Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

mercredi, 24 septembre 2014

Alexandre del Valle: Le complexe occidental

 

atlanti-culture_6.jpg

Alexandre del Valle: Le complexe occidental

Ex: http://ungraindesable.hautetfort.com

Emprunté ce livre à la bibliothèque ; j'ai été étonné de le voir dans celle-ci d'ailleurs. Le sujet m’intéresse mais il s'adresse à un convaincu ; je n'ai pas ce complexe occidental. L'intérêt de ce livre est d'y trouver des citations pertinentes, j'en avais déjà relevé que j'ai mentionné sur mon Facebook comme cette citation de Jean-François Revel de son livre " Fin du siècle des ombres"qui dès le printemps 1992 se demandait souvent quelle idéologie aller remplacer le socialisme :

"elle est déjà là sous nos yeux c'est l'antiracisme" répondait-il. " l'antiracisme dont je parle n'a pas pour but réel de servir de lutte contre le racisme, pas plus que le socialisme n'avait pour du trait de lutter contre la pauvreté et l'inégalité[...] il se propose nom de servir ce qu'il prétend délivrer, mais d'asservir ceux qu'il vise à enrôler [...] Agissant par la terreur et non par la raison ,cette anti-racisme fabrique plus de racistes qu'il n'en guérit. Telle les autres idéologies, celle-ci est à la fois confuse et péremptoire dans la théorie, terroriste et contradictoire dans la pratique.L'antiracisme idéologique, qu' il faut soigneusement distinguer de l'antiracisme effectif et sincère, attise les divisions entre humains au nom de leur fraternité proclamée."

C'est un des thèmes de son livre ; inutile d'en rajouter...les journalistes, le pouvoir vont tellement loin dans l'antiracisme que plus personne n'adhère à leurs arguments qui se retournent contre eux. Ce pouvoir médiatique et culturelle a du mépris pour notre passé. Il faut renier nos racines spirituelles , religieuses, culturelles.

Cette citation de Paul Ricoeur me semble aussi pertinente de « Civilisation universelle et cultures nationales » « Qu'arrive-t-il à mes valeurs quand je comprends celle des autres peuples ? La compréhension et une aventure redoutable où tous les héritages culturels risquent de sombrer dans un syncrétisme vague [...] Seule une culture vivante à la fois fidèle à ses origines et en état de créativité sur le plan de la littérature, de la philosophie, de la spiritualité est capable de supporter la rencontre des autres cultures,non seulement de la supporter mais donner un sens à cette rencontre . »

Cette Tabula rasa, cette haine de soi entraîne une véritable anxiété collective, le géopolitologue Dominique Moisi a défini l'Europe comme le « continent de la peur » ; ainsi d'après le Rapport mondial des Nations unies sur le bonheur, la France en fait Alexandre Del Valle a écrit « un pays assez proche de la France comme l'Italie » serait derrière des pays menacées par des fléaux et problèmes plus graves, comme Israël, le Panama ou même le Mexique.

L'Occident s'accuse de tous les crimes du passé alors que d'autres cultures ont commis autant sinon plus de crimes, même Jacques Derrida avait critiqué cette repentance.

On occulte l'esclavagisme islamique qui sévit toujours. L'esclavagisme européen fut bien moins mortel que l'esclavage arabo-musulman. Albert Londres, un modèle du journalisme,en1925 a raconté le trafic régulier d'esclaves en Arabie dans « Pécheurs de perles » .

Actuellement au Qatar, l'esclavage continue sur les chantiers de la coupe du monde de football. Voir à ce sujet ce reportage http://www.france24.com/fr/20140328-reporters-filieres-esclavage-moderne-qatar-nepal-football-mondial-2022/

La Confédération syndicale internationale estime que si les conditions de vie et de travail ne changent pas, plus de 4 000 ouvriers pourraient mourir d’ici la Coupe du monde de 2022.

Les origines du mythe de la « dette occidentale » vis-a-vis de «  la science arabe » seraient d'origine nazie , notamment Sigrid Hunke. C'est assez étonnant qu'Alexandre Del Valle utilise lui aussi l'argument de nazisme pour détruire son adversaire.

« On résiste à l'invasion des armées ; on ne résiste pas à l'invasion des idées. » Victor Hugo, Histoire d'un crime.

Hélas ce politiquement correct empêche de nommer les problèmes. De plus en plus de sujets ne peuvent être abordés sous peine de subir un lynchage médiatique et judiciaire. Dans ce cas la justice est très vigilante.

Déjà Sun Tzu au V siècle avant JC avait compris comment vaincre l'ennemi sans le combattre militairement. Ainsi dans «  l'art de la guerre »« Discréditer tout ce qui est bien dans le pays de l'adversaire ridiculiser les traditions de vos adversaires [...] répandre la discorde et la querelle entre les citoyens du pays hostile [...] exciter jeunes contre vieux ; affaiblir la volonté des guerriers de l'ennemi par des chansons et de la musique sensuelle . »

L'estime de soi est pourtant fondamental chez un individu et pourrait s'appliquer à chaque peuple.

 Dans The human element, le psychologue Shutz « explique que l'estime et la confiance en soi et entre les individus conditionne la santé mentale des groupes humains comme des individus et que les relations que nous avons avec les autres dépend de beaucoup de la façon dont se perçoit soi-même. récit les groupes humains sont peu d'estime de soi souvent tendance non seulement à accentuer la faiblesse Yami minimiser le rejette tout développement ainsi une image déformée de Metz mais ils sont par la correspond à sable de la façon dont ils peuvent être perçu négativement [ ...] Par ailleurs une bonne estime de soi donne envie de développer son propre potentiel, encourage la prise de risque, la confiance en l'avenir et donne aussi envie aux autres de communiquer et d'avoir avoir une bonne image de soi. Ce constat du rôle de l'auto-estime dans le rapport à l'Autre est parfaitement transposable aux nations. » Quand vous ne cédez pas à la déculpabilisation, l'interlocuteur vous respecte plus.

Bien aimé cette citation de Winston Churchill :  « Le politicien pense à la prochaine élection, l'homme d'état à la prochaine génération. »


« Pour l'européen en particulier, le problème n'est pas de participer à une sorte de croyance vague qui pourrait être acceptée par le monde sa tâche  c'est Heidegger qui le dit: « il nous faut nous dépayser dans nos propres origines » ,c'est-à-dire qu'il nous faut revenir à notre origine grecque, à notre origine hébraïque ,à notre origine chrétienne pour être un interlocuteur valable dans le grand débat des cultures ; pour avoir en face de soi un autre que ce soit ,il faut avoir un soi. Rien  par conséquent n'est  plus éloignée de la solution de notre problème que je ne sais quel syncrétisme vague et inconsistant[...]Aux syncrétismes il faut opposer la communication » Paul Ricoeur « Civilisation universelle et cultures nationales »

La conclusion pourrait se résumer ainsi : la haine de soi est la source de nos problèmes, l'amour de soi sera la solution.

Le complexe occidental, Petit traité de déculpabilisation, Alexandre del Valle

 

mardi, 23 septembre 2014

Naoko Inose’s Persona: A Biography of Yukio Mishima

mishimaXXXX.jpg

Naoko Inose’s Persona: A Biography of Yukio Mishima

By Riki Reipersona

Ex: http://www.counter-currents.com

Naoko Inose
Persona: A Biography of Yukio Mishima [2]
Berkeley: Stone Bridge Press, 2013

Editor’s Note:

This is a review of the Japanese edition of Persona, which is available now in English translation. I have read the translation, which appears to be much longer (864 pages) than the Japanese original. It is a treasure trove of information on Mishima.  As an aside, the book’s unselfconscious frankness about sex and meticulous cataloging of genealogy and rank give one a sense of the consciousness of pre-Christian European society. 

The Japanese version of Persona was originally published in November 1995 by Bungei Shunshu (literally meaning “the Literary Spring and Autumn”), an established and prestigious publishing house in Japan. The author, Mr. Naoki Inose, is a maverick and contentious figure who served as the vice governor of Tokyo municipality for a long time while also being a highly prolific and popular writer, having penned no less than 30 books so far, mostly on political, historical, and cultural themes. He was lately in hot water, being forced to step down from his official post due to alleged involvement in a murky financial scandal. His political and administrative stance, by post-war Japanese standards, is mainstream conservatism (center-Right).

The main body of the book has about 390 pages, including a prologue, four chapters, and an epilogue. There is also a brief postscript and an extensive bibliography which together occupy another nine pages. Considering the length of the book, it is surprising that there are only four chapters. The 17-page Prologue is a novel-like start, the main character of which is a former schoolmate of Yukio Mishima, and whose father also happened to be an old acquaintance and old schoolmate of Mishima’s father Azusa Hiraoka (Hiraoka is the real family name of Mishima), both pursuing the careers of elite imperial government officials, but with quite different fates. The author’s intention in starting the book in this way was to highlight Mishima’s family background so as to shed light on the factors, both familial and historical, that shaped and molded the early development of Mishima’s quite unorthodox and eccentric personality.

Indeed, the author goes far further than most would expect, expatiating on the overall political and social picture of Japan in the late Meiji and early Taisho periods at the very beginning of the 20th century, which, in the author’s presumed reckoning, might better disclose and clarify the political, socio-cultural, and family backdrops of Mishima’s childhood, which was characterized by a mixture of docile and rebellious elements. The first chapter, called “The Mystery of the Assassination of Takashi Hara,” lasts almost 80 pages. Here the author talks about the historical background of the time in which Mishima’s grandfather Sadataro Hiraoka saw his career blossom then wither due to larger and uncontrollable political struggles.

Sadataro was a capable functionary favored and appointed by then the Internal Minister and later the Prime Minister of Japan Takashi Hara, nicknamed the “Commoner Prime Minister,” to be the governor of Karabuto (the Southern half of the Sakhalin Island, ceded to Japan by treaty after the Russo-Japanese War of 1905 and forcibly annexed by Soviet Union at the end of WWII). However, due to some suspicious financial dealing and mishaps which were seized by political foes to attack him, and political sectarian conflicts during the Hara administration and after his assassination, Sadataro was relieved of his governorship, and from then on, Mishima’s family’s fortune started to take an abrupt and sharp downturn.

The second chapter, “The Insulated Childhood,” shifts attention from the rise and fall of the Hiraokas to Mishima himself. Mr. Inose spends 90 pages on Mishima’s complex and seeming contradictory childhood, using narration interspersed by flashbacks, and talks about the family life of the Hiraokas, the inter-relationship of family members, religion, Mishima’s grandparents and parents, especially his fastidious and arbitrary grandmother and his bemused father, against the background of decline of the family’s fortunes as a result of political failures of his grandfather. The author devotes large passages to explaining such matters as Mishima’s poor physical health, his tender, timid, and self-isolating personality as a child molded by the uncannily tense family ambience, and his father’s desperate last-ditch effort that brought about his narrow escape from the military draft in his late teen years near the end of the Second World War.

In this chapter, the author also starts to introduce Mishima’s passion for literature, which developed quite early, and his first attempts at writing, as well as his friendship and literary exchanges with several likeminded youths who gave him encouragement and inspiration. One point meriting emphasis is the influence of Zenmei Hasuda, a young imperial army officer, a steadfast traditionalist and nationalist, and a talented writer who killed a senior officer for cursing the Emperor and then committed suicide near the end of the war.

In the third chapter, that lasts almost 100 pages, the author continues to elaborate on the young Mishima’s literary and private life, culminating in his crowning literary achievement, the novel Kinkakuji translated as The Temple of the Golden Pavilion, which the author rightfully perceives as a landmark of the first phase of Mishima’s literary life, which is characterized by richly colored, minutely detailed, and often unsettling depictions of the inner lives of men among the ruins of post-war Japan — a formerly proud nation wallowing in nihilism.

It is noteworthy that Mishima’s works at this stage are rather different from the second stage of his literary activities, in which his works display a clearly nationalist and Rightist perspective. While Mishima’s exquisite writing reached its peak (or near peak) quite early in his life, his understanding of and awakening to the Japanese identity and nationalism centered on the monarchist tradition underwent a gradual process of maturation and was still immature and inchoate at his first literary stage, i.e. the time around his writing of Kinkakuji and other non-nationalist works, in contrast to his second literary phase of more virile, robust, and nationalistic works from Sun and Steel to The Sea of Fertility. In addition, Mishima’s dandyesque personal life of drinking, socializing, and mingling with fashion-conscious rich girls as described in this chapter was also indicative of his less than mature literature and personality at his stage of his life.

yukio-mishimaXXXXWW.jpgChapter four, being the longest of the four chapters at about 110 pages, stands out as a relatively independent account of Mishima’s later years, dealing with both literature and political/ideological developments, leading to his failed coup, featuring his impassioned exhortation to the military servicemen and his ritual suicide by seppuku. This part covers the Mishima most familiar and interesting to Western readers. The chapter covers his body-building practices, his continued literary endeavors, consummated by the masterpiece The Sea of Fertility,his nominations for the Nobel Prize for Literature, and his increasingly active socio-political undertakings, including organizing his private militia troop, the Tatenokai (Shield Society), his serious and strenuous military training in Jieitai (Self-Defense Force), the post-war Japanese military — with the rather naïve aim of safeguarding the Emperor in concerted effort with the military in case of domestic unrest or even sedition at the hands of the leftist or communist radicals — and the events of this final day, November 25, 1970.

Although Persona has an overly long and detailed discussion of Mishima’s family history, the book still flows and proves an engaging read on the whole. The last chapter, though a bit overshadowed by the three preceding chapters, is definitely the most pertinent and fascinating of the whole, filled with interesting facts with insightful and trenchant observations.

Mishima’s veneration of the Emperor (Tenno) and ultimately the Imperial bloodline (Kotoh) of Japan, his candid criticism of Emperor Hirohito, and his final urge toward the coup and the subsequent suicide were already implied in his Kinkakuji, albeit symbolically as the impregnable top floor of the Kinkakuji pavilion itself. These themes became explicit in Voice of the Spirits of Martyrs published in 1966, which especially demonstrates Mishima’s mixed feelings if not overtly bitter resentment of Hirohito for his ignoble role in the failed Ni-Ni-Roku (Feb. 26) Coup of 1936[1] and his abject “I-am-a-human-not-a-god” announcement in 1945.[2] In the book, Mishima speaks through the mouth of a 23-year-old blind man, giving voice to the spirits of the Ni-Ni-Roku rebels and the Kamikaze pilots, i.e., the spirits of martyrs, speaking of the post-war economic boom coupled with the moral decay of Japanese society:

Under the benevolent imperial reign, the society brims with peace and stability. People smile albeit not without conflicts of interest and confusion of friends and foes. Foreign money drives and goads people, and pseudo-humanism becomes a necessity for making a living. The world is shrouded in hypocrisy while physical force and manual labor are despised. Youthful generations feel suffocated by torpor, sloth, drugs, and meaningless fights, yet they all move along the prearranged path of mundanity like meek sheep. People think about making money, even small amounts, for which they degrade their own value. Private cars multiply, whose stupid high speed renders people soulless. Tall buildings mushroom while the righteous cause and moral principles collapse, and the glittering glass windows of those buildings are just like fluorescent lights of implacable desires. Eagles flying high in the sky and break their wings, and the immortal glories are sneered at and derided by termites. In such a time, the Emperor has become a human.[3]

According to Mishima, the daily routines under the rapid economic growth of 1960s is but an ugly and hollow sign of happiness, all attributable to the fact that the Emperor Hirohito has proclaimed himself no longer a divine figure, a sacrosanct “Arahitogami”[4] but a mere human being devoid of sanctity. Mishima expressed this view via the collective voice of the spirits of the martyrs, that the Emperor has assumed a duality of image, one being the last sacred embodiment of the national myth, and the other being one kind smiling grandfather presiding over the economic rationalism of the current age, and it is the latter, the protector of the daily routines of the post-war Japan, that Mishima found intolerable, as the voice of the martyr spirits makes quite clear:

The reign of His Majesty has been dyed in two different colors. The period of the bloody red color ends with the last day of the war, and the period of the ash grey color begins from that day. The period of the authentic red color soaked with blood starts with the day when the utmost sincerity of the brotherly spirits was thrown away, and the period of that pallid grey color starts from the day of the ‘I-am-a-human’ announcement of His Majesty. The immortality of our deaths is thus desecrated.[5]

The “brotherly spirits” here refer to the soldiers of the failed 2.26 coup of 1936, failed by the Emperor Hirohito, by his headstrong refusal to understand and sympathize with their righteous patriotism and pure sincerity. Mishima also believed that the “I-am-a-Human” announcement of Hirohito in the wake of WWII rendered the heroic sacrifices of the lives of the Kamikaze Tokkottai (Special Attack Units) utterly futile and pointless.

According to the author, Mishima’s mother Shizue revealed a little secret about the writing of Voices of the Spirits of Martyrs on the occasion of the commemoration of the seventh anniversary of Mishima’s death, namely, the work was actually written one night. She recollected that Mishima handed the manuscript to her as he had always done and uttered “I wrote this in one stroke last night, and it’s now completed.” She read through it quickly, felt her “blood curdled,” and asked Mishima how he wrote this piece. Mishima answered: “I felt my hand moving naturally and the pen sliding on the paper freely. I simply couldn’t help it even if I wanted to stop my hand. Low voices as if murmuring could be heard across my room in the midnight. The voices seemed to be from a group of men. When I held my breath to listen carefully, I found they were the voices of the dead soldiers who had participated in the 2.26 Incident.” Shizue continued to remark that “I had known the saying about haunting spirits before but didn’t paid attention until that moment when I came to realize that Kimitake (Mishima’s real first name) was perhaps haunted by something, and I felt chills down my spine.”[6]

In the summer of the same year Voices of the Spirits of Martyrs was published, Mishima went to Kumamoto Prefecture on Kyushu Island, South Japan, and this trip would prove to have a decisively catalyzing effect on the consolidation of the nationalist and traditionalist ideology that guided his later literary and political actions, provided the urge for the writing of his final work The Sea of Fertility, and eventually paved the way for his suicide. The pivot of Mishima’s interest was the local Samurai warrior group Shinpuren (The League of Divine Wind) which was violently opposed to the various policies of westernizing reform enacted by the Meiji regime in the 1870s.

The original driving force of the Meiji Restoration was the idea of “Revering the Emperor and Repelling the Foreign Barbarians” (Sonnojoi), which stipulated that legitimacy came not from the Shogun but from the Emperor and that Western forces, epitomized by the dreaded “Black Ships,” must be decisively expelled.[7] Yet after abolishing the rule of the Tokugawa Shogunate by uniting around the rallying call of “Sonnojoi,” the newly-established Meiji regime immediately and drastically changed its course and started to purse a policy of reform: opening Japan to the outside world, imitating Western ways, and curbing or eliminating the traditional customs of Japanese society deemed by the new regime as un-Western and uncivilized. New laws were promulgated by the Meiji government: the former Shizoku (Samurai aristocrats) were prohibited from carrying swords in public places, a sacred and unalienable right in their eyes, marking their distinguished status from the masses. They were also forced to change their hairstyles (cutting off the buns at the back of their heads). These were the direct causes to the Insurrection of Shinpuren in 1876 (the ninth year of the Meiji period).

The members of Shinpuren were so thoroughly alienated and infuriated by the Meiji government that they went to comical lengths to reject modernity. For example, when banknotes replaced traditional metal coins, they refused to touch them with their hands, picking them up with chopsticks instead. They made long detours to avoid walking under electrical wires. If no detour was possible, they would cover their heads with a white paper fan and pass hurriedly under the wires. They cast salt on the ground after meeting anyone dressed in western garb. When they decided to revolt against the Meiji government, they insisted on using only traditional bladed weapons like the sword (Katana), spear (Yari), and cane knife (Naginata), instead of the “dirty weapons of the western barbarians.”

This group, consisting of about 170 men, launched a night-time attack on the Kumamoto garrison. The garrison troops were caught off guard and initially panicked. But they regrouped and started to fire volleys of bullets into the armor-wearing, sword-wielding Shinpuren warriors storming at them. The samurai fell one after another, and altogether 123 warriors died in the battle or committed seppuku after sustaining serious wounds, including a dozen 16- or 17-year-old teenagers.

It was indeed a sad and heart-wrenching story. Why were they willing to die to protect their right to carry samurai swords? It is hard to comprehend it by the commonsense of our de-spiritualized modern age. The rebellion was mocked by newspapers in Tokyo as an anachronism even at the time, let alone in post-War Japan. Nevertheless, the Shinpuren samurai believed they were serving the cause of righteousness and justice, and it was their spotless sincerity and combination of faith and action that deeply impressed Mishima. The following passage his comment on Shinpuren in a dialogue with Fusao Hayashi[8]:

Talk about the thoroughness of thinking, when thinking expresses itself in an action, there are bound to be impurities entering it, tactics entering it, and human betrayals entering it. This is the case with the concept of ideology in which ends always seem to justify means. Yet the Shinpuren was an exception to the mode of ends justifying means, for which ends equal means and means equal ends, both following the will of gods, thus being exempt from the contradiction and deviation of means and ends in all political movements. This is equivalent to the relation between content and style in arts. I believe there also lies the most essential, and in a sense the most fanatical sheer experimentation of the Japanese spirit (Yamatodamashii).[9]

As hinted previously, the trip to Kumamoto and the examination of the historical record of Shinpuren gave Mishima a model and meaning for his future suicide. In fact, three years before his suicide he published a piece in the Yomiuri Shinbun, in which he stated rather wistfully the following words: “I think forty-two is an age that is barely in time for being a hero. I went to Kumamoto recently to investigate the Shinpuren and was moved by many facts pertaining to it. Among those I discovered, one that struck me particularly was that one of the leaders of theirs named Harukata Kaya died a heroic death at the same age as I am now. It seems I am now at the ceiling age of being a hero.”[10] From such clues, which are actually numerous, the author argues that Mishima started at about forty to reflection on his own death and probably settled on terminating his own life upon the completion of his four-volume lifework The Sea of Fertility.

The heavy influence of Shinpuren is manifest in the second volume of The Sea of Fertility, namely Runaway Horses, in which the protagonist Isao Iinuma, a Right-wing youth, holds a pamphlet titled The Historical Story of Shinpuren and was depicted as possessing an burning aspiration of “raising a Shinpuren of the Showa age.” And the full content of the aforementioned book was inserted into Runaway Horses in the form of a minor drama within a major drama. The historical background of the novel was set in early 1930s. The 19-year-old Isao attempts to assassinate a man called Kurahara, known as the king fixer of backdoor financial dealing, who was in Mishima’s eyes the representation of Japanese bureaucrats who considered the “stability of currency” as the ultimate happiness of the people and preached a cool-headedly mechanical if not callous way of crafting economic policies. Kurahara was quoted saying, “Economics is not a philanthropy; you’ve got to treat 10% of the population as expendable, whereby the rest 90% will be saved, or the entire 100% will die” — the self-justifying words of a typical ultra-realist and even a nihilist — a stark contrast to the pre-War ideal of the Emperor as an absolute patriarch, a profoundly benevolent feudal ruler who guarded the identity, history, and destiny of the Japanese people — a metaphysical figure that Mishima embraced, held dear, and vowed to defend and revive regardless of cost.

mishimazzzzzz.jpg

In sum, Mishima’s spiritual and historical encounter with Shinpuren and his military training can be viewed as elements in the design of his own death, as steps ascending to the grand stage. Shortly after concluding his military training, Mishima wrote a short book, A Guide to Hagakure, on Jocho Yamamoto’ famous summation of Bushido doctrine, Hagakure. Mishima’s Guide also illuminates his final action:

One needs to learn the value of the martial arts to be pure and noble. If one wants to both live and die with a sense of beauty, one must first strive to fulfill necessary conditions. If one prepares longer, one will decide and act swifter. And though one can choose to perform a decisive action oneself, one cannot always choose the timing of such an action. The timing is made by external factors, is beyond a person’s powers, and falls upon him like a sudden assault. And to live is to prepare for such a fateful moment of being chosen by destiny, isn’t it?! Hagakure means to place stress on a prior awareness and a regulation of the actions for such preparations and for such moments that fate chooses you.[11]

It is exactly in such a fashion that Mishima prepared for and embraced his self-conceived and fate-ordained final moment, to serve a noble, beautiful, and righteous cause.

Notes

1. Emperor Hirohito was angry at the assassinations of his trusted imperial ministers at the hands of the rebel soldiers. He vehemently refused to lend an ear to the sincere patriotic views of the rebels, refused to side with them, and immediately ordered the suppression of the coup and had the leaders tried and executed quickly.

2. Emperor Hirohito made this announcement partly due to the pressure of the US occupation forces, i.e. the GHQ, and partly willingly, as a cooperative gesture if not an overtly eager attempt to ingratiate himself with the conqueror.

3. Naoki Inose, Persona: A Biography of Yukio Mishima (Tokyo: Bungei Shunshu Press, 1995), p. 323.

4. Meaning literally “a god appearing in human form,” a highly reverential reference to the Japanese Emperor until the end of WWII.

5. Persona, pp. 323, 324.

6. Persona, p. 324.

7. American naval fleets commanded by Commodore Matthew Perry to force Japan to open itself to the world, which first arrived in 1853 and once again in 1854.

8. A famous and highly accomplished literary figure of contemporary Japan who is known for being flamboyant and highly contentious writer and literary critic. As a young man, he was a Leftist, he turned toward the Right-wing nationalism in the 1930s and remained a staunch and steadfast nationalist during the war and throughout the post-war years until his death.

9. Persona, pp. 327, 328.

10. Persona, p. 333.

11. Persona, p. 341.


Article printed from Counter-Currents Publishing: http://www.counter-currents.com

URL to article: http://www.counter-currents.com/2014/09/naoko-inoses-persona-a-biography-of-yukio-mishima/

URLs in this post:

[1] Image: http://www.counter-currents.com/wp-content/uploads/2014/09/persona.jpg

[2] Persona: A Biography of Yukio Mishima: http://www.amazon.com/gp/product/1611720087/ref=as_li_tl?ie=UTF8&camp=1789&creative=390957&creativeASIN=1611720087&linkCode=as2&tag=countecurrenp-20&linkId=62KCMLUZAWELMOLQ

Brigneau: qui suis-je?

" Sous de multiples noms, François Brigneau a été journaliste, travaillant aussi bien pour la presse à grand tirage que pour des feuilles confidentielles voire clandestines. En 1965, rédacteur en chef d’un jeune mais vigoureux hebdomadaire, un sondage IFOP le désigna comme le deuxième journaliste le plus connu de France.

En 2012, à sa mort, le quotidien Le Monde, qui mettait un point d’honneur à ne pas le citer, se trouva toutefois obligé de lui consacrer une nécrologie. Il laisse une œuvre publiée abondante et variée : chroniques en langue parlée, romans policiers (il reçut en 1954 le Grand prix de littérature policière pour La beauté qui meurt), reportages à travers le monde, évocations de lieux, livres historiques, souvenirs de la vie journalistique et politique, etc.

