort­able when his old neme­sis, the tantrum-throwing mad­man Klaus Kin­ski (who starred in Mr. Herzog’s “Aguirre, the Wrath of God”) steps in.
Although “Con­quest of the Use­less” pro­vides a hyp­notic chron­i­cle of the film crew’s daily progress, it inevitably heats up when Mr. Kin­ski arrives. No malev­o­lent taran­tula in the rain for­est can match this vol­cani­cally hot-tempered actor for enter­tain­ment value. And the Kin­ski pres­ence brings out the best in Mr. Herzog’s invec­tive. Com­plain­ing con­stantly about his star’s diva­like behav­ior — Mr. Her­zog pre­dicts there will be trou­ble when the steamship becomes more impor­tant to the film than its lead­ing man is, and of course he’s right — Mr. Her­zog is nonethe­less invig­o­rated by col­lab­o­ra­tive con­flict.
Still, he per­fectly under­stands a dis­creet ques­tion asked by some of the local Indi­ans: Does Mr. Her­zog want this rav­ing, scream­ing, fit-pitching actor taken off his hands? In other words, should the Indi­ans kill him? By this point in “Con­quest of the Use­less” that inquiry seems plau­si­ble: Mr. Her­zog has described the con­stant deadly peril of jun­gle life, at one point cit­ing the deaths of two Indi­ans within three pages. And the loss of one shriek­ing blond Euro­pean might not be such an aber­ra­tion.
But Mr. Her­zog would, as ever, pre­fer a sur­pris­ing obser­va­tion to an obvi­ous one. He decides that the Indi­ans must find the Her­zog tenac­ity much scarier than the Kin­ski oper­at­ics.
Any book by Mr. Her­zog (like “Of Walk­ing in Ice,” his slen­der vol­ume about a 1974 walk from Munich to Paris) turns his devo­tees into cryp­tog­ra­phers. It is ever tempt­ing to try to fathom his rest­less spirit and his deter­mi­na­tion to chal­lenge fate. Among the oddly reveal­ing details in “Con­quest of the Use­less” is Mr. Herzog’s descrip­tion of the gift from him that most delighted his mother: sand, which she liked to use for scrub­bing. As he suf­fers through the tra­vails described in this book, he is very much his mother’s son.” — Janet Maslin

“Werner Her­zog is famous for his cin­e­matic depic­tions of obses­sives and out­siders, from the El Dorado-seeking Spaniard played by Klaus Kin­ski in his 1972 inter­na­tional break­through, “Aguirre: The Wrath of God,” to Tim­o­thy Tread­well, the doomed bear-worshiper of his 2005 doc­u­men­tary, “Griz­zly Man.” Herzog’s own rep­u­ta­tion as an obses­sive, not to men­tion dare­devil and doom­sayer, was solid­i­fied by “Bur­den of Dreams,” a doc­u­men­tary chron­i­cling Herzog’s tri­als while film­ing “Fitz­car­raldo” in the Peru­vian jun­gle in 1981.
“Con­quest of the Use­less: Reflec­tions From the Mak­ing of ‘Fitz­car­raldo’ ” com­prises Herzog’s diaries from the three ardu­ous years he worked on that movie, which earned him a best direc­tor award at Cannes in 1982 yet nearly derailed his career. It reveals him to be witty, com­pas­sion­ate, micro­scop­i­cally obser­vant and — your call — either mani­a­cally deter­mined or admirably per­se­ver­ing.
A vision had seized hold of me…”, he writes in the book’s pro­logue. “It was the vision of a large steamship scal­ing a hill under its own steam, work­ing its way up a steep slope in the jun­gle, while above this nat­ural land­scape, which shat­ters the weak and the strong with equal feroc­ity, soars the voice of Caruso.“
Around this vision Her­zog fash­ioned a script about an aspir­ing rub­ber baron who yearns to bring opera to the Ama­zon, a dream requir­ing him to haul a steamship over a moun­tain from one river to another to gain access to the rub­ber. When Her­zog meets with 20th Cen­tury Fox exec­u­tives to dis­cuss his plan, he says they envi­sion that “a plas­tic model ship will be pulled over a ridge in a stu­dio, or pos­si­bly in a botan­i­cal gar­den.“