Il a été apprécié par des hommes aussi différents que Frédéric Dard et Jean Madiran, Céline et Hubert Beuve-Méry, Robert Brasillach et Jean Gabin, Arletty et Marcel Pagnol, sans oublier Pierre Lazareff ou Alphonse Boudard. Pourquoi alors, pour reprendre un mot d’Alexandre Vialatte, fait-il aujourd’hui partie des auteurs «notoirement méconnus»? Tout simplement parce qu’au long de sa vie, fils d’un instituteur syndicaliste révolutionnaire mais s’étant toujours défini comme un Français de souche bretonne, François Brigneau, dont la plume valait une épée, a obstinément et fidèlement choisi « le mauvais camp», celui de «la France française», selon sa propre expression.


Ce « Qui suis-je?» Brigneau constitue la première biographie de ce journaliste de combat. Il s’appuie sur de nombreux entretiens avec lui et sur des archives familiales. “

00:07 Publié dans Livre, Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : françois brigneau, livre, france, polémique, polémistes | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Comment éviter les naufrages de migrants en Méditerranée

lampe232e574.jpg

Comment éviter les naufrages de migrants en Méditerranée, selon le New-York Times

Les leçons du New York Times aux Européens
 
par Jean Paul Baquiast
 

Dans un op-ed, (opinion editorial) en date du 18 septembre, Intitulé «  Murder in the Mediterranean. Refugees Fleeing to Europe Face Death From Smugglers » le New York Times relate le fait qu'un bateau chargé de 600 immigrants clandestins avait été délibérément coulé par des passeurs voulant se débarrasser de passagers devenus encombrants. Le fait avait d'ailleurs été signalé par toute la presse européenne, qui s'en était indigné – sur le papier – sans rien proposer de bien concluant pour éviter le retour de tels phénomènes.

Ce n'est pas le cas du NYT. Il n'hésite pas à reprocher à l'Europe son indifférence. Il conseille aussi à l'Europe un certain nombre de mesures permettant de sécuriser l'immigration clandestine. «
 The international community, especially Europe, must take collective action before more refugees die. Police and legal authorities must seek out and punish smugglers who kill or torture migrants. ».

Ceci d'autant plus que, selon l'article, le nombre des immigrants est passé de 60.000 en 2013 à 130,000 en 2014, chiffres fournis par l'International Organization for Migration . Le mouvement ne fera que s'amplifier. Des centaines de milliers de Syriens, Palestiniens, Soudanais et Érythréens sont en instance de passage, notamment vers l'Italie.

Après avoir constaté que les mesures actuelles, Mare Nostrum en Italie, Frontex au niveau de l'Union européenne, seront insuffisantes pour empêcher l'afflux de ces populations, le NYT déclare que « The only way to stop desperate people from risking their lives with unscrupulous traffickers is to give more of them a legal path to safety in Europe ». « La seule façon de protéger les immigrants de trafiquants sans scrupules est d'organiser des voies d'accès sécurisées à l'Europe ».

Il est curieux d'entendre ce conseil de la part du journal de référence d'un pays qui militarise progressivement ses frontières avec le Mexique, et qui n'hésite pas à mobiliser la Garde Nationale et l'armée pour faire tirer sur les clandestins. La télévision française avait réalisé récemment un reportage sur une milliardaire américaine qui avait acheté un gros yacht destiné à récupérer des migrants en difficulté en Méditerranée, afin de les aider à entrer en Europe. A la question de savoir si elle irait jusqu'à les héberger chez elle en Amérique, elle n'avait pas répondu.

Ce n'est certainement pas en offrant de plus larges facilitées d'entrée sur le territoire européen que l'on diminuera le nombre des passeurs et celui de leurs exactions. Au contraire. Ceux-ci s'industrialiseront de plus en plus si l'on peut dire, en aggravant le prix à payer pour leurs services. La question de l'immigration dite de la misère, qui s'aggravera prochainement avec l'afflux de réfugiés climatiques, imposerait des actions intergouvernementales de grande ampleur. L'Amérique, en ce qui la concerne, pourrait s'attaquer sérieusement à la diminution de ses émissions de gaz à effet de serre, comme l'a fait l'Europe. En attendant, nous n'avons aucun besoin des bons conseils du NYT.

http://www.nytimes.com/2014/09/19/opinion/refugees-fleeing-to-europe-face-death-from-smugglers.html?hp&action=click&pgtype=Homepage&module=c-column-top-span-region&region=c-column-top-span-region&WT.nav=c-column-top-span-region&_r=0

Jean Paul Baquiast

Exoficial de EE.UU.: "EI Estado Islámico es un monstruo creado por nosotros"

alt

Ex: http://elespiadigital.com

El EI es "una creación, un monstruo, un Frankenstein creado por nosotros". Un exoficial de la Marina de EE.UU., Kenneth O’Keefe, revela en una entrevista estos y otros hechos chocantes sobre el rol de EE.UU. en el surgimiento del grupo terrorista.

El exoficial no pone en ninguna duda el hecho de que los extremistas del EI, que opera en Irak y Siria, han sido financiados por EE.UU. a través de sus representantes como Catar, Emiratos Árabes Unidos y Arabia Saudita. "Realmente, todos son solo una forma rebautizada de Al Qaeda, que por supuesto no es nada más que una creación de la CIA", dice O'Keefe.

O'Keefe relata en una entrevista a Press TV que los yihadistas no solo han recibido de EE.UU. "el mejor equipo norteamericano" como el blindaje personal, blindados de transporte de tropas y entrenamiento, sino que también han sido "permitidos a inundar a través de las fronteras" en muchos lugares del Oriente Medio. "Todo esto se ha hecho bajo el auspicio de acabar con el último 'Hitler' a ojos de Occidente, Bashar al Assad", afirma.

El experto también está de acuerdo con la opinión de algunos analistas de que EE.UU. utiliza toda esta situación con el EI como "una puerta trasera", persiguiendo su objetivo básico de eliminar el Gobierno de Al Assad. El mismo patrón se ve en Irak y Afganistán, añade el exoficial.

Y el pueblo estadounidense, según O'Keefe, no puede ver la situación verdadera por los efectos de la propaganda. "Sería absurdo pensar que el pueblo estadounidense está tan sintonizado en el entendimiento de lo que realmente está pasando como para no ser engatusado en otra guerra que no hará nada más que destruir a cualquiera que participe en ella", concluye.

La conexión saudí: ¿Por qué EE.UU. no vio venir la amenaza del Estado Islámico?

EE.UU. pasó por alto el surgimiento del EI, al hacer antaño la vista gorda ante el papel de Arabia Saudita como promotor de movimientos yihadistas como Al Qaeda, entre los que el EI es el más exitoso, opinan expertos.

El presidente estadounidense, Barack Obama, está repitiendo los errores del pasado en su lucha contra el Estado islámico (EI), opina el senador Bob Graham, copresidente de la Comisión sobre la propagación de Armas de Destrucción Masiva y Terrorismo, y expresidente de la Comisión de Inteligencia del Senado.

De hecho, según él, EE.UU. sigue sin hacer caso al papel de Arabia Saudita, que durante años apoyó al extremismo sunita, tanto a Al Qaeda como al Estado Islámico. Aunque ahora, cuando el EI controla ya territorios más extensos que Reino Unido en Siria e Irak, Arabia Saudita ya no apoya este movimiento, antes "fue una figura central para financiar al EI y otros grupos extremistas", insiste el senador, citado por el diario 'The Independent' .

Según la investigación del ataque del 11 de septiembre, muchas donaciones privadas a Al Qaeda provinieron precisamente de Arabia Saudita. Según él, EE.UU. nunca se dedicó a estudiar ni estos vínculos con los radicales sunitas, ni la posible involucración de Arabia Saudita en el acto terrorista del 11 de septiembre, a pesar de que 15 de los 19 secuestradores de aviones eran de nacionalidad saudí. En vez de ello, EE.UU. ha seguido tratando a este país como su aliado y "siguió haciendo la vista gorda ante el apoyo de Arabia Saudita a los extremistas sunitas", escribe 'The Independent'.

Esto "contribuyó a la capacidad de Arabia Saudita de continuar involucrándose en las acciones perjudiciales para EE.UU., en particular su apoyo al EI", afirmó. Pero, además, el hecho que EE.UU. trataba a Arabia Saudita como un "aliado fiable" e "ignorara" su apoyo a extremistas es la razón por qué la inteligencia estadounidense falló a la hora de identificar al EI como una "amenaza creciente", según cita al senador 'The Independent'.

La semana pasada Obama anunció la nueva estrategia de la lucha contra el EI, al que prometió atacar "allá donde esté". Uno de puntos clave de la estrategia pasa por entrenar a milicianos "moderados" tanto contra el presidente sirio Bashar al Assad, como contra el EI en territorio saudí. Teniendo en cuenta la costumbre de Arabia Saudita de no limitarse a apoyar a los sunitas, y colaborar con los más radicales, este paso podría resultar peligroso, advierte Graham.

EIIL utiliza armas propiedad del Gobierno de Estados Unidos

alt

El grupo terrorista EIIL (Daesh, en árabe) utiliza armas provenientes de Estados Unidos, así ha revelado la organización Conflict Armament Research en un estudio publicado este lunes.

El informe que documentó las armas incautadas en el norte de Irak por las fuerzas kurdas ‘peshmarga’ en el pasado mes de julio, indica que los terroristas del EIIL poseen “cantidades significativas” de armamento fabricado en EE.UU., incluyendo rifles de asalto M16.

Los rifles, añade el reporte, llevan marcas que dicen: Propiedad del Gobierno de Estados Unidos.

El informe, también, encontró que los cohetes antitanques utilizados por Daesh en Siria eran idénticos a los M79 transferidos por Arabia Saudí al denominado Ejército Libre de Siria (ELS).

El pasado mes de septiembre, la página Wikileaks reveló que el Gobierno de Washington, en lugar de ayudar al Ejecutivo sirio en su lucha contra el terrorismo, financia los grupos terroristas.

Asimismo, el diario estadounidense ‘The Washington Post’, en un artículo publicado el año pasado, dejó claro que la Agencia Central de Inteligencia de EE.UU. (CIA, por sus siglas en inglés) suministró armamento a los grupos armados en Siria.

Después de que el EIIL se apoderara de varias zonas en Siria e Irak, varias personalidades y documentos filtrados revelaron el rol de Washington y sus aliados en la creación de ese grupo takfirí o el apoyo que le brindan para provocar el caos en la región.

El exanalista de la Agencia de Seguridad Nacional de EE.UU. (NSA, por sus siglas en inglés), Edward Snowden, reveló recientemente que el EIIL fue creado mediante un trabajo conjunto entre los servicios de Inteligencia de Estados Unidos, el Reino Unido y el régimen de Israel.

Asimismo, la exsecretaria de Estado de EE.UU., Hillary Clinton, confesó en su libro de memorias que Washington formó al grupo Daesh para alcanzar sus objetivos en Oriente Medio.

El EIIL cuenta con miles de millones de dólares y casi 15 mil mercenarios, y lucha en dos frentes, en Siria e Irak, con la intención de crear un Estado propio entre estos dos países árabes.

Site de Stonehenge

stonehenge_2540465b.jpg

Site de Stonehenge

De fabuleux nouveaux secrets se dévoilent

Jean-Paul Fritz*
Ex: http://metamag.fr

Grâce à l'emploi de nouvelles technologies, un projet archéologique britannique a permis de découvrir de nombreux monuments nouveaux sur ce qui est l'un des plus importants sites mégalithiques du monde.

La légende veut que Merlin ait amené les pierres de Stonehenge d'Irlande, en une nuit. Aujourd'hui, même si on a relégué l'enchanteur dans les livres de contes, on ne sait toujours pas exactement comment les constructeurs du monument mégalithique ont pu amener plus de 80 "pierres bleues" de 3 ou 4 tonnes chacune depuis le pays de Galles, un trajet de plus de 300 kilomètres en terrain accidenté, et ce voici plus de 41 siècles. Ou comment, une centaine d'années plus tard, ils ont transporté sur une trentaine de kilomètres d'autres blocs, en grès massif, de 50 tonnes  Et ce n'est que l'un des nombreux mystères de ce site sacré, étonnant monument : lieu de culte, de sépultures, observatoire solaire...

Mais Stonehenge n'était pas juste un cercle de pierre planté au beau milieu de la campagne, et l'on commence à peine à s'en apercevoir. L'an dernier déjà, une équipe d'archéologues a découvert des ossements prouvant que cette zone était un terrain de chasse et un lieu de vie pour les hommes préhistoriques depuis au moins 9.000 ans.

Au début de ce mois, on apprenait que grâce au hasard d'un tuyau d'arrosage trop court en période de sécheresse, les empreintes dans l'herbe de pierres aujourd'hui déplacées ont été révélées, et ont montré que le monument formait bien, à l'origine, un cercle complet.

Une maison-tumulus massive

Mais la découverte la plus importante provient d'une cartographie numérique détaillée de Stonehenge et de ses environs, dans le cadre du Stonehenge Hidden Landscapes Project (projet des paysages cachés de Stonehenge), mené conjointement par l'université de Birmingham et l'Institut Ludwig Goltzmann pour la prospection et l'archéologie virtuelle. Cette cartographie unique, réalisée notamment à partir de radars à pénétration de sol et de magnétomètres, a permis de mettre au jour des monuments jusqu'ici inconnus, et de mieux comprendre les restes de certains autres découverts précédemment.
 
Ce travail a révélé rien moins que 17 nouveaux monuments de l'époque à laquelle Stonehenge a été achevé. Des douzaines de sépultures ont également été placées sur la carte, ainsi que de très grandes fosses, parfois de 4 mètres de profondeur, dont certaines correspondraient à des alignements astronomiques.

Parmi les sites étudiés, un grand tumulus, antérieur à Stonehenge, estimé à 6.000 ans au moins. Ce bâtiment massif de 33 mètres de long était construit en bois, recouvert ensuite d'un monticule de terre. Il servait probablement à l'inhumation rituelle des morts.

Un fossé rituel de 3 kilomètres... avec des voies d'accès

Durrington Walls, une enceinte néolithique située à 3km au nord-est, était déjà connue, mais il s'avère aujourd'hui qu'elle constituait une sorte de "super-henge" de 1,5km de circonférence, qui, à ses débuts, était flanquée d'une ligne d'une soixantaine de poteaux massifs, sans doute de 3 mètres de haut.
 
Le grand fossé connu sous le nom de Cursus, et qui constituait une barrière symbolique avant l'accès à Stonehenge, a lui aussi révélé de nouveaux secrets. Datant de 3.500 ans avant notre ère, il s'étale sur 3 kilomètres, et fait environ 100 mètres de large, avec une fosse sur son côté est. Ce que l'on ne savait pas, c'est ce qui était à l'intérieur. Cette nouvelle recherche a permis de trouver une seconde fosse à l'autre bout du Cursus, dans le prolongement de la fameuse "Heel Stone" qui marque l'entrée de Stonehenge et qui était alignée avec le coucher du soleil lors du solstice d'été. Les archéologues ont également découvert des brèches dans le Cursus, permettant l'accès à Stonehenge. De quoi imaginer cette grande allée, d'est en ouest, comme une sorte de voie de procession rituelle suivant la course du soleil, avec des lignes allant du sud au nord qui guidaient les visiteurs dans leur accès au cercle de pierres, comme le décrit le professeur Vincent Gaffney, archéologue à l'université de Birmingham et leader du projet, au site du Smithsonian Institute.

De l'âge du Bronze à la première guerre mondiale

Les chercheurs ont aussi détecté des implantations de l'âge du bronze, de l'âge de fer, on encore romaines. Ils ont même retrouvé des tranchées creusées autour de Stonehenge par l'armée britannique pour servir de lieu d'entraînement aux troupes, durant la première guerre mondiale.

L'ensemble est aujourd'hui en train de redessiner totalement le paysage de Stonehenge et son histoire, qui s'étendrait sur une période de 11.000 ans. "Le Stonehenge Hidden Landscapes Project est unique à plusieurs titres", affirme le professeur Gaffney. «Non seulement il a révolutionné la manière dont les archéologues utilisent les nouvelles technologies pour interpréter le passé, mais il a aussi transformé notre compréhension de Stonehenge et de ses environs».
 
Publié sur Le blog de Jean-Paul Fritz sur le site du "Nouvel Obs" : Chroniques de l'Espace-Temps

lundi, 22 septembre 2014

L'IRAN DE NOUVEAU EN NEGOCIATIONS

teheran-221.jpg

L'IRAN DE NOUVEAU EN NEGOCIATIONS

Il a pourtant un effet stabilisateur important

Michel Lhomme
Ex: http://metamag.fr

Une délégation de quatre députés dont Jacques Myard, Philippe Mallé, Jean-Luc Reitzer, conduite par Odile Saugues, vice-présidente de la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale avait effectué une visite officielle en Iran du mardi 24 juin au vendredi 27 juin 2014. Cette visite s'inscrivait dans le cadre de la diplomatie parlementaire avec la volonté d'améliorer les relations franco-iraniennes à un moment où devait se jouer à Vienne, plus précisément le 20 juillet, une phase décisive avec Téhéran sur le dossier nucléaire. La délégation française avait reçu un accueil cordial, les entretiens ont été ouverts et directs avec, le Dr Borougerdi , président de la commission de la sécurité et des Affaires étrangères du Parlement iranien, Takht-Ravanchi, vice-ministre des affaires étrangères pour l'Europe et les Amériques et l'un des négociateurs sur le nucléaire et Amir Abdollahian , vice-ministre des Affaires étrangères pour les pays arabes et l'Afrique. Le compte-rendu de ces entretiens est intéressant car ils ont essentiellement porté sur le dossier nucléaire et le nouveau califat irakien.

Nucléaire iranien : réouverture des négociations 

Sur ce point, les interlocuteurs iraniens semble avoir un discours bien rodé : «Les temps difficiles sont passés; la confiance est une route à deux sens; nous sommes prêts à respecter nos engagements, mais nous voulons aussi nos droits; nous acceptons les inspections, nous mettons en œuvre le protocole additionnel; le Guide a condamné la bombe dans une fatwa; la porte de nos centrales est ouverte; l'AIEA filme tout». Et le vice-ministre Takht-Ravanchi d'ajouter «Je pars à Vienne avec la volonté d'aboutir». 

En fait, la réunion de Vienne ne s'est pas très bien passé et l'Iran et la troïka européenne (Grande-Bretagne, France et Allemagne) se sont réunis de nouveau le 11 septembre à Vienne pour évoquer les préparatifs d'un nouveau round de négociations entre Téhéran et les six médiateurs internationaux. L'Iran et ces six médiateurs (Russie, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Chine et Allemagne) chercheront ensuite à élaborer à partir du 18 septembre à New York et jusqu'au 24 novembre, un accord garantissant le caractère pacifique des recherches nucléaires iraniennes en échange de la levée totale des sanctions internationales contre la République Islamique. Les négociations entre les Six et l'Iran seront placées sous la direction de la Haute représentante, Mme Catherine Ashton. (Le 30 août 2014, le Conseil européen a désigné Federica Mogherini, ministre des Affaires étrangères italienne pour lui succéder le 1er novembre 2014).

La situation en Irak

Tous les interlocuteurs iraniens rencontrés par les députés accusent les Américains et les Saoudiens d'être responsables de la dégradation de la situation en ayant armé l'Etat islamique en Irak et au Levant ( EIIL ) qui s'est constitué et créé en Syrie. Les députés français s'en étonnent, ne semblent pas y croire mais c'est la stricte réalité. L'Isis est une officine créée de toutes pièces par les services américains, britanniques et saoudiens avec le soutien logistique du Mossad israélien. Il s'agit d'une instrumentalisation d'activistes extrémistes comme il en a existé de nombreuses dans la région. Intéressant à ce titre, un des commentaires iraniens : «Pour Téhéran, le 11 septembre 2001 et Al-Qaîda étaient un mouvement d'amateurs  ! Tout autre serait l'EILL qui disposerait, elle, d'énormes fonds, de beaucoup d'argent, d'armes modernes, d'informaticiens chevronnés et même de pétrole à exporter.» 

Le peuple iranien souffre

Toutes les entreprises iraniennes qui travaillent à l'international se plaignent des effets des sanctions. Le PIB iranien a diminué ces dernières années, en raison de la baisse des exportations de pétrole (1,2 million de barils) alors que l'inflation ne cesse d'augmenter. Nonobstant, d'après nos ''touristes'', les boutiques regorgent de biens multiples et les restaurants affichent complets la veille du vendredi chômé. On ne sent pas la morosité économique française. L'étranger de passage est ainsi frappé par l'animation des rues commerciales, l'Iran des villes donnant l'image d'un pays plein de vitalité. La délégation a rencontré quatre des cinq députés des minorités religieuses, deux Arméniens qui seraient encore 80 000, un Assyrien Chaldéen (13 000), un Zoroastrien (10 000), le député juif (15 000) étant lui en voyage. Tous ont attesté de leur statut de député égal à celui de leurs collègues musulmans et de leur liberté de culte, bénéficiant d'un statut personnel pour l'état civil avec des tribunaux propres. Il existe notamment à Ispahan 17 synagogues même si l'on peut noter que la communauté chrétienne a fortement diminué depuis 1979.

Une société mixte

Les femmes ont l'obligation d'avoir une tenue stricte qui cache les jambes, chevilles comprises, de porter le foulard, mais ce dernier est souvent placé avec élégance bien en-deçà du visage, le voile intégral étant interdit. La situation est donc sans comparaison avec celle de leurs consœurs de la péninsule arabique pourtant les meilleurs alliés des Occidentaux. La société iranienne est bien une société mixte où les couples sortent ensemble le soir, les femmes représentent plus de 60% des étudiants des universités, elles exercent tous les métiers - de fait, seuls les hommes sont discriminés, ils ne peuvent pas être médecins-gynécologues ! - les femmes peuvent en revanche soigner les hommes. Neuf femmes sont députés. Et, il n'est pas rare de voir une jeune femme allaiter son bébé avec la discrétion qui s'impose en public, ce qui est proprement impensable dans de nombreux pays arabes sunnites. Mais il est vrai que leur volonté d'émancipation qui se traduit par le maquillage et le rouge à lèvres interdits, agace les milieux conservateurs.

Les réseaux sociaux suscitent à l'évidence les mêmes irritations des autorités qui ne semblent pas en mesure de s'y opposer. Enfin, l'homosexualité est curieusement tolérée pour les travestis et transsexuels mais réprimée par des condamnations à mort publiques lorsqu'elles concernent des hommes non efféminés. De même, les exécutions capitales des trafiquants de drogue sont très importantes.

En somme, comme la Russie pour l'Europe, l'Iran est incontournable. Forte de son histoire multiséculaire, de ses 80 millions d'habitants, de sa position stratégique dans une région du monde en voie de déstabilisation rapide, on ne souhaite pas qu'elle soit elle aussi victime de la stratégie américaine du chaos qui semble gouverner toute la politique proche-orientale du Département d'Etat. Avec l'Iran, nous avons affaire comme hier avec la Libye ou l'Irak, et encore avec la Syrie à un régime qui tient le pays et assure les services publics. L'Iran est un très grand pays, un pays cultivé avec des ingénieurs performants qui ne pourra que devenir un partenaire incontournable des puissances occidentales et de la France.

Au-delà de ses promesses commerciales, l'Iran a de fait un rôle politique régional incontournable, jouant le rôle de verrou du côté de l'Irak mais aussi et il faut en tenir compte du côté de l'Afghanistan, c'est-à-dire du côté du centre Asie dont elle a toujours été la porte d'entrée naturelle. Malgré certaines critiques liées aux positions contradictoires et atlantistes de la France depuis quelques années, au suivisme de sa politique aventureuse, la France conserve malgré tout une solide considération qu'il serait bon pour l'avenir du vingt-et-unième siècle de ne pas solder. Nos dirigeants en seront-ils capables ou suivront-ils Jérusalem ?
 

Mais quelle est donc la véritable visée des sanctions contre la Russie?

sanct98251651_o.jpg

Mais quelle est donc la véritable visée des sanctions contre la Russie?

Auteur : Tatiana Filiatcheva
 
 
A une guerre informationnelle frôlant la paranoïa obsessionnelle s’est ajoutée ce qu’on pourrait appeler une course aux sanctions sans queue ni tête. Inutile de rappeler qui est le chef d’orchestre et qui joue, souvent à l’envers mais sans s’en apercevoir, la partition.

Ce qui importe réellement aujourd’hui, c’est de cerner le véritable sens des sanctions infligées en en jugeant non pas par les intentions exprimées mais par les résultats obtenus.

Commençons par l’alpha. Ni l’UE, ni l’OTAN ne veulent de l’Ukraine. Les promesses qu’ils avaient fait miroiter se sont progressivement évaporées d’abord avec la reprise de la Crimée par la Russie, puis avec la guerre d’usure inattendue menée dans le Donbass et qui, vu les guéguerres des clans oligarchiques ukrainiens, a vocation à durer aves des alternances de chaud et de froid typiques pour ce genre de processus. L’Occident n’a cure de Kiev, pas plus que de l’ensemble de l’ouest ukrainien. S’il faut une zone tampon en Europe de l’Est, la Pologne suffit largement. L’espace ukrainien limitrophe de la Russie où l’OTAN espérait installer ses bases et surtout son système de défense antimissile est lui aussi perdu. Faudrait-il croire, ces lapalissades énumérées, que Washington se fasse du mauvais sang pour la jeune chaire à canon de l’Ouest que Kiev envoie par paquets dans les régions à reconquérir ? S’apitoierait-il sur les corps déchiquetés des civils ? Qui pourrait encore croire à cette fable pathétique qui n’a d’autre fondement que l’infaillibilité quasi-divine des USA ?

En réalité, si on s’appuie sur les résultats des sanctions et non pas sur des spéculations de bobos, il devient clair que l’Ukraine n’a strictement rien à voir avec les mesures dites « punitives » adoptées.

Primo, le premier et dernier perdant était, est et sera toujours l’UE. Jacques Sapir le montre bien à l’exemple des dommages parfaitement chiffrés et en hausse permanente que subissent les entreprises occidentales, allemandes et françaises en premier lieu Les toutes récentes analyses effectuées par Emmanuel Todd vont dans le même sens. L’histoire des Mistrals qui a suscité bien des soubresauts à Saint-Nazaire a failli heurter de plein fouet le contrat sur la fourniture des Rafales à l’Inde et a déjà entaché l’image de la France en tant qu’exportatrice d’armements. Plus on avance, plus on s’enfonce.

Secundo, il faut être bien aveugle pour ne pas relever que le degré d’exacerbation du conflit ukrainien est comme par hasard exactement proportionnel à l’intensification des sanctions : souvenons-nous des évènements qui ont suivi la signature de l’accord de Minsk ! En fait, ces mesures soi-disant coercitives ne font qu’encourager Kiev, cela d’une manière vulgaire et décevante, à taper encore plus fort sur les insurgés et les populations civiles que ceux-ci défendent. De ce point de vue, Porochenko et son équipe n’ont même pas conscience de scier la branche sur laquelle ils auraient pu s’asseoir plus confortablement qu’ils ne le font. Nous obtenons un tableau pittoresque : les USA anémient autant que possible l’économie de l’UE en exploitant à leur façon le dossier ukrainien sous couvert d’une riposte à une prétendue agression russe. Progressivement coupée de ses liens économiques avec la Russie, l’UE n’aura d’autre choix que d’accepter – et oui, les Américains ont trouvé moyen de faire passer la pilule – le désastreux traité transatlantique.

Maintenant, et nous arrivons au troisième et dernier point, qu’en est-il véritablement de la Russie ? De quelle façon sera-t-elle touchée ? Le marché russe est plutôt à l’abri des peines infligées. Qui plus est, un peu de protectionnisme lui fera beaucoup de bien, surtout en matière agricole et technologique. L’alliance des BRICS étant en pleine consolidation, l’industrie innovante va se réorienter sans trop de soucis vers notamment la Chine ou l’Inde. Reste le plan sociétal. Tout comme la France, la Russie a ses propres bobos. Très peu nuisibles en tant que tels, ils contribuent néanmoins efficacement à la création d’un climat de turbulence instrumentalisé avec beaucoup de brio par des agents bien formés et surtout bien sponsorisés de l’extérieur. Les slogans sont déjà tout prêts : Poutine veut affamer la Russie avec son embargo, il nous isole du reste du monde – il faut savoir que pour les bobos russes le reste du monde, c’est forcément l’Occident et les USA – il a annexé la Crimée, etc. Je ne cite ici que quelques exemples représentatifs pêchés à travers les réseaux sociaux et les sous-entendus de la presse dite libérale. Si cette vague de turbulence que je viens d’évoquer ne suffira bien sûr pas à déstabiliser d’une manière sensible et décisive le pays, elle contribuera à distraire le Kremlin de la problématique syrienne.

Il en ressort donc que les sanctions antirusses sont en fait, de un, un moyen de faire pression sur l’UE, de deux, une manœuvre de distraction de la Russie occupée à s’imposer sur le marché asiatique alors que les Américains, profitant du moment, se préparent à en finir avec la Syrie. Même si ce calcul est assez faux – je vois mal la Russie abandonner son allié syrien – il n’en demeure pas moins qu’il est plus difficile de gérer plusieurs dossiers à la fois tout en veillant à ce que les manifs prévues à Saint-Pétersbourg, à Kaliningrad et à Moscou où se prépare, le 21 septembre, un défilé pour la paix (en Ukraine) contre l’invasion russe, n’enveniment l’atmosphère.

Réquisitoire contre un système liberticide

GFT78872488.jpgEN LIBERTE SURVEILLEE

Réquisitoire contre un système liberticide de Georges Feltin-Tracol

Pierre Le Vigan
Ex: http://metamag.fr

L’actuel Premier ministre Manuel Valls (ou hyper-premier ministre ?) représente parfaitement la mise en cohérence du système politico-médiatique dominant. D’un côté, nous avons le libéralisme économique, de l’autre, nous avons un libertarisme sociétal mais qui est obligatoire. En d’autres termes, l’idéologie libertaire, celle du libéralisme sociétal (pas celle de Proudhon bien sûr, non plus celle de Bakounine), est appliquée autoritairement. Il est ainsi obligatoire d’acquiescer à ses prémices sous peine d’être exclu du « cercle de la raison » et d’être assimilé à des « factieux ». Du coup, des moyens disproportionnés sont mobilisés contre les ennemis des lois « libertaires », lois qui ne sont autres que celles qui appliquent à la société les principes du libéralisme marchand.

Du même coup, les humoristes qui ont le malheur de faire de l’humour sur des sujets décrétés « sensibles », et a fortiori quand ils sont tabous, sont privés de toute liberté d’expression, comme si la loi devait se faire l’arbitre des convenances, des élégances, des bonnes manières. C’est ce qui est arrivé à Dieudonné et c’est ce que relate Georges Feltin-Tracol dans En liberté surveillée.

Son ouvrage a le grand mérite d’aborder, au travers d’exemples nombreux et significatifs, le processus de limitation ou même de suppression des libertés en France. Nous sommes passés d’un Etat « territorial et militaire » à un Etat « pénal, policier et carcéral ». L’ennemi de l’Etat est désormais à l’intérieur. La grande menace est interne, et le contrôle social (et la préemption fiscale) devient la grande affaire de l’Etat. Il y déploie, sous les ministres de l’Intérieur successifs, quelle que soit leur « couleur » politique, une grande énergie, toujours dirigée dans le même sens, c’est-à-dire visant à ne laisser subsister que les « petites différences », les « petits oppositions », les marges folkloriques du système, celles qui ne le mettent pas en cause, mais en constituent en quelque sorte le colifichet décoratif. 

Pour le contrôle de tous et l’intégration de tous au grand ordre mondial de la sécurité et de la marchandise, tous les moyens de l’Etat sont mobilisés, mais aussi ceux des groupes privés proches de l’Etat, des institutions judiciaires, etc. Louis Althusser appelait cela les appareils idéologiques d’Etat. Il convient de parler aujourd’hui plutôt d’ « Etat profond » pour mieux caractériser la forme actuelle de ce réseau, réseau tissé de convenances non dites mais évidentes, de connivences, d’ambitions, de renvois d’ascenseurs, de dissuasion aussi si nécessaire. Une carrière peut aussi vite être accélérée qu’elle peut être brisée.

Le domaine sociétal fait partie du champ d’application de la nouvelle intolérance. Plus les innovations pseudo-égalitaires, en fait niveleuses, et hostiles à toute sexuation, sont délirantes et de mauvais goût, plus elles sont encouragés, voire même obligatoires. Professeur(re)s et recteur(e)s prônent la « journée de la jupe » avec le soutien de toute l’institution éducative. La Grande Rééducation est en marche, et elle marche vite (aujourd’hui avec la bien jolie et si bien utilisée Najat Vallaud-Belkacem, Young leader 2006 de la French-American Foundation, tout comme l’atlantiste extrême Jean-Marie Colombani, Aquilino Morelle, Yves de Kerdrel et tant d’autres, représentatifs de toutes les fausses gauches et les fausses droites que le bon Dieu voudra bien imaginer). 

Il s’agit, avec la révolution sociétale déjà bien engagée, d’éradiquer toutes les différences. Il s’agit d’aller vers une société androgyne. Pour rééduquer, la méthode est toute trouvée : il s’agit de considérer le peuple comme une classe d’élèves, et le gouvernement, aujourd’hui « socialiste », comme de bons instituteurs(trices).   Cela tombe bien puisque, avec la gauche, l’idéologie du progrès se caractérise par le fait que l’homme (la femme aussi !) est considéré comme une table rase, sur laquelle il convient, par l’éducation, d’inscrire les idées adéquates et de programmer le comportement adéquat. C’est ainsi que la loi s‘invite, nous rappelle Feltin-Tracol, dans le lit des hommes et des femmes, statuant sur tel homme « pas assez actif » sexuellement avec sa conjointe. Délire occasionnel ? Bien plutôt, c’est l’aboutissement logique d’un mouvement de publicisation de l’espace privé (qui est le revers de la privatisation de la politique, notamment par la création de milices privées à la place des armées).

Plus aucun acte n’est d’ordre privé, l’Etat a le droit et même le devoir de regard sur tout. Il ne s’agit plus seulement de juger ce qui est dit mais ce qui pourrait être dit – jurisprudence Dieudonné, on interdit le spectacle avant que soient peut-être tenus des propos qui tomberaient sous le coup de la loi. Il s’agit même d’investiguer sur ce qui pourrait être pensé sans être dit. Le désir non conforme est interdit, par exemple celui éprouvé depuis quelques milliers de générations par des hommes pour des femmes faisant profit de leur charme. L’exemple de la prostitution, que le gouvernement veut interdire, est emblématique. Il s’agit non d’interdire une offre mais de mettre au pénal la demande qui s’exprimerait en face de cette offre. On ne fait pas plus hypocrite. La parole des femmes précisant se prostituer volontairement est niée. On ne saurait trop remarquer l’importance de ce retournement. La modernité a été l’assomption du sujet. Or, nous n’en sommes plus là du tout. Le sujet est agi dans certains domaines, il n’est pas libre. Voilà ce que nous dit l’idéologie. Qui le sait mieux que lui ? Qui sait « qui agit qui » mieux que le sujet ? Qui peut nous dire par qui les prostituées, y compris celles qui s’affirment libres, sont agies ? La réponse est simple, ce sont les associations qui peuvent nous dire le vrai, ces fameuses associations, celles légitimitées par des financements publics (ce qui assure le bouclage du système : l’Etat n’est pas en première ligne, il met en première ligne des structures qui dépendent de lui. De même, la Nuit de Cristal ne venait pas officiellement de l’Etat, mais de mouvements pseudo-« spontanés » de nazis de base). Ces associations ne sont pas n’importe lesquelles. Ce sont les associations dites féministes, celles qui sont à la fois le produit de l’idéologie dominante et ses agents de contrôle.

Les bien-pensants développent ainsi, comme le remarque fort bien G. Feltin-Tracol un véritable discours d’exclusion. A l’égard de qui ? A l’égard des gens simples, normaux, des sans voix, des sans grades, des sans associations.  Il s’agit de changer le peuple à coups de réformes sociétales. Et c’est finalement plus facile que d’être accepté ou aimé par le peuple.

Georges Feltin-Tracol a le mérite d’aller à l’origine de ce processus de réduction toujours plus grande des libertés. L’idéologie « de gauche » a en fait gagné toute la droite. L’idéologie du genre n’a pas été mise en place par Vincent Peillon et Najat Vallaud-Belkacem, elle date – au moins –, dans sa prise en charge institutionnelle, de Luc Chatel. Pourquoi ? Parce que la droite et la gauche ont tout intérêt à détourner le peuple des problèmes économiques, sociaux et politiques. Parce que les gouvernants ont tout intérêt à faire du « sociétal » à la place du social qu’il ne peuvent plus faire, pour cause de désindustrialisation, de chômage de masse, de choix mondialistes et du soutien de toute la classe politique à la financiarisation de l’économie. Il s’agit soit d’endormir le peuple soit de lui fournir des dérivatifs.

Il s’ajoute à cela autre chose, très présent dans l’affaire Dieudonné : la culpabilisation due à la reconnaissance par Chirac de la responsabilité de la France (et non seulement du régime de Vichy) dans les déportations de Juifs pendant l’Occupation. A partir de là s’est répandu dans les élites une course au « rachat ». Il s’agit de ne plus jamais être en retard d’une lutte pour les droits humains. Mais ceux-ci n’ont plus guère de rapports avec les droits de l’homme de 1789 (même s’ils en sont l’aboutissement logique et incestueux), il s’agit désormais du « pourtoussisme », des droits pour tous à tout. L’indifférenciation généralisée est à l’horizon de cette lutte « pourtoussiste ». Ce projet est logique : pour l’idéologie dominante, les identités, les peuples n’existent pas. La France ? C’est une marque touristique qu’il s’agit de bien vendre. C’est au mieux la somme des entreprises françaises. C’est tout, sauf une patrie. Sexe masculin et féminin n’existent eux-mêmes guère plus que les peuples. Il n’y a plus d’hommes mais des gens qui ont une « orientation hétérosexuelle ». De même, il n’y a plus de Français mais des gens qui ont une « orientation française » (ou pas, et on appelle cela la « diversité »). 

Indifférenciation, sans-frontièrisme, mondialisation, tels sont les fondamentaux de l’idéologie dominante. Elle se raidit. Elle recherche le contrôle sur tout : sur les semences, qui ne sauraient être produites par tout un chacun (loi d’orientation agricole du 5 janvier 2006), sur les médicaments, sur les idées, qui doivent être agréées, sur les comportements, qui doivent être  conformes aux normes jugées « appropriées » par l’idéologie, sur le porte-monnaie des  citoyens, qui doivent être endettés – sous prétexte de « relancer » la croissance – ce qui permet de les contrôler par le crédit.

Nous en sommes là. C’est très exactement un néo-totalitarisme post-démocratique. Il s’agit, comme avec tous les totalitarismes, de réduire la diversité du vivant. Tout doit être contrôlé et marchandisé. Or, le contrôle nécessite de rationaliser le vivant. Voilà les enjeux que Georges Feltin-Tracol nous aide à comprendre. Ce qui n’est pas mince. A lire pour retrouver (ou garder !) une joyeuse lucidité. Et l’envie d’enlever leurs masques aux imposteurs. 


Georges Feltin-Tracol, En liberté surveillée. Réquisitoire contre un système liberticide, Les Bouquins de Synthèse nationale, 284 pages, 23 €. Synthèse nationale 116, rue de Charenton 75012 Paris (adresse postale uniquement)


Mcdonald’s vs. China: A Fight With Global Implications

Author: Caleb Maupin

Ex: http://journal-neo.org

Mcdonald’s vs. China: A Fight With Global Implications

Six Arrests for “Rotten Meat”

The meat served in Mcdonalds various dishes has a widespread reputation for its poor quality. Urban legends, tall tales, and undisputedly true but forgotten news items all highlight the universal understanding of Mcdonalds meat as being particularly unhealthy.

The meat supplier of Mcdonalds, known as OSI, was caught red-handed in the People’s Republic of China. Video recordings show that expired, rotten meat was being intentionally sold. It was investigative journalists from government owned television in Shanghai that brought this story to light. The Chinese public is full of anger, and sales are dropping.

OSI, which also supplies meat for Kentucky Fried Chicken, and other fast food chains, has been subject to a string of surprise inspections from government officials. Six leaders of the OSI corporation, which is based in the US state of Illinois, have been arrested by the Chinese government. Mcdonalds has lost millions of dollars, as they were unable to serve meat products in China for several days.

The Wall Street Journal has bemoaned the action taken against Mcdonalds and OSI saying it is “under unprecedented scrutiny by regulators and state media.” The article goes on to quote the local Chinese Communist Party leader as saying “all companies that break the law will be punished.”

With six business executives in handcuffs, the OSI corporation in the on defensive, desperately trying to avoid harsh punishment. New cameras are being installed, new safety regulations are being created. One statement from an OSI official asks for “a second chance.” Mcdonalds officials have announced that they are going to “transition to other suppliers.”

In the United States, in hundreds, if not thousands, of instances, wealthy corporations have endangered the public. The recent GM ignition switch scandal is just one example.

While in the United States a matter like serving rotten food and risking the health of millions of people would probably result in a small fine, that is not the case in China. In China, Lui Han, a billionaire and owner of huge mining corporation, was sentenced to death in May. In 2007, after the infamous “lead in toys” scandal, the safety inspector who helped cover up the danger to the public was executed.

In the United States, corporations run the government. Candidates require millions of dollars to get elected. Decisions about government policy are made in back rooms with corporate executives. Wars are waged to secure the control of markets for various oil and natural gas cartels.

While modern China may have lots of corruption and injustice, it’s government is far different from the government of the United States. The Chinese Communist Party is not like the Democratic and Republican parties in the US. In the United States, government officials fear the wrath of corporations, who they depend on to get elected. In China, the corporations fear the government.

Politics in Command

Despite the extreme presence of private enterprise, it is clear to everyone that the capitalism that is so prevalent in China today is not like capitalism elsewhere. The capitalists have no “privacy rights”, and at any moment, the government can step in and destroy them. Because Chinese business is so tightly controlled, it is not subject the economic laws that classically define production.

During the 2008-2009 financial crisis, China was almost completely immune. World economic research institutions like those at the Peterson Institution for International Economics were astonished. The world economy was crashing and burning, but in China wages were going up, jobs were being created, entire new cities were being built, and high speed rails were being constructed. The state created jobs to make up for layoffs in the private sector. Financial institutions were grasped firmly by the bureaucracy, and held under close control, in order to ensure their cooperation keeping the economy moving.

In China, it is the millions of politicians and activists in Chinese Communist Party that define economic activity, not the “anarchy of production.” As economists during the Mao error once put it “politics is in command.”

China is at the center of the emerging anti-imperialist bloc of countries. The natural gas pipeline connecting Russia and China, the increased economic presence in Latin America, the Chinese development of African nations, all point toward a new way forward for the global economy.

Mcdonalds, and the global order of Wall Street neo-liberalism that it symbolizes, is under great threat. Six decades after the 1949 revolution, China is still standing up, and there is a huge global bloc of opposition that is standing with it.

Caleb Maupin is a political analyst and activist based in New York. He studied political science at Baldwin-Wallace College and was inspired and involved in the Occupy Wall Street movement, especially for the online magazine “New Eastern Outlook”


First appeared: http://journal-neo.org/2014/09/12/mcdonald-s-vs-china-a-fight-with-global-implications/

The End of American History

The End of American History

By Alexander Jacob

Lecture delivered at the IV Encontro Internacional Evoliano, Sao Paulo, Brazil, September 10, 2014.

francis-fukuyama-end-history.jpgFrancis Fukuyuma, the Japanese-American intellectual spokesman for the Jewish American Neoconservative movement, proclaimed in his 1992 book The End of History and the Last Man that liberal democracy was the final socio-political form since earlier alternatives such as Fascism and Communism had proven to be ideological failures, and liberty and equality had now been established as universal norms. 

Fukuyama’s view of history moving in progressive political phases was of course first popularized in the nineteenth century by German thinkers like Hegel, Marx, and their followers, who sought to discern historiographical patterns in the vagaries of military and economic fortune and to either celebrate or revolt against the current political status of their own nation, in their case Germany.

To be sure, Hegel was somewhat more elevated than Marx in supposing the course of history to be the varying manifestations of a developing Weltgeist, or world-spirit, whereas Marx’s historiography was ruled by mere economic alterations. Nevertheless, the falsehood of even Hegel’s philosophy of history is made clear to anyone who considers the history of the country which is actually promoting liberal democracy now as a universal norm, America.

In America there has been, from its inception as an independent nation, hardly any deviation from liberal democratic goals, and Communism and Fascism have not only been absent there in their European forms but are, if ever they emerge, quickly absorbed into the unchanging liberal democratic framework of the nation. Actually what American society represents is a sort of ahistoric, shadow-communist utopia, where private individuals strive ever more strenuously to possess the means of production and to resist the interference of the state in public affairs. There is little also to distinguish the Communist ideal of equality from the Liberal.

When Fukuyama suggests that we have come to the “end of history,” therefore, what he means is that the world that has undergone genuine historical changes has now been conquered by a country that began and continues as a utopia that is as little capable of historical change as of real progress, that is, progress understood not in the technological but in the traditional sense of the development of the spiritual, intellectual and social attitudes of a people.

The “end of history” is indeed a phenomenon that is peculiar to America as a British colony that has had tenuous connections with the naturally developing history of the Old World. While most countries founded by colonial settlement manage to maintain and develop the culture of their mother nation to a certain extent — as Australia, for example, has done — America began and developed at a time of Protestant and Puritan revolt against the ancient Catholic monarchical traditions of Britain.

It is important therefore to consider the phenomenon of Puritanism which provoked the English Civil War during which America was settled and to notice also the close connection between Christian Puritanism and Judaism. We may recall in this context that the Jews, who had been officially expelled from England in 1290 by Edward I, were allowed by the Puritan dictator Cromwell in the 1650s to return from Holland, where they had been conducting a flourishing financial business, and throughout the Commonwealth the Jews were held in high esteem by the Puritans.

The similarity of the capitalist ethics developed by the Puritans and that of the Jews was noted already in 1911 by the German sociologist Werner Sombart in his work Die Juden und das Wirtschaftsleben. Sombart maintained that the “Protestant” ethic that Max Weber had focused on in his 1905 work, Die protestantische Ethik und der Geist des Kapitalismus, was indeed to be identified specifically as a Puritan one that should be equated to Judaism. For, as Sombart explained, “In both will be found . . . the close relationship between religion and business, the arithmetical conception of sin, and, above all, the rationalization of life.”

With the American Civil War of 1861-65, the last links with monarchical England that had persisted in the pro-English Confederate South were cut by the victory of the Federalist North. Then, in the aftermath of the Civil War, in the late nineteenth and early twentieth century, the Christian religious aspect of the original Puritan work-ethic of the Americans was seriously damaged by the large-scale influx of Jews from Central and Eastern Europe who succeeded in modulating the philo-Semitic Puritan character of American capitalism into a fully Jewish one.

As Sombart pointed out, the Jews had indeed been active in American economic life already from the seventeenth century and had gradually come to monopolize many branches of American commerce such as the wheat, tobacco, and cotton trade. But we must note that with the increased immigration of eastern Jews at the end of the nineteenth century and the promotion of Jewish finance capitalism, what remained of the original Puritan work-ethic and concomitant frugality in the American economy was soon dissipated, while the only vestige of the dissident Puritanical religiosity that survived was its stubborn anti-clericalism.

With the replacement of the Puritan veneration of industry by the parasitical reign of finance, the Jewish tendency to economic utopianism which manifested itself in the twentieth century as totalitarian Communism in Russia, Eastern Europe and the Far East was transformed in the new “promised land” of the Jews into the totalitarian liberalism of the “American Dream.” The capitalism promoted by the Jews steadily strengthened the nation’s commitment to individualistic freedom and material aggrandizement rather than to the civilizational aims of the old monarchies and empires. Such a nation could naturally not evolve or even acquire a human history. Instead of producing examples of human greatness it could only boast of a certain number of tycoons and millionaire entertainers, and instead of historical development it could only experience periodic economic booms and recessions.

Fukuyama himself attempts, in his book, to introduce a Nietzschean question into his glorification of liberal democracy by raising the specter of the “last man,” or the average American-like man whose life is materially sated and spiritually meaningless. But with naïve optimism he maintains that such an intolerably vacuous life will certainly be mastered in a liberal democracy by man’s spiritedness, a human characteristic that will inevitably rebel against such a monotonous existence. This spiritedness is the same as what Plato called the middle part of the tripartite soul, between the rational and the animal parts of it. In Fukuyama’s view, in the liberal democratic system, instead of its reappearance in violent strife, as in the case of nationalist or imperialistic states, there will be an absorption of this passionate energy into sports, business and political shows like election campaigns.

Fukuyama’s belief in such social engineering as liberal democracy universally aims at ignores the vast difference between the states of the Old World and the American. Indeed, the Neoconservative enterprise propagated by Fukuyama serves as a timely reminder of the incompatibility of American with genuinely European systems of political thought. The American social values that are being imposed on Europe and the rest of the world through economic and military means are essentially alien ones and are neither likely to take root easily nor endure. For, unlike the American nation, European and other older nations have a historical vitality that cannot be suffocated by American avarice. In order to illustrate this fact I shall survey here the characteristic political traditions of the Indo-Europeans and the contradictory intellectual movements that have distorted these traditions in the course of modern history.

To understand the traditional Indo-European social ethos, I may begin with the paradigmatic Āryan conception of society discernible in ancient India. The famous ‘caste system’ of the Indians is, unlike the modern western ‘class system’, an entirely spiritual one and men are recognized not by their economic status but by their hereditary spiritual capacity. The four Indian social orders are represented symbolically as the head, arms, thighs and feet of the primordial cosmic anthropomorphic form of the divine Soul. This Cosmic Man, or Purusha, was itself formed, first ideally and then manifestly, through the spiritual desire, the Soul, of the godhead, or the One.

The manifestation of the Soul in Indian religious philosophy is said to be due to its three inherent forms of energy, sattva, rajas and tamas, the first  representing pure existence, the second  motion and the third inertia (Brahmānda Purāna I,i,3,12). Since there is an intimate and unavoidable correspondence between the macrocosm and the human microcosm, these three energies appear embodied in differing degrees among humans too, the sattvic element most fully in the brāhmans, the rājasic in the warriors or kshatriyas,  and the tāmasic in the vaisyas and shudras, particularly the latter. This is the original spiritual and psychological basis of all hierarchy. The brāhman owes his preeminent position in society to his superhuman spiritual power. The name “Brahman” of the deity who represents the Intellectual light of the cosmos, itself derives from a word denoting creative power and it is the privilege and duty of the brāhman to represent this creative power while the kshatriyas, or political rulers and warriors, only serve to maintain this creative power both within the land and also in the universe. The brāhman and kshatriya thus constitute the paradigmatic Indo-European polity centered on the dual organs of what in European politics are called Church and State.

If we turn to the Greek philosophers, we find that in Plato and Aristotle the state is again constantly conceived of in terms of the constitution of the universal and individual soul. According to Plato, the soul is “that which moves itself” (Phaedrus 246a) and is naturally prior to body since it “is what governs all the changes and modifications of bodies” (Laws 892a).

Just as in ancient India, the soul, or psyche, in Plato’s Republic, Bk.IV, is divided into three parts, a higher rational or spiritual part (called logistikon) corresponding to the Indian sattva, a middle passionate one (called thymoeides) correspondng to rajas, and a lower sensual part (called epithymetikon) corresponding to tamas. Since society is as organic a phenomenon as the individuals of which it is composed, in a state too the more the rational aspect predominates over the passionate the closer it approximates to the ideal political form. But the discipline of the lower desires by the dictates of reason is to be found only in a few and these are the “best born and the best educated” men (Republic, IV), whereas the untrained and untamed passions are to be found in abundance among children, women and the lower classes, which form the most numerous section of society. The aristocratic “guardians” of Plato’s ideal republic are therefore required to be true philosophers and will not be drawn from the inferior classes.

Aristotle continues Plato’s spiritually oriented political theory in his Ethica Nichomachea, where he declares that the main aim of politics is the attainment of the good of the nation. The higher classes of a nation will comprise the full citizens who will assume the military and administrative, including priestly, offices of the land. The legislators must govern with a clear knowledge of the spiritual constitution of man, that is, the rational and passionate elements that Plato had discerned in the individual soul. And it is the duty of the legislators to ensure the predominance of the higher aspect of the soul over the lower.

Platonic principles reappear in the European Renaissance in the writings of aristocratic thinkers like Francesco Guicciardini and Jean Bodin. According to Guicciardini — who offered a critique of Machiavelli in one of his works, Considerations on the Discourses of Machiavelli – the chief reason of the superiority of a prince and an aristocracy to the people is that they are not subject to pernicious passions, such as, notably, envy. The French Renaissance philosopher, Jean Bodin — who is notable for his championing of monarchical absolutism — also based his defence of the latter on a similar Platonic basis. For genuine monarchy is, according to him, derived from the Divine Law and the monarch is the earthly image of God. Care should be taken that the religious foundation of the state is never brought into doubt and religious leaders must act as censors of the state in order to maintain moral discipline in it.

It is at this juncture in the history of the world that the revolutionary anti-monarchical ideas of the English Civil War, the American Revolution and the French Revolution appear. If we study the American Bill of Rights of 1789 we realise that it was based largely on the English Bill of Rights of 1689 promulgated by the (originally Puritan) English Parliament after the “Glorious” Protestant Revolution of 1688 in order to curb the powers traditionally invested in the formerly Catholic monarchs of England.

One of the most influential English thinkers of the seventeenth century and one generally considered to be the father of liberal democracy, John Locke, was also a Puritan. Locke was a champion of the separation of the Church and State and had a profound influence on the American ‘Founding Fathers’ such as Thomas Jefferson. The American Bill of Rights, based on the British parliamentarian one, is especially notable for its dissociation (in the First Amendment) of the American state from any official religion. What had begun in England as a rejection of Catholicism was thus turned in America into a rejection of all official religion. Combined with this fear of theocracy was the Puritanical devotion to individual freedom and industry which caused the Americans to view citizenship as a status defined primarily by liberty and citizens as economic units of production not unlike those of the later Communist utopia of Marx.

A little later, in the middle of the eighteenth century, Jean-Jacques Rousseau propagated in France the Lockean conception of government as a social “contract” directed  by the “volonté générale” of the people which would reduce the inequalities springing from subservience to the state. However, a robust answer to Rousseau’s doctrine of the “social contract” was offered immediately after the fateful French Revolution by the English political philosopher Edmund Burke in his Reflections on the Revolution in France (1790), where he pointed out that “the state ought not to be considered as nothing better than a partnership agreement in a trade of pepper and coffee, calico or tobacco, or some such low concern . . .”