“I told them the unques­tioned assump­tion had to be a real steamship being hauled over a real moun­tain, though not for the sake of real­ism but for the styl­iza­tion char­ac­ter­is­tic of grand opera,” he writes, adding, “The pleas­antries we exchanged from then on wore a thin coat­ing of frost.“
As “Bur­den of Dreams” made clear, “Fitz­car­raldo” turned into a metaphor for itself: Her­zog and his pro­tag­o­nist shared the same impos­si­ble goal. The jun­gle shoot became famous for its calami­ties, includ­ing Herzog’s arrest by local author­i­ties; the depar­ture of the orig­i­nal star, Jason Robards, after he fell ill with dysen­tery; a bor­der war between Peru and Ecuador; plane crashes; injuries; prob­lem­atic weather; and an increas­ingly dejected crew.
“Con­quest of the Use­less” fills in the gaps of that account and shows what makes Her­zog so com­pelling as an artist, par­tic­u­larly in his non­fic­tion films: his acute fas­ci­na­tion with peo­ple and nature.
In the city of Iqui­tos, he writes: “Every evening, at exactly the same minute, sev­eral hun­dred thou­sand golon­dri­nas, a kind of swal­low, come to roost for the night in the trees on the Plaza de Armas. They form black lines on the cor­nices of build­ings. The entire square is filled with their excited flut­ter­ing and twit­ter­ing. Arriv­ing from all dif­fer­ent direc­tions, the swarms of birds meet in the air above the square, cir­cling like tor­na­dos in dizzy­ing spi­rals. Then, as if a whirl­wind were sweep­ing through, they sud­denly descend onto the square, dark­en­ing the sky. The young ladies put up umbrel­las to shield them­selves from drop­pings.“
The book is also filled with ter­rif­i­cally funny and pre­cise ren­der­ings of the crea­tures that inhabit the film crew’s two jun­gle camps — ants, bats, taran­tu­las, mos­qui­toes, snakes, alli­ga­tors, mon­keys, rats, vul­tures, an albino turkey and an underwear-shredding ocelot. “For days a dead roach has been lying in our lit­tle shower stall, which is sup­plied with water from a gaso­line drum on the roof,” Her­zog writes in an entry dated “11 July 1979.” “The roach is so enor­mous in its mon­stros­ity that it is like some­thing that stepped out of a hor­ror movie. It lies there all spongy, belly-up, and is so dis­gust­ing that none of us has had the nerve to get rid of it.“
He can spend a full page describ­ing a day­long rain­storm and its after­math, pro­vid­ing sim­ple, telling details: “The trop­i­cal humid­ity is so intense that if you leave envelopes lying around they seal them­selves.” He offers mem­o­ries from his unusual early life (he grew up in a remote Bavar­ian moun­tain vil­lage) and engross­ing recaps of weird sto­ries peo­ple tell him. The effect is spell­bind­ing.
He can be scathing — the “peo­ple in Satipo were like vomit — ugly, mean-spirited, unkempt, as if a town in the high­lands had expelled its most degen­er­ate ele­ments and pushed them off into the jun­gle” — and sen­si­tive, as when cin­e­matog­ra­pher Thomas Mauch tears open his hand and under­goes surgery with­out anes­the­sia: “I held his head and pressed it against me, and a silent wall of faces sur­rounded us. Mauch said he could not take any more, he was going to faint, and I told him to go ahead.” (What Her­zog does next to soothe Mauch is both hilar­i­ous and mov­ing.)
Her­zog replaced Robards with Kin­ski, his lead from three pre­vi­ous films, who pre­sented a new set of prob­lems. As Her­zog showed in his extra­or­di­nary 1999 film about Kin­ski, “My Best Fiend,” the guy was intol­er­a­ble. Her­zog is stoic in the face of Kinski’s hours of “unin­ter­rupted rant­ing and rav­ing,” call­ing him an “absolute pest” in an “Yves St. Lau­rent bush out­fit.” Rep­re­sen­ta­tives of the Indi­ans who serve as extras matter-of-factly offer to kill him.
Her­zog, of course, isn’t exactly easy­go­ing. He comes across as impa­tient and wants to do every­thing him­self, right now. And his admi­ra­tion for nature is over­shad­owed by his non­stop dec­la­ra­tions about its malev­o­lence — the sun is “mur­der­ous,” mists are “angry,” the jun­gle has “silent killing in its depths.” (In “Griz­zly Man,” he says that “the com­mon char­ac­ter of the uni­verse is not har­mony but hos­til­ity, chaos and mur­der,” so we know his sen­ti­ments haven’t changed.)
As the months in the jun­gle pass, delir­ium sets in. “There are widely diver­gent views as to what day of the month it is,” Her­zog writes. The engi­neer hired to help guide the ship over the ridge quits. But Her­zog car­ries on, and the tone of the diaries shifts from dreamy to night­mar­ish: “No one’s on my side any­more, not one per­son, not one sin­gle per­son. In the midst of hun­dreds of Indian extras, dozens of woods­men, boat­men, kitchen per­son­nel, the tech­ni­cal team, and the actors, soli­tude flailed at me like a huge enraged ani­mal.“
For decades Her­zog has declared his resis­tance to intro­spec­tion; he claims not to know the color of his eyes, since he detests look­ing into mir­rors, and is out­spo­ken about his con­tempt for psy­cho­analy­sis. So his vul­ner­a­bil­ity here is note­wor­thy. “At night I’m even lone­lier than dur­ing the day,” he writes. “I lis­tened intently to the silence, pierced by tor­mented insects and tor­mented ani­mals. Even the motors of our boats have some­thing tor­mented about them.“
It’s hard to know how to read such hyper­bolic sen­ti­ments, espe­cially given his dry wit. When, after months of try­ing, he finally gets the ship over the ridge, bring­ing “Fitz­car­raldo” near com­ple­tion, how does he feel? The book’s sar­donic title says it all.”

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Jean-Claude Valla: l'histoire, un enjeu et des leçons


Jean-Claude Valla: l'histoire, un enjeu et des leçons

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Il pugilato visto da Jack London