And since the people cannot be relied upon to follow any “general will” towards the attainment of the good of the nation, Burke proposed a natural aristocracy as the only viable government of a nation. A strong nation is also necessarily a religious one for, as Burke said, all politicians indeed act on behalf of “the one great Master, Author and Founder of society,” namely God.

This vital role of religion in the conduct of states was reiterated in post-revolutionary France too by the French monarchist Count Joseph de Maistre who noted in his “Essai sur les principes generateurs des constitutions politiques et des autres institutions humaines” (1809) that “the duration of empires has always been proportionate to the degree of influence the religious element gained in the political constitution.” Indeed, the truly political laws of a land are synonymous with the religious feelings of the people and the “instant [man] separates himself from God to act alone . . . he does not lose power . . . but his activity is negative and leads only to destruction.” To follow the doctrines of Enlightenment thinkers like Rousseau and Voltaire would thus result in a return to a state of anarchy and degeneracy.

In Germany around the same time philosophers like Kant and Fichte were beginning to point to the crucial significance of the ‘State’ as the means of enforcing an enlightened government. Kant took as his point of departure the excellence of Divine Law in relation to Natural Law, so that Reason, or the Moral Law, was elevated far above the mindless workings of Nature. To establish this rule of the Moral Law on earth, Kant proposed a supremely powerful state that would control all religious and commercial offices in the land.

The leader of the state can never be a democratic representative of the people since democracy inevitably results in a despotism. While Kant favored a monarchical republic, Johann Fichte advocated a Platonic philosopher-statesman who is at once a political and religious leader of his nation. Like a Platonic “guardian,” such a statesman, “in his estimate of mankind looks beyond that which they are in the actual world to that which they are in the Divine Idea . . .” (The Nature of the Scholar, Lecture VIII). The monarch will bear the responsibility of the realization of the inner freedom of the individuals within his nation. It is important to note in this context Fichte’s emphasis that the aim of all society is “ever-increasing ennoblement of the human race, that is, to set it more and more at liberty from the bondage of Nature,” just as the aim of all culture is “to subject Nature . . . to Reason.” In order to counteract the spurious freedom that especially the young hanker after, Fichte insists that a new system of education must be developed which “essentially destroys the freedom of will . . . and produces on the contrary strict necessity in the decisions of the will” (Addresses to the German Nation, Address II).

The state continues to be glorified in the Idealistic philosophy of Hegel, for whom the state, and especially the Prussian state, is the “embodiment of rational freedom realizing and recognizing itself in an objective form” (Lectures on the Philosophy of History). And in the Prussian nationalism of Heinrich von Treitschke, the state is glorified to an extent that it becomes a sort of substitute for God. Treitschke takes care to stress that “the consciousness of national unity is dependent on a common bond of religion, for religious sentiment is one of the fundamental forces of the human character.” (Politics, I) Unfortunately the interference of Jewish elements in German politics had disturbed the traditional spiritual ordering of society by encouraging “the coexistence of several religions within one nationality, involving an irreconcilable and ultimately intolerable difference of outlook upon life.”

Directly opposed to these several statist doctrines of the German Idealists and nationalists is the doctrine of Communism which was propounded in the middle of the nineteenth century by the Jewish political economist Karl Marx. The radical difference between the Marxist view of the world and the Indo-European is already evident in the fact that Marx’s system was based on an atheistic materialism that totally denied the existence of any spiritual reality whatsoever, and all metaphysics in general, in favour of a dialectical socio-economics that attempted to understand the transformations of society according to its changing modes of production. Unlike Hegel who had justified history as the changing manifestations of a quasi-divine world-spirit, Marx wished to ‘create’ history by focusing on what he considered its essential economic activities. As he put it in The German Ideology (Ch.1):

Morality, religion, metaphysics, all the rest of ideology and their corresponding forms of consciousness . . . have no history, no development; but men, developing their material production and their material intercourse, alter, along with their real existence, their thinking and the products of their thinking.

However, the Communist system, for all its apparent evolutionary aspirations, is an anti-scientific, utopian construct aiming at an anti-human classless and stateless society based on the common ownership of the means of production. In this delusional sociological experiment Marx focused especially on class-struggle, or the conflict between capital and labor, as the primary instrument of historical change. By granting economic, social and political equality to all citizens Marx believed that the social awareness and discipline of every individual would naturally be increased. And, while he tolerated a representative parliamentary political system as a transitional stage, his Communist utopia aimed at a final dissolution of the state apparatus (which is what induces hierarchy and inequality) at the most advanced state of Communism, when the people would become fully self-governing.

Marxism is thus the fullest expression of a world-view that is diametrically opposed to the traditional Indo-European ordering of society according to spiritual character which we have observed in ancient India, Greece and the rest of Europe until the advent of philo-Judaic Puritanism in the middle of the seventeenth century. Marxism is naturally also opposed to the state structure that supports the religious and warrior aristocracy that founded, constitute and preserve the nation. It may be noted here that although modern liberal democracies pretend to abhor the Communist ideology, the arrogation of political authority in the West by the legislature and its prime ministerial or presidential leader represents a major step towards the same dissolution of the concepts of state and sovereignty that Communism too strives for.

Marx’s political economic theories were strongly criticized at the turn of the century by many notable German thinkers like Eugen Dühring and Oswald Spengler, but I should like to highlight here one of the most metaphysically structured political philosophical responses to Marxism – namely, the system of the Italian Fascist philosopher, Giovanni Gentile. According to Gentile, the basis of evil, exactly as in Plato and Plotinus, is Matter, or Nature, which is opposed to Spirit and represents as it were, “not merely moral and absolute nullity [but] the impenetrable chaos of brute nature, mechanism, spiritual darkness, falsehood and evil, all the things that man is forever fighting against” (Genesis and Structure of Society).

Gentile points out that the economic life focused on by Marx is marked by a utilitarianism akin to the instinctual life of animals and is a life of slavery to matter, whereas politics should be a means to spiritual freedom. While Marxism aimed at the worst sort of social organization, “the utilitarian, materialistic and hence egoistic conception of life understood as a realm of rights to be vindicated, instead of as an arena of duties to be performed by sacrificing oneself to an ideal,” Gentile’s own ideal of Fascism is based on a metaphysical understanding of society as emerging from a Kantian ideal of a “transcendent society” which is produced by the interaction of the ego and its pure object, the alter ego. It is this conception of a ‘transcendent society’ which makes man a ‘political animal’, as Aristotle had earlier suggested. The gradual self-realization of an individual necessarily entails the enlightenment of his objective counterparts, the other members of society, so that the nation as a whole begins to approach the ideal “transcendent society.”

Indeed, for Gentile, as for Fichte, the proper intellectual activity of the enlightened individual is the comprehension of the whole of mankind or of the Idea of it. And the ‘State’ is the objective embodiment of the personality of the individuals constituting it or the “universal common aspect” of their will. True political liberty is therefore possible only when the individuals that constitute the state become free through the realization of the universal aspect of their personality.

The State in its universal aspect is indeed an image of the Divine Will and the laws of the State must ever be in consonance with the Divine Law. Religion naturally is not an external aid to the will of the state but the constitutive element of it. The prime task of the state is to foster the dual development of individuals and of the society. Gentile’s project of state education is therefore governed by a keen awareness of the essentially moral nature of all education. Those concerned with culture as the self-development of the individuals constituting a state must, he says, be “critical of all knowledge that man does not need for the actual realization of his human nature and for the growth and health of his moral character” (Genesis and Structure of Society). In short, they must be critical of all knowledge that is not genuinely human.

Gentile interestingly also distinguishes between two kinds of treatment of political history. True history is not that which observes the “brute fact” but rather “the inward act of the spirit” always considered from the point of view of the “transcendent state,” the “higher ideal that operates as an end in the actual life of the state” (Ibid.). This transcendent state is indeed the divine model of an earthly state and therefore a constant unchanging norm to which the temporal changes of a state approximate in varying degrees throughout its history.

In this Fascist view of history and of the philosophical significance of the state we finally obtain a corrective to the historiographical errors of Hegelians like Fukuyama who raise the political status quo to an ideal after superficially surveying the external changes of a state as also to the errors of the Marxists who conjure up utopias from these same changes. All of these thinkers ignore the transcendent or divine aspect of statecraft, which, as we have observed in our initial survey of ancient Indian and Greek philosophy, starts with the constitution of the psyche or soul itself and aims, through a sacred kingship or an enlightened autocracy, at the psychological improvement of the individuals that comprise the state. Materialistic societies governed by economically oriented political doctrines, whether Puritan or Marxist, are incapable of any real historical development because the spiritual element of man which alone is capable of movement and development is either poorly understood or wholly dismissed.

Fukuyama’s historiographic thesis is thus merely a description of the abortive state of America itself, which has through its history gradually substituted materialistic and economic principles of statecraft for the spiritual ones that originally governed all European monarchies, including the British. In considering this American problem, we cannot afford to ignore the fateful role that Jewry have played in the history of the West, for the re-entry of the Jews into England during the Puritan revolution is linked, psychologically, to the capitalist career of the new American state just as the Jewish economic utopia of Karl Marx lurks behind the liberal democratic dreams of contemporary Americans. Indeed, all modern political theories that aim at a dissolution of the state or of the leading religious institution of a nation — whether these theories are called Libertarian or Anarchist — must be recognized as derivatives of the defective Jewish economic mentality.

This mentality can, and should, be fully replaced by genuinely Indo-European political doctrines that begin not with contractual promises to the masses of liberty and equality and plenty but rather with the obligations of the leaders of a nation and of the State to actually improve the human psychological condition, or culture, of these masses. Both the State and its leading religious institution — in the case of the West, the Church — must therefore be strengthened in their national role and their alliance must be consolidated. This will naturally entail the exclusion of all anti-statist and anti-clerical elements from national government and education. The philosophical guidelines for the urgently required regeneration of nations are clearly available in the long tradition of European conservative philosophy that I have pointed to and particularly in the most recent example of Gentile. Of course, I am aware that Monarchism, Fascism and the Church are all equally abhorrent to those who today follow Judaized America in its various utopian adventures, but it is well to bear in mind that the price of utopianism is the end of history.


Article printed from Counter-Currents Publishing: http://www.counter-currents.com

URL to article: http://www.counter-currents.com/2014/09/the-end-of-american-history/

URLs in this post:

[1] Image: http://www.counter-currents.com/wp-content/uploads/2014/09/Fukuyama.jpg

Milieu gegen Gene?

Milieu gegen Gene?

von Ernst Hofer

Milieu gegen Gene?
 

Sozialbiologische Ansätze sind heute nachhaltig diskreditiert. Andreas Vonderach macht sich damit seit Jahren unbeliebt.

Wer aus dem gesellschaftlich „erlaubten“ Schema von Soziologie und Politikwissenschaft ausbricht, riskiert unwiderruflich als Nazi oder Biologist beschimpft zu werden. Dabei verläuft die Entwicklung in den Naturwissenschaften und der Psychologie durch neue Forschungsergebnisse immer mehr in eben diese Richtung. In zunehmendem Maße werden die Erblichkeit und die genetische Determiniertheit bestimmter Verhaltensmuster und Befähigungen erkannt.

Vonderach stellt klar, dass neben biologischen auch soziale Prägungen eine Rolle spielen, aber eben nur in einem bestimmten Umfang. In seinem Buch Sozialbiologie: Geschichte und Ergebnisse geht er der Geschichte der Sozialbiologie und ihren neueren Forschungsergebnissen nach.

Darwin, Galton und der Beginn der Eugenik

An den Anfang stellt Vonderach Charles Darwin. Mit seiner Theorie der Selektion und der dadurch bedingten Artenbildung legte er den Grundstein für sämtliche sozialbiologischen Theorien. Danach muss unweigerlich der Begriff des Sozialdarwinismus folgen und erklärt werden. Unterschieden werden muss zwischen einem rein ökonomischen Sozialdarwinismus im Sinne des Laissez-​faire–Prinzip des Manchester-​Kapitalismus und einem nach außen gewandten Sozialdarwinismus, der den Kampf zwischen verschiedenen Menschengruppen beschwört. Letzterer wurde durch Ernst Haeckel und seinem Fortschrittsoptimismus in Deutschland bekannt.

Begründer der Erblichkeitstheorie von Intelligenz war ein Vetter von Darwin, Francis Galton. Galton war methodischer Vorreiter der Psychologie. Er entwickelte viele Test zur Begabung von Menschen, die heute noch in Gebrauch sind. Seine wichtigsten Erkenntnisse fasste er im Buch Hereditary talent and character von 1865 zusammen. Darin verglich er die Verwandtschaftsverhältnisse von 415 herausragenden Männern der englischen Geschichte. Im Ergebnis stellte sich heraus, dass die Begabung zu hervorragenden Leistungen mit dem Grad der Verwandtschaft zu anderen Hochbegabten korreliert.

Eugenik in Deutschland

Galton begründete mit der Eugenischen Bewegung auch die pessimistische Variante des Sozialdarwinismus. Nach ihr würden (aus dem damaligen Blickwinkel betrachtet) in einem Jahrhundert die unteren sozialen Schichten die oberen zu 82 Prozent überholt haben. Galton fand mit dieser Hypothese viele Anhänger im gebildeten Milieu.

In Deutschland entwickelte sich in den 1890er-​Jahren unabhängig von Galton unter den Privatdozenten Alfred Ploetz und Wilhelm Schallmayer eine eigene eugenische Bewegung. Die zu befürchtende Degeneration der Bevölkerung schlossen beide aber nur deduktiv ohne empirische Belege aus der darwinschen Evolutionstheorie. 1910 rief Ploetz dann auch eine Gesellschaft für Rassenhygiene ins Leben, wobei Ploetz unter Rasse – leicht missverständlich – keine Großgruppe oder Unterkategorie des Menschen verstand, sondern lediglich die gesamte menschliche Population.

Der Sieg der Milieutheorie

Etwas später entwickelte sich in den USA unter Franz Boas der Kulturrelativismus. Boas war der Ansicht, dass nur das jeweilige soziale Milieu prägend für die Entwicklung eines Menschen sei und die genetischen Grundlagen nahezu irrelevant wären. Kurz nach dem Ersten Weltkrieg standen sich in der Debatte um genetische Anlage und Umweltbeeinflussung Boas-​Schüler und physische Anthropologen gegenüber. Als Bestätigung galten der Fraktion um Boas explizite Untersuchungen der Boas-​Schülerin Margaret Mead, die Feldforschungen auf der Südseeinsel Samoa durchführte. Ihr Ergebnis, dass die Kinder auf Samoa frei von gesellschaftlichen Konventionen, unbeschwert aufwüchsen, galt lange Zeit als Bestätigung von Boas Theorie.

Der Behaviorismus entstand zur selben Zeit auch in den USA. Der Tierpsychologe John Watson schloss aus jahrelangen Rattenversuchen, dass tierisches und menschliches Verhalten nahezu unbegrenzt konditionierbar ist. Der Behaviorismus wurde in der Folgezeit zur wichtigsten Grundlage linker Pädagogik. Nachdem sich die Eugeniker durch die menschlichen Experimente im Nationalsozialismus diskreditiert hatten, wurden der Boassche Kulturrelativismus und der Behaviorismus nach dem Zweiten Weltkrieg zur uneingeschränkten Grundlage aller politischen Entscheidungen.

Die Eugenische Bewegung löste sich selbst auf, ihre Fachzeitschriften benannten sich um oder befassten sich nicht mehr mit dem Thema. Der einzige Wissenschaftler, der sich weiterhin mit eugenischen Maßnahmen auseinandersetzt, ist der nordirische Psychologe Richard Lynn. Die einzige noch verbliebene Fachzeitschrift ist das Mankind Quarterly. Eugenische Maßnahmen finden heute auf freiwilliger Basis auf Zypern und unter orthodoxen Juden in Israel statt.

Neuere Erkenntnisse zur Erblichkeit von Intelligenz

In den 1960er– und 70er-​Jahren gab es wieder eine engagierte Fraktion von Forschern, welche die Erblichkeit von Intelligenz für gegeben hielt. Sie stützten sich dabei auf Zwillings-​und Adaptionsstudien. Danach nähern sich eineiige Zwillinge, die ein völlig gleiches Erbgut haben, in ihrer Intelligenz stark an, auch wenn sie in unterschiedlichen Milieus aufgewachsen sind. Häufig haben sie auch die gleichen Verhaltensauffälligkeiten. In den Adaptionsstudien wurde herausgefunden, dass adoptierte Kinder in Intelligenztests ähnlich den biologischen Eltern abschneiden und nicht ähnlich zu der neuen Familie, in der sie aufgewachsen sind.

Zu dieser Fraktion gehören weitgehend prominente angloamerikanische Psychologen wie Hans Jürgen Eysenck, Richard Herrnstein, Arthur Jensen und Cyril Burt. Als sie in ihren Studien auch den geringen Intelligenzquotienten der afroamerikanischen Bevölkerung thematisierten, sahen sie sich der vehementen Kritik durch Anhänger der Milieutheorie ausgesetzt.

Jede Zeit hat ihre Wissenschaftstrends

Derzeit geht man von einer Erblichkeit der Intelligenz von etwa 80 Prozent aus. Der Rest wird durch das Umfeld geprägt. Einem völligen Determinismus wird also nicht mehr das Wort geredet. Die deutschen Übersetzungen der Bücher von Eysenck, Herrnstein, Jensen und Burt fanden auch die Unterstützung des damaligen Leiters des Wissenschaftsressorts der Zeit Dieter Zimmer. Auch die Ergebnisse des Behaviorismus sind durch die Ethologie von Konrad Lorenz und die Humanethologie von Irenäus Eibl-​Eibesfeldt stark eingeschränkt worden.

Dennoch sieht Vonderach nach wie vor ein starkes Überwiegen der Milieutheorie in der westlichen Politik. Alle Parteien gehen in ihren politischen Überlegungen durchgängig von der Milieutheorie aus und nicht von der Erblichkeit wesentlicher Faktoren, die für den Sozialerfolg wichtig sind. Grundsätzlich ist Vonderachs Buch sehr informativ und gut zu lesen. Man merkt an allen Stellen, dass der Autor von der Materie reichhaltige Kenntnisse besitzt. Jedoch behandelt er die einzelnen Teilgebiete an manchen Stellen zu knapp und stellt den Stoff dann auf zu wenigen Seiten dar. Der Fairness halber muss hier noch angesprochen werden, dass Vonderach im Anhang eine ausführliche kommentierte Bibliographie zu den einzelnen Kapiteln beigefügt und somit eine Grundlage gelegt hat, auf der gezieltes Weiterlesen möglich ist.

Andreas Vonderach: Sozialbiologie: Geschichte und Ergebnisse. 221 Seiten, Verein für Staatspolitik 2012. 15,00 Euro.

dimanche, 21 septembre 2014

Ecosse: le vote des étrangers et des vieux a fait échouer le référendum

Regiment-420113.jpg

Ecosse: le vote des étrangers et des vieux a fait échouer le référendum

Source Breiz Atao cliquez ici

La défaite, honorable, des indépendantistes écossais trouve son explication dans le vote des quelques 880 000 non-Ecossais qui représentent 17% de la population du pays. En acceptant de les laisser voter, les indépendantistes socialistes ont eux-mêmes créé les conditions de leur échec.

Un demi-million de Britanniques en Ecosse

C’est sans doute possible parce que le Parti National Ecossais (SNP), socialiste, n’a jamais remis en cause la consultation du demi-million d’Anglais vivant en Ecosse, un pays qui en compte 5,3 millions, que Londres a accepté la tenue du référendum. En disposant d’une solide minorité de blocage, le gouvernement britannique a pu aborder le référendum avec un atout décisif en main.

La presse britannique a abondamment détaillé les intentions de vote de ces résidents installés en Ecosse. Et le verdict est sans appel : 63% d’entre eux entendaient voter contre l’indépendance.

Or, il a manqué environ 300 000 voix aux indépendantistes pour l’emporter.

Les Polonais votent… pour garder leurs papiers

En plus des Britanniques, Londres savait pouvoir disposer du soutien des autres non-Ecossais afin de circonvenir le vote séparatiste. Un sondage réalisé au mois d’août auprès des immigrés polonais résidant dans le pays indiquait que ceux-ci allaient voter en fonction du devenir de leurs visas si l’Ecosse devenait indépendante. L’incertitude prévalait sur le statut européen de l’Ecosse suite aux déclarations anti-indépendantiste de Manuel Barroso.

En conséquence, la libre-circulation assurée aux ressortissants des états-membres de l’UE était en théorie remise en cause. Hors cette libre-circulation était le seul critère qui importait aux yeux des immigrés polonais et d’Europe de l’Est. Pour eux, le devenir du peuple écossais importait peu et ils n’ont pas hésité un instant à faire valoir leurs intérêts comme ceux de Londres sur ceux du peuple qui les accueille.

Les Pakistanais ont aussi eu leur mot à dire

Les pakistanais ont également eu leur mot à dire. Représentant plus de 150 000 personnes, cette immigration sait ce qu’elle doit au gouvernement anglais et perçoit l’indépendance écossaise comme une menace directe. Les deux tiers d’entre eux voulaient voter contre le “Oui” à l’indépendance.

Les Ecossais de la diaspora privés de vote

Tandis que Pakistanais, Anglais ou Polonais étaient appelés à voter par Alex Salmond et son parti, les Ecossais de la diaspora se voyaient priver du droit de voter. Une diaspora forte de millions de personnes à travers le monde. Le logiciel du “droit du sol” cher aux indépendantistes de gauche a logiquement joué à fond et produit les fruits qu’il est voué à produire.

Lorsque l’on retranche les votes des étrangers – Anglais, Européens de l’Est et extra-Européens – les Ecossais de souche ont bel et bien voté pour leur indépendance.

Les vieux coresponsables

Les vieux sont, avec les étrangers, les moteurs de la victoire du “Non”. 65% des plus de 50 ans en Ecosse s’opposaient à l’indépendance. Soucieux de leurs rentes, ils perçoivent l’indépendance comme une remise en cause de leurs intérêts. Sans surprise, ce sont ces mêmes générations qui soutiennent l’immigration afin de “payer les retraites”, la pyramide des âges résultant de leur faible taux de natalité ayant engendré une crise démographique.

Des enseignements à tirer

Il y a plusieurs enseignements à tirer de cette consultation. Tout d’abord, la défaite des indépendantistes, largement causée par leur orientation idéologique socialiste, n’est pas écrasante. L’Ecosse n’a retrouvé son parlement autonome qu’il y a 15 ans et les indépendantistes ne sont arrivés au pouvoir qu’il y a 7 ans. Parvenir – contre les médiats britanniques et la totalité des partis anglais et des responsables européens – à rassembler près de 46% des suffrages constitue une véritable performance en un temps historique aussi court.

Ensuite, il apparaît comme évident que l’indépendantisme de gauche, en soutenant une interprétation non-ethnique du nationalisme, a créé les conditions de son propre échec politique. En refusant, par conviction ou par peur, d’empêcher les étrangers de voter sur une question qui ne les concerne pas par définition, les indépendantistes du SNP ont donné à Londres les moyens de son succès.

S’ajoute à cela un clivage générationnel patent. L’égoïsme des Baby Boomers est le fil conducteur de leur comportement politique : pro-immigrationnistes, court-termistes, uniquement soucieux de leur bien-être et de leur patrimoine, ils ont pris en otage le destin de la jeunesse écossaise. Sans surprise, leur parasitisme a convergé avec celui des Anglais et des immigrés extra-européens.

Cependant l’échec écossais est relatif. Il est plus un début de processus qu’une fin et l’éviction progressive des générations conservatrices permet d’entrevoir des évolutions décisives pour ce pays. En quelque sorte, c’est la fin d’une certaine forme d’indépendantisme socialiste et le début d’un autre. Les petites nations d’Europe n’auront d’autre choix que de se doter de formations politiques résolument nationalistes en lieu et place de cet “indépendantisme de gauche” dépassé.

How The West Created ISIS

isis.jpg

How The West Created ISIS

… with a little help from our friends.

Part 1 – OUR TERRORISTS

“This is an organisation that has an apocalyptic, end-of-days strategic vision which will eventually have to be defeated,” Gen Martin Dempsey, chairman of the US Joint Chiefs of Staff, told a Pentagon press conference in August.

Military action is necessary to halt the spread of the ISIS/IS “cancer,” said President Obama. Yesterday, in his much anticipated address, he called for expanded airstrikes across Iraq and Syria, and new measures to arm and train Iraqi and Kurdish ground forces.

“The only way to defeat [IS] is to stand firm and to send a very straightforward message,”declared Prime Minister Cameron. “A country like ours will not be cowed by these barbaric killers.”

Missing from the chorus of outrage, however, has been any acknowledgement of the integral role of covert US and British regional military intelligence strategy in empowering and even directly sponsoring the very same virulent Islamist militants in Iraq, Syria and beyond, that went on to break away from al-Qaeda and form ‘ISIS’, the Islamic State of Iraq and Syria, or now simply, the Islamic State (IS).

Since 2003, Anglo-American power has secretly and openly coordinated direct and indirect support for Islamist terrorist groups linked to al-Qaeda across the Middle East and North Africa. This ill-conceived patchwork geostrategy is a legacy of the persistent influence of neoconservative ideology, motivated by longstanding but often contradictory ambitions to dominate regional oil resources, defend an expansionist Israel, and in pursuit of these, re-draw the map of the Middle East.

Now despite Pentagon denials that there will be boots on the ground – and Obama’s insistence that this would not be another “Iraq war” – local Kurdish military and intelligence sources confirm that US and German special operations forces are already “on the ground here. They are helping to support us in the attack.” US airstrikes on ISIS positions and arms supplies to the Kurds have also been accompanied by British RAF reconnaissance flights over the region and UK weapons shipments to Kurdish peshmerga forces.

Divide and rule in Iraq

“It’s not that we don’t want the Salafis to throw bombs,” said one US government defense consultant’]);”>US government defense consultant in 2007. “It’s who they throw them at – Hezbollah, Moqtada al-Sadr, Iran, and at the Syrians, if they continue to work with Hezbollah and Iran.”

Early during the 2003 invasion and occupation of Iraq, the US covertly supplied arms to al-Qaeda affiliated insurgents even while ostensibly supporting an emerging Shi’a-dominated administration.

Pakistani defense sources interviewed by Asia Times in February 2005 confirmed that insurgents described as “former Ba’ath party” loyalists – who were being recruited and trained by “al-Qaeda in Iraq” under the leadership of the late Abu Musab Zarqawi – were being supplied Pakistan-manufactured weapons by the US. The arms shipments included rifles, rocket-propelled grenade launchers, ammunition, rockets and other light weaponry. These arms “could not be destined for the Iraqi security forces because US arms would be given to them”, a source told Syed Saleem Shahzad – the Times’ Pakistan bureau chief who, “known for his exposes of the Pakistani military” according to the New Yorker, was murdered in 2011. Rather, the US is playing a double-game to “head off” the threat of a “Shi’ite clergy-driven religious movement,” said the Pakistani defense source.

This was not the only way US strategy aided the rise of Zarqawi, a bin Laden mentee and brainchild of the extremist ideology that would later spawn ‘ISIS.’

According to a little-known November report for the US Joint Special Operations University (JSOU) and Strategic Studies Department, Dividing Our Enemies, post-invasion Iraq was “an interesting case study of fanning discontent among enemies, leading to ‘red-against-red’ [enemy-against-enemy] firefights.”

While counterinsurgency on the one hand requires US forces to “ameliorate harsh or deprived living conditions of the indigenous populations” to publicly win local hearts and minds:

“… the reverse side of this coin is one less discussed. It involves no effort to win over those caught in the crossfire of insurgent and counterinsurgent warfare, whether by bullet or broadcast. On the contrary, this underside of the counterinsurgency coin is calculated to exploit or create divisions among adversariesfor the purpose of fomenting enemy-on-enemy deadly encounters.”

In other words, US forces will pursue public legitimacy through conventional social welfare while simultaneously delegitimising local enemies by escalating intra-insurgent violence, knowing full-well that doing so will in turn escalate the number of innocent civilians “caught in the crossfire.” The idea is that violence covertly calibrated by US special operations will not only weaken enemies through in-fighting but turn the population against them.

In this case, the ‘enemy’ consisted of jihadists, Ba’athists, and peaceful Sufis, who were in a majority but, like the militants, also opposed the US military presence and therefore needed to be influenced. The JSOU report referred to events in late 2004 in Fallujah where “US psychological warfare (PSYOP) specialists” undertook to “set insurgents battling insurgents.” This involved actually promoting Zarqawi’s ideology, ironically, to defeat it: “The PSYOP warriors crafted programs to exploit Zarqawi’s murderous activities – and to disseminate them through meetings, radio and television broadcasts, handouts, newspaper stories, political cartoons, and posters – thereby diminishing his folk-hero image,” and encouraging the different factions to pick each other off. “By tapping into the Fallujans’ revulsion and antagonism to the Zarqawi jihadis the Joint PSYOP Task Force did its ‘best to foster a rift between Sunni groups.’”

Yet as noted by Dahr Jamail, one of the few unembedded investigative reporters in Iraq after the war, the proliferation of propaganda linking the acceleration of suicide bombings to the persona of Zarqawi was not matched by meaningful evidence. His own search to substantiate the myriad claims attributing the insurgency to Zarqawi beyond anonymous US intelligence sources encountered only an “eerie blankness”.

The US military operation in Fallujah, largely justified on the claim that Zarqawi’s militant forces had occupied the city, used white phosphorous, cluster bombs, and indiscriminate air strikes to pulverise 36,000 of Fallujah’s 50,000 homes, killing nearly a thousand civilians, terrorising 300,000 inhabitants to flee, and culminating in a disproportionate increase in birth defects, cancer and infant mortality due to the devastating environmental consequences of the war.

To this day, Fallujah has suffered from being largely cut-off from wider Iraq, its infrastructure largely unworkable with water and sewage systems still in disrepair, and its citizens subject to sectarian discrimination and persecution by Iraqi government backed Shi’a militia and police. “Thousands of bereaved and homeless Falluja families have a new reason to hate the US and its allies,” observed The Guardian in 2005. Thus, did the US occupation plant the seeds from which Zarqawi’s legacy would coalesce into the Frankenstein monster that calls itself “the Islamic State.”

Bankrolling al-Qaeda in Syria

According to former French foreign minister Roland Dumas, Britain had planned covert action in Syria as early as 2009: “I was in England two years before the violence in Syria on other business,” he told French television: “I met with top British officials, who confessed to me that they were preparing something in Syria. This was in Britain not in America. Britain was preparing gunmen to invade Syria.”

Leaked emails from the private intelligence firm Stratfor, including notes from a meeting with Pentagon officials, confirmed that as of 2011, US and UK special forces training of Syrian opposition forces was well underway. The goal was to elicit the “collapse” of Assad’s regime “from within.”

Since then, the role of the Gulf states – namely Saudi Arabia, Qatar, Kuwait, the United Arab Emirates, and Jordan (as well as NATO member Turkey) – in officially and unofficially financing and coordinating the most virulent elements amongst Syria’s rebels under the tutelage of US military intelligence is no secret. Yet the conventional wisdom is that the funneling of support to Islamist extremists in the rebel movement affiliated to al-Qaeda has been a colossal and regrettable error.

The reality is very different. The empowerment of the Islamist factions within the ‘Free Syrian Army’ (FSA) was a foregone conclusion of the strategy.

In its drive to depose Col. Qaddafi in Libya, NATO had previously allied itself with rebels affiliated to the al-Qaeda faction, the Islamic Fighting Group. The resulting Libyan regime backed by the US was in turn liaising with FSA leaders in Istanbul to provide money and heavy weapons for the anti-Assad insurgency. The State Department even hired an al-Qaeda affiliated Libyan militia group to provide security for the US embassy in Benghazi – although they had links with the very people that attacked the embassy.

Last year, CNN confirmed that CIA officials operating secretly out of the Benghazi embassy were being forced to take extra polygraph tests to keep under wraps what US Congressman suspect was a covert operation “to move surface-to-air missiles out of Libya, through Turkey, and into the hands of Syrian rebels.”

With their command and control centre based in Istanbul, Turkey, military supplies from Saudi Arabia and Qatar in particular were transported by Turkish intelligence to the border for rebel acquisition. CIA operatives along with Israeli and Jordanian commandos were also training FSA rebels on the Jordanian-Syrian border with anti-tank and anti-aircraft weapons. In addition, other reports show that British and French military were also involved in these secret training programmes. It appears that the same FSA rebels receiving this elite training went straight into ISIS – last month one ISIS commander, Abu Yusaf, said, “Many of the FSA people who the west has trained are actually joining us.”

The National thus confirmed the existence of another command and control centre in Amman, Jordan, “staffed by western and Arab military officials,” which “channels vehicles, sniper rifles, mortars, heavy machine guns, small arms and ammunition to Free Syrian Army units.” Rebel and opposition sources described the weapons bridge as “a well-run operation staffed by high-ranking military officials from 14 countries, including the US, European nations and Arabian Gulf states, the latter providing the bulk of materiel and financial support to rebel factions.”

The FSA sources interviewed by The National went to pains to deny that any al-Qaeda affiliated factions were involved in the control centre, or would receive any weapons support. But this is difficult to believe given that “Saudi and Qatari-supplied weapons” were being funneled through to the rebels via Amman, to their favoured factions.

Classified assessments of the military assistance supplied by US allies Saudi Arabia and Qatar obtained by the New York Times showed that “most of the arms shipped at the behest of Saudi Arabia and Qatar to supply Syrian rebel groups… are going to hardline Islamic jihadists, and not the more secular opposition groups that the West wants to bolster.”

Lest there be any doubt as to the extent to which all this covert military assistance coordinated by the US has gone to support al-Qaeda affiliated factions in the FSA, it is worth noting that earlier this year, the Israeli military intelligence website Debkafile – run by two veteran correspondents who covered the Middle East for 23 years for The Economist – reported that: “Turkey is giving Syrian rebel forces, including the al-Qaeda-affiliated Nusra Front, passage through its territory to attack the northwestern Syrian coastal area around Latakia.”

In August, Debkafile reported that “The US, Jordan and Israel are quietly backing the mixed bag of some 30 Syrian rebel factions”, some of which had just “seized control of the Syrian side of the Quneitra crossing, the only transit point between Israeli and Syrian Golan.” However, Debkafile noted, “al-Qaeda elements have permeated all those factions.” Israel has provided limited support to these rebels in the form of “medical care,” as well as “arms, intelligence and food…

“Israel acted as a member, along with the US and Jordan, of a support system for rebel groups fighting in southern Syria. Their efforts are coordinated through a war-room which the Pentagon established last year near Amman. The US, Jordanian and Israeli officers manning the facility determine in consultation which rebel factions are provided with reinforcements from the special training camps run for Syrian rebels in Jordan, and which will receive arms. All three governments understand perfectly that, notwithstanding all their precautions, some of their military assistance is bound to percolate to al-Qaeda’s Syrian arm, Jabhat Al-Nusra, which is fighting in rebel ranks. Neither Washington or Jerusalem or Amman would be comfortable in admitting they are arming al-Qaeda’s Nusra Front in southern Syria.”

This support also went to ISIS. Although the latter was originally founded in Iraq in October 2006, by 2013 the group had significantly expanded its operations in Syria working alongside al-Qaeda’s al-Nusra until February 2014, when ISIS was formally denounced by al-Qaeda. Even so, experts on the region’s Islamist groups point out that the alleged rift between al-Nusra and ISIS, while real, is not as fraught as one might hope, constituting a mere difference in tactics rather than fundamental ideology.

Officially, the US government’s financial support for the FSA goes through the Washington DC entity, the Syrian Support Group (SSG), Syrian Support Group (SSG) which was incorporated in April 2012. The SSG is licensed via the US Treasury Department to “export, re-export, sell, or supply to the Free Syrian Army (‘FSA’) financial, communications, logistical, and other services otherwise prohibited by Executive Order 13582 in order to support the FSA.”

In mid-2013, the Obama administration intensified its support to the rebels with a new classified executive order reversing its previous policy limiting US direct support to only nonlethal equipment. As before, the order would aim to supply weapons strictly to “moderate” forces in the FSA.

Except the government’s vetting procedures to block Islamist extremists from receiving US weapons have never worked.

A year later, Mother Jones found that the US government has “little oversight over whether US supplies are falling prey to corruption – or into the hands of extremists,” and relies “on too much good faith.” The US government keeps track of rebels receiving assistance purely through “handwritten receipts provided by rebel commanders in the field,” and the judgement of its allies. Countries supporting the rebels – the very same which have empowered al-Qaeda affiliated Islamists – “are doing audits of the delivery of lethal and nonlethal supplies.”

Thus, with the Gulf states still calling the shots on the ground, it is no surprise that by September last year, eleven prominent rebel groups distanced themselves from the ‘moderate’ opposition leadership and allied themselves with al-Qaeda.

By the SSG’s own conservative estimate, as much as 15% of rebel fighters are Islamists affiliated to al-Qaeda, either through the Jabhut al-Nusra faction, or its breakaway group ISIS. But privately, Pentagon officials estimate that “more than 50%” of the FSA is comprised of Islamist extremists, and according to rebel sources neither FSA chief Gen Salim Idris nor his senior aides engage in much vetting, decisions about which are made typically by local commanders.

Part 2 – THE LONG WAR

Follow the money

Media reports following ISIS’ conquest of much of northern and central Iraq this summer have painted the group as the world’s most super-efficient, self-financed, terrorist organisation that has been able to consolidate itself exclusively through extensive looting of Iraq’s banks and funds from black market oil sales. Much of this narrative, however, has derived from dubious sources, and overlooked disturbing details.

One senior anonymous intelligence source told Guardian correspondent Martin Chulov, for instance, that over 160 computer flash sticks obtained from an ISIS hideout revealed information on ISIS’ finances that was completely new to the intelligence community.

“Before Mosul, their total cash and assets were $875m [£515m],” said the official on the funds obtained largely via “massive cashflows from the oilfields of eastern Syria, which it had commandeered in late 2012.” Afterwards, “with the money they robbed from banks and the value of the military supplies they looted, they could add another $1.5bn to that.” The thrust of the narrative coming from intelligence sources was simple: “They had done this all themselves. There was no state actor at all behind them, which we had long known. They don’t need one.”

“ISIS’ half-a-billion-dollar bank heist makes it world’s richest terror group,” claimed the Telegraph, adding that the figure did not include additional stolen gold bullion, and millions more grabbed from banks “across the region.”

This story of ISIS’ stupendous bank looting spree across Iraq made global headlines but turned out to be disinformation. Senior Iraqi officials and bankers confirmed that banks in Iraq, including Mosul where ISIS supposedly stole $430 million, had faced no assault, remain open, and are guarded by their own private security forces.

How did the story come about? One of its prime sources was Iraqi parliamentarian Ahmed Chalabi – the same man who under the wing of his ‘Iraqi National Congress’ peddled false intelligence about Saddam’s weapons of mass destruction and ties to al-Qaeda.

In June, Chalabi met with the US ambassador to Iraq, Robert Beecroft, and Brett McGurk, the State Department’s deputy assistant secretary of state for Iraq and Iran. According to sources cited by Buzzfeedin June, Beecroft “has been meeting Chalabi for months and has dined at his mansion in Baghdad.”

Follow the oil

But while ISIS has clearly obtained funding from donors in the Gulf states, many of its fighters having broken away from the more traditional al-Qaeda affiliated groups like Jabhut al-Nusra, it has also successfully leveraged its control over Syrian and Iraqi oil fields.

In January, the New York Times reported that “Islamist rebels and extremist groups have seized control of most of Syria’s oil and gas resources”, bolstering “the fortunes of the Islamic State of Iraq and Syria, or ISIS, and the Nusra Front, both of which are offshoots of al-Qaeda.” Al-Qaeda affiliated rebels had “seized control of the oil and gas fields scattered across the country’s north and east,” while more moderate “Western-backed rebel groups do not appear to be involved in the oil trade, in large part because they have not taken over any oil fields.”

Yet the west had directly aided these Islamist groups in their efforts to operationalise Syria’s oil fields. In April 2013, for instance, the Times noted that al-Qaeda rebels had taken over key regions of Syria: “Nusra’s hand is felt most strongly in Aleppo”, where the al-Qaeda affiliate had established in coordination with other rebel groups including ISIS “a Shariah Commission” running “a police force and an Islamic court that hands down sentences that have included lashings.” Al-Qaeda fighters also “control the power plant and distribute flour to keep the city’s bakeries running.” Additionally, they “have seized government oil fields” in provinces of Deir al-Zour and Hasaka, and now make a “profit from the crude they produce.”

Lost in the fog of media hype was the disconcerting fact that these al-Qaeda rebel bread and oil operations in Aleppo, Deir al-Zour and Hasaka were directly and indirectly supported by the US and the European Union (EU). One account by the Washington Post for instance refers to a stealth mission in Aleppo “to deliver food and other aid to needy Syrians – all of it paid for by the US government,” including the supply of flour. “The bakery is fully supplied with flour paid for by the United States,” the Post continues, noting that local consumers, however, “credited Jabhat al-Nusra – a rebel group the United States has designated a terrorist organisation because of its ties to al-Qaeda – with providing flour to the region, though he admitted he wasn’t sure where it comes from.”

And in the same month that al-Qaeda’s control of Syria’s main oil regions in Deir al-Zour and Hasaka was confirmed, the EU voted to ease an oil embargo on Syria to allow oil to be sold on international markets from these very al-Qaeda controlled oil fields. European companies would be permitted to buy crude oil and petroleum products from these areas, although transactions would be approved by the Syrian National Coalition. Due to damaged infrastructure, oil would be trucked by road to Turkey where the nearest refineries are located.

“The logical conclusion from this craziness is that Europe will be funding al-Qaeda,” said Joshua Landis’]);”>Joshua Landis , a Syria expert at the University of Oklahoma.

Just two months later, a former senior staffer at the Syria Support Group in DC, David Falt, leaked internal SSG emails confirming that the group was “obsessed” with brokering “jackpot” oil deals on behalf of the FSA for Syria’s rebel-run oil regions.

“The idea they could raise hundreds of millions from the sale of the oil came to dominate the work of the SSG to the point no real attention was paid to the nature of the conflict,” said Falt, referring in particular to SSG’s director Brian Neill Sayers, who before his SSG role worked with NATO’s Operations Division. Their aim was to raise money for the rebels by selling the rights to Syrian oil.

Tacit complicity in IS oil smuggling

Even as al-Qaeda fighters increasingly decide to join up with IS, the ad hoc black market oil production and export infrastructure established by the Islamist groups in Syria has continued to function with, it seems, the tacit support of regional and western powers.

According to Ali Ediboglu, a Turkish MP for the border province of Hatay, IS is selling the bulk of its oil from regions in Syria and Mosul in Iraq through Turkey, with the tacit consent of Turkish authorities: “They have laid pipes from villages near the Turkish border at Hatay. Similar pipes exist also at [the Turkish border regions of] Kilis, Urfa and Gaziantep. They transfer the oil to Turkey and parlay it into cash. They take the oil from the refineries at zero cost. Using primitive means, they refine the oil in areas close to the Turkish border and then sell it via Turkey. This is worth $800 million.” He also noted that the extent of this and related operations indicates official Turkish complicity. “Fighters from Europe, Russia, Asian countries and Chechnya are going in large numbers both to Syria and Iraq, crossing from Turkish territory. There is information that at least 1,000 Turkish nationals are helping those foreign fighters sneak into Syria and Iraq to join ISIS. The National Intelligence Organization (MIT) is allegedly involved. None of this can be happening without MIT’s knowledge.”

Similarly, there is evidence that authorities in the Kurdish region of Iraq are also turning a blind eye to IS oil smuggling. In July, Iraqi officials said that IS had begun selling oil extracted from in the northern province of Salahuddin. One official pointed out that “the Kurdish peshmerga forces stopped the sale of oil at first, but later allowed tankers to transfer and sell oil.”

State of Law coalition MP Alia Nasseef also accused the Kurdistan Regional Government (KRG) of secretly trading oil with IS: “What is happening shows the extent of the massive conspiracy against Iraq by Kurdish politicians… The [illegal] sale of Iraqi oil to ISIS or anyone else is something that would not surprise us.” Although Kurdish officials have roundly rejected these accusations, informed sources told the Arabic daily Asharq Al-Awsat that Iraqi crude captured by ISIS was “being sold to Kurdish traders in the border regions straddling Iraq, Iran and Syria, and was being shipped to Pakistan where it was being sold ‘for less than half its original price.’”

An official statement in August from Iraq’s Oil Ministry warned that any oil not sanctioned by Baghdad could include crude smuggled illegally from IS:

“International purchasers [of crude oil] and other market participants should be aware that any oil exports made without the authorisation of the Ministry of Oil may contain crude oil originating from fields under the control of [ISIS].”

“Countries like Turkey have turned a blind eye to the practice” of IS oil smuggling, said Luay al-Khateeb, a fellow at the Brookings Doha Center, “and international pressure should be mounted to close down black markets in its southern region.” So far there has been no such pressure. Meanwhile, IS oil smuggling continues, with observers inside and outside Turkey noting that the Turkish government is tacitly allowing IS to flourish as it prefers the rebels to the Assad regime.

According to former Iraqi oil minister Isam al-Jalabi, “Turkey is the biggest winner from the Islamic State’s oil smuggling trade.” Both traders and oil firms are involved, he said, with the low prices allowing for “massive” profits for the countries facilitating the smuggling.

Buying ISIS oil?

Early last month, a tanker carrying over a million barrels in crude oil from northern Iraq’s Kurdish region arrived at the Texas Gulf of Mexico. The oil had been refined in the Iraqi Kurdish region before being pumped through a new pipeline from the KRG area ending up at Ceyhan, Turkey, where it was then loaded onto the tanker for shipping to the US. Baghdad’s efforts to stop the oil sale on the basis of its having national jurisdiction were rebuffed by American courts.

In early September, the European Union’s ambassador to Iraq, Jana Hybášková, told the EU Foreign Affairs Committee that “several EU member states have bought oil from the Islamic State (IS, formerly ISIS) terrorist organisation that has been brutally conquering large portions of Iraq and Syria,” according to Israel National News. She however “refused to divulge the names of the countries despite being asked numerous times.”

A third end-point for the KRG’s crude this summer, once again shipped via Turkey’s port of Ceyhan, was Israel’s southwestern port of Ashkelon. This is hardly news though. In May, Reuters revealed that Israeli and US oil refineries had been regularly purchasing and importing KRG’s disputed oil.

Meanwhile, as this triangle of covert oil shipments in which ISIS crude appears to be hopelessly entangled becomes more established, Turkey has increasingly demanded that the US pursue formal measures to lift obstacles to Kurdish oil sales to global markets. The KRG plans to export as much as 1 million barrels of oil a day by next year through its pipeline to Turkey.

The Kirkuk-Ceyhan pipeline

The Kirkuk-Ceyhan pipeline: Iraqi Kurdistan alone could hold up to 45 billion barrels of oil, allowing exports of up to 4 million barrels a day in the next decade if successfully brought to production.

Among the many oil and gas firms active in the KRG capital, Erbil, are ExxonMobil and Chevron. They are drilling in the region for oil under KRG contracts, though operations have been halted due to the crisis. No wonder Steve Coll writes in the New Yorker that Obama’s air strikes and arms supplies to the Kurds – notably not to Baghdad – effectively amount to “the defense of an undeclared Kurdish oil state whose sources of geopolitical appeal – as a long-term, non-Russian supplier of oil and gas to Europe, for example – are best not spoken of in polite or naïve company.” The Kurds are now busy working to “quadruple” their export capacity, while US policy has increasingly shifted toward permitting Kurdish exports – a development that would have major ramifications for Iraq’s national territorial integrity.

To be sure, as the offensive against IS ramps up, the Kurds are now selectively cracking down on IS smuggling efforts – but the measures are too little, too late.

A new map

The Third Iraq War has begun. With it, longstanding neocon dreams to partition Iraq into three along ethnic and religious lines have been resurrected.

White House officials now estimate that the fight against the region’s ‘Islamic State’ will last years, and may outlive the Obama administration. But this ‘long war’ vision goes back to nebulous ideas formally presented by late RAND Corp analyst Laurent Muraweic before the Pentagon’s Defense Policy Board at the invitation of then chairman Richard Perle. That presentation described Iraq as a “tactical pivot” by which to transform the wider Middle East.

Brian Whitaker, former Guardian Middle East editor, rightly noted that the Perle-RAND strategy drew inspiration from a 1996 paper published by the Israeli Institute for Advanced Strategic and Political Studies, co-authored by Perle and other neocons who held top positions in the post-9/11 Bush administration.

The policy paper advocated a strategy that bears startling resemblance to the chaos unfolding in the wake of the expansion of the ‘Islamic State’ – Israel would “shape its strategic environment” by first securing the removal of Saddam Hussein. “Jordan and Turkey would form an axis along with Israel to weaken and ‘roll back’ Syria.” This axis would attempt to weaken the influence of Lebanon, Syria and Iran by “weaning” off their Shi’ite populations. To succeed, Israel would need to engender US support, which would be obtained by Benjamin Netanyahu formulating the strategy “in language familiar to the Americans by tapping into themes of American administrations during the cold war.”

The 2002 Perle-RAND plan was active in the Bush administration’s strategic thinking on Iraq shortly before the 2003 war. According to US private intelligence firm Stratfor, in late 2002, then vice-president Dick Cheney and deputy defense secretary Paul Wolfowitz had co-authored a scheme under which central Sunni-majority Iraq would join with Jordan; the northern Kurdish regions would become an autonomous state; all becoming separate from the southern Shi’ite region.

The strategic advantages of an Iraq partition, Stratfor argued, focused on US control of oil:

“After eliminating Iraq as a sovereign state, there would be no fear that one day an anti-American government would come to power in Baghdad, as the capital would be in Amman [Jordan]. Current and potential US geopolitical foes Iran, Saudi Arabia and Syria would be isolated from each other, with big chunks of land between them under control of the pro-US forces.

Equally important, Washington would be able to justify its long-term and heavy military presence in the region as necessary for the defense of a young new state asking for US protection – and to secure the stability of oil markets and supplies. That in turn would help the United States gain direct control of Iraqi oil and replace Saudi oil in case of conflict with Riyadh.”

Map

The expansion of the ‘Islamic State’ has provided a pretext for the fundamental contours of this scenario to unfold, with the US and British looking to re-establish a long-term military presence in Iraq in the name of the “defense of a young new state.”

In 2006, Cheney’s successor, Joe Biden, also indicated his support for the ‘soft partition’ of Iraq along ethno-religious lines – a position which the co-author of the Biden-Iraq plan, Leslie Gelb of the Council on Foreign Relations, now argues is “the only solution” to the current crisis.

Also in 2006, the Armed Forces Journal published a map of the Middle East with its borders thoroughly re-drawn, courtesy of Lt. Col. (ret.) Ralph Peters, who had previously been assigned to the Office of the Deputy Chief of Staff for Intelligence where he was responsible for future warfare. As for the goals of this plan, apart from “security from terrorism” and “the prospect of democracy”, Peters also mentioned “access to oil supplies in a region that is destined to fight itself.”

Map2

In 2008, the strategy re-surfaced – once again via RAND Corp – through a report funded by the US Army Training and Doctrine Command on how to prosecute the ‘long war.’ Among its strategies, one scenario advocated by the report was ‘Divide and Rule’ which would involve:

“… exploiting fault lines between the various Salafi-jihadist groups to turn them against each other and dissipate their energy on internal conflicts.”

Simultaneously, the report suggested that the US could foster conflict between Salafi-jihadists and Shi’ite militants by:

“… shoring up the traditional Sunni regimes… as a way of containing Iranian power and influence in the Middle East and Persian Gulf.”

One way or another, some semblance of this plan is in motion. Last week, Israeli foreign minister Avigdor Leiberman told US secretary of state John Kerry:

“Iraq is breaking up before our eyes and it would appear that the creation of an independent Kurdish state is a foregone conclusion.”

The rise of the ‘Islamic State’ is not just a direct consequence of this neocon vision, tied as it is to a dangerous covert operations strategy that has seen al-Qaeda linked terrorists as a tool to influence local populations – it has in turn offered a pretext for the launch of a new era of endless war, the spectre of a prolonged US-led military presence in the energy-rich Persian Gulf region, and a return to the dangerous imperial temptation to re-configure the wider regional order.

Share this article!

Reprinted with permission from MintPress News.

Casse-tête et conséquences des sanctions anti-russes

 antirusseaffiche.jpg
Casse-tête et conséquences des sanctions anti-russes
Traduction : Daniel pour Vineyardsaker

Tout ce que fait la Russie ne laisse pas de place au doute. On rapplique avec des sanctions. Nous y voilà encore. La dernière série de sanctions imposées par le département du Trésor américain et l'Union européenne vise le système bancaire russe, le secteur de l'énergie et l'industrie de la défense.

Les sanctions sont cruelles. Les sanctions sont désagréables. Il n'y a pas d'euphémisme pour les décrire. Ce n'est rien de moins qu'une déclaration de guerre économique.

Sberbank, la plus grande banque de Russie, n'aura plus accès aux marchés des capitaux occidentaux pour obtenir du financement à long terme, y compris toute forme d'emprunt s'étalant sur plus de 30 jours. En outre, cette nouvelle série de sanctions a ramené de 90 à 30 jours l'échéance maximale des prêts imposée à six autres grandes banques russes lors de la série de sanctions précédente.

Sur le front énergétique, ce que les États-Unis et l'Union européenne veulent, c'est la mise au rancart des nouveaux projets d'exploration russes en Sibérie et dans l'Arctique, en interdisant aux grandes pétrolières occidentales de vendre de l'équipement et de la technologie aux projets extracôtiers et en eau profonde, ainsi qu'aux projets d'exploitation du gaz de schiste.

Cela veut dire que les sociétés Exxon et Shell, par exemple, doivent mettre un frein à leurs activités avec cinq grandes sociétés russes dans le secteur du pétrole, du gaz naturel et du pipeline : Gazprom, Gazprom Neft, Lukoil, Surgutneftegaz et Rosneft.