Il pugilato visto da Jack London

di Michele De Feudis

Fonte: secolo d'italia

jack-london.jpg«E mentre la moglie si stringeva a lui, Tom King cercò di ridere di cuore. Lanciò uno sguardo alla stanza nuda, alle spalle di lei: era tutto quel che possedeva al mondo, più un affitto arretrato, una moglie, due bambini. E ora stava per lasciare tutto e uscir fuori, nella notte, in cerca di cibo per la sua femmina e i suoi cuccioli, non come un operaio moderno che si reca alla macchina, ma nel vecchio modo primigenio, eroico, animale: combattendo per il cibo».
Il pugilato raccontato da Jack London, con raffinate pennellate, intrise di richiami a suggestioni politiche e sociali, consente di riscoprire l'anima popolare e autentica della "noble art". La classica faccia da pugile (pp. 117, euro 10, Mattioli 1885) è una chicca per appassionati del mondo dei guantoni ma allo stesso tempo costituisce una lettura essenziale per comprendere le ragioni profonde che sottendono lo spirito di sacrificio e l'agonismo di un atleta. E tra queste c'è anche la fame, o la fuga dalla indigenza o dall'emarginazione, caratteristiche che delineano assonanze tra le biografie di campioni del calcio come l'argentino Diego Armando Maradona con Antonio Cassano, ed emerge dalle storie complicate e piene di colpi di scena tipici di anime fragili. Basterebbe osservare le immagini arcaiche del ritorno alle radici praticato dal brasiliano Adriano, attaccante finora senza fortuna nella Roma, quando ritorna nelle favelas in cui è cresciuto. Questa carica dirompente assurge ad archetipo proprio nell'austero mondo del pugilato, nel quale domina la legge del sacrificio e degli allenamenti inflessibili; dove Iron Mike, al secolo Mike Tyson, si è costruito la fama di picchiatore in un quartiere malfamato della Grande Mela, Brownsville, mettendo al tappeto a soli undici anni un ragazzo più grande, reo di aver staccato la testa ad un povero piccione...
London fu l'apripista di una serie di autori che erano stati pugili-dilettanti, da Ernest Hemingway a Norman Mailer fino a F.X. Toole, che ha scritto Million Dollar Baby, da cui Clint Eastwood ha poi tratto la sceneggiatura dell'omonimo e riuscitissimo film (nel 2004).
L'opera dello scrittore vagabondo americano raccoglie due brevi storie di boxe, La bistecca e Il messicano, narrazioni sorprendenti per l'umanità non artificiale che sottende gli incontri sul ring, i ritratti delle anime dei combattenti appaiono a tutto tondo, con le pulsioni più animali legate all'istinto di sopravvivenza e le serenità di riconoscere il valore dell'avversario, vincente o perdente che sia, alla fine della dura contesa. London, romanziere dallo stile di vita bohèmien, era stato in gioventù un pugile dilettante, poi pregevole cronista di sport. La penna era arrivata dopo aver tentato fortuna nei più svariati ambiti lavorativi: era stato strillone di giornali, cacciatore di foche, corrispondente di guerra, agente assicurativo, contadino e cercatore d'oro. Ne La bistecca l'anziano pugile Tom King è costretto per sbarcare il lunario a sfidare il giovane Sandel. Vorrebbe alimentarsi come si deve durante gli allenamenti, ma non ha denaro, i bottegai non gli fanno più credito mentre avrebbe desiderato addentare una fetta di carne: il denaro come variabile nelle dinamiche di classe diventa rivelatore delle venature socialisteggianti di London. Le medesime coordinate appaiono ancora più evidenti ne Il messicano, dove è l'ansia rivoluzionaria a spingere lo smilzo Rivera sul ring: deve reperire cinquemila dollari per acquistare fucili, indispensabili alla lotta armata. Il miraggio della conquista di una lauta borsa contro un avversario di grido, Danny Ward, appare l'unico mezzo per assicurarsi le risorse economiche necessarie alla Giunta rivoluzionaria. «Le ginocchia gli tremavano, ansimava per lo sfinimento. Davanti ai suoi occhi, tra nausea e vertigini, le facce odiate ondeggiavano avanti ed indietro. Allora ricordò che ogni faccia era un fucile. E i fucili adesso erano i suoi. La Rivoluzione poteva andare avanti».
championnat-de-boxe.jpgRoberto Perrone, scrittore e firma del Corriere della Sera ha definito così il pugilato: «Non si tratta solo di darsi cazzotti. E' una metafora della vita. Devi ballare e menare, essere leggero nei movimenti e pesante nel pugno. Devi scappare ma anche avere coraggio. Hai paura e non ce l'hai. Mi sa tanto di vita vera, di palestre di periferia. Spesso, a guardare certi pugili che vengono da paesi dell'Est o del Sud del mondo, mi rendo conto che è ancora il solo modo per dare alla propria vita una certa dignità. Questo è tragico e al tempo stesso sublime". Tutto questo si ritrova nelle pagine dedicate a questa disciplina dall'autore de Il richiamo della foresta, come spiega Mario Maffi: «Ora, proprio nella capacità di superare le contraddizioni individuali e di andare oltre le dinamiche isolate, personali o collettive, di un momento, di un tempo o di un luogo, per restituirci invece, potentemente e limpidamente, istantanee e affreschi di tensioni sociali e culturali diffuse e ricoorenti, proprio qui risiede il continuo fascino della scrittura di London. Perché, in fondo e ancora una volta, come succede nelle narrazioni mitiche e leggendarie, e con tante opere di quell'epoca convulsa, "de te fabula narratur": è di te (è di noi) che si parla in queste storie».

 


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Jack London: The Protean Writer Who Mixed Racism with Socialism

The Protean writer who mixed racism with socialism : Jack London

Instauration

Ex: http://www.counter-currents.com/

jack_london.jpg“There never was a good biography of a good novelist,” F. Scott Fitzgerald once observed. “He is too many people, if he’s any good.” This dictum holds particularly true in the case of Jack London (1876–1916). For biographers and critics as well, he is the most elusive of subjects. As a person, as a writer, and most of all as a man of ideas, he continually takes on different and sharply contrasting forms.

For nearly half of his short, turbulent and adventurous life he was a member of the Socialist Party. He wrote books and articles championing Socialist principles. He liked to end his letters with “Yours for the revolution.” Twice he ran as a Socialist for mayor of his hometown Oakland (he came nowhere near victory). Once, when serving as president of the Intercollegiate Socialist Society, he spoke with menacing rhetoric of an imminent violent revolution at Harvard and Yale. Long revered as a patron saint of the left, he was for years the most widely read American author in the Soviet Union.

His best-known Socialist work is The Iron Heel (1907). Set in a future America, the novel expounds Marxist theory and vividly portrays the bloody suppression of a workers’ revolt by a Bilderbergerish cabal of plutocrats called the Oligarchy. Predictably, Iiberal-minority critics praise the book as a prophetic vision of the evils of twentieth-century fascism. Just as predictably, they deplore the shadowy presence of London the hereditarian. To him the book’s slum proletarians, “the people of the abyss,” are “the refuse and the scum of life,” a stock irredeemably inferior to the plutocrats and the Socialist elite who are the heroes and heroines of the novel.

London was usually much more explicit about the genetic coloring of his Socialism. He once horrified some fellow party members by declaring: “What the Devil! I am first of all a white man and only then a Socialist!” And he wrote a friend, “Socialism is not an ideal system devised for the happiness of all men. It is devised so as to give more strength to [Northern European] races so that they may survive and inherit the earth to the extinction of the lesser, weaker races.”

London became a Socialist because first-hand experience — he once worked 14-hour days in a cannery for ten cents an hour — had made him an enemy of economic injustice. But Socialist theory was just one of the three strong intellectual currents of the time that shaped his world view and found expression in his writing. He was also drawn, by his instinctive belief in the primacy of the self, to the ideas of Nietzsche, Schopenhauer, and Max Stirner. The third, probably the most profound influence on his thinking, was Darwinism and Herbert Spencer’s application of it to philosophy and ethics. This doctrine was for London an essential key to the pattern of existence.

The contradictions’ between such divergent sources, writes London’s most recent biographer, Andrew Sinclair (Jack, 1977), “suited his divided nature. . . .  Jack was most a Socialist when he was depressed. . . . When he felt confident, he decided that the survival of the self and the race determined all human behavior.”

We cannot judge to what extent it is fair to describe London’s thinking in terms of manic-depressive psychology. But it is certainly true that throughout his work the writer gravitates from one theoretical matrix to another. For example, in describing his own climb to eminence, either in autobiography or in thinly disguised fiction (notably in the 1909 novel Martin Eden), he casts himself variously as a social underdog victimized by class barriers, as a man of indomitable will, and as a biological specimen superbly fitted for survival.

However he depicted it, his rise was an impressive story. He fought his way up from poverty, educated himself, served a grueling literary apprenticeship, and virtually by main force became a popular, well-paid and influential writer. Glorying in his hard-won status, he established himself in baronial (and un-Socialist) fashion on a sprawling California ranch and labored to maintain his lifestyle by grinding out an average of three books a year.

By instinct and by conviction, London was a literary naturalist-one of a new breed of writers who focused on the harsh, deterministic forces shaping nature and human society. Working at the top of his form, he had an enormous gift for graphically dramatizing primal conflict, and several of his books are classics of their kind. The most famous of these are two novels: The Call of the Wild (1903), in which the canine hero, Buck, learns “the law of the club and fang” in the Yukon; and The Sea-Wolf (1904), a complex and compelling portrait of a sealer captain who is a proto-superman.

Unfortunately, London is not at his best when he makes racial themes central in his fiction. The material, like most of his work, has raw power and vitality. But the modern reader will also find it full of operatic melodrama, stereotyped characters, and Kiplingesque assumptions about the imperial mission of the Anglo-Saxons. (Kipling was a major influence on London’s style and many of his attitudes.)

However, one of London’s themes, racial displacement, is more relevant now than when he wrote. It is the theme of his novel The Valley of the Moon (1913), a sympathetic study of poor, landless Anglo-Saxon Americans in California. They have lost the land to exploiters of their own kind, to more energetic immigrants, and through their own improvidence. They are “the white folks that failed.” Their salvation, London says, lies in returning

with new dedication to the land that is their birthright. His prescription, simplistic as it is, merits respect as a pioneering attempt. And we should note that it has been followed in recent years by a small but significant number of Majority members, people who for various reasons have gone back to the land to start over again.

The innate superiority of Anglo Saxon stock to all others is an article of faith in The Valley of the Moon and in London’s work generally. He was himself of Welsh descent on his mother’s side, English on the side of his presumptive father, a vagabond jack of-all-trades who never married London’s mother and never admitted his paternity.

Racial displacement on a larger scale is foreseen in The Mutiny of the Elsinore (1914). The hero-narrator, obviously London’s persona, is a playwright on an ocean voyage whose atavistic instincts help him crush a mutiny of his genetic inferiors But even as he exults in his victory, he judges it as all for naught in the long historical pull; and throughout the novel he delivers twilight-of-the-gods valedictories to his own kind, the blond, “white-skinned, blue-eyed Aryan.” Born to roam over the world and govern and command it, the paleface Aryan “perishes because of the too-white light he encounters” The brunette races “will inherit the earth, not because of their capacity for mastery and government, but because of their skin-pigmentation which enables their tissues to resist the ravages of the sun.”

This strange hypothesis the writer got from The Effects of Tropical Light on White Men, a book by a Major Woodruff. It was a theory which had been made horribly real for London by the nightmarish skin disease he had contracted on a cruise in the Solomon Islands.

London’s racial pessimism was reinforced by the decline in his fortunes in the last years of his life and by World War I, which he viewed as an orgy of racial fratricide But the writer who once had a heroine make the sensible observation that “white men shouldn’t go around killing each other” was outvoted by the inveterate Anglo-Saxon, and he became an advocate of American intervention on the side of England against Germany (One reason he left the SociaIist Party in 1916 was to protest its neutralist position. Another was his growing dissatisfaction with its dogma. “Liberty, freedom, and independence,” he wrote in his letter of resignation, “are royal things that cannot be presented to, nor thrust upon, races or classes.”)

Given to treating his increasing numbers of ailments, including alcoholism, with morphine and arsenic compounds, he died in 1916 of a self-administered drug overdose. Whether it was accidental or deliberate has never been determined

It is easy enough in retrospect to point out the flaws in London’s racial thinking. But the point to be stressed is that he knew, through his instinct and reason, how primary a factor race is, and he is one of the very few writers in this century who deals forthrightly with the fundamental role of racial dynamics m human affairs.

Like Proteus, London assumes different forms the Darwinian, the Socialist, the self-styled Nietzschean “blond beast,” the man of letters, the man of action, the “sailor on horseback” of his projected autobiography, and the major American author He is also reminiscent of the sea god in that he was something of a prophet. For example, the writer of such works as The Call of the Wild can be considered, to use biographer Sinclair’s words, “the prophet of the correspondences between beasts and men,” and a forerunner of Lorenz and E. O. Wilson.

Sinclair goes on to observe that London’s varied prophetic gifts make him “curiously modern as a thinker, despite the dark corridors of his racial beliefs.” Those of us who have made empirical journeys through our own “dark corridors,” will conclude that in this territory too London IS “curiously modern” and prophetic.

Instauration, vol. 3, no. 8 (June 1978), 5, 17, online: http://www.instaurationonline.com/pdf-files/Instauration-...

samedi, 22 janvier 2011

Vaarwel Amerika !

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Wereldorde -  De zon komt op in het Oosten

Vaarwel Amerika

Door: Marcel Hulspas & Jan-Hein Strop

Ex: http://www.depers.nl/

Zestig jaar lang was Europa militair en economisch nauw verbonden met de Verenigde Staten. Die verbintenis heeft haar tijd gehad. Europa moet de VS loslaten. Het liefst zo snel mogelijk.

Toen Winston Churchill in 1941 de Amerikaanse president Roosevelt ontmoette, om Amerikaanse steun te vragen in de strijd tegen Hitler-Duitsland, zou hij tegen Roosevelt hebben gezegd: ‘Give us the tools and we’ll finish the job.’ En dat is wat Roosevelt deed. Washington redde het failliete Groot-Brittannië en de VS werden ‘het arsenaal van de democratie’. Direct na de oorlog vormde het Amerikaanse leger de enige garantie tegen een Russische bezetting, en dankzij de miljarden dollars uit het Marshallplan kon West-Europa zich daarna economisch herstellen. Europa is de VS buitengewoon veel verschuldigd.

Maar nu, zestig jaar later, wordt het hoog tijd dat Europa de Verenigde Staten vaarwel zegt. Dat we de blik niet langer westwaarts richten, maar oostwaarts. De VS kampen met ernstige problemen, in binnen- en buitenland, in de economie én in de politiek. De American Century loopt ten einde. En als Europa wil overleven, moet het de banden snel verbreken, of in ieder geval veel losser maken.