Personne n'a jamais perdu d'argent en misant sur la stupidité des sempiternels « hauts responsables américains » anonymes, qui répètent inlassablement que la dernière série de sanctions vise à obliger Moscou à « respecter le droit international et la souveraineté de l'État ». Un examen rapide des données historiques nous autorise à rire aux éclats en lisant ce passage.

Pour sa part, David Cohen, sous-secrétaire chargé du terrorisme et du renseignement financier au département du Trésor américain, insiste pour dire que la série de sanctions va « isoler » la Russie du système financier mondial.

Les médias institutionnels occidentaux ont aussi qualifié la série de sanctions comme susceptible de « causer une agitation sur les marchés financiers déjà nerveux ». Comme « agitation », on a déjà vu pire. En Russie, les titres des sociétés visées par les sanctions ont monté. Aux États-Unis, les titres énergétiques ont fléchi. Bref, les marchés « agités » ont interprété la dernière série de sanctions comme un autre tir dans les pieds de Washington et de Bruxelles.

Divisons l'Eurasie

« L'isolement » de la Russie, c'est l'empêcher d'accéder à des « sources importantes de financement libellé en dollars », pour reprendre le jargon de Washington et de Wall-Street, baptisées par euphémisme « capitaux occidentaux ». Il est question ici de dollars américains et d'euros. Mais quiconque suit les mesures qui se superposent en faveur d'un monde multipolaire sait que la Russie n'a pas besoin de se procurer plus de dollars américains et d'euros.

Moscou pourrait se servir de ces deux devises pour des achats croisés de biens et services avec les États-Unis et l'Union européenne. Sauf qu'il peut se procurer ces biens et services ailleurs dans le monde. Pour ce faire, les « capitaux occidentaux » sont inutiles et Moscou favorise de plus en plus l'utilisation d'autres devises avec ses autres partenaires commerciaux. Le gang des atlantistes tient pour acquis que Moscou a bien plus besoin de biens et services des États-Unis et de l'Union européenne que l'inverse. Il se met le doigt dans l'œil.

La Russie peut vendre ses ressources énergétiques abondantes en n'importe quelle devise autre que le dollar américain et l'euro. La Russie peut acheter tous les vêtements qu'il lui faut en Asie et en Amérique du Sud. Dans le secteur de l'électronique et de la haute technologie, pratiquement tout est fabriqué en Chine de toute façon.

Un aspect crucial se joue sur le front énergétique. Il sera palpitant de suivre l'Union européenne - qui n'a même pas encore adopté de politique énergétique commune - dans sa recherche de fournisseurs de remplacement. Pour un certain nombre de raisons complexes (quantité insuffisante de gaz promise, absence de pipeline), l'Azerbaïdjan, le Turkménistan et le Qatar ne font pas partie du lot.

Ce n'est pas pour demain non plus que l'administration Obama autorisera l'Union européenne à importer de l'énergie de l'Iran, et ce, même si l'accord sur le nucléaire iranien (qui bat de l'aile) était signé d'ici la fin de 2014, ouvrant sans doute la voie à la levée des sanctions.

Les marchés « irrationnels » voient ce qui se passe vraiment. Loin d'être « irrationnels », ils fluctuent en fonction des profits à tirer de la realpolitik.

Tout ceci se passe avant même que Moscou n'ait donné la réplique. Le coup pourrait être fatal, s'il vise les exportateurs de l'Union européenne vers la Russie et même l'approvisionnement en énergie de la Russie. L'Union européenne va ensuite riposter, puis la Russie rappliquera. C'est exactement ce que souhaite Washington : une guerre commerciale et économique ravageant et divisant l'Eurasie.

Et ces vingt mille milliards de dollars ?

Sur le plan politique, l'Ukraine et l'Union européenne avaient initialement convenu de « repousser à la fin de 2016 l'entrée en vigueur de l'accord d'association avec l'Union européenne ». Ça ne s'invente pas. C'est exactement ce qu'a fait Victor Ianoukovytch en novembre dernier, car il savait que l'Ukraine ne pouvait se permettre de perdre un partenariat commercial certifié avec la Russie en faveur d'un vague « libre échange » avec l'Union européenne. Cette décision de « repousser » l'accord a été supervisée par ce parangon de médiocrité qu'est José Manuel Barroso, le président sortant de la Commission européenne.

Lors d'une séance plénière, le Parlement européen à Strasbourg s'est empressé de ratifier l'accord d'association avec l'Ukraine [1], au moment même où le président Petro Porochenko le déposait au Parlement ukrainien. Ce qui ne veut pas dire que l'accord entre immédiatement en vigueur. « L'intégration » économique avec l'Union européenne, l'euphémisme utilisé pour nommer l'invasion à sens unique de produits de l'Union européenne en Ukraine, ne débutera qu'en janvier 2016. Il ne faut pas s'attendre non plus à ce que l'Union européenne, frappée par la crise, accueille l'Ukraine en son sein prochainement (si elle le fait).

Ce jeudi, Porochenko va rencontrer son maître, le président des États-Unis Barack Obama, et prendra la parole au cours d'une séance conjointe des deux chambres du Congrès américain. Attendez-vous à de la rhétorique concernant « l'empire du mal » aux proportions intersidérales.

Mais c'est samedi à Berlin que les vraies choses vont se jouer, pendant les négociations sur l'énergie entre la Russie, l'Union européenne et l'Ukraine. Inutile de rappeler que Moscou a toutes les principales cartes dans son jeu.

La dette colossale de Washington a pratiquement atteint vingt mille milliards de dollars, et continue de grossir. Avec une crise monstrueuse qui s'approche comme un tsunami infernal, il ne faut pas s'étonner que Washington ait recours à la tactique de diversion parfaite : le retour de « l'empire du mal ». Les écoles d'études politiques s'inspirant des Marvel Comics ont de nouveau la cote, semble-t-il.

La Russie possède un énorme surplus de capitaux étrangers et est en mesure d'affronter la tempête. Par contre, la première économie de l'Union européenne qu'est l'Allemagne souffre déjà. Elle a déjà une croissance négative s'établissant à -0,2 %. C'est dans cette direction que le vent de l'imposition hystérique de sanctions souffle, en faisant dérailler davantage les économies de l'UE. Mais personne n'est prêt à parier que l'Union européenne aura le cran nécessaire pour résister à Washington. Surtout pas à Bruxelles, où les vassaux sont légion.

Vídeo documental: El holocausto japonés

Vídeo documental:

El holocausto japonés

 

Durante la II Guerra Mundial, los campos de concentración en los Estados Unidos alojaron a unas 120.000 personas, en su mayor parte de etnia japonesa, más de la mitad de las cuales eran ciudadanos estadounidenses, en establecimientos diseñados a ese efecto en el interior del país, desde 1942 y hasta 1948. El objetivo fue trasladarlos desde su residencia habitual, mayoritariamente en la costa oeste, a instalaciones construidas bajo medidas extremas de seguridad; los campos estaban cerrados con alambradas de espino, vigilados por guardias armados, y ubicados en parajes alejados de cualquier centro poblacional. Los intentos de abandono del campo en ocasiones resultaron en el abatimiento de los reclusos.

Ex: http://paginatransversal.wordpress.com

En liberté surveillée...

En matière de liberté d’expression, la France donne facilement des leçons aux autres. Mais est-elle la mieux placée pour cela ?

Spectacles de Dieudonné interdits, livres édités par Soral ou d’autres caviardés, manifestations violement dispersées, mouvements patriotiques dissouts… c’est tout le système français, mais aussi occidental, que met en cause Georges Feltin-Tracol.

Étayé par de nombreux exemples pris dans la presse officielle, il démontre que loin de demeurer le « pays des hommes libres », la France est devenue, suite au sécuritarisme développé par l’UMP sous Sarkozy et appliqué avec zèle par Valls et par Hollande, un Hexagone surveillé où comportements et pensées sont scrutés en permanence.

Aujourd’hui, il est préférable d’être un délinquant de droit commun plutôt qu’un opposant politique convaincu au mondialisme.

En sept chapitres d’observations accablantes et parfois terrifiantes, Georges Feltin-Tracol examine l’incroyable et lente évaporation des libertés publiques avant d’esquisser quelques réponses révolutionnaires, populaires et identitaires.

Mais, faites attention, le simple fait de lire ce livre risque de vous rendre suspect aux yeux du Pouvoir…

Oncle Sam djihadiste

eiilObamaOS1.jpg

La stratégie de guerre de Moscou

La stratégie de guerre de Moscou

Sans morts mais fatale aux Etats-Unis

Valentin Mândrăşescu
Ex: http://metamag.fr

poutine_-_russia_-_dollar_-_russie.jpgL’aide de Poutine propose une alliance anti-dollar pour forcer les États-Unis à mettre fin à la guerre civile. Sergueï Glazyev, le conseiller économique de Vladimir Poutine, a publié un article décrivant un plan pour « saper la puissance économique des Etats-Unis » afin de forcer Washington à arrêter la guerre civile en Ukraine. Glazyev croit que la seule façon d’obliger les Etats-Unis à renoncer à ses plans pour le démarrage d’une nouvelle guerre froide est de planter le système du dollar.

Dans son article, publié par Argumenty Nedeli, le conseiller économique de Poutine et le cerveau derrière l’Union économique eurasienne, soutient que Washington tente de provoquer une intervention militaire russe en Ukraine, en utilisant la junte de Kiev comme appât. Si ce plan aboutit, cela donnera à Washington un certain nombre d’avantages importants. Tout d’abord, il permettra aux États-Unis d’introduire de nouvelles sanctions contre la Russie, radiant ainsi le portefeuille de Moscou de bons du Trésor américain. Plus important encore, une nouvelle vague de sanctions va créer une situation dans laquelle les entreprises russes ne seront pas en mesure de rembourser leurs dettes aux banques européennes.

Selon Glazyev, la soi-disant « troisième phase » de sanctions contre la Russie aura un coût énorme pour l’Union européenne. Le total des pertes estimées seront supérieures à 1 trillion d’euros. Ces pertes nuiront gravement à l’économie européenne, faisant des Etats-Unis le seul « refuge sûr » dans le monde. Des sanctions sévères contre la Russie déplaceront également Gazprom du marché européen de l’énergie, laissant la porte grande ouverte pour le GNL beaucoup plus cher des États-Unis.

La cooptation des pays européens dans une nouvelle course aux armements et dans des opérations militaires contre la Russie va augmenter l’influence politique américaine en Europe et aideront les États-Unis à forcer l’Union européenne à accepter la version américaine du TTIP (Transatlantic Trade and Investment Partnership), un accord commercial qui, en réalité, transformera l’UE en une grande colonie économique des États-Unis. Glazyev estime que l’initiation d’une nouvelle guerre en Europe ne sera bénéfique qu’à l’Amérique et ne créera que des problèmes pour l’Union européenne. Washington a utilisé à plusieurs reprises des guerres mondiales et régionales au profit de l’économie américaine et maintenant la Maison Blanche est en train d’essayer d’utiliser la guerre civile en Ukraine comme un prétexte pour répéter le vieux truc.

L’ensemble des contre-mesures de Glazyev vise spécifiquement le cœur de la force de la machine de guerre des États-Unis, c’est à dire la machine à imprimer les billets de la Fed. Le conseiller de Poutine propose la création d’une « large alliance anti-dollar » des pays qui veulent et peuvent supprimer le dollar de leur commerce international. Les membres de l’alliance devraient également s’abstenir de garder des réserves en devises dans des instruments libellés en dollars. Glazyev préconise de traiter les positions dans des instruments libellés en dollars comme des avoirs peu fiables et estime que les régulateurs devraient exiger de pleines garanties collatérales sur ces avoirs. Une coalition anti-dollar serait la première étape pour la création d’une coalition anti-guerre qui peut aider à arrêter les agressions des États-Unis.

Sans surprise, Sergei Glazyev estime que le rôle principal dans la création d’une telle coalition politique doit être joué par la communauté d’affaires européenne parce que les tentatives de l’Amérique pour allumer une guerre en Europe et une guerre froide contre la Russie menacent les intérêts des grandes entreprises européennes. A en juger par les récents efforts pour mettre fin aux sanctions contre la Russie, formulées par les chefs d’entreprise allemands , français, italiens et autrichiens,, le conseiller de Poutine a vu juste dans son évaluation. Un peu surprenant pour Washington, la guerre pour l’Ukraine pourrait bientôt devenir la guerre pour l’indépendance de l’Europe vis-à-vis des États-Unis et une guerre contre le dollar.

samedi, 20 septembre 2014

Traité transatlantique: un résumé magistral et une description sans fards de ce monstre économique

 

Traité transatlantique: un résumé magistral et une description sans fards de ce monstre économique à l’affût

Auteur : Frédéric Viale
 
On ne peut pas nier que cela n’existe pas, que cela ne se déroule pas, que c’est une théorie du complot! Pour ceux qui se poseraient encore des questions, seule une recherche sur le blog (comme ailleurs…) qui a multiplié les sujets sur les accords de libre-échange, dont celui-ci. Non seulement nos politiques refusent de nous en parler pour mieux nous l’imposer, mais les médias eux non plus ne sont pas très loquaces sur le sujet. Ces accords, nous allons les subir, et au prix fort, en y laissant nombre de libertés, notre santé, notre argent, et bien plus encore!

Le 14 juin 2013, le Commissaire européen chargé du commerce recevait du Conseil des ministres européen le mandat de négocier avec les États-Unis un traité de commerce dont l’appellation officielle marque l’ambition : Partenariat transatlantique pour le commerce et l’investissement (PTCI, en anglais TTIP). Le traité est plus connu sous le sigle TAFTA (Transatlantic Free Trade Area, Traité de libre-échange transatlantique), généralement utilisé par le mouvement social, qui le nomme également « Grand marché transatlantique ».

Un large mandat

D’emblée, l’objectif est posé par le point 3 du mandat : « L’accord prévoit la libéralisation réciproque du commerce des biens et services ainsi que des règles sur les questions liées au commerce, avec un haut niveau d’ambition d’aller au-delà des engagements actuels de l’OMC. » Il s’agit de négocier ce qu’on appelle dans le jargon un accord « OMC plus », c’est-à-dire un accord prenant pour base les principes qui se trouvent dans les accords de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) pour aller plus loin et plus profondément dans la libéralisation du commerce.

Le mot « libéralisation » désigne, depuis presque vingt ans que l’OMC a été mise en place (janvier 1995), la mise en concurrence de tous les opérateurs de commerce internationaux. Cette mise en concurrence passe par la possibilité pour les entreprises d’avoir « accès aux marchés » (étrangers), de réaliser une « présence commerciale » (droit d’installation à l’étranger), de bénéficier au moins de la « clause de la nation la plus favorisée » (un traitement non moins favorable que celui dont bénéficie une autre entreprise étrangère) et, à terme, du « traitement national » (traitement identique de toutes les entreprises quelle que soit leur provenance), sans se voir opposer des « mesures distorsives » au commerce que constituent les décisions publiques de toute nature qui amènent à fausser la concurrence.

C’est le cas des subventions et plus largement des « obstacles au commerce », ou encore des « obstacles techniques au commerce ». Il s’agit généralement de toutes les mesures intérieures jugées « disproportionnées au but poursuivi », « inéquitables » et sans justification économique, sachant que protéger son marché intérieur n’est pas une justification économique par définition.

De la sorte, les gouvernements ou les instances infra-étatiques ne peuvent plus opposer aux entreprises des décisions publiques qui, au prétexte de protéger les populations de certains risques sanitaires, environnementaux ou autres (« obstacles techniques au commerce »), au prétexte de régulation économique, voire d’intervention économique (« obstacles au commerce ») constituent autant de mesures faussant la concurrence. Le point 23 du mandat reprend la nécessité de la clause de la nation la plus favorisée, du traitement national, de l’interdiction des obstacles au commerce qui sont la base des accords de l’OMC.

Mais cet accord entend aller plus loin.

Il aurait pour conséquence de renforcer les droits de la propriété intellectuelle. Dans le contexte de mondialisation actuelle, il s’agit là d’une tendance de fond qui s’approfondit depuis les années 1990 et qui peut avoir pour cadre l’OMC mais aussi, et d’abord, les législations nationales, particulièrement celle des États-Unis qui tend à exporter ses modèles de régulation dans le monde.

Concernant le projet TAFTA, certaines incertitudes planent sur la question de la protection de la propriété intellectuelle et notamment sur celle de la durée durant laquelle l’auteur pourrait prétendre à l’exploitation exclusive de son œuvre. Vu l’opacité des négociations, il est impossible de savoir si les dispositions du type de celles qui étaient présentes dans l’ACTA ne seraient pas présentes. On se souvient que les mécanismes de sanctions à l’encontre des utilisateurs d’Internet avaient déclenché une vive opposition des mouvements sociaux et finalement le rejet du Parlement européen. Il se trouve que la version fuitée de l’Accord économique commercial global (AECG), accord en voie de finalisation entre le Canada et l’Union européenne, porte les mêmes dispositions que le TAFTA et qu’on y trouve ce qui se trouvait dans l’ACTA.

Par ailleurs, le gouvernement français manque rarement de rappeler qu’il a réussi à imposer l’exclusion d’un secteur sensible des négociations : la culture. En fait d’exception culturelle, il s’agit uniquement de l’audiovisuel. Les autres aspects de la culture (livre, spectacle vivant, musique, etc.) ne sont pas concernés. Au demeurant, le Commissaire européen au commerce extérieur a rappelé qu’il ne manquerait pas de demander sur ce point l’élargissement du mandat, selon l’évolution des négociations – comprenez s’il est utile de pouvoir négocier la libéralisation de la culture pour obtenir autre chose. Jusqu’ici, le gouvernement affirme une position inébranlable. Mais, dans le secret de quelques réunions de la Direction générale du commerce, qui se tiennent sans publicité, sans ordre du jour ni compte rendu diffusés, il peut se passer bien des revirements.

Cet accord comporte également deux mécanismes qui, à eux seuls, constituent une des attaques les plus lourdes contre les principes démocratiques fondamentaux jamais tentées à ce jour : le mécanisme de règlement des différends investisseur-État ; le mécanisme de coopération réglementaire.

Deux mécanismes particulièrement dangereux

1. Le mécanisme de règlement des différends investisseur-État :

Le point 23 du mandat le prévoit. Ce mécanisme permettrait à un investisseur (une entreprise ou un financier) de porter plainte contre une décision publique, de quelque nature et de quelque niveau que ce soit, qui serait une mesure « arbitraire », « inéquitable », « disproportionnée », ou qui réaliserait une « expropriation directe ou indirecte » et qui, de ce fait, aurait une conséquence négative sur les bénéfices escomptés de l’investisseur. Cette plainte serait portée devant un organe d’arbitrage international, celui-ci pouvant décider d’une compensation en faveur de l’investisseur correspondant aux pertes découlant de la mesure incriminée, pertes actuelles ou futures.

Revenons sur les deux points importants de cette définition.

Premièrement, les motifs par lesquels les plaintes peuvent être déposées : ils sont extraordinairement flous. Qu’est-ce qu’une mesure « arbitraire », « inéquitable », « disproportionnée » ? Face à un tel flou, il faut savoir que les instances chargées de trancher (et nous verrons que la nature de ces instances également est très problématique) se baseront sur les traités qui les ont instituées. Quel est l’objectif de l’accord en négociation ? Atteindre le plus haut niveau de libéralisation possible. Il n’est pas utile d’espérer que, dans ce cadre, la référence à d’autres textes légaux puisse être faite. Déjà, l’OMC nous a donné l’exemple de traités de commerce ne se référant qu’à eux-mêmes et excluant la possibilité de faire référence à d’autres textes moins contraignants (ceux de l’Organisation internationale du travail, de l’Organisation mondiale de la santé par exemple). On voit mal pourquoi les « arbitres » institués par le TAFTA et qui seront chargés, en dernière instance, d’apprécier les demandes des entreprises le feraient en se référant à autre chose qu’à l’accord qui reconnait leur compétence. Ainsi, nous pouvons prédire sans risque d’erreur que les arbitres décideraient que sera « arbitraire », « inéquitable », « disproportionnée » toute mesure publique qui déviera de l’objectif à atteindre : la libéralisation maximale du commerce international.

Cela ouvre des perspectives, et pas seulement aux entreprises transnationales : quel périmètre sera-t-il laissé à la décision publique par les entreprises et les arbitres ? Quel type de mesures protectrices des populations pourra-t-elle passer au laminoir de ce mécanisme ?

La question se pose d’autant plus si on regarde ce que sont les « arbitres internationaux ».

Ils existent depuis de nombreuses années et ont été créés initialement pour « sécuriser » les investissements dans les pays où n’existent pas de systèmes judiciaires efficaces et hors du contrôle des gouvernements : le CIRDI, la CNUDCI, les Chambres de commerce ou autres organes ad hoc reconnus par les traités. Le « panel » se compose généralement de trois arbitres, un désigné par le plaignant, un par l’État, un en commun accord ou par les deux autres. Ce sont des personnes privées, petit groupe appartenant à la vingtaine de cabinets d’avocats internationaux dans le monde (14 aux EU, 6 dans l’UE, 1 en Asie) et ils ne sont tenus à aucune des règles qui pèsent normalement sur un juge : les conflits d’intérêts ne les concernent pas, et ils peuvent ainsi siéger dans un organe arbitral, conseiller un État, un investisseur, à moins qu’un de leurs confrères ne s’en charge. Ils peuvent être payés jusqu’à 3000 dollars de l’heure.

Pour avoir une idée des conséquences de l’application de ce mécanisme, il est utile de se référer à l’étude annuelle de la Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement. En effet, le mécanisme de règlement des différends investisseur-État existe déjà dans le chapitre 11 de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) et dans les nombreux accords bilatéraux sur l’investissement (BIT), plus de 3000 à l’heure actuelle.

Quelques conflits emblématiques :

- Philips Morris agit dans le cadre de deux accords bilatéraux sur l’investissement contre l’Uruguay et l’Australie pour contrer des politiques de lutte anti-tabac

- Vattenfall exige de l’Allemagne 3,7 milliards d’euros de compensation suite à l’arrêt de deux de ses centrales nucléaires du fait de la sortie du nucléaire de ce pays ;

- CMS Energy (États-Unis), Suez et Vivendi (France), Aguas de Barcelona (Espagne) ont obtenu 1,15 milliard de dollars de l’Argentine, poursuivie par plus de 50 plaintes de sociétés après la décision de figer les prix courants essentiels (énergie, eau…) et de dévaluer sa monnaie durant la crise financière de 2001-2002 ;

- Lone Pine Resources, entreprise énergétique des États-Unis, filiale « boîte-aux-lettres » d’une entreprise canadienne, poursuit le Canada pour 250 millions de dollars, suite à la décision du Québec de décider un moratoire sur l’extraction d’huile et de gaz de schiste ;

- Achmea, assureur privé néerlandais, a obtenu de la République slovaque une compensation de 22 millions d’euros pour avoir remis en cause la privatisation de la santé effectuée par l’administration précédente ;

- Véolia réclame à l’Égypte compensation après que ce pays a décidé d’augmenter le salaire minimum de 400 à 700 livres égyptiennes (de 41 à 72 euros). Notons d’ailleurs que l’Égypte est devenue le deuxième pays le plus poursuivi après l’Argentine, et ce depuis la récente Révolution.

Ainsi, il n’est ni plus ni moins question que de conférer aux entreprises et aux investisseurs un privilège, au sens premier du terme, c’est-à-dire le droit de bénéficier d’une règle particulière, taillée à leur mesure et les extrayant de la règle commune.

Précisions : ce droit de poursuivre les États n’est ouvert qu’aux entreprises étrangères (celles qui ont leur siège ou simplement une boîte-aux-lettres dans le territoire de l’autre partie à l’accord), il n’est pas réciproque (les États ne peuvent dans ce cadre poursuivre des entreprises) et, de fait, il est fermé aux petites entreprises. En effet, l’utilisation du mécanisme d’arbitrage est extrêmement onéreuse, il coûte plusieurs millions d’euros, ce qui en fait un instrument aux mains des entreprises transnationales.

2. Le mécanisme de coopération réglementaire

Le point 43 du mandat est assez elliptique là-dessus, mais nous avons bénéficié de fuites du document de décembre 2013 par lequel le Commissaire européen adresse à son homologue des États-Unis ce qu’il entend par « mécanisme de coopération réglementaire ».

Il s’agit de créer un organisme chargé de la mise en place et de l’approfondissement de l’accord qui aurait pour nom « Conseil de coopération réglementaire » (CCR). Il aurait une double mission.

La première serait d’organiser une « alerte précoce ». Si, dans l’avenir, un État souhaite prendre une mesure affectant le commerce (et toutes les mesures publiques sont susceptibles d’affecter le commerce), il faudra au préalable qu’il informe l’autre partie à l’accord, de sorte que celle-ci organise une consultation des opérateurs privés concernés, afin qu’ils donnent leur avis sur la mesure en question. On voit ainsi quelle influence déterminante auraient les desiderata des entreprises avant toute délibération publique et bien en amont des votes législatifs ou des décisions réglementaires.

Sa seconde mission serait d’organiser un lissage systématique et étalé dans le temps des réglementations existantes, si celles-ci devaient apparaître comme trop lourdes pour les opérateurs privés. Ainsi, les entreprises et leurs lobbies auront tout loisir de parvenir à amoindrir ou éradiquer une réglementation déjà existante en passant par la procédure discrète, opaque, non publique consistant à saisir le Conseil de coopération réglementaire, même largement après qu’une réglementation aura été décidée, afin de la rendre « moins lourde ».

À ce propos, on voit se profiler la stratégie nouvelle des promoteurs de l’accord qui semblent, pour certains d’entre eux, s’inquiéter de l’opposition grandissante au projet d’accord. Avec le mécanisme de coopération réglementaire, il sera parfaitement possible de conclure un accord ne comportant pas ce qu’il serait politiquement difficile d’assumer (la venue des OGM, la fracturation hydraulique pour les gaz de schistes, le poulet chloré, le porc à la ractopamine, etc.) mais qui renverrait les inévitables amoindrissements de réglementations à plus tard, aux bons soins de ce Conseil discret, technocratique, et affranchi des règles minimales de débat démocratique.

Conséquences de ces mécanismes

Il s’agit d’un projet d’accord qui porte essentiellement sur l’harmonisation des normes. Ce qui est possible d’un côté de l’Atlantique doit être accepté de l’autre. Au motif de faciliter le commerce, d’amoindrir les coûts découlant de réglementations différentes, il prévoit que, si les processus de fabrication et de certification peuvent rester différents aux États-Unis ou dans l’Union européenne, néanmoins les produits circuleront sans entraves et sans qu’il soit nécessaire que ceux fabriqués d’un côté répondent à toutes les normes spécifiques de l’autre côté, mais seulement à celles des normes du côté où ils auront été fabriqués.