Amerika’s grootste probleem is een intern probleem. Het alom geroemde regeringssysteem functioneert al geruime tijd niet meer. De volstrekt vergiftigde partijpolitieke tegenstellingen zorgen ervoor dat het Congres en het Witte Huis elkaar al zo’n twintig jaar voor de voeten lopen, en niet in staat zijn om hoogst noodzakelijke wetgeving door te voeren. Het landsbestuur gaat kapot aan partijpolitieke tegenstellingen.

Onoplosbaar probleem nummer één is het begrotingstekort van 1.300 miljard dollar, waardoor de staatsschuld in moordend tempo toeneemt. Minister Clinton van Buitenlandse Zaken bestempelde het begrotingsprobleem als ‘de grootste bedreiging voor de nationale veiligheid’, maar een weg uit het financiële moeras is verder weg dan ooit.

Keihard bezuinigen: not

Waar landen als Ierland, Griekenland en Portugal in staat zijn tot rigoureuze bezuinigingen, tegen alle publieke verontwaardiging in, staat het machtigste land ter wereld machteloos. De Congressional Budget Office voorspelt dat de rentelasten, bij voortzetting van het huidige beleid, tot 2020 zullen verdriedubbelen. De renteafdracht, als percentage van de belastinginkomsten, neemt toe van 9 procent nu tot 20 procent in 2020 en tot 58 procent in 2040.

Er blijft zo weinig geld over voor beleid, zodat één ding onvermijdelijk is: keihard bezuinigen. Maar snijden in populaire programma’s als Medicare, Medicaid en Social Security is net zo moeilijk als het terugdringen van het heilig verklaarde wapenbezit. Wat defensie betreft (naar schatting 700 miljard per jaar, en stijgende) bleek een uiterst bescheiden voorstel van minister Gates van Defensie om de stijging een beetje in te tomen al voldoende voor heftig verzet.

Extra belastingen om het tekort aan te pakken staan gelijk aan politieke zelfmoord. Sterker, de Republikeinen zijn vast van plan om het begrotingstekort in stand te houden. Onder de oude begrotingsregels (‘pay-as-you-go’) was een toename van bestedingen alleen toegestaan als er tegelijkertijd voor hetzelfde bedrag gesneden werd of extra inkomsten werden gegenereerd.

Maar vorige week, bij het aantreden van het nieuwe Huis van Afgevaardigden, heeft de Republikeinse meerderheid nieuwe begrotingsregels ingesteld, die een uitzondering maken voor het verlagen van de belastingen. Tax cuts mogen dus eindeloos gefinancierd worden zonder te bezuinigen. Hiermee hoopt de partij de belastingverlaging voor de allerrijksten, die in december tijdelijk is verlengd, straks permanent te kunnen maken. Met de tijdelijke verlaging wordt in vijf jaar al 900 miljard dollar toegevoegd aan het tekort.

Normaal gesproken wordt fiscaal onverantwoordelijke politiek bestraft met oplopende rentes op staatsobligaties. Maar de VS genieten al zestig jaar het privilege dat ze ’s werelds reservemunt drukken, en dat ze de geldpersen onbeperkt kunnen laten draaien. Daarmee koopt de Amerikaanse Centrale Bank haar eigen staatsobligaties op om de rente laag te houden, en verder (maar dat zal het nooit toegeven) zorgt dat drukken ervoor dat de waarde van de dollar daalt, wat de VS weer competitief maken op de wereldmarkt. Zo moet de Amerikaanse economie uit het slop worden getrokken. En snel.

Het experimentele monetaire beleid jaagt de wereld schrik aan. Veel landen, en vooral China, zitten met enorme dollarreserves (2,8 biljoen dollar) en zijn bang dat die reserves straks niets meer waard zijn. Als de dollar ineenzakt vóórdat de Amerikaanse economie opkrabbelt, brokkelt hun vertrouwen in de Amerikaanse kredietwaardigheid in hoog tempo af. Als dat gebeurt, is de grootste Amerikaanse crisis aller tijden een feit: de VS krijgen hun schulden alleen nog gefinancierd door nog meer dollars te drukken. Hyperinflatie is het waarschijnlijke gevolg.

De aandelenmarkten vinden het prachtig. Dat er met goedkoop geld een groot risico is op nieuwe bubbels, maakt politici niets uit: hun campagnekassen lopen vol, nu op Wall Street de bankiers zich met hun hoge bonussen weer suf lachen. Amerika gelooft nog steeds in het cowboy-kapitalisme, met zijn boom-bust-cyclus, in leven op krediet.

Europa heeft pakweg dertig jaar in die mallemolen meegedraaid. Het wordt tijd om eruit te stappen.

Wijsheid uit het Oosten

We moeten uit de buurt blijven van die onvermijdelijke crash. En dat kan. De huidige crisis is al een puur westerse crisis. Het zijn de westerse economieën die stagneren. Elders groeit de economie onstuimig door. Wereldwijd groeide de economie in 2010 met 7 procent. Europa kan daar bij aansluiten. Nobelprijswinnaar Joseph Stieglitz noemde het ‘bizar’ dat de wereld nog steeds denkt in dollars. ‘Dat zou het al zijn als de VS hun economie op orde hadden. Maar nu dat niet zo is, is die situatie absurd.’ Lang hoeft dat niet te duren. Als Europa zijn interne financiële problemen heeft opgelost, wordt de euro een aantrekkelijk alternatief. Dan moet Europa die kans ook grijpen.

De Chinezen zijn behoedzame spelers op de financiële wereldmarkt. Ze beschikken over voldoende dollars om de VS op de knieën te dwingen, maar zullen er alles aan doen om een handelsoorlog te voorkomen. Maar je hoeft geen rocket scientist te zijn om te zien waar deze groeiende reus zijn groeikansen ziet. Over twintig jaar zijn niet de VS, maar is China de grootste economie ter wereld. De opkomende landen als China, India, Rusland en Brazilië zijn gezamenlijk nu al economisch machtiger dan het Westen. En de EU is op dit moment China’s grootste afzetmarkt.

Omgekeerd wordt China voor de EU als exportland steeds belangrijker. Een kwart van de Rotterdamse haven is nu al in gebruik voor de Chinese im- en export. China is dus zeer gebaat bij Europese stabiliteit, en Peking heeft diepe zakken gevuld met dollars, die voor de stabilisatie van de euro kunnen zorgen. Zij heeft beloofd met die enorme dollarreserves de eurozone bij te staan, door staatsschulden van landen als Griekenland, Spanje en Portugal op te kopen. Daarmee koopt China politieke invloed en belangen in industrieën. Japan heeft zich vorige week overigens ook bereid getoond de eurozone met serieuze bedragen te helpen.

Het Oosten heeft vertrouwen in Europa. Wat nog ontbreekt, is Europees vertrouwen in het Oosten. In de VS worden Chinese investeerders bijna het land uitgejaagd; hier in Europa worden ze met enig wantrouwen gadegeslagen. Ten onrechte. Ze zijn onze grote kans om aan de omarming van de wankele Amerikaanse reus te ontsnappen. En dat moet. Voordat dat land in de greep komt van een permanente politieke én financiële crisis.

Er is een andere uitstekende reden om zo snel mogelijk aan die Amerikaanse greep te ontkomen: energie. Ooit was Europa net zo verslaafd aan Arabische olie als de VS. Toen liepen de geopolitieke belangen parallel. Maar dat doen ze allang niet meer. Amerikanen zijn nog steeds verslaafd aan Arabische olie, en daaraan zal in de komende decennia weinig veranderen. Terwijl Europa het niet alleen veel zuiniger aan doet, maar ook dringend op zoek is naar alternatieven. Europa moet wel. Het heeft altijd voorrang gegeven aan een misschien minder spectaculaire, maar in ieder geval stabiele economische groei.

Dat vereist stabiele energieprijzen. Maar dankzij Amerikaanse militaire interventies is het Midden-Oosten één grote brandhaard, en is olie uit het Midden-Oosten buitengewoon onaantrekkelijk geworden. De voortdurende conflicten in de regio, en het daardoor oplaaiende terrorisme, zullen de VS hoogstwaarschijnlijk verleiden tot nieuwe militaire avonturen, zoals een aanval op Iran. Avonturen die de regio alleen maar nóg instabieler zullen maken. En dat zal de leverantie alleen maar nog onbetrouwbaarder maken.

Rusland

Maar er is ook een kans dat de VS zich de komende jaren juist terug zullen trekken uit de internationale politieke arena (zie kader.) Dat is goed nieuws voor het Midden-Oosten (met uitzondering van Saoedi-Arabië en Israël) en belangrijk nieuws voor de opkomende industriestaten, die op eigen kracht hun economische belangen zullen moeten gaan beschermen. Europa is geen militaire grootmacht en moet dat ook niet worden. Maar als het zijn welvaart wil behouden, zal het in dit spel een hoofdrol moeten spelen. Alweer een reden om verder te kijken dan het oude, atlantische bondgenootschap

Inzet van het beleid is een duurzaam evenwicht. Wat Europa nodig heeft, is een slimme combinatie van energieleveranciers en van energiebronnen: duurzame energiebronnen (nucleair, zon, wind, biomassa) én het flexibele, schone aardgas. Dat laatste betekent een nauwere band met Rusland. Nu al zijn er innige banden tussen Nederland en het Russische Gazprom. Gasunie neemt deel in Nordstream, de gaspijpleiding door de Oostzee. Als het om energie gaat, hebben we allang voor het Oosten gekozen. Daar groeit een compleet nieuwe markt, met compleet andere spelers. China heeft recent een overeenkomst gesloten voor de levering van Russisch gas. Ook hier gaan de belangen steeds meer parallel lopen.

Een nieuwe wereldorde

De American Century spoedt naar zijn einde. Het land is economisch in het slop geraakt en politiek volstrekt verlamd. Iedereen roept er om hervormingen, om nieuw elan, om eenheid. En al die idealen zijn verder weg dan ooit. Het land staat voor een ongekende zware, dubbele crisis. Europa moet te allen tijde voorkomen dat het daarin wordt meegesleurd. Het zal zo snel mogelijk aansluiting moeten zoeken bij de opkomende industrielanden.

Diezelfde landen zijn dringend op zoek naar een nieuwe economische wereldorde. Een systeem waarbinnen de ooit almachtige Verenigde Staten een bescheidener rol spelen, en waarin diezelfde VS niet meer in staat zullen zijn de wereldeconomie hun wil op te leggen. Economisch en financieel is de basis voor die nieuwe orde al gelegd. China wil zijn krachten bundelen met de nieuwe spelers, met energiegigant Rusland én met het rijke, gistende Europa.

Alles en iedereen staat klaar voor de Grote Sprong Oostwaarts. Iedereen, alleen de politiek huivert. We mogen hopen dat Europa zijn kans ziet, en benut, voordat het zinkende schip Amerika ons naar beneden trekt.

Katerine Mabire: la littérature, une école de vie



Katerine Mabire: la littérature, une école de vie

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Lars von Trier's Antichrist

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Lars von Trier’s Antichrist in Connection with Fantasy Literature: the Lack of True Reception in Mass Media

by David Car­rillo Rangel

Ex: http://www.new-antaios.net/

I orig­i­nally intended to deal with fan­tasy lit­er­a­ture but I realised it would be too risky with­out men­tion­ing the prece­dents of myth, sym­bol and uni­ver­sal arche­types. I also intended to write about utopia and about the duplic­ity inher­ited from folk­lore and fairy tales. Alto­gether it might be a lit­tle bit too much. There­fore, I would rather talk about film crit­ics’ igno­rance, for it seems they have not read many books and show a gen­eral lack of human­is­tic knowl­edge, regard­less of how many films they might have seen. Lars von Trier’s lat­est and con­tro­ver­sial film is finally out in DVD[1] and those crit­ics dare to pre­scribe about which is already a part mass cul­ture and post­moder­nity with­out being able to see all the details. So, I will be deal­ing here with that film, Antichrist, because it is def­i­nitely linked to all the top­ics I men­tioned at the begin­ning. Obvi­ously, I can­not deal hear with an exhaus­tive analy­sis for lack of space, but any of you can later inves­ti­gate through Google and see what lies beneath the image of the three beg­gars that embody the final part of the film.

europa-vontrier-aff.jpgI will not explain the argu­ment since you would only need to watch the movie, but, indeed, I can assure you it is not all about women’s evil. May be, it is more about the per­cep­tion of evil in women that dom­i­nated West­ern cul­ture dur­ing cen­turies –let us not for­get that some time in his­tory they were even claimed to lack a proper soul-. We have got clear exam­ples of this in Eve, the first one, the one who suc­cumbed to the Ser­pent in the Gar­den of Eden; in witches, burnt alive; in nuns and all the heretic tra­di­tion within the West­ern world. You have got plenty of bib­li­og­ra­phy about these that you can read on your own.