C'est ainsi que doit disparaître le principe de précaution, car celui-ci est incompatible avec celui de reconnaissance mutuelle des normes. Le principe de précaution est prévu dans les textes européens et en France il a valeur constitutionnelle. Il s'applique a priori et prévoit qu'en cas de doute sur les effets d'un nouveau produit, d'un nouveau processus de fabrication, d'une nouvelle molécule, ceux-ci ne sont pas mis en contact avec le public pour éviter de faire face à de possibles conséquences négatives. Aux États-Unis, il en va différemment : l'interdiction de la mise sur le marché ne peut être le fait que de l'autorité de régulation qui aura réussi à démontrer les effets nocifs du produit nouveau, les entreprises engageant leur responsabilité en devant éventuellement faire face à des actions collectives de consommateurs (class actions) a posteriori. Du fait du principe de reconnaissance mutuelle des normes, les entreprises des États-Unis ne pourront pas être empêchées d'introduire sur le marché de l'Union des produits par ailleurs interdits de fabrication sur place. Nous pouvons prédire la suite de cet état de fait : un double système de certification des produits, un abaissement de la sécurité des consommateurs et, pour finir, un laminage du système le plus protecteur, que ce soit celui de l'UE ou des États-Unis, au nom de l'équité et de l'efficacité économique. Dans tous les cas, une course vers le fond.

Il faut envisager les conséquences possibles secteur par secteur :

- Dans le domaine agricole, deux éléments se conjuguent : la baisse des tarifs douaniers encore existants, l'harmonisation des normes par le bas.

Pour l'activité agricole, en effet, la moyenne des droits de douane est faible (environ 2 %). Toutefois, ils restent élevés dans certains secteurs : selon les produits, ils peuvent dépasser 200 %, dans l'élevage mais aussi pour les céréales, le sucre, de nombreux produits laitiers, les alcools. Un abaissement complet des droits de douane rendrait impossible de se protéger contre une agriculture états-unienne plus industrielle et plus compétitive.

Aux États-Unis, la taille moyenne des fermes est de cent soixante-dix hectares. Sur mille hectares, on emploie six personnes. Dans l'UE, la taille moyenne d'une ferme est de treize hectares, et on emploie cinquante-sept personnes par mille hectares. Les protections sociales et environnementales moins rigoureuses aux États-Unis permettent des coûts de production bien plus faibles. De plus, la concentration des productions autorise des économies d'échelle. Si les droits de douane sont abaissés, si les produits à bas coût et à qualité faible des États-Unis affluent en Europe, la seule solution pour les producteurs européens sera de s'aligner. Conséquences : concentration des fermes pour atteindre le seuil de rentabilité, davantage encore d'intrants chimiques, de pesticides, d'OGM, plus grand sacrifice de l'environnement, de la santé humaine et du bien-être animal. La victoire du contre-modèle productiviste serait complète.

On ne peut qu'entr'apercevoir les conséquences en termes de sécurité alimentaire de l'application du principe de reconnaissance mutuelle : aux États-Unis où les OGM sont massivement présents, où les hormones de croissance sont légales et où la chaîne de production tout entière tournée vers le rendement oblige à l'utilisation de produits tueurs de bactéries pour laver des produits mis en œuvre dans des conditions sanitaires déplorables, les intoxications alimentaires sont légion. Aussi, nous verrions, dans un premier temps, une entrée massive de ces produits ; puis, dans un second temps, l'alignement des modes de production vers le bas.

- Dans le domaine social, là encore les choses sont assez largement imprévisibles, ce qui en soit est une problème : le gouvernement français répète à qui veut bien l'entendre qu'il ne laissera les négociateurs franchir aucune « ligne rouge », et qu'il considère que le respect des normes sociales en est une. Il affirme même travailler à ce que cet accord soit l'occasion de hisser les normes sociales au plus haut niveau existant.

Outre le fait qu'il n'existe aucun exemple d'accord de commerce ayant réalisé cet exploit, rappelons que les États-Unis n'ont pas ratifié six des huit conventions de l'Organisation internationale du travail. Dès lors, certaines des obligations qui pèsent sur les employeurs de l'Union européenne ne pèsent pas sur ceux des États-Unis, qui peuvent produire à un coût plus bas. Là encore, il ne faut pas être devin pour prédire que le patronat européen saisira l'occasion de cette concurrence pour exiger des pouvoirs publics un alignement au nom de la compétitivité des entreprises de l'UE, vers des normes sociales moins coûteuses, donc plus basses.

Par ailleurs, il est bon de conserver à l'esprit les cas de la « jurisprudence arbitrale », et ici celui de Véolia poursuivant l'Égypte : cette poursuite est « motivée » par une augmentation du salaire minimum. Où se trouvent les garanties réelles que cela ne sera pas possible, en dehors des promesses verbales d'une ministre ?

- Dans le domaine environnemental, il apparaît clairement avec le projet de TAFTA que l'agenda de l'Union européenne est en contradiction complète avec les objectifs climats affichés. Tout d'abord, ce projet générera des contraintes pour les décideurs publics nationaux et locaux, ce qui risque d'inhiber davantage leur action. Mais surtout, il promeut les intérêts des grandes entreprises extractives et avec eux un modèle de « développement » qui n'est qu'une fuite en avant.

Dans un document du 20 septembre 2013, l'Union indique clairement que son objectif est d'obtenir que tombent les restrictions aux exportations de pétrole et de gaz des États-Unis - le président des États-Unis peut bloquer certaines exportations au nom de l'intérêt national. Il faut dire que le gaz de schiste se situe à un prix bas dont aimeraient profiter les opérateurs industriels.

L'article D du document permettrait que le droit des États de mettre en place une obligation de service public dans le domaine énergétique soit soumis à un test de nécessité. Celui-ci serait défini de manière objective, restrictive et exclurait des obligations pour les entreprises « plus lourdes que nécessaire ».

L'article E0 vise les mesures de localisation des secteurs de l'énergie renouvelable prises par les décideurs locaux : la définition des cahiers des charges des marchés publics serait concernée.

On voit mal, dans ces conditions, comment la France, qui soutient la tenue des négociations TAFTA, peut, dans le même temps, affirmer qu'elle nourrit des ambitions élevées pour la réunion COP21 qu'elle accueille en 2015.

- Concernant les libertés publiques, et notamment celles sur Internet, plusieurs inquiétudes apparaissent.

Tout d'abord celle relative à la collecte de données personnelles. La définition même de cette notion n'est pas la même des deux côtés de l'Atlantique : si dans l'UE les données personnelles sont constituées de l'ensemble des informations qui permettent de définir une personne (nom, adresse, etc.), aux États-Unis elle inclut aussi les données commerciales, c'est-à-dire l'ensemble de celles qui permettent de constituer le profil des consommateurs. Les données commerciales ne sont pas exclues des négociations.

Sachant qu'actuellement les plus grands opérateurs de collecte et de traitement des données commerciales sont sis aux États-Unis, la question se pose de savoir à quelles conditions il serait possible, pour ces opérateurs, de traiter des données personnelles de personnes vivant dans l'Union européenne. Sous quelles modalités les données personnelles seraient collectées par les entreprises des États-Unis ? Les quelques garanties existant actuellement sur le consentement préalable ou l'anonymisation des données pourront-elles encore exister ?

Un règlement est actuellement en préparation au niveau de l'Union européenne. Il viendra abroger la directive 95/46 applicable aux données personnelles. Ainsi, les instances de l'Union préparent un texte qui risque d'entrer en contradiction frontale avec les négociations pour le TAFTA. Cela pose non seulement un problème de cohérence, mais aussi de démocratie. En effet, à quoi servirait que le Parlement européen se prononce sur le nouveau texte si on sait déjà qu'il risque d'être vidé de son contenu par une définition différente des données personnelles qui ne permettrait plus une protection efficace des droits des personnes ?

- La question de la régulation des banques et des marchés financiers est cruciale.

L'Union, dans ce domaine, est la partie agressive. Après la crise financière de 2008, on a assisté aux États-Unis à un mouvement de re-régulation du secteur, avec une intervention accrue des régulateurs publics. Le gouvernement fédéral n'a manifesté jusqu'ici aucune volonté de changer ce mouvement. Mais le mécanisme de coopération réglementaire sera crucial pour amener à un affaiblissement des règles, pourtant timides, des États-Unis sur les marchés financiers : dès qu'une nouvelle règle financière serait envisagée, il faudrait que l'autre partie en soit informée et qu'elle n'affecte par les opérateurs financiers de l'autre côté de l'Atlantique.

Cela va même plus loin. Dans une note conjointe France/Royaume-Uni, ces deux pays posent que l'accord ne serait utile que si les opérateurs pouvaient opérer sur les deux territoires selon les règles de leur pays d'origine. Ainsi, les opérateurs européens interviendraient aux États-Unis selon les règles européennes. Les banques bénéficieraient donc du privilège, exorbitant, d'extra-territorialité. Comment envisager des lois plus dures pour la finance à l'avenir ?

On peut se poser la question de savoir pour quels bénéfices ce projet est négocié.

Juste avant la délivrance du mandat, la Commission européenne a demandé une étude d'impact au Centre pour la recherche en économie politique, le CEPR. L'étude réalise des projections en 2027. N'importe quel économiste un peu sérieux refuserait de se prêter à cet exercice digne de Madame Irma, le CEPR l'a fait. Est-ce qu'il l'a fait parce qu'il est financé par les plus grandes banques, par les plus grandes entreprises ? Ne soyons pas mauvaise langue et écoutons son pronostic : non seulement l'accord entraînerait une hausse de la création de richesse (119 milliards d'euros par an pour l'UE, 95 pour les États-Unis) mais aussi la création de cinq cent mille emplois.

Ces chiffres sont ridicules pour au moins deux raisons : d'une part, ils sont tellement faibles qu'ils justifieraient plutôt l'abandon des négociations que leur poursuite ; d'autre part, ils sont basés sur des hypothèses qui ont fait leur preuve, celle de leur inanité.

Ils sont faibles : 119 milliards d'euros, c'est 0,7 % du PIB de l'Union. Soit 545 euros par foyer. Statistiquement, c'est la marge d'erreur. Les cinq cent mille emplois prévus sont à mettre en regard des presque vingt-sept millions de chômeurs de l'Union. Ces chiffres sont ridicules surtout parce qu'ils sont basés sur l'hypothèse du modèle macroéconomique dit de « l'équilibre général ». Rappelons que ce modèle postule notamment la rationalité parfaite des individus, une information complète des prix, une connaissance commune de la nature des biens, l'absence d'incertitude radicale, dont la réunion forme les conditions d'une concurrence parfaite. Qui peut croire des hypothèses pareilles ?

La réalité est plus triviale : ce projet est d'abord porté par les grands lobbies d'affaires. De ce point de vue, le TAFTA n'est pas un coup de tonnerre dans un ciel bleu. Le TABC, l'ESF le réclament, Business Europe le réclame, la Chambre de commerce américaine le réclame : la liste est longue. Déjà, en 1998, le Partenariat économique transatlantique était créé pour instaurer un « haut niveau de dialogue » entre les deux zones. Et, surtout, l'Accord économique et commercial global (AECG), négocié depuis plus de quatre ans entre le Canada et l'UE, comporte exactement ce même type de dispositifs. La Commission a l'ambition de le déclarer « finalisé » le 25 septembre, et il ouvrirait un boulevard au TAFTA.

Conclusion

Face à l'instauration de privilèges pour les entreprises transnationales et les banques, les mobilisations populaires sont fortes. Nous avons les moyens d'avoir la peau de ces accords (car il faut ajouter désormais l'AECG) : non seulement les échéances nous laissent encore un an (si finalisation de l'AECG en septembre) et plus, mais nous sommes organisés au niveau européen et national. Au Canada, aux États-Unis, les mobilisations sont conséquentes.

Le calendrier prévu : le 11 octobre se tiendra une journée de mobilisation en Europe, une initiative citoyenne européenne sera lancée en septembre et, d'ores et déjà, une pétition est en ligne sur le site du collectif StopTAFTA et sur celui d'Attac.

De plus un vaste mouvement de déclarations de collectivités locales hors TAFTA se dessine, l'idée étant de ne pas attendre le dernier moment pour changer le rapport de force à la base et faire monter dans la population la nécessaire prise de conscience des risques encourus.

La ratification, ou non, de l'accord UE-Canada constituera un test. Les gouvernements, dont le nôtre, et les parlementaires cautionneront-ils l'instauration de tels privilèges pour les entreprises ?


- Source : Frédéric Viale

Discours d'Aymeric Chauprade au Forum sur la Famille à Moscou

Aymeric Chauprade à Moscou forum famille.jpg

Photo: Aymeric Chauprade – Forum sur la famille à Moscou 10 sept. 2014

Discours d'Aymeric Chauprade au Forum sur la Famille à Moscou, le 10 septembre 2014

Ex: http://medias-presse.info

L’eurodéputé Front national, Aymeric Chauprade, invité d’honneur du forum « Grande famille et avenir de l’humanité » qui s’est tenu au Kremlin à Moscou les 10 et 11 septembre 2014, est intervenu lors de son inauguration.

Voici le texte de son intervention qui a été interrompue par les applaudissements à de nombreuses reprises:

Eminences honorables, invités, chers amis !

Je voudrais remercier les organisateurs de ce forum sur la famille et le futur de l’humanité. Avec une attention particulière pour la fondation St. André et pour mon ami Konstantin Maloféev que je salue ici, qui s’investit beaucoup pour la défense de notre cause patriotique et spirituelle. Je salue aussi Mme Mizoulina qui ce matin encore à la Douma d’Etat défendait la famille, la cause des enfants et des femmes aussi menacés par cette barbarie qui s’installe chaque année d’avantage. Je remercie aussi Vladimir Yakounine dont le rôle en faveur du dialogue des civilisations oh combien précieux pour la paix mondiale est bien connu. C’est un honneur d’être à côté de tous ceux qui se battent ici pour cette cause, d’être ici à Moscou pour la défense à la fois du monde multipolaire et d’un monde fondé sur les valeurs solides de famille, des valeurs naturelles.

La guerre du mondialisme euro-américain contre les nations et leurs civilisations est en marche. Nous en voyons chaque jour d’avantage les dommages. Cette guerre a deux volets, deux facettes. La première est une facette géopolitique. C’est une guerre visant à empêcher l’établissement d’un monde multipolaire au profit d’un monde unipolaire dominé par les USA et par les oligarchies qui leur sont asservies. C’est un monde qui se bat pour le contrôle de l’énergie, pour l’extension de l’OTAN au détriment des intérêts de la Russie, qui se bat contre l’établissement de pays émergeants, la Russie, la Chine et d’autres pays et qui se bat au fond contre la paix et l’équilibre des puissances. C’est la dimension géopolitique. Moi qui suis parlementaire européen, qui dirige la délégation des députés du Front national, première délégation française au Parlement européen. Eh bien, je vous dis que ce combat je le mesure chaque jour au Parlement, je vois chaque jour les lobbys LGBT et les lobbys antirusses à l’œuvre pour soutenir les actions illégales et meurtrières du gouvernement ukrainien en place à Kiev.

Cette guerre a aussi un volet idéologique qui est le pendant du volet géopolitique. Ce volet idéologique puise ses sources dans la philosophie libérale, celle de l’individu-roi, celle du matérialisme, de l’émancipation de Dieu, celle de la dictature de la matière sur l’esprit. Et c’est cela qu’ils veulent établir – une dictature mondiale de la matière contre l’esprit. Cette guerre prend une forme individualiste dont les gouvernements de l’UE et le gouvernement des USA sont les principaux promoteurs. Ils se font les promoteurs de la culture de mort contre la culture de vie, de l’avortement, de la destruction du mariage fondé sur la différence sexuelle, de la théorie du genre, de tout ce qui va contre la vie et de tout ce qui est en train de construire un monde de barbarie.

Face à cela il y a aujourd’hui un espoir. C’est qu’un pays important sur la scène mondiale, un pays qui pèse, un pays qui s’est redressé depuis 1999 grâce à son président Vladimir Poutine, la Russie, apporte l’espoir aux peuples qui défendent leur nation, leur civilisation et leurs valeurs. Cette Russie est l’espoir du monde aujourd’hui. Et je dis qu’il faut que tous les patriotes s’unissent autour d’elle !

La Russie est une puissance géopolitique, la Russie est une civilisation, elle a une profondeur historique. Elle a un président doté d’une volonté forte et d’une raison claire face aux jeux dangereux menés par les USA et les gouvernements soumis de l’Union européenne. C’est cette Russie qui apporte l’espoir à tous les partisans de la multipolarité, de la paix et de l’équilibre des civilisations, à tous les partisans de la supériorité de l’esprit sur la matière.

Tous ensemble aujourd’hui nous allons travailler, nous unir pour que ce monde infernal qui se met en place échoue et que nous puissions l’espoir. A bientôt dans ce combat pour les nations, les civilisations et la vie ! (Source)

QU’EST CE QUE L’ETAT ISLAMIQUE ?

eiilnnnmmm.jpg

QU’EST CE QUE L’ETAT ISLAMIQUE ?

Romain Caillet*
Ex: http://metamag.fr

Propos recueillis par Marcelle Champagne. Romain Caillet est chercheur et consultant sur les questions islamistes. Il analyse pour "les Clés du Moyen-Orient" comment s’est formé l’EILL, les différences avec al-Qaeda, qui sont les combattants de l’EI et la structure du mouvement.

Depuis quelques semaines, l’avancée de l’Etat Islamique en Irak et au Levant (EIIL) - aussi connu sous l’acronyme arabe Daech - dans les territoires de l’est de l’Irak, inquiètent les dirigeants arabes et occidentaux. Prenant la tête d’une coalition opposée à la pénétration salafie au Levant, les dirigeants américains et iraniens, en appui de l’armée régulière irakienne, conjuguent leurs efforts pour parvenir à une solution militaire. Qu’est-ce que l’EIIL ?
 
Précisons avant tout que l’acronyme Daech est un terme impropre et péjoratif, utilisé par les opposants à l’Etat islamique. L’expression a été popularisée par le média al-arabya. La chaîne qatari al-jazeera n’utilise d’ailleurs plus ce terme. Si en langue arabe il peut y avoir une légitimité à l’employer, son utilisation en français est clairement idéologique.

Il convient de retenir trois dates clefs dans la formation et l’évolution de l’Etat Islamique (EI) : le 15 Octobre 2006, date de la création de l’Etat Islamique d’Irak (Dawlat al-’Irâq al-Islâmiyya) ; puis, avril 2013, l’extension de l’EII en Syrie qui devient l’Etat Islamique en Irak et au Levant (EIIL). Enfin, le 29 juin 2014 où le mouvement prend le nom d’Etat Islamique (EI) lorsqu’il annonce la restauration du califat. Une nouvelle appellation sans précision géographique qui témoigne de la volonté du mouvement d’établir un califat universel.
 
Pour comprendre les relations qu’entretient l’EI avec al-Qaeda, il convient de revenir sur la genèse du mouvement. Tout d’abord, le précurseur de l’Etat islamique d’Irak est un jihadiste jordanien, Abû Mus’ab az-Zarqâwî (1966-2006), gracié en 1999 à l’occasion du couronnement du roi Abdallah II de Jordanie. Il fonda son propre camp d’entraînement en Afghanistan dans la région d’Herat, indépendant du groupe al-Qaeda avec lequel il ne semblait pas partager pas les mêmes aspirations. L’offensive américaine d’octobre 2001 en Afghanistan le poussa à traverser l’Iran et à se réfugier au Kurdistan irakien en 2002, où il mit ses hommes au service d’Ansar al-Islam - un groupe fondamentaliste sunnite proche d’al-Qaeda. Lors de l’invasion américaine en Irak en 2003, le jihadiste jordanien forma un groupe du nom de tawhid al-Jihad, « monothéisme et jihad », qui reprenait le nom de son camp d’entraînement en Afghanistan. Il mena sa première grosse opération le 19 août 2003 contre le siège de l’ONU à Bagdad, et dont il revendiqua publiquement la responsabilité le 8 décembre 2003. L’attentat suicide au camion piégée avait couté la vie à 22 personnes dont Sergio Vieira de Mello, Représentant spécial de l’ONU en Irak. 

Le mouvement prit une importance croissante et devint à l’octobre 2004 la branche irakienne d’al-Qaeda, prêtant allégeance à Oussama Ben Laden. En Janvier 2006, le groupe d’Abû Mus’ab az-Zarqâwî fut intégré à une coalition de plusieurs factions jihadistes rassemblées au sein du Conseil consultatif des Mujâhidîn d’Irak (Majlis Shûrâ al-Mujâhidîn fî-l-’Irâq), dont l’Irakien ’Abd Allâh Rashîd al-Baghdâdî prit le commandement. Le but de cette réorganisation était d’« irakiser » le jihad en Irak contre l’occupation américaine, jusqu’alors géré par des étrangers. Après la mort d’Abû Mus’ab az-Zarqâwî en juin 2006, l’Egyptien Abû Hamza al-Muhâjir (1968-2010) prit sa succession à la tête d’al-Qaeda en Mésopotamie, faisant parti du Conseil Consultatif des mujahideen, soumis à l’autorité de ’Abd Allâh Rashîd al-Baghdâdî, rebaptisé à l’octobre 2006, Abû ’Umar al-Qurashî al-Baghdâdî. Le 15 octobre 2006, le conseil consultatif des Mujâhidîn s’élargit en intégrant une trentaine de tribus irakiennes ainsi que de nouveaux groupes jihadistes, prenant à cette occasion le nom d’Etat islamique d’Irak et annonçant la dissolution d’al-Qaeda en Mésopotamie. 
 
A partir de 2007, l’EII connut des difficultés notamment face aux troupes américaines et à la résistance de groupuscules opposés à leur autoritarisme politique et religieux. Le mouvement de la sahwa [1] (« réveil » en arabe), une force supplétive irakienne composée pour l’essentiel d’anciens insurgés sunnites ayant prêté allégeance au gouvernement de Nouri al-Maliki, combat l’EII. Le gouvernement irakien les évinça du pouvoir et peina à honorer la promesse qui leur avait été faite d’intégrer leurs membres au sein des forces nationales de sécurité. Devenues les cibles des conflits sectaires du pays, les anciens insurgés sunnites choisirent finalement progressivement de se rallier à l’EII. Les attentats se multiplièrent. Implanté en Irak, l’EII observait de loin les événements en Syrie dès 2011. Il prit la décision de dépêcher un petit groupe en Syrie qui prit le nom de Jabhat al-Nusra fin 2011. Le mouvement devint si puissant que l’émir n’écoutait plus le chef de l’EII. Il ne fit pas sécession pour autant mais devint quasiment une branche autonome de l’organisation. En avril 2013, le chef de l’EII, Abû Bakr al-Baghdâdî (à la tête de l’organisation depuis 2010), annonça que Jahbat al-Nusra et l’EII n’était qu’une seule et même organisation. Ils supprimèrent alors les deux appellations – Etat islamique d’Irak (EII) et Jabhat al-Nusra - pour former l’Etat islamique en Irak et au Levant - ad-Dawlat al-Islâmiyya fî-l-’Irâq wa-sh-Shâm - (EIIL). Le lendemain de cette déclaration, le chef de Jahbat al-Nusra, Abû Muhamad al-Jûlânî, reconnut qu’il avait combattu pour l’EII en Irak et bénéficié de son soutien financier et militaire en Syrie mais il désapprouva la fusion des deux unités. La scission s’effectua alors entre ceux qui souhaitaient rejoindre le commandement de l’EIIL, et ceux qui souhaitaient rester sous celui d’al-Jolani. La majorité des combattants rejoignit l’EIIL. Le 9 juin 2013, Zawahiri annonca la dissolution de l’EIIL et stipula que l’EII devrait quitter la Syrie au profit de Jahbat al-Nosra, dont il reconnut officiellement son affiliation avec Al-Qaeda. Le 10 juin 2013, le chef de l’EIIL, Abu Bakr al-Baghdadi, invalida cette décision affirmant que l’EII resterait en Irak et au Levant, sans se soucier des frontières de Sykes-Picot. Plus tard, son porte-parole, Abu Muhammad al-‘Adnani, évoqua également l’argument théologique pour justifier ses positions, rappelant que les deux premiers califes, Abu Bakr et ‘Umar b. al-Khattâb n’avaient jamais séparé le commandement des armées d’Irak et du Levant. Les relations se dégradèrent entre les deux mouvements. En Janvier 2014, la plupart des rebelles syriens se liguèrent pour attaquer l’EIIL. Le chef de Jabhat al-Nusra rejeta la faute sur les dirigeants de l’EIIL. Les relations continuèrent de se dégrader. En mars 2014, la prise de contrôle de plusieurs puits de pétrole en Syrie par l’EIIL précipita la déclaration de guerre entre l’EIIL et Jabhat al-Nusra, menacé dans son poumon économique de la région de Deir ez-Zor. Au mois de Juin 2014, après ses victoires retentissantes en Irak, le mouvement de l’EIIL acquit une telle force qu’il parvint à prendre les dernières villes encore aux mains des rebelles dans la région frontalière de Deir Ez-Zor, l’ancien foyer jihadiste de Jabhat al-Nusra.
 
Quelles différences existent-ils entre al-Qaeda et l’EI ?

Bien qu’ils aient des repères idéologiques communs, l’EI et al-Qaeda sont deux organisations différentes. On peut retenir trois critères de divergence d’ordre générationnel, politique et doctrinal. Les deux mouvements ont en effet des stratégies militaires et un agenda politique distincts. Premièrement, l’expérience de référence d’al-Qaeda reste celle du jihad afghan contre les Russes dans les années 1980 et de la lutte contre l’Occident, pour les partisans de l’EI, la référence, plus récente, est celle du jihad en Irak contre l’invasion américaine de 2003. Il existe dès lors une différence générationnelle mettant en parallèle la génération Ben Laden et la génération Zarqâwî, plus virulente et plus efficace en communication. Contrairement à al-Qaeda, l’EI estime qu’il vaut mieux combattre les ennemis d’aujourd’hui, plutôt que ceux d’hier, autrement dit, l’Iran et ses velléités expansionnistes (dénommé le « projet Safavide » - al-mashrû’ as-safawî - selon la terminologie jihadiste), et les Chiites plutôt que les Etats-Unis. Deuxièmement, il existe des divergences politiques afférant au mode d’administration et de gouvernance. Les partisans de l’EI sont favorables à l’administration immédiate du territoire conquis et à la mise en place de la charia, avant même que le conflit n’ait pris fin ; al-Qaeda prône un jihad déterritorialisé dont la cible principal reste l’Occident. Troisièmement, l’EI se distingue par sa cohérence idéologique interne qui tranche avec l’hétérogénéité caractéristique des multiples branches d’al-Qaeda, notamment Jabhat al-Nusra.
 
Qui sont les combattants de l’EI ?
 
Le commandement de l’EI est exclusivement irakien. Il est formé en majorité de chefs militaires qui sont principalement d’anciens officiers de l’armée de Saddam Hussein et d’anciens cadres des services de renseignement, reconvertis en jihadistes, souvent après avoir été humiliés par les Américains. Contrairement au haut-commandement quasiment exclusivement irakien, on trouve des combattants de toute nationalité, notamment en Syrie où les étrangers représenteraient près de 50% des troupes, qu’ils soient Arabes (Libyens, Saoudiens, Tunisiens…), originaires du Caucase (des Tchétchènes), de l’Occident (Français, Belges, …) ou encore, à titre anecdotique, de la République Populaire de Chine (RPC). Plusieurs tribus syriennes des villes de Jarâblus, de Raqqa et de la province de Deir ez-Zor ont également prêté allégeance à l’émir de l’EI. Répartis entre la Syrie et l’Irak, l’EIIL compterait environ 20 000 combattants [Charles Lister, chercheur au Brookings Doha Centre, estime que l’EIIL compte de 5.000 à 6.000 combattants en Irak et de 6.000 à 7.000 combattants en Syrie.]. La libération par l’EI de plusieurs milliers de prisonniers en Irak ces derniers jours est venue grossir les rangs du mouvement.

Comment l’EI est-il structuré ? De quel(s) appui(s) dispose-t-il pour mener ses offensives ?
 
L’EI se distingue par la qualité de ses combattants et les compétences militaires de leurs commandants. Leur unité idéologique et politique assure une organisation et une discipline inédites sur le terrain. Il dispose d’un commandement intégré et d’une hiérarchie distincte du groupe autour duquel des brigades quasi autonomes gravitent. L’équipement militaire de l’EI leur vient d’abord des armes lourdes récupérées en Syrie que les combattants utilisèrent par la suite en Irak pour prendre des bases remplies d’équipement moderne, et avoir ainsi accès à l’arsenal militaire américain. Le M998 High Mobility Multipurpose Wheeled Vehicle (HMMWV ou Humvees), un véhicule de transport à roues de l’armée américaine acquis par l’armée irakienne, est désormais aux mains des jihadistes. Ils disposent par ailleurs de leurs propres camps d’entraînement. De peur d’être dénoncé, leurs entrainements aux combats se déroulent dans des camps itinérants. Le lieu de l’entrainement change en permanence. Il est par conséquent très difficile de les suivre. S’il ne dispose pas encore d’uniforme ou de grade, l’EI a l’intention de former un corps militaire sur le modèle des armées classiques. Enfin, la force du mouvement tient également à un service de renseignement perfectionné, très présents en Syrie, où seul l’émir local connaît l’identité des personnes travaillant pour ce service, appelé amniyyin (« les chargés de sécurité » en arabe).

L’EI finance ses activités sur des fonds propres. Avant la prise de Mossoul, l’EI disposait déjà d’un revenu annuel de plus de 100 millions de dollars prélevé sous la forme d’impôts, d’extorsions de fonds ou de soutien des populations locales. En plus de l’impôt révolutionnaire, ils recourent à l’exploitation des puits de pétrole, aux otages occidentaux et, dans une moindre mesure, des financements leur viennent de particuliers du Golfe (5%). L’EI ne semble pas bénéficier du soutien ouvert d’un Etat.

[1] Créée par le cheikh Ahmed Abou Richa et financée par l’armée américaine fin 2006, elle est la cible d’attentats. « Les Sahwa représentent le changement de posture remarquable des éléments tribaux sunnites qui, après avoir soutenu les djihadistes insurgés, ont commencé à coopérer avec les troupes américaines pour combattre al-Qaida (en fait à cette époque il n’y a plus d’al-Qaïda c’est l’Etat islamique d’Irak) et les milices shiites. Cette évolution avait été facilitée par le regain de pression politique exercé sur le mouvement djihadiste et la décision de l’armée américaine d’armer et de rémunérer les membres des forces armées non officielles Sahwa - qui ont fini par compter plus de 100 000 hommes dans leurs rangs. Les forces Sahwa sont demeurées dans leur grande majorité, mais pas totalement, arabes, sunnites, tribales et basées localement » in http://www.fmreview.org/fr/non-etatiques/taraghi.html

* article publié sur Les Clés du Moyen-Orient




Völkerpsychologie

Völkerpsychologie

von Ernst Hofer

Ex: http://www.blauenarzisse.de

 
Völkerpsychologie
Völker unterscheiden sich. Nicht nur in der Kultur, jedes Volk hat auch ein bestimmtes psychologisches und genetisches Profil. Das auszusprechen kann heute viel Ärger bedeuten.

Besonders die politische Linke sieht sich durch jeden derartigen Hinweis herausgefordert. Zu sehr rütteln diese wissenschaftlichen Erkenntnisse an der Utopie der Gleichheit aller Menschen.

Andreas Vonderach hat in seinem 2014 erschienen Buch Völkerpsychologie. Was uns unterscheidet Belege aus den verschiedenen wissenschaftlichen Fächern zusammengetragen. Diese umfassen vor allem die sogenannte Völkercharakterologie und die kulturvergleichende Psychologie, aber auch Hinweise aus dem Bereich der Linguistik, Soziobiologie und der Verhaltensgenetik.

Jedes Volk hat seinen Charakter

Zu den besten Büchern, die sich mit der Völkercharaktereologie beschäftigen, gehört Die Seelen der Völker. Ihre Eigenarten und Bedeutung im Völkerleben (1920) des deutsch-​jüdischen Soziologen Elias Hurwicz. Aber auch die Werke von Willy Hellpach oder Friedrich Keiter sind von großer Bedeutung für die differentielle Völkercharakterologie im deutschsprachigen Raum. Nach dem Zweiten Weltkrieg verlor diese Fachrichtung allmählich an Bedeutung.

Bei allen völkercharakterologischen Ergebnissen kann es sich natürlich nur um Häufigkeits– und Mittelwerte des ganzen Volkes handeln, die nicht immer für Rückschlüsse auf das Individuum geeignet sind. Besonders deutlich erscheint nach der Analyse der Unterschied zwischen Nord– und Südeuropa. Temperament und Erregbarkeit, Kontakt– und Geselligkeitsbedürfnis sind im Mittelmeerraum am stärksten ausgeprägt und nehmen nach Norden hin ab. Die Nordeuropäer sind nach diesem Paradigma introvertierter, die Südeuropäer extrovertierter. Auch innerhalb der großen Völker gibt es einen starken Unterschied zwischen den Bewohnern des nördlichen und des südlichen Landesteils.

Nordisches Temperament in Mitteleuropa

Daneben existiert ein West-​Ost-​Gefälle innerhalb Europas. Während der Westen nüchterner und rationalistischer ist, besteht eine stärkere Emotionalität im Osten Europas. Die Deutschen nehmen innerhalb Europas eine Mittelstellung ein. Deutschland stellt – wie auch in anthropologischer Hinsicht – in Temperamentsfragen eine Ausbuchtung des nördlichen Temperaments nach Süden dar. Der Nordwesten Deutschlands steht in Sachlichkeit und Ernsthaftigkeit den germanischen Ländern Skandinaviens in nichts nach.

Süd– und Mitteldeutschland sind laut dieser Studien beweglicher und kommunikativer als die Norddeutschen, während in Österreich bereits viel von südlicher Impulsivität vorhanden ist. Auch auf der West-​Ost-​Achse nehmen die Deutschen eine Mittelstellung ein. Während die Deutschen den Franzosen als zu oberflächlich erscheinen, gelten sie besonders bei den Russen als „gefühlslose Macher“.

Die kulturvergleichende Psychologie

In den 50er– und 60er-​Jahren entstand in der Psychologie die Forschungsrichtung der kulturvergleichenden Psychologie. Geleitet wurde sie von der Frage, ob Verhaltensweisen, die durch psychologische Tests ermitteln wurden, auch außerhalb der westlichen Welt beobachtet werden können. Dabei blieb die kulturvergleichende Psychologie stark der Milieutheorie des amerikanisch-​jüdischen Ethnologen und Sprachwissenschaftler Franz Boas verwurzelt, die jeden Unterschied im Verhalten von Menschen auf soziale und kulturelle Faktoren (Umwelteinflüsse) zurückführt und nicht auf eine genetische Grundlage stellt.

Ein Ansatz war die Überprüfung von Lebensweise und Kindererziehung. Nach Herbert Barry und Irvin Child gibt es einen solchen Zusammenhang tatsächlich. In bäuerlichen Gesellschaften wird tendenziell mehr auf soziale Harmonie, Kooperation und Verantwortung geachtet als in Jäger-​und-​Sammler-​Gesellschaften. Die dazu verwendeten Daten sind heute in Form des Human Relation Area Files in digitaler Form verfügbar. Dadurch wird ersichtlich, dass Unterschieden zwischen den Völkern doch ein gewisser Wert beigemessen wird.

Spätfolgen des Krieges bis heute

Etwas später wurde versucht, die in der Persönlichkeitsforschung ermittelten Ergebnisse auf ganze Völker anzuwenden. Bei der verwendeten Methode der Faktorenanalyse werden mehrere Antworten in Persönlichkeitsfragebögen aufgrund von Korrelation untereinander zusammengefasst.

Die Extrempole nehmen Nigeria (als sehr schwach) und China (als sehr stark) ein. Angehörige westlicher Kulturen ordnen sind etwa im Mittelfeld dazwischen ein. Demnach sind Südeuropäer nicht extrovertierter als Nordeuropäer aber neurotischer. Besonders hoch sind die Werte bei Neurosen in Ländern, die den Zweiten Weltkrieg verloren haben oder im Krieg besetzt waren. Die Werte sinken mit der Zeit, sind aber bei den Verlierern heute noch immer höher als bei den Siegerstaaten.

Besonders bei außereuropäischen Völkern gibt es erhebliche methodische Problemen. Die Persönlichkeitsfragebögen lassen sich nur schwer wortgetreu in die jeweiligen Landessprachen übersetzen und auch die Stichproben sind oft nicht repräsentativ für die Bevölkerung. In Dritte-​Welt-​Ländern wurden besonders häufig Studenten als Testpersonen gewählt. Diese sind meistens sehr westlich geprägt, zudem besteht nur noch ein schwacher Bezug zur Kultur des Landes, was die Ergebnisse entsprechend verfälscht.

Das „Krieger-​Gen“

Durch die zunehmende Entschlüsselung des menschlichen Genoms im Zuge des Human Genome Project haben Wissenschaftler Genabschnitte gefunden, die besonders stark mit einem bestimmten Verhalten korrelieren. Interessant ist die genetische Entwicklung: Allein in den letzten 10.000 Jahren, also der Zeit nach der letzten Eiszeit, haben sich etwa sieben Prozent des Genoms verändert, besonders bei Europäern und Asiaten.

Ein Gen, das von großem Interesse ist, ist das MAOO-​Gen. Seit den 90er-​Jahren hat man starke Zusammenhänge zwischen dem Gen und aggressivem Verhalten gefunden. In der Folgezeit wurde es auch als „Krieger-​Gen“ bekannt. Besonders häufig tritt es bei außereuropäischen Völkern auf.

Ernsthafte Wissenschaft im Zeitalter des Konstruktivismus

Genetik und Kultur stehen sich nur scheinbar gegenüber. Je stärker das genetisch bestimmte Verhaltensmuster eines Menschen dem Ideal seiner Kultur entspricht, desto höher ist auch der individuelle Fortpflanzungserfolg. Das Individuum gibt so seine besser angepassten Gene an seine Kinder weiter. Kulturen züchten sich über längere Zeiträume so auf ein bestimmtes Verhalten hin.

Der Linken all diese Argumente vorzulegen, die für starke Unterschiede zwischen Völkern sprechen, scheint aussichtslos, worauf Andreas Vonderach hinweist. Die Theorie des Konstruktivismus wertet jedes noch so methodisch einwandfrei gewonnene Ergebnis als Mittel zur Herrschaftslegitimation. Nahezu jedes Ergebnis lässt sich auf diese Weise „dekonstruieren“. Letztendlich wird Wissenschaft auf diese Weise politisch.

Vonderachs Buch bietet eine Fülle von Studien, die auf Unterschiede zwischen den einzelnen Völkern hinweisen. Wie auch schon in seinem Buch Sozialbiologie merkt man, dass Vonderach in seinem Themenbereich ein großes Wissen besitzt. Unter dieser Fülle an zusammengetragen Studien leidet allein die Übersichtlichkeit des Buches. Aufgrund einer reichhaltigen kommentierten Bibliographie zu den einzelnen Themen, ist es jedem selbst überlassen, sich in die ihn interessierenden Bereiche weiter hineinzuarbeiten.

Andreas Vonderach: Völkerpsychologie. Was uns unterscheidet. 448 Seiten, Verlag Antaios 2014. 29,00 Euro.

Entretien exclusif avec Oskar Freysinger

Entretien exclusif avec Oskar Freysinger

Propos recueillis en décembre 2013 par Alimuddin Usmani
Journaliste indépendant, collab. avec Radio Prague, Genève

FREYspb5a.jpgOskar Freysinger, personnalité politique suisse bien connue du public, exerce depuis 2013 la fonction de Conseiller d’Etat du canton du Valais. Alors qu’il s’exprime rarement dans les médias depuis son élection, il a accepté de répondre à quelques questions sur son rapport avec des personnalités françaises dissidentes en prenant soin de répondre de manière franche et directe.

Oskar Freysinger, vous connaissez la pensée d'Alain Soral, notamment pour avoir lu Comprendre l'Empire. Quels sont vos points de convergence avec cet essai?

Les voilà : une petite clique se prenant pour Dieu essaie de forcer les choses au niveau planétaire : globalisation des consciences par la propagation de la mauvaise conscience écologiste, culpabilisation des blancs, dénigrement de l’Etat Nation, destruction des racines et nomadisation des personnes, relativisme des valeurs, division pour régner, création de « l’homme nouveau ». C’est ce que j’appelle le « totalitarisme soft » qui a remplacé les dictatures traditionnelles. Le pouvoir reste opaque et diffus. Il est substitué par un contrôle planétaire cherchant  à manipuler les consciences et les comportements. Ce que Snowden et WikiLeaks (Assange) dénoncent est précisément une partie de la prise de contrôle planétaire de l’Empire (qui se prétend « du bien » !).

Concernant l'Islam vous avez une réelle divergence avec Alain Soral. Il estime que le réel problème n'est pas l'Islam mais l'immigration. Son constat s'appuie sur le fait que ceux qui critiquent l'islamisation, au nom de la laïcité, sont souvent les mêmes qui sont pour l'immigration au nom de l'universalisme maçonnique et de l'intérêt patronal bien compris. N'êtes-vous pas interpellé par ce qu'Alain Soral identifie comme une escroquerie politique?

Le dogme islamique est instrumentalisé, certes, mais le dogmatisme étroit qui le caractérise est néanmoins d’essence totalitaire. Ceux qui créent le communautarisme cherchent à détruire définitivement l’idée d’Etat Nation et par là-même d’Etat de Droit. Seul problème : l’instrument utilisé risque d’échapper à tout contrôle et de se retourner contre ceux qui ont ouvert la boîte de pandore. C’est ce qui est arrivé à la gauche iranienne qui a aidé les mollahs à faire chuter le Shah.

Depuis le Liban le leader du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a récemment lancé l'appel suivant : « N'attribuez pas au christianisme les crimes des USA ni à l'Islam ceux d'Al Qaeda ». Le Hezbollah a conclu depuis quelques années une alliance avec les chrétiens du Général Aoun. Ne pensez-vous pas que la meilleure manière d'éviter le piège du choc des civilisations est de soutenir l'islamo-nationalisme du Hezbollah face au wahhabisme saoudien et qatari?

Qu’il soit d’essence chiite ou sunnite, le dogme islamique appliqué à la lettre tel que l’exigent les fondamentalistes et les intégristes, est une menace pour toute démarche d’émancipation démocratique. On ne vainc pas le diable par Belzébuth.

Comment expliquez-vous  l'acharnement du ministre de l'intérieur français Manuel Valls à l'égard d'Alain Soral et de Dieudonné dans ses discours? Ne trouvez-vous pas qu'il ferait mieux de combattre l'insécurité plutôt que de s'attaquer à un essayiste et à un humoriste?

Là, j’avoue que les socialistes au pouvoir se retrouvent face à un adversaire antisémite de nature inédite et bien plus difficile à combattre que le FN. Difficile de taxer Soral et Dieudonné de nazis ou de fachos, voire de racistes. De plus, ils ont une redoutable efficacité dans l’usage des technologies modernes de la communication. Finalement, qu’on partage ou non leur point de vue, on est forcé de reconnaître leur courage à user et abuser de la liberté d’expression qui est le pilier de toute démocratie qui se respecte. La censure gauchiste s’en retrouve toute chamboulée. Il est tellement plus facile de diaboliser la droite qu’une gauche islamophile et paradoxalement libertaire.

Vous exercez actuellement la fonction de Chef du département de la formation et de la sécurité en Valais. En mai dernier votre demande adressée aux enseignants a fait grand bruit. Vous aviez souhaité qu'ils signalent aux autorités les familles d'enfants dont les parents sont en situation illégale en Suisse[i]. Est-ce que des enseignants ont répondu à votre appel? Ne feriez-vous pas mieux de dénoncer l'élite patronale qui encourage et profite de cette manne à coût réduit plutôt que des individus qui ne font que récolter les miettes?

Je n’ai jamais incité les enseignants à dénoncer les illégaux pour deux bonnes raisons : un, ça ne fait pas partie de leur mandat d’enseignant, et deux, ils ne disposent d’aucune information à ce sujet. Ce sont les médias qui ont biaisé mon propos. D’ailleurs, aucune mesure allant dans ce sens n’a jamais été envisagée ou planifiée. À part ça, je dénonce le travail au noir et le dumping et je pense que le seul moyen de les combattre, c’est de retrouver la souveraineté dans la régulation des flux migratoires. Cela implique des contingents, des contrats de travail en bonne et due forme avant de venir en Suisse et des contrôles crédibles aux frontières. La libre-circulation détruit peu à peu les classes moyennes européennes, fragilise le tissu social, déracine les gens et paupérise encore plus les plus faibles, alors que les grands patrons et les multinationales se remplissent les poches.

La Suisse est une destination attractive pour les requérants d'asile et les migrants économiques. Le polémiste panafricain Kémi Seba dénonce le discours qui consiste à faire croire aux Africains que l'Europe est un Eldorado. Selon lui les élites africaines corrompues ainsi que l'oligarchie occidentale ont intérêt à aspirer les populations du continent africain pour créer un dumping social en Europe. Que pensez-vous de ces positions?

Cette analyse est parfaitement correcte. Elle confirme ce que je viens d’affirmer plus haut.

Le député vert européen Daniel Cohn-Bendit a lancé, avec la participation d'autres personnalités, un Appel du 14 décembre[ii]. Celui-ci est censé influencer le vote du budget de la Ville de Genève. N'êtes-vous pas agacé par les ingérences qu'il exerce dans les affaires de la Suisse?

Oui, ce Cohn-Bendit s’ingère tout le temps dans les affaires intérieures de la Suisse. Il se comporte comme une autorité tutélaire, voire coloniale. Or, la Suisse est un pays souverain, disposant probablement du système le plus démocratique au monde. C’est la seule « république démocratique » dans l’histoire qui mérite ce nom (même si c’est une confédération, mais je fais référence aux anciens pays du bloc communiste qui se qualifiaient ainsi). Plutôt que de s’occuper des dysfonctionnements patents du système UE, il préfère détourner l’attention des citoyens européens déçus en diabolisant la Suisse. C’est ce que font d’ailleurs les pays anglo-saxons en fustigeant les banques suisses pour mieux faire oublier Jersey, Guernesey, le Delaware et le Nevada où l’argent est blanchi en masse comme dans une « beautiful laundrette ».

Propos recueillis par Alimuddin Usmani, le 23 décembre 2013

Hoffmann e Jünger: La natura perturbante della tecnologia

giacom10.jpg

Hoffmann e Jünger: La natura perturbante della tecnologia

di Marco Zonetti
Fonte: Arianna Editrice [scheda fonte]  

Leggendo il racconto “L’Uomo della Sabbia” di Ernst Theodor Hoffmann e il breve romanzo distopico “Le api di vetro” di Ernst Jünger, potremmo scoprire che i due autori non condividono soltanto il nome di battesimo e la nazionalità, bensì una peculiare e chiaroveggente diffidenza nei confronti della tecnologia, o perlomeno del suo potere manipolatore e disumanizzante.

Nel racconto di Hoffmann, scritto nel 1815, il giovane Nathanael è ossessionato dalla figura di un uomo misterioso, Coppelius, che fin dall’infanzia egli apparenta iconograficamente all’Uomo della Sabbia (o Mago Sabbiolino), una sorta di uomo nero delle tradizioni popolari che getta la sabbia negli occhi dei bambini, strappandoli e portandoli nel suo rifugio sulla “falce di luna” per darli da mangiare ai suoi “piccolini dai becchi ricurvi”.

Coppelius viene introdotto nel racconto in veste di vecchio avvocato amico del padre di Nathanael, per poi rivelarsi una specie di folle scienziato/alchimista nonché complice di un fabbricante di automi italiano, Lazzaro Spalanzani, che si spaccia per un innocuo professore di Fisica. Nathanael conosce la figlia di quest’ultimo, Olimpia, in realtà un automa costruito da Spalanzani con l’aiuto di Coppelius, e se ne innamora perdutamente finendo in un vortice di follia. Dopo una breve parentesi di serenità, accudito dalle amorevoli cure della fidanzata Clara e dell’amico Lothar, che rappresentano il focolare domestico e gli affetti sinceri non contaminati dall’unheimlich costituito dalle “diavolerie” della tecnica incarnate invece da Coppelius e Spalanzani, Nathanael sembrerà aver ritrovato brevemente la ragione, salvo poi risprofondare nelle antiche ossessioni – ridestate da un cannocchiale fabbricato da Coppelius – che lo condurranno al suicidio.

Lo stesso approccio alla scienza e alla tecnologia viste come “perturbanti” traspare dal breve romanzo di Ernst Jünger, “Le api di vetro” del 1957. Api di vetro, ovvero minuscoli automi intelligenti che popolano i giardini dell’industriale Zapparoni (un altro italiano) ove il protagonista Richard – reduce di guerra e di un mondo semplice fatto di tradizioni d’onore e di valori ormai perduti – è capitato in cerca di un impiego. Nei giardini di Zapparoni, arricchitosi grazie all'ideazione e costruzione di macchine tecnologicamente avanzate che dominano ormai il mondo, Richard osserva la “spaventosa simmetria”, per citare William Blake, delle api di vetro e della loro fisiologia ipertecnologica che, lungi dal migliorare o perfezionare la natura (imperfettibile in sé come fa notare Jünger in molte sue opere, ricordandoci che più la tecnologia progredisce più l’umanità subisce un’involuzione e viceversa), la impoveriscono, devastandola in ultima analisi – i fiori toccati dalle “api di vetro” sono infatti destinati a perire poiché deprivati dell’impollinazione incrociata..

Seppur concepite in due epoche diverse, Olimpia e le api di vetro rappresentano l’elemento perturbante di un mondo ossessionato dalla scienza, e in corsa dissennata verso un futuro ultratecnologico in cui uomini e macchine divengono intercambiabili sempre più a discapito dei primi. In cui la poesia dell’ideale romantico e dell’amore sincero, come quello di Nathanael per Clara, viene guastato dall’ossessione per la fredda e innaturale Olimpia, meccanismo perfetto ma inumano come quello degli “automi di Neuchatel” che devono aver ispirato Hoffmann per la sua protagonista. In cui uomini e animali vengono via via sostituiti distopicamente dalle macchine e dagli automi, e dove la stessa nascita, lo stesso atto d’amore che porta al concepimento dell’essere umano viene sostituito da un alambicco, da una provetta, da una miscela in laboratorio, in una sorta di “catena di montaggio” della riproduzione, di “fordismo” applicato alle nascite come nel “brave new world” di Aldous Huxley, “eccellente mondo nuovo” in cui sia Olimpia sia le api di vetro sarebbero cittadini onorari e abitanti privilegiati.

arman110.jpgAltra peculiare affinità fra le due opere è quella data dalla ricorrenza dell’elemento degli “occhi” e del “vetro”. Nel racconto di Hoffmann, troviamo per esempio il leitmotiv dei cannocchiali (“occhi” fatti di vetro come le api) costruiti dal solito Coppelius nelle vesti dell’italiano Coppola. Cannocchiali che ci riportano immediatamente a Galileo Galilei, sommo esponente dell’ambizione scientifica dell’uomo, ambizione che nel racconto di Hoffmann è tuttavia distorta dagli ambigui scopi di Coppelius, intenzionato a deprivare Nathanael degli occhi, per renderlo un cieco automa come la stessa Olimpia. Paradossalmente, anziché donargli una visione amplificata della realtà rendendolo più “lungimirante”, il cannocchiale che Nathanael acquista da Coppelius lo fa sprofondare in una follia primordiale che non riconosce affetti, amore, amicizia, né tantomeno connotati umani, portandolo infine all’annullamento di sé, ovvero al suicidio.

Come lo stesso Richard protagonista de “Le api di vetro”, Nathanael perde a poco a poco la propria umanità e l’attaccamento alle proprie tradizioni e ai propri valori, travolto dalla tecnologia malvagia di due esseri votati alla creazione di marionette e pagliacci destinati a divertire le folle, fenomeni da baraccone come Olimpia, o come gli automi di Zapparoni finiti a sostituire gli attori in carne e ossa nei film, quali li descrive Jünger nel suo romanzo.

Per tornare al tema degli occhi, il protagonista de “Le api di vetro” capirà a poco a poco che, per l’incarico che intende assumere, occorrono occhi disumanizzati, asettici, (occhi di vetro?) che devono vedere senza guardare, senza discernere, così da passar sopra alle atrocità perpetrate nel giardino (e nella società) degli orrori tecnologici di Zapparoni. Per poter sopravvivere nel mondo ipertecnicizzato e inumano insediatosi grazie alla perdita dei valori e della tradizione, Richard si renderà dunque conto che è necessario lasciarsi cavare metaforicamente gli occhi dall’Uomo della Sabbia rappresentato dall’ambizione e della protervia dell’uomo.

Con le derive della tecnologia, con il sacrificio dell’etica sull’altare della Hýbris, con la corsa dissennata a voler piegare la natura al nostro volere, sembrano quindi preconizzarci Hoffmann e Jünger, l’essere umano diventa simulacro di se stesso, automa (fintamente) perfetto, “ape di vetro” senz’anima, senza cuore, senza sesso. Transgender e ultragender costruito in serie come una marionetta, al punto che – nella nostra realtà più vicina – i genitori risultano tanto spersonalizzati da abdicare perfino al nome di padre e di madre per diventare “genitore 1” e “genitore 2”, espressioni che tanto piacerebbero all’ambiguo Zapparoni – che deve il suo successo al tramonto dell’etica e della tradizione – ma anche all’infido Coppelius, sorta di “tormento del capofamiglia” kafkiano, non meno inquietante del “rocchetto di filo” Odradek, protagonista del celebre racconto dello scrittore praghese. Ma soprattutto al mostruoso Uomo della Sabbia che, dal suo antro nella “falce di Luna”, non potrebbe che compiacersi oltremodo della nostra cieca ambizione, che ci impedisce di vedere la realtà distopica nella quale, superbi e protervi, ci stiamo gettando a capofitto inseguendo le derive della tecnologia e dell’ingegneria genetica.

La Hýbris demiurgica della tecnica rappresentata da Coppelius e Zapparoni, ovvero l’aspirazione a replicare la potenza creatrice divina, racchiude necessariamente l’annullamento di sé e dell’umanità, per questo il Nathanael di Hoffmann non può che suicidarsi e il Richard di Jünger tradire i propri princìpi per assoggettarsi al nuovo status quo e al nuovo regime di spersonalizzazione dell’uomo.

Privi degli occhi dell’etica, dei valori e del sacro rispetto della natura, accecati dalla nostra arroganza, siamo solo bambini sprovveduti destinati a diventare cibo della progenie di occulti “uomini della sabbia” o schiavi di scaltri e spietati “Zapparoni”.


Tante altre notizie su www.ariannaeditrice.it