I will now try to focus in the most con­tro­ver­sial points in the film. Many reviews give Willem Dafoe’s char­ac­ter as a psy­chi­a­trist when, in fact, he is a psy­chol­o­gist. He rejects all med­ica­tion to fight the sense of guilt the mother is feel­ing when con­fronted with the trauma that acts as a cat­a­lyst for the devel­op­ment of the plot. The psychologist’s strate­gies dif­fer to med­ica­tion try­ing to put order in mad­ness. Mad­ness which we can relate to drunk­en­ness, dream and states of altered con­science. In fact, there is a bridge, which is a key in the devel­op­ment of the plot and bridges, as you all might know, always sym­bol­ise a pas­sage between two dif­fer­ent worlds. Nobody seems hardly to remem­ber that in Medi­ae­val Europe, Church pro­moted the build­ing of such bridges. Nowa­days the bridge remains impor­tant as a fun­da­men­tal sym­bol of union between to sep­a­rate lands. In Fran­cis Ford Coppola’s Apoc­a­lypse Now the tough­est fight is the one when a bridge was being built at day and destroyed at night, in a seem­ingly per­pet­ual fash­ion. One beyond that point, the main char­ac­ters are able to get into the sacred –the objec­tive of their quest-.

Claude Lecou­teux[2] stud­ied the dou­ble world as per­ceived dur­ing the Mid­dle Ages whereas Régis Boyer[3] did the same regard­ing Scan­di­navia. That sym­bol, its mean­ing related to anguish, should not go unno­ticed. More­over, von Trier admit­ted him­self the influ­ence gath­ered from Strind­berg[4]’s Inferno, the result of a depres­sion and the con­tact with Emanuel Sewendeborg’s phi­los­o­phy. It has also gone unno­ticed the ded­i­ca­tion to Andréi Tarkovski –whose film, Mir­ror and Sac­ri­fice, we should cross-compare with Antichrist-.


[1] Antichrist, Cameo edi­tion, with another DVD con­tain­ing all the  Extras.

 

[2] Lecou­teux, Claude (2004), Hadas, bru­jas y hom­bres lobo en la edad media, His­to­ria del Doble, José J. de Olañeta, Palma de Mal­lorca

[3] Boyer, Régis (1986), Le Monde du Dou­ble, La magie chez les anciens Scan­di­naves, Paris, Berg

[4] Strind­berg, August (2002), Inferno, Barcelona, El Acantilado

There is a very sig­nif­i­cant take: the attic where SHE keeps her notes from her the­sis about gyno­cide –mur­der of women-. All the images appear­ing there are real.

In the first chap­ter of Inferno, we are pre­sented with a scene sim­i­lar to Goethe’s Faust but in Inferno Lucifer is the son of Light and Christ is Lucifer’s son. Strind­berg is sug­gest­ing that Cre­ation is no more than a fancy game to enter­tain gods and that these crea­tures sooner or later will have to return to dust, which is, pre­cisely, Lucifer’s task. This inter­pre­ta­tion makes us think about the Cathars and the anni­hi­la­tion of the world by halt­ing its repro­duc­tion cycle. Lars von Trier is not imply­ing that women are evil, he is refer­ring to a mys­ti­cism pushed to its lim­its, where sal­va­tion relies on anni­hi­la­tion. That is the mean­ing of the last take: Epi­logue.

 

Gen­i­tal muti­la­tions that appear here have been widely crit­i­cised. How­ever, the fact that SHE beats his crotch with wood, the fact that HE ejac­u­lates blood and HER final muti­la­tion are not gra­tu­itous. In fact, von Trier leaves noth­ing to chance; he gets really involved in each of his works in over­whelm­ing way. You need only to take a look at the extras that come with the DVD. How could we believe that such direc­tor would cre­ate a chain of uncon­nected events? Lack of under­stand­ing is part, in fact, of the mys­ti­cism von Trier wants to trans­mit. Behind mad­ness, stands a fright­en­ing lucid­ity. Sac­ri­fice is needed. Von Trier stated that he delib­er­ately made the stran­gling take long on pur­pose, since stran­gling hides many links to past tra­di­tions when there was mur­der­ing in order to set free, suf­fer­ing in order to get freedom.

And what is the rela­tion between all this and fairy tales or Fan­tast lit­er­a­ture? The Eden of the film is a fan­tas­tic place, sim­i­lar to Nar­nia, Mid­dle Earth or YS. In those worlds, spe­cially in the ones devel­oped by Ursula K. Leguin -The Left hand of Dark­ness, for example-, one can philo­soph­i­cally spec­u­late about the pos­si­bil­ity of becom­ing another, that is, a lab­o­ra­tory of Utopia.

antichrist_ver3.jpgVon Trier makes an exten­sive use of ele­ments that appear in Fan­tasy lit­er­a­ture but he sets them within a dif­fer­ent con­text –this is sim­i­lar to Avant-garde Literature-. One might claim he has not been able to reflect that clearly, but in our cur­rent mar­ket there is a very thin line sep­a­rat­ing ethics and reflec­tion from end­less ben­e­fits. Against the pre­dom­i­nance of light stu­pid­i­s­a­tion trough prod­ucts like Avatar -that aims only at com­mer­cially viable ecol­ogy– only those with real tal­ent are strong enough to sur­vive. This way, there is not really a need for expla­na­tion; the story unfolds itself, this is what post­mod­ernism is all about. But this one takes plea­sure from aes­thet­ics and thinks beyond cathar­sis –feel­ing good about being in the world-.

I believe we ought to search for our own hermeneu­tics, I mean, not the inter­pre­ta­tion of the artis­tic object but our­selves. We are more than a mass, and we should be more, con­sid­er­ing all the tech­nol­ogy we have at the reach of our hands. We should, then, defeat mass cul­ture for it can­not reach far­ther that gen­er­alised moral­ity; it can­not go beyond crit­i­cis­ing any trace of provo­ca­tion; when provo­ca­tion is merely a cause of think­ing. For our own sake, we have for­got­ten nature, gar­dens and forests: Spir­i­tu­al­ity. One that needs not adscrip­tion to any reli­gion but which all human beings require in order to sur­vive their own order.

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Le Bulletin célinien n°326

Le Bulletin célinien n°326 - Janvier 2011

Vient de paraître : Le Bulletin célinien n°326.
 
Au sommaire :

Marc Laudelout : Bloc-notes
Henri Godard : Doit-on, peut-on célébrer Céline ?
Gaël Richard : Le procès de Céline
M. L. : Un auteur et son éditeur
Benoît Le Roux : Les derniers mots de Brasillach sur Céline
Laurie Viala : Illustrer Céline (II)
M. L. : De Céline à Braibant
Matthias Gadret & Marc Laudelout : 2010, (autre) année célinienne
Jean-Paul Angelelli : « Petrouchka » d’Albert Paraz
S. G. : Une interprétation intimiste de « Mort à crédit »
M. L. : La correspondance de Céline à Bente Johansen
M. L. : Céline sur tous les fronts

Le numéro 6€
Par chèque à l'ordre de Marc Laudelout à :
Le Bulletin célinien

BP 70
B1000 Bruxelles 22

 

 

C’est en 1981, année du vingtième anniversaire de la mort de Céline, que débuta la petite aventure du Bulletin célinien. Lequel a donc aujourd’hui trente ans ¹. Bien des ouvrages sont annoncés pour cette année du cinquantenaire. Le plus consistant sera assurément le volume D’un Céline l’autre (plus d’un millier de pages) rassemblant les témoignages de ses contemporains. Plus décisif pour la connaissance de l’écrivain, ce Dictionnaire de la correspondance de Céline tant attendu. Et, pour les célinomanes, cette bibliographie, Tout sur Céline, recensant ce qui s’est écrit et dit sur l’écrivain depuis la parution de « Voyage au bout de la nuit » ². Pas moins de trois colloques sont prévus en 2011. Le premier, « Céline, réprouvé et classique », aura lieu début février au Centre Pompidou, à Paris ³.

Un récent séjour à Paris m’a permis de faire la connaissance de Matthias Gadret, webmestre du blog « Le Petit Célinien », qui réalise, comme les abonnés internautes le savent, un travail précieux. La rencontre fut d’autant plus agréable qu’elle se fit en compagnie du cher Claude Dubois, premier éditeur de Céline en verve et indéfectible amoureux de Paris 4. Celui d’antan surtout. Dans la préface de son anthologie (1972), il dénonçait « l’expropriation hors capitale du menu peuple, les gros coups de l’immobilier, la destruction systématique de Paris village, Belleville, Grenelle, Ménilmuche… la restauration d’un “Marais” pour richards, et l’invasion massive de la Grand’Ville par l’étranger, provinciaux et autres... ». Ce fut un plaisir de présenter l’un à l’autre ces deux céliniens de génération différente. Séduit par le parler populaire, Matthias est également un lecteur enthousiaste d’Audiard et de Boudard. C’est dire s’il se révéla un auditeur attentif de Claude Dubois évoquant ses innombrables heures passées au Balajo ou celles en compagnie d’Alphonse et de Gen Paul qu’il a tous deux bien connus.

Marc LAUDELOUT


1. Un n° 0 parut en 1981, suivi de quatre numéros l’année suivante. Le BC devint mensuel à partir de 1982. http://louisferdinandceline.free.fr
2. David Alliot, D’un Céline l’autre, Robert Laffont, coll. « Bouquins » (préface de François Gibault) ; Jean-Paul Louis, Éric Mazet et Gaël Richard, Dictionnaire de la correspondance de Céline, Du Lérot ; Alain de Benoist, Arina Istratova et Marc Laudelout, Tout sur Céline (Bibliographie – Filmographie – Phonographie – Internet), Le Bulletin célinien.
3. Colloque « Céline, réprouvé et classique », organisé par la BPI et la SEC, les vendredi 4 et samedi 5 février.
Thèmes annoncés : 1) Journée du 4 février, Dr Destouches et Mr Céline : « Céline et la médecine » par Isabelle Blondiaux ; « Les Traces d’une vie (recherches biographiques) » par Gaël Richard – Controverses et reconnaissances internationales : « La redécouverte de Voyage au bout de la nuit » par Christine Sautermeister ; « Céline au Japon : Œuvres complètes et French Theory » par Yoriko Sugiura ; « D’Elsa Triolet à Victor Erofeev : les avatars russes de Céline » par Olga Chtcherbakova ; « Céline chez les fils de la perfide Albion » par Greg Hainge – Céline et la critique : « Entretien avec Philippe Bordas, écrivain » — 2) Journée du 5 février, Céline et l’histoire : Table ronde avec Jean-Pierre Martin, Yves Pagès, Daniel Lindenberg et Delfeil de Ton ; Un autre Céline : « L’Œuvre épistolaire » par Sonia Anton ; « Céline au cinéma » par Émile Brami ; « Céline au théâtre » par Johanne Bénard ; « Céline et les gender studies » par Tonia Tinsley. Une partie théâtrale est également prévue le vendredi : « Faire danser les alligators sur la flûte de Pan », choix de correspondances établi par Émile Brami et interprété par Denis Lavant, ainsi que le samedi : lecture d’extraits de textes de Céline par Fabrice Luchini.
Signalons que, pour le cinquantenaire de sa mort, Céline est mentionné dans la rubrique « Célébrations nationales en 2011 » de Culture Communication, le magazine du Ministère de la Culture et de la Communication (déc. 2010-janv. 2011). À cette occasion, Henri Godard a écrit un texte figurant sur le site officiel « Archives de France » que nous reproduisons à la page suivante. D’ores et déjà, l’année 2011 s’annonce fertile pour les céliniens (voir p. 23)
4. Sur le blog, on peut désormais voir le documentaire « Paris vu sous 7 angles », présenté par Claude Dubois et dans lequel il évoque le Montmartre de Céline, Gen Paul et Marcel Aymé. Réalisation : Fabrice Allouche. Production : TV Only. NRJ Paris (2008).